Cours 4 Éme Séance FCF
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: LE FONDS DE COMMERCE
Le fonds de commerce est défini par la loi 15-95 formant code de commerce comme un bien meuble
incorporel, certainement en raison de la prépondérance des éléments incorporels.
Aussi on vas essayer de comprendre les éléments du fonds en distinguant les éléments corporels
des éléments incorporels avant de passer en revue à la vente du fonds en mettant sur l’accent sur les
mesures prévues par le législateur en faveur du vendeur et des créanciers pour terminer avec le
gérance libre et le nantissement.
Les biens et droits qui servent à un commerçant ou à un industriel pour l’exercice de sa profession
constituent ce qu’on appelle un fonds de commerce. Certains juristes et les experts comptables ont
toujours fait la distinction entre le fonds de commerce juridique avec tous les éléments le composant
et le fonds commercial dit comptable qui n’est composé que des éléments incorporels.
D’ailleurs, le notaire est tenu dans le contrat de vente du fonds de commerce, qu’il dresse pour ses
clients, de préciser la valeur de chaque élément corporel et incorporel pour les besoins de la
comptabilité et du service de l’enregistrement. De ce fait, le fonds de commerce se compose en
général des éléments regroupés suivants :
Cela étant, la loi protège la propriété commerciale avec un droit à renouvellement un bail 6 mois
avant l’expiration. En cas de refus de renouvellement, le propriétaire des murs doit verser une
indemnité d’éviction égale au préjudice causé par refus.
En principe la vente du fonds de commerce (FDC) est libre. Il en est de même en cas d'apport à une
société, attribution par partage ou autre. Ce transfert doit être fait par écrit authentique (notarié)
sous seing privé, c'est-à-dire légalisé par les parties. Le contrat doit comprendre un certain nombre
de mentions exigées par le code de commerce (A81).
Après enregistrement, l'acte est déposé au secrétariat greffe du tribunal du ressort duquel est
exploité le fonds ou le principal établissement si la vente comprend des succursales. Un extrait de cet
acte est inscrit au registre de commerce avec tous les renseignements nécessaires. L'extrait est,
outre, publié au Bulletin officiel (BO) et dans un journal d'annonces légales par le secrétaire-greffier
aux frais des parties. Cette insertion est renouvelée à la diligence de l'acquéreur (c'est lui qui a
intérêt) entre le 8é et 15é jour après la 1ére insertion.
Dans les 15 jours suivant la 2éme insertion, les créanciers du vendeur peuvent former opposition au
paiement du prix de vente par lettre recommandée avec accusé de réception au secrétaire-greffier
du tribunal concerné. Cette opposition doit comporter les montants et les causes des créances et,
surtout, contenir une élection de domicile dans le ressort du tribunal concerné. Dans les 10 jours
suivant le délai de l'opposition, le vendeur peut se pourvoir en référé afin d'obtenir l'autorisation de
toucher son prix malgré l'opposition à la condition de verser au tribunal une somme suffisante, fixée
par le juge des référés. Pour répondre, éventuellement, aux causes de l'opposition.
Le législateur a jugé utile d'intervenir pour protéger les intérêts tant du vendeur qui a vendu à crédit
que les intérêts de l'acheteur qui risque d'être trompé sur la valeur réelle du fonds et ceux des
créanciers.
Tant qu'il n'a pas été payé, le vendeur bénéficie du privilégie du vendeur pour se faire payer en
priorité sur le prix de vente du fonds de commerce en quelques mains qu'il passe.
Mais, il faut au préalable faire inscrire ce privilège dans les 15 jours au -registre de commerce
(RDC) pour ne pas perdre le droit d'en bénéficier. Le vendeur peut aussi exercer l'action résolutoire,
s'il n'est pas payé, et reprendre de ce fait, son fonds de commerce.
Le prix de cession du fonds de commerce (FDC) doit être déposé auprès d'une instance habilitée à
conserver les dépôts (notaire ou autre). Par ailleurs, la cession du FDC doit être inscrite aux frais des
parties au registre de commerce. En outre, elle doit être publiée au bulletin officiel (BO) et, à deux
reprises, dans un journal d'annonces légales, séparée par un délai de 8 jours au moins et 15 jours au
plus. Dans tous les cas, les créanciers peuvent faire opposition dans les 15 jours suivant la dernière
publicité. Ils peuvent ainsi former opposition à la remise du prix au vendeur par lettre recommandée
comme dit dans la page précédente.
S'il estime le prix insuffisant, tout créancier inscrit ou qui a formé opposition, peut demander la
vente aux enchères en se portant 1 adjudicataire au sixième (1/6) à celui figurant dans l'acte de
vente, non compris le matériel et les marchandises.
C'est la concession d'un fonds de commerce par son propriétaire ou son exploitant à un preneur dit
«gérant» ou «locataire gérant ». La gérance libre s'oppose à la gérance salariée qui est un véritable
contrat de travail.
Le contrat de gérance, publié au bulletin officiel et dans un journal d'annonces légales, fait du
gérant, un commerçant qui est soumis à toutes les obligations qui en découlent. Si cette concession
est de nature à porter préjudice aux créanciers du bailleur, le tribunal peut déclarer exigibles
immédiatement les créances antérieures. Le bailleur est tenu, soit de se faire radier du registre de
commerce, soit de faire modifier son inscription personnelle avec la mention express de mise en
gérance libre. Le gérant libre est tenu d'indiquer sur tous les documents et toutes pièces signées par
lui son numéro de registre de commerce, le tribunal et sa qualité de gérant libre du fonds. Toute
infraction à ces dispositions est passible d'une amende de 2.000 à 10.000 DH.
De même, pendant les 6 mois suivant la publication du contrat de gérance, le bailleur de fonds est
solidairement responsable avec le gérant libre des dettes contractées par celui-ci pour l'exploitation
du fonds. La fin de la gérance libre donne lieu à la même publicité et rend exigible immédiatement
les dettes afférentes à l'exploitation du fonds par le gérant libre sur la durée de la gérance.
Section 4 : Nantissement Fonds de commerce
C'est une opération qui permet aux créanciers de garantir leurs droits contre toute cession du fonds
avant le paiement. Mais le Nantissement d’un fonds de commerce ne donne pas droit au créancier
gagiste le droit de se faire attribuer le fonds en paiement de sa créance. Il porte sur tous les éléments
du fonds à l’exclusion des marchandises.
Le certificat d’addition qui comprend le brevet, auquel il s’applique, suivra le sort de ce brevet et
fera partie du gage constitué.
Une fois enregistré, le nantissement est inscrit dans les mêmes conditions que l’acte de vente
mais, sans publication dans les journaux.
On distingue plusieurs types de contrats commerciaux mais les plus utilisée sont le nantissement
avec dépossession, c’est-à-dire le gage ou sans dépossession, c’est-à-dire le nantissement
proprement dit, l’argent commerciale, le courtage, la commission, le transport, etc. mais tous ces
actes obéissent à des règles et conditions de validité des contrats en général.
Ainsi, l’obligation contractuelle trouve son fondement dans un contrat. Comme déjà vues avec le
commerçant, le contrat doit remplir certaines conditions pour qu’il soit valable comme l’accord des
volontés, l’intégrité de la volonté, l’objet et la cause qui doivent être licites.
Le nantissement est contrat consenti par un acte sous seing privé (SSP) ou authentique (notarié)
déposé au greffe du tribunal compétent par lequel le débiteur s’engage à donner son fonds de
commerce en garantie d’une créance. Il peut être donné dans l’acte de vente, en faveur du vendeur
ou dans l’acte de prêt, en faveur du préteur. Sa particularité est que ce contrat se fait sans
dessaisissement du bien contrairement au gage.
Après enregistrement, l’acte est déposé au secrétariat greffe du tribunal du ressort duquel est
exploité le fonds ou le principal établissement si le contrat de nantissement comprend des
succursales. Un extrait de cet acte est inscrit au registre de commerce avec tous les renseignements
nécessaires mais, sans publication dans les journaux.
Le déplacement du fonds sans le consentement du créancier gagiste peut rendre les créances
exigibles s’il y a risque de dépréciation.
C’est un contrat par lequel un créancier transfère à une personne son droit de créance sur un
débiteur. Ce contrat concerne toujours 3 personnes : le cédant (ancien créancier), le cessionnaire
(nouveau créancier) et le cédé ‘débiteur).
Le consentement du cédé n’est pas nécessaire. Mais, dans les faits, on avise toujours le débiteur
du transfert de la créance. Si elle est faite à titre onéreux, le vendeur doit garantir contre les vices de
la chose cédée.
Contrairement à la cession d’une créance, la cession d’une dette n’est pas possible sans l’accord du
créancier. Car ce dernier est sensible à la solvabilité de son débiteur. Il suffit donc le créancier
accepte cette cession pour qu’elle puisse être valable.
C’est un mandat par lequel une personne, non liée par un contrat de travail, s’engage à négocier ou à
conclure d’une façon habituelle, des achats, des ventes et toutes autres opérations commerciales
pour le compte d’un commerçant, producteur ou autre agent commercial. De son coté, ce dernier
s’engage à le rémunérer.
L’agent commercial est en mesure de représenter plusieurs mandants sans aucune autorisation.
Il faut seulement ne pas représenter des entreprises concurrentes. De son côté, le mandant ne peut
garantir à l’agent commercial la protection de la clientèle contre la concurrence des autres agents
commerciaux. Le contrat écrit peut être à durée déterminée ou indéterminée. La rémunération est
fixée soit dans le contrat soit d’après les usages de la profession. Chaque partie doit donner à l’autre
un préavis : 1 mois pour la 1ére année, 2mois pour la 2éme année et 3 mois pour les années
suivantes. La commission fixée par le contrat ou les usages est payable le dernier jour du mois
suivant le trimestre eu cours duquel elle a été acquise. En cas de rupture du contrat, il a droit à une
indemnité compensatrice du préjudice subi.
Le courtage est la convention par laquelle le courtier est chargé par une personne de rechercher une
autre personne pour les mettre en relation, en vue de la conclusion d’un contrat.
Le courtier répond des effets, objets, valeurs et documents qui lui sont confiés. La rémunération est
due dès que le contrat prévu a été conclu avec les tiers. Mais quand le courtier n’indique pas à l’une
des parties le nom de l’autre partie contractante, il se rend responsable de l’inexécution du contrat.
Mais, il ne répond, ni de la solvabilité de ses clients, ni de l'exécution des contrats passés par son
intermédiaire, ni de la valeur et de la qualité des objets sur lesquels portent les contrats. En cas de
vente sur échantillon, le courtier doit conserver ce dernier jusqu'à ce que la vente soit traitée et
terminée. Il est responsable de l'authenticité des signatures portées sur les documents et de
l'identité de ses clients. S'il a un intérêt personnel dans l'affaire, il est tenu de prévenir les parties
contractantes faute de quoi il peut être astreint à des dommages et intérêts. S'il fait des opérations
illicites, il n'a droit à aucune rémunération. S'il y a une condition suspensive, le courtier ne peut
toucher sa commission qu'à la réalisation de ladite condition.
C'est le contrat par lequel le commissionnaire reçoit le pouvoir pour agir en son propre nom pour le
compte du commettant. Le commissionnaire demeure personnellement obligé envers ceux avec
lesquels il a contracté. Mais, il a le privilège sur la valeur des marchandises, qu'il soit acheteur ou
vendeur. Ce privilège garantit les prêts, avances ou paiements relatifs à l'ensemble des opérations
faites avec le commettant tant en ce qui concerne le principal que les intérêts, commissions et frais.
Le privilège existe sur les marchandises en la possession du commissionnaire même si ces
marchandises ne sont pas à l'origine de la créance.
C'est la convention par laquelle le transporteur s'engage, moyennant un prix, à faire lui-même
parvenir une personne ou une chose en un lieu déterminé. Cependant, il faut distinguer le transport
de choses du transport de personnes ;
Transport de choses :
Pour le transport de choses, le titre de transport est nécessaire mais non obligatoire. Il doit être
signé par l'expéditeur et comporter un certain nombre de mentions nécessaire. En cas de
consentement des parties, le contrat est parfait à défaut de ce titre.
Quand le titre de transport est obligatoire, il doit contenir des renseignements suivants : adresse
et lieu du destinataire, nature, poids, volume, contenance ou nombre de choses à transporter, nom
et adresse de l'expéditeur, prix et autres conventions.
Le transporteur doit restituer à l'expéditeur le double du titre de transport signé par lui. Il a le droit,
également, de constater sur le titre de transport l'état des choses à transporter au moment de leur
réception. Il doit effectuer le transport dans l'ordre indiqué. Si le transport n'a pu être effectué en cas
de force majeure, il doit en aviser l'expéditeur immédiatement.
Le transporteur est responsable des dommages résultant de l'avarie ou de la perte des choses qui
lui sont confiées, mais pas d'objets précieux et autres objets d'art dont l'existence n'a pas été
constatée par lui lors de la remise. De même, il doit aviser immédiatement le destinataire de l'arrivée
des choses transportées. Après l'arrivée des choses, le destinataire peut exercer tous les droits
résultant du contrat de transport soit en sa faveur soit en faveur des tiers, y compris l'action en
dommages et intérêts.
Transport de personnes
B- si le voyage est rompu par la volonté du voyageur, le prix du voyage entier est du ; Il en est de
même, en cas de décès, maladie ou autre.
C- Si le voyage est rompu par la faute du transporteur, la restitution du prix au voyageur s'impose
avec les dommages et intérêts ;
D- Si le voyage est rompu par un cas fortuit ou de force majeure relatif au moyen de transport ou à
d'autres causes, le contrat est résolu sans dommages et intérêts. Mais, le transporteur doit restituer
le prix déjà payé.
7-Si le voyageur meurt pendant le voyage : Le transporteur doit prendre toutes les mesures pour la
conservation des bagages jusqu’à leur remise à qui de droit ;
Par opposition au nantissement qui est une garantie sans dépossession du bien donné en garantie,
le gage suppose la dépossession du débiteur. C'est le cas, par exemple, d'une femme qui donne au
bijoutier sa ceinture en or en garantie du prêt d'une somme d'argent. La femme devra donc se
dessaisir de sa ceinture en gage jusqu'au paiement de la somme empruntée.
Le gage peut être constitué soit par un commerçant soit par un non commerçant. Il peut,
également, être établi par un transfert sur les registres de la société et ce, à titre de garantie pour les
actions, les parts d'intérêts et des obligations nominatives des sociétés commerciales.
Pour ce qui est des effets de commerce donnés en gage, ils sont renouvelables par le créancier
gagiste.
Pour la loi, le créancier est réputé avoir les marchandises en sa possession, lorsqu'elles sont à sa
disposition dans ses magasins ou navires, à la Douane ou dans un dépôt public. A défaut de paiement
à l'échéance, le créancier peut, dans un délai de sept (7) jours, après notification faite au débiteur et
au tiers bailleur, faire procéder à la vente publique des droits donnés en gage.
Selon l'article 341 du code de commerce, les dépôts de marchandises dans les Magasins généraux,
institués par le dahir du 6 juillet 1915, sont constatés par des récépissés datés et signés avec le nom,
profession et domicile du déposant ainsi que la nature de la marchandise déposée et tous les
renseignements la concernant.
A chaque récépissé, est annexé un bulletin de gage contenant les mêmes mentions dit «Warrant».
Les récépissés et les Warrants peuvent être transférés par voie d'endossement, ensemble ou
séparément. L'endossement du Warrant, séparé du récépissé, vaut nantissement de la marchandise
au profit du cessionnaire du Warrant.
Dans ce chapitre, on va voir successivement dans une première section les juridictions de commerce
et dans une seconde et dernière les registres locaux de commerce.
1 : Tribunaux de commerce Selon l'article 2 de ladite Loi, les tribunaux de commerce comprennent,
un président, des vice-présidents et des magistrats, un ministère public composé du Procureur du Roi
et de plusieurs substituts, "un greffe et un secrétariat du ministère public.
Il est divisé en chambres spécialisées selon la nature des affaires. Sur proposition de l'assemblée
générale, le président désigne un magistrat chargé du suivi des procédures d'exécution,
Compétence en la matière
Ils sont compétents, selon l'article 5 de ladite loi, pour connaître des actions relatives des - contrats
commerciaux, des actions entre commerçants pour leurs activités commerciales, des actions
relatives aux effets de commerce, des différends entre associés d'une société commerciale, des
différends en raison du fonds de commerce et l'ensemble du litige commercial qui comporte un
objet civil. Mais, Les affaires relatives aux accidents du travail sont exclues de leur compétence. De
même, le commerçant et le non commerçant peuvent convenir d'attribuer la compétence au tribunal
de commerce pour connaître des litiges pouvant naitre entre eux, Comme, ils peuvent soumettre
leurs différends à la procédure d'arbitrage.
Quand la valeur n'excède pas 9.000 DH, il ne peut y avoir d'appel car le tribunal de commerce traite
en premier et dernier ressort Si la valeur excède 9.000 DH, le tribunal de commerce ne traite qu'en
premier ressort. La partie lésée peut faire appel auprès de la Cour d'appel de commerce. Le tribunal
de commerce peut se déclarer incompétent dans un délai de Huit (8) jours. Et l'appel sur ce sujet
peut se faire dans les 10 jours de la date de notification du jugement de 1ére instance,
Compétence territoriale
Le tribunal de commerce est saisi par requête écrite et signée par un avocat inscrit au tableau de
l'un des barreaux du Maroc contre remise d'un récépissé avec tous les renseignements. Le président
du tribunal désigne un juge rapporteur dans les 24 heures. Ce dernier convoque les parties à
l'audience la plus proche par l'intermédiaire d'un huissier.
Si l'affaire n'est pas en l'état, le tribunal peut la reporter à une prochaine audience ou la renvoyer
au juge rapporteur. Ce dernier a alors un délai maximum de 3 mois pour la porter en audience.
C'est l'article 3 de ladite loi qui traite de la Cour d'appel de commerce. Celle-ci comprend un 1
président, des présidents de Chambres et des Conseillers, un ministère public composé d'un
procureur général du Roi et de plusieurs substituts, un greffe et un secrétariat du ministère public.
Comme le tribunal de commerce, la Cour d'appel de commerce est divisée en Chambres selon la
nature des affaires ;