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013 Les Paraboles de Jesus en Saint Luc

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Les PARABOLES de Jésus en saint LUC

Les 3 évangélistes synoptiques rapportent des « paraboles » racontées par Jésus :


(cf. page 9)
En Matthieu Une trentaine
En Marc Une dizaine
EN LUC Plus de quarante, même si certaines sont très courtes.
LUC est donc l’évangéliste qui rapporte le plus de paraboles de Jésus.
Jésus a inventé beaucoup de paraboles. Elles sont un moyen pédagogique pour montrer
les attitudes à adopter : ce qu’il faut faire ou ce qu’il ne faut pas faire. Plutôt que de s’expliquer par
de longues discussions, Jésus préfère raconter des paraboles : c’est un procédé souvent utilisé
au temps de Jésus.
La parabole est une comparaison développée sous forme de petite histoire.
Jésus présente d’abord une histoire concrète. Il l’invente à partir des réalités de la vie
quotidienne :
 Le semeur est sorti pour semer... (8,4)
 Si l’un de vous a un ami... (11,5)
 Un homme allait donner un grand dîner... (14,6)
 Une femme a perdu une pièce de monnaie... (15,8)
 Un homme avait deux fils... (15,11)
 Un homme riche... (16,1)
 Il y avait dans la ville un juge... (18,2)
La parabole commence ou se termine souvent par une question :
 À quoi comparer le Royaume de Dieu ?... (13,18)
 Qui a bien agi ? (10,36)
 Lequel d’entre vous ?... (15,4)
Cette question amène les auditeurs à réfléchir et à découvrir eux-mêmes la
réponse. Ainsi la parabole fait bouger : elle oblige à choisir.
Enfin, Jésus achève la parabole par des termes de comparaison :
 C’est ainsi que... (15,7)
 Va et fais de même... (10,37)
 Le Royaume de Dieu est comparable... (13,21)
Une parabole comporte toujours une leçon, un enseignement, une conduite à imiter ou à
éviter. L’histoire est imaginée de façon à ce que les auditeurs comprennent bien ce que Jésus veut
dire. L’important n’est donc pas l’histoire elle-même, mais la leçon que Jésus veut donner. Cette
leçon s’appelle « la pointe de la parabole ». Une pointe, un clou, c’est un objet très fin. C’est la
même chose pour l’idée que Jésus met dans ses paraboles : c’est une idée très fine, une idée
cachée, qui s’enfonce dans notre esprit et qui y reste. Quand on lit une parabole, il faut
toujours chercher la pointe.
C’est un moyen utilisé par Jésus pour faire comprendre ce que Dieu est
réellement et ce qu’il attend de nous.
La PARABOLE
C’est une COMPARAISON développée dans une histoire concrète pour
faire comprendre une idée appelée la POINTE.

Comment lire une parabole ?


Prenons deux exemples : le bon Samaritain et le Pharisien et le Publicain.
Lisons ces deux textes selon le schéma suivant :
1. Les circonstances, ou la situation ou la question qui se pose.
2. La parabole elle-même
3. La « pointe » de la parabole ou la « leçon » donnée par Jésus.

Le BON SAMARITAIN : Luc 10,29-37


1. Les circonstances :
1
Une question est posée à Jésus : « Qui est mon prochain ?» (v.29). Le légiste connaît bien la
Bible qui dit d’aimer son prochain et de l’aider (v. 27). Mais il s’interroge : Le prochain, c’est qui ? » Je
suis bien d’accord pour aider les membres de ma famille. Mais cet ordre s’étend-il à tous les habitants du
village ? à ceux de ma religion ? Qui dois-je aider ? Jusqu’où s’étend mon devoir ? Qui est mon
prochain ?
2. La Parabole :
Jésus ne donne pas une définition du prochain. Il répond par la Parabole du Bon Samaritain
(v.30-37). Il expose un cas modèle. Puis il invitera le légiste à juger personnellement.
Un voyageur est attaqué sur une route déserte (v.30).
D’autres voyageurs passent : que font-ils ?
Les deux premiers : ce sont des juifs pieux, un prêtre et un lévite. Ils connaissent la loi
juive : toucher du sang rend impur. Ils ne pensent qu’à cet interdit et ne voient pas autre chose, c’est-à-dire
le blessé qui a besoin d’aide. Ils « voient et passent sans s’arrêter » (v.31-32).
Le troisième voyageur : c’est un étranger, un Samaritain que les Juifs n’aiment pas à
cause d’une longue histoire. Les Juifs méprisent les Samaritains et ne les fréquentent pas. C’est justement
un Samaritain que Jésus veut donner en exemple ! Que fait-il ? « Il voit, il est pris de pitié, il s’approche, il
soigne le blessé, il prend soin de lui et le conduit à l’auberge » (v.33-35).
3. La Pointe de la Parabole.
Qu’est-ce que Jésus veut enseigner ? Il va le dire à partir du dialogue avec le légiste :
« Qui a su aimer ? » Qui s’est montré le prochain de l’homme blessé ? (v.36) Le légiste répond :
« Celui qui a été bon pour lui » (v.37). Et Jésus termine son enseignement en termes de comparaison :
« Va et fais de même » (v. 37), c’est-à-dire, que ton action ressemble à celle du Bon Samaritain.
N’imite pas les deux premiers voyageurs : ils sont enfermés dans leurs pratiques sécurisantes. Imite le
troisième : il ne met pas de limites entre ceux qu’il doit aider et ceux qu’il peut laisser... Toute personne qui
a besoin d’aide et que tu peux aider, voilà ton prochain ! C’est ainsi que le Bon Samaritain agit. Alors « Va
et fais de même » !

Le PHARISIEN et le PUBLICAIN (Luc 18,9-14)


1. Les circonstances :
Il s’agit de prière : comment prier pour être accueilli par Dieu ? Jésus se rend compte que
certains se trompent sur la manière de plaire à Dieu. Ils se croient justes et ils méprisent les autres (v.9).
Comment leur dire que ce n’est pas ce que Dieu aime ? - par une Parabole !
Pour bien comprendre cette parabole, il faut savoir qui étaient les Pharisiens et les Publicains au
temps de Jésus.
Les Pharisiens sont des Juifs « pieux » : ils veulent être de bons croyants et ils veulent plaire à
Dieu. Mais ils se trompent sur la manière de faire. Ils multiplient les commandements, ils pratiquent la loi
jusque dans les petits détails, ils agissent pour être vus et estimés des autres. Ils sont contents d’eux. Et ils
pensent que Dieu doit les aimer puisqu’ils agissent bien et que Dieu doit les préférer aux Publicains... Ils se
font une fausse image de Dieu. Dieu peut-il aimer les uns et non les autres ?
Les Publicains, eux, sont des fonctionnaires, représentants des Romains. Nous en connaissons
bien un : Zachée (Luc 19,1-10). Ils sont considérés comme des voleurs et donc des pécheurs à ne pas
fréquenter. Les Pharisiens les méprisent.
2. La Parabole :
Jésus présente deux manières de prier :
celle du PHARISIEN celle du PUBLICAIN
Il se tient la « tête haute », il est fier de lui Il se tient « à distance », il n’ose pas lever les yeux
Il n’a rien à demander à Dieu : il lui rend grâce de
ne pas être comme les autres (le publicain), mais Il se reconnaît pécheur et sa prière est un cri, un
d’être meilleur ! Et il étale tout ce qu’il fait de bien appel au pardon !
(v. 12-13)
Il se regarde lui-même avec admiration et Il regarde vers Dieu, c’est sa prière. Il est vrai
satisfaction : il ne prie pas ! devant Dieu. Sa prière est acceptée.

2
3. La Pointe de la Parabole :
C’est Jésus lui-même qui dégage la leçon ou l’enseignement : « Je vous le déclare »... (v.14) : la
prière qui plaît à Dieu, c’est celle du pécheur que vous méprisez. Pourquoi ? Parce qu’il s’adresse à la
bonté de Dieu : « Aie pitié ! » (v.18). Voilà ce que Dieu aime et ce qui le touche !
N’imitons pas le pharisien : dans sa prière, il s’appuie sur la valeur de ses actions, sur ses
mérites. Il n’a pas besoin de Dieu.
Que notre prière ressemble à celle du Publicain : soyons devant Dieu comme celui qui reçoit
tout de Lui. Faisons confiance à Dieu : voilà ce qui lui plaît !

Le MESSAGE des PARABOLES


Toute la Bible est MESSAGE : Révélation de Dieu et de l’homme.
Que nous révèlent ces pages bien particulières que sont les PARABOLES ?
1. Les Paraboles nous disent QUI EST DIEU.
Elles nous montrent son vrai Visage, ses vraies réactions, ses vrais goûts. Les Paraboles sont des
histoires de l’amour fou de Dieu. Jésus nous dit : « Non, Dieu n’est pas ce que vous pensez : il n’est pas un
Dieu qui aime les uns et pas les autres... Il n’est pas un Dieu qui s’occupe de ceux qui font le bien et qui
délaissent les autres... Il n’est pas un Dieu qui met des limites à son amour, à son accueil des hommes... »
Il n’y a pas de mots pour dire tout l’amour de Dieu. Alors Jésus utilise des comparaisons : ce sont les
Paraboles.
Dieu aime et agit comme un Père. Cela veut dire : dans le Royaume il se passe quelque chose de
semblable à la joie :
 du père qui accueille son fils perdu et retrouvé (15,20-24) : « Faisons la fête »...
 du berger qui retrouve sa brebis égarée (15,5-6) : « Réjouissez-vous »...
 du père de famille qui invite à son repas de fête (14,17) : « Venez »...
À quoi Dieu appelle-t-il ?
Au bonheur ! Dieu veut le bonheur de tous... tous sans exception sont invités : les riches
comme les pauvres, les bons et les pécheurs...
Qui répond à cette invitation ?
Les Paraboles qui nous disent cet amour fou de Dieu, nous invitent à changer nos idées sur
Dieu ; elles nous montrent un peu mieux qui est Dieu. Chaque personne est aimée de Dieu : ce n’est pas
ce que pensaient certains Juifs au temps de Jésus !
2. Les Paraboles indiquent le COMPORTEMENT QUE DIEU ATTEND DE L’HOMME
 C’est le sens de Luc 10 : le Bon Samaritain : que ton amour s’exprime envers toute personne qui
est dans le besoin.
 C’est le sens de Luc 16,19-31 : le Riche et le Pauvre Lazare : que tes richesses ne te ferment
pas aux autres. Regarde près de toi celui que tu peux aider.
L’amour que Dieu attend de chacun est un amour universel, c’est-à-dire sans limites, un amour
qui se traduit par des gestes concrets, précis, volontaires.
3. Enfin les Paraboles nous disent que c’est L’HEURE DE CHOISIR, sans attendre.
 C’est le sens de Luc 13,7 : le figuier qui ne porte pas de fruits
 C’est le sens de Luc 12,17 : le riche qui ne pense pas à sa mort...
 C’est le sens de Luc 14,18 : les invités qui refusent de répondre à l’invitation.
Jésus enseigne que Dieu appelle chacun de nous, l’invite à partager sa vie ; c’est sérieux ! Mais il
ne force pas : il attend notre réponse libre. Parfois nous sommes préoccupés par autre chose et nous
ne répondons pas à Dieu. Quelle est notre réponse aujourd’hui ?...
Jésus nous invite à nous inspirer de sa méthode : se servir d’exemples, de comparaisons qu’on
trouve dans la vie quotidienne, parler un langage simple et compréhensible, pour transmettre son
message.

Page suivante : Tableau des Paraboles dans les Évangiles synoptiques.


!

3
Les PARABOLES dans les évangiles synoptiques
Différentes Paraboles Matthieu Marc Luc
L’ivraie 13, 24-30
Le trésor caché 13, 44
La perle de grand prix 13, 45-46
Le filet 13, 47-50
Le débiteur impitoyable 18, 23-35
Les ouvriers de la onzième heure 20, 1-16
Les deux fils 21, 28-32
Les dix vierges 25, 1-13
Le jugement dernier 25, 31-46
Se réconcilier en chemin 5, 25-26 12, 58-59
La lampe de ton corps 6, 22-24 11, 34-36
Les oiseaux des champs 6, 25-34 12, 22-31
La paille et la poutre 7, 1-5 6, 37-38.41-
Les deux voies 7, 13-14 42
Tel arbre, tels fruits (cf. Mt 12,33) 7, 15-20 13, 23-24
Maison bâtie sur le roc 7, 24-27 6, 43-44
Les enfants sur la place 11, 16-19 6, 47-49
Le retour offensif de l’esprit impur 12, 43-45 7, 31-35
Le levain 13, 33 11, 24-36
La brebis égarée 18, 12-14 13, 20-21
Le festin nuptial 22, 2-14 15, 3-7
Le voleur dans la nuit 24, 43-44 14, 16-24
Le serviteur fidèle 24, 45-51 12, 39-40
Les talents / les mines 25, 14-30 12, 42-46
19, 12-27
La lumière doit briller 5, 14-16 4, 21 8, 16 ; 11, 33
Une pièce neuve à un vieil habit 9, 16 2, 21 5, 36
Du vin nouveau dans de vieilles outres 9, 17 2, 22 5, 37
Le semeur 13, 3-9 4, 3-9 8, 5-8
La graine de moutarde 13, 31-32 4, 30-32 13, 18-19
Les métayers révoltés 21, 33-44 12, 1-11 20, 9-18
La leçon du figuier 24, 32-33 13, 28-29 21, 29-31
La semence qui pousse d’elle-même 4, 26-29
La veille du portier 13, 34-36
Les deux débiteurs 7, 41-43
Le bon Samaritain 10, 30-37
L’ami importun 11, 5-8
Le riche insensé 12, 16-21
Les serviteurs vigilants 12, 35-38
L’intendant fidèle 12, 42-48
Le figuier stérile 13, 6-9
La porte (étroite... fermée... du Royaume) 13, 24-30
Choisir la dernière place 14, 8-11
L’invitation des pauvres 14, 12-14
La construction de la tour 14, 28-30
L’entrée en guerre 14, 31-32
La drachme perdue 15, 8-10
Le fils retrouvé 15, 11-32
Le gérant habile 16, 1-8
Le mauvais riche et Lazare 16, 19-31
Le serviteur inutile 17, 7-10
Le juge inique 18,1-8
Le Pharisien et le collecteur d’impôts 18, 9-14

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