Applications
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FERROL 09/10
VII) FONCTIONS ET APPLICATIONS.
1) Introduction.
2) Fonctions.
DEF : une relation f de E vers F de graphe G
f
est appele une fonction lorsque tout lment de E possde au plus une
image dans F, cest--dire :
x E y
1
, y
2
F ((x, y
1
) et (x, y
2
)) G
f
y
1
= y
2
Lensemble des lments de E ayant une image par f est appel lensemble de dnition de la fonction, et not D
f
.
On utilise alors une notation fonctionnelle : lunique image de x D
f
par f est not f(x) ; autrement dit :
(x, y) G
f
x D
f
et y = f (x)
Lensemble des fonctions de E vers F sera not F (E, F) .
Pour dnir une fonction de E vers F, on crit :
f :
E F
x f(x)
REM 1 : bien se garder de confondre la fonction f (qui est un lment de F (E, F)) et la valeur f (x) de f en x qui est
un lment de F ; ne pas crire par exemple la fonction sinx, mais la fonction sin , ou la fonction x sinx.
REM 2 : deux fonctions f et g de E vers F sont gales si et seulement si :
1. D
f
= D
g
2.x D
f
f(x) = g(x)
Pour que deux fonctions soient distinctes, il sut donc que les valeurs en un point le soient.
Exemple de dtermination densemble de dnition : E1.
DEF : si A est une partie de E, on appelle restriction de f A, et on note f
|A
la fonction :
A F
x f(x)
.
REM 1 : la seule chose qui distingue f et f
|A
est donc leur ensemble de dpart ; leurs valeurs sur les lments de A sont
les mmes.
REM 2 : D
f
|A
= ............
3) Applications.
a) Dnition.
DEF : une fonction est appele une application lorsque son ensemble de dnition est gal son ensemble de dpart.
Lensemble des applications de E vers F sera not F (E, F).
REM : si lon restreint une fonction de E vers F son ensemble de dpart D
f
, on obtient une application de D
f
vers F
; on fera souvent la confusion entre ces deux notions : par exemple, la fonction ln peut tre vue comme une application de
R
+
vers R, ou comme une fonction de R vers R.
Exemple dapplications de E dans F.
- les applications constantes x a o a est un lment x de F
- si E = F, lapplication identique (ou identit), note id
E
, dnie par id
E
(x) = x pour tout x dans E.
b) Dnombrement des applications et fonctions.
PROP : le nombre dapplications dun ensemble E
n
de taille n vers un ensemble F
p
de taille p est gal ...........
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COURS MPSI 5. FONCTIONS, APPLICATIONS R. FERROL 09/10
D1
On peut donc crire dans le cas ni : |F (E, F)| = |F|
|E|
; cest la raison pour laquelle on note souvent aussi F (E, F) :
F
E
, mme pour des ensembles innis.
Exercice : le nombre de fonctions de E
n
vers F
p
est gal ........
D2
4) Compositions des fonctions.
DEF : si f est une fonction de E vers F et g une fonction de F vers G, on dnit la compose g f de f et g (noter
linversion de lordre), par
g f :
E G
x g (f(x))
ATTENTION : puisque
(g f) (x) = g (f (x))
dans g f, la fonction qui est eectue en premier est f et non g !!!!
REM : lensemble de dnition D
gf
de g f est lensemble des x de D
f
tels que f (x) D
g
; il peut tre plus petit que
celui de f, mais par contre, si f et g sont des applications, g f aussi.
Exemples E2 :
Ensemble de dnition de ln ln, gomtrie etc.
PROP : si
iI
A
i
=
iI
f (A
i
) 2. f
1
iI
B
i
=
iI
f
1
(B
i
)
3. f
iI
A
i
iI
f (A
i
) 3. f
1
iI
B
i
=
iI
f
1
(B
i
)
4. f
A
f (A) f (E) 4. f
1
B
= f
1
(B)
5. f
1
(f (A)) A 5. f
f
1
(B)
= B f (E)
6. gof (A) = g (f (A)) 6. (gof)
1
(C) = f
1
g
1
(C)
Moralit : cest toujours gal, sauf dans les trois cas encadrs.
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6) Injectivit.
a) Dnition.
DEF : Une application f de E vers F est dite injective si les lments de F ont au plus un antcdent par f ; ceci se
traduit par
1. y f (E) !x E / y = f (x)
ou encore, puisque seule lunicit importe :
2. x, x
E f (x) = f (x
) x = x
E f (x) = f (x
)
Pour prouver pratiquement une injectivit, utiliser la CNS 2.
Une application injective est appele une injection.
REM : si f est une fonction de E vers F et I une partie de D
f
, on dira que f est injective sur I si la restriction de f
I est injective, autrement dit si x, x
I f (x) = f (x
) x = x
.
On rappelle quune fonction numrique strictement monotone sur une partie I de R y est injective, MAIS QUE LA
RCIPROQUE EST FAUSSE (voir cours sur les fonctions rciproques).
Exemples : E3.
b) Fonction rciproque.
DEF : si f est une fonction de E vers F injective sur I, on dnit la fonction rciproque f
1
|I
de f sur I comme la fonction
de F vers E dnie sur J = f (I) qui y de J fait correspondre lantcdent de y par f.
On a donc
y = f(x) avec x I x = f
1
|I
(y) avec y J
Si I D
f
, on crit simplement f
1
.
Ex : arcsin =
sin
|..........
1
, arccos =
cos
|..........
1
, arctan =
tan
|..........
1
,argch =
ch
|..........
1
..........
.
PROP : Si f est injective, f
1
est aussi injective (sur f (E)), et
f
1
1
= f.
D5
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c) Dnombrement des injections.
PROP : le nombre dinjections dun ensemble E
n
de taille n vers un ensemble E
p
de taille p n est gal p (p 1) ... (p n + 1) =
p!
(p n)!
not p
n
ou encore A
n
p
.
D6
Remarque : le fait que
nombre dapplications de E
n
vers F
p
= nombre de listes dordre n formes partir de p objets
nombre dinjections de E
n
vers F
p
= nombre darrangements dordre n forms partir de p objets
nombre dapplication de E
n
vers F
2
= nombre de parties de E
n
Nest pas fortuit !
D7
7) Surjectivit.
DEF : Une application f de E vers F est dite surjective si les lments de F ont au moins un antcdent par f ; ceci se
traduit par
1. y F x E / y = f (x)
ce qui peut scrire tout simplement :
2. f (E) = F
Une application surjective est appele une surjection.
REM : la surjectivit ne concerne que la dnition de lensemble darrive de lapplication ; si lon restreint lensemble
darrive de F f (E) , lapplication obtenue est surjective !
Exemples : E4.
Le dnombrements des surjections est plus dicile que celui des injections (voir exercices).
8) Bijectivit.
a) Dnition.
DEF : Une application f de E vers F est dite bijective si les lments de F ont exactement un antcdent par f ,
autrement dit si elle est la fois injective et surjective ; ceci se traduit par
y F !x E / y = f (x)
Une application bijective est appele une bijection ; lensemble des bijections de E vers F est not Bij (E, F) , et Bij (E)
si E = F.
Une autre faon dexprimer la condition ci-dessus, est de dire que lquation
(E
y
) : y = f (x)
Dinconnue x et de paramtre y possde une solution unique pour tout y dans F.
Lorsquon vous demande dtudier linjectivit et la surjectivit dune application f, crivez :
Soit y F ; pour x dans E :
(E
y
) : y = f (x) .... .....
Si vous arrivez exprimer x en fonction de y de faon unique pour tout y, cest que f est bijective.
Si lquation (E
y
) na pas toujours de solution, mais que si elle existe, cette solution est unique, cest que f est .....
Si lquation (E
y
) a toujours des solutions, mais que pour certains y elle en a plusieurs, cest que f est ....
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Si lquation (E
y
) na pas toujours des solutions, et que pour certains y elle en a plusieurs, cest que f ..... .
Exemples : E5.
b) Bijection rciproque.
PROP : si f est une bijection de E sur F alors sa rciproque f
1
est une bijection de F sur E, et
f f
1
= id
F
f
1
f = id
E
D8
Inversement, supposons que, f tant une application de E vers F, lon connaisse une application g de F vers E telle que :
f g = id
F
g f = id
E
alors f est bijective, et g est sa rciproque.
D9
Ceci est une deuxime faon de prouver une bijectivit, qui donne en mme temps la rciproque, mais ncessite dintuiter
celle-ci lavance ; cest pourquoi on appellera cette mthode la mthode deus ex machina.
c) Cas ni.
Prop : si E est ni, f application de E vers F, alors
f est injective |f (E) | = |E|
f est surjective |f (E) | = |F|
f est bijective |f (E) | = |E| = |F|
On en dduit que si E et F sont nis de mme taille, f est injective ssi f est surjective, ssi f est bijective et que
si |E| = n, |Bij (E) | = n! .
D10
9) Composes dinjections, de surjections, de bijections.
PROP : toute compose
dinjections
de surjections
de bijections
est une
injection
surjection
bijection
.
D11
10) Exemples de bijections ; dnombrabilit et puissance du continu.
a) Exemples de bijection de N sur une de ses parties propres, de N sur Z, de N sur N
2
, de N sur Q.
D12
b) Exemple de bijection entre deux intervalles de R de mme type , entre [0, 1] et[0, 1[.
D13
DEF : un ensemble est dit dnombrable sil est en bijection avec N ; il est dit avoir la puissance du continu sil est en
bijection avec R.
PROP : il ny a pas de bijection de N sur R ; un ensemble dnombrable ne peut donc jamais tre mis en bijection avec
un ensemble ayant la puissance du continu (dmonstration dans le cours sur les suites).
Exemple densembles dnombrables : N, 2N, Z, N
2
, Q.
Exemples densembles ayant la puissance du continu ; R, tout intervalle inni de R ; R
2
; R
3
etc... Il y a donc autant de
points dans un segment de longueur 1 mm que dans tout lespace....
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