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Chap1 2020

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Chapitre 1

Introduction à la Résonance
Magnétique Nucléaire

Alexandre Arnold

Département de chimie – UQAM


Hiver 2020
2
Plan et Références
 Plan du chapitre
▪ Historique de la RMN
▪ Rappel des principes de base
▪ Sensibilité de la RMN
▪ Inhomogénéités du champ magnétique
▪ Couplages et déplacement chimique

 Bibliographie
▪ J. Keeler (2010), Understanding NMR spectroscopy, John Wiley & Sons, Chichester, 511 pages.
▪ I.N. Serdyuk, N.R. Zaccai & J. Zaccai (2007) Methods in molecular biophysics, Cambridge University
Press, Cambridge, 1120 pages.
▪ T.C. Pochapsky & S.S. Pochapsky (2007) NMR for physical and biological scientists, New York, Taylor &
Francis, 372 pages.
▪ M.L. Levitt, Spin dynamics: basics of nuclear magnetic resonance, Chichester, John Wiley & Sons, 2002. 686
pages.
▪ P.J. Hore, Nuclear magnetic resonance, Oxford, Oxford University Press, 2001.90 pages.
▪ R.S. Macomber, A Complete Introduction to Modern NMR Spectroscopy, New York, John Wiley & Sons, 1998.
382 pages.
▪ W.S.Price (1997) Pulsed-field gradient nuclear magnetic resonance as a tool for studying translational diffusion,
part 1: basic theory, Concepts Magn. Reson. 9, 299-336.
▪ S.Veeraraghavan (2008) NMR spectroscopy and its value: a primer, J. Chem. Edu. 85, 537-540.
3
Un peu d’histoire
 1922 "Préhistoire" de la RMN → découverte du spin de l’électron (Stern et
Gerlach)

 1938 Rabi mesure le spin nucléaire du 23Na selon le même principe (+interaction
avec les champs de radio-fréquences)
4
Un peu d’histoire
 1922 "Préhistoire" de la RMN → découverte du spin
 1938 Rabi mesure le spin nucléaire du 23Na selon le même principe

 1946 Première expérience de RMN simultanément par


▪ Felix Bloch, Université Stanford
▪ Edward Purcell, Université Harvard

 1949 Découverte de l'effet de déplacement chimique

 1952 Prix Nobel de physique décerné à Bloch et Purcell

 1953 Premier spectromètre RMN commercial

 1957 Première observation de la RMN du carbone-13


5
Un peu d’histoire
 1966 Première expérience de RMN à transformée de Fourier par Richard R. Ernst,
ETH-Zürich

 1970 Premier spectromètre commercial à transformée de Fourier

 1971 Développement de la RMN à deux dimensions (Jean Janeer)

 1973 Développement de l’imagerie par résonance magnétique par Paul C. Lauterbur

 1991 Prix Nobel de chimie décerné à Richard R. Ernst


▪ « for his contributions to the development of the methodology of high resolution nuclear magnetic
resonance (NMR) spectroscopy »
6
Un peu d’histoire
 Depuis:
▪ Développement de spectromètres à haut champ (1,2 GHz = 25,9 T)
▪ RMN multidimensionnelle (3D, 4D, et +)
▪ RMN de l’état solide et rotation à l’angle magique (MAS)
▪ LC-NMR
▪ Gradients de champ pulsés
▪ Cryosondes
▪ Dynamic nuclear polarisation
▪ Sondes de MAS à 111 kHz

▪ 2002 Prix Nobel de chimie (1/2) décerné à Kurt Wüthrich


 « for his development of nuclear magnetic resonance spectroscopy for determining the
three-dimensional structure of biological macromolecules in solution »

 2003 Prix Nobel de médecine décerné à Paul C.


Lauterbur et Sir Peter Mansfield
 « for their discoveries concerning magnetic resonance imaging »
7
RMN et applications
 Plusieurs applications de la RMN

Veeraraghavan (2008)
8
Revue des principes de base – nucléaire
 Le noyau des atomes est caractérisé par 4 propriétés physiques importantes:
▪ masse (1.6726 × 10−27 kg)
▪ charge électrique (1.602 × 10−19 C)
▪ magnétisme
▪ spin

 La résonance magnétique nucléaire (RMN) exploite le spin nucléaire pour obtenir


des informations structurales et dynamiques
▪ Le spin interagit avec le champ magnétique
▪ Son comportement rend compte de son environnement
 Voisins → information structurale
 Mouvements des molécules → information dynamique

 Le spin du noyau est défini par le nombre quantique de spin, I


9
Revue des principes de base – nucléaire
 Seuls les noyaux ayant un nombre de masse (A) impair ou un nombre atomique (Z)
impair possèdent un spin:
▪ Le nombre quantique de spin d’un noyau peut avoir les valeurs suivantes:
 I = 0, 1/2, 1, 3/2, 2, …
 Il est rarement supérieur à 4

▪ Différents isotopes d’un même élément peuvent donc avoir un nombre quantique de spin
différent:
 12C a un spin 0 et 13C a un spin ½
 16O a un spin 0 et 17O a un spin 5/2

Noyau Spin (I) Noyau Spin (I)

1 12
1 H ½ 6 C 0

A 2 13
ZX 1 H 1 6 C ½
A = nucléons (p+n)
Z = protons (p) 6 14
3 Li 1 7 N 1

7 15
3 Li 3/2 7 N ½
10
Revue des principes de base – nucléaire
B0
 Le spin du noyau peut être visualisé comme un moment → z
Ԧ un vecteur pointant dans I
angulaire (moment angulaire de spin, 𝐼), y
la direction de l’axe autour duquel il tourne x

 Ce vecteur ne peut avoir qu’une valeur (appelée « norme »):


║I║= ħ  I(I+1) (1.1) (ħ = h/2)
→
z II

 Le moment angulaire de spin n’est pas orienté de façon aléatoire →Iz
 Il n’a que 2I+1 projections possibles sur l’axe du champ magnétique Iz Iz = +1/2
(axe z par convention)
 Ces projections sont des états de spins, i.e. des niveaux d’énergie 
→Iz Iz = -1/2
 Donc Iz est quantifiée: Iz →
I
Iz = mħ (1.2) I
 Le nombre quantique magnétique m détermine le nombre total
d’états de spins qu’un noyau peut adopter dans le B0
 Il possède 2I+1 valeurs entre +I et –I:
 Si I = ½, m = +½, -½
 Donc 2 orientations (niveaux d’énergie) possibles
 Si I = 1, m = +1, 0, -1
https://www2.chemistry.msu.edu/faculty/reus
 Donc 3 orientations (niveaux d’énergie) possibles ch/virttxtjml/spectrpy/nmr/nmr1.htm
11
Revue des principes de base – magnétique
 Comme le noyau est composé de particules chargées et que son spin est →
→
animé d’un moment angulaire, il en résulte un moment magnétique 
z I

→ Iz
associé au spin dans le champ magnétique z Iz = +1/2
 Le moment angulaire de spin 𝐼Ԧ et le moment magnétique  sont reliés
par le rapport gyromagnétique : 
→Iz Iz = -1/2
z = ħIz (1.3) par rapport à axe de référence z z →
avec 2I + 1 valeurs de Iz
I

  = constante de proportionnalité entre les moments angulaire et
magnétique de spin
 Ses unités sont en radT-1s-1 B0 →
 Fréquence de rotation en fonction de la force du champ magnétique


 Valeur élevée = « aimant » fort I
 Valeur faible = « aimant » faible
>0
  a une valeur caractéristique pour chaque noyau

 Il y a donc un moment magnétique  particulier à chaque noyau 
<0
 Le moment magnétique est parallèle au moment angulaire de spin →
I
 Sauf pour les noyaux de  négatif pour lesquels  est antiparallèle
12
Revue des principes de base – magnétique
 Le 1H est le noyau le plus sensible en
RMN Atome  (107 rad T-1s-1) Abondance
naturelle (%)
Spin

▪  le plus élevé, donc moment 1H 26.75 99.99 ½


magnétique le plus important 2H 4.11 0.01 1
6Li 3.94 7.6 1
7Li 10.40 92.4 3/2
10B 2.87 19.9 3
11B 8.58 80.1 3/2
13C 6.73 1.1 ½
14N 1.93 99.6 1
 négatif si le moment
magnétique est opposé à 15N -2.71 0.4 ½
la direction du moment
angulaire 17O -3.63 0.04 5/2
19F 25.18 100 ½
23Na 7.08 100 3/2
27Al 6.98 100 5/2
29Si -5.32 4.7 ½
31P 10.84 100 ½
35Cl 2.62 75.8 3/2
37Cl 2.18 24.2 3/2
195Pt 5.84 33.8 ½
13
Revue des principes de base – magnétique
 C’est l’interaction du moment magnétique de spin avec le B0 qui est à l’origine des
différents états de spin (états d’énergie)
 Sans B0: les 2I+1 orientations du moment angulaire de spin I d’un
noyau ont la même énergie +½ -½

énergie
▪ Un seul niveau d’énergie = dégénérescence
 Avec B0: il y a interaction entre le moment magnétique et le B0
▪ Les 2I+1 orientations du moment angulaire de spin I d’un noyau n’ont B0
plus la même énergie

énergie
 C’est l’effet Zeeman -½

 L'énergie de ces états de spins dépend donc de l’interaction entre le +½


moment magnétique et le champ magnétique:
E = - z Bz = - Iz Bz (1.4)
 Pour un noyau de spin ½, deux valeurs de Iz donc 2 niveaux ayant chacun
leur énergie B0 B0
 
 Elle dépend de la direction relative des vecteurs 𝐵 et 
 Le signe (-) indique que cette énergie est minimale si le moment magnétique de
spin est parallèle au B0

faible haute
énergie énergie
14
Revue des principes de base – magnétique
 Comme Iz = mħ: E = - m ħ B (1.5)

 E d’autant plus grande que  est élevé et que le champ magnétique est fort
 Augmente la séparation d’énergie entre les niveaux

 Les 2I+1 états d’un noyau de spin I sont donc séparés par une énergie E=ħB
 Par exemple, pour un noyau de spin ½,
E(+½) = -½  ħB et E(-½) = ½  ħB

Sans B0
B0
m = -½
E=HħB

m = +½ (niveau de plus faible énergie)


Énergie

m = -1
E=DħB
m=0
E=DħB
m = +1
Niveaux d’énergie pour les noyaux d’hydrogène
(I=½) et de deutérium (I=1) dans un champ
magnétique. On peut constater l’influence des
différents rapports gyromagnétiques.
15
Revue des principes de base – magnétique
 La combinaison du moment magnétique et du moment
angulaire de spin entraîne, en présence d’un B0, un Iz = -½
B0 → →
mouvement de précession
 Mouvement en forme de cône ayant un angle constant
entre le moment magnétique de spin et le B0 Iz = +½
 Pour un noyau de I=½, le moment angulaire de spin peut
être parallèle ou anti-parallèle à la direction du champ
magnétique, i.e. dans les états ±½

 La fréquence de précession est donnée par:


 = ·B (en rad·s-1) (1.6) NOYAU FRÉQUENCE
(à 14.1 T)
 C’est la fréquence de Larmor 1H 600 MHz
 Elle dépend seulement du rapport gyromagnétique et du champ 2H 92.2 MHz
magnétique
13C 151.0 MHz
 Plus  est élevé à un B0 donné, plus la fréquence de précession est grande
15N 60.8 MHz
 Plus le B0 est intense, plus la fréquence de précession est grande pour un 31P 243.3 MHz
noyau donné:
❑ 1H: 9.4 T → 400 MHz
14.1 T → 600 MHz
16
Revue des principes de base – résonance
 On peut donc induire des transitions entre les niveaux d'énergie (états de spin) à
l'aide de radiation électromagnétique: c’est la résonance

▪ Il faut que la radiofréquence (RF) appliquée ait une énergie égale à celle de la transition
▪ La condition de résonance est donc: E = h = ħB ou  = B/2 (1.7)
  est la fréquence de Larmor (et de la radiation magnétique) en Hz

▪ Règle de sélection en RMN: m = ±1


 Seules les transitions entre des niveaux d’énergie adjacents sont permises

Effet Zeeman
sans B0 avec B0
Iz = -½ E = +½ħB

Iz = ±½
Énergie

E = ħB
RF

Iz = +½ E = -½ħB
17
Revue des principes de base – résonance
 Le rapport gyromagnétique étant différent pour chaque noyau, la fréquence de
résonance différera aussi, à un B0 donné

▪ Fréquence de résonance de noyaux communs dans un champ magnétique de 14.1 T

NOYAU FRÉQUENCE 1H = 26.75107 T·s-1  14.1 T


2
1H 600 MHz 1H = 600106 s-1
2H 92.2 MHz
13C 151.0 MHz
15N 60.8 MHz
31P 243.3 MHz

 C’est pourquoi on pourra exciter sélectivement les noyaux avec la radiation


électromagnétique!
▪ Les impulsions de RF ou pulses
18
Revue des principes de base – résonance
 Voici le spectre électromagnétique sur une échelle logarithmique pour mettre la
RMN en contexte:

rayons 

rayons X

ultraviolet
visible
infrarouge

micro-onde

radiofréquence
Spectre électromagnétique. Les régions élargies montrent les
fréquences RMN de certains noyaux dans un champ de 9.4 T ,
et des déplacements chimiques typiques en 1H (ppm).

▪ La RMN se trouve dans les basse fréquences du spectre

▪ La plupart des autres spectroscopies courantes - vibrationnelle (IR) et électronique (UV-Vis


- impliquent des séparations de niveaux d’énergie plus grandes
 Elles se trouvent donc vers de plus hautes fréquences
19
Sensibilité de la RMN
 La RMN étudie, évidemment, un ensemble de spins dans un échantillon
 À l’équilibre, dans le champ magnétique, la population des états d’énergie est
différente, suivant la distribution de Boltzmann:
𝑁
= 𝑒 𝐸/𝑘𝑇
k = constante de Boltzmann = 1.380610-23 J·K-1
(1.8)  = état +½
𝑁  = état -½

▪ Donc le rapport de population entre les niveaux d’énergie dépend de la différence


d’énergie entre eux, soit E = ħB
▪ Plus cette différence est grande (dans un B0 élevé ou pour un noyau de  fort), plus le
signal sera intense

 Pour des 1H dans un champ de 7.05 T (300 MHz) et à T = 300 K:


▪ E = 1.9910-25 J
▪ kT = 4.1410-21 J Iz = -½ 99 999

▪ Nsup/Ninf = 0.99999
Iz = +½ 100 000
20
Sensibilité de la RMN
 Il y a donc une faible différence de population entre les deux niveaux
▪ Il y a presque autant de spins sur le niveau supérieur qu’inférieur
 Contrairement aux autres techniques spectroscopiques qui ont un population négligeable dans l’état
excité!
▪ La transition vers le niveau supérieur est plus favorisée que la transition inverse de
seulement 1 spin sur 104
 C’est comme si on détectait un noyau sur 104 !
▪ Le signal de RMN est donc plutôt faible!
▪ En comparaison, en spectroscopie IR ou UV, la différence de population entre les niveaux
d’énergie fondamental et excité est de loin supérieure = signal intense!

 La différence de population de spins dans les niveaux inférieur et supérieur donne


lieu à un vecteur de magnétisation M0 à l’équilibre
21
Sensibilité de la RMN
 Désavantage de la RMN = technique peu sensible
▪ Car le changement de population de spins entre les niveaux d’énergie est faible
comparativement au nombre total de spins sur chaque niveau
 [Échantillon] en RMN = haut M à mM
 [Échantillon] en spectroscopie de fluorescence = faible M

 En se rappelant que E = ħB, il est donc important d’optimiser le signal en utilisant


un B0 élevé pour maximiser E
▪ La séparation énergétique entre les niveaux est
d’autant plus grande que le B0 est fort

 Le E est également supérieur pour les noyaux de


grand rapport gyromagnétique et le nombre de
transitions plus élevé pour les noyaux d’abondance
naturelle élevée
▪ Explique la popularité de la RMN-1H
Différence d’énergie (en J) entre les états de
spins d’un 1H en fonction de l’intensité du
champ magnétique (en T)
22
Sensibilité de la RMN
 Effets de E et de la température en RMN
▪ Travailler à haut champ augmentera la différence de population entre les niveaux d’énergie
de spins → donc le signal
▪ On a également avantage à effectuer certaines expériences à faible température pour
minimiser kT et optimiser le signal
 Car en augmentant le B0 ou en diminuant T, on dépeuple le niveau supérieur. Ainsi, si on induit des
transitions, il y aura une plus grande quantité de spins à transiter depuis le niveau inférieur, donc plus
de signal
Effet de E à 300 K Effet de T à 60 MHz
1.00000 1.00000

0.99995
0.99990
N1/N0

N1/N0
0.99990

0.99985 0.99980

0.99980
0.99970
0 200 400 600 800 1000
0 100 200 300 400
Fréquence (MHz) Température (K)

 La sensibilité relative peut-être définie comme: 𝑆 ∝ 3 𝐵2 𝑇 −1 𝑁 𝐼(𝐼 + 1) (1.9)


 N = nombre de noyaux (concentration) en fonction de l’abondance naturelle

 À B et T constants: 𝑆 ∝ 3 𝑁 𝐼(𝐼 + 1) (1.10)


23
Sensibilité de la RMN
 Voici les propriétés de différents noyaux, le 1H étant le plus sensible
▪ On comprend l’utilité de l’enrichissement isotopique!

Noyau I  (s
(
-1T -1
rad
) Fréquence Abondance Sensibilité
 10
T -1 -1
s -7 (MHz) à (7,05T) naturelle (%) relative
1H 1/2 26,753 299,95 99,98 1,000
2H 1 4,107 46,044 0,016 0,0096
13C 1/2 6,728 75,42 1,11 0,016
14N 1 1,934 21,67 99,64 0,0010
15N 1/2 -2,713 30,41 0,37 0,0010
31P 1/2 10,840 121,42 100 0,066
24
Inhomogénéités du champ magnétique
 Le champ magnétique perçu par les noyaux dans le spectromètre n’est pas
homogène

 Cette inhomogénéité a diverses origines et peut aussi être exploitée pour obtenir
des informations structurales et spatiales

Spatiales Bobines de shim


Inhomogénéités Éliminées
techniques (ou presque)
Temporelles Lock

Inhomogénéités Imagerie de
Gradients de champ magnétique
contrôlées RMN

Induites par Déplacement chimique


Inhomogénéités les électrons
Naturelles Indirecte Couplage scalaire
(électrons) Détermination
(interactions)
Interaction de structure
dipolaire
Directe Couplage dipolaire
(espace)
25
Inhomogénéités techniques – résonance
 Cœur du spectromètre constitué par l’aimant, i.e. une bobine
supraconductrice qui émet un champ magnétique
 Bobine refroidie par le l’hélium liquide lui-même refroidi par
de l’azote liquide, dans une enceinte sous vide
 Échantillon placé dans la sonde à l’endroit où le champ
magnétique est maximal
 Sonde composée d’une bobine à la fois émettrice (de RF) et
réceptrice (du signal) au centre de laquelle est placé
l’échantillon
 Les shims sont de petites bobines placées à proximité de
l’échantillon
▪ Permettent d’homogénéiser le champ magnétique selon les axes x,
y et z
▪ Cryoshims
 Refroidis par les cryogènes comme la bobine supraconductrice
 Contrôlés pendant l’installation de l’aimant
▪ RT shims
 Shims ajustables fonctionnant à température de l’expérience
 Optimisés pour chaque échantillon
 Permettent d’ajuster l’homogénéité du champ magnétique près de
l’échantillon en variant la quantité de courant qui passe dans ces petites
bobines
26
Inhomogénéités techniques – RT shims
 L’ajustement des shims permet d’homogénéiser spatialement le B0, donc de réduire
au maximum la largeur des raies spectrales
▪ Si les shims sont mal réglés, deux noyaux identiques ne subiront pas le même champ
magnétique en fonction de leur localisation dans ce champ
 Leur fréquence de résonance (déplacement chimique) sera quelque peu différente, ce qui augmente la
distribution des déplacements chimiques, donc élargit les raies

 Il existe deux types de RT shims:


(1) Spinning shims (axiaux)
 z, z2, z3, z4, …
 Règlent les inhomogénéités de champ dans la direction de la normale de la bobine, i.e. l’axe du tube
 Leur nom vient de la rotation de l’échantillon le long de l’axe longitudinal du tube (effectuée grâce à
un débit d’air) qui permet de moyenner des inhomogénéités en x et y
 Ces shims permettent d’ajuster les inhomogénéités qui affectent l’axe z, celles dont on n’arrive pas à
se débarrasser par spinning de l’échantillon
 Les shims d’ordre faible (z1 et z2) affectent toute la largeur du pic
 z1 et z2 affectent la symétrie du pic
 z3 et z4 aussi, mais plus bas sur le pic
 z5 et z6 affectent la base du pic

Effet d’un mauvais réglage de shims


http://chem4823.usask.ca/nmr/shimming.html
27
Inhomogénéités techniques – RT shims
(2) Non-spinning shims (radiaux)
 Surtout utiles pour les échantillons qui ne tournent pas, comme c’est le cas en RMN
multidimensionnelle où on a besoin de shims stables

 La majorité des spectromètres sont équipés de « gradient shimming » qui contrôlent


les inhomogénéités spatiales grâce à des gradients de champ employés pour le
shimming automatique

 Voici l’effet des différents shims


▪ Si mal shimmé en x,y on aperçoit des bandes
latérales (side bands)
 Petit signal de l’échantillon à chaque rotation

 Actuellement plus de rotation


28
Inhomogénéités techniques – lock
 Lock
▪ Le champ magnétique tend à dériver au fil des heures
▪ Il faut mesurer cette dérive afin d’appliquer les corrections nécessaires
▪ Le spectromètre suit donc en permanence la résonance du 2H au moyen d’une autre bobine
dans la sonde
 2H dans le solvant
▪ On mesure le signal du 2H en dispersion et le centre de cette résonance doit être à
fréquence constante
 Car si le B0 dérive, le signal changera en magnitude et en signe
 Profil du signal plus « pentu » pour lequel il est plus facile de voir une variation

▪ Si le champ magnétique dérive pendant l’expérience,


il y aura changement dans la fréquence de résonance
du 2H et des corrections seront appliquées sur la
bobine de lock, qui détecte et compense
▪ Le meilleur signal du lock (fort et net) est donné par
un solvant très deutéré et non visqueux
 Donc un meilleur réglage du champ magnétique
▪ L’eau n’est pas le meilleur choix car des processus
d’échange qui dépendent de la température et du pH
tendent à élargir le signal
29
Inhomogénéités contrôlées – imagerie de RMN
 La nouvelle technologie en RMN nous permet d’appliquer des gradients de champ

 On peut définir un gradient de champ comme une variation linéaire du champ


magnétique en fonction de la distance

 Les gradients de champ sont appliqués dans une séquence sous forme d’impulsions
▪ C’est pourquoi on les nomme gradients de champ pulsés (pulsed field gradient, PFG)

 Ils sont caractérisés par un axe, une force, une


forme et une durée

 Généralement, on applique un premier PFG afin


de rendre le B0 temporairement inhomogène
Séquence de base de PFG

 Les spins ne subissant pas le même champ


magnétique, la magnétisation est donc différente
d’un endroit à l’autre de l’échantillon
(distribution de fréquences de résonance)
30
Inhomogénéités contrôlées – imagerie de RMN
 On peut donc encoder la résonance des différents noyaux spatialement
▪ C’est l’impulsion de codage
▪ (x,y,z): fréquence de Larmor différente en fonction de la localisation
 Lorsqu’on arrête le PFG, les spins gardent en « mémoire » le champ qu’ils ont subi,
et un second PFG permet de décoder les spins
▪ C’est l’impulsion de décodage
 L’effet des gradients sur les spins dépend entre autres de la force du gradient, de sa
durée, du rapport gyromagnétique du noyau étudié et de sa position dans
l’échantillon
▪ Permet les mesures de diffusion d’une molécule
▪ Permet l’imagerie tridimensionnelle grâce au contenu en eau des organismes vivant via la
RMN-1H du H2O
 Avantage de la RMN: imagerie morphologique et résolution spatiale élevée, i.e. jusqu’à 25 m avec les
technologies actuelles de gradient et les aimants à haut champ

3D gradient echo. Human head. Data courtesy of Dr. Ravi Menon, Robarts Research Institute, London,
Ontario, Canada. Varian 4T human imaging system. (www.varianinc.com)
31
Inhomogénéités naturelles - interactions
 Grâce aux inhomogénéités naturelles de champ magnétique perçues par les noyaux,
le signal de RMN d’un noyau sur le spectre rend compte de la position des noyaux
voisins
 Inhomogénéité induite par les électrons des liaisons chimiques
 Déplacement chimique
 Couplage spin-spin
 Inhomogénéité spatiale due à l’interaction dipolaire
 Directe → Couplage dipolaire

CH3

Acide propanoïque
COOH
CH2

Déplacement chimique 1H (ppm)


32
Inhomogénéités naturelles – déplacement chimique
 La fréquence de résonance d’un atome dans une molécule dépend principalement de
son  et de la force du champ magnétique
▪ Dans un B0 de 14.1 T, les 1H et les 13C résonnent respectivement à 600 et 151 MHz

 Toutefois, tous les 1H et 13C ne résonnent pas à cette fréquence car elle dépend
aussi la position des noyaux dans la molécule
▪ i.e. de leur environnement – de la distribution locale des électrons

 Le champ magnétique (Beffectif) ressenti par un noyau dans un atome diffère quelque
peu du champ magnétique externe (B0)
▪ Il est plus petit dû à l’effet d’écran causé par les électrons environnants
 Le B0 induit les électrons à circuler dans leurs orbitales atomiques
 Cela génère un petit champ magnétique B’ dont la direction est opposée à B 0
 B’ est proportionnel à B0 et typiquement de 104-105 fois plus petit
 Du fait de la présence d’électrons, la fréquence de résonance d’un noyau est plus faible que
celle qu’on observerait si ce noyau était dénudé de ses électrons
33
Inhomogénéités naturelles – déplacement chimique
 Le champ magnétique au noyau s’écrit: Beff = (B0 – B’) = B0(1-) (1.11)

▪  est la constante de proportionnalité entre le champ magnétique externe et celui ressenti


par le noyau
▪ Elle rend compte de l’environnement d’un noyau
 Par exemple, elle est plus grande pour des 1H dans un groupe méthyl que méthylène, et plus petite
pour un 1H dans un groupement OH
 Si A est un 1H méthyl et B un 1H OH
❑ On dira que A est plus blindé que B
❑ A résonnera à une fréquence plus faible que B
▪ On l’appelle aussi constante de blindage ou constante de déblindage

B0 (1 −  )
 On peut réécrire la condition de résonance:  = (1.12)
2
 La dépendance de la fréquence de résonance d’un noyau à son environnement
électronique local offre une des plus importantes sources d’information structurale!
▪ C’est l’effet de déplacement chimique
▪ Le signal de RMN, pour un même isotope, va donc dépendre de la nature des liens qui
relient les noyaux à leurs voisins et de la structure des groupes d’atomes voisins
34
Inhomogénéités naturelles – déplacement chimique
 Le déplacement chimique  est la différence entre la fréquence d’un noyau donné
et une fréquence de référence
▪ Comme le TMS (tétraméthylsilane)

( − ref ) 106 ()


 = 10 6
(1.13a) = (1.13b)
 ref 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙

▪ La différence de fréquences étant divisée par la fréquence de référence,  est donc une
propriété moléculaire indépendante du champ magnétique utilisé pour le mesurer
▪ Il est donné en ppm (parties par million)

▪ Le TMS est largement utilisé comme référence car en plus d’être soluble dans de
nombreux solvants, ses 1H et son 13C sont fortement blindés
 Ils sortent donc du côté des faibles fréquences sur le spectre
 En conséquence, la plupart des déplacements chimiques en 1H et 13C sont positifs, ce qui est
pratique
35
Inhomogénéités naturelles – déplacement chimique
 Par convention, on trace les spectres RMN avec le déplacement chimique  (et la
fréquence de résonance) augmentant de droite à gauche

downfield upfield

Sens du balayage en B0

 Parfois les déplacements chimiques sont dits « upfield » ou « downfield », i.e.


respectivement plus blindés et moins blindés
▪ Ces termes proviennent des premiers temps de la RMN lorsqu’on effectuait un balayage
du champ magnétique en gardant la radiofréquence fixe
▪ Plus les noyaux étaient blindés, plus ils requéraient un B0 élevé pour être en résonance

 Exercice: convertir le déplacement chimique des


1H de l’acétone (Me CO) en fréquence
2

https://www2.chemistry.msu.edu/faculty/reus
ch/virttxtjml/spectrpy/nmr/nmr1.htm Spectre de RMN-1H d’un mélange de solvants à 400 MHz.
Benzène, DMSO, acétone et acétonitrile avec TMS.
36
Inhomogénéités naturelles – déplacement chimique
 Quelques effets sur le blindage/déblindage
▪ L’électronégativité
 La présence d’un atome électronégatif a pour effet de déblinder le noyau voisin
➔ Déplacement chimique plus élevé

CH3F CH3Cl CH3Br CH3I CH3H

(CH3) 4.13 2.84 2.45 1.98 0.13

E(Pauling) 4.0 3.2 3.0 2.7 2.2

▪ Les forces de van der Waals


 Forces répulsives qui dérangent le nuage électronique et ont un effet de déblindage

▪ Les ponts H
 Effet de déblindage

▪ Les espèces chargées


 (-) = blindage
 (+) = déblindage
➔ On peut faire des titrages par RMN!
37
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 L’apparence d’un spectre RMN n’est pas uniquement déterminée par le
déplacement chimique, i.e. une résonance par environnement nucléaire

 Le spectre informe également sur les interactions magnétiques entre les noyaux,
i.e. les couplages spin-spin ou couplages scalaires ou couplages-J
▪ Couplage propagé par les électrons de la liaison chimique
▪ Informe sur les liaisons et la stéréochimie
 RMN = seule technique, avec cristallographie, à pouvoir donner
une structure moléculaire détaillée

 L’interaction (couplage) d’un noyau avec ses voisins conduit des multiplets sur le
spectre
▪ La multiplicité est le nombre de pics dans le multiplet
▪ Cette multiplicité reflète le nombre de combinaisons possibles et la proportion des états
de spins (orientations) de noyaux voisins
38
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Exemple des 1H méthyl dans le diéthyléther
▪ Les 1H du CH3 sont voisins des 1H du méthylène
▪ Chacun de ces 2 1H du méthylène peut être dans deux états
de spin
 i.e. m = ±½
▪ Un 1H dans le groupe CH3 peut également être dans les états CH3-CH2-O-CH2-CH3
±½
▪ Pour n noyaux équivalents – i.e. 2 dans le méthylène - il y a
(2I+1)n combinaisons possibles
 i.e. [(2·½)+1]2 = 4
❑ +½ +½ ; -½ +½; +½ -½ ; -½ -½
▪ La magnétisation totale M est la somme des valeurs
individuelles de m
 i.e. M = +1, 0, -1
▪ Il y a deux possibilités d’avoir M = 0, d’où la plus grande M=-1 M=0 M=1
intensité Signal du méthyle divisé en triplet par les
1H méthylène
 Patron 1:2:1
39
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Pour généraliser:
▪ Si un noyau a n noyaux voisins équivalents, son signal sera divisé en n+1 résonances
▪ Les rapports d’intensité retrouvés dans les multiplets sont les coefficients d’une
distribution binomiale (1+x)n, tel que résumé dans le triangle de Pascal

n n+1 Rapport d’intensité Multiplicité Multiplet

0 1 1 1 Singulet A

1 2 11 2 Doublet AX

2 3 121 3 Triplet AX2

3 4 1331 4 Quartet AX3

4 5 14641 5 Quintet AX4

5 6 1 5 10 10 5 1 6 Sextet AX5
40
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Les couplages hétéronucléaires donnent les mêmes types de subdivisions (splittings)
que les couplages homonucléaires
▪ Ex.: couplages scalaires Si-H et Si-C sur le spectre 29Si (spin ½) du tétraméthylsilane (TMS)
dans CDCl3

 Cependant il faut être conscient de l’abondance naturelle


▪ Par exemple,1% d’abondance naturelle pour le 13C alors couplages infimes si la molécule
n’est pas marquée

Tiré de http://chem.ch.huji.ac.il/nmr/techniques/1d/row3/si.html
41
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 L’énergie de 2 noyaux A et X (pas nécessairement de spin ½) couplés est donnée
par:
E = hJ AX m A m X (1.14)

▪ mA et mX sont les nombres quantiques magnétiques de chaque noyau


▪ JAX est la constante de couplage scalaire en Hz

 Connaissant la règle de sélection mA=+1, l’interaction AX déplace donc le


fréquence de résonance de A par un facteur –JAXmX

 La condition générale de résonance pour le spin A compte tenu du couplage scalaire


est donc:
 B (1 −  A )
A = A 0 −  J AX mX (1.15)
2 X A

▪ Sommation sur tous les spins X ayant un couplage appréciable avec A


42
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Diagramme des niveaux d’énergie pour 2 noyaux A et X de spins ½ avec et sans
couplage scalaire:
▪ Les transitions A↑X↑ ↔ A↓X↓ et A↑X↓ ↔ A↓X↑ sont interdites car un seul “spin flip” est
permis
(1) (2) (3) (4)

(1) Noyau A sans B0


 États +½ et -½ de même énergie
(2) Noyau A avec B0
 Effet Zeeman. Transition de fréquence A de
l’état  à 
(3) A et X se voient mais pas de couplage
 Transitions de A se font à A et celles de X à
X
(4) Couplage
 4 possibilités de couplage: A↑X↑, A↑X↓,
A↓X↑, A↓X↓
 Il y a 2 transitions pour A et X à des
énergies (fréquences) différentes
Le décalage des niveaux d’énergie dû au couplage spin-spin a
 Le couplage déstabilise l’énergie des différents été exagéré pour plus de clarté.

niveaux et la valeur de cette déstabilisation


correspond à la constante de couplage
43
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Il peut également y avoir couplage de 3 noyaux différents dans un système de spins
AMX
▪ 3 noyaux ayant des déplacements chimiques très différents et 3 constantes de couplages
distinctes JAM, JAX, JMX
▪ On peut utiliser l’équation 1.15 pour prédire le spectre de A

 Couplages impliquant les noyaux avec I > ½


▪ La structure de leur multiplet peut être prédite de la même
façon que pour un spin ½
 L’équation 1.15 s’applique
▪ Exemple d’interaction entre un spin ½ et un spin 1
 Le couplage 14N-1H
▪ Les noyaux de spin > ½ possèdent un moment quadripolaire
pouvant interagir avec les gradients de champ électrique locaux Spectre RMN d’un système AMX où JAM
>JAX > 0.
Pour comprendre ce spectre, on peut
 Pour les molécules en mouvement rapide en solution, cette imaginer un noyau A avec un certain
interaction peut conduire à une relaxation très efficace du noyau déplacement chimique, i.e. un singulet.
Le couplage AM donne lieu à un
quadripolaire et le multiplet attendu n’est pas observé doublet d’écart JAM. Puis l’introduction
du couplage AX divise le doublet en
doublet ayant un écart JAX.
44
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 La constante de couplage J qui sépare les pics d'un multiplet informe sur la position
des noyaux qui donnent lieu au couplage

 Le couplage spin-spin le plus utile est celui impliquant des noyaux séparés par 3
liaisons, par exemple 3J dans H-C-C-H
▪ 3J varie avec l’angle dihèdre  entre les 2 plans H-C-C
▪ Relation de Karplus pour des protons vicinaux:
 3J = A + B cos + C cos2 (1.17) A = 2 Hz, B = -1 Hz, C =10 Hz
▪ On obtient la courbe de Karplus
 La relation de Karplus est importante dans la détermination de la conformation de protéines
45
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Cas des molécules organiques
(a) Les constantes de couplages 1H-1H trans à travers un lien C=C sont jusqu’à un facteur 2
supérieures aux couplages cis
(b) Les valeurs de couplage 3JHH pour les protons d’un cyclohexane dépendent de l’implication
des 1H axiaux ou équatoriaux

(a) (b)
46
Inhomogénéités naturelles – couplage scalaire
 Cas des peptides et protéines
▪ Le couplage entre le 1H du groupement amide et celui lié au C dans une chaîne
polypeptidique informe sur la conformation du squelette de la protéine

▪ Les hélices  et les feuillets-, par exemple, ont des valeurs caractéristiques de 120o et de
180o pour l’angle , respectivement

O
R
O y C C
 C
N
C
N
C c
H
H
H
Angles dihèdres feuillet- hélice-

Phe4
aromatique
Phe4 NH Met5 NH Tyr1
3J 3J aromatique
NH-Hα NH-Hα

8.2 8 7.8 7.6 7.4 7.2 7 6.8


Déplacement chimique (ppm)

Partie du spectre RMN-1H de la met-enképhaline (YGGPM) dans des bicelles isotropes.


Varian Inova 600 MHz.
Marcotte et al. (2004) Biophys. J. 86, 1587-1600.
47
Inhomogénéités naturelles – couplage dipolaire
 L’apparence d’un spectre RMN peut également être influencée par le couplage
dipolaire
 Le couplage dipolaire - à travers l’espace - est dû au fait que le moment magnétique
d’un noyau de spin non nul influence localement un noyau voisin, perturbant le
champ magnétique ressenti par ce noyau
B0 2
1
 L’énergie de ce couplage dipolaire est donnée par:
→ → → → → → 
1 2 (  1 r )( 2 r )  2
Ed = 3 − 3 5
= 3 (3 cos  − 1)
2
(1.18) r
r r r
▪ 0o : E = 22/r3 → maximal
▪ 90o : E = - 2/r3
▪ 54.7o : E = nulle

 L’éclatement dipolaire produit par le couplage (constante


de coupage dipolaire) est donc donné (en Hz) par:
 
DAX = 0 1 3 2 (3 cos 2  − 1) (1.19)
4 r
➔ L’énergie de couplage dipolaire dépendra donc de la distance entre les 2 noyaux et de leur
position relative
48
Inhomogénéités naturelles – couplage dipolaire
 La figure suivante illustre la dépendance angulaire du
couplage dipolaire:
 On remarque que comme  passe de 0o (3cos2-1 =
2) à 90o (3cos2-1 = -1), l’éclatement du doublet
diminue et passe par un singulet à 54.7o (l’angle
magique), pour augmenter de nouveau

Spectre calculé pour un système AX de spins ½.


Paires isolées de spins dans un mono-cristal
subissant une rotation dans le champ
magnétique.
 Comparées au couplage scalaire, les interactions
dipolaires sont fortes et de longue portée!
▪ Ex.: pour 1H et 13C
 KAX = 8950 Hz si rCH = 1.5 Å
 KAX = 472 Hz si rCH = 4 Å
 KAX = 30.2 Hz si rCH = 10 Å
49
Inhomogénéités naturelles – couplage dipolaire
 Les éclatements dipolaires ne sont pas observés dans les liquides isotropes car 
varie rapidement et de façon aléatoire
▪ Effet de moyenne
 Le mouvement rapide des molécules en solution « moyennise » l’interaction dipolaire sur toutes les
orientations possibles de la molécule
 Les calculs démontrent que cette valeur moyenne est de 0
❑ Par exemple, une molécule d’eau effectue environ 1012 rotations par seconde, tandis que le couplage dipolaire le
plus large est de 105 Hz

 Dans les systèmes anisotropes comme les solides, chaque paire de noyaux couplés
aura une orientation  différente dans le champ magnétique
▪ L’interaction dipolaire peut fournir de l’information structurale et orientationnelle en RMN
de l’état solide
 À suivre…
 Des expériences de RMN exploitent le couplage dipolaire pour connaître la distance entre
des noyaux
 Information structurale importante
 Ex.: le couplage dipolaire influence également l’effet NOE
 La réorientation rapide de l’interaction dipolaire est une source potentielle d’un champ
fluctuant pouvant stimuler la relaxation longitudinale

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