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Annexe 1

Enseignement moral et civique


Classe de première professionnelle

Sommaire

Préambule

Égalité et fraternité en démocratie


Premier thème : Égaux et fraternels
Second thème : Préserver la paix et protéger des valeurs communes :
défense et sécurité en France et en Europe

© Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse > www.education.gouv.fr


Préambule
L’enseignement moral et civique contribue à transmettre les valeurs et principes de la
République et à les faire éprouver et partager. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et
sensibilise aux responsabilités individuelles et collectives. Il développe les capacités à
argumenter, à construire une autonomie de jugement et de pensée, à coopérer et à agir
dans la Cité. L’enseignement moral et civique s’inscrit ainsi dans la perspective de la
construction et de l’exercice de la citoyenneté tout au long de la vie. Il ouvre l’élève au
pluralisme des modes de pensée et des pratiques sociales et professionnelles, dans le
respect des principes et des valeurs de la République et de la démocratie. Il l’aide à devenir
un citoyen responsable et libre, à forger son sens critique et à adopter un comportement
éthique.
En classe de seconde, le programme d’enseignement moral et civique a consolidé les
connaissances de l’élève sur la liberté au fondement de notre démocratie. En classe de
première, il s’agit de questionner l’égalité et la fraternité en démocratie. Le programme est
structuré autour de notions, de repères et de références qu’un commentaire explicite pour
faciliter leur mise en œuvre.
La formation au débat démocratique a commencé dès la classe de seconde, où les élèves
débattent à partir de leurs expériences personnelles. En classe de première, le débat prend
la forme d’une confrontation d’idées : ancré dans l’objet d’étude annuel, il vise à développer
la capacité à défendre oralement un point de vue sur une des questions abordées.
De la classe de seconde à la classe terminale, les compétences développées dans le cadre
de l’enseignement moral et civique sont les suivantes :
 Identifier, exprimer et maîtriser ses émotions.
 Mettre à distance ses opinions personnelles pour construire son jugement.
 Effectuer une recherche documentaire en faisant preuve d’esprit critique.
 S’impliquer dans un travail et coopérer.
 Construire et exprimer une argumentation cohérente et étayée en s’appuyant sur les
repères et les notions du programme.
 Savoir écouter, apprendre à débattre.
 Respecter autrui et la pluralité des points de vue.

Égalité et fraternité en démocratie


Le programme de la classe de première est construit autour des notions d’égalité et de
fraternité, qui sont des principes républicains inscrits dans la constitution de la
Ve République.
Le premier thème, « Égaux et fraternels », interroge la mise en œuvre de ces principes. Au
cœur de la devise et du projet républicains, l’égalité et la fraternité sont fortement ancrées
dans l’histoire et la Constitution. Mais ces deux principes supposent reconnaissance et
appropriation pour contribuer à la cohésion nationale. Ils existent aussi grâce à l’engagement
des femmes et des hommes qui les portent.
L’étude de ce thème permet de mettre en relief les idéaux de la République française et
l’effort constant pour les faire vivre au quotidien. En classe, les pratiques argumentatives et
la confrontation des idées sont de nature à favoriser la compréhension par les élèves des
enjeux de l’égalité et de la fraternité.
Le second thème, « Préserver la paix et protéger des valeurs communes : défense et
sécurité en France et en Europe », en lien avec le premier, permet de dégager les enjeux
nouveaux de sécurité et de défense qui naissent à la fois des nouvelles menaces et des

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nouvelles modalités de coopération entre États européens. Il contribue ainsi à montrer la
portée morale et civique du projet européen.

Premier thème : Égaux et fraternels

Le professeur s’appuie sur les questions des élèves et les échanges avec la classe. Voici
quelques questions possibles : comment l’égalité et la fraternité renforcent-elles le projet
républicain ? Comment la République protège-t-elle des inégalités et garantit-elle l’égalité ?
À quoi servent les impôts ? Comment un lycéen peut-il participer à l’application du principe
d'égalité dans sa classe, son lycée, son milieu professionnel ? Qu’est-ce qu’être fraternel en
démocratie ? Les réseaux sociaux favorisent-ils la fraternité ou encouragent-il le repli sur soi ?
Qu’est-ce qui peut entraver la fraternité ? Pourquoi la laïcité contribue-t-elle à la fraternité ?
La fraternité a-t-elle une portée universelle ? Etc.
Le projet construit par le professeur conduit les élèves à acquérir les connaissances
suivantes :
- L’égalité* et la fraternité* sont des principes républicains inscrits dans la constitution.
- L’égalité juridique et l’égalité politique sont le résultat de conquêtes historiques : elles sont
inscrites dans la Constitution et dans les lois de la Ve République. L’égalité juridique a été
acquise à la Révolution avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août
1789). Cependant, si l’égalité politique a elle aussi été proclamée dans la Déclaration, il a
fallu attendre 1848 pour l’instauration du suffrage universel masculin, et 1944 pour le
suffrage universel*. Les discriminations* sont sources d’injustices et la lutte contre les
discriminations se fait au nom de l’égalité.
- À l’égalité politique et à l’égalité juridique s’ajoutent, au nom de la fraternité, la revendication
et la quête de la solidarité et de la justice sociale*. La fraternité est un idéal commun qui
associe solidarité et tolérance, dimension collective et dimension interpersonnelle : comme
l’égalité, elle est au fondement du lien social. L’égalité et la fraternité forment, avec la liberté,
le socle de la démocratie : elles contribuent à la cohésion nationale* et mettent en jeu les
responsabilités individuelles et collectives.
- L’État républicain se porte garant de la justice sociale : il met en place des compensations
pour réduire les inégalités individuelles, sociales et territoriales, afin d’assurer la dignité* de
tous. L’impôt* permet notamment de financer les politiques publiques et les services
publics, et de réduire les inégalités. Depuis 1945, la sécurité sociale offre une protection
sociale aux Français. Aux côtés de l’État et des collectivités territoriales, des citoyens et des
associations contribuent au développement d’actions solidaires. Toutefois, l’action publique
suppose de concilier la réduction des inégalités avec la liberté et la responsabilité des
individus.
En démocratie, les politiques visant à réduire les inégalités et les discriminations ont une
place importante dans le débat public.
- L’histoire récente offre l’exemple d’acteurs engagés pour l’égalité et la fraternité. Au sein du
lycée, l’implication des élèves dans des projets est un moyen de les rendre acteurs de leur
parcours éducatif et scolaire. Le service national universel* offre la perspective d’un
engagement civique.

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Notions et mots-clés : Repères et références : (en italique, les repères du collège)
Cohésion nationale* - 1928 : Fondation à Paris de la Ligue internationale contre
l’antisémitisme (LICA) devenue LICRA en 1932.
Dignité*
- 1944 : Droit de vote des femmes.
Discrimination*
- 1945 : Création de la sécurité sociale.
Égalité* - 1947 : Plan Langevin-Wallon.
Fraternité* - 1972 : Loi relative à la lutte contre le racisme.
Impôt* - 1975 : Loi sur l’intégration des personnes handicapées.
Justice sociale* - 1985 : Ouverture du premier « Resto du cœur ».
Service national universel* - 1986 : Loi Roudy sur l’égalité professionnelle entre les hommes
et les femmes.
Suffrage universel*
- 1990 : Loi Gayssot tendant à réprimer tout acte raciste,
antisémite ou xénophobe.
- 1988 : Création du revenu minimum d’insertion (devenu revenu
de solidarité active en 2009).
- 2000 : Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain
(SRU).
- 2005 : Loi pour l’égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
- 2006 : Plan Solidarité grand âge.
- 2007 : Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
- 2014 : Loi pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes.

Lien avec les programmes d’histoire :


- thème 2 en classe de seconde : « L’Amérique et l’Europe en révolution des
années 1760 à 1804 » ;
- thème 1 en classe de première : « Hommes et femmes au travail en France et
dans les colonies françaises (XIXe siècle - 1ère moitié du XXe siècle) » ;
- thème 2 en classe de première : « Guerres européennes, guerres mondiales,
guerres totales (1914-1945) » ;
- thème 2 en classe terminale : « Vivre en France en démocratie depuis 1945 ».
 Lien avec les programmes de géographie :
- thème 1 en classe de première : « La recomposition du territoire urbain en
France : métropolisation et périurbanisation ».
Lien avec les programmes de PSE :
- module C12 en classe terminale, « L’égalité de traitement au travail ».
Lien avec les programmes d’EPS :
- Objectifs généraux : « Exercer sa responsabilité dans un engagement
personnel et solidaire ».

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Second thème : Préserver la paix et protéger des valeurs communes : défense et
sécurité en France et en Europe

Le professeur s’appuie sur les questions des élèves et les échanges avec la classe. Voici
quelques questions possibles : à qui l’État confie-t-il la protection des personnes et des biens
sur le territoire ? Peut-on restreindre mes libertés individuelles pour des raisons de sécurité
nationale ? Internet et les réseaux sociaux nous mettent-ils en danger ? Pourquoi construire
une défense et une sécurité européennes ? L’Europe a-t-elle les moyens d’assurer sa
défense et sa sécurité ? Pouvons-nous nous allier avec d’autres pays pour assurer notre
sécurité ? Etc.
Le projet construit par le professeur conduit les élèves à acquérir les connaissances
suivantes :
- Le modèle de défense républicain s’est construit sur les idéaux de la Révolution française,
qui reposaient sur l’idée de la nation citoyenne et qui ont conduit à l’institution de la
conscription* universelle et obligatoire. Mais la défense a connu des évolutions
importantes qui en ont redéfini les missions et qui ont conduit, en 1997, à la suspension du
service national. L’ancien modèle reposait sur l’idée classique de conflits armés opposant
des États de force comparable s’appuyant sur une mobilisation importante des
populations. Ce modèle a perdu progressivement de sa pertinence au profit d’un modèle
fondé sur une armée de métier hautement professionnalisée, susceptible d’effectuer des
interventions complexes et rapides.
L’évolution ultérieure a conduit à nouveau à redéfinir la problématique de la défense. Face
aux attentats terroristes, l’État se dote de nouveaux dispositifs et outils, de nouvelles
instances de sécurité* et de renseignement, y compris dans le domaine de la
cybersécurité. Aujourd’hui, les processus qui poussent certains au terrorisme posent la
question des modalités selon lesquelles on peut faire appel à la vigilance des citoyens
sans remettre en cause les libertés. Par ailleurs, les préoccupations liées à la défense et à
la sécurité se mêlent à d’autres préoccupations civiques, pour poser la question d’une
renaissance du service national sous une forme nouvelle avec le service national
universel.
- Dans ce contexte nouveau, les questions de défense se posent de plus en plus au niveau
européen. Ainsi, depuis les années 1990, l’approfondissement de la construction
européenne conduit à introduire les questions de sécurité puis de défense dans l’agenda
européen : c’est la création de la politique européenne de sécurité et de défense
(PESD)* en 1998. Dans les années 2000, les pays européens sont touchés par le
terrorisme*, qui est un phénomène international dans ses sources et dans ses cibles et
qui affecte potentiellement tous les pays européens. L’existence d’une défense et d’une
sécurité européennes suppose un rapprochement entre les États européens (définition
des priorités, convergences diplomatiques, efforts budgétaires, etc.), en renforçant les
politiques de coopération* en matière de police, de justice et de défense comme cela a
été fait à l’initiative de la France à la suite des attentats de 2015. En 2017, les Européens
créent le Fonds européen de défense.

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Notions : Repères et références : (en italique, les repères du collège)
Conscription* - Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août
1789 (art.12).
Coopération*
- 1992 : Traité de Maastricht : création de la politique étrangère et
Politique européenne de de sécurité commune (PESC). Création de l’Eurocorps qui
sécurité et de défense regroupe cinq États membres.
(PESD)*
- 1997 : Suspension du service national.
Sécurité* - 1998 : Sommet franco-britannique de Saint-Malo : création de la
Terrorisme* politique européenne de sécurité et de défense (PESD).
- 2003 : Première opération de l’Union européenne en
Macédoine.
- 2009 : Création du Conseil de défense et de sécurité nationale.
- 2016 : Sommet de Varsovie (coopération OTAN-UE) et
implication directe de la Commission européenne dans les
questions de défense.
- 2018 : Création du service national universel (SNU).
Lien avec les programmes d’histoire :
- thème 2 en classe de première : « Guerres européennes, guerres mondiales,

 guerres totales (1914-1945) » ;


- thème 1 : « Le jeu des puissances dans les relations internationales depuis
1945 ») et thème 2 : « Vivre en France en démocratie depuis 1945 ») en classe
terminale.

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