Ederasme TH 2018 Manikcaros
Ederasme TH 2018 Manikcaros
Ederasme TH 2018 Manikcaros
THÈSE
EN SCIENCES DU LANGAGE
Frédéric MANIKCAROS
Le 16 novembre 2018
DIRECTEUR DE THÈSE
Gérard PETIT
JURY
2
REMERCIEMENTS
Après toutes ces années qui ont conduit à l’élaboration de ma thèse, je tiens à
remercier toutes les personnes qui « de près comme de loin » ont contribué à son élaboration.
Tout d’abord je remercie vivement mon directeur de thèse, monsieur Gérard PETIT
qui m’a aidé à appréhender les sciences du langage - matière tout à fait nouvelle pour le
militaire que je suis - et qui par sa patience et ses conseils avisés m’a permis de mener à bien
ce travail. Je lui en suis extrêmement reconnaissant.
Je remercie aussi particulièrement monsieur Salah MEJRI pour la confiance qu’il m’a
accordé en acceptant mon inscription au sein du laboratoire qu’il dirigeait et les
encouragements qu’il me témoigne encore aujourd’hui.
Je me dois également de citer dans le corps professoral et des chercheurs celles et ceux
qui par leur soutien, leurs encouragements, leur présence, leurs conseils et leur bonne humeur
m’ont aidé à continuer dans des moments de doute. Au sein du TTN : Xavier-Laurent
SALVADOR, Fabrice ISAAC et Aude GREZKA qui pendant des années nous a « cornaqué »
remplacée par Lichao ZHU qui nous dirige avec la même passion.
3
Des enseignants de Paris 13 comme d’autres universités : Marie-Hélène VIGUIER,
Christine JACQUET-PFAU, Sylvie MONTJEAN-DECAUDIN et Mathieu GUIDERE. Loïc
DEPECKER, Astrid GUILLAUME et Anne-Sophie CONDETTE-MARCANT, m’ont
prodigué, par leurs conseils, leur amitié, leur soutien, leurs expériences universitaires et de
chercheur une aide précieuse à la concrétisation de la thèse.
Un grand merci aux doctorantes et doctorants avec lesquels j’ai partagé des moments
inoubliables de cohésion, d’entente cordiale et d’échanges culturels : Carmen GONZALEZ
MARTIN, Marcelina BANKOWSKA, Johanna KRYMARYS, Maryam ERFANI, Cherif
SADAOUI, Sarah SANDRÉ, Hannah FREUNDLICH, Laëtitia HAROUTUNIAN, Imen
MIZOURI, Abdelhadi ROUAM, Wissam RAIS, Naïma BOUDEME, Abderahim
MOUSSAOUER, Walid DEKDOUK et Elodie CHEVREUX. J’en oublie sans doute et je
m’en excuse.
Je voudrais aussi insister sur le rôle essentiel qu’ont joué les personnels administratifs
de notre université particulièrement notre Ecole doctorale ERASME, son directeur monsieur
Gilles BROUGERE et madame Viviane BIRARD. Au Bureau de la Recherche et des Études
Doctorale : mesdames Betty VEZIAT MANIJEAN, Nathalie GODIN, monsieur Loïc
PLESEL et dans un autre service Salima BENZIDANE.
Enfin je témoigne toute ma gratitude à ma famille, qui grâce à leur soutien et leur
affection ont favorisé l’aboutissement de mon travail : mon épouse Marie-Caroline à qui je
dédie ma thèse, mes parents, ma belle-mère Marie-Thérèse BELLAGAMBA, les familles
BAUSTERT, BIANCHO, CHABOT, CHASTAGNIER et HEBRARD. Mes amis, Bernadette
et Gilbert BOUTIGNY, qui m’ont encouragé par leur présence, et tout l’intérêt porté à mes
recherche ainsi que Myriam DIDRY et sa famille, Guy Le MARREC, Véronique
COUTURIER, Dorothée SUDANT, Catherine CORDIER, Khalid CHARKI, Elodie DIAZ,
Patricia PULIGA, Anastasia TSAGKARAKIS, Nicolas IATRIDIS, Vicky Dimitriou et Jean-
Jacques, Stamatia SOFIOU, Elena ALCADE PEÑALVER, Montserrat CUNILLERA
DOMENECH, Juliette SCOTT, Anna CORREIA, Emmanuelle TRAVET, Arabelle
BAUDETTE-ELLEWI, Laëtitia GERARD, Marie-Laure HERAULT, Maëlle Le BIHAN,
Patrice MOYEUVRE, les Sœurs Clarisses de Vermand, Tran Thuy DUONG et Nhung
PHAM.
4
TABLE DES MATIERES
Symboles et abréviations 11
Avant-propos 17
Introduction 20
1. Origine et objectif de la thèse 21
2. Quelques éclaircissements 22
3. Méthodologie 30
4. Plan de la thèse 34
1.4. Point de situation des études sur la langue militaire et leurs problématiques 57
5
2.2. Les dictionnaires de langue de spécialité 78
2.3. Les dictionnaires militaires 80
2.4. Les dictionnaires militaires bilingues 81
2.5. Description du dictionnaire militaire 83
3. Description du terme dans le cadre de la phrase 86
1. Une nouvelle méthodologie pour décrire les termes militaires : les classes d’objets 89
6
3.1.2. Intentionnalité 120
3.1.3. Reprise par un classifieur d’action – l’anaphore 121
3.1.4. Reprise par l’expression « le faire » 125
3.1.5 Actualisation par des verbes supports appropriés 126
3.2. Point de situation des classes : action, état et évènement 127
3.2.1. Les actions et les états 127
3.2.1.1 Analyse avec des verbes supports aspectuels de type inchoatif 129
3.2.1.2. Analyse avec l’aspect terminatif et l’emploi du verbe sortir 130
3.2.2. Les actions et les évènements 131
4. Substantifs prédicatifs et verbes supports 132
4.1. Substantifs prédicatifs 132
4.1.1. Morphologie des prédicats nominaux 133
4.1.2. Prédicats nominaux et verbaux 135
4.2. Verbes supports 136
4.2.1. Descriptif et remarques 136
4.2.2. Illustrations syntaxiques des verbes supports faire, prendre et donner 138
4.2.3. Extensions – Variantes lexicales et supplétives 139
4.2.4. Verbes supports aspectuels 144
4.2.4.1. L’aspect inchoatif 146
4.2.4.2. L’aspect progressif 150
4.2.4.3. L’aspect terminatif 152
4.2.4.4. L’aspect itératif 153
4.2.4.5. L’aspect intensif 156
5. Les restructurations 158
5.1. Verbes supports passifs 158
5.1.1. Définition du « passif » et généralités 158
5.2. Les constructions converses 159
5.3. Remarques sur les verbes supports standards-converses 161
5.4. Les constructions réciproques 163
5.5. Les constructions évènementielles 164
6. La détermination nominale 168
7. Les prédicats appropriés d’action 173
8. Conclusion 178
1. Introduction 180
7
1.1. La suspension du service national 180
1.2. Vers une armée de professionnels 181
2. Les actions de recrutement 181
3. Constitution d’une composante terrestre de théâtre 184
3.1. <Montée en puissance> 184
3.2. <Affectation> 187
3.3. <Stationnement> 191
3.4. <Déploiement> 193
4. Les actions dans l’enceinte militaire 196
4.1. <Entraînement> 196
4.2. <Inspection> 202
4.3. <Approvisionnement> 208
5. Actions de sûreté 211
5.1. <Surveillance> 212
5.2. <Patrouille> 216
5.3. <Alerte> 219
1. Introduction 224
2. <Combat> 225
2.1. <Tir> 231
2.2. <Mouvement> 237
3. <Opération> 249
3.1. Opération offensive 253
3.1.1. <Embuscade> 253
3.1.2. <Contact> 257
3.1.3. <Attaque> 262
3.1.4. <Bombardement> 268
3.1.5. <Destruction> 271
3.2. Opération défensive 274
3.2.1. <Défense> 274
3.2.2. <Action d’emploi des mines> 279
3.3. Actions transversales 281
3.3.1. <Coopération> 282
3.3.2. <Appui> 287
3.3.3. <Ordre> 291
8
3.3.4. <Communication> 297
4. Suspension du combat : <trêve> 301
5. Conclusion 306
9
2.2. <Arme à feu> 383
2.2.1. <arme à feu individuelle> 387
2.2.2. <Arme à feu collective> 389
2.3. <Munitions> 392
2.3.1. <Balle et obus> 394
2.3.2. <Missile> 396
2.3.3. <Grenade> 399
2.3.4. <Mine> 401
2.3.4.1. <Mine terrestre> 404
3. <Véhicule> 406
3.1. <Véhicule terrestre> 410
3.1.1. <Véhicule terrestre d’attaque> 413
3.1.2. <Véhicule terrestre de transport> 416
4. Conclusion 418
CONCLUSION 457
BIBLIOGRAPHIE 464
INDEX 480
10
SYMBOLES ET ABREVIATIONS
act action
ani animal
évé événement
hum humain
inc inanimé concret
loc locatif
tps temps
vég végétal
Autres abréviations :
Adj adjectif
Adv adverbe
ADVtps adverbe de temps
AU forme lemmatisée du morphème amalgamé (à, le, à la, à les)
Aux verbe auxiliaire
CE forme lemmatisée du déterminant démonstratif (ce, cet, cette, ces)
COD complément d’objet direct
COI complément d’objet indirect
Dét déterminant
DU forme lemmatisée du déterminant partitif (de, la, du)
E élément vide
GN groupe nominal
Imp impératif
LE forme lemmatisée de l’article défini (le, l’, la, les)
Modif modifieur
Mvt mouvement
N nom
N0 nom en position de sujet
N1 nom en position de complément d’objet direct
N2 nom en position de complément d’objet indirect
Narg nom-argument
11
Nbr nombre
Ncla nom classifieur
Ncomp nom complémenteur
Nloc nom du locatif
Npc nom de partie du corps
Npr nom propre
Npréd nom prédicatif
P phrase
Préd prédicat
Que P phrase introduite par que
SON forme lemmatisée du déterminant possessif (son, sa, ses)
UN forme lemmatisée de l’article indéfini (un, une, des)
V verbe
Vasp verbe support à valeur aspectuelle
Vinf verbe à l’infinitif
Vpréd verbe prédicatif
Vrac racine verbale
Vsup Verbe support
W complément circonstanciel ou adverbe quelconque
Symboles :
Afin de retrouver l’origine des phrases illustrant nos analyses, nous avons établi des
abréviations spécifiques à chaque source. Exemple la revue Armées d’aujourd’hui d’août
2010 comportera le « sigle » suivant : AA352-08-10-12 :
12
- AA = Armées d’Aujourd’hui
- 08 = mois d’août
- 10 = année 2010
Pour certaines revues, il n’est pas fait mention du mois et quelquefois de la date.
Voici donc toutes les correspondances aux différentes sources (détaillées en fin de mémoire) :
- AA : Armées d’Aujourd’hui
- AAP06 : glossaire OTAN de Termes
- AAP15 : glossaire OTAN des abréviations
- ActTerFut : action terrestre future
- Agda14 : Agenda artillerie 2014
- Aid MédPo : Aide médicale à la population
- ALAT-16 : Revue ALAT
- AMCUI : Aide mémoire commandant d’unité infanterie
- AngOps : anglais opérationnel
- AnStatDéf : annuaire statistique défense
- APGénOpInt6-14 : Appui du génie aux opérations interarmées
- ArméLib : Reconstruire armée au Liban
- ArmFrGrGue : armée française dans la grande guerre
- ArtMag : Magazine d’artillerie
- AsMilFor : Assistance militaire force étrangère
- BdD : Modernisation des Bases de défense
- BQ : Bulletin Quotidien presse étrangère
- BritIrl : armée britannique en Irlande du nord
- CahCav11 : Cahiers de la cavalerie
- CapeMil : Cahiers de la pensée militaire
- CDE : Commandement doctrine enseignement
- CDES : Commandement doctrine enseignement militaire supérieur
- CdtBdD : mission d’attribution aux bases de défense
- CESAT : Centre d’études stratégique de l’armée de Terre
13
- Chif15 : chiffre clé 2015
- CGInf-15 : Connaissances générales infanterie
- CirReSof : circulaire recrutement sous-officier
- CM15 : cérémonial militaire
- Codéf : code de la défense
- CodJumil : code de justice militaire
- CohistMil : cours d’histoire militaire
- ConceStrat : concept stratégique OTAN
- ConcEmf : concept emploi des forces
- ContArSta : contribution forces armées pour stabilisation
- ContArPrév : contribution des armées prévention crises extérieures
- ContInsur : contre insurrection
- CopCivMil : coopération civilo-militaire
- CourTact : cours tactique
- Cpt Exe : comptes généraux exercice
- Cyber14 : forces terrestres et cyberespace
- DecDisMil : décret discipline militaire
- DecStOf : décret statut officier
- DetLIObs : détachement liaison observation
- DOCT : doctrine
- DOCTDC : document cadre
- DoctEmpFor : doctrine emploi des forces
- DoctHog : docteur Hogard
- DosStr : dossier stratégique
- DT : doctrine tactique
- EmpAéroc : règlement emploi aérocordage
- EmpTAP : règlement mise à terre des troupes aéroportées
- EquAdt : équipement armée de Terre
- Esorsem : Lettre des Officiers de réserve d’état-major
- EthMil : Ethique militaire face aux conflits
- FI : fiche contact
- Fiche OS : fiche ordre serré
- FiEMATCOM : exercice du commandement
- FoFrExOp : forces française exactions en opérations
- FormIndSof : formation individuelle sous-officier
14
- FrBrtOps : Armée française et britannique en opération
- FT : forces terrestres
- GestCriEx : gestion des crises extérieures
- GloTerOpé : glossaire terminologie opérationnelle
- GPC : gestion des personnes capturées
- HECM : Haut comité évaluation condition militaire
- HélRus16 : Hélicoptères forces russes Syrie
- Inf223-01 : Manuel emploi groupement tactique interarmes infanterie
- InsAvOf : instruction avancement officier
- InsBasm : insurrection au Basmachis
- InsLeRes : instruction langues étrangères réserves
- Infsac : infanterie sacrifiée (roman)
- InsSdh : instruction soutien de l’homme
- InstComb : instruction combat corps à corps
- InstSécuTirs : instruction sur le tir
- IntContAdvI : intervention contre adversaire irrégulier
- IntExSeUr : Intervention extérieur secours d’urgence
- InsBrevpa : Instruction brevet parachutiste
- IntiStrat : intimidation stratégique
- IslSomal : prolifération islamiste Somalie
- LeFeuHB : Le feu de Henri Barbusse
- LetCem : lettre du chef d’état major de l’armée de Terre
- LetDoc : lettre doctrine
- Letirs : lettre de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire
- LivBlanc : livre blanc
- MagInf : Magazine de l’Infanterie
- MCM : mémento cérémonial militaire
- MémCér14 : mémento de cérémonie
- OAPS : opérations aéroportées
- OpsUrb : opérations urbaines
- ORYX : opération oryx
- PersOpé : personnel en opération
- PLM : précis leadership militaire
- PolGuElec : politique de la guerre électronique
- PrépGue : préparation à la guerre
15
- PrépOps : préparation opération interarmées
- PrépOpsT : préparation opérationnelle terre
- PrésOpsInd : préparation opérationnelle individuelle
- ProIntEng : procédures interarmées d’engagement
- ProjLoiFin : projet de loi de finance
- RebRDC : rébellion contre rébellion en RDC
- RébTou : Rébellions Touaregs au Sahel
- Recamp : Renforcement capacité maintien de la paix
- RefEmDéf : référentiel emploi défense
- RefPersCi : Référence emploi personnel civil
- RefTact : réflexion tactique
- Resevac : évacuation des ressortissants
- Rsitoy : Réserve citoyenne
- SasFinMis : sas fin de mission
- Scorp12 : revue scorpion
- SDF : soldat de France
- SIC : système d’information et de communication
- SimAp : simulation en appui
- SMF : service militaire de fortifications
- STAN2565 : Guide chef militaire pour soutien psychologique en opération
- STAN2916 : profil fusée d’ogive
- STAN4224 : évaluation de sécurité des munitions
- STAN4225 : évaluation sécurité des obus de mortiers
- StocMun : stockage munitions en opération
- TIM : Terre Information Magazine
- TTA150 : manuel du sous-officier
- TTA207 : mesures appliquées sur le tir
16
Les militaires avaient renoncé à l’écriture, cantonnant leurs talents
littéraires à la rédaction de fiches d’état-major très formatées. Il faut
écrire. Il n’y a pas d’autre chemin que l’écriture pour structurer ses
réflexions, forger ses propres convictions et mettre de la cohérence dans sa
pensée à fin d’action […]. Faire l’impasse sur l’écriture n’est pas
admissible chez ceux qui se disposent à être des chefs militaires.
Avant- propos
Nous avons souhaité faire figurer au début de notre thèse cet avant-propos pour que
vous connaissiez mieux l’auteur, sa formation linguistique, ses motivations personnelles et
professionnelles dans l’élaboration de cette étude.
Dans les premières années de thèse, nous avions prévu avec mon directeur de thèse, de
faire une étude contrastive du vocabulaire militaire en français et en grec moderne dont le titre
était : problèmes liés à l’élaboration d’un dictionnaire militaire en français et en grec
moderne. L’objectif étant de créer un dictionnaire, en faisant un parallèle et une analyse
linguistique des deux langues dans la terminologie de l’armée de Terre des deux pays.
(Cette étude était la suite logique de mon master 2 de grec moderne portant sur la
langue militaire en grec moderne. L’objectif était de sensibiliser le département de grec
moderne de l’université de Montpellier sur la complexité de cette langue spécialisée, les
solutions et outils à apporter pour traduire correctement un article d’une revue de défense
compte tenu de l’inexistence de dictionnaires militaires français-grec moderne et seulement de
lexiques inadaptés aux traductions de haut niveau).
17
Mais pour des raisons d’organisation, nous avons donné une nouvelle direction à notre
étude pour se concentrer seulement sur la terminologie militaire française de l’armée de Terre
au XXI° siècle et pour en faire une analyse linguistique complète, comme l’indique le titre sur
lequel nous reviendrons dans l’introduction.
Il faut savoir que les militaires s’intéressent à l’histoire, de leur régiment, leur arme,
écrivent des livres sur leurs missions dans des pays lointains et encore en crise, obtiennent des
prix (cf. 1er salon parisien du livre d’histoire militaire les 15 et 16 septembre 2018, le Salon
du Livre à Paris avec la présence du Service Historique de la Défense). Mais il y a de
nombreux linguistes. En ce qui me concerne, voici les origines de mon engouement pour la
langue militaire.
Au début des années 80, avec deux mois seulement de service, j’ai effectué ma
première mission d’accompagnement d’une délégation grecque en visite à l’école d’artillerie à
Draguignan.
Quand je suis devenu officier, j’ai passé tous les examens militaires de langue grecque
du 1er au 3ème degré écrit et oral afin de devenir la personne idoine en la matière. (cf. examens
de langue dans le chapitre 1.4.1.4. concernant l’approche didactique).
18
Mes différentes affectations en état-major sur Paris, en province, dans les différents
régiments et écoles d’armes m’ont permis d’acquérir cette « culture » terminologique.
La traduction est une expérience enrichissante dans le choix des termes, notamment
l’exploitation des textes issus de revues spécialisées. Nous avons à notre disposition des
revues comme Terre Information Magazine et Armées d’aujourd’hui et autres abonnements à
des revues militaires spécialisées. Il faut « exploiter » toute cette riche documentation afin de
créer des « catalogues » permettant d’avoir ce contact avec la langue, son évolution, ses
néologismes dans tous les domaines, la tactique, la stratégie, les matériels, les traditions,
l’évolution des grades, des fonctions…C’est un travail quotidien de « chercheur militaire »,
d’historien linguiste spécialisé, dans lequel il faut actualiser ses propres données lesquelles
d’ailleurs m’ont aidé à approfondir ma thèse, comme nous le verrons dans les pages qui
suivent.
C’est la raison pour laquelle j’envisage en relation avec l’école des langues de l’armée
de Terre et notre équipe émergente « Théories Textes et Numérique » dirigée par Pierre-
André BUVET, de réaliser ce dictionnaire qui sera une première. La thèse va nous permettre,
déjà, comme nous allons l’expliquer de construire rigoureusement cet outil moderne, qui est
attendu par de nombreux traducteurs, interprètes en France, en Grèce et dans les organismes
internationaux.
19
INTRODUCTION
20
Introduction
Comment ne pas s’interroger sur la lecture du titre de la thèse nous laisse perplexe, de
constater la présence de deux concepts totalement différents : des notions de grammaire, de
linguistique (Prédicats, Arguments, Terminologie) et une profession (militaire) !
Voyons les raisons qui nous ont poussées à élaborer cette étude.
Les sciences du langage se prêtent tout à fait à ce type d’études, dans un domaine
complexe comme le vocabulaire de la Défense. D’autres travaux ont été entrepris dans le
sport (danse, rugby, football), l’assurance, la médecine et les voies de communication. Ces
études thématiques nous ont permis de constater que les termes pouvaient avoir des sens et
des significations différents dans un contexte précis. Cette polysémie sera très fréquente dans
notre étude. Si l’on prend l’exemple du verbe « jouer » nous avons les emplois suivants dans
le contexte :
(1) Il s’agit ici d’une manœuvre combinant les groupements Terre et Air. L’exercice va se
jouer en plusieurs phases (TIM228-11-24)
(2) Plus spécifiquement, lors de la nuit des ″petits lutins1″, du 9 au 10 juillet, tous les
escadrons sont déployés dans Paris pour jouer les phases de concentration et de
dislocation des troupes (TIM287-17-49)
(3) Exercice intégré, multi composantes et multi sites, Griffin strike vise à jouer le
déploiement complet d’une force expéditionnaire binationale (TIM275-16-23)
(4) Jouer la force adverse nous donne plus de liberté, c’est encore plus dynamique et tout
aussi formateur pour les hommes (TIM271-16-43)
Notre travail sera le reflet d’une réflexion sur la langue militaire et plus
particulièrement les substantifs, verbes, adjectifs, adverbes employés strictement dans l’armée
de Terre. Notre objectif est clair et sans prétention de porter à la connaissance du milieu
universitaire et linguistique cette terminologie de la Défense. Cette dernière, utilisée dans des
revues spécialisées mais quelquefois à la radio, et dans la presse permettra d’agrandir le
champ d’investigation lexical.
21
Introduction
Pour définir l’orientation et les résultats de notre thèse, il est important de rappeler
succinctement sa genèse. Dans un cadre initial, nous projetions de faire une étude contrastive
des termes militaires en français et en grec moderne. Pour plus de rigueur et moins de
prétention, il est plus raisonnable de s’en tenir pour l’instant à n’étudier que les termes
français. De plus, face à la recrudescence des évènements actuels (guerres, conflits et menaces
intérieures et extérieures…), il était opportun de se concentrer sur cette terminologie mais
dans un cadre strictement linguistique.
Enfin pour terminer l’origine de cette étude, c’est un besoin au sein d’un organisme de
l’armée (Ecole militaire des langues) qui avait besoin, pour la première fois que l’on
s’interroge sur la langue militaire, ses spécificités en sciences du langage. Il faut souligner
qu’aucune étude linguistique n’a été effectuée dans le domaine de la terminologie militaire en
français et plus particulièrement dans l’armée de Terre. Nous proposons donc de palier cette
lacune en proposant une analyse de cette langue spécialisée utilisée actuellement par les
militaires. Le but est aussi de faire connaître cette langue de la Défense plus étudiée sur le
plan sociologique que terminologique1, dans de nombreux articles également utilisée dans les
organismes internationaux.
2. Quelques éclaircissements
Il convient donc de présenter cette science dite « militaire » en relation avec les trois
notions que sont les prédicats, les arguments et la terminologie qui appartiennent à une autre
science, celle du langage, de la grammaire.
___________________________________________________________________________
1
M-A. PAVEAU (1994, 1998 et 2000) a traité, dans de nombreux articles, le langage des militaires sur le plan d’analyse du
discours.
22
Introduction
Malgré leurs différences, nous verrons que nous pouvons rapprocher ces deux
« sciences » en reprenant l’argument d’Andréa MARCOLONGO (linguiste et helléniste
italienne) qui, au cours d’une interview du 18 février 2018 sur le site internet
« laviedesclassiques », avançait le fait que « la linguistique n’est pas une science exacte mais
une science humaine, au sens où elle s’occupe des êtres humains, quelle que soit leur
latitude ». Les militaires se sentent aussi totalement concernés par cette affirmation.
23
Introduction
Quant à la tactique, que l’on confond souvent avec la stratégie c’est selon la même
source : art de combiner, en opération, les actions de tous les moyens militaires pour
atteindre les objectifs assignés par la stratégie opérationnelle. Nous ajouterons en nous
basant sur le petit glossaire de stratégie de l’encyclopédie Larousse de 1978 que « la tactique
est la partie exécutive de la stratégie militaire ; directement ordonnée au combat, elle est
fonction de l’état des armées, de l’armement dont celles-ci disposent, du terrain et du milieu
dans lequel elles agissent, des caractéristiques de l’adversaire qui leur est opposé ».
2.2.1. Le prédicat
24
Introduction
- Jean = Sujet
- Boit = verbe
Désormais :
- boit un grand verre de lait = Prédicat (Préd) qui apporte une information à
propos du sujet.
Or depuis la rentrée scolaire 2017, la notion grammaticale de « prédicat » qui avait été
tant décriée par les professeurs et les élèves, a été abandonnée. Ce fut un mot nouveau pour
les collégiens qui en fait existe depuis des siècles, inventé par Aristote et utilisé longtemps
dans la grammaire latine puis française.
25
Introduction
Il peut arriver aussi que dans des phrases comme : Pierre reste à la maison, Pierre est
heureux, Pierre est devenu un ingénieur : à la maison, heureux, un ingénieur sont appelés
aussi des prédicats, car le prédicat est constitué d’une copule (être) ou d’un verbe assimilé à la
copule (rester, paraître…). De plus, dans la phrase Pierre est intelligent, intelligent est le
prédicat de l’énoncé et ce que l’on dit du thème
G. GROSS (2012, 13) définit « prédicats », des mots comme rédiger ou écrire et
« arguments » des mots comme article et stylo. Z. H. HARRIS (1976) définit un prédicat
comme « un mot qui opère une sélection déterminée parmi les mots du lexique pour établir
avec eux un schéma formant la base d’une assertion. Les arguments sont donc les éléments
lexicaux ainsi sélectionnés par les prédicats dans le cas de la phrase simple ».
Z. S. HARRIS voit dans une phrase un prédicat accompagné de ses arguments (sujet et
objets). Le prédicat sélectionne les arguments, c’est-à-dire détermine, parmi les substantifs,
ceux qui sont compatibles avec lui (G. GROSS : 2012, 14).
26
Introduction
Notons aussi que les prédicats sont polysémiques. Pour définir le sens d’un prédicat, il
faut établir obligatoirement ses classes d’arguments. Prenons l’exemple du verbe « prendre »,
pour lequel il n’est pas possible de définir son sens si on ne mentionne pas ses arguments :
(5) Avec un camion logistique pour deux canons, le rechargement d’une section Archer
prendrait 20 minutes (ARTMag11-39)
(6) Le bus prend la direction de Satory pour la suite des perceptions (TIM292-18-29)
(7) Le groupe prend ses dernières consignes pour neutraliser une zone d’orpaillage
illégal autour de Grigel (TIM285-17-24)
(8) Si l’alerte OTAN est déclenchée le Corps de Réaction Rapide France pourrait prendre
le commandement d’une opération interarmées à dominante terrestre (TIM288-17-14)
Les 4 phrases ont toutes un sens différent avec le même verbe, donc comme le font
remarquer G. GROSS et M. MATHIEU-COLAS (« description de la langue de la médecine »
revue Meta. XLVI. 1. 2001), « un prédicat en cas de polysémie ne peut pas avoir les mêmes
classes d’arguments. Prenons un dernier exemple significatif avec le verbe « harceler » :
(9) La tentation est forte, pour calmer ce stress, de harceler le niveau subalterne de
demandes de comptes-rendus (DOCTNS03-05-11)
(10) Les engins explosifs improvisés sont devenus des systèmes à part entières employés
tant pour harceler les convois que comme pour défendre des bastions urbains (DOCTNS03-
05-41)
(11) D’autres cyberattaques ont été menées pour harceler, repérer et espionner à des fins
stratégiques, voire pour entraver des systèmes de drones (ADA415-17-22)
27
Introduction
(12) « La question des violences sexuelles est grave et concerne toute la société.
Seulement un viol sur sept fait l’objet d’un dépôt de plainte et une française sur cinq a
déjà été harcelée au travail », a déclaré le contrôleur général des armées (TIM264-15-10)
Notre objectif, comme nous le présenterons plus loin sera de lister tous les prédicats et
arguments afin de créer un dictionnaire de ces derniers au volume II de la thèse.
Prenons l’exemple du mot « poche » qui dans le domaine militaire a un autre sens que
dans la langue quotidenne, (là encore polysémie), signifie d’après le Dictionnaire historique
de la langue française, « Robert », A. REY, 2016, 1777 : « partie de territoire tenue par
l’ennemi, mais encerclée, de l’enfoncement dans une ligne de défense » dont voici un
exemple dans une phrase :
(13) Accrochés à plusieurs reprises, les éléments d’assaut de l’escadron détruisent au fur
et à mesure les poches ennemies résiduelles (TIM284-17-28)
28
Introduction
L’antiquisante Florence DUPONT - dans un article sur le site web the conversation du
24 mars 2016, mettait à mal un certain nombre de poncifs sur les origines de notre langue et le
récit des origines en général, en s’interrogeant sur la langue affirme : « mais que veut dire ça
vient de…? Qu’est-ce qu’une langue ? Est-ce un vocabulaire ? Certes, de ce point de vue,
beaucoup de mots français viennent phonétiquement du latin. Mais une langue, ce n’est pas
que du vocabulaire. C’est aussi une syntaxe, une manière d’organiser une phrase et d’y
articuler les mots de sorte que la phrase veuille, justement, dire quelque chose ».
Il n’y a donc pas que des mots, des termes mais la « phrase simple » ou « phrase de
base », « noyau », voire « élémentaire », comme disait R. VIVÈS (1993). G. GROSS (2012 -
11) dit que « la notion de texte est loin d’être simple, qu’il n’y a pas de raison d’imposer au
texte une taille déterminée, la limite inférieure étant cependant la phrase simple et (page 17)
que les phrases simples « sont les constituants fondamentaux des textes ».
Ajoutons les propos de G. FREGE (1884, Introduction et § 62) qui affirme ces
principes de contextualité (repris par D. le PESANT et M. MATHIEU-COLAS, 1998 : 6-7)
que « rechercher la signification des mots non pas isolément mais seulement dans le contexte
d’une proposition » ; c’est « uniquement dans un contexte que les mots ont leur
signification ».
29
Introduction
En ce qui concerne notre étude, nous sommes face à une langue spécialisée (dont P.
LERAT disait « langue naturellement considérée en tant que vecteur de connaissance
spécialisée »), technique, utilisée dans un contexte et un domaine précis qui n’est pas si
différente de la « langue générale » du point de vue syntactico-sémantique. Pour cela nous
avons besoin de la linguistique car cette étude s’inscrit donc dans le cadre des travaux de
recherche menés au sein de notre équipe émergente « Théories Textes Numérique ». Elle nous
conduit à élaborer deux dictionnaires de la langue militaire de l’armée de Terre, à savoir le
dictionnaire des prédicats et des arguments. Donc les sciences du langage s’accordent bien
avec « l’art de la guerre » comme avec d’autres études (vocabulaire de la Danse (A.
GREZKA), des Assurances et autres domaines dont nous avons parlé plus haut. Voyons à
présent quelle est la méthode et les moyens utilisés pour trouver notre terminologie.
3. Méthodologie
3.1. Le corpus
Les sources principales d’information chez les militaires sont des revues telles « Terre
Information Magazine » en abrégé « TIM » et « Armées d’Aujourd’hui », en abrégé « AA ».
Ces mensuels - dirigés par le service d’informations et de relations publiques des armées -
comprennent des articles sur les actualités, la vie des unités et des dossiers qui sont
consultables sur Internet et en vente dans les librairies. Ils représentent la source de notre
étude de septembre 2008 à juillet-Août 2018 pour « TIM » et 2010-2018 pour « AA ». Mais
aussi un grand nombre d’autres revues spécialisées, dans les armes (artillerie, infanterie,
génie…), de commandement de l’armée de Terre, de la doctrine, du bureau formation des
écoles d’armes et d’ouvrages techniques, rapports, cahiers, textes, fiches, dossiers,
éditoriaux… Cette documentation constitue notre corpus représentant 86 types de sources,
658 articles et plus de 39 000 pages. A cela s’ajoutent des dictionnaires militaires, lexiques
thématiques, glossaires de recueils de termes, textes de références, manuels d’emploi ainsi
que des catalogues de description de matériels de la Direction Générale de l’Armement.
30
Introduction
Tous nos documents du corpus ont été numérisés à partir des sites internet et sont au
format pdf.
Cette application nous permet de faire des recherches avancées avec des occurrences
dont voici un exemple pertinent pour le terme « casque » dans Terre Information Magazine
d’avril 2018, 10 fois mentionné avec des phrases segmentées, qui renvoient à la page où se
trouve le mot dont voici le résultat :
(14a) les Casques bleus de Daman (le titre de la page de garde de la revue)
Au vu de ces phrases, nous constatons aux phrases 1 et 4 que Casque prend une
majuscule lorsque l’on s’adresse aux militaires, à une personne en particulier : un Casque
bleu, soldat envoyé par les Nations unies pour la paix….par rapport aux exemples 2 et 3 qui
est un objet concret, un matériel faisant partie du paquetage de chaque militaire comme la
ceinture, les rangers…
Face à toute cette documentation, nous avons listé alphabétiquement, par exemple tous
les grades qui représentent les degrés de la hiérarchie militaire (Dictionnaire Robert 2004)
(sergent, colonel…), les fonctions qui sont les attributions, le poste de chaque cadre (chef
opération, commandant d’unité, officier communication…), les matériels (char de dépannage,
pièce d’artillerie…), les unités (batterie, section d’appui…). On a ajouté les verbes (appuyer,
attaquer, commander, déployer, engager, entraîner, stationner...) et les adjectifs (explosive,
improvisé, interarmées, tactique) en nous aidant d’un dictionnaire militaire. Mais pour plus de
clarté il a fallu classer toutes ces données lexicales par thèmes et donc faire appel à une
théorie créée par G. GROSS, celle des classes d’objets que nous allons expliquer.
31
Introduction
1. Le major général de l’armée de Terre qui n’est pas un grade mais est
une « fonction », comme commandant d’unité, chef de corps…etc.
___________________________________________________________________________
2
Située au point de rencontre du lexique et de la grammaire, la notion de classe d’objets se trouve au centre de ce dispositif.
Il s’agit, pour l’essentiel, de classes sémantiquement construites à partir de critères syntaxiques, chaque classe étant définie à
partir des prédicats qui sélectionnent de façon appropriée les unités qui la composent (D. Le Pesant. & M. Mathieu-Colas :
1998 : 6)
32
Introduction
A travers ces classements, nous avons donc pu appliquer cet outil théorique avec notre
terminologie militaire, où figurent quelques exemples dans ces différentes classes d’objets.
G. GROSS dans son article sur « les classes d’objets » (2008 : 11) les définit comme
« un ensemble de substantifs, sémantiquement homogènes qui déterminent une rupture
d’interprétation d’un prédicat donné, en délimitant un emploi spécifique ». Cette définition
implique que les classes d’objets ne sont pas des concepts sémantiques abstraits mais des
entités construites sur des bases syntaxiques et déterminées par la signification des
prédicats ».
33
Introduction
4. Plan de la thèse
Trois parties ont été nécessaires pour analyser la terminologie militaire dont voici les
détails.
Nous avons traité aussi de l’histoire de la langue militaire, afin de mieux la cerner et
prendre conscience de l’importance qu’attache l’armée de Terre à la « culture militaire ». Des
officiers connus et reconnus dans l’Institution comme le Général GARRIGOU-
GRANDCHAMP, le colonel A. THIEBLEMONT ont effectué des articles pertinents sur ce
thème.
34
Introduction
Puis les problèmes liés à la traduction dans une langue spécialisée où A. SIERRA
SORIANO parle de la langue espagnole et nous illustrerons nos propos en nous appuyant sur
les langues grecques et anglaises.
Le deuxième chapitre est consacré à la description des termes militaires dans le cadre
des classes d’objets du point de vue théorique en appliquant à la lettre l’analyse des schémas
d’arguments et surtout la description de la langue spécialisée à l’aide des classes d’objets.
Nous avons suivi la même méthode que les travaux effectués par G. GROSS et F.
GUENTHNER sur le vocabulaire du football avec par exemple la lemmatisation, le
dégroupement des catégories syntaxiquement complexes, un début de dictionnaire des
arguments et des prédicats qui se trouvent détaillés dans le volume II de notre thèse. Enfin
une explication de notre corpus spécialisé avec le traitement des textes militaires.
C’est la partie consacrée au prédicat. Elle est divisée en 3 chapitres dont voici le
résumé.
Le 1er chapitre (chapitre 3 dans la thèse), est une étude approfondie des prédicats et
plus particulièrement des prédicats nominaux des actions seulement qui représentent le
quotidien du métier de militaire. Nous définirons l’action en nous appuyant sur des exemples
militaires, mais surtout sur cette « notion d’action » en science du langage. Un long
développement sur « l’action », l’agentivité, l’intentionnalité et l’anaphore seront étudiés.
L’actualisation des prédicats nominaux d’action par des verbes supports sera aussi présentée
dans ce long chapitre ainsi que la distinction entre « action », « état » et « évènement ».
35
Introduction
Enfin l’actualisation d’un prédicat nominal dans la construction à verbe support qui
peut aussi s’effectuer avec un autre procédé syntaxique que l’on appelle la « détermination ».
En complément d’exemples des professeurs de sciences du langage qui ont traités de ces
questions verbales, nous avons illustré avec des phrases tirées du corpus. Nous avons conclu
ce chapitre, sur la question des prédicats nominaux d’action dans le contexte militaire.
En ce qui concerne les deux chapitres suivant (chapitre 4 et 5), il fallait trouver pour
traiter des prédicats « une parade ». Donc nous avons choisi d’analyser les propriétés
syntactico-sémantiques des prédicats d’action en trois phases qui caractérise la vie d’un
militaire.
Pour le deuxième chapitre ce sont tous les évènements se déroulant au cours d’une
opération extérieure, à savoir le combat, la guerre, la bataille, le tir et les différentes actions
tactiques comme les « mouvements », la « conduite », les opérations offensives, les
embuscades et l’attaque. Chaque action est expliquée et illustrée par une phrase dans le
contexte avec par exemple un verbe support de base (effectuer, procéder à) ou de verbes
supports appropriés (infliger) et évènementiels (avoir lieu, survenir). La fin de ce dernier
chapitre est consacré à la trêve, la fin des hostilités, les cessez le feu et la paix.
36
Introduction
La troisième partie se compose elle aussi de trois chapitres (6, 7 et 8) dont le premier
(6) est consacré aux noms de traits argumentaux des humains militaires. « Humains »
signifiant les actants individuels ou collectifs au sein des actions militaires que nous
détaillerons en « humains prédicatifs » et « humains argumentaux ».
L’avant dernier chapitre de notre travail porte sur les « inanimés concrets » que l’on
peut comparer à des abstracts, comme les armes, les munitions, comme des verbes de
perception (apercevoir, visualiser, toucher), des prédicats relatifs à la préparation, l’entretien
des différentes sortes d’armes (« à feu », « blanches », « individuelles »…). Enfin les
véhicules « de transport », comme « d’attaque » qui se combinent aussi avec des prédicats
« d’attaque » et de « mouvement ».
Le dernier chapitre de notre thèse est consacré aux « locatifs » qui occupe une place
importante dans notre terminologie militaire mais aussi en sciences du langage comme nous
le constaterons à l’aide de prépositions (« dans », « en direction de »...), avec l’adverbe et le
pronom locatif « où ». Nous nous appuierons sur les travaux de D. LE PESANT portant sur
les noms locatifs au niveau syntaxique et sémantique, en élaborant des classes d’objets des
noms locatifs du domaine militaire.
Nous illustrerons nos propos par les « établissements militaires », les « lieux de
défense ». Nous constaterons en prenant par exemple le terme « abri » que l’on a recensé plus
de 40 types « d’abri » (Cf. volume II).
37
Introduction
Pour le terme abri, nous avons par exemple : abri béton, abri camouflé, abri en
surface, abri couvert, abri enterré, etc. qui nous montrent la richesse de la terminologie
militaire mais dont la liste n’est sans doute pas exhaustive.
38
PREMIÈRE PARTIE
Comprendre une phrase, comprendre un fait sont des notions qui vont de soi.
Et encore ! Je ne crois pas que l’on puisse comprendre une phrase
indépendamment de toute l’œuvre et de toute l’époque auxquelles elle
appartient. Je ne crois pas que l’on puisse comprendre jamais un fait isolé. Il
est difficile dans le monde actuel, de n’être pas spécialiste. J’en ai
terriblement conscience quand j’essaie de me faire une idée, même sommaire,
de l’activité de mes collègues scientifiques. Il me vient alors une nostalgie de
ces temps où des sciences encore jeunes pouvaient s’unir et se combiner, de
ces temps aussi où chaque discussion morale s’engageait un système du
monde.
39
CHAPITRE 1
Notre principal objet d’étude étant la langue militaire, nous démontrons les liens avec
la langue générale. Nous exposons différentes visions sur les études antérieures portant sur la
langue en question, des points critiques sur les résultats de ces travaux. Définir « l’armée » et
la position de « militaire » sont importantes pour mieux s’imprégner de notre étude. Nous
nous rapprocherons de cette conception, chère aux militaires de « culture militaire »
développée depuis quelques années. A ce stade, nous nous intéressons en particulier aux
préoccupations de la terminologie en tant que langue commune adoptée par les militaires. Les
problèmes que suscite la traduction dans une autre langue des termes de la défense. De plus,
nous insistons sur l’importance de la recherche sur l’emploi des termes donnés qui montrent
explicitement leur comportement syntaxique. L’approche socioterminologique,
ethnolinguistique face à la militarité sera aussi un sujet important à aborder comme l’ont
développé les chercheurs actuels. Nous aborderons aussi les dictionnaires bilingues
traditionnel et militaire en faisant un sérieux point de situation. Nous terminons ce chapitre
par l’introduction nécessaire du modèle des classes d’objets, base de notre thèse d’une
méthodologie afin de décrire les termes militaires.
40
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Le terme terminologie a fait sa première parution en 1786 en allemand dans les écrits
du philosophe C. G. Schutz (1747-1832) dans le sens d’un ensemble de termes servant de
désignation à une théorie philosophique. Plus tard, en 1837, William Whewell a référé dans sa
définition du terme en question à un autre objet de description qui est celui de l’histoire
naturelle.
Au milieu du XIXème siècle, nous assistons à la propagation du sens de terminologie
comme l’ensemble des termes d’un domaine.
Cette définition vient à la suite de l’usage qu’a fait M. N. Bouillet en 1864 du terme
dans l’ouvrage « Dictionnaire des sciences des lettres et des arts ». Après 1872, ce terme a
connu, une restriction de sens pour se référer à l’ensemble des termes dont fait usage un
auteur ou un groupe.
41
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Parmi ces différents sens, adopter la troisième définition signifiera que la terminologie
est l’étude des termes avec l’objectif la dénomination des concepts3 dans les divers domaines
spécialisés de la connaissance. Elle est un instrument de communications entre les spécialistes
pour répondre aux besoins terminologiques suivants (A. REY 1979 : 55-56) :
A l’aide de cette définition, nous voyons que la terminologie est créée dans le but de
résoudre des problèmes de communication de nature linguistique, liés à la relation terme et
notion4 (M.T. CABRÉ 1998). La démarche traditionnellement employée dans cette discipline
est donc onomasiologique.
__________________________________________________________________________________________
3
« La terminologie a pour objet, en effet, la dénomination des notions. […] La terminologie étudie les moyens
de nommer, à l’aide de mots et d’expressions, les notions en usage dans les activités spécialisés de l’homme »,
G. RONDEAU (1984 : 24)
4
Pour P. LERAT (1997), le terme est le symbole, représentant conventionnellement une notion ou un objet
individuel. Le terme est relevé par un de ses matériaux : le terme.
42
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
C’est le romaniste Antoine Thomas qui a introduit dés 1904 la notion d’onomasiologie
par opposition à la notion de sémasiologie : « quand on parle d’un mot donné pour regrouper
dans un ordre logique les différentes significations de ce mot, on fait de la sémasiologie ;
quand on part d’une idée donnée pour grouper les différents mots qui servent à exprimer cette
idée, on fait de l’onomasiologie » (Romania, « sémasiologie » in Trésor de la langue
française, Dictionnaire des 19° et 20° s., Paris, CNRS Editions, 1972-1994, p 289).
Cette définition part du concept et recherche les signes linguistiques qui lui
correspondent. Elle s’oppose donc à la sémasiologie, qui part du signe pour aller vers l’idée.
Les préoccupations théoriques d’Eugen WÜSTER (1985), qui est considéré comme le
père fondateur de la théorie de la terminologie contemporaine, étaient d’« ordre purement
méthodologique et normatif pour l’élimination des ambiguïtés dans les communications
scientifiques ou techniques »5. Donc, beaucoup de travaux d’inspiration wüsterienne ont bien
abordé la définition6 des concepts représentés par des termes7 en systématisant des relations
entre terme et concept, en se basant sur l’univocité et la monoréférentialité dans la relation
dénomination et notion. C’est leur vocation de contribuer à structurer le système conceptuel et
de représenter le mieux possible cette structure. Pour cette raison, la langue de spécialité se
caractérise par « les dénominations complexes, les distributions restreintes et les relations
interconceptuelles », comme l’affirme P. LERAT (1997 : 1).
Correspondant à une notion au sein d’un ensemble structuré, le terme est défini
comme un « symbole conventionnel représentant une notion définie dans un certain domaine
du savoir » (H. FELBER : 1987 : 3).
__________________________________________________________________________
5
RONDEAU (1984 : 24)
6
D’après B. DE BESSÉ (2000 : 182), la définition terminologique s’accompagne de quatre éléments : le terme,
le concept, le domaine et la définition.
7
« That one word particularly represents a concept of a subject field, and that this concept is regularly
represented by one word, called a term, is a basic postulate of both terminology, and other related fields, such as
automatic information retrieval ». J. HUMBLEY (1997 : 23).
43
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Il y a un lien entre « terme » et « mot » car les mots peuvent devenir des termes, et
vice versa. Car un mot s’il est suffisamment précis et spécialisé, peut en effet acquérir le statut
de terme. Comme le définit (J. SAGER 2000 : 42-45) : « nous considérons que les termes ont
une signification spécifique qui apparaît dans leur compréhension. Leur extension est en
général plus restreinte que celle de mots. Elle se limite souvent à un domaine de connaissance
donné, par là même, à un usage donné ».
Donc par rapport au terme dans la langue de spécialité, le mot dans la langue générale
est opposé à celui-là par ses emplois : monosémique et polysémique. L. GUILBERT admet
que « le trait spécifique de la terminologie technique est la recherche de la monosémie par
opposition à la polysémie généralisée des termes du lexique général de la langue. Ainsi, le
vocabulaire technique tend à réaliser cette situation privilégiée selon laquelle les locuteurs ne
pourraient jamais se méprendre sur la signification exacte de leur message parce que chacun
des lexèmes du message ne pourrait jamais comporter qu’une signification […].
[…]. Enfin il s’avère que l’étude d’un vocabulaire technique n’est pas seulement une
recherche concernant un secteur spécial du lexique, mais qu’elle révèle des mécanismes
linguistiques qui expliquent certains aspects du fonctionnement de la langue ».
44
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Cette différence induit à son tour des spécialisations différentes dans les métiers de la
traduction ».
A titre d’exemple, « traduire » un dossier sur les missiles sol-air, extrait de la revue
militaire française « Terre Information Magazine » vers le grec ou toute autre langue, exige de
posséder des compétences approfondies à la fois sur l’armée de Terre, ses matériels et l’arme
de l’artillerie. De plus une expérience de ces missiles en action sur le terrain, leur traduction
en anglais sont exigés en qualité d’experts de ce domaine.
45
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Insistons sur le fait que L. GUILBERT insiste dans sa thèse consacrée à la Formation
du vocabulaire de l’aviation que « la spécificité du vocabulaire technique par rapport au
lexique de la langue commune a été définie le plus souvent seulement par référence au milieu
social formé par la communauté des hommes unis entre eux par leur connaissance d’une
certaine science ou d’une certaine activité pratique découlant de cette connaissance. Leur
échange sur le plan linguistique dans le domaine de cette activité spéciale sont marqués par
l’emploi d’un certain nombre de termes ignorés de la majorité de la communauté
linguistique ; c’est ce vocabulaire spécial qui est qualifié de vocabulaire technique ».
Pour cette raison, les études dans cette optique, sont restreintes au niveau du lexique, à
savoir la formation des nouveaux termes sous forme de nomenclature ou glossaire, la
description définitoire ou encyclopédie des termes, et encore la présentation des équivalents
d’autres langues en référence à la même notion, pour éliminer les ambiguïtés de la
communication scientifique et technique.
L’un des premier linguistes à avoir écrit une thèse sur un français professionnel,
l’Anglais P. WEXLER, l’a observé dans ses travaux sur la formation du vocabulaire des
chemins de fer en France : « comme il n’existe pas d’activités humaines entièrement
cloisonnées, il ne saurait exister à proprement parler de langue de spécialité » (1995 : 19).
46
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Selon les besoins de la communication, dans une instance internationale c’est le statut
de « langue de travail ». Il faut savoir que dans l’aviation civile, par exemple, on impose une
langue unique de pilote à pilote pour limiter les risques.
Cette affirmation justifie que les travaux portant sur le terme, d’un point de vue
traditionnel, ont été réalisés en se limitant au terme nominal (mots composés) sous forme de
nomenclature. Ces études systématiques des termes donnent la priorité aux données de type
encyclopédique (définition, concept, abréviation ; domaine, informations utiles, date de
l’agrément, etc.), et traductive (équivalents en une ou plusieurs langues).
La langue de spécialité ne peut pas rester sous forme de liste de termes nominaux et
elle n’est pas une langue séparée de la langue générale, ni non plus une sous-langue (sous-
ensemble ou sous-système linguistique). Autrement dit, la langue de spécialité est la langue
naturelle utilisée par des humains, surtout par des spécialistes. P. LERAT dit que « les anglais
parlent de language for special purpose insistant sur cette particularité grâce à la préposition.
Ce sont des vecteurs de savoirs/savoir-faire. Il y a le français de la chimie, juridique….c’est
du français mais spécialisé ».
En d’autres termes, « elles [la langue générale et la langue spécialisée] partagent les
mêmes règles de fonctionnement syntaxique et de formation morphologique » (R. SILVA et
al. 2004 : 356). Pour l’essentiel, la langue de spécialité ne se réduit pas à des nomenclatures
terminologiques ou à des réseaux conceptuels.
Elle constitue une « langue », au sens propre du terme, qui se réalise dans des discours
et des textes spécialisés par l’usage spécialisé, en recourant à une syntaxe identique à celle de
la langue générale (G. GROSS G. & F. GUENTHNER 2002 : 179). C’est l’emploi spécifique
qui conditionne le caractère linguistique de la spécialité.
47
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Monique MÉMET de l’ENS Cachan dans un article issu d’une conférence aux
Journées d’étude sur les langues de spécialités en septembre 2005 à l’ENS de Cachan et Paris
Diderot évoque des soutenances régulières et des travaux novateurs pour les langues de
spécialité. (Entre 1986 et 2007, les thèses soutenues en linguistique (42%) sont supérieures
par rapport à celles en didactique (34%).
48
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Enfin, pour leur solution adéquate, nous proposons un nouveau modèle linguistique,
les classes d’objets, qui n’est pas nouveau en soi mais appliqué à la terminologie militaire.
Ces dernières permettront de décrire syntaxiquement et sémantiquement des unités lexicales
de manière formelle et systématique.
Avant de passer à l’examen de l’état des travaux sur la langue militaire, nous
définissons cette langue spécialisée8, ses caractéristiques linguistiques et la relation étroite
avec la langue générale.
__________________________________________________________________________
8
Nous appliquons la définition de P. LERAT (1995 : 20-21). Pour lui, la langue spécialisée est une « langue
naturellement considérée en tant que vecteur de connaissance spécialisée », définie comme « l’usage d’une
langue naturelle pour rendre compte techniquement de connaissance spécialisée ».
49
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Il énonce également que « nos armées remplissent d’abord des missions permanentes
[…]. Dans le cadre de la fonction stratégique de protection, les postures permanentes de
sûreté terrestre, aérienne et maritime seront tenues dans les mêmes conditions
qu’aujourd’hui ».
Aussi « sa mission est de préparer et d'assurer par la force des armes la défense de la
patrie et des intérêts supérieurs de la Nation. L'état militaire exige en toute circonstance esprit
de sacrifice, pouvant aller jusqu'au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et
neutralité. Les devoirs qu'il comporte et les sujétions qu'il implique méritent le respect des
citoyens et la considération de la Nation ». Cette institution est fondée par un principe qui lui
est propre, celui de la hiérarchie : « définissant la place de chacun et son niveau de
responsabilité par l’ordre des grades »9 qui implique l’autorité, le commandement et
l’obéissance.
« Le grade consacre l'aptitude à occuper des emplois d'un certain niveau, à assumer la
responsabilité et à exercer l'autorité qui y est attachée. Le titulaire d'un grade a le devoir de
faire respecter les règles générales de la discipline par tous les militaires qui sont placés au-
dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, même s'ils ne relèvent pas fonctionnellement de son
autorité. Tout militaire est tenu de se conformer aux instructions et d'obtempérer aux
injonctions d'un autre militaire, même placé au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, si ce
dernier est en service et agit pour faire respecter les ordres qu'il a reçus » : Art. D. 4131-2.
(Créé par Décret n° 2008-393 du 23 avril 2008).
___________________________________________________________________________
9
Art. D. 4131-1. (Créé par Décret n° 2008-393 du 23 avril 2008). Sous réserve des dispositions des articles D.
4131-3 et D. 4131-4, les militaires dans l'exercice de leur fonction sont subordonnés les uns aux autres selon
l'ordre hiérarchique. La hiérarchie particulière de chaque corps ainsi que, le cas échéant, sa correspondance avec
la hiérarchie générale définie par le statut général des militaires sont précisées par le statut particulier de chaque
corps.
50
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
De plus, pour H. HAENEL (1982) : « les militaires ont une situation spécifique par
rapport aux autres gens de l’Etat et par rapport à l’ensemble des citoyens. Cette situation
particulière de la condition (ou du statut) des serviteurs de la Défense militaire tiennent
essentiellement au fait qu’ils disposent de l’usage de la force armée ou qu’ils contribuent à cet
usage ou à sa préparation.
Enfin comme le mentionne J-R BACHELET (2008 : 2-3) : « être militaire, c’est
appartenir à l’armée. Une armée, comme son nom l’indique, est une organisation détentrice
du pouvoir que lui donnent les armes dont elle est équipée. Autrement dit, du redoutable
pouvoir de provoquer la destruction et la mort, puisque telle est la fonction d’une arme. Voilà
qui, d’emblée, donne à l’armée et aux militaires qui la composent, un caractère hors normes.
De surcroît, cette organisation relève d’un Etat, c’est une institution émanant d’un
pouvoir régalien. En effet, si ce n’est pas le cas, il ne s’agira pas d’armée mais de bande ou de
milice. Ainsi, institution hors normes par nature, l’armée est, de ce fait, l’une des
manifestations les plus fortes du pouvoir d’Etat et de la souveraineté ».
Comme toute institution, les personnels du ministère de la Défense ont leur propre
vocabulaire, technique approprié à une situation donnée.
51
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Cette langue militaire, appelée au XVIIIème siècle les termes embrassant la science
militaire12 représente la langue de l’organisation des forces d’un pays. Une langue spécialisée
qu’utilise tous les personnels militaires (et civils) du ministère de la Défense dans l’exercice
de leur fonction, en état-major, dans leurs unités, en opération extérieure, au combat…
__________________________________________________________________________
10
Revue Terre Information Magazine – Avril 2016. Edito par l’adjudant-chef Frédéric
11
L’élaboration d’une langue vernaculaire, technique à la Renaissance : la langue militaire. Intervention Marie
Madeleine Fontaine (Université Lille 3) et Jean-Louis Fournel (Université Paris 8) au cours du séminaire
international « Langues des pratiques militaires et langues de la guerre (XVe – XVIe siècle). Ils montreront
comment la langue de la guerre influence et structure de façon souvent méconnue la langue de l’histoire et de la
politique dans chaque langue vernaculaire, et finalement dans leur ensemble : une nouvelle syntaxe et un
nouveau lexique de l’action dans le monde sont ainsi à l’origine d’une autre langue de la politique.
12
Alexandre Toussaint de Gaigne (1801 – IX)
52
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Par cette définition, précisons que cette langue spécifique se caractérise par sa richesse
lexicale en termes bien définis, mots composés sigles, acronymes, symboliques, graphismes et
expressions spécifiques compte tenu de la rigueur exigée. C. WEBER (2009 : 56) mentionne
que « la recherche de l’efficacité – rapidité, précision, clarté – explique la mise en place et
l’usage d’un vocabulaire fait d’abréviations et de mots qui claquent tels des ordres. Comment
comprendre autrement que par la volonté de générer la cohésion et l’obéissance des
personnels, comportements les plus appropriés au chaos du combat, l’élaboration d’espaces et
d’enceintes militaires caractéristiques de milieux où les structures carrées et les lignes droites
marquent l’autorité, la droiture, la rigueur, la sobriété…. »
Voici les caractéristiques propres à cette langue que l’on peut constater13 :
Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, nous remarquons qu’avec l’histoire de la guerre
et l’origine du français la présence des termes militaires dans la langue générale et des mots
de la langue quotidienne dans la langue militaire seraient naturelle.
13
J. L. TROUILLON (2006 : 25-28) qui développe dans son ouvrage : L’approche de l’anglais de spécialité,
développant la langue des militaires anglophones qui est son sujet de prédilection.
53
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
« La grande guerre aura donc donné à la langue française des vocables nouveaux. Et
qui sait, tel nom propre devra peut-être à nos soldats une héroïque promotion et deviendra
quelque jour nom commun. Par exemple le mot « général » pour désigner un grade militaire
n’est point du tout raisonnable, mais il devient explicite si l’on s’avise que général » n’est que
la simplification de « capitaine-général ». De même le mot fusil, jusqu’au XVIe siècle,
signifie : amorce. Ronsard14 l’emploie en ce sens : injuste amour, fusil de toute rage »15.
___________________________________________________________________________
14
Amours de Cassandre
15
Robert DE FLERS, de l’Académie française, discours prononcé le 25 octobre 1921 à la séance publique
annuelle des Cinq Académies.
16
Emmanuel Rioux : La Grande Guerre et la langue article publié dans la revue Inflexions. Civils et militaires :
pouvoir dire
54
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Cette relation indissociable entre ces deux langues a donné lieu à un certain nombre
d’échanges linguistiques, comme l’interpénétration, et à la vulgarisation des termes militaires
comme par exemple le service militaire, la mobilisation générale et la participation à la
guerre. Voici un grand nombre d’expressions d’origine militaire que nous employons
couramment :
Expressions figées18 : en prendre son grade, j’y suis, j’y reste, l’argent est le
nerf de la guerre, changer son fusil d’épaule, passer l’arme à gauche.
___________________________________________________________________________
17
Dans ce procédé de figement lexical, les noms composés soudés sont créés par la combinaison des mots
préexistants. Ils résultent bien de l’évolution d’un syntagme.
18
P. REMM (2003) qui liste les expressions dans son dictionnaire consacré au patrimoine militaro-linguistique
national.
19
Comme le mentionne A. SIERRA SORIANO (2000 : 28) : « les militaires possèdent en commun une partie du
vocabulaire militaire : d’une part, un argot spécial de la vie quotidienne (caserne, manœuvres, etc.) et d’autre
part, un ensemble de technicismes concernant le statut militaire (la hiérarchie, les stratégies de guerre, le
matériel, l’uniforme, les appareils, l’armement, etc.). Mais chacune des trois armées dispose de son propre argot
(celui de tous les militaires de l’armée de Terre, de l’Air, et celui de tous les marins) et, parallèlement, d’un
ensemble de mots techniques que les professionnels des deux autres armées souvent ne connaissent pas ».
55
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Il n’est certes pas très difficile d’envisager un lien sémantique entre le cordon sanitaire
qui vise à prévenir la contagion d’une maladie et le sens figuré, dont l’objectif est de contenir
politiquement et militairement l’expansion d’une idéologie ou d’une nation ennemie. Mais
cette acception figurée du terme, qui décrit une réalité stratégique mondiale ou locale, se
double de l’expression d’une posture idéologique ou, pour employer un terme militaire, d’une
doctrine d’emploi des forces vis-à-vis d’un ennemi réel ou potentiel. Le cordon militaire n’est
qu’une variante du cordon sanitaire ».
Quant au drone, c’est par définition un vecteur aérien piloté automatiquement à partir
d’une centrale de pilotage embarquée. Utilisé comme plates-formes aériennes d’observation
dans la profondeur du champ de bataille avec des capteurs adaptés tant pour la surveillance du
champ de bataille que pour l’acquisition d’objectifs importants (Dictionnaire de la Défense et
des forces armées (1988 : 118-119).
De plus apparaissent des mots de la langue générale avec un sens particulier dans le
contexte militaire. Par exemple dans les exemples ci-dessous, les noms brigade et semaine
ont un sens différent selon le domaine :
Langue générale : Les agents ont neutralisé le forcené (= paralyser quelqu’un dans ses
actes, maîtriser)
Langue militaire : Après quatre passages au canon de 30 mm, l’ennemi est neutralisé
(= tuer)
56
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Langue générale : Il appuie son dos aux espaliers pour faire des abdominaux (= placer
quelque chose contre)
Langue militaire : l’infanterie sera appuyée par l’artillerie (= soutenir dans le combat)
Par ailleurs, nous observons aussi que des verbes d’origine militaire s’emploient
métaphoriquement20, comme les verbes supports aspectuels, dans la langue générale (S. DE
PONTONX 2004 : 267) :
Nous constatons d’une part que la langue militaire peut être considérée comme l’une
des langues les plus imbriquées et intégrées dans la langue courante et qu’un bon nombre
d’inclusions héritées de la langue militaire dans les dictionnaires généraux avec (ou non) une
marque d’appartenance à un domaine de spécialité21 et dans la vie langagière quotidienne.
1.4 Point de situation des études sur la langue militaire et leurs problématiques
Cinq types d’études ont été réalisées sur la langue militaire, nous permettant de mieux
la cerner : terminologique, traductive, sociologique, didactique et psycholinguistique. De plus
nous insisterons sur les définitions insuffisantes se trouvant dans les dictionnaires généraux,
terminologique et encyclopédique. Puis, nous démontrerons la nécessité de la description
exhaustive de la langue à l’aide d’un nouvel outil méthodologique des classes d’objets. Ce
dernier nous permettra d’élaborer une base de données d’un dictionnaire électronique.
57
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Malheureusement aucune étude n’a été effectuée sur la langue militaire, son histoire,
son évolution, ses caractéristiques, sa définition. Les militaires – comme nous le verrons par
la suite - ont toujours été plus préoccupés par la connaissance d’une ou plusieurs langues afin
de créer un lexique ou dictionnaire afférents à leur spécialité.
C’est un truisme rebattu, une vérité si évidente que sa seule mention indispose. Tout
militaire est bien convaincu de « l’ardente obligation » de développer sa culture.
58
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
59
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Elle est donc nécessaire à tout cadre d’une armée professionnelle d’emploi : les
engagements opérationnels placent le chef militaire, quel que soit son niveau, dans une
situation où, souvent isolé, il doit pouvoir faire preuve, plus ou moins dans l’urgence, de
discernement et d’une excellente compréhension de la situation.
Elle est, de surcroît, un pré requis indispensable pour tous les officiers appelés à tenir
des postes d’influence au niveau politico-militaire ou des postes de conception en état-major.
A cet égard, elle constitue un des fondements du rayonnement du militaire au sein de la
nation (…).
Les travaux sur les termes militaires, en France comme dans d’autres pays, accordent
de l’importance à son harmonisation et à sa normalisation dans un but d’unification
terminologique et symbolique dans un cadre national voire international. Le Colonel R.
GARDERES (2011) apporte des informations sur cette situation en précisant que pour se
comprendre, il faut parler le même langage. Cet aphorisme peut sembler évident, mais il est
souvent mal mis en pratique.
60
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
En effet il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut savoir les exprimer. Il faut donc que le
locuteur s’exprime à la fois clairement et ordonne ses idées, mais aussi, quelle que soit la
clarté de son exposé, qu’il utilise le même code que la cible de son message.
C’est dans cette optique qu’il convient de normaliser le code du message à transmettre
et de diffuser cette norme afin que toutes les parties concernées l’apprennent et le maîtrisent
pour créer une base de communication sans ambiguïté.
Compte tenu des exercices d’état-major interarmées et surtout avec des forces armées
étrangères, il faut que tous les militaires s’accordent sur une compréhension commune des
termes de l’équipement, de la doctrine d’emploi des forces, la tactique, l’instruction et les
échanges d’informations.
Une fois que les termes sont fixés et diffusés dans les armées, tous les militaires sont
obligés de les utiliser en conservant leur sens propre. A partir de cette approche, tous les
travaux sont effectués par des officiers d’état-major spécialistes de la terminologie, mais aussi
d’une culture militaire interarmes22 (et interarmées) très élevées des matériels, de la tactique,
de l’emploi des personnels.
___________________________________________________________________________
22
Désigne, au sein de l’armée de Terre, la combinaison de plusieurs armes (infanterie, artillerie, génie, etc.) et
« Interarmées » : la combinaison des différentes armées (Terre, Air et Mer) : Dictionnaire de la Défense et des
forces armées (1988 : 180).
61
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Dans cette optique, les travaux réalisés par les spécialistes de la terminologie optent
pour l’homogénéité des termes dans le domaine militaire. Le colonel R. GARDERES (2007)
insiste sur l’unification et la définition des termes militaires, dans un souci d’
« intéropérabilité » pour une compréhension interarmes, interarmées et surtout interalliées.
Définie par l’état-major des armées comme « la capacité de plusieurs systèmes, unités ou
organismes à opérer ensemble grâce à la comptabilité de leurs organisations, doctrines,
procédures, équipements et relations respectives ».
Pour lui, « se parler, c’est utiliser une langue commune, une terminologie, cette
dernière étant définie, comme « un ensemble de mots techniques appartenant à une science ou
un art, à un chercheur ou un groupe de chercheurs ».
62
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
63
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Pour cela il dresse deux tableaux de proposition pour les équivalents anglais-français
avec leur définition en distinguant 63 « termes essentiellement militaires » (close
combat/combat rapproché, deterrence/dissuasion, jamming/brouillage, Sniper/tireur isolé et
46 « termes empruntés au langage courant » (crew/équipage, dispatching/largage,
flash/priorité absolue, scanning/balayage).
64
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Pour ce qui est du grec, elle aurait pu utiliser aussi pour traduire
missile : πύραυλος (piravlos) que l’on rencontre plus fréquemment que βλήµα28 (vlima).
__________________________________________________________________________
25
Spécialiste de la néologie en grec moderne, ses études portent sur les emprunts en français et en anglais dans
lesquelles elle montre que depuis la constitution de l’état grec en 1833 jusqu’en 1950, le français, langue de
prestige a été le fournisseur quasi exclusif d’emprunts directs et ensuite l’anglo-américain a pris le relais.
26
Il est important de rappeler que par définition le missile est « le nom militaire de la fusée. Comme elle, le
missile est un corps projeté dans l’espace qui emporte des éléments nécessaires à sa propulsion, mais sa « tête »
(ou « ogive ») porte une charge destructive alors que la fusée porte une charge « civile » telle qu’un satellite »
(Dictionnaire de la Défense et des Forces armées, 1988 : 211).
27
Dont la mission consiste à intercepter et à détruire des aéronefs en étant tiré depuis le sol. On parle aussi de
missile surface-air ou missile anti-aérien
28
Le glossaire des nouveaux systèmes d’armes réalisé par le Parlement européen en 1985 adopte les deux
traductions en grec de missile alors que le Général LHUISSIER (2000 : 157) n’utilise que πύραυλος qui est le
plus couramment utilisé.
65
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Un autre exemple qui a attiré toute notre attention, la traduction de Drone29 qui est
identique en anglais : Drone mais aussi par l’abréviation UAV Unmanned Aerial(ou air)
Vehicle (véhicule aérien sans pilote). Les linguistes ou militaires grecs l’ont traduit mot à mot
en se servant de l’abréviation ce qui correspond à l’expression composée :
µην επανδρµωµένο όχηµα (min épandroméno ochima) qui signifie « véhicule sans pilote ».
Rappelons aussi que des matériels (chars, pièces d’artillerie…) sont rarement traduits
mais sont nommés par leur appellation : The Leclerc pour le char Leclerc…
Pour prendre une dernière traduction, dans le langage militaire en opération extérieure,
on dira : on a tiqué signifiant que l’on est au contact de l’ennemi car TIC est l’acronyme en
anglais de Troop in contact. Nous nous sommes servis de cette abréviation pour créer un
verbe français mais qui n’a pas encore été officiellement reconnu par les instances
terminologiques de la Défense.
66
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
En d’autres termes, elle est l’une des disciplines de la terminologie qui prend en
compte le langage et son évolution dans un contexte social, en considérant des éléments
extérieurs, comme l’âge, le sexe, la classe sociale et l’ethnie, etc. Cette « terminologie
sociale » touche aussi le domaine militaire et donne lieu à de nombreuses études. Ces travaux
concernent particulièrement le langage des soldats dans l’armée dans laquelle leur propre
culture professionnelle demeure.
D’un point de vue terminologique, le champ lexical relatif à la force armée constitue
un domaine d’investigation intéressant le lexicologue à plus d’un titre. Les mots et
expressions militaires portent d’abord témoignage de l’évolution historique de la guerre –
depuis la conception qu’une civilisation ou qu’une époque se fait de ce phénomène social
jusqu’à la doctrine d’emploi de la force, sans oublier les diverses stratégies privilégiées en
fonction de l’évolution des techniques et des mœurs – comme des relations hostiles
qu’entretiennent au fil du temps historique les dynasties, les peuples et les nations.
Dans ce domaine plusieurs recherches ont été effectuées en France, axées sur l’identité
militaire représentée dans la relation entre le langage des soldats et leur propre culture. M. A.
PAVEAU par exemple (1994, 1996, 1997, 1998, 1999 et 2000) a analysé aussi d’un point de
vue ethnolinguistique les expressions écrites des militaires de l’armée de Terre française.
67
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
M.A. PAVEAU après avoir rassemblé des productions collectives ou reconnues par la
collectivité militaire, comme un corpus, par exemple de chants militaires et les revues
publiées par les autorités militaires des armées françaises, examine les caractéristiques du
discours militaire nommé militarité langagière.
________________________________________________________________________
30
LEVI-STRAUSS (1962 : 100).
68
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Elle définie la militarité (1997 : 59) comme « […] l’ensemble des marqueurs
(professionnels, juridiques, sociaux, idéologiques, culturels, corporels) attachés au statut
militaire, qui selon nous autant un métier qu’un mode d’être ». Et (1996 : 53) « c’est l’examen
des données extralinguistiques puis linguistiques concernant la communauté militaire ». Elle
décrit l’armée de Terre française et montre qu’elle pouvait apparaître comme une
microsociété.
Enfin pour A. SABER (2005 : 186), « l’emploi de la métaphore par les militaires
serait un mécanisme de production symbolique, un des nombreux dispositifs d’affirmation
identitaire qui fondent la culture militaire ».
Les Britanniques utilisent des zoonymes (Dragon, Fox, Lynx, Phoenix, Scorpion), les
Américains sont plus attachés aux anthroponymes (Abrams, Bradley, Patton, Nike, Titan) et
ethnonymes (Apache, Blackhawk, Chinook, Iroquois). Quand l’on identifie les matériels
français, leur typologie de désignation s’apparente des matériels anglo-américains, zoonyme
(Gazelle, Colibri, Panther, Puma, Cougar) ou anthroponyme (Leclerc, Charles de Gaule…).
Ces dénominations résultent de leur propre identité militaire, compte tenu que les
Britanniques font plus largement appel à la fonction totémique alors que les Américains se
réfèrent à la fonction de culte des ancêtres du groupe.
69
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
L’enseignement des langues étrangères dans le cursus de formation des militaires a été
pris en compte depuis quelques années. Ces derniers sont désormais engagés dans des
missions qui dépassent le plus souvent le cadre national.
Les raisons sont évidentes. La France occupe depuis 2009 une place importante dans
les structures militaires intégrées de l’OTAN après 40 ans d’absence. Elle participe à des
opérations multinationales, pas seulement avec des contingents nationaux, mais aussi dans des
états-majors multinationaux. Son rôle est important dans la «diplomatie militaire» par le biais
de son réseau d’attachés de défense. En tant que membre de l’Union européenne, elle
participe aux conseils et aux réunions des groupes de travail concernant la politique étrangère
et de sécurité commune et la politique européenne de sécurité et de défense.
___________________________________________________________________________
31
Circulaire 272794/DEF/RH-AT/F/FS/FLSE relative à la formation, aux évaluations et à l’attribution des
niveaux de compétences en langues pour le cycle de formation 2014-2015 du 25 septembre 2014
70
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
71
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
L’objectif des formateurs est de les préparer aux différents examens militaires de
langues afin de leur faire acquérir différentes connaissances selon leur niveau à l’écrit comme
à l’oral. Ces épreuves se déclinent de la manière suivante :
• Premier niveau : les supports des cours sont des articles de journaux, revues ou
de magazines militaires non techniques. Cela sanctionnera pour l’oral
« l’aptitude à s’exprimer correctement dans une langue, dans le cadre de
rencontres avec des militaires étrangers. Pour l’écrit une version et un thème
« une bonne connaissance de la syntaxe et des règles grammaticales
essentielles, du vocabulaire militaire de la vie courante, utilisé dans la presse
quotidienne et de l’actualité. Traduire un article de presse non spécialisé,
pouvant comporter du vocabulaire militaire courant ».
• Deuxième niveau : les cours ne sont axés que sur du vocabulaire militaire avec
des textes issus de revues spécialisées (« Terre Information Magazine »,
« Raids »…). L’examen oral sanctionne l’aptitude à s’exprimer correctement
dans le cadre d’un stage à l’étranger, d’une réunion militaire internationale ou
d’un exercice interallié.
72
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
• Les textes étudiés sont des comptes rendus de mission d’opération, extraits
d’ouvrages tactiques et stratégiques. L’examen écrit sanctionne une très grande
maîtrise dans la traduction et la rédaction de sujets se rapportant à des
problèmes spécifiques de l’armée de Terre, à des problèmes interarmées et/ou
à des problèmes généraux de défense. Il se compose d’une version avec un
texte spécialisé portant sur la politique de défense ou les différentes armées du
pays étudié. Un thème qui est un texte d’état-major au niveau armée de Terre
ou interarmées ayant trait à la doctrine, l’emploi des forces, les missions, les
opérations…) et un résumé dans la langue en une page d’un texte français de
quatre pages sur un sujet d’actualité internationale avec implication militaire.
Enfin l’épreuve orale sanctionne l’aptitude à tenir un poste de liaison de haut
niveau. Quatre épreuves très complexes où les candidats doivent restituer en
mode consécutif une conversation ayant trait à un sujet en rapport avec les
questions de défense, les armées, les services des forces armées françaises et
du pays considéré, exposer dans la langue la situation politique, économique,
sociale du pays étudié en faisant appel à des connaissances générales d’histoire
et de géographie. Un exposé en langue étrangère sur une situation tactique
française sur une carte d’état-major. Enfin un dernier exposé dans la langue
étudiée d’une situation opérationnelle au niveau interarmées.
Comme nous le constatons, ces examens exigent de la part des enseignants comme des
élèves des connaissances approfondies strictement militaires qui doivent être sans cesse
actualisées même avec l’obtention de ces degrés de langue.
73
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Au regard des cinq approches effectuées sur le langage militaire, nous constatons les
points suivants :
74
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
75
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
A travers toutes ces études, nous constatons que les chercheurs montrent bien leurs
préoccupations d’approches terminologiques et sociologiques.
Cependant, toutes ces analyses effectuées à partir de plusieurs approches ne sont pas
élaborées d’un point de vue purement terminologique. Ce ne sont plutôt que des réflexions
extralinguistiques sur la langue ou le langage militaire par le biais de diverses dimensions. A
titre d’exemple, la vie langagière des militaires dans le milieu professionnel, le statut militaire
représenté dans le concept militarité, ou bien l’établissement et la normalisation des termes
dans le cadre de la politique langagière.
Ces études si approfondies soient-elles nous ont amené à conclure qu’elles montrent
certaines insuffisances pour notre objectif. Elles ne fournissent aucune information
terminologique des termes militaires et plus précisément sur les aspects syntaxiques,
sémantiques et morphologiques.
De plus nous avons trouvé des points insuffisants dans la description terminologique
ou traductive des dictionnaires militaires. C’est la raison pour laquelle nous allons examiner
les dictionnaires de notre domaine que l’on utilise quotidiennement et les problèmes relevés
dans leur contenu. La consultation de ces dictionnaires spécialisés serait la base de
l’apprentissage de la langue étrangère. Pour que des étrangers ou les débutants s’intéressent à
une langue, surtout technique il faut une documentation importante, des glossaires et des
méthodes d’apprentissage actualisés. Faisons maintenant un point de situation sur les
dictionnaires de langue de spécialité afin de développer notre thématique militaire.
76
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
De plus dans un article dans Ela en 2005, J. PRUVOST fait bien la différence
entre lexicographie et dictionnairique en soutenant que : le lexicographe dépasse alors de très
loin le fait de rédiger un dictionnaire pour être assimilée à une véritable recherche
scientifique, conduite sur les mots et leur recensement, avec tous les travaux définitoires qui y
correspondent.
Prenons l’analyse que fait B. QUEMADA (2011). Pour lui « la dictionnairique est
l’art, la technique les sciences des dictionnaires, tout ce qui est lié aux dictionnaires. Mais
pour la lexicographie il donne plusieurs définition comme l’art d’écrire, de commenter,
d’interpréter, d’analyser y compris de traduire des mots mais des mots qui peuvent être isolés
[…], commenter des mots, mettre des notes en bas de page pour expliquer un mot difficile
c’est l’art de la lexicographie ».
77
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Très nombreux, bilingues, multilingues de langue spécialisée dans tous les domaines
littéraire comme scientifique. Ils contiennent une traduction strictement liée au niveau
langagier sectoriel qui diffère du sens courant. M. LO NOSTRO (2013 : 64-65) oppose les
dictionnaires « techniques » et dictionnaires « de spécialité » 32. On utilise pour une question
de praticité indifféremment l’adjectif « technique » en tant que synonyme de « spécialité »
alors qu’ils sont différents, comme la lexicographie de spécialité et la lexicographie
technique.
___________________________________________________________________________
32
C’est Vincenza Costantino, experte en langues de spécialité, qui a détaillée cette différence souvent ignorée.
78
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Les deux secteurs se croisent car un terme technique peut faire partie d’un domaine de
spécialité mais tous les mots de spécialité ne sont pas obligatoirement des termes techniques.
En effet, les mots de spécialité sont souvent des mots de langue standard,
polysémique, c'est-à-dire porteur d’un signifié autre que le signifié commun, tandis que la
plupart des termes techniques sont strictement sectoriels.
Comme le dit si justement M. LO NOSTRO (2013 : 66), et nous en parlerons plus bas
dans le contexte militaire, « ces dictionnaires s’adressent surtout à un public de spécialistes
qui connaît le secteur et ne cherche qu’un traduisant. Toutefois – et c’est malheureusement le
cas pour la terminologie militaire – ces éléments ne garantissent pas toujours l’exactitude, ni
celle des équivalents, ni celle du contexte. Ils ne se fixent jamais un but didactique ».
Et d’autre part, il ajoute : « les dictionnaires de spécialité tout court qui sont souvent
monolingues. Ils peuvent comprendre des termes techniques mais ils concernent d’abord des
domaines de spécialité pas forcément techniques comme : le droit, le tourisme ou les affaires.
Il vise un public à initier confortant ainsi sa valeur didactique, est rédigé par des passionnés
du secteur ».
M. LO NOSTRO conclut (2013 : 69) que « ces deux types de dictionnaires ont
souvent une place réservée sur les bureaux des spécialistes et des traducteurs. Leur praticité
les fait souvent ressembler pour la plupart à des glossaires, limités au caractère très spécialisé
du secteur traité ».
H. VAN HOOF attire notre attention sur le fait que les dictionnaires spécialisés sont le
miroir de l’explosion que connaît le vocabulaire scientifique et technique. L’informatique est
venue au secours des traducteurs et des lexicographes en facilitant et en accélérant le
traitement de la masse lexicale.
79
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Des banques informatisées ont été créées pour colliger, classer et diffuser des
terminologies unilingues et multilingues depuis la fin des années 60. Il convient de rappeler
que ces « banques » ont été constituées à l’origine à partir de fiches de traducteurs – c’est le
cas de TERMIUM – et que les traducteurs continuent à les alimenter. Mentionnons aussi du
Grand Dictionnaire Terminologique du Québec accessible sur Internet. Enfin, on peut dire
aussi que le métier même de terminologue est issu de celui de traducteur.
Dernièrement, H. VIAL a rédigé en mai 2016 des Petits abécédaires34 qui sont des
aides précieuses pour un historien militaire, un linguiste et un traducteur.
Par rapport aux autres pays, comme par exemple le ministère de la Défense Grec qui a
édité en 2005 une encyclopédie des trois armées qui est un véritable « trésor » tant pour le
militaire que l’historien et le géographe.
___________________________________________________________________________
33
Réalisée avec des militaires et des hauts fonctionnaires de l’Etat, ce dictionnaire unique des hommes, des
moyens et des missions, offre, comme l’indique sa présentation : une vision globale de la problématique de la
défense civile et militaire française d’aujourd’hui et permet de maitriser les notions, le vocabulaire et les faits
principaux d’un sujet qui semble réservé aux initiés.
34
groupés en trois volumes traitant des armes, des institutions, du champ de bataille et de l’origine des mots dans
les armées d’hier et d’aujourd’hui.
80
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
• lexique thématique
Exemple :
- Camouflage : camouflage
81
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Les meilleurs dictionnaires – en anglais comme dans d’autres langues - conçus pour la
majorité par des militaires experts en anglais mais souvent dans une ou d’autres familles de
langues (en espagnol-portugais), par exemple.
82
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Ces productions tiennent compte des dernières évolutions de la langue mais aussi du
domaine traité comme le génie civil et militaire, l’artillerie ou tous les aspects touchant la
construction, la Défense. En octobre 2017, un « dictionnaire de la guerre et de la paix » de
1 500 pages a été édité par un éminent officier général et sera une référence pour toute
recherche.
Le Corpus utilisé pour la confection de ces dictionnaires provient uniquement de
l’exploitation de revues, documents de l’OTAN, d’organismes internationaux, de l’UEO que
l’on peut se procurer dans la presse spécialisée des institutions européennes. Ils s’appuient sur
de la documentation récente, fiable. Il ne faut pas oublier que les révisions des ces
dictionnaires seront adressées à des officiers supérieurs de la langue donnée qui apporteront à
leur tour des corrections pour valoriser ces travaux.
Il faut aussi mentionner des productions de haut niveau totalement fiables et actualisés
chaque année comme par exemple des glossaires français-anglais de l’armée de Terre dont le
responsable déjà cité plus haut dans la terminologie militaire (colonel R. GARDERES), des
lexiques multilingues de l’OTAN sur des secteurs précis (aéronautique), des glossaires
(bilingues français-anglais) avec définitions des termes de l’OTAN.
83
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Domaine : Défense
Définition : Ensemble des opérations consistant à détecter et à identifier des engins explosifs
ou des munitions, à évaluer le danger qu'ils représentent puis à les mettre hors d'état de
fonctionner, avant de les enlever et de les éliminer.
Dans cet exemple nous observons un balisage systématique de tous les types
d’information (lemme, définition, catégorie grammaticale, indicateur sémantique ou
stylistique, indicateur de domaine, équivalent étranger, source, exemple, auteur et date, etc.)
sur le concept dénoté pour faciliter la compréhension aux militaires, par exemple.
84
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
(Photos extraite du TTA 150 (2014) Manuel du cadre de contact. Titre 15. Connaissance et entretien de
l’armement. P. 68)
85
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
Dans ce chapitre nous avons défini la langue militaire et décrit ses propriétés
linguistiques. Ensuite nous avons souligné la relation étroite entre la langue militaire et la
langue générale. Et nous avons examiné des études menées de cinq points de vue sur la
terminologie militaire et le langage des soldats. Enfin nous avons relevé quelques problèmes
de description terminologique et lexicographique dans différents dictionnaires du domaine
militaire.
86
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
4. Les traductions qui sont l’œuvre d’officiers experts, des états-majors ou réservistes
de haut niveau qui proposent des travaux en langues étrangères. Malheureusement
ils se limitent au niveau du lexique dans lequel les termes sont présentés sous
forme de nomenclature, par ordre alphabétique ou thématique.
1. La langue spécialisée ne se réduit pas au terme militaire dont ses indications sont
fondées sur l’intuition extralinguistique dans les dictionnaires militaires.
2. C’est-à-dire que les termes militaires sous la forme nominale sont définis hors
contexte et ils ne peuvent en conséquence pas nous donner d’informations sur
l’emploi35 spécifique dans notre domaine, ni sur l’environnement des termes dans
le cadre de la phrase.
___________________________________________________________________________
35
« on appellera emploi une occurrence de prédicat avec des classes spécifiques de substantifs en position
d’argument » G. GROSS & M. MATHIEU-COLAS (2001 : 70).
87
Chapitre 1 Problématique de la terminologie militaire
88
CHAPITRE 2
Dans ce chapitre, nous présentons le modèle des classes d’objets sur lequel s’appuie
notre travail pour résoudre les problèmes soulevés dans la description des termes militaires au
sein des études précédentes. A ce propos, nous commençons à introduire les théories et les
principes d’analyse de ce modèle linguistique. Ensuite, nous précisons l’application de cet
outil méthodologique à la description linguistique de différentes langues spécialisées menées
jusqu’à présent. Nous montrons que la langue militaire, tout comme les autres langues
spécialisées, peut faire l’objet d’une description syntactico-sémantique à l’aide des classes
d’objets. De plus nous examinons la constitution de classes d’arguments et de prédicats de
notre domaine à travers cinq étapes de description au moyen de ce modèle linguistique.
1. Une nouvelle méthodologie pour décrire les termes militaires : les classes
d’objets
Dans notre étude, nous avons adopté l’approche théorique élaborée (pendant de
nombreuses années au sein du laboratoire « Lexiques-Dictionnaires-Informatique » [LDI]), et
poursuivie depuis février 2018 de l’équipe émergente « Théories Textes et Numérique »
(TTN) des classes d’objets, pour la description intégrée de la langue à différents niveaux
d’analyse (morphologique, syntaxique et sémantique). Avant d’aborder l’analyse détaillée des
termes militaires, quelques remarques préliminaires s’imposent concernant le cadre théorique
choisi. Pour cela, nous présentons brièvement le fondement théorique de notre recherche,
notamment les principes de description du modèle des classes d’objets.
Notre objectif est, dans cette partie, de présenter les principales théories linguistiques
et les principaux concepts dans lesquels notre travail a été mené, plus particulièrement, la
filiation théorique, les approches descriptives et la notion de classes d’objets.
89
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Les classes d’objets prennent une double approche syntactico-sémantique qui croise
les constructions syntaxiques et des combinaisons lexicales, pour rendre compte du
fonctionnement de la langue de façon exhaustive et précise. A ce propos, les classes d’objets,
définies par des critères syntaxiques permettent de décrire toutes les propriétés linguistiques
de chaque mot, afin de reconnaître et de générer l’ensemble de ses emplois.
Les classes d’objets sont définies comme des « sous-classes sémantiques de traits qui
seules permettent de discriminer le sens de l’opérateur (prédicat) avec la précision nécessaire
à la reconnaissance ou à la génération de phrases correctes » (G. GROSS 1994a : 18) et
comme un « ensemble de substantifs, sémantiquement homogènes, qui détermine une rupture
d’interprétation d’un prédicat donné, en délimitant un emploi spécifique » (G. GROSS
2008a : 121).
Nous rappelons ici le cadre théorique qui est particulièrement adapté à une analyse de
la langue spécialisée.
L’unité minimale de sens n’est pas le morphème ni le mot isolé, mais la phrase
élémentaire qui est composée d’un prédicat de premier ordre et de la suite la plus longue de
ses éventuels arguments. Dans la phrase élémentaire dont les trois éléments constitutifs sont le
prédicat, l’argument et l’actualisateur, le prédicat est le noyau dans le sens où il sélectionne
ses arguments et non l’inverse. C’est-à-dire que dans la relation prédicative, le prédicat
domine l’argument d’une manière hiérarchique. La classe sémantique du prédicat détermine,
selon ce modèle, le nombre et la nature sémantique de ses arguments.
90
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Dans ces exemples, nous pouvons constater que le prédicat exige des propriétés
distributionnelles et syntaxiques des arguments. Par exemple, dans la phrase (3) le prédicat
remettre nécessite trois arguments : sujet chef de corps, complément d’objet direct (COD)
croix de guerre et complément d’objet indirect (COI) sous-officier.
Ces quatre phrases peuvent être décrites respectivement par quatre schémas
d’arguments différents :
91
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Dans le modèle des classes d’objets, les phrases élémentaires plus haut se
schématisent de la façon suivante :
(4b) P = vendre (France arg1, LECLERC arg2, Inde, arg3, euro arg4)
Comme nous le constatons dans ces exemples, le prédicat peut revêtir différentes
formes morphologiques et correspondre à différentes catégories grammaticales : verbale,
nominale, adjectivale. Autrement dit, il est de nature polymorphique. Ces possibilités
multiples dépendent de la sémantique du prédicat et expliquent l’interaction entre la classe
sémantique et les formes morphologiques possibles.
92
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
(3c) P = remettr- (chef de corps arg1, croix de guerre arg2, sous-officier arg3)
(4c) P = ven(d)- (France arg1, LECLERC arg2, Inde arg3, euro arg4)
Enfin, les phrases schématisées sont grammaticalisées par le biais de deux procédés :
la linéarisation et l’actualisation.
(1a) « Je veux que nous, nos fils, nos petits-fils, nous puissions jusqu’à la mort regarder,
aimer, respecter les héros de 1914 » (Maurice Barrès - TIM261-15-53)
(1b) « Je veux que nous, nos fils, nos petits-fils, nous puissions jusqu’à la mort regarder,
aimer, avoir du respect pour les héros de 1914 »
(1c) « Je veux que nous, nos fils, nos petits-fils, nous puissions jusqu’à la mort regarder,
aimer être respectueux des héros de 1914 »
93
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Si nous précisons les principes d’analyse dans le cadre théorique que nous avons
adopté, nous constatons que les études des unités lexicales de la langue sont basées sur une
approche intégrée et systématique.
D’abord, le modèle des classes d’objets est une méthodologie linguistique de type
lexicaliste dans la mesure où des unités lexicales (simples ou complexes) n’ont qu’une
signification au niveau phrastique, autrement dit de dimensions lexicales, sémantiques et
syntaxique. C’est-à-dire que leur signification est définie dans la combinatoire syntaxique, au
terme d’ « emploi » (G. GROSS 2010c), dans le cadre de la phrase.
Ensuite, cet outil méthodologique, qui est fondé sur l’observation des phénomènes
complexes et irréguliers de la langue, nous permet de décrire de façon systématique le
fonctionnement des unités lexicales données. Plus précisément et afin de montrer les
régularités, nous regroupons des classes sémantiques homogènes présentant des propriétés
syntactico-sémantiques communes, à partir des recensements exhaustifs du corpus massif,
pour rendre compte des emplois des unités linguistiques.
Donc, ce choix théorique et méthodologique basé sur les approches intégrée nous
propose une description exhaustive et systématique de la langue générale, d’une part, et
l’élaboration de ses classes sémantiques.
Après avoir présenté le modèle des classes d’objets sur lequel notre travail s’est
appuyé, nous examinons à présent ses applications élargies dans la description des langues
spécialisées, notamment celle de la langue militaire.
La théorie des classes d’objets constitue un outil de recherche très répandu dans la
description systématique et exhaustive de plusieurs langues, à savoir le français, l’espagnol,
l’allemand, l’italien, le portugais, l’anglais.
De plus cette méthodologie peut être appliquée non seulement à la langue générale,
mais aussi à la description linguistique de la langue spécialisée.
94
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
La plupart des études élaborées jusqu’à ce jour portant sur la terminologie partent de
la distinction claire entre la langue spécialisée et la langue générale et se sont effectuées par la
définition terminologique et la proposition de l’équivalent étranger au niveau du terme (cf
supra). Pourtant, même si la langue de spécialité a des caractéristiques distinctives de la
langue générale, elle doit être décrite dans le cadre de la phrase avec la même méthodologie
linguistique que cette dernière.
Désarmer :
(2) De jeunes enfants et leurs enfants, désarmés face aux maladies dans ces zones
reculées (= décontenancé) (TIM282-17-45)
95
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
(3) Pratiquement désarmé, tombé aux mains de l’ennemi, le 25 février 1916, le fort de
Douaumont est considéré par l’état-major allemand, comme une pièce maîtresse dans la
poursuite des combats (= démilitarisé) (TIM278-16-43)
(4) Dans un bus, à Marseille, un individu prend à partie les passagers d’un bus. Les
légionnaires tentent de le calmer mais il sort une arme, sans hésitation, les militaires
désarment l’individu et l’immobilisent (=enlever les armes ou l’armement avec force)
(TIM275-16-6)
(6) Des militaires du 1er régiment de hussards parachutistes viennent ont désarmé des
miliciens anti-balaka en République centrafricaine (= saisir les armes) (TIM252-14-26)
(7) Avant chaque manipulation de son arme, de jour comme de nuit, le tireur doit
effectuer des opérations de sécurité, à savoir enlever la sûreté, désarmer son arme en
appuyant sur la détente tout en accompagnant l’ensemble mobile vers l’avant (=
désamorcer le marteau) (TTA207-93)
Grade et fonction
(8) Le colonel Adrien Henry participe à un grand nombre de batailles et passe capitaine à
la fin du conflit (= grade) (TIM288-17-54)
(11) Le général d’armée Pierre de Villiers occupe depuis mars 2010 la fonction de major
général des armées (= second des armées : fonction) (TIM251-14-6)
96
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
(12) Au cours d’une cérémonie, le commandant des troupes ou commandant d’armes est
responsable de la mise en place des troupes et du déroulement de la cérémonie (Fonction,
équivalente au grade de Lieutenant-colonel à colonel) (MCM97-13)
Nous observons dans les exemples ci-dessus que le sens du verbe désarmer et du nom
commandant varie selon le complément d’objet dans le cadre de la phrase. De plus le terme
peut être forgé à partir d’unités de la langue générale qui sont par définition polysémiques, par
exemple armer, charger, patrouille, ordre, etc. De la pluralité des éléments polysémiques
dans la phrase naît la polysémie dans le discours professionnel. De ce fait, la polysémie est
présente non seulement dans la langue générale mais aussi dans des langues spécialisées.
Pour l’essentiel, la langue spécialisée, en tant que langue naturelle, ne peut pas se
réduire au lexique et elle doit être décrite intégralement avec la syntaxe et la sémantique, au
même titre que la langue générale. C’est la position théorique de G. GROSS et M.
MATHIEU-COLAS (2001) et G. GROSS et F. GUENTHNER (2002) en vue de la
description linguistique de la langue spécialisée.
En adoptant ce point de vue, nous constatons qu’il y a des études sur la description
syntactico-sémantique des langues spécialisées de plusieurs domaines à l’aide du modèle des
classes d’objets. Nous illustrons des domaines :
Coiffure : A. GREZKA (2011) et M. MATHIEU-COLAS (2007)
Danse : A. GREZKA (2010)
Droit : P. LERAT (2002)
Football : G. GROSS et F. GUENTHNER (2002)
Médecine : K. CHEBOUTI (2014)
A travers ces travaux, nous constatons que le modèle des classes d’objets peut servir à
décrire de façon efficace les langues spécialisées. En d’autres termes, la théorie descriptive se
révèle être un outil pertinent et fiable. Particulièrement pour la description exhaustive des
propriétés syntaxiques et sémantiques des termes de la langue spécialisée en question.
En partant de ces constatations, nous voyons que la langue militaire, comme d’autres
langues spécialisées, peut faire l’objet d’une description linguistique à l’aide de classes
d’objets comme la langue générale.
97
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Pour illustrer la réalisation des opérations, nous suivons les travaux de G. GROSS
avec M. MATHIEU-COLAS (2001) et G. GROSS et F. GUENTHNER (2002), qui ont
présenté respectivement les diverses étapes dans la description de langues du football et de la
médecine à l’aide des classes d’objets, à partir d’un corpus informatisé. Pour décrire la langue
militaire, nous suivons les cinq étapes de description dans le cadre des travaux mentionnés ci-
dessus.
3.1. La lemmatisation
Suite aux listes des termes militaires établies, on applique la lemmatisation où l’on
réduit toutes les formes fléchies possibles à leur forme canonique : singulier pour les noms,
masculin pour les adjectifs et infinitifs pour les verbes
Noms
Adjudant-chef
Homme du rang
Etat-major interarmes
Groupement tactique
Insigne
Manœuvre
Rampe
Ennemi
Humanitaro-militaire
Officier
De la même manière les termes composés se présentent sous cette forme :
Termes composés
Anti-aérien
En action
Action blindée
Croix de la valeur militaire
Troupes alliées
Contrôle des armements
Ecole de guerre
Forces armées
Groupement de soutien
98
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
On code ensuite les termes militaires selon les différentes catégories grammaticales :
verbes, noms, adjectifs et adverbes.
Noms
Abri/G:nm
Défilé/G:nm
Corps d’armée/G:nm
Escadron/G:nm
Treillis/G:nm
Force/G:nf
Insigne/G:nm
Mission/G :nf
Offensive/G:nf
Compagnie/G:nf
Verbes
Exercer/G:V
Mener/G:V
Exécuter/G:V
Moderniser/G:V
Barioler/G:V
Commémorer/G:V
Engager/G:V
Lutter/G:V
Mobiliser/G:V
Projeter/G:V
Adjectifs
Alpin/G:Adj
Arrière/G:Adj
Blindé/G:Adj
Composant/G:Adj
Engagé/G:Adj
Froid/G:Adj
Grand/G:Adj
Militaire/G:Adj
Projeté/G:Adj
Sol-sol/G:Adj
99
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Adverbes
En opération/G:Adv
En section par deux/G:Adv
En civil/G:Adv
A l’assaut/G:Adv
En force/G:Adv
En milieu hostile/G:Adv
En zone minée/G:Adv
En temps de paix/G:Adv
Au contact/G:Adv
L’étape suivante consiste à distinguer les unités prédicatives et les unités non
prédicatives, en identifiant, pour chaque catégorie, le fonctionnement syntaxique. Les noms et
adjectifs doivent être séparés en deux sous-ensembles : celui des prédicats et celui des
arguments.
Arguments
Bataillon d’infanterie/G: Nm
Etat-major de brigade/G: nm
Infanterie alpine/G:nf
Mess officier/G:nm
Parcours du combattant/G: nm
Armurerie/G:nf
Poste de sécurité/G:nm
Chevaux de frise/G:nm
Rangers/G: nm
Drone/G:nm
Prédicats
Soutien/G:nm
Harcèlement/G:nm
Patrouille/G:nm
Engager/G:V
Héliporté/G: Adj
Exempté/G:Adj
Mobiliser/G:V
Instruction/G:nf
Action dans la profondeur/G:nf
Attaque/G:nf
100
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
T : trait syntaxique
C : classes d’objets
Nous présentons des échantillons des classes sémantiques de la langue militaire. Nous
ne notons pas le champ (D) puisqu’il est le même ici.
[Humain argumental]
101
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
[Inanimé concret]
<Balle et obus>
Balle à vitesse élevée/G :nf/T :inc/C :balle et obus
Obus performant/G :nm/T :inc/C :balle et obus
Balle à blanc/G :nf/T :inc/C :balle et obus
Bombe nucléaire/G :nf/T :inc/C :balle et obus
<Bombe>
<Grenade>
[Temps]
<Temps de combat>
102
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
[Locatif]
<Fortification>
<Lieu de conflit>
<Poste de garde>
<Terrain d’entraînement>
Dans cette dernière étape, nous déterminons pour chaque terme étudié le trait de
nature prédicative auquel il appartient respectivement : événement, état, action et humain
prédicatif. Nous codons ensuite les classes de prédicats en précisant le nombre et la nature
sémantique des arguments. En tenant compte de leur comportement syntaxique, on établit le
schéma d’arguments pour chacun d’entres eux, en précisant leurs types d’arguments (N0, N1,
N2). Pour les prédicats nominaux et adjectivaux, il est obligatoire de mettre le verbe support
dans le champ de W.
103
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
[Evénement]
<Opération militaire>
<Attaque>
<Conflit physique>
[Etat]
<Etat physique>
[Action]
<Repli>
104
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
<Approvisionnement>
<Bombardement>
<Surveillance>
<Alerte>
<Défense>
<Coopération>
[Humain prédicatif]
Fonction>
105
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
<Grade>
<Soldat fonction>
106
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
107
Chapitre 2 Description des termes militaires et des classes d’objets
Nous extrayons ensuite des emplois propres au domaine militaire à partir du corpus
spécialisé en français, élaboré sous forme de textes dans une première étape, au moyen du
logiciel d’analyse textuelle « concordancier » dans une perspective linguistique. Pour notre
étude nous avons recours notamment à l’outil informatique utilitaire « Lexicon 3 », qui
permet de traiter des textes en langues naturelles en utilisant les ressources linguistiques, par
le biais de la segmentation en phrases.
Plus précisément, il produit des concordances qui sont des listes de toutes les
occurrences d’un pivot (mots ou expressions), alignées verticalement en colonne, entourées
de leurs contextes droit et gauche, et souvent par le tri alphabétique sur le pivot ou le contexte
droit/gauche (B. PINCEMIN et al 2006 :776).
5. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons eu pour objectif de présenter le modèle des classes d’objets
et de montrer que cet outil méthodologique peut s’appliquer à la description linguistique de la
langue militaire.
108
Pour cela, nous avons présenté dans un premier temps le cadre théorique du modèle
linguistique adopté et les études précédentes portant sur la description des langues
spécialisées élaborées dans la même théorie.
Nous avons montré ensuite que la langue militaire peut faire l’objet d’une description
systématique et formelle à l’aide des classes d’objets, tout comme d’autres langues
spécialisées.
109
DEUXIÈME PARTIE
110
CHAPITRE 3
1. Objectifs
Nous nous proposons dans ce chapitre de centrer notre recherche sur l’analyse des
prédicats nominaux d’actions dans le cadre des activités militaires de l’armée de Terre. Ce
choix est motivé par le fait que dans tous les dictionnaires, lexiques militaires, les «entrées »
sont constituées pour une majorité de substantifs, avec très peu de verbes employés36. Nous
verrons comment ils se déclinent à l’aide des verbes supports standards et aspectuels.
De plus sur les trois grandes classes de prédicats, nous avons choisi de ne traiter que
les actions. « La notion d’action est trop diverse pour qu’on puisse en faire ici une
typologie »37, seulement une dizaine d’ouvrages lui ont été consacrée. Aussi parmi les trois
grandes classes sémantiques (état, action et évènement) aucune étude syntactico-sémantique
des actions militaires (attaque, contre-attaque, destruction, combat, reconnaissance,
neutralisation, manœuvre, etc. n’a été effectuée jusqu’à présent. En comparaison, par exemple
avec les « évènements » où un grand nombre d’articles lui ont été consacrés38. Enfin, il était
tout à fait logique d’étudier la notion d’action dans le domaine militaire qui est – comme nous
le verrons par la suite – le quotidien de ce métier.
Nous ne manquerons pas de définir les sens divers de l’[action] (général, militaire et
linguistique) ainsi que l’analyse syntaxique des prédicats nominaux39 avec les verbes supports
puis de traiter des vecteurs appropriés au sein des activités militaires.
___________________________________________________________________________
36
Cela peut être aussi le cas de tous glossaires bilingues, trilingues du vocabulaire militaire, des notices, directives,
instructions, manuels d’emploi d’un matériel, règlements…
37
(G. GROSS 2012 : 261)
38
A titre d’exemple, D. VAN DE VELDE, 2006, Grammaire des évènements, S. H. LEE 2001, les classes d’objets
d’évènements. Pour une typologie des noms prédicatifs d’évènement en français, thèse de doctorat à Paris XIII. Etc.
39
« le rôle des verbes supports est de conjuguer les prédicats nominaux. Dans il a pris la décision de partir, le substantif
décision n’est pas un complément d’objet de prendre, mais le prédicat de la phrase ; prendre est un verbe prédicativement
vide (il n’a pas d’arguments) ; son rôle est d’inscrire ce prédicat nominal dans le temps, c’est-à-dire de le conjuguer. Le
nombre de prédicat nominaux est de loin supérieur à celui des prédicats verbaux » (G. GROSS 2012 : 356).
111
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
« Ce que fait quelqu’un et ce par quoi il réalise une intention ou une impulsion (acte,
fait) ; fait de produire un effet, manière d’agir sur quelqu’un ou quelque chose (influence,
intervention) ; exercice de la faculté d’agir – par opposition à la pensée, aux paroles –
déploiement d’énergie en vue d’une fin (activité, effort) » Robert 2017
Ces deux définitions très générales du principe de « l’action » nous permettent déjà de
la définir comme étant des faits, mais aussi des agissements, exploits, des témoignages, des
satisfactions. Elles se fondent sur des aspects extralinguistiques.
La définition officielle est donnée par le TTA 10640 plus portée vers le combat. Ce terme,
employé tous les jours dans l’armée est vaste et son sens, comme nous allons le voir peut diverger
selon le contexte de la phrase. Dans le TTA 15041 il a le sens « d’acte », « d’agissement,
comportement », de « conduite » « opération » : « La France est une nation éprise de paix. Elle ne
nourrit aucune ambition territoriale et toute son action vise au maintien de la paix ».
Il est mentionné dans l’introduction du Livre Blanc42: « Dans un monde en mutation rapide,
notre pays doit s’adapter avec agilité, tout en inscrivant son action dans une vision stratégique » (page
9) qui diffère de la phrase « les nombreuses opérations militaires dans lesquelles la France a été
engagée au cours des dernières années (Afghanistan, Côte-d’Ivoire, Libye, Mali) démontre que
l’action militaire reste une composante importante de notre sécurité » (page 10).
_____________________________________________________________________
40
« Dans le cadre de la manœuvre globale, opération menée dans un champ matériel ou immatériel visant à
obtenir un effet direct ou indirect dans un domaine » (2013).
41
Manuel du cadre de contact (2014, titre 2, page 7)
42
Le Livre blanc Défense et sécurité nationale (avril 2013) est un document fixant les orientations stratégiques
des quinze prochaines années et servira de socle à la future loi de programmation militaire (2014-2019).
112
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(1) Du début de notre engagement en Afghanistan en 2002 à fin 2009, nous avons déploré 36
morts dont 29 tués au cours d’action de combat (TIM211-10-44)
(2) La croix de la Valeur militaire permet de garder la Valeur militaire pour récompenser
des actions d’éclat au feu (TIM211-10-49)
(3) Ces carnets d’Ivoire sont aussi destinés à une société civile qui voudrait sortir d’une
médiatisation trop souvent caricaturale de l’action de guerre (TIM211-10-70)
(4) Lors de ces tirs spécifiques, il sera nécessaire de procéder à des actions d’instruction,
au moins vers les acteurs interarmes (ArtMag7/8-31)
(5) Neutraliser tout EEI découvert : c’est premier champ d’action des sapeurs du génie,
notamment des équipes opérationnelles de déminage [EOD] (ArtMag7/8-35)
(6) Ces équipes sont en mesure de régler des tirs d’artillerie, de conduire des actions au
sol avec les hélicoptères d’attaque (ArtMag1/10-8)
(7) Il n’en demeure pas moins qu’il reste des FAC au 2ème régiment de hussard pour ses
actions dans la profondeur (ArtMag1/10-15)
(8) Toutefois, le CAESAR par son allonge apporte au GTIA une véritable sécurité sur
l’ensemble de sa zone d’action (ArtMag1/10-23)
(10) L’artillerie française est un levier d’action tactique se réarticulant et adaptant ses
feux en cohérence avec l’avance des forces irakiennes (TIM286-17-10)
(11) La BFA est amenée à conduire des opérations de stabilisation, puis des actions
offensives contre un ennemi dont les capacités vont croissantes (TIM286-17-11)
113
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Voici une liste non exhaustive très souvent utilisée dans la langue militaire au
quotidien (et quelquefois aussi dans la langue générale) des termes « acte », « conduite »,
« comportement », « opération », etc. dans différents contextes se rapprochant ou liés d’une
certaine manière au terme « action » :
a) Acte :
(12) La « Medal of Honor », est la plus haute distinction militaire américaine. Elle
récompense un acte d’héroïsme ou de bravoure exceptionnel au combat (TIM270-15/16-49)
(13) Comme au combat, nous avons restitué nos « actes réflexes » (TIM270-15/16-45)
(15) Vos chefs, comme vos subordonnés, n’attendront rien d’autre de vous que cet acte
d’obéissance intelligent et réfléchi des ordres que vous aurez reçus (TIM200-08/09-15)
(16) Les militaires ont pour mission d’empêcher tout acte de malveillance, en complément
de la gendarmerie et de la police nationale (TIM200-08/09-20)
(17) J’applique les actes de maintenance appris pendant mes classes : formage, pliage,
ajustage, riftage rivetage (TIM204-09-49)
b) Conduite
(19) Les actions menées en zone accidentée sont identiques à celles qui sont conduites en
Afghanistan (TIM198-08-8)
114
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(21) A l’état-major des armées par exemple, le Centre de préparation et de conduite des
opérations (CPCO) s’appuie aussi sur l’expertise des réservistes dans son fonctionnement
(TIM198-08-15)
(23) J’ai ensuite donné mes ordres de conduite : un seul point d’entrée, l’officier
supérieur adjoint (TIM201-09-41)
(24) La compagnie a ainsi pu réaliser des phases de tir en camp, notamment lors de la
rotation au CEITO. Le principal enseignement à retirer est que la conduite des feux est
tout aussi importante que la justesse du tir (TIM215-10-57)
(25) Sa conduite au feu et sa fin tragique lui valent d’être cité à l’ordre de l’Armée
(ArtMag7-13-82)
(26) La conduite de tir permet le tir à l’arrêt sur objectifs terrestres fixes ou mobiles ainsi
que le tir sur hélicoptères (CGInf15-11)
c) Comportement
(28) En témoigne le comportement exemplaire des jeunes chefs de bord frais émoulus de
l’école d’application, engagés dans des conditions particulièrement exigeantes (RefTact29-
14-90)
(30) Les radars militaires, maillés avec ceux de la Direction générale de l’aviation civile,
traquent les comportements anormaux d’aéronefs (AA353-09-10-54)
115
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(32) Je tiens donc à vous exprimer mon immense satisfaction pour votre comportement en
opération, à l’entraînement, comme dans la vie de tous les jours (TIM250-13/14-3)
(33) Avec l’acquisition de renseignement sur le terrain, l’étude des axes de trafic et du
comportement des groupes armés terroristes HYDRE est la première opération majeure
du 3ème mandat de la force SERVAL (TIM250-13/14-29)
(34) Les militaires maliens apprennent les règles élémentaires sur le comportement d’un
soldat au combat (TIM251-14-14)
d) Opération
(35) Le retour d’expérience de nos anciens est d’une richesse infinie, qu’il s’agisse de la
Guerre du Péloponnèse autant que de l’opération Serval (SDF1-17-2)
(36) Cet exercice avait vocation à développer l’interopérabilité des forces armées des
pays membres de la COI, dans le cadre d’une opération interalliées (TIM286-17-13)
(38) L’action militaire dans les opérations de stabilisation est ainsi axée sur la
sécurisation (DT18-09-3)
(39) Dans le même esprit, nous construirons à Paris un monument dédié aux soldats
morts en opérations extérieures (AA366-01-12-3)
Il subsiste, comme donc le démontre G. GROSS une certaine ambiguïté dans l’action
qui peut être en même temps des prédicats dont le sujet est humain :
43
Nous allons nous appuyer sur le travail de G. GROSS. (2012 : 253-262) qui développe cette notion d’action en
soulignant qu’elle « est sémantiquement ambiguë et nécessite de ce fait d’être précisée ».
116
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(41) Pendant la première guerre mondiale, l’armée française s’est emparée de treize
drapeaux allemands (TIM268-15-50)
(42) Pour un saut de brevet, le vent ne doit pas dépasser les six mètres par seconde
(TIM268-15-25)
Dans le contexte militaire, il est clair que les actions sont toujours menées par des
humains et la notion d’action, ne regardera qu’un humain. Pour plus de précision, notons que,
le verbe d’action par opposition à verbe d’état, est un verbe qui exprime une action (modifier
quelque chose, effectuer un mouvement, produire un objet, etc.) comme courir, marcher,
descendre, lire, vendre, etc. »44. De plus le sens que donne le TLF est « verbe dont le lexème
suggère qu’un agent, à un degré quelconque, accomplit ou subit une activité : courir, chanter,
etc. mais aussi souffrir, subir ».
Nous constatons tout d’abord que malgré l’existence d’une certaine ambiguïté
syntaxique selon que le sujet est un humain, nous sommes en présence « d’une action
consciente et volontaire » :
(43b) Le comportement de Paul m’a sidéré ; Paul m’a sidéré par son comportement où
nous pouvons éliminer le sujet : Paul m’a sidéré
(44a) Des soldats français ont été violemment pris à partie par des groupes lourdement
armés (agentivité) (TIM257-14-8)
(44b) La violence des groupes lourdement armés a étonné des soldats français
(causativité)
____________________________________________________________________________________________________
44
Dictionnaire de linguistique, Larousse, 1973
117
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
De plus, les prédicats d’action peuvent aussi posséder une version évènementielle ou
d’état à l’aide de verbes supports spécifiques (G. GROSS G. 2007) :
(46) Le 20 avril 2018, a été créé le 3ème escadron du 5ème régiment de dragons (TIM265-18-
6)
3.1.1. Agentivité
Nous prenons le sens plus restreint d’une action qui n’a qu’un sujet humain. En
d’autres termes, nous excluons les emplois métaphoriques où certains phénomènes naturels
sont assimilés à des humains comme par exemple :
(47) La chaleur et l’humidité ont rapidement mis les commandos en ambiance « rusticité »
(TIM242-13-38)
___________________________________________________________________________
45
Point de situation sur les types de procès : évènements, actions, états, etc. (M. ASNES et L. KUPFERMAN, 2008).
118
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Donc nous nous limitons aux sujets strictement humains, individuels comme collectifs
pouvant prendre la place du sujet :
(49) Sur le camp de Canjuers, le 2ème escadron du 3ème régiment de hussard a évalué ses
aptitudes au tir lors de parcours de reconnaissance (TIM235-12-48)
(50) Depuis 2011 et sa mutation à l’école des transmissions, le capitaine Franck poursuit
son travail de transmetteur (TIM270-15/16-47)
Ces humains seront sous-catégorisés en détail sur la base des critères syntactico-
sémantiques dans la 3ème partie (cf. [humain militaire]), car la notion humaine regroupe des
sous-ensembles variés et hétérogènes.
Il est important de noter que toutes les actions conduites au sein de l’armée de Terre
par tous ses personnels militaires (préparation au combat, exercices, entraînement,
manœuvres, actions dans la profondeur, déploiement, action offensive, défensive etc.) sont
organisées, soumises à des ordres précis, volontaires et conscients. Quant aux « ni volontaires
ni conscientes » (G. GROSS : 2012 : 256), comme par exemple se tromper, délirer, errer, se
perdre, etc… ces verbes ne sont pas des vecteurs appropriés aux actes, missions et actions des
militaires (de toutes les armées).
(52) Le général d’armée Bertrand Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre,
répond parfois personnellement aux intranautes (TIM252-14-19)
_____________________________________________________________________
46
F. NEVEU dans son dictionnaire des sciences du langage (2004 : 21) mentionne que l’agentivité est considérée comme « la
relation de l’agent à l’action »
119
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(55) Le 23 juin dernier, l’armée de Terre organisait sa première journée nationale des
blessés, un temps d’arrêt et de rassemblement pour marquer collectivement notre
attention à tous nos frères d’armes blessés (TIM286-17-3)
3.1.2. Intentionnalité
(57) Les crimes de guerre couvrent des actes précis comprenant notamment l’homicide
intentionnel, la torture et les traitements inhumains et dégradants, les atteintes à
l’intégrité physique ou à la santé causées intentionnellement […] (TTA150-14-5-82)
47
R. Brisard (2014) mentionne que « le terme « intentionnalité », l’adjectif « intentionnel » comme l’adverbe
« intentionnellement » sont tous formés, en français, à partir du mot « intention » qui, dans le langage courant, veut dire à peu
près la même chose que le mot « volonté ». Mais en philosophie, le mot « intentionnalité » est devenu, précisément depuis
Brentano, un terme technique qui n’a pas du tout la même signification que celle que je viens de rappeler. Dans l’esprit de
Brentano, « intentionnalité » se rattache au terme latin « intentio » qui vient lui-même du verbe « intendere » et qui signifie
l’acte de tendre vers, de se diriger ou se focaliser sur quelque chose ». De plus en 1981, C. Panaccio dans un article sur
« l’intentionnalité comme phénomène linguistique affirme que « le principe d’intentionnalité que toute conscience est
conscience de quelque chose ». Enfin P. A. Favier développe dans sa thèse en 2004, un chapitre sur l’intentionnalité et
l’action dans laquelle il insiste sur le déclenchement de l’action, l’effectuation et l’arrêt de l’action.
120
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(58) Ce dossier établit un point de situation sur les menaces, les défis, les politiques et les
dispositifs de lutte du cyberespace, dont chaque utilisateur est, consciemment ou non, un
acteur de premier ordre (AA365-11/12-34)
(59) Courage et retenue pour faire face à ses attaques qui ignorent délibérément tout du
droit de la guerre (MagInf26-11-3)
(61) Au cours de cette cérémonie, volontairement intime et discrète, les lieutenants ont
entonné pour la première fois le chant des cadets (TIM240-12/13-7)
De plus, comme le mentionne G. GROSS (2012 : 255), les actions volontaires sont
compatibles avec des adverbes d’intentionnalité ou une subordonnée exprimant la finalité :
G. GROSS (2012 :188), définit l’anaphore comme un moyen linguistique qui reprend
un mot ou un ensemble de mots (arguments ou prédicats) dont il a déjà été fait mention
antérieurement dans le discours et dont la référence est connue de l’interlocuteur. Elle est
donc orientée vers la gauche :
(65) Le lieutenant Le Dluz est chef de section au 1èr régiment d’artillerie de marine
depuis septembre 2009. Il a repris cette section en pleine montée en puissance (ArtMag1/10-
9)
121
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
« Il » est une anaphore qui réfère à lieutenant dont on vient de faire mention
(66) 2011 vient de s’achever. Une année particulièrement dense au cours de laquelle, une
fois encore, la fierté d’avoir rempli nos missions avec efficacité et courage (TIM230-12-3)
(67) 80 militaires ont quitté le 20 novembre la République de Côte d’Ivoire. Un départ qui
suit celui du groupement tactique de la gendarmerie (TIM230-12-16)
L’anaphore présente des actions en faisant la distinction entre les états et les
évènements et on utilise le classifieur évènement et le pronom cela :
(70) Cela fait 42 ans que le défilé (du 14 juillet) est retransmis en direct à la télévision
française. En 1975, l’évènement était commenté pour la première fois par le journaliste
Léon Zitrone (TIM287-17-29)
Pour nos prédicats d’action, ils seront partagés en deux sortes d’anaphores48 : les
classifieurs et dans le paragraphe 3.1.4. étude de l’expression le faire. Ces deux paramètres
d’analyse caractérisent de façon globale les actions. De plus les hyperonymes des « actions »
(comme nous l’avons vu plus haut) comme acte, action, geste, conduite, comportement,
opération qui définissent toutes les classes des actions sont des classifieurs des prédicats
d’action. Ils peuvent être classifiés par le substantif acte ou plus généralement par le mot
action comme dans les exemples de G. GROSS (2012 : 254) :
_____________________________________________________________________
48
G.GROSS (2008) analyse les classes d’objets et l’anaphore, pour approfondir les prédicats d’action, en mentionnant que
« les prédicats, qu’ils soient nominaux ou verbaux par la phrase : l’individu arrêté par la police avait (commis un assassinat,
assassiné son voisin) où il est possible de reprendre ces prédicats par une anaphore nominale, dite « fidèle » : L’individu
arrêté par la police avait (commis un assassinat, assassiné son voisin). Cet assassinat a été puni de vingt ans de prison. Une
première constatation s’impose : l’anaphore est indépendante de la barrière des catégories, ce qui montre l’intérêt d’une
description sémantique. Une reprise par une anaphore verbale poserait plus de problèmes, en particulier de nature aspectuelle.
Pour anaphoriser des prédicats d’action, une simple répétition verbale (anaphore fidèle) est stylistiquement inappropriée :
Paul a assassiné son voisin. Il l’a assassiné par jalousie. Si l’on veut éviter ce qui paraît une telle répétition, on peut penser
au verbe faire, que nous avons vu plus haut ou, mieux encore, à un classifieur d’action comme agir : Paul a assassiné son
voisin. Il a agi ainsi par jalousie.
122
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
- Paul Il a peint des graffiti sur la façade de la Mairie. Cet acte lui a valu une forte
amende
- a grillé le feu rouge. Une telle action est interdite par le Code de la route
(71) Face à la sécheresse du printemps dernier, l’armée de Terre a été engagée dans le
plan Paille. Cette action de service public interministérielle a été supervisée par le
ministère de l’Ecologie (TIM230-12-29)
(72) Le 20 mai 2014, trois jeunes engagés du 61ème régiment d’artillerie ont été témoin
d’un accident de la circulation. Ne perdant pas de temps, ils ont prodigué les premiers
soins au motard accidenté et ont prévenu les secours. Cet acte montre tout le sens des
valeurs que prône l’armée de Terre (TIM256-14-6)
(73) Les paras chargent et arriment soigneusement la cargaison, vérifient les ceintures
des passagers. Gestes mille fois répétés et qu’il ne faut pourtant jamais faire
mécaniquement (TIM219-10-23)
(74) Décoré de la médaille militaire, Jouy rejoint le front en décembre 1915. L’année
suivante, il s’illustre au combat en qualité de fusilier mitrailleur. Sa belle conduite au feu
lui vaut d’être promu chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1916 (TIM271-16-53)
(76) Avec un recul mesuré, il ne fait aucun doute que l’application stricte des modes
d’actions décrits dans le corpus doctrinal de l’armée de Terre par les aérocombattants
français constitue l’une des clés expliquant la réussite du détachement. En témoigne le
comportement exemplaire des jeunes chefs de bord frais émoulus de l’école
d’application, engagés dans des conditions particulièrement exigeantes (RefTact29-14-90)
123
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Toutes ces phrases démontrent bien que les prédicats d’action sont classifiés par les
noms acte, action, geste, conduite etc. Ces exemples anaphoriques concernent les actions.
Mais nous le rencontrons aussi dans les évènements comme le mentionne G. GROSS (2012 :
237) dans les paramètres d’analyse des évènements avec les classifieurs : accident, incident,
fait, évènement, phénomène, divers, circonstance, péripétie, etc.
(78) Le 1er décembre, l’élève sous-officier Vannier et trois de ses camarades de l’Ecole
nationale des sous-officiers d’active ont fait preuve d’une grande réactivité en venant en
aide à un automobiliste qui avait perdu le contrôle de son véhicule. Témoins de
l’accident, ils ont immédiatement organisé une circulation alternée, aidé et rassuré la
victime (TIM231-12-6)
(79) Les adjudants Sébastien et Romain du 6ème régiment du génie, prennent le relais.
Dégagement de l’IED, sécurisation du détonateur, en moins d’une demi-heure ils
neutralisent l’engin explosif. Il y avait entre cinq et sept kilos de charge. Le traitement de
l’incident a retardé le convoi d’une heure (TIM245-13-42)
(80) Durant cette mission, le 1ère classe Moana se distingue particulièrement lors de
l’opération GREEN DROP GOAL, en participant à la riposte de sa section prise à partie
par des insurgés. Ce fait de guerre lui vaut l’attribution de la croix de la Valeur militaire
avec étoile de bronze (TIM260-14/15-7)
(82) Depuis 1997, un test de lecture destiné à repérer les jeunes ayant des difficultés avec
la langue française a été mis en place lors des journées Défense et citoyenneté. La
Défense possède un moyen efficace pour observer le phénomène (TIM253-14-10)
124
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Tout d’abord, notons que le verbe faire, issu du latin facere, est l’un des plus riches et
des plus polysémiques de la langue française (le petit Robert lui consacre huit entrées, on
distingue 33 acceptions et propose une centaine de synonymes et Littré énumère 83 sens de ce
verbe) ayant cette faculté de fonctionner comme verbe indépendant ou de se substituer à
d’autres verbes. Faire est un mot de haute fréquence et de haute familiarité : il est utilisé dans
un nombre important de constructions plus ou moins figées (faire la vaisselle, faire face, faire
état…).
Nous allons donc sur cette anaphore verbale en utilisant le pro-verbe faire remplaçant
le prédicat verbal d’action. D’ailleurs J. GIRY-SCHNEIDER (1986 : 59) démontre que les
expressions avec faire, du moins au présent, désignent une action en train de s’accomplir,
alors que les phrases en il y a (et avoir) désignent un résultat de cette même action.
- Paul fait une promenade au Luxembourg, comme il le fait tous les dimanches
(83) Même s’il engendre des sacrifices et des difficultés, ce cycle garantit le niveau de
compétences à une armée de volontaires, toujours capables, comme elle le fait
aujourd’hui, de bien remplir les missions qui lui sont confiées (TIM225-11-21)
Enfin G. GROSS (2012 : 255) mentionne que le pronom le dans le classifieur d’action
le faire, est un neutre. Son emploi est indépendant de la forme morphologique du prédicat
(verbe ou nom).
125
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Dans ce dernier point consacré à l’analyse des actions, nous allons étudier leur
actualisation avec différents verbes supports. La prédication des prédicats nominaux d’action
s’effectue à l’aide des verbes supports généraux comme faire et effectuer. Les actions
possédent des « supports spécifiques » (G. GROSS 2012 : 255) dépendant de leur classe
sémantique, comme par exemple avec le classifieur <aides> : apporter (aide), accorder (une
faveur à), attribuer (subvention). Pour notre domaine militaire, G. GROSS mentionne :
La prédication des prédicats nominaux d’action s’effectue à l’aide des verbes supports
généraux faire et effectuer comme nous le verrons plus bas. Ces derniers s’appliquent à une
grande partie des prédicats d’action, mais qui sont réservés à des classes plus restreintes aussi
avoir d’autres verbes supports comme donner et prendre.
En plus de cette combinatoire, il faut signaler qu’ils sélectionnent les verbes supports
spécifiques dépendant de leur classe sémantique plus restreinte, par exemple apporter un
soutien, fournir des forces, établir une tête de pont, etc.
L’objectif étant de détailler la classification sémantique des actions, à l’aide des verbes
supports de divers types.
Nous avons défini les propriétés générales de l’action, parmi les trois grands types de
procès. Nous allons voir à présent les relations que peuvent entretenir ces trois grandes classes
qui ont été analysées par G. GROSS (2007 et 2012). Au cours de cette description
linguistique, nous allons montrer que « la distinction faite entre action, état et évènement est
justifiée et repose sur des observations empiriques et incontestables (G. GROSS 2007 : 109)
et l’appliquer à la langue militaire de l’armée de Terre.
126
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Selon l’étude de G. GROSS (2012 : 237), il est révélé que les trois grandes classes ne
sont pas entièrement disjointes, mais que des actions et des états peuvent, dans certaines
conditions, recevoir secondairement une interprétation évènementielle. Par exemple :
• Pour l’action :
(85) Le général de corps d’armée Antoine Lecerf a participé à une patrouille le long de la
Blue Line, la séparation israëlo-libanaise (TIM197-8-8)
• Pour l’état :
(86a) Le général de corps d’armée Antoine Lecerf était en patrouille le long de la Blue
Line, la séparation israëlo-libanaise (TIM202-9-40)
• Pour l’évènement :
Nous allons comparer à la fois les actions avec les états et les évènements, et définir
une description syntaxique.
La différence entre ces deux procès est claire, dans l’action il y a une activité et dans
l’autre non ; frapper n’est pas un état et tristesse n’est pas une activité. (G. GROSS 2012 :
258). Les « actions » et les « états » se construisent avec le verbe support être Prép comme l’a
analysé L. DANLOS (1988 : 23-25) autour du verbe être suivi d’une préposition prép. Elle
parle « d’état final » avec les exemples suivants :
• Le pays (est + tombe) sous le joug de l’ennemi
• Ce produit (est + arrive) sur le marché
• Le boxeur (est + part) dans les cordes
• Le boxeur (est + va) au tapis
• Le coureur (est + monte) à la corde
127
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Dans ces phrases comme dans celles que nous allons mentionner, l’action peut avoir
divers emplois statiques possibles et donc l’interprétation d’état et une structure avec « être
Prép + sous, sur, dans, à (au), en :
(87) Le GTIA français désigné Task Force 700 par l’OTAN est sous commandement
opérationnel d’une brigade appartenant à la 101ème Division aéroportée américaine
(TIM201-9-12)
(88) Les réservistes sont sur tous les fronts. Ici au Kosovo, la mission représente, pour
certains, l’aboutissement de plusieurs années de réserve (TIM198-08-24)
(89) On est dans une zone hostile, l’esprit d’équipe prend tout son sens (TIM246-13-15)
(90) Le lieutenant Arnaud est aux commandes de ce cours, fort d’un récent déploiement
au Mali dans un groupe IMEX (TIM251-14-27)
(91) Appuyer, c’est aider une autre unité, qui souvent, est au contact de l’adversaire
(TIM251-14-3)
(93) La troupe est au bivouac lorsqu’elle est installée en plein air, sous la tente ou dans
des abris improvisés (TIM252-14-15)
(94) Quand bien même il est en OPEX, le chef de corps reste le patron du régiment
(TIM255-14-51)
Le verbe support être admet des variantes aspectuelles et des prédicats causatifs (G.
GROSS 1993 : 19).
128
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Le verbe « être » est remplacé par un verbe de mouvement (Vmt) comme entrer,
allonger, et tomber49 :
(95) Le système 100 % connecté donne accès à la zone rouge sans y mettre les pieds,
explique l’officier SIC. De plus, pouvoir échanger avec le patient avant d’entrer en zone
rouge, permet aux équipes d’affiner le diagnostic et d’anticiper les besoins en matériel
(TIM266-15-28)
(96) A mains nues, allongés sur le sol, le soldat irakien racle sur la terre en surface pour
faire apparaître l’engin explosif (TIM281-17-38)
(97) Le 6 mai, le général Alfred Jodl, chef d’état-major allemand, négocie pour obtenir un
délai permettant aux civils et soldats allemands de gagner les lignes occidentales en
Allemagne pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques (TIM264-15-53)
(98) Aujourd’hui, deux sous-officiers et deux militaires du rang du régiment doivent être
réorientés sur d’autres postes du régiment, car ils ne peuvent pas physiquement rester en
compagnie de combat. Pour le moment, ils restent dans la compagnie et sont suivis par
l’assistance sociale, le médecin et le DRH (TIM201-9-41)
(99) Cette action militaire demeure encore un modèle peu connu de réussite d’une contre-
insurrection (TIM213-10-43)
129
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(101) L’échelon sédentaire demeurant à la mobilisation auprès du ministre avec les deux
autres sous-chefs de l’EMA (Doct05-04-79)
L. DANLOS (1988 : 26) avec comme exemple : Luc sort du coma par rapport à
laquelle la phrase en être (Luc est dans le coma) décrit l’état initial. On remarquera qu’on a
pas affaire à une substitution de être par sortir, mais à une substitution de être Prép par sortir
de. Il en est de même dans les exemples suivants mettant en jeu différentes Prép :
• Luc (sort de + est à) table
• Luc (sort de + est en) prison
• Luc (sort de + est sur) les rails
(102) Armé par une équipe de 5 servants, le CAESAR est particulièrement mobile. Rapide,
il peut se mettre en batterie, tirer 6 coups et sortir de batterie en moins de deux minutes
(TIM200-08/09-32)
(sortir de batterie signifie être en batterie, à savoir, se remettre en marche pour le tir)
De plus avec un Vmt à valeur terminative telle que émerger : Luc (émerge de + est
dans) le cirage. Le verbe être suivi d’un adjectif n’a pas de variante aspectuelle de type
terminatif.
(104) Tandis que la méconnaissance de notre armée de Terre par les Français va
grandissante, il nous faut sans cesse communiquer pour continuer à émerger dans un
paysage publicitaire dense et touffu (TIM241-13-19)
Nous avons donc constaté avec ces différents exemples que les prédicats nominaux
d’action et d’état ont une certaine similitude. Nous allons voir les liens que peuvent entretenir
les actions et les évènements.
130
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Comme insiste bien G. GROSS, les prédicats d’évènements s’opposent bien aux
prédicats d’action où la position frontale est occupée par le sujet.
Il y a donc une grande différence entre ces trois types de procès avec la présence de
divers verbes supports, plus au sein des constructions syntaxiques qui existent entre les noms
d’évènement, d’action et d’état. En vue de l’élaboration d’une construction évènementielle,
comme nous l’avons vu plus haut, les noms d’action occupent la position du sujet du verbe
support.
Un évènement :
131
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Une action :
(106) La 1ère compagnie du 92ème régiment d’infanterie a pris la route à bord de ses VBCI
à destination de GAO (TIM243-13-23)
Un état :
(107) Depuis le 28 octobre, le 3ème escadron du 1er régiment de chasseurs est en mission
SENTINELLE à Paris (TIM270-15/16-44)
Nous ne manquerons pas de traiter dans les détails en fin de chapitre les propriétés
syntaxiques évènementielles des noms d’action.
Nous avons démontré ci-dessus que les prédicats d’action, d’état et d’évènement ne
constituent pas un ensemble disjoint (cf. G. GROSS 2007). Donc, l’opposition catégorique
établie entre [action], [état] et [évènement], de manière radicale, doit être nuancée (G. GROSS
2007). C’est pour cela que nous devons définir des classes d’objets en les décrivant de façon
syntaxique dans le cadre de chaque classe sémantique pour examiner les divers points
intermédiaires de chaque procès.
Etudions à présent les prédicats nominaux d’action et leurs propres verbes supports
Nous allons définir les prédicats nominaux, leurs spécificités morphologiques, plus
précisément les diverses variations catégorielles. Puis nous verrons leur actualisation à l’aide
des différents types de verbes supports.
132
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
L’« actualisation » d’un verbe s’effectue avec les désinences verbales ou par des
verbes spécialisés comme les auxiliaires. Pour un adjectif, elle se fait par le verbe support être
avec un prédicat nominal elle est assurée par un certain nombre de verbes supports G. GROSS
(1993 : 16).
Le prédicat désir (en utilisant un autre exemple que G. GROSS dans son article de
1993), revêt trois formes dans cet exemple extrait du TIM278-13-33 :
(108a) Un 4ème devoir ou devoir « d’entraînement avec correction est proposé aux corps
s’ils désirent finaliser la préparation de leurs sous-officiers »
(108b) Un 4ème devoir ou devoir « d’entraînement avec correction est proposé aux corps
s’ils ont le désir de finaliser la préparation de leurs sous-officiers »
(108c) Un 4ème devoir ou devoir « d’entraînement avec correction est proposé aux corps
s’ils sont désireux de finaliser la préparation de leurs sous-officiers »
Il arrive que des prédicats nominaux n’aient pas la même construction. Voyons
différentes variantes morphologiques où l’on constate certaines formes distinctes :
(109) Simples et élémentaires : escadron : le 5ème régiment de Dragon a été pourvu d’un
nouvel escadron d’intervention et de réserve (TIM287-17-10)
Associées à un verbe sans suffixe : tir (Toujours identifier avant de tirer [TTA150-14-7-
10] ; Toujours identifier avant de faire un tir)
133
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(110) associées à un nom suffixé : mobilisation (la 11ème BP a mobilisé ses militaires
d’active et de réserve dans l’urgence [TIM262-15-13] ; la 11ème BP a procédé à la
mobilisation de ses militaires d’active et de réserve dans l’urgence)
(111) associées à un adjectif suffixé : attention (Les ordres sont criés pour être audibles
dans le vacarme métallique des détonations, mais tout le monde est attentif, professionnel
et agit avec sang froid [TIM252-14-28] ; Les ordres sont criés pour être audibles dans le
vacarme métallique des détonations, mais tout le monde accorde de l’attention,
professionnel et agit avec sang froid)
(113) Nominalisées à partir d’un verbe composé : cesser le feu (Dés l’instant où cette
menace cesse – habituellement dés que le véhicule a dépassé le tireur – il faut cesser le
feu [DOT6-5-39] ; Dés l’instant où cette menace cesse – habituellement dés que le véhicule
a dépassé le tireur – le cessez-le-feu s’interrompt)
(114) Autonomes : activation (l’assistant du service social en régiment est sollicité dès
l’activation de la cellule de crise (TIM221-11-7).
Le substantif activation que le verbe activer (selon le TTA 106 aussi, « activer un
itinéraire » : mission qui consiste à s’assurer de la viabilité et de la libre disposition d’un
itinéraire […]. où en modifiant la phrase nous aurions eu par exemple : dés que la cellule de
crise sera activée (mise en route, dés sa montée en puissance etc.). Voici quelques exemples :
(115) Plus de 150 réservistes ont participé au défilé militaire aux côtés des troupes
d’active, dans le cadre de la journée nationale du réserviste (TIM205-9-8)
(116) Dégradation de la situation, l’OTAN autorise l’activation des ordres pour des
frappes aériennes (TIM2010-9/10-22)
134
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Nous avons constaté qu’il existe des prédicats nominaux qui ne sont pas liés à un
verbe ou à un adjectif. Ces prédicats qui ne possèdent pas de changements de catégorie, sont
dits autonomes. (G. GROSS 1993a : 108) prend l’exemple d’une structure comme : Luc a fait
un tour en Italie où le substantif tour a les mêmes arguments que voyage se conjuguant à
l’aide du même verbe support. Mais il n’existe pas en français de verbe tourer. Ces
substantifs sont appelés des substantifs prédicatifs autonomes. G. GROSS parle aussi du verbe
remarquer et du substantif remarque n’ont aucune synonymie entre eux.
Voyons les similitudes et les différences existant entre les prédicats. Pour ce qui est de
la morphologie dérivationnelle, la plupart des prédicats nominaux d’action ont une relation
avec la forme verbale comme : déminage/déminer, doter/dotation, mobiliser/mobilisation.
1. Ils constituent le noyau d’une phrase simple possédant leurs propres arguments : le
substantif prédicatif ordre possède les mêmes arguments que le prédicat verbal
ordonner.
3. Les arguments des prédicats nominaux possèdent une syntaxe plus large que celle
des prédicats verbaux, notamment sous forme adjectivale.
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
4. G. GROSS (2012 : 24) sur les adjectifs arguments (appelés adjectifs de relation),
développe l’analyse suivante avec la phrase à prédicat verbal : la France produit
du pétrole.
5. Elle a une variante nominale grâce au support avoir : la France a une production
de pétrole. Avec une relativation, lui donnant un statut d’argument : la production
de pétrole que la France a.
Comme nous l’avons vu les prédicats nominaux se répartissent en trois grands procès :
action, état et évènement et s’actualisent à l’aide de verbes supports généraux.
L’objectif de cette partie est d’étudier les verbes supports actualisant les prédicats
nominaux et ensuite nous analyserons les verbes supports d’actions faire et prendre.
La propriété essentielle des verbes supports est d’actualiser les prédicats nominaux.
Ainsi le prédicat désir (G. GROSS 1993 : 16) revêtira 3 formes : Luc désirera sortir, Luc
aura le désir de sortir et Luc sera désireux de sortir. Désirer, désir et désireux sont tous les
trois prédicatifs, seuls responsables des arguments. De là l’expression « verbe support »
(Vsup) qui souligne le fait que ces verbes sont vides ou vidés de leur sens lexical d’origine.
136
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(C’est le sens lexical qui opère la sélection de arguments), et n’ont pour rôle
d’actualiser, dans une phrase simple un terme prédicatif n’appartenant pas à la catégorie du
verbe (R. VIVES 1993 10).
Ajoutons que les verbes se combinent avec un nom pour former un tout d’une portée
sémantique. L’actualisation des prédicats nominaux est assurée par un verbe qui n’a pas sa
fonction habituelle mais plutôt une nature sémantique et un fonctionnement syntaxique de
support, d’où cette appellation de « verbes supports ». Les constructions à verbe support
relèvent des combinatoires libres avec toutes les contraintes. Leur fonctionnement a été
abondamment décrit par J. GIRY-SCHNEIDER (1978), M. GROSS (1998), G. GROSS
(1993, 1996), R. VIVES (1983), etc.
C’est Z. S. HARRIS (1964) qui a mis au point cette notion de verbe support. Depuis,
de nombreuses études sur les noms ont été effectuées. Par exemple A. H. IBRAHIM (2010),
qui affirmera que tout énoncé produit ou perçu en cache un autre, nécessairement plus
analytique, qui contient tous les actualisateurs du prédicat, dont les supports et ce que le
locuteur a l’intention de dire ou ce que l’interlocuteur comprend.
Faire 50: Marie a fait une sieste / Luc a fait une marche avec Paul
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Etre Prép : Cette voiture est à l’arrêt / Luc est en voyage / Luc est
dans le coma / Luc est sous la protection civile de Max
Dans la terminologie de l’armée de Terre, tous les prédicats nominaux des actions ne
prennent pas toutes le support faire. Dans les prédicats de <coups>, l’actualisation se fait avec
donner : donner une claque à Nhum (G. GROSS 2012 : 160)
(117) En règle générale, concentré sur une ou deux dominantes, un officier pourra faire
ses preuves à différents niveaux de responsabilité et en sera d’autant plus performant et
légitime (TIM254-14-5)
(118) Au cours d’une infiltration nocturne, l’un des équipiers a fait une chute dans les
eaux gelées de Laponie (TIM262-15-39)
D’autres exemples peuvent être mentionnés notamment les expressions faire du tir,
une infiltration, bombardement, couverture…D’autres verbes supports généraux sont utilisés
comme prendre (et quelquefois reprendre : action, terrain, alerte, contact, assaut) dont voici
quelques exemples :
(119) Depuis l’été dernier, l’armée de Terre prend part à l’action intergouvernementale
de lutte contre Ebola (TIM263-15-17)
__________________________________________________________________________________________
50
J. G. Schneider dans son article développe l’idée que les noms construits avec le verbe faire soient un prédicat
ou complément (1986 : 49-63)
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(121) Dans le cadre d’une entrée en premier sur un théâtre d’opération, le 519ème GTM
prend l’alerte Guépard (TIM264-15-43)
(122) Des équipes « Jedburgh » ont été larguées autour des poches afin de prendre
contact avec la Résistance (TIM264-15-51)
(124) A 2 heures du matin, l’assaut est donné. Le peloton d’appui au mouvement assure
l’appui et la couverture des forces spéciales (TIM230-12-17)
(125) Carte à la main, le chef de la 3ème section de la 3ème compagnie donne ses ordres
(TIM230-12-38)
(126) Pour ce premier séminaire de commandement, le COM DIV a donné ses directives
et ses objectifs pour les deux prochaines années (TIM280-16/17-16)
Voyons à présent pour approfondir ces « constructions à verbe support » comme le dit
(E. JESEK 2011 : 1), d’autres éléments importants pour notre analyse où l’on remarquera
l’actualisation des prédicats nominaux avec d’autres verbes supports que les généraux étudiés
ci-dessus.
Ces autres verbes supports, ont été traités par E. JESEK (2011 : 1) qui définit
« l’extension » comme un nombre restreint de verbes qui forme le groupe des verbes supports,
n’ont comme rôle simplement d’actualiser le prédicat nominal et d’exprimer les marques
grammaticales liées à la prédication – comme le temps, le nombre, la personne – ce qu’un
nom lui seul, ne peut réaliser.
139
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Elle ajoute aussi que ce sont des verbes ordinaires qui en combinaison avec un nom
(ou une classe spécifique de noms) résultent en distribution complémentaire avec un verbe
support de base et lexicalisent une des extensions sémantiques possibles du concept exprimé
par ce dernier.
De son côté, G. GROSS (2012 : 166) appelle ces verbes supports variantes en ajoutant
que « pour une même classe sémantique, de prédicats, il existe souvent, à côté du support le
plus naturel, le plus fréquent, que nous désignons par le terme de support de base, un grand
nombre de formes supplétives, appelées variantes, qui relèvent de niveaux stylistiques
différents ».
Il parle aussi (2008 : 27) de variantes libres qu’il nomme comme « des verbes
supports qui n’apportent, par rapport aux supports considérés comme standards, aucune
information spécifique, comme des changements aspectuels et des modifications de
structures ».
Ces variantes sont à peu près équivalentes du point de vue du niveau de langue et de
l’aspect. Dans le contexte militaire, en particulier, pour les actions, nous avons les verbes
effectuer, procéder à (G. GROSS. 2012 : 259-260), exécuter, réaliser, déployer, mettre au
point, produire, faire l’objet de, accomplir :
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Avec le verbe effectuer nous pouvons avoir comme substantifs : exercice, contrôle,
mission, parcours d’obstacle militaire, naturel…, compte-rendu, tir, campagne de tir,
manœuvre, école du désert, saut, instruction, tests de sélection, poser d’assaut. La liste n’est
naturellement pas exhaustive.
(132) Le chef doit réfléchir et s’exprimer correctement pour bien faire exécuter les ordres
(TIM236-12-12)
(133) La compagnie du RSC est mon bras armé. Elle exécute les ordres techniques du J4
SH concernant la distribution du matériel (TIM244-13-10)
Dans cet exemple, le verbe exécuter est prédicatif et peut être actualisé par les
marques de la flexion verbale (temps, personne et mode). Car on peut associer à ordre les
verbes donner, recevoir, couvrir, respecter, prendre, prononcer, suivre. Mais le verbe a aussi
le sens de tuer qui s’inscrit sémantiquement dans un autre domaine que celui traité ici.
(134) Les polygones d’explosifs et les cinq champs de tir permettant d’exécuter les
différents modules IST-C, offrent un potentiel rare dans la région (TIM247-13-7)
(135) Il lui somme d’exécuter des mouvements de combat dans le vide (TIM249-13-45)
(136) Pour parer l’urgence opérationnelle, des kits additionnels en matériau composite
ont été réalisés pour protéger les équipages de l’effet de souffle (TIM2010-09/10-35)
(137) Le groupe Bouygues associé à l’architecte Nicolas Michelin, a été choisi pour
réaliser le futur siège du ministère de la Défense à Balard (TIM223-11-11)
141
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(138) On doit toujours être prêt à mener la forme de guerre la plus dure, car qui peut le
plus peut le moins ; mais cela n’implique pas qu’il faille déployer le plus là où le moins
suffit (CESAT28-12-11)
(140) La normalisation dans l’OTAN est le processus de mettre au point des concepts,
doctrines et procédures (DOCT11-07-59)
(142) Comme cela s’est produit par le passé, la force peut faire face à une dégradation
soudaine de la situation sécuritaire (TIM249-13-27)
(143) Concernant l’article L.4139-2, les candidatures sont traitées dans le cadre de
campagnes annuelles et font l’objet d’une procédure d’agrément au niveau de la
Direction des ressources humaines (TIM230-12-33)
(144) Ceux-ci doivent être capables d’accomplir des tâches techniques ou tactiques dans
le but d’épargner, de protéger ou de soutenir le combattant (MagInf35-15-65)
(145) Je pense aux familles et amis de nos frères d’arme qui ont accompli leur mission
jusqu’à l’ultime dévouement pour la France et ses valeurs (TIM198-8-13)
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Faire : commettre une erreur, effectuer un trajet, disputer un match avec quelqu’un
(146) Depuis quatre ans, l’association Terre Fraternité apporte un soutien financier
immédiat aux blessés de l’armée de Terre et à leurs familles (TIM205-9-54)
(147) Les Marsouins apportaient leur expertise dans le domaine de l’amphibie alors que
les Sénégalais faisaient bénéficier leurs camarades français de leur connaissance du
milieu et du terrain (TIM221-11-40)
(151) Le génie est à l’œuvre pour établir des moyens de franchissement (TIM261-15-29)
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Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(153) Nous localisons des ennemis et nous fournissons des informations sur le type de
matériel détenu (TIM248-13-39)
(154) Aucune raison, dés lors, de temporiser, et la seule chose qui reste à faire est de
lancer une opération à grands risques (FT02-08-30)
(157) Les capacités des engins, l’organisation des pelotons de chaque équipage procure à
chaque chef d’engin une autonomie inégalée qui s’avère particulièrement importante
dans le combat (MagInf35-15-19).
La compatibilité entre les variantes lexicales et les prédicats nominaux, comme nous
l’avons vu ci-dessus, dépend de la classe d’appartenance de ces derniers. Cette explication
sera décrite en détail dans les chapitres qui suivent concernant les classes sémantiques des
prédicats nominaux d’action.
Poursuivons notre étude des verbes supports avec les extensions aspectuelles
fournissent aux phrases des indications importantes sur la structure de la phrase. G. GROSS
(2012 : 159) insiste sur le fait que « comme les verbes supports actualisent les prédicats
nominaux, ils prennent de plus en plus en charge les informations aspectuelles qui peuvent les
caractériser » et E. JESEK (2011) qui affirme que « du point de vue aspectuel, c’est-à-dire du
codage du procès par rapport aux phrases temporelles qui le constituent, l’extension de verbes
supports peut se focaliser sur l’aspect pré-ingressif, l’aspect ingressif, la persistance du
procès, l’itération du procès, l’accomplissement du procès ».
Ce sont des verbes supports spécifiques possédant des valeurs aspectuelles dans
l’actualisation des prédicats nominaux.
144
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Mais ces variations ne sont pas toujours aussi nettes, et on a alors à faire à une variante
stylistique : Max (caresse/nourrit) l’espoir de retrouver son livre
Par ailleurs G. GROSS (1989 : 77), nomme variante aspectuelles, les supports qui, par
rapport au support standard, traduisent un aspect inchoatif, duratif ou terminatif.
Avant de distinguer les différents verbes supports, une remarque s’impose comme le
mentionne G. GROSS (1996 : 61 à 67) qui attire notre attention sur la délimitation des
supports inchoatifs en prenant l’exemple :
Ces verbes comme commencer, entreprendre qui sont inchoatifs, continuer qui est
progressif, achever, cesser, finir (terminatif) ne sont pas considérés comme des verbes
supports aspectuels, parce que ces verbes auxiliaires opèrent sur le verbe support d’action
(faire, effectuer, mener), non sur le prédicat nominal à proprement parler mais sur l’ensemble
qu’il forme avec son actualisateur faire. Mais ce n’est pas le cas d’entamer qui est un verbe
support (G. GROSS 1993a, 1996a et 2012 : 164).
Etudions à présent les verbes supports aspectuels d’une action, dans les cas : inchoatif,
progressif, terminatif, itératif et intensif en démontrant les différentes variations de ces verbes
au sein des prédicats nominaux dans la terminologie militaire.
145
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Tout d’abord par définition le ROBERT (2016 : 1135) mentionne que c’est un terme
de grammaire, dérivé de inchoatum, du latin classique inchoare « commencer, entreprendre ».
Cela exprime une action commençante, un devenir, une progression.
Les verbes inchoatifs se caractérisent soit par le préfixe (en-) : s’endormir, s’envoler
(pour notre terminologie militaire : s’engager dans, par, après, à, engager dans, en, se
désengager, encercler, s’enrôler etc. soit par le préfixe –iser (s’endormir, s’envoler, rougir,
pâlir).
(158) Fort de ses performances et de ses équipements modernes, le NH90 doit permettre à
la composante HMA de l’armée de Terre de s’engager aux côtés du TIGRE, au même
rythme et dans les mêmes conditions (MagInf29-12-58)
(159) Il est de nouveau engagé en Afghanistan dans un poste médical du GTIA Bison
déployé en Surobi (TIM220-10/11-7)
(160) Il faut instruire et éduquer des jeunes parfois en manque de repères, qui s’engagent
dans l’armée de Terre pour trouver un nouveau départ (TIM231-12-3)
(161) Les Bisons se désengagent sous le feu avec l’appui précieux des VBCI qui crachent
des obus de 25 mm (TIM220-10/11-26)
(162) A l’été 1940, quand la Grande-Bretagne isolée est sur le point d’être envahie,
Churchill décide la création d’unités, spécialisées et hautement entraînées, qu’il
dénomme commandos (TIM214-10-28)
(163) « Un gros feu, c’est comme un combat : on attaque un point, on peut être encerclé,
c’est un peu la guerre », analyse le sergent (TIM218-10-7)
(164) Encerclé par la foule et sous le feu des snipers, un chef de groupe de la section VAB
est blessé (Oryx14-34)
146
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
165) Daniel, 20 ans, révulsé par l’Armistice, arrive en Angleterre où il s’enrôle auprès
d’un général inconnu : De Gaule (TIM245-13-59)
(166) Venu de Côte d’Ivoire, Boubacar N’Doré est enrôlé dans l’armée française au
cours de la première guerre mondiale (TIM247-13-54)
(167) Ces méharistes nomades sont les précurseurs des « goums », ces unités
permanentes que l’on mobilisait pour une action précise. Les goumiers s’enrôlent avec
leur monture et leur matériel (RebTou13-33)
De plus les verbes inchoatifs d’actions sont marquées par divers auxiliaires de mode et
locutions verbales ou prédicats verbaux : commencer à, se mettre à, entreprendre de :
(168) Dans les années 1990, les écoles ont également commencé à se doter d’outils de
simulation constructive pour travailler la tactique (TIM232-12-6)
(169) Nous sommes à moins de 100 m, face à un ennemi parfaitement dissimulé qui nous
attendait. En tant que chef d’équipe, j’essaye de vérifier que personne ne s’emballe, ne se
met à tirer n’importe comment (TIM204-9-37)
(170) Tout en explorant ce concept novateur, le général Starry entreprend de lier les
alliances qui lui permettront de l’introduire sur le plateau de jeu (DOCT-NS-09/05-14)
En ce qui concerne les prédicats nominaux, les actions comprennent des verbes
supports spécifiques pour marquer leur aspect inchoatif, liés avec par exemple le verbe
débuter <activation, bataille, campagne, destruction, exercice, formation, instruction,
mandat, mouvement, offensive > ou déclencher <alerte, contrôle, guerre, incident, offensive,
plan, tir> étant généraux pour marquer cet aspect :
(172) En septembre, les futurs chasseurs ont débuté leur formation générale initiale (FGI)
sous les ordres du lieutenant Jean-Olivier, chef d’un peloton de combat (TIM271-16-47)
147
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(173) L’intégration à la compagnie nous permet de coordonner des appuis feux aériens et
de déclencher des tirs d’artillerie à son profit (TIM280-16/17-25)
(174) Au mois de juin 2014, face à la menace du groupe de « l’Etat islamique » et son
occupation du nord de l’Irak et de la Syrie, la communauté internationale déclenche
l’opération « Inherent Resolve » (TIM281-17-37)
En outre, il y a bien entendu d’autres verbes supports qui ne sont pas métaphoriques,
comme engager <théâtre, opération, combat>, entamer <opération, retraite> ou initier
<mouvement, réalisation>, dont la combinaison dépend de la classe sémantique du prédicat
d’action :
(175) L’armée de Terre s’engage sur des théâtres d’opération, agit auprès des
populations et des belligérants, dans des conditions militairement rugueuses et
humainement exigeantes (TIM211-10-59)
(176) Les modes d’action différent suivant qu’il s’agit d’engager le combat dans un
village ou d’une mégalopole et les Actions en Zone Urbaine (« AZUR »), incluent
désormais des phases de stabilisation et de reconstruction (MagInf27-12-3)
(177) Des militaires engagés dans l’opération BOALI ont quitté Bangui, du 18 au 22
octobre 2010, pour se rendre à Mongoumba, à la frontière du Congo, afin de rencontrer
les pygmées et les soigner contre le pian (TIM220-10/11-16)
(178) Après cinq années d’opérations de combat appuyées par une logistique de
stationnement, nous entamions une opération logistique majeure de désengagement,
protégée par des opérations de combat (RetTactNS14-36)
(179) Battues finalement à El-Alamein, les armées de Rommel entament ensuite une
longue retraite en « défense mobile » vers l’ouest avant de retourner en Allemagne
(CESAT40-15-51)
148
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(180) Dans les garnisons, la nouvelle directive TC 90-1 « Entraînement pour les
opérations urbaines » initie la réalisation de plusieurs installations d’entraînement dans
chaque poste où se trouve une unité (MagInf27-12-35)
(181) C’est le centre des transports et transits de surface, basé à Montlhéry, qui initie ces
mouvements de matériels et de véhicules (TIM233-12-38)
(182) Lors de sa visite, le général a participé à une réunion de travail durant laquelle les
thématiques de la préparation opérationnelle, du maintien en condition opérationnel ou
encore des micro-capacités du 13ème RG ont été abordées (TIM240-12/13-15)
(183) Toutefois, la meilleure façon de comprendre les ordres est bien, dans la phase
d’élaboration, de les aborder avec un esprit critique et constructif afin de s’en pénétrer
(DT-18-09-38)
(184) Il faut aussi amorcer un dialogue avec les organisateurs, leur donner les limites
tolérables de l’exercice et sensibiliser par avance les « victimes » potentielles
(DOCNS02/06-13)
149
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(188) C’est en liaison avec les ACM que ce projet de route au profit des civils libanais a
été lancé (TIM221-11-30)
(190) Les pièces mortiers sont montées afin de ne pas susciter de sentiment de panique, ne
pas ouvrir le feu sur les sentinelles ennemies non armées et même patrouiller sans casque
dans les bourgs (DTNS10-19)
A partir des exemples précités, nous constatons que les actions se distinguent donc de
verbes supports aspectuels inchoatifs qui leur sont spécifiques.
(191) Mon équipe, à qui je donnais les dernières consignes, était en train de neutraliser
un obus de 90 quand celui-ci a explosé (AA369-04-12-16)
150
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(192) Aujourd’hui, c’est plus aguerri que le caporal poursuit son entraînement et sa
formation de tireur d’élite (TIM273-16-7)
(194) Un chef de groupe progresse avec sa section et donne ses ordres afin de poursuivre
au mieux le ratissage (TIM273-16-45)
(195) Les drones servent à la fois à assurer la permanence en l’air des moyens, à
prolonger l’action dans la profondeur et dans le temps (DT22-11-54)
(196) En quatre jours d’opérations offensives, encagées et prolongées par des feux dans
la profondeur, sur la rive gauche, la deuxième armée a repris la ligne principale des
observatoires Mort-Homme, 304 et Cote de l’Oie (TIM286-17-51)
151
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(200) Les notions de profondeur, de contact ou d’arrière sont toujours pertinentes mais
s’appliquent à des « bulles » ou fractions de l’espace de bataille au sein desquels l’action
tactique se développe (DOCT01-03-47)
(201) L’interarmisation développée ces dernières années et les nouveaux statuts établis en
septembre 2008 changent la donne (TIM211-10-41)
Comme le précise (M. RIEGEL et al. 2009 : 523), l’aspect terminatif « saisit le procès
juste avant sa limite finale ». G. GROSS (1996 : 65) affirme que cet aspect marque le moment
final d’une action, d’un évènement ou d’un état. Au sein des prédicats nominaux, pour définir
l’action, nous utilisons des verbes supports marquant l’aspect terminatif définitif comme
terminer <combat, commandement, formation, mission, ordre, guerre>, interrompre
<approvisionnement, attaque, mission, opération, tir> et suspendre <attaque, coopération,
fonction, opération, tir> :
(202) Tandis que les combats d’ampleur sont terminés au Mali et que s’ouvre la phase de
stabilisation, il me paraît important de revenir sur les enseignements d’une opération
d’entrée en premier hors norme (CESAT33-13-3)
(205) Cette mission, où 28 hélicoptères Apache sur 30 furent touchés, mais qui rentrèrent
tous, fut interrompue et renouvelée peu après avec succès (DOCT03-04-30)
152
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(206) Gallieni mit à l’exécution ses menaces. Il prononça des condamnations à mort,
déposa le premier ministre dont les fonctions furent suspendues dés le 11 octobre 1896
(DOCT12-7-101)
(207) Les 6 et 7 novembre (1953), l’opération « Mouette » était suspendue, les unités
quittèrent la zone et se replièrent (DOCT15-8-93)
Dans le cas des prédicats verbaux (G. GROSS 1996 : 66), se décline, par différents
moyens linguistiques. Il y a tout d’abord les affixes : les préfixes en re- qui sont mis devant
certains verbes supports de base comme faire et donner et des verbes comme demander. Puis
des adverbiaux comme rarement, souvent, parfois et des adjectifs comme continu, continuel,
fréquent, multiple, récurrent, réitéré et répété. Les textes militaires contiennent un grand
nombre de verbes itératifs :
(208) L’Afghanistan a refait prendre conscience aux Français que l’armée fait la guerre
(CESAT31-13-99)
(210) Les frappes précises des hélicoptères de combat ont su épargner la population
civile et redonner confiance à ceux qui se battaient pour leur liberté (TIM230-12-20)
(211) « Bénéficier des hélicoptères et profiter des pas de tir de Caylus, c’est vraiment une
opportunité ! Nous avons rarement autant de moyens », livre le caporal Danny qualifié
tireur d’élite depuis 6 mois (TIM254-14-39)
(212) Sur place, les convois regroupent souvent plus d’une cinquantaine de véhicules et
des soldats issus d’une multitude d’unités différentes (TIM281-17-18)
153
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(213) Les patrouilles fréquentes de courtes et longues durées ont renforcé la présence
européenne dans l’ensemble de la zone de responsabilité (TIM198-8-5)
(214) Pour le GTIA menant des opérations de combat sur des objectifs toujours ciblés,
cette mission est devenue récurrente (TIM217-10-7)
De plus, les prédicats nominaux comportent des expressions itératives ave des verbes
supports spécifiques commençant par le préfixe re-, comme réitérer <affectation, appel,
entraînement, protection>, renouveler <appel, attaque, exercice, opération, tir> ou répéter
<attaque, infiltration, message> et multiplier <attaque, contact, entraînement, mission> :
(215) « Pour l’armistice, étant le premier juge, j’ai fait, non sans difficulté, triompher mes
vues sur la ligne du Rhin. Pour la paix, malgré mes objurgations, mes appels réitérés, on
a passé outre », confiera-t-il (Maréchal Foch) (CESAT34-13-8)
(216) Début alors six mois d’une « drôle de guerre » qui s’achève par un coup de
tonnerre : l’Allemagne, semble vouloir réitérer son plan d’invasion du mois d’août 1914
en envahissant la Hollande et la Belgique le 10 mai (ArtMag-NS7-10-9)
(217) Vers 19h00, la tempête faiblissant, 30 bombardiers allemands lâchent leurs bombes.
Cette mission est renouvelée à quatre reprises avant la tombée de la nuit (ArtMag7-12-59)
(218) Militaires français et étrangers renouvelleront cet exercice dans les Alpes l’hiver
prochain. Ils devront alors composer avec des conditions climatiques encore plus rudes
(TIM259-14-39)
(219) Au réveil, le schéma tactique se répète et l’étau formé par les fantassins se resserre
sur l’adversaire (TIM260-14/15-21)
(220) L’attention et la concentration des militaires sur l’environnement qui les entoure
sont primordiales. Un message répété toute la journée, dés la présentation de la mission
le matin par le commandant d’unité (TIM271-16-40)
154
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(221) L’exercice est lancé, les manœuvres se multiplient dans la région de Porto Scudo,
plage d’entraînement de l’armée italienne où les séquences de « plageage » d’Ermo 16
sont réalisées (TIM280-16/17-42)
(222) De septembre 2015 à janvier 2016, les marsouins, bigors, sapeurs de Marine et
leurs camarades ont multiplié les opérations au fin fond de l’Adrar du Tigharghar, à
Ménaka, aux frontières nigériennes ou encore mauritaniennes (TIM274-16-13)
Il faut noter que, par rapport à d’autres aspects, celui-ci impose particulièrement des
restrictions à la détermination des prédicats nominaux (G. GROSS 1996 : 67). Prenons les
exemples de multiplier et renouveler.
(223) Les soldats de la BFA se sont entraînés durant un an en multipliant (*un + *le +
*des + les) les exercices PC, les tirs et les entraînements tactiques (TIM197-08-9)
A partir de ces exemples, nous constatons que la notion d’itération impose des
contraintes à la détermination, par exemple l’impossibilité de la détermination indéfinie (G.
GROSS 1996 : 67). De plus, la notion d’itérativité et la présence d’une coréférence, sont
illustrées par le fait que le déterminant le plus naturel soit le possessif :
155
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
4.2.4.4.5. L’aspect intensif (que l’on peut qualifier aussi de fonction lexicale)
La valeur intensive est représentée aussi d’après le TLFi, par les adverbes très,
beaucoup de et énormément (P-A. BUVET & G. GROSS 1995) et par des groupes nominaux
à complément intensif en de N dans des suites du type fièvre de cheval, froid de canard, faim
de loup et des préfixes comme ultra-, extra-, super-, et sur- (ultraconfidentiel, extradur,
supermarché, surdéveloppé).
Au sein de notre corpus, les prédicats nominaux qui possèdent des verbes supports
intensifs, par rapport à la langue générale sont assez nombreux sans être métaphoriques. En
raison, par exemple, d’un message que doit faire passer l’autorité militaire à tous les niveaux,
les superlatifs sont fréquents. Par exemple :
• violence déchaînée du terrorisme,
• très grande maîtrise dans les missions,
• farouche volonté de réussir la mission
• brillant sens de l’organisation,
• accentuer une pression,
• être constamment sous (pression),
• en raison des fortes pressions,
• remettre un coup de pression,
• toujours être le plus efficace possible,
• administrer / décocher une gifle, assigner un travail, intimer / hurler un ordre).
Métaphorique (allonger une gifle, jeter un regard, porter une attaque, pousser un cri).
156
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(227) Tous les soldats qui apprennent ces techniques du combat du corps à corps,
cherchent d’abord à augmenter leur survivabilité (TIM211-10-52)
(228) Durant cinq mois en métropole, les fondamentaux PROTERRE ont été approfondis,
l’aguerrissement mental et physique intensifiés (ArtMag7-11-12)
(229) Les combats s’intensifient d’heure en heure. La section d’appui mortiers de 120
mm du 11ème RAMa tire dans l’oued de Mermezan une cinquantaine d’obus explosifs
(TIM225-11-26)
(230) Lors de l’opération « Diner Out » menée par le 27ème BCA en 2009, une section
occupait un piton rocheux et a été attaquée par les insurgés, seuls les moyens d’appui
indirects ont pu renforcer l’unité au contact (ArtMag7-11-40)
(232) Je joue parfois un rôle avec les stagiaires, nécessaire afin de durcir la formation au
fur et à mesure (TIM287-17-37)
(233) En 2003, pour répondre aux attentes d’une armée professionnalisée et parce que les
engagements opérationnels se multiplient et se durcissent, le CECAP (centre
d’entraînement au combat d’Arta-plage) se tourne vers l’entraînement au combat
(MagInf26-11-34)
157
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Enfin, tous les verbes supports pourvus d’« extensions aspectuelles » que nous venons
de voir ont la fonction sémantique essentielle d’actualiser le prédicat nominal des actions,
dont les aspects inhérents sont duratifs (im)perfectifs, en marquant les différentes valeurs
5. Les restructurations
Les phrases à prédicat nominal peuvent faire l’objet de modifications et, d’ailleurs,
elles peuvent faire l’objet de restructurations de constructions élémentaires. G. GROSS
(2012 : 41) définit les restructurations comme « des changements dans l’ordre canonique des
arguments. Ces rotations correspondent à différents besoins d’expressivité. Le prédicat peut
rester constant ou subir des modifications de forme ».
Nous allons étudier le comportement des verbes supports que l’on observe dans les
constructions passives, réciproques et évènementielles, mettant en évidence les propriétés
syntaxiques et sémantiques des prédicats nominaux au sein de notre terminologie militaire.
Tout comme les phrases verbales (Les alliés attaquent la Lybie ; La Lybie est attaquée
par les alliés), les phrases à prédicat nominal peuvent avoir des constructions passives, par
permutation de verbes supports (G. GROSS 1989, 1993a, 2000) :
(234a) Une section de marsouins (s’est lancée à) l’assaut des trois objectifs urbains
(TIM207-09-48)
158
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(234b) Trois objectifs urbains (ont subi, ont essuyé) l’assaut d’une section de marsouins
Dans ces exemples, les couples lancer, effectuer / subir, essuyer permettent d’établir
une relation de conversion au moyen de l’alternance de leur voix, active et passive, en
sélectionnant différents verbes supports. Cette construction est appelée par G. GROSS (1993 :
111) « passif à prédicat nominal » dans des phrases à opérateur nominal puisque ce n’est pas
le substantif qui est au passif mais la phrase où il figure. Donc la construction de ce « passif
nominal » à verbe support passif (ou converse) est un type de passif consacré à l’inscription
des prédicats nominaux dans la diathèse passive.
(235a) Le service de santé des armées s’est assuré le soutien médico-chirurgical des
forces armées dans toutes les missions et exercices en France et à l’étranger (TIM293-18-
32)
(235b) Les forces armées dans toutes les missions et exercices en France et à l’étranger,
reçoivent le soutien médico-chirurgical du service de santé des armées
159
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Comme nous l’avons déjà souligné ci-dessus, selon G. GROSS (1989 : 9), la
construction converse est définie par « la permutation des arguments sans qu’il y ait de
changement de prédicat », comme dans les phrases parallèles suivantes :
(236a) Les Talibans provoquent une nouvelle surprise en lançant une offensive sur
Lashkar Gar (CESAT26-11-35)
(236b) Laskhar a subi une offensive des Talibans, provoquant une nouvelle surprise
Dans ces phrases semblables, nous pouvons passer d’une phrase à l’autre et
réciproquement, par le biais du changement des verbes supports (effectuer / subir) et de la
permutation des arguments (Talibans / Laskhar Gar et Grossetti / Le Nord) autour du même
pivot offensive. G. Gross (1993 : 19) affirme que « le prédicat nominal reste constant mais on
observe que les arguments ont été inversés, tout comme cela se passe dans le cas du passif ».
Dans cette relation de conversion donner-recevoir, la phrase avec lancer, effectuer est appelée
« construction (nominale) standard » et celle avec subir « construction (nominale)
converse ».
D’autre part, G. GROSS (1989 : 110) insiste sur le fait qu’une phrase à verbe support
est la converse d’une autre si :
• Les déterminants du substantif prédicatif ont la même distribution dans les deux
phrases associées ;
160
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
• Réellement ces deux phrases sont équivalentes mais au niveau de l’analyse que
nous faisons, il y a un changement du prédicat (vendre / acheter).
Nous venons de voir plus haut que le prédicat nominal ne constitue pas
nécessairement un seul couple de relation de conversion.
161
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
A savoir que, selon le type de classe d’objet, le prédicat nominal peut se combiner
avec plusieurs verbes supports standards et converses. A cela, nous observons une certaine
compatibilité entre les prédicats nominaux et les verbes supports compatible d’une relation
converse.
(239b) Ses équipiers reçoivent l’alerte d’un capteur sismique qui mesure l’immobilité du
pompier
A titre d’exemple, les prédicats nominaux d’<aide : aide, appui, soutien> sont
actualisés par apporter, demander, dispose, fournir comme les verbes supports standards, et
par bénéficier de, obtenir comme les verbes supports passifs :
(240b) la planification des déploiements (bénéficie de, obtient) (d’) une aide du moyen de
commandement ATLAS
162
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Les propriétés de ces constructions sont bien connues. Nous pouvons comme le fait G.
GROSS (2012 : 129 et 169), les illustraient par un seul exemple : Paul est ami avec Jean,
Jean est ami avec Paul, Paul et Jean sont amis. La réciprocité implique que les deux
arguments se situent sur le même plan par rapport au prédicat, du moins dans l’emploi
réciproque. Il ajoute que la relation sujet-objet par rapport à ce prédicat est telle qu’ils sont
permutables.
Nous les considérons aussi comme des « noms symétriques des prédicats nominaux ou
des « prédicats nominaux symétriques ». Par exemple avec les humains prédicatifs dits
relationnels comme binôme, camarade, compagnon d’armes, comme nous l’avons vu plus
haut avec l’exemple de Paul et Jean.
Voici par exemple ces constructions de base « à sens symétriques » développé par (J.
GIRY-SCHNEIDER 1987 : 121) :
163
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Dans cette relation transformationnelle, nous observons que les deux arguments
agentifs (N0 et N1) sont obligatoirement co-occurents dans la phrase. Ainsi les prédicats
nominaux d’actions à interprétation symétrique permettent de permuter le sujet (N0) et le
complément (N1) sans le changement de sens de la phrase, et, de plus, de figurer ces
arguments sur la position du sujet, au moyen de la coordination par et. Prenons l’exemple du
prédicat nominal front :
(241a) La 6ème armée est prête à attaquer le front Coulommiers-Changis avec l’armée
anglaise (PrepGue-137)
(241b) L’armée anglaise est prête à attaquer le front Coulommiers-Changis avec la 6ème
armée
(241c) La 6ème armée et l’armée anglaise sont prêtes à attaquer le front Coulommiers-
Changis
Ensuite, à partir de cette relation mutuelle, nous pouvons avoir une construction
évènementielle (cf. infra), sous la forme de entre N0 et N1, ayant la combinaison avec le
verbe support évènementiel il y a :
Dans ces exemples, nous pouvons remplacer la préposition avec par la préposition
contre, comme les prédicats verbaux combattre contre, lutter contre, contre-attaquer :
Nous allons étudier dans cette dernière partie la restructuration évènementielle au sein
des prédicats d’actions (qui a été analysée par de nombreux linguistes comme G. GROSS et
F. KIEFFER 1995, J. GIRY-SCHNEIDER 1988).
164
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Comme nous l’avons vu, certains prédicats d’actions sont susceptibles d’une lecture
évènementielle (G. GROSS 2010 : 29). La phrase ci-dessous peut devenir un groupe nominal
grâce à l’effacement du verbe support à la suite de la relativation (définit par G. GROSS
2012 : 210 par « une transformation utile pour faire la distinction entre les constructions à
verbes supports et les locutions verbales ») :
(242b) Une campagne de tirs réels de missiles MISTRAL que le détachement sol-air du
68ème régiment d’artillerie d’Afrique a effectué depuis l’île du Levant (relativisation)
(242c) Une campagne de tirs réels de missiles MISTRAL du détachement sol-air du 68ème
régiment d’artillerie d’Afrique depuis l’île du Levant (effacement du Vsup)
(242d) Il y avait Une campagne de tirs réels de missiles MISTRAL du détachement sol-air
du 68ème régiment d’artillerie d’Afrique depuis l’île du Levant au large des côtes varoises
(242e) Une campagne de tirs réels de missiles MISTRAL du détachement sol-air du 68ème
régiment d’artillerie d’Afrique depuis l’île du Levant a eu lieu – s’est déroulée avec
succés
Nous constatons que les prédicats nominaux d’action apparaissent dans la construction
évènementielle avec des « verbes supports évènementiels » (J. GIRY-SCHNEIDER 1987 :
41)
(243) A l’occasion de la fête de Sainte-barbe, patronne des artilleurs et des sapeurs, une
démonstration exceptionnelle d’artillerie a eu lieu dans la prestigieuse cour d’honneur
des Invalides les 10 et 11 décembre 2011 (TIM231-12-10)
165
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(244) Il y a un socle armée de Terre, un cœur de métier qu’on a gardé et qu’on enrichit
avec les normes de qualité (TIM208-9-49)
Ces exemples nous montrent bien que des prédicats d’action peuvent avoir l’emploi de
l’évènement, selon le contexte, ayant la compatibilité avec des verbes supports évènementiels.
Maintenant, nous essayons de voir leurs propriétés syntaxiques, quant ils apparaissent
dans la construction évènementielle.
Cependant comme les actions réalisées dans les évènements créés sont planifiées et
organisées minutieusement par l’agent militaire, ce type de prédicats nominaux figure dans la
construction évènementielle avec les différentes compatibilités.
Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, tous les prédicats nominaux d’action
se combinent avec des verbes supports évènementiels il y a et avoir lieu. Cependant, en plus
de ces verbes supports, il est possible d’avoir différents types de verbes supports.
Tout d’abord ils sont susceptibles de se combiner avec des verbes supports appropriés
des évènements créés comme se dérouler et se tenir :
(245) L’exposition « Gaz ! Gaz ! Gaz ! » qui se tient à l’Historial de la Grande Guerre
jusqu’au 14 novembre 2010 présente cette arme nouvelle qu’est l’ypérite ou le gaz
« moutarde » utilisé durant la Première Guerre mondiale (TIM217-10-52)
Ils sont caractérisés par la combinaison avec les verbes supports des fortuits de base
(se produire, survenir, éclater) et aspectuels (faire rage, s’intensifier), alors qu’ils impliquent
la présence des agents.
166
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(247) Depuis la mise en place du dispositif, une quinzaine d’attaques a été déjouée par les
équipes de protection embarquées, dont la dernière s’est produite en mars (AA352-08-10-
42)
(248) A la suite des attentats survenus à Paris les 7,8 et 9 janvier 2015, le Premier
ministre a décidé de relever le plan VIGIPIRATE au niveau « alerte attentat » (TIM265-15-
27)
(249) Début 2011, la population libyenne remet en question le régime du colonel Kadhafi
et dés le mois de février, de nombreuses protestations violemment réprimés, éclatent dans
le pays (TIM230-12-20)
(250) L’année 1918 ne s’annonce pas joyeuse pour les alliés ; la grande bataille engagée
dans les Flandres par les Anglais et qui fait rage pendant trois mois se conclut par
beaucoup de sang versé et peu de résultats obtenus (Bq7330-40-1)
Dans ces phrases, ces noms sont considérés comme ayant un effet néfaste ou
inattendu, par rapport au sens de la construction des évènements créés.
Ensuite, les prédicats sont souvent actualisés, dans notre domaine, par le verbe support
de base (faire) et les variantes libres (effectuer, exécuter), sous forme pronominale, pour la
construction évènementielle :
(252) Les troupes se restaurent et prennent d’assaut les quelques nattes équipant le sol en
terre battue. La fatigue se fait sentir après sept jours de progression dans la zone verte
(TIM227-11-29)
167
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(255) « Il importe que tout supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière
et une soumission de tous les instants, que les ordres soient exécutés littéralement sans
hésitation ni murmure » (CESAT35-14-3)
Par ailleurs, l’argument agentif, qui est introduit par la préposition, peut être
fréquemment effacé dans la phrase :
(257) Pour sa neuvième année d’existence, la Journée nationale du réserviste aura lieu le
8 mai 2009, organisée par le Conseil supérieur de la réserve militaire (en étroite
collaboration avec les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche) (TIM204-9-8)
Nous avons vu ci-dessus que le prédicat nominal actualisé à l’aide des verbes supports
pour être inscrit dans le temps dans le cadre de la conjugaison nominale. Nous avons
également constaté que les combinaisons entre les prédicats et leurs verbes supports
dépendent de leur type prédicatif et de leur classe sémantique.
6. La détermination nominale
Rappelons à ce titre que les verbes supports et la détermination nominale sont des
éléments de description fondamentaux pour les prédicats nominaux.
168
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
G. GROSS (1995 : 163) mentionne que « la situation est très différente dans le cas des
prédicats nominaux puisque leur actualisation n’est pas seulement prise en charge par les
verbes supports mais aussi par les déterminants qui accompagnent ces prédicats ».
C’est-à-dire que le prédicat nominal dans la construction à verbe support est également
actualisé par différents déterminants, qui sont composés d’un prédéterminant (qui est le
déterminant qui occupe la position immédiatement à gauche du prédicat nominal) et d’un
modifieur mono- ou polylexical. P-A. BUVET (2009 : 146) affirme que « Le prédéterminant
et les modifieurs des prédicats nominaux dans les constructions à support relèvent de la
détermination prédicative ».
Parmi cette typologie des déterminants, nous précisons des déterminants affirmatifs de
la façon suivante :
a) déterminants quantifieurs (trois, plusieurs, beaucoup de, une foule de)40
b) déterminants définis (ce son, le, LE-Modif)
c) déterminants indéfinis (un, une, des, UN-Modif)
d) déterminants partitifs (du, de, la, des, DU-Modif)
e) déterminants zéro (Ø)
169
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Vu l’énorme diversité, pour notre étude, nous nous limiterons aux déterminants
définis, indéfinis, partitifs et zéro. Parce que ces déterminants sont fondamentaux dans la
description de l’actualisation des prédicats nominaux.
Nous avons observé plus haut que les prédicats nominaux d’action sont
principalement actualisés par le verbe support de base faire :
Cependant, tous les prédicats nominaux du type prédicatif [action] ne sont pas
actualisés uniquement par ce verbe support représentatif. Ils le font à l’aide d’autres verbes
supports comme donner et prendre :
(258) Dans le camp de Deyr Kifa au Liban, le sergent Mathieu du 13ème régiment du génie
donne (un + le + ce + son + *du + *ø) consignes à ses hommes (TIM193-18-24)
(259) Il prendra à l’été 2012 (un + le + ce + son + *du + *ø) commandement du 2ème
régiment étranger d’infanterie de Nîmes (MagInf28-12-15)
Dans ces exemples, par rapport aux prédicats nominaux d’autres traits [évènement] et
[état], nous avons trouvé certaines régularités dans la détermination des prédicats nominaux.
Autrement dit, des prédicats nominaux du type prédicatif [action] montrent le spectre
relativement large et régulier dans la description de la combinatoire avec ces déterminants.
170
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(260) L’US Army fait (un + le + ce + son) point de situation (détaillé) annuel (MagInf26-11-
2)
(261) Le DETALAT a fait (une + la + cette + son) escale technique rapide) en Martinique
(TIM212-10-26)
(262) L’adjudant Labarre fait (un + le + ce + son) débriefing (général) à chaud avant la
séquence de tir de nuit (TIM212-10-53)
171
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Nous remarquons que d’une part, des prédicats nominaux des classes sémantiques, par
exemple <alerte>, <arrêt>, <déploiement>, n’autorisent pas le déterminant possessif :
(263) La France qui assure (une + la + cette + *leur) alerte déploie un état-major
tactique et deux compagnies (TIM210-9/10-23)
(265) Un contexte opérationnel réaliste exige (un + le + cet + *leur) déploiement et donc
la mise en œuvre d’un soutien tactico-logistique adapté (DOCT8-1/6-29)
D’autre part, un seul prédicat nominal contact est susceptible de combiner avec le
déterminant zéro (Ø) en formant une locution verbale :
(266) Quand vous envisagerez vous aussi une mobilité professionnelle, je vous invite à
prendre Ø contact avec l’antenne Défense mobilité de votre base de Défense (TIM240-
12/13-26)
Dans cet exemple, la permutation entre le déterminant zéro (Ø) et UN-Modif peut
s’observer mais la majorité des phrases avec le substantif contact est précédé d’un article ou
d’une préposition :
(267) Le problème des langues est un problème critique en phase de stabilisation pour
toutes les opérations impliquant un contact avec la population (DOCT-NS3/5-35)
172
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(268a) Cette permanence sur le terrain et le poids des opinions publiques imposent (des +
les + ces + ses + *de la + *Ø) déploiement efficace, au plus prés de la chaîne santé, afin
de mieux préserver au mieux la vie des soldats et ainsi le moral des troupes (DOC08-2/06-
76)
(268b) Cette permanence sur le terrain et le poids des opinions publiques multiplie (*des
+ les + *ces + *ses + *de la + *Ø) déploiements efficace, au plus prés de la chaîne santé,
afin de mieux préserver au mieux la vie des soldats et ainsi le moral des troupes
Dans cet exemple, nous voyons que le verbe multiplier impose des contraintes fortes
sur la détermination du prédicat, surtout sur les déterminants, et, de ce fait, il n’accepte que le
déterminant défini par la nature de ce verbe support.
Nous avons donc remarqué que la détermination du prédicat occupe une place très
importante dans l’actualisation d’un prédicat nominal, de la même façon que les verbes
supports. Cependant, de même que pour les combinaisons avec des verbes supports, il faut
bien préciser leurs combinatoires au sein de la détermination du prédicat, parce il y a quelques
exceptions selon la nature de la classe sémantique.
173
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Nous allons étudier les prédicats appropriés dans le domaine des prédicats nominaux
d’action dans le contexte militaire.
Les militaires de l’armée de Terre ont besoin d’une méthode de raisonnement tactique,
un mode d’action qui s’appelle la méthode d’élaboration d’une décision opérationnelle :
MEDO (approuvée le 20 juillet 2001 sous le numéro 953/CDES/CREDAT). C’est un outil
d’aide à la réflexion qui permet d’analyser tous les aspects d’une situation tactique afin
d’aboutir à des prises de décision et des choix cohérents (Ecole d’application de l’Infanterie –
Aide mémoire du commandant d’unité d’infanterie). On ne va pas développer ici toute la
méthodologie mais attachons nous simplement à quelques principes essentiels comme la
conception, la planification, la préparation, l’exécution, l’estimation, les différents modes
d’action.
Car en étudiant ce principe, les différentes phases qu’elle comporte, nous pouvons
étudier les prédicats appropriés des actions militaires en les appliquant d’une manière
linguistique.
174
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Exemple : mission, intention du commandant, rôle de l’unité, cadre général de(s) (l’)
action(s) et efforts à réaliser, forces en présence et points clés (amis et ennemis), etc.
(anticiper, prévoir, concevoir, préparer) :
(270) Dans un conflit où l’asymétrie place bien souvent nos unités en simple réaction, il
est essentiel pour elles de comprendre, prévoir et anticiper (FT01-7-29)
(271) L’action militaire terrestre, initiée par le niveau stratégique et planifiée par le
niveau opératif, se conçoit dans un cadre global de gestion de crises, qui mêle politique,
diplomatie, défense, civilisation, économie et information (FT05-10-10)
(272) Le niveau tactique, est celui auquel sont préparées, conduites et exécutées les
manœuvres en vue d’atteindre les objectifs définis par le commandant de théâtre (FT02-08-
13)
(273) Après avoir réuni toutes les conditions pour limiter la liberté d’action et accroître le
doute chez l’adversaire, il s’agit de concrétiser l’action de destruction ou de conquête (F2-
08-70)
(274) Dans la fonction commandement, le chef planifie l’emploi des forces affectées, les
organiser, les diriger, les coordonner et les conduire en vue d’accomplir la mission
confiée (F4-11-18)
(275) A l’action planifiée, succèdent en effet très vite la réaction des subordonnés et
l’adaptation nécessaire du chef pour la manœuvre future (FT2-8-14)
175
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(276) Une préparation minutieuse, tant personnelle que matérielle, a été programmée et
organisée au profit de la 1ère batterie du 402ème RA que ce soit en France ou sur le
territoire djiboutien (ArtMag7-12-8)
(277) L’armée de Terre systématise l’emploi des hélicoptères comme moyen de transport
et surtout comme authentique « engin d’assaut » (MagInf29-12-8)
(279) La prise d’ascendant sur l’adversaire a pour but de lui interdire toute initiative.
Dans cette phase préparatoire de l’action, divers procédés peuvent être mis en œuvre :
conduire une manœuvre de déception, devancer et désorganiser l’ennemi (FT2-8-68/69)
(280) Ce n’est que depuis décembre 2010, et uniquement dans la zone française, grâce à
l’allonge des CAESAR, que ce système a pu être mis en place (ArtMag7-11-33)
(281) L’effet majeur est la condition dont la réalisation garantit le succès de la mission. Il
exprime les effets à obtenir sur l’adversaire ou le milieu en un temps et un lieu donnés
(FT2-8-40)
4. Dans son déroulement, l’action peut subir des modifications soit sur le temps ou le
lieu (avancer, déplacer, transférer, prolonger), mais aussi des annulations (annuler,
supprimer), pour des raisons imprévues ou occasionnelles :
(282) En tenue canadienne, à genoux dans un couloir de 1.10 m de large, ils avancent
lentement, découvrant le plus souvent des mines antipersonnel de type 4 qui contiennent
188 g d’explosifs (TIM221-11-30)
176
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
(283) La fonction logistique vise à donner aux forces terrestres, à l’endroit et au moment
voulu, en quantité et en qualités voulues, les moyens de vivre, de combattre et de se
déplacer (FT04-11-24)
(284) L’état de siège transfère des pouvoirs de police, voire des pouvoirs judiciaires, à
l’autorité militaire qu’en cas de péril imminent (F3-15-74)
(285) Selon Clausewitz : « une réserve a deux fonctions qui se distinguent très nettement
l’une de l’autre : d’abord de prolonger et de renouveler le combat, ensuite de servir en
cas d’imprévu » (F2-8-47)
5. Toutes les actions menées au cours d’un exercice (ou manœuvre, simulation…) font
l’objet du contrôle permanent par l’échelon supérieur (commander, contrôler, diriger,
superviser) :
(290) Nous avons commencé la synthèse sous une pluie battante par 2 services en
campagne sur mortier avec un tir à vue au mortier de 120mm dirigé directement par le
chef de pièce (ArtMag7-11-47)
177
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
8. Conclusion
Nous avons examiné dans ce chapitre les prédicats nominaux des actions du domaine
militaire et leurs différents modes d’actualisation. Tout au long de ce travail, nous avons
constaté les points suivants :
2. Les prédicats non verbaux dépendent de l’actualisation externe à l’aide des verbes
supports ;
3. Les prédicats nominaux des actions, qui constituent l’objet principal de notre
étude, montrent diverses combinatoires avec plusieurs types de verbes supports
(généraux, variantes lexicales et aspectuelles) et sont la cible de restructurations
(constructions converse, réciproque et évènementielle) ;
4. Parce que les actions du domaine militaire sont considérées comme les actes
stratégiques et réfléchis, elles se combinent de façon pertinente et régulière avec
des prédicats verbaux appropriés concernant la planification, la préparation,
l’exécution et l’évaluation.
178
Chapitre 3 Etude des prédicats nominaux
Tous les prédicats nominaux ne prennent pas de manière régulière les verbes supports
mentionnés ci-dessus, par exemple :
Nous décrirons en détail dans les pages qui suivent les classes sémantiques des actions
du domaine militaire élaborés au moyen du modèle des classes d’objets et mettront en
évidence leur comportement syntaxique à propos des particularités de leur actualisation.
179
CHAPITRE 4
1. Introduction
Avant d’analyser les diverses actions des personnels militaires avant le départ en
opération, il est important de rappeler brièvement le contexte actuel du nouveau mode de
« recrutement » au sein d’une armée de Terre entièrement professionnalisé. Cela permettra de
faire un rapide point de situation sur les effectifs « en temps de paix » et de la nouvelle
organisation militaire instituée en France depuis plusieurs années.
Sans trop rentrer dans les détails, il faut rappeler quelques points clés. Tout d’abord
dans le cadre de la réforme du « service national », le service militaire obligatoire a été
suspendu depuis 199851.
___________________________________________________________________________
51
La fin de la conscription, le déficit en personnels civils de la Défense et la réduction du budget imposée par le pouvoir
politique ont provoqué l’ajustement du format des Armées aux menaces et aux intérêts nationaux. L’idée sous-jacente,
communément connue, est d’avoir voulu privilégier l’efficience à l’efficacité. L’autre idée, plus minoritaire, est d’avoir
trouvé dans l’externalisation le pis-aller pour compenser la suspension du service national, à défaut de solution meilleure
pour moderniser notre institution (CESAT26-11-51).De plus bien que les armées soient entièrement professionnalisées (fin
2002), l'obligation républicaine de la conscription n'est pas supprimée. Même l'appel sous les drapeaux n'est que «suspendu»
et non supprimé, l'autorité républicaine se réservant la possibilité de le rétablir si le besoin s'en faisait sentir (TTA150-14-1-
366).
180
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Voyons à présent les actions qui consistent à mobiliser les effectifs en cas de conflit,
de crise intérieure grave (plan SENTINELLE) comme à l’extérieur du territoire, où le
commandement utilisera les effectifs actuels et fera appel aux réservistes.
___________________________________________________________________________
52
Il existe deux types de réserve : la réserve opérationnelle où le recrutement résulte d’une adéquation entre le besoin d’une
formation d’emploi, les postes ouverts et un volontariat. Il entraîne de facto la signature d’un contrat d’engagement à servir
dans la réserve. Et la réserve citoyenne qui a pour objet d'entretenir l'esprit de défense et de renforcer le lien entre la nation et
ses forces armées. Elle est composée de volontaires agréés par l'autorité militaire en raison de leurs compétences, de leur
expérience ou de leur intérêt pour les questions relevant de la défense nationale (TTA150-14-1-368).
181
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Par exemple ces actions peuvent apparaître dans une phrase avec des expressions
traduisant l’urgence du moment au niveau nation, comme, en cas de crise, temps-état de
guerre, en état d’urgence. Nous avons les exemples suivants :
(1) L’armée de Terre doit pouvoir continuer de réaliser ses missions en opérations
extérieures tout en étant capable de réagir rapidement et efficacement en cas de crise
grave à l’intérieur de nos frontières (TIM270-15-16-29)
(2) Quel que soit le niveau du conflit, les opérations extérieures ne sont pas toujours
considérées comme des opérations de temps de guerre, mais comme des actions militaires
menées en temps de paix (TIM224-11-12)
(3) Depuis la mise en place de l’état d’urgence en novembre 2015, les forces de sécurité
sont fortement sollicitées pour la protection du territoire national. Aujourd’hui l’armée de
Terre déploie jusqu’à 10 000 hommes dans le cadre de l’opération SENTINELLE (TIM279-
16-19)
(4) On attend toujours, dans l’état de guerre. On est devenu des machines à attendre
(LeFeu-HB-20)
Dont le sujet (N0) est ouvert aux noms de différents types de classe [humain] ayant le
pouvoir politique ou militaire, à savoir <pays : France, Etat>, <autorité militaire : Président,
ministre de la défense>, <humain collectif organisé : armée de Terre >etc. A propos de
l’actualisation des prédicats nominaux de cette classe, ils sont susceptibles de se combiner
avec des verbes supports de base faire, effectuer, procéder à :
(5) L’une des principales qualités de l’Ecole Spéciale Militaire (St-Cyr) est de faire un
recrutement diversifié qui représente une véritable source de richesse pour l’armée de
Terre (CESAT28-12-39)
182
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Et d’autre part, pour les noms avec des verbes aspectuels terminatifs comme
suspendre, abandonner :
(7) Sur demande de l’intéressé, l’exécution des obligations nées du contrat d’engagement
à servir dans la réserve opérationnelle peut être suspendue par l’autorité militaire pour
une durée de vingt quatre mois (TTA150-14-1-362)
(8) Le 35ème régiment d’artillerie parachutiste arrive en tête des unités de la brigade
parachutiste pour le recrutement de réservistes (TIM271-16-16)
(11) De 2014 à 2016, le recrutement des sergents « rang » est passé de 200 à plus de 900
hommes et les objectifs annuels ont doublé (TIM272-16-4)
Après cette description des actions de recrutement des effectifs au sein de l’armée de
Terre, nous allons à présent voir les actions dont disposent les unités
183
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
53
« Principe d’organisation consistant à disposer de structures organiques à base de sous-ensembles complets (modules) qui
peuvent être regroupés à la demande pour composer une force ou un état-major adapté à une opération donnée » (TTA 106
2013 : 328)
54
On parle aussi de remontée en puissance : la remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre se traduit par
l’arrivée de 11 000 engagés supplémentaires (TIM276-16-44). De plus en utilisant le prédicat verbal approprié
accompagner, participer à : la 6ème compagnie du 13ème bataillon de chasseurs alpins, créée au mois de mai pour
accompagner la remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre, peut désormais intégrer son bâtiment
d’hébergement (TIM278-16-21)
184
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Ces noms de classes se combinent avec les verbes supports appropriés conduire,
poursuivre :
(12) Le Chef d’état-major de l’armée de Terre dispose d’un outil pour conduire, sur le
plan organique, la montée en puissance, l’engagement, le soutien puis le désengagement
d’une force terrestre (TIM231-12-18)
(13) Recréé cet été dans le cadre de la densification de la force opérationnelle terrestre,
le régiment poursuit sa montée en puissance (TIM278-16-16)
Ensuite, ils sont de même caractérisés par leurs prédicats appropriés avec des
expressions portant sur plusieurs aspects, à savoir la demande et l’approbation, la cause, le
fondement et la responsabilité, l’affiliation et la durée.
Premièrement, ils sont compatibles avec des verbes comme approuver, décider,
demander, ordonner, qui signifient la demande et l’approbation :
(15) Le gouvernement et l’armée ont décidé à la fin du XIXème siècle la création d’un
chien au potentiel militaire indéniable et jamais démenti depuis : le berger allemand
(MagInf31-13/14-69)
(16) Le chef de corps du RMT a demandé la fin de la montée en puissance afin que les
pelotons de l’escadron blindé du 12ème régiment de cuirassiers se déploient seulement à
Douguia pour simuler une défense (TIM211-10-24)
185
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(17) Le service du génie avec 600 hommes auxquels il faut ajouter les 128 hommes de la
900éme compagnie de génie de l’air, a ordonné l’établissement de pistes (MagInf31-13/14-
6)
(20) La création de l’Ecole de guerre en 1876 s’est faite sous la responsabilité du général
Lewal qui en est le premier commandant et le colonel Maillard qui enseigne la tactique
générale (DT20-10-55)
186
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(25) Dans le cadre de leur plan décennal de transformation, les autorités hongroises
envisagent par période d’activation, au sein de la force de réaction OTAN, de participer
aux rotations prévues pour les unités de cette force (DOCT11-7-70)
(27) L’assistant du service social en régiment est sollicité dés le début de l’activation de
la cellule de crise (TIM221-11-7)
Nous avons examiné jusqu’à présent des actions de créer des troupes. Dans ce qui suit,
nous décrirons les actions relatives à l’emploi des personnes dans la hiérarchie au moyen de
l’affectation des militaires individuels ou collectifs dans les différentes unités activées, selon
leurs types d’armes ou de spécialités.
3.2. <Affectation>
187
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Cette action se définit par le mode de gestion par compétences du personnel ou d’une
unité qui est affecté dans une autre formation, comme tout fonctionnaire dans sa carrière.
Cette classe qui comprend des noms comme affectation, contrôle opérationnel,
détachement, rattachement se caractérise d’abord par sa propre syntaxe, en figurant
conformément au schéma d’arguments suivant :
Ce schéma d’argument exige les trois arguments agentifs de nature du trait du type
[humain], plus précisément <humain (collectif)> pour les N1 et N2. De plus, si nous
considérons l’actualisation des noms de cette classe, nous observons, dans une construction
standard, la combinaison avec des verbes supports de base effectuer, procéder à, réaliser
d’une part :
(29) Maréchal des logis en 2007, il effectue un détachement au sein de l’aviation légère
de l’armée de Terre des opérations spéciales pour y être adjoint (TIM260-14-15-7)
D’autre part, avec les verbes supports de voix passive avoir, recevoir dans la
construction converse nous avons :
(31) En 2011, le 17ème GA entrant en base de défense de Cazaux, verra ses effectifs
permanents s’accroître et aura un rattachement avec les pelotons de soutien
cynotechnique de Souges et Sissonne (ArtMag7-12-52)
188
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(32) Les militaires du rang reçoivent en règle générale une affectation au 1er juillet afin
de respecter le dispositif de notation par rapport aux officiers et aux sous-officiers qui
sont affectés au 1er août (TIM271-16-31)
Dans cette restructuration, nous pouvons ajouter un autre argument facultatif qui
présente le type d’emploi dans l’organisme affecté, à l’aide de plusieurs connecteurs comme,
en qualité de, en tant que :
(33) Le sergent-chef Mark est depuis 2011 au 92ème régiment d’infanterie année de son
affectation en tant que chef de groupe de la 1ère compagnie (TIM243-13-48)
(35) Ancien élève de l’ENS-Ulm, Monsieur Martin MOTTE est maître de conférences de
l’Université de Paris IV-Sorbonne en détachement aux Ecoles militaires de Saint Cyr-
Coëtquidan en qualité d’enseignant d’histoire (CESAT26-11-11)
Puis, qu’ils peuvent avoir une interprétation d’état, au moyen des verbes supports
neutres et de différentes natures aspectuelles comme être en / sous, être sous réserve de, être
placé sous, rester / garder Prép d’une part :
(37) Pour cette mission intérieure de grande envergure, les capacités terrestres déployées
dans la zone, en soutien des forces de sécurité intérieure, restent sous le contrôle
opérationnel de l’officier général de zone de défense et de sécurité ouest (TIM256-14-23)
(38) La NATO School Oberammergau (NSO) est placée sous le contrôle opérationnel du
commandant suprême des forces alliées en Europe (TIM259-14-10)
189
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Et, à propos de leurs prédicats appropriés, ils se combinent premièrement avec des
verbes traduisant la détermination dans le cadre de la relation hiérarchique par l’autorité ou
par le commandement comme définir, fixer, préciser :
(39) Le 1er RI de Sarrebourg a défini son rattachement à la BFA. L’armée de Terre a fait
glisser frontière à l’autre les fantassins français de la brigade (TIM259-14-24)
(40) L’affectation d’un militaire, pour une durée limitée, en application de l’article
L.4138-2 du code de la défense est fixée par arrêté du ministre de la défense, ou le
ministre de l’intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale (TTA150-14-1-105)
D’autre part, ils apparaissent avec des verbes désignant le changement, le transfert et
la suppression d’une relation de commandement, de façon temporaire ou permanente (confier
à, déléguer à, transférer à, par) :
(42) Pour le lieutenant-colonel Michèle Szmytka, dernier chef de corps du bureau central
d’archives administratives militaires (BCAAM), c’est une chance que le rattachement du
BCAAM soit confié au Service Historique des Armées (TIM225-11-38)
190
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Enfin, ils ont des adjectifs, appropriés traduisant la durée et les particularités de cette
action, par exemple :
Nous avons observé ci-dessus les actions de l’affectation dans le cadre du changement
de la relation du commandement. Voyons à présent les actions des troupes au stationnement
des lieux de diverses natures.
3.3. <Stationnement>
Autrement dit, la troupe prépare et attend sur place en sécurité dans le cadre du repos
et du rassemblement, temporairement ou longuement, en vue d’une progression et de
l’entraînement militaire à venir. Il s’effectue donc, soit dans un lieu improvisé sur le terrain,
en camp, (en plein air, sous la tente ou dans les abris), soit dans des bâtiments civils
abandonnés ou utilisés à des fins d’exercice, ou militaire (maison, bunker, position)55.
Cette classe qui regroupe des noms comme bivouac (zone de bivouac, bivouac
tactique), campement, campement de stationnement, cantonnement (vieilli, rarement utilisé),
casernement, PC régimentaire, ferme, stationnement56, se caractérise d’abord par son propre
schéma d’arguments :
191
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Dont nous observons deux arguments du trait du type [humain] et [locatif], le dernier
étant accompagné d’une préposition locative à, dans, en, prés de, sous, sur, vers etc.
Les noms se combinent en particulier avec des verbes supports appropriés comme
déplacer, installer, monter, qui portent sur l’installation des unités en stationnement
provisoire ou en logement de longue durée et diverses actions :
(45) Arrivés sur zone, le bivouac a été sommairement installé et nous sommes partis en
mission (TIM261-15-12)
(47) Trois jours pour percevoir les munitions de 155 mm, s’acclimater, monter le bivouac
et prendre les ordres ne sont pas de trop avant le départ à l’opération DORO3 dans la
région d’INZEKOUAN (ArtMag7-13-18)
Et, si les noms sont employés comme le locatif par métonymie, comme nous l’avons
dit plus haut, ils sont susceptibles d’apparaître avec des verbes de séjour (arrivée/départ), à
savoir, abriter, être à (en), coucher à (en), démonter, détruire, dormir à (en), rallier,
rejoindre, servir, utiliser :
(48) Octobre 1983 à Beyouth : l’immeuble Drakkar, cantonnement qui abrite une
compagnie du 1er RCP, s’effondre sur ses occupants suite à un attentat (DOCT15-8-10)
(49) A la lueur du fanal un soldat veille tandis que ses camarades s’endorment. Au petit
matin, le bivouac est rapidement démonté (TIM262-15-42)
(50) C’est au tour des militaires de rejoindre le dégrad, après avoir détruit leur
campement (TIM245-13-31)
(51) Côte d’Ivoire, le 6 novembre 2004, un Sukoi 25 effectue deux passages à basse
altitude au-dessus de l’école Descartes de BOUAKE, qui sert de cantonnement au TC2 du
régiment d’infanterie chars de marine (DOCT15-8-21)
192
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(52) Les forces de sécurité afghanes sont en stationnement prolongé au sein de zones
habitées, sous bulle sécuritaire (DT20-10-63)
(53) Pour leur dernière nuit au Centre d’aguerrissement outre-mer et étranger, les deux
sections dorment en bivouac tactique sous la pluie (TIM247-13-43)
(54) Les véhicules rejoignent la zone de rassemblement et dans la nuit les passagers du
bateau transportant le personnel débarquent et rallient le bivouac sous une pluie battante
(ArtMag7-14-49)
(55) L’état-major de force a rejoint ce cantonnement début juin, imité par les forces
spéciales et autres troupes stationnées pendant un certain temps sur le camp provisoire de
l’Office national de développement rural situé en ville (TIM197-8-25)
(56) Il est fréquent que le Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés
(UNHCR) utilise les cantonnements des forces d’interposition pour stocker ses vivres
(TTA150-14-5-80)
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés marquant la nature et le temps de
stationnement comme improvisé, de fortune, de secours, quotidien, matinal, sommaire,
enneigé.
Les actions de stationnement que nous venons d’exposer sont liées tactiquement à
celles des déploiements que nous allons voir, en prenant compte de la sécurité dans la phase
de la préparation au combat.
3.4. <Déploiement>
Nous étudions maintenant les actions de la classe <déploiement> qui est définie par le
TTA106 (2013 : 195) comme « le dispositif pris par une unité en vue de son action immédiate
ou ultérieure ». Les actions de la classe <déploiement> qui regroupent des noms comme
déploiement (zone de déploiement, redéploiement), disposition, échelonnement sont d’abord
caractérisées par leur schéma d’argument :
193
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(57) Les réserves tactiques sont des éléments de manœuvre tenu à la disposition du
commandement lui permettant d’influer sur le déroulement du combat (FT2-8-47)
(58) L’action terrestre, autant psychologique que matérielle, exige d’inscrire dans la
durée le déploiement au plus prés de la Force (FT2-8-19)
(59) L’artillerie doit en premier lieu réduire la réactivité des unités de l’adversaire en
influant sur l’échelonnement autour de son objectif avant même l’ouverture du feu (DT25-
12-46)
1) En ce qui concerne l’actualisation par des verbes supports, tout comme d’autres
classes d’action, les noms de cette classe sont compatibles avec des verbes comme effectuer,
exécuter, réaliser :
(61) Il faut à tout prix empêcher l’ennemi de vaincre en l’empêchant d’exécuter les
dispositions qu’il a prévues (InfSac22)
(62) La 3ème batterie du 1er régiment d’artillerie de marine a réalisé des exercices de
déploiement dans le but d’instruire des chefs de sections étrangers aux procédures de
demande de tir (ArtMag7-12-26)
2) Les noms de cette classe peuvent être caractérisés plus particulièrement par leurs
prédicats appropriés portant sur la détermination, l’articulation et le changement de la
disposition.
194
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(63) Sur notre frontière du Sud-Est, on adopte des dispositions nouvelles proposées par le
général Berge, commandant éventuel de l’armée des Alpes (ArmFrGrGue1-2-40)
(65) Dans les principes d’exécution de la mission, user, ralentir et détruire par une action
décentraliser et surtout déterminer l’échelonnement de l’ennemi, à savoir le soutien, les
appuis et le 2ème échelon (Inf223-1-80)
3) En plus de cette détermination, le déploiement des troupes doit être bien articulé,
prévu et précisé avant l’exécution (adapter, engager, coordonner, planifier, valider) :
(69) Les deux exercices menés avec le Groupe AéroNaval ont permis de valider le
déploiement de la Liaison 16 dans sa composante terrestre au niveau des forces
françaises stationnées à Djibouti (ArtMag7-14-13)
195
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Enfin, pour ces noms, ils ont des objectifs et des noms appropriés portant sur le
terrain, la durée et les caractéristiques, comme :
Nous avons décrit jusqu’à maintenant les actions caractérisant la constitution d’une
composante terrestre au sein de l’armée de Terre. Voyons à présent les actions des militaires
sur leur lieu de travail, dans le cadre de la préparation au combat et du maintien des capacités
opérationnelles.
Nous nous concentrons ici sur les actions des militaires effectuées dans le cadre de la
vie de la caserne en préparation au combat, comme par exemple l’entraînement, l’inspection
des capacités tactiques et l’approvisionnement des équipements nécessaires.
4.1. <Entraînement>
Pour cette raison, les militaires doivent développer les capacités opérationnelles et
tactiques, dès le temps de paix, pour remplir les missions données, par le biais de
l’entraînement individuel (tir et maniement de l’arme individuelle, initiation au combat) et
collectif (offensive ou défense de l’unité, embuscade, patrouille) au sein des unités
d’appartenance.
196
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
A partir de ce contenu sémantique, nous avons donc regroupé les noms de cette classe
comme entraînement (et auto-entraînement), exercice, formation58,(préformation) instruction,
stage. Ils sont d’abord caractérisés par leur propre syntaxe conformément au schéma
d’argument suivant :
___________________________________________________________________________
57
Le cycle opérationnel à 5 temps établit un aménagement du rythme opérationnel, permettant à la fois d'améliorer les
conditions générales d'entraînement en redonnant du temps aux unités et une respiration aux militaires et à leur famille en
espaçant les projections. Il s'agit d'un parcours progressif de l'entraînement séquencé en 5 périodes de 4 à 6 mois chacune,
jusqu'à l'engagement opérationnel des régiments.
Temps n° 1 – Préparation de base. Instruction en garnison jusqu'au niveau section (préparation opérationnelle
décentralisée : POD) et équivalent Vigipirate, partenariat écoles.
Temps n° 2 – Préparation collective. Instruction et entrainement dans les centres nationaux, niveaux section, compagnie et
supérieur. Grands exercices.
Temps n° 3 – Mise en condition avant projection. Préparation spécifique à l'engagement prévu.
Temps n° 4 – Projection. Engagement en opération extérieure.
Temps n° 5 – Remise en condition. Retour d'expérience
58
Dans la terminologie militaire, le substantif formation est très utilisé en tant qu’unité d’appartenance du militaire,
l’appellation d’un centre de formation et d’un niveau d’enseignement militaire :
• Même si cette filière fait partie du domaine combat de l’infanterie, la formation des sous-officiers
cytotechniciens est désormais dispensée pour des raisons pratiques au 17ème groupe d’artillerie
(TIM197-8-38)
• La commission armée-jeunesse récompense du prix éponyme les formations militaires qui ont initié et
mené, en partenariat avec des jeunes ou une organisation civile chargée de la jeunesse, une action
originale (TIM298-8-48)
• Le 25 septembre, le Centre de formation franco-allemand du Personnel techino-logistique Tigre,
célèbrera le 5ème anniversaire de sa mise en service (TIM197-8-49)
197
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Concernant l’actualisation par des verbes supports, ensuite, les noms de cette classe se
combinent adéquatement avec des verbes supports appropriés conduire, effectuer, mener,
pratiquer, réaliser dans la construction standard :
(71) Le rugby club de l’armée de Terre et celui de la Marine nationale ont effectué un
stage d’entraînement à l’école nationale des sous-officiers d’active (TIM280-16-19)
(72) Le 31ème RG et l’ALAT ont mené un exercice avec trois scénarii inspirés de situations
concrètes rencontrées en opération extérieure (TIM284-17-13)
(73) S’appuyant sur des infrastructures qui ont été un modèle de référence, la
Bundeswehr doit cependant les faire évoluer pour pratiquer un entraînement toujours
plus réaliste (MagInf27-12-33)
Puis ils peuvent également apparaître dans la construction converse à l’aide de verbes
supports passifs bénéficier de, recevoir, subir, suivre :
(75) Le 3ème Régiment d’artillerie de marine stationné sur le camp de Canjuers considéré
comme le plus grand camp d’entraînement d’Europe occidentale, bénéficie d’un
entraînement remarquable (Agda14-12)
(76) Etudiants, ouvriers, coiffeurs ou cadres, quel que soit leur statut dans le monde civil,
ils se sont engagés dans la réserve opérationnelle. Agés d’au moins 17 ans, ils reçoivent
une formation et un entraînement spécifique afin d’être employés par l’armée de Terre
(TIM283-17-32)
198
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(78) Après trois ans de service au 126ème régiment d’infanterie, le caporal Hautier a
décidé de suivre le stage de «recherche aéroportée action spécialisée » pour intégrer les
forces spéciales (TIM197-8-28)
(79) Des cadres de l’école nationale des sous-officiers d’active se sont déplacés dans les
DOM-COM pour encadrer des stages de formation d’adaptation sous-officiers de réserve
et de formation initiale d’encadrement (TIM287-17-16)
(80) Sur le camp de Valdahon, une section du régiment de marche du Tchad a monté un
exercice de franchissement avec l’appui du 13ème régiment du génie (TIM280-16-12)
(82) L’espace urbain est particulièrement exigeant pour le déploiement et l’action des
forces, en particulier du fait de l’imbrication de la population. Cette prise de conscience a
orienté l’entraînement de l’infanterie et confirmé sa place dans le combat et l’action en
zone urbaine (MagInf27-12-14)
(84) Les écoles militaires de Saumur et le 1er régiment de chasseurs d’Afrique disposeront
toujours de simulateurs Jaguar et dynamiques (pilote, équipage) pour assurer la
formation initiale des cavaliers (TIM284-17-83)
199
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(86) Au sein des unités, de nombreux moyens sont déployés avec différents parcours
(parcours d’obstacles, d’audace, parcours naturels valorisé) offrant une -formation
progressive en matière d’aguerrissement (TIM287-17-39)
(90) Les parachutistes ivoiriens ont fait un stage d’aguerrissement, dirigé par un
détachement du 43ème bataillon d’infanterie de marine, où ils ont complété leur formation
avec des parcours nautique et sauvetage au combat (TIM292-18-17)
200
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(92) Le 17ème groupe d’artillerie dispense des stages de formations officiers et sous-
officiers aux tirs au canon de 20 mm sur affût 53T2 et VAB T20/13 et contrôle les
exercices de tirs aériens de l’ensemble des formations de l’armée de Terre (Agda14-16)
(93) La mise en condition finale conduite par le 6ème régiment du matériel a permis à 530
soldats du bataillon logistique « Jura, dans les pas du général Lecourbe » de finaliser
leur entraînement avant leur projection au Mali (TIM281-17-18)
(97) Les Forces armées maliennes avaient pour mission de reconnaître ces axes,
contrôler la zone notamment grâce aux fouilles, d’aller à la rencontre de la population
pour évaluer la situation dans la zone (TIM250-13/14-23)
(98) En 2013, la Section Technique de l’Armée de Terre (STAT) a réalisé une évaluation
technico-opérationnelle du Bull Terrier (TIM255-14-9)
(99) « Au final, chaque soldat libanais participant à un entraînement conjoint fait l’objet
d’une évaluation qui est transmise à son unité » (TIM257-14-29)
201
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Enfin, ces prédicats nominaux ont des adjectifs appropriés de divers types :
4.2. <Inspection>
Les actions de l’<inspection> que nous allons étudier ici sont caractérisées
sémantiquement par « l’examen attentif par l’officier supérieur ou l’autorité militaire dans le
but de contrôler et d’apprécier la préparation d’une unité militaire et son aptitude à remplir ses
missions » (TTA 106). Plus précisément au sein de l’armée de Terre, en vue de l’engagement
immédiat au combat, ces actions obligent les troupes à préparer leurs équipements, armes et
matériels de toute sorte.
Cette classe, qui rassemble des noms comme audit, contrôle, évaluation, examen,
expertise, inspection, revue59 montre ses propriétés configurationnelles dans son schéma
d’arguments tel que :
N0<hum> Vsup Dét Npréd Prép N1 <hum (col), loc matériel, arme,etc.>
Dans lequel plusieurs types de classes sont admis à la place du complément (N1) de
prédicat.
202
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(100) Dans une autre aile de la zone, une équipe médicale réalise une tournée
quotidienne auprès des patients (TIM266-15-28)
(101) L’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, a effectué une tournée au Sahel,
se rendant au Mali, au Niger et au Tchad (AA384-13-19)
(102) Cette tournée des garnisons se poursuivra aux 3ème et 8ème régiment de
parachutistes d’infanterie de marine (AA384-13-46)
(103) La 2ème compagnie du 110ème régiment d’infanterie est implantée aux abords de la
ville depuis 4 mois. Une mission essentielle : les tournées de présence. Cela se passe par
les contacts avec la population, le recueil d’informations et la dissuasion des coupeurs de
route (TIM203-09-21)
Ensuite, pour l’actualisation, les prédicats nominaux de cette classe s’emploient avec
les verbes assurer, effectuer, mener, passer, participer à, comme verbes supports appropriés :
(104) L’atelier NTI1 assure le contrôle et la réparation des voiles des parapentes et des
parachutes de secours (TIM287-17-43)
(105) À la radio, de nouveaux ordres tombent : « à tous les enfants de 10, reprise de la
progression. Direction Ber, vous effectuez un contrôle de tous les pick-up armés »
(TIM273-16-26)
(106) Cinq militaires du 1er RHP ont été équipés, avec différents parachutes et
armements. Ils ont dix minutes pour effectuer une inspection complète et repérer les
erreurs (TIM235-12-51)
__________________________________________________________________________
59
Ce terme désigne également « la cérémonie militaire au cours de laquelle les troupes immobiles ou défilants
sont présentées à un officier supérieur ou général ». Il est synonyme de parade, défilé ou prise d’arme (Grand
Robert 2005) : revue du 14 juillet.
203
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(107) En mars, notre nouveau chef d’état-major des armées a effectué une inspection sur
le camp de Canjuers, centrée sur la préparation opérationnelle (TIM213-10-10)
(109) Les sous-officiers spécialistes des unités élémentaires participent aux revues de
matériels et en exploitent les résultats (TTA150/14-2-25)
(110) Chaque militaire apporte deux tenues de défilé. Après de longues heures de
repassage, le chef de corps passera en revue chacun des hommes et femmes de la
compagnie. Chaque détail est scruté car les uniformes doivent être parfaits (TIM287-17-46)
(111) Le bonheur d’être chef se mesure au regard des subordonnés qu’il commande, qu’il
croise ou passe en revue (TIM297-17/18-3)
Puis ils peuvent figurer dans la construction converse, dans ce cas, ils sont actualisés
par des verbes supports passifs comme faire l’objet de, subir, bénéficier de, charger de,
procéder à, d’une part :
(113) Un chef de groupe des Troupes Aéroportées (TAP) est, avant tout, chargé de
l’inspection de son groupe de saut (TIM235-12-51)
(114) Chacun fait l’objet d’un contrôle par les forces armées maliennes avant d’être
autorisé à poursuivre sa route vers le marché (TIM283-17-28)
204
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(115) Au titre des accords internationaux de maîtrise des armements (MDA) signés par la
France, le 12e régiment de cuirassiers (12e RC) a fait l’objet d’une inspection de ses
équipements, le mardi 20 août 2013 (TIM248-13-11)
(117) Le premier engin de débarquement amphibie rapide, livré le 24 novembre 2011, par
le constructeur CNIM et le chantier naval à la Direction générale de l’armement subit
désormais des évaluations opérationnelles (AA367-12-41)
(118) Un soldat arrivé en évacuation médicale subit un examen clinique complet. Il est
pris en charge par un médecin militaire projetable à tout moment sur un théâtre
d’opération (AA376-12-12)
D’autre part, et notamment dans le cas des noms, ils peuvent faire appel au verbe
support approprié passer. D’ailleurs, les prédicats nominaux contrôle, examen, inspection,
évaluation, test…et revue, peuvent figurer dans la construction converse à l’aide des verbes
supports passifs cités. Mais le nom revue se combine aussi avec le verbe passer suivi de la
préposition en, mais il a le sens contraire de nature active comme on l’a vu plus haut
(119) Après avoir reçu des mains du colonel Poitou l’insigne du régiment, son altesse
royale la princesse Caroline a passé les troupes en revue aux côtés du chef de corps
descendant (TIM237-12-6)
(120) Le 24 juin, les troupes du 110ème régiment d’infanterie de Donaueschingen ont été
passées en revue une dernière fois par leur chef de corps, au cours de la cérémonie
organisée pour la dissolution de cette unité (TIM257-14-7)
205
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Dans ces exemples, nous constatons que le COD du prédicat passer en revue peut s’exprimer
aussi de deux façons :
(122) Afin d’exploiter au mieux ces compétences variées, il est indispensable de cultiver
nos savoirs tout au long de cette carrière : chaque année, quel que soit le niveau de
qualification, tous les plongeurs sauveteurs passent un contrôle éliminatoire (AA418-17-32)
(123) L’unité envoya deux pièces pendant quatre semaines au 1/11 régiment de
cuirassiers afin de passer le certificat technique élémentaire « canon de 20’’ (ArtiMag6/09-
41)
(124) En Afghanistan, l’officier de guidage Terre rejoint la cellule 3ème dimension où des
instructeurs américains vérifieront en théorie ses qualifications. Il pourra y assimiler les
dernières évolutions de théâtre avant de passer un test global (ArtiMag12-20)
Et ils sont en mesure d’apparaître dans une autre restructuration, plus particulièrement
dans la construction évènementielle par la thématisation de ces noms à la place du sujet, à
l’aide d’un verbe support avoir lieu, débuter, se dérouler :
(127) Les missions du lendemain, au nombre de trois, ont dû avoir lieu dans une autre
zone que celle de la veille, préalablement repérée par les GAZELLE, du fait des nuisances
sonores des hélicoptères (ArtMag11-7)
206
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(128) Le but était de mettre en œuvre la chaîne ATLAS canon afin d’effectuer un réglage
précis des tirs sur les objectifs désignés. Les tirs ont débuté en milieu de matinée
(ArtMag1/9-41)
(129) L’exercice Emerald Move (ERMO 16) s’est déroulé du 1er au 9 octobre, au large de
la Sardaigne. Son but : améliorer l’interopérabilité entre les nations de l’Initiative
amphibie européenne (IAE) participante tout en confortant la capacité amphibie française
(TIM280-16/17-42)
(130) Chaque semaine le camp de Warehouse est ravitaillé en gazole. Les camions-
citernes sont soumis à un contrôle poussé en raison de la sensibilité de leur cargaison
(TIM240-12/13-44)
(132) Les futurs chefs de section ont été soumis à des séances de tir, tests sportifs,
marches tactiques, séances d’aguerrissement…L’objectif des tests est d’évaluer les futurs
chefs de section et d’établir un classement (TIM282-17-12)
(133) Agés de 10 mois à 2 ans et demi, les jeunes bergers (allemands) sont d’abord
soumis à une batterie de tests. « Personnalité de l’animal, morphologie, capacités
olfactives, condition sanitaire et prédispositions pour le mordant », sont étudiés avec
attention, liste l’adjudant-chef Hervé, acheteur (TIM278-16-41)
207
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs et des noms appropriés à cette classe
portant sur la période, le degré et le moyen, comme suit :
Moyen : visuel
Nous avons étudié ci-dessus les actions de l’<inspection> par l’officier ou par
l’autorité militaire. Dans ce qui suit, nous allons voir les actions de l’<approvisionnement>
qui sont considérées comme l’acte obligatoire pour la mise en œuvre de la force de combat.
4.3. <Approvisionnement>
En d’autres termes, dès le temps de paix, sur le plan du soutien logistique, l’ensemble
des approvisionnements nécessaires à la consommation d’une collectivité, par exemple armes,
combustibles, effets d’habillement, équipements, munitions, pièces de rechange, vivres, etc.,
exerce une grande influence de façon directe sur la durabilité des actions d’unités et joue un
rôle important dans la conduite du combat et sur le moral.
208
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Dont l’argument N2 du trait du type [inc] peut être précisé par des classes comme
<arme>, <combustibles>, <munitions>, <effets militaires>, <vivres>, etc.
(135) La Force de réaction rapide dispose d’une dotation mixte en véhicules, lesquels
sont aérotransportables, protégés et de véhicules blindés de combat de l’infanterie
(Doct17-09-98)
(2) à la voix passive, ils sont compatibles avec des verbes comme acheminer,
disposer, obtenir, percevoir, planifier, prendre, procéder à, réaliser, recevoir:
(137) Arrivés sur la zone de bivouac, les sections perçoivent une généreuse dotation en
munitions (TIM280-16/17-36)
209
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(138) La préparation de la mission est laissée à l’initiative du chef interarmes, qui doit
planifier ses actions et son ravitaillement logistique. Cela permet alors d’évaluer l’unité
quant à son aptitude à conduire en autonome une mission en zone désertique (MagInf31-
13/14-31)
Et les noms de cette classe se combinent avec différents types de prédicats appropriés.
Les unités organiques peuvent demander l’approvisionnement par la voie hiérarchique au
niveau logistique, afin que l’unité supérieure puisse approvisionner suffisamment. Dans ce
sens, premièrement, ils sont compatibles avec des verbes comme rétablir d’une part :
(141) Le 6 septembre l’ouragan Irma a balayé les Antilles. Plusieurs unités militaires ont
aussitôt été mobilisées pour secourir et protéger la population mais aussi rétablir
l’alimentation en eau, en électricité et en vivres (TIM288-17-9)
D’autre part, avec les verbes qui traduisent le rôle de sujet agentif volontaire
impliquant le contrôle total sur ces actions, à savoir assurer, avoir en charge, disposer de,
gérer, participer :
(143) Projeté au Mali depuis plusieurs mois, le 503ème régiment du train de Nîmes a en
charge le ravitaillement du train de combat des opérations en cours (TIM252-14-14)
210
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(144) Le 1er régiment de tirailleurs disposera d’une première livraison de 150 HK 416 F
Standard en juin 2017 (TIM285-17-16)
(145) Tout chef de formation en campagne doit gérer ses dotations avec le souci de ne les
déployer qu’a bon escient sans gaspillage et avec efficacité (TTA150-14/5-10)
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés liés à plusieurs propriétés comme :
Nous avons décrit jusqu’à présent les actions effectuées dans la caserne pour le
développement et le maintien des capacités opérationnelles par le biais de <entraînement>,
<inspection>, <approvisionnement>. Ces actions peuvent être directement liées aux actions
de sûreté dans lesquelles la troupe cherche l’ennemi afin d’alerter le commandant avant
l’engagement du combat.
5. Actions de sûreté
Nous examinons ici des actions permettant de trouver des indices sur l’ennemi, d’en
alerter le commandant avant l’opération ou l’engagement, afin de conduire le combat de façon
avantageuse : la surveillance, la patrouille et l’alerte. Ces trois mesures préventives, qui sont
menées dans le cadre de la mission de sûreté60, permettent de réduire notablement les risques
ennemis.
__________________________________________________________________________
60
Les missions de sûreté regroupent « l’ensemble des mesures qui permettent au chef, à tous les échelons, d’être
à l’abri des surprises en lui procurant le temps et l’espace nécessaires à la mise en œuvre efficace de ses
moyens ». Il s’agit donc, pour le commandant d’unité, de « mener des actions à dominante dynamique ou
statique afin de renseigner, et, selon le cas, de combattre ». TTA 106 (2013).
211
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Malgré l’objectif commun entre ces deux premières, renforcer la sécurité des amis et
renseigner le chef, le concept opérationnel se distingue sémantiquement ainsi : la surveillance
est une action physiquement plus restreinte à un point déterminé avec différents dispositifs de
surveillance, alors que la patrouille désigne une action physiquement plus dynamique en
parcourant une zone donnée.
5.1. <Surveillance>
Nous étudions les actions de surveillance dans le domaine militaire qui sont traduites
par « les actes d’observer les lieux, des personnes ou des objets, pour déceler toute activité de
l’ennemi, dans le but d’alerter et de renseigner le chef » (TTA 150, Titre 6). Il s’agit donc que
ces actions de perception soient menées pour obtenir toutes sortes de renseignements sur
l’ennemi, en faisant appel à tous les moyens de surveillance (visuels, acoustiques,
électroniques et photographiques).
Les deux positions des arguments sont saturées par le sujet humain (N0), qui exerce
l’action de surveillance (sentinelle, garde, factionnaire, guetteur, patrouille, reconnaissance)
et par l’objet de cette action (N1), à savoir le lieu (champ de bataille, position ennemie, zone
d’opération), l’humain qui occupe le lieu (ennemi, unité, adversaire, belligérant) et son
mouvement dans ce lieu (arrivée, marche, mouvement, progression). Dans cette structure,
signalons que les véhicules militaires (char, drone, engin, patrouille, véhicule), qui sont
équipés d’un dispositif de surveillance (chien, radar, caméra, radio), sont acceptés comme le
sujet N0 par métonymie. Dans ce cas, c’est un agent humain qui est le déclencheur du
mouvement du moyen de transport, par exemple :
212
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(148) Les drones sont devenus un élément incontournable des opérations militaires, pour
préparer une mission et d’assurer une observation en temps réel permettant d’appuyer
par des tirs d’artillerie les troupes au sol (TIM216-10-36)
(149) Un détachement de liaison est présent au quartier général de Naqura où les deux
radars en émission permanente, permettant une couverture de surveillance optimale de la
zone des opérations (ArtMag1/9-44)
(153) Les aéronefs et leur équipage pourront être insérés dans les opérations terrestres
pour renforcer la surveillance du champ de bataille et permettre une précision
d’acquisition des cibles suffisante (RevAlat8-81)
Puis nous constatons que les noms de cette classe peuvent avoir une interprétation de
l’état à l’aide du verbe support être Prép (à, de, en, sous) et de ses variantes aspectuelles
mettre en, rester en. Notons parmi ces noms, d’ailleurs, le nom garde qui peut s’associer au
verbe tomber en pour marquer la valeur inchoative :
(154) Le binôme de tête tombe en garde à quelques mètres d’un ouvrage bétonné (TIM271-
37-74)
213
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(155) Tombé en garde sur « lima 2 », couché dans la neige, raquettes aux pieds, le
groupe du 7ème bataillon de chasseurs alpins fait feu sur l’ennemi qui lui fait face (TIM251-
14-23)
(156) Alors que la patrouille est en observation en cercle autour des zones à observer, le
poste de contrôle avancé indique que des tirs sont systématiques au passage des aéronefs
(RevAlat12-55)
(157) Alors que le trinôme du caporal-chef Cyril du 35ème régiment d’infanterie est en
surveillance mobile devant un site sensible à Saint Fons, prés de Lyon, une passante
d’environ 70 ans fait un malaise (TIM212-10-40)
(158) Sur la plateforme du désert de Gao des secteurs connus, comme étant des lieux
d’activités des groupes terroristes sont déjà sous surveillance de la force (TIM291-18-24)
(159) Au cours de la mission SENTINELLE, le chef de groupe s’est mis en garde pour se
protéger le visage et a reçu un coup dans l’avant-bras (TIM264-15-49)
(160) Le chef du centre opérationnel tactique met l’audience au garde à vous pour
l’arrivée au point de situation du général, commandant la division (TIM294-18-44)
(161) Les pelotons restent en observation, lancent alors la traque, poussent l’ennemi à la
faute pour l’acculer et l’obliger à se soumettre (TIM273-16-47)
Et, pour ce qui concerne les prédicats appropriés à cette classe, nous prenons
premièrement les prédicats causatifs, en ajoutant un contrôleur à la place du sujet dans leur
propre schéma d’arguments (installer en, mettre en) :
214
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(163) Des tirs de harcèlement viennent de « Taliban Hill », le capitaine Franck, adjoint
au sous-groupement tactique interarmes ordonne à un tireur de précision de se mettre en
surveillance, de rendre compte et de détruire (TIM227-11-26)
Dans la situation durable de ces actions, deuxièmement, l’objet du trait [locatif] fait
l’objet de la thématisation par les verbes structurés, placer en, se poster en, être placé sous
<observation, surveillance> de :
(165) L’escadron et ses deux Tigres d’escorte reviennent après contact radio pour
récupérer l’équipe au sol, l’ensemble du dispositif repart vers la zone amie et est placé
sous la surveillance et la protection du dispositif (MagInf26-11-28)
(166) Alors que le soleil est au zénith, entre Ajaccio et Porticcio, la section militaire
intégrée se poste en observation. Les chefs de groupe organisent des rotations pour
balayer le paysage à 360°et détecter toute fumée suspecte (TIM258-14-25)
(167) Prés de Castelsarrasin, des sapeurs de la 3ème section du 31ème régiment du génie
sont postés en surveillance en lisière militaire. Depuis plusieurs jours ils enchaînent les
marches, les missions de combat et les bivouacs (TIM253-14-41)
Durée : rapide, bref, court, temporaire, long, permanent, constant, continu, continuel,
régulier
215
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Instrument (mode de détection) : par satellite, de radar, aux jumelles, avec les
moyens d’observation nocturne, à la caméra thermique
Nous allons détailler ci-dessus les actions destinées à chercher l’ennemi au moyen de
différents moyens de surveillance. Ces actions tactiques peuvent être reliées à celles de la
<patrouille> qui sont réalisées de façon plus active, en impliquant un mouvement physique.
5.2. <Patrouille>
Nous décrirons maintenant « les actions de parcourir afin d’obtenir des informations
sur les activités de l’ennemi ou sur la zone donnée pour contribuer à la sûreté du chef et de la
troupe » (TTA 106). Autrement dit, avant d’engager les hostilités (offensive ou défensive),
ces actions sont menées par une petite unité, à savoir l’élément de reconnaissance ou le
détachement, en vue de rechercher des renseignements nécessaires sur l’ennemi (effectifs,
dispositifs, matériels, armements, mouvements, le cas échéant, moral) ou sur le terrain (état
du sol, obstacle, point dangereux). Il s’agit donc de renforcer la protection des amis et de
renseigner le chef.
Mis à part le contenu sémantique cité ci-dessus, nous précisons les noms de cette
classe fouille, patrouille, ratissage, reconnaissance61. Ils sont d’abord spécifiés par le schéma
d’arguments :
216
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(168) Le groupement tactiques interarmes génie lance des fouilles, cache d’armes par
exemple qui permettent de récupérer beaucoup de renseignements (TIM205-9-16)
(169) Composé de cinq AMX10 RC et 13 VBL 12,7 mm, le détachement du 1er régiment
étranger de cavalerie mène dans cette région de l’Afghanistan des patrouilles mixtes en
soutien des troupes déployées sur place (TIM199-8-25)
(169) En 1942, Ortiz, jeune capitaine est envoyé en Tunisie pour mener des
reconnaissances derrière les lignes ennemies pour le compte du « Office of Strategic
Services, ancêtre de la CIA (TIM209-9-52)
(170) Au nord-est de Kaboul, les policiers afghans et les militaires français ont mené des
opérations de fouilles, où des armes, des munitions et des documents ont été saisis
(TIM203-9-8)
Puis les noms de cette classe peuvent admettre deux restructurations, les constructions
converses et évènementielles. Premièrement, à l’aide des verbes supports passifs, faire l’objet
de, subir pour lesquels, les noms fouille, ratissage peuvent apparaître dans la construction
converse62:
(171) Au sein du village, chaque pièce des maisons font l’objet d’une fouille méticuleuse
par les démineurs du 2ème régiment étranger de génie (TIM2015-10-23)
(172) Tous les itinéraires empruntés par les djihadistes ont subi un ratissage en
profondeur par les démineurs du 17ème régiment du génie parachutiste (MagInf32-14-25)
__________________________________________________________________________
62
Dans cette construction, notons que le verbe subir avec une connotation négative ne se combine qu’avec les
prédicats nominaux fouille et ratissage.
217
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
(173) 36 617 fouilles ont eu lieu en 1972 par l’armée britannique en Irlande du nord
(BritIrl15-43)
(174) Pour plus d’efficacité dans les résultats, les fouilles par les démineurs se sont
déroulées à 4 heures du matin pour surprendre les habitants du village (CESAT35-14-54)
(175) Depuis fin juillet 2008, les patrouilles, les accrochages, la garde et l’alerte aussi se
sont intensifiés pour la section de la 1ère compagnie du groupement tactique interarmes à
Kapisa (TIM199-8-52)
Et, en ce qui concerne les prédicats appropriés à cette classe, ils s’associent également
avec des prédicats appropriés de <mouvement> être en (de), aller en, être envoyé en,
nomadiser, partir en, rentrer de :
(177) En véhicule ou à pieds, nous sommes allés en patrouille dans différents quartiers
du centre ville de Lyon (TIM279-16-38)
(179) Une illustration des savoir-faire spécifiques acquis à Djibouti est la capacité des
unités à « nomadiser » seule ou en patrouille mixte avec les Forces Armées Djiboutiennes
(MagInf35-15-40)
(180) « Nous sommes arrivés sur notre position, je veux que la 12,7 soit mis en batterie
face au Nord. Je pars en reconnaissance avec le chef Stéphane, voir s’il y a un meilleur
point d’observation » (TIM268-15-28)
218
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Lieu : aérien, maritime, fluvial, au sol, de pont, sur itinéraire, frontalier, dans la
profondeur, à courte distance
Façon : léger, rapide, amphibie, avec la plus grande discrétion (discret), par le feu,
tactique, opérationnel, radar, minutieux, attentif, suffisant, détaillé, rigoureux
5.3. <Alerte>
Les actions que nous étudions ici sont des noms de la classe d’<alerte>. Il s’agit de
« l’action auditive et même visuelle pour signaler l’avertissement aux forces armées de se
tenir prêtes à intervenir, tels que l’approche de l’ennemi tout danger réel ou menaçant et
l’attaque ennemie de divers types, etc. En parallèle il y a aussi la classe <état d’alerte>du trait
[état] qui se caractérise terminologiquement par l’état de préparation caractérisé par les
mesures prises pour une action particulière » (TTA 106 : 2013).
219
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Par exemple :
(182) Fin mai, des pluies diluviennes ont provoqué la montée des eaux dans le Loiret. La
section du sapeur au 6ème régiment du génie a été mise en alerte et ils ont préparé du
matériel (TIM279-16-41)
(183) Au loin, un hélicoptère Bell s’approche pour un posé rapide avant de repartir vers
Naqoura, en arrière plan un engin-pompe est en alerte (TIM293-18-37)
(184) Depuis prés d’un an, le 16ème bataillon de chasseurs approfondit ses connaissances
à l’aérocombat, par la suite il devrait être placé en alerte pour une durée d’un an
(TIM284-17-19)
(185) Nous sommes d’alerte pendant 48 heures pour assurer une éventuelle mission
(TIM291-18-26)
(186) Le Corps de réaction rapide France doit prendre en 2017 l’alerte OTAN (TIM281-
17-45)
En fait, selon le système d’alerte, l’action de l’alerte s’effectue par les moyens prévus
par les consignes : par l’ouverture du feu, par un signal sonore, à la voix, par radio, par
téléphone, par un signal visuel (fanion, artifice, lampe électrique) d’une seule couleur,
préalablement fixée, par les moyens les plus discrets, etc. Nous l’entendons, dans cette
caractérisation sémantique, par « l’ensemble des dispositifs pris avant ou durant le danger ».
Cette classe, qui regroupe des noms comme alarme, alerte, signal, est caractérisée par
sa propre syntaxe. Prenons d’abord son schéma d’arguments :
220
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Ils prennent des verbes supports de base donner, dans la construction standard, au lieu
de faire, effectuer63, d’une part :
(188) A un moment l’avion est passé en latéral. J’ai vu la silhouette du pilote, il m’a (fait
+ effectué + *donné) des signaux avec une lumière rouge. Il avait compris (TIM199-8-47)
(190) Une grenade éclairante donne le signal pour l’assaut. Trois sections ouvrent le feu
dans un périmètre très réduit (TIM280-16/17-37)
(192) Un sapeur se sert de sa pelle pour dégager le sable autour d’une mine après avoir
perçu un signal (TIM260-14/15-37)
__________________________________________________________________________
63
Notons, par ailleurs, que ces prédicats nominaux peuvent constituer facilement la locution interjective, comme
(Grand Robert 2005) : Alarme ! Aux armes ! ; Alerte, soldat ! Voici l’ennemi.
221
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Puis les noms de cette classe se combinent adéquatement avec des verbes de
<diffusion> comme déclencher, diffuser, envoyer, transmettre :
(194) Si l’alerte OTAN est déclenchée, le Corps de réaction rapide France pourrait
prendre le commandement d’une opération interarmées (TIM288-17-16)
(195) Une nuit d’été 2013 dans le plus grand désert du monde au Mali, 3 roquettes de 122
mm sont détectées. En quelques secondes l’équipe diffuse l’alerte sur la plateforme tandis
que le Ground Alerter affiche la trajectoire (ArtMag15-23)
(196) A l’origine, les fanfares des unités militaires avaient pour rôle de rythmer la
marche des compagnies et de diffuser les signaux et les ordres sur le champ de bataille
(TIM248-13-7)
(198) Au sein de leur site en Afghanistan, le groupement terrestre interarmes muni d’un
radar équipé d’un système d’alerte, reçoit une alerte qui est transmise par un signal
sonore et lumineux (TIM254-14-36)
(201) Un groupe de skieur a été emporté par une avalanche. Les légionnaires du 2ème
régiment de génie ont entendu l’alerte et sont venues prêter main forte aux secours
(TIM204-9-6)
222
Chapitre 4 Préparations militaires en tant de paix
Enfin, ils apparaissent fréquemment avec des objectifs appropriés portant sur le moyen
de transmission de l’alerte et le temps ou le délai, d’un côté :
Temps ou délai : à temps, à Nbr heures, avec des délais prescrits, immédiat, rapide
Nous avons discuté plus haut les actions de sûreté dans le cas de la préparation du
combat avant l’engagement. Les trois actions dans cette optique, la <surveillance>, la
<patrouille>, et l’<alerte>, sont considérées comme les actes basiques qui permettent de
développer la force de combat dans le combat réel.
223
CHAPITRE 5
1. Introduction
Ces actions tactiques au sein du combat se réalisent dans les opérations militaires qui
sont organisées par diverses unités interarmes dans le champ de bataille. Elles se distinguent
en deux grandes opérations, l’offensive et la défensive qui sont soutenues en commun par des
actions transversales, par exemple l’appui, l’ordre, la communication, etc. A partir de ces
connaissances spécialisées et des informations extralinguistiques du domaine militaire, nous
avons élaboré des classes d’objets des prédicats d’action, comme suit :
<combat>
<tir>
<mouvement>
<opération>
Opération offensive
<embuscade>
<contact>
<attaque>
224
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
<bombardement>
<destruction>
Opération défensive
<défense>
<action d’emploi des mines>
Actions transversales
<coopération>
<appui>
<ordre>
<communication>
<brouillage>
Il est à noter que cette structuration ne constitue pas la typologie linguistique du trait
[action] dans notre domaine. Nous préciserons dans les pages qui suivent chaque classe
sémantique.
2. <Combat>
Les combats auxquels les militaires participent sont caractérisés sémantiquement par
« l’ensemble d’actions militaires de deux ou plusieurs armées adverses pour la destruction des
forces ennemies en temps de guerre » (TTA 150, Titre 4). Autrement dit, ces actes bilatéraux
de façon armée s’effectuent par les forces armées pour assurer la paix et la sécurité du
territoire, ainsi que la vie de la population et les biens de cette dernière, contre toutes les
formes d’agression ennemie.
225
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(2) Pour qu’elle puisse produire tout son effet, pendant deux longues années, nous avions,
sans parler des combats de tous les jours, livré des batailles où figuraient des troupes de
plus en plus nombreuses (InfSac60)
(3) Le Hezbollah a perdu le soutien d’au moins 80% des libanais il ne pourra jamais
mener une guerre sans le soutien de la population (ArméLib13-105)
(4) Afin de stopper les offensives rebelles, les troupes françaises mènent plusieurs
opérations de combat (OpexAfr15-26)
Puis, ces noms sont susceptibles de figurer dans différentes restructurations à l’aide
des verbes supports spécifiques, à savoir dans les constructions passives (subir), réciproque
(se faire, se livrer) et évènementielle (éclater, faire rage, se livrer, comme suit :
(5) A la suite d’un raid bien organisé au cours duquel le Hezbollah parvient à tuer 8
soldats israéliens, la guerre éclate le 12 juillet 2006 (ArméLib13-100)
(6) Les raids ne ciblent plus seulement la région de Kidal au Mali et dégénère en guerre
ethnique, les rebelles se font la guerre entre eux (RebTou13-61)
(7) A nouveau la guerre fait rage le 29 mars 1990 aux confins tchado-soudanais. On se
bat aux postes de Guéréda, dernière localité avant la plateforme aérienne d’Abéché
protégée par une centaine d’hommes du 3ème régiment de parachutistes d’infanterie de
marine (TIM201-9-64)
(8) Alors se livrait la bataille de la Marne, aussi gigantesque que la précédente, et sur
tous les points, nous obligions l’ennemi à reculer (InfSac50)
226
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(9) Après bien des accrochages avec les forces kurdes, les rebelles ont subi un deuxième
combat avec les forces de la coalition (MagInf39-17-44)
Et nous remarquons de même les verbes supports traduisant les différentes valeurs
aspectuelles qui caractérisent les noms de cette classe :
(11) Or nous avons vu ce qui s’est passé en avril 1917, où un général d’artillerie
engageait une bataille dans laquelle il ne faisait entrer que des effectifs et du matériel
(InfSac135)
(12) Les Etats-Unis étaient entrés en guerre en nous annonçant qu’ils mettraient, au
printemps de 1918, plus d’un million d’hommes à notre disposition (InfSac89)
(13) A l’issue de la révolution française, tous les pays ayant une frontière commune avec
la France rentrent en guerre avec elle (TIM198-8-7)
(14) Suite à l’embuscade fomentée par les djihadistes, les commandos du 2ème régiment
étranger de parachutistes ont multiplié leurs actions dans le centre de Kaboul (Cesat43-16-
12)
(16) Les somaliens sont convaincus par les discours des groupes terroristes qui les
enjoignent à les rejoindre pour poursuivre le combat contre le gouvernement (IslSomal13-
79)
227
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(17) Les rebelles ont continué le combat en Libye contre une force alliée bien supérieure
(Cesat28-12-40)
(19) Les forces françaises n’ont jamais cessé de pratiquer le combat de nuit lors des
différents engagements qu’elles connaissent depuis le début du XXIème siècle (Retex36-18-
7)
(20) En intervenant par la force, les forces terrestres doivent dominer les forces adverses
afin d’atteindre l’objectif en les contraignant à cesser le combat (FT01-07-44)
(21) Dès 1954, certains insurgés commencent à considérer que l’insurrection a échoué et
rallient les forces loyalistes pour finir la guerre « du bon côté » (FrBrtOps13-58)
(22) L’accord de Taëf est un traité inter-libanais, signé le 22 octobre 1989 qui mettra fin
à la guerre civile libanaise (ArméLib13-63)
(23) L’opération Epervier qui est une véritable réussite, met un terme à la guerre entre le
Tchad et la Libye (OpexAfr15-57)
(24) Le haut commandement prend sagement la décision de rompre une bataille mal
engagée, pour prendre du champ, réorganiser ses forces (InfSac116)
(25) Le 31 janvier 1990, alors que la guerre est officiellement terminée depuis les accords
de Taëf (traité inter-libanais), de violents affrontements interchrétiens éclatent (ArméLib-
13-71)
(26) Jeudi 8 aout 1918, la seconde bataille de la Marne vient de se terminer. A 22h30,
une explosion sourde retentit sur le plateau entre Ciry-Salsogne et Serches dans l’Aisne
(TIM293-18-50)
228
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(27) La France termine la guerre de 14-18 avec 80 000 camions, 2 000 chars et 400
automitrailleuses et avec plus d’avions en ligne que les Allemands (Retex12-14-3)
(28) Ainsi, l’Allemagne et la Belgique, qui participent à tous les comités de l’Alliance, ont
refusé de participer à la guerre en Irak en 2003 (TIM203-9-4)
Deuxièmement, ils sont également compatibles avec les verbes qui indiquent le
résultat décisif de ces actions de force, la victoire (gagner, remporter / remporter la victoire) :
(29) En 2007, l’armée libanaise s’étend alors sur la quasi-totalité du territoire et redore
son blason en remportant une bataille contre un ennemi extérieur (ArméeLib13-91)
(30) Par ses opérations extérieures, la France montre sa capacité à dominer les combats,
c’est-à-dire à gagner la guerre (OpexAfr15-79)
(31) Vous avez gagné la plus grande bataille de l’histoire et sauvé la cause la plus
sacrée : la liberté du monde (InfSac113)
(32) Au cours de la guerre du Vietnam, tout comme les américains, les Australiens
perdent la guerre politique dans les villages (Retex22-15-6)
Troisièmement, après ces actions victorieuses, nous pouvons les employer avec les
verbes de <commémoration : commémorer, célébrer, fêter> par exemple dans les jours de la
victoire (le 8 mai 1945) ou de l’Armistice (le 11 novembre 1918) :
(33) Les cérémonies du 11 novembre ont permis aux forces armées françaises de s’unir à
travers le monde et d’honorer le devoir de mémoire tout en célébrant la solidarité avec
leurs alliés (TIM290-17/18-20)
229
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(34) Partout dans le monde, les forces armées françaises et leurs alliés se sont rassemblés
pour commémorer le 11 novembre (TIM290-17/18-20)
(36) Reconnaissables à leurs burnous, les Spahis de Valence ont fêté cette année le 90ème
anniversaire de la bataille d’Uskub en Macédoine où ils s’étaient illustrés en s’emparant
de la ville par une charge à cheval (TIM197-8-32)
Cependant, il faut signaler que le nom guerre peut avoir un autre comportement syntaxique,
par rapport aux noms bataille et combat, en se combinant avec le verbe support être en, en
(état de) et le prédicat verbal déclarer, à cause de son aspect duratif et de sens comme une
série de combats (ou de batailles) :
(37a) Au mois de juillet 1870, la France (s’apprête à entrer en) était en (état de) guerre
contre la Prusse (TIM263-15-49)
(37b) *Au mois de juillet 1870, la France (s’apprête à entrer en) était en (état de) combat
contre la Prusse
(38a) En 1944, la Hongrie n’est pas en (état de) guerre contre la France (TIM258-14-52)
(38b) * En 1944, la Hongrie n’est pas en (état de) combat contre la France
(39a) Walid Joumblatt et Nabih Berri accusent Michel Aoun d’avoir non pas déclaré la
guerre aux Syriens mais au peuple libanais (ArméLib13-6)
(39b) *Walid Joumblatt et Nabih Berri accusent Michel Aoun d’avoir non pas déclaré la
bataille aux Syriens mais au peuple libanais
De ce fait, nous pouvons les diviser plus précisément en deux sous-classes <guerre> et
<combat>. Pourtant, dans ce travail, nous les traitons comme des noms d’une classe
<combat>.
230
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Enfin, nous observons les adjectifs appropriés portant sur différents aspects de ces
actions, par exemple le lieu, l’objectif, les caractéristiques, etc., d’une part :
2.1. <Tir>
Le nom que nous allons étudier ici, tir, est caractérisé par « l’action de tirer ou de
délivrer au loin diverses catégories de projectiles64 de façon directe, indirecte, sol-sol, sol-air
et même air-sol, au moyen de plusieurs types d’<armes à feu> (cf.infra) contre des objectifs
de différentes natures (ennemi, véhicule, position) » (TTA 150, Titre 7). Cette agression
menée dans le cadre du combat individuel ou collectif est contrôlée et formellement ordonnée
par le chef, en vue de développer au maximum l’effet du feu.
___________________________________________________________________________
64
Une grande variété de projectiles est tirée par différents types de <munitions>. Par exemple les grenades
lancées à la main ou arme individuelle. Les balles tirées par des armes de petit calibre, les obus tirés par des
canons ou des mortiers, les roquettes et les missiles propulsés par réaction à partir de rampes ou de plateformes.
231
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Qui comprend deux arguments, dont le sujet (N0) représente un humain et le COD
(N1) diverses natures argumentales, par exemple :
D’autre part, le quatrième argument peut être inséré pour désigner la <partie du corps
(Npc) : tête, cœur, jambe, bras> de celui que les >munitions : balle, grenade, obus> touchent,
à condition que N1 soit humain. Nous attestons ici la métonymie (partie/tout) entre les <Npc>
et les humains : un soldat fait le tir sur la tête d’un ennemi → Un soldat fait le tir sur un
ennemi. D’ailleurs, il est plus naturel que les <Npc> figurent en N1 qu’en N2 : Un soldat fait
le tir sur un ennemi dans la tête.
• Un détachement fait un tir sur la tête d’un ennemi avec son arme
Ensuite, pour décrire l’actualisation de ce nom, nous observons que les phrases à
prédicat nominal dans cette classe sont susceptibles de plusieurs restructurations. Nous
évoquons les constructions converse et réciproque.
__________________________________________________________________________
65
Dans la construction à prédicat verbal (tirer) de ce schéma d’arguments, nous observons particulièrement la
combinaison avec trois déterminants nominaux complexes comme un coup de, une salve de et une rafale de par
exemple, « UN (coup + rafale + salve) de + Ø + <arme à feu : fusil, pistolet, mitrailleuse> » : les fantassins
tirent (un coup de fusil / une rafale de mitrailleuse/une salve de canon) au but.
232
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Premièrement, il peut figurer dans la construction standard avec les verbes supports de
voix active, asséner, déclencher, effectuer, engager, exécuter, procéder à, réaliser :
(42) Les forces de sécurité afghanes appuyées par la coalition ont pu neutraliser un
groupe d’insurgés et grâce à une patrouille de F16 américains qui a déclenché un tir de
trois bombes de précision (TIM229-11-16)
(43) Au cours de la formation militaire initiale du réserviste, les jeunes effectueront des
tirs de combat qui ne peuvent être réalisés sous statut civil (TIM293-18-12)
(44) Le tireur doit avoir une arme en bon état et tenir compte des corrections du moment
afin d’effectuer des tirs efficaces (TTA150-14/7-45)
(46) Avant la séance de tir, le tireur procède à un nouveau « tir de vérification » identique
à celui qui a motivé le réglage surtout si l’écart radial constaté est supérieur à 20 cm, le
réglage doit être repris (TTA150-14/7-149)
(47) L’adjudant-chef Eric, sous-officier conduite des feux s’est illustré en novembre 2016
en réalisant un tir complexe sur la rive Est du Tigre, son action a permis la neutralisation
de six embarcations ennemies (TIM287-17-7)
233
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
D’un autre côté, avec des verbes supports passifs recevoir, essuyer, résister, subir66
dans la construction converse :
(49) Les insurgés retranchés derrière des murs ou des obstacles résistent aux tirs de 12,7
mm du peloton blindé du 4ème régiment de chasseurs (TIM205-9-18)
Deuxièmement, nous supposons le tir simultané par les deux actants71, en s’associant
avec des verbes réciproques échanger, se livrer à :
(52) Les soldats ajustent leur tir au fur et à mesure grâce aux balles traçantes qui
déferlent (TIM283-17-38)
____________________________________________________________________
66
Nous observons aussi le verbe support être sous le feu dans l’interprétation d’état qui permet la construction
passive de faire le feu : trois compagnies du régiment sont larguées sur zone où ils sont pris sous le feu = sont
sous le feu, les légionnaires perdent un homme et ont six blessés (OpexAfr15-30)
71
Cette idée peut être également exprimée par des adverbes en même temps, au même moment, simultanément :
Le Hamas et les soldats israéliens ont mené des tirs (Retex28-16-4) et le premier belligérant essuie alors des
tirs ennemis tandis que l’autre repère ces derniers et transmet leurs coordonnées à l’artillerie pour des frappes
indirectes (Retex30-16-5) (en même temps + au même moment + simultanément).
234
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(53) Au cours d’une manœuvre, l’aptitude à commander ou a conduire les feux est évaluée
dans un cadre réaliste où le chef tactique n’a pas le loisir d’effectuer lui-même des tirs ou
de corriger le tir de ses armes collectives (MagInf38-17-71)
(54) Pour le tir de nuit, en tirant deux cartouches dans la direction estimée de l’objectif,
le tireur pourra observer les trajectoires et localiser la menace puis il ramène son tir sur
l’objectif en coup par coup rapide et ajuste son tir à l’estime (TTA150-14/7-145)
(56) L’exercice interarmes à tirs réels CERCES est un des grands rendez-vous des alpins
qui leur permettent de tester l’aguerrissement, le combat et le tir en interarmes dans ce
milieu hostile qu’est la montagne (TIM231-12-42)
(57) En position derrière leur arme, les tireurs ajustent leur casque et leur grille de visée
alors que le Puma va décoller, il s’approche en vol tactique des objectifs, le chef de bord
autorise le tir sur le réseau (TIM212-10-53)
(60) Une manœuvre à tir réel doit faire l’objet d’une reconnaissance préalable par la
totalité des cadres jusqu’au niveau chef de groupe de char ou d’engin et elle est dirigée
par le directeur de tir (TTA207-41)
(61) Le président de la République, chef des armées est seul en mesure d’ordonner le tir
(AA421-17-21)
235
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Enfin, nous observons, des adjectifs et des noms appropriés désignant le genre, le
mode, la position de tir, etc. :
• Genre : direct, indirect, masqué, repéré (de référence), mobile, tendu, vertical,
avec béquille, tactique / technique, collectif / individuel, inopiné, d’instruction,
d’entraînement, coordonné, d’ambiance, immédiat, successif, restreint, massif,
linéaire, d’emblée, coordonné, à l’affût, latéral, à revers, précis, d’appui,
oblique, harcèlement, sportif, de neutralisation
• Mode d’exécution : au poser, au jeter, au juger, au coup par coup, par (en)
rafale(s), par rafale limitée ou libre, en mouvement, à courte distance
• Cadence : à la cadence, Nbr coups par minutes, en Nbr rafale(s), par salve de
Nbr coups, de semonce
236
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Les actions de tir que nous avons vues ci-dessus doivent être harmonisées avec les
mouvements tactiques de divers types au sein du combat pour mettre en œuvre le maximum
de l’efficacité de force de combat. Pour cela, nous décrirons, dans ce qui suit, les
mouvements effectués par les militaires.
2.2. <Mouvement>
<mouvement orienté> : le déplacement est caractérisé par la direction qui est définie
par un lieu de destination de l’humain (cible) ou de l’objet (entité)
237
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Au cours de cette étude, bien qu’il existe différentes sous-classes élaborées dans la
classe <mouvement>, nous voulons commencer par mettre en évidence les propriétés
syntaxiques en commun dans le cadre de la phrase élémentaire, parce que ces actions les
partagent à plusieurs niveaux de la combinatoire, par exemple les verbes supports de divers
types, prédicats et adjectifs appropriés, etc.
Tout d’abord, nous présentons leur schéma d’arguments ou deux arguments de traits
[humain] et [locatif] sont nécessaires :
___________________________________________________________________________
67
A titre d’exemple, les noms de la classe <patrouille : fouille, patrouille, ratissage, reconnaissance> qui sont
classés dans la classe de <mouvement non orienté> de la langue générale, ne constituent pas des actions sans la
direction ni la zone désignées dans la langue militaire. De ce fait, nous les voyons comme un des types d’action
avant l’opération militaire visant à chercher l’ennemi ou à assurer le déplacement de la troupe à l’avance, en les
classant dans la classe <patrouille>.
68
Notre attention portera plus particulièrement sur des noms des deux premières classes <mouvement non
orienté> et <mouvement orienté>, parce que ceux de la dernière sont réalisés en majeur partie sous forme
verbale dans la phrase (Un fantassin tourne à droite. Un canonnier a marqué le pas.) ou s’emploient surtout à
l’impératif dans le commandement (Marquez le pas ! Virez à gauche !).
238
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(62) Répartis dans diverses infrastructures du camp de Mailly, prés de 650 militaires des
différents états-majors s’emploient à concevoir et à conduire la manœuvre pour restaurer
l’intégrité territoriale de la puissance amie (TIM288-17-39)
(63) Des groupes touaregs font étape dans les montagnes sahariennes du Hoggar, de l’Aïr
et de l’Adrar avant de mener une pénétration dans les plaines méridionales, cultivées et
densément peuplées (RebTou13-15)
(64) Lorsque l’unité félinisée pénètre en localité, elle exécute des déplacements à
l’intérieur des bâtiments, la rue étant évitée autant que possible (MagInf27-12-67)
(65) L’acquisition des jumelles de vision nocturne à intensificateur de lumière ont pour
objectif initial à la section commandos, d’effectuer des déplacements de nuit, à pied ou en
véhicules (TIM220-10/11-56)
Puis ils peuvent recevoir une interprétation dans une certaine construction (chapitre 3.
section 4.3.), de nature neutre ou aspectuelle (inchoatif et progressif), à l’aide des verbes
supports spécifiques comme être en, se mettre en, rester en69 :
(66) Lorsque la section composée de trois chars Leclerc et de trois véhicules blindés
légers est en déplacement, elle effectue son parcours de tir en engageant, à l’arrêt, un
maximum d’objectifs avec 91% de coups au but ! (TIM230-12-7)
239
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(68) Le chef d’escadron Bonnard reste en retrait car avec le commandant d’unité afghan,
il observe et réagit aux ordres des élèves encore hésitant (TIM222-11-57)
Nous énumérons des verbes supports aspectuels appropriés à cette classe, de plusieurs
valeurs, à savoir inchoative, intensive, itérative, progressive et terminative, par exemple :
(69) Alors que l’Europe débute le désengagement progressif, à compter du 15 mars 2009,
la France maintient deux opérations Boali et Epervier au Tchad et en République
Centrafricaine (TIM203-9-15)
(70) En 1996, les autorités israéliennes ont déclenché un engagement sous forme
d’opération (« les raisins de la colère » afin de bombarder le Sud-Liban (TIM208-9-18)
(71) En 2000, les forces israéliennes entament leur repli du Sud-Liban (TIM208-9-18)
(73) Dans la 3ème dimension, l’aviation légère de l’armée de Terre est engagée en premier
échelon dés qu’il faut aller chercher le renseignement mais en 2ème échelon lorsque les
pilotes d’hélicoptères neutralise et détruisent une position adverse et intensifient la
percée menée par les unités de premier échelon (DT22-11-2)
(74) Les troupes légères composées de forces mécanisées sont toujours plus rapides et
mobiles car elles multiplient leurs déplacements par rapport aux convois logistiques aux
pièces d’artillerie (CESAT29-12-9)
240
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(75) Sans prendre de risque, les marsouins du 3ème régiment d’infanterie de marine,
attendent la fin des tirs ennemis pour réitérer leur progression dans le calme (MagInf33-14-
22)
(76) Les démineurs du 19ème régiment du génie sont déjà venus sur cette zone infectées de
mines, mais ils renouvellent l’approche pour permettre de vérifier si elle est encore
polluée (TIM201-9-40)
(78) Du 12 février au 15 avril 2013, les forces françaises reprennent leur progression en
profondeur au nord et au centre du Mali (OpexAfr15-43)
(80) Pour mener une reconnaissance offensive avec succès, il faut que le groupe
d’infanterie prennent et maintienne l’ascendant sur l’ennemi par une manœuvre
dynamique sur toute la largeur de la zone (Inf223-01-34)
(81) Au cours d’une opération un pilote éjecté de son avion, s’avance en terrain
découvert, l’équipe de récupération effectue les procédures d’identification et poursuit
son mouvement vers la zone de récupération par l’hélicoptère (MagInf26-11-28)
(82) La Syrie continue son mouvement dans la guerre civile au Liban en envoyant dans la
coalition anti-irakienne sa 9ème division blindée (Retex1-13-4)
241
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(86) En 2004, à la première bataille de Falloudja, le choc provoqué par les images des
bombardements a poussé le président Bush à suspendre l’engagement de l’armée
américaine dans l’attaque de la ville (MagInf27-12-7)
(87) Les légionnaires du 2ème régiment étranger de parachutiste ont terminé leur retrait
de Kolwezi après une opération militaire réussie (OpexAfr15-30)
A. Ennemi :
Si ces actions sont des mouvements de l’adversaire, nous devons les surveiller,
interdire et détruire, de façon organisée.
Premièrement, nous décelons au bon moment les mouvements ennemis dans la zone
amie, rapidement (déceler, détecter, observer, surveiller) :
(88) Les camps sont entourés de miradors et de réseaux barbelés et des commandos sont
sur site pour déceler les possibles activités de l’ennemi (FrBrtOps13-72)
(89) Depuis leur poste d’observation, le chef Nicolas du 54ème régiment d’artillerie et son
tireur doivent détecter les approches éventuelles d’aéronefs survolant la zone et surveiller
le ciel libanais (TIM293-18-27)
242
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(91) Avec les forces armées libanaises, les forces françaises du 501ème régiment de chars
de combat patrouillent quatre fois par jour afin de surveiller et de contrôler toute
pénétration au sud du Liban (TIM293-18-24)
Deuxièmement, parce que ces noms désignent les actions de manœuvres tactiques de
l’ennemi, il faut interdire ces mouvements dans le dispositif ami ou dans la zone importante
(arrêter, empêcher, entraver, freiner, gêner, interdire) :
(92) Tout sous groupement tactique interarmes infanterie peut fournir au profit de l’
échelon de découverte des capacités d’infiltration embarqué ou débarqué, afin d’arrêter
toute pénétration sur certains terrains difficiles pour l’ennemi (MagInf34-15-40)
(93) A Abidjan en avril 2011, les militaires français et les casques bleus se déploient le
long de plusieurs axes stratégiques en direction de la résidence de Gbagbo pour
empêcher ses groupes armés, militaires et miliciens, de conduire des exactions dans les
quartiers d’habitations (MagInf28-12-38)
(94) Les forces kurdes ont réussi à entraver la progression des unités turques à la
frontière syrienne (Retex2-13-6)
(95) La sécurisation des ressortissants est compliquée par les forces rebelles qui gênent
le désengagement du déroulement de l’opération d’évacuation des ressortissants
(MagInf26-11-61)
(96) Pour plus de pression sur les lignes rebelles, les commandos français du 1er
régiment de parachutistes d’infanterie de marine freinent la progression des djihadistes
qui reçoivent des tirs des hélicoptères d’attaque des forces britanniques (MagInf34-15-62)
(97) Les sapeurs du 17ème régiment du génie parachutiste interviennent auprès de l’armée
nationale afghane en interdisant le contournement des belligérants sur Bagdad (Cesat32-
13-28)
243
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(98) Des tireurs d’élite longue distance du 7ème bataillon de chasseurs alpins étaient
utilisés, même dans des missions de renseignement, pour détruire ou neutraliser
précisément des objectifs des forces adverses en Afghanistan (MagInf27-12-59)
(99) La conquête ou la sécurité d’une ville implique à des degrés divers toutes les
composantes d’une force interarmées particulièrement la composante terrestre ainsi que
les forces spéciales qui neutralisent les forces adverses (MagInf27-12-8)
(100) Durant les évènements d’Abidjan en 2011, la 2ème compagnie du 16ème bataillon de
chasseurs a repoussé plusieurs tentatives d’intrusion permettant l’arrivée des renforts et
l’évacuation des ressortissants (MagInf28-12-40)
(101) L’armée syrienne établit en 2012 des postes pour contrôler les lignes de
communication afin de disloquer les formations rebelles et leur percée dans le territoire
(Retex2-13-6)
Temps & durée : de jour (diurne) / de nuit (nocturne), de longue (courte) durée,
permanent, progressif, provisoire, immédiat
244
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Nous avons remarqué ci-dessus que des classes sémantiques de <mouvement> ont des
points communs dans la relation de combinaison syntaxique. Cependant, ces classes
sémantiques, qui sont sous-catégorisées selon le mode de déplacement, nous montrent un
certain nombre de différences dans la compatibilité avec des verbes supports, des prédicats et
des adjectifs appropriés.
Nous examinons en détail des verbes supports appropriés et des prédicats appropriés
aux noms de chaque classe. D’abord, en ce qui concerne des verbes supports appropriés, les
noms d’<encerclement> peuvent apparaître dans la construction converse, à l’aide des verbes
supports passifs, de valeur neutre faire l’objet de, connaître / devenir et subir :
(102) De mi-avril à mi-mai 2016, en Syrie, les forces gouvernementales appuyées par
l’aviation russe font l’objet d’opérations d’encerclement et de siège de l’opposition à
Alep (HelRus16-16)
(103) Au cours du conflit géorgien, l’aviation légère russe a connu et fait l’objet de
d’investissements majeurs pour le renouvellement de sa flotte avec des appareils de
transport Mi-8 et de nombreux hélicoptères d’attaque (HelRus16-12)
(104) Au cours d’une action offensive, les rebelles ont subi une approche indirecte et en
souplesse par l’enveloppement et le contournement de nos forces (FT04-11-33)
245
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(105) En mission au Tchad les effectifs français passent de 2850 à 3500 hommes et
aucune percée ne peut être exploitée et envisagée de la part des rebelles qui sont bloqués
au nord (OpexAfr15-50)
(107) En 2008, l’ONU avait appelé au retrait des troupes éthiopiennes et le déploiement
d’un groupe de maintien de la paix avec un accord passé entre le gouvernement fédéral
transitoire Ethiopien et l’Alliance for Reliberation of Somalie à Djibouti (IslSomal13-59)
(109) De patrouille de nuit à Bangui, le chef de section et ses hommes tombent dans une
embuscade, ils ouvrent le feu sur l’adversaire et ont ordonné le désengagement rapide de
la section de la zone dangereuse (TIM282-17-7)
246
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Et d’autre part, par l’annonce officielle de ces actions par les autorités militaires
comme Etat, gouvernement, chef d’états-majors (annoncer, confirmer, prévenir) :
(110) L’état major des armées a annoncé le retrait des troupes françaises d’Afghanistan
après dix années d’intervention où des progrès ont été constatés avec la montée en
puissance de l’armée nationale afghane (MagInf29-12-47)
(111) La fin de l’opération Sangaris en octobre dernier n’a pas confirmé le retrait de la
France de la République centrafricaine car l’armée française est insérée à la force des
Nations unies et ils contribuent à la reconstruction de ce pays (TIM286-17-23)
(112) Les détachements de l’opération Sentinelle ont été prévenus de leur désengagement
dans la ville de Strasbourg en attendant la relève d’une autre unité (TIM292-18-29)
(114) Srebenica, ville bosniaque, fut isolée par le bouclage des forces serbes qui
massacrèrent leurs habitants (CESAT32-13-14)
(115) Le groupement pénètre sur une position après avoir brisé l’encerclement par
surprise ; les défenseurs peuvent voir dans leurs jumelles des chars et plusieurs batteries
(ArtMag12-59)
247
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(116) Sur la zone d’action les insurgés se regroupent et ont forcé l’encerclement ; le
groupe est harcelé et la patrouille TIGRE-GAZELLE ouvre et protège un couloir
délivrant de nombreux feux de part et d’autre (MagInf29-12-39)
(118) La compagnie d’appui et la 4ème compagnie seront héliportées sur la ligne de crête
dominant le versant nord pour bloquer la fuite de l’ennemi qui est sorti de l’encerclement
(MagInf29-12-6)
248
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
3. <Opération>
(121) L’opération « Bonite » au Zaïre sera lancée trop tard mais elle fut un succès
militaire en tant qu’évacuation inédite (SDF1-17-5)
249
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Nous observons également une compatibilité relativement large avec différents types
de verbes supports aspectuels. Voici quelques exemples représentatifs :
• Inchoatif : engager (s’engager dans, en, sur), entamer / faire irruption, entrer dans :
(123) Le Corps de réaction rapide France regroupant près de 500 militaires français et
alliés peuvent prendre la tête d’une coalition. L’Alliance et l’Union européenne
déclencheraient ce type d’opération (TIM292-18-38)
(125) Le 21 février 2018, un véhicule blindé léger du groupement tactique désert blindé
engagé dans l’opération Barkhane a été frappé par un engin explosif improvisé dans la
région de Ménaka au Mali (TIM292-18-5)
(126) L’objectif est de pouvoir doter l’armée de Terre d’un système de simulation
permettant d’entraîner les sous-groupements tactiques interarmes et d’évaluer leur
aptitude à être engagés en opérations (TIM293-18-35)
(127) Au cours de l’année 2017, environ 40 patrouilles de l’armée de Terre ont été
quotidiennement engagées sur l’opération Harpie dans la lutte contre l’orpaillage illégal
en Guyane (TIM292-18-15)
(128) Les groupes spécialisés entament leurs opérations d’exercices annuels préparant
les tests auxquels ils seront soumis par de l’instruction technique et des séances de
simulateur (MagInf32-14-14)
• Intensif : renforcer
(129) La brigade du lieutenant Antoine fonça pour renforcer l’action des commandos qui
eurent quand même un tué et trois blessés (SDF6-18-3)
250
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(130) Les arrières de l’armée française qui s’apprête à relancer son action contre les
coalisés sont désormais sécurisés (SDF4-17-11)
(131) Les démineurs renouvellent sans cesse leurs opérations de déminage, au cours
d’exercices afin d’être opérationnel lors de leur départ sur les théâtres sensibles
(MagInf33-14-33)
(132) Les hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de Terre répète des actions au sol
avec les commandos du 2ème régiment étranger de parachutiste (RevAlat8-65)
(133) Le commandement par objectif, s’appuyant toujours sur une idée de manœuvre
clairement exprimée par le chef, repose sur l’initiative accordée aux subordonnés, leur
discipline intellectuelle et leur réactivité pour atteindre le but fixé par l’échelon supérieur
(FT05-10-25)
(134) Les capteurs de renseignement ont permis aux compagnies de mieux se préparer à
l’arrivée de l’ennemi mais la mission principale et de fluidifier et appuyer l’action des
autres unités (TIM292-18-3)
(135) Pour le 4ème régiment du matériel présent au Mali, le soutien ne s’arrête pas à la
Plateforme Opérationnelle Désert, mais pour soutenir les opérations, il s’insère avec les
forces pour effectuer leur maintenance au plus prés (TIM291-18-28)
251
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(137) Avant de devenir major général de l’armée de Terre, le général de corps d’armée
Barrera a commandé l’opération Serval à son lancement en 2013 (TIM293-18-16)
(138) Le préventeur, au sein du régiment a un rôle important car il conseille et oriente ses
actions pour que le chef de corps soit en accord avec la loi sur des questions de protection
et de sécurité dans les garages (TTA150-14-19-28)
(139) Le détachement du 1er chasseur brise les actions des djihadistes à l’intérieur de la
ville en raison de l’aide apportée par les hélicoptères américains sur zone (RebRdc16-65)
(140) Les canonniers du 35ème régiment d’artillerie de montagne limitent l’avancée des
actions des belligérants qui se dispersent dans la ville grâce à leurs mortiers (OpexAfr15-
21)
(141) Les forces françaises en Irak détruisent et neutralise toutes les actions irakiennes
avec la disparition de leur 45ème division, rayée de l’ordre de bataille (SDF2-17-5)
(143) Les forces françaises ont accompli l’opération « Tempête du désert » en 1991 avec
succès contre le régime irakien (SDF2-17-14)
252
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Ils ont enfin des adjectifs appropriés relatifs au lieu, à l’actant, à la caractéristique et à
l’ampleur, comme suit :
Les opérations militaires que nous venons d’étudier sont subdivisées en deux
opérations offensives et défensives. Simultanément, ces opérations peuvent être supportées en
commun par d’autres actions comme la coopération, l’appui, l’ordre, la communication, etc.
3. 1. Opération offensive
L’objectif de l’opération offensive est de mener les attaques contre les ennemis sur un
terrain donné pour accomplir les missions assignées. Dans ce sens, elle est réalisée de manière
rapide et violente sur le point faible. Pour cela, l’opération offensive peut revêtir plusieurs
formes, à savoir embuscade, contact, attaque, bombardement, destruction, etc.
3.1.1. <Embuscade>
253
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Ensuite, au sujet de l’actualisation du prédicat nominal de cette classe, il faut noter que
le nom embuscade ne se combine pas naturellement avec des verbes supports de base du trait
[action] déclencher, faire, effectuer, exécuter, procéder à :
Le nom embuscade s’associe plutôt aux verbes supports appropriés, monter, tendre,
organiser et conduire 72, comme suit :
(146) En fonction de la composante que nous souhaitons faire travailler pour cet exercice,
et de l’avancée des troupes, nous déclenchons une embuscade, une explosion d’engins
explosifs improvisés ou une évacuation sanitaire (TIM250-13/14-45)
(147) Les casques bleus de l’opération Daman ont effectué un exercice au camp de Dayr
Kifa au Liban où une embuscade était tendue à un peloton en activité sportive, avec
comme conséquence de nombreux militaires blessés par balles (TIM286-17-10)
(148) Les rebelles ont simplement tendu une embuscade aux français qu’ils surpassaient
largement en nombre (RebTou13-24)
___________________________________________________________________________
71
L’ « embuscade » est définie terminologiquement comme le « procédé de combat de niveau groupe ou section,
ayant pour but la destruction ou la capture par surprise d’un ennemi en mouvement » TTA 106 : 2013). Le terme
peut désigner en même temps, par métonymie, le lieu de la manœuvre (découvrir une embuscade) ou la troupe
qui est en embuscade (poster une embuscade). A partir de ce terme, nous remarquons aussi que les vieilles
expressions aguet, embûche et les synonymes guet-apens, traquenard ne s’emploient pas actuellement dans
notre domaine.
72
Nous ne vérifions pas l’emploi « monter l’embuscade » dans notre corpus qui est largement utilisé dans la
langue générale : Son équipage a monté l’embuscade.
254
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(149) Les djihadistes se replient sur une position reconnue et préparée à l’avance pour
monter une embuscade (RebTou13-75)
(150) Les combattants n’hésitent pas à interrompre leur course sur une position favorable
pour organiser une embuscade afin de causer des dégâts supplémentaires à leur ennemi
(RebTou13-8)
Puis le nom prédicat embuscade peut s’associer aux verbes supports spécifiques dans
l’interprétation d’état être en, se tenir en :
(152) En attendant que les rebelles se montrent sur la crête, les commandos sont en
embuscade cachés derrière leurs abris (Doc14-08-17)
Et, en ce qui concerne ses prédicats appropriés, premièrement, nous prenons des
verbes tomber dans, être pris dans, qui traduisent la façon d’être la cible de la surprise par
l’ennemi :
(154) Alors que la section du lieutenant Ghislain tombe dans une embuscade, lors d’une
phase de reconnaissance à pied, pris sous des tirs nourris, il a ouvert le feu sur
l’adversaire de façon à appuyer la rupture de contact de ses subordonnés (TIM282-17-7)
(155) Le 11 octobre 1970, après deux jours de reconnaissance dans la Borkou, le 1er
commando est pris dans une embuscade dans la palmeraie de Bedo au Tchad (Retex6-13-5)
255
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(157) En janvier 1969, une marche nationaliste est prise en embuscade par les royalistes
sur Buntollet Bridge (BritIrl15-17)
Deuxièmement, pour exprimer les pertes humaines comme la blessure et la mort dans
une embuscade dressée par l’ennemi, nous utilisons des verbes être (blessé + massacré + tué
+ neutralisé) dans signifiant la cause :
(158) Le 5 juin 1992, 24 soldats pakistanais sont tués et 44 blessés dans une embuscade
menée par des combattants de la Somalia National Alliance (Oryx14-66)
(159) Les blindés russes sont massacrés dans une gigantesque embuscade au centre de
Grozny en 1995 (Doc03-04-42)
(160) Le 25 février 2005, 9 Casques bleus sont tués dans une embuscade. Des opérations
s’ensuivent au cours desquelles 50 à 60 rebelles sont tués (RebRdc16-56)
(162) Le convoi neutralise l’ennemi en embuscade par un assaut rapide et précis de ses
personnels qui font feu sur l’ennemi (DT21-11-40)
(163) Les deux patrouilles en embuscade sur le toit des maisons, préparent une
intervention sur l’objectif mentionné sur leur carte d’état-major (CESAT39-15-40)
Ces deux noms ont enfin des adjectifs et des noms appropriés de natures variées
désignant l’objectif, le lieu et le moyen de l’embuscade :
256
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Nous avons constaté ci-dessus que les actions de l’<embuscade> sont menées en vue
d’attaquer l’ennemi par surprise pour atteindre l’objectif fixé, avant d’entrer dans le véritable
engagement. Maintenant nous essayons de voir les actions de contact physique et relationnel.
3.1.2. <Contact>
Nous traitons ici les actions de contact qui sont traduites sémantiquement par le
contact à plusieurs dimensions : « contact physique avec l’ennemi dans une situation sous le
feu des armes à tir direct de l’ennemi et contact relationnel avec les unités amies ou
l’organisme civil » (TTA 106, 2013). En vue du combat avec l’ennemi et de la coopération
civilo-militaire avec les civils concernés, ces actions recourent normalement à divers types de
moyens, par exemple à vue, à la voix, aux gestes, par radio, par signaux sonores ou lumineux,
etc.
(164) Quand une unité d’infanterie est prise à partie, les cavaliers n’hésitent pas à faire
mouvement et à (prendre + *faire) le contact et chercher à attirer la riposte de
l’adversaire (CapeMil45-16-68)
___________________________________________________________________________
73
Le prédicat « prendre le contact » est défini terminologiquement comme « l’action qui consiste, pour les
éléments de tête, à engager le feu avec l’ennemi ou à s’infiltrer dans son dispositif en vue de renseigner, de tenir,
éventuellement de conquérir, les points clés utiles à la poursuite des opérations » (TTA 106 : 2013).
257
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Dans ces exemples, il est à remarquer qu’il constitue la locution verbale en s’associant
avec ce verbe support, sans l’article, sous forme « prendre Ø contact »74 (et « reprendre ») :
(165) Après une journée bien remplie, l’adjudant d’unité profite de la connexion internet
pour prendre contact avec sa famille (TIM282-17-21)
(166) Si l’opération SERVAL mène des actions précises et ciblées pour détruire la
logistique des terroristes, les forces maliennes doivent reprendre contact avec la
population dans une région qu’elles n’ont pas sillonnée depuis longtemps (TIM250-13/14-
24)
___________________________________________________________________________
74
Selon S. MEJRI (1997 : 155), par rapport à certaines locutions verbales qui n’acceptent pas la passivation, la
locution verbale prendre contact l’admet : *avantage a été tiré…et contact a été pris.
258
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Puis nous précisons ses verbes supports aspectuels, plus particulièrement, de valeur
progressive (conserver, entretenir, établir, garder, maintenir, itérative (multiplier), intensive
(intensifier, renforcer) et terminative75 (perdre, rompre) :
(171) Les éléments terroristes ont fuit avant l’arrivée des troupes, il s’agit maintenant
d’établir du contact avec la population (TIM250-13/14-29)
(172) Il faut certes attirer mais surtout garder le contact dans le parcours du recrutement.
Depuis octobre dernier, une application personnalisée est disponible pour les candidats
(TIM272-16-70)
(173) Le Corps de réaction rapide a compris les évolutions de la situation pour permettre
des prises de décision rapides et adaptées : maintenir un contact permanent avec la base
arrière (TIM281-17-45)
(174) Il s’agit désormais de ratisser la zone en recherchant l’origine des attaques contre
la force, les Afghans vaquent déjà à leurs occupations, les alliés multiplient les contacts,
toujours en soutien de la police afghane (TIM215-10-25)
(175) Les réactions face à une menace d’attentats, il faut intensifier les contacts avec les
chefs locaux pour tenter désamorcer la menace, ou de mieux l’appréhender (Inf223-01-128)
___________________________________________________________________________
75
Nous consultons les définitions de « prendre le contact » et « rompre le contact » dans TTA 106 (2013) :
Perdre le contact : ne pas s’apercevoir que l’ennemi s’est dérobé ou, s’en étant aperçu, ne plus pouvoir prendre
le contact
Rompre le contact : se dérober soi-même au contact de l’ennemi
259
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(176) La programmation du programme Scorpion entre 2023 et 2034 doit permettre aux
forces terrestres d’élargir et de renforcer leurs contacts grâce aux technologies futures
(TIM284-17-46)
(177) Les sections de fouille opérationnelle s’entraînent dans des grottes où en fonction
de leur largeur dés lors qu’on est en contact au contact de l’ennemi, qu’on rompt le
contact ou qu’on évacue un blessé (TIM291-18-47)
(178) En septembre 2012, sept membres du Groupe militaire de haute montagne ont
effectué l’ascension de l’Himalaya ou deux cordées s’engagent dans leurs voies
respectives, sur la face et sur l’arête en communication via téléphone satellite mais ils
perdent le contact mais se retrouveront plus tard (TIM20-12/13-8)
Et nous pouvons constater qu’il peut avoir une interprétation d’état à l’aide des verbes
supports spécifiques, de nature neutre ou aspectuelle (avoir, entrer en, être en, au, rester en) :
(180) Etre conseiller en recrutement, c’est apprendre sur la jeunesse, être au contact de
la population et mettre en avant nos soldats et nos unités (TIM291-18-33)
(182) Dans le véhicule avec ses chefs de groupe, le Lieutenant Rémi, responsable au sol,
entre en contact avec les hélicoptères, il a décelé à 300 mètres devant lui un groupe de
cinq terroristes en véhicule léger (TIM273-16-45)
(183) Lors du décès d’un soldat en opération, au régiment comme au sein de l’armée de
Terre, prendre en charge les familles, rester en contact avec les autorités parisiennes et
gérer les médias demeure la mission d’un commandant de régiment (TIM255-14-51)
260
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
De plus, en ce qui concerne les propriétés combinatoires par l’association avec les
prédicats appropriés, nous prenons premièrement des prédicats de l’établissement de contact
(créer, établir, lier, nouer) :
(184) Si l’entrainement est un besoin pour toutes les unités, le but est aussi d’aller à la
rencontre des citoyens, l’exercice crée un contact avec les soldats et la population locale
(TIM255-14-39)
(186) Accueillis individuellement et guidés pas des cadets, les étudiants ont pu découvrir
les impressionnantes infrastructures du centre de formation des élites militaires
américaines et nouer des contacts privilégiés avec leurs pairs dans les langues de
Shakespeare et Molière (TIM225-11-12)
(188) Le salon dédié aux matériels et technologies des forces spéciales est l’occasion de
développer des contacts avec les homologues alliés, les industriels et les décideurs
présents (TIM284-17-18)
(189) Au sein de la « Kosovo Force », les français sont présent depuis 1999, connaissant
bien et depuis longtemps la région, particulièrement à Pristina où ils sont bien insérés
afin de faciliter les contacts avec le groupement tactique interarmes multinational est
(TIM239-12-28)
261
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Troisièmement, en contact physique avec l’ennemi, les moyens pour l’éviter seront
(éviter, se soustraire de) :
(191) Malgré une présence avérée de groupes armés djihadistes dans l’oued du village
d’Inzekouan, ces derniers ont adopté une posture discrète, évitant le contact frontal avec
la force (ArtMag13-17)
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés relatifs au degré et au moyen de
contact, comme suit :
En bref, les actions de contact avec différents actants au sein de l’opération offensive
sont indissociables des actions armées d’une manière unilatérale que nous allons voir.
3.1.3. <Attaque>
Les actions que nous allons mentionner ici traduisent « l’acte essentiel de la
manœuvre offensive visant par la combinaison du feu et du mouvement à détruire les forces
adverses et à occuper les points importants au niveau tactique sur le terrain » (TTA 150, Titre
4).
262
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(193) Ce n’est qu’en novembre 2011 que l’Armée Syrienne Libre conduit une attaque sur
le QG du renseignement de l’armée de l’air dans le faubourg de Harasta, au nord-ouest
de Damas (Retex2-13-3)
(194) En octobre 2006, le mouvement rebelle « Union des forces démocratiques pour le
rassemblement » déclenche une offensive vers le Sud à partir de la région de Birao en
République Centrafricaine (Retex8-13-4)
(196) Au cours de la guerre du Golfe, la division Daguet exécute un raid blindé dans la
profondeur sur le flanc ouest de la coalition avec un régiment de chars AMX 30 B2 et
deux régiments d’hélicoptères de combat (Retex23-15-2)
(198) En août 1976, les Tigres de Chamoun lancent une offensive contre le camp
palestinien de Tall al Zaatar avec l’aide de soldats issus de l’éclatement de l’institution
militaire (ArméLib13-50)
263
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(199) La première « guerre des camps » (mai-juin 1985) amorce vraisemblablement déjà
des tensions entre les milices chiites lançant l’assaut sur Sabra et Chatila (ArméLib13-64)
(200) Pour diminuer la puissance de feu, les compagnies sont divisées en deux avec une
section antichar, une dotation en armes lourdes et la capacité de mener des assauts
contre des positions fortifiées (Retex22-15-5)
Ensuite, ils peuvent entrer dans la construction converse en figurant avec des verbes
supports passifs, à savoir faire l’objet de, essuyer, subir, recevoir :
(201) Dans le respect des règles d’engagement, toute attaque fait l’objet d’une riposte
immédiate et proportionnée. L’efficacité de ces actions repose sur un dispositif permanent
antisnipers (FT01-07-25)
(202) Le territoire israélien a essuyé des raids par les palestiniens ripostant à l’offensive
terrestre du 18 juillet 2006, surprenant leurs unités et leur infligeant des morts (Retex20-14-
5)
Puis il est à noter particulièrement qu’ils peuvent se combiner avec des verbes
supports spécifiques de la construction évènementielle, par exemple éclater, se produire,
survenir, qui manifestent les effets néfastes et accidentels :
(204) Le détachement français au Liban a été surpris par une attaque qui a éclaté lors
d’une patrouille dans les rues de Beyrouth (CESAT31-13-102)
(205) Malgré les incertitudes sur les circonstances des pertes, leur analyse rejoint celles
des pertes occidentales d’hélicoptères survenues lors des opérations récentes en Irak,
Afghanistan ou au Sahel (Hel-Rus16-22)
264
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Premièrement, dans les phases menées au cours du combat, selon les ordres du
commandant supérieur, nous faisons face au recours à l’attaque en passant de posture de la
défense à l’attaque (passer à) :
Deuxièmement, ces actions armées font l’objet de l’aide d’autres armées ou armes,
par le feu ou par le mouvement, dans le but de produire le maximum d’efficacité (appuyer,
soutenir) :
(207) Mi-mars à mi-avril 2016, les opérations intensives russes reprennent pour appuyer
l’offensive de reprise de la ville de Palmyre par le régime. L’opération est achevée le 27
mars (Helrus16-7)
(208) Les fantassins du 92ème régiment d’infanterie ont soutenu l’assaut des commandos
du 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine lors de l’exercice en terrain libre
(TIM197-08-25)
(209) Le 1er mars 2013, lors de l’opération Doro 1 au Mali, le groupement tactique 2 a
été confronté à plusieurs vagues d’assaut mais l’ennemi a été détruit par des tirs d’armes
légères d’infanterie (FT03-15-20)
(210) L’armée libanaise a réussi à contrer une attaque conjointe de l’armée du Liban
arabe et du parti socialiste progressiste sur l’Ecole militaire de Fayadieh et maintient son
contrôle sur des villages du nord occupés par des Palestiniens (ArméLib13-66)
265
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(213) En 1978, l’armée libanaise repousse une autre attaque sur Fayadied, mise en œuvre
cette fois par les forces syriennes (ArméLib-13-66)
(215) Dans la première année de présence en Irak, les Stryker (véhicule de combat
d’infanterie) ont résisté à 56 attaques par engins explosifs dont une charge de 250 kilos
(Retex16-14-5)
Quatrièmement, ils peuvent apparaître en position du sujet (N0) tantôt avec les
prédicats désignant le résultat à la fin de l’action (échouer) :
Tantôt avec ceux indiquant les dégâts ou les pertes (causer, déplorer, éprouver,
faire, occasionner ou provoquer, subir des [morts + blessés + victimes]) :
(218) Si les terroristes parvenaient à s’infiltrer dans une zone surveillée et y commettre un
attentat le dispositif Sentinelle complique l’action d’un agresseur potentiel, néanmoins
même si l’ennemi cause des pertes civiles, on peut imaginer qu’il sera rapidement fixé
(Retex31-17-4)
266
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(219) Il semble que les forces syriennes (équipées d’hélicoptères de fabrication russe mais
de version plus anciennes), déplorent plus de pertes liées à l’action de l’ennemie
(HelRus16-23)
(220) Le front de libération nationale au Tchad subit des pertes très sévères mais cela ne
suffit pas à faire basculer le conflit (OpexAfr15-39)
(221) En dix ans, le Hezbollah fait prés de 600 morts dans les rangs de Tsahal et plus
encore dans ceux de l’ALS (ArméeLib13-99)
(223) Ces opérations ont rencontré une forte résistance qui a occasionné des pertes
sensibles aux forces israéliennes (Retex20-14-4)
(224) Un raid israélien important a lieu le 10 avril 1973. Il provoque la mort de dix-sept
personnes dont neuf fedayin, quatre Libanais, trois Syriens et une Italienne (ArméeLib13-31)
Ils ont enfin des adjectifs et des noms appropriés de plusieurs natures, comme suit :
267
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
3.1.4. <Bombardement>
Tout d’abord si l’on considère les propriétés configurationnelles de ces noms, ils
nécessitent deux arguments conformément au schéma d’arguments suivant :
N0<hum, arme à feu, véhicule militaire> Vsup Dét Npréd Prép N1 <hum, inc, loc>
(225) Par groupes de deux ou trois, les fantassins se répartissent l’assaut des cahutes en
bois tenues par l’adversaire. A l’est, les observateurs ont repéré un groupe ennemi où les
mortiers pilonnent la zone de combat (TIM260-14/15-21)
(226) Après que des avions allemands eurent bombardé sa pièce de 150 mm, il couvrit le
canon de toiles qu’il bariola aux tons de la nature environnante et peignit le tube à la
façon des peintres cubiste (TIM260-14/15-41)
268
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(228) En réponse aux attaques répétées, l’armée bombarde Hargeisa en mai 1988 et
Berbera en juin, les deux villes sont réduites en cendres (IslSomal13-32)
(229) L’aviation de l’OTAN effectue des bombardements prés de Sarajevo avant que les
canons et les mortiers français tonnent pendant des heures (SDF1-17-8)
(230) L’artillerie de l’Axe, évaluée à une dizaine de groupes entreprend un pilonnage qui
ne cessera plus jusqu’à l’issue de la bataille (ArtMag12-59)
(231) Un Tupolev Tu-22 lybien largue quatre bombes sur l’aéroport de N’Djaména et
endommage la piste (OpexAfr15-53)
(232) Malgré ces diverses contraintes, la Royal Air Force procède dans la deuxième
partie de l’année 1953 à des opérations de bombardements en zone forestière (FrBrtOps13-
33)
Puis ces noms peuvent figurer dans la construction converse, à l’aide des verbes
supports passifs essuyer, subir, comme suit
(233) En Côte d’Ivoire, les principales villes tenues par les forces du nord ont essuyé des
bombardements par les forces gouvernementales (TIM213-10-21)
269
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(235) Ainsi, au moment de franchir le Canal, le 16 octobre 1973, Sharon ne trouve pas le
temps de faire évacuer ses prisonniers égyptiens, qui subissent alors les bombardements
de leur propre artillerie (CESAT26-11-64)
(236) Il y avait des cas où des fantassins allemands avaient subi de gros bombardements
pendant quatre ou cinq heures sans compter de pertes car ils étaient bien protégés
(TIM262-15-51)
(Nous constatons aussi la même idée dans l’interprétation d’état, avec des verbes
supports spécifiques être sous, être soumise à, être la cible de, être pris sous, par exemple :
(237) L’armée française, en plein désert, sera sous le pilonnage de 40 000 obus de gros
calibres et le chargement de 1400 avions de bombardement allemands (TIM235-12-57)
(238) Les combattants jihadistes ont été contraints de quitter la ville de Diabali, car elle a
été prise sous la pression des bombardements aériens français (TIM241-13-11)
(240) La ville fut soumise à des bombardements d’artillerie, visant tour à tour à des
quartiers qui reçurent jusqu’à 500 obus en une nuit (TIM249-13-53)
(241) En 1918, sur 44 jours de bombardement, 350 obus font 256 morts et 620 blessés, un
bilan malheureux mais qui aurait pu être bien plus lourd. 89 personnes trouvent la mort
le 29 mars, en plein office religieux à Saint-Gervais (TIM292-18-50)
(242) A Douaimont, le théâtre des combats est un peu vaste (environ 10 km x 10km) mais
fut tellement laminé par les bombardements qu’il fut jugé impossible de cultiver à
nouveau les terres ou de reconstruire les villages détruits d’Ornes, Louvement,
Bezonvaux, Fleury… (MagInf37-16-101)
270
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Enfin, pour les noms de cette classe, ils prennent des adjectifs appropriés en français
concentré, continu, court, gros, infernal, massif, meurtrier, intensif, systématique, violent qui
indiquent l’intensité et la distance du bombardement :
Pour indiquer les idées des actions destructrices, nous pouvons tenir compte d’autres
actions qui traduisent la neutralisation de toute combativité chez l’ennemi dans la zone
d’action ou l’action de rendre l’équipement et l’arme hors d’usage.
3.1.5. <Destruction>
La classe de <destruction> sur laquelle nous allons travailler est comprise par
« l’action de tuer des êtres vivants ou détruire des constructions ».
(243) Au cours de la 2ème guerre mondiale, les Allemands infligent des destructions de
l’ordre de 50% à leurs adversaires et excellent dans le combat antichar (TIM294-18-51)
___________________________________________________________________________
77
Ces prédicats nominaux désignent à la fois le résultat ou l’effet de l’action (Grand Robert 2005) : Les
destructions de la guerre, déblayer une place des démolitions, dévastations causées par les inondations.
78
Il faut signaler que le nom démolition ne se combine qu’avec le trait du type [locatif], par exemple démolition
de + (pont + bâtiment + construction), alors que le nom destruction a un plus large spectre paradigmatique de la
combinaison, comme détruire LE (ennemi + munitions + attaque + objectif + etc.).
271
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Ensuite, ils sont également caractérisés par leur apparition dans la construction
converse, à l’aide des verbes supports passifs, connaître, faire l’objet de et subir.
Exemple :
(245) Ces régions du Turkestan sont progressivement dégagées au cours de l’été 1923, les
survivants repoussés vers l’est et contraints de passer en Afghanistan pour ne pas subir
l’anéantissement (InsBasm13-37)
(246) La destruction victorieuse de la base de Maaten al Sarra par les forces armées
tchadiennes a eu lieu du 1er au 10 juin 1987 (OpexAfr15-51)
Dans cette restructuration, les verbes survenir, éclater, se produire, surgir, arriver
sont expliqués sémantiquement par la nature contingente de leur action avec les effets
néfastes.
Et, à propos des prédicats appropriés aux noms de cette classe, premièrement nous
prenons les prédicats causatifs comme causer, entraîner, provoquer, introduisant la cause à la
position du sujet (N0) :
(248) Les femmes et les hommes du 6ème régiment d’hélicoptères de combat ont causé la
destruction de l’aviation ivoirienne et ont assuré la protection et l’évacuation des
ressortissants français d’Abidjan (RevAlat6-66)
272
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(249) Le cas d’une crise majeure qui entraîne l’anéantissement des structures même de la
Nation n’a rien de virtuel : le passé de la France l’illustre assez, le cas d’autres pays
d’Europe peut-être plus encore (Résil11-35)
(250) Les forces d’intervention doivent éviter de provoquer des destructions inutiles et des
victimes collatérales, de même la qualité de leur image au sein de la population est
essentielle (Continsur13-32)
Dans ce sens, les noms de cette classe se combinent adéquatement avec les verbes
d’évitement de l’offensive adverse échapper à, empêcher, éviter :
(251) Au cours des dix prochaines années, l’équipement des unités terrestres aura en
grande partie été renouvelé et en ce sens la furtivité des vecteurs, soit leur capacité à
échapper à la destruction adverse n’aura rien de commun avec ce qui existe aujourd’hui
(Doct01-03-12)
(252) L’aviation légère de l’armée de Terre russe n’a pu empêcher la destruction de ses
MI-24 en raison d’attaques à la roquette et aux intempéries violentes comme les tempêtes
de sable (HelRus16-22)
(253) Le chef responsable a pour première responsabilité d’éviter par tous les moyens
envisageables l’anéantissement des unités militaires ennemies, mais la destruction de
l’organisation politico-militaire rebelle et la conquête psychologique de la population
(DoctHog13-79)
273
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Ils ont enfin des adjectifs appropriés marquant le degré, à savoir brutal, complet,
partiel, massif, maximal, systématique, total.
Jusqu’à présent, nous avons décrit des classes sémantiques qui constituent des
actions menées pendant les opérations offensives. Nous traiterons dans ce qui suit des actions
des opérations défensives.
Pour ce faire, les troupes au combat précèdent à la défense pour parvenir à leur fin
comme : tenir la position-clé, supporter d’autres opérations, tromper l’ennemi dans une zone
tandis que les forces amies l’attaquent.
Dans notre travail, nous avons choisi des actions défensives et d’emploi des mines
dans le cadre d’une opération défensive. Nous commençons par la classe de <défense>.
3.2.1. <Défense>
La classe de <défense> que nous allons étudier ici renvoie à « l’action de défendre une
force, un lieu ou une activité amie contre des ennemis » (Robert, 2004) 79.
___________________________________________________________________________
79
En particulier, le nom défense peut avoir différents emplois spécialisés dans d’autres domaines, par exemple le
droit et le sport (T. MASSOUSSI & S. MEJRI 2009 : 49), par exemple : Un avocat assurera votre défense au
cours de ce procès. Ce joueur est chargé d’assurer la défense en cas de corner ou de contre-attaque.
274
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Plus précisément au sein de l’armée, il s’agit de toute mesure active ou passive prise
par des forces terrestres pour protéger une unité, formation ou installation ou opération contre
une action hostile, l’observation, le feu, l’attaque, etc., en vue de la liberté d’action des unités
en mouvement et d’efficacité opérationnelle de la force. Cette classe regroupe des noms
comme couverture, défense, protection.
(256) Le 11ème régiment d’artillerie de marine offre une défense et formation, comme
l’appui canon, l’appui sol, notamment dans le cadre de la monté en puissance de la
batterie de renseignement de brigade (ArtMag1-09-12)
D’autre part, dans la construction converse, des verbes supports passifs bénéficier de
et obtenir :
(258) Toutes les grandes nations ont obtenu des systèmes de défense antiaériens, capable
de neutraliser ou de détruire des avions de plus en plus performants (ArtMag8-20)
275
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Puis ils peuvent avoir une interprétation de l’état, avec le verbe support être Prép (en,
sous) et être en, placé sous :
(259) L’avion d’arme n’est plus déployé sans son groupe de recherche et sauvetage de
combat héliporté mais il est en défense aérienne où son action est désormais complétée
dans les basses couches par l’hélicoptère (RevAlat6-50)
(261) A la radio, l’ordre d’évacuation des ressortissants vient de tomber. Les soldats
australiens arrivent pour les récupérer où ils seront placés sous la protection des
fantassins (TIM281-17-26)
(262) Désormais, seule unité tournante constituée du 3ème régiment étranger d’infanterie,
la compagnie d’appui armée par les artilleurs sol-air du 93ème régiment d’artillerie de
montagne a totalement rempli sa mission en augmentant la couverture antiaérienne du
« port spatial de l’Europe » (ArtMag11-11)
(263) Une section du 8ème régiment de parachutiste d’infanterie de marine est héliportée
sur le col afin de renforcer la couverture mais elle sera prise à partie par du mortier de
82 mm (ArtMag1-09-39)
276
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(264) Pour entraîner les forces, le 17ème groupe d’artillerie assure la lutte antiaérienne
grâce à ses structures d’instruction et d’entraînement spécialisé dans ce domaine et le
contrôle au tir des équipes de pièces d’autodéfense antiaérienne dotées de canons de 20
mm (ArtMag1-09-29)
(266) La subversion est l’action ayant pour but d’affaiblir la force militaire, la puissance
économique ou la volonté politique d’un pays en minant le moral, la loyauté de ses
concitoyens ou la confiance qu’on peut leur accorder (Continsur13-15)
(268) Le système de drone tactique intérimaire du 61ème régiment d’artillerie avec des tirs
de missiles HOT et un canon de 30 mm ont détruit des défenses appartenant aux insurgés
(ArtMag12-22)
(269) Les canons de 20 mm et de 12.7 mm ainsi que des obus explosifs ont neutralisé des
points de défense d’appui tirés par le 3ème régiment d’artillerie de marine contre les
insurgés (ArtMag1-10-24)
277
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés marquant la durée, le lieu et les
caractéristiques, par exemple :
278
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
La classe de l’<action d’emploi des mines> que nous allons étudier ici est caractérisée
par « les opérations qui consistent à miner ou à déminer le terrain au moyen de plusieurs types
de mines terrestres ». Ces travaux d’aménagement du terrain et de protection sont
principalement entrepris en coopération avec l’arme du génie, parce qu’ils demandent une
technique spécifique et des équipements de protection. Ces actions dangereuses, qui
présentent un intérêt tactique en vue de couvrir des zones importantes ou de garantir la
progression des troupes au sol, se divisent en deux : minage et déminage. Elles sont
strictement contrôlées par un chef de groupe et effectuées selon les procédures réglementaires.
Cette classe rassemble des noms comme minage, pose de mines, déminage, contre-
minage. Son schéma d’arguments est :
Nous observons que l’argument locatif N1 peut être actualisé par des déterminants
complexes, à savoir une ligne de, une entrée de, une bande de, une rangée de, un point de,
etc.
? Le sapeur du 19ème régiment du génie a fait le minage des mines dans l’itinéraire
279
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(275) Lors de leurs missions, les plongeurs de l’armée de Terre effectuent du déminage,
des actions de type commando en milieu subaquatique (TIM281-17-12)
(277) La mission des nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara
occidental, est intervenue avec des experts démineurs qui ont procédé à la destruction des
mines et aux sous-munitions disséminées sur le terrain (TIM278-16-51)
D’autre part, avec le verbe support passif faire l’objet de dans la construction
converse :
(278) Afin de contrecarrer les forces adverses, l’itinéraire emprunté par les belligérants a
fait l’objet d’un minage particulier exécuté par les démineurs du 17ème régiment du génie
parachutiste (CESAT35-14-26)
Et, en ce qui concerne les prédicats appropriés, premièrement, ces actions sont
préparées ou effectuées de façon systématique (organiser, programmer) et contrôler
d’une manière rigoureuse par le responsable (contrôler, diriger, ordonner) :
280
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(280) Une section de la 3ème compagnie du 17ème régiment du génie parachutiste ont
employé le « Système de déminage pyrotechnique pour mine anti personnel » qui est
conçu pour réaliser des opérations de bréchage, facilitant le franchissement des zones
d’obstacles par les troupes à pied (TIM292-18-12)
Troisièmement, à propos de la pose des mines, les actions de camouflage font l’objet
de la dissimulation pour la sécurité (camoufler) :
(281) Pour la préparation de l’exercice, les sapeurs du 1er régiment étranger de génie ont
camouflé des mines antichars afin de simuler une pose de mines (TIM288-17-23)
Nous avons décrit jusqu’à présent les actions de la défense contre l’ennemi pendant
les opérations défensives, qui ont pour objectif d’arrêter ou de neutraliser toute sorte
d’attaque adverse, voire de passer à l’opération offensive en vue de repousser
définitivement l’ennemi. De ce contenu sémantique, nous avons travaillé ci-dessus les
actions de <défense> et <action d’emploi des mines>.
Nous avons traité plus haut les deux grands types d’opérations militaires : l’offensive
et la défensive. En plus de ces actions tactiques, nous observons différentes actions militaires
qui sont appliquées en commun à ces deux opérations. Afin de garantir le succès des
opérations militaires, sont nécessaires la coopération étroite entre les unités voisines avant ou
pendant l’exécution, l’appui organisé du feu ou de la manœuvre de bon moment, l’ordre
précis dans le système du commandement, la communication correcte en vue de
l’interopérabilité et la cohérence des actions
Nous commençons par des actions de <coopération> parmi ces actions transversales,
qui impliquent l’acte réciproque entre les forces amies.
281
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
3.3.1. <Coopération>
Nous allons étudier maintenant les actions de <communication> qui sont menées à
plusieurs niveaux, à savoir interarmes, interarmées, interallié, interministériel, civilo-militaire,
etc., dans un but d’activités tactiques, logistiques et administratives au sein de l’armée.
(282) Pour l’armée de Terre, les enjeux liés à la définition de doctrines et de méthodes de
lutte armées, voire interministérielles dans le cadre de la sécurité intérieure, se doublent
d’un nécessaire apprentissage de savoir-faire interarmes individuels et collectifs (ArtMag8-
35)
(283) Le système de déminage pyrotechnique pour mine anti personnel ouvre de nouvelles
perspectives aux unités de combat du génie dans le domaine de l’appui à la mobilité et de
la participation au combat de contact (TIM292-18-12)
282
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(285) Spécialisé dans la lutte antiaérienne à partir de moyens sol air très courte portée
Mistral, le 14ème régiment d’artillerie antiaérienne belge partage avec le 17ème groupe
d’artillerie une expertise dans la domaine de la construction de cibles pour le tir
antiaérien (ArtMag1-10-4)
Ensuite, en ce qui concerne l’actualisation des prédicats nominaux de cette classe, ces
derniers sont compatibles avec les verbes supports appropriés établir, lancer, mener d’une
part :
(286) Les éléments français au Sénégal établissent une coopération à vocation régionale
en Afrique de l’Ouest (TIM272-16-14)
(287) Les éléments français au Gabon mènent des actions de coordination régionale avec
comme objectifs de contribuer à la stabilité de la région en aidant les pays partenaires et
en lançant des coopérations militaires pour renforcer leurs capacités interarmes et
consolider leur sécurité collective (TIM272-16-24)
Puis il faut mettre l’accent sur le comportement spécifique de ces prédicats nominaux
qui peuvent apparaître en même temps dans la construction réciproque et converse.
Etant donné que les noms de cette classe désignent les actions menées par les deux
actants, il est normal d’entrer dans la construction réciproque (chapitre 3. paragraphe 5.4) :
(288) Le 6ème bataillon d’infanterie de marine fait une coopération bénéfique avec le 1er
régiment de parachutistes gabonais qui doit perdurer (TIM272-16-29)
= Le 1er régiment de parachutistes gabonais fait une coopération bénéfique avec Le 6ème
bataillon d’infanterie de marine qui doit perdurer
283
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
En plus nous attestons que ces noms peuvent également faire partie des actions
unilatérales, par la possibilité d’admettre les constructions standard et converse, à l’aide des
verbes supports de voix active apporter, offrir et de voix passive bénéficier de, obtenir :
(290) Au Kosovo, la 3ème batterie du 61ème régiment d’artillerie a offert une coordination
grâce à la présence de moyens de renseignement, comme les drones du régiment qui ont
permis d’identifier les enclaves de la minorité serbe (ArtMag8-37)
(291) Les unités au sol et l’aviation légère de l’armée de Terre bénéficient d’une
coopération exemplaire, car ils représentent le pilier aérocombat de l’armée de Terre
(TIM270-15/16-41)
(292) L’armée libanaise va obtenir une coopération avec l’Iran dans le domaine de
l’armement, ce qui inquiète fortement les puissances occidentales (ArméeLib13-112)
Et, pour les prédicats appropriés à cette classe, nous observons premièrement des
verbes de renforcement de ces actions à divers niveaux (accroître, approfondir, développer,
étendre, renforcer :
284
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(298) Baptisée AGATA 10, cette opération avait pour objectif de lutter contre les trafics
transfrontaliers sur la frange côtière et le long du fleuve Oyapock et de renforcer la
coopération des forces armées en Guyane avec les forces brésiliennes (TIM270-15/16-12)
Deuxièmement, ils se combinent sans problème avec des verbes de <demande> pour
demander la coopération au partenaire dans le cadre de l’action unilatérale (demander, exiger,
nécessiter) :
(299) Dans le cadre d’un combat rapproché très agressif, les commandos parachutistes
demandent une coopération étroite entre l’infanterie et l’aviation ce qui se caractérise
par le recours systématique à l’appui-feu aérien (MagInf29-12-5)
285
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(307) Nul ne sait pourtant comment les différents groupes armés vont réagir, obligeant la
force SANGARIS à rester sur le qui-vive, en étroite coopération avec la MISCA, la force
de l’union africaine (ArtMag14-21)
(309) Les artilleurs du 1er régiment d’artillerie de marine de la force intérimaire des
Nations Unies au Liban ont effectué une campagne de tirs en mer en coopération avec
l’artillerie des forces armées libanaises (ArtMag1-09-45)
286
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(310) Lors de leurs patrouilles, les militaires ne négligent aucune zone. En totale
coopération avec les forces de sécurité intérieures, les soldats rassurent la foule des
visiteurs (TIM273-16-10)
(311) Le programme BONUS a été développé de 1993 à 1998 en coopération par BAE
Systems Bofors et Nexter Munitions pour le compte des armées de Terre suédoise et
française (ArtMag8-27)
(312) Les forces armées aux Antilles sont un outil essentiel d’affirmation de la
souveraineté de la France dans la zone en coordination avec les forces armées en
Guyane (TIM294-18-16)
Enfin, ils ont des objectifs appropriés portant sur la nature des actants bilatéraux ou
multilatéraux et le degré de coopération :
3.3.2. <Appui>
Nous allons aborder à présent des actions de l’<appui> qui sont traduites par sa
mission du domaine opérationnel et logistique dans le déroulement de l’action des forces
engagées.
287
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Cette classe, qui regroupe des prédicats nominaux aide, appui, soutien est d’abord
caractérisée par ses propres propriétés configurationnelles, en particulier par le schéma
d’arguments, comme suit :
N0<hum> Vsup Dét Npréd Prép (à, au profit de, pour) N1<hum>
Dans ce schéma, pour ce qui concerne l’actualisation, nous observons ensuite que ces
prédicats nominaux se combinent avec des verbes supports appropriés tels que accorder,
apporter, délivrer, fournir, procurer :
(314) Au cours des inondations dans le Gard, les légionnaires du 1er régiment étranger de
génie ont accordé une aide logistique aux villes avoisinantes et aux vignerons grâce à
leur matériel de pompage et des véhicules avec les pompiers (TIL258-14-22)
(315) Spécialistes du vol opérationnel en parapente, les chasseurs alpins ont apporté un
soutien logistique avec du matériel nécessaire pour effectuer plusieurs vols lors
d’infiltrations nocturnes (TIM230-12-43)
288
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
D’un autre côté, avec les verbes aspectuels marquant l’aspect intensif (pérenniser,
renforcer) et terminatif (perdre) :
(319) Nous avons besoin d’un partenariat avec les industries de défense afin de garantir
l’approvisionnement en pièces et les actes de maintenance mais aussi de pérenniser le
soutien des véhicules jusqu’au remplacement complet par la nouvelle génération (TIM294-
18-41)
(320) L’état-major de force a dû renforcer son appui feu dans la profondeur (RebTou13-57)
(321) Mal armés, en sous effectifs, coupés de leurs bases les rebelles sont vaincus
militairement et ont perdu tous les soutiens logistiques qu’ils possédaient auparavant
(RebTou13-42)
Puis ils peuvent avoir facultativement leurs propres compléments portant sur l’objet
ou le moyen de l’appui, sous forme du nom (juxtaposé ou avec une préposition) ou d’adjectif
comme action, alimentaire, attaque, engagement, feu, logique, mouvement, reconnaissance,
santé, technique, etc. :
(322) La menace en Afghanistan est permanente. Il faut que les hélicoptères procèdent à
des vols obligatoires en patrouille afin d’effectuer l’appui feu mutuel, le leurrage réactif
et préventif dans les zones tenues par les insurgés (RevAlat8-25)
(323) Le Véhicule poste de commandement reçoit et traite les ordres de l’artillerie solair,
gère la messagerie pour la coordination dans la troisième dimension, aide au
déploiement des unités et assure le suivi logistique (Agda14-160)
289
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Ils peuvent aussi figurer dans la construction converse, en s’associant aux verbes
supports passifs comme bénéficier de, disposer, obtenir, recevoir :
(325) Des compagnies sahariennes portées motorisées assurent la sécurité des itinéraires
et sont puissamment armées et bénéficient de l’appui d’une artillerie légère et de
l’aviation (RebTou13-36)
(327) Grâce au centre de soutien des opérations et des acheminements, les opérations
extérieures, les missions intérieures, opérationnelles obtiennent un soutien logistique
(ProIntEng15-35)
(328) Le chef du sous-groupement reçoit une aide directe composée d’un peloton d’engin
roue canon, une section de véhicule de l’avant blindé et un groupe de sapeurs ce qui lui
permettra de tenir le carrefour de l’hôpital militaire avec ses sections (Oryx14-33)
(329) Grâce à ce nouveau système d’arme, les légionnaires du 2ème régiment étranger
d’infanterie amélioreront leur appui feu en réduisant leur exposition aux dangers du
champ de bataille (MagInf27-12-64)
(331) Le chef du génie interarmées de théâtre facilite les soutiens entre les plateformes
d’entrée de théâtre et les zones de déploiement de la force (ApGenOpInt6-14-36)
___________________________________________________________________________
80
Nous constatons que la classe d’<appui> partage les mêmes prédicats appropriés que celle de <coopération>
290
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(332) Par son action sur le milieu physique, le génie militaire garantit l’aide à la
mobilité, à la contre-mobilité, à la protection, à l’appui au déploiement et au soutien au
stationnement (ApGenOpInt6-14-11)
(333) Il n’est pas rare de voir une compagnie d’infanterie demander un appui feu à son
spécialiste chargé des appuis aériens afin de neutraliser un ennemi qu’elle a fixé
(ArtiMag12-37)
(334) Les chefs interarmes exigent un feu d’appui en raison des contraintes parfois
observées sur le sol d’Afghanistan (ArtiMag12-30)
(335) Cet exercice, conduit par le régiment de référence pour l’appui feu terrain ou par
des conditions climatiques difficiles, s’est avéré riche d’enseignements au moment même
où les artilleries britanniques et américaines sont fortement sollicitées dans le Sud et l’Est
de l’Afghanistan (ArtMag8-10)
Ils ont enfin des objectifs et des noms appropriés relatifs au moyen, à l’efficacité de
ces actions comme aéromobile, direct, logistique, médical, psychologique.
Nous avons décrit jusqu’à présent des noms de la classe <appui>. Maintenant nous
allons voir dans ce qui suit les expressions de la décision du chef en vue de l’exécution d’un
acte déterminé pendant les opérations.
3.3.3. <Ordre>
Les noms de classe <ordre> que nous abordons ici sont traduits sémantiquement par
« l’expression de la volonté du chef qui, verbalement ou par écrit, demande l’exécution de
l’action pour remplir une mission donnée » (TTA 106, 2013).
291
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Pour cela, l’ordre doit être livré de manière simple, concise, précise, compréhensive
(INF 212 – 1999), en précisant ses missions assignées, ses orientations, les règlements de
comportement et d’engagement, etc.
A partir de ce contenu sémantique, cette classe, qui regroupe des prédicats comme
commandement, consigne, directives, instructions, ordre est caractérisée par son schéma
d’arguments suivant :
Les trois arguments sont nécessaires, plus précisément deux humains et une action
sous forme phrastique ou nominale.
Parmi les deux arguments agentifs, N0 est limité aux humains militaires supérieurs,
comme commandant, général, Etat, listés dans des classe <autorité militaire>, <fonction> et
<grade>, tandis que N1 sont des humains recevant des ordres de la part de N0, par exemple
soldat, sentinelle, compagnie dans des classes <soldat>, <soldat fonction> et <humain
collectif organisé>.
292
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(338) Ce matin, les fantassins de Colmar préparent leur parcours de synthèse car le chef
de section donne ses dernières consignes aux plus jeunes d’entre eux (TIM283-17-37)
Ensuite, pour la thématisation de l’objet (N1), ces noms peuvent apparaître dans la
construction converse, à l’aide des verbes supports passifs prendre et recevoir :
(340) Le sergent-chef Ludovic prend ses ordres auprès de son chef de section car depuis
dimanche la 5ème compagnie du 2ème régiment d’infanterie est déployée sur la zone de
manœuvre de Mailly-le-Camp (TIM292-18-44)
(341) Au cours de la rotation du régiment, sur le parking, le lieutenant Yann reçoit les
ordres auprès de son chef de corps (TIM292-18-39)
(342) Nous recevons les directives du commandement de la logistique des forces qui nous
imposent de mener deux périodes d’entraînement spécifique et une période de synthèse
(TIM291-18-42)
Pour les prédicats appropriés à cette classe, nous avons les quatre différentes
(ré)actions (transmission, obéissance, transgression et exécution). Premièrement, le chef
donne l’ordre précis et clair aux subordonnés oralement ou par écrit (diffuser, élaborer,
émettre, envoyer, transmettre) :
(343) L’équipe d’observation diffuse son ordre à la section du camion équipé d’un
système d’artillerie - canon de 155 mm - désignée pour neutraliser l’ennemi (TIM284-17-
43)
293
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(346) Pour plus de sécurité, le commandant d’unité de la 3ème batterie du 3ème régiment
d’artillerie de marine envoie des instructions précises à ses pièces (ArtMag13-28)
(347) Au poste de commandement, les ordres sont envoyés à un rythme soutenu. Les
Groupements tactiques interarmes doivent manœuvrer rapidement pour neutraliser les
dernières poches de résistance (TIM279-16-54)
(348) Le chef de char transmet ses consignes à l’équipage et immédiatement, les quatre
chars se déplacent rapidement et atteignent une plateforme de tir (TIM286-17-39)
(349) Nous proposons aux chefs de corps des modes d’action pour la manœuvre avant de
transmettre les ordres à nos unités (TIM291-18-25)
(350) Sur des bases opérationnelles avancées en forêt, les chefs de section n’ont plus qu’à
obéir aux ordres, en accord avec les officiers de police judiciaire, en mettant en œuvre les
actes élémentaires de la section en forêt équatoriale (MagInf28-12-41)
(351) Au cours de l’opération Sentinelle, dés que nous enfilons nos chasubles, la magie
s’opère : les gens comprennent immédiatement que nous sommes des circulateurs. Ils
s’arrêtent et respectent les consignes que nous leurs donnons (TIM287-17-48)
(352) Au cours d’un exercice, les nouvelles recrues ont transgressé les ordres donnés de
se joindre à la 1ère compagnie (MagInf34-15-28)
(353) Au cours d’un exercice de tir, le caporal a désobéi aux ordres de l’officier de tir en
faisant une mauvaise manipulation de son arme (MagInf32-14-11)
294
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(354) Les 25 lieutenants se tiennent devant les instructeurs. Par petits groupes, ils
écoutent avec attention et appliqueront les consignes immédiatement des règles de
sécurité de tir (TIM289-17-25)
(356) Les démineurs suivent les instructions de leur chef de groupe afin de remplir leur
mission correctement dans cette zone minée (ArméLib13-120)
De plus, les substantifs de cette classe servent de base aux locutions prépositives, sous
la forme de « Prép + <ordre : ordre, commandement> + de », par exemple sous les ordres de,
aux ordres de, sur l’ordre de, au commandement de, sous commandement de (sous
commandement) etc. :
(358) La force intérimaire des Nations unies au Liban est placée sous les ordres du
« Force Commander » (TIM293-18-29)
(359) Une première phase de deux journées ayant valeur d’auto-entraînement est ensuite
menée aux ordres du général commandant la brigade (TIM293-18-37)
(361) Le capitaine James du bureau opération du 12ème régiment blindé du Canada doit
être prêt à intervenir sur ordre des autorités civiles sur tout le territoire québécois
notamment en cas de catastrophes naturelles (TIM282-17-24)
295
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(362) Sur ordre du maître de tir, le premier blindé bondit pour prendre position sur la
plateforme. Son gyrophare jaune signale qu’il est prêt à faire feu (TIM282-17-39)
Par ailleurs, les noms de cette classe peuvent figurer dans une construction à
l’impératif81:
• A vos ordres !
Enfin, nous énumérons les adjectifs et des noms appropriés à cette classe désignant le
délai, le destinataire, la forme et la nature, comme suit :
___________________________________________________________________________
81
Selon I. MEL’CUK (2011 : 44-45) et S. MEJRI (2010 : 64), ce type de séquences figées s’appelle le
« pragmatème » ou le « phrasème pragmatique » qui constitue un syntagme non libre fixé par rapport à la
situation extralinguistique où il est utilisé. Donc, cette formule de l’ordre représente les contraintes énonciatives
dans l’usage limité et particulier du domaine militaire.
296
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Nous présentons également des adjectifs qui sont particulièrement associés à chaque
nom, par exemple :
Les actions de la classe <ordre> que nous venons de préciser ont des relations étroites
avec celles de la <communication> réciproques des informations nécessaires dans les
opérations. De ce fait, nous allons traiter cette classe dans ce qui suit.
3.3.4. <Communication>
Nous étudions ici des actions de liaison avec d’autres troupes ou soldats à l’aide de
différents moyens techniques au sein des activités dans l’armée. Plus précisément, dans le
cadre du système C4I82 de défense et de sécurité en vue de l’opérabilité des troupes, la
communication est considérée comme « l’activité des commandants militaires pour la
direction et la coordination des forces, pour la mise en œuvre des ordres relatifs à l’exécution
des opérations et pour la mise en œuvre des moyens de communications qui leur sont
affectés » (TTA 106, 2013). Ces actions, qui constituent l’un des éléments importants de
l’architecture militaire avec le commandement et la conduite des opérations, s’effectuent donc
par les transmissions (émission ou réception).
___________________________________________________________________________
82
Le système C4I (Command, Control, Communications, Computer and Intelligence) est le système militaire
d’information et de commandement permettant la mise en réseau de l’ensemble des ressources informatiques sur
le champ de bataille, afin de faire communiquer les systèmes d’acquisition de la cible, et les systèmes d’armes,
en employant des capacités de transmission des données à l’aide de l’informatique
297
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Dont deux arguments agentifs de trait du type [humain], qui sont liés par la
préposition avec.
Communication radio→radio(-)communication
Communication à distance→télé(-)communication
Puis en ce qui concerne l’actualisation des prédicats nominaux de cette classe, nous
observons la compatibilité avec des verbes supports appropriés établir, effectuer :
(366) Depuis de longues années Paris et Berlin ont établit des communications par
satellite (CESAT31-13-66)
(367) Au cours de l’exercice Manta, les éléments du 1er régiment de chasseurs ont
effectué des communications au sein de la plateforme de tir afin de régler leurs pièces
(MagInf39-17-88)
Et ils sont susceptibles de subir des restructurations, en figurant dans les deux types de
constructions réciproque et converse.
Dans la construction réciproque, les deux humains peuvent apparaître en même temps
à la place du sujet (N0), d’une part :
298
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
D’autre part, nous avons dans la construction converse l’aide d’un verbe support
passif déployer, mettre en œuvre :
(370) Les deux membres de l’équipage devront simultanément être en mesure d’observer
à l’extérieur l’appareil, surveiller les paramètres de vol et mettre en œuvre les systèmes
intégrés de télécommunication et radionavigation (RevAlat6-45)
De plus, pour les noms de cette classe, nous constatons différents types de prédicats
appropriés pour leur propre combinatoire. Premièrement, pour être efficace, la communication
entre les unités fait l’objet de maintien obligatoire de la coordination et de la sécurité (avoir
en charge, coordonner, surveiller) :
(372) Le commandant d’unité et son adjoint surveillent et coordonnent avec précision les
communications des forces adverses qui lui fournissent de précieux renseignements sur
leurs positions (MagInf38-17-62)
___________________________________________________________________________
83
Il est donc à noter que, dans cette classe, le verbe rompre fonctionne comme prédicat approprié, par
comparaison à son fonctionnement comme verbe support aspectuel de valeur terminative dans d’autres classes
(rompre le contact).
299
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
(373) Le chef de corps se tourne vers le responsable du détachement cyber pour étudier la
possibilité de brouiller les communications ennemies et couper les caméras de
surveillance de la zone aéroportuaire (TIM294-18-41)
(375) Les transmetteurs doivent savoir utiliser la graphie quand la densité de la canopée
empêche la communication par satellite (TIM293-18-40)
(377) La 1ère compagnie du 1er chasseur a décidé de rompre toutes communications avec
l’artillerie pour ne pas être exposée aux tirs (ArtMag1-10-22)
(380) Le système FELIN permet de faciliter le travail interarmes mais surtout intercepte
les communications par la géo-localisation des éléments (Maginf27-12-21)
(381) Au cours de la guerre du Golfe, les unités de transmission françaises ont pu capter
capter des communications cryptée des forces irakiennes (AA359-11-22)
300
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Enfin, ils ont des adjectifs appropriés marquant le moyen, les caractères et le lieu, d’un
coté :
Dans ce qui suit, nous allons étudier les actions menées après le combat, au cours
d’une opération extérieure, en vue de la suspension ou de l’arrêt du combat.
Les noms de la classe <trêve> que nous allons décrire maintenant traduisent
sémantiquement les actions de « l’arrêt ou la suspension des combats, pour une durée
déterminée ou indéterminée, par convention des belligérants » (Robert, 2004). Ces actions
d’interruption des hostilités pendant une guerre sont signées par des militaires et souvent
suivies de la conclusion d’une paix définitive. A partir de cette caractérisation sémantique,
nous montrons que cette classe qui rassemble des noms comme armistice, cessez-le-feu,
trêve84.
Ils se caractérisent par le schéma d’arguments suivant :
__________________________________________________________________________
84
Ces n’appartiennent pas stricto sensu au vocabulaire militaire actuel. De nos jours, ils sont davantage employés
dans le domaine de la politique. Cependant, parce qu’ils présentent une relation étroite avec la guerre, dans
laquelle une série de combats est menée, nous les traitons comme des mots de notre domaine.
De plus, comme l’affirme R HENNINGER, chargé d’études à l’Institut de recherche stratégique à l’Ecole
militaire (Irsem) dans AA380-13-65 : la fin d’un conflit est toujours une affaire complexe, que ce soit dans ses
multiples aspects humains ou politiques. Mais c’est aussi une affaire juridique où les mots possèdent un sens
précis. Les termes de trêve, cessez-le-feu, suspension des hostilités, armistice, paix ont tous une signification
différente et ne doivent pas être utilisés indistinctement […]. L’usage du vocabulaire juridique est en pleine
mutation. Au fil du temps, l’armistice a souvent eu tendance à se substituer à la paix formelle, ou au moins à
impliquer celle-ci. Cependant, on appelle armistice des accords politico-militaires pouvant être ponctuels. Ils
s’apparentent alors plus à des trêves. Les juristes reconnaissent qu’une mutation est en train de se produire
dans les usages, dont il est difficile de reconnaître le sens. On peut toutefois dire qu’un armistice marque la fin
d’un conflit en tant qu’action militaire, tandis que la paix signe la fin d’une guerre en tant que situation
juridique. On le voit, par exemple dans la phrase : « Juillet 1954 : les accords de Genève marquent la fin de la
première guerre d’Indochine. L’armistice et le cessez-le-feu sont déclarés entre l’armée française et l’armée
populaire du Nord Vietnam » (TIM242-13-52).
301
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Les deux arguments agentifs qui sont limités aux humains de l’autorité militaire, s’ils
correspondent à des noms de <pays>, peuvent figurer au sein de la phrase sous forme
adjectivale, par exemple franco-allemand, gréco-turc, etc.
En ce qui concerne l’actualisation par des verbes supports, tout d’abord, les noms de
<trêve> sont compatibles avec de verbes supports appropriés conclure, établir, maintenir:
(382) Le 8 janvier 1993, Aydid et Mahdi ont conclu un cessez-le-feu et une réunion
préparatoire à une conférence de réconciliation nationale est tenue (Oryx14-65)
(383) Un armistice a été établi entre la France et l’Allemagne le 22 juin 1940 (CESAT31-
13-40)
(384) L’ONU vote la résolution 1244 qui stipule la fin des hostilités et le retrait des forces
serbes mais de maintenir le cessez-le-feu où la KFOR doit provisoirement assurer l’ordre
et la sécurité publique (TIM258-14-67)
302
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Pour les prédicats appropriés aux noms de cette classe, premièrement, ces actions
bilatérales sont conclues entre les pays concernés par la demande ou la proposition et
l’acceptation (demander, accepter).
(386) Les forces armées bosniaques ont demandé une trêve aux Serbes afin d’engager des
pourparlers sur les questions de territoire (CESAT39-15-26)
(387) Afin d’arrêter les hostilités au front, les forces syriennes ont accepté un cessez-le-
feu inspiré par les forces de la coalition (TIM282-17-32)
(388) Les autorités ont annoncé un cessez-le-feu à Abidjan pour ne pas laisser un vide
sécuritaire s’installer après la cessation des hostilités et pour faciliter l’accès des secours
(TIM224-11-19)
(389) Le 16 mai 1990, le Patriarcat a déclaré un cessez-le-feu ; nombreux sont les soldats
et officiers aouniens qui ont, de ce fait, rallié la milice et l’armée est exténuée,
démoralisée et décimée (ArméeLib13-72)
(390) En juin 2008, une médiation de l’ONU prévoit un cessez-le-feu, le retrait des
troupes éthiopiennes ainsi qu’un déploiement d’un groupe de maintien de la paix sur le
territoire (IslSomal13-93)
(391) Dés le 2 août 1996, Ali Madhi fait appel à la communauté internationale qui
proclament unilatéralement un cessez-le-feu et l’élaboration d’une conférence de paix
internationale (IslSoma13-54)
303
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Deuxièmement, cette convention doit être respectée par les pays concernés (respecter)
et souvent contrôlée par des troupes de pays ou d’organisation tiers, par exemple les forces de
maintien de la paix de l’ONU (faire appliquer, contrôler, observer, ordonner, superviser,
surveiller, veiller au respect) :
(392) L’opération « Iskoutir » menée à Djibouti par l’infanterie de marine entre février
1992 et juin 1999 vise à faire respecter le cessez-le-feu entre l’armée djiboutienne et le
front pour la restauration de l’unité et la démocratie (OpexAfr15-61)
(394) En coopération avec les forces armées libanaises, 750 militaires français et
finlandais contrôlent et font appliquer le cessez-le-feu (TIM290-17/18-14)
(395) La France qui participe à une mission multinationale aux côtés de l’Algérie, du
Sénégal et du Burkina-Faso contrôle l’armistice, la récupération, la remise et le stockage
de l’armement (OpexAfr15-67)
(396) Les unités des forces pré-positionnées à Djibouti ont été initialement installées dans
quatre postes dans lesquels elles observeront le cessez-le-feu et protéger les populations
et leur apporter une assistance humanitaire (Oryx14-40)
(397) En cas d’ouverture des hostilités le conseil de sécurité de l’ONU peut ordonner un
cessez-le-feu et envoyer une force de maintien de la paix pour rétablir le calme (TIM242-
13-66)
304
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
Troisièmement, ces actions sont établies par accord mutuel (accorder, conclure,
décréter, signer) après la négociation (négocier) :
(400) Pour se diriger vers une stabilité de la région, les forces israéliennes ont accordé
une trêve de quinze jours avec le Hamas (CESAT40-15-65)
(400) Si l’amorce du processus de paix en Ulster surprend par la rapidité avec laquelle
les groupes paramilitaires ont conclu la trêve, la route vers la paix n’a pas été sans
obstacle (BritIrl15-62)
(401) En mars 1993, les rebelles retranchés dans l’Aïr et le Ténéré décrètent une trêve en
signe de bonne volonté. Le calme revient pour les élections (RebTou13-53)
(403) Les forces terrestres turques et kurdes ont négocié un premier cessez-le-feu pour
éventuellement arrêter toutes tentatives d’explosion de la situation dans la région (AA366-
12-14)
Ou bien cet accord peut être rompu et violé (dénoncer, refuser, rompre, violer), parce
qu’il signifie la cessation seulement temporaire des hostilités :
(404) Le 21 mai 1871, l’armée de Versailles entre dans la capitale pour écraser la révolte
des Parisiens qui, depuis des semaines, refusent l’armistice demandé par Adolphe Thiers
à l’occupant prussien (TIM226-11-53)
(405) Compte tenu que les forces de Laurent Gbagbo ont violé le cessez-le-feu une fois de
plus, le secrétaire général de l’ONU a ordonné à l’ONUCI de neutraliser les armes
lourdes de l’ex-président ivoirien (TIM224-11-19)
Enfin, ces noms en français s’associent à des adjectifs appropriés portant sur la durée
et la réciprocité comme permanent / durable, temporaire / provisoire, unilatéral, etc.
305
Chapitre 5 Les militaires sur le théâtre d’opération et à l’issue de l’engagement
5. Conclusion
306
TROISIEME PARTIE
307
CHAPITRE 6
308
Chapitre 6 Les humains militaires
La définition commune que donnent des dictionnaires généraux (TLFi, Grand Robert
2005) au terme humain est la suivante : « être humain, ce qui est humain ; l’homme et ce qui
appartient à l’homme ». Elle est constituée uniquement d’explications lexicographiques à
caractère conceptuel ou sémantique, et ne nous permet donc pas de donner des informations
syntaxiques au niveau strictement linguistique.
Malgré ces lacunes des études syntaxiques concernant les caractéristiques propres aux
humains, nous pouvons établir une distinction entre la catégorie des humains et des non-
humains, à partir des observations empiriques sur le phénomène linguistique du
comportement syntaxique des humains dans le cadre de la phrase.
*Le (chien + poste + table + etc.) le (connaît + ordonne + parle + punit + sent)
309
Chapitre 6 Les humains militaires
Et, parce que les humains portent leurs propres noms et prénoms dans un système de
nomination, ils peuvent apparaître comme des déterminants possessifs (mon, ton, notre, votre)
et des pronoms personnels (je, tu, nous, vous) des premières et deuxièmes personnes :
Ensuite, les humains et les non-humains ont différents pronoms interrogatifs (qui/que)
et pronoms nominaux négatifs (personne/rien), d’une part :
Et ils ont différentes pronominalisations (lui, elle, eux, elles/y, en), d’autre part :
Pour les humains, on associe les différentes prépositions (à, chez), alors que les non-
humains se combinent avec les prépositions dans, sur :
310
Chapitre 6 Les humains militaires
Pour cela, des travaux menés portant sur les noms humains, dans le cadre de ce
modèle, nous donnent des propriétés linguistiques générales qui caractérisent leur propre
comportement syntaxique du trait de type [humain], par rapport à d’autres traits non-humains,
[animal], [végétal] et [inanimé concret], comme suit86:
[humain]
Tous ces traits sont établis en fonction de la langue générale, plus précisément fondés
sur des critères syntaxiques et sémantiques appelés prédicats généraux ; ils ne sont pas
seulement définis par la nature sémantique. C’est-à-dire que l’ensemble des prédicats
généraux impose aux arguments les mêmes contraintes sémantiques qui caractérisent un trait.
___________________________________________________________________________
85
La réélaboration des traits syntactico-sémantiques (qui ont été élaborées à l’ex laboratoire Lexiques-
Dictionnaires-Informatiques et repris pas l’équipe émergente « Textes Théories et Numérique ») propose une
liste de dix traits :
Arguments : [humain argument], [animal], [végétal], [concret], [locatif], [temps] ;
Prédicats : [action], [état], [évènement], [humain prédicatif].
86
Sur la différente syntaxe verbale d’humains et d’animaux, voir J. DUBOIS & F. DUBOIS-CHARLIER (1996 :
128-132).
311
Chapitre 6 Les humains militaires
A titre d’exemple, on illustre le trait de type [humain] par les noms, copain,
malfaiteur, professeur, voisin, etc., sélectionnés par des verbes comme écrire, lire, parler,
rire, etc., en position NO, et par des verbes tels que persuader, téléphoner à, etc., en position
N1.
Les humains militaires étant l’objet de notre étude, à partir de cette observation
linguistique, nous essayons de mettre en évidence leurs propriétés syntactico-sémantiques, en
particulier le trait de type [humain militaire], dans ce qui suit.
Dans ce cas, les humains réservistes et directeur adjoint ont respectivement un et deux
arguments. Autrement dit, dans ces phrases, le nom réserviste requiert un sujet commandant
Lacour , tandis que le nom directeur adjoint nécessite deux arguments, un sujet Général de
division Bonnemaison et le complément DAS.
En revanche, les humains collectifs comme foule, troupe, armée sont des arguments.
En d’autres termes, ils ne peuvent pas avoir leurs propres arguments (sujet et complément) et
donc, ils fonctionnent dans la phrase comme étant des arguments. Par exemple :
(3) Nous avons empêché la foule de franchir la Blue Line ; *Les gens sont une foule
(TIM238-12-29)
(4) Les troupes héliportées ou débarquées doivent respecter un timing court et précis ;
(TIM280-1617-43)
312
Chapitre 6 Les humains militaires
Ici, les noms foule et troupe ne peuvent jamais être mis en position attributive.
Cependant notons qu’ils fonctionnent comme le déterminant quantificateur complexe, à
savoir une foule de, une troupe de, une armée de (M. RIEGEL et al. 2009 : 326). Nous
prenons un autre exemple, les noms vocatifs comme monsieur, madame ne sont pas
prédicatifs :
En résumé, presque tous les humains individuels sont prédicatifs, alors que l’ensemble
des humains collectifs est argumental, y compris le vocatif et quelques individuels (homme,
quelqu’un) qui ne sont pas nombreux.
De ce fait, nous décrirons les humains prédicatifs dans un premier temps. Pour ce
faire, nous définissons à l’avance des humains militaires dans les pages qui suivent.
313
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous avons attribué le trait de type [humain militaire] aux noms armée, capitaine,
sentinelle, soldat, tireur d’élite, etc. qui sont caractérisés par des prédicats généraux comme :
[humain militaire]
NO :
Affecter / Etre affecté à / dans <humain collectif structuré>, être armé / équipé de
<arme à feu>, être dans l’armée, être mort au combat, faire le salut militaire / rendre le
salut, participer au combat, porter l’uniforme, se camoufler, tomber au champ de bataille
(d’honneur)
Les humains militaires, en tant que « civils qui portent l’uniforme », héritent par
méronymie des prédicats généraux du trait de type [humain] de la langue générale :
314
Chapitre 6 Les humains militaires
Pourtant, des noms du trait de type [humain militaire] se caractérisent seulement par
des prédicats généraux ci-dessus, par rapport à celui du trait de type [humain] de la langue
générale :
Les informations du trait de type [humain militaire] sont donc utiles pour les
distinguer d’autres arguments tels que les traits de type [inanimé concret], [temps], [locatif]
dans le domaine militaire87 :
*Le (bunker + champ de mines + char + fusil + Jour J) fait le salut militaire)
En résumé, le trait de type [humain militaire] sur un niveau unique nous permettrait
d’apporter une amélioration remarquable dans la description des arguments, et surtout en se
basant sur des critères syntaxiques, appelés des prédicats généraux. Donc nous examinons,
dans ce qui suit, des avantages et des contraintes du trait de type de [humain militaire]
montrés dans la description linguistique.
Nous nous attachons ici à définir le concept de trait syntactico-sémantique en montrant ses
avantages mais aussi ses contraintes. Comme nous l’avons vu ci-dessus, le trait de type
[humain militaire] est utile pour établir une première classification du lexique d’une
langue militaire, à savoir pour définir les arguments et déterminer les différents emplois
d’un prédicat polysémique.
(5) On a vu que nous pouvions prendre leurs plateaux logistiques et eux les nôtres
[inanimé concret] (= tenir) (TIM275-16-24)
___________________________________________________________________________
87
Des noms de traits [animal] et [végétal] ne sont pas attestés dans le domaine militaire, sauf quelques animaux
militaires, par exemple les chiens de combat (ou de guerre), les chevaux militaires et les pigeons. Donc, nous ne
traiterons pas ces traits dans notre étude.
315
Chapitre 6 Les humains militaires
(6) Les hélicoptères vont déposer une quarantaine de fantassins pour prendre d’assaut un
village de combat [locatif] (= s’emparer de) (TIM280-16/17-25)
(7) L’un des groupes s’y installe pour prendre l’alerte à 5 minutes [action] (= surveiller)
(ADA388-14-13)
(8) Les talibans tentent de prendre les paras en enfilade par la droite[humain] (=
attaquer) (TIM199-08-43)
(9) Le brigadier-chef vient prendre ses ordres au centre opérations [action] (= recevoir)
(TIM221-2011-46)
(11) PAMIR V voyait s’installer l’OTAN à la tête de la force et les canadiens prendre le
commandement de la brigade multinationale de Kaboul [action] (= exercer)(Doct05-05-66)
L’information donnée dans les exemples ci-dessus par les traits fondés sur les
propriétés syntactico-sémantiques est suffisante pour distinguer des huit emplois du verbe
prendre. Ce qui revient à dire, que si nous considérons d’emblée ces distinctions, il nous
paraît que les différents emplois sont clairement distingués par les traits préétablis.
En revanche, parce que la portée sémantique du trait est aussi large qu’hétérogène, si
nous avons recours uniquement à ce trait, nous risquons de ne pas bien discriminer l’emploi
correct.
Prenons les verbes casser, charger et traverser suivis respectivement des noms de trait
de type [humain], [inanimé concret] et [locatif] :
(12) Pour « casser l’armée française », le général Erich Von Falkenhayn a déployé les
grands moyens (= destituer) (TIM273-16-51)
316
Chapitre 6 Les humains militaires
(13) Ce régiment a mobilisé un véhicule pour assurer le trajet jusqu’à la ville, afin de
pouvoir charger le fret à bord d’un Airbus A330 (= mettre) (TIM214-10-9)
(14) Avec l’arrivée des fusils se chargeant par la culasse dés le milieu du 19ème siècle, la
nécessité s’est fait davantage sentir de mieux utiliser le terrain (= armer) (DT20-10-49)
(15) Les patrouilles ont permis d’éviter d’éventuelles intrusions de promeneurs qui
traversent le camp et les empêcher d’approcher les champs de tirs (= pénétrer) (TIM248-
13-48)
Le trait de type [humain militaire] ne constitue pas une information suffisante pour
décrire avec la précision voulue le comportement syntaxique, donc les emplois, des prédicats
d’une langue naturelle. Il montre qu’il est nécessaire d’avoir recours à des spécifications
sémantiques plus précises que nous appelons classes d’objets d’humains militaires.
Nous constatons que, à partir de ces exemples de trois verbes polysémiques, les traits
s’avèrent insuffisants pour désambiguïser les différents emplois. Pour cela, il faut que nous
nous attachions ici à montrer que le seul niveau du trait de type [humain militaire] ne suffit
pas à distinguer clairement la diversité des natures des humains militaires. Prenons les
exemples des noms d’humains militaires :
317
Chapitre 6 Les humains militaires
Dans ces exemples, nous constatons que le seul niveau de trait de type [humain
militaire] ne peut pas décrire adéquatement tous les noms des humains militaires. Ce qui
confirme bien que ce trait est trop riche pour délimiter le domaine d’arguments avec
suffisamment de précision. Pour ce faire, nous adoptons un nouveau niveau d’analyse proposé
par Gaston Gross, appelé les classes d’objets. Il s’avère vraiment nécessaire pour une
description correcte, ayant recours aux classes d’objets fondées sur des critères syntactico-
sémantiques plus précis.
Dans nos exemples ci-dessus, les humains militaires tels que capitaine, chef, maréchal
de France, rang, sentinelle, troupe peuvent être identifiés respectivement par les classes
sémantiques <grade>, <fonction>, <titre>, <humain collectif occasionnellement structuré>,
<soldat fonction> et <humain collectif structuré> qui sont des subdivisions du trait de type
[humain militaire] :
Jusqu’à présent, nous avons montré que le trait syntactico-sémantique [humain] est un
outil important pour la désambiguïsation d’un certain cas, mais il ne suffit pas décrire tous les
emplois possibles d’une unité lexicale donnée.
318
Chapitre 6 Les humains militaires
En conséquence, nous avons effectué dans notre travail une analyse plus détaillée et
mis au point une typologie syntactico-sémantique de ces noms. Les classes d’objets
spécifiques des humains militaires élaborées sont les suivantes :
Humains prédicatifs
<Humain de rôle>
<Humain hiérarchique>
<Soldat>
<Humain relationnel>
<Humain d’action>
319
Chapitre 6 Les humains militaires
Humains argumentaux
<Humain collectif>
Nous présentons plus précisément, par la suite, les différents types de classes
d’humains militaires que nous avons dégagés en nous basant sur des critères syntaxiques et
sémantiques. Nous commencerons par une typologie des noms humains de valeur prédicative.
Cette typologie comprendra quinze classes sémantiques.
2. Humains prédicatifs
Nous décrirons d’abord par des noms prédicatifs du trait de type [humain militaire].
Comme nous l’avons signalé ci-dessus, le trait de type [humain militaire] peut se diviser en
deux, humains prédicatifs et humains argumentaux, les premiers étant les plus nombreux. Ce
qui revient à dire que les premiers peuvent occuper, en même temps, la position de prédicat et
d’argument dans la phrase : il est colonel ; Le colonel commande des soldats.
320
Chapitre 6 Les humains militaires
(17) Le délégué aux réserves de l’armée de Terre affecte la ressource à chaque tête de
chaîne et assure les arbitrages (TIM227-11-4)
(19) Le challenge de certification, sous la forme d’un rallye, vise à garantir la capacité
opérationnelle des unités affectées à cette mission (TIM221-11-44)
(20) Des unités désignées pour renforcer le dispositif des forces armées en Guyane
(TIM241-13-39)
Ensuite, pour décrire le fait qu’ils sont responsables des fonctions assumées, ils sont
compatibles avec des verbes portant sur la responsabilité en position du sujet (NO), par
exemple avoir (assumer, relever, donner, porter, ou engager) la responsabilité de :
(22) Ce sont des qualités essentielles pour ceux qui ont la responsabilité de leurs hommes
à l’exercice ou en opérations (TIM246-13-43)
321
Chapitre 6 Les humains militaires
(26) A la tête de 208 véhicules, le général, chef du défilé motorisé, porte la responsabilité
de la bonne exécution de la manœuvre (TIM267-15-5)
Comme nous l’avons déjà dit dans la première partie (chapitre 1. section 2.1.1.),
l’armée est un milieu social rigoureusement hiérarchique qui est principalement subdivisé en
grades selon le rang et en fonctions assumées. A partir de cette catégorisation sémantique,
bien extralinguistique, nous avons établi la classe des <humains hiérarchiques>, qui se
définissent par leur fonction et grade dans l’armée, par exemple adjudant, commandant de
bataillon, colonel, officier d’état-major.
Les noms de cette classe sont caractérisés par les prédicats appropriés de
<nomination : nommer> en position de COD (N1) et de <démission : démissionner> à la
place du sujet (N0) :
(29) Nommé caporal le 1er juillet 2009,il se distingue par son remarquable investissement
(TIM255-14-07)
322
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous avons donc classifié les trois sous-classes selon les critères dans la hiérarchie
militaire, à savoir le degré ou la fonction : <fonction>, <grade> et <titre>.
2.1.1.1. <Fonction>
Les noms de la classe <fonction> se définissent par « le rôle joué dans l’ordre
hiérarchique de l’armée », que nous avons réparti jusqu’à présent dans la taxinomie
ontologique et conceptuelle, par des critères de type d’activité (militaire de carrière, sous
contrat, de réserve) et d’unité d’appartenance (armée et arme : armée de l’Air, Marine
nationale, armée de Terre, infanterie, cavalerie).
323
Chapitre 6 Les humains militaires
Les noms de cette classe sont d’abord caractérisés par des prédicats appropriés de
<nomination : nommer> et de <démission : démissionner, limoger, mettre fin aux fonctions
de, relever de, rétrograder>, en héritant de propriétés syntactico-sémantiques de l’hyperclasse
<humain hiérarchique> :
Ensuite, les noms de cette classe ont pour prédicats appropriés : exercer la fonction de
Ø <fonction>88 :
(32) Il rejoint le commandement militaire d’Ile de France pour y exercer les fonctions de
chef du bureau « recrutement » (TIM227-11-20)
(33) Le Chief Military Information Office est l’unique officier occidental à exercer une
fonction de tête de chaîne auprès du commandant de la force (TIM278-16-38)
Puis, outre le verbe exercer, il existe d’autres verbes compatibles avec le prédicat
nominal fonction(s) : (assumer +assurer + avoir + exercer + prendre + accéder + convier
+ remplir + tenir) LE /SON fonction(s) de <fonction>
(34) Le 1er septembre 2004, il retrouve l’état-major des armées à Paris où il se voit
confier les fonctions d’adjoint au major général (TIM227-11-20)
(35) Le 519ème groupe de transit maritime est une unité peu connues de l’armée de Terre,
qui remplit une fonction logistique stratégique : fournir une capacité portuaire (TIM233-
12-11)
(36) Ils peuvent occuper les fonctions d’officier adjoint de réserve au sein d’une brigade
(TIM227-11-5)
(37) Les jeunes officiers peuvent élargir leurs compétences en exerçant une fonction de
niveau supérieur dans un environnement opérationnel (TIM254-14-4)
___________________________________________________________________________
88
L’article défini la de cette structure peut être remplacé par le possessif pluriel anaphorique ses ou leurs :
L’adjudant Julien confesse apprécier la « grande autonomie » que lui offrent ses fonctions de maitre de tir des
forces françaises en Côte d’Ivoire (TIM278-16-47) ; la protection juridique traduit la volonté de l’Etat de
défendre ses agents lorsqu’ils sont agressés du fait de leurs fonctions et de réparer le tort qui a pu leur être
causé (TIM224-11-11).
324
Chapitre 6 Les humains militaires
(39) Notre objectif est de donner aux logisticiens des trois armées un socle commun de
connaissances nécessaires pour assumer des fonctions de conception au sein des
organismes chargés du soutien des opérations (TIM237-12-41)
(42) Il accède en février 2016 à la fonction de sous-officier adjoint au sein de son peloton
(TIM280-16-6)
(45) Surveillée depuis deux jours par les soldats du groupement parachutiste, la zone de
Ger est encore sous le contrôle de milices ennemies (TIM293-18-44)
Enfin, des humains de cette classe peuvent figurer de nouveau dans la structure
suivante : Servir, rejoindre, intégrer, être affecté, être incorporé, être muté [à / au sein de
<hum coll>] en qualité de <fonction>
(46) En 2002, il est affecté au 5ème régiment d’hélicoptères de combat de Pau en qualité
de chef de patrouille (TIM292-18-6)
325
Chapitre 6 Les humains militaires
(47) Champion de tir dans le civil, il est incorporé au 1er groupe d’aviation en qualité de
mitrailleur (TIM262-15-53)
(49) En 2013, il rejoint la base école général Lejay en qualité de chef de formation
« hélicoptère de reconnaissance et d’attaque » (TIM292-18-6)
2.1.1.2. <Grade>
Nous précisons maintenant les propriétés des noms de la classe <grade>, la deuxième
sous-classe de <humain hiérarchique>. Pratiquement, le statut des militaires obéit à une
hiérarchie rigoureuse, les grades des trois armées sont définis par le « statut général des
militaires (Loi n° 2005-270 du 24 mars 2005) portant statut général des militaires et par le
règlement de discipline générale (TTA 150, 2014).
Malgré les différentes appellations selon les armées et parfois des armes89, qui sont
issues de leur longue tradition respective, les grades sont identiques d’un point de vue
statutaire et protocolaire. La hiérarchie militaire générale est divisée en trois catégories :
militaires du rang, sous-officiers et officiers (subalternes, supérieurs et généraux).
Les noms du <grade>, par exemple adjudant, capitaine, caporal, général etc. se
caractérisent d’abord par les prédicats appropriés de <promotion : passer, promouvoir, être
promu>90 ou de <rétrogradation91 : casser, réduire, rétrograder> (situation actuellement
impossible dans l’armée de Terre).
___________________________________________________________________________
89
A titre d’exemple, le grade entre capitaine et lieutenant-colonel s’appelle commandant dans l’armée de Terre
et de l’air et capitaine de corvette dans la Marine. Et, le nom commandant a d’autres dénominations dans
l’armée de Terre : chef de bataillon (infanterie, génie et transmissions), chef d’escadrille(ALAT), chef
d’escadron (artillerie et train) et chef d’escadrons (cavalerie).
90
Les prédicats de cette classe n’acceptent que le déterminant zéro devant le <grade> : Paul est passé (*un + *le
+ *UN-Modif + Ø) colonel. Toutefois, il est possible de former le nom complexe avec grade de suivi de noms
de <grade> : Paul est (élevé + passé + promu) au grade de colonel ; Nos camarades ont accédé au grade de
lieutenant à titre posthume.
91
Signalons d’ailleurs que la rétrogradation d’un militaire ne s’effectue pas souvent en temps de paix.
326
Chapitre 6 Les humains militaires
Ensuite, dans la combinatoire avec des prédicats nominaux de <promotion>, les noms
de cette classe peuvent être qualifiés par des adjectifs et des noms appropriés portant sur le
type ou le temps de promotion, par exemple à l’ancienneté, au choix, par le rang92, comme :
(53) Le colonel de Villiers est nommé (passé) général de brigade le 1er décembre 2005
(AA386-14-60)
En outre, étant donné que ces noms se combinent naturellement avec le complément
circonstanciel du temps (en juin 2010, le 1er décembre, à l’été 2012), sous forme de participe
passé, ils peuvent apparaître dans la relation de coordination :
(54) Promu caporal en 2012 puis caporal-chef en 2013, ses remarquables qualité de
soldat l’orientent vers le recrutement sous-officier (TIM291-18-6)
(55) Les officiers brevetés sont promus à 4 et 5 ans de grade et les tout meilleurs diplômés
conservent également la possibilité d’être promus à 5 ans (TIM291-18-35)
___________________________________________________________________________
92
Ces adjectifs appropriés fonctionnent aussi comme les adverbiaux de prédicats verbaux de <promotion>, être
passé et être promu, sans modification morphologique : Le capitaine Loiseau est promu commandant (à
l’ancienneté + au choix) ; Paul est passé sergent (à l’ancienneté + au choix).
327
Chapitre 6 Les humains militaires
Et il est à noter que, dans la langue générale, des noms d’<accessoire de vêtement
militaire> par exemple chevron, galon, écusson, étoile, dans les insignes de grade et les
épaulettes, peuvent désigner de façon métonymique les noms de <grade> :
(56) Le maître tailleur a cousu les chevrons de couleur jaune mentionnant le grade sur la
manche de la veste (Phrase libre)
(59) Le médecin général inspecteur Christian Plotton qui dirige l’Institution nationale des
Invalides a noué avec ses personnels une relation très forte bien éloignée du simple
rapport hiérarchique que pourrait imposer ses trois étoiles (équivalent du général de
division) (AA426-18-47)
(60) Valérie André est la première femme a accéder aux étoiles (= garde de général de
brigade, par exemple) (AA396-15-45)
• Depuis deux ans, Françoise est privée de ses (chevrons + galons + étoiles) en
raison d’une mauvaise notation
De plus, nous avons avec « galon » des sens qui peuvent éventuellement se rapprocher
de notre réflexion :
328
Chapitre 6 Les humains militaires
(62) Un civil ne peut pas se retrancher derrière ses galons, la seule limite au
commandement d’un civil c’est qu’il ne peut pas punir directement un militaire (TIM208-9-
37)
(63) Les engagés volontaires de l’armée de Terre prennent du galon (= monter en grade,
accéder au galon) car les militaires du rang représentent 11, 27% des 133 candidats
admissibles au concours de l’Ecole militaire interarmes (TIM246-13-10)
Malgré l’usage dans la communauté courante parmi les militaires, signalons que ces
expressions ne sont pas approuvées par la langue militaire.
2.1.1.3. <Titre>
Les noms qui appartiennent à la classe de <titre> tels qu’amiral de France93, maréchal
de France constituent une dignité dans l’Etat (article 19 de la loi de 2005 portant sur le statut
général des militaires (Loi n° 2005-270 du 24 mars 2005). Ce titre dignitaire le plus élevé
dans la hiérarchie militaire est conféré à un officier général, en principe pour des
commandements en chef victorieux et de brillants exploits en temps de guerre, récompensant
des services militaires exceptionnels94.
___________________________________________________________________________
93
Précisons que le nom amiral de France appartient à <titre>, tandis que les noms amiral, vice-amiral d’escadre,
vice-amiral et contre-amiral appartiennent à <grade>.
94
Plusieurs généraux ont pu être nommés maréchaux grâce à leurs brillants exploits de commandements en chef
pendant les deux guerres mondiales, par exemple Pershing, Marshall, MacArthur, Bradley, Nimitz, Arnold,
Eisenhower aux Etats-Unis, Montgomery en Grande Bretagne.
329
Chapitre 6 Les humains militaires
C’est pour cela qu’il n’y a plus, à notre époque, de maréchaux vivants95. Pour symbole
de maréchalat, ils portaient le galon de sept étoiles d’argent avec le bâton de velours bleu
parsemé d’étoiles (bâton de maréchal96). Et en hommage à ce personnage héroïque, des noms
de maréchaux ont souvent été donnés à des voies de circulation (Avenue Maréchal Foch,
Boulevard Maréchal Juin), à des établissements (quartier Maréchal Koenig - 2ème régiment
étranger de génie) et à des noms de baptême de promotion dans les écoles militaires (exemple
de la 164ème promotion de l’Ecole spéciale de Saint-Cyr (1977-1979) porte le nom du
maréchal Davout. Les noms de la classe <titre> qui se caractérisent par une dignité dans la
hiérarchie militaire héritent d’abord des prédicats appropriés nommer de l’hyperclasse
<humain hiérarchique> :
(65) Alphonse Juin est nommé maréchal de France en 1952 par le président Vincent
Auriol
Bien qu’ils aient la dignité la plus élevée dans la hiérarchie militaire, ils ne peuvent
pas être associés aux verbes tels que être promu, passer, ce qui les distingue de la classe de
<grade> :
(67) *Leclerc de Hauteclocque est promu maréchal de France à titre posthume par décret
du 23 août 1952
Et, comme les noms de <titre nobiliaire : comtesse, duc, prince>97 dans la langue
générale, ils peuvent se combiner avec avoir (porter) le titre de, être élevé à la dignité
(distinction) de, être élevé au rang de, en tant que prédicats appropriés :
___________________________________________________________________________
95
En France, le dernier maréchal de France est Marie-Pierre Koenig. Il a été élevé à la dignité de ce titre en 1984
à titre posthume par le Président François Mitterrand.
96
La langue générale possède une expression proverbiale « bâton de maréchal » : Tout soldat porte son bâton de
maréchal dans sa giberne.
97
Nous observons en même temps une autre différence de syntaxe entre les noms de <titre nobiliaire> et de
<titre>. Les noms de <titre nobiliaire> peuvent léguer leur titre d’une personne à l’autre, tandis que ceux de
<titre> ne peuvent pas le faire. De ce fait, ces derniers ne sont pas compatibles avec les verbes hériter du titre de,
transmettre un titre à quelqu’un, ni avec les adjectifs en héritage, légitimé, royal : *Joseph Joffre a transmis le
titre de maréchal de France à son fils.
330
Chapitre 6 Les humains militaires
(68) Le général Pierre Koenig est élevé à la dignité de maréchal de France le 6 juin 1984
à titre posthume
(69) Le général Leclerc a été élevé au rang de maréchal de France à titre posthume
Par ailleurs, dans des prédicats appropriés tels que accorder, conférer, décerner,
donner, être élevé, recevoir, les déterminants complexes comme la dignité de, la distinction
de, le titre de, constituent les éléments obligatoires dans la phrase :
De plus, pour les noms et les adjectifs appropriés à cette classe sont à titre posthume,
de défunt, dignitaire d’Etat, grand :
Enfin, dans l’emploi appellatif, le nom monsieur peut être mis devant des noms de
cette classe avec l’article défini, à la place du possessif mon (cf. <appellatif>) :
2.1.2. <Soldat>
331
Chapitre 6 Les humains militaires
C’est donc n’importe quel militaire ou combattant, quels que soient le grade et le type
de service, etc98. Nous prenons dans ce travail le sens plus restreint, en excluant les civils de
la défense.
Armées : marin (Marine nationale), aviateur (armée de l’Air), soldat (armée de Terre)
Des soldats cités ci-dessus peuvent être classés en deux classes sémantiques <soldat
générique> et <soldat fonction>, selon des prédicats appropriés différents. Avant de détailler
chaque classe, nous allons présenter le comportement syntaxique en commun.
En ce qui concerne les propriétés syntaxiques des noms de <soldat>, puisque des
soldats sont normalement placés sous le commandement des (sous-)officiers, sont d’abord
compatibles avec des prédicats de type d’<affectation : affecter, (se) poster> en position de
N1 :
(71) En 2002, il est affecté au 5ème régiment d’hélicoptères de combat de Pau en qualité
de chef de patrouille (TIM292-18-6)
332
Chapitre 6 Les humains militaires
(73) Un chasseur du 16éme bataillon de chasseurs est posté au pied d’un véhicule blindé
de combat d’infanterie lors d’une progression tactique (TIM285-17-36)
(74) Malgré les tirs d’artillerie sur les positions amies, l’assaut peut tout de même avoir
lieu. Les soldats s’élancent et se postent dans les rares bosquets que compte le découvert
(TIM289-17-47)
(76) Pendant l’opération Sentinelle, un détachement du 1er chasseur est en faction devant
l’ambassade d’Iran (TIM282-17-42)
Et, pour remplir des missions données, des soldats suivent l’entraînement de la
qualification pratique dans l’armée. De ce fait, les noms de cette classe sont compatibles avec
des verbes comme entraîner, instruire à la place du N1 :
(78) La 3ème division entraîne son poste de commandement, de la 6ème brigade légère
blindée et de la 11ème brigade parachutiste pour effectuer un contrôle du niveau état-
major (TIM291-18-13)
333
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous avons relevé, à travers les exemples précédant, des points en communs.
Néanmoins, certaines phrases attestent une importante différence au niveau des
comportements syntaxiques.
Par conséquent, à partir de <soldat>, il est utile d’établir deux classes sémantiques
plus précises : <soldat générique> et <soldat fonction>.
Car, selon le fonctionnement de la langue militaire qui reflète différentes natures des
soldats, les noms de ces deux classes sont à distinguer. Plus précisément, ici, ces noms
deviennent distinguables, selon le critère de la durée de mission assumée par des soldats : l’un
est plus ou moins permanent pendant toute la vie du soldat (artilleur, fantassin, soldat) et
l’autre est souvent temporaire dans la journée (garde, planton, sentinelle).
Prenons à titre d’exemple des noms comme fantassin et sentinelle. Ces deux noms
sont communément exigés par un certain nombre de prédicats, à propos de l’affectation, le
service de sécurité et la désertion, que nous avons précédemment mentionnés. Mais, selon
qu’il s’agit d’un soldat général ou d’un soldat de fonction temporaire, la combinatoire de ces
noms diverge :
Le chef de poste relève LE (*caporal + sentinelle) dans le poste toutes les deux heures
Les verbes de ces exemples constituent respectivement alors des prédicats appropriés
des classes <soldat générique> et <soldat fonction>. C’est pourquoi nous avons établi ces
deux classes sémantiques différentes. Nous allons les examiner en détail dans ce qui suit.
334
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous commençons par des soldats génériques qui se traduisent comme des « humains
de troupe ou militaires non gradés des trois armées », par rapport aux officiers ou sous-
officiers dans la hiérarchie militaire. Des humains militaires de diverses natures dans l’armée,
à savoir artilleur, cavalier, fantassin, sapeur, soldat appartiennent alors à cette classe <soldat
générique>. Ce sont des soldats de premier échelon qui servent dans l’armée. Donc des
prédicats portant sur la conscription, l’enrôlement et la libération sont appropriés à cette
classe.
Tout d’abord, des noms de <soldat générique> prennent comme prédicats appropriés
des verbes de <mobilisation> et de <conscription>, en position N0, être appelé (sous les
drapeaux), répondre à la mobilisation générale99 :
(80) Le capitaine Frank a été appelé sous les drapeaux en 1979 avant de s’engager dans
les troupes de Marine (TIM241-13-26)
(81) Les légionnaires du 1er régiment étranger de génie ont répondu à la mobilisation
générale lors des inondations dans leur région (TIM212-10-25)
Ensuite, en ce qui concerne la conscription, ils se combinent avec des mots composés
service militaire (national, obligatoire) ayant des verbes faire, effectuer, finir, terminer,
prolonger.
(82) Les étudiants de haut niveau faisaient leur service militaire dans le cadre de la
coopération en ambassade ou dans des organismes de la Défense (ResCitoy15-98)
(83) S’ils le désiraient, les appelés pouvaient à l’époque prolonger leur service militaire
de plus de trois ans, suite à la suspension de la conscription (ResCitoy15-20)
___________________________________________________________________________
99
Dans la langue générale, nous observons beaucoup plus d’exemples de locutions verbales comme être appelé
sous les armes, aller (partir) au régiment (au service, à l’armée), entrer dans l’armée, rejoindre les rangs de
l’armée, être incorporé dans l’armée, etc.
335
Chapitre 6 Les humains militaires
(84) Les conscrits effectuaient leur service national dans tous les régiments de manœuvre
qui avaient besoin de personnels pour l’entraînement des forces (TIM192-08-20)
(85) Les appelés du contingent ont terminé leur service obligatoire en 1996 (TIM197-08-5)
Puis dans le cas de l’engagement volontaire, ils sont caractérisés par des prédicats être
engagé, s’engager, s’enrôler (être enrôlé), être recruté :
(86) Le sergent Antony s’engage au titre de la Légion étrangère en février 2012 à l’âge de
18 ans. Il intègre le 2ème régiment étranger d’infanterie en qualité de grenadier voltigeur
(TIM294-18-6)
(87) Six ans après s’être engagé comme officier dans les troupes de marine, le capitaine
Raphaël a été bouleversé par la mort au feu d’un ancien subordonné pendant l’opération
Serval (TIM292-18-49)
(88) Durant la Seconde Guerre mondiale, les armées occidentales vont employer
massivement les femmes. Enrôlées sur volontariat, parfois même à titre bénévole,
plusieurs centaines de milliers de femmes vont revêtir l’uniforme militaire (TIM285-17-55)
(89) Le capitaine Mille est recruté en tant qu’officier sous contrat pilote et est promu
lieutenant le 1er septembre 2010 (TIM292-18-7)
Et, une fois les soldats entrés dans l’armée, ils font l’objet de l’incorporation dans les
unités d’appartenance (être incorporé à <humain collectif structuré>, à la place du sujet
(N0) :
(90) En 2006, une place en artillerie se libère à l’école, il y passe huit mois avant
d’incorporer le 68ème régiment d’artillerie d’Afrique (TIM289-17-36)
(91) Le 1er juillet était créée une nouvelle compagnie au 152ème régiment d’infanterie. La
5ème compagnie a incorporé 185 soldats en février qui seront projetés en cette fin d’année
(TIM280-16/17-44)
336
Chapitre 6 Les humains militaires
Enfin, à la fin du service militaire100 ils quittent l’armée en utilisant des verbes comme
quitter l’armée, être démobilisé (vieux), être libéré :
(92) En 2014, Paul-Antoine quitte l’armée de Terre après 19 ans et si mois de service
actif (TIM292-18-46)
(93) Le caporal est cité une nouvelle fois à l’ordre de la Division : décoré de la Légion
d’honneur, marqué par ses blessures et la maladie, est démobilisé en septembre 1919
(TIM294-18-53)
Nous avons constaté jusqu’à présent que les soldats ont leurs propres fonctions dans
l’armée, plus ou moins permanentes, selon la troupe d’appartenance, l’arme et le service. Et
ils peuvent à la fois prendre des services temporaires, qui concernent surtout la garde du lieu
occupé par l’armée pour y assurer un service de sécurité auquel peut s’ajouter un service
d’honneur. Cette mission est exercée par des soldats placés à un poste déterminé en temps
limité et fixé par des consignes de garde101.
Ce type de service est assumé par la garde qui comporte un sous-officier, chef de la
garde, un adjoint, le nombre d’hommes du rang nécessaire. Parmi eux, les soldats se divisent
en deux fonctions : les sentinelles armées qui assurent des missions de protection et
éventuellement rendent les honneurs et les plantons sans arme pour des services divers.
Ils doivent toujours conserver une attitude militaire dans le service, par exemple ne
parler à qui que ce soit sans nécessité de service, rester au garde-à-vous, ne pas s’écarter de
leur guérite, etc. La classe de <soldat fonction>, qui regroupe des noms comme factionnaire,
garde, planton, sentinelle, se caractérise systématiquement par « des soldats armés ou sans
arme qui ont la charge du service des gardes temporaire devant un lieu occupé par l’armée ».
___________________________________________________________________________________________________________________________________________
100
Les militaires utilisent le mot de l’argot militaire quille pour désigner la « fin du service militaire » : avoir la
quille (être libéré des obligations militaires), avoir la quille à neuf mois (être libéré après neuf mois). Nous
constatons, dans la langue générale, aussi plusieurs locutions verbales, par exemple, renvoyer (un soldat) dans
ses foyers, attendre sa libération, etc.
101
Sauf cas exceptionnel, la durée totale des factions comme sentinelle d’un homme du rang, dans une journée,
ne doit pas dépasser 8 heures. La durée de la faction des sentinelles est de 2 heures et celle des plantons est
fixées par les consignes particulières (TTA 150, 2014 : 56)
337
Chapitre 6 Les humains militaires
Cependant, par rapport à la classe <soldat>, nous comprenons cette classe par le fait
qu’elle se distingue par un prédicat approprié être de (en) portant sur le service de garde,
d’une part :
Nous précisons maintenant les propriétés syntaxiques des noms de la classe <soldat
fonction>.
(95) Le chef de trinôme est chargé du guet aérien et de l'alerte NRBC (TTA150-14-4-55)
338
Chapitre 6 Les humains militaires
(97) Le 12 juillet, une avalanche emporte deux cordées à la face nord du Mont-Blanc.
L’adjudant Giacobi, en permission, instructeur à l’Ecole militaire de haute montagne,
alerte immédiatement les secours (TIM240-12/13-6)
(98) Nous effectuons des patrouilles de 24 heures réparties en deux périodes de six heures
avec un temps de repos. Le jour suivant, nous sommes, soit d’alerte, soit de repos
(TIM230-12-28)
(99) En moyenne 500 militaires de l’armée de Terre sont déployés sur le terrain
quotidiennement et près de 300 sont en alerte 48 heures (TIM230-12-25)
(100) Cette année, notre plus gros défi a été sans contexte HARMATTAN. Nous avons été
pré-alertés sur le fait qu’au coup de sifflet bref, nos camions devraient charger du fret à
Brest (TIM233-12-39)
Deuxièmement, ils sont caractérisés de nouveau, en position N1, par des prédicats
appropriés portant sur l’affectation aux ordres de (sous-)officier (poster, poser, placer, mettre)
d’un côté :
(102) Le chef de détachement a posté des sentinelles à l’entrée du camp pour vérifier les
entrées des véhicules au cours de la visite du commandant de la brigade (TIM252-14-25)
D’un autre côté, la ronde ou la visite pour contrôler leur comportement pour la
vigilance ou le service (démarrer faire ou effectuer la ronde (de [action], contrôler) :
(103) Le groupe ne tarde pas à démarrer sa ronde après avoir inspecté le véhicule et
annoté le carnet de bord (TIM292-18-27)
339
Chapitre 6 Les humains militaires
(106) Le 1re classe Augustin est réserviste opérationnel au sein de l’escadron réserve du
1er régiment étranger de cavalerie. Il a été déjà été déployé pour assurer des gardes au
régiment ainsi que sur le camp de Canjuers (TIM274-16-14)
(107) Le sergent-chef Nicolas du 54ème régiment d’artillerie et son tireur sont de garde
pendant 48 heures. Ils doivent détecter les aéronefs survolant la zone et surveiller le ciel
libanais (TIM293-18-27)
(108) Le caporal-chef Aurélie du 25ème régiment du génie de l’air, creuse un fossé anti-
pick-up autour de la base. Dehors son binôme monte la garde. Ils se relèveront
mutuellement toute la journée pour assurer leur sécurité (TIM266-15-42)
• La garde qui prend le service s’appelle « garde montante », celle qui le quitte « garde
descendante »
Enfin, pour les noms de cette classe, nous employons des adjectifs appropriés portant
sur le comportement du service, attentif, de ronde, fixe, mobile.
___________________________________________________________________________
102
Malgré l’attestation de l’expression figée descendre la garde dans TLFi, au sens de « retourner au quartier
après avoir fini son service de garde » (En descendant la garde, je fus dégradé et envoyé pour un mois à la
prison), mais on ne l’emploie plus dans l’armée en raison de la signification du verbe descendre (= tuer).
340
Chapitre 6 Les humains militaires
2.2.<Humain relationnel>
Maintenant, parmi les humains prédicatifs autonomes, nous décrirons les noms
relationnels (« également dits quasi prédicatifs, dont le sens implique une relation prédicative
avec une autre entité » M. RIEGEL et al. (2009 : 327) dans un milieu militaire qui constituent
la deuxième hyperclasse de <humain prédicatif>.
En ce qui concerne les propriétés syntaxiques des noms de cette classe, nous
observons d’abord qu’ils impliquent deux arguments humains :
Les noms humains à valeur relationnelle dans les exemples ci-dessus, camarade,
supérieur sont figurés en position attributive. Ces deuxième arguments constituent donc les
éléments obligatoires dans la phrase (G. GROSS 1995c : 76) :
C’est-à-dire, par le fait d’être « syncatégorématique » (G. KLEIBER 1981), ces noms
relationnels ne possèdent pas de référence autonome et ils ne s’emploient pas au singulier
sans complément. Ces énoncés inacceptables posent inéluctablement et immédiatement les
questions suivantes :
341
Chapitre 6 Les humains militaires
Dans ces phrases, les compléments du nom de Paul (Pierre) peuvent être substitués
par le déterminant possessif (SON) :
Cette classe n’a qu’une restructuration qui met en jeu le prédicat à un lien avec avoir
(pour, comme) (G. GROSS 2008b : 35)
Nous pouvons établir deux sous-classes à l’intérieur de cette classe selon le critère de
statut hiérarchique : l’<humain relationnel symétrique> et l’<humain relationnel
asymétrique>.
Etc.
342
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous allons examiner à présent les prédicats verbaux ou adjectivaux à sujets humains
et qui deviennent des prédicats nominaux, par exemple tireur, blessé, bénéficiaire. Pour cela,
nous analysons ici la classe <humain d’action>, qui se divise en trois sous-classes, selon le
rôle thématique, <humain actif>, <humain passif> et <humain datif> (A. CLAS & G. GROSS
1997 : 35-36). Le classement de l’humain prédicatif de ces classes se fait en fonction de la
diathèse, à partir des prédicats verbaux actifs (chargeur, patrouilleur, tireur), passifs (appelé,
attaché, promu) ou datifs (bénéficiaire), par l’intermédiaire d’une relative, après réduction de
l’actualisation (G. GROSS 1995c :75) :
<humain actif>
Les chargeurs
343
Chapitre 6 Les humains militaires
Les guetteurs
<humain passif>
Il y a des jeunes recrues qui sont morts sur les théâtres d’opération
Les jeunes recrues qui sont morts sur les théâtres d’opération
Les morts
Les parachutistes qui sont blessés au cours de leur séjour en opération extérieure
Les blessés
<humain datif>
Les bénéficiaires
Dans ces paraphrases, le sujet humain est transformé en substantif humain à fonction
prédicative à l’aide d’un suffixe classifieur d’humain (G. GROSS 2008b : 32) :
__________________________________________________________________________
103
D’après P. LERAT (1984 : 31), les noms comme adjudant, aspirant, belligérant, lieutenant sont des « noms
d’agent sans métamorphisme vivant ». Il ne s’agit donc pas de noms créés par la dérivation suffixale en
synchronie, même s’ils portent la forme morphologique en –ant : aspirant (élève-officier) ≠ « celui qui aspire » ;
adjudant (sous-officier) ≠ celui qui « adjude ».
344
Chapitre 6 Les humains militaires
Il est à noter que, parmi plusieurs suffixes classifieurs déverbaux, le suffixe –eur est le
plus productif quantitativement dans la formation dérivationnelle du domaine militaire. Il
existe aussi des humains prédicatifs adjectivaux substantivés, sans l’adjonction de suffixe :
<humain actif>
Les nouveaux
<humain passif>
Les insoumis
Les noms humains actifs, passifs et datifs du domaine militaire constituent souvent des
mots composés avec leur complément d’objet :
Certains noms d’<humain actif>, en particulier avec les noms d’<arme à feu>,
peuvent subir la suppression du complément d’objet direct, comme suit :
345
Chapitre 6 Les humains militaires
Il existe en outre certains prédicats d’une <arme a feu individuelle> dans la classe
d’<humain actif> qui peuvent avoir différents types de mots composés :
Ce sont des noms humains directement dérivés du verbe qui sont morphologiquement
incorporés avec les noms d’<arme à feu> :
Nous observons également que les noms d’<humain passif> comme embusqué104 et
planqué105, qui datent de la Première Guerre mondiale, sont utilisés actuellement avec une
connotation négative :
Le fils d’un colonel travaillant à l’Elysée était un embusqué lors de son passage à
Paris (phrase libre)
__________________________________________________________________________
104
« Pendant la Première Guerre mondiale, l’embusqué est un homme qui évite de participer aux combats, un
planqué, qui a souvent obtenu sa position privilégiée grâce à de l’argent ou des relations. Le terme peut aussi
désigner un militaire affecté à l’arrière ou dans un bureau ». J-M. CASSAGNE (2007 : 190).
105
« Personne qui, en temps de guerre, s’arrange pour occuper une position, un poste à l’abri des combats ».
TLFi.
346
Chapitre 6 Les humains militaires
3. Humains argumentaux
Jusqu’à présent, nous avons étudié des humains prédicatifs qui peuvent fonctionner
comme des prédicats et argument en même temps (Luc est tireur / Le tireur tire une balle sur
l’ennemi). Nous aborderons dans les pages qui suivent les humains militaires de nature
argumentale, principalement des noms d’<humains collectifs> et d’<appellatif>. Nous
commencerons par les premiers.
« les collectifs d’être vivants sont des noms singuliers désignant des groupes de
personnes ou d’animaux ; ces ensemble sont à contenu numériquement variable, mis à part la
catégorie restreinte des collectifs duels de contenant 2 (couple). Ils sont comptables et
susceptibles de pluralité ». (J. DUBOIS et F. DUBOIS-CHARLIER (1996 : 125).
« on peut définir les N col comme des noms dénotant des entités composées de parties
distinctes préalablement constituées, homogènes entre elles, mais autonomes et hétérogènes
par rapport au tout […] » N. FLAUX (1999 : 472).
347
Chapitre 6 Les humains militaires
A partir des ces définitions, nous pouvons comprendre les humains collectifs du
domaine militaire par des noms désignant des groupes strictement structurés, même fortement
hiérarchisés dont la réalisation entre les noms collectifs et les individus relève de la
méronymie de type « collection élément » ou « ensemble élément »106 :
En se basant sur ces définitions, nous constituons des noms de la classe <humain
collectif> de notre domaine dans laquelle nous trouvons des noms comme armée de Terre,
cavalerie, colonne, foule, infanterie, rang, troupe.
A partir de ce contenu sémantique, nous allons détailler les propriétés syntaxiques des
noms humains collectifs.
Comme nous l’avons déjà vu plus haut, ils sont d’abord définis linguistiquement par le
fait qu’ils ne sont jamais en position prédicative et, donc, n’ont pas leurs propres arguments
(la troupe traverse la frontière ; *Les gens est une troupe). De plus, nous remarquons d’autres
syntaxes spécifiques des noms collectifs (M. RIEGEL et al. 2009 : 325-326) ; F. DUBOIS-
CHARLIER 1996). Ils évoquent les différentes propriétés avec les humains individuels :
__________________________________________________________________________
106
A. BORILLO (1997 : 106) propose le modèle représentatif d’une relation méronymique, comme :
Un Ncoll (se compose de + est formé de + est constitué de) Nels
Les Nels (forment + constituent + composent) un Ncoll (Ncoll = nom collectif : Nels = noms d’éléments)
Un bataillon (se compose de + est formé de + est constitué de) soldats
Les soldats (forment + constituent + composent) un bataillon
107
Selon J. DUBOIS et F. DUBOIS-CHARLIER (1996 : 132), la pronominalisation au singulier correspond à
l « accord grammatical » et celle au pluriel à l’ « accord sémantique ».
348
Chapitre 6 Les humains militaires
C. Ils s’associent également avec des adjectifs et des adverbiaux caractérisant des
entités plurielles :
D. Des noms collectifs avec un complément de nom peuvent servir de noyau nominal
d’un déterminant quantifieur complexe dans le syntagme nominal (P-A. BUVET 1993 : 267) :
Comme nous l’avons déjà remarqué ci-dessus, ces déterminants nominaux sont aussi
grammaticalisés avec le double accord, grammatical et sémantique, en position N0 :
349
Chapitre 6 Les humains militaires
En outre, il est à noter qu’ils perdent leurs spécificités d’une quantité précise dans
l’emploi militaire et véhiculent les valeurs grammaticales de grande quantité (=beaucoup de)
de personnes, d’animaux et de choses dans la langue générale (A. HAJOC 2010 : 266) :
• Les brillants jeunes officiers des armes ont toujours été entourés d’un
régiment de charmantes demoiselles en raison du prestige de l’uniforme
Mais tous les humains collectifs militaires n’ont pas cet emploi :
350
Chapitre 6 Les humains militaires
<Humain collectif>
Dans la langue générale, le nom foule désigne un grand nombre d’humains rassemblés
au même moment dans un même lieu sans raison apparente. Cet ensemble occasionnel est
perçu comme un attroupement non hiérarchisé, d’un point de vue ponctuel.
Dans une définition linguistique (G. GROSS 2008b : 37), la classe <Humain collectif
inorganisé : foule, masse, multitude, peuple> de la langue générale est caractérisée par
l’ensemble de prédicats appropriés (grouiller, se presser, se rassembler) et d’adjectifs
appropriés (bigarré, fourmillant, grouillant, immense, nombreux)108.
351
Chapitre 6 Les humains militaires
En d’autres termes, pour l’armée, la foule est un ensemble non structuré de civils,
comprenant une majorité de passifs, de femmes et d’enfants. Cette foule constitue ainsi un
risque de désordre pour les forces stationnées en raison de mouvements et de manifestations,
par exemple lors d’une opération de maintien de la paix110, d’une opération de contre-
insurrection et d’une opération anti-terroriste. Ce nom est donc décrit différemment de celui
de la langue générale.
Avant de passer à la description syntaxique de cette classe, nous précisons que les
synonymes de foule, masse, multitude, populace, troupeau n’ont pas le même sens ou
n’existent pas dans le contexte militaire. Et, à propos des propriétés syntaxiques de cette
classe, le nom foule hérite d’abord des prédicats appropriés de <humain collectif inorganisé>
dans la langue générale, plus précisément de ceux de <rassemblement : se regrouper, se
rassembler> et de <dispersion : se disperser, se dissoudre>, en position du sujet (N0) :
(112) Dans l’après-midi, la foule et ses manifestants se sont dispersés calmement dans les
boulevards (AA357-11-25)
(113) Autour de nous, la foule s’amassait, certains prenaient des photos avec leurs
smartphones. Nous ne savions pas si l’agresseur avait un complice, alors nous avons
écarté les curieux (TIM264-15-49)
(115) Ici, une queue interminable attend devant un réservoir d’eau potable tenu par une
ONG ; là une foule se presse pour une distribution de denrées (TIM261-15-26)
Ensuite, ce nom peut être caractérisé spécifiquement par des prédicats d’<attaque>,
d’<encerclement> et de <progression>, à la place du sujet (N0) :
__________________________________________________________________________
110
L’opération de maintien de la paix est définie comme « l’ensemble des mesures prises avec l’accord des
principales parties belligérantes pour faciliter le règlement pacifique d’un conflit, après le cessez-le-feu ». TTA
106 (2013 : 310).
352
Chapitre 6 Les humains militaires
(117) La foule enragée menace un check point mais n’a aucune chance de passer face aux
militaires en faction bien armés (RETEX20-14-2)
(118) La section d’infanterie ne craint rien face à une foule hostile qui bloque et encercle
le quartier des ambassades (Doct04-04-50)
(119) La technique employée par les partisans d’Aydiid consistait à entourer les unités de
l’ONU avec une foule bruyante, et qui manifestait son mécontentement, voire son hostilité
(TIM245-13-57)
(120) La foule hostile des manifestants se dirige vers le camp Canjuers (ArtMag11-23)
Et, parce que la foule est aussi considérée comme l’ennemi du point de vue du
militaire, surtout dans les opérations militaires extérieures, elle fait l’objet de défense, de
contrôle, voire de refoulement :
(123) Les « bisons » du 126ème régiment d’infanterie s’interposent entre une foule
turbulente et les camions de fret humanitaire (TIM281-17-25)
(124) Un groupe de plus de 100 personnes progresse par l’ouest. Il semble vouloir
profiter de l’échange de tirs pour attaquer les individus retranchés dans leur caserne.
Quelques tirs de sommation suffiront à disperser cette foule (TIM252-14-28)
(125) Au Kosovo, les missions sont inédites : assister la police des Nations-Unies, faire
du contrôle de foule à Mitrovica aux côtés de la gendarmerie mobile (TIM258-14-63)
353
Chapitre 6 Les humains militaires
(126) Le Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine gère des villages de combat,
des champs de tir et le stage permettant d’apprendre à contrôler la foule (TIM278-16-37)
(128) Les difficultés vont crescendo. La section de la 3ème compagnie du 3ème régiment
médical s’apprête à affronter et à gérer une foule hostile, ou encore à passer un check-
point à l’atelier combat action en zone urbaine (TIM222-11-53)
(130) « Votre tâche est extrêmement difficile parce que vous êtes amenés à intervenir sur
des accrochages, sur des mouvements de foule, des missions d’interposition et dans des
missions d’escorte » (JY Le Drian) (TIM251-14-38)
(131) Les dents serrées et le visage larmoyant, les manifestants reculent et offrent pour
quelques secondes un peu de répit à la section chargée de faire reculer la foule (TIM298-8-
18)
(132) Le caporal valentin, alors qu’il intervenait au profit d’un élément du groupement
encerclé par 600 personnes hostiles, il a effectué plusieurs tirs de sommation pour
repousser la foule (TIM271-16-11)
Enfin, les noms de cette classe se caractérisent par des adjectifs appropriés qui
démontrent la qualité négative, comme agressif, en colère, ennemi, gênant, hostile, menaçant,
surexcité, violent.
354
Chapitre 6 Les humains militaires
Nous avons examiné jusqu’à présent des noms de la classe <humain collectif
inorganisé> qui se définissent par l’ensemble d’humains réunis occasionnellement n’ayant
aucune relation hiérarchique entre les membres internes.
Nous avons constaté également que, pour l’armée, la foule est considérée comme un
quasi-ennemi, confronté aux forces stationnées, surtout dans les opérations extérieures de
maintien de la paix.
Comme nous l’avons déjà remarqué plus haut, la structure militaire est formée de
façon rigoureuse, pour le commandement unifié lors des combats. A partir de cette
connaissance extralinguistique, nous aborderons linguistiquement des noms collectifs de la
hiérarchie militaire dans ce qui suit.
Nous allons décrire ici les noms humains collectifs de l’armée, par exemple rang, file,
colonne, section, armée, troupe. Les noms de <humain collectif organisé> du domaine
militaire peuvent être divisés en deux classes selon des critères de durée de rassemblement :
<humain collectif occasionnellement structuré> et <humain collectif structuré>.
355
Chapitre 6 Les humains militaires
(134) Le peloton s’aligne en deux lignes sur le dispositif de l’escadron du 1er chasseur
(FicheOS9)
(136) Les sections sont disposées en formation de triangle autour de l’objectif (TIM263-15-
26)
(137) Les soldats ont quitté leur colonne pour reprendre l’entraînement du défilé en fin
d’après-midi (TIM247-13-12)
(138) Le chef d’élément et son adjoint ont décidé de fractionner les colonnes par groupes
de trois à six véhicules espacés de 250 m entre les détachements (MagInf34-15-58)
_________________________________________________________________________
111
La « colonne » est « l’ensemble d’éléments de même nature placés les uns derrière les autres en faisant face à
une même direction » TTA 150 (2014).
112
Une « ligne » est également comprise, dans l’armée, comme une série d’ouvrages permanents ou temporaires
pour couvrir des troupes, pour empêcher les approches de l’ennemi, par exemple ligne de combat, ligne Maginot,
etc. Sur l’emploi locatif, voir le dernier chapitre de cette partie.
113
Le « rang » a la même définition que la « colonne ». Il est interprété aussi comme l’ensemble des soldats
(militaires du rang), à côté des sous-officiers et des officiers : servir dans le rang.
114
Selon G. GROSS (2011 : 67-68), les <collectifs par disposition> sont sous-catégorisés en deux sous-classes :
<collectifs statiques : file, rang, rangée, queue, haie, cordon> et <collectifs mobiles : colonne, procession,
cortège, défilé>. Cependant, dans le domaine militaire, nous les regroupons en une seule classe <humain
collectif occasionnellement structuré>, parce qu’ils se combinent à la fois avec des prédicats appropriés de cette
classe, comme <mouvement> ou <progression>.
356
Chapitre 6 Les humains militaires
A noter que les noms mentionnés dans cette classe ont différentes compatibilités au
niveau des adjectifs appropriés :
Colonne : par un (simple), par deux (double), par trois (triple), par quatre, à bataille,
par équipes accolées, successive, par binôme successif
Ligne : en ligne sur (un, deux, trois, quatre) rang(s), par binômes accolés
Les noms colonne et ligne sont perçus comme l’agencement d’un type particulier,
comme la formation dans l’armée, par exemple lors du mouvement ou de la
progression. Ces mots peuvent être utilisés comme des adverbiaux de manière,
comme :
(139) Au cours du défilé en véhicule, les équipages et les personnels sont rassemblés à
proximité de leur véhicule, soit en colonne soit en ligne, le chef de bord en tête (MCM07-
24)
Ces exemples font l’objet de l’extension adverbiale (ou syntagmatique) à l’aide de dans la
formation :
(140) Le groupe se rassemble dans la formation en colonne qui a été rejoint par d’autres
détachements (TIM206-09-14)
(141) La section se met dans la formation en ligne en parallèle avec le mat des couleurs,
en face les autorités et les récipiendaires (MCM07-48)
357
Chapitre 6 Les humains militaires
(142) La troupe défile en colonne par quatre en direction de la place d’armes pour
honorer leurs camarades tués lors d’une attaque au Mali (TIM253-14-26)
(143) La section franchit par petits groupes les obstacles sans être inquiétés par les
belligérants (Maginf26-11-15)
Enfin, nous constatons des commandements à la voix par le chef pour préciser le
dispositif de l’unité ou de la formation de déplacement dans l’ordre serré116 (Fiche OS-8) :
• Un tel de base !
• « COUVREZ »
• «FIXE»
__________________________________________________________________________
115
Conformément à l’échelon d’infanterie de l’armée de Terre (INF 202, 1999), à savoir équipe, groupe et
section, nous constatons différentes techniques de déplacement. De ce fait, nous observons des adverbiaux
variés, comme suit :
L’équipe se déplace en utilisant deux formations : en colonne par un (par binômes successifs), en ligne (par
binômes accolés) ;
Le Goupe en déplacement utilise trois sortes de formation : en colonne, en ligne, en colonne double (par équipes
accolées) ;
La section en déplacement utilise trois formations : en triangle (triangle pointe en avant / triangle base en
avant), par groupes accolés, par groupes successifs.
116
L’ « ordre serré » désigne la formation des unités militaires ou des militaires se rassemblent en colonne ou en
ligne ou dans l’ordre des fonctions.
358
Chapitre 6 Les humains militaires
• En avant marche !
Par rapport aux noms de la classe précédente, ceux de la classe <humain collectif
structuré>115 désignant « des groupes institutionnels de l’armée se caractérisent par la
structure fortement hiérarchisée sous forme de l’unité instituée dans l’armée », par exemple
artillerie, bataillon, commandement, compagnie, division, infanterie, régiment, section, etc.
Théoriquement, pour eux, la mission assignée, les effectifs (répartition des officiers, des sous-
officiers et des militaires du rang), les véhicules et la dotation organique en arme collective et
individuelle sont clairement indiqués dans le régiment. Par ailleurs, l’unité subordonnée est
l’un des éléments de l’unité supérieure dont la structure quaternaire est normalement adoptée
dans l’infanterie116, par exemple :
• Une section d’infanterie s’articule autour de trois groupes identiques et d’un groupe
antichar
Armée de Terre : groupe d’armées >armée > corps d’armée > division > brigade >
régiment > bataillon > compagnie > section > groupe > équipe
__________________________________________________________________________
115
Selon G. GROSS (2011 : 73), dans la langue générale, la classe <humain collectif structuré>, qui constitue
une institution étatique, est distinguée de celle de <mouvement armé : rébellion, terrorisme, révolution, Al
Qaïda> qui représente « un soulèvement, un rébellion qui n’a pas de statut légal ».
116
Manuel d’emploi de la compagnie de combat d’infanterie (INF 212 (1999 : 15) et Manuel d’emploi de la
section d’infanterie (INF 202 – 1999 : 102).
359
Chapitre 6 Les humains militaires
Ensuite, dans l’armée de Terre, nous employons plusieurs noms de l’unité militaire
selon l’arme et le service. Nous prenons, à titre d’exemple, le nom de l’unité entre la section
et le bataillon, commandé par le capitaine :
Batterie (artillerie)
Escadron (cavalerie)
Tout d’abord, les prédicats d’<activation : activer, constituer, créer, établir> sont
appropriés aux noms de cette classe, comme suit :
(145) Quatre groupes de patrouille à 0/0/1/2 sont formés. Chaque jour, deux patrouilles
sont activées de 7h00 à 23h00, l’une en gare SNCF et l’autre à l’aéroport (ArtMag1-9-53)
(146) Les chefs de peloton constituent six groupes de cinq combattants et répartissent les
zones à couvrir. Des patrouilles nocturnes sont formées (TIM262-15-41)
(147) L’opération BARKHANE a été créée le 1er août dernier, elle a succédé aux
opérations SERVAL et EPERVIER (TIM260-14/15-23)
Ensuite, ils se combinent également avec les prédicats d’<organisation>, qui ont des
propriétés configurationnelles comme :
360
Chapitre 6 Les humains militaires
<hum coll structuré> se composer (être composé) de Nbr <hum coll structuré>
(150) Du 22 janvier au 5 février a eu lieu l’exercice « Bretagne 2018 » qui était articulé
en 3 séquences permettant à la 4ème compagnie du 3ème régiment parachutiste d’infanterie
de marine de réviser et d’entretenir les fondamentaux (TIM292-18-12)
(152) L’équipe de vol relatif à quate « ookpik », rattachée au 5ème régiment de dragons de
Mailly-le-Camp, s’est classée quatrième lors de la coupe de la ligue européenne de
parachutisme (TIM289-17-20)
(153) La 1ère division et la 40ème division d’infanterie américaine sont commandées par un
groupe de forces interarmées qui est composé de 250 militaires du Corps de réaction
rapide France (TIM294-18-44)
Puis, une fois que les unités sont activées et organisées, il est possible de changer la
relation initiale de commandement, selon des missions assignées.
361
Chapitre 6 Les humains militaires
Dans ces cas, nous utilisons des prédicats de la classe d’<affectation : affecter,
contrôle opérationnel, détacher, rattacher117 :
(154) La 11ème brigade parachutiste compte onze contrôleurs qui sont tous affectés au
35ème régiment d’artillerie parachutiste. Trois d’entre eux ont reçu comme mission
d’appuyer le 8ème régiment parachutiste d’infanterie de marine dans la vallée de la
Kapisa en Afghanistan (ArtMag1-09-42)
(155) Les forces spéciales lorsqu’elles sont engagées dans une opération spéciale
reçoivent l’appui ou le soutien d’éléments de la composante terrestre qui passent alors
ponctuellement sous le contrôle opérationnel de la composante des opérations spéciales
(FT03-15-38)
Et, pour certaines actions des unités, à savoir le combat et l’entraînement, ils sont
déployés sur le terrain d’une façon systématique (déployer, disposer, échelonner, se
disperser) :
__________________________________________________________________________
117
Dans la construction de cette classe, la préposition à peut être remplacée par d’autres prépositions, comme
auprès de, au profit de, au sein de (cf. <affectation>) :
Une unité parachutiste est détachée qu’auprès d’une unité de commando
Un escadron de chars peut être rattaché au profit d’une compagnie d’infanterie
Ce détachement a été affecté au sein de la brigade artillerie
362
Chapitre 6 Les humains militaires
(161) La « force commander reserve » dispose d’une batterie d’artillerie armée par les 1er
et 54ème régiment d’artillerie, équipée de missiles Mistral pour défendre l’enceinte contre
toute menace aérienne (TIM293-18-28)
(162) Pour effectuer cette manœuvre, 4 trains militaires, dont les départs se sont
échelonnés du 1er au 19 décembre et les arrivées du 14 au 21, ont été nécessaires au
transfert de plus de 100 conteneurs (TIM291-18-20)
(163) Sur la rive droite, quatre positions s’échelonnent entre la ligne de contact et la
position de débouché de l’attaque ennemie (TIM286-17-51)
(165) La manœuvre offensive est marquée par des système de PC mobiles qui sont
dispersés sur le terrain afin de suivre le rythme de cette manœuvre, en garantissant la
permanence du commandement (FT04-11-46)
363
Chapitre 6 Les humains militaires
(166) Depuis mars 2017, les Finlandais renforcent l’unité de réserve et d’intervention
(«Force Commander Reserve ») dans sa mission opérationnelle au Liban en tant que
Casques bleus (TIM294-18-14)
(167) Depuis fin octobre la relève de la force Barkhane est achevée. Parmi les unités
majeures composant la force, le régiment de marche du Tchad a (remplacé, relevé, s’est
substitué au) le 13ème bataillon de chasseurs alpins à la tête du groupement tactique
désert infanterie (TIM289-17-14)
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs et des noms appropriés de divers
types, comme suit :
A partir de ces adjectifs appropriés, nous voulons décrire plus précisément leurs
propriétés morphologiques dans ce qui suit. Premièrement, parmi ces noms collectifs,
quelques adjectifs relatifs à l’appartenance hiérarchique sont formés à partir de la structure
« de + <humain collectif organisé> :
Cependant, d’autres noms d’unité et de service tels que compagnie, corps d’armée,
section ne peuvent pas faire l’objet de ce type d’adjectivation.
364
Chapitre 6 Les humains militaires
Détachement de compagnie
Groupe de section
Etant donné que l’échelon inférieur fait partie de l’échelon supérieur dans une relation
d’appartenance, il constitue le complément nominal avec la préposition de, non inverse :
Nous avons examiné jusqu’à présent l’hyperclasse <humain collectif> parmi des
humains argumentaux. Nous décrirons par la suite la classe d’<appellatif> qui regroupe de
mots comme mon + <grade>, monsieur ou madame le + <fonction>, etc.
___________________________________________________________________________
118
Dans ce cas, ces compléments nominaux, qui actualisent les noms qui les accompagnent, relèvent de la
détermination et ces modifieurs ne peuvent pas avoir la fonction d’attribut de valeur prédicative : une section
d’infanterie ; *une section est d’infanterie.
119
Sur la relation entre la construction prépositionnelle et la construction directe dans la complémentation, voir
M. NOAILLY (1990 : 172-189).
365
Chapitre 6 Les humains militaires
3.2.<Appellatif>
En ne prenant en compte que les grades de l’armée de Terre, voici les équivalences
dans les appellations :
3. Pour les sous-officiers, les major : major ; les adjudants-chefs : mon adjudant-
chef ; les adjudants : mon adjudant, les sergents-chefs : sergent-chef et les
sergents : sergent.
___________________________________________________________________________
120
Les appellatifs sont « des termes de langue utilisés dans la communication directe pour interpeller
l’interlocuteur auquel on s’adresse en le dénommant ou en indiquant les relations sociales que le locuteur institue
avec lui ». J. DUBOIS et al. (2007 : 45).
366
Chapitre 6 Les humains militaires
B. Par contre, cet usage est exclu pour les grades inférieurs à celui d’ « adjudant » ou
lorsque l’interlocuteur est de rang égal ou supérieur ou encore lorsque l’interlocuteur est une
femme121 :
C. Les officiers de certaines armes ou services comme le service de santé des armées,
des essences des armées, le matériel ou le commissariat, dont les grades ont une dénomination
différente de celle de la page précédente, sont appelés « Monsieur le… » « Madame le… »,
suivi de leur grade :
D. Il est également possible d’appeler son supérieur par son nom de <titre> ou de
<fonction> « Monsieur le … » ou « Madame le… » :
121
La féminisation des noms de grade fortement demandée aujourd’hui par la commission de la Délégation
Générale à la Langue Française (DGLF), n’a pas été complètement installée dans l’armée française. C’est-à-dire,
des noms comme colonelle, lieutenante, générale, qui sont déjà inscrits dans des dictionnaires généraux, ne
s’emploient pratiquement pas, parce que l’armée veut garder leurs noms traditionnels.
367
Chapitre 6 Les humains militaires
4. Conclusion
122
« Les autres titres civils ou militaires ont du mal à se combiner avec un prénom » K. BALOGH (2001 : 23).
368
CHAPITRE 7
Le nom concret désigne un ensemble de choses concrètes qui se réfère à des objets du
monde physique, pouvant être perçu par l’un de nos cinq sens (vue, ouïe, odorat, goût et
toucher). Parmi les traits existants, il semble le plus évident du point de vue intuitif. Fondé sur
la dichotomie conceptuelle en termes suffisamment univoques, cet objet de connaissance
(bière, chaise, dieu, Jean, rocher) était clairement opposé aux noms abstraits (courage,
jalousie, pensée) qui dénotent des entités appartenant à l’ensemble idéologique, dans la
linguistique traditionnelle (J. DUBOIS et al. 2007 : 108).
Bien que ces noms soient regroupés dans le trait « nom concret » par l’identification
de la perception visuelle, ils n’ont pas la même caractérisation sémantique, ni le même
comportement syntaxique dans le cadre de la phrase :
369
Chapitre 7 Les inanimés concrets
De ce fait, nous pouvons attribuer respectivement ces trois noms aux trois traits
syntactico-sémantiques de la façon suivante : chaise est classé en [inanimé concret], Jean en
[humain] et rocher en [locatif].
Les choses que les humains perçoivent à travers leur cinq sens ne constituent pas
nécessairement des choses concrètes. Selon des études menées dans le cadre des classes
d’objets, ils représentent plutôt des prédicats nominaux du trait de type [évènement] :
(1) Soudain le bruit sourd d’un hélicoptère vient perturber une partie de football
improvisée (TIM-280-17-28)
(3) Au pied de la tour, l’odeur de poudre brulée se fait sentir quand une deuxième
déflagration retentit (TIM-282-17-39)
En premier lieu, des noms concrets sont l’objet de verbes de perception, surtout
visuelle et tactile (voir, apercevoir, toucher), héritant de toutes les propriétés du trait inanimé.
Et ces verbes permettent clairement de les distinguer des noms abstraits (des noms [action],
[état], [évènement]) :
370
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(6) Les emballages réglementaires comportent un pictogramme carré peint qui mentionne
les températures maximum et minimum d’un stockage des munitions (Stoc-Mun-15-38)
(7) Ne pas crisper la main qui tient la grenade ni avant ni après avoir ôté le dispositif de
sécurité (TTA207-182)
(8) Au début du mouvement, le gradé veille à ce que le pavillon ne touche pas terre (MCM-
97-77)
(9) Les colis largués en accompagnement des paras pourront peser jusqu’à 320 kg
(MagInf-29-12-32)
(10) Equipé d’un moteur de 220 ch, le véhicule blindé hautement protégé pèse 12,5
tonnes, pour une hauteur de plus de trois mètres (AA352-08-10-62)
(13) Quand cela concerne la 3ème dimension, un seul mot d’ordre : rigueur,, avertit
d’emblée le chef d’escadron Loïc Carrasquedo, chef des opérations au 1er RTP (TIM230-
12-40)
En troisième lieu, ils sont pronominalisés en en, par opposition aux pronoms de lui
ou à lui, qui appartiennent aux humains :
(14) 12 unités récemment engagés en OPEX ont été mises à l’honneur en se voyant
décerner collectivement la Croix de la Valeur militaire (TIM230-12-6)
(15) Il présente la vision du CEMA et les axes d’effort qui en découlent en matière
d’emploi des forces (ConEmFor-13-9)
371
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(16) Un état-major parent ne peut pas à lui seul fournir l’ensemble des expertises
interarmées nécessaires (DocEmFor14-61)
Enfin, dans les interrogations, ils prennent qu’est-ce que au lieu de qui :
(Que + *Qui) Est-ce que le commandant d’une force multinationale est un véritable
chef militaire, ou bien un chef politico-militaire, ou les deux à la fois ? (Doc-Ns-12/06-41)
Dans les étapes ci-dessus, nous avons pris comme exemple des matériaux militaires
de notre corpus, pour montrer le fait que les matériaux héritent des propriétés générales des
noms concrets de la langue générale.
Nous allons présenter des spécificités générales des noms du trait de type [inanimé
concret] dans la langue militaire, par exemple appareils, équipements, matériels, moyens,
munitions, etc.
Et, syntaxiquement, ces noms concrets peuvent être caractérisés par des prédicats
relatifs à la production, l’approvisionnement, l’entretien et la réparation.
Premièrement, les matériaux militaires dans l’armée sont produits par l’industrie de
l’armement (fabriquer, produire) :
(18) […] Tout le monde sait les délais nécessaires pour préparer un armement, pour le
fabriquer, ensuite familiariser la troupe avec son emploi (TIM198-08-12)
372
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(19) Les militaires sont aussi intervenus pour approvisionner les habitants en eau potable
et pour le déblaiement (TIM202-09-13)
(20) Le DAO est constitué d’une ossature permanente de 36 personnes, complétée pour
cette séquence par un Détachement d’instruction opérationnel (TIM211-10-50)
(22) Le 57ème régiment d’artillerie avait laissé 44 personnes pour réceptionner le Harpon
du 16ème BC (TIM217-10-63)
(24) Ce sont cinq milles nouvelles bretelles de FAMAS qui ont été livrées sur les théâtres
d’opération (TIM203-09-10)
Troisièmement, les unités sont responsables de leur gestion pour une mission
donnée, en gardant le matériel en permanence en bon état (conserver, employer, engager,
entretenir, mettre en œuvre, protéger, utiliser) :
(25) Il récupère, isole, identifie, et conserve les déchets de tir et les débris non actifs en
relation avec l’événement (InstSécu-Tirs-13-70)
(26) Pour entrer dans le PC, un poste de filtrage vérifie les autorisations d’emport de
matériel et des détecteurs sont employés à repérer les téléphones portables (TIM250-13/14-
38)
373
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(27) L’artillerie déploie les Caesar et les mortiers de 120 mm, la cavalerie engage ses
Sagaie soutenus par une logistique conséquente (TIM281-17-43)
(28) Ici, le matériel est soumis à rude épreuve et doit être entretenu de façon très
rigoureuse (AA369-04-12-61)
(29) Le détachement s’est installé dans le camp de Plana, prés de Mitrovica pour y mettre
en œuvre un drone de surveillance (ArtMag7/08-37)
(30) Quelques 500 hommes du régiment briviste ont poursuivi un entraînement spécifique
[…]. Leur mission protéger le stock d’armes chimiques (TIM240-12/13-11)
Enfin, pour l’exécution d’une mission avec exactitude, les matériaux endommagés
doivent être réparés (dépanner, réparer), le plus vite possible, avant l’engagement d’une
action :
(32) Un mécanicien engagé en opération extérieure qui part dépanner un véhicule doit
savoir réagir, rendre compte (TIM245-13-72)
(33) Le 1er RSMA, répare un réseau de canalisation qui privait d’eau tout un quartier
(TIM212-10-21)
Parce que le matériel et l’équipement militaires sont employés dans l’armée en suivant
une série de processus, la production impliquera approvisionnement +emploi et réparation.
Nous constatons que les prédicats de ces types correspondent aux prédicats généraux du trait
de type [inanimé concret] du domaine militaire.
374
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Ces exemples ci-dessus montrent bien que le trait de type [inanimé concret] est très
puissant et vaste pour rendre compte avec précision de tous les noms concrets. Sur la base des
exemples que nous avons donnés plus haut, nous pouvons établir les classes sémantiques de la
façon suivante :
___________________________________________________________________________
123
Le verbe porter dans cet exemple n’a qu’une signification de « mettre ou s’habiller ».
375
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Partant des noms concrets du trait de type [inanimé concret] dans le domaine militaire,
nous avons élaboré des classes de matériels et d’équipements qui sont utilisés spécifiquement
dans l’armée de Terre. Parmi ces classes, nous ne décrirons que des classes de <arme> et
<véhicule> dans notre travail. Parce que l’emploi des forces est combiné de feu et de
manœuvres, et pour cela, les armes et les véhicules sont essentiels dans le combat
contemporain.
Les classes de <arme> et <véhicule> et leurs sous-classes subdivisées que nous avons
établies sont les suivantes :
<Arme>
<Arme à feu>
<Munitions>
<Mine>
<Véhicule>
<Véhicule terrestre>
376
Chapitre 7 Les inanimés concrets
2. <Arme>
Il est indispensable de traiter, ici, les matériels de guerre proprement dits en vue
d’effectuer les missions assignées aux militaires, les combats. Auparavant, nous
commencerons par les armes de guerre (baïonnette, balle, bombe, canon, fusil, grenade, mine,
missile, etc.) à l’usage des individus ou des troupes, destinées au combat terrestre. Il s’agit
donc d’un type d’armement conçu comme équipement réservé aux combattants. En tant
qu’équipement basique et représentatif du soldat, il prend le rôle principal dans ses activités
dans le milieu militaire124.
___________________________________________________________________________
124
Nous observons que le nom arme fait l’objet de la ressource de la création de plusieurs locutions verbales
dans la langue générale, par exemple passer l’arme à gauche (= mourir), appeler sous les armes (= mobiliser),
être sous les armes (= être soldat), prendre les armes (= s’apprêter au combat) et rendre les armes (= cesser de
combattre), etc.
377
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Dans notre étude, notre intérêt ne portera que sur les armes de guerre et les armes
blanches en service dans l’armée de Terre qui sont conçues pour l’emploi strictement
militaire, par opposition aux armes du commerce.
Selon la typologie élaborée dans l’armée, les armes de guerre peuvent aussi être
divisées en plusieurs catégories : armes de contact (sabre, baïonnette), arme de jet (grenade à
main), armes à feu individuelles (pistolet, fusil), armes lourdes (canon, mitrailleuse) et armes
de défense passives (mine), etc. Notre catégorisation linguistique consiste à subdiviser les
armes militaires en trois grandes parties : <arme blanche>, <arme à feu> et <munitions>.
Ensuite, la deuxième se sous-catégorise encore en deux : <arme à feu individuelle> et <arme
à feu collective>. Puis la troisième le fait également en cinq : <balle à obus>, <bombe>,
<missile>, <grenade> et <mine>. Finalement nous avons obtenu treize classes sémantiques
rattachées à l’hyperclasse d’<arme>. Cette sous-catégorisation est ainsi effectuée par des
critères syntactico-sémantiques, surtout à la base des prédicats appropriés.
D’abord, les armes de guerre sont des armes meurtrières qui sont définies par des
verbes blesser, détruire, neutraliser et tuer, à la place du sujet (N0) :
(34) Le tir rapide et efficace des deux tireurs de précision a permis de blesser deux des
tireurs postés derrière des murets (MagInf32-14-32)
(35) Les deux véhicules sont successivement détruits par des tirs de missiles HOT et de
canon de 30 mm (ArtiMag7/12-22)
(36) Les deux premières lignes ennemies ont été durement frappées par l’artillerie et prés
de 2/3 des batteries semblent neutralisées (TIM283-17-51)
(37) Un IED a tué six casques bleus espagnol le 24 juin 2007 au Liban lors d’une
patrouille sur un axe (CESAT35-14-45)
Ensuite, en tant que moyen d’attaque (instrumental), elles peuvent s’employer aussi
avec le verbe d’<attaque : aborder, attaquer, charger à (de), blesser lors de, être blessé par,
tuer, tuer avec> :
378
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(38) Les combattants évitent généralement de l’aborder par les ouvertures principales
(souvent piégées) : soit ils passent par une ouverture secondaire (fenêtre à l’étage)
(DOCT-NS-04-35)
(39) Attaquée à la grenade offensive, les policiers répliquent à l’arme de poing (DOCT-13-
07-116)
(40) Bossut, qui a obtenu du général Estienne – « père de l’arme blindée française » -
l’honneur de charger en tête de ses chars, ne croit pas au succès (TIM283-17-51)
(42) L’adjudant Hervé Labarta, blessé au flanc au Mali lors de l’explosion d’une grenade
sur son véhicule s’est découvert une passion pour le cyclisme (TIM276-16-26)
(43) Il est blessé par balle à la jambe lors du combat de l’oued Dalia le 16 mai 1908
(TIM272-16-51)
(44) Un IED a tué 6 casques bleus espagnols le 24 juin 2007 au Liban lors d’une
patrouille sur un axe (CESAT-35-14-45)
Puis ils peuvent figurer dans la structure « [humain] ou <véhicule> être armé /
équipé de <arme> :
(45) Les récipiendaires sont armés d’un sabre ou d’un FAMAS (RCM-07-20)
(46) Le Scheider est un véhicule de 13 tonnes, armé d’un canon de 75 mm coaxial court
(TIM283-17-53)
(47) Les VAB sont équipés de systèmes destinés à lutter contre les engins explosifs
improvisés (TIM241-13-27)
(48) D’ici à fin 2017, le régiment sera notamment équipé de 6 VPC, 16 VBCI et 20 chars
Leclerc (TIM283-17-39)
379
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Pourtant, il nous semble que ces noms peuvent être divisés plus précisément à l’aide
d’un certains nombre de prédicats appropriés pour une description plus détaillée en vue de
notre propos.
D’abord selon des critères de modes d’emploi des armes, à savoir possibilité de port et
de pose à terre, lancement, tir, etc., nous pouvons constater plusieurs compatibilités, comme
suit :
Ces différences combinatoires sur le fonctionnement réel des noms d’<arme> nous
font sentir la nécessité de subdiviser la classe sémantique pour une description plus fine au
moyen de propriétés syntactico-sémantiques de l’hyperclasse d’<arme> avec leurs prédicats
appropriés, comme suit :
380
Chapitre 7 Les inanimés concrets
<Mine> : poser
Ces différentes compatibilités nous montrent bien que les noms d’<arme> doivent être
linguistiquement sous-classés au moyen de prédicats appropriés. A partir de cette sous-
catégorisation, nous avons dégagé treize classes sémantiques des noms désignant des armes
employés dans l’armée de Terre. Nous les examinons en détail dans ce qui suit en
commençant par la classe d’<arme blanche>.
Nous commençons par des noms de la classe d’<arme blanche> qui a la plus longue
tradition, parmi les armes de guerre, dans l’histoire de la guerre (hast javelot, lance). Malgré
l’avancement en plein essor de la technologie au niveau de l’armement, des armes blanches
réglementaires dans l’armée (baïonnette125, couteau, épée, poignard-baïonnette, sabre) sont
utilisées non seulement pour la cérémonie militaire (défilé militaire, parade, prise d’arme).
___________________________________________________________________________
125
Le mot « baïonnette » peut signifier, dans la langue générale, l’infanterie (les baïonnettes) et un soldat
d’infanterie prêt à combattre (baïonnette intelligente), par métonymie, TLFi. Par ailleurs, d’autres armes
blanches, épée et sabre, peuvent symboliser l’armée (le sabre et le goupillon) et le métier des armes (il a quitté
l’épée). Grand Robert (2005).
381
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Mais aussi dans le combat au corps à corps de la dernière partie du combat rapproché
par des fantassins, et principalement fixées au canon du fusil. En pratique, il s’agit d’armes
fondamentales du soldat qui permettent de tuer l’ennemi à courte portée, sans émettre de
bruit, dans le combat à l’arme blanche. De nos jours, ce moyen d’attaque et de défense est
donc employé dans l’exécution des missions spéciales, plus particulièrement par des forces
spéciales et des commandos, sur une position ennemie et à l’arrière de l’ennemi, pour ne pas
révéler leur présence.
En ce qui concerne la définition linguistique par des prédicats appropriés, d’abord, les
noms de cette classe sont caractérisés par les verbes porter et remettre, en tant qu’arme
portative individuelle :
(49) L’âge d’or du duel en France, ce n’est pas l’époque des mignons de Henri III, mais
le siècle du fer et de la vapeur. Plus besoin d’être noble pour porter l’épée et provoquer
un adversaire aussi bien né que vous (TIM198-08-70)
(50) Officiers élèves et élèves officiers de l’Ecole militaire interarmes, vos anciens
s’apprêtent à vous remettre vos sabres, symboles forts de votre entrée dans le corps des
officiers (TIM200-08/09-15)
Et, pour les préserver quand on ne s’en sert pas, nous les conservons dans un objet
creux et rigide servant de contenant, à savoir le fourreau, l’étui et la gaine (dégainer, sortir,
tirer, remettre, rengainer) :
(51) Avant que les rangs ne soient rompus, la baïonnette est remise au fourreau, au
commandement : « baïonnette au fourreau »(MCM07-24)
382
Chapitre 7 Les inanimés concrets
De plus, pour les cérémonies, certaines armes blanches amovibles comme baïonnette,
poignard-baïonnette, peuvent s’adapter au canon du fusil (fixer ou mettre à la baïonnette à) :
(52) Avant le rassemblement la baïonnette est portée dans le fourreau fixé au ceinturon
(MCM07-24)
(53) Lorsque les rangs sont formés, la baïonnette est mise au canon, au commandement :
« baïonnette au canon » (MCM07-24)
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs appropriés qui sont liés à la forme, la
taille et le fonctionnement, en même temps, à la particularité visuelle, l’adjectif « blanc »
(brillant et de la couleur de l’argent) étant à l’origine du mot « arme blanche » :
Nous avons décrit jusqu’à présent les propriétés syntaxiques des noms d’<arme
blanche>, utilisés particulièrement par des fantassins dans le combat à baïonnette. Cependant,
dans la guerre moderne, nous employons, dans la plupart des cas, des armes à feu (canon,
fusil, mortier, pistolet, etc.). C’est pour cela que nous aborderons dans ce qui suit les armes à
feu.
Nous examinons ici les armes à feu, individuelles et collectives, en service dans
l’armée de Terre, qui servent à l’attaque ou à la riposte, par exemple canon, fusil, mitrailleuse,
mortier, pièce d’artillerie, pistolet, etc. L’arme à feu se définit comme « une arme utilisant la
déflagration de matières fulminantes » (TLFi), par opposition à une arme blanche. Des noms
désignant dans l’armée de Terre l’arme à feu sont, de façon basique, distingués en deux
types : les armes légères et les pièces d’artillerie.
383
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Les premières sont des armes individuelles de petit calibre au combat rapproché que
nous pointons à la main et directement sur un objectif visible, tandis que les deuxièmes sont
des armes collectives de gros calibre à tir courbe dont le pointage se fait de façon indirecte
grâce à des observateurs avancés.
D’abord nous pouvons les caractériser par la combinaison avec des prédicats
appropriés comme tirer :
(54) Le canon de 75 mm fut le premier canon à tir rapide de son époque capable de tirer
20 coups à la minute (AA372-08/09-12-21). Aujourd’hui, par tradition, deux d’entre eux sont
chargés d’une mission très particulière : tirer 21 coups sur l’esplanade des Invalides lors
de la cérémonie d’investiture du nouveau chef de l’Etat (AA372-08/09-12-21)
(55) Les quatre pièces de la section s’alignent et tirent leurs obus sur l’ennemi situé à
sept kilomètres de la position (TIM260-14/15-41)
(56) Ce terrain ne facilite pas la manœuvre, la végétation est différente, mais on a pu tirer
à toutes les armes d’infanterie et utiliser les moyens 3D (TIM229-11-27)
Ensuite, lors du tir, le pointage préalable est indispensable d’où l’emploi de braquer,
diriger, pointer, viser sur la cible, pour que le projectile atteigne correctement un objectif
donné :
(57) Par sa forme, l’insigne rappelle la zone de surveillance d’une unité anti-aérienne. La
flèche pointée vers le ciel évoque le canon braqué vers ce même ciel (ArtMag1/09-70)
(58) Une zone désignée et numérotée contre laquelle on prévoit de diriger un tir
(AMCUI35)
(59) Le déplacement vers le pas de tir doit alors se faire avec les armes dirigées vers une
direction non dangereuse, sûreté mise (InstSécu-Tirs13-43)
(61) Une fois les paramètres ajustés et le canon pointé, je déclenche le départ de l’obus
(TIM235-12-49)
384
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Après le tir initial, nous les ajustons (ajuster, régler) pour élever le degré de
précision :
(62) Un tir au poser, lorsque le tireur prend la position la plus favorable à la précision et
ajuste avec soin (TTA150/14-7-21)
(63) Chacun des cadres du 27ème BCA a pu régler un tir d’artillerie (ArtMag7/08-13)
Puis, avant de tirer avec l’arme à feu, nous mettons la charge (amorcer,
approvisionner, réapprovisionner, armer, charger) et nous l’enlevons après le tir (décharger,
désamorcer, désapprovisionner) :
(64) Les obus traceurs de 75 mm et de 105 mm sont amorcés lors du chargement à l’aide
d’une fusée fusante de 30/55 mm modèle 1913 (ArtMag7/08-19)
(65) Les tireurs approvisionnent et chargent leur arme aux ordres du chef de la troupe
après qu’il en a reçu l’autorisation du directeur de tir (InstSécuTirs-13-35)
(66) Les trois positions employées à Crepy-en-Laonnois étaient armées de deux tubes de
21/25 cm et d’un tube de 21/35 cm (ArtMag1/09-71)
(67) Il faut également noter que les militaires danois effectuent leur mission sans gilet
pare-balles et avec l’arme chargée (TIM198-08-25)
(68) Pour une intervention type de vingt-quatre obus explosifs avec quatre canons, il
faudra que les canons se réapprovisionnent après chaque mission (ArtMag7/11-37)
(69) Neutraliser, c’est désamorcer des mines, des bombes, des missiles et des pièges
(AMCUI35)
(70) Le tireur ou l’engin procède aux opérations de sécurité, termine le parcours, l’arme
à la sûreté, désapprovisionnée et conservée dans une position non dangereuse (InstSécu-
Tirs-13-5)
385
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Et, en tant qu’arme d’attaque à distance par le biais de lancement de projectiles, elle
figure en position du sujet (N0), précédant des prédicats avoir la portée de Nbr (kilo)mètres,
porter :
(71) Le canon de 155 AUF1 a été développé avec le système propulsif pour pouvoir tirer
l’obus explosif à une portée maximale de 23 km (ArtMag7/08-24)
(72) Une sphère pour un tir d’artillerie qui porte à 40 km car la rotondité de la Terre a
une influence sur la précision du tir (SimAp-15-27)
(73) Après utilisation de l’arme, nettoyer la tête amovible de culasse et les parties
internes de la poignée garde-main et du fût (TTA150/14-15-52)
(74) En cas de détérioration de l’arme, il la laisse dans l’état où elle se trouve après
l’accident sans la faire ni démonter, ni nettoyer (InstSécu-Tirs-13-70)
(75) Remonter l’ensemble mobile sur la rainure de culasse prévue à cet effet dans la boîte
de culasse (TTA150/14-15-40)
Enfin, pour l’arme à feu, elle a des adjectifs et des noms appropriés qui portent sur le
calibre et le poids :
• Le fantassin met en joue la cible avec son arme (fusil + pistolet + *canon +
*obusier)
386
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(76) Les petits véhicules protégés (PVP) se réarticulent et gardent leur cible en joue
(TIM230-12-37)
(77) Les jeunes s’identifient à des figures historiques issues du panthéon des héros de la
nation, dans lequel les officiers figurent en bonne place, surtout lorsqu’ils sont morts les
armes à la main (MagInf27-12-75)
(78) Vergeron lance ses canons lourds tractés qui parcourent quatre-vingt kilomètres tous
feux éteints par les routes de montagne et se mettent en batterie (ArtMag-NS7/10-4)
(80) Le crépitement d’une rafale de mitrailleuse 12.7 succède au bruit plus sourd d’un
canon de 20 mm. Les obus explosifs encadrent l’objectif aérien qui pique droit sur la
position et la survole (ArtMag7/08-42)
Nous décrirons maintenant la classe <arme à feu individuelle>, rassemblant des noms
comme fusil (d’assaut), mini-mitrailleuse, pistolet (automatique), révolver, qui est comparée à
la classe <arme à feu collective> selon le mode de transport et le type de sujet qui manie
l’arme. Cette arme à feu portative de petit calibre et de combat rapproché polyvalent est « une
arme basique d’un individu militaire » qui a des caractéristiques mécaniques, à savoir le poids
entre 0,5 et 4 kilogrammes, la portée pratique de 50 à 400 m et le calibre de 5,56 mm ou 7, 62
mm OTAN.
387
Chapitre 7 Les inanimés concrets
En ce qui concerne les prédicats appropriés aux noms d’<arme à feu individuelle>, sur
la base de la possibilité pour l’individu de les porter à la main, les noms de ces armes d’épaule
et mobiles sont d’abord caractérisés par la combinaison avec le verbe porter à la main, à
l’opposition de l’<arme à feu collective>.
Exemple :
(81) Les hommes se défendent avec leurs armes individuelles. Nombre d’entre eux
périssent le fusil à la main (ArtMag-NS7/10-17)
Ensuite, pour désigner le positionnement de tir, ils se combinent avec des verbes
comme épauler, mettre en joue :
(82) Ce gilet, destiné aux soldats en position statique (guet, check point…), posait un
certain nombre de difficultés pour se déplacer rapidement et pour épauler avec une arme
(AA368-03-12-17)
(83) Au cours d’un exercice, un sergent de la 1ère section du 4ème chasseur a mis en joue
des joueurs qui n’ont pas hésité à lui prendre son arme (CESAT43-1661)
Puis, certaines armes légères ou de court canon de cette classe, en particulier des
armes de poing pistolet et révolver, peuvent être mises dans l’étui, à l’aide des verbes comme
(re)tirer, remettre, rengainer avec la notion du « dégainé » et du « rengainé » :
(84) Le tireur doit toujours (remettre + retirer) son arme à l’étui et remettre la cartouche
dans le chargeur (TTA150-14-7-80)
(85) Dégainer rapidement son arme est d'une importance cruciale pour le succès d'un
combat au pistolet (TTA150-14-7-80)
(86) Pendant la phase de rengainé, le tireur doit être en mesure de reprendre le tir
instantanément. La gestuelle du rengainé est de ce fait inverse à celle du dégainé (TTA150-
14-7-86)
388
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(87) Pour le retrait des cartouches, le règlement est bien précis, le tireur remet l’arme à
l’étui, et remet la cartouche dans le chargeur (TTA150/14-7-80)
(89) Pour les tirs par temps froids, imposant le port de gants ou de moufles, et pour le
personnel ayant de petites mains, une solution consiste également à retirer le chargeur de
l'arme avec la main faible (TTA150-14-7-127)
Enfin, le verbe tirer avec cette arme mobile peut être compatible avec des adverbiaux
de mode de tir, à savoir coup par coup, par rafales libres ou limitées :
(90) Le tireur au pistolet utilisera différentes cadences de tir, il tirera coup par coup, au
coup par coup rapide et en doublette, par rafales de trois coups ou par rafales libres ou
limitées (TTA150-14-7-103)
Nous étudions des noms d’<arme à feu collective>, qui sont destinés à envoyer des
obus sur des objectifs lointains, au moyen d’un système de pointage indirect, par exemple
canon, mortier, pièce d’artillerie, etc.
Les armes à feu à titre collectif, lourdes et à longue portée (au maximum 40-60 km),
assument le rôle de support général et direct pour des troupes au sol, en délivrant des feux
indirects sur des objectifs situés hors de portée des unités d’infanterie et d’autres armes de
l’armée de Terre.
En pratique, elles sont tractées par un gros camion ou montées sur le véhicule blindé
automoteur, chenillé ou semi-chenillé, à cause de leur énorme poids.
389
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Pour cette raison, elles se distinguent d’abord des noms de la classe précédente par le
fait que les noms d’<arme à feu collective> ne peuvent admettre que des verbes comme
bombarder, pilonner126 en position N0 :
(91) Au cours de la guerre du Golfe, les pièces d’artillerie n’ont pas cessé de pilonner les
positions irakiennes (ArtiMag12-59)
Ensuite les noms de classe ont un autre prédicat approprié portant sur la technique de
réglage des tirs d’armes à feu collectives (encadrer) :
(93) Le crépitement d’une rafale de mitrailleuse 12.7 succède au bruit sourd d’un canon
de 20 mm. Les obus encadrent l’objectif aérien qui pique droit sur la position et la
survole (ArtMag8-42)
Et, puisqu’elles sont lourdes, ces armes collectives sont transportés par des véhicules
terrestres, soit tractés, soit automoteurs. Autrement dit, elles sont tractées par le véhicule
d’artillerie ou montées sur le véhicule blindé ou armé, selon le type de <véhicule terrestre>.
Pour cela, elles sont caractérisées par des verbes être tracté par, tracter, être monté sur, en
position du sujet (N0) :
(94) Les quatre canons AUF1 de la force de réaction rapide ont pris position au sud de
Naqoura, co-localisés avec deux canons de 155 M114 qui sont tractés par un 6x6 TRM
10000 de l’armée libanaise (ArtMag1-09-45)
___________________________________________________________________________
126
Il est à noter que des verbes comme atteindre, détruire, frapper, toucher peuvent se combiner avec les noms
d’<arme à feu collective> : Ce canon (atteint + détruit + frappe + touche) des objectifs situés à 20 km.
Cependant, ces verbes ne s’emploient pas uniquement avec les noms de cette classe. Autrement dit, ils sont
compatibles également avec certains noms de <munitions> : UN (balle + projectile) (atteint + frappe + touche)
la position ennemie ; UN (bombe + grenade + obus + missile) détruit la cible importante sur le terrain. Pour
cette raison, nous excluons ces quatre verbes dans la liste des prédicats appropriés à cette classe.
390
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(95) Quatre véhicules surgissent. Chacun d’eux tracte un mortier de 120. En un éclair, les
hommes débarquent et investissent la clairière. En moins de 5 minutes les mortiers
pointent vers le ciel (ArtMag11-4)
(96) L’unité se compose de deux batteries de tir, à trois sections de six postes de tir
MISTRAL qui est montées sur la plateforme mobile PAMELA (ArtMag7-010-31)
(97) L’Automoteur F1 est un canon de 155 mm monté sur châssis AMX30 qui tire toutes
les munitions 39 calibres avec douilles combustibles (ArtMagDos14-5)
De plus, pour désigner la préparation du tir par des artilleurs dans leurs emplacements
ou positions, nous prenons des verbes, équipe l’affût, fixer sur l’affût, monter, installer, (se)
mettre en batterie, en œuvre :
(98) Le 17ème groupe d’artillerie entraîne et contrôle le tir aérien de l’ensemble des
formations de l’armée de Terre. Ces tirs s’effectuent au canon de 20 mm (monté, fixé sur
affût) 53 T2 et véhicule de l’avant blindé T20/13 à la mitrailleuse calibre 50 (Agda14-16)
(99) Le canon mitrailleur de 20mm modèle F2 équipe l’affût antiaérien tracté 53t2 ainsi
que la VAB T20/13 (ArtMagDos14-8)
(100) « Pour information, renseignement guerre électronique nous indique que 3 insurgés
sont en train d’installer des roquettes dans cette zone » (ArtMag7-10-27)
(101) Dans le cadre de ses projections métier, le 402ème régiment d’artillerie (met en
œuvre, en batterie) le système MISTRAL dont toutes les pièces d’une même section
peuvent être gérées et coordonnées depuis un niveau de coordination (ArtMag1-09-16)
(102) Le CAmion Equipé d’un Système d’Artillerie se met en batterie en moins de trois
minutes, tire 6 coups et sort de batterie. Grâce aux obus BONUS il permet la destruction
de blindés à une trentaine de kilomètres (ArtMag-DosMat14-3)
Nous constatons enfin des adjectifs et des noms appropriés aux noms de cette classe
portant sur la rayure, le mode de transport, de tir et l’objectif d’emploi, ainsi :
391
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Mode de tir : à grande cadence de tir, à tir courbe, à tir direct, à tir tendu
2.3. <Munitions>
Pour leur définition linguistique, nous examinons dans ce qui suit des propriétés
syntaxiques des noms de cette classe. D’abord en tant qu’arme de guerre, les munitions
héritent de prédicats appropriés de l’hyperclasse d’<arme>, par exemple blesser, neutraliser,
tuer :
(103) Au cours d’une manœuvre, une jeune recrue a malencontreusement blessé son
camarade en faisant une mauvaise manipulation avec son pistolet automatique (TIM201-9-
29)
(104) Les Pakistanais et les Marocains ripostent très vite et le commandant marocain est
tué et son second est blessé par les balles des tireurs d’élite qui les ont identifiés (ORYX14-
33)
(105) La rébellion Touareg a tué deux gardes républicains et deux gendarmes à l’aide de
leurs explosifs (RebTou13-45)
(106) Deux missiles HOT du 9ème régiment de chasseurs parachutistes ont neutralisé les
faiseurs de troubles dans le bâtiment qu’ils ont investi (ORYX14-32)
392
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Ensuite, nous attaquons aussi l’adversaire avec ces <munitions> (attaquer avec) :
(107) Le détachement du 1er régiment de Spahis a attaqué les belligérants avec des (balles
+ obus + grenades à main) (TIM2221-11-40)
Puis les noms de cette classe font l’objet de l’armement et du désarmement dans
l’<arme à feu> avant le tir. De ce fait, ils se combinent avec des verbes comme amorcer,
désamorcer :
(108) L’ennemi avait non seulement bien dissimulé son piège, mais il a cherché à tromper
les troupes françaises en réalisant une destruction sommaire de l’entrée de la creute où il
n’a pas amorcé une charge (TIM293-18-51)
(109) Les explosifs sont amorcés par une mise de feu électrique ou tout autre moyen de
déclenchement instantané (TTA107-49)
Et cet armement peut tuer ou blesser l’adversaire par l’effet d’explosion (exploser) :
(111) Le 15 mars 2017, un (engin explosif improvisé + grenade + mine + rocket + obus)
explose à quelque mètres d’un sergent. La déflagration est assourdissante, il doit être
évacué au plus vite (TIM285-17-85)
De plus, pour assurer la victoire du combat, nous consommons plusieurs munitions sur
le champ de bataille (consommer) :
(112) Une batterie britannique a consommé 11 000 obus de 105 mm pendant un mandat
de six mois en Afghanistan en 2006-2007 (ArtMag8-11)
393
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(113) La constitution d’un stock cible d’obus BONUS ne sera pas complété (ArtMag8-30)
(114) Avant chaque séance de tir, le sous-officier « Tir Armement Munitions » (perçoit +
distribue) les munitions et artifices sur les bons réglementaires (TTA107-25)
(115) L’équipe munition de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère est sollicité car
elle doit (délivrer + livrer) une quantité importante d’obus. Au bout de 36 heures, 225
obus ont été tirés par la section (ArtMag15-8)
Cependant, comme d’autres classes d’objets que nous avons décrites ci-dessus, les
noms de <munitions> peuvent être subdivisés en quatre sous-classes, à l’aide de différents
types de prédicats appropriés portant sur le mode d’emploi, le type de tir, la possibilité de vol
automatique ou manuelle et la pose sur terre :
Ces munitions de petit ou grand calibre sont des « projectiles métalliques dont on
charge les armes portatives et les pièces d’artillerie » (Grand Robert 2005). Structurellement,
de plus, selon les critères du diamètre de la munition, ils se distinguent plus précisément en
deux types : « balle » de calibre inférieur à 20 mm et « obus » de calibre supérieur ou égal à
20 mm.
394
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Ces verbes sont donc pertinents pour les noms de <balle et obus>.
Si nous ajoutons balle et obus juste après les verbes charger et décharger sans aucune
spécification de ce projectile, ce sera moins naturel et redondant. Parce que ces verbes
impliquent déjà le sens de « mettre une munition dans l’arme à feu » et « retirer la charge » :
Donc, il est plus naturel de les associer directement avec l’<arme à feu> :
Le fantassin charge (deux balles + une balle traceuse) dans son pistolet
automatique.
395
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Le fantassin charge deux balles dans son pistolet = Le fantassin charge son pistolet
de deux balles
Enfin, pour le tir de l’arme à feu à répétition, nous changeons les noms de <balle et
obus>, à l’aide de verbes alimenter, approvisionner, charger, introduire, remplir dans le
dispositif permettant d’introduire plusieurs cartouches dans l’<arme à feu individuelle>, qui
s’appelle un « chargeur » :
(116) Le directeur de tir a donné des consignent strictes, chaque tireur de MINIMI doit
(introduire + remplir) sa bande de 100 cartouches logées dans le chargeur souple
(TTA107-93)
(117) Le S&W M&P9 est une arme de conception moderne, (alimenté +chargé) par un
chargeur pouvant accueillir 17 cartouches de calibre 9 mm Parabellum (Act376-17-18)
(118) En tir tactique, les tireurs (approvisionnent + chargent) leur chargeur (arme) aux
ordres du chef de la troupe (TTA207-27)
• 2.3.2. <Missile>
396
Chapitre 7 Les inanimés concrets
D’abord, en ce qui concerne les propriétés syntaxiques des noms de cette classe, en
tant que projectiles explosifs, ils sont caractérisés par le verbe de lancement à distance à partir
des noms du <véhicule> (lancer, tiré) :
(119) L’Iran est prêt à lancer une salve de missile contre Israël (i-24Newstv.fr-17-07-16)
(120) Israël a tiré dimanche des missiles Patriot vers un drone non identifié qui est entré
dans l'espace aérien israélien (i-24Newstv.fr-17-07-16)
Ensuite, par rapport à d’autres noms de <munitions>, ceux de <missile> sont spécifiés
pour leur capacité d’autopropulsion et de téléguidage, à la position du sujet (N0) (être
propulsé, être poussé, être guidé-autoguidé) :
(121) Conçu autour d’un canon long de 52 fois le diamètre de son calibre, le système
d’armes CAESAR (Camion Equipé d’un Système d’Artillerie) propulse des obus de 40 kg
jusqu’à atteindre 26 000 fois leurs poids et 3 fois la vitesse d’une balle de fusil sur une
portée de 40 km (ArtMag11-30)
(122) Nombre de munitions aériennes, tout comme la roquette unitaire, sont guidées par
GPS, dont la précision est d’une dizaine de mètres. En montagne, il est particulièrement
crucial de déterminer avec une grande précision l’altitude de l’objectif (ArtMag1143)
(123) Le missile sol-air à très courte portée MISTRAL est mis en œuvre à terre ou à partir
d’un véhicule, il est autoguidé par infrarouge et de type « tir et oublie » (ArtMag8-21)
397
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(125) Pour se doter du nouveau missile MISTRAL au sein du 54ème régiment d’artillerie,
l’état-major de l’armée de Terre en commandera de nouveaux auprès de la société Matra
(ArtiMagNS15-12)
Et, comme c’est un projectile qui peut parcourir de longues distances à très rapidement
après le lancement, il est susceptible de s’employer avec les verbes (parcourir, survoler) :
(126) Cinq tirs de missiles sol-air ont parcouru le territoire Afghan en 2008 mais aucun
aéronefs n’a été touché (RevAlat10-45)
(127) Depuis son poste d’observation doté d’une pièce Mistral (système d’arme sol-air à
très courte portée), le sergent-chef Nicolas du 54ème régiment d’artillerie et son tireur
doivent détecter les aéronefs qui survolent le ciel libanais (TIM293-18-27)
(129) Grâce à leurs missiles performants, l’armée grecque a pu intercepter des aéronefs
qui s’aventuraient dans leur espace aérien (AA404-16-25)
(130) Les missiles envoyés par les forces djihadistes n’ont pu intervenir sur le
détachement français qui a riposté et a démontré la puissance de leurs feux (TIM282-17-40)
D’autre part, pour éviter l’interception par des missiles hostiles, il faut disposer de
systèmes d’auto-défense (déjouer, détourner) :
398
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(131) Grâce à ses radars de dernière génération, l’armée israélienne a déjoué les missiles
envoyés par le Hamas (RETEX18-14-4)
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés portant sur différentes fonctions de
critères, comme :
2.3.3. <Grenade>
Nous étudions les noms de la classe <grenade> qui sont l’une des armes essentielles
du grenadier voltigeur. D’abord, ce petit engin explosif tenu en main est défini comme « un
projectile formé d’une charge d’explosif de métal, muni d’un détonateur pour en régler
l’explosion » (Grand Robert 2005). Ensuite, cet arme de jet, offensive ou défensive, du
combat rapproché précédant immédiatement le corps à corps, permet d’obtenir des effets de
neutralisation sur zone facilitant l’abordage de l’adversaire, au bénéfice de l’assaillant, ainsi
que des effets de destruction importants sur l’assaillant, au bénéfice du défenseur. Nous
classons les grenades à main en : grenade explosive, grenade à effets spéciaux et grenade
d’instruction128. Par ailleurs, elles comportent trois parties principales dans leur structure :
corps, chargement et artifice d’amorçage.
__________________________________________________________________________________________
128
TTA 150 (2014), Titre 7. Tir et instruction du tir, pp. 89-90.
399
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(133) Le caporal Mickaël engagé depuis décembre 2010 au 1er régiment de tirailleurs a
participé à l’opération SANGARIS où il a essuyé avec sa section des tirs et des jets de
grenades (TIM273-16-6)
(134) Il faudra jeter plusieurs dizaines de grenades lacrymogènes pour venir à bout des
belligérants (TIM275-15-42)
(135) Au cours d’un exercice la section du 1er chasseur a lancé des grenades à main sur
des cibles factices (TIM281-17-41)
(136) La première grenade d’exercice est lancée par l’insurrection et c’est le coup
d’envoi de l’assaut (TIM256-14-46)
(138) Le HK416 F possède la capacité de tirer des grenades à fusil et peut recevoir un
lance-grenades de 40 mm pour augmenter sa puissance de feu (TIM285-17-13)
Ensuite, avant le jet, ils font l’objet de la saisie dans la main (prendre, saisir, tenir) et
de l’enlèvement de leur goupille en la retirant avec un mouvement de traction (dégoupiller) :
400
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(140) « Nettoyant » une tranchée à la tête de son unité, le chef de section avança
prudemment et dégoupilla des grenades dans tous les trous pour faire sortir les
terroristes (TIM267-15-51)
(141) « Ne vous approchez pas d’un cadavre avant de l’avoir inspecté ; il a peut-être été
piégé par ses collègues. Même méfiance vis-à-vis d’un blessé : il vous attend peut-être
avec une grenade dégoupillé. Pour eux la vie n’est rien (TIM265-15-53)
Ils sont également compatibles avec les verbes d’explosion, par exemple éclater,
exploser, à la place du sujet (N0) :
(143) Arnaud Beinat journaliste indépendant est allé au Kosovo en avril 2008. les forces
venaient d’avoir 22 blessés - le plus souvent par des éclats de grenades - lors d’une
émeute autour du tribunal de Mitrovica (TIM258-14-70)
(144) Au Mali, une grenade a explosé dans le véhicule de l’adjudant Labarta qui a été
légèrement blessé (TIM276-16-26)
(145) En 1994, j’ai été envoyé à Sarajevo. Au cours d’une mission de surveillance, nous
avons été pris à partie et j’ai été blessé par l’explosion d’une grenade à fusil (TIM259-14-
49)
Enfin, pour créer des noms composés, ils prennent des adjectifs et des noms portant
sur l’objectif d’emploi et d’effets, à savoir antipersonnel (AP), antichar (AC), classique,
offensive, défensive, à fragmentation contrôlée, encartouchée, à main.
2.3.4. <Mine>
Nous décrirons à présent la classe de <mine> militaire qui désigne « des engins
explosifs dormants ». Nous parlerons de mine terrestre utilisée dans l’armée de Terre en tant
que charge, généralement enterrée et camouflée.
401
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Son dispositif de mise à feu se déclenche soit à distance, soit lors d’un passage
d’hommes ou de véhicules.
Pour sa définition linguistique, les noms de cette classe sont d’abord caractérisés par la
combinaison avec des verbes de minage (miner, contreminer, poser), à la position du
complément d’objet (N1), d’une part :
(147) De nombreuses mines ont été posées dans la région. Le génie vérifie la zone
(TIM293-18-25)
(148) Environ 2 600 prisonniers allemands ont été contraints de déminer les côtes
danoises (TIM286-17-56)
(149) Au cours de l’opération « Restore Hope » en Somalie, les soldats français ont
ouvert en un mois plus de 1 000 km de pistes et ont (enlevé + récupéré) 3 657 mines et 81
tonnes de munitions (Oryx14-30)
Ensuite, pour indiquer les actions de l’armement et du désarmement des mines, ils
s’associent avec des verbes d’amorçage (activer, amorcer, armer, déclencher) et de
désamorçage (désactiver, désamorcer, désarmer), comme suit :
402
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(151) A la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, plusieurs soldats allemands, sont
faits prisonniers par l’armée danoise. Ils sont envoyés en première ligne pour (désactiver
+ désamorcer + désarmer) des milliers de mines enfouies le long du littoral (TIM286-17-56)
(152) Le démineur a (commandé, programmé) les mines à effet dirigé qui est placé hors
zone dangereuse à environ 50 m de la mine (TTA150-14-10-17)
(153) Les forces françaises participent à la dépollution des plages de Koweit-City où les
mines sont programmées pour (s’autodétruire + s’auto-neutraliser) par explosion au
bout de 20 minutes (SDF2-17-5)
Et, pour assurer la progression de la troupe au sol, le génie dans l’armée de Terre
détectent contre les mines cachées/suspicion de mine antichar dans l’espace de manœuvre
(baliser, détecter, localiser, rechercher, reconnaître, repérer, sécurise) :
(154) Appuyés par un véhicule blindé de combat d’infanterie, les sapeurs du 1er régiment
étranger de génie (balisent + détectent + localisent + reconnaissent, sécurisent) une piste
minée lors d’un entraînement (TIM288-17-23)
(155) Aidés par les sapeurs du 31ème régiment du génie, les forces armées libanaises
continuent à dépolluer le sud du pays et détiennent une expertise reconnue. Leurs chiens
spécialement dressés (recherchent + repèrent) eux aussi des mines (TIM274-16-29)
De plus, une fois les mines ennemies détectées, il faut les neutraliser pour garantir la
sécurité (détruire, neutraliser, éliminer) :
403
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(157) Le 3 décembre 2015 au cours d’une patrouille motorisée, à l’ouest de Tessalit, une
mine anti-char a (éclaté + explosé + sauté) (TIM281-17-6)
Nous avons examiné ci-dessus les noms de la classe de <mine>. Bien qu’ils montrent
un comportement syntaxique identique, nous observons un certain nombre de différences de
combinatoires portant sur la pose et l’enlèvement des mines, où l’armée intervient, par
exemple :
(159) Les mines à action de zone fixes sont utilisées dans des zones de végétation haute,
sont bien camouflées et se déclenchent suite à une action sur un fil de traction de leur
allumeur (TTA150-14-10-15)
(160) Les mines à action de zones bondissantes sont principalement enterrées et sont
posées dans des zones de végétation basse et se camouflent très bien (TTA150-14-10-16)
Compte tenu que nous étudions le domaine militaire de l’armée de terre, nous avons
sous-catégorisé la classe de <mine> en une sous-classe, <mine terrestre>, en vue d’une
description linguistique plus fine.
Comme nous l’avons déjà vu ci-dessus, la mine terrestre est «un des types de mines
militaire, qui est définie par l’engin pyrotechnique destiné à fonctionner au passage d’un
objectif mobile (homme, véhicule ou blindé) ».
404
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Autrement dit, cette arme est employée dans l’armée de Terre pour la mise hors de
combat du personnel, la mise hors service du matériel, ou l’éclairement du champ da bataille.
Pour cela, elle est posée à l’avance, sous ou sur terre, manuellement par le génie ou
mécaniquement par le poseur de mines ou le distributeur de mines.
La mine terrestre est classée, selon son emploi au sein de l’armée de Terre, en quatre types :
mine antichar, antipersonnel, fluviale et éclairante.
En ce qui concerne les « comportements » syntaxiques des noms de cette classe, nous
observons d’abord qu’ils sont caractérisés par la combinaison avec des verbes désignant
l’action de la pose au sol des mines terrestres, comme enfouir, enterrer :
(162) Les mines sont généralement enfouies, rarement seules, très visibles, elles se
camouflent très bien. Il faut marcher dessus pour les faire fonctionner. Elles sont
sensibles : 3 à 6 kg de pression, voire moins, suffisent pour les initier (TTA150-14-10-15)
Ensuite, ils sont également compatibles avec des verbes traduisant la dispersion à
l’aide des véhicules spécialisés terrestres (artillerie, disperseur, enfouisseur de mines,
hélicoptère, lance-roquettes multiple, etc.), dans le cadre de l’enfouissement dans une surface
étendue d’une manière indirecte à distance (disperser, ouvrir un passage) et dans d’ouverture
d’itinéraires :
(163) Le véhicule Minautor disperse des mines antichars à courte portée qui réalise dans
un délai très court des champs de mines à durée contrôlée (MagInf32-14-19)
(165) En 2006, beaucoup de mines et de sous-munitions ont été dispersées dans la région.
Avec l’aide d’un chien dressé pour la détection d’explosif, le génie vérifie si la zone n’est
pas contaminée (TIM293-18-25)
405
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(166) Le « Système d’ouverture d’itinéraire miné » (véhicule qui ouvre les itinéraires
pollués par les mines) du 13ème régiment du génie progresse en tête de convoi car les
sapeurs suspectent la présence d’engins explosifs improvisés (TIM291-18-43)
Et, une fois la mine enfouie, cette arme fait l’objet du camouflage pour qu’elle ne soit
pas détectée par l’adversaire.
(167) La section EOD du 13ème régiment du génie camoufle des mines anti-char pour
l’entraînement des futurs démineurs (TIM268-15-46)
(168) Le chef de détachement du 1er chasseur a marché sur une mine au cours d’une
patrouille et décédé malgré l’arrivée rapide des secours (AA401-15-28)
Nous constatons enfin des noms composés dans cette classe, qui se combinent avec
des adjectifs concernant l’objet d’attaque et le mode d’emploi :
3. <Véhicule>
Par rapport aux moyens de transport (autobus, taxi, train) de la langue générale, ces
véhicules militaires ne servent pas seulement au transport des militaires.
__________________________________________________________________________________________
137
Signalons que l’adjectif invariable antipersonnel ne s’accorde pas en genre : mine antipersonnel et mines
antichars.
406
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Autrement dit, ils sont utilisés pour répondre aux missions assumées, telles que
militaires (combat, transmissions, patrouille, ravitaillement), de police (lutte contre
l’infraction à l’ordre social), humanitaire (intervention en cas de désastre naturel) et de service
public (assistance au sauvetage dans le territoire, lutte contre la pollution), etc. Pour remplir
ces tâches, les véhicules militaires sont bien répartis en divers types, particuliers ou
polyvalents, ayant des caractéristiques de plusieurs natures telles que le poids, la vitesse, la
mobilité, la maniabilité, l’armement, la puissance de feu, la protection et le blindage, etc.
Ces différentes fonctions reflètent le comportement spécifique des noms des véhicules
militaires de la langue militaires, par comparaison avec ceux de la langue générale (G.
GROSS 1994 : 23). D’abord, en tant que moyen de transport, les noms de cette classe se
combinent avec les verbes se déplacer en, mais pas voyager en :
407
Chapitre 7 Les inanimés concrets
De plus, pour indiquer la manœuvre des véhicules, le verbe piloter est préférable à
celui de conduire où il est plutôt le prédicat approprié de <moyen de transport> de la
langue générale :
Et, en tant que matériel militaire destiné au transport dans l’armée de Terre, ils sont
compatibles naturellement avec les verbes acheminer, convoyer, escorter, évacuer,
transporter :
(170) Les forces armées en Nouvelle Calédonie ont acheminé prés de 86 tonnes de fret
humanitaire suite au passage du cyclone Winston aux îles Fidji en 2016 (TIM281-17-25)
(172) Les hélicoptères du 6ème régiment d’hélicoptères de combat ont évacué les
ressortissants occidentaux de Monrovia (RevAlat6-66)
(173) Dans le cadre de la mission Lynx, avec les forces estoniennes britanniques et
françaises ont transporté sur 600 km, plus de 2 300 tonnes de fret ainsi que 132 engins et
véhicules à roues (TIM291-18-20)
Aussi, pour certains véhicules militaires servant au combat, ils peuvent participer à
plusieurs opérations telles que l’attaque, l’évacuation, la reconnaissance, le sauvetage, etc., à
l’aide des verbes attaquer, reconnaître, sauver (porter secours) :
408
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(175) Les équipes de la brigade avec leur petit véhicule protégé, effectuent des
reconnaissances de site d’entretien qui détaillent l’itinéraire (ArtiMag8-8)
(176) Les militaires en partance pour l’Afghanistan ont effectué différents scénari de
sauvetage en moyenne et haute montagne au cours du stage médecins/infirmiers militaire
(TIM206-09-10)
(177) Un hélicoptère porte secours à un convoi des Nations Unies touché par une
explosion mais la mission sanitaire tourne mal car les militaires venus sauver des vies
devront combattre pour protéger la leur (TIM293-18-55)
Enfin, ils peuvent être qualifiés par des adjectifs et des noms appropriés traduisant des
spécificités de vitesse, du poids et de la technologie :
409
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Les noms de cette classe sont d’abord spécifiés par la combinaison avec des prédicats
de mobilité, comme les <moyens de transport> sur le terrain dans la langue générale,
progresser, reculer, stationner :
(179) L’hélicoptère Puma canon de 20 mm progresse vers l’ennemi ou des salves de tirs
retentissent et atteignent les cibles (TIM228-11-24)
410
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Ensuite, ces noms sont également compatibles avec des prédicats de mouvement
(déplacer, déployer, franchir, traverser) dans le cadre des modes de progression, par
exemple :
(183) Le groupement tactique interarmes est parti ce matin de Gao, il vient tout juste de
dépasser Djébok (TIM245-13-42)
(184) Le 11 février 2013, les véhicules blindés de combat d’infanterie et les 66 fantassins
de la 1ère compagnie après quatre jours de route sur les pistes de latérite ont franchi les
portes de la capitale malienne (TIM242-13-23)
(185) Un groupement des forces spéciales est déployé, afin de préparer l’arrivée d’une
force de stabilisation (TIM240-12/13-37)
(188) Les porteurs polyvalents logistiques du 503ème régiment du train ont évacué huit
véhicules de l’avant blindés entre la plate-forme de Tessalit et celle opérationnelle de
Gao au Mali (TIM256-14-14)
(189) Le véhicule de haute mobilité du 7ème bataillon de chasseurs alpins, est adapté aux
zones montagneuses habituellement inaccessibles. Il permet de transporter des unités plus
vite et plus loin (TIM251-14-25)
411
Chapitre 7 Les inanimés concrets
De plus, dans ces opérations militaires, il faut mettre en œuvre des mesures de
dissimulation, aux vues de l’ennemi terrestre et aérien, en utilisant des moyens naturels ou
artificiels (dissimuler, camoufler) :
(190) Le véhicule d’appui topographique effectue des relevés sur le terrain et permet de
découvrir les points où un ennemi aurait dissimulé un engin explosif improvisé (TIM291-
18-29)
(191) Au cours d’un exercice interalliés, le chef du groupe NEDEX du 1er régiment
Etranger de génie a dissimulé un obus de 155 mm pour que les sapeurs légionnaires
puissent le découvrir (TIM279-16-57)
Ils se combinent aussi avec des adjectifs et des noms appropriés relatifs à leur emploi
sur le terrain comme tactique, tout terrain.
Nous décrirons dans ce qui suit deux sous-classes de <véhicule terrestre> : <les
véhicule terrestre d’attaque> et <véhicule terrestre de transport>. Commençons par la
première classe.
412
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Nous étudions ici « des véhicules militaires de l’armée de Terre, blindés et bien armés,
que nous employons principalement au combat », par exemple AMX, blindé, char, LECLERC,
VABI etc. Par opposition aux véhicules de transport que nous allons voir plus loin, ils ont des
caractéristiques telles que capacités de mobilité, de feu, d’équipement et de protection, car ils
sont équipés d’armes collectives et pourvus d’équipements spécifiques de divers caractères.
Etant dotés d’une très bonne mobilité, terrestre ou amphibie, sur des terrains de nature
variée, les noms de cette classe sont d’abord caractérisés par des verbes comme franchir,
s’affranchir, pénétrer.
(193) Les véhicules légers tactiques polyvalents non protégés ont démontré leurs
excellentes capacités de franchir des obstacles (TIM284-17-36)
(194) Le char Leclerc dispose d’un palonnier de commandes électriques, lui permettant
de pointer puis tirer, avec un chargeur automatique de 22 obus déjà chargés ce qui
permet au tireur de s’affranchir d’un poste de chargeur réduisant l’équipage à trois au
lieu de quatre (TIM286-17-39)
(195) Les AMX 10 RC et VAB pénètrent dans la localité appuyés par le groupe génie qui
réduit les obstacles (TIM241-13-41)
Ensuite, ces noms font l’objet de l’armement suffisant (canon de 120 mm, missile sol-
air, mitrailleuse de 12, 7 mm, etc.) pour disposer d’une puissance de feu et d’un effet de choc,
confirmant la validité de l’emploi de ces véhicules de combat. De ce fait, ils se combinent
avec le verbe d’<armement : être armé de, à la position du sujet (N0) :
(196) Le char LECLERC est armé d’un canon à âme lisse de 120 mm et d’ une
mitrailleuse de 12,7 mm coaxiale et d’une mitrailleuse de 7.62 mm en superstructure
(EquAdt16-1)
413
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(197) Le TRM 10 000 est armé d’une mitrailleuse 12.7 mm sur circulaire comme arme de
bord (Agda14-60)
En fonction de leurs missions offensives données (disposer de, être équipé de, doter
de <équipement> d’une part :
(199) Le véhicule de patrouille spéciale est destiné aux patrouilles profondes il est équipé
d’une mitrailleuse de 12.7 mm en superstructure, d’une mitrailleuse de 7.62 mm et de
matériel de franchissement (EquAdt16-1)
(200) Il existe une gamme complète d’obus à culot creux, explosif, fumigène, exercice et
les OE F2/Kit RTC (explosif) à jupe amovible qui sont équipés du dispositif de réduction
de trainée de culot à savoir 28 km (ArtMag8-24)
(201) Les obus BONUS sont dotés en plus de ses senseurs infrarouges d’un détecteur de
profil permettant une détection et une discrimination des cibles même camouflées
(ArtMag8-24)
D’autre part, ils sont bien protégés sur le champ de bataille, à l’aide des moyens de
protection (être protégé contre, être renforcé de, par) :
(203) Le 402ème régiment d’artillerie qui, avec ses radars, ses centres de coordination et
ses moyens de transmission, est renforcé d’un poste Saturne est prêt à mettre sa longue
expérience au profit des engagements de nos forces armées (ArtMag1-09-17)
414
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Et, grâce à ces quatre capacités de combat, ces véhicules d’attaque qui sont mis en
œuvre principalement dans l’infanterie et la cavalerie peuvent participer à divers types
d’opérations offensives telles que l’appui, l’attaque, la reconnaissance, etc. (appuyer,
attaquer, détruire, reconnaître, neutraliser) :
(205) L’obus de 155 mm à effet dirigé attaque, neutralise à l’arrêt ou en mouvement des
chars, des blindés légers ou des automoteurs d’artillerie (Doct01-03-32)
(206) Les unités blindées offrent un panel de capacités très utiles en zone urbaine car
elles neutralisent d’emblée la menace ennemie blindée et mécanisée constituées de chars
lourds en soutenant le rythme de la manœuvre et en permettant ainsi le basculement de
rapport de forces (MagInf27-12-19)
De plus, ce sont des véhicules qui peuvent combler un manque de puissance de feu et
de protection des troupes au sol (équiper, renforcer) :
(208) Les sections d’infanterie sont équipées de lance-roquette AT4 de 8 mm, minimi et
de mitrailleuse calibre 50, communément appelées « 12,7 » mm (TIM268-15-27)
(209) Le pilier aérocombat renforce la cohérence d’emploi des hélicoptères au profit des
forces terrestres et garantit une meilleure coordination avec les autres commandements
(TIM265-15-20)
Enfin, les noms de cette classe sont également spécifiés par des adjectifs et des noms
appropriés spécifiquement à la mobilité, à la protection et à la puissance de feu :
415
Chapitre 7 Les inanimés concrets
Nous décrirons d’autres types de véhicules terrestres qui assurent la logistique, par
voie routière, plus précisément le transport des moyens (matériaux, munitions) et des
ressources nécessaires à la vie en opération (eau, vivres, vêtements), à savoir, camion,
camionnette, camion-citerne, véhicule de transport logistique, etc.
416
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(210) Une équipe de la section livraison par air charge les palettes de matériels
préparées la veille. Les transporteurs effectuent tous types de largage depuis les aéronefs,
y compris en pleine mer pour soutenir les bâtiments de la Marine nationale (TIM294-18-47)
(211) Les sous-officiers du 61ème régiment d’artillerie déchargent les KC20, montent les
tentes et réparent le matériel (ArtMag1-09-51)
(212) La dernière rotation de l’armée de l’Air largue deux pièces de mortier de 120 mm
du 35ème régiment d’artillerie parachutiste et deux autres palettes avec les véhicules
tactiques pour tracter les pièces (TIM293-18-45)
(213) Le chef de section logistique disposant d’un porteur polyvalent lourd et d’un
dépanneur de char évacue avec son équipe un char LECLERC en moins de 2 mn 30 s
(TIM287-17-26)
Nous avons :
(216) Les petits véhicules protégés sont aérotransportables, blindés et très mobiles, tout
terrain de 160 CV, ils transportent jusqu’à quatre passagers (TIM230-12-36)
417
Chapitre 7 Les inanimés concrets
(217) Les trois obusiers ont été transportés à Mazar-e-Sharif à l’aide d’un gros-porteur
de type Antonov 124 (AN124) et ensuite des poids lourds ont pris le relais jusqu’à Kunduz
(ArtMag11-45)
Enfin, les noms peuvent se combiner avec des adjectifs appropriés comme
d’allègement, complet, vide, logistique et tactique.
4. Conclusion
Nous avons élaboré des classes d’objets du trait de type [inanimé concret] et de mettre
en évidence leurs propriétés syntactico-sémantiques. Puisque les noms de ce trait dans le
domaine militaire constituent un ensemble très vaste et divers (appareils, approvisionnements,
armes, équipements, matériels, moyens, véhicules, etc.), nous n’avons choisi que des noms
d’armes et de véhicules militaires, dans ce chapitre en tant qu’échantillon sélectionné de notre
corpus.
En ce qui concerne les noms d’<arme>, d’abord, ils sont subdivisés en trois grandes
catégories, <arme blanche>, <arme à feu>, et <munitions>, selon des critères de modes
d’emploi des armes, à savoir possibilité de port, de pose à terre, de jet et de guidage, etc. Puis
ces trois classes sont sous-catégorisées elles-mêmes en plusieurs sous-classes, chacune ayant
fait l’objet de notre description linguistique.
De plus, par comparaison avec des moyens de transport de la langue générale, les
noms de <véhicule> du domaine militaire sont caractérisés, dans la plupart de cas, par des
spécificités comme la puissance de feu, la protection et la mobilité. Sur la base de ces
capacités mécaniques, ils sont notamment susceptibles de se combiner avec des prédicats
d’<attaque>, de <protection> et de <mouvement> de diverses natures. A partir de ces
observations, nous avons distingué une classe sémantique de <véhicule> : <véhicule
terrestre>.
418
Chapitre 7 Les inanimés concrets
419
CHAPITRE 8
Les locatifs
1.1. Définitions
Avant de s’étendre sur la description de toutes les classes d’objets de ce trait, Alain
Ray dans son dictionnaire131 définit le « locatif » comme : dérivé des formes en « locat » du
verbe latin « locare », « locus », qualifie ce qui exprime le lieu, la position, la situation
(« proposition locative »), le nom (1873) s’appliquant à la morphologie du complément dit de
« lieu », dans les langues à cas (latin, russe…)132.
420
Chapitre 8 Les locatifs
S’il s’agit d’une activité, la préposition peut être à ou sur : Je vais jeter un regard (à,
sur) ton texte. Si le complément est un humain, ces prépositions induisent des interprétations
différentes : jeter un regard sur qqn (surveiller) ; jeter un regard à (entrer en
communication).
Exemples :
(1) Alors que sa section tombe dans une embuscade lors d’une phase de reconnaissance à
pied, pris sous des tirs nourris, il a ouvert le feu sur l’adversaire (TIM282-17-6)
(2) Les échanges se sont poursuivis après la présentation, sur l’esplanade de l’école,
transformée pour l’occasion en bivouac tactique (TIM265-15-8)
(3) Les emblèmes aux ordres du premier porte-drapeau rejoignent leurs emplacements
respectifs à côté de leurs chefs de corps (MCM97-109)
(4) Mis en difficulté, le groupe terroriste a recours à des opérations dites de harcèlement
le long des lignes de front (ADA404-02-16-13)
(5) Le convoi repart donc vers un poste d’observation situé à l’ouest, en direction de
Kaboul (AA369-04-12-7)
(7) Derrière les postes de tir, les tireurs sont reliés à un simple ordinateur dans la salle
d’instruction Javelin (TIM224-11-36)
421
Chapitre 8 Les locatifs
(8) Quelques minutes plus tard, l’aéronef portugais entre en début de ZMT pour un
second largage (TIM268-15-26)
(10) De septembre 2015 à janvier 2016, les marsouins, bigors, sapeurs de Marine et leurs
camarades ont multiplié les opérations au fin fond de l’Adrar du Tigharghar (TIM274-16-
13)
(11) « Contrairement à ce que pensent certains, l’histoire militaire ne sert pas simplement
à savoir où placer la mitrailleuse au coin du bois » (TIM271-16-48)
(12) Le temps où les aéronefs retirés sur service rouillaient dans un champ au coin d’une
base aérienne en attendant leur élimination est révolu (AA363-09-11-37)
(14) Largeur d’une avenue, angle d’un virage, hauteur d’un pont, rien n’échappe à l’œil
expert des soldats de la brigade logistique (TIM267-15-67)
(15) Le 12ème corps allemand apparaît vers Gouvy, à l’angle des frontières belge,
allemande et luxembourgeoise (ArmFrGrGue1-2-100)
(17) A ce moment, on voit, sur le flanc de la colline, un groupe d’hommes qui courent se
terrer (LeFeu-HB-225)
(18) Les véhicules serpentent maintenant dans les lacets d’une route à flanc de montagne
(TIM204-09-19)
422
Chapitre 8 Les locatifs
(19) Les missions autonomes perdurent, liées à la recherche des cibles mais aussi aux
reconnaissances profondes dans les intervalles du dispositif de la force Serval (RefTact-
NS14-44)
(21) L’accrochage s’est produit en haut du col, situé à 2 000 m d’altitude. Il reste
l’attaque la plus meurtrière contre l’armée française depuis 1983, année de l’attentat du
Drakkar au Liban (TIM248-13-6)
(23) La dizaine de commandos parachutistes s’introduit dans les lieux, en colonne par un,
pour y déloger les insurgés (TIM250-13/14-43)
(24) Je salue donc l’investissement et l’intelligence que tous les terriens, où qu’ils
servent, déploient chaque jour pour remplir leurs missions et garantir l’efficacité
opérationnelle de l’armée de Terre (TIM250-13/14-3)
De plus, pour désigner la localisation spatiale, les noms locatifs ne fonctionnent que
comme point de repère, par rapport aux noms concrets (entité à localiser), dans la relation
cible / site (D. LE PESANT 2009 ; C. VANDELOISE 1986) :
Maintenant, à partir de ces propriétés syntaxiques plus ou moins générales, nous allons
décrire plus précisément les propriétés syntactico-sémantiques des locatifs, dans la cadre des
classes d’objets.
423
Chapitre 8 Les locatifs
D’abord, en suivant la définition que donne D. LE PESANT (2000 : 15) des locatifs,
où les noms qui se placent à N1 sont dans la configuration distributionnelle suivante :
(27) Le 3ème bataillon de l’ENSOA est au camp de la Courtine pour dix jours sous une
neige fine et dans un froid piquant (TIM204-09-32)
Avec le prédicat se trouver à, ils expriment les propriétés générales de la catégorie des
noms locatifs et constituent des prédicats généraux locatifs.
Les tranchées de communication ont une largeur de 0.60 m et une profondeur de 1.80 m
Cependant, les locatifs ne partagent pas tous les prédicats généraux avec les inanimés
concrets :
Ces exemples nous montrent bien la caractérisation sémantique des locatifs. Ils ne font
pas l’objet de déplacement par l’humain, mais ils constituent l’espace des actions et des
évènements organisés par des humains :
424
Chapitre 8 Les locatifs
[Action] :
(28) Du 22 au 30 septembre, des unités de la 9ème brigade légère blindée de marine (9ème
BLBMa) ont conduit un ensemble d’actions auprès des civils dans l’ouest de la Côte
d’Ivoire (TIM240-12/13-15)
(29) Comme leurs aînés d’hier, les artilleurs sont engagés sur tous les théâtres
d’opération pour apporter le feu chez l’ennemi aux côtés de leurs camarades des autres
arme (SDF1-17-9)
(30) Après quatre jours d’offensive, l’opération cesse : les Français sont alors ceux qui
ont pénétré le plus vite et le plus loin en territoire irakien (SDF2-17-5)
(31) A la différence des entraînements habituels, organisés en camp militaire, celui-ci est
réalisé dans un espace de manœuvre libre, en terrain civil, entre Caylus et Montauban
(TIM236-12-40)
(32) Les hommes du 54ème régiment de transmissions, se déplacent sur une zone
déterminée dans la région de Bouveraud (TIM237-12-10)
(33) Il peut s’avérer nécessaire de déplacer le noyau clé de l’EM vers l’avant, sur un
« PC de l’avant » situé à l’intérieur des limites de l’espace de bataille (DT20-10-45)
[Evènement] :
(36) Ce 17 novembre avait lieu dans les salons de l’hexagone Balard les premières
« Rencontres RH de l’armée de Terre » (TIM280-17-15)
425
Chapitre 8 Les locatifs
(37) L’exercice a lieu sous de grandes tentes chauffées, dont l’intérieur regorge de
matériels électroniques, les officiers disposant d’outils pour simuler la réponse à une
attaque ennemie (TIM282-17-36)
(38) Outre l’exposition au musée des Blindés à Saumur, des cérémonies officielles auront
lieu les 20 et 21 mai au monument des chars d’assaut de Berry-au-Bac (TIM283-17-52)
(39) On a vu éclater un obus sur le sol et soulever, dans un éventail de nuée sombre, de la
terre et des débris (LeFeu-HB-227)
(40) Des affrontements éclatent dans la ville de Mitrovica entre les communautés
albanaise et serbe (TIM210-09/10-23)
(41) De nuit les déplacements à pieds sont très difficiles et ne peuvent s’effectuer que sur
de très courtes distances et sur des itinéraires reconnus et balisés (MagInf31-13/14-25)
(42) Les OAEA sont destinés à effectuer un temps de commandement en unité élémentaire
(TCUE) dans des domaines allant de l’instruction à l’emploi des forces (TIM211-10-42)
Dans les exemples ci-dessus, nous avons vu que les noms de locatifs se combinent
avec plusieurs types de prédicats d’action et d’évènement.
Notre corpus est d’ailleurs composé de nombreux noms composés de la forme « Nloc
de Nprèd » dont Nloc correspond respectivement à l’hypéronyme d’une classe d’objet
locative (aire, champ, lieu, terrain, point, zone) et Nprèd au prédicat nominal (bataille,
contrôle, manœuvre, passage, surveillance, tir), que nous retrouvons :
426
Chapitre 8 Les locatifs
<locaux>
427
Chapitre 8 Les locatifs
<monde>
En nous appuyant sur les travaux de D. LE PESANT (2000, 2001 et 2009), portant sur
les noms locatifs au niveau syntaxique et sémantique, nous élaborerons des classes d’objets
des noms locatifs du domaine militaire.
Nous ne nous attarderons pas sur des lieux comme colline, lac, montagne, océan et
région…car employés dans les activités des militaires mais nous ne pouvons pas observer un
comportement syntaxique différent dans l’emploi du domaine militaire :
(43) Arrivés au poste d’observation, les militaires débarqués sur cette zone de parking en
bordure d’une rivière torrentielle sont saisis par le vent (AA369-04-12-7)
(44) Les unités coloniales s’y couvriront de gloire, notamment autour de la célèbre Main
de Massiges, ensemble de collines à la forme caractéristique (ArtMag7-15-38)
(45) Le parcours est modulable, il offre une zone de manœuvre dans un environnement
sécurisé avec un champ de tir à terre et 3 champs de tir face à l’océan (ArtMag7-10-7)
(46) Les hélicoptères français ont eu pour zone d’action Kaboul, les régions de Surobi, de
Kapisa, de Bagram et l’école de formation de la police afghane dans le Wardak (TIM243-
13-17)
Ces lieux naturels n’ont pas vraiment de relations directes avec les activités
quotidiennes des militaires. Nous ne traiterons donc que des lieux dits fonctionnels ou terrains
spécifiques à notre domaine.
Ensuite nous nous limitons aux noms des établissements militaires, par exemple
champ de bataille, dépôt, magasin d’armes, position, poste de garde, etc…, ou plusieurs
activités strictement militaires (attaque, combat, défense, entraînement, garde, minage, tir).
428
Chapitre 8 Les locatifs
Parmi les noms locatifs fonctionnels de notre domaine, nous étudierons les noms
d’<établissement militaire : dépôt, fortification, guérite, poste de surveillance> et les <zones
fonctionnelle : camp d’entraînement, champ de tir, zone minée>.
Avant tout, ils partagent des prédicats appropriés de <réalisation du lieu fonctionnel :
créer, réaliser :
(47) Trente-sept zones interdites temporaires (ZIT), créées après les attentats du 11
septembre 2001, y sont définies, dont 19 sont devenues zones interdites permanentes
(ZIP), mais toutes le seront à terme (AA353-09-10-54)
(49) Pendant la phase de montée en puissance, il est possible que des travaux définitifs
d’infrastructure en vue de bâtir un dépôt de munitions n’aient pu être réalisés (StocMun15-
23)
(50) Pour ce type de stockage, il est possible de réaliser des petits abris en bois ceinturés
de « bastion wall » et, recouverts, si nécessaire de filets pour atténuer les effets de la
chaleur (StocMun15-45)
Cependant, comme les traits d’arguments, ils font l’objet d’une description plus
détaillée par la sous-catégorisation en classes sémantiques, à l’aide des propriétés syntactico-
sémantiques. Les noms locatifs d’<établissement militaire>, héritant de l’hyperclasse
<bâtiment>, se distinguent des noms locatifs de <zone fonctionnelle> par le fait que ces
derniers ne sont pas compatibles avec des prédicats de <construction : bâtir, construire>, ni
de <démolition : abattre, démolir, raser> :
429
Chapitre 8 Les locatifs
Pour les seconds, des prédicats de <mouvement : marcher sur, pénétrer dans,
traverser> sont plutôt appropriés par rapport aux premiers :
<Etablissement militaire>
<Lieu de défense>
<Zone fonctionnelle>
430
Chapitre 8 Les locatifs
2. <Etablissement militaire>
Les noms locatifs fonctionnels sont par exemple : caserne, garage, locaux d’arrêts,
magasin du corps, mess, poste, soute à essence et à munitions sont des locaux se trouvant
dans des casernes ou quartiers, camps…
Cet ensemble d’installation est géré par des militaires mais aussi du personnel civil de
la défense pour la conduite de diverses activités propre au métier, à la vie quotidienne, à
savoir le logement, le service de garde etc.
D’une part, ces noms locatifs d’<établissement militaire> sont des hyponymes de
<bâtiment>, comme nous l’avons vu précédemment, ils héritent de prédicats de
<construction : bâtir, construire et de <démolition : abattre, démolir, raser> :
(51) Outre déminer, le DETGEN construit les camps français et d’autres ouvrages pour
les nations de la FINUL situés dans les secteurs voisins (TIM221-11-30)
(52) Intégrées dés le déploiement initial de la force sur le théâtre, les actions du domaine
relatif au soutien au stationnement privilégieront une installation des unités dans des
emprises construites en semi-dur ou dans des infrastructures existantes réhabilitées
(Doc01-03-28)
(53) Un concept a d’abord été élaboré, puis des infrastructures d’entraînement ont été
bâties (CESAT32-13-19)
(54) A partir de 1665, commence son « grand œuvre » : démolir les mauvaises
fortifications (Nancy), en concevoir de nouvelles d’abord au nord-est (son chef d’œuvre
est Besançon, puis au sud (Pignerol, Antibes en 1669) (CESAT45-16-113)
(55) Un obstacle identifié par le génie, s’il n’est pas abattu par les feux de l’artillerie,
cela se révèle inutile (TIM283-17-39)
431
Chapitre 8 Les locatifs
(56) C’est l’entrée du boyau. On laisse tomber le matériel dans une enceinte circulaire
qui est faite pour ça, et, écorchées, on s’installe dans le boyau, on attend (LeFeu-HB-223)
(58) Une fois sur zone, ils reconnaissent les lieux afin d’y établir une zone vie et leur point
d’observation pour les vingt-quatre prochaines heures (TIM256-14-41)
(59) Ainsi, la banque d’Indochine se transforme en blakhaus, les plans de défense sont
établis, les dépôts de vivres constitués (TIM281-17-51)
(60) Après infiltration, parfois en pirogue, rarement en hélicoptère, le plus souvent à pied,
la patrouille met en place des postes de surveillance, des dispositifs d’interception ou
donne l’assaut sur un site repéré (MagInf28-12-84)
Et, depuis toujours, toutes les enceintes militaires sont surveillées (surveiller,
reconnaissance, visite) :
(61) Dés qu’un élément tactique quitte une base opérationnelle avancée ou un poste
avancé en forêt, il est surveillé et jalonné par un réseau de guetteurs performants
(MagInf28-12-85)
(62) Chaque personne surveille une zone à 5 m ou à 25 m pour établir un espace protégé
autour des véhicules à l’arrêt (TIM220-10/11-42)
(63) Dés 22h30, une patrouille achemine sous blindage l’élément de commandement du
détachement des forces spéciales pour une reconnaissance au plus prés du bâtiment
(TIM230-12-17)
(65) Le maréchal, étant parti visiter les cantonnements de ses troupes avec son chef
d’état-major, j’ai remis le pli au gal Wilson (ArmFrGrGueAnx-606)
432
Chapitre 8 Les locatifs
(67) Les hommes se camouflent dans les hautes herbes lorsque l’hélicoptère rase le sol à
leur recherche (TIM249-13-28)
(68) Le poste de combat est aménagé pour permettre le repos simultané de deux
combattants dans la zone vie, pendant que le troisième veille à son poste de combat. Ces
emplacements pourront être protégés des coups fusants et soigneusement camouflés
(rondins de bois, terre) (TTA150-14-4-52)
(69) Sous l’œil expert de l’adjudant Jean-Michel du 1er régiment étranger de génie, les
sapeurs légionnaires découvrent un obus de 155 mm dissimulé dans un talus (TIM279-16-
45)
Par exemple :
433
Chapitre 8 Les locatifs
Une équipe magasin (conserve + gère + range + stocke) des munitions dans le dépôt
Cette classe regroupe des noms comme abris, fossé, guérite, position, poste de
contrôle…construits pour la défense et la sécurité des militaires.
Ces lieux sensibles sont surveillés en temps de paix et de guerre par des cadres armés.
Nous distinguerons bien les noms de <lieu de défense> et <lieu de stockage> car les
premiers sont construits pour la protection des effectifs dans les activités militaires et la
défense des installations qui doivent être gardés, tandis que les autres sont remplis plutôt par
des stockages de produits militaires :
(72) Le poste de contrôle est couvert par une patrouille permanente, idéalement située sur
un point haut voisin, pour observer d’éventuelles activités hostiles (TTA150-14-4-179)
De plus, les noms de <lieu de défense> peuvent être renforcés par les effectifs
(soldats) et des moyens de défense (armements, munitions, dispositifs d’alerte) :
(73) Une section de patrouille effectue des rondes à pied dans le camp et remplit
également la mission d’escorte (TIM240-12/13-44)
(74) La section de surveillance est déployée groupe par groupe dans les miradors
entourant le camp, elle constitue le premier acteur dans l’appréciation de la situation
extérieure (TIM240-12/13-44)
434
Chapitre 8 Les locatifs
De plus, nous distinguons bien les deux classes de <lieu de défense> et de <lieu de
stockage> qui peuvent à leur tour être encore sous-catégorisés en deux sous-classes :
<fortification : abri, antiaérien, bunker, fortification, position> et <poste de garde : guérite,
gué, poste de garde, poste de surveillance>.
Les noms de première classe fonctionnent comme lieux d’engagement direct avec
l’ennemi, à savoir combat offensif/défensif alors que ceux de deuxième classe sont des lieux
de surveillance ou de sécurité dans le quartier :
Cet homme du rang est planton dans UN (poste de surveillance + *bunker) est
planton dans
C’est la raison pour laquelle nous avons distingué deux classes distinctes <enceinte
militaire> et <poste de garde>
2.1.1. <Fortification>
Tout d’abord, en ce qui concerne la réalisation de ces bâtiments, les noms de cette
classe sont caractérisés par la combinaison avec les verbes comme choisir, changer, modifier,
occuper, regagner, rejoindre, reprendre, situer, toucher :
(75) Les mesures les plus efficaces consistent, quand la situation le permet, à alléger la
troupe, à diminuer la vitesse, à choisir pour les haltes des emplacements aérés pourvus
d’eau potable (TTA150-14-5-16)
435
Chapitre 8 Les locatifs
(76) A l’intérieur d’un bâtiment, les combattants masquent rapidement les ouvertures
(rideaux, volets…) occupent des postes de tirs et d’observation face à toutes les directions
et changent de position fréquemment (DOCT-NS04-35)
(77) Des tirs échangés entre les membres de Daech et des combattants des forces locales
ont touché une position de militaires français (TIM288-17-6)
(78) La tenue de camouflage ghillie permet de mieux se fondre dans leur environnement,
mais nous devons malgré tout changer d’emplacement après chaque tir pour ne pas être
décelé (TIM232-12-43)
(79) A l’intérieur, nous avons modifié l’emplacement des brouilleurs et installé un déport
pour un système d’information terminal élémentaire à l’arrière, pour que le chef de
groupe voit la situation (TIM227-11-37)
(80) Les chars de l’artillerie occupaient des positions à flanc de collines dominant et
entourant Grozny et tiraient sur la ville (DOCT03-04-50)
(82) Il doit rejoindre l’emplacement de son bivouac situé à prés de trois heures de
marche. Dans son sillage, ses camarades du 27ème BCA atteignent à leur tour le sommet
(TIM270-15/16-38)
(83) Les deux véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) du 35ème régiment
d’infanterie (35ème RI) font demi-tour et reprennent leur emplacement de départ (TIM232-
12-20)
(84) Ces raids, combinés au travail des sections de repérage au son, permettent de situer
rapidement et précisément les emplacements de ces pièces exceptionnelles (TIM292-18-50)
Ensuite, pour leur travail au sol ou en sous-sol, ils s’emploient avec des verbes propre
au terrassement : approfondir, creuser, combler, remblayer :
436
Chapitre 8 Les locatifs
(85) Dans le cadre de la réalisation d’une tranchée de tir pour les emplacements d’armes
les fantassins creusent d’abord sur 0.60 m de profondeur et approfondissent des trous
pour permettre le tir à genou (TTA150-14-11-31)
(86) Car même si l’expédition Uppick n’est en aucun cas un stage de survie, si ce soir-là
une tente supplémentaire venait à céder sous la tempête, le binôme touché creuserait un
abri dans la neige, une situation qui lui ferait réaliser l’importance de la gestion de
l’effort (TIM294-18-38)
(87) Afin d’ouvrir un itinéraire, les sapeurs du 19ème régiment du génie comblent un
entonnoir afin de passer dans les zones minées (Inf223-01-123)
(88) Pour couper dans toute sa largeur par une obstruction, ou par une destruction, les
sapeurs remblaient l’obstacle (TTA150-14-5-32)
Puis pour des raisons de protection contre les armes ennemies, ils font l’objet de
renforcements à l’aide d’armement et de matériaux de construction : consolider, fortifier,
renforcer, tenir :
437
Chapitre 8 Les locatifs
Et, ces noms font l’objet d’attaque : aborder, attaquer, détruire, écraser, pilonner, et
ratissser :
(95) Le Fatah al-islam , qui a pris le contrôle de la zone, a attaqué à plusieurs reprises
l’armée libanaise où vingt-cinq soldats ont été tués (MagInf27-12-38)
(96) Deux compagnies du bataillon du 19ème régiment du génie ont détruit des ouvrages
défensifs importants (TIM294-18-52)
(97) La première guerre du Golfe marqua l’éclatante victoire des adeptes américains et
français du « tout technologique ». La supériorité technologique a écrasé l’adversaire
irakien grâce aux capacités d’acquisition du renseignement couplées aux armes modernes
(CESAT28-12-45)
(98) A Karameh, les sapeurs israéliens utilisent des bulldozers blindés, parfois télé-opérés
rasent des maisons de plusieurs étages (CESAT32-13-30)
(99) Les patrouillent continuent de ratisser les environs de la position dans un rayon de
vingt kilomètres (ArtMag12-59)
438
Chapitre 8 Les locatifs
(100) La batterie sol-air a pour mission première la défense à très courte protée de
l’espace aérien contre toute position d’aéronef hostile (hélicoptère, avion, drone),le
système d’arme MISTRAL constitué d’un missile capable d’abattre un aéronef à 5 km et
une altitude maximale de 3000 m (ArtMag1-10-41)
De plus, dans le cas d’une opération offensive, ces lieux peuvent devenir la cible de
conquête ou d’enlèvement : conquérir, emporter, enlever, gagner, occuper, prendre :
(103) Les chefs de sections, les chefs de groupes tireur d’élite et mortier ont enlevé la
position ennemie, ce qui a permis de transmettre des secteurs d’observation à l’état-major
de force (MagInf26-11-62)
(104) Le groupe du 1er chasseur a emporté une position sur le point d’observation des
rebelles (MagInf28-12-24)
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés comme antichar, fort, fortifié,
couvert.
439
Chapitre 8 Les locatifs
Cette classe comprend des noms comme guérite, observatoire, poste de sécurité, poste
de contrôle qui assurent la mission de sécurité et la protection des matériels, des personnels et
des installations militaires (casernes, camps…). Selon leur mission de surveillance, ces noms
se distinguent de ceux de la classe précédente (fortification) se caractérisant par leur mission
principale de défense.
En ce qui concerne les propriétés syntaxiques des noms de cette classe, en tenant
compte de leurs missions de sécurité et de la protection, ils se combinent avec des prédicats
de <surveillance : garder, faire le guet, poster (un-des) guetteurs, guetter, observer,
surveiller :
(107) Les « Garimperos », ces chercheurs d’or clandestins venus des pays frontaliers,
s’adaptent en permanence à nos modes d’action. Ils postent des guetteurs de plus en plus
loin dans des lieux d’observation, on doit parfois être déposés à 30 ou 50 km de l’objectif
(TIM279-16-34)
440
Chapitre 8 Les locatifs
Ensuite, pour le service de garde des soldats (garde, guetteur, planton, sentinelle), dans
la cadre de la mission « surveiller », les noms de cette classe entrent dans la structure « être de
/en <soldat fonction> Prép <poste de garde>, d’un part :
D’autre part, pour désigner l’affectation de ces soldats dans ces lieux, les noms de
cette classe se combinent avec des prédicats d’<affectation : mettre, mettre en place, placer,
poser, poster> :
(110) Le chef de poste à mis en place des sentinelles et des plantons aux abords du camp
pour préparer l’exercice de la semaine prochaine (TTA150-14-02-35)
(111) Le chef de section de la 4ème compagnie du 1er régiment d’infanterie a mis une
sentinelle dans un poste d’observation où il peut scruter l’horizon à travers ses jumelles
de vision nocturne (TIM261-15-29)
Et ces noms deviennent le lieu de la relève (relever des sentinelles et plantons (cf.
<soldat fonction>) :
(114) Les forces spéciales se sont emparées de sites chimiques avant d’être relevées par
des Groupes tactiques interarmes du 152ème régiment d’infanterie et 1er régiment de
chasseurs (TIM250-13/14-11)
Ainsi que celui de la ronde (de contrôle) par le (sous-)officier (effectuer la ronde, un
contrôle, une visite inopinée) :
(115) La section de patrouille effectue des rondes à pied dans le camp et remplit
également la mission d’escorte de détachements isolés dans Kaboul (TIM240-12/13-44)
441
Chapitre 8 Les locatifs
Enfin, ils ont des adjectifs et des noms appropriés sur le lieu d’installation et de
surveillance, par exemple antiaérien, à vue, fixe, isolé.
Cette classe qui regroupe des noms comme dépôt de carburant, dépôt de munitions,
entrepôt logistique, magasin d’armes, magasin de vivres, est caractérisé sémantiquement par
le fait que ces bâtiments sont destinés à recevoir des stockages militaires.
LE (armurerie + soute à munitions + *dépôt + *entrepôt) est tenu(e) par des soldats
442
Chapitre 8 Les locatifs
(116) Au 13ème bataillon de chasseurs alpins, les nouvelles infrastructures ont accueilli le
système Félin (Fantassin à équipement léger et liaison intégrée) dans un bâtiment spécial
(TIM201-09-52)
C. Le verbe gérer est aussi présent avec d’autres verbes comme alimenter, équiper,
fournir :
(118) Le dépôt central de munitions gère les explosifs en provenance des théâtres
extérieurs (TIM203-09-15)
(121) En tant de paix, le responsable des matériels roulants du 4ème régiment du matériel
gère ses véhicules en relation avec le bureau moyen logistique de la brigade (GloTerOpé15-
28)
443
Chapitre 8 Les locatifs
(122) Les munitions et les explosifs sont conservés dans des caisses aménagées,
numérotées au profit des unités en opération (StocMun15-53)
(123) Tous les aéronefs sont entreposés la nuit dans des endroits clos, sécurisés, ils
peuvent, en fonction des activités opérationnelles, stationner dans des hangars ou des
emplacements extérieurs, appelés « marguerite » (TIM282-17-43)
(124) Le sergent responsable des matériels lourds aux ateliers du 31ème régiment du génie
a stocké des porteurs polyvalents logistiques sur le parking neuf de la zone de stockage
(TIM283-17-42)
(126) Les jeunes recrues doivent percevoir leur chargeur à l’armurerie et ne pas oublier
de le ranger dans l’étui porte-chargeurs lèvres vers le haut dans une poche de décharge
(TTA150-14-7-127)
F. Parmi les prédicats de <stockage>, surtout pour l’activité des magasins, les noms de
cette classe apparaissent avec des prédicats comme sortir <matériel> de <lieu de stockage>,
emmagasiner ou mettre <matériel> dans / en <lieu de stockage> :
(127) Les baïonnettes seront perçues à l’armurerie qui en sortira de ses stocks une
quarantaine afin de préparer le défilé du 14 juillet (MCM97-103)
444
Chapitre 8 Les locatifs
Enfin, ils ont eux aussi des adjectifs et des noms appropriés pour les noms de <lieu de
stockage> marquant leur fonction, durée et lieu :
Après avoir étudié les noms de la classe <établissement militaire>, nous allons voir les
noms de la classe <zone fonctionnelle>.
3. <Zone fonctionnelle>
Ces noms locatifs se traduisent par la notion de terrain ou champ aménagé sur la zone
étendue, avec une fonction spécifique au sein de l’armée, en temps de paix comme de guerre,
comme le combat, l’entraînement, le tir, le (dé)minage…
Ces derniers peuvent être définis linguistiquement d’abord en tant qu’hyponyme des
noms de <lieux naturels>, héritant des prédicats appropriés :
(129) La zone de responsabilité de la brigade, est d’une superficie d’environ 100 000
Km2, essentiellement désertique, rassemblait une population d’environ deux millions
d’habitants (Doct08/2-06-3)
(130) Il n’est pas possible de conduire une intervention que dans un contexte moins
exigeant que l’Afghanistan : au Kosovo, par exemple, le théâtre occupait une surface très
réduite donc pas d’insurrection organisée (DTNS10-52)
(131) Le terrain sur lequel les combats du 1er REP se sont déroulés est une région
montagneuse qui s’étend de la Seybouse de Duvivier à l’est jusqu’au djebel Taya à
l’ouest, à 400 kilomètres de Constantine (DT19-10-33)
445
Chapitre 8 Les locatifs
Ensuite, en tant que zone occupée par des militaires, ils sont compatibles avec des
prédicats de <surveillance : éclairer, surveiller> et de <patrouille : fouiller, patrouiller,
reconnaître, d’une part :
(133) Nos missions étaient tactiquement simples. Nous devions fouiller des compounds,
des créations de points durs pour attirer les insurgés sur nous de manière à les détourner
de la route (MagInf28-12-44)
(134) Parmi les blindés patrouillent sur la Blue Line avec les Land Rover blanc des
soldats chargés des opérations civilo-militaires sortent quotidiennement sur le terrain à la
rencontre de la population (TIM293-18-25)
(136) Les aérocombattants peuvent, en faisant varier leur vitesse et leurs trajectoires,
analyser une situation, percevoir des mouvements, prendre des postes d’observation,
mener une analyse tactique (RevAlat12-9)
(137) Ainsi, afin d’appuyer la manœuvre interarmes dans les zones étendues et dans les
directions parfois opposées, l’arrière doit-il gérer au mieux les contraintes du terrain
(ArtMag8-10)
(138) S’agissant de la gestion des liaisons, l’officier SIC doit concevoir une vraie
manœuvre des moyens de transmission en assurant des relais sur des points hauts dans
des conditions souvent extrêmes (ArtMag8-10)
446
Chapitre 8 Les locatifs
(139) A l’intérieur des véhicules de l’avant blindé, malgré la route bitumée, les hommes
sont secoués, sous-tension car ils s’approchent d’une zone sensible (TIM241-13-29)
(140) Diabali, au Mali est occupé par des combattants jihadistes, qui en sont partis sous
la pression des bombardements aériens français mais sur l’autre front, une seconde unité
française a atteint Konna, un autre bastion des combattants islamistes (TIM241-13-11)
(141) Des psychiatres se déplacent régulièrement sur les théâtres pour intervenir
directement auprès des militaires, ce qui fut le cas pour les évènements d’Afghanistan en
août 2008 (TIM201-09-38)
(142) 300 personnels du 1er régiment de tirailleurs ont effectué une séquence de mise en
condition pour préparer l’opération SENTINELLE et seront déployés pour protéger les
Français (TIM271-16-12)
(143) Des escarmouches ont lieu au nord du périmètre et l’artillerie française disperse
des éléments d’infanterie qui cherchent à pénétrer dans les champs de mines (ArtMag12-59)
447
Chapitre 8 Les locatifs
(144) La batterie des opérations du 402ème régiment d’artillerie a été déployée en Guyane
où ses patrouilles ont mené dans la profondeur une guerre intense contre l’orpaillage
illégal (ArtMag11-5)
(146) Grâce à l’acquisition de nouveaux matériels et préparée depuis quinze ans, nos
hommes domineront l’adversaire par l’information, le feu et la rapidité d’exécution
(TIM294-18-33)
Ensuite, si nous observons en détail la guerre menée dans cette zone, avant l’exécution
du conflit, ce terrain devient le lieu d’acquisition du renseignement sur l’ennemi :
mouvement, disposition des armes, localisation des armureries…etc. (localiser, acquérir) :
(147) Le drone a localisé les forces ennemies ce qui a permis aux alliés de bombarder
leurs objectifs comme des soutes à munitions (DT24-12-40)
448
Chapitre 8 Les locatifs
Puis, après avoir obtenu ces informations, nous prenons l’offensive avec la
combinaison de prédicats d’<attaque : attaquer, neutraliser>, de <bombardement :
bombarder et de <destruction : détruire :
(149) Lors de l’opération Dinner Out menée par le 27ème bataillon de chasseurs alpins en
2009, une section a été attaquée par les insurgés, seuls les moyens d’appui directs ont pu
renforcer l’unité au contact (ArtMag11-40)
(150) Les combats sont nombreux et le fort italien est bombardé jour et nuit par l’unique
« canon de 75 » français pour entretenir l’insécurité chez l’ennemi (TIM286-17-53)
(151) Avec une précision inexplicable pour ses adversaires, le groupement d’artillerie va
déclencher le feu, détruisant ou neutralisant six batteries, un parc de chars et de deux
colonnes motorisées (ArtMag1-09-59)
(152) Nous avons assuré la défense de la zone de déploiement puis celle de la brigade
multinationale émirienne, qatarienne et française (Art mag8-39)
(153) Les patrouilles ont pour but de repousser plus loin, voire neutraliser ou détruire,
les groupes armés et les bandes criminelles faisant pression sur les riverains (TIM261-15-
25)
(154) Après quelques tentatives, l’ennemi n’a pu résister, il tombe et perd le contrôle de
la zone. Tous les objectifs sont détruits (TIM262-15-43)
(155) Au cours du deuxième semestre 2014, les soldats de SANGARIS ont connu des
accrochages difficiles mais qui ont permis d’arrêter ou de neutraliser les personnes
récalcitrantes à une conciliation avec les autorités centrafricaines (TIM261-15-25)
449
Chapitre 8 Les locatifs
Et, à la fin ou en cas de fin de conflit, nous nous éloignons de ce terrain engagé, en
combinant avec des prédicats d’<abandon : abandonner, quitter> :
(156) Les soldats sont contraints d’abandonner leur position car les tirailleurs se lancent
à leur poursuite (TIM289-17-53)
(157) La patrouille a quitté le camp d’entraînement mais elle se rend compte d’un
incident au sein d’un autre groupe (TIM292-18-26)
De plus, pendant le conflit armé, il n’y a pas moyen d’empêcher les pertes humaines,
surtout la mort sur le champ de bataille : mourir, coûter la vie, décéder, perdre la vie :
(158) Le 14 janvier 2018, le sergent-chef Lassus-David est mort des suites de ses
blessures en ayant contribué à l’évacuation d’habitants lors d’un incendie sur la
commune de Choisiy-le-Roy (TIM291-18-6)
(159) L’accident qui s’est produit lors d’un vol d’instruction, a coûté la vie à cinq
officiers pilotes (TIM292-18-6)
(161) « L’adjudant-chef Grenier mort pour avoir participé à son combat contre la
barbarie et le terrorisme. Je veux rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie ou ont
été blessés dans leur chair ou dans leur esprit » (TIM290-17/18-7)
(162) Dans sa transformation, l’armée de Terre a numérisé son espace de bataille ce qui
lui apporte une supériorité opérationnelle, un échange d’informations accru et une
réussite dans le commandement et l’action (TIM235-12-78)
450
Chapitre 8 Les locatifs
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs et des noms appropriés tributaires de
la spécificité de l’espace et du temps de cette zone :
Pour définir linguistiquement cette classe, nous allons voir ses prédicats appropriés.
D’abord, pour bien former des soldats, le terrain où les exercices se déroulent doivent être
bien aménagés, entretenus (aménagé, dégagé, entretenir, préparer) avant son utilisation :
(163) Le bureau des moyens logistique du camp a aménagé la zone de manœuvre afin que
les troupes puissent s’installer confortablement (ArtMag11-45)
(164) A l’aide de leurs engins les pionniers du 1er régiment étranger de génie dégagent
des pas de tir en attendant la prochaine manœuvre (MagInf29-12-10)
Ensuite, comme l’objectif principal de ces lieux est de servir à l’entraînement, ils se
combinent avec des prédicats nominaux d’<entraînement : entraînement, exercice, formation,
stage> :
451
Chapitre 8 Les locatifs
(168) Organisé sur le champ de tir en Savoie, plus de 600 soldats de la 27ème brigade
d’infanterie de montagne ont effectué un stage d’entraînement en zone montagneuse
enneigée (TIM291-18-12)
(169) Dans les régions de Bagdad et d’Erbil, les militaires français contribuent à
l’instruction des militaires irakiens (TIM272-16-40)
(170) Des militaires sénégalais sont venus en France dans le cadre de coopération pour
effectuer un entraînement au mortier de 81 mm et une formation de niveau état-major
pour commander un bataillon (TIM262-15-16)
Puis, si nous voulons nous pencher sur l’entraînement militaire, nous pouvons
procéder à une énumération plus détaillée comme l’emploi des armes, les tirs réels, le
maniement des armes. Ces actions s’effectuent sur le <terrain d’entrainement> :
(171) Les soldats de la 1ère batterie apprécient d’effectuer des manœuvres à tirs réels
missiles en compagnie de brigades interarmes et interalliés (ArtMag11-62)
(172) Une section de fantassins s’entraîne au tir aérien sur le champ de tir de Naouas
dans les Landes (ArtMag8-23)
(173) Afin d’être performant dans leur entraînement, les futurs tireurs d’élite travaillent
la technique du tir dans le champ de tir (ArtMag8-12)
Et, après l’utilisation du terrain d’entraînement, il faut nettoyer le terrain causé par les
munitions non explosées. Pour cette raison, cette zone devient la cible de <dépollution :
dépolluer> et <désobusage : débarrasser des obus, désobuser> :
(174) Les démineurs du 2ème régiment étranger de génie ont procédé pendant un mois à la
dépollution du terrain de manœuvre du 92ème régiment d’infanterie (MagInf33-15-29)
(175) Les personnels de l’arme du matériel a pour mission de débarrasser les champs de
tir de la région sud-est des obus non explosés par les écoles à feu (ArtMag8-23)
452
Chapitre 8 Les locatifs
(176) Chaque année en été, au camp de Canjuers, des unités sont prévues pour participer
au désobusage des champs de tirs pendant trois semaines (TIM275-16-33)
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs appropriés concernant l’étendue, par
exemple vaste, immense.
On peut associer à cette classe : bande minée, champ de mines, zone minée. Leurs
objectifs étant de réduire la liberté d’action de l’adversaire en ralentissant le rythme de sa
manœuvre, en lui causant des pertes.
Concernant les propriétés syntaxiques, en premier lieu, des noms de cette classes sont
réalisés sur le terrain, à l’aide de prédicats de <pose de mines : activer, poser> et en héritant
des prédicats de <réalisation de champs de mines : réaliser> :
(177) L’école du génie a réalisé des champs de mines dans son musée afin de préparer un
exposé pour les élèves d’un collège d’Angers (TIM259-14-28)
(178) Pour entraîner les jeunes sapeurs, les démineurs ont effectué la réalisation d’une
bande minée au bord d’une route (AA395-15-60)
(180) Au cours de cet exercice avec les forces gabonaises, les sapeurs ont installés de
faux champs de mines de combat pour parfaire la formation des sous-officiers franco-
gabonais avec comme objectif d’arrêter les forces ennemies éventuelles (TIM272-16-26)
(181) Par précaution, les hélicoptères ne peuvent pas se poser sur cette zone car des
champs de mines interdisent l’accès à ce terrain pollué (MagInf28-12-42)
453
Chapitre 8 Les locatifs
(182) Le terrain envahit de champ de mines a freiné l’avancée des forces adverses sur le
territoire (DT27-13-67)
Ces derniers, que G. GROSS appellent « lieux dynamiques », regroupent des noms
comme : point de départ, de contact, de passage, de regroupement…Ils se combinent avec
des prédicats de <désignation : choisir, définir, désigner > :
(183) Les unités aéromobiles ont choisit des objectifs situés à environ 150 km du point de
départ de la zone de pré-déploiement (MagInf29-12-20)
(184) Tous les chefs de groupes doivent être bien au courant de leur point de dislocation
qui est défini à l’avance sur un itinéraire préparés par le chef d’exercice (RefTact29-14-69)
(185) L’instruction théorique en salle est importante pour la formation des capitaines
surtout quand l’instructeur désigne des points de repère d’objectifs à atteindre (DT21-11-
10)
Ensuite, ces lieux sont marqués sur une carte ou dans l’ordre d’opérations sous la
forme de point ou de ligne éventuellement avec plusieurs couleurs (rouge, bleu, noir)
permettant d’être facilement identifiés par les soldats et les chefs (baliser, marquer sur la
carte, préciser) :
(186) Les jeunes réservistes se sont rendu compte que le point de dislocation était balisé
en bleu sur une carcasse de char (MagInf29-12-42)
(187) Le capitaine marque la ligne de recueil sur ses cartes d’état-major afin que ses
lieutenants comprennent bien la manœuvre (ArtMag14-22)
Puis, dans la pratique, les soldats qui ont reçu l’ordre de se déplacer, doivent être
naturellement identifiés sur le terrain réel (apercevoir, identifier, vérifier) :
454
Chapitre 8 Les locatifs
(189) Le sergent en action avec son groupe, aperçoit le point d’arrivée de son objectif
(Doct02-04-30)
(190) Derrière les montagnes les chasseurs alpins aperçoivent un point de passage qui est
identifié sur l’itinéraire menant à la ville la plus proche (CESAT31-13-52)
(191) Le détachement de légionnaires en poste depuis hier soir, vérifie le point de départ
des véhicules en marche vers le nord de Bagdad (CESAT30-12-28)
Et, ces noms se combinent avec des verbes de <mouvement> portant sur le départ
(déplacer, se rendre à), l’arrivée (approcher, regagner, revenir), le passage (se dépasser,
franchir) et l’éloignement (s’éloigner) :
(193) La 1ère batterie du 1er Rama se rend au point de dislocation afin d’installer leur
matériels (ArtMag13-60)
(195) Le personnel de l’état major interarmées regagne leur point de départ afin de
clarifier la situation avec le chef tactique (MagInf30-13-7)
(196) Tous les drones en service au 61ème régiment d’artillerie reviennent à leur point de
départ sur leur rampe de lancement (ArtMag15-29)
(197) Aucune équipe tactique n’a le droit de dépasser la ligne de contact sans
l’autorisation du chef de cours (CESAT35-14-22)
(199) A force de persuasion, les forces adverses se sont enfin éloignées des lignes de
contact (DT27-13-12)
455
Chapitre 8 Les locatifs
(202) La 1ère compagnie du 1er chasseur tient temporairement un point de passage afin de
libérer les otages (DTNS10-33)
(203) Des unités parachutistes sont déployées à un point de passage obligé à travers la
zone occupée par les talibans (DTNS12-10)
(204) Les forces de l’ONU sont dispersées dans le point de ravitaillement pour permettre
de protéger la population (DOCTNS04-28)
(205) Les forces spéciales se sont rassemblées dans un point de ralliement pour
neutraliser le poste ennemi (DOCNS02-06-38)
Enfin, les noms de cette classe ont des adjectifs et des noms appropriés comme initial,
obligé, prédéfini.
4. Conclusion
Dans ce dernier chapitre, nous avons élaboré des locatifs liés aux activités des
militaires au sein de l’armée de Terre en mettant en évidence leurs propriétés syntactico-
sémantiques. A partir de ces observations, nous avons obtenu dix classes d’objets du trait de
type locatif regroupant cinq classes d’<établissement militaire> et cinq classes de <zone
fonctionnelle>.
456
CONCLUSION
L’objectif de notre travail était de réaliser une étude linguistique des prédicats et des
arguments de la terminologie militaire actuelle de l’armée de Terre en appliquant la théorie
des classes d’objets.
L’objectif de notre thèse était de traiter des prédicats et des arguments dans le domaine
militaire. C’est donc au deuxième chapitre que nous avons introduit la théorie des classes
d’objets développée par G. GROSS et suivie par bien d’autres professeurs comme M.
Mathieu-Colas et D. Le Pesant permettant une analyse syntactico-sémantique de la langue. En
tenant compte des autres études menées par G. GROSS et F. GUENTHNER sur le
vocabulaire du football, par exemple, cela nous a permis d’avoir un « canevas », une
« méthodologie » pour traiter du vocabulaire militaire. Car face à une terminologie complexe
(même pour un militaire), comment « classer » tous ces verbes, substantifs, adjectifs dans un
ensemble clair et compréhensible par tous ? Nous avons donc groupé par « classes »,
« groupes » et « sous-groupes » nos termes en faisant de la lemmatisation, puis par catégories,
par arguments et prédicats pour enfin arriver au codage des classes d’objets (inanimés
concrets, locatifs…). Ces classements ont été par la suite enrichis par l’apport de nouveaux
termes dans nos listes.
457
Conclusion
Mais pour ce travail, nous avons utilisé -pour ce que nous appellerons « la matière », à
savoir les termes issus de notre corpus comprenant plus de 35 000 pages (constitué de revues
et autres magazines d’écoles d’armes, dossiers, instructions...)- le logiciel « lexico 3 ».
Compte tenu que les 591 articles étaient numérisés, nous avons pu « récupérer » les termes et
les inclure dans notre « listing » des classes d’objets, plus les phrases où ils se trouvaient.
Nous pouvons dire que notre corpus est un moyen sûr et efficace de créer un dictionnaire de
prédicats et d’arguments.
Il ne faut pas oublier que nous avons traité la terminologie militaire actuellement
utilisée par tous les personnels de l’armée de Terre. Il faudra donc pour d’autres recherches
continuer à enrichir cette base de données documentaire compte tenu de l’évolution des
termes en tactique, stratégie, action de combat et des matériels.
C’est au cours de la deuxième partie que nous allons définir les prédicats nominaux
d’action et plus particulièrement avec le chapitre (3). Les deux autres (4 et 5) vont « illustrer »
les analyses présentées dans le chapitre 3 en utilisant une « parade » pour justifier les titres
comme : les actions avant une opération extérieure, la projection des forces et la mission
extérieure.
458
Conclusion
Ceci pour arriver à traiter de l’actualisation des verbes appropriés, des différents
verbes supports et plus particulièrement de la prédication des prédicats nominaux d’action qui
s’effectue à l’aide des verbes supports généraux, variantes lexicales et aspectuelles et sont la
cible de restructurations (constructions converses, réciproque et évènementielle).
Pour cela nous avons établi des listes exhaustives de ces vecteurs appropriés allant
avec différentes classes sémantiques.
Nous aurons appris que la théorie des classes d’objets, avec notamment les verbes
prédicatifs, les verbes supports et appropriés, est une aide précieuse pour la traduction en
prenant les verbes dans leur environnement, comme dit G. GROSS (2012 : 13). Le verbe
mener est aussi utilisé avec différents et nombreux arguments comme nous l’avons vu plus
haut. Mais insistons sur le fait que tous les prédicats nominaux ne prennent pas de manière
régulière les mêmes verbes supports comme :
Etc.
459
Conclusion
Nous avons pu constater, par exemple pour les propriétés syntaxiques, qu’il y avait la
même actualisation des prédicats nominaux des actions avant ou après l’opération, à l’aide
des verbes supports de base faire et effectuer, tout comme des actions pendant le combat, sauf
la classe <alerte> actualisée par le verbe donner.
Enfin la 3ème partie traitait des classes d’objets d’arguments de type humain, où l’on a
distingué les prédicatifs et argumentaux, puis les inanimés concrets avec une énumération des
matériels militaires et enfin les locatifs qui nous ont permis de distinguer les édifices
militaires et les lieux de conflits.
Grâce à notre riche corpus, nous avons pu établir des dictionnaires des prédicats et
arguments très détaillés permettant d’approfondir pour la première fois des termes comme par
exemple « abri » qui constituent à lui seul 41 différents sens avec les expressions abri béton,
abri, abri camouflé, abri de combat…utilisées actuellement dans la terminologie militaire de
l’armée de Terre. Quand l’on consulte, par exemple, le dictionnaire français-anglais des forces
terrestres de P. ROSTAING, il ne mentionne que 9 types d’abris. Nous constatons que la
constitution de ces classes d’objets nous permettent d’approfondir le sens d’un terme, mais
surtout d’enrichir notre terminologie, se trouvant dans un contexte (et pris dans un texte
officiel).
Bien que nous ayons traité les points cruciaux des classes d’objets et particulièrement
des prédicats et arguments, d’autres éléments auraient pu faire l’objet d’analyses.
Dans tous les exemples de démonstration, il aurait été opportun de comparer les
phrases ou exemples avec l’anglais ou d’autres langues afin de mieux cerner les différences
de construction de phrases, de syntaxe et emploi des verbes pour les prédicats. Mais pour les
arguments et particulièrement les noms de matériels, locatifs, cela n’aurait pas été possible
compte tenu que nous nous sommes basés sur un contexte « franco-français ».
460
Conclusion
Dans la formation des personnels, nous avons parlé d’entraînement, formation, stage
et instruction. Mais il y a d’autres termes aussi qui auraient pu être abordés avec la formation
et l’instruction. Il y a un autre sous-groupe comme « examen militaire de langue », « niveau
de langue », « concours de l’école de guerre », « concours officier… » et les différents
niveaux que peuvent atteindre une formation commando, parachutiste…etc.
461
Conclusion
3. Travaux ultérieurs
Nous avons avec cette thèse analysé la terminologie militaire à l’aide des classes
d’objets dans la langue française. Notre connaissance de la langue militaire grecque nous
permettrait d’effectuer une étude contrastive du français et du grec en développant les points
suivants en comparaison de la langue française militaire :
Nous avons donc ici de manière très synthétique déjà un plan annonçant une prochaine
grande étude qui apporterait au niveau de la linguistique dans une langue spécialisé des
éléments complémentaires.
462
Conclusion
Les traducteurs militaires mais aussi des instances internationales comme les services
de traduction de la Commission européenne, de l’OTAN, de l’ONU, les services de traduction
des ministères de la Défense française, canadienne et grecque, les universités où sont
enseignés le grec moderne…etc. ont été informés de ce projet et attendent impatiemment que
ce projet aboutisse.
4. En guise de conclusion
Nous avons beaucoup apprécié de rédiger cette thèse malgré quelques lacunes que
nous corrigerons. Les sciences du langage et la théorie des classes d’objet nous ont beaucoup
apporté dans l’analyse de la langue et particulièrement une langue spécialisée comme la nôtre.
Il reste donc encore des travaux en attente et bien d’autres qui à ce jour n’ont pas été
mentionnés mais méritent d’être approfondis.
463
BIBILIOGRAPHIE
OUVRAGES ET ARTICLES
464
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ethnolinguistique de l’armée de Terre française, in « L’Information grammaticale » n°69, pp.
53-55.
127) PAVEAU Marie-Anne, 1997, « Paroles de militaires : les « Libres réflexions sur la
défense » dans la revue Armées d’aujourd’hui, 1986-1996 », Mots, 51-1, Lyon ENS Èditions,
pp. 58-74.
470
Bibliographie
471
Bibliographie
472
Bibliographie
DICTIONNAIRES
473
Bibliographie
474
CORPUS UTILISE
DOCUMENTATION GENERALE
475
Corpus
476
Corpus
36) « Instruction relative à la formation individuelle des sous-officiers », Bulletin officiel des
armées, (2015), Paris.
37) « Instruction interarmées sur les mesures de sécurité à appliquer à l’instruction et à
l’entraînement lors de l’exécution des tirs techniques et tactiques » (2013), Paris.
38) « Instruction relative au domaine de spécialités sciences humaines et à la formation du
personnel militaire de carrière et sous contrat, volontaire ou de réserve, ainsi que du personnel
civil du domaine », Bulletin officiel des armées, (2015), Paris.
39) « Instruction relative aux missions et attributions du commandant de base de défense »,
Bulletin officiel des armées, (2014), Paris.
40) « Instruction relative à l’obtention des brevets, certificats d’aptitude et qualifications
parachutistes de spécialisation », Etat-major des armées, division emploi, (2015) (2 parties).
Paris.
41) « Instruction relative au domaine de spécialités administration et soutien de l’homme et à
la formation individuelle du personnel militaire de carrière, sous contrat, volontaire ou de
réserve ainsi que le personnel civil du domaine », Bulletin officiel des armées, (2005), Paris.
42) « Intervention extérieure de secours d’urgence », Centre interarmées de concepts, de
doctrines et d’expérimentations, (2008), Paris.
43) « Intervention en gestion de crise », Centre interarmées de concepts, de doctrines et
d’expérimentations, (2011), Paris.
44) « Intimidation stratégique », Centre interarmées de concepts, de doctrines et
d’expérimentations, (2012), Paris.
45) « Livre blanc de la Défense », ministère de la Défense, (2013), Paris.
46) « Manuel d’emploi du groupement tactique interarmes à dominante infanterie », état-
major de l’armée de Terre, (2001), Paris.
47) « Manuel d’emploi de la section d’infanterie », état-major de l’armée de Terre, (1999),
Paris.
48) « Manuel du sous-officier (TTA 150) », Direction des ressources humaines de l’armée de
Terre, 21 dossiers, (2594 pages), (2014), Paris.
49) « Mémento du cérémonial militaire », état-major de l’armée de Terre, (1997), Paris.
50) « Mémento pour l’organisation des cérémonies à caractère patriotique », Délégué militaire
départemental de Haute-Savoie, (2014). Annecy
51) « Mémento relatif au cérémonial militaire », Région Terre Nord-Ouest, (2007), Bordeaux.
52) « Mesures de sécurité à appliquer à l’instruction et à l’entraînement lors de l’exécution
des tirs techniques et tactiques », état-major de l’armée de Terre, (2005), Paris.
53) « Opérations contre un adversaire irrégulier », Centre interarmées de concepts, de
doctrines et d’expérimentations, (2011), Paris.
54) « Opérations aéroportées », Centre interarmées de concepts, de doctrines et
d’expérimentations, (2006), Paris.
55) « Opérations d’évacuation de ressortissants », Centre interarmées de concepts, de
doctrines et d’expérimentations, (2009), Paris.
477
Corpus
478
Corpus
REVUES MILITAIRES
479
INDEX
480
INDEX DES NOMS PROPRES
Ahronian Céline : 48
Alonso Ramos Margarita : 464
Anastassiadis-Syméonidis Anna : 65
Anscombre Jean-Claude : 464
Aristote : 25
Asnès Maria : 464
Aurnague ? : 422
481
INDEX DES NOMS PROPRES
F
Fabre Paul : 424
Felber Helmut : 43, 466
Ferreira Fatima : 472
Flaux Nelly : 347, 466
Fontaine Marie-Madeleine : 52
Fournel Jean-Louis : 52
482
INDEX DES NOMS PROPRES
Frege G : 29
Fuentes-Crespo Sandrine : 309, 342, 466
483
INDEX DES NOMS PROPRES
Jacquet-Pfau Christine : 3
Jesek Elisabetta : 139, 144, 156, 468
Joffre ? : 468
484
INDEX DES NOMS PROPRES
Marcolongo Andréa : 23
Marouzeau Jules : 158
Martinot Claire : 137, 470
Massoussi Taoufik : 274, 470
Mathieu-Colas Michel : 26, 27, 28, 29, 32, 87, 95, 97, 98, 249, 457, 467, 469, 470, 471
Méjri Salah : 3, 258, 274, 296, 466, 470
Mékachéra Hamel-Francis : 470
Mel’Cuk Igor : 296, 470
Mémet Monique : 48, 470
Meunier Annie : 137, 470
Monin-Badey Sylvie : 48
Montjean-Decaudin Sylvie : 3, 470
Moustaki-Argyro : 470
485
INDEX DES NOMS PROPRES
Thiéblémont André (Colonel) : 34, 58, 59, 60, 68, 457, 471, 472
Thoiron Philippe : 424, 425
Thomas Antoine : 43
Toussaint de Gaigne Alexandre : 52, 472
Trouillon Jean-Louis : 53, 69, 75, 472
Truchot Claude : 472
U
Ungureanu Ludmila : 45, 473
V
Van Campenhoudt Luc : 48
486
INDEX DES NOMS PROPRES
Weber Claude : 53
Weber Max : 313
Wexler Peter : 46, 473
Whewell William : 41
Wüster Eugen : 43, 45, 48, 473
Xénophon : 23
Zabus Chantal : 3
487
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Action : 6, 7, 8, 9, 11, 13, 24, 35, 36, 45, 70, 98, 100, 103, 104, 111, 112, 114, 117, 118, 119,
120, 122, 124, 125, 126, 127, 131, 132, 135, 136, 138, 145, 146, 150, 151, 152, 157, 163, 170,
175, 181, 191, 193, 212, 219, 225, 231, 239, 249, 254, 272, 275, 279, 280, 281, 289, 292, 311,
339, 370, 374, 406, 425, 427, 458, 459, 461, 475
Actualisation : 7, 35, 36, 87, 91, 92, 93, 118, 126, 132, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 144,
165, 168, 169, 170, 173, 178, 179, 182, 188, 194, 203, 257, 275, 288, 292, 343, 466, 479
Actualisation des prédicats nominaux : 137, 139, 144, 168, 170, 173, 179, 182, 209, 213,
226, 232, 239, 254, 269, 271, 280, 283, 298, 460, 467
Adjectif : 11, 21, 27, 31, 32, 47, 78, 93, 95, 98, 99, 100, 107, 120, 130, 133, 134, 135, 136,
153, 178, 236, 289, 297, 311, 314, 330, 349, 364, 383, 395, 401, 406, 457, 470
Adjectif approprié : 191, 193, 202, 208, 211, 215, 219, 231, 236, 238, 244, 245, 248, 253,
256, 262, 267, 271, 274, 278, 296, 298, 301, 305, 327, 331, 340, 351, 354, 357, 364, 383, 386,
391, 399, 409, 412, 415, 418, 439, 442, 445, 451, 453, 456
Adverbe : 11, 12, 21, 37, 47, 95, 99, 100, 118, 120, 156, 178, 234, 423
Adverbe de temps : 11
488
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Argument : 6, 9, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 30, 32, 35, 87, 88, 89, 90, 91, 93, 95, 100, 101,
103, 111, 121, 131, 132, 135, 136, 137, 158, 159, 160, 163, 164, 168, 169, 182, 188, 189, 191,
192,193, 197, 202, 203, 209, 212, 214, 216, 220, 225, 232, 238, 249, 254, 257, 262, 268, 271,
275, 279, 282, 292, 298, 307, 311, 312, 315, 318, 320, 341, 342, 347, 348, 457, 458, 459, 460,
462, 464, 479
Causativité : 117
Classes de concrets : 33
Classes de locatifs : 33
Classes d’objets ou classes sémantiques : 6, 9, 12, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 37, 40, 49, 57, 88,
89, 90, 92, 94, 97, 98, 101, 108, 109, 111, 122, 126, 127, 132, 140, 144, 148, 162, 168, 171,
172, 173, 179, 181, 224, 225, 237, 245, 274, 306, 308, 309, 311, 312, 317, 318, 319, 320, 332,
334, 368, 369, 370, 374, 375, 378, 380, 381, 394, 418, 419, 420, 423, 426, 427, 428, 429, 430,
434, 456, 457, 458, 459, 460, 462, 463, 465, 466, 467, 469, 470, 472, 479
489
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Classes sémantiques : 34, 88, 90, 92, 94, 101, 111, 126, 132, 137, 140, 144, 148, 162, 168,
171, 172, 173, 179, 181, 225, 245, 274, 306, 312, 318, 320, 332, 334, 368, 375, 378, 380, 381,
418, 419, 429, 430, 434, 456, 459, 466, 470
Construction : 106, 125, 133, 137, 139, 159, 163, 165, 173, 179, 217, 239, 258, 268, 296,
362, 460, 465, 468, 469
Construction abstraite : 93
Construction converse : 7, 36, 108, 159, 160, 161, 178, 188, 198, 204, 205, 217, 221, 232,
234, 245, 264, 269, 272, 275, 280, 283, 284, 290, 293, 298, 299, 306, 459, 465
Construction évènementielle : 7, 131, 158, 164, 165, 166, 167, 178, 206, 217, 218, 264, 306,
459
490
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Construction réciproque : 7, 36, 158, 163, 178, 232, 258, 283, 298, 306, 459
Contenu sémantique : 197, 212, 216, 225, 232, 281, 292, 321, 338, 347, 348, 359, 448
Détermination : 36, 155, 168, 169, 171, 173, 190, 194, 365, 465
Dictionnaire : 5, 6, 17, 18, 19, 26, 28, 29, 30, 31, 35, 37, 40, 41, 43, 48, 54, 55, 56, 57, 58,
61, 64, 65, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 87, 106, 111, 112, 117, 119, 153, 156, 309,
313, 331, 367, 368, 369, 420, 435, 457, 460, 462, 463, 466, 469, 470, 471, 472, 473, 474, 479
Dictionnaire des prédicats : 6, 30, 35, 36, 103, 458, 460, 462
491
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Etat : 7, 35, 103, 104, 111, 118, 126, 127, 131, 132, 136, 150, 152, 170, 219, 230, 247, 292,
311, 370
Evénement : 7, 11, 32, 33, 35, 103, 104, 111, 118, 122, 124, 126, 127, 131, 132, 136, 152,
170, 311, 370, 425
Extralinguistique : 32, 69, 76, 86, 87, 106, 112, 174, 224, 296, 308, 309, 322, 323, 355, 366
Grammaire : 21, 22, 25, 32, 45, 111, 132, 146, 420, 465, 467, 468, 469, 470, 471, 473
Groupe :
Groupe verbal : 25
Humain : 9, 11, 33, 101, 116, 117, 119, 182, 184, 188, 192, 216, 220, 225, 232, 238, 256,
257, 262, 268, 292, 298, 308, 309, 310, 311, 312, 313, 314, 315, 316, 317, 318, 319, 320, 321,
322, 323, 324, 325, 326, 329, 330, 331, 336, 342, 343, 344, 346, 347, 351, 355, 356, 359, 360,
364, 365, 368, 370, 374, 375, 379, 420, 421, 424, 442, 460, 466, 467, 468, 479
492
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Humains prédicatifs : 9, 37, 103, 105, 163, 308, 311, 312, 313, 319, 320, 343, 347, 368, 460
Langue : 15, 17, 18, 19, 22, 27, 28, 29, 30, 32, 34, 35, 40, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 54, 55, 57,
58, 60, 63, 64, 65, 67, 68, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 78, 81, 82, 83, 84, 85, 87, 89, 90, 94, 106,
107, 125, 140, 158, 308, 366, 367, 420, 457, 460, 461, 462, 463, 465, 466, 467, 468, 469, 470,
471, 472, 474, 479
Langue commune, courante, générale, naturelle, quotidienne, standard : 5, 30, 34, 40, 41,
44, 45, 46, 47, 48, 49, 53, 55, 56, 57, 62, 65, 74, 79, 86, 87, 94, 95, 97, 106, 107, 108, 114,
129, 156, 238, 254, 269, 311, 314, 315, 317, 328, 330, 332, 335, 337, 350, 351, 352, 359, 370,
372, 377, 381, 406, 407, 408, 410, 418, 427, 457, 472, 473, 479
Langue militaire, de la défense ou de l’armée de Terre : 5, 17, 18, 19, 21, 22, 30, 34, 40,
48, 49, 51, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 63, 82, 86, 87, 88, 89, 90, 94, 97, 98, 101, 106, 107, 108,
109, 114, 126, 238, 314, 315, 329, 334, 372, 407, 457, 462, 463, 479
Langue de spécialité, spécialisée ou technique : 5, 6, 22, 24, 30, 34, 35, 40, 43, 44, 45, 46,
47, 48, 49, 53, 60, 66, 76, 78, 87, 89, 90, 94, 95, 97, 98, 107, 109, 238, 427, 457, 462, 463,
466, 467, 469, 470, 472, 473
493
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Lexique : 17, 19, 26, 29, 30, 32, 44, 46, 52, 54, 58, 62, 65, 76, 78, 81, 82, 83, 86, 87, 88, 97,
111, 315, 461, 462, 466, 470, 474, 479
Linguistique : 5, 6, 9, 17, 19, 21, 22, 23, 24, 26, 30, 32, 35, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48,
49, 51, 53, 55, 57, 60, 61, 64, 65, 66, 68, 69, 71, 72, 73, 74, 76, 82, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 94,
95, 97, 106, 108, 109, 111, 112, 116, 117, 118, 120, 121, 126, 153, 156, 159, 174, 225, 308,
309, 311, 312, 314, 315, 351, 366, 369, 378, 382, 392, 402, 404, 418, 420, 424, 457, 458, 462,
464, 465, 466, 467, 468, 469, 470, 471, 472, 473, 474
Locatif : 10, 11, 12, 33, 37, 91, 101, 103, 192, 194, 215, 238, 254, 262, 268, 271, 279, 311,
315, 316, 321, 356, 370, 420, 421, 423, 424, 426, 427, 428, 429, 430, 431, 434, 440, 445, 456,
457, 460, 469, 479
Métagrammaire : 464
Métalexicographie : 78
Métalinguistique : 92
Monosémie : 44
Mouvement : 8, 11, 37, 117, 129, 245, 248, 421, 430, 473
494
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Nom : 11, 12, 28, 51, 54, 65, 93, 97, 110, 125, 137, 139, 140, 178, 205, 213, 230, 231, 232,
254, 255, 261, 271, 274, 277, 279, 289, 297, 306, 312, 313, 326, 327, 329, 330, 331, 340, 342,
347, 348, 349, 351, 352, 360, 365, 367, 368, 369, 377, 420
Phrase : 6, 12, 13, 17, 25, 26, 28, 29, 36, 39, 86, 87, 91, 93, 94, 95, 97, 111, 112, 117, 122,
129, 130, 134, 136, 140, 144, 159, 160, 163, 164, 165, 168, 178, 182, 238, 274, 301, 302, 306,
309, 312, 320, 327, 331, 341, 369, 395, 362
495
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Phrase noyau : 29
Prédicat : 6, 12, 21, 22, 24, 25, 26, 27, 28, 30, 32, 33, 35, 36, 37, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93,
95, 100, 101, 110, 111, 116, 121, 122, 125, 131, 132, 133, 135, 136, 137, 138, 140, 158, 159,
160, 161, 163, 166, 167, 169, 172, 173, 174, 178, 191, 202, 203, 205, 206, 222, 237, 238, 245,
247, 251, 252, 255, 257, 261, 266, 292, 311, 317, 320, 323, 326, 332, 334, 335, 336, 338, 342,
346, 347, 352, 358, 360, 362, 372, 374, 386, 393, 410, 411, 416, 418, 424, 429, 430, 431, 433,
440, 441, 442, 443, 444, 446, 447, 449, 450, 453, 454, 457, 458, 460, 461, 464, 466, 468, 473,
479
Prédicat actif : 33
Prédicat d’action : 36, 118, 120, 122, 124, 131, 132, 148, 164, 165, 166, 180, 224, 426
Prédicat approprié : 173, 174, 185, 190, 194, 199, 207, 210, 214, 218, 229, 234, 245, 249,
251, 255, 261, 264, 272, 276, 280, 284, 290, 293, 299, 303, 306, 322, 323, 324, 326, 330, 331,
332, 334, 335, 338, 339, 351, 352, 356, 375, 378, 380, 381, 382, 384, 388, 390, 392, 394, 395,
408, 409, 412, 427, 429, 442, 445, 447, 451
Prédicat autonome : 92
Prédicat nominal : 6, 7, 27, 35, 36, 92, 103, 107, 108, 111, 122, 132, 133, 135, 136, 137,
139, 142, 143, 144, 145, 147, 152, 154, 155, 156, 157, 158, 159, 160, 161, 162, 163, 164, 166,
168, 169, 170, 172, 173, 179, 182, 202, 209, 213, 217, 220, 221, 226, 232, 239, 254, 257, 258,
262, 269, 271, 279, 280, 283, 288, 292, 298, 324, 327, 343, 370, 426, 451, 459, 460, 466, 467,
479
496
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Prédicat nominal d’action : 35, 36, 126, 130, 131, 132, 135, 136, 138, 142, 144, 158, 165,
166, 174, 178, 458, 459
Prédicat verbal : 7, 111, 122, 135, 136, 147, 153, 164, 230, 232, 327, 340, 343
Procès : 118, 126, 127, 131, 132, 136, 144, 150, 152, 156
Sémantique : 33, 34, 37, 43, 56, 64, 76, 84, 88, 89, 90, 91, 92, 94, 97, 103, 122, 126, 137,
158, 172, 197, 212, 216, 220, 237, 238, 257, 262, 301, 309, 311, 316, 317, 322, 349, 350, 368,
369, 424, 427, 428, 467, 468, 469, 470, 471, 473, 479
497
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Schématiser : 92, 93
Schéma d’argument : 35, 91, 103, 182, 188, 191, 193, 197, 202, 203, 209, 212, 214, 216,
220, 225, 232, 238, 249, 254, 257, 262, 268, 271, 275, 279, 282, 288, 292, 298, 301, 469
Sciences du langage : 3, 21, 22, 25, 26, 30, 34, 35, 36, 37, 41, 119, 463, 465, 469, 473, 474,
479
Sociolinguistique : 5, 35, 40, 66, 67, 68, 75, 76, 86, 457
Substantif : 21, 26, 27, 33, 87, 90, 111, 117, 122, 126, 133, 134, 135, 141, 150, 159, 172,
197, 256, 295, 344, 420, 457, 459, 466, 467, 469, 470
Sujet : 11, 25, 26, 91, 116, 117, 118, 119, 120, 131, 132, 136, 158, 163, 164, 182, 184, 206,
210, 212, 214, 225, 232, 246, 254, 266, 269, 272, 298, 312, 321, 322, 336, 338, 352, 378, 386,
387, 390, 397, 401, 413, 420, 443, 453, 461
Synonyme : 78, 125, 153, 161, 191, 203, 254, 352, 465
Syntaxe : 29, 47, 48, 52, 72, 91, 97, 135, 188, 197, 212, 220, 311, 330, 341, 342, 343, 348,
460, 466, 468, 471
498
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Terme : 5, 6, 13, 17, 19, 22, 24, 25, 29, 30, 31, 32, 34, 37, 38, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47,
49, 52, 53, 54, 55, 56, 61, 62, 63, 64, 67, 68, 74, 75, 76, 77, 79, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 95,
97, 103, 112, 114, 118, 120, 132, 137, 140, 146, 178, 181, 203, 254, 301, 346, 366, 457, 458,
460, 461
Terme de la défense, militaire : 5, 6, 22, 24, 29, 34, 35, 40, 48, 53, 55, 56, 60, 62, 63, 64, 65,
75, 76, 80, 81, 84, 86, 87, 89, 98, 99, 462, 473, 474, 479
Terminologie : 5, 17, 21, 22, 24, 30, 34, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 48, 61, 62, 64, 78, 82, 86,
95, 134, 457, 462, 464, 465, 466, 469, 471, 472, 479
Terminologie militaire : 5, 15, 17, 21, 22, 33, 34, 37, 38, 40, 49, 62, 63, 64, 74, 79, 83, 86,
134, 135, 138, 145, 146, 150, 158, 163, 181, 197, 457, 458, 460, 461, 462, 474, 479
Traduction : 5, 17, 18, 19, 29, 35, 40, 44, 45, 48, 57, 63, 65, 66, 73, 75, 78, 81, 82, 85, 87,
88, 95, 459, 463, 468, 472
Trait : 44, 219, 225, 239, 254, 311, 316, 318, 369, 418, 420, 427, 456
Trait de type [humain] : 9, 188, 220, 257, 262, 298, 308, 309, 311, 312, 313, 314, 315, 316,
317, 318, 320, 368, 374, 466
Trait de type [inanimé concret] : 369, 372, 374, 375, 376, 418, 419, 424
499
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Verbe : 7, 11, 12, 21, 25, 26, 27, 28, 32, 47, 66, 91, 93, 95, 97, 108, 111, 117, 120, 122, 125,
127, 129, 130, 132, 133, 134, 135, 137, 138, 141, 142, 147, 150, 173, 178, 205, 206, 213, 217,
229, 269, 299, 315, 316, 324, 338, 340, 346, 375, 378, 388, 389, 395, 396, 397, 406, 408, 413,
420, 443, 459, 460
Verbe support : 7, 12, 36, 93, 103, 108, 127, 128, 131, 133, 135, 136, 137, 139, 140, 142,
145, 151, 156, 157, 158, 160, 165, 167, 168, 169, 170, 173, 206, 213, 230, 234, 239, 249, 257,
258, 276, 292, 464, 467
Verbe support de base ou standard : 36, 140, 158, 167,170, 249, 257, 306
Vocabulaire : 17, 29, 35, 41, 46, 48, 53, 63, 71, 74, 80, 85, 301, 457, 469
Vocabulaire de la défense, militaire : 17, 31, 40, 46, 55, 64, 65, 72, 74, 111, 301, 457, 465,
468
500
INDEX DES TERMES LINGUISTIQUES
Vocabulaire spécifique, scientifique, technique : 34, 44, 45, 46, 51, 62, 71, 74, 79
501
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Abandonner : volume I (183, 450, 459), volume II (5 à 7, 9 à 13, 15 à 16 à 31, 34, 36 à 41,
43 à 57, 59 à 69, 70 à 81, 83 à 87, 89 à 109)
Accomplir : volume I (140, 252), volume II (5, 22, 76, 78, 83, 106)
Accorder : volume I (126, 288, 305, 331), volume II (8, 14, 103)
Améliorer : volume I (278, 290), volume II (8, 14, 29, 31, 36, 40, 55, 89, 98, 103)
Amorcer : volume I (149, 385, 393, 402), volume II (43, 45, 68, 80, 86, 99, 100, 101)
Apporter : volume I (126, 143, 162, 163, 179, 284, 288, 459), volume II (8, 11, 13, 14, 35,
36, 40, 50, 51, 75, 90, 94, 96, 103)
502
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Appuyer : volume I (31, 56, 251, 265, 415), volume II (5, 7, 17, 76, 83, 91)
Arrêter : volume I (228, 241, 243, 449, 453), volume II (5 à 19, 21 à 23, 25 à 26 à 31, 33 à
53, 55 à 56, 58 à 81, 83 à 87, 89 à 109)
Assurer : volume I (199, 203, 210, 277, 285, 290, 324, 340), volume II (5, 8, 11, 13, 14, 36,
40, 42, 50, 51, 52, 75, 90, 94, 96, 97, 103)
Attaquer : volume I (31, 57, 106, 164, 244, 262, 378, 393, 408, 415, 438, 449)
Attaquer par : volume II (23, 31, 38, 39, 70, 72)
Augmenter : volume I (157, 276), volume II (6, 8 à 10, 14, 21 à 23, 27, 30 à 34, 36 à 41, 43 à
44, 47, 49, 52, 55, 58, 59, 61, 64, 65, 67, 68, 69, 70, 72, 77, 80, 85, 86, 87, 88, 90, 95, 97, 103,
104, 105, 107, 108)
Avoir : volume I (27, 136, 137, 138, 156, 161, 188, 260, 311, 321, 324, 342, 468, 469, 473),
volume II (7, 34, 46, 93)
Avoir lieu : volume I (36, 93 (1b), 104, 125, 131, 136, 165, 166, 206, 218, 272), volume II (5,
6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33,
34, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59,
60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84,
85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106,
107, 108, 109)
Bénéficier de : volume I (162, 163, 198, 204, 275, 284, 290), volume II (35, 36, 37, 40, 90)
503
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Briser : volume I (247, 252, 265), volume II (7, 17, 18, 22, 82, 91)
Camoufler : volume I (82, 281, 381, 406, 412, 433), volume II (32, 41, 77, 88)
Changer : volume I (55, 435, 436), volume II (7, 34, 44, 46, 49, 52)
Commander : volume I (31, 32, 108, 177, 235, 252, 397, 398, 403), volume II (108)
Compléter : volume I (200, 252, 373), volume II (55, 59, 61, 69, 104)
Concevoir : volume I (175, 239, 431, 446), volume II (55, 59, 61, 69, 104)
Conduire : volume I (185, 198, 239, 249, 254, 263, 408), volume II (5, 8, 17, 18, 19, 21, 26,
42, 43, 52, 60, 62, 63, 66, 68, 71, 76, 82, 83, 84, 86, 87, 91, 109)
504
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Conserver : volume I (259, 373, 444), volume II (29, 31, 55, 98)
Coordonner : volume I (148, 175, 195, 251, 299), volume II (5, 13, 18, 27, 42, 43, 52, 62, 76,
77, 80, 83, 84, 89, 90, 107, 109)
Corriger : volume I (234, 235), volume II (108)
Couvrir : volume I (55, 105, 141, 246, 356, 360), volume II (5, 32, 38, 42, 43, 44, 52, 62, 80,
84, 109)
Débuter : volume I (92, 147, 206), volume II (5 à 8, 11 à 18, 20 à 25, 27 à 44, 46 à 99, 102,
104 à 109)
Déclencher : volume I (222, 233, 240, 254, 263, 402, 459), volume II (5, 6, 8, 9, 10 à 14, 16 à
19, 21, 23, 26, 28, 29, 32, 33, 35 à 40, 42 à 45, 49 à 52, 55, 56, 58, 60 à 64, 66, 68, 70 à 76, 79
à 87, 90 à 92, 94 à 98, 100, 101, 103, 104, 108, 109)
Décrire : volume I (6, 40, 41, 42, 45, 49, 75, 78, 89, 90, 94, 97, 98, 174, 179, 181, 232, 249,
257, 301, 308, 317, 318, 321, 355, 364, 374, 423, 457, 466)
Définir : volume I (190, 195, 454), volume II (7, 34, 44, 46, 49, 52, 93)
Déjouer : 398
Demander : volume I (153, 162, 185, 285, 291, 303), volume II (6, 9, 11, 14, 30, 35, 36, 37,
50, 51, 58, 75, 94, 96, 97, 104)
505
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Détecter : volume I (84, 215, 242, 340, 398, 403), volume II (23, 39)
Déterminer : volume I (195), volume II (7, 34, 44, 46, 49, 52, 93)
Détecter : volume I (215, 242, 340, 398, 403), volume II (70, 72)
Détruire : volume I (65, 192, 195, 215, 242, 244, 252, 254, 258, 262, 268, 270, 271, 274,
275, 277, 295, 378, 390, 403, 415, 438, 449), volume II (21, 37, 40, 87, 90)
Diffuser : volume I (107, 222, 293), volume II (9, 10, 27, 29, 49, 70, 84, 103)
Diriger : volume I (175, 177, 235, 252, 280, 384), volume II (5, 76, 83, 108)
Donner : volume I (7, 105, 107, 108, 126, 137, 138, 139, 141, 142, 143, 153, 156, 159, 160,
161, 162, 163, 170, 221, 292, 306, 321, 331, 460, 470), volume II (7, 10, 27, 29, 49, 70, 78,
84, 103, 106)
Durcir : volume I (157), volume II (5, 8, 16, 17, 18, 21, 29, 33, 49, 55, 60, 63, 66, 70, 71, 76,
82, 83, 87, 91)
Eclater : volume I (166, 226, 264, 272, 401, 404, 426), volume II (8, 9, 10, 17, 18, 19, 26, 53,
64, 82, 108)
506
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Effectuer : volume I (36, 104, 105, 117, 126, 140, 141, 143, 145, 159, 160, 162, 163, 167,
176, 182, 188, 194, 198, 203, 233, 254, 269, 280, 298, 335, 339, 426, 441, 460), volume II (5
à 7, 11, 13 à 28, 30 à 78, 80 à 91, 93 à 97, 99 à 102, 104 à 109)
Empêcher : volume I (243, 252, 265, 273, 299), volume II (16, 28, 56, 60, 63, 66, 71, 73, 81,
Engager : volume I (31, 99, 100, 148, 195, 227, 233, 250, 263, 321, 373, 459), volume II (5,
7, 11, 14 à 19, 21 à 23, 26, 28, 31, 32, 34 à 44, 46 à 53, 55, 56, 59 à 73, 75 à 78, 80 à 91, 93 à
97, 104, 106, 108, 109)
Engager (s’engager, à, dans, en, sur) : volume I (146, 250, 322, 336,
Entamer : volume I (145, 148, 240, 250, 459), volume II (5, 6, 11, 13 à 16, 19 à 28, 30, 32,
33, 35 à 39, 41 à 54, 56 à 58, 60 à 78, 80, 81, 83 à 90, 94 à 97, 99 à 102, 104 à 107, 109, 110)
Essuyer : volume I (159, 163, 179, 234, 269, 459), volume II (8, 12, 17, 18, 19, 21, 26, 53,
65, 82, 87, 91, 108)
Etablir : volume I (126, 143, 259, 261, 283, 298, 302, 360, 431), volume II (15, 20, 24, 25,
27, 31, 35, 36, 105, 107, 110)
Etre : volume I (26, 27, 93, 105, 106, 127, 128, 129, 130, 133, 136, 137, 138, 150, 156, 159,
189, 213, 218, 239, 247, 255, 256, 270, 276, 312, 314, 318, 323, 325, 326, 327, 330, 331, 333,
335, 336, 337, 338, 361, 377, 378, 379, 390, 397, 413, 414, 416, 424, 442, 464, 465)
Etre de : volume I (213, 218, 311, 333, 338, 340, 441) volume II (64, 65, 80, 106,
507
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Etre divisé par : volume II (21, 22, 54, 57, 74, 102,
Etre en : volume I (104, 128, 138, 189, 192, 213, 218, 230, 239, 255, 260, 276, 333, 338,
356, 441) volume II (7, 31, 34, 37, 40, 43, 47, 53, 61, 62, 64, 65, 80, 84, 85, 90, 94, 95, 97,
106, 109)
Etre sous : volume I (104, 128, 138, 156, 186, 189, 213, 234, 270, 276, 377) volume II (7, 34,
37, 40, 47, 90, 94,
Etre sur : volume I (104, 128)
Eviter : volume I (262, 273), volume II (12, 16, 21, 22, 23, 32, 38, 39, 47, 54, 57, 60, 63, 66,
67, 70, 71, 72, 74, 102,
Exécuter : volume I (99, 107, 140, 141, 167, 194, 233, 239, 254, 263, 280, 295), volume II
(5, 6, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 25, 28, 30, 31, 32, 33, 37, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45,
47, 48, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 61, 62, 67, 68, 70, 72, 73, 74, 76, 77, 78, 80, 81, 82, 83,
84, 85, 86, 87, 88, 89, 91, 95, 98, 99, 100, 101, 102, 106, 108, 109, 110)
Exiger : volume I (246, 285, 291), volume II (14, 35, 36, 104)
Faciliter : volume I (261, 285, 290), volume II (32, 38, 47, 67)
Faire : volume I (7, 104, 105, 122, 125, 126, 133, 134, 136, 137, 138, 143, 145, 153, 159,
161, 162, 167, 170, 182, 221, 226, 232, 234, 250, 254, 257, 266, 270, 280, 292, 306, 314, 335,
338, 339, 440, 460, 466), volume II (5 à 9, 11 à 30 à 45, 47 à 69, 71 à 102, 104 à 110)
508
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Faire l’objet de : volume I (140, 162, 163, 204, 217, 245, 264, 272, 280, ) volume II (6 à 19,
21 à 23, 25 à 34, 37 à 41, 43 à 58, 61 à 68 à 75, 77 à 84, 86 à 92, 94, 96 à 104, 106 à 110)
Faire rage : volume I (166, 167, 226), volume II (8, 17, 18, 19, 26, 28, 53, 56, 65, 73, 81, 82,
91, 108)
Finir : volume I (145, 228, 241, 335), volume II (20, 24, 25, 105)
Fixer : volume I (190, 195, 383, 453) volume II (34, 47, 94)
Fixer sur : volume I (391
Forcer : volume I (247), volume II (21, 22, 54, 57, 74, 102)
Fournir : volume I (105, 126, 143, 162, 199, 200, 209, 275, 288, 443), volume II (9, 11, 14,
23, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 48, 50, 51, 71, 72, 75, 90, 94, 96, 97, 104)
Gagner : volume I (208, 229, 274, 439, 476), volume II (19, 26, 65)
Gêner : volume I (243), volume II (13, 19, 47, 67, 77, 89,
509
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Infliger : volume I (36, 143, 161, 162, 163, 271), volume II (16, 60, 63, 66, 71)
Installer : volume I (192, 306, 380, 381, 391, 431, 432), volume II (20, 24, 25, 53, 105)
Intensifier : volume I (157, 240, 259), volume II (5, 8, 9, 11 à 15, 17 18, 19, 21, 22, 23, 26,
29, 31 à 41, 43 à 52, 54, 55, 57, 58, 59, 61, 62, 64 à 68, 71, 72, 74 à 102, 104, 106 à 109)
Intensifier (s’) : volume I (166, 218, 272), volume II (8, 9, 11 à 20 à 23, 26 à 28, 31, 33, 35 à
37, 39 à 41, 44 à 58, 60, 62, 63, 65 à 69, 71 à 75, 77, 78, 80 à 82, 85 à 92, 94 à 102, 104, 107
et 108)
Interdire : volume I (243, 449, 453), volume II (8, 17, 18, 28, 32, 38, 43, 47, 56, 62, 67, 73,
81, 82, 84, 92, 109)
Interrompre : volume I (152, 228, 241, 299, 459), volume II (5 à 41, 43 à 110)
Lancer : volume I (43, 144, 149, 159, 160, 179, 217, 226, 263, 283, 375, 381, 397, 400, 421,
459), volume II (6, 9, 10, 12, 15, 17, 19, 22, 26 à 30, 32, 33, 35, 36, 38, 43, 49, 55, 56, 58, 59,
61, 62, 65, 69, 73, 74, 76, 79, 81 à 84, 88, 91, 92, 95, 98, 102 à 104, 107, 109)
Livrer : volume I (55, 86,126, 226, 373, 393, 394, 459), volume II (19, 26, 65, 76, 83)
Livrer (se) à: volume I (234), volume II (8, 17, 18, 20, 23, 26, 31, 65, 82, 92, 108)
510
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Maintenir : volume I (151, 227, 241, 259, 302), volume II (12, 29, 31, 55, 75, 79, 92, 98,
Mener : volume I (99, 105, 126, 145, 179, 198, 203, 213, 217, 226, 239, 263, 264, 283, 459),
volume II (6, 20, 22, 26, 30, 32, 33, 35, 36, 38, 55, 58, 59, 61 à 63, 65, 66, 68, 69, 76, 78, 81,
83, 85 à 88, 95, 98, 102, 104, 106)
Mettre : volume I (317, 339, 356, 375, 395, 441, 444, 470)
Mettre en place : volume I (176, 431, 441), volume II (11, 42, 48, 50, 51, 75, 94, 96, 97,
Monter : volume I (192, 199, 254, 255, 329, 333, 338, 340, 391)
Multiplier : volume I (154, 155, 173, 227, 240), volume II (6, 8 à 11, 13 à 20, 22 à 26, 28, 30
à 33, 35 à 54, 58 à 60, 62 à 69, 71 à 73, 75 à 78, 80 à 81 à 110)
511
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
N
Négocier : volume I (305), volume II (15, 110)
Neutraliser : volume I (27, 56, 113, 150, 233, 235, 244, 252, 275, 277, 290, 291, 293, 294,
305, 378, 385, 392, 403, 415, 449, 456), volume II (6, 40, 76, 83, 90,
Obtenir : volume I (105, 162, 209, 275, 284, 290, 327), volume II (11, 14, 35, 36, 37, 40, 42,
48, 50, 51, 75, 90, 94, 96, 97)
Offrir : volume I (179, 199, 209, 275, 284, 459), volume II (9, 11, 14, 15, 35, 36, 37, 40, 42,
48, 50, 51, 75, 90, 94, 96, 97, 104)
Opérer : volume I (213, 239), volume II (21, 22, 54, 57, 74, 102)
Ordonner : volume I (135, 185, 235, 246, 280, 304), volume II (30, 38, 45, 58, 75, 79, 92,
99, 100, 101)
Organiser : volume I (175, 199, 254, 255, 280), volume II (12, 13, 19, 32, 43, 63, 75, 77, 79,
84, 89, 92, 109)
Participer à : volume I (184, 187 [25], 200, 203, 210, 229, 314, 453 [176]), volume I (20, 26,
56, 59 61, 65, 69, 105)
Passer : volume I (55, 106, 203, 205, 206, 326, 330, 377), volume II (33, 59, 69, 102)
512
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Perdre : volume I (119, 229, 259, 289, 450, 473), volume II (20, 26, 31, 65)
Poursuivre : volume I (151, 185, 227, 241) volume II (5 à 48, 50 à 60, 62 à 110)
Pratiquer : volume I (198), volume II (21, 22, 54, 56, 57, 59, 61, 74, 102, 105)
Prendre : volume I (7, 27, 111, 126, 136, 137, 138, 141, 170, 172, 209, 257, 258, 259, 293,
306, 315, 316, 318, 324, 340, 375, 377, 400, 407, 439, 470, 473), volume II (11, 14, 31, 42,
48, 50, 51, 75, 95, 96, 97)
Préparer : volume I (175, 199, 213 [148], 249 [120], 250 [124], 251 [134], 372 [18], 411
[185], 441 [110], 444 [127], 447 [142], 451, 453 [177])
Procéder à : volume I (36, 113, 140, 162, 163, 182, 188, 204, 209, 233, 239, 254, 269, 280)
volume II (5, 6, 8 à 26, 28 à 64, 66 à 107, 109, 110)
Programmer : volume I (175, 280, 403), volume II (56, 59, 61, 69, 78)
Programmer : volume I (175, 280, 403), volume II (33, 41, 88, 105)
Prolonger : volume I (151, 176, 177, 227, 241, 335) volume II (5 à 26, 28 à 110)
513
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Ralentir : volume I (195 [65], 441 [112]), volume II (13, 19, 43, 63, 77, 85, 89, 109)
Réaliser : volume I (140, 188, 194, 198, 209, 233, 280, 429, 453), volume II (32, 33, 39, 41,
43, 45, 48, 50, 52, 56, 59, 61, 63, 67, 68, 69, 78, 79, 85 à 88, 105, 106, 109)
Recevoir : volume I (108, 141, 142, 159, 160 à 163, 188, 198, 209, 221, 234, 264, 290, 293,
316, 331, 442), volume II (7, 9, 10, 11, 14, 15, 17, 18, 27, 28, 30, 34 à 37, 40, 42, 47 à 51, 56,
59, 61, 69, 70, 75, 79, 82, 84, 90, 91, 94 à 97, 104, 105, 107, 108)
Refaire : volume II (5, à 26, 28, 30, 31, 32, 33, 35, 36, 38, 39, 41, 42, 44 à 48, 50 à 54, 56 à
64, 66 à 74, 76 à 83, 85 à 89, 91 à 93, 95 à 103, 105 à 106, 107, 108 et 110)
Relancer : volume I (227, 250, 251), volume II (6, 8, 10, 12, 17, 18, 20, 22, 26, 28 à, 30, 32,
34, 35, 36, 38, 39, 43, 55, 56, 58, 59, 62, 63, 65, 69, 75, 76, 79, 81, 82, 83, 85, 88, 91, 92, 93,
98, 103, 107, 109)
Remonter : 386
Remplir : volume I (50, 70, 125, 180, 184, 195, 196, 200, 202, 292, 295, 313, 324, 333, 396,
407, 423), volume II (79, 107)
Renforcer : volume I (157, 213, 250, 259, 260, 276, 284, 285, 289, 363, 415, 437), volume II
(6 à 42, 44, 45 à 48 à 64 66 à 83, 85 à 108)
Reprendre : volume I (138, 227, 240, 258, 435), volume II (6 à 23, 26 à 46, 48, 50 à 52, 54 à
69, 71 à 78, 80 à 83, 85 à 93, 95 à 99, 103, 104, 106 à 110)
514
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Respecter : volume I (92, 93, 107, 141, 294, 304,), volume II (15, 26, 27, 30, 49, 70, 84, 110)
Rester (en) : volume I (129, 213, 239, 260), volume II (7, 34, 43, 47, 63, 85, 94, 109)
Rétablir : volume I (210, 278), volume II (13, 29, 55, 79, 93, 99)
Rompre : volume I (228, 247, 259, 299, 300, 305, 318, 356, 459), volume II (16, 26, 28, 31,
35, 36, 54, 56, 60, 61, 64, 67, 70, 72, 91, 105, 107, 110)
Soutenir : volume I (57, 251, 265), volume II (8, 17, 18, 82)
Subir : volume I (117, 159, 160, 161, 162, 163, 179, 198, 204, 217, 226, 234, 245, 264, 266,
269, 272, 298, 459), volume II (8, 12, 16, 17, 18, 20 à 24, 27, 29, 32, 34, 39, 40, 54, 56, 57,
59, 60, 61, 62, 64, 65, 67, 69 à 74, 82, 83, 88, 92, 102, 103, 105, 108)
Surveiller : volume I (105, 242, 243, 299, 304, 316, 421, 432, 440, 441, 446), volume II (28,
68, 86, 87, 91, 108)
Survenir : volume I (36, 104, 131, 166, 264, 272, 459), volume II (5 à 23, 27 à 55, 57 à 60,
62 à 65, 67 à 80, 82 à 104, 107, 108, 109)
Suspendre : volume I (152, 183, 228, 241, 242), volume II (5 à 24, 26 à 110)
515
INDEX DES VERBES ETUDIÉS
Transmettre : volume I (107, 222, 293, 294, 330, 450), volume II (10, 27, 70, 103)
516
RÉSUMÉ
ABSTRACT
DISCIPLINE
Sciences du langage
MOTS CLÉS
LABORATOIRE D’ACCUEIL
Textes Théories Numérique, Université Paris 13, 99 Avenue Jean Baptiste Clément, F 93430
Villetaneuse.
517
518
UNIVERSITÉ PARIS 13
UFR, LETTRES, SCIENCES DE L’HOMME ET DES SOCIÉTÉS
THÈSE
EN SCIENCES DU LANGAGE
Frédéric MANIKCAROS
Le 16 novembre 2018
CO-DIRECTEURS DE THÈSE
Gérard PETIT
Pierre-André BUVET
JURY
1
TABLE DES MATIÈRES
2
2.3. <véhicule> 164
2.3.1. Classe <véhicule terrestre d’attaque> 164
2.3.2. Classe <véhicule terrestre de transport> 168
3
ANNEXE 1
4
Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
5
Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
6
Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
7
Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
8
Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
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Annexe 1 Dictionnaire des prédicats
110
ANNEXE 2
111
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
1. Traits [humain]
1.1. <humain hiérarchique>
1.1.1. Classe <Fonction>
112
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Adjoint au directeur des ressources humaines de l’armée de Terre/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au directeur de tir/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au général commandant/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au général commandant en chef/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au gouverneur militaire de P aris/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au major général/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au musée/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au pôle blessés/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au représentant militaire de la France au siège de l’OTAN/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint au sous-chef d’état-major « plans et programmes » /G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint (au) soutien interarmées de l’exercice/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint cavalier/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de patrouille/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de peloton appui direct/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de peloton roues-canon/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de l’escadron d’éclairage et d’investigation/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de l’officier camp/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de l’officier communication information/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de l’officier opération/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint d’état-major/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de peloton/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint de section d’infanterie/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint des unités appuyées/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du centre d’instruction nautique/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du centre d’instruction des réservistes parachutistes/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef d’atelier/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef du bureau opération instruction du régiment/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef de centre de simulation/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef de détachement/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef opérations/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du chef de la section mécanique/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du commandant de la compagnie d’infanterie motorisée/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du conseil communication/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du département eaux intérieures de l’école de plongée/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du génie/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du groupement maintenance/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du sous-groupement tactique interarmes/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de patrouille/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de peloton/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de peloton reco intervention/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint chef de section/G :nm/T :hum/C :fonction
Adjoint du colonel/G :nm/T :hum/C :fonction
113
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
114
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
115
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
116
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Délégué général de l’association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée
/G :nm/T :hum/C :fonction
128
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Directeur de l’institut des hautes études de défense nationale/G :nm/T :hum/C :fonction
Directeur de l’institution des invalides de la Légion étrangère/G :nm/T :hum/C :fonction
Directeur de musée/G :nm/T :hum/C :fonction
Directeur de plongée/G :nm/T :hum/C :fonction
Directeur de programme/G :nm/T :hum/C :fonction
129
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
130
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
144
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre/G :nf/T :hum/C : humain collectif structuré
Commandement des centres de préparation des forces/G :nm/T :hum/C : humain collectif
structuré
Commandement terre pour le territoire national/G :nm/T :hum/C : humain collectif structuré
146
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
147
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
148
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
150
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
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Annexe 2 Dictionnaire des arguments
153
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
154
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
155
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
156
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Section de tir/G :nf/T :hum/C : humain collectif structuré/G :nf/T :hum/C : humain collectif
structuré
Service des essences des armées/G :nm/T :hum/C : humain collectif structuré
Service général/G :nm/T :hum/C : humain collectif structuré
Service militaire adapté/G :nm/T :hum/C : humain collectif structuré
Service militaire volontaire/G :nm/T :hum/C : humain collectif structuré
157
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
2.1. <Arme>
2.1.1. Classe <arme blanche>
158
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
159
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
160
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
2.2. <munitions>
161
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
162
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
163
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
2.3. <véhicule>
164
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Disperseur de mines antichars courte portée/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
165
Engin porte-pont pour chars/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
Engin poseur de pont/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
Engin semi-chenillé/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
Engin terrestre sans pilote/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
Engin tout terrain/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
ERC 90 SAGAIE/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
ERC 90 SAGAIE diésélisé/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre d’attaque
Véhicule blindé apte au combat antichars à longue portée/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre
d’attaque
Véhicule blindé de transport et de traitement des blessés/G :nm/T :inc/C : véhicule terrestre
d’attaque
166
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
167
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Station légère de production d’eau potable/G :nf/T :inc/C : véhicule terrestre de transport
168
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
3. Traits [locatif]
170
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
171
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
172
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
173
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
174
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
175
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
176
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
Champ de mines par bandes minées avec des grappes de mines/G :nm/T :inc/C :champ de
mines
Champ de mines par bandes minées par lignes minées/G :nm/T :inc/C :champ de mines
Champ de mines posé dans schéma règlementaire/G :nm/T :inc/C :champ de mines
Champ de mines posé selon un schéma règlementaire/G :nm/T :inc/C :champ de mines
Champ de mines réactif/G :nm/T :inc/C :champ de mines
Champ de mines tactique/G :nm/T :inc/C :champ de mines
Champ de mines tactique avec plan de pose/G :nm/T :inc/C :champ de mines
177
Annexe 2 Dictionnaire des arguments
178
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