Résumé de Cours Et Exo EVN
Résumé de Cours Et Exo EVN
Résumé de Cours Et Exo EVN
POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Notes de cours
MOKHTARI Abdelhak
Version 2021
Table des matières
3 Espaces de Hilbert 20
3.1 Généralités sur les espaces préhilbertiens et de Hilbert . . . . . . . . . . 20
3.2 Orthogonalité, famille orthogonale et famille orthonormale . . . . . . . . 23
3.3 Orthogonal d’une partie et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4 Projection orthogonale dans un espace préhilbertien . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Projection orthogonale sur un sous-espace de dimension finie et appli-
cations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.6 Procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt . . . . . . . . . . . . . . 28
3.7 Théorème de représentation de Riesz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.8 Corrigé des exercices du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1
C HAPITRE 1
Dans ce chapitre le corps des scalaires K désigne soit R soit C et les espaces vécto-
riels seront définis sur K.
Définition 1.1.1. Soit E un espace vectoriel sur K, une norme sur E est une application :
N : E → R+ (1.1.1)
x 7→ N (x) (1.1.2)
Définition 1.1.2. Soit E un K-espace vectoriel. Un espace normé est un couple (E, k · k) où
k · k est une norme sur E.
Exemple 1.1.1. 1. La valeur absolue est une norme sur R, le module est une norme sur
C.
2
1.1. NORME SUR UN ESPACE VÉCTORIEL 3
Exemple 1.1.2. Soit E = C([a, b], R) l’espace des fonctions réelles continues sur [a, b]. Pour
tout f ∈ E, montrer que les applications suivantes définient des normes sur E.
Z b
1. kf k1 = |f (x)| dx(* vérifier cet exemple),
a
Z b 12
2
2. kf k2 = |f (x)| dx ,
a
3. kf k∞ = max |f (x)|.
a≤x≤b
Proposition 1.1.1. 1. On peut remplacer la propriété (N3) ci-dessus par la propriété sui-
vante :
(N3’) pour tout x, y ∈ E et tout t ∈ [0, 1], on a :
2. Pour tout x, y ∈ E, on a
(1.1.3)
kxk − kyk ≤ kx − yk.
Remarque 1.1.1 (Distance associée à une norme). Soit (E, k · k) un espace normé. L’appli-
cation suivante :
f :E×E → R
est appelée distance associée à la norme k · k. Elle vérifie les propriétés suivantes :
1. ∀(x, y) ∈ E 2 : d(x, y) = 0 ⇔ x = y.
Définition 1.2.1. Deux normes k · k1 et k · k2 sur un espace vectoriel E sont dites équivalentes
s’il existe α, β > 0 tels que pour tout x ∈ E on ait
Exercice 2. Soit E = C 1 ([0, 1], R) l’espace vectoriel des fonctions continûement dérivables de
[0, 1] dans R. Pour tout f ∈ E, on pose
Remarque 1.2.1. En général pour prouver que deux normes k·k1 , k·k2 sur un espace véctoriel
E ne sont pas équivalentes, il suffit de trouver une suite (xn )n ⊂ E de sorte que
kxn k1 kxn k1
lim =0 ou lim = +∞.
n→+∞ kxn k2 n→+∞ kxn k2
Z 1
Exercice 3. La quantité kf k1 = |f (t)| dt est une norme sur C([0, 1], R) qui n’est pas
0
équivalente à la norme de la convergence uniforme kf k∞ = max |f (x)|.
0≤x≤1
Utiliser la suite de fonctions (fn )n définie par
1 − (n + 1)x, 0 ≤ x ≤ 1 ;
n+1
fn (x) =
1
0, ≤ x ≤ 1.
n+1
Définition 1.3.1. Une suite (xn )n∈N de points d’un espace normé (E, k · k) est une suite de
Cauchy si :
∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀p, q ∈ N : p > q ≥ n0 ⇒ kxp − xq k ≤ ε.
Définition 1.3.2. Une suite (xn )n∈N de points d’un espace normé (E, k·k) est dite convergente
vers x0 ∈ E si :
Définition 1.3.3. Un espace normé (E, k · k) est complet si toute suite de Cauchy de points de
E est convergente.
L’avantage des espaces complets est que dans de tels espaces, il n’est pas utile de
connaitre la limite d’une suite pour montrer qu’elle est convergente, il suffit de montrer
qu’elle est de Cauchy.
Définition 1.3.4. Un espace de Banach est un espace normé (E, k · k) qui est complet pour la
distance associée à la norme.
Remarque 1.3.1. La complètude est conservée par changement de normes équivalentes. Si, par
exemple, une suite (xn )n est de Cauchy et qu’elle converge pour une norme donnée, il en sera
de même pour tout autre norme équivalente.
Lemme 1.3.1. Soit E un espace véctoriel de dimension finie. Alors il existe une infinité de
normes sur E.
Démonstration. Soit {e1 , e2 , ..., en } une base de E, alors pour tout x ∈ E, il existe un
unique élément (λ1 , λ2 , ..., λn ) ∈ Kn tel que x = ni=1 λi ei . Alors l’application
P
ψ : Kn → E
n
X
(λ1 , λ2 , ..., λn ) 7→ ψ(u) = λi ei
i=1
est linéaire et bijective. Comme on a une infinité de normes dans Kn , alors on déduit le
résultat.
Théorème 1.3.1. Soit (E, k · k) un espace véctoriel normé de dimension finie alors toutes les
normes sur E sont équivalentes.
Correction de l’exercice1
— Evident que kxk∞ = sup |xi | ≤ N i=1 |xi | = kxk1 .
P
PN
kxk1 = i=1 |xi | ≤ N sup |xi | = N kxk∞ .
√
— Par Cauchy Schwarz on obtient kxk1 = N N kxk2 .
P
i=1 |xi | ≤
D’autre part, on a :
v
u N N N
uX X p X
kxk2 = t 2
|xi | ≤ 2
|xi | = |xi | = kxk1 .
i=1 i=1 i=1
Correction de l’exercice2
⇒ |f (x)| + |f 0 (x)| = 0
|f (x)| = 0, ∀x ∈ [0, 1]
⇒
|f 0 (x)| = 0 ∀x ∈ [0, 1]
⇒ |f (x)| = 0, ∀x ∈ [0, 1]
Donc f = 0.
(c) Soit f, g ∈ E ; on a : kf + gk1 = sup (|f (x) + g(x)| + |f 0 (x) + g 0 (x)|). Pour tout
x∈[0,1]
x ∈ [0, 1], on a :
et par suite :
sup |f (x)+g(x)|+|f 0 (x)+g 0 (x)| ≤ sup (|f (x)|+|f 0 (x)|)+sup (|g(x)|+|g 0 (x)|),
x∈[0,1] x∈[0,1] x∈[0,1]
donc
sup (|f (x)| + |f 0 (x)|) ≤ sup |f (x)| + sup |f 0 (x)|,
x∈[0,1] x∈[0,1] x∈[0,1]
d’où : kf k1 ≤ kf k2 .
D’autre part, pour tout x ∈ [0, 1], on a :
donc
sup |f (x)| ≤ sup (|f (x)| + |f 0 (x)|) − |f 0 (x)|
x∈[0,1] x∈[0,1]
ce qui implique :
alors on a :
par suite :
sup |f (x)| + sup |f 0 (x)| ≤ sup (|f (x)| + |f 0 (x)|), ∀x ∈ [0, 1].
x∈[0,1] x∈[0,1] x∈[0,1]
kfn k∞
lim = lim n + 1 = +∞.
n→+∞ kfn k1 n→+∞
Correction de l’exercice4
On vérifie par exemple que l’espace C([a, b], R), k · k∞ est complet :
d’où :
∀p, q ∈ N : p > q ≥ n0 , ∀x ∈ [a, b] ⇒ |fp (x) − fq (x)| ≤ ε. (1.4.1)
Donc pour tout x ∈ [a, b], la suite de nombres réels (fn (x))n∈N est une suite de
Cauchy, mais comme (R, | · |) est complet, cette suite de Cauchy converge vers un réel
que nous noterons f (x). On définit la fonction :
f : [a, b] → R
x → f (x)
Puisque cette inégalité est vraie pour tout x dans [a, b], on a :
kf − fq k∞ ≤ ∞.
Ceci est vrai pour tout q ≥ N , et donc (fq ) converge vers f . Finalement, toute suite de
Cauchy (fn ) de C([a, b], R) converge, donc C([a, b], R) est complet.
Correction de l’exercice5
1. D’abord, on remarque que les fonctions un sont continues pour tout n ∈ N, donc
(un ) ⊂ E. Elle est de Cauchy, en effet ; soit ε > 0 et soit p, q ∈ N telles p > q, on
estime kup − uq k. On s’appuit sur le tableaux suivant :
−1 −1
x −1 q p
0 1
up (x) 0 0 px + 1 1
uq (x) 0 qx + 1 qx + 1 1
up (x) − uq (x) 0 −(qx + 1) (p − q)x 0
d’où :
Z 1
2
kup − uq k = |up − uq |2 dx
−1
Z − p1 Z 0
2 2
= |qx + 1| dx + (p − q) x2 dx
− 1q − p1
(p − q)3 (p − q)2
= +
3qp3 3p3
2
≤ → 0 quand q → +∞.
q
2. Par ailleurs, il est clair que la suite (un ) converge simplement vers la fonction u
avec :
0, si −1 ≤ x < 0 ;
u(x) =
1, si 0 ≤ x ≤ 1.
On a :
1
Z −n
2
kun − uk = (nx + 1)2 dx
−1
1
= →0 n → +∞.
3n
Définition 2.1.1. Soient E et F deux espaces vectoriels sur un même corps K. une application
f : E → F est dite linéaire de E dans F , si elle vérifie pour tout α, β ∈ K et tout x, y ∈ E :
Exercice 6. Montrer que les applications suivantes sont des applications linéaires :
i)
F : Rn → R
n
X
x = (x1 , ..., xn ) → λi xi , λ = (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn .
i=1
ii)
T : C([0, 1], R) → R
Z 1
f → T (f ) = f (x) dx.
0
iii)
f → D(f ) = f 0 .
On note par L(E, F ) l’ensemble des applications linéaires définies de E dans F , cet
ensemble construit un structure d’espace vectoriel sur K quand on le muni par les deux
lois de composition usuelles suivants :
(f, g) = f + g,
11
2.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS 12
K × L(E, F ) = L(E, F )
(λ, f ) = λf.
Définition 2.1.2 (Forme linéaire). On appelle forme linéaire sur un K-espace vectoriel E,
toute application linéaire définie de E dans K.
Définition 2.1.3 (Dual algébrique). On désigne l’ensemble des formes linéaires définies sur
E par :
E ∗ = L(E, K).
Proposition 2.1.1. Soit (E, k · kE ) et (F, k · kF ) deux K-espaces vectoriels normés. Une ap-
plication linéaire f : E → F est continue si et seulement s’il existe une constante C > 0 telle
que
∀x ∈ E, kf (x)kF ≤ CkxkE . (2.1.1)
Démonstration. (⇒) Supposons que f est continue sur E, en particulier, elle est
continue en 0, donc par définition on a :
(⇐) Si l’inégalité 2.1.1 est satisfaite, alors il existe une constante C > 0 telle que
pour tout x, y ∈ E, on a :
f :E → R
n
X
x 7→ xi
i=1
T :E → R
Z 1
f → T (f ) = f (x) dx.
0
L:E → F
f → L(f );
Rx
où L(f )(x) = 0
f (x) dx.
R1
4. On munit l’espace C([0, 1], R) de la norme kf k1 = 0
|f (x)| dx, la forme linéaire
S:E → R
f → S(f ) = f (0).
Exemple 2.1.1. D’après l’exercice 7 et en prenant les normes associées, on remarque que f ∈
0 0
(Rn )0 , T ∈ C([0, 1], R) , L ∈ L C([0, 1], R), C 1 ([0, 1], R) mais S ∈
/ C([0, 1], R) .
Proposition 2.1.2. Soit (E, k · k) un espace normé de dimension finie, alors pour tout espace
normé F on a :
L(E, E) = L(E, E).
où (x1 , x2 , ..., xn ) sont les coordonnées de x dans la base considérée. Supposons que f
est une application linéaire de E dans un espace normé quelconque (F, k · k). On a
n
X n
X n
X
kf (x)k = kf xi ei k = k xi f (ei )k ≤ |xi |kf (ei )k.
i=1 i=1 i=1
kf (x)k ≤ Ckxk1
Proposition 2.2.1. Soient (E, k · kE ), (F, k · kF ) deux K-espace vectoriels normés. L’espace
L(E, F ) est un espace vectoriel normé par :
kf (x)kF
kf k = sup .
x∈E\{0} kxkE
3. Soit f, g ∈ L(E, F ), on a
kf (x) + g(x)kF
kf + gk = sup ,
x∈E\{0} kxkE
Ainsi, kf + gk ≤ kf k + kgk.
Exercice 8. Soient (E, k · kE ), (F, k · kF ) deux K-espace vectoriels normés et f une forme
linéaire continue. Montrer qu’on a :
kf (x)kF
sup = sup kf (x)kF = sup kf (x)kF = inf c > 0 : kf (x)kF ≤ ckxkE .
x∈E\{0} kxkE kxkE =1 kxkE ≤1
∀x ∈ E : kf (x)kF ≤ kf kkxkE .
T :E → R
Z 1
f → T (f ) = f (x) dx.
0
Correction de l’exercice 6
Evident
Correction de l’exercice 7
donc
|T (f )| ≤ kf k∞ , (2.3.1)
il suffit de prendre C = 1.
3. Pour tout f ∈ E on a :
Z x
kL(f )k∞ = sup f (t) dt ≤ sup x sup |f (t)| = kf k∞ .
x∈[0,1] 0 x∈[0,1] t∈[0,1]
Il suffit de prendre C = 1.
|fn (0)|
On a fn (0) = 1 tandis que kfn k1 = 1
n+1
, d’où lim = +∞.
n→+∞ kfn k1
Correction de l’exercice8
kf (x)kF
On pose A = sup , B = sup kf (x)kF , C = sup kf (x)kF , D = inf λ >
x∈E\{0} kxkE kxkE =1 kxkE ≤1
0 : kf (x)kF ≤ λkxkE .
x
on pose y = , donc on obtient :
kxkE
A = sup
f (y)
= B.
kykE =1 F
déduit que B ≤ C.
effet, soit λ > 0 telle que kf (x)kF ≤ λkxkE . Donc pour tout x ∈ E avec kxkE ≤ 1,
on a
kf (x)kF ≤ λkxkE ≤ λ,
On conclut que A = B ≤ C ≤ D ≤ A ce qui montre que les quatre nombres sont égaux.
Correction de l’exercice9
T :E → R
Z 1
f → T (f ) = f (x) dx.
0
D’abord, on voit que ψ est linéaire, on vérifie que ψ est continue ; soit f ∈ E,
pour tout x ∈ [0, 1] on a :
Z x Z 1
|ψ(f )(x)| ≤ |f (t)| dt ≤ |f (t)| dt = kf k1 ,
0 0
d’où Z 1 Z 1
kψ(f )k1 = |ψ(f )(x)| dx ≤ kf k1 dx = kf k1 , (2.3.2)
0 0
il suffit de prendre c = 1 pour que ψ soit dans L(E). On calcule kψk ; de l’inéga-
lité (2.3.2), on obtient kψk ≤ 1.
Pour démontrer l’inégalité inverse, on considère la suite de fonctions (fn ) définie
par :
fn (x) = ne−nx , x ∈ [0, 1].
On sait que
kψ(fn )k1 ≤ kψkkfn k1 , (2.3.3)
De plus :
1 1 x
1 − e−n
Z Z Z
kψ(fn )k1 = |ψ(fn )(x)| dx = ne−nt dt dx = 1 − .
n
Z0 1 0 0
kψ(fn )k1 1 1
kψk ≥ = − ,
kfn k1 1 − e−n n
E SPACES DE H ILBERT
Définition 3.1.1 (Produit scalaire). Soit E un espace vectoriel sur R. Un produit scalaire
sur E est une application :
h·, ·i : E × E → R
Exercice 10. Montrer que les applications suivantes sont des produit scalaires.
1.
u1 : RN × RN → R
N
X
(x, y) = u1 (x, y) = xi yi .
i=1
2. (*) Soit E = C [0, 1], R l’espace des fonctions réelles continues sur [0, 1],
u2 : E × E → R
Z 1
(f, g) = u2 (f, g) = f (t)g(t) dt
0
20
3.1. GÉNÉRALITÉS SUR LES ESPACES PRÉHILBERTIENS ET DE HILBERT 21
Exemple 3.1.1. D’après les exercice 10, on déduit que (RN , u1 ), C([0, 1], R), u2 sont des
espaces préhilbertiens
Démonstration. Soit u, v ∈ E ;
— Si u = 0, ou v = 0 ; l’inégalité (3.1.1) est immédiate.
— Si u 6= 0 et v 6= 0 : on pose
hu, vi
w =u− v,
hv, vi
d’une part on peut voir que hw, wi ≥ 0.
D’autre part, on a :
hu, vi hu, vi
hw, wi = hu − v, u − vi
hv, vi hv, vi
|hu, vi|2 |hu, vi|2
= hu, ui − 2 +
hv, vi hv, vi
2
|hu, vi|
= hu, ui − ;
hv, vi
D’ou :
|hu, vi|2
hw, wi ≥ 0 ⇔ hu, ui − ≥0
hv, vi
⇔ |hu, vi|2 ≤ hu, ui · hv, vi
p p
⇔ |hu, vi| ≤ hu, ui hv, vi.
Donc, on a l’inégalité.
Proposition 3.1.2 (Inégalité de Minkofiski). Soit (E, h·, ·i) un espace préhilbertien, pour
tout x, y ∈ E on a :
p p p
hx + y, x + yi ≤ hx, xi + hy, yi (3.1.2)
Démonstration. Soient x, y ∈ E, on a :
d’ou
p p p
hx + y, x + yi ≤ hx, xi + hy, yi.
Exercice 11. Si E est un espace préhilbertien munit par le produit h·, ·i, montrer l’application
k · k : E → R+
p
u → kuk = hu, ui
Proposition 3.1.3 (Identité du parallélogramme). Soit (E, h·, ·i) un espace préhilbertien,
pour tout x, y ∈ E, on a :
On a le résultat suivant :
Remarque 3.1.2. La proposition 3.1.4 nous permet de vérifier que certaine normes est associé
au produit scalaire ou non, c’est-à-dire l’identité de parallélogramme caractérise les espaces
préhilbertiens parmi les espaces normés.
Exercice 12. 1. Soit (RN , k · k∞ ) ; avec kXk∞ = sup |xi | et X = (x1 , x2 , ..., xn ) ∈ RN .
1≤i≤n
N
Montrer (R , k · k∞ ) n’est pas un espace préhilbertien.
R1
2. Soit E = L1 ([−1, 1], R) munie de la norme kf k = −1 |f (t)| dt ; montrer que cet espace
n’est pas un espace préhilbertien.
Définition 3.1.3. Un espace de Hilbert (ou Hilbertien) est un espace préhilbertien complet.
Remarque 3.1.3. Il découle de cette définition que tout espace de Hilbert est un espace de
Banach particulier.
Exemple 3.1.2.
p
1. R est un espace de Hilbert avec hx, yi = xy et kxk = hx, xi =
√
x2 = |x|.
v
n
X
u n
uX
2. RN est un espace de Hilbert avec hX, Y i = xi yi et kxk = t x2 i
i=1 i=1
∞
X ∞
X
3. l2 (N) = {x = (xn )n∈N ; x2n
< ∞} est un espace de Hilbert avec hx, yi = xn yn
n=1 v n=1
u∞
uX
où x = (xn )n∈N et y = (yn )n∈N et kxk = t x2n .
n=1
R1
4. L’espace C([−1, 1], R) muni du produit scalaire hf, gi = −1
f (t)g(t) dt n’est pas un
espace de Hilbert car il n’est pas complet ; en effet : voir l’exercice 5.
Définition 3.2.1. Soit H un espace préhilbertien, soit x, y ∈ H, on dit que x et y sont ortho-
gonaux (noté x⊥y) si et seulement si hx, yi = 0.
PN
Exemple 3.2.1. E = RN , hX, Y i = i=1 xi y i
Démonstration. Evidante.
Définition 3.2.2. On dit que (xi )i∈I est une famille orthogonale ou système orthogonal
si les xi sont deux à deux orthogonaux, autrement dit
Définition 3.2.3. On dit que (xi )i∈I est une famille orthonormale ou système orthonor-
mal ou système orthonormé si (xi )i∈I est une famille orthogonale et si de plus pour tout
i ∈ I, on a hxi , xi i = 1, autrement dit
h i 1, si i = j
(xi )i∈I est une famille orthonormale ⇔ ∀i, j ∈ I : hxi , xj i = δij =
0, si i 6= j.
n x o
i
Remarque 3.2.1. Si {xi }i∈I est une famille orthogonale, alors la famille est orthonor-
kxi k
male.
Exemple 3.2.2. La famille {eα } est une famille orthonormale et la famille {fn }n est une famille
orthogonale (voir l’exemple 3.2.1 et l’exercice 13 ), de plus on a
Z π
2
kfn k = hfn , fn i = cos2 nt dt = π,
−π
Définition 3.3.1. Soit (E, h·, ·i) un espace préhilbertien, si A une partie non vide de E, on
appelle orthogonal de A et l’on note A⊥ l’ensemble de vecteurs orthogonaux à tout les vecteurs
de A, c.à.d.
A⊥ = {x ∈ E : hx, ai = 0, pour tout a ∈ A}.
F = {x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 ; x1 + 2x2 + x3 + x4 = 0, x2 + x3 = 0}
Calculer F ⊥ .
R1
3. Soit E = C([0, 1], R) muni du produit scalaire hf, gi = 0
f (t)g(t) dt. On considère le
sous-espace vectoriel F de E défini par
F = {f ∈ E : f (0) = 0}.
Exercice 15. Soit A une partie non vide de E. A⊥ est un sous espace vectoriel fermé de E.
Indication : Vérifier d’abord :
\
A⊥ = {y}⊥ ;
y∈A
Définition 3.4.1. Soit (E, d) un espace métrique et soit F une partie fermée de E, soit x un
point de E. On appelle projection du point x sur F tout point b de F vérifie :
2. L’existence de PF (x) n’est pas assurée et s’il existe il peut ne pas être unique, par
exemple : on prend E = R evec d(x, y) = |x − y|, F = [0, 1[ et x = 2, alors, dans
cet exemple on remarque que la projection de 2 sur F n’existe pas. Maintenant on prend
E = R2 avec d(x, y) = kx − yk2 et F est la sphère de la boule de centre x fixé dans E,
dans ce cas, la projection de x sur F n’est pas unique.
Théorème 3.4.1 (Projection sur un convexe). Soit (H, h·, ·i un espace préhilbertien et F ⊂
H une partie non vide convexe . On suppose de plus que A est complète. Alors on a :
hx − bx , y − bx i ≤ 0, ∀y ∈ F. (3.4.1)
Remarque 3.4.2. Dans le théorème 3.4.1, lorsque E est un espace de Hilbert, on peut
supposer que la partie F ⊂ H est convexe et fermé car on sait que le fermé dans un
espace complet est complet quand il est muni de la distance induite par la norme sur E.
Théorème 3.4.2 (Projection sur un sous espace de Hilbert). Soit (H, h·, ·i) un espace de
Hilbert et F un sous espace vectoriel fermé et x un élément de H. Alors il existe un unique
élément bx ∈ F tel que
kx − bx k = d(x, F ).
bx = PF (x) ⇔ hx − bx , yi = 0, ∀y ∈ F.
Exercice 17. Soit E = C([0, 1], R) muni du produit scalaire définie par
Z 1
hf, gi = f (t)g(t) dt,
0
hx − PF (x), yi = 0, ∀y ∈ F
et par suite
hx − PF (x), ej i = 0, ∀j ∈ {1, 2, ..., n},
d’où :
n
X
hx − αi ei , ej i = 0, ∀j ∈ {1, 2, ..., n},
i=1
Donc, on obtient :
et par conséquent :
n
X
PF (x) = hx, ei iei .
i=1
Pour cela,
Théorème 3.6.1. Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien et {xn } une famille finie ou infinie
de vecteurs linéairement indépendants de E. Pour tout n ∈ N, on pose Fn = V ect{x0 , ..., xn }
le sous-espace vectoriel engendré par x0 , ..., xn . On définie la famille {yn } par la relation de
récurrence suivante :
y =x ,
0 0
y0 yn+1
e0 = , en+1 =
ky0 k kyn+1 k
Définition 3.7.1. Le dual topologique d’un espace de Hilbert H est l’espace des formes linéaires
et continues sur H, on le note par H ∗ (ou H 0 ). On le muni de la norme duale
Théorème 3.7.1 (de représentation de Riesz). Soit H un espace de Hilbert muni de la norme
k · k associée au produit scalaire, soit H ∗ le dual topologique de H. Alors : " Pour tout ϕ ∈ H ∗ ,
il existe un unique élément yϕ ∈ H tel que pour tout x ∈ H, on ait :
ϕ(x) = hx, yϕ i.
De plus
kϕkH ∗ = kyϕ kH .
X
Exemple 3.7.1. Soit H = l2 (N) = {(xn ); x2n < ∞} muni du produit scalaire
n≥0
X
hx, yi = xn yn .
n≥0
ϕ:H → R
x → ϕ(x) = xp
ϕ est linéaire (évidant) et continue, en effet, Soit x ∈ H = l2 (N), alors x = (xn )n∈N , on a
q sX
|ϕ(x)| = |xp | = xp ≤2 x2n = kxk.
n≥0
de sorte que ϕ ∈ H ∗ .
On cherche l’unique élément yϕ ∈ H tel que ϕ(x) = hyϕ , xi, On prend
hyϕ , xi = xp = ϕ(x).
Remarque 3.7.1. Soit (H, h·, ·i) un espace de Hilbert. Alors le dual topologique H ∗ est un
espace de Hilbert pour le produit scalaire suivant :
Notons que ce produit scalaire sur H ∗ induit la norme déjà existant sur H ∗ .
Correction de l’exercice10
Voici une démonstration détaillée pour l’exemple 2.
— Soient f, g, h ∈ E et soit λ ∈ R :
Z 1
u2 (f + λg, h) = (f + λg)(t)h(t) dt
0
Z 1 Z 1
= f (t)h(t) dt + λ g(t)h(t) dt
0 0
= u2 (f, h) + λu2 (g, h).
f 2 (t) dt = 0 ; comme f est continue sur [0, 1], alors f 2 = 0 sur [0, 1] et par
0
suite f = 0 sur [0, 1]. Ce qui montre que u2 est défini positive et par conséquent
elle défini un produit scalaire.
Correction de l’exercice11
Soient u, v ∈ E et λ ∈ R.
— Si u = 0, alors h0, 0i = 0 et par suite hu, ui = kuk = 0, si kuk = 0, alors
p
hu, ui = 0, d’où u = 0.
—
p
kλuk = hλu, λui
p
= λ2 hu, ui
p
= |λ| hu, ui
= |λ|kuk.
Correction de l’exercice12
1. Si on prend
X1 = (1, 0, 0, ..., 0), X2 = (0, 1, 0, ..., 0) ∈ RN
Correction de l’exercice13
Rπ
Pour tout n 6= m, on a : hfn , fm i = −π
cos nt cos mt dt, en utilisant la formule :
1
cos α cos β = [cos(α + β) + cos(α − β)]
2
On obtient alors
Z π
1
hfn , fm i = cos(n + m)t + cos(n − m)t dt
2 −π
1 .π 1 .π
= sin(n + m)t + sin(n − m)t
2(n + m) −π 2(n − m) −π
= 0
1. On a : {0E }⊥ = E et E ⊥ = {0E }.
F = {x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 ; x1 + 2x2 + x3 + x4 = 0, x2 + x3 = 0}
par un calcul simple on obtient que {v1 = (−1, 1, −1, 0), v2 = (−1, 0, 0, 1)} est
une base de F , alors en vertu de la proposition 3.2.1
F ⊥ = {x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 ; hx, ai = 0; ∀a ∈ F }
= {x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 ; x1 − x2 + x3 = 0, −x1 + x4 = 0}
R1
3. Soit E = C([0, 1], R) muni du produit scalaire hf, gi = 0
f (t)g(t) dt. On consi-
dère le sous-espace vectoriel F de E défini par
F = {f ∈ E : f (0) = 0}.
L’application x 7→ x|f (x)|2 est continue sur [0, 1], positive, d’intégrale nulle, elle
est donc identiquement nulle. On en déduit que f (x) = 0 pour tout x ∈]0, 1], et
par continuité on a aussi f (0) = 0. Ainsi f = 0. On a bien montré que F ⊥ = {0}.
Correction de l’exercice15
0 ∈ E et pour tout x, x0 ∈ A⊥ , α ∈ R on a αu + v ∈ A⊥ car pour tout y ∈ A
x ∈ A⊥ ⇔ ∀y ∈ A : hx, yi = 0
⇔ ∀y ∈ A : x ∈ {y}⊥
\
⇔ x∈ {y}⊥
y∈A
alors {y}⊥ est fermé et comme l’intersection quelconque des fermés est un fermé on
déduit que A⊥ est un fermé.
Correction de l’exercice16
En effet, on utilise deux méthode
1ère méthode (par la définition) : — Si x ∈ F , alors d(x, F ) = 0 = d(x, PF (x)) et
par conséquent PF (x) = x.
— Si x ∈
/ F , on montre que d(x, F ) = kx − PF (x)k = kx − 1
kxk
xk.
On a :
1
kxk − 1
x − x
=
x
= kxk − 1.
kxk kxk
Pour tout y ∈ F , on a :
D’où :
kxk − 1 ≤ d(x, F ).
Par conséquent :
1
d(x, F ) ≤
x − x
= kxk − 1.
kxk
2ème méthode (par la caractérisation) : H est un espace de Hilbert et B(0, 1) est
convexe et fermée, alors la projection existe et unique.
— Si x ∈ B(0, 1) : hx − x, y − xi = 0 ≤ 0, ∀y ∈ F .
— Si x ∈
/ B(0, 1) (kxk > 1), soit y ∈ B(0, 1) ;( kyk ≤ 1 :
D 1 1 E 1
x− x, y − x = hx, yi − kxk − hx, yi
kxk kxk kxk
1
= 1− hx, yi + 1 − kxk
kxk
≤ kxk − 1 kyk + 1 − kxk
= (kxk − 1)(kyk − 1) ≤ 0,
on déduit que ∀x ∈
/ B(0, 1) : PF (x) = 1
kxk
x.
Correction de l’exercice17
Comme E est un espace préhilbertien et F est un sous-espace fermé (car il est de
dimension dinie). Alors la projection orthogonale de f sur F existe et unique, donc on
le calcule :
— On sait que PF (f ) ∈ F = V ect{1, t} donc il existe α, β ∈ R tels que PF (f ) =
αt + β.
— En vertu la caractérisation de la projection orthogonale on a :
hf − PF (f ), gi = 0, ∀g ∈ F = V ect{1, t}.
D’où R
1 et − αt − β dt = 0,
0
R 1 (et − αt − β)t dt = 0.
0
PF (f ) = (4e − 3)t − 2e + 2.
Correction de l’exercice18
On considère l’espace des fonctions carées intégrables L2 ([0, 1]), on sait que cet es-
pace est Hilbertien muni du produit scalaire
Z 1
hf, gi = f (t)g(t) dt, ∀f, g ∈ L2 ([0, 1]).
−1
PF (f0 ) = a0 + b0 x + c0 x2 .
c.à.d. R
1
(x3 − a0 + b0 x + c0 x2 ) dx = 0
R−1
1
−1
(x3 − a0 + b0 x + c0 x2 )x dx = 0
hR 1 (x3 − a + b x + c x2 )x2 dx = 0
−1 0 0 0
Correction de l’exercice19
on trace les étapes suivant :
— on a
y = x0 = 1 ⇒ y0 (x) = 1,
0
y1 = x1 − PF0 (x1 ) ⇒ y1 (x) = x − PF0 (x), où F0 = V ect{1} (3.8.2)
y = x − P (x ) ⇒ y (x) = x2 − P (x), où F = V ect{1, x}.
2 2 F1 2 2 F1 1
hx − PF0 (x), 1i = 0
d’où Z 1
(x − λ) dx = 0,
1
et par suite λ = 0 donc PF0 (x) = 0.
On a PF1 (x2 ) ∈ F1 = V ect{1, x} alors il existe α, β ∈ R tels que PF1 (x2 ) = αx + β.
La projection PF1 (x2 ) est caractérisé par :
hx2 − P (x2 ), 1i = 0,
F1
hx2 − P (x2 ), xi = 0.
F1
d’où : R
1 (x2 − αx − β) dx = 0,
1
R 1 (x2 − αx − β)x dx = 0,
1
q √
Par conséquent {e0 = √1 , e1 = 3
x, e2 = 415 (x2 + 13 )} est famille orthonormale, de
2
q 2 √
plus V ect{1, x, x2 } = V ect{ √12 , 32 x, 415 (x2 + 13 )}.
[2] N. E L H AGE H ASSSAN, Topologie générale et espaces normés, Dunod, Paris, (2011).
[3] M. H AZI, Topologie. Au delà des travaus dirigés, O.P.U, Alger, (2015).
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