PNADT Rapport
PNADT Rapport
PNADT Rapport
du Développement et de
l’Aménagement des Territoires
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un But – Une Foi
internationale
PODOR
ROSSO GA1 : Culture irriguée, Pêche continentale, élevage
U
SÉNÉGAL NDIOUM
Métropole d’équilibre GA2 : Horticulture, Exploitation minière, Elevage
S intensif
Aéré-Lao
Q
RICHARD TOLL- Métropole régionale GA3 : Culture pluviale à cycle court, Elevage,
Diama
DAGANA Ville secondaire Agroforesterie
I
LOUGA
GA3 GA9 : Elevage, Agroforesterie, Culture pluviale
Lompoul Sur Mer KANEL
A T
GA10 : Ecotourisme
DAHRA LINGUÈRE GA11 : Exploitation minière, culture pluviale, Agroforesterie
KÉBÉMER SINTHIOU
Fass BoyeGA2 RANÉROU BAMAMBÉ
Barkédji GA12 : Culture pluviale, Horticulture, Exploitation minière
Ndoyène
MBORO GA13 : Pêche maritime, Exploitation pétrolière et
MÉKHÉ
Thilmakha GA5 gazière, transport maritime
TIVAOUANE DAROU Vélingara Ferlo GA14 : Habitat, agriculture
MOUSTY Fété Bowé
DAKAR
CAYAR GA12 Baba Garage TOUBA- périurbaine
BAKEL
POUT KHOMBOLE
MBACKÉ Infrastructures Portuaires
et Aéroportuaires
THIÈS DIOURBEL
BAMBEY Aéroport international
Tassète
Fissel
Diakhao Payar Toubéré Kidira Aéroport régional
Ndiosmone GOSSAS
Gniby
GA14 Diaoubé Port international
MBOUR THIADIAYE FATICK
GANDIAYE GUINGUINÉO
DIOFIOR
BIRKELANE Lour-Escale GOUDIRY
Port minéralier
JOAL FADIOUTH FOUNDIOUGNE
MALEM HODAR GA7 Kéniéba
Port sec
Samba Dia
KAOLACK KAFFRINE KOUNGHEUL KOUMPENTOUM
GA13 GA6 PASSY NDOFFANE
Bala Infrastructures Ferroviaires
Djiffére Koussanar et Routières
SOKONE
Wackngouna Maka Gouy Réseau ferroviaire
TOUBACOUTA Demba Koli Réseau autoroutier
NIORO DU RIP
Makacoulibantang Dianké Makhan
TAMBACOUNDA
N
Réseau routier
KARANG POSTE
Keur Ayip
Gueye
GA11
A
Missira
Pata Saiensoutou
Sénoba
E
Vous savez le prix que j’accorde à l’unité na- constituent autant de facteurs bloquant qui entravent les efforts que nous four-
tionale, à l’intégrité territoriale de notre pays, nissons tous les jours.
à la viabilité de nos territoires et à l’équité ter-
Pour apporter plus de cohérence et d’efficacité dans nos politiques d’organisa-
ritoriale. Toutes choses qui reposent sur une
tion, d’occupation, de production et de consommation d’espace, j’ai lancé, dès le
bonne organisation spatiale.
lendemain de mon accession à la magistrature suprême, un certain nombre de
Mes tournées répétées à l’intérieur du pays réformes et de programmes ambitieux pour réduire drastiquement les iniquités
m’ont permis d’avoir en permanence une territoriales.
idée précise sur l’évolution de nos régions,
Plusieurs initiatives, déclinées dans le Plan Sénégal Emergent, qui expriment
de nos départements, de nos communes, de
ma forte volonté d’accélérer le processus de territorialisation des politiques pu-
nos villes et leurs banlieues, de nos cités re-
bliques pour favoriser une meilleure compétitivité de nos territoires, gage d’une
ligieuses, de nos îles et de nos villages. Bref
création massive d’emplois et d’une croissance accélérée, inclusive, durable et
de nos établissements humains…
mieux répartie sur l’ensemble du pays. Il s’agit d’une lutte au quotidien contre
Mes déplacements effectués le long des les déséquilibres, les injustices et les dysfonctionnements.
côtes, de nos fleuves, de nos lacs, ou encore
Pour moi, œuvrer à garantir l’équité de nos territoires et l’égalité des Sé-
dans nos forêts et parcs, nos espaces trans-
négalais est la seule forme de lutte contre les injustices et les inégalités.
frontaliers, et nos zones minières… m’ont éga-
Il n’y a qu’un Sénégal, quel que soit le lieu où l’on vit, c’est le Sénégal de
lement, permis de connaître, avec exactitude, nos potentialités mais aussi nos
tous, le Sénégal pour tous.
faiblesses et contraintes.
Vous l’avez constaté, le territoire national fait l’objet en ce moment d’une trans-
Mes échanges itératifs avec mes compatriotes m’ont, en outre, permis de m’im-
formation structurelle majeure avec la réalisation d’un éventail de chantiers dans
prégner de la réalité quotidienne des Sénégalais.
tout le pays et dans tous les secteurs qui influent sur la qualité de vie de nos
Ce diagnostic que je fais au quotidien du territoire national me permet de consta- compatriotes.
ter les limites objectives de l’action de l’Etat, au niveau central et déconcentré,
Il nous faut cependant, admettre que la plupart des outils de planification spa-
celles des collectivités territoriales, ainsi que celles de notre secteur privé face
tiale élaborés pour asseoir un développement harmonieux et durable du terri-
aux défis du développement.
toire national, n’ont jusque-là connu qu’une très faible application.
Ces limites qui ont pour nom :
En effet, les choix d’implantation de projets structurants, ainsi que l’élaboration
• le déséquilibre entre le tiers ouest et l’est du pays et entre Dakar et les autres et la mise en œuvre des plans directeurs et programmes d’investissement ont
établissements humains ; très peu tenu compte des orientations existantes en matière d’aménagement
• les disparités entre zones urbaines et zones rurales ; du territoire.
• les incohérences territoriales ; D’où l’occupation anarchique de la voie publique et des zones impropres à l’habi-
• la faible valorisation des ressources et potentialités des territoires ; tat qui impactent négativement le cadre et la qualité de vie des populations ainsi
que l’image de nos collectivités territoriales.
• l’enclavement de certaines parties du territoire ;
• l’occupation de zones à risques ; Nous constatons tous, pour le regretter, dans le cadre de la mise en œuvre des
projets phares du Gouvernement, comment l’absence de politiques d’aména-
• les problèmes de mobilité ;
gement du territoire peut impacter la réalisation d’infrastructures socio-écono- • la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement durable des
miques. En effet, l’augmentation des coûts économiques et sociaux induits par Territoires (LOADT) ;
les déguerpissements et les indemnisations y afférentes est une réalité de notre • le Fonds d’Impulsion à l’Aménagement et au Développement territorial (FIA-
quotidien. Une réalité à laquelle nous devons ensemble trouver des solutions DT) ;
durables qui passent nécessairement par le respect des prescriptions de la pla-
• le Visa de localisation ;
nification spatiale.
• les Zones d’aménagement différé ;
Nous constatons, plus gravement encore, combien les conflits récurrents géné-
• l’Observatoire national des Territoires ;
rés par les imprécisions des limites territoriales plombent les projets d’envergure
portés par les départements, villes et communes, privant ainsi ces territoires • la commission nationale de toponymie qui sera chargée de conserver et de
d’importantes opportunités d’investissements et de projets créateurs d’emplois développer le patrimoine toponymique national ;
et de richesses. • la stratégie nationale de correction des incohérences territoriales mise en
place par l’ANAT et la Direction générale de l’Administration territoriale
C’est pourquoi, parallèlement à la mise en œuvre de programmes d’urgence vi-
(DGAT) du ministère de l’Intérieur ;
sant à résoudre les problèmes prioritaires identifiées et à améliorer la vie des po-
pulations rurales et urbaines, j’avais instruit qu’une vaste réflexion soit entreprise • la modernisation et la densification du réseau géodésique national.
pour élaborer le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial A partir d’aujourd’hui le PNADT, réceptacle spatial du PSE, devra être considéré
(PNADT), afin de repositionner l’aménagement du territoire au cœur des poli- comme le référentiel de base pour un aménagement harmonieux et durable du
tiques publiques. Il s’agissait, pour le Gouvernement, de mettre la prospective territoire national. Il nous permet d’affronter en face les défis qui nous inter-
spatiale et territoriale à la place qui doit être la sienne, pour une meilleure prise pellent, notamment :
en compte des générations présentes et futures. • le désenclavement de nos territoires ;
Il est apparu au cours de nos travaux que le PNADT a fixé les grandes orienta- • le rééquilibrage de notre armature urbaine ;
tions en matière d’organisation spatiale en tenant compte, d’une part, des po- • la résolution des problèmes d’incohérence territoriale ;
tentialités et des contraintes de nos territoires et, d’autre part, des orientations
retenues dans le Plan Sénégal Emergent. • l’industrialisation du pays ;
• la reforestation durable du territoire national ;
Cet ambitieux outil de planification spatiale a défini une armature urbaine plus
équilibrée et a établi les principes régissant la localisation des grandes infrastruc- • la modernisation de nos systèmes productifs locaux ;
tures, des grands équipements et des services collectifs d’intérêt national pour • l’accès universel aux services socio-économiques et administratifs ;
les prochaines années. Le PNADT intègre par ailleurs les défis et enjeux de • la réduction drastique de l’exode rural et la lutte contre l’émigration clandes-
l’heure, notamment l’aménagement numérique du territoire, le changement cli- tine ;
matique, les récentes découvertes de gaz et de pétrole le long de nos côtes, • la libération des zones à risques ;
l’industrialisation du pays, la sécurité, l’articulation de nos interventions avec les
actions d’aménagement projetées au niveau communautaire, etc. • la préservation et la sécurisation des espaces destinés aux futurs projets.
La mise en œuvre du PNADT contribuera à assurer la cohérence spatiale des J’invite donc tous les acteurs confondus à faire de ce document prospectif le leur
projets socio-économiques et géostratégiques de l’État. et de recourir scrupuleusement aux orientations consignées pour un Sénégal
Emergent dans un développement harmonieux et durable à l’horizon 2035.
C’est la raison pour laquelle, j’approuve le Plan national d’Aménagement et de
Développement territorial (PNADT) et valide l’ensemble des outils qui doivent
faciliter sa mise en œuvre à savoir :
Monsieur Oumar GUEYE, Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires (MCTDAT)
Dès son accession à la magistrature suprême, Son Excellence Monsieur Macky territorial (PNADT) est l’outil de pilotage
SALL, Président de la République du Sénégal, conscient des énormes dispa- qui nous permet de les construire de fa-
rités de développement du territoire national avait exprimé sa volonté de s’ap- çon durable en tenant compte des enjeux
puyer sur une bonne organisation spatiale pour doter le Sénégal de territoires et défis qui nous interpellent aujourd’hui
viables, capables de porter, de façon harmonieuse, le développement du pays. comme demain.
C’est ainsi que, lors du Conseil présidentiel sur les inondations du 19 septembre
J’invite donc, toutes les institutions, les
2012, le chef de l’Etat avait instruit le Gouvernement d’élaborer un nouveau
organisations ainsi que tous les acteurs
Plan national d’Aménagement du Territoire qui intègre le Développement terri-
de se l’approprier et d’adopter toutes ses
torial.
orientations dans le cadre de l’application
Après la mise en place du comité technique et le lancement du processus de leurs politiques.
d’élaboration du Plan national d’Aménagement et de Développement territorial
J'adresse mes vives féllicitations à Mon-
(PNADT) par la Commission nationale d’Aménagement du territoire, une série
sieur le Président de la République, Son
de rencontres et d’évènements avait été initiée par mon département pour
Excellence Monsieur Macky SALL pour le
rendre la démarche participative, inclusive et itérative. D’ailleurs, je remercie
travail accompli depuis qu'il est à la tête
tous les acteurs qui ont apporté leurs concours à l’élaboration de ce plan.
du pays.
Aujourd’hui, notre pays dispose d’un outil intelligent d’organisation spatiale qui
facilite le déploiement du Plan Sénégal Emergent (PSE) au niveau de nos Col-
lectivités territoriales. Ces dernières sont les réceptacles spatiaux de nos po-
litiques publiques et le Plan national d’Aménagement et de Développement
Monsieur Mamadou DJIGO, Directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT)
Pour matérialiser la vision du Président de lais dans les quinze (15) prochaines années, est le résultat d’une combinaison
la République, le Ministère des Collecti- systémique de toutes les intelligences de notre pays. Sa mise en œuvre per-
vités territoriales, du Développement et mettra de répartir de façon intelligente et équitable les infrastructures, les équi-
de l’Aménagement des Territoires par le pements et les services. Elle permettra aussi de bien accueillir les prochaines
biais de l’Agence nationale de l’Aménage- générations et de garantir à tous l'accès aux services sociaux de base.
ment du Territoire, a mobilisé l’ensemble
J’adresse mes remerciements les plus soutenus à Son Excellence, Monsieur
des ministères, de l’administration territo-
Macky Sall, Président de la République du Sénégal pour sa confiance, à tous les
riale, des élus locaux et des acteurs privés
ministres qui ont eu à apporter leurs concours au processus d’élaboration avec
nationaux et internationaux pour relever
une mention particulière à Monsieur Oumar Gueye, Ministre des Collectivités
les défis de notre organisation spatiale.
territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires qui a été
L'ANAT a adopté une démarche straté-
un acteur clé et précieux pour l’aboutissement de ce travail fastidieux.
gique de partenariat, de mutualisation et
de décloisonnement pour élaborer le Plan Je remercie aussi tout le personnel de l’ANAT pour leur engagement, tous les
national d’Aménagement et de Dévelop- partenaires sans exception et tous les acteurs qui ont eu à participer au proces-
pement territorial (PNADT) du Sénégal. sus d’élaboration du PNADT.
Cet outil qui projette le territoire sénéga-
Sous l'autorité de :
Monsieur Oumar GUEYE, Ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires (MCTDAT)
Sous la direction de :
Monsieur Mamadou DJIGO, Directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT)
9
LE COMITÉ TECHNIQUE RESTREINT (CTR)
AVEC L'ACCOMPAGNEMENT DE : M. Moctar DIATTARA, Programme National de Développement Local (PNDL)
M. Momath NDIAYE, Direction de l’Appui au développement local
IDEV-IC
Mme Fatou D. DIACK, Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP)
M. Alexis CAMPAL, Expert Aménagement du Territoire (ancien Directeur de l'Aménagement du Territoire) M. Djibril Waly NDIAYE, Direction Générale du Budget
M. Ousseynou DIOP, Environnementaliste M. Colonel Modou Moustapha SARR, Direction des Eaux et Forêts, Chasses et Conservation des Sols
M. Mamadou SOME, Démographe M. Lamine LABOU, Direction Générale de la Prévision et des Etudes Economiques (DGPPE)
Mme Ndeye Bigué DIOP, Aménagiste M. Pape AMAR, Agence de la Promotion de l’Investissement et des Grands travaux (APIX)
M. Ndiaga DIOP, Environnementaliste M. Mamadou NDAO, Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE)
M. Mamadou BA, Spécialiste en décentralisation M. Mamadou Tahirou GANO, Direction Générale de la Planification et des Politiques Economiques (DGPPE)
M. Babacar THIAM, Agence de Développement Local (ADL)
Groupe d’Etude, de Recherche et d’Appui au Développement (GERAD)
M. Khalil Rakhmane NDIAYE, Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS - PSE)
Pr. Amadou DIOP, Géographe & Aménagiste Mme Ndeye Marieme SAMB, Agence de Développement Municipal (ADM)
Mme Aby NDAO, Sociologue M. Momar GUEYE, Direction des Stratégies de Développement Territorial
M. Antoine EVIN, Cartographe Mme Fatoumata Bintou Camara FALL, Direction des Collectivités Territoriales (DCT)
M. Jean-Michel EVIN, Prospectiviste M. Baboucar Mboundor NGOM, Direction Générale de l’Administration Territoriale (DGAT)
M. Aboubacry Demba LOM, Economiste/planificateur (ancien Directeur de la Planification) M. Moctar SALL, Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau (DGPRE)
M. El Hadji Mamadou Ndiaye, Expert en transport/logistique Mme Mame Sokhena DIOUCK, Direction de l’Environnement et des Etablissements Classes (DEEC)
M. Abdoulaye DIOUF, Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture (DGUA)
M. Jean Pierre Diamane BAHOUM, Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD)
INTECH-PRO
M. Amadou NIANG, Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID)
Pr. Aboubacar Chedikh BEYE, Expert Sciences et Génie des matériaux
M. Moussa CAMARA, Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA)
M. Amadou KANE, Expert technologies alimentaires
M. Malick SOW, Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA)
Mme Khady BEYE CAMARA, Expert en finances
10
Sommaire
PREAMBULE
LE CONTEXTE MONDIAL ET SOUS-REGIONAL............................... 28 PILOTAGE DU PROCESSUS............................................................ 33
11
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
12
PNADT - Rapport final
1.3. Les infrastructures de transport structurantes.................... 186 2.5. AXE V : Gouvernance territoriale............................................ 253
2.1. Les organes de pilotage et acteurs de mise en œuvre........ 264 4. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT................................. 271
2.1.1. Les organes et structures de pilotage...................................... 264
2.1.2. Rôles et responsabilités des différents acteurs......................... 265
2.2. Instruments techniques........................................................... 266
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE.................................................................. 274
ANNEXES
Annexe 1 : Aires métropolitaines........................................ 274
14
PNADT - Rapport final
15
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
16
PNADT - Rapport final
17
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion concertés ZAC : Zone d’Aménagement Concerté
des Eaux du fleuve Sénégal ZADEC : Zone d’Activités dédiée à l’Ecosystème de la Construction
SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme ZES : Zones Economiques Spéciales
SDER : Schéma de Développement de l’Espace Régional ZIC : Zone d'Intérêt Cynégétique
SDS : Schéma Directeur Sectoriel
SENELEC : Société nationale d’Electricité
18
PNADT - Rapport final
19
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
20
PNADT - Rapport final
Tableau 44 : Le niveau de couverture sanitaire du Sénégal en rapport avec les normes de l’OMS.............................................................................................207
Tableau 45 : Les risques majeurs du Sénégal et les mesures de préventions préconisées par le PNADT.................................................................................. 211
Tableau 46 : Cartographie des types d’industries..............................................................................................................................................................................226
Tableau 47 : Actions de mise en place de centres de recherche et d’innovation spécialisés.......................................................................................................233
Tableau 48 : Axes routiers à aménager et à réhabiliter.....................................................................................................................................................................234
Tableau 49 : Proposition de création de nouveaux aéroports internationaux et de modernisation des aéroports secondaires ...........................................236
Tableau 50 : Proposition de modernisation et d’aménagement de ports........................................................................................................................................236
Tableau 51 : Types d’établissements professionnels selon la spécialisation des territoires........................................................................................................248
21
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
22
PNADT - Rapport final
23
PNADT - Rapport final
E
internationale
PODOR
ROSSO GA1 : Culture irriguée, Pêche continentale, élevage
U
SÉNÉGAL NDIOUM
Métropole d’équilibre GA2 : Horticulture, Exploitation minière, Elevage
S intensif
Aéré-Lao
Q
RICHARD TOLL- Métropole régionale GA3 : Culture pluviale à cycle court, Elevage,
I
Diama
DAGANA Ville secondaire Agroforesterie
Localité GA4 : Elevage, Sylviculture, Agriculture
T
LOUGA
GA3 GA9 : Elevage, Agroforesterie, Culture pluviale
Lompoul Sur Mer KANEL
A T
GA10 : Ecotourisme
DAHRA LINGUÈRE GA11 : Exploitation minière, culture pluviale, Agroforesterie
KÉBÉMER SINTHIOU
Fass BoyeGA2 RANÉROU BAMAMBÉ
Barkédji GA12 : Culture pluviale, Horticulture, Exploitation minière
Ndoyène
MBORO GA13 : Pêche maritime, Exploitation pétrolière et
MÉKHÉ
Thilmakha GA5 gazière, transport maritime
TIVAOUANE DAROU Vélingara Ferlo GA14 : Habitat, agriculture
MOUSTY Fété Bowé
DAKAR
CAYAR GA12 Baba Garage TOUBA- périurbaine
BAKEL
POUT KHOMBOLE
MBACKÉ Infrastructures Portuaires
et Aéroportuaires
THIÈS DIOURBEL
BAMBEY Aéroport international
Tassète
Fissel
Diakhao Payar Toubéré Kidira Aéroport régional
Ndiosmone GOSSAS
Gniby
GA14 Diaoubé Port international
MBOUR THIADIAYE FATICK
GANDIAYE GUINGUINÉO
DIOFIOR
BIRKELANE Lour-Escale GOUDIRY
Port minéralier
JOAL FADIOUTH FOUNDIOUGNE
MALEM HODAR GA7 Kéniéba
Port sec
Samba Dia
KAOLACK KAFFRINE KOUNGHEUL KOUMPENTOUM
GA13 GA6 PASSY NDOFFANE
Bala Infrastructures Ferroviaires
Djiffére Koussanar et Routières
SOKONE
Wackngouna Maka Gouy Réseau ferroviaire
TOUBACOUTA Demba Koli Réseau autoroutier
NIORO DU RIP
Makacoulibantang Dianké Makhan
TAMBACOUNDA
N
Réseau routier
KARANG POSTE
Keur Ayip
Gueye
GA11
A
Missira
Pata Saiensoutou
Sénoba
E
28
PREAMBULE PNADT - Rapport final
29
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
B. LE CONTEXTE NATIONAL
30
PREAMBULE PNADT - Rapport final
plois, d’inclusion sociale et à sur une décennie. La cohérence les acteurs et en articulant les territoriales. Dakar, Pikine et Gué-
forte capacité d’exportation et des programmes et projets avec les compétences à transférer aux diawaye sont couvertes par le statut
d’attraction d’investissements axes stratégiques est assurée par ressources techniques, financiè- de villes sur le périmètre). Avec la
(l’agriculture et l’agrobusiness, le programme d’actions prioritaires res et humaines ; réforme, les communautés rurales
l’habitat social, le tourisme et le (PAP) qui opérationnalise le PSE sur et les communes d’arrondissement
• Améliorer les mécanismes de
secteur minier) ; une période quinquennale. sont érigées en communes de plein
financement du développement
exercice. Le Sénégal compte 557
Axe 2 : le capital humain, la pro- territorial et de la gouvernance
communes, dont 5 Villes (Dakar,
tection sociale et le développe- B.3. L’Acte III de la décentralisa- budgétaire pour un véritable dé-
Pikine, Guédiawaye, Rufisque et
ment durable qui constituent le tion veloppement économique et so-
Thiès.).
volet social du PSE en s’inscri- cial de nos territoires.
vant dans une amélioration si- La nouvelle réforme dite Acte III L’Acte III de la décentralisation
de la décentralisation vise à cor- L’adoption de l’Acte III (Loi 2013-
gnificative des conditions de vie constitue un grand pari selon les au-
riger les faiblesses diagnostiquées 10 du 28 décembre 2013) a conduit
des populations, une lutte plus torités avec le souci d’une approche
et à renforcer les acquis significatifs à la communalisation intégrale et
soutenue contre les inégalités de développement économique
à l’échelle nationale pour un déve- permettra à toutes les collectivités
sociales tout en préservant la majeure articulant la dimension
loppement local harmonieux et du- territoriales d’exploiter les nouvelles
base de ressources et en favo- territoriale via une judicieuse poli-
rable. Cette réforme vise à organi- opportunités qui leur sont offertes
risant l’émergence de territoires tique d’aménagement du territoire.
ser le Sénégal en territoires viables à savoir améliorer, par des équipe-
viables ; La mise en perspective de cette
et compétitifs, porteurs de dévelop- ments, la plateforme minimale des
réforme a pour objet de tirer profit
Axe 3 : la gouvernance, les ins- pement durable. infrastructures socio-économiques
des potentialités et vocations des
titutions, la paix et la sécurité de base, recruter du personnel
L’Acte III de la décentralisation pour- territoires dans le cadre de la mise
qui mise sur le renforcement qualifié et accéder facilement aux
suit les objectifs spécifiques sui- en œuvre des projets concrets issus
de la sécurité, de la stabilité et financements des partenaires au
vants : des différents programmes.
de la gouvernance, de la pro- développement et de la coopéra-
tection des droits et libertés et tion décentralisée. Cette nouvelle Il s’agit de réussir ce qui n’a été
• Construire une cohérence terri-
de la consolidation de l’État de politique permet un meilleur aména- qu’esquissé dans le passé, à savoir
toriale par une réorganisation de
droit afin de créer les meilleures gement de l’espace rural et une har- l’assemblage et la mutualisation
l’espace et l’émergence de pô-
conditions d’une paix sociale et monisation de son architecture. Les précise des différents plans d’ac-
les de développement ;
de favoriser le plein épanouisse- départements sont érigés en Collec- tion au service d’une politique
ment des potentialités. • Assurer la lisibilité des échel- tivités territoriales et la suppression d’aménagement réinventée et
les de gouvernance territoriale de la région en tant que collectivité confortée par une architecture
Ces trois axes stratégiques sont en clarifiant les relations entre a été décidée (A ce stade, seuls 42 institutionnelle rénovée.
déclinés en programmes et projets départements sont des collectivités
31
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
C. OBJECTIFS DU PNADT
Du point de vue institutionnel, le • promouvoir l’émergence de pô- • promouvoir une bonne cohéren- Le processus d’élaboration du
Plan national d’Aménagement et de les de développement par une ce territoriale ; PNADT a été lancé le 30 Décembre
Développement territorial (PNADT) valorisation durable et cohérente 2014 par la Commission nationale
• promouvoir une bonne maîtrise
constitue un levier pour la mise en des ressources et potentialités de l’Aménagement et du Dévelop-
de l’information territoriale ;
œuvre de l’Acte III de la décentra- des territoires ; pement territorial (CNADT), prési-
lisation et son approfondissement. • renforcer l’intégration du Séné- dée par le Ministre chargé de l’Amé-
• assurer l’équité territoriale dans
gal au niveau sous-régional et nagement du Territoire.
Le PNADT se substitue au PNAT l’accès aux services publics ;
mondial.
afin de mieux intégrer la dimension
• doter les territoires de facteurs
« développement territorial ».
de production performants ;
Son objectif global est de pro-
mouvoir le développement du
Sénégal à partir de ses territoires
par une bonne structuration de
l’espace et une valorisation du-
rable des ressources et potentia-
lités des territoires.
Il s’agit à travers le PNADT, de do-
ter le Sénégal d’un outil intégré et
partagé d’aménagement et de dé-
veloppement du territoire, cadre de
référence spatiale pour la territoriali-
sation des politiques publiques.
Les objectifs spécifiques visés
consistent à :
• assurer une bonne structuration
du territoire par une armature
urbaine équilibrée et un réseau
adéquat d’infrastructures et
d’équipements ;
D. PILOTAGE DU PROCESSUS
Le pilotage et l’exécution du projet impliquent plusieurs instances et catégories d’acteurs illustrées par la figure ci-après :
Figure 1 : Pilotage du processus d’élaboration du PNADT
33
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
E. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le processus d’élaboration du Plan ont été conçues aux fins de recueil- La phase de diagnostic toriels qui ont procédé à des appro-
national d’Aménagement et de Dé- lir les données concernant les diffé- bations provisoires et indiqué pour
veloppement territorial (PNADT) rents thèmes définis dans les TDR, Cette phase s'est déroulée entre chaque rapport les compléments à
comprend essentiellement trois aux échelles régionales et départe- janvier 2015 et décembre 2017. Les apporter au cours d’ateliers organi-
phases : (i) la phase préparatoire, (ii) mentales, et pour la période 2007- travaux réalisés ont abouti à l’élabo- sés en juillet et décembre 2016.
la phase diagnostic du territoire et 2017 (selon la disponibilité des don- ration et à la validation des 9 études
(ii) la phase de formulation de pro- nées). Ces fiches ont été validées thématiques suivantes : Sur la base de ces rapports théma-
jets d’aménagement et de dévelop- au cours d’un atelier de deux jours tiques actualisés, un rapport du bi-
• Plans et stratégies de mise en lan-diagnostic a été élaboré. L’ana-
pement territorial. (28-29 mai 2015) et ont été trans-
œuvre des politiques publiques ; lyse du rapport du bilan-diagnostic
mises aux structures techniques
La phase préparatoire concernées. Le recueil des fiches • Développement humain durable ; a été faite suivant une démarche à
de collecte remplies s’est avéré être la fois systémique, évolutive et spa-
Cette phase a été marquée par • Dynamiques économiques ; tiale.
l’étape la plus délicate du proces-
l’élaboration et la validation d’une
sus, puisque marquée par des sé- • Habitat, Urbanisme et cadre de Afin de ressortir les interrelations
note de cadrage et d’un rapport
quences d’attente parfois longues. vie ; entre les secteurs, les 9 études
d’orientation méthodologique, qui
présente les différentes étapes et la Parallèlement, la collecte documen- • Environnement et gestion des thématiques ont été regroupées en
démarche pour les conduire. taire a été menée au niveau des ressources naturelles ; quatre grands thèmes :
services techniques concernés par Thème 1 : Environnement et Res-
L’atelier du 30 décembre 2014, • Dynamique spatiale et gouver-
les thématiques du bilan diagnos- sources naturelles ;
présidé par le Ministre chargé de nance territoriale ;
tic, avec pour objectif de recueillir
l’aménagement du territoire, a per-
la documentation actualisée sous • Appui à la production; Thème 2 : Dynamiques démogra-
mis d’informer et de sensibiliser les
forme de rapports annuels, de phiques, spatiales et développe-
acteurs des différents segments na- • Diagnostic de l’Aménagement
rapports d’activités, de cartes, de ment humain ;
tionaux sur les enjeux et le proces- numérique du territoire national ;
lettres de politiques sectorielles, de
sus d’élaboration du PNADT. Thème 3 : Dynamiques écono-
revues annuelles, etc. Des points • Actualisation de la cartographie
A la suite de l’atelier, les théma- focaux ont été désignés dans les miques et intégration régionale ;
des ressources et potentialités
tiques ont été identifiées et des structures techniques, par courrier naturelles du Sénégal. Thème 4 : Gouvernance territoriale.
termes de références élaborés pour officiel, pour suivre le processus et
chacune. Les TDR ont été validés faciliter la collecte de données. Chaque rapport thématique a pris L’analyse s’est faite sur la base d’une
par le Comité Technique Restreint en compte les orientations et ac- série de données sur une période
Le traitement et l’analyse des don- tions préconisées par le PNAT ho- plus ou moins longue de 10 ans, de
(CTR) au cours d’un atelier organisé
nées et de la documentation ont rizon 2021 et les a analysées, avant préférence entre 2007 et 2017 sui-
en mars 2015.
permis d’élaborer les premières de procéder au diagnostic. vant la disponibilité des données ou
De même, les outils de collecte de versions des rapports thématiques. au-delà, mais en l’absence de don-
données, constitués de fiches, ont Les rapports thématiques ont été
nées sur cette échelle temporelle,
été préparés et validés. Les fiches soumis à la validation par les sec-
34
PREAMBULE PNADT - Rapport final
les analyses sont faites à partir des Le rapport du bilan-diagnostic a et les enjeux prioritaires en matière • Les activités économiques.
données de période antérieure. été partagé avec les services tech- d’aménagement et de développe-
Les données obtenues des sec-
niques de l’Etat à travers une réu- ment pour chaque type de territoire
Les différentes données sont is- toriels ont été analysées. En l’ab-
nion du Comité technique restreint afin de fournir un outil d’aide à la
sues de : sence de données (ou lorsque
(CTR), par l’envoi du document par décision pour la territorialisation des
celles-ci ne conviennent pas), la
• L’ANSD (données du RGPHAE courrier officiel. L’objectif était de politiques publiques et pour le suivi
méthode du scoring (notation à dire
(2013), RGE (2017)) ; recueillir les commentaires des ser- des dynamiques territoriales.
d’expert) a été systématiquement
vices techniques de l’Etat.
• L’ANAT (cartographie, télédétec- L’entrée territoriale choisie est le appliquée pour pouvoir prendre en
tion, analyse spatiale) ; Le document a été également par- département qui, dans le contexte charge toutes les variables straté-
tagé avec les acteurs territoriaux à actuel de la décentralisation est le giques. Elle s’appuie sur une bonne
• Les ministères sectoriels (don- travers l’organisation de comités seul territoire potentiel de projets connaissance du terrain et des en-
nées brutes sur les secteurs, les régionaux de développement (CRD) ayant une taille suffisamment cri- jeux d’aménagement et de dévelop-
lettres de politique sectorielle, dans les 14 régions du pays entre tique pour accueillir et mettre en pement liés à chaque territoire.
les revues annuelles, etc.). octobre et décembre 2017. œuvre les actions structurantes de
L’outil statistique utilisé est l’ana-
Les différents angles d’analyse uti- développement et des aptitudes
Les CRD ont permis de recueillir les lyse en composantes principales
lisés sont : requises pour faciliter le portage
enjeux d’aménagement et de dé- (ACP) qui est une méthode facto-
institutionnel des priorités d’aména-
veloppement des régions, pour ali- rielle de réduction de dimension
• Le potentiel du secteur ; gement et de développement iden-
menter les travaux de planification pour l’exploration statistique de
tifiées.
• Les politiques et stratégies de dé- prospective, afin de proposer des données quantitatives complexes.
veloppement mises en œuvre ; axes et des orientations. Pour garder la cohérence avec le bi- L’ACP a permis de résumer les va-
lan diagnostic, les thématiques ana- leurs prises par les quarante-cinq
• Les performances et acquis ; Pour compléter le bilan diagnostic, (45) départements (individus) sur
lysées sont :
• Les contraintes et faiblesses ; une analyse spatiale a été faite afin l’ensemble des variables de chaque
de définir la typologie des terri- • La démographie et l’occupation thématique.
• Les perspectives de dévelop- toires. du sol ;
pement dans le cadre du Plan
Sénégal émergent ; Les objectifs étaient d’identifier des • Le développement humain (ac-
profils territoriaux homogènes dans cès aux services sociaux de
• Les enjeux en matière d’aména- leurs caractéristiques : les traits gé- base et cadre de vie) ;
gement et de développement du néraux, les atouts, les contraintes
territoire. • La vulnérabilité des territoires ;
35
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
La phase prospective la phase de diagnostic et la formu- La prospective consiste à pen- qui est le cadre de référence de
lation du PNADT. Il a mobilisé les ser dans le long terme pour agir la politique publique au Sénégal ;
Elle s’est déroulée entre juin et acteurs de la sphère publique (élus avec plus d’efficacité sur les mé-
décembre 2018 et marquée par la • Le bilan-diagnostic du présent
et techniciens), plus d’une centaine canismes de prise de décision du
tenue d’un atelier de prospective plan qui a permis d’établir la si-
de participants. court/moyen terme, selon la figure
territoriale organisé du 25 au 28 juin tuation de référence exhaustive
suivante :
2018. Elle marque la transition entre de l’aménagement et du déve-
loppement du territoire sénéga-
lais ;
Figure 2 : La prospective territoriale
• Les lettres de politiques sectori-
Rétro prospective compréhension des elles et les documents de revue
dynamiques territoriales (-5/20 ans)
annuelle des secteurs ;
• Les documents de conférence
territoriale des régions ;
de la vision à • Les résultats de l’atelier national
Simple exercice MOYEN TERME
l’application : les Vision de référence de prospective qui a réuni l’en-
de planification STRATEGIQUE
choix stratégiques semble des structures centrales
et déconcentrées de l’Etat ;
• L’analyse de la typologie des ter-
Présent ritoires réalisée dans le sillage de
Prospective Passé
l’élaboration du bilan-diagnostic ;
Des futurs possibles
à une vision • Le Plan national d’aménagement
souhaitable (20 ans et +) du territoire (PNAT) dont certai-
nes recommandations demeu-
L’atelier de prospective territoriale jeux de développement du territoire tations stratégiques et objectifs rent pertinentes pour le présent
a permis la participation des dif- national. spécifiques ont été définis. plan.
férentes catégories d’acteurs de Le PNADT s’inscrit ainsi dans les
l’aménagement du territoire à la La formulation des scénarii (scéna- Le cadre de référence qui a alimenté
rio tendanciel, scénario catastrophe et guidé le processus d’élaboration grandes orientations politiques de
consolidation des enjeux d’amé- l’Etat et doit, dans la mesure du
nagement et de développement et scénario souhaité) est basée sur des propositions d’aménagement
les variables motrices et les indica- et de développement territorial s’ar- possible, refléter les aspirations de
pré-identifiés dans le bilan-diagnos- celui-ci en matière de développe-
tic et à la proposition, suivant une teurs susceptibles d’influencer les ticule ainsi autour des points sui-
évolutions futures. Pour la réalisa- vants : ment en général et de développe-
démarche de prospective territo- ment territorial en particulier.
riale, des orientations et options tion du scénario souhaité, des orien-
• Le Plan Sénégal Émergent (PSE)
d’aménagement répondant aux en-
36
PREAMBULE PNADT - Rapport final
Récapitulatif
Le récapitulatif de la démarche est présenté dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Les phases du PNADT
• Proposer des stratégies d’aménagement du territoire permettant d’assurer • Rapport sur la hiérarchie fonctionnelle des établissements humains ;
une bonne structuration du territoire, une valorisation durable des ressources
• Rapport sur l’actualisation des zones spécifiques d’aménagement ;
et potentialités ainsi que la réduction des inégalités ;
• Rapport sur le scénario de recomposition territoriale ;
• Intégrer dans les stratégies proposées les défis et enjeux liés aux change-
La formulation ments climatiques, à l’urbanisation, aux technologies de l’information et de la • Rapport sur les stratégies de valorisation des ressources et poten-
du PNADT communication et à la mondialisation ; tialités des territoires ;
• Proposer des instruments et mécanismes de mise en œuvre et de suivi du • Plan national d’Aménagement et de Développement territorial.
PNADT.
37
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
F. PLAN DU RAPPORT
Le présent rapport est composé, en plus de l’introduction générale, de la conclusion et de la bibliographie, de quatre parties :
• Première partie : Analyse du territoire ;
• Deuxième partie : Présentation de la vision et des orientations stratégiques ;
• Troisième partie : Propositions d’aménagement et de développement du territoire ;
• Quatrième partie : Stratégie de mise en œuvre du PNADT.
La première partie « Analyse du territoire » rappelle le résumé du rapport du bilan-diagnostic et dégage les grands enjeux en matière d’aménagement et
de développement territorial.
En partant des enjeux majeurs identifiés, la deuxième partie, « Présentation de la vision et des orientations stratégiques », présente l’esquisse des scénarii
d’aménagement et de développement du territoire avant d’établir la vision et les orientations stratégiques émanant du scénario retenu à savoir celui du
développement harmonieux du territoire.
La troisième partie portant sur « les propositions d’aménagement et de développement du territoire » est composée du schéma de structure qui donne la
configuration du territoire à l’horizon 2035 et des propositions d’actions d’aménagement et de développement territorial pour réaliser la vision souhaitée.
Enfin, la quatrième partie intitulée « Stratégie de mise en œuvre » décrit les organes et instruments de mise en œuvre, les mécanismes de suivi et
d’évaluation et la stratégie de vulgarisation, à la suite de l’analyse AFOM de la mise en œuvre. Les organes et instruments de mise en œuvre concernent
les acteurs, les instruments juridiques et techniques et la stratégie de financement.
38
PREMIÈRE PARTIE
ANALYSE DU TERRITOIRE
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Cette première partie synthétise le • Les dynamiques démographi- ques et le cadre de vie, la typo- par rapport aux dynamiques éco-
bilan diagnostic du territoire en ana- ques et spatiales à travers la logie des territoires par rapport nomiques et les atouts, faibles-
lysant les thématiques suivantes : démographie, la structure du ter- au développement humain et les ses, opportunités et menaces ;
ritoire national, les dynamiques atouts, faiblesses, opportunités
• L’environnement et les ressour- • La gouvernance territoriale à tra-
spatiales, la typologie des dé- et menaces ;
ces naturelles à travers le mi- vers l’historique de la déconcent-
partements en fonction de la dé-
lieu physique, la cartographie • Les dynamiques économiques ration et de la décentralisation,
mographie et de l’occupation de
des ressources naturelles, les et l’intégration régionale et les acteurs de la gouvernance
l’espace et les atouts, faiblesses,
changements climatiques et ris- sous-régionale à travers les per- territoriale, les outils de la gou-
opportunités et menaces ;
ques, la typologie des territoires formances macroéconomiques, vernance territoriale, les instru-
par rapport à l’environnement et • Le développement humain à tra- le secteur primaire, le secteur se- ments de financement des colle-
aux ressources naturelles et les vers l’accès aux services sociaux condaire, le secteur tertiaire, les ctivités territoriales et les atouts,
atouts, faiblesses, opportunités de base, la qualification, l’emploi secteurs d’appui à la production, faiblesses, opportunités et me-
et menaces ; et la vulnérabilité sociale, la sécu- l’intégration économique régio- naces.
rité et la protection civile, les ris- nale, la typologie des territoires
41
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Source:CSE, 2015
Réalisation: ANAT, Fév rier 2018
42
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
E
S
200 - 400
U
Les ressources en eau douce du 400 - 600
600 - 800
Sénégal comprennent les eaux de
Q
800 - 1 000
pluie, les eaux de surface et les 1 000 - 1 200
I
1 200 - 1 400
eaux souterraines.
T
M A U R I TA N I E 1 400 - 1 600
N
Les eaux de pluie sont estimées
A
à 132 milliards de m3/an (ASPID,
2013). Elles sont générées entre le Louga
L
mois de Juin et d’Octobre. D’une
T
Matam
manière générale, les précipitations
A
décroissent du Sud vers le Nord et Thiès
sont caractérisées par leur variabilité Diourbel
spatio-temporelle. La moyenne plu- Dakar
viométrique annuelle est estimée à
environ 1 200 mm/an à Ziguinchor, Kaffrine MALI
600 mm/an dans le Bassin arachi- Fatick
N
43
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Cours d’eau Longueur (km) Bassin versant (km2) au Sénégal Débit moyen annuel
Le lac de Guiers est un lac d’eau douce alimenté à partir du fleuve Sénégal par le canal de la Taouey. Sa superficie est de 170 km² pour une longueur de
35 km et une largeur de 8 km. La réserve d’eau douce du lac de Guiers est estimée à 600 millions de m3.
Le potentiel de ressources en eau de surface est inégalement réparti sur le territoire comme le montre la carte 3 :
44
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
N
Le potentiel en eaux souterraines
est constitué par le bassin sédi-
mentaire sénégalo-mauritanien qui
occupe la majeure partie du pays
S
45
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
E
N
! Chef lieu de département environnementales
Limite d’Etat
U
!
!
Podor Types d'unités aquifèr es D’une manière générale, les res-
Q
S
Dagana
Calcaire Eocène sources en eau sont essentielle-
I
Saint- !
MA URITANIE Littoral Nord en eau potable des populations, la
N
Louis
Maastrichtien pratique de l’agriculture (sous-pluie,
irriguées), la fourniture d’électrici-
A
Socle granitique
Linguère Kanel !
Kébémer
! Ranérou Unité d’eau salée productive pour les autres secteurs
T
!
Pikine
!
Unité centrale
d’activités. Les eaux de pluie, per-
A
Foula
Bounkiling
Vélingara ! (barrages anti-sel d’Afiniam et de
C
!
Saraya
Guidel) et autour du Lac de Guiers
Bignona ! Kolda
(Usine d’eau de Gnith et de Keur
O
!
!
Ziguinchor
!. Sédhiou Salémata
! Kédougou Momar Sarr). Des projets et pro-
!
! !.
Goudomp
!
grammes de mobilisation des eaux
Oussouye
de ruissellement sont également
GUINEE BISSAU 0 200km GUINEE Source: DGPRE
50 100
Réalisation: ANAT, novembre 2016 mis en œuvre à travers tout le pays
par l’aménagement de bassins de
Carte 4 : Unités aquifères du Sénégal
rétention et de retenues collinaires.
Le bassin sédimentaire qui couvre aquifère intermédiaire et le système calisées dans la partie Sud-Est du L’exploitation des eaux souterraines
les 4/5 de la superficie du territoire des nappes profondes. Sénégal. La nappe est constituée par les forages représente près de
national abrite trois (3) grands sys- par plusieurs aquifères juxtaposés, 60% de la production d’eau potable
tèmes aquifères : le système des Les formations du socle ancien du discontinus à semi-continus avec à l’échelle nationale (soit 164 908
nappes superficielles, le système Précambrien occupent 17% du ter- une potentialité en eau estimée à 746 m3 en 2014, DGPRE).
ritoire national essentiellement lo- 3.6 millions de m3/an.
46
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Les contraintes et faiblesses liées à mauvaise qualité de l’eau dans cer- 1.2.2. Ressources végétales et fauniques
l’exploitation durable des ressources taines zones du territoire (excès de 1.2.2.1. Le potentiel végétal et faunique
en eau sont la variabilité de la pluvio- sel, de fer, de fluor ou de chlore) et
métrie, l’évaporation, l’avancée du les contraintes d’ordre techniques Le Sénégal présente divers types conditions topo-édaphiques. Les
biseau salé, la pollution des nappes liées à l’atteinte de l’aquifère situé de végétation avec des caractéris- superficies des formations végé-
et des eaux de surface, le rétré- dans des profondeurs de plus en tiques différentes et inégalement tales sont indiquées dans le tableau
cissement des nappes (dû à l’effet plus basses souvent inférieures à répartis sur le territoire national du suivant.
conjugué de leur surexploitation et 250 m. fait du gradient climatique et des
de la baisse de la pluviométrie), la
Tableau 4 : Superficie des formations végétales
1.2.1.3. Politiques de gestion durable des ressources hydriques
L’État sénégalais a mené depuis plu- Concernant la gestion des cours Formations Superficie (ha)
sieurs décennies, une politique de d’eau partagés (fleuves Sénégal
maîtrise de l’eau visant à mettre à et Gambie), le Sénégal a ratifié les Steppe arbustive 2 160 400
la disposition des divers utilisateurs différentes conventions internatio-
une eau en quantité suffisante et de nales conclues dans les cadres des
qualité appropriée selon les usages. organismes de bassin que sont l’Or- Steppe arborée 3 203 900
Cette volonté politique s’est tra- ganisation pour la Mise en Valeur
duite par la réalisation de plusieurs du fleuve Sénégal (OMVS) et l’Or-
infrastructures hydrauliques (puits, ganisation pour la mise en valeur du Savane arbustive 452 600
forages, retenues, barrages, etc.), Fleuve Gambie (OMVG).
la mise en place d’un système de
planification et de gestion des res- Dans le cadre du Plan Sénégal Emer-
gent, les actions sont orientées vers Savane arborée 4 624 400
sources en eau et le renforcement
constant du cadre institutionnel et une meilleure connaissance de la
réglementaire qui font de cette res- ressource, l’accès à l’eau, la gestion
Forêts claires 2 241 700
source un bien commun à tous. Le de la qualité de l’eau, le transfert de
statut juridique des ressources en l’eau, le dessalement de l’eau de
eau est régi par le Code du domaine mer et la coopération transfronta-
Forêts denses sèches 39 500
de l’État tandis que le Code de l’eau lière.
détermine les régimes d’utilisation Source : CSE Annuaire sur l'environnement et les ressources naturelles, Août 2018 (PFS 2005-
des eaux et organise la préservation 2025)
et la protection qualitative de la res-
source en eau.
47
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Ces différents types de végétation présentent divers faciès comme le montre la carte ci-dessous. Ces ressources sont réparties dans
les différents domaines phytogéo-
graphiques du pays. Elles sont ren-
N
48
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
contingentés dont les quantités à de brousse, les pressions agricoles d’autres documents et instruments forêts aménagées en 2018 pour
exploiter sont fixées annuellement et minières, les mauvaises pra- de politique nationale. A ces ins- une superficie de 1 090 110 ha dont
et dictées par les capacités d’ex- tiques pastorales etc. Ces mêmes truments, s’ajoutent des mesures 1 086 420 ha servant, entre autres
ploitation des forêts dans les zones facteurs constituent également des institutionnelles, juridiques et régle- objectifs, à la production de char-
aménagées et dans les zones non contraintes dans l’exploitation de la mentaires pour la mise en œuvre de bon (DEFCCS, 2018).
aménagées ouvertes à l’exploita- faune car ils représentent une me- la politique forestière en matière de
tion. Ainsi, les prélèvements de nace sur l’habitat faunique. conservation de la biodiversité et de Concernant la gestion de la faune,
combustibles ligneux quant à eux gestion durable des écosystèmes des actions de protection et de
1.2.2.3. Stratégies de gestion durable conservation portent d’une part
s’élèveraient en moyenne à plus des ressources végétales et fauniques naturels.
de 4 millions de m3 par an. Ce qui sur le repeuplement des aires pro-
correspondrait à une perte de 50 Les nouvelles orientations de poli- En plus, l’aménagement des forêts tégées avec des espèces telles
000 ha/an de forêt (PNAE, 1997 et tique générale en matière de ges- est devenu plus que jamais une né- que Elan du cap, Impala, Koudou,
PSACD 2001). tion des ressources forestières cessité pour une gestion durable Waterbuck, Girafe, Oryx et Buffle
sont adoptées et mises en œuvre des forêts compte tenu des effets d’eau et d’autre part sur l’amodia-
Les contraintes majeures liées à travers le document de Politique néfastes du changement climatique tion exclusivement pratiquée dans
à l’exploitation optimale des res- Forestière du Sénégal (PFS) pour qui sont accentués de plus en plus les zones dédiées qui peuvent se
sources naturelles sont le fait de la période 2005/2025. C’est un ins- par des actions anthropiques. A cet trouver aussi bien en zone d’intérêt
facteurs agro-climatiques tels que la trument de gestion intégrée des effet, le Sénégal compte 37 forêts cynégétique qu’en zone de terroir.
péjoration du climat, la salinisation ressources naturelles, articulé avec aménagées en 2014 pour une su-
et l’acidification des terres, les feux perficie de 888 228 ha1 contre 61
1.2.3.1. Le potentiel
Le Sénégal bénéficie d’atouts hy- maritimes, continentales et aqua- Le potentiel aquacole du pays est lié tales et biophysiques favorables à
drophysiques et biologiques pour coles d’une grande diversité biolo- en grande partie à un réseau hydro- l’aquaculture. Les principales es-
le développement de la pêche avec gique. Les ressources maritimes graphique très dense constitué par pèces élevées au Sénégal sont le ti-
notamment 718 km de côtes, un sont caractérisées par des res- le fleuve Sénégal, le fleuve Gambie, lapia du Nil (Oreochromis niloticus),
espace maritime d’environ 198 sources pélagiques hauturières, des la Falémé, le fleuve Casamance, le tilapia d’eau saumâtres (Sarothe-
000 km², une biodiversité halieu- ressources pélagiques côtières, des les estuaires ainsi que plusieurs af- rodon melanotéron), le poisson chat
tique élevée, des variations hydro- ressources démersales côtières, fluents. A cela, il faut ajouter le lac africain (Clarias gariepinus), les cro-
logiques marquées par la présence des ressources démersales pro- de Guiers, la vallée du Ferlo, la ri- codiles, les mollusques, les huitres,
du phénomène d’upwelling et une fondes et de la flore algale. Les res- vière Kayanga, les lacs collinaires, les micro et macro algues, les pois-
forte tradition de « grands pêcheurs sources continentales abondantes les écosystèmes lacustres, les sons ornementaux.
» des populations. dans les estuaires (Sine Saloum et nombreux marigots et mares et les
Casamance) concernent essentiel- bassins de rétention disséminés
Le potentiel en ressources halieu- lement les poissons, les crevettes et dans le pays. Le Sénégal présente
tiques est constitué de ressources les mollusques (huitres ou arches). aussi des conditions environnemen-
1 Rapport annuel Cellule de Planification et de Suivi Evaluation du MEDD, 2015
49
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
1.2.3.2. Exploitation et contraintes rant ces dernières décennies. En ef- base (de débarquement, de condi- mise en place de Conseils locaux
fet, en 2000, la production estimée tionnement et de conservation) de pêche artisanale (CLPA) et la
L’exploitation des ressources mari-
s’élevait à 54407 tonnes, tandis dans les centres de pêche artisa- création d’antennes et de bureaux
times est faite dans la ZEE sénéga-
qu’en 2013, elle se situait autour de nale. régionaux sur le territoire national.
laise caractérisée par une grande di-
13158 tonnes et pour 9509 tonnes
versité biologique avec un potentiel L’aquaculture quant à elle reste Le Sénégal a également signé de
en 2015. Cette pêche est pratiquée
de capture de l’albacore, du listao et confrontée à une faiblesse des nombreux accords de réciprocité
dans la vallée du fleuve Sénégal,
du patudo estimé entre 25 000 et moyens d’intervention, à l’accessi- avec ses pays voisins et les cadres
les bolongs du Sine-Saloum, la
30 000 tonnes. Les stocks des prin- bilité d’un aliment de qualité pour de coopération sont aussi dévelop-
Moyenne et Haute Casamance, les
cipales espèces surexploitées sont poissons, un engouement du sec- pés avec l’UEMOA, la Commission
bassins de l’Anambé et la Haute
les albacores (Thunus albacores) et teur privé pour faire des investisse- Sous-régional des Pêches, l’Union
Gambie.
voilier (Istiophorus playpeterus). Ain- ments structurants dans le secteur. européenne, la FAO, la Conférence
si, le secteur de la pêche maritime Dans le sous-secteur de l’aqua- ministérielle sur la Coopération Ha-
1.2.3.3. Stratégies de gestion durable
traverse une crise marquée, entre culture, des efforts notables ont été des ressources halieutiques et aqua- lieutique entre les états riverains de
autres, par la raréfaction des prin- relevés dans la réalisation d’enclos, coles l’Océan Atlantique (COMAHFAT), le
cipales ressources démersales cô- d’étangs et de bassins aquacoles Comité pour la pêche continentale
tières et profondes due à un effort principalement dans les zones Nord Pour faire face aux menaces qui et l’aquaculture, etc.
de pêche important qui se traduit (Fleuve Sénégal), Centre (Sine Sa- pèsent sur les ressources et au
par une baisse de leurs biomasses, loum) et Sud (Casamance). risque de surexploitation des res- Dans sa stratégie de diversification
de leurs indices d’abondance, etc. sources halieutiques, l’Etat du Sé- des produits de la pêche, le Sénégal
De manière globale, le développe- négal a pris un certain nombre de contribue à la mise en place d’un en-
Pour les ressources de la pêche ment du secteur de la pêche (mari- mesures politiques à travers no- vironnement favorable au dévelop-
continentale, la Direction de la time et continentale) se heurte à de tamment le Plan Sénégal Emergent pement de l’aquaculture à travers le
Pêche continentale (DPC) souligne nombreuses contraintes comme la (PSE), la nouvelle Lettre de Politique secteur privé et les communautés.
l’absence d’études d’évaluation surexploitation des ressources ha- Sectorielle de Développement de la Ainsi, la production aquacole devra
des ressources aquatiques conti- lieutiques, la dégradation continue Pêche et de l’Aquaculture (LPSDPA) contribuer à hauteur de 10% du vo-
nentales, ce qui ne permet pas de des zones côtières, la faiblesse du de 2016 – 2023, l’érection du CRO- lume total des pêches de capture
se prononcer avec exactitude sur système de gestion des ressources DT en Centre régional de formation, de produits halieutiques et à la créa-
l’état des stocks. Toutefois, selon halieutiques et l’inadaptation et l’in- la création de l’Agence nationale de tion de 20 000 emplois au Sénégal
la même source, il est noté une suffisance des infrastructures de l'Aquaculture (ANA) depuis 2011, la à partir de 2023.
baisse drastique des captures du-
50
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
51
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
L’exploitation des sols et des mo- concentrées dans le bassin arachi- ces terres sont cultivées pendant Les taux d’exploitation des terres
des d’utilisation dépendent d’abord dier avec 57%, en Casamance avec l’hivernage et seulement 2% des les plus élevés se rencontrent dans
de leur aptitude à l’agriculture. Ain- 20%, au Sénégal Oriental avec 10% terres sont mises en valeur par irri- le bassin arachidier (81%) et la zone
si, selon le PNAT (1999), de par et dans la zone du fleuve avec 8%. gation. Sur la base de la photo-inter- des Niayes (65%).
leur valeur intrinsèque, les sols du Avec ce potentiel de terres arables, prétation d’images Landsat 24,39%
Sénégal sont, dans leur majorité, les mises en valeur agricole par an du territoire national sont cultivés L’exploitation des types de sols est
pauvres pour 31% et inaptes aux ne portent que sur 65% des terres en culture sous pluie et avec 4,8 fonction de l’aptitude des variétés
cultures pour 16%. Selon l’aptitude arables, soit 2,5 millions d’hectares millions d’hectares en cultures irri- culturales ou l’aptitude pastorale
des terres, les terres arables sont environ (CSE, 2005). La plupart de guées (ANAT, 2010). comme le montre le tableau sui-
vant.
Tableau 5 : Type de valorisation des sols
Type de sols Valorisation Sur le plan des contraintes, la dé- A ces facteurs naturels s’ajoutent
gradation des terres demeure l’un les facteurs anthropiques comme la
Sols ferrugineux tropicaux L’arachide et le pâturage pour le bétail
des freins majeurs dans l’atteinte poussée démographique, les feux
Sols hydromorphes Les cultures maraîchères et fruitières, la des objectifs de développement, au de brousse, les pratiques culturales,
culture du riz, la canne à sucre, le coton et Sénégal surtout dans l’amélioration le surpâturage et les activités indus-
le sorgho de la productivité agricole. Cette trielles.
Sols halophormes en salines dégradation est surtout liée à l’éro-
sion éolienne, l’érosion hydrique, La situation de la dégradation des
Sols ferralitiques Les cultures sous pluie sols par grande zone d’aménage-
la salinisation, l’acidification et la
Sols vertiques La culture du coton ou du sorgho. baisse de porosité, de perméabilité. ment et par zone écogéographique
Source : Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire, Février 2017 est représentée sur la carte 7.
53
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Globalement, la quasi-totalité des guinchor). La région la plus riche en pentine, le granite et l’uranium. La avec ses gisements d’or, de cuivre,
ressources minières sont surtout ressources minières est Kédougou région de Thiès vient en seconde de nickel, de chrome, etc.
concentrées au Sud-Est du Séné- qui regorge d’importants gisements position avec quatre (04) types de
gal (régions de Kédougou et Tam- d’or, de fer et des minerais asso- ressources : phosphates, sable, ar- La carte 8 donne la répartition des
bacounda) et à l’Ouest (régions de ciés tels que le cuivre, le chrome, le giles et tourbe. La région de Tamba- ressources minières du Sénégal.
Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack et Zi- nickel, le diamant, le marbre, la ser- counda arrive en troisième position
54
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
55
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le potentiel des ressources énergé- d’origine fossile (pétrole, gaz naturel et charbon de bois) et les énergies gétique de certaines de ces res-
tiques est constitué de trois types et tourbes), les énergies ligneuses renouvelables (solaire, éolien et sources est exprimé dans le tableau
de sources à savoir les énergies (bois de chauffe, biomasse végétale hydroélectricité). Le potentiel éner- suivant.
Tableau 7 : Répartition spatiale du potentiel des ressources énergétiques
Gaz naturel Bloc Cayar Offshore Profond Environ 140 milliards de mètres cube de gaz
Gisement à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie (bloc de Saint-Louis
20 TCF de gaz
offshore profond)
Éolien Bande côtière de Dakar à Saint-Louis Vitesse moyenne de vent comprise entre 5,7 et 6 m/s à 50 m du sol.
Sources : PANER-Sénégal, 2015, ITIE-Sénégal, 2018, ENDA-énergie, 2016.
57
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
58
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
59
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
60
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
• La zone des Niayes entre Dakar et Saint-Louis ; • Baisse du niveau des nappes souterraines ;
• La zone sahélienne du Ferlo ; • Baisse du débit des fleuves ;
Sécheresse
• Le lac de Guiers ; • Assèchement précoce des mares, marigots, des rivières et autres vallées ;
• Le bassin arachidier centre. • Perte de la biodiversité.
61
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Risques
Localisation géographique du risque Impacts réels ou potentiels du risque
anthropiques
• Zone sylvopastorale du Ferlo ; • Perte de pâturages ;
• Zone des Forêts du Sud (Casamance) ; • Destruction des réserves alimentaires et de la régénération naturelle ;
Feux de brousse
• Zone Agro-sylvo-pastorale du Sénégal oriental. • Perte de la biodiversité ;
• Déforestation.
• Vallée du fleuve Sénégal, Lac de Guiers, Zone
Pollution par • Dégradation des sols ;
des Niayes ;
les produits • Contamination des cours d’eau et de la nappe phréatique ;
• Zone cotonnière (Tamba) ;
phytosanitaires • Disparation de la faune aquatique.
• Bassin de l’Anambé.
• Augmentation de la prévalence de maladies respiratoires et cardiovasculaires ;
Les grandes villes du Sénégal : Dakar, Kaolack,
Pollution de l’air • Pollution atmosphérique ;
Saint-Louis, Thiès, …
• Diminution de la visibilité (smog).
• Le littoral sénégalais ; • Disparition d’espèces marines ;
Marées noires • Zone marine et côtière. • Destruction des écosystèmes côtiers.
Les risques naturels liés à l’envi- sur l’ensemble du territoire national matique a des conséquences sur Pour faire face aux risques clima-
ronnement correspondent géné- avec une variation moyenne de +1,1 l’environnement comme la séche- tiques, l’Etat du Sénégal a mis en
ralement aux risques climatiques à 1,8 C° à l’horizon 2035, de même resse liée à l’irrégularité pluviomé- œuvre des stratégies d’atténuation
du fait des principaux facteurs cli- qu’une évolution régressive de la trique, l’inondation liée à l’excédent et d’adaptation aux effets du chan-
matiques tels que la température pluviométrie avec des épisodes ex- pluviométrique, l’érosion côtière gement climatique.
ou la pluviométrie. Il est prévu une trêmes variant entre -30% et +30% avec élévation du niveau de la mer.
augmentation de la température (CPDN, 2015). Ce changement cli-
62
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
• Importantes ressources en eau (eaux de surface, eaux souterrai- • Déficit de connaissance des ressources et poten- • Bonne gouvernance et gestion intégrée
nes, eaux de pluie) ; tialités naturelles ; de l’environnement et des ressources
naturelles ;
• Biodiversité (faune, flore) ; • Problématique de la qualité de l’eau ;
• Meilleure connaissance des ressources
• Littoral long de 718 km ; • Baisse du niveau des nappes souterraines ;
naturelles ;
• Fortes potentialités en ressources minières (sur 1/3 du territoire na- • Salinisation des eaux (avancées de la langue salée et
• Exploitation durable des ressources na-
tional) ; du biseau salé) ;
turelles ;
• Réserves importantes de gaz naturel et de pétrole offshore ; • Ensablement des cours d’eau ;
• Adaptation au changement climatique.
• Potentiel important en énergies renouvelables ; • Colonisation des cours d’eau par les plantes envahis-
santes ;
• Important potentiel halieutique ;
• Ensablement des cuvettes maraichères ;
• Projets et programmes de gestion de l’environnement, des res-
sources naturelles et des risques ; • Pollution (sol, cours d’eau, nappes, air) ;
• Zones de conservation et de préservation de l’environnement • Dégradation des terres ;
(Aires marines protégées, Forêts classées, Réserves naturelles,
• Perte de biodiversité ;
Parcs, etc.) ;
• Faiblesse du système de gestion, de suivi et de
• Coopération transfrontalière et sous régionale dans la conservation
contrôle de l’environnement et des ressources natu-
de la biodiversité ;
relles ;
• Institutions de recherche et de suivi dans la gestion de l’environne-
• Insuffisance des équipements collectifs de traitement
ment et la valorisation des ressources naturelles ;
des déchets (déchets industriels, déchets dangereux) ;
• Dynamiques internationales pour le développement durable et
• Changement climatique ;
l’adaptation aux changements climatiques (ODD, agendas interna-
tionaux, COP, financements verts etc.). • Risques naturelles (érosion côtière, inondation, séche-
resse,…).
63
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2. DEVELOPPEMENT HUMAIN
Le développement humain est abordé à travers une analyse territoriale de l’accès aux services sociaux de base, de l’accès aux équipements culturels et
sportifs, de la qualification et l’emploi, de la pauvreté, de la vulnérabilité, de l’habitat, du cadre de vie et de la protection civile.
2.1. Accès aux services sociaux de base Cette hausse des infrastructures de structure de santé, la couverture en
santé n’a pas permis, malgré tout, hôpitaux et la couverture en méde-
2.1.1. L’accès à la santé
d’atteindre l’équité territoriale pour cin.
2.1.1.1. La couverture sanitaire augmentation des infrastructures l’accès à la santé analysée à travers
l’accessibilité géographique à une
n’a pas permis d’améliorer sensi-
La couverture sanitaire détermine
blement la couverture sanitaire. En Tableau 10 : Disparités territoriales d’accès aux services de santé en 2016
le niveau d’équité dans l’accès aux
effet, durant cette période, même
services de santé. Elle est analysée
si le rayon d’accès à une infrastruc- Rayon d’action
à travers la couverture en infrastruc- Ratio (pop/hôpi- Ratio (pop/mé-
ture de santé a été réduit de 1,4 km Régions moyen Structures
tal) 2016 decin) 2016
tures de santé et la couverture en de santé 2016 (Km)
(7,7 km en 2009 contre 6,3 km en
personnel médical. Dakar 0,9 263 798 5 157
2016), le ratio population/structure
Les infrastructures de santé consi- de santé n’est passé que de 10 948 Diourbel 3,8 547 117 26 053
dérées sont l’hôpital, le centre habitants par structure de santé en Fatick 4,4 787 037 41 423
de santé et le poste de santé. Le 2009 à 9 475 habitants par structure Kaffrine 7,0 632 023 42 135
nombre d’infrastructures sanitaires de santé en 2016. Ainsi, en termes
de couverture sanitaire, malgré les Kaolack 3,9 1 053 535 33 985
a sensiblement augmenté entre
2009 (1061 structures) et 2016 efforts entrepris, le Sénégal est en- Kédougou 12,2 - 20 863
(1562 structures) soit une hausse core loin des normes internationales Kolda 8,4 725 690 32 986
de 47% en 7 ans. Cependant, recommandées par l’OMS, notam- Louga 8,0 475 051 26 392
compte tenu de la croissance dé- ment en hôpitaux et en nombre de
Matam 9,8 315 352 24 258
mographique assez rapide, cette médecins (voir tableau ci-après).
Saint-Louis 6,8 327 677 17 554
Tableau 9 : Le niveau de couverture sanitaire du Sénégal par rapport aux Sédhiou 6,7 500 064 62 508
normes de l’OMS Tambacounda 10,3 756 588 20 448
Norme préconisée par l’OMS Niveau de couverture du Sénégal en 2016 Thiès 3,4 647 183 17 491
Hôpital 1 hôpital pour 150 000 habitants 1 hôpital pour 462 496 habitants Ziguinchor 4,3 300 965 10 560
Centre de santé 1 centre pour 50 000 habitants 1 centre de santé pour 116 535 habitants Sénégal 6,3 435 291 12 825
Poste de santé 1 poste pour 10 000 habitants 1 poste de santé pour 9187 habitants Moyenne 6,4 564 006 27 272
Médecin 1 médecin pour 9 000 habitants 1 médecin pour 12 825 habitants Ecart-type 3,0 224 197 14 137
Source : OMS, Statistiques Sanitaires Mondiales, 2009 et MSAS/DPRE 2016 Coefficient de variation 0,47 0,40 0,52
Sources : ANSD, MSAS 2016, calcul ANAT 2019
64
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
En effet, pour l’accessibilité géo- dans les régions de Kaolack, Fatick, habitants pour un médecin. Sur En plus des disparités territoriales,
graphique, les régions les plus Tambacounda, Kolda, Thiès et Kaf- l’ensemble de ces indicateurs, les le système de santé du Sénégal
étendues et les moins densément frine où un hôpital est partagé entre régions de Dakar et de Ziguinchor est caractérisé par une faiblesse du
peuplées (Kédougou, Tambacoun- 600 000 à 800 000 habitants, dont présentent les situations les plus fa- plateau médical, le faible niveau de
da, Matam, Kolda, Louga) sont les des cas critiques à Kaolack (avec 1 vorables notamment Dakar (région qualité des soins, les mouvements
plus défavorisées avec des rayons hôpital pour 1 053 535 habitants) et Capitale) qui concentre 57,6 % des sociaux récurrents et le coût de plus
d'action moyen (RAM) à une struc- Kédougou (qui n’en dispose pas). médecins et 38% des hôpitaux du en plus élevé des soins.
ture de santé pouvant être com- Concernant, la couverture en mé- pays, avec un rayon d’accès moyen
pris entre 8 et 12 km, alors que la decins, les régions de Sédhiou, Fa- à une structure de santé inférieure à
moyenne nationale est de 6 km. Le tick, Kaffrine, Kaolack et Kolda sont un kilomètre. 2.1.1.2. L’état de santé de la population
niveau de couverture en hôpital (ra- les plus démunies avec une charge
tio population/hôpital) est plus élevé comprise entre 30 000 et 60 000 L’état de santé de la population est
analysé à travers la morbidité et la
Tableau 11 : Classification du niveau d’accès au service de santé des régions en 2016 mortalité. Pour la morbidité, l’ana-
lyse porte notamment sur le palu-
Rayon d’action moyen à
Régions
une structure sanitaire
Ratio (Pop/hôpital) Ratio (Pop/médecin) disme et le Sida qui sont les prin-
cipales maladies endémiques du
Dakar 0,9 263 798 5 157
Sénégal. Le paludisme est la ma-
Diourbel 3,8 547 117 26 053
ladie la plus fréquente, car il repré-
Fatick 4,4 787 037 41 423
sente 42% des consultations.
Kaffrine 7,0 632 023 42 135
Kaolack 3,9 1 053 535 33 985 Le taux de prévalence palustre est
Kédougou 12,2 - 20 863 estimé à 0,9% selon l’Enquête Dé-
Kolda 8,4 725 690 32 986 mographique et de Santé-Continue
Louga 8,0 475 051 26 392 (EDS-C, 2016). Ce taux est plus éle-
Matam 9,8 315 352 24 258 vé dans les régions situées au Sud
Saint-Louis 6,8 327 677 17 554 du Sénégal où il avoisine 3%, alors
Sédhiou 6,7 500 064 62 508 qu’il est inférieur à 1% dans toutes
Tambacounda 10,3 756 588 20 448 les autres régions du Sénégal. Ces
Thiès 3,4 647 183 17 491 résultats positifs ont été obtenus
Ziguinchor 4,3 300 965 10 560 grâce à la mise en œuvre de stra-
Sénégal 6,3 435 291 12 825 tégies communautaires efficaces
Coefficient de variation 0,47 0,40 0,52 basées sur l’accès facile aux mé-
Sources : MSAS 2016 dicaments ACT, aux moustiquaires
Réalisation : ANAT Mai 2019 imprégnées à longue durée d’ac-
tion, aux tests de diagnostic rapide,
Niveau d’accès Favorable etc.
Niveau d’accès Moyen
Niveau d’accès Défavorable
65
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le taux de prévalence nationale est la plus touchée avec un taux de des soins de santé de qualité consti- Kédougou (921 décès), de Matam
du VIH Sida est de 0,5% en 2017 prévalence de 10,4%. À l’échelle du tuent l’une des causes de mortalité. (741 décès) et de Saint-Louis (633
(RAC 2017). Ce taux résulte des pays, il n’existe qu’une seule struc- D’ailleurs, le taux de mortalité est décès). Les régions qui présentent
efforts consentis dans la prise en ture nationale chargée de prendre plus élevé dans les régions qui ren- les plus faibles taux de mortalité
charge globale, l’élargissement de en charge les diabétiques, sise à ferment le moins de structures de maternelle sont celles de Thiès (271
la couverture des programmes de l’hôpital Abass Ndao de Dakar. En santé ayant un plateau médical per- décès), de Dakar (342 décès) et de
communication sur le VIH Sida, l’in- 2016, au moins 24% de la popu- formant, à savoir les régions de Ké- Diourbel (350 décès pour 100 000
tégration du dépistage volontaire du lation sénégalaise souffrait d’hy- dougou (12,4‰), de Kolda (11,8‰), naissances vivantes).
VIH dans le paquet de services des pertension artérielle4. Les maladies de Tambacounda (10,4‰) et de
structures de santé et des Centres respiratoires constituent le second Sédhiou (10,3‰). La mortalité infanto-juvénile a pour
Conseil pour Adolescents (CCA). motif de consultation après le palu- principales causes les affections
Cependant, ce faible taux cache disme dans le pays selon de rapport La mortalité maternelle était es- néonatales, le paludisme, la pneu-
des disparités, car il est plus élevé 2017 de la DGPPE. De plus, il est timée à 434 décès pour 100 000 monie et la diarrhée. Elle a connu
dans les régions de Kolda (2,4%) et constaté ces dernières années tou- naissances vivantes en 2013 selon une forte baisse de près de 20 points
de Kédougou (1,7%). jours selon le même rapport, une le RGPHAE. Ce taux a légèrement de pourcentage entre 2011 (72‰
forte prévalence des maladies car- augmenté, car il était estimé à 401 selon l’EDS-MICS 2010-2011) et
En plus de ces maladies endé- diovasculaires, classées première décès pour 100 000 naissances vi- 2016 (51‰). Cette baisse s’explique
miques, d’autres maladies consti- cause de mortalité dans le pays. vantes en 2005 selon les données par des stratégies mises en place
tuent de vrais problèmes de santé Ces maladies coûteuses, avec un de l’EDS-2005. Des causes directes par les autorités qui ont consisté au
publique du fait de l’augmentation lourd fardeau de morbidité et de telles que les hémorragies de la dé- développement des cases de san-
de leur incidence dans tout le pays. mortalité que sont le diabète et livrance, l’hypertension artérielle té, la multiplication des initiatives
Il s’agit particulièrement du diabète, l’hypertension ont été toujours né- et ses complications représentent communautaires, etc. Ce taux est
des maladies respiratoires, des ma- gligées dans les politiques de santé environ 50% des décès maternels. plus élevé en milieu rural (45‰),
ladies cardiovasculaires (l’hyperten- qui se focalisent essentiellement Le paludisme, le VIH/Sida, l’anémie, qu’en milieu urbain (31‰). Les taux
sion notamment). De plus en plus sur les maladies endémiques 5. constituent également des causes les plus faibles se retrouvent dans
de cas de diabète sont enregistrés, indirectes de la mortalité maternelle. les régions de Thiès (34‰), de Da-
touchant même une bonne partie La mortalité est axée sur le taux de La répartition spatiale du niveau de kar (42‰) et de Saint-Louis (48‰),
de la jeunesse. En 2013, sur les mortalité générale, la mortalité ma- mortalité maternelle selon le milieu alors que les taux les plus élevés
400 000 diabétiques, plus de 300 ternelle et la mortalité infanto-juvé- de résidence montre qu’il est plus sont identifiés dans les régions de
000, soit les 80 %, n’étaient pas nile. élevé en milieu rural (459 décès) Kédougou (140‰), de Tambacoun-
suivis médicalement2. En 2016, le qu’en milieu urbain (398 décès pour da (105‰) et de Kolda (105‰).
taux de couverture des diabétiques Le taux de mortalité générale était 100 000 naissances vivantes). La
s’est établi à 38% contre 35,3% estimé en 2013 à 7,7‰, selon le spatialisation révèle que ce taux est
en 2015 3. La région de Saint-Louis RGPHAE. Les problèmes d’accès à plus important dans les régions de
2 Direction du centre de diabétologie Marc Sankalé de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, 2013.
3 DGPPE, Rapport 2017
4 Direction de l’hôpital Aristide Le Dantec, 2016.
5 Faute de politique nationale de dépistage des maladies du Diabète et de l’Hypertension, le nombre exact et officiel des diabétiques du pays est méconnu.
66
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
2.1.2. L’accès à l’éducation primaire, moyen et secondaire est 1 779 169 en 2007 à 2 567 603 0,5 km : il est passé de 2,9 km à 2,4
2.1.2.1. Les infrastructures scolaires
passé de 7 320 établissements en élèves en 2017. Dans le même km entre 2007 et 2017.
2007 à 10 561 établissements en temps, la distance d’accès moyenne
Durant les dernières décennies, la 2017, correspondant à une crois- à un établissement scolaire a été ré- Le tableau ci-dessous fournit la
carte scolaire s’est progressivement sance moyenne annuelle de 3,7% duite. Par exemple, le rayon d’accès répartition spatiale des principaux
densifiée. En effet le nombre d’éta- sur 10 ans. L’effectif des élèves a moyen à un collège a été réduit de indicateurs permettant de caractéri-
blissements scolaires des niveaux suivi le même rythme, passant de ser la carte scolaire en 2017.
67
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
On constate que, malgré l’augmen- par établissement le plus élevé avec, le rayon d’action moyen (RAM) à un On note aussi une forte progression
tation de l’offre éducative, des ef- par exemple, 421 élèves par établis- collège est supérieur à 3 km alors de l’enseignement privé au détri-
forts restent à faire pour atteindre sement à Dakar contre 130 à Ké- qu’il est inférieur à 2 km dans les ment du public notamment dans
l’équité territoriale en matière d’ac- dougou (pour une valeur moyenne régions de Dakar, Thiès, Kaolack, les zones urbaines. Cela pose des
cès à l’éducation. nationale de 243 élèves par établis- Fatick, Diourbel et Ziguinchor. problèmes d’accès pour les familles
sement). En outre, la distance d’ac- pauvres ou à faible revenu. En ef-
Par ailleurs, il convient de noter que cès à un établissement scolaire est Pareillement, la qualité des in- fet, entre 2007 et 2017 le nombre
les établissements scolaires sont beaucoup plus importante dans les frastructures scolaires est problé- d’élèves dans l’enseignement privé
fortement concentrés dans les ré- régions à faible densité démogra- matique dans certaines zones avec est passé de 292 333 à 561 183 ce
gions à forte démographie et les phique et dans les zones rurales. la prolifération des abris provisoires qui correspond à une augmentation
zones urbaines (exception faite de la Pour les régions de Kédougou, Tam- (faisant office de salles de classe) de 92% en 10 ans selon le Minis-
région Diourbel). Ces régions enre- bacounda et Matam, par exemple, qui sont évalués à 4 737 en 2014 au tère de l’Education Nationale (2017).
gistrent le nombre moyen d’élèves niveau national.
Les performances du système édu- ont connu des bonds respectifs de Tableau 13 : Évolution du taux brut de scolarisation 2006-2016
catif sont analysées à travers l’évo- 23, 20 et 10,5 points entre 2006
lution du taux brut de scolarisation et 2016. Le taux de scolarisation Indicateurs 2006 2016 Accroissement
et du taux d’admission au BAC. à l’élémentaire qui est passé de Taux brut de préscolarisation 7,30 17,80 10,50
81,8% en 2006 à 88,1% en 2016 Taux brut de scolarisation à l’élémentaire 81,80 88,10 6,30
Durant les dix dernières années, est le moins dynamique avec un
les efforts fournis ont abouti à une bond de 6,3 points sur 10 ans. Taux brut de scolarisation au Moyen 35,90 55,90 20,00
nette amélioration du taux de sco-
larisation dans tous les cycles en Taux brut de scolarisation au secondaire 11,80 35,00 23,20
particulier dans les cycles secon- Source : Ministère de l’Éducation Nationale, Rapport National sur la situation de l’Éducation,
daire, moyen et du préscolaire qui 2016
68
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Comme l’illustre le tableau 14, il existe d’importantes disparités territoriales caractérisées par : (i) les régions de Dakar et de Ziguinchor qui possèdent les
taux de scolarisation, les plus élevés à tous les cycles (ii) les régions de Kaffrine et de Diourbel qui affichent les taux les plus faibles à tous les cycles et (iii)
les régions de Matam, Louga, Tambacounda, et Kaolack avec des taux de scolarisation parmi les plus faibles au moins sur un cycle.
Taux de réussite
RÉGIONS TBS au Préscolaire TBS au Primaire TBS cycle Moyen TBS Secondaire moyen au Bac 2007-
2017
Dakar 28,4 102,9 75,4 46,0 39,8
Diourbel 7,9 54,5 27,1 16,9 41,9
Fatick 13,2 91,0 69,1 38,1 42,7
Kaffrine 5,1 48,7 23,0 14,9 25,3
Kaolack 9,5 77,8 55,6 34,7 37,1
Kédougou 18,2 111,3 58,5 23,2 23,6
Kolda 14,0 94,0 44,3 25,0 25,6
Louga 23,4 69,7 36,8 23,4 47,3
Matam 10,2 73,1 37,9 19,2 48,5
Sédhiou 25,8 106,4 59,7 33,2 40,2
Saint-Louis 15,0 90,7 54,8 35,6 20,7
Tambacounda 13,2 77,7 32,7 20,6 37,7
Thiès 17,4 101,2 66,3 40,9 39,4
Ziguinchor 53,6 121,8 92,9 70,9 27,6
Sénégal 17,5 86,1 54,4 34,1 37,8
Coefficient de variation 67,2 23,8 35,3 41,9 23,3
Sources : Ministère de l’Éducation Nationale, Rapport National sur la situation de l’Éducation, 2017
Malgré les bonnes performances nationales au niveau de l’accès à l’éducation, entre 2007 et 2017, la tendance du taux de réussite au BAC est à la baisse,
comme l’illustre la figure 3.
69
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
80
60,0% 61
60 49 46
48,6% 41 43
30 38 33 33 34
50,0% 40 27 47 62
41,8% 42,2% 25
38,1% 38,2% 38,5% 20
40,0% 34,4% 36,8%
31,8% 31,8% 31,6% 0
ar
ck
da
am
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be
30,0%
o
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Ka
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D
d
10,0%
Ké
Sa
Zi
Alphabétisés (%) 2013
10,0%
d’autres intrants pour le bon fonc- 2.1.3. L’accès à l’eau potable périeur à la moyenne nationale éta- 2.1.4. L’accès à l’électricité
tionnement des établissements et bli en décembre 2013 (soit 84,10%).
La couverture ou le taux d’accès Le taux d’électrification nationale
cela avec l’appui notable de la BID Quatre (4) régions (Kolda, Sédhiou,
global en eau potable est la propor- est en hausse constante. Il est
(Banque Islamique de Développe- Tambacounda, et Louga) affichent
tion, à l’échelle nationale, d’indivi- passé de 55% en 2009 à 60,6%
ment). des niveaux de couverture en deçà
dus ayant accès à des sources d’ap- en 2013 soit une hausse de cinq
de la moyenne nationale (qui est de
Concernant les effectifs des éta- provisionnement ou à des points de (5) points en quatre (4) ans. Mal-
87%). Kolda présente le plus bas ni-
blissements publics franco-arabes, distribution d’eau améliorés7. Se- gré cette évolution positive, le taux
veau d’accès avec seulement 64 8.
la répartition est très dispropor- lon la 8e revue annuelle sectorielle d’électrification reste encore faible
tionnée à l’échelle nationale. C’est conjointe de 2014 du PEPAM et le Concernant la qualité de l’eau, le et marqué par des disparités impor-
dans la région de Diourbel que l’en- Rapport DGPPE, 2017, le taux na- PEPAM estime que près de 18% tantes en fonction du milieu de rési-
seignement public franco-arabe est tional d’accès à l’eau potable était de la population desservie par les dence et des différentes zones du
plus important avec 89 écoles fran- de 94,6% en 2016 contre 90,4% réseaux d'adduction d’eau potable territoire.
co-arabes pour 13 690 élèves sui- en 2013, soit une progression assez (AEP) en milieu rural, localisées au
sensible par rapport à la cible (90). En effet, l’accès à l’électricité est
vie de la région de Louga qui abrite niveau de la bande salée située au
Cette proportion élevée d’accès à beaucoup plus problématique dans
à son tour 72 écoles pour 11 741 centre du pays, sont touchées par
l’eau potable cache toutefois des les zones rurales. Le taux d’électrifi-
élèves. la consommation d’une eau dont
disparités selon le milieu de rési- cation était de 88% en milieu urbain
les teneurs en fluor et en sel sont
Les conditions d’enseignement dence. En effet, selon les mêmes en 2013 contre 29% en milieu rural.
supérieurs aux normes OMS. C’est
sont à améliorer surtout au niveau sources, la couverture en eau po- pourquoi de nombreuses stratégies Toutes les régions enregistrent des
des structures privées notamment table est de 98,5% en 2016 en mi- sont mises en œuvre pour atténuer taux d’électrification urbaine dépas-
les « daara ». Le phénomène des lieu urbain contre 89,5% en milieu les problèmes liés à la qualité de sant les 60% exceptées celles de
enfants mendiants dans la rue com- rural soit une différence de 9 points l’eau. Quant à la qualité du service, Kédougou, Kolda et Kaffrine qui ont
munément appelés « talibés » et le de pourcentage entre les deux mi- le PEPAM a mentionné un relève- respectivement des taux d’électrifi-
manque de suivi des élèves après lieux en termes d’accès à l’eau po- ment du taux de branchement do- cation urbaine de 50%, 53% et 58%.
leurs études témoignent largement table. miciliaire en zone rurale, avec 38%
de la situation difficile et dérisoire des ménages qui sont desservis par Concernant l’électrification rurale,
de l’enseignement arabo-islamique. L’analyse de la distribution de la des- le taux s’élevait à 40% en 2017
des branchements particuliers. Ceci
Le manque d’insertion et d’opportu- serte montre les disparités entre les (RAC 2018). En 2013, Thiès était
contribue à l’amélioration de l’équi-
nités professionnelles des sortants différentes zones du pays avec de la seule région qui dépassait la
té dans l’accès à l’eau potable, d’au-
de ces établissements demeure plus en plus des améliorations en moyenne nationale avec un taux de
tant plus que le taux de disponibilité
encore problématique. Tout cela termes de réduction des écarts in- 56 %. Elle est suivie par la région
du service d’eau s’est sensiblement
est dû à l’absence d’une politique terrégionaux. Suivant l’accès par de Diourbel avec un taux de 47 %
amélioré, avec un taux de 97,6% at-
publique apportant une réponse ap- région en 2014, on relève que neuf qui s’explique par la forte population
teint en 2013.
propriée aux besoins spécifiques de (09) sur les treize (13) régions pré- de Touba considérée comme rurale
l’enseignement arabo-islamique. sentent un taux d’accès global su- (le taux d’électrification rurale du
7 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, Situation Economique et Sociale 2013, Mars 2016
8 Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. (2014). Plan Triennal d’Investissements publics, 215 pages. et PEPAM 2014.
71
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Sénégal hors région de Diourbel est nal, elles sont traduites à travers le ne de l’accès aux services soci- • La promotion de la gestion de
de 24,8%)9. À l’inverse, la situation Plan Sénégal Émergent, les lettres aux de base comme le PNDL, proximité avec une meilleure
est notamment plutôt critique pour de politiques sectorielles, et les l’ASER, le PEPAM, le PUMA ; déconcentration et le renforce-
les régions de Kolda, Kaffrine, et Ké- projets ou programmes procédant ment de la décentralisation.
• La mise en place de program-
dougou qui ont des taux d’électrifi- à la correction des inégalités entre
mes de correction des inéga- La mise en œuvre de ces straté-
cation ruraux respectifs de 8%, 9% milieu urbain et rural. Elles ont été
lités entre milieu urbain et rural, gies, associée à l’augmentation
et 10%. opérationnalisées à travers notam-
par le Programme d'urgence de constante du financement public
ment :
développement communautaire permettra d’atténuer de façon pro-
2.1.5. Les politiques publiques d’accès • La mise en œuvre de plans ou (PUDC) dont l'objectif principal gressive les disparités qui existent
aux services sociaux de base programme de développement est de réduire les disparités en entre les différents territoires,
sectoriel tels que le Plan national matière d’accès aux services so- d’assurer l’équité dans l’accès aux
Les politiques d’accès aux services
de développement sanitaire, le ciaux, et de développement éco- services sociaux de base et enfin
sociaux sont orientées vers l’at-
Plan stratégique pour l’éducation nomique et social entre les cent- d’améliorer les conditions de vie
teinte des objectifs internationaux
et la formation (PAQUET), le PE- res urbains et les zones rurales des populations.
en matière de développement hu-
PAM, etc. ; du Sénégal ;
main définis par les « Objectifs du
Millénaire pour le développement » • La mise en œuvre de program- • L’amélioration du cadre instituti-
puis par « les Objectifs de dévelop- mes orientés vers l’atteinte de onnel et organisationnel des se-
pement durable ». Au niveau natio- l’équité territoriale dans le domai- cteurs ;
2.2.1. La formation professionnelle La plupart des structures de for- Ainsi, les efforts consentis par l’État Pour renforcer le niveau de
mation professionnelle sont lo- dans le domaine de l’enseignement qualification, l’État promeut une
La formation professionnelle est
calisées dans les régions de Da- technique et de la formation profes- vraie politique de territorialisation
très peu développée au Sénégal. En
kar, Thiès, Kaolack et Ziguinchor sionnelle restent insuffisants. Les des formations. Il s’agit de localiser
2018, le territoire national ne comp-
qui concentrent respectivement résultats en matière d’enseigne- certaines formations en fonction des
tait que 407 structures de forma-
52,58%, 9,83%, 6,88% et 7,37% ment professionnel et technique potentialités territoriales des zones
tion professionnelle, dont 12 lycées
des établissements. Les dix (10) sont très en deçà de l’objectif d’ab- et de la demande. Cette perspective
techniques. L’offre de formation
autres régions ne totalisent que sorption de 25% des sortants de est appuyée par la création de pôles
professionnelle est dominée par le
23,34% des structures10. l’école fondamentale, préconisé régionaux de formation qui dénote
secteur privé qui concentre 71%
dans les différentes lettres de poli- l’importance des structures de
des structures de formation.
tique du secteur. formation dans l’aménagement
du territoire et le développement
9 Ministère de l’énergie et du développement des énergies renouvelables. (2014). Rapport du système d’information énergétique du Sénégal (SIE-S)
10 Cellule d’Etude et de Planification (CEP)/MEFPA, 2018
72
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
territorial. D’ailleurs, il est envisagé 2.2.2. Enseignement supérieur de 32% de la demande et ce pour- universités existantes (UCAD, UGB,
d’étoffer et de diversifier l’offre de centage est appelé à croître. UT, UADB et UASZ) en cours de
L’enseignement supérieur est mar-
formation, mais aussi d’améliorer sa réalisation grâce aux ressources
qué par la croissance rapide des ef- Malgré la création de nouvelles uni-
distribution sur l’espace national. Il inscrites dans le budget consolidé
fectifs évalués à 137 684 étudiants versités publiques (Bambey, Thiès,
s’agit de la création de centres de d’investissement (BCI) de 2013,
en 2013 et 223 800 étudiants en Ziguinchor), l’émergence d’insti-
formation professionnelle (dans il est prévu au cours de la période
201812. Le nombre de nouveaux tutions d’enseignement supérieur
les départements de Bambey, 2014 - 2020 la construction des
bacheliers était de 52 672 en 2016. privées et la capacité d’accueil de
Koungheul, Foundiougne, Podor, Universités du Sine Saloum de Kao-
Toutefois, le taux d’accès à l’ensei- l’Université Gaston Berger, l’Uni-
Sédhiou, Matam), de la réhabilitation lack (USSEIN), du Sénégal oriental,
gnement supérieur a connu un re- versité Cheikh Anta Diop de Dakar
de lycées techniques (Dakar, la deuxième Université de Dakar,
pli entre 2015 et 2016, passant de reste encore engorgée. La région
Kédougou et Saint-Louis), de la l’Université arabo-islamique, des lo-
6,2% à 6,0%, reflétant l’évolution de Dakar concentre 80% des uni-
création de structures de formation caux de la Facultés des Lettres et
du nombre d’étudiants pour 100 versités et écoles supérieures - pu-
en fonction des clusters tourisme, Sciences Humaines de l’UCAD (dé-
000 habitants qui a également bais- bliques et privées et 80% des effec-
horticulture, aviculture (département localisée dans la banlieue de Dakar),
sé de 1 037 à 989. Cette situation tifs d’étudiants du public. En dehors
de Tivaouane, Rufisque et l’Université Virtuelle du Sénégal
s’explique par l’augmentation des de Dakar qui compte 103 structures
Tambacounda). Parallèlement, avec (UVS) avec 21 espaces numériques
flux des sortants, des cycles univer- d’enseignement supérieur, Thiès
l’appui des partenaires techniques et ouverts (ENO) et la création de
sitaires et du nombre des jeunes en (8) et Ziguinchor (5) enregistrent les
financiers, l’État a lancé, en 2015, le centres délocalisés des universités
âge de fréquenter l’enseignement scores les plus importants.
Projet de Formation Professionnelle existantes. Le programme d’inves-
supérieur. Toutefois, il est noté une
pour l’Emploi et la Compétitivité De ce fait, le développement de tissement est en cours d’exécution
augmentation des effectifs des étu-
(FPEC) pour le renforcement l’offre publique tarde à couvrir la et s’étend sur la période 2014-2022.
diants, qui a été facilitée par l’aug-
de l’enseignement technique demande annuelle grandissante. Cependant, la problématique de
mentation de la capacité d’accueil
et la formation professionnelle. Le taux d’accès à l’enseignement l’engorgement des établissements
des universités et la libéralisation de
Aujourd’hui, l’augmentation des supérieur reste faible et l’essentiel d’enseignement supérieur publics
l’offre de services d’enseignement
besoins en qualification a conduit des étudiants, au moins 80%, est subsistera aussi longtemps que
supérieur (RAC, 2017). Ainsi, l’ac-
les autorités gouvernementales dans les filières littéraires qui ne l’offre restera peu développée et
cueil de ce flux important dans les
à verser 50% de la contribution répondent pas, pour la plupart, aux que des alternatives de formation
universités publiques, au nombre
forfaitaire à la charge de l’employeur besoins du tissu économique séné- différentes de l’université ne s’offri-
de 5 plus l’Université Virtuelle,
aux Fonds de financement de galais. ront pas aux bacheliers. En même
constitue un problème aigu, malgré
la formation professionnelle et temps, l’accent devra être mis sur
la contribution croissante du privé
technique 11. Pour améliorer le niveau de forma- les possibilités de formations pro-
dans le renforcement de l’offre. Les
tion universitaire, l’État entreprend fessionnelles courtes, initiales et
universités privées (au nombre de
un important effort de création continues tout au long du cursus
15 en 2013), les écoles privées d’en-
d’infrastructures. Outre le renforce- scolaire.
seignement supérieur (au nombre
ment des capacités d’accueil des
de 109 en 2013) absorbaient près
73
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2.2.3. Emploi et pauvreté férentes régions du pays. Elle est un taux respectif de pauvreté de ment avec un taux moyen national
plus forte dans les régions du sud : 26% et 27% en 2011. de 55%. Les départements très
L’accès à l’emploi pour les jeunes
Kolda (77%), Kédougou (71%), Séd- ruraux, essentiellement du Sud, de
et la population en générale est pro- La carte 10 montre le niveau de
hiou (68%), et plus faible dans les l’Est et du Centre fortement dépen-
blématique et le chômage demeure pauvreté monétaire par départe-
régions de Dakar et de Louga avec dants de l’agriculture saisonnière
important et touche particulière-
ment les jeunes sans diplômes ni
qualification.
N
Niveau de pauvreté monétaire par département en 2013
U E
Selon les résultats de l’enquête S
I Q
de l’ANSD, le Sénégal connaît un
N T
Dagana Podor
taux d’emploi de 35,6% au 1er se-
mestre 2017 contre 22,7% de taux Niveau de pauvreté
L A
Saint-Louis
de chômage. Ces taux varient selon MA URITANIE Faible
A T
le milieu de résidence. Ils sont res- Louga Matam Moyen
pectivement de 39,6% pour l’em- Fort
ploi contre 18,5% pour le chômage
en milieu urbain, et de 30,8% pour Kébémer Linguère
d’emploi. Foundioune
Kaffrine MALI
Nioro du Rip
Le faible taux d’emploi et le taux
N
GAMBIE
de chômage élevé expliquent, par
A
Tambacounda
Yorofoula
Bounkiling
té et de vulnérabilité sociale dans le
C
Saraya
O
74
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
sont les plus touchés par la pauvreté nancier et social de leurs émigrés : RAC 201813. Seuls 23 des 45 dépar- 2.4. Habitat, cadre de vie et
monétaire : Sédhiou, Kolda, Saraya, Louga, Kébémer, Podor et Matam. tements disposent de poste ou de risques
Médina Yoro Foula, Koumpentoum, brigade de police, et de caserne de
Vélingara, Foundiougne, Gossas, Sapeurs-Pompiers. Sur le plan des La problématique de l’habitat se
Nioro, Goudomp, Guinguinéo, Tam- 2.3. Sécurité et Protection civile effectifs, le ratio « agent de sécu- pose avec acuité au Sénégal. L’es-
bacounda, Salémata, Bignona, Ous- rité par population » est estimé à timation faite en 2015, par le Minis-
En moins de cinq décennies, la po- tère de l’Économie et des Finances
souye, Ziguinchor, Bambey, Fatick, pulation du Sénégal est passée de 1/3 027 en 2016 pour un objectif de
Kaffrine, Birkilane, Koungheul, Ma- 1/2 427, un résultat en deçà du ra- sur l’écart entre l’offre en logement
trois à quatorze millions d’habitants. (5000) et les demandes (300 000)
lem Hodar. Ces situations de pré- Cet accroissement important de la tio universel. Au niveau régional, en
carité monétaire importante en font termes d’établissements de sécuri- est assez révélatrice de l’ampleur
population ne s’est pas accompa- du phénomène. La location est d’ail-
les départements les plus concer- gné de services sociaux de base, té publique (Commissariat, Brigade
nés par les phénomènes d’exode ru- et Poste de Gendarmerie) et de ser- leurs un système très développé,
de secours et de protection civile notamment dans la région de Dakar
ral et d’émigration. L’enjeu pour ces suffisants pour apporter une ré- vice de secours (sapeur-pompier),
départements est la multiplication les régions de Dakar et de Thiès où son coût est jugé très élevé. Ceci
ponse dans un contexte marqué avait poussé les pouvoirs publics
des actions de protection sociale, par la récurrence des actes de dé- sont les mieux dôtées, avec respec-
de formation et de qualification des tivement 46 et 22 établissements à prendre des engagements pour
linquances et des catastrophes na- pousser les propriétaires à réduire
jeunes, de promotion d’activités gé- turelles comme anthropiques. Le de sécurité, et 8 et 6 établisse-
nératrices de revenus. ments de secours. Les régions de le coût de location sur la base de
déséquilibre territorial des disposi- plusieurs indicateurs de calcul. En
tifs d’intervention sécuritaire (po- Kolda et de Kaffrine avec chacune
Les départements plus dynamiques 4 structures de sécurité sont les outre, la promiscuité qui concerne
économiquement connaissent des lice et gendarmerie) et de secours 29,3% des ménages du Sénégal,
(sapeurs-pompiers) persiste au dé- moins loties en établissements de
taux de pauvreté importants, mais sécurité publique de même qu’en constitue un problème majeur en
moins criards que les précédents, triment surtout des espaces mar- matière de logement. Cette promis-
ginaux (zone rurale et périurbaine) service de secours avec seulement
avec des taux inférieurs à 30% : Da- une (1) caserne de secours sur leur cuité est plus accentuée au niveau
kar, Pikine, Saint-Louis, Rufisque, qui sont les plus exposés à certains des régions de Saint-Louis, de Tam-
actes de violence (vol de bétails et territoire.
Guédiawaye, Louga, Kébémer, Lin- bacounda, de Kaolack, de Fatick, de
guère, et inférieurs à 40% : Mbac- d’objet) et aléas (feux de brousse, L’insuffisance des équipements Kaffrine et de Matam selon le rap-
ké, Thiès, Dagana, et Podor. Ce foudre). d’intervention de secours et de pro- port du bilan diagnostic du PNADT.
sont en général les départements Au total, 86 commissariats et tection civile fait qu’un peu de la
abritant de villes importantes qui moitié des membres des ménages Concernant le cadre de vie, il est ca-
postes de polices et 132 brigades ractérisé par une occupation anar-
drainent des activités industrielles et postes de gendarmerie sont no- urbains (51,9% dans le milieu urbain
et commerciales importantes : dakarois et 51,8% dans les autres chique de l’espace, surtout dans les
tés à l’échelle nationale mais ré- centres urbains, une mauvaise ges-
Mbacké avec Touba, Thiès avec les pandus de manière inégalée. Le milieux urbains) ne se sentent pas
industries textiles, et Dagana avec en sécurité en dehors de leur foyer, tion des déchets solides et liquides,
taux de couverture en commissa- la prolifération de l’habitat spon-
Richard Toll. Mais aussi des dépar- riats de police reste insuffisant en selon les résultats de l’Enquête de
tements bénéficiant de l’apport fi- l’ANSD, 2014 intitulée « A l’écoute tané, la pollution de l’air, le déficit
2017 (85%) malgré la progression d’espaces verts et de loisirs, le défi-
par rapport en 2014 (70%) selon le de la population ».
75
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
cit d’espaces de stationnement. Le en charge de la compétence urba- tion des eaux usées pour 56,5% mode de ramassage des ordures
cadre de vie est aussi marqué par nisme et aménagement du territoire des ménages du Sénégal. Cette pour les autres régions du pays, à
la cohabitation entre habitat et ate- par les collectivités territoriales. situation est quasi-identique pour la côté du dépôt sauvage et de l’inci-
lier de divers genres (mécanique, gestion des eaux pluviales qui est nération.
menuiserie, etc.), ce qui contribue L’hygiène et l’assainissement ca- caractérisée par une insuffisance
à une pollution sonore, en plus ractérisent aussi le cadre de vie notoire, avec 313,5 km au niveau Cette dégradation du cadre de vie
d’autres types de risques. Cette au Sénégal, avec un réseau d’as- national pour desservir les régions conjuguée au phénomène du chan-
dégradation avérée du cadre de vie sainissement collectif déficitaire de Dakar, de Diourbel, de Kaolack, gement climatique et à la faiblesse
est la conséquence de la faiblesse (1699 km en 2015 pour desservir de Louga, de Matam, de Saint Louis du dispositif de prévention et de
du dispositif de planification urbaine 6 régions : Dakar [78% du réseau], et de Thiès. En ce qui concerne la gestion des risques font que les
caractérisé par un faible taux de Diourbel, Kaolack, Louga, Saint gestion des déchets solides, le sys- populations surtout urbaines sont
couverture en documents de planifi- Louis et Thiès). Par ailleurs, ce ré- tème mécanisé de ramassage des de plus en plus menacées par diffé-
cation spatiale, le déficit de mise en seau d’assainissement collectif ne ordures est le mode utilisé par 85% rents types de risques tels que les
œuvre des documents existants, le concerne que les zones urbaines. des ménages de la région de Dakar. inondations, l’érosion côtière, les
non-respect des règles d’urbanisme L’insuffisance du système de ges- Ce système est relayé par les char- risques technologiques, les incen-
et de construction, la faible prise tion des déchets liquides explique rettes qui constituent le principal dies et la pollution de l’air.
le recours à la nature pour l’évacua-
• Projets et programmes de renforce- • Insuffisance et déficit de pérennisation des résultats des projets et • Atteinte des objectifs des ODD en termes de couver-
ment des services sociaux de base ; programmes sociaux ; ture en services sociaux de base ;
• Densification des cartes sanitaire et • Fortes disparités territoriales dans l’accès aux services de base ; • Réduction des inégalités dans l’accès aux services so-
scolaire ; ciaux de base ;
• Déficit de l’offre sociale en équipements et services sociaux de base ;
• Amélioration du niveau d’accès à • Amélioration de la qualité des services sociaux de base
• Cherté des services sociaux de base ;
l’eau potable, l’électricité, et l’assai- ;
nissement ; • Faible niveau de la qualité des services publics ;
• Réduction de la dépendance extérieure pour l’accès à
• Financement (État, apports sociaux • Faiblesse des systèmes de planification des besoins en services so- certains soins ;
de la diaspora, secteur privé, ONG, ciaux de base ;
• Prise en charge des maladies chroniques dans les po-
entreprises).
• Faible prise en compte de certaines maladies chroniques dans les po- litiques nationales de santé et des risques épidémiolo-
litiques nationales de santé (diabète, maladies cardiovasculaires, hy- giques ;
pertension).
• Amélioration de l’hygiène et de la qualité des aliments.
76
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
SÉCURITÉ PUBLIQUE
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Existence des dispositifs de sécurité • Insuffisance des dispositifs de sécurité ; • Renforcement de la sécurité publique.
publique.
• Récurrence des actes de délinquances ;
• Insécurité ;
• Menaces terroristes.
77
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
PROTECTION SOCIALE
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Existence d’une solidarité familiale ; • Niveau de pauvreté et de vulnérabilité important ; • Renforcement du système de
protection sociale.
• Apports sociaux des migrants ; • Faiblesse des systèmes de protection sociale et prise en charge des couches vulnérables ;
• Existence de dispositifs de lutte contre la • Absence de système d’assurance chômage
pauvreté et la vulnérabilité.
• Précarité de l’emploi.
QUALIFICATION ET EMPLOI
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Projets et programmes de développe- • Déficit de synergie des projets et programmes de développement du capital • Renforcement du capital humain ;
ment du capital humain ; humain ;
• Promotion de la formation professionnelle et
• Densification des cartes universitaire et • Niveau élevé de dépendance socioéconomique des jeunes ; de l’emploi.
de la formation professionnelle.
• Chômage ;
• Déperdition scolaire ;
• Inadéquation emploi/formation.
78
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
La population sénégalaise s’élève, en 1988 à 13 508 715 habitants en La natalité et la mortalité connaissent gions les plus urbanisées telles que
selon le RGPHAE de 2013 (ANSD, 2013 avec 9 858 482 habitants en une tendance à la baisse et des dis- Dakar et Thiès tandis que les ré-
2013), à 13 508 715 habitants. Cet 2002. Elle laisse apparaître un taux parités territoriales. En effet, le taux gions les moins urbanisées notam-
effectif résulte de l’évolution à la d’accroissement moyen intercensi- brut de natalité (TBN) est passé de ment celles situées au Sud et à l’Est
hausse qui la caractérise depuis taire assez élevé qui s’établit entre 41 pour mille en 2002 à 37,2 pour du territoire connaissent les taux les
plusieurs décennies. En effet, elle 2002 et 2013 à 2,5%. Si cette ten- mille en 2013 alors que le taux de plus élevés. C’est également au ni-
est passée de 3 109 240 habitants dance est maintenue, la population mortalité (TM) qui était de 10‰ en veau des zones les plus urbanisées
en 1960 à 4 997 885 habitants en nationale atteindrait 26 312 275 ha- 2002 s’est établit à 7,0‰ en 2013. et les plus densément peuplées où
1976, puis de 6 896 808 habitants bitants à l’horizon 2035. Dans le même temps, le taux de fé- la baisse est plus marquée. Les ré-
condité qui est corollaire au taux brut gions qui ont les taux les plus éle-
Figure 5 : Évolution et projection de la population du Sénégal de natalité est passé de 6 enfants vés sont les régions où le taux de
30000000 par femme en 2002 à 5 enfants par mortalité est le plus élevé.
femme en 2013. Selon les résultats
des « Enquêtes Démographiques et L’espérance de vie à la naissance est
25000000
de Santé » (EDS-continue) de 2014, passée de 55 ans en 2002 à 64,8
20000000 la répartition de la mortalité par type ans en 2013 (ANSD, 2013), soit un
a permis de constater que la morta- gain d’un peu moins de 10 ans. Les
Population
15000000 lité infantile est de 33‰, la mortalité femmes vivent en moyenne plus
juvénile de 22‰, la mortalité infan- longtemps que les hommes (66,5
10000000 to-juvénile de 54%, tandis que la ans contre 63,2 ans, respective-
mortalité maternelle s’établit à 434 ment) (ANSD, 2013). On note éga-
5000000 décès pour 100 000 naissances. lement un écart de 5 ans entre le
milieu urbain (67,4 ans) et le milieu
0 Au niveau géographique, les taux rural (62,7 ans) (ANSD, 2013).
1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050
les plus bas sont notés dans les ré-
Année
79
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Tableau 15 : Etat de la natalité, de la mortalité, de l’espérance de vie à la Le tableau 15 qui précède montre Avec un tel taux, la population sé-
naissance et de l’accroissement naturel de la population en 2013 l’état de quatre (4) indicateurs dé- négalaise doublerait son effectif en
mographiques clefs en 2013. Quel 23,5 ans 14. Cette situation serait en
TAmA -
Région TBN TBM EVN
2002-2013-%
que soit l’indicateur considéré, on grande partie due à l’amélioration
constate des situations très va- des conditions de vie sociales, no-
Dakar 30 5,2 69,6 2,8
riables d’une région à l’autre, mais tamment sanitaires et éducatives
Ziguinchor 34,9 9,2 62,2 2,3 également des écarts importants à de la population.
Diourbel 41,1 8,9 62,8 2,7 la moyenne nationale. Ce qui traduit
Saint-Louis 34,4 7,7 64,5 2,1 des dynamiques démographiques Par ailleurs, le taux d’accroissement
très hétérogènes. intercensitaire national qui est de
Tambacounda 45,5 10,4 57,8 2,0
2,5% montre que sur la période
Kaolack 39 7,6 64,6 4,4
Ces différents indicateurs démo- 2002 à 201315, l’évolution de la
Thiès 34,1 6,6 68,2 2,4 graphiques revêtent une grande population est restée relativement
Louga 35,6 7,3 66,2 2,0 importance dans tout processus stable avec un temps de double-
Fatick 39,8 7,9 65,1 1,3 de planification. Ils permettent de ment de presque 28 ans.
Kolda 42,7 11,8 54,7 2,8 cerner, pour une période donnée,
l’évolution relative de la population.
Matam 45,5 10 60,4 2,2
Selon le dernier RGPHAE, le taux
Kaffrine 46,4 8,5 62,9 1,4
d’accroissement naturel résultant
Kédougou 45,3 12,4 55 3,8
uniquement de la natalité et de la
Sédhiou 44 10,3 57,1 2,0 mortalité (sans prise en compte
National 37,2 8%0 64,8 2,5 de la migration) se situe aux envi-
Source : ANSD-RGPHAE, 2013 rons de 29,9 pour 1000 en 2013.
Années
Indicateurs de dynamique
2002 2007 2013 2014 2015 2016
Taux d’accroissement naturel (taux brut de natalité - taux brut de mortalité) en p. 1000 27,3 27,4 29,9 30 29,9 29,8
Au Sénégal, on compte 6 735 412 tendance la dépendance démogra- Figure 6 : Pyramide des âges du Sénégal en 2013
hommes pour 6 773 297 femmes16. phique est toujours importante. La
La supériorité numérique des population qui n’est plus en âge de
Pyramide des âges du Sénégal en 2013
femmes est plus prononcée en mi- travailler, c’est-à-dire 60 ans et plus,
lieu rural avec 3 727 823 femmes même si elle reste faible est quand
contre 3 678 091 hommes avec un même en progression continue.
rapport de masculinité de 98,7%17.
En revanche, globalement en mi- La pyramide des âges (fig. 6) de la
lieu urbain, les hommes sont lé- population sénégalaise est caracté-
gèrement plus nombreux que les ristique de celle des pays en déve-
femmes. Ceci résulte, en partie, du loppement avec une base élargie
fait que chez les migrants d’origine indiquant l’importance de la popu-
rurale notamment, les hommes sont lation de 0 à 14 ans dans les deux
plus nombreux que les femmes. sexes. La prépondérance du sexe
masculin au niveau de ce groupe
La population sénégalaise est mar- d’âge s’inverse dans les tranches
quée par sa jeunesse. Avec un âge supérieures et le sexe féminin re-
médian se situant à 19 ans (ANSD prend le dessus. Le sommet aminci
juin 2009), en 2002 et 2013, cette de cette pyramide révèle une pro-
catégorie de population se situait portion de personnes âgées c’est-
respectivement à 43,1% et 40,4% à-dire 60 et plus relativement faible.
avec une tendance à la diminution Source : ANSD-RGPHAE 2013/ANAT 2017
à 40,0 % en 2015. Malgré cette
82
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
3.1.4. Les migrations indique que 11 régions du Sénégal négatif de -50 389 individus (SES, était de 1 478 millions de dollars US
3.1.4.1. La migration interne
sur un total de 14 ont un solde mi- 201619). en 2010.
gratoire national négatif (voir figure
L’analyse du solde migratoire in- ci-dessous). L’immigration : Le nombre d’im- En 2017, l’essentiel des montants
terne sur dix années (2003-2013) migrants internationaux au dernier transférés provenaient de l’Europe
recensement est estimé à 114 512. et du continent africain, avec res-
Figure 7 : Bilan migratoire ancien (2003-2013) La répartition de ces immigrants au pectivement 65,1% et 30,1% du
plan régional, montre que seules les montant total transféré vers le Sé-
régions de Dakar (+8 902), de Zi- négal.
guinchor (+4 854) et de Kédougou
(+2 535) ont un solde migratoire po- Selon le SES de 2016, le montant
sitif. global des transferts des sénégalais
de l’extérieur représentait « plus de
L’émigration : Selon l’ANSD20 quatre fois (425,5%) le montant des
(2014), le nombre de sénégalais Investissement Directs Étrangers
ayant émigré entre 2008 et 2012 (220 milliards de FCFA en 2011 se-
est estimé à 165 000 répartis lon les chiffres de la DPEE) et près
entre l’Europe (44,5%), l’Afrique de de deux fois (193%) le montant de
l’Ouest (27,5%), l’Afrique centrale l’Aide Publique au Développement
(11,5%), et l’Afrique du Nord (5,8%) qui s’élevait à environ 500 mil-
Source : RGPHAE, ANSD, 2013
et l’Amérique du Nord (2,3%). liards FCFA en 2011 selon la même
source ».
Contribution de la migration in-
Dakar et Diourbel, avec des soldes Toutes les autres régions du Séné- ternationale au développement La contribution de la diaspora au
migratoires positifs de 67 994 et 62 gal ont un solde migratoire interne socio-économique du pays : La développement socio-économique
243, constituent les deux régions négatif avec des valeurs absolues Banque mondiale 21 estime à 2 220 du pays est donc déterminante et
les plus attractives du pays. Elles plus importantes pour les régions millions de dollars US le montant prend plusieurs formes (transferts
doivent leur attractivité à la pré- de Kaolack (-33 044) et Louga (-27 des transferts financiers vers le Sé- financiers, entreprenariat, œuvres
sence des deux plus grands centres 902)18. négal en 2017. Selon cette même sociales, …).
urbains du Sénégal en l’occurrence source, le montant des transferts fi-
3.1.4.2. La migration internationale L’émigration clandestine est une
Dakar et Touba. Ces deux régions nanciers de la diaspora a connu une
sont suivies dans une moindre me- hausse de 1987 millions de dollars forme de l‘émigration internationale
Le Sénégal demeure un pays d’émi-
sure par Matam avec un solde posi- US entre 2000 et 2017, alors qu’elle qui existe depuis longtemps, mais
gration avec un solde migratoire
tif de 1 162. qui a pris une ampleur considérable
à partir de la décennie 2000. En
18 ANSD, 2016 « Situation économique et sociale »
19 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, RGPHAE 2013
20 Citée dans le document de politique nationale de migration du Sénégal (PNMS) élaboré par la DGPPE
21 Citée par le Rapport sur le Profil migratoire du Sénégal en 2018 publié par l’ANSD.
83
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Afrique de l’Ouest, le Sénégal est mouvoir la prise en compte systé- La Direction du développement du lation à divers niveaux (plaidoyer,
l’un des pays les plus touchés par la matique de la variable population capital humain (DDCH), une entité recherche/formation, etc.). On peut
migration illégale. Le Centre d’infor- dans les stratégies de développe- de la Direction générale de la Pla- citer l’exemple du Réseau des Par-
mation, de réflexion et d’échanges ment socio-économiques et territo- nification et des Politiques éco- lementaires pour la Population et
en matière de franchissement des riales. nomiques (DGPPE) et l’Agence le Développement (RPPD) ou le
frontières et d’immigration (CIRE- nationale de la Statistique et de la Réseau des Journalistes en Santé
FI)22 estimait à 19 775 le nombre La revue, en 2011, de la déclaration démographie (ANSD) constituent et Population et Développement
de Sénégalais arrêtés en 2006 dans a permis de prendre en compte les deux principaux piliers de la poli- (RJSPD).
vingt-sept (27) pays de l’Union eu- les nouveaux enjeux de dévelop- tique de population au Sénégal.
ropéenne. pement liés notamment à la lutte La stratégie nationale en vue de
contre la pauvreté, les maladies En plus des partenaires internatio- la capture du dividende démogra-
Le phénomène de l’émigration clan- sexuellement transmissibles telles naux, le Fonds des Nations Unies phique vise à consolider les acquis
destine en particulier est la consé- que le VIH/SIDA, la migration, le pour la Population (FNUAP) en et à mieux prendre en compte les
quence indirecte de l’échec des po- bien-être et la qualité de vie des po- particulier, d’autres acteurs inter- enjeux de développement liés au
litiques d’aménagement du territoire pulations, etc. viennent dans la politique de popu- capital humain.
des pays de départ où les capitales
nationales, seuls lieux de concentra- Afin de permettre une mise en
tion des richesses et opportunités œuvre efficace et inclusive des
économiques, ne garantissent plus politiques de population, l’Etat du
la réussite sociale. Sénégal a mis en place, par Décret
n°92-1054 du 8 juillet 1992 et en
remplacement du Décret 79-1011
3.1.5. Les politiques de population du 31 octobre 1979 portant créa-
En matière de politique de popu- tion de la Commission nationale de
lation au Sénégal, l’année 1988 la population, un important dispo-
marque une étape importante. Pour sitif de coordination constitué des
la première fois en effet, le pays se organes suivants :
dote d’une Déclaration de politique • Le Conseil National de la Popu-
de population qui, jusqu’ici, consti- lation et des Ressources Humai-
tue le cadre de référence national nes(CNPRH) ;
en matière de politique de popula-
tion. • La Commission Nationale de la
Population et des Ressources
L’ensemble des projets et pro- Humaines (CONAPORH) ;
grammes déroulés depuis cette
date s’adossent à cette déclaration • Les Commissions Régionales
dont le principal objectif est de pro- de la Population et des Ressour-
ces Humaines (COREPORH).
87
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
3.2.1.3. L’enclavement des régions mé- Sénégal demeure embryonnaire et 3.2.2. Dynamiques urbaines • La phase de décollage corres-
ridionales et orientales reste principalement centré sur Da- pond à l’introduction et au dé-
3.2.2.1. L’évolution de l’urbanisation
L’enclavement des régions méridio- kar. Des aérodromes tels que ceux veloppement de l’arachide. En
nales et orientales du pays demeure de Ziguinchor et de Kédougou fonc- Les grandes phases du proces- effet, sa commercialisation a
un réel problème, malgré les efforts tionnent plus ou moins, mais avec sus d’urbanisation nécessité la création de points
importants consentis ces dernières un trafic très faible (transport de de tri et de collecte dans les zo-
touristes essentiellement). L’urbanisation au Sénégal demeure nes de production qui, au fil du
années (pont sur le Fleuve Gambie, un phénomène marquant avec trois
pistes de désenclavement). Les ré- temps, se sont transformées en
Le transport maritime est peu déve- principales phases : centres relais, puis en centres
gions les plus concernées (Ziguin- loppé et reste dominé par l'axe Da-
chor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda • La phase de démarrage avec la administratifs. La naissance et
kar - Ziguinchor. le développement des villes si-
et Kédougou) se distinguent par la naissance de la ville de Saint-
faiblesse de leur réseau routier et Louis comme capitale admi- tuées le long du chemin de fer
leur état de dégradation très avan- nistrative de la colonie du Séné- Dakar-Niger (Khombole, Bam-
cé. Ces cinq (5) régions dont la gal. En plus, la création, d’une bey, Guinguinéo, Koungheul,
superficie représente 44,7% du liaison ferroviaire entre Saint- …) obéissent à ce mécanisme.
territoire national ne totalisent que Louis et Dakar à partir de 1885 Cette phase marque aussi la
30,4%28 du réseau national revê- a été déterminante dans l’urba- diffusion de l’urbanisation dans
tu, soit 0,02 km de routes au Km2 nisation de la grande côte. Cet- les régions intérieures, celles du
contre 0,8 pour la région de Dakar te liaison a permis de consolider Bassin arachidier en particulier ;
et 0,13 pour la région de Diourbel, le rôle et la position de Dakar et • La phase d’accélération a dé-
pour ne donner que ces exemples. d’accélérer le développement marré à partir de 1960 et se ca-
des petites localités et escales ractérise par la densification du
Dans l’ensemble, le réseau de (Louga, Kébémer, Ndande, Mék- réseau urbain, la hiérarchisation
transport aérien interne (14 aéro- hé, Tivaouane, …) situées le long du réseau urbain et l’affirmation
dromes dont la plupart ne sont pas de cet axe ; des villes autochtones.
fonctionnels et 02 aéroports) du
28 Calculé à partir des données du Schéma routier et autoroutier national du Sénégal (SDRAN), 2015
88
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
89
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
90
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Structure par taille en Structure par taille en Structure par taille en Structure par taille en Structure par taille en
Groupe de villes
1961 * 1976 1988 2002 2013
Tailles des villes Nbre. villes Pop. en % Nbre. villes Pop. en % Nbre. villes Pop. en % Nbre. villes Pop. en % Nbre. villes Pop. en %
Villes de moins de 5000 hbts 15 5,1 2 0,2 2 0,2 45 2,8 25 1
5000 à 20.000 14 13 23 13,2 19 8,7 50 11,5 57 9
20.000 à 50.000 4 17,3 4 6,6 7 9,3 11 7,2 21 9
50.000 à 100.000 2 15,9 4 18,2 2 5,9 4 6,5 4 4
100.000 à +250.000 - - 2 13 5 26,5 6 26 8 23
Plus de 400.000 1 48,7 2 48,8 2 49,4 1 46 2 54
TOTAL 36 100 37 100 37 100 117 100 117 100
Source : Recensements généraux de la population du Sénégal de 1976, 1988, 2002 et 2013
Un autre fait marquant qui se dé- 3ème niveau de la hiérarchie consti- 3.2.2.3. Dynamiques locales de l’urba- vulnérables à se loger dans des
nisation
gage à travers le tableau ci-dessus tué de chefs-lieux de département, conditions extrêmement précaires.
concerne les évolutions opposées mais aussi de certaines régions (Fa- L’habitat irrégulier : la bidonvili-
du nombre de petite villes (20 000 tick, Kaffrine, Kédougou et Kolda), Selon un rapport de la Banque mon-
sation diale publié en 201129, l’habitat irré-
habitants au plus) et de leur poids dont le niveau d’attractivité devrait
démographique. Leur nombre est être amélioré pour leur permettre Un des aspects marquants de l’ur- gulier à Dakar représente 21,76%
en effet en constante augmenta- de mieux jouer leur rôle d’animation banisation du pays au cours de ces de la surface urbanisée de la région.
tion depuis 1961 (29 en 1961 et 82 de leur territoire régional. Ce niveau quatre dernières décennies est la L’espace occupé par les quartiers
en 2013) alors que leur part dans renferme aussi certaines localités prolifération des bidonvilles aggra- irréguliers et non lotis représente
la démographie urbaine nationale bien intégrées dans le système ur- vée par l’exode massif des popula- 35% de la superficie totale urba-
continue de diminuer en passant bain du fait d’un rôle majeur qu’elles tions rurales vers les villes, Dakar nisée. Cette proportion qui est de
de 18,1% en 1961 à 10% en 2013. jouent du fait d’opportunités éco- surtout, et l’insuffisante mise en 30% à Saint-Louis, atteint 40% à
Ce qui traduit une tendance à la nomiques (Richard-Toll, Mboro et œuvre des documents d’urbanisme. Thiès.
concentration continue de la po- Joal-Fadiouth), ou d’une position Le bidonville est une forme d’habi- Dans la perspective de la réalisation
pulation urbaine dans les grandes géographique appropriée (Sébiko- tat typique des grandes métropoles des pôles urbains de Diamniadio et
villes (+400 000 habitants). tane et Nguékokh). des pays en développement où la du Lac Rose, certaines collectivi-
pauvreté et les difficultés d’accès au tés territoriales concernées par ces
Le système urbain met en évidence foncier obligent certaines couches
aussi l’importance des villes du projets redoutent une amplification
29 Banque mondiale, 2011 « Revue de l’urbanisation. Villes émergentes pour un Sénégal émergent ».
91
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
30 Les espaces urbanisés correspondent aux localités qui, avant l’Acte III de la décentralisation, disposaient du statut de commune, tel que défini par Loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des
Collectivités territoriales (Article 79). Le critère juridique de commune ne s’applique pas cependant pour certaines localités (Touba, Darou Mousty, …) du fait de leur poids démographique et de leur niveau
fonctionnel important.
31 Résultats de télédétection, ANAT, 2017
92
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Carte 15 : Évolution des surfaces urbanisées entre 2000 et 2010 dans 9 villes du pays
93
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Récolte d'arachides
94
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
N
surfaces de cultures irriguées du
pays en 2010. Elle est suivie par la
Casamance (5%).
S
95
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Type de Principales caractéristiques Traits principaux de l’occupation Eléments saillants de Départements du Enjeux d’aménagement et de
territoire démographiques de l’espace gouvernance territoriale groupe développement
Territoires ur- • Une démographie très dynami- • Des densités démographiques • Des villes contraintes de se • Dakar, Pikine, Gué- • La maîtrise de l’immigration ;
bains en mé- que fortement alimentée par l’im- exceptionnellement élevées, déployer au-delà des limites ter- diawaye,
• La maîtrise et le contrôle de l’urba-
tropolisation migration ; avec un pic de 25 385 habitants ritoriales de leur circonscription
nisation ;
au Km2 dans le département de territoriale (commune, départe-
• Des taux de natalité, de mortalité
Guédiawaye ; ment, etc.) ; • La préservation de l’activité agricole
et de fécondité globalement bas,
et des autres activités liées à l’es-
par rapport aux moyennes natio- • Une occupation de l’espace très • Des conflits liés aux limites ter-
pace rural ;
nales ; dynamique et multiforme (urbani- ritoriales ;
sation, mises en valeur diverses, • La maîtrise du foncier ;
• Une espérance de vie à la naissan- • Des tensions autour de la res-
etc.) ;
ce relativement élevée, avec un source foncière qui s’amenuise • La correction des incohérences
maximum de 69,6 ans ; • Une urbanisation rapide et diffu- de plus en plus ; liées aux limites territoriales ;
se, avec une variation positive très
• Des soldes migratoires largement • Etc. • La prise en charge effective des
forte des surfaces urbanisées ;
positifs allant jusqu’à 310 759. questions liées aux changements
• Une transition urbaine achevée, climatiques et à leurs conséquen-
avec 100% de population urbaine ces
96
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Type de Principales caractéristiques Traits principaux de l’occupation Eléments saillants de Départements du Enjeux d’aménagement et de
territoire démographiques de l’espace gouvernance territoriale groupe développement
T e r r i t o i r e s • Une démographie dynamique, • Des densités démographiques • Persistance d’incohérences ter- Rufisque, Mbacké, • L’atténuation de l’émigration
en transition, encore très influencée par les globalement supérieures à la mo- ritoriales liées à la délimitation ; Mbour, Thiès, Saint- dans les départements émet-
avec un ar- déterminants classiques de la dé- yenne nationale, avec des valeurs Louis, Kaolack, Zi- teurs ;
• Des tensions liées au foncier
rière -pays mographie (à l’exception des dé- exceptionnellement élevées au ni- guinchor, Tivaouane,
exacerbées par l’arrivée d’exp- • La maîtrise de l’immigration
rural dyna- partements de Mbacké, de Mbour veau des départements de Rufis- Louga, Dagana, Bi-
loitants étrangers ;
mique et de Rufisque qui ont des soldes que, de Mbour et de Mbacké ; gnona, Vélingara, Kol- dans les départements d’accueil
migratoires positifs relativement • Des villes contraintes de se da, Diourbel, Bakel, (Rufisque, Mbacké et Mbour
• Une dynamique urbaine constan-
importants) ; déployer au-delà des limites Oussouye, Kédou- surtout) ;
te, mais lente dans la majorité des
de leurs circonscriptions admi- gou, Foundiougne,
• Une dynamique migratoire forte, départements ; • La maîtrise et le contrôle de l’ur-
nistratives. Sédhiou, Tambacoun-
mais encore beaucoup plus déter-
• Une occupation de l’espace enco- da, Saraya, Salémata, banisation ;
minée, pour la majorité des dépar-
re très marquée par les activités Kébémer, Matam,
tements, par l’émigration que par • Maintien durable des équilibres
à caractère rural dans la majorité Fatick, Kanel, Podor,
l’immigration ; entre zones urbaines et zones
des départements, l’agriculture Nioro, Kaffrine
• Une démographie rurale encore surtout ; rurales ;
très dynamique.
• Une transition urbaine en cours, • Correction des incohérences
achevée dans certains cas (Rufis- territoriales.
que, Mbacké et Mbour surtout).
Territoires ru- • Des taux d’urbanisation très faib- • Zones en dépeuplement, avec • Persistance d’incohérences ter- Bambey, Koungheul, • L’atténuation de l’émigration ;
raux en crise les, largement inférieurs au taux des densités démographiques ritoriales liées à la délimitation ; Guinguinéo, Linguère,
national ; généralement inférieures à la mo- Koumpentoum, Ra- • Amélioration du cadre et des con-
• Des tensions liées au foncier ; ditions de vie, en milieu rural plus
yenne nationale ; nérou, Goudiry,
• Une dynamique démographique particulièrement ;
• Déficit de polarisation de l’es- Bounkiling, Birkelane,
essentiellement portée par l’acc- • Une évolution très lente des sur-
pace par les centres existants Gossas, Goudomp, • Promotion de centres urbains dy-
roissement naturel (contrebalancé faces urbanisées ;
qui offrent peu de services. Malem-Hodar, Médi- namiques capables de polariser
par une mortalité très élevée) ;
• Une occupation du sol largement na-Yoro-Foula, l’arrière-pays.
• Une émigration forte, avec des dominé par les activités à caractè-
soldes migratoires généralement re rural, l’agriculture notamment.
négatifs ;
• Part de la population nationale glo-
balement faible.
97
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUES
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Cadre institutionnel et politique ; • Coefficient de dépendance démographique élevé ; • Réduction du coefficient de dépendance démographique ;
• Démographie très dynamique ; • Mortalité, infanto-juvénile surtout, encore élevée ; • Capture du dividende démographique ;
• Transition démographique dynamique ; • Faiblesses dans la mise en œuvre des politiques de • Valorisation de la migration internationale et de ses retombées socio-
population ; économiques ;
• Jeunesse de la population ;
• Persistance de certaines maladies graves • Gestion durable des migrations internes et sous-régionales ;
• Renouvellement interne de la population ;
• Contrôle sur le processus de transition urbaine.
• Forte mobilité géographique interne.
DYNAMIQUES SPATIALES
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Densification continue du réseau • Urbanisation non maîtrisée ; • Maîtrise de l’exode rural ;
d’établissements humains ;
• Étalement urbain ; • Atténuation des disparités démographiques Est-Ouest
• Urbanisation et métropolisation ;
• Incohérences territoriales induites par certaines évolutions spa- • Maintien de l’équilibre entre population urbaine et
• Forte mobilité géographique interne ; tiales ; population rurale ;
• Corridors intérieurs et • Hiérarchie urbaine lâche ; • Rééquilibrage de l’armature urbaine ;
transfrontaliers dynamiques.
• Problèmes de mobilité ; • Maîtrise de l’urbanisation ;
• Émigration / immigration internationales non maîtrisées ; • Renforcement de la résilience des territoires.
• Répartition spatiale déséquilibrée de la population et persistance
de la fracture Est Ouest.
98
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
4.1.1. Le secteur primaire pays où 49,5% des ménages sont Dans le cadre du Plan Sénégal Le potentiel agricole
Le secteur primaire est constitué agricoles32. Les ressources agricoles Emergent, le Programme d’Accélé-
Les grandes zones agricoles du Sé-
des sous-secteurs de l’agriculture, constituent la principale source de ration de la Cadence de l’Agriculture
négal sont le Delta et la vallée du
l’élevage, la pêche et l’aquaculture produits alimentaires, d’emplois et Sénégalaise (PRACAS) a été lancé
fleuve Sénégal, le bassin arachidier,
et la foresterie qui représentent res- de revenus pour plus de 60% de la afin d’impulser une transformation
la zone des Niayes, la Casamance,
pectivement 61,4%, 25,8%, 10% population active sénégalaise. De structurelle de l’économie à travers
la zone agro-sylvo-pastorale du Sé-
et 2,8% du PIB de ce secteur. Il ce fait, le secteur agricole joue un la redynamisation de l’agriculture.
négal oriental et la zone sylvo-pas-
représente une part significative rôle de premier plan pour l’atteinte Le PRACAS met l’accent, entre
torale.
dans l’économie sénégalaise. Il est des objectifs de croissance éco- autres, sur l’autosuffisance en riz,
le principal support de relance de nomique, de sécurité alimentaire le développement de l’arachide, le En 2009, les terres arables cou-
la production nationale et de réali- et nutritionnelle, de création d’em- développement de l’horticulture et vraient 3,8 millions d’hectares soit
sation des stratégies de croissance plois et de réduction de la pauvre- le renforcement de la sécurité ali- 19% de la superficie du pays34.
économique. Le PIB du secteur pri- té. Il est aussi l’un des principaux mentaire. Elles sont inégalement réparties
maire a enregistré une croissance pourvoyeurs de matières premières entre les zones agroécologiques
Par ailleurs, le gouvernement du
moyenne annuelle de 9,2% sur la aux industries de transformation (57% au bassin arachidier, 20% en
Sénégal a pris certaines mesures
période 2015-2017, contre 4,2% sur (huilerie, sucrerie, filature et textile, Casamance, 10% au Sénégal orien-
de régulation et de protection pour
celle de 2007-2013. Cela témoigne etc.). Par rapport à l’occupation du tal, 8% dans la vallée du Fleuve Sé-
approvisionner le marché national
le dynamisme du secteur qui voit sa sol, l’agriculture représente naturel- négal, 4% dans la zone sylvopasto-
en produits de qualité et à des prix
part dans la structure du PIB aug- lement le premier secteur consom- rale et 1% dans les Niayes).
abordables tout en garantissant aux
menter en passant de 14,3% en mateur d’espace. Sur la base de la La maîtrise de l’eau constitue un
paysans-producteurs des revenus
2015 à 16% en 2017. photo-interprétation d’images Land- facteur déterminant pour l’agricul-
assez consistants. Ces différentes
sat effectuée par l’ANAT, en 2010, ture. Les ressources potentielles
4.1.1.1. L'agriculture mesures contribuent directement
24,39% du territoire national était en eau pour le développement agri-
au développement de certaines fi-
L’agriculture constitue un secteur occupée par les cultures, soit 4,8 cole sont constituées par les eaux
lières ainsi qu’au renforcement de
stratégique pour l’aménagement et millions d’hectares. de pluie, les eaux de surface et les
certaines cultures à haute valeur
le développement du territoire. En Depuis six ans, la contribution de ajoutée qui ont un potentiel à l’ex- nappes souterraines (voir partie sur
effet, ce sous-secteur du primaire l’agriculture au PIB national est en port avéré. les ressources). Les facteurs limi-
emploie environ 73,8% de la popu- constante augmentation, passant tatifs pour l’exploitation à des fins
lation rurale, concentrant 65% de la de 5,9% à 2011 à 9,8 en 201733. agricoles de ce potentiel sont la fai-
population totale en 2013 dans un blesse et l’irrégularité de la pluvio-
32 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, RGPHAE 2013
33 Direction générale de la Planification et des politiques économiques (DGPPE), 2019
34 Direction de l’analyse de la Prévision et des statistiques (DAPS), Mars 2009 : Rapport de l’étude sur l’évolution du secteur Agricole, des conditions de vie des ménages et de la vie chère au Sénégal.
99
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
métrie notamment dans les zones alisation d’ouvrages hydroagricoles Manantali (avec une retenue d’un Performances de l’agriculture
Nord et centre du pays, la mauvaise structurants. volume de 12,8 milliards de m3 pour
qualité des eaux souterraines dans une possibilité d’irrigation de 375 Production céréalière
Pour soutenir les besoins en eau
certaines parties du territoire, la 000 ha de cultures réparties le long
du secteur agricole, des ouvrages Les principales cultures céréalières
profondeur des nappes et les coûts de la vallée), le barrage anti-sel de
hydroagricoles structurants ont été au Sénégal sont le mil, le maïs, le
d’investissement élevés pour la ré- Diama et le barrage de l’Anambé.
réalisés notamment le barrage de sorgho et le riz. Durant l’année 2017,
la production nationale de céréales
Système de production agricole
N
Systèm e agropastoral
a atteint 2 516 466 tonnes pour une
superficie totale emblavée de 1 704
E
S
dècrue
718 hectares35.
Systèm e axé sur les cultures
Saint-Louis irriguées
Le mil qui dominait la production de
T I
M
MAAU
URR II TT A
ANN II E
E Systèm e péri-urbain à partir de 2014 par le riz dont la pro-
duction est en constante augmen-
L
Louga
campagne 2017, le riz représentait
le premier produit céréalier avec
Matam 40% de la production devant le mil
qui occupait la deuxième place avec
Thiès 35%, suivi du maïs et du sorgho qui
Diourbel
Dakar représentaient respectivement 16%
et 9%. Par contre, le mil représen-
Kaffrine M
tait 55% des superficies emblavées
MAA LL II
Fatick Tambacounda loin devant le riz (18%), le maïs et le
sorgho occupaient respectivement
Kaolack 14% et 13%.
G
GAAM
MBB II E
E En dix (10) ans, la production de riz a
été multipliée par 5, passant de 198
N
A
100
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Le riz est essentiellement cultivé au tion nationale d’arachide varie en du territoire est la principale zone de la vallée du fleuve Sénégal, le Sé-
Nord, le long de la vallée du fleuve dents de scie. Sur une période de production du coton avec la région négal oriental et la Casamance. De-
Sénégal et au Sud, dans les régions 14 ans (2003 à 2017), la produc- de Kolda qui représente 69% de la puis quelques années, la production
de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda tion nationale moyenne d’arachide production nationale en 2017 sui- nationale de fruits et légumes a
(40% de la production est issue de s’élève à 771 988 tonnes. La pro- vi des régions de Tambacounda et connu une constante augmentation.
la zone Nord contre 50% pour le duction d’arachide n’est toutefois de Kédougou pour respectivement Elle est passée de 560 000 tonnes
Sud du pays). Le mil, le sorgho et le pas linéaire durant cette période 19% et 10%. en 2006 à 994 075 en 2014, cor-
maïs sont des cultures sous pluie. A : en 2007 le Sénégal a enregistré respondant à une augmentation de
cause de la variation de la pluviomé- sa plus faible production avec 330 La tomate industrielle et la canne 44% en neuf (9) ans.
trie, les productions peuvent varier 559 tonnes et sa plus forte produc- à sucre
sensiblement d’une année à l’autre. tion date de 2017 avec 1 405 223 La tomate industrielle et la canne à Selon la Direction de l’Horticul-
La valeur moyenne de la produc- tonnes. La superficie moyenne em- sucre sont des cultures irriguées et ture, en 2014, cette production
tion sur une période de 12 ans est blavée entre 2003 et 2017 est de dont la production est localisée dans est principalement constituée par
de 619 808 tonnes pour le mil, 253 886 164 hectares. Le bassin arachi- la vallée du fleuve Sénégal. Ces l’oignon (21%), la tomate (21%), le
426 tonnes pour le maïs et 156 500 dier demeure la principale zone de cultures se sont développées grâce chou pommé (5%), la patate douce
tonnes pour le sorgho. La principale production de l’arachide avec 50% à l’installation de sociétés agro-in- (5%), la tomate cerise (7%), le me-
zone de production de ces céréales de la production moyenne nationale dustrielles privées tels que la CSS lon (1%), la mangue (13), la banane
couvre le Sine-Saloum et une partie et 76% des moyennes de superfi- pour la canne à sucre, la SOCAS, (4%), les agrumes (5%), autres lé-
des régions de Tambacounda et de cies emblavées entre 2003 et 2017. AGROLINE et TAKAMOUL FOOD- gumes (20%) et autres fruits (4%).
Kolda. Le reste de la production nationale SA pour la tomate. Sur la période
Les autres cultures
provient essentiellement du Sud- 2003-2014, la production de tomate
Production des cultures indus- Est du pays dans une zone à cheval est fluctuante avec 52 060 tonnes Les autres cultures pratiquées au
trielles et superficies embla- sur les régions de Sédhiou, Kolda et en 2003, 120 000 tonnes en 2016 Sénégal sont le niébé, le manioc et
vées36 Tambacounda qui constituent, en et 55500 tonnes en 2014. La canne le sésame. Comme pour les autres
quelque sorte, la zone d’extension à sucre est cultivée et transformée cultures sous-pluie les productions
L’arachide et le coton
du bassin arachidier. par la CSS qui est une compagnie obtenues évoluent irrégulièrement
L’arachide et le coton sont des privée créée en 1970 à Richard en fonction de la pluviométrie.
cultures sous pluie caractérisées par Pour le coton, entre 2003 et 2017, la Toll. Le domaine agricole de la CSS
leur dépendance à la pluviométrie. production moyenne nationale est couvre environ 12 000 hectares. Le Le niébé est un aliment de base à cy-
de 33 510 tonnes pour une super- sucre produit permet de couvrir une cle court qui permet de lutter contre
Grâce à ses vocations vivrière, four- ficie moyenne emblavée de 32 485 partie de la demande nationale. la famine et la malnutrition surtout
ragère et industrielle, l’arachide est hectares. Pour cette période, la ten- pendant les périodes de « soudure
une culture importante pour le Sé- dance globale de la production est Les cultures horticoles : Fruits et ». Sur la période 2003-2017, la pro-
négal. Elle est pratiquée par près à la baisse. En effet, entre 2003 et légumes (pomme de terre, oignon) duction moyenne de niébé s’élève
de 700 000 exploitations familiales. 2017, la production a chuté en pas- Les principales zones de production à environ 64 521 tonnes, corres-
Compte tenu de sa forte dépen- sant de 54 964 tonnes en 2003 à horticole au Sénégal sont par ordre pondant à une superficie moyenne
dance à la pluviométrie, la produc- 20 000 tonnes en 2017 . Le Sud-Est d’importance : la zone des Niayes, annuelle emblavée de 171 155 hec-
101
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
tares. La production est principale- contraintes et faiblesses qui en- relativement important (29,5% des bétail-viande, lait, cuirs et peaux et
ment localisée dans les régions de travent le développement de l’agri- ménages sénégalais, soit 476 668 aviculture. Pour atteindre ces objec-
Louga, Thiès, Diourbel et Fatick qui culture sont : ménages ) auxquels elle offre de tifs plusieurs projets et programmes
représentent respectivement 62%, grandes opportunités en termes de structurants sont initiés.
14%, 8% et 3% de la production • La dépendance aux aléas clima- revenus, d’emplois et de renforce-
nationale. tiques ; ment de la résilience face aux dif- Potentiel de l’élevage
• L’insuffisante maîtrise de l’eau ; férents chocs et crises. Longtemps
Pour le manioc, la production L’existence de zones de pâture
• La dégradation des terres et la pratiqué sous forme extensive, le constitue une importante oppor-
moyenne entre 2003 et 2017 est système s’améliore de plus en plus
détérioration des écosystèmes ; tunité pour le développement de
de 336 643 tonnes et la superficie avec, notamment, l’adoption de mo-
moyenne emblavée est de 40 880 • Les difficultés d’accès aux int- l’élevage. L’analyse de la disponi-
rants agricoles ; des d’élevage plus intensifs par l’in- bilité des pâturages montre un po-
hectares. La région de Thiès est la troduction de nouvelles races plus
principale zone de prédilection du • L’utilisation de techniques agrico- tentiel assez différencié d’une zone
productives. à l’autre. Dans le Bassin arachidier,
manioc avec près de 70% de la pro- les encore rudimentaires ;
duction en 2017. Le sous-secteur de l’élevage est les zones de pâture sont de plus en
• L’enclavement de certaines zo-
marqué par une croissance en plus réduites sous l’effet de l’exten-
nes de production ;
Le sésame est principalement dents de scie, avec une contribution sion progressive des superficies
cultivé dans les régions de Kolda, • Un système de financement ina- cultivées. La zone écogéographique
dapté pour le secteur agricole ; moyenne annuelle au PIB de 4%
Kaolack, Sédhiou et de Kaffrine sur la période 2007-2017. Cepen- du Delta et de la vallée du fleuve Sé-
avec une production moyenne de • Le faible niveau de qualification dant, depuis 2014, il est dans une négal est aujourd’hui agressée par
10 416 tonnes pour une superficie et l’insuffisance du capital hu- dynamique positive de progression. le surpâturage et le défrichement,
moyenne emblavée de 19 582 hec- main ; Malgré les progrès, l’offre natio- créant ainsi de vastes plages de
tares sur la période 2003-2017. • Les problèmes de stockage, de nale dans le domaine des produc- mortalité dans la strate arbustive et
conservation et de transformati- tions animales et produits dérivés appauvrissant les pâturages. Dans
Les contraintes de développe- la zone sylvo-pastorale où s’exerce
on des produits ; ne couvre pas encore la demande.
ment la mobilité des communautés pas-
• Les problèmes de commercia- Cela se traduit par le poids encore
Malgré l’important potentiel dispo- lisation des produits agricoles ; important des importations en pro- torales, la production primaire des
nible en termes de terres arables, duits alimentaires d’origine animale pâturages est très variable avec
• Le déficit de structuration des fi- un minimum de 1072 kg MS/ha en
de disponibilité de l’eau, la contribu- lières agricoles. et une dépendance vis-à-vis des
tion de l’agriculture à la croissance pays limitrophes (surtout pour les 2008 et un maximum de 5020 kg
4.1.1.2. L’élevage
du PIB reste faible et notre pays est grandes fêtes religieuses comme la MS/ha en 2010. Les zones Sud et
encore dépendant d’importations L’élevage constitue avec l’agricul- tabaski ou le Magal de Touba). Est du territoire (Casamance et Sé-
de produits agricoles pour l’alimen- ture, les principales activités des négal Oriental) disposent d’impor-
tation de la population. La plupart populations rurales. Il contribue à la Dans le cadre du PSE, l’élevage est tantes ressources fourragères de
des terres sont cultivées seulement sécurité alimentaire et nutritionnelle identifié comme un levier important sous-produits agricoles et agro-in-
pendant l’hivernage et seules 2% et représente un levier important de l’axe I qui vise une transformation dustriels pour l’alimentation du bé-
des terres sont mises en valeur pour la lutte contre la pauvreté. L’ac- structurelle de l’économie. L’objec- tail. Toutefois, la fréquence des feux
grâce à l’irrigation. Les principales tivité est pratiquée par un groupe tif ciblé est le développement accé- de brousse constitue la principale
léré des filières clés de l’élevage : menace dans ces zones.
102
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
103
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
ovins et caprins principalement). En et 42% de la production totale de sont les principales régions d’éle- régions de Haute et Basse Casa-
effet, les régions de Tambacounda, viande. vage de bétail (bovins, ovins et ca- mance et du Sénégal Oriental qui
Kolda, Louga détiennent respective- prins) produisent les plus grandes bénéficient des conditions écolo-
ment 21,62%, 13,81%, 12,27% du En considérant la production quantités de lait chaque année. En giques favorables. La production de
poids du cheptel bovin ; celles de moyenne de viande sur la période 2014, la région de Tambacounda a miel est passée de 2 800 tonnes en
Kaolack, Louga, Tambacounda sont 2005-2013, du fait de la forte pro- produit 21,78% de la production na- 2012 à 3 500 tonnes en 2015 40. Du
les plus grands éleveurs d’ovins duction de volaille industrielle à tionale, suivie par Kolda 11,7%, Lou- fait du déficit quantitatif et surtout
avec respectivement 14,37%, Dakar, la capitale enregistre la pro- ga 10,93% et Kaolack 8,98% 38. qualitatif, le Sénégal importe encore
18,63%, 21,54% du cheptel ovin et duction la plus importante avec 25 du miel et de la cire.
on constate la même situation pour 339 tonnes, suivie des régions de Le système extensif fournit le lait en
le cheptel caprin avec respective- Tambacounda, Kolda, Louga, Kao- majorité 84,1% en 2011, et 60,7% Contraintes et faiblesses du sec-
ment 14,56%, 19,64% et 23,02% lack et Fatick avec des moyennes en 2015. Le reste de la production teur de l’élevage
pour les régions de Kaolack, Louga respectives de 19 607 tonnes, 16 provient des systèmes semi-inten-
424 tonnes, 15 435 tonnes, 12 829 sif et intensif (CEP/MEPA, 2015). Malgré d’énormes potentialités et
et Tambacounda. l’existence d’un marché de plus en
tonnes et 11 697 tonnes (Direction
La filière viande de l’élevage, 2014). Les autres produits et sous-pro- plus important, notre pays est en-
duits de l’élevage core dépendant de l’étranger pour
Entre 2005 et 2013, la production La filière laitière la plupart des produits et sous-pro-
nationale de viande d’abats (Bovins, Les autres produits et sous-produits duits de l’élevage. Les principales
Ovins, Caprins, Porcins, volailles et La production nationale de lait est de l’élevage sont constitués d’œufs, contraintes et faiblesses à lever
Camelins) a connu une importante en constante augmentation. Elle de peaux et cuirs et de miel. La pour permettre le développement
progression, passant de à 114 260 est passée de 184,5 millions de production d’œufs est essentielle- du secteur sont essentiellement :
tonnes en 2005 à 178 650 en 2013, litres en 2011 à 226,7 millions de ment concentrée dans la zone des
correspondant à une croissance de litres en 2015, correspondant à une Niayes, avec une croissance conti- • La faiblesse de la productivité et
56% en 8 ans. La production de croissance 23% sur ces cinq ans. nue depuis 2005. Pour la filière « de la compétitivité du secteur de
viande est estimée en 2016 à 242 (Source : CEP/MEPA, 2015). peaux et cuirs » l’essentiel de la l'élevage ;
64137. production est exportée à l’état brut • Les difficultés d’alimentation et
Malgré cette croissance, la produc-
(4 772 tonnes exportées en 2015 39), d’abreuvement du bétail ;
L’analyse de la production de viande tion nationale de lait reste insuffi-
ce qui représente un manque à ga-
sur la période 2005-2013 laisse sante et ne couvre qu’environs 53% • Les problèmes liés à la transhu-
gner important en termes de créa-
apparaître une part prépondérante à 59% de la consommation natio- mance ;
tion de richesse et d’emplois.
pour la volaille et les bovins qui re- nale.
• Le vol de bétail ;
présentent respectivement 27% Concernant la filière apicole, l’es-
Les régions de Tambacounda, de • Les conflits entre éleveurs et ag-
sentiel de la production de miel
Louga, de Kaolack et de Kolda, qui riculteurs ;
provient des massifs forestiers des
37 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019
38 Cellule des Etudes et de la Planification (CEP)/MEPA, 2015
39 Ministère de l’Elevage et des Productions Animales, 2015.
40 Ministère de l'Elevage et des Productions Animales. (2015). Rapport d’activités 2014.
104
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
41 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. (Mars 2016). Situation Economique et sociale du Sénégal en 2013.
42 Ministère de l’Elevage et des Productions Animales. (Janvier 2017). Lettre de politique de développement de l'élevage 2017-2021.
105
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
43 Direction de l'Environnement et des Etablissements classés, (Janvier 2015), Actualisation du découpage et de la caractérisation des zones éco géographiques du Sénégal, Rapport final, 94 p.
44 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
106
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Les produits frais respectivement 17,1%, 16,5% et ditionnels de transformation et on référencée à des objectifs d’amé-
14,5% des prises47. constate un déficit en infrastruc- nagement précis ;
Pour la pêche artisanale, la ten-
tures de valorisation.
dance générale des captures est L’aquaculture, bien qu’elle soit prati- • L’insuffisance de la formation et
très erratique du fait de la variabilité quée depuis quelques années, est Les contraintes et faiblesses la faiblesse organisationnelle des
des captures de petits pélagiques toujours dans un état embryonnaire acteurs ;
notamment de sardinelles, de l’ap- en raison de multiples contraintes Les principales contraintes et fai-
parition de certaines catégories blesses du secteur de la pêche et • Le défaut de structuration des fi-
qui entravent son développement.
d’espèces et des accords d’accès de l’aquaculture sont : lières halieutiques et l’insuffisan-
Entre 2014 et 2016, la production
dans les pays limitrophes. En 2016, ce des infrastructures de base et
est passée de 1 095 tonnes à 2 082 • L’inadaptation et l’insuffisance
les débarquements ont atteint 397 de la logistique (chaîne de froid).
tonnes, correspondant presque à des infrastructures dans le sec-
871 tonnes45, correspondant à une un doublement de la production en 4.1.1.4. L’Agrofesterie
hausse de 3,8% par rapport à l’an- teur ;
deux ans.
née 2015. • La faiblesse de la politique en Malgré sa faible contribution au PIB
Les produits transformés matière d’hygiène et de traçabi- (moins de 1%), le secteur de la fo-
Les prises de la pêche industrielle resterie, notamment la sylviculture
Une partie de la production halieu- lité ;
sont composées essentiellement et l’exploitation forestière, constitue
d’espèces démersales, destinées tique est conditionnée et transfor- • Un problème de la mise aux nor- un secteur important surtout pour
au marché international notamment mée en produits séchés ou fumés. mes à l’amont de la filière ; les populations rurales. En effet,
européen. Les débarquements La transformation artisanale des la biomasse constitue la principale
peuvent connaitre de grandes varia- produits halieutiques est la forme • La vétusté de l’armement in-
source d’énergie en milieu rural
tions d’une année à l’autre avec par de valorisation de produits de la dustriel faisant état de perfor-
pour la cuisson et les produits fores-
exemple 47 923 tonnes en 2011, pêche la plus ancienne et une ma- mances techniques médiocres
tiers non ligneux peuvent contribuer
47 445 tonnes en 2015 et 89 564 nière de conserver la production d’une flotte dont la moyenne
à la lutte contre la pauvreté.
tonnes en 2016 46. non absorbée par la consommation d’âge est très élevée ;
de poissons frais. En 2016, on note C’est un sous-secteur qui est dans
• La faiblesse des connaissances
Avec 48,9% de la production natio- une nette prédominance du poisson une phase de croissance pour ex-
scientifiques portant sur les prin-
nale, la région de Thiès est la plus fumé (Kétiakh) avec 20 826 tonnes, ploiter l’important potentiel consti-
cipaux stocks, leur potentiel et
grande productrice de produits ha- suivi du metorah avec 8 964 tonnes tué de ressources végétales et de
l’effort de pêche permissible sur
lieutiques grâce aux quais de Kayar, et du poisson fumé (Guedj) avec 5 ressources fauniques.
les ressources halieutiques de la
de Mboro et de Mbour. Elle est sui- 606 tonnes48.
ZEE nationale ; Pour les ressources végétales, les
vie par les régions de Ziguinchor,
Saint-Louis et Dakar qui comptent Les filières de production restent • Les carences en termes de poli- régions de Kolda et de Tambacoun-
dominées par des systèmes tra- tique de surveillance des pêches da disposent des potentialités les
45 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
46 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
47 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
48 Direction des pêches maritimes, 2016
107
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
plus élevées49. En effet, dans la duits forestiers non ligneux et des Le Sénégal est un important pro- nes et financières pour appuyer
zone du Sénégal oriental, on ren- produits de la faune sauvage. ducteur et exportateur d’anacardes la mise en œuvre de la politique
contre : la savane herbeuse, la sa- avec la demande mondiale qui ne forestière ;
vane arbustive, la savane arborée, Les productions forestières li- cesse de croître ces dernières an-
gneuses • La dégradation continue du mili-
la savane boisée, la forêt claire, la nées. Le Sénégal occupe le 15e
eu naturel avec la coupe de bois,
forêt galerie, la forêt dense sèche, Elles concernent l’ensemble des rang mondial avec une moyenne de
les feux de brousse ;
la rôneraie, la palmeraie à Elaeis productions de bois énergie, de bois production de 40.000 tonnes par
guineensis, la Bambusaie, Raphiale, d’œuvre et de charbon. L’évolution an. L’Anacarde est généralement • Le déficit de suivi environnemen-
le parc arboré et la prairie maréca- des productions de bois énergie, de produit au sud du Sénégal, notam- tal et de mise en œuvre d’un pro-
geuse. En Casamance, il existe la bois d’œuvre et du charbon de bois ment dans les régions de Kolda et gramme de gestion durable des
savane arbustive, la savane arborée, à l’échelle nationale montre que le de Sédhiou. ressources naturelles ;
la savane boisée, la forêt claire, la charbon de bois occupe la première • L’absence de coordination des
forêt galerie, la forêt dense sèche, Les produits de la faune sauvage
place des productions avec une va- programmes de gestion durable
la rôneraie, la palmeraie à Elaeis leur de 211 642 tonnes en 2016, L’exploitation des produits de la des ressources naturelles ;
guineensis, la Bambusaie, Raphiale, suivi du bois de chauffe des autres faune sauvage est organisée sous
le parc arboré et la mangrove. produits comme le bois d’œuvre. forme de campagnes de chasse • La grande vulnérabilité aux varia-
fixées chaque année par arrêté mi- tions pluviométriques ;
Concernant les ressources fau- Les productions forestières non nistériel, favorisant ainsi le tourisme • La fragilité des écosystèmes fo-
niques, le Sénégal compte environ ligneuses de vision et le commerce des oi- restiers.
4 330 espèces réparties essentiel-
L’évolution des productions an- seaux. Le commerce de la viande
lement en deux groupes : les inver-
nuelles des PFNL ou produits de du gibier sauvage est interdit, mais 4.1.2. Le secteur secondaire
tébrés et les vertébrés.
cueillette montre que le "bouye" son exploitation produit des effets
Pour le développement du sous-sec- (fruit du baobab/pain de singe) est induits qui touchent principalement Le secteur secondaire constitue un
teur, depuis 2000, toutes les stra- le produit qui enregistre les plus l’essor du tourisme, le commerce pan important de l’économie séné-
tégies ont été redéfinies autour de grandes productions ces dix der- de l’armurerie, la fiscalité, la créa- galaise. Elle a contribué à hauteur
la Politique forestière du Sénégal nières années. Les autres produits tion d’emplois et l’amélioration de de 22,6 % dans la formation du PIB
(2005-2025) qui est née de l’actuali- forestiers les plus productifs sont l’alimentation carnée des popula- en 2017. Sur la période 2007-2017,
sation du Plan d’Action Forestier du respectivement le "maad" (saba tions en milieu rural. cette contribution s’est maintenu
Sénégal (PAFS, 1993), suite à la mo- senegalensis), le "jujube" (ziziphus), au-dessus de 20% avec un pic de
Les contraintes et faiblesses du 23,6% en 2015 et un minima de
dification du code forestier en 1998. le "mbep", le "ditax" (detarium se-
secteur forestier 20,1% en 2008 dans un contexte
negalense) et l’huile de palme. La
Performances du secteur de gomme arabique et le "sump" ont de crise économique mondiale, des
Les principales contraintes et fai-
l’agroforesterie les productions les plus faibles tan- changements climatiques et de la
blesses du sous-secteur de la fores-
dis que les lattes de rônier et de terie sont : faible maîtrise des paramètres éco-
Les différents produits de l’agro- nomiques au niveau national. Dans
bambou ont une production qua-
foresterie sont constitués des pro- le cadre de ce document, le secteur
si-nulle. • Les Faibles ressources humai-
duits forestiers ligneux, des pro- secondaire intègre les activités in-
49 Système d’Information Écologique Forestier et Pastoral (SIEF) mis au point par le PROGEDE en 2004.
108
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
dustrielles, l’exploitation minière, ment la Déclaration de Politique et la région de Matam un important Les contraintes du sous-secteur
l’artisanat, le BTP. C’est un secteur Minière adoptée le 06 Mai 2003 et pôle minier. Le fer, l’or, l’uranium, le minier
générateur d’emplois et participe à la loi n°2016-32 du 08 novembre marbre et les autres ressources font
la création de richesses. 2016 portant Code Minier et son du Sud-Est (Tambacounda, Kédou- Le secteur fait face à plusieurs
décret d’application n°2017-459 du gou) un autre pôle structurant de contraintes dont les plus significa-
4.1.2.1. Les mines tives sont la lourdeur des investisse-
20 mars 2017. En termes d’orienta- l’économie minière au Sénégal.
tion, la lettre de politique sectorielle ments et le déficit d’infrastructures
Le secteur minier occupe une
2017-2023 du ministère des mines La production minière de transport adéquates. Il s’y ajoute
place importante dans l’économie
définit son intervention autour des la fluctuation des cours mondiaux,
sénégalaise de par ses effets di- Le Sénégal dispose d’une diversité
programmes suivants : la faible maîtrise des paramètres
rects sur la production nationale, de ressources minières toujours do- de viabilité économique des gise-
le volume des exportations, les minées par les phosphates malgré
• Valorisation du potentiel minier, ments, l’insuffisance des moyens
emplois créés, les infrastructures l’émergence de l’exploitation de l’or
axé sur une bonne connaissance humains et matériels en plus des
économiques et sociales et le dé- et des minerais lourds tels que le
du potentiel géologique et mi- impacts environnementaux néga-
veloppement technologique. En zircon. La production minière varie
nier et sur l’accroissement et la tifs.
2016, sa contribution à l’économie dans le temps et selon les mine-
diversification de la production
est chiffrée à 487,4 milliards et une rais. Ainsi, selon les données de la 4.1.2.2. L’artisanat
minière ;
valeur ajoutée de 283 milliards50. Direction du contrôle et de la sur-
Les mines ont permis de générer • Encadrement et promotion des L’artisanat est l’un des secteurs
veillance des opérations minières
3 000 salariés directs même si cela mines artisanales : poursuivant phares de l’économie nationale. Il
(DCSOM), la production totale est
est jugé très peu au vu des poten- la réglementation du secteur, participe à la création d’emplois et à
passée de 946 753 tonnes en 2009
tialités minières du pays. Toutefois, la capacitation des exploitants, l’augmentation des ressources pu-
à 10 679 307 tonnes en 2016 soit
suite à une situation de décadence l’amélioration de la sécurité et bliques (impôts et taxes). En 2012,
un taux de croissance moyenne
des industries chimiques, notée au des conditions de travail et la le secteur contribuait à hauteur de
annuelle de 41% pour l’ensemble
début des années 2000, le secteur promotion du sous-secteur pour 12% du PIB, offrait 1 200 000 em-
des minéraux composés de : Or,
se trouve actuellement dans une l’intégrer à l’économie. plois dont le quart réside à Dakar
Argent, Phosphates Alumine, Phos-
phase de redressement. En 2016, et absorbait 30 à 60% de la main
Le potentiel minier phates de chaux, Attapulgites,
le Recensement Général des Entre- d’œuvre urbaine. Le secteur se ca-
Marno-calcaires, Zircon, Ilménite,
prises (RGE) a dénombré un effectif Une analyse de la répartition des ractérise également par la diversité
Rutile, Leucoxène et Manganèse.
de 64 entreprises exerçant dans le ressources montre que la grande de ses activités qui regroupent à la
Quant aux Substances minérales
secteur générant 1340 emplois. côte, le Centre-Ouest, le Sud-Est fois l’artisanat de service, l’artisanat
relatives au Calcaire granulat et au
et le Nord-Est du pays constituent de production et l’artisanat d’art.
Basalte, leur production au niveau
L’Etat a développé plusieurs initia- les principaux pôles miniers du Sé- national est passée de 1 053 939 Compte tenu de son importance,
tives dans l’optique de faire jouer négal. Si les minerais lourds (zircon) m³ en 2009 à 2 306 281 m³ en 2016 l’artisanat constitue un enjeu de
au secteur un rôle primordial dans sont localisés principalement sur soit une augmentation moyenne de taille et occupe une place centrale
l’économie nationale. Dans ce sens, la grande côte, les gisements de 17% par an. dans le PSE. Parmi les projets
divers instruments de politique sec- phosphates font du Centre-Ouest
torielle sont mis en place notam-
50 Agence Nationale de la Statistique et de le Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
109
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
phares prévus dans le secteur, on de la production dans toutes les ré- chniques et managériales des • Le pari industriel intégré ;
répertorie deux principaux : gions du pays. artisans ;
• Le financement durable de l’in-
• Le projet de création de 20 cent- Les chaînes de valeurs mondiales • Le déficit d’accompagnement dustrie.
res de développement artisanal augmentent les opportunités de des artisans.
Dans le cadre du PSE, ces orien-
(2014-2019) ; renforcement de la compétitivité 4.1.2.3. L’industrie tations sont opérationnalisées à
des produits artisanaux, alors que
• Le plan sectoriel pilote artisanat travers quatre projets phares qui
la tendance à la consommation Le secteur industriel occupe une
d’art (2014-2020). tournent autour de la mise en place
éthique offre aux petits confection- place centrale dans l’économie sé-
d’agropoles et de plateformes in-
Le potentiel artisanal neurs des niches prometteuses. négalaise. Elle représente 16, 4%
dustrielles.
De plus, pour le cas de l’Afrique de du PIB national en 201651. Selon
Le savoir-faire local est l’un des l’Ouest, l’urbanisation galopante, l’ANSD, l’activité industrielle est Le potentiel industriel
principaux atouts du secteur. Les l’essor des chaînes hôtelières ré- marquée en 2016 par une hausse
artisans sénégalais disposent en ef- gionales et le marché de la diaspora de la production de 5,8%. Cette Le tissu industriel
fet d’une solide expérience en ma- constituent des créneaux porteurs croissance s’explique par le bon
tière d’art qui est essentielle pour Le Sénégal bénéficie d’un tissu
dans le textile-maison, la décora- comportement des industries ex-
la promotion du secteur. Ce qui fait industriel assez important estimé
tion d’intérieur, le luxe et la confec- tractives, chimiques, des matériaux
qu’il participe à la valorisation des à 1270 entreprises en 2015 selon
tion-broderie traditionnelle. de construction, de l’énergie et les
ressources locales créatrices d’em- la lettre de politique sectorielle de
autres industries manufacturières.
plois et de revenus en faveur des Les contraintes du secteur arti- développement de l’industrie de
actifs et acteurs du secteur. L’ar- sanal La stratégie définie dans la lettre de 2016. Ce tissu industriel est dominé
tisanat contribue à la satisfaction politique sectorielle dans le secteur par les petites et moyennes entre-
Le secteur de l’artisanat est confron- de l’industrie est axée autour de six prises industrielles qui représentent
de la demande locale en biens et
té à de nombreuses difficultés qui (6) axes stratégiques que sont : 92% de l’effectif, même si la valeur
services (tannerie, couture, menui-
freinent son essor, notamment : ajoutée du secteur est générée,
serie et ébénisterie, maçonnerie,
• Le renforcement du cadre légal, en moyenne, à plus de 90% par
mécanique, équipements agricoles, • La prédominance de l’informel fiscal et règlementaire ; les grandes industries composées
habillement, etc.) et à la demande dans le secteur ;
extérieure et touristique (maroqui- • La rationalisation du dispositif d’unités agroalimentaires (49,9%),
nerie, bijouterie, sculpture, peinture • La faible compétitivité des pro- institutionnel de mise en œuvre des industries mécaniques (10,4%)
d’art et confection). duits ; de la politique industrielle ; des industries du papier, du carton
et de l’édition (9,4%) et des indus-
En 2013, les artisans enregistrés au • Les difficultés d’accès au crédit • Le renforcement de la compé- tries chimiques (8,6%).
niveau des chambres de métiers pour les artisans ; titivité industrielle du Sénégal à
des régions se chiffraient à 220 141 travers le développement des La distribution spatiale des unités
• Le déficit de zones aménagées
avec une nette prédominance de capacités productives ; industrielles sur le territoire national
dédiées aux activités artisanales
ceux qui s’activaient dans le secteur fait état d’un réel déséquilibre entre
dans les communes urbaines ; • La promotion du Développement les régions. Sur l’ensemble des in-
• La faiblesse des capacités te- Industriel Endogène ; dustries recensées, plus de 90%
51 Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE), indicateur RAC 2018.
110
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
des unités sont localisées dans la duits de cueillette, de l’agroforeste- recherche et l’absence de labé- nités pour le développement du
région de Dakar. Thiès qui abrite rie, alors que les Niayes et la vallée lisation des produits selon les sous-secteur du BTP.
des industries extractives des mi- du fleuve Sénégal constituent de standards internationaux.
nerais de phosphate et de calcaire, grands pôles de production horti- Dans le cadre du PSE, l’option est
4.1.2.4. Les bâtiments et travaux pu- de promouvoir le développement
ainsi que des industries de conser- cole (fruits et légumes). Toutes ces blics
vation des produits de la pêche, est ressources constituent un potentiel de l’écosystème de la construction
la deuxième région industrielle du valorisable pour le secteur indus- Le sous-secteur du bâtiment et des avec notamment l’adoption de la loi
pays. Le Sud-Est du pays suit avec triel. travaux publics (BTP) est la somme n°2016-31 du 08 novembre 2016 qui
les unités d’industries minières des des activités de conception et de vise à promouvoir les entreprises
régions de Kédougou et de Tamba- Les contraintes au développe- construction des bâtiments publics de production locale de matériaux
counda. Ce qui montre que la lo- ment industriel et privés, industriels ou non et des de construction et d’équipement de
gique d’installation des industries infrastructures. C’est un sous-sec- bâtiments.
Les principales contraintes et fai-
est fonction de l’existence de ma- teur stratégique pour l’aménage-
blesses liées à l’industrie sont : Pour assoir son développement,
tières premières et d’opportunités ment et le développement du pays,
le sous-secteur des BTP doit lever
de transport et de conditionnement. • L’insuffisance et l’irrégularité des pourvoyeur d’emplois et créateur
certaines contraintes et faiblesses
productions du secteur primaire ; de richesse. En 2016, l’activité du
Le potentiel valorisable par l’industrie liées notamment à :
sous-secteur a connu une crois-
• La vétusté des équipements sance de 13,3% de sa valeur ajoutée
Certaines zones écogéographiques • La faible capacité d’assistance
de production et le manque de qui s’établit à 289 milliards CFA52.
disposent de potentialités agricoles, et de contrôle des services éta-
pièces de rechange ; Entre 2014 et 2016, sa contribution
forestières et minières valorisables tiques ;
• Le manque de main d’œuvre au PIB fluctue entre 2,2% et 2,6%.
à travers une bonne politique d’in- • La mauvaise qualité des matéri-
qualifiée ; Une performance qui s’explique,
dustrialisation. En outre, l’installa- aux de construction ;
notamment par la hausse de 10,4%
tion d’industries extractives dans • L’insuffisance des infrastructu- des ventes locales de ciment et des • La faiblesse des moyens finan-
les régions de Tambacounda, Ké- res énergétiques et le coût élevé grands projets de construction de ciers et techniques des entrepri-
dougou, Thiès et Matam constitue des facteurs de production ; bâtiments et infrastructures. ses nationales du BTP ;
un bel exemple de mise en valeur
des potentialités minières. Les po- • Les difficultés d’accès aux finan- Les atouts du sous-secteur de la • Le non-respect des normes de
tentialités agricoles et forestières cements pour les PME industri- construction sont la disponibilité de réglementation ;
au niveau de la Casamance, la zone elles ; matériaux de construction, l’exis-
des Niayes et la vallée du fleuve tence d’un cadre réglementaire à • Le manque de synergie d’action
• La forte concentration des in-
aiguisent une réflexion sur l’amé- travers le code de l’urbanisme et le entre les différentes composan-
dustries à Dakar ;
nagement de sites industriels dans code de la construction, l’existence tes à savoir la recherche : la con-
ces différents pôles. La Casamance • Le déficit d’espaces aménagés d’écoles de formation. Les projets ception, la construction, les as-
et les régions du Sud-Est (Tamba- pour l’accueil des unités industri- d’infrastructures et d’équipements surances, les banques ;
counda, Kédougou) sont également elles ; structurants et l’urbanisation crois- • La suprématie des entreprises
de très grands pourvoyeurs de pro- sante constituent des opportu-
• Le faible niveau d’articulation à la étrangères sur les entreprises lo-
52 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, secteur du BTP, publié en 2019
111
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
cales qui font souvent recours à et 2017. Cette situation du secteur flux du commerce national et inter- dans un contexte de précarité éco-
la sous-traitance ; est imputable à la crise économique national. En effet, le Sénégal s’in- nomique et de forte diminution des
de 2008, aux opérations de redres- tègre dans un espace économique revenus tirés de l’agriculture. Il est
• La prolifération de l’informel
sement des différents secteurs du plus large. Il est membre de l’OMC, également à l’origine d’importantes
dans de nombreux corps de mé-
tertiaire et à la faiblesse de la maî- en prolongement des relations en- pertes fiscales pour le trésor public
tiers intermédiaires ;
trise des paramètres économiques tretenues depuis 1963 avec le GATT et les collectivités territoriales. Pour
• Le déficit de main d’œuvre quali- très aléatoires. de 1947. Au niveau inter-régional, le accompagner cette dynamique et
fiée. Sénégal fait partie du groupe ACP faire du commerce un levier de dé-
4.1.3.1. Le commerce
avec lequel, l’UE a conclu l’Accord veloppement inclusif, il est impéra-
4.1.3. Le secteur tertiaire Le commerce contribue à hauteur de Cotonou. Le Sénégal bénéficie tif de moderniser les infrastructures
de 16,1% au PIB national54. Son aussi de beaucoup de préférences commerciales, de réduire la part
Le secteur tertiaire est composé rôle dans la valorisation des autres commerciales qui lui permettent de l’informel dans le secteur et de
des sous-secteurs du commerce, secteurs économiques accroit son d’exporter sans s’acquitter de droits structurer les filières commerciales.
des transports, du tourisme, des importance et lui vaut sa grande de douane et sans contingent au-
banques et services financiers et de près de pays et groupes régionaux L’analyse des flux commerciaux au
capacité à offrir de l’emploi aux
l’économie numérique. L’améliora- tels que l’initiative « Tout sauf les niveau national comme international
ruraux et citadins, personnes qua-
tion progressive de l’environnement armes » de l’UE, l’AGOA avec les permet de déterminer schémati-
lifiées comme non qualifiées. Le
des affaires, la position géostraté- Etats-Unis, entres autres. Au plan quement les échanges du pays. Da-
commerce participe au développe-
gique du Sénégal et sa stabilité po- régional, l’économie sénégalaise kar est le principal point commercial
ment des investissements et à la
litique, les atouts touristiques et les est bien intégrée avec près de 50% du Pays. Il distribue l’essentiel des
création des richesses. Les activi-
avancées technologiques dans le des exportations vers le continent produits d’échanges aux régions du
tés commerciales se caractérisent
domaine des TIC font que le secteur africain. pays.
par la diversité de leur forme, leur
tertiaire devient de plus en plus im- niveau d’organisation et d’intégra- A l’intérieur du pays, certaines villes
portant dans l’économie nationale. Au plan national, le commerce
tion des acteurs (commerce infor- à l’image de Touba et Kaolack sont
Sur la période 2007-2017, sa contri- est exercé par une population es-
mel et formel, commerce ambulant, des pôles d’approvisionnement en
bution moyenne à la formation du timée à 47 717 personnes et s’or-
franchises, distribution de gros et produits divers autour desquels
PIB national est relativement stable, ganise autour de 256 marchés
de détail, grandes surfaces, centres s’organise l’essentiel du commerce.
autour de 46,7%53. Entre 2005 et permanents, 232 marchés hebdo-
commerciaux, etc.). Le marché de Diaobé qui a une di-
2017, l’évolution de la croissance en madaires. La foire internationale de
Dakar accueille régulièrement des mension sous-régionale, du fait de
volume du PIB du secteur est mar- La dynamique du sous-secteur
expositions internationales. Mal- sa situation dans un espace trans-
quée par trois tendances. En effet, du commerce
gré les nombreux emplois créés et frontalier, organise essentiellement
après une croissance régulière entre Le dynamisme du sous-secteur un commerce de produits forestiers
2005 et 2007, elle a connu une chute des revenus générés, le commerce
tient aux politiques mises en place, est marqué par son caractère in- et agricoles dans la partie sud du
brutale entre 2008 et 2009 et une aux emplois générés, l’importance pays. Pour équilibrer les flux com-
tendance à la fluctuation entre 2010 formel, bien qu’il constitue une
des activités connexes, ainsi qu’aux importante soupape de sécurité merciaux, l’enjeu est de promouvoir
112
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
le développement de pôles com- optimale des avantages offerts par substitution et la localisation de cer- • L’évasion de certains produits
merciaux à l’intérieur du territoire. certains accords commerciaux. tains maillons de chaines de valeur subventionnés vers les pays limit-
industrielle complexes. rophes et l’invasion de certains
Au niveau international, la balance Les importations, quant à elles, produits importés et subvention-
commerciale du Sénégal est chro- concernent surtout des produits ali- L’Etat s’est lancé dans une logique nés par les pays d’origine ;
niquement déficitaire. En 2014, le mentaires (riz, sucre, lait, maïs), des de développement et de promotion
déficit commercial s’est établi à hydrocarbures, des machines et du commerce. Les mesures allant • Une situation d’oligopoles pour
-1755,2 milliards de francs CFA55. automobiles et des produits manu- dans le sens de la distribution, de la la plupart des produits essentiels
facturés. Ces produits proviennent régulation des marchés et de la pro- (sucre) ne permettant pas la con-
Entre 2006 et 2014, les exporta- principalement d’Europe (52%), tection du consommateur sont en currence ;
tions du pays ont connu une ascen- d’Asie (16.5%), de l’Afrique (16.5%) cours et devront aboutir à l’assainis-
dance régulière jusqu’à atteindre un • La faiblesse du système statisti-
et des Etats Unis. En 2015, elles ont sement du marché, au respect des
pic de 4 628 913 tonnes en 2012, que commercial ;
atteint 7 439 216 tonnes, alors que règles d’échanges et à la baisse du
avant d’infléchir en 2013. Les re- la moyenne décennale 2006-2015 déficit de la balance commerciale. • Les faiblesses dans l’organisati-
cettes issues de ces exportations est de 6 138 256 tonnes. Elles ont on des acteurs et le cadre insti-
sont chiffrées à une moyenne an- coûté en moyenne 2 506 milliards Les contraintes au développe- tutionnel et règlementaire ;
nuelle de 899 Milliards de Francs de FCFA par an à l’économie natio- ment du commerce
CFA durant la période 2006-201456. nale durant cette même période. • La faiblesse des circuits de com-
Ces recettes sont supportées prin- Les contraintes suivantes ne per- mercialisation ;
cipalement par les poissons frais, Paradoxalement, ces importations mettent pas au secteur du com-
merce de jouer son véritable rôle • L’occupation anarchique de l’es-
le ciment hydraulique, les produits sont constituées principalement de
dans l’économie sénégalaise no- pace public dans les zones urbai-
pétroliers (produits raffinés), l’acide produits dont un potentiel propice à
tamment dans la création de ri- nes ;
phosphorique et l’or non monétaire leur production existe au Sénégal.
qui représentent 52,77% des gains Il s’agit des produits alimentaires chesses et le rééquilibrage de la • La forte concentration des ac-
soit 473 milliards de Francs. Dans (maïs, riz), de produits pétroliers, des balance commerciale : tivités de commerce dans les
la répartition des recettes entre ces cars et automobiles, des engrais, • La vulnérabilité du pays par rap- grandes agglomérations Dakar,
cinq produits, les produits pétroliers des bois et produits dérivés comme port aux prix extérieurs de cer- Kaolack et Touba ;
se taillent la plus importante part les papiers, ainsi que des articles en tains produits stratégiques com-
suivis du poisson frais et des acides tissus représentant plus de 65% du • L’environnement peu favorable
me le pétrole, le gaz, le riz ; des exportations.
phosphoriques. Il convient de coût annuel des importations soit
consolider ces acquis en augmen- 1654 milliards de Francs CFA. L’en- • La faible valeur ajoutée et le dé- 4.1.3.2. Le transport
tant et en diversifiant davantage les jeu pour notre pays est de réduire ficit de compétitivité de nos pro-
exportations notamment par l’amé- ces importations par l’atteinte de duits ; Facteur d’échanges, de commu-
lioration de l’environnement des ex- l’autosuffisance alimentaire pour nication et support de la mobilité
• La prépondérance du secteur des personnes et des biens à l’in-
portations, le renforcement des ca- les produits alimentaires de base, le
informel, peu productif, dans la térieur comme à l’extérieur du pays,
pacités des acteurs et l’exploitation développement d’une industrie de
création de richesse ; les transports assurent les liaisons
55 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) : Situation Economique et sociale du Sénégal en 2013, Mars 2016
56 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. (2014). Enquête démographique et de santé continue. 270 p.
113
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
entre les pays, les milieux (rural et ports routiers. En termes de créa- Cette situation de concentration du autour de l’aéroport international
urbain) et entre les villes et consti- tion de richesses, les entreprises parc automobile à Dakar va de pair Blaise Diagne qui enregistre annuel-
tuent, en cela, un facteur essentiel de transports du secteur moderne avec l’exercice de la quasi-totalité lement près de 2 millions de pas-
d’intégration des différentes locali- ont totalisé un chiffre d’affaires de des activités économiques et admi- sagers. Les aéroports contrôlés de
tés dans la vie socio-économique. 143 milliards de FCFA en 2016. Il nistratives dans cette petite portion Ziguinchor, Cap-Skiring, Saint-Louis
Ce secteur contribue énormément se développe autour du transport du territoire national. Le problème reçoivent des vols internationaux,
à l’impulsion des dynamiques éco- routier, un commerce florissant de de mobilité se pose ainsi avec acui- alors que les aérodromes secon-
nomiques et sociales à travers la voitures et de pièces détachées. En té dans l’agglomération dakaroise, daires et l’aéroport militaire Léopold
création d’emplois et de richesses, 2013, la valeur des importations de malgré les efforts consentis pour Sédar Senghor sont timidement
ainsi que l’écoulement des produc- matériels de transport était estimée l’amélioration de la mobilité urbaine. desservis.
tions. à 229 milliards de FCFA soit 7,7% Pour augmenter et diversifier l’offre
du total des importations. en transport urbain à Dakar, des Quant au transport ferroviaire, il a
L’existence d’un réseau routier re- projets structurants de transport essentiellement une vocation de
lativement dense, qui couvre l’en- Dynamisme du secteur des de masse tels que le TER (Train ex- transport de marchandises, de mi-
semble du territoire, le réseau de transports press régional) et le BRT (Bus Rapid nerais et dans une moindre enver-
gares urbaines et interurbaines, les Transit) sont en train d’être mis en gure de passagers entre Dakar, sa
ports de Dakar, Ziguinchor et Kao- Les stratégies adoptées pour le dé- banlieue et la région de Thiès.
veloppement des transports s’ins- œuvre.
lack, l’aéroport international Blaise
Diagne de Diass et les aéroports crivent globalement dans le renfor- Le transport maritime est exercé Les contraintes des transports
secondaires régionaux, constituent cement de la densité et de la qualité dans la quasi-totalité des axes fluvio-
des infrastructures routières, ferro- Malgré son rôle de support au déve-
un atout pour le développement du maritimes du pays. Mais l’essentiel loppement économique, le secteur
transport routier, maritime et aérien. viaires, portuaires et aéroportuaires, de ce transport est axé sur un trafic
la modernisation du parc automo- des transports ne couvre encore
de marchandises qui assure près de que partiellement les besoins expri-
La contribution des transports à bile, l’organisation et l’accompagne- 95% des échanges commerciaux
l’économie nationale était estimée ment des acteurs, l’amélioration de més au Sénégal. L’offre de services
du Sénégal. Le port de Dakar et ce- du transport aérien de marchan-
à environ 4,1% du PIB en 201757. la mobilité urbaine et la lutte contre lui de Ziguinchor organisent le trafic.
Cette part importante est issue l’insécurité routière. dises, du chemin de fer et des voies
Le port de Kaolack constitue égale- d’eau présente de réelles insuffi-
des entreprises de transports qui ment un point d’embarcation pour
sont chiffrées en 2013, à 460 dont Le parc automobile connait une sances alors que le transport routier
croissance rapide. En 2015, le parc l’exportation du sel iodé, de l’huile montre de réelles défaillances sur-
352 relevant du sous-secteur des brute, des tourteaux d’arachide et
transports routiers de voyageurs, automobile national était estimé à tout lorsqu’on s’éloigne de Dakar.
468 051 contre 374 384 véhicules des gravillons basaltes, alors que
86 des transports routiers de mar- celui de Saint-Louis est orienté vers Pour le sous-secteur des transports
chandises. Ce dénombrement, fait en 2012. Il est inégalement réparti
sur le territoire national comme en la pêche car ne recevant plus de na- routiers, les principales contraintes
dans un contexte d’immatriculation vires en raison de la brèche. sont :
au NINEA, montre que 95,2% des témoigne la forte concentration des
immatriculations d’entreprises ont véhicules immatriculés à Dakar qui En ce qui concerne le transport aé- • La détérioration des routes liée
concerné le sous-secteur des trans- compte 72,8% du parc automobile rien, il est organisé principalement notamment à la surcharge ;
national.
57 Indicateurs RAC 2018.
114
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
• Le défaut de respect des nor- concurrence des autres moyens de dans cinq (5) classes composées du et artistiques ;
mes de sécurité routière ; transport (routiers, ferroviaires et patrimoine architectural, des sites • Le pôle de la Casamance naturel-
maritimes). Il s’y ajoute la vétusté religieux, des sites archéologiques, le qui regroupe les régions admi-
• L’insuffisance des financements des lieux de mémoires et des pay-
des infrastructures et la rigidité de nistratives de Kolda, Sédhiou et
pour les investissements rou- sages culturels.
la réglementation qui sont peu fa- Ziguinchor avec des atouts liés à la
tiers et les besoins d’entretien ;
vorables au développement du tou- L’inventaire et la répartition des beauté de leur paysage, les belles
• La faiblesse du transport public risme. sites classés et des atouts touris- plages de sable fin et l’originalité
urbain. 4.1.3.3. Le tourisme tiques des territoires permettent de de l’architecture.
Les transports ferroviaires sont déterminer les grands pôles à fortes Dynamisme du tourisme
Le tourisme constitue une impor- potentialités touristiques suivants :
contraints essentiellement par la vé- tante source de devises et participe Le dynamisme du secteur tient à
tusté des infrastructures, la dépen- sensiblement à l’équilibre de la ba- • Le pôle de Dakar : son potentiel l’évolution des infrastructures, les
dance au trafic malien et le déficit lance des paiements. En 2016, il touristique se résume à plusieurs entrées touristiques, les initiatives
d’investissements publics pour la a contribué à hauteur de 1,3% du atouts liés au tourisme d’affaires prises par les pouvoirs publics et les
réhabilitation et le développement PIB. Dans le cadre du Plan Sénégal et balnéaire ; performances économiques du sec-
du chemin de fer. Emergent, le tourisme est considé- • Le pôle Nord qui s’organise autour teur. En effet, la place du tourisme
ré comme le deuxième secteur prio- des régions de Saint-Louis, Louga dans la création de richesses et la
En ce qui concerne le sous-secteur ritaire, après l’agriculture et comme taille du potentiel touristique de cer-
des transports fluviomaritimes, il et Matam, dispose d’un potentiel
un levier important de croissance. en matière de tourisme culturel et tains territoires ont motivé le choix
endure le faible niveau d’activités Ainsi, les pouvoirs publics ambi- des autorités de mettre en place
des ports secondaires, la faible de découverte ;
tionnent de placer le Sénégal dans divers instruments pour son déve-
rentabilité de la desserte côtière, la les cinq premières destinations tou- • Le pôle Thiès-Diourbel qui abrite loppement. Les outils tels que la
part marginale du transport fluvial, ristiques en Afrique en portant le principalement la Petite-Côte qui charte du Tourisme de 2003, le Plan
la faiblesse de l’armement national, nombre de touristes à 3 millions en est la plaque tournante du touris- Stratégique de Développement du
la concurrence des autres ports de 2023. me balnéaire, et de nombreux fo- Tourisme (PSDT, 2006-2015) et le
la sous-région et le coût élevé des yers religieux dont Touba, Tivaoua- Plan Stratégique de Développe-
prestations de services et des fac- Le potentiel touristique ne et Popenguine ; ment Durable du Tourisme (PSDDT,
teurs de production. Les contraintes • Le pôle touristique du Sine Saloum 2014-2018) confirment l’option de
Le tourisme au Sénégal bénéficie
spécifiques aux ports intérieurs qui couvre les régions administra- l’Etat de faire du tourisme un sec-
d’énormes potentialités qu’il doit à
sont l’ensablement des cours d’eau, tives de Fatick, Kaolack et Kaffri- teur prioritaire.
un cadre naturel attrayant, sa sta-
la variation du niveau des fleuves bilité politique et sa position géos- ne bénéficie d’un grand potentiel Pour rappel, entre 2000 et 2005,
(Sénégal, Saloum, Casamance) et tratégique, d’importants réceptifs écotouristique et d’un important des investissements consentis
le manque d’investissement des hôteliers et des sites culturels et reli- potentiel pour le développement dans la construction d’établisse-
privés. gieux enrichissant l’offre touristique du tourisme religieux et culturel ; ments hôteliers de grand standing
autre que le balnéaire. En plus des • Le pôle Sud-Est qui couvre les ré- avaient permis une augmentation
Le trafic aérien du Sénégal est, infrastructures de loisirs et de dé- gions de Tambacounda et Kédou- de 12 889 lits sur les capacités d’hé-
quant lui, confronté au coût éle- tentes dans les stations balnéaires, bergement. Toutefois, la décennie
vé du service par rapport au pou- gou constitue un véritable creuset
environ 380 sites classés ont été re- 2005-2015 est surtout marquée par
voir d’achat des populations et à la de richesses naturelles, culturelles
censés au Sénégal. Ils sont répartis la faiblesse des investissements
115
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
dans le secteur, entrainant une qua- d’autres spécifiques à chaque type • La faible valorisation de l’éco- Selon le rapport « stratégie Sénégal
si-stagnation de la capacité d’héber- de tourisme. tourisme et l’agrotourisme pas numérique 2016-2025 » à la fin de
gement. Entre 2005 et 2013, les ca- encore expérimenté entrainent l’année 2014, la branche des Postes
pacités d’hébergement n’ont évolué • Le déficit de compétitivité de la
également un énorme manque et Télécommunications qui domine
que de 2833 lits. destination Sénégal entrainé par
à gagner pour le secteur, vu les particulièrement ce secteur a contri-
un manque d’intégration sur les
énormes potentialités du pays bué au PIB à hauteur de 6,28%
Les infrastructures touristiques sont marchés-cibles, le coût du tran-
dans ces domaines. en valeur (soit 10,4% en volume),
inégalement réparties sur le terri- sport aérien et des taxes aéro-
équivalent à 475 milliards de FCFA
toire national avec Dakar, Thiès et portuaires élevés, le faible niveau 4.1.3.4. L’économie numérique
en valeur pour un PIB de 7.569 mil-
Ziguinchor qui disposent de plus de de standing de nos installations
L’économie numérique est un levier liards de FCFA en valeur59. Le chiffre
65% des établissements hôteliers, touristiques, l’insuffisance de la
essentiel de démultiplication des d’affaires global des Opérateurs de
soit 80,2% de la capacité litière du main-d’œuvre qualifiée en hôtel-
gains de productivité et d’accrois- Télécommunications est en pro-
pays. lerie et tourisme, la faible impli-
sement de la compétitivité de tous gression, passant de 635 milliards
cation du privé national et l’irré-
Sur le plan économique, les re- les secteurs de l’économie. Elle en 2010 à 820 milliards en 2014. A
gularité des dessertes aériennes
cettes générées par le tourisme ont regroupe les secteurs de l’audiovi- la faveur de cette croissance conti-
intérieures constituent des cont-
atteint des niveaux importants entre suel et sa chaine de valeur, les télé- nue les opérateurs de Télécommu-
raintes d’ordre transversal à tous
2006 et 2008 où elles se chiffraient communications et les services et nications, boostés par l’adoption du
les types de tourismes ;
à plus de 300 milliards FCFA, avant réseaux informatiques. Sa part dans téléphone mobile et l’utilisation d’un
• Le tourisme balnéaire et de Internet haut débit, ont créé près de
d’atteindre 350 milliards en 2013. le PIB se situe à 8,7% en 2016,
plaisance sportive est particu- 19.000 emplois directs dans l’éco-
soit une progression de 2 points de
Dans le cadre du Plan Sénégal lièrement secoué par l’érosion nomie formelle.
pourcentage. L’indice de développe-
Emergent, deux projets phares côtière qui a détruit plusieurs
ment des TIC (IDI) pour le Sénégal Malgré son ascension fulgurante,
sont consacrés au développement établissements hôteliers ;
s’est amélioré sur la période sous le numérique fait face à des obs-
du tourisme : le plan sectoriel de • la faiblesse de la qualité des revue (2,53 en 2016, contre 2,41
services rendant insuffisante la tacles qui l’empêchent d’occu-
développement du micro tourisme en 2015)58. La Stratégie « Sénégal
compétitivité ; per pleinement sa place centrale
et le hub régional multiservices et numérique 2025 », validée en 2016, dans l’économie nationale. Les
tourisme axé essentiellement sur le • Les tourismes culturel, cultuel ambitionne de porter la contribution contraintes d’ordre technique sont
tourisme d’affaires et de services. et religieux souffrent d’un déficit du secteur des TIC au PIB à 10% et liées à la faible couverture du terri-
de valorisation des potentialités. de conforter la position du Sénégal
Les contraintes du tourisme toire national par le haut débit et le
Il s’y ajoute l’absence d’une poli- comme leader régional en matière réseau électrique. L’analphabétisme
Le secteur fait face, tout de même, tique de marketing international, de TIC. constitue également une contrainte
à diverses contraintes qu’on peut le déficit de sites d’hébergement
Le secteur a connu un dynamisme à l’usage généralisé du numérique
classer en deux grandes catégories. de qualité dans la quasi-totalité
remarquable au cours des dernières dans les secteurs stratégiques tels
Celles qui sont d’ordre général et des sites et patrimoines classés
années. Il est l’un des moteurs de la que l’agriculture, le commerce,
et l’enclavement de certains si-
croissance de l’économie nationale. l’élevage, les finances entre autres.
tes ;
58 Calculé sur la base de 11 indicateurs qui mesurent l’accès, l’utilisation et les compétences en matière de TIC
59 Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) : Rapport trimestriel sur le marché des télécommunications au 30 juin 2016
116
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
60 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD): Situation Economique et sociale du Sénégal en 2013, Mars 2016
117
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
SECTEUR PRIMAIRE
ATOUTS/OPPORTUNITES FAIBLESSES/MENACES ENJEUX MAJEURS
• Importante population agricole • Exode rural ; • Croissance économique inclusive ;
(70% de la population) ;
• Forte dépendance de l’agriculture à la pluviométrie ; • Autosuffisance et sécurité alimentaires ;
• Production agricole et forestière
• Faible maîtrise de l’eau pour l’agriculture et l’élevage ; • Création d’emplois et de richesses ;
diversifiée (céréales et autres) ;
• Inefficacité de la subvention à la production • Réduction du déficit commercial ;
• Ressources naturelles ;
nationale (agriculture, élevage, pêche) ;
• Amélioration de l’attractivité des territoires.
• Production animale diversifiée
• Economie primaire rudimentaire (faible
(volaille et cheptel) ;
mécanisation, pratiques agricoles, etc.) ;
• Pêche artisanale dynamique ;
• Faiblesse de la commercialisation des produits agricoles ;
• Aménagements hydro-agricoles ;
• Conflits entre agriculteurs et éleveurs ;
• Quais de débarquements et
• Dégradation des terres ;
aires de transformation ;
• Déforestation ;
• Promotion de l’aquaculture ;
• Surexploitation des ressources halieutiques ;
• Demande mondiale en produits
agricoles (mangue, anacarde, • Insuffisance de la production du secteur primaire ;
haricots, radis, etc.).
• Insécurité alimentaire ;
• Changement climatique.
118
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
119
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
120
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
121
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
du Sénégal s’est engagé, depuis dises par camions qui constitue un des ports de Ziguinchor et de Saint- cière sont analysés dans la partie «
quelques années, dans un projet facteur de dégradation des routes. Louis. Gouvernance territoriale ».
ambitieux de constructions d’au-
toroutes. En effet, les autoroutes Le transport fluviomaritime assure Infrastructures aéroportuaires Pour l’accès au foncier, l’instrument
Dakar-AIBD, AIBD-Touba et AIBD- prés de (95%) des échanges com- principal de la sécurité foncière de-
merciaux du Sénégal63. Le port au- Les infrastructures aéroportuaires meure le titre foncier or peu de per-
Mbour sont déjà fonctionnelles et sont constituées de quatorze (14)
il est prévu, dans le cadre du Plan tonome de Dakar qui organise l’es- sonnes en disposent actuellement
sentiel de ce trafic de marchandises, aéroports ouverts à la circulation (seulement 152 000 pour une popu-
Sénégal Emergent, de renforcer le aérienne publique. Il s’agit de l’aé-
maillage autoroutier à raison de 50 est fréquenté par des porte-conte- lation de plus 13 millions 64), car frei-
neurs, des cargos, des rouliers, des roport international Blaise Diagne nées, entre autres, par les longues
Km par an. (AIBD) de Diass, de quatre (4) aé-
tankers, des navires, des navires de et lourdes procédures.
L’analyse de la densité du réseau pêche, etc. et dispose également roports secondaires contrôlés dont
routier montre de réelles dispari- d’une grande capacité de stockage, trois (Ziguinchor, Saint-Louis, Cap En effet, les procédures de de-
tés entre l’Ouest et l’Est du pays. de conservation et de distribution Skiring) qui reçoivent des vols inter- mande d’affectation peuvent
En effet, la densité du réseau rou- ainsi que d’infrastructures réser- nationaux et dix (10) aérodromes de prendre du temps, du fait des en-
tier revêtu s’affaiblit au fur et à me- vées au transit vers les pays de moindre importance (Kaolack, Lin- quêtes foncières menées par les
sure qu’on s’éloigne de Dakar et du l’hinterland (Mali, Burkina, Niger, guère, Richard Toll, Podor, Matam, commissions domaniales et les
Centre-Ouest, alors qu’elle reste etc.). Bakel, Simenti, Kédougou et Kolda). services techniques. Il en est de
plus marquée pour le réseau routier Avec la mise en service de l’AIBD, même de la procédure de demande
non revêtu dans les parties Centre, Le Port Autonome de Dakar et le l’aéroport Léopold Sédar Senghor d’un droit réel sur le domaine na-
Sud et Sud-Est du pays. port de Ziguinchor structurent l’es- est requalifié en aéroport militaire. tional qui nécessite l’instruction du
sentiel du trafic de passagers et Dans le cadre du PSE, l’objectif et dossier par les services techniques
Les infrastructures ferroviaires de marchandises. Les ports secon- de faire de Dakar une plateforme (Cadastre, Domaine, Urbanisme
et portuaires daires de Kaolack, Saint-Louis et aérienne de référence pour servir notamment), avant examen par la
celui de Ndakhonga à Foundiougne les ambitions du Sénégal de devenir Commission de Contrôle des Opé-
Actuellement, le Sénégal compte (i) complètent les infrastructures flu- un hub de services avec la mise en rations domaniales (CCOD). Du fait
70 km de voie double entre Dakar et viomaritimes. service de AIBD en 2017, le lance- de la centralisation de la CCOD et
Thiès ; (ii) 574 km de ligne interna- ment de la compagnie Air Sénégal du nombre élevé de dossiers qu’elle
tionale entre Thiès et Kidira ; (iii) 193 Dans le cadre du Plan Sénégal S.A. et la modernisation des aéro- est appelée à examiner, les délais
km de ligne nationale entre Thiès et Emergent, l’objectif de faire émer- ports régionaux. peuvent s’allonger.
Saint-Louis et (iv) deux petits bran- ger un hub logistique intégré avec la
chements : Guinguinéo-Kaolack, réhabilitation de la ligne de chemin Dans le cadre du Plan Sénégal
Thiès-Taïba. Le déclin du chemin de de fer Dakar-Bamako, la construc- 4.2.2. L’accès au foncier Emergent, l’accent est mis sur la
fer Dakar-Bamako, a réduit l’attrac- tion d’un port minéralier à Bargny, Le statut du foncier et les princi- réforme « mise à disposition accé-
tivité des villes traversées et a fait la construction d’un port à conte- paux outils de la gouvernance fon- lérée du foncier » pour alléger les
émerger le transport de marchan- neurs à Ndayane et la réhabilitation procédures et réduire les délais
63 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, Situation Economique et Sociale 2013, Mars 2016
64 Commission Nationale de Réforme Foncière (CNRF), 2015
122
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
d’accéder au foncier pour les inves- lutions du contexte actuel marqué compétition accrue pour l’espace. sinage de ces points et zones d’eau,
tisseurs. par une plus grande compétition La conséquence est l’amenuise- doivent être réalisés.
pour l’accès et le contrôle du foncier ment continu des terres pastorales
Au-delà de cette initiative d’ur- 4.2.2.4. La problématique foncière
agricole notamment dans les zones en face de systèmes pastoraux de pour le secteur du tourisme
gence, il est essentiel de mettre en à fort potentiel agricole comme les type extensif pour l’essentiel, de-
place des mesures institutionnelles, Niayes, la vallée du Fleuve et le bas- vant disposer de territoires plus La problématique foncière pour le
réglementaires et opérationnelles sin arachidier. vastes pour pouvoir entretenir un secteur du tourisme est analysée
permettant de résoudre durable- cheptel dont les effectifs ont consi- sous deux aspects : l’affectation
ment la problématique de l’accès au Il est également nécessaire de dérablement augmenté. des zones à usage touristique, ain-
foncier dans les différents secteurs. prendre en compte la préserva- si que la pression exercée sur ces
tion des exploitations familiales, la Deux axes essentiels devraient dernières, et la forte érosion côtière
4.2.2.1. L’accès au foncier pour l’agri-
culture conservation de l’outil principal de guider les politiques du secteur: la qui menace les sites touristiques
production (qu’est la terre) et la sé- réduction de la charge animale glo- balnéaires.
Selon le dispositif juridique (dé- curité alimentaire dans tout projet bale et l’intensification de l’exploita-
cret 72-1288 du 27 octobre 1972 de développement ayant trait au tion des ressources pastorales. En effet, des difficultés relatives au
relatif aux conditions d’affectation foncier surtout rural. Il s’y ajoute foncier sont notées au niveau de
4.2.2.3. La problématique foncière
et de désaffectation des terres du la prise en compte du genre afin pour le secteur de la pêche presque toutes les zones où des
Domaine National et Loi 96-07 du d’agir de manière transversale, en aménagements pour la promotion
22 mars 1996 portant transfert de considérant les contraintes et les Une forte pression foncière est touristique sont réalisés ou prévus.
compétences aux Collectivités lo- besoins spécifiques des femmes exercée sur les terres agricoles et Ces difficultés relèvent d’une part
cales), trois conditions permettent et des hommes afin de réduire les pastorales à proximité des zones de la confrontation avec les popu-
d’accéder au foncier (par affec- écarts de genre jusqu’ici observés de pêche lacustres et fluviales (Le lations locales et d’autre part avec
tation) pour usage agricole : être en matière d’accès aux facteurs de Lac de Guiers, la Taouey, le Doué, la législation en vigueur sans oublier
membre de la Communauté où se production. le Ngalenka, etc.). Cette pression l’avancée de la mer qui porte un
situe le projet, faire une demande entraine une baisse du niveau des gros coup au tourisme balnéaire.
4.2.2.2. L’accès au foncier dans le sec-
(seul ou groupé), avoir la capacité teur de l’élevage eaux et une contamination chimique
d’assurer directement ou avec l’aide des eaux (utilisation de pesticides C’est pourquoi, toutes ces
de sa famille la mise en valeur des Les zones à vocation sylvo-pasto- et autres intrants) qui influent néga- contraintes doivent être prises en
terres. Cette affectation qui confère rale (forêts classées, aires proté- tivement sur leur productivité biolo- considération dans le cadre des stra-
un droit d’usage à durée illimitée gées, réserves pastorales, etc.) sont gique surtout en période de décrue. tégies de politique et de promotion
jusqu’à la notification d’une désaf- les premières victimes de l’acquisi- touristiques du pays, en diversifiant
fection, est non cessible, ne pou- tion de terres par de nouveaux in- L’aquaculture continentale, dési- l’offre touristique : aménagement
vant pas faire l’objet de transactions vestisseurs détenteurs de capitaux gnée comme priorité du Plan Sé- d’espaces en pôles d’attraction à
(vente, location, gage, garantie…). (nationaux ou étrangers). Les activi- négal Emergent (PSE) est aussi en vocation naturelle ou écotouristique
L’inadaptation des textes juridiques tés et le mode de vie de l’éleveur compétition avec d’autres activités (plages, parcs, réserves), culturelle,
et institutionnels a fait que la Loi sont en général durement affectés consommatrices d’espaces. C’est découverte, affaire ou de congrès,
sur le Domaine National ne permet par une dégradation des ressources pourquoi, des aménagements du- infrastructurelle (hôtels, routes, aé-
pas de prendre en compte les évo- naturelles (crise écologique) et une rables, nécessitant la rationalisation roports, marchés et centres com-
de toute exploitation abusive au voi- merciaux, salles de jeu, etc.).
123
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
4.2.2.5. La problématique foncière confrontation entre différents ac- et de sécurisation de l’emprise des 4.2.3.1. L’énergie électrique
pour l’industrie et l’artisanat teurs notamment les sociétés infrastructures et équipements de-
Concernant l’énergie électrique,
Dans les zones urbaines, l’indus- concessionnaires, les exploitants vrait être mise en place dans toutes
avec l’entrée en vigueur de la loi
trie et l’artisanat souffrent d’un locaux, les populations, l’Etat, les les collectivités territoriales.
d’orientation du sous-secteur de
problème d’accès à un foncier amé- Collectivités locales, etc.
l’électricité en 1998, la production
nagé pour l’exercice des activités. De ce fait, des blocages sont sou- 4.2.3. L’accès à l’énergie d’énergie électrique est assurée
L’Agence pour la promotion des vent notés sur les processus d’at- essentiellement par trois (03) types
zones industrielles (APROZI) ne par- L’énergie est à la base des activités
tribution de terres (aux sociétés d’acteurs : la SÉNÉLEC, les produc-
vient pas à satisfaire à la demande quotidiennes courantes : le fonc-
concessionnaires) à cause des in- teurs privés indépendants (dans le
en zones d’activités, dans les zones tionnement des unités industrielles,
dispositions que l’exploitation des cadre des concessions d’électrifica-
économiquement dynamiques, sur- le transport et l’ensemble des ser-
mines et carrières engendre chez tion rurales) et les auto-producteurs
tout dans la zone du triangle Da- vices qui rythment la vie écono-
les populations locales. constitués de grands industriels tels
kar-Thiès-Mbour. En général, les mique et sociale des populations. Il
que la SUNEOR, la SOCOCIM, la
activités industrielles et artisanales La concertation doit être de rigueur devient alors opportun d’améliorer
CSS, les ICS, la SOMETA, les Ci-
cohabitent avec l’habitat. Ceci ex- dans les procédures d’implantation la disponibilité et l’accessibilité de
ments du Sahel et la Cimenterie
pose les populations à des risques des mines et carrières afin d’éviter l’énergie sur l’ensemble du territoire
Dangote.
de différentes natures, dégradant l’insécurité alimentaire du fait de la national afin d’assurer sa viabilité
ainsi considérablement leur cadre disparition progressive des terres économique. Depuis 2012, les projets de produc-
de vie. Pour renforcer la compétiti- agricoles et pastorales, des forêts tion d’électricité sont orientés vers
Le Sénégal dispose d’un important
vité de l’industrie et de l’artisanat et et la pollution des nappes et cours le mix énergétique afin de garantir
potentiel énergétique composé de
améliorer le cadre de vie des popu- d’eau. une bonne couverture de la de-
la biomasse, de la tourbe, de l’hy-
lations, il est essentiel d’aménager mande, une baisse des coûts de
4.2.2.7. La problématique foncière droélectricité, de l’énergie photo-
dans les zones urbaines et périur- l’électricité et une augmentation de
pour les infrastructures et équipements voltaïque, de l’énergie éolienne, en
baines des zones industrielles et la part des énergies renouvelables.
plus des importantes découvertes
artisanales dédiées, répondant aux Dans les zones urbanisées, il est de Les projets mis en œuvre ont per-
de pétrole et de gaz. Ce potentiel
besoins actuels et futurs des ac- plus en plus difficile de mettre en mis d’accroitre la puissance totale
a été analysé dans la partie portant
teurs économiques. place des infrastructures et équipe- installée qui est passée de 674.5
sur les ressources naturelles.
ments à cause du déficit de réserves MW en 2012 à 848 MW en 2016,
4.2.2.6. La Problématique foncière
foncières et de la faible anticipation Les conditions d’accès à l’énergie soit une augmentation de 27% en 4
dans le secteur des mines
sur les besoins en équipements notamment l’énergie électrique ans65. Malgré les progrès constatés,
L’exploitation des mines et carrières des populations. Les procédures et les hydrocarbures sont déter- le rythme de la production doit être
engendre une occupation extensive d’expropriation sont longues et oné- minantes pour la compétitivité de augmenté pour suivre l’augmenta-
des terres agricoles, pastorales et reuses, ce qui renchérit le coût des notre appareil productif. tion annuelle de la demande qui est
sylvicoles ainsi que des impacts projets et rallongent leurs durées d’environ 8%.
environnementaux négatifs. Cela de réalisation. Une stratégie glo-
instaure un climat de conflit et de bale de création, de préservation
124
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Il existe une bonne dynamique d’in- Ouest Africain). Par ailleurs, consi- l’UEMOA (dans le cadre du SDER)
tégration des réseaux électriques dérant que les centrales à cycle prévoit la mise en place de gazoducs
dans l’espace sous-régional, grâce combiné à gaz (CCCG) constituent afin d’assurer la desserte en gaz
notamment à l’OMVS, à l’OMVG aujourd’hui la solution la moins coû- d’un réseau de centrales électriques
et au WAP ou EEEOA (système teuse pour produire de l’énergie (au moins une centrale par Etat). Les
d’Echanges d’Energie Electrique électrique à l’échelle industrielle, deux sources retenues pour alimen-
125
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
ter les gazoducs sont le gaz nigérian tension l’usage professionnel ne re- Outre la réduction du déficit de notre 4.2.4. Les structures d’encadrement et
et éventuellement celui du Sénégal. présente que 30%68. balance commerciale, les perspectives d’appui à la production
d’exploitation du pétrole et du gaz de- Pour accompagner les acteurs éco-
La distribution de l’électricité souffre 4.2.3.2. Les hydrocarbures
vront permettre notamment de : nomiques, l’Etat a mis en place plu-
de l’insuffisance d’investissements Les hydrocarbures sont à la base
dans les infrastructures qui a pour • garantir aux acteurs économi- sieurs structures d’encadrement
de l’essentiel de la consommation
conséquence un faible taux d’effica- ques l’accès à l’énergie électri- et d’appui notamment l’Agence de
d’énergie dans le pays. Ils servent
cité des centrales et des pertes dues que et aux hydrocarbures à des Promotion des Investissements et
de carburant pour le transport, de
à la défaillance du système de distri- prix compétitifs ; grands travaux (APIX), l’Agence de
combustibles pour la production
bution. Toutefois, les efforts fournis Développement et de Promotion
d’électricité dans les centrales élec- • créer des emplois et de la riches-
dans la production et la distribution Petite et Moyennes Entreprises
triques et d’énergie pour la cuisson. se par le développement de la
de l’énergie ont permis d’augmen- (ADPEME), l’Agence Nationale du
Le transport utilise plus de 29,7% chaine de valeur pétrole-gaz ;
ter le taux d’accès à l’électricité qui Conseil Agricole et Rural (ANCAR),
de la consommation finale d’énergie • réduire l’utilisation abusive des
a atteint 60,2% à l’échelle nationale l’Agence Sénégalaise de Promo-
équivalente à 761 Ktep en 2013. Les produits de la biomasse par une
en 2016. Cependant, il existe des tion des Exportations (ASEPEX),
importations de produits pétroliers diffusion à grande échelle (et à
disparités territoriales importantes la Direction de l’Appui au Secteur
(huiles de pétrole et produits pétro- des coûts plus abordables) du gaz
entre les zones urbaines et rurales. Privé (DASP). Les missions de ces
liers finis) sont passées de 1 740 661 butane auprès des ménages.
En effet le taux d’accès à l’électri- structures tournent essentiellement
tonnes en 2012 à 2 113 161 tonnes en A cet effet, le cadre institutionnel du
cité est de 86,9% en zone urbaine autour du conseil, de la facilitation
2016, soit une croissance moyenne sous-secteur des hydrocarbures a
contre seulement 31,8% dans les de l’accès aux services, de l’accom-
annuelle de 5%. Sur cette même pé- été renforcé avec la mise en place
zones rurales66. pagnement et du renforcement de
riode, le coût des importations est du Comité d’Orientation Stratégique capacités des acteurs.
L’électricité consommée en basse compris entre 470 milliards et 750 du Pétrole et du Gaz (COS-Petro-
tension (BT) représente la plus milliards par an 69. Ce qui contribue gaz) et l’adoption de la Loi relative Pour augmenter l’efficacité de ces
grande partie de la consommation considérablement au déficit de la au contenu local dans le secteur des structures et en faire des outils de
totale, avec 64 % en 2013, suivie balance commerciale. La demande hydrocarbures, dont le but est de « développement territorial, il est im-
de celle consommée en moyenne ne cesse de s’accroitre à cause de la promouvoir l’utilisation des biens et pératif de lever un certain nombre
et haute tension qui représentent croissance urbaine, industrielle, dé- des services nationaux ainsi que le de contraintes et faiblesses que
respectivement 29,3% et 6,7% mographique et au développement développement de la participation sont :
de la consommation totale67. La des transports principalement. Pour de la main-d’œuvre, de la techno-
faire face aux fluctuations des cours • Le faible maillage du territoire
haute tension est utilisée par les logie et du capital nationaux dans qui pose un problème d’accès
grandes entreprises et industriels, la du pétrole, l’Etat a mis en place un toute la chaine de valeur de l’indus-
dispositif de subvention permettant aux services au niveau des
moyenne tension par les entreprises trie pétrolière et gazière ». territoires ; l’absence de services
moyennes tandis que pour la basse de stabiliser le coût de l’énergie.
déconcentrés dans la plupart des
66 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
67 Système d’Information Energétique du Sénégal-2014.
68 Idem
69 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Situation Economique et Sociale 2016, publié en février 2019.
126
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
régions de l’intérieur affaiblit leur spécifiques notamment la BNDE, ment élevés et leur faible présence de financement, l’accès au cré-
apport dans la promotion des la BHS et la Banque Agricole. Les dans certaines régions constituent dit reste encore difficile avec des
secteurs économiques ; banques sont bien représentées les principales faiblesses du SFD. conditions trop exigeantes et des
• L’insuffisance de moyens d’in- dans la capitale sénégalaise mais le taux d’intérêt élevés notamment
caractère sélectif dans leur clientèle Le faible taux de bancarisation dans le domaine de la microfinance.
terventions de la plupart des
fait que certaines sociétés bancaires conjugué à un faible taux d’épargne
structures ;
sont mêmes absentes de certaines constitue des obstacles au déve-
• La faible appropriation de cer- loppement du système financier au 4.2.6. Les technologies de l’Information
capitales régionales. Leur installation et de la communication
taines structures par les acteurs Sénégal. Les indicateurs d’inclusion
suivant une logique de rentabilité,
économiques concernés. financière publiés par la BCEAO, Les Technologies de l’information
entraine ainsi leur répartition très dé-
séquilibrée sur le territoire national. montrent qu’au niveau de l’espace et de la communication rythment
4.2.5. Le financement de l’économie UEMOA, en 2017, le Sénégal était les activités économiques du 21e
Le financement de l’économie est Le système financier décentrali- classé 3e pour le taux de pénétra- siècle. Elles supportent l’ensemble
assuré par les instruments finan- sé est une institution dont l’objet tion démographique des services des activités des secteurs primaire,
ciers de l’Etat, les banques, le sys- principal est d’offrir des services financiers avec 45,67% et 3e pour secondaire, tertiaire et quaternaire.
tème financier décentralisé, les so- financiers à des personnes qui le taux de bancarisation élargi avec L’importance de leur rôle dans le
ciétés d’assurances. n’ont généralement pas accès aux 47,88%. développement économique, la vie
opérations des banques et éta- de relation et l’équité territoriale qui
Les principaux instruments fi- blissements financiers. Les insti- Les sociétés d’assurances sont font globalement une bonne poli-
nanciers de l’Etat sont le Budget tutions financières inscrites dans constituées de vingt-cinq compa- tique d’aménagement du territoire
Consolidé d’Investissement pour le système financier décentralisé gnies dont les plus visibles sont témoigne de la dimension des en-
le financement des projets et pro- étaient estimées à 379 en 2014 et AXA assurances, Allianz, Colina et jeux qu’elles présentent.
grammes de l’Etat, le FONSIS et le 387en 2016 sur toute l’étendue du NSIA qui détiennent 50% des parts
FONGIP. Le partenariat public/privé territoire national, avec une forte de marché de l’assurance incendie, 4.2.6.1. La couverture en infrastruc-
accidents et risques divers (IARD). tures et services de télécommunica-
et l’emprunt obligataire sont des concentration à Dakar (49% des tions
modes de financement qui peuvent clientes du SFD sont localisées Leur activité principale se résume à
dans la capitale). Elles sont consti- la mutualisation des risques en ga- La couverture en infrastructures et
être utilisés par les acteurs publics
tuées principalement de mutuelles rantissant le dédommagement en services de télécommunications
pour financer des projets d’investis-
d’épargne et de crédit qui sont pré- cas de survenance d’un sinistre, ce est analysée à travers le réseau de
sements structurants.
sentes même à l’échelon le plus qui fait qu’elles ne sont représen- fibre optique et la couverture du ré-
Quant au système bancaire sénéga- bas de la subdivision territoriale. tées quasiment, qu’au niveau des seau mobile.
lais, il s’est progressivement densi- L’effet de proximité combiné au grandes agglomérations qui ont une
vie économique très dynamique. La Le Sénégal dispose d’un important
fié ces dernières années. Selon la caractère mutualiste des services
faible appropriation par les popula- réseau de fibre optique d’environ 10
BCEAO, le nombre de banques était font qu’elles engrangent plus de so-
tions de l’assurance maladie et des 000 kilomètres, reliant toutes les
de 22 en 2015, puis 26 en 2016 et ciétaires s’activant principalement
assurances liées aux activités du capitales régionales. Près de 50%
trois (3) établissements financiers. dans les sous-secteurs du primaire,
secteur secondaire, limite le déve- de ce réseau est déployé par l’ADIE
Outre les banques privées, l’Etat a de l’artisanat et de l’informel. Les
loppement de l’assurance. Malgré et le reste par les opérateurs de
mis en place un certain nombre de taux d’intérêt du crédit particulière-
l’existence de tous ces instruments téléphonie. Ce réseau est connec-
banques pour l’appui à des secteurs
127
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
té au réseau mondial par cinq (5) africaine et 141ème mondiale sur 4.2.6.2. La diffusion des TIC dans les 4.2.6.3. Les contraintes et faiblesses
câbles sous-marins qui permettent 175 pays en 201671. Il se situe dans autres secteurs économiques liées au développement des TIC
de bénéficier d’une bande passante le milieu de tableau du classement Outre la création de richesses et Les principales contraintes qui en-
internationale de 25 gigabits. Cette des pays africains et à cet effet, doit les nombreux emplois générés à travent le développement des TIC
desserte internationale est possible faire des efforts importants pour travers les services de transfert au Sénégal sont :
grâce à la position stratégique du se positionner parmi les leaders en d’argent, les TIC participent à la
Sénégal qui est ouverte sur l’Eu- Afrique. • La fracture numérique qui pose
promotion d’autres secteurs écono-
rope et l’Amérique. un problème d’équité territoria-
miques en leur offrant des services,
Par ailleurs, il existe une fracture le et qui nécessite la mise en
des infrastructures et des applica-
Concernant la couverture réseau, numérique caractérisée notamment œuvre d’une stratégie adéquate
tions qui améliorent leurs conditions
les technologies actuellement dé- par l’existence de zones non cou- d’aménagement numérique du
d’exercice dans un monde d’infor-
ployées sont la 2G, la 3G et la 4G vertes par les réseaux 2 G ou 3G territoire ;
mation et de communication.
dans une moindre mesure et le taux et l’éloignement de certaines loca- • Le problème d’accès à l’énergie
de pénétration du mobile est d’envi- lités du réseau de fibre optique. Les A titre d’exemple, les TIC per- électrique qui est une condition
ron 117% en 201670. zones rurales sont particulièrement mettent d’accéder facilement à l’in- de base pour le déploiement des
les plus affectées par cette fracture. formation économique relative aux TIC ;
Le taux de pénétration de l’internet En effet, d’après l’étude portant prix sur le marché, à l’agenda de • La faible qualité des services
a atteint 58,8% en 2016, contre Plan National Haut Débit du Séné- la tenue des foires, aux rencontres fournis qui nécessitent de la part
51,5% en 2015. Ce dynamisme gal en 2018 : d’affaires, au matériel agricole de des autorités de régulation plus
s’explique, aussi par une hausse
dernière génération entre autres. d’exigence dans l’élaboration et
des abonnements (+17,6%), et la • Seules 30% des communes pré-
L’expérience du Ministère de l’en- le suivi de la mise en œuvre des
réalisation des infrastructures telles sentent un taux de 100% de lo-
seignement supérieur à travers les cahiers des charges des opéra-
que le raccordement à la fibre op- calités couvertes en 2G ;
espaces numériques ouverts de teurs ;
tique (+1 500 km) et l’augmentation
• La moitié des communes (217 l’université virtuelle du Sénégal té-
de la bande passante internationale • Le déficit de compétences dans
communes) présente un taux de moigne de ce soutien.
(+16,5 Gigabits). les TIC ;
localités couvertes en 3G infé-
rieur à 25% ; C’est pourquoi, l’axe 4 de la straté- • Les prix d’accès aux TIC très éle-
Malgré ces progrès, au niveau de
gie Sénégal numérique 2025 porte vés ;
l’indice IDI (ICT Développement • La moitié des villages du Séné- sur la diffusion des TIC dans les • Le déficit de mutualisation des
Index), développé par l’Union Inter- gal sont situés à plus de 10 km secteurs économiques prioritaires infrastructures de télécommuni-
nationale des Télécommunications, d’un réseau fibre optique. comme l’agriculture, le commerce, cation ;
qui mesure le développement de la
Pour réduire cette fracture numé- les services financiers, la sécurité et
société de l’information en considé- • La forte dépendance technologi-
rique, l'Etat du Sénégal a élaboré la sureté maritime, la santé, l’éduca-
rant les indicateurs d’accès, d’utili- que aux pays fournisseurs ;
la stratégie d’accès au service uni- tion et l’industrie.
sation et les compétences TIC, le • La problématique de la sécurité
Sénégal s’est classé à la 20e place versel des télécommunications en
2018. électronique et informatique.
128
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
• Intégration de l’approche par les compétences dans l’élaboration des • Absence de stratégie de mutualisation dans la planification et le
programmes d’enseignement ; déploiement des infrastructures physiques ;
• Dématérialisation de procédures administratives de l’Etat ; • Absence de schéma directeur national des transports et sa
déclinaison au niveau territorial ;
• Importants progrès dans la production et la distribution d’énergie (mix
énergétique, extension et modernisation du réseau, centrales solaires, • Déficit de planification à long terme des infrastructures et équi-
à charbon) ; pements structurants.
4.3. Intégration régionale droits de l’homme et le développe- fective l’intégration des Etats. A cet puis Avril 2019 constitueraient de
ment économique à travers tous les effet et selon la dimension scalaire puissants outils d’intégration éco-
L’aménagement du territoire s’inté- Etats membres. retenue, des appareils d’intégration nomique.
ressant aux différents échelons ter- sont mis en place. Ils peuvent avoir
ritoriaux, prend en compte naturelle- Cette complémentarité d’échelles des objectifs de planification spa-
ment la dimension communautaire. emboitées est un enjeu de taille 4.3.3. Les espaces économiques parta-
tiale ou économique. gés
Les nouveaux enjeux économiques dans la mise en œuvre des poli-
mondiaux liés à l’internationalisation tiques d’aménagement du territoire. En termes d’aménagement du ter- L’espace économique partagé per-
de l’économie exigent des straté- Les problématiques comme l’exploi- ritoire, le Schéma de Développe- met d’initier des projets de déve-
gies de planification spatiale s’ins- tation des ressources partagées, ment de l’Espace Régional (SDER), loppement répondant efficacement
crivant sur une échelle plus large le défi sécuritaire, les questions adopté en 2018 est un document aux défis communs de développe-
qu’elle soit régionale ou sous-régio- transfrontalières, la complémen- de planification spatiale de l’es- ment territorial et d’aménagement
nale. tarité économique des territoires pace UEMOA à l’horizon 2040 qui des territoires.
nationaux et la libre circulation des fixe les grandes orientations d’un
personnes et des biens qui parti- développement viable et contrôlé Au Sénégal, ces enjeux autour des
4.3.1. Dynamiques d’intégration écono-
mique régionale cipent à la formation et la consolida- de l’espace communautaire et sert espaces économiques peuvent
tion d’un territoire communautaire également de référentiel aux pays être analysés à travers les espaces
Les dynamiques d’intégration sont suffisamment représentatif dans le membres dans l’élaboration de leur transfrontaliers qui jouent un rôle
essentiellement impulsées par l’UE- concert économique mondial. document d’aménagement du terri- d’animation économique et d’in-
MOA, la CEDEAO et l’Union Afri- toire. tégration des territoires à l’échelle
caine qui sont les principales orga- Grace aux liens historiques entre sous-régionale, les ressources natu-
nisations communautaires dont le les peuples et sous l’impulsion de A un échelon supérieur, le SDER relles partagées.
Sénégal est membre. ces organisations communautaires, est suppléé par le NEPAD, qui, créé
d’importantes dynamiques et de en Juillet 2001, s’est fixé comme Les Espaces transfrontaliers
La CEDEAO créée en 1975 et l’UE- perspectives d’intégration sont objectif majeur de relever le défi in-
MOA mise en place en janvier 1994 notées au niveau des instruments frastructurel. Le Sénégal partage avec ses pays li-
poursuivent des objectifs d’amé- d’intégration, des espaces écono- mitrophes des espaces transfronta-
nagement et d’intégration écono- miques partagés et des infrastruc- En termes d’instruments écono- liers qui constituent une opportunité
mique de l’espace régional. Avec tures d’intégration. miques, les échanges sont certes de développement économique et
des populations respectives de 80 régis par l’OMC mais ils le sont aus- de renforcement des liens sociaux et
et 382 millions d’habitants, l’UE- si par d’autres mécanismes ou ré- culturels. Ces espaces sont consti-
4.3.2. Les instruments d’intégration glementations (inspirés par l’OMC) tués des zones transfrontalières qui
MOA et la CEDEAO constituent des
marchés potentiels pour le dévelop- spécifiques selon la région. En ce jalonnent nos différentes frontières
La consolidation de l’intégration éco-
pement socio-économique de ces qui concerne l’Afrique, l’application et des espaces d’échanges trans-
nomique passe par des instruments
zones. du Tarif Extérieur Commun (TEC), frontaliers, structurés notamment
de gouvernance économique ou de
la création d’une monnaie unique à autour de ville-marchés.
planification spatiale. Ils constituent
A l’échelle continentale, l’Union l’étude par la CEDEAO et la mise en
des leviers sur lesquels peuvent Les villes-marchés sont les lieux
Africaine qui a remplacé l’OUA en place d’une Zone de Libre Echange
s’appuyer les structures régionales d’acheminement, d’écoulement et
2003, promeut la démocratie, les Continentale africaine (ZLECaf) de-
et sous-régionales pour rendre ef-
130
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
de redistribution des productions Les ressources naturelles parta- tant l’exploitation des ressources 4.3.4. Les infrastructures d’intégration
agricoles vers d’autres aggloméra- gées énergétiques prouvées.
Les infrastructures d’intégration
tions de la sous-région. C’est le cas
Compte tenu de la continuité du Quant aux ressources minières, notamment les infrastructures rou-
des villes-marchés de Diaobé, Ros-
milieu physique et des particula- l’exploitation artisanale de l’or, dans tières, ferroviaires, maritimes, élec-
so Sénégal, Farafénié et d’autres
rités de sa géographie, le Sénégal la région de Kédougou a fini de faire triques et les infrastructures de télé-
villes frontalières comme Bakel,
possède des ressources partagées émerger un espace transfrontalier communication sont déterminantes
Kidira, Ziguinchor et Kédougou qui
avec les cinq pays limitrophes que attirant des ressortissants de plu- pour la circulation des personnes
pourraient émerger sous l’effet
sont la Mauritanie, le Mali, la Gui- sieurs pays de la sous-région. et des biens et la rentabilisation du
d’une politique de renforcement
née, la Guinée Bissau et la Gambie. marché régional de près de 300 mil-
des infrastructures et équipements En revanche, l’exploitation des
Ces ressources partagées notam- lions de consommateurs.
les rendant attractives et suffisam- ressources halieutiques crée des
ment dynamiques. ment les cours d’eau, la façade
incidents récurrents auxquels il Pour le Sénégal, le corridor Da-
maritime, les forêts, les ressources
convient de trouver des solutions kar-Bamako qui est un maillon de la
Les zones transfrontalières consti- énergétiques et minières ont induit
structurelles par la mise en place route transsaharienne reliant Dakar
tuent des lieux de brassage où une dynamique transfrontalière qui
d’accords de partenariat durable à Ndjamena reste le principal cou-
se consolident les liens entre les nécessite une bonne coopération
entre le Sénégal et les pays concer- loir d’intégration entre le Sénégal
peuples des différents Etats qui avec les pays limitrophes.
nés. et le reste de l’Afrique. Ce corridor
étaient en général un seul et même
Les cours d’eau partagés dont le qui se veut multimodal évoque de
peuple avant la colonisation. Dans Sous le registre environnemental, le
fleuve Sénégal et le fleuve Gam- facto, la question de la réhabilitation
ces espaces socioculturels, l’inten- pillage des ressources naturelles à
bie sont à l’origine de la création du chemin de fer Dakar-Bamako qui
sité des dynamiques sociales fait l’image de la coupe abusive du bois
de l’OMVS (regroupant le Sénégal, contribuera à la redynamisation des
que les populations s’identifient dans les forêts transfrontalières no-
la Guinée, le Mali et la Mauritanie) territoires traversés.
plus au territoire social qu’à l’es- tamment au niveau de la frontière
pace administratif. D’où une poro- et l’OMVG (regroupant le Sénégal,
sénégalo-gambienne constitue une Dans le cadre du Programme de
sité des frontières qui évoque des la Gambie et la Guinée) qui visent à
menace et contribue au déséquilibre Développement d’Infrastructures
enjeux sécuritaires pour nos pays. mettre en œuvre des projets struc-
écosystémique. La prise en compte en Afrique (PIDA) adopté par la
Ce vivre identique et commun dans turants permettant une valorisation
de la dimension sécuritaire axée sur commission de l’Union Africaine en
cet espace social est perceptible optimale de ces ressources en eau.
une coopération territoriale entre les 2012, il a été notamment retenu la
au niveau des espaces transfronta- Concernant les ressources gazières régions administratives frontalières, mise en œuvre des projets de che-
liers du Sénégal notamment sur le situées au niveau de la frontière peut participer à la construction de mins de fer Dakar - Bamako - Bobo
long des rives gauche et droite du maritime entre la Mauritanie et le véritables espaces d’intégration so- Dioulasso, Tambacounda - Dabola
fleuve Sénégal, le long des fron- Sénégal, un accord de partenariat cioéconomique de proximité et de- (en Guinée) et Tambacounda - Buba
tières avec la Gambie, le Mali et les entre les deux pays a été établi pour venir des chaînons d’une solidarité (en Guinée Bissau) tandis que le
deux Guinées. Dans ces zones, se leur exploitation. Il en est de même plus forte entre les Etats dans le NEPAD prévoit la construction de
pose la question de la démarcation avec la Guinée-Bissau au niveau de cadre d’une intégration régionale. routes transnationales (la transsaha-
des frontières qui crée souvent des la frontière maritime sud du pays où rienne et la Transcôtière) qui vont re-
incidents entre Etats. les négociations sont en cours pour lier les différentes parties du conti-
trouver un accord équitable permet- nent sur respectivement 4460 et 5
131
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
000 km et dont la mise en œuvre se qui va concerner huit (8) pays et en vue d’assurer, à moyen et long mettant d’assurer la desserte en
fera selon un pilotage conjoint avec qui combinera les volets transport termes, un approvisionnement en gaz (provenant des champs gaziers
la CEDEAO. maritime et routier. Un projet de énergie électrique régulier, fiable et du Nigeria et éventuellement du
construction d’une autoroute reliant à un coût compétitif aux populations Sénégal) d’un réseau de centrales
En ce qui concerne les infrastruc- Dakar à Abidjan est à l’étude par la des Etats membres de la CEDEAO électriques (au moins une centrale
tures de franchissement, la CE- CEDEAO. ». Cette initiative a connu un début par Etat).
DEAO, dans le cadre de l’aména- de mise en œuvre notamment avec
gement du corridor Transcôtière Pour le volet énergétique, la CE- les projets de mise en place de ré- Concernant les infrastructures de
a réalisé le pont sur la transgam- DEAO a initié le WAP (en français, seaux interconnectés de l’OMVS et télécommunication, le Sénégal est
bienne et se projette sur le pont de le système d’Echanges d’Energie de l’OMVG. Au niveau de l’espace connecté à la plupart des pays de la
Rosso sur le fleuve Sénégal. Electrique Ouest Africain) dont sa UEMOA, le Schéma de Développe- sous-région notamment grâce aux
vision est « d’intégrer les réseaux ment de l’Espace Régional prévoit câbles sous-marins (avec les pays
A ces projets s’ajoute le corridor électriques nationaux dans un mar- côtiers) et le réseau de fibre optique
multimodal Praia-Dakar-Abidjan la mise en place de gazoducs per-
ché régional unifié de l’électricité reliant le Sénégal au Mali.
L’intégration économique régionale pays ; • Le manque de moyens finan- éveiller la réticence de certains
fait face à des contraintes qui s’in- ciers pour la mise en œuvre des Etats à l’intégration ;
• La qualité des infrastructures de
terposent à son effectivité. Il s’agit projets structurants d’intégration
transport reliant les différentes • L’absence d’une monnaie uni-
principalement de : économique régionale ;
parties de la région ; que qui freine la compétitivité du
• L’insuffisante prise en compte • L’insécurité, le terrorisme et la commerce dans la sous-région ;
• Les tracasseries routières li-
de la dimension communautaire déstabilisation de certains Etats
mitant la libre circulation des • La faible application des instru-
dans les stratégies nationales de la sous-région ;
personnes et le transport de ments de gouvernance commu-
d’aménagement du territoire des
marchandises ; • Les trafics illicites qui peuvent nautaire.
132
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
133
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
• Position géographique stratégique du Sénégal ; • Difficultés de circulation des personnes et biens dans • Exploitation durable de l’environnement
l’espace CEDEAO ; et des ressources naturelles partagées ;
• Existence de marchés périodiques sous régionaux (Diaobé, Ros-
so, Dahra, Foire, etc.) ; • Insécurité régionale et trafics illicites ; • Accès au marché sous-régional ;
• Existence du marché régional de la CEDEAO (+300 millions) ; • Déficit d’intégration du Sénégal dans la sous-région ; • Renforcement de l’attractivité des zones
transfrontalières ;
• Existence de dynamiques d’Intégration régionale (CEDEAO, UE- • Insuffisance des infrastructures d’intégration ;
MOA OMVS, OMVG, SDER, coopération décentralisées, Corri- • Réduction du déficit commercial global
• Difficultés de mise en œuvre des infrastructures d’inté-
dors, etc.) et africaine ; du Sénégal par la promotion du commer-
gration projetées ;
ce sous-régional ;
• Existence d’espaces et de ressources partagés avec des pays li-
• Faible application des instruments de gouvernance com-
mitrophes (bassins fluviaux, ressources minières, halieutiques et • Mise en œuvre des infrastructures d’in-
munautaire.
pétrolières) ; tégration projetées.
• Existence d’infrastructures d’interconnexion et de projets en vue ;
• Perspective de création d’une monnaie unique au niveau CEDEAO.
134
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
5. GOUVERNANCE TERRITORIALE
135
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
centralisées, en veillant notamment Après l’indépendance, cette même • Du Village, dirigé par le Chef de rents ordres de circonscription ad-
à l’application stricte des lois, règle- organisation a été maintenue avec village ou du quartier dirigé par le ministrative (région, département et
ments, et autres directives. quelques modifications (voir Loi Chef de quartier. arrondissement). Le code général
N°60-15 du 13 janvier 1960 portant des collectivités territoriales (CGCL)
Au Sénégal, la politique de décon- Le décret n°72-636 du 29 mai 1972
réforme de l’organisation adminis- définit les modalités d’utilisation
centration prend deux formes : la relatif aux attributions des chefs des
trative du Sénégal) qui ont donné des services techniques déconcen-
déconcentration administrative et la circonscriptions administratives et
l’architecture territoriale actuelle trés par les collectivités territoriales
déconcentration technique. des chefs de village, modifié par le
constituée : (articles 11, 35, 286, du CGCL).
décret n°96-228 du 22 mars 1996,
Concernant la déconcentration ad- • De la Région, administrée par le définit le statut et les attributions de Les rapports entre l’administration
ministrative, cette politique adminis- Gouverneur ; chaque niveau d’administration. et les entités décentralisées sont,
trative commence durant la période en partie, réglés par le CGCL. Les
coloniale. A cette époque déjà, la • Du Département, qui remplace La déconcentration technique dé-
missions de l’administration territo-
gouvernance territoriale reposait sur le cercle par le décret n°64-282 signe le transfert de compétences
riale auprès des collectivités territo-
un système territorial déconcentré du 03 avril 1964, administré par techniques d’un niveau central vers
riales sont essentiellement de deux
et rigidement hiérarchisé, constitué le Préfet ; ses entités inférieures. Grâce à cette
ordres : l’assistance technique et
de quatre niveaux : le cercle, la sub- technique, l’ensemble des services
• De l’Arrondissement, administré administrative et le contrôle de la lé-
division, le canton et le village. techniques centraux de l’Etat sont
par le Sous-préfet (appelé Chef galité des actes posés par celles-ci.
représentés au niveau des diffé-
d’arrondissement au début) ;
136
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
• la répartition des neuf domaines territoriales et la mise en place des une meilleure articulation des po- litiques publiques pour un dévelop-
de compétences jusqu’ici trans- pôles-territoires. litiques publiques locales face à pement durable et le rayonnement
férées entre les deux ordres de l’émiettement du territoire en de des territoires. Il constitue l’échelon
collectivités locales que sont le Le pôle-territoire est un regroupe- nombreuses entités parfois sans de mise en cohérence des outils de
département et la commune. ment de collectivités territoriales liens fonctionnels et de promouvoir planification des actions de dévelop-
(départements et communes) si- la fonction économique des terri- pement dans un espace socio-éco-
Dans la seconde phase de la ré- tuées dans une même zone géo- toires. nomique et culturel approprié par
forme, il est envisagé le renforce- graphique. Sa création procède de ses habitants.
ment substantiel des moyens hu- la nécessité d’assurer une bonne Le pôle-territoire constitue le récep-
mains et financiers des collectivités cohérence territoriale, de permettre tacle de la territorialisation des po-
Les outils de planification territoriale comprennent les outils de planification spatiale et les outils de planification économique. Le tableau ci-dessous réper-
torie les outils existants pour chaque échelle de territoire.
137
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Malgré l’existence de ces outils Afin de mieux asseoir la politique spécifiques ; 5.4.2. Les instruments de financement
de planification, leur opérationnali- d’aménagement du territoire, l'Etat des collectivités territoriales
• le schéma de cohérence territo-
sation pose problème notamment du Sénégal a initié un projet de texte Au Sénégal, les mécanismes de fi-
riale à l’échelle d’une aire urbaine
à cause de l’absence d’un cadre de loi d’orientation pour l’aménage- nancement du développement local
comprenant plusieurs commu-
juridique organisant leur mise en ment et le développement durable ont évolué au fur et à mesure des
nes ;
œuvre et de la faible capacité d’in- des territoires (LOADT). Ce projet réformes de décentralisation. Le ta-
tervention des collectivités territo- de texte prévoit notamment les ou- • le schéma communal d’aména- bleau qui suit, liste les instruments
riales. En effet, on note une faible tils suivants : gement et de développement existants depuis la mise en œuvre
couverture du territoire en docu- territorial. de la réforme de l’Acte III de la dé-
ments de planification et un déficit • le schéma directeur d’aména-
gement et de développement centralisation (voir CGCL).
de mise en œuvre des documents
déjà élaborés. territorial au niveau des zones
138
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Tableau 20 : Les instruments financiers des collectivités territoriales (voir relatives à chacune des quatre ca- principal objectif de booster l’inves-
CGCL, 2013) tégories de terre qui le composent tissement dans le secteur agricole,
: les zones urbaines ; les zones par l’ouverture du marché foncier
Types de
dépenses
Sources de financement classées ; les zones de terroir et les agricole.
zones pionnières (reversées dans
Les recettes fiscales Le rôle des collectivités territo-
les zones de terroir depuis 1987) 73.
Les revenus du patrimoine riales dans le dispositif de ges-
Fonctionnement tion foncière : L’Etat du Sénégal
Les ristournes accordées par l’Etat A travers la Loi sur le domaine na-
Le Fonds de dotation (FDD) de la décentralisation tional, l’Etat du Sénégal visait trois a pris, très tôt conscience, du rôle
objectifs : la production d’un cadre important que peuvent et doivent
Les recettes temporaires ou accidentelles
juridique unifié de gestion des jouer les collectivités locales dans
Les crédits alloués par le budget de l’Etat ou par tout autre
ressources foncières du pays, la la gestion des ressources foncières.
organisme public
suppression de la tenure tradition- En milieu rural plus particulièrement,
Les prélèvements effectués au profit de la section
Investissement d’investissement à partir de la section de fonctionnement nelle et le positionnement de l’Etat l’adoption en 1964 de la Loi sur le
comme détenteur « unique » des domaine national et la création en
Fonds d’équipement des collectivités territoriales (FECL)
terres du domaine national. 1972 des communautés rurales ont
Budget consolidé d’investissement (BCI) permis de légitimer ce rôle et de
Contrat-plan En 1972, la loi n° 72-25 du 19 avril donner aux collectivités locales les
Partenariat public-privé (PPP) 1972 crée les communautés ru- moyens juridiques nécessaires à la
Investissement Crédit Carbone
rales, avec deux objectifs : le ren- mise en œuvre de leurs préroga-
(Fonds innovants) Fiscalité numérique forcement de la décentralisation en tives foncières.
milieu rural et la responsabilisation
Responsabilité sociale d’entreprise Aujourd’hui, comme par le passé,
des populations rurales, notamment
Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP) en matière foncière. la question foncière est prise en
Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) charge par des commissions doma-
Investissement Banque Nationale de Développement Economique (BNDE)
Dans le cadre de la modernisation niales créées à cet effet. Elles as-
(autres fonds) du secteur rural et agricole en parti- sistent l’exécutif local sur toutes les
Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de
culier, la Loi d’Orientation Agro-Syl- questions relatives au foncier (ins-
l’Extérieur (FAISE)
vo-pastorale (LOASP) fut votée et truction des demandes d’affectation
Banques
promulguée en 2004. Elle a comme de terres, enquêtes foncières, déli-
Source : ANAT, 2019 principal objectif la réduction de la bération, délimitation de parcelles,
pauvreté, l’amélioration des condi- installation des bénéficiaires, etc.).
5.4.3. Les outils et instruments de gestion foncière tions de vie des populations, rurales
en particulier et le renforcement de La commission domaniale est as-
Au Sénégal, la gouvernance du fon- une loi fondamentale connue sous la sécurité alimentaire. sistée, dans ses missions, par le
cier a été érigée au rang de priorité le nom de Loi sur le Domaine natio- Centre d’appui au développement
dès les premières décennies d’in- nal (LDN) définit le domaine national La LOASP fait suite au Plan d’action local (CADL) qui constitue le dernier
dépendance. En effet, dès 1964, ainsi que les grandes dispositions foncier (PAF) initié au milieu des niveau déconcentré du Ministère
années 1990 et qui avait comme
73 Décret n° 87-720 du 4 juin 1987
139
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
en charge des Collectivités Terri- Au plan national et institutionnel, de l’Etat. La CCOD s’appuie sur les Afin de mieux rationnaliser l’utilisa-
toriales, du développement et de une Commission de contrôle des services techniques déconcentrés tion de ses ressources foncières,
l’aménagement du territoire (MCT- opérations domaniales (CCOD) a (impôts et domaines, cadastre, ur- l’Etat du Sénégal a mis en place
DAT) et de la Direction de la Promo- été instituée dès 1976 (Article 55 banisme, aménagement du terri- une batterie d’outils. Le tableau qui
tion du Développement Territorial de la Loi n°76-66 du 2 juillet 1976 toire, etc.) pour collecter ses infor- suit propose une description des
(DPDT). portant Code du domaine de l’Etat). mations et mettre en œuvre ses outils existants, avec quelques ob-
Elle donne son avis sur toute opé- missions. servations sur l’état de leur mise en
ration foncière soumise au contrôle œuvre.
Tableau 21 : Les instruments de la gestion foncière
Le plan d’occupation et
Commune Définition des règles d’occupation et de gestion des sols dans le territoire
d’affectation des sols (POAS)
Immatriculation des immeubles (bâtis ou non) disposant d’un titre foncier (TF) et conservation des droits réels relatifs à ces
Le livre foncier National
immeubles (Pour plus de détails, voir Loi n° 2011-07 du 30 mars 2011 portant régime de la Propriété foncière)
Le registre foncier (RF) Dans les zones de terroir Base de données pour enregistrer les affectations et désaffections survenues sur le territoire
La charte du domaine irrigué Domaines irrigables Règlemente l’utilisation des ressources et l’aménagement du domaine irrigable
Les notions de cohérence/incohé- aux équipements, aux ressources, Le diagnostic réalisé par l’Agence (ii) les incohérences liées au décou-
rence territoriale questionnent la etc.). Elles interrogent également nationale de l’aménagement du ter- page territorial ; (iii) les incohérences
fonctionnalité des cadres territoriaux les interactions entre les échelles ritoire (ANAT) a permis d’identifier liées à la répartition spatiale des
actuels vis-à-vis de leur voisinage de gouvernance, en mettant notam- et de classer les incohérences terri- services administratifs et des équi-
immédiat d’une part, et d’autre part, ment l’accent sur la structure des toriales qui caractérisent le territoire pements et (iv) les incohérences
vis-à-vis de leurs propres éléments emboîtements et la configuration sénégalais. Elles concernent : (i) les liées aux évolutions spatiales.
constitutifs (localisation et accessi- de la hiérarchie entre les niveaux. incohérences liées à la délimitation ;
bilité aux établissements humains,
140
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Tableau 22 : Typologie des incohérences territoriales 5.5.3. Les contraintes liées au finance-
ment du développement territorial
Catégorie Typologie
Malgré l’affirmation d’une forte vo-
Les incohérences liées à la délimitation Imprécision des limites
lonté politique des pouvoirs publics
Erreurs de délimitation de renforcer et de diversifier les ins-
Les incohérences liées au découpage territorial L’émiettement territorial truments de financement des col-
Une polarisation lâche lectivités locales, à travers l’Acte III
Manque de cohésion territoriale et sociale de la décentralisation notamment,
Les incohérences liées à la répartition spatiale de services Localisations aberrantes de services administratifs celles-ci butent encore sur de gros
administratifs et des équipements Répartition non optimale et non équitable des équipements
obstacles pour satisfaire leurs be-
soins en financement et mettre en
Les incohérences liées aux évolutions spatiales Statut administratif inapproprié pour l’action territoriale
œuvre leurs plans de développe-
Etalement urbain des grandes communes sur les terres des ex-commu- ment. Les différentes évaluations
nautés rurales voisines
réalisées sur la gouvernance ter-
Source : ANAT, 2019 ritoriale au Sénégal, et sur les mé-
canismes de financement des col-
Les incohérences territoriales et la pour l’Aménagement du territoire disponibles ne sont pas considérés lectivités territoriales en particulier,
non-démarcation des limites com- (LOAT) afin que le PNAT et ses ou- comme des cadres de référence par mettent en exergue la persistance
munales entravant l’action territo- tils spécifiques soient institutionnali- l’ensemble des acteurs et sont fai- d’un certain nombre de faiblesses
riale sont les principales sources sés et opposables au tiers. Cette loi blement mis en œuvre. et des difficultés parmi lesquelles :
de conflits entre collectivités ter- d’orientation, qui devait permettre
ritoriales surtout dans les zones à de fixer le PNAT comme cadre de Pour corriger cette faiblesse ma- • La faiblesse des ressources
grands enjeux. Ainsi la correction référence pour les interventions jeure qui entrave la mise en œuvre propres des collectivités territo-
des incohérences territoriales et la sur le territoire, n’a pas été mise de la politique d’aménagement du riales, notamment les départe-
démarcation des limites constituent en place et c’est ce qui explique en territoire, l’Etat du Sénégal a entre- ments qui n'ont pas de fiscalité
un préalable nécessaire pour assoir partie la faible mise en œuvre de pris depuis 2013 l’élaboration d’une propre ;
des collectivités territoriales viables. ce plan. De même, les schémas loi d’orientation pour l’Aménage- • La faiblesse du disposotif de re-
régionaux d’aménagement du terri- ment et le développement durable couvrement de l'impôt local ;
toire et le schéma d’aménagement du territoire (LOADT). Le projet
5.5.2. La faiblesse du cadre législatif de loi est disponible mais le texte • La faiblesse et l'irrégularité de
et réglementaire de l’aménagement du et de développement de la grande
n’est pas encore adopté. Ainsi ces contributions de l'Etat au titre du
territoire côte malgré leur pertinence sont
lenteurs peuvent constituer une en- Fonds de dotation de la décentt-
restés des documents consultatifs
Dans le cadre de l’adoption du Plan trave pour l’adoption et la mise en ralisation (FFD) et du Fonds
comme le PNAT. Cette faiblesse
national d’Aménagement du terri- œuvre du présent plan. d'équipement des collectivités
du cadre législatif et réglementaire
toire (PNAT) en 1997, le Conseil in- locales (FECL) ;
a également rendu très difficile le
terministériel sur l’Aménagement du financement de l’aménagement • Les difficultés liées à l'accès aux
territoire (CIAT) avait recommandé du territoire dès lors que les outils autres types de financement ;
l’élaboration d’une loi d’orientation
141
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
• La faible décentralisation de la • La non-effectivité des mécanis- dernières décennies. Leurs sur- mode de gouvernance métropo-
chaine fiscale qui prive les colle- mes d’incitation prévus à l’Aar- faces se sont progressivement litaine et des outils d’intervention
ctivités territoriales de beaucoup ticle 18 du code général des col- interconnectées, donnant nais- adaptés.
de possibilités fiscales ; lectivités locales ; sance à de grands ensembles
couvrant plusieurs communes. 5.5.6. Dispersion des structures d’appui
• La faible maîtrise de l’informati- • La faible capacité d’intervention
Les cas de conurbations les plus au développement territorial
on relative à la fiscalité notam- (technique et financière) des ac-
avancées sont rencontrés au ni-
ment la fiscalité foncière ; teurs locaux ; La dispersion des structures d’ap-
veau de Dakar (qui s’étend sur la
• La non-opérationnalisation de • La faible maîtrise des mécanis- région Thiès) et autour des gran- pui au développement constitue
certains instruments de finance- mes de la coopération internatio- des villes comme Mbour, Touba, l’un des principaux facteurs limi-
ment comme les contrats-plans nale ; Tivaouane, Saint-Louis, Thiès, tants du développement territorial
Etat-collectivités territoriales ; Kaolack ; au Sénégal. Malgré les différents
• L’absence de structures perfor- dispositifs mis en place pour favo-
• Les problèmes d’équité et de mantes d’assistance à la coopé- • Le développement des dyna- riser une meilleure synergie des
transparence notés dans la ré- ration internationale. miques trans-territoriales : l’in- acteurs (Agence régionale de déve-
partition des fonds de dotation. terconnexion progressive des loppement, Centre d’appui au déve-
5.5.5. Cadre de gouvernance urbaine taches urbaines et la densifica- loppement local, Comités régionaux
5.5.4. Déficit de coopération entre les inapproprié tion du réseau de transport fa- de suivi, etc.), le phénomène reste
acteurs territoriaux vorisent le développement des entier et impacte négativement le
L’urbanisation est sans doute l’un échanges entre les villes de l’en- développement territorial. Il se tra-
Le déficit de coopération entre les
des phénomènes les plus mar- semble ainsi formé et stimulent duit surtout par :
acteurs est un fait marquant de l’es-
quants de l’évolution récente de la la trans-territorialité des dynami-
pace communautaire sénégalais.
société sénégalaise. Selon l’ANSD, ques, c’est-à-dire leur synchroni- • Une multiplicité des cadres d’ac-
Malgré les possibilités offertes par
le taux d’urbanisation du pays a sation. Autour de Dakar surtout, tion et de concertation ;
la loi (coopération entre Etat et Col-
progressé de 6 points en moins de les mobilités prennent progressi-
lectivités Territoriales, coopération • Des télescopages et des redon-
trente ans, en passant de 39% en vement une forme pendulaire et
avec des collectivités territoriales dances dans les interventions ;
1988 à 45,2 % en 201374. irriguent des espaces de plus en
étrangères, coopération avec des
plus étendues. • Des déséquilibres et incohéren-
organismes publics ou privés étran- A l’échelle territoriale, la dynamique ces dans la répartition spatiale
gers) la démarche de coopération urbaine récente se singularise par Les outils existants et le mode de des interventions ;
demeure peu explorée et bute sur deux phénomènes majeurs : gouvernance de ces ensembles
plusieurs obstacles qui concernent ne permettent pas de prendre en • Un manque de lisibilité dans les
principalement : • L’étalement diffus des villes et compte toute la complexité des interventions ;
l’interconnexion des surfaces dynamiques d’interfaces que gé-
• Le manque de volonté des ac- • Des difficultés dans le suivi et
urbanisées : ils sont les consé- nèrent ces phénomènes et sont
teurs territoriaux et parfois le dé- l’évaluation des impacts (attribu-
quences de la forte croissance ainsi devenus obsolètes. L’enjeu est
ficit de consensus et de dialogue tion des résultats).
urbaine qui caractérise les vil- d'accompagner ces dynamiques
entre les acteurs ; les littorales en particulier, ces spatiales et de mettre en place un
74 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, RGPHAE 2013
142
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
Mairie de Dakar
143
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
• Riche expérience en matière • Incohérences territoriales et imprécisions de certaines limites ; • Renforcement du cadre juridique et
de gouvernance territoriale réglementaire de l’aménagement
• Litiges entre collectivités territoriales ;
et de décentralisation ; et de la décentralisation ;
• Déficit d’articulation entre décentralisation et déconcentration ;
• Acte III de la décentralisation • Cohérence territoriale ;
(intercommunalité, inter-territorialités, • Faible application des textes de lois et règlements ;
• Territorialisation des politiques publiques ;
Pôles territoires, diversification des
• Faible territorialisation des structures d’appui aux territoires ;
sources de financements, etc.) ; • Renforcement des moyens
• Redondance et dispersion des structures d’appui aux territoires ; d’intervention des acteurs territoriaux ;
• Accompagnement soutenu du
processus de décentralisation • Faiblesse dans la mise en œuvre du principe de subsidiarité • Maîtrise de l’information territoriale ;
par l’Etat (Volonté politique) ; dans la chaîne de la déconcentration ;
• Articulation entre la planification spatiale
• Institutionnalisation de la • Faible mise en œuvre des outils de planification et la planification économique ;
participation citoyenne ; existants et des cadres d’harmonisation ;
• Développement de
• Existence d’outils de • Faiblesse du cadre institutionnel et réglementaire de l’aménagement du territoire ; l’intercommunalité et des initiatives
planification territoriale ; de coopération décentralisée.
• Faible prise en charge des compétences transférées aux collectivités territoriales ;
• Emergence de nouvelles
• Faible capacité d’intervention des structures d’appui aux territoires ;
compétences locales (Relèvement
du niveau d’instruction) ; • Insuffisance des moyens financiers, humains et
techniques des collectivités territoriales ;
• Emergence d’une citoyenneté active ;
• Manque de lisibilité des critères d’attribution des fonds de dotation ;
• La stabilité politique du Sénégal.
• Faible maîtrise et déficit de partage de l’information territoriale.
144
PREMIÈRE PARTIE :
ANALYSE DU TERRITOIRE PNADT - Rapport final
DEUXIEME PARTIE
VISION ET ORIENTATIONS
145
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
La première partie a permis d’ana- Le premier volet est dédié à l’ex- • Le scénario 2 est le scénario tiques passées et en cours et à
lyser le territoire sous différents ploration des scenarii possibles de catastrophe qui décrit le chemi- corriger les tendances non sou-
angles et d’identifier les enjeux ma- développement du territoire dans nement du bouleversement, du haitées dans le sens des objec-
jeurs d’aménagement et de déve- le long terme. Trois scenarii ont été désordre, des troubles, des ca- tifs visés à l’horizon 2035.
loppement. analysés : taclysmes et des perturbations.
Le deuxième volet présente la vision
Cette deuxième partie du rapport • Le scénario 1 est le scénario ten- • Le scénario 3 est celui du déve- et les orientations stratégiques qui
est consacrée à la présentation de danciel qui présente la situation loppement harmonieux. C’est le permettent de réaliser le scénario
la vision et des orientations straté- du pays dans l’hypothèse de la scénario souhaité correspondant de développement souhaité. Pour
giques. Elle est organisée en deux poursuite des tendances actuel- au scénario tendanciel corrigé chaque orientation stratégique, les
volets. les, sans interventions nouvelles par la proposition d’orientations objectifs spécifiques permettant de
visant à les corriger ou à les in- stratégiques et d’actions visant le mettre en œuvre sont précisés.
fléchir ; à consolider les acquis des poli-
146
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
1. ESQUISSES DE SCENARII
Le schéma général des scénarii est le suivant : veloppement du Sénégal et de la • La surexploitation des ressour-
région dans la durabilité. ces halieutiques et une dégra-
Figure 9 : Schéma général des scénarii
dation des zones côtières liée à
Le scénario tendanciel consacre la la pollution à la destruction des
fragilité de la situation actuelle et habitats marins, à l’érosion côtiè-
PARAMÈTRES PARAMÈTRES TRANS- GRANDS PRINCIPES n’engage pas le Sénégal sur la voie re et à la salinité des eaux estua-
PRINCIPAUX VERSAUX du développement durable et rési-
ET DÉFIS
D’INTERVENTION riennes ;
lient.
• Une augmentation de la tempé-
rature moyenne sur l’ensemble
1.2.1. Environnement et ressources na-
turelles
du territoire national avec une va-
riation moyenne de +1,1 à 1,8 °C
SCENARIO SCENARIO DE RUP-
TENDANCIEL SCENARIO CA- La dégradation de l’environnement à l’horizon 2035 ;
TURE PILOTÉ TASTROPHE et la surexploitation des ressources • Une évolution régressive de la
naturelles vont se poursuivre et se pluviométrie avec des épisodes
traduiront notamment par : extrêmes variant entre -30% et
• Une diminution régulière des +30% à l’horizon 2035 ;
superficies forestières qui pas- • Une augmentation moyenne de
SCENARIO seront de 8 273 000 hectares
RETENU
la température des eaux d’envi-
en 2015 à 7 503 000 hectares à ron 0,04° à 0,05°C par an à l’ho-
l’horizon 203575 suivant un taux rizon 2035 ;
de -0,49% par an constaté entre
Orientations Affectation des • La dégradation des terres avec
1990 et 2015 ;
stratégiques territoires l'accentuation des phénomènes
• Une augmentation de la quan- d’érosion, le lessivage et la sali-
tité de biomasse ravagée qui at- nisation ;
1.2. Scénario 1 : Scénario tendanciel teindra 73 621 41076 tonnes en • Une augmentation très probable
Comme son nom l’indique, le scé- sans une volonté d’influer sur le 2035 contre 3 261 267 tonnes du niveau de la mer de 1,4 mm
nario tendanciel suppose la pour- cours de l’histoire. Le scénario pro- en 201477 ; par an à l’horizon 2035.
suite des tendances actuelles, sans longe la situation actuelle avec ses
interventions nouvelles visant à les points faibles et ses points forts 1.2.2. Démographie et dynamiques spatiales
corriger ou à les infléchir. sans espérer un changement de
La dynamique démographique ac- tion du pays continuerait à augmen-
posture face à un contexte volatile
C’est le choix de ne pas changer de tuelle devrait se poursuivre et se ter dans des proportions similaires
et sans une volonté d’inscrire le dé-
voie. La situation actuelle perdure, maintenir jusqu’en 2035. La popula- à celles qui la caractérisent depuis
148
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
plus d’un demi-siècle. Le tableau de l’indice synthétique de fécondité cielle de l’ANSD. L’étude sur le divi- supportables par l’Etat et les collec-
25 donne l’exemple de l’évolution (ISF) et du ratio de dépendance. dende démographique l’estime à 26 tivités territoriales.
Tableau 25 : Exemple de l’évolution tendancielle de l’ISF et du ratio de millions d’habitants en 2035, soit un
doublement en moins de vingt-cinq La recomposition du découpage ré-
dépendance
ans. gional en axes démographiques re-
lativement homogènes permet de
Indicateur clefs Situation en Situation 2035 Dans ce schéma, l’écart entre la constater que les déséquilibres liés
2013 croissance démographique et la à la distribution spatiale de la popu-
Indice synthétique de fécondité 5,16 5,2 croissance économique va se creu- lation et à l’urbanisation s’accentue-
Ratio de dépendance 0,84 0,84 ser davantage. Le nombre de per- ront davantage et amplifieront les
Source : ANSD 2013, calcul de l’ANAT, 2018. sonnes dépendantes augmentera disparités villes-campagnes. L’axe
considérablement et les besoins en occidental, composé des régions
services sociaux de base des popu- actuelles de Dakar et de Thiès abri-
Dans le scénario tendanciel, la po- atteindre plus de 25 millions d’ha- lations seront de moins en moins tera plus de 30% de la population
pulation pourrait, à l’horizon 2035, bitants selon la projection tendan- nationale.
Tableau 26 : Grands axes démographiques : répartition de la population totale du Sénégal (scénario tendanciel)
Axes Population en Part en 2013 Population Part en Population Part en Accrois. Accrois.
Composition des axes
démographiques 2013 (%) en 2025 2025 (%) en 2035 2035 (%) 2013-2035 2025-2035
Axe occidental Dakar+Thiès 4 926 060 36 6 821 251 35 8 573 038 33 2,6 2,3
Axe centre-Nord Diourbel+Louga 2 371 648 18 3 396 301 18 4 590 197 18 3,0 3,1
Axe centre-Sud Kaolack+Fatick+Kaffrine 2 242 259 17 3 332 104 17 4 640 412 18 3,4 3,4
Axe oriental Tambacounda+Kédougou 832 667 6 1 270 325 7 1 826 409 7 3,6 3,7
Axe Nord Saint-Louis+Matam 1 471 481 11 2 122 736 11 2 830 253 11 3,0 2,9
Axe Sud Ziguinchor+Sédhiou+Kolda 1 664 600 12 2 448 010 13 3 392 315 13 3,3 3,3
Total Sénégal 13 508 715 100 19 390 727 100 25 852 624 100 3,0 2,9
149
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Tableau 27 : Grands axes démographiques : répartition de la population urbaine totale du pays (scénario tendanciel)
Dakar restera le principal pôle ur- 1.2.3. Développement humain soins sociaux de base au Sénégal dra pas à satisfaire la demande trop
bain du pays, avec plus de 50% de La persistance de la forte croissance deviendra insoutenable. élevée. Le taux brut de scolarisation
la population urbaine nationale et démographique et l’insuffisance des diminuera selon la tendance et se
Pour la santé, le ratio établissements
concentrera l’essentiel de l’activité investissements sociaux ont occa- traduira par un fort taux de désco-
de soins/population (hôpital, centre
économique. Ce qui contribuera à sionné un niveau difficile d’accès larisation (particulièrement chez les
de santé, poste de santé) passera de
amplifier l’exode rural et à renforcer aux services sociaux de base. La filles à partir du second cycle) et
8 362 en 2015 à 9 673 en 2025, à 11
la configuration Est-Ouest des mi- poursuite de cette tendance entraî- de déviance. La volonté manifeste
374 en 2035. Les régions de l’Ouest
grations à l’échelle nationale. nerait inéluctablement l’amplification d’améliorer la qualité de l’enseigne-
à forte démographie : Diourbel, et
du déficit, l’accentuation des désé- ment au Sénégal à travers la mise
A Dakar, la faible maîtrise de l’ur- Thiès subiront les plus fortes pres-
quilibres territoriaux, et la non-at- en œuvre du PAQUET, ne doit pas
banisation aura des conséquences sions dans l’accès aux soins avec
teinte de certains ODD à l’horizon occulter le risque de voir perpétuer
néfastes (développement de l’ha- des ratios en ordre respectif de 22
2030 notamment ceux relatifs à la les conditions difficiles d’enseigne-
bitat insalubre, tensions foncières, 833 et 16 000 en 2035. Les normes
santé et à l’éducation. La population ment (abris provisoires, classes
congestions et encombrements, de l’OMS seront atteintes en ce qui
sénégalaise est estimée à 19 390 surpeuplées, déficit d’enseignants)
insécurité, pollutions diverses…) et concerne l’accès aux centres de
727 personnes en 2025 et de 25 notamment dans les zones rurales
se traduira forcément par une vul- santé pour la plupart des régions à
852 624 personnes en 2035 alors qui se manifestent par la précarité
nérabilité croissante de l’aggloméra- l’exception de Diourbel et pour les
que les investissements sociaux ne du service. La population des jeunes
tion aux changements climatiques. postes de santé à l’exception de
connaissent pas le même rythme scolarisables en primaire va doubler
Thiès, Diourbel, Kaolack et Sédhiou.
d’évolution pour satisfaire cette forte en 20 ans passant de 2 286 375 en
progression démographique. Face à L’éducation évoluera dans le même 2015 à 4 510 320 jeunes en 2035 (ta-
ce rythme, le financement des be- sens et Dakar malgré son nombre bleau 28).
élevé d’établissements ne parvien-
150
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
Tableau 28 : Projection des jeunes scolarisables : Primaire, Moyen et Secondaire Tableau 30 : Projection de la production d’électricité
Effectif 2015 Effectif 2025 Effectif 2035
Production totale en Consommation totale
Population
kWh en kWh/hbt
Niveau Primaire (6-11 ans) 2 286 375 3 113 620 4 510 320
2015 14 356 575 4 184 000 000 3 014 880 750
Niveau Collège (12-15 ans) 1 335 186 1 684 155 2 225 309
2025 19 390 727 5 653 000 000 4 072 052 670
Niveau Lycée (16-18 ans) 912 095 1 178 323 1 602 262 2035 25 852 624 10 317 000 000 5 394 427 500
Sources : MEN-DPRE 2016, ANSD-SES 2015. Sources : SENELEC SIE-Sénégal 2014, ANSD 2015.
L’accès universel à l’eau et à l’élec- gétique (photovoltaïque, éolienne) En ce qui concerne l’assainisse- tation vers le périurbain et l’urbani-
tricité peut être atteint à l’horizon actuel peut amener à couvrir les be- ment, l’accès global à un branche- sation croissante et incontrôlée en
2035. De ce fait, en 2025, une pénu- soins de consommation des indivi- ment ne sera pas atteint à l’horizon seront les principales causes.
rie d’eau surviendra dans la plupart dus en 2025. Ainsi, les délestages 2035. Les nouveaux modes d’habi-
des zones pourtant disposant de et les pénuries actuelles peuvent
branchement légal, du fait du déficit disparaître bien avant 2035. Pour
de la couverture des besoins par la le logement, la non-réalisation des 1.2.4. Système productif et intégration régionale et sous-régionale
production. La production d’eau po- objectifs de production annuelle de
table est estimée à 499 935 114 m3 150 000 logements sociaux accroît Dans tous les secteurs de l’éco- En termes de production, la ten-
en 2035 contre un besoin estimé le déficit en logements, la cherté nomie, les améliorations espérées dance actuelle reste dominée par
à 468 801 438 m3 soit un surplus des loyers et la banalité de la pro- risquent d’être contrariées par le la culture arachidière qui serait tou-
de 5%. Pour l’électricité, le rythme miscuité dans les zones urbaines. déficit croissant de l’appui à la pro- jours plus attrayante. La culture du
de la production avec le mix éner- duction et l’inefficacité des pro- riz qui est un enjeu économique de
grammes destinés à booster ces taille connaitra une nette augmen-
Tableau 29 : Projection de la production et des besoins en eau potable
secteurs. tation. Ainsi, la production de riz
Projection
devrait atteindre 1 420 316 tonnes
Besoins Dans le secteur primaire, la si- d’ici 2035.
Production en Niveau de
Population annuels en eau/
eau (millions de satisfaction
tuation rétrospective montre que
hbt sa contribution dans le PIB a connu Dans le secteur secondaire, la
m3)
une constante régression depuis poursuite de la situation actuelle se
2015 14 356 575 262 007 494 172 270 000 -89 737 494
plus d’une décennie. Cette situa- traduira par une dynamique d’inflé-
2025 19 390 727 353 880 768 293 468 605 -60 412 163 tion pourrait se poursuivre à cause chissement. Elle est marquée par la
de la faiblesse continue de l’appui vétusté du parc industriel, un sec-
2035 25 852 624 468 801 438 499 935 114 31 133 677 au secteur, mais également du fait teur minier essentiellement canton-
Sources : SONES, Revue Sectorielle Conjointe Eau Et Assainissement, 2016.
de l’aggravation des phénomènes né dans l’extraction de minerais et
liés aux changements climatiques. un artisanat peu compétitif sur le
marché.
151
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le secteur tertiaire continue à Sur le plan de l’intégration sous-ré- restrictif : certes on assiste à à la hausse des cours des
supporter l’essentiel du PIB natio- gionale, les tendances lourdes iden- un approfondissement de la matières premières avec un
nal. Le commerce, malgré qu’il soit tifiées portent sur l’effectivité de mondialisation à travers une creusement de la balance
un secteur pourvoyeur d’emplois, l’intégration commerciale symbo- promotion accrue par l’OMC des commerciale surtout pour les
se caractérise par son caractère in- lisée par l’existence d’une zone de principes du libre-échange (AFE, céréales et l’énergie (pétrole
formel, d’où sa faible productivité. libre-échange et d’un tarif extérieur APE, AGOA… symbolisant la et gaz). Néanmoins, avec la
Les secteurs et sous-secteurs que commun (TEC). Cette tendance se fin des accords préférentiels), perspective d’une production
sont le transport, le tourisme, etc. renforcera avec la perspective de la mais on note des tendances pétrolière, cette tendance peut
suivront les mêmes tendances et zone de libre-échange continentale protectionnistes de la part des être bénéfique pour le Sénégal :
verront leur contribution à l’écono- africaine. Quant au processus de pays développés et émergents.
• Des marchés financiers
mie de moins en moins importante. l’intégration monétaire, il suit son Cette tendance se traduira pour
favorables à l’emprunt : avec
cours et les membres maintiennent le Sénégal par une intégration
La perspective d’une production cette tendance, le Sénégal, sa
toujours cette volonté de mettre en de plus en plus difficile dans le
pétrolière continue de faire de l’éco- signature aidant, fait de plus en
place progressivement une mon- commerce mondial et dans les
nomie sénégalaise une économie plus recours à ces marchés pour
naie unique dès 2020. Cette der- chaînes de valeurs mondiales
de rentes (elle est basée sur les re- lever des capitaux afin de financer
nière devrait rendre le commerce ainsi qu’une fragilisation du
cettes d’exportations tirées des pro- des projets d’infrastructures
sous-régional compétitif et être marché domestique avec l’arrivée
duits tels que l’arachide, les phos- de long terme, entre autres.
pro-croissance. de produits plus compétitifs ;
phates, la pêche et le tourisme). Cependant, le recours fréquent à
L’analyse de la situation rétros- L’analyse de l’environnement inter- • Le maintien des cours des ces marchés risquerait d’amener
pective des fluctuations des cours national laisse apparaître des ten- matières premières à la hausse le Sénégal vers une situation
mondiaux du pétrole laisse entrevoir dances lourdes pouvant impacter le en raison de l’accélération de de saturation où le niveau de
une certaine vulnérabilité pour les Sénégal : la croissance mondiale et de la la dette sera à son maximum
économies de rentes pétrolières. demande mondiale : Le Sénégal, d’autant plus que l’échéance de
• Un environnement commercial étant une économie extravertie, l’Eurobond de mai 2017 a pour
international de plus en plus pourrait pâtir de cette tendance échéance 2033.
152
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
1.2.5. Gouvernance territoriale le démographique de certaines de compétences pas clairement et sociale, l’amélioration des per-
collectivités territoriales et leur bien définis. formances économiques des terri-
Dans son organisation, le territoire
statut administratif, posant la toires ainsi que l’efficacité attendu
national ne connaîtra pas de chan- Le scénario tendanciel montre :
problématique d’accès aux ser- des politiques publiques sont mises
gements significatifs et restera ca-
vices sociaux de base et de la • De faibles capacités d’interven- à mal par ces variables explicitées
ractérisé par :
viabilité socio-économique ; tions des acteurs territoriaux ; plus haut. A terme, la poursuite
• Une architecture territoriale frag- de cette dynamique va contribuer
• Une dualité territoriale : petit ter- • Une forte dépendance des colle-
mentée et déséquilibrée ; à accentuer les déséquilibres so-
ritoire avec de fortes concentra- ctivités territoriales des fonds de cio-spatiaux, les phénomènes d’ex-
• Une imprécision des limites/er- tions de population/vaste territoi- l’Etat ; clusion et de paupérisation, ce qui
reurs de délimitation ; re faiblement peuplé ;
constitue une menace sérieuse sur
• Une faible capacité de mobilisa-
• Des problèmes de rattachement • Une toponymie confuse ; la stabilité politique et amoindrit les
tion des ressources propres et
administratif de localités ; possibilités de développement so-
• Une multitude d’échelles de des potentialités locales au ser-
cio-économique.
gouvernance. vice du développement ;
• Une interpénétration des terroirs
villageois entrainant des bloca- Le scénario tendanciel décrit une • Un faible niveau d’instruction de
ges des politiques d’aménage- faiblesse du cadre institutionnel lié à nombreux élus et un manque de
ment et de mise en œuvre des un nombre important d’acteurs ter- personnel qualifié.
projets locaux ; ritoriaux souvent avec des champs
Dans ce scénario tendanciel, la re-
• Des incohérences entre la tail- cherche de la cohésion territoriale
153
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
154
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
• Les capacités institutionnelles et • La valorisation des ressources pour les emplois verts seront • Les risques majeurs de catastro-
techniques des acteurs dans la naturelles sera encouragée ; préservées ; phe seront prévenus et réduits ;
mise en œuvre des actions de
• Les réserves de la biosphère • La coopération sous-régionale • La gestion des catastrophes na-
conservation de l’environnement
(parcs, réserves naturelles), la pour la gestion transfrontalière turelles sera améliorée.
et des ressources naturelles
promotion d’une économie verte des ressources naturelles et de
seront améliorées ;
et la captation des financements l’environnement sera promue ;
Les transformations démogra- • La baisse de la natalité et de la Ces évolutions vont se traduire par nationale. En plus du pôle Tou-
phiques souhaitées à l’horizon 2035 fécondité ; des changements positifs dans les ba-Mbacké, d’autres pôles émerge-
correspondent au scénario démo- conditions de vie des populations et ront (Mbour, Thiès, Kaolack, Tam-
• La modification de la structure par
graphique tendanciel corrigé. une transformation structurelle de bacounda, Ziguinchor, Saint-Louis,
âge de la population, caractérisée
l’économie marquée par un déve- Kolda, etc.) et permettront de mieux
Dans ce schéma, la population par une prédominance des per-
loppement significatif de l’épargne structurer les territoires intérieurs.
continuera à augmenter dans des sonnes en âge de travailler ;
et de l’investissement. Grâce à des programmes spéci-
proportions assez similaires à celle fiques et ciblés d’équipement, une
• La réduction du ratio de dépen-
du scénario tendanciel, mais devrait La répartition spatiale de la popula- hiérarchie fonctionnelle claire se dé-
dance démographique, consé-
connaître des changements ma- tion sera plus équilibrée. Alors que gagera et permettra de faire jouer
quence des deux premiers fac-
jeurs caractérisés par trois faits : le poids démographique de l’axe à chaque niveau de la hiérarchie le
teurs.
Occidental passera à 29% en 2035, rôle attendu de lui.
Tableau 31 : Évolution tendancielle et harmonieuse de l’ISF et du ratio de certains axes dont celui de Tamba-
dépendance démographique counda-Kédougou plus particulière-
ment, verront leur poids démogra-
Situation tendan- Situation souhaitée phique considérablement renforcé.
Indicateur clefs
cielle en 2035 en 2035
Indice synthétique de fécondité 5,1 3,62 Une répartition plus équilibrée de
Ratio de dépendance 0,84 0,70 la population nationale se traduira
certainement par une meilleure re-
Source : ANSD RGPHAE 2013 composition de l’armature urbaine
155
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Axe centre-Nord Diourbel+Louga 2 371 648 18 3 396 301 18 4 590 197 18 3,0 3,1
Axe centre-Sud Kaolack+Fatick+Kaffrine 2 242 259 17 3 332 104 17 4 640 412 18 3,4 3,4
Axe oriental Tambacounda+Kédougou 832 667 6 1 270 325 7 1 826 409 7 3,6 3,7
Axe Nord Saint-Louis+Matam 1 471 481 11 2 122 736 11 2 830 253 11 3,0 2,9
Axe Sud Ziguinchor+Sédhiou+Kolda 1 664 600 12 2 448 010 13 3 392 315 13 3,3 3,3
Total Sénégal 13 508 715 100 19 390 727 100 25 852 624 100 3,0 2,9
Source : ANSD, calcul de l’ANAT 2018
Axe centre-Nord Diourbel+Louga 2 371 648 18 3 396 301 18 4034196 16 2,4 1,7
Axe centre-Sud Kaolack+Fatick+Kaffrine 2 242 259 17 3 332 104 17 4661532 18 3,4 3,4
Axe oriental Tambacounda+Kédougou 832 667 6 1 270 325 7 2740570 11 5,6 8,0
Axe Nord Saint-Louis+Matam 1 471 481 11 2 122 736 11 3053398 12 3,4 3,7
Axe Sud Ziguinchor+Sédhiou+Kolda 1 664 600 12 2 448 010 13 3814934 15 3,8 4,5
Total Sénégal 13 508 715 100 19 390 727 100 25 852 624 100 3,0 2,9
Source : ANSD, calcul de l’ANAT 2018
156
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
157
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
La redistribution équilibrée de la po- demandes dans tous les domaines riurbaines avec un nombre suffisant 1.4.4. Système productif et intégration
pulation urbaine et nationale plus sociaux. L’objectif de ce scénario en de classes et d’enseignants. La dis- régionale et sous-régionale
globalement, va essentiellement plus de l’atteinte des ODD à l’hori- parition des abris provisoires et la Le scénario de développement har-
être portée par des centres urbains zon 2030 est la garantie de l’équité normalisation du climat social sco- monieux a pour finalité de répondre
de niveau supérieur promus à cet territoriale dans l’accès aux services laire souvent émaillé par des grèves aux objectifs de réorganisation de
effet, compte tenu de leur capacité sociaux de base et l’amélioration cycliques devront contribuer d’ici à l’économie et des territoires, aux
actuelle et potentielle à influencer des conditions de vie des popula- 2020 à rehausser la qualité de l’en- questions de valorisation des res-
la configuration du système urbain tions à l’horizon 2035. Ceci doit se seignement. sources territoriales, d’autosuffi-
national. Ils sont appelés ici des mé- faire par l’instauration de politiques sance alimentaire et de création
tropoles d’équilibre. de péréquation dans les investisse- Ainsi, les services sociaux de base
que sont l’électricité, l’assainisse- d’emplois, mais également de com-
ments publics et de politiques de pétitivité de l’économie nationale
Ainsi, le schéma retenu pour le pré- planification des besoins sociaux. ment et l’accès à l’eau potable de-
sent plan correspond à la création vront bénéficier d’une aide optimale sur l’échiquier international. Il né-
de dix (10) métropoles d’équilibre, Ainsi, en matière de santé, la réa- de l’État pour assurer la continuité cessite une politique volontariste de
composées de huit (8) capitales ré- lisation d’hôpitaux dans les princi- et la qualité du service. Un plan l’Etat, que s’approprient les acteurs
gionales auxquelles s’ajoutent les paux centres urbains et de centres d’aménagement devra être proposé pour que les acquis soient durables.
deux grandes agglomérations de de santé notamment dans les ré- pour une meilleure distribution du La réalisation du scénario de déve-
Mbour et de Touba-Mbacké. gions vastes faiblement densifiées service d’eau potable et d’électri- loppement harmonieux devra se
comme Kaffrine, Matam, Tamba- cité. Les programmes et projets du traduire par des améliorations signi-
La mise en œuvre rigoureuse du counda avec un plateau technique mix énergétique doivent connaitre
schéma d’organisation du système ficatives marquées par trois dimen-
de qualité élevée, doit être faite une mise en œuvre soutenue grâce sions majeures :
d’établissements humains proposé pour améliorer l’accès aux soins et à une synergie d’actions de struc-
dans ce plan permettra d’instau- pour faire du Sénégal un hub sani- tures concernées comme la SE- La transformation structurelle
rer des équilibres vertueux et du- taire d’ici 2035. La prise en charge NELEC, l’ANER et l’ASER afin de de l’économie et des facteurs de
rables entre Dakar et les polarités des maladies chroniques telles que mieux desservir les zones rurales et production
intérieures du pays. Dakar sera plus l’hypertension et le diabète, dans la périurbaines. Le logement décent
attractive, plus sûre et vigoureuse- politique de santé doit être une réali- devra être plus accessible au plus L’examen de la situation rétros-
ment propulsée au rang de métro- té si le Sénégal ne veut pas qu’elles grand nombre de sénégalais grâce pective révèle que la contribution
pole internationale, voire mondiale. deviennent les principales causes notamment aux programmes de du secteur primaire dans le PIB a
nationales de mortalité et de morbi- construction de 150 000 logements connu une constante régression
1.4.3. Développement humain dité. Elle passera, certainement par par an, assignés à la SICAP et à la depuis plus d’une décennie. Dans
le renforcement des politiques de SN HLM. Les opérations de ZAC le scénario d’une économie portée
La correction des tendances prévention contre ces maladies. doivent être généralisées sur l’en- par le secteur primaire d’ici 2035,
lourdes passe par un accroisse- semble du territoire national. il faut une politique volontariste de
ment de la couverture en services Cet élan dans les décisions et les l’Etat axée sur des options révolu-
sociaux. Pour ce faire, le Sénégal a actions sera aussi perceptible dans tionnaires pour sa transformation
l’obligation de consacrer l’essentiel le secteur de l’éducation à travers structurelle :
de ses moyens à résoudre les désé- la multiplication des collèges et des
quilibres croissants entre offres et lycées dans les zones rurales et pé-
158
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
Une économie territorialisée se- • Un territoire suffisamment maillé Dans ce sens, l’hypothèse d’une générale et des règles de fonction-
lon les spécificités des zones par des infrastructures de désen- recomposition territoriale au travers nement et d’intervention identiques
clavement et de transport ; de collectivités territoriales capables et harmonisées au niveau national
• Une production agricole im- d’exprimer des préoccupations lo- seront requises.
pulsée à partir des zones à gran- • Un aménagement numérique du
cales aux fins d’ajuster et d’adapter
de vocation ; territoire ; Compte tenu du rôle et de la place
au mieux les politiques publiques,
est posée. Cette orientation rejoint de l’information territoriale et du
• Une transformation des produits • Des travailleurs qualifiés dans les
ainsi l’objectif de l’acte III de la dé- faible niveau de connaissance des
et une production artisanale dans domaines phares de l’économie
centralisation sur la construction territoires pour orienter les choix
des zones dédiées ; sur toute l’étendue du territoire ;
de territoires viables, compétitifs d’aménagement, il est nécessaire
• Un commerce multipolaire et • Une recherche fortement conne- et porteurs de développement du- de promouvoir la production, la mise
dynamique cristallisé autour de ctée aux besoins de développe- rable. à jour et le partage de l’information
grands pôles sur le territoire na- ment des territoires et des sec- territoriale. Pour cela, la mise en
tional et les espaces transfronta- teurs productifs de l’économie. La conception de ces cadres terri- place d’un système d’information
liers. toriaux d’intervention publique sera de référence, la création d’un obser-
La disponibilité des intrants, dou- réfléchie et menée en fonction des vatoire national des territoires arti-
Un appui à la production stimu- blée de la prise de conscience des objectifs et stratégies de dévelop- culé à des systèmes d’informations
lateur de croissance autorités publiques de la centralité pement portés par les pouvoirs pu- géographiques et une solide veille
de l’appui à la production dans les blics. Les critères de cohérence so- territoriale pourraient être une solu-
En 2035, le Sénégal devrait dispo- dynamiques économiques, devrait
ser d’un système d’appui à la pro- ciale, géographique et économique tion. Ce dispositif contribuera ainsi à
permettre d’ici 2035, un dévelop- peuvent être mis en avant dans donner un nouveau souffle à l’amé-
duction performant. Cette image pement harmonieux et durable du
devrait se dessiner autour des élé- toute action de délimitation et de nagement du territoire au Sénégal.
territoire. définition de périmètre, ainsi qu’un
ments suivants :
système de péréquation soit direct
• Un foncier accessible et sécu- 1.4.5. Gouvernance territoriale ou indirect en fonction des secteurs
risé pour l’ensemble des acteurs et des spécificités de chaque zone.
économiques ; Il est souhaité dans le scénario de
développement harmonieux, qu’en Quant au système de gouvernance,
• Une production énergétique suf- 2035, les incohérences territoriales il sera fonction des critères de
fisante et accessible au niveau soient résolues et que les déséqui- conception et de construction de
de tous les territoires ; libres entre les différentes parties l’entité, de même que son statut et
du territoire national soient atté- son positionnement dans la matrice
• Un approvisionnement en éner-
nués. A terme, le Sénégal doit dis- nationale. Dans ce sens, nous avan-
gie assuré à partir de diverses
poser d’une organisation territoriale çons l’hypothèse d’une collectivité
sources (mix énergétique) ;
adaptée aux exigences de dévelop- territoriale dotée d’une assemblée
• Un système financier territoria- pement socio-économique avec avec une composition variable et
lisé, équitable et accessible à notamment un système de gouver- adaptée aux spécificités géogra-
tous ; nance performant et efficace. phiques et potentialités de dévelop-
pement. Toutefois, une organisation
159
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2.1. Vision
Le Sénégal s’est engagé dans la
mise en œuvre du Plan Sénégal
Emergent en vue d’une transforma-
tion profonde du système écono-
mique et social qui améliore le bien-
être des populations.
Le PNADT s'inspire de la vision du
Plan Sénégal Emergent qui est celle
d' : « Un Sénégal Emergent en
2035 avec une société solidaire
dans un Etat de droit ».
Ce futur souhaité qui guide les choix
stratégiques à moyen terme, conci-
lie l’efficacité économique et le dév
eloppement territorial et social avec
des valeurs éthiques. Il permet ainsi
de s’inscrire dans une nouvelle tra-
jectoire de développement durable
pour stimuler davantage l’ensemble
du potentiel de croissance et de
créativité du pays.
Une boussole
160
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
Orientation stratégique 3.1 Orientation stratégique 3.2 Orientation stratégique 3.3 Orientation stratégique 3.4
Assurer un accès équitable Améliorer la qualité du cadre Renforcer la sécurité publique Réduire les inégalités sociales
et de qualité aux services de vie et de l’habitat et les dispositifs de prévention
sociaux de base et de gestion des risques Les inégalités sociales sont une
Avec la forte croissance démogra- réalité dans notre pays et ont ten-
La répartition spatiale très inégale phique et urbaine, le Sénégal est dance à évoluer de manière très in-
En moins de cinq décennies, la po-
des infrastructures et équipements de plus en plus confronté au déficit quiétante. La pauvreté, l’exclusion
pulation du Sénégal est passée de
sociaux entre les territoires pose de logement, mais aussi de qualité sociale, la faiblesse des politiques
trois à quatorze millions d’habitants.
des problèmes d’équité dans l’ac- de cadre de vie. L’accès à un loge- de développement et de redistri-
Cet accroissement important de la
cès aux services sociaux de base. ment décent se fait difficilement butions des biens sont parmi les
population ne s’est pas accompagné
Les régions de l’Ouest notamment dans les grandes villes entraînant facteurs déterminants de ces inéga-
de services sociaux de base, de se-
Dakar, Thiès, Diourbel concentrent des problèmes de promiscuité et lités qui se manifestent principale-
cours et de protection civile suffisants
une bonne partie des équipements de détérioration du cadre de vie. ment au niveau de trois catégories
pour apporter une réponse dans un
et services sociaux au détriment L’insalubrité et l’encombrement des de population :
contexte marqué par la récurrence
des autres régions notamment ceux espaces publics, la présence de
des actes de délinquances et des ca- • La population économiquement
de l’Est et du Sud. La cherté des pollution sonore et de l’air, l’insuf-
tastrophes naturelles comme anthro- et socialement privilégiée : emp-
coûts des services sociaux de base, fisance d’équipements socio-cultu-
piques. Le déséquilibre territorial des loi stable, revenus réguliers, et
la faiblesse des politiques de pla- rels et les constructions spontanées
dispositifs d’intervention sécuritaire bonne protection sociale ;
nification des besoins en services constituent les principales caracté-
et de secours persiste au détriment • La population fragile : forte insta-
sociaux de base sont également ristiques du cadre de vie sénégalais.
surtout des espaces marginaux (zone bilité professionnelle, faible capi-
des facteurs d’iniquité dans l’accès Pour améliorer la qualité du cadre
rurale et périurbaine) qui sont les plus tal social ;
aux services sociaux de base. Ainsi, de vie et de l’habitat, il faudra donc
exposés à certains actes de violence
pour atteindre les ODD à l’horizon atteindre ces objectifs spécifiques : • Les exclus et la grande pauvreté
et aléas (feux de brousse, foudre). : inactivité, chômage, absence
2030 le Sénégal doit veiller à réaliser • Faciliter l’accès à un habitat de Dans ce contexte, le Sénégal doit
les objectifs spécifiques suivants : totale de protection, faible accès
qualité ; résolument renforcer sa politique sé- aux biens publics (école, santé).
• Rattraper le gap en services so- • Assurer une bonne gestion des curitaire de prévention et de gestion
ciaux de base dans les zones déchets ; des risques par la réalisation de ces La réduction de ces inégalités de-
déshéritées ; objectifs spécifiques suivants : vrait ainsi se réaliser à travers ces
• Assurer une bonne occupation
• Faciliter l’accès à des services • Assurer une gestion adaptée des objectifs :
de l’espace public ;
sociaux de base de qualité ; • Répondre aux besoins en équi- risques sur les populations ; • Réduire le chômage et la dépen-
• Renforcer les mécanismes de pements collectifs. • Assurer l’équité dans l’accès aux dance des jeunes ;
planification sociale ; services de secours ;
• Réduire la pauvreté et la vulnéra-
• Atteindre les normes internatio- • Garantir la sécurité des personnes
bilité sociale.
nales dans l’accès aux services et des biens.
sociaux de base.
163
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
164
DEUXIEME PARTIE : VISION ET ORIENTATIONS
PNADT - Rapport final
• Renforcer les infrastructures Dans le cadre de la valorisation des nement économique international, Trois objectifs spécifiques per-
d’intégration ; ressources et potentialités natio- qui influence l’économie nationale, mettent de réaliser cette orientation
nales, l’économie mondiale joue un dans l’élaboration des stratégies de stratégique :
• Renforcer la coopération sous
double rôle ; celui de fournisseur valorisation des ressources et po-
régionale. • Intégrer les chaînes de valeurs
(car le Sénégal s’approvisionne à tentialités de nos territoires.
l’extérieur pour certains produits mondiales ;
Orientation Stratégique 4.5 L’analyse de l’environnement éco-
stratégiques) et celui de débou- • Augmenter les Investissements
Assurer une meilleure insertion ché. Dans ce contexte, elle peut nomique international permet au
Directs à l’Etranger (IDE) ;
du Sénégal dans l’économie présenter des opportunités et des Sénégal d’évaluer ses capacités
mondiale contraintes. Ainsi, il est important d’insertion dans les chaînes de va- • Renforcer le rayonnement du
de prendre en compte l’environ- leurs mondiales et de rendre son Sénégal à l’international.
territoire attractif.
• Assurer une bonne organisation le cadre de gouvernance territoriale et transparente des collectivités
Orientation stratégique 5.1 territoriale ; est confronté à un certain nombre territoriales ;
Améliorer la cohérence territoriale de faiblesses en lien, avec le nombre
• Améliorer le cadre de gouver- • Assurer une meilleure efficacité
d’échelles de gouvernance et d’ac-
nance territoriale au niveau des de l’action publique territoriale.
teurs et le manque de lisibilité et de
Actuellement le développement métropoles ;
cohérence dans la définition et la ré- Orientation stratégique 5.3
des territoires est handicapé par • Assurer une meilleure prise partition des compétences entre les Renforcer les capacités
des problématiques d’incohérences en charge des problématiques acteurs et les échelles de gouver- d’interventions des acteurs
liées principalement au découpage trans-territoriales. nance. Cette situation entrave l’ef- territoriaux
et limites territoriaux, au mode de ficacité de l’action publique et pose
gouvernance et au déficit de coo- ainsi des enjeux d’amélioration du Le renforcement des capacités d’in-
pération entre acteurs territoriaux. Orientation stratégique 5.2 tervention des acteurs territoriaux
cadre juridique et réglementaire,
Ces incohérences constituent des Renforcer le cadre de d’efficience et d’efficacité dans la s’inscrit dans le cadre de l’amélio-
obstacles notables pour une bonne gouvernance territoriale gestion des collectivités territoriales ration des mécanismes de finance-
gouvernance territoriale et l’émer- et l’exercice des compétences ment du développement territorial
gence de territoires viables. Ainsi, Le cadre de gouvernance renvoie à transférées. et la gouvernance budgétaire. Elle
pour mettre en œuvre la vision de l’organisation et aux interrelations est définie en référence à l’insuffi-
l’acte III de la décentralisation, il est entre les différentes catégories Ainsi, pour réaliser l’orientation stra- sance des moyens financiers, tech-
impératif d’améliorer la cohérence d’acteurs territoriaux, c’est-à-dire tégique « Renforcer le cadre de niques et humains des collectivités
territoriale. les jeux d’acteurs dans la gestion gouvernance territoriale », il faudra territoriales qui entrave leur capaci-
des collectivités territoriales et le pi- réaliser les objectifs spécifiques sui- té à prendre en charge les compé-
Trois objectifs spécifiques per- vants : tences transférées et la fourniture
lotage de l’action publique. En effet,
mettent d’atteindre cette orienta- de services publics.
au Sénégal malgré la multiplication • Asseoir une gestion efficiente
tion stratégique :
des réformes de décentralisation,
165
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
C’est ainsi que l’atteinte des objec- Orientation stratégique 5.4 tion territoriale constitue une étape ritoriale ;
tifs spécifiques suivants concourt Assurer une bonne maîtrise de essentielle dans la construction de
• Faciliter et réglementer le parta-
au renforcement des capacités d’in- l’information territoriale territoires fonctionnels, l’améliora-
ge de l’information territoriale.
tervention des acteurs territoriaux : tion de leur gestion et le pilotage de
La disponibilité d’une information l’action publique. Pour assurer une
• Renforcer le financement des territoriale fiable et actualisée consti- bonne maîtrise de l’information ter-
collectivités territoriales ; tue un préalable pour bien piloter ritoriale, il faudra atteindre les objec-
le développement des territoires. tifs spécifiques suivants :
• Renforcer les capacités techni-
Avec l’option de la territorialisation
ques et managériales des ac-
qui fonde l’orientation des politiques • Promouvoir la production et la
teurs territoriaux.
publiques, la maîtrise de l’informa- mise à jour de l’information ter-
PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
E
internationale
développement territorial, est struc- ROSSO
PODOR
GA1 : Culture irriguée, Pêche continentale, élevage
U
SÉNÉGAL NDIOUM
GA2 : Horticulture, Exploitation minière, Elevage
turée en deux points : S
Aéré-Lao
Métropole d’équilibre
intensif
Q
RICHARD TOLL- Métropole régionale GA3 : Culture pluviale à cycle court, Elevage,
Diama
DAGANA Ville secondaire Agroforesterie
I
Le schéma de structure du territoire Localité GA4 : Elevage, Sylviculture, Agriculture
T
GA1 GA5 : Elevage, Sylviculture, Culture pluviale à cycle
part de la hiérarchie fonctionnelle SAINT-LOUIS court
N
Keur Momar Sarr
GA6 : Tourisme, Pêche continentale, Aquaculture
des établissements humains et des GA4
M A U R I TA N I E
A
GA7 : Culture pluviale, Elevage, Agroforesterie
Potou
L
LOUGA
GA3 GA9 : Elevage, Agroforesterie, Culture pluviale
A T
GA10 : Ecotourisme
DAHRA LINGUÈRE GA11 : Exploitation minière, culture pluviale, Agroforesterie
KÉBÉMER SINTHIOU
du territoire qui en découlent pro- MBORO GA13 : Pêche maritime, Exploitation pétrolière et
MÉKHÉ
Thilmakha GA5 gazière, transport maritime
TIVAOUANE DAROU Vélingara Ferlo
posent une valorisation durable et DAKAR
CAYAR GA12 Baba Garage
MOUSTY
TOUBA-
Fété Bowé
BAKEL
GA14 : Habitat, agriculture
périurbaine
POUT KHOMBOLE
MBACKÉ Infrastructures Portuaires
cohérente des ressources et poten- THIÈS
et Aéroportuaires
BAMBEY DIOURBEL
tialités naturelles sous-tendue par Tassète Aéroport international
Fissel
Diakhao Payar Toubéré Kidira Aéroport régional
Ndiosmone GOSSAS
une bonne répartition des activités GA14
MBOUR THIADIAYE FATICK
Gniby Diaoubé Port international
GA6 PASSY
KAOLACK KAFFRINE KOUNGHEUL KOUMPENTOUM
Bala Infrastructures Ferroviaires
NDOFFANE
cation des grandes infrastructures Djiffére
TOUBACOUTA
SOKONE
Wackngouna Maka Gouy
Koussanar
Demba Koli
et Routières
Réseau ferroviaire
Réseau autoroutier
de communication qui accom-
NIORO DU RIP
Makacoulibantang Dianké Makhan
TAMBACOUNDA
N
Réseau routier
KARANG POSTE
Keur Ayip
pagnent le développement des ter- Gueye
GA11
A
Missira
Pata Saiensoutou
168
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Pour atteindre les objectifs fixés, la • La métropole internationale est démographique et une importante chef-lieu de département, mais
hiérarchisation a été effectuée à partir constituée de Dakar et d’une partie activité économique. dont la population pourrait atteindre
de critères que sont : de la région de Thiès. 25 000 habitants au moins et 100
Les villes de Matam (avec Ourosso-
000 au plus à l’horizon 2035. Les
• Le statut administratif : capitale na- • Les métropoles d’équilibre : gui) et de Kédougou, sont érigées
établissements humains concernés
tionale ; chef-lieu de région, de dé- au nombre de dix (10), elles sont en métropoles d'équilibre grâce à
sont : Vélingara, Bambey, Bigno-
partement, d’arrondissement ou de constituées des agglomérations de leur position géographique straté-
na, Koungheul, Dagana, Kébémer,
commune ; l’intérieur du pays qui auront une gique pour une bonne structuration
Guinguinéo, Bakel, Kanel, Linguère,
population supérieure ou égale à du territoire national.
• Le poids démographique : classifi- Gossas, Goudomp, Koumpentoum,
300.000 habitants à l’horizon 2035
cation à partir de la population pro- • Les métropoles régionales sont Podor, Malem-Hoddar, Birkelane,
ou ayant une position géographi-
jetée en 2035 ; constituées de villes ayant le statut Goudiry, Foundiougne, Salémata,
que stratégique pour le rééquilibra-
de chef-lieu de région ou pouvant Oussouye, Ranérou, Médina Yoro
• La position géographique : qui est ge de l’armature urbaine. Il s’agit de
abriter une population comprise Foulah, Saraya, Nioro, Bounkiling,
un critère important en ce qui con- Thiès, de Kaolack, de Ziguinchor,
entre 100 000 et 300 000 habitants Joal- Fadiouth, Dahra, M’boro,
cerne l’objectif de rééquilibrage des de Saint-Louis, de Tambacounda,
à l’horizon 2035. Il s’agit des villes Diaobé-Kabendou, Pout, Cayar,
grandes répartitions. de Kolda, de Kédougou, de Matam,
de Diourbel, de Louga, de Kaffrine, Mékhé, Rosso-Sénégal, Khom-
de Touba-Mbacké et de Mbour.
Sur la base de ces critères, six (6) ni- de Fatick, de Sédhiou, de Tivaoua- bole, Thiadiaye, Sokone, Karang
veaux structurants sont identifiés : la Les agglomérations de Tou- ne et de Richard-Toll. Poste, Kahone, Sinthiou Baman-
métropole internationale, les mé- ba-Mbacké et de Mbour ne sont be-Banadji, Gandiaye, Passy, Ma-
• Les villes secondaires sont com-
tropoles d’équilibre, les métropoles pas des capitales régionales, mais dina-Wandifa, Médina Gounass,
posées de l’ensemble des chefs-
régionales, les villes secondaires et jouissent d’une dynamique et d’une Darou Mousty, Kafountine, Ndioum
lieux de département excepté les
les centres-relais (de niveaux 1 et attractivité exceptionnelle qui se et Ndoffane.
chefs-lieux de métropoles auxquels
2) : traduisent par une forte croissance
s’ajoutent des villes qui ne sont pas
169
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
N
PNADT HORIZON 2035
Hiérarchie fonctionnelle Niveaux hiérarchiques
des établissements humains Métropole
internationale
U E
S
RICHARD TOLL- Métropole d’équilibre
DAGANA
Q
M A U R I TA N I E
Métropole régionale
I
Ville secondaire
T
S A I N T- L O U I S
N
Relais niveau 1
Relais niveau 2
A
M ATA M
L
LOUGA
Réseau routier
A T
Limite d’État
Aire protégée
Hydrographie
TIVAOUANE
TOUBA-
MBACKÉ
THI ÈS
D A K AR DIOURBEL
MBOUR
F AT I C K
KAOLACK MALI
KAFFRINE
TA M B A C O U N D A
N
A
GAMBIE
PARC NATIONAL
E C
DE NIOKOLO KOBA
KOLDA
O
SÉDHIOU
KÉDOUGOU
0 50 100 200km
ZIGUINCHOR
Source : ANSD, 2013
GUINEE BISSAU GUINEE Réalisation : ANAT, 2018
170
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
• Les centres relais sont constitués habitants au moins et 25 000 habi- de chef-lieu de commune dotée ainsi que les critères de détermination
de deux sous-groupes, à savoir les tants au plus à l’horizon 2035. Ce d’une zone de terroir (les an- de celui-ci. Le poids démographique
centres relais de niveau 1 et les niveau regroupe essentiellement ciennes communautés rurales), correspond à la population projetée à
centres relais de niveau 2. des chefs-lieux d’arrondissement. excepté les localités chefs-lieux l’horizon 2035.
d’arrondissement.
Les centres relais de niveau 1 cor- • Les centres relais de niveau 2
respondent aux localités dont la po- sont essentiellement consti- Le tableau ci-dessous décrit les objec-
pulation pourrait atteindre 10 000 tués de localité ayant le statut tifs stratégiques liés à chaque niveau
Tableau 36 : Niveaux hiérarchiques et critères de répartition des établissements humains
Centre de Aire
Typologie Objectif stratégique Fonctions/affectations spécifiques d’aménagement et de développement
niveau d’influence
• Rayonnement interna- • Abrite les grandes institutions de la République ;
tional du Sénégal • Abrite les représentations diplomatiques et les sièges des institutions internationales ;
Métropole • Polarisation du terri- • Abrite les sièges de multinationales étrangères ;
1 Internationale
internationale toire national • Hub de services international (transports et logistique, Technologie de l’information et de la communication, etc.) ;
• Industrie de pointe ;
• Equipements structurants de dimension internationale.
• Structuration du terri- • Abrite les grandes institutions de la République ;
toire national • Abrite les représentations diplomatiques et les sièges des institutions internationales ;
• Fonction d’équilibre • Abrite les sièges de multinationales étrangères ;
entre le centre princi- • Hub de services international (transports et logistique, Technologie de l’information et de la communication, etc.) ;
Métropole pal et le reste du terri- • Industrie de pointe ;
2 toire national Nationale
d’équilibre • Equipements structurants de dimension internationale.
• Equipements structurants de dimension nationale (hôpitaux, universités, équipements sportifs, aéroports, …) ;
• Siège d’institutions nationales (ministères, directions nationales, etc.) ;
• Marchés à vocation nationale ;
• Plateformes industrielles de dimension nationale.
• Structuration de l’es- • Siège d’institutions régionales ;
Métropole pace régional
3 Régionale • Equipements à vocation régionale ;
régionale
• Plateforme industrielle de dimension régionale.
• Relais régional • Siège d’institutions subrégionales ;
Ville
4 Subrégionale • Equipements à vocation subrégionale ;
secondaire
• Petites et moyenne industries pour la transformation des produits agricoles.
• Relais local • Equipements et services de proximité ;
5 Centres relais Locale
• Equipements et de services d’appui à la production agricole et rurale.
Source : ANAT 2018, Propositions PNADT Horizon 2035.
171
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Comme le montre la carte 24, la va- deux grandes agglomérations de raisonnablement la tendance La figure 10 montre les évolutions
leur ajoutée de cette hiérarchie des Mbour et de Touba-Mbacké. baissière constatée au niveau tendancielle (ANSD, 2013) et sou-
établissements humains réside prin- de l’axe occidental entre 2025 haitée (calculs ANAT, 2018) du
cipalement dans trois éléments : Le mode opératoire recommandé et 2035 (scénario équilibré). La poids démographique de Dakar à
consiste à mettre l’accent sur la va- réalisation de ce taux se traduira l’horizon 2035.
• La densité structurante du semis riable démographique qui est à la par une baisse assez significa-
de lieux centraux ; base de la plupart des autres distri- tive de la part de Dakar dans la • L’augmentation significative
butions spatiales, celle des services population urbaine nationale qui des poids démographiques
• La forme diluée de la hiérarchie
aux populations plus particulière- va passer de 36,5% (scénario des métropoles d’équilibre
des établissements centraux ;
ment. Pour cela, deux objectifs tendanciel) à 31,7% (scénario : La redistribution du gain de
• La prise en compte des localisa- devront, de manière concomitante, équilibré), soit une baisse de 4,8 population réalisé (686 037 ha-
tions géographiques structuran- être visés : points. La part de Dakar dans la bitants au moins) - soit l’équiva-
tes. population urbaine nationale est lent de deux agglomérations de
• L’accroissement contrôlé du 300 000 habitants chacune - se
poids démographique de Da- actuellement de 44%.
1.1.2. Les métropoles d’équilibre
traduira par des augmentations
kar : Les analyses réalisées ont de population, certes variables,
La redistribution équilibrée de la po- permis d’aboutir à un taux de mais relativement significatives
pulation urbaine et nationale plus croissance moyen annuel de au niveau des métropoles d’équi-
globalement, va être essentielle- 0,8% qui permet de répercuter libre. Le tableau 37 donne les
ment portée par des centres urbains Figure 10 : Evolution de la population urbaine de Dakar chiffres de population souhaités
de niveau supérieur promus à cet au niveau de chaque métropole
effet, compte tenu de leur capacité d’équilibre à l’horizon 2035. Ils
actuelle et potentielle à influencer ont été, à l’exception des métro-
la configuration du système urbain poles de l’axe occidental (Dakar,
national. Nous les appelons ici des Mbour et Thiès), calculés sur la
métropoles d’équilibre. base d’un taux de croissance an-
nuel minimal de 4,6% déterminé
Leur promotion permettra d’atté- à partir de cas d’aménagements
nuer significativement les dispari- réussis. L’analyse de ces cas,
tés, démographiques surtout, entre celui de Richard-Toll (CSS) et de
les parties Est et Ouest du pays et Mbour (SAPCO) notamment, a
de favoriser une meilleure redistri- permis, en effet, de constater
bution des fonctions urbaines. qu’il est possible, avec un effort
d’aménagement minimal, de
Ainsi, le schéma retenu pour le pré-
porter le taux de croissance dé-
sent plan correspond à la création
mographique d’une localité à un
de dix (10) métropoles d’équilibre,
niveau relativement élevé. Grâce
composées de huit (8) capitales ré- Source : ANSD 2013, calculs ANAT, 2018.
à la CSS, la ville de Richard-Toll
gionales auxquelles s’ajoutent les
172
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
a vu sa population augmenter de de la population de Mbour durant (gratuité de la terre et de certains tie de celles qui ont enregistré
6,9% entre 1976 et 1988. L’une cette période, ce qui correspond services sociaux de base) a per- les taux de croissance moyens
des principales conséquences à un taux de croissance moyen mis d’attirer une masse considé- annuels les plus élevés du pays
de la réalisation du projet SAPCO annuel de 5,9%. A Touba, une rable de population entre 1988 entre 1976 et 2013.
a été la multiplication par deux politique d’urbanisation incitative et 2007. Ces trois villes font par-
Suivant ce schéma, la part des dix positive de 3,5 points. Les autres population augmenter de 1,3 point.
(10) métropoles d’équilibre dans la villes, les métropoles régionales Leur poids dans la population ur-
population urbaine nationale passe- et les centres secondaires straté- baine nationale passera de 32,3%
ra de 31,3% dans le scénario ten- giques notamment qui bénéficie- dans le scénario tendanciel à 33,5%
danciel à 34,8% dans le scénario ront d’actions d’aménagement im- dans le scénario de développement
harmonieux, soit une augmentation portantes, verront également leur harmonieux.
173
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Les cartes en annexe 1 donnent un aperçu de la configuration spatiale pos- tropolitaine réside dans le fait qu’elle permet de s’affranchir des limites
sible de chaque aire métropolitaine à l’horizon 2035, sachant que les limites administratives et d’avoir une lecture holistique des faits d’urbanisation à
de celle-ci ne sont pas figées et dépendent du tissu de liens fonctionnels l’échelle locale.
- relations domicile-travail par exemple - que la métropole-centre tisse avec
son hinterland immédiat. Ainsi, le principal intérêt du concept d’aire mé-
175
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
La définition des grandes affecta- toire, les principaux modes d’utili- modes d’utilisation du sol les plus Les modes d’utilisation du sol ont
tions du territoire a pour but de pro- sation de l’espace et de valorisation importants sont considérés. Les été identifiés grâce à une caracté-
mouvoir une bonne occupation du durable des ressources naturelles autres types d’affectation notam- risation exhaustive de chaque zone
territoire et une valorisation durable ayant un impact spatial relativement ment le bâti, les zones d’extension prenant en compte le milieu phy-
et cohérente des ressources et po- important. Les principaux modes urbaine, les zones d’activités écono- sique, les potentialités naturelles,
tentialités naturelles des territoires. considérés ici sont : miques, les zones de conservation, l’occupation du sol, les activités
les zones destinées à l’implantation économiques dominantes ainsi que
La carte des grandes affectations • L’agriculture et ses différentes d’équipements et d’infrastructures, les contraintes et perspectives de
du territoire constitue un outil de variantes ou sous-types tels que les zones à risques, devront être développement.
base, d’aide à la décision pour la les cultures irriguées, l’horticul- pris en charge par les autres docu-
mise en œuvre de la territorialisa- ture, les cultures pluviales ; ments de planification spatiale plus L’analyse a permis d’identifier qua-
tion des politiques publiques. En ef- précis tels que les schémas direc- torze (14) grandes affectations du
• L’élevage ;
fet, elle permet d’une part d’orienter teurs d’aménagement et de déve- territoire, illustrées par la carte 25.
les choix de localisation des projets • L’agroforesterie et la sylviculture ; loppement territorial, les schémas
structurants initiés par l’Etat et les
• La pêche et l’aquaculture ; départementaux d’aménagement
acteurs économiques et d’autre et de développement territorial, les
part de faciliter l’élaboration des po- • Le tourisme ; schémas de cohérence territoriale,
litiques de contractualisation entre les schémas directeurs d’aména-
• L’exploitation minière ;
l’Etat et les collectivités territoriales gement et d’urbanisme (SDAU), les
ou leur regroupement. • L’exploitation pétrolière et gazière ; plans directeurs d’urbanisme (PDU),
La détermination des grandes affec- • Le bâti dans la région urbaine de les plans d’urbanisme de détail
tations du territoire consiste à iden- Dakar. (PUD) et les schémas d’aménage-
tifier pour chaque zone relativement ment et de gestion du terroir com-
Dans le cadre du PNADT, pour munal (incluant les plans d’occupa-
importante et homogène du terri- chaque zone spécifique, les trois tion et d’affection des sols).
176
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
E
Hydrographie
PODOR
U
DAGANA
Grandes affectations du territoire
Q
GA1 : Culture irriguée, Pêche continentale, élevage
S GA2 : Horticulture, Exploitation minière, Elevage
M A U R I TA N I E
I
intensif
T
GA3 : Culture pluviale à cycle court, Elevage,
Agroforesterie
N SAINT-LOUIS
GA1 GA4 : Elevage, Sylviculture, Agriculture
GA4
A
GA5 : Elevage, Sylviculture, Culture pluviale à cycle
court
L
GA11
MALI
GAMBIE MÉDINA YORO
VÉLINGARA
N
BOUNKILING FOULA
A
SÉDHIOU
SALÉMATA
C
ZIGUINCHOR
KÉDOUGOU
O
GOUDOMP
OUSSOUYE
0 50 100 200km
Source : ANAT, 2018
GUINEE BISSAU GUINEE Réalisation : ANAT, 2018
177
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le tableau suivant récapitule les principales affectations du territoire pour les différentes zones.
Tableau 39 : Principales affectations du territoire
• Grande côte
GA 2 • Horticulture, Exploitation minière, Elevage intensif
• Zone du Massif de Diass
GA 3 • Bassin arachidier ancien : Région de Diourbel et une partie de Louga, Thiès et Fatick. • Culture pluviale à cycle court, Elevage, Agroforesterie
GA 5 • Zone de transition entre le bassin arachidier ancien et le Ferlo • Elevage, Sylviculture, Cultures pluviales à cycle court
• Petite-Côte
GA 6 • Tourisme, Pêche continentale, Aquaculture
• Zone touristique Sud
• Sine -Saloum
GA 7 • Cultures pluviales, Elevage, Agroforesterie
• Sénégal-Oriental-Nord
• Cultures pluviales (zones de bas-fond et de plateau), Agrofores-
GA 8 • Basse Casamance
terie, Sylviculture, Tourisme
GA 9 • Moyenne et haute Casamance • Cultures pluviales (zones de plateau), Agroforesterie, Elevage
GA 10 • Parc de Niokolo Koba • Ecotourisme
GA 11 • Zone du socle (Région de Kédougou et Tambacounda Est) • Exploitation minière, Cultures pluviales, Agroforesterie
• Cultures pluviales à cycle court, Horticulture, Exploitation mi-
GA 12 • Zone d’extension horticole
nière
GA 13 • Zone Economique Exclusive • Pêche maritime, Exploitation pétrolière, Transport maritime
178
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
L’innovation majeure attendue de potentiel de développement pour du développement de chaque zone tion et de la valorisation des res-
ce plan est de mieux intégrer la di- chaque grande zone d’affectation du territoire en fonction de ses res- sources naturelles. Le tableau sui-
mension développement territorial. du territoire. sources et potentialités. vant montre les principaux secteurs
C’est pourquoi après la définition économiques concernés et les
des grandes affectations du terri- L’identification des filières écono- Les filières économiques considé- filières potentielles qui sont identi-
toire, il a été jugé important d’iden- miques à fort potentiel de dévelop- rées sont celles qui peuvent être fiées pour chaque secteur.
tifier les filières économiques à fort pement a pour cible la promotion développées à partir de l’exploita-
Pour chaque secteur, les filières potentielles sont évaluées en procédant à un croisement des facteurs les plus déterminants pour leur développement tels
les facteurs naturels, les contraintes de développement et l’existence d’un marché potentiel.
Les filières à fort potentiel de développement identifiées pour chaque grande affectation sont récapitulées dans le tableau suivant.
179
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
• Vallée de Gouloumbou,
• Cultures horticoles : banane, maraîchage
• Vallée de Baobolong,
• Industries agro-alimentaires
• Vallée de Djikoye,
• Cultures maraîchères
• Pêche maritime
• Aquaculture
• Arboriculture : mangue, agrumes, etc.
• Filière viande de volaille et œufs
• Filière lait et produits dérivés
• Grande côte
GA 2 • Exploitation minière
• Zone du Massif de Diass
• Industries pétrolières
• Industries des matériaux de construction
• Industries agro-alimentaires
• Industries chimiques
• Industries du verre
• Energie éolienne
• Cultures sous pluie à cycle court : Niébé, mil, bissap, pastèque, etc.
• Industries de tannerie
• Bassin arachidier ancien : région de Diourbel et une • Industries agro-alimentaires
GA 3
partie de Louga, Thiès et Fatick. • Filières viande et moutons
• Agroforesterie
• Tourisme religieux
180
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
181
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le PNADT s’aligne rigoureusement La mise en œuvre de cette vision Concrètement, il s’agit de promou- vocations économiques des terri-
à la nouvelle vision du développe- est basée sur le développement de voir ces centralités en mettant toires, définies notamment à tra-
ment territorial consistant à pro- centres secondaires stratégiques notamment l’accent sur les com- vers les grandes affectations du ter-
mouvoir le développement des ter- qui sont définis comme étant les pétences et les fonctions leur per- ritoire et la cartographie des filières
ritoires à partir de leurs ressources établissements humains, autres mettant de mieux profiter de leur porteuses, onze (11) catégories de
et potentialités pour un développe- que les métropoles, susceptibles position géographique ou de mieux centres secondaires stratégiques
ment généralisé et diffus sur l’en- d’être dotés d’une fonction straté- se positionner dans le dispositif de ont été identifiées (voir tableau sui-
semble du territoire national. gique grâce à la valorisation d’une valorisation des ressources des ter- vant).
ressource spécifique ou compte ritoires qu’ils polarisent. C’est ainsi
tenu de leur position stratégique. qu’en fonction de l’existant et des .
182
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
183
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
184
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
La localisation des différents pôles économiques est illustrée sur la carte suivante.
N
PNADT HORIZON 2035 Pôles économiques
Structuration économique
Pôle économique
du territoire international
Podor Pôle économique
E
Rosso sénégal Thillé Boubacar Ndioum de dimension nationale
Aéré-Lao-Démette- Pôle économique
Dodel
U
S RICHARD TOLL- de dimension régionale
Ross DAGANA
Béthio Centres secondaires stratégiques
Q
Galoya structurant
Centre de services agricoles
M A U R I TA N I E
T
LOUGA Mbeuleukhé
Centre halio-industriel
Sakal
MATAM et touristique
L
Keur Kanel
Centre transfrontalier
Lompoul Saer
A T
Senoba Manda
Médina douane
GAMBIE Yoro Foula Badiara
A
Niafrang
Sindian KOLDA Kounkané DE NIOKOLO KOBA Kharakhaina
Diopcounda Diaobé Kabendou Simenti
Kafountine Koussi Mako
C
Saraya Moussala
Wassadou
Bignona SÉDHIOU Nianao
O
Saré Salikénié
Affiniam Tanaf Yoba Diega Mampaye Salémata
Tobor
Edioungou Kamobeul ZIGUINCHOR
Djibelor Ibel KÉDOUGOU
Elinkine Dakatéli
Diembéring Guidel Goudomp- Bandafassi Fongolembi
Boféto
Adéane 0 50 100 200km
Cap Skiring- Oussouye Mpak
kabrousse Source : ANAT, 2018
GUINEE BISSAU GUINEE Réalisation : ANAT, 2018
185
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Dans ce dispositif, les grandes leur, de structurer le champ éco- baines offrent en effet des opportu- • Les pôles économiques de di-
villes, de types métropoles en par- nomique. Pour mener à bien ces nités immenses pour impulser, par mension nationale correspon-
ticulier, vont jouer un rôle particuliè- missions, elles ont besoin de main les interactions qu’elles engendrent, dant aux dix (10) métropoles
rement important en assurant les d’œuvre à laquelle il faut offrir des le développement économique des d’équilibre ;
liaisons nécessaires entre leurs ter- conditions de vie décentes. Cela territoires environnants et favoriser
• Les pôles économiques de di-
ritoires et le reste du pays. dit, la priorité c’est la production de la création de valeurs ajoutées.
mension régionale correspon-
valeur - et donc les infrastructures
« La tradition veut que les ques- Ainsi les trois premiers niveaux dant aux sept (7) métropoles
économiques et industrielles. Et
tions urbaines soient abordées de la hiérarchie fonctionnelle des régionales.
c’est sur cette base que l’on peut
en termes d’urbanisme, c’est-à- - dans un second temps - passer à établissements humains, compte
Ces trois niveaux constituent des
dire en privilégiant la question des l’urbanisme à usage de la popula- tenu de l’importance des fonctions
pôles de développement intégrés,
conditions de vie de la population. tion. » (SDER, UEMOA, 2017). urbaines que leur confère leur sta-
c’est-à-dire des pôles territoriaux
C’est une approche nécessaire, tut de métropole, constituent des
pouvant associer plusieurs fonc-
mais très insuffisante, surtout dans Ce paragraphe, tiré de la synthèse pôles de développement structu-
tions à la fois. Celles-ci peuvent être
les conditions de l’Afrique. Le rôle du Schéma de développement rants. Un classement en fonction
de nature économique, politique,
de l’UEMOA devrait être de porter de l’espace régional de l’UEMOA de leur capacité de polarisation
administrative ou stratégique. Mais
une nouvelle réflexion urbaine, à (SDER), montre à suffisance l’inté- permet de distinguer les types de
la véritable nouveauté viendra de la
base d’Aménagement du Territoire, rêt de recentrer l’aménagement du pôles suivants :
fonction économique qu’il convien-
et centrée sur la question de l’effi- territoire sur la ville afin de lui im-
• Le pôle économique international dra de renforcer suivant les objec-
cacité économique des villes. La primer cette dimension développe-
de Dakar correspondant à la mét- tifs stratégiques assignés à chaque
première mission des villes, c’est ment économique qui lui a souvent
ropole internationale de Dakar ; niveau.
de produire des services, de la va- fait défaut. Les concentrations ur-
1.3. Les infrastructures de transport structurantes
Les infrastructures de transport territoriales. Les couloirs et circuits • Les autoroutes pour assurer des • Le transport maritime notam-
structurantes prévues à l’horizon d’échanges entre les territoires et à liaisons rapides entre les gran- ment pour le transport de per-
2035 découlent d’une vision d’or- travers la sous-région vont être bien des métropoles du pays ; sonnes et de marchandises ent-
ganisation et de mise en réseau desservis. Elles devront permettre • Le rail pour faciliter le transport re les villes côtières du pays et
des différentes parties du territoire d’intégrer les différentes parties du de personnes et de marchandi- pour le transport de marchandi-
national. Ce maillage du territoire territoire national et ainsi promou- ses à l’intérieur du Sénégal et ses entre le Sénégal et le reste
en infrastructures de transport voir leur complémentarité. promouvoir l’intégration éco- du monde.
(carte27) devrait aider à booster les nomique du Sénégal dans la Cette approche multimodale per-
principaux secteurs de l’économie Pour cela, les différents modes de
sous-région ; mettra de faciliter les échanges
en permettant une connexion des de transport prévus sont :
• Le transport aérien pour renfor- et les déplacements, d’offrir plus
territoires, une circulation plus fluide • Les routes pour relier les diffé- de choix aux populations et aux
cer l’ouverture du Sénégal dans
des personnes et des biens dans rents centres structurants du acteurs économiques et ainsi aug-
le monde et promouvoir le tran-
l’espace entrainant ainsi une meil- territoire ; menter l’attractivité du Sénégal et
sport aérien intérieur ;
leure valorisation des ressources des territoires de l’intérieur du pays.
186
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
E
Rosso Podor Aéroport régional
Sénégal
U
Port international
S
Aéré-Lao
Q
RICHARD TOLL
Port mineralier
DAGANA
Diama
I
Port sec
M A U R I TA N I E
T
Infrastructures Ferroviaires et Routières
SAINT-LOUIS Réseau ferroviaire
N
Potou
Etablissements Humains
MATAM
L
LOUGA
Métropole
Lompoul Sur Mer internationale
A T
Dahra Linguère
Kébémer
Fass Boye Ranérou Métropole d’équilibre
Barkédji
Ndoyène
Métropole régionale
Mékhé Thilmakha
Darou Localité
Cayar TIVAOUANE Mousty Vélingara Ferlo
Fété Bowé Aire protégée
Baba Garage TOUBA
THIÈS Bakel Hydrographie
MBACKÉ
DAKAR Khombole
DIOURBEL
Tassète
Fissel
Ndiosmone Diakhao Gossas Payar Toubéré Kidira
Gniby Diaoubé
MBOUR FATICK
Lour-Escale
Joal Fadiouth Foundiougne Goudiry Kéniéba
Samba Dia KAOLACK
KAFFRINE Koumpentoum
Bala
Djiffére Koungheul Koussanar MALI
Wackngouna Maka Gouy
Toubacouta Demba Koli
Nioro du Rip
Makacoulibantang TAMBACOUNDA Dianké Makhan
N
Missira
Pata Saiensoutou
Sénoba
E
187
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
E
Boghé Métropole
U
Ndioum
Plateforme pétrolière projetée
PNADT propose une nouvelle ap- RICHARD TOLL-
Q
S
DAGANA Métropole d’équilibre Raffinerie existante
Raffinerie projetée
proche basée sur :
I
Métropole régionale
Centrale électrique au gaz projetée
T
SAINT-LOUIS Autre localité
Barrage hydro-electrique
N
• La mise en place de plateformes GTA
Limite d’État
Transport d’énergie
A
pétrolière et gazière à Lompoul Transport par tanker
L
Réseau électrique OMVS
et au large de Fatick qui permett- LOUGA MATAM
M A U R I TA N I E
A T
Réseau électrique OMVG
Téranga
ront de développer les chaines Yakar Linguère
Réseau électrique HTB Senelec
Oléoduc
de valeur pétrole-gaz et de faire Gazoduc
KOLDA
en énergie électrique ; DE NIOKOLO KOBA Moussala
E
SÉDHIOU SARAYA
• La mise en place d’un oléoduc
C
ZIGUINCHOR
O
188
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
1.5. Synthèse
Niveaux hiérarchiques Limite d’État
N PNADT HORIZON 2035 Hydrographie
Schéma de structure Métropole Grandes affectations du territoire
E
internationale
PODOR
ROSSO GA1 : Culture irriguée, Pêche continentale, élevage
U
SÉNÉGAL NDIOUM
Métropole d’équilibre GA2 : Horticulture, Exploitation minière, Elevage
S intensif
Q RICHARD TOLL- Aéré-Lao Métropole régionale GA3 : Culture pluviale à cycle court, Elevage,
Diama
DAGANA Ville secondaire Agroforesterie
I
LOUGA
GA3 GA9 : Elevage, Agroforesterie, Culture pluviale
Lompoul Sur Mer KANEL
A T
GA10 : Ecotourisme
DAHRA LINGUÈRE GA11 : Exploitation minière, culture pluviale, Agroforesterie
KÉBÉMER SINTHIOU
Fass BoyeGA2 RANÉROU BAMAMBÉ
Barkédji GA12 : Culture pluviale, Horticulture, Exploitation minière
Ndoyène
MBORO GA13 : Pêche maritime, Exploitation pétrolière et
MÉKHÉ
Thilmakha GA5 gazière, transport maritime
TIVAOUANE DAROU Vélingara Ferlo GA14 : Habitat, agriculture
MOUSTY Fété Bowé
DAKAR
CAYAR GA12 Baba Garage TOUBA- périurbaine
BAKEL
POUT KHOMBOLE
MBACKÉ Infrastructures Portuaires
et Aéroportuaires
THIÈS DIOURBEL
BAMBEY Aéroport international
Tassète
Fissel
Diakhao Payar Toubéré Kidira Aéroport régional
Ndiosmone GOSSAS
Gniby
GA14 Diaoubé Port international
MBOUR THIADIAYE FATICK
GANDIAYE GUINGUINÉO
DIOFIOR
BIRKELANE Lour-Escale GOUDIRY
Port minéralier
JOAL FADIOUTH FOUNDIOUGNE
MALEM HODAR GA7 Kéniéba
Port sec
Samba Dia
KAOLACK KAFFRINE KOUNGHEUL KOUMPENTOUM
GA13 GA6 PASSY NDOFFANE
Bala Infrastructures Ferroviaires
Djiffére Koussanar et Routières
SOKONE
Wackngouna Maka Gouy Réseau ferroviaire
TOUBACOUTA Demba Koli Réseau autoroutier
NIORO DU RIP
Makacoulibantang Dianké Makhan
TAMBACOUNDA
N
Réseau routier
KARANG POSTE
Keur Ayip
Gueye
GA11
A
Missira
Pata Saiensoutou
Sénoba
E
2.1.1. Orientation stratégique 1.1 : Renforcer les stratégies de préservation et de restauration de l’environnement et des ressources naturelles
Objectif spécifique 1 assistée) surtout dans le nord, iv) de de lutte contre les feux de brousse économiques, biologiques et so-
Conserver le potentiel forestier renforcement des stratégies d'éco- à travers : (i) la sensibilisation, (ii) cio-écologiques (préservation des
nomie d'énergie et de substitution l’implication des sapeurs-pompiers bassins versants, satisfaction des
Les actions qui concourent à l’at- du bois, v) de création de bois com- dans la lutte contre les feux de besoins des populations, etc.) des
teinte de cet objectif spécifique munautaires dans tous les villages, brousse (iii) l’ouverture et l’entre- forêts grâce à la mise en œuvre de
sont : vi) de renforcement des moyens tien de réseaux de pare-feux, (iv) plans d’aménagement et de gestion
Action 1.1 : Lutter contre la dégra- de surveillance et de contrôle de la création et la redynamisation des intégrant la sylviculture avec des
dation des écosystèmes forestiers l’exploitation, vii) de réhabilitation comités de lutte contre les feux de espèces d’intérêt économique ou
des pépinières existantes et la créa- brousse et (v) le renforcement des alimentaire, et prenant en compte
Au Sénégal, les écosystèmes fores- tion de nouvelles pépinières dans capacités d’intervention des ser- les forêts communautaires et les
tiers subissent de fortes pressions, chaque département pour l’aug- vices des Eaux et Forêts. sites d’intérêt écologique (dans les
dues aux feux de brousse, à l’irrégu- mentation des capacités de pro- forêts classées de Sébikotane et de
larité de la pluviométrie, à la coupe Action 1.3 : Elaborer et mettre en
duction en plants forestiers et viii) Diass).
abusive, au surpâturage, au déclas- œuvre des plans d’aménagement et
de développement de la foresterie de gestion forestiers
sement, aux activités minières, etc. urbaine et péri-urbaine. En outre, les plans d’aménagement
Les principales zones concernées Pour prévenir la dégradation des fo- forestiers vont décrire les modalités
par ces phénomènes de déforesta- Action 1.2 : Renforcer la lutte contre d’exploitation par les différents usa-
les feux de brousse
rêts, il est important d’élaborer et de
tion sont la Casamance, les zones à mettre en œuvre des plans d’amé- gers.
fortes activités d’extraction minière Les écosystèmes du Sénégal Orien- nagement forestier dans toutes les
et la zone sylvopastorale. Pour lutter tal, de la Casamance, de la zone syl- zones classées. Le plan d'aménage-
contre la dégradation des écosys- vopastorale et du Bassin arachidier ment et de gestion forestier est un
tèmes forestiers, conserver les for- sont fortement touchés par les feux document organisant l’utilisation et
mations forestières et par ricochet de brousse. Entre 2000 et 2013, les la gestion des forêts naturelles ou
préserver la biodiversité, il est im- superficies brûlées au Sénégal sont plantées. Les actions d’aménage-
portant de mener des actions i) de évaluées à 2 311 208 ha avec un to- ment et de gestion ainsi retenues
restauration des sites de carrières tal de 5193 cas de feux déclarés. Ce devront viser à encourager l’exploi-
et d’orpaillages, des forêts dégra- facteur dégradant entraîne dans les tation des services et ressources fo-
dées, des zones d’emprunts, ii) de zones concernées la réduction du restières ligneuses et non ligneuses
lutte contre les changements d’af- couvert végétal, la destruction des sur la base de plans d’aménage-
fectation des terres forestières, iii) habitats fauniques, etc. A cet effet, il ment forestier. Elles visent égale-
de reboisement (plantations, mises est prioritaire de mener des actions ment à pérenniser les fonctions
en défens, régénération naturelle
190
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 2 de fumure, d’agroforesterie, etc. Il Objectif spécifique 3 nacés par l’occupation anarchique,
Préserver les ressources pédolo- faudra également mettre l’accent Préserver et valoriser les zones l’urbanisation et la construction de
giques sur les technologies d’agriculture humides. grandes infrastructures de se main-
intensive telles que la régénération tenir, de se régénérer durablement
Les actions qui permettent d’at- Pour l’atteinte de cet objectif, deux
naturelle assistée et l’agriculture de et de jouer pleinement leur rôle.
teindre cet objectif sont : actions sont préconisées :
conservation.
Action 1.8 : Renforcer les stratégies
Action 1.4 : Renforcer les stratégies Action 1.7 : Elaborer et mettre en
Action 1.6 : Renforcer la lutte contre de dépollution des zones humides
de lutte contre la salinisation des œuvre des plans d’aménagement
terres l’érosion des sols et de valorisation durable des zones Les eaux du lac de Guiers, des
L’érosion des sols est attribuable à humides (deltas, lacs, écosystèmes mares du Parc national de Nioko-
Au Sénégal, beaucoup d’efforts humides)
sont déployés pour lutter contre la l’activité des vents et/ou des pluies lo Koba, de la Baie de Hann, de la
salinisation des terres et la restaura- sur des surfaces dénudées de vé- L’état actuel d’aménagement et de vallée et du Delta du fleuve Séné-
tion des terres salées, mais ce phé- gétation. Ces facteurs de dégrada- mise en valeur des deltas (Sine-Sa- gal sont menacées par divers types
nomène de salinisation reste tou- tion sont plus accentués dans la loum, Casamance), des lacs (lac de pollution liés aux plantes enva-
jours un problème majeur dans les Grande côte, dans le Diéri, le Bassin rose, lac Warouwaye, lac Wouye, hissantes, aux ordures ménagères,
estuaires de la Casamance, du Sine arachidier centre-Nord (érosion éo- lac Mbeubeuss et la lagune de aux rejets industriels, etc. Ces fac-
Saloum, le Delta, etc. Pour la mise lienne) et dans la partie du Sud et Somone) et des écosystèmes hu- teurs de dégradation de l’environ-
en valeur des zones affectées, les Sud-Est du pays (érosion hydrique) mides, notamment le Parc national nement engendrent la destruction
stratégies de protection et de res- qui appauvrissent les sols en rédui- des Oiseaux du Djoudj, les Grandes de la faune, de la flore et des habi-
tauration devront être renforcées, sant les superficies des terres fer- Niayes de Pikine, ne permet pas tats. Cette situation préoccupante
notamment à travers la construction tiles à l’agriculture. Compte tenu de aux populations de tirer pleinement nécessite l’identification et la mise
de barrages, de digues anti-sel, de l’ampleur des phénomènes, il est profit de ces zones humides. Face en œuvre d’actions fortes et struc-
diguettes, et l’usage des matières primordial de limiter les effets de à une telle situation, l’Etat et les turantes dans ces zones telles que :
organiques biodégradables. l’érosion éolienne par la plantation collectivités territoriales doivent éla-
de bandes de filaos, l'installation • La valorisation des espèces enva-
borer et mettre en œuvre des plans
Action 1.5 : Améliorer les pratiques de haies vives et de brise-vent et hissantes (valorisation artisanale,
d’aménagement et de valorisation
et techniques culturales ceux de l’érosion hydrique par les efficacité énergétique dans le
durable de ces zones humides en
pratiques de conservation des sols bâtiment, bio charbon) ;
L’appauvrissement des terres agri- précisant i) les modes de gestion
coles est dû aussi aux pratiques et et des eaux (cordons pierreux, di- et d'aménagement de leurs res- • La lutte contre : (i) la pollution
techniques culturales telle que la guettes, etc.) et d’agroforesterie. sources, ii) les stratégies d'action des eaux de surface par l’utilisa-
pratique de la monoculture qui rend les plus porteuses, iii) la définition tion abusive de produits chimi-
en partie les terres infertiles dans le des différentes formes d'utilisation ques dans l’agriculture surtout
Bassin arachidier. Pour éviter la dé- de leur espaces et iv) la matériali- dans la vallée du fleuve Sénégal,
gradation des terres et augmenter sation du réseau d'infrastructures les Niayes, le Bassin arachidier,
les rendements agricoles, il faudra nécessaires à leur valorisation et à les régions de Tambacounda et
favoriser davantage les techniques leur conservation à long terme. Ce de Kolda ; (ii) les rejets domes-
agricoles de rotation des cultures, de qui permettra aux écosystèmes la- tiques et industriels dans les zo-
jachères, d’association de cultures, custres, notamment de Dakar, me- nes de Baie de Hann et du lac de
191
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Mangrove
192
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
2.1.2. Orientation stratégique 1.2 : Assurer une bonne maîtrise de l’information sur les ressources naturelles
Objectif spécifique 1 : Améliorer Action 1.10 : Mutualiser l’informa- Objectif spécifique 2 : Assurer Action 1.13 : Mettre en place un ob-
la base de connaissance tion sur les ressources naturelles un suivi de l’évolution des servatoire sur l’environnement et
de l’environnement et des ressources naturelles et de les ressources naturelles
ressources naturelles La production et le partage de l’infor- l’environnement
mation sur les ressources naturelles L’environnement naturel sénégalais
Les actions qui permettent de entre les acteurs sont un problème Pour assurer un suivi de l’évolution subit de plus en plus les consé-
concrétiser l’objectif spécifique majeur au Sénégal compte tenu des ressources naturelles et de l’en- quences des prélèvements anar-
sont : du cloisonnement des différents vironnement, il faudra réaliser les chiques et des changements cli-
acteurs producteurs (Etats, ONGs, actions suivantes : matiques. Pour assurer une gestion
Action 1.9 : Actualiser l’étude sur la
cartographie et la télédétection des Privés), de la nature très hétérogène Action 1.12 : Renforcer le système durable du patrimoine naturel natio-
ressources naturelles de l’information et de sa dispersion. de contrôle des prélèvements sur nal, l’Etat doit mettre en place un
Pour résoudre ce problème, il faut les ressources naturelles observatoire pour le suivi et l’éva-
L’appauvrissement des terres, la un cadre approprié qui facilitera la luation des impacts des facteurs
déforestation, la surexploitation des centralisation des informations, l’ac- Une gestion durable de l’environne- anthropiques et naturels sur l’envi-
ressources naturelles, les effets né- cès aisé aux données des différents ment et des ressources naturelles ronnement et les ressources natu-
fastes du changement climatique secteurs concernés et la mise à jour suppose que les prélèvements relles afin de prendre de bonnes dé-
sur l’environnement, etc., impactent régulière de la base de données na- soient inférieurs à la reproduction cisions pour leur protection et leur
lourdement l’évolution des res- tionale à travers la mise en place naturelle du stock. Dès lors que les valorisation.
sources naturelles. Or, l’Etat du Sé- d’un système d’information national ressources naturelles du Sénégal
négal a une faible connaissance de dédié. ne sont pas surabondantes et que
ses ressources naturelles qui n’ont les prélèvements opérés en vue de
pas fait l’objet d’une réévaluation Action 1.11 : Renforcer les capacités la satisfaction des besoins vitaux et
exhaustive depuis 1984. Pour avoir scientifiques et techniques des ac- économiques des populations sont
une nouvelle base de connaissance teurs massifs, il est nécessaire de ren-
sur les ressources naturelles, il urge Les informations relatives à l’envi- forcer le système de contrôle sur
aujourd’hui de procéder à un inven- ronnement et aux ressources natu- les prélèvements, à travers un en-
taire exhaustif et d’évaluer l’état relles sont peu connues du fait des semble de règles portant sur l’accès
et les effets de leur dégradation à moyens limités des institutions éta- (qui peut prélever ?), les modalités
travers l’actualisation des cartes tiques en charge de ces questions. de prélèvement (quoi, quand, com-
des ressources et potentialités na- Pour cette raison nous recomman- ment ?) et les finalités (à quelles fins
turelles. dons fortement que les capacités ?).
de ces institutions soient renfor-
cées sur tous les plans.
193
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2.1.3. Orientation stratégique 1.3 : Promouvoir la coopération sous-régionale pour la gestion et la valorisation durable des écosystèmes et ressources transfrontaliers
Objectif spécifique 1 : Assurer conventions Africaines sur l’environ- mental ; ce qui pose parfois un pro- Action 1.16 : Renforcer les projets/
une bonne gestion des nement. C’est pourquoi, dans le but blème de cohérence dans la gestion programmes inter Etats de valorisa-
écosystèmes transfrontaliers de préserver les ressources natu- des écosystèmes transfrontaliers. tion des ressources partagées
Deux actions concourent à assu- relles partagées en vue d’un déve- Pour apporter une solution aux in- Compte tenu de la continuité trans-
rer une bonne gestion des écosys- loppement durable, il est fortement cohérences engendrées, les Etats frontalière des écosystèmes, l'inté-
tèmes transfrontaliers : recommandé à l’Etat du Sénégal de la sous-région doivent harmoni- gration régionale est une nécessité
d’œuvrer pour le renforcement des ser leurs outils de gestion de l’envi- impérieuse pour la valorisation opti-
Action 1.14 : Renforcer les disposi- dispositifs inter-Etats de gestion ronnement pour gérer le patrimoine
tifs inter-Etats de gestion des éco- male des ressources naturelles par-
des écosystèmes transfrontaliers naturel transfrontalier à travers le tagées entre les Etats. L’OMVS et
systèmes transfrontaliers
à travers notamment un observa- partenariat dans l’élaboration des l’OMVG sont des illustrations par-
Le Sénégal, situé à la pointe la plus toire inter-états, des systèmes de outils de gestion environnemen- faites d’intégration régionale dans
occidentale de l’Afrique, a une proxi- contrôle appropriés, des concerta- tale, le partage d’expériences dans la valorisation des ressources en
mité avec les Amériques et par- tions permanentes, etc. la gestion de l’environnement et la eau. C’est dans cette logique que le
tage des frontières avec cinq pays consultation des populations des lo- Sénégal et ses pays voisins doivent
Action 1.15 : Harmoniser les outils
(Mauritanie, Mali, Gambie, Guinée calités concernées. renforcer leurs projets/programmes
de gestion de l’environnement au
Bissau et la Guinée Conakry). Ain- niveau sous-régional Objectif spécifique 2 : Assurer de valorisation des ressources par-
si, certaines parties de ses fron- une valorisation durable des tagées à travers la coopération
tières abritent des écosystèmes La gestion de l’environnement des ressources naturelles partagées sous-régionale et l’harmonisation
transfrontaliers exploités parfois espaces transfrontaliers constitue des politiques et réglementations
Pour assurer une valorisation du-
sans synergie des acteurs. Cela une problématique majeure du fait nationales relatives à l’exploitation
rable des ressources naturelles par-
rend difficile la gestion de ces éco- que chaque Etat de la sous-région des écosystèmes de la sous-région.
tagées, il faudra :
systèmes malgré la signature des a son plan de gestion environne-
2.1.4. Orientation stratégique 1.4 : Promouvoir des stratégies d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique
Objectif spécifique 1 : Assurer ténuer ou compenser les impacts la mise en œuvre effective des PGES trainant de nombreux décès et dé-
une gestion adaptée des risques négatifs de tout projet susceptibles par les promoteurs des projets. sastres socio-économiques. Ces
environnementaux de compromettre l’équilibre de l’en- catastrophes risquent de compro-
Action 1.18 : Renforcer la capacité
Action 1.17 : Assurer le suivi de la vironnement. mettre le développement du pays
du système d’alerte précoce
mise en œuvre des Plans de Gestion si elles ne sont pas bien maîtrisées,
Environnementale et Sociale (PGES) Compte tenu du déficit de mise en d’où la nécessité de renforcer le
Au Sénégal, surviennent des ca-
œuvre des PGES et de la sensibilité Système d’Alerte Précoce (SAP) à
Le Plan de Gestion Environnemen- tastrophes dues à des extrêmes
environnementale de certaines par- travers l’amélioration des services
tale et Sociale comprend notam- climatiques telles que les pluies
ties du territoire national, il est né- d’alerte météorologique, des plans
ment l’ensemble des mesures et hors saison, la foudre, les vagues
cessaire de mettre en place les me- d’urgence et des opérations d’assis-
actions requises pour prévenir, at- de chaleur, les vents violents, les
sures nécessaires pour s’assurer de tance et de secours. Ces dispositifs
inondations et les sécheresses en-
194
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
permettront de produire et de dif- vines par digues filtrantes, iv) cement des stratégies initiées Objectif spécifique 3 :
fuser efficacement des alertes pré- l’utilisation de haies vives, v) le dans des programmes économi- Atténuer les effets néfastes du
coces axées sur les impacts et des développement de la culture en ques avec le PAPIL (Fatick, Kol- changement climatique
informations sur les risques de phé- pente, de la culture en couloirs da, Tambacounda et Kédougou), L’atténuation des effets néfastes du
nomènes hydrométéorologiques et et des cultures intercalaires ; le PADERCA en Casamance, le changement climatique passe par :
climatiques dangereux (pluie, inon- PROGERT dans le Bassin arachi-
• La lutte contre la salinisation des Action 1.20 : Renforcer la capacité
dation, sécheresse, vent violent, dier, etc. par l’Etat qui ont un lien
terres par la mise en place d’ou- de résilience des zones sensibles
foudre, …) pour mieux protéger les direct ou indirect avec la lutte
vrages anti-sel et plantation d’es- aux risques environnementaux
personnes et les biens. contre la désertification ;
pèces halophiles pour atténuer
Objectif spécifique 2 : Réduire la la remontée capillaire ; • La lutte contre la réduction des Selon les études sur l’évolution des
vulnérabilité des zones sensibles mangroves par des actions de tendances climatiques, il est atten-
aux risques environnementaux • La restauration et l’amélioration du à l’horizon 2035 :
restauration et de préservation
de la fertilité des sols : utilisati-
Pour réduire la vulnérabilité des à travers entre autres i) le re-
on technique du compostage, de • Une variation moyenne de +1,1°
zones sensibles aux risques envi- boisement de mangroves, ii) la
l’agroforesterie et de la régénéra- à 1,8°C de la température de la
ronnementaux, il faudra : réglementation des coupes de
tion naturelle assistée, etc. ; Terre ;
palétuviers par la population, la
Action 1.19 : Renforcer la lutte • La lutte contre les inondations pratique de l’ostréiculture ; • Une diminution des précipita-
contre les effets néfastes du chan- par i) les implantations des plu- tions et des épisodes extrêmes
gement climatique dans les zones • La lutte contre l’érosion côtière qui varieront entre -30% et
viographes dans toutes les com-
vulnérables le long du littoral sénégalais en +30% ;
munes urbaines afin d’estimer
particuliers dans les zones de
Le changement climatique affecte les quantités de pluies générées • Une augmentation de la tempé-
Saly-Portudal, Saint-Louis, Rufis-
différemment les zones écogéogra- et de les intégrer dans le système rature des eaux d’environ 0,04°
que et Joal. Pour faire face à ce
phiques du pays et entraînent des de gestion urbaine (planification à 0,05°C par an et une augmen-
phénomène d’érosion due aux
conséquences néfastes tant sur urbaine : le redimensionnement tation très probable du niveau de
facteurs naturels et anthropiques,
l’équilibre et la qualité des écosys- du réseau d’assainissement, par la mer.
il est important de réaliser des ou-
tèmes que sur les capacités pro- exemple), ii) le renforcement Ce scénario de l’évolution clima-
vrages de protection de la côte et
ductives des terres et le cadre de des infrastructures d’assainis- tique va augmenter les risques en-
de renforcer la législation, la rég-
vie des populations. Pour faire face sements et des systèmes de vironnementaux tels que :
lementation et la surveillance de
à ces conséquences qui se font de drainage des eaux pluviales dans
l’extraction du sable marin sur les • la sécheresse et la dégradation
plus en plus sentir dans certaines les villes (Dakar, Saint-Louis, Ka-
côtes et toutes constructions ou des terres, les feux de brousse ;
régions, les actions prioritaires sui- olack, Fatick, Kaffrine et Matam),
installations sur le littoral ;
vantes sont recommandées : iii) la planification des écosystè- • l’augmentation de la végétation
mes urbains intégrant les bas- • L’aménagement de bassins de aquatique envahissante ;
• La lutte anti érosion avec i) la sins versants ; rétention et la promotion de l’ir-
mise en place de cordons pier- • les marées noires ;
rigation à petite échelle.
reux, de bandes enherbées et • La lutte contre la désertification • l’intrusion saline ;
de demi-lunes, ii) la fixation des dans certaines parties du terri-
toire national à travers le renfor- • la pollution de l’air, et les inonda-
dunes, iii) la stabilisation des ra- tions etc.
195
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
㼫!¶
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Langue de Barbarie
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TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
2.2.1. Orientation stratégique 2.1 : Créer les conditions propices à la capture du dividende démographique
Objectif spécifique 1 : Pour- Action 2.2 : Améliorer la sécurité ali- duire la mortalité et s’inscrire résolu- graphique et économique par une
suivre les efforts de réduc- mentaire et la nutrition ment dans une dynamique de cap- transformation de la structure par
tion de la mortalité, notam- ture du dividende démographique. âge de la population qui comptera
Conformément à l’ODD 2 et à l’axe
ment infanto-juvénile plus de personnes en mesure de se
1 du Plan Sénégal émergent (PSE),
prendre en charge que de jeunes et
Action 2.1 : Renforcer le système de le Sénégal s’est doté d’une straté-
Objectif spécifique 2 : Rame- de vieillards.
santé gie nationale de sécurité alimentaire
et de résilience. Le diagnostic éta- ner la natalité et la fécondité Action 2.4 : Améliorer l’enregistre-
Au Sénégal, les niveaux de la mor- bli dans le cadre de la réalisation de à des taux propices à la réa- ment des faits d’état civil
talité restent encore très préoccu- cette stratégie met en exergue la lisation du dividende démo-
pants. Pour la tranche d’âge 0-5 situation très préoccupante du pays graphique La faible maîtrise des faits d’état ci-
ans, le taux de mortalité était esti- en matière de sécurité alimentaire et vil a fortement attiré l’attention des
mé à 54‰ par le recensement de Action 2.3 : Renforcer la politique participants lors de l’atelier national
nutritionnelle, avec plus de la moitié de planification familiale
population de 2013. Dans les âges des départements confrontés à des de prospective. L’enregistrement
supérieurs, la prise en charge des situations d’insécurité alimentaire et Même si le Sénégal dispose d’une correct et régulier des faits d’état
maladies à forte mortalité (diabète, nutritionnelles alarmantes. politique de planification familiale, civil a en effet été identifié comme
maladies cardio-vasculaires, ma- les résultats restent encore très étant une condition obligatoire pour
ladies transmissibles, …) reste un Dans la perspective du dividende mitigés. Pour certaines catégories faire une bonne planification du dé-
problème majeur et exige des ef- démographique, il devient une ur- de populations, les réticences aux veloppement national et passera
forts considérables. L’objectif visé gente nécessité de mettre rigou- pratiques conseillées et les pesan- nécessairement par un système
à travers cette action est donc reusement en œuvre la stratégie teurs socio-culturelles et religieuses statistique national fonctionnel,
une amélioration considérable des déclinée pour une alimentation dis- noient les efforts réalisés et rendent dynamique, décentralisé, fluide et
chances de survie à tous les âges, ponible, suffisante en quantité et difficile l’atteinte des objectifs vi- bien coordonné.
et entre 0 et 5 ans en particulier. en qualité, gage d’une population sés. Ainsi, des efforts supplémen-
Pour cela, l’accent sera mis sur les saine, en bonne santé et économi- Objectif spécifique 3 : Amé-
taires devront être consentis dans le liorer le capital humain
programmes de santé/sensibilisa- quement productive. but de renforcer l’efficacité des po-
tion à fort impact en direction du litiques et des pratiques en matière Action 2.5 : Renforcer l’offre en ma-
grand public, et des couches vulné- L’alimentation et la lutte contre la
de natalité/fécondité, et de planifi- tière d’éducation et de formation
rables en particulier. malnutrition infantile sont retenues, professionnalisante
dans le document de stratégie pour cation familiale plus généralement
Le système de santé devra être la capture du dividende démogra- pour aller vers des taux propices à Le renforcement du capital humain
nécessairement renforcé et mieux phique, comme étant l’une des prin- la réalisation et à la capture du divi- est un palier important vers la ré-
organisé afin de maximiser les cipales options politiques à mettre dende démographique. Cette action alisation des objectifs liés au divi-
chances de succès des politiques en œuvre pour espérer améliorer devrait permettre de réduire signifi- dende démographique. Ainsi, il est
publiques de santé. l’état de santé des populations, ré- cativement la dépendance démo- fortement recommandé d’améliorer
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PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
considérablement les efforts en création de richesses pour l’épargne Les stratégies proposées en matière ter leur fruit que si le pays se dote
matière d’éducation et de formation et l’investissement. de développement économique, et d’une masse critique d’adultes en
pour une meilleure préparation des de valorisation des ressources na- âge de travailler certes, mais aussi
futurs adultes à la vie active et à la turelles surtout, ne pourront por- hautement qualifiée.
2.2.2. Orientation stratégique 2.2 : Assurer une bonne gestion des migrations et des mobilités
Objectif spécifique 1 : Assu- contre la criminalité liée aux migra- tage le phénomène et favoriser une Objectif spécifique 2 : Assu-
rer une bonne maîtrise des tions. insertion socio-économique durable rer une bonne gestion des
données sur les migrations des personnes concernées. mobilités
internes et internationales Pour les migrants résidentiels plus
particulièrement, leur enregistre- Les migrations clandestines pour- Action 2.8 : Mettre en place un sys-
Action 2.6 : Renforcer les dispositifs ment dans les lieux de destination raient sérieusement remettre en tème d’information sur les mobili-
d’enregistrement et de contrôle des (à la mairie et auprès du chef de cause la capture du dividende tés internes
migrants internes et internationaux quartier ou de village) devrait être démographique dans la mesure La mobilité est une donnée fonda-
Si les migrants internationaux sont rendu obligatoire et systématique où elles peuvent, lorsqu’elles at- mentale en matière d’aménage-
soumis à un minimum de règles et pour faciliter le suivi des faits de ré- teignent un certain niveau, com- ment et de développement terri-
de contrôles (documents de voyage, sidence et renforcer la sécurité de promettre la constitution du capital torial. Par leurs mouvements dans
enregistrements, contrôle douanier, proximité. humain nécessaire à cette capture. l’espace, les individus produisent et
etc.), aucun dispositif n’est pour Action 2.7 : Lutter contre les migra- entretiennent des espaces de so-
l’instant prévu pour enregistrer les tions clandestines ciabilité informels certes, mais par-
déplacements effectués à l’intérieur ticulièrement utiles et déterminants
du pays. Depuis plus d’une quinzaine d’an- pour l’organisation de l’espace (déli-
nées, les migrations clandestines at- mitation de bassins d’emploi ou mi-
Cette action vise donc une formali- teignent des proportions de plus en gratoire ou d’une aire urbaine autour
sation des faits de migration à l’in- plus inquiétantes. Dans les pays de d’une agglomération par exemple).
térieur du pays et un renforcement départ comme dans les pays d’ac-
des dispositifs d’enregistrement et cueil, leur prise en charge demeure Ainsi, cette action a été proposée
de contrôle des migrants internatio- un problème de taille et exige des pour permettre une meilleure prise
naux afin de permettre un suivi ef- efforts de plus en plus importants. en compte des données sur les mo-
ficace des déplacements à des fins bilités lors de l’élaboration des stra-
de planification stratégique surtout, Dans la perspective d’un aménage- tégies de planification et de gouver-
mais également de mieux lutter ment durable du territorial national, nance territoriales.
il est nécessaire de prendre des me-
sures fortes pour atténuer davan-
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TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 1 : Atté- cement des programmes en cours, Objectif spécifique 2 : Maî- matisation de certains instruments
nuer les disparités spatiales celui des pôles urbains plus particu- triser l’étalement urbain et d’aménagement tels que les Zones
liées au déséquilibre de l’ar- lièrement, ont été retenus comme l’utilisation des sols destinés d’Aménagement Concerté (ZAC) et
mature urbaine action prioritaire devant accompa- à l’urbanisation le contrôle strict des initiatives por-
gner le processus de promotion de tées par des promoteurs privés.
Action 2.9 : Promouvoir l’émergence Action 2.11 : Rendre obligatoires
ces villes. Une approche de discri-
de métropoles intérieures l’élaboration et la mise en œuvre Objectif spécifique 3 : Amé-
mination positive en faveur d’elles des documents d’urbanisme dans
s’impose en effet pour accélérer la liorer le cadre de vie en mi-
La création de métropoles d’équi- toutes les zones urbaines
réduction du gap qui les sépare de lieu urbain
libre, c’est-à-dire de centralités inté-
rieures capables de contrebalancer celles de l’Ouest du pays, et de Da- Jusqu’à présent, très peu de villes Action 2.13 : Promouvoir des villes
la métropole principale en termes kar plus particulièrement. disposent de documents d’urba- durables
de démographie et de fonctions nisme. Les villes s’étalent de ma-
Action 2.10 : Promouvoir les villes Si la durabilité est un concept lar-
urbaines surtout, est une approche nière hasardeuse et sans liens fonc-
secondaires gement plébiscité par les analystes
classique en aménagement du ter- tionnels avec les territoires qui les
ritoire. Pour le présent plan, la dé- La promotion des villes secon- entourent. Ainsi, une des actions et acteurs de la ville, les critères
marche consiste à créer dix (10) daires répond à un double objectif prioritaires de ce plan sera de doter qui permettent de la définir restent
métropoles d’équilibre identifiées à : le renforcement des centralités l’ensemble des villes du pays de do- flous et peine à faire l’unanimité.
partir de critères robustes et éprou- secondaires et l’appui à la valori- cuments d’urbanisme appropriés et Pour cette raison, l’action proposée
vés. A elles s’ajouteront sept (7) mé- sation des ressources territoriales obligatoirement articulés aux plans ici devra mettre l’accent sur deux
tropoles régionales dont certaines par l’amélioration de leurs fonctions d’aménagements et de développe- aspects :
passeront par une phase d’amélio- selon les vocations économiques ment sus-jacents. Ce qui permettra
• Une définition consensuelle et
ration avant d’être promues en mé- des territoires dans lesquels elles de les rendre fonctionnelles, rési-
harmonisée des critères d’appré-
tropoles d’équilibre plus tard. L’ob- s’inscrivent. Ainsi, chaque centre lientes et propices à la création de
ciation de la durabilité ;
jectif visé à l’horizon 2035 étant que identifié devra faire l’objet d’un pro- richesses pour le bien-être social et
le poids de ces métropoles dans la gramme d’équipement spécifique le développement économique. • Une politique de promotion de
population urbaine nationale puisse destiné à appuyer la valorisation des la ville durable qui intègre néces-
Action 2.12 : Rendre obligatoires
passer de 30,3% (scénario tendan- ressources de son territoire (exploi- l’aménagement et la viabilisation
sairement les questions liées
ciel) à 34% (scénario harmonieux). tation, transformation, conditionne- préalable des zones destinées à aux transports et à la mobilité,
ment, transport et commercialisa- l’habitat à la gestion des déchets et des
La promotion des villes ainsi rete- tion) et à renforcer les équipements pollutions, à l’aménagement et à
nues passera nécessairement par urbains. L’aménagement et la viabilisation la gestion des espaces verts et
la mise en œuvre de programmes des sites destinés à l’habitat sont aquatiques, et à la forme urbaine
spécifiques d’aménagements et un préalable indispensable pour qui détermine tout le reste.
d’équipements structurants et for- bien maîtriser et contrôler l’étale-
tement impactant. C’est pour cette ment urbain. Pour cela, cette action
raison que la poursuite et le renfor- devra mettre l’accent sur la systé-
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PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Action 2.14 : Renfoncer les équipe- de collectivités territoriales pourrait leur mise en œuvre pose souvent la mise en place d’instruments de
ments collectifs en milieu urbain être envisagée. problème du fait d’une part d’un facilitation de ces procédures. Par
manque de volonté politique et rapport, à cette dernière action, des
La promotion du droit à la ville passe Action 2.16 : Mettre en place des
d’autre part d’une insuffisance des initiatives notoires sont déjà réali-
d’abord par un accès équitable et mécanismes de gouvernance mé-
tropolitaine adaptés
moyens financiers prévus à cet ef- sées (TeleDac par exemple), mais
aisé aux services et équipements
fet. Pour cette raison, le recours nécessitent d’être renforcées et
urbains pour tous. Ainsi, le princi-
Le développement futur des métro- à des mécanismes innovants de vulgarisées pour une meilleure ap-
pal objectif ici est le renforcement
poles s’accompagnera forcément financement de la planification ur- propriation par les usagers.
considérable de l’offre en équipe-
d’un étalement rapide et diffus de baine (élaboration et mise en œuvre
ments collectifs (éducation, santé, La réalisation de ces deux actions
leurs surfaces urbanisées et de la des documents d’urbanisme) tels
loisirs, transports, etc.) et la promo- permettrait de réduire considéra-
phagocytose des territoires environ- que la taxation des opérations im-
tion de l’accès des couches les plus blement la violation des textes et
nants. Dans cette perspective, il est mobilières et des matériaux de
vulnérables à ces équipements. d’inciter les usagers à se conformer
fortement recommandé de définir construction a été retenue comme
une aire métropolitaine au niveau de action prioritaire. Les fonds mobili- davantage à la réglementation.
Objectif spécifique 4 : Amé-
liorer la gouvernance urbaine chacune d’elle afin d’inciter à une sés pourront ainsi servir à soutenir Action 2.19 : Harmoniser le concept
prise en charge commune (gestion le processus de planification ur- de ville
Action 2.15 : Renforcer les capacités et planification spatiale) des dyna- baine de l’élaboration à la mise en
des collectivités territoriales en ma- miques en cours et à venir dans le œuvre des plans. D’autres taxes lo- Une compréhension harmonisée du
tière d’urbanisme concept de ville est une condition
cadre d’une organisation supra-ter- cales pourraient être mises en place
Même si l’urbanisme est aujourd’hui ritoriale (ou supra-communale) ap- suivant les spécificités de chaque nécessaire pour une prise en charge
une compétence transférée, la plu- propriée. Les limites de cette aire collectivité territoriale. efficace des villes et de leurs be-
part des collectivités territoriales ne sont pas figées et resteront liées soins. Si la définition de la notion de
à l’évolution de l’aire d’influence de A l’image des fonds de dotation et ville fait l’objet d’une certaine una-
peinent à jouer convenablement d’équipement des collectivités terri-
leur rôle en la matière du fait, d’une la métropole centre. nimité sur le plan international, elle
toriales, un fonds spécifique desti- demeure problématique au niveau
part de l’insuffisance des moyens né à la planification urbaine pourrait
La gestion de ces aires métropo- des états où certaines particularités
financiers destinés à cela, et d’autre être institué pour mieux inciter les
litaines nécessitera également la territoriales rendent la tâche com-
part de l’absence d’une expertise collectivités territoriales à une prise
mise en place d’un système de pla- plexe et difficile. C’est le cas du Sé-
avérée. C’est pourquoi il est forte- en charge vigoureuse et systéma-
nification spatial commun, un sché- négal où une ville comme Touba par
ment recommandé que ces collec- tique de cette question.
ma de cohérence territoriale (SCOT) exemple est, du fait de sa particu-
tivités puissent être systématique-
par exemple. larité religieuse, toujours considérée
ment renforcées afin de réduire leur Action 2.18 : Faciliter les procédures
dépendance à l’état et de leur doter et actes d’urbanisme comme un village par les services
Action 2.17 : Mettre en œuvre des
d’une expertise propre en matière mécanismes innovants de finan-
de la statistique. Ce qui, bien évi-
de gestion urbaine. cement de la planification et de la La facilitation des procédures et demment, reste très problématique
gestion urbaine actes d’urbanisme passera néces- vu l’impact spatial et les besoins
La création d’une école des élus, sairement par deux actions clés, à considérables de cet établissement
destinée au renforcement des ca- Si certaines villes disposent de do- savoir la révision du cadre législatif qui, à cause de son statut de village,
pacités techniques et managériales cuments d’urbanisme appropriés, et réglementaire de l’urbanisme et reste privé de beaucoup de choses.
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TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Action 2.20 : Etendre et diversifier à l’urbanisation et aux problèmes • La résorption de l’habitat insalu- vies de la mise en œuvre diligente
les formations aux métiers de l’ur- qu’elle pose. bre ; de mesures de requalification afin
banisme et de l’architecture d’éviter toute réoccupation irrégu-
Objectif spécifique 5 : Ren- • L’amélioration de la mobilité ur-
Cette action vise à promouvoir des lière et de permettre une meilleure
forcer l’attractivité interna- baine et la promotion des modes
formations professionnalisantes cohérence avec l’ensemble.
tionale de Dakar de transport propres ;
prioritairement destinées aux diplô- Une commission nationale chargée
més des cycles moyen et secon- Action 2.21 : Promouvoir un déve- • Le renforcement et la norma-
de ces questions pourrait ainsi être
daire. Pour le moment, la formation à loppement urbain durable, multipo- lisation des services urbains en
instituée afin de mieux encadrer la
ces métiers s’adresse à des niveaux laire et équilibré réseau (eau, électricité et assai-
démarche.
académiques relativement élevés, nissement) et la création d’un
Un aménagement territorial cohé- système de gestion des déchets
ce qui ne permet pas de produire la Action 2.23 : Renforcer les fonctions
rent et durable est un préalable fon- ; de prestige de Dakar
masse de professionnels nécessaire damental pour faire de Dakar une
à la prise en charge adéquate de la métropole attirante, accueillante et Action 2.22 : Délocaliser les activi- L’image de métropole internationale
problématique urbanistique dans capable de rivaliser avec les grandes tés encombrantes ou à risque et re- souhaitée est nécessairement asso-
ses différentes dimensions. métropoles africaines. Pour cela, les qualification des sites concernés
ciée à des fonctions prestigieuses
La création d’écoles de formation actions à mener devront prioritaire- L’atteinte de l’objectif visé à l’action et stratégiques liées à des do-
spécialisées dans les métiers de ment mettre l’accent sur quatre as- précédente passera également par maines pointus tels que la finance,
l’urbanisme dans les régions et les pects que sont : la délocalisation des activités en- la recherche et l’innovation, les
villes de l’intérieur du pays est ain- combrantes (installation informelle technologies de l’information et de
• La création de pôles périphéri- la communication et le transport in-
si fortement recommandée pour ques forts et dynamiques, ce qui de petits commerces, et des divers
mieux satisfaire les besoins en ateliers et marchés de bétail) ou des ternational. La stature de métropole
est l’objectif des projets de pôles internationale implique forcément
personnels divers et qualifiés et urbains de Diamniadio, du Lac activités à risque (industrie lourde).
permettre une mise en œuvre effi- une dynamique de réseaux que
Rose et de Daga Kholpa ; Les actions de délocalisation de- seules des fonctions de ce niveau
ciente des recommandations liées
vront systématiquement être sui- peuvent impulser.
201
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2.3.
2.3.AXE
AXEIIIIII
: Développement humain
: Développement humain
2.3.1. Orientation stratégique 3.1 : Assurer un accès équitable et de qualité aux services sociaux de base
2.3.1.Orientation stratégique 3.1 : Assurer un accès équitable et de qualité aux services sociaux de base
Objectif
Objectifspécifique
spécifique1 1: Rat-
: Rat- lack.
lack.ElleElleest
estcaractérisée
caractériséepar parune
une
traper
traper le gapenenservices
le gap servicesso- so- eau
eau salée et fluorée impropreà à
salée et fluorée impropre
ciaux
ciauxdedebase
basedans
dansles
leszones
zones certaines
certainesactivités
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productivesetet
déshéritées
déshéritées à àl’eau
l’eau de boisson. L’optionserait
de boisson. L’option serait
d’identifier une zone (ou des
d’identifier une zone (ou des zones) zones)
Action 3.1 : Renforcer les pro-
Action 3.1 : Renforcer les pro- pouvant
pouvant servir
servirdede centre
centredede captage
captage
grammes sociaux prioritaires dans
grammes sociaux prioritaires dans etetdedeproduction
les zones rurales, insulaires et pé-
les zones rurales, insulaires et pé-
productionpour pouralimenter
alimenterla la
ri-urbaines zone
zonecentre
centreeneneau eaudouce.
douce.LaLazonezone
ri-urbaines dedetransfert
transfert devrait présenterune
devrait présenter une
Les
Lesconditions
conditionsdedevieviesont sontplus
plusdif- bonne
dif- bonnepotentialité
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douces,
ficiles
ficiles dans les zones rurales,insu-
dans les zones rurales, insu-à àla lafois
foisenentermes
termesdedeproductivité
productivité
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lairesetetpériurbaines
périurbainesà àcause causeno- no-etetenentermes
termes de qualité deseaux.
de qualité des eaux.
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tamment du faible niveaud’accès
du faible niveau d’accès Des
Des études
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DGPRE -(PAGIRE-
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aux
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BA,2014)2014)ont ontidentifié
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troiszones
zones
équipements
équipements sociaux y sontfaibles
sociaux y sont faiblespotentielles
potentielles : :
etetleslesdistances
distances à parcourir
à parcourir pour
pourlesles
atteindre sont souvent importantes.
atteindre sont souvent importantes. • Zone1 1: Khombole
• Zone : Khombolesur surleslescal-
cal-
Pour améliorer les conditions de vie caires éocènes (Khombole-Tou-
caires éocènes (Khombole-Tou-
Pour améliorer les conditions de vie baba
Toul-Kaba Diack) ; ;
des populations dans ces
des populations dans ces zones les zones les Toul-Kaba Diack)
plus • Zone 22 : Maastrichtien à l’Est dede
plusdéshéritées,
déshéritées,il ilest estnécessaire
nécessaire • Zone : Maastrichtien à l’Est
dederenforcer Touba ; ;
renforcerleslesprogrammes
programmesso- so- Touba
ciaux dans ces zones et d’assurer
ciaux dans ces zones et d’assurer • • Zone :3Tassette
Zone 3 : Tassettedans
dans lesles
calcai-
calcai-
une bonne articulation des
une bonne articulation des interven- interven- res duduPaléocène.
res Paléocène.
tions. Par ailleurs, lesles
modalités d’in-
d’in- L’étude
tions.
terventions
Par ailleurs,
devront
modalités
être adaptées L’étudedevrait
devraitêtre
êtreétendue
étendueauau
terventions devront être adaptées Sud, Sud,pour
pouralimenter
alimentereneneau eaudouce
douce
aux spécificités dedechaque territoire.
territoire. le ledelta
aux spécificités chaque delta du Fleuve Casamance.LeLe
du Fleuve Casamance.
Action 3.2 : Assurer le transfert transfert
transfertd’eau
d’eau permettra
permettra la la
valorisa-
valorisa-
Action 3.2 : Assurer le transfert tion des potentialités et ressources
d'eau vers la bande centrale salée tion des potentialités et ressources
d'eau vers la bande centrale salée
et les deltas (Saloum et Fleuve Ca- disponibles
disponiblesetetla lapromotion
promotiondes desso-so-
et les deltas (Saloum et Fleuve Ca-
samance)
samance) lutions durables et alternatives
lutions durables et alternatives pour pour
uneunesatisfaction
satisfactionintégrale
intégraledes desbe-be-
LaLa bande
bande salée
salée s’étend
s’étend dedel’embou-
l’embou- soins en eau.
chure soins en eau.
chureduduSine SineSaloum
SaloumauauLac Lacdede
Guiers, le long de l’axe Louga-Kao-
Guiers, le long de l’axe Louga-Kao- Forage
202
192
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
203
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Objectif spécifique 2 : Facili- offres en équipements et services niser les équipements de fonction- Action 3.8 : Renforcer et moderniser
ter l’accès à des services so- sociaux de base. nement des structures sociales et les établissements d’enseignement
ciaux de base de qualité scolaires. arabo-islamique
Action 3.5 : Améliorer les conditions
Action 3.3 : Promouvoir un accès de vie et de travail des personnels Action 3.7 : Améliorer la prise en L’enseignement arabo-islamique
universel aux Services sociaux de sociaux charge des maladies chroniques, selon le type d’enseignement et le
base des risques épidémiologiques et mode de fonctionnement implique
Les services sanitaires et scolaires des maladies mentales trois grands sous-secteurs : l’ensei-
L’accès aux services sociaux de sont souvent perturbés par des ten- gnement arabo-islamique dans le
base devient de plus en plus diffi- sions sociales entre les personnels Le niveau de pauvreté et de vulnéra-
public, l’enseignement arabo-isla-
cile notamment pour les ménages sociaux et le gouvernement (grèves, bilité sociale élevé explique souvent
mique dans le privé et les « Daaras
à faibles revenus du fait de la cher- débrayages). Ces tensions affectent les difficultés des patients d’accéder
». Cependant, face à un système
té de certains services sociaux de sérieusement la qualité et la régu- aux services de soins généralement
éducatif sénégalais largement do-
qualité. L’État dans sa démarche larité des services sociaux au détri- coûteux. Ce problème d’accès aux
miné par l’enseignement du fran-
d’assurer l’équité dans l’accès aux ment des populations. Pour éviter soins accentue le risque de propaga-
çais académique, l’enseignement
services sociaux de base doit veil- la persistance de ces tensions, une tion des maladies épidémiologiques
arabo-islamique est confronté à
ler à l’harmonisation de la qualité amélioration des conditions de vie et constitue donc une vraie menace
certaines difficultés. Les conditions
et des coûts des services sociaux et de travail des acteurs sociaux est pour la santé publique. La présence
d’enseignement sont à améliorer
et faciliter l’accès aux ménages à nécessaire. Il urge de prendre des de personnes souffrant de déséqui-
surtout au niveau des structures pri-
faibles revenus. mesures fortes prenant en compte libre psychiatrique dans les espaces
vées notamment les « daaras ». Le
les spécificités de chaque catégorie de vie peut avoir des conséquences
Action 3.4 : Mettre en place des phénomène des enfants mendiants
professionnelle et des zones d’af- tragiques sur la sécurité des popula-
chartes de qualité de la rue communément appelés
fectation. tions, mais aussi sur elles-mêmes.
« talibés » et le manque de suivi
La défaillance dans la gestion et Pour prévenir ces risques, il est né-
Action 3.6 : Relever le niveau des des élèves après leurs études té-
l’entretien des équipements et in- cessaire d’assurer une bonne prise
équipements scolaires et du pla- moignent largement de la situation
frastructures est un des principaux en charge des maladies chroniques,
teau médical difficile et dérisoire de l’enseigne-
facteurs de la mauvaise qualité de de renforcer les structures spécia-
ment arabo-islamique. Pour inverser
l’offre sociale. Cela résulte de la La plupart des établissements so- lisées dans la prise en charge des
cette situation, le PNADT préconise
faiblesse des dispositifs de suivi ciaux rencontre des difficultés de malades mentaux et de construire
la mise en place d’une politique pu-
et d’évaluation des établissements fonctionnement relatives à la qualité des centres de mise en quarantaine
blique adaptée aux besoins spéci-
qui assurent les offres sociales. des équipements de services qui permettant une bonne gestion de
fiques de l’enseignement arabo-is-
La mise en place de cette charte sont souvent rudimentaires, obso- certaines épidémies.
lamique par le renforcement et la
concourt à garantir la qualité dans le lètes, ou simplement indisponibles. modernisation des établissements
fonctionnement des équipements La santé et l’éducation sont les sec- d’enseignement arabo-islamique et
et infrastructures sociaux. Cette teurs les plus touchés par cette si- l’éradication du phénomène de la
charte devrait définir des normes et tuation qui s’amplifie au détriment mendicité des enfants talibés.
des règles standards sur le fonction- des élèves et des patients. Pour
nement et l’entretien afin de mieux pallier ces insuffisances, le PNADT
garantir la pérennité et la qualité des propose de renforcer et de moder-
204
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 3 : Ren- équilibré de l’offre de services de Action 3.11 : Élaborer et mettre en consiste à définir et sécuriser des
forcer les mécanismes de santé et scolaires. œuvre des schémas directeurs hy- réserves foncières dans les diffé-
planification sociale draulique et électrique rentes zones d’extension urbaine
Action 3.10 : Renforcer la carte des
Compte tenu des difficultés d’ap- destinées à accueillir des équipe-
Action 3.9 : Elaborer et mettre en infrastructures hospitalières
provisionnement en eau et en élec- ments sociaux et collectifs dans
œuvre des cartes sanitaire et sco-
laire à l’échelle nationale Il s’agira de densifier la carte des in- tricité que connaît le Sénégal et de l’avenir. Ces réserves devront être
frastructures hospitalières en faveur la forte croissance démographique prises en compte par les différents
En dépit des performances enregis- des métropoles et des chefs-lieux qui accentue la demande, il est im- documents de planification urbaine
trées pour l’amélioration de l’accès de département à forte démogra- portant de réaliser des Schémas Di- (PDU, SDAU).
aux services de santé et d’éduca- phie afin d’améliorer nettement le recteurs à l’échelle nationale et au Action 3.13 : Mettre en place un or-
tion au cours de ces dernières an- niveau d’accès aux soins de qualité, niveau des métropoles qui évaluent gane interministériel d’orientation
nées, il convient de souligner qu’il et de rapprocher davantage le Sé- l’évolution probable de la demande et de suivi des programmes sociaux
reste encore des efforts considé- négal de l’objectif des ODD à l’hori- en eau et en électricité pour ensuite
rables pour garantir l’équité et at- zon 2030. La répartition des projets dégager une stratégie opération- Le manque de cohérence dans la
teindre les ODD. Dans cette pers- est fondée essentiellement sur des nelle dans le moyen et le long terme planification de l’offre sociale pour
pective, l’élaboration et la mise en normes démographiques établies pour répondre aux besoins. un meilleur accès aux services so-
œuvre des cartes sanitaire et sco- par la Carte Sanitaire (1 hôpital pour ciaux de base des populations sur
laire sont nécessaires pour identifier 400 000 habitants pour tout niveau Action 3.12 : Prévoir des réserves l’ensemble du territoire est le fait
et résorber les déficits et assurer la confondu). foncières destinées à la construc- d’un manque de coordination et de
mise en cohérence dans la distribu- tion d’équipements sociaux suivi. Cette situation pèse sur l’effi-
tion de l’offre. Les cartes sanitaire La carte 32 présente les proposi- cience des actions menées sur l’en-
tions du PNADT par rapport à la ré- Avec la forte croissance urbaine de
et scolaire sont des outils de régle- ces dernières années, la disponibi- semble du territoire. Pour infléchir
mentation, de régulation, de veille partition des infrastructures hospita- cette tendance, le PNADT propose
lières à l’horizon 2035. lité du foncier pour la construction
et des outils de planification pour d’équipements sociaux et collec- la mise en place d’un organe inter-
une répartition spatiale équitable et tifs pose de plus en plus problème. ministériel d’orientation et de suivi
Dans ce contexte, l’action proposée des programmes sociaux.
205
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
206
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 4 : At- alors que l’objectif fixé au niveau surtout liée à l’insuffisance des in- Action 3.16 : Améliorer les disposi-
teindre les normes interna- international était de porter ce taux frastructures et équipements so- tifs de contrôle de la qualité sani-
tionales dans l’accès aux ser- à 15%. Pour l’éducation, le Sénégal ciaux en zones urbaines et en zones taire des aliments
vices sociaux de base s’est engagé, lors de la Conférence rurales. Pour réaliser les engage- La problématique mondiale de
internationale de financement du ments internationaux et atteindre la sécurité sanitaire des aliments
Action 3.14 : Augmenter les res-
Partenariat mondial pour l’éducation l’équité dans l’accès aux services touche particulièrement le Sénégal
sources allouées à la santé et à
l’éducation
(1er 2 février 2018 à Dakar), d’allouer sociaux de base, le Sénégal devra du fait des limites notées dans le
20% de son budget à l’éducation. renforcer l’ensemble des équipe- contrôle des produits alimentaires
Au cours de ces dernières dé- La réalisation de ces engagements ments et infrastructures sociaux. régis par la Loi de base : 66-48
cennies, le niveau de ressources pourrait garantir un accès équitable Pour l’éducation, les normes inter- du 27 Mai 1966. Cela n’est pas sans
destinées à financer l’accès des et de qualité aux services sanitaires nationales visent l’accès universel conséquence sur la santé publique
populations aux services de santé et scolaires. alors que le taux de scolarisation des populations. Aujourd’hui, le Sé-
et d’éducation a progressivement au Sénégal est de 86,6% (chiffre négal comme beaucoup de pays en
Action 3.15 : Renforcer les in-
augmenté. Malgré les hausses du 2015). Pour la santé le tableau sui- voie de développement rencontre
frastructures et équipements so-
budget, les ressources consacrées ciaux en milieux urbain et rural
vant montre le gap entre les normes des difficultés pour honorer l’Ac-
à la santé et à l’éducation restent internationales et le niveau de cou- cord de l’OMC de 2000 sur les me-
faibles. Seulement 8% du budget La non atteinte des normes inter- verture au Sénégal. sures sanitaires et phytosanitaires
national est consacré à la santé, nationales (OMS, ODD, etc.) est des aliments. Pour réaliser cet en-
Tableau 44 : Le niveau de couverture sanitaire du Sénégal en rapport avec les normes de l’OMS gagement international, le PNADT
propose de : (i) renforcer les équi-
Norme préconisée par OMS (ratio nombre Niveau de couverture du Sénégal pements de contrôles (laboratoire,
infrastructures pour nombre d’habitants) organes de contrôle…) des produits
Hôpital 1 hôpital pour 150 000 habitants 1 hôpital pour 462 496 habitants en 2016 alimentaires pour l’amélioration de
Centre de santé 1 centre pour 50 000 habitants 1 centre pour 116 535 habitants en 2016 l’état nutritionnel et la santé des po-
Poste de santé 1 poste pour 10 000 habitants 1 poste pour 9 187 habitants en 2016 pulations, (ii) assurer le contrôle de
la qualité des denrées alimentaires.
Médecin 1 médecin pour 9 000 habitants 1 médecin pour 9 485 habitants en 2018
Source : OMS, Statistiques Sanitaires Mondiales, 2009 et MSAS/DPRE 2016, Carte Sanitaire 2018.
207
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Objectif spécifique 1 : Faci- chés par l’activité de la construction. notées dans l’encadrement des ac- pour la gestion et la planification ur-
liter l’accès à un habitat de L’objectif est de constituer dans le tivités de promotion, de transaction baine. Dans ce contexte, la facilita-
qualité secteur de la construction un éco- et de gestion immobilière. Cette tion de l’accès au titre de propriété
système d’affaires composé d’une situation entraine une dérégulation par la simplification et l’allégement
Action 3.17 : Renforcer les poli-
pluralité d’entreprises, d’industries du secteur et expose les citoyens des procédures est importante.
tiques de production de logements
sociaux
et de métiers hautement diversifiés au phénomène de la spéculation
pour renforcer la production de lo- foncière. Pour renverser cette si- Objectif spécifique 2 : Assu-
En 2015, le déficit en logement gement de qualité. tuation, le PNADT propose un en- rer une bonne gestion des
s’estimait à 300 000 logements cadrement du secteur par le ren- déchets
Action 3.19 : Promouvoir la construc-
dans tout le pays selon le Ministère forcement des outils de protection Action 3.22 : Promouvoir l’inter-
tion en hauteur
de l’Économie, des Finances et du des citoyens, par l’assainissement communalité comme cadre de ges-
plan. Ce déficit entraîne des diffi- Jusqu’à présent la croissance ur- du secteur de l’immobilier, et par la tion des déchets
cultés d’accès au logement notam- baine se traduit par un étalement mise en place d’un Conseil National
ment dans les villes avec la flambée urbain important qui menace des des Professionnels de l’Immobilier La gestion des déchets est une com-
des prix du loyer et du foncier. Pour zones agricoles et rend difficile l’ac- (CNPI). Cette institution constituera pétence transférée aux collectivités
résorber ce déficit, il est nécessaire cès aux services sociaux de base. une commission de contrôle et de territoriales. Cependant, compte
de renforcer les politiques de pro- Pour contenir une partie de la crois- discipline dans le but de coordonner tenu notamment du manque de
duction de logements par la multipli- sance démographique des villes et voire co-réguler le secteur avec les moyens, les collectivités territo-
cation des ZAC et par la promotion répondre à la demande croissante différents acteurs concernés. riales rencontrent d’énormes diffi-
de programmes structurants d’amé- en logements, le PNADT propose cultés pour prendre en charge cette
Action 3.21 : Simplifier les procé- compétence. Dans ce contexte, le
nagement et de viabilisation de de promouvoir la construction en dures d’obtention du droit de pro-
terrains accessibles aux ménages hauteur dans toutes les métropoles PNADT propose la mise en place
priété d’un cadre de coopération inter-
à faibles revenus dans les métro- et les villes secondaires. L’action
poles et les villes secondaires. Ces préconisée consiste à prendre les Les procédures d’accès légal au communale qui prend en charge la
actions en plus d’augmenter l’offre mesures à caractère réglementaire titre de propriété demeurent com- gestion des déchets : l’intercommu-
de logement, peuvent servir éga- et incitatif pour encadrer et promou- plexes pour certaines catégories de nalité. L’intercommunalité permet
lement de moyens de lutte contre voir la construction en hauteur. populations du fait de la lenteur des aux communes de mutualiser leurs
l’habitat spontané. procédures et la diversité des titres forces et leurs moyens pour pouvoir
Action 3.20 : Promouvoir et enca- intermédiaires (Permis d’occuper, assurer une meilleure gestion des
Action 3.18 : Développer l’écosys- drer le secteur de l’immobilier déchets.
Bail, Délibération, …). Selon les ré-
tème de la construction
Malgré la pertinence de libéraliser le sultats du RGPHAE 2013, environ Action 3.23 : Elaborer et mettre en
L’écosystème de la construction secteur de l’immobilier au nom de 28% des ménages ne possèdent œuvre des plans de gestion des dé-
se définit comme étant, en plus l’efficacité économique et du ren- pas de titre de propriété légal au Sé- chets à l’échelle intercommunale
du secteur de la construction, l’en- forcement de l’offre de logement, négal. Ce chiffre illustre la part im-
semble des sous-secteurs, groupes portante de l’habitat irrégulier dans Ces plans de gestion intercommu-
le marché de l’immobilier se révèle
et classes industriels qui sont tou- les villes qui constitue un obstacle nale des déchets devront notam-
défaillant, en raison des faiblesses
ment déterminer les dispositions
208
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
opérationnelles à mettre en place et (iii) la généralisation de la méca- giques, environnementaux voire d’élimination et d’enfouissement
pour assurer la collecte, le transport nisation du système de collecte de même sanitaires. La plupart de s technique des déchets dangereux
et le tri des déchets dans toute la déchets pour rendre plus perfor- décharges en zones urbaines sont dans les métropoles et la mise en
zone de l’intercommunalité. Le tri mant le système de ramassage et maintenant entièrement entourées place d’un décret de réglementa-
des déchets permet de faciliter les de collecte. par des habitations et affectent de tion du transport de matières dan-
phases en aval de recyclage, de plus en plus de populations. C’est gereuses.
Action 3.25 : Promouvoir le dévelop-
valorisation et de stockage des dé- pourquoi le PNADT recommande
pement de filières de valorisation Objectif spécifique 3 : Assu-
chets. La valorisation des déchets des déchets
(i) de procéder à la fermeture des
constitue une activité génératrice décharges sauvages et incontrô- rer une bonne occupation de
de revenus qui peut attirer les inves- Le développement des technolo- lées pour stopper le processus de l'espace public
tisseurs privés. gies de valorisation des déchets dégradation de l’environnement et Action 3.28 : Lutter contre les oc-
constitue une opportunité pour préserver la santé et le cadre de vie cupations illégales d’espace et voie
Action 3.24 : Mettre en place des
changer de paradigme et considé- des populations, (ii) de mettre en publics
équipements adaptés de gestion
des déchets rer les déchets comme une matière œuvre une stratégie de traitement,
première. Dès lors le développe- de valorisation des déchets, et (iii) La plupart de nos villes sont confron-
Les déchets constituent actuelle- ment de filières de valorisation per- de restaurer les sites concernés. tées à des occupations illégales de
ment un problème pour les popu- mettrait d’une part de créer de l’em- la voie et de l’espace public telles
Action 3.27 : Élaborer et mettre en que : le stationnement sauvage, le
lations et les acteurs territoriaux. ploi et de l’activité et d’autre part œuvre une stratégie adaptée de
Les équipements et infrastructures de faciliter la gestion des déchets. commerce ambulant non réglemen-
gestion des Déchets Dangereux té, les empiétements sur l’espace
légaux de gestion des déchets C’est ainsi que le PNADT recom-
sont très insuffisants et souvent mande de promouvoir le développe- Les déchets dangereux proviennent public, les encombrements de l’es-
rudimentaires. Avec la forte crois- ment de filières de valorisation des de sources diverses dont les prin- pace public, etc. Cette situation dé-
sance démographique et urbaine, déchets par (i) l’identification des cipales sont l'agriculture, l’industrie tériore la qualité du cadre de vie et
le renforcement des équipements filières pertinentes, (ii) la réglemen- et les déchets médicaux. Actuelle- occasionne des nuisances sonores
de gestion des déchets et la mo- tation des conditions d’exploitation ment à cause de la faiblesse des et des embouteillages. Pour mettre
dernisation des outils de collecte et (iii) la mise en place de mesures politiques de gestion, ces déchets fin à ces pratiques, le PNADT pré-
s’imposent. C’est pourquoi, le incitatives spécifiques pour attirer sont généralement déversés en mer conise (i) d’aménager des zones
PNADT préconise : (i) la création les investisseurs. et dans les cours d’eau sans traite- d’activités dédiées pour transférer
de Centres Intégrés de Valorisation ment préalable parfois. Cela porte ces activités encombrantes, (ii) de
Action 3.26 : Procéder à la ferme- procéder à des opérations de dé-
des Déchets dans les grands éta- atteinte gravement à la biodiversité
ture des dépôts sauvages guerpissement et (iii) de renforcer
blissements humains, (ii) l’installa- marine, fluviale et éventuellement à
tion de décharges conventionnelles la santé des populations. C’est pour- les dispositifs de contrôle et de
À cause des limites de la politique
dans les établissements humains quoi, le PNADT préconise le renfor- sanctions contre les occupations il-
de gestion des déchets, les dé-
moyens et des Points de Regroupe- cement des projets et programmes légales.
charges sauvages sont répandues
ment des Déchets Normalisés dans sur le territoire national et consti- de gestion des déchets dangereux
les petits établissements humains tuent de vrais problèmes écolo- par la création de centres régionaux
209
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Objectif spécifique 4 : Ré- Plans Directeurs de Drainage des Action 3.31 : Renforcer la voirie ur- structurants d’aménagement rou-
pondre aux besoins en équi- eaux pluviales avec des stations de baine tier.
pements collectifs collecte, d’épuration et de revalori-
L’une des caractéristiques de la Action 3.33 : Renforcer et réhabiliter
sation d’eaux usées. Ces actions
Action 3.29 : Renforcer le réseau mauvaise qualité du cadre de vie les équipements culturels, sportifs
permettront de réduire les risques et de loisirs
d’assainissement collectif est l’insuffisance de la voirie ur-
d’inondation et d’améliorer le cadre
baine et leur état de délabrement dû
Le niveau d’assainissement du Sé- de vie des populations. Les équipements culturels, sportifs
à un défaut d’entretien. Cette situa-
négal est insatisfaisant (63,5% en et de loisirs (aires de jeux, terrains
Action 3.30 : Promouvoir l’aména- tion affecte la qualité des transports
2017, DGPPE) expliquant les pro- multisports, bibliothèques, salles
gement d’espaces verts urbains (embouteillages). Ainsi, le
blèmes d’insalubrité et la recrudes- de spectacles, cinémas, centres
PNADT préconise le renforcement
cence des inondations pendant l’hi- Les villes sénégalaises sont peu do- de loisirs, piscines, musées, salles
et la réhabilitation des voiries ur-
vernage. Quelques villes disposent tées en espaces verts aménagés et socioculturelles) sont très insuffi-
baines notamment dans la réalisa-
de réseaux d’assainissement col- la gestion des espaces existants sants, voire inexistants dans cer-
tion des projets d’aménagement
lectifs qui font souvent l’objet de posent de véritables problèmes. taines localités, dans les zones ru-
des axes routiers structurants.
dysfonctionnements relatifs à une Dans un contexte de forte crois- rales notamment. La plupart de ces
mauvaise utilisation par les popula- sance urbaine, les espaces verts Action 3.32 : Aménager des espaces équipements sont concentrés dans
tions et à un manque d’entretien. ont un rôle à jouer pour l’attractivité piétons la partie Ouest notamment Dakar
Dans ces conditions, le PNADT pro- des villes et le bien-être des popu- et font souvent l’objet de dysfonc-
L’absence d’espaces ou de pas- tionnements pour défaut d’entre-
pose de moderniser et de renforcer lations. C’est ainsi que le PNADT
sages piétons entraîne la cohabita- tien. L’amélioration du cadre de vie
les réseaux d’assainissement col- propose l’aménagement d’espaces
tion entre automobiles et piétons nécessite la disponibilité d’équipe-
lectifs des eaux usées et pluviales. verts dans les villes : parcs structu-
sur les voies de circulation avec les ments socioculturels, sportifs et de
Les canaux d’évacuation des eaux à rants dans les métropoles et villes
risques que cela engendre. Pour loisirs de qualité. C’est pourquoi le
ciel ouvert devenus pour la plupart secondaires, jardins au niveau de
résoudre ce problème, le PNADT PNADT propose de renforcer ces
des dépotoirs d’ordures devront chaque commune.
propose d’intégrer systématique- équipements dans les différentes
être fermés. Dans les zones non
ment des trottoirs et des passages localités du pays sur la base d’une
pourvues en réseaux d’assainisse-
piétons dans l’aménagement des grille de norme de création et de ré-
ment, l’action consiste à élaborer
voiries urbaines et de réserver des habiliter les équipements existants.
et à mettre en œuvre des Plans Di-
espaces piétons dans les projets
recteurs d’Assainissement, et des
210
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
2.3.3. Orientation stratégique 3.3 : Renforcer la sécurité publique et les dispositifs de prévention et de gestion des risques
Objectif spécifique 1 : Assu- tion, sécheresse, érosion côtière…) (code de l’environnement, code de transport de matières dangereuses
rer une gestion adaptée des et anthropiques (catastrophes tech- l’urbanisme, etc.) et de la faiblesse (TMD) et à l’exploitation éventuelle
risques sur les populations nologiques) majeurs. L’existence des capacités et des moyens dispo- du pétrole. Pour assurer la sécurité
d’installations industrielles dans nibles affecte la sécurité et la santé des personnes et leurs activités, le
Action 3.34 : Renforcer les mesures
les établissements humains consti- des populations riveraines. Du fait PNADT propose le renforcement
et dispositifs de prévention de
risques majeurs
tue une problématique majeure à de sa position stratégique sur la des politiques de prévention des
laquelle l’Etat doit apporter des ré- façade atlantique, le Sénégal reste risques naturels et anthropiques
Le Sénégal est particulièrement ex- ponses urgentes. Cette situation qui aussi exposé à des risques de pollu- majeurs et de gestion des catas-
posé à des risques naturels (inonda- découle des lacunes dans l’applica- tion liés à la navigation maritime, au trophes.
tion des réglementations en vigueur stockage de produits pétroliers, au
Tableau 45 : Les risques majeurs du Sénégal et les mesures de préventions préconisées par le PNADT
• Mettre en place des centres de contrôle de la qualité de l’air dans toutes les métropoles ;
Pollution de l’air Zones urbaines
• Réduire les rejets de CO2 et de particules nocifs émanant du parc automobile et des industries.
211
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Action 3.35 : Élaborer et mettre en blesse des contrôles de prévention, environ à 2 900 hectares. Ces pra- chimique notamment, et de cen-
œuvre des Plans de prévention des l’urbanisation anarchique et les dé- tiques occasionnent d’énormes trales électriques ou de charbon
risques faillances des réseaux d’assainis- problèmes d’inondation pendant qui exposent les populations à des
Pour une bonne politique de pré- sement sont les principales causes l’hivernage. Ainsi, les actions pro- risques. Ainsi, pour préserver l’en-
vention des risques, le PNADT des catastrophes portant atteinte posées consistent (i) à identifier ces vironnement et le cadre de vie des
propose la mise en place d’un Plan aux populations et à leurs activités. zones et à procéder à leur restruc- populations, il est recommandé :
national de prévention des risques Pour une bonne gestion des catas- turation ou à leur rénovation dans le (i) d’assurer le suivi de la mise en
qui s’occupe des risques majeurs et trophes, le PNADT propose de pro- but d’améliorer le cadre de vie des œuvre des Plans de Gestion envi-
de Plans de prévention des risques céder à un renforcement des équi- populations et (ii) à renforcer les dis- ronnementale et sociale (PGES) des
à l’échelle départementale. Sur la pements de secours sur l’étendue positifs réglementaires contre l’oc- industries et des différentes exploi-
base d’une évaluation exhaustive du territoire national et de mettre en cupation des zones inondables. tations de carrières, et (ii) d’identi-
et précise des différents types de place : fier toutes les industries à risques et
Action 3.38 : Améliorer la qualité de
risques, les plans de prévention de procéder à des audits environne-
• un fonds de solidarité national l’air dans les agglomérations
des risques devront déterminer les mentaux. Ces audits devront abou-
destiné aux victimes de catast- tir à la mise en œuvre de mesures
zones non constructibles, les zones La pollution de l’air prend de plus en
rophes ; d’atténuation des impacts sur l’en-
constructibles sous conditions plus d’ampleur au Sénégal. Cette
et les zones constructibles sans • un système d’assurance pour in- pollution est surtout liée aux émis- vironnement ou sur les populations,
conditions particulières. Ils devront demniser les dégâts causés par sions des industries très présentes au déplacement des populations
également réglementer l’utilisation les catastrophes naturelles et te- dans la capitale et de son important affectées ou à la délocalisation des
des sols en fonction des risques chnologiques ; parc automobile. Elle concerne plus installations vers des sites plus ap-
auxquels ils sont soumis. Le Plan particulièrement la ville de Dakar et propriés.
• un système d’alerte précoce certaines grandes villes de l’inté-
national de prévention des risques (SAP) pouvant alerter les popula- Objectif spécifique 2 : Assu-
devra être opposable aux différents rieur du pays. Pour atténuer les pol-
tions en cas de menace sérieuse ; rer l’équité dans l’accès aux
outils d’aménagement et d’urba- lutions de l’air, le PNADT propose
services de secours
nisme, aux particuliers et aux autres • et des dispositifs adaptés de de (i) renforcer les contrôles des re-
acteurs. gestion de crise. jets atmosphériques provenant des Action 3.40 : Renforcer les équipe-
différentes unités industrielles et du ments et les dispositifs de secours
Action 3.36 : Renforcer les disposi- Action 3.37 : Restructurer les zones parc automobile, (ii) élargir l’implan-
tifs de gestion des catastrophes d’inondation Le Sénégal est un pays très expo-
tation de centres de contrôle de la
qualité de l’air dans les différentes sé à de nombreux risques naturels
Le Sénégal n’est pas à l’abri des Les constructions dans les zones et technologiques. Ces risques se
catastrophes naturelles et techno- d’inondation sont très répandues métropoles du pays.
répandent de manière différen-
logiques. L’avancée du niveau de la au niveau des différentes régions ciée sur le territoire national. Mais
mer relative souvent au phénomène du pays : Dakar, Kaolack, Diourbel, Action 3.39 : Procéder à des audits la répartition spatiale des services
de réchauffement climatique, la pré- Saint-Louis, Thiès, Fatick, Kolda, environnementaux pour les indus- de secours et de gestion des ca-
sence de grandes industries notam- Tambacounda. La région de Dakar tries à risques tastrophes est très disparate. En
ment chimiques et pétrochimiques est particulièrement affectée avec 2017, 22 départements du pays se
au milieu des habitations et la fai- près de 72% d’occupation des Au Sénégal, il existe certaines in-
trouvant essentiellement au Sud et
zones inondables correspondant à dustries de type chimique et pétro-
212
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
à l’Est du pays, très exposés aux Action 3.41 : Renforcer les disposi- (ii) d’atteindre le ratio universel de et 2008, environ 1 000 personnes
risques de feux de brousse, ne dis- tifs de lutte contre l’insécurité couverture sécuritaire d’un policier ont été tuées ou blessées par des
posaient pas d’établissement de se- pour 1000 habitants, (iii) de mettre à mines antipersonnelles dans la ré-
Les populations sont de plus en
cours. Les services de secours se niveau les capacités opérationnelles gion. Les industries de la pêche et
plus exposées aux actes de vio-
concentrent essentiellement dans des forces de sécurité avec le ren- du tourisme ainsi que l’agriculture,
lence (cambriolage, agression phy-
la partie Ouest et dans les zones forcement et la modernisation des un secteur vital, ont été paralysées
sique, vols à l’arracher, vol de bétail,
urbaines. Ce qui constitue une vé- équipements d’intervention, (iv) de par ce fléau. Le nombre de victimes
etc.) et de menaces terroristes. La
ritable faiblesse dans la gestion des renforcer les actions de lutte contre est en baisse, mais les populations
pauvreté, le désœuvrement et l’ab-
catastrophes et pose le problème la délinquance des jeunes par l’amé- restent toujours exposées aux
sence de perspectives d’insertion
de l’équité dans l’accès aux services lioration des conditions d’insertion risques d’explosion. Tenant compte
dans la vie active des jeunes sont
de secours. C’est pour renverser professionnelle et (v) de renforcer de l’ampleur, le PNADT préconise
des facteurs déclencheurs de com-
cette tendance que le PNADT pro- les équipements de surveillance la mise en place de stratégies de
portements déviants et contribuent
pose d’implanter une compagnie de des frontières. déminage total de la Casamance en
à accentuer l’insécurité et la vio-
secours dans chaque métropole et renforçant les moyens d’actions du
lence au sein de la population. Face Action 3.42 : Procéder au déminage
un centre de secours dans chaque Centre national d’action antimines
à ces défis de tous ordres, le PNADT total de la Casamance
ville secondaire ou localité expo- au Sénégal (CNAMS), un organe
propose : (i)de renforcer le maillage
sées à des risques spécifiques. Des milliers de mines antiperson- gouvernemental chargé (i) de coor-
sécuritaire du territoire national par
nelles jonchent le Sud du Sénégal, donner les opérations de déminage
Objectif spécifique 3 : Garan- la multiplication des commissariats,
la région de la Casamance. Selon et (ii) veiller à sécuriser les zones
tir la sécurité des personnes des postes de police, et des bri-
Handicap International, entre 1990 susceptibles d’abriter des mines an-
et des biens gades, des postes de gendarmerie,
tipersonnelles.
Objectif spécifique 1 : Ré- tendance un renforcement des po- de garantie pour les diplômés et les de protection sociale. Pour la réa-
duire le chômage et la dé- litiques de promotion d’emploi et qualifiés professionnels (v) la mise lisation de cet objectif, le PNADT
pendance des jeunes d’insertion professionnelle est né- en place des programmes à haute préconise (i) la réduction du niveau
cessaire par la facilitation de l’accès intensité de main d’œuvre. de vulnérabilité sociale des popula-
Action 3.43 : Renforcer les poli-
aux crédits notamment pour (i) les tions par l’amélioration du système
tiques de promotion de l’emploi Objectif spécifique 2 : Ré-
activités génératrices de revenus, de protection sociale avec l’élar-
(ii) la mise en œuvre d’une politique duire la pauvreté et la vulné- gissement du système de sécurité
Le Sénégal à l’instar des autres
d’exonération ou d’allégement fis- rabilité sociale sociale au secteur informel, (ii) la
pays africains à forte croissance
démographique connaît un fort cal pour les entreprises créatrices Action 3.44 : Renforcer les mesures généralisation de la couverture ma-
taux de chômage chronique. Cette d’emplois, (iii) la mise en œuvre de de protection sociale ladie, (iii) l’introduction des mesures
situation pose des problèmes de politique d’allégement fiscal aux mi- de gratuité des soins sanitaires en
dépendance socioéconomique des croentreprises, (iv) la promotion de Toutes les personnes y compris les faveur des groupes vulnérables, (iv)
jeunes, et accroît les actes de dé- l’auto emploi par la mise en place plus pauvres et les plus vulnérables l’instauration d’un système d’assu-
linquance. Ainsi pour inverser cette d’un fonds d’accompagnements et (ODD1) devraient jouir d’un niveau rance chômage pour les travailleurs
213
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
78 Loi n° 2005-06 du 10 mai 2005 relatif à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées et à la protection des victimes.
214
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif Spécifique 1 : As- Action 4.2 : Valoriser le potentiel du d’installer des ouvrages de retenue tions écologiques pour une durabi-
surer une bonne maîtrise de Fleuve Gambie pour l'alimentation d’eau et d’irrigation et d’aménager lité, etc.
l’eau en eau potable et en eau productive des périmètres agricoles permet-
des régions limitrophes de Kaolack, tant une valorisation optimale du Au Sud de Saint-Louis, pour complé-
Action 4.1 : Assurer la maintenance Fatick, Kédougou, Kaffrine, Tamba- ter le schéma hydraulique du Delta,
potentiel de ce cours d’eau.
et la durabilité des barrages exis- counda et Kolda des travaux sur le canal du Gandio-
tants Action 4.3 : Assurer l'exploitation lais doivent être faits afin d’augmen-
Le fleuve Gambie traverse sur 477 rationnelle et durable des sources
La maintenance des barrages (Dia- ter le débit à 15m3 (actuellement il
km le territoire sénégalais, soit d'eau douce (Lac de Guiers, la ré-
ma, Manantali, Anambé et Nian- est de 8 m3, depuis les travaux du
41,5% par rapport à sa longueur to- serve du Ndiael et le canal du Gan-
douba) et des aménagements hy- premier compact du Millénium
tale. Il traverse principalement les diolais et la Falémé et les dépen-
dro-agricoles de la vallée du fleuve Challenge Account « 2010-2015 »).
régions de Kaolack, Fatick et Kaf- dances du fleuve Gambie : vallée de
Sénégal est essentielle. Ces bar- Ces ouvrages permettraient d’amé-
frine et une partie de ses bassins Médina Djikoye, Koutango, Niokolo
rages et aménagements jouent un Koba et Koulountou) nager des périmètres irrigués dans
versants, touche les régions de Kol-
rôle important dans la maîtrise de le Diéri et de restaurer des fonctions
da, Kédougou et Tambacounda. Le
Les réserves d’eau douce du Sé- écologiques des milieux perturbés,
l’eau, la lutte contre la remontée fleuve Gambie a un réel potentiel.
négal peuvent être exploitées prin- notamment la réserve du Ndiael et
des eaux salées, la régularisation En effet, selon la DGPRE le volume
cipalement à des fins agricoles, la zone du Gandiol.
des débits des cours d’eau, etc. d’eau écoulé à la station de Mako
pastorales et de production d’eau
Ils ont permis la réalisation d’in- est estimé à plus de 2 milliards de Action 4.4 : Assurer la mise à niveau
potable. Ces réserves d’eau sont
frastructures hydroagricoles le long m3/an pour la période 1970-2014. des barrages anti-sel en amont des
présentes au Nord du pays (Régions
des axes hydrauliques, permettant Ses eaux sont actuellement utili- sources d'eau douce (Affiniam, Ka-
de Saint-Louis et Louga) et au Sud
de mobiliser efficacement les res- sées pour l’alimentation en eau, l’ir- mobeul, Guidel, Diopcounda, Bao-
(Région de Kolda, Tambacounda et bolong, Sambangalou) pour faciliter
sources en eau pour le système rigation de périmètres agricoles et
Kédougou). l'accès à l'eau productive
d’irrigation. horticoles (bananeraies), la pêche,
l’aquaculture, l’élevage, la produc- L’exploitation de ces sources d’eau Les barrages d’Affiniam, de Kamo-
Ainsi, leur maintenance régulière tion d’énergie (projet Samba Nga- est annihilée par un déficit d’aména- beul, de Guidel, de Diopcounda sont
permettrait d’accroître durablement lou), etc. Certains usagers riverains gement pour la pratique des activi- situés le long du fleuve Casamance.
la production agricole et la produc- peinent toujours à accéder à l’eau tés agricoles, d’élevage et de pêche. Seuls ceux de Sambangalou et de
tivité du secteur agricole dans les d’irrigation, les périmètres agricoles
zones polarisées. Baobolong se trouvent au niveau du
sont souvent inondés faute d’amé- C’est pourquoi, il est nécessaire
fleuve Gambie.
nagements hydro-agricoles adaptés d’améliorer l’hydraulicité de ces
et l’alimentation en eau de la faune sources d’eau, les conditions d’ali- La vallée inférieure du fleuve Casa-
du Parc Niokolo Koba reste problé- mentation en eau ou d’accès pour mance est envahie par les eaux ma-
matique. Il devient alors opportun les agriculteurs, les éleveurs et les rines qui remontent en période de
pêcheurs, de restaurer leurs fonc-
215
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
basses eaux jusqu'à Diana Malari à Action 4.5 : Aménager des ouvrages sa presque totalité. Elle est source Action 4.6 : Aménager le canal du
152 km de l'embouchure. en maîtrise d’eau totale le long du de vie pour des centaines d’établis- Bas-Ferlo
Doué et du marigot de Diamel pour sements humains qu’elle traverse
Le bassin maritime du Fleuve Gam- alimenter en eau les cuvettes des Le bas-ferlo est situé dans la région
tout au long de son passage. Ce-
bie est aussi fortement influencé régions de Saint-Louis, de Matam de Louga, en aval du Lac de Guiers.
pendant, dès le mois de mars d’une
par la remontée de la marée qui et de Tambacounda Les fortes fluctuations de la plu-
manière générale, la Falémé connait
se fait ressentir pendant la saison viométrie intervenues au cours de
Avec la réduction des crues du des difficultés à conserver son po-
sèche jusqu’à Gouloumbou (un vil- ces dernières décennies ont eu des
fleuve Sénégal du fait des aména- tentiel hydraulique. Elle se vide de
lage situé à Tambacounda, sur la conséquences importantes sur le
gements liés aux barrages, le recul son contenu pour ensuite se déver-
route de Kolda. Il est traversé par le potentiel biologique de la zone fai-
des cultures de décrues et des ser totalement dans le fleuve Sé-
fleuve Gambie). sant de la rivière du Ferlo un réseau
zones de frayères a été constaté négal. Pendant cette période, les
hydrographique fossile. Cette zone
Pour lutter contre la salinisation des dans les régions de Saint-Louis et activités agricoles et pastorales ne
est aujourd’hui caractérisée par une
sols, des aménagements anti-sel de Matam. Cela est essentielle- peuvent plus prospérer à cause de
absence totale d’eau par endroit,
importants y ont été réalisés. Ces ment dû à la diminution des niveaux la sécheresse induite.
handicapant ainsi les activités agri-
barrages devraient permettre la ri- d’eau, entrainant un rétrécissement coles et pastorales.
Pour l’amélioration de ce réseau
ziculture dans les bas-fonds qu'ils de la zone inondée, portant ainsi
hydraulique (adduction d’eau et
protègent contre l'invasion marine, atteinte aux diverses activités agri- L’aménagement du canal du Ferlo
drainage), il faut envisager la mise
mais actuellement ils ne jouent pas coles, d’élevage et de pêche dans consistera à amener l’eau à Rané-
en place d’aménagements struc-
leur rôle. ces territoires. Entre Matam et Po- rou par conduite forcée, en passant
turants consistant en la réalisation
dor, le fleuve Sénégal s’écoule dans par Linguère, à partir d’une station
C’est pourquoi, ils doivent être d’un réseau d’irrigation, de drainage
une vallée dont la largeur maximum de pompage au niveau du Lac de
mis à niveau par des ouvrages et de pistes, à l’image de l’aména-
peut atteindre les 15 km au niveau Guiers. Le Projet de renforcement
de contrôle (avec un système de gement de la cuvette de Ngalenka
de Podor et dont la morphologie de la résilience des écosystèmes
vannes permettant de contrôler les (Département de Podor). Des sta-
s’apparente à une succession de du Ferlo (PREFERLO) participe à
débits), des digues sous forme de tions de pompage d’adduction et
dépressions (ou cuvettes). Les prin- l’atteinte de cet objectif. Cela contri-
corridors de protection anti-sel tout d’exhaure sécuriseront le bon fonc-
cipaux défluents délimitent des uni- buera au rétablissement des éco-
au long des vallées rizi- cultivables tionnement de l’irrigation et du drai-
tés hydrographiques homogènes du systèmes du Ferlo, dans la zone
autour du fleuve Casamance. Cela nage en toute saison.
point de vue fonctionnel notamment nord du Sénégal et à la relance des
permettra d’éviter les pertes de le système du Marigot de Diamel Ces aménagements permettront de activités agricoles et pastorales
terres (rizières) du fait de l’inonda- entre Matam et Kaédi et le système favoriser les conditions d’irrigation (culture fourragère, élevage intensif
tion en saison pluvieuse, l’avancée du Doué qui délimite, avec le fleuve de ces cuvettes, le développement et fixation des troupeaux).
de la langue salée et la salinisation Sénégal, l’île à Morphil entre Saldé d’activités agricoles (par l'aménage-
des eaux et des terres du fait de et Podor, les défluents du Ngalenka ment de périmètres irrigués), d’éle-
l’intrusion des eaux marines et des et du Gayo dans le Podor. vage et de pêche et l’émergence
faibles apports d’eau douce. des centres agro-industriels de Po-
La Falémé est le principal affluent
dor, Agnam -Thilogne, Demet-Do-
du fleuve Sénégal qui marque les li-
dele, Bakel et Kidira identifiés dans
mites frontalières avec le Mali dans
le cadre du PNADT horizon 2035.
216
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Action 4.7 : Renforcer le maillage La mise en place de points d’eau Action 4.8 : Valoriser les eaux de tions comprises entre 600 et plus
des points d'eau pastoraux (bassins pastoraux (ouvrages ou aménage- ruissellement dans la zone du socle de 1500 mm.
d'élevage et le long des parcours de ments modernes équipés : puits,
transhumance) La récupération des eaux de ruis- Une solution est en cours avec le
forages, mares aménagées), bien
sellement pourrait se faire à travers lancement depuis novembre 2018
La fragilisation continue des éco- répartis dans les zones à fort poten-
l'aménagement de bassins de réten- des travaux de construction d’une
systèmes pastoraux par les effets tiel de développement de l’élevage
tion et de retenues collinaires dans station de traitement d’eau potable
de la sécheresse (péjoration plu- (Louga, Tambacounda, Kaffrine et
les zones arides ou semi-arides où pour sécuriser l’alimentation en eau
viométrique) et de l’homme (feux Kaolack) permettra de limiter la
la nappe phréatique est difficile- potable de la ville de Kédougou. Le
de brousse, surpâturage) a entraî- transhumance et de favoriser la sé-
ment mobilisable. nouvel ouvrage hydraulique renfor-
né une amplification de la mobilité dentarisation de l’élevage dans le
long terme. Toutefois, dans le court cera considérablement la produc-
pastorale, en particulier des mou- La nappe de la zone du socle, située
et le moyen terme, la transhumance tion. Celle-ci passera à 4456 m3/
vements de transhumance de la ré- dans les régions de Tambacounda,
doit être encadrée en mettant en jour. La capacité de stockage pas-
gion septentrionale vers les régions Kédougou et Kolda et dans le Sud
place, des points d’eau au niveau sera à 850 m3. Enfin, il y a la restruc-
méridionales. Un mouvement des de la région de Matam, est diffici-
des localités stratégiques du cou- turation et l’extension du réseau de
troupeaux de la zone centrale du lement mobilisable, du fait de sa
loir de transhumance. Ces mesures distribution sur 5 kilomètres.
bassin arachidier vers le Sud, puis discontinuité et de la compacité du
au Nord du pays se fait à la fin de favoriseraient la survie du bétail et réservoir. En plus, les nappes de la La mobilisation des eaux de ruissel-
la saison des pluies et durant les la durabilité des plans d’eau natu- zone du socle présentent des te- lement permettra de relancer les
périodes de culture. Le principal ob- rels. Ces points d’eau pourront être neurs très élevées en nitrates, dé- activités pastorales, agricoles et ha-
jectif est la recherche de fourrage et également utilisés pour les activités passant de très loin les normes de lieutiques dans la zone.
d’eau. Les plans d’eau situés sur le agricoles et de culture fourragère. potabilité (jusqu’à 1000 mg/l dans
trajet subissent une pression impor- la zone de la Falémé). Or, le Séné- Ces principales actions de maîtrise
tante marquée par une surcharge gal oriental est l’une des zones les d’eau sont répertoriées dans la
animale. plus arrosées avec des précipita- carte 33.
217
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Carte 33 : Actions sur la maîtrise des eaux de surface, PNADT horizon 2035
218
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Action 4.9 : Favoriser la recharge exploitations, la nouvelle répartition pendant, ce partage des ressources pastorales. Cela contribuera, dans
des nappes profondes des provenances pour l'alimentation communes du bassin suscite par- le long terme, à limiter la transhu-
en eau potable de Dakar, la réali- fois des conflits internes entre usa- mance et à favoriser la sédentarisa-
L'aquifère profond du Maastrichtien
mentation artificielle des aquifères gers du même pays ou entre Etats. tion de l’élevage. Toutefois, dans le
est, de loin, la plus exploitée actuel-
et la dispersion des prélèvements. Il existe en effet une corrélation court et le moyen terme, des zones
lement ; elle fournit 44 000 m3/j à la
entre l'offre d'eau disponible et le de pâturages doivent être dévelop-
capitale (28% des eaux souterraines La recharge de la nappe doit être degré de conflit ou de coopération pées autour des points d’eau des
captées pour Dakar) et couvre de une priorité pour la préservation de entre les utilisateurs ou entre les localités stratégiques du couloir de
nombreux besoins en eau comme la ressource. pays concernés. Pour un partage transhumance.
ceux du milieu urbain et rural (86
Action 4.10 : Renforcer la recherche plus équitable des ressources, un
000 m3/j), du tourisme, de l'indus- Action 4.13 : Aménager de nouveaux
et la formation sur l’eau et les mé- Schéma directeur d’aménagement
trie et des mines (25 000m3/j). périmètres irrigués
tiers de l’eau et de gestion concertés des eaux
Elle est très exploitée et peut su- du fleuve Sénégal (SDAGE) a été L’aménagement d’ouvrages en maî-
Pour faire face aux enjeux relatifs à mis en place par l’OMVS. Ce sché- trise d’eau totale le long du Doué, du
bir des baisses importantes de sa
l’accès à une eau suffisante et de ma doit être actualisé et mis en marigot de Diamel et de la Falémé
surface piézométrique car elle est
qualité par le traitement, l’épuration, œuvre pour être un instrument ef- pour alimenter en eau les cuvettes
soumise aux conditions pluviomé-
la potabilisation, le dessalement ficace de prévision et de réduction des régions de Saint-Louis, de Ma-
triques et sa recharge est donc très
de l’eau de mer, il est nécessaire des conflits liés à la disponibilité ou tam et de Tambacounda préconi-
variable et relativement limitée.
de renforcer la recherche et la for- à l’accessibilité à la ressource. sé plus haut sera accompagné par
Une évaluation du potentiel hydrau- mation sur l’eau et les métiers de l’aménagement de périmètres irri-
lique dans la couche géologique du l’eau. Certes, l’Ecole Supérieure Po- Objectif spécifique 2 : Mo-
gués, afin de favoriser une bonne
Maastrichtien doit être faite. Cela lytechnique (ESP) œuvre déjà dans derniser l’appareil productif
productivité agricole.
permettra de connaître suffisam- ce sens, mais il est nécessaire de
Action 4.12 : Réhabiliter les zones de
ment le fonctionnement hydrau- mieux doter le secteur en instituts pâturages naturels dans les bassins Ces périmètres irrigués bien exploi-
lique de cet aquifère (notamment sa de recherche et de formation. d'élevage et le long des parcours de tés, favoriseront le développement
recharge aux limites du bassin sé- transhumance d’activités agricoles et l’émergence
Action 4.11 : Renforcer la coopéra-
dimentaire). Pour une durabilité de tion transfrontalière dans la gestion
des centres agro-industriels de De-
la ressource, une gestion rationnelle La mise en place de points d’eau met-Dodele-Aéré Lao et Bakel.
des réserves d'eau partagées
et prudente doit être adoptée pas- pastoraux (ouvrages ou aménage-
sant par la limitation, à long terme, Pour la valorisation des potentiali- ments modernes équipés : puits, L’aménagement de périmètres irri-
du nombre de forages d'exploita- tés du fleuve Sénégal, les quatre forages, mares aménagées) dans gués sera étendu à la zone du bassin
tion. L’inversion de charges liée aux pays riverains que sont la Guinée, les zones à fort potentiel de déve- arachidier et des Niayes autour des
pompages pour l’alimentation en le Mali, la Mauritanie et le Sénégal loppement de l’élevage (Louga, forages, des bassins, des digues de
eau de Dakar a pour conséquence coopèrent au sein de l’OMVS et ex- Tambacounda, Kaffrine et Kaolack) rétention, des lacs artificiels, etc.
d’interrompre la recharge de la « ploitent en commun les ressources devra être accompagnée de la réha-
nappe maastrichtienne ». La straté- du bassin au travers des deux bar- bilitation des zones de pâturages, le
gie devrait être la combinaison de rages de Diama dans le delta et de développement de la culture fourra- Action 4.14 : Favoriser la disponibi-
ces mesures : l’arrêt de certaines Manantali dans le haut bassin. Ce- gère et la mise en place de fermes lité d’intrants agricoles aux normes
219
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
(semences, engrais, produits phy- produits chimiques, les rendements Action 4.17 : Moderniser les in- naturelles et humaines. Les tech-
tosanitaires) dans les zones de pro- baissent et l'agriculture devient de frastructures de débarquement niques endogènes et les technolo-
duction moins en moins productive et ne (ports de pêche, quai de pêche, etc.) gies innovantes seront identifiées
Les intrants agricoles (semences peut subvenir aux besoins vitaux des Les produits de la pêche sont le pre- pour le développement des filières
certifiés, engrais et produits phy- ménages ruraux. Les techniques mier poste d’exportations du Séné- porteuses. L’analyse de la typologie
tosanitaires) aux normes favorisent agro-écologiques permettent de gal avec une valeur totale des expor- des acteurs permettra de proposer
une bonne productivité agricole en combiner plusieurs facteurs natu- tations se situant à 194,61 milliards des modèles pertinents d’organisa-
améliorant les rendements. C’est rels et sociaux afin de garantir une de F CFA en 2016 contre 177,88 tion des acteurs autour des filières
pourquoi, il est nécessaire d’inves- production suffisante qualitative- milliards de F CFA en 201479. Les porteuses.
tir dans la recherche et le dévelop- ment et surtout durable. L’agricul- infrastructures de débarquement Action 4.19 : Renforcer les capacités
pement de semences, d’engrais et ture biologique devra encourager situées dans les principaux centres productives des exploitations fami-
de produits phytosanitaires amé- la diversification des cultures pour de pêche de Saint Louis, Kayar, liales
liorés ; de créer un système dyna- mieux prendre en charge la sécuri- Yoff, Soumbédioune, Hann, Rufis-
mique et informatisé de traçage et té alimentaire. Elle est d’ailleurs une que, Mbour, Joal et Djiffer doivent L'agriculture sénégalaise est domi-
de contrôle de ces intrants homo- opportunité pour l'horticulture dans être modernisées pour permettre née par des exploitations de type
logués, pour éviter les spéculations la mesure où elle lui permet de ga- au secteur de la pêche de contri- familial qui occupent la majorité des
et les fraudes ; d’encourager la re- gner des marchés étrangers (AGO- buer davantage à la performance de terres agricoles du pays. Ainsi, du
constitution du capital semencier RA, Europe, etc.) par la qualité de l’économie du Sénégal. fait de la prédominance des exploi-
; la distribution ciblée d’intrants ses produits. tations familiales, l'essentiel des ac-
subventionnés aux petits produc- Objectif spécifique 3 : Or- tivités de production agricole est as-
Action 4.16 : Moderniser le matériel
teurs, etc. Il faudra également pri- d’exploitation ganiser et accompagner les suré par la main-d'œuvre familiale.
vilégier les semences des variétés producteurs et les autres ac- Cependant, les ménages agricoles
à cycle court adaptées au change- Le matériel d’exploitation est consti- teurs du secteur primaire au Sénégal sont très pauvres et
ment climatique (rareté des pluies) tué d’équipements et de matériels n’arrivent pas à couvrir leurs besoins
Action 4.18 : Améliorer la structura- alimentaires par leur production.
et encourager l’usage de la fumure agricoles, d’élevage et de pêche. tion des filières du secteur primaire
organique par l’association agricul- Il constitue des soutiens pour l’ac- L’agriculture familiale est menacée
ture-élevage-pêche, etc. tivité productive. Ces équipements L’amélioration de la structuration également par l’accaparement des
doivent être adaptés, suffisants et des filières du secteur primaire per- facteurs essentiels de production
Action 4.15 : Promouvoir l’agricultu- de proximité. Ils doivent être égale- mettra de poser les bases du dé- par le grand capital : l’eau et la terre.
re biologique ment modernisés pour promouvoir veloppement territorial à partir de Il est donc nécessaire d’accompa-
une transformation structurelle de la mise en valeur des ressources gner l’agriculture familiale pour lui
Les engrais et les pesticides de
l’économie impulsée par le secteur et potentialités propres à chaque faciliter l’accès durable aux facteurs
synthèse, qui sont généralement
primaire. territoire. Il s’agit de déterminer les de production, de la moderniser et
vendus à des prix élevés, consti-
chaînes de valeur pour les diffé- de la rendre plus commerciale afin
tuent des dangers aussi bien pour
rentes filières jugées porteuses, à qu’elle s’oriente vers la création de
l’environnement que pour les pro-
partir de l’analyse des ressources bénéfices. Cela contribuera à limiter
ducteurs. Malgré l’utilisation des
220
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
l’exode des jeunes et à favoriser le La mutualisation des petits pro- La question de la sécurisation fon- tifs du Gouvernement en matière
développement territorial. ducteurs leur permet d’avoir le lea- cière doit être réglée. Pour ce faire, d’autosuffisance alimentaire dans la
dership pour négocier de meilleures l’Etat pourra mettre en place des zone concernée.
Action 4.20 : Renforcer la recherche
conditions contractuelles et faire zones agricoles spécialisées identi-
et les centres de formation aux Le plafond de superficies à octroyer
métiers de l’agriculture, de l’équi-
baisser les prix des intrants agri- fiées sur la base d’un document de
coles, notamment les semences, planification spatiale et délimitées par zone agricole doit être étudié et
pement rural, de l’élevage et de la fixé pour permettre un accès équi-
pêche les engrais et le matériel de pêche, précisément. L’Etat pourra les im-
réduire les risques et avoir assez matriculer en son nom et octroyer table à la terre. Un pourcentage sur
La formation et la recherche scienti- d’influence pour garantir leurs droits des droits réels par des baux ordi- les terres aménagées par l’investis-
fique sont à la base de l’émergence fonciers (agriculteurs et éleveurs) et naires ou emphytéotiques dont la seur (le cas échéant) devrait être oc-
et du développement économique trouver de meilleures opportunités durée maximum serait prédétermi- troyé aux producteurs locaux sur la
d’un pays. Ils rendent possibles les sur le marché. née par la Loi, des droits de super- base de critères consensuels d’af-
performances qu’enregistrent la ficie, des titres d’exploitation, etc. fectation des terres.
quasi-totalité des secteurs d’activi- Action 4.22 : Mettre en place un
aux investisseurs étrangers et natio- Objectif spécifique 4 : Fa-
dispositif de promotion et d’enca-
tés économiques. Leur valorisation naux, sur la base de projets d’inves-
drement de l’investissement privé voriser la conservation et
contribue au développement et de- tissements bien ficelés.
national et international (agrobu- l'écoulement des produits du
vient ainsi, une priorité pour toute siness) dans le secteur primaire
Ces investisseurs signeront avec secteur primaire
politique de promotion économique.
Pour la promotion et l’encadrement la structure chargée exclusivement Action 4.23 : Renforcer les infrastruc-
Les structures de recherches scien- de l’investissement privé dans le de la gestion foncière au Sénégal tures de stockage de conservation et
tifiques à l’image de l’ISRA, l’INP, secteur primaire, il est nécessaire de (à créer), un cahier des charges de conditionnement des produits du
l’ENSA et les facultés des sciences mettre en place des conditions d’at- prenant en compte les besoins et secteur primaire
des universités devront être redy- traction. D’abord, des plateformes intérêts des populations locales et
namisées pour contribuer à rendre les filières prioritaires pour l’auto- Dans la chaîne de production, la
d’échanges de proximité avec les
compétitives les activités écono- suffisance alimentaire dans la zone conservation et le conditionnement
acteurs du secteur privé doivent
miques relevant du secteur pri- concernée. L’adoption d’un cahier des produits font souvent défaut. En
être développées pour mieux cer-
maire. des charges permettra de lutter effet, des insuffisances techniques
ner leurs difficultés et contraintes
efficacement contre la spéculation concernant les moyens et équipe-
La répartition des centres de forma- en vue de mettre en place des stra-
foncière. Il aura pour objet de fixer ments de stockage et de conser-
tion doit répondre à la spécialisation tégies plus appropriées et attrac-
les conditions techniques et finan- vation de la production empêchent
des zones (agriculture, équipement tives. Il faudra également mettre
cières d’attribution des terres des une bonne mise en valeur et une
rural, élevage et pêche), pour un en place des mécanismes souples
zones agricoles spécialisées. planification de l’écoulement des
bon maillage territorial. d’accès aux financements de l’in-
produits sur le marché. La construc-
vestissement et accroître les in-
Les structures d’encadrement agri- tion d’infrastructures de stockage,
Action 4.21 : Favoriser la mutualisa- frastructures rurales pour l’accès
tion des petits producteurs pour le cole et les services des eaux et de transformation, de conditionne-
au marché (pistes, aménagement).
renforcement de leurs capacités forêts seront impliqués dans l’éla- ment et de conservation est néces-
Des mesures fiscales incitatives
boration du cahier de charges afin saire.
sont également un excellent moyen
d’indiquer à l’investisseur les objec-
d’attirer les investisseurs.
221
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
222
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Pour chaque zone, les filières por- formation de produits halieutiques, porteuses favorisant l’amélioration Data ou des Machine Learning et
teuses et les acteurs principaux (ou industrie pharmaceutique, etc. des connaissances des différentes favorisera l’organisation et la promo-
champions) par filières seront carto- filières et leur territorialisation. tion des filières afin d’améliorer les
graphiés : produits animaux (lait et Cela permettra la mise en place circuits de distribution et d’exporta-
peaux), arachide, coton, céréale, api- d’un système dynamique d’infor- Le système se basera sur une ap- tion des produits transformés.
culture, aviculture, aquaculture, trans- mation territorialisé sur les filières proche souple des technologies Big
2.4.2. Orientation Stratégique 4.2 : Promouvoir l’émergence de pôles de développement par une valorisation adéquate des ressources et potentialités des territoires
Objectif spécifique 1 : Pro- dans les métropoles régionales • Sous action 2 : Aménager des sements et ceux directs étrangers
mouvoir un développement zones industrielles spécialisées (IDE) en particulier. Aujourd’hui,
De façon générale, les métropoles
industriel inclusif dans les centres secondaires trois ZES sont en cours de mise en
régionales disposent de tissus in-
place. Il s’agit :
Action 4.28 : Aménager des zones dustriels dispersés sur leur territoire Certains centres secondaires dis-
d’activités industrielles et à proximité des lieux d’habitation posent d’un potentiel important • Du Parc industriel de Diamniadio
Par définition, les zones d’activités où certaines activités entraînent des pour développer un écosystème sur 53 ha ;
industrielles sont des sites dédiés à nuisances et d’autres présentent donné. Les centres secondaires ont
des risques pour les populations. été définis avec chacun une fonc- • Du Parc industriel de Sandiara (dé-
l’usage industriel. Il s’agit de réser- partement de Mbour) sur 100 ha ;
ver un ensemble foncier à l’implan- La présence de ces sites industriels tion économique. L’enjeu de cette
tation d’activités industrielles utili- est incompatible avec l’habitat. action est d’aménager, dans chaque • De la zone économique spéciale
sant les facteurs de production du centre, une zone industrielle dédiée intégrée de Diass sur 718 ha.
De fait, pour exploiter les poten- au développement de cette fonc-
territoire de localisation. Cette ac- tialités de développement indus- En plus de ces trois ZES, le PNADT
tion rentre dans le cadre de l’accé- tion. La zone sera un écosystème
triel des métropoles régionales, le d’entreprises s’activant uniquement propose la mise en place d’autres
lération de l’industrialisation locale PNADT propose l’aménagement ZES dans les métropoles d’équi-
et de l’attractivité des territoires. dans une filière donnée.
de zones industrielles intégrées. En libre. L’ambition de ces ZES territo-
Plus spécifiquement, des infrastruc- regroupant les entreprises dans ces Action 4.29 : Mettre en place des rialisées sera de mettre en synergie
tures, équipements et services se- zones, il sera plus facile d’encadrer Zones Economiques Spéciales (ZES) toutes les opportunités de dévelop-
ront mis en place afin d’offrir un et d’accompagner leur développe- dans les métropoles d’équilibre pement territorial. Les ressources
cadre incitatif et attractif à l’accueil ment par la mutualisation de cer- de l’arrière-pays aidant, les ZES
Les ZES constituent une des ré-
des entreprises. A cet effet, le tains services, l’accès aux différents territorialisées permettront de dé-
formes phares de l’environnement
PNADT propose l’aménagement de types de réseaux et de bénéficier velopper des chaînes de valeur agri-
des affaires pour la réussite des
deux types de zones industrielles des mesures incitatives. La mise coles (conservation, transformation
projets (surtout industriels) de l’Axe
pour rendre attractifs les territoires. en œuvre de cette action permettra et accès au marché) afin de favori-
1 du PSE. Elles visent la fourniture
• Sous action 1 : Aménager des d’avoir une structure urbaine plus de services avec des packages inci- ser le développement industriel.
zones industrielles intégrées cohérente et d’améliorer le cadre de tatifs et attractifs pour les investis-
vie des populations.
224
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Action 4.30 : Développer une indus- • les industries agroalimentai- ment et l’attractivité des territoires et de renforcer l’intégration sous-ré-
trialisation basée sur la valorisation res : concernés, la création de richesses gionale. Les centres secondaires
des ressources et potentialités des et la fourniture de produits et ma- stratégiques tournés vers l’exploita-
territoires Toutes les parties du territoire dis-
tériaux stratégiques (ciment, en- tion pétrolière et gazière sont réper-
posent d’un potentiel agricole plus
Actuellement notre secteur indus- grais, fer, produits chimiques, etc.) toriés dans le tableau 42 (p 177).
ou moins important permettant de
triel est peu développé. Il est carac- aux autres secteurs de l’économie.
faire émerger des unités de trans- • les industries manufacturières
térisé par une forte concentration Il est important de renforcer le dé-
formation industrielles diversifiées
des unités industrielles dans les veloppement de la filière « indus- Avec l’augmentation constante de
sur presque toute l’étendue du ter-
régions de Dakar et Thiès, l’expor- tries minières » en exploitant tout la demande du marché national et
ritoire. Ainsi, au-delà de sa contribu-
tation de produits à l’état brut ou le potentiel minier disponible et en sous-régional en produits manufac-
tion à l’atteinte de l’autosuffisance
à faible valeur ajoutée et un déficit veillant à l’augmentation de la valeur turés, notre stratégie industrielle
alimentaire, la filière agroalimen-
commercial creusé par l’importation ajoutée des produits de l’industrie doit s’orienter vers le développe-
taire, grâce à son fort impact spa-
de produits dont notre pays a la ca- minière. Les centres secondaires ment d'une industrie de substitu-
tial, constitue un levier stratégique
pacité de fabriquer. stratégiques tournés vers l’exploi- tion pour répondre aux besoins du
pour le développement et l’attrac-
tation industrielle des ressources marché, créer de l’emploi et réduire
Pour renforcer notre tissu indus- tivité de nos territoires. La filière «
minières sont répertoriés dans le le déficit de notre balance commer-
triel, le PNADT propose de déve- industries agroalimentaires » peut
tableau 42 (p 177). ciale. Ainsi, le PNADT propose le
lopper une industrialisation basée être impulsée par le développe-
ment des centres secondaires stra- développement d’une industrie de
sur la valorisation des ressources • les industries pétrolières
tégiques tournés vers la transforma- substitution ciblant les produits im-
et potentialités des territoires. A
tion des produits de l’agriculture, de La découverte de gisements impor- portés et disposant d’un bon poten-
cet effet notre stratégie industrielle
l’élevage, de l’agroforesterie et de tants de pétrole et de gaz est une tiel de production au Sénégal.
pourrait se bâtir autour des filières
la pêche : Centres agro-industriels opportunité que notre pays doit sai-
industrielles stratégiques telles que Le tableau 45 et la carte 35 résu-
structurants et centres halio-indus- sir pour garantir notre indépendance
les industries agroalimentaires, les ment l’ensemble des types d’in-
triels (voir tableau 42, page 177). énergétique (hydrocarbures, élec-
industries minières, les industries dustries pouvant être développés à
tricité) et pour promouvoir l’émer-
pétrolières et les industries manu- partir des ressources des territoires.
• les industries minières gence d’industries pétrolières et
facturières. Ces filières dites straté- Leur zone d’implantation corres-
gazières à forte valeur ajoutée. La
giques permettent de transformer Certaines zones du territoire dis- pond au territoire où la ressource a
construction de gazoduc et d’oléo-
les produits de nos territoires, de posent d’importantes ressources été identifiée en abondance.
duc, articulé à un réseau adéquat
créer de l’emploi et de réduire notre minières. L’exploitation industrielle
de raffineries et de centrales élec-
déficit commercial et notre dépen- de ces ressources constitue un le-
triques permettra d’assurer un amé-
dance vis-à-vis de l’étranger. vier important pour le développe-
nagement énergétique du territoire
225
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
226
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Carte 35 : Répartition spatiale des types d’industries, horizon 2035, PNADT horizon 2035
227
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Objectif spécifique 2 : Ex- • L’aménagement de stations tou- de transport. A cet effet, le PNADT Action 4.34 : Promouvoir le tou-
ploiter tout le potentiel tou- ristiques dans les sites de Ndan- préconise : risme d’affaire dans les métropoles
ristique du territoire gane, Kafountine, Potou, Pointe et villes secondaires
Sarène, Simenti et Joal-Finio ; • La construction d’infrastructu-
Le tourisme est le deuxième sec- res hôtelières et d’un aéroport Il s’agira de renforcer le maillage du
teur prioritaire de l’économie. Les • L’aménagement d’escales tou- international autour de Kaolack territoire en infrastructures d’accueil
autorités étatiques ambitionnent ristiques : Il s’agit d’aménager qui bénéficie d’ailleurs d’une po- et d’hébergement, afin de pouvoir
d’ailleurs de placer le Sénégal par- des débarcadères, des espaces sition de carrefour l’aidant à des- abriter des rencontres d’affaires. Il
mi les cinq premières destinations de restauration et de détente qui servir l’Est et le Sud-Est du pays passe par la construction de com-
touristiques en Afrique avec environ auront des retombées sur l’éco- ; plexe à la dimension de l’établisse-
3 millions de visiteurs par an. Ce qui nomie locale. A titre indicatif, les ment humain assurant l’héberge-
sites de Karabane, Elinkine, Ni- • La promotion des événements ment, la restauration et la tenue de
exige une diversification de l’offre
kine, Kassel, Lompoul, Gorée et culturels et cultuels autour des conférences ou d’ateliers.
à travers la valorisation de tout le
du parc de Djoudj sont proposés. chants traditionnels (Ngoyane,
potentiel touristique. Elle passe par Action 4.35 : Renforcer l’effet d’en-
Yella), le festival des minorités
l’amélioration des conditions d’ac- Action 4.33 : Développer le tourisme traînement du tourisme dans l’éco-
bassaris à Kédougou, les jour-
cueil et d’hébergement et la promo- culturel et religieux nomie nationale
nées culturelles Soninké de Ba-
tion d’autres genres touristiques à
Le Sénégal est un pays de croyances kel, le festival du territoire des Il consiste à encourager les investis-
l’image de l’écotourisme et du tou-
religieuses et d’activités culturelles Safi (Safène : région de Thiès et sements du privé national, l’usage
risme culturel et religieux.
diverses qui constituent, par ail- Sébikotane-Diamniadio) et celui et la consommation des produits lo-
Action 4.32 : Développer des pôles leurs, des ressources territoriales des musiques du Sahel à Lom- caux dans le tourisme. L’objectif est
touristiques valorisant le potentiel
valorisables à travers le tourisme. poul dans la région de Louga ; d’avoir une croissance inclusive au
naturel des territoires
Les lieux de pèlerinage à l’image • La promotion du tourisme de bénéfice de l’économie nationale.
Le Sénégal dispose d’atouts natu- de Touba, Kaolack, Tivaouane ac- découverte au niveau des sites
cueillent, chaque année, des mil- La carte suivante présente les pro-
rels favorables au développement de visite comme Gorée, Ex-Eco- positions de sites touristiques à
du tourisme balnéaire et de l’éco- liers de pèlerins venus de l’inter- le William Ponty, le cimetière des
national. Pour mieux exploiter ce l’horizon 2035.
tourisme. Pour mieux exploiter ce tirailleurs sénégalais de Thiaroye,
potentiel, le PNADT préconise : potentiel, il est primordial de garan- le cimetière de Joal, les chutes
tir les conditions d’hébergement et de Dindéfélo, etc.
228
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
229
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Action 4.37 : Aménager des zones lieux exclusivement réservés aux concentrées des unités spéciali- Objectif spécifique 4 : Pro-
d’activités artisanales dans les corps de métiers. sées et performantes. Il passe par mouvoir un commerce au
communes la mise en place de centre de for- service du développement
Action 4.38 : Développer des pôles
Cette action entre dans le cadre de mation et de perfectionnement des des territoires
artisanaux d’excellence
la planification spatiale à l’échelle de artisans pour une meilleure finesse
Action 4.39 : Renforcer et moderni-
la commune. Elle consiste à amé- Le PNADT propose l’érection ou le dans la production et sa compétitivi-
ser les équipements commerciaux
nager des zones dédiées à l’instal- renforcement de pôles artisanaux té sur le marché. structurants
lation et la pratique des métiers de d’excellence (voir tableau 42) sur
l’artisanat. L’objectif est d’avoir des les centres dans lesquels seront La promotion et la distribution des
produits locaux passent par un
aménagement et une bonne orga-
nisation de tous les pôles commer-
ciaux du pays. Le PNADT propose
de renforcer les infrastructures et
équipements pour les rendre davan-
tage attractifs et dynamiques dans
la redistribution des produits. Ainsi,
le PNADT promeut l’aménagement
de complexes commerciaux avec
d’énormes capacités de stockage
et de conservation des produits di-
vers. La mise en œuvre de cette ac-
tion permettra de :
• Aménager les grands marchés
urbains existants sur l’ensemble
du territoire national. L’enjeu est
de les mettre aux normes pour
une distribution moderne des
produits locaux et un désencom-
brement de la voie publique ;
• Moderniser les pôles commer-
ciaux secondaires tels que Ka-
olack, Touba, Diaobé, Dahra, etc.
Déjà, la modernisation de Diaobé
est en cours de réalisation avec
Chaussures - Ngaye Mékhé
la construction d’un centre com-
mercial sous-régional ;
230
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
• Aménager des marchés d’in- comme ceux de Ndioum et Ma- contribuent fortement à la structu- Une fois élaboré, le SDAC devra :
térêt national dans les métro- tam en produits céréaliers ; celui ration des déplacements urbains et
poles d’équilibre. Ces types de de Notto Gouye Diama en pro- interurbains et la création de centra- • Servir de cadre de référence
marchés mettent au profit des duits horticoles et ceux de Kayar, lités. pour les interventions de l’Etat,
producteurs et grossistes des Fass Boye, Djiffer, Joal, Kafounti- des chambres consulaires et des
installations et équipements ne en produits halieutiques. Dans les métropoles, on observe collectivités territoriales en ma-
performants et les meilleures une mauvaise répartition spatiale tière d’aménagement et déve-
Action 4.40 : Elaborer et mettre en des grands équipements commer- loppement commercial ;
conditions de conservation et de place un cadre réglementaire de la
distribution des produits. Ils fa- ciaux qui sont en général concen-
grande distribution • Guider et orienter les investis-
cilitent l’approvisionnement des trés dans les noyaux urbains. Cela
seurs privés dans la localisation
métropoles en produits alimen- La distribution se modernise de augmente les problèmes de mobi-
des projets commerciaux.
taires ; plus en plus avec l’installation des lité urbaine et de congestion des
grandes enseignes étrangères. Elle centres villes et contribue à la for- Au regard des principes d’aména-
• Aménager des marchés spé- est concurrente de la vente tradi- mation d’un tissu urbain déséquili- gement du territoire, le SDAC de-
cialisés dans la commercialisa- tionnelle (étals, boutiques de quar- bré. vra promouvoir un développement
tion des produits agricoles et tiers, etc.). Pour accompagner cette urbain équilibré basé sur une or-
halieutiques. Dans les marchés Face à cette situation, il est proposé
modernisation, le PNADT propose ganisation urbaine polycentrique,
spécialisés (produits céréaliers, d’élaborer et de mettre en œuvre
l’aménagement de centres com- promouvoir la régulation des flux et
horticoles, halieutiques, etc.), des schémas directeurs d’aména-
merciaux aux normes et la mise en augmenter l’attractivité des espaces
existants, toutes les opérations gement commercial (SDAC) pour
place d’un cadre réglementaire or- de développement potentiellement
(tri, stockage, distribution, etc.) les métropoles régionales. Le sché-
ganisant la grande distribution. Ce riches mais faiblement exploités.
se font à l’air libre avec tout ce ma directeur d’aménagement com-
cadre devra aussi faciliter l’insertion mercial est un document d’orienta- Action 4.42 : Renforcer le dispositif
que cela comporte en termes de des opérateurs nationaux dans ce
risques sanitaires. Ils n’ont pas tion et de stratégie en matière de de contrôle des produits importés
secteur en les aidant à se confor- développement commercial. Son
d’équipements de stockage ou mer aux exigences de qualité et Le Sénégal se base essentiellement
de conservation. Pour améliorer objectif est d’organiser, de struc-
d’hygiène. turer et de dimensionner l’appareil sur les importations pour assurer ses
la situation, le PNADT propose approvisionnements alimentaires et
l’aménagement d’infrastructures Action 4.41 : Elaborer et mettre en commercial à l’échelle de chaque
agglomération au regard des prin- non alimentaires. Compte tenu des
et d’équipements de stockage œuvre des schémas d’aménage-
ment commercial cipes d’aménagement du territoire, volumes croissants de produits im-
et de conservation adaptés. Leur portés, de la diversification de leur
construction permettra d’amé- de développement durable et de sa-
Les structures commerciales no- tisfaction des consommateurs. provenance et de la complexité
liorer la qualité et l’origine des des technologies de fabrication, le
tamment les grands marchés et
produits et contribuera à ren- PNADT propose le renforcement
centres commerciaux jouent un Le SDAC devra être élaboré par
foncer les circuits de commer- du dispositif de contrôle technique
rôle déterminant dans la structu- l’Etat en concertation avec les col-
cialisation pour les producteurs. de ces produits. Ceci passe par la
ration des territoires. En effet, en lectivités territoriales, les chambres
Pour atteindre cet objectif, il est mise en place de normes avec le
plus de leur importante contribu- de commerce et l’ensemble des ac-
judicieux de commencer par les renforcement de l’association séné-
tion dans l’économie locale, les teurs concernés et devra être doté
marchés spécialisés existants galaise de la normalisation (ASN),
flux quotidiens qu’elles engendrent d’un statut juridique approprié.
231
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
d’une part et d’autre part la création échanges (AFE), l’initiative « Tout Action 4.46 : Promouvoir l’enseigne- Il s’agit de créer des cadres de re-
de laboratoires de contrôle dans les sauf les armes » de l’UE, l’AGOA ment scientifique cherche et d’innovations spécialisés
portes d’entrée du pays comme Da- avec les Etats-Unis, le Tarif douanier selon les enjeux économiques de la
Il s’agit de mettre en place des
kar, Rosso Sénégal, Kaolack, Diao- Préférentiel spécial (TDPS) de la zone. Ainsi, pour impulser l’émer-
mécanismes d’orientation des
bé, Kédougou et Kidira. Ce dispo- Chine, le Japon, le Canada, la Corée gence de pôles technologiques,
contenus d’enseignements vers
sitif permettra de mieux sécuriser du Sud, la Turquie, entres autres. le PNADT propose la création de
les sciences. L’objectif est d’avoir
les consommateurs, de créer des Ces accords permettent d’exporter centres de recherche et d’innova-
des ressources humaines de qua-
emplois et de favoriser le transfert sans s’acquitter de droits de douane tion pour répondre aux enjeux liés
lité dans le domaine des métiers
de technologies. et sans contingences auprès de à la qualité de l’eau, à la prospec-
de l’innovation et de la recherche
ses partenaires. En s’appuyant sur tion minière, aux hydrocarbures,
Action 4.43 : Renforcer la protection scientifique afin de booster les sec-
les opportunités qu’offrent ces ac- à l’agro-alimentaire, à la santé ani-
des filières stratégiques teurs économiques. Il s’agit alors
cords, le Sénégal peut augmenter male, aux énergies renouvelables,
de créer des lycées scientifiques
Le Sénégal demeure un pays ouvert et diversifier ses exportations. à l’océanographie, aux matériaux de
et d’offrir les conditions d’encadre-
avec une économie très extravertie. construction, aux technologies et à
Objectif spécifique 4 : Impul- ment au corps enseignant.
L’essentiel des produits consom- l’électronique. A ce titre, les établis-
ser l’émergence des pôles sements humains ci-après sont pro-
més est importé. Ce qui rend notre Action 4.47 : Développer des centres
technologiques de recherche et d’innovations ré- posés pour abriter chacun d’eux un
économie vulnérable aux chocs ex-
ternes et notre position commer- Action 4.45 : Aménager des parcs pondant aux enjeux de développe- centre de recherche et d’innovation.
ciale toujours fragile. Il s’agit alors technologiques dans toutes les mé- ment des territoires
de mettre en place des stratégies tropoles
de protection des filières straté-
giques à l’image de l’aviculture, la Le parc technologique est consti-
production locale d’oignons, les pro- tué de locaux aménagés et équipés
duits halieutiques, l’huile d’arachide pour héberger et accompagner les
entre autres. projets de création d’entreprises
essentiellement dans les domaines
Action 4.44 : Saisir les opportunités des Technologies de l’Information
offertes par les accords commer- et de la Communication, des éner-
ciaux gies renouvelables, des technolo-
gies vertes et de l’offshoring. Tous
Le Sénégal a signé beaucoup d’ac-
ces secteurs représentent des en-
cords commerciaux avec des pays
jeux importants pour le Sénégal et
ou groupes de régionaux tels que
peuvent permettre la création d’em-
: l’accord sur la facilitation des
plois et de richesses.
Laboratoire de recherche
232
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
233
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
2.4.3. Orientation stratégique 4.3 : Faciliter l’accès à des facteurs de production performants et compétitifs dans les territoires
Il s’agit d’aménager des routes et autoroutes structurantes complétant le réseau principal existant pour permettre une meilleure connexion des territoires.
La mise en œuvre de cette action devrait participer au désenclavement et à l’impulsion du développement des territoires et contribuer au renforcement de
l’équité territoriale. C’est dans cette optique qu’entrent les propositions suivantes :
Tableau 48 : Axes routiers à aménager et à réhabiliter
234
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
235
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Le projet entre dans un processus de diversification des modes et moyens de transports. Les gares multimodales qui sont des infrastructures pouvant
accueillir divers moyens de transports vont être des lieux de rupture de charge offrant aux passagers la possibilité d’emprunter le train, le bus et le vélo.
Action 4.54 : Renforcer et moderniser les infrastructures aéroportuaires
Tableau 49 : Proposition de création de nouveaux aéroports internationaux et de modernisation des aéroports secondaires
Les ports complètent le dispositif des infrastructures de transport des personnes et marchandises dans un pays qui bénéficie d’une côte longue de plus
de 700 km. Ces ports secondaires feront des établissements humains de véritables relais côtiers dans le cadre de la politique de désenclavement des
territoires et la redistribution des produits locaux.
Tableau 50 : Proposition de modernisation et d’aménagement de ports
236
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
• Construction de la ligne Thiès- • Construction de la ligne Tou- -Keur Momar Sarr-Richard-Toll. Action 4.58 : Renforcer les pro-
Mbour-Fatick-Kaolack ; ba-Dahra-Linguère-Ranérou-Ma- grammes de désenclavement des
tam ; territoires
• Construction de la ligne Lou-
ga-Dahra ; • Construction de la ligne Louga Les infrastructures de franchisse-
ment jouent un rôle important dans
le désenclavement et la protection
civile. Elles sont généralement amé-
nagées pour surmonter les obsta-
cles liés au milieu physique notam-
ment l’eau, le relief ou la qualité du
substrat afin de garantir aux popu-
lations de meilleures conditions de
déplacement. Ce qui fait qu’elles
constituent des aménagements
stratégiques dans la mise en œuvre
des politiques visant à promouvoir
les territoires à partir de leurs res-
sources et garantir à chaque citoyen
les conditions d’existence accep-
tables. C’est ainsi que le PNADT
recommande la construction et la
réhabilitation de ponts structurants
et assurant un désenclavement de
certaines parties du territoire :
• Ponts de Diouloulou et Baïla ;
• Deuxième pont de Ziguinchor.
Action 4.59 : Aménager des pistes
de production
238
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
en pistes de production afin de relier toires. Ces plateformes vont œuvrer Le domaine national doit être Des décrets d’application de la Loi
chaque partie du territoire national à dans l’orientation, la recherche de conservé comme bien commun, 2013-10 du 28 décembre 2013 por-
un centre stratégique de vente et/ financement et la formalisation des appartenant à la Nation, ce qui ga- tant Code Général des Collectivités
ou de transformation des produits. petites et moyennes entreprises. La rantit la stabilité sociale du pays et Territoriales doivent être pris pour
proximité aux acteurs économiques la conservation du patrimoine fon- clarifier la gestion du foncier entre
Action 4.60 : Elaborer un schéma
à l’échelle des métropoles est pré- cier. Une privatisation entière du do- les communes avec des territoires
national des transports
conisée. maine national pourrait causer une urbains et les communes avec des
Il consiste à élaborer un document distribution inéquitable des terres zones de terroirs.
Action 4.63 : Créer des agences dé-
national de planification des trans- et leur accaparement par les plus
partementales d’appui à l’économie La réforme de l’article 8 de la Loi sur
ports qui intègre la multimodalité. Il territoriale
riches. Les exploitants de terres
(les paysans) dotés de droits réels le domaine national permettrait de
permet d'identifier les types d'équi-
La mission de la structure qui sera pourraient vendre les terres aux prendre en compte :
pements et d'infrastructures et d'or-
ganiser la gouvernance du secteur. créée à l’échelle de chaque dé- plus offrants et devenir des ouvriers • L’affectation de terres à une fa-
partement s’articulera essentielle- agricoles, des émigrés, etc. La pau- mille, la famille pouvant être con-
Objectif spécifique 2 : Doter ment autour de l’encadrement des vreté pourrait s’aggraver dans ces sidérée comme une personne
les territoires de structures acteurs économiques locaux. Elle zones et engendrer des frustrations morale ;
d’appui à l’économie va regrouper plusieurs techniciens et des conflits, ce qui serait incom-
de compétences diverses notam- patible avec le développement éco- • L’affectation de terres à des per-
Action 4.61 : Réhabiliter les services
d’encadrement technique des pro- ment dans l’appui conseil de proxi- nomique. sonnes n’appartenant pas à la
ducteurs mité pour la création d’entreprises, communauté, soit des individus,
la vente et l’exportation, le conseil Egalement, l’Etat doit continuer à soit des personnes morales.
Les acteurs de l’économie ont be- agricole, le conseil en business plan détenir les terres du domaine na- Cela permettra d’encadrer l’agro-
soin de services d’appui perfor- et accès au crédit entre autres. tional et à les immatriculer en son business.
mants pour augmenter leur produc- nom, au cas par cas. Toutefois, l’uti-
Objectif spécifique 3 : Facili- lité publique doit être déclarée par Action 4.65 : Favoriser l’accès à un
tion et la rendre plus compétitive sur foncier aménagé et sécurisé par la
le marché. Il s’agit alors de mettre ter l’accès au foncier, l’éner- décret et discutée avec les acteurs
mise en place de zones agricoles
en place ou de redynamiser les ser- gie et aux TIC concernés. De même, les procé- spécialisées
vices d’encadrement en les dotant dures d’immatriculation doivent
Action 4.64 : Adopter et mettre en être allégées. La Commission de
de moyens suffisants leur permet- Les zones pionnières sont certes
œuvre une Loi sur la réforme fon-
tant d’appuyer les producteurs. Contrôle des Opérations Doma- reversées dans les zones de terroir,
cière
niales (CCOD) doit être renforcée mais elles devraient constituer une
Action 4.62 : Mettre en place des La Loi sur la réforme foncière doit avec des relais régionaux qui ont nouvelle catégorie : Zones agricoles
plateformes d’investissement dans exclusivement un rôle d’instruction spécialisées. Ces zones pourraient
être en adéquation avec le Code Gé-
toutes les métropoles des dossiers.
néral des Collectivités territoriales être immatriculées au nom de l’Etat
L’objectif de ces plateformes est (Loi 2013-10 du 28 décembre 2013) pour une sécurisation.
de faciliter l’entrepreneuriat et les et doit garantir la conservation du
investissements dans tous les terri- domaine national et un foncier sé-
curisé à tous les acteurs
239
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Ces zones agricoles spécialisées sein des agropoles, mais aussi • La modification du Décret N°72- de communication (films, sket-
seront identifiées sur la base d’un l’accompagnement de tous les 1288 du 27 Octobre 1972 relatif chs, bandes dessinées, etc.) est
document de planification spatiale acteurs du foncier (Services te- aux conditions d’affectation et également nécessaire ;
et délimitées avec précision. L’État chniques de l’Etat, Collectivités de désaffectation des terres du
• Le renforcement des capacités
pourra les immatriculer en son nom territoriales, Secteur privé, So- domaine national pourrait préci-
des Collectivités territoriales et
et octroyer des droits réels par des ciété civile, populations, etc.) et ser les conditions d’affectation
des organisations d’acteurs (pro-
baux ordinaires ou emphytéotiques la mise en harmonie des proces- (limitation du nombre d’hecta-
ducteurs, femmes, jeunes, etc.)
dont la durée maximale serait pré- sus de gestion du foncier ; res, respect de l’usage déclaré,
pour une meilleure application
déterminée par la loi, des droits de etc.) et les critères de mise en
• La mise à jour du Code de l’Urba- des dispositions et règlements
superficies, des titres d’exploitation, valeur des terres ;
nisme afin d’harmoniser certai- juridiques en faveur de l’accès
etc. aux investisseurs étrangers et
nes dispositions de la loi 2008- • L’immatriculation au nom de équitable à la terre.
nationaux, sur la base de projets
43 du 20 août 2008 portant l’Etat des « réserves » fonciè-
d’investissements bien ficelés. Action 4.67 : Mettre en place et opé-
Code de l’Urbanisme avec celles res afin de les protéger contre rationnaliser un Système informati-
Action 4.66 : Renforcer les capacités de la loi 2013-10 du 28 décembre les occupations anarchiques. sé de gestion foncière
de gouvernance foncière des ac- 2013 portant Code Général des Pour ce faire, l’Etat peut créer
teurs centraux et des collectivités Collectivités Territoriales ; des zones d’aménagement dif- La mise en place d’un cadastre
territoriales féré pour sécuriser ces assiettes numérique national doté de suf-
• L’unification des codes sur le
qui doivent recevoir des projets fisamment de moyens matériels
• La création d’un Organisme na- foncier (Code forestier, Code de
d’utilité publique notamment : la et humains pour la réalisation des
tional chargé de la Gestion du l’eau, Code de l’environnement,
réalisation de futures opérations opérations de délimitation, de lo-
Foncier au Sénégal : sachant code minier, etc.), en vue de pro-
d’aménagement dans les agg- tissement et de bornage devant
que le Ministère de l’Economie mouvoir un Code unique ;
lomérations, la préservation et accompagner la mise en œuvre de
et des Finances à travers la Di-
• La délimitation nette sur le ter- l’aménagement des espaces na- la réforme dans les zones urbaines,
rection Générale des Impôts et
rain des différentes catégories turels, l’aménagement de zones les zones des terroirs et les zones
Domaines est chargé de la ges-
de terres doit être faite : zones touristiques, de zones d’activités agricoles spécialisées. Le cadastre
tion du foncier, généralement sur
de terroirs, zones urbaines, zo- économique, les équipements numérique national doit être ac-
le plan financier. Mais le foncier a
nes classées, etc. Cette délimita- collectifs, les emprises des pro- compagné d’outils performants tels
une dimension d’aménagement
tion est d’autant plus nécessaire, jets routiers, autoroutiers, les zo- que la numérisation du livre foncier,
du territoire nécessitant une
qu’avec l’Acte III de la décentra- nes d’activités industrielles, etc. des dossiers fonciers, des registres
autre approche. C’est pourquoi,
lisation, les anciennes Commu- fonciers et de la mise en place de
il est nécessaire de créer une • L’implication des acteurs du fon-
nes et les nouvelles Communes systèmes d’informations foncières
structure chargée de la gestion cier dans les procédures de ré-
(anciennes communautés rura- dans les Collectivités territoriales
du foncier, qui pourrait être une formes des textes législatifs et
les) sont d’égale dignité, mais pour une transparence dans la ges-
délégation logée à la Présiden- réglementaires sur le foncier et
leurs territoires sont différents : tion du foncier.
ce de la République. Elle aura le renforcement de leurs capa-
les premières sont dotées de zo-
pour mission l’identification, cités. La vulgarisation des textes
nes urbaines pour la plupart, les
l’aménagement et la gestion de de Loi sur le foncier en langues
secondes sont dotées de zones
zones agricoles spécialisées au nationales avec différents outils
de terroir ;
240
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Action 4.68 : Développer la produc- l’ordre de 3 000 heures et une irra- Le Sénégal dispose de réserves en cours d’exploitation. D’autres
tion énergétique de sources renou- diation moyenne de 5,7 kWh/m2/j. de pétrole au niveau de Rufisque réserves ne sont pas encore exploi-
velables (éolien, solaire, biomasse, Cette irradiation varie entre la partie Offshore – Sangomar Offshore et tées : (i) à Guembeul-1, au large de
biogaz) nord plus ensoleillée (5,8 KWh/m2/j Sangomar Offshore Profond, sur le Saint-Louis, un gisement de gaz na-
Le développement de l’énergie re- à Dakar) et la partie sud influencée littoral sud-ouest du pays. Les ré- turel à cheval entre la Mauritanie et
nouvelable favorise le mix énergé- par le système nuageux d’une plus serves pétrolières de ces blocs se- le Sénégal dénommé « Grand Tor-
tique et l’efficacité énergétique. longue saison des pluies (4,3 KWh/ raient supérieures à 1 milliard de ba- tue/Ahmeyin » entre 20 et 25 Tcf80
m2/j à Ziguinchor). Ceci fait que le rils. La production pourrait démarrer (réserves d’environ 400 millions de
La biomasse valorisée au plan éner- pays possède l’un des meilleurs po- à partir des années 2020 par des m3 en 2009) ; (ii) les réserves de Té-
gétique se compose essentielle- tentiels solaires au monde. sociétés à capital majoritairement ranga-1 au niveau du bloc de Cayar
ment du bois forestier, de la coque étranger. Offshore Profond (réserves esti-
Action 4.69 : Développer la produc-
d’arachide, de la coque palmiste mées à 5 TCF : environ 133 milliards
tion d’énergie hydro-électrique Il serait nécessaire de promouvoir
et de la bagasse. Dans les trois ré- de mètres cubes).
gions de Tambacounda, Kolda, Zi- des industries extractives propres
Le barrage de Manantali sur le fleuve
guinchor, où elle est principalement pour revaloriser le PIB du pays. Le secteur sénégalais de l’éner-
Sénégal permet de produire annuel-
rencontrée, son potentiel est de gie reste marqué par sa forte dé-
lement 800 GWhs de l’hydroélectri- L’exploitation durable de ces gise-
331,3 millions de m3. La biomasse pendance aux produits extérieurs.
cité avec une puissance installée de ments de pétrole est également un
est généralement utilisée comme L’exploitation de ce gaz permettrait
200 MW pour répondre aux besoins enjeu majeur au regard de la sensi-
combustibles. D’autres types de d’alléger les coûts de production de
énergétiques des Etats membres. bilité environnementale de la zone
combustibles connaissent une uti- la SENELEC, et partant les factures
Au niveau du fleuve Gambie, il est maritime et des écosystèmes cô-
lisation encore marginale : biogaz, d’électricité et favoriserait l’efficaci-
prévu des aménagements hydroé- tiers constitués de mangroves avec
bio charbon, bio éthanol, etc. té énergétique.
lectriques au niveau du barrage de toutes les fonctions écologiques qui
Sambangalou, notamment des tur- leurs sont associées. Tous les Mi- Action 4.72 : Développer le réseau
Le Sénégal a également un fort
bines de 32 MW pour une capacité nistères impliqués doivent mettre de transport de l’électricité en élar-
potentiel éolien surtout dans les
totale de 128 MW. ensemble leurs ressources et sa- gissant le réseau Haute Tension
zones suivantes, classées par ordre
d’importance : presqu’île du Cap voirs pour imposer un cadre de ges- Le réseau de transport Haute ten-
Toutefois, il est nécessaire de déve-
Vert et les alentours, la région de tion environnementale et sociale sion existant est concentré dans la
lopper le potentiel hydroélectrique
Saint-Louis, toute la grande côte, la pour bien encadrer l’exploitation et zone Ouest du pays, principalement
des barrages pour mieux combler
petite côte, le Delta du Saloum, la le transfert du pétrole. dans les régions de Dakar et Thiès.
les besoins énergétiques de l’éco-
façade maritime de la Casamance nomie. Action 4.71 : Exploiter les réserves Il se développe actuellement vers
et la région de Thiès. Les vitesses de gaz du Sénégal pour le soutien le Nord et le centre en prévision de
moyennes du vent sont de 6m/s. Action 4.70 : Exploiter les réserves aux activités économiques l’interconnexion avec le futur réseau
de pétrole du Sénégal afin d’assurer
225 kV de l’OMVS et de l’OMVG.
Au Sénégal, le potentiel solaire la disponibilité des hydrocarbures Le Sénégal dispose d’importantes
repose sur une durée annuelle en qualité et en quantité réserves de Gaz naturel à Diamnia- C’est à partir de ce réseau HT
moyenne d’ensoleillement de dio, à Diender (Gadiaga/Sadiaratou) que s’organise la distribution des
80 Un Tcf équivaut à 28 milliards de mètres cubes ou 166 millions de Barils équivalant pétrole (BEP)
241
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
deux autres réseaux que sont ce- des réseaux électriques des États La carte 40 présente les proposi-
lui Moyenne Tension (MT) et celui membres de l’OMVG et de l’OMVS. tions du PNADT en matière d’éner-
Basse Tension (BT). Donc, il est né- gie.
cessaire de développer davantage
ce réseau haute tension afin de fa-
voriser l’accès à l’électricité pour les
secteurs de l’économie et pour les
ménages.
Des projets sont en cours d’exé-
cution ou d’études. Il s’agit du pro-
jet de la SENELEC ; du projet de
l’OMVS Tamba-Kayes et du projet
de MCA consistant au développe-
ment à long terme du réseau HT au-
tour de Dakar. Ce dernier comprend
deux volets :
• Ajout d’un 2ème circuit souterrain
225kV entre la centrale de Kou-
noune et le poste de Patte d’Oie;
• Implantation d’un nouveau lien
souterrain 225kV reliant la cent-
rale de Kounoune à celle de Cap
des Biches, et implantation d’un
lien sous-marin 225kV entre Cap
des Biches et Bel-Air avec une
partie souterraine.
Action 4.73 : Promouvoir la coopé-
ration transfrontalière et sous-ré-
gionale en matière d’énergie
La coopération transfrontalière et
sous-régionale devra être renfor-
cée pour la valorisation du poten-
tiel hydroélectrique avec notam-
ment les projets d’interconnexion
Plateforme pétrolière offshore
242
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
243
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Action 4.74 : Assurer un accès uni- etc. leur rentabilité, il est important de La proposition de maillage du terri-
versel aux TIC disposer d’une main d’œuvre et de toire national en écoles de forma-
• Elaborer un plan de développe-
cadres bien formés. Les territoires tion professionnelles est illusttrée à
L’accès universel aux TIC est syno- ment des ressources pédagogi-
à fort potentiel minier à l’image des la carte 41 et au tableau 50.
nyme d’une bonne connectivité des ques numériques dans le domai-
départements de Matam, Kanel, Ti-
populations. Il permet de booster la ne de l’éducation et la formation ;
vaouane, Thiès, Bambey et Kédou-
croissance et faire du pays un hub
• Mettre en œuvre le projet plan gou devraient abriter des centres de
de services. Il passe également par
d’adressage unique national. formation spécialisés pour mieux
la mise en place d’infrastructures
optimiser la main d’œuvre locale et
de haut débit et de très haut débit Action 4.75 : Créer des cyber-parcs
booster l’économie des territoires.
et le maillage du territoire en fibres dans les métropoles d’équilibre
La mise en œuvre de cette propo-
optiques interconnectés aux câbles
Il s’agit de cadres où cohabitent sition entrerait dans une dynamique
sous-marins. Cette option politique
des structures de formation, de de valorisation des ressources qui
fera des TIC un secteur transversal
recherche et développement, d’ac- est un axe stratégique du PNADT.
d’appui à l’économie, la science, la
recherche et la production. Cette cueil et d’accompagnement des
situation conditionnera la mise en entreprises. A travers le numé-
œuvre de diverses sous actions no- rique, ces cadres offrent les condi-
tamment : tions d’émergence du offshoring, la
croissance des entreprises à travers
• Connecter toutes les capitales l’innovation et la promotion de l’ins-
départementales et grands étab- tallation ou de la sous-traitance des
lissements par une dorsale fibre ; entreprises étrangères.
• Mettre en place une plateforme Objectif spécifique 4 : Adap-
d’informations sur les activités ter l’offre de formation aux
économiques. Il s’agira de dé- besoins de l’économie
velopper des applications web
et Android, des plateformes nu- Action 4.76 : Développer des filières
de formation professionnelle adap-
mériques et des systèmes d’in-
tées aux potentialités économiques
formation sur les procédures des territoires
foncières, les opportunités de
financement, la distribution et la Les récentes découvertes de pé-
commercialisation des produits trole, de gaz et autres minerais
(Intrants et production), l’infor- montrent que les enjeux écono-
mation climatique, la mise en re- miques du Sénégal se joueront au-
lation des acteurs (producteurs, tour des métiers de gestion et de
consommateurs, transporteurs), valorisation de ces ressources. Pour
Ecole de formation professionnelle
244
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Carte 41 : Répartition spatiale des écoles de formation professionnelle, PNADT horizon 2035
245
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
246
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
247
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Il s’agira de densifier la carte universitaire à travers l’ouverture de centres universitaires spécialisés aux besoins et enjeux économiques des territoires. A
cet effet, il est préconisé la création dans les métropoles d’équilibre d’universités de proximité offrant un cadre de formation et de recherche adéquate (Voir
carte 42).
248
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
249
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Les collectivités territoriales peinent lité. Elles peuvent solliciter le sou- Les fonds d’aménagement régio- à des critères de délocalisation, de
à mobiliser des capitaux pour finan- tien de l’Etat pour les délégations naux ont été mis en place dans le nombre d’emplois transférés, de
cer leur développement. Pour sou- de services publics (DSP) au niveau but de favoriser la délocalisation des création de nouveaux emplois, etc.
tenir les investissements porteurs des territoires. Elles peuvent aus- PME génératrices d’activités dans
de transformation, les collectivités si recourir aux marchés financiers certaines régions de développe- Ce mécanisme prendra aussi en
territoriales peuvent recourir à cer- pour des emprunts obligataires. Le ment prioritaire. Ce mécanisme doit compte la prime d’aménagement et
tains mécanismes de financement financement du développement ter- être renforcé afin de permettre aux d’installation destinée à la promo-
jugés innovants. Elles peuvent éla- ritorial peut se faire aussi à travers territoires de renforcer leur attracti- tion d’activités économiques dans
borer des directives de partenariat la réhabilitation et l’application ef- vité auprès des entreprises et des les collectivités territoriales au profit
public-privé (PPP) dans le cadre de fective des contrats-plans. populations et de réduire les dispa- d’entreprises créatrices d’emplois
la mise à la disposition de la popula- rités régionales. Ces fonds pourront dans ces zones.
Action 4.81: Renforcer les fonds
tion locale d’infrastructures de qua- bénéficier aux PME ayant satisfait
d’aménagement régionaux
Objectif spécifique 1 : Ren- du NEPAD, de la CEDEAO et de servant toute la sous-région. Il s’agit Objectif spécifique 2 :
forcer les infrastructures l’UEMOA, réhabiliter le chemin de concrètement d’aménager des ga- Renforcer la coopération
d’intégration fer et proposer de nouvelles lignes zoducs et de réaliser des réseaux sous-régionale
ferroviaires à l’image de celui reliant électriques et de télécommunica-
Action 4.82 : Renforcer les corridors Action 4.85 : Renforcer les villes
le Sénégal à la Guinée Conakry. Le tions desservant plusieurs pays de
routiers et ferroviaires frontalières
pont de la Sénégambie, réalisé re- la sous-région.
Le Sénégal appartient à un espace cemment et celui de Rosso sur le Les villes frontalières constituent
Action 4.84 : Renforcer les trans-
économique et social sous-régional. Fleuve Sénégal en cours de réalisa- des lieux où se consolident les liens
ports maritime, fluvial et aérien
L’opportunité que constitue ce mar- tion devront participer au renforce- sociaux entre les peuples. L’attrac-
ché de plus de 300 millions de per- ment de l’intégration sous-régionale Cette action entre dans le cadre du tivité des villes frontalières va en
sonnes et l’enjeu de consolidation et le désenclavement de certaines renforcement des corridors sous ré- faire de grands centres d’activités
des liens sociaux avec les pays fron- parties du pays. gionaux qui jouent d’ailleurs un rôle économiques et de socialisation au
taliers font qu’il est opportun d’avoir Action 4.83 : Renforcer les réseaux
déterminant dans la circulation des niveau des espaces transfrontaliers,
un bon réseau routier et ferroviaire électriques, énergétiques et de té- personnes et des biens, le renforce- confortant les relations sous-régio-
le connectant aux différentes par- lécommunications ment des liens culturels, sociaux et nales. A ce titre, le PNADT suggère
ties de l’espace communautaire. économiques consolidant l’intégra- le renforcement des villes de Kidira,
Ainsi, le PNADT intègre la vision Il consiste à promouvoir des projets tion sous-régionale. Bakel, Kédougou, Karang, Ziguin-
du SDER en proposant de pour- partagés à travers la mise en place chor, Rosso Sénégal, etc.
suivre la dynamique d’intégration de grands réseaux de distribution
sous-régionale par la finalisation du d’électricité, de transfert d’hydro-
réseau routier défini dans le cadre carbures et de fibres optiques des-
250
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Le Sénégal partage des ressources l’exploitation et la mise en valeur tionales qui permet d’initier des torial et d’aménagement des terri-
naturelles avec des pays limitrophes nécessitent un consensus. Il s’agit projets de territoires communs toires dans un contexte de mondia-
comme les forêts, les bassins flu- alors de renforcer le cadre de gou- répondant efficacement aux défis lisation de l’économie.
viaux, le pétrole et les mines dont vernance des ressources transna- communs de développement terri-
2.4.5. Orientation Stratégique 4.5 : Assurer une meilleure insertion du Sénégal dans l’économie mondiale
Objectif spécifique 1 : Inté- entreprises étrangères pour des maines de qualité, d’infrastructures Action 4.90 : Améliorer l’environne-
grer les chaînes de valeur transferts de technologies. et de matières premières de qualité, ment des affaires
mondiales une valorisation des potentialités de
L’émergence de notre économie L’amélioration de l’environnement
ses territoires, etc.
Action 4.87 : Mettre à niveau le sec- exige aussi la disponibilité d’une des affaires est au cœur des poli-
teur privé national et la qualité de la main d’œuvre de qualité très bien Objectif spécifique 2 : Aug- tiques de promotion des investis-
main d’œuvre formée. menter les Investissements sements privés locaux et internatio-
Directs à l’Etranger (IDE) naux. Le Sénégal a mis en œuvre
L’émergence du Sénégal dépend Action 4.88 : Promouvoir l’implanta- le programme de réforme de l’en-
du développement du secteur pri- tion de grands groupes internatio- Action 4.89 : Diversifier les parte- vironnement des affaires et de la
vé. La création d’emplois revient naux au Sénégal naires stratégiques du Sénégal compétitivité (PREAC) pour rendre
au secteur privé qui en s’appuyant son économie attractive et fournir
sur une main d’œuvre de qualité Les nouvelles formes de la spécia- La nouvelle gouvernance mondiale
lisation internationales telles que portée par les BRICS (groupe de des incitations au développement
peut assurer la mise en valeur du du secteur privé et de l’investisse-
potentiel des industries et des ser- la décomposition internationale cinq pays se réunissant depuis 2011
des processus productifs (DIPP), en sommets annuels : Brésil, Rus- ment. L’amélioration continue de
vices par une utilisation judicieuse l’environnement des affaires per-
des ressources et potentialités des permettent une délocalisation et/ sie, Inde, Chine et Afrique du Sud)
ou fragmentation de la production est une occasion pour le Sénégal mettra à notre économie d’être plus
territoires. Dans ce cadre, l’Etat doit propice aux IDE.
assurer un environnement favorable mondiale. La DIPP a toujours été de diversifier ses partenaires stra-
au développement du secteur privé. pour les firmes multinationales tégiques. Pour rappel, les BRICS Objectif spécifique 3 : Ren-
Les deux doivent collaborer pour (FMN) un moyen de s’implan- constituent une plateforme in- forcer le rayonnement du Sé-
offrir le maximum d’opportunités. ter dans des pays stratégiques et fluente des économies émergentes négal à l’international
Cet environnement doit donner la contourner les barrières douanières. et promeuvent la construction d’un
possibilité aux entreprises sénéga- A travers cette tendance, le Séné- nouveau type de relations interna- Action 4.91 : Faire de Dakar un HUB
laises d’élargir leurs activités à l’in- gal pourrait intégrer les chaînes de tionales basées sur une coopération de services international
ternational et d’être ainsi compéti- valeurs mondiales et diversifier son gagnant-gagnant. Le Sénégal, en
économie. Pour cela, il gagnerait Il consiste à concentrer dans le
tives. Elles pourront répondre aux nouant des alliances stratégiques,
à rendre davantage attractive son grand Dakar des services de di-
exigences de la mondialisation et pourrait infléchir certaines ten-
économie par des réformes rela- mensions internationales renforçant
conclure des partenariats avec des dances et mettre à profit les oppor-
tives à l’environnement des affaires, son attractivité et faisant d’elle, un
tunités qu’offre la mondialisation.
une disponibilité des ressources hu- passage incontournable dans la
251
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
sous-région. Il s’agit d’une offre de ge internet à vocation sous-ré- tuts de recherche de renom permet tique. L’accueil de telles manifes-
services diversifiée et de dernière gionale. aux nôtres d’améliorer la qualité de tations offre au Sénégal un cadre
génération dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la re- d’expression de son savoir-faire et
Action 4.92 : Promouvoir le rayon-
la recherche et de l’innovation, l’en- nement des métropoles d’équilibre cherche puis de se positionner dans contribue à son rayonnement au-
seignement supérieur, la médecine, (culture, religion, etc…) les filières technologiques permet- près des instances mondiales de
les TIC, la finance internationale et tant d’accompagner et d’appuyer le toutes sortes et surtout sportives.
le tourisme d’affaires. À ce titre, le Les métropoles d’équilibre dis- développement des territoires. Il convient de noter que ces événe-
PNADT recommande les sous ac- posent de potentiels culturels et ments véhiculent d’importants ef-
religieux importants qui peuvent Action 4.94 : Promouvoir l’émer-
tions suivantes : fets d’entraînement sur l’économie
gence d’un grand groupe de médias
contribuer à leur rayonnement et en termes de création d’emplois,
• Développer un plateau médical international
donc à celui du Sénégal. L’action d’augmentation des exportations et
de dimension internationale et proposée consiste à inventorier de Pour accentuer le rayonnement du de recettes fiscales. Compte tenu
des services de télémédecine à façon exhaustive tout le patrimoine Sénégal à l’international, une des de cela, le Sénégal est dans une dy-
travers une coopération avec de culturel et religieux des métropoles stratégies sera de faire émerger namique d’augmenter et de renfor-
grands services internationaux d’équilibre, de le documenter et de un grand groupe de médias de di- cer ses capacités d’accueil pour la
de santé qui vont intervenir à dis- le classer en patrimoine historique mension internationale. Il sera un tenue de grands événements spor-
tance ; pour permettre sa conservation, sa outil de marketing territorial et de tifs internationaux.
• Positionner Dakar comme le lieu réhabilitation ainsi que sa valorisa- propagande pour le Sénégal. En
tion. Cela constitue une opportunité Action 4.96 : Promouvoir la destina-
d’installation des sièges régio- termes de contenu, l’accent sera tion Sénégal
naux des entreprises et instituti- de développer le tourisme culturel mis sur la vulgarisation de notre di-
ons internationales ; et religieux. versité culturelle, des potentialités Les politiques d’attractivité mises
et ressources locales, etc. A cela en œuvre doivent faire du Sénégal la
• Renforcer le tourisme d’affaire Action 4.93 : Renforcer la coopéra-
tion internationale en matière d’in- s’ajoutent les productions audiovi- destination des IDE, des touristes,
à travers des équipements de suelles et cinématographiques de des technologies, etc. La promotion
novation et d’enseignement supé-
grands standings pouvant attirer qualité qui peuvent contribuer au de la destination Sénégal nécessite
rieur et de recherche
l’organisation de rencontres in- rayonnement du pays. l’implication des acteurs publics et
ternationales ; Le développement de la coopéra- privés mais aussi des médias qui
tion internationale en matière d’in- Action 4.95 : Renforcer les capacités
• Positionner stratégiquement Da- d’accueil du Sénégal pour l’organi-
constituent un vecteur de promo-
kar dans la finance internationale ; novation, d’enseignement supérieur tion. Dès lors, il s’agira de constituer
sation d’événements sportifs inter-
et de recherche permet à nos uni- et d’animer un réseau d’acteurs afin
nationaux
• Renforcer l’offre d’enseignement versités et instituts de recherche de rendre plus attractifs la destina-
spécialisé, de formation et de re- d’asseoir leur dimension internatio- L’organisation d’événements spor- tion Sénégal.
cherche mettant son attractivité nale dans ces domaines et d’être tifs internationaux est une opportu-
dans le domaine sous orbite ; présents sur la scène internationale. nité pour tout pays de se mettre en
La stratégie de développer des sy- valeur aussi bien sur le plan sportif
• Faire de Dakar un point d’échan-
nergies avec les universités et insti- que sur les plans culturel et touris-
252
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 1 : Assu- Objectif spécifique 2 : Amé- politaine ont été identifiés à travers Objectif spécifique 3 : As-
rer une bonne organisation liorer le cadre de gouver- le monde. Il s’agit (i) du modèle de surer une meilleure prise en
territoriale nance territoriale au niveau gouvernement métropolitain mis en charge des problématiques
des métropoles place selon un mode défini d’élec- Trans-territoriales
Action 5.1 : Corriger les incohé-
tion des membres, (ii) du modèle
rences territoriales Action 5.2 : Création d’un cadre de Action 5.3 : Promouvoir l’intercom-
d’agence métropolitaine avec des
gouvernance supra-communal à munalité
Dans le cadre du bilan-diagnostic, l’échelle des aires métropolitaines
attributions d’intervention secto-
plusieurs types d'incohérences ter- rielle à l’échelle de l’aire urbaine, (iii) Pour lutter contre la fragmentation
rotoriales ont été identifiés. Ces Le développement et l’extension du modèle de coordination verticale et les incohérences territoriales qui
incohérences entravent le bon des aires urbaines est une réalité et enfin (iv) du modèle de coopéra- contribuent à accentuer les faibles
fonctionnement des collectivités ter- incontestable au Sénégal. Pourtant tion volontaire. capacités d’intervention des col-
ritoriales et constituent une source nous ne disposons pas d’un cadre lectivités territoriales, l’intercom-
de conflits entre acteurs territoriaux. de gouvernance adapté pour ces munalité est promue comme étant
Elles sont identifiées dans toutes les types d’espaces dont l’évolution une des solutions possibles. L’in-
régions du pays et sont plus exacer- pose un certain nombre de défis tercommunalité participera à la mu-
bées dans les zones à forts enjeux (sociaux, économiques/financiers, tualisation des moyens de gestion
de développement. territoriaux/environnementaux et des questions transversales allant
politico-institutionnels) qui néces- au-delà des cadres traditionnels de
Pour corriger ces incohérences, il site la mise en place d’un cadre de gestion politico-administrative des
est proposé d'élaborer une stratégie gestion approprié. C’est ce qui jus- communes. Face à la faiblesse des
de correction comportant un état tifie l’action de création d’un cadre moyens de certaines communes,
des lieux exhaustif, l'adoption de de gouvernance supra-communal à cette action va dans le sens de pro-
solutions de correction pour les dif- l’échelle de ces agglomérations. Il mouvoir la complémentarité dans la
férents types d'incohérences identi- s’agit de mettre en place une struc- gestion des territoires et d’amélio-
fiées et les modalités d'intervention ture de gestion créée expressé- rer les capacités d’intervention des
sur le terrain. ment pour faire face aux défis mé- collectivités de base et d’atténuer
tropolitains. Dans ce cadre, quatre les effets des fractures et incohé-
modèles de gouvernance métro- rences territoriales.
253
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Objectif spécifique 1 : As- riales. En plus de permettre à ces collectivités territoriales (articles 6 • Redéfinir la spécification de la
seoir une gestion efficiente entités territoriales de disposer de et 7)81, mais ses modalités de mise destination des fonds à trans-
et transparente des collecti- personnel suffisamment qualifié, en œuvre restent à être clarifiées et férer par les services centraux
vités territoriales la mise en œuvre de ces deux ac- systématisées. Il convient de définir compétents ;
tions permettra de réglementer et les modes de participation (informa-
Action 5.4 : Mettre en place la fonc- • Repenser et adapter la nomencla-
d’adapter le recrutement du person- tion, consultation, concertation et
tion publique territoriale ture stratégique de présentation
nel aux besoins des territoires et par coproduction) et la manière de faire
du budget au niveau de chaque
Des faiblesses de gouvernance in- conséquent d’assurer une meilleure participer le citoyen dans le pro-
collectivité. Cette présentation
hérentes au cadre législatif et régle- gestion et une amélioration du ser- cessus de décision. Par exemple,
devrait ainsi être articulée autour
mentaire ont été identifiées dans vice public au niveau territorial. des enquêtes ou des réunions d’in-
des missions-programmes-ac-
les conclusions du bilan diagnostic. formation-consultation, avec des
Action 5.5 : Mettre en place des or- tions définis préalablement et la
Pour pallier ces faiblesses et asseoir échéances fixes en fonction des
ganigrammes types des collectivi- détermination des lignes d’affe-
une gestion efficiente et transpa- tés territoriales
mandatures, peuvent être rendues
ctation de fond publics pour la
rente des collectivités et assurer obligatoires par des dispositions
réalisation des actions prévues.
un meilleur pilotage de l’action pu- L’élaboration et la mise en place légales pour connaître les opinions
L’amélioration et l’adaptation de
blique territoriale, il est nécessaire des organigrammes types est une et les avis de la population sur les
cette nomenclature stratégique
de régler la question de la fonction nécessité pour améliorer la gestion projets et actions de leur collectivité
nécessitera alors la mise en
publique territoriale. des collectivités territoriales. En ef- d’appartenance.
place d’un débat d’orientation
fet, la faiblesse des capacités d’in-
Le rapport de bilan diagnostic fait Action 5.7 : Améliorer la gestion du budget au niveau des collec-
terventions des collectivités territo-
état d’un personnel pléthorique et financière des collectivités territo- tivités qui permettra de détermi-
riales est en partie liée à l’absence riales
peu qualifié au niveau des collecti- ner les priorités et les actions à
de personnel qualifié et adapté pour
vités territoriales. Or, ce personnel entreprendre. Mais aussi d’avoir
l’exercice des compétences transfé- Chaque année l’Etat transfère des
n’est pas outillé pour la mise en plus de lisibilité sur les moyens
rées. Pour pallier cette insuffisance, fonds aux collectivités territoriales.
œuvre des compétences trans- dont dispose la collectivité. Cette
la mise en place d’organigrammes Mais il n’existe aucune spécification
férées. C’est pourquoi la mise en situation permettra d’une part de
types peut être une solution. Cette précise sur la destination de ces
place de la fonction publique ter- réduire les risques de détourne-
action peut ainsi permettre d’orien- fonds, ni les modalités de restitu-
ritoriale permettra de prendre en ment d’objectifs et/ou des fonds,
ter l’offre de formation aux métiers tion des comptes publics. Cette si-
compte la question du statut des d’avoir une traçabilité de l’usage
de la fonction publique territoriale. tuation pose la problématique de la
agents territoriaux mais aussi celui des fonds publics. D’autre part,
transparence et de l’efficience dans
des compétences nécessaires à Action 5.6 : Renforcer et promou- elle facilitera ainsi les travaux de
l’usage des fonds publics. C’est
la gestion des collectivités territo- voir la participation citoyenne suivi des dépenses en fonctions
dans ce sens que la mise en œuvre
riales. Cette action va de pair avec des objectifs ;
Pour ce qui est de la participation de l’action d’amélioration de la ges-
la définition des organigrammes citoyenne, elle est bien prise en tion financière des collectivités terri- La tenue d’un débat d’orientation du
types pour les collectivités territo- compte dans le code général des toriales consistera à : budget constitue la première étape
81 Loi 2013-10 du 28 décembre 2013, portant Code Général des Collectivités Territoriales
254
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
de vote du budget et permet de ce Objectif spécifique 2 : Assu- à des conflits de compétences qui sation et ceux de la déconcentra-
fait d’orienter les actions à entre- rer une meilleure efficacité nuisent à l’efficacité de l’action pu- tion se réduisent à des relations
prendre. Il s’agit d’une discussion au de l’action publique territo- blique au niveau local. Afin d’amélio- de commandement et de contrôle
sein de l’assemblée délibérante sur riale rer la situation, une clarification des qui peuvent se dresser comme des
les priorités et les évolutions de la compétences est proposée. Cette freins aux politiques de développe-
Action 5.8 : Améliorer la cohérence
situation financière de la collectivité. clarification passe par une attribu- ment. Il est recommandé à travers
et la lisibilité dans la répartition des
Il vise une meilleure participation de compétences entre les échelles de
tion exclusive des compétences par cette proposition d’action une révi-
l’assemblée délibérante à l’élabo- gouvernance niveau de collectivité ; par l’intro- sion du cadre réglementaire en vue
ration des documents budgétaires. duction des options de délégation de mettre en place une administra-
L’exigence ou l’incitation à une par- La définition et la répartition des de compétences et d’identification tion de développement.
ticipation plus élargie à ces débats compétences entre les différentes des compétences partagées. Ces
Action 5.10 : Renforcer les adminis-
peut-être un moyen de pousser les catégories de collectivités sont or- dispositions permettront de mieux
trations et services techniques dé-
élus à justifier les dépenses. Cela ganisées par le Code général des cibler les interventions des collecti- concentrés
permet d’optimiser le niveau de dé- collectivités territoriales (articles vités et d’améliorer la qualité de leur
penses et de recettes de la collec- 27 pour le département, articles action. Cette action fait référence au per-
tivité et de favoriser une meilleure 81 et 169 pour la commune et la sonnel de l’administration territo-
Action 5.9 : Promouvoir une bonne
visibilité des actions entreprises et ville). Cependant le texte reste peu riale qui est souvent très limité avec
articulation entre la déconcentra-
donc de faciliter l’évaluation de l’ac- clair quant à la répartition des rôles tion et la décentralisation un nombre d’agents réduit et très
tion publique. et responsabilités. Les domaines peu de moyens techniques et finan-
de compétences sont certes spé- L’articulation entre déconcentration ciers pour assurer les missions de
cifiés, mais restent assez larges et et décentralisation fait allusion aux soutien et d’accompagnement qui
imprécis. Cette situation expose relations entre les différentes caté- leurs sont dévolues auprès des col-
les collectivités territoriales à l’en- gories d’acteurs. Les interactions lectivités territoriales.
chevêtrement des compétences, entre les acteurs de la décentrali-
2.5.3. Orientation stratégique 5.3 : Renforcer les capacités d’interventions des acteurs territoriaux
Objectif spécifique 1 : Ren- et des diverses taxes et redevances locales, ainsi que la nécessité de tivité (niveau d’équipement, niveau
forcer le financement des internes prélevées à l’intérieur du fournir un minimum de services de recettes propres, capacités d’au-
collectivités territoriales périmètre communal. Mais les col- aux citoyens. Pour pallier ces insuf- tofinancement, situation géogra-
lectivités territoriales éprouvent fisances, il est nécessaire de créer phique).
Action 5.11 : Renforcer les méca-
des difficultés pour recouvrer ces les conditions d’amélioration des
nismes de mobilisations des res- Action 5.12 : Mettre en place une fis-
sources propres des collectivités
impôts et taxes. Elles souffrent, recettes fiscales des collectivités
calité propre aux départements
territoriales de ce fait, de l’insuffisance et des territoriales par le renforcement des
difficultés de mobilisation de ces outils techniques et réglementaires Le département en tant que collec-
Les collectivités territoriales dis- ressources financières. Cet état de en matière d’impôts locaux et des tivité territoriale doit, au même titre
posent de deux types de ressources fait pose la problématique de la gé- taxes existants, en tenant compte que la commune, disposer d’une
propres. Il s’agit des impôts locaux nération de ressources budgétaires des spécificités de chaque collec- fiscalité propre. Le développement
255
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
de cette action peut être arrimé Toutefois, les transferts de fonds à une meilleure gestion de ces ter- sieurs textes de loi parmi lesquels
à la répartition des compétences sont souvent aléatoires, très tardifs ritoires. La notion de performance le code général des collectivités ter-
entre les niveaux de collectivités dans l’année avec des périodicités étant entendue ici comme la capa- ritoriales (articles 16, 17, 170, 314 et
afin de réorganiser le recouvrement de versement pouvant être irrégu- cité à atteindre des objectifs préala- 315), la Loi 2011-11 du 28 avril 2011
des impôts locaux et des taxes par lières. blement fixés, exprimés en termes relative aux contrats de construc-
les départements en fonction des d’efficacité socio-économique, de tion-exploitation-transfert d’in-
structures et équipements dont ils Cette situation est révélatrice des qualité de service ou d’efficience frastructures et la Loi 2014-09 du 20
sont gestionnaires. faiblesses et des irrégularités dans de gestion. février 2014 relative aux contrats de
la rétrocession des impôts et taxes partenariats public-privé. Parmi les
Action 5.13 : Améliorer les méca- prélevés par l’Etat pour le compte Action 5.14 : Promouvoir les méca-
objectifs qui sous-tendent ces dis-
nismes de transferts financiers en des collectivités, de l’absence ou nismes de financement innovants
direction des collectivités territo-
positifs législatifs, figure le dévelop-
de la faiblesse d’un système de pement des conditions permettant
riales Au Sénégal, les rentrées fiscales des
péréquation adapté et prenant en aux collectivités de coopérer entre
collectivités territoriales sont sou-
Les transferts financiers de l’Etat compte les objectifs de réduction elles, avec l’Etat ou avec d’autres
vent très inférieures aux prévisions.
vers les collectivités sont caractéri- des disparités entre les collectivi- partenaires dans la programmation
Pour faire face à cette situation, il
sés souvent par des lenteurs admi- tés territoriales. Dans ce sens, il est et le financement des projets de dé-
est recommandé de promouvoir le
nistratives et dont des critères de souhaitable de définir un système veloppement structurants. L’autre
développement d’autres sources
répartition échappent au contrôle de péréquation des ressources objectif concerne la correction des
de financement. C’est dans ce sens
des échelons bénéficiaires. entre les collectivités territoriales faiblesses des capacités d’interven-
que cette action fait référence au
et aussi que celles-ci puissent tion des collectivités dans la mise
développement des partenariats, à
De façon spécifique, des fonds spé- avoir une meilleure connaissance en œuvre des infrastructures struc-
la contractualisation et au recours
ciaux alimentés par les profits is- et une bonne compréhension des turantes très couteuses. Mais, force
à la coopération et à l’emprunt que
sus de l’exploitation de ressources principes de programmation et de est de constater que les collectivi-
les collectivités territoriales doivent
naturelles (pétrole, gaz, mines, …) l’organisation de la répartition des tés territoriales peinent à mettre en
pouvoir entreprendre pour financer
ou d’infrastructures spécifiques (au- transferts, des subventions et des œuvre ces dispositifs. Or, compte
des actions et des investissements
toroute, industrie, équipement tou- compensations. L’organisation du tenu du contexte actuel marqué
en dehors des subventions et trans-
ristique, …) localisés sur le territoire système financier des collectivités par la volonté de territorialiser l’ac-
ferts de l’Etat.
communal/départemental ou le tou- territoriales doit être connue bien tion publique et d’améliorer les ca-
chant, pourraient être créés. avant le début de l’année budgé- Action 5.15 : Opérationnaliser les pacités d’actions des collectivités
taire. Les retards et les irrégularités dispositifs de contractualisation territoriales, il est nécessaire de dé-
Les fonds collectés serviront prio- de versements des fonds doivent entre l’Etat et les collectivités terri-
ritairement à compenser - par des finir une stratégie et des modalités
être évités par la mise en place d’un toriales
équipements, des aménagements d’opérationnalisation des dispositifs
calendrier fixe. Quant aux critères de contractualisation prévus par la
et des aides diverses - les effets Les dispositifs de contractualisation
de leur répartition, ils doivent être loi.
négatifs ou non désirés liés à l’ex- entre l’Etat du Sénégal, les collecti-
arrimés aux performances des col-
ploitation d’une ressource ou d’une vités territoriales et d’autres acteurs
lectivités territoriales afin d’inciter
infrastructure. internationaux, sont prévus par plu-
256
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 2 : Ren- toriale. Elle consiste à mettre en Action 5.17 : Promouvoir la forma- sonnel qualifié, il est nécessaire de
forcer les capacités tech- œuvre des plans de formation pour tion aux métiers de la fonction pu- promouvoir la formation aux métiers
niques et managériales des renforcer les aptitudes d’animation, blique territoriale de la fonction publique territoriale.
acteurs territoriaux de coordination des actions et des Malgré le renforcement de la po- C’est dans cette perspective que
projets de développement territorial litique de décentralisation et l’au- cette action s’inscrit. Cette action
Action 5.16 : Elaborer et mettre en
des acteurs ; à améliorer leurs ca- tonomisation des collectivités ter- est ainsi complémentaire avec celle
œuvre une stratégie de formation
des acteurs territoriaux
pacités de conception et de gestion ritoriales, force est de reconnaitre relative au développement d’organi-
de projet, à favoriser la maîtrise des que le Sénégal ne dispose d’au- grammes types pouvant aider à la
Cette action rentre dans le cadre outils de planification et des outils cune structure publique spécialisée conception des maquettes de for-
global de renforcement des capaci- d’information géographique (GPS, dans la formation aux métiers de la mations en fonction des besoins
tés des collectivités territoriales en SIG, etc.) pour une meilleure appro- fonction publique territoriale. Dans des collectivités.
complémentarité avec la mise en priation et une mise en œuvre des l’optique d’améliorer la gestion des
place de la fonction publique terri- réformes à l’échelle des collectivi- collectivités et de leur doter de per-
tés.
2.5.4. `Orientation stratégique 5.4 : Assurer une bonne maîtrise de l’information territoriale
Objectif spécifique 1 : Pro- d’affirmer son identité par rapport à Action 5.19 : Produire des données échelles pour appuyer et orienter
mouvoir la production et la ses voisins. L’acte de matérialisation géographiques de référence actua- les décisions et actions en termes
mise à jour de l’information des frontières est aussi à la base de lisées et répondant aux besoins des d’aménagement et de gestion des
territoriale toute politique d’ouverture et d’in- acteurs de développement territoires. Aussi une attention par-
tégration. Quant à l’impératif géoé- Le développement d’un système ticulière doit être accordée à la nor-
Action 5.18 : Matérialiser les limites
conomique, il va dans le sens d’une d’information à dimension géogra- malisation des données et leurs
frontalières du Sénégal
meilleure gestion des frontières et phique est un moyen efficace pour usages.
La matérialisation des frontières le développement des échanges favoriser la production et l’analyse
économiques. La connaissance des La mise en place d’un cadastre en
comprend l’action de délimitation et de l’information territoriale.
frontières permet de mieux contrô- milieu rural est également une né-
de démarcation des lignes de fron-
ler les flux entrants et sortants du La production des données géo- cessité. Cela permettra ainsi de
tières. Elle se traduit par la mise en
territoire national. Alors que l’impé- graphiques de référence est au- sécuriser le foncier en tant que
place de bornes suffisamment vi-
ratif socio-économique prédispose jourd’hui une nécessité pour la ges- principal facteur de production et in-
sibles selon les normes fixées par
le pays à développer des coopéra- tion des territoires. C’est pour cette directement de sécuriser et d’inciter
la commission de l’Union Africaine.
tions transfrontalières. Au regard raison que nous recommandons la les investissements productifs ce
Matérialiser et rendre visible les fron-
de ces impératifs, la matérialisation mise en place d’un système d’in- qui, peut par effet d’entraînement,
tières d’un Etat est une nécessité
des frontières est l’acte fondateur formation territoriale de référence. améliorer les recettes fiscales des
qui répond à des impératifs d’ordre
pour aller vers la maîtrise de l’infor- Cette action va consister ainsi à collectivités territoriales.
géopolitique, géoéconomique et
socio-économique. L’impératif géo- mation territoriale. l’acquisition, au stockage, la gestion
politique vise à renforcer la souve- et à la mise à jour de données géo-
raineté de l’Etat sur son territoire et graphiques de références à grandes
257
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Action 5.20 : Moderniser l’Etat civil de faciliter l’accès à des données pour faire remonter l’information à tiques permet d’assurer une meil-
statistiques complètes et fiables l’organisme de référence chargé de leure couverture géographique des
Cette action va consister à la mise pour les utilisateurs. L’analyse du faire la synthèse et la diffusion de opérations de collecte et par consé-
en place d’un fichier informatisé de système d’acteurs, c’est-à-dire la l’information. quence de disposer de données
l’Etat civil afin de faciliter les condi- nature des acteurs chargés de la complètes et fiables.
tions d’obtention des documents production, de la synthèse et de la Associer les collectivités territo-
administratifs, de répondre à la pro- diffusion des données statistiques, riales dans la production des statis-
blématique des archives et d’assu- révèle un dispositif centralisé, qui
rer un suivi de l’évolution de la po- ne facilite pas l’accès à la donnée,
pulation afin de mieux anticiper sur notamment à des fins de planifica-
les prestations en services sociaux tion stratégique et territoriale.
de base. Cette action constitue
également une étape cruciale dans Pour répondre à ce besoin d’in-
la mise en place d’un système sta- formations, il est nécessaire de
tistique national fiable et par consé- repenser le système statistique
quent permet une meilleure planifi- national en associant les collectivi-
cation de l’offre de service public. tés territoriales dans la production
des données statistiques. Les col-
La dématérialisation de l’Etat ci- lectivités territoriales sont des ac-
vil permet de disposer d’une base teurs clés dans la production des
d’archive moderne et pérenne, de données parce qu’elles sont mieux
mieux échanger l’information pour ancrées aux territoires, mais elles
les besoins de recensement et de ont également besoin de la bonne
prévision et enfin de simplifier l’ac- information pour exercer certaines
cès aux documents. compétences transférées notam-
Action 5.21 : Renforcer et décentra- ment l’élaboration de leurs plans
liser le système statistique national de développement. Ces besoins
portent le plus souvent sur des sta-
Le Sénégal s’est doté d’un système tistiques sectorielles désagrégées
statistique national pour la produc- permettant d’apprécier la fourniture
tion de statistiques publique. Ce de services publiques, l’évolution
système regroupe le conseil natio- des secteurs économiques, et la
nal de la statistique (CNS), l’agence gouvernance. Cette action suppose
nationale de la statistique et de la ainsi la définition d’un cadre métho-
démographie (ANSD), les services dologique uniformisé pour la col-
de production et de diffusion des lecte et le stockage des données,
données auprès des départements la définition d’une nomenclature
ministériels. La mise en place de ce unique des activités et un dispositif
système n’a pas, jusqu’ici, permis Siège de l'ANSD
258
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL PNADT - Rapport final
Objectif spécifique 2 : Facili- Action 5.23 : Réglementer et unifor- Action 5.24 : Mettre en place un En somme l’adressage permet
ter et réglementer le partage miser la toponymie système d’adressage uniformisé à d’améliorer la gestion des cités et
de l’information territoriale l’échelle nationale d’anticiper sur les plans de dévelop-
La problématique de la toponymie
L’adressage est une opération qui pement, l’installation des équipe-
Action 5.22 : Mettre en place un au Sénégal se pose à deux niveaux.
permet de localiser sur le terrain ments collectifs et en même temps
cadre juridique approprié de mu- Le premier concerne la transcrip-
tualisation, de partage et de l’usage une parcelle, une habitation ou un il peut être un outil d’amélioration
tion des noms de lieux qui varient
de l’information territoriale équipement. Elle repose sur la nu- de la fiscalité locale.
d’un document à un autre ou d’une
structure à une autre, ce qui en- mérotation, la dénomination des Action 5.25 : Promouvoir la mise en
Cette action vient en complément
traîne une diversité de transcription rues et des constructions. L’adres- place de systèmes d’informations
au renforcement et à la décentralisa-
se rapportant à une même entité. sage permet de réaliser le plan d’un géographiques
tion du système statistique national.
Cette situation est ainsi source de établissement humain donné (ville
La définition du système statistique Cette action consiste à promou-
confusion. Le second est relatif au ou village). Il peut se traduire de
national permet le développement, voir le développement de système
fait que plusieurs entités territo- façon concrète par la constitution
la production, la synthèse et la dif- d’information au niveau de chaque
riales n’ayant pas le même statut d’un fichier d’informations ayant la
fusion des données statistiques. collectivité territoriale. Cette action
portent le même nom. Cette si- forme d’un SIG, recensant tous les
Mais force est de reconnaître que répond à un besoin essentiel pour
tuation pose des risques d’erreurs habitants, les constructions et équi-
l’accès à l’information n’est pas aisé les décideurs et techniciens à tous
et des problèmes d’incohérences pements associés à une adresse
pour tous les utilisateurs. C’est dans les niveaux de disposer d’une base
territoriales. Pour corriger cette si- localisable. Dans le cadre de la dé-
ce sens qu’il est utile de mettre en de données cartographique unique.
tuation, il est impératif de mettre en centralisation, l’adressage peut être
place un cadre juridique approprié Elle peut ainsi se positionner en
place une commission nationale de utile à plusieurs titres pour les col-
pour le partage et l’usage de l’infor- complément à la mise en place de
toponymie chargée de réglementer lectivités. Il permet de disposer de
mation. Il s’agit ainsi de définir un tout autre système d’information
et d’uniformiser la transcription des toutes les informations relatives à
cadre réglementaire unique d’accès sur le même territoire par la repré-
noms de lieux, mais aussi d’élabo- l’occupation de l’espace, les équipe-
à l’information statistique, les condi- sentation graphique, la production
rer et mettre en œuvre un système ments urbains, le patrimoine public.
tions d’utilisation, le respect des de cartes thématiques pour les
de dénomination des entités territo- Dans ce sens, l’adressage permet
droits d’auteurs auxquels seront besoins d’orientations et d’appuis
riales à l’échelle du territoire natio- une meilleure gestion de service
soumis tous les utilisateurs. Cette des actions d’aménagement. Ce
nal. public, facilite les interventions et
action peut se traduire, d’une part, référentiel géographique commun
les prestations de services (réseau
par la mise en place d’une plate- doit être constitué d’un ensemble
de distribution d’eau, d’électrici-
forme unique permettant de faire de couches de données cohérentes
té, de télécommunication, collecte
remonter l’information utile avec entre elles c’est-à-dire des plans to-
des ordures ménagères, etc.). Dans
une standardisation des formats pographiques, des orthophotoplans,
un autre sens, l’adressage permet
de collecte et de synthèse. D’autre du parcellaire et des adresses au ni-
également de recenser toutes les
part, il s’agira de faciliter un accès veau de chaque collectivité.
personnes et entreprises soumises
règlementé à l’information selon les
à l’impôt et aux taxes et de mieux
besoins de chaque utilisateur.
définir l’assiette fiscale et ensuite
conduire les opérations de re-
couvrement.
259
QUATRIEME PARTIE
STRATEGIE
DE MISE EN ŒUVRE
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Route en construction
262
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
263
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
264
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
Le PNADT est un outil au service des acteurs territoriaux, pour une bonne cohérence de l’action territoriale. Les orientations spatiales axées sur les spécifi-
cités des territoires permettent aux différents acteurs de gagner du temps et d’économiser des ressources pour le déploiement des projets et programmes
de développement sur le territoire.
Ainsi, au-delà des organes et structures de pilotage, la mise en œuvre effective du PNADT nécessite l’implication des différentes catégories d’acteurs. Le
tableau suivant illustre le domaine et les outils d’intervention pertinents pour chaque type d’acteurs.
265
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Catégorie
Acteurs Domaine d’intervention Instruments d’intervention
d’acteurs
Schéma départemental d’Aménagement et de développement territorial
Département Opérationnalisation
Plan départemental de développement
Schéma de cohérence territoriale
Inter-territorialité Opérationnalisation
Collectivités Schéma Directeur d’Aménagement et de Développement Territorial
territoriales SCADT
PDU et PUD
Commune Opérationnalisation
SDAU
Plan de développement communal
Organes de concertation
Organisations patronales Vulgarisation et promotion du PNADT
Outils de comunication
Chambres consulaires
Secteur privé Entrepreneurs Opérationnalisation Projets productifs
Sociétés financières Opérationnalisation Financements
Financement
Partenaires techniques et financiers Opérationnalisation
Appui institutionnel de la mise en œuvre du PNADT
Opérationnalisation Projets productifs
Diaspora Diaspora
Promotion du PNADT à l’étranger
Source : ANAT 2019
2.2. Instruments techniques En effet, la réforme du Système na- sant sur trois ans, révisable annuel- Il est donc nécessaire de réformer
tional de Planification (SNP) de 1987 lement (loi-programme). le SNP afin de :
Le PNADT est un document d’orien- a été l’une des recommandations de
tation générale de l’action publique la réunion du Conseil Supérieur du Cependant, cette réforme du SNP • Trouver une articulation entre les
territoriale de l’Etat. Il est opéra- Plan du 29 Juin 1987. Cette réforme a connu des insuffisances car les instruments de planification éco-
tionnalisé à travers notamment les visait à unifier les démarches de perspectives spatiales n’étaient nomique et de gestion de l’es-
autres documents de planification planification et de gestion de l’Eco- pas prises en compte dans les pre- pace à toutes échelles de gou-
spatiale, sectorielle et économique nomie, dans une démarche unique, mières générations de plan (PO- vernance ;
portés par l’Etat, les ministères souple et progressive. Le SNP s’ar- DES), ni au niveau local. Ainsi, on
• Intégrer l’évolution de certains
sectoriels et les collectivités territo- ticule autour de trois instruments note une faible prise en compte des
outils de planification.
riales. conciliant trois horizons : une Etude enjeux spatiaux dans les politiques
Prospective donnant une image à publiques de développement avec En prenant en compte les outils
Ainsi, pour une mise en œuvre ef- des conflits d’échelles et des dé- existants et ceux prévus, aux diffé-
fective du PNADT, le premier préa- l’horizon d’une génération (25 ans)
; un Plan d’Orientation pour le Dé- marches sectorielles au détriment rentes échelles territoriales, le nou-
lable est de l’intégrer dans le sys- d’une action territoriale globale et veau système national de planifica-
tème national de planification et veloppement Economique et Social
(PODES) à moyen terme (loi-plan cohérente. tion proposé à cet effet est illustré
de le positionner comme l’outil de par la figure suivante :
référence de la territorialisation de de 6 ans) et un Programme Triennal
l’action publique. d’Investissement Public (PTIP) glis-
266
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
267
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Schémas Directeurs • Mettre en œuvre des orientations, stratégies et actions d’aménagements et de développement Départements ministé-
Sectoriel (SDS) définis pour chaque secteur riels
Plan d’Action Prioritaire • Définir les stratégies d’interventions et de mise en œuvre des projets de l’Etat prévus dans le Bureau Opérationnel de
du PSE (PAP-PSE) cadre du PSE Suivi (BOS) du PSE
Lettre de Politique • Définir les orientations politiques, les objectifs et options de développement fixé par l’Etat
Ministère de tutelle
Sectorielle (LPS)
Schéma départemental • Organiser l’aménagement et le développement du département en tenant compte des orienta-
d’aménagement et de tions du PNADT
Département
développement territorial
DEPARTEMENTALE (SDADT)
Plan départemental de • Déterminer les enjeux de développement du département
Département
développement (PDD) • Identifier les projets de développement à mettre en œuvre au niveau du département
• Mettre en cohérence des outils de planification et des interventions des collectivités concernés
Schéma de cohérence
INTERTERRITORIALE à l’intérieur du territoire communautaire Intercommunalité
territoriale (SCOT)
268
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
2.3. Instruments juridiques 2.3.1. Le décret d’approbation du 2.3.2. La Loi d’Orientation pour l’Amé- outils de mise en œuvre tels que le
PNADT nagement et le Développement durable Schéma directeur d’Aménagement
Pour corriger l’une des faiblesses des Territoires (LOADT)
Un Décret d’approbation du PNADT et de Développement territorial de
majeures de la politique d’aména- zones spécifiques et le visa de lo-
a pour objectifs de : La Loi d’Orientation pour l’Aména-
gement du territoire que constitue calisation.
gement et le Développement du-
l’absence d’un cadre juridique ap- • Rendre opposable le PNADT ; rable des Territoires permet notam-
proprié, il est proposé d’adopter :
• Instruire les différents départe- ment d’énoncer les différents outils 2.3.3. Loi portant « Organisation du sys-
• Un décret d’approbation du ments ministériels à prendre les d’aménagement du territoire et de tème national de planification ».
PNADT ; dispositions nécessaires pour la les rendre opposables aux tiers.
Le Système national de planification
• La Loi d’Orientation pour l’Amé- mise en œuvre du PNADT. Le projet de texte de loi est déjà éla- (SNP) institué depuis 1987, ne pre-
nagement et le Développement Le décret d’approbation devra être boré et partagé avec les différents nait pas en compte l’aménagement
durable des Territoires ; prise après l'adoption du PNADT par acteurs concernés. du territoire. Pour une meilleure ar-
le Conseil présidentiel sur l’Aména- ticulation entre la planification éco-
• Une Loi portant « Organisation Le projet de texte de loi institue le
gement et le Développement terri- nomique et la planification spatiale,
du système national de planifica- Plan national d’Aménagement et
torial. qui partage les mêmes échelles de
tion ». de Développement territorial et ses
269
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
temps et d’espace, il est nécessaire ment Stratégique (FONSIS) et le teurs sectoriels par les Ministè- 2.5. Instruments d’incitation
de réviser le SNP et de prendre une Fonds de Garantie des Investis- res sectoriels et (iv) la réalisation
Loi pour l’instituer. Ainsi, le PNADT sements prioritaires (FONGIP) ; des actions de suivi de la mise en Les instruments d’incitation qui sont
pourra servir de cadre de référence oeuvre du PNADT ; les mécanismes mis en place pour
• Le partenariat Public/Privé qui per-
spatiale aux interventions secto- accroître l’attractivité économiques
met la mise en œuvre des actions • Le contrat-Plan Etat-Collecti-
rielles à court et moyen terme. de certaines zones du territoire,
qui intéressent à la fois le secteur vités territoriales qui permet constituent des outils permettant
public et le secteur privé ; notamment d’établir un contrat de concourir à la mise en œuvre du
2.4. Instruments de financement • Le financement bancaire pour la entre l’Etat et une collectivité PNADT. Les différents mécanismes
réalisation de projets productifs. territoriale ou un groupement de en vigueur sont :
Pour la mise en œuvre du PNADT, Les mécanismes de financement collectivités territoriales pour la
les instruments de financement public (FONGIP, FONSIS, BNDE, réalisation d’actions structurantes • La modulation du plafond de dé-
identifiés sont constitués des instru- etc.) devront être renforcés et terri- proposées par le PNADT ou les duction du crédit d’impôt des
ments classiques de financement et torialisés en accord avec les orienta- autres documents de planificati- entreprises en fonction de leur
des instruments spéciaux. tions définies dans le plan. on spatiale. Une stratégie d’opé- localisation sur le territoire na-
rationnalisation de cet instrument tional (dans le code des impôts
Les instruments classiques de fi- Les instruments spéciaux sont en vigueur, le plafond de déduc-
nancement sont constitués des dif- a été déjà élaborée.
constitués des outils de financement tion est fixé à 50% du bénéfice
férents mécanismes opérationnels dédiés spécifiquement à la mise en imposable pour les entreprises
de financement du développement œuvre de la politique d’aménage- installées dans la région de Dakar
tels que : ment du territoire à savoir : contre 70% pour les entreprises
• Le Programme triennal d’Inves- localisées hors de la région de
• Le fonds d’impulsion à l’amé- Dakar) ;
tissement public (PTIP), le Docu- nagement et au développe-
ment de Programmation budgé- • Les zones économiques spécia-
ment territorial pour financer :
taire et économique pluriannuel les : zones délimitées du territoire
(i) l’élaboration des documents
(DPBEP) et le Budget consolidé et offrant des avantages compa-
de planification spatiale portés
d’Investissement (BCI) qui sont ratifs (une fiscalité incitative, des
par l’Etat et les collectivités terri-
les instruments de planification infrastructures de qualité, une
toriales, (ii) la réalisation d’études
budgétaire de l’Etat ; régulation, une administration et
d’opportunité (ou de préfaisabi-
• Les fonds spéciaux tels que le une gestion opérationnelle) leur
lité) de projets structurants, (iii)
Fonds Souverain d’Investisse- permettant d’être compétitives
l’élaboration des schémas direc-
pour l’installation des entreprises.
270
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
4. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
La mise en place des différents mé- la phase d’amorçage. Les objectifs • Elaborer des schémas directeurs jets structurants pilotes identifiés
canismes et instruments proposés spécifiques visés à travers ce pro- d’aménagement et de dévelop- dans le cadre du PNADT ;
devrait permettre une bonne mise gramme sont : pement territorial au niveau des
• Accompagner l’élaboration des
en œuvre du PNADT dans le moyen pôles-territoires ou des zones
• Mettre en œuvre la stratégie de schémas directeurs sectoriels.
et le long terme. stratégiques ;
vulgarisation du PNADT ;
Dans le court terme, il est proposé • Elaborer un plan d’action dans le • Corriger les incohérences territo-
de mettre en place un programme court, moyen et long-terme ; riales ;
spécial d’appui à la mise en œuvre • Assurer le suivi de la mise en œu- • Réaliser des études d’opportu-
du PNADT permettant d’accélérer vre ; nité (ou de préfaisabilité) de pro-
271
QUATIEME PARTIE : STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE PNADT - Rapport final
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des politiques publiques mises en œuvre
275
ANNEXES
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
278
ANNEXES PNADT - Rapport final
279
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
280
ANNEXES PNADT - Rapport final
281
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Orientation stratégique 1.2 : Assurer une bonne maîtrise de l’information sur les ressources naturelles
Orientation stratégique 1.3 : Promouvoir la coopération sous régionale pour la gestion et la valorisation durable des écosystèmes et ressources transfrontaliers
282
ANNEXES PNADT - Rapport final
Orientation stratégique 1.4 : Promouvoir des stratégies d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique
Orientation stratégique 2.2 : Assurer une bonne gestion des migrations et des mobilités.
OS 1 Action 2.6 : Renforcer les dispositifs d’enregistrement et de contrôle des migrants internes et internationaux
Assurer une bonne maîtrise des
données sur les migrations internes
et internationales Action 2.7 : Lutter contre les migrations clandestines
OS 2
Assurer une bonne gestion des Action 2.8 : Mettre en place un système d’information sur les mobilités internes
mobilités
283
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
284
ANNEXES PNADT - Rapport final
285
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Orientation Stratégique 3.3 : Renforcer la sécurité publique et les dispositifs de prévention et de gestion des risques
Objectifs spécifiques (OS) Actions
Action 3.34 : Renforcer les mesures et dispositifs de prévention des risques majeurs
Action 3.35 : Élaborer et mettre en œuvre des Plans de prévention des risques
OS 1
Assurer une gestion adaptée des Action 3.36 : Renforcer les dispositifs de gestion des catastrophes
risques sur les populations
Action 3.37 : Restructurer les zones d’inondation
Action 3.38 : Améliorer la qualité de l’air dans les agglomérations
Action 3.39 : Procéder à des audits environnementaux pour les industries à risques
OS 2
Assurer l’équité dans l’accès aux Action 3.40 : Renforcer les équipements et les dispositifs de secours
services de secours
OS 3 Action 3.41 : Renforcer les dispositifs de lutte contre l’insécurité
Garantir la sécurité des personnes
et des biens Action 3.42 : Procéder au déminage total de la Casamance
286
ANNEXES PNADT - Rapport final
Action 4.23 : Renforcer des infrastructures de stockage, de conservation et de conditionnement des produits du secteur primaire
OS 4
Favoriser la conservation et
Action 4.24 : Créer un système performant de commercialisation des produits du secteur primaire
l’écoulement des produits du
secteur primaire
287
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Orientation Stratégique 4.2 : Promouvoir l’émergence de pôles de développement par une valorisation adéquate des ressources et potentialités des territoires
288
ANNEXES PNADT - Rapport final
Orientation stratégique 4.3 : Faciliter l’accès à des facteurs de production performants et compétitifs dans les territoires
Objectifs spécifiques (OS) Actions
Action 4.50 : Densifier le réseau routier et autoroutier
Action 4.51 : Elaborer et mettre en œuvre des plans de déplacement urbain dans les métropoles
Action 4.52 : Promouvoir un mode de transport propre dans les villes
Action 4.53 : Aménager des gares multimodales
OS 1 Action 4.54 : Renforcer et moderniser les infrastructures aéroportuaires
Doter le Sénégal
d’infrastructures et Action 4.55 : Renforcer et Moderniser les infrastructures portuaires
d’équipements de
transport adaptés
Action 4.56 : Promouvoir le transport fluvio-maritime
Action 4.57 : Réhabiliter et densifier le réseau ferroviaire
Action 4.58 : Renforcer les programmes de désenclavement des territoires
Action 4.59 : Aménager des pistes de production
Action 4.60 : Elaborer un schéma national des transports
OS 2 Action 4.61 : Renforcer les services d’encadrement technique des producteurs
Doter les territoires de Action 4.62 : Mettre en place des plateformes d’investissement dans toutes les métropoles
structures d’appui à
l’économie Action 4.63: Créer des agences départementales d’appui à l’économie territoriale
Action 4.64: Adopter et mettre en œuvre une loi sur la réforme foncière
Action 4.65 : Favoriser l’accès à un foncier aménagé et sécurisé par la mise en place de zones économiques spéciales et d’agropoles
Action 4.66 : Renforcer les capacités de gouvernance foncière des acteurs centraux et des collectivités territoriales
Action 4.67 : Mettre en place et opérationnaliser un Système informatisé de gestion foncière
Action 4.68 : Développer la production énergétique de sources renouvelables (éolien, solaire, biomasse, biogaz)
OS 3
Action 4.69 : Développer la production d’énergie hydro-électrique
Faciliter l’accès au foncier,
l’énergie et aux TIC
Action 4.70 : Exploiter les réserves de pétrole du Sénégal afin d’assurer la disponibilité des hydrocarbures en qualité et en quantité
Action 4.71 : Exploiter les réserves de gaz du Sénégal pour le soutien aux activités économiques
Action 4.72 : Développer le réseau de transport de l’électricité en élargissant le réseau Haute Tension et Basse Tension
Action 4.73 : Promouvoir la coopération transfrontalière et sous régionale en matière d’énergie
Action 4.74 : Assurer un accès universel aux TIC
Action 4.75 : Créer des cyber-parcs dans les métropoles d’équilibre
OS 4 Action 4.76 : Développer des filières de formation professionnelle adaptées aux potentialités économiques des territoires (ISEP et lycées professionnels)
Adapter l’offre de Action 4.77 : Elargir la carte universitaire au niveau des métropoles d’équilibre
formation aux besoins de
l’économie Action 4.78 : Promouvoir la recherche et l’innovation
289
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Orientation Stratégique 4.5 : Assurer une meilleure insertion du Sénégal dans l’économie mondiale
Objectifs spécifiques (OS) Actions
OS 1 Action 4.87 : Mettre à niveau le secteur privé national et la qualité de la main d’œuvre
Intégrer les chaînes de
valeurs mondiales Action 4.88 : Promouvoir l’implantation de grands groupes internationaux au Sénégal
Action 4.95 : Renforcer les capacités d’accueil du Sénégal pour l’organisation d’événements sportifs internationaux
290
ANNEXES PNADT - Rapport final
OS 2 Action 5.8 : Améliorer la cohérence et la lisibilité dans la répartition des compétences entre les échelles de gouvernance
Assurer une meilleure
efficacité de l’action publique
territoriale Action 5.9 : Promouvoir une bonne articulation entre la déconcentration et la décentralisation
291
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Orientation Stratégique 5.3 : Renforcer les capacités d’interventions des acteurs territoriaux
Objectifs spécifiques (OS) Actions
Action 5.11 : Renforcer les mécanismes de mobilisations des ressources propres des collectivités territoriales
Action 5.12 : Mettre en place une fiscalité propre pour les départements
OS 1
Renforcer le financement des Action 5.13 : Améliorer les mécanismes de transferts financiers en direction des collectivités territoriales
collectivités territoriales
Action 5.14 : Promouvoir les mécanismes de financement innovants
Action 5.15 : Opérationnaliser les dispositifs de contractualisation entre l’Etat et les collectivités territoriales
Action 5.16 : Elaborer et Mettre en œuvre une stratégie de formation des acteurs territoriaux
OS 2
Renforcer les capacités techniques
et managériales des acteurs
territoriaux
Action 5.17 : Promouvoir la formation aux métiers de la fonction publique territoriale
0S 2 Action 5.22 : Mettre en place un cadre juridique approprié de mutualisation, de partage et de l’usage de l’information territoriale
Faciliter et réglementer le partage
de l’information territoriale Action 5.23 : Réglementer et uniformiser la toponymie
292
ANNEXES PNADT - Rapport final
2 Agence Nationale de la Promotion de l'Emploi des Jeunes (ANPEJ) 17 Centre de suivi Ecologique (CSE)
4 Agence Nationale des Chemins de fer (ANCF) 19 Conseil Economique, Social et Environnement
5 Agence Nationale d'Insertion de de Développement Agricole (ANIDA) 20 Conseil Exécutif Des Transports Urbains De Dakar (CETUD)
Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casa- 21 Département Géographie/ UCAD
6
mance ANRAC)
7 Association des départements du Sénégal (ADS) 22 Direction Assainissement/ Ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement
Bureau Organisation et Méthodes/ Secrétariat Général du Gouvernement/Prési- Direction de la Formation Professionnelle et Technique/ Ministère de la Formation
25
10 professionnelle, de l'Apprentissage et de l'Artisanat (MFPAA)
dence de la République
11 Cellule d'Appui aux Elus Locaux (CAEL) 26 Direction de la haute Compétition/Ministère des Sports
Cellule de Gestion de la qualité de l'Air/ Direction de l'Environnement et des Eta- Direction de la Jeunesse et des Activités Socio-éducatives (Ministère Ministre de
27
12 la Jeunesse, de l'Emploi et de la construction citoyenne)
blissements Classés
Cellule de Planification et d'études du Ministère de la Gouvernance Locale, du Direction de la pêche continentale/ Ministère de la Pêche et de l'Economie mari-
28
13 time (MPEM)
Développement et de l'Aménagement du Territoire
Cellule d'Etude et de Planification/ Ministère de l'Energie et du Développement Direction de la Pêche maritime/ Ministère de la Pêche et de l'Economie maritime
29
14 (MPEM)
des Energies renouvelables
Cellule d'Etude et de Planification/ Ministère des Infrastructures, des Transports 30 Direction de la Planification des Ressources Educatives/MEN
15
terrestres et du désenclavement
293
PLAN NATIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL (PNADT) Horizon 2035
Direction de la Planification et de la Veille Environnementale (DPVE)/ Ministère de Direction de l'Urbanisme et de l'Architecture/ Ministère du Renouveau Urbain, de
31 47
l'Environnement et du Développement Durable l'Habitat et du Cadre de Vie
Direction de la Planification, de la Recherche et des Statistiques/ Ministère de la Direction des Financements Verts et des Partenariats/ Ministère de l'Environne-
32 48
Santé et de l'Action Sociale ment et du Développement Durable
33 Direction de la planification/ Ministère et de l'Economie, des Finances et du Plan 49 Direction des Mines et Géologie/Ministère de l'Industrie et des Mines
39 Direction de l'Aménagement et de la Restructuration des Zones Inondées 55 Direction du Patrimoine Culturel/ Ministère de la Culture et de la Communication
Direction de l'Appui au Développement Local/Ministère de la Gouvernance Locale, Direction Générale de la Planification et des Politiques Economiques/ Ministère et
40 56
du Développement et de l'Aménagement du Territoire de l'Economie, des Finances et du Plan
Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID)/Ministère et de l'Economie,
41 Direction de l'Elevage (DIREL) 57
des Finances et du Plan
294
ANNEXES PNADT - Rapport final
64 Institut Mondial pour la croissance verte (GGGI) 74 Union des Associations d'Elus locaux
65 La Direction des établissements de Santé (DES) 75 Union Nationale des Coopératives d'Habitat
66 Office du Lac de Guiers (OLAG) 76 Unité de Coordination et de Gestion/ Programme National de Gestion des Déchets
68 Ordre National des Géomètres du Sénégal (ONGES) 78 Université Gaston Berger de Saint-Louis
70 Programme National de Développement Local (MGLDAT) 80 Programme d'eau potable et d'assainissement du millénaire (PEPAM)
295
Route du Service géographique, Hann - BP : 740 RP Dakar SENEGAL
Tel : 33 832 15 06 • Email : contact@anat.sn
website : www.anat.sn