Stratégie de Développement Du Secteur Des Industries Et Services - Français
Stratégie de Développement Du Secteur Des Industries Et Services - Français
Stratégie de Développement Du Secteur Des Industries Et Services - Français
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE ET
DES SERVICES
i
INTRODUCTION ........................................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 : DEFINITIONS, PERIMETRE ET SEGMENTATION DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE
ET DES SERVICES .......................................................................................................................... 2
1.1. DÉFINITIONS DES PRINCIPAUX CONCEPTS .................................................................................. 2
1.2. PÉRIMÈTRE DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES ..................................................... 3
1.3. SEGMENTATION DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES ......................................... 6
CHAPITRE 2 : ETAT DES LIEUX ET DIAGNOSTIC DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE ET DES
SERVICES ....................................................................................................................................... 7
2.1. SECTEUR INDUSTRIEL ........................................................................................................................... 7
2.1.1. Etat des lieux et diagnostic global de l’industrie camerounaise ................................................ 7
2.1.2. Industrie manufacturière ................................................................................................................... 26
2.1.3. Industries extractives ......................................................................................................................... 47
2.1.4. Industries d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation ....................................................... 49
2.1.5. Industries d’eau, d’assainissement et de gestion des déchets et dépollution ......................... 50
2.1.6. Industrie de la construction ............................................................................................................... 51
2.2. SECTEUR DU NUMÉRIQUE ................................................................................................................ 53
2.2.1Fabrication des produits des TIC ...................................................................................................... 53
2.2.2. Commerce des produits des TIC...................................................................................................... 56
2.2.3Services des TIC .................................................................................................................................... 56
2.3. SECTEUR DES SERVICES NON FINANCIERS ................................................................................ 58
2.3.1. Commerce ............................................................................................................................................ 59
2.3.2 Transport et services associés ........................................................................................................... 61
2.3.3 Tourisme ................................................................................................................................................ 63
2.3.4. Information et communication hors TIC........................................................................................... 65
2.3.5. Immobilier ............................................................................................................................................ 67
2.3.6. Recherche et développement .......................................................................................................... 69
2.3.7. Services professionnels, scientifiques et techniques ..................................................................... 69
2.3.8. Services d’appui aux entreprises.................................................................................................... 71
2.3.9. Services relatifs à l’emploi ............................................................................................................... 73
2.3.10. Arts, spectacles et loisirs................................................................................................................. 74
2.4. SECTEUR FINANCIER .......................................................................................................................... 75
2.4.1. Services financiers .............................................................................................................................. 76
2.4.2. Services d’assurance.......................................................................................................................... 92
ii
INTRODUCTION
1. Ce travail est la résultante des travaux de départements ministériels ayant des attributions sur
relecture de la Stratégie de Développement du le secteur de l’industrie et des services, des lettres
Secteur de l’Industrie et Services (SDSIS) en vue de d’introduction leur ont été adressées par le
son réalignement sur la planification post DSCE, et MINEPAT. Sur la base du périmètre clairement
comporte les trois (3) principaux résultats définit du secteur de l’industrie et des services, les
progressifs d’étape que sont : (i) Etat des lieux et entretiens introductifs et d’information ont été
diagnostic ; (ii) Choix stratégiques ; (iii) Plan réalisés auprès de vingt-cinq (25) ministères
d’Actions Prioritaires et dispositifs de mise en œuvre concernés. La liste des planificateurs rencontrés dans
et de suivi-évaluation. les ministères concernés par le secteur de l’industrie
2. La méthodologie adoptée pour le et des services est donnée en annexe A.
réalignement de la SDSIS, intègre deux (02) 4. Le dialogue technique préliminaire avec les
exigences dont : (i) la coordination interministérielle planificateurs des ministères concernés a mis en
d’une part, et (ii) l’implication ou la participation des exergue deux (02) aspects importants ayant une
parties prenantes non gouvernementales en implication déterminante pour la nouvelle stratégie
particulier le secteur privé d’autre part. Ces de développement et sa mise en œuvre efficiente :
exigences procédurales et organisationnelles ont été (i) l’exigence de la clarification du périmètre du
prises en compte. secteur de l’industrie et des services et (ii) l’intérêt
3. Dans l’optique de la collecte des d’une segmentation plus adéquate du secteur de
informations et de la participation des l’industrie et des services.
2
ainsi que des opérations en sous-traitance pour un 13. Comme délimité dans le guide
tiers donneur d’ordres(INSEE). méthodologique2, au sens de la comptabilité
nationale, l’industrie et les services ne forment pas un
8. Agro-industrie. L’agro-industrie fait
secteur homogène et les comptes nationaux font à
référence à aux branches de l’industrie
cet égard une distinction claire entre secteur
manufacturière fournisseur et/ou débouché de
secondaire et secteur tertiaire. Par ailleurs, le secteur
l’agriculture y compris l’élevage et la pêche.
tertiaire peut lui-même être subdivisé entre tertiaire
L’industrie agro-alimentaire en fait partie et
marchand et non marchand pour différencier les
constitue l’agro-industrie dont les produits offerts
biens et services produits par le privé versus ceux
sont destinés à la consommation alimentaire humaine
fournis par l’Etat et les collectivités locales. Etant
et/ou animale.
entendu que la stratégie nationale de
9. Activité de services. Une activité de services développement s’inscrit dans une perspective de
ou de prestation de services se caractérise relance des secteurs productifs, le « secteur de
essentiellement par la mise à disposition d'une l’industrie et des services »peut être circonscrit à : «
capacité ou d’une prestation technique ou l’ensemble des activités économiques productives
intellectuelle. À la différence d'une activité donnant lieu à : (i) un processus de transformation de
industrielle, l’activité de service ne peut pas être matières premières en produits finis ou semis finis et
décrite par les seules caractéristiques d'un bien (ii) à la production et à la commercialisation de
matériel acquis par un client. Les activités de services services marchands c'est-à-dire des services rendus
désignent sont aussi appelées les activités tertiaires par des unités économiques contre le versement
qui comprennent :(a) les services marchands et (b) les d’une rémunération ».
services non marchands.
14. Selon cette définition est basée sur la
10. Services marchands. Les services marchands Classification Internationale Type, par Industrie, de
sont ceux qui sont prestés ou vendus en grande toutes les branches d’activité économique (CITI)
partie ou en totalité à des prix économiquement révision 4 qui est aussi la base de la nomenclature
significatifs. des activités au Cameroun utilisée par l’Institut
National de la Statistique3. En référence à la CITI en
11. Services non marchands. Les services non
vigueur, le tableau 1 ci-après (page 8) met en
marchands sont ceux qui sont fournis gratuitement ou
exergue le périmètre du secteur de l’industrie et des
à des prix qui ne sont pas économiquement
services(le périmètre détaillé figure en annexe B),
significatifs. Ils sont également appelés des services
circonscrit en couleur jaune pour les activités de
administrés. Les activités de services non marchands
l’industrie, et en couleur bleu pour les activités de
concernent généralement les domaines de
services marchands.
l’administration générale, de l'éducation, de la
santé, de l'action et la sécurité sociale. 15. L’identification des départements ministériels
concernés au regard de leurs attributions spécifiques
a. PÉRIMÈTRE DU SECTEUR DE est faite dans la dernière colonne du tableau
L’INDUSTRIE ET DES SERVICES conformément au décret n° 2011/408 du 9
12. La matrice des stratégies sectorielles du DSCE décembre 2011 portant organisation du
2010-2019 adoptée en 2009 ne définit pas le gouvernement. Les activités du secteur de l’industrie
périmètre des activités du secteur des industries et correspondent aux branches 5 à 43 de la CITI et les
des services. Ce document précise seulement (page services marchands correspondent aux branches 45
75) que le secteur « industrie et services » est à 82 et 90 à 96 de la CITI. Cette définition exclut
composé des ministères suivants : (i) le Ministère des de ce domaine stratégique les activités primaires
Mines et du Développement Technologique (branches 1 à 3) et les services non marchands
(MINMIDT); (ii) le Ministère du Commerce (branche 84 à 88, 94 et 97 à 99).
(MINCOMMERCE); (iii) le Ministère du Tourisme 16. De plus, le tableau 2 ci-après (page 9), met
(MINTOUL) ; (iv) le Ministère des Petites et Moyennes en exergue le même périmètre du secteur de
Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat l’industrie et des services (le périmètre détaillé est
(MINPMEESA) et (v) le Ministère de la Recherche donné en annexe C) en référence à la NACAM en
Scientifique et de l’Innovation (MINRESI).
2
MINEPAT, Guide méthodologique de planification
stratégique au Cameroun, 2011, page 51.
3
Nomenclature des activités et des produits du
Cameroun (NACAM_NPC_Rév.1), février 2013.
4
vigueur. Les activités du secteur de l’industrie 17. La NACAM présente cependant des
correspondent aux branches 6 à 31 de la NACAM faiblesses importantes découlant des regroupements
et services marchands correspondent aux branches qui ont été faits en ramenant les 99 branches de la
32 à 38 et 42 de la NACAM. Cette définition exclut CITI à seulement 43 branches dans la NACAM.
de ce domaine stratégique les activités primaires
18. L’approche filière et/ou chaine de valeur
(branches 1 à 4) et les services non marchands
ajoutée est à considérer. C’est dans cette optique
(branche 39 à 41 et 43).
que le secteur du numérique devra être considéré.
Tableau 1 : Périmètre des activités du secteur de l’industrie et des services (CITI Rev4)
Secteurs de
Section Divisions Description Ministères
Planification
A 01-03 Agriculture, sylviculture et pêche Rural
B 05-09 Activités extractives Industrie MINMIDT/MINRESI
MINMIDT/MINPOSTEL/
MINFOF/MINEPIA /
C 10-33 Activités de fabrication Industrie MINPMEESA/
MINADER/MINEE/MINDUH
/MINDEF
Production et distribution d’électricité, de gaz, MINEE / MINMIDT/
D 35 Industrie
de vapeur et climatisation MINPMEESA
Distribution d’eau, réseau d’assainissement, MINEE / MINMIDT /
E 36-39 gestion des déchets, et activités de remise en Industrie MINPMEESA/MINDUH/
état MINEPDED
MINTP / MINMIDT/
F 41-43 Construction Industrie MINPMEESA/MINDUH/
MINDEF
Commerce de gros et de détail; réparations de Services non MINCOMMERCE /
G 45-47
véhicules automobiles et de motocycles financiers MINPOSTEL/ MINPMEESA
MINT / MINTP /
Services non
H 49-53 Transport et entreposage MINPMEESA/MINPOSTEL/
financiers
MINDEF
Services non MINTOUL
I 55-56 Activités d’hébergement et de restauration
financiers /MINPMEESA/MINAT
Services non MINPOSTEL/MINCOM /
J 58-63 Information et communication financiers / MINAC / MINPMEESA/
Digitalisation MINDEF
Services MINFI/MINEPAT /
K 64-66 Activités financières et d’assurances
financiers MINPMEESA/MINREX
Services non
MINDUH/MINCAF /MINTP
L 68 Activités immobilières financiers /
/MINPMEESA
immobiliers
MINEPAT/MINIMDT/
Activités professionnelles, scientifiques et Services non MINRESI/MINTP/
M 69-75
techniques financiers MINPMEESA/MINDUH/
MINEPIA/MINDEF/ MINREX
Services non MINEFOP/ MINTOUL/
N 77-82 Administration et activités d’appui administratif
financiers MINPMEESA/MINAT
Administration publique et défense; sécurité Gouvernance/
O 84
sociale obligatoire Social
P 85 Éducation Education
4
Nations Unies, (2009) classification internationale
type, par industrie, de toutes les branches d’activité
économique (CITI), Révision 4.
8
B- Activités extractives
de vapeur et climatisation
25. Dans son rapport spécialisé publié en manufacturier en indiquant que la revue de la
20165, la CEA recommande le secteur manufacturier littérature économique tend à considérer la
en tant que moteur du développement économique manufacture comme un secteur ayant les plus forts
pour quatre (04) principales raisons : (i) grâce au fait liens avec les autres secteurs et les multiplicateurs
qu’il se prête beaucoup plus facilement au traitement d’emploi les plus élevés d’une économie.
mécanique et chimique qu’à d’autres types d’activités
26. Il est donc mondialement reconnu que
économiques, le secteur manufacturier connait une
l’industrie manufacturière joue un rôle prépondérant
croissance de productivité plus rapide que l’agriculture
(innovations technologiques, effets d’entraînement,
ou les services ; (ii) les actes du secteur manufacturier
effets de synergie) dans la dynamique de
en tant que «centre d’apprentissage» de l’économie au
transformation structurelle d’une économie. Cette
sens où il joue le rôle de premier plan dans la diffusion
transformation structurelle se matérialise par les
du progrès technologique ; (iii) tel que postule la thèse
mutations de la nature, la catégorie et l’intensité
Prebisch-Singer, les termes de l’échange pour les
technologiques (faible, moyenne et haute) qui sont
produits primaires se détérioreront au fil du temps,
reflétées sur les biens manufacturés produits et les
faisant que la perspective du développement
services élaborés qui y sont liés. En plus du rapport
économique fondée sur les produits primaires
spécialisé précité de la CEA7, la préséance de la
s’affaiblisse à long terme et (iv) la diversification vers
manufacture est également mise en exergue par le
le secteur manufacturier plus dynamique permettra de
rapport spécial 2011 de l’ONUDI et la CNUCED8.
réduire les risques macroéconomiques associés à la
dépendance aux produits de base. De plus, Lavopa et
Szirmai confirment6 cette préséance du secteur
linkages and the largest employment multipliers of the
5 economy. The evidence suggests that one job created in
Nations Unies (CEA), (2016) Politique Industrielle
Transformatrice pour l’Afrique, page 33 et 34. manufacturing will create a larger number of jobs in other
6 sectors than one job created in any other part of the
Alejandro Lavopa and Adam Szirmai (2012),
economy.”
“Industrialization, employment and poverty”, 7
Nations Unies (CEA), (2016) Politique Industrielle
International Finance Corporation (World Bank Group),
United Nations University, Maastricht Economic and Transformatrice pour l’Afrique, pages 33-37.
8
social Research Institute on Innovation and Technology, Nations Unies (CNUCED et ONUDI), Le
UNU-MERIT, page 5 : “The literature reviewed tends to développement économique en Afrique, Rapport
regard manufacturing as the sector with the strongest spécial 2011, « Promouvoir le développement
9
11Robert
39. D’où l’existence au Cameroun d’un semblant
Wade (2010), “After the Crisis: Industrial Policy
de de politiques d’industrialisation sans impact dans
and the Developmental State in Low-Income Countries”, l’accroissement sur la compétitivité industrielle comme
page 22. En ligne à : : attestée par la VAM (mesurée en pourcentage du
https://www.imf.org/external/np/seminars/eng/2010/lic/pdf/ PIB) qui stagne ou est en recul.
WadeE.pdf ou encore :
l’absence d’un dispositif national de
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1758-
défense économique mobilisant
5899.2010.00036.x/full.
adéquatement l’intelligence économique ;
12Arkebe Oqubay (2015), “Made in Africa, Industrial 40. Dans chaque pays moderne et industrialisé,
Policy in Ethiopia”, page 286: “Policymaking in Ethiopia has la sécurité économique constitue un aspect critique de
reflected policy independence, including occasional pressure la sécurité nationale. La sécurité de la nation intègre
from IFI and some donors, usually in the form of economic toutes les dimensions essentielles en l’occurrence le
threats. For instance, the government has refused to yield to
pressure to open up the finance sector to foreign banks, to go to maintain policy independence. Ethiopia has also embarked
privatize utilities and telecom, to reform public land ownership, to on building the Grand Renaissance Dam on the Blue Nile,
freeze public investments, and not to expand universities. The depending entirely on domestically mobilized resources, and
events in the late prime minister’s office described in Chapter 2 despite the threat and withdrawal of support by external forces.”
show the lengths to which the Ethiopian government is willing to
12
bien-être de la population, la paix sociale, la justice, militaires et les activités civiles. Ce cloisonnement est
la sécurité intérieure, la permanence des activités le reflet d’un manque d’unité stratégique découlant
névralgiques, la stabilité et expansion économiques, de la stratégie nationale de développement.
défense, etc. Cette sécurité nationale se donne pour Pourtant, plusieurs branches d’activités économiques
objectif d’identifier et de maîtriser les menaces concernent aussi bien les autorités militaires que les
contemporaines et d’y répondre le cas échéant par autorités civiles. Ainsi, au regard des besoins des
des actions préventives, correctrices et l’offensives. forces de défense et de sécurité, à titre d’illustration,
les branches d’activités ci-après requièrent des
41. Dans ce contexte, l’organisation générale
stratégies uniques et coordonnées : (i) l’industrie
de la défense nationale intègre trois (3)
textile-confection-cuir est sollicitée annuellement pour
composantes interdépendantes : la défense militaire ;
des quantités importantes en uniformes et chaussures
la défense civile et la défense économique. La
des forces de défenses et de sécurité ; (ii) l’industrie
défense économique de la nation vise à maintenir la
des mines, de la métallurgie est sollicitée pour les
sécurité économique. Suivant la définition
armes et les minutions ; (iii) l’industrie des matériels
généralement admise, la sécurité économique fait
de transport est fortement sollicitée pour les véhicules
référence à la politique d’Etat qui vise à protéger et
militaires de transport et de combat ; (iv) l’industrie
à promouvoir les intérêts économiques stratégiques
aéronautique et les services de transport aérien avec
d’une nation. Ainsi, dans volet défensif, la sécurité
l’armée de l’air ; (v) l’industrie maritime et les
économique fait référence aux activités de protection
services de transport maritime avec l’armée marine ;
du patrimoine, de délimitation des périmètres
(vi) l’industrie numérique avec les technologies de
industriels et technologiques critiques et de lutte
l’information et de la communication notamment les
contre les activités de renseignement et d’influence
télécommunications ; (vii) L’industrie de la construction
économiques étrangères. Pour ce qui est de son volet
avec le génie militaire.
offensif, il s’agit notamment d’accompagner le
développement à l’international des échanges et des 45. Les dépenses publiques dans les différents
firmes nationales. Dans ce cadre, l’intelligence domaines d’activités civiles et militaires se traduisent
économique constitue une arme privilégiée dans la par des volumes annuels importants d’acquisition des
stratégie de défense économique. biens et services. Mais actuellement, ces dépenses
sont réalisées de manière éparse sans stratégie
42. Le constat est que le Cameroun ne s’est pas
volontariste de promotion de l’industrialisation du
encore doté d’un dispositif de défense économique
pays. La commande publique orientée dans une
mobilisation adéquatement l’intelligence économique
optique de promotion de certaines branches
pour accompagner son développement économique.
d’activités peut être d’un grand impact sur la
Le cadre légal et réglementaire en donne
dynamique de transformation structurelle et
l’illustration en faisant la revue de : (i) la loi n°
d’industrialisation.
67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation
générale de la défense et ses textes d’application les contraintes de l’économie politique et
notamment ; (ii) le décret n° 2001/177 du 25 Juillet les structures productives dominées par
2001 portant organisation du Ministère de la des opérateurs étrangers ;
Défense ; (iii) le décret n° 2001/178 du 25 Juillet
46. Les contraintes internes de l’économie
2001 portant organisation générale de la Défense
politique peuvent limiter l’efficience de l’action
et des Etats-Majors Centraux ; et (iv) le décret n°
d’industrialisation des dirigeants camerounais en
2009/004 du 8 janvier 2009 portant création et
l’occurrence sur deux (02) principaux aspects. Du
organisation d’un Conseil National de Sécurité.
point de vue interne, plusieurs réformes sont
43. Dans l’optique d’industrialisation accélérée susceptibles d’échouer ou d’avoir des maigres
du pays, la définition et la mise en œuvre d’un résultats du fait des blocages et manœuvres des
dispositif de sécurité économique apparaissent groupes d’intérêts qui tirent avantage des positions
comme un préalable de réussite économique et de de rentes acquises et qui s’opposent ainsi à tout
progrès que peut connaître la nation Camerounaise. changement allant dans la logique de la concurrence,
de la quête de l’excellence et d’une plus grande
le cloisonnement et la manque d’unicité
productivité. Du point de vue externe, en particulier
stratégique des activités militaires et
en ce qui concerne l’accélération d’une réelle
civiles du Gouvernement ;
intégration sous-régionale, ce sont également les
44. Les politiques publiques en vigueur au groupes d’intérêts nationalistes présents dans divers
Cameroun font apparaitre un cloisonnement et une Etats de l’Afrique Centrale qui agissent activement
quasi-séparation entre les activités économiques contre les décisions d’avancement de l’intégration
13
notamment de la libre circulation des biens et des transformatrices, il est constamment requis que le
personnes. D’où les avancées très limitées ou à pas secteur public et le secteur privé s’associent,
de tortue que l’on observe généralement en Afrique coopèrent véritablement et parcourent le chemin
Centrale en matière d’intégration. ensemble.
47. De plus, les groupes d’intérêts étrangers ne 50. Le même problème des faibles capacités
sont pas du reste. Les structures productives de d’exécution ou de mise en œuvre des stratégies de
plusieurs secteurs étant généralement dominées par développement et des politiques publiques est mis en
les filiales des multinationales dont les centres de exergue avec insistance par le rapport « The Africa
décision se trouvent à l’étranger, la coopération de Competitiveness Report 2017 14» qui précise que ;
ces acteurs économiques sur les mesures de contenu « Il faudrait mettre davantage l'accent sur la mise en
local peut être très laborieuse. Les politiques œuvre des politiques, plutôt que sur la définition des
d’approvisionnement des filiales présentes politiques, pour contourner l'une des principales
localement sont généralement centralisées à faiblesses des programmes de développement de
l’étranger tout comme les structures de recherche et l'Afrique. Le renforcement des institutions est donc une
développement. Dans ce contexte, les politiques condition préalable nécessaire pour permettre une mise
d’industrialisation peuvent être limitées ou contredites en œuvre rapide et incisive des politiques et déclencher
par les centres de décisions situés à l’étranger. D’où l’action du secteur privé ».
la nécessité de la prise en compte appropriée de ces
le déficit d’infrastructures physiques
contraintes et limitations dans la formulation et la
(énergie, eau, transport, TIC) ;
mise œuvre des nouvelles stratégies.
51. Le déficit ou le manque d’infrastructures
faible habilité à transformer la vision et
physiques est un handicap important reconnu par la
les plans de développement en
plupart des acteurs nationaux et internationaux dans
changements concrets et rapides sur le
la scène économique des pays africains en général
terrain ;
et du Cameroun en particulier. Le déficit
48. L’un des facteurs très défavorable et d’infrastructures en quantité et en qualité reconnu
limitatif pour le succès des politiques dans les domaines de l’énergie (surtout l’électricité et
d’industrialisation au Cameroun comme dans la l’eau qui sont des intrants critiques pour la production
plupart des Etats africains est la faible habilité ou industrielle), des transports (routes, chemins de fer,
capacité des pouvoirs publics et des administrations ports aéroports), les technologies de l’information et
à transformer les belles visions et les beaux plans de de la communication (télécommunications, internet,
développement en changements concrets et etc.) est une véritable limitation structurelle au
palpables sur le terrain et mesurable par développement industriel. Ce déficit d’infrastructure
l’amélioration sensibles des performances a un impact très négatif sur l’attractivité du
industrielles. Il s’agit en fait d’un déficit important de Cameroun aux investissements industriels étrangers et
capacité de mise en œuvre et d’exécution efficientes locaux. La disponibilité d’une énergie électrique
des stratégies et des politiques publiques. suffisante, fiable et compétitive est souvent très
critique pour l’industrialisation rapide.
49. Comme le confirme Mike Morris, Raphael
Kaplinsky,et David Kaplan13, ce déficit d’exécution 52. Le secteur manufacturier a un lien structurel
des stratégies et politiques concernent aussi bien les et fonctionnel direct avec les infrastructures. Il est à
parties prenantes du secteur public que privé. Ils noter que tout projet industriel, est d’abord un projet
mettent particulièrement en exergue « l'échec de construction comportant généralement trois
omniprésent des acteurs du secteur privé et public à aspects complémentaires : les infrastructures, les
travailler ensemble dans l’élaboration d'une vision superstructures et les équipements.
collective et des politiques mutuellement imbriquées et
appliquées ». Ainsi, pour envisager le succès dans
l’exécution effective des politiques d’industrialisation
14World Economic Forum, World Bank and African
Development Bank, (2017), “The Africa Competitiveness
Mike Morris, Raphael Kaplinsky, et David
13
Report 2017 Addressing Africa’s Demographic Dividend”,
Kaplan (2012), “One Thing Leads To Another, page 16. Accessible en ligne à :
Promoting Industrialisation by Making the Most of the https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/P
Commodity Boom in Sub-Saharan Africa”, page 207. ublications/Africa_Competitiveness_Report_2017.pdf
14
15Amor Tahari, Dhaneshwar Ghura, Bernardin Akitoby, and Emmanuel Brou Aka, "Sources of Growth in Sub-Saharan
Africa", International Monetary Fund, Working Paper N° WP/04/176, September 2004. En ligne à :
https://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2004/wp04176.pdf
16Girma Zelleke, Abdulwahab Sraiheen and Keshav Gupta, "Sources of Economic Growth in 31 Sub-Sahara African
Countries for the Period 1975–2008: A Growth Accounting Approach", International Journal of Economics and Finance; Vol.
5, No. 10; 2013. En ligne à : http://ccsenet.org/journal/index.php/ijef/article/download/30652/18068
16
59. La revue des indicateurs de productivité du même, en utilisant la série de stock de capital
Cameroun et des autres pays de l’Afrique Centrale nouvellement construit à partir des données
que retrace le tableau 5 ci-dessus indique que d'investissement désagrégées des tables Penn-World et
contrairement à la tendance généralement observée des estimations du taux de croissance du capital
dans le monde où la PTF (technologie) contribue à la humain de Benhalib et Spiegel (1994), nous constatons
croissance économique pour 30-40% en moyenne17, également que les différences dans la croissance de la
au Cameroun cette variable contribue de façon PTF représentent environ 90% des différences croisées
marginale. Le modèle de croissance du Cameroun est entre les pays dans la croissance du PIB réel par
donc déterminé essentiellement par les facteurs, habitant au cours de la période 1960-1992.» (P. 12).
capital et travail. L’on note ainsi un déficit
61. La capacité d’absorption technologique
technologique ou d’efficience productive constitutif
représente l’aptitude des unités économiques comme
d’un handicap structurel majeur pour la croissance
les entreprises et les États à absorber (apprendre),
économique forte et durable. Il apparait donc que le
internaliser ou s’approprier et utiliser de manière
facteur majeur qui alimente directement et entretient le
efficiente les connaissances technologiques qui leur
cercle vicieux d’une croissance faible est l’insuffisance
sont potentiellement disponibles et accessibles
structurelle du facteur technologique (PTF). Cette
localement et dans le monde. La capacité
insuffisance structurelle de la PTF réduit ainsi à la fois
d’accumulation technologique a un sens plus large.
le rythme et le niveau de la croissance économique.
Elle fait référence à l’aptitude des unités
Ce déficit technologique dans le modèle de
économiques non seulement à absorber, internaliser
croissance économique du Cameroun est cohérent
et utiliser les connaissances technologiques créées par
avec la tendance observée de désindustrialisation ou
les autres, mais aussi à créer elles-mêmes leurs
de faiblesse structurelle de l’industrie manufacturière.
propres connaissances technologiques et à utiliser
Ces performances de productivité suggèrent donc
l’ensemble de ces connaissances de manière
que la technologie et la politique technologique
efficiente dans leurs activités productives. La
doivent être des maillons indispensables de la politique
capacité d’absorption est un sous-ensemble ou une
d’industrialisation.
composante de la capacité d’accumulation
60. Les études empiriques démontrent que ce technologique d’une entreprise ou d’un pays.
sont les différences de croissance de la productivité
62. En complément au déficit de l’infrastructure
totale des facteurs (différence de développement
industrielle dont la fourniture en quantité et en
technologique) qui justifient prioritairement les
qualité est garantie par l’Etat, les entreprises
différences de croissance économique entre les pays
affichent également une défaillance ou des lacunes à
dans le monde. A ce sujet, l’étude de Easterly et
mettre chacune une priorité à établir et développer
Levine (2001)18 en constitue une illustration
leur capacité d’absorption et d’accumulation
intéressante pour le Cameroun : «Les écarts de
technologique (usines, laboratoires, équipements,
croissance de la PTF représentent la majeure partie des
scientifiques, ingénieurs, techniciens, professionnels,
différences de croissance entre pays. Par exemple,
etc.) comme fondement microéconomique de leur
Klenow et Rodriguez-Clare (1997) estiment que les
performance industrielle et de compétitivité.
différences dans la croissance de la PTF représentent
environ 90% de la variation des taux de croissance de 63. Au cœur de ce déficit d’infrastructures
la production par travailleur dans un échantillon de 98 industrielles et de cette faible capacité d’absorption
pays au cours de la période 1960-1995 après prise et d’accumulation technologique, se trouve le
en compte de l'accumulation du capital humain. De déterminant opérationnel principal qui fait aussi
défaut : le capital humain. Les insuffisances du capital
17Barry Bosworth and Susan M. Collins (2003), “The humain découlent de l’inadéquation des stratégies et
Empirics of Growth: An Update », Brookings Papers on politiques de l’éducation et de la formation qui
Economic Activity, 2:2003, page 10 (122). En ligne à : incombe principalement à l’Etat.
https://www.brookings.edu/wp- la faible capacité d’absorption des projets
content/uploads/2003/06/2003b_bpea_bosworth.pdf.
18 industriels et infrastructurels ;
William Easterly and Ross Levine,“It’s Not Factor
Accumulation: Stylized Facts and Growth Models”, 64. La capacité d’absorption des projets d’un
World Bank Economic Review 15 (2), March pays fait référence à l’aptitude des unités
2001.En ligne à : économiques (l’État et les entreprises) à utiliser de
https://williameasterly.files.wordpress.com/2010/0 manière efficiente (au taux de rendement optimal ou
8/33_easterly_levine_itsnotfactoraccumulation_prp acceptable) les capitaux d’investissement qui leur
.pdf sont disponibles et accessibles localement et dans le
17
monde pour réaliser avec succès les projets prendre des mesures correctrices en temps opportun;
d’investissement. Cette capacité d’absorption peut (viii) des processus et procédures inappropriés
concerner aussi bien les projets industriels que les d’approvisionnements liés aux activités des projets
projets infrastructurels. Du point de vue pratique et industriels le plus souvent sans couverture pertinente
opérationnel, la capacité d’absorption revient à des risques ; (ix) des procédures de décaissement
l’aptitude de sélectionner, de préparer, d’exécuter et des financements inadaptées du fait de la non-prise
de clôturer avec succès des projets industriels et en compte adéquate des exigences de non-objection
infrastructurels afin d’accroître substantiellement les des banquiers ; (x) un faible taux de consommation
performances industrielles et d’atteindre leurs des crédits disponibles et des financements extérieurs
objectifs stratégiques de croissance économique forte obtenus ; (xi) en conséquence, d’énormes pertes en
et inclusive. Cette aptitude se constitue et se ressources techniques, financières et humaines
développe par l’acquisition et la maîtrise par les estimées à des dizaines de millions de dollars US par
unités économiques (l’État et les entreprises) des an.
technologies efficientes de management de projets,
67. Pourtant, les politiques d’industrialisation
de programmes et de portefeuilles.
visant la transformation structurelle de l’économie
65. A l’analyse de la situation actuelle au camerounaise vont induire systématiquement un
Cameroun, il ressort que la capacité d’absorption nombre important et croissant de projets industriels et
des projets industriels est faible. Suivant les infrastructurels dont la réalisation satisfaisante et
informations obtenues auprès des deux principales optimale est une condition critique de réussite. Ce qui
organisations professionnelles (IMPA-International requiert une capacité d’absorption des projets plus
Project Management Association et PMI-Project robuste et croissante.
Management Institute), l’on constate un déficit en
Confusion entre les approches
quantité et en qualité d’experts et professionnels
d’industrialisation liées aux exportations ou
certifiés en management de projets, programmes et
aux importations
portefeuilles. Ce déficit de capacité d’absorption se
matérialise par de multiples insuffisances que l’on 68. Du fait des biais et insuffisances dans le
observe dans la préparation et la conduite des processus de formulation et de mise en œuvre de la
projets et programmes au Cameroun. stratégie d’industrialisation, l’on note souvent dans les
milieux des politiques publiques en Afrique, une sorte
66. Ces insuffisances se traduisent in fine en de
d’opposition entre une stratégie d’industrialisation
multiples échecs de projets industriels encore appelés
d’import-substitution et une stratégie
« Eléphants blancs ». De manière plus détaillée, la
d’industrialisation tirée par les exportations.
faible capacité d’absorption des projets industriels se
traduit en l’occurrence par : (i) des études et 69. Ce constat d’opposition ou de confusion
procédures interminables de sélection et d’initiation d’approches d’industrialisation constitue un handicap
des projets ; (ii) une absence de codification et de important à faire disparaître parce que fondé sur
valorisation de la fonction de Manager de Projet, des critères objectivement vérifiables et crédibles. La
Chef de Projet ou Directeur de Projet ; (iii) une bonne stratégie d’industrialisation doit être fondée
conception peu rigoureuse du contenu des projets et sur le principe de la complémentarité des deux
une organisation inappropriée liée aux exigences approches d’industrialisation. L’objectif visé
des projets industriels ; (iv) une planification peu prioritairement par le recours à la stratégie
crédible et non réaliste des projets industriels avec d’industrialisation par substitution des importations ne
en l’occurrence des échéanciers complaisants et des doit pas être centré sur la levée des contraintes sur
budgets souvent sous-évalués ; (v) une recherche, une la balance des paiements mais sur la satisfaction en
mobilisation et un arrangement des financements des phase initiale d’une demande intérieure croissante et
projets basés sur des procédures peu efficaces et se articulée à la transition à moyen ou long terme à la
traduisant par des délais extrêmement longs et des couverture d’une demande extérieure régionale et in
résultats aléatoires ; (vi) une exécution des projets fine internationale. Cette stratégie doit s’appuyer sur
généralement hors délais avec des dépassements une démarche réaliste d’insertion dans les chaines de
chroniques de budgets et une performance technique valeur mondiales. Cette articulation est confirmée
pas toujours satisfaisante en termes d’exécution par Prema-chandra Athukorala et Kunal Sen19 : « Il
physique et de valeur acquise; (vii) un nombre élevé
de projets industriels partiellement exécutés ou 19
Prema-chandra Athukorala et Kunal Sen (2015),
abandonnés du fait d’une surveillance et d’une « Industrialisation, Employment and Poverty »,
maîtrise inappropriées ne permettant pas de
Australian National University, Working Paper No.
18
y a un consensus sur le fait que l'accent mis initialement (volume d’investissement, volume d’exportation,
sur l’import substitution de « force» par la protection nombre d’emplois créés, développement
et l'intervention de l'État a dépassé son utilité et ses technologique, etc.).Par le principe de réciprocité, le
perspectives de croissance en général et de réduction maintien des incitations est lié à l’exigence de
de la pauvreté à travers la création d'emplois en performance adéquate.
particulier soit grandement renforcé par
72. Un des handicaps majeurs qui tend à
l'industrialisation grâce à une plus grande intégration
décrédibiliser les politiques d’intervention et d’incitation
dans l'économie internationale. Malgré ce large
au Cameroun comme c’est le cas dans plusieurs Etats
consensus, le débat est maintenant sur la façon de
de l’Afrique Centrale, a trait aux défaillances ou
gérer la transition de l'importation-substitution à
lacunes de supervision et de contrôle effectifs des
l'industrialisation axée sur l'exportation reste une
incitations par les services gouvernementaux et les
question litigieuse.” (2015, p. 10).
dirigeants publics. Le contrôle et l’évaluation des
70. Dans ce contexte, au regard de la limitation performances des entreprises par rapport aux
de la taille du marché intérieur sur plusieurs produits, indicateurs et objectifs ne sont généralement pas
la stratégie d’industrialisation tirée par les réalisés de manière efficiente. Dans ce contexte, les
exportations est additionnelle et/ou complémentaire incitations deviennent des situations de rente sans
à l’import-substitution avec pour finalité l’ouverture respect du principe de réciprocité.
d’un vaste sentier pour une croissance forte, inclusive
d.2) Forces ou atouts de l’industrie
et durable. Cette option est cohérente avec
camerounaise
l’industrialisation tirée par le commerce telle que
recommandée par la CEA dans le rapport 73. Après analyse approfondie de l’industrie
économique sur l’Afrique 201520.en exploitant de camerounaise sur la base des études et de la
manière adéquate l’Accord de Libre-Echange documentation disponibles, deux (02) atouts ou sont
Continental pour le développement du commerce identifiables : (i) les secteurs d’activités à forte
intra-africain notamment au niveau régional. dotation de ressources et porteurs d’avantages
comparatifs latents ; (ii) le fort potentiel
la supervision non-effective des
d’entrepreneurs et d’entreprises locales.
incitations et des performances des
entreprises bénéficiaires. Secteurs d’activités à forte dotation de
ressources et porteurs d’avantages
71. Les politiques d’industrialisation se
comparatifs latents
traduisent généralement par les interventions des
Etats sous la forme d’incitations, d’avantages et 74. Le Cameroun est doté d’une démographie
autres mesures de soutien accordés aux entreprises croissante et des ressources naturelles susceptibles
industrielles suivant le principe de réciprocité avec un d’être mises en valeur dans le cadre d’un processus
mécanisme de contrôle et d’évaluation des d’industrialisation.
performances sur la base des indicateurs précis
75. Le fait pour le Cameroun de disposer des
ressources naturelles abondantes leur offre des
2015/11, July 2015, page 10 : “There is a consensus possibilités importantes de ne pas se limiter aux
that the early emphasis on “force” import substitution produits de base mais d’accroitre la création de
valeur ajoutée localement afin de promouvoir une
through protection and state intervention has outlived its
croissance soutenue, la création d’emplois et la
usefulness and growth prospects in general and poverty transformation économique. Les produits de base
alleviation though employment generation in particular are offrent donc de réelles possibilités d’accélérer
greatly enhanced by industrialization through greater l’industrialisation des pays par l’établissement, le
integration into the international economy. Despite this développement et l’exploitation des liens en amont
broader consensus, the debate is now on how to manage et en aval des chaines de valeur mondiales
the transition from import-substitution to export-oriented concernées aussi bien en termes de profondeur
industrialization remains a contentious issue.” (l’augmentation de la valeur ajoutée locale) que
d’ampleur (la part des dépenses locales). Cet atout
20
Nation Unies(CEA) et Commission de l’Union pour l’industrialisation fondée sur les produits
Africaine (CUA), Rapport Economique sur l’Afrique primaires peut induire une transformation
économique du pays.
(ERA), éditions 2015 « l’industrialisation par le
commerce ». 76. En plus des ressources humaines qui
représentent une dotation pour tous les branches
19
d’activité, quatre (04) principales ressources 79. Quatre (04) opportunités ou facteurs
naturelles peuvent être mentionnées : (i) les ressources favorables sont susceptibles d’être exploitées pour
énergétiques renouvelables ; (ii) les ressources accélérer l’industrialisation du Cameroun : (i) la
agricoles ; (iii) les ressources minières et (iv) les disponibilité d’une offre diversifiée de technologies
ressources forestières. susceptibles d’être mobilisées ; (ii) les vastes
possibilités d’exportation et d’exploitation des
Existence d’un potentiel d’entrepreneurs et
chaines de valeur régionales et mondiales ; (iii) le
d’entreprises locales
marché potentiel offert par l’intégration sous-
77. Le Cameroun dispose d’un nombre régionale et l’accord de libre-échange continentale
d’entrepreneurs et d’un nombre d’entreprises qui et (iv) les opportunités liées aux initiatives
contribuent au niveau de production industrielle internationales pour le développement de l’Afrique.
actuelle. Les entreprises locales sont généralement
Disponibilité d’une offre diversifiée de
dominées à plus de 90% par les très petites, les
technologies susceptibles d’être mobilisées
petites et les moyennes entreprises (PME)21. Une
grande majorité d’entrepreneurs exerce dans le 80. Le Cameroun a un niveau industrialisation et
secteur informel de l’économie et utilisent les de développement technologique faible et donc
technologies artisanales et rudimentaires. Mais pour éloigné de la frontière technologique pour chaque
que les entreprises se créent et se développent il est secteur d’activité ou chaine de valeur mondiale. Dans
indispensable d’avoir les entrepreneurs qualifiés et un contexte de la mondialisation et des révolutions
ambitieux. C’est dans ce contexte que les technologiques successives, l’on observe dans chaque
entrepreneurs actuels et les entrepreneurs potentiels secteur d’activité, une offre diversifiée de
du Cameroun représentent un atout majeur, mais technologies susceptibles d’être acquises et utilisées
encore inexploité, pour l’industrialisation. La dans divers projets industriels. Dans une approche de
valorisation de ce potentiel par la promotion de rattrapage technologique et d’industrialisation
l’entrepreneuriat est requise. Comme le confirme rapide, l’Etat et surtout les entreprises peuvent saisir
l’édition 2017 des Perspectives Economiques en cette opportunité majeure pour accélérer
Afrique22, les entrepreneurs sont des agents essentiels l’industrialisation.
pour l’industrialisation. Les entrepreneurs et les
81. Le cycle de vie d’une technologie se résume
entreprises locales qui se distinguent par les
en quatre (04) phases : l’émergence, la croissance, la
performances et leurs ambitions industrielles et
maturité et le déclin (voir figure 2 ci-dessous). Ce
exportatrices constituent les bases importantes pour
cycle de vie est déterminé par le processus
bâtir des champions nationaux qui se lancent à la
d’innovation associé à la technologie ou alors visant
conquête des marchés internationaux.
la satisfaction du même besoin.
Menaces et opportunités de l’environnement
de l’industrie camerounaise
78. Le diagnostic externe de l’industrie
camerounaise est fait pour identifier d’une part les
opportunités ou les facteurs favorables que recèle
son environnement, et d’autre part, les menaces ou
des facteurs défavorables qui en découlent.
e.1) Opportunités ou facteurs favorables pour
l’industrialisation
82. Le cycle de vie de la technologie est nation. Les nouvelles technologies et en particulier
marqué par les innovations incrémentales ou celles de la quatrième révolution industrielle
progressives et cumulatives qui permettent de tracer (Industrie 4.0) représentent une réelle opportunité
la trajectoire de ladite technologie jusqu’à sa phase pour l’industrialisation du Cameroun et de l’Afrique.
de maturité. Le déclin de la technologie ou son
83. Comme le décrit l’édition 2017 des PEA, «
obsolescence se produit dès qu’il y a une innovation
la figure 3 ci-après illustre les changements qui ont
radicale ou révolutionnaire qui fait émerger une
mené à la quatrième révolution industrielle. Au XVIIIe
nouvelle technologie et crée une rupture
siècle, la machine à vapeur a marqué la première
technologique impliquant que l’émergence de la
révolution industrielle, qui a facilité la production
nouvelle technologie entrainant la caducité de
mécanique et permis la fabrication de produits
l’ancienne sur le marché ou le secteur concerné. Cette
industriels à l’échelle mondiale. La deuxième
dynamique de changement technologique exige des
révolution industrielle a consisté en une production de
entreprises et des États une approche robuste de
masse grâce au fordisme. À la fin du XXe siècle, de
management des technologies essentielles ou
nouvelles innovations techniques dans l’informatique
critiques pour le développement de la trajectoire
et l’automatisation ont débouché sur la troisième
technologique de chaque entreprise et de chaque
révolution industrielle ».
Figure 3 : Les quatre révolutions industrielles23
84. « La révolution industrielle actuelle a des les investisseurs. Les enquêtes sur les motivations qui
répercussions sur l’industrialisation du Cameroun et ont poussé les investisseurs à s’engager en Afrique
de l’Afrique au travers de trois grandes technologies (James, 2013) montrent que la plupart des
: i) la robotique, l’automatisation et l’intelligence entreprises étrangères ayant investi sur ce continent
artificielle, ii) la fabrication additive ou additive l’auraient fait même en l’absence d’incitations fiscales
manufacturing (telle que l’impression 3D) et iii) et de subventions. Si elles ont investi, c’est en raison
l’Internet industriel et l’analyse des données. Tout en de ce que le pays avait à offrir, par exemple des
tirant sa source dans l’industrie manufacturière, cette ressources naturelles, du capital humain à un prix
quatrième révolution industrielle est davantage axée compétitif, ainsi que des marchés intérieurs et
sur les services et encourage l’industrialisation régionaux affichant un potentiel intéressant.
reposant sur plus de secteurs que ne le fait le
89. Comme le retrace le tableau 6 ci-après, le
transfert de ressources vers le seul secteur
commerce international des produits primaires ne
manufacturier. Elle diffère des précédentes percées
représente que 12-15% des exportations mondiales
industrielles : les Technologies de l’Information et des
alors que les produits manufacturés dominent avec
Communications (TIC) tendent à remplacer les
84-86%. Avec la globalisation économique, le
travailleurs moyennement ou peu qualifiés et ont
Cameroun est à même d’identifier les produits pour
besoin d’un personnel plus qualifié. »
lesquels il dispose d’un avantage comparatif latent
85. Comme le recommandent dans un rapport ou réel, de faciliter l’entrée de ses entreprises dans
spécialisé les Nations Unies (ONUDI) et le Global les chaines de valeur régionales et mondiales se
Green Growth Institute24, du fait de la prise en traduisant par la pénétration des marchés régionaux
compte des exigences et des impératifs du et internationaux par un volume substantiel et
changement climatique, l’opportunité de la quatrième croissant d’exportation des produits manufacturés.
révolution industrielle devra être exploitée en se
fondant sur une approche de développement
industriel basée sur les technologies propres, un
système d’énergie propre ou verte, donc faiblement
générateur de carbone et conduisant ainsi à une
croissance économie verte, forte, inclusive et
soutenable.
86. Vastes possibilités d’exportation et
d’exploitation les chaines de valeur régionales et
mondiales
87. Le développement des chaines de valeur
régionales et mondiales offre des nouvelles
opportunités au Cameroun pour accélérer
l’industrialisation, la transformation structurelle et la
croissance économique inclusive et soutenable.
88. Suivant l’édition thématique des PEA
201425, les enquêtes auprès des investisseurs, les
interviews et les études de cas confirment que
beaucoup de pays d’Afrique notamment le
Cameroun, disposent de dotations à même d’attirer
Mais elles ne sont pas les seules institutions des financiers au profit des pays en l’occurrence du
Nations Unies à intervenir sur ce marché pour le Cameroun.
même but. D’autres institutions spécialisées du
système des Nations Unies offrent depuis 2011 des
prestations de conseil visant à améliorer ou contraintes des accords commerciaux et
abandonner l’approche DRSP en faisant recours à bilatéraux d’investissement.
juste titre aux politiques d’industrialisation efficientes
102. Malgré les accords commerciaux
en vue de la transformation structurelle des
multilatéraux de l’Organisation Mondiale du
économies tout en les diversifiant de manière
Commerce (OMC), le Cameroun comme les autres
optimale avec pour finalité de briser le cercle vicieux
pays de l’Afrique Centrale ont bien des marges de
et surtout d’impulser dans chaque pays une
manœuvre pour formuler et mettre en œuvre les
croissance économique inclusive et durable.
politiques industrielles transformatrices. Une liste non
99. C’est ainsi que l’ONUDI (Organisation des limitative de mesures possibles de politique
Nations Unies pour le Développement Industriel) et la industrielle est donnée à titre indicatif par la CEA 28.
CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Mais il est important de mettre en exergue les
Commerce et le Développement) ont proposé depuis contraintes additionnelles qui peuvent être introduites
juillet 2011 de mettre l’accent sur le développement par les accords commerciaux internationaux et les
industriel en Afrique26. La CEA (Commission accords bilatéraux d’investissement, avec en
Economique des Nations Unies pour l’Afrique) en conséquence une limitation parfois importante des
liaison avec la Commission de l’Union Africaine (CUA) possibilités de déployer adéquatement les politiques
préconisent aux Etats africains depuis 2013 de d’industrialisation.
modifier les modèles de croissance économique en
103. En ce qui concerne les accords commerciaux
intensifiant leurs efforts de transformation structurelle
internationaux, le cas de l’Accord de Partenariat
des économies et de diversification par l’accélération
Economique (APE) entre l’Union Européenne et
de l’industrialisation27.
l’Afrique Centrale, dont le Cameroun a signé et
100. Le dialogue technique et la coopération au ratifié tout seul le document intérimaire, peut être
sein du système des Nations Unies apparaît comme mentionné. Outre l’impossibilité d’usage de l’arme
un facteur favorable pour susciter l’adoption et la tarifaire à l’importation pour éventuellement
mise en œuvre réussie des politiques protéger une industrie naissante, l’APE en son article
d’industrialisation, transformatrices au Cameroun et 19 (Traitements plus favorables résultant d'accords
même en Afrique Centrale. Chacune des institutions d'intégration économique) introduit une clause NPF
du système des Nations Unies ayant un mandat et un (Nation la Plus Favorisée) très restrictive et lourde
rôle à jouer, la CEA semble mieux placée pour créer pour l’autonomie et la latitude du Cameroun et de
cette plate-forme de consensus. l’Afrique Centrale à coopérer activement avec les
autres régions et pays hors Union Européenne 29. Les
101. L’urgence de transition à un modèle de
autres pays de l’Afrique Centrale n’ayant pas encore
croissance économique fort, inclusive et durable
signé l’APE, une rationalisation reste possible pour
commande ainsi l’approfondissement des efforts de
garder une pleine marge de manœuvre en matière
rationalisation et de coordination des actions menées
d’industrialisation.
par l’ensemble des partenaires techniques et
104. Comme le révèle un rapport spécialisé
26
Nations Unies (CNUCED et ONUDI), Le récent de la CEA30, les accords bilatéraux
développement économique en Afrique, Rapport
28
2011, « Promouvoir le développement industriel en Nations Unies (CEA), « Politique Industrielle
Afrique dans le nouvel environnement mondial ». Transformatrice pour l’Afrique », avril 2016,
27
Nation Unies (CEA) et Commission de l’Union page126.
29
Africaine (CUA), Rapport Economique sur l’Afrique Nations Unies (CEA), Idem, page 151.
30
(ERA),éditions : 2013 « Tirer le plus grand profit des Nations Unies (CEA), 2016, « Politiques
produits de base africains: l’industrialisation au service de d’investissement et accords bilatéraux
la croissance, de l’emploi et de la transformation d’investissement en Afrique: Implications pour
économique », 2014 « la politique industrielle dynamique
l’intégration régionale ». Accessible en ligne à :
en Afrique », 2015 « l’industrialisation par le commerce
»,2016 « vers une industrialisation verte en Afrique » et https://www.uneca.org/sites/default/files/Publicati
2017 « l’industrialisation et l’urbanisation au service de la onFiles/fre_investment_landscaping_study.pdf
transformation de l’Afrique ».
24
d’investissement peuvent parfois contenir des clauses 105. Analyse des politiques publiques passées et
qui peuvent être très contraignantes pour les mesures problèmes majeurs à résoudre pour le développement
de politiques d’industrialisation. C’est notamment le de l’industrie camerounaise
cas des clauses instituant l’arbitrage contraignant
f.1) Analyse des politiques publiques passées
entre les investisseurs étrangers et l’Etat.
Contrairement aux investisseurs locaux, les 106. L’Etat intervient dans le secteur de l’industrie
investisseurs étrangers peuvent ainsi se retrouver et des services à travers vingt-cinq (25)
avec des privilèges supérieurs et néfastes pour les départements ministériels ci-après auxquels sont
marges de manœuvre de l’Etat. Toute formulation rattachés des établissements et des entreprises
d’une politique d’industrialisation crédible doit publiques. Mais dans le DSCE, seulement cinq (5)
examiner et tenir compte des contraintes découlant ministères étaient retenus comme chefs de file du
des accords bilatéraux d’investissement qui existent secteur : MINMIDT, MINCOMMERCE, MINTOUL,
ou qui serait en négociation. MINPMEESA et MINRESI. Cette segmentation a été
préjudiciable pour les politiques passées.
107. L’objectif du DSCE était de porter le rythme 109. A l’horizon 2019, le plan visait à
annuel de l'expansion de l'activité économique de développer ce secteur afin d’assurer
3,3% actuellement à environ 5,5% l'an sur la l’industrialisation à travers la transformation et la
période 2010-2019. Il était alors question de valorisation des matières premières locales et la
booster le secteur agricole en portant la croissance promotion des exportations. Cet objectif
du secteur primaire autour des 5%, au regard des d’industrialisation devait être atteint par la
potentialités nombreuses qu'on pourrait réalisation des six (06) programmes ci-après : (i) la
immédiatement mettre à contribution dans ce cadre. densification du tissu national des entreprises, (ii) le
Les secteurs manufacturiers et des services développement et le soutien à la production
devaient connaitre d'importantes réformes mais manufacturière, (iii) le développement et la promotion
compte tenu des temps de réaction, la croissance de l’accès aux marchés, (iv) la densification de la
de ces secteurs devait passer le cap des 5% en recherche au développement et de l’innovation, (v) le
moyenne annuelle. développement des normes et de la qualité et (vi) le
développement et la promotion du tourisme.
108. Dans le cadre de la modernisation de
l’appareil de production retenue par le DSCE, le 110. De manière spécifique, ces six (06)
secteur de l’industrie et des services était considéré programmes du DSCE devaient permettre
comme le véritable levier de la croissance et de la d’atteindre les objectifs suivants : (i) d’améliorer la
création d’emplois décents à moyen terme, ce production de l’industrie et des services, (ii)
d’autant plus que son développement a des effets d’augmenter la valeur ajoutée manufacturière, (iii)
d’entraînement importants sur l’agriculture, d’assurer de manière compétitive la présence des
l’investissement et les exportations des produits à produits camerounais sur les marchés, (iv) d’améliorer
forte valeur ajoutée. la recherche dans le secteur de l’industrie et des
services, (v) d’améliorer, promouvoir et valoriser le
label «Made in Cameroon» et (vi) de développer les
25
produits touristiques camerounais pour faire du est en baisse à 26,25% en 2015 contre 32,80% en
Cameroun une destination touristique prisée. 2010. Par contre ce ratio pour la Malaisie est de
83,3% en 2010 et 84,03% en 2015.
111. En vue d’atteindre ces objectifs, lesdits
programmes ont été déclinés au plan opérationnel en f.2) Problèmes majeurs à résoudre pour le
vingt-deux (22) sous-programmes axés en particulier développement de l’industrie camerounaise
notamment sur :
115. Le problème fondamental ou central à
résoudre pour le développement du secteur de
l’industrie et des services est le faible niveau de la
la facilitation et la simplification des
production manufacturière du Cameroun. A ce
procédures de création des entreprises ;
problème fondamental est associé un problème
la réhabilitation du tissu d’entreprises subsidiaire qui est le faible niveau des exportations
existantes ; des produits manufacturés.
l’amélioration du climat des affaires ; 116. La cause principale de ce problème central
est la faible transformation structurelle continue,
la valorisation des matières premières locales inclusive et durable de l’économie nationale qui se
; décline en trois (03) perspectives interdépendantes
le développement et la promotion de l’accès et complémentaires31 : (i) le faible basculement
aux marchés intérieurs et extérieurs ; sectoriel progressif dans la structure économique ; (ii)
le faible développement technologique des secteurs
le renforcement de la recherche agricole, d'activité et (iii) la faible diversification de la
géologique, minière et en sciences humaines production, des exportations et de l'emploi.Les autres
et sociales ; causes importantes qui alimentent la cause principale
la dynamisation des activités d’élaboration concernent :
des normes et de certification de la les limites du leadership politique et
conformité ; d’indépendance pour une politique effective
la promotion du tourisme à l’intérieur et à d’industrialisation ;
l’extérieur. la dilution de la politique d’industrialisation
112. La revue des politiques publiques dans l’ensemble des politiques publiques ;
effectivement réalisées dans le secteur de l’industrie l’absence d’un dispositif national de défense
des services permet de conclure à des résultats économique mobilisant adéquatement
mitigés et éloignés des objectifs visés. La croissance l’intelligence économique ;
économique sur la période 2010 à 2018 a été
d’environ 4,4%. Mais surtout, l’objectif global du le cloisonnement et le manque d’unicité
secteur qui était d’assurer l’industrialisation à travers stratégique des activités militaires et civiles
la transformation et la valorisation des matières du Gouvernement ;
premières locales et la promotion des exportations n’a la non-utilisation stratégique des dépenses
pas été effleuré. publiques pour orienter et promouvoir
113. Au regard des données disponibles (voir l’industrialisation rapide du pays ;
tableau 4 : Quelques indicateurs de performance
les contraintes de l’économie politique et les
industrielle du Cameroun) sur la part de la VAM dans
structures productives dominées par des
le PIB, le secteur manufacturier du Cameroun reste très
opérateurs étrangers ;
faible et a même tendance à décliner
(désindustrialisation). La part de la VAM dans le PIB la faible habilité à transformer la vision et
du Cameroun reste très faible et en déclin. En 2015, les plans de développement en
elle n’est que de 14,08% contre 15,01% en 2010,
sachant que la part de la Thaïlande est de 28,6% en
2015 contre 31,09% en 2010 et celle de la 31
Amadou Boly et Eric Kéré dans “Inclusive and
Malaisie de 24,02% en 2015 contre 24,48% en sustainable structural transformation” dans le
2010. rapport “Forging Ahead », Industrialize Africa:
114. De même, la part des exportations des Strategies, Policies, Institutions, and Financing” du
produits manufacturés dans les exportations totales Groupe de la Banque Africaine de Developpement
(BAD), page 35, publié le 20 septembre 2017.
26
opérer dans le cadre du plan national de boissons alcoolisées notamment par fermentation
développement : l’agro-industrie (2.1.2.1) ; le comme la bière et le vin, et la fabrication de
textile-habillement-cuir (2.1.2.2) ; le bois et ses boissons par distillation d’alcool. L’agro-industrie
dérivés (2.1.2.3) ; le papier et les articles en papier concerne aussi la transformation du tabac sous une
ainsi que l’imprimerie et la reproduction des supports forme finale propre à la consommation.
enregistrés (2.1.2.4) ; les hydrocarbures et le
b) - Entreprises et performances de
raffinage du pétrole (2.1.2.5) ; la chimie-pharmacie
production et d’emploi de l’agro-industrie
(2.1.2.6) ; le caoutchouc et les plastiques (2.1.2.7) ;
les mines-métallurgie (2.1.2.8) ; les matériels 123. Le tableau 8 ci-après donne les
électriques, les machines et matériels (2.1.2.9) ; les performances de l’agro-industrie de 2009 à 2016.
matériels de transport (2.1.2.10) ; les meubles La part de la valeur ajoutée de l’agro-industrie dans
(2.1.2.11) ; les autres activités de fabrication le PIB est stagnante car elle est passée de 7,8% en
(2.1.2.12) et la réparation et l’installation des 2009 à 7,85% en 2016.
machines et matériels (2.1.2.13).
2.1.2.1 Agro-industrie
120. L’état des lieux et le diagnostic de l’agro-
industrie se résument en six (06) points : (i) la
description sommaire de l’agro-industrie ; (ii) les
entreprises et les performances de production et
d’emploi ; (iii) la demande et la place de l’agro-
industrie dans les échanges extérieurs ; (iv) les forces
et faiblesses de l’agro-industrie ; (v) les menaces et
opportunités de l’environnement de l’agro-industrie
et (vi) l’analyse des politiques publiques passées et
problèmes majeurs à résoudre pour le
développement de l’agro-industrie. Le diagnostic
contenu dans rapport intitulé « Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / Sanctuaire
Agroindustrie» a été pris en compte32.
a) - Description sommaire de l’agro-industrie
121. Selon la CITI, l’agro-industrie regroupe la
transformation de produits de l’agriculture, de la
sylviculture et de la pêche en produits alimentaires et
en boissons propres à la consommation humaine et
animale. Elle intègre ainsi la production de divers
produits intermédiaires qui ne sont pas directement
des denrées alimentaires. L’agro-industrie débouche
aussi sur des produits associés de valeur supérieure
ou inférieure, comme les cuirs et les peaux de
l’abattage d’animaux ou le tourteau de la
production d’huile. L’agro-industrie est organisée en
activités consacrées à divers types de produits tels
que les viandes, les poissons et légumes, les corps
gras et huiles, les produits du lait, les produits de
moulins à grain, les aliments pour les animaux, les
autres produits alimentaires et boissons.
122. L’agro-industrie intègre également la
fabrication de boissons telles que boissons non
alcoolisées et eau minérale, la fabrication de
32
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / / Sanctuaire
Agroindustrie, Décembre 2016.
29
Tableau 8 : Evolution des performances de l'agro-industrie de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 958 177 949 170 1 032 079 1 123 024 1 226 530 1 259 756 1 378 565 1 518 926
(en % PIB) 7,80% 7,33% 7,46% 7,56% 7,67% 7,29% 7,54% 7,85%
taux de variation PIB / -0,94% 8,73% 8,81% 9,22% 2,71% 9,43% 10,18%
Demande 1 553 340 1 687 834 1 645 298 1 749 601 1 866 320 1 993 358 2 132 568 2 268 757
taux de variation demande / 8,66% -2,52% 6,34% 6,67% 6,81% 6,98% 6,39%
Demande interieure 1 925 991 1 994 000 2 045 516 2 188 711 2 452 365 2 476 070 2 664 410 2 738 227
Consommation 1 936 323 1 991 752 2 065 154 2 192 134 2 440 222 2 475 160 2 665 466 2 733 317
(en % PIB) 15,76% 15,38% 14,92% 14,75% 15,27% 14,33% 14,58% 14,13%
Investissement - 10 332 2 248 - 19 638 - 3 423 12 143 910 - 1 056 4 910
Demande exterieure - 372 651 - 306 166 - 400 218 - 439 110 - 586 045 - 482 712 - 531 842 - 469 470
Exportations 76 327 94 569 109 485 115 119 120 805 105 226 109 553 113 001
(en % PIB) 0,62% 0,73% 0,79% 0,77% 0,76% 0,61% 0,60% 0,58%
taux de variation exportations / 23,90% 15,77% 5,15% 4,94% -12,90% 4,11% 3,15%
Importations 448 978 400 735 509 703 554 229 706 850 587 938 641 395 582 471
(en % PIB) 3,65% 3,09% 3,68% 3,73% 4,42% 3,40% 3,51% 3,01%
taux de variation importations / -10,75% 27,19% 8,74% 27,54% -16,82% 9,09% -9,19%
Gap demande-offre 595 163 738 664 613 219 626 577 639 790 733 602 754 003 749 831
taux de variation gap / 24,11% -16,98% 2,18% 2,11% 14,66% 2,78% -0,55%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
fort potentiel de croissance et de création d'emplois, habillement-cuir ; (ii) les entreprises et les
de manière à couvrir progressivement l'ensemble du performances de production et d’emploi ; (iii) la
tissu économique. demande et la place du textile-habillement-cuir dans
les échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses
127. Dans ce cadre, le Programme d'appui à la
du textile-habillement-cuir ; (v) les menaces et
compétitivité des filières de croissance a été formulé
opportunités de l’environnement du textile-
et mise en œuvre en partenariat avec la Banque
habillement-cuir et (vi) l’analyse des politiques
Mondiale. Il en est de même pour le Programme
publiques passées et problèmes majeurs à résoudre
d'Appui à la Compétitivité Agricole ainsi que le
pour le développement du textile-habillement-cuir.
Programme de mise à niveau des entreprises conclu
en partenariat avec l'Union Européenne en prévision Le diagnostic contenu dans rapport intitulé « Plan
du choc attendu de l'ouverture des frontières Directeur d’Industrialisation du Cameroun / Pilier
douanières dans le cadre de la mise en œuvre de Textile – Confection - Cuir» a été pris en compte33.
l'Accord de Partenariat Economique.
a) - Description sommaire du textile-
128. En vue de tirer profit de l'Accord de habillement-cuir
Partenariat Economique signé avec l’Union
132. Selon la CITI, l’industrie textile concerne la
Européenne, et des nouvelles opportunités offertes
préparation et la filature de fibres textiles, ainsi que
par la globalisation, le Gouvernement devait se
le tissage, l’apprêtage de textiles et d’articles
doter d'une stratégie de développement
d’habillement, la fabrication d’ouvrages en textiles,
technologique et de propriété intellectuelle axée sur
sauf les articles d’habillement (exemple : linge de
(i) la création d'un cadre institutionnel et réglementaire
maison, couvertures, tapis, cordage, etc.). La culture
approprié et une adéquation entre le développement
de fibres naturelles relève de l’agriculture, tandis
technologique et la formation professionnelle, (ii) la
que la fabrication de fibres synthétiques relève de la
mise en œuvre des structures d'appui au
chimie.
développement technologique, (iii) la sécurisation et le
renforcement de la protection des droits de protection 133. L’industrie de l’habillement couvre toutes les
industrielle, et (iv) la promotion de technologies activités de confection (prêt à porter et confection sur
propres dans le secteur industriel. En matière de mesure), dans tous les matériaux (cuir, tissu, étoffes
normalisation, une attention particulière sera accordée de bonneterie, etc.), de tous les articles d’habillement
(i) aux normes sanitaires et phytosanitaires et (ii) au (vêtements, sous-vêtements pour hommes, femmes et
respect des dispositions réglementaires des principaux enfants; vêtements de travail (uniformes des forces
partenaires. de défenses et de sécurité), de ville ou de sport, etc.)
et les accessoires du vêtement en matières non
129. Les résultats de cette approche par filière y
fabriquées dans la même unité.
compris les différents programmes de mise en œuvre
n’ont eu que des résultats mitigés tel que le démontre 134. L’industrie du cuir regroupe la préparation
les performances d’investissement, de production et et la teinture des fourrures et la transformation des
de commerce extérieur sur la période 2010 Ŕ 2016. peaux en cuir par tannage ou corroyage et la
La stratégie de développement technologique et de transformation de pelleteries en articles de cuirs pour
propriété intellectuelle n’a pas été adopté et mise en utilisation finale. Elle inclut aussi la fabrication de
œuvre durant l’exécution du DSCE. produits similaires à partir d’autres matières
(similicuirs ou succédanés du cuir), tels que chaussures
130. Le problème fondamental ou central à
en caoutchouc, articles de voyage en matières
résoudre pour le développement de l’agro-industrie
textiles, etc. Les produits fabriqués par des moyens
est le faible niveau de la production et de la valeur
similaires à ceux par lesquels les produits en cuir sont
ajoutée (7,85% du PIB en 2016) ainsi que les
confectionnés (par exemple les articles de voyage)
implications en termes d’emplois et de revenus
sont souvent produits dans la même unité.
distribués. A ce problème fondamental est associé
un problème subsidiaire qui est le faible niveau des b) - Entreprises et performances de
exportations des produits fabriqués par l’agro- production et d’emploi du textile-
industrie. habillement-cuir
2.1.2.2 Textile-habillement-cuir
131. L’état des lieux et le diagnostic des 33
industries du textile-habillement-cuir se résument en République du Cameroun, Plan Directeur
six (06) points : (i) la description sommaire du textile- d’Industrialisation du Cameroun / Pilier Textile –
Confection - Cuir, Décembre 2016.
31
135. Le tableau 9 ci-après donne les habillement-cuir dans le PIB est stagnante car elle est
performances du Textile-habillement-cuir de 2009 à passée de 2,04% en 2009 à 2,08% en 2016.
2016. La part de la valeur ajoutée du textile-
Tableau 9 : Évolution des performances du Textile-habillement-cuir de 2009 à 2016 (en millions de
FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 250 826 253 189 268 658 334 779 350 406 376 800 392 003 401 835
(en % PIB) 2,04% 1,96% 1,94% 2,25% 2,19% 2,18% 2,14% 2,08%
taux de variation PIB / 0,94% 6,11% 24,61% 4,67% 7,53% 4,03% 2,51%
Demande 522 799 533 155 560 797 642 312 671 993 685 740 744 609 771 000
taux de variation demande / 1,98% 5,18% 14,54% 4,62% 2,05% 8,58% 3,54%
Demande interieure 590 733 616 075 649 643 679 952 704 021 724 188 807 798 811 332
Consommation 590 973 614 521 648 035 678 174 702 304 722 077 804 508 813 670
(en % PIB) 4,81% 4,75% 4,68% 4,56% 4,39% 4,18% 4,40% 4,21%
Investissement - 240 1 554 1 608 1 778 1 717 2 111 3 290 - 2 338
Demande exterieure - 67 934 - 82 920 - 88 846 - 37 640 - 32 028 - 38 448 - 63 189 - 40 332
Exportations 44 837 42 617 48 074 94 022 98 798 81 134 99 426 91 189
(en % PIB) 0,36% 0,33% 0,35% 0,63% 0,62% 0,47% 0,54% 0,47%
taux de variation exportations / -4,95% 12,80% 95,58% 5,08% -17,88% 22,55% -8,28%
Importations 112 771 125 537 136 920 131 662 130 826 119 582 162 615 131 521
(en % PIB) 0,92% 0,97% 0,99% 0,89% 0,82% 0,69% 0,89% 0,68%
taux de variation importations / 11,32% 9,07% -3,84% -0,63% -8,59% 35,99% -19,12%
Gap demande-offre 271 973 279 966 292 139 307 533 321 587 308 940 352 606 369 165
taux de variation gap / 2,94% 4,35% 5,27% 4,57% -3,93% 14,13% 4,70%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
139. Les résultats de cette approche par filière y façonné par lattage et autres outils de façonnage.
compris les différents programmes de mise en œuvre Le bois d’œuvre ou d’autres types de bois façonnés
n’ont eu que des résultats mitigés tel que le démontre peuvent aussi être rabotés ou polis par la suite et
les performances d’investissement, de production et assemblés en produits finis tels que les emballages
de commerce extérieur sur la période 2010 Ŕ 2016. en bois.
La Stratégie de Développement Technologique et de
b) - Entreprises et performances de
Propriété Intellectuelle n’a pas été adoptée et mise en
production et d’emploi de l’industrie du bois
œuvre durant l’exécution du DSCE.
144. Le tableau 10 ci-après donne les
140. Le problème fondamental ou central à
performances de l’industrie du bois et ses dérivés de
résoudre pour le développement de l’industrie du
2009 à 2016. La part de la valeur ajoutée de
textile-confection-cuir est le faible niveau de la
l’industrie du bois et ses dérivés dans le PIB est
production et de la valeur ajoutée( 2,08% du PIB
stagnante car elle est passée de 2,66% en 2009 à
en 2016) ainsi que les implications en termes
2,50% en 2016.
d’emplois et de revenus distribués. A ce problème
fondamental est associé un problème subsidiaire qui
est le faible niveau des exportations des produits
fabriqués par l’industrie du textile-confection-cuir. Les
besoins et le rôle des forces de défense et de
sécurité sont à prendre spécifiquement en compte
dans cette problématique.
2.1.2.3 Bois et dérivés
141. L’état des lieux et le diagnostic de l’industrie
du bois et ses dérivés se résument en six (0 6) points :
(i) la description sommaire de l’industrie du bois ; (ii)
les entreprises et les performances de production et
d’emploi de l’industrie du bois ; (iii) la demande et la
place de l’industrie du bois dans les échanges
extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses de l’industrie
du bois ; (v) les menaces et opportunités de
l’environnement de l’industrie du bois et (vi) l’analyse
des politiques publiques passées et problèmes
majeurs à résoudre pour le développement de
l’industrie du bois.
142. Le diagnostic contenu dans rapport intitulé
« Plan Directeur d’Industrialisation du Cameroun /
Pilier Forêt-Bois» a été pris en compte34.
a) - Description sommaire l’industrie du bois
143. Selon la CITI, l’industrie du bois et des
dérivés comprend la fabrication d’articles en bois,
tels que bois d’œuvre, contreplaqué, placage,
emballages en bois, planchers en bois, supports en
bois et bâtiments préfabriqués en bois. Elle intègre
aussi la fabrication d’article en liège (sauf les
meubles), les articles de vannerie et de sparterie. Les
procédés de fabrication comprennent: le sciage, le
rabotage, le laminage et l’assemblage d’articles en
bois provenant de billes débitées en billons, ou de
bois d’œuvre qui peut être découpé plus avant, ou
34
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / Pilier Forêt-Bois,
Décembre 2016.
33
Tableau 10 : Evolution des performances du Bois et dérivés de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 326 279 340 698 358 089 368 207 397 029 401 168 475 236 483 617
(en % PIB) 2,66% 2,63% 2,59% 2,48% 2,48% 2,32% 2,60% 2,50%
taux de variation PIB / 4,42% 5,10% 2,83% 7,83% 1,04% 18,46% 1,76%
PIB demande 255 285 299 786 347 954 401 212 405 807 410 171 455 993 460 829
taux de variation PIB/ demande / 17,43% 16,07% 15,31% 1,15% 1,08% 11,17% 1,06%
Demande interieure 73 550 92 476 84 067 86 952 94 402 105 837 137 050 121 769
Consommation 17 763 18 521 19 903 21 830 23 203 24 957 27 381 30 110
(en % PIB) 0,14% 0,14% 0,14% 0,15% 0,15% 0,14% 0,15% 0,16%
Investissement 55 787 73 955 64 164 65 122 71 199 80 880 109 669 91 659
Demande exterieure 181 735 207 310 263 887 314 260 311 405 304 334 318 943 339 060
Exportations 182 781 208 281 265 083 315 595 313 176 306 407 321 765 341 174
(en % PIB) 1,49% 1,61% 1,91% 2,12% 1,96% 1,77% 1,76% 1,76%
taux de variation exportations / 13,95% 27,27% 19,06% -0,77% -2,16% 5,01% 6,03%
Importations 1 046 971 1 196 1 335 1 771 2 073 2 822 2 114
(en % PIB) 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,02% 0,01%
taux de variation importations / -7,17% 23,17% 11,62% 32,66% 17,05% 36,13% -25,09%
Gap demande-offre - 70 994 - 40 912 - 10 135 33 005 8 778 9 003 - 19 243 - 22 788
taux de variation gap / -42,37% -75,23% -425,65% -73,40% 2,56% -313,74% 18,42%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
Source : INS/MINEPAT
35
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / Pilier Hydrocarbures-
Raffinage-Pétrochimie, Décembre 2016.
37
Tableau 12 : Evolution des performances des Hydrocarbures et raffinage du pétrole de 2009 à 2016 (en
millions de FCFA)
Elément 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 91 505 64 626 - 2 880 56 969 35 402 141 375 295 280 296 030
(en % PIB) 0,74% 0,50% -0,02% 0,38% 0,22% 0,82% 1,61% 1,53%
taux de variation PIB / -29,37% -104,46% -2078,09% -37,86% 299,34% 108,86% 0,25%
Demande 352 512 408 401 590 253 374 485 283 964 280 937 306 110 433 683
taux de variation demande / 15,85% 44,53% -36,56% -24,17% -1,07% 8,96% 41,68%
Demande interieure 194 719 225 987 221 580 219 581 260 208 276 913 297 468 345 195
Consommation 210 617 252 775 219 919 235 607 244 559 294 345 305 726 319 130
(en % PIB) 1,71% 1,95% 1,59% 1,59% 1,53% 1,70% 1,67% 1,65%
Investissement - 15 898 - 26 788 1 661 - 16 026 15 649 - 17 432 - 8 258 26 065
Demande exterieure 157 793 182 414 368 673 154 904 23 756 4 024 8 642 88 488
Exportations 269 778 343 621 461 039 499 140 364 782 374 955 317 619 308 073
(en % PIB) 2,20% 2,65% 3,33% 3,36% 2,28% 2,17% 1,74% 1,59%
taux de variation exportations / 27,37% 34,17% 8,26% -26,92% 2,79% -15,29% -3,01%
Importations 111 985 161 207 92 366 344 236 341 026 370 931 308 977 219 585
(en % PIB) 0,91% 1,24% 0,67% 2,32% 2,13% 2,15% 1,69% 1,14%
taux de variation importations / 43,95% -42,70% 272,69% -0,93% 8,77% -16,70% -28,93%
Gap demande-offre 261 007 343 775 593 133 317 516 248 562 139 562 10 830 137 653
taux de variation gap / 31,71% 72,54% -46,47% -21,72% -43,85% -92,24% 1171,03%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
c) - Demande et place de l’industrie des devait continuer par ailleurs à construire de nouvelles
hydrocarbures et du raffinage du pétrole capacités de stockage dans les régions et les zones
dans les échanges extérieurs non pourvues, ainsi qu'à mettre en œuvre toutes
mesures pouvant promouvoir l'accès des populations
164. La demande extérieure nette contribue au gaz domestique en milieu rural et dans les zones
positivement à la croissance du PIB et les à écologie fragile.
importations sont assez élevées. Cette demande
extérieure nette est passée de 158 milliards de 167. La stratégie de développement
FCFA en 2009 à 88 milliards de FCFA en 2016. La technologique et de propriété intellectuelle n’a pas
branche Hydrocarbures et raffinage du été adoptée et mise en œuvre durant l’exécution du
pétrole contribue positivement à l’équilibre de la DSCE.
balance commerciale. 168. Le problème fondamental ou central à
d) - Analyse des politiques publiques résoudre pour le développement de l’industrie des
passées et problèmes majeurs à résoudre Hydrocarbures et du raffinage du pétrole est, au
pour le développement de l’industrie des regard des dotations en ressources pétrolières, le
hydrocarbures et du raffinage du pétrole faible niveau de la production et de la valeur
ajoutée (1,53% du PIB en 2016) ainsi que les
165. Dans le DSCE, le Gouvernement a adopté implications en termes d’emplois et de revenus
une approche par filière privilégiant le développement distribués. A ce problème fondamental est associé
de la chaîne des valeurs. D'une manière générale, un problème subsidiaire qui est le faible niveau des
c’est l’approche de dialogue entre l'Etat et le secteur exportations des produits fabriqués par cette
privé autour d'un plan de développement à moyen industrie.
terme par filière comportant des objectifs clairs de
productivité et de compétitivité qui devait être 2.1.2.6 Chimie-pharmacie
poursuivie méthodiquement, en privilégiant les filières 169. L’état des lieux et le diagnostic de la
ayant un fort potentiel de croissance et de création chimie-pharmacie se résument en six (06) points : (i)
d'emplois, de manière à couvrir progressivement la description sommaire de l’industrie de chimie-
l'ensemble du tissu économique. La branche pharmacie ; (ii) les entreprises et les performances
hydrocarbures et raffinage de pétrole pas été retenue de production et d’emploi de l’industrie de chimie-
dans cette approche. pharmacie; (iii) la demande et la place de l’industrie
166. Dans les activités des produits pétroliers, le de chimie-pharmacie dans les échanges extérieurs ;
Gouvernement devait s'employer à moderniser et à (iv) les forces et faiblesses de chimie-pharmacie ; (v)
accroître les capacités des infrastructures de les menaces et opportunités de l’environnement de
raffinage, de stockage des produits pétroliers. Il l’industrie de chimie-pharmacie ; (vi) l’analyse des
38
36
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / Pilier Chimie –
Pétrochimie - Hydrocarbures, Décembre 2016.
39
Source : INS/MINEPAT
37
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun / Pilier Mines-Métallurgie-
Sidérurgie, Décembre 2016.
42
Tableau 15 : Evolution des performances de "Mines-métallurgie" de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 183 518 183 840 217 493 232 742 256 699 300 893 359 366 356 796
(en % PIB) 1,49% 1,42% 1,57% 1,57% 1,61% 1,74% 1,97% 1,84%
Taux de variation PIB / 0,18% 18,31% 7,01% 10,29% 17,22% 19,43% -0,72%
Demande - 41 327 - 82 340 - 135 738 - 129 759 - 192 955 - 136 033 - 179 959 - 147 754
Taux de variation demande / 99,24% 64,85% -4,40% 48,70% -29,50% 32,29% -17,90%
Demande interieure 50 118 34 167 46 449 45 925 44 146 75 541 75 634 58 255
Consommation 30 830 33 595 36 009 37 713 39 565 68 873 79 578 75 273
(en % PIB) 0,25% 0,26% 0,26% 0,25% 0,25% 0,40% 0,44% 0,39%
Investissement 19 288 572 10 440 8 212 4 581 6 668 - 3 944 - 17 018
Demande exterieure - 91 445 - 116 507 - 182 187 - 175 684 - 237 101 - 211 574 - 255 593 - 206 009
Exportations 89 365 105 143 106 060 105 422 94 151 149 741 148 694 119 955
(en % PIB) 0,73% 0,81% 0,77% 0,71% 0,59% 0,87% 0,81% 0,62%
taux de variation exportations / 17,66% 0,87% -0,60% -10,69% 59,04% -0,70% -19,33%
Importations 180 810 221 650 288 247 281 106 331 252 361 315 404 287 325 964
(en % PIB) 1,47% 1,71% 2,08% 1,89% 2,07% 2,09% 2,21% 1,69%
taux de variation importations / 22,59% 30,05% -2,48% 17,84% 9,08% 11,89% -19,37%
Gap demande-offre - 224 845 - 266 180 - 353 231 - 362 501 - 449 654 - 436 926 - 539 325 - 504 550
taux de variation gap / 18,38% 32,70% 2,62% 24,04% -2,83% 23,44% -6,45%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
spécifiquement en compte dans cette problématique (ii) des batteries et d’accumulateurs ; (iii) des câbles
concernant la fabrication des armes et minutions. et de dispositifs de câblage ; (iv) d’appareils
électriques d’éclairage.
2.1.2.9 Machines et matériels y compris
électriques 197. Selon la CITI, l’industrie de fabrication des
machines et matériels couvre la fabrication de
195. L’état des lieux et le diagnostic de l’industrie
machines et de matériel qui agissent de manière
de fabrication des machines et matériels se résument
indépendante sur les matières par un procédé
en six (06) points : (i) la description sommaire de
mécanique ou thermique ou exécutent des opérations
l’industrie de machines et matériels ; (ii) les
sur les matières (manutention, pulvérisation, pesage
entreprises et les performances de production et
ou emballage, etc.), y compris leurs composants
d’emploi de l’industrie de machines et matériels ; (iii)
mécaniques qui produisent ou appliquent de la force,
la demande et la place de l’industrie de machines et
et toute pièce primaire spécialement fabriquée.
matériels dans les échanges extérieurs ; (iv) les forces
Cette catégorie comprend des dispositifs fixes ou
et faiblesses de l’industrie de machines et matériels ;
mobiles ou à main, qu’ils soient conçus pour des
(v) les menaces et opportunités de l’environnement de
usages industriels, le bâtiment et le génie civil, des
l’industrie de machines et matériels ; (vi) l’analyse
usages agricoles ou ménagers. La fabrication de
des politiques publiques passées et problèmes
matériel spécial pour le transport de voyageurs ou
majeurs à résoudre pour le développement de
de marchandises dans des périmètres bien délimités
l’industrie de machines et matériels.
figure également dans cette industrie.
a) - Description sommaire de l’industrie de
b) - Entreprises et performances de
machines et matériels
production et d’emploi de l’industrie de
196. Selon la CITI, l’industrie de fabrication des machines et matériels
matériels électriques couvre la fabrication de
198. Le tableau 16 ci-après donne les
machines et appareils qui produisent, distribuent et
performances de l’industrie de machines et matériels
stockent l’énergie électrique, ainsi que la fabrication
de 2009 à 2016. La part de la valeur ajoutée de
d’appareils électriques d’éclairage et de
cette branche dans le PIB reste très faible et
signalisation. Il s’agit notamment : (i) des moteurs,
stagnante car elle est passée de 0,75 % en 2009 à
génératrices et transformateurs électriques, de
0,81% en 2016.
matériel électrique de distribution et de commandes ;
Tableau 16 : Evolution des performances de "Machines et matériels" de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 92 670 95 745 112 676 109 847 124 073 142 743 132 668 157 245
(en % PIB) 0,75% 0,74% 0,81% 0,74% 0,78% 0,83% 0,73% 0,81%
taux de variation PIB / 3,32% 17,68% -2,51% 12,95% 15,05% -7,06% 18,53%
Demande 525 187 516 117 599 534 650 883 716 130 818 100 773 399 798 400
taux de variation demande / -1,73% 16,16% 8,56% 10,02% 14,24% -5,46% 3,23%
Demande interieure 907 440 881 061 1 020 146 1 116 322 1 243 150 1 404 234 1 326 888 1 412 251
Consommation 134 261 151 085 159 621 173 207 248 972 319 247 255 529 393 939
(en % PIB) 1,09% 1,17% 1,15% 1,17% 1,56% 1,85% 1,40% 2,04%
Investissement 773 179 729 976 860 525 943 115 994 178 1 084 987 1 071 359 1 018 312
Demande exterieure - 382 253 - 364 944 - 420 612 - 465 439 - 527 020 - 586 134 - 553 489 - 613 851
Exportations 19 676 39 479 93 068 34 543 39 712 66 683 41 999 18 017
(en % PIB) 0,16% 0,30% 0,67% 0,23% 0,25% 0,39% 0,23% 0,09%
taux de variation exportations / 100,65% 135,74% -62,88% 14,96% 67,92% -37,02% -57,10%
Importations 401 929 404 423 513 680 499 982 566 732 652 817 595 488 631 868
(en % PIB) 3,27% 3,12% 3,71% 3,36% 3,55% 3,78% 3,26% 3,27%
taux de variation importations / 0,62% 27,02% -2,67% 13,35% 15,19% -8,78% 6,11%
Gap demande-offre 432 517 420 372 486 858 541 036 592 057 675 357 640 731 641 155
taux de variation gap / -2,81% 15,82% 11,13% 9,43% 14,07% -5,13% 0,07%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
Tableau 17 : Evolution des performances de "Matériels de transport" de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 70 106 81 982 103 687 85 265 83 554 109 993 101 759 111 435
(en % PIB) 0,57% 0,63% 0,75% 0,57% 0,52% 0,64% 0,56% 0,58%
taux de variation PIB / 16,94% 26,48% -17,77% -2,01% 31,64% -7,49% 9,51%
Demande 275 758 318 729 453 255 320 690 311 454 454 668 381 386 411 280
taux de variation demande / 15,58% 42,21% -29,25% -2,88% 45,98% -16,12% 7,84%
Demande interieure 441 061 525 806 750 101 524 534 500 745 743 265 638 267 631 127
Consommation 44 708 55 448 58 540 60 640 63 585 68 135 72 557 75 040
(en % PIB) 0,36% 0,43% 0,42% 0,41% 0,40% 0,39% 0,40% 0,39%
Investissement 396 353 470 358 691 561 463 894 437 160 675 130 565 710 556 087
Demande exterieure - 165 303 - 207 077 - 296 846 - 203 844 - 189 291 - 288 597 - 256 881 - 219 847
Exportations 23 846 5 845 8 829 6 764 5 918 3 927 9 133 3 549
(en % PIB) 0,19% 0,05% 0,06% 0,05% 0,04% 0,02% 0,05% 0,02%
taux de variation exportations / -75,49% 51,05% -23,39% -12,51% -33,64% 132,57% -61,14%
Importations 189 149 212 922 305 675 210 608 195 209 292 524 266 014 223 396
(en % PIB) 1,54% 1,64% 2,21% 1,42% 1,22% 1,69% 1,45% 1,15%
taux de variation importations / 12,57% 43,56% -31,10% -7,31% 49,85% -9,06% -16,02%
Gap demande-offre 205 652 236 747 349 568 235 425 227 900 344 675 279 627 299 845
taux de variation gap / 15,12% 47,65% -32,65% -3,20% 51,24% -18,87% 7,23%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
Source : INS/MINEPAT
description sommaire de l’industrie des meubles ; (ii) fonctionnel est un aspect important du processus de
les entreprises et les performances de production et production. Certains des processus utilisés dans la
d’emploi de l’industrie des meubles ; (iii) la demande fabrication de meubles sont analogues à ceux qui
et la place de l’industrie des meubles dans les sont utilisés dans d’autres secteurs de la fabrication.
échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses de Par exemple, la coupe et l’assemblage se produisent
l’industrie des meubles; (v) les menaces et dans la production de supports en bois rangée dans
opportunités de l’environnement de l’industrie des l’industrie du bois et d’articles en bois. Toutefois, les
meubles ; (vi) l’analyse des politiques publiques multiples processus distinguent la production de
passées et problèmes majeurs à résoudre pour le meubles en bois et celle d’articles en bois. De même,
développement de l’industrie des meubles. la fabrication de meubles métalliques utilise des
techniques employées dans la fabrication d’ouvrages
a) - Description sommaire de l’industrie des meubles
en métaux qui relèvent de l’industrie métallurgique.
212. Selon la CITI, l’industrie des meubles couvre
b) - Entreprises et performances de production et
la fabrication de meubles et d’articles associés en
d’emploi de l’industrie des meubles
tout matériel sauf la pierre, le béton et la céramique.
Les processus utilisés dans la fabrication des meubles 213. Le tableau 18 ci-après donne les
sont des méthodes classiques de façonnage de la performances de l’industrie des meubles de 2009 à
matière et d’assemblage d’éléments, y compris la 2016. La part de la valeur ajoutée de cette branche
coupe, le moulage et le laminage. La conception des dans le PIB reste très faible et stagnante car elle est
articles tant du point de vue esthétique que passée de 1,01 % en 2009 à 1,17% en 2016.
Tableau 18 : Evolution des performances de "Meubles" de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 123 938 145 513 157 598 167 355 167 751 180 940 210 822 227 231
(en % PIB) 1,01% 1,12% 1,14% 1,13% 1,05% 1,05% 1,15% 1,17%
Taux de variation PIB / 17,41% 8,31% 6,19% 0,24% 7,86% 16,51% 7,78%
Demande 342 610 381 843 389 268 404 909 386 825 418 789 480 646 505 125
Taux de variation demande / 11,45% 1,94% 4,02% -4,47% 8,26% 14,77% 5,09%
Demande interieure 375 102 398 610 409 095 424 450 405 269 440 055 506 916 527 910
Consommation 131 417 134 867 141 716 146 971 150 806 168 840 194 711 197 348
(en % PIB) 1,07% 1,04% 1,02% 0,99% 0,94% 0,98% 1,06% 1,02%
Investissement 243 685 263 743 267 379 277 479 254 463 271 215 312 205 330 562
Demande exterieure - 32 492 - 16 767 - 19 827 - 19 541 - 18 444 - 21 266 - 26 270 - 22 785
Exportations 789 783 897 1 347 1 904 1 693 2 115 1 690
(en % PIB) 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01% 0,01%
taux de variation exportations / -0,76% 14,56% 50,17% 41,35% -11,08% 24,93% -20,09%
Importations 33 281 17 550 20 724 20 888 20 348 22 959 28 385 24 475
(en % PIB) 0,27% 0,14% 0,15% 0,14% 0,13% 0,13% 0,16% 0,13%
taux de variation importations / -47,27% 18,09% 0,79% -2,59% 12,83% 23,63% -13,77%
Gap demande-offre 218 672 236 330 231 670 237 554 219 074 237 849 269 824 277 894
Taux de variation gap / 8,08% -1,97% 2,54% -7,78% 8,57% 13,44% 2,99%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
c) - Demande et place de l’industrie des 215. Dans le DSCE, le Gouvernement a adopté
meubles dans les échanges extérieurs une approche par filière privilégiant le développement
de la chaîne des valeurs. D'une manière générale,
214. La demande extérieure nette de l’industrie c’est l’approche de dialogue entre l'Etat et le secteur
des meubles contribue très négativement à la privé autour d'un plan de développement à moyen
croissance du PIB et les importations sont assez très terme par filière comportant des objectifs clairs de
élevées en comparaison aux exportations. Cette productivité et de compétitivité qui devait être
demande extérieure nette est passée de -32 milliards poursuivie méthodiquement, en privilégiant les filières
de FCFA en 2009 à -22 milliards de FCFA en 2016. La ayant un fort potentiel de croissance et de création
banche de l’industrie des meubles contribue ainsi au d'emplois, de manière à couvrir progressivement
creusement de la balance commerciale du Cameroun. l'ensemble du tissu économique. Mais, l’industrie des
d) - Analyse des politiques publiques meubles n’a pas été retenue dans cette approche.
passées et problèmes majeurs à résoudre 216. En vue de tirer profit des Accords de
pour le développement de l’industrie des Partenariat Economique signés avec l’Union
meubles Européenne, et des nouvelles opportunités offertes
par la globalisation, le Gouvernement devait se
46
Tableau 20 : Evolution des performances des Industries extractives de 2009 à 2016 (millions de FCFA)
c) - Demande et place des industries milliards de FCFA en 2016. Les banches des industries
d’électricité, de gaz, de vapeur et d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation
climatisation dans les échanges extérieurs contribuent ainsi très fortement au creusement de la
balance commerciale du Cameroun.
235. La demande extérieure nette des industries
d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation d) - Analyse des politiques publiques
contribue très négativement à la croissance du PIB et passées et problèmes majeurs à résoudre
les importations sont très élevées en comparaison pour le développement d’électricité, de
aux exportations. Cette demande extérieure nette est gaz, de vapeur et climatisation
passée de-1 088 milliards de FCFA en 2009 à -1 621
50
236. Dans le DSCE, les programmes relatifs à déchets et dépollution se résument en six (06) points :
l’électricité se chiffraient à près de 5 853 Milliards (i) la description sommaire des industries d’eau,
de francs CFA pour les ouvrages de production et de d’assainissement et de gestion des déchets et
transport d'électricité par grands réseaux et à 664 dépollution ; (ii) les entreprises et les performances
Milliards de francs CFA pour le programme de production et d’emploi des industries d’eau,
d'électrification rurale. Ces programmes devaient d’assainissement et de gestion des déchets et
aller de pair avec un certain nombre de mesures dépollution ; (iii) la demande et la place des
d'accompagnement telles que le renforcement des industries d’eau, d’assainissement et de gestion des
ressources humaines et l'élaboration d'instruments de déchets et dépollution dans les échanges extérieurs ;
planification stratégique, à l'instar du Système (iv) les forces et faiblesses des industries d’eau,
d'Information Energétique (SIE) ou de la carte d’assainissement et de gestion des déchets et
électrique rurale du Cameroun. dépollution ; (v) les menaces et opportunités de
l’environnement des industries d’eau, d’assainissement
237. En ce qui concerne les énergies
et de gestion des déchets et dépollution ; (vi)
renouvelables et la biomasse, les inventaires
l’analyse des politiques publiques passées et
effectués avaient mis en évidence l'existence au
problèmes majeurs à résoudre pour le
Cameroun d'importants potentiels en énergies
développement d’eau, d’assainissement et de gestion
renouvelables, ainsi que des possibilités concrètes
des déchets et dépollution.
de développement et d'utilisation de ces formes
d'énergie (énergie solaire, micro et mini centrales a) - Description sommaire des industries
hydroélectriques et biomasse) dans la satisfaction d’eau, d’assainissement et de gestion des
des besoins énergétiques nationaux. Cependant, en déchets et dépollution
dehors du bois de feu qui est utilisé selon des
241. Selon la CITI, les industries d’eau,
modèles de consommation non efficients et
d’assainissement et de gestion des déchets et
susceptibles d'amplifier les désagréments
dépollution couvrent des activités liées à la gestion (y
environnementaux, notamment dans les zones à
compris la collecte, le traitement et l’élimination)de
écologie fragile, leur contribution au bilan
diverses formes de déchets, tels que les déchets
énergétique national reste marginale. Les autorités
solides et non solides d’origine industrielle ou
camerounaises devaient mettre l'accent sur la
ménagère, ainsi que des sites contaminés. Le résultat
promotion de l'utilisation des énergies renouvelables
du processus de traitement des déchets ou des eaux
et la rationalisation de la consommation du bois de
usées peut soit être éliminé soit être recyclé pour une
feu.
utilisation ultérieure dans d’autres processus de
238. Mais dans l’ensemble, les résultats dans ce production. Ces industries regroupent également des
sous-secteur sont restés mitigés. Bien que certains activités d’approvisionnement en eau qui sont souvent
projets aient connu des avancés, l’offre d’énergie exécutées par des unités s’occupant aussi du
reste insuffisante par rapport à la demande traitement des eaux usées.
intérieure et extérieure.
b) - Entreprises et performances de
239. Le problème fondamental ou central à production et d’emploi des industries d’eau,
résoudre pour le développement des industries d’assainissement et de gestion des déchets
d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation est et dépollution
l’insuffisance du niveau de la production et de la
242. Le tableau 22 ci-après donne les
valeur ajoutée (20,62% du PIB en 2016) ainsi que
performances des industries d’eau, d’assainissement et
les implications notamment en termes d’emplois et
de gestion des déchets et dépollution de 2009 à
de revenus distribués. A ce problème fondamental
2016. La part de la valeur ajoutée de ce sous-
est associé un problème subsidiaire qui est le très
secteur dans le PIB est très faible et en déclin malgré
faible niveau des exportations des produits
les fortes dotations en ressources car elle est passée
énergétiques.
de 0,70% en 2009 à 0,62% en 2016.
2.1.5. Industries d’eau, d’assainissement
et de gestion des déchets et dépollution
240. L’état des lieux et le diagnostic des
industries d’eau, d’assainissement et de gestion des
51
problèmes majeurs à résoudre pour le forfait ou sous contrat. Tout ou partie des travaux
développement de l’industrie de la construction. peuvent être sous-traitées. Toute unité à laquelle
incombe la responsabilité d’un projet de construction.
a) - Description sommaire de l’industrie de
la construction 252. L’industrie de la construction couvre
également les travaux de réparation et d’ingénierie.
250. Selon la CITI, l’industrie de la construction
Elle couvre aussi la construction complète de
couvre la construction générale et des activités
bâtiments, la construction complète d’ouvrages de
spécialisées de construction concernant les bâtiments
génie civil, ainsi que des activités de construction
et les travaux de génie civil. Cette industrie couvre
spécialisées si elles sont exécutées dans le cadre du
de nouveaux travaux, des travaux de réparation,
processus de construction. L’industrie de la
d’agrandissement et de transformation, l’érection de
construction porte aussi sur la mise en œuvre de
bâtiments ou d’ouvrages préfabriqués sur le site et
projets de construction pour des travaux de
également la construction d’ouvrages provisoires.
construction ou de génie civil en réunissant les moyens
251. Les travaux de construction générale financiers, techniques et physiques pour réaliser les
comprennent la construction complète de bâtiments projets de construction destinés à une vente
d’habitation, d’immeubles de bureaux, de magasins ultérieure.
et d’autres bâtiments à usage public et utilitaire, de
b) - Entreprises et performances de
bâtiments de ferme, etc., ou la construction
production et d’emploi de l’industrie de la
d’ouvrages de génie civil tels qu’autoroutes, voies
construction
publiques, ponts, tunnels, voies ferrées, terrains
d’aviation, ports et ouvrages hydrauliques, réseaux 253. Le tableau 23 ci-après donne les
d’irrigation, ponts, tunnels, voies ferrées, et autres performances l’industrie de la construction de2009 à
projets hydrauliques, systèmes d’irrigation, réseaux 2016. La part de la valeur ajoutée de cette branche
d’égouts, installations industrielles, conduites et lignes dans le PIB est en légèrement en hausse car elle est
électriques, installations sportives, etc. Les travaux passée de 4,28% en 2009 à 4,91% en 2016.
peuvent être entrepris pour compte propre ou à
Tableau 23 : Evolution des performances de l'Industrie de la construction de 2009 à 2016 (millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 525 702 561 600 565 870 643 577 720 765 795 314 869 012 949 400
(en % PIB) 4,28% 4,34% 4,09% 4,33% 4,51% 4,60% 4,75% 4,91%
Taux de variation PIB / 6,83% 0,76% 13,73% 11,99% 10,34% 9,27% 9,25%
Demande 1 298 930 1 369 390 1 302 319 1 445 992 1 560 071 1 636 716 1 758 989 1 908 461
Taux de variation demande / 5,42% -4,90% 11,03% 7,89% 4,91% 7,47% 8,50%
Demande interieure 1 302 416 1 375 063 1 328 796 1 477 361 1 592 416 1 671 034 1 824 277 1 973 303
Consommation 2 993 3 211 3 379 3 534 3 456 4 004 4 101 4 318
(en % PIB) 0,02% 0,02% 0,02% 0,02% 0,02% 0,02% 0,02% 0,02%
Investissement 1 299 423 1 371 852 1 325 417 1 473 827 1 588 960 1 667 030 1 820 176 1 968 985
Demande exterieure - 3 486 - 5 673 - 26 477 - 31 369 - 32 345 - 34 318 - 65 288 - 64 842
Exportations 1 406 2 127 1 963 1 825 1 857 3 802 1 056 776
(en % PIB) 0,01% 0,02% 0,01% 0,01% 0,01% 0,02% 0,01% 0,00%
taux de variation exportations / 51,28% -7,71% -7,03% 1,75% 104,74% -72,23% -26,52%
Importations 4 892 7 800 28 440 33 194 34 202 38 120 66 344 65 618
(en % PIB) 0,04% 0,06% 0,21% 0,22% 0,21% 0,22% 0,36% 0,34%
taux de variation importations / 59,44% 264,62% 16,72% 3,04% 11,46% 74,04% -1,09%
Gap demande-offre 773 228 807 790 736 449 802 415 839 306 841 402 889 977 959 061
Taux de variation gap / 4,47% -8,83% 8,96% 4,60% 0,25% 5,77% 7,76%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
locale de ces matériaux, y compris ceux du second des prix abordables et enfin, (iii) accroître l'utilisation
œuvre et des finitions, ainsi que l'acquisition de des TIC et densifier le tissu industriel des entreprises
matériels spécifiques pour les grands projets. En ce TIC.
qui concerne les constructions civiles, le
260. Le DSCE n’avait pas défini une stratégie
Gouvernement comptait doter l'administration
spécifique pour l’ensemble du secteur numérique.
centrale, déconcentrée et décentralisée, d'un cadre
Mais, le Gouvernement a élaboré et adopté en
de travail adéquat, en réhabilitant et en construisant
2015 le plan stratégique « Cameroun numérique
en fonction des besoins dûment évalués. Afin de
202038 ». Cette stratégie avait pour vision de « faire
s'assurer de la bonne exécution des prestations, une
du Cameroun un pays numérique en 2020 ». Ce plan
attention particulière devait être accordée à la
stratégique s’articule en huit (08) axes bâtis autour
capacité de maîtrise d'ouvrage et de maîtrise
des trois (03) grandes dimensions de l’économie
d'œuvre. Le Gouvernement devait veiller
numérique : l’infrastructure, la nouvelle économie et
particulièrement à ce que le rôle d'ingénieur de
la transformation des autres secteurs d’activités par
l'Etat dévolu à la structure en charge de la
les TIC et des aspects relatifs à l’offre, à la demande
construction lui soit réellement attribué par les
et à la gouvernance.
différents maîtres d'ouvrages.
261. Le développement de l’offre des services
256. Les résultats sont également mitigés.
dans l’économie numérique était traité autour des
257. Le problème fondamental ou central à axes suivants:(i) développer les infrastructures large
résoudre pour le développement de l’industrie de la bande ;(ii) accroître la production et l’offre des
construction est le faible niveau de la production et contenus numériques ; (vi) développer une industrie
de la valeur ajoutée (4,91% du PIB en 2016) ainsi locale du numérique et encourager la recherche et
que ses implications notamment en termes l’innovation.
d’emplois et de revenus distribués. A ce problème
262. En ce qui concerne les actions pour booster
fondamental est associé un problème subsidiaire qui
la demande, elles sont déroulées dans les axes
est le très faible niveau des exportations des
suivants :(i) assurer la transformation numérique de
produits et des prestations de construction.
l’administration et des entreprises ;(ii) promouvoir la
2.2. SECTEUR DU NUMÉRIQUE culture du numérique par la généralisation de
l’usage des TIC dans la société.
258. En référence à la CITI et en tenant compte
des définitions généralement admises (secteur des 263. Les aspects relatifs à la gouvernance et à la
TIC tel que défini par l’OCDE), trois (03) blocs régulation dans le développement de l’économie
d’activités de l’industrie et des services représentent numérique sont quant à eux déclinés dans les axes ci-
le secteur du numérique ou des technologies de après :(i) renforcer la confiance numérique ; (ii)
l’information et de la communication (TIC) : (i) la assurer le développement du capital humain et le
fabrication des produits des TIC ; (ii) le commerce des leadership dans le numérique et (iii) assurer
produits des TIC et (iii) les services des TIC. L’état des l’amélioration de la gouvernance et appui
lieux et le diagnostic global du secteur du numérique institutionnel.
doit donc intégrer ces trois (03) composantes. 264. Du fait de l’indisponibilité des statistiques
259. Dans le cadre de la stratégie du secteur des relatives aux différentes branches relevant du
infrastructures du DSCE, les objectifs stratégiques du secteur du numérique, l’évaluation des
domaine des TIC (avec un accent dans les performances globales du secteur reste très
Télécommunications) à l'horizon2020 étaient en indicative. La contribution au PIB du secteur du
particulier de : (i) porter la télé densité fixe à 45% numérique se situerait autour de 5-6% du PIB par an.
et la télé densité mobile à 65% ;(ii) doter 40 000
villages de moyens de télécommunications modernes
2.2.1Fabrication des produits des TIC
; (iii) faire passer le débit de transfert des données à 265. L’état des lieux et le diagnostic de l’industrie
3800 Mb/s en 2020 ; (iv) multiplier par 50 le de la fabrication des produits des TIC se résument en
nombre d'emplois directs et indirects. Aucun objectif six (06) points : (i) la description sommaire de
de contribution au PIB n’avait été fixé. La mise en l’industrie de la fabrication des produits des TIC ; (ii)
œuvre de cette stratégie globale des TIC
(Télécommunications) était sous-tendue par trois (03)
38
grands axes, à savoir : (i) adapter et actualiser le Ministère des Postes et Télécommunications,
cadre légal, réglementaire et institutionnel, (ii) Plan stratégique Cameroun numérique 2020, mai
améliorer l'offre de services en quantité, en qualité et à 2016.
54
39
République du Cameroun, Plan Directeur
d’Industrialisation du Cameroun, Sanctuaire
Numérique, décembre 2016, page 8.
55
Fabrication de :
(i) Composants électroniques ; (ii) Cartes électroniques ; (iii) Supports magnétiques et optiques
Fabrication de :
(i) Ordinateurs ; (ii) Matériel périphérique
Fabrication de matériel de :
(i) Emission de l’image et du son ; (ii) Postes téléphoniques d’usagers et téléphones cellulaires ; (iii)Antennes,
paraboles et parties d’appareils de communication ; (iv) Equipements de communication
Éditions de logiciels :
(i) Logiciels édités ; (ii) Licences pour l’utilisation de logiciels
Télécommunications :
(i) Activités de télécommunications par câble ; (ii) Activités de télécommunications sans fil ; (iii) Activités
de télécommunications par satellite ; (iv) Autres activités de télécommunications ; (v) Services rendus par
les téléboutiques
41
Ministère des Postes et Télécommunications,
Plan stratégique Cameroun numérique 2020, mai
2016.
42
République du Cameroun, Rapport sur la situation
et les perspectives économiques, sociales, et
financières de la Nation, Novembre 2018, page 39.
58
Source : MINPOSTEL
f) - Analyse des politiques publiques branches d’activités : (i) le commerce ; (ii) le transport
passées et problèmes majeurs à résoudre et les services associés ; (iii) le tourisme ; (iv)
pour le développement des services des l’information et la communication ; (v) l’immobilier ;
TIC. (vi) la recherche et développement ; (vii) les services
professionnels et techniques ; (viii) les services
278. Les données statistiques ne sont pas d’appui aux entreprises et aux ménages ; (ix) les
disponibles pour apprécier l’atteinte des objectifs services relatifs à l’emploi et (x) les arts, les
stratégiques fixés par le DSCE. Mais de manière spectacles et les loisirs.
générale, les résultats sont mitigés.
281. Le tableau 24 ci-après donne les
279. Le problème fondamental ou central à performances des services non financiers de2009 à
résoudre pour le développement des services des 2016. La part de la valeur ajoutée de ces branches
TIC est le faible niveau de la production et de la dans le PIB est d’un poids substantiel en stagnation
valeur ajoutée ainsi que ses implications notamment car elle est passée de 41,96 % en 2009 à 41,31%
en termes d’emplois et de revenus distribués. en 2016.
2.3. SECTEUR DES SERVICES NON
FINANCIERS
280. Le secteur des services marchands non
financiers peut être segmenté en dix (10) principales
59
Tableau 25 : Evolution des performances des services non financiers de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 5 155 527 5 388 305 5 673 140 6 035 191 6 530 303 6 950 630 7 388 671 7 990 469
(en % PIB) 41,96% 41,61% 40,98% 40,62% 40,86% 40,23% 40,41% 41,31%
Taux de variation PIB / 4,52% 5,29% 6,38% 8,20% 6,44% 6,30% 8,14%
Demande 2 169 791 1 832 899 2 197 982 2 344 597 2 475 038 2 788 938 3 066 590 3 293 961
Taux de variation demande / -15,53% 19,92% 6,67% 5,56% 12,68% 9,96% 7,41%
Demande interieure 2 367 335 2 092 911 2 165 875 2 358 935 2 612 886 2 966 479 3 217 324 3 431 894
Consommation 2 281 675 2 014 932 2 089 179 2 244 703 2 391 738 2 697 684 2 939 262 3 061 926
(en % PIB) 18,57% 15,56% 15,09% 15,11% 14,97% 15,61% 16,07% 15,83%
Investissement 85 660 77 979 76 696 114 232 221 148 268 795 278 062 369 968
Demande exterieure - 197 544 - 260 012 32 107 - 14 338 - 137 848 - 177 541 - 150 734 - 137 933
Exportations 487 366 521 330 730 104 757 576 753 257 742 965 640 648 672 815
(en % PIB) 3,97% 4,03% 5,27% 5,10% 4,71% 4,30% 3,50% 3,48%
taux de variation exportations / 6,97% 40,05% 3,76% -0,57% -1,37% -13,77% 5,02%
Importations 684 910 781 342 697 997 771 914 891 105 920 506 791 382 810 748
(en % PIB) 5,58% 6,03% 5,04% 5,20% 5,58% 5,33% 4,33% 4,19%
taux de variation importations / 14,08% -10,67% 10,59% 15,44% 3,30% -14,03% 2,45%
Gap demande-offre - 2 985 736 - 3 555 406 - 3 475 158 - 3 690 594 - 4 055 265 - 4 161 692 - 4 322 081 - 4 696 508
Taux de variation gap / 19,08% -2,26% 6,20% 9,88% 2,62% 3,85% 8,66%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
282. La demande extérieure nette des services 286. La vente sans transformation (le commerce)
non financiers contribue négativement à la croissance est réputée inclure les activités usuelles (ou les
du PIB et les importations sont élevées en manipulations) associées au commerce, par exemple
comparaison aux exportations. Cette demande le tri, le classement et l’assemblage de marchandises,
extérieure nette est passée de-197 milliards de FCFA le mélange des produits (par exemple sable), la mise
en 2009 à -137 milliards de FCFA en 2016. Les en bouteilles (avec ou sans nettoyage préalable des
banches des services non financiers contribuent ainsi bouteilles), le conditionnement, le fractionnement, et
au creusement du solde de la balance courante du le reconditionnement pour la distribution en lots plus
Cameroun. petits, l’entreposage (de produits même congelés), le
nettoyage et le séchage de produits agricoles,
283. L’état des lieux et le diagnostic du secteur
découpage de panneaux de fibres de bois ou de
des services non financiers sont réalisés ci-après
feuilles métalliques à titre d’activités secondaires.
pour chacune des dix (10) branches d’activités.
287. Le commerce de gros est la revente (vente
2.3.1. Commerce sans transformation) de produits neufs et usagés à
284. L’état des lieux et le diagnostic du des détaillants, des utilisateurs industriels,
commerce se résument en six (06) points : (i) la commerciaux, institutionnels ou professionnels, ou à
description sommaire du commerce ; (ii) les d’autres grossistes, ou revient à agir en tant qu’agent
entreprises et les performances de production et ou courtier dans l’achat de marchandises pour ces
d’emploi du commerce ; (iii) la demande et la place personnes ou sociétés, ou la vente de marchandises à
du commerce dans les échanges extérieurs ; (iv) les ces personnes ou sociétés. Entrent principalement
forces et faiblesses du commerce ; (v) les menaces et dans cette branche d’activité de services, les
opportunités de l’environnement du commerce ; (vi) commerçants grossistes, autrement dit les grossistes
l’analyse des politiques publiques passées et qui sont propriétaires des marchandises qu’ils
problèmes majeurs à résoudre pour le vendent, par exemple les marchands de gros, les
développement du commerce. distributeurs industriels, les exportateurs, les
importateurs, les associations coopératives d’achats,
a) - Description sommaire du commerce succursales de vente et d’exploitation minière en
285. Selon la CITI, le commerce couvre le dehors de leurs usines ou mines aux fins de
commerce de gros et de détail (vente sans commercialiser leurs produits et qui ne se contentent
transformation) de tous les types de biens, et la pas de prendre des commandes à exécuter par des
prestation de services annexes à la vente de ces expéditions directes des usines ou des mines. Sont
marchandises ou produits. Le commerce de gros et le également rangés ici les courtiers en marchandises et
commerce de détail sont les étapes ultimes de la en produits de base, les négociants-commissionnaires
chaîne de distribution de marchandises. et agents et assembleurs, acheteurs et associations
coopératives participant à la commercialisation de
produits agricoles.
60
Informations insuffisantes ou
fausses
Publicité mensongère ou
erronée
293. La cause principale de l’absence d’une concurrence saine dans le marché intérieur est l’inadéquation de
l’organe de régulation de la concurrence en place : la Commission Nationale de la Concurrence qui est placée sous
la tutelle du Ministère chargé du commerce. L’organisation de cette institution s’écarte de bonnes pratiques
généralement admises dans ce domaine.
2.3.2 Transport et services associés
294. L’état des lieux et le diagnostic du transport et des services associés se résument en six (06) points : (i) la
description sommaire du transport et des services associés ; (ii) les entreprises et les performances de production
et d’emploi du transport et des services associés ; (iii) la demande et la place du transport et des services associés
dans les échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses du transport et des services associés ; (v) les menaces et
opportunités de l’environnement du transport et des services associés ; (vi) l’analyse des politiques publiques
passées et problèmes majeurs à résoudre pour le développement du transport et des services associés.
a) - Description sommaire du transport et des services associés
295. Selon la CITI, le transport et les services associés couvrent les activités de transport même régulier de
voyageurs et de marchandises. Il s’agit (i) du transport par rail ou chemin de fer, (ii) du transport par routes et
conduites, (iii) du transport par eau (maritime et fluvial) et (iv) du transport aérien ou air, et activités auxiliaires
telles que les installations de terminaux et de stationnement, la manutention du fret, l’entreposage, etc. Cette
banche d’activités couvre en outre la location de matériel de transport avec chauffeur ou opérateur ainsi que les
activités postales et de courrier.
La branche d’activité de services de transport et des services associés exclut la construction, l’entretien et la
réfection de routes, voies ferrées, ports, aérodromes, etc... qui relèvent de l’industrie de la construction.
b) - Entreprises et performances de production et d’emploi du transport et des services associés
62
296. Le tableau 27 ci-après donne les performances du transport et des services associés de 2009 à 2016. La
part de la valeur ajoutée de cette branche dans le PIB est d’un poids non négligeable en légère hausse car, elle
est passée de 6,13 % en 2009 à 6,64% en 2016.
Tableau 27 : Evolution des performances du transport et services associés de 2009 à 2016 (en
millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 752 721 832 133 870 421 902 447 1 014 655 1 078 732 1 176 980 1 284 418
(en % PIB) 6,13% 6,43% 6,29% 6,07% 6,35% 6,24% 6,44% 6,64%
Taux de variation PIB / 10,55% 4,60% 3,68% 12,43% 6,32% 9,11% 9,13%
Demande 431 720 430 006 418 758 450 333 519 141 567 958 657 483 717 747
Taux de variation demande / -0,40% -2,62% 7,54% 15,28% 9,40% 15,76% 9,17%
Demande interieure 455 493 495 889 508 324 582 495 639 867 743 707 855 084 941 815
Consommation 455 493 495 889 508 324 582 495 639 867 743 707 855 084 941 273
(en % PIB) 3,71% 3,83% 3,67% 3,92% 4,00% 4,30% 4,68% 4,87%
Investissement - - - - - - - 542
Demande exterieure - 23 773 - 65 883 - 89 566 - 132 162 - 120 726 - 175 749 - 197 601 - 224 068
Exportations 275 594 286 512 327 507 338 135 362 389 328 224 327 302 319 334
(en % PIB) 2,24% 2,21% 2,37% 2,28% 2,27% 1,90% 1,79% 1,65%
taux de variation exportations / 3,96% 14,31% 3,25% 7,17% -9,43% -0,28% -2,43%
Importations 299 367 352 395 417 073 470 297 483 115 503 973 524 903 543 402
(en % PIB) 2,44% 2,72% 3,01% 3,17% 3,02% 2,92% 2,87% 2,81%
taux de variation importations / 17,71% 18,35% 12,76% 2,73% 4,32% 4,15% 3,52%
Gap demande-offre - 321 001 - 402 127 - 451 663 - 452 114 - 495 514 - 510 774 - 519 497 - 566 671
taux de variation gap / 25,27% 12,32% 0,10% 9,60% 3,08% 1,71% 9,08%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
c) - Demande et place du transport et des services dragage du chenal d'accès au port de Douala pour
associés dans les échanges extérieurs l'approfondir à au moins huit (08) mètres afin de le
rendre accessible aux navires de taille moyenne et
297. La demande extérieure nette des services
l'entretien du port fluvial de Garoua ; (ii) dans le
du transport et des services associés contribue
sous-secteur aéroportuaire : la réhabilitation en cours
négativement à la croissance du PIB et les
des aéroports de Garoua, Douala et Maroua-Salak,
importations sont élevées en comparaison aux
où les travaux portent respectivement sur la reprise
exportations. Cette demande extérieure nette est
de la toiture de l'aérogare, la clôture de l'aéroport
passée de-24 milliards de FCFA en 2009 à -224
et le balisage lumineux de la piste d'atterrissage ;
milliards de FCFA en 2016. Les banches des services
(iii) dans le sous-secteur ferroviaire : la réhabilitation
du transport contribuent ainsi au creusement du solde
d'un tronçon de la voie ferrée entre Yaoundé et
de la balance commerciale du Cameroun.
Ngaoundéré (126km) ; dans le sous-secteur fluvial, la
d) - Analyse des politiques publiques restauration progressive de la navigabilité de
passées et problèmes majeurs à résoudre certaines voies autrefois utilisées pour les échanges,
pour le développement du transport et des à l'instar de Douala - Yabassi sur le Wouri et de
services associés AbongMbangŔ Mbalmayo sur le Nyong.
298. Dans le DSCE, le système des transports 300. De plus, le Gouvernement devait mettre
devait se fonder sur les atouts indéniables du pays l'accent sur l'aménagement de nouvelles
afin de contribuer efficacement à la croissance infrastructures portuaires et ferroviaires qui devaient
économique et à la lutte contre la pauvreté. Une accompagner les projets prioritaires porteurs de
approche multimodale devait être systématiquement croissance. Il s'agissait par exemple de :(i) la
privilégiée, afin de bâtir à moindre coût un réseau construction d'un port en eau profonde à Kribi ; (ii) la
de transport intégré, performant, quadrillant tout construction du port en eau profonde à Limbé ; (iii) la
l'espace national et résolument ouvert vers les pays construction du Yard pétrolier de Limbé et (iv)
voisins. l'aménagement de nouvelles voies ferrées.
299. Dans ce cadre, les interventions visant à 301. Les résultats constatés sont globalement
assurer l'entretien et la réhabilitation des mitigés. Les avancées appréciables concernent en
infrastructures de transport autres que routières particulier le Port en eau profonde à Kribi et le Yard
avaient pour objet de maintenir ou améliorer le pétrolier de Limbé qui est réalisé depuis 2013 dans le
niveau de service. Les priorités d'intervention cadre du redéploiement du Chantier Naval et Industriel
concernaient : (i) dans le sous-secteur portuaire : le du Cameroun.
63
43
Nations Unies, Recommandations
internationales sur les statistiques du tourisme
2008 (RIST), Études méthodologiques, Série M N°
83/Rev.1, page 10.
44
Nations Unies, Compte satellite du tourisme
(CST) : recommandations concernant le cadre
conceptuel 2008, Études méthodologiques Série F
N° 80/Rev.1.
64
Tableau 28 : Evolution des performances du tourisme de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 448 901 471 849 486 276 522 600 577 665 599 572 723 912 827 733
(en % PIB) 3,65% 3,64% 3,51% 3,52% 3,61% 3,47% 3,96% 4,28%
Taux de variation PIB / 5,11% 3,06% 7,47% 10,54% 3,79% 20,74% 14,34%
Demande 882 709 950 257 986 360 1 066 082 1 159 564 1 261 474 1 345 553 1 376 626
Taux de variation demande / 7,65% 3,80% 8,08% 8,77% 8,79% 6,67% 2,31%
Demande interieure 899 960 950 531 1 009 010 1 096 096 1 166 206 1 263 114 1 343 462 1 373 669
Consommation 899 960 950 531 1 009 010 1 096 096 1 166 206 1 263 114 1 343 462 1 373 669
(en % PIB) 7,33% 7,34% 7,29% 7,38% 7,30% 7,31% 7,35% 7,10%
Investissement - - - - - - - -
Demande exterieure - 17 251 - 274 - 22 650 - 30 014 - 6 642 - 1 640 2 091 2 957
Exportations 35 648 24 879 43 276 43 915 60 383 67 480 8 851 9 792
(en % PIB) 0,29% 0,19% 0,31% 0,30% 0,38% 0,39% 0,05% 0,05%
taux de variation exportations / -30,21% 73,95% 1,48% 37,50% 11,75% -86,88% 10,63%
Importations 52 899 25 153 65 926 73 929 67 025 69 120 6 760 6 835
(en % PIB) 0,43% 0,19% 0,48% 0,50% 0,42% 0,40% 0,04% 0,04%
taux de variation importations / -52,45% 162,10% 12,14% -9,34% 3,13% -90,22% 1,11%
gap demande-offre 433 808 478 408 500 084 543 482 581 899 661 902 621 641 548 893
taux de variation gap / 10,28% 4,53% 8,68% 7,07% 13,75% -6,08% -11,70%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
c) - Demande et place du tourisme dans les conséquentes devaient être dégagées pour financer
échanges extérieurs l'effort d'accompagnement attendu de l'Etat. En
outre, le Gouvernement devait prendre des mesures
311. La demande extérieure nette des services
en vue de développer le tourisme intérieur.
du tourisme contribue négativement à la croissance
du PIB et les importations sont élevées en 313. Les résultats constatés sont mitigés. Mais le
comparaison aux exportations de 2009 à 2014. A principal indicateur retenu par le DSCE à savoir le
compter de 2015, la contribution à la croissance nombre de touristes extérieur n’est pas loin d’être
devient positive bien que faiblement. Ainsi, cette atteint. Le nombre de touristes accueillis au
demande extérieure nette est passée de-17 milliards Cameroun tait de 572 728 en 2010. Le nombre de
de FCFA en 2009 à -1,6 milliard de FCFA en 2014. touristes accueillis au Cameroun est estimé à 1 001
Depuis 2015, la demande extérieure nette s’est 600 en 2017contre 1 093 000 en 2016, soit une
élevée à 2 milliards de FCFA et est passée à 3 baisse de 8,4%, du fait de l’insécurité dans les
milliards en 2016. Les banches des services du régions de l’Extrême-Nord, du Sud-Ouest et du
tourisme ont contribué au creusement du solde de la Nord-Ouest.
balance commerciale du Cameroun de 2009 à
314. Le problème fondamental ou central à
2014. Depuis 2015, la contribution est devenue
résoudre pour le développement du tourisme est le
positive.
faible niveau de la production et de la valeur
d) - Analyse des politiques publiques ajoutée des entreprises (4,28% du PIB en 2016) ainsi
passées et problèmes majeurs à résoudre que ses implications notamment en termes d’emplois
pour le développement du tourisme. et de revenus distribués. A ce problème fondamental
sont associés plusieurs problèmes subsidiaires qui
312. Pour le tourisme, l'objectif du DSCE était de
concernent : le très faible niveau d’aménagement des
doubler l'effectif annuel de touristes extérieurs à
sites touristiques, l’insuffisance des investissements
l'horizon de la stratégie. Pour cela, le dispositif
hôteliers ; le très faible niveau de développement du
institutionnel de promotion du tourisme devait être
tourisme intérieur, etc.
revu et renforcé, en tenant compte des compétences
que la loi reconnaît aux collectivités territoriales 2.3.4. Information et communication hors
décentralisées en la matière. Quant à l'approche TIC
marketing à déployer, il devait s'agir
d'identifier/retenir un nombre restreint de sites 315. L’état des lieux et le diagnostic des services
touristiques à fort potentiel de développement puis d’information et communication hors TIC se résument
de construire autour de ceux-ci des produits en six (06) points : (i) la description sommaire des
touristiques intégrés. Un code d'investissement services d’information et communication hors TIC ; (ii)
touristique devait être mis en place afin de stimuler les entreprises et les performances de production et
l'investissement privé ainsi que la création d'emplois d’emploi des services d’information et communication
dans cette filière et des ressources budgétaires hors TIC ; (iii) la demande et la place des services
66
d’information et communication hors TIC dans les production de programmes de télévision et autres
échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses des services d’information. Sont exclues de ce sous-
services d’information et communication hors TIC ; (v) secteur : les activités de télécommunications et de
les menaces et opportunités de l’environnement des technologies de l’information et de la communication.
services d’information et communication hors TIC ; (vi)
318. De plus, sont intégrées dans l’information et
l’analyse des politiques publiques passées et
la communication les activités de publicité qui couvre
problèmes majeurs à résoudre pour le
la création et la réalisation de campagnes
développement des services d’information et
publicitaires et le placement de publicités dans des
communication hors TIC.
journaux et périodiques, à la radio et à la télévision
a) - Description sommaire des services et d’autres médias, ainsi que la conception de
d’information et communication hors TIC structures et d’emplacements d’affichage.
316. Selon la CITI, les services d’information et de b) - Entreprises et performances de
communication hors technologies de l’information et production et d’emploi des services
de la communication (secteur du numérique) couvre la d’information et communication hors TIC
production et la distribution de produits d’information
319. Le tableau 28 ci-après donne les
et de produits culturels, la fourniture de moyens de
performances des services d’information et de
transmettre ou de distribuer ces produits, et le
communication de 2009 à 2016. La part de la
traitement des données et autres activités de services
valeur ajoutée de ce sous-secteur dans le PIB est d’un
de l’information.
poids faible et en déclin car, elle est passée de 2,34
317. Les principaux éléments sont des activités % en 2009 à 2,19% en 2016. Ces statistiques
d’édition hors édition de logiciels, la production de intègrent probablement la filière des
films cinématographiques et des activités télécommunications qui relèvent du secteur du
d’enregistrement sonore, des activités de numérique.
programmation et de diffusion, radiodiffusion et
Tableau 29 : Evolution des performances de « Information et la communication » de 2009 à 2016 (en
millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 287 092 305 585 321 148 327 101 338 137 359 109 369 886 422 966
(en % PIB) 2,34% 2,36% 2,32% 2,20% 2,12% 2,08% 2,02% 2,19%
taux de variation PIB / 6,44% 5,09% 1,85% 3,37% 6,20% 3,00% 14,35%
Demande 226 139 244 632 273 822 301 703 307 935 356 807 381 684 421 135
taux de variation demande / 8,18% 11,93% 10,18% 2,07% 15,87% 6,97% 10,34%
Demande interieure 240 378 268 084 271 757 266 351 274 543 323 943 347 625 379 057
Consommation 232 729 260 275 263 823 258 226 266 475 315 668 338 909 339 545
(en % PIB) 1,89% 2,01% 1,91% 1,74% 1,67% 1,83% 1,85% 1,76%
Investissement 7 649 7 809 7 934 8 125 8 068 8 275 8 716 39 512
Demande exterieure - 14 239 - 23 452 2 065 35 352 33 392 32 864 34 059 42 078
Exportations 28 636 20 781 45 523 53 108 51 905 52 964 56 675 70 457
(en % PIB) 0,23% 0,16% 0,33% 0,36% 0,32% 0,31% 0,31% 0,36%
taux de variation exportations / -27,43% 119,06% 16,66% -2,27% 2,04% 7,01% 24,32%
Importations 42 875 44 233 43 458 17 756 18 513 20 100 22 616 28 379
(en % PIB) 0,35% 0,34% 0,31% 0,12% 0,12% 0,12% 0,12% 0,15%
taux de variation importations / 3,17% -1,75% -59,14% 4,26% 8,57% 12,52% 25,48%
gap demande-offre - 60 953 - 60 953 - 47 326 - 25 398 - 30 202 - 2 302 11 798 - 1 831
taux de variation gap / 0,00% -22,36% -46,33% 18,91% -92,38% -612,51% -115,52%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
c) - Demande et place des services Ainsi, cette demande extérieure nette est passée de-14
d’information et communication hors TIC milliards de FCFA en 2009 à -23 milliard de FCFA en
dans les échanges extérieurs 2010. Depuis 2011, la demande extérieure nette
s’est élevée à 2 milliards de FCFA et est passée à 35
320. La demande extérieure nette des services
milliards en 2012 et puis à 42 milliards de FCFA en
d’information et de communication contribue
2016. Les banches des services d’information et de
négativement à la croissance du PIB et les
communication ont contribué globalement à
importations étant élevées en comparaison aux
l’amélioration du solde de la balance commerciale
exportations de 2009 à 2010. Mais depuis 2011, la
du Cameroun de 2011 à 2016.
contribution à la croissance de cette branche devient
progressivement positive et de manière croissante.
67
Tableau 30 : Evolution des performances de l'immobilier de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 664 971 679 192 687 197 750 848 830 989 848 270 887 797 961 014
(en % PIB) 5,41% 5,25% 4,96% 5,05% 5,20% 4,91% 4,86% 4,97%
Taux de variation PIB / 2,14% 1,18% 9,26% 10,67% 2,08% 4,66% 8,25%
Demande 651 609 667 858 685 509 759 277 825 091 867 397 918 899 981 499
Taux de variation demande / 2,49% 2,64% 10,76% 8,67% 5,13% 5,94% 6,81%
Demande interieure 649 808 665 404 673 227 743 609 811 075 852 997 904 394 966 386
Consommation 649 808 665 404 673 227 743 609 811 075 852 997 904 394 966 386
(en % PIB) 5,29% 5,14% 4,86% 5,00% 5,08% 4,94% 4,95% 5,00%
Investissement - - - - - - - -
Demande exterieure 1 801 2 454 12 282 15 668 14 016 14 400 14 505 15 113
Exportations 2 432 2 594 12 964 15 961 14 327 14 850 15 030 15 464
(en % PIB) 0,02% 0,02% 0,09% 0,11% 0,09% 0,09% 0,08% 0,08%
taux de variation exportations / 6,66% 399,77% 23,12% -10,24% 3,65% 1,21% 2,89%
Importations 631 140 682 293 311 450 525 351
(en % PIB) 0,01% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%
taux de variation importations / -77,81% 387,14% -57,04% 6,14% 44,69% 16,67% -33,14%
Gap demande-offre - 13 362 - 11 334 - 1 688 8 429 - 5 898 19 127 31 102 20 485
Taux de variation gap / -15,18% -85,11% -599,35% -169,97% -424,30% 62,61% -34,14%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
c) Demande et place de l’immobilier dans les l'amélioration de l'accès aux services urbains de
échanges extérieurs base, (iv) la maîtrise de l'occupation du sol, (v) la
protection des groupes sociaux vulnérables et, (vi) le
329. La demande extérieure nette de
renforcement des capacités institutionnelles du
l’immobilier contribue positivement bien que
secteur.
faiblement à la croissance du PIB et les importations
sont assez faibles. Cette demande extérieure nette est 332. De plus, dans la perspective de l'émergence
passée de 2 milliards de FCFA en 2009 à 15 milliards du Cameroun, les autorités entendaient élaborer une
de FCFA en 2016. La branche de Stratégie Nationale de Gestion du Patrimoine
l’immobilier contribue positivement à l’équilibre de la Immobilier National avec un regard spécifique sur
balance commerciale. le patrimoine administré ou géré par l'Etat. Le DSCE
avait pour ambition de juguler les causes ayant
d) - Analyse des politiques publiques passées et
entravé la gestion rationnelle dudit patrimoine par la
problèmes majeurs à résoudre pour le
détermination des objectifs globaux ci-après : (i)
développement de l’immobilier
lever la contrainte foncière pour faciliter le
330. Dans le DSCE, le Gouvernement comptait développement des infrastructures de communication,
parvenir à la maîtrise du développement urbain et stimuler la création de moyennes et grandes
l'amélioration du cadre et des conditions de vie des exploitations dans le secteur rural, maîtriser le
populations en milieu urbain comme un impératif développement urbain et améliorer le climat des
pour permettre aux villes de jouer pleinement leur affaires ; (ii) rationnaliser l'allocation des
rôle de moteur de la croissance économique. Pour ressources foncières et améliorer la gouvernance du
cela, les autorités s’étaient fixées les objectifs patrimoine de l'Etat ; (iii) renforcer les capacités des
spécifiques ci-après : (i) ralentir le rythme administrations en charge des domaines, des affaires
d'augmentation du taux d'urbanisation(parvenir à un foncières et du patrimoine de l'Etat ; (iv) faciliter
taux de 57% en 2020) ; (ii) construire 150 km de l'intégration régionale et soutenir la mise en œuvre
voies bitumées et au moins 17 000 logements de la décentralisation.
sociaux, aménager 50 000 parcelles ; (iii) réduire de
333. Ainsi, les principaux programmes étaient
moitié le pourcentage de la population urbaine qui
basés autour des axes stratégiques spécifiques
n'a pas accès de façon durable à un
suivants : (i) l'aménagement des lotissements selon
approvisionnement en eau potable, à l'électricité et
les demandes des secteurs primaire et secondaire ;
aux TIC ; (iv) renforcer l'industrie, le secteur privé, la
(ii) la réalisation du plan cadastral national assorti
gouvernance et les ressources humaines du sous-
des plans cadastraux des communes du Cameroun ;
secteur urbain.
(iii) la constitution des réserves foncières destinées au
331. Pour atteindre ces objectifs, six (06) développement des projets d'intérêt général (iv)
stratégies avaient été identifiées : (i) l'entretien et la l'aménagement des lotissements à usage résidentiel.
réhabilitation des infrastructures urbaines, (ii) le
334. Dans cette optique, des mesures
développement des infrastructures urbaines, (iii)
d'accompagnement importantes devaient être
69
réalisées, notamment : (i) la conduite des réformes de acquérir de nouvelles connaissances mais orientée
l'arsenal juridique et institutionnel régissant les principalement vers un but ou un objectif pratique
affaires domaniales, foncières et du patrimoine de déterminé; et (iii) la phase expérimentale : activité
l'Etat ; (ii) la mise en place d'un cadre de systématique consistant à exploiter les connaissances
concertation entre les différents acteurs pour gérer tirées de la recherche et/ou de l’expérience
les anticipations de demande foncière des différents pratique, et orientée vers la fabrication de nouveaux
secteurs; (iii) la modernisation des instruments de matériaux, produits ou appareils, la mise au point de
gestion du patrimoine immobilier et du parc nouveaux procédés, systèmes et services et le
automobile de l'Etat ; (iv) la simplification et la perfectionnement de ceux qui sont déjà produits ou
réduction des délais des procédures d'accès à la installés.
propriété foncière et, (v) le renforcement des
ressources humaines et matérielles. 2.3.7. Services professionnels,
scientifiques et techniques
335. Les résultats constatés sont largement
mitigés. Le problème fondamental ou central à 338. L’état des lieux et le diagnostic des services
résoudre pour le développement des services de professionnels et techniques se résument en six (06)
l’immobilier est le faible niveau de la production et points : (i) la description sommaire des services
de la valeur ajoutée des entreprises (4,97% du PIB professionnels et techniques ; (ii) les entreprises et les
en 2016) ainsi que ses implications notamment en performances de production et d’emploi des services
termes d’emplois et de revenus distribués. A ce professionnels et techniques ; (iii) la demande et la
problème fondamental sont associés plusieurs place des services professionnels et techniques dans
problèmes subsidiaires qui concernent : (i) les les échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses
difficultés d’accès transparent et équitable aux des services professionnels et techniques ; (v) les
ressources foncières, (ii) les limitations d’accès au menaces et opportunités de l’environnement des
financement des investissements immobiliers, (iii) la services professionnels et techniques ; (vi) l’analyse
stratégie inadaptée de développement de des politiques publiques passées et problèmes
l’immobilier notamment le volet du logement social, majeurs à résoudre pour le développement des
etc. services professionnels et techniques.
2.3.6. Recherche et développement a) - Description sommaire des services professionnels
et techniques
336. L’état des lieux et le diagnostic de la
recherche et développement se résument en six (06) 339. Selon la CITI, les activités professionnelles,
points : (i) la description sommaire de la recherche et scientifiques et techniques sont des activités qui
développement ; (ii) les entreprises et les demandent un haut niveau de formation et offrent
performances de production et d’emploi de la aux utilisateurs des connaissances et des expériences
recherche et développement ; (iii) la demande et la spécialisées dans les divers corps professionnels et
place de la recherche et développement dans les d’ingénierie. Il s’agit en particulier :
échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses de (i) Les activités juridiques et comptables avec les
la recherche et développement ; (v) les menaces et différends ordres professionnels des métiers
opportunités de l’environnement de la recherche et juridiques (ordre des avocats, chambre des notaires,
développement; (vi) l’analyse des politiques chambre des huissiers, etc.) et comptables (ordre des
publiques passées et problèmes majeurs à résoudre experts comptables, ordre des experts fiscaux, etc.).
pour le développement de la recherche et (ii) Les activités de conseils en matière de gestion
développement. qui couvrent la fourniture de conseils ou d’assistance
a) - Description sommaire de la recherche et aux entreprises et autres organismes sur des
développement questions de gestion comme la planification
stratégique et organisationnelle ; la planification
337. La recherche et développement regroupe financière et l’établissement de budgets; les objectifs
trois (03) types d’activités: (i) la recherche et politiques de la commercialisation; les politiques,
fondamentale ou théorique entreprise principalement pratiques et planification en matière de ressources
pour acquérir des connaissances nouvelles sur les humaines; les plans de production et de contrôle.
fondements des phénomènes et des faits (iii) Les activités d’architecture et d’ingénierie y
observables, sans envisager d’application ou compris les activités d’essais et d’analyses techniques
d’utilisation particulières; (ii) la recherche appliquée : qui couvrent la fourniture de services d’architecture,
activités de recherche originale entreprise pour d’ingénierie, d’établissement de plans, de
70
Tableau 32 : Evolution des performances des services d'appui aux entreprises de 2009 à 2016 (en millions
de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 296 860 298 493 320 294 336 734 361 752 392 071 413 870 433 922
(en % PIB) 2,42% 2,31% 2,31% 2,27% 2,26% 2,27% 2,26% 2,24%
Taux de variation PIB / 0,55% 7,30% 5,13% 7,43% 8,38% 5,56% 4,84%
Demande 375 740 384 008 401 873 425 250 449 660 479 145 507 130 530 721
Taux de variation demande / 2,20% 4,65% 5,82% 5,74% 6,56% 5,84% 4,65%
Demande interieure 375 740 384 008 401 873 425 250 449 660 479 145 507 130 530 721
Consommation 375 740 384 008 401 873 425 250 449 660 479 145 507 130 530 721
(en % PIB) 3,06% 2,97% 2,90% 2,86% 2,81% 2,77% 2,77% 2,74%
Investissement - - - - - - - -
Demande exterieure - - - - - - - -
Exportations - - - - - - - -
(en % PIB) 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%
taux de variation exportations / / / / / / / /
Importations - - - - - - - -
(en % PIB) 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%
taux de variation importations / / / / / / / /
gap demande-offre 78 880 85 515 81 579 88 516 87 908 87 074 93 260 96 799
taux de variation gap / 8,41% -4,60% 8,50% -0,69% -0,95% 7,10% 3,79%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
diagnostic de ce secteur avait été dressé et des axes l’inadéquation des programmes de promotion de
stratégiques avaient été identifiés. Ces axes visaient l’emploi centrés sur les services y relatifs.
principalement à : (i) lever les contraintes
institutionnelles qui entravent l'éclosion des PME, à 2.3.10. Arts, spectacles et loisirs
savoir principalement celles liées aux infrastructures, 358. L’état des lieux et le diagnostic des arts,
à l'environnement des affaires, à l'accès aux marchés spectacles et loisirs se résument en six (06) points : (i)
et à l'accès aux financement ; et (ii) promouvoir la la description sommaire des arts, spectacles et loisirs
création de pôles de croissance parallèlement à la ; (ii) les entreprises et les performances de
politique de développement des filières, de manière production et d’emploi des arts, spectacles et loisirs ;
à stimuler fortement le développement des chaînes (iii) la demande et la place des arts, spectacles et
de valeur et à assurer autant que possible une large loisirs dans les échanges extérieurs ; (iv) les forces et
distribution des pôles régionaux de croissance dans faiblesses des arts, spectacles et loisirs ; (v) les
l'espace territorial. Afin que la mise en œuvre des menaces et opportunités de l’environnement des arts,
deux (02) axes ci-dessus cités devait produire son spectacles et loisirs ; (vi) l’analyse des politiques
plein effet sur l'emploi, le Gouvernement devait publiques passées et problèmes majeurs à résoudre
s'atteler à créer autour des PME et des entreprises pour le développement des arts, spectacles et loisirs.
privées en général un environnement général
favorisant la création d'emplois. a) - Description sommaire des arts,
spectacles et loisirs
354. Dans la même optique, le second axe de la
politique du Gouvernement en matière d'offre 359. Selon la CITI, les arts, spectacles et loisirs
d'emplois devait s'articuler autour du couvrent un large éventail d’activités touchant aux
développement d'un dispositif d'appui ciblé à arts, spectacles et loisirs intéressant le grand public,
l'auto-emploi, dont il attend une contribution notamment les spectacles en direct, l’exploitation des
importante à la réduction du sous-emploi et à la musées, les jeux de hasard, les sports et les activités
migration du secteur informel vers le secteur formel. récréatives. Les arts, spectacles et loisirs se
Le Gouvernement s’était fixé comme objectif de décomposent en :
réduire très fortement la taille du secteur informel (i) Activités créatives, arts et spectacles; elles
pour le ramener à un niveau résiduel à l'horizon couvrent l’exploitation d’installation et la
2035. En 2020, le sous-emploi visible devra être fourniture de services pour répondre aux
porté à moins de 50%. L'auto emploi sera promu besoins des clients dans les domaines de la
avec détermination pour accompagner le culture et des spectacles; ces activités
développement des secteurs porteurs de croissance comprennent la production et la promotion de
notamment dans les activités agricoles, l'artisanat et spectacles en direct, d’événements et
les services. d’expositions pour le public, et la
355. Les résultats constatés sont très mitigés. participation de celui-ci à ces activités; la
promotion de talents artistiques, de
356. Les activités septiques de la branche de compétences créatrices ou techniques pour la
services relatifs à l’emploi n’ont pas réellement connu production d’œuvres artistiques et de
des actions précises d’incitation de la part du spectacles en direct.
Gouvernement. D’où l’inexistence des statistiques (ii) Activités des bibliothèques, archives, musées et
permettant d’analyser des performances de cette autres activités culturelles ; elles couvrent les
branche d’activité pourtant critique pour la activités des bibliothèques et archives de tous
promotion de l’emploi. types ; l’administration des musées en tout
357. Le problème fondamental ou central à genre ainsi que des jardins botaniques et
résoudre pour le développement des services relatifs zoologiques ; la gestion des sites historiques
à l’emploi est le très faible niveau de la production et et des réserves naturelles. Elle couvre en outre
de la valeur ajoutée des entreprises de la branche la préservation et l’exposition d’objets, la
ainsi que ses implications notamment en termes conservation de sites et patrimoines naturels
d’emplois pour l’ensemble de l’économie. A ce ayant un intérêt historique, culturel ou
problème fondamental sont associés plusieurs pédagogique (par exemple : sites du
problèmes subsidiaires qui concernent : (i) le patrimoine mondial, etc.).
mauvais positionnement de la filière des services (iii) Activités de jeux de hasard et de paris ; elles
relatifs à l’emploi dans le dispositif de la politique couvrent les activités des maisons de jeux
nationale de l’emploi au Cameroun et (ii) telles que les casinos, les salles de bingo et les
75
terminaux de jeux vidéo ainsi que l’offre de 2016. La part de la valeur ajoutée de ce sous-
services de jeux de hasard comme les loteries secteur dans le PIB est d’un poids assez faible
et les paris sur les courses de chevaux. par rapport au potentiel mais en légère hausse
(iv) Activités sportives et de loisirs et activités car, elle est passée de 2,50 % du PIB en 2009 à
récréatives ; elles couvrent en l’occurrence 3,18% du PIB en 2016 avec un taux de
l’exploitation d’installations sportives ; les croissance moyen annuel de 10,48%.
activités d’équipes ou de clubs sportifs
362. En comparaison à la Malaisie, le secteur
prenant part surtout à des manifestations
financier a connu une croissance de 7,3% de 2001 à
sportives en direct en face d’un public
2010 avec une contribution au PIB passant de 9,7%
payant; activités d’athlètes indépendants qui
à 11,7%. Dans le plan 2011-2020, le secteur
se produisent en direct devant un public
financier de la Malaisie devrait croitre au taux
payant dans des épreuves de compétitions
moyen annuel de 8-11% pour une contribution au PIB
sportives ou de course; etc.
de 10-12%.
2.4. SECTEUR FINANCIER 363. La demande extérieure nette des services
360. Le secteur des services financiers peut être financiers contribue négativement à la croissance du
segmenté en deux (02) principales branches PIB et les importations sont élevées en comparaison
d’activités : (i) les services financiers et (ii) les aux exportations. Cette demande extérieure nette est
services d’assurances. passée de-38 milliards de FCFA en 2009 à -48
milliards de FCFA en 2016. Les banches des services
361. Le tableau 32 ci-après donne les financiers contribuent ainsi au creusement du solde de
performances des services financiers de2009 à la balance courante du Cameroun.
76
Tableau 33 : Evolution des performances du secteur financier de 2009 à 2016 (en millions de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB (offre) 307 315 333 939 515 041 433 753 486 432 525 438 560 548 615 824
(en % PIB) 2,50% 2,58% 3,72% 2,92% 3,04% 3,04% 3,07% 3,18%
Taux de variation PIB / 8,66% 54,23% -15,78% 12,14% 8,02% 6,68% 9,86%
Demande 30 392 53 432 52 418 78 371 93 390 96 090 104 545 86 214
Taux de variation demande / 75,81% -1,90% 49,51% 19,16% 2,89% 8,80% -17,53%
Demande interieure 68 686 74 864 86 289 89 921 96 215 102 605 120 280 134 431
Consommation 68 686 74 864 86 289 89 921 96 215 102 605 120 280 134 431
(en % PIB) 0,56% 0,58% 0,62% 0,61% 0,60% 0,59% 0,66% 0,69%
Investissement - - - - - - - -
Demande exterieure - 38 294 - 21 432 - 33 871 - 11 550 - 2 825 - 6 515 - 15 735 - 48 217
Exportations 43 071 44 757 48 221 67 319 76 831 80 685 78 105 56 489
(en % PIB) 0,35% 0,35% 0,35% 0,45% 0,48% 0,47% 0,43% 0,29%
taux de variation exportations / 3,91% 7,74% 39,61% 14,13% 5,02% -3,20% -27,68%
Importations 81 365 66 189 82 092 78 869 79 656 87 200 93 840 104 706
(en % PIB) 0,66% 0,51% 0,59% 0,53% 0,50% 0,50% 0,51% 0,54%
taux de variation importations / -18,65% 24,03% -3,93% 1,00% 9,47% 7,61% 11,58%
Gap demande-offre - 276 923 - 280 507 - 462 623 - 355 382 - 393 042 - 429 348 - 456 003 - 529 610
taux de variation gap / 1,29% 64,92% -23,18% 10,60% 9,24% 6,21% 16,14%
PIB Global 12 285 308 12 948 432 13 843 139 14 858 604 15 981 280 17 276 318 18 285 382 19 344 838
364. L’état des lieux et le diagnostic du secteur monnaie du pays, de suivi et contrôle de la masse
des services financiers sont réalisés ci-après pour monétaire, de prise en compte de dépôts qui sont
chacune des deux (02) branches d’activités. utilisés pour des opérations de compensation entre
les institutions financières, de surveillance des
365. Le diagnostic contenu dans le rapport
opérations financières, de détention des réserves
intitulé « Plan Directeur d’Industrialisation du
nationales de change et les activités de banque
Cameroun / Socle Financement de l’Industrie
centrale en tant que banque du gouvernement.
camerounaise » a été pris en compte45.
(ii) Activités de banques et d’intermédiations
2.4.1. Services financiers monétaires ; elles couvrent la réception des dépôts
du public et/ou les opérations se rapprochant des
366. L’état des lieux et le diagnostic des services dépôts et de l’octroi de crédits et de prêts ; ces
financiers se résument en six (06) points : (i) la activités sont généralement entreprises par des
description sommaire des services financiers ; (ii) les institutions bancaires monétaires autres que la
entreprises et les performances de production et banque centrale, à savoir : les établissements
d’emploi des services financiers ; (iii) la demande et bancaires ou de crédit, les caisses d’épargne, les
la place des services financiers dans les échanges établissements de microfinance, etc.
extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses des services (iii) Activités de services financiers principalement
financiers ; (v) les menaces et opportunités de axés sur l’octroi de prêts par des institutions qui ne
l’environnement des services financiers ; (vi) l’analyse s’occupent pas d’intermédiation monétaire ; elles
des politiques publiques passées et problèmes couvrent l’octroi de crédit pouvant prendre diverses
majeurs à résoudre pour le développement des formes (octroi de crédit à la consommation ;
services financiers. financement du commerce international ;
a) - Description sommaire des services financement à long terme à l’industrie ; financement
financiers du logement, etc.) est fait des institutions tel que les
établissements de crédit-bail, les banques
367. Selon la CITI, les services financiers couvrent d’investissement et de développement, les banques
les activités visant à obtenir et redistribuer des fonds d’import-export, les agences de crédit
à des fins de placement de l’épargne et de d’exportation, etc.
financement par divers techniques et mécanisme. Les (iv) Activités de fonds d’investissement et entités
services financiers peuvent être décomposés en : financières analogues ; elles couvrent les activités de
(i) Activités de banque centrale ; elles couvrent capital-investissement réalisées par des entités
les activités suivantes d’émission et gestion de la juridiques organisées pour mettre en commun des
valeurs mobilières sans s’occuper de gestion pour le
compte des actionnaires ou des bénéficiaires ; les
45
République du Cameroun, Plan Directeur portefeuilles sont constitués sur mesure afin de
d’Industrialisation du Cameroun / Socle Financement de réunir des caractéristiques d’investissement
l’Industrie camerounaise, Décembre 2016. spécifiques, par exemple la diversification, le
77
risque, le taux de rendement et l’instabilité des 368. La Banque des Etats de l’Afrique Centrale
prix ; il s’agit notamment des activités des : sociétés (BEAC) assure les activités de banque centrale au
d’investissement à capital variable, sociétés Cameroun et supervise le système financier à
d’investissement à capital fixe, fonds fiduciaires, travers la Commission Bancaire de l’Afrique
etc. Centrale (COBAC) dont la présidence est assurée
(v) Activités de prestation des services par le Gouverneur de la Banque.
d’investissement et de financement ; elles sont
369. Le tableau 33 ci-après donne les
réalisées au profit des émetteurs des valeurs
performances du système monétaire de 2009 à 218.
mobilières (actions, obligations, etc.) et des
Les actifs du système sont passés de 2 756 milliards
investisseurs ou épargnants dans le cadre des
de FCFA en 2009 à 5 958 milliards de FCFA en
marchés financiers ou marchés directs de capitaux
2018. Les avoirs extérieurs en devises restent
notamment les bourses des valeurs mobilières.
confortables sur la période en passant de 1 896
b) - Entreprises et les performances de production
milliards de FCFA (dont 1 368 milliards de FCFA en
et d’emploi des services financiers
compte d’opérations au Trésor français) en 2009 à
b.1. Activités de banque centrale et supervision du 2 070 milliards de FCFA (dont 1 945 milliards de
système financier FCFA en compte d’opérations au Trésor français) en
2018.
Tableau 34 : Performance du système monétaire de 2009 à 2018 (en milliards de FCFA)
Eléments 2009 2010 2011 2017 2018
1. CONTREPARTIES DES RESSOURCES 2 756 2 800 3 068 5 164 5 958
1.1. Avoirs extérieurs nets 1 896 1 845 1 627 1 970 2 070
dont Solde du compte d’opérations 1 368 1 311 1 290 1 580 1 945
1.2. Crédit intérieur 860 955 1 441 3 194 3 888
Créances nettes sur l'Etat -518 -640 -502 145 471
Dont : PNG -389 -522 -346 204 514
Crédits à l'économie 1 378 1 595 1 943 3 049 3 417
dont crédit au secteur privé non financier 1 228 1 411 1 743 2 834 3 114
2. RESSOURCES DU SYSTEME MONETAIRE 2 756 2 800 3 068 5 164 5 958
2.1. Masse Monétaire 2 300 2 626 2 897 4 407 5 043
Circulation fiduciaire 448 501 526 978 1056
Dépôts bancaires 1 852 2125 2371 3429 3987
2.2. Fonds propres et autres postes nets 456 174 171 757 915
PIB (en milliards de FCFA) 12 285 12 948 13 843 20 328 21 426
Crédit à l'économie en % du PIB 11,2% 12,3% 14,0% 15,0% 15,9%
Masse monétaire en % du PIB 18,7% 20,3% 20,9% 21,7% 23,5%
Malaisie
Crédit à l'économie en % du PIB 111,6% 110,7% 112,3% 118,8% 119,4%
Masse monétaire en % du PIB 139,1% 134,0% 138,6% 124,3% 124,2%
Thaïland
Crédit à l'économie en % du PIB 98,6% 98,8% 107,2% 113,5% 111,7%
Masse monétaire en % du PIB 120,0% 118,7% 127,2% 125,9% 124,3%
373. Le tableau 34 ci-après tiré du rapport du FMI 46, donne un aperçu général du système financier
camerounais. Le système financier du Cameroun comptait en fin 2016, 14 banques avec un réseau de 281
agences, 409 établissements de microfinance (EMFs) ayant 1595 agences, un réseau d'épargne postale
(CAMPOST) doté de 250 agences, un fonds de pension (CNPS), une institution de financement hypothécaire
(Crédit Foncier du Cameroun), 06 institutions quasi-bancaires (Société nationale d'investissement -SNI, African
Leasing Company, Alios Finance, Société de recouvrement des créances -SRC, Société camerounaise d'équipement -
SCE et Pro-PME) et 26 sociétés d'assurance vie et non-vie (tableau 34). L'actif total du système financier était
estimé à 40 % du PIB, dont deux tiers détenus par les banques.
Tableau 35 : Aperçu du système financier du Cameroun de 2010 à 2016
46
FMI – Rapport pays n° 18/256 sur le Cameroun, octobre 2018.
79
2 010 9 623 977 181 986 804 2 954 545 515 548 469 58 713 1 593 986
2 011 18 375 1 251 368 1 269 743 - 635 894 635 894 37 654 1 943 291
2 012 20 912 1 288 423 1 309 335 - 629 015 629 015 49 606 1 987 956
2 013 16 850 1 419 285 1 436 135 - 782 130 782 130 55 577 2 273 842
2 014 48 086 1 512 873 1 560 959 191 851 719 851 910 64 198 2 477 067
2 015 53 832 1 715 490 1 769 322 - 998 806 998 806 74 361 2 842 489
2 016 71 231 1 724 668 1 795 899 - 1 145 909 1 145 909 90 103 3 031 911
2 017 59 928 1 788 046 1 847 974 - 1 103 338 1 103 338 97 167 3 048 479
2 018 54 516 1 997 953 2 052 469 302 1 269 747 1 270 049 94 413 3 416 931
Source : BEAC
377. Aussi, le tableau 36 ci-après indique terme et 8,4% des dépôts à régime spécial. En
l’évolution des dépôts des banques commerciales de 2018, les dépôts à vue restent prépondérants avec
2010 à 2018. En 2010, les dépôts à vue 81% de l’encours, suivis des dépôts à terme avec
représentaient 80% contre 11,6% pour les dépôts à 14% et des dépôts à régime spécial 5%.
80
2 010 1 086 193 1 017 440 195 069 137 314 332 383 2 436 016
2 011 1 266 194 1 087 742 181 810 168 273 350 083 2 704 019
2 012 1 233 446 1 114 842 183 175 170 446 353 621 2 701 909
2 013 1 446 134 1 222 604 214 273 178 134 392 407 3 061 145
2 014 1 698 657 1 290 603 278 507 149 223 427 730 3 416 990
2 015 1 743 725 1 399 613 327 231 174 152 501 383 3 644 721
2 016 1 779 954 1 462 186 331 381 198 545 529 926 3 772 066
2 017 1 905 183 1 510 912 482 586 207 718 690 304 4 106 399
2 018 2 176 576 1 784 121 400 124 217 422 617 546 4 578 243
Source : BEAC
b.5. Activités de prestation des services
d’investissement et de financement
b.3. Activités de services financiers axés sur l’octroi de
prêts par des institutions qui ne s’occupent pas 382. Les activités de services d’investissement et
d’intermédiation monétaire de financement ont trait aux marchés financiers ou
marchés directs de capitaux avec recours ou non à
378. Les cinq (05) institutions financières non
l’appel à l’épargne public. En fonction des
bancaires ou établissements financiers (notamment
instruments financiers, les marchés financiers
African Leasing Company, Alios Finance, Société de
combinent le marché obligataire et le marché des
recouvrement des créances -SRC, Société camerounaise
actions. C’est dans ce cadre que la Bourse de Valeurs
d'équipement -SCE et Pro-PME) qui offrent des
Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) et la
services financiers spécialisés restent d’un poids
Douala Stock Exchange (DSX) qui viennent de
inférieur à 1% du PIB sur la période sous revue. Ce
fusionnées en 2019 interviennent. La Commission de
segment reste très peut développé par rapport aux
Surveillance du Marché Financier (COSUMAF) est
besoins énormes de l’économie. De plus le Crédit
l’organe de régulation du marché financier régional.
Foncier du Cameroun qui finance l’immobilier a un
Plusieurs banques et institutions financières
poids inférieur à 2% du PIB pendant la même
camerounaises sont susceptibles d’offrir les services
période.
d’investissement et de financement.
379. Cette filière est pourtant le cœur de métier
383. A fin juin 2018, la DSX comptait seulement 3
des institutions de financement du développement.
entreprises cotées comme en 2010 et 5 obligations
b.4. Activités de fonds d’investissement et entités contre 3 en 2011. L’apport de cette filière
financières analogues représente moins de 1% du PIB. Cette filière est le
cœur de métier des banques de financement et
380. La filière des fonds d’investissement et des
d’investissement (BAFI) qui jouent un rôle
entités financières analogues est également très peu
prépondérant et déterminant pour le financement
développée malgré les besoins énormes en la
des investissements.
matière. La Société Nationale d’Investissement (SNI)
est pourtant en activité depuis 1963. Quelques c) - Demande et la place des services
autres fonds d’investissement privés sont en activité : financiers dans les échanges extérieurs
la Société Africaine de Participation (SAPA) ; la
c.1 – Satisfaction de la demande par le système
Central Africa Investment (CENAINVEST) ; la kafinvest
financier national
SA et l’Emerging Capital Partners (ECP).
384. Globalement aussi bien en 2010 qu’en
381. Cette filière du capital-investissement joue
2019, comme le constate le rapport du FMI précité
un rôle majeur pour l’émergence des jeunes
(2018), l'accès aux services financiers au Cameroun
entreprises à fort potentiel de croissance.
81
est très faible, inégalement réparti, et constitue un pour l'épargne et à 1,9 % pour l’obtention d’un
obstacle majeur au développement du secteur privé. financement (voir graphique 6).
385. Le système financier camerounais est certes 386. Le faible accès aux services financiers
le plus important de la CEMAC, mais comme l’indique formels est compensé par les services informels soit
le graphique 5 ci-après, le taux de possession d’un globalement 87,8%, le plus souvent les "tontines".
compte bancaire (taux de bancarisation) n'est que Mais, ils se caractérisent par des coûts prohibitifs
12,2 %, contre une moyenne de 29 % en Afrique (taux d'intérêt annualisé entre 36 et 60 %), des
subsaharienne (enquête FINDEX, 2014). Le taux montants très limités de crédit et des risques élevés
d'accès à une institution financière tombe à 7,7 % en raison de l'absence d’une réglementation.
Figure 5: Avoir un compte bancaire (en % des adultes de 20 ans et plus)
387. Comme le retrace le graphique 7 ci-après, corruption (2017, 0Rapport sur la compétitivité en
l'accès au financement est considéré comme le Afrique).
2èmeobstacle pour la conduite des affaires après la
Figure 7 : Cameroun – Les facteurs les plus problématiques pour la conduite des affaires en 2016 (en
pourcentage)
390. Le tableau 37 ci-après donne l’évolution du PIB à 5 687 milliards de FCFA en 2017 soit 28% du
financement du Cameroun par la dette octroyée par PIB. Ce stock de crédit extérieur est déjà de loin
le système financier extérieur de 2009 à 2017. supérieur au crédit à l’économie du système bancaire
L’encours de la dette publique et privée national qui n’est que de 15,9% du PIB en 2018.
camerounaise est en évolution croissante. Il est passé
de 1 473 milliards de FCFA en 2009 soit 12% du
Tableau 38 : Evolution de la dette extérieure publique et privée du Cameroun de 2009 à 2017 (en millions de
$USA)
N° Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
1. Dette extrieure à long terme 2 782 2 737 2 585 3 291 4 293 5 174 6 624 7 590 9 268
1.1. Dette publique et garantie par l'Etat 2 167 2 160 2 124 2 923 4 068 4 609 5 706 6 578 8 342
1.2. Dette privée non garantie par l'Etat 615 577 461 368 225 565 918 1 012 926
2. Utulisation des crédits du FMI 453 445 442 440 437 406 358 318 602
3. Dette extrieure à court terme 3 9 68 157 443 177 269 278 526
Encours de la dette extrieure 3 238 3 191 3 095 3 888 5 173 5 757 7 251 8 186 10 396
Encours de la dette extrieure (milliards de FCFA) 1 473 1 567 1 569 1 932 2 462 3 109 4 372 5 092 5 687
Encours de la dette extrieure (en % du PIB) 12,0% 12,1% 11,3% 13,0% 15,4% 18,0% 23,9% 26,3% 28,0%
Flux entrant d’IDE (M$US) 740 538 652 526 567 727 627 664 814 702
Flux entrant d’IDE
336,7 264,2 330,6 261,4 269,9 392,6 378,1 413,0 445,3 402,2
(Milliards de FCFA)
Flux sortant d’IDE -69 503 187 -284 -138 -10 -11 -39 -22 -9
47
Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement -CNUCED (UNCTAD) – « World
Investment Report 2015: Reforming International Investment Governance », 25 Jun 2015, accessible en ligne à :
http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_en.pdf et « World Investment Report 2019: Special
Economic Zones », 12 June 2019.
84
393. Le tableau 41 ci-après donne l’évolution des transferts des migrants ou de la diaspora camerounaise de
2009 à 2018. Ces transferts ont plus que doublé pendant la période en passant de 84 milliards de FCFA en
2009 à environ 200 milliards de FCFA en 2018.
0Tableau 41 : Évolution des transferts des migrants au Cameroun (en millions de $US)
2009 2010 2011 2012 2013 2014 215 2016 2017 2018
Flux entrant de transferts des
184 115 219 210 244 283 242 269 317 345
migrants (M$US)
Source: World Bank Group - Global Knowledge Partnership on Migration and Development (KNOMAD) Data Base -
www.KNOMAD.org
(v). Possibilités de rapatrier les capitaux détenus par les résidents non-bancaires camerounais à l’étranger
394. Le tableau 42 ci-après donne l’évolution des dépôts des résidents non-bancaires camerounais à
l’étranger de 2009 à 2018. Ces dépôts sont passés de 552 milliards de FCFA en 2009 à 843 milliards de FCFA
en 2018.
Tableau 42: Évolution des dépôts des résidents non-bancaires camerounais à l'étranger
(en millions de $US)
2009 2010 2011 2012 2013 2014 215 2016 2017 2018
Dépôts des résidents non-
bancaires à l'étranger (million de 1 212 1 298 1 530 1 241 1 564 1 178 1 301 1 313 1 537 1 471
$US)
Dépôts des résidents non-
bancaires à l'étranger (milliards 551,5 637,3 775,7 616,8 744,5 636,1 784,5 816,7 840,7 842,9
FCFA)
Source:Bank for International Settlements (BIS), BIS locational banking statistics, http://stats.bis.org/statx
d) - Forces et faiblesses des services financiers antennes économiques et 7 centres de traitement du
surendettement) dans 96 départements48.
d.1. Réseau très étriqué de la BEAC et déficit
d’infrastructures financières 396. Le Cameroun souffre d’un déficit profond
d’infrastructures financières susceptibles de soutenir le
395. Le Cameroun avec 10 régions et 58
développement rapide du système financier
départements ne compte que six (06) implantations
indispensable pour l’industrialisation du pays. Le déficit
opérationnelles de la BEAC. Plusieurs capitales
en infrastructures financières plombe largement le
régionales du Cameroun n’ont pas de services publics
financement de l’économie, le développement et
monétaires accessibles aux citoyens et acteurs
l’approfondissement du système financier national.
économiques, pourtant ces services sont
Une infrastructure financière désigne un système
indispensables pour garantir l’offre des
multilatéral qui réunit les établissements participants,
infrastructures financières de base. A titre d’exemple,
y compris l’opérateur du système (Banque Centrale),
la Banque de France quant à elle, par obligation
utilisés aux fins d’information, de la compensation, du
d’une loi de 1873, met au service de l’économie
règlement ou de l’enregistrement des paiements,
français un réseau qui ne peut être inférieur à une
titres, dérivés ou toutes autres transactions
succursale par département. Ainsi, la Banque de
France a un réseau de 196 implantations (96
succursales, 73 bureaux d’accueil et d’information, 20 48
Banque de France, « La Banque de France à
horizon 2020 : projet de modernisation du réseau »,
Paris, septembre 2012, Page 1.
85
financières. Des infrastructures financières sûres et légal, règlementaire, fiscal et prudentiel du capital-
compétitives permettent de faciliter les transactions investissement (capital-risque, capital-développement
financières, de réduire les coûts, de maîtriser les et capital-transmission) conforme aux meilleurs
risques et d’accroître l’attractivité et l’efficience des standards internationaux reconnus est un handicap
marchés et du financement de l’économie. très préjudiciable pour accroitre l’offre des services
financiers permettant l’accès aux fonds propres. D’où
397. Un Système moderne et intégré
la présence très limitée des fonds d’investissement
d’infrastructures financières d’un pays a six (06)
aussi bien de capital-risque et capital-
principales composantes : (i) le cadre légal,
développement que de capital-transmission (cession-
réglementaire et normatif des transactions monétaires
acquisition d’entreprises) et l’inexistence des Business
et financières; (ii) les systèmes de paiement; (iii) les
Angels.
systèmes d'information sur le crédit qui intègre quatre
types d’institutions : les registres de garanties, les d.4. Absence d’une institution nationale de financement
centrales de risques, les bureaux de cotation du crédit du développement ou des investissements et d’une
et les agences de notation financière; (iv) les systèmes banque d’import-export ou Agence de Crédit
de règlement des titres; (v) les dépositaires centraux de d’Exportation
titres et (vi) les contreparties centrales et référentiels
400. Du fait que les banques commerciales ne
centraux. Les infrastructures financières nationales
disposent pas généralement des ressources
sont aujourd’hui critiques pour accroître l’accès aux
suffisantes et adéquates (ou sont peu enclines) pour
financements et développement du système financier.
financer les investissements industriels et
d.2. Déficit structurel d’offre local de financements à d’infrastructures, il est généralement admis comme le
long terme qui sont pourtant requis pour confirme Arkebe Oqubay49, qu’un pays devrait se
l’industrialisation doter d’un dispositif minimal de trois (03) institutions
critiques pour une bonne capacité de financement
398. L’offre des services financiers adaptés pour
local de l’industrialisation : la Banque Centrale (bien
les projets industriels qui requièrent des financements
que ce ne soit pas sa mission principale), la Banque de
à long terme, est largement incomplète et lacunaire :
Développement ou d’Investissement et la Banque
l’offre de financement à long terme fait cruellement
d’Import-Export ou Agence de Crédit d’Exportation.
défaut. La structure des crédits bancaires à
l’économie est largement dominée par les crédits à 401. A l’analyse des systèmes financiers du
court et moyen terme soit 97,2% en 2018 contre Cameroun, l’on constate une très faible capacité de
2,8% pour les crédits à long terme. De plus la financement local des investissements industriels et
structure des ressources du système bancaire est d’infrastructures découlant de l’absence de certaines
totalement inadaptée pour accroître institutions financières critiques requises. Le tableau
substantiellement les crédits à long terme : 80% des 43 ci-après donne d’une part, la liste des pays de
dépôts des banques sont des ressources à vue contre l’Afrique Centrale qui disposent d’une banque de
20% des dépôts à terme dont l’échéance de développement ou d’investissement (financement des
dépasse guère 2 ans. investissements) et d’une banque d’import-Export ou
agence de crédit d’exportation (financement du
d.3. Absence d’un cadre légal, réglementaire, fiscal et
commerce extérieur), et d’autre part, retrace la
prudentiel adéquat et attractif pour la filière du
participation des pays aux réseaux professionnels y
capital-investissement.
relatifs.
399. La ratio Fonds propres/Dettes est la
métrique fondamentale pour le financement d’une
entreprise ou d’un projet. Une préséance est
accordée aux fonds propres indispensables pour
pouvoir mobiliser la dette. En l’absence des fonds
propres, aucun banquier ou bailleurs de fonds ne
peut accorder un prêt. D’où le caractère critique de
la filière du capital-investissement qui offre les
financements par fonds propres (apports ou
participations en actions) ou quasi-fonds propres
(financement internes, fournis par les promoteurs ou
actionnaires de la société, du projet ou de 49
Arkebe Oqubay (2015), « Made in Africa –
l'entrepreneur individuel sous forme de prêts Industrial Policy in Ethiopia »,OXFORD Univesity Press,
subordonnés ou participatifs).L’absence d’un cadre pages 82-87.
86
Tableau 43 : Banques ou Agences spécialisées et Participation aux réseaux professionnels par les Etats de
l’Afrique Centrale
L’Association des
Banque Institutions
Pays Banque de
Import/Export ou Africaines de
Développement ou Berne Union
Agence de Crédit Financement du
d'Investissement
Export Développement
(AIAFD
Angola BPC Oui Non
Burundi BNDE Oui Non
Cameroun Non Non
Congo Non Non
Gabon BGD Oui Non
Guinée Equatoriale Non Non
RCA Non Non
RDC FPI Oui Non
Rwanda BRD Oui Non
São Tomé & Príncipe BES Oui Non
Tchad Non Non
53
CNUCED (UNCTAD) – « World Investment Report
2019: Special Economic Zones », 12 Jun 2019, page
12, accessible en ligne à :
https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2019
_overview_en.pdf.
89
54
Groupe de la Banque Mondiale - World Bank Group,
“GLOBAL FINANCIAL DEVELOPMENT REPORT
2015/2016: long-term finance”, September 14, 2015,
page 102. Ce rapport est accessible en ligne à :
http://www-
wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/
WDSP/IB/2015/08/24/090224b0830909e9/1_0/Rendered
/PDF/Global0financi0000long0term0finance.pdf
90
411. Appuis financiers extérieurs pour la en quasi-fonds propres) ; (iv) les financements de
préparation des projets d’investissement projets ; (v) les PPP ; (vi) garanties ; (vii) polices
industriels et infrastructurels. L’Etat du Cameroun, d’assurance.
ses entités et les investisseurs privés peuvent
e.2. Possibilités offertes par l’évolution croissante des
également bénéficier des appuis financiers sous la
transferts des migrants ou de la diaspora
forme de subventions (quasi-fonds propres) ou de
contributions ou avances remboursables aux coûts
octroyées par les partenaires techniques et/ou les
413. Le graphique 11 ci-après indique clairement
bailleurs de fonds notamment à travers les Fonds ou
que les flux de transferts des migrants dans les
facilités de préparation des projets (FPP). Les
pays à revenu faible et intermédiaire de 1990 à
projets d’infrastructure en sont privilégiés. La liste de
2019 sont plus importants que l’aide officiel au
non exhaustive de trente-cinq (35) FPP actives en
développement et plus stable que les flux de
Afrique est donnée en annexe.
capitaux privés (investissements directs étrangers et
412. Plus d’une soixantaine de guichets de les investissements en portefeuille). Pour le cas du
financement extérieurs offrent un mix de Cameroun, ces transferts ont plus que doublés
financements pour les projets industriels ou pendant la période du DSCE en passant de 84
d’infrastructure. Le mix de financement peut milliards de FCFA en 2009 à environ 200 milliards
combiner sept (07) principaux types : (i) les emprunts de FCFA en 2018. Le potentiel de ces transferts
; (ii) prises de participation (apports en fonds financiers devrait donc être exploité de manière
propres) ; (iii) quasi-prises de participation (apport adéquate.
Figure 11: Flux de transferts des migrants dans les pays à revenu faible et intermédiaire de 1990 à 2019(en
milliards de $US)55
55
World Bank Group, “Migration and Remittances: Recent Developmentsand Outlook”, Migration and
Development Brief 31, April 2019: https://www.knomad.org/sites/default/files/2018-
12/Migration%20and%20Development%20Brief%2030.pdf
91
f) - Analyse des politiques publiques l'épargne, ce qui les met à l'abri de la rigidité des
passées et problèmes majeurs à résoudre banques classiques. Le Gouvernement entendait
pour le développement des services optimiser le fonctionnement de la Douala Stock
financiers. Exchange afin d'augmenter les mouvements de
capitaux.
414. Dans le DSCE, la stratégie de financement
mettait en avant trois (03) principales composantes : 419. Pour la mobilisation des ressources de la
(i) le système bancaire ; (ii) les établissements de diaspora, conformément aux orientations données
microfinance et (iii) la mobilisation de l'épargne dans la Vision 2035, les autorités comptaient
nationale. encourager les camerounais de l'étranger à investir
au pays, au travers de divers mécanismes, dont : une
415. Concernant le système bancaire, l'Etat prise en charge institutionnelle de cette question au
entendait aux côtés de ses partenaires de la niveau approprié, le renforcement de l'encadrement
CEMAC, tout mettre en œuvre pour résorber la diplomatique et de la protection de la diaspora à
surliquidité bancaire afin que celle-ci profite à des l'étranger, diverses incitations pour canaliser les
crédits d'investissement à moyen et long terme. Le transferts de la diaspora vers l'investissement
cas échéant, l'Etat devait proposer à la régulation productif et les emprunts publics.
monétaire des actions incitatives et persuasives afin
d'accroitre l'intérêt des banques à privilégier le 420. Concernant la création des institutions
financement de l'investissement privé par rapport financières spécialisées, le Gouvernement, après une
aux services ordinaires de banque. évaluation préalable, comptait mettre en place de
nouvelles institutions spécialisées telles que : (i) un
416. Concernant les établissements de Crédit National, chargé de gérer les emprunts
microfinance, en vue de la consolidation et de extérieurs de l'Etat et d'accorder des prêts sur le
l'extension de services financiers de base ainsi que plan local au compte de l'Etat ; (ii) une Caisse
de l'amélioration de la qualité des prestations Nationale des marchés de l'Etat dont le rôle serait
fournies par les Etablissements de Micro Finance d'intervenir dans le financement de la commande
(EMF), le Gouvernement entendait : (i) intensifier les publique d'investissement ; (iii) une Caisse des Dépôts
actions de formation des promoteurs, des dirigeants et Consignations, déjà en cours de mise en œuvre.
et des employés des EMF ; (ii)mettre en place un
premier niveau de supervision et de contrôle des EMF 421. En termes d’évaluation, les résultats constatés
par l'autorité monétaire nationale, compatible avec sont très mitigés. Ainsi, le système bancaire est resté
la réglementation CEMAC ; (iii) renforcer davantage médiocre malgré la création de la Banque des PME
la monétarisation de notre économie, notamment par avec la même structure de surliquidité et ses très
l'extension de l'automatisation des systèmes de faibles crédits à long terme, la bourse nationale des
paiement aux EMF. valeurs est restée moribonde, aucune véritable
réforme n’a été réalisée pour mobiliser les ressources
417. Concernant la mobilisation de l'épargne de la diaspora, aucune des trois institutions
nationale, la stratégie devait consister à mieux les financières spécialisées n’a été effectivement mise en
encadrer par un dispositif institutionnel adapté et à place. La Caisse de Dépôts et Consignations a été
répartir les segments de marché de manière à créée sur le papier.
élargir la base géographique et sectorielle de leurs
activités. Le système devait être encadré par des 422. Le problème fondamental ou central à
institutions faîtières pour : i) fédérer des initiatives résoudre pour le développement des services
coopératives collectant des ressources de groupes financiers est le très faible niveau de la production
d'opérateurs organisés (GIC, coopératives, etc.) et ii) et de la valeur ajoutée des entreprises de la
encadrer les multiples associations mutualistes qu'on branche (3,1% du PIB en moyenne de 2009 à
retrouve aussi bien au sein de l'administration que 2016) ainsi que ses implications notamment en
dans les autres secteurs. termes d’emplois pour l’ensemble de l’économie. A
ce problème fondamental sont associés plusieurs
418. Pour dynamisation des marchés financiers problèmes subsidiaires qui l’alimentent et
locaux, la bourse nationale des valeurs devait jouer l’entretiennent. Il s’agit de :
un rôle important pour attirer les capitaux privés,
notamment, étrangers, et permet de collecter Un réseau très étriqué de la BEAC et un
l'épargne longue pour l'orienter directement vers le déficit d’infrastructures financières ;
financement des investissements à moyen et long Un déficit structurel d’offre local de
terme. Par ailleurs, elle permet aux entreprises de financements à long terme qui sont pourtant
renforcer leurs fonds propres par appel public à
92
requis pour l’industrialisation (projets 424. Selon la CITI, les services d’assurances
industriels et infrastructurels) couvrent les versements périodiques garantis et les
L’absence d’un cadre légal et fiscal adéquat polices d’assurance et l’investissement des primes en
et attractif pour la filière du capital- vue de constituer un portefeuille financier en
investissement ; prévision de futures réclamations. La fourniture
L’absence d’une institution nationale de d’assurance et de réassurance directe est également
financement du développement ou des visée. Il s’agit en particulier de :
investissements et d’une banque d’import- (i) Activités d’assurance sur la vie avec ou
export ou Agence de Crédit d’Exportation ; sans un appréciable élément
L’absence d’un cadre légal, réglementaire et d’épargne, et les assurances autres que
prudentiel adapté pour la filière de Banque sur la vie ;
de financement et d’investissement ; (ii) Activités de réassurance ; elles couvrent
La passivité de la BEAC face aux vastes les activités visant à prendre en charge
besoins de financement de tout ou partie du risque associé aux
l’industrialisation du pays ; polices d’assurance existantes
L’absence d’un cadre légal et règlementaire initialement souscrites par d’autres
pour le crédit inter-entreprises ou les délais agents d’assurance ;
de paiement ; (iii) Activités de caisses de retraite ; elles
L’absence d’un cadre légal, règlementaire et couvrent les entités juridiques (par
prudentiel de la filière de la finance exemple : fonds, plans et/ou
islamique ; programmes) organisées pour assurer
L’absence d’un dispositif institutionnel des pensions de retraite exclusivement
spécifique pour tirer avantage des capacités au profit d’employés de
de financement des migrants ou de la commanditaires ou de membres. Il
diaspora camerounaise ; s’agit notamment de plans de retraite
avec des avantages précis, ainsi que
La faible attraction des investissements
des plans individuels au titre desquels
directs étrangers ;
les avantages sont simplement définis
La faible mobilisation des financements par la contribution de membres.
auprès des bailleurs de fonds b) - Entreprises et performances de
internationaux ; production et d’emploi des services
L’absence d’initiatives structurantes sur d’assurances
l’éducation financière et le développement
des compétences spécialisées. 425. En 2010, vingt-cinq (25) sociétés
d’assurances agréées animaient le marché des
2.4.2. Services d’assurance assurances dont dix-huit (18) dans la branche «
IARDT » (80% du chiffre d’affaires) et sept (07) en
423. L’état des lieux et le diagnostic des services
assurance vie et capitalisation (20%).A fin décembre
d’assurances se résument en six (06) points : (i) la
2017, le marché camerounais des assurances était
description sommaire des services d’assurances ; (ii)
animé par vingt-huit (28) compagnies, dont dix-sept
les entreprises et les performances de production et
(17) dans la branche "Incendie-Accidents-Risques
d’emploi des services d’assurances ; (iii) la demande
divers " (IARD) et onze (11) dans la branche "Vie et
et la place des services d’assurances dans les
capitalisation". Le chiffre d’affaires de la branche
échanges extérieurs ; (iv) les forces et faiblesses des
assurances est passé de 100 milliards de FCFA en
services d’assurances ; (v) les menaces et
2010 à 131 milliards de FCFA en 2017 soit en
opportunités de l’environnement des services
moyenne annuelle 1% du PIB. Le Cameroun est le
d’assurances ; (vi) l’analyse des politiques publiques
2ème marché de la Conférence Interafricaine des
passées et problèmes majeurs à résoudre pour le
Marchés d’Assurance (CIMA) qui compte quatorze
développement des services d’assurances.
(14) pays.
a) - Description sommaire des services
d’assurances
93
Tableau 44 : Evolution des performances de la branche assurances de 2010 à 2017 (en milliards de FCFA)
faible attraction des investissements directs étrangers ; et de riposte conforme au système juridique de
(iii) l’incapacité à améliorer le climat des affaires dans l’OMC.
le domaine de l’industrie ; (iv) l’absence d’une politique
effective de promotion des exportations des produits 3.2.2. Problématiques du transport
manufacturés et (v) la faible efficacité de la politique 439. La première problématique à résoudre pour
de développement de la culture entrepreneuriale et des le développement du transport concerne la faible
entreprises privées. capacité à résorber le déficit d’infrastructures qui
3.1.5. Problématiques et plan défense limite l’offre des services de transport. La situation
actuelle qui en découle est marquée par : (i) le très
économique nationale faible niveau des infrastructures de transport qui se
435. La principale problématique est l’absence traduit par l’inexistence d’une compagnie de fret
d’un dispositif national de défense économique aérien ainsi que celle de transport maritime ; (ii)
mobilisant adéquatement l’intelligence économique. l’absence et ou l’insuffisance de moyens de transport
La situation actuelle est marquée par l’inexistence des plus rapides du fret et des voyageurs tel que le rail
dispositions relatives à la défense économique dans et le métro ; (iii) le coût de transport onéreux et (iv)
le cadre légal et réglementaire en vigueur de la la pollution atmosphérique urbaine trop importante.
défense nationale 440. La deuxième problématique a trait à la
régulation lacunaire et inefficiente du transport
aérien et du transport ferroviaire. La situation
3.2. PROBLÉMATIQUES DE actuelle qui appelle des réformes est marquée par :
DÉVELOPPEMENT DES SERVICES NON (i) le faible niveau de services de transport aérien,
FINANCIERS maritime et ferroviaire ; (ii) le monopole inefficace
d’une compagnie nationale CAMAIR-CO ; (iii) le
436. En tirant avantage de l’état des lieux et du monopole inefficace de CAMRAIL et (iv) l’absence
diagnostic, les principales problématiques à résoudre très préjudiciable d’un régulateur du secteur
pour permettre le développement des services non ferroviaire.
financiers concernent : (i) le commerce ; (ii) le
transport ; (iii) le tourisme ; (iv) l’information et la 3.2.3. Problématiques du tourisme
communication hors TIC ; (v) l’immobilier ; (vi) les
441. La problématique principale pour le
services liés à l’emploi et (vii) les arts, spectacles et
développement du tourisme concerne la faible
loisirs.
efficacité de la politique de développement des
437. La problématique globale pour l’ensemble services touristiques. La situation actuelle est marquée
des branches concerne la faible efficacité des par : (i) le très faible niveau d’aménagement des
politiques de développement des services non sites touristiques et d’attraction culturels (environ 3,6
financiers. % des sites touristiques ont connu un début
d’aménagement) ; (ii) l’insuffisance des
3.2.1. Problématiques du commerce investissements hôteliers (Les hôtels sont
438. La principale problématique à résoudre principalement concentrés dans les villes de Douala,
pour le développement du commerce est la faiblesse Yaoundé, Kribi et Bafoussam); (iii) le très faible
de la régulation du marché intérieur en lien avec les niveau de développement du tourisme intérieur
marchés extérieurs. La situation actuelle est (tourisme intérieur s’évalue à 5 966 700 résidents en
caractérisée par : (i) l’absence d’une concurrence 2016) et (iv) la valeur ajoutée du tourisme dans le
saine et loyale dans les marchés intérieurs ; (ii) la Pib est de 4,28 % en 2016.
Commission nationale de la concurrence (CNAC) est
3.2.4. Problématiques de l’information et
limitée et inopérante (prolifération de la contrefaçon
; la contrebande ; les pratiques anti-concurrentielles la communication hors TIC
et commerciales illicites ; produits usagés, 442. La première problématique de
contrefaisants, obsolètes, défectueux et dangereux développement de l’information et de la
pour la santé…) ; (iii) l’absence d’une coordination communication hors TIC à résoudre est la régulation
entre la CNAC et les régulateurs sectoriels ; (iv) les inadéquate de la filière de la publicité. La situation
statuts juridiques inadaptés et disparates des actuelle est marquée par un foisonnement des
régulateurs sectoriels (agences ; autorités ; pratiques publicitaires mensongères et illicites donc
commissions, etc.) et (v) l’absence d’un dispositif nocives pour le marché intérieur des biens et services
d’évaluation des pratiques commerciales extérieures
96
d’une part, et le faible niveau de services de actuelle est marquée par de multiples infrastructures
publicité d’autre part. très capitalistiques de football sont en cours de
construction sans stratégie de valorisation et
443. La deuxième problématique concerne la
d’exploitation après les compétitions panafricaines
faible efficacité de la politique de développement
prévues pour 2020 et 2021.
des services d’information et de communication hors
TIC. La situation actuelle est caractérisée par un 447. La deuxième problématique concerne la
faible niveau de prestation et de qualité de services faible efficacité de la politique de développement
d’information et de communication et une régulation des services culturels. La situation actuelle est
inefficace des services de communication notamment caractérisée par le mauvais positionnement de la
en termes de transparence et de fluidité dans les filière des services culturels dans le dispositif des
agréments. politiques publiques notamment la musique, le cinéma
et le livre.
3.2.5. Problématiques de l’immobilier
3.3. PROBLÉMATIQUES DE
444. La principale problématique de
DÉVELOPPEMENT DES SERVICES FINANCIERS
développement de l’immobilier concerne la faible
efficacité de la politique de développement de Au total douze (12) principales problématiques sont
l’immobilier y compris le logement social. La situation à résoudre pour un développement adéquat des
actuelle est marquée par : (i) les difficultés d’accès services financiers. Il s’agit de :
transparent et équitable aux ressources foncières
(i) La faible efficacité de la politique de
pour l’immobilier ; (ii) l’existence de nombreuses
développement du secteur financier. La situation
procédures dans le domaine foncier et
actuelle est marquée par le faible niveau de la
méconnaissance du cadre réglementaire régissant le
production et de la valeur ajoutée du secteur du
foncier ; (iii) la longueur des délais d’obtention des
financier (seulement 3,18 % du PIB en 2016) ainsi
titres fonciers ; (iv) l’échec des programmes de
que les implications en termes d’emplois ainsi que
logements sociaux, encombrement des quartiers et
le faible niveau des exportations des services
des villes ; (v) les limitations d’accès au financement
financiers.
des investissements immobiliers et (vi) l’insuffisance de
l’offre de logements sociaux (2400 logements
(ii) La faible efficacité de la politique d’accès
construits en 2017 sur 17000 prévus).
aux services monétaires publics de la Banque
3.2.6. Problématiques des services liés à Centrale (BEAC) et aux services bancaires minimum
l’emploi garantis. La situation actuelle est caractérisée par
un réseau très étriqué de la BEAC avec seulement
445. La principale problématique pour le six (06) implantations sur l’ensemble du territoire
développement des services liés à l’emploi concerne camerounais ; un déficit d’infrastructures financières
la faible efficacité de la politique de (système de paiement, centrale des bilans, centrale
développement des services liés à l’emploi. La des risques et des incidents de paiement, etc.) ;
situation actuelle se caractérise par : (i) le mauvais Plusieurs régions (Extrême-Nord, Est, Sud, Nord-
positionnement de la filière des services relatifs à Ouest, Adamaoua) n’ont pas d’implantations de la
l’emploi dans le dispositif de la politique nationale BEAC induisant des implantations difficiles et
de l’emploi au Cameroun ; (ii) le faible niveau de limitées des banques commerciales ; le taux
services et de développement des entreprises de d’exclusion financière est très élevé à 88% contre
placement du personnel, de recrutement, de gestion 12% pour le taux de bancarisation ; la faible
de ressources humaines ; (iii) la méconnaissance du application du décret n° 000005/MINFI du 13
poids de la branche et l’inadéquation des janvier 2011 portant institution du service bancaire
programmes de promotion de l’emploi centrés sur les minimum garanti.
services y relatifs ; (iv) la réduction des ressources du
FNE, organisme public dédié. (iii) Le déficit structurel d’offre local de
financements à long terme (et à moyen terme) qui sont
3.2.7. Problématiques des arts, spectacles pourtant requis pour l’industrialisation (projets
et loisirs industriels et d’infrastructures). La situation actuelle se
caractérise par : la structure bancaire dominée par
446. La première problématique concerne le la présence des banques commerciales ; les crédits à
développement non maîtrisé des infrastructures long terme représentent 2,8% de l’ensemble des
sportives en particulier de football. La situation crédits en 2018 ; l’absence d’une institution nationale
97
de financement du développement ou des ces placements ont atteint 843 milliards de FCFA en
investissements et d’une banque d’import-export ou 2018 selon des statistiques de la BRI.
Agence de Crédit d’Exportation.
(iv) L’absence d’un cadre légal et fiscal adéquat (x) La faible efficacité de la politique d’attraction
et attractif pour la filière du capital-investissement. La des Investissements Directs Etrangers (IDE). La situation
situation actuelle est marquée par l’absence des actuelle est marquée par la faiblesse des IDE dans le
textes régissant les mécanismes les mécanismes de secteur financier et dans l’ensemble de l’économie et
financement des fonds propres (capital-risque, le faible niveau des partenariats public/privé.
capital-développement, capital-transmission, etc.).
(xi) La faible mobilisation des financements
(v) La passivité ou le manque de politique de la auprès des bailleurs de fonds internationaux. La
BEAC/COBAC face aux vastes besoins de financement situation actuelle est marquée par les grands
à long terme requis par l’industrialisation du pays. La bailleurs ne donnent pas les petits crédits, accordent
situation actuelle est le manque par l’absence d’un plutôt de gros volumes ; en plus l’accès à ces
cadre légal, réglementaire et prudentiel adapté financements extérieurs n’est pas aisé donc les
pour la filière de Banque de financement et entrepreneurs doivent savoir bien monter les projets ;
d’investissement. la faible diffusion des informations financières sur les
guichets internationaux offrant les financements au
(vi) L’absence d’un cadre légal et règlementaire secteur privé.
pour le crédit inter-entreprises ou les délais de
paiement. La situation actuelle est caractérisée par (xii) L’absence d’initiatives structurantes sur
l’inexistence d’un cadre légal et réglementaire sur les l’éducation financière et le développement des
délais de paiement ; et les délais exagérément longs compétences spécialisées. La situation actuelle est
et abusifs de paiement aussi bien dans le secteur marquée par l’absence de structures spécialisées de
public et que privé. formations dans ces métiers spécialisés du secteur
financier (capital-investissement, finance islamique,
(vii) La passivité ou le manque politique de la ingénierie financière, etc.).
BEAC/COBAC face la montée en puissance de la
filière de la finance islamique. La situation actuelle est
3.4. PROBLÉMATIQUES DE PLANIFICATION,
marquée par l’absence d’un cadre légal, MISE EN ŒUVRE, SUIVI-ÉVALUATION ET
règlementaire et prudentiel de la filière de la RÉVISION DE LA SND 2020-2030
finance islamique. 448. L’état des lieux et le diagnostic du secteur
de l’industrie et des services ont permis de formuler
(viii) La faible efficacité de la politique d’attraction dix (10) principales problématiques à résoudre pour
et de mobilisation des capacités de financement de la une planification pertinente, une mise en œuvre
diaspora camerounaise. La situation actuelle est efficiente, un suivi-évaluation efficace et une révision
marquée par les statistiques de 200 milliards de en temps opportun de la SND 2020-2030. Ces
FCFA en 2018 pour les envois de fonds de la problématiques sont déclinées ci-après.
diaspora (montant est plus faible que celui du Mali,
la Cote d’Ivoire, le Sénégal, etc.) ; l’absence d’un (i) Les limites du leadership politique et
dispositif institutionnel spécifique pour tirer avantage d’indépendance pour une politique effective
des capacités de financement des migrants ou de la d’industrialisation d’une part, et la faible habilité à
diaspora camerounaise ; l’absence de la double transformer la vision et les plans de développement en
nationalité et le rapport de confiance difficile entre changements concrets et rapides sur le terrain d’autre
la diaspora et les pouvoirs publics. part. En rapport avec ces deux problématiques, la
situation actuelle est caractérisée par :l’absence ou
faiblesse du leadership ; la trop forte influence du
(ix) La faible efficacité de la politique de
passé sur la mise en œuvre des politiques actuelles ;
limitation de la fuite des capitaux et surtout d’incitation
le suivisme des orientations des partenaires au
au rapatriement des fonds placés à l’étranger par les
développement ; la multiplicité des cadres de
résidents camerounais. La situation actuelle est
référence et chevauchement des interventions ;
marquée par l’importance croissante de la fuite des
l’inflation d’acteurs et d’initiatives non coordonnées ;
capitaux mesurée par les placements des résidents
le faible pilotage ; la prééminence/primauté des
non bancaires dans les principales places financières
choix politiques sur les choix techniques ; l’absence
internationales. De 552 milliards de FCFA en 2009
de mise en œuvre des outils prévus dans la
98
règlementation ; la forte propension à proposer des généralement bloqués dans le très CT développant
solutions végétatives ; l’incohérence dans les outils de une forte propension aux importations et aux
planification et les actions effectivement activités de spéculation ; les capitaux publiques
implémentées sur le terrain ; l’absence et l’inertie bloqués dans les activités peu rentables et souvent
dans l’impulsion dans la mise en œuvre des réformes. objet à une gestion peu rentable (mauvaise
gouvernance…) ; la forte sensibilité des décideurs
(ii) La dilution de la politique d’industrialisation publiques aux groupes d’intérêt ou pressions
dans l’ensemble des politiques publiques. La situation lobbyistes.
actuelle est caractérisée par la multiplicité
d’instruments et d’acteurs sans cohérence des (vii) La faible capacité de préparation ou de
interventions et une faible autonomie des acteurs. maturation des projets industriels et infrastructurels
bancables. La situation actuelle est caractérisée par :
(iii) Le cloisonnement et le manque d’unicité l’impréparation, l’immaturité des projets industriels et
stratégique des activités militaires et civiles du infrastructurels ; l’absence des ressources (financières
Gouvernement. La situation actuelle est caractérisée et humaines) pour la maturation des projets ;
par la faible implication de l’armée dans les activités l’absence de cohésion entre les acteurs impliqués ; la
économiques en dépit des forts potentiels dont elle multiplication des projets « éléphants blancs ».
regorge.
(viii) La faible capacité de mobilisation des
(iv) La non-utilisation stratégique des dépenses financements auprès des bailleurs de fonds
publiques pour orienter et promouvoir internationaux. La situation actuelle est marquée
l’industrialisation rapide du pays. La situation actuelle par : la faible capacité de montage de projets
est marquée par l’absence d’orientation de la industriels et d’infrastructures bancables ; le faible
dépense publique en faveur de la politique accès aux guichets de financement disponibles pour
industrielle et la dépense publique qui soutient la la préparation des projets notamment
politique d’importation et l’inefficacité de ladite d’infrastructures bancables ; la faible notation
politique. financière du pays (note B attribuée par Standard
&Poors et Fich Ratings).
(v) La faible intégration entre les approches
d’industrialisation liées aux exportations ou aux (ix) La faible capacité de l’Etat à exercer
importations. La situation actuelle est marquée par efficacement sa fonction d’actionnaire ou de
l’opposition entre les deux approches comme si elles propriétaire des entreprises publiques et des autres
étaient incompatibles. entités d’intervention. La situation actuelle est
marquée par : la défaillance d’une gouvernance
(vi) Les contraintes de l’économie politique et les efficiente des entreprises publiques et des autres
structures productives dominées par des opérateurs entités publiques d’intervention ou d’exécution ; le
étrangers. La situation actuelle est marquée par : le management inefficient des sociétés d’Etat ne
système productif national contrôlé par les capitaux répondant à aucune logique d’ingénierie industrielle
étrangers obéissant aux orientations de leurs et dépendant fortement des budgets de l’Etat ;
donneurs d’ordre souvent indépendants voire l’existence des entreprises publiques qui font des
antagoniques aux objectifs nationaux de pertes dans les mêmes secteurs où les entreprises
développement ; les capitaux nationaux privées font des gros bénéfices.
99
PLAN D’ACTIONS
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
(1) Plan Gaz Naturel pour Véhicule (GNV). Construction du réseau de MINEE/MINFO MINEPAT
gazoducs reliant Limbé et Kribi à Douala, Ebolowa, Yaoundé, Bafoussam et F
MINMIDT
Bamenda pour commencer le basculement au gaz naturel pour véhicules (GNV)
avec la collaboration des distributeurs. La longueur totale du réseau en MINFI
élargissant à toutes les villes de 5 000 habitants pourrait atteindre 6 000
MINREX,
km.
MINDEF;
Création en liaison avec la Plan GNV des centrales à gaz de secours à MINFOF ;
Douala (300 MW), Yaoundé (300 MW), Bafoussam (100 MW) Bamenda (100
MW), Ebolowa (40 MW) et Limbé (40 MW) avec une capacité à terme de 2
500 MW en stand-by en zones urbaines.
(4) Le Plan d’énergie solaire thermique (PEST) consiste à doter les 5 millions
de ménages camerounais au milieu de la décennie 2020-2030 d’équipements
solaires (four et chauffe-eau) qui permettrait aux camerounais d’obtenir
gratuitement plus de 70 % de l’énergie consommée par les ménages, et même
102
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
plus de 90 % pour les ménages les plus démunies.
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Approvisionner les marchés de l’intérieur et de la CEEAC + Nigéria en produits alimentaires de
2ème et 3ème transformation au travers la valorisation plus poussée des matières premières locales et la promotion des
exportations.
Autres
Responsable
Actions majeures envisagées Administration
s tête de file
s Publiques
Projets de la SNI : (i) Création d’une Unité polyvalente de séchage des fruits et
légumes issus de l’agriculture biologique et conventionnelle ; (ii) Création d’une unité
de fabrication de manioc précuit emballé sous vide et de farine panifiable de
manioc ; (iii) Complexe intégré de production et transformation des noix de cajou
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Faire évoluer le Cameroun dans le Top 5 des meilleurs pays africains les plus avancés en
matière de révolution numérique tout en garantissant une sécurité globale accrue de la Souveraineté de l’Etat.
Autres
Responsable
Actions majeures envisagées Administration
s tête de file
s Publiques
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Faire du massif forestier camerounais le pilier de lancement du plan ferroviaire, de
l’exportation de l’énergie et du développement d’une filière hautement intégrée aux autres filières industrielles
Autres
Responsable
Actions majeures envisagées Administration
s tête de file
s Publiques
Obligation de compléter l’usine de 1ère transformation par une unité de séchage (il n’y
a pas obligation à ce que l’unité de séchage appartienne au propriétaire de l’usine
de 1ère transformation) : Application de la Logique des CII.
Obligation pour les détenteurs des UFAs d’accepter que les opérateurs économiques
utilisant les déchets disponibles après exploitation puissent accéder à ces déchets à
l’intérieur des UFAs, les parcs grumes en forêt ou dans les parcs déchets usine
(signature de contrat avec les sous-traitants).
Octroi de 75% des UFAs à l’ONB pour la Gestion et la Régulation du MIB et pour la
108
Objectif sous-sectoriel : Faire du massif forestier camerounais le pilier de lancement du plan ferroviaire, de
l’exportation de l’énergie et du développement d’une filière hautement intégrée aux autres filières industrielles
Autres
Responsable
Actions majeures envisagées Administration
s tête de file
s Publiques
mise en œuvre du PLAN FABER : BOIS-ENERGIE-RAILS.
Octroi à la SOCAPAP d’EDEA (Procédé Kraft (basique)) de l’UFA qui avait été
attribuée à la défunte CELLUCAM. 80% des industries papetières dans le monde
utilisent le Procédé Kraft.
Octroi à la SOCAPAP de BENGBIS (procédé Bi- Sulfite (acide)), d’une UFA attenante
à sa future implantation.
(i) Création d’Une Ecole des Arts et Métiers du Bois ; (ii) Création des IUT Bois
Mise en place des Péages Routiers Spéciaux (PRS) dans les ZTI pour les Véhicules
Transporteurs de Marchandises (VTM) pour financer et pérenniser les activités des
PEER dans les ZTI.
atouts, historiques et naturels, son développement : militaire, police, et civil, est étranger, situation que
fait face aujourd’hui à de nombreuses contraintes qui vient aggraver les importations de la friperie. C’est
entravent et pénalisent un essor harmonieux des dans ce contexte qu’il est urgent et impératif de
activités qui le composent. réorganiser et de restructurer ce Pilier, dont le coton
est le facteur moteur et déterminant.
475. En effet, la culture du coton a été introduite
au Cameroun, comme dans divers pays africains 480. Cette transformation structurelle du secteur
contrôlés par la France, à la fin de la Deuxième nécessite, en conséquence, une Vision cohérente et
guerre mondiale, et au Cameroun plus précisément compatible avec les enjeux en présence :
en 1951. Son intensification et son développement, Transformation structurelle intégrée du secteur ; elle
en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, est porte sur les défis majeurs suivants à relever : (i)
portée par deux organismes publics français, à Augmenter la production cotonnière nationale au
savoir : (i) l’Institut de Recherche du Coton et des seuil de 600 000 tonnes/an à l’horizon 2025; (ii)
Textiles exotiques (IRCT), créée en 1946, pour Intégrer la transformation industrielle de la fibre
appuyer la production cotonnière à travers la locale pour atteindre un taux minimum à 50% à
recherche variétale et (ii) la Compagnie Française l’horizon de 2035 ; (iii) Fournir les grands Corps de
pour le Développement des Textiles (CFDT), créée en l’Etat, en tenues et équipements vestimentaires
1949, pour organiser la culture. Cet effort incorporant au moins 60% du coton camerounais.
d’approvisionnement et de sécurisation des sources
ORIENTATIONS STRATEGIQUES
de matières premières en général, et du coton en
particulier, est animé par une volonté politique de 481. ORIENTATION N°1 Scénario n°1 : Fusion
l’Hexagone qui éprouvait des difficultés à importer CICAM/SODECOTON. La fusion
notamment le coton des Etats-Unis d’Amérique et des CICAM/SODECOTON vise : (i) l’encadrement des
colonies britanniques d’Asie. coton-culteurs et l’accroissement de la production du
coton fibre en amont ; (ii) la valorisation de 50% au
476. C’est dans ce contexte qu’est créée la
moins de la fibre de coton ; (iii) le ravitaillement de
SODECOTON (Société de Développement du Coton),
toutes les entreprises de la filière en tissus écrus et
avec pour mission principale l’encadrement des
autres intrants locaux.
paysans-producteurs pour favoriser la production et
les exportations en volume du coton fibre en France. Scénario n°2 : Installation d’une nouvelle capacité de
filature de 300 000 t/an.
477. La création, en 1964, de la CICAM,
spécialisée dans la filature et le tissage de fibres de 482. ORIENTATION N°2 : ENCADREMENT DE LA
coton, apparaissait alors comme une amorce CULTURE. En soutien à l’augmentation des capacités
d’intégration industrielle. de filature, mise en œuvre des actions en vue de
l’accroissement des rendements à la culture du coton,
478. A ce jour, non seulement la production des
notamment par : (i) l’introduction de variétés plus
fibres est restée à un seuil peu significatif (92 890
performantes ; (ii) le financement des canaux
tonnes en 2012/2013) pour impulser une dynamique
d’irrigation ; (iii) le préfinancement des engrais et
robuste de filière, mais surtout le taux de
pesticides ; (iv) l’aide au financement des
transformation locale est inférieur à 3%, alors qu’il
équipements de culture et de préparation des
atteignait 15% au début des années 1980.
récoltes (égrenage).
479. Pendant ce temps, le ravitaillement de la
483. ORIENTATION N°3 : REDEPLOIEMENT DE
dizaine de milliers d’acteurs de la confection est
L’INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA FABRICATION DE
assuré par des importations plus ou moins contrôlées,
CHAUSSURES SUR TOUTE L’ETENDUE DU TERRITOIRE
l’équipement en tenues des différents Corps de l’Etat
NATIONAL
110
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Valoriser et transformer le coton et les produits du textile tout en redéployant l’industrie du
cuir sur toute l’étendue du territoire national
Autres
Responsables Administr
Actions majeures envisagées
tête de file ations
Publiques
Transformation d’au moins 50% de la production de coton produit, soit 600 000
tonnes
Autres
Responsables Administr
Actions majeures envisagées
tête de file ations
Publiques
Objectif sous-sectoriel : Capitaliser le dynamisme des opérateurs nationaux du secteur pour enfin valoriser le riche
potentiel des ressources minières et amorcer le démarrage des grands projets miniers à
moyen terme
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
495. (iii) Accroître le raffinage pétrolier pour (i) 501. ORIENTATION N°4 : S’assurer que le cadre
épouser la croissance de la demande camerounaise législatif et fiscal (code pétrolier, code gazier) reste
en produits pétroliers, (ii) préempter la demande incitatif pour l’exploration et la production des
régionale en capacité de raffinage, ceci grâce à une ressources hydrocarbures du Cameroun, l’actualiser si
restructuration financière et technique robuste et nécessaire.
ambitieuse de la SONARA actuelle, opération à 502. ORIENTATION N°5 : Augmenter l’effort de
renforcer avec un projet de 2° raffinerie à Kribi, prospection géophysique, - exploration pour
dont la finalité est la création d’un pôle de accroître les réserves, maintenir et augmenter la
raffinage-pétrochimie en région CEEAC. production.
496. (iv) Provoquer la mutation du raffinage 503. ORIENTATION N°6 : Valoriser au mieux le
pétrolier en bio-raffinage, en alignement avec les potentiel gazier et actualiser le Plan Gazier, compte
engagements internationaux de lutte contre le tenu de la réévaluation des ressources, de l’évolution
changement climatique, de réduction des émissions du contexte gazier international et des opportunités
de GHG/CO2 et de développement durable, l’enjeu locales de valorisation.
étant de préempter la demande future en bio-
carburants de 2ème génération (biomasse), au plan 504. ORIENTATION N°7 : Développement de la
régional et international. pétrochimie [méthanol-carburant & oléfines
(éthylène, propylène)].
497. (v) Positionner la SNH en qualité
d’Opérateur institutionnel stratégique de référence 505. ORIENTATION N°8 : Restructuration et
et bras séculier de l’Etat sur le Pilier Hydrocarbures- augmentation de la capacité de la SONARA avec
Raffinage-Pétrochimie. intégration d’une unité de production de bitumes,
indépendamment ou en synergie avec un projet de
ORIENTATIONS STRATEGIQUES conversion et de transformation du schéma de
498. ORIENTATION N°1 : Valoriser le potentiel raffinage, pour pré-empter la demande régionale à
pétrolier, afin de maintenir le flux des revenus portée (CEMAC) et plus largement l’Afrique de
pétroliers, intéressant pour l’équilibre financier du l’Ouest.
budget de l’Etat et sa contribution au développement 506. ORIENTATION N°9 : Projet d’une nouvelle
du Cameroun. raffinerie à vocation régionale à Kribi de taille 5
millions tonnes/an.
114
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Opérer une profonde mutation dans le secteur pétrolier amont et aval d’une part et valoriser le
potentiel par la diversification des activités pour soutenir l’industrialisation intégrée du pays
d’autre part.
Autre
s
Admi
Responsables nistr
Actions majeures envisagées
tête de file ation
s
Publi
ques
Valorisation du potentiel pétrolier et gazier national MINMIDT MINR
Création d’unités de fabrication des consommables métallurgiques ; ESI
Création d’unités de fabrication des consommables des forages (casing, boue, etc) ; MINE
Création d’unités de fabrication de bitume ; SUP
Création d’unités de fabrication des lubrifiants. MINE
Constructions métallurgiques ; PAT
Création d’une plateforme de Réparations et/ou constructions navales ; MINF
Mise en place d’un centre de traitement de données E&P I
Fabrication des bouteilles de gaz domestique ; MINC
compétitif et soutenable
Fabrication des Biocarburants de 2ème génération à partir de la biomasse (Du raffinage au bio- MINMIDT MINR
raffinage) ESI
Projets SNH MINE
Construction d’une usine d’engrais à Njonji par Limbé ; SUP
Construction d’un centre de traitement à gaz à Douala/Limbé/Kribi ; MINE
Extension de la distribution du gaz aux industries de la ville de Douala ; PAT
Construction du pipeline Limbé-Douala-Bafoussam-Yaoundé MINF
Installation et exploitation d’une usine flottante de liquéfaction de gaz naturel à Kribi I
Fourniture de gaz à la centrale thermique de Kribi MINC
Construction des installations de stockage et d’un poste de chargement des camions citernes de AF
GPL
Extension de la centrale thermique de Kribi
Promotion de l’utilisation du gaz naturel comme carburant pour véhicule
Pilotage par la SNH de la stratégie du pilier hydrocarbures-raffinage-pétrochimie
Promotion de l’exploitation et valorisation des réserves de : Fer, Bauxite, Nickel-Cobalt, Rutile, Or
et Diamant.
508. (ii). Promouvoir un tissu industriel de PME handicaps et faiblesses sont articulées autour des
innovantes, dynamiques et en croissance, en « points suivants :
compétition » dans des filières et clusters (pôles de
compétitivité) sectoriels et territoriaux. L’amélioration structurelle de la
compétitivité coûts, par : Groupements ou
509. (iii). Développer une filière intégrée coopératives d’achats pour augmenter les volumes
hydrocarbures/raffinage/pétrochimie permettant d’achat, améliorer le pouvoir de négociation par
d’alimenter une industrie chimique aval (plasturgie, rapport aux fournisseurs internationaux, mutualisation
chimie de spécialités et de formulation, cosmétique et de structures d’achats, de logistique de transports et
pharmacie) en produits chimiques de base et de stockages,
polymères à des coûts compétitifs. La constitution de filières intégrées agro-
510. (iv). Construire des filières intégrées en industrielles centrées sur des : (i) Palmeraies-
agro-industrie (chimie Ŕ industrie agroalimentaire) raffinage d’huiles, agro-alimentaire, savonneries et
pour l’huile de palme et le caoutchouc, en vue du cosmétiques, oléochimie ; (ii) Plantations d’hévéas,
développement des industries cosmétiques et d’une transformation du caoutchouc.
oléo-chimie (« chimie verte »). La structuration et la consolidation de pôles
de compétitivité ou « clusters » sectoriels ou
511. (v). Créer les conditions d’émergence et de territoriaux, en priorité pour l’industrie cosmétique,
développement d’une industrie pharmaceutique les savonneries et la plasturgie, en favorisant : (i) la
nationale intégrée et cohérente. croissance et le regroupement d’entreprises pour
ORIENTATIONS STRATEGIQUES obtenir les économies d’échelles et de moyens,
l’émergence de « champions nationaux » à même
CREER LES CONDITIONS D’UNE INDUSTRIE d’entraîner le secteur chimique sur les marchés
CHIMIQUE DYNAMIQUE, COMPETITIVE AU PLAN régionaux et internationaux, puis la mise en communs
NATIONAL ET REGIONAL des moyens Marketing + Commercialisation (GIE,
512. Pour les industries chimiques, représentations commerciales) sur des marchés
pharmaceutiques et cosmétiques constituées d’un tissu Exports. (ii) les échanges Formation Ŕ Industrie Ŕ
industriel de PMI/PME souffrant généralement d’un Recherche dans ces pôles de compétitivité, pour
manque structurel de compétitivité, caractérisées par former des professionnels de la chimie, aptes à la
une taille insuffisante et une fragmentation excessive, recherche/développement et à l’innovation.
les orientations stratégiques pour combler ces
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Développer et faire émerger un tissu d’industries du secteur chimique hautement intégrées à
l’économie nationale
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Objectif sous-sectoriel : Développer et faire émerger un tissu d’industries du secteur chimique hautement intégrées à
l’économie nationale
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
PLAN D’ACTION
Objectif sous-sectoriel : Être un vecteur majeur pour garantir la réussite des projets industriels et infrastructurels et
réduire au minimum le nombre projets « d’éléphants blancs ».
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Arrimer la filière de la construction aux meilleures normes et pratiques internationale MINTP/ MINMIDT
des métiers d’ingénierie et de construction
MINEPAT MINRESI
Réforme des ordres nationaux de diverses disciplines professionnelles en leur confiant MINESUP
une mission de contribuer à l’arrimage aux normes internationales en vigueur dans
chaque profession en liaison avec l’ANOR
Création des ordres nationaux dans les professions déterminantes pour la préparation
et la réalisation des projets de construction (industriels et infrastructurels) notamment
l’ordre des ingénieurs en informatique, l’ordre des ingénieurs de télécommunications,
l’ordre des experts financiers, l’ordre des experts en management de projet, l’ordre
des experts en marketing, l’ordre des ingénieurs industriels, l’ordre des ingénieurs de
mines, l’ordre des ingénieurs textile, etc.
Bâtir une forte capacité nationale de management de projets et programmes MINTP/ MINMIDT
industriels et infrastructurels en alignement opérationnel avec les normes et bonnes
MINEPAT MINRESI
pratiques internationales en vigueur dans ce domaine
MINESUP
Création et mise en place de l’ordre national des experts en management de projet
avec une mission de contribuer à l’arrimage aux normes internationales en vigueur
dans la profession en liaison avec l’ANOR
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Intervenir en complément aux sous-secteurs moteurs de l’industrialisation dans la formation et
la croissance du PIB, des exportations et de l’emploi
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Réformes du cadre légal et réglementaire de la gestion des déchets centrée sur la MINDUH et MINDDEL;
libéralisation du marché et la pénalisation de l’insalubrité MINEPDED MINAT;
MINEPAT; CTD
Décentralisation et responsabilisation des CTD dans la gestion des déchets en le
partenariat avec le secteur privé
Objectif sous-sectoriel : Intervenir en accompagnement des sous-secteurs moteurs de l’industrialisation avec une
contribution forte à la croissance du PIB, des exportations et de l’emploi.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Objectif sous-sectoriel : Intervenir en accompagnement des sous-secteurs moteurs de l’industrialisation avec une
contribution forte à la croissance du PIB, des exportations et de l’emploi.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Fourniture d’un combustible alternatif (gaz naturel pour véhicule -GNV pour réduire
les couts de transport des produits)
MINTOUL MINAC
Tourisme
MINPMEESA
MINDUH
Promouvoir les partenariats publics\privés dans le domaine des services touristiques
MINFI
MINCAF
Élaborer une offre d’incitations au développement des entreprises dans le tourisme y
MINSEC
compris dans l’hôtellerie (foncier, etc.)
MINEDUB
MINSUP
Veiller à l’application des normes dans les services hôteliers
MINCOM
Développer les attractions touristiques et favoriser la création des offices de tourisme
(national, communaux et intercommunaux)
Immobilier
121
Objectif sous-sectoriel : Intervenir en accompagnement des sous-secteurs moteurs de l’industrialisation avec une
contribution forte à la croissance du PIB, des exportations et de l’emploi.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
MINDUH MINCAF
Accroître substantiellement l’offre publique et privée de logement en lien avec le
MINTP
déficit estimé à 1 millions de logements.
MINPMEESA
MINMIDT
Étendre et accroître la disponibilité des réserves foncières
MINEPAT
MINESUP
Promotion des matériaux locaux permettant de réduire les couts de réalisation des
MINRESI
logements
Promotion du partenariat public privé dans la construction des logements sociaux par
secteur privé
Objectif sous-sectoriel : Transformer le système financier du Cameroun en un hub financier de premier rang dans le
Golfe de Guinée en vue de soutenir activement l’industrialisation du pays.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
MINFI/PRC MINEPAT,
Inclusion financière
MINMIDT,
MINREX,
Étendre l’ouverture des agences et bureaux de la banque centrale (BEAC) au moins
UMAC, BEAC,
dans les 10 régions et au mieux les 58 départements
COBAC,
COSUMAF
Développement des services publics monétaires par la BEAC aussi bien aux entreprises
MINDEF
(système de cotation du risque de crédit des entreprises, diagnostic financier découlant
MINMIDT
de la centrale des bilans, accompagnement des entreprises de toutes tailles, études
MINPMEESA
économiques de base) qu’aux particuliers (moyens de paiement, fichier d’incidents de
paiement, surendettement, contrôle du service bancaire minimum garanti).
Créer un fonds de garantie pour accompagner le financement des PME et des projets
123
Objectif sous-sectoriel : Transformer le système financier du Cameroun en un hub financier de premier rang dans le
Golfe de Guinée en vue de soutenir activement l’industrialisation du pays.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
porteurs
Elaboration des guides et diffusion des informations sur les différents guichets de
financement
Promulgation d’une loi sur les délais de paiement (crédit inter-entreprise) en vue
d’assainir et de fluidifier le fonctionnement de l’économie.
124
Objectif sous-sectoriel : Transformer le système financier du Cameroun en un hub financier de premier rang dans le
Golfe de Guinée en vue de soutenir activement l’industrialisation du pays.
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
La loi doit prévoir la mise en place d’un observatoire des délais de paiement publiant
un rapport annuel
Finance islamique
Inciter activement (utiliser les mécanismes possibles pour dialoguer avec les autorités)
de la BEAC et la COBAC à réglementer la filière de la finance islamique pour
diversifier l’offre de financement de l’économie.
Créer un fonds d’investissement axé sur la levée des fonds des migrants (fonds des
migrants)
Mise en place des dispositions légales pour l’encadrement des fonds de la diaspora
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Bâtir une capacité nationale d’absorption et d’accumulation technologique permettant
d’accélérer le rattrapage technologique dans les sous-secteurs moteurs de l’industrialisation
accélérée et transformatrice de l’économie nationale
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Mise en place d’un plan robuste de rattrapage technologique et d’innovation axé sur MINMIDT et MINEPAT ;
trois (3) composantes : MINRESI MINFI ;
MINDEF ;
(i) le développement accéléré de l’infrastructure technologique intégrant
MINREX ;
notamment le réseau d’instituts de recherche et de laboratoires publics et
MINESUP ;
privés intégrant en particulier la créations des instituts de recherche
MINEE ;
technologique dans les sciences de l’ingénieur (physique, chimie,
MINPOSTEL ;
électronique, informatique, aéronautique et astronautique) en lien avec
MINADER ;
les secteurs moteurs de l’industrialisation du pays ;
MINEPIA ;
(ii) le développement accéléré de l’infrastructure qualité (loi sur l’infrastructure
MINFOF ;
qualité, normalisation accélérée, maîtrise de la métrologie industrielle
Autres
par la création d’un institut national de la métrologie, développement de
administrations
l’évaluation de la conformité par la création d’une agence nationale
d’accréditation, renforcement de la surveillance du marché) ; et
(iii) le développement du capital humain spécialisé à travers d’une part, la
création d’un réseau intelligent des écoles d’ingénieurs et techniciens
dans les secteurs moteurs de l’industrialisation, et d’autre part, un vaste
programme de certification des compétences conforme à la norme ISO
17024 qui est indispensable pour le développement industriel.
programmes de formation professionnelle ; (iv) les 543. ORIENTATION N°4 : Faire des entreprises
zones économiques spéciales ; (v) les mesures de publiques des instruments d’accélération de
soutien commercial ; (vi) la commande publique ; l’industrialisation par leurs performances
(vii) les mécanismes financiers et (viii) les économiques et financières donc en fin de compte
restructurations industrielles. leur compétitivité exemplaire.
541. ORIENTATION N°2 : Constituer une masse 544. ORIENTATION N°5 : Bâtir des mécanismes
critique d’entreprises « champions nationaux » de suivi et d’évaluation des performances des
représentant des fleurons ou têtes de proue dans les entreprises bénéficiaires des incitations, les mettre
différends sanctuaires et piliers industriels. en œuvre suivant un timing approprié et prendre
des mesures correctrices notamment les suspensions
542. ORIENTATION N°3 : Création des organes
et les sanctions immédiates contre tout dérapage
spécialisés conformément aux dispositions du Titre IV
constaté.
de la Charte des Investissements en République du
Cameroun sur la promotion de l’initiative privée.
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Reformer le système d’incitations au développement des entreprises dans le but d’éviter la
dispersion actuelle pour concentrer les ressources publiques prioritairement pour l’accélération
de l’industrialisation
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Révision et application efficiente des lois et règlements sur les incitations tenant compte MINMIDT MINFI,
des spécificités sectorielles (revenir à la charte qui proposait des codes sectoriels à cet MINEPAT,
MINEPAT
effet) et des PME/PMI locales pour l’émergence des champions nationaux et
MINREX
régionaux
MINPMEESA,
Evaluation systématique de toutes les conventions en vigueur et prise des mesures
MINDEF;
correctrices conséquentes pour tout dérapage constaté
MINCOMMERCE
Mise sur pied d’un programme offensif d’attraction des IDE basé sur la mise en œuvre MINESUP
des plans dans les sanctuaires industriels nationaux et des piliers industriels structurants MINESEC
MINEFOP
Révision et adaptation du dispositif d’incitation au développement des entreprises API,
avec notamment la création et mise en place effective des zones économiques
APME
spéciales (technopoles, agropoles, parcs industriels, complexes industriels intégrés, etc.)
en cohérence avec les sous-secteurs moteurs de l’industrialisation
Mise en place une stratégie d’exportation fondée sur les sanctuaires et piliers
industriels retenus : Création de l’agence de promotion des exportations tel que prévu
dans la Charte des investissements
Objectif sous-sectoriel : Reformer le système d’incitations au développement des entreprises dans le but d’éviter la
dispersion actuelle pour concentrer les ressources publiques prioritairement pour l’accélération
de l’industrialisation
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
région et les CTD ;
(iv) la mise en place du Mois de l’Entrepreneur et de l’Institut de
l’Entrepreneurship tel que prévus par la Charte des investissements.
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Bâtir un dispositif national robuste de défense économique mobilisant adéquatement
l’intelligence économique
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Secteur financier
Soutien actif de l'industrialisation du pays : (i) Finances ; (ii) Assurances
550. Dans le modèle de croissance économique stratégique majeure est d’adopter un modèle de
en vigueur, l’industrie manufacturière représente croissance économique tiré par l’industrie
actuellement 14-15% du PIB. L’orientation manufacturière en la portant à une cible comprise
130
entre 25% et 30% du PIB à moyen (2025) et long 554. Ainsi, la mise en cohérence et l’articulation
terme (2030). La cible stratégique de 25 à 30% du de l’ensemble des autres composantes entrant dans
PIB correspond à une performance comparable aux le périmètre de la stratégie nationale de
pays performants en matière d’industrialisation développement, devraient être guidées par un
comme la Thaïlande ou la Malaisie. principe de subordination à l’impératif
d’industrialisation du Cameroun.
551. En mettant l’accent sur le rattrapage
technologique, ce modèle de croissance économique Pour une coexistence complémentaire entre la
tirée par l’industrie manufacturière exige de faire stratégie nationale d’industrialisation et la stratégie
passer la Productivité Totale des Facteurs (PTF) d’une sous-régionale, il sera nécessaire de faire recours au
contribution moyenne de 5-16% ces dernières principe de subsidiarité.
années à une cible de 30-40% du taux de croissance
du PIB à moyen et long terme. La cible stratégique de 5.1.3. Articulation adéquate de la
30 à 40% correspond à une performance moyenne stratégie d’industrialisation
au niveau mondiale. transformatrice avec l’ensemble des
552. Un des impacts recherchés sur l’ensemble de autres stratégies et politiques publiques
l’économie est que la réussite de la transformation
555. En matière de stratégie de développement
structurelle par la densification de l’industrie
économique, un enseignement de base est à
manufacturière et le développement technologique
considérer : un pays éloigné de la frontière
associé devra se traduire par la hausse de la
technologique (le cas du Cameroun) ne devrait pas
productivité dans l’agriculture et sa modernisation du
appliquer les mêmes politiques économiques que
fait de la qualité de la demande des produits
celui qui est proche ou à la frontière technologique
agricoles. Cette transformation structurelle de
(cas des États-Unis). Le Cameroun est éloigné de la
l’économie nationale devra être continue, inclusive et
frontière technologique et ne peut pas se contenter
durable, se décline en trois (03) perspectives
d’appliquer les politiques horizontales ou
interdépendantes et complémentaires : (i) le
d’environnement compétitif (mesures qui concerne
basculement sectoriel progressif dans la structure
l’ensemble des secteurs sans discrimination
économique ; (ii) le relèvement technologique dans les
contrairement aux politiques verticales qui concernent
secteurs d'activité retenus et (iii) la diversification de la
les secteurs spécifiques) sans les coupler aux
production, des exportations et de l'emploi.
politiques industrielles proactives et transformatrices.
5.1.2. Primauté de la stratégie Ainsi, la stratégie nationale de développement doit
industrialisation accélérée et s’articuler autour d’une affirmation claire et explicite
de l’impératif d’industrialisation accélérée se traduisant
transformatrice dans le plan national de par une primauté des objectifs de développement
développement industriel à toutes les étapes du chemin critique de la
chaîne décisionnelle du Gouvernement.
553. L’impératif d’industrialisation accélérée et
transformatrice de l’économie commande 556. Dans la perspective de transformation
l’application dans les procédures et l’organisation de structurelle de l’économie par une industrialisation
la planification du développement tant au niveau accélérée, la figure …. ci-dessous définit
national que régional ou local, d’accorder une l’articulation des stratégies et politiques publiques
primauté c’est-à-dire une place prioritaire et que le Gouvernement devrait appliquer dans ses
déterminante, à la stratégie d’industrialisation tout en processus et procédures stratégiques et
veillant à optimiser les relations avec les stratégies opérationnelles.
des autres secteurs et domaines de l’action publique.
131
Politiques macro-économiques
PLAN D’ACTIONS
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Adopter un modèle de croissance économique tiré par l’industrie manufacturière et le PRC MINEPAT ;
développement technologique MINFI ;
MINMIDT ;
Adoption et promulgation d’une loi d’orientation industrielle
MINDEF ;
Adoption et promulgation d’une loi sur la planification MINREX
et tous les
Mise en place d’une institution de pilotage sous la présidence du Chef de l’Etat (Haut-
autres
Commissariat à l’Emergence)
ministères
sectoriels
Mise en place des outils de financement et d’interventions de l’Etat dans les secteurs
productifs
Affecter des missions économiques spécifiques à l’Armée et mettre les ressources PRC MINEPAT ;
humaines de la Défense au service de l’industrialisation MINFI ;
MINMIDT ;
Mise en place de complexes militaro-industriels et confier la tutelle de certains secteurs
MINDEF ;
ou entreprises à la Défense
MINREX
Créer et confier le Haut Commandement du Numérique à la Défense
et tous les
autres
Renforcer la mise à niveau des entreprises et des PME et orienter vers les secteurs
ministères
stratégiques
sectoriels
Meilleure orientation des incitations au développement des entreprises orientées à
l’exportation
Mise en place de l’Agence de promotion des exportations tel que prévue dans la
Charte des investissements
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
dynamiques, à mesure que les défaillances du 567. C’est dans cette optique que le PDI a mis
marché sont surmontées, de nouvelles apparaissent et avant deux (02) institutions prioritaires rattachées
il sera nécessaire de les surmonter. Les IPI ont besoin directement au Président de la République, Chef des
d'un mécanisme pour continuer à analyser l'état de Forces Armées : (i) un Haut-Commissariat à
l'industrie, concevoir de nouvelles approches pour l’Emergence et (ii) un Haut Commandement du
transformer l'industrie et modifier leur structure Numérique.
organisationnelle.
PLAN D’ACTIONS
Objectif sous-sectoriel : Mettre en place des institutions de politique d’industrialisation transformatrice qui génèrent
des processus et procédures permettant de comprendre et de répondre aux exigences en
évolution permanente de l’industrie
Autres
Responsables
Actions majeures envisagées Administrations
tête de file
Publiques
Mise en place d’une institution de pilotage sous la présidence du Chef de l’Etat : (i) un PRC MINEPAT ;
Haut-Commissariat à l’Emergence et (ii) un Haut Commandement du Numérique. MINFI ;
MINMIDT ;
Moderniser le cadre légal et réglementaire d’exercice par l’Etat de sa fonction
MINDEF ;
d’actionnaire ou de propriétaire des entreprises publiques et autres entités
d’exécution des missions de services public MINREX
et tous les
Instituer un système de nomination des administrateurs et dirigeants des entreprises
autres
publiques basé sur les mécanismes concurrentiels d’appel à candidature et recours aux
ministères
cabinets internationaux de recrutement (chasseurs de têtes) pour les camerounais de la
sectoriels
diaspora ayant une expérience internationale
5.3. RÉVISION DU PLAN DU SECTEUR DE la sixième année comportent une plus grande
L’INDUSTRIE ET DES SERVICES incertitude.
569. Pour rester assez réaliste et pragmatique, il
568. Le plan national de développement du est indispensable de retenir comme principe cardinal
Cameroun 2020-2030 est un plan stratégique sur l’exigence de la révision du plan à mi-parcours. Un
dix (10) ans. C’est une période de planification qui plan national de développement révisé pourra ainsi
double la période généralement admise qui est de être adopté en 2025. Dans ce cadre, les travaux
cinq (05) ans. C’est période assez longue. Les actions
d’évaluation et de révision du PND devraient donc
planifiées pour la deuxième période à compter de commencer en début de la quatrième année.
137
ANNEXES