Cours AEP
Cours AEP
Cours AEP
l’Urbanisme (EAMAU)
Note de cours
L’eau, c’est la vie dit-on ; la disponibilité de l’eau est une condition essentielle
au développement socio-économique de toute communauté. Les vielles grandes
civilisations ont été établies à proximité des points d’eau (rivières, lacs, mers), là où
l’accès à l’eau était facile.
Aujourd’hui, les villes ne sont plus nécessairement à proximité des points
d’eau ; même si c’est le cas, l’eau disponible n’a pas toujours la qualité requise pour
répondre aux besoins des populations ; le plus souvent, elle n’est même pas en quantité
suffisante. Il a donc fallu que l’homme développe des techniques d’adduction d’eau.
La mise en place d’un système d’alimentation (Adduction) d’eau a pour
objectif :
« De fournir en quantité suffisante une eau de bonne qualité à la
population d’une agglomération »
Cette conception de l’objectif de l’AEP soulève un certain nombre de questions
dont : Comment interpréter la notion de :
− bonne qualité,
− quantité suffisante.
La notion de bonne qualité est définie par des normes pour chaque pays ;
l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a également défini les normes d’une eau
potable. Quelques unes de ces normes sont donnés dans le chapitre 4 qui porte sur la
Production de l’eau.
2
Les difficultés dans la détermination de la « quantité suffisante d’eau » à fournir
à une population peuvent être mieux appréciées en analysant les interrogations
suivantes :
Dans la réalité, les besoins en eau d’une personne donnée varient dans le temps
et dans l’espace. L’expérience a également montré que plus l’homme dispose d’eau,
plus il en consomme.
Au plan technique, il faut alors produire l’eau potable ; c'est-à-dire, la prélever
de son gîte naturel à l’état brut, et s’il y a lieu, la traiter, puis la distribuer. La
distribution implique le transport de l’eau potable produite jusqu’aux prises d’eau des
immeubles.
De nos jours, l’exploitant d’un service des eaux ne doit plus se préoccuper
uniquement des usagers, mais aussi de l’environnement. Dans le cadre de
l’Alimentation en Eau Potable (AEP) des agglomérations, il doit chercher à réduire au
maximum les impacts nuisibles à l’environnement et causés par :
Le cycle hydrologique (figure 1.1) a montré que l’eau est une ressource
naturelle renouvelable ; cependant, sa répartition inégale sur la terre la rend plus
disponible à certains endroits que d’autres ; d’autre part, là où elle est disponible, sa
mauvaise gestion peut contribuer à sa détérioration, voire sa disparition.
3
Les figures 1.1 et 1.2 montrent deux représentations du cycle de l’eau dans un
environnement urbain.
Milieu 6 7 6 J Milieu
Naturel Naturel
13
3
3 a b
A B C D H 12 I
V
1 Λ
a b 10 8 9
2
11
K
4 5
Sous – sol
4
Pluie
(2)
Ruissellement
(3)
1.2.2 Le Σ Réseau
bilan hydrologique Traitement
D’égouts primaire
Comme le volume total d’eau sur terre est pratiquement constant, le cycle
hydrologique global peut être considéré comme un système fermé pour lequel il n’y a ni
entrée ni sortie d’eau. Cependant, il existe plusieurs sous systèmes hydrologiques ouverts
Traitement ceux que l’ingénieur
(espaces de référence plus restreints) qui sont justement Traitement
est
5 Consommateur secondaire Σ
des boues
généralement amené à analyser. A ces sous systèmes, on peut appliquer le principe de la
conservation de la masse en considérant la ressource eau : c’est le bilan hydrologique.
Avec Déchets
5
solides
S = emmagasinement d’eau dans le système ;
I = entrées d’eau par unité de temps ;
Usine de traitement
O = sortie d’eau par unité de temps ;
dS/dt = variation de l’emmagasinement d’eau par unité de temps.
dt = intervalle de temps considéré pour l’établissement du bilan
Milieu naturel
(4)
5
La pollution du milieu naturel (gîtes d’eau) provient généralement des rejets
d’eau, surtout de leur qualité avant le rejet.
L’action humaine affecte donc les quantités disponibles et la qualité des eaux.
Les pollutions induites par les activités humaines peuvent être d’ordre physique (eaux
chaudes ou froides, matières minérales ou organiques en suspension, radioactivité),
chimique (polluants minéraux ou organiques), bactériologiques (micro-organismes,
virus, bactéries).
Les pollutions peuvent être diffuse (engrais, produits phytosanitaires),
ponctuelles ou localisées (stockages des produits polluants, décharges, puisards,
aéroports) ou linéaires (routes, autoroutes, voies ferrées).
− Une partie des eaux précipitées s’infiltrent dans le sous sol et contribue à
l’alimentation des eaux souterraines : c’est l’infiltration.
− Une autre partie s’écoule vers le réseau hydrographique et les surfaces d’eau
libre : c’est le ruissellement de surface.
− Une dernière partie s’évapore et retourne dans l’atmosphère.
6
1.2.1.2. Différents types de sources
Une vallée ouverte dans une formation perméable, calcaire fissuré ou sable, et
qui atteint, dans le fond, une couche imperméable ou moins perméable (calcaire
compact) présente, en général, sur ces flancs, une ligne de sources au contact de
l’imperméable (figure1.3). Ces sources se manifestent en un point par lequel l’eau
pourra se frayer plus facilement un passage.
Dans le cas d’une source d’affleurement, l’écoulement apparaît presque
toujours à une cote plus basse que celle de l’assise imperméable sur laquelle l’eau
circule. L’eau se fraye, en effet, un chemin au travers des terrains de couverture où elle
risquera, d’ailleurs, de se contaminer (figure 1.4).
Quand une vallée est ouverte dans des formations fissurées en surface
seulement, comme dans le granit, l’eau apparaît au point de rencontre des fissures. Ce
sont des sources de déversement (figure1.6). Leur débit est ordinairement faible.
Source d’émergence
Source de S
déversement
S’ S
S’
Granit
Il peut arriver que sous l’influence de l’érosion, des falaises calcaires s’effritent
et que les matériaux s’accumulent à leur base.
Si ces calcaires reposent sur un fond imperméable, il peut se faire qu’un
écoulement qui, normalement, devait s’effectuer au pied de la falaise (en S),
apparaisse en réalité un peu plus loin (en S’), après un passage dans les éboulis (figure
1.9). S’ est dite émergence descendue. Il y a dans ce cas, danger de pollution entre S et
S’.
8
Figure 1.9 : Source descendue
9
VALLEE
N N
N
Z. Active E
Z. Passive
E
Z. Stagnante
M
Nappe
Niveau de la nappe
J
Dans les îles ainsi que dans les zones côtières, l’eau douce cohabite avec l’eau
salée dans le sous-sol (figures 1.14 et 1.15)
ILE
MER
Eau douce
ρ1
H
h
Eau salée
Zone d’eau ρ2
saumâtre
A
Figure 1.14 : Répartition des zones d’eau douce et salée dans une île
10
CONTINENT
MER
Eau douce
Eau salée
Figure 1.15 : Répartition des zones d’eau douce et salée dans une zone côtière
L’évaluation des besoins est une activité très délicate. Elle dépend de la façon
dont on se sert de l’eau. Comme il a été vu au 1.1, les besoins en eau d’un individu
varient dans le temps et dans l’espace ; ils varient également avec l’activité que fait la
personne ; ils dépendent enfin du mode de vie de la personne.
Il est important de signaler le gaspillage de l’eau dû au mauvais fonctionnement
de l’appareil (fuîtes d’eau dans les douches et w.c.) et à un mauvais comportement de
l’usager (la quantité d’eau utilisée pour se laver les mains en laissant le robinet ouvert
est loin plus importante que la quantité nécessaire à une telle opération).
− Le débit du cours d’eau sur le site d’un barrage doit être estimé à partir d’autres
données, généralement la pluviométrie qui elle-même dans la réalité varie dans
l’espace et dans le temps.
− La population destinataire est inconnue ; elle doit être estimée en fonction des
horizons de la prévision ; l’évolution de la population dépend de l’évolution de la
ville.
− L’utilisation de l’eau d’un cours d’eau à l’amont d’un barrage n’est pas toujours
prévisible au moment de sa conception.
11
− Les besoins des services publics, des commerces et des industries dépendent aussi
de l’évolution et du développement socio-économique de la ville.
La mise en place d’un système d’AEP est la solution à un problème qui peut
être présenté en une série de questions dont :
− La mise en place d’un système d’AEP peut être une initiative de la collectivité
concernée.
− Un individu ou un groupe d’individus appartenant ou non à la collectivité peut
prendre l’initiative du projet.
− L’initiative du projet peut provenir d’une décision politique (surtout en période de
compagne électorale).
− Etude de données
• Bien se pénétrer du sujet
• Récolte des informations et données techniques avec tout ce que cela peut
présenter comme difficulté.
• Identifier les captages possibles
• Relever et noter l’altitude des captages ainsi que l’altitude moyenne de
l’agglomération adduction gravitaire ou par refoulement.
− Examen des besoins
• Evaluation des besoins (voir chapitre 4)
• Prendre en compte les extensions futures si nécessaire.
12
− Dégrossissage de l’avant projet
• Examen des différents tracés possibles de l’adduction en prenant en compte
les chemins et routes existants ; noter les obstacles à franchir : ponts, rivières,
routes, voies ferrées, etc.
• Identification et examen des emplacements possibles du ou des réservoirs.
• Passer aux détails
Le captage (voir chapitre 4)
L’usine de traitement (s’appuyer sur les spécialistes disponibles en la
matière ; voir chapitre 4)
L’adduction (voir chapitre 6)
Les réservoirs (voir chapitre 5)
La distribution (voir chapitre 7)
13
CHAPITRE 2
14
− le besoin global par jour pour un usager : c’est la somme des besoins unitaires
découlant de l’utilisation que l’usager peut faire de l’eau chaque jour.
− la demande : c’est la quantité d’eau à prélever dans le milieu naturel à chaque
instant de la journée pour garantir (ou couvrir) les différents besoins, en prenant
en compte toutes les pertes, depuis le prélèvement jusqu’à l’utilisation.
L’évaluation des besoins unitaires est très complexe parce qu’elle dépend de la
façon dont l’eau est utilisée :
− La quantité d’eau nécessaire pour une douche varie d’un milieu à un autre ; d’un
individu à un autre dans le même milieu et d’un instant à un autre pour le même
individu dans le même milieu (quand il fait froid et quand il fait chaud ; une
douche après un type d’activité, sport ou travail salissant).
− L’importance de la chasse (volume d’eau nécessaire pour une chasse dans un
W.C) varie d’un type de réservoir de W.C. à un autre et pour le même type de
réservoir, d’une installation à une autre (suivant le réglage effectué par le poseur
ou l’utilisateur).
− L’évaluation des besoins doit prendre en compte un certain gaspillage dû à l’état
de fonctionnement du système d’adduction, à un mauvais réglage de la machine
(appareil sanitaire) ou à une mauvaise gestion de l’usager.
Le besoin est donc un paramètre circonstanciel : il se rapproche du minimum
technique si l’eau est rare (ou chère compte tenu du prix de revient de la production) et
s’en écarte beaucoup si l’eau est abondante, peu coûteuse ou gratuite.
En général les besoins en eau d’une population ou d’une ville dépendent :
15
fluctuation des besoins élémentaires établis par divers auteurs pour différents pays
(tableau 2.1).
Tableau 2.1 : Besoins élémentaires de certains pays par litre et par jour
Boisson Lavage Lavage
Pays cuisine vaisselle linge Hygiène W.C Divers Total
Suède 10 20 20 55 50 9 164
16
2.2.1.2. Besoins des services publics
− Maisons de commerce :
• Sans restaurant ni climatisation 100 à 400 l/j/employé
• Avec restaurant et climatisation 400 à 500 l/j/employé
− Boulangerie 150 à 250 l/j/employé
− Coiffeur 200 à 300 l/j/employé
− Restaurant 15 à 20 l/j/visiteur
− Hôtel 200 à 600 l/j/lit
− Bureaux :
• Sans cantine ni climatisation 10 à 30 l/j/employé
• Avec cantine ou espaces verts 30 à 100 l/j/employé
17
• Avec cantine + climatisation générale 100 à 225 l/j/employé
− Boucherie 250 à 400 l/j/employé
Ces besoins peuvent être classés suivant l’usage qu’on en fait à l’intérieur de
l’usine : refroidissement, chaudière, procédé, eau de lavage, eau pour l’évacuation des
déchets, etc. Le tableau 2.2 indique l’estimation de la quantité d’eau nécessaire à la
fabrication de certains produits.
N.B. : Les quantités les plus importantes en volume sont celles des eaux de
refroidissement.
18
Tableau 2.3 : Besoins des centrales thermiques
Réchauffement
accepté
Remarque :
Pour la France, les consommations quotidiennes globales sont en général
estimés comme suit :
− 0,3 l/s pour 1000 personnes lorsque l’eau est surtout distribuée par les bornes
fontaines publiques ;
− 1,5 l/s (ou plus) pour 1000 personnes lorsqu’il a prédominance de branchements
particuliers (maisons ou cours).
2.2.2.1. Définition
19
La différence entre les besoins et la demande dépend de l’efficacité de la chaîne
de fourniture et du bon réglage du dispositif interne de mise à disposition.
Cette dernière considération qui dépend de l’utilisateur, est fonction de la
perception que ce dernier a de ce que représente pour lui ″l’eau″, pour son activité et
pour son mode de vie.
La demande est finalement une donnée très complexe et très sensible aux
conditions extérieures à la structure de production.
Dans le cas des réseaux d’alimentation en eau : la demande est la quantité d’eau
qu’il faut prélever (à la source : réservoir s’il y en a un) pour l’amener à l’utilisateur
après un traitement éventuel pour lui permettre de faire face à ses besoins.
Suivant l’intervalle de temps considéré, on aura une demande :
− horaire ;
− journalière (quotidienne) ;
− hebdomadaire ;
− mensuelle ;
− annuelle.
La demande peut porter sur :
La demande d’un réseau à l’aval d’un réservoir, sur une période d’une journée
au moins (jour, semaine, mois, année), est égale aux besoins spécifiques (élémentaires)
des différents usagers corrigés des diverses pertes.
20
La demande horaire n’est pas égale à la somme des besoins horaires corrigés
des pertes ; car, tous les besoins horaires ne se manifestant pas à la même heure, il y a
foisonnement.
Par contre, il y a pointe horaire dans la journée lorsqu’il y a quasi simultanéité
pour certaines utilisations (la toilette, la cuisine, etc.).
A partir de l’ensemble des demandes horaires le long de l’année, on peut mettre
en évidence un maximum de la pointe horaire certains jours de l’année.
La figure 2.1 montre une variation journalière de la demande ; on peut observer
que la pointe représente 1,4 fois la moyenne horaire.
1,6
demande horaire / demande
1,4
1,2
horaire moyenne
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30
heures
21
− Le coefficient de pointe journalière (= jour de pointe/ jour moyen) conditionne
le plus souvent le dimensionnement des installations, si l’on admet que la
permanence du service public est un objectif primordial et que la régulation inter
journalière est assurée par les réservoirs. Très variables suivant les services, il est
souvent compris entre 1,3 et 1,8 mais il peut dans certaines régions, notamment
dans les régions touristiques où la simultanéité est très forte, dépasser 1,8.
La demande en eau n’est pas une variable exogène ; elle dépend de la situation
socio-économique. Le diagramme de la figure 2.2 montre les rapports entre ressources
en eau, demande et les facteurs socioéconomiques.
Ressource en eau
Demande de
ressources nouvelles
et qualité
22
La relation étroite entre le mode de vie et la demande en eau est mise en
évidence par le tableau 2.4.
Tableau 2.4 : Demande et mode de vie
Lieu de résidence Demande en eau
Population rurale 12 à 50 m3 / habitant /an
Maison individuelle 110m3
Immeubles collectifs :
- HLM 60 m3
- Grand luxe 200 m3
Bureau 25 m3 / employé
23
Dans les pays en voie de développement et intermédiaires, seule une fraction de
la population a accès au réseau de distribution d’eau potable. L’évolution de la
demande en eau n’est pas maîtrisée ; la mise en place d’une politique cohérente de
développement de l’alimentation et de la desserte en eau qui tient compte des
contraintes de la mobilisation des fonds d’investissement nécessaires, du
développement de l’efficacité technique des sociétés distributrices d’eau dans le
respect des équilibres financiers ainsi que de la capacité des usagers à payer l’eau peut
conditionner le développement de la demande en eau.
− la progression arithmétique ;
− le taux constant en pourcentage ;
− la progression géométrique ;
− la méthode du taux décroissant ;
− le prolongement graphique d’une tendance.
24
Progression arithmétique
dy
= Ku
dt
y = population
t = temps (année)
Ku = constante du taux d’accroissement uniforme
On peut écrire :
y2 t2
∫ y1
dy = K u ∫ dt
t1
L’intégration donne :
y2 − y1
Ku =
t2 − t1
y2 − y1
y= (t − t2 )
t2 − t1
25
Taux constant en pourcentage
100000 − 90000
= 11%
90000
Pour une bonne estimation par cette méthode, il faut connaître la population à
des intervalles de temps réguliers : t ; t+∆t ; t+2∆t ; et constater que le pourcentage
d’accroissement est constant.
Progression géométrique
dy
= K p ⋅ y équation différentielle à variables séparables.
dt
En intégrant, on obtient
ln y2 − ln y1
Kp =
t2 − t1
Une estimation géométrique de la population serait
ln y = ln y2 + K p (t − t2 )
26
Méthode du taux décroissant
On peut écrire
dy
= K D ( z − y)
dt
où Z= limite de saturation de la population à être estimée
et KD l’accroissement constant par unité de temps en pourcentage
y2 dy t2
∫ y1 ( z − y)
= K D ∫ dt
t1
L’intégration donne
yn = y2 + ( z − y1 )(1 − e− kD ∆t )
Pour une estimation à court terme d’une population dans une région limitée
(∆t = tn – t2).
Méthode logistique
27
K
Yc =
1 + 10( a +bx )
Où Yc = ordonnée de la courbe
x = intervalle de temps à partir de X0
K − Y0
a = log
Y0
1 Y ( K − Y1 )
b = log 0
n Y1 ( K − Y0 )
En résumé, on a :
K
Yc =
1 + 10( a +bx )
2Y0Y1Y2 − Y12 (Y0 + Y2 )
K=
Y0Y2 − Y1
K − Y0
a = log
Y0
1 Y ( K − Y1 )
b = log 0
n Y1 ( K − Y0 )
28
Remarque :
L’estimation de la population n’est pas aussi facile que cela pourrait sembler
l’être. Dans la mesure du possible, il faut recourir à l’expertise d’un démographe
lorsque le projet prend une certaine ampleur.
D jm × C ps × Cpj
Q prod =
ηt × ηr × T
29
Le débit d’adduction d’eau potable est donné par :
D jm × Cps × C pj
Qadd =
ηr × T
2.2.3.3. La distribution
D jm × C ps × Cpj × Cph
Q ph =
ηr × 24
Qph : débit de pointe horaire en m3/h;
Cph : coefficient de pointe horaire.
Qprod ≤ Qph
30
Figure 2.3 : Schéma synthétique de captage des différents types de gisements
31
Figure 2.4 : Captage d’une source d’affleurement
L’ouvrage de tête qui sera construit à la sortie de la galerie d’accès recevra les
eaux du captage dont une partie ou la totalité sera, suivant le cas, utilisée pour les
besoins à satisfaire ; il faudra donc avoir la possibilité d’évacuer éventuellement le
trop plein à l’ancien lit, ruisseau ou rivière (figure 2.6).
32
Figure 2.6 : Dispositions types de l’ouvrage de tête
33
Figure 2.8 : Captage d’une source d’émergence profonde
N.B :
Dans tout captage de source, il faut se souvenir qu’il est hasardeux parfois, de
modifier l’altitude de l’émergence naturelle d’une source. En la surélevant
artificiellement, nous pouvons avoir un détournement des filets vers des exutoires plus
bas. En abaissant le plan d’eau par pompage direct dans la source, en vue d’obtenir un
débit supérieur à celui fourni naturellement, nous risquons de voir arriver des eaux
d’une autre origine.
34
Pratiquement, le diamètre utile du puits, c'est-à-dire le diamètre de l’excavation
faite dans la formation aquifère, et qui ne doit pas être confondu avec le diamètre
intérieur du puits, est compris entre 1,80 m pour les puits dans les alluvions et 2,50 m
pour les puits dans les formations fines (sable de dune, par exemple).
Un puits rationnellement établi s’alimente par sa périphérie dans toute
l’épaisseur de la nappe aquifère. La figure 2.9 montre la constitution d’un puits
vertical.
Un cuvelage cylindrique en béton armé bien étanche est descendu au travers des
terrains de couverture et vient s’encastrer dans la tête des terrains aquifères. Son but
est d’isoler l’ouvrage des venues éventuelles d’eau de surface et limiter ainsi les
risques de pollution. Il est complété, près de la surface du sol, par une dalle circulaire
en béton armé qui a un double rôle : empêcher le cuvelage de descendre et isoler
l’ouvrage des infiltrations superficielles. Le creusement du puits sera poursuivi
d’environ 1,00 m à 1,50 m dans le substratum, afin de pouvoir effecteur un pompage
au débit maximal.
La construction d’un puits est une opération délicate qui doit être conduite
rationnellement. Elle suit quatre (4) phases (figure 2.10) :
35
l’aide dune benne, les terres comprises à l’intérieur. Les maçonneries se
poursuivent donc à partir du milieu du sol et s’arrêtent nettement en dessous du
niveau statique de la nappe. Pour limiter les frottements du terrain contre le fût de
l’avant-puits au fur et à mesure de sa descente, la base des maçonneries présente
un léger fuit extérieur. Elles reposent sur un rouet métallique formant trousse
coupante.
− phase 2 : fonçage des viroles. En vue de la mise en place des buses captantes, on
dispose, concentriquement au cuvelage et dans l’hypothèse où ce dernier présente
un diamètre intérieur de 2 m, des viroles pleines en tôle d’acier de 1,8 m de
diamètre chargées en tête par des gueuses de fonte ou poussées par des vérins et
qui descendront, comme précédemment, à mesure de l’extraction des terrains
enserrés par le tubage (à la benne preneuse dans les sables, au trépan puis à la
benne preneuse dans la traversée de terrains durs).
− phase 3 : mise en place des buses captantes. La colonne de buses captantes est
assemblée à terre puis descendue à l’intérieur du tubage précédent.
− phase 4 : gravillonnage et arrachage de viroles. Dans cette phase, il est procédé au
gravillonnage sous l’eau de l’espace annulaire compris entre le tubage et la
colonne captante pendant que, progressivement, le tubage est arraché. Ainsi,
l’opération terminée, les gravillons auront été arrosés d’eau chlorée ou
permanganatée en vue d’éliminer toute cause de pollution de ce coté.
Les drains sont des ouvrages d’une certaine longueur ; ils sont établis au sein de
la nappe selon un profil qui présente une légère pente vers un ouvrage d’extrémité
étanche où sont aménagés des appareils de pompage (figure 2.11)
La longueur des drains dépend du débit à extraire ; elle est généralement
supérieure ou égale à 100m.
La technique des puits à drains rayonnants (figure 2.12) consiste
essentiellement à capter l’eau au moyen de drains horizontaux foncés à partir d’un
puits vertical qui, lui n’est pas captant mais joue plutôt un rôle de collecteur de l’eau
des drains. La station de pompage est généralement établie directement au dessus du
puits ; il faut alors prendre toutes les précautions requises pour éviter la pollution de
l’eau.
36
Terrain Terrain
de de
Nappe couverture Nappe couverture
1,80
Aquifère Aquifère
Substratum Substratum
Terrain Terrain
de de
Nappe couverture Nappe couverture
Aquifère
Aquifère Aquifère
Aquifère
Substratum Substratum
37
Figure 2.12 : Captages d’eaux par drains rayonnants
38
Si le puits tombe sur un réseau de diaclases bien alimentées, le débit sera bon,
mais l’ouvrage peut aussi bien ne recouper que des filets secondaires ou la craie
compacte et, dans ce cas le résultat est médiocre ou mauvais.
39
− Forage au rotary
Il peut être utilisé, soit un trépan spécial, soit un outil terminé par une couronne
en acier denté très dur, ou munie de diamants industriels.
Dans leur construction, les forages ne sont pas toujours exécutés avec un
diamètre uniforme. Les difficultés croissant généralement avec la profondeur, on est
amené à réduire progressivement le diamètre du trou. On obtient finalement un forage
télescopique.
Quand le forage a été exécuté sur une certaine hauteur, les terres, qui se tenaient
grâce à l’injection d’eau boueuse, sont maintenues alors par un tubage. En cas de
changement de diamètre, un recouvrement des tubages est effectué sur une certaine
hauteur (une dizaine de mètres).
Lorsque le dessus de la couche aquifère est atteint, le tubage est arrêté et on
descend, à l’intérieur de l’ensemble télescopique, une colonne de tubes de diamètre
uniforme appelée colonne d’exploitation.
Il est procédé ensuite à la cimentation de l’espace annulaire compris entre la
colonne d’exploitation et les tubages télescopiques.
Il faut maintenant poursuivre le forage dans la couche aquifère (ceci peut se
faire au rotary). Une fois la côte voulue atteinte, la crépine du puits est mise en place ;
elle joue le rôle des buses captantes des puits ordinaires. C’est l’un des éléments
essentiels d’équipement du forage et son choix demande à être effectué avec soin.
Cette crépine est constituée par un tube, le plus souvent en acier inoxydable ; il est
percé de nombreuses fenêtres, dont les plus petites dimensions seront fixées soit
d’après la granulométrie de l’aquifère, soit d’après celle du gravier d’apport. La mise
en place de la crépine peut s’effectuer de diverses manières.
40
appelé « cône d’affaissement » ou « cône de rabattement » ; la hauteur d’eau dans le
puits sera constant et égal à h. La différence (H-h) s’appelle la dénivellation de
pompage ou rabattement qu’on désigne ∆.
h
R
r
∆
H
h
x
O
Figure 2.13 : Nappe s’écoulant vers un puits en pompage
Kπ ( H 2 − h2 )
Q=
R
ln
r
En log décimaux, cette formule devient :
Kπ ( H 2 − h2 )
Q=
R
2,3ln
r
41
Avec Q en m3/s
K (coefficient de perméabilité) en m/s
H, h, R et r sont en m
R s’appelle le rayon d’influence, c'est-à-dire la distance entre l’axe du puits et le point
où l’affaissement est quasi nul (le front de réalimentation). Il est démontré que le
rayon d’influence R dépend du coefficient de perméabilité K ainsi que du débit Q.
NB:
Plusieurs autres considérations dont la théorie des puits ne sauraient être
intégrées au programme de ce cours. Il est conseillé aux élèves désireux d’en savoir
plus de consulter les ouvrages d’Hydraulique souterraine.
Les alluvions sont constituées par des éléments de grosseurs variables dont il
résulte une structure interne, formée d’un enchevêtrement d’éléments moyens et
grossiers dans les vides desquels des éléments fins forment le remplissage (figure
2.14).
Généralement, le départ de ces éléments fins, dans une certaine mesure, ne doit
pas nuire à l’équilibre de l’édifice graveleux. Leur présence ne facilite pas le passage
de l’eau à travers la structure initiale ; si par un mécanisme quelconque on provoque le
départ des éléments fins, on favorise le passage facile de l’eau à travers la structure
(amélioration de la perméabilité autour du puits) (figure 215).
42
Figure 2.15 : Effet de pompage sur les grains d’une
alluvion
Considérons les tranches 1, 2, 3, autour du puits ; lors d’un pompage, les
vitesses moyennes d’afflux de l’eau vers le puits dans ces différentes tranches seront
caractérisées par V1, V2 et V3.
Les vitesses vont décroître au fur et à mesure que l’on s’éloigne du puits étant
donné que, pour le même débit, la section de passage de l’eau augmente (figure 2.16).
Or, l’entraînement de particules d’une certaine grosseur dépend de l’intensité de la
vitesse.
En déposant autour du puits, une grille (de retenue des particules) dont les
ouvertures de diamètre D, ne permettent pas le passage des éléments moyens et
grossiers, mais laissent passer les éléments fins, l’effet du pompage serait l’extraction
des particules fines de la structure autour du puits, augmentant ainsi la perméabilité
autour du puits.
Ce résultat est obtenu en effectuant lors de la réalisation du puits de « pompage
de formation » avec des débits très élevés par rapport au débit d’exploitation.
En désignant par S, la section ; C la circonférence du puits et h la profondeur
d’eau par rapport à la base du puits ; on a alors :
S1 = C1 h1 ; S2 = C2 h2 et S3 = C3 h3
43
Niveau d’eau avant le pompage
h1 h2 h3
ligne de la base du puits
C3
C2
C1 C
2Kπ e ( H − h )
Q=
R
ln
r
44
2.3.1.8. Conséquence de la déformation de la surface
piézométrique de la nappe au cours des pompages
Dans le cas d’une nappe en charge sur une rivière, le pompage dans un puits
établi près des rives peut attirer une quantité d’eau de la rivière d’autant plus grande
que le puits sera proche de la rive et que le rabattement sera plus important (figure
2.18). Il faut alors prendre des dispositions appropriées pour éviter la contamination de
la nappe par les eaux de surface véhiculées par la rivière.
MER O
Eau douce
H
h
Eau salée
Figure 2.19
Figure : Surface
4.19 deséparation
: Surface de séparationdesdes
eauxeaux
doucedouce etàsalée
et salée à l’état statique
l’état statique
45
Lorsqu’un puits est établi dans une zone côtière en vue de pomper l’eau douce,
la déformation de la surface piézométrique par le pompage va entraîner une diminution
de (H-h), donc une diminution de h (figure 2.20)
La surface de séparation des eaux douces et salées va, de ce fait, monter et il y a
risque d’entraîner, par la base du puits, une eau saumâtre si le rabattement de la nappe
est trop grand.
En considérant les paramètres de la figure 2.20, on peut éviter une telle
contamination en respectant la condition suivante :
P < h’
Avec h’ = 30Np
Np = niveau d’eau dans le puits (au moment du pompage et après équilibre) par
rapport au niveau de la mer.
P = profondeur du puits au-dessous du niveau de la mer
46
2.3.2. Captage des eaux de surface
− le captage en rivière ;
− le captage à partir d’un barrage réservoir ou d’un lac naturel ou artificiel.
Rappelons que pour ces captages, le géologue agréé devra donner son avis et
définir les périmètres de protection correspondants.
− soit dans le fond du lit (figure 2.21) après dragage et remplissage avec de gros
graviers autour de la crépine d’aspiration. Il faut toutefois vérifier que la rivière ne
charrie pas trop de matériaux fins tels que l’argile ou des limons qui pourraient
colmater rapidement la crépine ;
− soit dans le fleuve ou la rivière même (figure 2.22) à une certaine distance des
berges. La prise elle-même doit être protégée par une estacade pour éviter la
47
détérioration pour les corps flottants et aussi dans un but de signalisation aux
mariniers si la rivière est navigable ;
− soit sur la berge, à une profondeur convenable, dans le but d’éviter d’une part
l’influence des fermentations du fond du lit et d’autre part la présence éventuelle
d’hydrocarbures ou de mousses à la surface de l’eau. C’est le dispositif auquel on
a le plus souvent recourt. Il peut être très simple (figure 2.23) si la rivière est
propre et si le débit puisé est modeste. Pour un débit plus important et si l’eau de
la rivière est chargée, la prise qui, de toute manière est protégée à l’entrée du canal
par une grille grossière (écartement des barreaux : 50 à 100 mm) nettoyée
manuellement, sera complétée à l’aval par un dégrillage plus fin constitué par une
ou plusieurs grilles en série verticales ou inclinées dont l’écartement des barreaux
peut descendre jusqu’à 3 mm. D’ordinaire, on effectue un dégrillage moyen
(écartement 20 mm) avec une grille unique. Ce dégrillage est le plus souvent
automatique et s’effectue dès que le colmatage est tel que la perte de charge à
amont - aval de la grille dépasse une valeur fixée à l’avance entre (0,05 et 0,15m).
Il est bon de compléter le canal par un seuil d’arrêt des alluvions (figure 2.24).
48
Figure 2.24 : Prise sur berge. La rivière charrie un débit important
A la prise proprement dite, peuvent être adjoints des postes divers (déshuilage,
tamisage, préchloration), de façon à n’envoyer sur les installations de traitement par
l’intervention éventuelle de l’usine d’eau brute (ce qui est le cas le plus général)
qu’une eau déjà bien préparée.
− soit sur le fleuve ou la rivière elle-même et, en général, près des sources où les
vallées sont plus encaissées ;
− soit dans un bassin naturel distinct du lit du fleuve ou de la rivière dans lequel
l’eau est amenée par un canal alimenté par ces cours d’eau. Cela peut être une
grande cuvette où les accumulations risquent de causer moins de dommages que
dans le bassin principal et où le sous-sol revêt des qualités d’imperméabilité plus
grandes. C’est un cas d’espèce pour chaque barrage et, outre les précautions à
49
prendre pour son établissement et sa construction, il y a lieu d’examiner le
comportement de l’eau ainsi accumulée, considération applicable également à
toute réserve dans laquelle l’eau ne se renouvelle que lentement, tels que les lacs
naturels et les étangs profonds.
L’eau diffère de celle transportée par un cours d’eau par une stratification de la
température, d’une part, et par stratification de la composition d’autre part.
Notons que l’eau douce atteint sa masse volumique maximale pour 4°C ; de 0 à
4°C, elle va en augmentant ; elle décroît par contre avec la température quand celle-ci
dépasse 4°C.
La faune et la flore interviennent différemment avec la profondeur. Dans les
couches éclairées de la surface il y aura, par la flore, une libération d’oxygène et une
consommation de CO2. Mais, plus profondément, les poissons, les bactéries vont
consommer de l’oxygène et rejetteront du CO2. Il en résulte, pour l’eau, une
stratification de composition. La couche insolée sur une épaisseur variable sera bien
oxygénée et relativement épurée. La zone profonde sera riche en matières organiques
et en co2 mais, risque d’être très pauvre en O2.
Cependant, cette vue d’ensemble de l’évolution de la qualité de l’eau selon la
profondeur peut revêtir des aspects divers avec la composition de l’eau d’apport qui
concourt à l’alimentation de la retenue. Si le bassin drainé par le cours d’eau
alimentaire du barrage ne reçoit pas d’effluents nocifs industriels ou autres, ce qui doit
être la règle, la retenue aura un hypolimnion et la surface de séparation des deux
couches s’appelle la thermocline) encore suffisamment oxygéné et sera du type
oligotrophe. Au contraire, si les précautions sanitaires (définitions des périmètres de
protection) n’étaient pas prises ou si elles devenaient insuffisantes, la retenue risquerait
d’évoluer vers l’eutrophisation c’est-à-dire l’enrichissement du milieu en matières
fertilisantes (phosphore, azote etc.), aboutirait à des modifications symptomatiques
telles que production accrue d’algues et autres plantes aquatiques, insuffisance
d’oxygène pour l’hypolimnion et la retenue, dégradation de la pêche, etc.
N.B :
En France, la circulaire du 10/06/76 sur l’assainissement des agglomérations
précise qu’en cas de contournement d’une réserve d’eau destinée à l’alimentation
publique, le tracé de tout ouvrage d’évacuation d’eaux usées devra être établi à une
distance minimale de 35 m des berges.
Il est à noter :
50
− qu’aucun problème d’eutrophisation n’est à craindre si la retenue peut être
vidangée partiellement, ou mieux, totalement au moins une fois l’an,
− qu’aucune dégradation de l’eau n’est également à redouter si le cours d’eau
alimentaire ne reçoit aucun déversement d’eaux usées ou résiduaires,
− qu’il y a lieu de s’en tenir à une profondeur de retenue de l’ordre de 10 à 20 m afin
que l’eau du barrage reste suffisamment oxygénée.
Dans l’impossibilité de créer une telle retenue «et qu’on doive s’orienter vers un
lac artificiel non curable ou difficilement curable, on devrait toujours faire procéder,
en plus d’étude physique et chimique habituelle, à une étude limnologique, écologique
et biologique du biotope qui va prendre naissance.
Les considérations ci-dessus montrent combien la prise en lac naturel pourtant
fort séduisant a priori, peut poser des problèmes aux exploitants devant la tendance à
l’eutrophisation de ces belles réserves. Pour un lac assez profond, le maximum de
profondeur se situant au centre, les meilleurs conditions semblent être réunies en
effectuant la prise loin des rives, à une trentaine de mètres sous le niveau de la surface,
au moyen d’une conduite se situant à plus de 5 à 6 m au-dessus de ce fond.
51
durant lesquels il n’y a pratiquement pas de pluie. Il faut alors un dispositif adapté
pour l’interception et le stockage de l’eau.
Une eau de pluie raisonnablement pure peut être collectée à partir des toits de
tuiles, d’ardoises, de tôles ondulées ou en aluminium et stockée dans une citerne. Les
toits en chaume ou en plomb ne conviennent pas en raison des risques qu’ils font
courir à la santé.
La gouttière du toit doit être en pente régulière vers la conduite de reprise car si
elle présente des points bas, il se formera des accumulations d’eau qui attireront les
moustiques (figure 2.25).
52
moyenne, de façon à mettre l’eau à l’abri des variations de températures. En dehors du
tuyau d’arrivée et d’aspiration, on placera un trop-plein.
La conduite de descente sera aménagée de sorte que les premières eaux d’une
pluie chargée d’impuretés qui se sont déposées sur le toit durant la saison sèche ne
puissent pas se mélanger au réservoir d’eau claire et soient évacuées à l’extérieur. Pour
cela on utilise un citerneau, capacité avec flotteur qui dirige le flot d’eau sur la citerne
dès que celui-ci a été rempli. Si un tel dispositif est en général indiqué, par contre, il ne
permet pas de recueillir les pluies de faible débit. Aussi est-il préférable dans ce cas de
doter la citerne d’un filtre à gravier et à charbon activée. La surface du filtre doit être
en rapport avec la surface de la toiture et surtout avec la nature des précipitations. Il
faut éviter le filtre s’il on veut recueillir l’eau des précipitations orageuses qui sont très
abondantes. L’eau de citerne est souvent polluée par les poussières qui peuvent
recouvrir les toits, et, comme elle peut séjournée longtemps dans la citerne où des
dépôts sont fréquents, il est prudent de la filtrer avant consommation avec un filtre à
charbon.
La quantité d’eau de pluie qui peut être obtenue par le captage de l’eau du toit
dépend essentiellement de la surface du toit et de la pluviométrie locale annuelle. Une
pluviométrie de 1 mm sur 1 m2 fournira environ 0,8 l d’eau compte tenu de
l’évaporation et des autres pertes.
Exemple :
Pour un toit mesurant 5 m x 8 m en plan, avec une pluviométrie annuelle
moyenne de 750 mm, la quantité d’eau de pluie susceptible d’être recueillie peut être
estimée à :
5 x 8 x 750 x 0,8 = 24000 litres par an
24000
Ou = 66 litres par jour
365
En tenant compte de certaines années qui sont plus sèches que la moyenne et
aussi des saisons sèches de durée exceptionnelle, le toit et le stockage sont à prévoir
pour un débit supérieur d’environ 50 % aux besoins en eau des populations qui
dépendent de l’approvisionnement avec un stockage suffisant. Le captage du toit de
l’exemple pourrait en année sèche fournir encore quelques 40 litres par jour ce qui
correspond à une consommation de base d’eau de boisson d’une famille de six
personnes. On peut estimer le volume de stockage nécessaire pour un ménage en
calculant le volume d’eau qui serait utilisé au cours de la plus longue période sans
53
pluie prévisible. Pour une saison sèche moyenne de trois mois, le volume de stockage
nécessaire serait : 3 x 30 x 40 = 3600 litres
Pour permettre de supporter de longues périodes sans pluie dans les années
entièrement sèches un surplus de 50 % devrait être prévu et le volume de stockage
serait alors de 5400 litres.
Une eau est dite potable quand elle satisfait à un certain nombre de
caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine. Les normes s’appuient
sur des travaux médicaux établissant les « doses maximales admissibles » (quantités de
substances qu’un individu peut absorber sans risque, tous les jours de sa vie, avec une
marge de sécurité confortable).
54
Les normes sont réparties en sept (7) groupes :
56
électrostatiques qui les maintiennent écartés, grâce à des coagulants, puis en
augmentant les collisions entre les éléments déstabilisés pendant la floculation, ce qui
fait grossir les éléments en suspension tout en augmentant le poids et la vitesse de
chute. Cela, conduit à un flocon plus facile à décanter et à filtrer. Dans la mesure où
les colloïdes présents dans les eaux naturelles sont toujours chargés négativement, les
coagulants utilisés sont des sels minéraux à cations polyvalents, principalement les sels
de fer et d’aluminium. Lorsque les eaux brutes, après traitement physique préalable,
comportent des matières organiques dissoutes en quantité appréciable, de
l’ammoniaque, du fer ou du manganèse des algues ou encore une couleur prononcée,
une oxydation préalable permet d’en faciliter l’élimination par des traitements de
clarification et d’affinage.
Les traitements spécifiques comme par exemple les procédés d’adsorption,
principalement sur charbon actif visent à éliminer des composés organiques dissous du
type pesticides, solvants chlorés, hydrocarbures,…
Les traitements de correction ou d’équilibre (neutralisation, décarbonatation et
reminéralisation) sont donc susceptibles d’être utilisés.
La figure 2.26 montre les principales étapes du traitement d’une eau destinée à
l’alimentation.
Coagulation/Floculation Désinfection
Prise Dégrillage Pompage Distribution
sédimentation Filtration Polissage Réserve
d'eau
Addition de produits
chimiques Addition de produits
Bassin chimiques
Floculation Décanteur
Filtres
Bassin
mélange
rapide
Boues
Pompage haute
pression
Pompage basse
pression
57
On utilise pour cela des moyens mécaniques :
− le dégrillage ;
− le dessablage et le débourbage ;
− le tamisage.
Le dégrillage sert à protéger les pompes et les canalisations contre des corps
flottants grâce à des barreaux espacés de 5 ou 10 centimètres qui sont nettoyés
manuellement ou mécaniquement avec si possible, rejet dans une conduite
d’évacuation.
Les macro- tamis permettent, grâce à des mailles de 0,3 à 3 mm montées sur des
chaînes sans fin qui sont mues mécaniquement, de déverser dans un canal
d’évacuation les éléments fins retenus : il s’agit essentiellement des matières en
suspension, débris de végétaux et d’animaux, d’insectes, de mollusques, de crustacés
d’eau douce, d’alluvions, d’algues, d’herbes, etc.
Le dessablage a pour but d’extraire des eaux brutes les graviers, sables, et
particules minérales plus ou moins fines pour éviter les dépôts, protéger les tamis,
pompes et autres appareils contre l’abrasion, éviter les surcharges des stades de
traitement suivants.
Le débourbage est une étape de traitement qui précède la clarification dans le
cas d’eau très chargée en limons ou en sable fin. Il est utilisé principalement en amont
des décanteurs principaux quand la teneur en matières en suspension de l’eau brute est
supérieure à 2 g/l.
2.4.2.1.1. Préoxydation
58
2.4.2.1.2. Préchloration
Le chlore est introduit dans l’eau sous forme de chlore gazeux (Cl2) ou
d’hypochlorite de sodium (NaClO).
Lorsque le chlore est introduit dans une eau contenant de l’azote ammoniacal ou
des amines, il se forme dans un premier temps des composés de substitution, les
chloramines. Dans un second temps, une dose accrue de chlore détruit ces chloramines
en les oxydant en azote gazeux. La préchloration présente toutefois l’inconvénient de
former des composés organiques chlorés dont les trihalométhanes (THM) qui peuvent
avoir des effets nocifs sur la santé de l’homme. La préchloration est remplacée sur la
plupart des usines :
Le dioxyde de chlore (ClO2) est également un très bon oxydant. Son efficacité
vis-à-vis de la couleur est supérieure à celle du chlore. Elle l’est également vis-à-vis
des goûts. Parmi les avantages de ces réactifs on peut citer qu’ils oxydent rapidement
le fer et le manganèse, il permettent donc l’élimination de ces métaux. ClO2 permet
aussi de dégrader un certain nombre de composés organiques, sans former de
trihalométhanes indésirables. Enfin, tout comme le chlore, le dioxyde de chlore aide à
maintenir la propreté des ouvrages de décantation et de filtration.
L’oxyde de chlore ne réagit pas avec l’azote ammoniacal et ne permet pas de
l’éliminer. Il donne naissance à des sous produits, tels que les chlorites et les chlorates,
que l’on soupçonne toxiques.
2.4.2.1.4. Préozonation
2.4.2.2. Aération
Dans les bassins aérés, une aération mécanique fournit de l’oxygène dissout
pour le traitement de l’eau brute. Un type de système d’aération est constitué de
soufflantes qui amènent l’air à des tubes poreux disposés près du fond du bassin. Il en
résulte une production de bulles fines qui se trouvent régulièrement dispersés au sein
de l’eau à traiter.
2.4.2.3. La clarification
C’est au cours de cette étape que sont extraites de l’eau brute les matières en
suspension et les matières colloïdales, principales responsables de la turbidité de l’eau.
Elle vise à clarifier l’eau et à la rendre bactériologiquement pure et exempte de
micropolluants.
Dans sa forme la plus complète la clarification fait appel à des processus de
séparation liquide solide : la décantation, la filtration qui seront précédés, pour les
particules les plus fines essentiellement les colloïdes, de traitement de précipitation et
de croissance de ces particules : la coagulation, la floculation. Ces deux procédés de
type physico-chimiques, ont pour but de créer avec les colloïdes, des agrégats
suffisamment lourds pour qu’ils puissent être séparés du liquide par simple
décantation.
De plus une grande partie de la matière organique dissoute contenue dans l’eau
se trouve retenue à la surface des flocs et sera donc éliminée.
60
2.4.2.3.1. La coagulation
Les particules colloïdales caractérisées par leurs dimensions très faibles (< 1 µ)
possèdent la propriété de se maintenir en équilibre au sein de l’eau sous l’effet de
forces électrostatiques de répulsion.
Pour éliminer ces particules, on introduit dans l’eau des réactifs chimiques
appelés « coagulants » dont l’hydrolyse conduit à la déstabilisation des colloïdes et à la
formation de précipités insolubles.
Les colloïdes déchargés sont alors absorbés sur les précipités, l’ensemble forme
un « floc » qui tombe très lentement.
L’action de ces réactifs étant instantanée, leur injection dans l’eau doit être
accompagnée d’une agitation violente créée gravitairement par des chutes, des
étranglements, des obstacles, etc. ou au moyen d’agitateurs rapides à l’hélice.
Les réactifs coagulants utilisés sont généralement des sels de métaux trivalents
de fer et aluminium. Les principaux sont le sulfate d’alumine, le polychlorure
d’aluminium, le chlore ferrique…
La coagulation est un phénomène très complexe ; aussi la méthode la plus sure
et la plus rationnelle pour déterminer dans chaque cas la nature du réactif à utiliser et
les quantités à mettre en œuvre doit s’appuyer sur l’expérience.
Par la coagulation, on obtient également l’élimination de la couleur due aux
matières organiques dissoutes ou colloïdales ainsi que la disparition de nombreux
polluants.
2.4.2.3.2. La floculation
61
Dans certains cas on a recours à des produits appelés « floculants » ou
« adjuvants de floculation » qui permettront également une meilleure capture des
colloïdes et augmenteront la vitesse de sédimentation du floc.
Les floculants les plus couramment utilisés sont des macromolécules
organiques naturelles (alginate de sodium) ou des polymères organiques de synthèses
(polyacrylamides).
2.4.2.3.3. La décantation
Le floc étant formé, il reste à instaurer un régime hydraulique qui lui permettra
ainsi qu’à toutes les particules en suspension de se déposer dans un ouvrage d’où l’on
pourra les évacuer commodément. C’est le but de la décantation et le rôle des
décanteurs.
Depuis les années 70, les décanteurs quelque soit leur principe de
fonctionnement hydraulique, sont équipés plus ou moins systématiquement de
modules lamellaires (ou tubulaires ou de plaques parallèles ; figure 2.27). Les lamelles
ont un rôle double :
- augmentation des débits hydrauliques (ou de la surface de décantation) ;
- amélioration de la qualité de l’eau clarifiée.
Le tableau 2.6 rassemble pour chaque catégorie décrite ci-dessous, quelques
exemples de décanteurs et leurs performances typiques en traitement de clarification
d’eau de rivière.
62
Figure 2.27 : Décanteur lamellaire. Principe
63
rencontrant progressivement des couches de plus en plus denses et concentrées (figure
d’un pulsator).
2.4.2.3.4. La flottation
La flottation permet, dans le cas d’eau peu trouble mais riche en matières
organiques et en algues, de remplacer efficacement la décantation. Située après la
floculation, la flottation sépare le floc formé par entraînement en surface à l’aide de
fines bulles d’air. Les boues extraites par raclage en surface sont généralement plus
concentrées que celles d’un décanteur convention. La flottation est à recommander
pour :
64
Figure 2.29 : Vue de dessus du Densadeg de Morsang III
− les eaux peu chargées en matières en suspension (eaux de lacs, de barrages, par
exemple) ;
− les eaux produisant un floc léger décantant mal ;
− les eaux riches en plancton qui, par suite de l’activité chlorophyllienne des algues,
ont tendance à être saturées en oxygène, ce qui contrarie la décantation et
provoque une remontée du floc, dans le cas de l’utilisation de la décantation.
2.4.2.3.5. La filtration
65
Selon la vitesse d’écoulement de l’eau à travers le milieu filtrant, les processus
biologiques sont plus ou moins importants. Ils sont généralement favorisés par des
vitesses lentes.
Ainsi, suivant l’objectif recherché, on effectue :
− pour les grosses particules, par simple effet de tamisage dans la partie supérieure
du filtre,
− pour les particules les plus fines, par effet de paroi à différents niveaux à
l’intérieur du même filtre.
Le pouvoir d’arrêt du filtre sera d’autant plus grand que le diamètre des grains
sera faible et que le temps de séjour de la particule dans le filtre sera long, les chances
de rencontre avec la surface d’un grain étant ainsi accrues. Le choix de la
granulométrie du milieu filtrant, de la hauteur des couches et de la vitesse de filtration
jouera un rôle fondamental sur l’efficacité de ce procédé.
Avant d’atteindre une perte de charge maximale et éviter le colmatage du filtre,
il faut laver le filtre. Le lavage s’effectue en général à contre courant en envoyant de
bas en haut un débit d’eau et un débit d’air, l’air permettant d’agiter le sable et de
détacher les particules fixées sur les grains, l’eau permettant d’évacuer ces particules.
La filtration s’effectue généralement sur une couche unique de sable. Elle peut
être également réalisée sur deux ou plusieurs couches : filtration sur filtres
multicouches (en général sable et anthracite). La filtration rapide est réalisée par
passage de l’eau à travers un lit filtrant à des vitesses de 4 à 15m/h.
66
Figure 2.30 : Filtration rapide
67
biologique. C’est l’action des micro-organismes (algues et bactéries) présents dans ce
film et des métabolites qu’ils excrètent qu’assurera la biodégradation et l’assimilation
de nombreuses substances minérales et organiques véhiculées par l’eau brute. A ces
processus biologiques s’ajoutent des effets purement physiques de rétention des
particules solides et des micro-organismes dans le milieu filtrant.
68
Le charbon actif est un squelette carboné d’origine organique, minéral ou
végétal qui, par oxydation ménagée à haute température a acquis une intense porosité.
Grâce à l’importante surface développée, le charbon est un adsorbant qui peut retenir à
sa surface des molécules de toutes tailles. Il est utilisé pour éliminer les matières
organiques responsables de développement de goûts et d’odeurs, de nombreux
polluants et micropolluants tels que les phénols, les hydrocarbures, les pesticides, ainsi
qu’à l’élimination du carbone organique dissous.
2.4.2.5. La désinfection
Pour son transport jusqu’au robinet de l’usager, l’eau sera véhiculée au moyen
de canalisations généralement en fonte et en acier. Or, la présence d’oxygène dans
l’eau et son contact avec le métal entraînent le déclenchement de processus
69
électrochimiques qui se traduisent par une dissolution du fer et conduisent par là même
à l’altération des conduites. C’est le phénomène de corrosion.
Pour lutter contre ce phénomène, on cherchera à créer à partir des bicarbonates
de l’eau et su fer des canalisations un dépôt à la surface de celles-ci qui constituera une
couche protectrice empêchant ainsi la poursuite de la corrosion.
Si l’eau contient une certaine quantité excédentaire de CO2, un traitement devra
être mis en œuvre pour l’éliminer ou le transformer. C’est la neutralisation. Elle a
pour but de ramener le pH de l’eau à une valeur voisine de son pH d’équilibre.
Plusieurs types de procédés peuvent être mis en œuvre :
− si l’eau présente une quantité suffisante de CO2 libre, on pratiquera une filtration
sur un matériau à base de carbonate de calcium ;
− si la teneur en CO2 libre est insuffisante on mettra en œuvre une addition
successive de gaz carbonique et de chaux.
70
toutefois le problème des éluats contenant de fortes concentrations de nitrates et
chlorures de sodium, et la dénitrification biologique, qui transforme l’ion nitrate en
azote gazeux. Plusieurs techniques de dénitrification ont vu le jour, fondées sur
l’utilisation, soit de bactéries autotrophes en présence de soufre, soit de bactéries
hétérotrophes qui nécessitent l’addition d’une source carbonée. Ces procédés
biologiques sont nécessairement suivis d’une filtration sur charbon et désinfection.
− Déferrisation – démanganisation
L’élimination du fer et du manganèse consiste à les faire passer de leur forme
dissoute à une forme oxydée insoluble qui peut être retenue par filtration. Deux
procédés peuvent être utilisés : le procédé physicochimique dans lequel les étapes
d’oxydation et de filtration sont séparées, le procédé biologique où l’action catalytique
des bactéries, du fer ou du manganèse accélère l’oxydation.
Certaines eux souterraines dont la qualité varie peu, ne nécessitent que la mise
en place d’un traitement de désinfection.
71
Tableau 2.7 : Classification des ressources en eau – Classes de qualité d’eau brute
Classes de qualité d’eau brute
1 2 3 4
Bactériologie
Coliformes < 50 < 50 < 5 000 < 50 000
totaux (/100ml)
Coliformes
<20 < 20 < 2 000 < 20 000
fécaux (/100ml)
Streptocoques
< 20 < 20 < 1 000 < 10 000
fécaux (/ml)
Salmonelles 0 (dans 5 l) 0 (dans 5 l) 0 (dans 1 l) 0 (dans 1 l)
Turbidité NTU < 0,5 < 20 NTU - -
MES (mg/l) <2 < 25 < 1 000 < 1 000
pH 6,5 < pH < 8* 6,5 < pH < 8* 5,5 < pH < 9 5,5 < pH < 9
COT (mg/l) <2 <2 <4 <8
+
NH4 (mg/l) < 0,05 < 0,5 < 1,5 < 1,5
Fer (mg/l) < 0,1 < 0,2** - -
Manganèse
< 0,05 < 0,05 - -
(mg/l)
Micropolluants
absence absence absence absence
organiques
Présence dans
l’eau brute ou
Goûts et odeurs absence*** absence*** absence***
générés en cours
de traitement
* Si pH>8, correction de pH obligatoire.
** Si Fe > 0,2 ; Mn > 0,05 prévoir un traitement spécifique.
*** Absence dans l’eau brute et pas de génération en cours de traitement.
72
2.4.3.3. Classe de qualité 3
Quelle que soit la filière de traitement choisie et la classe d’eau, cette filière doit
prévoir avant la chloration finale une mise à l’équilibre de l’eau, qui peut se résumer à
une simple aération ou à une correction de pH mais qui peut aussi faire appel à
d’autres techniques.
73
Figure 2.32 : Les trois filières de l’usine de Morsang-sur-Seine.
De plus en plus le processus de traitement est automatisé aussi bien dans les
grandes installations de production d’eau potable que dans les petites.
L’automatisme dans les usines de traitement recouvre principalement trois
domaines :
75
CHAPITRE 3
LES RESERVOIRS
3.1. Définition
Un réservoir est un ouvrage d’art qui permet de stocker l’eau pendant les
périodes de fortes disponibilités et d’alimenter le système d’adduction ou de
distribution pendant les périodes de faibles disponibilités et de demande forte.
Ainsi, un barrage réservoir érigé sur un cours d’eau permet d’emmagasiner
l’eau pendant les périodes de crues et de comparer la faiblesse des débits pendant les
périodes d’étiages ; c’est une de régularisation du débit durant le cycle hydrologique
naturel.
Un réservoir dans un système d’AEP proprement dit, a pour objet, de réaliser
une liaison et une transition entre un régime d’adduction approximativement constant
mais souvent discontinu et un régime de distribution permanent mais essentiellement
variable.
Dans le cas des adductions gravitaires qui transitent chaque jour un débit
sensiblement constant, le réservoir est absolument indispensable pour pouvoir restituer
l’eau au moment des heures de pointe.
Dans le cas des adductions pour refoulement, certains techniciens contestent la
nécessité du réservoir ; ils estiment qu’en raison de la régularité (possible) de la
fourniture du courant électrique, de la qualité du matériel électromécanique disponible
et du maillage des réseaux de distribution, les réservoirs ne sont plus indispensables et
que l’eau potable produite peut être injectée directement dans le réseau avec des débits
variables selon les besoins. Les arguments peuvent tenir lorsque la ville possède des
76
possibilités d’alimentation différentes ou si des servitudes particulières d’esthétique ou
autres sont imposées (contraintes additionnelles). Dans la réalité, les fonctions d’un
réservoir dans un réseau d’AEP sont diverses.
Les fonctions des réservoirs peuvent être considérées sous deux aspects (tableau
3.1) :
− Technique ;
− Economique.
Les principales fonctions assurées par les réservoirs du point de vue technique
peuvent être présentées de la façon suivante :
77
La figure 3.1 schématise le rôle de régulation du débit par le réservoir. En
adduction gravitaire, le débit de l’adduction est à peu près constant ; en admettant que
la demande journalière est égale à 24a m3 et que l’adduction fournit a m3/h. En
admettant que le débit de pointe est 3a m3/h, au moment des pointes, l’adduction
continue de fournir a m3/h et la contribution du réservoir fait que demande de 3a m3/h
est livrée à la distribution.
En effet, la présence de réservoirs sur le réseau, diminue la capacité qui serait
exigée des équipements de production, si ceux-ci devraient assurer seuls l’alimentation
du réseau pendant les pointes instantanées de consommation.
a m3/h
adduction
3a m3/h
distribution
78
3.2.1.4. Simplification des problèmes d’exploitation
− ouvrages de production ;
− stations de pompage ;
− canalisations maîtresses ;
− etc.
(Cette fonction se rapproche de celle de la sécurité d’approvisionnement).
a)
b)
80
Figure 3.4 : Réservoir d’équilibre
On peut signaler également le cas des adductions de grande longueur qui allient,
à la fois, l’adduction par refoulement et l’adduction gravitaire (figure 3.5)
81
Dans l’étude d’un projet d’AEP, il faut toujours envisager les augmentations de
la consommation dans le temps, dues aux progrès de l’hygiène (50 à 80 % en 25 ans),
les extensions possibles de l’agglomération (extensions du réseau de distribution), et
prendre en compte les pertes dans le réseau de distribution ; à titre indicatif, la
« Lyonnaise des eaux » donne :
− de 6h à 7h --------------------------1,0a
− de 7h à 11h ------------------------3,5a
− de 11h à 16h ----------------------0,4a
− de 16h à 18h ----------------------2,0a
− de 18h à 22h ----------------------0,5a
82
− de 22h à 6h -----------------------0,125a
83
Tableau 3.2 : Evolution de l’adduction et de la distribution pour une adduction de
24h/24h
84
Si par souci de réduire le coût de l’énergie ou pour d’autres raisons judiciaires,
on procède à une marche de nuit de l’adduction pendant 10 heures, de 20h à 6h, la
figure 3.7 montre que dans cette hypothèse, le volume théorique devient 22a.
Tout comme dans le cas précédent, le tableau 3.3 explique les informations de
la figure 3.7 ; on trouve ici 22a comme volume du réservoir.
N.B:
En alimentation urbaine, la capacité du réservoir doit être prise au moins égale à
50 % de la plus forte consommation journalière (12a) sans la prise en compte d’autres
sujétions telle la réserve d’incendie.
Remarque :
On peut obtenir les mêmes résultats en utilisant toujours la méthode du bilan
hydrologique sur un cycle d’une journée hydrologique (qu’il faut déterminer) en
utilisant un intervalle de temps ∆t = 1heure. C’est ce que font les tableaux 3.4 et 3.5 ;
cette méthode a l’avantage d’indiquer le moment où le réservoir est pratiquement vide
et le moment où il est plein. Il donne une idée du niveau d’eau dans le réservoir aux
différentes heures de la journée sous l’hypothèse de la répartition admise pour la
demande journalière.
85
Tableau 3.4 – Détermination de la capacité théorique du réservoir (adduction
continue sur 24 heures)
Variation de Bilan
e
Période Adduction Distribution l’emmagasinement 1 journée 2e journée
∆S
0à1 a 0,125a +0,875 0 -4,375a
1à2 a 0,125a +0,875 0 -3,500a
2à3 a 0,125a +0,875 0 -2,625a
3à4 a 0,125a +0,875 0 -1,750a
4à5 a 0,125a +0,875 0 -0,875a
5à6 a 0,125a +0,875 0 0
6à7 a a 0 0 0
7à8 a 3,5a -2,5a -2,5a
8à9 a 3,5a -2,5a -5,0a
9 à 10 a 3,5a -2,5a -7,5a
10 à 11 a 3,5a -2,5a -10,0a
11 à 12 a 0,4a +0,6a -9,40a
12 à 13 a 0,4a +0,6a -8,80a
13 à 14 a 0,4a +0,6a -8,20a
14 à 15 a 0,4a +0,6a -7,6a
15 à 16 a 0,4a +0,6a -7,0a
16 à 17 a 2a -a -8,0a
17 à 18 a 2a -a -9,0a
18 à 19 a 0,5a +0,5a -8,5a
19 à 20 a 0,5a +0,5a -8,0a
20 à 21 a 0,5a +0,5a -7,5a
21 à 22 a 0,5a +0,5a -7,0a
22 à 23 a 0,125a +0,875a -6,125a
23 à 24 a 0,125a +0,875a -5,25a
86
Tableau 3.5 : Détermination de la capacité théorique du réservoir (adduction
continue de 20h à 6h : soit 10 heures)
Période Adduction Distribution Différence Bilan
e
1 journée 2e journée
0à1 2,4a 0,125a +2,275 0 -11,375a
1à2 2,4a 0,125a +2,275 0 9,10a
2à3 2,4a 0,125a +2,275 0 -6,825a
3à4 2,4a 0,125a +2,275 0 -4,550a
4à5 2,4a 0,125a +2,275 0 -2,275a
5à6 2,4a 0,125a +2,275 0 0
6à7 0 a -a -a
7à8 0 3,5a -3,5a -4,50a
8à9 0 3,5a -3,5a -8,0a
9 à 10 0 3,5a -3,5a -11,5a
10 à 11 0 3,5a -3,5a -15,0a
11 à 12 0 0,4a -0,4a -15,4a
12 à 13 0 0,4a -0,4a -15,8a
13 à 14 0 0,4a -0,4a -16,2a
14 à 15 0 0,4a -0,4a -16,6a
15 à 16 0 0,4a -0,4a -17,0a
16 à 17 0 2a -2,0a -19,0a
17 à 18 0 2a -2,0a -21,0a
18 à 19 0 0,5a -0,5a -21,5a
19 à 20 0 0,5a -0,5a -22,0a
20 à 21 2,4a 0,5a +1,9a -20,1a
21 à 22 2,4a 0,5a +1,9a -18,20a
22 à 23 2,4a 0,125a +2,275a -15,925a
23 à 24 2,4a 0,125a +2,275a -13,65a
87
Il faut également prendre en compte « un volume mort » (fond du réservoir’
dont l’introduction de l’eau dans le réseau de distribution, correspondrait à une eau
chargée de dépôts et impropre à la consommation ; ce volume peut être estimé à une
tranche d’eau de l’ordre de 10 à 20 centimètres correspondant au fond du réservoir.
Cette capacité sera arrondie pour arriver à des chiffres comme 200 ; 500 ; 750 ;
1 000 m3, etc.
La hauteur de l’eau dans la cuve doit être comprise entre 3 et 6 m ; une hauteur
de 4 à 5 m est une bonne moyenne.
Les hauteurs exagérées qui donneraient, dans le réseau, des variations de
pression trop grandes, sont à éviter. Néanmoins, les réservoirs de grande capacité des
agglomérations importantes peuvent avoir des hauteurs d’eau de l’ordre de 7 à 10 m
Les réservoirs peuvent être classés de diverses manières suivant des critères
définis. Le tableau 3.6 montre quelques possibilités de classification.
− Les réservoirs au sol (enterrés, semi - enterrés ou sur le sol) ; (figure 3.8).
Généralement, ils alimentent gravitairement le réseau de distribution.
88
Figure 3.8 : Réservoir cylindrique enterré
Le tableau 3.7 indique l’intérêt des divers types de réservoirs vis-à-vis de ces
critères.
90
Tableau 3.7 : Critères de choix des différents types de réservoirs
Réservoir en charge sur le Réservoir nécessitant une
réseau surpression
. économie
- Investissement +++ + ++ ++
- Fonctionnement +++ +++ ++ +
. Sécurité
d’approvisionnement +++ +++ ++ +
. Facilité d’exploitation +++ ++ + +
. Possibilité
d’adaptation au réseau + + +++ +++
. Inscription dans le site +++ + ++ +++
Les réservoirs doivent être construits en matériaux durables. Ils doivent être
couverts, à l’abri des contaminations, des eaux souterraines d’infiltration, des pluies et
des poussières. Ils doivent être aérés tout en restant à l’abri du froid et de la chaleur et,
de plus, visitables. Il sera bon de prévoir un compartimentage pour faciliter les
nettoyages. Dans les réservoirs enterrés, ce compartimentage conduit à prévoir deux
cuves semblables dont l’ensemble fait la capacité totale. Dans les réservoirs surélevés,
on aménage deux cuves concentriques. Ils doivent, en outre, comporter une chambre
de manœuvre où sont rassemblés les organes de réglage nécessaires.
Le tableau 3.8 présente une liste non exhaustive des équipements susceptibles
d’être installés dans un réservoir.
91
Tableau 3.8 : Equipements des réservoirs
Fonction Equipements
- Vannes diverses
- Clapet
- Equipement de trop plein
- Vidange
- Siphons pour réserve incendie
Hydraulique - Canalisation de liaison
- Compteur
- Clapet à rentrée d’air
- Purgeur d’air
- Niveau
- Débit
- Equipement de télétransmission
Exploitation
- Télécommande
- Poste de livraison électrique
- Appareil de manutention
- Joint de montage
Entretien - Eclairage
- Trappes de visite pour le personnel et le
matériel
92
Tableau 3.8 : Equipements des réservoirs (suite)
Fonction Equipements
- Passerelle
- Echelle à crinoline
Sécurité lors des interventions - Garde-corps
- Ancrages pour harnais de sécurité
- Eclairage
93
CHAPITRE 4
4.1. Définition
− le transport des eaux brutes (non traitées) des zones de captage aux zones
(stations) de traitement ;
− le transport des eaux potables (eaux traitées) des zones (stations) de traitement aux
zones de distribution (des utilisateurs) ;
− le transport des eaux potables des zones de captage aux zones de distribution.
Jean – Loupe rapporte que « l’exemple de système d’adduction de grande
envergure reste certainement celui de l’état de Californie. Dans cette région, 70% des
ressources en eau sont situées au nord alors que plus de 77% de la consommation se
trouve au sud. Ce vaste complexe comprend les éléments suivants :
− 1 065 km d’aqueducs,
− 16 réservoirs,
− 5milliards de KWh de production,
− 1 barrage de 213m de hauteur de chute,
− un système d’évaluation de 610m pour le passage d’un col,
− 105 km de canaux à ciel ouvert,
− de nombreux tunnels ».
94
4.2. Types d’aqueducs
Les aqueducs peuvent être des canalisations en charge, des canaux ouverts et
des tunnels ou galeries. Le choix entre ces diverses solutions est essentiellement
économique ; il s’agit de déterminer la configuration la plus rentable eu égard aux
éléments suivants :
− Topographie
− Charge hydraulique disponible
− Méthodes de construction
− Coût initial et d’exploitation
− Qualité de base de l’eau captée
− Risque de contamination lors du transport.
Elles servent à transporter l’eau sous pression. On les utilise généralement pour
transporter l’eau brute, lorsque la topographie ne permet pas l’établissement des
canaux à surface libre et que les hauteurs de chutes sont élevées ou que le déplacement
de l’eau nécessite la mise sous pression de cette dernière. Construites en béton
précontraint, en acier, en fonte ou en fibrociment d’amiante, elles sont soit enterrées
soit posées sur le sol. Un aqueduc constitué en tout ou en partie de canalisations en
charge, nécessite l’utilisation d’un grand nombre d’éléments ou d’équipements
annexes ; entre autres :
95
− Vanne de cantonnement
− Clapets non – retour
− Soupapes de purge (points hauts)
− Drains de vidange (points bas)
− Equipements contre les coups de bélier
− Joints d’expansion
− Joints d’étanchéité
− Trappes de visite
− Station de pompage
− Etc.
4.2.3. Tunnels
Ils permettent la traversée des montages et des cours d’eau, ils peuvent
fonctionner à surface libre ou en charge. Leur faisabilité est liée à la qualité du roc.
A B
96
PA VA2 P V2
HA = + zA + = B + z B + B + ∆H AB = H B + ∆H AB
ω 2g ω 2g
La perte de charge totale est la somme des pertes de charge linéaire ∆Hf et des
pertes de charge singulières (ou locales) ∆HL.
Diverses formules permettent la détermination de ces pertes de charge. Elles
n
sont de la forme : ∆H f = K f Q
V A2 ∆H AB
2g
VB2
HA 2g
P A
ω PB HB
ω
B
A Canalisation
ZB
ZA
Niveau de référence zéro ; z=0
97
4.3.1.2. Perte de charge linéaire (ou par frottement)
a) Formule universelle
Karman et Prandtl ont apporté une grande contribution à la compréhension du
phénomène de perte de charge ; ils ont proposé en 1930, ce qu’il convient d’appeler
aujourd’hui, la formule universelle ; sa forme générale dans le cas des écoulements en
charge est :
2
λ V
j =
4R h 2g
avec
∆H f
j = pertes de charge par unité de longueur ( ) ; sans dimension.
L
∆Hf = perte de charge linéaire (due essentiellement au frottement et à la turbulence
dans le cas des écoulements turbulents) ; en mètres
L = longueur de la canalisation en mètres.
Ainsi, ∆ H f = jL ; en mètres
D
Rh =
4
NB : Dans la suite, pour alléger le texte, le rayon hydraulique sera noté R au lieu de
Rh.
98
L’expression de la formule universelle devient alors :
λ V 2
j =
D 2g
ou
λL V 2
∆ H =
D 2g
D = diamètre de la canalisation
En exploitant l’équation de continuité
Q = VS
Q 4Q
On trouve V= =
S 2
πD
8λ L
∆H =
2 5
gπ D
ε
Le coefficient de rugosité λ qui est fonction de la rugosité relative ( ) et du
D
VD
nombre de Reynolds ( R e = pour les sections circulaires) peut être déterminé à
υ
partir du diagramme de Moody (figure 4.3) ou bien par la formule de Colebrook.
1 ε 9, 35
= 1,14 − 2 log10 ( + )
υ D Re υ
8λ L
Kf =
2 5
gπ D
99
Figure 4.3 Diagramme de Moody
NB :
100
2 1
V = ks R h 3 j2
∆H f D
avec j= et Rh = dans le cas d’une section circulaire.
L 4
ks = coefficient de Strickler
On obtient après par substitution et réarrangement des termes :
4/3
(4) L 2
∆Η f = V
2 4/3
ks D
4Q
ou en remplaçant V par
2
πD
10 / 3
4 L 2 10, 29359L 2
∆Η f = Q = Q
2 2 16 / 3 2 16 / 3
π ks D ks D
10, 294 L 2
∆Η f = Q
2 16 / 3
ks D
Et en posant :
10, 294 L
Kf =
2 16 / 3
ks D
on peut écrire
2
∆Η f = K f Q
1
avec n (coefficient de Manning) =
ks
101
c) Formule de Hazen - Williams
Surtout utilisée en Amérique du Nord (S.A), cette formule s’écrit :
0,63 0,54
V = 1, 318CR j
Avec
V = vitesse en pied/s
C = coefficient de Hazen - Williams (sans dimension)
R = rayon hydraulique en pied
j = ∆H/L, pente de la ligne d’énergie, rapport de la perte de charge ∆H sur la longueur
L (sans dimension)
La version de cette équation en système international (SI) s’écrit :
0,63 0,54
V = 0, 8492CR j
Avec V en m/s et R en m.
Dans le cas d’une conduite circulaire, on obtient une formule de débit :
2,63 0,54
Q = 0, 2785CD ( ∆Η / L) [S.I]
L 1/ 0,54
∆Η f = Q
2,63 1/ 0,54
[0, 2785CD ]
102
NB : 1pied = 12pouces ; 1pouce = 2,54cm
1pied = 30,48cm = 0,305m
1m = 3,281pieds.
Le coefficient de Hazen – Williams est directement proportionnel au débit et
dépend de la rugosité de la conduite ; il peut varier avec l’âge de cette dernière, en
voici quelques exemples :
Matériau C
Fonte neuve 130
Fonte (5ans) 120
Fonte (20ans) 100
Béton 130
Acier neuf 120
Ciment d’amiante 140
Chlorure de polyvinyle (PVC) 150
Comme son nom l’indique, ce sont des pertes de charge qui se produisent
localement. Elles arrivent dans les singularités comme :
8K L 2
∆Η L = Q
2 4
gπ D
et en posant
103
' 8K L
KL =
2 4
gπ D
on trouve
' 2
∆Η L = K L Q
C’est la somme des pertes de charge linéaire et des pertes de charge singulières.
Autrement dit,
∆Η = ∆Η f + Σ∆Η L
∆Η = ∆Η f + Σ∆Η L
∆Η f Σ∆Η L
=( + ) ∆Η
∆Η ∆Η
Posons :
∆Η f ∆Η f
x= ⇒ ∆Η =
∆Η x
Σ∆Η L
y=
∆Η
104
On peut donc écrire
∆Η f
∆Η = ( x + y ).
x
ou
y
∆Η = (1 + ) ∆Η f
x
y
en posant =α
x
on trouve finalement
∆Η = (1 + α ) ∆Η f
et en posant
K = (1 + α ) K f
On trouve finalement
n
∆Η = KQ
K est appelé par certains auteurs, la résistance de la conduite.
105
2
V
2g
∆H
P/γ
2
V
2g
P/γ
A
Z
B
8 λ L1 λ L2 K L
∆Η = ( + + )
2 5 5 4
π g D1 D2 D2
d’où
g(H A − H B )
Q=π
λ L1 λ L2 KL
8( + + )
5 5 5
D1 D2 D2
b) Conduite entre deux réservoirs avec une vanne de réglage du débit sur le
réservoir aval (figure 4.5).
106
8 λL KL 2
∆Η = ( + )Q
2 5 4
π g D D
d’où :
π g(H A − H B )
Q=
2 λL
D 8( + KL )
D
2
V
2g
∆H
P/γ
2
V
2g
P/γ
Figure 4. 5 : Conduite entre deux réservoirs avec une vanne de réglage du débit sur le
réservoir aval
107
2
V
∆H
2g
P/γ
2
V
2g
on obtient :
8 λL 2
H A − zB = (1 + )Q
2 4
gπ D D
on trouve finalement :
g (H A − zB )
Q = πD
λL
8(1 + )
D
108
4.3.1.6. Conduites équivalentes
1 2 m
A B
− La perte de charge totale sur une canalisation formée de m conduites en série, est
égale à la somme des pertes de charge sur chacune des m conduites
∆HT = ∆H1 + ∆H 2 + .......... + ∆H m
Ke = ΣK i
109
b) Conduites en parallèle
1
En effet de la relation
n
∆Η = KQ
on tire :
1 1/ n 1/ n
Q=( ) ∆Η
K
et en posant :
1 1
β = T =
β
n K
On trouve finalement
β
Q = T ∆Η
T est appelé la conductance de la conduite
On peut donc écrire
β β β
QT = T1∆Η1 + T2 ∆Η + .......... + Tm ∆Η
2 m
110
Et comme toutes les conduites ont les mêmes pertes de charge, on trouve :
β β
QT = Te ∆ΗT = (T1 + T2 + .......... + Tm ) ∆Η T
Te = ΣTi
L’équation de Manning – Strickler est la plus utilisée dans les calculs portant
sur les écoulements à surface libre, généralement lorsque la pente du canal est
inférieure à 10% et que le régime est permanent uniforme ; son expression générale est
de la forme :
1 2 / 3 1/ 2
V = R I
n
n = coefficient de Manning
S
R = rayon hydraulique =
P
S = section mouillée
P = périmètre mouillé
I = Pente longitudinale (du fond du canal)
87 RI
Q=S
γ
1+
R
Avec
S = section mouillée (m2)
γ = coefficient de frottement de Bazin (compris généralement entre 0,12 et 0,16).
111
Remarque :
La formule de Manning – Strickler aussi bien que celle de Bazin sont deux
types de la formule de Chézy dont l’expression est :
V = C RI
Avec
C = coefficient de Chézy
1 1/ 6
Dans le cas de Manning : C = R
n
87 R
Dans le cas de Bazin : C =
γ+ R
112
Tableau 4. 2 : Valeur de «n» pour la formule de Manning
Nature des parois Etat des parois
Désignation des canaux Très bon Bon Assez bon Mauvais
Ciment lissé 0,010 0,011 0,012 0,013
Mortier de ciment 0,011 0,012 0,013 0,015
Aqueduc en bois raboté 0,010 0,012 0,013 0,014
Aqueduc en bois non raboté 0,011 0,013 0,014 0,016
canaux revêtus de béton 0,012 0,014 0,016 0,018
Moellons bruits assemblés au ciment 0,017 0,020 0,025 0,030
Pierres sèches 0,025 0,030 0,033 0,035
Moellons adressés 0,013 0,014 0,015 0,017
tôle plissée demi-circulaire 0,022 0,025 0,027 0,030
tôle liesse demi-circulaire 0,011 0,012 0,013 0,015
Canaux et fossés en terre 0,017 0,020 0,022 0,025
Canaux et fossés avec pierres lisses 0,025 0,030 0,033 0,035
Canaux et fossés avec pierres rugueuses 0,035 0,040 0,045 0,050
Canaux en terre à larges méandres 0,022 0,025 0,027 0,030
Canaux en terre draguée 0,025 0,027 0,030 0,033
Canaux avec lit de pierres enherbés 0,025 0,030 0,035 0,040
Canaux à fond en terre et rive empierrées 0,028 0,030 0,033 0,035
113
4.3.2.3. Profondeur normale
1 2 / 3 1/ 2
Q= S ( hn )[ R ( hn )] I
n
Avec
S (hn) = section mouillée, fonction de la profondeur normale hn
R (hn) = rayon hydraulique, fonction de la profondeur normale hn
La résolution d’une telle équation (non linéaire) fait généralement appel aux
méthodes numériques.
h
R=
2
L
1 1
m m
114
h
R=
2
2
b = 2h( 1 + m − m)
2
L = 2h 1 + m
2 2
S = h (2 1 + m − m )
2
P = 2 h (2 1 + m − m )
∆H2
Zb
B
HP ∆H5
ZA 2
∆H1
A
1
Pompe
Figure 4.7 : Schéma de principe d’une pompe refoulant l’eau du réservoir A vers le
réservoir B
Dans le cas d’une pompe refoulant l’eau du réservoir A vers le réservoir B, sous
l’hypothèse que les niveaux d’eau dans les réservoirs restent constants, on peut
déterminer la charge effectivement fournie par la pompe en considérant :
115
Hp Courbe de la perte de charge
Hp
Courbe caractéristique
de la pompe
Qp Q
2
H P = H 0 + BQ + CQ
avec
Hp = hauteur d’élévation
Q = Débit de pompage
B et C des coefficients.
H P = ∆H S + ∆H AB
∆H S = Hauteur statique (H B − H A = Z B − Z A )
2
∆H AB = ∆H1 + ∆H 2 = ( K1 + K 2 )Q
Finalement,
2
H P = ∆H S + ( K1 + K 2 )Q
116
Le point de fonctionnement est le point d’intersection des deux courbes, de
coordonnées (Q, Hp).
Le débit de pompage dépend donc des caractéristiques de la pompe mais aussi
de celles des canalisations dont dépend la perte de charge.
Conduite d’adduction 25 – 50
Usine de filtration 20 – 25
Poste de pompage 15 – 20
Pompe 5 – 10
4.6.1.1.1. Tracé
117
Tout d’abord, il importe de rechercher un profil en long aussi régulier que
possible, établi, de préférence, avec une rampe toujours dans le même sens vers le
réservoir d’accumulation.
Il y a lieu d’éviter, en effet, les contre-pentes qui, au droit du point haut ainsi
formé, peuvent donner lieu, en exploitation, à des cantonnements d’air plus ou moins
difficiles à évacuer.
De plus, en cas d’arrêt inopiné, et si les dispositions prises pour s’opposer aux
effets du coup de bélier n’ont pas été suffisantes, il peut apparaître en ces points hauts,
en régime transitoire, par suite de la dépression régnant dans la conduite, une
cavitation entraînant une rupture de la veine liquide pouvant occasionner des
éclatements de canalisation au cours de la phase de surpression qui succède.
Le tracé idéal est celui qui correspond à une rampe régulière de la station de
pompage vers le réservoir (Figure 4.9).
Enfin, si le tracé ne peut être accepté que moyennant une succession de points
hauts, des cantonnements d’air seront à craindre en A et B (Figure 4.10) et un ou
plusieurs dispositifs anti – bélier pourront être éventuellement installés, si l’étude
montre la possibilité d’une cavitation en ces points.
R
118
Dans certains cas, la topographie des lieux imposera une adduction mixte
refoulement – gravitaire. Ce pourra être le cas lorsque la distance entre le point de
puisage et le réservoir est importante, ce qui suppose un profil accidenté.
Nous aurons, par exemple, les cas suivants :
− Le puisage est situé au pied d’un coteau plus élevé que le réservoir (Figure 4.11).
Un réservoir intermédiaire R1 recevra l’eau provenant de la conduite de
refoulement SR1. L’eau s’écoulera ensuite par gravité jusqu’en R2.
R1
R2
P S
Soit une pompe P qui élève l’eau entre deux plans situés aux altitudes z0 et z3.
Déterminons la valeur de l’énergie H qu’il y a lieu de communiquer à l’eau en vue
d’accomplir ce travail. Appliquons à cet effet le théorème de Bernoulli (Figure 4.13) :
119
X A X'
Ja + Jr
3
R
Z3 P3 V3
H
Z3
Hg
2 Z2 P2 V2
Z1 P1 V1 P Z2
1
Z1
0
Z0 P0 V0
Z0
Plan de référence
On a :
P0 V 02 P V 2
z0 + + = z1 + 1 + 1 + ε a
ϖ 2g ϖ 2g
Si εa représente les pertes de charge entre les plans 0 et 1.
P1 V 12 P V 2
z1 + + + H = z2 + 2 + 2 + ε r
ϖ 2g ϖ 2g
Si εr représente les pertes de charge entre les plans 1 et 2.
On en déduit par addition :
2 2
P − P0 V 2 − V 0
H = ( z2 − z0 ) + 2 + + ε r + ε a
ϖ 2g
Au niveau d’aspiration, l’eau est immobile, donc V0 = 0.
2
P − P0 V 2
H = ( z2 − z0 ) + 2 + + ε r + ε a
ϖ 2 g
Appliquons enfin le théorème de Bernoulli entre les plans 2 et 3.
P2 V 22 P V 2
z2 + + = z3 + 3 + 3 + ε R
ϖ 2g ϖ 2g
Si εR représente les pertes de charge entre les plans 2 et 3.
En définitive, on obtient :
2 2
P − P0 V 3 − V 0
H = ( z3 − z0 ) + 3 + + ε r + ε a + ε R
ϖ 2g
120
Or, P3 = P0 = pression atmosphérique, la conduite débouchant à l’air libre et, de plus,
2
V0 = 0 et V 3 est négligeable. Il reste, si l’on appelle :
2g
z3 = z0 = Hg ou hauteur géométrique
ε a = Ja ou pertes de charge à l’aspiration
εr + εR = Jr ou pertes de charge au refoulement
H = H g + Ja + Jr
H s’appelle hauteur manométrique totale ou hauteur nette d’élévation et représente
donc l’énergie globale à mettre en jeu au départ de pompe pour élever l’eau jusqu’au
réservoir.
D = 1, 5 0 Q
On peut aussi noter la formule de VIBERT
0,154 0,154
n e
Din = 0,99 × × Q0,46
A f
Din = Diamètre intérieur en m
n = temps de pompage en heures/24
121
e = prix du kWh
f = prix du kilogramme de conduite
A = Valeur de l’annuité constante du remboursement d’un emprunt d’une unité
de monnaie
Q = débit en m3/s.
Nous n’aurons en vue, sous cette dénomination, que les pompes centrifuges, les
plus universellement utilisées, laissant de côté les pompes volumétriques ou pompes à
piston.
Une pompe centrifuge est construite pour répondre à des conditions précises de
fonctionnement : débit Q à élever à une hauteur H.
D’une façon générale, une pompe comporte :
122
Figure 4.14 : Pompe monocellulaire
La turbine est animée d’une certaine vitesse de rotation ω qui lui est
communiquée par le moteur qui l’entraîne.
Considérons un aubage de cette turbine ; la vitesse tangentielle au droit des
points d’entrée (1) et de sortie (2) de l’aubage est proportionnelle aux rayons de la
roue relatifs à ces points :
U1 = ωr1
U2 = ωr2
123
Quant à l’eau, qui remplit l’espace compris entre deux aubages successifs, elle
est animée, du fait de la rotation, d’une vitesse relative W par rapport à ces aubages et
qui se compose de la vitesse tangentielle, ou d’entraînement, précédente pour donner
une vitesse absolue V.
C’est ainsi qu’aux points (1) et (2) ci-dessus, on aura :
− Rôle de la turbine
Nous allons démontrer que l’énergie transmise à l’eau, grâce à la rotation de la
turbine, a pour effet d’augmenter, à la fois, la pression et la vitesse de l’eau.
Appliquons au mouvement absolu de l’eau entre les aubages le théorème des
moments des quantités de mouvement par rapport à l’axe de la pompe.
A l’instant t, la masse d’eau contenue entre deux aubages occupe un espace
limité par la section abcd et, à l’instant (t + dt), un espace limité par la section a’b’c’d’
(Figure 4.16).
c' a'
c a
b
b'
d
d'
124
La variation des moments de quantité de mouvement entre ces deux périodes
est :
dm
(V2 r2 cos α 2 − V1 r1 cos α 1 ) = C
dt
Or, si P est la puissance, en joules/s, absorbée par une pompe refoulant un débit
Q (m3/s) à une hauteur théorique Ht, nous avons :
P = C ω = 1000 Q H t g
1000 Q H t g
d’où : C =
ω
Aussi, ω r1 = U1 et ω r2 = U1
V2 U 2 cos α 2 − V1 U 1 cos α 1
Ht =
g
125
V2 U 2 cos α 2
Ht =
g
− Rôle du diffuseur
Le diffuseur a pour rôle de transformer en pression une partie de la grande
vitesse V2 de l’eau à sa sortie de la turbine.
A cet effet, et pour que l’eau parvienne à l’entrée de la cellule suivante avec la
même vitesse V1 qu’elle possédait à l’entrée de la cellule précédente, afin d’avoir
autant de cellules identiques, il suffit de diminuer progressivement V2 à l’intérieur du
diffuseur, jusqu’à obtenir la vitesse V1.
126
Quand à la volute elle – même, sa section est croissante depuis son origine, où
elle est pratiquement nulle, et où l’on retrouve l’angle α2, jusqu’à sa sortie où elle est
maximale. Les débits croissent également depuis l’origine jusqu’à la dernière section
recevant le débit global refoulé par la roue. En conséquence, la vitesse à l’intérieur de
la volute reste sensiblement constante.
L’objectif de cette partie est de permettre aux élèves d’avoir des notions
élémentaires sur la détermination de la puissance des pompes à installer sur un
127
système hydraulique lorsque les conditions d’installation du système hydraulique
l’exigent.
Figure 4.17 :
128
ha = Z’a – Zb – Hauteur manométrique d’aspiration : indication d’un manomètre placé
sur la bride d’entrée de la pompe, par rapport au plan horizontal de cote Zb, exprimée
en colonne de liquide. Négative dans le schéma a) et positive dans le schéma b).
hc = Z’c – Zb - hauteur manométrique de refoulement : indication d’un manomètre
placé sur la bride de refoulement, par rapport au plan Zb, exprimée en colonne de
liquide.
h = Z’c – Z’a - Hauteur manométrique totale : indication d’un manomètre
différentiel placé entre les brides d’entrée et de sortie, exprimée en colonne de liquide.
Ua - vitesse dans la section d’entrée de la pompe.
U a2
= charge cinétique dans la section d' entrée.
2g
Uc - vitesse dans la section de sortie de la pompe.
U c2
= charge cinétique dans la section de sortie.
2g
U a2
H a = Za − Zb = h a + − Hauteur totale d'aspiration. Négative dans le schéma a)
2g
Positive dans schéma b)
2
U
H c = Z c − Z b = hc + c − Hauteur totale de refoulement.
2g
Y = Yc – Ya
h = hc – ha
H = HC – Ha
Si Ua = Uc, on a aussi h =H
Ho = ho + Ha -hv
où :
h0 – pression atmosphérique en mètres.
129
ha – hauteur totale d’aspiration en mètres : négative dans le schéma a) ; positive dans
le schéma b) (figure 4.17)
hv – tension de la vapeur en mètres.
h0 + Ha est la valeur que prend la hauteur totale d’aspiration, si l’on considère non plus
les pressions relatives, mais les pressions absolues.
ϖQH 9,81
Pu = ϖQH kgfm / s = cV = ϖQH kW
75 1000
130
Basse
Caractéristiques Haute pression Grands débits
pression
Q : 1/s 3 25 2 25 100 150 1000 2000
r 0,56 0,78 0,53 0,81 0,84 0,86 0,90 0,91
n
Qt = ∑Qi
i =1
Ht = Hi
Qt =ΣQi
Ht = Hi
Remarque :
Le problème de couplage des pompes est abordé ici sans détails ; l’objectif visé
est de donner à l’élève une idée sur les modes d’assemblage de plusieurs pompes pour
atteindre un objectif précis.
132
Toutefois, pour prévenir certains imprévus d’exploitation, il sera prudent de
majorer la puissance absorbée par la pompe des quantités suivantes :
Ppompe ( kW )
Pmoteur ( kW ) =
ρmoteur ×ρtransmission
4.6.3.2.1. Généralités
Ce sont, les moteurs les plus utilisés et ceux qui se prêtent le mieux à une
commande automatique, ce qui est précieux en exploitation.
Les moteurs qui conviennent pour l’entraînement à vitesse constante des
pompes centrifuges sont les moteurs asynchrones qui comprennent les moteurs à
simple ou double cage, et les moteurs à bague, c’est – à – dire à rotor bobiné.
133
− Démarrage sur autotransformateur.
134
Figure 4.22 : Caractéristique du moteur en fonction de R Figure 4.23 : Démarrage sur
résistances rotoriques
Dans ce cas, l’usine doit se situer à proximité du point d’eau (Figure 4.24).
Rappelons qu’en aucun cas, l’aspiration sera directement raccordée sur la source elle-
même, mais sur l’ouvrage de tête ou un bassin en liaison gravitaire avec lui.
Dans ce cas, la topographie des lieux nécessitera une étude particulière afin de
trouver l’emplacement le plus rationnel et le plus économique.
135
Une énergie hydraulique, peut parfois commandée l’emplacement de l’usine.
Par exemple (Figure 4.25), si le point d’eau est une source d’affleurement S et que le
réservoir soit situé en R, on peut imaginer une usine hydraulique en U à laquelle l’eau
serait amenée par gravité, puis refoulée en R.
S’il n’est pas possible d’installer une turbine, on pourra utiliser la charge
disponible jusqu’en U’ où sera installée une usine électrique. On obtient ainsi : une
adduction gravitaire SU’, un refoulement U’R et le profil piézométrique est SU’MR.
(Figure 4.26).
136
4.6.4.1.2. Cas du captage par puits
137
Cas de plusieurs puits groupés dans un champ captant
Deux dispositions peuvent être envisagées
− Première disposition
Un groupe élctro-pompe vertical sera, comme dans le cas d’un puits unique,
disposé au-dessus de chaque puits, constituant ainsi autant de petites usines
élémentaires qui devront refouler le débit qu’elles assureront jusqu’au réservoir de
l’agglomération.
Dans ce cas, le bâtiment au – dessus de chaque puits pourra ne comporter que le
seul abri pour le groupe, les parties H.T. et B.T. pouvant être incluses dans un bâtiment
unique avec tableau de commande et de contrôle donnant les indications de
fonctionnement de chacun des groupes.
Ce bâtiment unique devra se situer sensiblement au centre de gravité de
l’ensemble des puits, de façon à équilibrer au mieux les câbles en vue de réduire au
minimum leurs sections, compte tenu des chutes de tension admissibles. Chaque
pompe refoule alors dans un collecteur général débitant vers le réservoir (figure 4.28).
− Deuxième disposition
Tous les puits (figure 4.29 b) sont réunis par un collecteur en dépression, de
façon que les ouvrages se trouvent sous la dépendance d’une usine unique.
138
Figure 4.29 a : Première disposition Figure 4.29 b : Deuxième disposition
Les têtes de puits ne comportent donc aucun organe mécanique et les pompes
sont rassemblées dans une seule usine qui refoule vers le réservoir de la ville.
Cette disposition n’est valable que si la différence de niveau entre le plan de
pompage et le plan de pose des pompes, différence à laquelle il y a lieu d’ajouter les
pertes de charge, conduit à une hauteur d’aspiration correcte, c’est-à-dire, en gros,
inférieure à 6,00 m, cette condition étant, en fait, fonction de la capacité pratique
d’aspiration des pompes.
Dans le cas de la figure 4.29 b, l’aspiration est divisée en deux branches ; la
perte de charge à l’aspiration sera celle correspondant à une seule branche, puisque les
deux branches constituent deux conduites en parallèle.
Chaque puits sera équipé d’un robinet - vanne de réglage (figure 4.30) qui
introduira, par le degré de son ouverture, une certaine perte de charge en fonction du
débit qui le traversera. Une caractéristique pourra être ainsi établie pour chaque
ouvrage et viendra s’ajouter à la caractéristique des conduites par addition des
abscisses ou des ordonnées, selon le mode de raccordement des puits sur le collecteur
général en dépression.
En définitive, lorsque le niveau de la nappe déprimée sera relativement proche
du sol, nous aurons le choix entre les deux dispositions que nous venons d’exposer
(figure 4.29 a et 4.29 b).
En vue de faciliter ce choix, examinons les avantages et les inconvénients de
chacun de ces deux systèmes.
Du point de vue du captage proprement dit, la deuxième disposition permet de
d’exploiter économiquement chaque puits d’après ses possibilités maximales.
139
Figure 4.30 : Tête de puits sur réseau d’aspiration général
En effet, les débits retirés d’un ensemble de puits varient pour des raisons
diverses d’un ouvrage à l’autre ; c’est de règle, ordinairement, pour les captages dans
la craie. En ce qui concerne les captages dans les nappes alluvionnaires, des
différences de perméabilités locales, des apports profonds en provenance du
substratum, parfois, font que certains ouvrages débitent plus que d’autres.
Or, le réglage du débit pourra s’effectuer une fois pour toutes dans la deuxième
disposition, alors que dans la première, on devra disposer, pour le même résultat,
d’une pompe spéciale adaptée à chaque puits, ce qui compliquera l’approvisionnement
du secours, à moins d’installer une pompe identique pour tous les ouvrages, le réglage
du débit s’effectuant par vannage sur le refoulement, au détriment du rendement
général.
140
Il en résultera des dépenses supplémentaires s’ajoutant à celles de l’usine
unique qui nécessitera, par ailleurs, des travaux de génie civil plus importants que ceux
représentés par la somme des petites usines de la première disposition.
141
Quant à l’usine d’eau brute, son emplacement sera choisi, de préférence, à
proximité immédiate de la prise. Si elle devait, pour des raisons particulières, en être
éloignée, la liaison rivière – usine pourrait s’effectuer à l’aide d’une conduite
d’aspiration en forme de siphon dont le principe et le calcul sont indiqués au
paragraphe suivant. Etant donné, ordinairement la faible hauteur d’élévation devant
l’importance du débit, il est à penser que les pompes de l’usine d’eau brute seront du
type hélice ou hélico-centrifuge.
On peut toujours craindre, dans une station de pompage destinée à relever les
eaux de puits creusés dans les sables très fins, un entraînement du sable. On y remédie
déjà, en réalisant convenablement le captage lui- même, mais la sécurité peut encore
être augmentée en ne disposant pas la pompe centrifuge dans le puits lui – même.
En effet, la succion au démarrage risque de solliciter trop fortement la nappe si
la pompe est placée directement à l’intérieur du puits. Le puits de captage est alors
relié par une conduite d’aspiration formant siphon à un puisard central étanche où
s’effectuera le pompage (figure 4.31). Grâce à un point haut établi près du puisard,
l’amorçage du siphon s’effectuera par le jeu d’une pompe à vide avant que n’entre en
fonctionnement la pompe de relèvement. Il s’effectuera ainsi une mise en place
progressive du niveau N de pompage dans le puits. La hauteur h sous laquelle
fonctionne le siphon est égale à la perte de charge dans les conduites d’aspiration.
L’emplacement de l’usine se situera approximativement au centre de gravité des
puits d’alimentation.
142
CHAPITRE 5
5.1. Introduction
5.2. Définitions
10
12 6
11 9 5
2
G J L 4
R A 1
B
C E F
I
K 7
3
13 8
14
143
Une canalisation principale est généralement placée sur la rue principale
(ABCEF) ; des canalisations secondaires (AI, AG, BJ, BK, CL) sont branchées sur
elle, alimentant elles-mêmes, des canalisations tertiaires, etc.
Un tel système de conduites est appelé « réseau ramifié ». Son plus grand défaut
est que l’écoulement de l’eau dans le réseau, s’effectue toujours dans le même sens ;
lorsqu’il arrive un arrêt d’écoulement en un point quelconque du réseau, toutes les
conduites placées en aval de ce point se retrouvent privées d’eau.
Cet inconvénient est supprimé en assurant l’alimentation en retour de la
canalisation principale et des canalisations secondaires, en faisant en sorte qu’elles
puissent recevoir l’eau dans un sens opposé au précédent ; l’écoulement dans ces
conduites peut donc se faire dans un sens comme dans l’autre. A cet effet, il faut
prévoir d’autres canalisations (figure 5.2). Les canalisations tertiaires et quaternaires
qui alimentent de petites rues peuvent continuer à recevoir l’eau par une seule
extrémité. Il deviendrait très coûteux d’assurer l’alimentation en retour de toutes les
conduites tertiaires et quaternaires.
Le réseau ainsi réalisé prend le nom de « réseau maillé ».
10
12 6
11 9 5
2
G L
J 4
R A 1 R’
B
C E F
I
7
K 3
13 8
14
144
un second réservoir R’ à un niveau un peu inférieur à R ; ce second réservoir prend
alors le nom de « réservoir d’équilibre ».
Un réseau de distribution est composé de différents types de conduites que l’on
peut classer selon leur fonction ou selon leur diamètre. Il y a les conduites maîtresses
ou principales, les conduites secondaires ou artérielles, les conduites tertiaires ou
locales ou mineures.
5.3.1. Débits
La première étape dans la mise en place d’un système d’AEP est l’évaluation
des volumes d’eau qu’il faut fournir à une agglomération pour satisfaire ses besoins
actuels et futurs. Outre la consommation d’eau de la population, il faut prendre en
compte les besoins des services publics, les besoins industriels et commerciaux ainsi
que la protection contre les incendies ; aux besoins estimés, il faut ajouter les pertes
pour avoir les demandes comme cela a été mentionné dans le chapitre 4, la production
de l’eau potable.
Les conduites du réseau doivent pouvoir transiter les débits instantanés les plus
élevés, en prenant en compte les débits de pointe.
Lorsque « a » est le débit moyen horaire (le volume d’eau journalier réparti sur
24 heures), on lui applique un coefficient de pointe α ; ce coefficient varie de 1,4 pour
les grandes agglomérations à 3 (voire 3,5) pour de petites agglomérations.
5.3.2. Diamètres
Les diamètres sont choisis en se référant aux albums des diamètres normalisés,
donnés par les fournisseurs.
Il faut éviter de choisir des diamètres inférieurs à 60mm voire 80mm. Le
diamètre des tronçons sur lesquels il est prévu l’installation de bouches d’incendies,
doit être supérieur ou égal à 100mm.
5.3.3. Vitesses
146
vitesse moyenne de l’écoulement dans la conduite, de façon à s’assurer qu’elle est
admissible.
5.3.4. Pression
− Une charge minimale de 3,00m doit être prévue sur les robinets de puisage les
plus élevés (5,00m dans le cas de chauffe – eau instantané).
− Afin de préserver une bonne tenue des canalisations et de leurs joints, il faut éviter
des pressions supérieures à 40m ; de telles pressions risquent d’apporter des
désordres (fuites surtout) et certains bruits désagréables (coup de bélier) dans les
installations intérieures des abonnés.
Si, pour certaines raisons, de telles pressions devraient se manifester, il faut, en
vue de les diminuer, soit envisager une distribution étagée, soit prévoir l’installation
sur le réseau d’appareils réducteurs de pression.
A titre indicatif, et selon la hauteur des immeubles, il faut prévoir les
pressions maximales suivantes, au sol, exprimés en mètres d’eau :
12 à 15m, pour un étage
16 à 19m, pour 2 étages
20 à 23m, pour 3 étages
24 à 27m, pour 4 étages
29 à 32m, pour 5 étages
33 à 36m, pour 6 étages
37 à 40m, pour 7 étages
Les propriétaires des immeubles très élevés doivent installer des groupes
surpresseurs pour l’alimentation en eau des étages supérieurs.
Le réseau est branché sur un réservoir suffisamment élevé pour assurer les
débits et les pressions requis ; l’écoulement est gravitaire.
147
C’est la méthode la plus simple et la plus fiable lorsque la conduite principale
est bien protégée contre les bris éventuels.
Cette méthode offre la possibilité d’associer au réseau un système de pompage
mobile pour lutter contre les incendies.
L’eau est refoulée directement dans le réseau à partir d’une station de pompage.
C’est la méthode la moins avantageuse en raison des possibilités :
Le réseau est branché sur des réservoirs élevés. L’eau est refoulée vers les
réservoirs en période de basse consommation.
Cette méthode est économique lorsque le pompage est fait avec un rendement
maximum. Elle offre aussi la possibilité d’association d’un système de pompage
mobile pour lutter contre les incendies.
− du relief de la zone qui peut être analysé à partir des cartes topographiques ; cette
analyse permet de déterminer l’incidence du relief sur les pressions au sol, surtout
aux nœuds ;
− de la densité de la population et des différentes activités socioéconomiques des
différentes zones de l’agglomération ; ces informations vont permettre d’estimer
les débits dans les canalisations devant alimenter ces zones.
148
Toutes les informations pertinentes sont résumées sur des cartes topographiques
et un premier portrait du réseau peut être dessiné avec les débits (saignées) aux nœuds
appropriés.
− Les diamètres peuvent être choisis en considérant une vitesse égale à 1m/s.
− Dans les impasses ou lorsque les réseaux ne sont que partiellement maillés, il est
souhaitable d’utiliser des conduites ayant plus de 150mm de diamètre.
− On peut choisir des diamètres inférieurs à 150mm lorsque la protection contre
l’incendie n’a pas à être assuré.
− Pour les conduites secondaires, il serait plus avantageux de prévoir pour une zone
donnée, deux conduites séparées de quelques rues plutôt qu’une seule conduite
d’un plus grand diamètre ; cette disposition rend plus flexible l’exploitation du
réseau.
− Lorsqu’il faut traverser un obstacle (une voie de chemin de fer, une autoroute, une
rivière, etc.) il est préférable de le faire à plus d’un endroit afin de garantir la
sécurité de l’approvisionnement (la continuité du service).
149
dans ce dernier cas, on ajoute aux longueurs des conduites (réelles) sur lesquelles se
trouvent ces pièces, des longueurs de conduites (fictives) de même diamètre afin de
produire les mêmes pertes de charge.
En posant :
8λ
∆Η f = 2 5
.L.Q 2 (Les pertes de charge linéaires)
gπ D
V2 8
∆Η L = C L = 2 4
.CL Q 2 (Pertes de charge singulières)
2 g gπ D
8 λ D
∆Η L = CL .( ).( )Q 2
gπ D 2 λ D 4
8λ CL D
∆Η L = .( ).Q 2
gπ D 2 4 λ
CLi D
L'i =
λ
Lorsqu’il y a « n » singularités sur la conduite, alors :
n
( Σ CLi ) D
i =1
L'i =
λ
L’expression de la conduite équivalente a été développée au chapitre 6 pour les
conduites en série ainsi que pour les conduites en parallèle :
− Conduites en série
∆Η e = K eQe2
avec
K e = ∑ Ki
150
− Conduites en parallèle
Qe = Te ∆Η β
avec
1
T=
Kβ
et
Te = ∑ Ti
Dans le cas d’une réhabilitation où il faut remplacer un certain nombre de
conduites par une seule conduite, la conduite équivalente n’est plus fictive mais réelle.
Il faut cependant choisir le diamètre approprié pour garantir la longueur nécessaire au
transport de l’eau.
8λ
∆Η = K eQe = 2 5
LeQe2
gπ D
gπ 2 D 5 ∆Η
Le =
8λ Qe2
où D est le diamètre de la conduite choisie pour remplacer les autres.
Un réseau est dit ramifié lorsque les conduites qui le composent se divisent
successivement depuis un point commun d’alimentation sans jamais se refermer en
circuit (figure 5.3).
Pour calculer un réseau ramifié, l faut :
− Déterminer des pressions au sol aux différents points terminaux (E, I, J, S, T, O1,
O2 et O3).
151
QC
E
C
I
A B Q I QE
R1
QB QJ
QR F
1
S J
QS
G
M N T
P
QO
2 QO
1 QT
X O2 O1 W
O3
QO
3
Les pressions au sol aux nœuds terminaux sont données par les conditions
d’exploitation du réseau (les équipements sanitaires susceptibles d’être utilisés par les
usagers ainsi que les niveaux des immeubles dans les différentes zones de
l’agglomération.
Le calcul d’un réseau ramifié peut se faire de différentes manières compte tenu
des hypothèses de base, formulées à partir des données disponibles.
− On peut alors écrire pour chacun des points terminaux, une équation de la forme :
∑ Qin = ∑ Qout
∑Qint = somme des débits qui arrivent au nœud
∑Qout = somme des débits qui partent du nœud.
152
Le problème revient à déterminer le diamètre de chacune des conduites ou
alors, la vitesse de l’écoulement de l’eau dans chacune des conduites ; il faut
remarquer que la détermination de l’un de ces deux paramètres (vitesse ou diamètre)
entraîne la détermination de l’autre par la relation :
4Q
V=
π D2
où
1/ 2
4Q
D=
π V
En désignant par
Nc = nombre de conduites dans l’ensemble du réseau
Nn = nombre de nœuds terminaux
m = Nc - Nn
On peut théoriquement résoudre le problème en s’imposant soit :
153
Le diamètre calculé permet de choisir un diamètre normalisé donné par les
albums des fournisseurs. Avec le diamètre choisi, on calcule la vitesse réelle dans la
conduite pour s’assurer qu’elle reste dans l’intervalle admissible
0,5m / s ≤ V ≤ 1, 25m / s
8λ L
∆Η i = (1 + α ) 2 5
Q2
gπ D
ou toute autre formule équivalente compte tenu du coefficient de perte de charge dont
on dispose.
Les nœuds terminaux se trouvant en aval des conduites terminales, on calcule
les charges aux nœuds amont des conduites terminales.
Lorsqu’on arrive à un nœud commun à plusieurs branches, on retient la charge
maximale, sans toutefois engendrer une vitesse trop élevée dans les autres branches.
Remarque :
Comme la vitesse maximale varie de 0,5 à 1,25m/s, avant d’admettre la charge
maximale à un nœud commun à plusieurs branches, on peut toujours jouer sur la
vitesse pour réduire au minimum la charge maximale admissible.
Le calcul se poursuit de la même façon et on calcule les charges aux différents
nœuds en partant des nœuds terminaux et en remontant au réservoir.
Si en arrivant au réservoir, on trouve une charge supérieure à la charge prévue,
il faut alors prévoir des surpresseurs au départ de la conduite principale.
A la fin des calculs, on vérifie les pressions aux différents nœuds (de préférence
du réservoir vers les nœuds terminaux) ; lorsque la pression finale à un nœud est trop
élevée pour une branche à l’aval, il faut prévoir sur cette branche des appareils
réducteurs de pression.
L’une des méthodes préconisées pour le calcul des réseaux ramifiés (tout
particulièrement pour le dimensionnement des distributions intérieures) est la méthode
de la perte de charge qui requiert la détermination d’une canalisation guide. Il s’agit en
fait d’identifier le parcours (du point initial à un point terminal) sur lequel la perte de
154
charge par unité de longueur est minimum sur les conduites formant ledit parcours.
Après avoir déterminé les dimensions des tuyaux sur ce parcours, on détermine la
charge aux différents nœuds sur ce parcours et ces derniers deviennent alors des points
initiaux pour les parcours complémentaires.
L’exemple qui suit illustre la méthode ; la perte de charge est calculée par la
formule de Flamant.
Exemple d’application
On considère le système hydraulique de la figure ci-dessous ; les données de
base sont consignées dans le tableau ci-dessous ; en supposant que les pertes de charge
singulières représentent 15 % des pertes de charge linéaires, déterminer le diamètre
des conduites en utilisant la formule de Flamant.
T Robinet de cour
2
14
13 R (LAVABO)
P -3,0
(Evier de cuisine) J 12
7 11 (WC) 0
2,5 5,0
I 6 G 9
M
K 10 N (Douche)
5,0 5
5 4 F (Lavabo)
2
B 2 C
3 E (Robinet)
1 2
A Compteur
7,0
155
A 1 B 2 C 3 E C 4 F B 5 G 6 I 7 J
Charge H 7,0 2,0 2,0 2,5
(m)
Longueur 3,0 2,0 1,5 2,5 3,5 1,5 2,0
L (m)
Débit Q 0,4 0,1 0,2
(l/s)
G 6 I 7 J I 8 K G 9 M 10 N
Charge H 2,5 5,0 4,5
(m)
Longueur 1,5 2,0 2,0 1,5 2,5
L (m)
Débit Q 0,2 0,1 0,25
(l/s)
M 11 0 G 12 P P 13 R P 14 T
Charge H 5,0 3,0 2,0
(m)
Longueur L 3,5 3,0 3,5 3,0
(m)
Débit Q (l/s) 0,1 0,1 0,7
Solution
La perte de charge par unité de longueur j d’après la formule de Flamant est :
7
V 4
j = 0, 00092 5
D4
ou
7
Q4
j = 0, 001404043 19
D 4
On peut donc tirer :
4
0, 001404043Q 4
7 19
D=
j
Parcours AE AF AJ AK AN AO AR AT
156
On retient donc j = 0,15123 pour le calcul des pertes de :
HA − HE
j AO = = 0,15123
1,15 LAE
∆H i = j AO . (1,15Li )
On trouve alors :
N°conduite 1 5 9 11
∆Н 0,521739 0,608696 0,26087 0,608696
Point A B G M
Charge H (m) 7,0 6,4783 5,8696 5,6087
Point initial B G G M
Points terminaux E,F J,K R,T N
157
Connaissant les débits Qi, on détermine les diamètres par la formule.
4 /19
0, 001404043Qi 4
7
Di =
ji
Les diamètres calculés sont dans le tableau 5.1.
A 7,0
1 3,0 0,52174 0,15123 0,00195 0,03748 1,76786 Vitesse trop élevée
B 6,4783
2 2,0 1,99034 0,86536 0,0005 0,01572 2,5756 Vitesse trop élevée
C 4,4879
3 1,5 2,48792 1,44227 0,0004 0,013 3,01152 Vitesse trop élevée
E 2,0 0,0004
C 4,48792
4 2,5 2,48792 0,86536 0,0001 0,00869 1,68632 Vitesse trop élevée
F 2,0 0,0001
B 6,47826
5 3,5 0,60870 0,15123 0,00145 0,0336 1,63526 Vitesse trop élevée
G 5,86957
6 1,5 0,37267 0,21604 0,0003 0,01744 1,25529
I 5,49689
7 2,0 2,99689 1,303 0,0002 0,01029 2,40435 Vitesse trop élevée
J 2,5 0,0002
I 5,49689
8 2,0 0,49689 0,21604 0,0001 0,01164 0,94013
K 5 0,0001
G 5,86957
9 1,5 0,26087 0,15123 0,00035 0,0199 1,12497
M 5,60870
10 2,5 1,10870 0,38563 0,00025 0,01444 1,52707 Vitesse trop élevée
N 4,5 0,00025
M 5,60870
11 3,5 0,60870 0,15123 0,0001 0,01255 0,80903
O 5 0,0001
G 5,86957
12 3,0 1 ,32441 0,38389 0,0008 0,02218 2,06998 Vitesse trop élevée
P 4,54515
13 3,5 1,54515 0,38389 0,0001 0,01031 1,19759
R 3 0,0001
P 4,54515
14 3,0 2,54515 0,73772 0,0007 0,0184 2,63119 Vitesse trop élevée
T 2 0,0007
158
Remarque :
La détermination des débits de projet pour le dimensionnement des
canalisations intérieures dépend du nombre et de la nature des appareils alimentés par
chaque canalisation.
Un réseau est dit maillé lorsque les conduites qui le composent, forment des
circuits fermés comme le montre la figure 5.4 :
QC
I E
C R3
Q I QR
A B QE 3
R1
QB QJ
QR
1 S
J
G
QS
N P
M T
QT
X O W
QO
QR
2
R2
Position du problème
Soit le système de conduites représenté par la figure 5.5 :
QA
B
A 5
1 C
4
2 6
I
II
QG E
G 3 7
F QE
n
Il s’agit là d’un réseau maillé caractérisé par la relation ∑ ∆H = ∑ KQ = 0
dans chaque maille lorsqu’un sens de l’écoulement est déterminé.
La méthode de Hardy Cross consiste à procéder à une répartition rationnelle des
débits dans les conduites de façon à satisfaire l’équation de continuité à chaque nœud.
Après avoir rempli cette condition, on procède à la correction des débits
supposés par approximations successives en écrivant :
Q = Qi , j + ∆Q j
i , j +1
∆Q =
∑ KQ
n
(
avec les signes de ∆ H = K Q
n
)
n∑ KQ
n −1
(
sans prise en com pte des signes de Q )
160
Démonstration
Le calcul des pertes de charge se fait généralement par une expression de la
forme.
n
∆H = KQ
Les coefficients K et n dépendent de la formule spécifique utilisée. Dans le cas
des canalisations circulaires, on a :
FORMULE K n
(1 + α )8λ L
UNIVERSELLE 2
2 5
gπ D
2
(1 + α ) 10, 29359 n L
MANNING - STRICKLER 2
16
D3
(1 + α ) 10, 65092 L
HAZEN -WILLIAMS 1,852
1,85 4,87
C D
(1 + α ) 0, 001404039 L
FLAMANT 1,75
19
D4
α est la fraction des pertes de charge linéaires que représentent les pertes de charge singulières
161
f ( Q ) = KQ n
f ' ( Q ) = nKQ
n −1
f ( Q + ∆Q ) = KQ + ∆Q nKQ
n
(
n −1
)
On a alors
∆H = KQ
n
(
= K Qs + ∆Q )
n n
(
= KQs + ∆Q nKQ
n−1
)
Ainsi donc,
n
(
∑ ∆H = 0 = ∑ KQs + n ∑ KQ
n−1
∆Q )
D’où :
n
∑ KQs
∆Q = − n −1
n∑ KQ
FORMULE ∆Q
2
∑ KQ
UNIVERSELLE −
2 ∑ KQ
2
∑ KQ
MANNING - STRICKLER −
2 ∑ KQ
1,85
∑ KQ
HAZEN -WILLIAMS −
0,85
1, 85 ∑ KQ
1,75
∑ KQ
FLAMANT −
0,75
1, 75∑ KQ
162
.5.5.2. Méthode de calcul
∑Q in = ∑ Q out
ou tout simplement
_
∑ =0
Q
− Etape 3 : les débits ainsi déterminés sont des débits supposés Qsi, dans les
différentes conduites i.
− Etape 4 : on calcule pour chaque conduite i, la perte de charge ∆Hi = K i Q sin , et pour
chaque maille, on fait la somme algébrique
n
∑ ∆Hi = ∑ Ki Q si = 0
Q ri = Q si + ∆Q
avec
Qri = débit réel recherché (débit que transporte réellement la conduite i),
Qsi = débit supposé dans la conduite i,
∆Q = différence entre le débit réel et celui supposé ; il est à noter que ∆Q peut être
négatif ou positif.
Ainsi donc, lorsque ∑ KiQsin = 0 n’est pas vérifiée, on passe à l’étape suivante :
163
− Etape 5 : on calcule pour chaque maille, la somme des KiQsi (qui permet d’obtenir
n∑ K i Q si ) sans tenir compte du signe.
∆Q = −
∑K Q i
n
si (avec signe)
n∑ K Q i
n −1
si
(sans signe)
Qri = Qsi + ∆Q
Avec ces débits corrigés (qui deviennent les nouveaux débits supposés c'est-à-
dire les nouvelles valeurs initiales), on recommence à l’étape 3.
Le processus ne s’arrête que lorsque l’équation de la somme algébrique des
pertes de charge tous les circuits est nulle ou négligeable.
Remarque
− convergence lente,
− impossibilité dans certains cas de trouver la solution au problème posé,
ont incité les chercheurs à développer d’autres techniques d’analyse et de calcul plus
efficaces et (toujours) exploitables sur ordinateur. Mais, le cadre du présent cours ne
nous permet pas d’aborder ces méthodes.
164
.5.5.3. Considération du service en route dans le
dimensionnement d’un réseau
Dans le calcul d’un réseau de distribution, les considérations sur les débits ne
sont pas aussi simples comme présentées jusqu’ici ; en effet, une conduite dans un
réseau, outre le débit d’extrémité, doit pouvoir distribuer, sur son parcours, l’eau aux
abonnés par les nombreux branchements particuliers raccordés sur elle : c’est le débit
en route.
Dans un projet, le débit en route est généralement considéré proportionnel, soit
au nombre d’habitants, soit à la longueur L de la conduite (la longueur de la rue).
A B
QA QB
Qd = QB + 0,55Qroute
165
Cette méthode conduit à des diamètres plus faibles qu’en prenant comme débit
de calcul QA, appelé débit d’amont.
La différence se fait d’autant plus sentir que le débit d’extrémité QB est faible
devant Qroute. La limite est celle du d’extrémité nul (conduite en impasse) ; dans ce cas,
l’application de la formule s’impose.
Le calcul rigoureux est généralement employé pour l’étude des réseaux
importants. Dans le cas des installations moyennes (ou petites), on peut faire le calcul
avec le débit d’amont QA, d’autant plus que cette méthode introduit une plus grande
sécurité dans les résultats de calcul.
La gestion d’un réseau de distribution d’eau exige qu’on recoure à des pièces
d’équipements. Il s’agit des appareils auxiliaires tels que :
166
Figure 5.13 : Exemple de robinet vanne
167
9 Bride de raccordement
10 Chapeau
10 Arcade
168
Schéma Nomenclature Exemple
REP DÉSIGNATION
1 Arbre de manœuvre
2 Garniture d'étanchéité
3 Fouloir
4 Tournant (conique)
5 Bride de raccordement
4 Bride de raccordement
169
Elle fonctionne à action directe ou indirecte. Son but est de garantir une
pression aval constante. La vanne à action directe est liée à un ressort tandis que la
vanne à action hydraulique possède une commande qui se situe hors de l’appareil.
10 Corps
Ces appareils (figure 5.14) sont installés aux points hauts sur le profil en long
de la canalisation. De l’eau emprisonnée dans un tuyau, même en charge, produit de
l’air. L’eau tout le long de son parcours passe par différents états de pression qui
provoque un dégazage. Les bulles subissent une poussée de l’eau en mouvement, et la
fameuse force d’Archimède vers le haut. Les ventouses ont principalement pour rôle
d’évacuer cet air occlus.
170
L’air compressible est le pire ennemi des installations. Les bouchons d’air se
compriment et décompriment créant des pressions qui varient sans cesse. Les sous-
pressions sont souvent plus dévastatrices que les surpressions. De même si l’on ne
prévoit pas d’entrée d’air lorsque l’on vide les tuyaux, cela engendre le phénomène de
vacuum qui engendre des déformations et dégradations importantes des tuyaux. On
injecte donc de l’air par les ventouses.
a) Ventouse pour petites quantités d’air ; b) ventouses pour grandes quantités d’air ;
c) ventouse universelle.
Figure 5.14 : Type de ventouses
171
Figure 5.15 : Exemple de vidange
Cet appareil est destiné à empêcher le passage d'un fluide en sens inverse au
sens normal de fonctionnement de l'installation. Ils sont utilisés dans les stations de
pompage à l’aval des pompes et au point bas des canalisations d’aspiration. Ils peuvent
servir également à empêcher les phénomènes de retour des eaux industrielles ou de
vidange dans les canalisations d’eau public. Le dispositif peut se présenter sous l’une
des trois formes de la figure suivante.
Comme leur nom l’indique, les poteaux d’incendie installés dans le réseau de
distribution permettent de fournir aux pompiers l’eau dont ils ont besoin pour
combattre les incendies. Les règles qui régissent leur installation sont principalement
fixées par les normes.
La superficie desservie par chaque poteau d’incendie dépend du débit dont on a
besoin pour combattre l’incendie ; les poteaux d’incendie sont plus nombreux et
rapprochés lorsque ces débits sont élevés. Ils doivent être reliés aux conduites du
réseau par des conduites de raccordement d’au moins 150 mm de diamètre dotées
d’une vanne d’isolement.
Par ailleurs, la distance qui sépare les poteaux d’incendie situés le long des rues
ne doit pas dépasser 200m dans les quartiers résidentiels. Dans les quartiers huppés et
commerciaux, on rapproche les poteaux d’incendie à 100m de distance.
174
Figure 5.18 : Différentes parties d’un poteau d’incendie
175
a) Coupe b) Plan
176
5.6.9. Recommandations d'usage pour la robinetterie
Tout appareil de robinetterie est inséré dans une installation conçue pour assurer
un rôle déterminé. Pour le montage, certaines précautions sont à prendre :
− Propreté de l'installation.
Prévoir systématiquement la pose de filtre en amont, avant tout autre appareil
de robinetterie ou de régulation. Nettoyer soigneusement l'appareil et la tuyauterie,
insister particulièrement sur les portées de joint des brides (par soufflage d'air
comprimé par exemple).
− Réglage du presse-étoupe.
Neuf les robinets sont généralement livrés presse-étoupe desserré pour éviter le
fluage de la garniture.
La longévité d'un appareil dépend pour une grande part de son entretien
périodique.
177
− Contrôle des différents points d'étanchéité ;
− Vidange des appareils de robinetterie lorsque l'installation est hors service.
178
CHAPITRE 6
6.1. GENERALITES
− le captage,
− le traitement,
− le transport,
− le stockage,
− et la distribution.
179
6.2. LES PETITS BARRAGES
Les petits barrages ont pour vocation de créer des retenues d'eau. Ces stockages
d'eau sont destinés:
− à la production agricole ;
− à l'approvisionnement en eau du bétail ;
− à l'approvisionnement en eau des villages ;
− à la pèche et à l'artisanat.
TN
Couche peu
perméable
TN
Couche
imperméable
Figure 6.2 : Barrage de retenue d’eau souterraine
180
TN
Couche
perméable
Couche
imperméable
Figure 6.3 : Barrage mixte (eau souterraine et eau de surface)
Elles sont généralement de dimension réduites et sont creusées dans les bas-
fonds à sol profond et colmatés. Les eaux sont destinées :
181
a – Coupe en travers
b – Vue en plan
Ce sont des digues filtrantes partiellement colmatées "en pied". Elles permettent
de cumuler les avantages des deux types précédents.
183
− Documents divers : ces documents peuvent provenir des travaux de recherche,
d'étude de projet, de stage, etc.
− Les photographies aériennes et les cartes sur les milieux humains et agricoles :
habitat, communication, zone cultivée, etc.
− Les notables
− Les masculins et les féminins
− Les anciens et jeunes
− Ethnie et clan etc.
184
Figure 6.8 : Localisation du site dans le paysage
185
− profil en travers de l'axe du d'eau : on y mentionne le tracé du bas - fond de la
cuvette, les hauteurs relatives des point relevés (figure 6.10) ;
− profil en long de l'axe du cours d'eau (figure 6.11).
Il permet de connaître de l'amont vers l'aval, les caractéristiques du terrain
(pente, rupture de pente) on y mentionne les mêmes choses que sur le profil en travers.
Figure 6.11 : Exemple d’exploitation du profil en long dans la cuvette (axe du marigot)
187
6.2.3. Différents types de barrages
188
1 Perré épais (0,5 m) 5 Terre de la digue
2 Couche de protection (0,2 m de sable) 6 Perré de couronnement du barrage
3 Couche de pose (0,2 m de sable) (facultative) 7 Tranchée d’étanchéité en argile
4 Membrane souple
Figure 6.14 : Barrage à masque amont avec membrane souple d’étanchéité (Coupe en
travers)
- argile 20 % (φ ≤ 2 mm)
- limon 15 %
- sable fin 45 %
- sable grossier 20 %
6.2.3.2.1. Caractéristiques
Les gabions sont des cages en grillage galvanisé qui a la forme d'un
parallélépipède rectangle remplie de pierres.
Un barrage en gabion est un ouvrage en zones hétérogènes :
189
a) Coupe en travers
1 Massif de terre compactée 6 Massif de gabions et/ou enrochement
2 Perré gravillonné sur couche de pose 7 Parement aval
3 Butée du perré 8 Bassin de dissipation
4 Tranchée d’ancrage et d’étanchéité 9 Tapis filtrant
5 Filtre 10 Enrochement parafouille
190
6.2.3.2.2. Avantages
− Ouvrages souples et déformables. Ils sont bons pour les fondations peu stables.
− Technologie de mise oeuvre éléments pierreux adaptés aux villageois.
− Gabions réalisables par des ateliers artisanaux.
6.2.3.2.3. Inconvénients
6.2.3.3.1. Caractéristiques
191
Figure 6.16 : Barrage en maçonnerie de moellons
192
Figure 6.17 : Digues déversantes
193
6.2.3.5. Digues filtrantes (figure 6.18)
194
Figure 6.18 (suite) : Digues filtrantes
195
6.2.4. Conception de l’ouvrage
6.2.4.1. Le bassin
6.2.4.1.1. Capacité
Qprojet = C .Q10
6.2.4.2.1. Caractéristiques
− d'un déversoir ;
196
− d'une zone de réception en pied de barrage où l'eau est contrôlée et perd son
énergie érosive ;
− d'un coursier qui conduit l'eau au chenal.
197
Figure 6.21 : Evacuateur de crue
198
Figure 6.22 : Evacuateur central
199
Figure 6.24 : Evacuateur de crue en béton cyclopéen ou maçonnerie pour petits barrages
en terre
200
Figure 6.25 : Exemple de déversoirs gabionnés pour petit barrage en terre
6.2.4.3. La digue
201
que ces eaux ne détériorent le massif des terres compactées et évitant le transport
par les eaux des éléments fins
L'eau d'infiltration ne doit pas atteindre l'aval du barrage mais sous le massif de
gravillons ou d'enrochement ou l'eau de résurgence est évacuée sans dommage.
Pour ce faire, la règle de Lame doit être vérifiée.
202
Figure 6.27 : Infiltration sous la digue
203
Figure 6.28 : Type de protection de la digue
6.3.1. Généralités
6.3.1.1. Définition
− soit posés sur le sol, soit légèrement ou complètement enterrés, soit sur une
superstructure ;
− soit sur des pylônes de grande hauteur (châteaux d’eau) ou sur des bâtiments.
Ces réservoirs peuvent être découverts (bassins) ou munis d’une couverture.
204
6.3.1.2. Formes en plan
− Résistance : Le réservoir doit dans toutes ses parties, équilibrer les efforts
auxquels il est soumis.
− Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans
fuite. Il doit donc être étanché, c’est-à-dire non fissuré ou fissuré dans les
conditions acceptables (ne permettant pas des fuites).
− Durabilité : Le réservoir doit durer dans le temps, c’est-à-dire que matériau (béton
pour la plus part des cas) dont il est constitué doit conserver ses propriétés initiales
après un contact prolongé avec le liquide qu’il est destiné à contenir.
− Revêtement : Le revêtement intérieur, s’il protège le béton sous jasent doit aussi
protéger le liquide de l’influence du béton.
− Au niveau du sol (ou très peu enterré) : le radier du réservoir est toujours placé au
contact du sol sur un béton maigre de 5 à 10 cm d’épaisseur.
− Dans le sol (enterré) : une fouille déterminera la position du radier en profondeur.
Sol
c) enterré
206
6.3.1.4.3. Selon le mode de fermeture
Notons que pour les bassins, la question de leur aspect n’a pratiquement pas
besoin d’être évoqués. Dans le cas des réservoirs au sol, la côte esthétique ne peut plus
être négligé. Mais c’est dans le cas des châteaux d’eau que le souci esthétique doit être
primordial ; une telle construction devant être absolument une ″œuvre d’art″.
207
6.3.2.1.1. Petits bassins
Figure 6.30
Figure 6.31 :
Les charges des parois peuvent être réparties sur le sol par un radier plus ou
moins épais, par un radier nervuré ou par un radier en quadrillage. On préfère
généralement le radier épais bien qu’il conduise à un volume important de béton car le
208
terrassement est beaucoup plus simple. Par ailleurs en très mauvais terrain, les deux
autres types nécessitent des coffrages perdus.
Figure 6.32 :
Figure 6.33 :
Les consoles peuvent aussi être encastrées sur les poutres du radier et si le
radier est quadrillé ou sur une bascule permettant l’équilibre sont le radier comporte
des joints.
209
Figure 6.34 :
Le radier est, soit une dalle pleine, épaisse, soit une dalle mince sur quadrillage
de poutres orthogonales (figure 6.36)
Jusqu’à 20 à 30 m de diamètre, la paroi encastrée sur le radier est d’épaisseur
constante ou variable.
Au-delà de 30 m, les déformations prennent une telle importance qu’il vaut
mieux recourir aux voûtes, comme dans le cas des réservoirs rectangulaires.
210
Figure 6.35 :
211
Figure 6.36 :
Figure 6.37 :
Un réservoir diffère d’un bassin par le fait qu’il est couvert. Notons qu’ici les
charges sont plus importantes ; mais le radier d’un réservoir se traite exactement
comme celui d’un bassin.
Il en va différemment quelquefois des parois.
La couverture est organisée comme un plancher. Pour des réservoirs de grandes
dimensions en plan, l’appui de la couverture sur les parois extérieures ne suffit plus.
On doit prévoir des poteaux intérieurs et un système de poutraison orthogonale. Les
panneaux entre poutres peuvent être des dalles planes ou des voûtes minces en bonnet
d’évêque.
212
Figure 6.38 :
Les parois sont d’épaisseur constante. Elles prennent appuis sur le radier et la
couverture.
Ils se traitent comme nous l’avons vu pour les bassins du type correspondant.
213
− les aciers ne sont pas toujours rigoureusement rectilignes, ils présentent le plus
souvent des brisures locales pouvant influer sur leur allongement ;
− les liaisons en tête de contreforts peuvent ne pas être rigoureusement identiques ;
− le module d’élasticité du béton peut être très variable
− par des contreforts massifs, régulièrement espacés soit pleins, soit évidés
− par des voûtes cylindriques entre contreforts, concaves, ou convexes à
génératrices verticales, ou inclinées.
Figure 6.39
Chaque voûte entre contreforts est alors autonome quant à ses déformations. La
réalisation du radier ne présente aucune difficulté si le terrain est très résistant. Dans le
cas contraire, il est intéressant de profiter, là aussi des possibilités des voûtes pour
réaliser le radier à l’aide des voûtes symétriques de celles de la couverture.
214
Figure 6.40
Figure 6.41
On adopte la paroi auto stable, comme dans le cas des grands bassins. Des
poteaux pour soutenir la couverture sont nécessaires, comme pour les réservoirs
rectangulaires.
215
Figure 6.42
On peut couvrir soit par des dalles sur poutraison orthogonal soit mieux à l’aide
d’une coupole centrale et ou plusieurs voûtes toriques périphériques.
Figure 6.43
Les impératifs sont les mêmes que ceux des réservoirs rectangulaires à savoir,
libre dilation des parois des couvertures et des radiers.
Le problème devient extrême complexe pour les grands volumes.
216
La fondation de ces grands réservoirs peut présenter quelquefois des difficultés
en mauvais terrains. Le système constructif de coupole peut alors s’appliquer
économiquement, pour le fond du réservoir.
Figure 6.44 :
Autrefois, la cuve était posée en tête de pylône sur des poutres de contour
ceinturant le poteau.
Un moyen d’accès à la cuve doit être prévu : escalier en échelle.
Dans le cas des grands réservoirs sur pylône, il y a lieu, bien entendu, de pendre
les mêmes précautions que dans celui des grands réservoirs posés sur le sol, c’est-à-
dire de permettre le libre jeu des forces élastiques, des dilatations et du retrait.
217
Deux moyens sont possibles :
− réaliser vers le centre de la cuve, deux portiques doubles, rigides sur 4 poteaux et
articuler en tête et en pied tous les autres poteaux (articulations sphériques) ;
− réaliser sur chacun des faces, des palées rigides entre deux ou trois poteaux (avec
voilée ou échappe) et articuler tout le poteau en tête et au pied (articulation
sphérique) sauf ceux des palées dont les articulations en tête seront cylindrique.
• La cuve
On distingue trois parties :
Parois
− cylindrique (a)
− conique : soit vers le bas (b) ; soit vers le haut (c) avec un épanouissement vers le
haut (d) ou vers le bas (e)
− cylindro-conique (f)
− en tulipe (g)
− hyperbolique (h)
Toutes ces formes peuvent être lisses ou au contraire munies de nervures
verticales ou inclinées.
218
Figure 6.45
Couverture
219
La couverture est dotée de différents organes : Cheminée d’accès, trappes de
visites, dispositifs d’aération.
Figure 6.46
Fonds
Le fond se traite soit en dalle épaisse plane, soit en coupole comprimée soit en
coupole tendue ou en tronc de cône, soit en coupole avec tore périphérique.
Des ceintures sont aménagées en fond de cure à l’intersection avec les parois
d’une part et le pylône d’autre part.
La cuve peut comporter plusieurs compartiments, deux généralement, de
capacités égales ou différentes. La division s’opère à l’aide de voiles cylindriques ou
comiques placés ou non au droit des ceintures
Figure 6.47 :
220
• Pylône
Le pylône support de cuve peut revêtir deux aspects pylône sur poteaux ou
pylône sur tour.
Poteaux
Figure 6.48 :
221
Tour
La tour peut être constituée par :
− cylindrique ;
− conique évasée en haut ;
− conique évasée en bas ;
− cylindro-conique ;
− hyperbolique.
222
Figure 6.49
Ils sont généralement inutiles, le béton des parois pouvant être laissé brut de
décoffrage. C’est le cas en particulier des :
223
Dans les autres cas, il est généralement nécessaire de prévoir des enduits.
Dans le cas des grands réservoirs, l’expérience monte que l’inertie thermique de
la masse d’eau d’une part et de la masse de béton d’autre part, sont telles que les
variations de température de l’eau sont relativement faible et que par suite toute
isolation thermique est dans ce cas superflue. On estime généralement qu’au-delà de
800 à 1 000 m3, il n’y a pas à prendre de précaution spéciale.
Pour les petits réservoirs il faut donc isoler thermiquement la masse d’eau :
paroi fond, couverture.
Différentes procédés sont possible :
Paroi
BA BA BA
Briques
creuses Briques
couche
Vide d'air isolante
Figure 6.50 :
Couverture
Figure 6.51
224
On peut adopter la protection analogue a celle réalisée pour la paroi, soit couche
de briques creuses, soit isolement moderne ; de toute façon une précaution s’impose :
c’est d’éviter absolument l’introduction d’eau de pluie dans la couche de protection ce
qui réduit sérieusement ces qualités isolantes. Il faut donc réaliser une protection
d’étanchéité, par un enduit au ciment (dosage 600 kg/m3) grillagé avec papier kraft
sous jase, pour éviter l’imprégnation de l’isolation par l’eau de gâchage.
L’eau potable n’attaque pas le béton lorsqu’elle est presque toujours légèrement
ou franchement alcaline. Il convient seulement, par conséquent, que les cuves soient
étanchéité ainsi différents procédés sont utilisés :
− Etanchéité obtenue dans la masse même du béton avec un dosage (l’ordre de 400
kg/m3), une granulométrie et une mise en œuvre appropriées, il faut donc faire un
béton plein (et non seulement compacte, car celle-ci pourrait être creux) à
minimum de grains fin et enduire au minimum sino totalement.
− Enduit au mortier de ciment dégrossissage et le second enduit proprement dit. Le
dosage, autrefois classique, était de 1 000 à 1200 kg de ciment par m3 de mortier.
Il semble qu’on puisse réduire beaucoup de 600 à 800 kg par exemple.
Ces cuves peuvent être dangereux par l’hydrogène sulfuré qu’elles peuvent
contenir qui est fixé par l’hydrate de calcium du béton et du mortier sous forme de
sulfure de calcium et ensuite oxydé pour donner du sulfate de calcium, ou transformé
directement en acide sulfurique. Dans ce cas la protection se fait avec les revêtements
étanches que nous avons vus précédemment. Mais il y a toujours intérêt à mettre le
réservoir en service, le plus longtemps possible après durcissement du mortier pour
que la carbonatation ait le temps de ce faire.
Béton et enduit se traitent comme cela est devenu classique pour les travaux à la
mer :
225
− ciments spéciaux ;
− béton et mortier très pleins, éviter les reprises ;
− long durcissement avant la mise en service ;
− protection sérieuse des armatures par le béton 4 à 5 cm.
Figure 6.52 :
226
Figure 6.53 :
227