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Chapitre IV Les Fondations18

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N.

HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations


Chapitre IV : Les fondations
I. Généralités – définitions
I.1 Définitions
Les fondations en béton armé sont des massifs ayant un contact direct avec le sol auquel elles
transmettent les charges de la superstructure, elles constituent la partie essentielle de l’ouvrage.
Les éléments de fondation transmettent les charges au sol soit directement (semelle superficielle) soit par
l’intermédiaire d’autres organes (fondation profonde).
En fonction de la profondeur du bon sol ou du sol de fondation, on rencontre deux grands types de
fondation :.
- fondations superficielles sont les fondations dont l’élancement est faible (typiquement
inférieur à 5,0). La distinction entre une fondation superficielle et une fondation profonde est en
général basée sur la valeur de l’encastrement équivalent Hf /B où B représente la largeur ou le
diamètre de la fondation (Fig. VI.1). Selon l’Annexe D de la norme NF P 94- 262, si la valeur de
ce rapport est inférieure à 1,5, il s’agit de fondation superficielle. Si elle est comprise entre 1,5 et
5,0 , il s’agit de fondations semi-profondes. Les fondations superficielles se subdivisent selon le
cas en semelles filantes sous mur, semelles isolées sous poteaux, semelles continues sous
poteaux et radiers ;
- fondations profondes, les fondations sur pieux, micropieux, barrettes ou puits dont
l’élancement est élevé (typiquement des fondations dont la profondeur Hf est supérieure à 5 fois
le diamètre ou la largeur).

L’étude des fondations nécessite :


- d'une part, l'examen de la capacité portante des terrains servant d'assise ;
- et d'autre part, le dimensionnement de la structure fondation qui se décompose en la
détermination de ses dimensions compte-tenu de la capacité du sol et de la capacité portante de la
structure proprement dite.
Ce chapitre traite plus particulièrement du deuxième aspect.
I.2 Actions
Les actions qui doivent être prises en compte sont :
– les charges permanentes G
– les charges d'exploitation (avec les lois de dégression éventuellement) Q
– les actions dues au vent W
– les actions dues à la neige Sn
– les actions accidentelles (séismes, chocs de bateaux ou de véhicules) FA
Les combinaisons d'actions, en tenant compte du BAEL et du RPA 99, sont de la forme :
a) 1,35 G + 1,5 QB
b) 1,35 G + 1,5 QB + W (ou Sn)
c) 1,35 G + 1,5 W (ou 1,5 Sn) + 1,3 0 QB
avec 0 = 0,77 en général
ou 0 = 0,9 dans certains cas spécifiques (voir articles B-6.1,22 et D-2.2 des Règles BAEL)
d) G + 1,5 W (ou 1,5 Sn)
e) G + QB + FA
Pour les états-limites de service, W est pris égal au vent normal des Règles NV65.
Les combinaisons d'actions sont de la forme :
a) G + QB
b) G + QB + 0,77 W (ou 0,77 Sn)
c) G + W (ou Sn) + 0QB avec 0 défini comme ci-dessus.

II. Les fondations superficielles

1
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
Il s’agit des ouvrages de transition entre les éléments porteurs de la structure et le sol. Les fondations
superficielles font l’objet des DTU 13.12 publiées en 1988 ainsi que de la partie B.9 des règles BAEL.
Notations
On utilise les notations et le vocabulaire définis par la figure VI.1
La base de fondation est arrêtée à un niveau tel que l’eau incluse dans le sol ne gèle pas. Selon la région
la profondeur de la fondation Hf doit être telle que H f  60cm
Une fondation superficielle aura une largeur minimale de 40cm et une hauteur totale de 20cm, le piédroit
e  6  6cm . Le béton de propreté servant à protéger l’armature contre l’humidité et autre agent
agressif a une hauteur d’au moins 5cm.

II.1 Semelles filantes soumises à un effort normal centré

Une semelle filante (figue IV.1) est constituée par des empattements destinés à répartir sur le sol la
charge transmise par le mur ou le voile Q= N effort normal par mètre linéaire dans le sens longitudinal
du mur.
Soit σsol la contrainte admissible du sol en MPa et B la largeur de la semelle. Pour que la semelle vérifie
Nu
la condition de résistance il faut que B  . (IV.1)
1000 SOL
En outre pour que les contraintes sous la semelle soient uniformément réparties et que les efforts soient
convenablement transmis par des bielles en béton vers les armatures les dimensions de la semelle
doivent satisfaire :
B b
- condition de rigidité : ht   d' (IV.2)
4
- e  6  6cm (IV.3)

Méthode de calcul
Les semelles sont des pièces pour lesquelles la hauteur est grande par rapport à la largeur donc elles
ne satisfont pas aux hypothèses de la RDM , alors pour leur calcul on utilise la méthode des bielles
qui consiste à admettre que les efforts sont transmis par des bielles obliques de béton (figIV.2)

2
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

Figure IV.2 méthode des bielles

Les semelles sont des pièces pour lesquelles la hauteur est grande par rapport à la largeur donc elles
ne satisfont pas aux hypothèses de la RDM , alors pour leur calcul on utilise la méthode des bielles
qui consiste à admettre que les efforts sont transmis par des bielles obliques de béton (fig IV.2)

L’ensemble des deux bielles fictives (symétriques par rapport à l’axe de la semelle) et des armatures
inférieures fonctionne à la manière d’une ferme chargée en son sommet, les armatures constituant le
tirant.
En appelant N la charge par mètre linéaire provenant du mur et en faisant une section passant par le
point O, le moment par rapport à O est :
N B N b N ( B  b)
 
2 4 24 8
Ce moment doit être équilibré par les armatures tendues qui développent un moment intérieur égal
à : AS  S (ht  d ' )
En faisant l’équilibre entre les deux moments on aura :
N ( B  b)
AS  (IV.4)
8 s (ht  d ' )
fe
AS : section des armatures tendues et s 
s
Le système est complété par des armatures filantes posées sur les armatures inférieures dont la
section totale est prise au moins égale au 1/4 de la section des armatures inférieures .
Cette méthode s’appelle la méthode des bielles et ne s’applique que si la semelle est rigide c'est-à-
Bb
dire qu’on a : ht   d'
4
II.2 Semelle filante soumise à un effort normal excentré

II.2.1 Vérification de la stabilité

3
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
M B
Une telle semelle est dite stable si e   (article 10.1.5 du RPA 99 modifié 2003) où B est la
N 4
largeur de la semelle, M et N étant respectivement le moment appliqué selon B et l’effort normal par
mètre linéaire.
Notons que la vérification de la stabilité se fait sous la combinaison des sollicitations : 0.8G  E (E :
composante sismique)

II.2.2 Vérification de la résistance

Deux cas peuvent se présenter en fonction de la valeur de l’excentricité de l’effort normal.


M B
1er cas : l’effort normal est à l’intérieur du tiers central : e   le diagramme des
N 6
contraintes sous la semelle est trapézoïdal, pour la détermination des contraintes on applique la
formule de NAVIER-BERNOULI, et on aura :
N  6e 
 1, 2  1    1.33 SOL (IV.5)
1000 B  B
M B
2ème cas : l’effort normal est à l’extérieur du tiers central : e   , le diagramme des
N 6
contraintes sous la semelle est triangulaire et dans ce cas la formule de NAVIER-BERNOULI ne
peut être appliquée puisqu’il y a soulèvement d’une partie de la semelle (la partie tendue) donc pour
la détermination des contraintes maximales on fait l’équilibre entre les efforts verticaux et leurs
moments (fig.IV.3) :
F v
0 R  N
B
M  0  R et N ont la même ligne d’action et comme N est appliqué à (
2
 e) du
parement de la semelle alors R résultante des contraintes de compression est appliquée à la même
distance du parement.
R étant la résultante des contraintes donc elle passe par le CDG du triangle ce qui nous permet de
B
dire que la longueur du triangle des contraintes de compression est égale à 3(  e) d’où
2
 B 
 max  3(  e).1000 
RN   2  donc
2
2N
 max   1.33 sol (IV.6)
B
3(  e).1000
2
Remarque : la vérification des contraintes se fait essentiellement sous les combinaisons :
1.35G+1.5Q et G+ Q  E

4
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

II.2.3 Détermination des armatures

Les méthodes qui vont être énoncées sont valables aussi bien à l’ELU qu’à l’ELS.
Pour la détermination des armatures deux cas peuvent se présenter :
M B
1er cas : le diagramme des contraintes sous la semelle est trapézoïdal : e  
N 6
On peut :
M B M b
a) utiliser la méthode des bielles si on a simultanément : e   et e   , bien sûr à
N 24 N 6
3e
Bb N (1  )( B  b)
condition que la semelle soit rigide ( ht   d ' ) ; alors : AS  B
4 8  s ( ht  d')

(IV.7)
Le système est complété par des armatures filantes posées sur les armatures inférieures dont la
section totale est prise au moins égale au 1/4 de la section des armatures inférieures .

b) si les conditions précédentes ne sont pas vérifiées, on utilise la méthode dite des consoles qui
consiste à considérer que l’empattement de la semelle est encastrée à 0.35b de l’axe du mur (fig
IV.4). Le moment d’encastrement dans la console M1 est équilibré par les armatures parallèles à
la largeur B.
   B 
Le moment d’encastrement est : M 1  R.Sg avec R  1   0.35b 1000 ;
2 2 
 1  2  B 
 2    0.35b 
avec B 2 
  2 1  B 1
Le bras de levier de la résultante R est Sg    0.35b 
  1  2 3
Les armatures principales s’obtiennent par :
M1
AS // B  (IV.8)
0.9(ht  d ' ) S
Le système est complété par des armatures filantes posées sur les armatures inférieures dont la section
totale est prise au moins égale au 1/4 de la section des armatures inférieures .

5
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

M B
2ème cas : le diagramme des contraintes sous la semelle est triangulaire : e  
N 6
Dans ce cas on applique la méthode des consoles et le schéma statique sera comme montré à la figure
IV.5.

 max    B 
On a toujours : M 1  R.Sg avec R    0.35b 1000
2 2 
 max  B B 
  3(  e)  (  0.35b)  (IV.9)
3(  e)  2 
B 2
2
  2 max B 1
Le bras de levier de la résultante R est Sg    0.35b 
   max 2 3
M1
les armatures principales s’obtiennent par : AS // B  (IV.10)
0.9(ht  d ' ) S
Le système est complété par des armatures filantes posées sur les armatures inférieures dont la section
totale est prise au moins égale au 1/4 de la section des armatures inférieures.

6
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

II.2.4 Disposition des armatures

Pour déterminer la longueur des barres des armatures principales ( As // B) et leur ancrage, on calcule
 fe
la longueur de scellement : l s  ,  étant le diamètre des armatures et
4 s
 s  0.6 s2 f tj avec  s  1.5 pour les barres à haute adhérence.
B
- si  l s : toutes les barres doivent être prolongées jusqu’aux extrémités de la semelle et
4
comporter des ancrages courbes ;
B B
- si l s  : toutes les barres doivent être prolongées jusqu’aux extrémités de la semelle sans
8 4
pour autant comporter des crochets ;
B
- si l s  : les barres ne comportent pas de crochets et on peut arrêter une barre sur deux à 0.71l
8
ou alterner les barres de 0.86l.

III. Semelle isolée rectangulaire sous poteau


III.1 Semelle isolée rectangulaire soumise à un effort normal centré
III.1.1 Descriptions- Dimensions

Une telle semelle constitue un tronc de cône (fig.IV.6).


Appelons :
- N : la charge à transmettre au sol ( en N)
- σsol : la contrainte admissible du sol en MPa ;
- B : le grand côté de la semelle en mm
- A : le petit côté de la semelle en mm
- b,a : dimensions en plan du poteau
N
On doit avoir : A.B  (condition de résistance)
 SOL
B b
La condition d’homothétie donne : 
A a
Bb Aa
La condition de rigidité de la semelle donne : ht  d '  et ht  d ' ' 
4 4
Enfin on doit avoir e  6  6cm

7
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III.1.2 Méthode de calcul des armatures


Les armatures sont constituées de deux nappes orthogonales superposées et respectivement parallèles
aux côtés de la semelle, soient B et A.
Pourvu que la semelle soit rigide on applique la méthode des bielles qui donne :
N ( B  b)
AS // B 
8 s (ht  d ' )
N ( A  a)
AS // A 
8 s (ht  d ' ' )

III.2 Semelle isolée sous poteau soumise à un effort normal excentrée


Supposons que le moment est appliqué selon le grand côté B.
III.2.1 Vérification de la stabilité
M B
Une telle semelle est dite stable si e   ( article 10.1.5 du RPA 99 modifié 2003) où B est la
N 4
largeur de la semelle et M,N respectivement le moment appliqué selon B et l’effort normal.
Notons que la vérification de la stabilité se fait sous la combinaison des sollicitations : 0.8G  E
( E : composante sismique) .

III.2.2 Vérification de la résistance

La méthode de vérification de la résistance est analogue à celle exposée au paragraphe II.2.2 du


chapitre V.
Deux cas peuvent se présenter en fonction de la valeur de l’excentricité de l’effort normal.
M B
1er cas : l’effort normal est à l’intérieur du tiers central : e   le diagramme des
N 6
contraintes sous la semelle est trapézoïdal, pour la détermination des contraintes on applique la
formule de NAVIER-BERNOULI, et on aura :
N  6e 
 1, 2  1    1.33 SOL (IV.11)
A.B  B
8
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
M B
2ème cas : l’effort normal est à l’extérieur du tiers central : e  > : le diagramme des
N 6
contraintes sous la semelle est triangulaire et dans ce cas :
2N
 max   1.33 sol (IV.12)
B
3(  e).A
2
Remarque : la vérification des contraintes se fait essentiellement sous les combinaisons :
-1.35G+1.5Q et G+ Q  E à l’ELU et G+Q à l’ELS

III.2.3 Détermination des armatures

Les méthodes qui vont être énoncées sont valables aussi bien à l’ELU qu’à l’ELS.
Pour la détermination des armatures deux cas peuvent se présenter :
M B
1er cas : le diagramme des contraintes sous la semelle est trapézoïdal : e  
N 6
On peut :
M B M b
a) utiliser la méthode des bielles si on a simultanément : e 
 et e   ;
N 24 N 6
Bb Aa
bien sûr à condition que la semelle soit rigide ( ht   d ' et ht   d ' ' ) ; alors :
4 4
3e
N (1  )( B  b)
AS // B  B (IV.13)
8(ht  d ' ) S
N ( A  a)
et AS // A  (IV.14)
8(ht  d ' ' ) S
Le système est complété par des armatures filantes posées sur les armatures inférieures dont la
section totale est prise au moins égale au 1/4 de la section des armatures inférieures.

b) si les conditions précédentes ne sont pas vérifiées, on utilise la méthode dite des consoles qui
consiste à considérer que l’empattement de la semelle est encastré à 0.35b de l’axe du mur. Le
moment d’encastrement dans la console M1 équilibré par les armatures parallèles à la largeur B
est calculé par :
   B 
M 1  R.Sg avec R  1   0.35b  A
2 2 
 2  B 
et    2  1   0.35b 
B 2 
  2 1  B 1
Le bras de levier de la résultante R est Sg    0.35b 
  1  2 3
Les armatures principales s’obtiennent par :
M1
AS // B 
0.9(ht  d ' ) S
M B
2ème cas : le diagramme des contraintes sous la semelle est triangulaire : e  
N 6
Dans ce cas on applique la méthode des consoles et le schéma statique est analogue à celui montré à la
figure VI.5 ci-dessus.

9
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
1    B 
On a toujours : M 1  R.Sg avec R    0.35b  A
2 2 
 max  B B 
  3(  e)  (  0.35b) 
3(  e)  2 
B 2
2
  2 max B 1
Le bras de levier de la résultante R est Sg    0.35b 
   max 2 3
Les armatures principales s’obtiennent par :
M1
AS // B 
0.9(ht  d ' ) S
Remarque importante : lorsqu’on utilise la méthode des consoles et quel que soit l’aspect des
diagrammes des contraintes sous la semelle, les armatures parallèles à A (côté par rapport auquel il est
supposé la non existence du moment) seront déterminées par :
3e
N (1  )( A  a)
AS // A  B (IV.15)
8 s (ht  d ' ' )

IV. Semelle circulaire isolée sous poteau circulaire soumise à un


effort normal centré
IV.1 Description- Dimensions
Une telle semelle peut être armée d’un quadrillage de deux nappes orthogonales ou par des cerces
(fig.VI.7).
Appelons :
- N : la charge à transmettre au sol ( en N)
- σsol : la contrainte admissible du sol en MPa ;
- D : le diamètre de la semelle ;
- d : le diamètre du poteau
4N
La condition de résistance donne : D  ; (IV.16)
 SOL
Dd
La condition de rigidité donne : ht  d1  (pour d1, dans le cas des armatures en cerces, voir
4
fig.VI.7 b) ;

10
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

Enfin on doit avoir :


e  6  6cm :pour les armatures orthogonales ;
e  m  3m  1 cm : pour les armatures en cerces (m est le nombre de cerces et  le diamètre des
barres en cm).
Remarque : dans le cas des armatures en cerces on dispose généralement des armatures verticales, liées
aux cerces, pour maintenir ces dernières et pour former une butée pour les bielles de béton comprimé.

IV.2 Méthode de calcul


IV.2.1 Cas des armatures orthogonales

Rapportons la semelle à u système d’axes orthogonaux X, Y, Z tel que OZ soit confondu avec l’axe de la
semelle et portons sur OZ la longueur OA=h0 .
Considérons un élément de la semelle d’aire d  d et de centre I (  , ) (fig.IV.8) ;
4N
Si σ = σsol : la contrainte admissible du sol s’écrit alors :   .
D ²
dN 4N
Or nous avons pour l’élément de la semelle :    ; donc
dd D ²
4N
dN  ds  dd
D²
Décomposons dN en dF’ suivant la bielle IA et en dF suivant OI ; les triangles semblables nous
dF OI  4N
donnent :   , d’où dF   ² dd
dN OA h0 D² h0
Décomposons maintenant dF parallèlement aux axes OX et OY,on aura :
4N
Selon OX : dFx   ² dd cos
D² h0

11
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

  /2 D/2
 4N 4 N 2D 3 ND
Donc Fx    cos d   ² d   
 / 2 D / 2  D ² h0 D² h0 24 3h0

ht  d1 D  d N (D  d )
Or   Fx 
h0 D 3 (ht  d1 )

N (D  d )
Selon OY : on obtiendrait Fy  avec d2=d1- 
3 (ht  d 2 )
Comme on a : Fx  As // X  s et FY  As // Y  s alors les sections des armatures sont données par :
FX N (D  d )
- As // X   (IV.17)
S 3 ht  d1  S
FY N (D  d )
- As // Y   ; (IV.18)
 S 3 ht  d 2  S
La disposition des armatures orthogonales se fait selon la règle suivante (fig.IV.9) :
- Si D < 1m : on considère que l’effort est uniformément réparti et on dispose les armatures avec
un espacement constant ; toutefois il est préférable de ne pas comptabiliser les barres extrêmes
puisqu’elles sont trop courtes.
- Si 1m < D < 3m : on divisera deux diamètres perpendiculaires en trois parties égales et on
disposera dans la zone centrale 0.5AS ( selon X et ou Y) et 0.25AS dans chaque zone latérale
(selon X et ou Y).
- S i D > 3m : on divisera deux diamètres perpendiculaires en cinq parties égales et on les placera
selon X et /ou Y :
- dans la zone centrale :0.3AS
- dans la zone intermédiaire : 0.25AS
- dans la zone latérale : 0.1AS

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N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

IV.2.2 Cas des armatures en cerces (fig.IV.10)

N (D  d )
Nous avons dans ce cas Fx  Fy  ; or les cerces doivent équilibrer
3 (ht  d1 )
Fx N (D  d )
F  
2 6 (ht  d1 )
F N (D  d )
donc As   (IV.19)
 S 6ht  d1  S

V. Semelle continue sous poteaux


Les semelles isolées sous poteaux sont généralement utilisées lorsque le sol est suffisamment
résistant et homogène ; s’il n’en est pas ainsi, il est préférable d’utiliser une semelle continue sous
poteaux afin de diminuer les tassements différentiels qui risquent de se produire.

Dans ce cas la répartition des contraintes sous la semelle est fonction de la raideur de la semelle.

Pour étudier la raideur d’une semelle continue sous poteaux, nous utiliserons la théorie de la poutre
sur sol élastique qui se résume comme suit :
4 EI
Soit le  : longueur élastique de la semelle avec
KB
13
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
- I : moment d’inertie de la section transversale de la semelle ;
- E : module de déformation longitudinale du béton
- B: largeur de la semelle
- K : coefficient de raideur du sol, à titre d’information, il varie de 0.5daN/cm3 à 12daN/cm3 en
fonction de la qualité du sol.
Après avoir obtenu le, on peut utiliser la théorie de Winkler relative à la poutre sur sol élastique :

1) si la distance entre axes des poteaux L  le  b avec b : largeur du poteau, le calcul peut être
2
conduit en supposant une répartition linéaire des contraintes sous la semelle, et cette dernière
sera calculée comme une poutre continue renversée soumise à la réaction des sols.

Si l’entre axe des poteaux est supérieur à le  b le calcul devra être effectué comme pour une
2
poutre sur sol élastique soumise aux réactions du sol.
VI. Semelles sur pieux
VI.1 Semelle sur deux pieux soumise à un effort normal centré

VI.1.1 Dimensions ( figure VI.11)

Soit :
- E : entre axe des pieux et b : largeur du poteau
- D : diamètre des pieux
- B et A : respectivement la longueur et la largeur de la semelle
On dit avoir
E  3D
B  4 D  30cm
Nu
A  max(( D  30cm); )
3(ht  d ' ) f tj
On peut supposer que l’effort normal est transmis par des bielles de béton comprimé inclinées d’un
angle θ vers les armatures, avec 45° ≤ θ ≤ 55° donc on a :
ht  d '  b  b
1  tg   1.42  0.5  E    ht  d '  0.71 E   (IV.20)
E b
  2  2
2 4

VI.1.2 Méthode de calcul

14
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
ht  d '
Etant donné que la semelle est supposée rigide puisqu’on a 1  tg   1.42 ; alors on peut
E b

2 4
utiliser la méthode des bielles.
La réaction N se décompose en FC dans la bielle et F dans les armatures (figure IV.12), on a :
2
N N N (E  b )
FC  et F   2
2 sin  2tg 4(ht  d ' )
F N ( 2 E  b)
Et comme ASI  alors ASI  (IV.21)
S 8(h t d ' ) S
Cette quantité d’armatures doit être majorée de 10% pour tenir compte des éventuels défauts
1.1N (2 E  b)
d’exécution (excentrement des pieux), on écrit donc: ASI  .
8(h t d ' ) S
Ces armatures doivent être ancrées totalement à partir du nu extérieur des pieux ; elles seront
complétées par le système d’armatures suivant afin d’équilibrer d’éventuels efforts de torsion :
- des armatures supérieures : ASS  0.1ASI
- des cadres verticaux et horizontaux de faible diamètre espacés de 15cm à 20cm ; à titre
d’indication on peut considérer la règle suivante :
h Atv A
- si l’épaisseur A de la semelle est inférieure à :  0.006 et th  0.004 ;
2 A sv A sh
h Atv A
- si l’épaisseur A de la semelle est supérieure à :  0.003 et th  0.002 .
2 h sv h sh
-Atv ,Ath : respectivement les sections des cadres verticaux et horizontaux
-A : épaisseur de l’aire de la section droite du béton de la semelle
- Sv , Sh : espacements des cadres verticaux et horizontaux

VI.1.3 Conditions de résistance du béton


ab
La section d’une bielle vaut en partie supérieure S s  sin  et en partie inférieure
2
Si  S 0 sin  .

15
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
Comme montré à la figure (IV.12) la bielle de béton est soumise à l’effort de compression
N
Fc 
2sin 
Les contraintes de compression dans le béton de la bielle valent respectivement :
Fc N
- dans la partie supérieure :  bs   0.9 f c 28 (IV.22)
S s ab sin ²
F N
- dans la partie inférieure :  bi  c   0.9 f c 28 (IV.23)
S i 2S 0 sin ²
2(ht  d ' )
avec tg 
Eb
2

VI.2 Semelle sur deux pieux soumise à un effort normal et à un moment


Les équations d’équilibre du système montré par la figure VI.13 sont :
E
R1  R2  N et ( R1  R2 )
M
2
N M N M
Donc on a : R1   et R2  
2 E 2 E
M
Il faut vérifier que les deux réactions sont positives c'est-à-dire que E  2
N
Deux cas peuvent se présenter :
M b 1.1R1 (2 E  b)
1er cas : e   : on utilise la méthode des bielles et on aura ASI  avec :
N 6 4(h t d ' ) S
N M
- R1 : réaction du pieu : R1  
2 E

Figure IV.13
M b
2ème cas : e   : on utilise la méthode dite des consoles qui consiste à considérer que
N 6
l’empattement de la semelle est encastrée à 0.35b de l’axe du poteau, le moment d’encastrement dans la
console est M1.
Le moment M1 est équilibré par les armatures parallèles à la longueur B de la semelle.

16
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
E
Le moment M 1  R1 (  0.35b) (IV.24)
2
M1
Et ASI  (IV.25)
0.9(ht  d ' ) s
Dans les deux cas, les armatures ASI seront complétées par des armatures longitudinales supérieures et
des armatures transversales horizontales et verticales comme définies ci-dessus.
Les vérifications des contraintes de compression dans les bielles seront faites comme précédemment en
R1
remplaçant N/2 par R1 puisque dans ce cas Fc  :
sin 
Fc 2 R1
-  bs    0.9 fc 28
Ss ab sin ²
Fc R1
-  bi    0.9 f c 28
S i S 0 sin ²

VII. Semelle sur trois pieux


VII.1 Dimensionnement
En plan ( figure VI.15), la semelle forme un triangle homothétique tronqué aux sommets ; elle
déborde des pieux d’environ 10cm-20cm ; le côté du triangle est B  E  1.75D  0.35
Avec E  3D .
En élévation (figure VI.14), on peut supposer que l’effort normal est transmis par des bielles de
béton comprimé inclinées d’un angle θ vers les armatures, avec 45° ≤ θ ≤ 55°.

En analysant les figures IV.14 et IV.15


E E 3
On a  OA sin 60  OA 
2 3
L’effort normal est transmis vers le pieu à partir du point K ( fig.IV.14 ) donc :
b b 3
OC  
4 cos 30 6
h  d' 2(ht  d ' ) 3
Alors 1  tg  t   1.41
OA  OC 2E  b

17
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

Figure VI.15

VII.2 Détermination des armatures


Il y’a trois possibilités pour armer ces semelles :

1ère disposition :armatures disposées suivant chacune des trois médianes :

Les armatures sont disposées parallèlement aux trois médianes du triangle tronqué formant la semelle (
figIV.16 et IV.17 ) ; dans ce cas l’effort de traction devant être équilibré par les armatures est :
N N ( 2 E  b) 3 N ( 2 E  b) 3
F mT    (IV.26)
3tg 3 6(ht  d ' ) 18(ht  d ' )
N (2 E 3  b 3 )
Donc la quantité d’armatures inférieures est : A m S  (IV.27)
18 s (ht  d ' )
2ème disposition : armatures disposées suivant les côtés de la semelle :
Les armatures sont disposées parallèlement aux côtés de la semelle ( fig IV.16 et IV.17.), l’effort
repris par la section d’armatures selon chaque côté est FcT ; remarquons que :
FTm FTc FTm N 2 E  b
 donc FT  
c

sin 120 sin 30 3 18 (ht  d ' )


N ( 2 E  b)
Donc la section des armatures selon chaque côté est : As 
c
(IV.28)
18 s(ht  d ' )
Ce ferraillage est complété par un quadrillage pour empêcher la fissuration de la semelle à la
partie inférieure, on disposera également des armatures longitudinales supérieures et des armatures
transversales horizontales et verticales comme définies ci-dessus.
3ème disposition : on combine entre les deux systèmes ( figure IV.17)

On dispose des armatures en cerces suivant les cotés de la semelle de section totale AC
équilibrant une part α de l’effort N et des armatures selon les médianes de section Am équilibrant une
part (1-α) de cet effort.
18
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
N ( 2 E  b )
D’après les résultats obtenus pour FcT on aura : As 
c
(IV.29)
18 s(ht  d ' )
(1   ) N (2 E  b) 3
Et les résultats obtenus pour FmT donnent : As 
m
(IV.30)
18 s(ht  d ' )

VII.3 Vérification des contraintes : ( voir figure VI.14)

N
La force sollicitant un pieu est égal à N/3 ; donc la force de compression dans la bielle est FC 
3 sin 
.
Si nous appelons S la section du poteau, la section droite de la bielle à sa partie supérieure aura pour
S
valeur : sin  ; donc la contrainte dans cette section de la bielle est :
3
3FC N
-  b ,1  
S sin  S sin ²
De même, si nous appelons S’la section d’un pieu, la section de la bielle dans sa partie inférieure est
S'
est la contrainte de compression dans cette section sera :
sin 
FC N
-  b,2  
S ' sin  3S ' sin ²

On doit avoir  b,1 ; b, 2  1.15 f c 28

VIII. Semelle carrée sur quatre pieux soumise à un effort normal


centré
VIII.1 Dimensions

19
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

Figure IV.18

Il est judicieux d’opter pour une semelle carrée puisqu’elle repose sur quatre pieux qui devraient
être identiques et que l’effort normal est centré.
Sachant que E est l’entre axe des pieux et b la dimension du poteau carré alors et en supposant que
l’effort normal est transmis par des bielles inclinées d’un angle θ vers les pieux, d’après la figure IV.18
on aura :
2 2 (ht  d ' )
1  tg   1.42 . (IV.31)
2E  b
Les dimensions en plan doivent être telles que (figure IV.18) :
E  3D
B  4 D  30cm
Si la semelle est rectangulaire et en posant E et E’ respectivement les entre axes des pieux ,
sachant que a et b sont les dimensions du poteau et en supposant que l’effort normal est transmis par des
bielles inclinées d’un angle θ vers les pieux , on aura :
2(ht  d ' )
1  tg   1.42 (IV.32)
E ²  E '²  0.5 a ²  b²
Les dimensions en plan doivent être telles que :

20
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
E , E '  3D
B  4 D  30cm
A  4 D  30cm
A a

B b

VIII.2 Détermination des armatures


N
La réaction se décompose en FC dans la bielle et F dans les armatures ( figure IV.18), on a :
4
N N N ( E  b / 2) 2
FC  et F  
4 sin  4tg 8(ht  d ' )
Remarquons que F est dirigée selon les diagonales (figure V.18b), elle peut se décomposer selon les
F N ( E  b / 2)
deux côtés du carré dans le plan horizontal et on aura : F1  F2   .
2 8(ht  d ' )
Deux solutions sont à retenir pour la disposition des armatures :
1ère disposition :les armatures sont disposées parallèlement aux côtés et en diagonales.
Soit  la proportion des armatures parallèles aux côtés qui vont équilibrer un effort égal à F1 donc :
N ( E  b / 2)
A// Coté  (IV.33)
8(ht  d ' ) s
Les armatures disposées selon la diagonale vont équilibrer un effort égal à : (1   ) F donc :
(1   ) F (1   ) 2 N ( E  b / 2) (1   ) 2 ACotés
AD    (IV.34)
s 8(ht  d ' ) s 
 peut être compris entre 40% et 60% .
2ème disposition : les armatures sont disposées en cerces et en diagonale
On peut disposer la totalité ou la majorité des armatures équilibrant F1 en cerces rangées
verticalement sur le cinquième inférieur de ht en tenant compte de la légère dégradation de la hauteur
utile de la semelle qui sera ht  d1 avec d 1 : distance du parement inférieur de la semelle au centre de
gravité des cerces et on aura :
N ( E  b / 2)
ACERCES  . (IV.35)
8(ht  d ' ) s
Pour les armatures en diagonale, elles seront identiquement au cas précédent :
(1   ) F (1   ) 2 N ( E  b / 2) (1   ) 2 ACERCES
AD    (IV.37)
s 8(ht  d ' ) s 

VIII.3 Vérification des contraintes



La section de la bielle comprimée à sa partie supérieure vaut : S s  sin  et à sa partie inférieure
4
S I  S 0 sin  où S0 est la section du pieu , sachant que l’effort de compression dans la bielle de béton
N
est FC  , en admettant qu’à l’état limite ultime la compression maximale du béton en
4 sin 
compression est limitée à 0.9 f c 28 donc

21
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations
F N
- dans la partie supérieure :  bs  c   0.9 f c 28
S s b² sin ²
F N
- dans la partie inférieure :  bi  c   0.9 f c 28
S i 4S 0 sin ²
IX. Semelle rectangulaire sur quatre pieux soumise à un effort
normal et un moment
IX.1 Dimensions
Soient E et E’ respectivement les entre axes des pieux (fig.VI.19 a et b ) , sachant que a et b
sont les dimensions du poteau , en supposant que l’effort normal est transmis par des bielles inclinées
d’un angle θ vers les pieux , on aura :
2(ht  d ' )
1  tg   1.42
E ²  E '²  0.5 a ²  b²
Les dimensions en plan doivent être telles que :
E , E '  3D
B  4 D  30cm
A  4 D  30cm
A a

B b
IX.2 Détermination des armatures
N M N M
L’équilibre de la structure donne : R1   et R2   . ( voir la figure VI.19a)
4 2E 4 2E
M
Il faut vérifier que les deux réactions sont positives c'est-à-dire que E  2
N
Par mesure de sécurité, on peut supposer que toutes les réactions sont égales à R1.
R1 se décompose en :
R1
- FC  : sollicitant la bielle inclinée ;
sin 
R1 E '
- Fa 
E ²  E '²tg
R1 E
- Fb 
E ²  E '²tg
R
- F  1
tg
Pour la détermination des armatures, deux cas peuvent se présenter :

M b
1er sous cas : e   : on utilise la méthode des bielles : les armatures seront disposées en cerces
N 6
et en diagonales.
Pour les armatures disposées en cerces , l’effort devant être équilibré est α Fb, donc la section des
armatures est donnée par :

22
N.HASSOUNET Chapitre IV Les Fondations

Fb R1 E
AScerces  
 s  S  tg  E ²  E '²
Les armatures disposées en diagonales équilibrent l’effort (1-α)F, donc la section des armatures est :
(1   ) R1
ASDIAG  .
 S  tg

2(ht  d ' )
Rappelons que tg 
E ²  E '²  0.5 a ²  b²
M b
2ème sous cas : e   , on utilise la méthode dite des consoles qui consiste à considérer que
N 6
l’empattement de la semelle est encastrée à 0.35b de l’axe du poteau, le moment d’encastrement dans la
console est M1.
Le moment M1 est équilibré par les armatures parallèles à la longueur B de la semelle.
E
Le moment M 1  2 R1 (  0.35b)
2
M1
Et ASI 
0.9(ht  d ' ) s
ASI sera décomposé en cerces et en diagonales comme suit :
AS
- cerces de section : ASCERCES 
2
(1   ) AS E'
- diagonales de section : ASDIAG  , avec tg 
2 cos  E
Dans les deux cas, les armatures ASI seront complétées par des armatures longitudinales supérieures et
des armatures transversales horizontales et verticales comme définies ci-dessus.

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