Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Rindu1 151 0019

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

L'IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION BANCAIRE SUR LE MODÈLE DE

FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE

Clémentine Gallès, Olivier Garnier

F.F.E. | « Annales des Mines - Réalités industrielles »

2015/1 Février 2015 | pages 19 à 22


ISSN 1148-7941
DOI 10.3917/rindu1.151.0019
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-realites-industrielles-2015-1-page-19.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour F.F.E..


© F.F.E.. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)


dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


LA CRISE FINANCIÈRE ET SES ENSEIGNEMENTS POUR LA RÉGULATION
L’impact de la réglementation
bancaire sur le modèle de
financement de l’économie
Par Clémentine GALLÈS
Responsable des Études macrosectorielles, Société Générale

et Olivier GARNIER
Chef-économiste et membre du Comité de direction du groupe Société Générale

Depuis 2009, les banques doivent s’ajuster massivement sous la pression cumulée de la crise
économique et financière, des régulateurs et des investisseurs. La place et le rôle de l’intermé-
diation financière sont dans une phase de modification importante, notamment dans la zone
euro, et plus particulièrement en France. Ces changements ne resteront cependant pas sans
conséquence pour les autres acteurs du financement de l’économie. En effet, cette modification
significative de la taille et de la structure des bilans bancaires poussée par les changements
réglementaires prudentiels produit des effets indéniables sur le risque supporté in fine par les
ménages, les entreprises et les autres intermédiaires financiers.

publiques (globalement emprunteurs nets) ont par nature des

C
et article analyse les conséquences potentielles de
ces modifications sur le modèle de financement de besoins de financement plus longs et/ou plus risqués.
l’économie dans son ensemble (1). La première par-
tie rappelle les caractéristiques des différents modèles d’in- Ce déséquilibre entraîne un besoin de transformation de
termédiation financière existants. La deuxième partie illustre l’épargne en matière de maturité et de risque. Même si ce
les évolutions récemment observées dans la zone euro et en besoin existe dans tous les pays, son ampleur est variable :
France en particulier, et souligne les enjeux de la poursuite de il est plus important dans les pays d’Europe continentale que
dans les pays anglo-saxons du fait notamment que les sys-
© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)


ce processus au regard du bouclage macro-financier global.
Enfin, la troisième et dernière partie pose les questions de tèmes de retraites y reposent davantage sur la répartition que
l’impact de ce nouveau contexte de financement en termes sur la capitalisation. Des facteurs aussi divers que la fiscali-
de stabilité financière et de la cohérence de ces changements té, l’éducation financière et le degré de développement du
avec d’autres mesures en cours de discussion au niveau eu- système financier peuvent aussi influer sur l’ampleur de ce
ropéen. besoin de transformation.

Pour répondre à ce déséquilibre, différentes structures de fi-


nancement existent, qui accordent des rôles plus ou moins
Le rôle et la place de importants aux deux types de financement :
l’intermédiation financière
dans le financement de l’économie - le financement par intermédiation de bilan : les intermédiaires
financiers prennent en charge dans leurs bilans tout ou par-
tie du risque au bénéfice des épargnants et des emprunteurs.
Le financement de l’économie est confronté à un déséquilibre
« originel » entre l’offre et la demande d’épargne. Du côté
de l’offre, les ménages (globalement prêteurs nets) ont une (1) Cette note est largement inspirée de la contribution d’Olivier Garnier,
préférence marquée pour la liquidité et la sécurité. Côté de- rapport du Conseil d’Analyse Économique, n°104, « Le financement de
mande, les entreprises non financières et les administrations l’économie dans le nouveau contexte réglementaire », 2012.

RÉALITÉS INDUSTRIELLES - FÉVRIER 2015 19


LA CRISE FINANCIÈRE ET SES ENSEIGNEMENTS POUR LA RÉGULATION

Ainsi, les banques portent dans leurs bilans le risque de trans- d’ajuster à la fois leur passif (augmentations de capital, ré-
formation de la maturité et du risque entre des dépôts le plus tention des profits, allongement de la dette, rémunération
souvent sans risque et liquides, et des crédits généralement à accrue des dépôts…) et leur actif (réduction d’activités de
maturité plus longue et d’une nature plus risquée ; prêts à long terme ou ne procurant pas de dépôts, réduction
du risque porté au bilan par recours au modèle « origination,
- le financement de marchés en direct ou par intermédiation puis distribution » et à la titrisation…).
de marché. En direct ou par l’intermédiaire de fonds d’inves-
tissement (comme les organismes de placement collectif en Les banques européennes se sont déjà largement adaptées,
valeurs mobilières (OPCVM)), l’offre et la demande d’épargne augmentant significativement leurs ratios de capital depuis
se rencontrent, mais les risques restent, en principe, suppor- 2008, ainsi que leurs différents ratios de liquidité. Par exemple,
tés in fine par les épargnants. si l’on regarde le ratio de capital « Core equity Tier 1 », qui
sert désormais de référence, celui-ci a dépassé 10 % fin 2013,
Aux États-Unis, ce sont les financements de marchés qui do- progressant de 3,6 points de pourcentage depuis juin 2011 (2).
minent, tandis que dans la zone euro ainsi qu’en France, les fi-
nancements par intermédiation de bilan apparaissent prépon- En contrepartie, le processus de désintermédiation des fi-
dérants. La différence la plus notable se situe dans le faible nancements (vers moins d’intermédiation de bilan et vers
poids des prêts bancaires aux États-Unis (à peine 15 % du plus d’intermédiation de marché) est déjà bien enclenché, en
financement total des ménages, entreprises non financières particulier en France. En effet, dans la zone euro, le finan-
et administrations publiques considérés dans leur ensemble, cement des sociétés non financières par les marchés repré-
y compris les financements en actions - cotées et non cotées) sente aujourd’hui 20 % de leur endettement, contre 13 % en
comparativement à la zone euro (un peu plus de 40 % du 2009. C’est en France que le mouvement est le plus marqué,
financement des mêmes secteurs non financiers). L’écart est avec une part du financement de marchés qui représente
même encore plus prononcé lorsque l’on ne considère que le aujourd’hui 36 % de l’encours de la dette des sociétés non
financement du secteur privé non financier (ménages + en- financières, contre 26 % en 2009 (et même les deux tiers des
treprises non financières) : moins de 20 % du total aux États- flux nets d’endettement sur les neufs premiers mois de 2014).
Unis, contre près de 60 % dans la zone euro. Cela reflète non En Italie et en Allemagne, ce mouvement de désintermédia-
seulement le plus grand recours du secteur privé aux finance- tion des financements est également visible, mais dans des
ments dits de marchés (titres de dettes et actions), mais aussi proportions qui restent moins importantes. En Espagne, le
le développement beaucoup plus important de la titrisation financement désintermédié reste quasi inexistant à ce jour
aux États-Unis (notamment en matière de prêts immobiliers). pour les entreprises, il n’est donc pas du tout venu compen-
ser l’effondrement du crédit bancaire.
Il convient toutefois de souligner que le risque de transfor-
mation n’a pas forcément disparu dans un système désinter- L’application complète de Bâle III s’étalant jusqu’en 2019, cet
médié. Tout d’abord, ce risque peut, par exemple, être sup- ajustement des circuits de financement de la zone euro de-
porté directement par les émetteurs eux-mêmes, si ceux-ci vrait se poursuivre.
financent leurs investissements à long terme par des obliga-
tions de plus courtes durées. D’autre part, et surtout, la plus … nécessitant une adaptation de la structure de
grosse partie des fonds d’investissement offrent à leurs dé- l’épargne et des placements des entreprises
tenteurs une liquidité journalière, alors même que certains de
leurs actifs ne sont qu’imparfaitement liquides, notamment Par un effet miroir, toute modification de la taille et de la struc-
en temps de crise. De ce fait, ils peuvent dans certaines cir- ture du bilan du système bancaire a pour contrepartie des
constances être eux aussi victimes de phénomènes de run ajustements dans le bilan du secteur non bancaire considé-
(fuite des détenteurs), comme on l’a vu en 2007-2008 pour ré dans son ensemble (3). Ainsi, à montant et à structure in-
certains fonds monétaires. changés des investissements finaux, si le système bancaire
© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)


prend moins de risque de transformation dans son bilan, ce
risque devra alors être assumé par les autres intermédiaires
financiers, les épargnants ou les emprunteurs. En d’autres
Des changements réglementaires termes, les ajustements des bilans bancaires ne pourront se
modifiant le bouclage macro-financier faire sans trop pénaliser le financement à long terme de l’éco-
nomie que si plusieurs types d’ajustements s’opèrent parallè-
Vers un modèle de financement plus désintermédié lement du côté du secteur non financier :
en Europe (en France, en particulier)… - il faut augmenter la part des placements à long terme dans
En raison de risques plus importants portés à leurs bilans, les l’épargne financière totale afin que la réduction de la capacité
banques de la zone euro sont particulièrement concernées de transformation du secteur bancaire ne se fasse pas par la
par l’ajustement aux nouvelles réglementations prudentielles diminution de l’investissement productif de long terme ;
bancaires regroupées dans les Accords de Bâle III, qui visent
à durcir les contraintes sur différents axes : capital, levier,
liquidité... Cet ensemble de contraintes encourage chaque
(2) Source EBA, « Basel III monitoring exercise », septembre 2014, sur
banque à réduire la taille de son bilan et à y porter moins de
ratio CRDIV.
transformations des risques (de crédit et de liquidité). Pour ce (3) On néglige ici les ajustements financiers qui pourraient être réalisés
faire, elles mettent en place des stratégies qui leur permettent avec des non-résidents plutôt qu’avec des résidents non bancaires.

20 RÉALITÉS INDUSTRIELLES - FÉVRIER 2015


Clémentine GALLÈS et Olivier GARNIER
- il faut aussi accroître les possibilités d’accès direct aux mentation est certes de renforcer la stabilité. Néanmoins,
marchés ou aux investisseurs (en substitution des prêts ban- à volume inchangé d’investissements longs et risqués, les
caires) pour les emprunteurs n’ayant pas du tout (ou que dif- risques jusqu’à présent supportés par les banques vont
ficilement) la capacité d’émettre directement sur les marchés. d’une manière ou d’une autre être reportés sur d’autres ac-
teurs, notamment sur les épargnants, les entreprises ou les
Mais de telles évolutions qui touchent à la structure de autres intermédiaires financiers (shadow banking). On peut
l’épargne vont nécessairement prendre beaucoup de temps. se demander si ce report des risques aboutira ou non à un
Du côté de l’épargne, on sait en effet que les comportements réel gain en matière de stabilité financière. Le report sur les
font preuve d’une grande inertie. En outre, si l’on considère épargnants permettra certes de disséminer davantage les
le cas de la France, on constate même que la part des place- risques, mais au sein d’une population ayant une moindre
ments risqués dans le patrimoine financier total des ménages capacité à les gérer (toutes les études confirment le niveau
n’a cessé de diminuer au cours des quinze dernières années. relativement faible de l’éducation financière des épargnants)
Or, plusieurs facteurs pourraient encore amplifier cette ten- et encore plus sujette qu’avant la crise à des comportements
dance qui va à rebours de ce qui serait souhaitable dans un procycliques ou à des paniques. Le report sur les entreprises
système plus désintermédié. D’une part, le vieillissement de rendra leur accès aux financements plus vulnérable à la vola-
la population devrait accroître le poids des placements non tilité des marchés financiers. Enfin, et surtout, les risques sys-
risqués. D’autre part, et surtout, l’évolution récente de la fis- témiques pourraient se concentrer dans le shadow banking,
calité de l’épargne (avec notamment la soumission des reve- qui est par nature moins supervisé et moins régulé que le
nus mobiliers au barème de l’impôt sur le revenu) a pénalisé secteur bancaire. Cela deviendrait très problématique, si les
encore davantage les placements risqués par rapport à cer- banques centrales devaient alors passer du rôle de prêteur
tains placements non risqués bénéficiant d’exonérations ou aux banques en dernier ressort à celui de market-maker en
de régimes privilégiés dernier ressort.

Du côté des emprunteurs, les évolutions sont plus rapides, Quelle compatibilité avec les autres changements
réglementaires ?
même si elles se produisent de façon inégale, et elles sont
d’ailleurs déjà bien engagées. Les grandes entreprises se Du point de vue de la stabilité macro-financière, tout cela
financent désormais quasi-exclusivement sur les marchés. milite pour une approche plus élargie et plus intégrée de la
Pour les entreprises de taille intermédiaire, qui n’ont pas direc- réglementation prudentielle, et non plus cantonnée aux seuls
tement accès aux marchés, des mécanismes de placements bilans des banques (ainsi qu’à ceux des assureurs). Le cas
privés de leurs dettes tendent à se développer rapidement, déjà évoqué du système bancaire parallèle (shadow banking)
même si les montants restent encore modestes d’un point de est bien sûr au cœur de cette problématique. Mais, outre la
vue macroéconomique. Enfin, pour les PME et les TPE, il est difficulté de définir et de délimiter ce secteur, une question de
vraisemblable que les prêts bancaires vont rester leur princi- fond se pose. D’un côté, il est souhaitable d’avoir un cadre
pal mode de financement, cela d’autant plus que les banques réglementaire qui soit le plus uniforme et le plus exhaustif
souhaitent maintenir une relation commerciale étroite avec possible afin d’éviter des stratégies d’arbitrage réglemen-
elles, cette clientèle leur procurant des dépôts considérés taire. Et de l’autre, du point de vue de sa stabilité, le sys-
comme stables. La BCE cherche par ailleurs à encourager la tème financier a besoin d’une certaine « éco-diversité » : si
titrisation des prêts aux PME sous une forme simple et trans-
tous les types d’institution financière sont soumis aux mêmes
parente, mais cela va probablement prendre du temps.
contraintes prudentielles, tous vont alors réagir de la même
Durant la phase de transition, la lenteur de ces ajustements manière et de façon synchrone en cas de choc macro-finan-
pourrait être source de difficultés de financement pour cer- cier, ce qui en amplifiera la transmission.
taines entreprises. Toutefois, à l’horizon des prochaines an-
Le processus de désintermédiation induit par l’évolution de
© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)


nées, ces difficultés devraient rester limitées en raison du
la réglementation bancaire soulève par ailleurs la question de
contexte macroéconomique attendu dans la zone euro : la
sa compatibilité avec l’évolution de la réglementation en ma-
demande de financements demeurerait en effet bridée par la
tière de protection des épargnants. En effet, cette dernière
poursuite du désendettement du secteur non financier et par
vise à juste titre à éviter le mis-selling de produits financiers
une atonie prolongée de la croissance.
auprès d’épargnants peu ou mal avertis (voir, par exemple, la
directive MIF - marchés d’instruments financiers). Mais, en
contrepartie, cela peut dissuader les institutions financières
Implications sur le modèle de de vendre des placements « à risques ».
financement de l’économie et
le partage des risques entre agents Enfin, se pose la question de la compatibilité entre les chan-
financiers et agents non-financiers gements réglementaires et les réformes concernant la struc-
ture du système bancaire. Ainsi, au niveau européen, les pro-
Un enjeu de stabilité financière positions visant à séparer certaines activités de marché (dont
celles de la « tenue de marché ») exercées par des banques
Ces profondes modifications des circuits de financement de dites « universelles » ou de cantonner celles-ci à certaines
l’économie ne sont pas sans conséquence pour la stabilité activités ne sont pas forcément cohérentes avec l’objectif de
financière. L’objectif premier du durcissement de la régle- développer les financements par les marchés.

RÉALITÉS INDUSTRIELLES - FÉVRIER 201521


LA CRISE FINANCIÈRE ET SES ENSEIGNEMENTS POUR LA RÉGULATION

De l’union bancaire à l’union des marchés de capitaux de construction. Il semble néanmoins être lié à l’objectif des
autorités européennes d’aller vers un modèle de financement
Au-delà des changements réglementaires, deux grandes moins dépendant du crédit bancaire et reposant, par consé-
évolutions en cours ou à venir vont profondément influencer quent, plus largement sur un grand marché unique européen
le financement de l’économie européenne au cours des an- des capitaux. En d’autres termes, il s’agirait de permettre à
nées qui viennent : d’une part, l’union bancaire dans la zone une entreprise de pouvoir se financer plus facilement par des
euro, dont le mécanisme de supervision unique (en place de- émissions d’actions ou d’obligations dans des conditions qui
puis novembre 2014) constitue la première étape et, d’autre ne dépendent pas de son pays d’appartenance. Cela soulève
part, le projet de création d’une union des marchés de ca- notamment de nombreux problèmes d’harmonisation, qui
pitaux au niveau de l’ensemble de l’Union européenne, qui vont de la réglementation des opérations sur valeurs mobi-
constitue une des priorités de la nouvelle Commission. lières au droit des faillites en passant par la fiscalité. Plus fon-
damentalement, il sera difficile d’aller vers un grand marché
Le premier objectif de l’union bancaire (non seulement via un
unique des capitaux sans création d’un grand marché unique
mécanisme unique de supervision, mais aussi via un méca-
de l’épargne.
nisme de résolution unique (MRU) pour les banques en diffi-
culté) est de rompre le lien entre les États membres de l’Union Au total, même s’il y a encore beaucoup d’étapes délicates
européenne et leurs systèmes bancaires respectifs. Durant la à franchir avant d’arriver à de véritables unions tant dans le
crise, ce lien a en effet contribué à fragmenter la liquidité et le domaine des banques que dans celui des marchés de capi-
crédit au niveau des frontières nationales. À plus long terme, taux, on peut prévoir qu’à terme le modèle de financement de
au-delà de ce premier objectif, l’union bancaire devrait aussi la zone euro aura profondément évolué : il sera tout à la fois
favoriser le développement d’un marché bancaire unique. plus intégré et moins dépendant du crédit bancaire, mais ce,
dans des proportions encore difficiles à prévoir.
Le projet d’union des marchés de capitaux reste, quant à lui,
complètement embryonnaire ; il s’agit d’un concept en cours
© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

© F.F.E. | Téléchargé le 24/11/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.121.57.236)

22 RÉALITÉS INDUSTRIELLES - FÉVRIER 2015

Vous aimerez peut-être aussi