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Une Réforme Du Secteur Bancaire Et Financier en Algérie

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une rforme du secteur bancaire et financier en Algrie: Le taux de bancarisation en Algrie est encore faible et la pratique en matire de banque

tlphonique nest encore pas tendue. Ces ressources existent mais ne sont pas automatiquement transformables en crdits. Car il y a deux obstacles : les projets ne sont pas suffisamment matures et ces ressources sont volatiles ; elles peuvent tre retires tout moment par leurs propritaires, il faut des techniques pour les prenniser ;un crdit trop facile est synonymes de gaspillage ou dun soutien qui ne pourra tre rembours. LAlgrie demeure massivement dpendante des hydrocarbures engendrant deux consquences ngatives qui ont structur son conomie : a- pas de cration demploi : dans le domaine o se situ lavantage comparatif principal ; en raison de la faible intensit de main duvre dans la production dhydrocarbures. b- Les prix de ptrole fluctuent ce qui induit une volatilit importante de la balance de paiement ; les revenus budgtaires et la masse montaire sont galement volatiles. La transition vers un systme moderne est douloureusement lente, un des handicapes particulirement invalidants est le financement contraint dentreprises en dconfiture sur injonction gouvernementale. Depuis 1992 de manire rcurrente, le gouvernement a inject des fonds considrables dans ses banques afin de couvrir dnormes dficits sans pour autant apporter de remdes aux causes premires de ces pertes de plus ,une nouvelle source de ces pertes est apparue. Au cours des dix dernires annes, le pouvoir rel contraignent les banques prter des entits prives sans valuation de la solvabilit des emprunteurs Le recours normaux afin de rcuprer tout ou partie de ces crances sont court-circuits par le systme, ce qui a provoqu des pertes importantes, la dbcle du groupe khalifa est lillustration clatante des dysfonctionnement de ce systme.

Les dfaillances des banques publiques (insuffisances managriales et le haut niveau de crances non performants) continuent de peser sur le dveloppement du secteur priv non protg (trs longs dlais dexaminer des demandes de crdit, incapacit dvaluer la solvabilit des emprunteurs). Ces insuffisances nuisent la mobilisation de lpargne interne et dterminent une allocation sous optimale des ressources financires, rduisant ainsi les conditions du retour la croissance. Bien que tout les agents conomiques soient en faveur de la libralisation qui a t mise en place partir de 1990(loi sur la monnaie et le crdit), ils dsirent toujours que lEtat intervienne pour les protger de la comptition domestique ou extrieur , pour garantir leur profitabilit et les protger contre les changements technologiques au moyen dun support financier ou dune rglementation favorable .Cet tat desprit , ce mind-set ,,se retrouve partout .bien que lEtat ait dcid , de libraliser son conomie , il a fait des gestes qui ont parfois prte confusion en venant en aide certains secteurs sans avoir tabli davance un cadre de rfrence et des normes de soutiens bien tablies de sorte quil a luimme entretenu cette ambigut. Cette confusion dans lutilisation des ressources publiques a t coteuse, et a retard le passage une conomie comptitive. En effet des acquis macroconomiques important ont t raliss au cours des 5 dernires annes suite la mise en uvre dune srie de rformes qui ont permis un retour la stabilit conomique et financire .les rformes se sont traduites par lassainissement des firmes publiques et par le rtablissement des quilibres extrieurs grce une politique financire bien cible et bien coordonne base sur un ensemble de 3 politiques convergentes : la politique budgtaire, la politique montaire et la politique du taux de change. Cest ainsi que linflation a t matrise, passant de 29% pour stablir 2% en 2004, soit un niveau qui se compare avec celui existant dans les pays industrialiss. Les rserves internationales ont atteint un niveau considrable reprsentant 30 mois dimportations, et la dette extrieure par rapport au PIB est passe de 33% 20% durant cette priode. Les entreprises publiques, tant en bon ordre, un plan de relance a t mise en place en 2001, qui a permis au taux de croissance de passer de 2,2% en 2001 6,8% en 2004.le taux de chmage a pour sa part, diminu de faon

notable, passant de 30% en 2000 16% en 2005(selon loffice national des statistiques). La situation plus que satisfaisante des rserves internationales devrait encourager les autorits revoir les dispositions relatives au contrle de change afin de les assouplir par les importations des services afin de rduire les lourdeurs administratives et ainsi amliorer lefficacit de lconomie. De plus un examen pouss devrait tre fait pour voir si la mise en place dun march faciliterait beaucoup les changes commerciaux, protgerait les importateurs et exportateurs contre les variations du taux de change et mettrait les entreprises en situation darbitrage entre un financement interne et externe. A cette fin, les banques devraient tre autorises garder les surplus de devises quelles ont en main en fin de journe et ce jusqu' concurrence dun certain pourcentage de leur capital. Non seulement elles pourraient mieux servir leurs clientles, mais cela aiderait dcrisper le march et contribuerait ramener le taux de change pratiqu sur le march parallle au taux du march officiel. Ces positions permettraient aux banques de jouer un rle plus actif sur le march des devises de libraliser le taux de change en le laissant flotter lintrieur de cette marge pour reflter loffre et la demande sur le march et la banque dAlgrie, avec le niveau de ses rserves de devises, pourrait toujours rtablir le taux au niveau dsir si le besoin se faisait sentir. Lpargne financire na pas progress, pour sa part, dans la mme mesure que la croissance du revenu globale, en raison que la croissance du revenu global, en raison bien sr de linefficacit de la collecte de lpargne, la mauvaise performance du systme des paiements, la croissance du march informel, le manque de mcanismes pour collecter lpargne terme, lvasion fiscale Il est ncessaire de canaliser lpargne financire du secteur formel vers des buts productifs, de rcuprer lpargne du secteur informel et de dvelopper une intermdiation financire efficace. Ceci permettra de stimuler les investissements privs productifs et aidera la diversification de notre conomie.

Le secteur bancaire est le fondement dune conomie moderne. Compos majoritairement de grandes banques publiques, le systme bancaire algrien fournissait aux grandes entreprises du secteur public des crdits selon des critres qui ne rpondaient pas ncessairement des impratifs de profitabilit conomiques. Une vritable communaut dintrt prteurs et emprunteurs stait dveloppe, rduisant llment comptitif et crant un climat bureaucratique qui dcourageait linnovation et lefficacit. Par ces orientations, lEtat actionnaire a lui mme contribu cet tat de choses. Depuis les cinq dernires annes, larrive de nouvelles banques et les nouvelles exigences de lEtat actionnaire change peu a peu leurs attitudes car le propritaire exige que les banques oprent selon les normes commerciales et soient profitables et ne comptent plus sur lui pour ponger les mauvaises crances (crances douteuses environ 5 milliards de $). Les autorits de rglementation et de supervision ainsi que lensemble des pouvoirs publics par le biais de la registration et de la taxation ont un grand rle jouer pour sassurer que les entreprises communiquent des informations comptables et financires selon les normes internationales et dans des dlais acceptables. La qualit de ces informations est essentielle pour que les acteurs conomiques puissent porter un jugement leur permettant de canaliser lpargne vers les secteurs et les entreprises les plus performantes. Un systme de paiement efficace est essentiel au dveloppement dune conomie de march, au bon fonctionnement des marchs financiers et au maintien de la confiance des investisseurs et des pargnants. Un systme de paiement inefficace encourage 1'utilisation du numraire, ce qui atrophie le dveloppement du secteur formel et, t de ce fait, nuit a I'mergence de lintermdiation financire. Les rservoirs institutionnels d'pargne (compagnie d'assurance vie, caisse de retraite, Sicav, et autres vhicules de capital risque) reprsente la plus grande partie de 1'epargne financire dans les conomies dveloppes. La raison en est bien simple. Les particuliers, qui sont en dernire analyse les vrais pargnants dans une socit, n'ont pas les

connaissances techniques et ne sont pas en mesure de faire cet arbitrage entre leurs besoins de liquidit court terme et leurs besoins de scurit long terme. On ne peut ngliger le rle de ces institutions dans l'accumulation du capital a long terme, dans I'investissement et donc dans le rythme de croissance de ces conomies. L'AIgrie n'a pas accs a ces ressources, puisque les compagnies d'assurance sont surtout des compagnies d'assurance gnrale qui ont un horizon d'investissement court et moyen terme et sont ainsi Iimites dans Ieur capacit de faire des placements a long terme. De plus, cellesci doivent maintenir 50 % de leurs actifs en titres du Trsor, ce qui limite d'autant Ieur capacit d'appuyer le secteur prive et ainsi d'aider a la diversification de l'conomie algrienne. La bonne situation financire de I'Etat et le dveloppement d'un marche obligataire actif pour les valeurs du Trsor devraient lui permettre de rduire substantiellement ce ratio. Ce serait une importante contribution au dveloppement des marchs financiers et de l'conomie de marche. De plus, une tude dtaille devrait tre faite pour trouver des moyens d'encourager le dveloppement de lassurance vie en Algrie, que ce soit sous forme d'assurance patrimoine ou de rentes viagres. Entre Juillet 2003 et mars 2004, trois missions d'obligations des entreprises moyen terme, d'une valeur de plus de prs de 13 milliards de dinars, ont t ralises. Au cours de 2006 plusieurs autres emprunts sont prvus par plusieurs emprunteurs (dont une firme priv national CEVITAL). Le bon fonctionnement de l'intermdiation financire exige une bonne gouvernance et une bonne transparence. La COSOB, organisme charge de superviser tout appel public a l'pargne, a fait preuve de dynamisme en mettant en place une rglementation suivant les normes internationales. Elle exige des socits voulant faire appel aux marches des capitaux qu'elle les communiquent des informations comptables et financires pertinentes et dans des dlais raisonnables. II reste, toutefois, beaucoup d'tapes franchir pour que l'ensemble des marchs financiers, marches obligataire et boursier ainsi que les institutions qui les composent prennent leur plein essor.

De plus en plus travers le monde les barrires entre les diffrents mtiers et entre les diffrentes institutions financires sont abolies. Les banques ralisent les fonctions de courtier et dintermdiaire financier, vendent des produits d'assurance, possdent des Sicav et grent le patrimoine ; les compagnies d'assurance sont propritaires de grandes banques internationales telles que la Travellers qui a achte Citibank... Devant ce phnomne, il est ncessaire d'innover et de trouver de nouvelles faons de superviser afin de protger l'ensemble des dposants et investisseurs et d'viter qu'un problme dans l'une ou l'autre de ces institutions prenne des proportions systmiques. Cest pourquoi lensemble des rgulateurs , celui des banques ,des compagnies dassurance, des autres intermdiaires financiers ainsi que celui responsable des marchs financiers pris galement, se doivent de travailler en troite collaboration , cooprer pleinement et rapidement dans lchange dinformations et coordonner leurs actions de faon protger le grand public. Aujourdhui, les liquidits du secteur bancaire svalus 15 milliards de $ et les rserves en devises trangres plus de 50 milliards de $ .mais les tablissements financiers restent rigides et inefficaces et les banques publiques grent 90% des avoirs et des prts bancaires en Algrie. Afin de corriger la situation de surliquidit qui existe depuis quelques annes, la Banque dAlgrie a introduit depuis 2001un nouvel instrument de politique montaire, la reprise de liquidit sur le march interbancaire .la Banque dAlgrie devra corriger les excs de liquidit en faisant des oprations dOpen-Market en se servant des valeurs du trsor. Cette mesure donnera plus de profondeur et de liquidit ces titres qui sont la pierre angulaire de tout march financier. Il y a toute fois deux contraintes majeures avant que la Banque dAlgrie puisse excuter des oprations dOpen-Market sur une grande chelle. La loi sur la monnaie et le crdit limite le volume que la Banque dAlgrie peut dtenir en valeurs du trsor. Cette loi a t dicte alors que lEtat avait de gros dficits et ne pouvait se financer sur le march des capitaux puisque le march obligataire des valeurs du trsor tait encore lEtat embryonnaire. La situation est maintenant bien diffrente puisque la finance de lEtat sont maintenant assainies et que le trsor peut toujours avoir recours au march de capitaux, si ncessaire. Des modifications

pourraient tre apports afin dautoriser la banque dtenir autant de valeurs du trsor quil lui est ncessaire pour contrler le rythme de la croissance de la masse montaire. La Banque d'Algrie met actuellement en place une Centrale des bilans qui contiendra toutes les informations financires pertinentes concernant les socits, les postes de leurs bilans et, en particulier, leurs endettements court et moyen terme. Le cot de cration d'une telle centrale des bilans est considrable. Ces informations sont au coeur d'une fonction de notation. En effet, cette centrale aura en main toutes les informations requises pour porter un jugement sur la solvabilit des socits et donc sur la cote de crdit de l'emprunteur. Ces informations sont essentielles pour que les prteurs soient prts accrotre substantiellement leurs crdits aux entreprises. Dans un pays comme 1'Algerie, o le systme bancaire n'est pas encore habitu juger de la qualit du crdit d'une socit et mesurer la prime de risque lie, o les marches financiers sont encore leurs premiers balbutiements, il semble approprie que, dans un premier temps, la Banque d'Algrie permette aux prteurs, banques ou institutions financires d'avoir accs cette Centrale des bilans. La Banque d'Algrie pourrait faire payer l'utilisation de sa banque de donnes. Plus tard, lorsque la centrale sera bien tablie et quelle aura un volume d'affaires suffisamment lev pour tre rentable, elle pourrait tre privatise et transform en agence de notation. L'acclration de la croissance conomique de 1'Algerie et la diversification de son conomie exigent la mise en place d'un climat favorable aux investissements par les rsidents aussi bien que par les trangers. Le maintien de la stabilit des grandes variables macroconomiques, le dveloppement des marches financiers et des organismes de collecte de 1'epargne sont tous des conditions ncessaires, mais non suffisantes pour atteindre ces objectifs. Les investissements des trangers peuvent prendre la forme d'investissements de portefeuille ou d'investissements directs. Des investissements de portefeuille importants semblent peu probables au stade actuel de dveloppement de l'conomie algrienne et de ses marchs financiers. Le march des valeurs du Trsor n'a pas la

profondeur voulue pour accueillir le volume de transactions des grands gestionnaires de portefeuilles internationaux. Le march des obligations des socits est encore ses premiers balbutiements et le march des actions est trs loin d'avoir la diversit de titres ncessaires et la capitalisation voulue pour attirer 1'intert d de ces gestionnaires.

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