Sénégal Important
Sénégal Important
Sénégal Important
Après une importante contraction économique en 1993, le Sénégal a engagé un processus de réforme qui
a permis de porter la croissance du PIB réel à 5 pour cent en moyenne entre 1995 et 2008, et de revenir à
une inflation à un chiffre. Par ailleurs, la dette extérieure du Sénégal a été réduite de près de deux tiers,
dans le cadre de la participation de ce pays à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés
(PPTE).
Cependant, malgré une croissance continue pendant plus d’une décennie et demie, l'économie du
Sénégal demeure toujours peu diversifiée, et elle est fortement dépendante de quelques secteurs,
notamment la production d'arachide, la pêche et les services. La croissance des exportations a été
relativement faible, la création d'emplois dans le secteur privé formel a été limitée, et les dépenses
publiques continuent d’être la source primaire de la croissance. L’approvisionnement en énergie
incertaine et les carences en électricité représentent des coûts d'affaires supplémentaires significatifs et
des risques fiscaux empêchant davantage les investissements privés. Une part significative du rendement
économique se trouve dans le secteur informel, ce dernier représentant environ 60 pour cent du PIB.
L’accès à l'infrastructure et aux services de base dans les zones rurales demeure limité et les activités
économiques sont fortement concentrées dans quelques zones urbaines. Dakar, la capitale, représente
plus de 60 pour cent de toutes les activités économiques du pays.
Une série de chocs internes et externes depuis 2008 ont compromis l'économie. La crise économique
mondiale a réduit davantage les activités économiques et a provoqué une chute d'investissements privés,
un ralentissement du tourisme, et une baisse d’envois des fonds des migrants au pays. La croissance du
PIB réel est passée de 5,0 pour cent en 2007 à 3,2 pour cent en 2008 et 2,2 pour cent en 2009. La
croissance du PIB s’est accéléré en 2010, passant à 4,2 pour cent, et l'on estime que la croissance
atteindra 4,5 pour cent en 2011 et 4,8 pour cent en 2012.
Le secteur financier du Sénégal est très segmenté et est constitué d’une gamme diversifiée d’institutions
qui ne sont pas encore pleinement intégrées. L’accès aux systèmes financiers reste problématique. Dans
une étude récente, les sociétés participantes ont identifié l'accès aux financements comme principale
contrainte au développement du secteur privé dans le pays. En outre, la nature informelle d'une part
significative de l'économie, combinée à l’absence d’un système judiciaire indépendant, a fait adopter
aux banques une approche très prudente vis-à-vis des crédits, et le financement par les banques des
activités économiques a été estimé à environ 25 pour cent en 2010.
Les autorités du pays se sont récemment engagées sur plusieurs initiatives de réforme à travers un plan
d'action mis à jour et un programme d’action du secteur financier consolidé, dont l’objectif est d‘adopter
des mesures visant l’amélioration de l'environnement institutionnel, opérationnel, et légal du secteur
financier. Le plan d'action vise également à augmenter la pénétration des banques aussi bien qu’à
développer des mesures contre des vulnérabilités dans le secteur.
Le secteur bancaire du pays est devenu un acteur majeur de l’Union économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA), 25 % des actifs des banques de la région étant basés au Sénégal, et le secteur
bancaire sénégalais engrangeant environ un tiers de tous les profits. La crise financière semble avoir un
impact négligeable sur le système bancaire, mais les ralentissements de la croissance économique ont
causé la détérioration de la qualité du crédit bancaire. Comme d'autres pays de l’UEMOA, la conformité
aux exigences prudentielles a été mixte par le passé, bien que la plupart des banques sénégalaises soient
capables de remplir les exigences minimums de capitaux prévues par de nouvelles règles et règlements.
Le pays dispose d’un secteur de microfinance dynamique : les grandes institutions de microfinance
(IMF) sont solides et rentables, mais les plus petites sont fragiles et la supervision du secteur appelle à
plus de renforcement. L’accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises (PME)
demeure un défi, avec 80 pour cent des demandes de crédit bancaire refusées en raison du manque de
gages suffisants.
Le Sénégal est l’un des huit pays membres de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), le
marché boursier régional, mais une seule société sénégalaise a déjà été admise à la BRVM.
En tant que pays membre de l’UEMOA, le Sénégal partage une devise commune, une banque centrale
(la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) et une politique monétaire commune
avec d'autres pays membres. La banque centrale, les gouvernements et les banques régionales émettent
des obligations et des bons du Trésor, bien que la BCEAO reste l'entité d’émission la plus importante
dans la région. Jusqu'en avril 2011, le Sénégal recevait une notation souveraine de B+ par l’agence
Standard and Poor’s et de B1 par l’agence Moody’s pour ses dettes à long terme en devises locale et
étrangères.
Des marchés des instruments régionaux et nationaux à taux fixe sont toujours embryonnaires.
L'émission par les entités institutionnelles demeure restreinte. Les investisseurs peuvent directement
accéder aux marchés primaires, et les divers courtiers et revendeurs fournissent un accès indirect, alors
que les investisseurs étrangers participent par l’entremise des banques locales. Les banques
commerciales dominent toujours la base des investisseurs en tant qu'acheteurs des bons du Trésor et des
obligations. L'accès aux marchés secondaires dans la région de l‘UEMOA reste toujours restreint.
Toutes les opérations s’effectuent par les intermédiaires agrées, alors que la plupart des investisseurs
adoptent une approche de « buy-and-hold ». Il n’existe pas de marchés des produits dérivés dans la
région.
L’industrie de l’assurance sénégalaise représente une petite partie du système financier du pays : le
montant total des primes est l’équivalent de 1,4 % du PIB. Les taux de pénétration demeurent faibles,
bien que les produits d’assurance vie deviennent plus généralisés au sein de la population, à la suite des
changements intervenus en 2002 dans leur traitement fiscal. À la fin de 2008, six sociétés d’assurance
vie et 16 sociétés d’assurance des dommages opéraient au Sénégal et étaient représentées par la
Fédération sénégalaise des sociétés d’assurance (FSSA). La responsabilité du contrôle de l’industrie de
l’assurance incombe à la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), organisme
supranational régissant le secteur de l’assurance dans 16 pays et dont le Sénégal est le troisième plus
important membre.
Les envois de fonds par les travailleurs migrants à destination du Sénégal ont été estimés à un montant
correspondant à 10,5 % du PIB en 2009. Une proportion de 15 % de la population vit et travaille à
l’étranger, et envoie régulièrement de l’argent ou investit dans l’immobilier au Sénégal, contribuant
ainsi au boom observé dans le secteur de la construction au Sénégal ces dernières années.
UALITES DE LA MICROFINANCE::
18-10-2011 - SYSTÈME BANCAIRE ET FINANCIER : CES FACTEURS QUI FREINENT
LE FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE
Manque de sophistication, asymétrie d’information sur les demandeurs de crédits et taux élevés
de défauts de remboursement. Voilà, entre autres, autant de facteurs bloquants d’un
financement correct de l’économie en dépit de la profondeur du système bancaire et financier
au cours de la dernière décennie. C’est ce que révèle le Rapport national sur la compétitivité de
l’économie sénégalaise. Qui précise que le cadre réglementaire, jugé peu attractif, est associé à
un accès limité et des coûts élevés du crédit au secteur privé, particulièrement aux petites et
moyennes entreprises.
L’accès au financement a été identifié par les dirigeants d’entreprises au Sénégal comme la
contrainte majeure de l’environnement des affaires. Le secteur bancaire sénégalais, qui occupe
la deuxième place au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), après
celui de la Côte d’ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25 % des actifs du système
financier de l’Union, n’arrive toujours pas à répondre aux nombreuses sollicitations, surtout
des petites et moyennes entreprises (Pme). Ces dernières ont en effet un accès très limité au
crédit. En 2008, note le rapport, les grandes entreprises ont bénéficié de 88,1 % des prêts, alors
que la part des entreprises de taille moyenne n’a été que de 6,7 % sur un taux de financement
de l’économie qui peine à dépasser 24 %. Pis, une récente étude de la Banque mondiale fait
état de rejet de 80 % des dossiers de demande de crédit des Pme dû notamment à l’absence
d’états financiers formalisés et certifiés par un commissaire aux comptes des demandeurs qui
permettrait d'assurer sur la solvabilité du client. Et, le taux élevé de défauts de remboursement
noté risque de corser la chose pour les futurs demandeurs qui ont vraiment besoin de ces
ressources financières pour démarrer ou s’agrandir, innover ou améliorer leur production. Le
rapport explique ainsi la difficulté à laquelle sont confrontées les petites et micro-entreprises
pour accéder au crédit par les niveaux de garanties exigés et par les taux d’intérêts élevés.
Entre 2004 et 2008, le taux d’intérêt moyen sur les prêts a été de 12,15 %, relève le rapport.
Qui souligne que ce taux est plus élevé au Sénégal qu’en Côte d’ivoire, Tunisie, Afrique du
Sud et la plupart des pays de la Cedeao. En 2009, les écarts de taux d’intérêt, c’est-à-dire la
différence entre les taux d’intérêt sur les prêts et les taux d’intérêt sur les dépôts, étaient de
11,0 %. Soit près de quatre fois plus élevés qu’en Tunisie et Afrique du Sud. ‘Un tel écart
élevé de taux d’intérêt est un indicateur de fonctionnement inefficient du secteur bancaire qui
se reflète également dans les niveaux élevés de défauts de remboursement. Ce qui, en retour,
pourrait s’expliquer par le manque d’accès à des informations fiables sur les emprunteurs’
souligne le rapport. Non sans faire remarquer que les dépôts dans les institutions de micro-
finance ont augmenté de 27,5 % en 2007 et de 14,8 % en 2008. Ces institutions ont
détenu, selon la même source, 64 % de tous les comptes de dépôt en 2008. Malgré cela,
elles ne fournissent que 8,9 % des crédits octroyés alors que les banques en fournissent
91,1 %.
Pourtant, selon le Rncs, réalisé avec l’appui de l’Usaid, le système financier du Sénégal s’est
beaucoup amélioré durant la dernière décennie avec une masse monétaire qui est passée de
22,5 % du Pib en 2000 à 33,4 % en 2008. De plus, à la fin décembre 2009, l’offre de monnaie a
augmenté de 10,9 % par rapport à l’année précédente. Cela est principalement dû à une
augmentation de 13,6 % des dépôts bancaires et à une augmentation de 4,3 % dans la
circulation de la monnaie. Néanmoins, la monétisation de l’économie demeure relativement
faible comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l’Afrique du Sud, de la Malaisie
et de la plupart des pays de l’Ocde à revenu élevé. En revanche, l’économie du Sénégal est plus
monétisée que celle de la Côte d’Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la Cedeao et
de la majorité des pays d’Afrique subsaharienne à revenu moyen inférieur. Le crédit intérieur a
augmenté de 55 % entre 2005 et 2009, passant de près de 1 032 milliards de francs Cfa à 1 604
milliards. Cependant, poursuit le texte, en pourcentage du Pib, le crédit intérieur octroyé au
secteur privé demeure relativement faible. Quand au crédit net au gouvernement, il représente
un faible pourcentage du crédit intérieur net bien qu’étant en hausse sur la période 2006-2009.
Il est passé de 28 milliards de francs Cfa en 2006 à près de 112 milliards en 2009 et est estimé
à 217 milliards en 2010.
Sur le dispatching du crédit au secteur privé, le Rncs 2011 relève qu’une grande partie est
allouée aux services. ‘Entre 2005 et 2009, en moyenne chaque année, près de 32 % des prêts
étaient octroyés aux services, au transport et à la communication, 27 % aux industries et 19 %
au commerce de gros et de détail’, lit-on dans le document. En outre, la part des prêts aux
services, aux transports et à la communication a augmenté régulièrement pour atteindre un pic
septennal de 41 % en 2009.
Même si les banques restent les premières sources de financement au Sénégal, le rapport
indique que la Bourse régionale de valeurs mobilières (Brvm), commune aux pays membres de
l’Uemoa, offre de nouvelles opportunités d’attraction de capitaux étrangers qui permettent aux
investisseurs privés de diversifier leurs sources de financement. Mais, le Sénégal ne profite pas
assez des financements du marché des valeurs et du capital risque. En effet, signale le Rncs,
dans le Rapport sur la compétitivité mondiale (Rcm) 2010-2011, le Sénégal est classé 80ème
dans le financement par le marché des actions et une seule entreprise, la Sonatel, est cotée à la
Brvm. Cependant, le rang du Sénégal s’est amélioré de 33 places dans la disponibilité de
capital risque dans ce même Rcm. En outre, en 2008, le gouvernement du Sénégal a pu lever
285 millions de dollars Us sur le marché financier.