DRC Too Soon+FR
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10 juillet 2011
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de basse intensité touchant des millions de Congolais con- les femmes et filles sont amenées à prendre des risques qui
tinuent de déchirer l’est du Congo. En tout, il y a plus de 1,7 les exposent à des violences sexuelles en raison du manque
million de personnes déplacées en RDC. Malgré les besoins d’assistance aux personnes déplacées.
continus, l’attention et l’ampleur des ressources attribuées
par les Etats-Unis et d’autres gouvernements importants Le gouvernement américain n’a toujours pas élaboré sa
ont diminué en raison de crises dans d’autres parties du stratégie inter-agences pour la RDC alors que ce sujet a été
monde. Il est nécessaire que les engagements diploma- de nouveau discuté avec des organisations non-gouverne-
tiques, financiers et en matière de coordination humani- mentales en janvier dernier. De nombreux groupes de
taire soient renouvelés si l’on veut amener la paix dans l’est plaidoyer demandent la nomination d’un envoyé spécial
du Congo. américain. Toutefois, RI n’est pas convaincu de la valeur
ajoutée d’un tel émissaire en RDC ou dans la région des
La population congolaise est consciente du déclin du Grands Lacs. Les Etats-Unis doivent plutôt élaborer leur
soutien international et se sent de plus en plus abandon- stratégie inter-agences sans plus attendre et de cette
née. Tout d’abord, l’appui et l’intérêt de la communauté in- manière, responsabiliser le leadership actuel de
ternationale à l’égard des élections prévues en novembre l’ambassadeur des Etats-Unis ainsi que son dispositif poli-
prochain sont, jusqu’à présent, bien moins généreux que tique.
pour les élections de 2006. Cela conduit de nombreux Con-
golais à croire que le monde extérieur se désintéresse de la
RENDRE LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS
RDC. Ensuite, la mission de maintien de la paix et de stabi-
RESPONSABLE DE LA RÉFORME DU SECTEUR
lisation en RDC (MONUSCO) connaît des difficultés en
SÉCURITAIRE
raison de cette baisse de support des donateurs. La MO-
NUSCO a toujours été la preuve la plus concrète de Le gouvernement de Kinshasa est le principal responsable
l’engagement continu de la communauté internationale de la sécurité de ses citoyens. Bien qu’il n’ait pas encore
envers le peuple congolais. Toutefois, les financements à montré sa volonté ou prouvé avoir la capacité de s’acquitter
son égard ne seront pas revus à la hausse, malgré l’extension de cette tâche cruciale de manière systématique, le gouver-
de son mandat dans le domaine des élections. En cette péri- nement congolais refuse toute aide coordonnée dans le do-
ode d’instabilité engendrée par les élections et le conflit, maine de la réforme du secteur sécuritaire. Les gouverne-
Refugees International (RI) s’inquiète du fait que la MO- ments des pays donateurs ont trop souvent accepté les
NUSCO se voit forcée de réduire ses activités pourtant cru- restrictions imposées sur leur assistance visant à professi-
ciales en matière de protection de la population civile. onnaliser l’armée et la police congolaise. Il faut qu’ils coor-
donnent leurs efforts et qu’ils insistent pour que le gouver-
Enfin, il y a également moins de ressources disponibles que nement congolais entreprenne une réforme efficace du
l’année dernière pour la mise en œuvre des programmes secteur sécuritaire et assure une gestion cohérente et juste
humanitaires. Le Plan d’Action Humanitaire (HAP) des Na- des salaires et autres avantages des troupes. De la même
tions unies, dont le budget total s’élève à 722 millions de manière, les Etats-Unis et les gouvernements d’autres pays
dollars, n’est financé qu’à 49%. Ce déficit génère inévitable- donateurs doivent encourager le gouvernement congolais à
ment des niveaux inadéquats d’aide aux personnes dépla- tirer profit des initiatives américaines, de l’Union europée-
cées, ce qui provoque des risques en termes de protection. nne et des Nations unies visant à améliorer le secteur de la
Par exemple, l’année dernière, lorsque certaines ONG ont justice.
été contraintes de suspendre leurs activités dans un camp
de réfugiés en raison d’un déficit budgétaire, une interrup- Actuellement, les tentatives de réforme de certaines parties
tion dans la distribution de carburant a forcé des femmes à des services sécuritaires par différents pays donateurs
aller chercher du bois dans un parc national occupé par des présentent des incohérences en raison du manque de coor-
groupes armés illégaux. Au mois d’octobre 2010, quinze dination au niveau de la provision de l’assistance. Ces tenta-
femmes de ce camp ont été violées en une seule journée. tives ne mèneront pas à une amélioration des standards
Les gouvernements des pays donateurs qui financent des professionnels de l’ensemble de l’armée et de la police. Par
activités spécifiquement liées à la prévention et la réponse exemple, le gouvernement américain a soutenu la forma-
aux violences sexuelles, sans attribuer en même temps suf- tion d’un bataillon de l’armée à Kisangani, mais l’impact de
fisamment de fonds à l’assistance humanitaire ne com- cette initiative est limité car le gouvernement congolais
prennent pas que cela peut générer une augmentation des n’autorise pas que les bailleurs de fonds et la MONUSCO
actes de violence sexuelle ainsi que d’autres formes se coordonnent pour mettre en œuvre des programmes de
d’exploitation des personnes déplacées. Les programmes de formation à plus grande échelle.
prévention en matière de violences sexuelles sont inutiles si
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Dans des rapports précédents, RI mentionnait que les réforme sécuritaire en RDC (EUSEC) afin d’améliorer le
opérations militaires menées par l’armée nationale congo- soutien logistique et administratif aux FARDC, ces troupes
laise (Forces Armées de la RDC ou FARDC) à l’est du Congo continuent d’être accusées de viols, pillages, travail forcé, et
n’avaient pas abouti à l’amélioration de la sécurité de la pop- de taxer de manière illégale les civils qu’elles sont en prin-
ulation civile. En effet, les civils sont ceux qui sont le plus cipe censées protéger. Les soldats ne sont toujours pas payés
souvent pris entre deux feux, qui sont forcés de fuir, et qui de manière régulière ou adéquate. Les troupes des FARDC
subissent les représailles des deux camps. RI a récemment vivent souvent dans des conditions pitoyables lorsqu’elles
constaté que la réorganisation des FARDC par le gouverne- sont déployées sur le terrain, forcées d’improviser leurs
ment a créé un vide sécuritaire qui est à l’origine de logements et de se procurer de la nourriture et d’autres ar-
l’insécurité et des déplacements actuels. Cette initiative, ticles comme elles le peuvent. Par conséquent, les soldats
consistant en la formation et l’entraînement de nouveaux pillent et volent les civils afin de subvenir à leurs besoins et
régiments, a pour objectif de tenter d’améliorer la maitrise ceux de leurs familles, qui n’ont généralement pas d’autre
des commandants et de leurs troupes. choix que de suivre les soldats sur le front. Dans le Territoire
de Mwenga, certains se sont plaint auprès de RI de vols
En pratique, le processus de formation des régiments a commis par des soldats et leurs femmes dans les magasins
éloigné des unités de l’armée de leurs bases d’opérations de et dans les champs afin de subvenir aux besoins de leurs
première ligne, et par conséquent, des zones entières se familles pendant les périodes d’entraînement de l’armée.
sont retrouvées sans défense face aux Forces Démocra-
tiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et d’autres Dans le secteur de la justice, le gouvernement a fait quelques
groupes prédateurs. Des individus et des chefs de commu- efforts en matière de réforme, mais ces derniers se sont
nauté se sont plaint auprès de RI de la manière dont la re- souvent réduits à la construction de structures au lieu
structuration de l’armée a été organisée, et ont soutenu que d’augmenter le nombre de postes de juges, d’employés de
les unités auraient dû être retirées une par une plutôt que tribunaux, de gardiens de prison et autre personnel néces-
de laisser des zones entières sans défense, surtout dans les saire. Les bâtiments vides ont pour seul résultat de frustrer
endroits propices à l’insécurité. la population davantage.
En outre, nombreux sont ceux qui sont sceptiques quant au Alors qu’il y a eu quelques procès médiatisés, le citoyen
résultat de ce processus de réorganisation, qu’un chef au moyen n’est pas convaincu que de grands progrès aient eu
Sud Kivu a qualifié de « mascarade ». RI s’est entretenu avec lieu en matière de lutte contre l’impunité. RI a reçu de nom-
des citoyens congolais et des chefs locaux qui craignent que breuses plaintes concernant la libération de prisonniers
la réorganisation actuelle des troupes en de nouveaux régi- grâce à des pots-de-vin, ou concernant des cas de violence
ments ne produise que des changements superficiels au sexuelle ayant été résolus moyennant le paiement d’une
lieu de transformer l’armée et de la rendre capable de défen- compensation (« arrangements à l’amiable »), ou encore
dre le pays et de protéger ses citoyens. Ils ne croient pas que concernant l’incapacité des victimes à payer les honoraires
l’intégration de groupes armés au sein des FARDC sera to- nécessaires pour qu’une affaire soit réglée par le biais d’un
tale, ou que cela éliminera les loyautés envers les comman- procès.
dants des anciens groupes armés, sans quoi il y aura tou-
jours des défections d’ « anciens rebelles » qui retourneront Les bailleurs de fonds internationaux, en particulier le gou-
en brousse pour agir de manière indépendante. Par exem- vernement des Etats-Unis, ont investi dans de nombreux
ple, en juin 2011, un chef a déserté un centre d’entraînement projets impressionnants mis en œuvre par les organisa-
avec des partisans dans le Territoire de Fizi et l’on prétend tions non-gouvernementales locales et internationales afin
que 120 viols ont été commis lorsqu’ils s’en sont pris aux d’améliorer le secteur judiciaire, surtout au vu des niveaux
populations locales. alarmants de cas de violence sexuelle en RDC. Toutefois, la
lutte contre les violences sexuelles ne portera ses fruits en
Les personnes déplacées et d’autres citoyens se sont égale- RDC que lorsque le gouvernement national prendra ses re-
ment plaints d’actes violents commis par des hommes de sponsabilités et combattra l’impunité, entreprendra une
troupe des FARDC. Les civils mettent le plus souvent ces réelle réforme du secteur sécuritaire et revitalisera le secteur
actes sur le compte de la propension de la hiérarchie mili- judiciaire pour en faire un outil solide de protection des ci-
taire à retenir, voire même s’approprier, les salaires des sol- toyens congolais. Afin d’atteindre ces objectifs, les gouver-
dats, ce qui pousse ces derniers à se débrouiller au détri- nements des pays donateurs ne doivent pas se limiter à don-
ment des civils. Malgré les efforts entrepris par la ner des fonds. Ils doivent se coordonner et insister pour que
représentation de l’Union européenne en matière de le gouvernement congolais assure la protection de ses citoyens.
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POINT DE MIRE SUR LES DÉPLACÉS INTERNES Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le
Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires
Le Coordonnateur humanitaire des Nations unies doit re-
Humanitaires (OCHA) mènent depuis des années un pro-
centrer l’attention sur les personnes déplacées en RDC.
gramme spécial d’aide aux personnes déplacées, appelé ac-
L’insistance du gouvernement congolais de se concentrer
tuellement Réponse Rapide aux Mouvements de Popula-
sur la « stabilisation » de l’Est a généré un manque d’attention
tions (RRMP). Ce programme est mis en œuvre par
sur les crises humanitaires actuelles à l’Est, en particulier
plusieurs ONG internationales importantes et sert d’outil
celles liées aux déplacements. Il est nécessaire que le Coor-
d’évaluation et si nécessaire, il peut servir d’aide, en dernier
donnateur humanitaire exige qu’une plus grande attention
recours, pour approximativement un tiers des personnes dé-
soit apportée à la situation critique des personnes déplacées.
placées (y compris les personnes qui retournent chez elles).
Cependant, il doit en même temps assumer les fonctions de
Les deux tiers restant sont censés recevoir de l’aide par le
Coordonnateur résident dont la priorité est la stabilité à long
biais d’interventions spécifiques à différents secteurs mises
terme aux dépends des questions humanitaires, notamment
en œuvre par diverses agences. Toutes les organisations im-
la protection et l’aide aux personnes déplacées.
pliquées dans ce programme sont conscientes qu’aucune
Une certaine complaisance semble s’être installée parmi les d’entre elles n’a la capacité de venir en aide à autant de per-
agences auxquelles on fait appel depuis des années pour sonnes. Il existe, en effet, une pénurie chronique d’aide aux
répondre aux crises liées aux déplacements et elles ne reçoi- personnes déplacées, qui sont dès lors obligées de s’en
vent pas les ressources nécessaires pour pouvoir réagir de remettre aux communautés d’accueil pour leurs besoins
manière adéquate. En outre, la responsabilité de la question quotidiens. RI s’est entretenu avec des personnes dans le
des personnes déplacées n’incombe à aucune agence en par- Territoire de Mwenga au Sud Kivu, déplacées depuis plus
ticulier, ce qui signifie que l’on oublie systématiquement d’un mois et qui n’avaient toujours pas reçu la moindre as-
leurs besoins. Dans le cadre du « système des clusters », le sistance. Un déplacé a expliqué qu’il rentrerait bientôt chez
HCR assume les responsabilités suivantes : protection, co- lui en raison du manque d’assistance extérieure et de res-
ordination et gestion des camps et abris. Cependant, cela sources de la communauté d’accueil. Il a confié : « Je préfère
signifie que le rôle du HCR est très limité vu que la majorité mourir dans mon champ que mourir de faim ici. »
des personnes déplacées ne vit pas dans les camps mais
Dans le cadre de la RRMP, les évaluations multisectorielles
dans des familles d’accueil. Le HCR dispose également d’un
nécessaires sont menées et les informations partagées avec
budget insuffisant pour l’assistance aux personnes dépla-
la communauté humanitaire. Cependant, les agences sont
cées, et par conséquent, l’agence ne peut s’occuper que des
parfois très lentes à fournir de l’aide aux bénéficiaires. Cela
urgences et n’a pas le temps de se focaliser sur la recherche
peut prendre jusqu’à deux, voire même trois mois. Certains
de solutions durables.
retards sont inévitables : en plus des difficultés d’accès et
En 2011, le HCR a prévu un budget presque deux fois plus celles liées à la sécurité, cela prend du temps d’acquérir,
élevé pour les réfugiés et personnes rentrant chez elles que transporter et organiser la distribution d’articles. En outre,
pour les personnes déplacées. On estime à 1,2 million le et c’est compréhensible, la RRMP s’assure de ne pas créer de
nombre de personnes déplacées au Nord et au Sud Kivu, al- facteurs qui favoriseraient des déplacements prolongés non-
ors que le nombre de réfugiés dans l’ensemble de la RDC ne nécessaires. Toutefois, dans le Territoire de Mwenga, RI a
s’élève qu’à 170.000. Il n’y a également qu’un petit nombre été informé de l’existence de nombreux risques encourus
de personnes qui retournent chez elles. Malgré cela, le HCR par les personnes déplacées en raison du manque
n’a pas réajusté son attention et ses ressources pour venir en d’assistance. Il y a notamment des cas de personnes dépla-
aide à ce grand nombre de personnes déplacées. En 2012, le cées qui rentrent dans des territoires contrôlés par des re-
HCR a prévu 12,4 millions pour les personnes déplacées al- belles malgré les dangers que cela représente, car elles ne
ors que le budget pour les réfugiés et personnes qui retourn- peuvent plus rester dans les familles d’accueil qui ne dispo-
ent chez elles s’élève à 23,5 millions. L’évaluation des be- sent pas de suffisamment de ressources pour pouvoir leur
soins globaux du HCR pour les personnes déplacées en venir en aide. Des femmes déplacées ont également recours
RDC pour 2012 s’élève à près de 45 millions, ce qui semble à la prostitution, seul moyen pour elles de pouvoir subvenir
être beaucoup plus réaliste. Le HCR doit allouer une partie aux besoins de leurs familles.
de ses fonds destinés aux réfugiés aux personnes déplacées,
RI a visité deux camps de déplacés dans le Territoire de Ma-
mais les bailleurs de fonds doivent aussi intervenir et al-
sisi dont les caractéristiques étaient similaires, dont un seul
louer des fonds supplémentaires pour les personnes dépla-
bénéficiait, à ce moment-là, de l’aide du HCR. Ces « camps
cées afin de réduire les énormes lacunes dans l’assistance.
spontanés» qui ne reçoivent pas le soutien du HCR ou
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d’autres agences de l’ONU sont apparemment moins sûrs. outre, certains messages politiques, en particulier ceux du
Les déplacés dans les camps du Territoire de Masisi ont con- parti au pouvoir, ont un ton agressif, ce qui laisse présager
fié à RI que « des femmes sont violées en raison de la pau- une campagne animée. Il existe un risque réel que la cam-
vreté qui existe ici », ce qui explique que les femmes qui pagne électorale ait un effet déstabilisant dans l’Est où la
récoltent du bois ou qui travaillent dans les champs reculés situation est déjà instable. Le Coordonnateur humanitaire
sont exposées à de grands risques de violence sexuelle. Dans doit assurer que le cluster protection, mené par le HCR en
les camps où de l’aide alimentaire est disponible, on rap- coordination avec d’autres acteurs, prévoit des réponses po-
porte moins de viols pendant les périodes qui suivent les tentielles à cette déstabilisation.
distributions de nourriture car les femmes ont moins be-
soin de se rendre dans des zones peu sures pour trouver des
moyens de nourrir leurs familles. SOUTENIR LE TRAVAIL DU HCR DANS LE
DOMAINE DE LA PROTECTION DES CIVILS
Par le biais de plusieurs ONG locales, le HCR joue un rôle
PRÉVOIR LES RISQUES POTENTIELS POUR LES important en matière de suivi des violations des droits de
DÉPLACÉS PENDANT LE PROCESSUS ÉLECTORAL l’homme et des menaces à la protection physique. Ce suivi
Le processus électoral pour les scrutins présidentiel et légis- dans le domaine de la protection couvre les personnes dé-
latif prévus en novembre 2011 est bien entamé. Ce proces- placées et d’autres civils, et l’on estime que ce service facilite
sus présente de nombreux défis, notamment celui de l’action humanitaire. Les personnes qui font le suivi sur le
l’inscription des électeurs éligibles ainsi que celui terrain sont souvent les premières à rapporter des incidents
d’organiser les élections dans les temps. De nombreux Con- et leurs rapports permettent d’établir si l’assistance humani-
golais ont confié à RI leurs craintes concernant le respect taire (par le biais du système des clusters ou de la RRMP)
des délais pour le processus d’inscription des électeurs ainsi est viable dans la région en question ou encore si cette as-
que pour les élections elles-mêmes. Les inquiétudes concer- sistance est susceptible de créer des risques pour les bénéfi-
nant le processus d’inscription comprennent des alléga- ciaires. En outre, les informations qui proviennent du suivi
tions d’enfants qui s’inscrivent sur les listes électorales. Des des questions de protection sont utilisées à des fins de plaid-
désaccords concernant l’impartialité du processus oyer auprès des autorités locales afin d’améliorer la protec-
d’inscription pourraient engendrer des conflits dans cer- tion.
taines provinces.
Actuellement, le HCR dispose de 65 personnes au Nord
Ces élections, tout comme celles de 2006, présentent des Kivu et 95 personnes au Sud Kivu pour faire le suivi des
risques pour la population dans son ensemble et plus par- questions de protection. Malgré une perte de 20 personnes
ticulièrement pour les personnes déplacées. Tout d’abord, la au Sud Kivu en raison de restrictions budgétaires, le HCR a
possibilité, pour les déplacés, de voter dans leurs régions annoncé que ces personnes seraient rapidement rempla-
d’origine doit encore être clarifiée. En effet, certains cées pour ces postes et que suite à révision du budget, leur
s’inquiètent qu’on les pousse à se rendre dans des zones nombre s’élèvera en fait à 130 au Sud Kivu. Les fonds al-
peu sures pour voter. Au Sud Kivu, RI a appris que des dé- loués par les Etats-Unis ont permis au HCR d’augmenter de
placés pourraient être manipulés pour qu’ils votent dans manière considérable son personnel dans le domaine de la
des zones spécifiques, en faveur de certains candidats. Au protection en RDC. En effet, le Bureau of Population, Refu-
Nord Kivu, RI a appris l’existence de « messages non-offi- gees and Migration (BPRM) du gouvernement américain
ciels » dans les camps de déplacés concernant le fait que le finance 32 des postes du HCR dans le domaine de la protec-
gouvernement pourrait tenter de fermer les camps existants, tion dans l’est de la RDC. Cela a permis au HCR d’améliorer
dans le but de forcer les déplacés à voter ailleurs ou encore ses initiatives dans ce domaine, sans quoi l’action humani-
pour cacher le phénomène des déplacés au reste du monde. taire serait gravement compromise.
Il est primordial de prendre ces craintes très au sérieux
étant donné que ce type de manipulation, ainsi que des fer- Afin d’améliorer la protection, ce qu’il faut, ce sont essenti-
metures forcées de camps, ont eu lieu dans le passé. ellement des ressources humaines. Ce financement des
Etats-Unis constitue dès lors une contribution considérable
Le Coordonnateur humanitaire doit exiger du cluster pro- à l’amélioration de la protection de la population civile en
tection qu’il commence dès maintenant à planifier des in- RDC. Grâce à cette augmentation des ressources du HCR
terventions qui prennent en considération les risques liés en matière de protection, le personnel sur le terrain est en
aux élections. Les partis politiques ne respectent pas le mesure de produire des rapports de plus haute qualité,
calendrier électoral et ont déjà lancé leurs campagnes. En d’analyser et utiliser les informations afin de s’attaquer aux
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questions de violation des droits de l’homme et de violences soutien à des programmes d’une durée de cinq ans dont
sexuelles, et d’assurer le suivi des cas individuels. Il est en- les composantes sont les suivantes : soins de santé pour
core tôt pour évaluer l’impact général de cette augmentation les victimes, assistance et réforme juridique, changements
du personnel dans le domaine de la protection, mais il est comportementaux. Ces programmes améliorent de
crucial que le BPRM prolonge le financement de ces postes manière considérable l’accès des victimes de violences sex-
au-delà de 2011 afin de pouvoir récolter les fruits du travail uelles aux services dans certaines zones, mais de nom-
qui est actuellement effectué. breuses zones ne sont pas couvertes, et seul un petit nom-
bre de victimes de viol en RDC reçoivent les soins adéquats
de façon suffisamment rapide.
LENTEUR DE L’IMPACT DES INITIATIVES VISANT
À S’ATTAQUER AUX VIOLENCES SEXUELLES La stratégie globale sur les violences sexuelles a eu un im-
Malgré l’attention internationale à l’égard de ce problème, pact positif au niveau des gouvernements provinciaux qui
le phénomène atroce des violences sexuelles existe tou- ont pris davantage de responsabilités, mais l’engagement
jours dans l’est de la RDC. On continue de rapporter des du gouvernement national reste totalement insuffisant.
incidents récurrents de viol collectif, ainsi qu’un nombre Au sujet du leadership du gouvernement provincial, un re-
très élevé de cas individuels de violence sexuelle, et la sponsable d’une ONG locale au Sud Kivu a confié à RI que
réponse aux besoins des victimes est souvent trop lente. « les membres de l’armée et de la police qui commettent
Néanmoins, les efforts conjoints des bailleurs de fonds et des viols ont peur du fait que les autorités soient impli-
des Nations unies afin de combattre les violences sexuelles quées dans la gestion de ces questions. » Il est encourag-
en RDC ont eu un certain impact. eant de constater que certains auteurs de violences sex-
uelles à assez haut niveau ont été poursuivis en justice,
La « stratégie globale de lutte contre les violences sexuelles mais il reste de nombreux cas pour lesquels justice n’est
» de la RDC a été élaborée par l’Action des Nations unies pas faite et par conséquent, ces quelques poursuites judici-
contre la violence sexuelle dans les conflits (UN Action), et aires positives ne permettent pas de changer les percep-
a ensuite été adoptée par le gouvernement de la RDC. tions générales concernant le manque de justice dans les
Dans le cadre de cette stratégie, les initiatives dans le do- cas de violences sexuelle.
maine de la lutte contre les violences sexuelles sont divi-
sées en cinq composantes : prévention et protection, as- Il y a eu des progrès visibles au niveau des questions sou-
sistance multisectorielle aux victimes, lutte contre levées par RI dans son rapport en 2010 à propos du lance-
l’impunité, réforme du secteur sécurité, données et map- ment initial de la stratégie il y a un an. (INSERT LINK) La
ping. Actuellement, la stratégie globale ne concerne que communication avec les ONG nationales et locales qui tra-
l’est de la RDC et elle a été adoptée au sein du plan de sta- vaillent dans le domaine des violences sexuelles s’est amé-
bilisation de l’est de la RDC du gouvernement congolais. liorée et ces ONG se sont impliquées davantage. En outre,
la deuxième allocation de fonds pour la stratégie a permis
Le financement des programmes de lutte contre les vio- une meilleure planification stratégique, cette fois pour le
lences sexuelles en RDC a augmenté mais reste insuffisant Nord Kivu et l’Ituri. Une note collaborative a également été
au vu des besoins en matière de prévention et de réponse. élaborée afin de tenter d’améliorer la coordination des ini-
Les fonds disponibles pour la lutte contre les violences sex- tiatives humanitaires dans le domaine des violences sex-
uelles du Plan de Stabilisation et de Reconstruction des uelles mises en œuvre par le cluster protection et les initia-
zones touchées par la guerre du gouvernement congolais tives dans le domaine de la stabilisation « transitionnelle »
(STAREC) ne s’élevait qu’à 5 million de dollars (alloués par dans le cadre de la stratégie STAREC contre les violences
la Belgique et les Pays-Bas) pour la première allocation en sexuelles. L’unité responsable des questions de violences
2010 et à 7,5 millions de dollars (alloués par la Belgique et sexuelles de la MONUSCO dispose désormais de plus de
la Norvège) pour la deuxième allocation en 2011. Cepen- personnel et joue un rôle utile en termes de coordination.
dant, il y a également près de 22,5 millions de dollars dis- Malheureusement, cela signifie également que la stratégie
ponibles de la part des Etats-Unis et d’autres bailleurs de est menée par des acteurs dont l’intérêt principal est la sta-
fonds pour des programmes alignés à cette stratégie. Il bilisation. Par conséquent, il existe toujours une sépara-
faut louer le gouvernement américain pour s’être engagé à tion entre les initiatives humanitaires et de stabilisation
financer des programmes multi-annuels de lutte contre les dans le domaine des violences sexuelles plutôt que
violences basées sur le genre en RDC. USAID apporte son d’adopter une approche globale.
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Malgré ces progrès, peu d’impacts concrets de la stratégie données sur les violences sexuelles a un impact sur la ca-
sont visibles, et son avenir n’est pas clair. Il est peut-être pacité à planifier la prévention et la réponse. Par exemple,
déraisonnable de s’attendre à des changements consi- la réponse sera différente si les principaux auteurs de vio-
dérables en un an seulement, surtout quand les fonds lences sexuelles sont des instituteurs dans les écoles ou s’il
pour le STAREC n’ont été alloués qu’à des projets d’une s’agit de groupes armés illégaux dans des champs reculés.
durée d’un an. Il faut également reconnaître que Des études récentes ont montré des taux peu élevés d’actes
l’implication accrue des gouvernements provinciaux et les de violence sexuelle commis par l’armée et la police. Toute-
améliorations au niveau de la planification et coordination fois, RI s’est entretenu avec des fournisseurs de services et
globale constituent des réalisations en elles-mêmes. Toute- groupes locaux qui continuent d’être témoins de nom-
breux actes de violence sexuelle par l’armée et la police
fois, de nombreux bailleurs de fonds et organisations par-
dans certaines zones. Par exemple, un fournisseur de ser-
ticipantes ont exprimé leurs frustrations à l’égard du
vice a fait remarquer qu’ils n’ont pas observé de change-
niveau de bureaucratie que la stratégie implique par rap-
ment au niveau du nombre d’actes de violence sexuelle
port aux montants relativement peu élevés dont bénéficie
perpétrés par des hommes armés entre les périodes où
le mécanisme de coordination du STAREC.
l’armée était responsable de leur zone et les périodes où
La coordination des initiatives dans le domaine des vio- les groupes rebelles l’étaient. Dans la plupart des zones, il
lences sexuelles ne peut réellement s’améliorer que si les y a eu une augmentation du nombre d’auteurs au sein de
la population civile.
bailleurs de fonds clés exigent de leurs partenaires de mise
en œuvre qu’ils coopèrent totalement avec les organisa- Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)
tions responsables de la mise en œuvre de la stratégie. se trouve à la tête de la composante data et mapping de la
Bien que comme la plupart des bailleurs, les Etats-Unis, stratégie et n’a jusqu’à présent pas été en mesure de
qui ont aligné leur stratégie de violence basée sur le genre produire des statistiques pour 2010. Il est en fait impossi-
en RDC à la stratégie globale sur les violences sexuelles, ble pour l’UNFPA de récolter des données fiables pour le
exigent de leurs partenaires qu’ils coopèrent avec les moment car plusieurs fournisseurs de services majeurs
agences qui coordonnent la stratégie, il faut astreindre les refusent de partager leurs statistiques prétextant des rai-
agences financées par le gouvernement américain à part- sons de confidentialité. En outre, en conséquence du
ager toutes les informations dont elles disposent avec les manque de confiance en ce qui concerne l’aptitude de
agences qui coordonnent la stratégie. Ce n’est actuelle- l’UNFPA à mener à bien cette tâche, le niveau de finance-
ment pas le cas de toutes les ONG financées par les Etats- ment a été très bas. Par ailleurs, l’UNFPA dispose de res-
Unis, et sans un partage total de l’information, la planifica- sources humaines et opérationnelles limitées pour
tion devient accessoire. l’accomplissement de cette tâche. L’UNFPA manque égale-
ment du soutien technique nécessaire et un certain nom-
bre de questions ont été soulevées sur ses statistiques, par
BESOIN D’UN MAPPING FIABLE POUR exemple l’omission de cas dont les auteurs ne sont pas rap-
AMÉLIORER LES PROGRAMMES DE LUTTE portés et l’inclusion de femmes gérant des réseaux de
CONTRE DES VIOLENCES SEXUELLES prostitution dans le calcul du nombre d’auteurs de violenc-
es sexuelles.
Il n’existe toujours pas de cartographie fiable des services
disponibles pour les victimes de violences sexuelles et des Alors que de nombreuses agences se sont plaintes auprès
lacunes, ni de données permettant d’établir un bilan des de RI de la performance médiocre de l’UNFPA en termes
tendances en matière de violences sexuelles en RDC. Bien de données et mapping, personne n’a suggéré d’alternative
que de nombreuses personnes se soient penchées sur le ou ne s’est porté volontaire pour se charger de cette tâche
problème du manque de données, l’absence de mapping difficile. Des propositions ont été avancées pour que la
précis des services actuels est encore plus critique. OCHA MONUSCO garantisse des fonds afin que le ministère du
ainsi que d’autres agences disposant des ressources tech- Genre assume cette responsabilité. Cela pourrait être utile
niques en termes de cartographie doivent s’occuper de à long terme, mais le ministère du Genre n’en est actuelle-
cette question de toute urgence. ment pas capable et nécessite encore un soutien et une
implication extérieurs pour pouvoir mener à bien cette
Récemment, plusieurs études contradictoires ont fourni
tâche. Tant qu’aucune solution durable n’est proposée, la
des données sur les violences sexuelles dans des zones
seule option réaliste qui semble exister consiste à soutenir
géographiques et périodes de temps spécifiques, mais au-
l’UNFPA afin d’accomplir ce travail convenablement,
cune n’a permis de dresser le bilan de l’ampleur du prob-
notamment en l’aidant à utiliser le système de gestion de
lème à travers la RDC. Le manque de clarté au niveau des
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l’information sur les violences basées sur le genre, projet violences sexuelles, en particulier suite aux incidents de
pilote en RDC actuellement. Mais la tâche cruciale du viols collectifs qui ont eu lieu dans le Territoire de Walikale
mapping des services doit être prise en charge par les têtes au Nord Kivu en août 2010 et dans le Territoire de Fizi au
des différentes composantes de la stratégie avec le soutien Sud Kivu en janvier 2011. Dans les deux cas, la réponse à
d’OCHA. cette violence a été lente et seul un petit nombre de vic-
times ont été traitées dans les 72 heures pour pouvoir bé-
néficier des kits de prophylaxie post-exposition (PEP).
SOUTENIR LES PROGRAMMES CONTRE LES Cette lenteur est en partie due à des problèmes communs
VIOLENCES SEXUELLES, MAIS PAS DE MANIÈRE à beaucoup de ces cas, inhérents à l’insécurité et
ISOLÉE l’inaccessibilité. Après avoir subi une attaque, les victimes
L’augmentation des ressources et de l’attention à l’égard ont tendance à s’enfuir et se cacher et ne peuvent parfois
du problème des violences sexuelles, et plus particulière- pas se présenter pour obtenir de l’aide dans les 72 heures.
ment les violences sexuelles liées au conflit ont fait de Mais les retards ont également été dus au manque
l’ombre aux besoins plus larges des communautés en d’information sur les services disponibles et au manque de
matière de protection, dans le domaine duquel les initia- services médicaux et de kits PEP ainsi qu’au manque de
tives sont actuellement sous-financées. Par exemple, le re- formation sur leur utilisation. Au Sud Kivu, et actuelle-
crutement forcé d’enfants au sein des forces armées con- ment uniquement au Sud Kivu, le cluster protection
tinue d’être un grave problème en RDC, mais peu de fonds prévoit de mettre sur pied une « cellule de réponse
sont actuellement alloués à la protection de l’enfance. d’urgence » pour répondre aux incidents de viols collectifs
Comme souligné plus haut, les déficits au niveau du fi- qui ne peuvent pas être pris en charge par les dispositifs
nancement de l’assistance humanitaire peuvent engendrer locaux. Cependant, le cluster ne prévoit de traiter que les
des risques de violences sexuelles. Les violences sexuelles incidents de violence sexuelle. Refugees International de-
ont rarement lieu isolément, et si l’on planifie la réponse à mande que la cellule s’occupe également d’autres viola-
ce problème indépendamment de la réponse humanitaire, tions en masse des droits de l’homme, telles que les dé-
cela n’aura un effet qu’à court terme. placements forcés et d’autres formes de violence contre la
population civile.
En RDC, les femmes ne sont pas uniquement sujettes à
des violences sexuelles mais également à d’autres formes
de violence, il est donc aussi nécessaire de soutenir les CONCLUSION
programmes dans le domaine plus large de la violence ba- Dans les Kivus, les citoyens congolais, particulièrement le
sée sur le genre telle que la violence domestique et les million de personnes déplacées, continuent d’être con-
mariages forcés. L’intérêt pour les violences sexuelles liées frontés à des risques importants, qu’il s’agisse de viol ou
au conflit a été disproportionné en RDC. Beaucoup d’autres formes de violence. Les lacunes qui existent tou-
d’attention a été portée aux « viols comme armes de guerre. jours au niveau de l’assistance empirent cette situation.
» Certes, ce phénomène existe en RDC, et il existe des Cependant, la réponse à cette insécurité qui semble être
groupes armés dans le pays qui utilisent cette tactique, interminable, réside dans la réforme fondamentale et pro-
notamment les FDLR, mais il s’agit néanmoins d’une fonde de l’armée congolaise, les FARDC. De la même
faible proportion des actes de violence sexuelle perpétrés manière, la réforme du secteur judiciaire est également
en RDC, dont la plupart sont opportunistes et ne font pas cruciale si l’on veut pouvoir mettre fin à une culture
partie d’une stratégie de guerre spécifique. En outre, peut- d’impunité grâce à laquelle les auteurs de violences sex-
être en conséquence de l’impunité continue dans le do- uelles ou d’autres formes de violence règnent librement.
maine des violences sexuelles qui ont suivi des décennies Dans l’entre-temps, la communauté humanitaire doit con-
de conflit, une grande proportion des cas de violence sex- centrer ses initiatives sur la protection des personnes dé-
uelle sont actuellement en fait commis par des civils. A placées et consolider les progrès déjà accomplis en matière
l’avenir, le financement de la stratégie globale des Nations de prévention et réponse aux violences sexuelles. Malgré
unies sur les violences sexuelles devra être considéré dans les défis actuels, la RD Congo a avancé sur le chemin de la
le contexte plus large de la stratégie nationale du gouver- stabilité au cours de cette dernière décennie. L’approche
nement congolais sur les violences basées sur le genre, qui des élections démocratiques représente une bonne oppor-
ne concerne pas uniquement les violences sexuelles et qui tunité pour continuer à aider le peuple congolais à pro-
couvre l’entièreté du pays, pas seulement l’Est. gresser vers une ère plus paisible.
Par ailleurs, il y a de plus en plus de demandes concernant Melanie Teff et Peter Orr ont évalué la situation des personnes
la mise en place d’un dispositif de réponse d’urgence aux déplacées à l’est du Congo en juin 2011.
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