Introduction Générale
Introduction Générale
Introduction Générale
Le domaine du droit des procédures des difficultés de l’entreprise paraît plus large que celui de
l’ancienne législation de la faillite et de la liquidation judiciaire institué par le Dahir du 12 Août
1913. Ce dernier Dahir visait exclusivement les commerçants en état de cessation de paiement
entendus en leur qualité de personnes physiques ou et morales. Or, le nouveau droit énonce
dans son titre comme domaine d’application : « l’entreprise » qui est purement une notion
économique et qui est définie par l’article 546 alinéa 1 comme étant « le commerçant personne
physique ou la société commerciale. » L’acquisition de la qualité de commerçant doit être
appréciée à la lumière de l’article 6 et suivant du Code de Commerce qui énumèrent les
opérations attribuant cette qualité dès lors qu’elles sont exercées de manière habituelle ou
professionnelle, et qui sont au nombre de 20 :
- L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit après
les avoir travaillés et mis en œuvre en vue de les louer;
- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location;
- L’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après transformation;
- La recherche et l’exploitation des mines et carrières;
- L’activité industrielle et artisanale;
- Le transport;
- La banque, les crédits, et les transactions financières;
- Les opérations d’assurance; (à prime fixe)
- Le courtage, la commission et tout autre opération d’entremise;
- L’exploitation d’entrepôt et de magasins généraux;
- L’imprimerie et l’édition quels qu’en soit la forme et le support;
- Le bâtiment et les travaux publics;
- Les bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de publicité;
- La fourniture de produits et services;
- L’organisation des spectacles publics;
- La vente aux enchères publiques;
- La distribution d’eau, l’électricité, le gaz;
- Les postes et télécommunications;
- Toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires;
- Toutes opérations se rattachant à l’exploitation des navires et aéronefs et au commerce
maritime et aérien.
Enfin l’article 8 ajoute que la qualité de commerçant s’acquiert également par l’exercice habituel
ou professionnel de toute activité pouvant être assimilée aux activités énumérées, aux articles 6
et 7. En application de l’article 11 « toute personne qui en dépit d’une interdiction, d’une
déchéance, ou d’une incompatibilité exerce habituellement une activité commerciale est réputé
commerçant. »
1 -La phase avant protectorat où le droit applicable était le droit musulman. Toute personne dont
l’actif ne couvrait pas ses dettes était déclarée en faillite par le Qadi, de ce fait, les biens de la
personne étaient séquestrés et frappés d’interdiction. Il en résulte : la personne déclarée en faillite
était dessaisie de l’administration de son patrimoine. C’est le Qadi qui se chargeait de la gestion
de la liquidation des biens de l’insolvable. Il disposait de prérogatives très larges en matière de
faillite, il déclenchait l’ouverture de procédure et poursuivait le déroulement. Il cumulait les
fonctions dévolues actuellement au juge, juge commerciale, syndic. La faillite était applicable à
toute personne insolvable qu’elle ait la qualité de commerçante ou non.
2 –Promulgation du Dahir du 12 Août 1993 d’où la création du Code de Commerce inspiré par la
législation française sur la faillite et la liquidation judiciaire. 2 procédures voisines, une grande
partie des dispositions légales était commune. Les deux législations ont reçues plusieurs critiques
; les domaines d’applications de cette législation étaient limités exclusivement aux personnes
commerçantes, objectif de la législation dont le soucis unique était de d’assurer le règlement des
créances en dépit du débiteur commerçant, des salariés, de l’économie, caractère purement
judiciaire de la procédure à travers les organes constitués par un juge commissaire et un syndic
et particulièrement son statut dont la mission était assurée exclusivement par un secrétaire
greffier au tribunal. Recours rarissime à ces procédures de faillite et de liquidation judicaire dès
lors une réforme s’impose : 1er projet de réforme du code de commerce en 1978 a été déposé au
ministère de commerce en 1988 sans lendemain. CDC promulgué par la loi n° 15-95 du 1er Août
1996 pour voir aboutir une refonte totale du droit des procédures collectives.
3 – Elle démarre par la publication du Livre 5 du Code de commerce promulgué par Le Dahir du
1er aout 1996 et qui est entré en application le 4 septembre 1997. Il a été ainsi des dérogations
au principe de l’effet immédiat des lois en ce qui concerne le livre 5 relatif aux entreprises,
dérogation prévue par l’ancien article 735 du code de commerce qui stipulait « …le livre 3 et 5
entreront en vigueur 1an après la date de publication de la présente loi au bulletin officiel. » “. Le
livre 5 a connu une modification de forme par la loi n°81-18 portant Dahir du 22 aout 2014 et
complétant le titre du livre 5 et de l’article 546 de la loi 95-15 portant Code de Commerce. Ce
nouveau Dahir a donné un nouvel intitulé à ce livre 5 sous la dénomination de : ”les procédures
de préventions et de traitement des difficultés des entreprises”. La nouvelle législation a apporté
des innovations majeures aussi bien au niveau de la forme que du fond.
Partie I : Procédures antérieures à la cessation de paiement :
Le traitement des difficultés a constitué une innovation majeure des droits des difficultés de
l’entreprise dans le Dahir promulgué le 1er Août 1996. En effet, l’ancien livre 5 de ce Dahir qui a fait
table rase de l’ancienne législation sur la faillite et la liquidation judiciaire a constitué une révolution
juridique en introduisant pour la 1ère fois des mesures préventives à travers la prévention interne et
la prévention externe. Cette nouvelle orientation a été renforcée par le législateur marocain dans la
nouvelle loi 73-17 du 19 Avril 2018 qui a abrogé l’ancien livre 5 du code de commerce tout en
réaménageant les procédures de prévention interne et externe. Cette nouvelle loi a introduit pour la
première fois la procédure de sauvegarde inspirée par la législation française qui a été à son tour
inspirée par le droit américain.
Chapitre I : Les procédures de prévention :
Le législateur marocain a opté pour un processus de prévention interne et confidentiel initié par le
chef de l’entreprise et à défaut par le commissaire aux comptes et les associés. Par ailleurs, il a
institué une prévention externe sous le contrôle du président du tribunal de commerce.
Section I : La prévention interne :
Le code de commerce a préféré conserver à la procédure un caractère interne et maintenir une
confidentialité de principe. Ceci a pour objectif de préserver les chances de redressement de la
situation de l’entreprise et d’éviter d’éveiller les méfiances des partenaires notamment les
fournisseurs, les clients, les financiers. Ainsi que la création d’un dialogue entre les organes de
contrôle et les dirigeants dans le cadre d’une action concertée, la législation marocaine a identifié les
organes qui ont l’initiative de déclenchement de cette procédure, son déroulement, la détermination
des causes précises justifiant son ouverture.
Paragraphe 1 : Les organes :
La législation marocaine a adopté une prévention interne tournée préalablement vers le chef
de l’entreprise en justifiant par le fait que c’est ce dernier qui doit prendre les décisions nécessaires
au redressement comme le précisait l’article 545 de l’ancien livre 5 du code de commerce et comme
le confirmait l’article 547 du nouveau livre 5 du code de commerce.
Toutefois, pour que le chef d’entreprise ne soit pas isolé dans cette situation, le législateur
marocain a accordé au commissaire aux comptes un rôle préventif important, en raison de la mission
permanente à l’investigation et le contrôle et sa triple compétence, juridique, financière et comptable
en plus des fonctions qui lui sont reconnues par la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes et la loi
5-96 du 13 Février 1997 régissant les autres sociétés commerciales. En outre, le commissaire aux
comptes agit dans l’intérêt des dirigeants, associés, et toutes les personnes et institutions
intéressées par le fonctionnement de l’entreprise.
Pour ne pas limiter la prévention interne aux seules sociétés disposant d’un commissaire aux
comptes, le législateur marocain a prévu l’intégration des associés à ce processus préventif.
Paragraphe 2 : La procédure :
Le délai à respecter et formalités à observer, l’information par le chef de l’entreprise ou par le
commissaire aux comptes ou tout associé doit être faîte dans un délai de 8 jours de la découverte
des faits par lettre recommandée avec accusé de réception, l’invitant à redresser la situation.
Au cas où le chef de l’entreprise ne répond pas dans un délai de 15 jours après réception de
la notification ou ne parvient pas à un résultat bénéfique personnellement ou après délibération du
conseil d’administration, il est tenu de convoquer une assemblée générale dans le délai de 15 jours
afin de délibérer à ce sujet après audition du commissaire aux comptes s’il en existe.
L’article 548 du nouveau livre 5 du code de commerce, faute d’une délibération de
l’assemblée générale à ce sujet ou s’il a été constaté que malgré les décisions prises par
l’assemblée générale, la continuité de l’exploitation demeure compromise, le président du tribunal de
commerce est informé par le commissaire aux comptes ou le chef d’entreprise ou tout associé.
Paragraphe 3 : Les causes justifiant l’ouverture de la prévention interne :
la loi ne précise pas la nature exacte des faits susceptibles de déclencher l’alerte et la majorité
des faits restent sujet à une appréciation subjective du commissaire aux comptes.
Selon l’ancien livre 5 du code de commerce, la cause du déclenchement de la prévention
interne réside dans « Tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation »
Le nouveau livre 5 opte pour la formulation suivante « Fait ou difficulté et particulièrement
difficulté de nature juridique, économique, financière ou sociale susceptible d’affecter la continuité de
l’exploitation. »
Section 2 : La prévention externe :
C’est une procédure choisie dans le cadre d'une évolution de situation, c'est à dire lorsqu' on
passe par la procédure interne et on n’a pas forcément trouver des solutions donc, on serait trouvé
dans l'obligation de demander l'aide à des personnes extérieures, notamment le président du
tribunal de commerce pour la mise en place d'un plan de conciliation.
Paragraphe 1: Les causes justifiant l'ouverture de la procédure de prévention externe :
❑ Lorsque la continuité de l’exploitation demeure compromise malgré le déclenchement de la
prévention interne. Article 548
❑ Lorsqu’ils résultent de tout acte, document ou procédure, qu’une entreprise, sans être en
cessation de paiement connaît des difficultés juridiques, économiques, financières ou sociales
ou des besoins ne pouvant pas être couverts par un financement adapté aux possibilités de
l'entreprise. Article 549
Paragraphe 2: Auteur principal de la prévention externe :
Les organes liés à l’entreprise qui sont habilités à déclencher la prévention externe ont été
limitativement déterminés par le code de commerce, il s’agit essentiellement du chef de l’entreprise,
du commissaire aux comptes ou de tout associé. Ces organes sont habilités à informer le président
du tribunal de commerce lorsqu’il apparait que la continuité de l’exploitation demeure compromise
malgré la décision prise par l’assemblée générale ou lorsque celle-ci n’a pas délibéré sur ce sujet. Il
est à souligner qu’aucun délai précis n’est imposé pour la saisie du président du tribunal par les
organes.
Paragraphe 3 : la procédure de la prévention externe.
Étape 1 : La convocation du chef d’entreprise en chambre du conseil
❑ Le président du tribunal de commerce convoque le chef de l’entreprise d’office ou à la
demande de ce dernier, qui doit expose les difficultés compromettantes ainsi que les moyens
d’y faire face pour trouver des solutions salvatrices à l’entreprise en difficulté.
❑ En plus le président du tribunal peut, à l'issue de l’entretien, obtenir une communication avec
le commissaire aux comptes, les administrations, les organismes publics, ou le représentant
du personnel, ou par tout autre personne, des renseignements de nature à lui donner une
exacte information sur la situation de l’entreprise.
❑ Le pouvoir de communication ainsi donné au président du tribunal pour lui permet de vérifier
les paroles du chef d’entreprise et de prendre toutes les décisions qui s’imposent en toute
connaissance de cause.
Étape 2 : la désignation d'un mandataire spécial ou un conciliateur
Le président du tribunal de commerce, peut désigner sur proposition du chef de l'entreprise soit un
mandataire spécial et lui assigner la mission d’intervenir pour réduire les oppositions auxquelles fait
face l’entreprise soit un conciliateur chargé de rechercher la conclusion d’un accord avec les
créanciers.
A- Le mandataire spécial :
Le mandataire spécial est un tiers, désigné par le président du tribunal de commerce sur
proposition de chef de l'entreprise et lui assigne une mission et un délai pour l’accomplir et il lui fixe
les honoraires qui doit être versé immédiatement par le chef de l'entreprise à la caisse du tribunal.
1- Les missions du mandataire special:
Le mandataire spécial est toujours investi d’une mission limitée dans son objet et liée à des
circonstances particulières qui peuvent être très variée.
1- Mission de réduction des oppositions éventuelles
● Résultant d'un conflit entre les associés
● Soit entre les partenaires de l'enregistrement (les clients- les banques- les fournisseurs…).
● Soit entre les salariés (les grèves - les licenciements…).
2- Mission d'assistance du chef de l'entreprise
● Assister le chef de l'entreprise dans ses négociations
● Rapprocher les parties et rechercher un accord entre le débiteur et ses principaux créanciers
(fournisseurs - banque…)
● Organiser l'entrée dans le capital social des nouveaux créanciers.
● Assister le chef de l'entreprise dans la mise en place des mesures de restructuration de
l'entreprise
● Convoquer l'assemblée générale en vue de reconstitution des capitaux propres, ou bien de
l'augmentation ou de la réduction du capital social.
2- Issue de la procédure du mandataire spécial:
❑ L'échec de la procédure du mandataire spécial : En cas d’échec dans sa mission, le
mandataire spécial présente immédiatement un rapport à cet effet au président du tribunal.
❑ La réussite conditionnée de la procédure du mandataire spécial : s’il ressort que la réussite
de la mission du mandataire spécial est tributaire de l’allongement du délai ou de changement
de ce mandataire, le président du tribunal peut après accord du chef d’entreprise soit prolongé
le délai ou procéder au changement du mandataire selon les cas.
B- La conciliation :
La conciliation est régie par les articles 551 à 559 du nouveau livre 5 du code de commerce qui a
remplacé la procédure du règlement amiable, prévu par l’article 550 de la loi 15-95, par la conciliation
prévue par l’article 551 de la loi 73-17. C’est un dispositif souple et confidentiel, il est justifié par
l’impératif de ne pas ruiner le crédit de l’entreprise et ne pas inquiéter ses partenaires en officialisant
ses difficultés. Son objectif réside dans la volonté de rechercher un accord entre l’entreprise et ses
principaux créanciers avant l’ouverture de la procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.
1- Les conditions d’ouverture de la conciliation.
La procédure de conciliation peut être ouverte pour toute entreprise à deux conditions : La
première condition négative découle du fait de ne pas faire en état de cessation de paiement, la
seconde condition réside dans le fait que l’entreprise éprouve des difficultés économiques ou
financière ou avoir des besoins ne pouvant être couvert par un financement adapté aux possibilités
de l’entreprise.
2- Les parties de la conciliation:
1) le chef de l'entreprise
C'est au chef de l'entreprise est à lui seul qu'il appartient de solliciter une conciliation, par une
requête comportant un exposé sur la situation économique financière et sociale de l'entreprise, les
besoins de financement ainsi que les moyens d'y faire face.
2) le président du tribunal
Le président du tribunal peut obtenir communication, par tous les moyens possibles, des
renseignements de nature à lui donner une exacte information sur la situation économique et
financière de l'entreprise. Il peut charger un expert d'établir un rapport sur la situation économique,
sociale et financière de l'année.
Après avoir s'assurer de la situation exacte de l'entreprise, il ouvre la procédure de conciliation et
désigne un conciliateur.
3) le conciliateur
Le législateur n'a pas défini le conciliateur et les conditions dont il doit disposer, mais on peut
dire qu'il doit être experte en gestion, et en négociation.
La mission principale du conciliateur est d'aplanir des difficultés financières ou économique, en
recherchant la conclusion d'un accord avec les créanciers.
Le mandat du conciliateur est fixé dans une période de 3 mois renouvelable une seule fois à sa
demande (art 553 Al 1 loi 73-17).
3- La procédure de la conciliation :
La demande :
❑ L'ouverture de la procédure de la conciliation se fait par le président du tribunal de commerce
suite à la requête du chef de l'entreprise, celle-ci exposé la situation économique, social et
financière de l'entreprise et des propositions sur les moyens de l'entreprise.
❑ Mais avant de décider si la conciliation sera ouverte ou non en faveur du chef d’entreprise, le
PTC doit procéder à une enquête préalable avant toute prise de décision, il peut obtenir des
informations susceptible de lui donner une image claire sur la situation économique et
financière de l’entreprise; de la part des collaborateurs suivants :
▪ Commissaire aux comptes
▪ Représentant des salariés
▪ Administrations publiques
▪ Institutions financières (banques)
▪ Il peut désigner un expert pour avoir un rapport détaillé
La désignation d'un conciliateur:
❑ Le président du tribunal de commerce désigne un conciliateur pour une période n’excédant
pas trois mois mais qui peut être prolongée une seule fois à la demande de ce dernier.
❑ S’il s’avère que l’entreprise est en état de cessation de paiement, le président du tribunal
transmet le dossier au tribunal pour l’ouverture de la procédure de redressement ou de
liquidation judiciaire.
❑ En cas d’ouverture de la procédure de conciliation, le président du tribunal détermine la
mission du conciliateur, dont l’objet est d’aplanir les difficultés financières ou économiques, en
recherchant la conclusion d’un accord avec les créanciers .
La suspension provisoire des poursuites
Le conciliateur et le chef de l’entreprise, peuvent saisir le président du tribunal pour une
suspension provisoire des poursuites.
Le président du tribunal peut rendre une ordonnance fixant la suspension pour une durée
n’excédant pas le terme de la mission du conciliateur et après avoir recueilli l’avis des principaux
créanciers.
● Les effets de la suspension provisoire
A - pour les créancier
❑ Suspend ou interdit toute action en justice de la part de tous les créanciers dont la créance à
son origine antérieurement à ladite ordonnance (paiement d'une dette, résolution d'un contrat
pour défaut de paiement).
❑ Arrêté ou interdit toute mesure d'exécution de la part de ces créanciers tant sur les meubles
que sur les immeubles.
❑ Arrêté les délais impartis à peine de déchéance ou de résolution des droits.
B - pour le chef de l'entreprise
❑ Interdit le chef de l'entreprise en tout ou en partie une créance quelconque née
antérieurement à cette décision.
❑ Interdit le débiteur faire un acte de dispositifs étranger à la gestion normale de l'entreprise.
❑ Interdit au débiteur de consentir une hypothèque ou nantis sans autorisation du président du
tribunal
4- Les effets de l’accord de conciliation et les effets de l’inexécution de l’accord de
conciliation :
Les effets de l'accord de conciliation:
Lorsqu'un accord est conclu avec tous les créanciers il est homologué par le président du tribunal
et déposé au greffe.
Si un accord est conclu avec les principaux créanciers, le président du tribunal peut également
l'homologuer et accorder au débiteur les délais de paiement prévus par les textes en vigueur.
Pour les créances non incluses dans l'accord sont concerné par de nouveaux délais doivent en être
informés.
Les créanciers qui avaient consenti, dans le cadre procédure de consultation un nouvel apport en
trésorerie de l'entreprise, sont payés par priorité avant toutes les autres créances.
Les effets de l'inexécution de l'accord de conciliation:
En cas d'inexécution des engagements résultant de l'accord, le président du tribunal de commerce
constate par ordonnance non susceptibles d'aucun recours la résolution de l'accord.
Il renvoie l'affaire devant le tribunal aux fins d'ouverture de la procédure de redressement ou de
liquidation judiciaires.
Paragraphe 4: Les avantages et les inconvénients de la prévention externe:
A- Les avantages de la prévention externe:
❑ Incitation à la négociation : La procédure de conciliation a un caractère conventionnel
incontestable. Aussi, la liberté de négociation est bien réelle entre le débiteur et ses
créanciers. Néanmoins, pour favoriser au mieux la conclusion d’un accord, certains efforts
particuliers peuvent être demandés aux créanciers tels que des remises de dettes ou des
délais de paiements.
❑ Procédure secret : la procédure de prévention externe et toutes ses démarches doivent être
tenues secret suivant le principe de confidentialité en matière des procédures de prévention.
❑ Procédure non contentieuse : car le président du tribunal de commerce n'intervient pas à
titre judiciaires, puisque cette procédure est non contentieuse. Il cible la prévention de
l'entreprise des difficultés juridiques, financières, économiques ou sociales qui peuvent faire
face à l'entreprise.
B- Les inconvénients de la prévention externe:
Il arrive parfois que les négociations entre le débiteur et ses créanciers n’aboutissent pas à la
conclusion d’un accord, cette situation est souvent imputable à la résistance de certains créanciers,
ne souhaitant pas s’engager dans une procédure amiable.
❑ Absence d’homologation d'accord : L’échec de la procédure de conciliation peut également
résulter de l’absence d’homologation de l’accord par le président du Tribunal car
l’homologation de l’accord amiable n’est pas obligatoire, étant donné que cette dernière est
subordonnée au nombre de créanciers signataires.
❑ La résolution de l’accord amiable: est la conséquence directe de l’inexécution des
engagements pris par le débiteur, car la raison d’être de l’accord disparait. Cependant, les
dispositions du texte ne précisent ni les modalités de résolution, à savoir la partie ayant le droit
de formuler la demande de résolution de l’accord, ni la procédure devant être suivie au sein du
tribunal.
Section3 : la distinction entre la prévention interne et la prévention externe.
A- Les points de divergence
Nécessite l'intervention du président du La prévention externe est long car la mission du conciliateur
La
tribunal de commerce et un mandataire est fixée à 3 mois renouvelable une seule fois et la mission
prévention
spécial ou un conciliateur à côté du chef du mandataire spécial n'est déterminée par le législateur
externe
de l'entreprise. marocain.
Parmi les conditions d'ouverture des Les deux procédures Les deux procédures sont des
deux procédures que l'entreprise ne cherchent à permettre la procédures préventifs et
doit pas être en état de cessation de continuité de l'exploitation de secret.
paiement. l'entreprise.
Conclusion :
La procédure de sauvegarde donc est une procédure préventive qui détient des critères communs
avec les autres procédures de traitement amiables à savoir la prévention interne et externe
(procédure collective préventive où règne le caractère volontaire), mais d’un aspect judicaire de la
sorte ou à premier vue la nouvelle procédure de sauvegarde se présente comme une procédure de
redressement judicaire anticipé.
Partie 2 : les procédures après la cessation de paiement
En cas d’échec des mesures préventives, qui n’arrivent plus à maintenir sous perfusion l’entreprise
moribonde ; ce qui est lamentable ; des mesures curatives peuvent intervenir pour rendre à meilleure
fortune notre entreprise exsangue. Ces mesures peuvent se résumer en deux procédures :
-Une procédure de redressement judiciaire qui se déroule sous la houlette du tribunal de
commerce territorialement compétent ; quand l’entreprise est en état de cessation des paiements de
ses créanciers mais à condition de ne pas être en situation irrémédiablement compromise.
-Une procédure de liquidation judiciaire est ouverte quand ladite entreprise ne pourra plus
présenter des perspectives sérieuses de redressement, elle ne peut qu’être liquidée car sa situation
est irrémédiablement compromise.
Chapitre1 : la procédure de redressement judiciaire :
Fait partie des procédures de traitement des difficultés de l’entreprise, son ouverture suppose la
satisfaction d’un certain nombre de conditions de fond et de forme.