Cours de Redaction Administrative Vrai Bvrai
Cours de Redaction Administrative Vrai Bvrai
Cours de Redaction Administrative Vrai Bvrai
INTRODUCTION
Dans ses rapports avec les administrés, l’Administration manifeste ses prérogatives de
puissance publique par l’échange d’une diversité de documents écrits. Ses animateurs sont
ainsi placés dans l’obligation de maîtriser la pratique de l’écrit administratif en lien avec les
exigences du style administratif
I - DEFINITION
LA REDACTION ADMINISTRATIVE est un art particulier (presque réservé) qui
S’entend précisément comme l’ensemble des techniques de conception, de formulation et de
présentation des documents administratifs dans des formes singulières et à travers un langage
particulier et soutenu. La rédaction administrative est donc une technique spécifique par
laquelle les agents de l’Administration rédigent et adressent des correspondances à des
destinataires qui peuvent être au sein de la même Administration ou en dehors de celle-ci.
La Rédaction Administrative est :
- le moyen d’expression et de communication privilégié de l’Administration ;
- une manière particulière pour l’Administration d’écrire et d’exprimer sa
pensée selon un style qui lui est propre.
Les particularités de la rédaction administrative :
- une manifestation de l’autorité et de l’impartialité de l’Administration dans la
défense de l’intérêt général et le règlement des conflits sociaux ;
- une corrélation entre différents types de documents, expressions particulières
et circonstances ;
- une accessibilité des usagers à tous les documents administratifs ;
- une simplicité du langage débarrassé de toutes fioritures, peu sujet à interprétation et donc
peu susceptible de polémique.
3- La responsabilité de l’administration
Pendant longtemps, la règle était l’irresponsabilité de la Puissance publique. En effet,
l’Administration imposait sa souveraineté et sa volonté sans possibilité pour les usagers de
réclamer un quelconque dédommagement tiré d’un quelconque droit. Peu à peu, à partir du
IXe siècle, le principe de la responsabilité de l’Administration est reconnu et affirmé par la
jurisprudence, c’est-à-dire à travers des décisions de justice telles que l’arrêt Blanco (1873) ou
l’arrêt « Bac d’Eloka ».
Dans un premier temps, la responsabilité admise à l’Etat était la responsabilité pour faute
lourde, c’est-à-dire « une faute manifeste ou d’une particulière gravité » puis,
progressivement, il a été admis pour faute simple.
Il a ensuite été affirmé la possibilité d’une responsabilité de l’Administration sans faute,
sur la base du risque ou de la rupture de l’égalité devant les charges publiques. La
responsabilité de l’Administration se traduit dans la rédaction administrative sous
différents aspects, à savoir dans le style, le choix du vocabulaire, le formalisme de
l’expression et surtout dans la forme et la signature. Concernant la forme, la responsabilité
de l’Administration conduit l’auteur de la rédaction à s’exprimer à la première personne du
singulier, à savoir « je » qui est de rigueur au lieu de « nous ».
Le style doit être sobre, neutre et responsable. De ce qui précède, la rédaction administrative
doit répondre à quatre exigences essentielles qui sont :
- Expliquer clairement les actes, décisions et positions de l’Administration ;
- Reformuler, si nécessaire et surtout lorsqu’on s’adresse à un particulier, une
règlementation, sans le changer, pour la rendre plus accessible ;
- Convaincre plutôt que contraindre ;
- Concilier en cas de conflit.
IV-LE FONCTIONNAIRE ET LE STYLE ADMINISTRATIF
L’évolution de la vie des Etats a entrainé au fil des siècles et maintenant des années une
augmentation considérable des interventions de l’Administration dans des domaines les plus
divers (politique, économique, culturelle, financier, judiciaire, social, etc.).Elle doit s’adapter
à toutes les contingences environnementales pour être efficace. Elle doit même procéder à son
renouvellement. Ce renouvellement consiste à se doter d'un effectif qui peut s'adapter à des
contextes complexes en évolution tout en continuant à faire preuve d'excellence en ce qui a
trait à l'exécution de politiques et de programmes et à la prestation de services
gouvernementales à l'intention de la population ivoirienne.1 Faire preuve d’excellence, c’est
faire appel à ’action administrative qui ne peut être utile et efficace que si sa mise en oeuvre
se fait grâce à des documents écrits ayant un contenu clair et cohérent. C’est pourquoi la
rédaction administrative (RA) est considérée à juste titre comme représentant une part
appréciable et prépondérante dans l’action administrative. Certes, la RA qui est la rédaction
du style littéraire et militaire est un art dans la pratique duquel on se perfectionne
progressivement pendant le déroulement de la carrière professionnelle. Mais, il est plus
qu’utile d’acquérir de bonnes connaissances de base qui restent indispensables avant d’entrer
dans la vie active. Ceci pour la simple raison que les exigences des temps modernes
notamment les problèmes quotidiens de développement ainsi que les multiples tâches à
accomplir imposent à l’agent public la maîtrise de ses fonctions.
Ainsi, certaines formules ne sont utilisées que par les supérieurs s’adressant aux
Subordonnés et d’autres par les subordonnés s’adressant aux supérieurs.
Supérieur s’adressant au subordonné Subordonné s’adressant au Supérieur
on écrira : on écrira :
Je vous prie de veiller à l’exécution de J’ai l’honneur de vous rendre
cette tâche compte…
Je vous demande de… J’ai l’honneur de solliciter…
Je vous prie de vouloir bien… J’ai l’honneur de vous exposer…
Le Directeur
À
Monsieur le Ministre de l’Emploi et des
affaires SocialesSous le couvert de Monsieur le
Directeur Général de la CaisseGénérale de
Retraite des Agentsde l’Etat (CGRAE)
ABIDJAN
ABIDJAN
4-Les autres implications du recpect de la hiérarchie (la signature)
- De manière générale, il est contraire au principe de la hiérarchie qu’un collaborateur signe
un courrier adressé à un correspondant du même rang que son supérieur hiérarchique et, à
fortiori, d’un rang supérieur.
- Inversement, un Ministre ou le Premier Ministre n’est pas soumis à cette règle lorsqu’il écrit
directement à un Directeur de cabinet ou à un Directeur Général qui ne relève pas de son
Département.
- Dans une telle hypothèse, la mention « Sous couvert » sera utilisée. Ainsi, certaines
formules ne sont utilisées que par les supérieurs s’adressant aux subordonnés et d’autres par
les subordonnés s’adressant aux supérieurs
D’une manière générale, on rend compte à son supérieur, on fait connaître à son collègue et
on informe le subordonné.
5-Le Sens Des Responsabilités
La responsabilité de l’Administration se traduit dans la rédaction administrative sous
différents aspects, à savoir :
- dans le style le choix du vocabulaire, le formalisme de l’expression
- et surtout dans la forme et la signature.
Concernant la forme, la responsabilité de l’Administration conduit l’auteur de la rédaction à
s’exprimer à la première personne du singulier, à savoir « je » qui est de rigueur au lieu de
« nous ».
Le style doit être sobre, neutre et responsable. De ce qui précède, la rédaction administrative
doit répondre à quatre exigences essentielles qui sont :
- expliquer clairement les actes, décisions et positions de l’Administration ;
- reformuler, si nécessaire et surtout lorsqu’on s’adresse à un particulier, une
règlementation, sans la changer, pour la rendre plus accessible ;
- convaincre plutôt que contraindre ;
- concilier en cas de conflit.
Le style administratif doit être dépouillé de certaines expressions qui le rendent trop
autoritaire, du genre : « j’ai ordonné ou j’ordonne, mes agents ou mes services… ».
L’autorité signataire d’un document endosse la responsabilité de son contenu même si elle
n’en est pas l’auteur.
Ce principe se manifeste de la façon suivante :
- La correspondance est signée par la plus haute autorité du service ou son représentant
légal dûment mandaté ;
- L’emploi du pronom « on » est à proscrire, car trop vague ;
- la correspondance est à rédiger à la première personne du singulier (je).
Le souci de responsabilité se traduit par le refus de l’anonymat. L’Administration est
responsable de ses écrits. Aussi, l’autorité qui signe un document endosse la responsabilité de
son contenu. Le sens des responsabilités implique le refus :
- de l’anonymat (tout document administratif pour être valable doit être signé) ;
- de l’emploi du pronom indéfini « on » car trop vague ;
- du « nous » sauf exception (Cela se retrouve dans certains textes réglementaires et dans
les procès-verbaux).
La responsabilité implique la prudence surtout lorsque la décision à intervenir dépend d’une
autorité autre que le signataire, qui dans ce cas, s’exprimera au conditionnel. Il en est de
même lorsqu’il cite des faits qu’il n’est qu’indirectement informé. Il ne doit donc pas prendre
des engagements ou faire des affirmations inconsidérées.
Ce souci de la responsabilité se manifeste de la façon suivante :
- la signature : les documents administratifs engagent aux yeux du public, la responsabilité de
l’autorité signataire qui en endosse la responsabilité de son contenu même si elle n’en est pas
l’auteur.
- la prudence : la responsabilité implique la prudence lorsque la décision à intervenir dépend
d’une autre autorité que le signataire qui, dans ce cas, s’exprimera au conditionnel.
- le style indirect : de même, lorsqu’il cite des faits dont il n’est qu’indirectement informé, le
rédacteur utilisera le style indirect.
-INTERDITS
l’emploi du pronom indéfini « ON » est interdit dans les écrits administratifs car
trop vague ; il en va de même pour les formules du genre « il paraît que… ».
la citation des tiers qui fournissent au signataire des informations. Cette exigence
permet à l’Administration de protéger ses sources d’information et de préserver
Celles-ci de représailles.
FORMULES À PROSCRIRE EXPRESSIONS RECOMMANDÉES
on dit que… il me revient que
nous estimons que votre j’estime que votre demande est fondée
demande est fondée
j’ai appris par Mme KONE il m’a été signalé / indiqué que vous vous
que vous vous êtes rendu(e) serez rendu(e) coupable de malversations
coupable de malversations
6- L’OBJECTIVITE ET LA NEUTRALITE
C’est la caractéristique fondamentale du style administratif. Les réactions et considérations
subjectives, dont les adjectifs et épithètes sont la marque prépondérante, n’ont pas de place
dans les documents administratifs. L’objectivité commande que le style administratif soit
impartial, objectif et dénué de toute passion. Ainsi, le rédacteur d’un document administratif
ne doit point faire transparaître ses sentiments personnels. L’Administration doit être
impartiale, objective et sans passion. Le style administratif présente ainsi une absence de
chaleur humaine.
L’objectivité commande d’éviter les expressions présentant un caractère trop personnel,
arbitraire, émotionnel ou sentimental. Le rédacteur est rarement le signataire des documents
qu’il initie. Mais quand bien même, il le serait, il n’écrit pas en son nom propre mais au nom
de l’Administration et en raison des fonctions qu’il exerce. Il évitera donc les expressions qui
marquent le souhait, l’espoir, l’admiration, la joie, la tristesse, l’impatience, la bonne ou
mauvaise humeur. L’Administration se doit d’être impartiale, neutre, objective, sans passion
et sans état d’âme. Elle ne doit pas exprimer de sentiments personnels. Le rédacteur écrivant
au nom de cette Administration et en raison des fonctions qu’il y exerce devra proscrire :
- les réactions et considérations subjectives,
- les expressions présentant un caractère trop personnel, émotionnel ou sentimental
(souhaits, espoir, admiration, joie, tristesse, impatience, bonne ou mauvaise humeur).
Ainsi, on n’écrira pas
J’ai le plaisir de… mais J’ai l’honneur de…
je vous annonce que… mais J’ai l’honneur de vous faire connaître que…
Il convient cependant de noter une sensible évolution dans le style administratif en vue d’une
meilleure communication. C’est ainsi que dans les lettres à forme personnelle annonçant ou
félicitant le destinataire d’un fait heureux le concernant ou le contraire (exemple :nomination,
promotion ou licenciement), on peut utiliser les expressions « j’ai le plaisir de…, il m’est
agréable de… ou j’ai le regret de… ».L’objectivité garantit donc l’unité et la continuité
administrative. C’est pourquoi, le rédacteur évitera les expressions présentant un caractère
personnel émotionnel ou sentimental (souhait, espoir, admiration, joie…).
Exemple
Ne pas écrire : Dans l’espoir d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur… Mais
plutôt je vous prie d’agréer Monsieur.
. "J’ai l’honneur" peut être employé à la place de "j’ai le regret" pour atténuer une réponse
négative.
7- LA COURTOISIE ET LA POLITESSE
La courtoisie, dans le style administratif, est liée à l’exercice de l’autorité qui est au service de
l’intérêt général. Elle manifeste la considération que l’Administration doit éprouver à l’égard
des administrés et en son sein. La courtoisie est aussi liée au respect de la hiérarchie sur
laquelle se fonde l’organisation de l’Administration. Elle est ainsi due tant aux agents de
l’Administration qu’aux usagers du service qui sont également des citoyens, tous dignes de
respect. Afin d’être courtois, on évitera les expressions désobligeantes, injurieuses,
péjoratives, les appréciations trop sévères, blessantes pour la dignité ou l’amour propre et ce,
même dans le blâme. Ainsi, on se gardera des refus brutaux.
On n’écrira pas :
- votre rapport est un tissu de sottises ;
- votre demande est ridicule.
On écrira plutôt :
- votre rapport manque de réalisme, ou me paraît comporter un certain nombre
d’erreurs ou de contrevérités ;
- votre demande me paraît peu fondée.
Il peut également être écrit : « je déplore que votre attitude n’ait pas été objective ou
moins passionnée… », Au lieu de, « votre comportement a été stupide ».
L’Administration doit respect et politesse à tous les citoyens qu’elle représente et auxquels
elle s’adresse. Les écrits administratifs éviteront en conséquence
- les expressions désobligeantes et injurieuses,
- les appréciations trop sévères.
La courtoisie s’applique également :
- entre des Services où elle se manifeste par le respect de la hiérarchie.
- entre égaux où devra s’établir une cordialité des attitudes. la courtoisie étant
en grande partie fondée sur la réciprocité
FORMULES A PROSCRIRE EXPRESSIONS RECOMMENDEES
Votre rapport ne contient que des erreurs Votre rapport semble comporter un certain
nombre d’inexactitudes
Vous éviterez désormais de vous rendre Je vous invite à prendre toutes dispositions
coupable de vol. utiles pour éviter de vous rendre coupable
d’indélicatesse
Elle sera due aux Administrés qui sont également dignes d’intérêts. De ce fait
l’Administration évitera :
- les expressions désobligeantes, injurieuses ou péjoratives ;
- les appréciations trop sévères et blessantes pour la dignité ou l’amour propre de celui qui en
est l’objet. Pour cela, on n’écrira pas :
8-PRECISION ET L’EXACTITUDE
L’écrit administratif évitera les quiproquos et les interprétations diverses pour être compris de
la même manière par tous les lecteurs. Il doit également être identifié et classé de façon
identique par des utilisateurs différents. Toutes les mentions permettant d’identifier le
document et de retrouver ses antécédents (date, n° d’enregistrement, objet, références, identité
des signataires et du destinataire) sont obligatoires. Le document administratif étant
essentiellement un document de travail, il doit être compris de la même façon par tous les
utilisateurs. Il doit donc éviter les quiproquos ou les interprétations diverses ou les sigles
obscures. Il faut éviter les sigles. S’ils sont utilisés, cela ne peut être qu’après une première
appellation complète en toutes lettres et dans le même document sauf dans le n°
d’enregistrement et la référence
Exemple : Ne pas écrire pour une première utilisation CGRAE Mais plutôt écrire
Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE)
Suite à votre lettre des 4 courants… Comme suite à votre lettre du 4 janvier 2010
En réponse à votre lettre sus référencée… En réponse à votre lettre n°7/FP/D3 du 4
janvier 2010 // -ou en réponse à votre lettre
citée en référence
Référence : dossier de l’intéressé Référence : dossier x… (nom de l’intéressé,
grade, matricule.
L’ENA organise un atelier de… L’Ecole Nationale d'Administration (ENA)
organise un atelier de…