Degeest
Degeest
Degeest
Emmanuel DE GEEST
INTRODUCTION - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1
1.4 Conclusions - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 20
2.3 Algorithme - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 27
2.4 Simulations- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 29
2.4.1 Simulations sans l’action feedforward - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 29
Table des matières
4.3 Simulations- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 53
4.3.1 Simulations sans l'action feedforward - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 53
4.3.1.1 Introduction - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 53
4.3.1.2 Compromis Performance - Robustesse - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 54
4.3.1.2.1 Variation de Kd - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 54
4.3.1.2.2 Variation de Ms - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 56
4.3.1.3 Limite de robustesse sur le Kd- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 57
4.3.1.4 Conclusions- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 58
4.3.2 Simulations avec l'action feedforward - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 59
4.3.3 Conclusions - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 61
Table des matières
6.3 Exemple - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 74
Bibliographie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 104
Annexes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 106
Introduction
INTRODUCTION
Suite au développement sans cesse croissant de l’informatique, les méthodes d’optimisation con-
naissent de nos jours un essor considérable.
D’autre part, les contrôleurs de type PID se révèlent suffisants pour résoudre un grand nombre de pro-
blèmes de contrôle et ce, particulièrement lorsque la dynamique du système est bénigne et que les exi-
gences en terme de performances sont modestes.
A ce propos, une étude de 1993, rapporte que sur plus de 2000 boucles de régulation, 95 % de
celles-ci utilisaient des structures de type PID, la majorité de ces dernières étant en fait de type PI. Seu-
lement 20 % de ces boucles de régulation fonctionnèrent correctement. Une des causes majeures de ces
faibles performances consistait en un mauvais choix des paramètres du régulateur. Malgré l’emploi
étendu du contrôleur PI, il n’existe pas de méthode de design universellement acceptée.
Anciennement, les contrôleurs de type PID étaient régulés de manière empirique, par exemple
par les méthodes décrites par Ziegler et par Nichols (1942).
Ces méthodes étaient basées sur la détermination de quelques caractéristiques de la dynamique
du système. Les paramètres du contrôleur étaient alors exprimés en terme de ces caractéristiques par
des formules simples. Ces méthodes, bien que nécessitant peu d’information sur le système, comportent
un inconvénient de taille, à savoir: le système en boucle fermée présente un très faible amortissement,
typiquement ζ ≅ 0, 2 ([6]).
Il y a dès lors plusieurs raisons qui poussent à développer des méthodes d’optimisation pour le
réglage de contrôleurs PID.
Il importera de saisir la finalité du problème de régulation. Deux types classiques de problèmes
sont le suivi de consigne et le rejet de perturbations. Il importera également d’avoir une connaissance
sur le type de perturbation et les incertitudes de modèle. Les spécifications sur le système de régulation
devront être exprimées de manière adéquate en vue de la formulation d’un problème d’optimisation,
qu’il conviendra alors de résoudre par voie algorithmique.
Les différentes méthodes d’optimisation étudiées dans ce travail peuvent être scindées en deux
groupes suivant qu’elles se basent sur la connaissance ou non de la dynamique du système.
Les méthodes nécessitant un modèle de la dynamique du système feront l’objet de la première
partie du travail. Elles seront basées sur des méthodes récemment proposées dans la littérature et dues
à K.J. Åström.
1
Introduction
La méthode développée par K.J. Åström était à l’origine développée pour le PI ([8]). Une extension a
été réalisée pour inclure le terme dérivé ([9]). L’analyse de celle-ci nous a montré qu’elle manquait de
systématisme pour le réglage du terme dérivé. Notre démarche a consisté à rechercher une approche
systématique de ce réglage.
L’objectif de ce mémoire a donc été de proposer une synthèse pour le régulateur PID basée sur
la méthode d’Åström, tout en garantissant une approche systématique de l’action dérivée selon des ob-
jectifs de régulation.
La seconde partie de ce travail de fin d’études tente de comparer la synthèse de régulation décrite
ci-dessus avec l’ “Iterative Feedback Tuning” (IFT [14]), méthode ne nécessitant pas de modèle du pro-
cédé. Il s’agit d’une méthode d’optimisation itérative basée sur la minimisation d’un critère de type
quadratique à partir des données expérimentales recueillies directement sur la boucle fermée.
La seconde contribution de ce travail a été de modifier l’algorithme de base de l’IFT afin de ré-
pondre aux mêmes exigences de régulation que celles décrites dans la première partie du travail
Ce travail de fin d’études n’a certainement pas la prétention d’étudier ces méthodes dans tous les
cas d’espèces. C’est pourquoi nous resterons concentrés sur l’étude de systèmes SISO (Single Input sin-
gle Output).
Notre étude sera principalement axée sur un système de type “ process control ” : le Three-Tank
system. Il s’agit d’un système de régulation de hauteur d’eau. On se limitera donc principalement à ce
système en vue d’une analyse plus fouillée et d’une validation expérimentale des résultats de simula-
tions.
Néanmoins, les méthodes d’optimisation nécessitant un modèle du système seront testées sur un certain
nombre d’exemples.
2
Introduction
Le chapitre 6 élabore, sur base des chapitres précédents, un algorithme systématique permettant
de déterminer les gains d’un régulateur PID à partir d’un modèle du système. Ce chapitre apporte donc
une solution au premier objectif que nous nous sommes fixés. L’algorithme est illustré sur des systèmes
de complexité très différente. Le chapitre se termine par une comparaison des performances obtenues
sur ces systèmes à l’aide des deux algorithmes d’optimisation élaborés jusqu’ici (PI et PID).
Le chapitre 7 présente la théorie de base de l’ “Iterative Feedback Tuning” (IFT) jusqu’à l’ob-
tention d’un algorithme.
Le chapitre 8 est l’équivalent du chapitre 6 dans le cadre de l’IFT. On y propose une modifica-
tion de l’algorithme de base de l’IFT présenté au chapitre 7 afin de répondre aux mêmes exigences de
régulation que dans la première partie de ce travail. Cette méthode proposée sera appliquée dans le ca-
dre du Three-Tank avec une structure de régulation de type PID. Les aspects relevant de l’implémen-
tation de l’algorithme sont également discutés dans ce chapitre.
Enfin le chapitre 9 tire les conclusions de ce travail.
3
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Chapitre 1.
Figure 1.1: Représentation du dispositif expérimental - Ri: réservoir n° i-Pi: Pompe n°i - Vpi: vannes
de perturbation - Vf i-j: vannes de fuite.
4
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Chaque réservoir est muni, en son sommet, d’un capteur de pression qui mesure la pression de la
colonne de liquide. Cette information, collectée par l’ordinateur, est convertie en hauteur d’eau. Pour
permettre diverses configurations du système, les réservoirs verticaux sont interconnectés par des van-
nes, ce qui nous autorise donc à travailler avec un dispositif formé d’un, deux, voire trois réservoirs.
Dans le cadre de ce travail, les trois réservoirs verticaux sont utilisés (vannes, Vf, 1-3 et Vf, 3-2
ouvertes complètement).
Le système ainsi formé fonctionnera dans une configuration SISO ; nous tenterons de réguler la
hauteur de colonne d’eau dans le réservoir R2 avec pour seule commande, le débit de la pompe P1. Une
perturbation sera appliquée en ouvrant complètement la vanne VP1.
Cette figure montre que l’entrée u et la sortie y du système sont respectivement équivalentes à la
hauteur d’eau du second réservoir (h2) et au débit de la pompe P1. La perturbation l sera provoquée en
ouvrant la vanne VP1.
Afin d’obtenir une modélisation du système, chaque hauteur d’eau constituera une variable d’état
et il sera alors possible d’obtenir un ensemble de trois équations différentielles du premier ordre en ex-
primant un bilan massique sur chaque réservoir. Pour le réservoir i de section Sr, le bilan massique s’ex-
primera par l’équation suivante :
dmi dh
--------- = S r -------i = ∑ Qin, k – ∑ Qout, l
dt dt k l
Dans cette dernière expression, Qin,k symbolise un débit entrant et Qout,l un débit sortant. Les
différents débits entrants et sortants regroupent les débits d’alimentation, les débits de fuite entre réser-
voirs ainsi que les débits d’évacuation de perturbation. Le débit de fuite entre le réservoir i et le réser-
voir j est lié à la différence des hauteurs hi et hy par l’équation de Bernouilli :
5
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Qij = S f a z, ij sign(h i – h j ) 2g h i – h j
où Sf est la section de fuite et az,ij est un facteur déterminé expérimentalement.
De même, un débit d’évacuation ou de perturbation pour le réservoir i est donné par :
Qout, i = S f, i ( a z, i – o 2gh i )
Qp, i = S p, i ( a z, i – o 2gh i )
où Sf, i est la section de fuite pour l’évacuation et Sp, i la section de fuite pour la perturbation.
On s’aperçoit que nous avons affaire à un système de trois équations couplées et non-linéaires –
à cause de la présence des racines carrées introduites dans l’expression des débits. En conséquence de
quoi, il ne nous sera pas possible de dériver telle quelle une fonction de transfert décrivant la dynamique
du système.
Nous nous attacherons donc à caractériser le système autour d’un de ses points de fonctionnement (u*,
h1*, h2*, h3*) en vue de pouvoir utiliser les techniques de l’automatique linéaire. Le point de fonction-
nement choisi sera (u*, h1*, h2*, h3*) = (24,9 ml/sec, 34,5 cm, 24,5 cm, 29,5 cm)
A partir de là, nous pourrons dériver un modèle d’état linéarisé autour de ce point de fonctionnement.
Il ne nous restera plus qu’à résoudre – en variable de Laplace – ce modèle d’état linéarisé de manière
à obtenir la fonction de transfert du système au point de fonctionnement choisi. La fonction de transfert
entrée-sortie – notée G(s) – sera alors donnée par
1, 95
G ( s ) = ------------------------------------------------------------------ (1.1)
( sτ 1 + 1 ) ( sτ 2 + 1 ) ( sτ 3 + 1 )
où τ1=1015,80 ; τ2=56,34 et τ3=20,56
L’équation (1.1) nous montre que nous sommes en présence d’un système stable du troisième or-
dre constitué de trois pôles réels.
De manière similaire, nous trouverons que la fonction de transfert perturbation-sortie sera donnée
par cette même fonction de transfert G(s) mais au signe près.
6
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Nous obtenons bien une réponse dominante du premier ordre. De plus, une mesure de temps de réponse
nous indique que celui-ci est de l’ordre de 1100 sec. La réponse indicielle révèle une valeur finale
y ( ∞ ) = 1, 95 , ce qui correspond au gain statique du système.
Notons encore que la réponse à une perturbation de type échelon unitaire sera également donnée
par la réponse de la figure 1.3.
1.1.3 Conclusion
On retiendra de l’étude de la boucle ouverte du Three-Tank que :
• D’une part, le système présente de mauvaises performances : notre système est un système
dominant du premier ordre, lent et ayant un gain statique différent de l’unité.
• D’autre part, le modèle dérivé pour le Three-Tank est incertain à cause de l’étape de linéarisa-
tion. En effet, il est évident que si nous avions choisi un autre point de fonctionnement, notre
dynamique aurait été différente. On comprend qu’il sera dès lors nécessaire de tenir compte
de ces changements de dynamique si nous voulons un régulateur efficace sur une certaine
plage de hauteur. Néanmoins, tout laisse penser que si l’identification expérimentale des
paramètres intervenant dans le modèle est correcte, le modèle développé autour de notre
point de fonctionnement est également correct.
7
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
L’idée de base de ces méthodes consiste à essayer d’estimer le comportement du système en boucle
fermée directement à partir du modèle en boucle ouverte. Ce ne sont généralement pas des méthodes
basées sur de gros efforts de calcul.
On focalisera surtout notre attention sur les résultats obtenus. Le lecteur désirant trouver des précisions
quant aux méthodes en elles-mêmes consultera [4 ] et [5 ].
On s’attachera dans ce chapitre à des boucles de régulation à un degré de liberté (figure 1.4) en raison
de la simplicité de ces structures.
Dans le schéma de la figure 1.4, G(s) est la fonction de transfert du processus, Gc(s) est la fonction de
transfert du régulateur, u la commande, y la sortie, l la perturbation, ysp la consigne et e le signal d’er-
reur.
On peut cependant apporter une objection à ce schéma : il ne contient aucune source de bruit. Or, on
sait que du bruit sera toujours présent dans la boucle de régulation. Il sera bien souvent malaisé d’in-
troduire du bruit dans cette modélisation, à moins que d’en connaître une description exacte.
Le schéma de la figure 1.4 sera utilisé lors des simulations: L’influence du bruit sera discutée après la
phase expérimentale. Il conviendra alors de rajouter ou de ne pas rajouter un terme de filtrage sur le
signal mesuré en fonction des résultats expérimentaux obtenus.
A partir du schéma de la figure 1.4, on trouvera les fonctions de transfert entre les signaux de sor-
ties et les signaux d’entrées. On utilisera ces expressions ultérieurement. En notation matricielle, cela
donne:
G ( s ) ⋅ Gc ( s ) G(s)
--------------------------------------------- ---------------------------------------------
Y ( s ) = [ 1 + G ( s ) ⋅ Gc ( s ) ] [ 1 + G ( s ) ⋅ Gc ( s ) ] Ysp ( s ) (1.2)
U( s) Gc ( s ) G ( s ) ⋅ Gc ( s ) L( s )
--------------------------------------------- ---------------------------------------------
[ 1 + G ( s ) ⋅ Gc ( s ) ] [ 1 + G ( s ) ⋅ Gc ( s ) ]
8
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Comme les processus physiques sont en général de type passe-bas – c'est le cas du Three-Tank
– c’est-à-dire que G(iω) Æ 0 quand ω Æ ∞ , la fonction inverse 1/G(iω) Æ ∞ pour les hautes
fréquences.
Des variations brusques de consigne et des bruits à haute fréquence donneront lieu à des com-
mandes u très grandes et donc physiquement impossibles à réaliser.
Il conviendra donc de limiter le gain K sous peine de quitter le domaine des systèmes linéaires
(saturation des actionneurs).
• Raisons théoriques : les autres raisons qui empêchent d’augmenter à volonté le gain K ont
trait à la stabilité et à l’augmentation de la bande passante en boucle fermée.
Démontrons cela dans le cas du Three-Tank via les diagrammes de Bode :
En augmentant K, on augmente la fréquence de coupure (et donc la bande passante du système
en boucle fermée) en diminuant la marge de phase. En effet, le Three-Tank étant un système
de type passe-bas, une augmentation de K sera synonyme de déplacement de la courbe de
Bode en amplitude de K G(s) vers la gauche alors que la courbe de Bode en phase de K G(s)
ne subira aucun changement.
De manière similaire, le lieu de racines présentera trois directions asymptotiques en + 60°, -
60° et + 180°. Les deux premières directions sont très déstabilisantes : pour des K croissants,
les pôles de la boucle fermée se déplaceront de plus en plus vers l’axe imaginaire de plan en
s, diminuant de ce fait la stabilité relative du système (oscillations de plus en plus prononcées).
Nos simulations sur le Three-Tank nous ont donc montré qu’il n’était pas possible de diminuer
de beaucoup le temps de réponse à moins de concéder énormément sur le plan de la stabilité relative.
L’action P isolée est donc insuffisante pour obtenir des performances acceptables en boucle fermée.
9
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Nous pouvons facilement remarquer que la combinaison P + I permet, en gros, de garder l'effet
bénéfique de l'action intégrale en ce qui concerne l'erreur statique et d'en éviter les inconvénients en ce
qui concerne la stabilité.
En effet, en examinant les courbes de Bode relatives au régulateur PI, on remarque que la présence du
zéro supprime l'effet néfaste de l'intégrateur dans le domaine des hautes fréquences (voir figure 1.5 (a)).
De plus, afin d'obtenir les meilleures performances en poursuite et en rejet de perturbations, il convient
de faire en sorte que Gc (iω) G (iω) soit le plus grand possible dans la plage basse fréquence la plus
étendue possible (cf équation (1.2)).
Pour y arriver, comme G (iω) est en général limité, nous devrons obtenir que Gc (iω) soit le plus grand
possible sur la plage basse fréquence la plus étendue possible.
On comprend dès lors qu'il faudra placer le zéro le plus loin possible vers la gauche, de manière à aug-
menter la plage de fréquence où Gc (iω) est grand, mais de manière telle que la marge de phase reste
dans les tolérances.
Cette structure nous laisse dès lors entrevoir de meilleurs résultats. Particularisons maintenant les
propos précédents dans le cadre du Three-Tank.
Le problème principal consistera à bien placer le zéro. Un lieu de racines nous permettra facilement de
trouver une zone à cet effet. Nous nous aiderons de la figure 1.5 (b) montrant la position des pôles de
G (s) Gc (s).
10
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
(1) Choisir le gain K de manière à ouvrir suffisamment la bande passante. On repère alors la
marge de phase de K G (s).
(2) Calculer l’ajout de phase φl nécessaire afin de garantir une certaine marge de phase pour le
d
système en boucle fermée. On en déduira le rapport m = --- via la relation suivante:
c
m–1
------------- = sin φl
m+1
(3) Repérer la fréquence à laquelle la courbe de Bode en amplitude de KG(s) vaut -10 log(m).
Cette fréquence sera notre nouvelle fréquence de coupure ωc,new.
(4) Calculer la position du pôle d et du zéro c via les relations suivantes:
ωc, new = c⋅d
d
m = ---
c
Cette démarche a été exploitée dans le cadre du Three-Tank. La figure 1.7 montre les résultats de
suivi de consigne et de rejet de perturbations (réponses à des échelons unitaires).
Figure 1.7 : Résultats (a) de suivi de consigne et (b) de rejet de perturbations pour une avance de
phase dans le cas du Three-Tank.
L'avance de phase se révèle excellente pour régler la réponse transitoire. Néanmoins, il subsiste
une erreur statique relativement importante (de l'ordre de 10 %).
13
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Notre démarche dans le cadre du Three-Tank a consisté à venir ajouter un PI en série avec l'avan-
ce de phase synthétisée au paragraphe précédent, les résultats obtenus en terme de réponse transitoire
de suivi de consigne s'avérant excellents. La forme du régulateur employé est la suivante:
s
-- + 1
c s+a
Gc ( s ) = K ------------ -----------
s s
--- + 1
d
Notons qu'il existe d'autres formes de régulateur PID. Le lecteur consultera [6] à cet égard.
Dans la forme de régulateur employée ci-dessus - K, c et d ont été déterminés à la section précé-
dente - , seul le zéro introduit par le PI sera à déterminer. On comprend facilement au regard de la figure
1.5 (a) qu'il sera nécessaire de placer le zéro du PI de manière à ce que la diminution de phase apportée
par l'action PI ne détruise pas totalement l'ajout de phase apporté par l'action PD. Une règle de bonne
pratique consistera alors à placer le zéro du PI une décade plus bas que la fréquence de coupure ; dans
ce cas, seulement 6° de diminution de marge de phase sont à prévoir.
Après quelques essais, on parviendra à placer le zéro correctement (figure 1.8). Comme attendu,
on est parvenu à annuler l’erreur statique en conservant les avantages générés par l’avance de phase.
Ceci constitue le meilleur résultat obtenu jusqu’ici.
Figure 1.8: Résultat de (a) suivi de consigne et de (b) rejet de perturbations pour un régulateur de
type PID (avance de phase en série avec un PI).
1.2.6 Commentaires
Jusqu'à présent, nous n'avons étudié que les avantages et inconvénients de différentes structures
de type PID et estimé les performances pouvant être atteintes à l'aide de méthodes qualitatives. Une
telle étude nous a déjà permis de constater que des performances satisfaisantes étaient obtenues avec
un PI, l'action dérivée supplémentaire permettant encore d'améliorer nettement ces performances. En
conséquence, nous considérerons seulement les structures de type PI et PID dans la suite du travail.
En automatique, il est un fait connu que vouloir apporter des améliorations sur un point entraînera
des détériorations sur d'autres points : c'est volontairement que les sections précédentes ne se sont pas
préoccupées d'un tel problème.
De manière générale, il importera toujours de comprendre la finalité du problème de la régulation avant
de passer à la phase de synthèse.
14
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
A ce titre, rappelons-nous que la section 1.1 a mis en évidence le fait que la fonction de transfert du
Three-Tank n'est connue rigoureusement qu'en un point de fonctionnement donné.
Il importera dès lors de tenir compte d'erreurs de modélisation - dues aux non-linéarités dans le
cas du Three-Tank - et plus particulièrement de leurs effets en terme de performances de régulation. Ce
problème sera dénommé robustesse aux incertitudes de modèle. A ce stade, il nous semble qu'une bon-
ne formulation d'un problème de design devra capturer à la fois des aspects relatifs aux performances
(suivi de consigne et rejet de perturbations) ainsi que des aspects de robustesse. Ceci est réalisé à la
section suivante.
Les méthodes d’optimisation qui seront discutées ultérieurement se baseront sur cette structure.
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Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
De manière plus précise, les régulateurs PI et PID à deux degrés de liberté seront respectivement
décrits par les relations (1.3) et (1.4) :
t
u ( t ) = K ( b ysp ( t ) – y ( t ) ) + Ki ∫ ( ysp ( τ ) – y ( t ) ) dτ (1.3)
0
t dy
u ( t ) = K ( b ysp ( t ) – y ( t ) ) + Ki ∫ ( ysp ( τ ) – y ( τ ) ) dτ – Kd ------ ( t ) (1.4)
0 dt
On voit d’après les relations précédentes que contrairement aux paramètres K, Ki et Kd, le para-
mètre b sera seulement présent dans le bloc Gff(s). Le paramètre b n’influencera que le suivi de consi-
gne. Un contrôleur tel que celui décrit à la figure 1.9 possède deux degrés de liberté : il permettra de
découpler le problème du suivi de consigne de celui du rejet de perturbations. On règlera d’abord les
paramètres intervenant dans le bloc Gc(s) de manière à satisfaire les spécifications sur le rejet de per-
turbations et puis seulement on agira sur le paramètre b pour satisfaire les exigences sur le suivi de con-
signe.
Cette structure laissera dès lors entrevoir une plus grande flexibilité pour satisfaire aux compro-
mis de la régulation qu’une structure à un degré de liberté.
Rappelons encore une fois que ce schéma oublie les inévitables sources de bruits. L’influence du
bruit sera discutée après la phase d’expérimentation. Il conviendra alors de rajouter ou de ne pas rajou-
ter un terme de filtrage sur le signal mesuré en fonction des résultats expérimentaux obtenus.
1.3.2 Spécifications
De manière générale, il sera toujours nécessaire de comprendre dans un problème de contrôle
quel sera le but premier de la régulation.
L’automatique est une science de compromis : vouloir atteindre des performances excellentes sur
un plan ne pourra se faire qu’au prix de performances moindres sur d’autres plans. Il importe donc de
cerner la finalité du problème de régulation.
Pensons par exemple à des systèmes de contrôle de mouvements ; dans ce type d’application, ce
sera le suivi de consigne qui sera de première importance.
Dans les régulateurs industriels par contre, l’accent sera plutôt mis sur le rejet de perturbations.
Le Three-Tank sera de préférence vu comme appartenant à cette catégorie : réguler ce système à
une hauteur extrêmement précise revêt peu d’intérêt en soi. L’industriel exploitant un tel système sera
davantage intéressé par de faibles variations de hauteur lors de l’ouverture d’une vanne de fuite.
Cette méthode focalisera également son attention sur la sensibilité aux erreurs de modèles (robus-
tesse aux incertitudes de modèles). Les raisons pour lesquelles ceci est également un objectif important
ont déjà été discutées au paragraphe 1.2.6.
Les méthodes d’optimisation exposées ci-après prendront d’abord en compte le rejet de pertur-
bations ainsi que la robustesse aux incertitudes de modèle. Le suivi de consigne sera un objectif de se-
conde importance.
Afin de bien formuler le problème d’optimisation, il importera d’abord de translater les spécifi-
cations mathématiques sous une forme appropriée.
16
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Il s’agit de l’objectif principal de notre régulation. Il est important de faire la différence entre une
perturbation dite de charge et le bruit qui est un autre type de perturbations. Dans cette section, on se
préoccupera exclusivement de la perturbation de charge. Celle-ci sera typiquement une perturbation
basse fréquence. Il est dès lors logique d’utiliser un échelon unitaire pour simuler cette perturbation.
Si le système possède un intégrateur, l’erreur typique due à un échelon de perturbation est esquis-
sée à la figure 1.10.
e(t)
Figure 1.10 : Signal d’erreur lorsqu’on applique un échelon unitaire de perturbation à un sys-
tème en boucle fermée possédant un intégrateur dans le régulateur.
Au vu de ce graphique, on peut aisément comprendre qu’un bon rejet de perturbations sera carac-
térisé par un rapide retour de l’erreur à zéro, sans que ce signal n’atteigne de trop grandes valeurs.
Une manière pratique de caractériser une telle perturbation sera d’utiliser l’intégrale de la valeur
absolue de l’erreur due à une perturbation de charge sous la forme d’un échelon unitaire appliqué à l’en-
trée du système, c’est-à-dire :
∞
IAE = ∫0 e ( t ) dt (1.5)
La quantité IE sera une bonne approximation de l’IAE pour des systèmes oscillatoires bien amortis.
La raison essentielle de l’utilisation de l’IE est que sa valeur peut être directement reliée aux paramètres
du régulateur.
En effet, par le théorème de la valeur finale, la relation (1.6) se transforme comme suit :
∞
IE = ∫0 e ( t ) dt = lim E ( s )
s→0
(1.7)
De plus, pour le régulateur PI défini par la relation (1.3) ainsi qu’une perturbation de charge de type
échelon unitaire, on arrivera au résultat suivant:
G( s) 1 1
IE = lim ------------------------------------------------- --- = ------ (1.8)
s→0 Ki s Ki
1 + G ( s ) K + ------
s
Le gain intégral est donc inversement proportionnel à l’IE dans le cas du régulateur PI à deux degrés
de liberté. On arrivera au même résultat dans le cas du régulateur PID défini par la relation (1.4).
17
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Il sera cependant facile de trouver des exemples où l’IE aura peu de signification : c’est le cas
d’un système oscillatoire avec peu d’amortissement ; l’erreur étant alternativement : positive, puis né-
gative, il est possible d’obtenir un indice IE proche de zéro bien que n’ayant pas un bon rejet de pertur-
bations. Nous serons donc amenés dans la partie simulation à vérifier l’adéquation de cette démarche.
La nature non-linéaire du Three-Tank a été mise en évidence. Néanmoins, afin d’obtenir un mo-
dèle entrée-sortie du Three-Tank, nous avons dû procéder à une étape de linéarisation autour d’un point
d’équilibre du système. Il est manifeste que le modèle entrée-sortie du Three-Tank dépend du point de
fonctionnement choisi.
Il s’en suit que la dynamique du système variera en fonction du point de fonctionnement.
Puisque le système peut changer de comportement, il est fondamental de choisir les paramètres
du contrôleur de manière à ce que la boucle fermée ne soit pas trop sensible à une variation de la dyna-
mique. On peut exprimer cela en se servant de la fonction de sensibilité que nous noterons S(s). Celle-
ci exprime le rapport entre la variation relative de la fonction de transfert de la boucle fermée et la va-
riation relative de la fonction de transfert du système. La fonction de sensibilité sera définie par la re-
lation suivante :
1
S ( s ) = ----------------------------------------- (1.9)
( 1 + Gc ( s )G ( s ) )
Dans cette dernière relation, G(s) représente la fonction de transfert du système et Gc(s) la fonc-
tion de transfert du contrôleur comprise dans la boucle de feedback.
On peut exprimer cette sensibilité aux erreurs de modèle en terme de la valeur maximum de la
fonction de sensibilité soit Ms défini par :
M S = max S (iω )
0 ≤ω < ∞
(1.10)
Ce maximum de sensibilité aura une interprétation facile dans le plan de Nyquist : Ms est l’inverse
de la plus courte distance séparant la courbe de Nyquist au point –1 (voir figure 1.11)
18
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Comme déjà expliqué auparavant, l’objectif de base est d’obtenir un bon rejet de perturbations
ainsi qu’une bonne robustesse aux erreurs de modèle.
Il est cependant nécessaire que le système présente également une bonne réponse à un échelon de
consigne.
A partir du régulateur PI à deux degrés de liberté défini précédemment - relation (1.3) -, on peut
obtenir la fonction de transfert entre la sortie et la consigne.
Y(s) Ki + bKs G ( s )Gc ( s )
---------------- = ---------------------- ------------------------------------ = Gsp ( s ) (1.11)
Y sp ( S ) Ki + Ks 1 + G ( s )Gc ( s )
Ki
où Gc ( s ) = K + ------
s
De même, pour le PI à deux degrés de liberté, on obtient la fonction de transfert entre la sortie et
la perturbation de charge :
Y(s ) G( s)
---------- = ------------------------------------ (1.12)
L(s ) 1 + G ( s )Gc ( s )
Les relations (1.11) et (1.12) nous montrent encore une fois que nous avons bien affaire à un sys-
tème à deux degrés de liberté. En effet, K et Ki influencent à la fois le suivi de consigne et le rejet de
perturbations alors que b n’influence lui que le suivi de consigne. Une telle structure sera mise à profit
pour découpler le rejet de perturbations du suivi de consigne. Ceci explique donc que le réglage du pa-
ramètre b se fera en dernier lieu.
Une manière de donner des spécifications sur le suivi de consigne sera de spécifier un pic de ré-
sonance sur la fonction de transfert Gsp (s) à savoir :
M sp = max Gsp(iω )
0 ≤ω < ∞
(1.13)
19
Chapitre I
Méthodes classiques de régulation et choix d’une structure de régulation
Une manière rigoureuse de régler le paramètre b dans le cas du PI sera expliquée dans le
paragraphe 2.2.1.
Des résultats tout à fait semblables peuvent être obtenus à partir du même raisonnement dans le
cas du PID à deux degrés de liberté. La seule différence par rapport au PI sera que le gain Kd inter-
viendra en plus des gains K et Ki dans la boucle de feedback.
1.4 Conclusions
Nous avons défini les objectifs d'une bonne régulation pour des processus de type industriel. Les
chapitres suivants définiront des problèmes d'optimisation en rapport avec ces objectifs par des régula-
teurs à deux degrés de liberté de type PI (chapitre 2) et de type PID (chapitre 4 et chapitre 6).
Nous avons également réalisé dans ce chapitre des synthèses à l’aide de méthodes qualitatives sur
des structures de régulation à un degré de liberté.
La traduction des spécifications a fait apparaître les grandeurs Ms et IE pour juger respectivement le
degré de robustesse et l’efficacité du rejet de perturbations.
Il sera intéressant d’obtenir les grandeurs Ms et IE pour les synthèses PI et PID à un degré de liberté
réalisées dans ce chapitre en vue de comparer ces résultats avec ceux qui seront obtenus ultérieurement
(tableau 1.1)
Ms IE
PI 1,31 194,45
PID 1,62 66,93
Tableau 1.1 : Valeurs de Ms et IE obtenues pour les synthèses PI et PID à un degré de liberté.
20
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Chapitre 2.
Nous pouvons alors représenter la boucle de régulation en terme de schéma-blocs (figure 2.1)
K(b-1)
l
ysp + + + + + y
K+Ki/s G(s)
-
u
Cette figure fait clairement apparaître que le contrôleur possède deux degrés de liberté lorsque le
paramètre b diffère de 1. Remarquons que ce schéma est différent du schéma de la figure 1.9, mais il
peut s’y ramener. Il a l’avantage de montrer que cette boucle est composée d’un terme de feedback ainsi
que d’un terme de feedforward.
21
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
-1
1/Ms
Une telle situation est évidemment inacceptable car le système en boucle fermée est instable.
22
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Pour la suite des développements, il sera plus commode de travailler les parties réelles et imagi-
naires de G (iω) :
G (iω) = α(iω) +iβ(iω) = r eiϕ(ω)
où α(ω) = r (ω) cos ϕ (ω)
β(ω) = r (ω) sin ϕ (ω)
Nous pouvons alors réexprimer la fonction f (K, Ki, ω) en fonction de α(ω), β(ω) et r(ω).
2
2 β(ω) 2 2 r (ω) 2
f ( K, Ki, ω ) = C + 2Cα ( ω )K + 2C ------------Ki + r ( ω )K + -------------
- Ki (2.4)
ω ω
2
Dans la suite, l’argument ω sera omis volontairement de manière à simplifier l’écriture des relations.
23
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Remarquons encore que f est quadratique en Ki ; l’enveloppe de sensibilité sera alors constituée de
deux branches ; seulement une de ces branches correspondra à une boucle fermée stable.
La figure 2.3 illustre la contrainte de sensibilité dans le plan Ki - K. Il est évident que les enve-
loppes seront différentes les unes des autres en fonction des systèmes étudiés. D’autres formes d’enve-
loppe que celle représentée à la figure 2.3 peuvent intervenir ; cependant, ces autres formes
d’enveloppe se rencontrent rarement. Nous n’en parlerons pas ici. Le lecteur intéressé se réfèrera à [8].
Ki
L’ensemble des couples (K, Ki) satisfaisant la contrainte de sensibilité sera alors l’ensemble des
points du premier quadrant compris entre l’axe des K et la branche inférieure de l’enveloppe.
2.1.3 Stabilité
Au paragraphe précédent, on a exprimé la contrainte de sensibilité dans le plan Ki - K. Dans cette
section, on fera de même pour la contrainte de stabilité.
Nous savons, par le critère de stabilité dans le plan de Nyquist, que la stabilité marginale sera at-
teinte quand la courbe de Nyquist passe par le point -1 ; cela reviendra à imposer un cercle de centre -
1 et de rayon 0.
On obtiendra alors le K et Ki correspondant à la limite de stabilité en imposant dans (2.4) un C = 1 et
un R = 0. Nous obtiendrons alors après calcul :
2 2
1 + Kα + Ki
-----
- β + i βK – Ki
-----
- α = 0
ω ω
Cette dernière relation exprime que le module d’un nombre complexe est nul. Les parties réelles et ima-
ginaires seront nulles à leur tour. Nous aurons alors à résoudre un système de deux équations à 2 incon-
nues (K et Ki). La solution de ce système est :
α
K = – ---2-
r
(2.5)
β
Ki = – ω ----
2
r
Les valeurs précédentes de K et Ki sont les valeurs maximales à ne pas dépasser afin que la boucle
fermée reste stable. Ces valeurs seront utiles ultérieurement.
24
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
2.1.4 Optimisation
Rappelons que l’on désire aussi maximiser le Ki. On comprend aisément que, pour une contrainte
de stabilité donnée, le Ki optimal se situera sur l’enveloppe (cf figure 2.3) ; la courbe de Nyquist sera
tangente au cercle de sensibilité.
Cette section expose les résultats principaux de [8]. Le lecteur est renvoyé à [8] pour les détails. Il sera
possible de trouver l’expression algébrique de l’enveloppe et de caractériser alors le couple optimal
(K,Ki) au sens où nous l’avons défini également de manière algébrique.
Afin de trouver le couple K et Ki optimal, nous devrons d’abord résoudre une équation non-linéaire en
ω:
r' 1
h ( ω ) = 2R ( R + C sin ϕ ) --- – ---- – Cϕ' cos ϕ (2.6)
r ω
En résolvant (2.6), on trouvera une fréquence ω0. Le couple (K,Ki) optimal sera donné dans les rela-
tions (2.7) en calculant r(ω) et ϕ(ω) en ω=ω0 :
α 1
K = – C ---2- = C --- cos ϕ
r r
(2.7)
Ki = – ωβc ωR ω
- – -------- = – ---- ( C sin ϕ + R )
---------
2 r r
r
Notons à cet égard que les solutions de K et Ki données en (2.7) sont compatibles avec les K et Ki à la
limite de l’instabilité (relation 2.5).
L’équation (2.6) sera résolue de manière itérative. Pour ce genre de résolution numérique, il faudra
choisir de bonnes conditions initiales afin d’assurer une convergence rapide.
Il est possible de démontrer que pour une certaine classe de systèmes (systèmes à fonction de transfert
monotone), il est possible de fournir de bonnes conditions initiales pour la résolution de l’équation
(2.6). Le théorème suivant formalise cela.
Théorème :
Dénotons ωϕ comme étant la fréquence à laquelle le système a la phase ϕ. On suppose que le gain
statique du système est positif et que
d arg G (iω )
< 0,
dω
d log10 G (iω )
<1
d log10 ω
Dans ces conditions, il existe une solution à l’équation (2.6) dans l’intervalle
ω 90 < ω < ω + = ω R
180 – arc sin ----
C
Démonstration :
25
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
G sp ( iω mp ) = 1 (2.8)
en respectant que b ∈ [ 0, 1 ] .
K 2 ω – Ki 2 ( M 2 – 1 ) ω mp K 2
si -------------
mp p 2
b = ----------------------------------------------------------- - ≥ M p – 1 (2.9)
Kω mp M p Ki
0 sinon
Cette manière de choisir le paramètre b sera discutée lors des simulations.
(3) Résolution itérative de l’équation h(ω)=0. On obtiendra alors ω0 tel que h(ω0 ) = 0. Il sera
alors possible d’obtenir K et Ki via les relations 2.7.
(4) Détermination de b via l’équation 2.9.
26
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
2.3 Algorithme
Cette section développe l’implémentation MATLAB de l’algorithme résumé dans la section
2.2.1. Au lieu d’en livrer le code brut, il m’a paru plus intéressant d’expliquer les différentes étapes de
cet algorithme. L’accent sera également mis sur les primitives intéressantes utilisées.
L’algorithme procède donc en plusieurs étapes :
(1) On introduira d’abord les données du problème : Ms ainsi que la fonction de transfert du sys-
tème, G (s).
(2) On calculera ensuite l’intervalle de résolution de l’équation 2.6.
Cet intervalle sera noté [ ω 1, ω h ] .
• Si le système est monotone, alors en vertu du théorème formulé au paragraphe 2.1.4, l’inter-
valle de résolution de (2.6) sera : [ ω 1, ω h ] = [ ω 90, ω + ]
• Si par contre, le système ne satisfait pas aux hypothèses de ce théorème, alors [ ω 1, ω h ] sera
un intervalle par défaut, choisi de manière à ce qu’il soit suffisamment grand en fonction du
système à réguler.
(3) On calculera alors r (ω) et ϕ(ω) ainsi que leur dérivée. La commande MATLAB
p = polyfit (x, y, n)
q = polyder (p)
A titre d’exemple, la figure 2.4 illustre la procédure d’interpolation de r(ω) et ϕ(ω) au sens
des moindres carrés à l’aide de polynômes de degré 6
27
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
2.4 Simulations
Celles-ci seront axées sur le Three-Tank et plus particulièrement sur la fonction de transfert ob-
tenue par linéarisation au chapitre 1. Afin d’analyser au mieux les résultats obtenus, on scindera l’étape
d’optimisation du réglage du terme feedforward (paramètre b).
Lors de ces simulations on se servira des paramètres K et Ki donnés par l’algorithme décrit au
paragraphe 2.3 (on reprend les étapes 1 à 6 incluses). Le paramètre b réglant le terme feedforward in-
tervenant dans le régulateur sera mis à un. Le régulateur comportera alors un seul degré de liberté. L’al-
gorithme sera utilisé pour différentes valeurs de Ms variant de 1,2 à 2 ; on obtiendra alors les différents
K et Ki correspondants.
Les signaux utilisés pour simuler le suivi de consigne et le rejet de perturbations seront des éche-
lons unitaires, de manière à simuler au mieux la réalité. En effet, si cela se comprend bien pour le suivi
de consigne, cela peut paraître moins trivial pour le rejet de perturbations. Dans la pratique, à la pertur-
bation correspond l’ouverture d’une vanne de fuite, ce qui est équivalent à un débit de fuite plus ou
moins constant.
On fait varier Ms entre 1,2 et 2 et l’on observe l’évolution du suivi de consigne et du rejet de per-
turbations.
En particulier, on sera attentif à la comparaison entre la quantité IE et la quantité IAE calculées toutes
les deux à l’aide du signal d’erreur relatif à une perturbation. Ceci permettra de voir si notre critère de
rejet de perturbations était bien choisi (voir paragraphe 1.3.2.1).
La figure 2.6 montre la forme des réponses obtenues lorsque l’on passe de Ms valant initialement 1,2
puis 1,4 et puis finalement 1,6.
Notons que le rejet de perturbations sera définitif vu que le paramètre b n’influencera pas celui-ci. On
pourra lors de l’étape suivante ajuster le paramètre b, de manière à améliorer le suivi de consigne.
29
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Figure 2.6 : Evolution du suivi de consigne (à gauche) et du rejet de perturbations (à droite) pour
(a) Ms = 1,2 (b) Ms = 1,4 (c) Ms = 1,6.
30
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Les informations tirées de ces graphiques sont recueillies dans le tableau 2.1. Celui-ci donne pour
un Ms fixé, le K et le Ki, l’overshoot et le temps de réponse du suivi de consigne ainsi que l’IE et l’IAE
obtenus pour un échelon unitaire de perturbation.
Ms K Ki PO Tr IE IAE
1,2 1,38 0,0027 12% 640 sec 368,11 368,11
1,4 2,57 0,0069 21% 325 sec 145,52 147,08
1,6 3,64 0,0117 30% 240 sec 85,58 85,58
1,8 4,60 0,0160 40% 200 sec 60,24 60,84
2,0 5,43 0,0214 45% 180 sec 46,75 48,78
31
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Figure 2.7 :Diagramme de Nyquist pour (a) Ms = 1,2 et (b) Ms = 1,6 . La courbe de Nyquist ne touche
le cercle de sensibilité qu’en un seul point.
2.4.1.3 Conclusions
Une manière de régler le paramètre b a déjà été présentée au paragraphe 2.2.1. Nous l’utiliserons
dans un premier temps, afin d’avoir une idée des résultats obtenus. Nous ne nous concentrerons plus
que sur le suivi de consigne, le rejet de perturbations étant indépendant du paramètre b. Les résultats
obtenus sont recueillis dans le tableau 2.2.
32
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Ms K Ki PO Tr IE b(*) Mp(**)
1,2 1,38 0,0027 5% 750 sec 368,11 0,73 1,11
1,4 2,57 0,0069 7% 430 sec 145,52 0,65 1,25
1,6 3,64 0,0117 8,5 % 320 sec 85,58 0,61 1,38
1,8 4,60 0,0160 9% 275 sec 60,24 0,57 1,51
2,0 5,43 0,0214 10 % 260 sec 46,75 0,47 1,71
Figure 2.8 : Diagramme de Bode (amplitude) de Gsp(iω) pour Ms=1,6, b=0,61 , K=3,64 , Ki=0,0117.
33
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
D’autres méthodes de réglage du paramètre b ont été essayées. Vis-à-vis d’un objectif aussi précis (dé-
passement et temps de réponse respectivement inférieurs à 6 % et 300 secondes), elles se sont égale-
ment avérées peu pratiques. Les trois dernières lignes du tableau 3.1 étant assez proches de notre
objectif en terme de suivi de consigne, un réglage fin autour de la valeur de b donnée par l’algorithme
de base pourra améliorer les choses. Il importe alors de savoir si il faut augmenter ou diminuer le para-
mètre b par rapport à sa valeur initiale.
La littérature définit le temps de réponse d’un système de beaucoup de manières différentes. Avec
certaines de celles-ci, il est souvent difficile de trouver une expression analytique du temps de réponse
d’un système. D’autres, comme celle rappelée dans l’annexe A, permettent de contrecarrer cette diffi-
culté. Au vu de ce rappel et de l’expression (1.11), nous pouvons donc écrire que le temps de réponse
pour notre structure de régulation sera
* K
Trep = t ( K, Ki, G ( s ) ) + ------ ( 1 – b ) (2.10)
Ki
où t* (K, Ki, G(s)) est le temps de réponse de T(s); le second terme dans l’expression (2.10) est le temps
de réponse propre à (Ki + K b s) / (Ki + K s). Ce dernier résultat nous permet donc de voir que dimi-
nuer b, augmentera le temps de réponse et vice-versa. Le temps de réponse minimal (maximal) sera ob-
tenu lorsque b=1 (b=0).
Nous pouvons donc affirmer que le paramètre b introduit un compromis entre le dépassement et
le temps de réponse :
• Une diminution de b se traduira par une diminution du dépassement, mais par une augmenta-
tion du temps de réponse.
• Une augmentation de b se traduira par une diminution du temps de réponse, mais par une aug-
mentation du dépassement.
Revenons alors à notre objectif précis (6 % de dépassement, temps de réponse de 300 secondes).
Nous pouvons d’ores et déjà déduire du tableau 2.2 que nos objectifs de dépassement et de temps de
réponse ne pourraient pas être atteints simultanément pour n’importe quelle valeur de Ms.
Supposons qu’un dépassement inférieur à 6 % soit notre objectif principal. En jouant finement sur le
paramètre b de la manière décrite précédemment, on obtient les résultats regroupés dans le tableau 2.3.
Ms K Ki PO Tr b
1,2 1,38 0,0027 6% 745 sec 0,75
1,4 2,57 0,0069 6% 450 sec 0,62
1,6 3,64 0,0117 6% 340 sec 0,55
1,8 4,60 0,0160 6% 300 sec 0,51
2,0 5,43 0,0214 6% 280 sec 0,43
Tableau 2.3 : Ajustement de b afin d’obtenir un suivi de consigne présentant un dépassement de 6%.
Ce tableau est en tout point conforme à nos attentes. De plus, on remarque que notre objectif de suivi
de consigne sera réalisé en utilisant un Ms supérieur ou égal à 1,8. Obtenir les performances souhaitées
impliquera donc de choisir une grande valeur de Ms. Ceci n’exprime rien d’autre qu’un compromis ro-
bustesse-performance.
34
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
2.4.3 Robustesse
Le paragraphe précédent nous a permis de voir qu’imposer trop vite un facteur Ms, n’est pas une
chose souhaitée en fonction du compromis robustesse-performance établi.
On remarque également que les performances de suivi de consigne obtenues pour Ms=1,6 et Ms=1,8
diffèrent peu; la seule différence se situant au niveau des temps de réponse (300 secondes versus 340
secondes). Passant d’un Ms=1,8 à un Ms=1,6 , on aura néanmoins accru la robustesse du système.
De manière pratique, il importera également de ne pas sacrifier la robustesse du système au profit des
performances. Supposons par exemple que nous désirions faire la synthèse d’un régulateur qui conser-
ve assez bien certaines performances sur une certaine plage de fonctionnement. Dans ce cas, il sera plu-
tôt indiqué de choisir un petit Ms.
Nous pouvons montrer cela dans le cadre du Three-Tank: la synthèse du régulateur est faite autour du
modèle de départ (point de fonctionnement de h2 est égal à 24.5 cm) et nous voulons que les perfor-
mances de régulation soient aussi peu dégradées que possible sur une plage de 10 cm pour h2. Nous
aurons pour cela à notre disposition une deuxième fonction de transfert, obtenue après linéarisation
autour du point de fonctionnement h2 = 33 cm. On peut maintenant comparer le comportement du sys-
tème autour de 33 cm avec les valeurs de Ms égales à 1,6 et 1,8 , les valeurs des paramètres K, Ki, b
sont celles données par le modèle de départ (h2*=24,5 cm).
La figure 2.9 montre les résultats de suivi de consigne et de rejet de perturbations pour Ms=1,6 ,
à la fois pour le modèle de départ ( h2*=24,5cm) et pour le second modèle (h2*=33cm). La figure 2.10
montre ces mêmes résultats, mais pour Ms=1,8.
Figure 2.9: Réponses obtenues pour Ms=1,6 , K=3,60 , Ki=0,0117 , b=0,61 ; Les réponses (a) et (c)
sont relatives au modèle de départ (h2*=24,5 cm) , tandis que (b) et (d) sont relatives au
second modèle (h2*=33cm).
35
Chapitre II
Réglage d’un contrôleur PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Figure 2.10: Comparaison des réponses obtenues pour Ms=1,8 , K=4,60 , Ki=0,0160 et b=0,57 avec
le modèle de départ (h2*=24,5cm) -figures (a) et (c) - et avec le second modèle
(h2*=33cm) -figures (b) et (d).
En comparant les figures 2.9 et 2.10, on s’aperçoit que pour le second modèle (h2*=33cm), le suivi de
consigne aura un dépassement de 16% dans le cas de Ms=1,6 et un dépassement de 20 % dans le cas
de Ms=1,8. De plus, les réponses de suivi de consigne et de rejet de perturbations deviennent beaucoup
plus oscillantes que dans le cas du modèle de base (h2*=24.5 cm). On remarque cependant que les ré-
ponses autour de h2*=33 cm sont moins oscillantes pour Ms=1,6 que pour Ms=1,8.
Cela peut très bien se comprendre dans le plan de Nyquist (figure 2.11): La figure 2.11 (a) montre pour
Ms=1,6, le rapprochement de la courbe de Nyquist du point (-1,0) lorsque l’on passe de h2*=24,5 cm
à h2*=33cm. La figure 2.11 (b) montre la même chose mais pour Ms=1,8.
36
Chapitre III
Réglage d’un PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects pratiques et expérimentaux
Chapitre 3.
3.1.1 Discrétisation
En vue d’implémenter le PI temps-continu à l’aide d’un ordinateur, il est nécessaire d’approximer
de manière numérique l’action I et l’action P qui apparaissent dans la loi de commande (1.3).
• Action Proportionnelle :
Le terme proportionnel P(t) dans la loi de commande est : P(t)=K(b ysp(t) - y(t)). Ce terme
sera simplement implémenté en remplaçant les variables continues en variables discrètes :
P(tk) = K (b ysp (tk) – y(tk))
où {tk} dénote les instants d’échantillonnage.
• Action Intégrale :
t
Le terme intégral qui intervient dans la loi de commande est donné par I ( t ) = Ki ∫ e ( τ ) dτ
0
Il s’en suit que l’on écrira que :
dI
----- ( t ) = Ki ⋅ e ( t )
dt
On pourra par exemple approximer cette dérivée par la règle d’Euler rétrograde:
I ( tk ) – I ( t k –1 )
--------------------------------- = Ki e ( t k )
T
On arrivera alors à l’implémentation récursive suivante :
Ki
I ( t k ) = I ( t k – 1 ) + ------ e ( t k )
T
39
Chapitre III
Réglage d’un PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects pratiques et expérimentaux
40
Chapitre III
Réglage d’un PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects pratiques et expérimentaux
L’implémentation digitale de la boucle de régulation est schématisée à la figure 3.2. Celle-ci montre
clairement où interviennent les échantillonnages.
Les expressions de Gff(z) et Gc(z) seront trouvées à partir des équations aux différences obtenues après
discrétisation du signal de commande temps-continu (paragraphe 3.1.1). On obtient :
( Kb + KiT )z – Kb
Gff ( z ) = --------------------------------------------
z–1
( K + KiT )z – K
Gc ( z ) = -------------------------------------
z–1
Le bloc BOZ (bloqueur d’ordre zéro), transforme une impulsion de hauteur x en un pulse de hauteur x
et de longueur T. Il s’agit d’un bloc analogique caractérisé par la fonction de transfert (1 – esT) /s.
On s’efforcera de ne plus faire intervenir dans ce schéma que des signaux discrets et donc de trouver
une fonction de transfert en z entre les signaux échantillonnés y(tk) et u(tk). Cette fonction – notée
Gtot(z) – sera donnée par :
Gtot ( z ) = Z [ BOZ ( s )G ( s ) ]
sT
1–e
= Z ---------------- G ( s )
s
–1
= ( 1 – z )Z [ G ( s ) ]
où Z[ • ] représente l’opération de transformée en z.
Le lecteur intéressé consultera [1] et [2] pour de plus amples informations sur ces calculs. Nous
arriverons donc finalement au schéma-bloc de la figure 3.3 qui décrit le comportement de la boucle de
régulation vue de l'ordinateur. Il sera utilisé pour les stimulations.
Figure 3.3: Modélisation dans la boucle de régulation exploitable pour les simulations.
C’est ainsi que sera par exemple observé l’effet de la fréquence d’échantillonnage sur le régulateur op-
timal de type 1 synthétisé au chapitre 2 – le temps de réponse et le PO relatifs au suivi de consigne étant
respectivement de 280 sec et 6 %.
41
Chapitre III
Réglage d’un PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects pratiques et expérimentaux
Figure 3.5: Diagramme de Bode relatif à la foncion de transfert entre y et ysp. Echelle de fréquence
ω
entre 0 et ------s .
2
43
Chapitre III
Réglage d’un PI à partir d’un problème d’optimisation: aspects pratiques et expérimentaux
3.3.3 Conclusions
Ce chapitre nous permet de conclure à l’existence d’un excellent accord entre analyse théorique
et expérimentation.
Nous avons néanmoins constaté que les réponses expérimentales présentaient de légères différen-
ces par rapport aux réponses simulées correspondantes.
Ces différences ont pu être expliquées par les effets conjoints de l’échantillonnage et des non-linéarités
du Three-Tank. On a également pu vérifier l’influence du paramètre Ms. Tout est donc conforme aux
aspects théoriques du chapitre 2.
47
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Chapitre 4.
48
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
(2) et à ce que la courbe de Nyquist de G(s) Gc(s) se trouve à l'extérieur du cercle centré en - 1
dans le plan de Nyquist et de rayon 1/Ms.
Nous ne nous préoccuperons pas dans un premier temps de la contrainte de STABILITÉ de la
boucle fermée. Il importera tout simplement de retenir à ce stade que, si nous parvenons à trouver des
gains K, Ki, Kd satisfaisant les conditions (1) et (2), rien ne nous indique que ces gains mèneront à une
instabilité de la boucle fermée ou pas.
Introduisons la fonction f telle que :
i 2
f ( K, Ki, Kd, ω ) = C + K – ---- ( Ki – ω Kd ) G ( iω )
2
ω
Cette fonction représente le carré de la distance entre le centre du cercle de coordonnées (-C, 0) et G(iω)
Gc (iω). Le rayon du cercle de sensibilité sera noté R par la suite.
Pour ω et Kd fixés, la relation (4.3) représente l'extérieur d'une ellipse dans le plan K - Ki dont les axes
sont parallèles à ceux des axes K et Ki.
Lorsque ω varie, Kd étant fixé, ces ellipses formeront une enveloppe (figure 4.2 (a)). Il sera néan-
moins très compliqué de calculer analytiquement la forme de l'enveloppe comme nous l'avons fait au
chapitre 2, à cause de la présence dans ce cas-ci du Kd supplémentaire. Nous devrons donc essayer de
calculer l'enveloppe d'une autre manière.
La manière utilisée pour calculer cette enveloppe est expliquée sur la figure 4.2. Pour chaque ellipse i
nous calculerons trois points :
• Li: le point le plus à gauche de l'ellipse i.
• Ri: le point le plus à droite de l'ellipse i.
• Bi: le point le plus bas de l'ellipse i.
Ces points Li, Ri et Bi sont représentés pour chaque ellipse i à la figure 4.2 (a).
49
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Figure 4.2 : Détermination du sous-ensemble de couples (K, Ki) satisfaisant la contrainte de sensi-
bilité.
La figure 4.2 (b) nous laisse penser que si nous calculons ces points Li, Ri et Bi pour suffisamment d’el-
lipses i, nous pourrons alors obtenir une bonne approximation de l’enveloppe.
Les points Li et Ri seront donnés par les coordonnées suivantes :
α R
K = – c ---- ± ---
r2 r
(4.4)
Ki = – c ωβ
------2- + ω 2 ⋅ Kd
r
L'ensemble des points entre l'axe des K et l'enveloppe ainsi définie est l'ensemble des couples vé-
rifiant la contrainte de sensibilité (hachuré sur la figure 4.2). Cet ensemble devra nécessairement appar-
tenir au premier quadrant de manière à garantir la positivité des gains.
50
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Dès lors, la seule manière de déterminer un triplet (K, Ki, Kd) sera de considérer Ms et Kd comme étant
deux paramètres de l'algorithme.
On comprend tout de suite qu'il ne sera pas possible d'obtenir un algorithme aussi efficace que celui
élaboré pour le PI du fait que Kd, qui en toute logique devrait être un résultat de l'algorithme, est ici un
paramètre.
Nous avons néanmoins choisi de voir quels enseignements tirer de la méthode telle quelle. Ce but sera
poursuivi tout au long de ce chapitre.
où A= K².ω²mp + ( Ki - ω²mp Kd )²
51
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
4.3 Simulations
Celles-ci seront axées sur le Three-Tank. On scindera l'étape d'optimisation de celle du réglage
de l'action feedforward.
4.3.1.1 Introduction
Notre contrainte de sensibilité peut se visualiser avantageusement dans le plan Nyquist. On aura
dès lors tendance à analyser les résultats obtenus dans ce même plan, voire dans le plan de Bode, plus
pratique pour visualiser les résultats. Cette section établit quelques résultats qui seront utilisés dans la
suite.
Nous pouvons représenter la courbe Gc (iω) G (iω) dans le plan de Nyquist pour K, Ki, Kd donnés
(figure 4.3), l'expression de Gc (iω) G (iω) étant donnée par :
Ki
Gc ( iω )G ( iω ) = K + ------ + iωKd G ( iω ) (4.7)
iω
A une fréquence donnée, soit ω0, le vecteur V dans le plan de Nyquist donnera l'information relative à
la phase et à l'amplitude de Gc (iω) G (iω) (voir figure 4.3).
Nous cherchons ensuite à savoir de quelle manière se déplace la courbe de Nyquist à la fréquence ω0
donnée pour des variations des gains K, Ki et Kd.
L'expression (4.7) nous montre qu'en augmentant K, Ki et Kd restant constants, le point de la courbe
de Nyquist à la fréquence ω0 se déplacera dans la direction V .
De même, une augmentation de Ki (respectivement Kd) - tout autre gain restant égal -, déplacera le
point de la courbe de Nyquist à la fréquence ω0 dans la direction - i V (respectivement i V ). Ces infor-
mations sont également reprises à la figure (4.4).
53
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Figure 4.5 : Suivi de consigne et rejet de perturbations pour (a) Kd = 50 et (b) Kd = 160, Ms étant
fixé à 1, 6.
Kd K Ki PM (°) ωc (rad/sec)
50 4, 8 0, 0175 42 0, 008
160 6, 5 0, 034 40 0, 010
Le tableau 4.1 montre que pour un Ms fixé, quand Kd augmente, il en est de même pour K et Ki.
Ceci se répercutera en un meilleur rejet de perturbations et en un meilleur temps de réponse du suivi de
consigne, ce qui se vérifie à la figure 4.5.
On retiendra dès lors que, à Ms fixé, il sera intéressant de choisir le plus grand Kd possible en vue
d'améliorer les performances du système.
55
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
.
Ms Ki K PM (°) ωc (rad/sec)
1, 6 0,025 5, 5 40 0, 0094
1, 4 0, 0165 4, 2 46 0, 0076
1, 2 0, 009 3 56 0, 0056
Tableau 4.2 : Gains K et Ki ainsi que la marge de phase (PM) et la fréquence de coupure ωc du sys-
tème correspondants pour des Ms de 1, 6, 1, 4 et 1, 2.
Notre algorithme a mis en évidence le fait que pour des valeurs élevées de Kd couplées à de fai-
bles valeurs de Ms, l'allure de la courbe de phase de G(iω) Gc(iω) présentait de grandes variations de
phase aux alentours de ωc. Dans ce cas, de légères variations de gain déplaceront quelque peu la fré-
quence de coupure en changeant fortement la marge de phase (PM). Il s'en suit que les performances
du système en seront fortement affectées.
La figure 4.7 montre les courbes de phase obtenues pour Kd valant respectivement 500 et 80.
Figure 4.7 : Allure de la phase (diagramme du bas) de G(iω) Gc(iω) pour des Kd de (a) 500 et (b) 80.
Il sera donc bon de choisir des valeurs de Kd qui ne mènent pas à de trop grandes variations de
phase aux alentours de ωc.
L'allure de la courbe de Nyquist correspondant à de grands Kd est donnée à la figure 4.8
57
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
On peut justifier le saut de phase ainsi : La concavité vers le haut de la courbe de Nyquist sera de
plus en plus prononcée quand Kd augmente. De grands Kd mènent à de grands K et Ki et donc dépla-
ceront l'asymptote basse fréquence vers la gauche (cf 4.3.1.1). Il sera alors nécessaire d'avoir une con-
cavité dans la courbe de Nyquist de manière à joindre le comportement asymptotique basse fréquence
et le comportement asymptotique haute fréquence. Notons encore que, vu que le Ki augmente lorsque
le Kd augmente, et vu que ces deux gains agissent dans la même direction, mais dans un sens opposé,
le Kd devra combattre l'effet de Ki qui vise à rapprocher la courbe du point ( -1, 0) - car le Ki augmente
- et donc le Kd devra être très grand.
Ce phénomène peut également être dénommé compromis performance - robustesse puisque un
Kd grand - synonyme d'excellente performance - dégrade la robustesse du système.
4.3.1.4 Conclusions
Sans entrer dans une analyse quantitative, les sections 4.3.1.2 et 4.3.1.3 nous ont permis de com-
prendre comment agir sur les paramètres Kd et Ms de notre algorithme en vue de satisfaire les inévita-
bles compromis performance - robustesse.
58
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
Voici à titre d'exemple les gains K et Ki donnés par l'algorithme pour Ms = 1, 6 et pour des Kd
de 100, 200 et 300 (Tableau 4.4).
Kd K Ki b
100 5, 34 0, 0241 0, 41
200 7, 23 0, 0411 0, 15
300 9, 14 0, 0626 0, 10
Tableau 4.4 : Valeurs des gains K, Ki et b pour Ms = 1, 6 et des Kd de 100, 200 et 300.
Les performances correspondantes sont illustrées à la figure 4.10. Nous nous servirons de ces ré-
sultats dans la phase expérimentale.
Figure 4.10 : Performances obtenues après ajustement de b pour (a) Kd = 100, (b) Kd = 200 et (c)
Kd = 300 (Ms = 1, 6).
60
Chapitre IV
Réglage d’un PID à partir d’un problème d’optimisation: aspects théoriques et simulations
4.3.3 Conclusions
Nous étions conscients du fait que notre algorithme n'était pas d'un intérêt extraordinaire de par
le fait que Kd est un paramètre de l'algorithme. Nous avons quand même pu localiser de manière quan-
titative des couples (Ms, Kd) alliant une certaine robustesse et certaines performances (Zone E de la
figure 4.9).
Si la méthode de régulation proposée par K.J. Åström relative au PID permet d’obtenir des résultats
satisfaisants, elle souffre néanmoins d’un manque de systématisme.
Les deux chapitres suivants tenteront de remédier à ce manquement.
61
Chapitre V
Réglage d'un PID à partir d'un problème d'optimisation : implémentation et expérimentation
Chapitre 5.
62
Chapitre V
Réglage d'un PID à partir d'un problème d'optimisation : implémentation et expérimentation
5.3.2 Récapitulatif
A la fois ce chapitre et le chapitre 3 nous ont permis de comprendre les causes de la limitation du
gain dérivé. Le chapitre 3 a attiré notre attention sur le fait que la bande passante du système (et donc
le Kd) devait être choisie en fonction de la fréquence d'échantillonnage.
Les limitations sur le Kd dues aux éventuelles saturations des actionneurs et aux influences du
bruit de mesure ont été discutées dans ce chapitre.
67
Chapitre VI
Algorithme de réglage de PID
Figure 6. 9 : Réponses optimales du PID avec filtrage sur l’action dérivée dans le cas du Three-
Tank.
Le tableau 6.1 donne également les valeurs des critères de performances classiques. Il est intéressant
de comparer ces résultats avec ceux obtenus pour le PI (section 2.4.4).
Nous remarquons deux améliorations flagrantes apportées par le PID :
• Un meilleur rejet de perturbations (IE = 23,44 vs IE = 46,75).
• Une augmentation de la robustesse (Ms =1,55 vs Ms =2,00).
75
Chapitre VI
Algorithme de réglage de PID
PI Ms K Ki b IE IE/IAE Tr PO
2,00 1,27 0,68 0,47 1,45 0,76 4,2 sec 10 %
PID Ms Kd K Ki b N IE IE/IAE Tr PO
1,6 3,00 5,2 2,8 0,1 7,4 0,33 0,86 3 sec 9%
(a)
PI Ms K Ki b IE IE/IAE Tr PO
2,00 0,33 0,0417 0,50 24,00 0,96 8 sec 12%
PID Ms Kd K Ki b N IE IE/IAE Tr PO
1,65 2,00 2,00 0,78 0,1 11 1,26 0,83 4 sec 10 %
(b)
PI Ms K Ki b IE IE/IAE Tr PO
2,00 4,71 2,2 0,5 0,873 1 0,7 sec 0%
PID Ms Kd K Ki b N IE IE/IAE Tr PO
1,6 0,8 11 25 0,2 4,8 0,0375 0,83 0,5 sec 7 %
(c)
Tableau 6.2 : Paramètres et performances des systèmes (a) G1(s) , (b) G4(s) et (c) G14(s).
Nous procéderons alors à la comparaison PI/PID proprement dite. De manière générale, nous ob-
servons deux choses :
(1) L’emploi du PID présente deux avantages importants par rapport au PI. En effet, la structure
PID montre par rapport à la structure PI d’importantes améliorations au niveau du rejet de
perturbations (cf IE) et au niveau de la robustesse (cf Ms) pour de légères améliorations sur le
suivi de consigne.
(2) Les gains relatifs au PID sont toujours beaucoup plus importants que les gains relatifs au PI.
Il est important de rappeler, au vu de la première observation, que nous avons travaillé - via l’al-
gorithme PID élaboré dans ce chapitre - de manière à obtenir des performances robustes. Nous aurions
pu également apporter de grandes améliorations sur le suivi de consigne en optant pour d’autres para-
mètres de design dans l’algorithme. Nous avons déjà insisté sur le fait que le suivi de consigne n’était
généralement pas l’objectif premier dans le cadre d’une régulation industrielle. On comprend alors le
bien-fondé de notre choix.
77
Chapitre VI
Algorithme de réglage de PID
La deuxième observation nous incite cependant à la prudence : l’ajout d’un terme dérivé sera donc plus
contraignant au niveau des actionneurs (saturations éventuelles) , au niveau des effets engendrés par le
bruit et au niveau de la fréquence d’échantillonnage (de grands gains K et Kd augmentent la bande pas-
sante, le risque d’aliasing étant alors accru).
Il ne faudra pas oublier que les résultats ont été obtenus en faisant abstraction du bruit et de l’actionneur.
Le chapitre 5 nous a permis de voir qu’ à la fois le bruit et l’actionneur utilisé contraindront peut-être
l’automaticien à se rabattre sur des valeurs de gains beaucoup moins importantes que celles données
par l’algorithme relatif au PID, ce qui entraînera l’obtention de moins bonnes performances que celles
présentées dans ce paragraphe. Ceci sera bien sûr à considérer au cas par cas. Il se pourra même parfois
que l’ajout du terme dérivé ne présente que peu ou pas du tout d’intérêt.
Revenons aux systèmes discutés dans cette section. L’amélioration des performances obtenues avec le
PID pour le système G4(s) pourrait paraître étonnante. Ce système possède un intégrateur et donc la
phase de Gc(iω) G(iω) à la fréquence nulle sera de -180°. Le PID possédant deux zéros - au lieu d’un
seul dans le cas du PI - il sera plus facile d’obtenir une grande marge de phase dans ce cas que dans le
cas du PI (deux zéros contribuant à augmenter la phase en basse fréquence). De plus ces deux zéros
contribueront également à repousser le 0 dB de l’amplitude de Gc(iω) G(iω) beaucoup plus loin que si
l’on avait utilisé une structure PI. Ce faisant, on ouvrira beaucoup plus la bande passante du système.
La fonction de sensibilité verra son maximum rejeté beaucoup plus loin vers les hautes fréquences. Ceci
explique donc les performances écrasantes obtenues pour le rejet de perturbations.
Le même genre de raisonnement explique l’amélioration du rejet de perturbations pour le système
G14(s) lorsque l’on passe d’une structure PI à une structure PID.
6.4.2 Conclusions
Ce chapitre élabore un algorithme systématique sur base d’un modèle en vue de la détermination
des paramètres K, Ki et Kd du PID.
Cet algorithme s’inspire d’un résultat récent développé par Åström ([9]). Nous avons montré au chapi-
tre 4 que ce dernier manquait de systématisme pour la détermination du gain Kd.
Le chapitre 5 nous a permis de comprendre qu’il est nécessaire de tenir compte de phénomènes tels que
la saturation des actionneurs et l’influence du bruit présent dans la boucle de régulation en vue d’un
choix adéquat du Kd.
L’algorithme systématique élaboré dans ce chapitre s’appuie sur l’algorithme d’Åström (chapitre 4) en
tenant compte des enseignements apportés au chapitre 5.
Cet algorithme systématique nous a servi pour réguler le Three-Tank (section 6.3). On a alors
compris l’intérêt d’un algorithme comme celui développé dans ce chapitre qui optimise les paramètres
mais en présence de contraintes de bruit et de saturation.
De plus, nous avons tiré parti du fait que nous avons à ce stade deux algorithmes systématiques,
l’un pour le PI (chapitre 2) et l’autre pour le PID (chapitre 6) afin de comparer les résultats obtenus avec
un régulateur PI et ceux obtenus avec un régulateur PID sur quelques systèmes (section 6.4).
La structure de régulation PID nous laisse entrevoir par rapport à la structure PI de meilleures perfor-
mances et une robustesse accrues. Ceci est une conclusion théorique où, contrairement au cas du Three-
Tank, il n’a pu être tenu compte de phénomènes de bruit et de saturations éventuelles des actionneurs.
78
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
Chapitre 7.
y ( t ) = G ( q )u ( t ) + v ( t ) (7.1)
u ( t ) = C r ( q, ρ )r ( t ) – C y ( q, ρ )y ( t )
Dans ces expressions, ρ représente le vecteur des paramètres du contrôleur, q est l’opérateur de délai,
G(q) est la fonction de transfert inconnue et temps-discret du système, t représente les instants temps-
discret et u(t), r(t), y(t) et v(t) sont respectivement la séquence de commande, la séquence de consigne,
la séquence de sortie et une séquence de bruit additif.
79
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
On déduira également de ce même schéma la fonction de transfert en boucle fermée To du système, ain-
si que sa fonction de sensibilité So :
C r ( ρ, q )G ( q )
T 0 ( ρ, q ) = ------------------------------------------
- , (7.2)
1 + C y ( ρ, q )G ( q )
1
S0 ( ρ, q ) = ------------------------------------------- . (7.3)
1 + C y ( ρ, q )G ( q )
L’idée de Hjalmarsson et al. est de synthétiser ce contrôleur C = {Cr , Cy} de telle manière que la sortie
du système régulé soit la plus proche possible – au sens de l’erreur quadratique – de la réponse d’un
modèle de référence Td.
Cette réponse sera donnée par :
y d ( t ) = T d ( q )r ( t ) (7.4)
Nous allons calculer ρ* = arg min J(ρ), où le critère à minimiser peut s’écrire :
ρ
N N
1 2 2
J ( ρ ) = ------- E ∑ ( L y ( q ) ỹ ( p, t ) ) + λ ∑ ( L u ( q )u ( q, t ) ) (7.5)
2N
t=1 t=1
1. on omettra parfois dans la suite, les arguments q des fonctions de transfert afin de simplifier les écritures lorsque
cela ne prête pas à confusion
80
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
N
1 2
J ( ρ ) = ------- E ∑ [ L y ( T d – T 0 ( ρ ) )r ( t ) ] (7.6)
2N
t=1
N
1 2
+ ---- E ∑ [ L y S0 ( ρ ) ⋅ v ( t ) ]
N t = 1
N
λ 2
+ ------- E ∑ [ L u u ( t, ρ ) ]
2N t = 1
Nous voyons dès lors qu’en plus des pénalités sur l’erreur de poursuite et sur l’effort de commande, les
perturbations interviennent dans la fonction de coût J(ρ).
81
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
2
G C r ( ρ )G G
˜ ( ρ ) = ----------------------------C'
y' r ( ρ )r – -----------------------------------2- C' y ( ρ )r – -----------------------------------2- C' y ( ρ )v (7.10)
1 + C y ( ρ )G [ 1 + C ( ρ )G ] [ 1 + C ( ρ )G ]
y y
1 1 2
= -------------- C' r ( ρ )T 0 ( ρ )r – -------------- C' y ( ρ ) [ T 0 ( ρ )r + T 0 ( ρ )S 0 ( ρ )v ]
Cr ( ρ ) Cr ( ρ )
Dans cette expression, les quantités Cr (ρ), Cr′(ρ) et C′y(ρ) sont des fonctions connues de ρ et dépendent
donc des paramètres du régulateur, alors que To(ρ) et So(ρ) sont des fonctions inconnues de par leur
dépendance du système G inconnu. En conséquence de quoi, la grandeur y' ˜ (ρ) ne pourra être obtenue
uniquement par l’expérimentation sur le système en boucle fermée. La seconde écriture de (7.10) nous
˜ (ρ) est la somme de trois termes.
montre que y'
Le premier résulte d’un simple filtrage du signal de référence r à travers la boucle fermée To(ρ), alors
que la somme du second et du troisième apparaît clairement comme résultant de deux filtrages succes-
sifs de la référence et du bruit à travers le système ; nous pouvons en effet réécrire cette somme comme
résultant du filtrage de la sortie du système bouclé à travers ce même système :
2
T 0 ( ρ )y ( ρ ) = T 0 ( ρ )r + T 0 ( ρ )S 0 ( ρ )v (7.11)
Les deux derniers termes de (7.10) sont obtenus en réutilisant le signal de sortie d’une expérience en
boucle fermée comme signal de référence pour une nouvelle expérience.
˜ (ρ) de la façon suivante :
Nous pouvons donc réécrire y'
1
˜ ( ρ ) = -------------
y' - [ C' ( ρ ) ⋅ T 0 ( ρ ) ⋅ r – C'y ( ρ ) ⋅ T 0 ( ρ ) ⋅ y ]
Cr ( ρ ) r
(7.12)
1
= -------------- [ ( C' r ( ρ ) – C' y ( ρ ) ) T 0 ⋅ r + C' y ( ρ ) ⋅ T 0 ( ρ ) ( r – y ) ]
Cr ( ρ )
La deuxième expression de (7.12) – obtenue par un simple artifice de calcul – nous montre que deux
˜ (ρ). En réalité, une troisième expérience s’impose.
expériences suffisent pour calculer y'
j
Notons les signaux de sortie de ces trois expériences pour y i , j = 1, 2, 3. Les signaux de consigne cor-
respondants sont :
1
ri = r
2 1
ri = r – yi (7.13)
3
ri = r
Après passage de ces derniers à travers la boucle fermée, nous obtenons les expressions suivantes pour
j
les y i :
1 1
y i = T 0 ( ρ i )r + S 0 ( ρ i )v i
2 1 2
y i = T 0 ( ρ i ) ( r – y i ( ρ i ) ) + S 0 ( ρ i )v i (7.14)
3 3
y i = T 0 ( ρ i )r + S 0 ( ρ i )v i
j
où v i désigne les perturbations en sortie à l’itération i et à l’expérience j ; elles sont mutuellement in-
dépendantes puisqu’elles proviennent d’expériences différentes.
82
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
A chaque itération, nous nous servirons des trois signaux de sortie obtenus pour calculer ỹ ( ρ i ) et
˜ ( ρi ) ] :
est [ y'
1
ỹ i = y i – y d
1 3 2
˜ ( ρ i ) ] = ---------------
est [ y' [ ( C' r ( ρ i ) – C' y ( ρ i ) ) y ( ρ i ) + C' y ( ρ i ) y ( ρ i ) ] (7.15)
Cr ( ρi )
La première expression de (7.15) est une réalisation exacte de ỹ ( ρ i ) ; en effet, la perturbation générée
lors de la première expérience intervient dans le critère J(ρ) (voir expression (7.9)).
La deuxième expression de (7.15) est bien quant à elle une estimée car est [ y' ˜ ( ρ i ) ] est une version de
2 3
˜ ( ρ i ) perturbée par les réalisations de bruit v i et v i . En effet, si nous développons cette expression en
y'
détail nous obtenons que:
S0 ( ρi ) 3 2
˜ ( ρ i ) ] = y'
est [ y' ˜ ( ρ i ) + --------------- [ ( C' r ( ρ i ) – C'y ( ρ i ) )v i + C' y ( ρ i )v i ] (7.16)
Cr ( ρi )
Nous voyons donc que le seul désagrément de la méthode intervient à ce niveau-ci de par l’intervention
des perturbations lors des deuxièmes et troisièmes expériences.
On pourrait s’interroger quant à l’utilité de la troisième expérience : pourquoi n’utilise-t-on pas simple-
1 3
ment y i dans la seconde expression de (7.15) au lieu de y i ? La réponse à cette question se trouve dans
une remarque déjà formulée plus haut, relative à l’indépendance statistique du bruit de sortie d’expé-
1 3
riences différentes. Utiliser y i plutôt que y i dans (7.15) aurait conduit à faire apparaître explicitement
1 3
v i à la place de v i dans (7.16).
1 2
L’estimation du gradient de J(ρ) aurait été biaisée, vu l’apparition d’un terme en E [ ( v i ) ] .
83
Chapitre VII
“Iterative Feedback Tuning” : Méthode d’optimisation expérimentale
ce qui est une condition indispensable au bon fonctionnement de la méthode d’approximation stochas-
tique de l’algorithme.
Rappelons une dernière fois que c’est là toute la motivation pour la troisième expérience, qui permet
˜ ( ρ i ) ] et y'
d’éviter que l’erreur entre est [ y' ˜ ( ρ i ) soit corrélée avec ỹ i (idem avec u).
Nous venons donc de présenter l’algorithme de l’IFT sous sa forme théorique. Il importera alors
à ce stade de s’occuper de son implémentation. Ceci est fait au chapitre suivant.
84
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
Chapitre 8.
Il importe de donner une expression à Td. Ce modèle discret Td n’a pas besoin d’être en rapport
avec la boucle de régulation réelle. On pourra alors facilement obtenir en fonction de certaines spécifi-
cations sur le suivi de consigne un modèle discret Td générant une réponse satisfaisant ces spécifica-
tions. Par exemple, si l’on désire obtenir un temps de réponse inférieur à 200 sec ainsi qu’un overshoot
inférieur à 6 %, un modèle répondant à ces deux spécifications sera le suivant :
( 0, 0025q + 0, 0024 )
T d ( q ) = -------------------------------------------------
2
-
( q – 1, 89q + 0, 94 )
La réponse de suivi de consigne obtenue sera alors donnée à la figure 8.1. Ce modèle sera conservé dans
la suite de nos expériences.
85
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
( 1 – q –1 )u 1 = [ Kb ( 1 – q –1 ) + Ki T ] r
–1 –1 Kd –1 2
( 1 – q )u 2 = K ( 1 – q ) + Ki T + ------- ( 1 – q ) y
T
∆u 1 = [ Kb ( 1 – q –1 ) + Ki T ] r
–1 Kd –1 2
∆u 2 = K ( 1 – q ) + Ki T + ------- ( 1 – q ) y
T
Ces dernières expressions nous suggèrent alors la structure de régulation décrite à la figure 8.3
87
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
–1
C r ( q ) = [ K b ( 1 – q ) + Ki T ]
(8.2)
–1 Kd –1 2
C y ( q ) = K ( 1 – q ) + Ki T + ------- ( 1 – q )
T
Il est particulièrement intéressant de remarquer que ce remaniement des expressions de Cr et Cy (rela-
tion (8.2)) n’entraînera aucune modification des expressions de est [ y'˜ (ρi) ] et est [u’ (ρi) ]. Nous trou-
verons alors les expressions de C’r (ρ) et C’y (ρ). Celles-ci se trouvent dans le tableau 8.1. Les gradients
de Cr et Cy sont à présent stables.
δ. Cr Cy
------
δρ
δ. K(1-q-1) O
-----
δb
δ.
------ b(1-q-1) (1-q-1)
δK
δ. T T
--------
δKi
δ. 0 1 –1 2
---------- --- ( 1 – q )
δKd T
Un problème de taille réside dans le choix du pas à appliquer lors de chaque itération. En effet,
un pas trop grand pourrait conduire à un régulateur déstabilisant la boucle.
88
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
La solution que nous proposons est de calculer à l’étape i l’estimée du coût de l’étape i + 1 en fonction
d’une série de γi ∈ [ 0 ;1 ] et ce sur base de signaux disponibles à l’étape i. Nous choisirons alors le γi
qui minimise le coût estimé pour l’étape i + 1.
En effet, une approximation de Taylor à l’ordre deux de J(ρ) sera donnée par :
1 T
J ( ρ i + 1 ) = J ( ρ i ) + J' ( ρ i ) ( ρ i + 1 – ρ i ) + --- ( ρ i + 1 – ρ i ) J'' ( ρ i ) ( ρ i + 1 – ρ i ) (8.3)
2
Or, ρi+1 sera calculé par:
–1 δJ
ρ i + 1 = ρ i – γ i Ri ------ ( ρ i ) (8.4)
δρ
Nous obtiendrons donc en nous servant des deux dernières expressions que
δJ T – 1 δJ 2 δJ T – 1 T δJ
J ( ρ i + 1 ) = J ( ρ i ) – γ i ------ ( ρ i ) Ri ------ ( ρ i ) + γ i ------ ( ρ i ) ( R i ) ------ ( ρ i ) (8.5)
δρ δρ δρ δρ
Remarquons encore que nous limiter à une approximation de Taylor à l’ordre 1 n’aurait pas permis de
déterminer le γi en raison du fait que J(ρi+1) en fonction de γi est simplement une droite. L’approxima-
tion à l’ordre 2 apportera quant à elle une concavité de type parabolique.
Dans l’expression (8.5) toutes les grandeurs peuvent être obtenues après avoir accompli les expériences
de l’étape i.
Cependant, le lecteur féru d’optimisation mathématique s’interrogera sans doute sur l’utilité de cette
méthode : on peut démontrer que vu que J(ρ) est une fonction quadratique, un minimum local de cette
fonction peut être directement obtenu en prenant γi égal à un dans (8.4).
Ceci est cependant un résultat théorique ; nous ne disposons par exemple pas du hessien théorique mais
seulement d’une approximation dans la méthode de l’IFT.
Le choix du pas semble donc être nécessaire. Remarquons à cet égard que certains articles relatifs à
l’IFT choisissent des pas pas nécessairement proches de l’unité [18].
La figure 8.4 (a) montre une fonction de coût estimée en fonction de γi. Nous voyons que celle-ci est
relativement bruitée, mais nous pouvons quand même entrevoir une allure moyenne parabolique.
On peut également se rendre compte que certains pics de bruit pourraient fausser notre choix du γi. Il
serait donc intéressant d’amoindrir ces pics. Une interpolation de cette courbe ne nous semble pas
appropriée : rien ne nous assure que les échantillons prélevés sur cette courbe en vue d’une interpola-
tion ne soient pas fort bruités, auquel cas, ceux-ci fausseraient totalement l’interpolation.
Nous avons opté pour un filtrage de type “ moving average ” (filtrage de Golay). Celui-ci consiste à
prendre une moyenne pondérée de points aux alentours de l’échantillon courant. Le résultat obtenu avec
un tel filtrage est montré à la figure 8.4 (b). Nous avons amenuisé de beaucoup certains pics de bruit.
89
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
J_actuel J_prochain
N° itération b K Ki Kd
(mesuré) (prédit)
1 0, 31 5, 34 0, 024 100, 00 0, 0269 0, 0229
2 0, 55 6, 71 0, 016 95, 00 0, 0222 0, 0157
3 0, 62 6, 62 0, 017 94, 50 0, 0085 0, 0073
4 0, 60 7, 13 0, 012 90, 62 0, 0055 0, 0031
5 0, 49 6, 88 0, 015 87, 50 0, 0075 0, 0050
Tableau 8.2 : Evolution des gains du PID et des coûts mesurés et prédits en fonction des pas
d’itération.
Nous essayerons de remédier aux larges dépassements apparus dans l’expérience IFT n°1. On se
basera sur une technique expliquée dans [15] et [16]. Celle-ci consiste à introduire des poids temporels
dans l’expression de la fonction de coût. La fonction de coût choisie dans l’expérience IFT n°1 se réé-
crira alors
N
1
J ( ρ ) = -------
2N ∑ ωy ( t ) ( ỹ ( t ) ) 2
t=1
91
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
J_actuel J_prochain
n° itération b K Ki Kd
(mesuré) (prédit)
1 0,31 5,34 0,024 100,00 0,0269 0,0245
2 0,30 5,84 0,020 98,00 0,0253 0,0272
3 0,5 5,77 0,0168 97,50 0,0132 0,0117
4 0,66 6,02 0,0158 96,50 0,0106 0,0093
5 0,62 6,80 0,0179 95,25 0,0092 0,0083
6 0,65 8,05 0,0128 91,25 0,0098 -------
Tableau 8.3 : Evolution des paramètres et des coûts mesurés et prédits pour l’expérience IFT n°2.
Nous définirons les fonctions de transfert To , Ro et So en vue de simplifier au mieux les développements
ultérieurs :
Cr G
T 0 = -------------------
-
1 + Cy G
1
S 0 = -------------------- (8.7)
1 + Cy G
G
R 0 = --------------------
1 + Cy G
Supposons que le système G soit linéaire; dans ce cas, la relation (8.6) reste valable pour décrire le com-
portement du système autour d’un point d’équilibre.
Nous considérons alors que le système est stabilisé autour d’un de ses points d’équilibre (r =0). Nous
appelons y la réponse à une perturbation déterministe l.
Le signal d’erreur entre la sortie désirée et la sortie réelle est noté
ỹ = y – y d
˜ . On obtiendra après calcul:
La méthode exigera alors de pouvoir obtenir y'
–G2
˜ = -------------------------- G
y' -C'y l – --------------------------2-C' y v
2
( 1 + Cy G ) ( 1 + Cy G )
1
= – ----- C' y ( T 0 R 0 l + T 0 S 0 V ) (8.8)
Cr
1
= -----C'y ( T 0 y )
Cr
On pourra réécrire (8.8) - en se servant de (8.6) et (8.7) - de la façon suivante:
ỹ = C' y ( R 0 l ) + C' y R 0 ( l – y )
Nous obtenons le même genre d’expressions que celles déjà établies au chapitre 7.
Nous comprenons dès lors que, en vue d’obtenir une expression non-biaisée du gradient de la fonction
de coût, nous devrons encore une fois imposer trois expériences. Les signaux d’entrées seront les sui-
vants:
94
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
1 1
Expérience 1: li = l ri = 0
1
2 2 –yi
Expérience 2: li = l ri = ---------------
-
C r ( ρi )
3 3
Expérience 3: li = l ri = 0
Après passage de ces derniers à travers la boucle fermée, nous obtenons les expressions suivantes pour
j
les signaux de sortie (notés y i ):
1 1
Expérience 1: yi = R0 l + S0 vi
1
2 –y 2
Expérience 2: yi = T 0 -------i- + R0 l + S 0 v i
Cr
3 3
Expérience 3: yi = R0 l + S0 vi
j
De manière similaire au chapitre 7, nous nous servirons des signaux y i en vue de l’obtention des
˜ intervenant dans le calcul du gradient. Ces grandeurs seront obtenues ainsi:
grandeurs ỹ et y'
1
ỹ i = y i – y d
(8.9)
3 2
˜ i ] = – C' y ( ρ i ) y i + C' y y i
est [ y'
Nous sommes donc parvenus à proposer un nouveau schéma IFT tenant compte de la perturbation de
charge dont nous pourrons par conséquent tirer parti.
95
Chapitre VIII
Réglage d’un PID par “Iterative Feedback Tuning”
Outre les aspects relevant de l’implémentation de l’algorithme, notre démarche principale a été dans ce
chapitre de modifier l’algorithme de base de l’IFT (chapitre 7) afin de répondre à des exigences simi-
laires à celles décrites dans la première partie du travail.
Nous sommes parvenus à proposer une méthode IFT procédant en deux étapes et donc semblable aux
méthodes d’optimisation ayant fait l’objet de la première partie du travail ; la première étape servant à
régler le rejet de perturbations et la seconde, le suivi de consigne.
Cette méthode donne d’excellents résultats dans le cas du Three-Tank.
Cependant, nous avons insisté sur le fait que la méthode telle quelle souffre d’un défaut à savoir, elle
ne tient pas directement compte des aspects relatifs à la robustesse.
Dans le cas du Three-Tank, nous avons fait confiance à notre intuition afin de ne pas trop dégrader la
robustesse du système à la phase 1 de notre méthode.
On se rappellera également que la phase 2 permettra ici de combattre la dégradation de robustesse ap-
parue à la phase 1.
De manière générale, nous avons émis une suggestion afin de tenir compte des aspects de robustesse
dans la phase 1 de la méthode. Celle-ci consiste à introduire un poids fréquentiel dans l’expression de
la fonction de coût. Il serait dès lors intéressant d’affiner et de tester cette dernière suggestion sur des
systèmes plus complexes à réguler que le Three-Tank.
Ce travail ne serait pas complet si nous ne confrontions pas notre méthode d'optimisation avec
d'une part, les méthodes d'optimisation nécessitant un modèle et d'autre part, les méthodes classiques
de synthèse utilisées au chapitre 1.
Ces dernières sont plutôt qualitatives en ce qu'elles nous ont permis de juger les performances accessi-
bles avec telle ou telle structure de régulation. Les performances obtenues avec ces méthodes sur le PI
et le PID vont dans le même sens que celles obtenues à l'aide des algorithmes d'optimisation correspon-
dants. On comprend également que la précision nécessaire pour tenter de concilier tous les objectifs de
régulation est difficile à atteindre.
Les méthodes d'optimisation basées sur un modèle se sont révélées excellentes: accord parfait entre ex-
périences et simulations. Faisant intervenir des paramètres de synthèse, elles sont de ce fait plus flexi-
bles que les méthodes classiques. Elles permettent à l'automaticien d'incorporer dans l'algorithme la
finalité de la régulation. Ces méthodes d'optimisation nécessitant la connaissance d'un modèle sont
donc précises et relativement rapides dès que l'automaticien a intégré la manière d'agir sur les paramè-
tres de synthèse. C'est pourquoi elles s'imposent lorsque l'on dispose d'un modèle précis du système à
réguler.
Finalement, nous sommes parvenus à proposer dans l’Iterative Feedback Tuning une méthode réalisant
les mêmes objectifs de régulation que ceux des méthodes basées sur un modèle. Tout comme dans ces
méthodes, on a vu qu’il convenait dans l’Iterative Feedback Tuning de guider la méthode - par exemple,
en opérant un choix de poids dans la fonction de coût -.
Le résultat s’est avéré excellent dans le cas du Three-Tank malgré une certaine lenteur de la méthode
à cause du temps requis par expérience.
Elle s’indique particulièrement lorsque l’on dispose d’un modèle peu précis voire quand on ne dispose
d’aucun modèle du système.
100
Conclusion
Chapitre 9.
Conclusions
101
Conclusion
102
Conclusion
103
Bibliographie
Bibliographie
[1] Digital Control Systems, B. Kuo, Saunders College Publishing, 1992.
[3] Computer-Controlled Systems, Theory and Design, Third Edition, K.J. Åström and Björn
Wittenmark, Prentice-Hall International, 1990.
[6] PID Controllers: Theory, Design and Tuning, Second Edition, K.J Åström and T. Hägglund,
Instrument Society of America, 1995.
[9] Design of PID Controllers based on constrained optimization, K.J Åström, H. Panagopoulos
and T. Hagglund, Proceeding of the American Control Conference, San Diego, California,
June 1999.
[10] PID Control, Design, Extension, Application. Hélène Panagopoulos, Ph. D. Thesis, Lund Ins-
titute of Technology, Department of Automatic Control, 2000.
[11] Limitations on Control System Performance, K.J. Åström, Department of Automatic Control,
Lund Institute of Technology, Sweden, 1999.
[12] Convex Optimization and applications to Engineering, Stephen Boyd, Stanford University,
2000.
[13] Analyse Numérique, Première partie, F.X. LITT, notes de cours, Université de Liège, Faculté
des Sciences Appliquées, 1997.
[14] Iterative Feedback Tuning: Theory and Applications, H. Hjalmarsson, M. Gevers , S. Gun-
narson and O. Lequin, IEEE Control Systems, pp 26-41, August 1998.
[15] Optimizing the settling time with Iterative Feedback Tuning, O. Lequin, M. Gevers and L.
Triest, 14th Triennial World Congress, Beijing, P.R. China, 1999.
[16] Optimal closed-loop PID Tuning in the process industry with the “Iterative Feedback
Tuning” scheme, O. Lequin, Solvay S.A, Jemeppe-sur-Sambre, Belgium.
104
Bibliographie
[17] Iterative Feedback Tuning of a Nonlinear Controller for an inverted pendulum with a flexible
transmission., B. Codrons, F. Debruyne, M. Dewan and M. Gevers, Proceedings of the 1998
IEEE International Conference on Control Applications, pp 1281-1285, Trieste, Italy.
[18] Iterative Feedback Tuning applied to Smith predictor controllers, F. Debruyne, Siemens, Ser-
vice EIT ES (Advanced Process Control group), Huizingen, Belgium, December 2000
105
Annexes
Annexe A
Annexe A
Cette annexe est relative au chapitre 2.
ω 90 < ω < ω + = ω R
180 – arc sin ----
C
Démonstration :
a (1 + K G (0 ) )
b K i G (0 )
A 0
A K i G (0 ) 0
b ( 1 + K G ( 0 ) ) – aKi G ( 0 )
où A = ------------------------------------------------------------------
a
(3) En reprenant l’équation (2.6), on peut évaluer h(ω) en ω90. En effet, au vu des résultats précé-
dents (1) et (2), on a
h (ω90) > 0.
De même, évaluons le signe de h (ω+)
En remarquant que R > C et que
Dans ce cas, il est possible de relier le temps de réponse t* à une expression ne nécessitant que la con-
naissance de H(s). En effet:
(1) Le système étant causal, la réponse indicielle pourra être exprimée par:
τ
y( τ) = ∫0 h ( t ) dt
I II
Dans cette dernière expression, il est manifeste que le second terme est nul. Le premier terme
se calculera aisément à l’aide du théorème de l’Hospital et il s’avère qu’il sera nul également.
(4) Pour le calcul du second terme de (B.3), on remarquera d’abord que
∞ – sτ
H' ( s ) = ∫0 τ h ( τ ) e dτ
où le prime signifie l’opération de dérivation par rapport à s, et le second terme s’écrira alors
II=H′(0)
(5) Il ne restera plus qu’à exprimer y(∞) en fonction de H(s).
Or, ∞
y(∞ ) = ∫0 h ( τ ) dτ .
et ∞
H(s) = ∫0 h ( τ ) dτ .
d’où
y( ∞) = H(0) .
Tout calcul fait, on aura que
* H' ( 0 )
t = – -------------
H( 0)
Annexe A
La définition (A.2) du temps de réponse a donc comme intérêt de relier directement celui-ci à une ex-
pression ne nécessitant que la connaissance de H(s).
De manière tout aussi simple, si nous désirons connaître le temps de réponse t* d’un système formé par
la cascade de deux systèmes H1(s) et H2(s), chacun de ces deux systèmes étant caractérisé respective-
ment par des temps de réponses t1* et t2* (définis selon (A.2)), on peut montrer que l’expression du
temps de réponse t* sera donné par
t* = t1* + t2*