Support de Cours: Marketing Opérationnel
Support de Cours: Marketing Opérationnel
Support de Cours: Marketing Opérationnel
Plan du cours
Chapitre introductif
1) L’émergence du marketing
2) Les définitions du marketing
3) La démarche marketing
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Chapitre Introductif : Démarche marketing
La découverte du besoin fut ce qui bouleversera tous les fondements sur lesquels se basait
l’ère pré marketing, c’était un point de départ pour une nouvelle conception de la gestion de
l’entreprise.
Si le besoin est l’élément modificateur de la vision de l’entreprise, il faudra donc commencer
par comprendre ce que c’est qu’un besoin.
« Un besoin est un sentiment de privation qui porte à désirer un bien ou un service permettant
de retrouver l’équilibre initial »
L’évolution de la prise en compte du besoin du consommateur constitue donc le fondement
historique de l’apparition du marketing, ce qui pourra être cerné généralement en trois phases
qui pourront mieux éclaircir son évolution conceptuelle.
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La phase de la vente
La grande crise économique qu’a connue le monde de la période qui s’est étendue de 1929 à
1939, a bouleversé toute la conception qu’avaient précédemment les entrepreneurs.
La crise leur a fait comprendre que l’objectif est la vente, et que la production n’est qu’un
moyen pour y parvenir. Produire ne constitue plus une fin en soi, si elle ne rencontre pas une
demande solvable.
D’une politique qui visait la quantité et mettait le point sur la production, l’entreprise connaît
la transition vers une économie de distribution, et de commercialisation du produit. L’étude
scientifique de la production et la production de masse, a fait en sorte que l’offre rejoint la
demande, et les dirigeants des entreprises se trouveront dans l’obligation de constituer des
organisations commerciales efficaces, capable d’écouler la production sur le marché.
On crée un service des ventes, autonome de celui de la production et de la finance, et qui se
retrouve avec eux, au même degré d’importance. Le service s’occupait essentiellement de la
gestion de l’équipe de vendeurs, agissait sur le marché grâce à la publicité, et à la promotion
de vente, mais qui jusque-là, ne pouvait avoir de part dans la conception du produit, qui restait
toujours la spécialité du service production.
La phase du marketing
Au milieu du 20ème siècle, le resserrement de la concurrence et l’augmentation des revenus
des consommateurs ont donné naissance au concept marketing. Au lieu d’essayer d’écouler ce
qu’elles ont produit, les entreprises ont compris qu’il fallait se placer du côté du
consommateur, solliciter son avis, pour connaître exactement ce qu’il veut, et lui produire ce
qu’il désire.
La modification régulière et rapide des intérêts et des désirs des consommateurs a eu une
influence considérable sur le marketing. Le consommateur est plus exigeant que celui des
générations précédentes. Il suit des études plus longues ; il est en contact avec les quotidiens,
les magazines, les films, la radio, la télévision et les voyages ; et il a beaucoup plus de
relations. Sa demande est plus exigeante et ses goûts plus versatiles.
L’offre a dépassé la demande, et il a fallu se battre contre une concurrence qui deviendra de
plus en plus acharnée, qualitativement, et quantitativement. Le consommateur se retrouvait
devant l’embarras du grand choix que lui offrait le marché, donc on est passé à une époque où
le client est devenu roi, et domine l’offre. Les entreprises cherchent alors, à segmenter le
marché, pour viser une population plus homogène, et des consommateurs non encore détectés
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par la concurrence, car savoir produire et vendre ne suffit plus, il fallait aussi savoir
communiquer et s’adapter au marché, et aux besoins du consommateur.
Les différentes conceptions de l’entreprise au cours du temps (Chirouze, 2003)
■ Marketing de l’offre
Historiquement, le premier type de définitions retient l’idée de mise sur le marché (to market
en anglais) d’un produit ou d’un service qu’il faut vendre à un prospect.
Le marketing regroupe alors l’ensemble des actions permettant d’adapter la demande à l’offre,
la démarche marketing consistant à mettre l’offre en avant (par sa promotion, son packaging,
son prix...) afin de susciter une demande (l’achat du produit ou du service).
Il ressort de cette définition l’idée que l’entreprise peut être amenée à manipuler le
consommateur pour lui faire acheter un produit dont il ne ressent pas naturellement le besoin
Dans cette optique, c’est l’offre qui crée la demande. Le marketing a pour objectif de
permettre la vente au plus grand nombre d’un produit existant.
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Exemple
Dans l’industrie automobile, le segment monospace a été inventé ex-nihilo par des ingénieurs.
Il ne correspondait pas à une demande formulée explicitement par les consommateurs et le
Renault Espace s’est imposé au fil du temps et des actions de marketing. De manière générale,
les innovations radicales sortent rarement de l’imagination des consommateurs.
■ Marketing de la demande
Une autre vision du marketing consiste à placer le client au centre des préoccupations de
l’entreprise.
Le marketing est alors conçu comme l’ensemble des actions qui ont pour objectif de prévoir
ou de constater les besoins du consommateur dans une catégorie de produits ou de services et
d’adapter l’offre d’une entreprise aux besoins ainsi déterminés.
Selon cette définition, le marketing est un état d’esprit qui impose de concevoir la stratégie de
l’entreprise en fonction des besoins des clients, destinataires de l’offre de l’entreprise.
Dans cette optique, c’est la demande qui crée l’offre. Le marketing a pour objectif de
déterminer les besoins des consommateurs afin de créer un produit ou un service parfaitement
adapté à ces besoins de sorte que le produit ou service se vende « tout seul »
Exemple
Du fait des nouveaux modes de vie dans les pays occidentaux, et à la suite d’études de
marché, les marques de pâtes alimentaires ont remarqué qu’il existait une demande pour des
produits qui cuisent rapidement. Ils ont alors lancé des pâtes à cuisson rapide qui ont connu un
succès important.
■ Marketing de l’échange
Enfin, une vision plus moderne tente la synthèse des deux définitions précédentes en mettant
au cœur du marketing l’idée d’échange. C’est la définition proposée par l’Association
Française du Marketing.
Le concept de marketing est alors une vision spécifique des échanges : ceux-ci doivent être
équitables et impliquer la création de valeur pour chacune des parties prenantes (individus,
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organisations, institutions). Cette définition repose sur la notion centrale de création de
valeur partagée et durable
La démarche marketing
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Opportunités : éléments positifs de l’environnement.
Menaces : éléments négatifs de l’environnement
Diagnostic interne : éléments maîtrisables par l’entreprise, analyse de la compétitivité de
l’entreprise
Forces : éléments positifs de l’entreprise.
Faiblesses : éléments négatifs de l’entreprise.
Cette phase d’analyse permet ensuite au responsable marketing de prendre des décisions
stratégiques, telles que la segmentation, le ciblage et le positionnement.
La segmentation :
Le principe de base de la segmentation est le suivant : aucune entreprise ne peut espérer
vendre un produit à tous les consommateurs, et tous les consommateurs ne veulent pas de ce
produit. Il faut donc segmenter le marché, c’est-à-dire le diviser en plusieurs groupes de
consommateurs ayant chacun des besoins homogènes vis-à-vis du produit de l’entreprise
Cette dernière doit choisir les segments qui représentent le meilleur potentiel, c’est-à-dire
ceux qu’elle peut satisfaire de façon efficace. Les critères retenus pour segmenter le marché
sont :
Les critères caractérisant les clients
Géographiques : lieu d’habitation, influences climatiques…
Sociodémographiques : sexe, âge, revenu, CSP…
Psychographiques : classe sociale, style de vie, valeurs, personnalité…
Les critères comportementaux des clients
La situation d’achat : ordinaire ou spéciale
Les avantages recherchés : économies, simplicité, praticité, rapidité…
L’utilisation : fréquente, occasionnelle, rare…
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Les attitudes : liées au produit, à la marque
La plupart des entreprises mixent ces deux types de critères pour identifier des segments
fiables
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Le ciblage :
Le choix de ciblage dépendra, entre autres, de l’ambition de l’entreprise, de sa capacité à
développer plusieurs produits et du degré d’hétérogénéité des demandes sur les marchés.
Le ciblage permet de choisir les segments, plus précisément les groupes de consommateurs
que l’entreprise cherche à atteindre en priorité.
On distingue trois stratégies :
■La stratégie indifférenciée : l’entreprise propose le même mix marketing à l’ensemble du
marché cible. Elle est appliquée par les entreprises qui commercialisent un produit s’adressant
à un public large (Pepsi, eau minérale, etc.)
■La stratégie différenciée : l’entreprise adapte son mix marketing à des segments différenciés
Exemple : Un fabricant de dentifrices propose des produits différents selon les besoins des
consommateurs : dentifrices pour la blancheur, pour les dents sensibles, ou encore pour avoir
l’haleine fraîche…
■La stratégie concentrée : l’entreprise se focalise sur un seul segment du marché.
Exemple : Bang & Olufsen, une entreprise de matériel électronique proposant du très haut de
gamme en hi-fi, télévision, etc
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Le positionnement
Après avoir segmenté le marché et ainsi défini les segments de marché pertinents, puis ciblé
les segments les plus attractifs, l’objectif suivant est de déterminer la position adéquate pour
le produit sur le marché. Le positionnement définit l’image de votre produit/service que vous
souhaitez imprimer dans l’esprit de votre clientèle.
Le positionnement sur le marché est un élément crucial de votre communication avec les
parties prenantes. Il détermine et valide vos stratégies portant sur le prix du produit, la
publicité, la distribution, l’emballage, le choix de la marque, les ventes et le merchandising.
Un bon positionnement doit être attractifs (basé sur des éléments valorisés par les clients)
crédible (offrir des atouts réels aux clients) et différent (original par rapport à la
concurrence), en outre il doit être durable et profitable d’un point de vue financier
Vous prenez en compte deux facteurs pour déterminer votre positionnement sur le marché :
- Marché cible : en premier lieu, vous devez tenir compte de votre marché cible et de la
capacité de votre produit à répondre ou non aux besoins de celui-ci. Le marché cible de
votre produit inclut les consommateurs dont les souhaits et les besoins sont l’objectif
principal de votre stratégie marketing. Vous devez diviser votre marché cible en deux
catégories : les clients actuels et les nouveaux clients. Les clients actuels peuvent être
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intéressés par les améliorations des produits, alors que les produits d’origine doivent être
vendus aux nouveaux clients.
- Concurrence : en second lieu, vous devez tenir compte de la concurrence. Passez en revue
les produits concurrents et leur positionnement sur le marché. Définissez les
caractéristiques différenciant votre produit des articles concurrents, déterminez si les
produits sont adaptés ou non à votre marché cible et la manière d’utiliser les différences
pour établir un avantage concurrentiel. Connaître les produits de vos concurrents signifie
également connaître la manière dont leurs clients et les vôtres perçoivent les produits.
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Chapitre 1 : politique de produit
Le responsable marketing élabore un programme d’actions afin d’atteindre les objectifs de
l’entreprise. Le mix marketing correspond à l’ensemble des outils dont l’entreprise dispose
pour atteindre ses objectifs auprès du marché cible.
Mc Carthy a proposé de regrouper quatre variables qu’il a appelé les « 4P » : le produit, son
prix, sa mise en place ou distribution, et sa promotion ou communication.
Produit Prix
(Product) (Price)
Positionnement
Distribution Communication
(Place) (Promotion)
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L’objectif de ce premier élément du mix est de créer de la valeur à la fois pour la cible visée,
mais aussi pour l’entreprise vendeuse.
La politique de produit regroupe l’ensemble des décisions relatives à la vie d’un produit
relevant de :
1. Le concept produit
Le produit est un bien ou un service offert sur le marché de façon à y être remarqué, acquis ou
consommé en vue de satisfaire un besoin. D’un point de vue marketing, il peut être considéré
comme un ensemble de bénéfices qui s’appuient sur des caractéristiques réelles ou supposées
par le consommateur
En marketing, le produit est avant tout un panier d’attributs. Ceux-ci peuvent être de nature
tangible, reliés directement au produit (ce jus d’orange est 100 % pur jus) ou non reliés au
produit (la bouteille est en verre, des oranges figurent sur l’étiquette). Un produit se définit
également par des attributs symboliques comme le positionnement et l’image
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Classification des produits
Les produits sont classés : selon le type de clientèle, la fréquence d’achat, la durée
d’utilisation ou selon le lien qu’ils entretiennent avec d’autres produits
Les biens banals : Ce sont des produits d’achat fréquents, courants, réguliers,
automatiques dont la durée de consommation est courte et dont la diffusion est grande.
Par exemple les produits alimentaires.
Les biens dits « anomaux » ou occasionnels dont l’achat est peu fréquent, réfléchi et
dont la durée de consommation est longue. Par exemple un appareil d’électroménager.
Les biens durables : Ils ont pour vocation de « durer ». Par exemple une automobile.
Les biens semi-durables : Ils durent moins longtemps que les biens durables mais
plus longtemps que les biens non durables comme un vêtement par exemple.
Les biens non durables : Ils ont une période de vie courte comme par exemple un
bien alimentaire
Classification selon le lien avec d’autres produits
Gestion du produit selon les phases de son cycle de vie Par exemple le beurre et la
margarine.
Les biens complémentaires : La consommation d’un bien entraîne celle de l’autre.
Par exemple, une imprimante et du papier.
Les biens indépendants : La consommation du bien n’a aucune incidence sur celle de
l’autre bien.
2. Gestion du produit selon les phases de son cycle de vie
La notion de cycle de vie fait référence à l’évolution des ventes d’un produit depuis son
introduction sur le marché jusqu’à son retrait.
Il permet de porter un regard sur le portefeuille produits et de guider sur la stratégie la
plus pertinente à mettre en œuvre,
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On matérialise le cycle de vie d’un produit par une courbe appelée courbe de vie : c’est la
représentation dynamique de sa vie, c’est-à-dire l’évolution de sa demande potentielle
dans le temps
- Phase de lancement : c’est la phase où il faut créer la demande. Le produit est présenté sur
le marché (campagne de publicité et de promotion). Durant cette période les ventes sont
faibles et progressent doucement car le produit est nouveau, n’est pas bien connu des
consommateurs.
- Phase de déclin : Retrait ou relance du produit suite à l’apparition sur le marché d’un
nouveau produit mieux adapté à la demande.
Les objectifs, choix stratégiques et actions marketing relatifs à un produit varient selon la
phase du cycle de vie dans laquelle il se trouve :
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La gestion des 4P en fonction du cycle de vie
Identifier la phase dans laquelle se situe le produit étudié détermine en grande partie sa
gestion. Cependant, les indications relatives à cette gestion mentionnées ci-dessus sont à
prendre avec précaution, car la stratégie marketing adoptée ainsi que les actions des
concurrents influencent elles-mêmes le cycle de vie du produit.
Exemple : les net-books, ces mini- PC portables et légers qui ont été lancés en 2007 ; leur pic
de croissance est atteint dès 2008 et début 2009 ; le lancement de l’iPad en janvier 2010 fait
décliner le netbook, produit aujourd’hui en voie de disparition.
3. Gestion du packaging
Le packaging est l’ensemble des éléments matériels qui sont vendus avec le produit en vue de
permettre ou de faciliter sa protection, son transport, son stockage, sa présentation en linéaire,
son identification et son utilisation par le consommateur.
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Packaging = Conditionnement + Emballage
4. Gestion de la gamme
La gamme est un ensemble de produits liés entre eux du fait qu’ils fonctionnent de la même
manière, s’adressent aux mêmes clients, ou sont vendus dans les mêmes points de vente ou
zones de prix.
Une ligne de produit est un ensemble d’articles partageant des caractéristiques techniques de
base identiques, proposés avec des variantes pour satisfaire diverses utilisations et modes de
distribution
Une gamme de produits peut être caractérisée par sa largeur, sa profondeur et sa longueur :
– la largeur d’une gamme se réfère au nombre de ses lignes de produits ; chez Renault, la
gamme automobile de tourisme comprend les lignes Twingo, Clio, Captur, Kangoo, Mégane,
Scenic, Kadjar, Talisman et Espace.
Les gammes des constructeurs automobiles généralistes sont en principe profondes car un
même modèle est décliné selon plusieurs motorisations et plusieurs « formats » (berline,
coupé, break, monospace).
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– enfin la longueur d’une gamme est le nombre total de tous les produits différents que
l’entreprise met sur le marché : c’est donc la somme des produits de toutes les lignes
Les différents produits d’une gamme peuvent être classés en quatre catégories :
– les produits leaders sont les produits qui génèrent le gros du chiffre d’affaires, et souvent
des marges importantes (ex. : parfum chocolat pour la gamme Danette) ;
– les produits d’appel ont pour rôle d’attirer le client et de faire vendre, directement ou
indirectement, un produit leader (ex. : Clio 4 sans options ; une fois le client attiré dans la
concession, le vendeur cherchera à vendre la Clio équipée de la radio connectée et de la
climatisation manuelle, plus chère mais plus valorisante) ;
– les produits tactiques ont pour rôle de gêner la concurrence ou de répondre rapidement à
une action d’un concurrent afin de conserver les positions de l’entreprise
Il importe aussi d’éviter autant que possible la cannibalisation entre deux ou plusieurs
produits de la gamme. C’est ce qui arrive quand un nouveau produit provoque une baisse du
chiffre d’affaires d’un autre produit de la même entreprise. Cependant, une telle
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cannibalisation n’est pas forcément mauvaise si la somme des contributions (bénéfices) est
supérieure à la situation antérieure.
Exemple : Au sein des utilitaires Citroën, le Nemo cannibalise certainement le Berlingo mais
contribue aussi à faire baisser les ventes de ses concurrents, notamment Renault Kangoo, et
permet d’assurer un bénéfice supplémentaire.
L’extension vers le bas : l’entreprise possède des produits haut ou moyen de gamme
et souhaite lancer un produit bon marché afin d’attirer une clientèle plus large. Le
risque principal de ce type de stratégie est la dilution de l’image de marque ;
L’extension vers le haut : une entreprise qui vend du bas de gamme peut vouloir
rehausser sa ligne de produits pour accroître ses marges, améliorer son image, toucher
une nouvelle clientèle et fidéliser ses propres clients qui souhaiteraient monter en
gamme. Le risque principal est lié à l’image actuelle de l’entreprise, jugée bas de
gamme (au sens péjoratif) par les consommateurs ;
Exemple : Carrefour, à côté de sa MDD classique, a lancé avec succès les produits
Carrefour Gourmet.
L’extension dans les deux sens : Une société présente en milieu de gamme peut
vouloir se positionner sur la totalité du marché ;
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L’extension horizontale : l’entreprise ajoute, au même niveau de gamme, de
nouveaux articles entre les produits actuels.
Exemple : Danette lance des produits au chocolat sur lit de poire à côté du caramel,
vanille, pistache…
5. Gestion de la marque
L’emblème de marque fait partie de la marque et est composé d’éléments non descriptifs,
comme un symbole. Les emblèmes sont également appelés logos et sont souvent l’une des
caractéristiques les plus reconnues d’un produit. Un nom ou un emblème de marque efficace
doit présenter les quatre caractéristiques suivantes :
- Une marque commerciale est une marque détenue juridiquement par une personne ou
une société.
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Le capital-marque est défini comme la valeur ajoutée par le nom d’une marque et
récompensée par le marché sous forme de profits accrus ou de parts de marchés plus
importantes. Quatre facteurs contribuent au capital-marque :
La notoriété (la capacité à associer une marque à une catégorie de produit, notoriété
top of mind, notoriété spontanée et la notoriété assistée)
La griffe
Elle est la signature d’un créateur et est réservée aux produits de luxe (YSL, Louis Vuitton,
Christian Dior, Chanel). Elle constitue bien souvent une marque ombrelle déclinée sur un
ensemble de produits : des accessoires de mode (maroquinerie, joaillerie, optique), au prêt-à-
porter en passant par les parfums et les cosmétiques.
Le label se différencie de la marque. Alors que la marque identifie le producteur d’un bien ou
d’un service, le label identifie une forme de certification de ce produit. Le label est censé être
plus crédible que la marque dans la mesure où il provient d’un organisme tiers. C’est une
propriété collective
Stratégies de marque
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Les extensions et alliances de marque
Deux stratégies de marques se développent depuis quelques années car elles permettent de
réaliser des économies d’échelle importantes (avec le danger d’une dilution de l’identité) :
L’extension de marque consiste à utiliser une marque qui a déjà fait ses preuves pour lancer
un produit appartenant à une nouvelle catégorie. L’avantage est clairement de faire bénéficier
le nouveau produit de l’image existante de la marque. Cependant, il existe toujours des
risques en termes de cohérence (soit en termes de cible (la crème solaire Club Med), soit en
termes de bénéfice consommateur (le prestige de Ralph Lauren ou de Dior sur les parfums).
On peut licencier une autre entreprise pour produire ou produire soi-même (Diesel pour les
parfums chez L’Oréal ; Virgin pour la radio auprès de Lagardère Active)
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6. Nouveaux produits
L'innovation est vitale pour les entreprises afin de rester dans la course compétitive, et afin de
répondre aux attentes de plus en plus complexes des consommateurs. Les principales raisons
qui poussent à l’innovation sont les suivantes.
Les innovations sont un moyen efficace pour relancer la demande sur des marchés
saturés. Dans des marchés où le taux d’équipement des foyers frôle les 100 % (ex. : 98
% sur le marché de l’aspirateur), comment pousser au renouvellement si ce n’est au
moyen d’innovations (aspirateurs sans sac, sans fil) ? Les innovations permettent donc
d’assurer le développement voire la pérennité des entreprises.
La vente en ligne de livres développée par Amazon.com en 1995 a été perçue comme une
véritable révolution car Interne tétait considéré comme peu adapté à la vente de livres
caractérisée par le besoin de feuilleter l’ouvrage et de demander conseil au libraire avant
l’achat. L’entreprise qui met au point un nouveau produit doit être en mesure d’identifier le
degré d’innovation de ce produit ainsi que les freins associés à son adoption par les
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consommateurs. Plus le degré d’innovation du produit est important, plus le risque d’échec est
élevé
–l’émergence de nouvelles idées : les idées peuvent émerger spontanément (des clients, des
employés, des distributeurs, des concurrents…) ou faire l’objet d’une recherche systématique.
Dans ce dernier cas, on utilise des méthodes de créativité, dont la plus connue est le
brainstorming.
– le filtrage des idées : attention aux erreurs d’abandon (éliminer une bonne idée) et aux
erreurs d’adoption (adopter une mauvaise idée) ;
– l’élaboration du concept : une idée est une possibilité de produit, un concept est une
description de l’idée sous l’angle des bénéfices clients, c’est-à-dire des avantages que le
consommateur doit en retirer ;
– l’élaboration du produit : le département R & D élabore un prototype qui peut ensuite être
testé (tests techniques et tests clients) ;
– les marchés-tests : c’est un lancement réel (marché-test fondé sur des panels) ou simulé
(marché-test simulé) sur une zone et une période restreintes, afin de comprendre comment les
consommateurs et la distribution réagissent au nouveau produit ;
D’une façon plus générale, les individus se distinguent en fonction de leur attitude à l’égard
de l’innovation :
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Les innovateurs et les précurseurs sont les premiers à adopter et essayer les
nouveaux produits.
La majorité devancière laisse les innovateurs faire les frais d’éventuels défauts du
nouveau produit avant de s’y intéresser.
La majorité conservatrice achète le produit une fois que celui-ci a une forte
pénétration sur le marché. Il s’agit là du gros du marché.
Le problème de l’entreprise consiste donc à identifier les caractéristiques de ceux qui ont des
chances de devenir des innovateurs et des adopteurs précoces pour son produit afin de les
influencer (campagnes de communication, événementiel…). De même, le bouche-à-oreille
joue souvent un rôle important et il importe de repérer et de convaincre les leaders d’opinion
(ou prescripteurs)
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Chapitre 2 : Politique de prix
Le prix est une variable stratégique et contrôlable du marketing mix. C’est un facteur essentiel
du succès d’un produit. Il conditionne sa rentabilité : c’est la seule variable du mix qui
rapporte de l’argent à l’entreprise ; les 3 autres variables (produit, distribution,
communication) créent de la valeur (valeur d’usage ou d’image)
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Tarifications fixe et variable
Ce sont des méthodes qui vous permettent d’améliorer ou de contrôler la demande des
consommateurs. Par exemple, supposons que votre entreprise exploite un hôtel, en proposant
une structure tarifaire variable, vous créez une demande de la part des consommateurs et
accroissez le chiffre d’affaires au cours des périodes creuses de l’hôtel.
Tarif de transfert
Le tarif de transfert est le montant facturé lorsqu’un produit est vendu en interne d’un service
à un autre au sein d’une même entreprise. Ce tarif est généralement comparable au coût de
production du produit.
FAB (franco à bord)
Franco à bord inclut les coûts associés au transport physique d’un produit. Un prix FAB usine
spécifie le coût du produit au départ de l’usine. Dans la majorité des cas, l’acheteur doit payer
la livraison. Un prix FAB destination indique que le fabricant paye les frais d’expédition du
produit au client
La politique de prix consiste à déterminer les prix auxquels une entreprise vendra chacun de
ses produits à chacun de ses clients. Il faut alors distinguer deux situations :
– l’entreprise fixe les prix de vente que paieront les acheteurs finaux : c’est le cas de la vente
directe (l’entreprise fixe alors les PVC, prix de vente consommateurs) ou lorsque l’entreprise
peut imposer à ses distributeurs un prix final. Dans ce dernier cas, le producteur fixe à la fois
le prix de vente distributeur et le PVC, et fixe aussi de fait les marges du distributeur (cas de
constructeurs automobiles vis-à-vis de leur réseau exclusif par exemple) ;
– l’entreprise négocie le prix de vente aux distributeurs, ces derniers fixent ensuite leur marge
et appliquent un prix de vente au consommateur final.
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– objectif d’image : certaines entreprises souhaitent apparaître comme des leaders en termes
de qualité. Comme des prix élevés sont souvent associés à une qualité élevée, l’entreprise va
fixer des prix élevés dans le but de s’assurer une bonne image. D’autres recherchent à
l’inverse une image de prix bas ;
– objectifs « sociaux » : certaines organisations (associations par exemple) peuvent pratiquer
un prix coûtant, voire inférieur au coût de revient (grâce à des subventions), dans le but de
faciliter l’accès au produit par les plus démunis
8) Les modes de fixation du prix
Une entreprise fixe le prix d’un produit au moment de son lancement, puis elle est amenée à
le modifier de nombreuses fois tout au long de la durée de vie du produit.
a. L’approche par l’analyse des coûts
La méthode la plus simple consiste à fixer le prix en ajoutant au coût total du produit un taux
de marge défini à l’avance. Ce dernier est très variable selon le secteur d’activité et à
l’intérieur de celui-ci : les produits pharmaceutiques, les produits cosmétiques ou de luxe
perçoivent des marges très élevées ; les automobiles ont le plus souvent des marges bien plus
faibles, et très variables selon les modèles ; enfin, un produit d’appel aura une marge proche
de 0
Exemple
Un fabricant d’ours en peluche possède les caractéristiques suivantes : des coûts variables
(proportionnels aux volumes) de 2 Dhs par peluche, des coûts fixes (indépendants des
volumes) s’élevant à 600 000 Dhs et des ventes prévisionnelles évaluées à 150 000 unités. Le
coût à l’unité d’une peluche (CU) est égal à son coût variable (CV) auquel on ajoute le coût
fixe (CF) divisé par les ventes prévues (V),
Soit ici : CU = 2 + (600 000 / 150 000) = 6 Dhs.
Si l’entreprise fixe sa marge à 20 %, elle adoptera le prix suivant :
p = CU / (1 – taux de marge) = 6 / (1 – 0,2) = 7,50 Dhs.
Cette méthode utilisée seule (sans tenir compte de la demande ou de la concurrence) ne peut
pas conduire à un prix maximisant la rentabilité. Elle est même clairement erronée lorsque les
ventes réelles s’éloignent des anticipations. Cependant c’est une pratique très courante car :
– les coûts sont généralement plus aisés à estimer que la demande ;
– si tous les concurrents adoptent cette méthode on évite généralement une guerre des prix
toujours très coûteuse
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Une autre méthode fondée sur les coûts consiste à déterminer le prix qui permet d’obtenir
un taux de rentabilité donné, compte tenu du volume de vente attendu
Exemple
Pour lancer son activité, notre fabricant d’ours en peluche a investi 2 000 000 dhs (I) et il
souhaite obtenir un taux de rentabilité (ou taux de retour sur investissement, ROI) de 15 %,
soit 300 000 dhs.
Le prix est alors fixé de la façon suivante :
p = CU + [(ROI × I) / V] = 6 + [(0,15 × 2 000 000) / 150 000] = 8 dhs.
Problème : on n’est jamais sûr de vendre 150 000 unités pour ce prix…
Il faut donc toujours calculer le point mort, c’est-à-dire le volume de vente à partir du quelle
produit, pour un coût donné, devient rentable.
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b. L’approche par l’analyse de la demande
Une autre manière de fixer les prix des produits consiste à analyser les attitudes des clients
potentiels à l’égard du prix. Il s’agit d’estimer le prix jugé acceptable par le plus grand
nombre de clients potentiels. Cela équivaut aussi à mesurer la valeur perçue du produit par les
clients potentiels
L’élasticité prix de la demande
La première méthode consiste à déterminer la courbe d’élasticité de la demande au prix. Elle
correspond à la variation de la demande (D) provoquée par une hausse (ou une baisse) de 1 %
du prix (P), soit : e = [(D2-D1)/D1]/[(P2-P1)/P1]
Exemple
Au prix de 8 Dhs, un ours en peluche se vend à 12 000 unités. Au prix de 9 Dhs, ses ventes
passent à 9 000 unités. L’élasticité de la demande (entre 8 Dhs et 9 Dhs) est donc de :
e = [(9 000 – 12 000) / 12 000] / [(9 – 8) / 8] = – 0,25 / 0,125 = – 2
La hausse du prix de 12,5 % provoque une baisse de la demande de 25 %, soit un facteur 2
(une hausse du prix de 1 % provoque une baisse de la demande de 2 %)
Généralement, l’élasticité prix de la demande est négative. La demande est cependant parfois
inélastique, l’élasticité étant alors nulle (exemple de l’essence). Plus rarement, l’élasticité est
positive (par un effet d’image ou dans le cas d’un produit favorisé par le distributeur car il lui
rapporte davantage)
La question de la fixation des prix serait fortement simplifiée si l’entreprise pouvait établir la
courbe d’élasticité de la demande d’un produit par rapport à son prix puisqu’elle serait alors
capable d’envisager le volume de ses ventes pour tous les prix. Ce n’est évidemment pas le
cas. Dans la pratique, les entreprises essaient d’estimer approximativement quel serait le
volume des ventes pour un ou plusieurs prix possibles, et ce par plusieurs méthodes :
– l’analyse des ventes passées : ces analyses statistiques sont très utilisées (panels), mais ne
garantissent en rien l’exactitude des résultats car le passé ne permet que rarement de prévoir le
futur et, en outre, il est difficile d’isoler l’effet du prix de celui des autres variables ;
– les enquêtes : méthodes directes (on demande si l’enquêté achèterait à un prix A, puis B…)
ou indirectes (on demande à l’enquêté son prix maximum et son prix minimum).
31
La valeur perçue
D’autres méthodes consistent à mesurer la valeur perçue en interrogeant les consommateurs
sur la valeur qu’ils attachent au produit. Trois techniques sont utilisées en pratique :
– la méthode d’évaluation : le client potentiel fixe un prix qui correspond à la valeur qu’il
attribue au produit ;
– la méthode des sommes constantes : le client potentiel répartit un nombre fixe de points
entre plusieurs produits concurrents en fonction de la valeur qu’il attribue à chacun ;
– la méthode des attributs : le client potentiel distribue un nombre fixe de points entre
plusieurs attributs du produit pour déterminer leur importance, puis répartit à nouveau ce
même nombre de points pour chaque attribut entre différents produits concurrents.
L’entreprise peut ensuite aisément calculer la valeur perçue de chaque produit en multipliant
les scores obtenus pour chaque produit par les notes d’importance des attributs ce qui lui
permet in fine de calculer le prix de son produit en fonction de la valeur perçue des différents
produits concurrents
Exemple
On demande à des consommateurs de répartir 100 points entre trois produits pour chacun des
trois attributs. On leur demande ensuite de répartir 100 points pour déterminer l’importance
qu’ils accordent aux trois attributs. Dans le tableau suivant, on observe que le produit X
possède une valeur perçue supérieure à celle de ses concurrents. La société X peut donc se
permettre d’adopter un prix plus élevé
Par exemple, si Y a un prix de 20 dhs, l’entreprise X peut fixer le prix de son produit à :
p=(20 × 4 500) / 3 850 = 23,38 dhs
Le prix psychologique
Le problème du prix psychologique est différent, c’est celui qui établit le meilleur arbitrage
possible, dans l’esprit du consommateur, entre la qualité et le prix. Quand il achète un produit,
le consommateur hésite entre deux raisonnements :
32
C’est trop cher, je me fais avoir …
A ce prix là, ça ne doit pas être bon, je me fais avoir
Le prix psychologique est celui pour lequel le consommateur pense qu’il en a pour son
argent, qu’il ne se fait pas avoir
Application
Une entreprise qui veut connaître le juste prix d'un produit qu'elle veut lancer, va interroger,
par enquête, un échantillon représentatif de consommateurs, auxquels elle va présenter le
produit, proposer une liste de prix en posant les deux questions suivantes :
Q1 : au-dessus de quel prix n'achèteriez-vous pas le produit car vous estimeriez qu'il est trop
cher ?
Q2 : au-dessous de quel prix n'achèteriez-vous pas le produit car vous estimeriez qu'il est de
mauvaise qualité ?
Exemple : une entreprise a fait cette enquête auprès de 1000 personnes, et a obtenu les
résultats suivants :
Prix Nbre de personnes ayant répondu trop cher Nbre de personnes ayant répondu mauvaise
qualité
Prix Nbre de personnes ayant répondu trop cher Nbre de personnes ayant répondu mauvaise qualité
1 0 430
2 0 280
3 70 200
4 110 70
5 170 20
6 240 0
7 330 0
8 80 0
Total 1000 1000
Méthode de calcul
L'enquête, en fait, ne fait que révéler les mécontents :
Un certain pourcentage des gens sont mécontents parce que c'est trop cher.
Un certain pourcentage des gens sont mécontents parce que c'est de mauvaise qualité
On peut penser que le meilleur prix est celui pour lequel il y a le moins de mécontents
possible !
1. On transforme les réponses obtenues en pourcentages.
33
2. Ensuite, on cumule ces pourcentages, en commençant toujours par les plus faibles.
3. On additionne ces cumuls (pour obtenir le % de gens mécontents d'un prix)
4. On calcule enfin (100% - le pourcentage de gens mécontents) : on obtient le pourcentage de
gens qui ont envie d'acheter à ce prix.
Définition
On appelle prix psychologique, ou prix d'acceptabilité, le prix pour lequel le pourcentage
de gens qui ont envie d'acheter à ce prix, est le plus élevé. C'est à dire celui pour lequel il y a
le moins de gens mécontents
c. L’approche concurrentielle
Le prix de vente est fixé en fonction des prix pratiqués par la concurrence
a. Phase de lancement :
Au cours de l’étape d’introduction du cycle de vie de votre produit, vous pouvez mettre en
œuvre une des deux stratégies de tarification suivantes : incitation ou écrémage. Le prix
d’incitation est conçu pour établir rapidement une base de clients importante en proposant un
prix de départ peu élevé. Cette stratégie de tarification est souvent utilisée pour promouvoir de
nouveaux produits auxquels les consommateurs sont habitués, tels que les boissons ou les
34
shampoings. Par contre, l’écrémage tarifaire fixe un prix élevé pour votre produit au cours de
l’étape d’introduction. Cette stratégie s’utilise généralement pour promouvoir un produit
relativement nouveau ou pour profiter d’un manque de concurrence.
b. Phase de croissance :
Lors de cette phase, il faut se préparer à une hausse de la concurrence et donc faire évoluer le prix
pour rester concurrentiel. Ainsi, l’entreprise fait le choix entre baisser le prix, ou améliorer les
caractéristiques de l’offre pour ajouter de la valeur et justifier le prix supérieur à celui des
concurrents.
c. Phase de maturité :
Lorsque votre produit atteint le stade de la maturité, vous devez envisager une baisse de tarif.
A ce stade, votre entreprise dispose très probablement d’une certaine expérience et a mis en
œuvre des procédures efficaces pour réduire les coûts de production. Les coûts de fabrication
des biens devenus inférieurs vous permettent de baisser les prix sans nuire excessivement à
votre marge bénéficiaire.
d. Phase de déclin :
L’entreprise abandonne la production des produits qui ne génèrent plus de bénéfice. Les
produits qui bénéficient du soutien des clients les plus fidèles restent généralement sur le
marché, car ils génèrent toujours des bénéfices et peuvent accepter des hausses tarifaires pour
compenser la baisse des ventes.
35
Evaluer la tarification de la concurrence
La quatrième étape consiste à évaluer la tarification de la concurrence. Il est important de
savoir combien les autres entreprises facturent leurs produits afin d’éviter la surfacturation ou
la sous-facturation radicale de vos offres. Si vous souhaitez donner une image d’exclusivité
ou de prestige à votre entreprise, vous devez définir des prix légèrement plus élevés que ceux
des marques concurrentes. A l’inverse, des prix inférieurs constituent un outil concurrentiel
pour attirer des consommateurs soucieux de leur budget.
Sélectionner une stratégie de tarification
La cinquième étape consiste à sélectionner une stratégie de tarification. Vous pouvez retenir
une stratégie psychologique, qui utilise des nombres impairs, tels que 9,97 DH, pour donner
l’impression que le tarif est inférieur à ce qu’il est en réalité ; une stratégie promotionnelle,
qui positionne le prix des produits à proximité de leur coût, pour attirer les consommateurs ;
une stratégie d’introduction, pour lancer un nouveau produit, ou encore une stratégie flexible,
qui permet au consommateur de négocier le prix final.
Evaluer une stratégie de tarification
L’étape finale consiste à évaluer votre stratégie de tarification. Vous devez analyser le volume
de ventes et la marge bénéficiaire pour déterminer si votre stratégie correspond à vos attentes
et à vos objectifs. Si la demande relative à votre produit est élastique, ou influencée par
d’éventuels changements tarifaires, vous pouvez envisager une diminution du prix afin de
parvenir aux résultats souhaités.
11) Les stratégies de tarification
On peut distinguer quatre stratégies de tarification : psychologique, promotionnelle,
introductive et flexible.
Stratégie psychologique :
La tarification psychologique utilise des gammes de prix spécifiques pour rendre le produit ou
le service plus attractif. Par exemple, des prix élevés tendent à donner une image de qualité et
de prestige. Les créateurs de vêtements de marque ont souvent recours à des prix élevés pour
donner une image supérieure à leurs produits. D’autre part, les prix non arrondis constituent
une autre forme de tarification psychologique. Les consommateurs ont tendance à considérer
9,97DH comme une remise car il ne s’agit que de 9DH… et quelques centimes.
Stratégie promotionnelle :
La stratégie de tarification promotionnelle utilise le prix comme outil de promotion. Les
produits d’appel et les remises à l’occasion d’événements particuliers constituent des
exemples courants de tarification promotionnelle. Pour attirer des clients dans leurs magasins,
36
les détaillants utilisent souvent des produits d’appel, des produits dont le prix est proche du
coût voir inférieur à ce dernier.
Par exemple, le prix du lait fait régulièrement l’objet d’une majoration minimale car c’est un
achat courant. De plus, le rayon des produits laitiers est souvent situé à l’arrière du
supermarché ; le client doit donc passer devant tous les autres rayons et devant les affichages
promotionnels pour récupérer son carton de lait.
Stratégie introductive :
La stratégie introductive établit le prix d’un nouveau produit ou service. Vous pouvez mettre
en œuvre un écrémage tarifaire ou un prix d’incitation (pénétration) pour contrer les
décisions marketing de vos concurrents.
La politique d’écrémage est plus efficace sur un marché que la concurrence a du mal à
pénétrer. Par exemple, le prix des calculatrices commençait autrefois à 4000 DH car le
marché était considéré comme réduit et unique. Puis les fabricants ont développé des modèles
moins coûteux et la demande des consommateurs s’est accrue.
Contrairement à l’écrémage tarifaire, le prix d’incitation implique la tarification de votre
nouveau produit à un prix inférieur à celui de la concurrence. Cette stratégie est conçue pour
accroître la demande des consommateurs et acquérir une part de marché. Le prix d’incitation
est souvent utilisé lorsque des concurrents peuvent facilement pénétrer le marché. Vous
pouvez décourager la concurrence en proposant un prix initial bas difficile à battre.
Gardez à l’esprit qu’une fois la stratégie de prix d’incitation mise en œuvre, il est difficile
d’augmenter votre prix. Généralement, si vous augmentez votre prix, les clients attendent une
amélioration du produit ou l’intégration de nouvelles caractéristiques pour justifier la hausse.
Les stratégies différenciées
La différenciation des prix est justifiée par l’hétérogénéité de la demande. Un même produit
ou service peut être vendu à des prix différents, à des acheteurs différents ou dans des
situations différentes.
• La différenciation des prix selon le volume : cette méthode est utilisée pour récompenser les
clients fidèles par une réduction calculée en fonction de la fréquence de leurs achats et leurs
montants.
• La différenciation des prix selon le marché : les prix peuvent être modulés en fonction du
lieu géographique (le prix d’une glace est différent sur une plage du Nord de la France
comparé à une plage du Sud) ou du type d’acheteur (tarifs seniors, étudiants…).
37
• La différenciation des prix dans le temps : le prix peut être modulé selon la période. Des
tarifs sont accordés à des périodes déterminées (les tarifs des billets de trains aux heures de
pointe sont supérieurs au tarif normal).
• Le yield management (ou management de rendement) : cette méthode, très pratiquée par les
entreprises de transport collectif (compagnies aériennes…) et dans le secteur de l’hôtellerie,
consiste à moduler le prix en fonction de la demande. Cette politique de prix repose sur une
prévision en temps réel de la demande.
Exemple : les vols intérieurs sur certaines compagnies à des horaires précises (mi-journée)
sont vendus à des prix bas moins d’une semaine avant le départ, alors que les vols de début et
de fin de journée, beaucoup mieux remplis, sont proposés à des tarifs élevés
38
choses ordinaires pour des gens extraordinaires ». Il mise sur l’accessibilité du luxe en
proposant des premiers prix raisonnables et en adressant ses campagnes de publicité au grand
public
Les leviers de baisse du prix
Les entreprises disposent de plusieurs leviers pour baisser les prix
Réductions de prix
– le rabais est une diminution spontanée ou négociée sur le prix proposé ou facturé. Il est
appliqué sur des articles présentant un défaut ou demeurés longtemps en stock (cas des
soldes). Les entreprises peuvent aussi accorder des rabais, appelés escomptes, aux clients qui
payent au comptant ;
– les remises sont des réductions de prix consenties pour des volumes d’achats importants ou
en raison de la fidélité du client. Elles ont donc pour but d’inciter l’acheteur à concentrer ses
achats sur un même fournisseur ;
– une ristourne est une réduction de prix déterminée selon le montant annuel du chiffre
d’affaires réalisé avec l’acheteur. En général, la somme lui est remboursée en fin d’année,
mais la contrepartie peut également prendre la forme d’un service rendu par le vendeur.
39
b. Les hausses de prix
Les entreprises peuvent être amenées à augmenter leurs prix. Il est important de cerner les
circonstances dans lesquelles cette décision peut être prise et les leviers d’action.
40
-Remplacer des composants ou des ingrédients par d’autres moins coûteux (la moleskine des
sacs Louis Vuitton remplaça le cuir après 1945) ;
-Réduire ou restreindre certaines caractéristiques du produit ;
-Réduire la durée ou l’amplitude des services attachés à la vente comme la garantie ou
l’installation (Ikéa limite les services associés à la vente au minimum) ;
-Modifier le conditionnement afin de réduire le coût d’emballage ;
-Réduire le nombre et la variété des modèles de la gamme (dans les années 1990, Procter &
Gamble a considérablement réduit le nombre de ses marques et la profondeur de ses
gammes).
41
Chapitre 3 : La politique de distribution
La politique de distribution consiste à définir quels sont les circuits de vente qui seront utilisés
pour commercialiser un produit ou un service
Distribuer un produit, c’est l’amener au bon endroit, au bon moment, en quantité suffisante
avec le choix et les services nécessaires à leur vente, leur consommation et leur entretien.
Mettre en place une politique de distribution consiste à choisir un réseau de distribution ainsi
qu’un type de stratégie ;
42
Le canal ultracourt (ou direct) repose sur la mise en relation directe du producteur et du
consommateur. Le canal court s’appuie sur la présence d’un seul intermédiaire (le détaillant) entre le
producteur et le consommateur. Enfin, le canal long est rattaché à l’existence de deux intermédiaires
(détaillant et grossiste) entre le producteur et le consommateur
Définition du circuit
Un circuit de distribution est l’ensemble des canaux qu’un produit emprunte pour atteindre ses
cibles. Certains d’entre eux sont assez complexes et le choix des canaux a une incidence sur
toutes les autres variables du marketing-mix : fixation des prix, politique publicitaire
(collaboration à attendre des distributeurs), organisation de la force de vente
43
Le circuit de distribution d’un CD
➤ le canal de grands magasins du type Printemps, Galeries Lafayette avec centrales d’achat.
Nous pouvons même ajouter les « city-marchés » tels que Monoprix ou Inno ;
➤ le canal du commerce en ligne avec les sites spécialisés dans la commercialisation des
produits dits culturels (livres, CD, DVD en particulier) : amazon.fr, fnac.com,
RueDuCommerce.com ; ou non spécialisés, derrière lesquels on retrouve entre autres les
entreprises de VPC.
Cet exemple démontre une complexité grandissante des canaux et circuits, due à la fois à
l’évolution technologique, commerciale ou électronique et à la présence des mêmes
intermédiaires dans différents canaux
Les fonctions de la distribution sont au nombre de six, parmi lesquelles nous retrouvons
44
➤ la fonction d’achat consiste à acheter les marchandises auprès des producteurs et
importateurs. C’est la fonction première du distributeur ;
- le commerce de détail : il a pour fonction d’acheter des produits aux grossistes ou au demi
grossistes pour les revendre en l’état au consommateur final.
- les grands magasins implantés dans le centre des villes comme le Printemps
- les supermarchés qui sont des établissements en libre-service vendant essentiellement des
produits de grande consommation (alimentaire et autres) et dont la superficie se situe entre
400 et 2 500 m².
- les hypermarchés, d’une taille supérieure à 2 500 m² et dont l’assortiment est large en
produits alimentaires comme en marchandises générales. Ils se situent à la périphérie des
villes et pratiquent une politique attractive de prix réduits. Les plus connus sont Carrefour,
Auchan.
- Les grandes surfaces spécialisées, comme Darty, Décathlon... qui tendent aujourd’hui à se
développer.
46
- Stratégie sélective : l’entreprise sélectionne son réseau de distribution selon différents
critères (image de marque, emplacement géographique…)
47
4) Le choix d’un canal de distribution
Les décisions concernant le système de distribution dépendent de plusieurs critères tels que
les objectifs de l’entreprise, les caractéristiques du produit à commercialiser, le comportement
du consommateur final, les canaux de distribution et les risques de conflits en cas de
multiplication des canaux
Certains attributs du produit peuvent influencer le choix du canal de distribution. Parmi les
attributs intrinsèques, figurent, par exemple, la périssabilité du produit et son degré de
technicité. Des attributs extrinsèques tels que la valeur moyenne unitaire du produit ou son
image peuvent également orienter les choix du producteur. Enfin, la réglementation attachée à
certains produits comme les médicaments ou les cigarettes impose un type de distributeur.
48
5) Évaluation des distributeurs
L’évaluation de la stratégie de distribution, et sa modification éventuelle, dépend de deux
indicateurs. Ces deux ratios, la distribution numérique et la distribution valeur, permettent
d’évaluer la manière dont les produits sont présents dans les points de vente :
– la distribution numérique (DN) d’une marque est le taux de présence de la marque dans les
points de vente qui référencent la catégorie de produits à laquelle elle appartient ; elle mesure
la qualité du référencement. Le ratio est calculé selon la formule suivante :
Exemple : la marque de Café « Presto’ » détient une DN de 60 dans les grandes et moyennes
surfaces. Ceci signifie que 60 % des GMS commercialisent cette marque.
– la distribution en valeur (DV) d’une marque ou d’une référence exprime le poids que
représentent les magasins détenteurs de cette marque dans les ventes globales de la catégorie
de produit à laquelle elle appartient. Elle se calcule selon la formule suivante
Exemple : la marque de Café « Presto’ » détient une DV de 80 dans les GMS. Ceci signifie
que les GMS qui détiennent la marque réalisent dans leur ensemble 80 % des ventes de café
dans ce canal de distribution. On peut en déduire que la marque est référencée dans les GMS
qui génèrent un volume de vente important dans le domaine du café.
– un produit a une distribution efficace si DN < DV, puisque le produit est présent dans un
petit nombre de points de vente mais ce sont ceux qui génèrent une grande partie du chiffre
d’affaires de la catégorie de produits ;
– un produit a une distribution inefficace si DN > DV, puisque le produit est présent dans un
grand nombre de points de vente mais ce sont ceux qui génèrent un chiffre d’affaires faible
pour cette catégorie de produits
Par exemple, une marque de sodas qui possède une DN de 80 % et une DV de 95 % a une
bonne couverture du marché puisqu’elle est présente dans 80 % des points de vente, ceux-ci
réalisant 95 % du chiffre d’affaires total des sodas.
49
6) Le trade marketing
Une stratégie de collaboration entre producteurs et distributeurs est alors souvent observée (en
parallèle des conflits récurrents) : elle est appelée trade marketing
Le trade marketing rassemble toutes les actions de marketing visant à optimiser les relations
entre un producteur et ses distributeurs. On peut distinguer :
7) Le commerce électronique
Le commerce électronique, aussi appelé e-commerce ou vente en ligne, désigne la vente de
biens et de services sur Internet. La transaction est conclue sur le site du distributeur, et le
paiement a généralement lieu en ligne. Ces deux caractéristiques permettent de distinguer les
e-commerçants des autres familles d’intermédiaires d’Internet, qui pratiquent la mise en
relation, mais qui ne sont pas au sens strict des e-commerçants. Les vendeurs et les acheteurs
peuvent être des particuliers ou des entreprises
•Les pure players sont nés sur Internet, leur activité est 100% en ligne.
•Les click & mortar. Ce sont des grandes marques ou des distributeurs classiques (brick &
mortar), comme la Fnac ou Carrefour qui complètent leur réseau de distribution physique par
un canal de vente en ligne.
•Les vépécistes comme La Redoute complètent leur distribution par catalogue avec Internet
50
Aujourd’hui, on observe une tendance à l’intégration des canaux et, notamment, du commerce
physique et électronique que l’on désigne sous les expressions phygital ou commerce
connecté. On est ainsi passé de l’ère du multi-canal, au cross-canal puis à l’omni-canal
51
Chapitre 4 : Politique de communication
La communication marketing consiste à transmettre des messages à des cibles dans le but de
modifier leurs attitudes et leurs comportements.
– la communication hors média regroupe la promotion des ventes, les relations publiques, la
communication événementielle, le parrainage et la plupart des formes de marketing direct
52
2) Processus de développement d’une campagne publicitaire
Il ne faut pas confondre un contact avec une cible, ni la cible marketing et la cible de
communication :
– un contact correspond à la situation dans laquelle le message est vu, lu ou entendu par des
individus qui appartiennent ou pas à la cible, définie comme l’ensemble des individus que
l’entreprise souhaite toucher à travers le message ;
– la cible marketing correspond à tous les individus que l’entreprise souhaiterait voir acheter
le produit alors que la cible de communication correspond aux individus visés par le
message de l’entreprise
Exemple : Une entreprise lance un nouveau soda à la fleur d’oranger. Afin de le faire
connaître et de convaincre les consommateurs de l’acheter, elle diffuse une publicité télévisée
tous les mercredis à 16 heures sur TF1, France 2 et France 3 pendant quatre semaines. En
tout, plus de deux millions de personnes différentes auront été en contact avec ce message,
mais seulement 600 000 appartenaient à la cible marketing (les familles avec ados) et 150 000
à la cible de communication (les adolescentes à qui cette publicité s’adressait)
Puisque les autres décisions concernant votre campagne sont basées sur les objectifs
publicitaires, vous devez développer des objectifs mesurables, spécifiques et raisonnables.
c. Déterminer un budget
– l’achat d’espaces publicitaires (les tarifs des spots de trente secondes à la télévision par
exemple sont modifiés quotidiennement en fonction de plusieurs paramètres : le secteur
économique, la période de l’année et l’heure de passage dans la journée) ;
53
– le coût de création du message (auquel on ajoute le paiement de droits divers) ;
54
e. Développer une annonce publicitaire
Le contenu du message est fondamental quant à son efficacité. Il s’agit de déterminer l’axe
principal développé au sein du message, la façon de le présenter et la crédibilisation du
contenu:
– l’axe retenu peut être un axe rationnel (communication démonstrative, parfois comparative)
ou un axe émotionnel (le message provoque une émotion positive, comme l’humour,
susceptible d’engendrer une attitude positive envers la marque, ou une émotion négative,
comme la peur, qui vise alors à empêcher un comportement – l’alcool au volant par exemple)
;
55
f. Implémenter et évaluer une campagne
Suivant l’ampleur de votre campagne, vous aurez peut-être à travailler avec plusieurs
départements internes, des consultants externes, des fournisseurs, des sociétés de production,
des imprimeurs et des vendeurs de supports publicitaires pour implémenter votre campagne le
plus efficacement possible.
3) La communication média
La communication média, ou publicité, demeure l’un des vecteurs les plus puissants de
communication. Pour le marketing, il s’agit à la fois d’encadrer le travail de création et de
sélectionner les médias et les supports de publicité.
A- Définitions :
La publicité est un outil de communication visant à capter l’attention, la retenir et faire passer
un message dans le but d’accroître les ventes de l’entreprise et/ou d’améliorer sa notoriété et
son image.
On distingue en communication média :
- les médias qui sont des vecteurs d’informations appartenant à une catégorie prédéterminée
(presse, télévision…) ;
- les supports qui sont les organes de diffusion payants des publicités (par exemple le journal
Le Monde ou le magazine Elle pour la presse, 2M ou RTM pour le média télévision… ).
Par ailleurs, plusieurs types d’acteurs interviennent sur le marché de la publicité :
- les annonceurs qui sont les entreprises qui souhaitent communiquer ;
- les médias qui diffusent ces publicités ;
- les agences de publicité qui créent les messages.
B- La réglementation de la publicité
La publicité est très règlementée, et ce dans plusieurs domaines :
- la publicité mensongère est formellement interdite ;
- la publicité télévisée est soumise à de nombreuses limites : temps d’antenne pour la
publicité réduit, nombre de coupures publicitaires réglementé, absence de certains produits
(produits pharmaceutiques, tabac et boissons alcoolisées) ;
- la publicité comparative est autorisée, mais elle est soumise à des fortes restrictions : elle
doit être véridique, ne doit pas induire le consommateur en erreur et ne peut porter que sur des
caractéristiques objectives.
56
C- La création du message
Une fois les principaux objectifs de la campagne et le montant du budget fixés, une entreprise
qui souhaite communiquer doit faire intervenir des spécialistes de la création publicitaire. En
règle générale, ce n’est pas elle, en effet, qui se charge de trouver le slogan ou le ton du
message. En revanche, c’est à l’entreprise d’encadrer l’agence de publicité et de fixer un
cahier des charges précis : c’est la copie stratégie.
La copie stratégie est un document remis par l’entreprise à l’agence qui précise quatre
éléments fondamentaux :
- la promesse est la proposition concrète faite au consommateur qui révèle en principe le
positionnement du produit ;
- la preuve cherche à crédibiliser le message en apportant un élément illustrant la promesse ;
- le bénéfice client est l’avantage que va retirer le client de l’usage du produit ;
- le ton correspond à l’atmosphère du message publicitaire.
D- Le plan média
Si le responsable marketing intervient relativement modérément dans la conception du
message, il est en revanche indispensable de choisir le bon média, le bon support, et d’évaluer
les retombées de la compagne de publicité.
57
Si l’entreprise a un objectif de large couverture de la cible, elle aura intérêt à privilégier le
média télévision.
- les échelles d’affinité mesurent la part de l’audience touchée qui appartient à la cible visée
(le taux d’affinité) ;
Exemple :
Le taux d’affinité est la proportion d’individus appartenant à la cible qui utilise ce support.
Elle est calculée par la formule suivante :
A = audience utile/ audience total
Une entreprise connaît l’audience de différents supports ainsi que la cible appartenant à
chacun des supports :
- le magazine A est lu par 100 000 fidèles mais seuls 5 000 sont dans la cible désirée ;
- le magazine B est lu par 15 000 personnes dont 7 500 font partie de la cible.
Etant donné le taux d’affinité de chacun des supports (5 % pour le magazine A et 50 % pour
le magazine B), elle préférera retenir le second magazine, même si son audience totale est
bien plus faible.
- les échelles de coût cherchent à mesurer le coût nécessaire pour toucher une partie définie
de la cible (coût pour mille) ;
Exemple :
Le coût pour mille correspond au coût que doit payer une entreprise pour toucher mille
personnes faisant partie de la cible. Il se calcule selon la formule suivante :
C = (Coût total de la publicité/ Audience utile) x 1 000
Une entreprise hésite entre deux plans média :
- le plan 1 coûte 15 000 dh et touche 15 000 personnes appartenant à la cible ;
- le plan 2 coûte 150 000 dh et touche 50 000 personnes appartenant à la cible ;
Il est aisé de se rendre compte que, pour toucher le même nombre d’individus (mille), le plan
1 coûte beaucoup moins cher (1 000 dh) que le plan 2 (3 000 dh).
D’autres types de mesures sont aussi utilisés, comme l’occasion de voir (ODV) ou l’occasion
d’entendre (ODE) qui correspondent, pour les différents médias, au nombre total de contacts
58
entre le message et les individus suite à un nombre déterminé d’émissions du message. Un
contact utile correspond au contact entre un individu appartenant à la cible et un message.
Le GRP (Gross Rating Point), ou point de pénétration brut, est le nombre de contacts
moyen qu’ont eu les individus appartenant à la cible avec le message.
Exemple :
Le GRP se calcule de la manière suivante :
GRP = (audience utile x nombre de passage de l’annonce) / cible visée
Une publicité télévisée touche 12 millions de personnes, dont 2 % dans la cible, et passe deux
fois en un mois. La même publicité, en radio cette fois, et pour le même coût, touche 2
millions de personnes (10 % appartenant à la cible) avec quatre passages dans le mois. Enfin,
la publicité dans un magazine pourrait toucher 250 000 lecteurs, tous dans la cible, avec 1
passage par semaine pendant un mois. Sachant que l’entreprise vise une cible de 100 000
personnes, quel plan choisir ?
Le plan télévision a un GRP de : [(12 000 000 x 0,02) x 2] / 100 000 = 4,8
Le plan radio a un GRP de : [(2 000 000 x 0,1) x 4] / 100 000 = 8
Le plan magazine a un GRF de : [(250 000 x 1) x 4] / 100 000 = 10
Pour la radio par exemple, ce GRP signifie que chaque individu appartenant à la cible est en
moyenne huit fois en contact avec le message. Comme il est préférable d’obtenir le GFR le
plus élevé possible, cette entreprise choisira le plan magazine.
59
En presse, on ajoute la distribution entre lectorat primaire (la diffusion d’un support de
presse, c’est-à-dire le nombre total d’exemplaires vendus) et lectorat secondaire (les lecteurs
qui profitent de l’achat effectué par une autre personne), et celle entre taux de circulation
(nombre d’individus ayant lu le même support) et reprises en main (nombre de fois qu’un
même individu est en contact avec un support).
En télévision, l’indicateur principal est l’audience mesurée par l’institut Marocmétrie tandis
qu’en radio ou au cinéma des études mesurent la fréquence d’écoute et de sortie.
60