Revisions Algebre Lineaire
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Contents
2
Chapter 1
Révisions algèbre linéaire MPSI
Dans toute ce chapitre, K désigne le corps R , C ou Q et E, F désigneront des espaces vectoriels sur le corps K.
∀ λ ∈ K, ∀ (x, y) ∈ E 2 , x + λy ∈ F
Définition 2
• Si f est un automorphisme bijectif, on dit que c’est un automomorphisme. L’ensemble des automorphismes
est appelé groupe linéaire et est noté GL(E)
3
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Remarque 1
{ ∑ }
n
vect(x1 , x2 . . . , xn ) = x ∈ E ∃ (λ1 , λ2 , . . . , λn ) ∈ K n , x = λi xi
i=1
{∑ }
n
=
λi xi (λ1 , λ2 , . . . , λn ) ∈ K n
i=1
c’est un sous espace vectoriel de E appelé sous espace vectoriel engendré par la famille de vecteurs (x1 , . . . , xn )
.
Définition 3
∑
n
∀ x ∈ E, ∃ (λ1 , λ2 . . . , λn ) ∈ K n | x = λi xi
i=1
( )
Thèorème 1 théorème de la base incomplète
Proposition 1
dim E = n
• Une famille génératrice à au moins n éléments.
• Une famille génératrice avec exactement n éléments est une base.
• Une famille libre à au plus n éléments.
• Une famille libre avec exactement n éléments est une base.
Remarque 2
Si dim E = n :
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( )
Remarque 3 Cas d’une famille quelconque
• Théoréme de la base incomplète Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, G = (gi )i∈I une
famille génératrice finie de E et L = (gi )i∈J une sous-famille libre de G.
Proposition 2
• F ⊂ E ⇒ dim F ⩽ dim E.
• Si F ⊂ E et dim F = dim E alors F = E.
Proposition 3
Définition 4
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Définition 5
F + G = {x ∈ E | ∃ (f, g) ∈ F × G, x = f + g}
Définition 6
Proposition 4
1. F ∩ G = {0}
2. F et G sont en somme directe.
3. tout élément x de F + G se décompose de manière unique sous la forme x = f + g avec f ∈ F et g ∈ G
c’est-à-dire
∀ x ∈ F + G, ∃ ! (f, g) ∈ F × G | x = f + g
Définition 7
∀ x ∈ E, ∃ ! (f, g) ∈ F × G, x = f + g
Remarque 4
Un espace vectoriel a en général une infinité de supplémentaires. Ne pas confondre la notion de supplémentaire
avec celle de complémentaire.
Proposition 5
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cqfd
Définition 8
Soit E de dimension finie et F un sous-espace vectoriel de E. On dit qu’une base de E est adaptée à F si ses
premiers éléments forment une base de F
Remarque 5
Remarque 6
Pour montrer que deux applications linéaires sont égales il suffi de montrer qu’elles coïncident sur les éléments
d’une base.
Définition 9
rg f = dim (Im f ) .
Si β = (e1 , . . . , en ) est une base de E et γ est une base quelconque de F , Im(f ) = vect{f (e1 ), . . . , f (en )} on a
aussi
rg f = dim(Im(f )) = dim vect{f (e1 ), . . . , f (en )} = rg (matβ,γ f )
Remarque 7
Proposition 6
Remarque 8
( )
En fait, on a d’une façon plus générale rg(f ◦ g) ⩽ min(rg f, rg g) car Im f ◦ g ⊂ Im f et que dim f (Im g) ⩽
( Im g par exemple )avec le théorème du rang (ou puisque si (g1 , g2 , . . . , gn ) est une base de Im g alors
dim
f (g1 ), f (g2 ), . . . , f (gn ) est génératrice de Im f|Im g ou de Im f ◦ g ).
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( )
Thèorème 2 théorème du rang
Remarque 9
Thèorème 3
Soient E et F deux espaces vectoriels tel que dim E = dim F < +∞.
Soit f ∈ L(E, F ). :
Remarque 10
Thèorème 4
Définition 10
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Remarque 11
∑n
• k=1 Ei est l’image de l’application linéaire φ : E1 × E2 × · · · × En −→ E
(x1 , x2 , . . . , xn ) 7−→ x1 + x2 + · · · + xn
C’est donc un sous-espace vectoriel de E.
• Si un espace vectoriel
∑ contient chaque Ei , il contient donc les éléments x1 ∑ + x2 + · · · + xn où xi ∈ Ei
c’est-à-dire contient ni=1 E i . Inversement, en considérant les vecteurs nuls, n
i=1 Ei contient chacun des
Ei . Par suite ( )
∑n ∪
n
Ei = vect Ei
i=1 i=1
Définition 11
∑p
On dit que les sous-espaces E1 , E2 , . . . , En sont en somme directe, (ou encore que la somme i=1 Ei est directe)
si pour tout (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ E1 × E2 × · · · × En
x1 + x2 + . . . + xn = 0 =⇒ x1 = x2 = . . . = xn = 0
Proposition 7
∑ ∑
La somme pi=1 Ei est directe si, et seulement si tout vecteur x de pi=1 Ei se décompose de manière unique
comme somme d’éléments de E1 , E2 , . . . , En c’est-à-dire
∑
p
∀x ∈ Ei , ∃ ! (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ E1 × E2 × · · · × En , x = x1 + x2 + . . . + xn .
i=1
Remarque 12
Considérons l’exemple R2 = vect(1, 0) + vect(0, 1) + vect(1, 1). La somme n’est pas directe mais vect(1, 0) ∩
vect(0, 1) = vect(1, 0) ∩ vect(1, 1) = vect(0, 1) ∩ vect(1, 1) = {0}
Proposition 8
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( )
Corollaire 1 caractérisation en dimension finie
Remarque 13
Corollaire 2
⊕
n { ∑ { ∑
dim E = n
∑ i=1 dim Ei dim E∑= n i=1 dim Ei
E= Ei ⇐⇒ n ⇐⇒
i=1 Ei est directe E= n i=1 Ei
i=1
Corollaire 3
Thèorème 5
pi : x 7→ xi
⊕
, pi est le projecteur sur Ei parallèlement à j̸=i Ej et la famille de projecteurs (pi )1≤i≤q est dite famille de
projecteurs associée a cette somme directe ,elle
∑peut être caractérisée par les propriétés
⊕q suivantes:
pi ◦ pi = pi , i ̸= j ⇒ pi ◦ pj = pj ◦ pi = 0, q
i=1 p i = IE , Im p i = E i , ker p i = j=1|j̸=i Ej
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( )
Thèorème 6 Dualité
• Si H est un hyperplan de E, alors ∃φ ∈ E ∗ \ {0} telle que H = ker φ. Toute forme linéaire φ telle que
H = ker φ s’appelle une équation de H.
⊕
• Si H est un hyperplan de E et x ∈/ H alors : E = H Kx .
• Soient φ, ψ ∈ E ∗ \ {0}, alors ker φ ⊂ ker ψ ⇔ ∃α ∈ K/φ = αψ. Si H est un hyperplan de E et φ une
équation de H, les équations de H sont les αψ avec α ∈ K∗ .
• en dimension finie si B = (e1 , ..., en ) une base de E. On définie la famille de forme linéaire B∗ = (e∗1 , ..., e∗n )
par :
∑n
e∗i (ej ) = δij (ie : e∗i ( xj ej ) = xi )
j=1
La famille B forme une base de E appelée base duale de B. On dit que B est la base antéduale de B∗ .
∗ ∗
On considère dans R4 :
v1 = (1, 2, 0, 1) v2 = (1, 0, 2, 1) v3 = (2, 0, 4, 2)
w1 = (1, 2, 1, 0) w2 = (−1, 1, 1, 1) w3 = (2, −1, 0, 1) w4 = (2, 2, 2, 2).
Solutions :
1. v1 et v2 ne sont pas proportionnels, donc la famille (v1 , v2 ) est libre. En revanche, v3 = 2v1 et donc (v1 , v2 , v3 ) est liée.
2. Soit aw1 + bw2 + cw3 = 0. On trouve le système
a − b + 2c = 0
a − b + 2c = 0
2a + b − c = 0 3b − 5c = 0
⇐⇒
a+b = 0
2b − 2c = 0
b+c = 0 b+c = 0
Les deux dernières équations donnent immédiatement b = c = 0 et en revenant à la première on obtient aussi a = 0.
Ainsi, la famille (w1 , w2 , w3 ) est libre. Étudions maintenant aw1 + bw2 + cw3 + dw4 = 0. On trouve le système
a − b + 2c + 2d = 0
a − b + 2c + 2d = 0
2a + b − c + 2d = 0 3b − 5c − 2d = 0
⇐⇒
a + b + 2d = 0
2b − 2c = 0
b + c + 2d = 0 b + c + 2d = 0
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a + b + 2d = 0
−2b − 2d = 0
⇐⇒
c = b
2b + 2d = 0
La seconde et la dernière équation sont identiques, et on trouve que le système est équivalent à
a = b
b = b
c = b
d = −b
Ainsi, w1 + w2 + w3 − w4 = 0 : la famille (w1 , w2 , w3 , w4 ) est liée. Bien sûr, on pouvait remarquer dès le départ que
w4 = w1 + w2 + w3 . . . .
3. On résoud toujours l’équation av1 + bv2 + cw1 + dw2 = 0 et on prouve que a = b = c = d = 0. Le détail des calculs
est laissé au lecteur courageux...
4. (a) (v1 , v2 , v3 ) est une famille génératrice de F mais ce n’est pas une base de F car elle n’est pas libre. Puisque v3
est C.L de v1 et v2 , la famille (v1 , v2 ) engendre aussi F . Elle est libre : c’est une base de F .
(b) Puisque (v1 , v2 , w1 , w2 ) est une famille libre de 4 vecteurs dans un espace de dimension 4, c’est une base de
R4 . Si F0 est le sous-espace vectoriel engendré par w1 et w2 , alors F0 est un supplémentaire de F . En effet,
F ∩ F0 = {0}, puisqu’un élément x de F ∩ F0 s’écrit à la fois x = av1 + bv2 = av1 + bv2 + 0w1 + 0w2 et
x = cw1 + dw2 = 0v1 + 0v2 + cw1 + dw2 ce qui entraine, par unicité de l’écriture dans une base, a = b = c = d = 0
et x = 0. De plus, dim(F ⊕ F0 ) = dim(F ) + dim(F0 ) = 4, et donc F ⊕ F0 est un sous-espace de R4 de dimension
4 : F ⊕ F0 = R 4 .
5. En raisonnant comme à la question précédente, mais en utilisant cette fois le résultat de la question 2. on trouve que
(w1 , w2 , w3 ) est une base de G.
6. (a) Un système générateur de F + G est obtenu en faisant la réunion d’un système générateur de F et d’un système
générateur de G. La famille (v1 , v2 , v3 , w1 , w2 , w3 , w4 ) est donc un système générateur de F + G.
(b) D’après la question 3, (v1 , v2 , w1 , w2 ) est une famille libre. Puisqu’elle comporte quatre éléments, c’est une base
de R4 . Ainsi, le sous-espace vectoriel qu’elle engendre est égal à R4 . Or, on a vect(v1 , v2 , w1 , w2 ) ⊂ F + G, et
donc F + G = R4 puisqu’il contient R4 (et est évidemment contenu dans R4 ).
7. (a) Puisque v1 et v2 sont dans F et que F est un espace vectoriel, v1 + v2 est dans F . De plus, v1 + v2 = w4 ∈ G.
(b) Par le théorème des quatre dimensions, on a
dim(F + G) = dim(F ) + dim(G) − dim(F ∩ G)
d’où on tire 4 = 2 + 3 − dim(F ∩ G), soit dim(F ∩ G) = 1.
(c) Posons v = v1 + v2 . Alors la famille (v) est une famille libre de un vecteur dans un espace de dimension 1. C’est
une base de F ∩ G.
8. Non, F ∩ G ̸= {0}.
Exercice 2
Soit (ϕλ )λ≥0 la famille de fonctions de C([0, 1], R) définie par ∀x ∈ [0, 1]ϕλ (x) = xλ . Montrer que famille
(ϕλ )λ≥0 est une famille libre de C([0, 1], R).
Solutions :
Méthode 1:
′
On considére l’application linéaire T définie par : T : C 1 (]0, 1], R) → C([0, 1], R), f 7→ x → xf (x). ∀λ ≥ 0 , T (ϕλ ) = λϕλ
ainsi la famille (ϕλ )λ≥0 est une famille de vecteurs propres associés a des valeures propres deux a deux distincts d’ou (ϕλ )λ≥0
est une famille libre.
Méthode 2 :
(par l’absurde).
Soit n ∈ N∗ et (λk )1≤k≤n tels que 0 ≤ λ1 < λ2 < .... < λn supposons que la famille (ϕλk )1≤k≤n est liée. alors il existe
∑n
une famille non nulle de scalaires (αk )1≤k≤n tel que : αk ϕλk = 0.
k=1
∑
n
Soit m=inf{k ∈ [[0, n]];αk non nul }, alors αk ϕλk = 0 et donc pour tout x ∈]0, 1],
k=m
∑
n
αm + αk xλk −λm = 0, ,puis en tendant x vers 0, on obtient que :
k=m+1
αm = 0. ,ce qui est absurde , d’ou la famille (ϕλk )1≤k≤n est une famille libre de C([0,1]).
Enfin la famille (ϕλ )λ≥0 est une famille libre de C([0,1]).
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Exercice 3
Soit E un ev et f ∈ L(E). Montrer que f est une homothétie si et si ∀x ∈ E (x, f (x)) liée .
Solutions :
Si x est un vecteur non nul tel que (x, f (x)) est liée alors il existe un scalaire λx tel que f (x) = λx x. Si x = 0,
f (x) = 0 = 0x et encore une fois il existe un scalaire λx tel que f (x) = λx x.
Inversement, si pour tout x de E, il existe λx ∈ tel que f (x) = λx x, alors la famille (x, f (x)) est liée. Donc
Notons de plus que dans le cas oú x ̸= 0, la famille (x) est une base de la droite vectorielle Vect(x) et en particulier, le
nombre λx est uniquement défini.
Montrons maintenant que f est une homothétie c’est á dire montrons que : ∃λ ∈ / ∀x ∈ E, f (x) = λx.
Soient x0 un vecteur non nul et fixé de E puis x un vecteur quelconque de E.
1er cas. Supposons la famille (x0 , x) libre. On a f (x + x0 ) = λx+x0 (x + x0 ) mais aussi f (x + x0 ) = f (x) + f (x0 ) =
λx x + λx0 x0 et donc
Puisque la famille (x0 , x) est libre, on obtient λx+x0 − λx = λx+x0 − λx0 = 0 et donc λx = λx+x0 = λx0 . Ainsi, pour
tout vecteur x tel que (x, x0 ) libre, on a f (x) = λx0 x.
2ème cas. Supposons la famille (x0 , x) liée. Puisque x0 est non nul, il existe un scalaire µ tel que x = µx0 . Mais alors
Finalement, il existe un scalaire k = λx0 tel que pour tout vecteur x, f (x) = kx et f est une homothétie. La réciproque
étant claire, on a montré que
Exercice 4
Soit A ∈ R[X] un polynôme non-nul et F = {P ∈ R[X]; A divise P }. Montrer que F est un sous-espace
vectoriel de R[X] et trouver un supplémentaire à F .
Solutions :
Remarquons que F = {AQ; Q ∈ R[X]}, ce qui permet facilement de prouver que F est un sous-espace vectoriel de R[X].
D’autre part, prenons maintenant B ∈ R[X]. D’après la division euclidienne, il s’écrit de façon unique sous la B = AQ + R,
où Q ∈ R[X] et R ∈ Rd−1 [X], où d est le degré de d, c’est-à-dire de façon unique comme la somme d’un élément de F et
d’un élément de Rd−1 [X]. Ceci signifie exactement que F et Rd−1 [X] sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de
R[X].
Exercice 5
Soit E = D(R, R) l’espace des fonctions dérivables et F = {f ∈ E | f (0) = f ′ (0) = 0}. Montrer que F est un
sous-espace vectoriel de E et déterminer un supplémentaire de F dans E.
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Solutions :
Analysons d’abord les fonctions de E qui ne sont pas dans F : ce sont les fonctions h qui vérifient h(0) ̸= 0 ou h′ (0) ̸= 0.
Par exemple les fonctions constantes x 7→ b, (b ∈ R∗ ) ou les homothéties x 7→ ax, (a ∈ R∗ ) n’appartiennent pas à F .
Cela nous donne l’idée de poser { }
G = x 7→ ax + b | (a, b) ∈ R2 .
Montrons que G est un supplémentaire de F dans E.
Soit f ∈ F ∩ G, alors f (x) = ax + b (car f ∈ G) et f (0) = b et f ′ (0) = a ; mais f ∈ F donc f (0) = 0 donc b = 0 et
′
f (0) = 0 donc a = 0. Maintenant f est la fonction nulle : F ∩ G = {0}.
Soit h ∈ E, alors remarquons que pour f (x) = h(x) − h(0) − h′ (0)x la fonction f vérifie f (0) = 0 et f ′ (0) = 0 donc
f ∈ F . Si nous écrivons l’égalité différemment nous obtenons
h = f + g,
ce qui prouve que toute fonction de E s’écrit comme somme d’une fonction de F et d’une fonction de G : E = F + G.
En conclusion nous avons montré que E = F ⊕ G.
Exercice 6
Solutions :
1. On peut commencer par remarquer que si f (x) = 0, alors f 2 (x) = 0 et donc on a toujours ker(f ) ⊂ ker(f 2 ). C’est
l’autre implication qui n’est pas toujours vraie.
Supposons donc ker(f ) = ker(f 2 ) et montrons que Im(f ) ∩ ker(f ) = {0}. Soit x ∈ Im(f ) ∩ ker(f ). Alors y = f (x), et
f (y) = 0. En particulier, f 2 (x) = 0, donc f (x) = 0, puisque ker(f 2 ) ⊂ ker(f ). Ainsi, y = f (x) = 0, ce qui prouve une
implication.
Réciproquement, supposons ker(f ) ∩ Im(f ) = {0} et montrons que ker(f 2 ) ⊂ ker(f ). Si x ∈ ker(f 2 ), alors on a
f (f (x)) = 0. Si on pose y = f (x), alors y ∈ ker(f ) ∩ Im(f ), et donc f (x) = y = 0, ce qui prouve que x ∈ ker(f ).
2. D’après le théorème du rang, on a dim(Im(f )) + dim(ker(f )) = dim(E). Or, si ker(f ) ∩ Im(f ) = {0}, ker(f ) ⊕ Im(f )
est un sous-espace vectoriel de E de dimension dim(Im(f )) + dim(ker(f )) = dim(E) : il est donc égal à E tout entier.
On vient donc de prouver que
ker(f ) ∩ Im(f ) = {0} ⇐⇒ ker(f ) ⊕ Im(f ) = E.
En tenant compte de la question précédente, ceci prouve la première équivalence.
On va ensuite démontrer que la première et la troisième assertion sont équivalentes, ce qui achèvera la preuve. En
effet, si ker(f ) = ker(f 2 ), d’après le théorème du rang, on
Or, on a toujours Im(f 2 ) ⊂ Im(f ) puisque f 2 (x) = f (f (x)) pour tout x de E. Les deux sous-espaces sont égaux.
La réciproque se prouve exactement de la même façon. On remarque que dim(Im(f )) = dim(Im(f 2 )) entraîne
dim(ker(f )) = dim(ker(f 2 )) en utilisant le théorème du rang, et on utilise l’inclusion toujours vraie ker(f ) ⊂ ker(f 2 ).
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Exercice 7
Le but de cet exercice est l’étude de l’application ∆ définie sur R[X] par (∆P )(X) = P (X + 1) − P (X).
1. Question préliminaire : Soit (Pn ) une famille de R[X] telle que pour chaque n, deg(Pn ) = n. Prouver que
(Pn ) est une base de R[X].
2. Montrer que ∆ est une application linéaire. Calculer son noyau et son image.
3. Montrer qu’il existe une unique famille (Hn )n∈N de R[X] telle que H0 = 1, ∆(Hn ) = Hn−1 , et Hn (0) = 0.
Montrer que (Hn ) est une base de R[X].
4. Soit P ∈ Rp [X]. Montrer que P peut s’écrire
∑
p
P = (∆n P )(0)Hn .
n=0
∑n
5. Montrer que l’on a (∆n P )(0) = k=0 (−1)
n−k k
Cn P (k).
X(X−1)...(X−n+1)
6. Montrer que pour tout n, Hn = n!
.
7. En déduire que, pour tout polynôme P de degré p, les assertions suivantes sont équivalentes :
i. P prend des valeurs entières sur Z.
ii. P prend des valeurs entières sur {0, . . . , p}.
iii. Les coordonnées de P dans la base (Hn ) sont des entiers.
iv. P prend des valeurs entières sur p + 1 entiers consécutifs.
Solutions :
1. Pour montrer que la famille est libre, il suffit de prouver que toute sous-famille finie est libre ou encore que, pour tout
p, la famille (P0 , . . . , Pp ) est libre. Imaginons que l’on ait une relation de liaison α0 P0 + · · · + αp Pp = 0, où l’un au
moins des αi est non nul. Soit q le plus grand des i pour lequel αi ̸= 0. Alors, le polynôme α0 P0 + · · · + αq Pq est de
degré q, et en même temps il est nul : c’est bien sûr une contradiction. La famille (Pn ) est donc libre. D’autre part,
fixons un p ≥ 0 et Q un polynôme de degré p. Puisque (P0 , . . . , Pp ) est une famille libre de Rp [X] qui est de dimension
p + 1, il en est une base. Ainsi, Q peut s’écrire α0 P0 + · · · + αp Pp , ce qui prouve que la famille (Pn ) est génératrice :
c’est donc une base de R[X].
2. La linéarité ne pose pas de problèmes. D’autre part, si le terme dominant de P est αn X n , le terme dominant de ∆(P )
est αn × nX n−1 . Ainsi, ∆P = 0 si et seulement P ∈ R0 [X] (ie si P est un polynôme constant). D’autre part, posons
pour n ≥ 0 Pn = ∆(X n+1 ). La famille (Pn ) est une famille de polynômes à degrés étagés. En outre, cette famille est
contenue dans Im(∆). On a donc, d’après le résultat de la question préliminaire, R[X] = vect(Pn ; n ≥ 0) ⊂ Im(∆).
Ceci prouve que ∆ est surjective.
3. On note E = {P ∈ R[X]; P (0) = 0}. E est un supplémentaire de R0 [X] dans R[X]. Ainsi, ∆ induit un isomorphisme
de E sur R[X]. On montre alors l’existence et l’unicité de Hn par récurrence sur n, le cas n = 0 étant donné par
l’énoncé. Supposons (H0 , . . . , Hn−1 ) uniquement construits. Alors, la remarque précédente fait qu’il existe un unique
Hn de E tel que ∆(Hn ) = Hn−1 . On montre alors facilement par récurrence que pour chaque n, deg(Hn ) = n (cela
vient du fait que deg(∆(P )) = deg(P ) − 1 si P n’est pas un polynôme constant. D’après le résultat de la question
préliminaire, (Hn ) forme une base de R[X].
4. Puisque (Hn ) est une base de R[X], et puisqu’en outre la famille (Hn ) est à degrés étagés, il existe des réels α0 , . . . , αp
tels que P = α0 H0 + · · · + αp Hp . Calculons ∆n (P ), sachant que ∆n (Hk ) = Hk−n si n ≤ k, ∆n (Hk ) = 0 sinon. On
obtient donc :
∆n P = αn H0 + · · · + αp Hp−n .
On évalue ensuite ce polynôme en 0, en utilisant le fait que Hk (0) = 0 si k ̸= 0, mais vaut 1 si k = 0. On obtient donc
:
∆n P (0) = αn .
5. On va montrer que
∑
n
(∆n P )(X) = (−1)n−k Cnk P (X + k),
k=0
l’évaluation en 0 faisant le reste. Notons T (P )(X) = P (X + 1); clairement, T k (P )(X) = P (X + k). Remarquons que
∆ = T − I. Puisque T et I commutent, il est légitime d’appliquer la formule du binôme, et on a :
∑
n
∆n = (−1)n−k Cnk T k .
k=0
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Les calculs son effectués dans l’algèbre (L(R[X], +, ., o) des endomorphismes de R[X] . Il suffit d’évaluer
ceci en P pour obtenir le résultat annoncé.
6. Posons Qn = X(X−1)...(X−n+1)
n!
. Il est clair que Q0 = 1, Qn (0) = 0, et un calcul quasi-immédiat montre que
∆Qn = Qn−1 . Ainsi, la famille (Qn ) satisfait les conditions uniques qui définissent la famille (Hn ). C’est donc que
Qn = Hn pour tout n.
7. Il est d’abord clair que i. =⇒ ii.. Que ii. entraîne iii. résulte du calcul de ∆n P (0) et de la décomposition de P dans
la base Hn . Remarquons d’autre part que si a est dans {0, . . . , n − 1}, Hn (a) = 0, et si a ≥ n, Hn (a) = Can ∈ Z. Si
a < 0, a s’écrit −b avec b > 0, et on a Hn (a) = (−1)k Cb+k−1
k
. La décomposition de P dans la base Hn fait alors que
P (a) ∈ Z pour tout a ∈ Z, et on a prouvé l’équivalence des 3 premiers points. Enfin, il est clair que i. =⇒ iv. Si P
prend des valeurs entières sur {a, . . . , a + p}, alors Q(X) = P (X + a) prend des valeurs entières sur {0, . . . , p}, et par
l’équivalence des 3 premiers points, Q prend des valeurs entières sur Z tout entier. Il en est de même pour P .
Exercice 8
Solutions :
(p + q)2 = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 = p + q
p ◦ q + q ◦ p = 0.
On a alors :
p ◦ q = p2 ◦ q = p ◦ (p ◦ q) = −p ◦ (q ◦ p) = −(p ◦ q) ◦ p = (q ◦ p) ◦ p = q ◦ p.
On obtient donc 2p ◦ q = 0, ce qui entraîne p ◦ q = 0 et par suite q ◦ p = 0.
2. Prouvons d’abord que Im(p) et Im(q) sont en somme directe. En effet, si x ∈ Im(p) ∩ Im(q), alors x = p(x) et x = q(x)
d’où x = p(x) = p(q(x)) = 0.
D’autre part, il est clair que Im(p + q) ⊂ Im(p) + Im(q). Réciproquement, soit z = p(x) + q(y) ∈ Im(p) + Im(q). Alors
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( )
Exercice 9 Polynômes d’interpolation de Lagrange
Comment déterminer les polynômes P qui prennent des valeurs données sur une famille (ai )n
i=0 ,(ai )0≤i≤n
d’éléments de K distincts deux à deux?
En utilisant l’application linéaire
( )
u : P ∈ K[X] 7→ P (a0 ), . . . , P (an ) ∈ Kn+1
Le noyau de u est constitué des polynômes qui ∏ admettent pour racines les scalaires ai , i ∈ [[ 0, n ]]; ker u est donc
l’ensemble des multiples du polynôme N = n i=0 (X − ai ). Puisque N est un polynôme de degré n + 1, Kn [X]
est un supplémentaire de (N ) = ker u, donc est isomorphe à Im u.( Ainsi Im u est un) sous-espace vectoriel de
Kn+1 de dimension dim Kn [X] = n + 1, donc Im u = Kn+1 et P 7→ P (a0 ), . . . , P (an ) réalise un isomorphisme
de Kn [X] sur Kn+1 .
∏ X−a
Pour i ∈ [[ 0, n ]], on pose Li = j∈[[ 0,n ]]\{j} ai −ajj . Les Li sont sont des polynômes de degré n qui vérifient
∑
n
∀P ∈ Kn [X], P = P (ai )Li
i=0
( )−1 ∑
n
u|Kn [X] (λ0 , . . . , λn ) = λi Li
i=0
∑
n
u(P ) = (λ0 , . . . , λn ) ⇐⇒ ∃A ∈ Kn [X], P = λi Li + AN
i=0
Si Kn [X] et Kn+1 sont munies de leurs bases canoniques, déterminer la matrice de u|Kn [X] et son inverse.
Exercice 10
1. (a) Montrer que les suites (Nk )k∈N et (Ik )k∈N sont respectivement croissante et décroissante pour
l’inclusion.
(b) Montrer que N et I sont stables par f .
(c) Montrer que ∀k ∈ N, (Nk = Nk+1 ) ⇒ (Nk+1 = Nk+2 ).
2. On suppose de plus que dimE = n entier naturel non nul.
(a) Soit A = {k ∈ N/ Nk = Nk+1 } et B = {k ∈ N/ Ik = Ik+1 }. Montrer qu’il existe un entier p ⩽ n tel
que A = B = {k ∈ N/ k ⩾ p}.
(b) Montrer que E = Np ⊕ Ip .
(c) Montrer que f/N est nilpotent et que f/I ∈ GL(I).
3. Trouver des exemples où
(a) A est vide et B est non vide,
(b) A est non vide et B est vide,
(c) (****) A et B sont vides.
4. Pour k ∈ N, on pose dk = dim(Ik ). Montrer que la suite (dk − dk+1 )k∈N est décroissante.
Solutions :
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∀k ∈ N, Nk ⊂ Nk+1 .
∀k ∈ N, Ik+1 ⊂ Ik .
(b) Soit x ∈ N . Il existe un entier k tel que x est dans Nk ou encore tel que f k (x) = 0. Mais alors f k (f (x)) =
f (f k (x)) = 0 et f (x) est dans Nk et donc dans N . Ainsi, N est stable par f .
Soit y ∈ I. Alors, pour tout naturel k, il existe xk ∈ E tel que y = f k (xk ). Mais alors, pour tout entier k,
f (y) = f (f k (xk )) = f k (f (x)) est dans Ik , et donc f (y) est dans I. I est stable par f .
(c) Si Nk = Nk+1 , on a déjà Nk+1 ⊂ Nk+2 . Montrons que Nk+2 ⊂ Nk+1 .
Soit x ∈ Nk+2 . Alors f k+1 (f (x)) = 0 et donc f (x) ∈ Nk+1 = Nk . Donc, f k (f (x)) = 0 ou encore x est dans
Nk+1 . On a montré que
2. (a) Notons tout d’abord que, pour tout entier naturel k, Nk ⊂ Nk+1 et Ik+1 ⊂ Ik . Si de plus, on est en dimension
finie, alors d’après le théorème du rang,
E = Ip ⊕ Np .
p p
(c) Ici N = Np = Kerf et I = Ip = Imf .
Soit f ′ = f/N . D’après 1)b), f ′ est un endomorphisme de N puis immédiatement f ′p = 0. Donc f/N est
nilpotent.
Soit f ′′ = f/I . f ′′ est d’après 1)b) un endomorphisme de I. Pour montrer que f ′′ est un automorphisme de I,
il suffit de vérifier que Kerf ′′ = {0}. Mais Kerf ′′ ⊂ Kerf ⊂ N et aussi Kerf ′′ ⊂ I. Donc Kerf ′′ ⊂ N ∩ I = {0}.
Donc f/I ∈ GL(I).
3. Il faut bien sûr chercher les exemples en dimension infinie.
(a) Soit f de R[X] dans lui-même qui à un polynôme P associe sa dérivée P ′ . On vérifie aisément que ∀k ∈ N,
Nk = Rk [X] et donc la suite des noyaux itérés est strictement croissante. La suite des Ik est par contre constante
: ∀k ∈ N, Ik = R[X]. Dans ce cas, A est vide et B = N.
(b) A un polynôme P , on associe le polynôme XP . Les Nk sont tous nuls et pour k ∈ N donné, Ik est constitué des
polynômes de valuation supérieure ou égale à k ou encore Ik = X k R[X]. Dans ce cas, A = N et B = ∅.
(c) Soit f l’endomorphisme de R[X] qui à X n associe X n+1 si n n’est pas une puissance de 2 et 0 si n est une
puissance de 2 (f (1) = X, f (X) = 0, f (X 2 ) = 0, f (X 3 ) = X 4 , f (X 4 ) = 0, ...)
Soit k un entier naturel.
k k k
−1 +1+2k −1 k+1 k k k+1
f2 (X 2 +1
) = X2 = X2 ̸= 0 et f 2 (X 2 +1
) = f (X 2 ) = 0.
Donc, pour tout entier naturel k, N2k −1 est strictement inclus dans Nk . A est vide.
k+1 k+1 k
Ensuite, X 2 ∈ I2k −1 mais X 2 ∈
/ I2k . En effet, si l ⩾ 2k+1 + 1, f 2 (X l ) est ou bien nul ou bien de degré
k
supérieur ou égal à 2k + 2k+1 + 1 > 2k+1 et si l ⩽ 2k+1 , f 2 (X l ) = 0 car entre l et 2k + l − 1, il y a une puissance
de 2 (il y a 2k nombres entre l et 2k + l − 1, ensuite 2k + l − 1 < 2k + 2k+1 = 3 × 2k < 2k+2 et enfin l’écart entre
deux puissances de 2 inférieures à 2k+1 vaut au maximum 2k+1 − 2k = 2k ) . Donc, I2k contient le polynôme nul
k+1
ou des polynômes de degré strictement supérieur à 2k+1 et ne contient donc pas X 2 . Finalement, pour tout
entier naturel k, I2k est strictement inclus dans I2k −1 et B est vide.
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Exercice 11
Dans cet exercice, on suppose connue la propriété suivante : si E1 est un espace vectoriel et F1 est un sous-espace
vectoriel de E1 , alors il possède un supplémentaire. Soient alors E, F, G trois espaces vectoriels, u ∈ L(F, G) et
v ∈ L(E, G). Démontrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
1. Im(v) ⊂ Im(u);
2. Il existe w ∈ L(E, F ) tel que v = u ◦ w.
Solutions :
• (2) ⇒ (1) : c’est l’inclusion facile. En effet, si x ∈ Im(v), alors x = v(y) = u(w(y)) et donc x ∈ Im(u).
• (1) ⇒ (2) : commençons par réfléchir à ce que l’on souhaite... Pour x ∈ E, on veut définir w(x) ∈ F tel que
u(w(x)) = v(x). Mais, puisque Im(v) ⊂ Im(u), alors il existe y ∈ E tel que v(x) = u(y). On a envie de poser
w(x) = y, ce qui donne la bonne factorisation. Le problème c’est que plusieurs y peuvent répondre à ce problème...
On va se simplifier la tâche en considérant F1 un supplémentaire de ker u dans F . Alors u|F1 est un isomorphisme de
F1 sur G. En particulier, on peut définir l’isomorphisme réciproque f : G → F1 vérifiant u(f (x)) = x. On pose alors
w(x) = f (v(x)). w est bien un élément de L(E, F ), et
∀x ∈ E, u(w(x)) = u(f (v(x))) = v(x).
Exercice 12
Solutions :
∑
p−1
∑
p−1
∑p−1
∑
p−1
λk uk (x) = 0 ⇒ λk uk (x) = 0 ⇒ up−1−i ( λk uk (x)) = 0 ⇒ λk up−1−i+k (x) = 0
k=0 k=i k=i k=i
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2. Le cardinal d’une famille libre est inférieur ou égal à la dimension de l’espace et donc p ≤ n. Par suite, un =
up ◦ un−p = 0.
3. rg (u) = dim vect(u(x), . . . , un−1 (x)) = n − 1.
Page 20
Matrices et déterminants
I. Cours .
I.1 Les matrices .
I.1.a Calculs matriciels .
Généralités
Définition 1
Soient n, p ∈ N∗ .
• A ∈ Mn,p (K) est une matrice à n lignes et p colonnes , on peut écrire A = (ai,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ou
sous
forme d’un tableau rectangulaire
a1,1 a1,2 . . . a1,j . . . a1,p
a2,1 a2,2 . . . a2,j . . . a2,p
... ... ... ... ... ... ( ) ( )
A= ou. A = ai,j 1 ⩽ i ⩽ n ou ai,j .
ai,1 ai,2 . . . ai,j . . . ai,p 1⩽j⩽p
... ... ... ... ... ...
an,1 an,2 . . . an,j . . . an,p
On dit que A est de taille (n, p) . Les ai,j sont appelés coefficients de la matrices A .
• Attention les couples (i, j) est une variable muette on peut alors noté une matrice A =
(ai,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ou A = (ak,l )(k,l)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ou bien A = (ax,y )(x,y)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ....etc .
On notera T In (K) l’ensemble des matrices triangulaires inférieurs d’ordre n et à coefficients dans K.
Les matrices triangulaires supérieures
Soit A une matrice carré d’ordre n.On dit que A est supérieure si ses éléments en-dessous de la diagonale sont nuls,
Soit
a11 a12 ... a1p
a21 a22 ... a2p
A= .. .. .. ∈ Mn,p (K).
. . .
an1 an2 ... anp
On appelle matrice transposée de A la matrice tA de type (p, n) définie par :
a11 a21 . . .. an1
a12 a22 . . . an2
A= . .. ∈ Mp,n (K).
t
..
.. . .
a1p a2p ... anp
Autrement dit : Si A = (ai,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ∈ Mn,p (K) , alors
t
A = (aj,i )(i,j)∈[[ 1,p ]]×[[ 1,n ]] ∈ Mp,k (K). Ou encore la i-ème ligne de A devient la i-ème colonne de tA (et
réciproquement la j-ème colonne de tA est la j-ème ligne de A)
Une matrice carrée A d’ordre n est symétrique si elle est égale à sa transposée, c’est-à-dire si
t
A=A
.
ou encore si aij = aji pour tout i, j ∈ [[ 1, n ]]. Les coefficients sont donc symétriques par rapport à la
diagonale.
On notera Sn (K) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n.
Définition 4
Une matrice carrée A d’ordre n est antisymétrique si elle est égale à l’opposée de sa transposée, c’est-à-
dire si
t
A = −A,
.
ou encore si aji = −ai,j pour tout i, j ∈ [[ 1, n ]].
Remarquons que les éléments diagonaux d’une matrice antisymétrique sont toujours tous nuls.
On notera An (K) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n.
( )
Proposition 1 Structure d’espace vectoriel sur Mn,p (K)
1. On définit sur Mn,p (K) une addition et une multiplication externe comme suit :
∀A = (ai,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] , B = (bi,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ∈ Mn,p (K), ∀λ ∈ K :
A + B = (ai,j + bi,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] et λ.A = (λai,j )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]]
∑
n ∑
p
4. ∀A = (ai,j )1⩽i⩽n ∈ Mn,p (K), A = ai,j Ei,j .
1⩽j⩽p i=1 j=1
Proposition 2
L’application transposition A 7→t A est un isomorphisme de l’espace vectoriel Mn,p (K) vers l’espace vecto-
riel Mp,n (K) , en particulier ∀A, B ∈ Mn,p (K), ∀α ∈ K :
• t(A + B) =t A +t B .
• t(αA) = αtA
• t(tA) = A
1. L’ensemble Dn (K) des matrices diagonales d’ordre n est un sous-espace vectoriel de dimension n de
Mn (K) de plus (E1,1 , . . . , En,n ) est une base de Dn (K).
2. L’ensemble T Sn (K) des matrices triangulaires supérieurs d’ordre n est un sous-espace vectoriel de
n(n + 1)
dimension de Mn (K) de plus {Ei,j |1 ⩽ i ⩽ j ⩽ n} est une base de T Sn (K).
2
3. L’ensemble T In (K) des matrices triangulaires inférieures d’ordre n est un sous-espace vectoriel de
n(n + 1)
dimension de Mn (K) de plus {Ei,j |1 ⩽ j ⩽ i ⩽ n} est une base de T In (K).
2
4. L’ensemble Sn (K) des matrices symétriques d’ordre
. n est un sous-espace vectoriel de dimension
n(n + 1)
de Mn (K) de plus {Ei,j + Ej,i |1 ⩽ i ⩽ j ⩽ n} est une base de Sn (K).
2
5. L’ensemble An (K) des matrices antisymétriques d’ordre n est un sous-espace vectoriel de dimension
n(n − 1)
de Mn (K) de plus {Ei,j − Ej,i |1 ⩽ i < j ⩽ n} est une base de An (K).
2
⊕
6. Mn (K) = Sn (K) An (K)
La somme , le produit par un scalaire d’une matrice diagonale , triangulaires sup , triangulaire
inf , symétrique , antisymétrique est respectivement une matrice diagonale , triangulaires
sup , triangulaire inf , symétrique , antisymétrique
Produit matricielle
( )
Définition 5 Produit de deux matrices
Soient A = (aij ) ∈ Mn,p (K) une matrice de type (n, p) et B = (bij ) ∈ Mp,q (K) une matrice de type (p, q).
Alors le produit C = (cij ) = AB ∈ Mn,q (K) est une matrice de type (n, q) dont les coefficients cij sont
définis par : .
∑
p
∀(i, j) ∈ [[ 1, n ]] × [[ 1, q ]], cij = aik bkj
k=1
↓
c1,1 .................. c1,q
a1,1 ··· a1,k ··· a1,p . ..
.. .. .. .. .
. . .
ai,1 c ci,q
··· ai,k ··· ai,p
−→ i,1 ··· ci,j ···
..
.. ..
. . . .. ..
. .
an,1 ··· an,k ··· an,p
cn,1 .................. cn,q
Soit A = (aij )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ∈ Mn,p (K) il est trés commode d’adopter La notation suivante :
• ∀λ ∈ K, [λA]i,j = λ [A]i,j .
∑
p
• [A × B]i,j = [A]i,k × [B]k,j
k=1
( )
Proposition 4 Récapitulatif important des produits matriciels à apprendre
1 0 0
.. .. ..
. . .
1. La base canonique (e1 , . . . , en ) de Mn,1 (K) s’écrit (0 , . . . , 1 i-éme , . . . ,
0) , de plus :
. . .
.. .. ..
0 0 1
(te1 , . . . ,t en ) = ((1, . . . , 0), . . . , (0, . . . , 1)) est la base canonique de M1,n (K) et de Kn .
( )
x1
2. Pour tout X = . ∈ Mp,1 (K) et pour tout A = (aij )(i,j)∈[[ 1,n ]]×[[ 1,p ]] ∈ Mn,p (K)
..x
p
∑p
• AX = j=1 xj Cj avec (C1 , . . . , Cp ) sont les vecteurs colonnes de A.
∑
.
• Si (e1 , . . . , ep ) est la base canonique de Mp,1 (K) , ∀j ∈ [[ 1, p ]], Aej = Cj j-éme colonne de A.
• Si (f1 , . . . , fn ) est la base canonique de M1,n (K) , ∀i ∈ [[ 1, n ]], fi A = Li i-éme ligne de A.
• ∀ (i, j) ∈ [[ 1, n ]] × [[ 1, p ]], fi Aej = aij
3. Si de plus n = p
• ∀(i, j, k, l) ∈ [[ 1, n ]]4 ,Eij Ekl = δjk Eil
• AEij = (δlj aki )(k,l)∈[[ 1,n ]]2 et Eij A = (δki ajl )(k,l)∈[[ 1,n ]]2
• Si D = diag(λ1 , λ2 , . . . , λn ) une matrice diagonale .
AD = (λj aij )(i,j)∈[[ 1,n ]]2 et DA = (λi aij )(i,j)∈[[ 1,n ]]2
• A ∈ Mn (K) est une matrice triangulaire supérieure si, et seulement si
∀i, ∈ [[ 1, n ]], Aei ∈ vect (e1 , . . . , ei ).
4. ∀A, B ∈ Mn,p (K), A = B ⇔ ∀X ∈ Mn,p (K) AX = BX.
1. (Mn (K), +, ×) est un anneau , de plus la matrice identité In est son élément neutre pour la multi-
plication .
4. Soient A et B deux éléments de Mn (K) qui commutent, c’est-à-dire tels que AB = BA. Alors,
pour tout entier p ∈ N∗ , on a les formules du binôme
. :
p ( )
∑ p
(A + B)p = Ap−k B k
k
k=0
∑
p−1
Ap − B p = (A − B)( Ak B p−1−k )
k=0
∑
p−1
In − A = (In − A)(
p
Ak )
k=0
Proposition 6
1. L’ensemble Dn (K) des matrices diagonales d’ordre n est un sous anneau commutatif de l’anneau
(Mn (K), +, ×), de plus :
∀D = diag(λ1 , λ2 , . . . , λn ), D′ = diag(λ′1 , λ′2 , . . . , λ′n ) ∈ Dn (K).
• AB est une matrice triangulaire supérieurs dont les termes de la diagonale sont
a11 b11 , . . . , aii bii , . . . , ann bnn .
• ∀k ∈ N Ak est une matrice triangulaire supérieurs dont les termes de la diagonale sont
ak11 , . . . , akii , . . . , aknn .
3. On a des résultats identique pour l’ensemble T In (K) des matrices triangulaires inférieurs .
( )
Définition 7 Matrice d’une application linéaire
Soient B = (e1 , . . . , ep ) une base de E,C ′ = (f1 , . . . , fn ) une base de F . et u ∈ L(E, F ) une application
linéaire de E dans F . On appelle matrice de u dans les bases B de E et C de F la matrice :
Remarque 2
Application du calcul matriciel aux applications linéaires Dans tout ce paragraphe E , F et G désignent
trois K-espaces vectoriels de dimension finies tel que :
• dim(E) = p ∈ N∗ , dim(F ) = n ∈ N∗ et dim(G) = m ∈ N∗ .
Soient
u ∈ L(E, F ) , x ∈ E et y ∈ F
tel que : A = mate,f (u) = (ai,j ) ∈ Mn,p (K) et X = mate (x) =
x1 y1
x2 y2
.. ∈ Mp,1 (K) et Y = matf (y) = . ∈ Mn,1 (K) Alors :
. ..
xp yn
a11 x1 +a12 x2 +a13 x3 + ··· +a1p xp = y1
···
a21 x1 +a22 x2 +a23 x3 + +a2p xp = y2
.. ... .. .. .
. . . . = ..
u(x) = y ⇔ AX = Y ⇔
a i1 x1 +ai2 x2 +ai3 x3 + ··· +aip xp = yi
.. .. .. .. .
. . . . = ..
an1 x1 +an2 x2 +an3 x3 + ··· +anp xp = yn
Thèorème 2
Thèorème 3
1. Pour tout u ∈ L(E, F ) et v ∈ L(F, G), on a mate,g (v ◦ u) = matf,g (v) × mate,f (u) (bases organisées
en Chasles inversé )
Soit A ∈ Mn,p (K) une matrice on appelle application linéaire canoniquement associée à A ,
l’application linéaire définie par :
Si de plus n = p , fA ∈ L(Mn,1 (K)) est dit endomorphisme canoniquement associé à la matrice carrée A.
.
Noter que la matrice de l’application linéaire canoniquement associée à A dans les bases canoniques de
Mp,1 (K) et Mn,1 (K) est la matrice A.
Par abus de notations en identifiant Mn,1 (K) à Kn et Mp,1 (K) à Kp on pose parfois :
fA : Kp −→ Kn
∈ L(Kn , Kp )
X 7−→ AX
Proposition 8
( )
Définition 10 Noyau , image et rang d’une matrice
• Image de A l’ensemble .
ImA = {AX ∈ Mn,1 (K)|X ∈ Mp,1 (K)} = Im(fA ) = Vect(C1 , . . . , Cp )
• On appelle rang de la matrice A, le rang de la famille de vecteurs (C1 , . . . , Cp ) dans lespace Mn,1 (K)
. On a alors : rg(A) = dim(ImA) = rg(fA ) = dim Vect(C1 , . . . , Cp ).
Remarque 3
Les colonnes de A engendrent l’image, les lignes de A. donnent un système d’équations du noyau.
( )
A B
Matrice par blocs Une matrice M ∈ Mn,p (K) peut s’écrire sous la forme de “blocs” par M = où
C D
A ∈ Mq,l (K), B =∈ Mq,p−l (K), C =∈ Mn−q,l (K) et D ∈ Mn−q,n−l (K).
Remarque 4
Proposition 10
Exemple 1
Définition 11
Proposition 11
1. La matrice de passage d’une base e vers une base e′ est inversible et son inverse est égale à la matrice
de passage de la base e′ vers la base e :
( e ′ )−1
Pee′ =
. Pe
Proposition 12
1. Soit x ∈ E tel que : X = mate (x) (matrice dans l’ancienne base ) et X ′ = mate′ (x) (matrice dans la
nouvelle base ) , alors :
X = P × X ′ et X ′ = P −1 × X (Faites attention. à l’ordre ).
2. Soit F = (u1 , . . . , uk ) ∈ E k une famille de vecteurs de E tel que :A = mate (F) et A′ = mate′ (F) ,
alors :
A = P × A′ et A′ = P −1 × A
( )
Thèorème 4 Formule de changement de base
Soient
• E, F deux K espaces vectoriels de dimensions finies.
Alors :
B = Q−1 AP et A = QAP −1
Soient
• E un K espace vectoriel de dimension finie.
• A = mate (u) (matrice dans l’ancienne base ) et B = mate′ (u) (matrice dans la nouvelle base).
Alors :
B = P −1 AP et A = P BP −1
Thèorème 5
( )
Définition 12 Matrices équivalentes
Remarque 5
.
L’équivalence des matrices est une relation d’équivalence sur Mn,p (K).
Thèorème 6
( )
Ir 0r,p−r
1. Si M ∈ Mn,p (K), M est équivalentes à la matrice Jr = où r = rg(M ).
0n−r,r 0n−r,p−r
2. Deux matrices de Mn,p (K) sont équivalentes si et seulement si elles ont le même rang.
.
3. Si M ∈ Mn,p (K) alors rg(M ) = rg( M
t
Définition 13
Soient A, B ∈ Mn (K). On dit que A est semblable à. B s’il existe P ∈ Gln (K) tel que B = P −1 AP .
Elles représentent donc la matrice d’un même endomorphisme f dans des bases différentes.
Définition 14
Proposition 13
∗
1. Tr ∈ (Mn (K)) .
Proposition 14
Définition 15
Proposition 15
Définition 16
Soit n ∈ N∗ .
. noté Sn des bijections de {1..n} dans {1..n}.
on désigne par groupe symétrique d’ordre n l’ensemble
Tout élément de Sn est appelé permutation.
Remarque 7
( )
Sn , ◦ est un groupe d’élément neutre id[[ 1,n ]] . .
On représente une permutation par la liste des éléments de {1..n} en dessous de laquelle on indique l’image de chaque
élément.ainsi σ ∈ Sn est représentée par :
( )
1 2 ... ... ... n
σ= .
σ(1) σ(2) . . . . . . . . . σ(n)
Définition 17
Définition 18
Soit p ∈ [[ 2, n ]] .On dit qu’un élément σ de Sn est un p-cycle si elle a pour support un sous-ensemble
{a1 , a2 , . . . , ap } de [[ 1, n ]] et tel que
Thèorème 7
Pour n ⩾ 2, toute permutation de Sn se décompose de façon unique en produit de cycles à supports deux
à deux disjoints . .
On dit que les cycles engendrent le groupe symétrique (Sn , ◦).
Pour n ⩾ 2.
( )
1. Tout p-cycle a1 a2 ··· ap se décompose en produit de transpositions , de plus :
( )
a1 a2 · · · ap = (a1.ap−1 )(a1 ap−2 ) . . . (a1 a3 )(a1 a2 )
( )
Définition 19 signature d’une permutation
Soit σ ∈ σ ∈ Sn où n ⩾ 2.
On dit qu’un couple (i, j) ∈ [[ 1, n ]]2 est une inversion de σ lorsque : i < j et σ(i) > σ(j).
On note I(σ) le nombre d’inversions de la permutation σ , et on définit la signature de la permutation σ
par :
.
ε(σ) = (1)I(σ) ∈ {1, −1}
( )
Thèorème 8 Fondamentale
Remarque 8
Applications multilinéaires
Proposition 17
Définition 21
2. f est dite alternée si elle s’annule dés que deux variables sont égales c’est-à-dire pour tout
(x1 , . . . , xn ) ∈ E n
Proposition 18
( )
Définition 22 formule de Leibniz
a1,1 a1,2 ··· a1,n
∑ ∑ ∏n a2,1 a2,2 ··· a2,n
.
dete (x1 , x2 , . . . , xn ) = ε(σ)aσ(1)1 aσ(2)2 · · · aσ(n)n = ε(σ)( aσ(i)i ) = . .. .. ..
.. . . .
σ∈Sn σ∈Sn i=1
an,1 an,2 ··· an,n
Thèorème 9
• Notamment, dete est l’unique forme n-linéaire alternée telle que dete (e) = 1.
Corollaire 3
1
On a alors dete′ (e) = dete (e′ ) d’où
.
1
dete′ = dete (e′ ) dete
Proposition 20
( )
Thèorème 10 caractérisation des bases
dim E = n. .
la famille (x1 , x2 , . . . , xn ) est une base si, et seulement si dete (x1 , x2 , . . . , xn ) ̸= 0.
Corollaire 4
dim E = n. .
la famille (x1 , x2 , . . . , xn ) est liée si, et seulement si dete (x1 , x2 , . . . , xn ) = 0.
Thèorème 11
Soit f ∈ L(E).
Pour toute base e = (e1 , e2 , . . . , en ) et e′ = (e′1 , e′2 , . . .. , e′n ) de E on a
( ) ( )
dete f (e1 ), f (e2 ), . . . , f (en ) = dete′ f (e′1 ), f (e′2 ), . . . , f (e′n )
Définition 23
Proposition 21
( )
Corollaire 5 caractérisation des automorphismes
Remarque 11
( ) ( )
. K ∗, × .
det est alors un morphisme du groupe GL(E), ◦ vers
Proposition 22
Définition 24
On appelle déterminant de la matrice carrée A le déterminant de ses vecteurs colonnes dans la base
canonique de Mn,1 (K) ou Kn . On le note det A. Si A = (ai,j ) 1⩽i⩽n ,
1⩽j⩽n
. a1,1 a1,2 ··· a1,n
∑ ∏n a2,1 a2,2 ··· a2,n
det A = ε(σ)( aσ(i)i ) = . .. .. ..
.. . . .
σ∈Sn i=1
an,1 an,2 ··· an,n
Proposition 23
Corollaire 6
( )
Proposition 24 caractérisation des matrices inversibles
Thèorème 12
Détermination pratique d’un déterminant Le calcul de déterminant de vecteurs dans une base ou d’un endo-
morphisme revient à calculer le déterminant d’une matrice carrée que, dans cette section, nous appellerons simplement
déterminant.
Définition 25
( )
Thèorème 13 développement suivant une colonne
Corollaire 7
∏
n
Si A = (ai,j ) 1⩽i⩽n est une matrice triangulaire de M. n (K) alors det A = akk .
1⩽j⩽n k=1
Définition 26
On appelle comatrice de A ∈ Mn (K) la matrice notée comat A ∈ Mn (K) formée des cofacteurs de A
. est (−1)i+j ∆ où ∆ est le mineur d’ordre (i, j)
c’est-à-dire la matrice dont le coefficient d’indice (i, j) i,j i,j
de A.
Proposition 25
Soit A ∈ Mn (K). On a .
A.t comat A = t
comat A.A = (det A)In
Corollaire 8
1 t
Soit A ∈ GLn (K), A−1 = comat A. .
det A
Corollaire 9
• On peut développer suivant une ligne et une colonne par les relations
∑
n ∑
n
det A = ai,j (−1)i+j ∆i,j = ai,j (−1)i+j ∆i,j
i=1 j=1
1 0 2
Soit A = 0 −1 1 . Calculer A3 − A. En déduire que A est inversible puis déterminer A−1 .
1 −2 0
Solutions :
On vérifie facilement que A2 − 3A + 2I3 = 0. On réécrit ceci en :
( )
−1
A(A − 3I3 ) = −2I3 ⇐⇒ A (A − 3I3 ) = I3 .
2
−1
Ainsi, A est inversible et son inverse est 2
(A − 3I3 ).
Exercice 14
Solutions :
1. On sait que
X n = (X 2 − 3X + 2)Qn (X) + an X + bn ,
où an X + bn est le reste dans la division euclidienne de X n par X 2 − 3X + 2. Pour trouver la valeur de an et bn , on
évalue l’égalité précédente en les racines de X 2 − 3X + 2, c’est-à-dire en 1 et 2. On trouve le système :
{
an + bn = 1
2an + bn = 2n
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Exercice 15
Solutions :
Le noyau de f est donc la droite vectorielle de vecteur directeur (−4, 1, 3) noter que :
−4f (e1 ) + f (e2 ) + 3f (e3 ) = 0. Par le théorème du rang, Im(f ) = vect((f (e1 ), f (e2 ), f (e3 )) est de dimension 2. De plus,
f (e1 ) = (1, −1, 0) et f (e2 ) = (1, 2, 3) sont clairement indépendants. Donc (f (e1 ), f (e2 )) est une base de Im(f ).
Exercice 16
Soit u l’application linéaire de R3 dans R2 dont la matrice dans leur base canonique respective est
( )
2 −1 1
A= .
3 2 −3
Solutions :
1. Notons P la matrice de passage de (e1 , e2 , e3 ) à (e′1 , e′2 , e′3 ) et Q la matrice de passage de (f1 , f2 ) à (f1′ , f2′ ). Alors on
a:
0 1 1 ( )
1 1 1
P = 1 0 1 et Q = .
2 1 −1
1 1 0
on a det(P ) = 2 ̸= 0 et det(Q) = −1 2
̸= 0 d’où :
La famille (e′1 , e′2 , e′3 ) est une base de R3 et (f1′ , f2′ ) est une base de R2 .
2. Si B est la matrice de u dans les nouvelles bases, alors la formule du changement de base nous dit que B = Q−1 AP .
Or, ( )
1 1
Q−1 =
1 −1
de sorte que ( )
−1 3 6
B= .
1 3 −4
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Exercice 17
Soit M ∈ Mn (C).
1. Montrer que si rg(M ) = 1, il existe deux vecteurs X et Y tels que M = XY t .
2. Montrer que si rg(M ) = 2, il existe deux couples de vecteurs indépendants (X, Z) et (Y, T ) tels que
M = XY t + ZT t .
3. Généraliser aux matrices de rang k.
Solutions :
λ1 µ1
Le point de départ de l’exercice est le suivant. Si X = ... et Y = ... , alors XY t est la matrice
λn µn
λ1 Y t
..
XY t = . = (λi µj )(i,j)∈[[ 1,n ]]2 .
t
λn Y
1. Puisque le rang de M est égal à 1, alors une des lignes de M , disons Lp , est telle que Li = λi Lp pour tout i. Posons
λ1
X = ... et Y tel que Y t = Lp . Alors on vérifie facilement que M = XY t .
λn
2. Puisque le rang de M est égal à 2, on peut sélectionner deux lignes Lp et Lq telles que, pour chaque i, on a Li =
λi Lp + µi Lq , et les lignes Lp et Lq sont indépendantes. On pose alors Y t = Lp , T t = Lq (le couple (Y, T ) est
λ1 µ1
bien constitué de deux vecteurs indépendants) et X = ... , Z = ... . Les vecteurs X et Z sont aussi
λn µn
indépendants. En effet, on a (λp , µp ) = (1, 0) et (λq , µq ) = (0, 1). Si aX + bZ = 0, en étudiant la p-ième ligne, on
trouve a = 0, et en étudiant la q-ième ligne, on trouve b = 0.
3. Clairement, la même méthode prouve que si le rang de M vaut k, il existe deux couples de k vecteurs indépendants
(X1 , . . . , Xk ) et (Y1 , . . . , Yk ) tels que
M = X1 Y1t + · · · + Xp Ypt .
Exercice 18
Solutions :
1. (a) Soit y ∈ Im(p). Alors y = p(x). On en déduit p(y) = p(p(x)) = p(x) = y. Prouvons maintenant que ker(p) et
Im(p) sont en somme directe. Si y ∈ ker(p) ∩ Im(p), alors y = p(y) = 0. Pour prouver que les deux sous-espaces
sont supplémentaires, il y a deux alternatives :
• la première est d’utiliser le théorème du rang (le faire!). Cette méthode suppose néanmoins que E est de
dimension finie, ce que l’on ne suppose pas à ce moment de l’exercice.
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• la seconde est de faire à la main! Prenons donc x ∈ E, et posons y = x − p(x). Il est clair que x = p(x) + y,
et comme p(y) = 0, y ∈ ker(p).
(b) Considérons une base de E formée par la réunion d’une base de Im(p) et d’une base de ker(p) (on obtient bien
une base de E car les sous-espaces sont supplémentaires). Alors la matrice de p dans cette base a exactement
la forme voulue. La trace de p (ie la trace de cette matrice) vaut donc le nombre de vecteurs dans une base de
Im(p), donc la dimension de Im(p), c’est-à-dire encore le rang de p.
2. Il est clair que Im(pj ) = Ej ⊂ ker(pi ) ce qui prouve que pi ◦ pj = 0. D’autre part, si x ∈ Ei , on a
On a p1 + · · · + pn = IdE sur chaque Ei , donc sur tout l’espace par ”recollement”. En outre, le calcul de la trace du
projecteur à l’aide de la trace de sa matrice dans cette base montre que cette trace vaut exactement le nombre de
vecteurs d’une base de Im(p), c-est-à-dire exactement le rang de p.
Exercice 19
Soit n ≥ 1. Pour (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , on note Ei,j la matrice dont tous les coefficients sont nuls, sauf le coefficient
situé à la i-ième ligne et à la j-ième colonne qui vaut 1.
1. Soit A ∈ Mn (R). Calculer AEi,j et Ei,j A.
2. En déduire quelles sont les matrices de Mn (R) qui commutent avec toutes les matrices de Mn (R).
Solutions :
1. On effectue les produits comme d’habitude. Notant A = (ak,l ), toutes les colonnes de AEi,j sont nulles sauf la j-ième.
Le terme à la l-ième ligne et à la j-ième colonne de AEi,j est égal à al,i . On a donc
0 ... a1,i ... 0
.. ..
. a2,i .
AEi,j =
.
.. .. ..
. . .
0 ... an,i ... 0
De même, on obtient
0 ... ... 0
.. ..
. .
Ei,j A =
aj,1 aj,2 ... aj,n
.. ..
. .
0 ... ... 0
où la seule ligne non-nulle est la i-ième.
2. Remarquons d’abord que A ∈ Mn (R) commute avec tous les éléments de Mn (R) si et seulement si AEi,j = Ei,j A
pour tout i, j. L’implication directe est évidente. Réciproquement, si A commute avec tous les Ei,j , alors, comme
(Ei,j )1≤i,j≤n est une base de Mn (R), toute matrice M ∈ Mn (R) s’écrit (de façon unique)
∑
n
M= αi,j Ei,j .
i,j=1
On a alors
∑
n
AM = αi,j AEi,j
i,j=1
∑
n
= αi,j Ei,j A
i,j=1
= M A.
Ceci prouve bien que A commute avec toute matrice M . Maintenant, soit A une matrice qui commute avec tous
les Ei,j . Fixons i, j. On a AEi,j = Ei,j A. De la forme de ces deux matrices calculée à la question précédente, on
remarque qu’elles doivent avoir tous leurs coefficients nuls, sauf éventuellement celui situé à l’intersection de la i-ième
ligne et de la j-ième colonne. Ainsi, on obtient
• aj,k = 0 si k ̸= j. Puisque ceci est valable pour j arbitraire, la matrice A est diagonale.
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• ai,i = aj,j , en identifiant les coefficients situés à l’intersection de la i-ième ligne et de la j-ième colonne de
respectivement AEi,j et Ei,j A. Puisque i et j sont quelconques, tous les coefficients diagonaux de A sont égaux.
Ainsi, on vient de prouver que A = λIn pour un certain réel λ. Réciproquement, toute matrice de cette forme commute
avec les éléments de Mn (R).
Si on interprète ce calcul dans le langage des applications linéaires, on a prouvé que les endomorphismes d’un espace
vectoriel de dimension finie qui commutent avec tous les autres endomorphismes de cet espace sont les homothéties.
Exercice 20
Soit f une forme linéaire sur Mn (C) telle que ∀(A, B) ∈ (Mn (C))2 , f (AB) = f (BA). Montrer qu’il existe un
complexe a tel que f = aTr.
Solutions : ∑
Soit f une forme linéaire sur Mn (C). Pour A = (ai,j )1⩽i,j⩽n , posons f (A) = 1⩽i,j⩽n αi,j ai,j où les αi,j sont indépendants
et
Exercice 21
Solutions :
Soit H un hyperplan de Mn (R). H est le∑ noyau d’une forme linéaire non nulle f .
Pour M = (mi,j )1⩽i,j⩽n , posons f (M ) = 1⩽i,j⩽n ai,j mi,j où les ai,j sont n2 scalaires indépendants de M et non tous
nuls. ∑n
ai,i
1er cas. Supposons qu’il existe deux indices distincts k et l tels que ak,l ̸= 0. Soit M = In − i=1 ak,l
Ek,l . M est
∑n ∑n
ai,i
inversible car triangulaire à coefficients diagonaux tous non nuls et M est dans H car f (M ) = i=1 ai,i − ak,l i=1 = 0.
ak,l
0 1 0 ... 0
. .
.. . . . . . . . . ...
.
2ème cas. Si tous les ak,l , k ̸= l, sont nuls, H contient la matrice inversible
.. ..
. 0 .
..
0 . 1
1 0 ... ... 0
Exercice 22
1. Soit E un espace vectoriel et f ∈ L(E). Montrer que f est une homothétie si et seulement si, pour tout
x ∈ E, la famille (x, f (x)) est liée.
2. Soit A ∈ Mn (K) de trace nulle. Montrer que M est semblable à une matrice n’ayant que des zéros sur la
diagonale.
Solutions :
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1. Si f est une homothétie, alors (x, f (x)) est bien toujours liée. Réciproquement, l’hypothèse nous dit, que pour tout x
non-nul, il existe un scalaire λx tel que f (x) = λx x. On doit prouver qu’il existe un scalaire λ tel que λx = λ pour
tout x de E, ou encore que λx = λy quels que soient x et y non-nuls. Si la famille (x, y) est liée, c’est clair, car y = µx
et µλy x = λy y = f (y) = µf (x) = µλx x et on peut simplifier par µx ̸= 0. Si la famille (x, f (x)) est libre, calculons
f (x + y). D’une part,
f (x + y) = λx+y (x + y) = λx+y x + λx+y y,
d’autre part,
f (x + y) = f (x) + f (y) = λx x + λy y.
Puisque la famille (x, y) est libre, toute décomposition d’un vecteur à l’aide de combinaison linéaire de ces vecteurs
est unique. On obtient donc λx = λy = λx+y , ce qui est le résultat voulu.
2. On va raisonner par récurrence sur n, le résultat étant vrai si n = 1. Soit f l’application linéaire associée à A dans la
base canonique de Kn . Si f est une homothétie, alors A est diagonale et comme sa trace est nulle, c’est la matrice nulle.
Sinon, soit x ∈ Kn tel que (x, f (x)) est libre. Alors on peut compléter cette famille en une base (x, f (x), e3 , . . . , en ).
Dans cette base, la matrice de f est semblable à
0 ∗ ... ∗
1
N = 0 N ′ .
..
.
Autrement dit, M est semblable à N . Puisque N est de trace nulle, N ′ est de trace nulle. On peut lui appliquer
l’hypothèse de récurrence : il existe Q ∈ GLn−1 (K) tel que Q−1 N ′ Q soit une matrice n’ayant que des zéros sur la
diagonale. Posons alors
1 ∗ ... ∗
0
P = 0 Q .
..
.
Alors, P est inversible, et on vérifie aisément que P −1 N P est une matrice n’ayant que des zéros sur la diagonale.
Ainsi, N , donc M , est semblable à une telle matrice.
Exercice 23
σ étant une permutation de {1, ..., n} donnée, on définit la matrice notée Pσ , carrée d’ordre n dont le terme
ligne i colonne j est δi,σ(j) (où δi,j est le symbôle de Kronecker. On note G l’ensemble des Pσ où σ décrit Sn .
1. (a) σ et σ ′ étant deux éléments de Sn , calculer Pσ × Pσ′ .
(b) En déduire que (G, ×) est un sous-groupe de (GLn (R), ×), isomorphe à (Sn , ◦) (les matrices Pσ sont
appelées matrices de permutation ).
2. (Une utilisation des Pσ ) A étant une matrice carrée donnée, calculer APσ et Pσ A. Que constate-t-on ?
Solutions :
1. (a) Soient σ et σ ′ deux éléments de Sn . Soit (i, j) ∈ {1, ..., n}2 . Le coefficient ligne i, colonne j de Pσ Pσ′ vaut
∑
n
δi,σ(k) δk,σ′ (j) = δi,σ(σ′ (j)) ,
k=1
et est donc aussi le coefficient ligne i, colonne j de la matrice Pσ◦σ′ . Par suite,
Pσ Pσ−1
′ = Pσ Pσ ′ −1 = Pσ◦σ ′ −1 ∈ G.
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Soit σ ∈ Sn .
∑
n
ai,k δk,σ(j) = ai,σ(j) .
k=1
Ainsi, l’élément ligne i, colonne j, de APσ est l’élément ligne i, colonne σ(j), de A, ou encore, si j est un élément donné
de {1, ..., n}, la j-ème colonne de APσ est la σ(j)-ème colonne de A. Ainsi, si on note C1 ,...,Cn les colonnes de A (et
donc A = (C1 , ..., Cn )), alors APσ = (Cσ(1) , ..., Cσ(n) ). En clair, multiplier A par Pσ à droite a pour effet d’appliquer
la permutation σ aux colonnes de A (puisque Pσ est inversible, on retrouve le fait que permuter les colonnes de A ne
modifie pas le rang de A).
De même, le coefficient ligne i, colonne j, de Pσ A vaut
∑
n ∑
n
δi,σ(k) ak,j = δσ−1 (i),k ak,j = aσ−1 (i),j ,
k=1 k=1
(on a utilisé σ(k) = i ⇔ k = σ −1 (i)) et multiplier A par Pσ à gauche a pour effet d’appliquer la permutation σ −1 aux
lignes de A.
Exercice 24
1. Soit A ∈ Mn (K) de diagonale nulle. Montrer qu’il existe dans Mn (K) une matrice diagonale D et une
matrice X telles que DX − XD = A.
2. Pour tout n ∈ N∗ , montrer qu’à tout endomorphisme u de trace nulle d’un K-espace vectoriel E de
dimension n, on peut associer une base de E dans laquelle u est représenté par une matrice de diagonale
nulle.
3. Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie n > 0, et C(E) l’ensemble des commutateurs de L(E)
(i.e. l’ensemble des applications de la forme f g − gf ).
Montrer que C(E) est un sous-espace vectoriel de L(E) ; en donner une base.
Solutions :
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Exercice 25
Dans E = Rn , on considère l’hyperplan H d’équation x1 + ... + xn = 0 dans la base canonique (ei )1≤i≤n de E.
Pour σ ∈ Sn donnée, ∑on considère l’endomorphisme fσ de E défini par : ∀i ∈ E, fσ (ei ) = eσ(i) .
1
On pose alors p = n! σ∈Sn fσ . Montrer que p est une projection dont on déterminera l’image et la direction.
Solutions :
Pour (x1 , ..., xn ) ∈ E, on pose φ((x1 , ..., xn )) = x1 + ... + xn . φ est une forme linéaire non nulle sur E et H est le noyau
de φ. H est donc bien un hyperplan de E.
Il est clair que, pour (σ, σ ′ ) ∈ Sn2 , fσ ◦ fσ′ = fσ◦σ′ . (L(E), +, .) est un espace vectoriel et donc, p est bien un endomor-
phisme de E.
( )2
1 ∑ ∑
2
p = 2 fσ = fσ ◦ fσ ′ .
n! σ∈Sn (σ,σ ′ )∈(Sn )2
Mais, (Sn , ◦) est un groupe fini. Par suite, l’application Sn → Sn , injective (même démarche que dans l’exercice
σ 7→ σ ◦ σ ′
∑ ∑
précédent ), est une permutation de Sn . On en déduit que, pour σ ′ donnée, σ∈Sn fσ◦σ′ = σ∈Sn fσ . Ainsi, en posant
q = n!p.
1 ∑ ∑ 1 ∑ 1 1
p2 = ( fσ◦σ′ ) = 2 q = 2 .n!q = q = p.
n!2 ′ n! ′
n! n!
σ ∈Sn
σ∈S n σ ∈Sn
p est donc une projection. Déterminons alors l’image et le noyau de p. Soit i ∈ {1, ..., n}.
1 ∑ 1 ∑
p(ei ) = fσ (ei ) = eσ(i) .
n! σ∈S n! σ∈S
n n
Maintenant, il y a (bien sûr) autant de permuations σ telles que σ(i) = 1, que de permutations σ telles que σ(i) = 2,...
ou de permutations σ telles que σ(i) = n, à savoir n!
n
= (n − 1)!. Donc,
1 n! ∑ 1∑
n n
∀i ∈ {1, ..., n}, p(ei ) = ek = ek .
n! n n
k=1 k=1
1
∑n
Posons u = n k=1 ek . D’après ce qui précède,
∑
n ∑
n ∑
n
p(x) = 0 ⇔ xk p(ek ) = 0 ⇔ ( xk )u = 0 ⇔ xk = 0 ⇔ x ∈ H.
k=1 k=1 k=1
Exercice 26
Solutions :
Nous allons procéder par récurrence sur n. On commence par remarquer que, pour n = 2, on a V (α1 , α2 ) = α2 − α1 . Nous
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Cette formule est vraie pour n = 2, et supposons là vraie au rang n − 1. Si deux des αi sont égaux, la formule est
trivialement vraie, les deux termes étant égaux à 0. On suppose donc que les αi sont tous distincts, et on considère
P (x) = V (α1 , . . . , αn−1 , x). Le développement de ce déterminant par rapport à la dernière colonne prouve que P est un
polynôme de degré exactement n−1, et de coefficient dominant V (α1 , . . . , αn−1 ). Or, si x = αi , avec i ≤ n−1, le déterminant
possède deux colonnes identiques et est donc nul. Ces valeurs sont donc les racines de P (il y en a exactement n − 1), et P
se factorise sous la forme :
P (x) = V (α1 , . . . , αn−1 )(x − α1 ) . . . (x − αn−1 ).
Il suffit de choisir x = αn pour obtenir le résultat.
Exercice 27
Soit A = (ai,j ) ∈ Mn (R). On note A(x) la matrice dont le terme général est ai,j + x.
1. Montrer que la fonction x 7→ det(A(x)) est une fonction polynômiale de degré inférieur ou égal à 1.
2. Pour a et b deux réels distincts et α1 , . . . , αn ∈ R, en déduire la valeur du déterminant suivant
α1 a ... a
.. ..
b α2 . .
.
.. .. ..
. . a
.
b ... b αn
Solutions :
1. Retranchons la première colonne à toutes les autres colonnes. Alors le déterminant de A(x) est égal au déterminant
d’une matrice dont la première colonne est constituée par des termes du type ai,1 + x et tous les autres coefficients
sont des constantes (ne dépendent pas de x). Si on développe ce déterminant par rapport à la première colonne, on
trouve que
∑n
det(A(x)) = (−1)i (ai,1 + x) det(Ai )
i=1
où Ai est une matrice à coefficients réels. D’où le résultat.
2. Soit D(x) le déterminant de la matrice obtenue en ajoutant x à chacun des coefficients. D’après la question précédente,
on sait que D(x) = ax+b pour des réels a et b. De plus, D(−a) est le déterminant d’une matrice triangulaire inférieure
dont les éléments diagonaux sont αi − a. D’où
∏
n
D(−a) = (αi − a).
i=1
De même, on a
∏
n
D(−b) = (αi − b).
i=1
a et c se déduisent alors facilement par la résolution d’un système 2 × 2 :
{
a = D(−b)−D(−a)
a−b
b = aD(−b)−bD(−a)
a−b
.
Exercice 28
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Solutions :
On développe encore le second déterminant par rapport à la première ligne, et on trouve le résultat demandé :
2. On va procéder par récurrence double. Précisément, on va prouver par récurrence sur n ≥ 1 l’hypothèse Hn suivante
:
(n+1)an (n+2)an+1
Hn : ”∆n = 2n
et ∆n+1 = 2n+1
.”
3a2
Puisque ∆1 = a et ∆2 = a2 − bc = 4
, H1 est vraie. Supposons l’hypothèse vraie au rang n et prouvons-la au rang
(n+2)an+1
n + 1. On a directement ∆n+1 = 2 n+1 . De plus,
Exercice 29
Solutions :
Effectuons le calcul demandé. On obtient que la k-ième colonne de AM est égale à la k-ième colonne de M multipliée par
P (x) = a1 + a2 x + · · · + an xn−1 ,
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Exercice 30
Solutions :
( )
X Y
1. (a) Ici D est inversible. Nous aurons à envisager des matrices de la forme : N = où X, Y , Z et T sont des
Z T
matrices carrées d’ordre n. Rappelons que pour une telle matrice, si Y = 0 ou Z = 0, alors det N = det X det T .
( )
AX + BZ AY + BT
MN = , donc en prenant X = D, Y = 0, Z = −C et T = D−1 , on obtient, compte
CX + DZ CY + DT
tenu (
de CD = DC ): ( )
D 0 AD − BC BD−1
N= et M N = ,
−C D−1 0 In
d’où det N = 1 et det M = det(AD − BC).
(b) Ici D n’est pas inversible.
On dispose des)deux polynômes de K[X] : P = det M (X) et Q = det(A(D − XIn ) − BC), où M (X) =
(
A B
.
C D − XIn
Comme C et D − tIn commutent pour tout t ∈ K, ce qui précéde montre que P et D prennent les mêmes valeurs
en tout point de K qui n’est pas valeur propre de K. Il en résulte que P = Q, et en particulier que P (0) = Q(0).
2. Il suffit d’utiliser det M = det tM .
Exercice 31
( )
1
Soit A = ai +bj
où a1 ,..., an , b1 ,...,bn sont 2n réels tels que toutes les sommes ai + bj soient non
1≤i,j≤n
nulles. Calculer detA (en généralisant l’idée du calcul d’un déterminant de Vandermonde par l’utilisation
d’une fraction rationnelle) et en donner une écriture condensée dans le cas ai = bi = i.
Solutions :
Si deux des bj sont égaux, det(A) est nul car deux de ses colonnes sont égales. On suppose dorénavant que les bj sont deux
1 ∑n
detA = det(C1 , ..., Cn−1 , λj Cj ) = detB,
λn j=1
∑n λj (X−a1 )...(X−an−1 )
où la dernière colonne de B est de la forme (R(ai ))1≤i≤n avec R = j=1 X+bj . On prend R = (X+b1 )...(X+bn )
. R ainsi
définie est irréductible (car ∀(i, j) ∈ [1, n] , ai ̸= −bj ). Les pôles de R sont simples et la partie entière de R est nulle. La
2
décomposition en éléments simples de R a bien la forme espérée. Pour ce choix de R, puisque R(a1 ) = ... = R(an−1 ) = 0,
on obtient en développant suivant la dernière colonne
1
∆n = R(an )∆n−1 ,
λn
avec
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∏ ∏
(aj −ai ) 1≤i<j≤n (bj −bi )
∆n = 1≤i<j≤n
∏
(ai +bj )
= Van(a∏1 ,...,an )Van (b1 ,...,bn )
(ai +bj )
.
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n
Van(1,2,...,n)2 .
Dans le cas particulier où ∀i ∈ [1, n] , ai = bi = i, en notant Hn le déterminant (de Hilbert) à calculer : Hn = ∏ (i+j) 1≤i,j≤n
Mais,
( ) ∏2n
∏ ∏
n ∏
n ∏n
(n + i)! k!
(i + j) = (i + j) = = (∏nk=1 )2 ,
i=1 j=1 i=1
i! k!
1≤i,j≤n k=1
et d’autre part,
( )
∏ ∏
n−1 ∏
n ∏
n−1
1 ∏
n
Van(1, 2, ..., n) = (j − i) = (j − i) = (n − i)! = k!.
i=1 j=i+1 i=1
n!
1≤i<j≤n k=1
Donc,
∏ 3
( nk=1 k!)
∀n ≥ 1, Hn = ∏
n!2 × 2n k!
.
k=1
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