Cpgep-C11 1
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chapitre 11.1
Espaces vectoriels normés et espaces métriques
Une norme sur E est une application N : E → R+ vérifiant les trois conditions suivantes.
(N1 ) ∀x ∈ E, N (x) = 0 ⇐⇒ x = 0 (séparation)
(N2 ) ∀(λ, x) ∈ K × E, N (λx) = |λ| N (x) (homogénéité)
(N3 ) ∀(x, y) ∈ E 2 , N (x + y) ≤ N (x) + N (y) (sous-additivité)
Exemples : voici quelques normes usuelles pour E = Kn . On pose pour tout x ∈ E, x = (x1 , . . . , xn ).
→ ∥x∥∞ = sup1≤k≤n |xk |
n
X
→ ∥x∥1 = |xk |
k=1
1
n 2
2
X
→ ∥x∥2 = |xk |
k=1
1
n p
p
X
→ Pour tout p ∈ N∗ , ∥x∥p = |xk |
k=1
Remarque : la sous-additivité pour la norme ∥.∥2 n’est autre que l’inégalité de Minkowski.
Exercice I.3.
Montrer que pour tout x ∈ E, ∥x∥p −→ ∥x∥∞ lorsque p tends vers l’infini.
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II Géométrie
Définition II.1.
λx + (1 − λ)y ∈ A
Exercice II.2.
Montrer que tout sous espace affine de E (i.e. les ensembles de la forme a + F avec a ∈ E et
F sous espace vectoriel de E) est convexe.
Soit N : E → R qui vérifie (N1 ) et (N2 ). Soit A = {x ∈ E, N (x) ≤ 1}. Montrer que si A est
convexe, alors N vérifie (N3 ).
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Exercice II.4.
Soit ∥.∥ une norme sur E. Montrer que pour tous x, y ∈ E \ {0}
1
x y
∥x − y∥ ≥ max(∥x∥ , ∥y∥)
−
∥x∥ ∥y∥
2
Exercice II.5.
Une norme ∥.∥ sur E est dite de somme stricte lorsque pour tous x, y ∈ E
∥.∥ est stricte sur E ⇐⇒ S(0, 1) ne contient pas de segment non trivial
Soit X un ensemble. On dit qu’une application d : X 2 → R+ est une distance sur X lorsqu’elle
vétifie les propriétés suivantes
(D1 ) ∀(x, y) ∈ X 2 , d(x, y) = 0 ⇔ x = y (séparation)
(D2 ) ∀(x, y) ∈ X 2 d(x, y) = d(y, x) (symétrie)
(D3 ) ∀(x, y, z) ∈ X 3 d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y) (inégalité triangulaire)
Exemple 1 : soit ∥.∥ une norme sur E. On appelle distance induite par ∥.∥ sur E l’application d :
(x, y) 7→ ∥x − y∥.
La distance induite définit bien une distance. En effet, il est facile de montrer les implications suivantes :
→ (N1 ) =⇒ (D1 )
→ (N2 ) =⇒ (D2 )
→ (N3 ) =⇒ (D3 )
+∞
∞
X |xn − yn |
Exemple 2 : on considère le cas où X = l (N, K). L’application d : ((xn ), (yn )) → définit
n=0 2n
bien une distance sur X.
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Proposition III.2.
Soit X une espace metrique et d : X 2 → R+ une distance sur X. d vérifie les propriétés
suivantes
n−1
X
∗ n
1. ∀n ∈ N \ {1}, ∀(x1 , . . . , xn ) ∈ X , d(x1 , xn ) ≤ d(xi , xi+1 )
i=1
Preuve
1. Il s’agit d’une simple récurrence. L’initialisation (n = 2) correspond à la propriété (D3 ).
Soit n ∈ N∗ \ {1}, supposons l’hypothèse de récurrence vérifiée :
n−1
∀n ∈ N∗ \ {1}, ∀(x1 , . . . , xn ) ∈ X n , d(x1 , xn ) ≤
X
d(xi , xi+1 )
i=1
Soit x1 , . . . , xn+1 ∈ X, on a
n−1
X n
X
d(x1 , xn+1 ) ≤ d(x1 , xn ) + d(xn , xn+1 ) ≤ d(xi , xi+1 ) + d(xn , xn+1 ) = d(xi , xi+1 )
i=1 i=1
Soit (a, r) ∈ X×]0, +∞[. On appelle boule ouverte de centre a et rayon r l’ensemble
Bf (a, r) = {x ∈ X, d(x, a) ≤ r}
S(a, r) = {x ∈ X, d(x, a) = r}
Exemple : En espace vectoriel normé muni d’une norme ∥.∥, lorsqu’on prend d égal à la distance induite
par la norme, ces ensembles s’écrivent :
→ B(a, r) = {x ∈ X, ∥x − a∥ < r}
→ Bf (a, r) = {x ∈ X, ∥x − a∥ ≤ r}
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→ S(a, r) = {x ∈ X, ∥x − a∥ = r}
Définition IV.2.
Notation : En remplacant la distance d par dA dans les définitions d’une boule et d’une sphère, pour
(a, r) ∈ A × R+
Exemples :
Dessins en espace vectoriel normé : voici des dessins de la boule unité Bf (0, 1) pour quelques
exemples de X.
Proposition IV.3.
Lorsque X est un espace vectoriel normé muni d’une norme ∥.∥ et de la distance induite par
cette norme, on a les égalités suivantes pour tout (a, r) ∈ X × R∗+
1. B(a, r) = a + B(0, r) = a + rB(0, 1)
2. Bf (a, r) = a + Bf (0, r) = a + rBf (0, 1)
Preuve : nous allons montrer le point (1). La preuve du point 2 est identique : il suffit de remplacer les
inégalités strictes par des inégalités larges.
Soit (a, r) ∈ X × R∗+ , on a
x ∈ B(a, r) ⇐⇒ ∥x − a∥ < r
1
⇐⇒
(x − a)
< 1
r
1
⇐⇒ (x − a) ∈ B(0, 1)
r
⇐⇒ x ∈ a + rB(0, 1)
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V Bornitude
Proposition V.1.
Preuve
→ (1) =⇒ (2)
Soit a ∈ A. L’ensemble D = {d(x, y), (x, y) ∈ A2 } est une partie bornée de R donc admet une
borne supérieure. On pose alors r = 1 + sup D. Pour tout x ∈ A, d(x, a) ≤ sup D < r.
On en déduit donc que A ⊂ B(a, r).
→ (2) =⇒ (3)
Soit B(b, ε) une boule qui contient A. Soit a ∈ X. On pose r = ε + d(a, b).
Pour tout x ∈ A, on a d(x, b) ≤ d(x, a) + d(a, b) < ε + d(a, b) = r. Donc A ⊂ B(a, r).
→ (3) =⇒ (1)
Soit B(a, r) une boule qui contient A. Pour tout (x, y) ∈ A2 ,
Exercice V.2.
Définition V.3.
Soit A une partie de X. On dit qu’une fonction f : A → X est bornée lorsque f (A) est borné.
Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans X. On dit que (un )n∈N est bornée lorsque l’ensemble
{un , n ∈ N} est borné.
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Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans X. On dit que (un ) converge lorsque
∃l ∈ X ∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n ≥ N d(un , l) ≤ ε
Proposition VI.2.
On suppose que X est un K−espace vectoriel normé muni d’une norme ∥.∥ et que d est la
distance induite par cette norme.
Soit (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites à valeurs dans X.
1. Pour tout (l, l′ ) ∈ R2 , Si (un ) converge vers l et l′ , alors l = l′ .
2. pour tous a, b, l, l′ ∈ R, si un −−−−→ l et vn −−−−→ l′ alors aun + bvn −−−−→ al + bl′
n→+∞ n→+∞ n→+∞
3. Si (λn )n∈N est une suite à valeurs dans K qui converge vers λ ∈ K, et (un )n∈N converge
vers l, alors la suite (λn un )n∈N converge vers λl.
Vocabulaire :
→ Si ∗ est associative, on dit que A est une algèbre associative.
→ Si ∗ admet un élément neutre, on dit que A est une algèbre unitaire.
Définition VII.2.
Soit A une algèbre munie d’une norme ∥.∥. On dit que ∥.∥ est une norme d’algèbre lorsque
pour tous (a, b) ∈ A2
∥a ∗ b∥ ≤ ∥a∥ ∥b∥
Proposition VII.3.
Soit A une algèbre munie d’une norme d’algèbre ∥.∥. Soit (an )n∈N et (bn )n∈N deux suites à
valeurs dans A. L’implication suivante est vraie
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Preuve : Soit (an )n∈N et (bn )n∈N deux suites vérifiant les hypothèses. On a
∥an ∗ bn − a ∗ b∥ = ∥an ∗ bn − a ∗ bn + a ∗ bn − a ∗ b∥
≤ ∥(an − a) ∗ bn ∥ + ∥a ∗ (bn − b)∥
≤ ∥an − a∥ ∥bn ∥ + ∥a∥ ∥bn − b∥ −−−−→ 0
n→+∞
Exercice VII.4.
Soit A une algèbre munie d’une norme d’algèbre ∥.∥. Soit a ∈ A \ {0} non nilpotent, montrer
1
n n
que la suite ∥a ∥ est convergente.
n∈N
Dans toute cette partie, on considère A un ensemble et E un espace vectoriel normé muni d’une norme
∥.∥.
Définition VIII.1.
Soit (fn )n∈N une suite de fonctions de A dans E. On dit que la suite (fn )n∈N est simplement
convergente lorsque pour tout x ∈ A, la suite (fn (x))n∈N est convergente.
Vocabulaire : la fonction f : x 7→ limn fn (x) est appelée limite simple de (fn )n∈N .
Exemple : On considère ici le cas où A = [0, 1], E = R et (fn ) = (x 7→ xn ). (fn )n∈N converge simplement
vers f qui est définie par
0 si x ∈ [0, 1[
f : x 7→
1 sinon
Définition VIII.2.
Soit (fn )n∈N une suite de fonctions de A dans E. On dit que (fn )n∈N est uniformément conver-
gente lorsqu’il existe une fonction f de A dans E telle que
La convergence uniforme implique évidemment la convergence simple, mais la réciproque est fausse. En
effet, il suffit de considérer la suite de fonctions (x 7→ xn )n∈N . Cette suite de fonctions converge simplement
vers la fonction f définie juste avant la définition précédente, qui vaut 0 sont [0, 1[ et 1 en 1. Mais f ne
converge pas uniformément vers f car pour tout n ∈ N, supx∈A ∥fn (x) − f (x)∥ = 1. Cette quantité ne
peut donc pas tendre vers 0.
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Proposition VIII.3.
On considère le cas où E = C([a, b], C), avec a < b. Soit (fn )n∈N ∈ E N .
Si (fn ) converge uniformément vers f ∈ C([a, b], C), alors on a
Preuve
Pour tout n ∈ N, on a
Z b
∥fn − f ∥1 = |fn (t) − f (t)| dt ≤ (b − a) ∥fn − f ∥∞ −−−→ 0
n→∞
a
et s
Z b q √
∥fn − f ∥2 = |fn (t) − f (t)|2 dt ≤ (b − a) ∥fn − f ∥2∞ = b − a ∥fn − f ∥∞ −−−−→ 0
a n→+∞
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|xk |p
X
∥x∥p =
k=1
n
p p1
xk
X
= ∥x∥∞ r +
k=r+1 ∥x∥
∞
x p
xk
Pour tout k ≥ r + 1, ∥x∥ ∈ [0, 1[, donc ∥x∥k −−−−→ 0. On a alors
∞ ∞ p→+∞
n
p
xk
X
r+ −−−−→ r
k=r+1 ∥x∥
p→+∞
∞
Or p p1
n
xk 1
X h i
∥x∥p = ∥x∥∞ r +
∈ ∥x∥∞ , n p ∥x∥∞
k=r+1 ∥x∥
∞
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k=1
v
u
n u Xn n
x2 y 2
X X
⇐⇒ xk yk =
u
t k k
k=1 k=1 k=1
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∥f + g∥∞ = 2 = ∥f ∥∞ + ∥g∥∞
f g
Donc
∥λx + (1 − λ)y∥ = ∥(1 − λ)x + λy∥ = 1
et finalement [x, y] ⊂ S(0, 1).
3. (=⇒) Supposons que ∥.∥ est stricte.
Soit x, y ∈ S(0, 1). Supposons que [x, y] ⊂ S(0, 1). On a
1 1
1
1
x+ y
= 1 =
x
+
y
2
2 2 2
Donc (x, y) est liée et x et y sont de même norme, pour K = R, deux cas se présentent
→ x = −y ce qui donne
12 x + 12 y
= 0, chose qui n’est clairement pas possible.
→ x = y et donc le segment [x, y] est trivial.
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On en déduit alors immédiatement que S(0, 1) ne contient aucun segment non trivial.
(⇐=) Nous allons procéder par contraposée. Supposons que ∥.∥ est non stricte, i.e. il existe (x, y)
libre telle que ∥x + y∥ = ∥x∥ + ∥y∥.
On suppose sans perte de généralité de que ∥x∥ ≤ ∥y∥. On a
x y
x y y y
2≥
+
=
+ − +
∥x∥ ∥y∥
∥x∥ ∥x∥ ∥x∥ ∥y∥
1 1 1
≥ (∥x∥ + ∥y∥) − ∥y∥ ( − )
∥x∥ ∥x∥ ∥y∥
=2
x y x y
Donc
∥x∥ + ∥y∥
= 2 et ∥x∥ , ∥y∥ ∈ S(0, 1). On en déduit d’après la question précédente que
x y
[ ∥x∥ , ∥y∥ ] ⊂ S(0, 1). Ce segment est non trivial puisque (x, y) est libre.
S(0, 1) contient donc bien un segment non trivial.
x = a + ru ∈ Bf (a, r) et y = a − ru ∈ Bf (a, r)
xn = a + rn u ∈ B(a, r) et yn = a − rn u ∈ B(a, r)
On a alors ∥xn − yn ∥ = 2rn −−−−→ 2r. La suite (∥xn − yn ∥)n≥N est à valeurs dans
n→+∞
{∥x − y∥ , (x, y) ∈ E 2 } qui est majoré par 2r, donc diam(B(a, r)) = 2r.
2. L’unicité du rayon d’une boule vient tout simplement de la question précédente. En effet, en espace
vectoriel normé, on peut définir de manière unique le rayon d’une boule fermée ou ouverte comme
le diamètre de la boule. Il reste donc à montrer l’unicité du centre. Nous allons le faire pour le cas
d’une boule fermée. Le cas d’une boule ouvert peut être traité de la même manière.
Soit (a, r) ∈ E × R+ . On suppose que b ∈ E est aussi un centre de Bf (a, r) tel que b ̸= a. on a alors
a−b
pour tout x ∈ Bf (a, r), ∥x − b∥ < r et ∥x − a∥ < r. Posons v = ∥a−b∥ . On a a − rv ∈ Bf (a, r), donc
r
r ≥ ∥a − rv − b∥ =
(
+ 1)(a − b)
∥a − b∥
= r + ∥a − b∥
Correction de l’exercice
1
VII.4. :
1
On a pour tout n ∈ N∗ , ∥an ∥ n ≤ (∥a∥n ) n et pour tout n, m ∈ N∗ , ∥an+m ∥ ≤ ∥an ∥ ∥am ∥. Donc si on pose
pour tout n, vn = log ∥an ∥, on a pour tout m, n ∈ N∗ , vn+m ≤ vn + vm .
1
Posons également pour tout n, un = log(∥an ∥ n ). On a alors (vn )n∈N est sous additive et pour tout n,
un = vnn . Donc d’après le théorème de Fekete (hors programme, mais très classique)
un −−−−→ inf∗ uk = α
n→+∞ k∈N
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et finalement 1
∥an ∥ n −−−−→ eα
n→+∞
* *
*
Document compilé par Omar Bennouna et révisé par Issam Tauil le 17/11/2021 pour
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Si vous repérez une erreur, ou avez des remarques, prière de me contacter via l’adresse
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