Bactériologie
Bactériologie
Bactériologie
l'infection : bactérie, parasite, champignons microscopiques, etc. Elles consistent donc à prélever
un échantillon et à rechercher l'élément pathogène soit par observation directe, soit après mise en
culture. L'identification du germe pathogène aidera à définir le meilleur traitement et l'antibiotique
le plus efficace.
Chez le nourrisson, après désinfection locale, le prélèvement se fait par la pose d'une poche
stérile adhésive maintenue en place pendant moins d'une heure.
Chez les sujets ayant une sonde urinaire, le prélèvement peut être fait directement par
ponction de la sonde qui sera au préalable désinfectée à l'alcool iodé.
Si possible, le prélèvement sera fait avant la mise en route d'un traitement antibiotique ;
dans le cas contraire signaler le traitement en cours.
Noter le nom et le prénom sur le flacon et le garder au frais avant de l'amener au laboratoire.
Examen bactériologique : identification d'un ou plusieurs germes ; une quantité > 105/ml
détermine une infection des urines :
S’il existe une leucocyturie sans germe retrouvé, il peut s’agir d’une infection
urinaire en cours de traitement antibiotique, d’une infection urinaire
« décapitée » par un traitement antibiotique récent et/ou inadapté ou d’un
germe de culture délicate. Dans ces cas précis, le délai de culture sera prolongé
de 24 heures avant de conclure à l’absence de germe.
L'examen des selles est réalisé à l'état frais et après coloration au bleu de méthylène ou à la
coloration de Gram.
Technique de la coproculture
Des milieux sélectifs et des milieux d'enrichissements sont utilisés afin de retrouver dans les selles
des germes pathogènes. La coproculture permet d'isoler notamment : les salmonella, les Yersinia,
les Shigella, les Campylobacter, Pseudomonas aeruginosa.
Enfin, on notera la présence éventuelle de sang, de glaire. La consistance des selles sera également
notée.
Dans le cas du syndrome cholériforme, des toxines bactériennes sont libérées dans l'intestin
entraînant une diarrhée liquide, non sanglante, sans glaire ni pus. Des vomissements peuvent être
associés.
Dans le cas du syndrome dysentériforme, la diarrhée est peu abondante, mais sanglante et
purulente. Elle est souvent accompagnée de fièvre. Ce syndrome est causé par une "invasion" de
bactéries dans la muqueuse entraînant une inflammation et une ulcération.
Ces bactéries peuvent provenir d'une infection alimentaire, d'un problème d'hygiène en particulier
après séjour en pays tropical, d'un contexte épidémique (famille, crèche, colonies de vacances…).
Hémoculture
L'hémoculture est un examen sanguin visant à identifier un ou plusieurs germes présents dans le
sang. L'hémoculture permet de diagnostiquer une septicémie, en cas de présence de bactéries
dans le sang.
La technique de l'hémoculture
Il s'agit d'un prélèvement de sang veineux réalisé en général au pli du coude. Le volume prélevé est
immédiatement injecté dans des flacons pour hémoculture.
Isolement répété du même germe : septicémie dont le point de départ infectieux pourra être
précisé par le germe identifié, le contexte clinique : infection pulmonaire, endocardite,
pyélonéphrite, infection après intervention chirurgicale, morsures ou griffures animales, infection
nosocomiale acquise à l'hôpital.
Isolement de germes différents : successivement ou dans une même hémoculture peut être le
signe d'une septicémie ou d'une bactériémie chez les leucémiques et les cancéreux. Il faudra alors
évoquer un terrain particulier (cirrhose, problème immunitaire) ou un foyer infectieux
(digestif : sigmoïdite / cutané : escarre, plaies diverses).
Dr Marie-Françoise Odou
Intérêt de l'analyse
L'examen parasitologique des selles permet de diagnostiquer des parasitoses intestinales. Celles-ci
sont responsables de diarrhées accompagnées d'autres symptômes qui varient selon les parasites
en cause. L'examen consiste à rechercher directement le parasite par observation au microscope
(après des traitements particuliers effectués sur le prélèvement). De très nombreux agents
différents peuvent être en cause (agents transmis par l'alimentation et les mains souillées, suite à
un voyage en zone d'endémie ou non, émergence chez les sujets immunodéprimés de parasites
dits opportunistes car non pathogènes chez les sujets en bonne santé).
Résultats
Recherche négative : il peut être opportun de répéter cette recherche si l'on suspecte vraiment une
parasitose car certains parasites ne sont émis dans les selles que par intermittence.
Mise en évidence de kystes d'amibes : certains ne sont pas pathogènes (kystes d'Entamoeba coli ) ; leur
présence est simplement signalée.
Kystes d'amibes pathogènes indiquant une amibiase colique ; des examens complémentaires pourront alors
être nécessaires.
Oxyurose : parasitose fréquente surtout chez l'enfant. Le diagnostic peut être posé à partir d'un prélèvement
de selles mais également par un "scotch test" : un ruban de scotch doit être appliqué le matin avant la
toilette sur la marge anale puis collé sur une lame de verre adressée au laboratoire.
Oeufs d'ascaris mis en évidence à l'examen des selles
Oeufs de trichocéphale
Oeufs d'Hymenolepis
Oeufs d'ankylostomes (origine tropicale)
Larves d'anguillule (nécessite alors un deuxième prélèvement pour coproculture) (origine tropicale)
Anneaux de Taenia (agent du "ver solitaire"
Kystes de Giardia
Cryptosporidies
Autres coccidioses
Microsporidioses
Intérêt de l'examen
L'examen du LCR permet le diagnostic de méningite aiguë. Il est réalisé en urgence lorsqu'une
méningite est suspectée. Il peut être également nécessaire au diagnostic d'autres infections du
système nerveux central : méningo-encéphalites, abcès cérébraux, myélites.
L'analyse du LCR comporte plusieurs aspects :
Résultat normal
LCR d'aspect clair
0 - 2 cellules / mm3
Protéines : 0.20 - 0.40 g /l
Glucose : 50 % de la glycémie (taux de glucose dans le sang)
Examen direct bactériologique négatif et culture négative
Résultats pathologiques
Méningites :
Glucose LCR
Cellules Protéines
Aspect Glucose Culture bactérienne Interprétation
/mm3 (g/l)
sang
0 Méningite virale
5 - 300 ou Listeria Méningite à Listeria
Clair lymphocytes <1 = 0.5 ou spirochète ou spirochète
0 ou Méningite tuberculeuse
100 - 200 bacille tuberculeux ou fongique
Clair lymphocytes >1 < 0.5 ou cryptocoque (champignon)
+ (méningocoque,
Trouble > 200 pneumocoque,
purulent neutrophiles >1 < 0.5 Haemophilus…) Méningite bactérienne
Jaune Hématies bacille
/rouge nombreuses < 0.5 tuberculeux Tuberculose
Méningo-encéphalite :
Virale : virus du groupe Herpès, entérovirus, virus de la rougeole, rubéole, oreillons, grippe, rage, fièvres
hémorragiques…
Bactérienne : Listeria, bacille tuberculeux, leptospires, Chlamidia, Brucella…
Fongique ou parasitaire : Plasmodium, cryptocoque, toxoplasme...
Abcès cérébral.
Analyse bactériologique des sécrétions
de la sphère ORL et
bronchopulmonaires
Conditions de prélèvement
Le prélèvement sera effectué si possible avant la mise en route d'un traitement antibiotique. Dans
le cas contraire, signaler le traitement en cours.
Prélèvement au niveau du nez, des oreilles, de la gorge : le prélèvement est réalisé au laboratoire
par frottement d'un écouvillon stérile (sorte de long coton-tige) sur la zone concernée.
Résultats normaux
Pour les prélèvements ORL : il existe une flore diversifiée normalement présente.
Pour les prélèvements broncho-pulmonaires, un examen cytologique est réalisé afin de visualiser
la présence de cellules bronchiques (il ne doit pas y avoir trop de cellules provenant directement
de la bouche, car cela signifierait que le prélèvement n'a pas été réalisé de façon satisfaisante). La
culture doit montrer la présence de germes en faible quantité (< 10 6 /ml).
Résultats pathologiques
Mise en évidence de bactéries pathogènes prédominantes dans le prélèvement ORL par rapport à
la flore normale :
agents de la coqueluche, angine de Vincent, angine à Streptocoque, diphtérie dans prélèvements
de gorge
Chez la femme : après pose d'un spéculum, prélèvements sur un ou plusieurs écouvillons au niveau
de l'endocol principalement, ainsi que des leucorrhées.
Chez l'homme : prélèvements urétraux réalisés sur écouvillon ou grattage avec une petite curette ;
un prélèvement de sperme et/ou un prélèvement sur écouvillon au niveau anal peuvent également
être éventuellement effectués.
Intérêt de l'examen
L'analyse bactériologique des sécrétions génitales permet la recherche et l'identification de
bactéries pouvant être responsables d'infections génitales et de maladies sexuellement
transmissibles (ne concerne pas les virus et en particulier le VIH). Un examen direct cytologique
est réalisé, ainsi qu'une mise en culture.
Résultat normal
Examen direct : les sécrétions génitales contiennent de façon normale des cellules épithéliales et
des bactéries appartenant à la flore normale.
Culture : mise en évidence des germes de la flore normale à un taux faible, surtout au niveau de
l'urètre (< 10 3 /ml) ; germes anaérobies et lactobacilles dans la flore vaginale.
Résultats pathologiques
Vaginose bactérienne avec déséquilibre de la flore normale induit par Gardnerella vaginalis.
Antibiogramme
Conditions de prélèvement
L'antibiogramme ne nécessite pas un prélèvement particulier puisqu'il est réalisé secondairement à
la culture d'un germe dans un prélèvement pour analyse bactériologique (hémoculture, ECBU,
coproculture, LCR… voir ces termes).
Intérêt de l'examen
Lorsqu'une bactérie pathogène est identifiée dans un prélèvement bactériologique, un
antibiogramme peut être réalisé. Celui-ci consiste à tester un panel d'antibiotiques vis à vis de la
bactérie isolée. Il permettra ainsi de définir, pour chaque antibiotique, si la bactérie y est sensible
(dans ce cas l'antibiotique est efficace sur le germe), intermédiaire (l'antibiotique n'est efficace que
dans certaines conditions, à fortes doses) ou résistante (l'antibiotique est inefficace).
L'antibiogramme apporte une aide très importante au médecin pour choisir l'antibiotique à
prescrire ; il peut ainsi être amené à changer de traitement au vu de ces résultats.
Résultats
Seuls certains antibiotiques "représentatifs" sont testés ; ils sont choisis en fonction du type de
prélèvement et du germe en cause. Ils sont rendus, vis à vis de la bactérie testée : sensible,
intermédiaire ou résistant.
A partir de ces résultats, le médecin peut extrapoler sensible, intermédiaire ou résistant sur
d'autres antibiotiques de la même famille.
Certains mécanismes particuliers de résistance aux antibiotiques avec la souche testée peuvent
parfois être mentionnés.