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Gaston R. Demarée
Royal Meteorological Institute of Belgium
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Résumé Les auteurs établissent des courbes intensité–durée–fréquence (IDF) des précipitations pour la
station de Yangambi située dans la zone tropicale du Congo. Différents modèles de type Montana ont
été testés pour des durées d’agrégation variant entre 15 min et 24 h. Cette formulation empirique a été
choisie parce qu’elle s’inscrit dans le guide de l’assainissement des villes en usage en France. Par
conséquent, des bureaux d’études exécutant des projets en Afrique tropicale font couramment la
demande de cette information. Les avantages et les inconvénients des différents modèles type Montana
sont discutés. On constate en particulier que les formules de Montana classiques devraient être rejetées
en faveur d’une formule ayant une base physique et probabiliste plus solide. Le choix final s’est porté
sur une famille de courbes parallèles ne contenant que quatre paramètres à estimer. Le manque de jeux
de données pour les valeurs extrêmes de précipitation pour des durées courtes (au-dessous de 24 h) et
pour des périodes de référence suffisamment longues en ce qui concerne l’Afrique tropicale souligne
l’importance de cette étude.
Mots clefs Congo; courbes IDF; formule de Montana; précipitations; valeurs extrêmes
Intensity–duration–frequency curves for precipitation at Yangambi, Congo,
derived by means of various models of Montana type
Abstract Intensity–duration–frequency (IDF) curves are established for precipitation at the Yangambi
station located in the tropical zone of Congo. Various models of Montana type were tested for durations
varying between 15 min and 24 h. These empirical formulas were selected because they are advocated
in the French guide for urban drainage systems and therefore engineering consultancies working on
development projects in tropical Africa are interested in that information. The advantages and
disadvantages of the different Montana type formulas are discussed. In particular, it is noted that the so-
called classical Montana formulas should be rejected in favour of a more physically and probabilistically
sound formula. The final choice was made on a family of parallel curves containing only four
parameters to be estimated. The lack of data for the extreme values of precipitation for short durations
(less than 24 h) and of sufficiently long reference periods with regard to tropical Africa stresses the
importance of this study.
Key words Congo; IDF curves; Montana formula; rainfall; extreme values
INTRODUCTION
Le but principal de cet article est de présenter des courbes intensité–durée–fréquence
(IDF) des précipitations pour une station de la cuvette centrale du Congo ayant une
série d’observations pluviographiques longue et fiable. En effet, de telles séries sont
plutôt rares dans cette partie du globe, malgré les besoins urgents qui s’y présentent
aujourd’hui. Les données pluviométriques pour des pas de temps inférieurs à la journée
sont requises pour le dimensionnement des ouvrages d’art nécessaires pour l’appro-
visionnement en eau ou des infrastructures d’assainissement pluvial des grands centres
urbains tels que Kinshasa, Lubumbashi, Mbuyi Maji, Kisangani ou d’autres encore.
La station éco-climatologique de Yangambi, dont est issue la série de mesures
pluviométriques étudiée dans le présent article, est localisée sur le Fleuve Congo, à
92 km à l’ouest de la ville de Kisangani, dans le Haut Congo. Yangambi est la station
principale du réseau de l’Institut National pour l’Etude Agronomique du Congo belge
La discussion concernant cet article est ouverte jusqu’au 1er octobre 2006 Copyright © 2006 IAHS Press
240 Bernard Mohymont & Gaston R. Demarée
(INEAC), actuellement dénommé l’INERA. La série des extrêmes calculés à partir des
données enregistrées par le pluviographe, pour des pas de temps courts, est longue de
33 années complètes. Dans cette étude, la formule dite de Montana va être utilisée. La
raison en est que cette technique a été préconisée par l’hydrologie traditionnelle
française (Réménérias, 1972). La formule dite Montana est empirique mais constitue
une référence en France pour le dimensionnement des systèmes d’assainissement des
agglomérations (Circulaire inter-ministérielle, 1981). Une formulation élémentaire de
la formule de Montana se trouve aussi dans le nouveau guide français de
l’assainissement (CERTU, 2003). Les coefficients ainsi déterminés sont ensuite insérés
dans la formule de Caquot pour calculer les débits. Des conclusions d’ordres théorique
et pratique quant à l’utilisation de la formule de Montana pour des données
pluviographiques et des durées d’agrégation inférieures à un jour vont être énoncées.
L’usage de cette formulation permettra aux utilisateurs de comparer les résultats
pour la cuvette congolaise avec les résultats obtenus pour différentes régions de la
métropole française (Grosse et al., 1980). Remarquons que les deux autres stations
congolaises, situées à Kinshasa, auraient également pu faire l’objet d’une étude
similaire à celle décrite dans cet article (Mohymont et al., 2004). Nous avons
cependant préféré nous concentrer ici sur la station ayant la plus longue période de
mesure et présentant les meilleures garanties de qualité; un des buts étant de tester un
certains nombres de modèles.
Nous définissons à présent précisément la notion de courbes IDF. Un ensemble de
courbes IDF pour les précipitations (Ven Te Chow, 1964; Réméniéras, 1972) constitue
une relation entre l’intensité moyenne de la pluie (mesurée en mm h-1), la durée ou le
temps d’agrégation de cette pluie (mesurée en minutes) et la fréquence de l’événement
pluvieux (mesurée en années-1). La fréquence d’un événement pluvieux x*, ici
caractérisé par la quantité de pluie tombée (en mm), mesure la rareté de cet événement
et est exprimée par un paramètre dénommé la période de retour T. La période de retour
d’un événement pluvieux est définie comme étant l’inverse de sa probabilité de
dépassement annuelle:
1
T= (1)
P ( X ≥ x* )
où X est la variable aléatoire modélisant les valeurs maximales annuelles.
Peu de recherches ont été effectuées quant à l’établissement des courbes IDF des
précipitations en zone tropicale africaine. Il y a d’abord les vieilles publications dont la
méthodologie n’est plus tout à fait adéquate (Bultot, 1956; Pire et al., 1960).
Récemment, Mohymont et al. (2004) ont publié un article comparant les courbes IDF
des précipitations obtenues pour trois stations situées au Congo avec celles obtenues
pour la station d’Uccle, située non loin de Bruxelles, en zone climatique tempérée
maritime. Le présent article a pour but d’établir des courbes de type Montana pour une
longue série en région tropicale africaine et de comparer les résultats des diverses
formulations type Montana.
Une brève description du climat de la station de Yangambi, les instruments utilisés
ainsi que la description du jeu des données extrêmes des précipitations sont présentés à
la section suivante. Les hypothèses sous-jacentes au choix des modèles probabilistes
sont énoncées dans la troisième section. La quatrième section contient une étude plus
détaillée portant sur la série des données pluviométriques maximales annuelles
La méthodologie appliquée est basée sur la technique des maxima annuels puisque
seuls ceux-ci sont connus. Une méthodologie de type peak over threshold (POT),
utilisant plusieurs extrêmes par an aurait pu être utilisée si les deuxième, troisième, …
maxima annuels avaient été disponibles.
Dans le cadre de la méthodologie des maxima annuels, deux distributions de
probabilité des valeurs extrêmes sont très souvent utilisées. Il s’agit de la distribution
générale des valeurs extrêmes (GEV) et de son cas particulier, la distribution de
Gumbel. La fonction de répartition de la loi GEV est donnée par l’expression suivante:
⎧⎪ ⎡ ⎛ x − ψ ⎞⎤ ⎫⎪
−1 / κ
F ( x) = exp⎨− ⎢1 + κ⎜ ⎟⎥ ⎬ (2)
⎪⎩ ⎣ ⎝ λ ⎠⎦ ⎪⎭
avec un paramètre de courbure (ou de forme) κ imposé non nul et où ψ et λ sont
respectivement les paramètres de localisation et d’échelle. Lorsque le paramètre κ
devient nul, la distribution GEV se réduit à la distribution de Gumbel:
⎛ ⎛ x − ψ ⎞⎞
F ( x) = exp⎜⎜ − exp⎜ − ⎟⎟ (3)
⎝ ⎝ λ ⎠ ⎟⎠
Une justification théorique de l’application de ces lois au cas des valeurs
maximales annuelles peut être trouvée par exemple dans Beirlant et al. (1996). Les
descriptions les plus simples étant en général les meilleures, nous proposons ici de
travailler avec la distribution de Gumbel qui est décrite par seulement deux paramètres
(la distribution de GEV nécessite trois paramètres) et qui présente de ce fait une
expression mathématique plus simple. Cette hypothèse a de plus été préalablement
testée et validée au moyen de différents tests statistiques (Mohymont et al., 2004). Il a
notamment été montré que le paramètre de courbure n’était pas significativement
différent de la valeur nulle et ce, au moyen d’un test statistique approprié. On note
cependant que des études récentes (Wilks, 1993; Koutsoyiannis & Baloutsos, 2000;
Coles et al. 2003; Koutsoyiannis, 2004) ont exprimé un certain scepticisme concernant
l’utilisation de la distribution de Gumbel pour les extrêmes de précipitations, montrant
que cette distribution peut, dans certains cas, sous-estimer sérieusement les valeurs
extrêmes de pluie pour de très longues périodes de retour. D’après les observations
faites dans ces études, il n’est donc pas recommandé d’extrapoler les courbes IDF
basées sur la distribution de Gumbel à des périodes de retour beaucoup plus grandes
que la longueur de l’enregistrement. Néanmoins, l’application des résultats de ce type
d’études nécessite de disposer de plusieurs stations situées dans une même région, en
vue d’obtenir une plus grande précision sur l’estimation du paramètre de courbure, ce
qui n’est pas notre cas ici.
Les valeurs extrêmes de pluie s’obtiennent en inversant la fonction de répartition
correspondant à la loi de probabilité sous-jacente aux valeurs maximales annuelles.
*
Plus précisément, le quantile xT ,d ayant une période de retour T est défini par la
grandeur x vérifiant l’expression suivante:
1
Fd ( x) = 1 − (4)
T
et dans le cas de la distribution de Gumbel, en inversant la relation précédente, nous
obtenons:
⎧ψ ⎛ 1 ⎞⎫
xT ,d = λ ⎨ − ln⎜ − ln(1 − ) ⎟⎬
*
(5)
⎩λ ⎝ T ⎠⎭
*
tandis que l’intensité extrême iT ,d des précipitations correspondante est donnée par:
*
xT ,d
iT ,d =
*
(6)
d
*
iT ,d , ont été effectuées au moyen des estimateurs des moments-L, choisis en raison de
leur robustesse par rapport aux estimateurs du maximum de vraisemblance (Stedinger
et al., 1993).
Par ailleurs, des intervalles de confiance (IC) sur les estimations de λ, ψ, xT ,d et
*
*
iT ,d peuvent être obtenus au moyen de techniques de ré-échantillonnage, la plus
simple étant dénommée “bootstrap standard” (Efron & Tibshirani, 1994). Ce genre de
technique a démontré sa supériorité par rapport aux techniques plus classiques et
reposant sur des approximations asymptotiques (Mohymont, 1999). Tous les
intervalles de confiance que nous présenterons dans la suite de cet article auront été
obtenus au moyen de cette technique.
Pour les données journalières, nous disposons d’une série de valeurs maximales
annuelles remarquablement longue, portant sur plus de 60 années (1928–1990). La
Fig. 1 montre un histogramme de ces valeurs. La loi de Gumbel s’ajustant à ces
données est également représentée sur cette figure ainsi que ses paramètres de
localisation et d’échelle (avec leurs IC à 95% de confiance respectifs, présentés entre
parenthèses). L’échelle verticale pour la densité a été choisie de manière à ce que l’aire
λ = 19.8 mm (15.5,23.8)
ψ = 72.9 mm (67.9,78.4)
Fig. 1 Histogramme des valeurs maximales annuelles de pluie (exprimée en mm) pour
une durée d’agrégation d’un jour à Yangambi (1928–1990). La courbe continue est la
densité de Gumbel ajustée aux données. Les valeurs des paramètres ajustés sont
également indiquées sur la figure, avec leurs IC respectifs indiqués entre parenthèses.
Fig. 2 QQ-plot des maxima annuels de la station de Yangambi (1928–1990), pour une
durée d’agrégation d’un jour. La ligne droite continue représente la loi de Gumbel
ajustée aux données tandis que les courbes en traits semi-continus correspondent aux
IC de confiance à 95%. L’axe des abscisses a trois échelles équivalentes: la probabilité
d’être inférieur à l’événement pluvieux (échelle inférieure), la période de retour
(échelle supérieure) ainsi que la variable réduite (échelle intermédiaire). L’échelle de
l’axe des ordonnées est le millimètre.
Tableau 2 Table des valeurs extrêmes de pluie pour la station de Yangambi (1928–1990) et une durée
d’agrégation d’un jour.
T i qinf(95%) q Qsup(95%)
(années) (mm h-1) (mm) (mm) (mm)
2 3.34 74.2 80.2 85.9
5 4.27 93.7 102.6 112.9
10 4.89 105.2 117.5 131.4
20 5.49 117.2 131.7 146.9
50 6.26 133.5 150.2 170.7
100 6.83 143.0 164.2 186.1
200 7.41 153.2 177.8 204.9
Notation: T: la période de retour; i: l’intensité extrême correspondant à cette période de retour;
q: la quantité extrême de pluie; qinf(95%) et Qsup(95%): les bornes inférieures et supérieures d’un
intervalle à 95% de confiance obtenu par une méthode de ré-échantillonnage, faisant intervenir 1000
échantillons générés.
Tableau 3 Table des valeurs extrêmes de pluie pour la station de Lubumbashi (1921–1996) et une durée
d’agrégation d’un jour.
T i q
(années) (mm h-1) (mm)
2 2.95 70.9
5 3.65 87.6
10 4.11 98.7
20 4.56 109.4
50 5.13 123.1
100 5.56 133.4
200 5.99 143.7
Notation: voir Tableau 2.
congolaise pluvieuse. Bultot (1950) situe cette station dans la zone “Cw” de la
classification climatique de Köppen, c’est-à-dire une zone dont la cote pluviométrique
pour le mois le plus sec est inférieure ou égale au dixième du total des pluies
recueillies durant le mois le plus pluvieux. La pluviométrie de cette région consiste en
une seule saison de pluie à cheval sur deux années consécutives et d’une saison sèche
située au milieu de l’année.
Méthodologie et modélisation
a (T )
i= (8)
b( d )
la relation IDF décrit une famille de courbes parallèles, lorsqu’elle est représentée dans
un système d’axes doublement logarithmique. D’une manière générale, l’intensité
pluvieuse diminue avec la durée d’agrégation et augmente avec la période de retour,
c’est-à-dire que les intensités sont d’autant plus faibles que la durée est plus longue
(Réméniéras, 1972, p. 143). Cela implique que la fonction i doit être une fonction
décroissante et ne peut donc présenter de bosses. Cette propriété permet de pallier sans
problème le saut entre 2 et 24 h dans la modélisation des courbes IDF. Les modèles
retenus présentent cet aspect. En outre, pour les durées d’aggrégation courtes, les
courbes IDF des précipitations doivent présenter une courbure orientée vers le bas, car
l’intensité instantanée (c’est à dire pour une durée d’agrégation tendant vers zéro) est
une grandeur physique et par conséquent une grandeur finie. Les modèles empiriques
doivent donc nécessairement prendre correctement en compte cet effet. Les différentes
périodes de retour considérées pour le calcul des courbes IDF sont les suivantes: T = 2,
5, 10, 20, 50, 75 et 100 années. Nous présentons ci-après différents modèles de
relations IDF que nous appliquerons ensuite aux données de la station de Yangambi:
(a) Modèle 1:
a (T ) ⎧ ⎛ ⎛ 1 ⎞ ⎞⎫
i= avec a (T ) = λ ⎨ψ − ln⎜⎜ − ln⎜1 − ⎟ ⎟⎟⎬ et b(d ) = (d + θ) η (9)
b( d ) ⎩ ⎝ ⎝ T ⎠ ⎠⎭
Les paramètres à estimer sont λ, ψ, θ, η.
(b) Modèle 2:
a (T ) ⎧ ⎛ ⎛ 1 ⎞ ⎞⎫
i= avec a (T ) = λ ⎨ψ − ln⎜⎜ − ln⎜1 − ⎟ ⎟⎟⎬ et b( d ) = d (1 + dθ ) η (10)
b( d ) ⎩ ⎝ ⎝ T ⎠ ⎠⎭
Les paramètres à estimer sont à nouveau λ, ψ, θ et η. Dans ce modèle, les paramètres
ont des dimensions physiques: λ est exprimé en dixièmes de mm; ψ est a-
dimensionnel; θ est exprimé en min; et η est a-dimensionnel.
Résultats
La Fig. 3, constituée de quatre sous-figures, montre les résultats obtenus pour les
modèles 1, 2, 4 et 5. Les étoiles représentent les quantiles empiriques tandis que les
courbes continues représentent les courbes IDF des précipitations. Chacune de ces
sous-figures est réalisée en échelle doublement logarithmique. Les valeurs obtenues
pour les paramètres sont reprises sur chacune des sous-figures, ainsi que l’erreur de
régression. Cette erreur est la racine carrée de la somme des carrés des erreurs relatives
entre les quantiles empiriques et les courbes IDF.
-1
λ = 8701 λλ ==9011
8897
ψ = 5.08 ψψ ==5.68
5.80
θ = 36.15 θθ ==40.81
43.58
η = 0.98 ηη==0.96
0.92
Erreur: 3.9%
Erreur: 4.3%
4.1%
Modèle 1 Modèle 2
(0.1
)
-1
C = 39804 C = 40055
D = 8375.08 D = 8140.22
E = 42.01 E = 46.49
F = –2.34 F = –4.51
c = 34.37 c = 29.86
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Fig. 3 Courbes IDF pour les précipitations à Yangambi, Congo. Les valeurs des paramètres des modèles sont indiquées sur chaque sous-figure ainsi que l’erreur de
249
régression. Les quantiles empiriques (étoiles) ont été obtenus au moyen d’un modèle Gumbel. Les périodes de retour utilisées sont 2, 5, 10, 20, 50, 75 et 100 années.
250 Bernard Mohymont & Gaston R. Demarée
Tableau 4 Valeurs des paramètres des courbes IDF pour les modèles 1 et 2 ainsi que l’erreur relative
d’interpolation commise. Cette erreur est la racine carrée de la somme des carrés des écarts relatifs entre
les courbes et les quantiles empiriques. Les dimensions sont indiquées entre crochets.
Modèle λ ψ θ η Erreur
1 8701 5.08 36.15 0.98 0.039
(-) (-) (-) (-) (-)
2 9011 5.68 40.81 0.96 0.041
(0.1 mm) (-) (min) (-) (-)
Tableau 5 Valeurs des paramètres des courbes IDF pour les modèles 4 et 5 ainsi que l’erreur relative
d’interpolation commise (voir les explications au Tableau 4).
Modèle C D E F c Erreur
3 - - - - - -
4 39804 8375.08 42.01 –2.34 34.37 0.041
(-) (-) (-) (-) (-) (-)
5 40055 8140.22 46.49 –4.51 29.86 0.040
(-) (-) (-) (-) (-) (-)
Les valeurs élevées du paramètre η pour les modèles 1 et 2 retiennent notre attention.
Pour des raisons physiques, ce paramètre est compris entre les valeurs 0 et 1. Une
valeur plus grande que 1 signifierait que la quantité extrême de pluie diminue avec la
durée, ce qui est impossible. Les valeurs estimées de 0.96 et 0.98 pour le paramètre η
dans les courbes IDF sont très proches de la valeur limite 1, ce qui confirme que
l’essentiel de l’information concernant les valeurs extrêmes pluvieuses se situe dans les
courtes durées et donc que l’erreur d’interpolation commise entre les durées de 2 et de
24 h est faible. Par comparaison, les valeurs du paramètre η calculées à Uccle
(Belgique) pour les mêmes modèles sont de l’ordre de 0.75 (Mohymont et al., 2004).
De même, Menabde et al. (1999) ont obtenu des valeurs comprises entre 0.65 et 0.75
pour les stations sud-africaines, mais au moyen d’un modèle multi-fractal.
Finalement, le Tableau 6 reprend quelques valeurs clefs, concernant la relation
IDF ajustée suivant le Modèle 2 pour la station de Yangambi.
Il est intéressant de comparer les valeurs du Tableau 6 pour la durée de 24 h (ou
1440 min) avec les valeurs du Tableau 2, présentées à la section intitulée “Analyse des
maxima annuels de la cote pluviométrique journalière”. Le Tableau 6 reprend les
valeurs extrêmes de pluie pour la station de Yangambi (1950–1983) obtenues au
moyen de la relation IDF donnée par le Modèle 2 et basée sur les valeurs extrémales
annuelles de pluie pour les durées d’agrégation de 15, 30, 45, 60, 120 et 1440 min. La
partie gauche de ce tableau, constituée par les cinq premières colonnes, reprend
l’information IDF pour une période de retour égale à 20 années tandis que la partie
droite reprend l’information pour une période de retour de 100 années. Pour chacune
des deux parties, la première colonne indique la période de retour. La deuxième
colonne indique l’intensité extrême correspondant à cette période de retour. Les trois
dernières colonnes reprennent la quantité extrême de pluie (exprimée en mm), ainsi
que les bornes inférieures et supérieures d’un intervalle à 95% de confiance obtenu à
Tableau 6 Table des valeurs extrêmes de pluie pour la station de Yangambi (1950–1983) obtenues au
moyen de la relation IDF donnée par le Modèle 2 et basée sur les valeurs extrémales annuelles de pluie
pour les durées d’agrégation de 15, 30, 45, 60, 120 et 1440 min.
T = 20 ans T = 100 ans
d I q q inf. q sup. d I q q inf. q sup.
(min) (mm h-1) (mm) 95% 95% (min) (mm h-1) (mm) 95% 95%
15 147.2 36.8 32.6 41.2 15 174.9 43.7 37.9 50.1
30 113.9 57 51 64.3 30 135.4 67.7 58.6 78.7
45 93.2 69.9 61.8 78.7 45 110.8 83.1 71.9 96.1
60 78.9 78.9 69.4 90.1 60 93.8 93.8 79.6 109.6
120 49 98.1 85.1 113.7 120 58.3 116.6 97 138.9
240 27.9 111.7 96.7 129.5 240 33.2 132.8 110.4 158.2
360 19.5 117.2 101.2 135.8 360 23.2 139.3 115.7 165.9
720 10.3 123.2 106 142.8 720 12.2 146.4 121.4 174.4
1440 5.27 126.5 107.8 146.6 1440 6.26 150.3 124.2 179.1
CONCLUSIONS
Nous observons que les erreurs commises par les modeles 1, 2, 4 et 5 sont toutes
semblables et valent environ 4%. Cette valeur est remarquablement petite et nous
observons d’ailleurs visuellement sur les figures correspondantes que l’ajustement des
courbes aux quantiles empiriques est presque parfait. Nous remarquons également que
les modeles 4 et 5 sont probablement sur-paramétrés puisqu’ils présentent la même
erreur que les modèles 1 et 2, alors que ceux-ci utilisent un paramètre de moins. De
plus, les modèles 4 et 5 ne satisfont pas au critère de la séparation des variables d et T.
Quant aux modèles 4 et 5, l’expression linéaire retenue pour a(T) n’est autre qu’une
approximation linéaire de la fonction inverse de la loi de probabilité de Gumbel, ce qui
ne se justifie pas vu que la formulation complète préconisée par Koutsoyiannis et al.
(1998) n’est pas plus difficile à utiliser.
Le Modèle 3 dit “Montana simple” a été éliminé car il ne satisfaisait pas à la
contrainte asymptotique requise lorsque d tend vers zéro, ce qui explique que l’erreur
commise par le Modèle 3 est beaucoup plus importante (18%). Ceci vient du fait que le
Modèle 3 correspond à une série de droites parallèles alors que la loi IDF sous-jacente
Remerciements Les auteurs remercient en particulier Marcel Crabbé qui a transmis les
données sous forme manuscrite et B. Totiwe T’Essabe de l’INERA à Yangambi pour
les soins continus d’observations éco-climatologiques, efforts sans lesquels cet article
n’aurait pas été possible.
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