CH2 Msi
CH2 Msi
CH2 Msi
La cinétique a pour objet l’étude des relations entre les éléments de la cinématique et la
géométrie des masses. En effet, la résultante cinétique (quantité de mouvement), le
moment cinétique (moment de la quantité de mouvement), la résultante dynamique
(quantité d’accélération), le moment dynamique et l’énergie cinétique, constituent les
éléments de la cinétique.
Afin d’exprimer les concepts cinétiques qui apparaissent dans les lois de la dynamique et
qui relient d’une part les éléments cinétiques précités, et d’autre part, les forces et les
moments qui s’exercent sur les systèmes, la cinétique introduit certaines grandeurs
d’inertie telles que la masse d’inertie, le centre d’inertie et le moment d’inertie.
Dans l’étude dynamique d’un système matériel, on lui associe un nombre positif réel
qu’on appelle sa masse inerte, possédant les propriétés suivantes :
1°) La masse est une grandeur extensive (additive) : la masse 𝑀 d’un système 𝑆 fini de
points matériels est la somme des masses 𝑚𝑖 de chaque point 𝑃𝑖 ∈ 𝑆 :
𝑀= 𝑚𝑖
𝑖
a) Définition
On appelle centre de masse d’un système matériel 𝑆, le barycentre des différents points
de 𝑆 affectés de leurs masses respectives. Ainsi, pour un système de 𝑁 points matériels,
le centre de masse est le point 𝐺 défini par :
𝑁 𝑁
1
𝑂𝐺 = 𝑚𝑖 𝑂𝑃𝑖 ou encore 𝑚𝑖 𝐺𝑃𝑖 = 0
𝑀
𝑖 𝑖
1
𝑂𝐺 = 𝑑𝑚 𝑂𝑃 ou encore 𝑑𝑚 𝐺𝑃𝑖 = 0
𝑀 𝑃∈𝑆 𝑃∈𝑆
b) Propriétés
b1) Associativité
Soit une partition d’un système 𝑆 (de masse M) en 𝑛 ensembles disjoints 𝑆𝑘 de masse
𝑚𝑘 et de centre d’inertie 𝐺𝑘 . Si 𝐺 est le centre d’inertie de 𝑆, alors G est le centre
d’inertie des points 𝐺𝑘 affectés des masses respectives 𝑚𝑘 , et on a:
𝑛
𝑀𝑂𝐺 = 𝑚𝑘 𝑂𝐺𝑘
𝑘=1
𝜌 𝑃 = 𝜌 𝑃′
Exemples :
- Une ½ boule d’axe (Oz) et le cône d’axe (Oz) admettent tous deux l’axe (Oz) comme
axe de symétrie matérielle. (Oz) est un axe de symétrie de révolution.
Propriétés :
1°) Si un système admet un point A comme point de symétrie matérielle, alors le centre
d’inertie G coïncide avec A : exemple la boule B(O,R).
2°) Si un système admet un axe de symétrie matérielle (Δ), alors le centre d’inertie
𝐺 ∈ (𝛥).
3°) Si un système admet un plan de symétrie matérielle (𝛱), alors le centre d’inertie
𝐺 ∈ (𝛱).
On appelle moment d’inertie d’un système 𝑆 par rapport à un axe (𝛥), la quantité positive :
𝐼(𝛥) = 𝑚𝑖 (𝐻𝑖 𝐴𝑖 )2
𝑖
𝑆= 𝑆𝑖
𝑖=1
𝐼(𝛥) = 𝐼 𝛥 (𝑆𝑖 )
𝑖=1
𝐼(𝛥) = 𝐻𝐴2 𝑑𝑚
𝑆
Exemple :
𝐼(𝛥) = 𝐶𝐴2 𝑑𝑚 = 𝜆 𝑙 2 𝑑𝑙
𝑇𝑖𝑔𝑒 −𝐿/2
𝐿3 𝑚𝐿2
𝐼(𝛥) =𝜆 =
12 12
b) Opérateur d’inertie
Soit 𝐶 un point de l’espace affine (𝐸) et 𝑢 un vecteur de l’espace vectoriel associé à (𝐸).
L’opérateur d’inertie en 𝐶 du solide 𝑆 est l’opérateur 𝐼(𝐶, 𝑆) défini par :
𝐼(𝐶, 𝑆) 𝑢 = 𝐶𝑃 ˄ (𝑢 ˄ 𝐶𝑃 )𝑑𝑚
𝑃∈𝑆
Propriétés
𝑛
1°) Si 𝑆 = 𝑖=1 𝑆𝑖 , alors :
𝑛
𝐼(𝐶, 𝑆) = 𝐼(𝐶, 𝑆𝑖 )
𝑖=1
𝐼 𝐶, 𝑆 𝛼𝑢 + 𝛽𝑣 = 𝛼𝐼 𝐶, 𝑆 𝑢 + 𝛽𝐼 𝐶, 𝑆 𝑣
𝑣𝐼 𝐶, 𝑆 𝑢 = 𝑢𝐼 𝐶, 𝑆 𝑣
c) Matrice d’inertie
Etant symétrique et linéaire, l’opérateur d’inertie 𝐼 𝑂, 𝑆 peut être représenté par une
matrice d’ordre 3 symétrique 𝐼 𝑂, 𝑆 dont les éléments 𝐼𝑖𝑗 (𝑂, 𝑆), dans la base cartésienne
(𝑒𝑥 , 𝑒𝑦 , 𝑒𝑧 ) associée au repère 𝑅(𝑂, 𝑥, 𝑦, 𝑧) sont donnés par :
𝐼𝑖𝑗 𝑂, 𝑆 = 𝑒𝑖 𝐼 𝑂, 𝑆 𝑒𝑗
𝐼𝑖𝑗 = 𝑂𝑃 2 𝑒𝑖 ∙ 𝑒𝑗 − ( 𝑂𝑃 ∙ 𝑒𝑖 )( 𝑂𝑃 ∙ 𝑒𝑗 ) 𝑑𝑚
𝑆
Les éléments diagonaux sont appelés moments d’inertie par rapport aux axes
(𝑂𝑥), (𝑂𝑦) et (𝑂𝑧) sont donnés respectivement par :
𝐼𝑥𝑥 = 𝑂𝑃 2 − ( 𝑂𝑃 ∙ 𝑒𝑥 )( 𝑂𝑃 ∙ 𝑒𝑥 ) 𝑑𝑚 = 𝑦 2 + 𝑧 2 𝑑𝑚 = 𝐴
𝑆 𝑆
𝐼𝑦𝑦 = 𝑥 2 + 𝑧 2 𝑑𝑚 = 𝐵; 𝐼𝑧𝑧 = 𝑥 2 + 𝑦 2 𝑑𝑚 = 𝐶
𝑆 𝑆
𝐼𝑥𝑦 = 𝑥𝑦𝑑𝑚
𝑆
Les produits d’inertie sont les éléments non diagonaux :
𝐼𝑥𝑧 = − 𝑥𝑧𝑑𝑚 = −𝐸
𝑆
𝐼𝑦𝑧 = − 𝑦𝑧𝑑𝑚 = −𝐷
𝑆
Le moment d’inertie par rapport à un axe (𝛥) de vecteur unitaire 𝑢 est obtenu à partir de
la matrice d’inertie 𝐼 𝑂, 𝑆 par :
𝐼(𝛥) = 𝑢𝐼 𝑂, 𝑆 𝑢
𝐴 −𝐹 −𝐸 𝛼
𝐼(𝛥) = 𝛼, 𝛽, 𝛾 −𝐹 𝐵 −𝐷 𝛽 = 𝐴𝛼 2 + 𝐵𝛽 2 + 𝐶𝛾 2 − 2𝛽𝛾𝐷 − 2𝛼𝛾𝐸 − 2𝛽𝛼𝐹
−𝐸 −𝐷 𝐶 𝛾
Remarques
1°) Les moments d’inerties 𝐴, 𝐵 et 𝐶 sont positifs ou nuls et les produits d’inerties
𝐷, 𝐸 et 𝐹 peuvent être positifs, négatifs ou nuls.
2°) On définit les moments d’inertie planaires, c.-à-d. par rapport à un plan, par :
3°) 2𝐼𝑂 = 𝐼𝑥𝑥 + 𝐼𝑦𝑦 + 𝐼𝑧𝑧 = 𝑇𝑟𝐼(𝑂, 𝑆) est un invariant de la matrice d’inertie.
𝜆1 0 0
−1
𝐽 𝑂, 𝑆 = 𝑃 𝐼 𝑂, 𝑆 𝑃 = 0 𝜆2 0
0 0 𝜆3
Où les 𝜆𝑖 sont les valeurs propres associées aux vecteurs propres 𝑢𝑖 et P la matrice de
passage de la base 𝑒𝑖 à la nouvelle base 𝑢𝑖 dite aussi base principale d’inertie.
𝐽 𝑂, 𝑆 est appelée matrice principale d’inertie. Les axes (𝑂𝑢𝑖 ) sont les axes
principaux alors que les valeurs propres 𝜆𝑖 sont les moments d’inertie correspondants.
1°) Si la droite (𝐴, 𝑤) est un axe de symétrie matérielle de S, alors est un vecteur propre
de 𝐼(𝐶, 𝑆) ∀𝐶 ∈ (𝐴, 𝑤 ) .
2°) Si le plan 𝛱(𝐴, 𝑢, 𝑣 ) est un plan de symétrie matérielle pour S, alors tout vecteur
perpendiculaire à 𝛱(𝑤 = 𝑢 ˄ 𝑣) est un vecteur propre de (𝐶, 𝑆) ∀𝐶 ∈ 𝛱.
Ainsi tout axe perpendiculaire à un plan de symétrie matérielle est axe principal
d’inertie.
𝐼(𝛥) 𝑂, 𝑆 = 𝐼(𝛥𝐺 ) 𝐺, 𝑆 + 𝑚𝑑 2
2 Figure 2.1. Théorème de
2
𝑑 = 𝐺𝐻 avec 𝐻 la projection orthogonale de 𝐺 Huygens
sur (𝛥).
a) Règles générales
2°) Décomposer le système en des éléments simples et étudier séparément chaque partie.
3°) Choisir un point 𝑂 commode et des axes susceptibles de simplifier les calculs (axes
principaux).
5°) Le calcul du moment d’inertie par rapport à un axe (𝛥) passant par O s’effectue
selon l’expression:
𝐼(𝛥) = 𝑢𝐼 𝑂, 𝑆 𝑢
6°) Le calcul du moment d’inertie par rapport à un axe (𝛥′) s’effectue à partir du
théorème d’Huygens :
𝐼(𝛥′) 𝑂, 𝑆 = 𝐼(𝛥𝐺 ) 𝐺, 𝑆 + 𝑚𝑑 2
On considère une tige homogène 𝑇 de longueur 𝑙 et de masse 𝑚. Les axes (𝑂𝑥) et (𝑂𝑧)
sont des axes de symétrie matérielle. Donc 𝑅(𝑂, 𝑥, 𝑦, 𝑧) est un trièdre principal.
𝐴 0 0
𝐼(𝑂, 𝑇) = 0 0 0
0 0 𝐶
𝐴 = 𝐼𝑥𝑥 = 𝑦 2 + 𝑧 2 𝑑𝑚 = 𝜆 𝑦 2 + 𝑧 2 𝑑𝑦
𝑇 𝑇
𝑙
2
=𝜆 𝑦 2 𝑑𝑦
𝑙
−
2
𝑙3 𝑙2 𝑙2
𝐴=𝜆 =𝑚 et 𝐶 = 𝐼𝑧𝑧 = 𝑚
12 12 12
Finalement, la matrice d’inertie de la tige T est :
𝑙2 1 0 0
𝐼(𝑂, 𝑇) = 𝑚 0 0 0
12
0 0 1
2.3. Torseur cinétique
2.3.1. Définition
Soit S un système de points matériels en mouvement dans l’espace affine (E) par rapport
à un repère fixe 𝑅(𝑂, 𝑥, 𝑦, 𝑧). Le torseur cinétique de S par rapport à 𝑅 noté 𝑇𝐶 (𝑆/𝑅)
est le torseur ayant pour résultante l’impulsion totale de S par rapport à 𝑅, 𝑅𝐶𝑖𝑛 (𝑆/𝑅) et
pour moment, le moment cinétique total de S par rapport à 𝑅, 𝜎(𝑆/𝑅). On a ainsi :
Remarques
1°) 𝜎(𝐶, 𝑆/𝑅) dépend du point où on le calcul alors que 𝑅𝐶𝑖𝑛 (𝑆/𝑅) ne dépend que du
repère 𝑅.
2.3.2. Propriétés
𝑛 𝑛
1°) Si 𝑆 = 𝑖=1 𝑆𝑖 , alors 𝑇𝐶 (𝐶, 𝑆) = 𝑖=1 𝑇𝐶 (𝐶, 𝑆𝑖 )
Cas particuliers
1°) 𝐶 ≡ 𝐴 ∈ 𝑅𝑆 :
𝜎(𝐴, 𝑆/𝑅) = 𝑚𝐴𝐺 ˄ 𝑣(𝐴/𝑅) + 𝐼(𝐴, 𝑆/𝑅)Ω(𝑆/𝑅)
3°) 𝐶 ≡ 𝐺 :
𝜎 (𝐺, 𝑆/𝑅) = 𝑚𝐴𝐺 ˄ 𝐴𝐺 ˄ Ω(𝑆/𝑅) + 𝐼(𝐴, 𝑆/𝑅)Ω(𝑆/𝑅)
4°) 𝐶 ≡ 𝐺 ≡ 𝐴 :
𝜎(𝐺, 𝑆/𝑅) = 𝐼(𝐺, 𝑆/𝑅)Ω(𝑆/𝑅)
𝜎(𝑂, 𝑆/𝑅) = 𝜎(𝐺, 𝑆/𝑅) + 𝑚𝑂𝐺 ˄ 𝑣(𝐺/𝑅) avec 𝜎(𝐺, 𝑆/𝑅) = 𝐼(𝐺, 𝑆/𝑅)Ω(𝑆/𝑅)
2.4.1. Définition
Soit 𝑆 un système de points matériels en mouvement dans l’espace affine (E) par
rapport à un repère fixe (𝑂, 𝑥, 𝑦, 𝑧) . Le torseur dynamique de 𝑆/𝑅 noté 𝑇𝐷 (𝑆/𝑅) est le
torseur associé au champ des accélérations par rapport à 𝑅, des points de 𝑆. Les éléments
de réduction en un point 𝐶 quelconque sont la résultante dynamique 𝑅𝑑𝑦𝑛 (𝑆/𝑅) et le
moment dynamique 𝛿 (𝑆/𝑅). Ces éléments sont définis par :
2°) La résultante dynamique d’un système S est la résultante de son centre de masse
affecté de la masse totale de S. Elle est aussi la dérivée dans R de la résultante cinétique
𝑃 (𝑆/𝑅) :
𝑅𝑑𝑦𝑛 (𝑆/𝑅) = 𝑚𝑎(𝐺/𝑅)
𝑑𝜎(𝐶, 𝑆/𝑅)
= −𝑚𝑣(𝐶/𝑅)˄ 𝑣(𝐺/𝑅) + 𝐶𝑀 ˄ 𝑎(𝑀 ∈ 𝑆/𝑅) 𝑑𝑚
𝑑𝑡 𝑆
𝑑𝜎(𝐶, 𝑆/𝑅)
𝛿 (𝐶, 𝑆/𝑅) = + 𝑚𝑣(𝐶/𝑅)˄ 𝑣(𝐺/𝑅)
𝑑𝑡 𝑅
𝑑𝜎(𝑂, 𝑆/𝑅)
𝛿 (𝑂, 𝑆/𝑅) =
𝑑𝑡 𝑅
𝑑 𝑇𝐶 (𝑂, 𝑆/𝑅)
𝑇𝐷 (𝑂, 𝑆/𝑅) =
𝑑𝑡 𝑅
2.5.1. Définition
2.5.2. Propriétés
𝑛 𝑛
1°) Si 𝑆 = 𝑖=1 𝑆𝑖 , alors 𝐸𝑐 (𝑆/𝑅) = 𝑖=1 𝐸𝑐 (𝑆𝑖 /𝑅)
Conséquences
Enoncé du théorème :
« L’énergie cinétique d’un système de points matériel S dans son mouvement par
rapport à 𝑅 et égal à la somme de son énergie cinétique dans son mouvement autour de
son centre de gravité et de l’énergie cinétique de son centre de masse affecté de la masse
totale dans son mouvement par rapport à 𝑅. »