Cours Pédo Dr-Boucharb (1189)
Cours Pédo Dr-Boucharb (1189)
Cours Pédo Dr-Boucharb (1189)
Cours de pédologie
1-Introduction
Le sol est la partie la plus superficielle de l'écorce terrestre, à l'interface entre géosphère, biosphère
et atmosphère, car en effet il possède des constituants minéraux, venant de l'altération de la roche-
mère, des constituants organiques, venus de la décomposition d'êtres vivants, et des constituants
gazeux circulant dans ses interstices. De plus, le rôle du sol est fondamental, puisqu'il fournit aux
végétaux chlorophylliens les ions minéraux dont ils ont besoin Ce n’est que vers le 19e siècle et grâce
aux progrès de la science que le sol a fait l’objet d’une science spéciale : la pédologie, discipline créée en
1877 en Ukraine sous la direction du géologue ukrainien Dokoutchaïev.
Au 19ème siècle, vers 1830, on donne la naissance de la pédologie avec, par le « traité de chimie
organique et de physiologie » de Liebig.
On y parle de la différence de nature des sols, de la richesse en matière organique, en argiles… Seuls
les sols cultivés y sont étudiés.
En 1890, Vassili Vissilievitch Dokoutchaiev est considéré comme le père de la pédologie. Il a étudié
des sols spéciaux (les chernozems), des sols de steppes de la « Russie ». Les sols étaient des « corps
naturels se formant sous l’effet d’un certain nombre de facteurs écologiques » (climat,
végétation).Dokoutchaiev a mis en place des règles de répartition des sols.
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La pédologie est une science à part entière qui fait appelle à l'agronomie, la botanique et la géologie
et non une branche de ces disciplines.
*Le pédon. : C'est le plus petit volume qui permet de définir un sol. Il s'agit, dans le cas général,
d'un prisme grossièrement hexagonal de quelques mètres carrés de surface, limité à la partie
supérieure par la surface du sol et à la partie inférieure par la roche mère sous-jacente. C'est aussi
l'unité de volume qui résulte de l'évolution au cours du temps de la roche sous l'action des facteurs
de la pédogenèse. La notion du pédon à été défini par les américains en 1960.
Comment se forme un sol ?
On peut distinguer globalement 3 étapes :
1-Altération de la roche mère : elle est le résultat de processus physiques (gel, pénétration des
racines…) qui fragmentent la roche, et de processus chimiques (action des eaux chargées d'acides)
qui dissolvent calcaires et hydrolysent minéraux silicatés pour engendrer des complexes d'altération
(argile, oxydes de fer, sels…) cimentant les grains résultant de la précédente fragmentation.
Donc les composants du sol : est un assemblage d'une grande diversité de phases :
La phase gazeuse joue un rôle important par les échanges de dioxygène, de dioxyde de carbone et
autres gaz entre la surface et l'atmosphère. La phase aqueuse est une phase qui représente une faible
quantité des éléments chimiques hormis H et O, cependant elle est le carrefour presque obligé de la
plupart des changement d'état de la matière, des échanges d'éléments chimiques entre phases et des
échanges chimiques entre domaines abiotiques et le système racinaire ou les micro-organismes.
Enfin, les phases minérales présentent une extraordinaire diversité. Lorsque l'on incluse les phases
organiques, cette diversité est telle qu'il devient impossible de les décrire de manière exhaustive. Ce
qui suit s'attachera donc à présenter quelques traits généraux sur les constituants les plus fréquents
du sol.
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Les analyses physiques, chimiques, etc., ont permis de mettre en évidence que seul un nombre
restreint d’éléments chimiques participe de façon essentielle à la constitution des roches. En effet
la composition moyenne de la lithosphère apparaît tels que huit (08) éléments seulement, qui
totalisent 98,59% de l’ensemble, sont représentés chacun dans des proportions 1%
Les roches sont constituées de minéraux silicatés et non silicatés (tableau 1). La silice et l’alumine
qui se combinent pour former un grand nombre de silicates dominent largement.
Ce sont en effet les silicates qui constituent la plus grande part des roches éruptives et
métamorphiques, qui elles-mêmes représentent 95 % des roches de la lithosphère. On les retrouve
également dans les roches sédimentaires dont la moitié seulement est formée par des carbonates,
des sulfates, des halogénures, etc.
Dans les sols, tous les constituants minéraux de diamètre 2µm appartiennent à la fraction
argileuse. Cette fraction ne renferme que très peu de fragments inaltérés des minéraux primitifs
(micas et quartz). La plus grande partie est représentée par des produits de décomposition de ces
minéraux primitifs ou des néoformations liées à la pédogenèse. Les néoformations les plus
importantes sont les minéraux argileux. Ils sont principalement formés à partir de minéraux
préexistants, par réaction de la croûte terrestre au contact de l’hydrosphère ou de l’atmosphère. A
côté des minéraux argileux, la fraction argileuse contient des oxydes et des hydroxydes libres, de
la silice, du fer, de l’alumine et du manganèse.
O Si Al Fe Ca Na K Mg H P Mn Ba C Cl
42.60 27.73 8.13 5.00 3.63 2.83 2.59 2.09 0.14 0.10 0.09 0.04 0.02 0.01
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1. 2- Composition granulométrique.
La terre fine est constituée de particules dont le diamètre est inférieur à 2 mm. Les plus fines de ces
particules sont agrégées entre elles par des ciments, notamment par des matières organiques, et sont
floculées. Au laboratoire on détruit la matière organique pour séparer les différents éléments
minéraux entre eux. On peut alors déterminer les proportions des différentes classes
granulométriques qui composent la terre fine
Tableau 2 : Composition granulométrique
CAILLOTS 20 à 7.5cm
1. 3- La texture.
Les particules donnent au sol des caractères qui dépendent en grande partie de leur taille. Les sables
grossiers n'adhèrent pas les uns aux autres et, s'il y en a beaucoup, le sol est alors perméable. Quand
les éléments très fins sont majoritaires ils constituent une masse continue, surtout à l'état humide et
le sol est alors imperméable. La plasticité, la cohérence, la stabilité des agrégats et bien d'autres
caractères, dépendent des proportions des différentes classes granulométriques du sol. C'est ce qui
permet de définir la texture d'un sol. Pour cela, on utilise une méthode graphique (fig. 5- triangle
isocèle avec trois pôles : les sables, les limons et les argiles).
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Figure 1 : Triangle isocèle avec trois pôles : les sables, les limons et les argiles.
1. 4- Les sables.
On distingue deux sous classes granulométriques : les sables grossiers, diamètre entre 2 mm et 0.2 mm
et les sables fins dont le diamètre est compris entre 200 μ et 50 μ.
En fonction de la densité des minéraux, on sépare deux fractions dans les sables : les minéraux lourds
(d > 2,9) et les minéraux légers (d < 2.9).
* les minéraux lourds. Ce sont les plus résistants aux attaques des agents de la pédogenèse. Ce sont
donc des témoins et des résidus du matériau originel du sol. On détermine le pourcentage de chaque
espèce minérale et on peut construire des graphiques ou des tableaux correspondant au spectre de la
répartition des minéraux lourds de la fraction sableuse.
* La morphoscopie. C'est l'étude de l'aspect extérieur des minéraux. On s'adresse surtout aux quartz,
qui, étant très durs et très nombreux, gardent les traces d'usures auxquelles ils ont été soumis très
longtemps. La forte résistance du quartz à l'altération en fait un enregistreur des actions physiques et
chimiques auxquelles il a été soumis.
* les minéraux légers. Ce sont surtout des quartz mais aussi des feldspaths, des micas et des
feldspathoïdes. Ce sont des minéraux très importants car ils constituent une réserve de potasse ainsi
que d'autres ions (Na, Ca, Fe, Mg, etc.) dans le sol.
1. 5- Les limons.
Ils sont constitués des mêmes minéraux que les sables. Mais leur rapport surface / volume est plus
grand et l'altération fait disparaître les limons assez rapidement. Dans les très vieux sols des régions à
climat lixiviant, la teneur en limons est très faible.
1. 6- Les argiles.
L'argile est une fraction minérale du sol comportant des particules dont le diamètre est inférieur à 2
μm. Nous appelons aussi un sol " une argile " quand la terre fine présente une texture avec des
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proportions supérieures à 40 % en argile. Enfin, si une roche a une teneur élevée (plus de 40 %) en
argile au sens granulométrique, on la qualifie aussi d'argile.
Les minéraux argileux ont une importance capitale dans le sol. Ils constituent en effet la partie du
sol qui migre facilement, qui gonfle et se rétracte en fonction de l'humidité et surtout qui possède la
propriété de fixer provisoirement certains éléments chimiques indispensables aux plantes. D'autre
part, les argiles sont les formes stables de la matière minérale silicatée dans les conditions
physicochimique du sol. En outre, et si les ces conditions physico-chimiques se sont maintenues
suffisamment Longtemps, le type d'argile que l'on retrouve dans le sol traduit ces mêmes conditions.
*Structure des argiles
Comme dans les roches de la lithosphère, dans les argiles, le constituant le plus représenté tant du
point de vue volumétrique que pondéral est l’oxygène. C’est à cet anion que sont associés dans
l’ordre : Si, Al, Fe, etc., formant l’édifice élémentaire. Ainsi, les feuillets élémentaires des argiles
sont formés par la superposition de plans ioniques organisés suivant deux types précis de couches :
le type tétraédrique de silice et le type octaédrique d’alumine .
La couche tétraédrique : est constituée d’un plan de tétraèdres de silice qui forme un polymère de
formule (Si2O5 --)n. Chaque tétraèdre de SiO4 formé d’un ion de silicium Si4+ (0.39Å) qui occupe le
centre du tétraèdre dont les quatre sommets sont occupés par des ions oxygènes (fig.5a). La charge
électrique résultante est nulle puisque les quatre charges positives de l’ion silicium sont neutralisées
par les quatre charges négatives des ions oxygènes.
La couche octaédrique : est constituée d’un plan d’octaèdres d’aluminium (0.57Å) qui forme un
polymère de formule [Al2(OH)6]n ou [Mg3(OH)6]n. Chaque octaèdre contient un ion d’aluminium
(argile dioctaédrique) ou de magnésium (argile trioctaédrique) qui occupe le centre alors que les six
sommets sont occupés par des ions O2-ou OH- (fig.2).
Là encore, la règle de l’électroneutralité est respectée : les six charges positives des cations
aluminium ou magnésium sont compensées par les six charges négatives des anions O 2- ou OH-.
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Fig 2 : Représentation d’un tétraèdre de silice (a) et d’un octaèdre d’aluminium (b)
Avec les chlorures et les sulfates, les carbonates sont caractérisés par leur solubilité relativement
forte comparée à celle des silicates.Le carbonate le plus abondant est la calcite (CaCO3). Les autres
minéraux carbonatés que l'on peut rencontrer dans les sols sont la dolomite (Ca.Mg(CO3)2), la
sidérite (FeCO3) et le carbonate de sodium (Na2CO3), ce dernier uniquement dans les sols
halomorphes alcalins, à pH supérieur ou égal à 8.5.
Les teneurs en CaCO3 dans les sols qui en contiennent sont très variables : de quelques % à plus de
70%. Toutefois, le dosage des carbonates totaux n'a souvent d'autre intérêt que de classer les sols
carbonatés en fonction d'une échelle d'appréciation.
Ce qui est important de point de vue agronomique et écologique c'est la réactivité du CaCO3. Ce
dernier quand il a une taille inférieure à 20 μm correspond, pour les pédologues, au calcaire actif
(fraction carbonatée susceptible de se solubiliser rapidement dans le sol).
Ils se présentent dans les sols sous différentes tailles : depuis les cailloux (très peu actifs) jusqu'aux
poudres argileuses constituées de Ca CO3 (calcaire actif). Ce calcaire fin peut, soit être hérité, soit
être issu de l'altération physique d'un roche carbonatée, soit encore provenir de la précipitation de
calcite dans certains horizons du sol sous forme de revêtements microcristallins (pseudomycelium),
de ciment liant les particules entre elles ou même de petites concrétions ou nodules carbonatés
(calcaire secondaire). L'accumulation de calcaire secondaire nécessite une dissolution préalable d'un
matériau carbonaté, soit dans les horizons supérieurs d'un profil, soit en position amont dans une
séquence de sols. Ce phénomène est particulièrement développé dans les sols des régions
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Les oxyhydroxydes sont des solides qui résultent de la combinaison de différents cations métalliques
(fer, aluminium, manganèse,... ) avec l’anion O2- et / ou l’anion OH-. Il s’agit donc d’oxydes
(uniquement O2-), d’hydroxydes (uniquement OH-) ou d’oxyhydroxydes (O2- et OH-), d’où le
terme général d’oxyhydroxydes. En outre, ces constituants ne comprennent qu’un seul cation de
coordination (Fe ou Al par exemples).
En pédologie, ces oxyhydroxydes sont regroupés sous le vocable d’éléments libres. On parlera donc
des « formes libres » du fer, de l’aluminium, etc. c’est à dire les constituants minéraux du sol qui
contiennent ces éléments mais sans qu’ils soient engagés dans un réseau cristallin d’un quelconque
minéral primaire ou secondaire.
Les oxyhydroxydes les plus abondants dans les sols sont à base de fer et d’aluminium. Il s’agit en
effet de deux cations qui s’hydrolysent aux valeurs de pH communes dans les sols si bien que
lorsqu’ils sont libérés dans la solution du sol à l’issue de l’altération des minéraux, ils évoluent
spontanémentvers des formes hydroxylées insolubles, amorphes, qui peuvent évoluer
progressivement vers l’étatcristallin. Ce processus est qualifié de vieillissement.
1. 8. 1- Oxyhydroxydes de fer.
Le fer est un élément abondant dans l’écorce terrestre. Il se rencontre dans la majorité des roches et
particulièrement dans les roches dites basiques (gabbros, basaltes, ...) c’est à dire pauvres en silice
et ferromagnésiens (biotite, pyroxènes, amphiboles et péridots). A l’origine, c’est l’altération de ces
minéraux qui fournit le fer contenu dans les sols sous forme d’oxyhydroxydes, encore que ces
derniers puissent être hérités en ligne droite des roches sédimentaires. Le fer est donc présent dans
tous les sols mais avec des proportions fort variables : entre 1% et plus de
80% de fer total (exprimé en Fe2O3). Du fait de l’insolubilité des oxyhydroxydes, la concentration
en fer des sols a tendance à s’accroître par accumulation relative au cours de la pédogenèse.
A l’échelle des grandes zones climatiques, les teneurs en fer dans les sols sont indépendantes des
roches mères et sont fonction du climat c’est à dire du degré d’altération des sols. C’est pourquoi
dans la zone intertropicale, les teneurs en fer des sols sont de 5 à 10 fois plus importantes qu’en zone
tempérée.
Ils interviennent dans la structuration de certains sols où ils peuvent être responsables de la formation
d’agrégats ou au contraire évoluer par induration vers des formes concrétionnées ou même, en région
tropicale, vers de véritables cuirasses ferrugineuses.
1. 8. 1.2- Formes du fer dans les sols.
Les formes cristallisées sont représentées dans le sol par deux formes hydroxylées, la goethite et la
lépidocrocite, un oxyde et par l’hématite.
a.La goethite (α-FeO.OH) est l’oxyhydroxyde de fer le plus commun dans les sols de toutes les
régions du globe. Il s’agit en effet d’une forme stable dans une large gamme de conditions
édaphiques. Elle est de couleur brun-rougeâtre à l’état hydraté. Il n’y a théoriquement pas de
substitutions isomorphes, donc pas de charges structurelles. Cependant, la goethite des sols présente
fréquemment de 10 à 20 % de substitutions Fe/Al (parfois Mn) déterminant un degré de cristallinité
souvent imparfait. La goethite se rencontre soit à l’état dispersé dans les sols soit associée à l’argile
soit encore sous forme de concrétions de taille et de degré d’induration très variables.
b. La lépidocrocite (γ-FeO.OH), plus rare, se rencontre particulièrement dans les sols
hydromorphes où elle se forme par oxydation brutale de Fe2+ .
c. L’hématite (α-Fe2O3) est très commune dans les sols des régions tropicales et subtropicales où
elle est souvent un produit de néoformation (processus de rubéfaction) Sa coloration est franchement
rouge et son effet de pigmentation est d’autant plus important que sa taille est plus petite; toutes
choses égales par ailleurs, son pouvoir de coloration est plus important que celui de la goethite.
L’équilibre électrostatique est réalisé par l’occupation de deux sites octaédriques sur trois (structure
octaédrique). Il n’y a pas de charges structurelles.Il existe aussi des formes amorphes ou
paracristallines qui sont des oxyhydroxydes plus ou moinshydratés et qui constituent des gels
colloïdaux, notamment lors des premières étapes de la cristallisation de la goethite ou de l’hématite.
Ces formes sont fréquentes dans la plupart des sols et peuvent même devenir assez abondantes dans
certains types d’horizons (horizons d’accumulation des podzols par exemple). Elles évoluent
progressivement et plus ou moins rapidement selon les
conditions édaphiques vers des formes de mieux en mieux cristallisées. La formule générale peut
s’écrire Fe(OH)3.nH2O.
1. 8. 1.3- Comportement géochimique du fer.
Le comportement géochimique du fer dans les sols est essentiellement régi par le pH et le potentiel
rédox (Eh) du milieu ambiant (fig. 6). Le pH détermine les domaines d’apparition des formes
ioniquesou hydroxylées insolubles.
Le potentiel rédox détermine quant à lui le domaine d’existence des ions ferriques (Fe3+) ou ferreux
(Fe2+).
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b- Les débris végétaux et animaux organisés, ou " matières organiques fraîches ".
Ils retournent au sol et ont sensiblement la même composition que les tissus vivants dont ils
proviennent :des substances hydrocarbonées (sucres solubles, amidon, cellulose, lignine, résine,...),
des matières azotées (surtout sous forme de protéines) et des sels minéraux libres (de calcium,
magnésium, potassium,...). Toutes ces substances sont des corps complexes formées de très grosses
molécules.Cependant, elles diffèrent par leur vitesse de décomposition.
Certaines, faciles à décomposer, serviront surtout d'aliments énergétiques et plastiques aux bactéries,
et disparaîtrons très vit, avec production importante de CO2 et d'eau, d'énergie et de corps
microbiens (sucres, amidons, cellulose, ..).D'autres au contraire seront attaquées plus lentement et
moins complètement laissant d'importants résidus : il s'agit de la lignine, des matières grasses, des
résines, des tanins...
c- Les produits transitoires. Ce sont les maillons de cette chaîne de transformations partant
des matières organiques fraîches et aboutissent, pour la plupart, à des substances minérales simples
(gaz carbonique, phosphates, carbonates.. de Ca, de Mg, de Na...).
La première étape de la décomposition des matières organiques jeunes comprend deux phases :
Une phase de prolifération microbienne à partir de substances faciles à décomposer ce qui entraîne
la libération de CO2, H2O et de l'énergie.
Une phase de décroissance microbienne et de libération de substances nutritives organiques et
minérales. Ces substances, utilisables par les plantes, sont pour la plupart immédiatement fixées par
les forces de liaison de l'argile et de l'humus, ou servent à la synthèse de l'humus.
Les produits transitoires constituent la fraction jeune des matières organiques ou " humus jeune ".
Or certains de ces produits au lieu de se minéraliser complètement vont stopper leur évolution. Leur
molécules, au lieu de se décomposer, vont se regrouper, se condenser, se " polymériser " pour aboutir
à des substances nouvelles à très grosses molécules qualifiées d'acides humiques. C'est la deuxième
étape de l'évolution des matières organiques dans le sol : l'humification.
d- Les acides humiques ou " humus stable ". Ils sont donc synthétisés au cours de
l'humification. Les matières premières de la synthèse de l'humus sont : des résidus de lignine et de
cellulose oxydées, des matières azotées (protéines, acides aminés, ...) et des sels minéraux.
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définir.
2. 5. 1- Complexes chimiques.
Les oxydes, les produits organiques et les ions du sol sont parfois liés sous forme de complexes
chimiques généralement plus solubles ou pseudosolubles que certains éléments qui les constituent.
Ceux-ci peuvent alors facilement migrer dans le sol tant que le complexe n'est pas détruit. Si au
contraire celui-ci arrive, après migration, dans une zone ou les conditions physico-chimiques font
qu'il n'est plus stable, il est détruit et ces éléments reprennent leur indépendance chimique. L'élément
qui amigré grâce à la formation du complexe est alors fixer sous forme insoluble. Par exemple le
fer, même à l'état ferreux n'est pas soluble dans les conditions ordinaires du sol. Il migre grâce à la
formation de complexes organique et il est reprécipité par oxydation en fer ferrique. L'or peut lui-
même être complexé par la matière organique et migrer dans le sol.
Les complexes les plus importants en pédologie sont ceux que la fraction soluble de la matière
organique libre (acides fulviques) peuvent former avec les cations Fe2+, Fe3+, Mn2+ et Mn4+. Sous
forme d'ions échangeables, ces ions n'existent dans le sol qu'à des pH bien défini : 6,5 pour Fe2+, 5
pour Al3+ et 2,5 pour Fe3+. A des pH plus élevés, ils sont sous forme d'hydroxydes insolubles. S'il
y a migration de ces éléments à des pH supérieurs au seuil critique, c'est que des composés
complexants ont pu les soustraire momentanément aux lois qui régissent leur état.
2. 5. 2- Complexes absorbants.
L'argile, l'humus et certains composés amorphes ont la propriété de retenir à leur périphérie des ions
qui peuvent être échangés avec d'autres ions de la solution du sol. Ce dernier à le pouvoir, par
l'intermédiaire de substances, d'échanger des ions qu'il absorbe. Sur certaines des surfaces de ses
constituants, on dit qu'il a une capacité d'échange et qu'elle est due à un complexe absorbant. Celui-
ci a donc la capacité de fixer des ions échangeables. Les pourcentages des cations du complexe
absorbant influent énormément sur les propriétés physiques et chimiques du sol. Le potassium et
l'ammonium, malgré leur importance dans la nutrition des plantes, s'y trouvent toujours en faible
quantité. Les meilleurs conditions de croissance des plantes cultivées sont réalisées lorsque le
complexe absorbant est saturé par des cations alcalino-terreux, surtout le calcium. Le pH du sol est
alors voisin de la neutralité. Le calcium assure une liaison très tenace entre les particules argileuses
et l'humus et la structure est favorable.
Les plantes se nourrissent en échangeant les cations dont elles ont besoin (K+, Ca++ et Mg++) contre
des ions H+ quelles puisent dans l'eau.
2. 5. 3- Le complexe argilo-humique.
Comme son nom l'indique, il s'agit de l'association de composés organiques avec les constituants
argileux de la fraction minérale du sol.
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De nombreuses études ont montré que la majeure partie de la matière organique humifiée est liée à
la fraction argileuse du sol. Fréquemment 50 à 80 % de cette matière organique est adsorbée sur les
argiles. Il est toute fois difficile de savoir avec précision qu'elle est la surface des particules
argileuses qui est couverte par les composés humiques. Quant à la nature des liaisons, plusieurs
mécanismes ont été évoqués : attraction électrostatique, liaison par ponts hydrogène, adsorption
physique, complexes de coordination.Il est probable que ces différents types de liaisons jouent
simultanément et son fonction de la naturedes composés organiques et minéraux. Lorsqu'il y a un
nombre suffisant de points de contact entrecomposé organique et argile, il devient virtuellement
impossible de séparer les deux constituants.
Il est clair que la formation de tel complexes a pour effet de favoriser la structuration du sol par
augmentation de la cohésion inter-agrégats. La stabilité de ces agrégat est mesurée par des tests de
stabilité texturale.
minéralisation continuelle, l'humus agit sur les caractéristiques chimiques du sol et sur la nutrition
des plantes.
- Elle augmente l'activité microbienne : la matière organique constitue, en effet, une source
énergétique pour les micro-organismes.
2. 7-Les complexe colloïdaux
Le sol est une dispersion stable de particules colloïdales (1 à 1 000 nanomètres de diamètre) dans
un liquide et dans laquelle le système paraît de prime abord être constitué d'une seule
phase liquide homogène. Une suspension colloïdale est le nom donné aux dispersions de particules
fines dans un milieu; le diamètre des particules entre 1 et 1000 nm. Dans les sols : particule de très
petite dimension (de 0,5 à 1 micron), soit minérale (par exemple argile colloïdale), soit organique
(par exemple humus). Les dispersions colloïdales se présentent sur des surfaces relativement
grandes. Une propriété à noter : les particules colloïdes ont généralement la propriété d'attirer
fortement à leur surface divers minéraux.
Le nom de "colloïde" ou d'une solution colloïdale vient de la racine grecque kolas qui signifie "qu'il
peut coller". Ce nom fait référence à l'une des propriétés principales des colloïdes : leur tendance
spontanée à ajouter ou à former des caillots. De là vient également le mot "cola", le fluide pâteux
utilisé pour coller. Les colloïdes affectent également le point d'ébullition de l'eau et sont polluants.
Les colloïdes diffèrent des suspensions chimiques, principalement par la taille des particules de la
phase dispersée. Les particules dans les colloïdes ne sont pas directement visibles, elles sont visibles
au niveau microscopique (entre 1 nm et 1 µm) et dans les suspensions chimiques, elles sont visibles
au niveau macroscopique (plus de 1 µm). De plus, au repos, les phases d'une suspension chimique
se séparent, contrairement à celles d'un colloïde. La suspension chimique est filtrable, alors que le
colloïde n'est pas filtrable.
Les systèmes colloïdaux sont des systèmes non homogènes dans lesquels les particules constituant
un ou plusieurs de leurs composants (phase dispersée ou dispersée) ont des tailles comprises entre
10 et 2000 Å, tandis que les composants restants sont constitués de particules inférieures à environ
10 Å (phase dispersante ou milieu de dispersion).
Dans certains cas, les particules sont de grosses molécules, comme des protéines. Dans la phase
aqueuse, une molécule est pliée de telle sorte que sa partie hydrophile se trouve à l'extérieur, c'est-
à-dire la partie qui peut former des interactions avec les molécules d'eau par le biais de forces
dipolaires ioniques ou de forces de ponts hydrogène. partie externe de la molécule. Les colloïdes
peuvent avoir une certaine viscosité (la viscosité est la résistance interne d'un fluide : liquide ou
gazeux, au mouvement relatif de ses molécules).
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Les colloïdes sont classés en fonction de la magnitude de l'attraction entre la phase dispersée et la
phase continue ou dispersante. Si ce dernier est liquide, les systèmes colloïdaux sont classés en
"sols" (substrats au sens chimique) et subdivisés en "lyophobes" (peu d'attraction entre la phase
dispersée et le milieu dispersant) et les "lyophiles" (grande attraction entre la phase dispersée et le
milieu dispersant).
Dans les colloïdes lyophiles, la phase dispersée et le milieu dispersant sont liés, ils forment donc
des solutions vraies et ont un caractère thermodynamiquement stable; alors que les colloïdes
lyophobes sont ceux où la phase dispersée et le milieu dispersant ne sont pas liés, ils peuvent
former deux phases et avoir un caractère cinétiquement stable.
2-Définition
Le sol est composé du plusieurs couches, dont on trouve une couche superficielle se nomme
litiére,c’est l’accumulation des débris végétaux
L’humus est la couche sous la litière Sous l’humus , c’est le sol proprement dit. C’est là que
sebtrouvent généralement les racine des arbres.
Le sol est généralement enrichi par les éléments minéraux provenant de l’humus . Cette couche
possède différents horizon qui servent à nommer le type de sol. Enfin , la dernière couche se nomme
la roche mère.
Sous le terrain, on peut distinguer plusieurs niveaux d’organisation, ce sont des volumes
pédologiques qui assemblent les constituants (particules élémentaires), ces organisations sont
partiellement visibles a l’œil nu (Ex: les agrégats, les couleurs, les vides, traces d’activité
biologique..etc.) , et partiellement a l’aide de microscope. A partir de là, un sol va avoir différentes
caractéristiques que l'on peut déterminer en effectuant des analyses physico-chimiques.
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3-2.Structure : façon dont ses constituants sont agencés les uns par rapport aux autres. Dans un sol
brun, on a des agrégats de sable et de complexe argilo-humique qui peuvent être agencés de façon
plus ou moins fragmentée.
3-3.Porosité : volume total des espaces laissés libres entre les agrégats ou les particules solides.
Elle conditionne la circulation de l'eau, des gaz et de certains animaux dans
4- L’horizon pédologique:
Ce sont des volumes pédologiques plus ou moins parallèles a la surface du terrain. Chaque horizon
se décrit en termes d’un ou plusieurs types d’assemblages et de leurs relations. L’horizon est
généralement considéré comme l’unité de base de la caractérisation locale de la couverture
pédologique. Les couches du sol constituent différents horizons. Ils se différencient au cours de
l’évolution du sol et témoignent de son histoire, Il existe trois types d’horizon :
4.1.Horizons de référence
Les horizons de référence sont dénommés, selon une nomenclature internationale, par des
lettres: O, A, B,.... On distingue deux groupes d’horizons : Les horizons humifères ou
organiques et Les horizons minéraux.
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Les horizons minéraux sont les moins plus ou moins rapide de l'humus. De couleur foncée, situé sous l'horizon O.
riches en organismes vivants. Ils
contiennent moins de 17% de carbone
organique E Horizon lessivé (ou éluvial), appauvri par l'eau d’infiltration en ions, en argiles, en
Roche-mère non altérée. Couche géologique à partir de laquelle se sont formés les
R, M, sols. R : roches dures, M: roches meubles et tendres,
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5 -Les profils pédologiques
Le profil de sol est l’ensemble des horizons d’un sol donné; chaque horizon étant une couche
repérable et distincte de ce sol. Ces horizons sont d’autant plus distinct que le sol est évolué. En
effet, la formation et l’évolution des horizons sous l’influence des facteurs écologiques conduisent
à la différenciation de couches de natures différentes.
6 - Structure
Elle désigne le mode d’assemblage des particules qui composent un sol. Elle s’observe et se décrit
à deux niveaux : structure proprement dite, à l’échelle macroscopique et microstructure ou
micromorphologie à l’échelle microscopique. La structure détermine la répartition dans l’espace
de la matière solide et des vides. Cette répartition conditionne l’ensemble des propriétés physiques
fondamentales du sol : aération, respiration des racines, rétention d’eau, etc...
6.1- Origine des structures
Elles résultent de processus de nature variés, biologique, chimique et enfin, physique et
mécanique. La dominance de tel ou tel processus est à l’origine des divers types de structures. Le
rôle des ciments floculés est considérable. Il s’agit des éléments fins ou colloïdaux formant des
ponts ou des revêtements autour des particules minérales plus grossières et les liants entre elles
plus ou moins intimement.
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Les forces de rétention sont principalement dues à la Matrice solide ( force d’adsorbtion et forces
capillaires).L’énergie correspondante est le potentiel matriciel Pm. Ce dernier dépend de la teneur
en eau , selon une relation appelée (caractéristique d’hydratation).Il est nul dans un milieu saturé
en eau égal à -3 104 Pa à la capacité de rétention au champ et -15 105 Pa au flétrissement
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permanent des plantes .La rétention est aussi due à l’hydratation des solutés quand la solution du
sol est suffisamment concentrée.
Le bilan de la radiation solaire, depuis l’atmosphère jusqu’au sol, montre qu’un tiers (33%)
seulement de l’énergie solaire pénètre dans le sol. La plus grande partie (40%) de cette énergie
est réfléchie par la couche atmosphérique supérieure, 17% sont absorbés par l’atmosphère et
10% réfléchies par le sol et la végétation.
La quantité de chaleur reçue par le sol varie en fonction de :
- l’humidité de l’air.
- la couverture du sol (végétation).
- la couleur du sol (un sol de couler sombre se réchauffe plus rapidement qu’un sol clair).
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- son humidité (un sol sec se réchauffe plus rapidement qu’un sol humide). ?
- son exposition (le sol exposé au sud se réchauffe plus rapidement que le sol exposé au nord).
Ce sont les mêmes que ceux de l’air. Cependant, les fermentations biologiques de la matière
organique et la respiration des racines produisent beaucoup de dioxyde de carbone et la pression
partielle de ce gaz augmente (3 % au lieu des 3 /10 0000 de l’atmosphère normale). Ce phénomène
prend de l’importance dans les sols calcaires, car de nombreux équilibres chimiques sont alors
déplacés.
Dans les sols engorgés par l’eau et dans les sols gonflants, les gaz sont chassés du sol. L’oxygène
peut alors faire défaut si des fermentations ont lieu ou si les racines consomment de l’oxygène : le
sol devient asphyxiant pour les plantes et réducteur (le fer migre alors très facilement).L’oxygène
et le dioxyde de carbone sont donc les gaz qui jouent un rôle important dans les sols. Ils existent
soit à l’état libre au sein de l’atmosphère du sol, soit à l’état dissous dans les solutions du sol. Des
échanges ayant lieu constamment entre l’atmosphère terrestre, l’atmosphère du sol et les solutions
du sol.
Selon Ponge et Bartoli (2009), l’air du sol est en contact avec l’atmosphère via un réseau de
pores interconnectés. La diffusion de cet air est freinée en proportion de la profondeur, de la
taille des pores et de leur remplissage par l’eau du sol. Cet air «atmosphérique » est ensuite
modifié par les organismes qui y respirent, en particulier les racines des végétaux (la moitié
de la respiration du sol est d’origine végétale) et les microorganismes (bactéries, champignons).
La couleur est un critère variable avec l’état d’humidité du sol. On la décrit classiquement à
l’état humide ; un sol sec sera au préalable réhumidifié. Les couleurs sont relevées de préférence
à l’ombre, ou avec le soleil dans le dos. On donne la ou les teinte(s) générale(s) de l’horizon
ainsi que celle d’éventuelles taches.
Voyons à travers quelques exemples, ce que nous indiquent les couleurs du sol :
10.1-Noir
La couleur gris-noire est généralement associée à la présence de matières organiques dans le sol.
On observe très souvent un gradient décroissant des teneurs en matières organiques le long des
profils de sol en lien avec les apports de qui s’effectuent à la surface du sol (fumier, lisier, feuilles
mortes, etc.). Dans des conditions bien spécifiques, on peut également observer, en profondeur,
des horizons très riches en matière organique. C’est le cas des sols tourbeux dans lesquels la
saturation permanente en eau du sol entraine une accumulation de matière organique.
10.2-Blanc
Elle est caractéristique d’une accumulation de sels dans le sol et est utile pour détecter des sols
carbonatés ou salés.
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10.4-Couleurs pales
Elles traduisent des phénomènes d’appauvrissement du sol en certains éléments colorants tels
que le fer ou les argiles. En effet, nous avons vu que sous forme réduite le fer devient mobile. Il
peut alors migrer dans le profil et s’accumuler à un autre endroit (transport vertical, latéral). Des
phénomènes de migration d’argile associée au fer peuvent également se produire, depuis des
horizons « éluviaux », qui s’appauvrissent, vers des horizons « illuviaux », d’accumulation. Ce
processus est appelé lessivage.
Des couleurs pâles s’observent également dans des sols qui se développent sur une roche pauvre
en fer (ex. : des argiles blanches).Les sols présentent donc une grande diversité de couleurs dont
l’étude nous permet de formuler des hypothèses sur leur composition et leur fonctionnement.
Certaines sont héritées de la roche mère (par exemple, le calcaire peut colorer le sol en blanc),
d’autres résultent de mécanismes complexes qui se déroulent au cours de la vie du sol.
Un même observateur n'est pas certain d'utiliser les mêmes termes pour désigner les mêmes
couleurs, c'est pourquoi, les pédologues du monde entier utilisent couramment la charte
Munsell. La charte de couleur « Munsell soil color chart », code universel, traite de toutes les
couleurs.
L'évaluation s'effectue par comparaison avec les échelles colorées d'un nuancier, dans cet
ordre :
La teinte représente une nuance de couleur. Le système est basé sur 5 champs chromatiques
de base : R rouge, Y jaune, G vert, B bleu, P pourpre (entre les rouges et les bleus) plus 5
champs intermédiaires. Chacune des couleurs est données en 10 nuances.
On définit les dix teintes principales. Chacune est alors divisée en dix secteurs numérotés de
sorte que le 5 marque le milieu de la tonalité et le 10 la frontière entre une teinte et la
prochaine. Ainsi l’on peut évaluer une couleur en fonction de cette teinte et l’identifier (5R,
10YR par exemple).
Puis on évalue le degré de luminosité de la teinte entre 0 pour le noir et 10 pour le blanc.
De même, la saturation est évaluée. Elle commence au gris (0), les limites supérieures variant
de couleur en couleur.
La couleur se voit alors attribuer son identifiant définitif (exemple : « 5RP Nuancier 8/2 »
pour un rose pâle, ou « 5P 4/2 » pour un pourpre grisâtre).
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Chapitre III
Les propriétés chimiques et biologiques du sol
Introduction
Ils sont un ensemble de caractéristiques, en fonction de phénomènes chimiques ou physico-
chimiques, en relation étroite avec la climat et surtout les organismes vivants, qui se combinent
pour définir l'un des aspects de la fertilité d'un sol, affectant la virtualité productive des plantes
cultivées.
Le sol est un complexe chimique dans le système qui comprend également réactions redox; en
d'autres termes, en fonction de certains facteurs environnementaux, le sol se comporte comme un
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agent oxydant ou agent réducteur contre certaines espèces chimiques. La biologie du sol représente
en masse 0,25% de la masse du sol ; ceci est assez faible en part, mais représente tout de même
environ 4,5t/ha. Ainsi, il peut y avoir des milliards de protozoaires (animaux unicellulaires) et de
bactéries, des dizaines de millions de nématodes et des centaines de milliers d’acariens dans un
mètre carré de couche arable. Certains sont des consommateurs primaires , d'autres des prédateurs,
et enfin certains autres des décomposeurs.
Le contenu calcaire est une propriété chimique qui a une influence significative sur les
différentes propriétés physiques et chimiques des sols soumis à l'alcalinité constitutionnelle. Ce
calcaire dans le sol provient généralement de la désintégration des minéraux présents dans les
roches carbonatées (calcite, aragonite, dolomie) Ou par le dépôt résultant contribution naturelle
ou artificielle des eaux carbonate. Il contribue effectivement à déterminer les propriétés
chimiques des sols.
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2 l’acidité
3 le potentiel rédox.
II-2. Le pH du sol
Le pH du sol donne une indication sur l’activité des protons dans un système sol- eau ou sol-
solution saline (Kcl par exemple), compte tenu de toutes les réserves que peut comporter une telle
détermination, réalisée généralement sur une suspension de sol et non sur une solution vraie.
II-3.L’importance du pH
(argilo-humique)
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II-4. Le potentiel d’oxydo-réduction.
L’un des paramètres les plus utilisés pour rendre compt des propriétés oxydantes ou réductrices
du milieu sol est le potentiel d’oxydo-réduction. Ce dernier est l’expression en millivolts du
potentiel éléctrique qui résulte du transport d’éléctrons d’un donneur d’éléctrons vers un accepteur
d’éléctrons. Les réactions d’oxydation et de réduction se traduisent, en effet, par des échanges
d’électrons. Une oxydation est une incorporation d’oxygène, ou une libération d’électrons. Une
réduction est une perte d’oxygène ou une incorporation d’électrons. Exemple Forme réduite
Forme oxydée Exemple
l'assimilation: les êtres vivants ingèrent, digèrent la matière organique et l'assimilent en matière
organique vivante
La sécrétion : les êtres vivants sécrètent des molécules organiques dans le sol ; citons en
particulier les polysaccharides pour leur effet d'agrégation des particules du sol.
La minéralisation : une partie de la matière organique est minéralisée, sous forme d'ions
minéraux, solubles, qui sont assimilables par les végétaux.
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Appelée aussi micro- organismes ou microflore, représente quelques tonnes par hectare. Elle est
formée de bactéries et d’actinomycètes (groupe des eubactéries ramifiées, proches des
champignons). On trouve également des algues et des cyanophycées (algues photosynthétiques)
dont certaines peuvent fixer l’azote de l’air. Toutes ces espèces sont présentes dans les sols.
III-2.Biomasse végétale
Le système racinaire des plantes est un constituant important des organismes vivant dans le sol.
Il comprend plusieurs parties, caractérisées par le diamètre et le niveau de ramification. La
longueur et la forme des racines dépendent de facteurs génétiques des plantes et des contraintes
du milieu. Ce sont les racines les plus petites, ou radicelles, qui permettent la nutrition des plantes.
Elles absorbent l’eau et les éléments minéraux, elles sécrètent des substances organiques plus ou
moins complexes.
III-3.Biomasse animal
Egalement nommée faune du sol, la biomasse animale peut être divisée en quatre catégories selon
la taille des organismes : micro-, méso-, macro- et mégafaune. Les effets de la faune du sol sont
mécaniques : macro-brassage, micro- brassage, formation de galeries, fragmentation de la matière
organique fraîche, mélange intime entre la matière organique et les minéraux du sol, formation
d’agrégats. Ces activités sont indispensables au développement des qualités agronomiques d’un
sol. L'importance de l'intervention des microorganismes dans le cas de carbone (C), d'azote(N),
de soufre(S), elle est capitale, puisque l'absence, voire l'inactivité des microorganismes,
entraînerait un arrêt de l'approvisionnement naturel des sols en azote et un blocage du turnover de
C, N, S se traduisant par l'accumulation de ces éléments sous forme organique inutilisable par les
végétaux.
Les bactéries jouent un rôle dans toutes les transformations de la matière organique, dont la
minéralisation. Elles synthétisent des polysaccharides très résistants à la dégradation qui forment
une part importante de la matière organique humifiée (l’humus).
Dans le cas des autres éléments, tels que le phosphore (P), l'intervention microbienne est
beaucoup plus discrète, les transformations microbiennes peuvent contribuer à l'enrichir ou à
l'appauvrir.
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Les bactéries jouent un rôle dans toutes les transformations de la matière organique, dont la
minéralisation. Elles synthétisent des polysaccharides très résistants à la dégradation qui forment
une part importante de la matière organique humifiée (l’humus).
Dans le cas des autres éléments, tels que le phosphore (P), l'intervention microbienne est
beaucoup plus discrète, les transformations microbiennes peuvent contribuer à l'enrichir ou à
l'appauvrir.
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IV-1.Effet de la rhizosphère
a.Définition: La rhizosphère est la région du sol située sous les racines des plantes et soumise à
leur influence directe. 10% à 40% des composés photosynthétisés (à partir du CO2 et de l’eau) par
les plantes sont relargués dans la rhizosphère, soit sous forme de substances libérées directement
par les racines (acides organiques, sucres) : c’est l’exsudation racinaire, soit sous forme de tissus
végétaux détachés de la plante par frottements mécaniques. Cette « rhizo-déposition » est
favorable à la multiplication des micro-organismes (bactéries, champignons microscopiques).
b.Les effets: La rhizosphère a un effet protecteur sur le sol, comme elle est aussi l'habitat de
nombreux micro-organismes, et d'invertébrés tels que les vers de terre. Elle joue un rôle important
dans la résistance des sols à l'érosion, au gel, aux incendies, aux inondations, etc.
C'est dans la rhizosphère que par le biais des racines, le végétal s'ancre dans le sol, y puise les
ressources minérales (cations, anions) et l'eau qu'il utilise pour sa croissance et sa régulation
thermique par le processus d'évapotranspiration.
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Chapitre IV
Les principaux types de sols
Nous allons étudier quelques profils regroupés en fonction de leur affinités morpho- analytiques et
aussi géographiques.
1- Sols peu évolués
Le caractère commun de cette classe, à profil AC, est le faible degré d'altération. La matière organique
est peu abondante, le profil reste peu coloré (peu de fer libre), il ne se forme pas de complexe
organominéraux permettant l'élaboration d'une structure et caractérisant une pédogenèse déterminée.
Cette classification est hétérogène sur le plan écologique, car elle regroupe soit des profils jeunes,
de climat humide, soit des sols dont l'évolution est empêchée par un facteur climatique.
Ils sont pratiquement dépourvus de matière organique. si l'altération chimique est inexistante, la
désagrégation mécanique liée aux fortes variations de température diurnes, peut être très importante.
En raison de l'absence de structures, les particules sont entraînées et triées par le vent, donnant
naissance soit à des reg (structure caillouteuse), soit à des erg (structure sableuse) soit à des takyr
(argiles à fentes polygonales).
En lisières des déserts, lors des rares pluies, des cycles de végétation très courts, qui forment une
petite quantité.
1. 2- Sols peu évolués sur matériaux récents.
Il s’agit de stades initiaux, concernant les sols de climats plus humides ou plus chauds, dont l’évolution
vers un sol brun ou podzolique est empêchée par les phénomènes d’érosion ou d’apport.
1. 2. 1- Sols d’érosion.
Il s’agit de sols pauvres en matière organique, caractéristiques des pentes où le rajeunissement
par l’érosion intervient de façon intense. La roche mère apparaît immédiatement en dessous. On
se trouve en présence d’un lithosol sur roche dure, ou d’un régosol sur roche tendre.
1. 2. 2. Sols d’apport.
Il s’agit des sols alluviaux et colluviaux. Les sols alluviaux constituent les dépôts récents des vallées
où ils occupent le lit majeur, très souvent inondé, des rivières. Ils sont caractérisés par une nappe
phréatique soumise à de fortes oscillations saisonnières. Les sols colluviaux caractérisent les bas des
pentes et sont constitués d’un matériel d’apport provenant des hauts de pentes ; ils sont le plus
souvent dépourvus de nappe.
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Les deux groupes présentent des caractères en commun : absence de structure, texture hétérogène,
grande porosité, bonne aération superficielle et absence de différenciation du profil.En dehors de
leurs propriétés physiques et de leur régime hydrique très spécial, ces deux groupes offrent souvent
l’exemple d’une évolution particulière du profil, concernant soit la composante organique (humification,
soit la composante minérale (altération), soit même les
deux à la fois : d’où l’existence de nombreux intergrades faisant transition vers d’autres
classes : sols calcimagnésiques, brunifiés, hydromorphes, vertiques, isohumiques .
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2. 1. 1- Ranker
Les rankers proprement dit sont des sols comportant un seul horizon de matière organique peu
transformée reposant sur une dalle de roche dure.
2. 1. 2- Andosol
Le profil est d’apparence AC, mais à la différence des rankers, un horizon (B) peu épais, coloré
par le fer, peut se former dans certains types de roches consolidée .
2. 2- Sols calcimagnésiques
Ce sont des sols « carbonatés » dont les principales propriétés sont dus à la présence du calcaire
actif.Ce sont donc des sols qui restent saturés en Ca2+ et / ou Mg2
2. 3- Sols brunifiés
La brunification est un processus de pédogenèse de type « climatique », qui caractérise les régions
à climat tempéré atlantique ou semi-continentale dont la végétation naturelle est une forêt feuillue
ou une forêt mixte résineux-feuillus, dans la basse montagne. L’humus est un mull modérément
acide.
2. 4- Sols podzolisés
Le podzol ou « sol cendreux » à été défini à la fin du siècle dernier par l’école russe de Dokuchaev,
comme un sol « zonal » caractéristique de la zone boréale de la taïga (forêt résineuse). Le profil est
caractérisé par la succession de trois horizons très contrastés par la couleur, leur morphologie et leur
propriétés .
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Ils sont caractérisés par des phénomènes de réduction ou ségrégation locale de fer liés à une
saturation temporaire ou permanente par l’eau provoquant un déficit en oxygène.
5. 1. 1- Pseudogley
La nappe perchée stagnante n’existe que pendant les mois humides et froids et disparaît en été.
La formation de cette nappe exige une forte diminution de la porosité du sommet du profil vers sa
base.
5. 1. 2- Gley (gleysols)
La nappe phréatique permanente conditionne la formation des gley. Elle dépend de la station plus
encore que la nappe phréatique perchée des pseudogley.
5 . 2- Sols salsodiques
La formation de ces sols est en relation étroite avec la présence de l’ion Na+ sous l’une ou l’autre de
ses formes. Elle nécessite donc la réalisation de deux conditions : 1. une condition de station
(existence d’une source locale de sodium) 2. une condition climatique permettant la conservation de l’ion
Na+
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La cartographie des sols a pour objectif de définir les unités sol d’une région déterminée et de préciser
leur extension géographique. C’est une opération de synthèse qui vise à replacer chaque unité sol
dans le paysage, à mettre en relief les relations qui existent entre chaque type de sol et son milieu
et enfin à montrer les interactions qui peuvent apparaître entre sols voisins. A ce titre la cartographie
des sols est un préalable indispensable à la recherche. C’est aussi la base obligatoire de tout plan
d’aménagement quelle que soit son échelle et de toute mise en valeur du sol quelle que soit son
orientation. Elle permet de dresser l’inventaire des sols d’une région ou d’un domaine, de les classer
en fonction de leur aptitude, de dessiner les grandes lignes de leur utilisation et enfin de prévoir
les mesures de conservation qui s’imposent.
La cartographie des sols dont l’objectif a été longtemps scientifique et économique a
désormais de nouveaux buts : l’écologie et l’équilibre du paysage.
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On utilise les trois lettres majuscules A, B et C pour désigner les horizons fondamentaux des
profils ayant évolué en station drainée. Certains, signes, chiffres ou lettres apposés en indice,
désignent soit des caractères particuliers, soit des subdivisions de ces horizons principaux.
Pour les profils les plus évolués, il y a également transfert de matière : les horizons A sont
appauvris et les horizons B sont enrichis en certains éléments. Cela conduit à subdiviser d'une part
A en Ao, horizon organique A1 ou Ah, horizon organo-minéral, A2 ou Ae (e = éluvial) appauvri
de couleur claire et d'autre part à distinguer deux formes d'horizons B, les uns montrant seulement
une altération ou une structure particulières, désignés par (B) ou Bw (w = weathered, altéré), les
autres enrichis par illuviation, désignés par B accompagné d'une minuscule indiquant la nature de
l'illuviation (t : argile, h : humus, s : sesquioxydes).
(B) B " structural " ou d'altération différent d'une part de la roche mère par son degré
d'altération plus fort (présence de Fe2O3 libre), d'autre part de l'horizon de surface
G : horizon de couleur gris verdâtre, riche en fer ferreux, à taches rouille, se formant
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