Chap 2 - Torseurs
Chap 2 - Torseurs
Chap 2 - Torseurs
LES TORSEURS
51
LES TORSEURS
Les torseurs sont des outils mathématiques très utilisés en mécanique. L’utilisation des
torseurs dans l’étude des systèmes mécaniques complexes est très commode car elle facilite
l’écriture des équations vectorielles. Une équation vectorielle représente trois équations
scalaires et une équation torsorielle est équivalente à deux équations vectorielles donc à six
équations scalaires. Nous verrons dans les prochains chapitres quatre types de torseurs
différents : le torseur cinématique, le torseur cinétique, le torseur dynamique et le torseur des
actions.
−→ → −→ →
M A (V )
Il s’écrit : M A (V ) = AB ∧ V →
V
Le trièdre formé respectivement par les A
−→ → −→ B
vecteurs ( AB , V , M A ) est direct. (Δ)
Remarque :
−→ →
Le moment au point A est indépendant M A (V )
→
→
de la position du vecteur V sur l’axe V
A
(Δ) . En effet nous avons : C
(Δ) B
−→ → −→ → −→ −→ →
M A (V ) = AC ∧ V = ( AB + BC ) ∧ V
−→ → −→ → →
Or nous avons : BC // V ⇒ BC ) ∧ V = 0
−→ → −→ → −→ −→ → −→ →
M A (V ) = AC ∧ V = ( AB + BC ) ∧ V = AB ∧ V
52
−→ → −→ →
Le moment M A (V ) est perpendiculaire au plan formé par les vecteurs AB et V .
La distance AB est souvent appelée bras de levier.
2. Moment d’un vecteur par rapport à un axe
−→ → →
Le moment M Δ (V ) d’un vecteur V par rapport à un axe (Δ ) défini par un point A et un
→ −→ →
vecteur unitaire u , est égal à la projection du moment M A (V ) sur l’axe ( Δ ) .
−→ →
⎛ −→ → → ⎞ →
M Δ (V ) = ⎜ M A (V ) • u ⎟ u −→ →
⎝ ⎠ M A (V )
−→ →
Le moment par rapport à l’axe Δ est M Δ (V )
A →
indépendant du point A. V
B
(Δ)
3. Les torseurs
3.1. Définition
Un torseur que nous noterons [T ] est défini comme étant un ensemble de deux champs de
vecteurs définis dans l’espace géométrique et ayant les propriétés suivantes :
→
a) Le premier champ de vecteurs fait correspondre à tout point A de l’espace un vecteur R
indépendant du point A et appelé résultante du torseur [T ] ;
−→
b) Le second champ de vecteur fait correspondre à tout point A de l’espace un vecteur M A
−→
qui dépend du point A. Le vecteur M A est appelé moment au point A du torseur [T ] .
3.2. Notation
→ −→
La résultante R et le moment résultant M A au point A , constituent les éléments de
réduction du torseur au point A.
→ → → → →
Soit R la résultante des n vecteurs glissants : V1 , V2 , V3 ,..............Vn appliqués
−→ n −→ →
- Le moment résultant en un point A de l’espace est donné par : M A = ∑ ABi ∧ Vi
i =1
53
Les deux grandeurs constituent le torseur développé au point A associé au système de
⎧⎪ →
vecteurs donnés. On adopte la notation suivante : [T ]A = ⎨ −R→
⎪⎩M A
Remarque : Un torseur n’est pas égal à un couple de vecteur, mais il est représenté au point
A par ses éléments de réduction.
4. Propriétés des vecteurs moments
4.1. Formule de transport des moments
⎧ → →
⎪⎪ R = ∑i i V
Connaissant le Torseur [T ]A = ⎨ −→ n −→ →
en un point A de l’espace nous pouvons
⎪M A = ∑ ABi ∧ Vi
⎪⎩ i =1
−→ −→ → −→
M C = CA∧ R + M A
−→ −→ −→ →
M C = M A + CA∧ R
54
La projection du vecteur moment sur l’axe CA revient à faire le produit scalaire avec le
−→
vecteur CA à un facteur multiplicatif près. Nous avons par la formule de transport :
−→ −→ −→ →
M C = M A + CA∧ R
−→
Multiplions cette relation scalairement par le vecteur CA .
−→ −→ −→ ⎛ −→ −→ → ⎞ −→ −→ −→ −→ →
⎜ ⎟
CA• M C = CA• ⎜⎜ M A + CA∧ R ⎟⎟ = CA• M A + CA• (CA∧ R )
⎝ ⎠
−→ → −→ −→ −→ →
or CA∧ R est un vecteur perpendiculaire à CA alors : CA• (CA∧ R ) = 0
on obtient finalement :
−→ −→ −→ −→ −→ −→ −→ −→
CA • M C = CA • M A ou M C • CA = M A • CA
⎧→ →
⎪ R1 = R2
vectorielles : [T1 ]P = [T2 ]P ⇔ ⎨ −→ −→
⎪⎩M 1P = M 2 P
⎧→ → →
⎪R = R + R
[T ]P = [T1 ]P + [T2 ]P ⇔ [T ]P = ⎨ −→ 1 −→ 2 −→
⎪⎩ M P = M 1P + M 2 P
55
5.3. Multiplication d’un torseur par un scalaire
⎧→ →
⎪ R = λ R1
Si [T ]P = λ [T1 ]P ⇔ [T ]P = ⎨ −→ −→ avec λ ∈ IR
⎪⎩ M P = λ M 1P
6. Invariants du torseur
6.1 Définition
On appelle invariant d’un torseur [T ]P toute grandeur indépendante du point de l’espace où
elle est calculée.
56
on voit bien que le produit scalaire, des deux éléments de réduction d’un torseur, est
indépendant du point où est mesuré le moment.
57
2 2 2
−→ −→
⎛ −→ → ⎞ → ⎛ −→
⎜
→⎞
⎟
MA = MP + ⎜ AP ∧ R ⎟ + 2α R • ⎜ AP ∧ R ⎟
⎝ ⎠ ⎜
⎝
⎟
⎠
2 2 2 2
−→ −→
⎛ −→ → ⎞ −→
MA = MP + ⎜ AP ∧ R ⎟ > MP
⎝ ⎠
Quel que soit P appartenant à l’axe central le moment en ce point est minimum.
→ ⎧⎪ → →
→
(Δ)
x
On défini un autre repère local orthonormé direct en un point A quelconque de l’espace tel
→ → → → → →
que l’axe Oz reste confondu : R ( A, u , v , z ) tel que u ∧ v = z )
→ →
L’axe ( A, u ) rencontre l’axe (O, z ) en un point C.
−− → → −− → → −− → −− → −− → → →
On pose OC = h z et CA = L u d’où OA = OC + CA = h z + L u
Par la formule de transport nous pouvons écrire :
−→ −→ → −→ → → → →
M A = M O + R ∧ OA = M O z + R z ∧ ( h z + L u )
−→ → →
M A = MO z + R L v
58
D’après cette relation, on constate que les vecteurs moments autour de l’axe central sont
→ →
situés dans le plan ( v , z ) .
−→ → → → → →
- Si L = Cte alors : M A • z = M O z • z + RL z • u = M O ;
−→
- Le module du moment M A est constant si L = Cte : M A = ( M O ) 2 + ( RL) 2
On remarque que les vecteurs moments situés à une même distance L de l’axe central ( Δ ) sont
tangents au cylindre de révolution de même axe ( Δ ) .
On constate aussi que lorsque le point A où est mesuré le moment se déplace le long de l’axe
→
(C , u ) , le moment en ce point fait des rotations. Nous avons alors
−→ →
- pour L = 0 M A est parallèle à z
−→ →
- pour L → ∞ M A est orthogonal à l’axe z
On constate donc une torsion du moment lorsque le point A s’éloigne de l’axe central du
torseur, c’est de là que vient l’origine du mot torseur.
→ −→ → −→
−→ R ∧ MO ( R • OP ) →
OP = →
+ →
R
R2 R2
59
Le premier terme de cette équation est indépendant du point P, on peut le noter comme étant
→ −→
−→ R ∧ MO
un vecteur OP0 = →
et le second terme dépend du point P car c’est un vecteur
2
R
→ −→
→ ( R • OP ) −→ −→ →
parallèle à R . On pose →
= λ d’où : OP = OP0 + λ R
2
R
L’axe central du torseur [T ] passe par le point P0 défini à partir de O par l’équation :
→ −→ →
−→ R ∧ MO → → R
OP0 = →
et parallèle à R donc au vecteur unitaire : u = →
.
2
R R
8. Torseurs particuliers
8.1. Glisseur
8.1.1. Définition
Un torseur de résultante non nulle est un glisseur, si et seulement si, son invariant scalaire est
⎧ −→ →
⎪ I [T ] = M P • R = 0 ∀P,
nul. Cette définition peut se traduire par : [T ] est un glisseur ⇔ ⎨ → →
⎪⎩avec R ≠ 0
On sait que l’invariant scalaire est indépendant du point P où il est calculé. Comme la
résultante n’est pas nulle alors on peut dire que : un torseur est un glisseur, si et seulement si,
il existe au moins un point en lequel le moment du torseur est nul.
60
8.1.2. Moment en un point d’un glisseur
Soit [T ] un glisseur donné. Il existe au moins un point où le moment du glisseur est nul.
−→ →
Soit A ce point, nous pouvons écrire : MA = 0,
Par la formule de transport le moment en un point P quelconque s’écrit :
−→ −→ → −→
M P = M A + R ∧ AP
−→ → −→
M P = R ∧ AP
Cette relation exprime le vecteur moment en un point P quelconque d’un glisseur dont le
moment est nul au point A.
61
8.2.2. Propriétés du vecteur moment
Le moment d’un torseur couple est indépendant des points de l’espace où il est mesuré.
Nous avons : V1 = V2 tel que :
→ → → → → →
R = V1 + V2 = 0 ⇒ V2 = − V1
Le moment en un point A quelconque de l’espace est donné par :
→
−→ −→ → −→ → −→ → −→ →
M A = AP ∧ V1 + AQ ∧ V2 = AP ∧ V1 − AQ ∧ V1 V1 P (S)
−→ −→ → −→ → −→ → →
M A = AP ∧ V1 − AQ ∧ V1 = QP ∧ V1 V2
H Q
en deux glisseurs [T1 ] et [T2 ] tel que : [TC ] = [T1 ] + [T2 ] où les deux glisseurs sont définis
⎧ → → →
⎪ R +R =0
comme suit : [TC ] = ⎨ −→1 −→2 −→
⎪⎩M = M 1P + M 2 P où P est un point quelconque
−→ −→ −→ −→
Les invariants des deux glisseurs sont nuls: I 1 = M 1P • R1 = 0 ; I 2 = M 2 P • R2 = 0
Il existe une infinité de solution équivalente à un torseur couple.
Le problème est résolu de la manière suivante :
a) on choisis un glisseur [T1 ] en se donnant :
→
- la résultante du glisseur : R1 ;
62
→
- l’axe (Δ1 ) du glisseur, défini par un point P1 tel que : (Δ 1 ) = ( P1 , R1 )
- son axe (Δ 2 ) est déterminé facilement car il est parallèle à (Δ1 ) ; il suffit alors de
connaître un point P2 de cet axe. Le point P2 est déterminé par la relation suivante :
→ − −−→ −→
R1 ∧ P1 P2 = M
9. Torseur quelconque
9.1. Définition
Un torseur est quelconque, si et seulement si, son invariant scalaire n’est pas nul.
→ −→ →
[T ] est un torseur quelconque ⇔ R• M P ≠ 0
63
⎧ → →
⎪ R =R
Le glisseur [T1 ] aura pour éléments de réduction : [T1 ] = ⎨ −→1 →
⎪⎩M 1P = 0
⎧ → →
⎪ R =0
Le glisseur [T1 ] aura pour éléments de réduction : [T2 ] = ⎨ −→ 2 −→
⎪⎩M 2 P = M P
64