Cardiologie
Cardiologie
Cardiologie
Troubles électriques
1- L'ECG.
2- Les troubles du rythme cardiaque.
3- Les blocs auriculo-ventriculaires.
Affections du péricarde
4- La péricardite aiguë.
5- La péricardite chronique constrictive.
Affections de l'endocarde
6- Le rhumatisme articulaire aigu.
7- L'endocardite infectieuse.
Valvulopathies
8- L'insuffisance aortique.
9- Le rétrécissement aortique.
10- L'insuffisance mitrale.
11- Le rétrécissement mitrale.
Affections du myocarde
12- L'infarctus du myocarde.
13- L'angor.
14- L'insuffisance cardiaque.
Affections vasculaires
15- L'embolie pulmonaire.
16- Les thromboses veineuses périphériques.
17- Les artériopathies oblitérantes des membres inférieurs.
18- L'hypertension artérielle.
19- Le choc cardiogéniques.
20- Le cœur pulmonaire chronique.
21- Les cardiopathies congénitales.
22- Cœur et grossesse.
Médicaments du cœur
23- Les Anticoagulants.
24- Les Digitaliques.
25- Les diurétiques.
Cardiologie 1
L'ECG NORMAL
I- GENERALITES:
A- définition: L'ECG est l'enregistrement graphique de l'activité électrique du cœur (Couplage excitation – contraction.)
B- Rappel électrophysiologique: Le tissu myocardique est le siège d'une activité électrique propagée qui entraîne à
l'intérieur de chaque cellule le glissement des filaments d'Actine sur les filaments de Myosine permettant ainsi la contraction.
Si on prend 2 électrodes, qu'on place l'une sur la surface externe de la cellule et l'autre à l'intérieur. Ces 2 électrodes étant
reliées à un Galvanomètre, on enregistre une Différence De Potentiel "DDP" appelée Potentiel transmembranaire ou Potentiel
Membranaire "PM" caractérisant la repolarisation de la cellule (Extra-cellulaire +, Intracellulaire - )
Au repos, cette DDP est égale à –80 à –90 mV, elle est dite Potentiel Membranaire de Repos "PMR".
Lors de l'activation cellulaire, il va y avoir une inversion du potentiel. Cette variation du potentiel caractérise le Potentiel
d'Action "PA" qui passe par 4 phases:
1. La phase 0 ou "Dépolarisation initiale": Le PM passe de –80 jusqu'à +20 ou +30 mV. Cette phase correspond à la
+
pénétration du Na .
-
2. La phase 1 ou "Récupération initiale": Elle correspond à l'entrée du Cl .
2+ +
3. La phase 2 ou "Plateau": Correspond à l'ouverture du canal calcio-sodique et à l'entrée du Ca et du Na .
+
4. La phase 3 ou "Repolarisation": Le PM revient à sa valeur normale. Elle correspond à la sortie du K .
Pendant ces phases (0, 1, 2 et 3), le transport ionique observe un mouvement passif qui se fait suivant le gradient de
concentration de chaque ion.
+ +
5. La phase 4: Le mouvement ionique se fait par transport actif (Energie.) L'échange Na - K se fait grâce à la pompe
+ + + +
Na /K ATPase qui éjecte 3 ions Na contre 2 K . Il y a aussi un autre système ionique différent des 2 autres (transport actif
+ 2+ +
et passif) C'est l'échange Na /Ca /K .
Ces mouvements ioniques de part et d'autre de la membrane donnent naissance à un courant électrique représenté par
une succession de dipôles (2 points les plus rapprochés qui ont des charges opposées.)
On peut mesurer les variations en fonction du temps de ce courant électrique et de la morphologie de la courbe qui dépend
de la position des électrodes par rapport au vecteur de dépolarisation. Le cœur étant assimilé à une grande cellule.
I- INTRODUCTION :
Le rythme cardiaque obéit normalement aux décharges du nœud sinusal. Dans des certaines conditions, il y a des
modalités pathologiques où des foyers automatiques peuvent s'extérioriser.
II- MECANISMES :
A- Anomalies de l'automatisme normal :
Υ Tachycardie : Exagération.
Υ Bradycardie : Ralentissement.
B- Acquisition d'un automatisme anormal : Certaines cellules peuvent acquérir un automatisme alors qu'elles en
sont dépourvues, soit par:
Υ Par acquisition d'une dépolarisation diastolique spontanée, observée dans l'hypokaliémie, l'ischémie myocardique
et les intoxications aux digitaliques.
Υ Par un potentiel résiduel observé dans les intoxications au Sotalol (β Bloquant.)
Υ Par oscillation de potentiel: Pendant la phase 4, le PR de certaines cellules n'est pas stable, il décrit des oscillations
généralement de faible amplitude pour engendrer un PA. Si le potentiel seuil est abaissé, ces variations de potentiel
peuvent atteindre le potentiel seuil donnant naissance à des réponses propagées. Ce phénomène est observé dans
l'hypokaliémie, l'ischémie myocardique et les intoxications aux digitaliques.
Υ Par réexcitation focale: Lorsqu'il y a une différence de repolarisation entre 2 cellules adjacentes. S'observe surtout
dans l'ischémie myocardique et la bradycardie.
C- Phénomène de réentrée : La progression de l'influx se fait à l'état normal de façon homogène. Mais si à un niveau
quelconque d'une bifurcation de l'influx, il existe une différence dans la qualité de conduction entre ces 2 voies (bloc
unidirectionnel), il se produit un phénomène de réentrée. Ceci implique:
Υ Un bloc unidirectionnel.
Υ Une vitesse de propagation dans l'autre voie suffisamment ralentie pour que l'influx trouve toujours devant lui des
cellules sorties de leur période réfractaire.
L'influx reprend de façon rétrograde la voie initialement bloquée. Au niveau du bloc, l'influx s'infléchit (redescend) si les
cellules sont sorties de leur période réfractaire.
D- Stimulations aux périodes vulnérables : Pendant ces périodes, il y a une différence électrique entre les
différentes cellules. Les courants locaux sont à leur niveau maximal et l'excitabilité cellulaire est alors abaissée. Une
stimulation est alors capable de déclencher une FV.
I- DEFINITION :
La péricardite aiguë est l'inflammation aiguë du péricarde, qu'elle s'accompagne ou non d'un épanchement.
Elle pose 3 problèmes: D'abord savoir la reconnaître, puis apprécier le pronostic immédiat qui est lié à la rapidité de
constriction de l'épanchement plus qu'à son volume et enfin retrouver son étiologie dont dépend le traitement et le pronostic
ultérieur.
V- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
A. La douleur est à distinguer de celle :
De l'IDM et du syndrome de menace. De la dissection aortique.
De l'embolie pulmonaire. Des pleurésies et pneumopathies.
Des urgences abdominales. Des névralgies inter-costales.
B. Le frottement est à distinguer:
Des frottements pleuraux qui disparaissent en apnée.
Des souffles. Des galops.
C. La cardiomégalie doit éliminer toutes les cardiopathies non obstructives primitives ou secondaires.
I- INTRODUCTION :
Les péricardites chroniques constrictives "PCC" (constrictions péricardiques chroniques.) Sont liées à la transformation du
péricarde en une coque rigide du fait d'une inflammation, d'une fibrose ou d'une calcification. La constriction péricardique qui en
résulte est responsable d'une gêne au remplissage ventriculaire et provoque une IC particulière; l'"adiastolie".
II- ETIOLOGIE :
A- La tuberculose : Elle reste une étiologie très fréquente dans notre pays.
B- PCC post-chirurgicale : Qu'elle survienne après un remplacement valvulaire, un pontage aorto-coronaire ou d'autres
interventions très fréquentes actuellement.
C- PCC post-radiothérapique : La grande majorité des cas est représentée par la maladie d'Hodgkin. La dose seuil de
radiation est d'environ 4000 rads. Une atteinte myocardique peut être associée rendant le pronostic plus sombre.
D- PCC de l'insuffisance rénale (aiguë ou chronique) : Chez les patients sous dialyse.
E- PCC lors des infections :
← Bactériennes : Actuellement très rares du fait du progrès des antibiothérapies et du drainage chirurgical.
↑ virales : La fréquence est difficile à apprécier. On note surtout le "virus coxsackie B".
→ parasitaires : Exceptionnelles, on note surtout le kyste hydatique rompu dans le péricarde, les abcès amibiens
hépatiques perforés avec péricardite purulente.
↓ Fungiques : Exceptionnelles.
° Mycobactériennes : Surtout la tuberculose qui reste dans notre pays l'une des causes principales.
F- PCC lors des tumeurs : Qu'elles soient bénignes ou malignes, primitives ou secondaires.
G- Autres :
Φ Le mulibrey nanisme (affection héréditaire.)
Φ L'association CIA + PCC.
Φ Les traumatismes thoraciques.
Φ Le syndrome post-péricardectomie.
Φ Le syndrome de Dressler.
III- PHYSIOPATHOLOGIE :
Υ La constriction péricardique touche pratiquement toujours les 2 ventricules et entraîne une gêne au remplissage
diastolique qui définit l'adiastolie.
Υ Pendant la protodiastole, la paroi ventriculaire se distend brusquement mais le mouvement est rapidement limité et
suivi d'une immobilité complète en méso et télédiastole avec augmentation de la pression télédiastolique.
Υ La constriction entraîne une égalisation des pressions de remplissage dans les 4 cavités.
Υ Les pressions dans les artères pulmonaires sont peu élevées et le débit cardiaque se voit diminué.
V- SEMIOLOGIE CLINIQUE :
A- Circonstances de découverte :
Υ Soit dans les suites immédiates d'une péricardite aiguë ; C'est la péricardite subaiguë.
Υ Soit plusieurs années après la guérison apparente d'une péricardite aiguë.
Υ Soit après l'apparition de signes fonctionnels en l'absence de tout antécédent péricardique.
B- Signes fonctionnels :
Υ Dyspnée d'effort (85% des cas), dyspnée de décubitus et OAP assez rares.
Υ Asthénie.
Υ Précordialgies. Υ Hépatalgies d'effort.
C- Signes physiques: La forme complète réalisant le "syndrome de Pick" est actuellement rare, elle associe:
- Une dyspnée. - Des "signes hépato-abdominaux".
- Une cyanose. - Une hyperpression veineuse.
- Un faciès bouffi.
⊇
er
Signes périphériques : Sont au 1 plan avec:
- Hépatomégalie (80% des cas) de nature vasculaire, foie régulier, lisse, indolore, sa compression détermine un
reflux hépato-jugulaire.
- Ascite très fréquente, apparaît souvent avant l'œdème des membres inférieurs.
- Turgescence des jugulaires, permet le diagnostic différentiel avec la cirrhose du foie. Elle peut augmenter avec
l'inspiration réalisant le "signe de Kussmaul".
- Pouls artériel paradoxal.
- TA généralement basse.
- Epanchements pleuraux assez fréquents.
- Parfois une splénomégalie.
⊄ Signes cardiaques : L'examen du cœur peut être normal, mais il révèle parfois:
- Un choc de pointe absent ou faiblement perçu.
eme
- Un 3 bruit diastolique surtout dans les formes calcifiées. Il est maximal à la partie basse du sternum ou à la
pointe, il irradie vers tout le précordium, de timbre généralement métallique d'où le terme de "vibrance péricardique",
il est bref et d'autant plus précoce que la constriction est sévère.
- Parfois une tachycardie sinusale ou une tachyarythmie.
IX- TRAITEMENT :
A- Traitement médical : Il n'est que palliatif, il permet de préparer le malade à l'intervention ou réservé aux contre-
indications de la chirurgie.
1. Traitement symptomatique :
- Diurétiques associés au RSS.
- Repos.
- Traitement anticoagulant à adapter selon les fonctions hépatiques.
- Evacuation des épanchements.
- Les tonicardiaques sont à éviter sauf en cas de fibrillation rapide ou d'atteinte du myocarde.
2. Traitement étiologique : Le traitement antituberculeux s'impose dans toute péricardite tuberculeuse prouvée ou
soupçonnée pendant au moins 2 semaines avant l'intervention.
B- Traitement chirurgical : C'est le seul traitement curatif logique, c'est une péricardectomie sous circulation extra-
corporelle.
Cardiologie 6
I- INTRODUCTION :
Le rhumatisme articulaire aigu "RAA" est une maladie inflammatoire post-streptococcique touchant les enfants d'age
scolaire (5 à 15 ans.) Secondaire à une infection des voies aériennes supérieures (angine.) Et due à des Streptocoques ?
hémolytiques du groupe A.
C'est la survenue d'une cardite qui fait la gravité de cette maladie.
II- ETIOPATHOGENIE :
L'infection streptococcique est exclusivement pharyngée. Le Streptocoque du groupe A comprend 80 sérotypes ce qui
explique la possibilité des récidives ou des rechutes de la maladie. La protéine M de la paroi, antigénique et spécifique du
groupe entraîne la formation d'anticorps dont les ASLO (AntiStreptoLysine O) et dont le dosage sérique à un grand intérêt
diagnostique.
Le délai de 2 à 4 semaines observé entre l'angine et le RAA est un argument contre l'action toxique directe des
Streptocoques sur les tissus articulaires et cardiaque.
Plusieurs hypothèses ont été émises mais le concept de maladie auto-immune s'est imposé mais dont le mécanisme intime
reste inconnu. Elle résulte d'une analogie de structure entre le Streptocoque et le tissu cardiaque.
Cette réponse auto-immune augmente avec les réinfections streptococciques jusqu'à un certain seuil pour déclencher la
maladie rhumatismale, donc exceptionnelle au très jeune age.
VI- EVOLUTION :
L'évolution est étroitement liée à la précocité du diagnostic et du traitement.
Une amélioration ou même une guérison des lésions endocardiques modérées peuvent se voir si le traitement est précoce
et suivi d'une prophylaxie prolongée.
L'aggravation progressive des lésions endocardiques dépend de l'évolution spontanée de la maladie rhumatismale au fil des
mois et des éventuelles rechutes.
Le "rhumatisme cardiaque évolutif" est une cardite associée à un syndrome inflammatoire persistant et des arthralgies sans
tendance spontanée à la guérison. Il serait lié à un processus inflammatoire auto-entretenu.
IX- TRAITEMENT :
A- Traitement antiStreptococcique initial:
- Pénicilline V, 2 à 3 MU/j pendant 10 jours.
- Pénicilline G en IM, 2 MU/j pendant 10 jours.
- S'il y a allergie, Erythromycine, 40 à 50 mg/kg/j par voie orale, 3 fois par jour pendant 10 jours.
B- Traitement anti-inflammatoire:
- Prédnisone, 2 mg/kg/j (80 mg/jour maximum) en 3 prises pendant 3 semaines si cardite et 2 semaines sans cardite.
Puis diminution progressive par palier de 5 mg/5 jours (durée totale de traitement de 8 ou 12 semaines.)
C- Traitement adjuvant:
er
- Repos strict au lit le 1 jour. - Pansement gastrique.
- Régime hypocalorique, hyposodé. - Traitement d'une IC éventuelle.
- Apport potassique et calcique.
eme eme
Les signes fonctionnels disparaissent après 3 à 4 jours et la VS se normalise entre le 8 et le 10 jours.
ere
En cas de rebond (réascention de la VS au-delà de 40 mm la 1 heure), il faut revenir à la dose supérieure immédiate.
D- Traitement prophylactique des rechutes:
- Benzathyne Benzine Pénicilline en IM, 1.2 MU/j chez l'adulte et 600000 UI/j chez l'enfant pendant 3 semaines.
- Pénicilline V, 500000 à 1 million d'UI/j en 2 prises.
La durée totale du traitement est de 5 ans s'il n'y a pas de cardite et toute la vie en cas de cardite.
E- Traitement préventif primaire:
- Pharyngite, angine, Pénicilline G, une seule injection en IM, 600000 UI/j pour l'enfant et 1.2 MU/j pour l'adulte.
F- Traitement des cardiopathies rhumatismales:
- Myocardite, péricardite, corticoïdes pendant longtemps et à forte dose.
- La correction chirurgicale est justifiée pour des raisons hémodynamiques, la stabilisation du RAA est souvent
obtenue.
Cardiologie 7
I- INTRODUCTION :
L'endocardite infectieuse "EI" est un état septicémique définit par la greffe d'un agent pathogène (bactérie, levure, rickettsie)
Sur un endocarde sain ou préalablement altéré ou sur une prothèse valvulaire.
On distingue 3 types d'EI, l'EI subaiguë ou maladie d'Osler, l'EI aiguë de Sernhouse Kirkes et l'EI sur prothèse.
Malgré les progrès acquis en matière d'antibiothérapie et de chirurgie cardiaque, l'EI reste une maladie grave d'une
mortalité globale de 20 à 30% et dont l'incidence annuelle reste élevée.
La chimioprophylaxie adéquate et une mesure nécessaire essentielle pour les patients à risque.
II- ETIOLOGIE :
La fréquence maximale se situe entre 20 et 50 ans avec une prédominance masculine.
A- Lésions cardiaques antérieures préexistantes :
1- Lésions acquises:
Υ Cardiopathies rhumatismales. Υ Aortite syphilitique.
Υ Lésions athéromateuses et dégénératives.
2- Lésions congénitales:
Υ Prolapsus de la valve mitrale. Υ CIA.
Υ CMO. Υ Coarctation de l'aorte.
Υ CIV. Υ Tétralogie de Fallot.
B- Portes d'entrée du germe :
Stomatologique. Urinaire.
ORL Cutanée.
Gynéco–obstétricale. Digestive.
Iatrogène (cathéter, fistule artério-veineux pour hémodialysés, Pace maker…etc.)
C- Agents pathogènes :
1- Le 'Streptocoque viridans' et 'Entérocoque'.
2- Le 'Staphylocoque doré' et 'épidermidis' retrouvés dans les endocardites précoces.
3- Les BGN surtout 'E. coli' et 'Klebsiella'.
4- Les autres germes sont assez rarement retrouvés, on cite surtout le 'Pneumocoque'.
5- Les levures surtout le 'Candida albicans' responsable d'endocardite grave.
6- Les rickettsies telle la' Coxiella burneti' (fièvre Q) touchent surtout les porteurs de prothèses.
7- Les EI à hémoculture négative sont retrouvées dans 10% des cas.
III- PHYSIOPATHOLOGIE :
L'atteinte cardiaque préexistante est responsable d'une lésion endothéliale fibrino-plaquettaire stérile. Cette lésion sera
colonisée secondairement par un micro-organisme à l'occasion d'une bactériémie.
La colonisation d'un endocarde sain s'explique par la grande virulence du germe qui a des propriétés d'adhérence.
L'infection prolongée stimule l'apparition de complexes immuns circulants responsables de troubles vasculaires.
V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
A- Biologie :
Les hémocultures, on fait 12 hémocultures en 3 jours prélevées au moment des poussées fébriles avant toute
antibiothérapie avec ensemencement sur milieux aéro et anaérobies.
La FNS montre une hyperpolynucléose, une anémie inflammatoire et parfois une thrombopénie.
L'hémogramme montre:
ere
- Une VS accélérée (30 à 50 mm/1 heure.) - Cryoglobulinémie.
- Une hyperfibrinémie. - Facteurs rhumatoïdes positifs.
- Hyper γ globulinémie. - Présence d'immuns complexes.
- α 2 globulines plus ou moins augmentées. - Diminution des C3 et C4.
La chimie des urines montre:
- Une hématurie. - Une protéinurie.
B- Echocardiographie : Elle a un triple intérêt, diagnostic positif (présence de végétations), diagnostic étiologique (agent
pathogène et terrain.) Et enfin pronostic (retentissement.)
VI- COMPLICATIONS :
A- Complications cardiaques :
1- Mutilations valvulaires responsables d'IC.
2- Constitution d'un abcès septal suspecté sur la persistance du syndrome infectieux associé à des troubles conductifs
(BAV.)
3- Accidents emboliques coronariens avec IDM.
4- Péricardite par réaction immunologique.
B- Complications emboliques : Toutes les artères peuvent être touchées. Le pronostic dépend du territoire concerné.
C- Complications neurologiques : Elles sont redoutables, surviennent par rupture d'un anévrisme micotique ou par
réaction méningée hémorragique ou abcès cérébral.
D- Complications rénales :
1- Néphropathie de type glomérulaire à complexes immuns pouvant évoluer vers l'IRA anurique.
2- Infarctus rénal.
VII- EVOLUTION :
Elle ne peut se concevoir que sous traitement, elle dépend de l'atteinte cardiaque et de la virulence du germe.
VIII- TRAITEMENT :
A- Traitement antibiotique : Il doit être
Υ Précoce, avant même les résultats de l'hémoculture. Υ Bactéricide avec association de 2 antibiotiques.
Υ Adapté, à forte dose et de façon continue. Υ Prolongé (au moins 40 jours.)
Streptocoque, Pénicilline G, en perfusion, 20 à 30 MU avec la Gentamicine, en IM, 3 mg/kg/j (pendant 15 jours.)
En cas d'allergie à la Pénicilline, donner la Vancomycine.
Staphylocoque, Oxacilline en IVD avec un Aminoside.
BGN, Céphalosporine avec un Aminoside.
Levure, Amphotéricine B avec le –5 Flucytozine.
En cas d'hémoculture négative, Pénicilline avec un Aminoside.
B- Traitement adjuvant:
Traitement d'une IC si nécessaire.
Traitement anticoagulant en cas de prothèse mécanique, AC/FA, embolie pulmonaire ou accidents emboliques
périphériques. Seule l'Héparine est utilisée.
C- Traitement chirurgical : Il améliore le pronostic en cas de dégâts valvulaires ou de persistance d'un foyer infecté.
1- Les indications :
Hémodynamiques, en cas d'IC, OAP ou troubles du rythme.
Infectieuses, en cas de germe résistant ou de persistance d'un foyer non accessible aux antibiotiques.
Mixtes.
Emboliques, en cas d'accidents emboliques, de végétations volumineuses et mobiles ou en cas de germe
emboligène (levures et Streptocoque.)
2- La date d'intervention : Il est préférable d'opérer après la cure d'antibiotique. L'intervention en période évolutive n'est
retenue qu'en cas de signes indiscutables d'IC.
D- Prophylaxie : Surtout chez le cardiaque et le porteur de prothèse.
Υ Eradiquer tout foyer infectieux.
Υ Prescrire une antibiothérapie de couverture codifiée avant tout acte médico-chirurgicale invasif.
Cardiologie 8
L'INSUFFISANCE AORTIQUE
I- DEFINITION :
L'insuffisance aortique "IA" se caractérise par un reflux anormal du sang de l'aorte dans le VG pendant la diastole.
III- PHYSIOPATHOLOGIE :
La régurgitation antroventriculaire: La quantité de sang régurgité à chaque battement dépend de 3 paramètres :
Υ La surface fonctionnelle de l'orifice régurgitateur diastolique.
Υ Le gradient de pression diastolique entre l'aorte et le VG.
Υ La durée de la diastole.
Mécanismes d'adaptation:
Υ L'IA chronique: Le VG est confronté à l'augmentation simultanée de:
La pré-charge par augmentation du VTD.
La post-charge par augmentation du VES.
Il s'adapte par un processus progressif de dilatation excentrique et d'hypertrophie.
L'augmentation des dimensions du VG se fait par étirement des sarcomères, ce qui permet d'améliorer le VES par
utilisation du mécanisme de Franck Starling; Augmentation de la tension pariétale systolique due selon la loi de Laplace à
l'augmentation du rayon de la cavité et de la pression développée stimule la réplication des sarcomères en série
aboutissant à l'hypertrophie des parois.
Au stade de compensation, le VG est une cavité dilatée et hypertrophiée compliante normo ou hypercinétique à
contrainte modérément augmentée capable de maintenir un VE important sans retentissement d'amont sur la circulation
pulmonaire.
A un stade de plus, on note:
Φ Une altération progressive de la contractilité et de la compliance du VG responsable de l'augmentation des
pressions de remplissage (PT DVG.)
Φ Une augmentation des pressions de la petite circulation.
Φ Une chute du débit cardiaque.
Υ L'IA aiguë: Le ventricule n'a pas le temps de s'adapter, les PTDVG augmentent rapidement ainsi que la pression de
la petite circulation. On note une insuffisance coronaire fonctionnelle dans les IA volumineuses avec:
Φ Augmentation des pressions diastoliques aortiques (perfusion coronaire surtout diastolique.)
Φ Augmentation des pressions diastoliques du VG.
Φ Augmentation de la masse myocardique.
V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
A. Les examens non invasifs :
1. La radiologie :
a. La scopie, "signe de la sonnette".
b. L'amplificateur de brillance:
Υ Calcification de l'orifice aortique.
Υ Dilatation du VG si l'IA est importante avec allongement de l'arc gauche et pointe sous-diaphragmatique.
Υ Dilatation de l'aorte ascendante avec accentuation de l'arc droit.
Υ Dilatation des cavités droites (signe de congestion pulmonaire) en cas d'IA évoluée.
Υ Contraste entre l'absence de cardiomégalie et la présence de signes de congestion pulmonaire.
2. L'ECG :
Υ Normal en cas de petite fuite.
Υ Signes d'HVG de type diastolique avec:
- Onde Q profonde. - Onde T positive.
Υ
er
Parfois, on rencontre une ischémie sous-épicardique ou des troubles d la conduction A-V à type de BAV du 1
degré et intra-ventriculaire à type de BBG.
3. L'échocardiographie Doppler (en mode TM et bidimensionnel): Permet:
Υ Le diagnostic positif du flux diastolique de l'aorte dans le VG et le fluttering diastolique de la GVM.
Υ Le diagnostic étiologique de la sigmoïde dystrophique ou calcifiée, des végétations dans l'endocardite et l'abcès de
l'anneau aortique, de la bicuspide aortique, de l'anévrisme ou de la dissection de l'aorte et enfin du prolapsus
sigmoïdien.
Υ Le diagnostic de sévérité par l'appréciation du retentissement sur le VG (taille = diamètre télésystolique, fonction =
fraction de raccourcissement.) La quantification de la fuite et la recherche d'HTAP.
Υ La recherche d'une valvulopathie associée surtout rhumatismale.
B. Les examens invasifs d'exploration hémodynamique : Ils permettent d'évaluer le degré de régurgitation, d'aprecier
son retentissement sur la fonction cardiaque et d'apporter des renseignements morphologiques et étiologiques.
1. KT droit et gauche :
Υ PTDVG.
Υ PCP et pression droite ne s'élevant qu'au stade évolué.
Υ Diamètre le plus souvent conservé.
2. Cinéangiographie sus-sigmoïdienne :
Υ Quantifie l'importance de la fuite.
Υ Précise le mécanisme et apprécie la taille et la morphologie de l'AA.
3. Cinéangiographie ventriculaire gauche :
Υ Apprécie le volume et la fonction du VG.
4. La coronarographie:
Υ Angor.
Υ Age avancé.
Υ Facteurs de risque importants.
VI- EVOLUTION :
A. L'IA chronique: Elle peut rester longtemps asymptomatique et peut se compliquer d'une greffe bactérienne ou d'une IC
gauche.
B. L'IA aiguë: Elle nécessite un geste chirurgical urgent car elle est responsable de la survenue d'OAP.
VII- TRAITEMENT :
Dans tous les cas, prévention de l'endocardite infectieuse.
En cas de régurgitation importante avec retentissement sur le VG, remplacement par une prothèse mécanique ou
biologique.
Traiter l'étiologie.
Cardiologie 9
I- DEFINITION :
2
C'est la réduction de la surface de l'orifice aortique (normalement de 3 cm ) qui fait obstacle à l'éjection du VG (systole.)
II- ETIOLOGIE :
On note 3 causes principales.
A- RA rhumatismal :
Φ Le diagnostic est porté plusieurs années après le RAA, atteint l'adulte jeune.
Φ Il est souvent associé à une I.Ao (maladie aortique) Et à une atteinte mitrale.
B- RA dégénératif ou "maladie de Monckeberg" :
Φ Il touche le sujet âgé.
C- Bicuspidie aortique :
Φ C'est une anomalie congénitale avec une valve à 2 sigmoïdes au lieu de 3.
Φ La sténose aortique est observée vers l'age adulte.
D- Causes rares :
Φ La maladie de l'Aget (calcification de l'orifice aortique.)
Φ L'insuffisance rénale chronique (dépôts calcaires.)
Φ Certaines hyperlipoprotéinémies (Dépôts athéromateux de la racine de l'aorte.)
IV- PHYSIOPATHOLOGIE :
2 2 2
La sténose aortique est dite serrée quand la surface orificielle est inférieure à 0.75 cm (0.5 cm / m de surface corporelle.)
A- Conséquences en amont de la sténose :
L'obstacle valvulaire à l'éjection systolique du VG entraîne une augmentation de la pression systolique "PS" du VG
créant ainsi un gradient de PS VG – Aorte.
Le maintient du débit cardiaque se fait grâce aux mécanismes compensateurs:
Modification de l'éjection par augmentation de la durée et de la vitesse d'éjection de chaque systole.
Adaptation du VG aux nouvelles conditions de charge par augmentation des contraintes pariétales sous l'influence
de la PS entraînant une HVG concentrique.
Secondairement, le VG se dilate et s'hypertrophie pour conserver un débit cardiaque suffisant.
A un stade tardif, le débit cardiaque diminue d'abord à l'effort puis au repos, c'est le stade de l'IC.
B- Conséquences en aval de la sténose :
Diminution de la PA avec une différentielle basse.
Le débit cardiaque longtemps normal au repos ne peut pas augmenter suffisamment lors de l'effort lorsque la
sténose est serrée entraînant:
Une insuffisance circulatoire cérébrale avec syncopes d'effort.
Une insuffisance coronaire fonctionnelle avec angor d'effort.
V- DIAGNOSTIC POSITIF :
A- Circonstances de découverte :
∫ Découverte fortuite au-cours d'un examen systématique car longtemps toléré.
∫ A l'occasion d'une symptomatologie fonctionnelle ou d'une complication.
B- Signes fonctionnels :
Ils surviennent après une longue période de latence, lorsque la sténose devient serrée.
Υ Angor d'effort (Ins.Cor.Fct) qui peut être dû à des sténoses coronaires athéromateuses.
Υ Syncope d'effort ou équivalents mineurs (lipothymies et troubles visuels.)
Υ Dyspnée d'effort.
C- Signes physiques :
1- Examen cardiaque :
a- Inspection – Palpation :
Υ Choc de pointe souvent déplacé en bas et à gauche.
Υ Frémissement systolique ou thrill au foyer aortique ou sur le manubrium sternal.
b- Auscultation : Permet le diagnostic.
Υ Souffle fonctionnel éjectionnel
- Siège au foyer aortique.
- Irradie vers la pointe et vers les vaisseaux du cou.
- De timbre rude et râpeux.
- Habituellement intense mais sans rapport avec l'intensité de la sténose.
- Débute après B1 et se termine avant B2 avec un max mésosystolique.
Υ Clic protosystolique à la pointe.
Υ Souffle protodiastolique d'I.A.
Υ B1 parfois diminué à la pointe (fermeture prématurée de la VM par élévation des pressions de remplissage du
VG.)
Υ B2 diminué ou aboli au foyer aortique.
Υ B3 + galop protodiastolique en cas de d'IC.
Υ B4 + galop présystolique quand le rythme est sinusal.
2- Examen périphérique :
Υ Pouls de faible amplitude.
Υ PA généralement basse avec différentielle pincée.
D- Examens complémentaires:
1- Examens non invasifs :
a- Radiographie thoracique :
Υ L'index cardio-thoracique longtemps normal même dans la sténose serrée car l'HVG se développe au dépend de
la cavité mais elle peut se traduire par un aspect globuleux de l'arc inférieur gauche.
Υ Dilatation post-sténotique de l'aorte ascendante avec exagération de la convexité de l'arc supérieur droit.
Υ Calcifications valvulaires.
b- ECG :
Υ HVG de type systolique avec:
- Indice de Sokolow supérieur à 35 mm.
- Déviation axiale gauche.
- Onde T négative en V5 et V6.
Υ Troubles du rythme ventriculaire à type d'ESV et de TV.
Υ Troubles du rythme ventriculaire à type d'AC/FA.
Υ Troubles de la conduction A-V avec BB ou BAV.
Υ Signes d'Ins.Cor avec ischémie et infarctus.
c- Echocardiographie – Doppler : C'est un examen fondamental permettant le diagnostic de sévérité et le pronostic
Υ Diagnostic positif:
Φ Signes directs de R.A: Sigmoïdes épaissies voir calcifiées dont l'ouverture est réduite.
Φ Signes indirects de R.A: Dilatation de l'aorte ascendante et HVG.
Υ Diagnostic de sévérité:
Φ Ouverture des sigmoïdes inférieure à 8 mm.
Φ Gradient moyen VG – Aorte supérieur à 60 mmHg.
2
Φ Surface aortique inférieure à 0.75 cm .
Υ Pronostic:
Φ Evaluation de la fonction du VG, de la fraction d'éjection et du pourcentage de raccourcissement.
2- Examens invasifs :
a- Cathétérisme cardiaque gauche : N'est indiqué qu'en cas de discordance entre la clinique et les examens non
invasifs. Il mesure le gradient de pression VG – Aorte et la surface aortique fonctionnelle.
b- Angiographie sus-sigmoïdienne et VG.
c- Coronarographie : Indispensable après 45 ans si l'indication chirurgicale est retenue. Elle permet de dépister une
athérosclérose coronarienne associée.
VIII- TRAITEMENT :
A- Le traitement médical : Ne peut être que palliatif.
Prophylaxie anti-infectieuse.
Prophylaxie du RAA si l'origine est rhumatismale.
En cas d'IC:
Υ Repos au lit. Υ Diurétiques et vasodilatateurs.
Υ Régime sans sel. Υ Anticoagulants.
B- Le traitement chirurgical : S'adresse aux sténoses serrées.
Remplacement valvulaire aortique sous circulation extra-corporelle avec 2 types de prothèses:
Υ Soit mécanique avec traitement anticoagulant.
Υ Soit une bioprothèse sans anticoagulants, elle est réservée aux sujets âgés du fait de sa durabilité brève.
Valvuloplastie percutanée par ballonnet : En cas de contre-indication à la chirurgie, dans un but de sauvetage.
Cardiologie 10
L'INSUFFISANCE MITRALE
I- DEFINITION :
L'insuffisance mitrale "I.M" est caractérisée par le reflux systolique du sang du VG vers l'OG du fait de la perte d'étanchéité
de la valve mitrale.
La conséquence sera une surcharge volumétrique du VG et une augmentation des pressions dans l'OG et dans la
circulation pulmonaire.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
L'I.M est une cardiopathie à retentissement mixte:
En aval:
L'I.M entraîne une DVG par augmentation du volume sanguin (somme de l'apport normal venu du poumon et du
volume régurgité.)
En amont:
La régurgitation entraîne une DOG en ajoutant le volume sanguin refoulé par la VG lors de la systole à l'apport
sanguin continu issu du poumon et drainé par les veines pulmonaires vers l'OG.
A la longue, il se constitue une HTAP d'abord passive (post-capillaire) et ensuite active (pré-capillaire.)
D'autre part:
La fraction sanguine régurgitée lors de la systole ventriculaire dans l'OG réduit le Dc systémique.
Pour maintenir ce Dc normal, des mécanismes compensateurs sont pour un certain temps mis en jeu:
Accroissement du débit de l'OG.
Contraction plus puissante des fibres myocardiques pour augmenter le VES.
A la longue,
Le VG perdra sa force contractile et deviendra incapable d'assurer un Dc efficace à l'effort puis au repos. L'IVG se situe
à ce stade.
III- ETIOLOGIES :
∫ L'I.M rhumatismale par sclérose des valves, altération des cordages et distension de l'anneau mitral.
∫ Les cardiopathies ischémiques.
∫ L'endocardite infectieuse.
Les autres causes sont rares:
∫ Blessure d'une valve.
∫ Solution de continuité de nature congénitale (fentes mitrales.)
∫ Dystrophie du tissu valvulaire.
∫ Anomalie d'insertion de la grande valve.
∫ Anomalie d'insertion des cordages ou des piliers.
∫ Enclavement d'un myxome ou d'une thrombose.
∫ Dégénérescence myxomateuse des valves.
∫ Allongement et éversion.
∫ Elongation ou rupture de cordage.
V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
A- Radiographie : Elle recherche essentiellement:
Υ Le degré de la cardiomégalie portant sur le VG mais surtout sur l'OG.
Υ Ainsi que les signes d'œdème pulmonaire.
B- Radioscopie : Elle permet de rechercher en s'aidant d'une opacification barytée de l'œsophage:
Υ Une expansion systolique de l'OG.
L'examen à l'amplificateur de brillance permet de rechercher:
Υ Les calcifications
C- ECG : Lorsque le rythme est sinusal, il faut rechercher:
Υ Des anomalies de l'onde P qui sera allongée en durée en D2 avec une composante terminale négative en V1.
Υ On peut noter aussi des signes d'HVG.
Υ Une DVG associée voir isolée est possible mais rare.
D- Echocardiographie : Ses 2 taches essentielles dans l'I.M sont:
1- Le diagnostic de l'étiologie et le mécanisme de la fuite.
2- L'évaluation de l'état myocardique ventriculaire et auriculaire.
Le Doppler permet une évaluation assez précise de l'I.M.
E- Phonomécanographie :Le diagnostic d'I.M repose sur l'enregistrement de
Υ Un souffle holosystolique de régurgitation au maximum d'intensité à la région apicale. D'aspect rectangulaire.
L'importance de la fuite s'apprécie sur les signes diastoliques:
Υ B3.
Υ Il peut exister un B4 en cas de fuite massive et d'apparition récente (rupture de cordage et dysfonction de pilier.)
F- Cathétérisme cardiaque et angiographie : Ils permettent de quantifier la fuite mitrale et d'apprécier le retentissement
en amont sur la petite circulation et en aval sur la fonction du VG.
VI- EVOLUTION :
L'évolution d'une I.M est très variable, conditionnée par le volume de la fuite, son étiologie, son mécanisme et sa
constitution brutale ou progressive.
Il existe des I.M de faible volume ou de constriction progressive et des I.M de constriction brusque. Entre ces 2 extrêmes,
existent tous les intermédiaires.
VII- TRAITEMENT :
A- Le traitement médical : Repose sur les mesures hygiéno-diététiques :
Eviter les efforts physiques importants.
Restriction sodée.
En cas d'IC:
Φ Tonicardiaques.
Φ Diurétiques.
Φ Vasodilatateurs.
En cas de complications:
Φ Antiarythmiques.
Φ Anticoagulants.
Φ Corticothérapie et antibiothérapie s'il existe une évolutivité rhumatismale.
Φ Antibiothérapie si endocardite infectieuse.
B- Le traitement chirurgical
Cardiologie 11
LE RETRECISSEMENT MITRAL
I- DEFINITION :
La sténose mitrale réalise un obstacle au remplissage diastolique du VG avec réduction de l'orifice mitral fonctionnelle
2
(Surface mitrale inf à 2.5 cm .)
II- ETIOLOGIE :
Exceptionnellement congénitale, presque toujours d'origine rhumatismale.
C'est la valvulopathie la plus fréquente.
Elle est découverte généralement 5 à 15 ans plus tard.
Elle touche électivement le sexe féminin (75 à 85% des cas.)
V- ACCIDENTS EVOLUTIFS :
A- Manifestations pleuro-pulmonaires:
Υ Dyspnée d'effort.
Υ Dyspnée permanente avec orthopnée.
Υ Hémoptysie.
Υ 2panchement pleuraux associés aux signes d'un poumon cardiaque.
Υ Bronchite chronique fréquente.
B- Troubles du rythme:
Υ FA d'autant plus fréquente que l'OG est dilatée. Elle peut:
- Aggraver les manifestations pulmonaires.
- Déclencher une IC.
- Provoquer des complications thromboemboliques.
Υ ESA isolées.
Υ Flutter auriculaire rare.
C- Accidents thromboemboliques:
Point de départ:
Thrombose intra-auriculaire gauche.
Thrombose de l'OG souvent latente et méconnue (IC, cyanose et disparition du roulement.)
Υ Embolie systémique:
- Embolie cérébrale (hémiplégie, aphasie.)
- Embolie viscérale (rate, reins, artère mésentérique…etc.)
Υ Embolie des membres (ischémie aiguë.)
D- IC: C'est le stade ultime du R.M. il peut être déclenché par une infection respiratoire, une EP, un trouble du rythme. Il
s'agit d'une ICD.
E- Angor: dans le R.M très serré, il est souvent fonctionnel sans lésion coronarienne. Il est dû à l'inadaptation du Dc à
l'effort.
F- Endocardites infectieuses: Très rare dans le R.M pur.
G- Syndrome d'Ortner: Il est exceptionnel, c'est une dysphonie due à une paralysie du nerf récurent gauche comprimé
par l'OG dilatée.
VIII- TRAITEMENT :
A- Les moyens :
Υ La valvuloplastie percutanée.
Υ La chirurgie.
Υ La commissurectomie à cœur fermé au dilatateur de Dubost.
Υ La commissurectomie à cœur ouvert.
Υ Le remplacement valvulaire mitral : Par une bioprothèse ou une prothèse métallique.
B- Les indications :
2
Le R.M asymptomatique (surface mitrale sup à 1.5 cm .)
Le R.M pur serré à valve souple sans lésions notables : dilatation au CCF.
Le R.M calcifié.
Cas particuliers : La resténose :
- Dilatation.
- RVM.
C- Le traitement préventif : Contre le RAA.
Cardiologie 12
L'INFARCTUS DU MYOCARDE
I- DEFINITION :
2
L'IDM est dû à la nécrose du myocarde (d'origine ischémique) dont l'atteinte dépasse 2 cm . C'est une occlusion coronaire
par un thrombus s'installant sur une plaque athéromateuse compliquée.
C'est la complication évolutive la plus grave de l'insuffisance coronaire, il met en jeu le pronostic vital.
Ce pronostic a été considérablement amélioré grâce à la thrombolyse et aux méthodes de revascularisation.
II- ETIOLOGIE :
Les cardiopathies ischémiques "CI" sont l'ensemble des altérations myocardiques provoquées par les lésions
athéroscléreuses des artères coronaires.
Les facteurs favorisant ces CI:
A- Facteurs innés:
Le sexe. L'hérédité.
L'age. Le diabète sucré.
B- Facteurs acquis:
Lésions athéromateuses débutant tôt dans la vie (latentes.)
Anomalies lipidiques tel l'hypercholestérolémie totale et surtout LDH.
HTA qui accroît le risque de 3 fois.
Tabagisme.
Sédentarité.
Excès pondéral.
Ainsi que la classe socioprofessionnelle, le stress, le profil psychologique et les facteurs héréditaires.
C- Manifestations cliniques des CI:
Υ L'angine de poitrine ou angor: C'est une ischémie myocardique transitoire par une ou plusieurs sténoses coronaires
avec phénomène thrombotique ou spastique.
Υ L'IDM: Soit inaugurale, soit secondaire à l'angor.
Υ La mort subite.
Υ L'IVG: Apparaissant au stade terminal de l'évolution d'une I.Cor.
Υ L'ischémie myocardique silencieuse ou indolore.
IV- CLINIQUE :
Elle est aisé dans les formes typiques hyperalgiques.
A- Circonstances de survenue:
Υ Brutalement pendant le sommeil, en dehors de l'effort.
Υ Inaugural dans 40% des cas.
Υ Chez un coronarien connu dans 60% des cas.
Υ Avec antécédents de syndrome de menace (angor de novo, de repos, d'effort ou crescendo.)
B- Diagnostic positif: Se fait par l'association de:
1- Douleur: Rétrosternale, constrictive, angoissante, aux irradiations classiques (cou, mâchoire inférieure, bras et
poignets.) D'apparition spontanée, parfois après un effort, une exposition au froid ou au stress.
2- Signes fonctionnels associés:
- Sueurs.
- Troubles digestifs (nausées/vomissements.)
- Lipothymies. - Agitation.
3- Examen clinique: Apporte peu au diagnostic, il sert à rechercher les complications de l'IDM:
- Galop.
- Souffle de régurgitation.
- Généralement une HyperTA pendant la phase aiguë.
- Signes d'IC droite congestive.
- Fièvre modérée, constante d'apparition retardée après 24 heures.
L'auscultation pulmonaire révèle des signes de stase (œdème pulmonaire), ce sont les 4 stades de Killip:
- Killip 1: Absence de râles. - Killip 3: Râles dans les 2 champs.
- Killip 2: Râles aux 2 bases pulmonaires. - Killip 4: Choc cardiogénique.
4- ECG à la phase aiguë: Confirme le diagnostic, les signes électriques font face au territoire de l'atteinte myocardique.
er
Le 1 signe est trompeur, c'est l'ischémie sous-endocardique avec sus-décalage de ST.
La lésion sous-épicardique englobant l'onde T et réalisant la classique onde de pondée.
eme eme
La nécrose réalise une onde Q large et profonde entre la 3 et la 6 heure avec parfois:
Régression incomplète du sus-décalage de ST et
Négativation de l'onde T.
L'évolution électrique est influencée par les thérapeutiques de revascularisation.
L'ECG permet le diagnostic topographique de l'IDM. Il existe toujours des "signes en miroir".
Il peut mettre en évidence des troubles du rythme ou de la conduction nécessitant un traitement d'urgence.
5- Topographie des lésions:
V1, V2 et V3: IDM antéro-septal. D1, AVL et V5 et V6: IDM latéral.
V3 et V4: IDM apical. D2, D3 et AVF: IDM inférieur.
V7, V8 et V9: IDM basal. V3R et V4R ou VE: IDM basal étendu au VD.
V- BIOLOGIE :
A- Les enzymes: Augmentées:
Υ
eme eme eme eme
CPK surtout la fraction MB à partir de la 4 –6 heure au 3 –5 jour.
Υ Υ
eme eme eme eme
TGO de la 12 heure au 5 jour. LDH de la 4 heure au 10 jour.
B- Autres:
Υ VS accélérée. Υ Troubles de la glycorégulation.
X- COMPLICATIONS :
A- Complications précoces de l'IDM:
1- Troubles du rythme et de la conduction:
a- Troubles de la fonction sinusale:
Υ Bradycardie sinusale. Υ Tachycardie sinusale.
b- Troubles du rythme ventriculaire:
Υ ESV polymorphe. Υ Tachycardie ventriculaire.
Υ Fibrillation ventriculaire.
c- Troubles de la conduction A-V:
Υ BAV de l'IDM postéro-inférieur transitoire.
Υ BAV de l'IDM antérieur parfois précédé d'un BBD, BBG ou HBAG.
d- Autres rares:
Υ ESA. Υ Fibrillation auriculaire.
2- IC aiguë:
a- IC gauche: Avec OAP, choc cardiogénique. c- Collapsus tensionnel isolé.
b- IC droite. d- Vasoplégie par hypervagotomie.
3- Complications mécaniques:
a- Rupture de la paroi libre. b- Rupture du septum inter-ventriculaire, CIV.
c- IM par rupture d'un pilier.
4- Menace d'extension de l'infarctus ou de récidive ischémique après thrombolyse.
5- Complications thromboemboliques:
a- Thrombose intra-ventriculaire gauche. b- Thrombose veineuse des membres inférieurs.
6- Réaction péricardique.
B- Complications tardives de l'IDM:
1- Anévrisme pariétal ventriculaire gauche. 4- Récidive d'infarctus.
2- IC. 5- Syndrome post-infarctus de Dressler.
3- Ischémie résiduelle post-infarctus.
Cardiologie 13
I- DEFINITION :
L'angine de poitrine ou angor est l'expression clinique de l'ischémie myocardique. Elle n'est ni une maladie ni un syndrome
mais simplement un symptôme.
Ce caractère subjectif de la crise d'angor explique que le diagnostic clinique repose essentiellement sur l'interrogatoire qui
est actuellement aidé par de nombreuses méthodes objectives.
III- PHYSIOPATHOLOGIE :
L'ischémie apparaît lorsqu'il y a une discordance entre les besoins et les apports en O2. Les coronaires ne parviennent
plus à couvrir les besoins du myocarde.
Après l'apparition de l'ischémie, la fonction du VG se dégrade et le tracé électrique se perturbe. L'infiltration
athéromateuse engendre une altération de la paroi endothéliale avec:
Perturbation de l'équilibre entre les différents facteurs vasorégulateurs de la paroi avec augmentation de l'interaction
plaquette – paroi et
Activation des facteurs de coagulation.
Prolifération des cellules musculaires lisses de la media.
Il peut s'agir d'une insuffisance d'adaptation entre les besoins et les apports lors d'une augmentation des besoins en
O2. Tel est le cas de l'angor d'effort où une sténose coronaire ne permet pas l'augmentation du flux sanguin lors des
efforts. Les signes d'ischémie apparaissent pour une réduction de 75% du calibre coronarien et pour un niveau d'effort
bien déterminé d'où le terme d'angor stable.
Il peut aussi s'agir d'une brusque diminution du flux coronaire sans augmentation des besoins. C'est le cas de l'angor
spontané par spasme ou thrombose (en général sur une sténose préexistante) Il survient chez des patients
asymptomatiques ou ayant déjà accusé un angor d'effort. L'ischémie apparaît pour des efforts de moins en moins
importants ou au repos. Cela répond à la rupture d'une plaque d'athérome qui entraîne la formation d'un thrombus qui va
rétrécir sévèrement la lumière coronaire.
En l'absence de prise en charge thérapeutique urgente, l'évolution vers l'infarctus par occlusion est inéluctable.
Dans tous les cas, la douleur angineuse n'apparaît que lorsque l'ischémie a atteint une intensité et une durée
suffisante (production et accumulation de lactate.)
V- FORMES CLINIQUE :
A- L'angor stable.
B- L'angor instable: Ce terme regroupe toutes les douleurs angineuses intermédiaires entre l'angor d'effort et l'IDM. Il
correspond à l'apparition d'une thrombose endoluminale au contact d'une fissuration d'une plaque d'athérome. Elle
s'associe à des phénomènes de lyse et de rethrombose spontanés expliquant la répétitivité des crises. L'angor instable se
manifeste par:
Υ Une douleur prolongée, intense qui apparaît le plus souvent au repos et ne répond pas ou peu à la Trinitrine.
Υ L'examen physique reste ici aussi souvent normal.
On distingue 4 types d'angor instable:
1- L'angor de Novo: C'est un angor survenant au repos ou déclenché par des efforts minimes, le tout évoluant depuis
moins de 4 semaines.
2- L'angor Crescendo: C'est l'aggravation d'un angor d'effort qui survient pour des efforts de moins en moins
importants.
3- L'angor résiduel: C'est un angor persistant après un infarctus.
4- L'angor de Prinzmetal: C'est un angor qui survient la nuit ou au petit matin répondant à un spasme coronarien sur
artère saine ou athéromateuse.
VII- EVOLUTION :
En dehors de tout traitement efficace, l'évolution se fait vers:
∫ L'IDM. ∫ La mort subite.
∫ L'IC.
IX- TRAITEMENT :
A- Traitement de la crise : Repose sur:
La Trinitrine à croquer ou en spray au moment de la douleur et avant un effort susceptible de la déclencher.
B- Traitement de fond :
1- Traitement médical :
Correction de tous les facteurs de risque.
Traitement de toute hypercholestérolémie même modérée.
Conseiller une activité physique régulière mais non-violente.
Traitement anti-agrégant pour prévenir la thrombose, 75 à 300 mg/j.
Les dérivés nitrés à action prolongée qui diminuent le retour veineux et donc la tension pariétale et la
consommation d'O2. Ils ont une action coronarodilatatrice.
Les β bloquants qui bloquent les effets néfastes de la stimulation adrénergique en diminuant la fréquence par
diminution de la contractilité. La dose cible est celle qui donne une fréquence entre 50 et 60 cycles/mn au repos et
120 cycles/mn à l'effort.
Les anticalciques qui ont une action vasodilatatrice par diminution de la tension pariétale et de la contractilité. Ils
sont particulièrement indiqués dans l'angor spastique (Tildiem ou Verapamil.)
La Molsidomine a une action apparentée aux dérivés nitrés.
Les inhibiteurs des canaux potassiques.
L'association de ces différents médicaments est possible.
2- La revascularisation :
Pontage aorto-coronaire : C'est une chirurgie sous CEC par pontage des segments sténosés à l'aide de l'artère
mammaire interne et des greffons veineux (saphènes.)
Angioplastie coronaire : S'effectue sous anesthésie locale, par cathétérisme artériel, un ballonnet est introduit au
niveau de la sténose coronaire puis gonflé pour écraser la plaque d'athérome et agrandir la lumière vasculaire. Le plus
souvent est implanté une endoprothèse coronaire (Stent.) Qui permet à la lumière vasculaire de rester perméable. Le
taux de succès immédiat est sup à 90% avec un taux de resténose de 30 à 40% après 6 mois du geste.
C- Les indications :
1- Angor d'effort léger: Traitement médical.
2- Angor d'effort sévère: Revascularisation la plus complète possible. Sinon traitement médical maximal si les lésions
sont au-dessus de toute revascularisation.
3- Angor instable: Hospitalisation en USI, héparinothérapie efficace, aspirine, dérivés nitrés en perfusion, β bloquants
en l'absence de contre-indications. Si la symptomatologie s'amande, prévoir une coronarographie au décours de
eme
l'épisode aigu (à partir du 10 jour.) Si le malade continu à souffrir malgré le traitement maximal, alors faire la
eme
coronarographie après le geste de revascularisation en urgence (à la 48 Heure.)
Cardiologie 14
I- DEFINITION :
L'insuffisance cardiaque "IC" est l'incapacité du cœur à subvenir aux besoins métaboliques des différents organes au repos
et/ou à l'effort.
L'IC est dite congestive lorsqu'elle s'accompagne d'une élévation des pressions de remplissage cardiaque avec élévation
des pressions pulmonaires et éventuellement des pressions veineuses périphériques.
L'IC est la conséquence de la dysfonction ventriculaire qui peut être :
Φ Diastolique: Correspond à une altération du remplissage ventriculaire par altération de la compliance ventriculaire
(distensibilité.)
Φ Systolique: Correspond à une insuffisance de la fonction pompe du ventricule (contractilité.)
Φ Systolique et diastolique.
La dysfonction ventriculaire peut être:
Φ Gauche: C'est l'impossibilité pour le VG d'assurer le débit nécessaire aux besoins de l'organisme.
Φ Droite: C'est l'impossibilité pour le VD d'assurer un débit pulmonaire adapté à la circulation de retour.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
Au début, pour maintenir la perfusion périphérique et viscérale à son niveau normal, plusieurs mécanismes interviennent :
Mécanismes intracardiaques :
Le muscle cardiaque répond selon la loi de Starling à tout allongement de ses fibres par un accroissement de sa
force contractile.
Or, toute diminution du volume d'éjection "VE" et l'augmentation du retour veineux engendrent l'augmentation de la
pré-charge (volume diastolique ventriculaire.) Et engendre donc l'étirement des fibres musculaires.
L'hypertrophie des fibres myocardiques se développe pour accroître le travail systolique du VG tout en maintenant
normale la contrainte pariétale.
Mécanismes neuro-hormonaux :
Stimulation du système nerveux sympathique :
∫ Tachycardie Q = VES x Fc.
∫ Renforcement de la force contractile.
∫ Vasoconstriction périphérique.
Activation du système Rénine – Angiotensine – Aldostérone "SRAA":
∫ Rétention hydrosodée.
∫ Vasoconstriction périphérique.
Libération des facteurs vasodilatateurs (Facteur natriurétique auriculaire, Prostaglandines et Kinines)
∫ Equilibre entre la vasoconstriction délétère et la vasodilatation bénéfique.
Dès que ces mécanismes d'adaptation sont dépassés, les signes d'IC apparaissent et dont les conséquences sont doubles:
En amont : Le résidu post-systolique entraîne l'élévation de la pression télédiastolique du VG qui se répercute
successivement sur l'oreillette, le système veineux correspondant et les capillaires.
En aval : La diminution du débit cardiaque "Dc" est responsable d'insuffisance circulatoire viscérale et périphérique
avec apparition de signes de congestion liés à la rétention hydrosodée et de signes de bas débit au maximum.
L'EMBOLIE PULMONAIRE
I- DEFINITION :
L'embolie pulmonaire "EP" est une oblitération partielle du tronc ou des bronches artérielles pulmonaires par un caillot le
plus souvent fibrino-cruorique provenant dans 80 à 90% des cas d'une thrombose des membres inférieurs.
Il s'agit d'une affection fréquente qui passe souvent inaperçue et qui constitue une urgence médico-chirurgicale.
Son diagnostic reste difficile en raison de la non-spécificité des signes cliniques et du polymorphisme clinique.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
A partir d'une thrombose veineuse périphérique, le caillot peut migrer vers les cavités droites puis vers l'artère
pulmonaire "A.P" qu'il oblitère à des niveaux variables détérminant 2 troubles :
Des troubles hémodynamiques : Apparaissent lors d'effort massif qui emporte plus de 60% du lit artériel pulmonaire
réalisant une HTAP pré-cavitaire :
Celle-ci est proportionnelle au degré d'oblitération de l'A.P mais ne dépassant pas 40 mmHg chez un sujet sans
antécédents cardiaques et pulmonaires. Par contre, chez le sujet présentant une affection cardiaque ou pulmonaire,
l'HTAP n'est pas proportionnelle au degré d'oblitération et dépasse 40 mmHg.
L'HTAP crée un obstacle à l'éjection du VD responsable d'IVD aiguë se traduisant par la chute du débit cardiaque
avec état de choc.
Des troubles respiratoires : Ils entraînent des troubles d'échange gazeux qui se traduisent par une hypoxémie avec
hypercapnie due surtout à un effet shunt.
V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
A- Biologie (gaz du sang) :
Υ Hypoxémie avec hypercapnie et alcalose respiratoire.
Υ Elévation du LDH.
Υ Augmentation des dimères (produits de dégradation de la fibrine.)
B- Téléthorax : Il est normal surtout au début. Son intérêt est d'orienter le diagnostic différentiel. Il montre:
Υ Dilatation du tronc et des branches de l'A.P.
Υ Ascension d'une hémicoupole.
Υ Réaction pleurale minime avec opacité linéaire basi-thoracique due à la pneumo-constriction.
Υ Infarctus pulmonaire systématisé à base périphérique et à sommet hilaire.
C- ECG : Les signes sont inconstants voir absents dans les formes modérées. L'ECG est pathologique dans les formes
massives avec:
Υ Tachycardie sinusale.
Υ Axe de QRS dévié à droite.
Υ Aspect S1Q3.
Υ Onde T négative en AVR et dans précordiales droites.
Υ Troubles du rythme à l'étage supraventriculaire.
D- Echocardiographie : Elle n'est pas spécifique et peut être normale dans les formes modérées Elle contribue à
l'évaluation de la gravité. Elle montre :
Υ Dilatation des cavités droites.
Υ Parfois un thrombus intracavitaire.
Le Doppler précise et évalue la PAPS.
E- Scintigraphie pulmonaire de perfusion : Elle n'est pas spécifique. Elle objective:
Υ Des zones hypoperfusées mais normalement ventilées.
F- Scanner spiral : Objective:
Υ Des zones claires hypodenses.
G- Angiographie pulmonaire: C'est l'examen de référence. Elle permet d'affirmer le diagnostic en montrant
Υ L'oblitération de l'A.P objectivée par une image d'arrêt en cupule.
Υ Le thrombus de départ objectivé par une lacune.
Υ Evaluation de la PAPS.
H- Autres examens: L'écho – Doppler veineux, la scintigraphie, la plétysmographie et la phlébographie.
VI- COMPLICATIONS :
∫ Mort dans 10% des cas traités et dans 30% des cas non traités.
∫ Récidive sous traitement bien ou mal conduit.
∫ CPC.
VIII- TRAITEMENT :
L'essentiel du traitement repose sur les anticoagulants (AVK, Héparine ) pendant au moins 7 jours.
A- Traitement symptomatologique pour les formes massives:
Oxygénothérapie (2 à 5 l/mn.)
Dobutamine (augmente la contractilité et diminue l'HTAP) 7 à 20 g/kg/mn.
Fibrinolytiques.
B- Traitement chirurgical :
Embolictomie.
Interruption de la VCI.
C- Prévention : Elle intéresse tout sujet sensible et repose sur la Calciparine.
Cardiologie 16
I- DEFINITION :
La thrombose est l'oblitération d'une veine en général par un caillot fibrino-cruorique (thrombus.)
2 complications sont à craindre qui sont prévenues par un traitement anticoagulant précoce et efficace:
Φ Complication vitale: L'EP.
Φ Complication fonctionnelle: Le syndrome post-thrombotique veineux.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
Le déclenchement d'une thrombose veineuse profonde "TVP" obéit aux 3 facteurs de Virchow, c'est la triade de Virchow:
La stase sanguine: C'est le principal facteur, elle est favorisée par:
La compression veineuse.
L'IC.
L'immobilisation.
L'altération de la paroi veineuse: Elle entraîne
Une activation des facteurs de contact et une agrégation plaquettaire donnant
Varices, séquelles de phlébite et syndrome de Cockett, traumatisme, au contact d'un foyer infectieux.
L'hypercoagulabilité:
Hyperplaquettose, polyglobulie.
Augmentation des facteurs de coagulations (I, VII, VIII, XII au cours de la grossesse.)
Hyperfibrinémie (syndrome infectieux, post-opératoire.)
Défaillance des mécanismes anti-thrombotiques:
∫ Baisse de l'activité fibrinolytique de la paroi.
∫ Déficit en anti-thrombine III, en protéine c ou s.
Ces 3 mécanismes sont le plus souvent intriqués.
IV- ETIOLOGIES :
A- Les causes chirurgicales : Le risque dépend de la durée du type d'intervention surtout la chirurgie pelvienne,
orthopédique et les cancers digestifs.
B- Les causes obstétricales :
∫ Rare pendant la grossesse.
∫ Surtout en post-partum après un accouchement difficile.
∫ Rarement en post-abortum, grave et septique.
C- Les causes médicales :
1- Cardiopathies: Représentées par l'IC, l'IDM et les valvulopathies mitrales.
2- AVC: Secondaire à l'alitement et la paralysie du membre.
3- Tumeurs malignes: Tous les cancers mais surtout ceux du poumon, du pancréas, du sein, de la prostate et du
colon.
4- Causes hématologiques: Représentées par la hernie hiatale lorsqu'elle s'accompagne d'anémie chronique, par la
leucose – polyglobulie et par les syndromes myéloprolifératifs.
5- Causes dysmétaboliques: Représentées par le diabète et la goutte.
6- Causes infectieuses: Représentées par la fièvre typhoïde et les septicémies à Streptocoque.
7- Autres causes : Essentiellement :
∫ Le LED.
∫ La maladie de Behcet.
∫ La maladie de Bueger.
D- Les causes iatrogènes :
1- Causes locales: Après cathétérisme veineux, syndrome de Cockett.
2- Contraception par œstrogènes.
3- Prise de corticoïdes ou d'héparine.
E- La TVP idiopathique : Dans 25% des cas, aucune cause n'est retrouvée. Il faudra alors penser à un déficit en anti-
thrombine III, en protéine c ou s surtout chez un sujet jeune avec antécédents familiaux de maladies thromboemboliques et
de TVP récidivante.
V- DIAGNOSTIC CLINIQUE :
Les signes cliniques de TVP manquent à la fois de sensibilité (formes asymptomatiques.) Et de spécificité (peuvent évoquer
d'autres affections.)
Le diagnostic de TVP est évoqué devant la présence de signes cliniques et de l'existence d'un contexte à risque.
A- TVP des membres inférieurs :
1- Phlegmatia alba dolens :
a- Signes locaux : Ces signes sont unilatéraux, l'examen des 2 membres doit être comparatif:
Υ Douleur spontanée au mollet avec impotence fonctionnelle et provoquée par la palpation de trajets veineux ou
par la dorsiflexion (signe de Homans.) Est le signe le plus fréquent.
Υ Œdème de la jambe ou de tout le membre inférieur, c'est un œdème blanc, chaud, dure et Godet négatif.
Υ Hydarthrose du genou et adénopathies inguinales satellites.
Υ Diminution du ballottement du mollet.
Υ Augmentation de la température cutanée locale (signe inflammatoire.)
Υ Dilatation des veines superficielles.
Ces signes peuvent être isolés. S'ils sont associés, leur valeur diagnostique est augmentée.
b- Signes généraux :
Υ Fièvre à 39°c.
Ces signes manquent de spécificité, il faut savoir éliminer un hématome, une tendinite, un érysipèle, une lymphangite, un
lymphœdème et un œdème résiduel d'une phlébite ancienne.
2- Phlegmatia caerulea ou phlébite bleue : elle est rare. C'est une TVP proximale intéressant le confluent fémoral et
saphène. Le tableau est celui d'une ischémie aiguë avec TVP:
Υ Membre inférieur cyanosé et froid.
Υ Pouls distaux abolis.
C'est une urgence médico-chirurgicale nécessitant une désobstruction veineuse proximale (thrombectomie et
thrombolyse.) Elle évoque une étiologie néoplasique.
B- Thrombose de la VCI : elle se fait par extension d'un thrombus iliaque. Le tableau clinique peut concerner les 2
membres inférieurs avec CVC abdominale.
C- Thrombose des veines pelviennes : elle survient dans un contexte évident (grossesse, post-partum, chirurgie du petit
bassin.) Et donne un tableau caractérisé par:
Υ Douleurs utéro-vaginales, abdominales.
Υ Troubles urinaires.
Υ Fièvre parfois un tableau septique.
VII- EVOLUTION :
Elle est favorable (lyse du caillot) sous traitement anticoagulant efficace et rapide. Mais il existe des complications:
A- Complications immédiates:
∫ L'EP est le risque majeur parfois vital.
∫ Extension de la thrombose vers le VCI ou aux veines rénales.
B- Complications à distance:
∫ Récidives.
∫ Syndrome post-thrombotique veineux, C'est une obstruction veineuse persistante avec incontinence valvulaire et
lourdeur des membres avec œdèmes, varices et troubles trophiques (dermite ocre, ulcère variqueux et amyotrophie –
ostéoporose.)
VIII- TRAITEMENT :
A- Le traitement curatif :
1- Traitement anticoagulant : Doit être débuté le plus tôt possible, il est représenté par:
a- Héparine non-fractionnée "HNF" : Administrée en bolus IV, 50 à 70 UI/kg, relayé par 15 à 20 UI/kg/heure avec
adaptation des doses. En IV toutes les 2 heures ou en continu à la SE ou en SC toutes les 12 heures.
Surveillance biologie: Si voie IV, TCA effectué 3 à 4 heures après le début, 2 à 3 fois le témoin, au-delà, le risque
hémorragique est important. Si voie SC, TCA effectué 6 heures après l'injection, 2 à 3 fois le témoin. Dosage des
eme eme
plaquettes au 5 et 21 jour du traitement (thrombopénie.)
b- Héparine de bas poids moléculaire "HBPM" : Fragmine, Fraxiparine, Lovenox. Leur efficacité est comparable à
celle de l'HNF, 100 UI/axa. kg/12 heures, en SC à raison de 2 fois/j.
Surveillance biologique: Contrôle de l'activité axa circulante recommandée mais pas nécessaire. Dosage des
eme eme
plaquettes au 5 et 21 jour mais le risque de thrombopénie est faible. Le risque hémorragique est identique à
celui de l'HNF.
c- Anti-vitamine K "AVK" : C'est le traitement anticoagulant au long cours:
er
Relais héparine – AVK: Il est débuté précocement, au 1 jour du traitement héparinique. Type AVK de demi-vie
longue en une seule prise par jour avec surveillance: INR (rapport normalisé international effectué 48 heures après
le relais.) TCA doit être contrôlé jusqu'à l'arrêt de l'Héparine. L'Héparine sera arrêtée si INR est entre 2.5 et 3.5 à 2
jours consécutifs.
Traitement au long cours: INR doit être de 2.5 avec surveillance chaque semaine pendant un mois à partir de
l'équilibre puis chaque mois. La durée du traitement dépend de l'étiologie et des récidives mais elle est pour la
plupart de 3 mois.
2- Contention élastique et mobilisation : elle est indispensable et doit être adaptée au niveau de la TVP. Elle permet
de réduire de 50% la survenue du syndrome post-thrombotique veineux. Elle est débutée dès la mise en route de
l'anticoagulation pendant au moins 3 mois, parfois à vie.
3- Traitement thrombolytique : Sont indiqués en cas de TVP iliaque ou iliocave et en cas d'EP.
Streptokinase, dose de charge à 250000 UI en 20mn et la dose d'entretient à 100000 UI/heure pendant 2 à 3
jours.
Urokinase, 1500 à 4400 UI/kg/j.
4- Traitement chirurgical :
Thrombectomie iliofémorale associée à une fistule artério-veineuse (veine saphène et artère fémorale.) Et
supprimée 2 mois après, avec contention élastique, et 6 mois après, avec anticoagulation. Indiquée en cas d'IDEM
thrombolytique.
Interruption de la VCI : Elle est indiquée en cas de contre-indication du traitement anticoagulant, en cas
d'extension de TVP et en cas d'EP malgré une anticoagulation adaptée.
B- La prophylaxie : Elle s'adresse aux sujets présentant un risque de maladie thromboembolique veineuse.
1- Moyens :
Mobilisation précoce active ou passive.
Contention élastique.
Surélévation des jambes.
Le HBPM est très efficaces et trouve toute son indication:
∫ Risque modéré: Calciparine, 5000 UI, 2 fois par jour en SC ou HBPM, 2500 à 3100 UI axa/j.
∫ Risque élevé: Calciparine, 5000 UI, 3 fois par jour ou HBPM, 3000 à 5000 UI axa/j.
2- Indications : Tiennent compte du contexte médical ou chirurgical ainsi que du niveau de risque.
Cardiologie 17
I- DEFINITION :
Les artériopathies oblitérantes regroupent toutes les lésions de la paroi artérielle engendrant une sténose qui peut évoluer
jusqu'à l'occlusion artérielle.
L'athérosclérose est la cause la plus fréquente (90% des cas.) C'est une association variable de remaniement de l'intima
des artères de moyen et de gros calibre. Elle consiste en une accumulation focale de lipides et de glucides complexes, de
sang, de tissu fibreux et de dépôts calcaires. Le tout accompagné de modifications de la media.
Alors que l'artériosclérose résulte de lésions purement scléreuses (sans athérome de la paroi artérielle.) C'est la
conséquence normale du vieillissement des artères.
II- ETIOLOGIES :
A- L'athérosclérose.
B- La maladie de Buerger.
C- Les collagénoses.
D- La maladie de Takayashu.
E- Les dysplasies artérielles.
F- Les traumatismes.
V- PHYSIOPATHOLOGIE :
La conséquence d'une oblitération artérielle est l'ischémie. Celle-ci dépend de:
Degré de la sténose, sa longueur, son caractère unique ou répété, sa rapidité de constitution et le développement
d'une collatérale (branche de l'artère hypogastrique et fémorale profonde.)
Besoins métaboliques à l'effort, l'hypoxie et les métabolites générés par l'anaérobiose (lactate et quinines.)
Déclenchent la douleur musculaire.
A un degré de plus, les douleurs deviennent permanentes et concernent le tissu cutané et sous-cutané.
La CLASSIFICATION DE LERICHE et FONTAINE est la suivante:
Stade I: Asymptomatique avec abolition d'un ou de plusieurs pouls.
Stade IIa: Claudication intermittente peu invalidante.
Stade IIb: Claudication intermittente invalidante.
Stade III: Douleurs de décubitus.
Stade IV: Troubles trophiques.
L'Ischémie critique est une ischémie chronique avec PS inf à 50 mmHg à la cheville. Elle comporte soit des douleurs au
décubitus persistant plus de 2 semaines avec gangrène et/ou troubles trophiques et ischémie distale sévère. Soit une ischémie
aiguë avec signes neurologiques.
Dans toutes ces circonstances, le membre nécessite un sauvetage en urgence.
X- TRAITEMENT :
A- Traitement médical:
Contrôler les facteurs de risque.
Contrôler les facteurs aggravants.
Antiagrégants plaquettaires.
Vasodilatateurs.
Hémodilution, anticoagulants en cas de poussées.
Fibrinolytiques pour la désobstruction d'un pontage récent. Eviter les médicaments vasoconstricteurs.
Hygiène de vie avec exercices physiques et prévention des micro-traumatismes des pieds.
B- Traitement chirurgical:
Endartériectomie: Ablation de la lésion athéromateuse.
Pontage artériel: Par prothèse pour revasculariser un gros tronc ou par la veine saphène interne pour revasculariser
un petit tronc.
Angioplastie percutanée: Pour les sténoses serrées proximales, courtes, uniques, centrées et non-emboligènes.
Amputation: En cas d'ischémie critique sans possibilité de revascularisation ou en cas d'échec de celle-ci.
Sympathectomie lombaire: si lésions distales ou contre-indications chirurgicales ou en complément d'une chirurgie
correctrice.
Cardiologie 18
L'HYPERTENSION ARTERIELLE
I- GENERALITES:
L'hypertension artérielle "HTA" est à la fois un syndrome car elle peut relever de plusieurs causes (affections des vaisseaux
ou du parenchyme rénal, coarctation de l'aorte et tumeurs surrénaliennes.) Comme elle constitue une maladie puisqu'elle peut
entraîner des complications sévères (au niveau de l'encéphale, de la rétine, du cœur et des reins.)
D'après l'OMS, on parle d'HTA si la pression systolique est supérieure ou égale à 160 mmHg et la diastolique supérieure ou
égale à 95 mmHg.
Environ 80% des HTA sont essentielles, les 20% restantes se partagent les autres étiologies.
VIII- TRAITEMENT :
A- Mesures hygiéno-diététiques :
Υ Régime hyposalé.
Υ Lutte contre l'obésité, l'hyperlipidémie et le diabète sucré (facteurs de risque.)
B- Traitement étiologique antihypertenseur : Le choix des ganglioplégiques antihypertenseurs se fait en fonction du
type de l'HTA en commençant toujours par une monothérapie.
Υ La Guanithidine et ses dérivés.
Υ La Réserpine et ses dérivés.
Υ La Diazoxine.
Υ Les antihypertenseurs centraux, Méthyldopa, Clonidine.
Υ Les vasodilatateurs, Prazosine (Minipress*.), Dihydralazine (Nepressol*.)
Υ Les β bloquants.
Υ Les diurétiques, Furosémide (Lasilix*.)
Υ Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, Captopril et Anapril.
Υ Les anticalciques, Nifédipine.
C- Traitement chirurgical : Dans les étiologies de l'HTA secondaire.
Cardiologie 19
LE CHOC CARDIOGENIQUE
I- INTRODUCTION :
L'état de choc est un état clinique traduisant l'incapacité brutale du débit sanguin à assurer le transport et la délivrance des
substrats essentiels aux maintient de la fonction des tissus et des organes.
Le choc est dit cardiogénique quand la cause prédominante ou exclusive est la défaillance de la pompe cardiaque,
responsable d'une chute importante du débit cardiaque et constituée trop rapidement pour que les mécanismes d'adaptation
cardiaques et périphériques puissent être mis en jeu.
De grands progrès ont été faits en matière de prise en charge thérapeutique mais la mortalité reste toujours élevée car les
lésions qui y sont responsables sont souvent irréversibles.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
A- Diminution du débit cardiaque: Le volume systolique est nettement abaissé.
B- Mauvaise adaptation de la motricité:
La vasoconstriction en rapport avec la diminution du débit sanguin entraîne une augmentation des résistances
artériolaires. Elle est inhomogène privilégiant certains territoires (cerveau, cœur.) Au dépend des autres.
Elle fait intervenir essentiellement les catécholamines et le SRAA.
Cette augmentation des résistances périphériques étant insuffisante, on aura une diminution de la TA.
C- IC congestive: Cette défaillance circulatoire aiguë s'accompagne souvent de signes de congestion des ventricules
atteints.
D- Hypoxémie: Elle est surtout marquée en cas de troubles autonomes de la fonction pulmonaire (OAP, EP.)
III- CLINIQUE :
A- L'insuffisance circulatoire aiguë:
1- Etat général:
- Patient agité, confus, parfois prostré et anxieux.
- Téguments froids, cyanosés parfois couverts de sueurs et de marbrures.
2- Pouls: Rapide et filant.
3- TA: TAS <90 mmHg ou diminuée de 30 mmHg par rapport à sa valeur de base. Elle est souvent effondrée et
imprenable.
4- Oligurie: On observe une diurèse <30 ml/heure.
B- IVG et/ou IVD: Presque toujours constatées.
I- DEFINITION :
Le cœur pulmonaire chronique "CPC" se définit par l'hypertrophie et/ou la dilatation du VD secondaire à des anomalies
fonctionnelles ou anatomiques du système respiratoire.
Seront exclues de cette définition les conséquences VD des cardiopathies gauches et congénitales.
L'hypertension artérielle pulmonaire "HTAP" précède la survenue du CPC.
L'IC droite "ICD" peut se voir au-cours de l'évolution du CPC mais sa survenue n'est pas obligatoire.
eme
Après 50 ans, le CPC occupe la 3 position parmi les affections cardio-vasculaires après les coronaropathies et l'HTA.
40% des broncho-pneumopathies chroniques obstructives ont un CPC.
II- PHYSIOPATHOLOGIE :
L'HTAP se définit par une pression artérielle pulmonaire moyenne "PAP" sup à 20 mmHg au repos et/ou 30 mmHg à
l'effort.
La PAP = PAPO + (Dc x RAP) . PAPO étant la PAP d'Occlusion (pression capillaire pulmonaire "PCP"), Dc étant le
débit cardiaque et RAP étant les résistances artérielles pulmonaires. Donc 3 mécanismes peuvent être à l'origine d'une
HTAP :
Une augmentation de la PAPO; détermine une HTAP post-capillaire.
Une augmentation du Dc; détermine une HTAP de débit.
Une augmentation des RAP, détermine une HTAP pré-capillaire (cas du CPC.)
Dans le CPC, L'HTAP peut être générée en partie par l'augmentation du Dc mais essentiellement par l'élévation des
RAP. Celle-ci peut être expliquée en partie par la polyglobulie mais surtout par la diminution du lit vasculaire pulmonaire,
laquelle est liée:
Soit à une destruction du lit vasculaire pulmonaire, mais il faut une obstruction d'au moins 70 à 80% de ce dernier
pour que s'installe une HTAP (recrutement de territoires vasculaires exclus au repos et distension des vaisseaux
pulmonaires déjà perfusés.)
Soit et surtout, à une augmentation des résistances vasculaires par une atteinte anatomique et/ou des changements
de réponse vasomotrice.
L'hypoxie est à l'origine de la modification fonctionnelle vasomotrice et structurelle. Hypertrophie de la media et
prolifération musculaire lisse qui pérennise ainsi l'HTAP.
Le retentissement sur le VD passe par 3 phases:
∫ Adaptation du VD avec hypertrophie et dilatation.
∫ Dysfonction du VD (systolique et diastolique.)
∫ IVD.
V- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A- Les insuffisances respiratoires chroniques "IRC": Le CPC est une complication fréquente des IRC:
1- IRC obstructives :
Υ La bronchite chronique. Υ L'emphysème.
Υ L'asthme à dyspnée continue.
2- IRC restrictives :
Avec atteinte pulmonaire:
Υ Séquelles de tuberculose. Υ Silicose (pneumoconiose.)
Υ Fibrose sarcoïdosique. Υ Collagénose (sclérodermie, polyarthrite.)
Υ Fibrose pulmonaire primitive.
Avec poumon normal :
Υ Atteinte neuromusculaire (Ex: séquelles de poliomyélite, de myopathies.)
Υ Atteinte ostéo-articulaire (Ex: Scoliose, Cyphoscoliose, Thoracoplastie, Spondylarthrite ankylosante.)
Υ Atteinte pleurale (Ex: Pachypleurite bilatérale grave.)
3- IRC mixtes :
Υ Dilatation de bronches grave. Υ Sarcoïdose.
4- IRC centrales :
Υ Hypoventilation alvéolaire centrale (syndrome de Pick-Wick.)
Υ Syndrome d'apnée du sommeil.
B- Les vascularites pulmonaires :
Υ Les maladies du système (Ex: Sclérodermie, LED.) Υ La maladie de Takayasu.
C- L'HTAP post-embolique : Secondaires à des EP à répétition, parfois passants inaperçues, le point de départ est
habituellement des veines profondes des membres inférieurs. Le diagnostic est apporté par l'angiographie pulmonaire. Il
faut systématiquement faire une exploration des veines profondes des membres inférieurs et de la veine cave inférieures.
D- L'HTAP primitive : Elle touche habituellement les femmes jeunes, c'est un diagnostic d'élimination.
VI- TRAITEMENT :
L'oxygénothérapie de longue durée (au moins 16 heures/ 24 heures) chez les broncho-pneumopathes chroniques
quand la PaO2 est inf à 55mmHg ou inf à 65mmHg en cas d'HTAP surajoutée. L'idéal est d'obtenir une PaO2 sup à
65mmHg en réglant le débit d'O2 entre 0.5 et 2 l/mn.
Les vasodilatateurs n'ont pas encore prouvé leur efficacité sauf dans certaines formes histologiques des HTAP
primitives. On préconise les inhibiteurs calciques.
Les anticoagulants sont indiqués à long terme dans les HTAP post-emboliques et primitives.
Le traitement de l'IVD:
Υ Traitement diurétique surtout Spironolactone en cas d'œdèmes.
Υ Faire si nécessaire des saignées.
Υ Donner en cas de poussée, quelle que soit l'étiologie de l'HTAP, des anticoagulants.
L'interruption de la veine cave inférieure est parfois nécessaire dans le CPC post-embolique.
La transplantation pulmonaire et cardio-pulmonaire est un ultime recours en cas d'HTAP primitive maligne
réfractaire et post-embolique sévère ne répondant pas à la chirurgie.
Cardiologie 21
CARDIOPATHIES CONGENITALES
I- INTRODUCTION :
La fréquence des cardiopathies congénitales "C.Cong" a nettement diminuée dans les pays développés où le diagnostic est
posé très tôt à la naissance voire même avant grâce au développement des moyens d'exploration (échocardiographie -Doppler.)
Les progrès de l'anesthésie – réanimation et la maîtrise des techniques chirurgicales ont permis d'abaisser l'age
ere
d'opérabilité de la plupart des C.Cong dont plus de 70% sont opérés pendant la 1 année de la vie.
Malgré cela, on peut rencontrer chez l'adule des C.Cong et cela pour plusieurs causes:
Il peut s'agir de malformations minimes sans signes fonctionnels qui passent inaperçues, c'est le cas de la CIA et de la
PCA.
La maladie d'Epstein (mal emplacement des valves) est souvent associée à une cirrhose pulmonaire.
La transposition des gros vaisseaux "TGV" corrigée = OD – VG, OG – VD. Changement de morphologie du cœur: VD –
aorte. Ce VD ne supporte plus les hautes pressions.
Il peut s'agir de C.Cong connues mais dont l'indication opératoire est difficile et que la malformation est jugée bénigne
(sténose aortique orificielle, sténose pulmonaire orificielle, certaines CIA, CIV.)
Il peut aussi s'agir de C.Cong cyanogènes, complètement inaccessibles à la chirurgie (Atrésie pulmonaire à septum ouvert,
syndrome d'Einsemmenger avec HTAP et augmentation des résistances pulmonaires dues à un shunt gauche – droit.)
IV- COMPLICATIONS :
Elles peuvent survenir au-cours de l'évolution et sont représentées par:
A- Les troubles du rythme et de la conduction (BAV.)
B- L'EI.
C- Les complications mécaniques dues à l'aggravation dans le temps d'une sténose, d'une insuffisance valvulaire ou
des problèmes dus à la croissance secondaire à la prothèse.
D- Les altérations de la fonction cardiaque.
Cardiologie
CŒUR ET GROSSESSE
I- GENERALITES :
La grossesse entraîne des modifications circulatoires et humorales normalement bien tolérées mais qui peuvent aggraver la
tolérance des cardiopathies.
Le traitement chirurgical préalable d'une cardiopathie a néanmoins amélioré le pronostic.
II- CONSEQUENCES :
A. CONSEQUENCES HEMODYNAMIQUES:
a Pendant la grossesse:
er eme
1. Augmentation du débit cardiaque "Qc": De 30% pendant le 1 trimestre, de 40% vers la fin du 6 mois puis
eme
diminution progressive avec diminution de 20% pendant le 8 mois par compression de la veine cave inférieure par
l'utérus gravide. L'augmentation du Qc semble être due à l'action combinée de 3 mécanismes:
• Augmentation de la contractilité myocardique sous l'effet des œstrogènes.
• Diminution des résistances artérielles périphériques "RAP" (diminution de la post-charge ventriculaire.)
• Augmentation du retour veineux (augmentation de la pré-charge.) Due à l'hypervolémie gravidique.
2. Augmentation de la consommation en O2: Avec l'augmentation des besoins métabolique du fœtus, l'augmentation
du travail cardiaque de la mère.
3. Augmentation de la volémie: Par la stimulation de l'aldostérone sous l'action combinée des œstrogènes et des
Progestérones. Elle peut atteindre 50% à l'approche du terme.
eme eme
4. Diminution des résistances artérielles périphériques "RAP": Du 3 au 6 mois pour revenir progressivement à
des valeurs normales à l'approche du terme, expliquée par le développement de la circulation placentaire et
augmentation de la capacité de distension des parois artérielles sous l'effet d'hormones sexuelles.
5. Diminution des pressions intra-vasculaires: PAD et S diminution dès le début de la grossesse et tend à revenir aux
chiffres antérieurs à l'approche du terme.
a Pendant le travail et la délivrance:
1- Augmentation du Qc et de la PA: De 15 à 20% lors de la délivrance, la décompression de la veine cave inférieure,
entraîne l'augmentation du Qc qui se normalise en quelques semaines.
V- CONDUITE A TENIR DEVANT UNE FEMME EN AGE DE PROCREER AYANT UNE CARDIOPATHIE :
LES ANTICOAGULANTS
I- INTRODUCTION :
Les anticoagulants "ACG" sont des médicaments largement préscrits.
Ils ont 2 buts, Prévenir l'apparition de thrombose ou de récidive et Eviter l'extension et les complications d'une thrombose
déjà constituée (ne détruisent pas le thrombus.)
Prothrombine
Fibrinogène Fibrine
Plasminogène Plasmine
III- HEPARINE :
A- Structure: C'est un mucopolysaccharide formé de polymères d'α glycosamine et d'Acide α Glycuronique.
B- Mode d'action: L'Héparine circulante d'origine thérapeutique se lie à l'Anti-thrombine III "AT.III" α2 antiprotéase qui
inactive la Thrombine et au Facteur Xa qui s'oppose à la transformation du Fibrinogène en Fibrine.
C- Pharmacocinétique: Détruite dans le tube digestif, l'Héparine doit être administrée par voie parentérale ou en IV.
Elle comprend 3 présentations:
Héparinate de sodium à 5%.
Héparinate de calcium à 25%.
Héparinate de magnésium à 25%.
1- Héparinothérapie IV: La voie IV détermine un taux plasmatique élevé avec une faible fixation cellulaire. L'effet
biologique sera alors de courte durée. Sa demi-vie plasmatique est de 90mn avec disparition au bout de 3 à 4 heures.
Sa dose est de 500 UI/kg/j.
2- Héparinothérapie SC (Calciparine): La voie SC détermine un effet biologique plus prolongé avec une plus grande
fixation cellulaire. Sa demi-vie est de 2 heures avec disparition après 8 à 14 heures. Sa posologie est de 0.1 ml/10kg de
poids en 3 injections à 8 heures d'intervalle.
D- Surveillance biologique du traitement: Un bilan préalable doit comprnedre:
Le taux de plaquettes.
Le temps de Quick, normalement, il est de 12 à 14sec, dans le traitement, il est multiplié par 1.5 à 3.
Le temps d'Howell (temps de coagulation sur plasma recalcifié) normalement, il est de 1mn 30sec, dans le
traitement, il est doublé ou triplé.
Le taux de fibrinogène (souhaitable.)
E- Héparine de bas poids moléculaire (Fraxiparine): Elle est obtenue par fractionnement de l'Héparine d'origine porcine,
elle est indiquée à titre préventif à la posologie de 1 injection de 0.3ml quotidienne en SC.
IV- ANTI-VITAMINE K :
A- Structure: Les AVK peuvent être séparés en 2 classes:
Les dérivés de l'Indane Dione.
Les dérivés Coumariniques.
B- Mode d'action: Les AVK inhibent la synthèse hépatique des facteurs Vit K dépendants (II, VII, IX, protéine c et s ces é
dernières sont les inhibiteurs physiologiques de la coagulation.) Les aVK sont actifs par voie digestive et permettent le
traitement au long cous.
C- Métabolisme: Les AVK sonr rappidement absorbés par voie digestive (en moins de 24 heures.) Ils sont transportés par
l'Albumine plasmatique et se fixent ai niveau du foie. Les AVK traversent la barreière placentaire et passent dans le lait
er eme
maternel. Ils sont donc contre-indiqués dans le 1 et le 3 trimestre de la grossesse.
D- Utilisation clinique: La posologie quotidienne sera ajustée en fonction des résultats des examens biologiques.
1- Warfarine (Molécule de demi-vie longue) en 1 seule prise quotidienne.
2- Biscoumacetate d'éthyle (Molécule de demi-vie courte) en 2 prises par jour.
Le taux de prothrombine "TP" doit être maintenu entre 25 et 30% pour une coagulation efficace.
E- Surveillance biologique du traitement:
Le temps de Quick est exprimé en TP et doit e^tre compros entre 25 et 30%.
Le test de coagulabilité globale ou thrombo-élastogramme: il extériorise toutes les phases de la coagulation sanguine
par un tracé en forme de diapason.
F- Interactions médicamenteuses:
1- Effet potentialisateur: Les AINS, cetrains Antibiotiques, les Hypolipémiants et les Diurétiques.
2- Effet inhibiteur: Les Barbituriques, les œstrogènes et les œstroprogestatifs.
V- INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS DES ANTICOAGULANTS :
A- Indications:
1- En traitement curatif:
Les phlébites.
L'EP.
La thrombose coronarienne.
L'embolie cérébrale.
2- En traitement préventif:
a- A court et moyen terme:
Immobilisation lors d'une intervention chirurgicale.
b- A vie:
Après mmise en place d'une prothèse valvulaire mécanique.
En cas de valvulopathie ou de cardiopathie compliquées de troubles du rythme ou d'IC.
B- Contre-indications:
1- Absolues:
Syndrome hémorragique.
Ulcère gastro-duodénal.
HTA sévère avec lésions importantes au fond d'œil.
Pencardite aiguë.
Dissection de l'aorte.
AVC hémorragiques.
2- Relatives:
Age sup à 70 ans.
Insuffisance rénale.
Troubles psychiques.
LES TONICARDIAQUES
I- DEFINITION :
C'est un groupe de médicaments qui augmente la force de contraction myocardique et représente l'un des médicaments de
base de l'IC.
III- DIGITALIQUES :
Ce sont des médicaments vieux de 20 ans.
A- Origine: Dérivés de la digitale pourprée ou laineuse ou des grains de Strophantus.
B- Structure: Le digitaliques sont des hétérosides formés d'une fraction glucidique et d'une fraction non-glucidique et
d'une partie aglycosée (Genine) qui est le support de l'activité pharmacologique de la molécule. Les génines sont
-
caractérisées par un nombre variable de groupements hydroxyles (OH ) Plus le nombre est important, plus la molécule est
- -
hydrosoluble, moins il y a de groupements OH , plus la molécule est liposoluble. C'est ainsi que la Digoxine (1 OH ) est très
-
liposoluble (voie orale) et la Ouabaïne (5 OH ) est très hydrosoluble (IV.)
C- Pharmacocinétique: Elle règle les conditions de prescription et le choix du médicament:
1- Absorption: Plus la molécule est liposoluble, meilleur est son absorption digestive.
La Digitoxine est très liposoluble, très rapidement et presque totalement absorbée par voie orale.
La Digoxine est partiellement absorbée après administration orale (à 80%.)
L'Anatoside C a une faible absorption digestive, elle est donnée uniquement par voie IV.
L'Ouabaïne l'est encore moins, elle est aussi donnée uniquement par IV.
2- Distribution:
La Digitoxine est très fortement liée aux protéines (durée d'action prolongée.)
La Digoxine a une fixation faible (négligeable.)
L'Anatoside et l'Ouabaïne ont une fixation quasi-nulle.
Les Digitaliques se fixent sur tous les tissus à l'exception du tissu adipeux avec une préférence pour le rein, le cœur et le
foie.
Lors d'une prescription chronique, leur concentration est surtout élevée dans le muscle squelettique.
Exemple; Chez le sujet âgé, le volume de distribution est réduit par diminution du tissu musculaire au profit de la
prolifération du tissu adipeux. Il y a donc risque d'intoxication.
3- Métabolisme et élimination:
La Digitoxine est fortement métabolisée par le foie. L'élimination est rénale et digestive. Elle subit le cycle entéro-
hépatique. Sa demi-vie est de 5 à 7 jours.
La Digoxine est dégradée par le foie et éliminée par le rein. Il faut être vigilent en cas d'insuffisance rénale. Sa demi-
vie est de 36 heures.
L'Anatoside C a une élimination rénale.
D- Facteurs modifiant le métabolisme de Digitaliques:
1- Facteurs physiologiques:
Φ L'age: Risque d'intoxication chez le sujet âgé. Chez le nouveau-né, immaturité de rein et du foie. Chez le
nourrisson, La dose/kg est plus importante que celle de l'adulte.
Φ La grossesse et l'allaitement: La Digoxine traverse la barrière placentaire et est retrouvée dans le lait maternel.
2- Etats pathologiques:
Φ L'insuffisance rénale: Eviter les digitaliques à élimination rénale.
Φ L'insuffisance hépatique et l'ictère rétentionnel: N'altère pas l'élimination des digitaliques.
Φ Les dysthyroïdies: Surtout l'hypothyroïdie (sensibilité accrue aux digitaliques.) L'hyperthyroïdie à l'inverse entraîne
une résistance aux digitaliques.
Φ L'insuffisance respiratoire: L'hypoxie entraîne une intoxication aux digitaliques:
Φ Les désordres hydro-électrolytiques:
Υ
+
Désordres K : L'hypokaliémie entraîne une sensibilité alors que l'hyperkaliémie entraîne une résistance.
Υ
2+ 2+
Désordre Ca : L'hypocalcémie diminue l'effet des digitaliques à l'inverse de l'hypercalcémie. L'injection de Ca
est contre-indiquée en cas d'administration de digitaliques.
Υ
2+
Désordres Mg : L'hypomagnésémie prédispose à l'intoxication aux digitaliques et donc augmente la sensibilité
alors que l'hypomagnésémie entraîne une résistance.
3- Interactions médicamenteuses:
a- Les médicaments potentialisateurs sont la Quinidine, les diurétiques, les hypokaliémiants, l'Erythromycine, les
Tétracyclines, les Aminosides et le choc électrique externe.
b- Les médicaments inhibiteurs sont les Antiacides, le Phénobarbital (indicateur enzymatique) et la Néomycine.
E- Pharmacodynamique:
1- Actions cardiaques:
Φ Effet inotrope positif.
Φ Effet dronotrope négatif (augmentation de la période réfractaire du tissu conductif et ralentissement du PR du tissu
myocardique auriculaire et ventriculaire.)
Φ Effet chronotrope négatif (ralentissement de la Fc sinusale.)
2- Actions extra-cardiaques:
Φ Vasoconstriction artérielle et veineuse à fortes doses.
Φ Action rénale natriurétique.
Φ Action sur le SNC aux doses toxiques en agissant sur les chémorécepteurs centraux (augmentation des troubles
psychiques et de la vision des couleurs.)
F- Indications:
IC par dysfonctionnement systolique surtout en arythmie et en tachyarythmie.
Tachycardie supraventriculaire.
G- Contre-indications:
Bradycardie et BAV non-appareillé.
IDM à la phase aiguë.
Troubles du rythme ventriculaire.
Dysthyroïdies.
Syndrome de Wolf – Parkinson – White.
Obstacle à l'éjection ventriculaire gauche dans le R.Ao et les CMO.
H- Signes d'intoxication: La marge thérapeutique est étroite donc le risque d'intoxication existe surtout dans les
situations à risque. On peut recourir au dosage plasmatique des digitaliques. Le bilan initial comporte au minimum un
ECG, un bilan rénal (créatinine + urée) et la kaliémie.
I- Surveillance: elle doit être clinique à la recherche de symptômes digestifs, neuropsychiques et cardiaques, électrique
(ECG répété.) Et biologique (kaliémie.)
1- Signes d'intoxication digestive:
Υ Anorexie.
Υ Nausées/vomissements.
Υ Douleurs abdominales.
2- Signes neuropsychiques:
Υ Céphalées.
Υ Malaises.
Υ Syndrome confusionnel.
Υ Dyschromatopsie (vision des couleurs.)
3- Signes cardiaques:
Υ Décompensation cardiaque.
Υ Tachycardie ventriculaire (tachysystolie.)
Υ ESV, ESJ et ESA.
Υ Tachycardie ou bradycardie ventriculaire.
Υ BAV.
J- Conclusion: Les digitaliques représentent l'un des traitements de base de l'IC à coté des diurétiques et des IEC. Ils
peuvent être donnés à long terme car ils sont bien disponibles (voie IV ou orale.)
IV- SYMPATHOMIMETIQUES :
A- Les β1 agonistes non-sélectifs (Isoprénaline*): donnés dans le choc cardiaque avec bradycardie.
B- Les β2 agonistes (Dobutamine = Dobutrex*): C'est une catécholamine synthétique donnée par IV, a un effet inotrope
positif, remarquable dans les IC aiguës, augmente le débit cardiaque et diminue les résistances pulmonaires et
systémiques avec un effet arythmogène. Les indications de choix sont les cardiopathies ischémiques et l'IC aiguë. Le
Solbutanole peut avoir des effets inotrope positif modérés.
V- INHIBITEURS DE PHOSPHODIESTERASE :
Le chef de fil est l'Amirnone qui est utilisé par voie IV ou orale. Il a été interrompu étant donné son hémotoxicité. Il est
indiqué dans l'IC aiguë surtout ischémique. Ses effets sont similaires à ceux de la Dobutamine avec un moindre échappement
thérapeutique (tachyphylaxie.)
Cardiologie 24
LES DIURETIQUES
I- GENERALITES :
Les diurétiques sont des substances qui ont la proprié"té d'augmenter l'excretion rénale d'eau et de Na.
Ils agissent à des endroits différents du néphron:
Les diurétiques de l'anse.
Les Thiazidiques.
Les diurétiques distaux.
II- CLASSIFICATION :
A- Diurétiques hypokaliémiants:
1- Diurétiques de l'anse de Henlé: Ex: Furosémide (Lasilix*) préparation en comprimés ou ampoule (IV) et
Bumétonide.
a- Site d'action: Toute la branche ascendante de la branche de Henlé.
b- Effets électrolytiques:
è Bloque la réabsorption active du Na et du Cl.
è Elimination dans les urines de Na, Cl, K, Mg, Ca et H.
c- Effets circulatoires: Ce sont des iurétiques puissants et rapides (IV)
è Vasodilatation: Augmentation du flux sanguin rénal et de la filtration rénale.
è Diminution de la pré-charge ventriculaire.
è Constitue le traitement de choix de l'OAP.
è L'effet persiste en cas d'insuffisance rénale.
2- Diurétiques Thiazidiques et apparentés: Ex: Chlorothiazide (Esidrex*) et Chlorotalidone.
a- site d'action: Segment cortical du tibe distal.
b- Effet hydro-électrolytique:
è Blocage de la réabsorption du Na, Cl, K, Mg et CO3H.
è Diminution de la calciurie.
c- Effets circulatoires:
è Diminuent la filtration glomérulaire.
è Augmantetion de la résistance vasculaire rénale.
B- Diurétiques épargnant potassiques:
III- INDICATIONS
IV- CONTRE-INDICATIONS
V- SURVEILLANCE CLINIQUE - PARACLINIQUE
VI- COMPLICATIONS METABOLIQUES
Cardiologie TD 1
I- INTRODUCTION :
La fièvre chez un cardiaque est habituellement en rapport avec une complication car la plupart des cardiopathies sont
apyrétiques.
Cette fièvre survenant chez un cardiaque a une très grande valeur car:
er
Φ Elle peut être le 1 signe d'une cardiopathie.
Φ Elle peut avoir une valeur pronostique.
Φ Elle peut n'avoir aucune relation avec une cardiopathie.
V- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A- Association fièvre – Souffle cardiaque:
ere
1- Cardite rhumatismale en poussée: Elle est évoquée chez un sujet jeune (moins de 25 ans.) Il peut s'agir d'une 1
poussée entre 5 et 15 ans ou d'une rechute. L'atteinte valvulaire peut être isolée ou associée à une atteinte péricardique.
Le diagnostic est posé sur les critères de Jones.
2- Endocardite infectieuse: Elle est suspectée à tout age en cas de cardiopathie congénitale ou opérés du cœur et au-
delà de 30 ans si cardiopathie acquise.
3- Tumeur intracardiaque: Thrombose de l'OG, myxome de l'OG.
B- Association fièvre – Douleur thoracique:
1- Infarctus du myocarde et ses complications: Ici, la courbe thermique possède une triple valeur, une valeur
diagnostic (décalage thermique dans les 12 à 24 heures faisant suite à un IDM.) Une valeur pronostic (une température
très élevée est un facteur de mauvais pronostic, de même, la persistance de l'état sub-fébrile plus d'une semaine.) Et
une valeur de dépistage des complications fébriles de l'IDM récent (extension de l'IDM, complications
thromboemboliques, et syndrome post-IDM de Dressler.)
2- Péricardite.
3- Dissection ou medio-nécrose aortique aiguë.
C- Association fièvre – Insuffisance cardiaque:
1- Chez un cardiaque connu, quelle que soit la cause, il faudra rechercher une complication thromboembolique.
2- Si l'IC est primitive, il faut rechercher une dysthyroïdie, une collagénose ou une hémopathie.
D- Fièvre chez un cardiaque opéré:
1- Après exploration, il faut rechercher une allergie, une complication hémorragique, un abcès, une bactériémie, une
septicémie ou une complication thromboembolique.
2- Après chirurgie cardio-vasculaire, il faut rechercher une complication thromboembolique, respiratoire ou
suppuration localisée ou une septicémie, un syndrome post-cardiotomie, une infection post-transfusionnelle ou une
endocardite infectieuse.
E- Fièvre de cause non cardio-vasculaire: Toutes causes de fièvre peuvent être incriminées.