Chapitre 2 Nouveau Cadre Reglementaire
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OPERATIONS BANCAIRES »
CHAPITRE 2 : Le cadre réglementaire et déontologique des opérations
bancaires
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Elément d’un système bancaire, les autorités de tutelle sont constituées des
organes suivants au Cameroun : le Ministère des Finances et d’autre part la
Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) et la Commission Bancaire de
l’Afrique Centrale (COBAC), créée le 16 octobre 1990.
Les principaux organes consultatifs, dont les avis et études sont sollicités par les
autorités monétaires afin d’adopter, le cas échéant, diverses dispositions pouvant
impacter le fonctionnement des banques notamment, sont le Conseil National de
Crédit (CNC), le Comité Régional de Normalisation Financière (CORENOFI) et
l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit du Cameroun
(APECCAM).
Le CNC est chargé d’émettre des avis sur l’orientation de la politique d’épargne
et de crédit ainsi que sur la réglementation bancaire.
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Instance régionale, le CORENOFI élabore, adopte les projets de normes
bancaires qu’il soumet pour homologation par voie de règlement au Comité
ministériel de l’UMAC.
Un ratio est un rapport de deux grandeurs, extrait des états financiers d’une
même entité, qui permet de mesurer les performances ou les risques de ladite
entité.
Un ratio est dit prudentiel lorsqu’il est imposé par des autorités de tutelle pour
leur permettre de contrôler les risques des entités et ainsi de garantir leur
pérennité.
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Fonds propres réglementaires
≥ à 8 %
Risques de crédit (85 % )+ Risques de marché (3 % )+ Risque opérationnel(12 %)
;
Ratio de liquidité : les ratios prudentiels les plus usuels concernant la
liquidité sont : le coefficient de liquidité = rapport entre les disponibilités
et les exigibilités à moins d’un mois) – le coefficient de transformation à
long terme≥ à 60% (les ressources à plus de 5 ans devant couvrir à au
moins 60% les emplois à plus de 5 ans);
Ratio de fonds propres et de ressources permanentes.
Ratio de structure du portefeuille-crédits ; il se calcule en divisant les
crédits ayant obtenu un accord de classement par le total des crédits
alloués ; ce ratio, indicateur de la qualité d’un portefeuille, doit être au
moins égal à 60%.
La COBAC possède à cet effet d’une gamme étendue de moyens. Elle peut :
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- Se faire communiquer toutes informations utiles, y compris de la part des
commissaires aux comptes dont le secret professionnel ne lui est pas
opposable ;
- Ordonner aux établissements ayant publié des comptes irréguliers de
procéder à des rectifications et les porter à la connaissance du public ;
- Procéder à des contrôles, par son secrétariat général, dont les principaux
objectifs sont :
L’harmonisation des conditions de concurrence ;
La protection des intérêts des déposants ;
La stabilité financière du système bancaire :
Au niveau collectif via la constitution d’un matelas de
sécurité ;
Au niveau individuel via une prise en compte des risques.
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Examiner et évaluer l’adéquation et la qualité de la gouvernance
d’entreprise et du cadre de contrôle interne de l’établissement de crédit au
vu de la nature de son activité et des risques ;
Evaluer les systèmes de contrôle et les processus de gestion des risques,
en se concentrant sur la détection des points faibles ou des vulnérabilités
qui pourraient avoir un impact sur l’adéquation des fonds propres et de la
liquidité de l’établissement.
Examiner la qualité des postes du bilan et la situation financière de
l’établissement de crédit.
Evaluer la conformité avec la réglementation bancaire.
Effectuer des examens thématiques par exemple, sur les risques essentiels,
les contrôles, la gouvernance.
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Suivant le règlement COBAC R-2016/04, le Contrôle Interne, dans les
établissements de crédit, doit comprendre :
La maîtrise et le respect des procédures ont pour objectif d’installer les bonnes
pratiques dans le traitement des opérations.
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Moyens suffisants en quantité et en qualité (compétence, outils…).
Le contrôle de la conformité
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responsables pour le contrôle permettant ainsi qu’un responsable chargé de
veille à la cohérence et à l’efficacité des missions de contrôle périodique.
La notion de blanchiment
Par rapport au blanchiment qui est le fait d’introduire de l’argent sale dans
l’économie légale, le noircissement relève de l’utilisation de fonds, le plus
souvent d’origine licite (produits de collecte, dons, ventes de publications,
d’encarts publicitaires, etc.), à des fins criminelles ou terroristes. Cette
particularité, ajoutée à des montants à des montants unitaires parfois faibles,
rend la détection du financement du terrorisme difficile. Le noircissement est lui
aussi pénalement répréhensible.
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Au regard des textes légales, toute personne ayant apporté son concours à
la dissimulation de l’origine de gains illicites est elle-même considérée
comme auteur principal du blanchiment.
La déontologie désigne l’ensemble des règles et des devoirs dont le respect (la
mise en pratique) a pour finalité de protéger les collaborateurs et l’entreprise, en
évitant les infractions à un code déontologique (1), les infractions réglementaires
ou judiciaires (pénales…).
(1) Le règlement intérieur vise à la promotion de comportement éthique.
L’objectif de la déontologie : prévenir les risques liés à un évènement dont les
conséquences ne sont pas maîtrisées.
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Respect Expertise
Intégrité
Responsabilité Compétences
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seuils, profilage de clientèle, etc.) permettant d’adapter les mesures de
vigilance à appliquer.
3) Formaliser et diffuser des procédures internes écrites propres à
assurer le respect des prescriptions en matière de LCB/FT* :
modalités d’identification de la clientèle, typologie des opérations à
surveiller, démarche à adopter en cas de soupçon, constitution et
archivage des dossiers de renseignements, règles de confidentialité, etc.
4) Elaborer un dispositif de contrôle permettant de vérifier le respect
des procédures internes mises en place et la bonne application des
mesures contre le blanchiment et le financement du terrorisme et de
justifier auprès de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF)
que les obligations ont été satisfaites.
5) Se doter de moyens humains suffisants et compétents pour étudier les
anomalies détectées par les dispositifs d’analyse et de suivi des relations
d’affaires.
6) Assurer la formation et l’information régulière de tous les collaborateurs
concernés pour les sensibiliser à la LCB/FT, au respect des obligations et
des procédures internes en la matière et les tenir informés des évolutions
législatives et réglementaires.
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Adaptation de la vigilance au risque de blanchiment
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En outre, pour autant qu’il n’existe pas de soupçon de blanchiment, les mesures
d’identification du client et de la relation d’affaires peuvent ne pas être
effectuées, à condition de recueillir des informations suffisantes pour en
justifier.
La Déclaration de Soupçon
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- Les sommes, les opérations ou tentatives d’opérations dont ils savent,
soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles proviennent
d’infractions passibles d’une peine de prison supérieure à un an ou
participent au financement de terrorisme ;
- Les sommes, les opérations ou tentatives d’opérations dont ils savent,
soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles proviennent
de fraude fiscale ;
- Les opérations particulièrement complexes dont l’examen renforcé n’a
pas permis de lever les doutes quant à leur justification économique ou
leur caractère licite.
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Le banquier exerce un métier délicat car il est en relation avec ses propres
clients à qui il doit des prestations de qualité, et avec des tiers qui peuvent le
solliciter compte tenu des particularités de son métier.
Ces contraintes font naître une responsabilité particulière du banquier qui est
tenu de respecter de nombreuses obligations et contractuelles, sous peine
d’engager sa responsabilité civile et/ou pénale, et celle de l’établissement
bancaire pour lequel il travaille.
Principales obligations
L’obligation de prudence
L’obligation d’information
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La banque doit informer le client et, plus généralement, tout cocontractant
(ex. : le co-emprunteur ou la caution d’un prêt accordé à un client).
L’information transmise par la banque varie selon le client et/ou
l’opération envisagée. Elle peut revêtir trois degrés différents :
La responsabilité du banquier
Généralités
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La responsabilité civile des établissements de crédit est régie selon le droit
commun : la condamnation aux dommages-intérêts suppose la réunion de trois
éléments fondamentaux : la constatation d’un dommage, l’existence d’un fait
générateur qui est le plus souvent une faute professionnelle, le lien de causalité
entre le préjudice et l’acte fautif.
Le banquier est tenu à une obligation de résultat, la victime devra prouver que le
résultat promis n’a pas été atteint. Telle est l’hypothèse du banquier dépositaire
de fonds et du banquier loueur de coffre-fort.
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Responsabilité dans la gestion des comptes
Ainsi, lors de l’ouverture d’un compte, la banque doit effectuer des contrôles
préalables et obligatoires dans son intérêt mais aussi celui des tiers. Dès lors,
quand le dommage dont le client est l’auteur – chèque sans provision par
exemple – a pour origine des vérifications incomplètes de la banque, celle-ci
sera tenue de le réparer.
Elle peut, en accordant les crédits à une entreprise qu’il sait être en difficulté,
causer un dommage aux créanciers de cette entreprise.
En effet, elle crée une apparence de solvabilité qui va amener ceux-ci à faire
confiance à cette entreprise alors que celle-ci n’a aucune chance de survie ; ne
pouvant plus recouvrer l’intégralité de leur créance, ils subiront un préjudice que
la banque sera tenue d’indemniser.
La responsabilité pénale
En résumé :
Caractéristiques Sanctions
Responsabilité La responsabilité civile suppose Sanction financière
civile une faute constituée par un prononcée par le juge
manquement aux obligations, la consistant en dommages et
preuve d’un préjudice, et un lien intérêts d’un montant
de causalité entre la faute et le proportionnel au préjudice
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préjudice subi. subi par la victime.
Responsabilité La responsabilité pénale suppose Sanction pénale prononcée
pénale un comportement frauduleux selon la gravité de
pouvant être qualifié de l’infraction commise :
contravention, de délit ou de amende, peine de prison ;
crime selon sa gravité. Elle peut Sanction financière si la
être retenue, à l’encontre de victime a subi un préjudice
l’auteur ou du complice de (dommages et intérêts).
l’infraction, personne physique
ou morale, même en l’absence de
préjudice.
LE SECRET PROFESSIONNEL
Le principe
La loi bancaire de 1984 dit que tout membre d’un Conseil d’administration ou
d’un Conseil de surveillance, ainsi que toute personne qui a un titre quelconque
et qui participe à la gestion d’un établissement de crédit ou qui est employé par
celui-ci, est tenu au secret professionnel.
Les limites
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La banque ne peut pas opposer le secret aux personnes qui ont des intérêts
communs avec son client, mais elle doit limiter les communications de ses
informations à ce qui concerne uniquement cette communauté.
Le compte joint
Tous les co-titulaires d’un compte joint peuvent demander des relevés de
compte et le détail des opérations effectuées, y compris les noms des personnes
au profit desquelles ont été émis les chèques tirés sur ledit compte.
Les époux
Les héritiers
Les mandataires
Ainsi la banque doit conserver une grande discrétion à l’égard du salarié d’une
société à qui l’on a donné une procuration sur le compte de l’entreprise.
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En principe, la banque ne peut leur communiquer de renseignements sur les
comptes de la société. Toutes ces personnes sont considérées comme des tiers
vis-à-vis de la personne morale. A défaut, la banque engage sa responsabilité.
Les cautions
Les banques n’ont pas le droit de lever le secret professionnel au profit des
cautions ; ce principe souffre deux exceptions.
Les banques sont obligées d’informer une fois par an au moins les personnes qui
se sont porté caution à leur profit du total de l’engagement du débiteur principal.
Si cette condition n’est pas remplie, la sanction en est la déchéance des intérêts
du débiteur principal au détriment de la banque et au bénéfice de la caution.
En ce qui concerne les chèques sans provision, les banques ont l’obligation
d’avertir la Banque Centrale (BEAC/Banque de France) de tous les incidents de
paiement sur un chèque et il existe une diffusion interbancaire des interdits de
chèques.
De plus, tout bénéficiaire d’un chèque peut avoir accès à un fichier lui
permettant de savoir si le chèque est émis régulièrement.
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chèques, lorsqu’elles ont été utilisées, peuvent comporter, en effet, des mentions
confidentielles. Par exemple, les endos qui indiquent le nom de la banque du
bénéficiaire et parfois le numéro de compte de ce dernier. Seule la photocopie
du recto peut être communiquée au tireur.
Les saisies-attribution
En revanche, les sommes déposées au coffre ne sont pas saisies et la banque n’a
même pas à signaler son existence.
Les banques sont quelque fois requises pour prélever d’office sur le compte d’un
client des pensions alimentaires non réglées, notamment en cas de divorce. C’est
une procédure qui s’appelle « injonction de payer ». Elles doivent alors
communiquer à l’autorité intervenante le montant du compte.
Lorsqu’elles sont interrogées sur la situation financière d’un de leur client, les
banques ne doivent pas communiquer d’informations sur le fonctionnement du
compte mais une simple appréciation sur le client.
Les commerçants peuvent, lors de tout achat réglé par carte, interroger le centre
de paiement de la carte concernée, qui à son tour interroge la banque du client,
du moins lorsque les montants sont relativement importants. L’interrogation
porte uniquement sur la solvabilité de l’acheteur, et notamment sur les incidents
de paiement dont il aurait pu faire l’objet. Le centre de paiement de la carte doit
se contenter de donner une autorisation ou un refus non motivé au commerçant,
d’accepter ou de refuser la carte.
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Le fisc
Le droit de communication
Toutefois, les agents des impôts n’ont pas accès aux coffres des clients et ne
peuvent exiger d’être présents lors de l’ouverture d’un coffre au moment d’une
succession.
Les banques déclarent au fisc tous les revenus qu’elles ont encaissés pour le
compte de leur clientèle ainsi que l’identité des bénéficiaires (intérêts versés
par les banques, revenus de portefeuille titre, achats et ventes de titres).
- Successions
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Une seule exception concerne les comptes joints. Le décès d’un co-titulaire
doit être déclaré au service de l’Enregistrement.
L’anonymat
- Transactions sur l’or
Les banques sont tenues à mentionner sur un registre de police l’identité des
acheteurs et des vendeurs d’or.
- Bons de caisse
Les banques sont autorisées à émettre des bons de caisse dont les porteurs
peuvent conserver l’anonymat vis-à-vis du fisc en contrepartie d’une fiscalité
très lourde (prélèvement libératoire sur les intérêts et/ou impôt sur le capital).
- Titres au porteur
Les Titres au porteur ne sont anonymes que par leur forme. En effet,
l’identité des bénéficiaires des dividendes versés fait l’objet d’une
déclaration annuelle de la part de la banque qui tient le compte des titres de
son client.
Les douanes
La justice
En revanche, le secret peut, de façon générale, être opposé aux juges civils ou
aux juges de commerce, à l’exception des procédures de divorce et de celles
relatives au redressement ou à la liquidation judiciaire.
La BEAC
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La BEAC tient le fichier des « interdits de chèques » au vu de la déclaration que
lui fournissent les banques chaque fois qu’un de leurs clients a émis un chèque
sans provision.
La CMF a un droit de regard sur les banques. Ce droit ne s’exerce cependant que
pour surveiller la correction des opérations effectuées sur les marchés financiers.
Les fichiers des clients des banques sont tenus de façon informatique. Les
banques sont donc soumises à la loi informatique et libertés.
Elles ne peuvent utiliser ces fichiers que conformément à leur objet, c’est-à-dire
uniquement pour la gestion des clients ; elles ne peuvent donc pas divulguer leur
contenu à des tiers.
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ANNEXE.
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Les tâches de A à J représentent un exemple de procédure de traitement
d’une demande de crédit. Les différentes tâches sont attribuées selon les
rôles des uns et des autres. Ces tâches ont un ordonnancement logique qui
permet de remplir l’objectif global visant à satisfaire ou rejeter la demande
de crédit.
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