Les Particularités Comptables Dans Le Secteur Bancaire
Les Particularités Comptables Dans Le Secteur Bancaire
Les Particularités Comptables Dans Le Secteur Bancaire
Les particularités comptables dans le secteur bancaire
Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli – Septembre 2018
2
Chapitre 1. L’entreprise bancaire : Spécificités et cadre comptable
Section 1. Spécificités de l’entreprise bancaire :
La banque n’est pas une entreprise comme les autres. Certes comme toute entreprise, elle a unstatut
juridique, une organisation, un système de pilotage, des produits, une stratégie. Mais elle créede la
monnaie, elle recueille l’épargne du public, elle gère les moyens de paiement. Une définitionprécise de
l’entreprise bancaire s’avère, donc, nécessaire.En raison de l’exposition des banques à une typologie
de risques qui leur est particulière, le secteurbancaire est placé sous la haute surveillance des autorités
monétaires qui ne peuvent tolérer unsecteur totalement libre où les crises bancaires seraient à l’origine
de crises économiques.
I. La notion d’entreprise bancaire :
Le terme "
banque
", appellation
La notion d’entreprise bancaire :
Le terme "
banque
", appellation très utilisée, recouvre en fait un ensemble d’organisations àfonctions,
statuts ou activités forts différents. Les propos de cette section essaieront de cerner
lescaractéristiques de ces établissements à travers une approche tridimensionnelle
couvrant lesprincipaux courants de la littérature financière.On distinguera à cet effet,
une approche purement théorique, où la banque est considérée commeétant
intermédiaire financier, une autre approche institutionnelle qui fait référence à un
cadrerèglementaire et une dernière approche, professionnelle, qui reconnaît la diversité
du métier dubanquier.
I.1. La Banque "Intermédiaire financier" :
La fonction d’intermédiation financière des banques est reconnue depuis le moyen âge.
Mais lapremière conceptualisation n’a été formulée qu’en 1960 par les deux américains
Gurley et Shaw
1
, quiont mis l’accent sur la mission essentielle de la banque, la transformation
d’échéances et de risques.Dans le cadre de cette approche classique et comme l’illustre
le schéma ci-après, proposé par Sylviede Coussergues
2
, il s’agit de distinguer les aspects suivant
1
J.G. Gurley et E.S. Shaw [1960], Money in a theory of finance, Brooking’s
Institution.
2
Sylvie de Coussergues [1994], La banque, structure, marchés et gestion –Editions Dalloz
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Les agents à capacité ou besoin de financement :
Certains agents économiques, tels que les ménages, ne consomment pas l’intégralité de
leursrevenus et dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer.
Ils ont une capacité de financement, ilssont prêteurs
. D’autres agents, au contraire, dépensent davantage leur revenu comme par exempleles
entreprises ou les administrations.
Ils ont un besoin de financement, ils sont emprunteurs
.
La finance directe et la finance indirecte :
Avec la finance directe,
les agents à besoin et capacité de financement entrent directeme
n t e n relation sur les marchés de capitaux
. Les agents à besoin de financement émettent des titressouscrits par les agents à
capacité de financement, ce qui revient pour les premiers à emprunter descapitaux aux
seconds et à l’occasion de ces opérations, prêteurs et emp
et emprunteurs se mettent d’accordsur un montant, une durée et un prix, le taux
d’intérêt.La relation prêteurs-emprunteurs des marchés ne permet pas, toutefois,
l’apurement des besoins definancement. D’une part les emprunteurs, dont le besoin de
financement découle d’opérationsd’investissement, émettent des titres à long terme
alors que les prêteurs préfèrent les placements àcourt terme. Mais surtout, les marchés
de capitaux sont des marchés imparfaits où règnentl’incertitude et l’asymétrie
d’information, certains agents détiennent des informations que les prix nereflètent pas.
L’intervention d’un intermédiaire financier
, c’est à dire le processus de finance indirecte,
remédi
ea u x i m p e r f e c t i o n s d e l a f i n a n c e d i r e c t e
. En s’interposant entre le prêteur et l’emprunteur,l’intermédiaire émet des titres à
terme et à risque mieux adaptés aux préférences des prêteurs, ilcollecte des capitaux
qu’il redistribue par la suite sous forme de crédits aux agents à besoin definancement.
L’intermédiaire financier, fournisseur de liquidités :
Les contrats de dépôt, comme ceux de crédit, procurent au client une assurance de
liquidité.Le dépôt en banque est un actif parfaitement liquide. Divisible en unités de
faible montant, il estaccepté par tous comme moyen de paiement. La banque associe
généralement au contrat de dépôtdes modes de transfert avec la mise au point
d’instruments de paiement traditionnels comme lechèque ou le virement ou, encore plus
modernes, avec les cartes de paiement.Des systèmes de compensation assurent de
surcroît la convertibilité des dépôts bancaires. Enfin lavaleur nominale d’un dépôt est
fixe, non sujette à des pertes en capital. Le principal risque encourupar le déposant est
la faillite de la banque. Cependant, le dépôt bancaire peut être considéré commeun actif
moins risqué que les titres émis par les emprunteurs privés, en raison de la surveillance
de lasécurité du système bancaire par les pouvoirs publics.Le contrat de crédit garantit
à l’emprunteur une fourniture immédiate de liquidités lui permettan
lui permettantd’engager sans délai des dépenses.La spécificité de la banque réside dans
le fait que tant leurs dettes que leurs créances sont uneassurance de liquidité pour
la clientèle.
Type de Risque
Nombre de cas
Pourcentage de faillite
Crédit
11 85%
Marché
4 31%
Opérationnel
5 38%
Source : Banque des Règlements Internationaux, Document de travailsur les faillites bancaires dans les
économies matures, Avril 2004
Le risque de crédit est à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque ; il s’agit du non-
respect par un client de son engagement financier, à savoir dans la majorité des cas, leremboursement
d’un prêt.Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas honorer ses engagements
sontmultiples :Une malhonnêteté évidente (escroquerie, abus de confiance) ;Un cas de force majeure :
ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crédits accordés àdes emprunteurs étrangers qui
peuvent être confrontés à des risques de guerre, derévolution, de catastrophes naturelles ou de non-
transfert ;
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III.2. Contrôle sur pièces :
Il est exercé sur la base des documents comptables et financiers et des données
statistiquescommuniquées périodiquement par les banques.
III.3. Contrôle sur place :
Il est effectué par des missions d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un
programme annuelétabli par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de
vérification de l'exactitude desinformations transmises et d'appréciation de
l'organisation et du fonctionnement interne desbanques.L'objectif de ces missions est
de faire un diagnostic financier et organisationnel de la banqueinspectée afin de
prévenir les différents risques inhérents à l'activité.En plus de ces vérifications
périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme d'une missiond'inspection
ponctuelle ayant l'aspect d'une enquête de courte durée et portant sur des
opérationsparticulières.
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Section 2. Cadre comptable bancaire :I. Les spécificités de la comptabilité
bancaire :
La comptabilité bancaire présente des spécificités qui tiennent d’abord aux contraintes
del’environnement, mais aussi à la nature des opérations traitées et à la finalité des
informationsproduites.
I.1. Les contraintes de l’environnement :
Les banques constituent une source d’information irremplaçable : collecte des dépôts,
distributionde crédits, relations financières avec l’étranger. Aussi sont-elles fortement
sollicitées par les autoritésdésireuses d’établir des statistiques (masse monétaire,
balance des paiements, crédits et dépôts) quiserviront de base à la définition de la
politique monétaire.
I.2. Les spécificités liées à la nature des opérations :
Dans une banque, toute opération se traduit, dans la quasi-totalité des cas, par un
engagement ouun flux financier qu’il convient de comptabiliser, tout acte de banque est
donc un acte comptable. Lamasse des opérations traitées quotidiennement étant
considérable, le nombre d’enregistrementscomptables l’est tout autant. Trois
conséquences vont en découler :Une décentralisation de la fonction comptable où l’acte
comptable sera réalisé sur le lieumême du traitement de l’opération, et non dans un
service spécialisé comme dans les autresentreprises,Un recours accru à l’outil
informatique pour permettre le traitement de cette massed’opérations dont
l’enregistrement comptable, à partir de schémas préétablis, fait partieintégrante de la
chaîne de traitement de l’opération,d’où une centralisation du traitement comptable
au sein du système informatique.
I.3. Les spécificités liées à la finalité :
La comptabilité d’une banque n’est pas seulement destinée aux usagers traditionnels de
toutecomptabilité : investisseurs, administration fiscale, usagers internes. Elle
est également la basepermettant aux autorités monétaires de tutelle d’exercer leur
contrôle et de produire les statistiquesévoquées ci-dessus. Elle permet à la Banque
centrale d’exercer sa mission de surveillancenotamment par le biais de
ratios prudentiels tels que le ratio de solvabilité.
II. Les principes comptables et les procédés de mesure applicables à l’activité
bancaire :
II.1 Les principes comptables :
Les principes
9
qui sous-tendent la préparation et la présentation des états financiers
desétablissements bancaires ne sont pas différentes de ceux applicables à l’ensemble
des entreprises.
9
A des fins purement pédagogiques, le terme principe comptable désigne, dans cette section, l’ensemble
constituédes 2 hypothèses sous-jacentes, des 12 conventions comptables de base et de la règle de
non-compensation.
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