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Les Particularités Comptables Dans Le Secteur Bancaire

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Les particularités comptables dans le secteur bancaire
Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli – Septembre 2018
 
2
Chapitre 1. L’entreprise bancaire : Spécificités et cadre comptable
 
Section 1. Spécificités de l’entreprise bancaire :
La banque n’est pas une entreprise comme les autres. Certes comme toute entreprise, elle a unstatut
juridique, une organisation, un système de pilotage, des produits, une stratégie. Mais elle créede la
monnaie, elle recueille l’épargne du public, elle gère les moyens de paiement. Une définitionprécise de
l’entreprise bancaire s’avère, donc, nécessaire.En raison de l’exposition des banques à une typologie
de risques qui leur est particulière, le secteurbancaire est placé sous la haute surveillance des autorités
monétaires qui ne peuvent tolérer unsecteur totalement libre où les crises bancaires seraient à l’origine
de crises économiques.
I. La notion d’entreprise bancaire :
Le terme "
banque
", appellation
 La notion d’entreprise bancaire :
Le terme "
banque
", appellation très utilisée, recouvre en fait un ensemble d’organisations àfonctions,
statuts ou activités forts différents. Les propos de cette section essaieront de cerner
lescaractéristiques de ces établissements à travers une approche tridimensionnelle
couvrant lesprincipaux courants de la littérature financière.On distinguera à cet effet,
une approche purement théorique, où la banque est considérée commeétant
intermédiaire financier, une autre approche institutionnelle qui fait référence à un
cadrerèglementaire et une dernière approche, professionnelle, qui reconnaît la diversité
du métier dubanquier.
I.1. La Banque "Intermédiaire financier" :
La fonction d’intermédiation financière des banques est reconnue depuis le moyen âge.
Mais lapremière conceptualisation n’a été formulée qu’en 1960 par les deux américains
Gurley et Shaw
1
, quiont mis l’accent sur la mission essentielle de la banque, la transformation
d’échéances et de risques.Dans le cadre de cette approche classique et comme l’illustre
le schéma ci-après, proposé par Sylviede Coussergues
2
, il s’agit de distinguer les aspects suivant

1
 J.G. Gurley et E.S. Shaw [1960], Money in a theory of finance, Brooking’s
Institution.
2
Sylvie de Coussergues [1994], La banque, structure, marchés et gestion –Editions Dalloz
 
 
Les particularités comptables dans le secteur bancaire
Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli – Septembre 2018
 
3
Les agents à capacité ou besoin de financement :
Certains agents économiques, tels que les ménages, ne consomment pas l’intégralité de
leursrevenus et dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer.
Ils ont une capacité de financement, ilssont prêteurs
. D’autres agents, au contraire, dépensent davantage leur revenu comme par exempleles
entreprises ou les administrations.
Ils ont un besoin de financement, ils sont emprunteurs
.
La finance directe et la finance indirecte :
Avec la finance directe,
les agents à besoin et capacité de financement entrent directeme
n t   e n relation sur les marchés de capitaux
. Les agents à besoin de financement émettent des titressouscrits par les agents à
capacité de financement, ce qui revient pour les premiers à emprunter descapitaux aux
seconds et à l’occasion de ces opérations, prêteurs et emp
et emprunteurs se mettent d’accordsur un montant, une durée et un prix, le taux
d’intérêt.La relation prêteurs-emprunteurs des marchés ne permet pas, toutefois,
l’apurement des besoins definancement. D’une part les emprunteurs, dont le besoin de
financement découle d’opérationsd’investissement, émettent des titres à long terme
alors que les prêteurs préfèrent les placements àcourt terme. Mais surtout, les marchés
de capitaux sont des marchés imparfaits où règnentl’incertitude et l’asymétrie
d’information, certains agents détiennent des informations que les prix nereflètent pas.
L’intervention d’un intermédiaire financier
, c’est à dire le processus de finance indirecte,
remédi
ea u x   i m p e r f e c t i o n s   d e   l a   f i n a n c e   d i r e c t e
. En s’interposant entre le prêteur et l’emprunteur,l’intermédiaire émet des titres à
terme et à risque mieux adaptés aux préférences des prêteurs, ilcollecte des capitaux
qu’il redistribue par la suite sous forme de crédits aux agents à besoin definancement.
L’intermédiaire financier, fournisseur de liquidités :
Les contrats de dépôt, comme ceux de crédit, procurent au client une assurance de
liquidité.Le dépôt en banque est un actif parfaitement liquide. Divisible en unités de
faible montant, il estaccepté par tous comme moyen de paiement. La banque associe
généralement au contrat de dépôtdes modes de transfert avec la mise au point
d’instruments de paiement traditionnels comme lechèque ou le virement ou, encore plus
modernes, avec les cartes de paiement.Des systèmes de compensation assurent de
surcroît la convertibilité des dépôts bancaires. Enfin lavaleur nominale d’un dépôt est
fixe, non sujette à des pertes en capital. Le principal risque encourupar le déposant est
la faillite de la banque. Cependant, le dépôt bancaire peut être considéré commeun actif
moins risqué que les titres émis par les emprunteurs privés, en raison de la surveillance
de lasécurité du système bancaire par les pouvoirs publics.Le contrat de crédit garantit
à l’emprunteur une fourniture immédiate de liquidités lui permettan
lui permettantd’engager sans délai des dépenses.La spécificité de la banque réside dans
le fait que tant leurs dettes que leurs créances sont uneassurance de liquidité pour
la clientèle.

I.2. La Banque "institution" :


Cette approche met l’accent sur la banque en tant qu’institution dont la définition et les
opérationsaccomplies relèvent d’une législation spécifique. Elle sera développée dans le
cadre de la loin° 2016-48 du 11 juillet 2016 relative aux banques et aux établissements
financiers (ci-après désignéepar "loi bancaire").Cette loi définit l’activité bancaire et
précise les conditions de son exercice.
I.2.1. Les différentes formes d’activité :
Les formes d’activités bancaires prévues par la loi bancaire, peuvent être regroupées en
trois grandescatégories :
Le monopole des banques :
Les opérations suivantes sont du ressort exclusif des banques :
1.
La réception des dépôts du public
; c’est-à-dire des fonds recueillis auprès des tiers et utiliséspar la banque pour son
propre compte et remboursables.
2 . L a   m i s e   à   d i s p o s i t i o n   d e   l a   c l i e n t è l e   d e   m o y
e n s   d e   p a i e m e n t s
; c’est-à-dire tous lesinstruments qui permettent à toute personne de transférer des
fonds, quel que soit lesupport ou le procédé technique utilisé y compris les instruments
de monnaie électronique.
 3 . L e s s e r v i c e s b a n c a i r e s d e p a i e m e n t   ;
c’est-à-dire l’exécution d’opérations de paiementeffectuées par chèque, par lettre de
change ou tout autre titre similaire sur support papie
r(par exemple, titre de crédit régi par les dispositions de la loi n° 2000-52 du 11 mai
2000)
Les activités non monopolistiques :
Ces opérations, principales pour certaines et connexes pour d’autres, ne s’exercent pas
sous l’égided u   m o n o p o l e   b a n c a i r e   d o n t   l e s c o n t o u r s   s o n t   t r a c é s
p a r   l ’ a r t i c l e 5   d e   l a   l o i b a n c a i r e . E l l e s s o n t encadrées, principalement, par
l’article 4 de la loi bancaire.
Les activités principales :
Relèvent, des activités principales des banques, les opérations suivantes :
1.
L’octroi de crédits
: Constitue une opération de crédit tout acte par lequel une personneagissant à titre
onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une autrepersonne ou
prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu'un aval,
uncautionnement, ou une garantie
3
.
2.Les opérations de leasing
: Constitue une opération de leasing, toute opération de locationd'équipements, de
matériel ou de biens immobiliers achetés ou réalisés en vue de lalocation, par le bailleur
qui en demeure propriétaire et destinés à être utilisés dans lesactivités
professionnelles, commerciales, industrielles, agricoles, de pêche ou de services
Les opérations de factoring :
Constitue une opération de factoring, tout engagement, envertu duquel un factor
(banque ou établissement financier), se charge au profit d’un titulaired’un portefeuille
de créances commerciales (adhérent) d’en opérer le recouvrement, et derégler, par
anticipation, tout ou partie du montant des créances transférées ou d'en garantirla
bonne fin
5
.
4.Les opérations bancaires islamiques  :
Sont Considérées comme opérations bancairesislamiques, les opérations bancaires
fondées sur le principe de la prohibition des intérêtspour les différentes maturités en
matière de la réception des dépôts, le financement etl'investissement dans des
domaines économiques et ce, en conformité avec les normes s’yrapportant. Ces
opérations couvrent particulièrement, la Mourabaha, le financement Ijaraavec l’option
de transfert de propriété, la Moudharaba, la Moucharaka, l’Istisnaa, le Salam etles
dépôts d’investissement
6
.
 
Les activités connexes :
Relèvent, des activités connexes des banques, les opérations suivantes :
1.L'exercice, en leur qualité d'intermédiaire agréé, des opérations de
change ;
c’est-à-dire lestransferts relatifs aux paiements à destination de l’étranger
conformément à laréglementation de change en vigueur.
 2 . L e   c h a n g e   m a n u e l   ;
c’est-à-dire l’achat et la vente de devises contre dinars
.
 
3.
Les services de paiement autres que monopolistiques
; c’est-à-dire les services de versementet de retrait en espèces, l’exécution des
prélèvements, le transfert des fonds et l’exécution
opérations de paiement électronique.
4.
Le conseil et l’assistance en matière de gestion financière et d’ingénierie financière
;
5.
Les services destinés à faciliter la création, le développement et la restructuration des entreprises
;
6.
L’administration du patrimoine et la gestion des actifs
.
Les prises de participations :
Lorsqu’uneparticipation aucapitald’une entrepriseestaccompagnée d’uneconvention deportageprévoyant sarétrocession
dans un délainedépassantpas les 5ans,elle estadmiselibrement. Autrementestsoumiseàcertainesconditions édictées
parl’article75delaloibancaire. Ces conditions,quirelèventd’uneapproche prudentielle delaquestion, peuventêtre
résumées comme suit:
1.
Une banque ne peut affecter plus de 15 % de ses fonds propres à une participation
directeou indirecte dans le capital d’une seule entreprise ;
2.
La somme des participations directes et indirectes ne doit pas excéder 60% des
fondspropres de la banque ;
3.
Une banque ne peut détenir directement ou indirectement plus de 20% des droits de
vote oudu capital d'une même entreprise. Toutefois, elle peut, à titre temporaire,
dépasser cepourcentage lorsque la participation est faite en vue de permettre le
recouvrement de sescréances
Une banque peut, sans considération des pourcentages visés aux points 2 et 3 ci-
dessus,prendre des participations directes et indirectes dans le capital de sociétés
exerçant dans ledomaine des services bancaires, des services d’intermédiation en
bourse, d’assurance, derecouvrement de créances et d’investissement en capital risque.
5.
Une banque peut, sans considération du pourcentage visé au point 3 ci-dessus, prendre
desparticipations dans des filiales qui leur assurent un soutien logistique exclusif.
I.2.2. Les conditions d’exercice de l’activité bancaire :
Ces conditions touchent à quatre aspects essentiels : l’agrément préalable, la forme
juridique, lecapital minimum et la compétence et la notoriété des dirigeants.
L’agrément nécessaire à l’exercice de la profession bancaire :
L’exercice de la profession bancaire est subordonné, sous peines de sanctions pénales
prévues parl’article 183 de la loi bancaire, à l’obtention d’un agrément préalable délivré
par la Commission desagréments créées par l’article 26 de la même loi
7
.L’agrément est accordé, compte tenu du programme d’activité de l’établissement
requérant, desmoyens techniques et financiers qu’il prévoit de mettre en œuvre, de la
qualité des apporteurs decapitaux et, le cas échéant de leurs garants ainsi que de
l’honorabilité et de la qualification adéquatede leurs dirigeants
Il est également tenu compte, pour l’octroi de l’agrément, de l’aptitude de
l’établissement requérantà réaliser ses objectifs de développement dans des conditions
compatibles avec le bonfonctionnement du système bancaire et assurant à la clientèle
une sécurité satisfaisante.
La forme juridique :
Les banques de statut juridique tunisien et établies en Tunisie ne peuvent être
constituées, en vertudes dispositions de l’article 31 de la loi bancaire, que sous forme de
sociétés anonymes.
Le capital minimum :
Traduisant ses fonds propres lors de sa création, toute banque doit justifier d’un capital
minimum. Cedernier qui s’établissait à 200.000 DT en 1967, a connu plusieurs révisions à
la hausse pour se situer à50.000.000 DT en vertu des dispositions de l’article 32 de la
loi bancaire. Ce capital minimum doitêtre libéré en totalité lors de la création de la
banque.Le capital initial d'une banque est fixé dans l’agrément. Lorsqu'il dépasse le
capital minimum, il doitêtre libéré conformément aux conditions fixées par l’agrément,
sans, toutefois, que le montant libéréà la souscription ne puisse être inférieur au capital
minimum
La notoriété et la compétence des dirigeants :
Conformément aux dispositions de l’article 56 de la loi bancaire, les dirigeants d’une
banque doiventêtre désignés sur la base des critères suivants :
1.
L’intégrité et la réputation ;
2.
Le niveau scientifique, la compétence et l'expérience professionnelle et leurs
compatibilitésavec les exigences des missions qui leur seront confiées ;
3.
L’absence d’interdictions prévues par l’article 60 de la même loi.Les dirigeants d’une
banque doivent, en outre, vérifier les conditions liées au respect :1.des règles de non
cumul de fonctions édictées par les articles 57 et  58 de la loi bancaire ;2.des
règles de nationalité et de résidence au regard de la réglementation de
changes prévues par l’article 59 de la loi bancaire ;3.du secret professionnel prévu
par l’article 61 de la loi bancaire.
I.3. La Banque "Métier" :
Les deux approches de l’entreprise bancaire, évoquées précédemment, sont partielles
dans lamesure où l’une s’attache de façon générale à la fonction d’intermédiaire
financier et l’autre selimite à présenter le cadre institutionnel régissant les banques.
Elles ne reflètent pas la grandediversité de l’activité bancaire. Le recours à la notion de
métier, un métier se définissant comme uneactivité articulée autour de couples
produits-clients, d’un
know-how 
 et de structures de production,permet de compléter la présentation de l’entreprise
bancaire.L’objet de ce paragraphe est de présenter les différents métiers de banque
reconnus à travers descritères adéquats définis par la littérature financière
I.3.1. Les critères définissant les métiers de la banque :
Deux critères semblent être particulièrement adaptés à la description des métiers de la
banque, àsavoir :
Le mode de collecte des ressources
, ce qui conduit à
distinguer les banques à réseau deguichets et les banques sans réseau
 qui collectent leurs ressources sur les marchés decapitaux (interbancaire, monétaire,
obligataire). Ce critère est particulièrement déterminantcar il commande la clientèle de
la banque donc, ses produits, sa structure financière et sonorganisation ;
Le type d’activité,
en distinguant
 
l’activité domestique (on shore),
 tant en matière dedépôts que de crédits, et
l’activité internationale (off-shore)
. Par activité internationale, onentend habituellement une banque ayant des agences
et filiales à l’étranger et/ou une banquedont les opérations vis-à-vis des non-résidents
est prépondérante.Le croisement de ces deux critères conduit à définir quatre types de
banques. Mais en fait lesfrontières entre métiers ne se tracent pas de façon aussi
catégorique
I.3.2. Une typologie des métiers de la banque :La banque généraliste :
Appelée également banque universelle, la banque généraliste est :
 présente sur tous les segments du marché
 : activité domestique et internationale,particuliers et entreprises, tous types de
financements et de prestations de services.
disposant d’un réseau de guichet
lui permettant de collecter auprès de la clientèle unefraction significative de ses
ressources.
La banque spécialiste :
Il s’agit d’une banque :
 présente sur un segment du marché
:Ce segmentpeutêtreuneclientèle(PME, particuliers),unproduit(créditaulogement) ouuneairegéographique (banque
résidenteounon-résidente),qui, selon les cas, dispose ou non d’un réseau de guichets.La
distinction banque généraliste - banque spécialiste ne recouvre pas intégralement celle
de banquede détail (
retail banking
)- banque de gros (
wholesale banking
), empruntée au monde bancaire anglo-saxon et qui correspond à la distinction banque à
réseau – banque sans réseau.
II. Les risques bancaires :
Lorsque les flux de trésorerie escomptés à une date future ne peuvent être prévus avec
certitude
dans une décision financière, il y a risque du fait de cette incertitude. Le risque inclut
alors lasurvenance de mauvais résultats c'est-à-dire des rendements inférieurs à ceux
escomptés toutcomme il inclut celle de bons résultats à savoir des rendements
supérieurs à ceux escomptés. Dans lepremier cas on parle de risque négatif ou
downsid 
e
risk 
, c'est-à-dire le risque de voir les résultatstirés vers le bas. Dans le second cas, par
contre, on parle de risque positif ou
upside
 
risk
c'est-à-dire lerisque d'avoir des résultats tirés vers le haut.
 
Cette situation met généralement le gestionnaire derisque, également appelé
risk manager 
 face une multitude d'éventualités. Il est, toutefois, entenduque ce qui inquiète le plus
ce dernier n'est pas tant l'évolution positive de ses résultats mais plutôt lerisque
downside
.Plusieurs classifications des risques spécifiques encourus par les banques ont été
souvent retenuespar la doctrine, celles qui distinguent les risques pris (risques de
marché) de ceux subis (risques decrédit) par les établissements des crédits, et celles
qui distinguent les risques purement financiers deceux opérationnels.Cette dernière
classification qui paraît, à notre avis, plus complète, couvre l’ensemble des
risquesmajeurs de l’activité bancaire qui pourront avoir soit un impact direct (pour les
risques financiers) ouindirect (pour les risques opérationnels) sur la situation financière
des banques.Dans la catégorie des risques financiers on relève le risque de crédit, celui
de taux, celui de liquidité,celui de marché et enfin de solvabilité
Les particularités comptables dans le secteur bancaire

Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli – Septembre 2018

Risques FinanciersTaux d'intérêtCrédit Liquidité MarchéSolvabilité


Les risques opérationnels et/ou techniques désignent tous les risques de dysfonctionnementsinternes
dont les conséquences peuvent être extrêmement importantes. Certains sont liés auxsystèmes
d’information, d’autres sont liés aux procédures internes et à leur respect.Une étude réalisée en 2004
par la Banque des Règlements Internationaux et résumée dans le tableauci-dessous, a prouvé que les
principales causes des crises bancaires récentes dans les économiesmatures (pays du G10) sont à
rechercher dans la mauvaise gestion du risque de crédit (85%), durisque de marché (31%) et du risque
opérationnel (38%).

Type de Risque

Nombre de cas

Pourcentage de faillite

Crédit

11 85%

Marché

4 31%

Opérationnel

5 38%

Source : Banque des Règlements Internationaux, Document de travailsur les faillites bancaires dans les
économies matures, Avril 2004

II.1. Le risque de crédit :

Le risque de crédit est à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque ; il s’agit du non-
respect par un client de son engagement financier, à savoir dans la majorité des cas, leremboursement
d’un prêt.Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas honorer ses engagements
sontmultiples :Une malhonnêteté évidente (escroquerie, abus de confiance) ;Un cas de force majeure :
ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crédits accordés àdes emprunteurs étrangers qui
peuvent être confrontés à des risques de guerre, derévolution, de catastrophes naturelles ou de non-
transfert ;

Le plus souvent, la cause du non-remboursement est à rechercher dans une


défaillanceéconomique ou financière involontaire des débiteurs.L’une des solutions
préconisées pour limiter la portée de ce type de risque réside dans une
bonneappréciation préalable de ce dernier, dans la limitation et la division des
engagements pris sur unmême emprunteur et dans la recherche d’éventuelles garanties.
II.2. Le risque de taux :
Ce type de risque a pour origine l’activité même d’une banque qui consiste à réaliser des
prêts et à yadosser une collecte. Le risque de taux apparaît lorsque le coût des
ressources devient supérieur aurendement des
emplois.C e   r i s q u e   n e   s e   m a t é r i a l i s e   j a m a i s   l o r s   d e   l a   r é a l i s a t i o n  
d u   c r é d i t ,   c a r   à   u n   i n s t a n t   d o n n é   i l   s e r a i t absurde qu’un établissement
prête à un taux inférieur au coût de sa collecte. Le risque de taux nepeut donc
apparaître que lorsque les emprunteurs (les déposants) viennent rembourser (se
fairerembourser) leurs prêts (leurs placements) par anticipation. Dans ce cas,
l’adossement prévu àl’origine disparaît.Or, dans la réalité
l’adossement parfait ne peut exister
puisque la fonction principale des institutionsfinancières estdetransformer des ressources, leplus
souventàcourtterme, en emplois àlong terme.Pour qu’une banque évite d’avoir une trop grande
exposition au risque de taux, il est souhaitablequ’elle limite son risque de
transformation, c’est à dire, qu’elle s’efforce d’adosser au mieux la duréede ses emplois
avec celle de ses ressources.
II.3. Le risque de liquidité :
Comme toute entité juridique, une banque doit pouvoir faire face à ses engagements.
Pour cela, elledoit être en mesure de parer à tout moment aux décaissements éventuels
de sa clientèle. Si elle enest incapable, elle court un risque de liquidité.Une banque, qui
souhaite éviter cette situation, doit conserver une partie significative de ses emploisà
court terme, afin de pouvoir les récupérer à tout moment pour faire face aux retraits
de saclientèle. Conserver la liquidité de ses emplois revient donc à éviter leur trop
grande immobilisation,ce qui permet de comprendre l’analogie existante entre risque de
liquidité et risqued’immobilisation.
II.4. Le risque de marché :
La fonction principale des banques sur les marchés (financier, de devises,...) est
d’intervenir pour lecompte de sa clientèle. Dans ce cas, l’activité de l’Etablissement est
« transparente » et ne fait couriraucun risque à celui-ci (hormis un risque de non-
paiement de son propre client).Néanmoins, il serait impensable qu’une banque ne profite
pas de la technicité de ses collaborateurspour réaliser des opérations pour son propre
compte. Elle ouvre alors des positions dont ledébouclage peut se révéler gagnant, mais
aussi, bien sûr, perdant.
 
 
Les particularités comptables dans le secteur bancaire
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Cette recherche de profit supplémentaire ne doit pas faire courir de risques excessifs.
Il s’agira donc,pour chaque établissement, de fixer des règles de fonctionnement et des
limites strictes, mais aussid’en assurer un contrôle périodique et rigoureux.La notion de
risque de marché regroupe donc différents types de risques (change, cours, livraison).
II.5. Le risque de solvabilité :
Si le risque de contrepartie désigne le risque de dégradation de la solvabilité des
contreparties et nonpas de l’établissement prêteur, le risque de solvabilité se manifeste
pour un établissement à traversl’absence de fonds propres suffisants pour absorber des
pertes éventuelles.Cerisque résulte dumontantdes fonds propres disponibles d’unepart,et des risques encourus
d’autrepart.La réglementation prudentielle fixe des seuils minimaux de fonds propres en
fonction des risquesauxquels les établissements sont exposés.
II.6. Le risque opérationnel :
Le risque opérationnel se définit comme étant le risque de pertes résultant de carences
ou dedéfaillances attribuables à la conception, à l’organisation et à la mise en œuvre des
procédures, auxerreurs humaines ou techniques ainsi qu’aux événements extérieurs. La
définition inclut, entreautres, le risque juridique mais exclut les risques stratégiques et
de réputation.
III. La surveillance du secteur bancaire :
La concrétisation pour un établissement bancaire d’un ou de plusieurs risques précités,
avec uneampleur inattendue pourrait être non seulement à l’origine de sa faillite, mais
aussi au déséquilibrede tout le système bancaire, on parle alors de la notion de risque
systémique.Pour cette raison, les banques sont tenues sous "
haute surveillance
". Le dispositif prudentiel issu dela loi bancaire et des circulaires de la B.C.T, est
extrêmement contraignant. L’application de cedispositif est surveillée en permanence
par la Banque Centrale de Tunisie qui est dotée desinstruments de surveillance suivants :
III.1. Droit d'information :
Les banques sont tenues de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous
documents,renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires à l'examen de
leurs situations etpermettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la
réglementation édictée enmatière de contrôle du crédit et des changes et de contrôle
des banques.Les commissaires aux comptes des banques sont tenus de remettre à la
Banque Centrale de Tunisiedans les six mois suivant la clôture de chaque exercice, un
rapport concernant le contrôle qu'ils onteffectué et de lui adresser une copie de leur
rapport destiné à l'Assemblée Générale et aux organesde la banque qu'ils contrôlent.Ils
sont également tenus de signaler immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout
fait denature à mettre en péril les intérêts de la banque ou des déposants.

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III.2. Contrôle sur pièces :
Il est exercé sur la base des documents comptables et financiers et des données
statistiquescommuniquées périodiquement par les banques.
III.3. Contrôle sur place :
Il est effectué par des missions d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un
programme annuelétabli par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de
vérification de l'exactitude desinformations transmises et d'appréciation de
l'organisation et du fonctionnement interne desbanques.L'objectif de ces missions est
de faire un diagnostic financier et organisationnel de la banqueinspectée afin de
prévenir les différents risques inhérents à l'activité.En plus de ces vérifications
périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme d'une missiond'inspection
ponctuelle ayant l'aspect d'une enquête de courte durée et portant sur des
opérationsparticulières.

 
 
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Section 2. Cadre comptable bancaire :I. Les spécificités de la comptabilité
bancaire :
La comptabilité bancaire présente des spécificités qui tiennent d’abord aux contraintes
del’environnement, mais aussi à la nature des opérations traitées et à la finalité des
informationsproduites.
I.1. Les contraintes de l’environnement :
Les banques constituent une source d’information irremplaçable : collecte des dépôts,
distributionde crédits, relations financières avec l’étranger. Aussi sont-elles fortement
sollicitées par les autoritésdésireuses d’établir des statistiques (masse monétaire,
balance des paiements, crédits et dépôts) quiserviront de base à la définition de la
politique monétaire.
I.2. Les spécificités liées à la nature des opérations :
Dans une banque, toute opération se traduit, dans la quasi-totalité des cas, par un
engagement ouun flux financier qu’il convient de comptabiliser, tout acte de banque est
donc un acte comptable. Lamasse des opérations traitées quotidiennement étant
considérable, le nombre d’enregistrementscomptables l’est tout autant. Trois
conséquences vont en découler :Une décentralisation de la fonction comptable où l’acte
comptable sera réalisé sur le lieumême du traitement de l’opération, et non dans un
service spécialisé comme dans les autresentreprises,Un recours accru à l’outil
informatique pour permettre le traitement de cette massed’opérations dont
l’enregistrement comptable, à partir de schémas préétablis, fait partieintégrante de la
chaîne de traitement de l’opération,d’où une centralisation du traitement comptable
au sein du système informatique.
I.3. Les spécificités liées à la finalité :
La comptabilité d’une banque n’est pas seulement destinée aux usagers traditionnels de
toutecomptabilité : investisseurs, administration fiscale, usagers internes. Elle
est également la basepermettant aux autorités monétaires de tutelle d’exercer leur
contrôle et de produire les statistiquesévoquées ci-dessus. Elle permet à la Banque
centrale d’exercer sa mission de surveillancenotamment par le biais de
ratios prudentiels tels que le ratio de solvabilité.
II. Les principes comptables et les procédés de mesure applicables à l’activité
bancaire :
II.1 Les principes comptables :
Les principes
9
 qui sous-tendent la préparation et la présentation des états financiers
desétablissements bancaires ne sont pas différentes de ceux applicables à l’ensemble
des entreprises.
9
 A des fins purement pédagogiques, le terme principe comptable désigne, dans cette section, l’ensemble
constituédes 2 hypothèses sous-jacentes, des 12 conventions comptables de base et de la règle de
non-compensation.

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