L'accueil Touristique en Région
L'accueil Touristique en Région
L'accueil Touristique en Région
Téoros
Revue de recherche en tourisme
URI: https://id.erudit.org/iderudit/1071743ar
DOI: https://doi.org/10.7202/1071743ar
Publisher(s)
Université du Québec à Montréal
ISSN
0712-8657 (print)
1923-2705 (digital)
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ACCUEILLIR clients, pour prévoir leurs besoins et leurs Ainsi s’est institutionnalisé l’« art-de-
désirs, pour les sécuriser, pour les combler recevoir-des-visiteurs » pour devenir l’ac
DES TOURISTES
surtout et leur assurer des déplacements cueil touristique, un genre spécifique
L’arrivée d’un nouveau voyageur en Oc et des séjours inoubliables. Après tout, ces d’hospitalité qui, à première vue, apparaît
cident - voyageur qu’on a baptisé « tou gens voyageaient maintenant pour le plaisir comme l’antithèse de l’hospitalité rituelle :
riste » au début du XIXe siècle - a intro de voyager ; l’accueil proprement touris service payé contre activité gratuite, gestes
duit une zone grise dans le faisceau sécu tique devait faire en sorte que rien ne appris contre mouvement du cœur, échan
laire particulier des rapports d’hospitalité. vienne troubler cette passion fort nouvelle ges superficiels et fonctionnels contre
Accueillir des touristes a peut-être été dans l’histoire de l’époque : la quête du moment fort d’une première rencontre
difficile à cause de l’étrangeté du person plaisir. entre deux humains, etc.
nage : ce voyageur ne semblait pas « al
ler quelque part » ; il se déplaçait en Pris en charge par l’industrie du tourisme, Accueillir des touristes au Québec : une
groupe, avec personnel et équipage, et ne l’accueil dont il est question ici n’avait rien politique en gestation
faisait rien des jours durant ; surtout, cet
étranger avait les moyens de louer une
maison, un carrosse, un cuisinier, etc. ;
enfin, tout son temps se passait en excur
sions, en fêtes et enjeux. Tout se passait
donc comme s’il n’avait pas besoin d’être
accueilli ! Que faire, en tant qu’hôte,
devant ce nouveau voyageur ?
Aujourd’hui, l’« art-de-recevoir-des-tou- Sur plus de trente pages, ce document de cours sera tout au plus une stratégie pour
ristes » se limite souvent encore à une tâche travail ne cherche qu’une chose : définir assurer un premier contact techniquement
minimale de communication. Parler d’art des normes pour accréditer des bureaux correct entre les touristes et ceux qui les
à ce propos est peut-être un abus de lan d’accueil et d’information touristiques, reçoivent. Mais, comme j’essaierai de le
gage ! Actuellement au Québec, par exem pour organiser ou réorganiser ces bureaux montrer maintenant, il y a tellement à faire
ple, on peaufine un projet de politique en réseaux, après les avoir évalués, classés avant de prétendre que nous avons vrai
d’accueil touristique. Voici un extrait si et outillés. Dans un tel contexte, on déborde ment une politique d’accueil touristique
gnificatif d’un document de consultation à peine des questions techniques et pra et que nous savons recevoir des touristes
qui circule : « Ce projet s’inscrit princi tiques. Nulle part dans le document s’ar- au Québec.
palement dans le suivi de la politique de rête-t-on à la notion d’accueil en général
développement touristique où l’accueil et ni, bien sûr, à celle d’accueil touristique
l’information demeurent des facettes stra en particulier Jamais celle-ci n’est asso COMPRENDRE
tégiques dans la poursuite du virage client ciée à l’« art-de-recevoir-des-touristes ». LE PROCESSUS D’ACCUEIL
préconisé comme orientation au sein de On croirait que ces notions n’existent pas.
Je ne peux pas reconstituer, dans cet ar
l’industrie touristique » (Groupe DBSF, La régionalisation, par exemple, n’est que
ticle, la totalité des interventions qui com
1999 : 2). la distribution spatiale des bureaux, des
posent l’« art-de-recevoir-des-touristes » ;
documents et des personnels. On ne men
j’ai produit déjà un essai à ce propos
Ce court texte nous apprend beaucoup de tionne jamais, non plus, qu’une brochure
(Laplante, 1996 : 144-164) et je m’en
choses : l’accueil semble intimement ju ou un cours de formation de guides-accom
inspirerai pour les paragraphes qui suivent.
melé à l’information ; il y a eu au Québec, pagnateurs conçu pour accueillir des tou
récemment, un virage client (ambula ristes en Gaspésie doit différer substantiel
lement d’une brochure ou d’un cours de
Comme l’amitié, l’accueil a un commen
toire !) dans le champ du tourisme, ce qui cement, mais il est difficile de dire, a priori,
suggère qu’auparavant le client avait une formation de guides-accompagnateurs
où il finit. Je voudrais donc souligner
importance moindre... ou n’était pas une conçu pour accueillir des touristes à
d’abord qu’il s’agit d’un processus ou
facette stratégique ; la nouvelle attention Montréal.
d’une opération qui, comme toute commu
portée aux clients-touristes n’a d’intérêt Disons finalement que la politique d’ac nication, évolue dans le temps ; que ce
que pour l’industrie. cueil qui résultera de la consultation en processus a un commencement qui, en