Le Petit Livre Du Féminin Sacré - Yael Catherinet-Buk
Le Petit Livre Du Féminin Sacré - Yael Catherinet-Buk
Le Petit Livre Du Féminin Sacré - Yael Catherinet-Buk
Le petit livre du
féminin
sacré
© Éditions First, un département d’Édi8, 2021
Titre
Copyright
LA MYTHOLOGIE
DU FÉMININ SACRÉ
L’ère du verseau
Marie Madeleine revient s’incarner en chaque femme à
1
l’entrée dans l’ère du Verseau . En effet, astrologiquement
parlant, nous avons traversé différentes ères au cours de
l’humanité. On sait que la terre met 25 920 ans à passer, en
mouvement rétrograde, à travers les douze constellations.
Elle met donc plus ou moins 2 160 ans à traverser chaque
signe du zodiaque. C’est l’infime, quasi imperceptible
déplacement du point vernal que l’on nomme mouvement
2
de précession des équinoxes . Les périodes portent le nom
d’ères. Chaque ère dure environ 2 160 ans. Le Verseau a
pour fonction d’éveiller les consciences. Il est quête de
liberté, de profondes mutations. Il est vecteur d’avancées
impressionnantes dans les domaines scientifique, culturel et
technologique.
En conséquence, dans cette ère de profonde mutation, nous
pouvons encore ressentir l’énergie de Marie-Madeleine, ses
vibrations sur les terres où elle a marché, prié, médité… Elle
incarne la résurrection de l’énergie de lumière et d’amour
du féminin divin en nous-même. Se reconnecter à Marie
Madeleine est une invitation à rallumer la flamme créatrice
d’un puissant vortex énergétique en sa matrice, en son
temple sacré, afin qu’elle puisse émerger à tous ses
pouvoirs divins.
Peut-être connaissez-vous cette notion de vortex
énergétique, plus précisément cosmo-tellurique, que l’on
rencontre dans l’enceinte des lieux sacrés ou sur des sites
en pleine nature, éloignés de l’emprise humaine ? Ces
spirales longues, invisibles, existent depuis des temps
immémoriaux. Elles ont pour vocation de nous élever à leur
contact, permettant aux vibrations, aux forces magnétiques
de nous guider pour ouvrir notre champ de conscience.
La femme, par son utérus, son chaudron créatif, possède un
centre énergétique sans le savoir. Pour y accéder, ou plus
justement pour l’activer, l’apprentissage et le travail sur soi
seront nécessaires. Pour cela, la femme chercheuse dirigera
ses pas vers les philosophies orientales comme le tao, le
yoga, le tantra, le chamanisme féminin… Elle y découvrira
et abordera de précieux outils (pratique corporelle, hygiène
de vie, rites initiatiques, connaissance de soi) permettant
d’éveiller ou de réveiller la force de vie en elle, celle que les
3
hindous qualifient de « shakti ». Le mouvement enclenché
invitera la femme à partir à la conquête, à la rencontre de
son temple intime.
Dans cette enceinte (votre corps, votre sexe) inestimable, je
vous suggère de porter votre regard (en méditant, en
observant) sur votre yoni (appellation sanskrite du sexe
féminin), puis votre utérus, vos ovaires jusqu’à sa racine :
votre périnée, puis vers votre ventre (qui est associé au
chakra sacré : le svadhisthana).
LES CHAKRAS
Les chakras sont des roues énergétiques issues de la philosophie
énergétique spirituelle de l’Inde. Nous possédons tous sept chakras
principaux situés le long de la colonne vertébrale, du périnée jusqu’au
sommet du crâne.
Le deuxième chakra (celui du bas-ventre jusqu’au nombril) est symbolisé par
un lotus à six pétales de couleur orange. On dit qu’il influence les émotions, la
relation avec les autres, le partage, les plaisirs, les désirs, la sexualité, la
procréation, la vitalité, la joie de vivre, l’estime de soi et la relation à l’argent.
Nous pouvons conscientiser ce chakra et percevoir les déséquilibres ou les
forces qu’il nous apporte.
Des richesses insoupçonnées se dessinent dans ce lieu intime, des richesses
d’apprentissage et de révélation de la femme sacrée que vous êtes. Pour
vous aider à les reconnaître et les appréhender, pratiquez des exercices
simples au quotidien tels que des sons (mantra, prière indienne comme le
célèbre « Ôm »), des respirations, des visualisations, des mouvements du
bassin… Ils enclencheront une salve d’énergie de libération et de guérison.
Les ressources acquises par les pratiques et conseils mentionnés au-dessus
et mis en exercice installeront avec félicité l’homéostasie dans notre espace
sacré (le ventre).
L’ANIMUS
Se reconnecter à sa femme sauvage, c’est également accepter et accueillir
son animus, c’est-à-dire la part masculine en soi. Notre animus est
principalement orienté vers l’extérieur et l’activité, il se caractérise par des
qualités telles que le courage, l’affirmation, l’intelligence rationnelle et
analytique. Une femme qui autorise sa part masculine à s’exprimer a souvent
plus de facilité à communiquer avec la gent masculine, peut-être pour l’avoir
plus fréquentée dans son quotidien pendant l’enfance. Les hommes lui
paraissent moins étrangers, elle perçoit également la part féminine en eux
(anima), leur sensibilité.
Recontacter son animus permet l’autorisation, la validation et l’expression de
la femme sauvage en soi.
C’est parallèlement revenir à cette source, ressource primordiale de l’essence
du féminin que beaucoup d’entre nous ont laissée en jachère, enfouie sous de
nombreux conditionnements.
La femme sauvage effraie le monde et ses conventions,
c’est pourquoi la culture occidentale a très souvent tenté de
la museler ou de la dompter. Avez-vous remarqué à quel
point les femmes sont programmées par la société bien-
pensante ? Une petite fille doit être sage, une dame qui
vient de se marier doit être une bonne épouse, une femme
doit être séduisante ou bienveillante, une femme bien
élevée doit être à l’écoute, etc. Toutes ces injonctions sont
ancrées dans chaque recoin de notre être. Il n’est pas facile
de s’autoriser à ne pas se conformer à la norme, d’exprimer
sa colère et ses émotions, d’accepter sa singularité. C’est
tout un parcours de lucidité, d’affranchissement et
d’autorisation qu’il faut envisager et entreprendre. Pour
cela, nous pouvons nous inspirer de femmes « louves »,
jeunes et moins jeunes, des femmes qui ont bravé les
interdits : Olympe de Gouge, Greta Thunberg, Rosa Parks,
Marie Curie, Circé, Jeanne d’Arc… Tout comme la louve a
besoin de sa meute, nous avons besoin du soutien de nos
sœurs pour nous affranchir. Et nous pouvons parfois être
celle qui tend sa main à une louve naissante ou renaissante
pour l’accompagner sur son chemin d’évolution et
d’affirmation, pour qu’elle ose ÊTRE.
LA SORCIÈRE
L’archétype de la sorcière
L’ÉCOFÉMINISME
De nombreuses sorcières agissent sur les voies de l’écoféminisme, terme
employé pour la première fois en 1974 par Françoise d’Eaubonne dans son
ouvrage Le Féminisme ou la mort. Contraction des mots « écologie » et
« féminisme », l’écoféminisme est un courant de pensées philosophique,
éthique et politique qui lutte contre l’organisation sexiste de la société et la
destruction de l’environnement.
*
Les archétypes que nous avons abordés sont des figures
représentatives du féminin sacré, mais il en existe bien
d’autres archétypes et d’autres histoires de femmes pour
nous enseigner : la chamane, l’amazone, la visionnaire,
Gaïa, Déméter, Lilith, la shékina, Kali, Ève… Chaque
archétype nous transmet son message.
Avec Marie Madeleine, posons-nous un instant et invitons
nos polarités à s’harmoniser : féminin et masculin sacrés.
Regardons comment nous pouvons nous affranchir du
regard des autres et suivre notre foi, celle d’écouter
l’expression du soi et toujours en accord avec son cœur.
Avec Isis, la magicienne, développons l’affirmation de notre
pouvoir créateur, en nous reconnectant à notre créativité
personnelle, en osant révéler nos talents naturels, nos dons.
Avec la loba, la femme sauvage, nous développerons le
positionnement juste, c’est-à-dire nous actionnerons notre
élan vital, notre détermination en plaçant nos envies et nos
désirs au centre de notre vie. Nous saurons faire face aux
épreuves et avec justesse recollerons les morceaux abîmés
de notre psyché, nous guérirons nos plaies, afin qu’elle
devienne « lumière » enseignante du véritable « soi ».
Avec la sorcière, celle qui lit les mystères, nous sortirons des
bois, de notre cabane. L’intuition, la confiance en soi seront
nos leitmotivs. Nous n’avons plus rien à craindre, ni bûcher,
ni rapport de force, nous pouvons œuvrer pour la terre et
nos frères et sœurs, en toute légitimité.
1. Clan de sorcières.
2. https://www.bobonnemagazine.com/2018/10/31/sorcieres/
3. Dans le folklore européen, on appelle « sabbats » les supposées
assemblées nocturnes de sorcières, lesquelles donneraient lieu à des
banquets, des cérémonies païennes.
PARTIE
SE RECONNECTER
À LA NATURE
LE HAMMAM
Au Maghreb dans le hammam et partout où les femmes se racontent, se
donnent, se massent, se chuchotent… des secrets, des sagesses, des
1
remèdes de « bonne fame » à base de plantes, les « simples », pour
prendre soin de leur tribu.
L’achillée millefeuille
L’achillée millefeuille est une des grandes plantes des
femmes, l’une des plus communes, que l’on rencontre ici et
là, dans nos prairies, nos campagnes, sur le bord des
chemins… Ce sont les feuilles et les sommités fleuries qui
renferment le plus d’actifs et sont utilisées en
phytothérapie.
L’achillée est le remède du « guérisseur blessé », selon
l’herboriste Christophe Bernard. C’est la plante des
professionnels de la santé qui ont tendance à se sacrifier
pour aider les autres, mais à se retrouver blessés
émotionnellement.
Pour qui, pour quoi ? Elle soulage les troubles féminins
tels que les douleurs menstruelles, les aménorrhées et les
règles irrégulières. Son action hémostatique permet l’arrêt
de l’écoulement du sang, ceci lui vaut d’ailleurs de
nombreux surnoms tels que « herbe aux coupures »,
« herbe à la saignée » ou encore « saigne-nez ».
L’herboriste américain Matthew Wood la nomme la
« maîtresse du sang ». Elle peut être recommandée
notamment pour les femmes souffrant d’endométriose.
Elle soulage également les troubles digestifs, protège le foie
et améliore les retours veineux.
Consommation ∙ En infusion ou en teinture mère, ne
consommez pas plus de 3 g par jour et 3 tasses par jour. Les
prises doivent se faire entre les repas et en plusieurs fois au
cours de la journée. L’infusion ne se prépare pas trop à
l’avance, sous peine de perdre son arôme et une partie de
ses propriétés.
L’ortie
L’ortie est considérée comme la plante aux mille vertus. On
peut la cueillir facilement dans les jardins, au bord des
sentiers, un peu partout.
Pour qui, pour quoi ? Véritable « bombe » nutritionnelle,
fortifiante hors pair, l’ortie est un tonique général. Elle
redonne force, courage et vitalité, grâce à sa forte teneur en
minéraux (qui stimulent le métabolisme fatigué), idéale
après la naissance d’un bébé ou en fin de grossesse. Elle est
dite plante adaptogène, c’est-à-dire qu’elle nous aide à nous
adapter aux changements, qu’ils soient d’ordre hormonal,
émotionnel ou environnemental.
L’ortie, excellente source de fer, prévient et soigne
l’anémie. Elle diminue le risque d’hémorragie lors de la
délivrance du bébé et stimule la lactation.
Elle est aussi particulièrement utile pour les femmes qui ont
des règles abondantes. Enfin, elle permet de détoxifier
l’organisme et favorise l’élimination.
Consommation ∙ On peut la consommer en tisane
(3 tasses par jour) fraîche ou séchée, mais aussi réaliser de
délicieuses soupes avec !
Le pissenlit
Le pissenlit, plante mal aimée, est loin d’être « une
mauvaise herbe », bien au contraire il est abondance par sa
racine, ses feuilles, ses fleurs, tout est bon, délicieux, que ce
soit infusion, salade, teinture mère, gelée, même les
abeilles en raffolent. Son nom vient d’une de ses vertus
premières, celles d’être une plante diurétique. C’est ainsi
que le Taraxacum officinale, son nom scientifique, est
devenu le pisse-en-lit. Il fait partie de la famille des
chicorées et on le nomme également : dent de lion, tête de
moine, l’horloge du berger.
Pour qui, pour quoi ? D’après Sarah-Maria Leblanc,
herbaliste canadienne et auteure de Sagesse du pouvoir du
cycle féminin, le pissenlit régularise la glycémie et le taux
de cholestérol grâce à l’inuline contenue dans ses racines,
ce qui supporte l’équilibre hormonal. Il peut également
être utilisé pendant la grossesse et aider pour les problèmes
de constipation et de nausée. Le pissenlit est une plante
commune mais tellement aidante, qui agit également sur le
foie en le drainant par la consommation en infusion ou en
teinture de sa racine. Elle amène les fluides à bouger afin
d’éliminer les toxines efficacement. Céline Ketterer,
herbaliste, nous le recommande avant les règles, en cas
d’irritabilité, fatigue, seins tendus, nausées le matin…
Consommation ∙ On utilise le pissentit en usage interne
pour le foie, les reins et l’intestin.
En teinture mère : sa racine.
En infusion : ses feuilles et sa racine.
En salade : ses fleurs et ses feuilles.
La « médecine des femmes », comme la nomme la
naturopathe et homéopathe Mona Herbert, est étendue,
généreuse et féconde. Nous pouvons ajouter d’autres
plantes à notre bouquet, telles que le framboisier pour
tonifier l’utérus, la camomille pour calmer spasmes et
douleurs, l’armoise pour réguler ou déclencher les règles, le
romarin pour les migraines et le foie chargé… Et tant
d’autres, mère nature est si florissante !
Le pouvoir de l’intuition
Sélène
Sélène est une déesse de la mythologie grecque, dépeinte
comme une femme d’une très grande beauté, avec un
visage éclatant de lumière ressemblant à la lune. On dit que
dès qu’Hélios, dieu du soleil, finissait sa course dans le ciel,
la déesse de la lune s’élançait à son tour, illuminant les
ténèbres de ses chevaux argentés. Elle fait partie de la
triade lunaire Diane/Sélène/Hécate, rappelant les trois
passages de la vie des femmes (la jeune fille, la mère, la
femme sage) ou encore les trois phases de la lune (la phase
croissante, la pleine lune et la phase décroissante).
Mama Quilla
Mama Quilla est la déesse de la lune dans la mythologie
inca, protectrice des femmes mariées. Elle suit dans le ciel
le parcours de son frère et époux, Inti, le soleil. Reine de la
nuit, elle s’assure du bon déroulement du temps et est
associée au calendrier inca. Représentée par un disque
d’argent au visage humain, Mama Quilla est la mère du
premier Inca : Manco Capac.
Dana
Dans la mythologie celtique, Dana est la grande déesse
blanche, celle des origines du monde, dont les fils honorent
la mémoire en vouant un culte à la lune. D’ailleurs, l’ancien
nom de l’île de Bretagne, Albion, tire son étymologie
d’Albina, qui signifie « la déesse blanche ». Dana est l’aînée
des cinquante danaïdes, filles du roi Danaos.
Arthémis
Dans la mythologie grecque, Arthémis est la jumelle
d’Apollon. C’est une déesse lunaire, amazone, gardienne
des bois sacrés et des forêts, chasseresse, chaste. Elle
incarne la puissance instinctive, protectrice des femmes
enceintes en travail. Elle aide ainsi à créer l’impulsion
nécessaire pour commencer une œuvre, lorsque l’on
souhaite débuter quelque chose. Elle est reliée au croissant
lunaire qui brille la nuit, qui guide et éclaire et reste
mystère.
*
Il existe d’autres déesses qui peuvent vous inspirer. Vous
pouvez vous renseigner à leur sujet, plonger dans les livres,
les écrits et les traditions orales pour apprendre de leur
sagesse lunaire, fertile ou souveraine.
Lune et fécondité
L’enseignement de la lune
Le cycle lunaire
La nouvelle lune
Quand la lune est nouvelle, elle vous enveloppe d’une
capeline, celle d’une visionnaire. C’est aussi le tout début
du cycle lunaire ; comme une jeune fille, vous renaissez. La
lune dans sa jeune fraîcheur argentée laisse poindre un filet,
un minuscule croissant. On dit qu’elle est bénéfique pour
entamer de nouveaux projets. Lors de la nouvelle lune, vous
pouvez déposer vos vœux et formuler vos intentions. La
magie est ainsi semée dans la terre fertile, le cycle peut
suivre sa lancée, la lune est à vos côtés ! Vous pouvez
imaginer notre destin au parfum divin et entrer dans la
danse pour créer.
Lune croissante
Quand la lune est croissante, sa progression diffuse de
grandes libérations et révélations. Elle jaillit chaque soir
pour manifester son soutien, telle une mère bienveillante.
Les graines que vous avez semées prennent de la force.
Vous consolidez vos souhaits et vos projets. La matière se
densifie, vos sortilèges opèrent, vous attirez ce que vous
projetez.
La pleine lune
Quand la lune est pleine, elle devient le point culminant du
cycle lunaire. La lune tout arrondie appelle à la protection, à
la divination. Elle vous invite à son bal, nous commençons
3
de belles célébrations qu’on nomme un esbat chez les
sœurcières : invocation, bénédiction, prière et rituels. Dans
sa souveraine rondeur, la pleine lune vous offre un temps de
bilan mais aussi la récolte des fruits, l’enseignement des
expériences passées. Prenez le temps de ressentir la grande
joie qui vous habite lorsque vous goûtez aux fruits et
profitez de leur saveur. Remerciez terre-mère pour ses
cadeaux.
Lune décroissante
Quand la lune est décroissante, à partir de la seconde nuit
qui suit la pleine lune, elle est signe de tri, de nettoyage, de
purification, de fumigation et de détoxication. Il est temps
de procéder aux rituels qui aseptisent votre habitation, vos
outils de magicienne, votre temple sacré. Débarrassez-vous
de tout ce que vous ne voulez plus. C’est une période de
transition qui vise à préparer la prochaine phase de nouvelle
lune.
La lune noire
J’aimerais vous proposer également de scruter la lune
quand on ne la voit plus, noire comme nos ombres, abysse
introspectif. Elle est ce grain qui meurt avant de germer
jusqu’à la prochaine moisson.
Trois nuits avant la nouvelle lune, la lune est noire, invisible.
Elle invite à se recentrer sur soi, méditer, se glisser dans les
bras de la Grande Déesse, dénicher des aspects inconnus
de sa personne et accueillir chaque facette de soi pour faire
face à ses noirceurs, ces espaces inconscients où se
répètent des scénarios, où se glissent des émotions
archaïques (joie, peur, colère, pleurs…) Ainsi, à travers votre
miroir obscur, vous transformez le plomb en or, en
accueillant vos émotions, en les écoutant, en les laissant
s’exprimer puis s’évaporer.
La lune invisible est l’occasion de se connecter à son âme et
à la femme sauvage en soi.
En 1918, la lune noire fut rebaptisée Lilith par un astrologue
anglais. La lune noire symbolise la face cachée de nous-
mêmes, l’accomplissement de notre destin, une vision
karmique de notre mission ici-bas.
Rituel à la lune
Le chamanisme
Le chamanisme féminin
Le chamanisme possède la richesse et la simplicité de nous
interroger sur notre lien à la nature et à l’invisible. En tant
que femme, nous avons un lien un peu différent à cet
univers, nous savons intuitivement guérir et préserver la
vie. Nous bénéficions d’une énergie chamanique aux
consonances telluriques par notre anatomie, notre sexe
ouvert reçoit et accueille l’énergie de la terre-mère, le sang
de nos lunes lorsqu’il s’écoule amène toutes les femmes
réceptives aux énergies subtiles à traverser des états de
conscience modifiée conviant nos pressentiments et nos
perceptions à se diffuser. Nous voyageons en nous et en
dehors de nous dans des espaces infinis.
Les lucidités extrasensorielles perçues et manifestées sont
souvent une vision différente, aussi bien de soi que du
monde qui nous entoure ; nous percevons une autre réalité.
Nous nous sentons autre, très sensible, voire étrange ou
contradictoire et même clairvoyante en quelque sorte très
« sorcière » !
Pour l’auteure Vicky Noble : « Le chamanisme ancien était
avant tout une affaire de femmes. » Elle raconte que dans
les pratiques chamaniques féminines anciennes, on utilisait
le sang menstruel ou celui de l’accouchement lors de
cérémonies spécifiques pour des rituels en conséquence.
Nous étions à ses yeux les praticiennes sacrées de
l’art magique de la guérison…
Aujourd’hui, nous pouvons constater que les mystères
initiatiques anciens du sang féminin reviennent à nous par
la voie du féminin sacré.
Enfin, Vicky Noble écrit également que « la mère qui donne
naissance est une chamane » car elle a accès aux univers
au-delà des mondes et navigue en accouchant dans le subtil
et l’invisible.
Le chamanisme féminin est une invitation à se reconnecter
à tous les cycles (celui de la terre, des saisons, et celui
interne de notre cycle menstruel) pour les célébrer. Ces
cercles sont le mouvement de la vie qui nous suit, pénètre,
bouscule, nous aide à explorer et exprimer la vulnérabilité,
la douceur et la puissance de la fille d’Ève que nous
sommes !
Le chamanisme féminin initie aux mystères féminins, ceux
qui tracent les grandes étapes de la vie fertile de la femme :
Les ménarches, première menstruation de la jeune fille ;
Les menstruations, qui correspondent au pouvoir féminin
créateur et guérisseur ;
La maternité, qui consiste à porter et donner la vie ;
La ménopause, notre pouvoir à l’intérieur de la sagesse
et la connaissance.
Prenez le temps de fêter chaque étape de changement en
mettant en place des rituels de passage qui vous rendront
plus consciente de votre évolution. Ils vous permettront
d’accepter avec bienveillance cette mue.
Dans un second temps, laissez les réjouissances (les
événements tels que les cercles de femmes, les cérémonies
ou simplement l’accueil d’émotions ou une posture
intérieure de félicité) se manifester pour se co-créer, pour
honorer, saluer la femme sacrée et guérisseuse en vous.
Le chamanisme aime et possède le lien intime avec les
animaux. Par leur magie et leur instinct, ils nous enseignent
« leur médecine » (leur art de guérir, d’appréhender le
monde, et leur pouvoir enchanté) si nous sommes
vigilantes, si nous prenons le temps de les regarder
finement.
Pour rentrer en connexion avec la magie, « la médecine »
du monde animal, nous pouvons utiliser différents supports
de spiritisme et mettre en place des protocoles
d’invocations.
La tonalité vibrante du tambour saura nous guider pour
rencontrer notre animal totem ou allié. Les rêves éveillés, la
méditation, le chant seul ou à l’aide de tambour ou d’autres
instruments l’inciteront à se présenter. La danse, les
mouvements de transe nous orienteront aussi.
Par l’entremise des sons, vibrations, méditations et rêves
éveillés, des réponses se présenteront à vous concernant le
chemin à prendre.
L’élément terre
La terre est notre mère. Fertile et généreuse, elle donne et
reprend la vie. Elle est passive, obscure et dense. Nous
touchons son corps sacré à chaque pas que nous faisons.
Elle est la déesse Gaïa, la Pachamama (« terre mère » ou
« terre nourricière » en quechua). Selon la légende, les
premiers hommes sont apparus sur les rives du lac Titicaca.
Ils vénéraient les dieux qui leur avaient donné la vie :
« Inti », le Soleil, et « Pachamama », la Terre-Mère…
Avec elle, nous pouvons sentir combien nous sommes
ancrées si nos actions sont concrètes et structurées, si ce
que nous semons est propice à fructifier. La terre est aussi
un retour à notre intériorité, à ralentir nos pas, à laisser au
temps le temps de se déposer pour mieux fructifier.
L’élément eau
L’eau est la source de toute vie. Comme la terre, elle
contribue à nourrir, à aider la vie à croître. L’eau est reliée
aux émotions, aux fluides, à la lune et ses marées. Elle sait
purifier, guérir, calmer, fluidifier, éliminer les blocages et
renforcer les forces vitales.
Nous avons baigné dans ses bras pendant neuf mois, notre
corps en est constitué à 60 %. Avec l’eau, nous pouvons
conduire nos rêves, les alimenter de nos songes les plus
doux. Nous pouvons plonger dans ses bras et nous laisser
bercer.
L’eau sait écouter nos peines. Elle contribue à la croissance
de nos projets en offrant ses gouttes de pluie.
Connaissez-vous la déesse Freyja ? Une chamane, une
divinité germano-nordique, brillante comme la mer, qui se
baigne dans les rivières et les étangs. Elle a le don
d’accompagner au seuil des grands passages de ses eaux
nourricières la vie et la mort.
L’élément air
L’air est le pouvoir du mouvement, invisible, impalpable. Il
est le souffle éternel de la vie, le vent dans nos cheveux, le
chant des oiseaux, l’âme qui s’écoute, la fumée, l’encens
qui se consume, le bâton de sauge que nous brûlons… L’air
symbolise l’esprit, la pensée, toutes les communications
intuitives et psychiques, le savoir, la théorie, le moyen de
transport, le voyage. C’est aussi, dans les univers
chamaniques, ces grands rapaces : l’aigle, le condor et tous
ces oiseaux de nuit qui traversent les mondes comme la
chouette ou le corbeau.
Nous pouvons utiliser l’élément air pour fluidifier nos
relations. L’air invite à s’alléger, se débarrasser des trop-
pleins. Il amène la joie, le printemps, la rapidité.
L’élément feu
Le feu est symbole de la régénérescence, à la fois créateur
et destructeur. Il est ce transformateur qui, par sa
combustion et sa chaleur, devient la source chaude
réconfortante, éclairante, incandescente, mais aussi
brûlante, purifiante, incontrôlable, dévorant tout sur son
passage. L’épreuve du feu nous pousse dans un chemin de
métamorphose par le principe de la combustion. Il détruit
l’ancien, fait place au renouveau, à de nouvelles
perspectives de vie et, tel le Phénix, nous renaissons de nos
cendres. C’est par le feu, dit-on, que les alchimistes
obtiennent l’immortalité.
Le feu est l’un des éléments qui s’expriment dans notre
corps et notre santé. Il représente la force vitale, la
digestion, la chaleur corporelle. Émotionnellement, le feu
s’exprime sous la forme de nos colères, nos rancunes, nos
passions, nos désirs.
Le feu, créateur, nous invite dans son impulsion à
entreprendre, à faire, à agir, à sentir cette fièvre nous
donner des ailes. Il est aussi le feu auprès duquel nous
allons nous asseoir pour l’entendre crépiter, nous raconter
des histoires, chanter ou célébrer les étoiles. Le feu
rassemble, unit…
Il peut nous alléger face à la mort et laisser notre corps
devenir cendres.
L’homme, dans la nuit des temps, a trouvé le feu et tout un
pan de l’humanité a pris le carrefour important que nous
connaissons.
La phase pré-ovulatoire
Dans cette nouvelle phase du cycle, vous êtes telle une
jeune fille, la « femme feuille ». Le printemps chante en
nous, plein d’essor et d’énergie. Vos menstruations sont
terminées, vous êtes déterminée, entreprenante, active ;
des projets commencent à émerger.
Cette première transition est reliée à l’énergie de la
Vierge. Pourquoi la proposition du terme et de l’archétype
de la Vierge ? Dans notre monde actuel, elle représente une
femme indépendante. C’est aussi la période du cycle qui
précède l’ovulation. La femme, inconsciemment, ne désire
pas tomber enceinte, son choix est de vivre pour elle. Elle
est comme Artémis, libre et sauvage.
Que faire dans cette transition pour prendre soin de
soi ?
Consommez du fer dans votre alimentation pour
récupérer après les pertes de sang.
Essayez les infusions d’orties et les soupes d’orties
fraîches.
Goûtez des smoothies ou des jus régénérants : fruits,
persil, menthe, carotte, curcuma…
Privilégiez une alimentation vivante et stimulante avec
des super aliments boostants comme les graines
germées, le pollen, la spiruline ou l’algue klamath.
Démarrez de nouveaux projets. Ouvrez votre agenda et
planifiez des activités.
Osez sortir des sentiers battus et découvrir d’autres
horizons. Avec la confiance qui vous habite à ce moment-
là, autant en profiter !
Essayez le Yin Yoga, un yoga très doux et féminin, pour
vous accompagner sur votre cycle qui redémarre.
Prenez soin de votre peau, plus exactement de votre
visage. Pourquoi ne pas prendre un temps bien-être pour
vous exfolier la peau et prendre soin de votre visage
avec des produits naturels ?
Allez au hammam ou au sauna pour vous purifier et
préparer votre corps pour la phase suivante.
La phase ovulatoire
Dans cette nouvelle phase du cycle, vous êtes telle une
mère, une « femme fruit ». Pleine d’amour et d’empathie,
protectrice, gorgée de soleil comme un fruit mûr de l’été.
Vous êtes rayonnante, lumineuse comme la lune pleine
dans le ciel éclairant les étoiles et la Terre. Tous les projets
que vous avez mis en terre se réalisent.
Cette deuxième transition est reliée à l’énergie de la
Mère. Pourquoi la proposition du terme et de l’archétype de
la Mère ? Pendant la phase de la Vierge, la jeune femme
indépendante est de nature plutôt autocentrée, sans
forcément de désir vers la communauté. Puis, lors de la
phase Mère, le rayonnement change. Elle a envie d’aider, de
soutenir, de réconforter les personnes autour d’elle. Elle est
telle Déméter, la mère nourricière, celle qui prend soin.
Que faire dans cette transition pour prendre soin de
soi ?
Soyez active dans votre communauté, faites du
bénévolat ou tissez votre réseau.
Initiez et concrétisez les projets que vous avez reçus en
vision lors de la phase prémenstruelle ou profitez-en pour
régler des dossiers en attente.
Consumez et célébrez l’amour !
Chantez ou écoutez des mantras, ces chants de joie qui
ouvrent le cœur à la douceur.
Privilégiez une alimentation douce au palais : patate
douce, kaki, mangue…
Offrez-vous des soins cocons pour le corps et la peau :
massages à volonté !
Laissez-vous bercer par les fragrances de fleurs
d’oranger et d’ylang-ylang.
La phase prémenstruelle
Dans cette nouvelle phase du cycle, la lune est
décroissante. Vous commencez à rentrer en hibernation, à
plonger au creux de vous-même. Vous êtes la « femme
tronc ». On apparente cette phase dite « lutéale » à
l’automne. Votre sensibilité est plus accrue, votre intuition
plus affinée. Vous laissez vos dons créatifs s’exprimer par
les voies artistiques que vous aimez. La créativité vous
permet de vivre cette période plus obscure plus aisément et
de moins succomber aux troubles prémenstruels.
Cette troisième transition est reliée à l’Enchanteresse ou
la Visionnaire. Pourquoi la proposition du terme et de
l’archétype de l’Enchanteresse ? Dans les contes, c’est celle
qui représente « la maléfique », éternellement ombre et
lumière, celle qui utilise sa magie. L’Enchanteresse, c’est
cette part d’ombre que l’on possède au fond de soi et qui
nous effraye. Elle fait référence à notre nature cyclique.
Apprendre à l’aimer, c’est reconquérir cette part de soi et
accepter sa dualité. Elle est la fée Morgane, irréelle, que l’on
connaît dans la légende d’Arthur.
Que faire dans cette transition pour prendre soin de
soi ?
Faites le ménage chez vous et triez. C’est le moment
idéal pour larguer les amarres et se débarrasser de ce
qui en a besoin !
Prenez le temps de bien vous reposer, couchez-vous tôt,
ralentissez votre activité.
Buvez des tisanes drainantes à base de pissenlit,
achillée, queue de cerise…
Essayez au maximum de vous recentrer.
Accueillez tous les ressentis, intuitions et toutes formes
expressives, artistiques et créatives comme des guides
précieux pour votre futur.
Dansez, essayez de faire des mouvements du bassin
pour faire circuler l’énergie de la shakti.
Évacuez les trop-pleins d’énergie, partez courir dans les
bois ou foncez vous promener en forêt. Plongez dans des
bains aux huiles essentielles de rose, santal ou geranium
pour apporter de la douceur à cette étape
prémenstruelle (ou d’autres huiles essentielles de votre
choix).
Méditez beaucoup.
Privilégiez des aliments comme les légumes racines, les
poissons gras, les oméga-3, les graines de lin, de chia,
cure d’onagre.
Pour les petits soucis de peau, testez les masques à base
d’argile verte. Pour les cheveux qui graissent pendant
cette troisième phase du cycle, tentez l’aventure avec les
bienfaits du rhassoul.
La menstruation
Dans cette nouvelle phase du cycle, la nouvelle lune veille
sur vous. Vous êtes la « femme racine ». L’ovule n’est pas
fécondé, l’endomètre se dégrade à travers l’utérus et le
vagin pendant une durée de 3 à 7 jours. Vos lunes rouges
empruntent le tourbillon avant de s’épandre et de rejoindre
la terre-mère. L’hiver vous habite, il est synonyme de repos,
de calme, de petite mort avant la période de renaissance (le
printemps). C’est également une phase propice à
l’introspection. Vos capacités intuitives sont au maximum
(intuition, rêves, visions…) : vous devenez une sorcière !
Votre énergie est très basse, vous êtes au ralenti, vous avez
besoin de tranquillité.
LA TRADITION DES MOON LODGE
Dans les tribus amérindiennes, on accorde beaucoup d’importance à la
période des menstruations (phase sorcière), appelée « le temps des lunes ».
Durant cette période, les femmes d’une tribu s’éloignaient de la communauté
pendant quelques jours et se retrouvaient dans une moon lodge. Ensemble,
elles profitaient de ce temps pour prendre soin d’elles et honorer leur sang
béni. Les hommes prenaient en charge les tâches domestiques, leur
permettant ainsi un temps de retraite pour profiter de la compagnie de leurs
sœurs et rêver. Car le temps des lunes était considéré comme un état modifié
de conscience qui permettait un accès direct aux visions. Les rêves des
femmes de la moon lodge étaient donc utilisés par la tribu tout entière.
*
Des études ont prouvé qu’aujourd’hui encore, lorsque plusieurs femmes
vivent ensemble, leurs menstruations s’ajustent entre elles et finissent par se
déclencher au même moment.
À l’origine
Les cercles de femmes ont toujours existé, sous différentes
formes. Dans des tentes au fin fond du désert aux temps
bibliques (à découvrir dans le roman La Tente rouge
d’Anita Diamant, roman sur les transmissions orales du
féminin à travers la figure emblématique de l’héroïne Dinah)
ou aux temps des Sumériens, des Celtes puis chez les
Amérindiens. Les cercles sacrés étaient dédiés au repos des
femmes lors de leurs menstruations et à d’autres festivités
et célébrations, comme celles pour honorer la lune ou une
déité, pratiquer la magie, accompagner une femme qui va
enfanter, introduire dans le clan une jeune fille qui vient
d’avoir ses premières lunes rouges, etc.
Chez les peuples premiers, lorsque les femmes saignaient,
souvent toutes au même moment, elles se retiraient dans
des tentes « wigwams 1 » appelées aussi moon lodges afin
de se reposer, d’écouter leurs intuitions, de se transmettre
des rituels appropriés à leur état et recevoir des visions, des
bénédictions, sagesses pour leur chemin futur. Ces femmes
tissaient des liens solides entre elles, de sororité. Pendant
ce temps, les hommes œuvraient dans la tribu, laissant
ainsi les femmes pleinement disponibles à ce temps en
suspension.
Et aujourd’hui ?
À l’heure actuelle, les cercles de femmes germent un peu
partout, c’est une véritable éclosion, une révolution ! C’est
une rivière à flot qui suit sa courbe, un chant : celui du
féminin sacré. Ces cercles de paroles ou de rituels nous
rappellent également les temps anciens où les femmes
lavaient leur linge ensemble et se confiaient les unes aux
autres. Ces moments entre femmes, qu’ils soient ritualisés
ou non, sont des opportunités pour tisser des liens et nourrir
cette filiation au féminin. Nous pouvons être un cercle, un
temps de partage, un temps de hammam, un temps offert
où nous brodons nos cœurs ensemble, honorons les femmes
que nous sommes.
La sororité
Emprunter la voie de la sororité, c’est se questionner sur le
lien entre les femmes. Le mot « sororité » est un nom
commun féminin provenant du latin soror, qui signifie sœur.
La sororité est l’équivalent féminin de fraternité.
Nous aspirons toutes à ce « nous » de femmes, à co-créer, à
tisser ensemble, à s’épauler. Nous savons en notre for
intérieur que notre nature féminine crée cette liaison
commune. Nous pouvons entrevoir et ressentir au quotidien,
dans un cercle de femmes pour les femmes, les femmes
que nous rencontrons, de l’empathie pour ce qu’elles sont
amenées à vivre. Nous avons aussi éprouvé les mêmes
états, passages, émotions, transitions, transformations.
Alors, autorisons notre cœur à devenir capable de
compassion, réjouissons-nous pour nos sœurs !
La sororité, c’est aussi revisiter les premiers liens féminins
avec nos propres sœurs, avec notre mère. Percevoir les
jalousies, les espaces inconfortables où le miroir féminin de
l’autre vient nous titiller dans nos fragilités, réveiller des
blessures anciennes liées à d’autres femmes proches. À
travers le reflet de l’autre, nous pouvons également nous
sentir en compétition, en rivalité ou douter de nous. Sentons
ce que l’autre a et sentons ce que nous n’avons pas.
Pourquoi sommes-nous dans ces mécanismes comparatifs ?
Est-ce l’empreinte des systèmes patriarcaux ? Et si nous
réinventions ce lien entre nous en honorant nos différences
et nos ressemblances ? Si nous mettions en commun tous
nos talents pour nous soutenir ?
La source du féminin est identique en chacune,
elle est faite des valeurs communes que sont la
solidarité, la mutualisation, la tolérance, le
vivre-ensemble.
Honorez
Yaël Catherinet-Buk
BIBLIOGRAPHIE