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PSN 2021 2023 Vesion Francaise - 23052021 5

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix - Travail – Patrie Peace - Work – Fatherland


--------------- -------------------
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MINISTRY OF PUBLIC HEALTH
---------------- -----------------
CABINET DU MINISTRE MINISTER’S OFFICE
---------------- -----------------
COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE NATIONAL AIDS CONTROL COMMITTEE
LE SIDA -------------------
---------------- CENTRAL TECHNICAL GROUP
GROUPE TECHNIQUE CENTRAL -------------------
----------------- PERMANENT SECRETARIAT
SECRETARIAT PERMANENT -------------------
-------------------

Plan Stratégique National de Lutte contre le


VIH/Sida et les IST 2021-2023 du Cameroun

Mai 2020

i
Avant-propos du Ministre de la Santé Publique
Le Plan Stratégique National (PSN) de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST est
l’instrument d’orientation de la riposte à l’épidémie de VIH au Cameroun pour la période
2021-2023. Ce plan trouve son ancrage dans la Stratégie Sectorielle de Santé 2016-2027 et
est orienté vers la consolidation des acquis, la vision globale pour la fin de l’épidémie du
VIH à l’horizon 2030 et la contribution à l’atteinte des Objectifs de Développement
Durable (ODD). Il a été élaboré sur la base des leçons apprises de la mise en œuvre du
précédent plan, des orientations et engagements internationaux, sous régionaux auxquels
le Cameroun a souscrit.
Parallèlement, Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République, Chef de
l’État, dans sa politique des grandes réalisations dont la santé constitue incontestablement
le cœur de la politique sociale et sanitaire, n’a eu de cesse de réaffirmer sa volonté politique
pour le bien-être sanitaire de nos concitoyens. Aussi, a-t-il prescrit au Gouvernement de
prendre toutes les mesures nécessaires à l’effet de « donner à notre système de santé la
capacité de répondre aux besoins réels de la population. Ceci en donnant aux formations
hospitalières et aux centres de santé les moyens nécessaires en personnel, en matériel, en
médicaments » et d’œuvrer pour qu’à terme, nous aboutissions « à un dispositif
d’assistance médicale qui ne laisserait aucun Camerounais sans soins, quels que soient ses
moyens ».
Pour les trois prochaines années, le PSN 2021-2023, envisage de réduire l’incidence du
VIH, la morbidité et la mortalité liées au VIH et d’atténuer le fardeau socio-économique
de la maladie sur le développement du pays. La mise en œuvre de ce plan nécessite
l’implication de tous les acteurs de la société camerounaise (secteurs public et privé, société
civile, confessions religieuses et les communautés à la base). Le leadership et la
coordination devront être renforcés pour une plus grande synergie d’action et une
utilisation efficiente des ressources. Je remercie toutes les équipes nationales et
internationales ainsi que tous les partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la
réactualisation de ce plan.
Dr MANAOUDA Malachie
Ministre de la Santé Publique

i
Remerciements
Le Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST pour la période
2021-2023 est le fruit de l’engagement de tous les acteurs de la riposte. Le présent
document, synthèse d’un large consensus national, a été élaboré sur la base des forces et
faiblesses du précédent plan en prenant en compte les orientations internationales. L’apport
des différents départements ministériels, des organisations de la société civile, des
associations et des réseaux de PVVIH, des entreprises privées et parapubliques, des
organisations religieuses etc. a permis d’assurer la prise en compte des opinions et la
participation des acteurs, ainsi que celle des bénéficiaires à ce processus de planification
de la riposte multisectorielle du Cameroun au Sida, au VIH, et les IST pour la période
2021-2023. La crise sanitaire mondiale de la COVID-19 qui s’est imposée au Cameroun a
considérablement modifié les conditions de travail des équipes d’experts nationaux et
internationaux réunis autour de cette mission depuis mars 2020. Le CNLS a néanmoins
poursuivi le processus d’élaboration de l’extension du PSN 2018-2022, d’une part pour se
doter d’un document stratégique national de référence et d’autre part pour préparer la
demande de financement conjointe VIH et Tuberculose du nouveau cycle de financement
2021-2023 (NFM-3) du Fonds mondial (FM). La mise en œuvre de ce processus a été
rendue possible grâce aux partenaires techniques et financiers du Cameroun dont les
contributions multiformes ont été déterminantes. À cet effet, des remerciements
particuliers sont adressés à l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’OMS, l’ONUFEMME, à l’UNFPA,
au PNUD et au BIT, ainsi que les équipes du PEPFAR et ses organisations rattachées
(USAID, CDC, DoD et Peace Corps), les représentants des coopérations bilatérales et la
société civile.
Que toutes les institutions qui n’ont pas été citées de manière singulière, et les personnes
ressources qui ont contribué par leur engagement et leur professionnalisme à l’élaboration
de ce plan, trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

Dr BONONO Leonard
Secrétaire Permanent du GTC/CNLS

ii
Abréviations et acronymes
APS Agent Psycho-Social
ARV Antirétroviral(ux)
CAMNAFAW Cameroonian National Association for Family Welfare
CAMPHIA Cameroon Population-Based HIV Impact Assessment
CDV Conseil Dépistage Volontaire
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CNLS Comité National de Lutte contre le Sida
CNTI Centre Nutritionnel et Thérapeutique Interne
CPN Consultation Prénatal
CV Charge Virale VIH
DIC Drop-In Center
DPML Direction de la Pharmacie du Médicament et de Laboratoire
DS Districts de Santé
EDS Enquête Démographique et de Santé
eTME Élimination de la Transmission Mère-Enfant
FEC Femme enceinte
FM Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme
GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
HAPP « HIV/AIDS Prevention Program » de Care Cameroun
HSH Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
IBBS Integrated Bio-Behavioural Survey
ICN Instance de Coordination Nationale du Fonds mondial
IST Infections sexuellement transmissibles
KP(s) Key Populations / Population(s) Clé(s)
MINSANTE Ministère de la Santé Publique
NFM New Funding Model
OBC Organisation à Base Communautaire
ODD Objectifs de développement durable
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONUSIDA Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/sida
OSC Organisation de la Société civile
PEC Prise en charge
PEPFAR President Emergency Program for AIDS Relief (USA)
PMS Paquet Minimum de Services
PNLT Programme National de Lutte contre la Tuberculose
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PrEP Prophylaxie pré-Exposition
PSH Personne en Situation de Handicap
PSN Plan Stratégique National de lutte contre le VIH, le Sida et les IST
PTME Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant
PVVIH Personnes vivant avec le VIH
RdR Réduction des risques
RSS Renforcement du système de santé
SMNIA Santé Maternelle Néonatale, Infantile et Adolescent
SNIS Système National d’Information Sanitaire
TARV Traitement Antirétroviral
TB Tuberculose
TG Transgenre
TME Transmission Mère-Enfant du VIH
TS Travailleu(r)ses du sexe
TSO Traitement de substitution des opiacés
UD Usagers de drogues
UDI Usagers de drogues Injectables
UNICEF Fond des Nations Unies pour l’Enfance
UNODC Office des Nations unies contre la drogue et le crime
UPEC Unité de Prise En Charge du VIH
VAD Visite à Domicile
VIH Virus de l’immunodéficience humaine

iii
Liste des tableaux

TABLEAU 1 : ANALYSE DES TAUX DE PREVALENCE MESURES DANS LES EDS DE 2004 A 2018 ............................. 13
TABLEAU 2 : ESTIMATIONS SPECTRUM 2017 A 2020 (SOURCE SPECTRUM 2020) ................................................. 13
TABLEAU 3 : ESTIMATIONS SPECTRUM 2017 A 2020 (SOURCE SPECTRUM 2020) ................................................. 14
TABLEAU 4 : PREVALENCES ET ESTIMATIONS DE TAILLES DES KPS AU CAMEROUN (IBBS 2016) ........................ 15
TABLEAU 5 : PREVALENCES ET ESTIMATIONS DE TAILLES DES POPULATIONS VULNERABLES AU CAMEROUN ....... 16
TABLEAU 6 : COUVERTURE DES BENEFICIAIRES EN 2019 ................................................................................... 20
TABLEAU 7 : PERFORMANCE DE LA COUVERTURE EN DEPISTAGE ET LA COUVERTURE EN ARV DES FEMMES........ 22
TABLEAU 8 : RESULTATS D’EFFET 1 ................................................................................................................. 45
TABLEAU 9 : RESULTATS D’EFFET 2 ................................................................................................................. 49
TABLEAU 10 : RESULTATS D’EFFET 3 ............................................................................................................... 53
TABLEAU 11 : RESULTATS D’EFFET 4 ............................................................................................................... 57
TABLEAU 12 : ROLES DES DIFFERENTS ACTEURS PAR NIVEAU DANS LA MISE EN ŒUVRE ...................................... 64

iv
Liste des figures
FIGURE 1 : ÉVOLUTION DE LA PREVALENCE DU VIH CHEZ LES 15-49 ANS AU CAMEROUN 2004-
2018 ............................................................................................................................. 11
FIGURE 2:PREVALENCE DU VIH PAR REGION 2018 ................................................................. 12
FIGURE 3 : PREVALENCE DU VIH PAR TRANCHE D’AGE EN 2018.............................................. 12
FIGURE 4: REPARTITION ET NOMBRE DE POINTS CHAUDS FTS, HSH, UDI ET UD EN 2018
(CARTOGRAPHIE 2018) .................................................................................................. 16
FIGURE 5 : REPARTITION DES POINTS CHAUDS (CARTOGRAPHIE 2018)..................................... 16
FIGURE 6 : CASCADE VIH « TESTER- TRAITER- RETENIR » AU CAMEROUN 2018 ET 2019 ....... 24
FIGURE 7: PERFORMANCE DE LA GOUVERNANCE DE LA REPONSE ............................................ 33
FIGURE 8 : PRINCIPES DIRECTEURS DU PLAN D’EXTENSION DU PSN ......................................... 37
FIGURE 9 : ELEMENTS DU CADRE DE PRIORISATION................................................................. 39
FIGURE 10 : POPULATIONS CIBLES PRIORITAIRES DU PSN ....................................................... 40
FIGURE 11 : RESULTATS D’IMPACT DU PSN 2021-2023 .......................................................... 40
FIGURE 12 : RESULTATS D’IMPACT 1 ...................................................................................... 42
FIGURE 13 : RESULTAT IMPACT 2........................................................................................... 46
FIGURE 14 : RESULTATS IMPACT 3 ......................................................................................... 51
FIGURE 15 : RESULTAT IMPACT 4........................................................................................... 54
FIGURE 16 : ROLE DU MINSANTE DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH ...................................... 61
FIGURE 17 : CADRE DU SUIVI ET EVALUATION ........................................................................ 66

v
Table des matières

AVANT-PROPOS DU MINISTRE DE LA SANTE PUBLIQUE .............................. i

REMERCIEMENTS.................................................................................................. ii

ABREVIATIONS ET ACRONYMES .................................................................... iii

LISTE DES TABLEAUX ..........................................................................................iv

LISTE DES FIGURES................................................................................................ v

TABLE DES MATIERES..........................................................................................vi

1 INTRODUCTION ET CONTEXTE ..................................................................... 9

2 CONTEXTE DE L’ELABORATION DU PSN 2021-2023 ................................. 10

3 SYNTHESE DE LA SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DU VIH .................. 11

3.1 APERÇU DE LA SITUATION DU VIH DANS POPULATION GENERALE .......................... 11


3.2 REPARTITION GEOGRAPHIQUE DE L ’EPIDEMIE ........................................................ 11
3.3 PREVALENCE DU VIH PAR TRANCHES D ’AGE ............................................................ 12
3.4 ESTIMATIONS DE L’EPIDEMIE A VIH ......................................................................... 13
3.4.1 INCIDENCE DU VIH ............................................................................................. 14
3.4.2 DECES LIES AU VIH ............................................................................................ 14
3.4.3 ESTIMATION DE LA TRANSMISSION MERE -ENFANT ET DU VIH PEDIATRIQUE ............ 15
3.5 DANS LES POPULATIONS CLES ET VULNERABLES ..................................................... 15
3.5.1 POPULATIONS CLES ........................................................................................... 15
3.5.2 GROUPES SPECIFIQUES ....................................................................................... 16
3.6 ASPECTS COMPORTEMENTAUX ................................................................................. 17
3.7 CONCLUSIONS SUR L’ ANALYSE DE LA SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DU VIH ....... 18

4 Synthèse de la réponse nationale ............................................................................ 19

4.1 PREVENTION DE L’INFECTION A VIH ........................................................................ 19


4.1.1 POPULATIONS CLES ........................................................................................... 19
4.1.2 PREVENTION DANS LES AUTRES POPULATIONS VULNERABLES ............................... 20
vi
4.1.3 PREVENTION DANS LA POPULATION DES ADOLESCENTS ET JEUNES ........................ 21
4.1.4 ACCIDENTS D’EXPOSITION AU VIH (AES/LB) ......................................................... 21
4.1.5 ELIMINATION DE LA TRANSMISSION MERE -ENFANT DU VIH ................................... 21
4.1.6 DEPISTAGE ........................................................................................................ 23
4.2 PRISE EN CHARGE GLOBALE DES PVVIH ................................................................... 24
4.2.1 ADULTES .......................................................................................................... 24
4.2.2 ENFANTS, ADOLESCENTS ET JEUNES .................................................................... 25
4.2.3 PRISE EN CHARGE DES COMORBIDITES ................................................................. 26
4.2.4 SUIVI BIOLOGIQUE ............................................................................................. 27
4.3 CONTRIBUTION COMMUNAUTAIRE ........................................................................... 27
4.4 LUTTE CONTRE STIGMA ET DISCRIMINATION , SOUTIEN, PRISE EN CHARGE
PSYCHOLOGIQUE ET SOCIALE ........................................................................................... 30
4.5 SITUATION DANS LES REGIONS DU NORD - OUEST ET DU SUD- OUEST ........................ 31
4.6 RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE ET DE LA GESTION DE LA REPONSE .......... 32
4.6.1 COORDINATION DE LA REPONSE .......................................................................... 32
4.6.2 INFORMATION STRATEGIQUE .............................................................................. 33
4.6.3 FINANCEMENT ET MOBILISATION DE RESSOURCES ................................................ 34
4.6.4 SYSTEME D’APPROVISIONNEMENT, GESTION DES INTRANTS BIOMEDICAUX ............ 35
4.7 CONCLUSIONS SUR LA REPONSE A L ’EPIDEMIE ........................................................ 35

5 VISION DE LA REPONSE A L’EPIDEMIE DE VIH AU CAMEROUN.......... 36

5.1 REFERENTIELS DE LA REPONSE NATIONALE AU VIH POUR L ’EXTENSION ............... 37


5.2 FONDEMENTS ET PRINCIPES DIRECTEURS DU PLAN D ’ EXTENSION DU PSN .............. 37
5.3 APPROCHE DE PRIORISATION DU PLAN STRATEGIQUE ETENDU 2021-2023 ............ 38

6. CADRE DES RESULTATS ................................................................................ 40

6.1RESULTATS D’IMPACT DU PSN 2021-2023 .................................................................... 40


6.2 CHAINE DES RESULTATS .............................................................................................. 40

7. CADRE INSTITUTIONNEL ET ORGANISATIONNEL DE LA MISE EN


ŒUVRE DU PSN ...................................................................................................... 58

7.1 MODALITES DE MISE EN ŒUVRE ............................................................................... 59


7.2 AU NIVEAU DU SECTEUR PUBLIC ............................................................................ 60
7.2.1 MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE : UNE PLACE ESSENTIELLE DANS LA MISE EN
ŒUVRE DU PSN IST /VIH ................................................................................................. 60
7.2.2 ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE / ORGANISATIONS A BASE COMMUNAUTAIRE
ET RESEAUX ................................................................................................................ 61
7.2.3 SECTEUR PRIVE ................................................................................................. 61
7.2.4 PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT / PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS
(PTF) 62

vii
7.2.5 ICN CAMEROUN ................................................................................................. 63
7.3 OPERATIONNALISATION DU PSN 2021-2023 ............................................................. 63
7.3.1 PLAN OPERATIONNEL ......................................................................................... 63
7.3.2 APPROCHE VILLES AU CAMEROUN ...................................................................... 63
7.3.3 ROLES DES DIFFERENTS ACTEURS DE MISE EN ŒUVRE DU PSN ............................... 64
7.4 SUIVI ET EVALUATION ............................................................................................... 65
7.4.1 PLAN DE SUIVI EVALUATION ............................................................................... 65
7.4.2 ARCHITECTURE DU CADRE DE SUIVI .................................................................... 65
7.4.3 SYSTEME DE SURVEILLANCE ET DE NOTIFICATION ................................................ 67
7.4.4 DONNEES D’ ENQUETES ET DE RECHERCHES ......................................................... 67

viii
1 Introduction et contexte
Au Cameroun, la lutte contre le VIH/Sida est inscrite au rang des priorités de santé
publique. Grâce aux efforts conjugués de l’ensemble des acteurs de la réponse à l’épidémie,
des progrès remarquables ont été accomplis et des résultats encourageants enregistrés.
La baisse continue des nouvelles infections (- 48% entre 2010 et 2019) et des décès (- 37%
entre 2010 et 2019), ainsi que l’augmentation de la couverture en traitement antirétroviral
(ARV) des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) estimée à 68% en 2019 en témoignent.
Ces résultats découlent du dynamisme impulsé à la réponse au VIH, à l’engagement
politique au plus haut niveau, au savoir-faire et à l’implication des acteurs
gouvernementaux et de la société civile, avec l’appui constant des partenaires techniques
et financiers.
En dépit de ces avancées, de nombreux défis persistent au niveau programmatique et
financier pour atteindre les cibles fixées et accélérer la mise en œuvre des interventions
stratégiques qui doivent conduire le Cameroun vers l’élimination de l’épidémie d’ici 2030.
Dans un contexte de ressources limitées et de compétition des priorités, l’investissement
dans la réponse doit être à la fois plus stratégique et plus ciblé, privilégiant l’innovation.
C’est ainsi que : (i) le passage à l’échelle de la prévention combinée et des stratégies
différenciées de dépistage parmi les populations les plus exposées au risque d’infection et
leurs partenaires ; (ii) le lien au traitement dans l’application de la stratégie « tester et traiter
» ; (iii) le maintien des personnes traitées dans les soins (rétention) pour une suppression
virale effective, sont les composantes clés de ce Plan Stratégique National (PSN) révisé
pour la période 2021-2023.
Ce PSN 2021-2023 est issu d’une révision et de l’extension du précédent PSN 2018-2022,
sur la base d’une revue de la mise en œuvre durant la période 2018-2019. Il est le résultat
d’un processus inclusif et participatif d’analyse de la situation et de la réponse, de
planification axée sur les résultats, associant l’ensemble des acteurs du niveau décentralisé,
du secteur public, des organisations de la société civile, du secteur privé, et des partenaires
internationaux à travers une large concertation.
Le processus d’élaboration de ce document a été conduit par le Comité National de Lutte
contre le Sida (CNLS), avec l’appui technique et financier de l’ONUSIDA.
Ce PSN révisé pour 2021-2023 constitue dès lors le cadre unique pour tous les acteurs de
la lutte contre le VIH/Sida au Cameroun, la référence pour la programmation des activités
aux niveaux national et régional, et l’outil indispensable pour l’harmonisation et
l’alignement des partenaires. Il traduit la vision et les engagements du Gouvernement du
Cameroun à progresser de façon décisive vers l’élimination du Sida, en utilisant toutes les
opportunités et ressources, aussi bien domestiques qu’externes.

9
2 Contexte de l’élaboration du PSN 2021-2023
Le cadre d’élaboration du PSN 2021-2023 a été considerablement influencé par la crise
sanitaire mondiale causée par la COVID-19. Malgré ces contraintes inédites, le dialogue
pays a été maintenu de façon continue, inclusive et participative. Il a permis à un large
panel d’acteurs clés de la réponse de s’associer aux différents fora de discussion et
d’échange.
Quelques grandes étapes ont marqué l’élaboration du PSN 2021-2023 :
▪ la revue épidémiologique et programmatique de l’infection par le VIH et de ses
comorbidités au Cameroun a constitué une étape essentielle permettant de comprendre
la dynamique actuelle de l’épidémie et d’observer dans quelle mesure la réponse
nationale a été adaptée ;
▪ les parties prenantes nationales ont abouti à un consensus sur les priorités de la réponse
au VIH et le cadre de résultats du PSN révisé (jusqu’aux stratégies et interventions)
lors de l’atelier de planification du Mont Fébé (mars 2020) ;
▪ des groupes de travail ont approfondi et finalisé le processus, à travers 3 ateliers
d’élaboration et de validation technique regroupant les experts nationaux et
internationaux, y compris les représentants de la société civile et des populations clés
(KPs).
Pendant toute sa durée, le processus a été marqué par une communication continuelle et
des échanges soutenus avec les différents partenaires de mise en œuvre : professionnels de
santé , organisations de la société civile, à base communautaires, identitaires ou
confessionnelles , réseaux de femmes, de jeunes, de PVVIH, de KPs , secteurs public et
privé , organisations professionnelles , partenaires au développement, en particulier
l’ONUSIDA et ses co-sponsors (OMS, UNICEF, UNFPA), le PEFFAR et ses
organisations rattachées (USAID, CDC, DoD et Peace Corps).
Durant les périodes pré-COVID-19, les rencontres techniques ont pu se dérouler en
présentiel, mais à partir de fin mars 2020, le confinement imposé par la crise sanitaire du
COVID 19 a entrainé le recours systématique aux plateformes internet de visioconférence.

10
3 Synthèse de la situation épidémiologique du VIH
3.1 Aperçu de la situation du VIH dans population Générale
Le Cameroun fait face à une épidémie mixte, à la fois généralisée et concentrée dans
certains groupes de populations hautement exposées au risque. La prévalence globale du
VIH au sein de la population adulte de 15-49 ans se situe entre 2,7% [2,5-3,1] selon la
dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-V de 2018). Elle présente une tendance
à la baisse depuis 2004 comme l’indique la figure 1. En effet, en 2004 la prévalence du
VIH était de 5,5%, elle est passée de 4.3% en 2011 à 3.4% en 2017. L’évolution est
similaire dans les deux sexes et le différentiel femmes/hommes persiste depuis 2004, avec
un sexe-ratio d’environ 2:1.

Homme Femme Ensemble

6,8

5,5 5,6
4,8
4,1 4,3

3,4 3,4
2,9 2,7
2 1,9

EDS 2004 EDS 2011 CAMPHIA 2017 EDS 2018

Figure 1 : Évolution de la Prévalence du VIH chez les 15-49 ans au Cameroun 2004-2018

3.2 Répartition géographique de l’épidémie


L’EDS 2018, montre que 06 régions sur les 10 ont une prévalence au-dessus de la moyenne
nationale (2,7%), à savoir : le Sud 5,8%, l’Est 5,6%, l’Adamaoua 4,7%, le Nord-Ouest 4%,
le Sud-Ouest 3.2% et le Centre 3,5%. La baisse significative de la prévalence du VIH au
niveau national n’est pas observée dans toutes les régions comparativement aux
précédentes études. En effet, on observe une quasi-stabilité de la prévalence dans les
régions de l’Extrême-Nord, du Nord et du Sud, alors que la région du Centre (à l’exception
de Yaoundé) est le siège d’une décroissance relativement faible.

11
1.1%

1.7%

4.7%
4%

1.6%
3.2%

Yaoundé : 2. 4%
Littoral : 2.4% 5.6%

Centre : 3.5%
Douala : 2.4%

5.8%

Figure 2:Prévalence du VIH par région 2018

3.3 Prévalence du VIH par tranches d’âge


Selon l’EDS 2018, les disparités entre les tranches d’âge et le sexe demeurent très
marquées. Si chez les 15-19 ans la prévalence est quasiment la même chez les hommes que
chez les femmes, l’écart se creuse à partir de la tranche 20-24 ans. De manière globale, une
prévalence plus élevée chez les femmes que chez les hommes (3,4% versus 1,9% chez les
15-49 ans) s’observe dans toutes les tranches d’âge après 19 ans. Partant de 0,8% parmi les
jeunes filles de 15-19 ans, la prévalence du VIH augmente chez les femmes pour atteindre
un maximum de 6,5% dans la tranche d’âge 35-39 ans. Elle retombe ensuite à 4,9 % à 45-
49 ans pour se stabiliser à 4,8% dans la tranche d’âge des 50-64 ans (figure 3).

Figure 3 : Prévalence du VIH par tranche d’âge en 2018

12
Chez les hommes, la prévalence augmente plus lentement, de 0,7% parmi les 15-19 ans
pour atteindre 3,6 % chez les 35-39 ans, avant de retomber à 1,8% à 45-49 ans et se
stabiliser à 1,9 % à 50-64 ans. La même enquête a montré que les tranches d’âge 35-39 ans
et 40-44 sont les plus touchées dans les deux sexes.
L’analyse de l’évolution des taux de prévalence mesurés dans les EDS depuis 2004 par
tranches d’âge fait apparaitre un glissement progressif de l’acquisition de l’infection vers
des tranches d’âge plus élevées entre les EDS de 2004, 2011 et 2018. Le différentiel
femme/homme particulièrement accentué dans la tranche d’âge 20-24 ans en 2004 et 2011
est relativement moindre en 2018, mais s’observe de façon plus accentuée entre 35-39 ans
et 50-54 ans.

Tableau 1 : Analyse des taux de prévalence mesurés dans les EDS de 2004 à 2018
EDS 2004 EDS 2011 EDS 2018
Ages F H All F H All F H All
15-19 2,2 0,6 1,4 2 0,4 1,2 0,8 0,7 0,8
20-24 7,9 2,5 5,5 3,4 0,6 2,2 2,4 1,5 2
25-29 10,3 5,1 7,8 7,6 3 5,5 3,7 1,7 2,8
30-34 9,4 8,3 8,9 7,3 5,3 6,3 4,1 2,7 3,5
35-39 7,8 8,6 8,2 10 5,8 8,1 6,5 3,6 5,1
40-44 6 5,6 5,8 7,1 4,7 5,9 6,4 3,2 4,8
45-49 5,5 3,8 4,7 6,4 6,3 6,3 4,9 1,8 3,4
50-54 na 2,5 na 5,6 2,9 4,3 4,8 1,9 3,5
55-59 na 1 na Na 2,9 na 3,4 1,9 2,7

3.4 Estimations de l’épidémie à VIH


Selon les estimations Spectrum 2020, le nombre de personnes vivant avec le VIH au
Cameroun est de 506 432 personnes en 2019, dont 33 289 (6,5%) enfants de moins de 15
ans pour un sexe-ratio de 1/1 et 308 079 femmes parmi 474 951 PVVIH âgés de 15 à 49
ans (65%).
Tableau 2 : Estimations Spectrum 2017 à 2020 (source Spectrum 2020)
2017 2018 2019 2020
Nbre de PVVIH (total) 509 989 [448-564] 507 467 [448-563] 506 432 [447-559] 504 472 [443-557]
Enfants < 15 ans VIH+ 33 289 [26-40] 33 289 [26-40] 33 289 [26-40] 33 289 [26-40]
Adultes (15-49 ans) 474 213 [414-521] 474 178 [417-521] 474 951 [418-523] 475 954 [419-525]
Femmes 315 871 [277-349] 316 765 [279-349] 318 079 [280-350] 319 369 [279-352]

13
Prévalence / adultes 3,4% [2,9-3,8] 3,2% [2,8-3,6] 3,1% [2,6-3,5] 3,0% [2,5-3,4]
- Hommes 2,2% [1,7-2,5] 2,1% [1,6-2,4] 2,0% [1,5-2,3] 1,9% [1,4-2,2]
- Femmes 4,5% [3,9-5,1] 4,4% [3,8-4,9] 4,2% [3,6-4,8] 4,1% [3,5-4,6]

3.4.1 Incidence du VIH


Les estimations Spectrum 2020 montrent une baisse des nouvelles infections dans
l’ensemble de la population de 48% depuis 2010 (de 33 183 en 2010 à 17 113 en 2019).
En 2019, les enfants de moins de 15 ans représentaient 19,3% (3 308) des nouvelles
infections et les femmes comptaient pour 2/3 des nouvelles infections chez les 15-49 ans
(9 043/13 806). Si le sexe ratio est de 1:1 dans la tranche d’âge des 0-15 ans, les nouvelles
infections chez les filles sont 3 fois supérieures à celles chez les garçons dans la tranche
des 15-24 ans. Chez les adolescents de 10-19 ans, les jeunes filles enregistrent environ six
fois plus de nouvelles infections que les jeunes garçons, un différentiel observé depuis
2004. Le groupe des 15-24 ans représentait plus de 30% des nouvelles infections en 2019
et les 0-9 ans environ 20%, ces derniers essentiellement issus de la transmission mère-
enfant du VIH.
L’apparition d’un différentiel très important entre garçons et filles dans la tranche des 10-
19 ans (sexe-ratio de 1:6) ne peut s’expliquer que par l’acquisition précoce et
disproportionnée de l’infection par transmission sexuelle parmi les jeunes filles entre 15 et
19 ans. Dans la population générale [15-49 ans], le sexe-ratio demeure nettement
déséquilibré en défaveur des femmes, à 1:1,8 environ. Les nouvelles infections par région
et par District de Santé (DS) ne sont pas homogènes. En effet, le Nord-Ouest, Douala et
Yaoundé sont les zones géographiques ayant enregistré le plus de nouvelles infections chez
les femmes (830-1310), suivies des régions du Sud-Ouest, du Centre et de l’Extrême-Nord
(730-830).

3.4.2 Décès liés au VIH


Selon Spectrum 2020, les décès liés au VIH s’élevaient à 14 058 [11 773-16 105] en 2019.

Tableau 3 : Estimations Spectrum 2017 à 2020 (source Spectrum 2020)


2018 2019 2020
Nombre de décès liés au VIH 16 232 [14-18] 14 058 [12-16] 12 685 [10-15]
Adultes 15-49 ans 10 333 8 668 7 620
Hommes 4 454 3 797 3 290
Femmes 5 879 4 871 4 330
Jeunes 15-24 ans 965 897 868
Garçons 554 513 482
Filles 538 490 460
Enfants < 15 ans 2 572 2 515 2 367
Garçons 1 292 1 266 1 186
Filles 1 280 1 249 1 182

14
La tendance est due aussi à une régression constante des décès liés au VIH passés de 22 244
en 2010 à 14 058 en 2019 (37%). Parmi ces décès de 2019, 2 515 [1 608-3 496], soit
environ 18%, surviendraient parmi les moins de 15 ans sans différence homme/femme.
Le ratio incidence sur prévalence, habituellement présenté pour montrer l’évolution en
matière de contrôle de l’épidémie, indique que le chiffre de 2,2% atteint en 2019 est passé
sous le seuil de 3%, considéré comme l’objectif de contrôle de l’épidémie. Le Cameroun
avance donc vers le contrôle de l’épidémie.

3.4.3 Estimation de la transmission mère-enfant et du VIH pédiatrique


Selon l’estimation Spectrum, le nombre total d’enfants contaminés par la voie de la
transmission mère-enfant (TME) était de 3 308 en 2019, équivalent à un taux estimé de
transmission incluant la transmission résiduelle par l’allaitement à 14,2%.
Les plus grands nombres d’infections pédiatriques acquises par TME proviennent des
femmes ayant abandonné leur traitement ARV en cours de grossesse et des femmes n’ayant
pas reçu de TARV du tout.
En 2019, un nombre de 3 308 nouvelles infections VIH serait survenu chez les enfants de
moins de 15 ans (dans l’immense majorité des cas par TME), soit 19% de l’ensemble des
nouvelles infections. L’effectif total des enfants vivant avec le VIH au Cameroun était
estimé à 31 481 (Spectrum 2020), soit 6,2% de l’ensemble des PVVIH.

3.5 Dans les populations clés et vulnérables


3.5.1 Populations clés
Le Cameroun a identifié comme KPs les Travailleuses du Sexe (TS), les Hommes ayant
des rapports Sexuels avec d’autres Hommes (HSH), les usagers de drogues et plus
particulièrement les usagers de drogues injectables (UD et UDI), car ils ont un risque
d’infection au VIH beaucoup plus élevé que la population générale.
Au total, trois enquêtes IBBS ont été menées chez les HSH et TS au Cameroun au cours
de la dernière décennie, mais il n’y a pas encore d’estimations de la prévalence du VIH
auprès des UD/UDI. Les données de prévalence disponibles issues des l’IBBS 2016 et
l’estimation de la taille des populations issues de la cartographie des populations clés de
2018 sont détaillées dans la tableau ci-dessous.
Tableau 4 : Prévalences et estimations de tailles des KPs au Cameroun (IBBS 2016)
Prévalence observée Taille population
VIH Syphilis

TS 24,3% [15,1-32,9] 8,2% 70 487

Clients des TS Pas de données Nbre de TS x 5

HSH 20,7% [3,9-43,3] 2,7% 7 023

Transgenre Pas de données Pas de données

15
UD Pas de données 9 823

UDI Pas de données 2 453

Ces groupes ne se concentrent pas de façon uniforme sur l’ensemble du territoire : la


majorité des comportements à haut risque au sein des KPs sont observés dans les zones
urbaines, dans les plus grandes villes du pays (Yaoundé et Douala), mais aussi dans
certaines villes secondaires, comme l’indique la cartographie en vue de l’estimation de la
taille des KPs réalisée en 2018 dans les 10 régions en particulier dans les « hots spots ».

Figure 5 : Répartition des points chauds (Cartographie Figure 4: Répartition et nombre de points chauds FTS,
2018) HSH, UDI et UD en 2018 (Cartographie 2018)

3.5.2 Groupes spécifiques


Dans la cartographie de 2018, une estimation du nombre des adolescent(e)s et jeunes
vulnérables a été effectuée à partir de l’ensemble des sites identifiés.
On dispose par ailleurs dans le tableau ci-dessous, des données détaillées de prévalence
ou de séropositivité pour plusieurs groupes spécifiques.
Tableau 5 : Prévalences et estimations de tailles des populations vulnérables au Cameroun
Prévalence / taux de séropositivité Taille estimée de la population
VIH observés

Femmes enceintes 5,75% [2,6-9,7] SSd 2016

Ado et jeunes 15-19 ans : M 0,7% et F 0,8% 201 653 [155 615-247 691]
20-24 ans : M 1,5% et F 2,4%
EDS 2018

Détenus 2,3% (rapport annuel CNLS, 2018) 30 689


2,5% (rapport annuel CNLS, 2019)

16
Réfugiés et déplacés 1,5% (rapport annuel CNLS, 2019) 419 789 réfugiés et demandeurs d’asile
976 773 déplacés internes

Travailleurs des pôles 7,8% agro-industries / plantations 10 434 travailleurs bois


économiques industrielles
4,1% exploitations forestières (2,9%
en 2019)
6,04% construction
rapport annuel GFBC, 2019

Personnes en 3,9% [2,9-5,5] (rapport annuel CNLS,


situation de handicap 2015)
rapport annuel CNLS, 2019

En revanche, on ne dispose pas d’une estimation récente et fiable du nombre des clients de
TS ni de données de prévalence récentes, alors qu’ils constituent un groupe central dans la
dynamique de transmission du VIH au Cameroun. Dans la pratique, les TS rapportent une
moyenne de 1 à 5 clients par jour, ce qui engendre une base pour estimer le nombre global
et variable de clients (modèle MoT pour le Cameroun en 2012).

3.6 Aspects comportementaux


Selon l’EDS 2018, la limitation des rapports sexuels à un(e) seul(e) partenaire fidèle et non
infecté(e) (84 % des femmes et 82 % des hommes 15-49 ans interrogés) ainsi que
l’utilisation régulière du condom (77% des femmes et hommes 15-49 ans interrogés)
demeurent les principaux moyens de prévention de l’infection par le VIH. Globalement,
71% des femmes et des hommes connaissent à la fois ces deux moyens de prévention du
VIH, un score plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural (76% vs 65% chez les
femmes ; 76% vs 64% chez les hommes).
Dans la population des 15-24 ans, 36 % des femmes et 33 % des hommes seulement avaient
une connaissance complète des moyens de prévention du VIH dans l’EDS 2018. Une
proportion plus élevée a été observée en milieu urbain qu’en milieu rural (41% vs 29%
chez les jeunes femmes ; 39% vs 25% chez les jeunes hommes respectivement). La
connaissance complète sur le VIH augmente avec le niveau d’instruction chez les jeunes (
de 27% chez les non instruites, 47% au 2nd cycle du secondaire, 56% au niveau supérieur
chez les femmes ; 9 %, 44 % et 59 % chez les hommes respectivement). Devant ces
résultats, les jeunes non scolarisés doivent être considérés comme plus vulnérables,
particulièrement les jeunes femmes (environ 6 fois plus de nouvelles infections que chez
les jeunes garçons). Promouvoir des programmes qui maintiennent le plus longtemps
possibles les jeunes filles à l’école est stratégique, dans un contexte où 13% des jeunes
filles sont mariées avant l’âge de 15 ans (UNICEF, 2016).

17
3.7 Conclusions sur l’analyse de la situation épidémiologique
du VIH
Avec une réduction de moitié du nombre des nouvelles infections à VIH depuis 2010 et la
réduction du nombre des décès liés au VIH de plus d’un tiers dans la même durée, le
Cameroun enregistre un reflux réel de l’épidémie de VIH/Sida qui est en transition. En
régression lente, la prévalence était estimée à 3,1% en 2019.
Le poids de l’épidémie demeure inégalement réparti, concentré dans 6 régions (Sud 5,8%,
l’Est 5,6%, l’Adamaoua 4,7%, le Nord-Ouest 4%, le Sud-Ouest 3.2% et le Centre 3,5%).
Les tranches d’âge 35-39 ans et 40-44 ans sont les plus touchées par le VIH en termes de
prévalence et les femmes représentent 67% des personnes vivant avec le VIH au-delà de
15 ans.
Par ailleurs, la forte dynamique de l’épidémie parmi les KPs persiste, elle se traduit par des
taux de prévalence élevés, dépassant 20% en 2016.
On estime que 30% des nouvelles infections surviennent chez les jeunes (15-24 ans), parmi
lesquels les filles sont 6 fois plus contaminées que les jeunes garçons dans la tranche d’âge
15-19 ans. L’EDS-V 2018 a montré que seulement la moitié d’entre elles déclarent avoir
utilisé un préservatif au cours de leurs derniers rapports sexuels avec un partenaire
occasionnel : les comportements à risque persistent. Si l’on élargit la tranche d’âge à 15-
24 ans, le sex-ratio se réduit, mais reste très déséquilibré (3 filles infectées pour 1 garçon).
Le nombre encore important de femmes enceintes et allaitantes échappant à la PTME
entretient un taux global de TME anormalement élevé (14%), contribuant globalement à
19% des nouvelles infections.
Au total, malgré une épidémie de VIH en régression sensible depuis 2010, le Cameroun
continue de faire face à une épidémie généralisée, couplée à une forte concentration au sein
des populations clés (TS et HSH). L’épidémie affecte plus massivement les femmes, en
particulier les jeunes filles. La tranche d’âge des jeunes (15-24 ans) et les enfants exposés
au VIH par la transmission mère-enfant comptent pour près de 50% des nouvelles
infections.

18
4 Synthèse de la réponse nationale
4.1 Prévention de l’infection à VIH
Depuis 2011, les KPs identifiées dans les PSN sont les TS, les HSH, et les UD/UDI.
Récemment, les TG ont été ajoutés à cette catégorie. Les adolescent(e)s et jeunes, les
détenus, les réfugiés et déplacés, les travailleurs des pôles économiques et les Personnes
en situation de handicap font également l’objet d’une attention plus marquée en qualité de
populations vulnérables. Ces différents plans appellent la mise en place d’approches
ciblées, prenant en compte les principes d’égalité de genre, de respect des droits humains
et d’absence de barrières d’accès aux services de santé (CNLS, 2010 ; Mossus-Etounou et
al., 2016).
Les stratégies mises en œuvre visent à renforcer la prévention avec : (i) la communication
pour le changement de comportement, à travers le développement des approches
différenciées, selon les tranches d’âges, privilégiant l’acquisition des compétences pour
l’adoption des comportements à moindre risque ; (ii) l’offre d’un paquet complet ou adapté
de services de prévention combinée pour les populations prioritaires ; (iii) le renforcement
de l’accès aux services de prévention et la prise en charge des accidents d’exposition au
sang et liquides biologiques (AES/LB) ; (iv) la prévention et la prise en charge des
personnes présentant des signes d’IST.

4.1.1 Populations clés


Le programme de prévention combinée mis en œuvre par les acteurs institutionnels et
communautaires a permis de couvrir plus de 50% des bénéficiaires en 2019 parmi les KPs
et vulnérables. Le paquet d’interventions intégrées auprès des KPs est défini dans le guide
des normes et standards de la prévention combinée, mise en œuvre par des intervenants de
terrain, pairs éducateurs, pairs navigateurs et autres professionnels des cliniques de santé
sexuelle.
Les principaux enseignements tirés de la mise en œuvre sont les suivants :
▪ les performances programmatiques sont faibles chez les TS ;
▪ l’absence de politique nationale de réduction des risques réduit l’impact des
interventions ciblant les UD/UDI : le paquet de services aux UD est très réduit et prend
en compte uniquement la transmission sexuelle du VIH ; il n’y a pas de véritable
programme de RdR / transmission par injection ; il n’y a pas d’offre de services
structurée en addictologie ; si une première cartographie et estimation de taille de
population des UD/UDI est disponible, il n’y a pas encore de données bio-
comportementale disponible pour eux ;
▪ les interventions mises en œuvre en direction des détenus se sont considérablement
réduites et les acquis capitalisés durant les précédents programmes risquent de se
perdre ;
▪ l’harmonisation du code identifiant unique pour les KPs n’est pas suffisante pour
garantir l’absence de multi-comptage des bénéficiaires ;

19
▪ des efforts sont nécessaires pour diversifier les stratégies d’intervention chez les KPs
: comment toucher ceux/celles qui ne fréquentent pas les interventions des acteurs
communautaires (type DIC, dépistage en hot spots, manifestations festives, etc.) ?
L’approche pair-éducateurs « mentors » pour les HSH et TS devrait être développée
pour toucher les HSH et TS de classe sociale élevée et les HSH de plus de 40 ans ;
▪ l’offre de PrEP pour les TS a du mal à se déployer (seule l’offre en option continue
est offerte, seule méthode recommandée pour cette cible) ; de gros efforts sont
nécessaires pour accélérer les interventions ciblant les TS ;
▪ un effort notable doit être réalisé pour inclure des approches spécifiques ciblant les
transgenres (pas encore d’interventions spécifiques pour les TG) et pour accélérer les
interventions ciblant les TS.

4.1.2 Prévention dans les autres populations vulnérables


D’autres populations, dites vulnérables, sont aussi ciblées par les interventions de
prévention. La définition des autres populations vulnérables, qui n’est pas toujours très
précise dans le PSN, comprend les travailleurs des sites économiques, les camionneurs, les
personnels en uniforme, les personnes en situation de handicap, les réfugiés ou déplacés,
les populations autochtones (pygmées, bororo, et autres) et les populations en milieu
carcéral.
Le programme de prévention mis en œuvre par les acteurs institutionnels et
communautaires a permis de couvrir les bénéficiaires suivants en 2019 parmi les autres
populations vulnérables.
Tableau 6 : Couverture des bénéficiaires en 2019
Détenus Réfugiés PSH Travailleurs JGNS JFNS
Estimation de la population 30,357 170,234 208,959
Nombre de causeries
17,453 19,156 34 999 2,673 2,200
éducatives
Nombre de bénéficiaires
260,430 415,440 365 42,456 53,410 43,839
causeries éducatives
Nombre d’entretiens
72 350 58 450
individuels
Nombre de personnes
21,418 1,046 2,636 10,434 46,977 42,910
conseillées pour dépistage
Nombre de personnes
21,418 1,046 1,004 10,434 46,871 42,750
dépistées pour le VIH
Nombre de personnes
1,004 46,618 42,492
ayant retiré leur résultat
Nbre de personnes
527 16 6 304 330 494
dépistées VIH+
Nombre de préservatifs
42,400 100,800 15 378 12 738
masculins distribués
Nombre de préservatifs
1,800 7,200 - 12 700
féminins distribués
Nombre de gels lubrifiants
2,400 6,100 3 080 2 552
distribués

20
Il n’y a pas de données spécifiques disponibles sur les clients des TS.
Il convient de relever la nécessité de :
▪ faire une clarification sur ce que l’on considère exactement comme « autres populations
vulnérables », par exemple en utilisant les déterminants de la vulnérabilité de ces groupes
plutôt que des catégories imprécises, comme celle des travailleurs des sites économiques, des
personnels en uniforme, ou des populations autochtones ; à ce titre, les clients des TS
constituent probablement une catégorie plus pertinente parmi ces autres populations
vulnérables ;
▪ prendre suffisamment en compte les Personnes en Situation de Handicap (PSH) dans la mise
en œuvre de la réponse ;
▪ améliorer véritablement la performance globale du programme pour les autres populations
vulnérables.

4.1.3 Prévention dans la population des adolescents et jeunes


Au sein de la population des adolescents et jeunes, le niveau de la connaissance sur le VIH
reste très insuffisant (cf. 3.6), inchangé depuis l’étude MICS de 2014.
Les objectifs de couverture de 80% dans les tranches d’âge 4-9 ans, 10-14 ans et 15-24 ans
sont encore très éloignés. C’est ainsi que moins de 10,6% de la cible des 15-24 ans (19 000
/ 179 600) a bénéficié du paquet de service du programme de prévention spécifique en
2019.

4.1.4 Accidents d’exposition au VIH (AES/LB)


Il n’est pas possible de donner une appréciation de la mise en œuvre de la prophylaxie post-
exposition (PPE) à travers le système d’information sanitaire.
Les retours venant des sites de prise en charge visités font état de nombreuses difficultés
dans la mise en œuvre des procédures prévues pour la prise en charge des AES/LB,
notamment sur la connaissance des recommandations et la disponibilité des personnels de
santé pour répondre à cette demande.
Il est important de conduire une analyse situationnelle détaillée à l’effet d’évaluer la mise
en œuvre du dispositif de prise en charge des AES/LB au Cameroun à tous les niveaux du
système de santé. L’évaluation du dispositif mis en place permettra d’apprécier sa
fonctionnalité et son impact sur la prévention de la transmission de l’infection.

4.1.5 Elimination de la Transmission Mère-Enfant du VIH


L’objectif d’élimination de la Transmission Mère-Enfant (eTME) passe par : (i) la
systématisation de la sensibilisation pour le dépistage et la prévention des femmes qui
consultent les services de SMI/PF ; (ii) l’assurance que 95% des femmes enceintes
bénéficient d’un test de dépistage du VIH ; et (iii) l’assurance que toutes les femmes
diagnostiquées séropositives pour le VIH reçoivent des ARV pour la réduction du risque
de transmission à l’enfant.

21
La performance du programme en 2019 pour la couverture en dépistage et la couverture en
ARV des femmes vivant avec le VIH est détaillée ci-dessous.
Tableau 7 : Performance de la couverture en dépistage et la couverture en ARV des femmes
2017 2018 2019
Prévu Résultats Prévu Résultats
Nbre de femmes enceintes vues 789 581 915 604 761 283 939 055 737 161
en CPN 83% 78,4%
78,7%
Nbre de femmes enceintes 728 908 80% 729 172 84% 620 171
testées pour le VIH 91,1% 95,8% 76,3%
Nbre de femmes enceintes ayant 80% 661 280 84% 615 721
retiré leur résultat 90,7% 98,9%
Nbre de femmes enceintes VIH+ 23 817 26 598 23 983 23 249 20 168
3,2% 3,3% 3,3%
Nbre de partenaires testés / % 34 502 34 903 28 691
VIH+ 6,4% 3,9% 3,8%
Nbre de femmes enceintes VIH+ 73,8% 80,9% 21 716 84,4% 17 146
traitées par ARV* 90,6% 89,6%
FEVVIH ayant accouché en 17 304 15 058
milieu de soin / vues sous 72h 72,2% 74,7%
Nbre d’enfants exposés 17 214 15 195
Nbre d’enfants testés EID 50,1% 65,1% 11 642* 72,6% 14 970
67,7% 68,4%
Nbre d’enfants exposés recevant 17 214 14 378 13 220 13 250
la prophylaxie ARV 83,5% 87,1%

Bien que certaines régions aient des performances supérieures à 80% il existe une forte disparité
de la couverture en CPN au sein des Districts de Santé. En 2018 et 2019, plus 50% des DS avait
une couverture en CPN inférieure à 80%. Il s’agit essentiellement des DS de l’Extrême Nord, du
Sud-ouest, du Nord-Ouest, du Sud et du Centre.
Au regard de la distribution géographique des résultats programmatiques obtenus sur le
dépistage des femmes enceintes, les conclusions suivantes peuvent être avancées :
▪ la baisse des résultats en 2019 concerne plus massivement les régions de l’Adamaoua, du
Nord et de l’Extrême-Nord ;
▪ en 2019, le Nord et l’Extrême-Nord avaient la plus faible couverture en dépistage, inférieure
à 80% dans une majorité des DS ;
▪ la comparaison des données programmatiques par DS et régions entre CPN et dépistage
montre que dans le Nord, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, les couvertures sont faibles à la fois
en CPN et en dépistage ; alors que dans les autres régions, la couverture en dépistage plutôt
satisfaisante contraste avec celle de la CPN qui est défaillante ; dans les régions en crise
sécuritaire, l’impact de la crise pourrait s’expliquer par une baisse des performances des
FOSA ou un mauvais rapportage des données.

Au total, les performances programmatiques globales du programme eTME sont


globalement satisfaisantes, avec l’atteinte des principales cibles prévus en 2018 et 2019,
malgré une baisse relative de la performance en 2019 par rapport à 2018.

22
Cependant, plusieurs écueils demeurent.
▪ L’objectif de l’eTME est encore lointain pour le moment, avec une couverture CPN globale
à 83% et un taux d’accouchement assisté à 70%, car un grand nombre de couples mère-enfants
échappent à la PTME, ce qui nourrit une TME très élevée chez les mères non traitées. Il est
évident qu’un accent doit être mis sur les activités en communauté pour combler les gaps en
matière de CPN, accouchement assisté et suivi du couple mère-enfant.
▪ L’impact des problèmes de gestion et d’approvisionnement des stocks sur la disponibilité des
tests (TDR, PCR) et des ARV pédiatriques pour la prophylaxie semble avoir été important.
▪ Par ailleurs, la proportion des FEC dépistées pour la syphilis est faible, même si elle est mal
documentée (57% en 2016).
▪ Le déficit dans le lien au traitement est particulièrement accentué en zone rurale (priorisation
sur Adamaoua, Est et Extrême-Nord) et la priorisation des interventions doit donc s’attacher
aux districts à plus faible performance, soit ceux qui ont moins de 80% de couverture CPN
et/ou moins de 80% de femmes enceintes dépistées.
Ces difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du programme d’eTME nécessitent un
effort considérable pour pouvoir contrôler la transmission verticale du VIH.
L’opérationnalisation de la feuille de route de l’eTME n’a pas suffisamment concentré les
efforts du programme et de l’ensemble des acteurs de mise en œuvre. Le prochain projet
d’appui à l’élimination de la TME du VIH/Sida financé par la BID, est une opportunité
unique pour répondre à ces défis.

4.1.6 Dépistage
Sur un total de 506 432 PVVIH estimées par Spectrum 2020, 424 421connaissaient leur
statut en fin 2019, soit une performance de 83,8% pour le 1er 90. On a cependant observé
une réduction globale du nombre de PVVIH nouvellement dépistées depuis 2017, qui se
manifeste par :
▪ une réduction portant surtout sur la stratégie mobile (moins coût-efficace) ;
▪ une réduction des taux de séropositivité observés en stratégie fixe, mobile et même en
transfusion sanguine, ce qui est probablement due à un ciblage moins efficace des
interventions de dépistage ; d’où la nécessité d’un meilleur ciblage du dépistage ;
▪ une contribution encore faible des OSC dans le 1er 90 (33% en 2018) ;
▪ une faible proportion des KPs dépistées par rapport à la population générale.
Les difficultés d’approvisionnements en intrants subies en 2019 doivent être soulignées.
De même, le dépistage reste encore trop centré sur les FOSA (stratégie fixe + PTME) et
peu développé en communauté.
Les approches différenciées de dépistage ont pourtant démarré sous l’impulsion de
PEPFAR et montrent des résultats encourageants, notamment dans les KPs et populations
vulnérables. Elles méritent donc d’être passées à l’échelle (index testing, test intrafamilial,
autotest).

23
4.2 Prise en charge globale des PVVIH
4.2.1 Adultes
Le Cameroun a opté pour la stratégie « Test and Treat » au niveau national. L’engagement
du PSN pour l’année 2023 est que 92% des PVVIH adultes, adolescents et enfants
connaissant leur statut reçoivent effectivement un traitement antirétroviral d’ici fin 2023.
Pour cela, diverses stratégies prévues, tardent à se mettre en place, notamment :
▪ l’amélioration du lien entre les services de dépistage et de traitement ARV ;
la mise en œuvre de la politique de décentralisation de la prise en charge du VIH ;
▪ l’amélioration de la rétention en soins des patients sous ARV ;
▪ l’intervention communautaire pour améliorer l’adhésion aux soins et l’observance.
La file active des PVVIH traitées par ARV est passée de 253 715 en 2017 à 312 214 en fin
2019, soit une couverture de la cible programmatique de 87,2% en 2019 et une performance de
68% pour le 2ème 90. Près de 10 403 enfants de moins de 15 ans et 219 080 femmes recevaient
des ARV fin 2019. Plus de la moitié de la file active nationale est concentrée dans les régions
du Centre (24,9%), du Littoral (18,6%) et du Nord-Ouest (11,5%).
Ainsi, au 31 décembre 2019 :
- seuls 6 377 des 18 641 enfants de moins de 10 ans attendus ont été identifiés et mis
sous ARV soit une couverture en ARV de 34,2% ;
- chez les adolescents de 10-19 ans, 9 980 adolescents parmi les 31 040 attendus (soit
32,2%) ont été identifiés et mis sous ARV ;
- on a observé une meilleure performance chez les jeunes de 20 à 24 ans où 48,3%
(16027/33183) ont été mis sous ARV.
En fin 2019, en considérant les 3 « 90 », la cascade VIH au Cameroun se présente ainsi qu’il
suit :

82 011

112 207
83,8%
506 432 73,6%
424 421 204 708
312 214
12 889
34,4% 88%
107 506 94 617

PVVIH estimés Nombre de PVVIH Nombre de PVVIH sous Nombre de PVVIH ayant Nombre de PVVIH avec
identifié TARV fait l'examen de la une charge virale
charge virale supprimée

Performance Gap

Figure 6 : Cascade VIH « Tester- Traiter- Retenir » au Cameroun 2018 et 2019

24
Les principaux défis de la prise en charge globale des PvVIH peuvent être résumés comme
suit :
▪ le lien (linkage) entre les services de dépistage et de prise en charge n’est pas toujours assuré :
pour éviter les perdus de vue parmi les PvVIH nouvellement dépistées, la référence active
(physique) devrait être prioritaire ;
▪ les dispositifs de PEC ne prennent pas en compte la recherche active des patients dépistés VIH
positifs et non encore enrôlés au TARV ;
▪ le suivi insuffisant des PvVIH dans plusieurs sites à grande file active, impactant les résultats
en matière de rétention dans les soins ;
▪ le non-respect des directives nationales en matière de prise en charge des PvVIH dans
certaines FOSA ;
▪ les difficultés chroniques des sites à s’approvisionner en ARV, qui se répercutent sur
l’observance des PvVIH ;
▪ la collaboration entre les structures à base communautaire qui offrent le dépistage et les
FOSA, ainsi que le tutorat que ces dernières devraient assurer, ne sont pas réellement mis en
œuvre ou suffisamment développés ;
▪ les ruptures de stock au niveau national depuis plusieurs mois, surtout les ARV pédiatrique ;
▪ des coûts résiduels (informels surtout) des soins persistent et limitent l’accès aux soins des
PvVIH ;
▪ la faible délégation des tâches dans les FOSA et vers les acteurs communautaires ;
▪ la faible mise en œuvre des modèles de soins différenciés (distribution communautaire des
ARV par exemple).
L’écueil majeur est sans doute le faible lien au traitement des personnes testées VIH+, qui
était de 74,7% en 2019 ( près de 25% des PvVIH dépistées ne sont donc pas immédiatement
traitées comme le prévoient les directives nationales). Le deuxième écueil est celui de
l’attrition des files actives de PvVIH, avec plus d’un quart des PvVIH qui quittent les soins
dans les 12 mois suivant l’initiation du traitement ARV (73% de retention en 2019). Cela
est lié au paquet de service de rétention dans les soins, qui est globalement faible et
inconstant, les difficultés d’approvisionnement en ARV des sites de PEC agravant cet état
de fait.

4.2.2 Enfants, adolescents et jeunes


Avec un total de 16 356 enfants et adolescents inscrits dans la file active des personnes
traitées par ARV en fin 2019, la « cohorte pédiatrique » du Cameroun est marquée par une
proportion croissante d’adolescents. La PEC de cette tranche d’âge est un maillon faible
de la réponse, avec une couverture en ARV de 23,1% chez les < 10 ans, 34,5% chez les <
15 ans et 27,2% chez les adolescents. Pour les jeunes de 20 à 24 ans, la couverture est
également faible (45,9%). Il n’a pas d’évolution notoire depuis 2017 tant en ce qui concerne
le dépistage, que le traitement et la suppression de charge virale.

25
Outre les difficultés de prise en charge thérapeutique et psychologique à cet âge, se pose le
problème de la transition vers les services d’adultes, ce qui nécessite une collaboration
étroite entre les structures de prise en charge pédiatriques et adultes, mais aussi :
▪ la décentralisation et délégation insuffisantes de tache dans la PEC pédiatrique ;
▪ les ruptures fréquentes en ARV pédiatrique et une formulation inappropriée ;
▪ le manque de personnel médical et para médical aptes à assurer une PEC pédiatrique
adéquate ;
▪ une faible organisation structurelle de la PEC pédiatrique incluant les services
conviviaux adaptés aux besoins des enfants et des adolescents.
Pour améliorer cette situation, plusieurs stratégies mises en œuvre mériteraient d’être
renforcées :
▪ le renforcement des capacités des prestataires en prise en charge pédiatrique ;
▪ l’identification des enfants vivant avec le VIH à travers l’activation du dépistage et du
conseil à l’initiative du prestataire (DCIP) à toutes les portes d’entrée aux soins dans
les FOSA ( y compris les CDT et les CNTI) ;
▪ le dépistage familial par les cas index adultes ou enfants ;
▪ le rappel des enfants exposés à statut inconnu pour le dépistage du VIH et
l’amélioration de la couverture en diagnostic précoce (POC/EID dans les plateaux
techniques des FOSA) ;
▪ le lien des enfants dépistés VIH+ vers les services de soin et traitement grâce au
déploiement des APS pédiatriques dans les sites de prise en charge ;
▪ le renforcement des liens entre les acteurs communautaires et les FOSA ;
▪ la systématisation du « test and treat » à toutes les tranches d’âges des enfants,
adolescents et jeunes ;
▪ l’amélioration de la rétention et de l’observance du traitement par le renforcement de
l’approche familiale ; le suivi des rendez-vous et la recherche des défaillants/perdus
de vue ; la création de groupes de soutien et de classes thérapeutiques au sein des
FOSA et des structures communautaires.
Il reste de nombreux défis à relever afin d’atteindre l’objectif des trois « 90 », à l’instar de
la réduction du taux d’échec thérapeutique dans ce groupe spécifique. Il ressort des
échanges avec le CIRCB que près de 50% des jeunes sous traitement développent des
résistances.

4.2.3 Prise en charge des comorbidités


Les activités de diagnostic de l’infection à VIH parmi les patients tuberculeux et de prise
en charge de la coïnfection tuberculose/VIH ont connu une progression significative en
2017, mais cette progression a marqué le pas depuis 2018. Le dépistage VIH est pratiqué
dans tous les CDT à travers le pays.

26
Les directives nationales imposent la recherche systématique de signes de TB chez chaque
PvVIH, notamment lors des dispensations d’ARVs par les prestataires.
S’agissant de la coordination des activités collaboratives TB-VIH, un groupe de travail
thématique dont le rôle est d’optimiser la lutte contre la coïnfection TB-VIH à travers des
politiques de santé convergentes et intégrées, a été mis en place au sein de la
DLMEP/MINSANTE, mais ne se réunit qu’occasionnellement. Cette coordination n’est
pas vraiment effective surtout au niveau régional et local. Les données remontées sont
souvent incomplètes, que ce soit du côté du CNLS ou du PNLT.
En ce qui concerne la prévention et de contrôle des Hépatites Virales, les activités
connaissent un important retard pour leur passage à échelle et les réalisations sont mal
documentées. Les rares données disponibles concernent essentiellement les cas suspects
d’Hépatites virale B et C, d’ulcère génital (non vésiculaire) et d’écoulement urétral.

4.2.4 Suivi biologique


A la fin de l’année 2019, on dénombrait 10 laboratoires fonctionnels accrédités pour la
réalisation de la CV, localisés dans 5 des 10 régions, ainsi que 7 POC de charge virale
situés à Maroua, Pette, Yagoua, Bafoussam, Foumban, Ngaoundéré et Ambam. En fin
2018, 40% de patients éligibles avaient eu accès à une CV, mais cette proportion a chuté à
18% en 2019 sous l’effet de la rupture de stocks de réactifs observée au cours du second
semestre 2019.
La proportion de CV supprimée dans la file active est passée de 18,1% en 2017 à 29,6%
en 2019, avec une couverture programmatique en progression (de 48,3% en 2017 à 88,0%
en 2019). La couverture populationnelle des PVVIH ayant une CV supprimée après 12
mois de traitement est passée à 69% en 2019. Mais la performance du taux de realisation
de la CV reste basse à 33,6% ce qui s’explique surtout par les difficultés
d’approvisionnements en intrants.

4.3 Contribution communautaire


A l’instar des pays de la sous-région, l’engagement de la société civile et du secteur
communautaire a constitué un point fort de la réponse du Cameroun contre le VIH à son
début. Cependant, la plupart des acteurs reconnaissent que le secteur a été largement
affaibli au cours de la décennie passée. Une tentative de redynamiser la société civile a
démarré en 2018 avec la création d’une Plateforme de la Société Civile. Cette plateforme
a été créée pour tenter de remédier au besoin de coordination des nombreux groupements
d’associations a travers le pays. A ce jour, les acteurs de la plateforme déplorent néanmoins
le manque de moyens mis à leur disposition pour un fonctionnement effectif de cette
coordination.
Au terme de l’année 2017, la volonté de combler le retard en matière d’accès à la
prévention, au dépistage et au traitement du VIH a conduit à l’élaboration d’un plan de
rattrapage. Dans le cadre de ce plan, les OSC ont été impliquées pour mener des
interventions de dépistage ciblé, l’index testing, le lien au traitement et la rétention dans
les soins (notamment la recherche des perdus de vue). Elles ont egalemment intervenu dans

27
la communication et la sensibilisation sur l’eTME, en particulier en zone urbaine, ainsi que
la prise en charge pédiatrique du VIH. Malheureusement, l’opérationnalisation du plan de
rattrapage n’a été que partielle, les ressources mobilisées étant largement insuffisantes.
Une analyse de la contribution des OSC à l’atteinte des cibles des 3 « 90 » a été conduite
sous l’égide de l’ONUSIDA en 2019, qui a permis de cartographier les OSC intervenant
dans le dépistage, la prise en charge et la rétention dans les soins. L’évaluation de la
contribution directe du secteur communautaire à l’atteinte du 1 er 90 a été estimée à 33%.
Sur le 2ème 90, la contribution communautaire représentait 13,9% des personnes dépistées
positives en 2018 par les OSC dans les 7 régions prioritaires, ou encore 6,1% des personnes
nouvellement dépistées positives mises sous traitement ARV en 2018 sur tout le territoire
national. Sur le 3ème 90, les interventions des OSC faiblement documentées n’ont pas permi
d’évaluer de façon objective leur contribution.
Un accent particulier qui devrait porter sur l’ensemble des interventions de prévention, n’a
pas été étudié en détail durant cette analyse, bien que la plupart des OSC cartographiées
soient des acteurs clés pour l’Impact 1 du PSN. L’engagement communautaire est en effet
considérable dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne les populations clés et
vulnérables, mais aussi l’eTME et la prévention chez les ado et jeunes. Mais la contribution
des OSC n’est pas mesurée de façon suffisamment précise pour être valorisée.
Les enseignements tirés et recommandations issues de cette analyse de la contribution
directe du secteur communautaire à l’atteinte des 3 x 90 sont les suivants :
▪ la maximisation de la contribution de la société civile dans les 90-90-90 passe par la
mise en œuvre d’activités transversales, pouvant permettre de réduire les barrières
d’accès aux services mais également de renforcer les actions de la société civile au
niveau de la réponse nationale. Ainsi, l’accent sera mis sur le renforcement des
capacités des acteurs de la société civile et la sensibilisation de partenaires stratégiques
clés au niveau national.
▪ Dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs de la société civile, la mise
en place d’un secrétariat exécutif devra permettre d’accroître la visibilité de la société
civile dans la coordination des intervenants mais également en tant
qu’interface/interlocuteur pour porter la voix de l’ensemble de la société civile vis-à-
vis des partenaires du gouvernement et des partenaires techniques et financiers qui
appuient la réponse camerounaise.
▪ Par ailleurs, relativement aux KPs et dans le cadre des questions liées aux droits
humains, un accent sera mis sur l’Education aux droits et le soutien juridique aux
cibles concernées ; mais également sur la réduction de la stigmatisation et
discrimination par la formation/sensibilisation des professionnels de santé,
prestataires de soins sur les pathologies spécifiques aux KPs. Enfin, des actions de
plaidoyer et de sensibilisation, à travers des ateliers nationaux et régionaux, seront
développées à l’endroit des décideurs, des leaders religieux et des forces de l’ordre
qui constituent une force d’influence pouvant impacter positivement sur la réduction
de la stigmatisation et la discrimination au sein des communautés.

28
▪ En vue de renforcer les acquis de la société civile dans l’accélération de la réponse au
Cameroun, en ciblant les zones prioritaires d’intervention, l’accent doit être mis sur
l’accroissement du dépistage communautaire à travers le renforcement de l’approche
par les pairs éducateurs. Ceci passe nécessairement par une démédicalisation effective
comme stratégie devant être intégrée dans les politiques et stratégies nationales,
combinée à un renforcement des capacités des acteurs communautaires au niveau de
la gestion de la confidentialité.
▪ Par ailleurs, un accent particulier doit également être mis sur un accroissement de la
mobilisation communautaire et le renforcement du système de référence pouvant
permettre d’augmenter le nombre de personnes dépistées positives, tout en renforçant
le dépistage par cas index. Le dépistage communautaire devra être accompagné d’un
plan de gestion des risques en vue de réduire le nombre de perdus de vue, et accroître
la référence vers les centres de traitement.
▪ Au niveau du 2ème 90, en vue de booster la réponse nationale, il est important que les
personnes dépistées positives puissent être mises sous traitement de façon immédiate
(tester/traiter). Les acteurs communautaires devront s’engager à renforcer le système
de référence de la communauté vers les centres de traitement. A cet effet, la
collaboration entre acteurs communautaires et prestataires cliniques devra être
renforcée dans la perspective de la complémentarité des interventions au niveau des
zones prioritaires définies.
▪ Par ailleurs, la politique nationale devra organiser une réflexion sur la décentralisation
des centres de prise en charge et la multiplication des centres de prise en charge
Communautaire, permettant ainsi de rapprocher les services des communautés.
▪ Concernant le 3ème 90, à travers des formations sur l’éducation au traitement, la société
civile devra informer les communautés sur l’importance de la charge virale afin
d’accroitre la demande. Cependant, tout en se focalisant sur l’accroissement de la
demande, un accent devra aussi être mis sur la création de l’offre, et par conséquent
le plaidoyer devra être mis sur une meilleure gestion des plateformes existantes, mais
également sur la multiplication et la décentralisation des plateformes pour la charge
virale.
▪ Le renforcement du cadre institutionnel et politique passe par une meilleure
organisation de la coordination au niveau de la société civile.
▪ Avec l’existence de la plateforme des organisations de la société civile, les acteurs
communautaires disposent d’un cadre qui doit leur permettre d’améliorer la
coordination des actions de la société civile, de mettre l’accent sur la qualité des
interventions, et de produire des informations pouvant mieux faire ressortir la
contribution de la société civile à la réponse nationale au niveau du Cameroun.
▪ Les dispositifs existants devraient être renforcés afin de devenir un mécanisme de
surveillance communautaire, pour collecter à terme les informations pour un meilleur
suivi, constituer un cadre de veille, d’alerte et d’orientation des politiques et des
initiatives en matière de prévention, de soins et de traitement. Il s’agira dans la

29
pratique de combiner les fonctions d’alerte et les pratiques d’un observatoire
communautaire.
▪ Des indicateurs clés en liens avec la prévention, les soins et traitements et la charge
virale devraient être suivis et les tendances majeures partagées avec les acteurs clés
de la réponse de manière périodique. Des agendas communs de plaidoyer devraient
être identifiés et mis en œuvre pour lever les obstacles liés au traitement.
La mise en œuvre effective de ces recommandations devrait permettre aux acteurs
communautaires de suivre et évaluer le plan opérationnel du PSN dans le cadre des 3X90,
les financements de la lutte contre le VIH et les interventions communautaires dans leur
ensemble.

4.4 Lutte contre stigma et discrimination, soutien, prise en


charge psychologique et sociale
Les interventions visant à réduire la stigmatisation sont largement liées aux financements
extérieurs et rarement dirigées par les autorités ou agences gouvernementales. Les
obstacles liés à la stigmatisation et la discrimination des KPs au sein des structures de
santé (publique, privées ou confessionnelles) ont amené à la création de ‘drop-in centre’
offrant une palette de services de prévention et dépistage aux HSH et TS dans différentes
régions du pays.
Concernant la lutte contre la stigmatisation et la discrimination limitant l’accès aux soins,
il existe peu de données récentes et fiables sur l’expérience de stigmatisation des PvVIH et
KPs au sein des services de santé, dans la communauté, dans le milieu de travail et les
familles. Des efforts ont été menés pour former des points focaux dans les OBC pour
documenter et reporter les cas de violation de droits humains dans le but de trouver des
solutions. Ces efforts ont abouti au renforcement de la plateforme UNITY et un
observatoire communautaire de l’accès aux soins et des violences basées sur le genre.
S’agissant des interventions de plaidoyer et de sensibilisation sur les droits des PvVIH et
les KPs, hormis les évènements spéciaux tels que les commémorations de la Journée
Mondiale de lutte contre le Sida (JMS), il y a eu peu d’actions de communication sur le
VIH en direction du public dans le cadre de ce PSN. Celles qui sont menées à travers le
pays sont essentiellement portées par les OSC et visent les agents de services de santé, les
responsables de collectivités locales et les forces de l’ordre.
Les efforts des observatoires communautaires visant à recueillir les données sur l’accès aux
services et les aspects de droits humains, ne sont pas encore pris en compte par les autorités
publiques. La dernière étude sur le Stigma Index sur les PvVIH date de 2012.
Il n’y a pas eu d’analyse de la réponse nationale concernant le genre depuis 2014.
Cependant une étude de base publiée par le Fonds mondial en 2018 pose quelques constats :
▪ il existe des préjugés sociaux et des attitudes culturelles qui freinent l’accès des jeunes
filles aux services de santé sexuelle et reproductive ;
▪ les réponses concernant les violences basées sur le genre (VBG) et le lien avec le VIH
sont faibles ou inadéquats. Par exemple l’association RENATA à Yaoundé reste une

30
des rares organisations faisant le lien entre VBG et VIH, et prenant en charge les
jeunes femmes victimes de violences sexuelles ;
▪ les services de sante peinent à toucher les hommes qui souvent arrivent aux soins à
des stades tardifs, la campagne VCT@Work a tenté de remédier à la situation en
ciblant les hommes dans le secteur privé.
Malgré l’importance accordée aux droits humains dans le PSN 2018-2022, la
multisectorialité de la réponse au VIH pour l’instant ne permet au CNLS d’aborder de
front les aspects droits humains et KPs. Les divers secteurs ministériels concernés de près
par les questions de droits humains (MINJUSTICE ou MINPROFF) sont peu impliqués.
Ces aspects restent ignorés dans les plans sectoriels ministériels et dans les nouveaux plans
municipaux élaborés dans le cadre de la stratégie « Fast-tract » pour 14 villes.
Afin d’assurer la prise en charge globale y compris psychologique et sociale des PvVIH,
qui va bien au-delà de la dispensation du traitement et du screening, 1665
Accompagnateurs Psycho-Sociaux (APS) ont été recrutés sur l’ensemble du territoire, soit
1094 APS adultes et 544 APS pédiatriques. Mais à cette date, il n’est pas encore possible
d’évaluer l’impact des APS sur l’observance au traitement et la rétention dans la file active
car leurs activités d’accompagnement psychologique et social ne sont pas capitalisées
(aucun indicateur n’est encore prévu pour capter leurs résultats).
Afin d’améliorer davantage la performance du programme, il est fortement souhaitable que
les APS soient issus des communautés qu’ils/elles servent et sous la responsabilité des OSC
pour favoriser le lien entre FOSA-OBC. Un curriculum harmonisé de leur formation
devrait également être élaboré. Dans le même sens, l’opportunité du Plan de Santé
Communautaire et de la Décentralisation devrait être saisie, à travers l’implication des
collectivités territoriales décentralisées, qui peuvent être mises en responsabilité sur ce
volet spécifique.

4.5 Situation dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-


Ouest
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la situation sanitaire demeure précaire,
en particulier dans certains districts et aires de santé où des formations sanitaires (FOSA)
ont été endommagées. Certains personnels de santé ont déserté ou ont été tués et l’offre des
services est devenue inexistante. Cette situation a eu pour conséquence la réduction
significative de l’accès aux services de santé de base. Au 31 décembre 2019, les proportions
de formations sanitaires déclarées non-fonctionnelles étaient élevées dans les districts de
santé d’Ako (50%), Batibo (21%), Nkambe (16%) et Bafut (16%) dans le Nord-Ouest
(rapport revue DHIS Nord-Ouest). S’agissant de la région du Sud-Ouest, 47% des FOSA
sont restées fonctionnelles, 28% sont restées temporairement fermées et 13% ont
fonctionné partiellement en 2018. La situation a connu une amélioration au cours de
l’année 2019, avec une augmentation des FOSA fonctionnelles à 71% (analyse
situationnelle réponse dans le Sud-Ouest 2018).
Malgré ce contexte délétère, les interventions de la réponse au VIH ont été maintenues.
Dans la région du Sud-Ouest, l’identification des PvVIH est restée faible mais a connu une
31
légère progression entre 2018 et 2019 avec respectivement 45% et 50% des PvVIH
identifiés (rapport revue DHIS 2018 et rapport annuel Sud-Ouest 2019). Le taux
d’enrôlement global au TARV des PvVIH identifiés (nouveaux et anciens) a augmenté,
passant de 65% en 2018 à 80% en 2019. L’évolution de la file active de façon globale est
positive au cours des deux dernières années. L’évolution positive observée en 2018 pourrait
être liée à la réouverture de plusieurs formations sanitaires (71% des FOSA fonctionnelles
contre 47% en 2018), à l’organisation des campagnes de recherche active des perdus de
vues (PDV), le renforcement des sites en ressources humaines pour la recherche des PDV
(accompagnateurs psychosociaux). La couverture programmatique en CPN a
considérablement baissé, passant de 51% en 2017 à 43.23% en 2018 puis 41% en 2019.
La réponse a été plus affectée dans la région du Nord-Ouest. En effet, le taux d’enrôlement
au TARV n’a pas cessé de baisser, atteignant 17% de baisse entre 2017 et 2018 et 38%
entre 2018 et 2019. Le volume de la file active a augmenté progressivement au cours de
l’année 2019 sans jamais atteindre les chiffres de 2018. Cette amélioration étant liée à la
mise en œuvre de stratégies de dispensation communautaire des ARV en faveur des
personnes en situation d’urgence. La couverture en CPN est restée faible, passant de 56%
à 48% entre 2018 et 2019 respectivement. Les districts de santé d’Ako, Bafut et Mbengwi
ont eu des couvertures de moins de 40% sur les deux années successivement.
Des mesures ont été prises pour atténuer les effets de la crise, en l’occurrence : (i) l’offre
du dépistage ciblé et le lien au traitement ; (ii) le remboursement des frais de transport ;
(iii) la mise en œuvre de stratégies différenciées dans la dispensation des ARV (la
dispensation en dehors des heures d’ouverture) ; (iv) la dispensation multi-mois du
traitement ARV ; (v) la collecte groupée des ARV pour les familles ; (vi) la dispensation
communautaire des ARV dans les PODIC, au sein des groupes de soutien ou à domicile ;
(vii) la dispensation aux personnes déplacées internes en dépannage et facilitation du
transfert vers des nouveaux sites de prise en charge ; et (viii) la création d’un groupe de
travail régional.
Des difficultés persistent néanmoins, qui affectent les performances des programmes : (i)
les confrontations armées mettant à risque la vie des prestataires de soins ; (ii) les
opérations « villes mortes » ; (iii) les difficultés dans la distribution des intrants et
médicaments liées à l’accès géographique difficile à certaines zones à cause des barricades
et de la destruction des routes ; (iv) la fermeture ou le fonctionnement partiel de certaines
formations sanitaires ; (v) l’insuffisance de personnel de santé formé à la prise en charge
du VIH et l’absence de personnel dans les zones où le conflit est intense ; et (vi) la mobilité
des populations (déplacés internes et réfugiés).

4.6 Renforcement de la Gouvernance et de la gestion de la


réponse
4.6.1 Coordination de la réponse
Le Plan de Suivi-Évaluation du PSN 2018-2022 n’a pas défini de façon explicite, un
indicateur permettant de mesurer la qualité de la gouvernance de la réponse. Toutefois, la
performance du programme pour cet aspect a été évalué à travers :

32
▪ le nombre de réunions de coordination tenues à tous les niveaux ;
▪ le nombre de cadres de concertation entre tous les acteurs de la réponse ;
▪ le renforcement des capacités des cadres de la structure de coordination (CNLS).
Sur cette base, l’indice de qualité de la gouvernance de la réponse a été évaluée à 58%.

réunions statutaires
multisectorielles
12
réunions semestrielles 10
de coordination du PR 8 réunions des CRLS
Gouvernemental avec
la participation de ses… 6
4
2
Prévu
réunions 0 réunions de Réalisé
semestrielles de concertation pour
coordination des PR de renforcer les synergies
la subvention TB/VIH. entre les comités…

Formation des points


Renforcement des
focaux des secteurs et
capacités des cadres
autres organes de
du CNLS
coordination

Figure 7: Performance de la gouvernance de la réponse


Il convient toutefois de relever :
▪ l’existence d’un problème de fond de division du travail entre le CNLS et les
Directions du MINSANTE : rééquilibrage nécessaire au profit des acteurs de mise en
œuvre ;
▪ la nécessité d’une analyse de la gouvernance de la réponse qui réinterroge le dispositif
dans sa globalité ;
▪ l’existence des problèmes opérationnels liés aux procédures des partenaires
techniques et financiers ;
▪ l’insuffisance des outils de suivi-évaluation qui ne permettent pas de capter toutes les
contributions des autres secteurs que la santé ;
▪ la faible inclusion du secteur communautaire. A titre d’exemple, l’on peut citer la
faible prise en compte des données de l’observatoire communautaire pour l’accès aux
soins et la faible valorisation des bonnes pratiques en cours dans les OBC.

4.6.2 Information stratégique


Afin de disposer d’une information stratégique de qualité indispensable à une meilleure
prise de décision, une des priorités était de réviser et d’intégrer les différents systèmes
d’information existant, pour éviter la verticalité liée aux programmes de santé (y compris
VIH et TB) et éviter les chevauchements programmatiques du système d’information.

33
A cet effet, l’un des résultats les plus probants est la consolidation de la base nationale
DHIS-2 au niveau de la CIS/MINSANTE, l’intégration de toutes les données VIH et la
formation des responsables en suivi-évaluation à l’utilisation de la base de données.
Concernant la nécessité de disposer des données les plus fiables et les plus désagrégées,
l’estimation et la projection de l’épidémie a été réalisée en 2020 grâce au logiciel
SPECTRUM, avec l’introduction du modèle NAOMI pour les estimations décentralisées
(région et DS).
L’important défi de l’intégration des données communautaires dans la base nationale
DHIS-2 persistent néanmoins, avec la nécessité de conduire des enquêtes régulières pour
renseigner certains indicateurs, notamment en matière de prévention et de contribution
communautaire à la réponse.
Dans le domaine de la recherche, l’agenda a été mis en œuvre conformément aux
prévisions, mis à part l’étude sur les résistances et celle sur le coût-efficacité des stratégies,
avec :
▪ Près de 45 articles scientifiques sur le VIH ont été publiés dans différents journaux
entre 2017 et 2019 ;
▪ Le Cameroon Health Research Forum (CaHRef) a été organisé en 2018 au cours
duquel 27 abstracts sur le VIH ont été présentés ;
▪ Le 2ème forum national sur la PTME et la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent
a été organisé en septembre 2019 au cours duquel 179 d’abstracts ont été présentés ;
▪ Le Cameroun a présenté des abstracts HIV à des conférences internationales : ICASA
(03), INTEREST (02), AFRAVIH (03).

4.6.3 Financement et mobilisation de ressources


Le budget global pour la mise en œuvre du PSN 2018-2022 a été estimé à 412 milliards de
FCFA, la prise en charge devant être assurée par le Gouvernement et les partenaires
techniques et financiers internationaux, dont les principaux sont le Fonds Mondial de lutte
contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose et le PEPFAR.
Au cours de la période 2018-2019, les financements mobilisées par le CNLS s’élèvent
51 575 138 446 FCFA, soit 37% des financements attendus, d’où un gap financier de 63
%.
En ce qui concerne les dépenses, le taux d’exécution financière est de 66% (34 040 760 910
FCFA), ce qui s’avère bas si l’on tient compte du faible taux de mobilisation des ressources.
Il convient de relever que le problème de mobilisation des fonds domestiques de
contrepartie de la subvention VIH du Fonds Mondial du NFM2 a beaucoup contribué à la
faible performance du programme surtout en 2019.
Il reste cependant nécessaire de mettre en place des cadres de dépenses permettant de capter
les coûts unitaires des interventions, indispensables pour l’évaluation de leur coût-
efficacité.

34
4.6.4 Système d’approvisionnement, gestion des intrants biomédicaux
Durant la période 2018-2019, la performance globale du programme national a été
influencée par le système d’approvisionnement et de gestion des médicaments et des
intrants biomédicaux. En effet, 17,5% des sites de prise en charge ont enregistré des
ruptures de stocks pour au moins l'un des intrants traceurs VIH en 2018. Ce taux a atteint
80,4% en 2019 avec des répercussions negatives sur tous les domaines d’activité de la
réponse.
Parmi les difficultés systémiques liées à la chaine d’approvisionnement, on peut citer :
▪ les dettes de l’État vis-à-vis des Fonds régionaux et de la CENAME ;
▪ la très faible mobilisation des fonds de contrepartie par rapport à la subvention du
Fonds Mondial entrainant des ruptures et des tensions de stocks.

4.7 Conclusions sur la réponse à l’épidémie


La mobilisation des acteurs communautaires a contribué au progrès de la prévention auprès
des KPs, grâce à la mise en œuvre d’approches différenciées de services de prévention.
L’offre de services a travers les « drop-in-centres » s’est accélérée, ainsi que celle des
services par les OBC intervenant auprés des HSH et des TS. Des interventions innovantes
qui n’étaient pas initialement prévues dans le PSN, ont démarré. Il s’agit notamment de la
phase pilote de l’offre de services de PrEP pour les KPs. L’approche de depistage par cas
index a été introduite en 2017. Malgre le succés de cette approche pour la detection de
personnes positives, celle-ci est à présent ralentie à cause de risques importants du non
respect de la confidentialité et d’insecurité des individus.
D’un point de vue global, la prévention primaire reste largement insuffisante, alors que
l’attention et les énergies se sont plutôt focalisées sur le dépistage des cas positifs.
Les modes de communication, d’information et d’orientation vers les sites où des services
de prévention et de dépistage sont disponibles et adaptés, et doivent être renforcés durant
la seconde phase du PSN.
Le paquet de prévention combiné doit intégrer la PrEP, avec une sensibilisation accrue,
une diversification des modes de prise de la PrEP et un meilleur ciblage des bénéficiaires.
L’amélioration de la couverture en prévention est étroitement liée à la diversification des
modes de prévention et de dépistage (PrEP et autotest par exemple), à l’intensification des
messages de prévention, à la promotion de l’utilisation du préservatif, et enfin à la lutte
contre la stigmatisation et la discrimination.
Par ailleurs, des populations sont insuffisamment prises en compte dans les réalisations
observées durant ces deux années. Il s’agit des Usagers de Drogues (notamment les UDI)
parmi les KPs, des PSH parmi les Populations Vulnérables (le dépistage et la prise en
charge des IST ne font pas partie du paquet de soins offert aux détenus, PSH et travailleurs
des pôles économiques).
Malgré la prise en compte des UDI dans le PSN 2014-2017, un véritable programme de
Réduction des Risques (RdR) au Cameroun doit être entrepris, ciblant aussi bien les UDI

35
que les UD, avec échange de seringues pour les (rares) injecteurs et Traitement de
Substitution aux Opiacés (TSO) pour les usagers d’opiacés. Un guide national de référence
pour le Paquet Minimum de Services en Addictologie et un Programme National de
Prévention et de Prise en Charge des Addictions devraient être produits, dans le but
d’intégrer ces actions dans une vision large de la prise en charge des addictions.
Du côté des adolescents et jeunes vulnérables, les actions entreprises sont très réduites et
doivent être renforcées.
Enfin, le programme d’e-TME rencontre des difficultés systémiques (fréquentation de la
CPN, accouchements non assistés, disponibilité des intrants, etc.) qui plombent ses
performances, si bien qu’on est encore loin de l’objectif d’élimination. Les interventions
des communautés sont à encourager pour pouvoir atteindre les objectifs fixés.
Malgré les avancées et progrès significatifs depuis 2017, les performances insuffisantes sur
le 2ème 90 et le 3ème 90 sont principalement liées aux difficultés de lien au traitement, de
passage à l’échelle de la prise en charge pédiatrique, d’approvisionnement en ARV (surtout
au cours de l’année 2019), la faiblesse du paquet de service de rétention dans les soins ;
avec comme commun dénominateur la faible mobilisation communautaire pour le
dépistage, le lien au traitement et la rétention dans les soins.
Or c’est un enjeu majeur pour l’avenir, avec le risque de persistance d’une dynamique de
transmission de l’épidémie, la diffusion de souches de VIH résistants aux ARV, avec pour
conséquence l’augmentation des coûts globaux de la prise en charge à long terme.

5 Vision de la réponse à l’épidémie de VIH au


Cameroun
Le Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH/Sida 2021-2023 du Cameroun, a
été revu et actualisé à la lumière des résultats de la revue à mi-parcours et de la
détermination des priorités nationales.
Il vise, la réduction des nouvelles infections et de l’incidence parmi les adultes , les
adolescents(es) et les enfants, l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant,
la réduction de la mortalité liée au VIH et aux autres comorbidités, le soutien pour
l’amélioration de la qualité de vie des personnes infectées et affectées par le VIH et les
autres comorbidités, le respect des droits humains, la lutte contre toutes les formes de
discrimination ainsi que l’efficacité de la gouvernance à travers une réponse efficiente et
durable.

Le Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH/Sida 2021-2023 du Cameroun se fonde


sur une approche de solidarité nationale et une démarche pragmatique qui garantit l’accès
à la prévention, aux soins et au soutien pour toutes celles et ceux qui en ont besoin, en
particulier les personnes les plus exposées au risque et les populations en contexte de
vulnérabilité dans les régions du Cameroun les plus touchées par le VIH. Grace aux
interventions multidimensionnelles et multisectorielles la société camerounaise est

36
protégée contre les risques infectieux notamment ceux liés au VIH, aux risques liés à la
tuberculose et aux hépatites virales. Toutes les leçons apprises durant plusieurs décennies
seront également utilisées et capitalisées pour lutter contre l’épidémie du COVID 19 selon
une approche globale de santé publique qui permettra de protéger et préserver la santé de
la population du Cameroun.

Le Gouvernement du Cameroun au plus haut niveau et aux côtés de tous ses partenaires
nationaux et internationaux s’engage à mettre en œuvre les orientations nationales pour
l’atteinte des résultats d’impacts, d’effets et de produits inscrits dans le présent PSN.

5.1 Référentiels de la réponse nationale au VIH pour


l’extension
La vision stratégique de la réponse nationale au VIH pour l’extension 2021-2023 du PSN
est en complète adhésion avec le mouvement international de « mettre fin au Sida comme
menace pour la santé publique d’ici 2030, en réduisant les nouvelles infections, les décès
et la discrimination/stigmatisation liés au VIH ».
Les référentiels sur lesquels s’appuie le plan stratégique actualisé sont en conformité avec
les orientations internationales qui sont : Stratégie ONUSIDA 2016-2021 « Accélérer la
réponse pour mettre fin au sida » ; « Stratégie Mondiale du Secteur Santé sur le VIH 2016-
2021 » de l’OMS ; Stratégie « En finir avec la TB » de Stop-TB Partnership ; « Stratégie
mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale 2016-2021 » ; Stratégie
OMS/UNICEF/ONUSIDA pour l’élimination de la TME du VIH, Partenariat mondial pour
l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH, Directives de l’OMS
sur le dépistage, les traitements, la prévention auprès des KPs ; et Stratégie du Fonds
mondial pour la période 2018-2022 « Investir pour mettre fin aux épidémies ».
L’adhésion du Cameroun à la Déclaration Politique sur le VIH/Sida « Intensifier nos efforts
pour éliminer le VIH/Sida », lors de la réunion de Haut Niveau en juin 2016 à New York,
constitue le cadre de référence du PSN pour la période 2018-2022. Cet engagement du
Cameroun s’est appuyé sur des évidences scientifiques relatives à l’intensification d’un
traitement du VIH de qualité qui confirment l’intérêt thérapeutique de l’initiation précoce
du traitement ARV, et sa généralisation dans le cadre de l’approche « Tester et traiter ».
Dans cette perspective, le Cameroun s’est doté d’un plan de rattrapage pour accélérer la
réponse au VIH et Sida pour la période 2018-2022.

5.2 Fondements et principes directeurs du plan d’extension


du PSN
La mise en œuvre de
La mise en œuvre des stratégies qui se basent sur
approches centrées sur les des évidences, les avancées
personnes, sur les droits scientifiques et les normes
humains et le genre dans le nationales et mondiales La mise en œuvre
contexte des ODD d’interventions
complémentaires et
L’appropriation et le synergiques entre toutes les
leadership national pour une parties prenantes ainsi que
coordination multisectorielle les partenaires financiers 37
et partenarial efficace. étatiques et internationaux

Figure 8 : Principes directeurs du plan d’extension du PSN


Le Plan d’extension du PSN constitue le référentiel unique auquel tous les partenaires
nationaux et internationaux s’associent pour l’atteinte des résultats. Il assure l’implication
des diverses parties prenantes dans les différentes phases de planification, de la conception,
à la mise en œuvre et au suivi et l’évaluation des programmes et des interventions.
L’approche inclusive et partenariale augmentent la qualité, l’efficacité et la pertinence des
politiques et programmes.
Les PVVIH et les KPs sont au cœur des priorités de la réponse centrée sur la/les
personnes : L’approche populations et lieux sera privilégiée pour orienter les interventions
et les ressources vers les zones de vulnérabilité ou de plus forte prévalence. Pour le
Cameroun les PVVIH et les populations les plus exposées aux risques sont prioritaires et
devront bénéficier des interventions de qualité dans les domaines de la prévention, de soins
et de soutien. L’implication de la communauté sera toujours privilégiée.
Respect des droits humains, du genre et de l’égalité entre les femmes et les hommes :
Le Plan d’extension du PSN, œuvre pour intégrer un nombre plus important de
bénéficiaires afin de mettre un accent particulier sur la réduction des inégalités liées au
genre, la promotion et le respect des droits humains et l’équité dans l’accès aux services
VIH et santé globale. Il développe toutes les conditions pour permettre la création d’un
environnement favorable permettant de lever les obstacles qui freinent l’accès à la
prévention et aux soins en particulier lorsqu’ils sont liés à la stigmatisation et aux
différentes formes de discrimination.
Décentralisation, délégation des tâches pour étendre l’offre de prévention et de soins :
Afin de favoriser une réponse plus appropriée aux contextes locaux, ce PSN sera
contextualisé et opérationnalisé dans le souci d’une mise en œuvre décentralisée
s’appuyant sur le principe de la délégation des tâches. Cette décentralisation donnera plus
d’opportunités dans la planification des interventions, la mobilisation et la gestion des
ressources à l’échelle locale.
Innovation, efficience et efficacité de la réponse : Dans le contexte de l’accélération de
la réponse, et de l’alignement de la demande de financement conjointe VIH et TB, les
principes fondateurs de cette approche viseront l’orientation des financements vers les
interventions à fort impact, tout en introduisant les innovations, ainsi qu’une forte
implication des organisations communautaires et des organisations représentatives des KPs
et des PVVIH susceptibles d’apporter une valeur ajoutée à la réponse nationale

5.3 Approche de priorisation du Plan stratégique étendu


2021-2023
Entre la fin de l’année 2019 et le début de l’année 2020, le Cameroun a conduit deux
revues : Revue externe du programme PNLT de 2015-2019 et Revue à mi-parcours du PSN
VIH 2018-2022. Ces deux revues distinctes sur la tuberculose et le VIH ont permis de
formuler des recommandations pour orienter l’action, pour l’extension des plans
stratégiques 2020-2024 pour la Tuberculose et 2021-2023 pour le VIH. Ces deux plans

38
ont servi de base à l’élaboration de la présente demande de financement conjointe TB/VIH
au Fonds mondial pour le cycle 2021-2023, suivant les critères de priorisation ci-dessous :
▪ l’évidence épidémiologique concernant la TB et le VIH obtenue à partir des données
épidémiologiques triangulées, la dynamique et l’estimation de l’incidence du VIH et
de la TB au niveau de la population générale, des KPs et populations vulnérables;
▪ l’analyse de la complémentarité des financements disponibles (financements
domestiques, Fonds mondial, PEPFAR, BID (UNICEF) et autres partenaires PTF) et
la valeur des investissements pour l'efficience ;
▪ la mise en œuvre des approches différenciées pour la prévention, le dépistage, la prise
en charge et la protection sociale pour chaque type de population à partir d’innovations
qui les accompagnent ;
▪ l’alignement sur les stratégies et politiques nationales du Cameroun notamment la
stratégie sectorielle de la santé 2016-2027, les Plans stratégiques 2020-2024 pour la
Tuberculose et 2021-2023 pour le VIH.
▪ La prise en compte des aspects droits humains et genre qui affectent les programmes,
afin de lever les obstacles liés aux droits humains qui entravent l’accès aux services
de lutte contre le VIH/Sida au Cameroun.
▪ la Valeur de l’investissement (l’égalité entre les hommes et les femmes et l’équité,
l’efficience, et l’atteinte des résultats) afin d’obtenir un impact.

Élément du cadre de priorisation


Promouvoir une analyse et des discussions holistiques centrées sur les personnes

Données épidémiologiques 1 Comprendre les données sur le fardeau des maladies (TB,VIH,HV), y
“Know your epidemic” compris sa distribution (par exemple par âge et sexe) et les tendances, à la fois
pour la tuberculose sensible et résistante aux médicaments

Données centrées sur les 2 Comprendre les profils de risque (par exemple, l'âge, le sexe, le statut
personnes socioéconomique, le statut VIH), les connaissances, les perceptions, les
“Know your people” attentes et le comportement des personnes atteintes de maladies ou à risque
de développer la maladie
Données liées au système 3 Comprendre la capacité, la performance, les limites et la distribution des
“Know your system” services de santé et sociaux, spécifiques aux maladies.

Raisonner de façon systémique et promouvoir des solutions centrées sur les


personnes
Figure 9 : Eléments du cadre de priorisation

Populations cibles prioritaires du PSN étendu 2021-2023

39
Les populations en contexte de
les travailleuses du vulnérabilité (PVVIH, personnes
sexe (TS) et leurs Personnes vivant
avec le VIH (PvVIH) vivant avec un handicap, personnes
clients
en uniforme, personnes déplacées et
refugiées, cammionneurs et
Les femmes travailleurs des poles économiques)
enceintes (FEC) , les
enfants exposés, la Les populations de
fratrie et les les usager de trangenres (TG)
partenaires des drogues (UD)
femmens enceintes

les jeunes filles et garçons et Les hommes qui


adolescents(es) de 15 à 24 ont des rapports Les populations
ans sexuels avec les carcérales
hommes ( HSH)

Figure 10 : Populations cibles prioritaires du PSN

6. Cadre des résultats


6.1Résultats d’impact du PSN 2021-2023

Résultat impact 1 : d’ici 2023, les nouvelles infections sont réduites de 65%

Résultat Impact 2 : d'ici 2023, la mortalité liée au VIH est réduite de 62%

Résultat impact 3 : d’ici 2023, la qualité de vie des personnes infectées et/ou
affectées par le VIH est améliorée de 50%

Résultat Impact 4 : d'ici 2023, la qualité de la gouvernance de la réponse


nationale a progressé de 50%

Figure 11 : Résultats d’impact du PSN 2021-2023

6.2 Chaine des résultats


Résultat impact 1 : d’ici 2023, les nouvelles infections sont réduites de
65%
L’impact 1 vise à réduire les nouvelles infections d’au moins 65% d’ici fin 2023 en
considérant les réalisations de l’année de base 2019. Cela se traduit par le développement
de l’action préventive selon une approche différenciée pour atteindre efficacement les KPs

40
et les populations vulnérables. Cela implique la contribution organisée des acteurs
communautaires et de leurs capacités d’innovation sociale, aux côtés des acteurs du secteur
public de la santé.
La prévention combinée sera renforcée avec l'appui des acteurs communautaires pour
atteindre au moins 90% des populations clés à haut risque, selon des approches de services
différenciées notamment en fonction des facteurs de risques et de vulnérabilités différents
au sein de chaque groupe de population clés.
Avec la contribution des acteurs communautaires, des approches différenciées de
prévention seront développées au bénéfice de 90% des femmes et hommes issues des autres
populations vulnérables : (i) Les femmes enceintes (la prévalence du VIH chez les femmes
enceintes était de 5,75% selon l’enquête de séro-surveillance sentinelle menée en 2016),
(ii) les adolescents et les jeunes, (iii) les réfugiés et déplacés, (iv) les détenus, (v) les
travailleurs des pôles économiques et (vi) les personnes vivant avec un handicap. Toute
population ayant eu un risque d’exposition au VIH (exposition en milieu de soins ou
exposition sexuelle, y compris les abus sexuels) pourront bénéficier d’une Prophylaxie
Post-Exposition, selon les directives nationales.
L’offre de service adaptée de prévention permettra à 80% des adolescent(e)s et jeunes de
15-24 ans de disposer de compétences adaptées pour se protéger du VIH et des IST, et à
100% de jeunes et adolescents présentant une IST de bénéficier d’une prise en charge
gratuite, particulièrement dans les districts prioritaires, selon des approches différenciées
et avec l'appui des acteurs communautaires.
L’utilisation systématique du préservatif lors des rapports sexuels à risque sera effective
chez 90% de personnes sexuellement actives, grâce à la promotion de l'usage du
préservatif, à la couverture à 50% des besoins nationaux en préservatifs et gels lubrifiants
par la distribution gratuite.
Enfin, l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant sera renforcée avec
l'appui des acteurs communautaires, à travers la mise en place du processus de certification
de l'eTME d'ici fin 2025, la sensibilisation sur la PTME , le dépistage du VIH chez 100%
des femmes qui fréquentent les services de SMNIA/SR, le dépistage du VIH chez 95% des
femmes enceintes attendues en première CPN, la rétention dans les soins d’au moins 95%
des couples mère-enfant jusqu'à la connaissance du statut sérologique définitif de l'enfant
exposé, la prophylaxie ARV pour les enfants exposés dans les 72 heures suivant
l’accouchement, le dépistage précoce et la prophylaxie au CTX d’au moins 95% des
enfants exposés, ainsi que l’offre d’une méthode de contraception moderne à 50% des
FVVIH en âge de procréer reçues dans les services de SMNIA/SR (publics, privés,
confessionnels ou communautaires).

41
Résultat Impact 1 : D’ici à 2023, les nouvelles infections
Effet 1.1 : D'ici 2023, 80% des adolescent(e)s de 10 à 24 ans disposent de
compétences adaptées pour se protéger du VIH

Effet 1.2 : D’ici 2023, 90% des KPs utilisent le paquet de services de prévention
combinée
sont réduites de 65%

Effet 1.3 : D’ici 2023, 90% des populations en contexte de vulnérabilité utilisent le
paquet de services de prévention

Effet 1.4 : D’ici 2023, 80% des personnes victimes d’accident d’exposition au sang
(AES/LB) ou sexuelle bénéficient d’une prise en charge incluant la Prophylaxie Post-
Exposition (PPE)

Effet 1.5 : D'ici 2023, la transmission Mère – Enfant du VIH est réduite à moins de
2% à 6 semaines et à moins de 5% à 18 mois

Effet 1.6 : D’ici 2023, 80% des personnes présentant des signes d’IST ont recours à
des services de prévention et de soins pour leur prise en charge

Figure 12 : Résultats d’impact 1

Résultat d’effet 1.1 : d'ici 2023, 80% des adolescent(e)s de 10 à 24 ans disposent de
compétences adaptées pour se protéger du VIH

Selon les estimations, chez les adolescents de 10-19 ans, les jeunes filles enregistrent
environ six fois plus de nouvelles infections (2097) que les jeunes garçons (351), un
différentiel observé depuis 2004, tandis que dans la tranche de 15-24 ans, le ratio était de
1 garçon pour trois filles.
Accélérer la prévention est une option stratégique de haute importance au Cameroun, au
regard du nombre encore élevé des nouvelles infections et de l’incidence parmi les KPs.
Ce résultat d’impact vise la réduction de 65% des nouvelles infections et se décline par six
résultats d’effet qui permettront la mise en œuvre simultanée et à l’échelle nationale
d’interventions adaptées au contexte géographique et social des populations cibles. Il s’agit
en effet de focaliser les interventions sur les zones géographiques et les populations à risque
élevé. Les adolescentes et jeunes de 15 à 24, dont certains font partie du groupe des KPs.
Malgré la prévalence faible apparente dans cette population, les jeunes restent soumis à
un environnement socio-économique et culturel qui continue à les exposer au VIH et aux
IST.

Résultat d’effet 1.2 : d’ici 2023, 90% des KPs (TS, HSH, et UDI) utilisent le paquet
de services de prévention combinée
Les interventions de prévention combinée dans les zones de vulnérabilité doivent permettre
d’aller vers ces populations là où elles se regroupent (Hots spots). Elles incluront dans ces

42
cibles, la population des transgenres, jusqu’alors non prise en compte. Les cartographies
des différents sites qui seront étendues aux principales villes du pays permettront d’orienter
les interventions de terrain des ONG, vers les zones de vulnérabilité et de forte prévalence
selon l’approche population et lieux. Le système de coordination entre les acteurs
aux niveaux régionaux sur la prévention combinée sera renforcé.
Les capacités des professionnels de santé des établissements de soins dans les sites de
vulnérabilité seront renforcées pour fournir des services adaptés (prise en charge des IST,
dépistage VIH et syphilis, préservatifs, PrEP, orientation vers la prise en charge) tels que
prévus dans le cadre du paquet minimum de services (PMS).
Les lieux d’accessibilité du préservatif et lubrifiants en proximité seront identifiés dans le
cadre des cartographies. L’intégration et la coordination entre les différents programmes
de distribution de préservatifs améliorera l’accès et la disponibilité aux différentes
populations.
Les efforts porteront également sur le développement et la mise en place d’approches
différenciées adaptées et novatrices pour la promotion des mesures de prévention ainsi que
l’accès aux services de dépistage et de prise en charge du VIH, en particulier :
▪ la capitalisation de l’utilisation des nouvelles technologies de communication pour
renforcer la sensibilisation et la promotion des services (Prévention par internet et
réseaux sociaux) ;
▪ l’adaptation des services aux besoins spécifiques des adolescents(e)s et jeunes issus
des KPs TS et HSH sur la base des normes et standards ;
▪ le renforcement de la disponibilité des services à travers l’extension des unités de
Santé sexuelle au sein des ONG et dans les centres de santé pour un meilleur accès
des KPs à des services répondant à leurs besoins spécifiques ;
▪ l’extension de la PrEP pour la prévention du VIH parmi les HSH et TS dans les villes
de plus forte prévalence selon un modèle opérationnel adapté au Cameroun ;
▪ le renforcement des compétences en prévention combinée du personnel des Centres
de Sante à proximité des hots spots;
▪ l’approche diversifiée de dépistage (médicalisé, communautaire et autotest) pour
étendre la couverture par le test et atteindre les objectifs au-delà des 95-95-95 pour les
KPs ;
▪ le renforcement de la coordination et du réseautage entre les acteurs impliqués dans la
fourniture des services de prévention combinée dans les sites d’intervention.

Résultat d’effet 1.3 : d’ici 2023, 90% des populations en contexte de vulnérabilité
utilisent le paquet de services de prévention
Ce résultat d’effet est développé selon des approches de prévention spécifiques aux
populations vulnérables, à travers la promotion de services de prévention adaptés à leurs
besoins. Il inclura les femmes enceintes (la prévalence du VIH chez les femmes enceintes
était de 5,75% selon l’enquête de séro-surveillance sentinelle menée en 2016), les
43
adolescents et les jeunes, les réfugiés et déplacés, les détenus, les travailleurs des pôles
économiques et les personnes vivant avec un handicap. Toute population ayant eu un risque
d’exposition au VIH (exposition en milieu de soins ou exposition sexuelle, y compris les
abus sexuels) pourront bénéficier d’une Prophylaxie Post-Exposition, selon les directives
nationales.

Résultat d’effet 1.4 D’ici 2023, 80% des personnes victimes d’accident d’exposition
au sang (AES/LB) ou sexuelle bénéficient d’une prise en charge incluant la
Prophylaxie Post-Exposition (PPE)
Les victimes d’AES/LB et violences sexuelles rapportent insuffisamment ces cas dans les
services hospitaliers, de même que les prestataires en contact avec ces victimes. Il s’agira
pour atteindre les résultats de mettre en œuvre les stratégies suivantes :
• l’actualisation du protocole national de prise en charge des AES et violences sexuelles ;
• le renforcement de la communication sur la prévention des risques de transmission auprès
des prestataires en milieu de soins à travers l’information, la sensibilisation et la formation
pour le changement de comportement ;
• le renforcement de la communication auprès des populations pour bénéficier des
prestations du dispositif national ;
• le renforcement du système de documentation des AES et violences sexuelles en milieu
hospitalier afin d’opérer une orientation immédiate vers une prophylaxie ;
• le renforcement des mesures de protection contre l’infection à VIH en milieu de travail
pour l’élimination de la transmission de l’infection en milieu de soins ;
• le renforcement de la collaboration entre sites de dispensation des ARV et centres sociaux
pour la prise en charge des violences sexuelles ;
• le renforcement de la prise en charge des cas d’accidents d’AES dans les milieux de soins.

Résultat d’effet 1.5 : d'ici 2023, la transmission Mère – Enfant du VIH est réduite à
moins de 2% à 6 semaines et à moins de 5% à 18 mois

Ce résultat d’effet vise à aboutir à la certification de l’eTME au Cameroun d’ici 2025. Cela
nécessite de mettre en place de façon formelle le processus de certification de l'eTME d'ici
fin 2025. La sensibilisation des femmes qui fréquentent les services de SMNIA/SR sur la
PTME et le dépistage du VIH, de la syphilis et des hépatites virales devra être systématique
pour toutes les femmes, de même que leur dépistage en CPN-1. Toutes les FvVIH enceintes
bénéficieront de soins dans un établissement sanitaire, pour l’accouchement, pour la
prophylaxie ARV des enfants exposés dans les 72 heures suivant l’accouchement et pour
le dépistage précoce selon les directives PTME en vigueur et d'une prophylaxie au
cotrimoxazole.
Les stratégies mises en œuvre avec le soutien communautaire viseront à ce qu’au moins
95% des couples mère-enfant soient retenus dans les soins jusqu'à la connaissance du statut

44
sérologique définitif de l'enfant exposé. Enfin, en matière d’accès à la SSR, les efforts
porteront sur une offre de méthode de contraception moderne à 100% des FvVIH en âge
de procréer reçues dans les services de SMNIA/SR (publics, privés, confessionnels ou
communautaires).
Résultat d’effet 1.6 : d’ici 2023, 80% des personnes présentant des signes d’IST ont
recours à des services de prévention et de soins pour leur prise en charge
Les personnes souffrant d’IST bénéficieront d’une prise en charge selon les directives
nationales.

Tableau 8 : Résultats d’effet 1


Résultats d’effet Résultats produits
Effet 1.1 : D’ici 2023, 80% des Produit 1.1.1 : d’ici 2023, 80% des adolescents (filles et garçons)
adolescent(e)s de 10 à 24 ans de 10 à 14 ans bénéficient des programmes de prévention
disposent de compétences spécifiques de qualité pour une connaissance complète du VIH
adaptées pour se protéger du
Produit 1.1.2 : d’ici 2023, 80% des adolescents (filles et garçons)
VIH
de 15 ans à 24 ans bénéficient des programmes de prévention
spécifiques de qualité pour l’adoption des comportements à
moindre risque
Effet 1.2 : D’ici 2023, 90% des Produit 1.2.1 : d’ici 2023, 90% des TS et des HSH ont accès à un
KPs utilisent le paquet de paquet complet de services de prévention combinée dans tous les
services de prévention sites
combinée Produit 1.2.2 : d’ici 2023, 90% des personnes qui utilisent les
drogues sont sensibilisées et ont accès à un paquet adapté de
services de réduction des risques
Produit 1.3.1 : d’ici 2023, 90% de la population en milieu
carcérale sont sensibilisés et ont accès à un paquet adapté de
services de prévention dans les prisons

Effet 1.3 : d’ici 2023, 90% des Produit 1.3.2 : d’ici 2023, les femmes et les hommes en situation
populations en contexte de de vulnérabilité (travailleurs des sites économiques, personnel en
vulnérabilité utilisent le paquet uniforme, personnes en situation de handicap, refugiés ou
de services de prévention déplacées, population autochtone Pygmées, Boboro, etc et autres)
sont sensibilisés et ont accès aux services de prévention du VIH
Produit 1.3.3 : D’ici 2023, 90% des besoins en préservatifs
(féminins et masculins) et en gel lubrifiant pour la prévention du
VIH sont couverts sur tout le territoire national
Effet 1.4 : D’ici 2023, 80% des Produit 1.4.1 : D’ici 2023, tous les sites de dispensation des ARV
personnes victimes d’accident offrent la PPE en cas d’accidents d’exposition sanguine ou à
d’exposition au sang (AES/LB) d’autres liquides biologiques (AES/LB) selon des procédures
ou sexuelle bénéficient d’une standardisées
prise en charge incluant la Produit 1.4.2 : D’ici 2023, les personnes victimes d’AES/LB sont
Prophylaxie Post-Exposition sensibilisées et informées pour l’accès à la prévention
(PPE)
Produit 1.5.1 : d’ici 2023, 100% des femmes qui fréquentent les
services de SMNI/PF sont sensibilisées sur la prévention, le
dépistage du VIH et la PTME dans le cadre de la SSR
Produit 1.5.2 : d’ici 2023, 95% des femmes enceintes sont
Effet 1.5 : D’ici 2023, la dépistées pour le VIH dans les structures de santé publiques et
transmission Mère – Enfant du privées et reçoivent le résultat
VIH est réduite à moins de 2% Produit 1.5.3 : d’ici 2023, 95% des femmes enceintes qui sont
à 6 semaines et à moins de 5% à dépistées séropositives reçoivent des ARV pour leur traitement et
18 mois pour réduire le risque de transmission du VIH à leur enfant

45
Produit 1.5.4 : d’ici 2023, 80% des enfants exposés sont testés à
la PCR à partir de la 6ieme semaine de vie
Produit 1.5.5 : d’ici 2023 85% des enfants exposés sont mis sous
ARV prophylactiques et cotrimoxazole
Produit 1.6.1: d’ici 2023, 80% des personnes présentant des
Effet 1.6 : D’ici 2023, 80% des comportements à risque d'infection par les IST (gonococcie,
personnes présentant des signes syphilis, infection à HPV) ont accès aux services de prévention
d’IST ont recours à des services
de prévention et de soins pour Produit 1.6.2: d’ici 2023, 80% des personnes présentant des
leur prise en charge signes d’IST sont pris en charge selon les directives nationales

Résultat Impact 2 : d'ici 2023, la mortalité liée au VIH est réduite de 62%
Le Cameroun s’est engagé à atteindre les objectifs 95-95-95 soit (i) 95% des PVVIH
adultes, adolescents et enfants connaissent leur statut sérologique pour le VIH, (ii) 95%
des PVVIH adultes, adolescents et enfants connaissant leur statut reçoivent un traitement
antirétroviral, (iii) 95% des PVVIH adultes, adolescents et enfants traités par ARV ont une
charge virale indétectable à 12 mois.
Les résultats attendus de l’impact 2 vise à réduire la mortalité liée au VIH de 62% entre
2019 et fin 2023. Cela se traduira par l’amélioration de la connaissance du statut
sérologique. Le plan d’extension du PSN se focalisera sur la mise en œuvre d’une approche
diversifiée de dépistage du VIH. Cette approche capitalisera sur les initiatives
communautaires en cours pour un meilleur ciblage des KPs (dépistage communautaire,
autotest) tout en renforçant le dépistage initié par les prestataires. La délégation des tâches
en matière de prise en charge sera mise en œuvre pour assurer une couverture optimale au
niveau des sites qui font face à un manque de personnel.
Les efforts porteront également sur l’amélioration du système de gestion des
approvisionnements pour assurer la disponibilité continue des tests, des médicaments, des
équipements de laboratoire et autres intrants essentiels.
mortalité liée au VIH est réduite de 62%

Effet 2.1 : d'ici 2023, 92% des PVVIH adultes, adolescents et enfants
Résultat Impact 2 : D'ici 2023, la

connaissent leur statut sérologique à l’egard du VIH

Effet 2.2 : d'ici 2023, 92% des PVVIH adultes, adolescents et enfants
connaissant leur statut reçoivent un traitement antirétroviral

Effet 2.3 : d'ici 2023, 92% des PVVIH (adultes, adolescents et enfants) traités
par ARV ont une charge virale indétectable à 12 mois

Effet 2.4 : d'ici 2023, 100% des cas de co-infections et comorbidités sont pris
en charge suivant les directives nationales

Figure 13 : Résultat Impact 2

46
Résultat d’effet 2.1 : d'ici 2023, 92% des PVVIH adultes, adolescents et enfants
connaissent leur statut sérologique à l’égard du VIH
L’atteinte de ce résultat d’effet passe par la mise en œuvre d’une offre élargie de dépistage
et conseil du VIH en :
▪ renforçant la décentralisation des tests VIH au niveau des centres de santé et
communautaires en intégrant le CDIP dans les structures de santé privé, publique et
confessionnel ;
▪ renforçant la proposition du dépistage systématique dans toutes les portes d’entrée des
formations sanitaires, y compris les banques de sang, à l'endroit de la population
générale particulièrement les jeunes âgées de 15-24 ans, les femmes enceintes, les
enfants exposés, les patients atteints de tuberculose, d’IST, les PVVIH et leurs
partenaires (partenaires sexuels ou conjoints) en utilisant entre autres les nouvelles
technologies telles que le recours aux POC intégrés PCR/Charge virale ;
▪ renforçant la qualité des services de dépistage conseil en milieu hospitalier et
communautaire ;
▪ renforçant la promotion du conseil et dépistage du VIH auprès des adolescentes, des
jeunes filles et des femmes âgées de 15-49 ans en milieu communautaire, y compris
les centres d’écoute et de conseil des jeunes par des agents communautaires et de santé
tous formés ;
▪ renforçant le dépistage en couple et selon l’approche famille à partir d’un sujet index
(partenaire sexuel et enfants de sujet index, parents (père et mère) et fratries des
enfants index) ;
▪ renforçant les capacités des pairs éducateurs et conseillers communautaires pour le
conseil et dépistage des KPs ;
▪ renforçant la mobilisation des KPs suivie du dépistage par les pairs éducateurs et les
conseillers communautaires ;
▪ renforçant l’approvisionnement régulier en réactifs et consommables pour les services
de CDV.
En résumé, il s’agira de promouvoir l’approche de ciblage géographique et populationnelle
suivant l’épidémie pour toutes les stratégies de dépistage définies.
Résultat d’effet 2.2 : d'ici 2023, 92% des PVVIH adultes, adolescents et enfants
connaissant leur statut reçoivent un traitement antirétroviral
Il s’agit de proposer le traitement ARV immédiatement après l’établissement du diagnostic.
C’est la principale orientation du dispositif « Tester et traiter1». Il s’agit d’orienter et ou
d’accompagner (linkage) le plus tôt possible les personnes nouvellement dépistées VIH+ à
intégrer les services de soins et traitement du VIH. Toutes les opportunités doivent être

1
Guide pour la mise en œuvre de la stratégie « Traitement pour Tous » au Cameroun Mars 2017

47
utilisées pour la mise précoce des patients sous traitement ARV, aussi bien pour ceux
dépistés en communauté que pour ceux dans les formations sanitaires (FOSA).
▪ La stratégie de dispensation communautaire des ARV vise à améliorer le continuum
de soins des patients. Le Cameroun a adopté la dispensation communautaire des ARV
en 2016 avec mise en œuvre à partir de 2017. Selon les données programmatiques, la
contribution communautaire représente 13% du 2ème 90 (Rapport de la revue à mi-
parcours du PSN VIH 2018-2022,). Il s’agit d’augmenter et d’améliorer le continuum
de soins pour les PVVIH et rapproché l’offre de soins en levant tous les obstacles de
l’accès aux ARV
▪ Le Ministère de la Santé a adopté la politique du suivi biologique des PVVIH par la
charge virale. Il existe encore des insuffisances pour le passage à échelle de cette
directive quant à l’organisation du circuit de transport et de rendu des résultats, la
demande de l’examen par les prestataires, l’accès à l’examen dans les 10 régions et le
renforcement des capacités des prestataires.
▪ Le Cameroun a adopté le protocole à base de Dolutegravir (DTG) en première ligne
selon les recommandations de l’OMS sur la base des critères (i) d’efficacité ; (ii) de
barrières génétiques élevées ; (iii) de faible toxicité et faible coût. Ces critères ont pour
avantages l’amélioration de l’observance, la suppression virale et une meilleure
qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Le plan de transition vers les
protocoles à base de Dolutegravir est progressif et rencontre quelques difficultés
opérationnelles. Ces difficultés sont liées à la résistance de certains praticiens et
malades aux changements de traitement et au défi imposé à la chaine
d’approvisionnement qui s’exprime en termes de nombreuses ruptures de molécules
dans certains sites de TARV.
▪ L’accès des PVVIH à l’éducation thérapeutique dans le cadre de leur prise en charge
sera élargi pour assurer une couverture dans tous les sites de PEC. Le programme
national s’appuiera aussi sur la mise en œuvre du dispositif de téléphonie mobile et
d’applications, pour améliorer la rétention des PVVIH, par des messages de rappels
pour les rendez-vous des consultations et l’approvisionnement en médicaments ARV.
Un protocole d’identification et de recherche active des PVVIH perdues de vue sera
mis en œuvre avec la participation des associations.
Résultat d’effet 2.3 : d'ici 2023, 92% des PVVIH (adultes, adolescents et enfants)
traités par ARV ont une charge virale indétectable à 12 mois
Pour assurer l’accès à l’examen de charge virale, le plan de passage à l’échelle de la charge
virale sera mis en œuvre. Pour atteindre l’objectif de 92% rétention des PvVIH sous TARV
à 24 mois, la prévention et la recherche active des perdus de vue sera mise en œuvre dans
le cadre du dispositif de rétention qui sera élaboré avec les différentes associations pour
assurer une couverture dans tous les sites de prise en charge (CTA/UPEC, sites PTME,
CDT). Les stratégies à adopter seront :
▪ le passage à l’échelle du déploiement des plateformes de charge virale au niveau
national et régional ;

48
▪ l’organisation du réseautage des sites décentralisés vers les plateformes de charge
virale pour le transport et le rendu des résultats de charge virale ;
▪ le renforcement des capacités des prestataires de santé au prélèvement et à l’utilisation
des plateformes de charge virale ;
▪ la capitalisation du déploiement des Point of Care (POC) acquis dans le cadre du
diagnostic de la TB et le diagnostic précoce de l’enfant par PCR en vue de leur
utilisation comme plateformes de charge virale ;
▪ le renforcement de la demande de charge virale par les prestataires de soins et les
patients ;
▪ la mise à disposition continue des réactifs et autres consommables de la CV ;
▪ le renforcement des capacités à la gestion des résistances aux ARV ;
▪ la mise en place d’un dispositif de surveillance des résistances à tous les niveaux ;
▪ le renforcement de la disponibilité des ARV de troisième ligne ;
▪ l’amélioration de l’accessibilité financière aux tests de résistance du VIH.
Résultat d’effet 2.4 : d'ici 2023, 95% des cas de co-infections et comorbidités sont
pris en charge suivant les directives nationales.
Dans le cadre de la prise en charge de l’infection à VIH et les comorbidités, toutes les
PvVIH bénéficient d’une recherche active de la TB et le cas échéant d’une prophylaxie à
l’INH et sont traitées. Les autres infections opportunistes et comorbidités (y compris les
hépatites) seront également recherchées et prises en charge. Cela nécessite de rendre
systématique l’offre de dépistage de la TB/Hépatites/syphilis chez les PvVIH et la
formation des prestataires de santé des sites de prise en charge VIH, dans la PEC des co-
infections (TB/VIH, Hépatites/VIH).
L’intégration des services VIH, TB et hépatites sera renforcée pour la proposition
systématique du test VIH pour tous les patients tuberculeux et la référence systématique
des patients dépistés positifs vers les structures de prise en charge. La mise en œuvre de
cette recommandation passe par le renforcement des mesures de contrôle de l’Infection
tuberculeuse dans les structures de prise en charge TB et VIH et implique une étroite
collaboration entre les programmes VIH, TB et hépatites.
Tableau 9 : Résultats d’effet 2
Résultats d’effet Résultats produit
Effet 2.1 : en 2023, 92% des Produit 2.1.1 : d’ici 2023, 92% des KPs et vulnérables bénéficient
PVVIH adultes, adolescents et d’une offre de dépistage adaptée à travers des approches ciblées et de
enfants connaissent leur statut proximité
sérologique à l’égard du VIH
Produit 2.1.2 : d’ici 2023, l’offre permanente de dépistage du VIH,
initiée par le prestataire est étendue dans toutes les structures de santé
publiques, privées et communautaires
Produit 2.2.1 : d’ici 2023, 92% des PVVIH (enfants et adolescents)
nouvellement diagnostiquées sont mises sous traitement
Effet 2.2 : D’ici 2023, 92% des
PVVIH adultes, adolescents et Produit 2.2.2 : d’ici 2023, 92% des PVVIH adultes sont maintenues
enfants connaissant leur statut sous traitement

49
reçoivent un traitement Produit 2.2.3 : d’ici 2023, 92%% des PVVIH (adolescents et enfants)
antirétroviral sont maintenues sous traitement

Produit 2.3.1 : d’ici 2023, 75% des PVVIH suivies bénéficient de la


charge virale selon les directives nationales

Effet 2.3 : D’ici 2023, 90% des


Produit 2.3.2 : d’ici 2023, 100% des PVVIH qui ont une charge virale
PVVIH (adultes, adolescents et
détectable sont prises en charge suivant les directives nationales
enfants) traités par ARV ont une
Produit 2.3.3 : d’ici 2023, 100% des laboratoires accrédités
charge virale indétectable à 12
respectent les normes de qualité de réalisation de la charge virale aux
mois
PVVIH

Produit 2.4.1 : d’ici 2023, 100% des patients co-infectés TB VIH


reçoit à la fois les antituberculeux et les ARV
Produit 2.4.2 : d’ici 2023, 80% des patients infectés bénéficient des
Effet 2.4 : D’ici 2023, 100% des mesures de prévention de la tuberculose
cas de coïnfections et Produit 2.4.3 : d’ici 2023, au moins 80% des patients ayant une
comorbidités sont pris en charge infection opportuniste sont pris en charge selon les directives
suivant les directives nationales nationales
Produit 2.4.4 : d’ici 2023, toutes les PVVIH sous TARV qui sont
éligibles bénéficient d’une prophylaxie à l’INH et sont traitées pour
les comorbidités (y compris les hépatites)

Résultat impact 3 : d’ici 2023, la qualité de vie des personnes infectées


et/ou affectées par le VIH est améliorée de 50%
L’atteinte de cet impact 3 se traduit par une amélioration de la qualité de vie des personnes
vivant avec le VIH et leur famille. Il s’agit de créer un environnement favorable pour
accompagner la mise en œuvre du présent PSN, et permettre de lever les obstacles qui
entravent l’accès à la prévention et aux soins. Les décideurs et les leaders d’opinion seront
aussi sollicités à la fois pour faciliter la création d’un environnement protecteur pour les
populations, mais aussi pour assurer la protection des intervenants qui travaillent sur le
terrain auprès des PVVIH, des populations en contexte de vulnérabilité et des KPs.

50
Effet 3.1 : d'ici 2023, la stigmatisation et la discrimination liées au VIHdes
PVVIH, des populations clés et vulnérables sont réduites de moitié
Résultat Impact 3 : D’ici 2023, la qualité
de vie des personnes infectées et/ou
affectées par le VIH est améliorée de

Effet 3.2: d'ici 2023, 60% des personnes infectées et affectées par le VIH
bénéficient du paquet d’accompagnement psychologique et social
50%

Effet 3.3 : 50% des PVVIH, des KPs et populations vulnérables au VIH
victimes de discrimination et stimatisation liées au VIH bénéficient d’un
accompagnement juridique

Effet 3.4. 30% des prestataires clés (force de maintien de l’ordre, prestataires
de santé, corps juridique) sont formés et informés sur les questions de
stigmatisation et discrimination des PvVIH

Effet 3.5. 50% des prestataires de soins et APS ont les compétences
renforcées en santé mentale

Figure 14 : Résultats Impact 3

Résultat d’effet 3.1 : d'ici 2023, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH


des PVVIH, des populations clés et vulnérables sont réduites de 50%
Il s’agit de développer des interventions de plaidoyer, de formation auprès des décideurs
et leaders d’opinion, afin de réduire la stigmatisation et la discrimination dans tous les
milieux. Grâce au renforcement des capacités des intervenants des prestataires de santé
sur les droits des PvVIH et autres populations vulnérables, le respect des droits humains
est assuré. L’accompagnement des personnes sera réalisé dans le cadre des actions de
protection juridique des droits des PvVIH et des groupes vulnérables (assistance juridique,
formation juridique…).
Les PvVIH et les représentants des KPs, seront impliqués à la mobilisation de la
communauté afin que la société civile contribue au plaidoyer pour la levée des barrières à
l’accès aux soins. L’information sur les droits des PvVIH sera développée afin de permettre
à chacun de lutter contre la discrimination et la stigmatisation liées au VIH.
Résultat d’effet 3.2: d'ici 2023, 60% des personnes infectées et affectées par le VIH
bénéficient du paquet d’accompagnement psychologique et social
Un modèle innovant devra être créé définissant sous forme de dispositif national le paquet
de services de soutien psychologique et social aux PvVIH leur permettant de bénéficier des
appuis correspondant à leurs besoins et à ceux de leur famille. Le partenariat entre les
ministères concernés et les associations communautaires sera promu pour que les
personnes concernées accèdent aux différents dispositifs sociaux. Le renforcement de la
mobilisation des ressources pour le soutien socio-économique aux PvVIH

51
(autonomisation) sera recherché à travers des conventions avec les ministères et
programmes sociaux concernés (Ministère des Affaires Sociales et autres ministères).
Dans ce contexte, les orphelins, les enfants et adolescents vulnérables, bénéficient aussi
des interventions du paquet de services adaptés à leurs besoins au plan éducatif, social et
économique. Aussi, les référentiels normatifs en matière de prise en charge des OEV seront
actualisés, suivi du développement des modules de formation des acteurs.
La dynamique de soutien psychosocial des enfants /adolescents vivant avec le VIH doit
être développée pour répondre aux besoins en accompagnement pour (i) l’annonce du statut
sérologique, (ii) la gestion des projets de vie dans le contexte du VIH, les interventions de
life skylls… Cela contribuera à l’émergence de jeunes/adolescents vivant avec le VIH qui
deviendront des leaders et des modèles pour booster à la fois la prévention et l’utilisation
des services de dépistage et de traitement par ce groupe d’âge.
Résultat d’effet 3. 3 : 50% des PvVIH, des KPs et populations vulnérables victimes
de discrimination et de stigmatisation liées au VIH bénéficient d’un
accompagnement juridique
Les mesures seront dirigées vers le recensement et la modélisation des mécanismes de
recours existants en cas de violations des droits humains ainsi que la mise à jour des outils
normatifs en matière de protection. Des supports d’observation et de récolte des situations
de discrimination liées au VIH seront développés et mis en place au niveau communautaire.
La contribution et l’implication active des ONG est capitale pour la réussite de cet objectif.
Les différents acteurs devront développer des outils d’assistance pour les PvVIH qui
comportent : l’écoute, le suivi individuel, la conciliation avec l’autre partie, la médiation et
l’assistance juridique. Ces outils doivent être accessibles au niveau local dans toutes les
régions, et des solutions individuelles devront être trouvées. Les interventions porteront
notamment sur :
▪ la définition des mécanismes de recours et des outils pour le traitement des plaintes
en cas de discrimination et violation des droits humains en lien avec le VIH ;
▪ la conception et mise en place d'un système de suivi communautaire pour la
notification des cas de stigmatisation et de discrimination au niveau des OSC ;
▪ le développement de supports d'information des PvVIH et les KPs sur le dispositif de
recours et les outils de notification.
Résultat d’effet 3.4. 30% des prestataires clés (force de maintien de l’ordre,
prestataires de santé, corps juridique) sont formés et informés sur les questions de
stigmatisation et discrimination des PvVIH
Les actions prévoient de conduire et renforcer le plaidoyer pour lutter contre les obstacles
et améliorer l’environnement juridique de la réponse au Sida. Une sensibilisation et
formation des services de police et du parquet sur les programmes de prévention du VIH
auprès des populations vulnérables et clés sera renforcée. Pour lutter contre la
discrimination, il est nécessaire d’agir sur les différents niveaux et dans les institutions où
la discrimination risque de toucher les PvVIH (le milieu judiciaire, les acteurs du milieu
du travail, le personnel des centres pénitenciers).

52
Des ateliers de sensibilisation des magistrats, avocats, agents de police pour l’application
des lois sur la non-discrimination seront organisés et une stratégie de communication sera
mise en œuvre. L’impact attendu est de les sensibiliser sur les effets négatifs des violations
des droits humains de ces catégories de personnes et les retombées sur la santé publique.
Les acteurs seront sensibilisés et formés, afin qu’ils disposent des outils nécessaires.
Les interventions porteront notamment sur :
▪ le renforcement de la gouvernance et la coordination multisectorielle aux niveaux
national et régional pour la mise en œuvre des activités ;
▪ l’élaboration d’outils de communication pour lutter contre la stigmatisation et
discrimination ;
▪ la sensibilisation et le renforcement des capacités des décideurs (parlementaires,
leaders d'opinion, agents d'autorités et de justice) sur les droits humains, genre et
l'accès aux services de prévention et soins du VIH.
Résultat d’effet 3.5. 50% des prestataires de soins et APS ont les compétences
renforcées en santé mentale
La question de la stigmatisation et de la discrimination en milieu de soins, est souvent
relatée par les différents acteurs et a été documentée lors de l’étude stigma index. Les
PVVIH ont rapporté des cas de violations de leurs droits en milieu de soins.
Cette situation et le vécu négatif des PVVIH peut engendrer des souffrances mentales qu’il
est important de prendre en compte.
Les interventions porteront notamment sur :
▪ l’intégration de l’approche santé mentale dans le processus de planification de
programmation, de suivi/évaluation du PSN ;
▪ la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation sur la lutte contre la discrimination
en milieu de soins avec la mobilisation de personnes ressources ;
▪ l’introduction des modules sur la Santé mentale.

Tableau 10 : Résultats d’effet 3


Résultat d’Effet Résultat Produit
Produit 3.1.1 : d’ici 2023, 90% des personnes cibles secondaires
(personnels de santé, magistrats, policiers) reçoivent un paquet de service
Effet 3.1 : D’ici 2023, la adapté pour réduire la discrimination des PvVIH, KPs et des populations
stigmatisation et la vulnérables
discrimination liées au VIH des
PVVIH, des KPs et vulnérables Produit 3.1.2 : d’ici 2023, 100% des PvVIH, KPs et des populations
sont réduites de moitié d'ici à vulnérables bénéficient des services de protection relatifs aux droits
2023 humains.
Produit 3.1.3 : d’ici 2023, l’environnement social et juridique protège les
PvVIH, KPs et les populations vulnérables contre la discrimination
Effet 3.2 : D’ici 2023, 60% des Produit 3.2.1 : d’ici 2023, 60% des PvVIH dans le besoin bénéficient d'un
personnes infectées et affectées accompagnement psychosocial
par le VIH suivies bénéficient du

53
paquet d’accompagnement Produit 3.2.2 : d’ici 2023, 60% des PvVIH indigents bénéficient d'un
psychologique et Social accompagnement socio-économique

Produit 3.2.3 : d’ici 2023, 60% des OEV identifiés reçoivent le paquet
minimum de services adaptés à leurs besoins suivant les normes en
vigueur
Effet 3. 3 : 60% des PvVIH, des Produit 3. 3.1 : 60% des PvVIH, des KPs et vulnérables bénéficient d’un
KPs et vulnérables bénéficient accompagnement juridique
d’un accompagnement juridique
Effet 3.4 : 30% des prestataires 3.4.1 d’ici 2023, 30% des prestataires clés bénéficient d’un
clés (force de maintien de l’ordre, Renforcement des capacités sur la stigmatisation discrimination des
prestataires de santé, corps PvVIH
juridique) sont formés et
informés sur les questions de
stigmatisation et discrimination
des PvVIH
Effet 3.5 : 50% des prestataires 3.5.1 D’ici 2023, les prestataires des soins et APS bénéficient d’un
de soins et APS ont les renforcement des capacités sur la prise en charge des troubles mentaux
compétences renforcées en santé en lien avec les maladies chroniques et les vulnérabilités et la prévention
mentale des suicides

Résultat Impact 4 : d'ici 2023, la qualité de la gouvernance de la réponse


nationale a progressé de 50%.
Ce résultat d’impact sur la qualité de la gouvernance sera atteint à travers le renforcement
du leadership national du CNLS en tant qu’instance de coordination multisectorielle de la
réponse nationale.
gouvernance de la réponse nationale a progressé de

Effet 4.1 : d'ici 2023, le leadership et la coordination de la réponse nationale


au VIH sont efficacement assurés au niveau central et décentralisé
Résultat Impact 4 : D'ici 2023, la qualité de la

Effet 4.2 : d'ici 2023, toutes les ressources financières et humaines


nécessaires sont mobilisées et utilisées de façon optimale
50%

Effet 4.3 : d'ici 2023, la contribution du système communautaire dans la


réponse atteint 30% sur le plan stratégique et opérationnel

Effet 4.4 : d'ici 2023, les informations stratégiques de qualité sur les IST et le
VIH sont permanemment produites et utilisées pour la prise de décision

Effet 4.5 : d’ici 2023, un système efficace et résiliant d’approvisionnement et


de gestion des médicaments et intrants de laboratoire est assuré

Figure 15 : Résultat Impact 4

54
Résultats d’effet 4.1 : d'ici 2023, le leadership et la coordination de la réponse
nationale au VIH sont efficacement assurés au niveau central et décentralisé.
Les stratégies proposées visent à renforcer la coordination, le leadership de l’Etat et son
engagement durable pour la pérennisation des ressources mobilisées aux niveaux national
et international. L’atteinte des résultats d’effet mentionnés ci-après entraînera l’alignement
des secteurs et des partenaires à la réponse au VIH dans le cadre de la multisectorialité et
de la décentralisation. La coordination multisectorielle de la réponse nationale est
fondamentale et assurée par le Groupe Technique Central (GTC) au niveau central et par
les Groupes Techniques Régionaux (GTR) dans les 10 Régions du pays pour ce qui
concerne le niveau décentralisé. Le GTC est l’organe exécutif du Comité National de Lutte
contre le Sida. Il est chargé de coordonner la mise en œuvre de la stratégie nationale et de
suivre l’atteinte des résultats des secteurs qui concourent à cette réponse.
La mobilisation des villes du Cameroun dans la réponse nationale au VIH, à travers les
collectivités territoriales décentralisées est indispensable pour l’atteinte des résultats.
Résultat d’effet 4.2 : d'ici 2023, toutes les ressources financières et humaines
nécessaires sont mobilisées et utilisées de façon optimale.
La mobilisation des ressources financières nationales est assurée à travers l’implication du
gouvernement aux côtés des principaux partenaires techniques et financiers qui sont le
PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose dont
les contributions respectives représentent environ 46% et 40% des fonds mobilisés. Au
niveau national, l’essentiel des ressources retracées est mobilisé auprès de l’Etat.
Les principales stratégies qui seront développées visent le renforcement d’une part de la
mobilisation des ressources internes et externes, la gestion et la reddition des comptes sur
le financement du PSN et d’autre part de la coordination du GTC-CNLS au niveau de la
communication et agrégation des informations financières. Une veille stratégique sera
développée pour orienter les financements en fonction de la dynamique de l’épidémie. Cela
sera possible avec une coordination développée à tous les niveaux, central, décentralisé,
sectoriel, un plaidoyer continu et un leadership fort.
Un plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers (PTF) et secteurs pour un
rapportage financier régulier au GTC-CNLS est capital afin d’avoir un paysage financier
complet.
Le suivi budgétaire annuel du PSN (rapport financier consolidé) doit être réalisé afin
d’élaborer un plan de travail qui prend en compte les gaps financiers identifiés. Pour cela,
il est indispensable d’établir un lien entre le suivi programmatique et le suivi financier pour
assurer une meilleure priorisation des interventions à haut impact. Dans le cadre des
mécanismes innovants de financement de la lutte. Il s’agira également de redynamiser le
secteur privé et les autres partenaires ainsi que les collectivités territoriales décentralisées.
Enfin, dans le cadre de la transparence dans la gestion des ressources disponibles et le
devoir de rendre compte, un système de gestion des risques programmatiques et financiers
sera élaboré. La réponse nationale à l’épidémie de VIH doit être efficace et efficiente à tous
55
les niveaux pour garantir l’atteinte des résultats de la mise en œuvre, le suivi et la qualité
des interventions.
Résultat d’effet 4.3 : d'ici 2023, la contribution du système communautaire dans la
réponse atteint 30% sur le plan stratégique et opérationnel.
La mise en œuvre d’une politique de partenariat avec les acteurs communautaires
(associations et réseaux de PVVIH, associations des groupes de populations les plus
exposées, ONG et réseaux impliqués dans la réponse nationale au VIH, etc.) pour renforcer
leur contribution et participation active à la réponse nationale est déterminante au regard
des résultats escomptés par le présent PSN , en vue de la réduction des nouvelles
infections, et la mortalité liées au VIH ainsi que l’appui social et psychologique aux
personnes infectées et affectées par la VIH.
Le renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et managériales des
associations partenaires ainsi que la redynamisation de la plateforme de concertation, vise
à accompagner le passage à l’échelle et l’amélioration de la qualité des interventions, afin
de contribuer à l’atteinte des cibles nationales.
Résultat d’effet 4.4 d'ici 2023, les informations stratégiques de qualité sur les IST et
le VIH sont permanemment produites et utilisées pour la prise de décision.
Le MINSANTE dispose d’un système national d’information sanitaire (SNIS) de routine
qui couvre les prestations de soins de santé primaires et hospitalières. Ce système vise à :
i) promouvoir l’information sanitaire ; ii) mettre en place des méthodes modernes de
recueil de données ; iii) rationaliser l’organisation et la gestion d’informations de qualité ;
iv) veiller à la qualité et à la comparabilité des données. Il est nécessaire de réviser et
intégrer les différents systèmes d’information existant, pour éviter leur verticalité liée à
celle des programmes de santé (y compris VIH et TB) et éviter les chevauchements
programmatiques du système d’information.
L’amélioration du système national de suivi et d’évaluation concernant le VIH porte sur la
définition et le choix d’indicateurs pertinents, la simplification et la désagrégation des
outils de collecte, l’intégration des données communautaires, afin de permettre, une gestion
efficace des informations stratégiques par tous les acteurs institutionnels et
communautaires. Au-delà des aspects de gestion, il s’agit de l’utilisation des données pour
la prise de décision.
Les principaux outils seront revus pour une utilisation efficace des données aux niveaux
central et décentralisé. Par ailleurs, il s’agira d’évaluer la faisabilité et l’utilisation d’un
système de code d’identifiant unique tant pour la prévention que la prise en charge médicale
et le continuum de soins du VIH dans certaines régions et enfin, la généralisation devra se
faire en fonction des résultats obtenus.
Enfin, dans le cadre du renforcement du système de santé (RSS), le système d’information
concernant le VIH sera intégré progressivement au Système National d’Information
Sanitaire (SNIS), permettant ainsi au Ministère de la Santé Publique de disposer de toutes
les informations stratégiques relatives aux maladies.

56
Le développement de la recherche opérationnelle constitue un axe / enjeu important pour
le suivi de l’épidémie etla révision annuelle des estimations de l’épidémie sur la base des
nouvelles données. Il s’agit de renforcer la surveillance épidémiologique et
comportementale au moyen des études bio-comportementales auprès des KPs tous les deux
ans. Il s’agit aussi de conduire des études de surveillance des résistances aux ARV pour
prévenir et gérer les échecs thérapeutiques, etc.
Résultat d’effet 4.5 : d’ici 2023, un système efficace et résiliant d’approvisionnement
et de gestion des médicaments et intrants de laboratoire est assuré.
En ce qui concerne le volet gestion des approvisionnements et des stocks (GAS), des
améliorations ont été apportées et seront renforcées. Il s’agit notamment :
▪ du renforcement de capacités des acteurs du niveau périphérique ;
▪ de la contractualisation avec la CENAME et les Fonds régionaux sur une base d’objectifs ;
▪ de la prise en compte des indicateurs/données GAS dans le DHIS2 ;
▪ de l’existence d’un sous-comité national en charge des approvisionnements des produits VIH
dirigé par la DPML ;
▪ de l’organisation des formations/recyclage à l’intention des acteurs clés de la gestion des
produits de santé liés au VIH, en plus des missions de supervisions existantes.
Tableau 11 : Résultats d’effet 4
Effet Produit

Produit 4.1.1 : d’ici 2023, 100% des organes de coordination de la réponse aux
niveaux national et régional sont fonctionnels et la multisectorialité est renforcée
Effet 4.1 : le leadership et
la coordination de la
réponse nationale au VIH Produit 4.1.2 : d’ici 2023, 100% des villes ciblées sont mobilisées à travers les
sont efficacement assurés collectivités territoriales décentralisées pour la lutte contre le VIH
au niveau central et Produit 4.1. 3. d’ici 2023, 100% des secteurs mettent en œuvre des plans
décentralisé d’ici 2023 opérationnels en cohérence avec le PSN
Produit 4.1.4 d’ici 2023, 100%des programmes de coopération bi et
multilatéraux sont alignés aux orientations du PSN
Effet 4.2 : toutes les Produits 4.2.1: d’ici 2023, 100% des ressources internes et externes requises pour
ressources financières et la mise en œuvre du PSN sont mobilisées prenant en compte la transition et de
humaines nécessaires durabilité des financements
sont mobilisées et utilisées
de façon optimale Produit 4.2.2 : D’ici 2023, un système de gestion des risques programmatiques
et financiers est mis en place et est opérationnel
Effet 4. 3 : la contribution Produit 4.3.1 : d’ici 2023, la fonctionnalité du cadre de coordination du système
du système communautaire progresse de 50%
communautaire dans la
réponse atteint 30% sur Produit 4.3.2 : d’ici 2023, le cadre de partenariat et le système de
le plan stratégique et contractualisation entre les institutions gouvernementales et les ONG sont établis
opérationnel
Produit 4.4.1 : d’ici 2023, le Système d’information sanitaire (SNIS) sur les
Effet 4.4 : les IST/VIH/sida est opérationnel et efficace
informations stratégiques
de qualité sur les IST et le Produit 4.4 2 : d’ici 2023, un agenda de recherche national en matière
VIH sont produites et d’IST/VIH/sida est développé et mis en œuvre
utilisées pour la prise de Produit 4.4.3 : d’ici 2023, le partenariat entre les parties prenantes dans la
décision production et l’utilisation de l’information stratégique de qualité sur le VIH est
renforcé

57
Effet 4.5 : d’ici 2023, un Produit 4.5.1 : d’ici 2023, 100% des établissements offrant les services de
système efficace et prévention, soins et traitements du VIH sont dotés de médicaments et autres
résiliant produits de santé de qualité en quantité suffisante
d’approvisionnement et
de gestion des Produit 4.5.2 : d’ici 2023, 100% des médicaments et intrants traceurs pour les
médicaments et intrants actions de prévention et de prise en charge du VIH sont stockés selon les bonnes
de laboratoire est assuré pratiques de stockage
Produit 4.5.3 : d’ici 2023, les informations logistiques de qualité sur la gestion
des ARVs et autres commodités VIH (tests rapides, réactifs charge virale,
isoniazide et cotrimoxazole, condoms) sont produites et utilisées pour la prise des
décisions et l’amélioration de la performance de la chaîne d’approvisionnement
à tous les niveaux
Produit 4.5.4 : d’ici 2023, la coordination et le leadership de la chaîne
d’approvisionnement VIH sont efficacement assurés au niveau central et
décentralisé
Produit 4.5.5 : d’ici 2023, les ressources humaines de qualité pour la chaîne
d’approvisionnement sont disponibles à tous les niveaux

7. Cadre institutionnel et organisationnel de la mise en œuvre


du PSN
Le PSN constitue la référence pour tous les programmes qui seront mis en œuvre dans le
cadre de la réponse au VIH. Sa mise en œuvre se fait dans un cadre organisationnel et
institutionnel en pleine mutation : 1. Renforcement des rôles de planification, de
coordination, de plaidoyer et de mobilisation des ressources du Secrétariat Permanent du
CNLS et restructuration (changement de statuts et réorganisation interne), 2. Renforcement
du rôle et du leadership du Ministère de la Santé Publique sur le plan stratégique, comme
opérationnel, 3. Consolidation et responsabilisation accrue du niveau régional.

Le Comité National de Lutte contre le Sida constitue l’instance suprême politique,


décisionnelle et d’orientation stratégique de la lutte contre le Sida au Cameroun. Il s’appuie
sur le Secrétariat Permanent du Groupe Technique Central et le Forum des partenaires qui
formulent des recommandations à l’intention du Comité. Le CNLS a des liens fonctionnels
avec l’équipe conjointe du Système des Nations Unies sur le Sida qui est une instance de
coordination de l’appui du système des Nations Unies à la réponse nationale au Sida et le
CCM (Instance Nationale de Coordination du Fonds Mondial pour le VIH, la Tuberculose
et le Paludisme).
Pour une mise en œuvre harmonieuse de la réponse au Sida entre 2021 et 2023, le Groupe
Technique Central du CNLS sera recentré dans ses activités de coordination telles que
définies dans le cadre du « Three Ones ». Le GTC/CNLS recentre ses interventions dans
la coordination de l’élaboration, la révision et les revues des stratégies nationales. L’appui
aux instances de coordination et réseaux de la société civile, aux secteurs et l’animation du
cadre de concertation des partenaires seront également assurés. Enfin, le GTC/CNLS
coordonne les sous système de suivi et évaluation, et assure le leadership du système

58
national de suivi et évaluation ainsi que la mise en œuvre du plan de recherche et d’études
d’envergure nationale.
L’élimination du VIH est possible au Cameroun à travers la mise en œuvre d’un nouveau
paradigme qui implique l’engagement et le leadership national au plus haut niveau,
l’efficience dans l’affectation et l’utilisation des ressources, le renforcement du système de
santé communautaire, la gouvernance et la solidarité nationale.
Conformément à la multisectorialité, les acteurs de tous les secteurs de développement
seront mobilisés dans le cadre des stratégies opérationnelles sectorielles pour la mise en
œuvre de ce plan stratégique 2021-2023. Il s’agit du secteur public, du secteur privé et de
tous les acteurs communautaires (associations et réseaux de PvVIH, associations des
groupes de populations les plus exposées, ONG et réseaux impliqués dans la réponse
nationale au VIH etc). Les partenaires multilatéraux et bilatéraux apporteront leurs appuis
techniques et financiers à la mise en œuvre du PSN.
La décentralisation de la réponse au niveau des régions mobilisant les différents acteurs
locaux sera capitalisée et renforcée. La mise en œuvre des plans régionaux de lutte contre
le Sida permettra une meilleure adaptation des stratégies au contexte local et une plus
grande proximité de l’offre de prévention et de soins vers les populations les plus exposées
au risque et les PvVIH en fonction de la dynamique de l’épidémie au Cameroun.

7.1 Modalités de mise en œuvre


Le Plan stratégique 2021-2023 sera mis en œuvre à partir d’un plan opérationnel budgétisé
et élaboré avec tous les partenaires impliqués dans la lutte contre le VIH/Sida selon
l’approche axée sur les résultats.
La stratégie de planification « descendante » sera mise en œuvre à travers la déclinaison
du plan opérationnel national en plans nationaux annuels multisectoriels qui seront
désagrégés en des plans régionaux et des plans sectoriels, suivant les priorités définies et
selon l’approche axée sur les résultats, avec l’implication de toutes les parties prenantes.
Ces plans annuels auront pour objectif de guider la mise en œuvre du PSN. Ils apporteront
plus de précisions sur la priorisation des actions, le ciblage des interventions, la couverture
géographique, et la budgétisation des actions programmées. Chacun des niveaux
périphérique, régional et national identifie les actions qu’il va mener, en se référant au PSN
et en prenant en compte le contexte dans lequel les interventions vont se réaliser.
Les principales structures/secteurs de mise en œuvre sont :
▪ le secteur santé (public et privé) ;
▪ les services publics et privés non-santé (en particulier les secteurs en charge de
l’éducation, de la jeunesse, des forces armées, des femmes, du travail, du tourisme, de
l’intérieur, de la justice, des mines, de l’agriculture et de l’élevage…) ;
▪ les centres de prise en charge VIH (santé et communautaire) ;
▪ les organisations non gouvernementales ;

59
▪ les organisations à base communautaire, y compris celles des PvVIH et des KPS ;
▪ les organisations confessionnelles.

7.2 Au niveau du secteur public


Tous les départements ministériels et les grandes institutions de l’État, en plus de leurs
missions traditionnelles de service public, seront en action à travers leurs comités sectoriels
respectifs, pour mener des interventions de lutte contre le VIH/Sida en direction de leurs
personnels, leurs usagers et leurs familles. Le but ici est de rechercher une synergie
d’actions pour que les PVVIH et autres populations vulnérables bénéficient des prestations
sociales et de droit commun existant (assurance sociale, couverture maladie, droits sociaux,
allocation d’aide aux indigents…).
Chaque secteur aura pour orientation principale d’apporter une réponse orientée vers le
grand public tenant compte de ses missions régaliennes. Par exemple les ministères en
charge de l’éducation s’occuperont prioritairement de l’enseignement du VIH, celui en
charge de la santé de soigner etc.
La participation active à la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelles CSU qui
apparaît comme une véritable opportunité car, l’application de cette décision permettra d’
améliorer l’accés aux services de santé pour tous.

7.2.1 Ministère de la Santé Publique : une place essentielle dans la mise en


œuvre du PSN IST/VIH
La place du Ministère de la Santé Publique est prédominante dans la lutte contre le VIH au
Cameroun. Ses actions balaient tous les grands axes d’interventions de la lutte. Il assure
tout d’abord le leadership du Secteur Santé public (prévention-PTME, dépistage et PECG)
et ensuite en tant que Président du CNLS, le Ministre de la Santé Publique est le garant de
la coordination des interventions de lutte contre le VIH.
Pour assurer l’efficacité de la réponse santé à la lutte contre le VIH, les directions
techniques du Ministère de la Santé Publique, chacune dans le cadre de ses missions
régaliennes interagissent avec la Section Appui au Secteur Santé du GTC/CNLS pour
garantir l’accès équitable aux services de lutte contre le VIH. Placée sous l’autorité d’un
Chef Section, la Section Appui au Secteur Santé est chargée d'apporter au Ministère de la
Santé Publique, un appui technique dans la mise en œuvre de la réponse sectorielle en santé
à travers l’élaboration des normes, directives et documents stratégiques de prise en charge
globale, de PTME et de gestion des approvisionnements. Le schéma ci-dessous résume les
rôles et les interactions des directions du MINSANTE par rapport à la réponse contre le
Sida.

60
Coordination de la prise en charge médicale des PvVIH en lien avec la
stratégie nationale

Coordination de la PTME en lien avec la stratégie nationale


CNLS

Coordination de la gestion des approvisionnement et des stocks en


lien avec la stratégie nationale

Coordination de la prévention en lien avec la stratégie nationale

Figure 16 : Rôle du MINSANTE dans la lutte contre le VIH

7.2.2 Organisations de la Société Civile / Organisations à Base


Communautaire et réseaux
Avec l’accompagnement du CNLS et de l’ONUSIDA, une Coalition de la Société Civile
du Cameroun contre le Sida, la TB, le Paludisme et les Hépatites virales regroupant plus
de 200 organisations de la société civile (OSC) sur le VIH, dans les 10 Régions a été mise
en place en 2018. Une cartographie des OSC et une feuille de route sur l'accélération de la
contribution communautaire pour l'atteinte des trois 95 a été réalisée. La structuration de
la coalition demeure très fragile et des interventions de renforcement de ses capacités sont
nécessaires sur : (1) l’élaboration des outils de planification et de gestion (Plan stratégique,
Plan de plaidoyer, Manuel de procédures adapté) ; (2) la mise en place d’un secrétariat
exécutif (staff, matériel).
S’agissant de la réponse nationale globale, la société civile mène la plupart des activités de
lutte contre le stigma et la discrimination et la création d’un environnement favorable à
l’accès et l’utilisation continue des services VIH, ainsi que des activités de veille sur l’accès
des populations aux traitements et soins ainsi que sur les droits humains. Aussi les OSC
participent à la coordination de la réponse nationale par le biais de leurs représentants au
sein de l’ICN.
En définitive, le paysage des acteurs communautaires est riche au Cameroun ; en plus des
travailleurs de proximité attachés aux organisations à base communautaires (OBC) des
réseaux de PVVIH ou des populations clés du VIH (pairs éducateurs, HSH et TS mentors,
mères-mentors, navigateurs), il existe de nombreux agents communautaires rattachés aux
services de santé et collectivités térritoriales décentralisées.

7.2.3 Secteur privé


La participation active du secteur privé dans le processus de la réponse nationale est
effective et revêt une importance majeure non seulement dans la mobilisation des
travailleurs et des travailleuses des pôles économiques, mais également dans la
mobilisation des ressources nationales. Du fait de leurs engagements en matière de
responsabilité sociétale, les entreprises du secteur privé ont un rôle important à jouer pour
protéger les employés et leurs familles du VIH et du Sida. Cependant, le secteur privé

61
dispose d’un riche potentiel jusqu’ici faiblement exploité dans la réponse au Vih. De
nombreuses compagnies multinationales et nationales ont beaucoup investi dans
l'infrastructure sanitaire, dans l'accès au diagnostic, et la formation du personnel à fournir
des soins efficaces de qualité à leurs employés, leurs familles et parfois aux communautés
riveraines.
Dans le cadre spécifique de la lutte contre le Sida, les entreprises du secteur privé telles
que les organisations patronales du Cameroun (GICAM, CCIMA, ECAM, CAPEF) ; la
confédération Syndicale des travailleurs (CSTC) et les organisations de promotion de la
santé en milieu de travail (SEE, CCA-SANTE, PHP, CAMRAIL, ALUCAM,
CIMENCAM, SABC, etc. contribuent à la réponse nationale en offrant des services de
prévention, de prise en charge (et soutien par le biais du mécanisme d’assurance maladie)
en assurant le cofinancement des interventions.
D’autres actions réalisées au travers de partenariats avec les firmes de téléphonie mobile
(ORANGE, Camtel, MTN, NEXTEL, etc.) contribuent à faciliter le paiement des salaires
des APS des programmes SIDA-PALU-TB, AFRICA-Logistic assure le dédouanement du
Pooled Procurement Mechanism du FM. Ces initiatives devront être renforcées au cours
de la période du plan stratégique 2021-2023 tout en identifiant d’autres niches de
Partenariat Public-Privé (PPP) dans les domaines, de l’extension de la couverture du
programme, de l’appui à la chaîne d’approvisionnement, le co-investissement dans l'offre
de services de prévention et de prise en charge, la mobilisation des ressources, etc.
Cependant, il importe de dresser une cartographie actualisée des interventions de lutte
contre le VIH et le Sida dans le secteur privé, de documenter les opportunités de PPP, afin
de mieux capitaliser les opportunités que disposent les entreprises, et d’apporter des appuis
à la coordination, la mise en œuvre et le suivi de la contribution du secteur privé à la riposte.

7.2.4 Partenaires au Développement / Partenaires Techniques et Financiers


(PTF)
En vue de faciliter la coordination nationale et le suivi de la traçabilité des interventions,
les partenaires au développement soutiendront les efforts à travers un appui technique et
financier des acteurs des secteurs publics, privés et de la société civile en conformité avec
le PSN. Le forum des partenaires est un espace de dialogue et de concertation qui a pour
mission de favoriser la coordination des actions et des appuis de l’ensemble des partenaires
en réponse au VIH au Cameroun. Le forum des partenaires aura pour tâches spécifiques
de : a) faciliter les échanges d’informations sur les actions de chaque partenaire, b)
échanger sur les priorités nationales de chaque année en matière de réponse au VIH, c)
s’assurer de la synergie, de la complémentarité et l’absence de duplication dans l’appui à
la mise en œuvre de la réponse nationale, d) convenir de l’allocation des ressources allouées
à la lutte contre le VIH en vue d’assurer l’équité géographique dans la fourniture des
services de lutte contre le VIH, e) apprécier les progrès réalisés dans la mise en œuvre de
la réponse nationale, f) planifier les supervisions conjointes et convenir des modalités de
leur organisation, g) assurer une assistance technique avec tous les autres partenaires.

62
7.2.5 ICN Cameroun
Cette instance de coordination nationale est placée sous l’égide du Premier Ministère qui,
au nom de tout le pays, présente des demandes de financement au Fonds mondial et assure
le suivi stratégique des subventions. L’ICN est une instance essentielle du partenariat du
Fonds mondial. Elle compte des représentants de tous les intervenants actifs dans la riposte
aux maladies : organismes multilatéraux ou bilatéraux, autorités publiques, organisations
non gouvernementales, société civile, institutions universitaires, organismes techniques,
organisations confessionnelles, secteur privé et – surtout – personnes vivant avec les
maladies.
 Coordonner la mise au point des demandes de financement du pays
 Désigner le récipiendaire principal gouvernementale et le récipiendaire principal
communautaire
 Assurer le suivi stratégique de la mise en œuvre des subventions approuvées
 Approuver toute demande de reprogrammation
 Assurer les liens et la cohérence entre les subventions du Fonds mondial et les autres
programmes nationaux de santé et de développement

7.3 Opérationnalisation du PSN 2021-2023


7.3.1 Plan opérationnel
Au plan national, l’opérationnalisation du présent PSN passe par l’élaboration d’un plan
opérationnel (PO) d’une durée de 3 années (2021-2023), lequel servira de base à la requête
de financement du NFM3. Après la revue à mi-parcours de l’actuel PSN, qui devra
intervenir en fin 2023, la seconde phase de mise en œuvre du PSN sera exécutée en fonction
des recommandations produites pour son actualisation et la prise en compte de l’évolution
de l’épidémie et de la réponse.
Les cadres de concertation et d’échanges existants permettront d’assurer un meilleur
leadership, un alignement et une harmonisation des interventions de la réponse nationale.

7.3.2 Approche villes au Cameroun


La stratégie vise à mobiliser les élus locaux (maires) en vue de solliciter leur contribution
citoyenne à la réponse nationale. C’est une approche innovante qui permet une
responsabilisation des acteurs institutionnels en fonction de l’importance de l’épidémie
dans leur localité. Il s’agit de construire une réponse locale appropriée inscrite dans les
plans communaux de développement et les budgets des mairies pour permettre de répondre
aux besoins des populations dans les localités.
Le PSN 2021-2023 vise la réduction des nouvelles infections parmi les adultes, les
adolescents(es), l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la réduction
de la mortalité liée au VIH, le soutien pour l’amélioration de la qualité de vie des PvVIH,
la lutte contre toutes les formes de discrimination. À travers cette approche, les principales

63
villes du Cameroun peuvent contribuer à l’atteinte des résultats nationaux, en développant
des actions locales.

7.3.3 Rôles des différents acteurs de mise en œuvre du PSN


Selon les principes et types d’acteurs présentés plus haut, les différents rôles des acteurs de
mise en œuvre par niveau d’intervention peuvent être décrits comme ci-dessous.
Tableau 12 : Rôles des différents acteurs par niveau dans la mise en œuvre
Niveau Acteurs Rôles
Premier - Acteurs de la prévention et - Mise en œuvre des interventions / activités dans
niveau du dépistage les secteurs public, privé et communautaire au
(périphérique) niveau local
- Acteurs de la prise en
charge - Participation aux activités de coordination des
- Acteurs du soutien et de la interventions / activités de terrain
protection - Analyse des données
- Acteurs de la lutte contre - Production des rapports d’activité et transmission
les stigma & au deuxième niveau
discrimination, et de la - Supervision de la mise en œuvre des interventions
défense des droits des / activités dans les secteurs public, privé et
bénéficiaires communautaire (y compris suivi de la qualité des
- Acteurs de la gouvernance services)
au niveau périphérique
(ville, DS)
Deuxième - Acteurs de la prévention et - Mise en œuvre des interventions / activités dans
niveau du dépistage les secteurs public, privé et communautaire au
(régional) niveau régional
- Acteurs de la prise en
charge - Participation aux activités de coordination des
- Acteurs du soutien et de la interventions / activités au niveau régional
protection - Centralisation, synthèse et validation des données
- Acteurs de la lutte contre du premier niveau, transmission des données au
stigma et discrimination et troisième niveau
de la défense des droits des - Renseignement des indicateurs régionaux ;
bénéficiaires production des rapports de mise en œuvre du PSN
- Acteurs de la gouvernance au niveau régional
au niveau régional (DRSP, - Supervision, suivi et évaluation de la mise en
GTR) œuvre des interventions / activités dans les
secteurs public, privé et communautaire (y
compris suivi de la qualité des services)
Troisième - Acteurs de la prévention et - Mise en œuvre des interventions / activités dans
niveau du dépistage les secteurs public, privé et communautaire au
(national) niveau national
- Acteurs de la prise en
charge - Participation aux activités de coordination des
- Acteurs du soutien et de la interventions / activités au niveau national
protection - Centralisation, synthèse et validation des données
- Acteurs de la lutte contre du 2ème niveau ainsi que des résultats des études et
stigma et discrimination et enquêtes nationales, régionales ou locales (IBBS,
de la défense des droits des cartographies, etc.)
bénéficiaires - Production des différents rapports (rapport
- Acteurs de la gouvernance d’activité nationaux, tableau de bord des
: CNLS. indicateurs et des données épidémiologiques,
rapports internationaux, revues du PSN)
- Supervision, suivi et évaluation de la mise en
œuvre des interventions / activités dans les

64
secteurs public, privé et communautaire (y
compris de la qualité des services)

7.4 Suivi et évaluation


7.4.1 Plan de Suivi Evaluation
Le système de suivi et évaluation est une composante essentielle du PSN 2021-2023. Pour
permettre un suivi et une évaluation scrupuleuse de sa mise en œuvre, un Plan de Suivi
Evaluation sera élaboré comme déclinaison de ce PSN. Il constituera le référentiel
d’appréciation des résultats attendus, notamment du niveau d’atteinte des cibles fixées et
de la pertinence, l’efficacité et l’efficience des interventions mises en œuvre.
Le Plan de Suivi et Evaluation visera ainsi à : a) Définir les indicateurs de performance
permettant de suivre et évaluer le PSN 2021-2023 , b) Identifier les outils de suivi et
évaluation, c) Décrire le circuit de collecte et de contrôle de la qualité des données ,d )
Décrire les activités de suivi et d’évaluation, e) Décrire le plan de diffusion et d’utilisation
des données de suivi et évaluation, f) S’aligner sur les 40 indicateurs prioritaires de l’OMS
récemment mis à jour.

7.4.2 Architecture du cadre de suivi


Le cadre de suivi du PSN sera coordonné à tous les niveaux de la pyramide sanitaire
nationale (central, régional et périphérique), ainsi que dans le secteur privé et le monde
communautaire :
▪ Le niveau central facilitera la collecte, assurera le stockage, le traitement et la
diffusion de l’information stratégique sur le VIH. Ce niveau est constitué par la
direction en charge de l’information du Ministère de la Santé Publique, assurant la
gestion du Système National de Suivi & Evaluation. Cette direction s’appuiera sur
l’expertise d’un groupe de travail sur l’information stratégique, dénommé « Groupe
Technique National de l’Information Stratégique des IST/TB/VIH/Sida » ;
▪ Au niveau régional, le service de suivi-évaluation et de lutte contre le Sida de la
DRSP est chargé du suivi et de l’évaluation des activités de la réponse au VIH/Sida.
La coordination des activités de suivi et évaluation sera conduite par un groupe
comprenant le service de suivi-évaluation de la DRSP, les points focaux suivi-
évaluation des PTF, ceux du secteur privé et de la société civile ;
▪ Au niveau périphérique, le niveau district sera le niveau opérationnel de la mise en
œuvre du suivi-évaluation. Le DS se chargera de la collecte mensuelle des données
auprès des structures sanitaires et communautaires. La coordination des activités de
suivi et évaluation sera faite à travers l’équipe cadre de district (ECD).
Le système de suivi évaluation est basé sur une collecte journalière des données au niveau
des structures sanitaires et communautaires, à travers des supports de collecte (registres
PTME, outils de suivi du patient VIH avec ou sans ARV, registres d’assurance qualité,
etc.) et une saisie dans le système de gestion de l’information sanitaire (DHIS2). Chaque

65
structure compile ses données dans un rapport mensuel transmis au DS et réalise ses
cascades de soins. Le DS compile les rapports de son aire sanitaire. Il analyse et valide
mensuellement les données avant la validation trimestrielle avec la DRSP. Ces données
validées sont ensuite transmises à la région puis au niveau central. Le niveau central
analyse les données reçues et produit le rapport national et les rapports des engagements
internationaux (GAM, Accès universel, ODD…).
La rétro information s’effectue à chaque niveau du circuit de l’information à tous les
acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH. Une révision du schéma global du dispositif
de suivi-évaluation est proposée pour permettre d’optimiser les résultats du PSN 2021-
2023

Figure 17 : Cadre du suivi et évaluation

Au niveau central (GTC) et régional (GTR), il existe un service de suivi évaluation doté de
personnels. Des systèmes informatisés bâtis autour du DIHS2 sont utilisés pour capter et
faire remonter les données essentiellement sanitaires. Le niveau de disponibilité et de
complétude sera renforcé.

66
7.4.3 Système de surveillance et de notification
Le mécanisme mis en place doit permettre la collecte systématique de données à des fins
de suivi des patients et d’évaluation des performances du programme. Le suivi des patients
s’effectue à travers un système de notification et de surveillance des cas. Dans le cadre de
la mise en œuvre du PSN 2021-2023, le système de suivi évaluation va se doter d’un
dispositif de surveillance du VIH qui assurera les activités de manière systématique et
normée. La qualité de ce dispositif de surveillance reposera sur l’utilisation systématique
des mêmes méthodes, des mêmes populations cibles et des mêmes outils.
La surveillance épidémiologique sera fondée sur les méthodes suivantes :
▪ L’analyse des données à travers les cascades du continuum de soins ;
▪ Des enquêtes bio-comportementale ou enquêtes sérologiques répétées, pour évaluer
l’évolution de la prévalence et de l’incidence (dans la mesure du possible) de
l’infection à VIH dans les populations à haut risque telles que les TS, les HSH, les
transgenres et les UD ;
▪ La surveillance de la prévalence de l’infection à VIH chez les patients tuberculeux ;
▪ Des enquêtes sérologiques répétées dans la population générale lors des enquêtes
démographiques et de santé (EDS).
▪ La surveillance de la résistance du VIH aux ARV, la notification des cas de Sida et
des IST complèteront cette surveillance ;
▪ La surveillance de la prise en charge des IST dans les groupes à haut risque.

7.4.4 Données d’enquêtes et de recherches


Le PSN 2021-2023 fera l’objet d’une évaluation externe en 2023. Cette évaluation aura
pour objectif de fournir une appréciation externe et indépendante sur l’atteinte des résultats
des différents impacts et effets. Les indicateurs d’impact et résultats seront collectés à partir
des études et enquêtes prévues à cet effet.
Aussi un agenda de recherche est prévu dans le cadre du PSN 2021-2023 pour générer les
informations nécessaires aux moments indiqués.

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