Soin Infirmier
Soin Infirmier
Soin Infirmier
Les soins infirmiers sont traditionnellement dispensés par les infirmiers et infirmières.
Définitions institutionnelles
Des premiers fondements théoriques établis par Florence Nightingale en 1859, aux définitions élaborées par
les leaders en soins infirmiers contemporains, les soins infirmiers se sont définis comme une pratique à part
entière, une science mais également un art moral.
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Florence Nightingale précise dans son ouvrage de référence que les Soins infirmiers doivent faire en sorte
de « mettre le malade dans les meilleures conditions possibles, pour favoriser l'action de la nature ».
5, 6
En 1933, Effie J. Taylor propose la définition suivante de la nature des soins infirmiers : « l'adaptation
de la thérapeutique prescrite et du traitement préventif aux besoins physiques et psychiques spécifiques de
la personne » et complète cette définition en apportant la nuance que « le sens profond des soins infirmiers
ne peut être connu qu'à travers les idéaux, l'amour, la compassion, le savoir et la culture exprimés par la
pratique de méthodes et de relations propres à l'art de soigner. »
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En 1960, Virginia Henderson décrit les soins infirmiers comme une réponse aux besoins primaires de
chaque individu. Est entendu par besoin fondamental, la nécessité vitale propre à tout être humain sain ou
malade.
Dans les années 1990, Jean Watson et Martha Rogers conceptualisent les soins infirmiers comme une
science faisant appel au savoir disciplinaire (connaissances) propre aux infirmières, mais également un art
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puisque le soin touche également aux savoirs esthétiques aussi bien qu'éthiques : « l'art infirmier est en fait
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l'utilisation créatrice de la science infirmière qui est en pleine croissance .
Le « prendre-soin » de l'autre
Au Moyen Âge, la vocation de « prendre soin de son prochain » se trouve étroitement liée à l'idéologie de
la religion et de l'Église. Les soignants adoptent des consignes similaires à celles de la religion du Christ :
accueil des humbles, miséricorde envers les affligés, puis par la suite, l'idéal de pauvreté s'ajoute à celui de
la charité. Au xvie siècle, le soin apporté n'est pas encore un soin médical mais davantage une assistance
aux indigents, aux passants et mendiants.
Les grandes épidémies et les temps de guerre du Moyen Âge ont influencé l'organisation du soin aux
personnes malades au sein de congrégations religieuses (notamment l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem) qui
fonderont les premières infirmeries dans lesquelles le soin a vocation de « secourir et soigner ».
Au xve siècle, se développe l'idée de s'occuper ou d'informer quelqu'un d'autre, mais pas seulement des
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enfants . La philosophie des soins infirmiers modernes s'est développée dans ce dernier sens, l'idée de
nourrir faisant référence à la plus large notion d'assistance aux personnes et à la promotion d'une qualité de
vie.
Au xviiie siècle apparait la notion de « gouverner les malades » avec le premier ouvrage destiné à donner
des instructions à toutes les personnes charitables qui donnent des soins à leurs semblables : les mères, les
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filles, les sœurs, les curés de campagne, les châtelaines . Avant lui, au cours du siècle précédent, Saint
Vincent de Paul, Louise de Marillac instruisirent des femmes pour donner des soins à domicile et porter
assistance spirituelle aux malades dans les Confréries de la Charité. En 1785, Colombier et Doublet
publient un rapport intitulé : Instruction sur la manière de gouverner les insensés et travailler à leur
guérison dans les asyles qui leur sont destinés. En 1786, Joseph Carrère, médecin ordinaire du roi publie à
son tour un manifeste en faveur de l'instruction des gardes-malades, non plus pour gouverner mais pour
servir les malades. Jean Baptiste Pussin, gouverneur des fous et folles de Bicêtre, va concevoir l'idée d'une
relation plus humaine pour tous ces malheureux. Quelques années plus tard, en 1795, avec le célèbre
aliéniste Philippe Pinel, ils vont libérer les aliénés de leurs chaînes. Après la Révolution, des hommes de
bien notamment Condorcet et l'Abbé Grégoire vont également militer en faveur de l'instruction des
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personnes qui soignent et des soins qu'elles prodiguent .
Au xixe siècle
Avant l'établissement des soins infirmiers modernes tels qu'ils sont pratiqués aujourd'hui, les nonnes et les
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militaires prodiguaient une forme de soin infirmier . Les origines religieuses et militaires des soins
infirmiers modernes restent flagrantes dans beaucoup de pays. Par exemple, en Grande-Bretagne, les
infirmières confirmées sont appelées « Sœurs » (« Sisters »).
Les infirmières ont connu des difficultés face à la hiérarchie médicale laissant en héritage la vision que
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l'action principale d'une infirmière est d'exécuter les directives du médecin . Cette tendance a été
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contrecarrée par Florence Nightingale dans son ouvrage de référence dans lequel les médecins sont
relativement peu mentionnés ou souvent sur un ton de critique : « Pas un
homme, y compris un docteur, ne donne jamais une autre définition de ce que
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devrait être une infirmière — dévouée et obéissante » , et en particulier le
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pouvoir et l'influence de la « blouse blanche » .
L'histoire des soins infirmiers s'est souvent établie durant les temps de guerre.
Durant ces périodes, ils ont connu un développement significatif grâce à
Florence Nightingale, travaillant alors à améliorer la condition des soldats
impliqués dans la guerre de Crimée, posa la première pierre des soins
infirmiers professionnels avec certains principes qu'elle évoque dans son
4
ouvrage Notes on nursing . D'autres figures phares ont contribué au
développement des soins infirmiers modernes comme Linda Richards ou Florence Nightingale
encore Jeanne Mance. En Amérique du Nord et plus particulièrement au (1820-1910), considérée
comme pionnière des
Québec, Jeanne Mance est considérée comme une infirmière pionnière
soins infirmiers.
puisqu'elle s'est installée à Montréal afin d'ouvrir un hôpital (Hôtel-Dieu) pour
y soigner les indigents. Elle est cofondatrice de la ville de Montréal (Ville-
Marie en Nouvelle-France).
Durant les temps de guerre (Première, guerre de Crimée et notamment Seconde Guerre mondiale), la
pénurie de médecins voit conférer aux infirmières un glissement des actes ordinairement réservés aux
praticiens médicaux. Les soins infirmiers appris et réalisés sont alors diversifiés aux actes invasifs et
s'élargissent des simples soins de confort ou d'hygiène prodigués aux malades.
Dans les années 1960, les mouvements de libération de la femme permettent aux infirmières, profession
alors quasi exclusivement féminine, de se libérer du carcan de simples exécutantes derrière
l'homme/médecin. Les soins dispensés sont entrepris avec davantage d'autonomie, et s'élargissent vers
certains processus de réflexion propre à l'infirmière. C'est ainsi que la mise en œuvre de toute intervention
en soins infirmiers depuis les années 1960 est soumise à une démarche scientifique nommée processus de
soins infirmiers ou encore démarche de soins infirmière.
Au fil du temps, la pensée infirmière s'est structurée sur la base de l'étude des faits (evidence based
medicine). Aujourd’hui, le concept de soin infirmier trouve son fondement dans la pratique professionnelle
d’une part et d’autre part, dans le cadre philosophique, les modèles conceptuels et théoriques infirmiers. Les
soins infirmiers, dont la terminologie a été officiellement employée lors de la première session du Comité
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d'experts des soins infirmiers de l'OMS en 1950 et dont le premier code de déontologie est publié en
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1953 , tendent alors à s'ériger en une science. C'est en 1954 que Martha Rogers, alors jeune directrice du
département Soins infirmiers au New York University College of Nursing, développa son propre
programme de recherches et traita les soins infirmiers comme une science à part entière.
Cette première catégorie regroupe les soins mis en œuvre et évalués de manière autonome par l'infirmier. Ils
sont argumentés et consignés dans la démarche de soins infirmiers et sont basés sur ses compétences
propres. Ce sont notamment les soins d'accueil et de recueil de données, d'évaluation de la douleur et du
degré d'autonomie, de relation d'aide, de surveillance des signes vitaux et de l'efficacité des thérapeutiques,
d'éducation thérapeutique, ou encore la réalisation des soins fondamentaux, de la démarche de soins
infirmiers avec pose d'objectifs de soins, ainsi que le maintien de l'hygiène hospitalière.
Soins en collaboration
Cette seconde catégorie fait appel aux compétences
soins prescrites par le médecin. Ces soins ne sont pas
applicables sans un avis médical ou un protocole de
soins préalablement établi que l'infirmier peut
appliquer dans certaines circonstances, y compris dans
le cas d'une urgence vitale. Ce sont, par exemple, la
pose d'une perfusion, la réfection d'un pansement, la
prise de sang, la mise en place d'une thérapeutique
médicamenteuse ou invasive, ou l'assistance à un geste
médical comme dans une intervention chirurgicale.
Aspect transversal
Soins de suppléance
Les soins infirmiers se centrent sur les dépendances d'une personne et ses besoins primaires (comme ceux
proposés par Virginia Henderson : Quatorze besoins fondamentaux selon Virginia Henderson). Ils ont
comme objectif de promouvoir son autonomie en fonction de l'évaluation de son degré de dépendance. Ils
comprennent la réalisation des soins fondamentaux, l'aide aux actes de la vie quotidienne ou encore la
rééducation simple. Ils se centrent également sur le bien-être.
Les soins infirmiers en médecine ou chirurgie font le plus souvent appel aux compétences techniques des
infirmiers : l'évaluation et la gestion de la douleur ; la gestion du risque infectieux tant au niveau du suivi et
de la maîtrise de l'hygiène des personnes et de l'asepsie lors d'un soin que de la lutte contre les infections
nosocomiales ; la guérison des plaies et cicatrices, la prévention des escarres dans le cadre d'une activité de
stomathérapie, la pansementerie (ensemble du matériel nécessaire à la pose d'un pansement, comme des
compresses, des pansements compressifs, des bandages, mais également des solutions antiseptiques), la
gestion des abords veineux ou encore la transfusion sanguine.
Les soins infirmiers concernent également la coordination et l'organisation des soins aux personnes : travail
en réseau de soins avec les différents acteurs de santé, tenue du dossier de soin, mise en place des examens
médicaux.
Dans le domaine des soins palliatifs, les soins infirmiers désignent les soins de support, la relation d'aide et
le processus de deuil dans le cadre de l'accompagnement de fin de vie.
La nature du soin infirmier en psychiatrie a subi de profonds changements au fil des différents courants et
modèles de la discipline en santé mentale et au travers de l'histoire de la psychiatrie. Des courants asilaires
du début du xviiie siècle, aux mouvements de l'antipsychiatrie dans les années 1970, le rôle de l'infirmier en
psychiatrie a évolué du stade de gardien vers une finalité d'accompagnant et de soignant, selon une mise en
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concept des soins infirmiers prodigués .
Concepts centraux
Les concepts centraux contemporains en soins infirmiers guident aujourd'hui la pratique des soignants et
édictent les fondements de la science infirmière. Ce corpus constitue une vision élargie et renforcée de
l'aspect pragmatique à la base de tout soin. La pratique infirmière nourrit la recherche clinique infirmière se
basant sur des données probantes (evidence based medicine) et permettant d'en dégager les axes théoriques.
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Comme le décrit Bernadette Jayet-Dauphiné « il s'agit de penser pour panser, et réciproquement ».
Le terme soin infirmier peut prendre le sens d'une compétence soin. Il désignera un savoir-faire, une
compétence technique ou une connaissance. Il fait le plus souvent référence à la réalisation d'un acte
médical, comme la pose d'une Voie veineuse périphérique ou la réalisation des soins fondamentaux. Leur
application est le plus souvent portée directement aux
personnes.
Par une approche théorique et documentée, les théoriciens des soins La perfusion, geste technique
infirmiers ont établi des modèles conceptuels qui ont permis de
infirmier.
structurer les fondements du raisonnement infirmier et qui guident
aujourd'hui la pratique clinique infirmière. En tenant compte du fait
que « l'expérience de santé » est venue remplacer le terme de « maladie », les concepts centraux se sont
élargis à une pratique infirmière qui prend soin de personnes qui ne sont pas nécessairement malades ou ne
se perçoivent pas comme tel.
Différentes écoles
Les soins infirmiers suivent un système de représentations (la vision paradigmatique de l'infirmière) en
matière de santé, de maladie, de personne soignée et de relation soignant/soigné et s'axent autour de quatre
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concepts centraux :
la personne (ou par extension sa famille) : ses représentations, ses valeurs, ses
croyances, ses conceptions, son individualité ;
le soin : les conceptions que la personne et le soignant ont du soin de santé ;
la santé : les représentations de la personne et du soignant de la santé et de ses
significations (être en bonne santé) ;
et l'environnement : le monde environnant dans lequel évoluent la personne et le
soignant.
Différentes écoles décrivent l'approche que le soignant professionnel peut employer au travers de cette
vision pour prodiguer des soins infirmiers.
L'école du Care
Le concept de care ou caring traduit comme le prendre soin a été développé dans le domaine des soins
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infirmiers dans sa grande majorité par Jean Watson et veut que le soignant prodigue le soin infirmier dans
la plus totale congruence avec la personne rencontrée suivant son système de représentations, et non à
l'encontre de celui-ci. Cela implique que le soignant adopte une attitude empathique vis-à-vis de la personne
rencontrée. Le prendre soin s'étend à la capacité de s'occuper d'autrui et de lui porter attention.
Ce schéma est illustré par Suzanne Kérouac dans sa définition du rôle infirmier : « le rôle de l'infirmier [et
des soins infirmiers] est de soigner une personne qui, en interaction continue avec son environnement, vit
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des expériences de santé » .
Ce concept a été décrit par Abraham Maslow dans son modèle de la pyramide des besoins et par Virginia
Henderson dans son modèle des quatorze besoins fondamentaux.
Sous cet éclairage, le soin infirmier agit sur la satisfaction des besoins de la personne et vise à maintenir
l'état de santé dans chacun des secteurs ponctuellement. En outre, il doit promouvoir de façon dynamique la
capacité et la motivation de combler la perte, de maintenir ou d'améliorer un état, sachant qu'un besoin non
satisfait empêche l'accès à un besoin supérieur.
Le concept interactionniste dans les soins infirmiers a été décrit par Hildegard Peplau. Il étudie les
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interactions entre le soignant et la personne soignée .
Le modèle propose que le soignant utilise l'expérience partagée née de cette interaction symbolique pour
favoriser un apprentissage expérimental, des stratégies d'adaptation améliorées et une croissance
personnelle. Ce modèle décrit un vecteur qui permet au soin infirmier d'être prodigué en toute réciprocité
favorisant un développement personnel mutuel.
Cette notion, introduite par Callista Roy, étudie les stratégies d'adaptation d'un individu ou d'un groupe face
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à son environnement sans cesse en mouvance .
Le modèle des effets souhaités prône la valorisation et la promotion de comportements optimaux du point
de vue de la prévention de la santé ou de l'atteinte de résultats. Le soin infirmier prodigué selon ce modèle
aura vocation à agir sur les facteurs favorisants d'une affection afin de conduire la personne vers un état
voulu, correspondant le plus souvent à un état de santé amélioré.
Le modèle de l'être humain unitaire a été étudié par Rosemarie Rizzo-Parse (de) et décrit l'aptitude d'une
personne à interagir en complet accord avec son environnement. Il étudie le syndrome dissociatif provoqué
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chez une personne dont l'état de santé est en forte mouvance .
Selon le modèle, le soin infirmier fait appel à l'authenticité de celui qui le prodigue et place l'empathie au
centre d'une relation entre la personne et le professionnel afin de l'aider à s'orienter dans ses choix, tout en
lui fournissant des alternatives de réflexion nécessaires. La finalité du soin infirmier est d'aider la personne à
combler ses craintes et ses doutes, tout en valorisant ses aspirations et ses buts.
Questionnement
« La qualité pour qui ? » : Pour tous les acteurs des soins et de leur qualité, mais aussi
bien sûr pour toutes les personnes à qui ils s’adressent. […] les soignants et le patient
n’ont pas la même façon de considérer les soins qui lui sont donnés. Il convient donc
d’essayer de concilier les deux points de vue.
« La qualité définie par qui ? » : Par un professionnel de santé qui cherche l’efficience
maximale de sa démarche.
« Destinée à quoi ? » : À développer un débat (public et professionnel) et un
enrichissement de la réflexion sur les exigences relatives à la pratique soignante.
« De quelle qualité s’agit-il ? » : C’est celle qui, dans le cadre d’une pratique pluri-
professionnelle, adapte les soins portés à la personne dans une perspective de santé et
non dans un but de « non-maladie ». Dans l’optique du déploiement de la santé, l’infirmier
dispose d’actes techniques et de connaissances qu’il utilise pour prendre soin de la
personne dans sa globalité, tant au point de vue somatique que psychologique.
Partant de ces constats, Walter Hesbeen a déterminé les facteurs qui, par leur association et leurs
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interactions, constituent la qualité des soins :
La qualité des soins, dans le sens d'amélioration continue des prestations par la gestion des processus, tel
qu'il est défini par le système d'autorégulation propre à William Edwards Deming fait partie intégrante de la
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culture infirmière. Florence Nightingale, en 1872 déclarait : « Pour nous qui soignons, nos soins sont
ainsi faits que, à moins que nous ne fassions des progrès chaque année, chaque mois, chaque semaine,
croyez-moi nous reculons ».
Aspects légaux
Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins
qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6. Il identifie les
besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les
actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe soignante,
des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et
de la gestion du dossier de soins infirmiers.
Lorsque les actes accomplis et les soins dispensés relevant de son rôle propre sont dispensés dans un
établissement ou un service à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social, l'infirmier ou
l'infirmière peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration d'aides-soignants, d'auxiliaires de
puériculture ou d'aides médico-psychologiques qu'il encadre et dans les limites de la qualification reconnue
à ces derniers du fait de leur formation. Cette collaboration peut s'inscrire dans le cadre des protocoles de
soins infirmiers mentionnés à l'article R. 4311-3.
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Dans le domaine de la santé, la réforme hospitalière de juillet 1991 introduit pour la première fois la
notion de réflexion sur « une politique d’évaluation des pratiques […] visant à en garantir la qualité ». En
1996, ce questionnement aboutit à la mise en place, par une des trois ordonnances dites « Juppé », d’une
évaluation systématique de la qualité en milieu hospitalier : l’accréditation des établissements de santé. Cette
démarche est menée par un établissement public d’État, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation
de la Santé (ANAES) et vise à « mettre en œuvre la procédure d’accréditation des établissements de
santé ». L’article 10 du décret 93-221 nous informe que l’infirmier doit « garantir la qualité des soins ».
Quant à lui, l’article 2 du décret 2002-194 précise que les soins infirmiers intègrent qualité technique et
qualité des relations avec le malade. Ces notions sont retrouvées dans la Charte du patient hospitalisé.
Législation québécoise
Le législateur a créé l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec inscrit dans le Code des professions.
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L'OIIQ a le pouvoir de créer un Code de déontologie qui doit être respecté par tous ses membres. Le
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législateur a également créé une Loi des infirmières et infirmiers du Québec (LIIQ) afin de bien
circonscrire le champ de pratique de ces professions. En 2003, il a révisé le champ de pratique de onze
professionnels de la santé dont les infirmières en créant la Loi 90 qui vient modifier la LIIQ.
Notes et références
1. Dictionnaire Larousse, édition 2006.
2. Définition par le Conseil international des infirmières - consultation novembre 2007 (http://w
ww.icn.ch/definitionf.htm)
3. Définition donnée en 1973, formulée dans les Résolutions de la « World Health Assembly »
(WHA42.27, 45.5, 47.9, 48.8, 49.1 and 54.12) de 1993, réactualisées en 2002, à propos des
missions des Soins infirmiers (en) The Nursing and Midwifery programme at WHO (http://ww
w.who.int/hrh/nursing_programme/en/index.html)
4. in Notes on nursing, NIGHTINGALE, Florence, cf. bibliographie
5. (en) Effie J. Taylor « Of What is the Nature of Nursing » American Journal of Nursing 34:476,
mai 1934
6. Op. cit. A Concept of Nursing, 33:565, juin 1933
7. in La nature des soins infirmiers, HENDERSON, p. 67, cf. bibliographie
8. in Postmodern Nursing and Beyond, WATSON, Jean, Ed. Churchill Livingstone, 1999
9. in Vision of Roger's Science-Based Nursing, ROGERS, Martha, New-York, Ed. F.A. Davis
Company, 1990, traduction libre
10. Amiec recherche. Dictionnaire des soins infirmiers 3e éd. Masson, Paris, 2005
11. (en) The Oxford English Dictionary, vol. 10, Oxford University Press, 1989, 2e éd.
(ISBN 0-19-861186-2), « Nurse », p. 603-604
12. SERAIN, Pierre Eutrope, Amsterdam, 1775
13. Sous la direction de René Magnon « Les figures marquantes des soins infirmiers » La
Revue de l'Infirmière no 134,135, 2007 - 137,138, 2008.
14. (en) Histoire de la guerre de Crimée (http://www.victorianweb.org/history/crimea/florrie.html)
15. Mark Radcliffe, « Doctors and nurses: new game, same result », British Medical Journal,
vol. 32, no 1085,2000 (lire en ligne (http://www.bmj.com/cgi/content/full/320/7241/1085))
16. Traduction libre de « No man, not even a doctor, ever gives any other definition of what a
nurse should be than this — 'devoted and obedient'. This definition would do just as well for
a porter. It might even do for a horse. It would not do for a policeman. », NIGHTINGALE, 1860
17. (en) Republication de Notes on Nursing sur WikiSource
18. D. Étienne, « Le couple médecin-infirmière, de 1900 à nos jours - Dossier spécial 50 ans »,
Revue Soins, no 711,décembre 2006 (ISSN 0038-0814 (https://portal.issn.org/resource/issn/
0038-0814))
19. Série des rapports techniques no 24, Genève, 1950
20. En référence à la première publication en 1953 du Code déontologique pour la profession
infirmière (http://www.icn.ch/icncodef.pdf) par le Conseil international des infirmières.
21. Dans le cadre du domaine de compétences du professionnel de santé à qui le soin est
délégué.
22. Selon la classification NIC/NOC 2004 proposée par l'ANADI (en)[PDF] Extrait (http://www.nsu
la.edu/watson_library/shreve/NIC_chart.pdf)
23. Préface de Marc Livet, page IX à XI, in Morasz, L. - Perrin-Niquet, A. - Verot J.-P., Barbot, C.,
L'infirmier(e) en psychiatrie : les grands principes du soin en psychiatrie, Paris, Éd. Masson,
Paris, 2004, 297 p. (ISBN 2-294-00653-4)
24. Bernadette Jayet-Dauphine « Le plaisir de penser/panser », www.serpsy.org, consultation
octobre 2007 (http://www.serpsy.org/ascism/congres/plaisir_jayet.html)
25. Paradigme de la catégorisation in Nursing Outlook, « Prevailing Paradigms in Nursing »,
page 10-13, 32, NEWMAN, M.A., 1992
26. cf. bibliographie
27. in La pensée infirmière, KEROUAC Suzanne, page 4, cf. Bibliographie
28. in PEPLAU, Hildegrad E. (trad. de l'anglais par Anne Pietrasik), Relations interpersonnelles
en soins infirmiers : Traduction de la réédition de 1988 [« Interpersonal relations in Nursing.
A conceptual frame of reference for Psychodynamic in Nursing »], Paris, InterEditions, Paris,
1995, 325 p. (ISBN 2-7296-0435-9), pages 17 à 38
29. in KEROUAC, La pensée infirmière, cf. bibliographie, page 83
30. in KEROUAC, La pensée infirmière, cf. bibliographie, page 84
31. VUORI, Hannu, « L'Assurance de la qualité des prestations de santé », Bureau européen de
l'OMS, Copenhague, 1984, (ISBN 92-890-2151-7) édité erroné
32. in La qualité du soin infirmier, penser et agir dans une perspective soignante, HESBEEN
Walter, cf. bibliographie
33. Ibid. HESBEEN W.
34. Traduction libre de « For us who nurse, our nursing is a thing which, unless we are making
progress every year, every month, every week, take my word for it, we are going back. » (en)
Florence Nightingale Foundation (http://www.florence-nightingale-foundation.org.uk/),
consulté en novembre 2007
35. Issu du décret no 2004-802 du 29 juillet 2004, modifiant le décret no 2002-194 relatif à
l'exercice de la profession d'infirmier, Code de la santé publique français
36. Loi portant réforme hospitalière no 91-748 du 31 juillet 1991
37. Code de déontologie sur oiis.org (http://www.oiiq.org/infirmieres/deontologie.asp)
38. [PDF]Lois des infirmières et infirmiers du Québec sur oiiq.org (http://www.oiiq.org/infirmieres/l
ois_réglements_pdf/I-8.pdf)
Voir aussi
Articles connexes
Courants de pensée infirmière
Processus de soins infirmiers
Diagnostic infirmier
Rôle propre infirmier
Recherche clinique infirmière
Soins de santé
Éducation thérapeutique du patient
Bientraitance
Caring - Soins de support
Bioéthique - Éthique
Évaluation infirmière
Humanitude
Appel malade
Liens externes
ONI (http://www.ordre-infirmiers.fr/) Ordre National des Infirmières françaises
ARSI (http://www.arsi.asso.fr/), Association de Recherche en Soins Infirmiers
Cec-gérontologie et soins infirmiers (http://www.cec-formation.net/), le site des auteurs de
la philosophie de l'humanitude
FORESO (http://www.foreso.ch/), le site de la FOndation pour la REcherche en SOins,
Lausanne, Suisse.
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) (http://www.oiiq.org)