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Protocole Chute de Cheveux

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PROTOCOLE CONTRE LA CHUTE DES CHEVEUX

SOMMAIRE

I – PROLOGUE

II - LES NUTRIMENTS ESSENTIELS


1 - Les protéines et le soufre
2 - Les vitamines et minéraux
3 - La problématique de la vitamine B12
4 - Les acides gras
5 - Collagène et glycine
6 - Les médicaments qui provoquent des carences
7 - Prendre un multivitamines

III - SPORT ET CHUTE DE CHEVEUX


1 - Les bénéfices du sport
2 - Le sport provoque-t-il des carences ?

IV - L'ÉQUILIBRE HORMONAL
1 - Testostérone, dihydrotestostérone et 5-alpha-réductase
2 - Les nutriments qui luttent contre la DHT
3 - La piste de l'équilibre acido-basique
4 - La progestérone
5 - Inflammation et système immunitaire
6 - Adopter une alimentation anti-inflammatoire
7 - Aromatase, excès d'oestrogènes et substances chimiques

V - LE MICROBIOTE INTESTINAL
1 - Le rôle du microbiote intestinal
2 - Microbiote intestinal et blanchissement des cheveux
3 - Repeupler le microbiote intestinal
4 - Reconstruire la paroi intestinale

VI- CALCIFICATION, FIBROSE ET TENSION DU CUIR CHEVELU


1 - Circulation sanguine et pousse des cheveux
2 - Calcification et besoins en calcium
3 - Comment diminuer la calcification
4 - Fibrose et inflammation
5 - Tension du cuir et inflammation
6 - La DHT, un anti-inflammatoire ?

VII - LA THYROÏDE
1 - Système endocrinien, testostérone et oestrogènes
2 - Le protocole spécial thyroïde
3 - Halogènes et captation de l'iode par la thyroïde
4 - Perturbateurs endocriniens et métabolisme des xénobiotiques
5 - Booster le métabolisme des xénobiotiques
VIII - FOIE ET CHUTE DE CHEVEUX
1 - Le rôle du foie
2 - Comment détoxifier le foie

IX - LES SOLUTIONS NATURELLES


1 - Éviter les mauvaises habitudes
2 - Attention au minoxidil et au finastéride
3 - Solutions naturelles contre l'alopécie androgénétique
4 - La Detumescence Therapy
5 - Le dermaroller

XI - RÉSUMÉ

I - PROLOGUE

Quand on observe les populations autochtones bien nourries, on constate un taux de


calvitie quasi nul, sans qu'aucune différence génétique ne leur donne de telles
prédispositions par rapport à nos populations occidentales. De plus, l'arrivée de la calvitie
chez les jeunes est de plus en plus précoce, et la vitesse de sa progression a
considérablement augmenté depuis ces dernières siècles, surtout depuis l'arrivée massive
des perturbateurs endocriniens dans nos modes de vie. Ces chamboulements sont
probablement dus à notre mode de vie, qui est délétère pour notre organisme. Notre
alimentation occidentale est pauvre nutritionnellement, mais aussi exceptionnellement pro
inflammatoire notamment à cause de l'abondance des pesticides, des métaux lourds, des
additifs et d'autres perturbateurs endocriniens cachés dans notre quotidien et qui
attaquent directement nos cellules, dérèglent l'équilibre hormonal et perturbent le
fonctionnement de l'organisme en général. Dans ce guide, je réunis toutes les recherches
que j'ai pu faire depuis ces dernières années sur l'influence de notre mode de vie sur la
calvitie, mais c'est aussi une perle rare pour la santé en général. Vous apprendrez
notamment que :
- même avec des prédispositions génétiques spécifiques, il est possible de jouer fortement
sur l'apparition de la calvitie.
- la DHT, "l'hormone de la calvitie", ne serait pas le facteur principal de l'alopécie
androgénétique, mais elle pourrait favoriser deux autres phénomènes au niveau du cuir
chevelu qui seraient probablement en cause : la calcification et la fibrose, et que la DHT et
ces deux phénomènes peuvent résulter d'un autre trouble de l'organisme : l'inflammation
systémique.
- les médicaments couramment utilisés contre la chute des cheveux provoquent des effets
secondaires sexuels qui mènent dans presque tous les cas à arrêter leur prise, mais il y a
pire : après leur arrêt, le cuir chevelu est souvent très déséquilibré et la chute peut
continuer beaucoup plus rapidement.
- nous sommes carencés en de nombreux nutriments essentiels qui peuvent causer ou
aggraver la calvitie (ce n'est pas un mythe), nous avons aussi beaucoup de substances
nocives dans notre alimentation qui altèrent nos organes (intestin, foie, thyroïde...) et qui
ont un impact direct sur notre équilibre hormonal et nos cheveux.
- une "thérapie" basée sur le massage donne de meilleurs résultats sur le long terme que
les médicaments utilisés contre la chute des cheveux (minoxidil, finastéride...).
Sur ce, bonne lecture ;-).
Avant de débuter le guide, il y a quelques notions de base à savoir :
Le cheveu est composé à 95% de kératine, la protéine principale du cheveu. La kératine
est produite par les kératinocytes, qui se trouvent en grand nombre sur le cuir chevelu. Ça
veut littéralement dire "cellule à kératine" ("kératin-" pour "kératine" et "-ocyte" qui veut dire
"cellule" en latin). On les appelles aussi les follicules pileux. Pour produire la kératine, les
kératinocytes ont besoin de nutriments (des vitamines B, des minéraux dont le zinc, le
cuivre, le fer, le magnésium...). qui leurs sont apportés par des vaisseaux sanguins très
fins.
À côté des kératinocytes se trouvent les mélanocytes, qui produisent la mélanine, le
pigment responsable de la couleur de notre peau, nos yeux, nos cheveux, etc... La
mélanine est ensuite absorbée par les kératinocytes qui se colorent et pigmentent ainsi les
cheveux, mais aussi la peau (l'épiderme contient aussi un grand nombre de
kératinocytes). La mélanine sert principalement de protection aux cheveux contre les
rayons UV du soleil.
Encore à côté se trouvent les glandes sébacées, qui produisent le film hydrolipidique de la
peau, plus communément appelé le sébum. Il est constitué d'eau et d'acides gras
("hydro-" pour l'eau et "-lipidique" pour les lipides, les graisses ou acides gras). Son rôle
principal est de maintenir les cheveux hydratés et de les protéger des agressions
extérieures. Lorsque l'apport sanguin d'un follicule pileux n'est plus suffisant, le follicule
pileux ne reçoit plus les nutriments nécessaires à sa croissance et s'éteint, il meurt et le
cheveu tombe. Nous verrons dans ce guide que le flux sanguin des follicules pileux peut
être altéré par de nombreux facteurs et comment y remédier.
Durant sa "vie" (même si le cheveu est une matière morte), le cheveu passe par 3 phases
qui constituent ce qu'on appelle le cycle capillaire. Ces phases sont :
- la phase anagène ou phase de croissance : c'est la période durant laquelle le cheveu
pousse. Cette phase peut durer de plusieurs mois à plusieurs années.
- la phase catagène ou phase de repos : c'est la période pendant laquelle le cheveu arrête
de pousser, la pousse se stabilise. Elle dure généralement quelques semaines voire
plusieurs mois.
- la phase télogène : le cheveu se détache progressivement de la racine puis tombe. Elle
dure généralement de 2 à 4 mois. Ensuite, la kératinocyte formera un nouveau cheveu
pour repartir sur la phase anagène. Il est important de noter que chaque cheveu suit son
propre cycle, toute la chevelure n'est pas réglée à la même phase. Nous reviendrons sur
cette notion de phases dans certaines parties du guide.

II - LES NUTRIMENTS ESSENTIELS

1 - Les protéines et le soufre

Comme dit précédemment, le cheveu est composé à 95% de kératine, la protéine


principale du cheveu et des phanères en général (cheveux, poils, ongles...), qui sont
caractérisés par un haut niveau de kératinisation. Consommer des protéines est donc
essentiel pour permettre une bonne production de kératine. L'apport journalier
recommandé en protéines est d'envirion 0,8 g de protéines par kg / jour. Cependant, des
études trouvent que nos ancêtres consommaient probablement plus de protéines que
nous aujourd'hui. Pour un bon niveau de protéines, visez environ 1 à 1,2 g de protéines
par kg / jour, selon votre activité physique. Chez les sportifs réguliers et ceux qui
pratiquent la musculation, on peut trouver sur certains sites des recommandations allant
jusqu'à 2 voire 3 g de protéines par kg / jour. Une aussi grosse consommation est souvent
inutile car en réalité, les études ne trouvent pas plus de bénéfices sur la construction
musculaire au-delà de 1,6 g de protéines par kg / jour, et une surconsommation de
protéines peut provoquer d'autres problèmes sur le long terme (sur les reins par exemple,
mais on verra par la suite que les protéines ne sont en réalité pas dangereuses pour les
reins si la consommation est raisonnable).

Quand on parle de "protéines", on parle en réalité d'acides aminés. Les acides aminés ce
sont les différents "blocs" qui constituent les protéines. Lorsque vous consommez des
protéines, dans la viande par exemple, vous ingérez environ une dizaine (voire plus) de
types d'acides aminés différents liés les uns aux autres. Dans le tube digestif, des
enzymes se chargent de décrocher, de décomposer ces acides aminés pour permettre
leur digestion. Ils seront ensuite réassemblés entre eux pour former des protéines qui
permettront de réaliser toutes les réactions chimiques nécessaires à la survie de
l'organisme. La kératine est une protéine très riche en soufre, la consommation de soufre
augmente donc naturellement la production de kératine. Le soufre est apporté par les
acides aminés soufrés cystéine et méthionine, que l'on trouve surtout dans les œufs, les
alliacées (ail, oignon, poireau...), les crucifères (choux, brocoli...), la viande et le poisson.

2 - Les vitamines et minéraux

Le minéral des cheveux par excellence est le zinc. Une carence en zinc peut se traduire
par l'apparition d'une calvitie. Il intervient dans la production de kératine et la croissance
cellulaire, et donc la pousse des cheveux. Il régule aussi les hormones responsables de
l'alopécie androgénétique, due aux hormones androgènes (principalement chez les
hommes), on y reviendra par la suite. Selon des études, la majorité de la population
souffrirait d'un léger déficit en zinc par rapport à l'apport journalier recommandé en zinc
(10 mg par jour). Dans le cas d'une carence ou en simple prévention, si vous souhaitez
recourir à une supplémentation en zinc, il est important d'éviter l'oxyde de zinc souvent
utilisé dans les compléments alimentaires et qui est mal absorbé par l'organisme. La
forme la plus efficace est le gluconate de zinc (5 à 15 mg par jour).

Parmi les minéraux importants, on retrouve le fer et le cuivre qui jouent notamment un rôle
important dans la formation des globules rouges, qui apporte l'oxygène et les nutriments
nécessaires aux follicules pileux. Une carence en fer provoque une anémie ferriprive qui
entraîne quasiment systématiquement une chute et une fragilisation importante des
cheveux. Une carence en fer peut être secondaire à une carence en cuivre, qui permet
d'absorber le fer. On peut facilement renforcer son apport en cuivre et en fer en
consommant des oléagineux, des œufs, de la viande, du poisson, des céréales complètes,
des légumineuses et du chocolat noir bio à au moins 70% de cacao. La vitamine C permet
d'améliorer l'absorption du fer, surtout celui issu des végétaux. De bons niveaux de cuivre
et de vitamine C sont donc indispensables, surtout en cas d'anémie ferriprive due à un
manque de fer. Diminuer les produits laitiers (qui inhibent l'absorption du fer), boire le thé
et le café (si vous en buvez) à distance des repas d'au moins 2 heures (car ils inhibent
l'absorption du fer) et augmenter la consommation de légumes verts (car ils sont riches en
chlorophylle qui améliore l'absorption du fer et la production de globules rouges) sont
aussi des mesures à prendre en cas d'anémie ferriprive.

Les vitamines B sont aussi essentielles dans la production de kératine. Le terme de


vitamine B regroupe en réalité 8 substances : les vitamines B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9 et
B12. La vitamine B8 (ou biotine) est la vitamine du cheveu par excellence, c'est elle qui se
charge « d'injecter » les acides aminés, les vitamines et les minéraux nécessaires aux
kératinocytes. Une carence en biotine peut provoquer une chute de cheveux sévère et des
cheveux secs, ternes et cassants.
La kératine est composée à 14% de cystine, un acide amine soufré composé de deux
molécules de cystéine. La cystine lie les différents acides aminés qui composent la
kératine et lui confère sa force. La cystéine est produite en petite quantité par le corps,
mais est aussi apportée par certains aliments (ceux riches en soufre cités précédemment).
C'est la vitamine B6 qui permet à l'organisme de synthétiser la cystéine et de lier deux
molécules de cystéine pour former des molécules de cystine, qui permettent à leur tour la
synthèse de la kératine. La vitamine B6 intervient aussi dans le transport des acides
aminés dans l'organisme en général. La vitamine B5 intervient dans l'hydratation du cuir
chevelu et des cheveux et agit en synergie avec la vitamine B8 pour améliorer le flux
sanguin des kératinocytes (et donc de diminuer les chutes).

Enfin, les vitamines B9 et B12 interviennent dans la croissance cellulaire (et donc dans la
pousse des cheveux) et dans la production normale des globules rouges qui apporte
l'oxygène et les nutriments nécessaires à la croissance des cheveux aux follicules pileux.
Ces deux vitamines ont quelques particularités par rapport aux autres ; il est beaucoup
plus difficile de combler nos besoins en vitamines B9 et B12 :
- La vitamine B9 est extrêmement sensible à la lumière, à l'oxygène et la chaleur. Elle
disparaît des aliments en grande majorité seulement quelques jours après la cueillette et
pendant la cuisson, d'où l'importance de consommer une grande quantité de légumes
verts crus (ou légèrement cuits à la vapeur) le plus frais possibles pour s'assurer un apport
en folates suffisant. L'apport journalier recommandé en vitamine B9 (200 mcg par jour) est
sous-estimé par rapport à nos besoins physiologiques réels (au moins 300 mcg par jour).
- Le terme de vitamine B9 regroupe plusieurs substances appelées les folates, et non
l'acide folique qui est la forme synthétique de la vitamine B9 et qui est suspectée
d'augmenter le risque de cancer, contrairement aux formes naturelles. Mais ces
différences ne sont pas importantes tant que la vitamine B9 est naturelle car dans tous les
cas, ces substances en métabolisées en méthylfolate, qui est la forme de folate
directement utilisable par l'organisme. Quant à l'acide folique, il doit suivre tout un
processus de métabolisation pour être transformé en folate utilisable par l'organisme ; or
cette substance est mal métabolisée, il arrive très souvent que des traces d'acide folique
intact restent dans le sang avec des conséquences encore inconnues. En
supplémentation, la forme naturelle la plus efficace est le L-méthylfolate de calcium, très
bien assimilée et
directement utilisable par l'organisme.
- La vitamine B12, au même titre que le fer, permet la production normale de globules
rouges nécessaires au transport de l'oxygène dans l'organisme et à la nutrition des
organes. Une carence en vitamine B12 peut provoquer une anémie pernicieuse (due à
une carence en vitamine B12) qui peut alors entraîner une chute de cheveux. Elle se
trouve surtout dans les produits animaux (viande, poisson, produits laitiers...), la carence
est donc rare chez les jeunes adultes.
Cependant, son absorption nécessite un excellent équilibre intestinal et une bonne acidité
gastrique, qui permettra la bonne production du facteur intrinsèque, la glycoprotéine
nécessaire à l'absorption de la vitamine B12. Une bonne acidité gastrique permet
également de séparer la vitamine B12 des protéines (qui sont généralement liés dans les
aliments). Or, la vitamine B12 est très sensible aux acides gastriques, et le pH optimal de
fonctionnement du facteur intrinsèque est d'environ 7, le pH de l'estomac étant d'environ 2.
L'estomac secrète alors une autre glycoprotéine appelée l'haptocorrine, qui vient se lier à
la vitamine B12 pour la protéger de l'acidité gastrique. Le complexe haptocorrine-vitamine
B12 et le facteur intrinsèque se rendent alors dans l'intestin grêle où le pH est d'environ 7.
Des enzymes pancréatiques viennent séparer l'haptocorrine de la vitamine B12, le facteur
intrinsèque peut enfin se lier à la vitamine B12 et lui permettre de traverser la barrière
intestinale pour aller dans le sang.
Tout ceci se déroule sans encombre lorsque l'estomac est suffisamment acide. Mais, avec
l'âge, avec une mauvaise hygiène de vie et l'utilisation de certains médicaments (on y
reviendra plus tard), l'absorption de la vitamine B12 peut être fortement altérée, ce qui
provoque facilement des carences. À partir de 50 ans, jusqu'à 30% des individus ont une
acidité gastrique trop faible. Au vue de ces constats, les instituts nationales de la santé
américaines recommandent d'adopter une alimentation variée et équilibrée le plus tôt
possible et éventuellement la complémentation en vitamine B12 chez les personnes de
plus 50 ans.

Mais sinon, toutes les vitamines B en général sont importantes. Nous avons fait le point
sur ce qu'il y avait à savoir de plus important à leur propos. Avant de passer à la suite,
petite précision sur un nutriment essentiel oublié : la choline. Autrefois appelée vitamine
B7, la choline est une substance semi-essentielle, c'est-à-dire que le corps sait en
produire, au niveau de l'intestin (dans le certaines conditions), mais que cette production
seule ne suffit pas à combler nos besoins, un apport alimentaire est donc indispensable.
Elle intervient dans la structuration des membranes des cellules, la détoxification du foie
et, avec la vitamine B5, permet de synthétiser l'acétylcholine, un neurotransmetteur
important impliqué dans la mémoire et l'apprentissage. Au niveau des cheveux, la choline
intervient dans le métabolisme des graisses et permet donc une bonne hydratation et un
bon apport graisseux des follicules pileux. On la trouve surtout dans les œufs, mais aussi
en moindre quantité dans les abats, le poisson (le saumon sauvage), le brocoli et les noix.

Le sélénium joue un rôle dans la production de kératine, une carence en sélénium peut se
traduire par des chutes de cheveux. Mais à l'inverse, un excès de sélénium peut aussi
provoquer des chutes, prenez donc vos précautions avec les suppléments. Avec une
alimentation normale, il n'est pas possible d'être en excès de sélénium. Il n'est pas
possible d'être en excès de sélénium autrement qu'avec une supplémentation ou une
consommation quotidienne de plusieurs noix du Brésil (une seule noix du Brésil peut
fournir 100% du besoin quotidien en sélénium), je ne vois pas autrement comment on peut
être en excès. On trouve du sélénium dans les œufs, le poisson, les légumineuses
(lentilles, pois chiches...), dans certains fruits à coques (noix du Brésil, noix de cajou...) et
dans une moindre mesure dans la viande.

Le magnésium intervient :
- dans la production de kératine
- dans la production du cortisol, une hormone produite par les glandes surrénales et qui
permet aux hormones thyroïdiennes de se fixer sur les
cellules et d'agir, l'équilibre thyroïdien étant important dans la croissance des cheveux
- dans la production de l'ATP, l'énergie élémentaire et universelle des cellules de tous les
organismes vivants. C'est pourquoi une carence en magnésium peut entraîner un manque
de énergie. En autre, cette énergie est nécessaire au fonctionnement normale de toutes
les cellules dont les kératinocytes.
Le problème est que plus de 80% des français seraient carencés en magnésium, et au
moins la moitié souffrirait d'un déficit chronique. Parmi les facteurs de ce manque
important de magnésium, on retrouve d'abord notre alimentation moderne qui est assez
pauvre nutritionnellement. On retrouve le magnésium dans les fruits à coques (noix,
amandes, noisettes...), le cacao (dans le chocolat noir bio à au moins 70% de cacao) et
surtout dans les légumes verts, grâce à leur richesse en chlorophylle. La raison est que la
chlorophylle possède une structure semblable à celle de l'hémoglobine du sang humain
qui transporte un atome de fer, à la différence que la chlorophylle transporte un atome de
magnésium. On surnomme également la chlorophylle le "sang vert", car c'est elle qui
permet le transport de l'oxygène chez les plantes. Un autre atout intéressant de la
chlorophylle est que par sa structure semblable à celle de l'hémoglobine, la consommation
de chlorophylle peut augmenter la production de globules rouges dans le sang et renforcer
l'apport en oxygène des follicules, ce qui peut être utile surtout pour les personnes
anémiées par exemple.
Parmi les facteurs qui induisent une carence en magnésium, on retrouve aussi le stress :
pour lutter contre le stress, les glandes surrénales produisent du cortisol, l'hormone qui
nous permet de faire face aux situations stressantes. Or, le cortisol utilise beaucoup de
magnésium ; chez les personnes stressées chroniquement, l'excrétion du magnésium
peut aller jusqu'à 300 mg par jour, soit une valeur proche de l'apport journalier
recommandé en magnésium (6 mg par kg / jour, soit 360 mg par jour pour une personne
de 60 kg) et qui n'est pas atteinte par la majorité de la population.
Enfin, un autre facteur important qui peut induire des pertes importantes de magnésium
est un mauvais équilibre acido-basique. L'équilibre acido-basique correspond au pH, à
l'équilibre entre les acides (acidifiants) et les bases (alcalinisants) dans l'organisme. Le pH
du sang par exemple se trouve aux alentours de 7,4, comme la majorité de l'organisme.
Lorsque l'organisme est acidifié, il utilise ses réserves de minéraux alcalins (calcium,
magnésium, potassium) pour tamponner les acides et rétablir l'équilibre. Le résultat à
terme est une déminéralisation des tissus qui impacte premièrement les cheveux (avant
les os), car l'organisme puise d'abord dans ses réserves les moins utiles. On reparlera de
l'équilibre acido-basique dans un autre chapitre et on verra qu'il constitue une piste très
intéressante contre l'apparition de la l'alopécie androgénétique (la calvitie liée aux
hormones, principalement chez les hommes).

Il y a un minéral dont on ne parle pas souvent et qui pourtant est très important, c'est la
silice. Ce n'est pas pour rien que la prêle des champs ou l'ortie sont très bénéfiques pour
les cheveux, c'est en partie grâce à leur teneur énorme en silice. Elle permet la production
du collagène et de la kératine et améliore l'absorption de certains minéraux comme le
magnésium et le calcium, tout en aidant le calcium à se fixer sur les os. C'est donc un
excellent minéralisant pour le corps mais aussi un minéral très utile pour stimuler les
follicules pileux et donc la pousse des cheveux. Un cheveu ou un ongle riche en silice est
plus fort et plus brillant. Le problème est que nos réserves de silice se vident assez
rapidement avec l'âge, car nos apports alimentaires sont assez faibles ; on en trouve
essentiellement dans les légumes, les alliacées (ail, oignon, poireau...), le concombre,
l'eau de source et dans certaines plantes citées précédemment, des aliments qui sont de
moins en moins consommés. En cas de fragilité ou de chute importante, une
supplémentation peut être intéressante (en privilégiant de préférence la silice issue du
bambou tabashir ou le silicium organique).

Enfin, la vitamine D est également nécessaire à la pousse des cheveux. Le problème est
qu'en hiver, plus de 90% des français sont carencés en vitamine D, et au moins 50%
souffriraient d'un déficit chronique. De plus, la pollution atmosphérique dans les grandes
villes françaises perturbent la réception des rayons UVB du soleil par la peau, sauf que ce
sont ces rayons UVB qui permettent la synthèse de la vitamine D par celle-ci, de quoi
expliquer les déficits massifs observés dans la population française, urbaine en particulier.
L'utilisation de crème solaire bloque aussi la réception des UVB du soleil par la peau. Et
on ne peut pas compter sur l'alimentation pour combler nos besoins en vitamine D, car la
vitamine D provenant des aliments ne représente que 10% de l'apport journalier
recommandé par les autorités sanitaires françaises (200 UI par jour), qui lui-même est
largement sous-estimé par rapport à nos besoins physiologiques réels. De très
nombreuses études sur la vitamine D lui trouvent un très grand nombre de bénéfices sur
la santé : réduction des risques de diabète, d'hypertension artérielle, de maladies
neurologiques, oculaires et osseuses et de plus de 16 cancers, jusqu'à 80% pour le
cancer du côlon. Et ce, à des doses d'au moins 4000 UI par jour, l'apport journalier
recommandé en France (200 UI par jour) pouvant limite être considéré comme un
placebo. À cette dose, la vitamine D ne permet même pas de protéger la masse osseuse.
Une autre étude prometteuse a montré l'arrêt et même l'inversion du cancer de la prostate
chez de nombreux hommes grâce à une supplémentation en vitamine D3 à dose de 4000
UI par jour, or les hormones qui provoquent l'hypertrophie bénigne de la prostate sont les
mêmes que celles qui provoquent l'alopécie androgénétique, on y reviendra par la suite.
La vitamine D intervient aussi dans le bon fonctionnement de la thyroïde, une glande
située dans le cou qui produit les hormones thyroïdiennes et qui joue un rôle important
dans la pousse des cheveux. On peut calculer son besoin réel en vitamine D grâce à la
formule suivante :

Poids (en kg) x 75 = besoin quotidien en vitamine D

Ainsi, un adulte de 60 kg aurait besoin de 4500 UI de vitamine D par jour. En hiver, et plus
généralement d'octobre à avril, le soleil n'est plus suffisamment intense pour nous
permettre de fabriquer assez de vitamine D, d'où l'intérêt de recourir à une
supplémentation. Si vous décidez de vous supplémenter (ce que je conseille vivement),
assurez-vous de bien choisir une forme de vitamine D3, la vitamine naturelle produite par
la peau (et non de la vitamine D2 synthétique qui est soupçonnée de vider nos réserves
de vitamine D3 naturelle), à dose de 4000 UI par jour. Si vous ne pouvez pas vous
exposer au soleil du tout d'avril à octobre, la supplémentation est également conseillée.
Une précision importante sur la vitamine D : une étude publiée dans la revue médicale
The Journal of the American Osteopathic Association montre que la vitamine D ne peut
pas être correctement utilisée par l'organisme si on manque de magnésium, ce qui est
fréquent.

3 - La problématique de la vitamine B12

Comme dit précédemment, la vitamine B12 (avec la vitamine B9) est très importante pour
les cheveux car elle permet la production des globules rouges qui transportent l'oxygène
dans l'organisme important pour la pousse des cheveux, à tel point qu'une carence en
vitamine B12 peut provoquer une anémie pernicieuse. Nous verrons par la suite que
l'oxygène peut aussi permettre de réguler les hormones responsables de la calvitie. Le
problème est que de plus en plus de personnes sont carencées en vitamine B12. Chez les
plus de 50 ans, 1 personne sur 8 serait concernée par la carence en vitamine B12 (et 1
personne sur 7 serait concernée par la carence en vitamine B9, elle aussi importante dans
ce processus). Et d'ici 30 ans, la carence pourrait concerner 1 personne de plus de 50 ans
sur 2.

La vitamine B12 est une vitamine un peu particulière car elle n'est présente que dans les
produits animaux. Or, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne parvenaient pas à revenir
chaque jour de la chasse avec de nouvelles proies, et ne mangeaient probablement pas
de la viande ou du poisson tous les jours. De plus, ils consommaient également les
organes des animaux qu'ils chassaient (foie, cervelle, etc...) qui sont d'énormes sources
de vitamine B12. Au cours de l'évolution, notre organisme s'est adapté à des apports
massifs en vitamine B12 épisodiques, par la chasse et la consommation d'animaux. Mais il
est également adapté à l'absorption de petites quantités de vitamine B12 continues tout à
long de la journée, via les fruits et légumes et surtout grâce à la terre présente sur les
légumes déracinés qui contenait autrefois de la vitamine B12 biodisponible. Notre corps a
donc mis au point un mécanisme permettant d'assimiler de faibles doses de vitamine B12
tout en gardant la possibilité de la stocker (bien que ce soit une vitamine hydrosoluble) afin
de survivre aux éventuelles périodes de manque. Mais ce système n'est pas compatible
avec notre mode de vie moderne ; même si nous sommes de grands consommateurs de
viande, nous ne sommes absolument pas épargnés de la carence en vitamine B12, et
voici pourquoi :
- la bactérie pathogène Helicobacter pylori qui colonise l'estomac d'une personne sur deux
qui réduit la production de facteurs intrinsèques en détériorant la paroi gastrique et en
perturbant l'acidité de l'estomac.
- avec l'âge, la production de facteurs intrinsèques nécessaires à l'absorption de la
vitamine B12 diminue.
- l'utilisation de certains médicaments (les médicaments contre les reflux gastro
œsophagiens, le diabète et l'hypertension artérielle) qui appauvrissent le microbiote
intestinale, la population de bactéries qui colonise notre intestin et qui est indispensable à
notre santé, ce qui perturbe l'absorption de la vitamine B12.
- notre mode de vie moderne expose notre organisme à un fort stress oxydatif et à une
inflammation chronique qui augmentent nettement nos besoins en vitamine B12.
Avec toutes ces causes, il est difficile de ne pas être carencé en vitamine B12 après 60
ans sans supplémentation. Avoir un microbiote intestinal équilibré (nous en reparlerons
dans le chapitre dédié au microbiote intestinal), adopter une alimentation anti
inflammatoire (nous en reparlerons également), réduire au minimum nécessaire les
médicaments qui réduisent l'absorption de la vitamine B12 et éventuellement recourir à
une supplémentation sont donc conseillés pour garder de très bons niveaux de vitamine
B12 avec l'âge.

4 - Les acides gras

Les acides gras sont les lipides (les graisses), ils sont essentiels à la structuration des
membranes de toutes les cellules, car les cellules ont une membrane lipidique. Notre
corps ne peut pas les créer, ils doivent donc être impérativement apportés par
l'alimentation. Au niveau des cheveux, ils entrent dans la composition du film
hydrolipidique des cheveux (le sébum). De bons apports alimentaires en acides gras
essentiels améliorent la fluidité des membranes cellulaires et notamment les
communications entre les cellules neuronales (les neurones), mais aussi la qualité du
sébum produit par les glandes sébacées qui est essentiel pour maintenir le cheveu
hydraté et le protéger des agressions extérieures.

Le problème est que les autorités sanitaires ont un certain décalage avec les
connaissances scientifiques actuelles sur les acides gras, et a longtemps recommandé de
"manger moins gras". En réalité, seul les acides gras trans, présents dans les produits
transformés et surtout dans la junk-food, sont inutiles pour le corps et dangereux pour la
santé. On sait aujourd'hui que les acides gras sont nécessaires par exemple pour
absorber correctement les vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K) et pour
permettre une production normale de la bile, une substance jaune produite par le foie qui
joue un rôle important dans la digestion et la détoxification de l'organisme. Il a également
été démontré qu'une alimentation pauvre en graisses ralentit les processus de
détoxification naturels du corps. Même les acides gras saturés seraient nécessaires, en
petite quantité, même si cette idée a encore du mal a être acceptée car les acides gras
saturés ont longtemps été diabolisés, à tort, au même titre que les œufs et le beurre
(lorsqu'ils sont de qualité).

Il existe trois types d'acides gras essentiels : les oméga 3, les oméga 6 et les oméga 9. Il
est nécessaire de respecter un certain équilibre entre les oméga 3 et et les oméga 6. Le
problème en France est la surconsommation d'oméga 6 par rapport aux oméga 3. Selon
des études, on devrait idéalement consommer 1 unité d'oméga 3 pour 1 à 4 unités
d'oméga 6, soit un ratio d'environ 1/1 à 1/4. En France, le ratio moyen se situe entre 1/15
et 1/40, on consomme donc 4 à 10 fois trop d'oméga 6 rapport aux oméga 3, et plus de
90% de la population française ne consomme pas assez d'oméga 3 en général. Ce
déséquilibre entraîne une augmentation de l'inflammation dans l'organisme, qui est
notamment néfaste pour les vaisseaux sanguins et certains organes comme le foie et les
reins. Or, l'apport en sang des follicules pileux est essentiel : pas de sang, pas de
production de cheveu. Le follicule meurt et le cheveu tombe. Les oméga 3, en rétablissant
le ratio oméga 3 / oméga 6, ont un fort effet anti-inflammatoire, et on verra par la suite que
l'inflammation est un facteur majeur de chute de cheveux et de l'alopécie androgénétique
(due aux hormones androgènes, principalement chez les hommes). On ne consomme pas
assez d'oméga 9 aussi, qu'on retrouve en grande quantité dans l'huile d'olive et les
avocats.

Il existe trois types d'acides gras oméga 3 :


- l'acide alpha-linolénique (ALA) dans les noix et les huiles végétales riches en oméga 3
(huiles de colza, de lin, de noix...)
- l'acide docosahexaénoïque (DHA) et l'acide eicosapentaénoïque (EPA) dans le poisson
et les œufs.
L'ALA peut être converti en DHA et EPA dans l'organisme. Cependant, le taux de
conversion est très faible, environ 5%, ce qui n'est pas suffisant pour combler nos besoins
en acides gras oméga 3 DHA et EPA. Il est donc nécessaire d'apporter ces acide gras par
l'alimentation.

Il y a quelques règles simples à respecter pour rétablir le ratio oméga 3 / oméga 6 :


- manger régulièrement des œufs et des noix, vous pouvez en consommer
quotidiennement sans problème. Privilégier la cuisson vapeur pour les oeufs, une cuisson
à haute température peut oxyder les oméga 3 présents dans l'oeuf.
- éviter les huiles végétales trop riches en oméga 3 (huiles de tournesol, maïs, pépins de
raisin, soja, germe de blé...) et utiliser des huiles végétales riches en oméga 9 (huile
d'olive) et oméga 3 (huiles de colza, de lin, de noix...). Les oméga 3 sont très sensibles à
la chaleur, à l'oxygène et à la lumière. Il est donc important de choisir choisir ces huiles
dans des bouteilles opaques, qui ne laissent pas passer la lumière, et de les conserver au
réfrigérateur. Pour les mêmes raisons, n'utilisez pas ces huiles en cuisson, mais toujours
crues, en assaisonnement.
- manger du poisson 2 à 3 fois par semaine. Il doit absolument être d'origine sauvage (le
poisson d'élevage est trop riche en métaux lourds) et de préférence bio.
- privilégier la viande nourrie naturellement à l'herbe, de préférence biologique, et non la
viande conventionnelle nourrie au maïs qui est trop riche en oméga 6. La viande nourrie
naturellement à l'herbe et bio peut contenir jusqu'à 70% d'oméga 3 en plus par rapport à la
viande conventionnelle. C'est évidemment très cher. Pour les budgets serrés on peut par
exemple diminuer sa consommation de viande pour manger de la viande naturelle un peu
plus régulièrement.

Petit point sur les œufs : ils ont longtemps été diabolisés par les médias et étaient
notamment accusés d'augmenter les problèmes de cholestérol, à cause de leur richesse
en cholestérol. Cependant, le cholestérol alimentaire n'a que très peu d'influence sur le
cholestérol sanguin. En réalité, c'est le foie qui produit 80% du cholestérol sanguin à
partir... du sucre. On sait aujourd'hui que c'est la malbouffe et la sédentarité qui créent des
problèmes d'hypercholestérolémie. Les œufs pourraient même avoir des effets bénéfiques
sur le cholestérol grâce à leur richesse en oméga 3. Des études n'ont montré aucun effet
négatif avec une consommation de 3 œufs par jour, et même jusqu'à 6 œufs par jour. Par
ailleurs, les œufs sont très riches nutritionnellement, ils sont riches en vitamines A, B et E,
en zinc, en sélénium, en choline et en acides gras oméga 3 DHA et EPA. Autre point
intéressant : ils sont très riches en soufre, les fameux acides aminés soufrés cystéine et
méthionine. Les œufs sont donc excellents pour renforcer les cheveux et prévenir leur
chute.
Mais dans ce cas, pourquoi plusieurs études ont trouvé des effets catastrophiques des
œufs pour la santé ? En réalité, toutes ces études ont été menées avec des œufs de
batterie, pondues par des poules mal nourries, stressées, mal traitées et enfermées en
cage toute la journée. Les conditions de vie des poules ont un effet considérable sur la
qualité de leurs œufs. Il est donc impératif de choisir absolument des œufs bios, de
préférence avec le label "bleu-blanc-coeur" qui garantit que les poules ont été élevées en
plein air en présence d'autres poules, avec un assez grand espace et nourries aux graines
de lin.

5 - Collagène et glycine

Le collagène est la protéine la plus abondante dans le corps humain. Il entre en grande
majorité dans la composition des tissus conjonctifs : vaisseaux sanguins, cartilage,
tendons... C'est notamment elle qui donne sa fermeté et son élasticité à la peau, ce
pourquoi il est reconnu dans l'industrie des cosmétiques. Avec l'âge, les réserves de
collagène ont tendance à se vider, ce qui provoque un affaiblissement de la paroi des
vaisseaux sanguins et des articulations, l'apparition de rides et une baisse de la densité
osseuse. Mais il est surtout important dans la croissance des cheveux car :
- il renforce les vaisseaux sanguins du cuir chevelu et améliore ainsi la microcirculation
sanguine
- c'est lui qui confère au cheveu une partie de sa force et de sa brillance
- au cours de la phase anagène de la pousse du cheveu (lors de la création du cheveu), le
collagène dans la couche du derme entourant le follicule pileux s'épaissit ; à ce moment,
le collagène peut favoriser la multiplication des kératinocytes et la synthèse d'une kératine
solide notamment grâce à sa richesse en proline, le composant principal de la kératine. De
ce fait, il peut prévenir l'affinement du cheveu avec l'âge.

En réalité, en utilisation cutanée, le collagène est inefficace, car la molécule de collagène


est trop grosse pour passer à travers les fibres de peau et pénétrer dans les couches les
plus profondes du derme pour y avoir un quelconque effet. Depuis quelques années, les
compléments alimentaires de collagène sont très populaires, notamment chez les
personnes qui souhaitent préserver leurs articulations, et à juste titre puisque le collagène
entre en grande partie dans la composition des articulations. Cependant, la plupart des
suppléments de collagène n'augmentent pas directement la production de collagène par
l'organisme : comme toutes les protéines, le collagène est dégradé dans l'estomac par des
enzymes digestives, qui séparent les acides aminés composant le collagène. Mais tous
ces acides aminés ne seront pas forcement tous réutilisés pour produire du collagène. Les
bénéfices du collagène peuvent en grande partie être expliqués par sa richesse en
glycine, il est en effet constitué à 30% de glycine. La glycine est un acide aminé
particulièrement important :
- il permet la synthèse du collagène dans l'organisme.
- la glycine améliore la qualité du sommeil et diminue la fatigue. Ces effets sont
probablement dus à la stimulation de l'hormone de croissance par la glycine.
- la glycine a un rôle antioxydant fort en bloquant la production de radicaux libres par les
mitochondries. En utilisant l'oxygène pour la production d'énergie, vitale pour notre survie,
nos cellules produisent naturellement des déchets, des molécules instables appelées les
radicaux libres. Les radicaux libres entraînent l'oxydation (le vieillissement) des cellules, ils
les endommagent, c'est ce qu'on appelle le stress oxydatif. La production de radicaux
libres peut fortement augmenter à cause d'une alimentation déséquilibrée et pauvre en
fruits et légumes, du tabac, du manque d'activité physique, des pesticides, de la pollution,
etc... Le stress oxydatif est notamment associé à de nombreuses maladies graves comme
le diabète, l'hypertension artérielle, l'arthrose, les maladies oculaires ou encore le cancer.
Les antioxydants sont, comme leur nom l'indique, des molécules qui inhibent les radicaux
libres et réduisent donc le stress oxydatif. Plusieurs études ont aujourd'hui montré les
bénéfices de la restriction en calories pour augmenter la longévité. En réalité, c'est la
restriction en un acide aminé particulier, la méthionine, qui a des bénéfices sur la
longévité. Cela s'explique par le fait que la méthionine est l'acide aminé qui produit le plus
de radicaux libres au sein des mitochondries (les "centrales énergétiques" au cœur des
cellules qui se chargent de la production d'énergie) et qui induit ainsi le vieillissement
prématuré des cellules. Normalement, l'excès de méthionine est éliminé par le foie avant
qu'elle ne devienne toxique. Il le fait via une enzyme appelée la glycine N-
méthyltransférase. Or, cette enzyme a besoin de glycine pour fonctionner.
- il permet la production du glutathion, l'antioxydant le plus puissant du corps humain.
C'est aussi un détoxifiant efficace qui intervient dans la détoxification du foie. Le glutathion
est une molécule constituée de trois acides aminés : la cystéine, l'acide glutamique et la
glycine. Dans une étude américaine menée sur des personnes âgées, la supplémentation
en glycine (10 g par jour) et en N-acétyl-L-cystéine (300 mg par jour), une forme stabilisée
de la cystéine, a montré la capacité de restaurer totalement les niveaux de glutathion pour
revenir à celui d'adultes jeunes.

Le problème est que nous sommes fortement déficients en glycine. Une alimentation
normale apporte entre 1,5 et 3 g de glycine par jour. La synthèse de la glycine dans
l'organisme à partir de la sérine, un autre acide aminé, apporte environ 3 g de glycine par
jour. La synthèse de métabolites à base de glycine et d'autres protéines nécessite 2,5 g de
glycine. Enfin, la synthèse du collagène nécessite au moins 12 g de glycine par jour. Nous
sommes donc déficients en glycine à hauteur de 10 g par jour. Ce problème était moins
répandu auparavant, car nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne se contentaient pas de
manger que de la viande musculaire comme on le fait aujourd'hui, mais aussi les tissus
conjonctifs des animaux qu'ils chassaient (peau, moelle osseuse, cartilage...), qui sont
hautement riches en collagène, en glycine et en d'autres acides aminés importants. Ces
tissus apportent aussi de nombreux nutriments : des vitamines, des minéraux et des oligo
éléments, en particulier de la silice. Nos grands parents avaient aussi de bons apports en
glycine, grâce aux bouillons d'os qu'ils consommaient régulièrement, faits à partir des
carcasses de la viande qu'ils mangeaient.

Si vous décidez de vous supplémenter en glycine, assurez-vous de bien choisir un produit


de glycine pure, sans additif douteux. La glycine est un acide aminé gluco-formateur, ce
qui veut dire que si notre taux de sucre sanguin est bas lorsqu'on en ingère, la glycine va
être partiellement transformée en sucre par le foie pour maintenir une glycémie normale.
Pour bien absorber la glycine et empêcher son effet gluco-formateur, il est donc important
de la prendre à la fin des repas, à diluer dans un verre d'eau. C'est mieux de séparer la
prise en deux fois, par exemple 5 g le midi et le soir à la fin des repas.

La glycine et la silice sont tous les deux des éléments importants pour la synthèse du
collagène dans notre organisme, dont nous sommes globalement déficients. Mais un autre
nutriment, dont nous sommes de plus en plus carencés, est essentiel pour cette
synthèse : la vitamine C. La carence en vitamine C provoquait le scorbut, une maladie
grave caractérisée par des saignements des gencives, un déchaussement des dents, des
hémorragies et qui peut conduire à la mort. C'est le problème que rencontraient les marins
à bord des navires de Magellan, qui a réalisé le premier tour du monde en mer de
l'Histoire. Les marins manquaient de nourriture et étaient privés de fruits et légumes, qui
sont riches en vitamine C. Ils développèrent donc le scorbut qui les conduisit à leur mort.
La carence sévère en vitamine C a été éradiqué depuis plusieurs siècles dans les pays
industrialisés comme la France, bien que ces derniers temps le scorbut semble revenir
aux États-Unis, où quelques cas de carence sévère en vitamine C viennent d'être
découverts. L'apport journalier recommandé en vitamine C est de 80 mg par jour.
Cependant, cette recommandation ne nous évite que la carence sévère. Les études
actuelles montrent que nos besoins physiologiques réels en vitamine C seraient d'au
moins 200 voire 400 mg par jour chez les personnes sédentaires, soit 2,5 à 5 fois plus que
l'apport journalier recommandé par les autorités sanitaires françaises. Chez les sportifs et
les fumeurs, dont les besoins en vitamine C sont plus élevés, le besoin quotidien serait
d'environ 500 mg par jour. À ce taux, on obtient des bénéfices significatifs notamment sur
les artères des personnes atteintes d'hypertension artérielle, et plus généralement sur la
résistance des articulations et les rides. Ces effets sont en partie expliqués par le fait que
la vitamine C permet la synthèse du collagène dans l'organisme et qu'elle est un
antioxydant intéressant. Le problème est que les sols ont considérablement été appauvris
par de nombreuses décennies d'agriculture intensive. Pour donner un exemple, une
pomme de 1950 contenait 400 mg de vitamine C pour 100 g. Aujourd'hui, une pomme ne
contient plus que 4 mg de vitamine C pour 100 g, soit 100 fois moins. Il faudrait donc 100
pommes d'aujourd'hui pour ingérer la même quantité de vitamine C qu'apportait une
pomme en 1950 !

Autre problème : la vitamine C est très sensible à l'oxygène, à la lumière et à la chaleur.


Elle peut donc être en partie dégradée pendant la conservation des fruits et légumes et
être détruite pendant la cuisson. Les fruits et légumes bios contiennent également plus de
vitamine C en général, d'où l'utilité de consommer des fruits et légumes crus, bios et le
plus frais possible. Sur plusieurs sites, on vente les bénéfices de la vitamine C en poudre
à haute dose (au moins 1000 mg par jour). Des études archéologiques montrent
effectivement que les apports en vitamine C de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se
situaient aux alentours de 3000 mg par jour, seulement nos ancêtres ne disposaient pas
de compléments alimentaires en poudre de nutriments seuls. Dans les aliments, la
vitamine C est associée à de nombreuses autres substances et notamment à des
flavonoïdes, des molécules antioxydantes contenues dans les fruits et légumes qui
potentialisent sa biodisponibilité (son absorption) et ses effets dans l'organisme, ce qui
n'est pas le cas avec un complément alimentaire de vitamine C seule. De plus, plusieurs
études montrent un effet contre-productif, pro-oxydant de la vitamine C lorsqu'elle est prise
seule à haute dose (au moins 1000 mg par jour), ce qui n'est pas le cas lorsqu'elle
provient des aliments. En supplémentation isolée (avec de la vitamine C seule), seules les
doses physiologiques (moins de 1000 mg par jour) semblent être bénéfiques chez les
personnes en bonne santé. Dans tous les cas, il est important de manger très
régulièrement de nombreux aliments riches en vitamine C : le cassis, le kiwi, les choux
(surtout le brocoli et le chou frisé ou kale), le persil, les poivrons, les agrumes, le thym, la
papaye et les fraises.

Le collagène a également une particularité peu connue : il intervient dans les processus
de fibrose, un mécanisme peu conne qui joue pourtant un rôle majeur dans la chute des
cheveux. Nous en reparlerons dans le chapitre dédié à la calcification et la fibrose.
6 - Les médicaments qui provoquent des carences

J'ai précédemment parler de l'absorption de la vitamine B12, qui peut être compromise en
cas de faible acidité gastrique, un effet qui peut être du à une mauvaise hygiène de vie ou
à l'utilisation abusive de certains médicaments. Il est important de savoir que certains
médicaments qui peuvent être pris au quotidien peuvent entraîner des carences en
nutriments essentiels, à commencer par les anti-acides.

Les anti-acides dont les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont couramment utilisés
contre le reflux gastro-œsophagien. Pour lutter contre les remontées acides, ils diminuent
la production d'acide chlorhydrique dans l'estomac, qui est produit par la pompe à protons.
Or, l'acide chlorhydrique, dont le pH peut se situer en-dessous de -1, est nécessaire à une
bonne acidité gastrique, qui est nécessaire à la bonne absorption de la vitamine B12.
C'est pourquoi les IPP peuvent facilement induire une carence en vitamine B12. En
réduisant l'absorption du fer et du magnésium, ils peuvent également provoquer des
déficits en ces minéraux. Or, la vitamine B12 et le fer sont nécessaires à la production des
globules rouges qui permettent l'apport en sang, en oxygène et en nutriments des
follicules pileux et le magnésium est nécessaire au bon fonctionnement des mitochondries
et à la production de la kératine. C'est pourquoi une carence en ces nutriments peut
entraîner une grande fatigue, mais aussi des chutes de cheveux parfois importantes. De
plus, ils ne règlent pas le problème de fond : plusieurs études s'accordent à dire que le
problème ne serait pas lié à une trop forte acidité de l'estomac, mais au contraire à une
faible acidité gastrique et à un dérèglement de la flore bactérienne de l'intestin. C'est
pourquoi les anti-acides pourraient faire plus de mal que de bien à long terme en
aggravant les symptômes. Nous verrons par la suite que la flore intestinale joue
également un rôle primordial dans la pousse des cheveux.

La metformine prescrite dans le diabète de type 2 peut également entraîner une carence
en vitamine B12. Dans ce cas, il peut être intéressant de se supplémenter en vitamine B12
sous forme de méthylcobalamine (et non sous forme de cyanocobalamine, qui est mal
assimilée au niveau de l'intestin). Les diurétiques contre l'hypertension artérielle
accélèrent l'excrétion urinaire des sels et des minéraux, notamment le potassium, le
magnésium et le zinc. Le niveau de vitamine B1 peut également être compromis, en
raison de l'augmentation du volume urinaire et de l'inhibition de l'absorption de cette
vitamine au niveau cellulaire. Les traitements hormonaux, et notamment les contraceptifs
oraux, peuvent provoquer des déficits en vitamines B2, B6, B12, C et E, et même en
certains minéraux : le magnésium, le sélénium et le zinc. Ici, on peut constater de
nombreux nutriments importants dans la pousse des cheveux. Dans une étude menée en
2005, l'administration de contraceptifs oraux à des femmes ménopausées à montré une
baisse significative du niveau de vitamine B6.

L'anémie (caractérisée une production insuffisante ou mauvaise de globules rouges) peut


systématiquement provoquer des chutes de cheveux, parfois fortes en fonction de la
sévérité de l'anémie, car l'apport sanguin des follicules pileux est fortement compromis.
Parmi les autres médicaments qui peuvent entraîner une anémie, on retrouve :
- l'aspirine
- des antiagrégants (clopidrogel, ticlopidine) et des anticoagulants : enoxaparine, anti-
vitamines K (warfarine et acénocoumarol)
- la ribavirine (un antiviral utilisé contre l'hépatite C)
- le vaccin contre la grippe
– la chimiothérapie

Voilà pourquoi il est nécessaire de diminuer l'utilisation des médicaments au strict
minimum nécessaire. Même les antidouleurs fréquents (doliprane, ibuprofène, aspirine...)
ne devraient être pris que sur prescription de votre médecin traitant. Chez ceux qui
utilisent régulièrement l'un ou plusieurs de ces médicaments, une supplémentation peut
être intéressante.

7 - Prendre un multivitamines

Comme nous l'avons vu précédemment, les sols ont été appauvris à cause d'une
agriculture intensive qui dure depuis plusieurs décennies. De plus, certaines vitamines (B,
C, E..) sont sensibles à l'oxygène, à la chaleur et/ou à la lumière et peuvent donc être
dégradées pendant la conservation des aliments et même détruites lors des cuissons à
haute température. Premièrement, on peut limiter la casse grâce à quelques précautions :
- consommer des fruits et légumes le plus frais possible.
- préférer les fruits et légumes crus, sauf les pommes de terre qui ont besoin d'être cuites
pour être digestes.
- utiliser plutôt la cuisson vapeur à 120°C maximum et pas plus de 30 à 45 minutes. La
cuisson vapeur a aussi l'avantage de ne pas créer de contact entre l'eau et les aliments,
qui pourraient occasionner des pertes de vitamines B et C en passant dans l'eau de
cuisson (car ces vitamines sont hydrosolubles). Les français sont globalement carencés
en de plusieurs micronutriments :
- notre alimentation comble rarement nos besoins physiologiques réels en vitamine C.
- 80% des français manquent de magnésium, dont la moitié souffrirait d'un déficit
chronique.
- plus de 90% des français sont carencés en vitamine D en hiver, et au moins 50%
souffriraient d'un déficit chronique sévère.
- on est à peu près tous déficient en glycine.
- différents facteurs environnementaux peuvent perturber l'assimilation de certains
nutriments : une mauvaise alimentation générale altère la qualité de la flore intestinale qui
absorbe moins bien les nutriments. Résultat : on absorbe moins bien le fer, le magnésium,
le zinc, la vitamine B12... La pollution atmosphérique perturbe la réception des rayons
UVB du soleil par la peau et donc la synthèse de la vitamine D par celle-ci. Pour toutes
ces raisons, il peut être utile de prendre un multivitamines en plus d'une alimentation
équilibrée, pour se prémunir de tout risque de carence. Les deux nutriments que je
conseille toujours au minimum en supplémentation sont la vitamine D3 à dose de 4000 UI
par jour, au moins d'octobre à avril (en gouttes, par exemple le ZymaD trouvable en
pharmacie) et même d'avril à octobre si vous vous exposez peu au soleil, et la glycine à
dose de 10 g par jour, si on ne consomme pas très régulièrement du bouillon d'os et des
abats. Augmenter votre apport en vitamines, minéraux et acides aminés peut vraiment
faire la différence sur les cheveux.

Mais il est difficile de trouver un vrai multivitamines de qualité sur le marché, car au moins
90% d'entre eux utilisent des formes synthétiques et / ou mal assimilées de certains
nutriments comme les vitamines E, B9 et B12, qui sous leurs formes synthétiques sont
suspectées d'augmenter le risque de plusieurs cancers. Une autre problématique de la
vitamine E est qu'elle regroupe en réalité un ensemble de 8 substances :
- les tocophérols : alpha-tocophérol, bêta-tocophérol, gamma-tocophérol et delta-
tocophérol
- les tocotriénols : alpha-tocotriénol, bêta-tocotriénol, gamma-tocotriénol et dela-tocotriénol
La majorité des formes de vitamine E que l'on absorbe sont les tocophérols, notamment le
gamma-tocophérol qui représente la moitié de notre apport en vitamine E. Les
tocotriénols, minoritaires, sont principalement apportés par notre consommation d'huile de
palme. Certains multivitamines utilisent seulement l'alpha-tocophérol. Or, augmenter
brutalement notre consommation d'alpha-tocophérols seuls, qu'ils soient naturels ou non
(c'est évidemment pire si c'est synthétique) vide nos réserves de gamma-tocophérols et
d'autres tocophérols, ce qui augmente le risque de cancer. Même problème pour la
vitamine D, qui est souvent présente sous forme de vitamine D2 et / ou en quantité
insuffisante. C'est pourquoi il est important de se diriger vers des multivitamines qui
utilisent uniquement des substances naturels, à dosages physiologiques. Voici deux
exemples de bons produits :
https://www.unae.fr/boutique/multivitamines/essentiel-multivitamines/
https://www.nutripure.fr/fr/sante/1-53-multi-vitamines-mineraux.html?
gclid=EAIaIQobChMItMeO9tz75gIVWp3VCh0OVgMoEAQYASABEgIpXPD_BwE#/nombre
_gelules-60_gelules_1_mois
Je n'ai évidemment aucun lien avec ces marques et ne touche pas d'argent sur la vente
de ces produits.

Avant de passer au chapitre suivant, il est important de savoir qu'il existe différents types
d'alopécie. La chute des cheveux causée exclusivement par des carences nutritionnelles
est très rare dans les pays développés comme la France. L'alopécie causée par des
carences est appelée effluvium télogène, et est le résultat de carences nutritionnelles
sévères qui sont le signe d'une assez forte malnutrition voire sous-nutrition. On ne parle
pas ici d'effluvium télogène mais bien d'alopécie androgénétique, car certaines carences
nutritionnelles la favorisent à long terme, notamment le zinc, le cuivre, le fer et les
vitamines B et D. Une étude turque menée en 2014 a d'ailleurs trouvé que les hommes
chauves avaient des niveaux de zinc et de cuivre plus faibles que les hommes non
chauves.

III - SPORT ET CHUTE DE CHEVEUX

1 - Les bénéfices du sport

Contre la chute des cheveux, le sport peut être un excellent allié. Lorsque vous faites du
sport, vous stimulez la circulation sanguine, ce qui est important pour apporter l'oxygène
et les nutriments nécessaires aux follicules pileux. Les bénéfices du sport pour les
cheveux peuvent aussi être expliqués en partie car le sport améliore la qualité de la flore
intestinale, elle aussi importante dans la pousse des cheveux. La pratique d'une activité
physique régulière améliore aussi le système immunitaire, or un bon fonctionnement du
système immunitaire est essentiel dans la pousse des cheveux (nous y reviendrons
après).

Faire du sport améliore aussi notre consommation d'oxygène, et donc l'oxygénation de


l'organisme. On verra par la suite que l'oxygène est un régulateur efficace des hormones
impliquées dans l'alopécie androgénétique. Une autre particularité intéressante du sport :
il permet de régénérer les vaisseaux sanguins endommagés. Lorsqu'un vaisseau sanguin
est obstrué par exemple, le fait de stimuler intensément la circulation sanguine incite
l'organisme à créer de nouveaux vaisseaux sanguins pour améliorer l'apport en sang et en
oxygène des organes. C'est ce qui explique en partie les bénéfices du sport pour prévenir
les caillots sanguins.
2 - Le sport provoque-t-il des carences ?

C'est bien connu : les sportifs ont des besoins nutritionnels plus élevés, en calories par
exemple. Mais la pratique d'une activité sportive très intense de façon très régulière (chez
les sportifs de haut niveau par exemple, ou chez ceux qui pratiquent de la musculation de
façon intensive tous les jours) peut vider les réserves de vitamines B1 et B6. La plupart
des sportifs le savent sûrement, mais lors de l'ingestion de glucides, le glucose est
transformée sous forme glycogène, qui est stockée dans les muscles pour servir de
"carburant" pour leur travail. Le glycogène est la forme stockée du sucre, tandis que le
glucose est la forme utilisée par les cellules musculaires pour fonctionner. Ce qui est
moins connu, c'est que la vitamine B6 permet de reconvertir le glycogène en glucose,
tandis que la vitamine B1 permet l'utilisation du glucose par les cellules musculaires (et
par toutes les cellules du corps en général). Le sport utilise aussi du fer et du zinc ; et
dans la transpiration, les sportifs peuvent éliminer jusqu'à 40 mg de magnésium et du sel.
Les sportifs ont donc des besoins en magnésium accrus de 40 mg. En cas d'activité
physique intensive régulière, une supplémentation peut être utile.

IV - L'ÉQUILIBRE HORMONAL

1 - Testostérone, dihydrotestostérone et 5-alpha-réductase

Penchons-nous maintenant sur la cause principale de l'alopécie androgénétique : les


hormones androgènes. Les hormones androgènes désignent deux hormones, la
testostérone et la dihydrotestostérone. Notre corps produit naturellement la testostérone,
une hormone typiquement mâle. Dans notre corps, la testostérone est convertie en
dihydrotestostérone (abrégée en DHT) par une enzyme appelée la 5-alpha-réductase
(abrégée en 5AR). C'est cette hormone, la DHT, qui vient se fixer entre les vaisseaux
sanguins et les follicules pileux et qui bloquent leur approvisionnement en sang. Or, c'est
le sang qui apporte l'oxygène et les nutriments nécessaires au fonctionnement des
follicules et donc à la création de cheveux. Le follicule n'est plus nourri, il arrête donc son
activité et le cheveu tombe. Les hommes produisent environ 10 fois plus de testostérone
que les femmes et 10 fois moins d'oestrogènes, une hormone typiquement féminine qui
s'oppose à l'action des hormones androgènes, et les femmes produisent 10 fois moins de
testostérone que les hommes et 10 fois plus d'oestrogènes. C'est pourquoi les femmes
souffrent beaucoup moins d'alopécie androgénétique que les hommes. Il existe deux types
de DHT : la DHT de type 1 produite par la 5AR de type 1, et la DHT de type 2 produite par
la 5AR de type 2. C'est la DHT de type 2 qui est responsable de l'alopécie androgénétique
et du grossissement de la prostate. Il est important de noter que c'est la testostérone libre
(qui n'est pas liée à des protéines) qui peut être convertie en d'autres hormones comme la
DHT ou certains oestrogènes.

On pourrait se dire que l'apparition et la progression de la calvitie seraient donc liées à


notre production de dihydrotestostéone. Ce n'est pas forcément le cas, car la DHT doit
d'abord disposer de récepteurs à la DHT présents sur les follicules pileux et que ces
récepteurs y soient sensibles pour que la DHT puisse s'y fixer. Plusieurs cas de figure
pourraient donc expliquer les différences entre les individus, qui peuvent parfois se
cumuler :
- une trop grande production de 5AR qui entraîne une trop grande production de DHT.
- une trop grande sensibilité des récepteurs à la DHT.
- une trop grande quantité de récepteurs à la DHT.
Il est important de préciser qu'une grande production de testostérone n'est pas forcément
liée à une grande production de dihydrotestostérone. La testostérone a même au contraire
des effets bénéfiques comme le gain de masse musculaire, la perte de masse grasse, la
protection du cerveau et des os avec l'âge, etc... De plus, des études constatent que les
niveaux de testostérone des hommes sont aujourd'hui de 22% inférieurs à ceux des
hommes du même il y a 30 ans, malgré que l'incidence de la calvitie ait augmenté.
D'autres analyses nous montrent que la calvitie est présente à la fois chez des hommes
dont les niveaux de testostérone sont élevés et chez des hommes dont les niveaux de
testostérone sont bas. Dernier exemple : avec l'âge, la quantité de testostérone semble
diminuer, mais pas la quantité de DHT. Si on peut certain d'une chose concernant les
hormones androgènes, c'est que la DHT, en excès, contribue à l'alopécie androgénétique
mais que la testostérone est bonne pour la santé et que la production de DHT ne dépend
pas du taux de testostérone.

Notre production de testostérone peut en grande partie être héritée de notre patrimoine
génétique, l'alopécie androgénétique a donc longtemps été considérée comme génétique,
héréditaire. Cependant, récemment, une nouvelle vision de la génétique semble raviver
l'espoir des hommes chauves : l'épigénétique. L'épigénétique est une discipline de la
biologie qui étudie les facteurs qui influencent l'expression des gènes, dont des facteurs
environnementaux comme le mode de vie. Dans l'épigénétique, chacun possède un
patrimoine génétique héritée de sa famille qui lui donne des "prédispositions génétiques",
mais qui seront influencées par le mode de vie. Par exemple, on constate que les
personnes porteuses d'un gène spécifie, l'ApoE4, ont de plus grandes chances de
développer la maladie d'Alzheimer. On retrouve ce gène chez 50% des malades
d'Alzheimer, contre 15% de la population en bonne santé. Cependant, notre
environnement (alimentation, activité physique, perturbateurs endocriniens...) est capable
de modifier l'expression de nos gènes, et de diminuer voire d'annuler nos prédispositions
génétiques. Il est par exemple possible, en agissant sur le mode de vie d'un individu
porteur du gène ApoE4, de diminuer nettement leur risque de développer la maladie
d'Alzheimer et être encore moins à risque que le reste de la population non porteuse de ce
gène. Mais quel est le rapport entre l'épigénétique et le risque d'avoir une alopécie
androgénétique ?

Comme dit précédemment, on hérite tous d'un patrimoine génétique. Notre production
d'hormones androgènes (testostérone et dihydrotestostérone) et la quantité et la
sensibilité de nos récepteurs à la DHT sont des paramètres que l'on peut hériter de notre
patrimoine génétique propre. Mais on sait aujourd'hui grâce aux études sur l'épigénétique
que peu importe les problèmes auxquels nos prédispositions génétiques pourraient nous
exposer, il est possible d'agir sur notre environnement pour modifier l'expression des
gènes et diminuer ou annuler les risques. Par exemple, il est possible grâce à certaines
mesures d'hygiène de vie de prévenir la maladie d'Alzheimer même chez des individus
porteurs du gène ApoE4 qui les prédisposes plus facilement à cette maladie, tandis qu'une
mauvaise hygiène de vie peut amener un individu non porteur du gène ApoE4 à
développer la maladie. C'est pourquoi certains sont plus gâtés que d'autres par la
génétique, mais notre patrimoine génétique est loin d'être une fatalité comme on le croyait
aujourd'hui.

Je ferme la parenthèse sur l'épigénétique pour revenir aux hormones : un excès de DHT
n'est évidemment pas naturel. Quand on observe les populations de chasseurs-cueilleurs
traditionnels, on remarque que ces populations ne souffrent pas des troubles des pays
modernes : ils ne développent ni diabète, ni hypertension artérielle, ni arthrose, ni même
de cancer. Mais quand on soumet ces populations à une alimentation occidentale comme
la nôtre, ils développent rapidement des problèmes de santé comme ceux évoqués ci
dessus. On constate aussi chez les populations de chasseurs-cueilleurs un taux de calvitie
nul, et ce sans qu'aucune prédisposition génétique ne leur en protège par rapport à nous !
Cela montre l'influence majeure de notre mode de vie sur notre corps par rapport à nos
prédispositions génétiques. Pour donner un autre exemple, on peut se pencher sur les
différences du risque de cancer du sein entre les populations d'Asie et des États-Unis. On
sait aujourd'hui que l'iode, qui est abondamment consommée en Asie, protège du cancer
du sein. L'incidence de ce cancer est 4 à 7 fois plus faible en Asie qu'aux États-Unis. Mais
les femmes asiatiques qui immigrent aux États-Unis voient leur risque de cancer du sein
augmenter de 80% au bout de 10 ans, et une génération plus tard, leurs filles ont un
risque de cancer identique à celui des femmes américaines.

Il faut aussi savoir que la DHT est également l'hormone responsable du grossissement de
la prostate. C'est pour cela que les traitements contre l'hypertrophie bénigne de la prostate
et le cancer de la prostate consistent couramment à prendre du finastéride, un
médicament qui agit comme un puissant inhibiteur de la 5AR pour bloquer la conversion
de la testostérone en DHT et donc éventuellement ralentir, stopper ou inverser la
progression du grossissement de la prostate. Cependant, ce médicament est accompagné
de nombreux effets secondaires très handicapants (troubles sexuels, dépression, etc...)
qui poussent souvent à arrêter le traitement. Un des symptômes de l'hypertrophie de la
prostate est une difficulté à uriner et les réveils nocturnes répétés pour aller aux toilettes.
Cela est du au grossissement de la prostate qui vient appuyer sur le canal urinaire, ce qui
perturbe la miction. Mais le cancer de la prostate ne tue pas, même avec un traitement,
son évolution est beaucoup trop lente pour provoquer la mort. Les personnes atteintes
d'un cancer de la prostate ont beaucoup plus de chances de mourir d'une autre cause que
de leur cancer. Dans le cas où la prostate deviendrait trop grosse jusqu'à bloquer
complètement le passage de l'urine par le canal urinaire, il y a urgence médicale : le
patient est emmené à l'hôpital où l'urine sera artificiellement enlevée à l'aide d'un tuyau,
on proposera alors au patient de procéder à une ablation de la prostate pour éliminer
définitivement le problème. Il est dommage d'en arriver là, surtout que certaines études
ayant étudié l'effet de la vitamine D sur l'hypertrophie de la prostate ont montré des
résultats impressionnants : chez des hommes atteints d'un cancer de la prostate, en
éliminant les produits laitiers et avec une supplémentation en vitamine D3 à dose de 4000
UI par jour, les scientifiques auraient réussi à stopper et même à inverser chez certains
patients la progression du cancer. D'autres facteurs comme l'inflammation et la sensibilité
à l'insuline serait en cause dans le grossissement de la prostate, ce qui montre que la
DHT est loin d'être la seule responsable.

2 - Les nutriments qui luttent contre la DHT

Certains nutriments régulent naturellement l'expression de la 5AR et donc la production de


DHT. C'est le cas du zinc, comme dit dans le chapitre sur les nutriments essentiels. Un
déficit en zinc peut se traduire par une apparition ou une accélération de la progression de
l'alopécie androgénétique. Or, nous souffrons pour la plupart d'un léger déficit en zinc, et
ce pour plusieurs raisons :
- notre alimentation générale qui est pauvre nutritionnellement.
- nous consommons abondamment des céréales et légumineuses, qui contiennent des
anti-nutriments qui réduisent l'absorption de certains minéraux. Les phytates notamment
se lient aux minéraux, dont le zinc (mais aussi le magnésium, le fer ou le calcium), ce qui
les empêches d'être absorbés par la muqueuse intestinale. Les "anti-nutriments" sont des
composés naturellement produits par ces plantes comme mécanismes de défense. Le
problème est que nous métabolisons mal ces anti-nutriments, car notre organisme n'est
en réalité pas encore totalement habitués à la digestion de ces aliments. Les céréales et
légumineuses ont commencé à être cultivées et consommées en abondance par l'Homme
il y a environ 10 000 ans, lors de la sédentarisation des populations. 10 000 ans, ça peut
paraître énorme, mais une adaptation profonde du tube digestif s'effectue sur plusieurs
millions d'années. Dans le cas des graines de citrouille, qui sont populaires chez les
personnes bien renseignées sur la DHT, le zinc semble également lié à des phytates qui
réduisent son absorption. Toutes les plantes produisent des composés de ce genre qui
font partie de leurs mécanismes de défense naturels, mais dans le cas des fruits et
légumes par exemple, nous les métabolisons très bien car notre système digestif est
essentiellement conçu manger ces aliments.
- une mauvaise flore intestinale : moins elle est abondante et diversifiée, plus elle a de mal
à absorber les nutriments contenus dans les aliments.
- la pratique d'une activité physique intensive : jusqu'à 90% des athlètes pourraient
probablement être en déficit de zinc. Le sport utilise du zinc car ce dernier se concentre
aussi dans les muscles.
- très rarement : une fréquence exagérée des éjaculations (au moins plusieurs fois par
jour) qui augmente l'évacuation du zinc, car le zinc entre dans la composition des
spermatozoïdes. On estime qu'on perdrait entre 1 et 3 mg de zinc à chaque orgasme.
Dans ces cas la, recourir à une supplémentation peut être utile.

Le lycopène est aussi très efficace pour lutter contre la DHT. Le lycopène est une
molécule de la famille des caroténoïdes, qui sont des pigments végétaux dont la couleur
entre le rouge, l'orange, le jaune ou encore le rose. Le bêta-carotène, un caroténoïde
orangé qui donne par exemple sa couleur à la carotte, est bien connu pour sa capaciter à
se transformer en vitamine A dans l'organisme (on l'appelle aussi provitamine A). Le
lycopène est un caroténoïde rouge et n'a pas d'activité provitaminique A, mais il a une
action antioxydante intéressante et inhibe efficacement la 5-alpha-réductase, responsable
de la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone, ce qui réduit le risque de
cancer de la prostate et d'alopécie androgénétique. On constate une relation inverse entre
le niveau de lycopène dans le sang et le risque de cancer de la prostate. Les tomates sont
connues pour renfermer du lycopène (qui leur donne leur couleur bien rouge) car c'est le
seul aliment couramment consommé qui contient ce caroténoïde, avec environ 3 mg de
lycopène par tomate. Mais d'autres aliments contiennent ce caroténoïde, comme le
pamplemousse (3,4 mg de lycopène par pamplemousse) et surtout la pastèque (13 mg de
lycopène par tranche de pastèque).
Une consommation abondante de pastèque semble préférable à une consommation
abondante de tomate pour faire le plein de lycopène, car la tomate fait partie de la famille
des solanacées, une famille d'aliment qui regroupe notamment la tomate, l'aubergine, le
poivron, la pomme de terre et le piment. Le tabac en fait aussi partie. Les solanacées
contiennent des salonines, des substances qui peuvent avoir des effets indésirables sur
l'intestin en augmentant la perméabilité de la paroi intestinale (on verra par la suite
pourquoi cela pose problème). Ce problème n'est pas rencontré avec le pamplemousse et
la pastèque, mais peu de gens aiment le goût du pamplemousse alors que la pastèque est
généralement adorée de tout le monde. De plus, la pastèque contient de la citrulline, un
acide aminé qui a une action positive sur la dilatation des vaisseaux sanguins et donc sur
la circulation sanguine.
Il est important de noter que les caroténoïdes sont des composés liposolubles (solubles
dans les graisses), et qu'ils sont donc mieux absorbés en présence de matières grasses.
Si vous mangez des tomates, du pamplemousse, de la pastèque ou d'autres aliments
riches en caroténoïdes, pensez à les consommer avec une source d'acides gras. Les
huiles d'olive et de colza sont les meilleures pour cela. La vitamine B2 semble aussi
réduire l'activité de la 5AR, sans que l'on ne connaisse encore les mécanismes à l'origine
de cet effet.

Les bêta-sitostérols inhibent très efficacement la 5AR, mais ces derniers peuvent parfois
poser problème car ils peuvent engendrer chez certaines personnes des effets
secondaires sur la libido. On retrouve les bêta-sitostérols dans la racine d'ortie, le palmier
nain ou encore les pépins de courge, qui sont tous souvent utilisés utilisés dans les
compléments alimentaires qui visent à lutter contre les problèmes de prostate.

Enfin, l'oxygène est aussi un bloqueur efficace de la DHT. Faire du sport en plein air
(notamment en forêt, où la concentration en oxygène est forte et celle en CO2 basse), du
yoga, avoir un bon équilibre acido-basique (nous en reparlons juste après) et un bon
fonctionnement de la glande thyroïde (on en reparlera aussi) permet un bon apport en
oxygène de toutes les cellules de l'organisme. Manger de la chlorophylle améliore aussi
l'oxygénation de l'organisme, car sa structure similaire à l'hémoglobine du sang humain
augmente la production de globules rouges sur lesquels se trouvent le fer qui permet le
transport de l'oxygène dans l'organisme. Mais ce n'est pas le seul moyen par lequel
l'oxygène semble être bénéfique contre la chute des cheveux. Il semblerait même que
l'oxygène soit l'une des pistes les plus prometteuses aujourd'hui pour contre l'alopécie
androgénétique car l'oxygène diminuerait aussi fortement l'expression (l'activation) des
récepteurs androgènes à la DHT. Dans certaines études, l'oxygène a montré la capacité
de diviser par 6 l'expression des récepteurs à la DHT.

3 - La piste de l'équilibre acido-basique

L'équilibre acido-basique est l'équilibre entre les bases (alcalinisants) et les acides
(acidifiants) dans notre organisme. Lorsque nous consommons des aliments, ces derniers
laissent des résidus plus ou moins acides (acidifiants) ou basiques (alcalinisants). Lorsque
l'alimentation contient trop d'aliments acidifiants par rapport aux aliments alcalinisants,
l'équilibre acido-basique est compromis. Comme on l'a vu avant, une alimentation trop
acide incite l'organisme à puiser dans ses réserves de minéraux alcalins (calcium,
potassium, magnésium...) pour tamponner ces acides et notamment garder le pH du sang
aux alentours de 7,4, légèrement alcalin. Les os étant la plus grande réserve de minéraux
basifiants du corps, le résultat à long terme est une déminéralisation des tissus osseux et
une augmentation importante du risque d'ostéoporose, mais aussi une fonte musculaire.
L'accumulation d'acides dans les tissus perturbe aussi le transport de l'oxygène dans les
cellules, or une mauvaise oxygénation cellulaire augmente l'expression de récepteurs
androgènes, alors qu'une bonne oxygénation cellulaire la diminue nettement.

De plus, la plupart de nos enzymes fonctionnent mal dans un milieu acide (sauf les
enzymes digestives conçues pour survivre dans le pH très acide de l'estomac). Des
études se sont penchées sur la relation entre l'équilibre acido-basique et les hormones
androgènes. Des résultats très prometteurs montrent qu'avec un pH alcalin (pH > 7), la
5AR et donc la DHT ont beaucoup de mal à survivre. Lorsque l'organisme est acidifié, il
produit l'enzyme 5AR en abondance ce qui a pour conséquence une conversion exagérée
de la testostérone en DHT.

Chaque enzyme a un pH propre dans lequel elle peut exercer son activité. Par exemple :
le facteur intrinsèque, qui permet l'absorption de la vitamine B12, a un pH idéal d'environ
7. Elle est cependant sécrétée dans l'estomac, où le pH est d'environ 2, elle ne peut donc
pas agir en se liant à la vitamine B12. Cependant, une glycoprotéine, l'haptocorrine, dont
le pH optimal de fonctionnement est d'environ 2, est également sécrétée dans l'estomac et
a pour rôle de protéger la vitamine B12 de l'acidité gastrique. Une fois arrivé dans l'intestin
grêle où le pH est d'environ 7 (donc le pH optimal de fonctionnement du facteur
intrinsèque), le facteur intrinsèque peut enfin agir et se lier à la vitamine B12 (une fois que
celle-ci aura été séparée de l'haptocorrine par des enzymes pancréatiques). Il semblerait
que le pH optimal de fonctionnement de la 5AR soit d'environ 5, soit un pH acide. L'acidité
est le terrain de survie parfait pour l'enzyme 5AR, c'est pourquoi une alimentation
alcalinisante semble donner des résultats excellents contre l'alopécie androgénétique.

Les aliments alcalinisants sont principalement les végétaux : les fruits et surtout les
légumes, les tubercules, les herbes aromatiques, etc... Tandis que les aliments acidifiants
sont principalement ceux riches en protéines : parmi les plus acidifiants, on retrouve la
viande, le poisson, les produits laitiers et les céréales. Les oeufs et les légumineuses sont
modérément acidifiants, tandis que les fruits à coques semblent plutôt neutres. D'autres
aliments comme le citron ou le vinaigre de cidre sont acides en bouche, mais donnent
plutôt des métabolites basiques une fois métabolisés dans le tube digestif, même si chez
certaines personnes ce métabolisme s'effectue mal. Ce qui rend ces aliments acidifiants
en soi est principalement la quantité de protéines qu'ils renferment. Il est important de
noter que les études récentes montrent en réalité que les protéines ne sont absolument
pas problématiques pour l'équilibre acido-basique lorsque la consommation de végétaux
est suffisamment abondante à côté et ce même jusqu'à 2 g de protéines par kg / jour, soit
la quantité de protéines moyenne que peut consommer un sportif qui pratique la
musculation (mais les études actuelles ne trouvent pas de bénéfice notable sur la
construction musculaire au-delà de 1,6 g de protéines par kg / jour). Mais une
surconsommation de produits animaux peut également perturber l'équilibre acido-basique.
Lorsque l'on étudie l'alimentation des populations de chasseurs-cueilleurs qui est très
similaire à celle de nos propres ancêtres chasseurs-cueilleurs, on observe que ces
derniers reviennent souvent les mains vides de la chasse ; ils ne consommaient
évidemment pas de la viande tous les jours, et encore moins midi et soir.

Mais dans ce cas, si les protéines ne sont pas le problème, alors qu'est-ce qui peut bien
perturber notre équilibre acido-basique ? En réalité, le problème de notre alimentation
moderne est la surabondance du sel et du sucre. Des apports trop élevés en sel combinés
à des apports trop faibles en potassium (apporté par les végétaux) favorisent non
seulement le développement de l'hypertension artérielle, mais perturbe aussi hautement
l'équilibre acido-basique. Le sel de table apporte notamment beaucoup d'ions chlorure
(acidifiants). Il est aussi important de noter que l'effet acidifiant des protéines est
largement surestimé par rapport à celui du sel. Avec une consommation de végétaux
assez abondante à côté, la consommation de protéines ne pose pas de problème, ce qui
n'est pas le cas avec le sel qui reste très acidifiant. Or, ce dernier se retrouve dans la
plupart des produits transformés, que l'on surconsomme aujourd'hui. Le sucre présent
dans les produits transformés est lui aussi acidifiant.

Enfin, pour un bon équilibre acido-basique, il y a quelques règles à suivre :


- au moins la moitié de l'assiette doit être constituée de végétaux, de préférence crus car
la cuisson peut altérer l'équilibre entre les électrolytes des végétaux, qui sont les sels
minéraux. Les légumes contiennent des minéraux basifiants (calcium, potassium,
magnésium...) qui participent à la minéralisation et à l'alcalinisation de l'organisme. Une
consommation abondante de légumes garantit un bon apport en sels minéraux basiques.
La recommendation officielle en terme de fruits et légumes est de manger 5 fruits et
légumes par jour (400 à 500 g), mais les études sur l'alimentation de nos ancêtres
chasseurs-cueilleurs montrent que nous devrions plutôt manger 10 fruits et légumes par
jour, avec nettement plus de légumes que de fruits.
- ne pas abuser des protéines et des produits animaux, éviter de préférence d'aller au-
dessus de 2 g de protéines par kg / jour.
- limiter fortement le sel, les produits laitiers, la viande rouge et les produits transformés.

Autre point à noter : un mauvais équilibre acido-basique peut augmenter les fuites de
calcium osseux dans le sang et provoquer des calcifications, qui contribuent grandement à
la calvitie (nous en reparlerons dans le chapitre dédié à la calcification, à la fibrose et à la
tension du cuir chevelu).

4 - La progestérone

La progestérone est une hormone stéroïdienne qui est produite principalement par les
ovaires chez les femmes, mais les hommes en produisent également dans leurs glandes
surrénales. Elle pourrait être une hormone clé dans l'alopécie androgénétique (et le
grossissement de la prostate). Nous verrons plus tard que la DHT est loin d'être la seule
coupable dans la calvitie : l'excès d'oestrogènes chez les hommes, ou plus précisément
un dérèglement du ratio testostérone / oestrogènes, joue également un rôle majeur.
Comme dit précédemment, l'aromatase est une enzyme qui convertit la testostérone en
estradiol E2. La progestérone inhibe l'activité de l'aromatase qui convertit la testostérone
en composés oestrogéniques soupçonnés de favoriser l'amincissement des follicules
pileux et le grossissement de la prostate. La progestérone maintient également les
niveaux de DHT à de faibles niveaux en se liant à la 5AR avant que celle-ci ne se lie à la
testostérone et ne la transforme en DHT. La progestérone est alors convertie en 5-alpha-
dihydroprogestérone et la testostérone reste de la testostérone. De plus, la progestérone
peut servir de substrat pour la production de certaines hormones importantes comme le
cortisol, l'androsténédione et la testostérone.

Les vitamines B6 et C, le magnésium, le zinc et les acides gras oméga 3 favorisent tous
une production optimale de progestérone chez les hommes comme chez les femmes. Les
fibres sont également importantes pour l'équilibre hormonal : elles aident à évacuer dans
les intestins les hormones métabolisées comme des oestrogènes qui, en excès, peuvent
empêcher la progestérone de fonctionner. En revanche, le stress peut considérablement
diminuer les niveaux de progestérone.

5 - Inflammation et système immunitaire

Nous savons aujourd'hui que l'inflammation joue un rôle considérable dans l'apparition de
la calvitie et sûrement dans un grand nombre de pathologies des temps modernes
(diabète, hypertension artérielle, athérosclérose, arthrose, maladies neurodégénératives,
cancers...). En temps normal, l'inflammation est une réponse du système immunitaire à
une lésion, une agression, c'est la réaction naturelle du système immunitaire pour réparer
les tissus endommagés. Le problème est que lorsque cette inflammation est chronique,
elle peut engendrer tout un tas de lésions et de réactions auto-immunes dans l'organisme.
On parle de réaction "auto-immune" lorsque les cellules du système immunitaire se
mettent à attaquer des tissus qu'elles sont censées protéger. Par exemple, dans l'arthrose,
les cellules du cartilage sont attaquées par les cellules qui sont censées les protéger, ce
qui conduit à la dégradation progressive des articulations, ce qui fait de l'arthrose une
maladie auto-immune. Les études récentes démontrent que l'inflammation augmente la
sensibilité des récepteurs à la DHT, et qu'un état inflammatoire accentue fortement
l'apparition et la progression de l'alopécie androgénétique. Une autre explication est que
l'inflammation, en plus d'augmenter la sensibilité des récepteurs androgènes, induit des
réactions auto-immunes et perturbent le système immunitaire qui se met alors à attaquer
les follicules pileux. L'inflammation systémique (de tout l'organisme) chronique perturbe
aussi l'équilibre hormonal.

Certaines cellules du système immunitaire semblent même jouer un rôle clé pour activer
les cellules souches du cuir chevelu pour favoriser la régénération et la multiplication des
kératinocytes, peut être même un rôle indispensable pour permettre la repousse des
cheveux anagènes après la phase télogène d'un follicule pileux. Ce sont particulièrement
les lymphocytes T, des globules blancs importants contre les infections. Une étude parue
dans la revue scientifique Nature aurait démontré que la vitamine D serait indispensable
pour activer les lymphocytes T, tandis que d'autres études ont démontré que la vitamine C
pourrait augmenter la production de lymphocytes T dans l'organisme. Le microbiote
intestinal (nous en parlerons plus en détail dans le chapitre qui y est dédié) jouerait
également un rôle central dans la formation des lymphocytes T.

Avant toute chose il faut savoir qu'en présence de lésions, le système immunitaire produit
des substances appelées les cytokines. Les cytokines pro-inflammatoires sont produites
pour réparer les tissus endommagés, tandis que les cytokines anti-inflammatoires
viennent stopper l'inflammation. Ces mécanismes sont normaux et sains, c'est ce qu'on
appelle l'inflammation aiguë, qui permet la réparation des tissus endommagés. En
revanche, il y a un problème lorsque l'inflammation chronique. On parle alors
d'inflammation systémique. Cette inflammation est caractérisée par la présence chronique
d'un grand nombre de cytokines pro-inflammatoires par rapport au nombre de cytokines
anti-inflammatoires, c'est généralement le signe d'un déséquilibre global.

La bonne nouvelle, c'est qu'on sait que l'inflammation est en cause dans ces réactions
auto-immunes, et que notre mode de vie est intimement lié à l'état inflammatoire de notre
organisme. Avant toute chose il faut savoir qu'en présence de lésions, le système
immunitaire produit des substances appelées les cytokines. Les cytokines pro-
inflammatoires sont produites pour réparer les tissus endommagés, tandis que les
cytokines anti-inflammatoires viennent stopper l'inflammation. La production de cytokines
est donc la réponse du système immunitaire face à des lésions, des infections ou encore
des agents pathogènes nocifs. Ces mécanismes sont normaux et sains, c'est ce qu'on
appelle l'inflammation aiguë, qui permet la réparation des tissus endommagés. En
revanche, il y a un problème lorsque l'inflammation chronique. On parle alors
d'inflammation systémique. Cette inflammation est caractérisée par la présence chronique
d'un grand nombre de cytokines pro-inflammatoires par rapport au nombre de cytokines
anti-inflammatoires, c'est généralement le signe d'un déséquilibre global. L'inflammation
chronique est provoquée par :

- un déséquilibre des acides gras oméga 3 / oméga 6. Les acides gras oméga 6 induisent
la production de prostaglandines (une famille de cytokines) pro-inflammatoires, alors que
les oméga 3 favorisent en général au contraire la production de cytokines anti-
inflammatoires qui s'opposent aux cytokines pro-inflammatoires. Les cytokines sont
nécessaires à différentes réactions dans l'organisme et interviennent notamment dans la
réponse immunitaire comme vu précédemment, mais notre mode de vie actuelle est
tellement inflammatoire que des déséquilibres apparaissent vite. Comme dit
précédemment, on devrait idéalement consommer 1 unité d'oméga 3 pour 1 à 4 unités
d'oméga 6, soit un ratio d'environ 1/1 à 1/4. Or, le ratio oméga 3 / oméga 6 moyen en
France est d'environ 1/15 à 1/40, un déséquilibre inquiétant peut placer l'organisme dans
un état fortement inflammatoire. Plus généralement, on ne consomme pas assez d'oméga
3 (noix, œufs, poisson, huiles de colza, de lin...) et d'oméga 9 (huile d'olive) dans notre
alimentation. La prostaglandine D2, une cytokine pro-inflammatoire, est notamment
impliquée dans la chute des cheveux car elle inhibe la croissance des cheveux,
probablement en provoquant des réactions inflammatoires auto-immunes. Des
expériences menées sur des souris génétiquement modifiées pour produire de très hautes
quantités de prostaglandines D2 ont montré que ces dernières devenaient totalement
chauves. Dans cette même étude, on constate que l'administration de prostaglandine D2
dans des cheveux humains provoquent l'arrêt de la pousse des cheveux. Et en analysant
le cuir chevelu d'hommes chauves, des chercheurs ont constaté une forte concentration
de prostaglandines D2 dans les follicules pileux des zones dégarnies. Pour réduire
drastiquement la quantité de prostaglandine D2 pro-inflammatoire, la vitamine D est aussi
très efficace. La consommation de produits laitiers augmente la production de
prostaglandines D2.

- une flore intestinale déséquilibrée et une paroi intestinale trop perméable, qui favorisent
la production de cytokines pro-inflammatoires et laissent la voie ouverte à toutes sortes de
toxines pour aller dans le sang : nous parlerons de cette problématique dans le prochain
chapitre.

- un statut antioxydant bas : les flavonoïdes, des molécules antioxydantes contenues dans
les fruits, les légumes, les fruits à coques, les épices, les herbes aromatiques et surtout
les baies (myrtilles, cassis, framboises...) sont capables de diminuer fortement les niveaux
d'inflammation. De plus, les flavonoïdes sont connues pour exercer une action
antioxydante protectrice très puissante sur la paroi des vaisseaux sanguins, ce qui
améliore la microcirculation sanguine. Les flavonoïdes du thé vert et du cacao sont aussi
très bénéfiques. Le thé vert a la particularité d'être très riche en catéchines, des molécules
de la famille des flavonoïdes, et notamment en gallate d'épigallocatéchine (EGCG) qui est
connu pour diminuer les niveaux de DHT.

- une alimentation à index glycémique élevée, qui provoque des pics de glycémie qui
entraînent la production de composés glyqués qui endommagent, "caramélisent" les tissus
(surtout les vaisseaux sanguins), une augmentation du stress oxydatif et une forte
sécrétion d'insuline par le pancréas, ce qui peut l'épuiser à long terme et mener au diabète
de type 2.

- un mauvais équilibre acido-basique.

- des déficits en micronutriments essentiels, notamment en vitamines C et D, en


magnésium et en zinc. La vitamine D a un rôle anti-inflammatoire particulièrement
puissant et active les gènes de l'immunité (dont les lymphocytes T), elle pourrait fortement
améliorer les problèmes de chute de cheveux en régulant les réponses inflammatoires
dans l'organisme. Plusieurs chercheurs s'accordent d'ailleurs à dire que les épidémies de
grippe fréquemment recontrées en hiver sont probablement liées aux déficits massifs en
vitamine D, qui fragilise le système immunitaire contre les agressions. La vitamine C
intervient dans la fabrication des globules blancs et notamment des lymphocytes T,
essentiels à la défense de l'organisme contre les virus. Des déficits en magnésium et en
zinc sont également liés à des taux d'inflammation plus élevés. Mais tous les nutriments
sont importants, les vitamines A, B, C, D et E, le zinc, le fer, le cuivre et le sélénium
interviennent tous dans le maintien des fonctions immunitaires.

- l'exposition aux toxines : pesticides, additifs industriels, métaux lourds, etc...


6 - Adopter une alimentation anti-inflammatoire

Le but d'adopter une alimentation anti-inflammatoire est de diminuer fortement les


processus inflammatoires dans l'organisme et de stopper une éventuelle inflammation
chronique, et donc les réactions auto-immunes. On vient de voir les facteurs les plus
importants qui entrent en jeu dans l'inflammation et nous allons maintenant voir comment
éviter ces problèmes, le point sur l'équilibre acido-basique ayant déjà été fait.

Tout d'abord, une alimentation anti-inflammatoire est hypotoxique, on élimine donc un


maximum de substances susceptibles de favoriser l'inflammation. Les produits à limiter
sont :
- les pesticides
- les additifs alimentaires
- les métaux lourds
- les produits ultra-transformés
- la junk-food
- les sodas et boissons sucrées
- les produits laitiers, car ils contiennent de la caséine, une protéine particulière
- les céréales contenant du gluten
Ces éléments altèrent la qualité de la flore intestinale et augmentent la perméabilité de la
paroi intestinale. Il est important de savoir que même si on ne souffre pas de maladie
cœliaque (intolérance au gluten), 1 personne sur 4 reste assez sensible au gluten, qui est
une molécule que nous digérons mal en général car son arrivée dans l'alimentation
humaine, tout comme la caséine, est encore relativement récente. Comme dit
précédemment nous avons commmencé à consommer des céréales en abondance il y a
seulement 10 000 ans, ce qui est très court par rapport aux millions d'années que
nécessitent l'évolution et l'adaptation du tube digestif humain. La caséine, une protéine
présente dans les produits laitiers, semblent avoir les mêmes inconvénients que le gluten.
Nous reviendrons là-dessus dans le chapitre sur la flore intestinale.

Le rééquilibrage des acides gras oméga 3 / oméga 6 est très important est joue un rôle
majeur dans l'inflammation, notamment par la production de cytokines pro ou anti-
inflammatoires. Il est donc important de bien équilibrer nos apports en oméga 3 et oméga
6, sans oublier d’incorporer des acides gras oméga 9 à notre alimentation (qui sont eux
aussi hautement anti-inflammatoires).

L'inflammation est également liée au stress oxydatif, l'oxydation (le vieillissement) des
cellules. Pour lutter contre le stress oxydatif, l'organisme dispose d'enzymes antioxydantes
qu'il fabrique lui-même comme la glutathion peroxydase, la superoxyde dismutase, la
catalase (etc...) et d'antioxydants qui lui sont apportées par l'alimentation comme certaines
vitamines (C et E), le zinc, le sélénium, les caroténoïdes (bêta-carotène, lutéine,
zéaxanthine, lycopène...) etc... Les flavonoïdes sont des antioxydants particulièrement
puissants que l'on retrouve en abondance dans les baies (myrtilles, cassis, framboises...),
les fruits et légumes, les fruits à coques, les épices et les herbes aromatiques. La
recommandation officielle en terme de fruits et légumes est de manger 5 fruits et légumes
par jour. Mais on l'a vu avant, plusieurs études disent en réalité que nous aurions plutôt
besoin d'au moins 10 fruits et légumes par jour, avec nettement plus de légumes que de
fruits. Des études faites sur l'alimentation des chasseurs-cueilleurs montrent même que
nos ancêtres consommaient jusqu'à 1,6 kg de végétaux par jour, avec une grande
abondance de légumes et de baies qu'ils cueillaient dans la nature. Certains végétaux
sont particulièrement riches en flavonoïdes, c'est le cas des baies et surtout des myrtilles
et du cassis, de l'artichaut, des asperges, les choux, l'oignon rouge, le gingembre... Le
cacao et le thé vert en sont aussi d'excellentes sources.
En ce qui concerne les enzymes antioxydantes produites par l'organisme lui-même, il faut
savoir que ces mêmes enzymes ont besoin de cofacteurs pour fonctionner, et que ces
cofacteurs sont principalement des nutriments provenant de l'alimentation. Par exemple, le
glutathion a besoin de cystéine, de glycine et d'acide glutamique. Le glutathion encore, la
superoxyde dismutase et la catalase ont besoin de zinc, de sélénium, de fer, de cuivre et
de manganèse. Des carences en ces nutriments peuvent altérer les défenses
antioxydantes naturelles de l'organisme et provoquer un stress oxydatif important. Je ne
l'ai pas précisé avant, mais le stress oxydatif participe aussi directement à l'altération des
follicules pileux en les faisant vieillir : plus le stress oxydatif est important, plus les
kératinocytes s'oxydent, vieillissent et ont du mal à se remultiplier.

Adopter une alimentation riche nutritionnellement peut diminuer de façon importante


l'inflammation. Certains nutriments jouent des rôles importants dans les processus
inflammatoires : c'est le cas de la vitamine D qui a des propriétés anti-inflammatoires
particulièrement puissantes. Or, on constate de nombreux déficits massifs en vitamine D
dans la population française. Même si le soleil est toujours là, il faut savoir que la peau ne
peut synthétiser de la vitamine D que grâce aux rayons UVB du soleil ayant une longueur
d'onde particulière. Ces longueurs d'onde ne sont pas produites en quantité suffisantes en
France d'octobre à avril pour nous permettre de combler totalement nos besoins en
vitamine D, et même dans le cas où ces rayonnements sont produits en quantité
suffisante, la pollution atmosphérique peut perturber la réception des rayons UV du soleil
par la peau et donc la synthèse de la vitamine D par celle-ci (une problématique retrouvée
surtout en milieu urbain), d'où l'utilité d'une supplémentation. Des carences en vitamine C,
en zinc et en magnésium sont également impliqués dans l'inflammation.
La carence est particulière dans la chute des cheveux, car elle pourrait potentiellement
être liée au commencement de l'alopécie androgénétique. Dans plusieurs études qui
étudient le rôle du zinc dans l'inflammation, les chercheurs trouvent qu'une carence en
zinc est liée à une production accrue de cytokines pro-inflammatoires. De plus, pour
pousser, les cheveux ont besoin de ce que l'on appelle un "facteur de transcription"
appelée KROK20. Sans lui, les cheveux ne peuvent pas pousser. Il semble que le zinc soit
le cofacteur nécessaire à l'activation de ce facteur de croissance. Le zinc inhibe aussi la
5AR, responsable de la conversion de la testostérone en DHT. Le zinc est également
indispensable au fonctionnement de la glande thyroïde, un organe qui joue un rôle
primordial dans la pousse des cheveux (nous en reparlerons dans le chapitre dédié à la
thyroïde).

On constate également que des hausses de la glycémie et de la sécrétion d'insuline


augmentent le stress oxydatif, l'inflammation et sont très fortement dommageables pour
les vaisseaux sanguins. Rappel : l'insuline est une hormone produite par le pancréas qui a
pour rôle principal de faire entrer le sucre sanguin dans les cellules, où il servira à la
production d'énergie. Lors de l'ingestion abusive de sucre, la glycémie peut fortement
s'élever, incitant le pancréas à produire toujours plus d'insuline. Les cellules, qui finissent
par s'habituer à l'action de l'insuline, y deviennent avec le temps résistantes : l'insuline a
de plus en plus de mal à faire entrer le sucre dans les cellules, le sucre reste alors en
grande quantité dans le sang. On dit que les cellules sont résistantes à l'insuline, ce qui
favorise fortement la glycation des protéines dans l'organisme.
La glycation, ou réaction de Maillard, est la liaison entre les sucres et les protéines.
Lorsque des sucres se lient à des protéines, ils forment des molécules, des composés
glyqués aussi appelés molécules de Maillard ou AGEs ("Advanced Glycation End
Products" ou Produits de Glycation Avancés). Si l'on essaie de mettre du sucre un verre
d'eau pendant quelques temps, on se rend compte qu'au bout d'un moment se forme une
sorte de "mélange pâteux", comme du caramel gluant. C'est ce qui se passe dans
l'organisme lorsque des AGEs parviennent à s'y loger, et entraînent donc la
"caramélisation" des tissus. Or, les AGEs sont très difficilement éliminés de l'organisme et
s'accumulent généralement en nous tout au long de notre vie. On observe par exemple
l'absence d'AGE chez les nourrissons, et plutôt de grandes quantités chez les personnes
âgées.

Les hautes températures semblent favoriser fortement la création d'AGEs, c'est ce qui
arrive lorsque l'on cuit à haute température de la viande, du poisson, des aliments riches
en protéines en général ou encore des pommes de terre (car l'amidon toxique qu'il
renferme se transforme en sucre lors de la cuisson qui favorise la création d'AGEs). Les
fritures et les barbecues concentrent des quantités impressionnantes d'AGEs, à tel point
que certaines études arrivent à la conclusion que la consommation de ces aliments
seraient aussi dangereux que la consommation d'environ 1000 cigarettes ! Cependant,
faire cuire les aliments dans des marinades (huile d'olive, vinaigre de cidre...) et mélangés
à des aliments de la famille des alliacées (ail, oignon, poireau...) contenant des composés
soufrés et anti-glycants semble diminuer très fortement la création d'AGEs. Cette
diminution peut aller jusqu'à 90%. Pour limiter au maximum les AGEs dans l'alimentation,
il semble donc judicieux de privilégier les cuissons douces (à la vapeur), on peut aussi
éventuellement ajouter quelques alliacées et faire mariner les aliments si la cuisson est
assez douce (une cuisson trop forte pourrait par exemple provoquer l'oxydation des acides
gras présents dans la plupart des huiles végétales).
Une autre piste intéressante est que la résistance à l'insuline peut à son tour rendre les
cellules résistantes à d'autres hormones, dont la testostérone. Une résistance à l'insuline
qui induirait une résistance à la testostérone des cellules (on parle bien ici des follicules
pileux en particulier) favoriserait l'accumulation de testostérone libre au niveau du cuir
chevelu et donc une plus grande production de DHT. Des analyses ont également montré
que les hommes chauves présentaient pour la majorité une plus grande résistance à
l'insuline que les hommes non chauves.

Mais pourquoi ai-je parlé d'AGEs ? J'arrive au point intéressant : on fabrique également
des AGEs dans notre organisme, car nous avons du sucre qui se balade dans le sang. Ce
sucre peut entrer en contact avec l'hémoglobine et les protéines des parois des vaisseaux
sanguins et les glyquer, ce qui est très fortement dommageable pour les vaisseaux
sanguins et notamment les petits capillaires sanguins. Le taux d'hémoglobine glyquée est
d'ailleurs un des marqueurs principaux du diabète. C'est pourquoi les parties du corps
essentiellement irriguées par de petits capillaires sanguins comme la rétine ou certaines
cellules peuvent voir leur fonctionnement s'altérer. C'est aussi pourquoi la rétine, dont
l'apport sanguin dépend essentiellement de petits capillaires sanguins, peut être altérée et
dégénérer rapidement en cas de diabète, où le taux de sucre sanguin est trop élevé, ce
qui explique pourquoi les diabétiques sont plus sujets aux maladies oculaires (et à bien
d'autres). Or le cuir chevelu est lui aussi irrigué par de petits capillaires sanguins, qui
constituent la microcirculation sanguine du cuir chevelu, et ces derniers sont
particulièrement fragiles à l'effet des AGEs. De plus, une glycémie chroniquement élevée
est le signe d'une résistance à l'insuline des cellules, ce qui peut également être un
problème pour la pousse des cheveux car les kératinocytes fonctionnent sur le système
glucose + glutamine. Lorsque l'un de ces deux éléments vient à manquer, la kératinocytes
n'est plus capable de produire assez d'énergie (car elle n'aura pas le carburant pour) et
peut mourir, et c'est bien l'insuline qui permet de fournir le sucre aux cellules, lorsque
celles-ci sont assez sensibles à l'insuline.

C'est pourquoi une alimentation à index glycémique bas, qui privilégie les aliments qui ne
font pas rapidement monter la glycémie, est très bénéfique contre l'inflammation et très
utile pour les diabétiques. De plus, une étude menée par l'Université Tufts en 2017 à
Boston sur des souris a montré des résultats très prometteurs qui montrait qu'une
alimentation à index glycémique bas pouvait stopper et même inverser le vieillissement de
la rétine. Les chercheurs formèrent 3 groupes de souris :
- le premier groupe a été soumis à une alimentation à IG bas.
- le deuxième groupe a été soumis à une alimentation à IG élevé.
- le troisième groupe a été soumis à une alimentation à IG élevé, puis est passé à une
alimentation à IG bas.
Dans cette étude, les souris ayant suivi une alimentation à IG bas n'ont pas développé de
DMLA, contrairement à celles ayant suivi une alimentation à IG élevé. Dans le troisième
groupe, les souris étaient également atteintes de lésions oculaires, ce qui est fréquent lors
d'une forte exposition chronique aux AGEs. Mais une fois passées à une alimentation à IG
bas, non seulement les chercheurs constatent un effet préventif de la DMLA, mais
également une régression des dommages causés à la rétine ! Ces résultats montrent
l'impact important des AGEs sur les vaisseaux sanguins, mais également qu'une
alimentation à IG bas semble prévenir ce genre de problème. Une alimentation à IG bas
augmente aussi très efficacement la sensibilité à l'insuline des cellules.
Les aliments à IG élevé sont ceux qui reviennent souvent : les produits ultra-transformés,
la junk-food, les sodas et boissons sucrées, les céréales raffinées (pâtes, riz blanc...), les
pommes de terre et le pain, même complet. On constate aussi que les produits laitiers,
même s'ils n'ont pas forcément un IG élevé, ont le même impact sur la glycémie que les
aliments à IG élevé. Un point intéressant : commencer par les légumes en début de repas
(qui ont un IG généralement bas et qui sont riches en fibres qui ralentissent le passage du
sucre dans le sang) et utiliser des sources de bons gras (huiles d'olive, de colza, de lin, de
coco...), même si vous mangez la même chose, augmente nettement moins la glycémie à
la fin du repas. L'activité physique augmente aussi le besoin en glucose des cellules et la
sensibilité à l'insuline, en plus de stimuler efficacement la circulation sanguine. Un autre
bénéfice de l'activité physique est qu'elle permettrait de rendre hydrosolubles (solubles
dans l'eau) certains AGEs, ce qui permettrait d'en éliminer une partie dans les urines.

Enfin, le système immunitaire est l'acteur central des processus inflammatoires et anti
inflammatoires de l'organisme. Le maintien d'un bon système immunitaire joue donc un
rôle très important : c'est pourquoi il est important de faire le plein de micronutriments et
surtout les vitamines A, C et D et le zinc. J'aimerais apporter quelques précisions sur la
vitamine A. La vitamine A agit de concert avec la vitamine D dans l'organisme. Elle est
présente sous deux formes principales : le rétinol, la vitamine A biologiquement active que
le corps utilise, et certains caroténoïdes (appelés provitamine A, principalement le bêta-
carotène) qui sont convertis en vitamine A dans l'organisme. Le problème est que la
fréquence de conversion du bêta-carotène en vitamine A serait largement sous-estimée.
Dans certains cas, seulement 3% du bêta-carotène serait convertis en vitamine A chez les
adultes. Certaines études montrent même que chez 45% de la population, cette
conversion ne s'effectue pas du tout. La conversion du bêta-carotène est altérée lorsque :
- vous souffrez d'hypothyroïdie car la provitamine A doit passer par la thyroïde pour être
convertie en rétinol.
- vous n'avez pas assez de zinc et de vitamine C, ce qui est fréquent.
- une consommation insuffisante de graisses peut perturber l'absorption de la vitamine A,
qui est une vitamine liposoluble (au même titre que les vitamines D, E et K). Des aliments
riches en bêta-carotène, ok, mais de préférence à l'huile d'olive ;-). Les aliments riches en
rétinol sont globalement déjà riches en graisses.
D'où l'importance de manger régulièrement des aliments riches en rétinol. Les aliments
riches en rétinol sont les œufs, le beurre, les poissons gras et les foies d'animaux.
Attention cependant à ne pas consommer de foie plus de 1 à 2 fois par semaine. Le foie
est une excellence source de vitamines et minéraux, mais il est aussi l'un des premiers
organes à être exposé à toutes les toxines de notre mode de vie moderne dont il doit
assurer l'élimination. Il n'est donc pas rare que certains foie d'animaux soient largement
concentrés en toxines, à tel point que sa consommation est déconseillé aux femmes
enceintes et allaitantes, par mesure de précaution. Si vous voulez consommer du foie,
assurez-vous qu'il provienne d'animaux élevés en pâturage et qu'il soit bio.

7 - Aromatase, excès d'oestrogènes et substances chimiques

Les oestrogènes sont des hormones sexuelles femelles, qui sont sont sécrétés en grande
quantité chez la femme et en petite quantité chez l'homme. Chez la femme, ils semblent
jouer un rôle positif dans l'équilibre hormonal. Chez les hommes, en trop grande quantité,
ils augmentent le risque de cancer de la prostate et d'alopécie androgénétique car ils se
comportent, à la manière de la DHT, comme des inhibiteurs de la croissance des cheveux
au niveau des follicules pileux et favorisent la prolifération des cellules de la prostate. Or,
après un certain âge, la plupart des hommes ont tendance à produire moins de
testostérone et plus d'oestrogènes, notamment d'estradiol E2, un type d'oestrogène créé à
partir de la testostérone. C'est l'aromatase, une enzyme que l'on produit naturellement, qui
convertit la testostérone en estradiol E2. L'aromatase se trouve préférentiellement dans
les cellules graisseuses ; donc plus on a de masse grasse, plus on produit d'estradiol E2.
C'est pourquoi le surpoids augmente fortement le risque de cancers hormonodépendants
(dus aux hormones, les cancers du sein et de la prostate).

Il y a un autre problème avec les oestrogènes : parfois, le problème n'est pas un excès
d'oestrogènes mais l'ingestion de substances chimiques qui se comportent comme des
oestrogènes dans l'organisme ou qui activent excessivement nos récepteurs aux
oestrogènes. Ce sont les pesticides qui se comportent principalement comme des
oestrogènes, et les substances chimiques retrouvées dans les plastiques (comme les
bisphénols) qui activent nos récepteurs aux oestrogènes, comme l'estradiol E2. Si vous
suivez régulièrement les infos, vous devriez avoir entendu parler du bisphénol A dans les
plastiques il y a quelques années. Il est maintenant interdit en France, mais a été
remplacé par le bisphénol S qui n'est pas mieux car, selon plusieurs études, le bisphénol
S resterait plus longtemps dans l'organisme. Attention donc aux emballages plastiques et
aux aliments chauffés au micro-ondes dans des tupperwares en plastique (car la chaleur
favorise la migration des substances chimiques du plastique dans les aliments). Privilégier
donc les emballages en carton. Ça tombe bien, c'est écolo et c'est de plus en plus utilisé
aujourd'hui !

N'y allez pas trop fort non plus avec les "prises de masse" si vous en faites souvent
l'augmentation brutale de la quantité de graisses corporelles peut booster d'un seul coup
la production d'estradiol E2 et faire chuter le taux de testostérone. Pas non plus besoin
d'être hyper maigre, ce qui compte c'est d'avoir un poids santé car les estradiols E2, en
petite quantité, protègent les os, les articulations et le foie.

V - LE MICROBIOTE INTESTINAL

1 - Le rôle du microbiote intestinal

Aussi appelé la flore intestinale, le microbiote intestinal désigne toutes les bactéries qui
peuplent l'intestin. Notre intestin contient jusqu'à 100 000 milliards de bactéries, ce qui
veut dire que nous avons jusqu'à 10 fois plus de bactéries que notre corps n'a de cellules !
Cet équilibre bactérien est primordial dans la santé et pour le système immunitaire, car
70% du système immunitaire se trouve dans l'intestin. Enfin, en réalité, les cellules
immunitaires sont principalement créées par les organes du système lymphatique (le
thymus, la moelle osseuse, la rate, les amygdales, l'appendice et les ganglions
lymphatiques), mais ces dernières sont "formées" pour avoir leurs fonctions immunitaires
à 70% dans l'intestin. Un intestin mal équilibré a donc un impact important sur nos
capacités immunitaires. En temps normal, notre microbiote est constitué de 85 à 90% de
bonnes bactéries et de 10 à 15% de mauvaises bactéries. Mais une étude faite sur le
microbiote des français (principalement en surpoids ou obèses) montrait que leur
microbiote contenait en moyenne jusqu'à 70% de mauvaises bactéries pour seulement
30% de bonnes bactéries. Ce déséquilibre important du microbiote est appelé dysbiose.
Le surpoids nuit fortement à la composition du microbiote ; il suffit à un chercheur
d'analyser votre microbiote pour déterminer sans vous regarder si vous êtes en surpoids,
obèse ou non.

Le microbiote intestinal agit sur les cheveux sur plusieurs points très importants :

- en permettant le bon fonctionnement de notre système immunitaire et donc une bonne


réguation des processus inflammatoires. L'intestin est l'acteur majeur de l'inflammation
dans l'organisme. La muqueuse, aussi appelée paroi ou barrière intestinale constitue une
barrière entre le microbiome (l'environnement du microbiote) et le reste de l'organisme.
Cette muqueuse est censée sélectionner sélectivement les nutriments importants pour
l'organisme pour les faire passer dans le sang et empêcher les agents pathogènes nocifs
de passer. C'est ce qu'on appelle la perméabilité intestinale. Lorsque l'intestin devient trop
perméable, il laisse passer de nombreux agents pathogènes dans le sang, ce qui crée une
forte inflammation. Les scientifiques disent que l'intestin devient une véritable "passoire".
De même, un déséquilibre du microbiote intestinal (dybiose) favorise aussi une forte
inflammation dans l'organisme.

- par la production de substances indispensables à leur croissance. Les bactéries


intestinales, lorsque le microbiote est équilibré, produisent des vitamines B3, B5, B12 et
surtout B8, la vitamine du cheveu par excellence. Des études montrent l'importance du
microbiote dans la survenue de la calvitie, qui pourrait notamment être causée par une
carence en vitamine B8 liée à une altération du microbiote intestinal, et probablement
d'autres de ces vitamines B. Les bactéries intestinales produisent également de la
vitamine K2 à partir de la vitamine K (ou K1), qui nous est apportée par les légumes,
principalement verts. La vitamine K2 diffère de la vitamine K1 car elle reste beaucoup plus
longtemps dans l'organisme et son action est plus importante que la vitamine K1. On la
trouve aussi naturellement dans certains aliments fermentés comme le natto, une forme
de soja fermenté. On en reparlera dans le chapitre sur la calcification et la fibrose. Le
microbiote intestinal produit également de l'inositol et de l'acide para-amino-benzoïque (ou
PABA), des substances de la famille des vitamines B (comme la choline) mais qui ne sont
pas officiellement reconnues comme des vitamines car notre corps est censé pouvoir en
produire seul. L'inositol intervient dans le métabolisme des graisses et permet donc une
bonne hydratation du cheveu, mais il a surtout des propriétés vasodilatatrices qui
améliorent le flux sanguin des follicules pileux. Le PABA est un cofacteur des vitamines B
et active la production de vitamine B9 dans le microbiote intestinal, il joue un rôle
important dans le blanchissement des cheveux (on en reparlera après). Une dysbiose
sévère peut provoquer le SIBO ("Small Intestinal Bacterial Overgrowth"), une pullulation
bactérienne anormale dans l'intestin grêle qui est normalement pauvre en bactéries, qui
peut provoquer des carences en vitamines B susceptibles de provoquer ou d'aggraver
l'alopécie, quel que soit son type.

- par la régulation du microbiote cutanée (de la peau), dont celui au niveau du cuir
chevelu. La composition du microbiote intestinal a un impact direct et majeur sur le
microbiote des autres parties du corps. Chez les individus sains, on constate en observant
leur microbiote une grande présence de bactéries appelées les "Lactobacillus". Des
études auraient découvert qu'une certaine variété de cette bactérie, la Lactobacillus
acidophilus, bloquerait la DHT. Plus précisément, les lactobacilles de la souche
acidophilus inhiberaient la 5AR, et donc la conversion de la testostérone en DHT. Un bon
microbiote intestinal en général favorise le bon équilibre du microbiote cutané et ainsi la
beauté et la force des cheveux.
Un déséquilibre du microbiote intestinal entretient un terrain inflammatoire au niveau du
cuir chevelu en modifiant le microbiote cutané, ce qui favorise la prolifération de certaines
mauvaises bactéries fongiques qui se nourrissent de sébum pour se reproduire et se
multiplier. En réaction, le cuir chevelu produit une grande quantité de sébum qui peut
rendre les cheveux gras et aboutir à une hyperséborrhée et à la formation de pellicules,
qui jouent un rôle significatif dans l'alopécie androgénétique car les pellicules sont le signe
d'une inflammation du cuir chevelu, surtout au niveau des glandes sébacées. Mais
pourquoi une inflammation à ce niveau-la aggrave (et cause peut-être) particulièrement la
calvitie ? Car c'est dans les glandes sébacées que la testostérone est convertie en DHT
par la 5AR et c'est dans les glandes sébacées que se trouvent les récepteurs androgènes.
Une inflammation du cuir chevelu et surtout au niveau des glandes sébacées augmente
donc fortement la sensibilité des récepteurs à la DHT, la DHT s'y fixe plus facilement.
Pourquoi ? Parce que la DHT est une stimulatrice puissante de la production du sébum
par les glandes sébacées, ce qui est "normale" car ces dernières doivent augmenter leur
activité pour produire plus de sébum et garder les cheveux en bonne santé. D'autres
facteurs agressent le sébum et peuvent produire une inflammation du cuir chevelu,
comme les shampoings décapants ou encore l'eau chaude (nous en reparlerons dans le
chapitre sur les solutions naturelles).

- il permet l'assimilation des nutriments présents dans les aliments, les vitamines, les
minéraux et les oligo-éléments. Avec l'âge, après de nombreuses années de mauvaise
hygiène de vie, le microbiote intestinale a tendance à se détériorer, ce qui rend de plus en
plus difficile l'assimilation des nutriments présents dans les aliments. Un déséquilibre du
microbiote intestinal peut parfois être le facteur déclencheur ou aggravant de certaines
carences nutritionnelles, comme le fer ou la vitamine B12.

- la bactérie intestinale Lactobacillus reuteri est de plus en plus étudiée pour son rôle pour
la santé en général, mais elle a aussi des fonctions essentielles et peut être même
indispensables pour les cheveux. Cette bactérie est l'une des premières à apparaître dans
la formation du microbiote du nouveau-né. Le problème est que cette bactérie est fragile et
peut même disparaître du microbiote, ce qui arrive de plus en plus aujourd'hui. Une fois
trouvée dans l'intestin de 30 à 40% de la population dans les années 60, elle n'est
aujourd'hui présente plus que chez une fraction de la population, de 10 à 20%. Des études
démontrent maintenant que la colonisation Lactobacillus reuteri peut aider à prévenir
l'amincissement des cheveux, à améliorer la vitesse de pousse des cheveux, à favoriser la
régénération et la multiplication des follicules pileux et à augmenter le nombre de cheveux
en phase anagène (la période de croissance du cheveu). Mais ses bénéfices ne s'arrêtent
pas là, Lactobacillus reuteri joue également un rôle dans d'autres fonctions très
importantes pour le renouvellement des follicules pileux : il diminue l'inflammation
systémique chronique, augmente la quantité de vitamine D dans le sang, améliore la
migration des lymphocytes T, favorise la longévité, équilibre les hormones et augmente
même les niveaux de testostérone. La disparition de Lactobacillus reuteri chez la majorité
de la population moderne pourrait peut être expliquer le fait que les niveaux de
testostérone des hommes soit 22% plus bas aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Lactobacillus
reuteri pourrait bien nous protéger de la calvitie. Nous reviendrons dessus juste après.

- des recherches très intéressantes et très étonnantes ont été faites sur le lien entre les
récepteurs olfactifs (qui nous permettent de sentir les odeurs) et la croissance des
cheveux. Dans une étude de 2018 publiée dans la revue Nature, des chercheurs ont
découvert durant une étude la présence de récepteurs olfactifs appelés OR2AT4 dans les
follicules pileux. Le OR2AT4 est un récepteur olfactif activé par les "parfums", les odeurs.
Dans cette étude, les chercheurs ont démontré que l'activation de ce récepteur par un
parfum de bois de santal prolongerait la phase anagène (la phase de pousse du cheveu)
du cycle capillaire (grâce à son huile essentielle). D'ailleurs, leurs résultats suggèrent
même que l'activation de ce récepteur pourrait être indispensable pour maintenir la phase
anagène. En bloquant le récepteur olfactif OR2AT4, la croissance des cheveux s'est
arrêtée. Mais toutes les huiles essentielles contiennent des parfums et composés volatiles.
Cette activation pourrait probablement avoir lieu avec d'autres huiles essentielles (nous en
reparlerons dans le chapitre sur les solutions naturelles). De nombreux récepteurs
cellulaires dans les follicules pileux, dont les récepteurs olfactifs, pourraient aider à
contrôler les effets des androgènes sur les follicules pileux. Mais cette étude va encore
plus loin : le récepteur olfactif OR2AT4 peut également être activé par d'autres composés
comme les métabolites du microbiote cutané du cuir chevelu et les acides gras à chaîne
courte. Le lien avec le microbiote intestinal ? Comme dit précédemment, le microbiote
intestinal a une influence directe sur la composition du microbiote cutané, dont celui au
niveau du cuir chevelu. Mais les bactéries intestinales produisent également, grâce aux
fibres et "prébiotiques" (nous reviendrons là-dessus juste après) présents dans les fruits et
légumes, des acides gras à chaîne courte qui ont la capacité de traverser la paroi
intestinale et d'entrer dans le sang pour aller dans le reste de l'organisme. Ces acides gras
à chaîne courte ont aussi d'autres effets bénéfiques sur la santé dont nous reparlerons.

- en empêchant les toxines de passer dans le sang, la paroi intestinale, lorsqu'elle est
assez imperméable, épargne le foie d'une assez grande charge de travail. Le foie
fonctionne donc mieux, ce qui est important contre la chute des cheveux (nous en
reparlerons dans le chapitre dédié au foie). Une bonne perméabilité intestinale permet
également d'empêcher les bactéries pathogènes de passer dans la circulation sanguine et
de provoquer une anémie inflammatoire ; comme les bactéries pathogènes se nourrissent
de fer pour se développer, elles se nourrissent du fer présent dans le sang. En réaction,
pour empêcher les bactéries pathogènes de se développer davantage, l'organisme
diminue ses réserves de fer, ce qui a pour conséquence de provoquer une anémie
inflammatoire qui peut entraîner la chute des cheveux. D'où l'importance d'avoir une
bonne perméabilité intestinale.

- les bactéries intestinales, lorsque le microbiote est équilibré, produisent de la tyrosine,


l'acide aminé de la thyroïde par excellence. Pour produire les hormones thyroïdiennes, la
thyroïde n'a pas besoin que d'iode, mais également de tyrosine. Nous verrons par la suite
que la tyrosine joue également un rôle central dans le blanchissement des cheveux.

- un microbiote intestinal équilibré favorise également une bonne résistance à l'insuline.

Je reviens sur la perméabilité intestinale : la paroi intestinale est tapissée de poils sur
lesquelles se trouvent des cellules appelées les entérocytes. Les entérocytes fabriquent
des enzymes qui se chargent de dégrader les macromolécules (protéines, glucides,
lipides...) en plus petites molécules (acides aminés, sucres simples, acides gras...) pour
leur permettre de traverser la barrière intestinale et d'entrer dans la circulation sanguine.
Entre chaque entérocyte se trouve la jonction serrée de la muquese intestinale qui permet
aux petites molécules dégradées par les enzymes digestives de passer dans le sang et
servent de barrière aux molécules qui n'ont pas été assez digérées et qui sont donc trop
grosses et potentiellement nocives. Voici une brève représentation de la muqueuse
intestinale :

Lorsque la barrière intestinale devient perméable, elle laisse passer de nombreux agents
pathogènes dans le sang qui peuvent alors se répandre dans tout l'organisme et créer une
forte inflammation. La dysbiose est notamment retrouvée dans de nombreux troubles et
maladies auto-immunes :
- des troubles digestifs : maldigestions, ballonements, reflux gastro-oesophagien...
- une fatigue chronique
- des migraines
- les allergies
- l'arthrose
- les diabètes de type 1 et 2
- l'hypertension artérielle
- l'ostéoporose
- les maladies neurodégénératives : Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques...
- certains cancers
Selon l'INSERM (l'institut national de la santé et de la recherche médicale, en France),
l'étude du microbiote intestinal est récemment devenue centrale pour la recherche en
santé. La dysbiose (le déséquilibre du microbiote intestinal) est aussi une cause majeure
de l'inflammation chronique. Lorsque la proportion de mauvaises bactéries augmente, la
perméabilité intestinale augmente également. La plupart des mauvaises bactéries
possèdent à leur surface des molécules appelées les lipopolysaccharides (LPS), qui sont
des antigènes, des corps considérés comme étrangers du système immunitaire. Le
système immunitaire envoie alors des anticorps en réponse qui produisent des cytokines
pro-inflammatoires. Ces derniers déclenchent alors une inflammation locale qui augmente
encore la perméabilité de la paroi intestinale, ce qui laisse les LPS passer dans le sang et
provoquer une forte inflammation dans l'organisme. Mais il y a un dernier élément à
prendre en compte et qui joue un rôle central dans la perméabilité : la zonuline, une
protéine clé fabriquée par la muqueuse intestinale qui régule la perméabilité intestinale.
Elle peut être la cible de nombreuses toxines, certains produits chimiques, des pesticides,
des perturbateurs endocriniens, etc...

2 - Microbiote intestinal et blanchissement des cheveux

Un autre aspect peu connu du microbiote est son intervention dans le blanchissement des
cheveux. Les bactéries intestinales, lorsque la flore intestinale est saine et abondante,
produisent de la tyrosine, un acide aminé. La tyrosine est le précurseur de deux
neurotransmetteurs essentiels aux cerveau : la dopamine et l'adrénaline. Petit cours sur la
dopamine : la dopamine est connue pour être l'une des "hormones du bonheur" (avec
l'endorphine, la sérotonine et l'ocytocine), et la carence en dopamine est caractéristique
de la maladie de Parkinson. C'est pour cela que chez les patients atteints de cette
maladie, on retrouve également une SIBO "Small Intestinal Bacterial Overgrowth", une
pullulation excessive de bactéries dans l'intestin grêle, qui est normalement pauvre en
bactéries. C'est aussi une des raisons pour lesquelles la dysbiose est souvent associée à
la dépression. La SIBO est principalement une conséquence d'une dysbiose sévère à long
terme, et de plus en plus d'études trouvent aujourd'hui un lien entre l'apparition de la
maladie de Parkinson et la SIBO, qui semble être le premier symptôme de la maladie. J'ai
simplement parlé du lien entre microbiote et maladie de Parkinson pour montrer
l'importance de la tyrosine, et parce que c'est une info intéressante. Mais revenons au
sujet principal : la tyrosine est également le précurseur de la mélanine, le pigment
responsable de la couleur de notre peau, nos cheveux, nos yeux (etc...) et dont la fonction
principale est de nous protéger des rayons UV du soleil. Mais pour être convertie en
mélanine, la tyrosine a besoin de l'intervention d'une enzyme : la tyrosinase. Mais pour
fonctionner, cette enzyme a besoin d'un cofacteur : le cuivre. C'est pourquoi certains
compléments alimentaires axés sur la coloration des cheveux contiennent souvent de la
tyrosine et du cuivre. Néanmoins, la supplémentation en cuivre est fortement déconseillée,
nous verrons pourquoi après. Les aliments riches en cuivre sont les fruits à coques (noix,
amandes, pistaches, etc...).

Rappel sur le stress oxydatif : chaque fois que nous respirons, nos mitochondries, les
"centrales énergétiques" au cœur de nos cellules qui utilisent l'oxygène pour produire
l'énergie cellulaire, produisent également des déchets appelés les radicaux libres. En
quantité raisonnable, les radicaux libres détruisent les cellules potentiellement
cancéreuses qui pourraient évoluer en cancer, car nous avons des cellules cancéreuses
en nous chaque seconde, mais ces dernières sont aussitôt neutralisées par les radicaux
libres et des enzymes de l'organisme. Mais les radicaux libres s'attaquent également aux
cellules saines et, en excès, ils provoquent l'oxydation (le vieillissement) des cellules et
peuvent au contraire favoriser la survenue d'un cancer. Les radicaux libres principalement
issus de la respiration sont appelées espèces réactives de l'oxygène (ERO). Le problème
est que notre mode de vie moderne est tellement pro-inflammatoire que notre organisme
est chaque jour exposé à une grande quantité de radicaux libres : malbouffe, alimentation
pauvre en fruits et légumes, sédentarité, manque d'activité physique, pollution, etc... Mais
il y a une autre cause majeure à l'excès de radicaux libres et qui est peu connue : l'excès
de fer.
C'est bien connu : le fer rouille en présence de dioxygène (deux atomes d'oxygène). C'est
une réaction d'oxydation. Lorsque du fer libre dans l'organisme (c'est-à-dire qui n'est pas
lié à des protéines de transport comme l'hémoglobine, la ferritine, la transferrine...)
rencontre de l'oxygène, il produit un radical libre très agressif : le peroxyde d'hydrogène.
Le peroxyde d'hydrogène est naturellement produit en petite quantité par l'activité des
mitochondries, mais l'excès de fer peut considérablement augmenter le quantité de
peroxyde d'hydrogène dans le corps. L'excès de fer est aussi dangereux que l'anémie,
même si on en parle moins. L'Inserm lui-même aurait déclaré que l'excès de fer serait un
des facteurs qui pourraient expliquer la plus grande longévité des femmes par rapport aux
hommes : en effet, jusqu'à la ménopause, les besoins de la femme non ménopausée sont
d'environ 18 mg de fer par jour (en raison des pertes de sang et donc de fer pendant les
règles). Chez l'homme et la femme ménopausée, ce besoin n'est que de 8 mg de fer par
jour. Les femmes sont donc partiellement protégées de cette forme de stress oxydatif
pendant une quarantaine voire une cinquantaine d'années, mais donc également plus à
risque d'anémie ferriprive (due à une carence en fer) durant cette période.

Le peroxyde d'hydrogène attaque les mélanocytes et bloquent la production de mélanine,


ce qui aboutit à long terme à l'apparition des cheveux blancs. L'organisme produit une
enzyme antioxydante appelée la catalase, au coeur de la dépigmentation. La catalase est
une enzyme très efficace pour neutraliser le peroxyde d'hydrogène, en le transformant en
eau. Mais lorsque la quantité de peroxyde d'hydrogène devient trop importante et que
l'activité de la catalase diminue, les cheveux blancs apparaissent. Mais des études
menées sur ces enzymes porteraient à croire que cet effet serait réversible, difficilement,
et probablement pas chez tout le monde. Les follicules pileux peuvent utiliser des
enzymes, appelées MsrA et MsrB qui utilisent à leur tour une enzyme, la thiorédoxine,
pour réparer les dégâts causés aux mélanocytes par le peroxyde d'hydrogène. Ces
enzymes peuvent également inverser l'oxydation de la méthionine (la méthionine est le
seul acide aminé dont l'oxydation peut être rendue réversible). Vous l'aurez compris,
l'apparition des cheveux blancs dépend de plusieurs facteurs :
- un microbiote déséquilibré, qui ne produit plus assez de tyrosine et de PABA ; les
mélanocytes ne peuvent plus produire assez de mélanine.
- un faible statut en cuivre qui perturbe l'activité de la tyrosinase.
- une augmentation de la quantité de peroxyde d'hydrogène.
- une diminution de la catalase.
- une diminution des enzymes MsrA et MsrB.
- une diminution du statut antioxydant global.
- un déséquilibre des acides gras oméga 3 / oméga 6 est également constaté chez ceux
qui ont des cheveux blancs, probablement parce qu'un
déséquilibre des acides gras entretient un terrain inflammatoire dans l'organisme qui
perturbe progressivement le fonctionnement des enzymes.
- le foie joue également un rôle important dans le blanchissement des cheveux, mais nous
en parlerons dans le chapitre dédié au foie.

Alors quelles sont les solutions ? Nous allons voir dans les prochaines parties de ce
chapitre comment restaurer le microbiote intestinal. Ensuite, pour qu'une enzyme
fonctionne, elle a besoin de cofacteurs enzymatiques (aussi appelés coenzymes). Sans
ces cofacteurs, les processus enzymatiques sont perturbées, car privés de leurs
catalyseurs. Pour fonctionner, la tyrosinase, l'enzyme qui convertit la tyrosine (produite par
les bactéries intestinales) en mélanine, a besoin d'un cofacteur : le cuivre. La catalase,
elle, a besoin d'oligo-éléments : le cuivre (encore), le zinc, le fer, le manganèse et le
sélénium. Mais il y un autre paramètre très intéressant de la catalase : elle ne peut pas
fonctionner correctement si vous avez un mauvais équilibre acido-basique. Le pH optimal
de fonctionnement de la catalase est compris entre 6,8 et 7,5 ; et lorsque le pH descend
en dessous de 5, l'enzyme est complètement désactivée. D'où l'importance de veiller
également à son équilibre acido-basique. Le fer est effectivement important pour le
fonctionnement de la catalase et pour d'autres fonctions vitales de l'organisme comme le
transport de l'oxygène, mais un excès de fer peut fortement augmenter le stress oxydatif
en produisant du peroxyde d'hydrogène, le radical libre à l'origine des cheveux blancs. Il
faut garder à l'esprit que c'est le fer libre (non lié) qui peut réagir avec de l'oxygène.
Lorsque le fer est stockée dans des protéines de transport ou de stockage (hémoglobine,
ferritine, transferrine...), il peut jouer son rôle de transporteur de l'oxygène sans avoir
d'effet pro-oxydant. C'est le fer libre qui pose problème donc. Il y a naturellement de
petites quantités de fer libre dans l'organisme, mais en excès, la production de peroxyde
d'hydrogène augmente drastiquement. Il y a plusieurs façons de lutter contre l'excès de fer
libre :
- diminuer fortement la consommation de viande rouge, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs
consommaient surtout de "petits animaux" faciles à élever et à chasser (poulet, dinde,
gibier...), les gros animaux comme le boeuf étant rares, et n'arrivaient pas à revenir tous
les jours de la chasse avec de la viande à manger.
- augmenter la production de protéines de transport et de stockage du fer (hémoglobine,
ferritine, transferrine...) qui l'empêchent de réagir avec l'oxygène et de jouer son rôle pro-
oxydant : les vitamines B6, B9 et B12 augmentent la production de globules rouges et
donc d'hémoglobine. La chlorophylle des légumes verts, qui a une structure très similaire
à celle de l'hémoglobine, augmente également la production de globules rouges et donc
d'hémoglobine. Le zinc pourrait aider dans une moindre mesure à augmenter la
production de globules rouges.
- selon une étude menée par l'Inserm en 2016, il faudrait consommer 400 g de légumes
conjointement avec de la viande pour bloquer la toxicité de l'excès de fer dans la viande,
grâce à leurs antioxydants.
Enfin, les enzymes MsrA et MsrB, qui utilisent la thiorédoxine pour réparer les dommages
causés par le peroxyde d'hydrogène et d'inverser l'oxydation de la méthionine, sont le fer,
le soufre et surtout la méthionine. Mais comme dit précédemment, un bon statut
antioxydant global est important pour retarder le processus de blanchissement des
cheveux.

Il est important de noter que le stress, un choc émotionnel fort peut aussi provoquer les
cheveux blancs, comme la reine Marie-Antoinette qui a immédiatement blanchit après
avoir apprit dans sa cellule qu'elle allait être guillotinée.

3 - Repeupler le microbiote intestinal

Les bactéries intestinales sont également appelées probiotiques. Certains compléments


alimentaires contiennent des probiotiques destinés à améliorer la santé du microbiote
intestinale. Le concept est simple : apporter des bonnes bactéries pour augmenter la
diversification du microbiote intestinal. Le problème est que les bactéries intestinales, pour
croître et se multiplier, ont besoin de nourriture, les prébiotiques. Les prébiotiques sont
naturellement présents en abondance dans les végétaux (fruits, légumes, légumes
racines, tubercules, herbes aromatiques...). La plupart des compléments alimentaires
dédiés à la flore intestinale ne contiennent des probiotiques, ce qui est en réalité peu
efficace pour améliorer la diversité du microbiote sans une alimentation suffisamment
riches en prébiotiques à côté. Si vous décidez de vous supplémenter, assurez-vous de
prendre des probiotiques avec également des prébiotiques inclus, qui servent de
nourriture aux probiotiques et qui favorisent leur croissance et leur multiplication. Il est
beaucoup plus efficace de prendre uniquement des prébiotiques plutôt qu'uniquement des
probiotiques.

Au niveau de l'alimentation, plus la consommation de fruits et légumes est élevée, plus


l'abondance du microbiote semble l'être aussi. Certains aliments sont particulièrement
concentrés en prébiotiques : l'artichaut, la banane, les alliacées (l'ail, l'oignon, le
poireau...), l'asperge, la chicorée, le salsifis, le topinambour, etc... D'autres aliments
comme la choucroute (du chou fermenté) contiennent naturellement des probiotiques. Les
flavonoïdes et notamment ceux de la famille des anthocyanes qu'on retrouve
abondamment dans les baies (myrtilles, cassis, framboises...) sont également très
bénéfiques ; ils améliorent la qualité et la diversité du microbiote intestinal et agissent
comme des antioxydants puissants, surtout au niveau des vaisseaux sanguins. Enfin, on
constate dans plusieurs études que la consommation de bonnes graisses (un bon ratio
oméga 3 / oméga 6 et la consommation d'acides gras oméga 9) améliorent la qualité du
microbiote, probablement grâce à leurs propriétés anti-inflammatoires. Il est très important
de noter que les probiotiques et prébiotiques sont bien des organismes vivants, et qu'ils
sont très sensibles à la chaleur et donc détruits à la cuisson. Pour bénéficier des
prébiotiques des fruits et légumes, il est donc conseillé de consommer ces derniers crus.

J'aimerais apporter des précisions sur certaines catégories d'aliments : celles des
légumes-racines et des tubercules. Pendant la cueillette, nos ancêtres chasseurs-
cueilleurs ne consommaient pas uniquement les légumes en surface comme nous le
faisons aujourd'hui. Ils consommaient également les organes sous-terrains des plantes
comestibles qu'ils trouvaient (les tubercules), et même les racines (qui correspondent
plutôt aux légumes-racines). Ces parties sous-terraines sont une aubaine pour les
bactéries intestinales car elles sont très riches en prébiotiques et autres nutriments bons
pour la santé. N'hésitez donc pas à enrichir votre alimentation en betteraves, carottes,
oignons, salsifis, patates douces, gingembre, etc... Pensez bien à choisir ces aliments
bios, car comme ils sont dans le sol, ils concentrent une grande quantité de pesticides et
ces derniers peuvent également réduire fortement le contenu en prébiotiques des légumes
racines et tubercules.

Il arrive que certaines personnes aux intestins fragiles supportent mal les fibres des fruits
et légumes, qui leur causent des troubles digestifs. Cette situation n'est évidemment pas
normale et peut être le signe d'une inflammation de l'intestin, notre tube digestif étant
essentiellement conçu pour absorber des fruits et des légumes. Ces troubles sont dus à
ce qu'on appelle les "FODMAPS", les fibres, les prébiotiques, les probiotiques... Ces
personnes ont souvent un microbiote intestinal appauvri, qui a du mal à supporter de
grandes quantités de fibres car la population bactérienne est généralement moins
importante. Dans ce cas, une cure de probiotiques et prébiotiques peut être utile. Chez
ces personnes la, les fibres d'acacia, des prébiotiques sans FODMAPS, peuvent alors être
très utiles. La raison est que la fibre d'acacia est une molécule extrêmement complexe qui
subit donc une dégradation très lente dans l'intestin, ce qui permet un effet prébiotique
doux bien supportée par les transits sensibles.

Il est très important de limiter l'utilisation d'antibiotiques. Les antibiotiques sont des
médicaments qui, par définition, tuent les bactéries. Sauf que ces derniers ne font pas de
distinction entre bonnes et mauvaises bactéries : les antibiotiques détruisent à la fois les
bonnes et les mauvaises bactéries intestinales, ce qui a pour conséquence d'appauvrir
fortement le microbiote intestinal lors d'une utilisation régulière sur le long terme. Ne
pratiquez pas d'auto-médication et ne prenez des antibiotiques que sur prescription de
votre médecin traitant. Les médicaments anti-acides (les inhibiteurs de la pompe à protons
ou IPP) sont aussi impliqués dans la détérioration du microbiote et peuvent constituer des
facteurs de risque de carences nutritionnels (en vitamine B12 et en fer notamment), de
faible acidité gastrique et de SIBO. Je conseille aussi généralement de réaliser une cure
de probiotiques et de prébiotiques après une cure d'antibiotiques, pour "réensemencer"
l'intestin et nourrir les bactéries, afin de reconstituer le microbiote intestinal. Pour les
probiotiques, la plupart des souches de "Lactobacillus" sont celles dont le rôle dans le
microbiote est reconnu scientifiquement. Chez les prébiotiques, les fibres d'acacia et les
fructo-oligosaccharides sont très bons.

Revenons maintenant sur la bactérie Lactobacillus reuteri. Comme dit précédemment,


cette bactérie a de nombreux bienfaits pour la santé en général et pourrait bien nous
protéger de la calvitie. Le problème est qu'elle est très fragile et peut être détruite du
microbiote ; une fois trouvée chez 40% de la population, on ne la retrouve aujourd'hui plus
que chez une fraction de la population. En temps normal, Lactobacillus reuteri est transmis
des mères aux nourrissons pendant l'allaitement et colonise l'intestin... tant qu'une maladie
ou des antibiotiques ne l'anéantisse pas. Une étude 2013 menée sur des rats a voulu
tester l'effet de la supplémentation en bactéries comme Lactobacillus reuteri pour
améliorer l'apparence physique d'une personne, c'est-à-dire la qualité de la peau et des
cheveux. Les résultats ont été très prometteurs : après 20 à 24 semaines, les rats nourris
avec un régime riche en probiotiques ont vu une augmentation de 50% de l'épaisseur de
la peau, et une grande partie de cette augmentation provenait de la graisse sous-cutanée.
Et dans cette graisse sous-cutanée, les rats ayant été nourris avec un régime riche en
probiotiques ont exprimé en moyenne 12 fois plus de follicules pileux que les rats du
groupe témoin, soit une augmentation de 1200% ! Et autre remarque : les rats nourris aux
probiotiques avaient 74% de poils en phase anagène (phase de croissance), alors que
chez les rats du groupe témoin, c'était plutôt l'inverse : ces derniers avaient une
dominance télogène avec au moins 50% des poils en phase catagène (pas de
croissance).

Mais cette étude présente deux gros problèmes : premièrement, on ne peut pas contrôler
la quantité de Lactobacillus reuteri dans un yaourt, et le yaourt contient également d'autres
nutriments. Il est donc impossible (et sûrement improbable) que les effets bénéfiques du
yaourt sur les poils de ces souris s'expliquent uniquement grâce à l'effet de la souche
Lactobacillus reuteri, mais probablement grâce à la synergie de Lactobacillus reuteri,
d'autres probiotiques et d'autres nutriments comme la vitamine D. Deuxièmement, les
études sur les rats concernant la pousse des poils se retranscrivent malheureusement
rarement chez l'humain. Les chercheurs ont donc décidé de refaire l'expérience : cette
fois-ci, ils ont nourri les deux groupes de rats avec la même nourriture. Mais cette fois-ci,
les chercheurs ont ajouté la bactérie Lactobacillus reuteri dans l'eau potable du groupe de
rats témoin qui n'avaient pas été nourris avec un régime riche en probiotiques. Et malgré
l'absence des vitamines, minéraux et autres probiotiques du yaourt, les résultats sont
restés très positifs : les rats du groupe témoin initial ont connu une augmentation de 100%
de l'épaisseur de la peau et une augmentation de 106% du nombre de follicules pileux en
phase anagène. Les chercheurs attribuent cet effet de la bactérie Lactobacillus reuteri à
sa capacité à augmenter l'expression des interleukines-10 (IL-10), des cytokines anti
inflammatoires qui s'opposent aux cytokines pro-inflammatoires, en particulier les
interleukines-17 (IL-17) qui semblent inhiber la croissance des cheveux. Or, l'inflammation
joue un rôle central dans de nombreux phénomènes impliqués dans la calvitie.

Ces études ont été menées chez des rats. Mais qu'en est-il chez l'humain ? Dans de rares
études, les résultats pour les rats et les humains montrent les mêmes résultats
directionnels, c'est-à-dire une augmentation de l'expression de l'IL-10, une amélioration de
l'épaisseur de la peau et les effets anti-inflammatoires et antimicrobiens de la bactérie). De
plus, la Lactobacillus reuteri augmente les niveaux de vitamine D sérique dans le sang) de
25,5%, probablement en raison de la capacité de la bactérie à améliorer la synthèse du
cholestérol nécessaire pour la synthèse et l'absorption de la vitamine D tout en régulant le
taux de cholestérol (même si le cholestérol en soi n'est pas dangereux, la recherche est
très controversée sur ce sujet). En augmentant le taux de testostérone, la Lactobacillus
reuteri aide également à rétablir le ratio testostérone / oestrogènes.

Comme dit précédemment, la bactérie Lactobacillus reuteri améliore aussi la migration


des lymphocytes T, et je vais en profiter pour apporter des précisions sur le rôle des
lymphocytes T dans la pousse des cheveux. Les lymphocytes T s'accumulent dans la
peau après la naissance, où ils se localisent ensuite dans les follicules pileux, où ils
favorisent la survie, la régénération et la multiplication des follicules pileux. On a pensé
pendant des années que ce processus était déterminé par la génétique. Mais une étude
de 2017 a révélé que c'était faux : et c'est là que l'épigénétique intervient. La quantité de
lymphocytes T présents dans la peau au niveau des follicules pileux est effectivement
déterminé par notre génétique après la naissance. Mais ces niveaux de lymphocytes T
sont ensuite modulables, ils sont notamment largement déterminés par la composition de
notre microbiote intestinal. Cette même étude a démontré que les bactéries intestinales
dont Lactobacillus reuteri favorisent la migration des lymphocytes T vers les follicules
pileux où ils joueraient un rôle essentiel pour activer les cellules souches des follicules
pileux qui les régénèrent. Dans l'étude, les nouveaux-nés qui avaient un microbiote
intestinal appauvri présentaient de faibles niveaux de lymphocytes T au niveau des
follicules pileux alors que les nouveaux-nés qui avaient un microbiote intestinal riche
présentaient des niveaux abondants de lymphocytes T au niveau des follicules pileux.

Alors maintenant, comment bénéficier du Lactobacillus reuteri ? En temps normal, cette


bactérie est censée coloniser l'intestin depuis l'allaitement. Mais des études suggéreraient
que seuls 15% des femmes allaitantes contiendraient Lactobacillus reuteri dans leur
microbiote intestinal. Et malheureusement, si nous ne sommes pas exposés à cette
bactérie à un jeune âge, il est très difficile pour la bactérie de coloniser notre intestin sans
une supplémentation continue et peut mourir en quelques jours. Un autre gros problème
est que toutes les souches de Lactobacillus reuteri ne se valent pas. Les études qui ont
trouvé des bénéfices sur l'inflammation, les niveaux de testostérone, l'augmentation de
l'épaisseur de la peau et du nombre de follicules pileux (etc...) ont utilisé une souche
particulière : le Lactobacillus reuteri ATCC PTA 6475. Sauf que le seul laboratoire à vendre
un produit de qualité contenant au moins 10 milliards de cette souche est BioGaia dans
son produit BioGaia Osfortis, et ce produit est cher et n'est actuellement pas disponible en
Europe... À la base, ce complément alimentaire est produit dans le but d'améliorer la santé
osseuse (car elle améliore aussi la santé osseuse) et contient aussi de la vitamine D3,
mais à des doses insuffisantes (400 UI) qui ne permettent pas d'avoir de bénéfice sur les
os. Je n'ai évidemment aucun lien avec cette marque ou avec toutes les autres marques
que je présente dans ce guide.
https://www.biogaia.com/product/biogaia-osfortis/#

Dans ce cas, comment faire pour profiter de la Lactobacillus reuteri ? Ma réponse sera
très décevante, mais pour le coup, c'est soit vous avez de la chance, soit vous faites
parties des 80 à 90% des personnes qui ne possèdent pas la bactérie Lactobacillus reuteri
dans leur microbiote intestinal. Et il n'existe pas à ma connaissance de complément
alimentaire contenant la bonne souche et à des bonnes doses disponible en France.
Quelle tristesse :-(. Cependant, d'autres souches faisant partie de la famille des
"Lactobacillus" pourraient avoir des bénéfices similaires, et une alimentation riche en
fibres prébiotiques favorisent leur croissance. Il y a toutefois une très bonne nouvelle : la
Lactobacillus reuteri est très efficace pour coloniser le levain, le pain au levain pourrait
donc peut être contenir des Lactobacillus reuteri. Même si je déconseille le pain blanc et
même le pain complet, il est possible qu'une consommation régulière de pain au levain (au
moins 3 fois par semaine) pourrait être utile pour bénéficier du Lactobacillus reuteri, même
si cela ne serait évidemment pas aussi efficace qu'une supplémentation. Le pain au levain
a aussi l'avantage d'être beaucoup moins riche en gluten que les autres pains car c'est un
aliment naturellement riche en probiotiques, et les bactéries qu'il contient digèrent une
partie du gluten pendant qu'il se forme durant la préparation de la pâte. En consommer
régulièrement pourrait donc permettre un "réensemencement" régulier du microbiote
intestinal en Lactobacillus reuteri. Pour ma part, j'en mange plusieurs fois par semaine
même si je déconseillerais une consommation quotidienne à cause de charge glycémique
énorme qui est de 36,69, et un aliment a une charge glycémique élevée à partir de 20. De
plus, le pain (et les pâtisseries en général) contiennent du brome qui est utilisé pour
améliorer la texture de la pâte et qui pose problème pour la thyroïde à long terme (nous en
reparlerons dans le chapitre sur la thyroïde).

4 - Reconstruire la paroi intestinale

On a vu précédemment les aliments qui favorisent la détérioration du microbiote


intestinale et qui augmentent la perméabilité intestinale. Je reviens sur le sujet des
produits laitiers et du gluten : les produits laitiers contiennent de la caséine, une protéine
laitière. Cette protéine est particulièrement pro-inflammatoire ; une fois dans l'intestin, elle
provoque une inflammation sur la paroi intestinale, et lorsque la paroi intestinale est
inflammée, elle devient perméable. De plus, les produits laitiers sont suspectés
d'augmenter les niveaux de DHT. Le gluten est une protéine issue du blé. Le problème est
que même si on ne souffre pas de maladie coeliaque, on estime qu'environ 1 personne sur
4 est sensible au gluten, même si ce genre d'estimation est difficile à faire et que la
proportion de la population sensible est sûrement plus élevée. De plus, d'après un article
paru dans la revue scientifique Nutrients spécialisée en nutrition, une étude américaine a
démontré que le gluten augmenterait la perméabilité intestinale chez tout le monde, que
l'on y soit intolérant, sensible ou pas. Cela est notamment du à la présence de gliadine,
une des protéines qui constituent le gluten. Le gluten agit en augmentant la production de
zonuline, qui régule la perméabilité de la paroi intestinale. Mais lorsque la zonuline est
présente en trop grande quantité dans l'intestin, elle augmente fortement la perméabilité
intestinale.
On se rend compte également que le gluten est la molécule qui perturbe le plus le
fonctionnement intestinal. Ces résultats confirment les affirmations du docteur Jean
Seignalet, qui suggérait en 1980 que les maladies auto-immunes se déclaraient sur un
terrain génétique particulier, dans un contexte d'hyperméabilité intestinale et en présence
d'un déclencheur d'origine bactérienne, toxique ou alimentaire et que le gluten provoquait
des désordres digestifs chez tout le monde.

Mais pourquoi le gluten est-il si nocif ? Comme dit précédemment, le gluten est une
protéine du blé. Or, les populations humaines ont commencé à cultiver et à consommer
les céréales il y a seulement 10 000 ans, notre tube digestif n'a donc pas encore eu le
temps de se modifier et de s'adapter en profondeur à ce changement massif. Mais là n'est
pas le plus gros problème du gluten : le blé moderne est en réalité un OGM (organisme
génétiquement modifié) issu de nombreux croisements effectués entre diverses variétés
de blé il y a 50 ans. Le but lors de ces croisements était d'augmenter les rendements, car
à ce moment-la, certaines populations souffraient d'une pénurie de nourriture et de sous
nutrition. Mais en quoi le blé moderne diffère-t-il précisément ? Il faut savoir que le blé est
une plante polyploïde, ce qui veut dire qu'elle est capable d'adapter son génome à
d'éventuelles modifications et de garder ainsi de nouvelles propriétés génétiques. Avec les
croisements, il est passé de 14 à 24 chromosomes, puis à 42 chromosomes. De plus, la
présence de gluten dans le blé a augmenté : le blé moderne est trois fois plus riche en
gluten que le blé originel. Et entre-temps, le gluten a muté, ce qui nous permet encore
moins de le digérer. Sa digestion est très difficile voire impossible chez tout le monde, car
son arrivée étant très récente (il y a environ 50 ans), notre organisme n'a pas eu le temps
de s'adapter à cette modification importante. La simple suppression du gluten de
l'alimentation peut apporter de réelles bénéfices sur la santé. Dans une étude italienne
publiée dans la revue scientifique BMC Gastroenterology, une alimentation sans gluten
pendant 6 mois a induit la disparition des anticorps anti-gliadine chez 93,2% des
personnes sensibles au gluten, contre seulement 60% des patients atteints de maladie
cœliaque (intolérance au gluten). Cela s'explique probablement parce qu'il est presque
impossible d'éviter totalement le gluten, qui est également présent en petite quantité dans
la plupart des produits ultra-transformés, en plus des cultures voisines des champs de blé
qui peuvent potentiellement être contaminées par le gluten. C'est pourquoi il arrive
souvent que le quinoa qui ne contient pas de gluten mais qui est parfois cultivé à côté de
cultures de blé puisse contenir des traces de gluten, même si cela reste peu fréquent.
Si vous consommez très régulièrement du pain, des pâtes, des produits sucrés, de la junk
food, des produits laitiers (etc...), il y a fort à parier que votre intestin soit une véritable
passoire. Limiter donc les aliments qui augmentent la perméabilité intestinale, dont la
caséine des produits laitiers et le gluten du blé, est donc l'étape la plus importante si on
veut retrouver une bonne perméabilité intestinale.

Certains nutriments apportées par notre alimentation favorisent la reconstruction de la


paroi de la paroi intestinale, ce qui permet de la rendre moins perméable et plus
résistante. La glycine, un acide aminé déficient dans notre alimentation moderne, permet
de réduire la perméabilité intestinale. Mais deux autres composés semblent très
intéressants pour reconstruire la paroi intestinale : la synergie glutamine + zinc. La
glutamine est l'acide aminé roi des cellules à renouvellement rapide comme celles de la
muqueuse intestinale. Le zinc intervient aussi dans le renouvellement des cellules à
renouvellement cellulaire rapide. La glutamine et le zinc sont reconnues pour agir en
synergie pour régénérer la paroi intestinale de façon très efficace. C'est d'ailleurs pour
cela que les bouillons d'os sont conseillés contre les troubles digestifs, grâce à leur
richesse en glycine, glutamine et zinc. Dans le cadre d'une cure pour régénérer en
profondeur la paroi intestinale, voici les posologies conseillées :
- Zinc : 7,5 à 15 mg de gluconate de zinc par jour.
- Glutamine : 3 à 5 g de L-Glutamine par jour.
- Glycine : 10 g par jour.

Un microbiote intestinal équilibré est également indispensable dans le renouvellement


cellulaire de la paroi intestinale. Les prébiotiques (particulièrement ceux issus des fruits et
légumes) sont utilisés par les bactéries intestinales pour synthétiser de l'acide butyrique
(ou butyrate), un acide gras à chaîne courte qui participe à la protection et à la
régénération de la paroi intestinale. Cet acide gras à chaîne courte serait également
capable de traverser la paroi intestinale et d'accéder au reste de l'organisme, où il exerce
des propriétés anti-inflammatoires et anti-cancers, ce qui est bénéfique contre la chute des
cheveux. Cela n'a pas de rapport avec la calvitie, mais l'acide butyrique serait également
utile pour protéger le cerveau et aurait donc un effet préventif vis-à-vis des maladies
neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques...) car l'acide butyrique
intervient dans la régénération de la barrière hémato-encéphalique, la barrière qui sépare
le cerveau du sang pour le protéger des éventuelles toxines qui se baladeraient dans la
circulation sanguine. Lorsque cette barrière devient perméable, elle peut laisser un grand
nombre de toxines accéder au cerveau et y produire de l'inflammation et des dommages
cellulaires. Les études actuelles sur le microbiote semblent même démontrer qu'il serait
possible de régénérer entièrement la barrière hémato-encéphalique en agissant sur le
microbiote intestinal.

Pour régénérer la paroi intestinale, on peut donc agir sur 4 points :


- limiter les toxines et molécules qui augmentent la perméabilité de la paroi intestinale,
notamment le gluten, la caséine et les produits ultra-transformés.
- limiter la prise d'antibiotiques.
- adopter une alimentation riche en fruits, légumes, baies, fruits à coques, herbes
aromatiques, etc... et éventuellement recourir à une supplémentation en probiotiques et
prébiotiques dans le cadre d'une cure.
- consommer les nutriments nécessaires au renouvellement cellulaire de la muqueuse
intestinale : glutamine, zinc et glycine.

VI - CALCIFICATION ET FIBROSE

1 - Circulation sanguine et pousse des cheveux

Comme nous l'avons vu, la pousse des cheveux dépend intimement de l'apport sanguin
des follicules pileux. Les cuirs chevelus chauves ont jusqu'à 2,6 moins de flux sanguin que
les cuirs chevelus non chauves (avec un apport en oxygène 40% inférieur). Pour
comprendre comment la circulation sanguine influence la pousse des cheveux, nous
allons tout d'abord regarder ce schéma simple d'un follicule pileux :
Dans la racine du cheveu se trouve la papille dermique, qui absorbe les nutriments
nécessaires à la croissance des cheveux qui lui sont apportés par le sang (par les
vaisseaux sanguins que l'on peut voir juste en dessous). Ce sont principalement des
acides aminés soufrés (cystéine et méthionine), du zinc, des vitamines B, du cuivre et du
magnésium. Sans cet apport en sang et donc en nutriments, le cheveu ne peut pas
pousser, le follicule ne peut plus produire de cheveu. Une mauvaise nutrition du follicule
pileux rend le cheveu plus fin, plus cassant. La DHT se fixe sur les récepteurs androgènes
et coupe l'apport en sang des follicules pileux, ce qui entraîne la miniaturisation du cheveu
puis sa chute. Néanmoins, nous verrons par la suite qu'il est possible que la DHT ne soit
pas la première responsable de la calvitie, et de loin.

Un autre élément est indispensable pour la pousse des cheveux : l'oxygène. Sans
oxygène, les cellules ne peuvent pas fonctionner, car c'est grâce à l'oxygène que les
mitochondries (les "centrales énergétiques" au cœur des cellules chargées de produire
l'énergie de l'organisme) parviennent à utiliser le sucre pour produire l'ATP, l'énergie
cellulaire nécessaire au fonctionnement de toutes les cellules. C'est pourquoi des
carences en fer et en vitamines B9 et B12, qui entraînent une anémie, peuvent facilement
induire la chute des cheveux. Cependant, avec le temps, les mitochondries peuvent
s'épuiser et devenir moins efficace. Cela arrive :
- si les niveaux de magnésium et de vitamine B6 sont insuffisants.
- à cause de l'inflammation systémique chronique.
- lors de l'utilisation de statines (les médicaments anti-cholestérols), qui, en bloquant la
voie nécessaire à la synthèse du cholestérol, bloquent également la voie nécessaire à la
synthèse d'une molécule essentielle : la coenzyme Q10.
La coenzyme Q10 est le précurseur de l'ATP, 95% de l'énergie cellulaire est produite grâce
à la coenzyme Q10. Les niveaux de coenzyme Q10 ont tendance à diminuer avec l'âge. À
50 ans, la production de coenzyme Q10 diminue en moyenne de 25% par rapport à l'âge
de 20 ans. Et à 80 ans, la diminution peut aller jusqu'à 60%. Dans ce cas, une
supplémentation en coenzyme Q10 peut être utile. Si vous voulez vous supplémentez et
que vous prenez un multivitamines, vous n'avez probablement pas besoin de prendre un
complément alimentaire de coenzyme Q10 car on en retrouve généralement déjà dans les
multivitamines comme dans ceux que j'ai conseillé dans le premier chapitre. Un adulte en
bonne santé produit en moyenne entre 10 et 20 mg de coenzyme Q10 par jour, des
compléments alimentaires d'au moins 30 mg seraient donc suffisants. Il n'est donc pas
utile de prendre des doses à hauteur de 100 mg de coenzyme Q10 par jour comme dans
les études menées sur cette molécule, à moins de souffrir de certaines pathologies ou de
prendre des statines qui diminuent les niveaux de coenzyme Q10. Au Japon, les statines
sont systématiquement prescrites avec un complément alimentaire de coenzyme Q10,
pour éviter la carence en cette molécule.

Dans le cadre de l'alopécie androgénétique, la circulation sanguine est fortement


perturbée par trois phénomènes : la calcification, la fibrose et la tension du cuir chevelu.

2 - Calcification et besoins en calcium

La calcification est un phénomène pendant lequel des dépôts de calcium viennent se loger
sur la paroi des vaisseaux sanguins, ce qui les rends plus rigides, provoque de
l'inflammation et perturbe la circulation sanguine. Le passage du sang dans le vaisseau
risque même d'être complètement coupé en ce qui concerne les petits capillaires
sanguins. Et il se trouve que le cuir chevelu est alimenté en sang par de petits capillaires
sanguins et que ces derniers sont très sensibles aux phénomènes de calcification. La
calcification est présente en grande quantité dans le cuir chevelu des hommes chauves.
Les parties du cuir chevelu qui se dégarnissent avec l'âge semble être beaucoup plus
touchées par ce phénomène, ce qui mène à une interrogation dont je n'ai pas encore la
réponse aujourd'hui : est-ce la DHT qui provoque une inflammation susceptible
d'augmenter les calcifications, ou est-ce la calcification des vaisseaux sanguins qui, en
provoquant de l'inflammation, augmentent la sensibilité des récepteurs à la DHT (car nous
savons maintenant que l'inflammation joue un rôle important dans l'augmentation de la
sensibilité des récepteurs androgènes) ? Dans les deux cas, il est judicieux de commencer
par adopter une alimentation anti-inflammatoire.

Les calcifications ne sont pas forcément causées par une alimentation riche en calcium.
On a longtemps recommandé durant ces dernières décennies de manger des produits
laitiers quotidiennement pour avoir des os solides grâce à leur grande richesse en
calcium. Le problème est que l'incidence de l'ostéoporose, une maladie dans laquelle les
os se déminéralisent progressivement et deviennent fragiles, a considérablement
augmenté en France depuis ces dernières décennies aussi. Au Japon, où la
consommation de produits laitiers est très faible, on constate que les japonais souffrent
beaucoup de moins de fractures et de maladies osseuses que les français, malgré que
notre consommation de produits laitiers. Et les études nous montrent que les apports
totaux en calcium sont même plus faibles au Japon qu'en France, et qu'il n'y a aucune
différence génétique significative entre le fonctionnement des os chez les japonais et chez
les français. Pareil en Gambie, un pays situé en Afrique de l'Ouest, où les apports en
calcium sont d'en moyenne 195 mg par jour, pouvant aller jusqu'à atteindre 340 mg. Pour
rappel, l'apport journalier recommandé en calcium en France est de 800 à 1200 mg de
calcium par jour, et l'apport alimentaire en calcium moyen en France est d'environ 800 mg.
Après analyse, les gambiens ont effectivement une moins bonne densité minérale
osseuse que les français, et pourtant, malgré qu'il n'y ait aucune différence génétique
significative, les gambiens souffrent beaucoup moins de fractures que les français ! Et
comme nous l'avons vu précédemment, les produits laitiers sont problématiques à cause
de la présence de caséine.

Les produits laitiers présentent d'autres inconvénients qui font douter de leur efficacité
quant à la protection des os :
- le calcium des produits laitiers est très peu biodisponible (absorbable par l'organisme),
de l'ordre de 40%, contre 70% du calcium des végétaux.
- ils sont fortement acidifiants, ce qui est un facteur de risque important de
déminéralisation osseuse à long terme.
- ils contiennent des pesticides, des facteurs de croissance et des hormones synthétiques
qui perturbent l'équilibre hormonal.
- selon plusieurs études, l'insuline bovine présente dans le lait de vache peut provoquer le
diabète de type 1 chez les enfants qui y seraient seraient prédisposés génétiquement, une
maladie incurable qui nécessite un traitement à vie.
- d'autres études ont trouvé qu'au dessus de 1200 mg de calcium par jour (une dose
atteignable facilement quand on consomme beaucoup de produits laitiers), le risque
cardiovasculaire augmente.

Selon l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, nos besoins en calcium se trouveraient


plutôt aux alentours de 600 voire 550 mg par jour. Sauf que notre besoin en calcium varie
selon notre équilibre acido-basique : plus l'alimentation est acide, plus les fuites de
minéraux basifiants osseux (dont le calcium) sont importantes, donc le besoin augmente.
Une carence en vitamine D, qui est nécessaire à l'absorption du calcium au niveau
intestinal, peut aussi entraîner une carence en calcium. Mais dans ce cas, il vaut
évidemment mieux corriger le statut en vitamine D plutôt que d'augmenter l'apport en
calcium. Le calcium est évidemment nécessaire à la minéralisation osseuse et dentaire, à
la coagulation sanguine, aux contractions musculaires, à la conduction nerveuse, etc...
c'est pourquoi il est important d'adopter une alimentation riche en végétaux, notamment en
légumes et en fruits à coques qui sont riches en calcium. Par exemple, l'amande est aussi
riche en calcium que le lait de vache.

On peut donc constater que consommer seulement du calcium est insuffisant pour
protéger nos os, et cela crée des calcifications qui peuvent devenir très mauvais pour la
microcirculation sanguine du cuir chevelu. Les dépôts de calcium peuvent même
empêcher le passage du sang, faisant mourir les kératinocytes. Pour être apporté aux os
et aux dents (là où se trouve 99% du calcium dans l'organisme) et ne pas se loger dans
les vaisseaux sanguins, le calcium a besoin d'être "guidé" par certains nutriments. Des
troubles de la thyroïde, qui se charge de réguler les taux de calcium dans le sang, peuvent
également provoquer des calcifications des vaisseaux sanguins. Enfin, un mauvais
équilibre acido-basique augmente également les fuites de calcium osseux dans le sang ce
qui peut provoquer des calcifications.

3 - Comment prévenir la calcification

Certains nutriments "guident" le calcium dans les os et les dents, l'empêcher de calcificer
les vaisseaux sanguins. Ces nutriments sont la vitamine D, la vitamine K2 et le
magnésium. La vitamine D permet l'absorption du calcium au niveau intestinal et sa
fixation sur les os et les dents. La vitamine K2 joue un rôle très important pour fixer le
calcium dans les os et les dents. Enfin, le magnésium participe à la minéralisation des os
et des dents et participe aussi à guider le calcium dans les os et les dents. Le problème
est qu'une grande majorité de la population française est carencée en ces nutriments :
90% des français sont en carence de vitamine D en hiver, et au moins 50% seraient en
déficit chronique, 8 français sur 10 manquent de magnésium dont au moins la moitié
n'atteindraient pas les 2/3 de l'apport journalier recommandé (qui est de 6 mg de
magnésium par kg / jour, soit 360 mg de magnésium par jour pour une personne de 60
kg), et une grande partie de la population ne produit probablement pas assez de vitamine
K2 pour permettre une bonne fixation du calcium dans les os et les dents. De plus, selon
une étude présentée à une réunion annuelle du PAS (Pediatric Academic Societies) à
Washington, le magnésium serait au moins aussi important que le calcium pour les os.

Comme nous l'avons vu précédemment, la vitamine K2 est produite par les bactéries
intestinales à partir de la vitamine K1 (qu'on trouve surtout dans les légumes verts)
lorsque le microbiote intestinal est équilibré et que la consommation de végétaux est
suffisante. On retrouve en revanche de la vitamine K2 naturellement dans certains
aliments rares comme le natto, une forme de soja fermenté très consommé au Japon. Et
on sait que les japonais souffrent beaucoup moins d'ostéoporose et de fractures que nous.
Le zinc et la silice interviennent aussi dans la minéralisation osseuse et dentaire, dans une
moindre mesure ; mais comme dit plus haut, la plupart d'entre nous souffrons d'un léger
déficit en zinc et nos réserves de silice ont tendance à se vider avec l'âge car nous ne
consommons plus assez de végétaux, de tissus conjonctifs animaux (peau, moelle
osseuse, cartilage...), d'eau de source, etc... Or toutes ces carences nutritionnelles,
présentes chez la plupart d'entre nous, induisent des calcifications des vaisseaux
sanguins qui sont aggravés par une alimentation trop riche en produits laitiers.

Les acides gras oméga 3 semblent aussi activer la vitamine D pour empêcher les
calcifications dans certaines études, suggérant un effet de synergie entre ces deux
nutriments. Les oméga 3 pourraient augmenter le taux de fétuine 2, une protéine qui se lie
au calcium dans les vaisseaux sanguins pour l'éliminer.

4 - Fibrose et inflammation

L'un des autres grands mécanismes de la chute des cheveux est la fibrose. La fibrose est
une accumulation anormale de collagène au niveau du cuir chevelu. Encore une fois, on
retrouve une grande présence de fibrose dans le cuir chevelu des hommes chauves. Le
phénomène de fibrose est en réalité assez simple : lorsque des tissus sont agressés
(notamment les parois des vaisseaux sanguins), le corps produit du collagène au niveau
du tissu endommagé pour le cicatriser et le réparer. À ce moment-la, c'est l'inflammation. Il
se forme alors ce qu'on appelle un "tissu cicatriciel" qui est majoritairement composé de
collagène, et qui est généralement plus volumineux que le tissu endommagé. Puis
l'organisme, par d'autres mécanismes de réparation, va commencer une réaction anti-
inflammatoire au niveau du tissu cicatriciel pour faire revenir le tissu à la normale. C'est
comme ça que fonctionne généralement l'inflammation et comme dit précédemment, c'est
un mécanisme normal et sain du corps.

Dans le cas de la fibrose, on constate cependant une accumulation anormale de collagène


au niveau du cuir chevelu. Le tissu s'épaissit fortement jusqu'à étouffer complètement les
vaisseaux sanguins et les follicules pileux, ce qui peut bloquer l'apport en sang, en
oxygène et en nutriments des kératinocytes et les faire mourir. On appelle cela la fibrose
périfolliculaire. Grâce à plusieurs études, on peut à peu près être sûr aujourd'hui que cette
accumulation anormale de collagène est due à une inflammation chronique du cuir
chevelu ; l'inflammation agresse les tissus environnants, ce qui a pour conséquence de
déclencher des réactions inflammatoires qui vont inciter le corps à produire une grande
quantité de collagène, jusqu'à produire de la fibrose. Dans le cuir chevelu des hommes
chauves, la fibrose semble très liée à la DHT, comme la calcification. Mais encore une fois,
on ne sait pas exactement si c'est la DHT qui crée une inflammation qui entraîne le
phénomène de fibrose, ou si c'est l'inflammation causant la fibrose qui augmente la
sensibilité des récepteurs à la DHT, et la fibrose qui entraîne à son tour une augmentation
de l'expression des récepteurs androgènes en bloquant l'apport en oxygène. Dans les
deux cas, encore une fois, on se rend compte qu'il est judicieux d'adopter une alimentation
anti-inflammatoire.

Les radicaux libres peuvent également causer de la fibrose en provoquant du stress


oxydatif dans les vaisseaux sanguins du cuir chevelu, ce qui peut conduire à une
inflammation qui contribue à la fibrose périfolliculaire. Mais certaines molécules sont
reconnues scientifiquement pour leur action fortement antioxydante et protectrice sur les
vaisseaux sanguins. Ces molécules, ce sont les flavonoïdes, et surtout les anthocyanes,
des molécules de la famille des flavonoïdes très étudiées pour leur action sur la
microcirculation. Les flavonoïdes sont contenus dans les fruits, les légumes, les fruits à
coques, etc... tandis que les anthocyanes se trouvent en grande quantité dans les baies
(myrtilles, cassis, framboises...), qui en sont extrêmement riches. L'oignon rouge, les fruits
et légumes violets et l'artichaut sont aussi des sources intéressantes d'anthocyanes. Il y a
également la vitamine E et le sélénium, qui peuvent protéger la paroi des vaisseaux
sanguins du stress oxydatif. Enfin, il y a la quercétine.
La quercétine est le flavonoïde le plus puissant que l'on connaisse et le plus actif dans le
corps humain. Des études menées sur l'Homme ont montré qu'une supplémentation en
quercétine, à dose de 500 mg, pouvait faire baisser de manière significative le taux
d'inflammation et améliorer la santé cardiovasculaire. Chez les personnes hypertendues,
une supplémentation en quercétine a montré la capacité de diminuer significativement la
pression artérielle. La quercétine a une action antioxydante particulièrement puissante sur
les vaisseaux sanguins et serait capable de diminuer la perméabilité des capillaires
sanguins. On la retrouve surtout dans l'oignon rouge, les baies, la pomme, l'ail, le thé vert
et les choux.

Il est aussi important de préciser que la calcification et la fibrose peuvent être stimulées
par l'IGF-1 (Insuline-Like Growth Factor-1). L'IGF-1 est un facteur de croissance qui
stimule la croissance des cellules saines, mais aussi celles des cellules malsaines. Il est
normal d'avoir un peu d'IGF-1, mais en cas de surstimulation, l'IGF-1 peut également
favoriser les mutations de l'ADN, ce qui augmente le risque de cancer. L'IGF-1 est un
facteur de croissance qui, comme son nom l'indique, ressemble à l'insuline. C'est l'insuline
qui stimule la production d'IGF-1 ; par conséquent, si on produit trop d'insuline, ce qui est
le cas lorsque nos cellules sont résistantes à l'insuline (car le pancréas augmente sa
production d'insuline pour essayer de faire rentrer le plus de sucre possible dans les
cellules), on produit probablement trop d'IGF-1. D'où l'utilité d'adopter une alimentation à
IG bas à modéré, ce qui revient à l'un des principes d'une alimentation anti-inflammatoire.

5 - Tension du cuir chevelu et inflammation

Un autre phénomène peu connu qui pourrait être impliqué dans la calvitie est la tension
chronique du cuir chevelu. C'est la contraction chronique des muscles du cuir chevelu, qui
"étouffent" littéralement les vaisseaux sanguins, ce qui réduit l'apport en sang des
follicules pileux. Cette tension chronique du cuir chevelu peut provoquer une inflammation
chronique locale qui à son tour peut augmenter les niveaux de DHT, favorisant l'apparition
de l'alopécie androgénétique. Selon le Dr Freund, un chercheur spécialisé dans l'alopécie
androgénétique à l'Université de Toronto, jusqu'à 80% des hommes atteints d'alopécie
androgénétique auraient une tension chronique du cuir chevelu, les muscles entourant le
cuir chevelu sont presque toujours contractés de façon involontaire. Et il est peut être
probable que cette tension chronique du cuir chevelu, en diminuant l'apport sanguin des
follicules pileux et en favorisant l'inflammation, causent davantage de fibrose en faisant
descendre le taux d'oxygène sous un certain seuil.

Dans un étude menée par le Dr Freund, ce dernier a donc décidé d'injecter du botox (un
neuro-modificateur qui paralyse les muscles, il est surtout utilisé en chirurgie esthétique
contre les rides) dans le cuir chevelu d'hommes chauves pour paralyser les muscles du
cuir chevelu. Il a ensuite refait une série d'injections 6 mois plus tard. Et après presque un
an, 90% des hommes de l'étude avaient pu observé des repousses avec une
augmentation du nombre de cheveux d'en moyenne 18%. Cela suggère que la paralysie
des muscles du cuir chevelu améliore la croissance des cheveux, probablement en
améliorant alors la microcirculation sanguine du cuir chevelu. En 2015, cette même équipe
de recherche que lorsque les muscles du cuir chevelu se contractent, ils forment un
modèle très similaire à la progression de l'alopécie androgénétique :

Ces preuves suggèrent donc largement qu'ils existeraient une tension chronique des
muscles du cuir chevelu qui contribuerait également à la calvitie. Cela ne veut pas dire
que vous devez vous injecter du botox pour paralyser les muscles de votre cuir chevelu,
ne faites quand même pas ça surtout quand l'on connaît les dangers du botox, qui pourrait
migrer dans le cerveau en passant par les nerfs pour rejoindre le système nerveux central.
Une étude chinoise ayant étudié une "thérapie" basée sur le massage appelée la
Detumescence Therapy aurait montré des résultats impressionnants sur la repousse des
cheveux. Le massage peut enfaite détendre les muscles et améliorer la circulation
sanguine tout en combattant d'autres phénomènes à l'origine de la calvitie, ce qui
expliquerait ses bienfaits. Nous en reparlerons plus en détail dans le chapitre sur les
solutions naturelles contre la calvitie.

6 - La DHT, un anti-inflammatoire ?

Au final, on se rend compte que tous ces phénomènes dépendent en partie les uns des
autres, avec un point commun : l'inflammation chronique. De plus en plus d'études
suggèrent aujourd'hui que la DHT ne serait peut être pas la première responsable dans
l'apparition de l'alopécie androgénétique. Enfaite, la DHT pourrait peut être bien même
avoir un rôle anti-inflammatoire, dans certains cas. Les calcifications et la fibrose sont des
phénomènes qui peuvent apparaître partout dans le corps, provoquant de l'inflammation
chronique. En réponse à cette inflammation, l'organisme peut envoyer des cytokines et
des hormones anti-inflammatoires, dont la DHT, pour essayer de diminuer l'inflammation.
C'est ainsi que la DHT s'accumule au niveau du cuir chevelu (en raison des calcifications
des vaisseaux sanguins, de la fibrose et de la tension du cuir chevelu), se fixant sur les
récepteurs androgènes qui y sont sensibles et provoquerait la calvitie. De même,
l'augmentation de la DHT au niveau du cuir chevelu pourrait être la réponse anti-
inflammatoire de l'organisme due à l'inflammation des glandes sébacées causée par
certains shampoings (nous en reparlerons dans le chapitre dédié aux solutions naturelles).

On se rend alors compte que, même si la DHT cause la calvitie, elle n'est pas la première
responsable et est même probablement une conséquence d'un problème plus globale :
l'inflammation systémique chronique, et ce avec les prédispositions génétiques de chacun.
De plus, au niveau des kératinocytes qui ne sont pas sensibles à la DHT, la DHT semble
au contraire favoriser la croissance des cheveux et des poils, ce qui pourrait justifier de
penser qu'elle aurait un rôle anti-inflammatoire, mais qu'elle joue au contraire un rôle pro-
inflammatoire lorsqu'elle se trouve au niveau des follicules pileux du cuir chevelu (et de la
prostate) où se trouve les récepteurs sensibles à la DHT. C'est pourquoi la pousse
précoce de la barbe chez les adolescents pourrait être le signe d'un taux de DHT élevé,
sans que cela ne soit forcément corrélé à la calvitie, en fonction de nos prédispositions
génétiques qui peuvent elles-mêmes être influencées par notre mode de vie.

VII - LA THYROÏDE

1 - Système endocrinien, testostérone et oestrogènes

L'alopécie androgénétique est souvent associée à la DHT, car elle est présente en grande
quantité dans les zones chauves du cuir chevelu. Ce qui est moins connu est que la
calvitie est également causée par un excès d'oestrogènes chez l'homme, et plus
précisément d'un déséquilibre du ratio testostérone / oestrogènes, qui doivent respecter
un certain équilibre. Cet équilibre est régulée par le système endocrinien, et plus
précisément par la thyroïde. Et lorsque ce ratio est déséquilibrée, qu'il y a un déséquilibre
hormonal, il se produit une inflammation systémique qui contribue grandement à la
calvitie. Les études suggèrent que les jeunes hommes qui ne souffrent pas de perte de
cheveux ont un taux de testostérone élevé et un taux d'oestrogènes faible alors que les
jeunes hommes chauves ont généralement un faible taux de testostérone et un taux élevé
d'oestrogènes.

La thyroïde est une glande située dans le cou, au niveau de la trachée. Cette petite glande
a un rôle essentiel : elle produit les hormones thyroïdiennes, les fameuses hormones T3
(la triiodothyronine) et T4 (la thyroxine), qui ont plusieurs fonctions physiologiques
essentielles :
- elles régulent le métabolisme, la température corporelle et le transit intestinal
- elles favorisent la solidité des os et le bon fonctionnement du cerveau.
- elles favorisent l'hydratation de la peau.
- elles influent sur l'humeur, et dans une moindre mesure le taux de cholestérol et la
glycémie.
- elle permet... la bonne pousse des cheveux ! Notamment en régulant le ratio
testostérone / oestrogènes et en contrôlant l'inflammation.
- elle permet un bon apport en oxygène des cellules, et c'est intéressant dans le cas de
l'alopécie androgénétique car l'oxygène est un excellent régulateur de la DHT.
Un dérèglement de la thyroïde a un impact plus ou moins important sur chacun de ces
paramètres. Lorsque la thyroïde ne produit pas assez d'hormones thyroïdiennes, qu'elle
fonctionne au ralentie, on parle d'hypothyroïdie. Et au contraire, lorsque la thyroïde produit
trop d'hormone thyroïdiennes, qu'elle est sursollicitée, on parle d'hyperthyroïdie.

C'est pour cela qu'on peut souvent se sentir fatigué, irritable, avoir une impression de
"brouillard mental" ou les mains et les pieds froids dans le cas d'une hypothyroïdie. Un
symptôme courant de l'hypothyroïdie qui ne trompe pas est la perte de densité sur le tiers
externe des sourcils. Mais les cheveux fins, secs, cassants, qui poussent lentement et
même la chute des cheveux peuvent être fortement influencés par des dérèglements de la
thyroïde. Ce n'est donc pas qu'une question de cheveux, mais aussi de santé en générale.
Le problème est que notre alimentation occidentale est assez pauvre nutritionnellement et
exceptionnellement pro-inflammatoire ce qui favorise l'apparition de troubles de la thyroïde
à long terme. Or, ces problèmes pourraient être évités grâce à une hygiène de vie
particulière.

Les troubles de la thyroïde sont favorisés par :


- des carences en vitamines, minéraux et oligo-éléments essentiels à son fonctionnement :
l'iode, le zinc, le sélénium, le magnésium, mais aussi les vitamines B et D.
- le manque d'activité physique.
- le manque de sommeil.
- le stress.
- l'alcool et le tabac.
- une surexposition aux métaux lourds.
- une surexposition aux halogènes qui entraîne une mauvaise captation de l'iode par la
thyroïde ; un problème peu connu en France.

Enfin, une autre fonction très importante de la thyroïde est de produire l'hormone
parathyroïdienne qui régule les taux de calcium dans le sang. Un dérèglement de la
thyroïde peut augmenter les fuites de calcium osseux dans le sang et provoquer des
calcification des vaisseaux sanguins, très nuisibles pour les cheveux.

2 - Le protocole spécial thyroïde

L'iode est le minéral de la thyroïde par excellence. L'iode est crucial pour permettre à la
thyroïde de produire les hormones thyroïdiennes, la T3 et la T4. Une carence en iode peut
provoquer une hypothyroïdie, mais la carence en iode est rare aujourd'hui dans les pays
modernes grâce à l'enrichissement en iode du sel de table. Cependant, on recommande
de plus en plus de diminuer nos apports en sel, et à juste titre puisque l'excès chronique
de sel, très fréquent dans les pays modernes comme la France, augmente fortement le
risque de développer de l'hypertension artérielle à long terme. Dans ce cas, vers quels
aliments se tourner pour combler nos besoins en iode ? Les produits de la mer sont notre
plus grande source d'iode naturelle. Les aliments riches en iode autre que le sel sont :
- le poisson : une consommation de 2 à 3 portions de poisson par semaine est conseillée
- les crustacés
- les coquillages
- les œufs dans une moindre mesure
Le tabac diminue nettement le taux d'iode dans le sang. Les fumeurs ont une
concentration en iode dans le sang jusqu'à 50% plus basse. Mais ce qui est moins connu,
c'est qu'il n'y a pas que l'iode qui permet à la thyroïde de fabriquer les hormones
thyroïdiennes. La thyroïde a également besoin de tyrosine, un acide aminé produit par les
bactéries intestinales comme vu précédemment. Un microbiote équilibré est donc aussi un
gage de bonne santé thyroïdienne.

Le sélénium et le zinc sont également des oligo-éléments essentiels au fonctionnement de


la thyroïde. La thyroïde produit 10% des hormones T3 "actives" et 90% des hormones T4
"inactives". Les hormones thyroïdiennes T4 sont converties en hormones thyroïdiennes T3
au niveau du foie grâce à une enzyme qui fonctionne grâce à la présence de sélénium et
de zinc. Le cuivre et le fer sont aussi importants pour le fonctionnement de cette enzyme.
Dans une étude menée en Iran en 2015, 68 volontaires ont reçu pendant 8 semaines soit :
- un placebo
- des suppléments de zinc
- des suppléments de sélénium
- des suppléments de zinc et de sélénium
Résultats : par rapport au groupe placebo, le niveau d'hormone T3 produite par la thyroïde
a augmenté significativement dans le groupe ayant reçu la supplémentation en zinc, avec
ou sans sélénium ; dans le groupe ayant reçu la supplémentation en zinc et en sélénium,
on constate aussi que le niveau d'hormone T4 (l'hormone convertie en T3) a
significativement augmenté et que le niveau de THS (un marqueur de l'activité
thyroïdienne, plus la THS est élevée moins la thyroïde produit d'hormones thyroïdiennes)
a diminué. Dans le cas d'une hyperthyroïde, le zinc et le sélénium sont aussi efficaces
pour réguler la production d'hormones thyroïdiennes et le niveau de THS.

Un autre minéral souvent oublié et pourtant essentiel au fonctionnement de la thyroïde : le


magnésium. Dans plusieurs études, on constate que le magnésium est un excellent allié
de la thyroïde, et qu'il la soutient notamment en cas d’hypothyroïdie en améliorant la
fixation des hormones thyroïdiennes T3 sur les cellules en permettant au cortisol d'agir (le
cortisol est une hormone qui utilise beaucoup de magnésium).

Chaque cellule du corps possède des récepteurs d'hormones thyroïdiennes, sur lesquels
les hormones T3 viennent se fixer pour agir. C'est la vitamine D et le cortisol, une hormone
produite par les glandes surrénales, qui permettent aux hormones thyroïdiennes de se
fixer sur les cellules pour jouer pleinement leur rôle dans l'organisme. Certains rares cas
d'hypothyroïdie pourraient même être corrigés par une supplémentation en vitamine D à
haute dose.

Les vitamines B favorisent le bon fonctionnement de la thyroïde en générale, en particulier


les vitamines B2, B3, B6 et B12. Les vitamines B2, B3 et B6 sont impliqués dans la
production de la T3 et de la conversion de l'hormone T4 inactive en hormone T3 active,
tandis que la vitamine B12 permet le bon déroulement des mécanismes de production et
de conversion des hormones thyroïdiennes et protège la thyroïde de la toxicité des métaux
lourds, omniprésents dans notre mode de vie moderne, et notamment du mercure. Enfin,
en réalité, la vitamine B12 répare les dégâts causés par le virus Epstein-Barr (EVB), qui
est délétère pour la thyroïde et qui concerne plus de 90% des problèmes thyroïdiens, et
qui est notamment alimenté par les métaux lourds et plus particulièrement le mercure. À
savoir que le virus d'Epstein-Barr fait partie de la famille des herpès et est très courant, il
serait présent chez au moins 90% des adultes, caché en dormance dans le système
immunitaire.
Enfin, l'activité physique est excellente pour la santé de la thyroïde, et est notamment utile
pour améliorer les symptômes de l'hypothyroïdie. Différents facteurs comme le tabac,
l'alcool, le manque de sommeil et le stress sont à limiter pour permettre à la thyroïde de
fonctionner correctement. Le stress, notamment, est une cause majeure de déséquilibre
hormonal dans notre société moderne : pour combattre le stress, les glandes surrénales
produisent du cortisol, l'hormone qui nous permet de résister aux situations stressantes.
Mais notre mode de vie est tellement stressant que le résultat à long terme est un
épuisement des glandes surrénales, et une diminution de la production du cortisol. Or,
comme dit précédemment, le cortisol est aussi nécessaire pour permettre aux hormones
thyroïdiennes de se fixer sur les cellules.

Avant de passer à la suite, j'aimerais approfondir le sujet de l'iode. En réalité, l'iode n'est
pas utile qu'à la thyroïde. La majorité des glandes du corps ont besoin d'iode pour produire
des substances nécessaires à son fonctionnement. Or, l'apport journalier recommandé qui
est de 150 mcg d'iode par jour a été fixé par rapport aux besoins en iode de la thyroïde
seul. Il est probable que les besoins réels en iode de l'organisme soient plus élevés, voire
beaucoup plus élevés. La dose limite de sécurité fixée pour l'iode est de 1000 mcg par
jour. Au-delà, certaines études trouvent des effets secondaires comme des troubles de la
thyroïde. Mais au Japon, la consommation moyenne d'iode est de 13 000 mcg par jour,
soit 13 fois plus que la dose limitée de sécurité, et ce sans le moindre effet secondaire,
sans compter que le Japon est le pays ayant la plus grande longévité du monde. Il
semblerait que les apports alimentaires d'iode n'aient pas d'effet secondaire, ils auraient
peut être même des effets bénéfiques, et ce même à des doses très élevées. Néanmoins,
cela ne veut pas dire qu'il faut absorber des méga-doses d'iode en mangeant des algues
tous les jours ou en prenant des compléments alimentaires. 300 mcg d'iode par jour
semble suffisant pour garder un bon équilibre hormonal.

La myricétine, un flavonoïde, permet de préserver l'iode cellulaire et de réduire sa fuite. La


myricétine se trouve surtout dans les baies (myrtilles, fraises, framboises, etc...). Selon
des études réalisées in vitro, le kaempférol, un autre flavonoïde, pourrait augmenter
jusqu'à 10 fois l 'activité de l'enzyme qui convertit la T4 en T3. Mais ce genre d'étude n'est
pas toujours fiable à 100%, les expériences in vitro se vérifient rarement à l'identique dans
le corps humain qui est beaucoup plus complexe. Mais sinon, le kaempférol est quand
même un flavonoïde reconnu pour son action antioxydante très intéressante. Les aliments
riches en kaempférol sont les baies (surtout les mûres et les fraises), le brocoli et les
épinards.

3 - Halogènes et captation de l'iode par la thyroïde

Dans la plupart des cas d'hypothyroïdie, le statut en iode est bon. Dans ce cas, si le
problème ne vient pas d'une carence en micronutriments essentiels, l'hypothyroïdie peut
être la conséquence d'une mauvaise captation de l'iode par la thyroïde, ce qui entraîne
alors une baisse de la production des hormones thyroïdiennes. En cause : les halogènes,
une problématique peu connue en France. La surexposition aux halogènes perturbe la
captation de l'iode par la thyroïde

L'assimilation de l'iode par la thyroïde est fortement perturbée par les halogènes dont le
brome. Le brome est retrouvé dans les pâtisseries et surtout dans le pain. Dans les
années 20, pour enrayer l'épidémie de goitres (un gonflement anormal de la thyroïde qui
résulte d'une carence sévère en iode), on enrichit systématiquement le sel en iode. Puis,
les recommandations nutritionnelles ont évolué pour conseiller de limiter l'apport en sel,
qui est surconsommé aujourd'hui. Les gens consommaient donc de moins en moins de
sel. Dans les années 60, on décide alors d'enrichir le pain en iode, pour contrebalancer la
diminution de la consommation du sel. Puis l'iode dans le pain et les pâtisseries en
générale a été remplacé par du brome dans les années 80 qui améliorait la texture de la
pâte.

Or, l'iode et le brome sont tous les deux des éléments chimiques de la famille des
halogènes. Les halogènes sont classés dans la 17ème colonne du tableau périodique des
éléments chimiques :

Étant tous les deux des halogènes, ils rivalisent dans l'organisme l'un et l'autre pour se
fixer sur les sites récepteurs, qui sont destinés à l'iode. Le brome va venir se fixer aux
mêmes récepteurs dans l'organisme que ceux destinés à l'iode. Ce qui veut dire que
même si l'on trouve assez d'iode dans son alimentation, le brome empêchera l'absorption
de l'iode nécessaire au fonctionnement de la thyroïde. Or, on trouve également d'autres
éléments chimiques de la famille des halogènes dans notre quotidien et qui perturbent la
captation de l'iode par la thyroïde, ce qui favorise à long terme l'apparition des troubles de
la thyroïde : le fluor dans les dentifrices conventionnels notamment, et aussi le chlore dans
l'eau du robinet. Bien que des études semblent avoir montré la capacité du fluor à se lier
au calcium pour former du calcium fluorinate, qui est censé protéger les dents des caries,
ces résultats sont très contestés par la communauté scientifique actuelle et notamment
par le groupe très réputé Cochrane, qui détermine après analyses que fluor est
entièrement inutile pour les dents des enfants jusqu'à au moins 10 ans voire même
potentiellement dangereux pour leur santé. Le fluor est aussi suspectée de provoquer des
calcifications au niveau de la glande pinéale, la partie du cerveau qui gère les cycles
d'éveil et de sommeil. La calcification de cette glande perturbe la sécrétion de mélatonine,
aussi appelée "l'hormone du sommeil" car elle nous permet de nous endormir et de
détoxifier le cerveau pendant la nuit. Il est d'ailleurs impossible d'être en carence de fluor
car il est déjà présent partout dans notre alimentation, il est naturellement présent dans les
végétaux sous forme de fluorure de calcium contrairement au fluorure de sodium qui est
utilisé dans les dentifrices conventionnels et qui est un déchet de l'industrie de l'aluminium.
Les dentifrices naturels à l'huile essentielle de menthe poivrée sont une très bonne
alternative aux dentifrices fluorés, grâce aux propriétés anti-microbiennes de l'huile
essentielle de menthe poivrée.

Lors de l'incident nucléaire à Tchernobyl, on distribua à plusieurs centaines de kilomètres


à la ronde des comprimés d'iodure de potassium, pour protéger les habitants proches des
irradiations toxiques et potentiellement cancérigènes rejetées par l'explosion de la centrale
nucléaire. On sait aujourd'hui que l'iode protège des radiations, de produits chimiques, de
polluants environnementaux cancérigènes, de métaux lourds et notamment des
hydrocarbures halogénés (les gaz polluants contenant au moins un atome d'halogène) qui
eux aussi entrent en compétition pour se fixer sur les récepteurs destinés à l'iode dans
l'organisme. L'iode protège également du brome, du fluor et du chlore, qui sont toxiques,
mais qui rivalisent eux aussi avec l'iode qui nous donne cette protection. L'iode permet
également de réguler l'équilibre hormonal, et notamment l'équilibre testostérone /
oestrogènes ce qui diminue le risque de cancer du sein chez la femme, mais aussi le
risque de cancer de la prostate et d'alopécie androgénétique chez l'homme. Pour un bon
équilibre hormonal, il est donc nécessaire d'apporter les éléments nécessaires au
fonctionnement de la thyroïde (iode, zinc, sélénium, magnésium, vitamines B et D) et
d'éviter dans la mesure du possible les sources d'halogènes.

4 - Perturbateurs endocriniens et métabolisme des xénobiotiques

Les perturbateurs endocriniens sont tous les agents qui perturbent le bon fonctionnement
du système endocrinien dont principalement celui de la glande thyroïde. Ce sont les
pesticides, les additifs alimentaires et surtout les métaux lourds. Les métaux lourds
perturbent fortement le fonctionnement de la thyroïde. Ils alimentent notamment les EVB
(virus d'Epstein-Barr), hautement toxiques pour la thyroïde. Comme dit précédemment, la
vitamine B12 aide à réparer les dégâts causés par les EVB. Mais il est aussi important de
limiter son exposition aux métaux lourds pour avoir une thyroïde en bonne santé sur le
long terme.

Les xénobiotiques sont tous les agents étrangers au corps humain susceptibles de
perturber son fonctionnement ; les perturbateurs endocriniens sont des xénobiotiques. Le
métabolisme des xénobiotiques correspond à la détoxication, l'élimination des
xénobiotiques par l'organisme. Mais alors que les additifs alimentaires peuvent être
éliminés rapidement après avoir arrêté leur consommation, de même que les pesticides
peuvent être éliminés en quelques semaines dans un corps en bonne santé, les métaux
lourds présentent une double problématique : non seulement ils se logent facilement dans
les cellules et sont beaucoup plus difficiles à éliminer, mais de plus ils perturbent le
métabolisme des autres xénobiotiques. Une intoxication aux métaux lourds peut donc
induire une intoxication générale et perturber fortement le système endocrinien. Parmi les
métaux lourds les plus toxiques, on peut citer le mercure et l'aluminium. En ce qui
concerne le mercure, les produits de la mer (notamment le poisson) sont souvent pointés
du doigt. En réalité, le poisson et les produits de la mer en général, s'ils sont bien choisis
et consommés de manière raisonnable, ne concernent qu'environ 10% de la concentration
en mercure dans le sang. De plus, les bénéfices du poisson l'emportent sur les dangers
du mercure pour les doses qu'il présente : le poisson est très riche en acides gras oméga
3 DHA et EPA et en iode, bénéfique à la thyroïde. On peut aussi citer sa richesse en
sélénium et en vitamines B3, B6 et B12.
Il est essentiel de bien choisir ses produits de la mer pour éviter une surexposition aux
métaux lourds. Les gros poissons prédateurs sont en début de chaîne alimentaire, ce sont
donc eux qui accumulent le plus de mercure et qu'il faut éviter : le requin, l'espadon, le bar,
la baudroie et le flétan. Limitez leur consommation à 1 fois par mois. Le thon est aussi une
source importante de mercure à limiter, notamment les boîtes de thon albacore. Selon une
association de consommateurs américaine, un adulte de 80 kg ne devrait pas dépasser
plus d'une boîte de thon albacore par semaine en raison de son taux de mercure. Le
saumon d'élevage, en raison de ses conditions d'élevage, peut parfois présenter des
teneurs en mercure assez élevées. Plus généralement, la majorité des poissons d'élevage
contiennent de grandes quantités de métaux lourds et sont à éviter ; privilégiez le poisson
sauvage, de préférence bio. On privilégie aussi les plus petits poissons en fin de chaîne
alimentaire, qui n'ont pas le temps d'accumuler beaucoup de métaux lourds et sont donc
beaucoup moins contaminés : saumon sauvage, sardines, maquereaux, anchois,
cabillaud.

Parmi les réels coupables de l'intoxication au mercure, on retrouve :


- les vapeurs de mercure relarguées par l'incinération, la combustion de matières fossiles
et l'épandage de pesticides et fongicides : les aliments bios sont beaucoup moins
contaminés au mercure.
- les amalgames dentaires : on dispose aujourd'hui d'alternatives beaucoup plus sûres en
résine.
- des cosmétiques et des médicaments.
- l'alcool et les cigarettes.
- l'eau du robinet.
- les produits du rayon "diététique" qui sont un mensonge en soit car le sucre est remplacé
par des additifs, notamment par de l'aspartame qui est potentiellement cancérigène.
- certaines tisanes et plantes pour infusion.
- certains vaccins qui utilisent le mercure comme conservateur.

Et parmi les sources d'aluminium, on retrouve :


- les déodorants contenant des sels d'aluminium, qui peuvent apporter énormément
d'aluminium dans le sang par voie transcutanée.
- les tupperwares en plastique qui font aussi passer de l'aluminium dans les aliments ;
privilégier les tupperwares en verre.
- les aliments stockés dans du papier d'aluminium, surtout s'ils sont chauffés au micro
ondes dans le papier.
- les poêles en téflon, surtout si elles sont éraflées : elles laissent alors passer beaucoup
d'aluminium dans les aliments lors de la cuisson. Préférer les poêles en inox.
- l'eau du robinet contient souvent des traces d'aluminium et d'autres métaux lourds.
- certains vaccins qui utilisent de l'aluminium comme adjuvant.
Des études très intéressantes ont également montré que la silice pouvait se lier facilement
à l'aluminium et faciliter son élimination par l'organisme. Cette découverte a été confirmée
lors d'études sur la maladie d'Alzheimer, dans laquelle l'aluminium est fortement incriminé
et serait à l'origine de certaines "plaques amyloïdes" retrouvées dans le cerveau de la
plupart des personnes atteintes de la maladie. Mais comme on l'a déjà vu, la silice est peu
présente dans notre alimentation occidentale moderne.

En ce qui concerne les autres métaux lourds, on peut suivre quelques recommandations
plus générales pour limiter efficacement notre exposition :
- éviter l'eau du robinet.
- éviter les insecticides ménagers.
- éviter l'alcool et le tabac.
- limiter les plastiques (emballages, tupperwares...) et privilégier les emballages cartons et
les tupperwares en verre.
- privilégier les produits ménagers bios : les produits ménagers industriels utilisent des
molécules chimiques qui restent en suspension dans les habitations et augmente la
pollution intérieure. Profitez-en : les produits ménagers bios ne sont pas plus chers ni
moins efficaces.
- privilégier les aliments biologiques.

5 - Booster le métabolisme des xénobiotiques

Des mesures d'hygiène de vie particulières peuvent stimuler le métabolisme des


xénobiotiques et améliorer l'élimination des toxines par l'organisme. En ce qui concerne
les pesticides et les additifs alimentaires, des études ont montré qu'il suffit de quelques
semaines à l'organisme après avoir arrêté leur consommation pour se détoxiquer presque
complètement. Mais l'élimination des métaux lourds semble beaucoup plus compliquée.
Parmi les "remèdes miracles" souvent conseillés pour se détoxiquer des toxines, on
retrouve la chlorelle. En effet, la chlorelle a la capacité de se fixer très efficacement aux
métaux lourds pour en faciliter l'élimination. Mais c'est ce même problème qui se retrouve
pendant la culture de la chlorelle : sa capacité à fixer les métaux lourds font de la chlorelle
une algue parfois fortement contaminée aux métaux lourds. Lorsque vous ingérez de la
chlorelle de mauvaise qualité (ce qui est très souvent le cas), vous augmentez parfois
fortement votre consommation de métaux lourds. De plus, les métaux lourds, et surtout le
mercure, se logent facilement dans les cellules et sont difficilement déstockés.

En revanche, la consommation de gras améliore le métabolisme des xénobiotiques. Il a


été démontré qu'une alimentation trop pauvre en graisses ralentissait le métabolisme des
xénobiotiques. La vésicule biliaire, un organe creux au niveau du foie, a pour rôle de
stocker la bile, une substance jaune qu'elle sécrète à partir des déchets qu'il récolte. La
bile a pour fonction principale de digérer les graisses et d'éliminer les agents nocifs
(toxines, hormones...) qu'elle contient. C'est un mécanisme intéressant du corps dans
lequel l'organisme utilise les déchets qu'il accumule pour les transformer en une
substance utile. C'est là que le foie et la vésicule biliaire jouent un rôle important dans le
métabolisme des xénobiotiques. Sauf que c'est la consommation d'acides gras qui permet
la production et l'évacuation de la bile, car cette dernière est utilisée dans la digestion des
graisses. De plus, l'utilisation de la bile pour la digestion des graisses permet l'assimilation
des vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K) car ces dernières se retrouvent souvent
liées aux graisses. Sans graisse, la bile s'accumule dans la vésicule biliaire et devient
épaisse et chargée en toxines. Ces toxines et hormones peuvent alors repasser dans la
circulation sanguine et avoir des conséquences sur le système endocrinien, sur l'équilibre
hormonal.

Accompagner les repas contenant des produits de la mer de légumes verts et d'herbes
aromatiques (persil, basilic, épinards...) est bénéfique pour réduire l'absorption des
métaux lourds : ils sont riches en chlorophylle qui est capable d'attraper les métaux lourds
au niveau du tube digestif et de limiter leur absorption.

Il existe également une molécule produite naturellement par le corps humain qui possède
dans sa structure deux "groupements thiols". Ces groupements sont des assemblages
d'atomes qui forment des sortes de "pinces" qui permettent d'attraper le mercure dans
l'organisme et de l'éliminer. Cette molécule, c'est le glutathion. Rappel sur le glutathion : le
glutathion est l'antioxydant le plus puissant du corps humain et est un puissant détoxifiant,
capable d'éliminer les métaux lourds dans le corps. Sa production tend à baisser avec
l'âge. Cependant, selon plusieurs études, la baisse de la production de glutathion ne serait
pas naturelle. Le glutathion est produit à partir de 3 acides aminés : la cystéine, l'acide
glutamique et la cystéine. L'assemblage de ces amines animés nécessite l'intervention de
certaines enzymes qui nécessitent elles-mêmes certains cofacteurs : le sélénium, le zinc,
le cuivre, le fer et le manganèse. Dans une étude américaine menée sur des personnes
âgées, la supplémentation en glycine (10 g par jour) et en N-acétyl-L-cystéine (300 mg par
jour), une forme stabilisée de la cystéine, a montré la capacité de restaurer totalement les
niveaux de glutathion pour revenir à celui d'adultes jeunes. L'acide alpha-lipoïque possède
également deux groupements thiols et pourrait, dans une moindre mesure, déstocker les
métaux lourds des cellules et favoiser leur élimination.

Petit point sur le sélénium : le sélénium a un rôle particulièrement important dans la


synthèse du glutathion. Le glutathion possède quatre molécules de sélénocystéine, qui
résultent de la lisaion entre le sélénium et la cystéine, le sélénium est donc logiquement
nécessaire à la création de la molécule de glutathion. Plusieurs études ont mis en
évidence la capacité du sélénium à améliorer l'élimination des métaux lourds, notamment
du mercure et du plomb. Cet effet est probablement lié à la capacité du sélénium à
améliorer le niveau de glutathion dans l'organisme. De plus, le sélénium a aussi un rôle
important dans le fonctionnement de la thyroïde et participe à la fabrication de la kératine,
protéine principale du cheveu ; une carence en sélénium peut se traduire par une chute de
cheveux. De bons niveaux en chacun de ces nutriments : glycine, cystéine, sélénium, zinc,
fer, cuivre et manganèse semble donc un bon moyen de favoriser l'élimination des métaux
lourds.

VIII - FOIE ET CHUTE DE CHEVEUX

1 - Le rôle du foie

Le foie est le véritable centre anti-poison de votre corps, la "station d'épuration". Il participe
à plus de 300 fonctions vitales et joue un rôle particulièrement important dans :
- la digestion des protéines, des glucides et des lipides.
- la synthèse de certaines protéines par assemblage d'acides aminés.
- l'énergie et le système immunitaire.
- l'équilibre hormonal : il est notamment responsable de l'hormone thyroïdienne T4 en
hormone thyroïdienne T3.
- la sécrétion de la bile qui participe à la digestion des graisses et à l'élimination des
toxines (alcool, drogue, pesticides, médicaments...).
- le métabolisme des xénobiotiques.
- l'équilibre acido-basique.
Le foie est un organe tellement important qu'il est capable de se régénérer même après
de sévères lésions. C'est le seul organe du corps capable de se régénérer entièrement si
l'on enlève sa moitié. Nous avons parlé dans le chapitre sur l'équilibre hormonal de
l'équilibre acido-basique et de son importante implication dans l'alopécie androgénétique.
C'est aussi le foie qui assure la désacidification de l'organisme et, à ce titre, son rôle est
40 fois plus important que celui des reins ! Mais le travail hépatique de désacidification
peut être largement perturbé par la surcharge de toxines de notre environnement et de
notre mode de vie moderne très pro-inflammatoire. L'un des responsables principaux de
l'acidité est l'ammoniaque, une toxine issue du métabolisme produite par les bactéries
intestinales pendant la putréfaction des protéines. L'ammoniaque interrompt le cycle de
Krebs, c'est-à-dire la production d'énergie par les mitochondries en brûlant le sucre grâce
à l'oxygène. Ce processus de combustion nécessite en temps normal du sucre (le
combustible) et de l'oxygène (le comburant). L'ammoniaque bloquerait cette réaction en
empêchant l'oxygène d'y participer, ce qui favorise la fermentation du sucre en excès (par
rapport au manque d'oxygène) et donc la production d'acide lactique qui acidifie les tissus.

Mais le foie a d'autres fonctions essentielles dont nous avons déjà parlé :
- c'est le centre anti-poison du corps, il joue un rôle central dans le métabolisme des
xénobiotiques.
- il permet la synthèse de certaines protéines (comme le glutathion qui joue aussi un rôle
dans le métabolisme des xénobiotiques) par assemblage d'acides aminés (pour le
glutathion la cystéine, la glycine et l'acide glutamique).
- il participe à l'équilibre hormonal et surtout de la thyroïde en convertissant l'hormone
thyroïdienne T4 en hormone thyroïdienne T3.
- il participe au maintien des défenses antioxydantes ; un foie fatigué peut par exemple
accélérer l'apparition des cheveux blancs.
- un engorgement de foie peut provoquer l'apparition de pellicules, qui sont le signe d'une
inflammation du cuir chevelu.
D'où l'importance de prendre soin de son foie, de plus que protéger son foie peut prévenir
le déclin métabolique avec l'âge.

2 - Comment détoxifier le foie

Le foie est en permanence surchargée de toxines, et sur ce point la ce sont encore les
mêmes causes qui reviennent :
- les pesticides, additifs alimentaires, métaux lourds, etc...
- la malbouffe, les excès de sucre (sodas, junk-food, sucreries, céréales raffinées, etc...).
- l'alcool et le tabac.
- les médicaments.
- le surpoids, qui augmente la quantité de graisse viscérale (la graisse autour des
organes) qui empêche le foie de fonctionner correctement.
- un déséquilibre des acides gras oméga 3 / oméga 6 qui entretient un terrain
inflammatoire dans l'organisme qui peut progressivement perturber le travail du foie.
- un microbiote déséquilibré, qui a un impact direct sur le foie.
Le foie effectue un travail colossal chaque jour pour affronter ces problèmes et détoxiquer
l'organisme. Notre alimentation moderne est tellement déséquilibrée et pro-inflammatoire
que le foie en devient facilement surchargé. Limiter ces causes sont donc un premier pas
pour détoxiquer le foie.

Certains nutriments (vitamines B et D, le zinc, magnésium...) soutiennent le travail du foie,


d'où l'utilité d'adopter une alimentation riche nutritionnellement. Comme dit précédemment,
une consommation suffisante de graisses est nécessaire au bon travail de la bile, qui est
une des substances de détoxification principale de l'organisme. La glycine et la cystéine
sont aussi importantes dans le processus de détoxification du foie, pour permettre la
synthèse du glutathion, qui est un puissant antioxydant et détoxifiant, et d'éliminer les
excès de méthionine. La choline permet au foie d'éliminer les graisses en excès pour
continuer à assurer son fonctionnement.

Enfin, certains aliments sont particulièrement recommandés pour détoxiquer efficacement


et régulièrement le foie :
- les flavonoïdes fruits et légumes, particulièrement des baies (myrtilles, cassis, fraises,
framboises, etc...) peuvent grandement faciliter le travail du foie et augmenter son apport
en sang en améliorant la circulation sanguine.
- l'artichaut est riche en silymarine qui régénère les cellules hépatiques.
- le radis noir aide à la digestion et soutient aussi le travail du foie en facilitant le drainage
hépatique.
- le citron contient des flavonoïdes qui favorisent la détoxification du foie et un meilleur
équilibre acido-basique (il est acide en bouche, mais ses substances acides sont
transformées en substances alcalines dans le tube digestif avant de passer dans le sang).
Mais il est important de noter que chez certaines personnes, cette transformation ne
s'effectue pas correctement et le citron peut laisser des résidus acides dans l'organisme.
Cela se produit lorsque l'organisme est peu minéralisé ; il est donc conseillé de faire le
plein de minéraux (magnésium, potassium et calcium des légumes verts et des fruits à
coques, silice du bouillon d'os, vitamine D qui permet l'assimilation du calcium, etc...)
avant de faire une cure de jus de citron.

Certaines plantes dans la nature contiennent des substances intéressantes pour soutenir
le foie. Elles peuvent s'utiliser en cure annuelle (1 à 2 fois par an) pour détoxiquer le foie
encore plus en profondeur :
- le chardon-Marie est très riche en silymarine qui favorise la régénération des cellules
hépatique.
- le romarin est riche en acide rosmarinique, en flavonoïdes et dans une moindre mesure
en choline qui permettent la détoxification du foie.
- le desmodium est la plante-reine de la détoxification hépatique : de nombreuses études
ont démontré que le desmodium, à dose de 500 mg par jour (ne pas dépasser 1 g par
jour) était très efficace pour protéger les cellules du foie des toxines et favoriser leur
régénération.

IX - LES SOLUTIONS NATURELLES

1 - Éviter les mauvaises habitudes

Certaines de nos habitudes quotidiennes contribuent plus ou moins fortement à


l'apparition de la calvitie. Les shampoings décapants, surtout ceux qui moussent
beaucoup, sont les premiers concernés selon moi, car non ce n'est pas un mythe, les
shampoings peuvent réellement contribuer à la calvitie. Pour comprendre en quoi les
shampoings peuvent particulièrement contribuer à la calvitie, nous allons faire un rappel
de ce qu'est le sébum et de vos cours de physique-chimie du lycée.

Le sébum est le film hydrolipidique naturel de la peau et des cheveux qui les protèges des
agressions extérieures, mais qui joue également un rôle bactéricide (il tue les bactéries
susceptibles d'agresser les muqueuses). Mais dans le cas de certaines mauvaises
bactéries fongiques, qui peuvent se développer dans le microbiote cutané si le microbiote
intestinal est déséquilibré, ce sont ces dernières qui peuvent "manger" le sébum pour se
nourrir et se multiplier. Comme son nom l'indique, le film hydrolipidique (ou sébum) est
constitué d'eau ("hydro-" pour "eau") et de graisses ("-lipidique" pour "graisse"). Boire
suffisamment d'eau est donc déjà une condition nécessaire pour un sébum de bonne
qualité et donc une bonne hydratation de la peau et des cheveux. Mais cela ne suffit pas, il
faut également une consommation suffisante de graisses (dans lesquelles est contenue
l'eau), un bon équilibre des acides gras (oméga 3 / oméga 6) et une consommation
suffisante de fruits et légumes, car ces derniers sont riches en eau. La recommandation
officielle en eau est de boire 1,5 L d'eau par jour, soit une bouteille. Mais cela dépend de
votre soif ; vous n'avez pas besoin de boire plus d'eau si vous n'en avez pas envie et
encore moins de vous assoiffer si vous avez envie de boire. En réalité, s'il y a un apport
"minimal" à avoir, ça serait de boire 2 L d'eau par jour. Il est difficile de boire autant, surtout
quand on ne fait pas de sport. Mais il faut garder à l'esprit qu'une consommation
abondante de fruits et légumes peut nous apporter une grande quantité d'eau, et que l'eau
des fruits et légumes est même mieux absorbée au niveau cellulaire que l'eau en bouteille.
Par exemple, 10 fruits et légumes par jour (1 kg) peuvent vous apporter 750 mL d'eau. Et
les études sur l'alimentation de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs montrent que ces
derniers pouvaient consommer jusqu'à 1,5 kg de fruits et légumes par jour (l'équivalent de
15 fruits et légumes par jour, ce qui est énorme).

Beaucoup de gens ne réalisent pas l'importance du sébum dans la protection des


cheveux. Le sébum est au contraire mal vu car un excès de sébum peut provoquer de
l'acné, des cheveux gras, des pellicules (etc...) tant redoutés. La plupart des personnes
qui ont les cheveux gras et / ou des pellicules se tournent donc souvent vers les
shampoings antipelliculaires, qui sont les pires pour les cheveux. Et beaucoup de gens se
tournent aussi vers les shampoings moussants, pour leur texture et leur utilisation très
agréable, qui ne sont pas mieux. Pour comprendre pourquoi, faisons un petit retour à vos
cours de physique-chimie du lycée :

La mousse est constituée de micelles, qui lui confèrent ses propriétés lavantes. Plus un
savon mousse, plus il est efficace pour nettoyer le gras. La micelle est constituée d'ions
carboxylates, qui sont à la fois hydrophiles (ils ont une affinité pour l'eau) et lipophiles (ils
ont une affinité pour les graisses). La tête d'un ion carboxylate est hydrophile tandis que la
queue est lipophile :

Avant sa formation, les parties lipophiles des ions carboxylates se lieront au gras. Une fois
le gras "capturé" dans les parties lipophiles, les ions carboxylates se réuniront pour se
fermer en sphère, les têtes hydrophiles dirigées vers l'extérieur et les queues lipophiles
(qui contiennent le gras) dirigées vers l'intérieur : le gras est capturé dans la partie
lipophile qui est emprisonnée par la partie hydrophile. Cette sphère, appelée "agrégat
sphéroïdal" dans le domaine scientifique, est une molécule de micelles :
Les micelles peuvent alors partir dans l'eau (car leur extérieur est hydrophile), emportant
le gras avec elles. Sauf que le sébum est également constitué de gras ; ce qui veut dire
que plus un shampoing mousse, plus il produit de micelles ce qui décape le cuir chevelu
du sébum. Il se produit alors une réaction inflammatoire au niveau des glandes sébacées :
la sensibilité des récepteurs androgènes augmente, la DHT se fixe sur ces* récepteurs et
stimule fortement la production de sébum pour compenser la perte de sébum capillaire ce
qui peut aboutir à une hyperséborrhée et à la formation de pellicules. Les shampoings
antipelliculaires sont tout aussi mauvais car ils utilisent des produits chimiques
(notamment des sulfates) qui lavent agressivement le cheveu et l'assèche. À court terme,
après un shampoing, vous n'avez généralement plus de pellicules, mais ces dernières
peuvent facilement revenir le lendemain ou dans les jours à venir. À long terme, le cheveu
est fragilisé et l'utilisation régulière de shampoings entretient un terrain inflammatoire au
niveau du cuir chevelu qui entraîne la surmultiplication des glandes sébacées et augmente
la sensibilité des récepteurs à la DHT. L'eau, contrairement à la mousse, ne présente pas
de problème pour le sébum car comme dit précédemment, l'eau est contenue dans les
graisses.

C'est pourquoi je déconseille fortement ces types de shampoings, et tous les shampoings
contenant des produits chimiques en général. Tournez vous plutôt vers les shampoings
naturels, biologiques, beaucoup moins agressifs pour le sébum. Je conseille
particulièrement l'ortie en shampoing, car elle contient tous les nutriments nécessaires à la
croissance des cheveux et même une très grande quantité de silice, des bêta-sitostérols
qui diminuent la DHT au niveau du cuir chevelu et d'autres molécules qui diminuent
fortement l'inflammation du cuir chevelu. Ne vous lavez pas les cheveux tous les jours :
espacez idéalement vos shampoings d'au moins 3 jours pour laisser le temps au cuir
chevelu de réguler la production de sébum. Certains auteurs conseillent même d'arrêter
totalement l'utilisation de shampoings ; et les cheveux gras semblent disparaître au bout
de quelques mois.

Les shampoings industriels contiennent également des parabens, des silicones et des
sulfates. Ces ingrédients sont des produits chimiques et des perturbateurs endocriniens
qui perturbent l'équilibre hormonal. Comment est-ce possible ? C'est parce que la peau
contient des pores, par lesquels peut s'évacuer la transpiration (dans laquelle se trouve
des minéraux, des toxines...), mais aussi par lesquels peuvent entrer tout un tas de
produits chimiques. C'est ainsi que les produits chimiques contenus dans les shampoings
(parabens, silicones, sulfates...) peuvent entrer dans le sang et provoquer des dégâts. Par
exemple, des parabens sont retrouvés dans 90% des tumeurs du sein humain. Les
parabens sont également des composés très semblables aux oestrogènes et ont des
effets oestrogéniques ; et comme ils s'accumulent dans le tissu adipeux avec le temps, ils
peuvent se lier aux récepteurs oestrogènes et altérer les sécrétions hormonales de
l'organisme, modifiant ainsi la façon dont le corps produit et traite les hormones. Étant
donné que les shampoings, les revitalisants et d'autres cosmétiques industriels
représentent près de 70% de notre exposition aux parabens, il est bon d'éviter ces
produits. Les sulfates, très présents dans les shampoings (antipelliculaires notamment)
sont également des perturbateurs endocriniens. J'aimerais aussi vous parler du "Sodium
Laurel" / "Laureth Sulfate". C'est un dérivé de la noix de coco, mais la façon dont il est
traité produit une multitude de sous-produits cancérigènes. Ce sulfate est très présent
dans les shampoings industriels et surtout dans les shampoings antipelliculaires, et
paradoxalement puisqu'il irrite le cuir chevelu et favorise la formation de pellicules.

L'eau chaude agresse également le sébum, ainsi que le calcaire présent dans l'eau de
douche qui assèche le cheveu. L'eau de douche contient aussi du chlore, qui détruit les
bactéries du microbiote du cuir chevelu et des cheveux. On utilise d'ailleurs le chlore
comme désinfectant pour traiter l'eau des piscines et les garder aussi pures que possible.
Si vous en avez la motivation, je vous conseille donc personnellement de prendre des
douches tièdes ou froides et de mettre un filtre à vitamine C dans votre pommeau de
douche, qui détruit le chlore et le calcaire de l'eau.

2 - Attention au minoxidil et au finastéride

Le minoxidil et le finastéride sont deux médicaments couramment prescrits contre


l'alopécie androgénétique (due aux hormones). Le minoxidil agit comme un vasodilatateur
puissant, c'est-à-dire qu'il favorise la dilatation des vaisseaux sanguins pour booster
l'apport sanguin des follicules pileux et éventuellement induire des repousses (pas chez
tout le monde). Le finastéride agit comme un inhibiteur puissant de la 5AR pour bloquer la
conversion de la testostérone en DHT. Ce médicament est également prescrit en cas
d'hypertrophie bénigne de la prostate ou de cancer de la prostate car c'est aussi la DHT
qui provoque le grossissement de la prostate. Ces deux médicaments sont approuvés par
la FDA (la Food and Drug Administration, l'administration américaine des denrées
alimentaires et des médicaments) pour le traitement des chutes de cheveux.

Le finastéride est très efficace pour inhiber la 5AR ; on peut espérer ralentir voire stopper
l'alopécie androgénétique en l'utilisant. Mais ce médicament présente des inconvénients
majeurs. Dites-vous que vous prenez un médicament contre la chute des cheveux, mais
que ce dernier est aussi utilisé pour traiter un cancer, le cancer de la prostate. Ce n'est
donc pas anodin. Tout d'abord, la plupart des personnes sous Propecia (le principe actif du
finastéride) souffrent de troubles sexuels (impuissance, perte de libido, etc...) , ce sont les
effets secondaires les plus fréquents du médicament. Certains hommes de plus de 60 ans
témoignent même être devenus impuissants définitivement, même après l'arrêt de la
médicamentation. Mais il peut également provoquer des troubles neurologiques qui
peuvent amener ceux qui en prennent à une dépression, et ce même après l'arrêt du
médicament. Mais surtout, tous les bénéfices sur les cheveux sont perdus une fois le
traitement arrêté. Et la conséquence de l'arrêt du finastéride pose un problème à la fois
dans la calvitie et dans le cancer de la prostate.

Le finastéride est un puissant inhibiteur de la 5AR, ce qui entraîne une chute des niveaux
de DHT. Sauf que, comme dit précédemment, de plus en plus d'études montreraient que
la DHT serait un anti-inflammatoire de l'organisme nécessaire contre certains
phénomènes inflammatoires, et elle joue de plus un rôle dans plusieurs processus
biologiques importants, notamment au niveau de la sexualité et de la fertilité. Et lorsque
l'organisme est confronté à un déficit en androgènes, il augmente (parfois
significativement) l'expression des récepteurs androgènes pour permettre de pallier cette
"carence". Sauf que cette expression accrue des récepteurs androgènes peut également
ne pas revenir à la normale après l'arrêt de la médicamentation, il y a donc une
augmentation anormale de l'activité de la DHT qui peut entretenir le déséquilibre hormonal
et accélérer la progression de la calvitie et du grossissement de la prostate.

Autre problème du finastéride : comme dit précédemment, c'est la testostérone "libre" (qui
n'est pas liée à des protéines) qui peut être convertie en DHT et en d'autres hormones
comme des oestrogènes, par exemple l'enzyme aromatase qui le transforme en estradiol
E2. Sauf qu'une inhibition aussi forte de la 5AR provoque une augmentation du niveau de
testostérone libre, l'aromatase convertit plus de testostérone en oestrogènes. Et comme
l'enzyme aromatase est surtout localisée dans les graisses corporelles, chez les hommes
en surpoids, le finastéride peut conduire à un excès d'oestrogènes qui peut leur provoquer
un cancer du sein (chez les hommes, oui). Je déconseille personnellement fortement
l'utilisation du finastéride dans le traitement de l'alopécie androgénétique (sauf sur
prescription de votre médecin en cas de trouble de la prostate). Jouer sur sa santé pour
un but purement esthétique ne vaut clairement pas le coup, je préférerais largement
perdre mes cheveux et garder mes pleines capacités sexuelles ! La vie ne s'arrête pas
aux cheveux, ce n'est qu'un détail, ne l'oubliez pas ;-).

En ce qui concerne le minoxidil, il provoque surtout des effets secondaires locaux comme
des irritations, des rougeurs ou des démangeaisons de la peau. Par voie orale, ses
propriétés fortement vasodilatatrices au niveau du cuir chevelu peuvent provoquer des
troubles cardiovasculaires qui peuvent également dans certains cas provoquer des
troubles de l'érection en altérant l'utilisation du calcium par les muscles (99% du calcium
du corps se trouve dans les os et les dents, mais le reste est très important pour le
fonctionnement des muscles). Mis à part cela, il est indéniable que le minoxidil est
beaucoup plus sûr que le finastéride, surtout s'il est peu dosé.

Certaines personnes préfèrent plutôt utiliser des inhibiteurs de la DHT naturels, et certains
produits sont particulièrement réputés pour cela : le palmier nain, la racine d'ortie, les
graines de courge, etc... Il est cependant important de noter que ces produits, même s'ils
restent naturels, peuvent parfois avoir des effets secondaires sexuels même si ces
derniers ne sont pas aussi sévères que le finastéride et stoppent après l'arrêt de la
supplémentation. Je ne conseille en général ni le finastéride, ni le dermaroller, ni les "anti
DHT naturels". Le seul de ces suppléments que je pourrais personnellement
recommander serait la racine d'ortie, sans dépasser 400 mg par jour.

3 - Les solutions naturelles contre l'alopécie androgénétique

Comme dit précédemment dans le chapitre sur le microbiote, une étude en 2018 aurait
découvert que l'activation des récepteurs olfactifs OR2AT4 par le parfum du bois de santal
pourrait prolonger la phase anagène du cycle capillaire, et y serait peut être même
indispensable. Enfin plus précisément, c'est le sandalore, le composé aromatique
responsable de l'odeur du bois de santal, qui possède cet effet. L'activation de ces
récepteurs aurait permis d'augmenter les taux de kératine au bout de 6 jours, en bloquant
probablement l'apoptose c'est-à-dire la "mort" des cellules kératiniques. Cette huile aurait
également permis la libération de facteurs de croissance (25 à 30% en plus), qui peuvent
aussi inclure des nutriments et des hormones nécessaires aux kératinocytes. C'est aussi
intéressant car les facteurs de croissance sont responsables de la croissance des
cheveux, de la multiplication des kératinocytes mais aussi de la création de nouveaux
vaisseaux sanguins.

Bien qu'il soit étrange de penser qu'il y ait des récepteurs olfactifs dans les follicules
pileux, il faut savoir qu'il y en a en réalité un peu partout dans l'organisme, et même dans
les cellules de la peau qui réagiraient particulièrement bien au linalol par exemple (le
composé aromatique de l'huile essentielle de lavande). Ces récepteurs seraient d'anciens
systèmes de signalisations chimiques qui auraient évolué avant que les humains ne
développent le sens de l'odorat au cours de l'évolution. La stimulation des récepteurs
olfactifs peut être particulièrement bénéfique à tout l'organisme ; de nombreuses études
ont démontré que la stimulation des récepteurs olfactifs liés à l'odorat augmentaient la
neurogenèse (la création de nouveaux neurones) et la durée de survie des neurones, ce
qui est efficace dans le traitement des maladies neurodégénératives comme la maladie
d'Alzheimer, la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, pour lesquelles les
médicaments actuels sont très peu efficaces voire pas du tout. Mais nous ne vivons
évidemment plus dans la nature, remplie de plantes et d'arbres divers qui rejettent
beaucoup d'oxygène et constamment des composés volatiles et aromatiques dans l'air.
Aujourd'hui, nous vivons plutôt dans un environnement urbain pollué, ce qui perturbe ce
mécanisme naturel de notre organisme, d'où l'utilité que peuvent avoir les huiles
essentielles.

Une étude menée sur des hommes chauves et l'huile de romarin a donné des résultats
très intéressants sur la calvitie : au bout de 6 mois, l'application d'huile de romarin a été
aussi efficace que le minoxidil 2% pour favoriser la repousse des cheveux. Cet effet
impressionnante de l'huile de romarin serait du à ses propriétés anti-inflammatoires très
efficaces et à sa capacité à stimuler la microcirculation sanguine du cuir chevelu. L'huile
essentielle de romarin à cinéole a probablement les mêmes effets et a un avantage sur
l'huile de romarin seule : ses composés aromatiques et volatiles permettraient de stimuler
les récepteurs olfactifs OR2AT4 qui favorisent alors la croissance des cheveux. D'autres
études menées sur l'huile essentielle de menthe poivrée ont également trouvé des effets
similaires au minoxidil ; l'huile essentielle de menthe poivrée serait très efficace pour
stimuler la circulation sanguine et probablement activer les récepteurs olfactifs OR2AT4 au
niveau des follicules pileux. Il est important de savoir que les huiles essentielles sont très
concentrées en principes actifs et très puissantes. Il est fortement déconseillé de les
appliquer directement sur la peau au risque de provoquer des irritations cutanées, et de
toujours les diluer dans des huiles végétales. Pour l'huile essentielle de romarin à cinéole,
il est conseillé de ne pas dépasser 20% du mélange. Pour l'huile essentielle de menthe
poivrée, il est conseillé de ne pas dépasser 10% voire 5% d'huile essentielle de menthe
poivrée dans le mélange.

Contre les calcifications, l'huile de magnésium pourrait être très utile. Des études
démontrent qu'appliqué localement, le chlorure de magnésium (contenu dans l'huile de
magnésium) pourrait dissoudre les dépôts de calcium dans les vaisseaux sanguins au
niveau du cuir chevelu. De plus, le magnésium en général est plus important qu'on ne le
pense pour les cheveux. Le blanchissement précoce des cheveux peut également être un
signe de manque de magnésium.

L'acide ricinoléique présent dans l'huile de ricin a la capacité de bloquer une grande partie
des prostaglandines D2 au niveau des follicules pileux et donc de diminuer les
phénomènes inflammatoires qui favorisent l'apparition de la calvitie. Enfin, des recherches
supposent que l'huile de nigelle pourrait aussi avoir un intérêt dans la chute des cheveux
grâce à ses principes actifs anti-inflammatoires, ses antioxydants et ses vitamines B6, B8
et E. Elle est aussi l'une des rares huiles végétales non essentielles à contenir des
composés aromatiques, dont la thymoquinone qui stimulerait les récepteurs olfactifs
OR2AT4 au niveau des follicules pileux.

En dehors de la chute des cheveux, on retrouve une huile très efficace pour rendre les
cheveux plus beaux : l'huile de coco. L'huile de coco est l'une des seules huiles végétales
réellement pénétrantes qui nourrit les cheveux en profondeur, de l'intérieur. C'est parce
que l'huile de coco contient une grande quantité d'acide laurique, un acide gras qui a une
affinité particulièrement forte avec les protéines de kératine des cheveux. Pourquoi je
parle de l'huile de coco ? Outre l'aspect esthétique, la forte affinité de l'acide laurique de
l'huile de coco lui permet d'avoir une action assez pénétrante dans les cheveux et la peau,
elle peut donc être utile pour améliorer la pénétration d'autres huiles comme les huiles
essentielles de romarin ou de menthe poivrée, l'huile de ricin, l'huile de nigelle...

Mais deux autres solutions sont particulièrement puissantes et peut être même
nécessaires pour la repousse des cheveux, et les voici...

4 - La Detumescence Therapy

La "Detumescence Therapy" (abrégée en DT) est une pratique qui consiste à masser et
pincer le cuir chevelu environ 40 minutes par jour (20 minutes le matin et 20 minutes le
soir) pour stimuler fortement la microcirculation sanguine du cuir chevelu et évacuer les
excès de sébum, de DHT et de calcification, pour revenir à un cuir chevelu sain et propice
à la repousse. C'est l'une des astuces les plus puissantes de ce guide. Les études
menées sur la DT ont montré des résultats impressionnants sur l'alopécie
androgénétique ; voici des photos qui illustrent les résultats obtenables avec cette
méthode :
Les photos sont tirées du site perfecthairhealth.com

En théorie, il est possible de récupérer tous ses cheveux car les cellules souches des
follicules pileux ne meurent jamais et peuvent toujours se multiplier, mais aussi lorsque
d'autres conditions sont remplies :
- il est essentiel de veiller à ses niveaux de fer, de zinc, de vitamines D et B et de
magnésium.
- adopter une alimentation anti-inflammatoire pour diminuer les réactions inflammatoires
dans l'organisme et favoriser un cuir chevelu sain. Il semble que le massage du cuir
chevelu (en plus d'une alimentation anti-inflammatoire) soit presque indispensable si on
veut obtenir des repousses significatives. L'utilisation d'huiles essentielles (comme les
huiles essentielles de romarin, de menthe poivrée, etc...) accélère le processus grâce à
leurs effets bénéfiques sur l'inflammation du cuir chevelu, la DHT, la microcirculation
sanguine...

Pour vous montrer à quel point régler certaines carences nutritionnelles sous-jacentes est
important pour espérer des repousses significatives, je vous laisse regarder les photos
avant/après de cet homme qui n'a eu que des améliorations mineures de ses cheveux en
13 mois avant de découvrir qu'il avait des carences en fer et en vitamine D. Après avoir
réglé ses carences, les résultats en 6 mois ont été significatifs :
Cette photo est également tirée du site perfecthairhealth.com

Le "traitement" s'effectue avec des massages particulièrement intenses du cuir chevelu :


n'hésitez pas à tirer, pincer, serrer la peau autant que vous le pouvez. Il est tout à fait
normal de sentir le cuir chevelu chauffer et d'avoir mal aux doigts à la fin d'une séance de
massage. La circulation sanguine est boostée, ce qui entraîne une "décalcification"
progressive. Il est aussi normal de constater que le cuir chevelu devient gras : c'est la
conséquence du massage, qui évacue les excès de sébum du cuir chevelu, dans lequel
est stocké pas mal d'impuretés comme les excès de DHT, de collagène, etc... De plus, le
massage du cuir chevelu permet de détendre les muscles et de réduire fortement la
tension du cuir chevelu, qui est aussi suspectée d'être un facteur de l'alopécie
androgénétique comme vu précédemment. Les repousses se distinguent d'abord entre les
cheveux déjà existants, puis s'étend ensuite en lisière des zones chevelues. La chevelure
s'étend petit à petit jusqu'à retrouver plus ou moins sa forme initiale. Il faut donc rester
motivé pour ne pas se décourager.

Mais cette "thérapie" présente deux inconvénients : elle prend du temps, et tout le monde
n'a pas forcément le temps. De plus que les résultats ne sont visibles qu'au bout de
plusieurs mois voire 1 an. Et encore, plus l'alopécie est avancée, plus les résultats
peuvent mettre du temps à venir. Les chercheurs conseillent par ailleurs qu'il est important
d'entretenir les "gains" en massant le cuir chevelu tous les 2 à 3 jours après la
récupération des cheveux. Heureusement, une étude a également démontré que le
massage avait un effet bénéfique sur la repousse des cheveux même en massant le cuir
chevelu moins de 40 minutes par jour. Des hommes atteints d'alopécie androgénétique
auraient vu des résultats sur leurs cheveux avec une quinzaine de minutes de massage
par jour sur une période d'environ 1 an. Les résultats suggèrent d'ailleurs que la durée de
la thérapie et que son efficacité dépendent intimement du temps consacré au massage.
Donc plus vous massez vos cheveux longtemps, plus vous maximisez vos chances de
repousse. De mon côté, je pratique la DT 1 jour 2 (parfois tous les jours) pendant 30
minutes, généralement 10 minutes le matin et 20 minutes le soir devant un bon épisode de
ma série préférée sur Netflix.
5 - Le dermaroller

Le dermaroller est une petite machine qui possède des aiguiles et qui permet de stimuler
la circulation sanguine au niveau du cuir chevelu avec un concept simple : en le blessant.
La blessure du cuir chevelu provoque une inflammation aiguë locale. L'inflammation aiguë,
contrairement à l'inflammation chronique, est un mécanisme adaptatif de l'organisme
parfaitement naturel et sain. Il permet la réparation des tissus endommagés (le problème
de l'inflammation chronique est qu'elle se situe dans les tissus endommagés
chroniquement ce qui provoque une inflammation permanente qui endommage les tissus).
L'inflammation aiguë provoquée par le dermaroller permet d'endommager les vaisseaux
sanguins et les tissus fibrotiques (la fibrose périfolliculaire) qui bloquent l'apport sanguin
des follicules pileux, car lorsqu'un tissu rencontre une inflammation aiguë, ponctuelle,
l'organisme peut prendre le temps de déclencher une réaction inflammatoire temporaire
pour réparer la plaie en la "recouvrant" de différents composés (collagène, élastine,
calcium, etc...) puis une réaction anti-inflammatoire qui permet de faire revenir le tissu à
son état normal. En déclenchant cette inflammation aiguë, le fait de blesser le cuir chevelu
avec le dermaroller pourrait stimuler la synthèse de facteurs de croissance importants
pour créer de nouveaux vaisseaux sanguins et stimuler les cellules souches des follicules
pileux, ce qui permettrait de favoriser la multiplication des kératinocytes. La recherche a
d'ailleurs montré que le dermaroller pouvait augmenter d'en moyenne 18% le nombre de
cheveux.

Dans une étude, l'utilisation du dermaroller conjointement avec du minoxidil 5% a permis


au bout de 6 mois d'augmenter les repousses de 400% par rapport au minoxidil seul ! Et
cette étude est vraiment intéressante car nous savons déjà que l'huile essentielle de
romarin est aussi efficace que le minoxidil 2%, et que la DT (lorsque les conditions citées
plus haut sont réunies) est efficace pour arrêter les chutes obtenir des repousses
significatives. Cela veut dire qu'en combinant une alimentation anti-inflammatoire,
l'utilisation de topiques stimulants (huile essentielle de romarin, huile essentielle de
menthe poivrée, huile de ricin, etc...), du sport, la DT et le dermaroller, on peut espérer
avoir des repousses très significatives en moins d'un an. En théorie, il est possible de
retrouver tous ses cheveux, même si c'est en un temps très variable qui dépend de la
progression de votre alopécie, du temps depuis lequel vous êtes atteint d'alopécie, de
certaines carences nutritionnelles (surtout en zinc, en fer et en vitamine D), d'autres
causes impliquées dans la calvitie comme la calcification, la fibrose, un microbiote
intestinal déséquilibré, etc... Mais nos connaissances actuelles des mécanismes impliqués
dans l'alopécie androgénétique et les solutions naturelles qu'on pourrait utiliser contre cela
ouvrent de nouveaux espoirs, et ce même avec les prédispositions génétiques de chacun.
Mais comment le dermaroller fonctionne ? Quels aiguilles utiliser et à quelle fréquence
pour maximiser les chances de repousse ?

La peau du cuir chevelu est composée de trois couches : l'épiderme (la couche
superficielle de la peau), le derme (où se trouve le renflement des follicules pileux, celle
qui nous intéresse donc) et l'hypoderme. La peau du cuir chevelu a en général 5 à 6 mm
d'épaisseur. Le dermaroller peut avoir des effets différents en fonction de la longueur des
aiguilles :
- entre 0,25 et 0,5 mm, le dermaroller ne blesse que l'épiderme, les couches superficielles
de la peau. En provoquant des micro-déchirures, il est donc utile pour améliorer
l'absorption de topiques (comme les huiles végétales, les huiles essentielles ou encore le
minoxidil...). Comme la blessure est superficielle, il est possible d'utiliser le dermaroller
entre 0,25 et 0,5 mm d'aiguilles jusqu'à 2 fois par semaine, la cicatrisation étant
généralement rapide.
- entre 1,5 et 2,5 mm, le dermaroller blesse le derme et peut donc provoquer une
inflammation aiguë locale qui favorise la stimulation des cellules souches des follicules et
la libération de facteurs de croissance bénéfiques pour la pousse. Comme la blessure
sera plus profonde et donc la cicatrisation plus lente, il est conseillé de ne pas dépasser 1
utilisation du dermaroller entre 1,5 et 2,5 mm d'aiguilles par semaine, voire toutes les 2
semaines pour le dermaroller à 2,5 mm. Plus les aiguilles sont longues, plus le temps de
cicatrisation sera long.
- je déconseille les dermarollers ayant des tailles d'aiguilles supérieures à 2,5 mm. Enfaite,
il existe une limite à ne pas dépasser : nous voulons éviter de perforer une veine
émissaire. Les veines émissaires sont des vaisseaux sanguins bidirectionnels qui vont de
l'hypoderme du cuir chevelu à travers le crâne et dans le cerveau. La perforation de l'une
de ces veines peut provoquer des infections cérébrales en permettant aux bactéries
pathogènes de l'épiderme de migrer par les vaisseaux sanguins jusqu'aux tissus
cérébraux et de provoquer de graves problèmes de santé, voire la mort. Mais les veines
émissaires ne se trouvent généralement qu'à des profondeurs de plus de 5 mm, sur les
bords inférieurs de l'hypoderme. Il n'est donc pas possible de perforer une veine émissaire
avec un dermaroller à 2,5 mm. De plus, il n'y a ma connaissance aucune étude du
dermaroller sur la pousse des cheveux avec des longueurs d'aiguilles supérieures à 2,5
mm. Je ne vous conseille donc pas de vous écarter de ce qui est soutenu cliniquement.
Par mesure de précaution, je conseillerais tout de même le dermaroller à 1,5 mm.

XI - RÉSUMÉ

Vous avez maintenant toutes les clés pour prendre votre calvitie en main et l'attaquer à la
racine (si je puis me permettre). Voilà un court résumé des conseils que je donne dans ce
protocole :
- adopter une alimentation anti-inflammatoire, riche nutritionnellement et riche en fruits,
légumes, légumes-racines et tubercules, épices et herbes aromatiques... N'ayez pas peur
du gras : les (bonnes) graisses sont nécessaires au bon fonctionnement de nos hormones
et de notre corps, et même à sa détoxification.
- prenez un multivitamines de qualité, cela peut vraiment faire la différence sur la qualité
de vos cheveux. De plus, les sols ont été considérablement appauvris par l'agriculture
intensive. Deux suppléments méritent notamment notre attention : la vitamine D (4000 UI
de vitamine D3 par jour) et la glycine (10 g par jour), dont nous sommes aujourd'hui
largement carencés.
- faites du sport, n'hésitez pas à bouger.
- adoptez une alimentation hypotoxique : évitez les pesticides, additifs alimentaires,
métaux lourds, céréales raffinées et / ou contenant du gluten, les produits laitiers, les
sodas, la junk-food, les produits ultra-transformés, les produits industriels en général... (ça
fait beaucoup :-( ).
- utilisez des topiques stimulants : huile essentielle de romarin, huile essentielle de menthe
poivrée, huile de magnésium, huile de ricin, huile de nigelle, etc...
- pratiquez la Detumescence Therapy, le massage du cuir chevelu.
- vous pouvez utiliser un dermaroller pour augmenter les chances de repousse.
Et n'oubliez pas, la calvitie n'est pas une catastrophe. Vos cheveux ne doivent pas devenir
le centre de votre vie, ce n'est rien du tout de ne plus avoir de cheveux sur le crâne ;-).

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