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Problèmes de préparations :

Séries de fonctions
M.LAAMOUM
SESSION 2020 MP1M1

ÉPREUVE SPÉCIFIQUE - FILIÈRE MP


____________________

MATHÉMATIQUES 1

Lundi 4 mai : 8 h - 12 h
____________________

N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie
et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.

RAPPEL DES CONSIGNES


 Utiliser uniquement un stylo noir ou bleu foncé non effaçable pour la rédaction de votre composition ; d’autres
couleurs, excepté le vert, peuvent être utilisées, mais exclusivement pour les schémas et la mise en évidence
des résultats.
 Ne pas utiliser de correcteur.
 Écrire le mot FIN à la fin de votre composition.
___________________________________________________________________________________

Les calculatrices sont interdites

Le sujet est composé d’un problème qui comprend quatre parties indépendantes.

1/5
Objectifs

L’objectif de la partie I est de montrer l’existence d’un développement ternaire propre pour
certains nombres réels.
La partie II propose l’étude d’une série de fonctions où les coefficients du développement ternaire
sont remplacés par une fonction continue.
La partie III étudie des développements ternaires aléatoires.
La partie IV définit et présente quelques propriétés de la fonction de Cantor-Lebesgue.

Notations

On note 𝑇𝑇𝑇𝑇 l’ensemble des suites réelles 𝑡𝑡𝑡𝑡 = (𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ à valeurs dans {0; 1; 2} :

∀𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ {0; 1; 2}.

On désigne par ℓ∞ l’ensemble des suites réelles 𝑢𝑢𝑢𝑢 = (𝑢𝑢𝑢𝑢𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ bornées et on pose ∥ 𝑢𝑢𝑢𝑢 ∥= sup |𝑢𝑢𝑢𝑢𝑛𝑛𝑛𝑛 |.
𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗

On note ⌊𝑦𝑦𝑦𝑦⌋ la partie entière d’un réel 𝑦𝑦𝑦𝑦.

PARTIE I - Développement ternaire

Étude de l’application 𝝈𝝈𝝈𝝈

Q1. Démontrer que ℓ∞ est un espace vectoriel réel et que l’application 𝑢𝑢𝑢𝑢 ⟼∥ 𝑢𝑢𝑢𝑢 ∥ est une norme
sur ℓ∞ .
𝑢𝑢𝑢𝑢
Q2. Pour 𝑢𝑢𝑢𝑢 = (𝑢𝑢𝑢𝑢𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ ∈ ℓ∞ , démontrer que la série de terme général 3𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 est convergente.
On note alors :
+∞
𝑢𝑢𝑢𝑢𝑛𝑛𝑛𝑛
𝜎𝜎𝜎𝜎(𝑢𝑢𝑢𝑢) = � .
3𝑛𝑛𝑛𝑛
𝑛𝑛𝑛𝑛=1

Q3. Démontrer que l’application 𝜎𝜎𝜎𝜎 est une forme linéaire continue sur ℓ∞ .

Q4. Démontrer que si 𝑡𝑡𝑡𝑡 = (𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ ∈ 𝑇𝑇𝑇𝑇, alors le réel 𝜎𝜎𝜎𝜎(𝑡𝑡𝑡𝑡) est dans l’intervalle [0,1].

Q5. On note 𝜏𝜏𝜏𝜏 = (𝜏𝜏𝜏𝜏𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ et 𝜏𝜏𝜏𝜏′ = (𝜏𝜏𝜏𝜏′𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ les éléments de 𝑇𝑇𝑇𝑇 définis par :

𝜏𝜏𝜏𝜏1 = 1 et ∀𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ∗ ∖ {1}, 𝜏𝜏𝜏𝜏𝑛𝑛𝑛𝑛 = 0 𝜏𝜏𝜏𝜏′1 = 0 et ∀𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ∗ ∖ {1}, 𝜏𝜏𝜏𝜏𝑛𝑛𝑛𝑛 = 2.

Calculer 𝜎𝜎𝜎𝜎(𝜏𝜏𝜏𝜏) et 𝜎𝜎𝜎𝜎(𝜏𝜏𝜏𝜏′). L’application 𝜎𝜎𝜎𝜎 est-elle injective sur 𝑇𝑇𝑇𝑇 ?

Développement ternaire propre

On fixe 𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ [0,1[. On définit une suite 𝑡𝑡𝑡𝑡(𝑥𝑥𝑥𝑥) = (𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥))𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ par :

∀𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥) = ⌊3𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑥𝑥𝑥𝑥⌋ − 3⌊3𝑛𝑛𝑛𝑛−1 𝑥𝑥𝑥𝑥⌋ .


Q6. Démontrer que 𝑡𝑡𝑡𝑡(𝑥𝑥𝑥𝑥) ∈ 𝑇𝑇𝑇𝑇.

2/5
Q7. On définit deux suites réelles (𝑥𝑥𝑥𝑥𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ et (𝑦𝑦𝑦𝑦𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ par :


⌊3𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑥𝑥𝑥𝑥⌋ 1
∀𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ , 𝑥𝑥𝑥𝑥𝑛𝑛𝑛𝑛 = 𝑛𝑛𝑛𝑛 et 𝑦𝑦𝑦𝑦𝑛𝑛𝑛𝑛 = 𝑥𝑥𝑥𝑥𝑛𝑛𝑛𝑛 + .
3 3𝑛𝑛𝑛𝑛

Démontrer que les suites (𝑥𝑥𝑥𝑥𝑛𝑛𝑛𝑛 ) et (𝑦𝑦𝑦𝑦𝑛𝑛𝑛𝑛 ) sont adjacentes de limite 𝑥𝑥𝑥𝑥. En déduire que :
+∞
𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥)
𝑥𝑥𝑥𝑥 = � .
3𝑛𝑛𝑛𝑛
𝑛𝑛𝑛𝑛=1

𝑇𝑇𝑇𝑇 ⟶ [0,1]
Que peut-on en conclure concernant l’application � ?
𝑢𝑢𝑢𝑢 ⟼ 𝜎𝜎𝜎𝜎(𝑢𝑢𝑢𝑢)

La suite 𝑡𝑡𝑡𝑡(𝑥𝑥𝑥𝑥) = (𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥))𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ est appelée développement ternaire propre de 𝑥𝑥𝑥𝑥.

Q8. Informatique pour tous. Écrire en langage Python une fonction flotVersTern(n,x)
d’arguments un entier naturel n et un flottant x et qui renvoie sous forme d’une liste les 𝑛𝑛𝑛𝑛
premiers chiffres 𝑡𝑡𝑡𝑡1 (𝑥𝑥𝑥𝑥), … , 𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥) définis dans la question précédente du développement
ternaire de 𝑥𝑥𝑥𝑥.
Par exemple flotVersTern(4,0.5) renvoie [1,1,1,1].

Q9. Informatique pour tous. Si ℓ = [ℓ1 , … , ℓ𝑛𝑛𝑛𝑛 ] est une suite finie d’entiers de {0; 1; 2}, on la
complète avec des 0 pour en faire un élément de 𝑇𝑇𝑇𝑇 encore noté ℓ.
Écrire en langage Python une fonction ternVersFlot(ℓ) d’arguments une liste d’entiers ℓ.
Cette fonction renvoie en sortie le flottant σ(ℓ).
Par exemple ternVersFlot([1,1,1,1]) renvoie 0.493827......

Q10. Informatique pour tous. Si ℓ = [ℓ1 , … , ℓ𝑛𝑛𝑛𝑛 ] est une suite finie d’entiers de {0; 1; 2}, on lui
ajoute un élément égal à −1 si la somme ℓ1 + ⋯ + ℓ𝑛𝑛𝑛𝑛 est paire et un élément égal à −2 sinon.
Ce dernier élément permet alors d’essayer de détecter d’éventuelles erreurs de transmission.
Écrire en langage Python une fonction ajout(ℓ) qui ajoute à la liste ℓ un élément comme
expliqué précédemment et qui renvoie la nouvelle liste.
Écrire en langage Python une fonction verif(ℓ) qui renvoie True si la valeur du dernier
élément de ℓ est correcte et False sinon.
Par exemple ajout([1,0,2,1,0]) renvoie [1,0,2,1,0,-1] et verif([1,0,2,1,0,-2])
renvoie False.

PARTIE II - Étude d’une fonction définie par une série


Dans cette partie, on définit une fonction 𝜑𝜑𝜑𝜑 à l’aide d’un développement en série analogue au
développement ternaire propre d’un réel, mais où la suite (𝑡𝑡𝑡𝑡𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ∗ est remplacée par une fonction
numérique à valeurs dans l’intervalle [0,2].

Pour tout réel 𝑥𝑥𝑥𝑥 on pose :


+∞
1 + sin(𝑛𝑛𝑛𝑛𝑥𝑥𝑥𝑥)
𝜑𝜑𝜑𝜑(𝑥𝑥𝑥𝑥) = � .
3𝑛𝑛𝑛𝑛
𝑛𝑛𝑛𝑛=1

3/5
Étude de l’application 𝝋𝝋

Q11. Démontrer que 𝜑𝜑 est définie et de classe 𝐶𝐶 � sur ℝ.

Q12. Pour tout 𝑥𝑥 réel, justifier l’écriture :


��
1 e���
𝜑𝜑�𝑥𝑥� � � Im �� � �
2 3
���

et en déduire une expression simple de 𝜑𝜑�𝑥𝑥� en fonction de sin�𝑥𝑥� et cos�𝑥𝑥�.

��
𝑛𝑛cos�𝑛𝑛𝑛𝑛�
Q13. Pour 𝑥𝑥 𝑥 𝑥, en déduire une expression simple de � en fonction de cos�𝑥𝑥�.
3�
���

Q14. À l’aide de � 𝜑𝜑 �𝑥𝑥� d𝑥𝑥 démontrer que :

� ��
sin�𝑥𝑥� 1
� d𝑥𝑥 � � ��� ���1���� � 1�
� 10 � 6cos�𝑥𝑥� 𝑛𝑛3
���

puis en calculant la somme de la série du second membre, en déduire la valeur de l’intégrale :



sin�𝑥𝑥�
� d𝑥𝑥 .
� 10 � 6cos�𝑥𝑥�

Q15. Retrouver cette valeur par un calcul direct.

PARTIE III - Développements ternaires aléatoires

Dans cette partie, �𝑇𝑇�,� ����,��� est une suite de variables aléatoires discrètes réelles, mutuellement
indépendantes, définies sur un même espace probabilisé ��, 𝒜𝒜, �� et vérifiant :

�𝑛𝑛 � 1, �𝑁𝑁 � 2, 𝑇𝑇�,� ��� � �0; 1; 2�

1 2
avec ��𝑇𝑇�,� � 0� � ��𝑇𝑇�,� � 1� � et ��𝑇𝑇�,� � 2� � 1 � .
𝑁𝑁 𝑁𝑁

Soit 𝑁𝑁 � 2 fixé. On pose :



𝑇𝑇�,�
𝑋𝑋� � � .
3�
���

On admet que 𝑋𝑋� est une variable aléatoire discrète réelle définie sur ��, 𝒜𝒜, ��.

Q16. Démontrer que 𝑋𝑋� admet une espérance et une variance. Donner leur valeur en fonction de 𝑁𝑁.

Q17. Justifier que, pour tout � � 0 :


lim ��|𝑋𝑋� � ��𝑋𝑋� �| � �� � 0
����

4/5
Q18. Soit 𝜀𝜀𝜀𝜀 > 0, démontrer que :
𝜀𝜀𝜀𝜀 𝜀𝜀𝜀𝜀
ℙ(|𝑋𝑋𝑋𝑋𝑁𝑁𝑁𝑁 − 1| ≥ 𝜀𝜀𝜀𝜀) ≤ ℙ �|𝑋𝑋𝑋𝑋𝑁𝑁𝑁𝑁 − 𝔼𝔼𝔼𝔼(𝑋𝑋𝑋𝑋𝑁𝑁𝑁𝑁 )| ≥ � + ℙ �|𝔼𝔼𝔼𝔼(𝑋𝑋𝑋𝑋𝑁𝑁𝑁𝑁 ) − 1| ≥ � .
2 2

En déduire que, pour tout 𝜀𝜀𝜀𝜀 > 0 :


lim ℙ(|𝑋𝑋𝑋𝑋𝑁𝑁𝑁𝑁 − 1| ≥ 𝜀𝜀𝜀𝜀) = 0 .
𝑁𝑁𝑁𝑁→+∞

PARTIE IV - Fonction de Cantor-Lebesgue


Dans cette partie, on va définir et étudier la fonction de Cantor-Lebesgue.

Étude d’une suite de fonctions

On note 𝑓𝑓𝑓𝑓0 la fonction définie sur [0,1] par 𝑓𝑓𝑓𝑓0 (𝑥𝑥𝑥𝑥) = 𝑥𝑥𝑥𝑥. Pour tout entier 𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ, on pose :

𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 (3𝑥𝑥𝑥𝑥) 1
⎧ si 𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ �0, �
⎪ 2 3
1 1 2
∀𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ [0,1], 𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛+1 (𝑥𝑥𝑥𝑥) = si 𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ � , � .
⎨ 2 3 3
⎪1 𝑓𝑓𝑓𝑓
𝑛𝑛𝑛𝑛 (3𝑥𝑥𝑥𝑥 − 2) 2
⎩2 + si 𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ � , 1�
2 3

Q19. Représenter l’allure graphique des fonctions 𝑓𝑓𝑓𝑓0 , 𝑓𝑓𝑓𝑓1 et 𝑓𝑓𝑓𝑓2 sur trois schémas différents (pour 𝑓𝑓𝑓𝑓2
on envisagera sept sous-intervalles de [0,1]).
Pour tout 𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ, démontrer que 𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 est à valeurs dans [0,1].

Q20. Informatique. Écrire en langage Python une fonction récursive cantor(n,x) qui renvoie la
valeur de 𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥).

Q21. Pour tout entier 𝑛𝑛𝑛𝑛 ∈ ℕ, démontrer que :


1
∀𝑥𝑥𝑥𝑥 ∈ [0,1], |𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛+1 (𝑥𝑥𝑥𝑥) − 𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 (𝑥𝑥𝑥𝑥)| ≤ .
3 × 2𝑛𝑛𝑛𝑛+1

Q22. En déduire que la suite de fonctions (𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ converge uniformément sur [0,1].
La limite de la suite de fonctions (𝑓𝑓𝑓𝑓𝑛𝑛𝑛𝑛 )𝑛𝑛𝑛𝑛∈ℕ est notée 𝑓𝑓𝑓𝑓.
On l’appelle fonction de Cantor-Lebesgue.

Q23. Démontrer que la fonction 𝑓𝑓𝑓𝑓 est à valeurs dans [0,1] et qu’elle est croissante et continue sur
[0,1]. Démontrer aussi qu’elle est surjective de [0,1] vers [0,1].

La fonction 𝑓𝑓𝑓𝑓 est aussi nommée « escalier du diable ». Les développements ternaires étudiés en
début de problème permettent d’obtenir une expression analytique de 𝑓𝑓𝑓𝑓(𝑥𝑥𝑥𝑥).

FIN
5/5
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 1

CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues


Blanchard et Simon Billouet)

Partie 1 : Développement ternaire

1. Montrons que `∞ est un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel des suites réelles RN :
 On a tout d'abord `∞ ⊂ RN ;
 La suite nulle étant bornée, elle appartient bien à `∞ ;
 Si u = (un )n∈N∗ et v = (vn )n∈N∗ sont deux suites de `∞ , bornées respectivement
par Mu et Mv et λ, µ deux réels, l'inégalité triangulaire nous apprend que, pour
tout n ∈ N :
|λun + µvn | 6 |λ|Mu + |µ|Mv
ce qui montre que λu + µv est bornée, donc dans `∞ .
Ainsi, par caractérisation des sous-espaces vectoriels, `∞ est un sous-espace vectoriel de
RN , donc un espace vectoriel réel.
Montrons maintenant que u 7→ kuk est une norme sur `∞ :
 Caractère bien déni : si u ∈ `∞ ,
{|un |, n ∈ N∗ }
est une partie non vide (elle contient |u1 |) et majorée (puisque u est bornée) de R,
donc par propriété de la borne supérieure, kuk existe.
 Séparation : si u ∈ `∞ est telle que kuk = 0, cela veut dire que sup |un | = 0, donc
n∈N∗
que 0 majore tous les |un |, qui sont des nombres positifs. On a donc :
∀n ∈ N∗ , |un | = 0
et par suite, u est la suite nulle.
 Inégalité triangulaire : soit u, v ∈ `∞ . On a alors, pour tout n ∈ N∗ :
|un + vn | 6 |un | + |vn | 6 kuk + kvk
donc la quantité kuk + kvk est un majorant de tous les nombres |un + vn |, et elle est
donc plus grande que le plus petit desdits majorants, à savoir ku + vk. On a donc
bien :
ku + vk 6 kuk + kvk
 Homogénéité : soit λ ∈ R et u ∈ ` ∞ . Si λ = 0, on a kλuk = 0 = 0kuk. Supposons
0

maintenant λ 6= 0. On a alors, pour tout n ∈ N∗ :


|λun | = |λ||un | 6 |λ|kuk
De ce fait, kλuk 6 |λ|kuk. Par ailleurs, on a u = λ1 (λu), donc :
1 1
kuk = k (λu)k 6 kλuk
λ |λ|
et donc
kλuk 6 λkuk
On conclut donc à l'égalité
kλuk = |λ|kuk
ce qui conclut la preuve.
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 2

2. Soit u = (un )n∈N∗ ∈ `∞ , bornée par M. Alors, on a


|un | M
06 n
6 n
3 3
par croissances comparées. Or, 3Mn est le terme général d'une série convergente (série
géométrique de raison dans ] 0 ; 1 [) ; par comparaison de séries à termes positifs, la série
de terme général un converge donc absolument, donc converge.
3. Montrons tout d'abord que σ est bien une forme linéaire sur `∞ . σ est bien à valeurs
dans R. Par ailleurs, soit u = (un )n∈N∗ , v = (vn )n∈N∗ ∈ `∞ et λ, µ ∈ R. On a alors
+∞ +∞ +∞
! !
X (λun + µvn ) X un X vn
σ(λu + µv) = =λ +µ = λσ(u) + µσ(v)
3n 3n 3n
n=1 n=1 n=1

par linéarité de la somme d'une série (notons que cette égalité est justiée par le fait
que toutes les séries qui interviennent convergent bien d'après la question précédente).
Ainsi, σ est linéaire, et σ est donc bien une forme linéaire.
Montrons maintenant que σ est continue. Soit u = (un )n∈N∗ ∈ `∞ . Soit N ∈ N∗ . Alors :
N N N
!
X un X |un | X 1
| | 6 6 kuk
3n 3n 3n
n=1 n=1 n=1

Le terme de gauche de cette inégalité converge vers | σ(u) | , celui de droite converge
également car la série de terme général 31n converge, pour les mêmes raisons qu'à la
question 2. Par conséquent, on peut passer à la limite lorsque N → +∞, et :
+∞
!
X 1
| σ(u) | 6 kuk
3n
n=1

et d'après une caractérisation de la continuité des applications linéaires, cela montre que
σ est une forme linéaire continue sur `∞ .
4. Soit t = (tn )n∈N∗ ∈ T. Notamment, pour tout n ∈ N∗ , 0 6 3tnn 6 32n , donc
+∞
X 2
0 6 σ(t) 6
3n
n=1

et cette dernière somme de série vaut 1 car, pour N ∈ N∗ ,


N
X 2 1 − 3−N
= 2 →1
3n 2
n=1

Donc σ(t) ∈ [ 0 ; 1 ].
5. On a
τ1 1
σ(τ ) = 1
=
3 3
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 3

et
+∞ +∞
0
X 2 X 2 2 1
σ(τ ) = n
= n
− =
3 3 3 3
n=2 n=1

Notamment, l'application σ n'est pas injective sur T.


6. Il s'agit de montrer que t(x) est à valeurs dans {0, 1, 2}. Notons que pour tout n ∈ N∗ , tn (x)
est un entier relatif comme diérence d'entiers relatifs. Par ailleurs, pour n ∈ N∗ , on a

3n x − 1 < b3n xc 6 3n x

et
3n−1 x − 1 < 3n−1 x 6 3n−1 x
 

d'où (à chaque fois on somme une inégalité large et une inégalité stricte, donc on a bien
une inégalité stricte)

3n x − 1 − 3(3n−1 x) = −1 < tn (x) < 3n x − 3(3n−1 x − 1) = 3

Et puisque tn (x) est entier, on a bien tn (x) ∈ {0, 1, 2}. Donc t(x) ∈ T.
7. Tout d'abord, yn − xn = 31n → 0. De plus, pour n > 2,
 n−1 
b3n xc 3 x tn (x)
xn − xn−1 = n
− n−1
= n >0
3 3 3
donc (xn )n∈N∗ est croissante, et, pour n > 2,
tn (x) 1 1 tn (x) − 2
yn − yn−1 = n
+ n − n−1 = 60
3 3 3 3n
donc (yn )n∈N∗ est décroissante. Ainsi, les suites (xn )n∈N∗ et (yn )n∈N∗ sont adjacentes.
Puisqu'on a l'encadrement, valable pour tout n ∈ N∗ :

3n x − 1 6 b3n xc 6 3n x

on a donc
1
1− 6 xn 6 1
3n
et par théorème d'encadrement, (xn )n∈N∗ converge donc vers x, et (yn )n∈N∗ de même
puisque (xn )n∈N∗ et (yn )n∈N∗ sont adjacentes. Par ailleurs, pour N ∈ N∗ :
N N N
X tn (x) t1 (x) X tn+1 (x) b3xc X
= + = −bxc+ (xn+1 −xn ) = x1 −0+xN+1 −x1 = xN+1
3n 3 3 n+1 3
n=1 n=1 n=1

En faisant tendre N vers +∞, on obtient donc :


+∞
X tn (x)
=x
3n
n=1
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8. En appliquant la formule donnée par l'énoncé 1 :

def flotVersTern(n,x):
T=[]
for k in range(1,n+1):
T.append(int(3**k*x)-3*int(3**(k-1)*x))
return T
+∞
tn (x)
9. Il sut ici de calculer la somme sachant que les derniers termes sont nuls :
X
3n
n=1

def ternVersFlot(l):
x=0
for k in range(len(l)):
x+=l[k]/3**(k+1)
return x

10. C'est un simple test :

def ajout(l):
s=0
for k in l:
s+=k
if s%2==0:
l.append(-1)
else:
l.append(-2)
return l

De même pour verif :

def verif(l):
s=0
for k in range(len(l)-1):
s+=l[k]
if s%2==0 and l[-1]==-1:
return True
if s%2==1 and l[-1]==-2:
return True
return False

On pouvait aussi remarquer que c'est correct si la somme de tous les termes est impaire :
1. Notons ici qu'il y a un problème de précision : les ottants ont une précision maximale, et l'entier peut
quant à lui être arbitrairement grand. La fonction proposée ne peut structurellement qu'être une approximation
de la représentation ternaire.
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def verif(l):
if l[-1]!=-1 and l[-1]!=-2:
return False
return sum(l)%2==1

Partie 2 : Étude d'une fonction dénie par une série

fn : R → R
11. Notons .
x 7→ 1+sin(nx)
3n
 Les fn sont de classe C 1 comme composition, somme et quotient de fonctions de
classe C 1 .
X 2
 Comme sin varie entre -1 et 1, kfn k∞ = 3n .
2
Par ailleurs, converge (c'est
3n
n>1
une série géométrique de raison 31 ). Donc fn converge normalement, donc sim-
X

n>1
plement, sur R.
 Pour tout x ∈ R, fn0 (x) = n cos(nx)
donc kf k∞ = 3n .
n
Or, n
= o 1
par crois-

3n 3n n2
X 1
sance comparée. Comme est une série positive et convergente (c'est une sé-
n2
n>1
X n
rie de Riemann d'exposant strictement plus grand que 1), par comparaison,
3n
n>1
converge. Donc fn0 converge normalement, donc uniformément, sur R.
X

n>1
D'après le théorème de dérivation d'une série, ϕ est donc bien dénie sur R et est de
classe C 1 .
12. Notons que, pour tout x ∈ R :
e inx 1
n
6 n
3 3
X e inx
De même que dans la question 2, la série de fonctions x 7→ converge donc
3n
n>1
simplement. Notamment, sa partie imaginaire converge simplement. Soit maintenant
x ∈ R (xé pour le reste de la question) :
+∞ inx +∞ +∞
!
e inx
 
X e X X sin(nx)
Im = Im =
3n 3n 3n
n=1 n=1 n=1

D'autre part, par le même calcul qu'à la question 4,


+∞
X 1 1
n
=
3 2
n=1

On obtient donc bien


CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 6

+∞ +∞ +∞ inx
!
X 1 X sin(nx) 1 X e
ϕ(x) = n
+ n
= + Im
3 3 2 3n
n=1 n=1 n=1
Enn, par somme d'une série géométrique convergente et de raison diérente de 1 :
 −ix

+∞ inx
X e e ix e ix 1 − e 3 3e ix − 1
=   =  =
3n ix
3 1 − e3
 2 2 10 − 6 cos(x)
n=1 3 1 − cos(x)
3 + sin 9(x)

On obtient donc :
1 3 sin(x)
∀x ∈ R, ϕ(x) = +
2 10 − 6 cos(x)
13. La question 11 nous a permis de vérier le théorème de dérivation d'une série de fonctions
terme à terme. Ainsi, pour tout x ∈ R :
+∞
0
X n cos(nx)
ϕ (x) =
3n
n=1
D'autre part, en dérivant à vue l'expression obtenue à la question précédente, on trouve
que, pour x ∈ R :
3 cos(x)(10 − 6 cos(x)) − 3 sin(x)6 sin(x) −18 + 30 cos(x)
ϕ0 (x) = 2
=
(10 − 6 cos(x)) (10 − 6 cos(x))2
On en déduit donc que, pour x ∈ R :
+∞
X n cos(nx) −18 + 30 cos(x)
=
3n (10 − 6 cos(x))2
n=1

14. On a montré en question 11 que fn converge normalement sur R. Cette série converge
X

n>1
donc uniformément. Par ailleurs, les fn , étant de classe C 1 sur R, sont notamment conti-
nues sur [0, π]. Par théorème d'intégration d'une série terme à terme :
+∞ +∞ Z
!
Z π X X π 
fn (x) dx = fn (x) dx
0 n=1 n=1 0

donc
+∞ +∞  +∞ 
!
π
cos(nx) π X π (−1)n−1 + 1
Z  
X X x
fn (x) dx = − = +
0 3n n3n 0 3n n3n
n=1 n=1 n=1
+∞ +∞
π 1 π
Or, = d'après la question 12, donc :
X X
n
= π n
3 3 2
n=1 n=1

π π 1 π +∞
ϕ(x) − π X (−1)n−1 + 1
Z Z Z
sin(x) 2 1
dx = dx = ϕ(x) dx − =
0 10 − 6 cos(x) 0 3 3 0 6 n3n+1
n=1
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 7

+∞
(−1)n−1
Enn, par développement en série entière, on a, pour tout x ∈]−1, 1[, ln(1 + x) = xn ,
X
n
n=1
donc
Z π     
sin(x) 1 1 1 1
dx = ln 1 + − ln 1 − = ln(2)
0 10 − 6 cos(x) 3 3 3 3

u = cos(x)
15. Avec le changement de variable (licite, car de classe C 1 ) , on obtient
du = − sin(x) dx
que −1
Z π Z −1 
sin(x) −1 1 1
dx = du = ln(10 − 6u) = ln(2)
0 10 − 6 cos(x) 1 10 − 6u 6 1 3
Partie 3 : Développements ternaires aléatoires

16. Par construction, pour tout n > 1 et pour tout N > 2, Tn,N est une variable aléatoire
nie, donc XN est une variable aléatoire nie comme somme (nie !) de telles variables
aléatoires. XN admet donc une espérance et une variance. Notons que
 
1 1 2 3
E(Tn,N ) = .0 + .1 + 1 − 2=2−
N N N N

Donc, par linéarité de l'espérance,


N
3 1 1 − 31N
 
X E(Tn,N )
E(XN ) = = 2−
3n N 3 1 − 31
n=1
Et nalement :
3 3N − 1
 
E(XN ) = 2−
N 2.3N
Par ailleurs, comme les Tn,N sont mutuellement indépendants, d'après le lemme des
coalitions, les T3n,N
n le sont aussi. Donc
N  
X Tn,N
V(XN ) = V
3n
n=1

Or, par formule de transfert, on a


 
1 1 2 7
E(T2n,N ) = .0 + .1 + 1 − 4=4−
N N N N
Donc
3 2
 
7 5 9
V(Tn,N ) = 4 − − 2 − = − 2
N N N N
On a donc
N
1 1 − 91N 5
   
X 1 5 9 9
V(XN ) = − = −
32n N N2 9 1 − 91 N N2
n=1
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 8

Finalement :
9N − 1
 
5 9
V(XN ) = − 2
8.9N N N
17. Puisque XN admet une variance (d'après la question 16), l'inégalité de Bienaymé-Tchebychev
s'applique, et
9N − 1
 
V(XN ) 5 9
0 6 P(|XN − E(XN )| > ε) 6 = − 2
ε2 8.9N ε2 N N

L'inégalité de gauche étant due au fait qu'une probabilité est à valeurs dans [0, 1]. Le
terme de droite tend vers 0 (c'est le produit de 8.9 N ε2 , qui est convergent donc borné, et
9N −1

d'une suite qui tend vers 0 comme diérence de deux telles suites), donc, par encadre-
ment :
lim P(|XN − E(XN )| > ε) = 0
N→+∞

18. La quantité |E(XN ) − 1| est une constante ; donc P |E(XN ) − 1| > ε


ne peut valoir que

2
0 ou 1. Distinguons deux cas :
 Si |E(XN ) − 1| > 2ε , alors
 ε
P |E(XN ) − 1| > =1
2
et on a alors bien (puisqu'une probabilité est majorée par 1)
 ε  ε
P(|XN − 1| > ε) 6 P |XN − E(XN )| > + P |E(XN ) − 1| >
2 2

 Si |E(XN ) − 1| < 2ε , alors


 ε
P |E(XN ) − 1| > =0
2
Supposons que |XN − 1| > ε. On a alors (par inégalité triangulaire)
ε
ε 6 |XN −1| = |XN −E(XN )+E(XN )−1| 6 |XN −E(XN )|+|E(XN )−1| 6 |XN −E(XN )|+
2
donc
ε
|XN − E(XN )| >
2
On a montré l'inclusion d'événements
 ε
(|XN − 1| > ε) ⊂ |XN − E(XN )| >
2
et par croissance des probabilités, on a donc
 ε  ε  ε
P(|XN −1| > ε) 6 P |XN − E(XN )| > = P |XN − E(XN )| > +P |E(XN ) − 1| >
2 2 2
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 9

Soit ε > 0 ; puisque E(Xn ) = 2 − −→ 1, on a, à partir d'un certain


3
 3N −1
N 2.3N N→+∞
rang,
ε
|E(Xn ) − 1| <
2
et donc, à partir d'un tel rang,
 ε
P |E(Xn ) − 1| > =0
2
Par ailleurs, d'après la question 17, on a
 ε
lim P |XN − E(XN )| > =0
N→+∞ 2

Puisque P(|XN − 1| > ε) est une suite positive majorée par une suite tendant vers
0, par encadrement, on en déduit nalement que

lim P(|XN − 1| > ε) = 0


N→+∞

Partie 4 : Fonction de Cantor-Lebesgue

19. On a :
∀x ∈ [0, 1], f0 (x) = x
D'où l'on déduit que :
 ∀x ∈ 0, 31  , f1 (x) = 32 x
  

∀x ∈  13 , 23 , f1 (x) = 12
∀x ∈ 23 , 1 , f1 (x) = 32 x − 1

2
puis que  1
f2 (x) = 94 x

 ∀x ∈ 0, 9 ,
1 2
f2 (x) = 14



 ∀x ∈  9 , 9  ,
 ∀x ∈  29 , 13  , f2 (x) = 94 x − 14



∀x ∈  13 , 23  , f2 (x) = 12
∀x ∈  23 , 79  , f2 (x) = 94 x − 1




∀x ∈  79 , 89 , f2 (x) = 34




∀x ∈ 89 , 1 , f2 (x) = 94 x − 54

On en déduit les graphiques respectifs de f0 , f1 et f2 :


CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 10

20. Le programme se déduit directement de la dénition :


def cantor(n,x):
if n == 0:
return x
if x <= 1 / 3:
return cantor( n - 1, 3 * x) / 2
if x >= 2 / 3:
return cantor( n - 1, 3 * x - 2) / 2 + 1 /2
return 1 / 2

21. Montrons que la propriété :


P(n) : ∀x ∈ [0, 1], |fn+1 (x) − fn (x)| 6 1
3×2n+1

est vraie pour tout n > 0.


 Tout d'abord :
ˆ Si x ∈ 0 ; 31 , alors
 
x 1
|f1 (x) − f0 (x)| = 6
2 6
ˆ Si x ∈ ; 23 , alors |f1 (x) − f0 (x)| = x − . Si x > 12 , on a donc
1  1
3 2

1 2 1 1
|f1 (x) − f0 (x)| = x − 6 − =
2 3 2 6
D'autre part, si x < 21 , on a
1 1 1 1
|f1 (x) − f0 (x)| = −x6 − =
2 2 3 6
ˆ Si x ∈ , alors
2 
3 ; 1
 
1 3x − 2 1 1 1 2 1
|f1 (x) − f0 (x)| = + − x = |x − 1| = (1 − x) 6 1− =
2 2 2 2 2 3 6

donc P(0) est vraie.


 P(n) =⇒ P(n + 1) : Soit n ∈ N ; supposons P(n) vraie. Alors :
ˆ Si x ∈ 0 ; 31 , alors
 

1 1 1 1
|fn+2 (x) − fn+1 (x)| = |fn+1 (3x) − fn (3x)| 6 n+1
=
2 23×2 3 × 2n+2

ˆ Si x ∈ 13 ; 23 , alors
 

|fn+2 (x) − fn+1 (x)| = 0


ˆ Si x ∈ 3 ; 1 , alors
2 

1 1 1 1
|fn+2 (x) − fn+1 (x)| = |fn+1 (3x − 2) − fn (3x − 2)| 6 n+1
=
2 23×2 3 × 2n+2
CC INP Mathématiques 1 MP (corrigé par Hugues Blanchard et Simon Billouet) 11

donc P(n + 1) est vraie.


 Conclusion :d'après le principe de récurrence, on a bien : ∀n ∈ N, P(n).
22. La série de terme général 3×2 1
n converge en tant que série géométrique de raison dans

] 0 ; 1 [. D'après la question précédente, la série de fonctions (fn+1 − fn ) converge donc


P
normalement sur [0, 1], donc uniformément sur [0, 1]. Par lien suite-série, la suite de
fonctions (fn − f0 )n∈N converge donc uniformément sur [0, 1], et il en va donc de même
pour (fn )n∈N .
23. Montrons que la propriété P(n) : fn est continue et croissante sur [0, 1], fn (0) = 0 et
fn (1) = 1 est vraie pour tout n ∈ N.
 P(0) est vraie car f0 = Id qui est bien continue, croissante sur [0, 1], et vaut bien
0 en 0 et 1 en 1.
 P(n) =⇒ P(n + 1) : soit n ∈ N, supposons P(n). Alors fn+1 est continue sur
0 ; 3 , 3 ; 3 et 3 ; 1 comme somme, quotient et composition de fonctions conti-
 1 1 2 2 

nues. Par ailleurs,


 
1 fn (3x) fn (1) 1
fn+1 = lim fn+1 (x) = lim = = = lim fn+1 (x)
3 x→ 1

x→ 1
− 2 2 2 x→ 1 +
3 3 3

donc fn+1 est continue en On montre de la même manière que fn+1 est continue
3.
1

en 23 . Donc fn+1 est continue sur [0, 1].


Comme composée  de fonctions croissantes, fn+1 est également croissante surchacun
des intervalles 0 ; 13 et 23 ; 1 , et elle est constante donc croissante sur 13 ; 23 .
  

Comme cette croissance a lieu sur chaque intervalle fermé,  on peut 2 recoller 
cette croissance sur
 tout [0, 1] (par exemple si x ∈ 0 ; 3 et y ∈ 3 ; 1 , on a
1


fn+1 (x) 6 fn+1 13 6 fn+1 32 6 fn+1 (y)).


Enn, fn+1 (0) = fn (3×0)
2 = 0 et fn+1 (1) = 12 + fn (3×1−2)
2 = 1.
 Conclusion : par principe de récurrence, P(n) est donc vraie pour tout n ∈ N.
Puisque pour tout n ∈ N et pour tout x ∈ [0, 1], on a
0 6 fn (x) 6 1
En passant à la limite en n, on trouve que pour tout x ∈ [0, 1] :
0 6 f (x) 6 1
La fonction f est donc bien à valeurs dans [0, 1]. Par ailleurs, si 0 6 x 6 y 6 1, on a
pour tout n ∈ N :
fn (x) 6 fn (y)
et là encore, en passant à la limite en n, on obtient
f (x) 6 f (y)
La fonction f est donc croissante, et en passant à la limite dans les égalités fn (0) = 0 et
fn (1) = 1, on obtient f (0) = 0 et f (1) = 1. Puisque f est la limite uniforme d'une suite
de fonctions continues sur [0, 1], elle est elle-même continue sur [0, 1]. Enn, d'après le
théorème des valeurs intermédiaires, f ([ 0 ; 1 ]) est un intervalle contenant f (0) = 0 et
f (1) = 1, donc il contient [ 0 ; 1 ], et f est donc surjective.
CCP 07 Maths 1, lière MP (4h)
Les calculatrices sont autorisées.

NB : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction.


Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d'énoncé, il le signalera sur sa copie et
devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu'il a été amené à prendre.

Le sujet est composé d'un exercice et d'un problème indépendants.

EXERCICE
x+y
On considère la fonction f : IR2 → IR dénie par : f (x, y) =
(1 + x2 )(1 + y 2 )
a. On pose F = [0, 1] × [0, 1], justier que la fonction f est bornée sur F et y atteint sa borne supérieure. On pose
alors M= sup f (x, y)
(x,y)∈F
b. Montrer√ que si la borne supérieure est atteinte en un point de l'ouvert Ω =]0, 1[×]0, 1[ alors nécessairement
3
M =3 .
8 √
3
c. Déterminer le maximum de la fonction f sur la frontière de F et le comparer à 3 (on pourra utiliser la
8
calculatrice). Déterminer M.
PROBLÈME : ÉCHANGES DE LIMITES ET D'INTÉGRALES
Toutes les fonctions de ce problème sont à valeurs réelles.

PARTIE PRÉLIMINAIRE

Les résultats de cette partie seront utilisés plusieurs fois dans le problème.

1. Fonction Gamma d'Euler

(a) Soit x ∈]0, +∞[, montrer que la fonction t 7→ e−t tx−1 est integrable sur ]0, +∞[.
Z +∞
On pose, pour x ∈]0, +∞[, Γ(x) = e−t tx−1 dt
0
(b) Determiner, pour x ∈]0, +∞[, une relation entre Γ(x+1) et Γ(x) et en déduire Γ(n) pour tout entier naturel
non nul n.
2. Fonction zêta de Riemann
+∞ 1
On rappelle que la fonction zéta est denie sur ]1, +∞[ par ζ(x) = .
P
x
n=1 n
π2 π4
On connait ζ(2) = , ζ(4) = , on sait que pour p entier pair, ζ(p) est de la forme qπ p où q est un rationnel ;
6 90
il a été démontré que certains ζ(p) pour p entiers impairs sont irrationnels mais on ne sait pas s'ils le sont tous.
On se propose de rechercher des valeurs approchées de ces réels ζ(p).
+∞ 1 n 1
(a) On note, pour n entier naturel non nul et x réel x > 1, Rn (x) = Prouver que,
P P
x
= ζ(x) − x
k=n+1 k k=1 k
1
pour n entier naturel non nul et x réel x > 1, Rn (x) 6
(x − 1)nx−1
n 1
(b) On xe l'entier p > 2 et un reel ε > 0. Indiquer une valeur de n pour laquelle on a
P
p
− ζ(p) 6 ε
k=1 k
(c) Donner, en utilisant la calculatrice, une valeur approchée de ζ(7) à 10−6 pres.
PREMIÈRE PARTIE : SUITES DE FONCTIONS

Préliminaire : Dans les questions 3 à 5 suivantes, on n'utilisera pas pour les démonstrations le théorème de
convergence dominée, énoncé à la question 6.
3. Théorème de convergence uniforme pour les suites de fonctions
Démontrer le théorème suivant que l'on notera TH 1 :
si (fn ) est une suite de fonctions continues sur!le segment [a, b] qui converge uniformément vers une fonction f
Z b Z b
sur [a, b] , alors, la suite de réels fn (x) dx converge vers le réel f (x) dx
a a
Z b
On commencera par donner un sens à l'integrale f (x) dx juste en énonçant un théorème.
a
4. Exemples et contre-exemples

(a) Déterminer une suite (fn ) de fonctions continues et anes par morceaux sur le segment [0,Z
1] qui converge
 1
simplement mais non uniformément vers une fonction f sur [0, 1] et telle que la suite de réels fn (x) dx
0
Z 1
ne converge pas vers le réel f (x) dx
0
Remarque : on peut se contenter d'une vision graphique et, dans ce cas, il est inutile d'exprimer fn (x), mais
on attend une justication des deux propriétés demandées
(b) Si (fnZ
) est une suite de fonctions continues sur le segment [0, 1], démontrer qu'il est possible que la suite de
1  Z 1
réels fn (x) dx converge vers le réel f (x) dx sans que la convergence de la suite de fonctions (fn )
0 0
ne soit uniforme sur [0, 1].
5. Cas d'un intervalle quelconque

(a) Montrer à l'aide de la suite de fonctions (fn )n>1 dénies sur I = [0, +∞[ par
xn e−x
fn (x) =
n!
que le TH 1 n'est pas vrai si on remplace l'intervalle [a, b] par un intervalle I non borné.
Remarque : on pourra utiliser la formule de Stirling sans la démontrer.
(b) Nous allons prouver que le TH 1 est vrai sur un intervalle borné I .
On considère (fn ) une suite de fonctions continues et intégrables sur I intervalle borné, qui converge
uniformément vers une fonction f sur I .
i. Justier l'existence d'un entier naturel p tel que, pour tout réel x ∈ I , |f (x)| 6 1 + |fp (x)| et en déduire
que f est intégrable sur I .
Z  Z
ii. Montrer que la suite de réels fn (x) dx converge vers le réel f (x) dx. On notera `(I) la longueur
I I
de l'intervalle I .
6. Théorème de convergence dominée pour les suites de fonctions
On rappelle le théorème suivant que l'on notera TH 2 :
si (fn ) est une suite de fonctions continues par morceaux sur un intervalle I qui converge simplement sur I vers
une fonction f continue par morceaux sur I et s'il existe une fonction ϕ continue par morceaux et intégrable sur
I telle que, pour tout
Z entier naturel
 n et tout réel x ∈ IZ : |fn (x)| 6 ϕ(x) alors, la fonction f est intégrable sur I
et la suite de réels fn (x) dx converge vers le réel f (x) dx
I I
(a) Rappeler pourquoi il est inutile de vérier, lorsqu'on utilise ce TH 2, que les fonctions fn sont intégrables
sur I et justier que f est intégrable sur I .
(b) Exemples
i. Montrer à l'aide d'un exemple simple que ce théorème peut être pratique sur un segment I sur lequel
la suite de fonctions (fn ) ne converge pas uniformément vers la fonction f .
e n
Z +∞ sin( x )
ii. Calculer lim 2
dx
n→+∞ 0 1+x
DEUXIÈME PARTIE : SÉRIES DE FONCTIONS

7. Théorème de convergence uniforme pour les séries de fonctions

Justier, simplement, à l'aide du TH 1 le théorème suivant que l'on notera TH 3 :


si fn est une série de fonctions continues sur le segment [a, b] qui converge uniformément sur [a, b], alors, la
P
Z b
série de réels fn (x) dx converge et :
P
a

+∞ Z +∞
!
X b Z b X
fn (x) dx = fn (x) dx
n=0 a a n=0

8. Application : séries trigonométriques et séries de Fourier


a0
On appellera série trigonométrique une série de fonctions du type [an cos(nx) + bn sin(nx)] où (an ) et
P
+
2 n>1
(bn ) sont deux suites de réels.
La série de Fourier d'une fonction 2π -périodique et continue par morceaux sur IR est donc une série trigonomé-
trique.
(a) Montrer qu'une série trigonométrique n'est pas toujours la série de Fourier d'une fonction 2π -périodique et
continue par morceaux sur IR.
P 1
Pour cela, utiliser la série de fonctions √ sin(nx) avec le théorème de Parseval que l'on commencera
n
par énoncer.
(b) Montrer qu'une série trigonométrique qui converge uniformément sur IR est la série de Fourier d'une fonc-
tion 2π -périodique et continue sur IR. Z 2π
On utilisera sans démonstration les résultats classiques pour n et p entiers naturels : cos(px) cos(nx) dx =
( 0

0 si n 6= p 2π
Z Z
sin(px) sin(nx) dx = et sin(px) cos(nx) dx = 0
0 π si n = p 6= 0 0
9. Intégration terme à terme d'une série de fonctions
On rappelle le théorème suivant que l'on notera TH 4 :
si fn est une série de fonctions continues par morceaux et intégrables sur Zun intervalle I qui converge sim-
P

plement vers une fonction f continue par morceaux sur I telle que la série |fn (x)| dx converge, alors f est
P
Z I

intégrable sur I , la série fn (x) dx converge et


P
I
+∞ Z Z +∞
!
X X
fn (x) dx = fn (x) dx
n=0 I I n=0

Application : théorème de Hardy


On suppose que an est une série de réels absolument convergente.
P
P an xn
 
(a) Montrer que la série de fonctions converge simplement vers une fonction f continue sur IR.
n! n>0
Z +∞
(b) Montrer que la fonction x 7→ f (x)e−x est intégrable sur [0, +∞[ et exprimer f (x)e−x dx comme la
0
somme d'une série numérique.
10. Cas où les théorèmes TH 3 et TH 4 ne s'appliquent pas

(a) Montrer que, la série de fonctions ( (−1)n xn )n>0 ne converge pas uniformément sur l'intervalle borné
P
I = [0, 1[ (donc les hypothèses du théorème TH 3 ne sont pas toutes vériées).
(b) Montrer que, pour la série de fonctions ( (−1)n xn )n>0 sur I = [0, 1[, les hypothèses du théorème TH 4
P
ne sont pas toutes vériées.
Z 1
(c) Montrer que, néanmoins, ( (−1)n xn dx)n>0 converge et :
P
0
+∞ Z +∞
!
X 1 Z 1 X
(−1)n xn dx = (−1)n xn dx
n=0 0 0 n=0

11. Théorème de convergence monotone


Soit fn une série de fonctions continues par morceaux et intégrables sur un intervalle I qui converge simplement
P
vers une fonction f continue par morceaux sur I .
On suppose que toutes les fonctions fn sont positives sur I et que la fonction f est intégrable sur I .
n
On pose, pour tout entier naturel n non nul et tout x ∈ I , Sn (x) = fk (x).
P
k=0
Montrer que la suite de fonctions (Sn ) vérie les hypothèses du théorème de convergence
! dominée TH 2 , et en
Z +∞
Z Z +∞
déduire que : la série ( fn (x) dx)n>0 converge et
P P X
fn (x) dx = fn (x) dx
I n=0 I I n=0
12. Application à la physique
+∞
t3
Z
(a) Calculer, après avoir justié son existence, l'intégrale dt
0 et − 1
1 e−t
On détaillera toutes les étapes et on pourra remarquer que, pour t ∈]0, +∞[, on a =
et − 1 1 − e−t
Cette intégrale intervient notamment dans la théorie du rayonnement du corps noir.
La loi de Planck donne l'expression de la densité spectrale d'énergie électromagnétique uλ rayonnée par le
corps noir, en fonction de la longueur d'onde par la formule :
8πhc 1
uλ = 5
 
λ exp hc
kB λT − 1
où h et kB sont les constantes de Planck et de Boltzmann, c la célérité de la lumière dans le vide, λ la
longueur d'onde et T la température.
Ainsi, la densité volumique totale d'énergie électromagnétique u (rayonnée sur tout le spectre des longueurs
Z +∞
d'onde) s'écrit : u = uλ dλ
0
c
Si on note M l'exitance totale d'un corps noir on sait que M et u sont liés par la relation M = u
4
2π 5 (kB )4
(b) Démontrer la loi de Stefan : M = σT 4 où σ =
15h3 c2
13. Généralisation
+∞
tx−1
Z
(a) Exprimer de même pour x réel x > 1, l'intégrale dt en fonction de Γ(x) et ζ(x)
0 et − 1
+∞ Z +∞
t6
Z
t
(b) En déduire la valeur de dt et une valeur approchée de dt
0 e −1
t
0 e −1
t
CCP 2007. Filière MP. Mathématiques 1.
Corrigé pour serveur UPS de JL. Lamard (jean-louis.lamard@prepas.org)

EXERCICE.
a. f est continue (en tant de fraction rationnelle dont le dénominateur ne s’annule pas) sur le compact F donc bornée
et y atteint sa borne supérieure M en au moins un point A. 

b. Si A = (a, b) ∈ F = Ω alors A est un extremum local de la restriction de f à l’ouvert Ω sur lequel f est de classe
C 1 donc A est un point critique.
∂f 1 − 2xy − x2 ∂f 1 − 2xy − y 2
Or (x, y) = 2 2 2 et par raison de symétrie (x, y) = .
∂x (1 
+ x ) (1 + y ) ∂y (1 + x2 )(1 + y 2 )2
1 − 2ab − a2 = 0
Il en découle que Par soustraction il vient a2 = b2 donc a = b puisque a et b sont positifs.
1 − 2ab − b2 = 0
1 1
Ainsi 1 − 3a2 = 0 et donc A = ( √ , √ ).
3 3

3 3
En résumé si M est atteint sur Ω alors M = M0 = f (A) = . 
8
t 1
c. t 7−→ ϕ(t) = f (t, 0) = 2 croı̂t sur [0, 1] et son maximum est M1 = ϕ(1) = .
1+t 2
1+t √ √
t 7−→ ψ(t) = f (1, t) = 2 croı̂t sur [0, 2 − 1] puis décroı̂t. Son maximum sur [0, 1] est donc ψ( 2 − 1) soit
2(1 + t )
√ 1
M2 = .
4( 2 − 1)
Par raison de
√ symétrie par rapport à la première bissectrice, le maximum de f sur la frontière de F est max(M1 , M2 )
i.e. M2 car 2 − 1 < 0.5.
Il découle de ce qui précède que si M est atteint sur Ω alors M = M0 et que sinon, i.e. s’il est atteint sur la frontière,
alors M = M2 .
Donc M = max(M0 , M2 ) = M0 car M0 ≃ 0.65 et M2 ≃ 0.60. 

PROBLÈME : ÉCHANGE DE LIMITES ET D’INTÉGRALES.


PARTIE PRÉLIMINAIRE.
1. Fonction Gamma d’Euler.
a. Notons f (t, x) = e−t tx−1 . Pour x > 0 fixé quelconque, t 7−→ fx (t) = f (x, t) est continue donc localement intégrable
sur ]0, +∞[.
Au voisinage de 0, fx (t) ∼ tx−1 > 0 et t 7−→ tx−1 est intégrable en 0 car x > 0 donc fx (t) également.
1
Au voisinage de +∞, fx (t) = o( 2 ) par croissance comparées donc fx (t) est intégrable en +∞.
t
Ainsi fx est bien intégrable sur ]0, +∞[. 
b. Une intégration par parties sur le segment [ǫ, A] suivie d’un passage à le limite lorsque ǫ → 0 et A → +∞ fournit
immédiatement Γ(x + 1) = xΓ(x).
Or Γ(1) = 1 donc, par une itération évidente, Γ(n) = (n − 1)! pour tout entier n > 0. 
2. Fonction zêta de Riemann.
Z k+1
1
a. Pour x > 1 fixé, la fonction ϕ(t) = x décroı̂t donc ϕ(t) d t > ϕ(k + 1).
t k
p p
1  1 1 
Z
Donc Rnp (x) =
P
ϕ(k) 6 ϕ(t) d t = x−1
− x−1 .
DEF
k=n+1 n x−1 n p
1
En faisant tendre p vers +∞ (les deux limites existent bien), il vient Rn (x) 6 . 
(x − 1)nx−1
Pn 1 1

− ln ε − ln(p − 1)

b. Ainsi pour avoir ζ(p) − p 6 ε, il suffit d’avoir 6 ε soit n > exp . 
k=1 k (p − 1)np−1 p−1
ln(6)
 
c. Avec p = 7 et ε = 10−6 , il vient qu’il suffit de choisir n > exp ln(10) − ≃ 7.4.
6
1 P8 1 P8 1
−6
Donc n = 8 convient. En fait 6 ≃ 0.64 × 10 6 0.7 × 10−6 . Donc 7 6 ζ(7) 6 7 + 0.7 × 10
−6
.
6×8 k=1 k k=1 k

∼ CCP˙2007˙maths1.TEX ∼
P8 1
Or un programme immédiat fournit 7 ≃ 1.008 348 8 et on peut retenir raisonnablement vu le faible nombre
k=1 k
P8 1
d’opérations 1.008 348 7 6 7 6 1.008 348 9.
k=1 k
Donc 1.008 348 7 6 ζ(7) 6 1.008 349 4. 

PREMIÈRE PARTIE : SUITES DE FONCTIONS.

3. Théorème de convergence uniforme pour une suite de fonctions.


Z b
Par le théorème de récupération uniforme de la continuité, f est continue sur [a, b] de sorte que f (x) d x est
a
parfaitement défini. Par ailleurs il vient :
Z b Z b Z b Z b
f (x) d x − fn (x) d x 6 f (x) − fn (x) d x 6 kf − fn k∞ d x = (b − a)kf − fn k∞ −−−−−→ 0 
a a a a n→+∞

4. Exemples et contre-exemples.
1 2
a. Soit la fonction fn définie sur [0, 1] par f (0) = 0, f ( ) = n, f (x) = 0 pour x > et par le fait que fn soit affine
n n
1 1 2
entre 0 et et entre et . Alors fn est bien continue et converge simplement sur [0, 1] vers la fonction f nulle
n n n
(en effet pour x > 0 fixé on a fn (x) = 0 pour n > 2/x et fn (0) = 0 pour tout n).
Z 1
Mais la convergence n’est pas uniforme car kf − fn k∞ = kfn k∞ = 2n et (aire d’un triangle) fn (x) d x = 1 ne
Z 1 0

tend pas vers f (x) d x = 0 


0
b. Soit la fonction fn définie sur [0, 1] par fn (x) = 1 pour x > 1/n, par fn (0) = 0 et par le fait que fn soit affine
entre 0 et 1/n. Alors fn est bien continue sur [0, 1] et la suite (fn ) converge simplement sur [0, 1] vers la fonction
f continue par morceaux définie par f (x) = 1 si x > 0 et f (0) = 0. La convergence n’est donc pas uniforme sinon
f serait continue par le théorème de récupération uniforme de la continuité.
Z 1 Z 1
1 1
Cependant fn (x) d x = + 1− −−−−−→ 1 = f (x) d x 
0 2n n n→+∞ 0

5. Cas d’un intervalle quelconque.


a. L’étude immédiate des variations de fn montre que fn croı̂t entre 0 et n de 0 à fn (n) puis décroı̂t vers 0. Ainsi
nn e−n 1
kfn k∞ = fn (n). Or fn (n) = ∼√ −−−−−→ 0 ce qui prouve que la suite (fn ) converge uniformément sur
n! 2πn n→+∞
[0, +∞[ vers la fonction nulle.
Γ(n + 1)
Or, par la question 1, fn est intégrable sur [0, +∞[ d’intégrale = 1 qui ne tend pas vers 0.
n!
Ainsi TH1 est-il faux sur un intervalle non borné. 
b. La définition de la convergence uniforme écrite avec ε = 1 prouve qu’il existe un entier p tel que kf − fn k∞ 6 1
pour n > p. Alors en particulier kf − fp k∞ 6 1 donc |f (x)| 6 1 + |fp (x)| pour tout x ∈ I.
Ainsi f est une fonction continue (théorème de récupération uniforme de la continuité) dominée sur I par une
fonction intégrable sur I donc est bien intégrable sur I.
La suite de la démonstration est exactement la même que dans la question 3 en remplaçant b − a par ℓ(I).
Ainsi le TH1 est-il vrai sur un intervalle borné. 

6. Théorème de la convergence dominée.

a. Les fonctions fn sont continues par morceaux (ainsi que f ) et dominées sur I par la fonction ϕ (de même que f
par passage à la limite) intégrable sur I donc les fonctions fn et la fonction f sont bien intégrables sur I. 
b. On peut bien sûr reprendre l’exemple de la question 4.b. mais la vérification directe de la propriété de permutation
est évidente et utiliser le TH2 dans ce cas revient à casser un œuf à la coque avec un marteau piqueur ! Voici
un exemple qui peut lui aussi se traiter directement mais moins simplement et pour lequel l’usage du TH2 est
commode :
Soit g une fonction continue sur [0, 1] telle que g(0) 6= g(1). Alors la suite (fn ) définie par fn (x) = g(xn ) converge
simplement vers la fonction f définie par f (x) = g(0) si x 6= 1 et f (1) = g(1). La convergence n’est pas uniforme
car les fonction fn sont continues mais pas la fonction f qui est bien continue par morceaux néanmoins. Or les
fonctions fn sont dominées sur [0, 1] par la fonction constante égale à kgk∞ qui est évidemment intégrable sur [0, 1].
Z 1 Z 1
Le théorème de la convergence dominée permet d’affirmer que g(xn ) d x −−−−−→ f (x) d x = g(0). 
0 n→+∞ 0

∼ CCP˙2007˙maths1.TEX page 2 ∼
esin(x/n) 1
La suite (fn ) avec fn (x) = converge simplement sur [0, +∞[ vers la fonction f définie par f (x) =
1 + x2 1 + x2
et est dominée sur [0, +∞[ par la fonction ϕ = ef intégrable. Ainsi le TH2 s’applique (car les fonctions fn et la
fonction f sont en outre continues par morceaux -et même continues-) et prouve que :
Z +∞ sin(x/n)
e π
lim 2
dx = . 
n→+∞ 0 1+x 2

DEUXIÈME PARTIES : SÉRIES DE FONCTIONS.

7. Théorème de convergence uniforme pour les séries de fonctions.

Le théorème TH3 n’est rien d’autre que le théorème TH1 appliqué à la suite des sommes partielles de la série de
fonctions. En effet :
n
P +∞
P P
Notons Sn = fk et S = fk . Comme les fonctions fk sont continues et la série fk converge uniformément
k=0 k=0
sur [a, b], la suite (Sn ) est une suite de fonctions continues convergeant uniformément sur [a, b] vers S donc le TH1
Z b Xn Z b Z b
prouve que Sn (x) d x = fk (x) d x −−−−−→ S(x) d x i.e., par définition même de la convergence d’une
a a n→+∞ a
k=0
+∞
Z b Z b +∞
X 
P
série et de la valeur de sa somme, que fk (x) d x = fk (x) d x. 
k=0 a a k=0

8. Application : séries trigonométriques et séries de Fourier.

a. Le théorème de Parseval affirme que la série de Fourier d’une fonction f périodique et continue par morceaux
converge en moyenne quadratique vers f .
+∞ 1 +∞
Z
P sin(nx) P 1 1
Si la série √ était la série de Fourier d’une fonction f , on aurait donc = kf k2 = f 2 (x) d x
n=1 n 2 n=1 n 2π 2π
ce qui est évidemment impossible puisque la série harmonique diverge. 
Remarque : Grâce à la transformation d’Abel, on peut démontrer que la série proposée converge.
b. Soit une série trigonométrique convergeant uniformément sur R vers une fonction f , de ce fait 2π-périodique et
a n  
continue. Soit p un entier quelconque et, pour tout entier n, soit Sn (x) = 0 +
P
ak cos(kx) + bk sin(kx) . Alors
  2 k=1
la suite Sn (x) cos(px) converge uniformément sur R vers f (x) cos(px).
n∈N
En effet, pour tout x, on a f (x) cos(px) − Sn (x) cos(px) 6 f (x) − Sn (x) 6 kf − Sn k∞ donc, par définition même
du sup, kf (x) cos(px) − Sn (x) cos(px)k∞ 6 kf − Sn k∞ .
Le théorème TH3 prouve alors que :
+∞
a0 1 X
Z Z Z Z
1 
f (x) cos(px) d x = cos(px) d x + ak cos(kx) cos(px) d x + bk sin(kx) cos(px) d x .
π 2π 2π 2π π k=1 2π 2π
Si on note αk et βk les coefficients de Fourier de la fonction f , il vient alors, compte tenu des résultats classiques
rappelés, α0 = a0 (pour p = 0) et αn = an pour (p = n > 1).
On prouve de même que βn = bn pour n > 1.
Ainsi la série de Fourier de f n’est autre que la série trigonométrique de départ.
En d’autres termes la série de Fourier de la somme d’une série trigonométrique convergeant uniformément sur R
n’est autre que la série elle-même. 

9. Intégration terme à terme d’une série de fonctions. Application : théorème de Hardy.

a xn An
a. Notons un (x) = n et soit A > 0 quelconque fixé. Pour x ∈ [−A, A] on a |un (x)| 6 |an | . Comme la série
P n! n!
an converge, la suite (an ) tend vers 0 donc est bornée mettons par M . Il vient donc, pour tout x ∈ [−A, A],
An P
|un (x)| 6 M terme général d’une série convergente (exponentielle). Ainsi la série un (x) converge localement
n!
normalement sur R (donc a fortiori simplement) et sa somme f est une fonction continue sur R. 
Remarque : la seule hypothèse que la suite (an ) est bornée suffit ici à conclure.

∼ CCP˙2007˙maths1.TEX page 3 ∼
+∞
P
b. Il en découle bien sûr que la série un (x)e−x est une série de fonctions continues convergeant simplement sur R
n=0
vers la fonction continue f (x)e−x .
En outre un (x)e−x est intégrable sur [0, +∞[ car continue donc localement intégrable sur [0, +∞[ et est intégrable
1
en +∞ puisque un (x)e−x = o( 2 ) au voisinage de +∞ par croissances comparées.
x
Z +∞
|an | +∞ n x Γ(n + 1)
Z
−x P
Par ailleurs un (x)e dx = x e d x = |an | = |an | et, puisque la série an est ab-
0 n! 0 n!
solument convergente, le théorème TH4 s’applique et prouve que :
Z +∞ +∞
X
−x
La fonction x 7−→ f (x)e est intégrable sur [0, +∞| et f (x)e−x d x = an . 
0 n=0

10 Cas où les théorèmes TH3 et TH4 ne s’appliquent pas.

+∞ 1
a. Notons un (x) = (−1)n xn . La série
P
un (x) converge simplement sur [0, 1[ vers S(x) = .
n=0 1+x
La convergence n’est pas uniforme sur [0, 1[ sinon le théorème du double passage à la limite s’appliquerait et
+∞ 1
(−1)n converge (vers ). 
P
prouverait que la série
n=0 2
xn+1 1 1
On peut aussi remarquer que |S(x) − Sn (x)| = −−−→ donc kS − Sn k∞ > . 
1 + x x→1 2 2
P 1 X 1
Z
b. |un (x)| d x = diverge donc le théorème TH4 ne s’applique pas. 
0 n+1
Z 1 n Z 1 Z 1 Z 1 Z 1 n+1 Z 1
X  (−1)n+1 xn+1 x
c. S(x) d x− uk (x) d x = S(x)−Sn (x) d x = dx = dx 6 xn+1 d x
0 k=0 0 0 0 1 + x 0 1 + x 0
Z 1 n Z 1
X 1
donc S(x) d x − uk (x) d x 6 .
0 k=0 0
n + 2
P 1
+∞
Z
Ce qui prouve, par définition même de la convergence, que la série uk (x) d x converge et a pour somme
k=0 0
Z 1
S(x) d x = ln 2. 
0

11 Théorème de la convergence monotone.

La suite (Sn ) est une suite de fonctions continues par morceaux qui converge simplement sur I vers une fonction
f continue par morceaux par hypothèse.
En outre, puisque les fonctions fk sont positives, il vient |Sn (x)| = Sn (x) 6 f (x). Or
Z f est intégrable surZ I par hy-
pothèse. Donc la suite (Sn ) vérifie les hypothèses du théorème TH2 qui prouve que Sn (x) dx −−−−−→ f (x) d x
I n→+∞ I
n
Z Z
P
c’est à dire fk (x) d x −−−−−→ f (x) d x. Donc par définition même de la convergence d’une série :
k=0 I n→+∞ I
+∞
Z +∞
Z X 
P
La série fk (x) d x converge et a pour somme fk (x) d x 
k=0 I I k=0

12 Application à la physique.

t3
a. f (t) = t est continue donc localement intégrable sur ]0, +∞[. Au voisinage de 0, f (t) ∼ t2 de sorte que f se
e −1
1
prolonge par continuité en 0 qui de ce fait est une fausse borne impropre. Au voisinage de +∞, f (t) = o( 2 ) donc
t
f est intégrable en +∞ et donc finalement sur ]0, +∞[.
1 e−t +∞
P −(n+1)t +∞
P 3 −(n+1)t +∞ P
Par ailleurs pour t > 0 on a t = −t = e donc f (t) = t e = un (t).
e −1 1−e n=0 n=0 n=0
Or les fonctions un sont positives et intégrables sur ]0, +∞[ (Cf 1.a.) donc les hypothèses du théorème de la
Z +∞ +∞ Z +∞
X
convergence monotone sont vérifiées et ainsi f (t) d t = un (t) d t.
0 n=0 0

∼ CCP˙2007˙maths1.TEX page 4 ∼
Or, par le changement de variable admissible car C 1 -difféomorphisme de ]0, +∞[ sur lui-même u = (n + 1)t,
Z +∞ Z +∞
1 Γ(4) 6
un (t) d t = 4
u3 e−u d u = 4
= .
0 (n + 1) 0 (n + 1) (n + 1)4
Z +∞ +∞
t3 X 1 π4
Ainsi d t = 6 = 6 ζ(4) = . 
0 et − 1 n=0
(n + 1)4 15
Z +∞
2 1 1 hc
b. Il vient M = 2πhc 5
. d λ. Le changement admissible u = fournit :
0 λ ehc/kB T λ − 1 ehc/kB T λ
Z +∞
(kB T )4 u3 2 (kB T )4 π4 2 π 5 kB
4
M = 2πhc × 2
d u = 2πhc × × = × T 4. 
(hc)4 0 eu − 1 (hc)4 15 15 h3 c2

13 Généralisation.

a. En remplaçant dans la démonstration de la question 12.a. t3 par tx−1 (ce qui est bien licite car x > 1), on obtient
de même par le théorème de la convergence monotone :
Z +∞ x−1 +∞ Z +∞ +∞ Z +∞ +∞
t X
x−1 −(n+1)t
X 1 x−1 −u
X Γ(x)
t
d t = t e d t = x
u e d u = = Γ(x)ζ(x) 
0 e −1 n=0 0 n=0
(n + 1) 0 n=0
(n + 1)x
b. En particulier :
Z +∞
t π2
t
= Γ(2)ζ(2) = 
0 e −1 6
Z +∞
t6
I= d t = Γ(7)ζ(7) = 720 ζ(7) donc, d’après la question 2.c. :
0 et − 1
720 × 1.008 348
Z +∞ 7 ≃ 726.011 06 6 I 6 720 × 1.008 349 4 ≃ 726.011 57 donc :
t6
726.011 0 6 t
d t 6 726.011 6 
0 e −1

FIN

∼ CCP˙2007˙maths1.TEX page 5 ∼
Exercice 1 : Normes équivalentes
On note E l’espace vectoriel des applications de classe C 1 définies sur l’intervalle
[0; 1] et à valeurs dans R.
On pose pour f ∈ E:
Z 1 Z 1
0 0
kf k = |f (0)| + 2 |f (t)| dt et kf k = 2|f (0)| + |f 0 (t)| dt.
0 0

1. Démontrer que k k définit une norme sur E.


De même, k k0 est une norme sur E, il est inutile de le démontrer.

2. a) Donner la définition de deux normes équivalentes.


b) Démontrer que les deux normes k k et k k0 sont équivalentes sur
E.

3. Toutes les normes sur E sont-elles équivalentes à la norme k k ?

Exercice 2 : Continuité d’une fonction définie par intégrale

1. Soient I et J deux intervalles de R et g une application de I × J dans


R telle que pour tout x ∈ I, la fonction t 7→ g(x, t) soit intégrable sur
J. Z
On pose, pour tout x ∈ I, f (x) = g(x, t) dt.
J
Donner toutes les hypothèses du théorème de continuité d’une fonction
définie par intégrale dépendant d’un paramètre permettant de conclure
que la fonction f est continue sur I.
Z +∞
arctan(xt)
2. On pose, pour tout x ∈ R, f1 (x) = dt.
0 1 + t2
Démontrer que la fonction f1 est continue sur R.
Z +∞
3. On pose pour tout x ∈ [0, +∞[, f1 (x) = xe−xt dt.
0
Calculer f2 (x) pour tout x ∈ R.
La fonction f2 est-elle continue sur [0, +∞[ ?
Que peut-on en conclure concernant l’hypothèse de domination ?

Exercice 3 : Une intégrale Z curviligne


y x
Calculer l’intégrale curviligne − 2 dx + dy le long du cercle γ
γ x + y2 x2 + y 2
de centre 0 et de rayon 1, orienté dans le sens direct.

page 1/??
Problème : Comparaison
P de convergences
Dans tout le problème, fn est une série de fonctions définies sur un inter-
valle I de R et à valeurs réelles.
Partie I P
Une série de fonctions
P fn converge absolument sur I lorsque, pour tout
x ∈ I, la série |fn (x)| converge. Dans les deux premières questions on
supposera, pour simplifier les démonstrations, que toutes les fonctions fn
sont bornées sur I.

1. a) Rappeler P la définition de la convergence normale de la série de


fonctions fn sur I.
P
b) On suppose que la série P de fonctions fn converge normalement
sur I, démontrer que fn converge absolument sur I.
P
2. On suppose que laPsérie de fonctions fn converge normalement sur
I, démontrer que fn converge uniformément sur I.
On pourra démontrer que la suite des restes converge uniformément
sur I vers la fonction nulle ou utiliser toute autre méthode.
 2 
n x +n
3. On pose pour x ∈ [0; 1], fn (x) = (−1) 2
.
P n
Démontrer que la série de fonctions fn converge simplement puis
converge uniformément sur [0; 1] mais ne converge absolument en au-
cune valeur de [0; 1].
P
4. P
Si la série de fonctions fn converge absolument sur I, a-t-on nécessairement
fn qui converge uniformément sur I ?
On attend une réponse détaillée et on pourra utiliser une série entière.
.

Partie II
Dans toute cette partie, (αn )n>1 est une suite décroissante de réels positifs,
I = [0; 1[ et pour tout x ∈ I, fn (x) = αn xn (1 − x).

5. P
Justifier que la suite (αn )n>1 est bornée et que la série de fonctions
n>1 fn converge simplement sur I.

6. a) Calculer pour n > 1, kfn k∞ = sup |fn (x)|.


x∈I
P
b) Démontrer que la série de fonctions n>1 fn converge normale-
P αn
ment sur I si et seulement si la série de réels positifs n>1
n
converge.

page 2/??

X
7. a) Calculer pour tout x ∈ I, xk .
k=n+1

b) Si on suppose que la Psuite (αn )n>1 converge vers 0, démontrer que


la série de fonctions n>1 fn converge uniformément sur I.
On pourra observer que pour k > n + 1, αk 6 αn+1 .
P
c) Réciproquement, démontrer que si la série de fonctions n>1 fn
converge uniformément sur I alors la suite (αn )n>1 converge vers
0.

8. Dans chacun des cas suivants, donner, en détaillant, un exemple de


suite décroissante de réels positifs (αn )n>1 telle que :
P
a) La série de fonctions n>1 fn converge normalement sur I.
P
b) La série de fonctions n>1 fn ne converge pas uniformément sur
I.
P
c) La série de fonctions n>1 fn converge uniformément sur I mais
ne converge pas normalement sur I.

9. Résumer à l’aide d’un schéma toutes les implications possibles, pour


une série de fonctions quelconque, entre les convergences : normale,
uniforme, absolue et simple sur I.

Fin de l’énoncé

page 3/??
CCP 2012. Option MP. Mathématiques 1.
Corrigé pour serveur UPS par JL. Lamard (jean-louis.lamard@prepas.org)

Exercice 1
1. Dans les deux cas la positivité, l’homogénéité et l’inégalité triangulaire sont claires (découlant immédiatement de la
Z 1

linéarité et de la positivité de l’intégration). En outre si kf k = 0 ou kf k = 0 il vient |f (0)| = 0 et |f ′ (t)| d t = 0.
0
Comme f est C 1 , t 7−→ |f (′ (t)| est continue sur [0, 1] et le théorème de positivité stricte de l’intégration implique
que f ′ est nulle sur l’intervalle [0, 1]. Donc f y est constante et finalement nulle puisque f (0) = 0. 
Z 1
On a évidemment kf k 6 4|f (0)| + 2 |f ′ (t)| d t = 2kf |′ et de même kf k′ 6 2kf k. 
0
Z 1
2. Notons kf k1 = |f (t)| d t la norme L1 (bien une norme sur E). Envisageons la suite (fn ) définie par fn (t) = tn
0
1
bien élément de E. Il vient (pour n > 1) kfn k = 2 et kf k1 = . Ainsi la suite (fn ) converge vers la fonction
n+1
nulle pour la norme L1 mais pas pour la norme k.k 

Exercice 2
1. • t 7−→ g(x, t) est continue par morceaux sur J ∀x ∈ I
• x 7−→ g(x, t) est continue sur J ∀t ∈ I
• Pour tout segment K = [a, b] ⊂ I il existe une fonction ϕK positive et intégrable sur J telle que |g(x, t)| 6 ϕK (t)
pour tout x ∈ K et pour tout t ∈ J.
Remarquons que l’hypothèse a priori de l’intégrabilité de t 7−→ g(x, t) pour tout x ∈ I n’est pas nécessaire car
assurée par les hypothèses ci-dessus.
2. Les deux premières hypothèses sont clairement satisfaites. Quant à la troisième on a non seulement une domination
π
locale en x mais une domination globale par t 7−→ bien intégrable sur ]0, +∞[ 
2(1 + t2 )
3. Il vient immédiatement que f2 (0) = 0 et f2 (x) = 1 pour x > 0.
Ainsi f2 est continue sur ]0, +∞[ mais pas sur [0, +∞|.
L’hypothèse de domination locale en x est bien assurée sur ]0, +∞[ : si 0 < a < b on a |g2 (x, t)| 6 be−at pour
x ∈ [a, b] bien intégrable sur ]0, +∞[.
Par contre la discontinuité en 0 prouve que l’hypothèse de domination locale n’est pas réalisée sur un segment [0, a].

Exercice 3
Z Z π
Le paramétrage x = cos θ et y = sin θ pour θ variant de −π à π fournit immédiatement ω= d θ = 2π 
γ+ −π

Remarque : Cette forme différentielle est de classe C 1 et fermée (vérification immédiate) sur l’ouvert Ω = R2 \{(0, 0)}.
On vérifie facilement qu’elle ne se prolonge pas par continuité en (0, 0). Ainsi Ω est le plus grand ouvert sur lequel
elle est fermée. Or l’ouvert Ω n’est pas étoilé donc le théorème de Poincaré ne peut s’appliquer ce qui explique que
la circulation de ω sur le cercle unité (poutant bien inclus dans Ω sur lequel ω est fermée) n’est pas nulle.

Problème
P
1. fnPconverge normalement sur I si les fonctions fn sont bornées sur I de manière à assurer l’existence de kfn k∞
et si kfn k converge. P
Si tel est le cas, pour tout x ∈ I on a |fn (x)| 6 kfn k∞ et ainsi la série |fn (x)| converge par principe de
comparaison des séries à termes positifs. 
P P
2. Supposons que fn converge normalement sur I. Pour x ∈ I la série fn (x) converge absolument donc converge
+∞
P Pn +∞
P
puisque R est complet. Notons S(x) = fn (x) et Rn (x) = S(x) − fk (x) = fk (x). Il vient :
n=0 k=0 k=n+1
n+p
P n+p
P n+p
P +∞
P
fk (x) 6 |fk (x)| 6 kfk k∞ 6 kfk k∞ = εn ∀x ∈ I ∀p > 1 avec ǫn −−−−−→ 0
k=n+1 k=n+1 k=n+1 k=n+1 DEF n→+∞
+∞
P
En fixant x et en faisant tendre p vers +∞ il vient fk (x) = |Rn (x)| 6 εn ∀x ∈ I
Pk=n+1
Ce qui est la définition même de la convergence uniforme sur I de fn . 

∼ CCP-2012-maths1-corrige.TEX ∼
1 P P
3. Pour tout x ∈ [0, 1], |fn (x)| ∼ ce qui prouve que la série fn (x) ne converge pas absolument car |fn (x)| et
n
P1
sont de même nature par principe de comparaison des séries à termes positifs. 
n
x2 + n x2 1 P
Par ailleurs n 7−→ 2 = 2 + décroı̂t vers 0 de sorte que la série fn (x) converge en tant que série alternée
n n n
relevant du théorème spécial. 
n+2
En outre le théorème spécial montre que, pour tout x de [0, 1] on a |Rn (x)| 6 |fn+1 (x)| 6 = εn
P (n + 1)2
ce qui prouve la convergence uniforme de fn sur [0, 1]. 
On a donc là un exemple de série convergeant uniformément mais pas normalement sur un intervalle.
fn avec fn (x) = xn converge absolument sur ] − 1, 1[ mais pas uniformément. En
P
4. La série Peffet si tel était le cas,
comme lim fn (x) = 1, le théorème du double passage à la limite prouverait que la série 1 converge. 
x→1−
xn+1
Plus directement Rn (x) = −−−−→ +∞ donc Sup Rn (x) = +∞ et la suite (Rn ) ne converge pas uni-
1 − x x→1− x∈]−1,1[
formément vers 0 sur ] − 1, 1[. 
5. La suite (αn ) est évidemment bornée par α1 et |fn (x)| = fn (x) 6 α1 xn pour x ∈ [0, 1[ donc
P
fn (x) converge par
principe de comparaison des séries à termes positifs. 
n
n αn n

6. Une étude des variations de fn montre immédiatement que kfn k∞ = fn ( )=
n+1 n+1 n+1
n
n 1 −n 1 αn
   P
Or = 1+ −−−−−→ donc kfn k∞ ∼ de sorte que fn converge normalement sur I si et
n+1 n n→+∞ e en
P αn
seulement si la série converge (par principe de comparaison des séries à termes positifs). 
n
+∞ xn+1
xk =
P
7. • Pour x ∈ I, comme déjà noté, on a .
k=n+1 1−x
• De sorte que, pour tout x ∈ I, en vertu de la décroissance de la suite positive (αn ) :
+∞ +∞ +∞
αn+1 xk (1 − x) = αn+1 xn+1 6 αn+1
P P P
|Rn (x)| = fn (x) = fn (x) 6
k=n+1 k=n+1 k=n+1 P
Ainsi si la suite (αn ) décroı̂t vers 0 alors la série fn converge uniformément sur [0, 1[. 
P
• Réciproquement supposons que la série fn converge uniformément sur I de sorte que Sup |Rn (x)| = εn −−−−−→ 0.
x∈I DEF n→+∞
Comme la suite (αn ) est une suite décroissante minorée par 0, elle admet une limite ℓ > 0 et αk > ℓ pour tout k.
+∞ +∞
Il vient alors ℓxn+1 = ℓxk (1 − x) 6 αk xk (1 − x) = Rn (x) = |Rn (x)| 6 εn ∀x ∈ [0, 1[ ∀n ∈ N
P P
k=n+1 k=n+1
En fixant n et en faisant tendre x vers 1− il vient ℓ 6 εn pour tout n.
Puis en faisant tendre n vers +∞ il vient ℓP 6 0 donc ℓ = 0 car ℓ > 0.
Ainsi la réciproque est-elle vraie et la série fn converge uniformément sur I si et seulement si la suite (αn ) tend
vers 0. 
1 P
8. • Avec αn = la série fn converge normalement sur I d’après la question 6. 
n
1 P
• Avec αn = 1 + la série fn converge simplement sur I mais pas uniformément par les questions 5 et 7. 
n
1 P αn
• Avec αn = la suite (αn ) décroı̂t vers 0 mais la série ne converge pas. En effet comme la fonction
ln n n
Z +∞
1 dx
x 7−→ est continue positive et décroissante au voisinage de +∞, la série est de même nature que
x ln x x ln x
Z +∞
du
elle même de même nature que (par le C 1 -difféomorphisme x 7−→ u = ln x d’un voisinage de +∞ sur un
u
voisinage
P de +∞) donc divergente.
Ainsi fn converge uniformément mais pas normalement sur I par les questions 6 et 7. 
    
9. CV normale =⇒ CV uniforme) =⇒ CV simple (toutes réciproques fausses)
    
CV normale =⇒ CV absolue) =⇒ CV simple (R est complet) (toutes réciproques fausses)

Aucune implication entre convergence uniforme et convergence absolue.

FIN

∼ CCP-2012-maths1-corrige.TEX page 2 ∼
SESSION 2015 MPMA102

CONCOURS COMMUNS
POLYTECHNIQUES

EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE MP

MATHEMATIQUES 1

Durée : 4 heures

N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de


la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le
signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a
été amené à prendre.

Les calculatrices sont interdites

Le sujet est composé de deux exercices et d’un problème tous indépendants.

EXERCICE I.
I.1. Soit X une variable aléatoire qui suit une loi de Poisson de paramètre λ > 0. Déterminer sa fonction
génératrice, puis en déduire son espérance et sa variance.

EXERCICE II.
On note I =]0, +∞[ et on définit pour n entier naturel non nul et pour x ∈ I, fn (x) = e−nx − e−2nx .
II.1. Justifier que pour tout entier naturel non nul n, les fonctions fn sont intégrables sur I et calculer
Z +∞ +∞
X Z +∞ 
fn (x)dx. Que vaut alors la somme fn (x)dx ?
0 n=1 0
P
II.2. Démontrer que la série de fonctions fn converge simplement sur I. Déterminer sa fonction
n≥1
+∞
Z +∞ !
X
somme S et démontrer que S est intégrable sur I. Que vaut alors fn (x) dx ?
0 n=1
X Z +∞ 
II.3. Donner, sans aucun calcul, la nature de la série |fn (x)|dx .
n≥1 0

PROBLEME.

Toutes les fonctions étudiées dans ce problème sont à valeurs réelles. On pourra identifier un polynôme
et la fonction polynomiale associée.
On rappelle le théorème d’approximation de Weierstrass pour une fonction continue sur [a, b] : si f est une
fonction continue sur [a, b], il existe une suite de fonctions polynômes (Pn ) qui converge uniformément
vers la fonction f sur [a, b].
Le problème aborde un certain nombre de situations en lien avec ce théorème qui sera démontré dans la
dernière partie.

1
Partie 1. Exemples et contre-exemples
1
III.1. Soit h la fonction définie sur l’intervalle ]0, 1] par : ∀x ∈]0, 1], x 7→
.
x
Expliquer pourquoi h ne peut être uniformément approchée sur l’intervalle ]0, 1] par une suite de
fonctions polynômes. Analyser ce résultat par rapport au théorème de Weierstrass.
III.2. Soit N entier naturel non nul, on note Pn l’espace vectoriel des fonctions polynomiales sur [a, b],
de degré inférieur ou égal à N . Justifier que Pn est une partie fermée de l’espace des applications
continues de [a, b] dans R muni de la norme de la convergence uniforme.
Que peut-on dire d’une fonction qui est limite uniforme sur [a, b] d’une suite de polynômes de degré
inférieur ou égal à un entier donné ?
III.3. Cette question illustre la dépendance d’une limite vis-à-vis de la norme choisie.
Soit R[X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels. Soient N1 et N2 deux applications
définies sur R[X] ainsi :

pour tout polynôme P de R[X], N1 (P ) = sup |P (x)| et N2 (P ) = sup |P (x)|


x∈[−2,−1] x∈[1,2]

III.3.a. Vérifier que N1 est une norme sur R[X]. On admettra que N2 en est également une.
III.3.b. On note f la fonction définie sur l’intervalle [−2, 2] ainsi :

pour tout x ∈ [−2, −1], f (x) = x2 , pour tout x ∈ [−1, 1], f (x) = 1 et pour toutx ∈ [1, 2], f (x) = x3

Représenter graphiquement la fonction f sur l’intervalle [−2, 2] et justifier l’existence d’une


suite de fonctions polynômes (Pn ) qui converge uniformément vers la fonction f sur [−2, 2].
Démontrer que cette suite de polynômes (Pn ) converge dans R[X] muni de la norme N1 vers
X 2 et étudier sa convergence dans R[X] muni de la norme N2 .

Partie 2. Application : un théorème des moments


Z b
III.4. f une fonction continue sur [a, b]. On suppose que pour tout entier naturel k, xk f (x)dx = 0.
! a
Z b
k
x f (x)dx est le moment d’ordre k de f sur [a, b] .
a
Z b
III.4.a. Si P est une fonction polynôme, que vaut l’intégrale P (x)f (x)dx
a
III.4.b. Démontrer, en utilisant le théorème de Weierstrass, que nécessairement f est la fonction nulle.
On pourra utiliser sans le démontrer le résultat suivant : si (gn ) est une suite de fonctions
qui converge uniformément vers une fonction g sur une partie I de R et si f est une fonction
bornée sur I, alors la suite de fonctions (f · gn ) converge uniformément sur I vers la fonction
f · g.
III.5. Application
Soit E l’espace vectoriel des applications continues de [a, b] dans R muni du produit scalaire défini
Z b
pour tout couple (f, g) d’éléments de E par (f |g) = f (x)g(x)dx.
a
On note F le sous-espace vectoriel de E formé des fonctions polynômes définies sur [a, b] et l’ortho-
gonal de F . Déterminer F ⊥ . A-t-on E = F ⊕ F ⊥ ?
III.6.
Z +∞
III.6.a. Pour tout entier naturel n, on pose In = xn e−(1−i) xdx. Après avoir démontré l’existence
0
de ces intégrales, établir une relation entre In+1 et In et démontrer que, pour tout n non nul,
n!
In = .
(1 − i)n+1

2
Z +∞
III.6.b. En déduire que, pour tout entier naturel k, x4k e−x x3 sin xdx = 0.
0
III.6.c. Proposer une fonction f continue sur [0, +∞[, non nulle et vérifiant :
Z +∞
pour tout entier naturel k, uk f (u)du = 0
0

III.6.d. Expliquer pourquoi la fonction proposée à la question précédente ne peut être uniformément
approchée sur [0, +∞[ par une suite de polynômes.

Partie 3. Exemple via un théorème de Dini


III.7. Question préliminaire

Soit x ∈ [0, 1], on note I =] − ∞, x] et on pose, pour tout t ∈ I, gx (t) = t + 21 (x − t2 ). On définit
la suite (un ) par u0 = 0 et la relation de récurrence valable pour tout entier naturel n par :
1 
un+1 = un + x − (un )2 = gx (un )
2
Démontrer que la suite (un ) converge et déterminer, en fonction du réel x, sa limite.
III.8. Proposer un exemple de suite (fn ) de fonctions continues sur [a, b] qui converge simplement mais
non uniformément sur [a, b] vers une fonction f qui est continue. Il sera possible de s’appuyer sur
une représentation graphique sans nécessairement donner fn sous forme analytique.
Pour traiter la suite de cette partie, on pourra admettre le résultat suivant. Soit (fn ) une suite
de fonctions continues sur [a, b] qui converge simplement vers une fonction f elle même continue
sur [a, b]. Si la suite (fn ) est croissante, c’est-à-dire : pour tout entier naturel n et pour tout
t ∈ [a, b], fn (t) ≤ fn+1 (t), alors la suite (fn ) converge uniformément vers la fonction f sur [a, b].
III.9. Application
Soit (Pn ) la suite de fonctions polynômes définie par :
1 
P0 (x) = 0 et pour tout entier naturel n, Pn+1 (x) = Pn (x) + x − (Pn (x))2
2

III.9.a. Justifier que la suite (Pn ) converge simplement vers la fonction x 7→ x sur l’intervalle [0, 1].

III.9.b. Démontrer que la suite (Pn ) converge uniformément vers la fonction x 7→ x sur l’intervalle
[0, 1].

Partie 4. Démonstration du théorème d’approximation de Weierstrass


On propose dans cette partie une démonstration probabiliste du théorème d’approximation de Weiers-
trass pour une fonction continue sur [0, 1].
Dans toute cette partie, f : [0, 1] → R est une fonction continue, n un entier naturel non nul et
x ∈ [0, 1].
n
!  
X n k
On pose : Bn (f )(x) = f xk (1 − x)n−k (polynôme de Bernstein).
k=0
k n
III.10. Sn une variable aléatoire réelle suivant une loi binomiale B(n, x).
1
III.10.a. Démontrer que, pour tout réel α > 0, P (|Sn − nx| > nα) ≤ .
  4nα2
III.10.b. Soit la variable aléatoire f Snn , démontrer que son espérance vérifie :

Sn
  
E f = Bn (f )(x)
n

III.11.

3
2
 pour tout couple (a, b) ∈ [0, 1] ,
III.11.a. Soit ε > 0, justifier simplement qu’il existe α > 0 tel que
|a − b| ≤ α entraı̂ne |f (a) − f (b)| < ε, puis majorer f nk − f (x) , pour tout entier k entre 0
k
et n vérifiant n − x ≤ α.

k
X      
Sn
III.11.b. Justifier que f − f (x) P (Sn = k) ≤ 2kf k∞ P n −x >α .
n
| nk −x|>α
III.11.c. Démontrer qu’il existe un entier naturel n0 tel que pour tout n > n0 et tout réel x ∈ [0, 1],
|Bn (f )(x) − f (x)| < 2ε, puis conclure.

Fin de l’énoncé

4
CCP 2015 - Filière MP
Corrigé de l’épreuve Mathématiques I
Damien Broizat & Nicolas Basbois
Lycée Jules Ferry - Institut Stanislas, Cannes

EXERCICE I.
I.1. Par définition, la fonction génératrice gX de la variable aléatoire X (qui prend ici ses valeurs
dans N) est la somme de la série entière :
+∞ +∞
X X λn n
gX (z) = P (X = n)z = n
e−λ z .
n=0 n=0
n!

On reconnaît là le développement en série entière de l’exponentielle (qui a un rayon de convergence


infini) :
∀z ∈ C, gX (z) = e−λ eλz = eλz−λ .
La restriction de gX à R est donc de classe C ∞ et se dérive terme à terme :
+∞
X
0
∀x ∈ R, gX (x) = P (X = n)nxn−1 .
n=1

En évaluant en x = 1, on obtient l’espérance de X :


+∞
X
0 d λx−λ 
E(X) = nP (X = n) = gX (1) = e x=1
= λ.
n=1
dx

Pour calculer le moment d’ordre 2 de X, on dérive une seconde fois et on évalue en x = 1 :


+∞
X
00
∀x ∈ R, gX (x) = P (X = n)n(n − 1)xn−2 ,
n=2

donc
+∞
X +∞
X
00
gX (1) = n(n − 1)P (X = n) = n(n − 1)P (X = n) = E(X 2 ) − E(X).
n=2 n=0

D’où
00 d2
E(X 2 ) = E(X) + gX eλx−λ x=1 = λ + λ2 ,

(1) = λ +
dx2
et on déduit la variance de X avec la formule de Huygens :

V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 = (λ + λ2 ) − λ2 = λ.

EXERCICE II.
II.1. Pour tout n ∈ N∗ , la fonction fn : x 7→ e−nx −2e−2nx est continue sur I =]0; +∞[ et se prolonge
continûment en 0, donc elle est intégrable sur tout segment [0, X] avec X > 0.
En outre, pour tout réel p > 0, la fonction positive x 7→ e−px est intégrable sur [0; +∞[ car elle est
continue et Z X
1 − e−pX 1
∀X > 0, e−px dx = −→ .
0 p X→+∞ p
Corrigé CCP MP 2015 - Math I 2/9

Par combinaison linéaire, la fonction fn est donc intégrable sur I pour tout n ∈ N∗ , et
Z +∞ Z +∞ Z +∞
1 2
fn (x)dx = e−nx dx − 2 e−2nx dx = − = 0.
0 0 0 n 2n
+∞ Z
X +∞ 
La série fn (x)dx est donc convergente (puisque son terme général est nul), et on a
n=1 0

+∞ Z
X +∞ 
fn (x)dx = 0.
n=1 0

e−nx et
e−2nx sont convergentes car leurs
P P
II.2. Pour tout x > 0, les séries géométriques
n≥1 n≥1
raisons e−x et e−2x appartiennent à ]0; 1[. Par combinaison linéaire, on en déduit que la série
P
fn (x)
n≥1
converge, et
+∞ +∞ +∞
X X X e−x 2e−2x
fn (x) = (e−x )n − 2 (e−2x )n = − .
n=1 n=1 n=1
1 − e−x 1 − e−2x
X
Ceci montre que la série de fonctions fn converge simplement sur l’intervalle I vers la fonction
n≥1

e−x 2e−2x e−x 2e−2x e−x


S : x 7−→ − = − = .
1 − e−x 1 − e−2x 1 − e−x (1 − e−x )(1 + e−x ) 1 + e−x
Etudions l’intégrabilité de S sur I. Tout d’abord, S est continue sur I, et se prolonge continûment
en 0, donc S est intégrable sur tout segment [0, X] avec X > 0. Ensuite :

S(x) ∼ e−x ,
x→+∞

et la fonction positive x 7→ e−x est intégrable au voisinage de +∞, donc S aussi. Ceci montre que S
est intégrable sur I. Enfin, on a
Z +∞ X +∞
! Z +∞ Z X
e−x X
dx = lim − ln(1 + e−x ) 0 = ln(2).

fn (x) dx = S(x)dx = lim −x
0 n=1 0 X→+∞ 0 1 + e X→+∞

P R +∞ 
II.3. La série |fn (x)|dx est divergente. En effet, si elle était convergente, alors on pourrait
0
n≥1 P
appliquer le théorème d’intégration terme à terme (car la série fn converge simplement vers une
n≥1
fonction S continue par morceaux sur I), et on aurait alors
Z +∞ +∞ Z
X +∞ 
S(x)dx = fn (x)dx = 0,
0 n=1 0

ce qui n’est pas le cas d’après la question précédente.

PROBLEME.

Partie 1 : Exemples et contre-exemples


III.1. Supposons qu’il existe une suite (Pn ) de polynômes qui converge uniformément vers h : x 7→ x1
sur ]0; 1]. Vu que les polynômes Pn possèdent tous une limite dans R lorsque x → 0+ , on peut
appliquer le théorème de la double limite, ce qui a pour conséquence que h possède une limite dans
R (donc finie !) en 0+ , et cela est contradictoire. Une telle suite de polynômes n’existe donc pas.
Ce résultat illustre le fait qu’on ne peut pas se passer de l’hypothèse de compacité du domaine
[a, b] dans le théorème de Weierstrass (l’approximation polynomiale uniforme de la fonction continue
h : x 7→ x1 est impossible sur ]0, 1] par exemple).

Damien Broizat & Nicolas Basbois Lycée Jules Ferry - Institut Stanislas, Cannes
Corrigé CCP MP 2015 - Math I 3/9

III.2. Dans l’espace vectoriel normé E = (C 0 ([a, b], R), k k∞ ), l’ensemble PN = V ect((x 7→ xk )0≤k≤N )
est un sous-espace vectoriel de dimension finie (N + 1), donc c’est une partie fermée de E.
Si une fonction f ∈ E est limite uniforme de polynômes de degré inférieur ou égal à un entier N fixé,
alors on a une suite (Pn ) de vecteurs de PN qui converge vers f (au sens de la norme sur E), donc sa
limite f reste dans PN (puisqu’il s’agit d’une partie fermée, elle est stable par passage à la limite).
Cette fonction f est donc elle-même un polynôme de degré inférieur ou égal à N .
III.3.
III.3.a. L’application N1 est bien définie (car tout polynôme P ∈ R[X] est continu, donc borné sur
le segment [−2, −1]), et clairement positive. De plus :
• Si N1 (P ) = 0, alors sup |P | = 0, ce qui signifie que la fonction positive |P | est nulle sur le
[−2,−1]
segment [−2, −1]. Le polynôme P possède alors une infinité de racines, ce qui entraîne P = 0.
• Pour tout (λ, P ) ∈ R × R[X], on a
N1 (λP ) = sup |λP |(x) = sup |λ||P (x)| = |λ| × sup |P (x)|
x∈[−2,−1] x∈[−2,−1] x∈[−2,−1]

(car la constante |λ| est positive). Donc N1 (λP ) = |λ|N1 (P ).


• Pour tous polynômes P , Q et pour tout x ∈ [−2, −1], on a
|P + Q|(x) = |P (x) + Q(x)| ≤ |P (x)| + |Q(x)| ≤ N1 (P ) + N1 (Q),
(puisque |P (x)| ≤ N1 (P ) et |Q(x)| ≤ N1 (Q)).
Le réel N1 (P ) + N1 (Q) est un majorant de l’ensemble {|P + Q|(x), x ∈ [−2, −1]}, il est donc
plus grand que la borne supérieure de cet ensemble, i.e.
N1 (P ) + N1 (Q) ≥ sup{|P + Q|(x), x ∈ [−2, −1]} = N1 (P + Q).
L’application N1 est donc bien une norme sur l’espace vectoriel R[X].
III.3.b. Voici la représentation graphique de f :

0
3 2 1 0 1 2 3

La fonction f étant clairement continue sur [−2; 2], il existe, d’après le théorème de Weierstrass,
une suite de polynômes (Pn ) qui converge uniformément vers f sur [−2; 2].
Cela signifie que sup |Pn (x) − f (x)| −→ 0.
x∈[−2;2] n→+∞

En outre, en considérant la fonction polynomiale f1 : x 7→ x2 (qui coïncide avec f sur [−2; −1]), on
a
N1 (Pn − f1 ) = sup |Pn (x) − f (x)| ≤ sup |Pn (x) − f (x)|,
x∈[−2;−1] x∈[−2;2]

donc on a aussi N1 (Pn − f1 ) −→ 0, ce qui prouve que dans l’espace normé (R[X], N1 ), la suite
n→+∞
(Pn ) converge vers le polynôme X 2 .
De façon similaire, dans l’espace normé (R[X], N2 ), la même suite (Pn ) converge vers le polynôme
X 3 (puisque la fonction f2 : x 7→ x3 coïncide avec f sur [1; 2]).

Damien Broizat & Nicolas Basbois Lycée Jules Ferry - Institut Stanislas, Cannes
Corrigé CCP MP 2015 - Math I 4/9

Partie 2 : Application : un théorème des moments


Remarque
Il faut supposer que a < b, même si l’énoncé ne le précise pas !
En effet, si a = b, alors le théorème des moments est bien entendu faux.
III.4. !
Z b
k
III.4.a. Par linéarité de l’intégrale sur un segment, l’hypothèse ∀k ∈ N, x f (x)dx = 0
a
Z b
entraîne que P (x)f (x)dx = 0 pour tout polynôme P .
a
III.4.b. Considérons une suite de polynômes (Pn ) qui converge uniformément vers f sur [a, b] (une
telle suite existe d’après le théorème de Weierstrass puisque f est continue).
Z b
D’après la question précédente, on a ∀n ∈ N, Pn (x)f (x)dx = 0.
Z b Z b a

Or, Pn (x)f (x)dx −→ f 2 (x)dx, puisque


a n→+∞ a
!
Z b Z b Z b Z b
Pn (x)f (x)dx − f 2 (x)dx ≤ |Pn (x) − f (x)||f (x)|dx ≤ |f (x)|dx × kPn − f k∞,[a,b] .
a a a a | {z }
| {z } −→ 0
n→+∞
cste
Z b
On en déduit donc, en faisant tendre n → +∞, que f 2 (x)dx = 0. Cela entraîne la nullité de f 2
a
sur [a, b] (puisque f 2 est continue et positive), et donc la nullité de f .
Remarque
L’indication fournie est inutilement compliquée, puisqu’elle demande d’utiliser deux "boîtes noires" :
• la convergence uniforme sur [a, b] du produit Pn f vers f 2 ;
• l’interversion "limite-intégrale" en cas de convergence uniforme sur un segment.
Z b
⊥ 0
III.5. L’ensemble F est formé des fonctions f ∈ C ([a, b], R) qui vérifient P (x)f (x)dx = 0 pour
a
tout fonction polynomiale P . D’après la question précécédente, seule la fonction nulle f = 0 vérifie
cette condition. On a donc F ⊥ = {0E }, donc F ⊕ F ⊥ = F .
Vu que F 6= E (il existe des fonctions continues sur [a, b] non polynomiales, par exemple x 7→ ex !),
on a donc F ⊕ F ⊥ 6= E.
III.6.
III.6.a.
• Soit n ∈ N. La fonction x 7→ xn e−(1−i)x est continue (à valeurs complexes) sur [0, +∞[, et
on a xn e−(1−i)x = xn e−x , donc lim x2 xn e−(1−i)x = lim xn+2 e−x = 0 par croissance
x→+∞ x→+∞
n −(1−i)x
comparée, ce qui montre que |x e | est négligeable devant x12 au voisinage de +∞, donc
intégrable.
Ceci montre que l’intégrale In est absolument convergente, donc convergente.
• Ensuite, on fait une intégration par parties à partir de In+1 , en dérivant x 7→ xn+1 et en
intégrant x 7→ e−(1−i)x :
+∞ +∞ +∞
e−(1−i)x n+1
Z  Z
n+1
∀n ∈ N, In+1 = xn+1 e−(1−i)x dx = x + xn e−(1−i)x dx,
0 −(1 − i) 0 1−i 0

X
e−(1−i)x n+1 e−(1−i)X n+1

et ceci a du sens car lim
x = lim X existe
X→+∞ −(1 − i) X→+∞ −(1 − i)
0
e−(1−i)X n+1 X n+1 e−X
(en effet, X = √ −→ 0).
−(1 − i) 2 X→+∞
n+1
On obtient donc la relation de récurrence : ∀n ∈ N, In+1 = In .
1−i

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Corrigé CCP MP 2015 - Math I 5/9

n!
• On en déduit par récurrence sur n que ∀n ∈ N, In = .
(1 − i)n+1
Z +∞  −(1−i)x +∞
−(1−i)x e 1 
En effet, c’est vrai pour n = 0 puisque I0 = e dx = = , et si
0 −(1 − i) 0 1 − i
n!
pour n ∈ N fixé, on a In = , alors
(1 − i)n+1

n+1 n+1 n! (n + 1)!


In+1 = In = × = .
1−i 1−i (1 − i)n+1 (1 − i)n+2

Remarque
L’énoncé ne demandait la formule que pour n ≥ 1. Curieux. . .

III.6.b. Pour tout k ∈ N, on a


Z +∞ Z +∞  
4k −x 3
x e x sin(x)dx = Im x4k+3 e−(1−i)x dx = Im(I4k+3 ).
0 0

(4k + 3)! (4k + 3)!


Or, d’après les formules établies précédemment, I4k+3 = = ∈ R, donc la
((1 − i)4 )k+1 (−4)k+1
partie imaginaire de I4k+3 est nulle. On en déduit la nullité de l’intégrale considérée.
III.6.c. Effectuons le changement de variable u = x4 dans l’intégrale impropre convergente précé-
dente. L’application x 7→ x4 est une bijection de classe C 1 de ]0; +∞[ dans ]0; +∞[, donc
Z +∞ Z +∞
4k −x 3 1 1/4
x e x sin(x)dx =3 uk sin(u1/4 )e−u du.
0 du=4x dx 4 0

1/4
En posant f (u) = sin(u1/4 )e−u pour tout u ≥ 0, on définit une fonction f ∈ C 0 ([0; +∞[, R) qui
−1
est non nulle (f (1) = sin(1)e 6= 0 par exemple) et dont tous les moments sont nuls.
Remarque
Le théorème des moments montré à la question III.4. ne se généralise donc pas aux intervalles non
compacts.

III.6.d. Supposons que f soit limite uniforme sur [0; +∞[ d’une suite de polynômes (Pn ).
Nous avons alors kPn − f k∞,[0,+∞[ ≤ 1 pour n supérieur à un certain rang N ∈ N, ce qui implique

∀n ≥ N, ∀x ∈ [0; +∞[, |Pn (x)| ≤ 1 + |f (x)|

Mais la fonction limite f est elle-même bornée sur [0; +∞[ (car elle est continue et tend vers 0 en
1/4
+∞, puisque |f (u)| ≤ e−u ). On en déduit que pour tout n ≥ N , le polynôme Pn est borné sur
[0; +∞[, donc constant (puisqu’un polynôme de degré ≥ 1 a une limite infinie en +∞).
Ainsi, pour tout x ∈ [0; +∞[, on a (par convergence simple de (Pn ) vers f ) :

f (x) = lim Pn (x) = lim Pn (0) = f (0),


n→+∞ n→+∞

ce qui entraîne que f est constante, et ceci est contradictoire (f (1) 6= f (0) par exemple).
La fonction f n’est donc pas une limite uniforme de polynômes sur [0; +∞[.

Partie 3 : Exemple via un théorème de Dini


1 2
III.7. Une étude rapide √ montre que la fonction polynomiale
√ √ 2 (x −√t ) est strictement
gx : t 7→ t +
croissante sur I =] − ∞, x], et que gx (I) =] − ∞, x] = I (puisque gx ( x) = x).
Le premier terme u0 = 0 est dans I (puisque x ≥ 0), √ donc une récurrence facile montre que un ∈ I
pour tout n ∈ N. La suite (un ) est donc majorée par x.
D’autre part, u1 = gx (u0 ) = gx (0) = x2 ≥ u0 , donc la croissance de gx sur l’intervalle I implique (par
récurrence) celle de la suite (un ), puisque pour tout n ∈ N,

un ≤ un+1 =⇒ gx (un ) ≤ gx (un+1 ) =⇒ un+1 ≤ un+2 .

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Corrigé CCP MP 2015 - Math I 6/9

La suite (un ) est donc croissante et majorée, ce qui entraîne sa convergence vers un réel ` tel que
(`) = ` par continuité de gx , c’est-à-dire tel que x − `2 = 0. Or, (un ) ne peut √
gx√ pas converger vers
− x si x > 0 (car ` = sup un ≥ u0 = 0), donc elle converge nécessairement vers x.
n∈N √
Finalement, la suite (un ) converge (en croissant) vers x.
III.8. Pour n ∈ N∗ , on considère la fonction fn : [a, b] → R définie par (cette expression n’était pas
exigée par le sujet) :
2n(x − a) b−a

 si a ≤ x < a +




 b a 2n



2n(x − a) b−a b−a

fn (x) = 2− si a + ≤x<a+ .


 b−a 2n n


b−a



 0 si a + ≤x≤b
n
fn est affine par morceaux, et son graphe est la réunion des segments [ABn ], [Bn Cn ], [Cn D], où
   
b−a b−a
A = (a, 0), Bn = a + , 1 , Cn = a + , 0 , D = (b, 0).
2n n
Voici le graphe de fn pour [a, b] = [0, 1], et n ∈ {1, 3, 5, 7, 9} :

1.5

1.0

0.5

0.0

0.5
0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Les fonctions fn sont clairement continues sur [a, b] la suite (fn ) converge simplement vers la fonction
b−a
nulle (qui est continue), puisque fn (a) = 0 pour tout n ∈ N et si x ∈]a, b], fn (x) = 0 pour n > x−a .
Mais la convergence vers 0 n’est pas uniforme puisque
sup |fn (x) − 0| = sup |fn (x)| = 1,
x∈[a,b] x∈[a,b]

et cette quantité ne tend pas vers 0 quand n → +∞.


III.9.
III.9.a. Pour x ∈ [0; 1] fixé, la suite (Pn (x))n∈N est la suite (un ) étudiée à√la question III.7., puisque
P0 (x) = 0 et ∀n ∈ N, Pn+1 (x) = gx (Pn (x)). On a donc lim Pn (x) = x.
n→+∞
étant vrai pour tout x ∈ [0; 1], la suite de polynômes (Pn ) converge simplement vers la fonction
Ceci √
x 7→ x sur l’intervalle [0; 1].

III.9.b. Les Pn et la fonction limite x 7→ x sont continues sur [0; 1], et la suite de fonctions (Pn )
est croissante, puisque
1
x − Pn (x)2 ≥ 0,

∀n ∈ N, ∀x ∈ [0; 1], Pn+1 (x) − Pn (x) =
2

puisque d’après III.7., on a Pn (x) ∈ [0; x] pour tout n ∈ N. √
D’après le théorème de Dini, la convergence des (Pn ) vers x 7→ x est uniforme sur l’intervalle [0; 1].

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Corrigé CCP MP 2015 - Math I 7/9

Partie 4 : Démonstration du théorème d’approximation de Weiers-


trass
III.10.
III.10.a. Puisque Sn suit la loi binomiale B(n, x), l’espérance de Sn est E(Sn ) = nx et sa variance
est V (Sn ) = nx(1 − x). Appliquons alors l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev : pour tout réel β > 0,

V (Sn )
P (|Sn − E(Sn )| > β) ≤ .
β2

En choisissant β = nα (avec α > 0), on obtient ainsi :

nx(1 − x) x(1 − x)
P (|Sn − nx| > nα) ≤ 2 2
= .
n α nα2
Mais le polynôme x 7→ x(1 − x), qui a pour racines 0 et 1, atteint son maximum en x = 1/2, et ce
maximum vaut 1/4. On a donc la majoration
1
P (|Sn − nx| > nα) ≤ .
4nα2

III.10.b. D’après la formule de transfert, on a, puisque Sn (Ω) = {0, 1, · · · , n},


   Xn  
Sn k
E f = P (Sn = k)f .
n n
k=0
 
n k
Mais par définition de la loi binomiale, P (Sn = k) = x (1 − x)n−k pour tout k ∈ {0, 1, · · · , n},
k
donc    X n    
Sn n k n−k k
E f = x (1 − x) f = Bn (f )(x).
n k n
k=0

III.11.
III.11.a. Soit ε > 0. La fonction f est continue sur le compact [0; 1], donc uniformément continue
(c’est le théorème de Heine). Il existe donc un réel α > 0 tel que

∀(a, b) ∈ [0; 1]2 , |a − b| ≤ α =⇒ |f (a) − f (b)| < ε.


k
Pour tout entier k ∈ {0, 1, · · · , n}, on a alors 0 ≤ n ≤ 1, donc en utilisant l’implication précédente
avec a = nk , on en déduit
 
k k
∀x ∈ [0; 1], − x ≤ α =⇒ f − f (x) < ε.
n n

III.11.b. D’après l’inégalité triangulaire :

     
X k X k
f − f (x) P (Sn = k) ≤ f − f (x) P (Sn = k)
n n
0≤k≤n, | nk −x|>α 0≤k≤n, | nk −x|>α
X
≤ 2kf k∞ P (Sn = k)
0≤k≤n, | nk −x|>α
 
[
= 2kf k∞ × P  (Sn = k) ,
 
0≤k≤n, | nk −x|>α

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Corrigé CCP MP 2015 - Math I 8/9

la réunion étant disjointe.


Mais pour tout éventualité ω ∈ Ω, on a
[
k
ω∈ (Sn = k) ⇐⇒ ∃k ∈ {0, · · · , n}, n − x > α et Sn (ω) = k
0≤k≤n, | n
k
−x|>α

Sn (ω) Sn

⇐⇒ n − x > α ⇐⇒ ω ∈ n −x >α ,
 
 
[ Sn
ce qui fait que P  (Sn = k) = P −x >α .
 
n
| nk −x|>α
0≤k≤n,
La majoration de la somme étudiée se réécrit donc

     
X k Sn
f − f (x) P (Sn = k) ≤ 2kf k∞ × P −x >α .
n n
0≤k≤n, | nk −x|>α

III.11.c. Soit ε > 0. Considérons le réel α > 0 introduit dans la question III.11.a..
Fixons x ∈ [0; 1]. Pour estimer la différence |Bn (f )(x) − f (x)|, il suffit de réécrire f (x) sous la forme
d’une somme :
n  
X n k
∀x ∈ [0; 1], f (x) = x (1 − x)n−k f (x)
k
k=0

(d’après la formule du binôme). On a alors :


n     Xn  
X n k k n k
|Bn (f )(x) − f (x)| = x (1 − x)n−k f − x (1 − x)n−k f (x)
k n k
k=0 k=0

n    
X k
= f − f (x) P (Sn = k) .
n
k=0

k
Décomposons alors cette somme suivant les indices k ∈ {0, 1, · · · , n} tels que n − x ≤ α et suivant
ceux tels que nk − x > α :

       
X k X k
|Bn (f )(x) − f (x)| = f − f (x) P (Sn = k) + f − f (x) P (Sn = k)
n n
| nk −x|≤α | nk −x|>α

     
X k X k
≤ f − f (x) P (Sn = k) + f − f (x) P (Sn = k) .
n n
| nk −x|≤α | nk −x|>α

D’après la question III.11.a : on a f nk − f (x) ≤ ε pour tous les k tels que nk − x ≤ α. On en




déduit une majoration de la première somme :


 
X k X
f − f (x) P (Sn = k) ≤ ε × P (Sn = k) ≤ ε.
n
| nk −x|≤α | nk −x|≤α
| {z }
≤P (Ω)

Quant à la deuxième somme, on peut la majorer en utilisant le résultat de III.11.b :

     
X k Sn
f − f (x) P (Sn = k) ≤ 2kf k∞ × P −x >α .
n n
| nk −x|>α

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Corrigé CCP MP 2015 - Math I 9/9

 
Sn 1
Or P −x >α = P (|Sn − nx| > nα) ≤ (d’après III.10.a.), donc
n 4nα2

   
X k kf k∞
f − f (x) P (Sn = k) ≤ .
n 2nα2
| nk −x|>α

A ce stade, on a montré :

kf k∞
∀ε > 0, ∃α > 0, ∀n ∈ N, ∀x ∈ [0; 1], |Bn (f )(x) − f (x)| ≤ ε + .
2nα2
 
kf k∞
Reste à choisir n suffisamment grand : en posant n0 = E 2α2 + 1, on a

n ≥ n0 =⇒ ∀x ∈ [0; 1], |Bn (f )(x) − f (x)| ≤ 2ε.

Finalement, on a établi que

∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , ∀x ∈ [0; 1], |Bn (f )(x) − f (x)| ≤ 2ε,

ce qui signifie exactement que la suite des polynômes de Bernstein (Bn (f ))n∈N converge uniformé-
ment vers f sur [0; 1]. La fonction f étant une quelconque fonction continue de [0; 1], on a démontré
le théorème de Weierstrass sur [0; 1].

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E.P.I.T.A. 2015
Epreuve optionnelle de mathématiques (2h)

Pour tout entier n ¥ 1, on définit la fonction un sur l'intervalle I =D - 1, +¶@ par :


un HxL = - lnK1 + O.
x x
n n
On se propose dans ce problème d'étudier quelques propriétés de la somme de la série de
fonctions définie (lorsqu'elle converge) par :

FHxL = ‚ un HxL = ‚ K - lnK1 + OO.


+¶ +¶
x x

n=1 n=1
n n

PARTIE I : préliminaires sur les séries de Riemann


1°) Etude de la série de Riemann pour x = 1
a) Justifier l'inégalité suivante pour tout entier n ¥ 1 :

§‡
1 n+1 dt 1
§ .
n+1 n t n
1 1
b) En posant H p = 1 + + ... + pour tout entier p ¥ 1, en déduire que :
2 p

Hp - 1 § ‡
p dt 1
§ Hp -
.
t
1 p
c) Etablir l'encadrement lnH pL § H p § lnH pL + 1, puis montrer que la suite p ö H p - lnH pL

Ainsi donc, on a l'égalité H p = ⁄k=1 1 = lnH pL + g + oH1L lorsque l'entier p tend vers +¶.
admet une limite finie g (c'est la constante d'Euler, approximativement égale à 0,577...).
p
k

2°) Etude de la série de Riemann pour x > 1


a) Justifier l'inégalité suivante pour tout entier n ¥ 1 et tout réel x > 1 :


1 n+1 dt 1
Hn + 1L x
§ x
§ x.

b) En déduire que la série ⁄n¥1 x converge pour tout réel x > 1,


n t n
1

Dans la suite, on conviendra donc de poser : zHxL = ⁄+¶


n
1
pour tout réel x > 1.
n=1 nx
1
c) Etablir que 0 § zHxL - 1 § pour x > 1, et en déduire que 1 § zHxL § 2 pour x ¥ 2.
x-1

PARTIE II : Etude de la fonction F


3°) Convergence de la série définissant F
a) Montrer que la série définissant F converge simplement sur l'intervalle I =D - 1, +¶@.

c) En déduire que la série ⁄un converge normalement sur @a, 0D où -1 < a § 0, sur @0, bD
b) Etudier, pour n e N* , les variations de la fonction un sur I =D - 1, +¶@.

où b ¥ 0, et plus généralement sur tout segment @a, bD où -1 < a § 0 § b.


d) Etablir que F est continue sur I =D - 1, +¶@.

4°) Equation fonctionnelle vérifiée par F


a) Démontrer qu'on a pour tout entier p ¥ 1 et tout réel x e I =D - 1, +¶@ :
2

4°) Equation fonctionnelle vérifiée par F


a) Démontrer qu'on a pour tout entier p ¥ 1 et tout réel x e I =D - 1, +¶@ :

‚ un Hx + 1L - ‚ un HxL = lnHx + 1L + H p - lnHx + p + 1L.


p p

n=1 n=1
b) En déduire qu'on a : FHx + 1L - FHxL = lnH1 + xL + g pour tout réel x e I =D - 1, +¶@.
c) En déduire la limite et un équivalent de FHxL quand x tend vers -1.
d) Pour tout entier naturel m, vérifier que FHmL = lnHm!L + m g.

a) Montrer que la série-dérivée ⁄+¶


5°) Convergence de la série-dérivée de F
£

b) Montrer qu'elle converge normalement sur tout segment @a, bD où -1 < a § 0 § b.


n=1 un converge simplement sur I =D - 1, +¶@.

c) Etablir que F est de classe C 1 sur I et préciser F £ HxL sous forme d'une série.
Préciser F £ H0L et vérifier que F £ H1L = 1.

6°) Etude de F au voisinage de +¶


a) Vérifier que FHxL ¥ x - lnH1 + xL pour tout réel x e I =D - 1, +¶@.
En déduire la limite de FHxL quand x tend vers +¶.
b) Pour tout réel x > 0, étudier l'existence et la valeur de l'intégrale Ÿ1+¶ x dt
.
tHt+xL
c) Justifier l'encadrement suivant pour tout entier n ¥ 1 et tout réel x > 0 :

§‡
x n+1 x dt x
Hn + 1L Hn + 1 + xL
§ ,
puis déterminer un encadrement et un équivalent de F £ HxL quand x tend vers +¶.
n tHt + xL nHn + xL

d) En déduire par intégration que FHxL ~ x lnHxL quand x tend vers +¶.

7°) La fonction F est de classe C ¶ sur I


a) Démontrer par récurrence sur k ¥ 2 que F est de classe C k sur I et qu'on a :

" x > -1, F HxL = H-1L Hk - 1L! ‚


HkL

1
Hn
k
.
+ xL k

b) Préciser FH0L et F £ H0L, puis exprimer F HkL H0L en fonction de zHkL pour k ¥ 2.
n=1

c) A l'aide des résultats précédents, donner l'allure de la fonction F sur I =D - 1, +¶@.

8°) Convergence de la série de Taylor de F vers F


F HkL H0L
a) Expliciter alors la série de Taylor ⁄+¶
k=0 xk de la fonction F.
F HkL H0L
†x§k § £ xk ß § †x§k .
k!
1 2
Etablir, pour tout entier k ¥ 2 et tout réel x, l'inégalité
k k! k
En déduire le rayon de convergence R de la série de Taylor de F.
b) Donner les développements en série entière et les rayons de convergence des fonctions :
uHxL = lnH1 + xL ; vHxL = x - lnH1 + xL.

H-1Lk
c) En déduire l'égalité suivante pour -1 < x < 1 :

‚ K - lnK1 + OO = ‚
+¶ +¶
x x
zHkL xk .
n=1
n n k=2
k
(On citera précisément le théorème utilisé et on vérifiera avec soin ses hypothèses).
3

E.P.I.T.A. 2015
Corrigé de l'épreuve optionnelle de mathématiques (2h)

PARTIE I : préliminaires sur les séries de Riemann

a) La fonction t ö 1 est décroissante sur @n, n + 1D, ce qui conduit à l'encadrement :


1°) Etude de la série de Riemann pour x = 1

=‡ §‡ §‡
1 n+1 dt n+1 dt n+1 dt 1
= .
n+1 n n+1 n t n n n

b) Par sommation pour 1 § n § p - 1, on en déduit que :

‚ § ‚‡ § ‚ .
p-1 p-1 p-1
1 n+1 dt 1

n=1
n+1 n=1
n t n=1
n
Quitte à poser n£ = n + 1 dans la première somme, ceci s'écrit encore :

Hp - 1 § ‡
p dt 1
= lnH pL § H p - .
1 t p

c) On en déduit aussitôt que lnH pL § H p § lnH pL + 1 pour p ¥ 1.


La suite définie par u p = H p - lnH pL est donc bornée puisqu'elle est à valeurs dans [0, 1],

u p+1 - u p = IH p+1 - lnH p + 1LM - HH p - lnH pLM


et elle est décroissante comme il apparaî en exploitant l'inégalité (a) précédente :

- HlnH p + 1L - lnH pLL = -‡


1 1 p+1 dt
= § 0.
p+1 p+1 p t
La suite p ö u p = H p - lnH pL converge puisqu'elle est décroissante minorée, et si g est
sa limite, on a donc limHH p - lnH pL - gM = 0, soit H p = lnH pL + g + oH1L.

a) La fonction t ö 1x étant décroissante sur @n, n + 1D, on a l'encadrement proposé.


2°) Etude de la série de Riemann pour x > 1

b) Par sommation, on en déduit pour tout entier p ¥ 1 et tout réel x > 1 :

‚ § ‚‡ =‡
p-1 p-1
1 n+1 dt p dt 1 - p1-x 1
Hn + 1Lx
= § .
n tx 1 tx x-1 x-1
⁄n=2 x
n=1 n=1
p 1 1
La suite n ö est donc croissante et majorée par . Elle converge donc et on a :
n x-1

0 § ‚

1 1
= zHxL - 1 § .
n=2
nx x-1
1
Il en résulte que 1 § zHxL § 2 pour x ¥ 2, puisque § 1 pour x ¥ 2.
x-1

PARTIE II : Etude de la fonction F

- lnJ1 + x N sont bien définis, car 1 +


3°) Convergence de la série définissant F
x x 1
a) Pour x > -1, tous les termes >1- ¥ 0.

Et la série ‚ J x - lnJ1 + x NN converge simplement sur I =D - 1, +¶@ car c'est une série à
n n n n
4

PARTIE II : Etude de la fonction F

- lnJ1 + x N sont bien définis, car 1 +


3°) Convergence de la série définissant F
x x 1
a) Pour x > -1, tous les termes >1- ¥ 0.

Et la série ‚ J x - lnJ1 + x NN converge simplement sur I =D - 1, +¶@ car c'est une série à
n n n n

n n
termes positifs (d'après la concavité du logarithme) tels que :

un HxL = - lnK1 + O ~
x x x2
.
n n n Ø +¶ 2 n2

b) On remarque que un est décroissante sur ]|1, 0] et croissante sur [0, +¶[ car :

un £ HxL = K - lnK1 + OO = -
d x x 1 1 x
= .
dx n n n n + x nHn + xL

c) Le terme général un décroît jusqu'à son minimum 0 en x = 0, puis croît ensuite, d'où :
- si -1 < a § 0, supa§x§0 †un HxL§ = supa§x§0 un HxL = un HaL ~ a2
.
On en déduit la convergence normale de la série sur @a, 0D si -1 < a § 0.
2 n2

- si b ¥ 0, sup0§x§b †un HxL§ = sup0§x§b un HxL = un HbL ~ b2


.
On en déduit la convergence normale de la série sur @0, bD.
2 n2

Et la série converge donc normalement sur tout segment @a, bD où -1 < a § 0 § b.

Et la série de fonctions converge normalement, donc uniformément sur tout @a, bD Õ I.


d) Le terme général de la série de fonctions étudiée est continu sur I =D - 1, +¶@.

On en déduit que la somme de la série est continue sur tout segment @a, bD Õ I, et comme
pour tout réel x0 > -1, il existe a, b avec -1 < a § 0 § b tels que a < x0 < b, on en tire
que la somme de la série est continue en tout x0 e I, et donc sur I.

4°) Equation fonctionnelle vérifiée par F


a) Considérons pour tout entier p ¥ 1 et tout réel x > -1 l'expression suivante :

‚ - ‚ K - lnK1 + OO = H p - ‚ ln
p p p
x+1 x+1 x x x+n+1
- ln 1 + .
n n n n x+n
Ce qui donne, compte tenu de lnJ a N = lnHaL - lnHbL et en faisant un changement d'indices :
n=1 n=1 n=1

H p - ‚ lnHx + nL + ‚ lnHx + nL = lnHx + 1L + H p - lnHx + p + 1L.


p+1 p

n=2 n=1

b) En faisant apparaître H p - lnH pL qui tend vers g, on obtient donc :

‚ - ‚ K - lnK1 + OO = lnHx + 1L + H p - lnH pL - ln


p p
x+1 x+1 x x x+ p+1
- ln 1 + .
n=1
n n n=1
n n p
Lorsque p tend vers +¶, et compte tenu de la question préliminaire, il vient pour x > -1 :
FHx + 1L - FHxL = lnHx + 1L + g.

c) Ecrivons la relation sous la forme FHxL = -lnH1 + xL - g + FHx + 1L.


Comme F est continue en 0, on observe que FHx + 1L tend vers FH0L = 0 si x tend vers |1,
donc FHxL tend vers +¶ si x tend vers |1, et plus précisément FHxL = -lnH1 + xL - g + oH1L.
Il en résulte que FHxL ~ -lnH1 + xL quand x tend vers |1.
5

c) Ecrivons la relation sous la forme FHxL = -lnH1 + xL - g + FHx + 1L.


Comme F est continue en 0, on observe que FHx + 1L tend vers FH0L = 0 si x tend vers |1,
donc FHxL tend vers +¶ si x tend vers |1, et plus précisément FHxL = -lnH1 + xL - g + oH1L.
Il en résulte que FHxL ~ -lnH1 + xL quand x tend vers |1.

d) Grâce à cette relation fonctionnelle, on obtient également les relations suivantes :


" k e N, FHk + 1L - FHkL = lnH1 + kL + g
Par sommation pour 0 § k § m - 1, on en déduit que : " m e N, FHmL = lnHm!L + m g.

a) La série-dérivée de F est la série de fonctions ⁄un £ HxL = ‚ J 1 - N


5°) Convergence de la série-dérivée de F
1
=‚ x
.
n n+x nHn+xL
x x
Elle converge simplement sur I car pour tout réel x e I, on a ~ , terme général
nHn+xL n2
d'une série convergente à termes de signe constant.

b) Pour étudier sa convergence normale sur les segments inclus dans I, notons que :
d x 1
Hn + xL2
= .
dx nHn + xL
On en déduit donc que le terme général croît en s'annulant en x = 0, d'où :
- si -1 < a § 0, supa§x§0 ¢ ¶
x †a§ †a§
= ~ .
On en déduit la convergence normale de la série sur @a, 0D.
nHn+xL nHn+aL n2

- si b ¥ 0, sup0§x§b ¢ x
¶ = b
~ b
.
On en déduit la convergence normale de la série sur @0, bD.
nHn+xL nHn+bL n2

On en tire comme plus haut la convergence normale sur tout @a, bD où -1 < a § 0 § b.

c) On observe que :
- le terme général de la série de fonctions définissant F est de classe C 1 sur I.

- la série-dérivée converge normalement, donc uniformément sur tout segment @a, bD Õ I.


- la série de fonctions définissant F converge simplement sur I.

On en déduit que la somme F de la série de fonctions est de classe C 1 sur I, et que :

" x e I, F HxL = ‚ - =‚
+¶ +¶
£
1 1 x
.
n=1
n n + x n=1
nHn + xL

d) On observe que F £ H0L = 0, et en exploitant la suite des sommes partielles de F £ H1L :

F H1L = lim ‚ = lim ‚ -


p p
£
1 1 1
= 1.
p Ø +¶
n=1
nHn + 1L p Ø +¶
n=1
n n + 1

6°) Etude de F au voisinage de +¶


a) Comme la série est à termes positifs, sa somme est supérieure à son premier terme.
On a donc FHxL ¥ x - lnH1 + xL, ce qui implique lim+¶ F = +¶.

positive et équivalente en +¶ à t ö x ë t2 :
b) Calculons l'intégrale proposée, qui converge car la fonction intégrée est continue sur I,
6°) Etude de F au voisinage de +¶
a)
6 Comme la série est à termes positifs, sa somme est supérieure à son premier terme.
On a donc FHxL ¥ x - lnH1 + xL, ce qui implique lim+¶ F = +¶.

positive et équivalente en +¶ à t ö x ë t2 :
b) Calculons l'intégrale proposée, qui converge car la fonction intégrée est continue sur I,

‡ =‡ dt = BlnK OF = lnH1 + xL.


+¶ x dt +¶ 1 1 t +¶
-
1 tHt + xL 1 t t+x t+x 1

c) L'encadrement proposé est immédiat pour tout réel x > 0 et tout entier n ¥ 1 :

§‡
x n+1 x dt x
Hn + 1L Hn + 1 + xL
§ .
n tHt + xL nHn + xL
Par sommation pour n ¥ 1, on en déduit que :

F £ HxL - §‡ § F £ HxL.
x +¶ x dt

x+1 1 tHt + xL
Compte tenu du calcul précédent de l'intégrale, on en déduit l'encadrement suivant :
lnH1 + xL § F £ HxL § lnH1 + xL +
x
.
Il en résulte que F £ HxL ~ lnH1 + xL ~ lnHxL au voisinage de +¶.
x+1

d) Par intégration sur @0, xD avec x ¥ 0, on a compte tenu de FH0L = 0 :

‡ lnH1 + tL dt § FHxL § ‡ lnH1 + tL dt + ‡


x x x t
dt.
0 0 0 t+1
Des intégrations classiques donnent :

‡ lnH1 + tL dt = Hx + 1L lnHx + 1L - x ; ‡
x x t
dt = x - lnHx + 1L.
0 0 t+1

Hx + 1L lnHx + 1L - x § FHxL § x lnHx + 1L.


En reportant, on a donc :

Les deux extrémités sont clairement équivalentes à x lnHxL lorsque x tend vers +¶, d'où
l'équivalent FHxL ~ x lnHxL lorsque x tend vers +¶.
Notons qu'on pourrait directement aussi exploiter le théorème d'intégration des équiva-
lents pour les fonctions continues positives dont l'intégrale en +¶ diverge.

7°) La fonction F est de classe C ¶ sur I


a) On sait déjà que F est de classe C 1 sur [|1, +¶[ avec :

" x e I, F £ HxL = ‚

x
.
n=1
nHn + xL
• On peut lui appliquer le théorème de dérivation des séries de fonctions car :
- le terme général x ö x est C 1 sur I =D - 1, +¶@.
- la série ⁄+¶
nHn+xL
x
converge simplement sur I =D - 1, +¶@.

série-dérivée ⁄+¶
n=1 nHn+xL
1
Hn+xL2
- la n=1 converge normalement, donc uniformément sur tout segment

@a, bD Õ I =D - 1, +¶@ puisqu'on a supa§x§b 1 1 1


Hn+xL2 Hn+aL2
= ~ .
n2
Ainsi, F £ est de classe C 1 et donc F de classe C 2 surI =D - 1, +¶@ et on a :

" x e I, F ²″ HxL = ‚

1
Hn
.
+ xL2
n=1

• Supposons alors, pour un entier k ¥ 2, que F soit de classe C k sur I avec :


7

• Supposons alors, pour un entier k ¥ 2, que F soit de classe C k sur I avec :

" x e I, F HkL HxL = H-1Lk Hk - 1L! ‚



1
Hn
.
+ xLk
n=1
En réappliquant de même le théorème de dérivation des séries de fonctions, on montre que
F HkL est de classe C 1 sur I et que sa dérivée est donnée par sa série-dérivée, soit :
Hk+1L
HxL = H-1L k ! ‚

1

n=1 Hn + xL
k+1
" x e I, F .
k+1

Ceci justifie que F est de classe C k+1 sur I et achève donc le raisonnement par récurrence.

b) Ce qui précède montre que F est de classe C ¶ sur I, et qu'on a FH0L = F £ H0L = 0, puis :

" x e I, F HkL H0L = H-1Lk Hk - 1L! ‚ = H-1Lk Hk - 1L! zHkL.



1
k
n=1 n

c) Compte tenu des résultats obtenus, on constate que :


• FHxL décroît de +¶ à 0 quand x croît de |1 à 0, avec FHxL ~ -lnH1 + xL en |1.
• FHxL croît de 0 à +¶ quand x croît de 0 à +¶, avec FHxL ~ x lnHxL en +¶.
• F est convexe car F ²″ est positive.
Tout ceci explique le tracé de la courbe représentative de F figurant ci-dessous.

-2 -1 1 2 3 4 5

-1

8°) Convergence de la série de Taylor de F


a) D'après ce qui précède, la série de Taylor de la fonction F est la série entière suivante :
F HkL H0L H-1Lk H-1Lk
‚ x =‚ ‚ x =‚
+¶ +¶ +¶ +¶
k
1 k
zHkL xk .
k=2
k! k=2
k n=1 nk k=2
k

D'après la question préliminaire, on sait que : " k ¥ 2, 1 § zHkL § 2.


†x§k § £ zHkL xk ß § †x§k .
1 H-1Lk 2
Il en résulte qu'on a pour k ¥ 2 et x réel :
k k k

k 2 k k 2 k
8

D'après la question préliminaire, on sait que : " k ¥ 2, 1 § zHkL § 2.


†x§k § £ zHkL xk ß § †x§k .
1 H-1Lk 2
Il en résulte qu'on a pour k ¥ 2 et x réel :
k k k

- Si †x§ < 1, la série ‚ †x§k converge et comme 2


†x§k § 2 †x§k , la série ‚ 2 †x§k converge.

Donc ⁄+¶ zHkL xk est absolument convergente pour †x§ < 1 et on a R ¥ 1.


k k
H-1Lk
k=2 k

- Si †x§ > 1, on voit que £ zHkL xk ß ¥


H-1Lk †x§k ek lnH†x§L
= tend vers +¶ et on a R § 1.
k k k
Le rayon de convergence de la série de Taylor de F est donc égal à 1.

k=0 H-1L x (R = 1), on a :


= ⁄+¶
1 k k
b) Par intégration du développement en série entière
H-1Lk-1 H-1Lk
1+x

lnH1 + xL = ‚ donc : x - lnH1 + xL = ‚


+¶ +¶
k
x , xk .
k=1
k k=2
k

c) Pour †x§ < 1, on a donc sous réserve de justifier la permutation des symboles ⁄ :
H-1Lk x k H-1Lk x k H-1Lk
‚ K - lnK1 + OO = ‚ ‚ K O =‚ ‚ K O =‚
+¶ +¶ +¶ +¶ +¶ +¶
x x
zHkL xk .
n n k n k n k
D'après le théorème de Fubini, cette permutation est justifiée pour †x§ < 1 car on a :
n=1 n=1 k=2 k=2 n=1 k=2

- " n ¥ 2, ⁄+¶ ¢ ¶ =
1 x k †x§k
n=1 zHkL converge.

- la série ⁄+¶ § 2 †x§k et ‚ †x§k converge.


k n k
†x§k †x§k
k=2 zHkL converge puisqu'on a 0 § zHkL
Ainsi donc, la série de Taylor de F converge et a pour somme F sur D - 1, 1@.
k k
A 2010 MATH. I MP

ÉCOLE DES PONTS PARISTECH,


SUPAÉRO (ISAE), ENSTA PARISTECH,
TÉLÉCOM PARISTECH, MINES PARISTECH,
MINES DE SAINT-ÉTIENNE, MINES DE NANCY,
TÉLÉCOM BRETAGNE, ENSAE PARISTECH (F ILIÈRE MP),
ÉCOLE POLYTECHNIQUE (F ILIÈRE TSI).

CONCOURS 2010

PREMIÈRE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES

Filière MP

(Durée de l’épreuve : 3 heures)


L’usage d’ordinateur ou de calculette est interdit.

Sujet mis à la disposition des concours :


C YCLE I NTERNATIONAL, ENSTIM, TELECOM INT, TPE-EIVP.

Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente


sur la première page de la copie :

MATHÉMATIQUES I - MP.

L’énoncé de cette épreuve comporte 5 pages de texte.

Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé,
il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu’il est amené à prendre.
Problème de Dirichlet

Si A est une partie d’un espace vectoriel de dimension finie sur R ou sur C,
on note C (A) le C-espace vectoriel des applications continues de A dans C. Les
notations D, D et T désignent respectivement
– le disque ouvert D = {z ∈ C ; |z| < 1}
– le disque fermé D = {z ∈ C ; |z| É 1}
– le cercle T = {z ∈ C ; |z| = 1}.
À une fonction f ∈ C (T ) quelconque on associe
– les coefficients de Fourier
1 π
Z
cn = f (e i t )e −i nt dt (∀n ∈ Z)
2π −π
– la fonction g f : D → C définie par la formule suivante, dont l’existence sera
traitée dans la question 1) :
∞ ∞
cn z n + c −n z n
X X
g f (z) = c 0 +
n=1 n=1

où z désigne le complexe conjugué de z ;


– la fonction G f : D → C définie par
(
f (z) si z ∈ T
G f (z) =
g f (z) si z ∈ D.

Pour n ∈ N, on note p n et q n les fonctions de C (T ) définis par

p n (z) = z n
(∀z ∈ T ).
q n (z) = z n

Le but du problème est de caractériser de différentes manières le prolongement G f


de f à D.

A. Prolongement harmonique
Si U est un ouvert de C on note U e = {(x, y) ∈ R2 ; x + i y ∈ U }. Pour toute
fonction u : U → C, on note ue : U
e → C la fonction définie par la formule u(x, y) =
u(x + i y). La fonction u est dite de classe C 2 si ue est de classe C 2 au sens des
fonctions de deux variables réelles. On note alors ∆u la fonction définie sur U
par
∂2 ue ∂2 ue
∆u(x + i y) = 2 (x, y) + 2 (x, y).
∂x ∂y

2
Dans cette partie, on fixe une fonction f ∈ C (T ) et on se propose de montrer
que G f est l’unique fonction G : D → C qui vérifie les propriétés suivantes :
(a1) la restriction de G à T coïncide avec f ;
(a2) G est continue sur D ;
(a3) la restriction G à D est de classe C 2 et ∆G(z) = 0 pour tout z ∈ D.
On va d’abord montrer que G f vérifie ces conditions. La condition (a1) est
évidemment vérifiée.

1) Montrer que les deux séries qui entrent dans la définition de g f (z) sont
convergentes pour tout z ∈ D.

a n z n la somme d’une série entière de rayon de convergence Ê 1.
X
Soit S(z) =
n=0

2) Au moyen d’une dérivation terme à terme d’une série de fonctions de


e → C admet une dérivée
variable réelle, justifier que l’application Se : D
∂Se
partielle par rapport à x qui est continue sur D,e et exprimer (x, y) sous
∂x
la forme de la somme d’une série.
3) Montrer que S est de classe C 2 sur D et déterminer ∆S(z) pour tout z ∈ D.
4) En déduire que g f est de classe C 2 sur D et que ∆g f (z) = 0 pour tout z ∈ D.

ei t + z
µ ¶
On fixe z ∈ D, et on note P z (t ) = Re pour tout t ∈ R.
ei t − z
5) En tenant compte de la définition des c n dans l’expression de g f (z), mon-
trer que
1 π
Z
g f (z) = f (e i t )P z (t ) dt .
2π −π
6) Déterminer g f pour f = p n et f = q n , où n ∈ N. Donner la valeur de
1 π
Z
l’intégrale P z (t ) dt et étudier le signe de P z (t ) pour tout t ∈ R.
2π −π
7) Montrer que si ( f n )n∈N est une suite d’éléments de C (T ) qui converge
uniformément vers f sur T , alors G f n converge uniformément vers G f
sur D.
8) Soit P (T ) le sous espace vectoriel de C (T ) engendré par {p n ; n ∈ N} ∪
{q n ; n ∈ N}. Justifier que tout élément de C (T ) est limite uniforme d’une
suite d’éléments de P (T ), et en déduire que G f est continue sur D.

3
On se donne maintenant une fonction G vérifiant les conditions (a1), (a2) et (a3)
et on se propose de démontrer que G = G f .
9) On suppose dans cette question que f est la fonction nulle et que G est à
valeurs réelles. Soit ε > 0 et u : D → R définie par u(z) = G(z) + ε|z|2 .
Montrer que ∆u(z) > 0 pour tout z ∈ D. En déduire que u(z) É ε pour tout
z ∈ D (on pourra considérer, après en avoir justifié l’existence, un point
z 0 ∈ D où u atteint son maximum.)
10) Conclure dans le cas particulier de la question précédente, puis dans le cas
général. (On pourra d’abord étendre la conclusion au cas où f est nulle
mais G est à valeurs complexes.)

B. Deux applications
Première application. On considère la fonction G définie sur D par G(x + i y) =
e x cos y.
11) Montrer que G vérifie la condition (a3) et en déduire, pour tout n ∈ Z, la
valeur de l’intégrale

1 π cos t
Z
e cos(sin t ) cos(nt ) dt .
2π −π

Deuxième application. Soit u : U → C une application continue définie sur


un ouvert U de C. Si a ∈ C et R > 0, on note D(a, R) = {z ∈ C ; |z − a| < R} et
D(a, R) = {z ∈ C ; |z − a| É R}.
12) Montrer que u est de classe C 2 et telle que ∆u = 0 sur U si et seulement si,
pour tout disque fermé D(a, R) contenu dans U et pour tout z ∈ D(a, R),
on a
1 π ¡
Z
u a + Re i t P z−a (t ) dt .
¢
u(z) =
2π −π R

Pour n ∈ N, on note u n : U → C une fonction de classe C 2 telle que ∆u n = 0


sur U .
13) Déduire de la question précédente que si la suite (u n )n∈N converge uni-
formément vers une fonction u, alors u est également de classe C 2 et telle
que ∆u = 0 sur U .

4
C. Propriétés duales
Dans cette partie, on fixe z ∈ D et on considère l’application

ϕz : C (T ) −→ C
f 7−→ g f (z)

où C (T ) est muni de la norme N définie par

N ( f ) = sup | f (z)|
z∈T

pour tout f ∈ C (T ). Pour toute application ϕ : C (T ) → C, on considère les quatre


propriétés suivantes :
(c1) ϕ est une forme C-linéaire et continue ;
(c2) ∀n ∈ N, ϕ(p n ) = z n ;
(c3) ∀n ∈ N, ϕ(q n ) = z n ;
(c4) ∀ f ∈ C (T ), |ϕ( f )| É N ( f ).

14) Montrer que ϕz vérifie ces quatre propriétés.


15) Montrer que si ϕ vérifie les conditions (c1), (c2) et (c3), alors ϕ = ϕz .
Dans la suite de cette partie, on se donne ϕ : C (T ) → C vérifiant les conditions
(c1), (c2) et (c4), et on se propose de démontrer que ϕ = ϕz .
Dans les deux questions suivantes, on se donne λ ∈ R et on considère une
fonction f ∈ C (T ) à valeurs réelles Ê 0. Soit h ∈ C (T ) définie par la formule
h(z) = 2 f (z) − N ( f ) + i λ pour tout z ∈ T .
16) Calculer N (h)2 en fonction de N ( f ) et de λ.
17) En étudiant |ϕ(h)|2 , montrer que ϕ( f ) ∈ R puis que ϕ( f ) Ê 0.
18) En déduire que ϕ f = ϕ( f ) pour tout f ∈ C (T ), et conclure.
¡ ¢

F IN DU PROBLÈME

5
Corrigé de la première épreuve de mathématiques

Mines-Ponts 2010 - filière MP

A. Prolongement harmonique

X
1) Les suites (cn )n≥1 et (c−n )n≥1 sont bornées (par exemple par ||f ||∞ ||) : les séries entières cn z n et
n≥1
X X X
c−n z n sont donc de rayons de convergence au moins égaux à 1 : on en déduit que cn z n et c−n z n
n≥1 n≥1 n≥1
convergent pour tout z ∈ D.

p p
2) Soit y ∈] − 1, 1[ et I =] − 1 − y2 , 1 − y 2 [. Nous avons :
• ∀ n ∈ N, un : x 7−→ an (x + iy)n est de classe C 1 sur I ;
X
• un converge simplement sur I ;
n≥0

X
• u0n converge normalement (donc uniformément) sur tout segment contenu dans I (car la série
n≥0
dérivée S 0 (z) est de même rayon ≥ 1 que la série S(z)).
Le théorème de dérivation terme à terme permet donc de conclure que Se est dérivable partiellement par
rapport à x sur D,
e avec :
e ∂ S (x, y) = S 0 (x + iy).
e
∀ (x, y) ∈ D,
∂x
Comme la série dérivée est de rayon ≥ 1, cette dérivée partielle est continue sur le dique ouvert D.
e

3) Une preuve identique prouve que Se est dérivable partiellement par rapport à y sur D,
e avec :
+∞
e ∂ S (x, y) = i ∂ Se
e X
∀ (x, y) ∈ D, (n + 1)an+1 (x + iy)n = i (x, y)
∂y n=0
∂x

Se est donc de classe C 1 sur De ; le même résultat s’applique aux dérivées partielles de S,
e qui est donc de
classe C 2 (et même C ∞ par récurrence immédiate), avec :

 ∂ 2 Se 00
 ∂x2 (x, y) = S (x + iy)


∀ (x, y) ∈ D,
e
2e 2e
 ∂ S (x, y) = i2 S 00 (x + iy) = − ∂ S (x, y)



∂y 2 ∂x2
ce qui donne ∆S(z) = 0 pour tout z ∈ D.

+∞
X +∞
X
4) D’après la question précédente, les applications ϕ1 : z 7−→ cn z n et ϕ2 : z 7−→ c−n z n sont de classe
n=0 n=1
C 2 et de laplaciens nuls sur D. Par composition, gf : z 7−→ ϕ1 (z) + ϕ2 (z) est de classe C 2 sur D et :
∂2ϕ
f2 2
2∂ ϕ f2
∀ z ∈ D, ∆(gf )(z) = ∆(ϕ1 )(z) + 2
(z) + (−1) (z) = ∆(ϕ1 )(z) + ∆(ϕ2 )(z) = 0
∂x ∂y 2

1
Z π +∞ Z π
1 X 1
f (eit ) dt + f (eit ) e−int z n + eint z n dt.

5) Nous avons gf (z) =
2π −π n=1
2π −π
Pour n ∈ N∗ , la fonction un : t 7−→ f (eit ) e−int z n + eint z n est continue sur [−π, π] et la série n≥1 un
 P
converge normalement sur [−π, π] :

∀ n ∈ N∗ , ∀ t ∈ [−π, π], f (eit ) e−int z n + eint z n ≤ 2 ||f ||∞ |z|n = αn




où αn ne dépend pas de t et est un terme général de série convergente (|z| < 1). On en conclut que
+∞
X P R
t 7−→ un (t) est continue sur [−π, π] et que l’on peut échanger les signes et :
n=1

+∞
!
Z π
1 it
X
−int n int n
gf (z) = f (e ) 1 + e z +e z dt
2π −π n=1
+∞
!
Z π
1 X n
= f (eit ) Re 1 + 2 z e−it dt
2π −π n=1
π
z e−it
Z  
1 it
= f (e ) Re 1 + 2 dt
2π −π 1 − z e−it
Z π  it 
1 it e +z
= f (e ) Re it dt
2π −π e −z

6) Quand f = pn , cp = δp,n pour tout p ∈ Z et gpn (z) = z n pour tout z ∈ D.


Quand f = qn , cp = δp,−n pour tout p ∈ Z et gqn (z) = z n pour tout tout z ∈ D.

Avec f = p0 , la relation obtenue à la question 5 donne :


Z π
1
Pz (t) dt = gp0 (z) = 1
2π −π

(eit + z)(e−it − z) 1 − |z|2


 
Enfin, pour t ∈ [−π, π], Pz (t) = Re = > 0.
|eit − z|2 |eit − z|2

7) Pour tout n ∈ N, nous avons en utilisant la positivité de Pz :


Z π Z π
1 1
• ∀ z ∈ D, |Gfn (z)−Gf (z)| ≤ |fn (eit )−f (eit )|Pz (t) dt ≤ ||fn −f ||∞ Pz (t) dt = ||fn −f ||∞
2π −π 2π −π

• ∀ z ∈ T, |Gfn (z) − Gf (z)| = |fn (z) − f (z)| ≤ ||fn − f ||∞


donc sup |Gfn (z) − Gf (z)| ≤ ||fn − f ||∞ −−−−−−→ 0 : Gfn converge uniformément vers Gf sur D dès que fn
n→+∞
z∈D
converge uniformément vers f sur T .

8) Soit f ∈ C(T ). Le (second) théorème d’approximation de Weïerstrass permet d’affirmer qu’il existe une suite
de polynômes trigonométriques (Pn )n∈N qui converge uniformément vers fe (fe : R → C est continue et
2π-périodique). Il existe ensuite une suite (fn )n∈N de P(T ) telle que Pn = ff
n pour tout n ∈ N : nous avons
alors
||fn − f ||∞ = sup |ff
n (t) − f (t)| −
e −−−→ 0
t∈R n→+∞

et la suite (fn ) converge uniformément vers f .

2
On en déduit que Gfn converge uniformément vers Gf sur D. Comme les fn sont éléments de P(T ), nous
avons Gfn = fn (avec l’abus d’écriture déjà utilisé à la question 6) : les Gfn sont donc continues sur D, ainsi
que leur limite uniforme Gf .

9) Pour tout z, u(z) = G(z) + ε(x2 + y 2 ), donc u est de classe C 2 sur D et ∆u(z) = ∆G(z) + 4ε = 4ε > 0 pour
tout z ∈ D.

D est compact et u est continue sur D et à valeur réelle : u est majorée sur D et atteint sa borne supérieure
en un point z0 ∈ D. Supposons que z0 = x0 +iy0 ∈ D. La fonction x 7−→ u(x+iy0 ) est de classe C 2 et atteint
son maximum en x0 intérieur à son intervalle de définition : sa dérivée seconde en x0 est donc négative, soit
∂2u ∂2u
(x0 , y0 ) ≤ 0. De même, (x0 , y0 ) ≤ 0, ce qui contredit ∆u(z0 ) > 0.
e e
∂x 2 ∂y 2

On en déduit que z0 ∈ T , d’où u(z) ≤ G(z0 ) + ε|z0 | = f (z0 ) + ε = ε pour tout z ∈ D.

10) Supposons que f = 0 mais que G soit à valeurs complexes et notons Gr et Gi ses parties réelle et imaginaire.
Les fonctions Gr , Gi ,−Gr et −Gi vérifient alors les conditions (a1),(a2) et (a3) : la question 9) prouve que
−ε ≤ Gr (z)) ≤ ε et −ε ≤ Gi (z) ≤ ε pour tous z ∈ D et ε > 0 : les fonctions Gr et Gi sont donc nulles sur
D et G = 0 = Gf .

Si f ∈ C(T ) et si G vérifie (a1),(a2) et (a3), la fonction G − Gf vérifie (a2) et (a3) et sa restruction à T est
nulle : G = Gf d’après l’étude du cas particulier.

B. Deux applications

11) G est clairement continue sur D, de classe C 2 sur D et


∀z = x + iy ∈ D, ∆G(z) = ex cos y − ex cos y = 0
donc G vérifie (a2) et (a3). En notant f0 la restriction de G à T , la partie A prouve que G = Gf0 . L’intégrale
dont on demande le calcul est égale à cn (fe0 est paire) et cn = c−n pour tout n ∈ N.

Nous avons donc :


+∞ +∞ n
X
n n eiy + e−iy
x ez + ez X z + zn
∀ z = x + iy ∈ D, c0 + cn (z + z ) = e = =1+
n=1
2 2 n=1
2 n!
En particulier :
+∞ +∞ n
X X ρ
∀ ρ ∈] − 1, 1[, c0 + 2 cn ρn = 1 +
n=1 n=1
n!
1
Par unicité du développement en séries entières, nous obtenons c0 = 1 et cn = pour tout n ≥ 1, soit :
2 n!

Z π  1 si n=0
1 cos t

∀ n ∈ Z, e cos(sin t) cos(nt) dt = 1
2π −π  sinon
2 |n|!

12) Supposons que u est de classe C 2 et de laplacien nul sur U et fixons un disque fermé D(a, R) ⊂ U . Soit
G : D −→ C et soit f la restriction de G à T . On montre facilement que G vérifie (a1),(a2)
z 7−→ u(a + Rz)
et (a3) et la partie A donne
Z π
1
∀ z ∈ D(a, R), u(z) = G((z − a)/R) = u(a + Reit )P(z−a)/R (t) dt.
2π −π

3
Réciproquement, supposons que pour tout disque fermé D(a, R) contenu dans U , on ait
Z π
1
∀ z ∈ D(a, R), u(z) = u(a + Reit )P(z−a)/R (t) dt.
2π −π

Un tel disque étant fixé, l’application f : T −→ C est continue, donc la partie A donne :
z 7−→ u(a + Rz)
Z π Z π
1 1
∀ z ∈ D, gf (z) = f (eit )Pz (t) dt = u(a + Reit )Pz (t) dt = u(a + Rz)
2π −π 2π −π

Comme gf est de classe C 2 sur D et de laplacien nul, nous en déduisons que u est de classe C 2 et de laplacien
nul sur D(a, R). Ceci étant vrai pour tout disque D(a, R) inclu dans U , u est de classe C 2 et de laplacien
nul sur l’ouvert U .

13) Remarquons tout d’abord que u, comme limite uniforme de fonctions continues, est continue sur U . Soit
ensuite un disque D(a, R) contenu dans U et soit z ∈ D(a, R). Le sens direct de l’équivalence démontrée en
12) donne : Z π
1
∀ n ∈ N, un (z) = un (a + Reit )P(z−a)/R (t) dt
2π −π
La fonction P(z−a)/R est continue et bornée par un réel M sur le compact [−π, π], donc :

∀ t ∈ [−π, π], un (a + Reit )P(z−a)/R (t) − u(a + Reit )P(z−a)/R (t) ≤ M sup |un (z) − u(z)|
z∈U

ce qui prouve que un (a+Reit )P(z−a)/R (t) converge uniformément (par rapport à t) vers u(a+Reit )P(z−a)/R (t) :
le domaine d’intégration étant borné, la convergence uniforme permet d’échanger limite et intégrale, ce qui
donne : Z π
1
u(z) = u(a + Reit )P(z−a)/R (t) dt
2π −π
La réciproque démontrée en 12) permet donc d’affirmer que u est de classe C 2 et de laplacien nul sur U .

C. Propriétés duales

14) Soit z ∈ D. Les propriétés (c2) et (c3) ont été démontrées à la question 6. Nous avons :
Z π
1
∀ f ∈ C(T ), ϕz (f ) = f (eit )Pz (t) dt
2π −π

donc ϕz est clairement linéaire (linéarité de l’intégrale, bilinéarité du produit). Enfin :


Z π
1
∀ f ∈ C(T ), |ϕz (f )| ≤ N (f ) Pz (t) dt = N (f )
2π −π

donc ϕz est continue, ce qui achève de démontrer (c1) et (c4).

15) Supposons que ϕ vérifie (c1),(c2) et (c3). ϕ coïncide alors avec ϕz sur les familles (pn ) et (qn ), donc sur
l’espace P(T ) (ϕ et ϕz sont linéaires). Comme ϕ et ϕz sont continues, elles coïncident sur P(T ), c’est-à-dire,
d’après le question 8, sur C(T ) : ϕ = ϕz .

16) 0 ≤ f ≤ N (f ) donne −N (f ) ≤ 2f − N (f ) ≤ N (f ). Comme il existe z0 ∈ T tel que 2f (z0 ) − N (f ) = N (f ),


on en déduit :
N (h)2 = sup (2f (z) − N (f ))2 + λ2 = N (f )2 + λ2

z∈T

4
17) Posons ϕ(f ) = a + ib avec a, b ∈ R. Comme ϕ est C-linéaire et ϕ(p0 ) = 1, nous avons ϕ(c) = c pour toute
constante complexe c (la fonction constante égale à c est notée c). Ainsi :

|ϕ(h)|2 = |2ϕ(f ) − N (f ) + iλ|2 = (2a − N (f ))2 + (2b − λ)2 = 4a2 − 4aN (f ) + N (f )2 + 4b2 − 4bλ + λ2

et (c4) donne :
∀ λ ∈ R, 4a(a − N (f )) + 4b2 − 4bλ ≤ 0
ce qui impose b = 0 et a(a − N (f )) ≤ 0. On en déduit que ϕ(f ) est réel. Enfin, a − N (f ) = ϕ(f ) − N (f ) ≤ 0,
donc deux cas sont possibles :

• a = N (f ) ≥ 0 ;

• a − N (f ) < 0 et a ≥ 0.

Nous avons donc montré que si f ∈ C(T ) est réelle positive, ϕ(f ) est un réel positif.

18) Soit f ∈ C(T ) à valeurs réelles. f + N (f ) est à valeur réelles positives, donc ϕ(f + N (f )) est un réel positif.
On en déduit que ϕ(f ) = ϕ(f + N (f )) − N (f ) est réel.

Soit f ∈ C(T ), décomposée sous la forme f = g + ih avec g, h continues à valeurs réelles. Alors :

ϕ(f ) = ϕ(g + ih) = ϕ(g) +i ϕ(h) = ϕ(g) − iϕ(h) = ϕ(g − ih) = ϕ(f )
|{z} | {z }
∈R ∈R

On en déduit que ϕ(qn ) = ϕ(pn ) = ϕ(pn ) = z n = z n pour tout n ∈ N : ϕ vérifie (c3).

5
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IN CHOISY – 12 1015 – D’après documents fournis
E3A 2012 - MP - Maths A

Partie I

1. La fonction x 7−→ x (fonction polynôme) et l’exponentielle (somme de série entière de rayon de convergence
infini) sont de classe C ∞ sur R, leur produit l’est donc aussi.
2. Pour x ∈ R, f 0 (x) = (x + 1)ex ≥ 0 ⇐⇒ x ≥ −1. Donc
• sur ] − ∞, −1], f décroı̂t de 0 (croissances comparées) à f (−1) = −1/e ;
• sur [−1, +∞[, f croı̂t de −1/e à +∞.
3.
4. Voir le tableau de variation ; l’intervalle image est [−1/e, +∞[.
5. Il suffit de lire le paragraphe suivant, et de prendre pour g la réciproque de la bijection décrite en 4.
Puisque f est continue, g l’est ; et, puisque f est de classe C ∞ , et que f 0 ne s’annule pas sur ] − 1, +∞[, g
est de classe C ∞ sur f (] − 1, +∞[) =] − 1/e, +∞[.

Partie II

1. Par définition de g, pour tout (a, b) ∈ R2 , on a g(a) = b si et seulement si f (b) = a et b ∈ [−1, +∞[.
En appliquant cela à (a, b) = (0, 0) (respectivement (−1/e, −1), respectivement (e, 1)), on obtient g(0) = 0
(respectivement g(−1/e) = −1, respectivement g(e) = 1).
¡
2. Il suffit de dériver la relation g(x)eg(x) = x ; on obtient, pour tout x ∈ ] − 1/e, +∞[, g 0 (x) 1 +
¢ e−g(x)
g(x) eg(x) = 1 soit g 0 (x) = .
1 + g(x)
3. Le graphe s’obtient à partir du graphe de la restriction de f à [−1, +∞[ par symétrie par rapport à la
droite y = x.
La fonction g est continue en −1/e, donc g(x) tend vers −1 quand x tend vers −1/e, et g(x) ≥ −1
g(x) − g(−1/e)
par définition de g. Par suite, g 0 a pour limite +∞ en −1/e et, par continuité de g, a pour
x + 1/e
limite +∞ en −1/e (théorème dit de prolongement de la dérivée). La courbe représentative de g a donc
une tangente verticale en −1/e, et la fonction g n’est pas dérivable en −1/e.
4. Par définition, g est une bijection de [−1/e, +∞[ dans [−1, +∞[, croissante en tant que réciproque d’une
fonction croissante (ou en utilisant 2). Elle a donc pour limite sup g([−1/e, +∞[) = +∞ en +∞.
g(x)
On en déduit que = e−g(x) a pour limite 0 en +∞ ; la courbe admet donc une direction asymp-
x
totique horizontale. Puisque g n’a pas de limite finie en +∞, la courbe n’a pas d’asymptote horizontale, il
s’agit donc d’une branche parabolique de direction horizontale.
Ru
5. (a) Puisque g est continue, on a, pour tout x ∈] − 1/e, +∞[, h(u) = 0 g(t) dt. Le changement de variable
x = g(t), soit t = f (x), qui ne pose pas de problème puisque g est un C 1 -difféomorphisme, donne alors
Z g(u) Z g(u) £ g(u)
h(u) = xf 0 (x) dx = (x2 + x)ex dx = (x2 − x + 1)ex ]x=0
g(0) 0

¡ ¢
En tenant compte de g(u)eg(u) = u, cela donne h(u) = g(u)2 − g(u) + 1 eg(u) − 1 = ug(u) − u + eg(u) − 1.
(b) Les fonctions g et h sont continues en −1/e, donc
Z 0 ¡ ¢
g(t) dt = − lim h(u) = − g(−1/e)2 − g(−1/e) + 1 eg(−1/e) − 1 = 1 − 3e−1
−1/e u→−1/e

Partie III

1
1. Si c = 1, une récurrence immédiate donne un = 1 pour tout n.
2. Soit ϕ la fonction x 7−→ cx = ex ln c . Cette fonction est continue sur R. Puisque un+1 = ϕ(un ) pour tout
n, on obtient donc, en passant à la limite dans cette relation, ` = e` ln c .
−` ln c
On en déduit : f (−` ln c) = (−` ln c)e−` ln c = = − ln c.
`
1/e
D’autre part, on a u0 = c < e < e ; et, si l’on suppose un ≤ e à un rang n, alors un+1 = eun ln c ≤
e×(1/e)
e ≤ e. Donc un ≤ e pour tout n, et donc ` ≤ e. Par suite, ` ln c = ln ` ≤ 1, et donc −` ln c ≥ −1.
Puisque f (−` ln c) = − ln c et −` ln c ≥ −1, on a g(− ln c) = −` ln c par définition de g, ce qui fournit la
relation demandée.
√ √ 1 √ √2 √ 2
3. (a) Puisque 1 ≤ 2 ≤ 2, on a 2 ≤ 2 ≤ 2 soit u0 ≤ u1 ≤ 2.
√ x √ √
(b) Considérons de nouveau ϕ : x 7−→ 2 = ex ln 2 . Puisque 2 ≥ 1, cette fonction est croissante ; elle
vérifie de plus ϕ(2) = 2.
Supposons qu’on ait, à un rang n, un ≤ un+1 ≤ 2, ce qui est vrai pour n = 0 d’après (a). Alors
ϕ(un ) ≤ ϕ(un+1 ≤ ϕ(2), soit un+1 ≤ un+2 ≤ 2 ; autrement dit, la même relation est vraie au rang n + 1.
Par récurrence, la suite est donc bien croissante et majorée par 2.
(c) Dans ces conditions, on sait que la suite converge, vers une limite ` ≤ 2.
ln 2 √
D’autre part, on a f (− ln 2) = − ln 2e− ln 2 = − = − ln 2 = − ln c ; et − ln 2 ≥ −1. Par définition
2
de g, on a donc g(− ln c) = − ln 2.
−g(− ln c) ln 2
La question 2 donne alors : ` = = √ = 2.
ln c ln 2
4. (a) La fonction w est clairement strictement décroissante sur R∗+ , et a pour limites 1 en 0 et 0 en +∞.
(b) Notons déjà que w(1/e) = e−1 = 1/e. Le tableau de variations indique donc que w(]0, 1/e]) = [1/e, +∞[
et w([1/e, +∞[) =]0, 1/e].
D’autre part, on a ici ln c = −e, donc un+1 = w(un ) pour tout n. Notons z la fonction w ◦ w ; les deux
suites extraites (u2n ) et (u2n+1 ) vérifient alors la récurrence vn+1 = z(vn ).
Les remarques précédentes montrent que l’intervalle ]0, 1/e] est stable par z. Puisque u0 = 1/ee est
dans cet intervalle, tous les termes de la suite (u2n ) le sont donc aussi. De même, u1 = w(u0 ) appartient à
[1/e, +∞[, stable par z, donc tous les termes de la suite (u2n+1 ) sont dans cet intervalle.
Enfin, puisque w est décroissante, la fonction z est croissante ; les deux suites (u2n ) et (u2n+1 ) sont donc
monotones, le sens de variation dépendant de leurs deux premiers termes respectifs, ce qui finit d’établir les
points i. et ii.
D’autre part, on a ln(u2 ) = −eu1 = −e × e−eu0 = − exp(1 − e1−e ) et ln(u0 ) = −e. On a donc
clairement − ln(u2 ) < − ln(u0 ), soit u2 > u0 .
La suite (u2n ) est donc croissante. Puisque u2n+1 = w(u2n ) pour tout n, et que w est décroissante, la
suite (u2n+1 ) est donc décroissante.
Ces deux suites étant respectivement majorée et minorée par 1/e, elles sont donc toutes deux conver-
gentes, leurs limites étant des points fixes de la fonction d’itération z. De plus, la suite (u2n ) est majorée
par 1/e < 1, et la suite (u2n+1 ) est majorée par u1 = exp(−eu0 ) < 1, ces deux points fixes sont donc
nécessairement dans [0, 1].
Or, l’énoncé affirme que x 7−→ z(x) − x est strictement décroissante sur cet intervalle, donc s’y annule
au plus une fois ; z n’y a donc qu’un point fixe. Les deux suites ont donc la même limite `, et donc (un )
a pour limite `. Enfin, on a vu que 1/e est point fixe de w, donc aussi de z, et 1/e appartient à [0, 1] : la
limite est donc 1/e.

Partie IV

1. (a) Avec un = (1 + 1/n)n , on a ln un = n ln(1 + 1/n) ∼ n × (1/n) = 1 quand n tend vers +∞, donc
un = exp(ln un ) a pour limite e.
¯a ¯ n ³ 1 ´n
¯ n+1 ¯
(b) Avec an = nn−1 /n! pour n ≥ 1, on a ¯ ¯= 1+ −→ e, donc la série entière S a pour
an n+1 n n→+∞
rayon de convergence 1/e.

2
2. Pour tout n ≥ 1, on a

(n + 1)! 1 n+1 ³ 1´ ³ 1´
vn = ln + (n + 1) − n + (n + 1) ln(n + 1) − n ln n + ln = n+ ln 1 + −1
n! 2 n 2 n
³ ´³
1 1 1 1 ´
= n+ − 2 + 3 + o(n−3 ) − 1
2 n 2n 3n
1 1 −2 1 1
=1− + 2 + o(n ) + − 2 + o(n−2 ) − 1
2n 3n 2n 4n
1
donc finalement vn ∼ .
n→+∞ 12n2 P
−2
Par suite, vn = O(n ), et donc vn converge. Classiquement, la suite ln un est donc convergente ;
soit ` sa limite. La suite (un ) est donc convergente de limite L = e` ; on notera que L > 0.
nn−1 1 1 1
On a alors, pour n ≥ 1, n = · √ ∼ √ puisque L 6= 0.
e n! un n n n→+∞ Ln n
nn−1
(b) On en déduit que n = O(n−3/2 ) donc que la série converge.
e n!
¯ nn−1 ¯ nn−1
¯ ¯
(c) Soit z ∈ C tel que |z| = R = e−1 . Alors, pour tout n ≥ 1, ¯ zn¯ = n ; d’après (b), la série
n! e n!
entière converge donc absolument en z, et donc converge en z.

Partie V - A

1. Soit h dans ER ; alors h = ψ 0 h avec 0 ∈ N et h ∈ ER , donc h ∈ LR ; par suite ER ⊂ LR , et donc en


particulier LR 6= ∅.
Soient f1 et f2 dans LR ; soient n1 , n2 dans N et h1 , h2 dans ER vérifiant fi = ψ ni hi pour i ∈ {1, 2} ;
soit (λ, µ) ∈ R2 . En supposant par exemple n1 ≤ n2 , on a alors, pour x ∈ ] − R, R[ \ {0},

λxn2 −n1 h1 (x) + µh2 (x)


[λf1 + µf2 ](x) =
xn2
et la fonction au numérateur appartient à ER puisque n2 − n1 ∈ N ; donc LR est stable par combinaisons
linéaires, et donc est un sous-espace de KR .
P+∞
2. Posons h = ψ n a avec n ∈ N et a ∈ ER . Il existe une suite (bn ) telle que a(x) = k
k=0 bk x pour
P+∞ P
x ∈ ] − R, R[ \ {0}, et donc, toujours pour x ∈ ] − R, R[ \ {0}, h(x) = k=0 bk xk−n = i∈Z αi (h)xi avec
αi (h) = bi+n si i ≥ −n, et αi (h) = 0 pour i < −n, d’où l’existence de la famille cherchée.
Supposons maintenant déterminés deux telles familles (αi ) et (βi ) indexées par Z. On peut choisir p ∈ N
tel que αi = βi = 0 pour i < −p ; on a alors, pour x ∈ ] − R, R[ \ {0},

+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
h(x) = αi xi = βi xi d’où xp h(x) = αk−p xk = βk−p xk
i=−p i=−p k=0 k=0

Par unicité du développement en série entière, on a alors αk−p = βk−p pour tout k ≥ 0, donc αi = βi pour
tout i ∈ Z ; on a donc unicité de la famille cherchée.
3.
P Soient
¡ h1 et h2 dans¢ LR , et (λ, µ) ∈ R2 . Pour tout x ∈ ] − R, R[ \ {0}, on a alors λh1 + µh2 =
i
i∈Z λαi (h1 ) + µαi (h2 ) x , et il n’y a qu’un nombre fini d’entiers négatifs i tels que λαi (h1 ) + µαi (h2 ) 6= 0.
Par unicité de la décomposition, on a donc, pour tout i ∈ Z, λαi (h1 ) + µαi (h2 ) = αi (λh1 + µh2 . Donc, pour
tout i ∈ Z, αi est une forme linéaire sur LR .
D’autre part, si h ∈ ER , alors sa décomposition sous la forme du 2. est en fait son développement en
série entière, avec donc des coefficients nuls pour i < 0, et donc en particulier α−1 est bien nulle sur ER .
xa0 (x) − na(x)
4. Posons h = ψ n a avec n ∈ N et a ∈ ER . Alors, pour tout x ∈ ] − R, R[ \ {0}, h0 (x) = . La
0 0
xn+1
fonction x 7−→ xa (x) − na(x) étant clairement dans ER , la fonction h est bien dans LR .

3
De plus, ce calcul et le raisonnement du 2 montrent que α−1P (h0 ) est le coefficient de xn dans le
0 k
développement en série entière de xa (x) − na(x). Or, si a(x) = k∈N bk x , alors ce coefficient vaut
0
nbn − nbn = 0, et donc α−1 (h ) = 0.
f 0 (x) x+1 1
5. (a) Pour x ∈ ] − R, R[ \ {0}, on a = = 1 + . La première forme montre que f 0 /f est dans
f (x) x x
LR , la deuxième donne α0 (f 0 /f ) = α−1 (f 0 /f ) = 1, les autres coefficients αi (f 0 /f ) étant tous nuls.
1 e−nx
(b) Soit n ∈ N. Pour x ∈ ] − R, R[ \ {0}, on a n
= . La fonction x 7−→ e−nx étant clairement
f (x) xn
développable en série entière sur R, 1/f n est bien dans LR . De plus, pour x ∈ ] − R, R[ \ {0},

+∞
X +∞
X
1 (−1)i ni xi−n (−1)k+n nk+n k
= = x
f (x)n i=0
i! (k + n)!
k=−n

(−1)k+n nk+n
Donc, pour k ∈ Z, αk (1/f n ) = si k ≥ −n, et αk (1/f n ) == 0 sinon.
(k + n)!

Partie V - B

1. On a c0 = g(0) = 0 et c1 = g 0 (0) = e−g(0) /(1 + g(0)) d’après II.2., donc c1 = 1.


2. On a f (0) = 0 ; en prenant ε = 1/2e dans la définition de la continuité de f en 0, on obtient R vérifiant
les conditions imposées.
P
3. Pour tout x ∈ ] − R, R[ et tout i ∈ N, on a |ci f (x)i | ≤ |ci |(1/2e)i . Or la série entière ci xi converge
sur
P ] − 1/e,i 1/e[, son rayon de convergence est donc au moins égal à 1/e ; puisque 0 <P 1/2e < 1/e, la série
ci (1/2e) converge P absolument, d’où la convergence
P normale sur
¡ ] − R,
¢ R[ de la série ci f i . De plus, par
i i
définition de la série ci x , on a pour tout x i≥0 ci f (x) = g f (x) = x.
P X ci xi X
4. La série tronquée i
i≥n ci x converge pour x ∈ ] − 1/e, 1/e[ ; la série entière = cn+k xk
xn
i≥n k≥0
converge donc aussi sur cet intervalle. Le raisonnement
P de la question
P 3 donne donc encore la convergence
normale, donc uniforme, sur ] − R, R[, de la série k≥0 cn+k f k = i≥n ci f i−n .
5. (a) La convergence normale s’établit comme en 3. Toujours d’après 3, la somme de cette série est la
Pn−1
fonction φ − i=0 ci f i .
Les fonctions f i sont des produits de fonctions développables en série entière sur R, donc sont elles-
mêmes développables en série entière en particulier sur ] − R, R[. La somme de la série est donc bien
développable en série entière sur ] − R, R[, comme combinaison linéaire de telles fonctions.
P+∞
(b) Supposons donc U (x) = i=0 γi xi sur ] − r, r[, avecP r > 0 et au moins un γi non nul. Soit p le plus petit
indice vérifiant γp 6= 0 ; on peut alors écrire U (x) = xp k≥0 γk+p xk sur ] − a, a[.
La série entière qui figure dans cette expression définit une fonction continue sur ] − a, a[, qui a donc
pour limite γp 6= 0 en 0 ; par suite, U (x) équivaut à γp xp en 0.
Donc, si U (x)/xn a une limite finie en 0, forcément n ≤ p, et donc, par définition de p, les coefficients
γk pour k ≤ n − 1 P sont tous nuls.
+∞
Prenons U = i=n ci f i , la fonction étudiée en (a). D’après la question 4, on peut écrire U = f n × b,
P+∞
avec b = i=n ci f i−n , la série convergeant uniformément sur ] − R, R[. Les fonctions ci f i−n étant continues
sur cet intervalle, la fonction b l’est donc aussi ; donc U/f n a pour limite b(0) en 0. Mais f (x)n équivaut à
xn en 0, donc U (x)/xn a aussi pour limite b(0) en 0 ; les hypothèses précédentes sont bien vérifiées, on peut
donc conclure que les coefficients de xk dans la série Pentière de U sont
P+∞ nuls pour k ≤ n − 1.
+∞
Il existe donc une suite (dn ) telle que U (x) = i=n ci f (x)i = k=n dk xk sur ] − R, R[. On en déduit

+∞
X +∞
X +∞
X
U (x)
∀x ∈ ] − R, R[ ci f (x)i−n = = e −nx
d k xk−n
= e −nx
dj+n xj
i=n
f (x)n j=0
k=n

4
et cette dernière fonction est développable en série entière sur ]−R, R[, en tant que produit de deux fonctions
ayant la même propriété.
P
(c) Il suffit de multiplier l’égalité i≥0 ci f (x)i = x par f 0 (x)/f (x)n+1 , bien défini puisque x 6= 0 et donc
f (x) 6= 0.
P+∞
(d) Le (b), appliqué avec n+1 au lieu de n, montre que la fonction x 7−→ i=n+1 ci f i−n−1 (x) est développable
en série entière sur ] − R, R[, et donc que son produit par f 0 l’est aussi ; cette fonction est donc dans LR , et
son coefficient α−1 vaut 0 d’après V-A.3.
1 e−(n−i)x
Pour i ≤ n − 1, la fonction f 0 · f i−n−1 est la dérivée de · f i−n : x 7−→ , et cette dernière
i−n xn−i
fonction est clairement dans LR . Par suite, la question V-A.4. montre que f 0 · f i−n−1 est dans LR , et que
son coefficient α−1 est nul.
Enfin, la question V-A.5. montre que α−1 (f 0 /f ) = 1. On vérifie immédiatement que φf 0 /f n+1 est bien
dans LR . La linéarité de α−1 , jointe au résultat de la question (c), donne alors bien cn = α−1 (φf 0 /f n+1 ).
³ φ ´0 1 nφf 0
(e) On obtient facilement = − . Les fonctions impliquées appartiennent toutes à LR . Toujours
fn f n f n+1
h³ φ ´0 i ³ 1 ´ ³ φf 0 ´
par linéarité de α−1 et grâce à V-A.4., on en déduit α−1 = 0 = α −1 − nα −1 , donc
fn fn f n+1
³ 1 ´
cn = α−1
nf n

(−1)n−1 nn−1 nn−1


Le V-A.5.(b) donne alors, pour tout n ≥ 2, cn = = (−1)n−1 .
n(n − 1)! n!
6. La relation précédente étant aussi vraie pour n = 1, on a donc, pour |x| < 1/e,

+∞ n−1
X n
g(x) = − (−x)n = S(−x)
n=1
n!

5
CCP2017 - MP1

Exercice 1
On définit deux fonctions :
- la fonction f de R2 dans R par f (x, y) = sin(x2 − y 2 ),
- la fonction g de R2 dans R2 par g(x, y) = (x + y, x − y).
1. Justifier que les fonctions f et g sont différentiables en tout vecteur (x, y) ∈ R2 et écrire la
matrice jacobienne de f puis de g en (x, y).
2. Pour (x, y) ∈ R2 , déterminer l’image d’un vecteur (u, v) ∈ R2 par l’application linéaire
d(f ◦ g)((x, y)) en utilisant les deux méthodes suivantes :
(a) en calculant f ◦ g ;
(b) en utilisant le produit de deux matrices jacobiennes.

Exercice 2
+∞
π2
1
et on pose A = N∗ × N∗ .
P
On admet que n2
= 6
n=1
 
3. Démontrer que la famille p21q2 est sommable et calculer sa somme.
(p,q)∈A
 
1
4. Démontrer que la famille p2 +q 2 n’est pas sommable.
(p,q)∈A

Problème : séries trigonométriques


Il est utile en physique, notamment pour étudier des spectres d’énergie ou pour décomposer un signal
périodique en harmoniques, de pouvoir écrire une fonction périodique en somme d’une série de fonc-
tions trigonométriques.

Nous allons nous intéresser à l’aspect mathématique de cette décomposition pour les fonctions de
période 2π.

Dans ce qui suit, on appelle “série trigonométrique” une série de fonctions du type
X
(an cos(nx) + bn sin(nx))

où (an ) et (bn ) sont deux suites de réels.

Dans la première partie, on étudie quelques exemples. Dans la deuxième partie, on s’intéresse plus
particulièrement aux séries trigonométriques qui convergent normalement sur R.

On notera C2π l’espace vectoriel des fonctions continues et 2π-périodiques de R dans R. Pour f ∈ C2π
et n ∈ N, on notera

1 π 1 π
Z Z
αn (f ) = f (x) cos(nx) dx et βn (f ) = f (x) sin(nx) dx
π −π π −π

1
Partie 1 : exemples
1 1
P 
5. Démontrer que la série trigonométrique 2n cos(nx) +
sin(nx) converge normalement sur
3n
 ix n
R. Pour tout entier p ≥ 2, déterminer la somme de la série n≥0 ep
P
puis en déduire la valeur
de
+∞  
X 1 1
cos(nx) + n sin(nx)
2n 3
n=0

(il n’est pas utile de réduire au même dénominateur).


6. Ecrire la fonction ϕ : x 7→ exp(cos(x)) cos(sin(x)) comme la somme d’une série trigonométrique.
On pourra écrire la fonction x 7→ exp(eix ) comme somme de série de fonctions.
P
7. Donner un exemple de suite (an ) de limite nulle telle que la série trigonométrique an cos(nx)
ne converge pas simplement sur R.
8. On admet que la série trigonométrique n≥1 √1n sin(nx) converge simplement sur R. Converge-
P

t-elle normalement sur R ?

Partie 2 : propriétés
Une condition suffisante
P P
9. Démontrer que
P si les séries an et bn sont absolument convergentes, alors la série trigo-
nométrique (an cos(nx) + bn sin(nx)) converge normalement sur R.
Une condition nécessaire
√ a, b ∈ R quelconques. Démontrer que le maximum de la fonction x 7→ |a cos(x) + b sin(x)|
10. Soient
est a2 + b2 .
P
11. Démontrer que si la série trigonométrique (an cos(nx) + bn sin(nx))
P converge
P normalement sur
R, alors les suites (an ) et (bn ) convergent vers 0 et les séries an et bn sont absolument
convergentes.
Autres propriétés
P
12. On note f la somme d’une série trigonométrique (an cos(nx) + bn sin(nx)) qui converge nor-
malement sur R. Justifier que f ∈ C2π .
Rπ Rπ
13. Calculer −π cos2 (nx) dx pour n 6= 0 et donner la valeur de −π sin(kx) cos(nx) dx pour k et n
entiers.
P
14. On note f la somme d’une série trigonométrique
P+∞ (an cos(nx) + bn sin(nx)) qui converge nor-
malement sur R : pour tout réel x, f (x) = k=0 (ak cos(kx) + bk sin(kx)). Démontrer que pour
tout entier naturel n non nul, αn (f ) = an puis
R π exprimer α0 (f ) en fonction de a0 . On pourra
utiliser sans démonstration que pour k 6= n, −π cos(kx) cos(nx) dx = 0.
On admettra, pour la suite du problème, que pour tout entier naturel n non nul βn (f ) = bn et
β0 (f ) = 0 (la démonstration n’est pas demandée).
15. Soit f ∈ C2π . Pour tout réel x, on pose u0 (x) = α02(f ) . Pour tout entier n ≥ P
1, on pose un (x) =
αn (f ) cos(nx) + βn (f ) sin(nx). On suppose ici que la série trigonométrique (un (x)) converge
normalement sur R vers une fonction notée g :
+∞
α0 (f ) X
∀x ∈ R, g(x) = + (αk (f ) cos(kx) + βk (f ) sin(kx))
2
k=1

Quelles relations a-t-on dans ce cas entre αn (g) et αn (f ) ? βn (g) et βn (f ) ?

2
16. Il est admis que si une fonction h ∈ C2π vérifie : pour tout entier naturel n, αn (h) = βn (h) = 0,
alors h est la fonction nulle. Démontrer que pour tout réel x, g(x) = f (x).
P
En résumé, lorsque la série trigonométrique (αn (f ) cos(nx) + βn (f ) sin(nx)) d’une fonction
f ∈ C2π converge normalement que R alors pour tout réel x, on a
+∞
α0 (f ) X
f (x) = + (αn (f ) cos(nx) + βn (f ) sin(nx))
2
n=1

17. Si f ∈ C2π est une fonction


Rπ paire, que vaut βn (f ) ? Exprimer, sans démonstration, αn (f ) en
fonction de l’intégrale 0 f (x) cos(nx) dx.
18. Exemple. Soit f ∈ C2π définie ainsi : pour tout x ∈ [−π, π], f (x) = x2 et f est 2π-périodique
sur R. Construire la courbe de cette fonction paire f sur l’intervalle [−3π, 3π] puis déterminer,
pour tout entier naturel, les coefficients αn (f ) et βn (f ). Donner une série trigonométrique qui
converge normalement sur R vers f .
19. En déduire les sommes
+∞ +∞
X (−1)n X 1
et
n2 n2
n=1 n=1

Déduire alors de la seconde somme la valeur de


+∞
X 1
(2n + 1)2
n=1

ln(1+x)
20. Application. Justifier que la fonction x 7→ x est intégrable sur l’intervalle ]0, 1[ puis démontrer
R1 2
que 0 ln(1+x)
x dx = π12 .
21. La somme d’une série trigonométrique qui converge normalement sur R est-elle nécessairement
une fonction dérivable sur R ? P P
Proposer une condition
P suffisante sur les séries nan et nbn pour que la somme de la série
trigonométriquen (an cos(nx) + bn sin(nx)), qui converge normalement sur R soit une fonction
dérivable sur R.
P n
22. Déterminer la somme de la série trigonométrique 3n cos(nx).

3
CCP2017 - MP1
Un corrigé

Exercice 1
1. Les fonctions f et g sont de classe C ∞ par théorèmes d’opérations. Elle sont donc différentiables
en tout point et les jacobiennes sont

J(f )(x, y) = 2x cos(x2 − y 2 ) −2y cos(x2 − y 2 )




 
1 1
J(g)(x, y) =
1 −1
2. (a) On a facilement

∀(x, y) ∈ R2 , f ◦ g(x, y) = sin((x + y)2 − (x − y)2 ) = sin(4xy)

On en déduit que
∂f ◦ g ∂f ◦ g
d(f ◦ g)(x, y) : (u, v) 7→ u+ v = 4(yu + xv) cos(4xy)
∂x ∂y

(b) On peut aussi dire que

J(f ◦ g)(x, y) = J(f )(g(x, y)) × J(g)(x, y)


 
 1 1
= 2(x + y) cos(4xy) 2(x − y) cos(4xy)
1 −1

= 4x cos(4xy) 4y cos(4xy)

On obtient l’image de (u, v) en multipliant la jacobienne par la matrice colonne associé à


(u, v). On obtient bien sûr le même résultat.

Exercice 2
Comme les familles proposées sont à valeurs positives, le caractère sommable équivaut au caractère
borné des sommes finies. Et dans ce cas, on sait que l’on peut obtenir la somme en sommant dans
l’ordre que l’on veut.
π2 P
3. A q fixé, ( p21q2 )p≥1 est une série convergente et sa somme est Sq = 6q
P
2. (Sq )q≥1 converge et
la famille proposée est ainsi sommable et
2
π2

X 1
=
p2 q 2 6
p,q≥1

4. Il suffit de montrer qu’il existe des sous-familles finies de somme arbitrairement grande. Remar-
quons que p2 + q 2 ≤ (p + q)2 . On considère la sous-famille constituée des éléments d’indice (p, q)
avec p + q ≤ r. La somme associée est
r r r
X X 1 X X 1 X k+1
≥ =
p2 + q 2 (p + q)2 k2
k=2 p+q=k k=2 p+q=k k=2

Comme k+1k2
∼ k1 est le terme général d’une série positive divergente, les sommes précédentes
peuvent effectivement être arbitrairement grandes et la famille est non sommable.

1
Problème : séries trigonométriques
Partie 1 : exemples
5. On a
1 1 1 1
∀x ∈ R, n
cos(nx) + n sin(nx) ≤ n + n
2 3 2 3
Le majorant est indépendant de x et est le terme général d’une série convergente. La série de
fonctions est donc normalement convergente sur R.
Pour le calcul, on remarque que pour p ≥ 2, eix /p est de module < 1 et que donc (somme
géométrique)
∞  ix n
X e 1 p
= eix
=
p 1− p p − eix
n=0
En passant aux parties réelle et imaginaire, on a donc
∞ ∞
X cos(nx) p2 − p cos(x) X cos(nx) p sin(x)
= et =
pn p2 − 2p cos(x) + 1 pn p2 − 2p cos(x) + 1
n=0 n=0

Il reste à combiner les résultats pour p = 2 et p = 3 :


+∞  
X 1 1 4 − 2 cos(x) 3 sin(x)
n
cos(nx) + n sin(nx) = +
2 3 5 − 4 cos(x) 10 − 6 cos(x)
n=0

6. En utilisant le DSE de l’exponentielle, on a


∞ inx
ix
X e
∀x ∈ R, exp(e ) =
n!
n=0

Or, exp(eix ) = exp(cos(x)) exp(i sin(x)) et la partie réelle de cette quantité est

X cos(nx)
∀x ∈ R, exp(cos(x)) cos(sin(x)) =
n!
n=0

1 1
7. Posons an = n+1 et un (x) = anP
cos(nx). (an ) est de limite nulle mais un (0) = n+1 est le terme
général d’une série divergente. (un ) n’est donc pas simplement convergente sur R.
8. La norme infinie sur R de x 7→ sin(nx)

n
est immédiatement égale à √1n qui est le terme général
d’une série divergente. La série de fonction proposée n’est donc pas normalement convergente
sur R.

Partie 2 : propriétés
Une condition suffisante
9. On a
∀x ∈ R, |an cos(nx) + bn sin(nx)| ≤ |an | + |bn |
Le majorant est indépendant de x et est le terme général d’une série convergente. La série de
fonctions est donc normalement convergente sur R.
Une condition nécessaire
10. On a ((.|.) étant le produit scalaire canonique sur R2 )
p
∀x ∈ R, |a cos(x) + b sin(x)| = |((a, b)|(cos(x), sin(x)))| ≤ k(a, b)k · k(cos(x), sin(x))k = a2 + b2

De plus, il y a un cas d’égalité :

2
- c’est immédiat si a = b = 0 (n’importe quel x convient) ;
√ √
- si (a, b) 6= (0, 0), (a/ a2 + b2 , b/ a2 + b2 ) est un vecteur normé et il existe donc un x tel
que ce vecteur soit (cos(x), sin(x)).
P
11. Posons un (x) = an cos(nx) + bn sin(nx). On suppose ici que (kun k∞ ) converge. On a (avec la
question précédente et car nx varie dans R quand c’est le cas pour x si n > 0)


p
2 2 |an |
∀n ∈ N , kun k∞ = an + b ≥
|bn |
P P
Par comparaison des séries positives, (an ) et (bn ) convergent absolument.
Autres propriétés
12. La convergence normale sur R entraı̂ne la convergence uniforme sur R et cette dernière conserve
la continuité. Les fonctions de la séries étant continues sur R, il en est de même de f .
La convergence normale sur R entraı̂ne la convergence simple sur R. La convergence simple
conserva la 2π-périodicité (si Sn (x + 2π) = Sn (x), on peut passer à la limite pour obtenir la
2π-périodicité de la limite). Ici, f est donc 2π-périodique et

f ∈ C2π

13. On effectue une linéarisation : cos2 (nx) = 21 (cos(2nx) + 1). On a donc

x π
Z π  
2 1
∀n ≥ 1, cos (nx) dx = sin(2nx) + =π
−π 4n 2 −π

De même, sin(kx) cos(nx) = 12 (sin(kx + nx) + sin(kx − nx)). sin(px) est d’intégrale nulle sur
[−π, π] (évident si p = 0, par primitivation en − cos(px)
p sinon). On en déduit que
Z π
∀n, k, sin(kx) cos(nx) dx = 0
−π

14. Soit n ∈ N. On a
Z π Z π ∞
X
f (x) cos(nx) dx = (ak cos(kx) cos(nx) + bk sin(kx) cos(nx)) dx
−π −π k=0

Posons encore uk (x) = ak cos(kx) + bk sin(kx). On a ∀x, |uk (x) cos(nx)| ≤ |uk (x)| ≤ kuk k∞ . Le
majorant est indépendant de x et est le terme général d’une série convergente (par l’hypothèse de
normale convergence). On a donc sous l’intégrale une série de fonctions normalement convergente
sur le SEGMENT [−π, π] et on est dans le cas simple où on peut intervertir :
Z π ∞ 
X Z π Z π 
f (x) cos(nx) dx = ak cos(kx) cos(nx) dx + bk sin(kx) cos(nx)) dx
−π k=0 −π −π

Dans la somme, tous les termes sont nuls sauf celui d’indice k = n qui vaut an π si n 6= 0 (question
précédente et résultat admis) et 2πa0 si n = 0. Ainsi,
1
∀n 6= 0, an = αn (f ) et a0 = α0 (f )
2
15. Il s’agit d’utiliser la question précédente avec a0 = α0 (f )/2, b0 = 0 et pour n ≥ 1, an = αn (f )
et bn = βn (f ). La somme est ici égale à g et on obtient donc

∀n ∈ N, αn (f ) = αn (g) et βn (f ) = βn (g)

3
16. h 7→ αn (h) et h 7→ βn (h) étant linéaire, on a ici αn (g − f ) = βn (g − f ) = 0 et, avec le résultat
admis g − f = 0.
17. Si f est paire, x 7→ f (x) sin(nx) est impaire et sa fonction est donc d’intégrale nulle sur un inter-
valle centré sur 0 (ce que l’on voit par le changement de variable affine t = −x). En particulier,
∀n, βn (f ) = 0
x 7→ f (x) cos(nx) est paire et
Z π
2
∀n ∈ N, αn (f ) = f (x) cos(nx) dx
π 0

18. Utilisons un petit script Python. Pour calculer f (x), on cherche un entier k tel que x − 2kπ =
y ∈ [−π, π] et on renvoie y 2 .
from numpy import *
from matplotlib import pyplot as plt

def f(x):
k=floor((x+pi)/(2*pi))
return (x-2*k*pi)**2

a,b=-3*pi,3*pi
pas=(b-a)/1000
lx=[a+k*pas for k in range(1000)]
ly=[f(x) for x in lx]
plt.plot(lx,ly,’k’)
plt.axis(’scaled’)
plt.show()

La fonction f étant paire, les coeffcients βn (f ) sont tous nuls. De plus


2 π 2
Z
αn (f ) = x cos(nx) dx
π 0
Une double intégration par parties donne, pour n 6= 0,
x cos(nx) π 1 π
Z π
2 π
Z   Z 
2 2
x cos(nx) dx = − x sin(nx) dx = − − + cos(nx) dx
0 n 0 n n 0 n 0

4
et ainsi
4(−1)n
∀n 6= 0, αn (f ) =
n2
On a aussi Z π
2 2
α0 (f ) = x2 dx = π 2
π 0 3
P P
Comme (αn (f )) et (βn (f )) convergent absolument, on peut utiliser ce qui précède et conclure

π2 X (−1)n
∀x ∈ R, f (x) = +4 cos(nx)
3 n2
n=1

la série étant normalement convergente sur R.


19. Pour x = 0, on obtient

X (−1)n π2
=−
n2 12
n=1

Pour x = π, on obtient

X 1 π2
=
n2 6
n=1

On découpe la somme en isolant les termes d’indice pair et ceux d’indice impair (c’est licite car
la série est absolument convergente) :
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1
2
= 2
+
n (2n) (2n + 1)2
n=1 n=1 n=0

On en déduit que
∞ ∞
X 1 π2 1 X 1 π2
= − =
(2n + 1)2 6 4 n2 8
n=0 n=0

20. x 7→ ln(1+x)
x est continue sur ]0, 1]. En 0, la fonction est équivalente à xx = 1 et est donc
prolongeable par continuité. Notre fonction est donc intégrable sur [0, 1] (ce n’est même pas
une intégrale généralisée).
Utilisons le DSE de x 7→ ln(1 + x) :

ln(1 + x) X xn−1
∀x ∈]0, 1[, = (−1)n−1
x n
n=1

On en déduit que
1 ∞
1X
xn−1
Z Z
ln(1 + x)
dx = (−1)n−1 dx
0 x 0 n=1 n
On veut intervertir somme et intégrale. Je choisis le théorème d’intégration terme à terme.
n−1
- gn : x 7→ (−1)n−1 x n est le terme général d’une série de fonctions continue qui converge
simplement sur ]0, 1[ vers x 7→ ln(1+x)
x .
- La somme simple est continue sur ]0, 1[.
R1 1
- gn est intégrable sur ]0, 1[ et 0 |gn (x)| dx = n2
est le terme générale d’une série convergente.
L’interversion est licite et donne
Z 1 ∞ Z 1 ∞
ln(1 + x) X xn−1 X (−1)n−1 π2
dx = (−1)n−1 dx = =
0 x 0 n n2 12
n=1 n=1

5
21. Dans l’exemple de la question 18, on a obtenu une série normalement convergente sur R. Cepen-
dant la somme f n’est pas dérivable. En effet, f est dérivable à droite et gauche en π avec des
P et −2π (à droite).
nombres dérivésP2π (à gauche)
Supposons que (nan ) et (nbn ) sont des P séries absolument convergente. Montrons qu’alors en
posant un (x) = an cos(nx) + bn sin(nx), (un ) converge normalement sur R vers une fonction
de classe C 1 sur R. On utilise pour cela le théorème de régularité des sommes de séries fonctions.
- ∀n, un ∈ C 1 (R) et u0n (x) = −nan sin(nx) + nbn cos(nx).
P
- (un ) converge simplement sur R.
- ku0n k∞ ≤ |nan | + |nbn | est le terme général d’une série convergente et
P 0
(un ) est donc
normalement convergente sur R.
Le théorème s’applique donc et indique non seulement que la somme est de classe C 1 mais que
sa dérivée est la somme de la série dérivée.
22. On a vu en question 5 que

X sin(nx) 3 sin(x)
∀x ∈ R, =
3n 10 − 6 cos(x)
n=0

On est dans le cadre de la condition précédente avec an = 0 et bn = 1/3n . On en déduit (en


dérivant) que

X n cos(nx) 3 5 cos(x) − 3
∀x ∈ R, n
=
3 2 (5 − 3 cos(x))2
n=0

6
Centrale MP Mathématiques 2 Calculatrices autorisées 2019

Notations
Pour tout réel x, on note bxc sa partie entière.
On note  
n
X 
∀n ∈ N∗ , An = xj 2n−j , (xj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1}n
 
j=1
 
n
X xj 
et D =
[
∀n ∈ N∗ , Dn = j
, (xj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1}n Dn
2
n∈N∗
 
j=1

b2n xc
∀n ∈ N, πn (x) =
2n
∀(x, n) ∈ R × N, dn+1 (x) = 2n+1 (πn+1 (x) − πn (x))
Soit Z une variable aléatoire sur (Ω, A, P), à valeurs complexes et telle que Z(Ω) soit ni. En notant <(Z) et =(Z) les
parties réelle et imaginaire de Z, on dénit l'espérance de Z par
E(Z) = E(<(Z)) + i E(=(Z))

Si Z1 , . . . , Zn sont des variables aléatoires sur (Ω, A, P), à valeurs complexes, mutuellement indépendantes et telles
que Zj (Ω) soit ni pour tout j , on admet que
 
n
Y n
Y
E Zj  = E(Zj )
j=1 j=1

I. Fonction caractéristique

Soient (Ω, A, P) un espace probabilisé et (εn )n>1 une suite de variables aléatoires indépendantes à valeurs dans {−1, 1}
avec P(εn = 1) = P(εn = −1) = 1/2 pour tout n > 1. On pose
n
X εk
∀n ∈ N∗ , Xn =
2k
k=1

Pour X variable aléatoire réelle avec X(Ω) ni, on note


∀t ∈ R, ΦX (t) = E(eitX )

On dénit également (
sin(t)
si t 6= 0
∀t ∈ R, sinc(t) = t
1 sinon
Soit n un entier naturel non nul et t un réel.
1. Montrer n  
Y t
ΦXn (t) = cos
2k
k=1

2. En déduire  
t sin(t)
sin ΦXn (t) =
2n 2n
3. Déterminer la limite simple de la suite de fonctions (ΦXn )n>1 .

1/4
Centrale MP Mathématiques 2 Calculatrices autorisées 2019

4. Étudier la continuité de lim ΦXn .


n→+∞
5. Montrer que Xn et −Xn ont même loi pour tout n ∈ N∗ .
6. En déduire la limite simple de la suite de fonctions (ϕn )n>1 dénies par
(
R→R
∀n ∈ N∗ , ϕn :
t 7→ E(cos(tXn ))

7. La suite de fonctions (ϕn )n>1 converge-t-elle uniformément sur R ?

II. Ecriture binaire

Soit n un entier naturel non nul. On pose



{0, 1}n → [[0, 2n − 1]]

Φn : n
xj 2n−j
P
(xj )j∈ [[1,n]] 7→

j=1

8. Montrer que Φn est bien dénie en vériant que Im(Φn ) ⊂ [[0, 2n − 1]].
9. Préciser Im(Φn ) en fonction de An .
10. Montrer par récurrence
∀k ∈ [[0, 2n − 1]], k ∈ Im(Φn )

11. En déduire que Φn est bijective.


12. Établir la monotonie au sens de l'inclusion de la suite (Dn )n>1 puis vérier D ⊂ [0, 1[.
13. Établir
1
∀(x, n) ∈ R × N, πn (x) 6 x < πn (x) +
2n
14. Justier
k
X dj (x)
∀x ∈ [0, 1[, ∀k ∈ N, πk (x) =
2j
j=1

15. Établir
∀(x, j) ∈ R × N∗ , dj (x) ∈ {0, 1}

16. Soit n ∈ N∗ . Justier x ∈ Dn ⇐⇒ 2n x ∈ [[0, 2n − 1]].


17. Soit n ∈ N∗ . Montrer que l'application

{0, 1}n → Dn

Ψn : n
P xj
(xj )j∈
 [[1,n]] 7→ 2j
j=1

est bijective.
n
18. Soient n ∈ N∗ et x = xj
avec (xj )j∈ [[1,n]] ∈ {0, 1}n . Montrer
P
2j
j=1

min(n,k)
X xj
∀k ∈ N, πk (x) =
2j
j=1

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III. Développement dyadique, loi de composition

Soit (Ω, A, P) un espace probabilisé, (Un )n>1 une suite de variables aléatoires mutuellement indépendantes suivant
une loi de Bernoulli de paramètre 1/2. On pose
n

X Uk
∀n ∈ N , Yn =
2k
k=1

∀x ∈ R, Fn (x) = P(Yn 6 x), Gn (x) = P(Yn < x)


19. Justier
∀n ∈ N∗ , P (Yn ∈ [0, 1[ ) = 1

20. Montrer
1
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ Dn , Fn (x) = x +
2n
21. Montrer
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ Dn , Gn (x) = x

22. Établir, pour tout entier naturel non nul n, que Yn suit une loi uniforme sur Dn .
23. Réciproquement, soit n un entier naturel non nul et soit Xn une variable aléatoire qui suit une loi uniforme sur
Dn . Montrer qu'il existe des variables aléatoires V1 , . . . , Vn mutuellement indépendantes, suivant chacune une
loi de Bernoulli de paramètre 1/2, et telles que
n
X Vk
Xn =
2k
k=1

IV. Développement dyadique, étude asymptotique

On conserve les notations introduites dans la partie III.


24. Soit x réel. Établir la monotonie des suites (Fn (x))n>1 et (Gn (x))n>1 .
25. En déduire la convergence simple des suites de fonctions (Fn )n>1 et (Gn )n>1 .
26. Montrer que
∀x ∈ D ∪ {1}, lim Fn (x) = x et lim Gn (x) = x
n→+∞ n→+∞

27. Généraliser les résultats obtenus à la question précédente pour tout x ∈ [0, 1].
28. Montrer que pour tout intervalle non vide I ⊂ [0, 1], on a

lim P(Yn ∈ I) = `(I) avec `(I) = sup I − inf I


n→+∞

29. En déduire que, pour toute fonction f continue de [0, 1] dans R, la suite (E(f (Yn )))n>1 converge et préciser sa
limite.
30. À l'aide du résultat précédent, proposer une autre démonstration du résultat obtenu à la question 6.
1
t−1
Z
31. Une application. Justier l'existence de dt puis déterminer sa valeur.
0 ln(t)
Z 1
On pourra considérer Yn
E(t ) dt.
0

3/4
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V. Dénombrabilité

32. L'ensemble D est-il dénombrable ?


33. On suppose qu'il existe f : N → P(N) bijective. En considérant A = {x ∈ N/ x ∈
/ f (x)}, établir une
contradiction. (
P(N) → {0, 1}N
34. Montrer que l'application Φ : est bijective.
A 7→ 1A
35. Montrer que l'application 
{0, 1}N → [0, 1]
Ψ : +∞
P xn
(xn ) 7→ 2n+1
n=0

est bien dénie et surjective. Est-elle injective ?


On note D∗ = D \ {0}. On pose pour tout (xn ) ∈ {0, 1}N

si Ψ((xn )) ∈ [0, 1[\D∗



Ψ((xn ))

Λ((xn )) = Ψ((xn ))
2 si Ψ((xn )) ∈ D ∪ {1} et (xn ) stationnaire à 1
si Ψ((xn )) ∈ D∗ et (xn ) stationnaire à 0
 1+Ψ((xn ))

2

36. Montrer que Λ réalise une bijection de {0, 1}N sur [0, 1[.
37. Conclure que [0, 1[ n'est pas dénombrable.

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On remarque que toutes les variables aléatoires prennent un nombre ni de valeurs. Il n'y a donc pas de problème
d'existence pour les espérances. Je n'évoquerai donc plus cela.

I. Fonction caractéristique
  ε    ε    ε 
1. Soit k ∈ [[1, n]]. On a E exp itk
= E cos t
k
+ iE sin t k .
k
2k 2k   2
 ε  t
La variable aléatoire cos t k est constante égale à cos k car cos est paire.
k
2 2
Selon la formule de transfert, on a :
   
t t
    sin − sin
  ε 
k t −t 2k 2k
E sin t k = sin P (εk = 1) + sin P (εk = −1) = =0
2 2k 2k 2
 ε   ε    ε      
  t t
donc E exp it k = E cos t k + iE sin t k = E cos k
k k k
+ 0i = cos
2 2 2 2 2k
n  
itεk  ε 
On a eitXn = or selon le lemme des coalitions, les variables aléatoires it k (k ∈ [[1, n]])
k
Y
exp exp
2k 2
k=1
sont mutuellement indépendantes.
n   ε 
Ainsi ΦXn (t) = k
d'après le résultat admis par l'énoncé.
Y
E exp it k
2
k=1
n  
t
On peut alors conclure que ΦXn (t) =
Y
cos
2k
k=1
p  
t sin(t)
2. On montre par récurrence sur p ∈ N que : ∀u ∈ R, sin t
Y
2p cos =
2k 2p
k=1

Initialisation : Pour p = 0, le produit vaut 1 et 20 = 1 donc on a bien l'égalité voulue car sin(t) = sin(t)
Hérédité : Soit p ∈ N. On suppose que la propriété au rang p.
 u  p+1 p
 ! Y  
u u/2 u/2 u
Soit u ∈ R. On a sin p+1
Y
cos k = sin cos cos
2 2 2p 2k 2
k=1 k=1
Ainsi avec l'hypothèse de récurrence, on a
u u u
 u  p+1  u  sin  u  2 sin cos
2 cos 2 2 = sin (u)
Y
sin p+1 cos k = p
= p+1
2 2 2 2 2 2p+1
k=1

Ce qui prouve l'hérédité.


p  
t sin(t)
Conclusion : On a montré par récurrence : ∀p ∈ N, ∀u ∈ R, sin t
Y
2p cos =
2k 2p
k=1
 
t sin(t)
On peut conclure que sin ΦXn (t) =
2n 2n
3. Soit t ∈ R.

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t t
Premier cas : si t 6= 0 : Quand n −→ +∞, on a n −→ 0 et pour n assez grand, on a 0 < n < π
2 2
   
t t t
donc sin n ∼ n ainsi pour n assez grand, sin n 6= 0
2 2 2
 
sin(t) t
donc ΦXn (t) =   et 2 sin n ∼ t
n
t 2
2n sin
2n
 
t
d'où 2 sin n −→ t puis ΦXn (t) −→ sinc(t)
n
2
n  
0
Deuxième cas : si t = 0 : On a ΦXn (0) = cos k = 1 −n→+∞−−−−→ 1 = sinc(0)
Y
2
k=1

On peut conclure que la suite de fonctions (ΦXn )n>1 converge simplement sur R vers sinc
4. sinc est continue sur l'ouvert R∗ par produit des fonctions continues sin et inverse
sin(t) t
Quand t → 0, on a sinc(t) = ∼ =1
t t
donc lim sinc(t) = 1 = sinc(0) donc sinc est continue en 0
t→0
Ainsi sinc limite simple sur R de la suite (ΦXn ) est continue sur R
5. Lemme SoitX et Y sont deux variables aléatoires indépendantes réelles sur le même espace probabilisé (Ω, A, P)
telles que X ∼ −X et Y ∼ −Y .

On note S = X + Y . On a alors S ∼ −S.

Soit σ ∈ R. On a [  \ 
(S = σ) = (X = x) (Y = σ − x)
x∈X(Ω)
Comme il s'agit d'une réunion disjointe dénombrable et par indépendance des variables aléatoires :
X  \  X
P(S = σ) = P (X = x) (Y = σ − x) = P(X = x)P(Y = σ − x)
x∈X(Ω) x∈X(Ω)

Je note I = X(Ω) (−X)(Ω) de sorte que :


T
∀x ∈ R, x ∈ I ⇐⇒ −x ∈ I et ∀x ∈ X(Ω) \ I, P(X = x) = 0 = P(X = −x)
car X ∼ −X et on a ainsi X
P(S = σ) = P(X = x)P(Y = σ − x)
x∈I
X X
P(S = −σ) = P(X = x)P(Y = −σ − x) = P(X = −x)P(Y = σ + x)
x∈I x∈I

car Y ∼ −Y.
Comme il s'agit d'une famille sommable, et que l'application t 7→ −t est bijective de I vers I, on a :
X
P(S = −σ) = P(X = x0 )P(Y = σ − x0 ) = P(S = σ)
x0 ∈I

Ce qui prouve que S ∼ −S

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La preuve On procède par récurrence.

Pour l'initialisation, on remarque X1 = ε1 /2 a même loi que −X1 = −ε1 /2.


ε ε
Pour l'hérédité, on utilise le lemme pour Xn+1 = Xn + n+1 l'indépendance de Xn et de n+1 provenant
2n+1 2n+1
du lemme des coalitions.

Ainsi on peut conclure que Xn et −Xn ont même loi pour tout n ∈ N∗
6. Soit n ∈ N∗ . Soit t ∈ R.
On a ΦXn (t) = E (exp (itXn )) = E (cos (tXn )) + iE (sin (tXn ))
or Xn ∼ −Xn donc E (sin (tXn )) = E (sin (−tXn )) = −E (sin (tXn ))
donc E (sin (tXn )) = 0 et ΦXn (t) = E (cos (tXn )) = ϕn (t) ainsi ϕn = ΦXn .
En utilisant 3, on conclut que la suite de fonctions (ϕn )n>1 converge simplement vers sinc sur R
7. Par l'absurde, on suppose que la suite de fonctions (ϕn )n>1 converge-t-elle uniformément sur R.
Alors la suite de fonctions (ϕn )n>1 converge uniformément sur R vers sa limite simple qui est sinc.
À partir d'un certain rang n0 , on a pour n > n0 la fonction ϕn − sinc est bornée. et en notant k · k∞ la norme
inne sur R on a
kϕn − sinck∞ −−−−−→ 0
n→+∞

On peut également remarquer que les fonctions ϕn et sinc sont bornées sur R.
On considère la suite dénie par un = 2n+1 π .
n   sin (un ) 1
On a ϕn (un ) = ΦXn (un ) = cos 2n−k 2π = 1 et |sinc(un )| =
Y
6
un un
k=1
quand n → +∞, on a un → +∞ donc sinc(un ) → 0 d'où

|ϕn (un ) − sinc(un )| −−−−−→ 1


n→+∞

or on a |ϕn (un ) − sinc(un )| 6 kϕn − sinck∞


donc par passage à la limite, on a 1 6 0 ce qui est absurde
ainsi La suite de fonctions (ϕn )n>1 ne converge pas uniformément sur R

II. Ecriture binaire

8. Soit x = (xj )j∈ [[1,n]] ∈ {0, 1}n . On a ∀j ∈ [[1, n]], n − j ∈ N.


n
Comme N est stable par l'addition, la multiplication et l'exponentiation, alors xj 2n−j ∈ N (i)
P
j=1
puis comme ∀j ∈ [[1, n]], xj 6 1 et 2n−j > 0, on a :
n n
X
n−j
X 1 − (1/2)n
xj 2 6 2n−j 6 2n−1 = 2n (1 − (1/2)n ) = 2n − 1 (ii)
1 − (1/2)
j=1 j=1

On a reconnu une somme géométrique de raison 1/2 ∈ [0, 1[


n
Ainsi avec (i) et (ii), on a xj 2n−j ∈ [[0, 2n − 1]]
P
j=1

Ainsi Φn est bien dénie

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Centrale MP Un corrigé de Mathématiques 2 2019

9. Il est clair que Im(Φn ) = An En revanche la notation Im me semble réservée pour les morphismes en algèbre.

j'écrirais plutôt : Φn ({0, 1}) = An


10. Récurrence forte et nie On montre par récurrence nie sur k ∈ [[0, 2n − 1]] que k ∈ Im (Φn )
n
Initilisation : On a 0 = 0 × 2n−j = Φn (0̃n ) où 0̃n est la suite nie nulle.
X

j=1
Ainsi 0 ∈ Im(Φn ) ce qui est l'initialisation.
Hérédité : Soit k ∈ [[1, 2n − 1]]. On suppose que ∀p ∈ [[0, k − 1]], p ∈ Im(Φn ). Montrons k ∈ Im(Φn ).
La division euclidienne de k par 2 nous fournit q ∈ Z et r ∈ {0, 1} tels que k = 2q + r
On remarque que 0 6 q 6 k/2 < k car k ∈ N∗ et donc q ∈ [[0, k − 1]]
n
Ceci nous fournit (yj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1}n tel que q =
X
yj 2n−j
j=1
De plus q 6 k/2 6 2n−1
− 1/2 < donc y1 = 0
2n−1
Je dénis alors (xj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1} par xn = r et ∀j ∈ [[1, n − 1]], xj = yj+1 , de sorte que :
n

n
X n−1
X n
X n
X n
X
xj 2n−j = yj+1 2n−j + xn 20 = yi 2n−i+1 + r = yj 2n−j+1 + r = 2 yj 2n−j + r = 2q + r
j=1 j=1 i=2 j=1 j=1

Ainsi k = Φn (xj )j∈[[1,n]] ∈ Im (Φn )




Conclusion : On a bien montré par récurrence que ∀k ∈ [[0, 2n − 1]], k ∈ Im(Φn )


Récurrence nie avec un successeur Pour cette récurrence, l'initialisation est la même mais l'hérédité est
n
plus laborieuse car on passe de k à k + 1. Il faut donc avec l'écriture binaire de k =
X
yj 2n−j ∈ [[0, 2n − 2]]
j=1
prouver l'existence de j0 maximum des j tel que yj = 0
On pose alors xj0 = 1 et pour j < j0 , xj = 0 et pour j > j0 , xj = yj .
n
Puis on prouve que k + 1 = xj 2n−j (facile mais pas drôle)
X

j=1
Récurrence innie avec un successeur
On prouve par récurrence sur n ∈ N∗ que ∀k ∈ [[0, 2n − 1]], k ∈ Im(Φn ).
L'initialisation se fait sans problème pour n = 1 (fonction identité).
Pour l'hérédité, on suppose vrai la propriété pour n et on prend k ∈ [[0, 2n+1 − 1]].
Si k 6 2n − 1, on utilise l'hypothèse de récurrence avec k puis on décale les indices et on rajoute x1 = 0.
Si k > 2n − 1, on utilise l'hypothèse avec k − 2n puis on décale les indices et on rajoute x1 = 1.
11. On montre en 8 que l'application Φn : {0, 1}n −→ [[0, 2n − 1]] est bien dénie puis qu'elle est surjective en 10
de plus, on a |{0, 1}n | = 2n = |[[0, 2n − 1]]|. Ainsi Φn est bijective
n
yj
12. Soit n ∈ N∗ . Soit k ∈ Dn . On peut alors trouver (yj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1}n tel que k =
X
2j
j=1
On dénit alors (xj )j∈[[1,n+1]] ∈ {0, 1}n+1 par xn+1 = 0 et ∀j ∈ [[1, n]], xj = yj .
n n+1
yj xj
de sorte que k =
X X
+0= ∈ Dn+1
2j 2j
j=1 j=1

On vient de montrer que Dn ⊂ Dn+1 et donc la suite (Dn )n>1 est croissante au sens de l'inclusion

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Centrale MP Un corrigé de Mathématiques 2 2019

n
xj
Soit k ∈ D. Ceci nous fournit n ∈ tel que k ∈ Dn puis (xj )j∈[[1,n]] ∈ tel que k = .
X
N∗ {0, 1}n
2j
j=1
n
1 1 1 − (1/2)n
Comme en 8, on a 0 6 k 6
X
= = 1 − (1/2)n < 1
2j 2 1 − 1/2
j=1

d'où 0 6 k < 1. On a bien vérié que D ⊂ [0, 1[


13. Soit (x, n) ∈ R × N. On a b2n xc 6 2n x < b2n xc + 1 par dénition de la partie entière.
1
Par division par 2n > 0, on obtient πn (x) 6 x < πn (x) +
2n
14. Soit x ∈ [0, 1[ et k ∈ N. On a par dénition des πj et puis par télescopage :
k k
X dj (x) X (πj (x) − πj−1 (x))
= 2j = πk (x) − π0 (x)
2j 2j
j=1 j=1

k
20 x
 
dj (x)
Or π0 (x) = 0 = bxc = 0 car 0 6 x < 1. D'où πk (x) =
X
2 2j
j=1

15. En posant A = 2j x, on a dj (x) = b2Ac − 2 bAc ∈ Z.


On a bAc 6 A < bAc + 1 donc 2 bAc 6 2A < 2 bAc + 2
d'où 2 bAc 6 b2Ac < 2 bAc + 2 et donc 0 6 dj (x) < 2 ainsi dj (x) ∈ {0, 1}
16. ⇒ : On suppose que x ∈ Dn .
n
On peut alors écrire 2n x = xj 2n−j avec (xj )j∈[[1,n]] ∈ {0, 1}n
X

j=1
Ainsi = Φn (xj )j∈[[1,n]] ∈ [[0, 2n − 1]] (vu en 8)
2n x


⇐ : On suppose que 2n x ∈ [[0, 2n − 1]]


Comme Φn : {0, 1}n −→ [[0, 2n − 1]] est une bijection d'après 11 (ou 10),
n
cela nous fournit (xj )j∈[[1,n]] ∈ tel que
X
{0, 1}n 2n x xj 2n−j

= Φn (xj )j∈[[1,n]] =
j=1
n
xj
donc x =
X
∈ Dn
2j
j=1

On a bien l'équivalence x ∈ Dn ⇐⇒ 2n x ∈ [[0, 2n − 1]]


17. L'application Ψn :{0, 1}n −→ Dn est bien

dénie est surjective par dénition de Dn
k t
D'après 16, Dn = n | k ∈ [[0, 2n − 1]] et l'application t ∈ R 7−→ n ∈ R est bijective
2 2
Ainsi |Dn | = = |{0, 1} | et l'application Ψn est bien bijective
2n n

18. Soit i ∈ N∗ . On a di (x) = 2i x − 2 2i−1 x (comme en 15).


   
N
On pose pour j > n + 1, xj = 0 de sorte que x = xj
pour tout entier N > n.
P
2j
j=1
n i n n
2i xj 2i xj 2i xj 2i xj
On a 2i x = en prenant comme convention = 0 si i > n
X X X X
= +
2j 2j 2j 2j
j=1 j=1 j=i+1 j=i+1
n n
2i x 2i 2i 1− (1/2)n−i
Si n > i + 1, on a 0 6 j
X X
6 = = 1 − (1/2)n−i < 1
2j 2j 2i+1 1 − (1/2)
j=i+1 j=i+1

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n i i
2i xj 2i xj
dans tous les cas, on a : et
X X X
∈ [0, 1[ = 2i−j xj ∈ N
2j 2j
j=i+1 j=1 j=1
i i−1
d'où 2i x = 2i−j xj et de même 2i−1 x =
X X
2i−1−j xj
   

j=1 j=1
i i−1
donc di (x) =
X X
2i−j xj − 2i−j xj = 20 xi = xi
j=1 j=1
k k
dj (x) xj
Soit k ∈ N. On a : πk (x) = d'après 14 car x ∈ Dn ⊂ [0, 1[
X X
=
2j 2j
j=1 j=1

min(n,k)
xj
Comme pour j > n + 1, on a xj = 0, on peut conclure que πk (x) =
X
2j
j=1

III. Développement dyadique, loi de composition

19. Soit n ∈ N∗ . Comme les Uk sont presque sûrement à valeurs dans {0, 1},
alors Yn est sûrement à valeurs dans Dn or Dn ⊂ [0, 1[
ainsi (Yn ∈ [0, 1[ ) = Ω et donc P(Yn ∈ [0, 1[) = 1
20. Lemme : Soit n ∈ N∗ . On va montrer que pour tout (xj )16j6n+1 et (yj )16j6n+1 ∈ {0, 1}n+1 , on a l'équiva-
lence :
  
x1 = y1
Ψn+1 ((xj )16j6n+1 ) 6 Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) ⇐⇒ x1 < y1 ou
Ψn ((xj+1 )16j6n ) 6 Ψn ((yj+1 )16j6n )

On va faire cette preuve par disjonctions (exhaustives) de cas.

Premier cas si x1 < y1 : Alors on a x1 = 0 et y1 = 1 Ainsi


n+1 n+1
1 X yj − x j 1 X 1 1 1 1 − (1/2)n
Ψn+1 ((yj )16j6n+1 )−Ψn+1 ((xj )16j6n+1 ) = + > − = − = (1/2)n+1 > 0
2 2j 2 2j 2 4 1 − 1/2
j=2 j=2

donc Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) > Ψn+1 ((xj )16j6n+1 )

Deuxième cas si x1 = y1 et Ψn ((xj+1 )16j6n ) 6 Ψn ((yj+1 )16j6n ) : Alors

n+1 n+1
X yj X xj
Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) − Ψn+1 ((xj )16j6n+1 ) = − = Ψn ((yj+1 )16j6n ) − Ψn ((xj+1 )16j6n ) > 0
2j 2j
j=2 j=2

donc Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) > Ψn+1 ((xj )16j6n+1 )

Troisième cas si x1 > y1 : à l'aide du premier cas, on a : Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) < Ψn+1 ((xj )16j6n+1 )

Quatrième cas si x1 = y1 et Ψn ((xj+1 )16j6n ) > Ψn ((yj+1 )16j6n ) :


à l'aide du deuxième cas, on a Ψn+1 ((yj )16j6n+1 ) 6 Ψn+1 ((xj )16j6n+1 )

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Centrale MP Un corrigé de Mathématiques 2 2019

Propriété : On va montrer par récurrence sur n ∈ N∗ que : pour tout choix de la suite (Un ) de variables
aléatoires mutuellement indépendantes suivant une loi de Bernoulli de paramètre 1/2, en posant Yn et Fn
comme ci-dessus on a : ∀x ∈ Dn , Fn (x) = x + 21n
Initialisation : Pour n = 1, On a Y1 = U1 /2 et D1 = {0, 1/2}
1
On a F1 (0) = P (U1 /2 6 0) = P (U1 = 0) = 1/2 = 0 +
21
1
et F1 (1/2) = P (U1 /2 6 1/2) = P (U1 6 1) = 1 = 1/2 +
21
1
On a bien pour n = 1 : ∀x ∈ Dn , Fn (x) = x +
2n
Hérédité : Soit n ∈ N∗ tel que la propriété soit vraie au rang n.
n+1
xj
Soit x ∈ Dn+1 . On peut écrire x = avec (xj )16j6n+1 ∈ {0, 1}n+1 .
X
2j
j=1
Ainsi d'après le lemme de comparaison :
 
n+1 n+1
X Uj X xj [
(Yn+1 6 x) = U1 = x1 , 6  (U1 < x1 )
2j 2j
j=2 j=2

Par réunion disjointe puis par indépendance avec le lemme des coalitions, on a :
 
n+1 n+1
X Uj X xj 
P (Yn+1 6 x) = P (U1 = x1 ) P  6 + P (U1 < x1 )
2j 2j
j=2 j=2

   
n+1 n n n+1 n+1 n
xj xk+1 X xj+1 X Uj X xj U
Je note x0 = 2 ∈ Dn et on a 
j+1
X X X
=2 = 6 = 6 x0 
2j 2k+1 2j 2j 2j 2j
j=2 k=1 j=1 j=2 j=2 j=1
On a P(U1 = x1 ) = 1/2 et

on peut

appliquer l'hypothèse

à la suite (Uk+1 )k>1 . Ainsi :
n+1 n+1 n
Uj X xj X Uj+1 1
6 x0  = x0 + n par hypothèse de récurrence
X
P 6  = P
2 j 2 j 2j 2
j=2 j=2 j=1
x1
Si x1 = 0, on a P (U1 < x1 ) = 0 et si x1 = 1, on a P (U1 < x1 ) = 1/2. Dans tous les cas P (U1 < x1 ) =
2
  n+1
1 1 x1 x1 X xj 1 1
Ainsi P (Yn+1 6 x) = x0 + n + = + j
+ n+1 = x + n+1
2 2 2 2 2 2 2
j=2
Ce qu'il fallait démontrer
1
Conclusion : On a bien montré par récurrence que ∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ Dn , Fn (x) = x +
2n
21. Soit n ∈ N∗ et x ∈ Dn .
Si x = 0, on a Gn (0) = P (Yn < 0) = 0 car (Yn ∈ [0, 1[ ) est presque sûr.
1 1
Si x 6= 0, alors : ∀y ∈ Dn , y < x ⇐⇒ y 6 x − n
et x − n ∈ Dn en utilisant 16
  2 2
1
Ainsi (Yn < x) = Yn 6 x − n
2
   
1 1 1 1
donc Gn (x) = P (Yn < x) = P Yn 6 x − n = Fn x − n = x − n + n
2 2 2 2
Dans tous les cas, on a Gn (x) = x

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22. Soit n ∈ N∗ . Soit x ∈ Dn . On a (Yn = x) (Yn < x) = (Yn 6 x) (réunion disjointe) donc
S

1 1
P(Yn = x) = P(Yn 6 x) − P(Yn < x) = Fn (x) − Gn (x) = n
=
2 |Dn |

Ainsi pour tout entier naturel non nul n,Yn suit une loi uniforme sur Dn
23. Remarque : il est sans doute possible de faire une preuve moins formalisée.
n
dk (x)
En utilisant 14 et regardant la preuve de 18, on voit que ∀x ∈ Dn , x = πn (x) =
X
2k
k=1
n
Vk
Je pose alors Vk = dk (Xn ) et on a bien Xn =
X
2k
k=1
On remarque que ∀x ∈ Dn , Ψ−1
n (x) = (d1 (x), . . . dn (x)) ainsi je note W = Ψn (Xn ) = (V1 , . . . , Vn ).
−1

Comme Xn suit une loi uniforme sur Dn et que Ψn : {0, 1}n −→ Dn bijective
alors W suit une loi uniforme sur {0, 1}n
Soit j ∈ [[1, n]]. Vj est alors presque sûrement à valeurs dans {0, 1}.
Soit ε ∈ {0, 1}. On a
|{(v1 , . . . vn ) ∈ {0, 1}n | vj = ε }| 2n−1 1
P (Vj = ε) = P (W ∈ {(v1 , . . . vn ) ∈ {0, 1}n | vj = ε }) = n
= n
=
|{0, 1} | 2 2

Ainsi Vj ∼ B(1/2)
En faisant de même avec (ε1 , . . . , εn ) ∈ {0, 1}n , on a
n
!
\ |{(ε1 , . . . , εn )}| 1
P (Vj = εj ) = = n
|{0, 1}n | 2
i=1

n n
!
donc P P (Vj = εj ) ;
\ Y
(Vj = εj ) =
i=1 j=1
ce qui prouve l'indépendance mutuelle des variables aléatoires V1 , . . . , Vn

Il existe bien des variables aléatoires V1 , . . . , Vn mutuellement indépendantes, suivant


n
Vk
chacune une loi de Bernoulli de paramètre 1/2, et telles que Xn =
X
2k
k=1

IV. Développement dyadique, étude asymptotique

24. Soit n ∈ N∗ . On a Yn 6 Yn+1 donc (Yn+1 6 x) ⊂ (Yn 6 x) ainsi

Fn+1 (x) = P (Yn+1 6 x) 6 P (Yn 6 x) = Fn (x)

ainsi les suites (Fn (x))n>1 et (Gn (x))n>1 sont décroissantes (analogue pour (Gn (x)))
25. Soit x ∈ R. les suites (Fn (x))n>1 et (Gn (x))n>1 sont décroissantes et minorées par 0
Elles sont donc convergentes.
On en déduit la convergence simple des suites de fonctions (Fn )n>1 et (Gn )n>1 sur R

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26. Soit x ∈ D. Cela nous fournit N ∈ N tel que x ∈ DN .


D'après 11., on a alors ∀n > N, x ∈ Dn .
Ainsi d'après les questions 20 et 21, on a : ∀n > N, Fn (x) = x + 1/2n et Gn (x) = x
et donc lim Fn (x) = x et lim Gn (x) = x
n→+∞ n→+∞
De plus d'après 18, les évènements (Yn 6 1) et (Yn < 1) sont presque sûrs
Ainsi Fn (1) = P (Yn 6 1) = 1 = Gn (1) = P (Yn < 1) donc lim Fn (1) = 1 et lim Gn (1) = 1
n→+∞ n→+∞

On a montré ∀x ∈ D ∪ {1}, lim Fn (x) = x et lim Gn (x) = x


n→+∞ n→+∞

27. Je note F (respectivement G) les limites simples de (Fn ) et de (Gn ) sur R


Soit x 6 y dans [0, 1]. On a Fn (x) = P (Yn 6 x) 6 P (Yn 6 y) = Fn (y) pour tout n > 1
Par passage à la limite, on a F(x) 6 F(y) ainsi F est croissante sur [0, 1].

On suppose que x 6= 1.
1
Soit n ∈ N∗ . On a alors πn (x) 6 x < πn (x) + d'après 13
2n
De plus πn (x) ∈ Dn ⊂ D d'après 15 et 14
1
de plus avec 16, on a πn (x) + ∈ Dn ∪ {1} ⊂ D ∪ {1}
2n  
1 1
d'après la question précédente, on a donc F (πn (x)) = πn (x) et F πn (x) + n = πn (x) + n
2 2
1
En utilisant la croissance de F on a πn (x) 6 F(x) 6 πn (x) + n
2
1 1 2
Donc |πn (x) − x| 6 n et |πn (x) − F(x)| 6 n donc |F(x) − x| 6 n
2 2 2
2
Comme n −−−−−→ 0, on conclut que F(x) = x et pour G(x) = x c'est analogue.
2 n→+∞
On a montré ∀x ∈ [0, 1], lim Fn (x) = x et lim Gn (x) = x
n→+∞ n→+∞

28. On considère un intervalle non vide I ⊂ [0, 1]. Je note a = inf I et b = sup I.
On commence par un premier cas : I = [a, b] ⊂ [0, 1]. Soit n ∈ N∗ .
On a (Yn ∈ I) = (Yn 6 b) \ (Yn < a). Comme (Yn < a) ⊂ (Yn 6 b), on a

P (Yn ∈ I) = P (Yn 6 b) − P (Yn < a) = Fn (b) − Gn (a)

Par passage à la limite, on a : lim P (Yn ∈ I) = F(b) − G(a) = b − a = sup I − inf I


n→+∞
De même on trouve
P (Yn ∈]a, b[) = Gn (b) − Fn (a) ; P (Yn ∈ [a, b[) = Gn (b) − Gn (a) et P (Yn ∈]a, b]) = Fn (b) − Fn (a)
Dans tous les cas on conclut que lim P(Yn ∈ I) = `(I) avec `(I) = sup I − inf I
n→+∞

29. Sans le "En déduire" :


n
2 −1  
1 X k
En utilisant la formule de transfert on a E(f (Yn )) = .
X
f (y)P(Yn = y) = n f
2 2n
y∈Dn k=0
En utilisant les sommes de Riemann (méthode des rectangles à gauche) avec la fonction continue f sur le
segment [0, 1], on a
N−1   Z 1
1 X k
f −−−−−→ f
N N N→+∞ 0
k=0

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Comme toute suites extraites d'une suite convergente, convergent vers la même limite,
Z 1
on a : E(f (Yn )) −−−−−→ f
n→+∞ 0

Avec le "En déduire" : Pour tout intervalle I de [0, 1], on a


Z 1
E (1I (Yn )) = P(Yn ∈ I) −−−−−→ `(I) = 1I
n→+∞ 0

Pour g fonction en escaliers sur [0, 1] à valeurs dans R,


N
on peut écrire g = 1 où N ∈ N, les Ik sont des intervalles de [0, 1] et les ak ∈ R
X
ak Ik
k=1
N Z 1 N Z 1
Comme E (g(Yn )) = ak E (1Ik (Yn )) et 1Ik
X X
g= ak
k=1 0 k=1 0
Z 1
Par linéarité, des limites des suites, de l'espérance et des intégrales, on a : E (g(Yn )) −−−−−→ g.
n→+∞ 0

Soit f maintenant f continue de [0, 1] dans R.


Soit ε > 0.
Selon les théorèmes d'approximation uniforme du cours, on peut trouver g en escalier sur [0, 1] tels que
kf − gk∞ 6 ε/3 où k · k∞ est la norme innie prise sur les fonctions bornées à valeurs réelles sur [0, 1].
Z 1
D'après ce qui précède E (g(Yn )) −−−−−→ g
n→+∞ 0
Z 1
ce qui nous fournit N ∈ N∗ , tel que ∀n > N, E (g(Yn )) − g 6 ε/3.
0

Soit n > N.
On a |f (Yn ) − g(Yn )| 6 ε/3 donc |E (f (Yn )) − E (g(Yn ))| = |E (f (Yn ) − g(Yn ))| 6 ε/3.
Z 1 Z 1 Z 1
et f− g 6 |f − g| 6 kf − gk∞ 6 ε/3 donc
0 0 0
Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
E (f (Yn )) − f 6 |E (f (Yn )) − E (g(Yn ))| + E (g(Yn )) − g + g− f 6ε
0 0 0 0

On vient de montrer que :


Z 1
∗ ∗
∀ε > 0, ∃N ∈ N , ∀n ∈ N , n > N =⇒ E (f (Yn )) − f 6ε
0

Z 1
Ainsi pour toute fonction f continue de [0, 1] dans R, la suite (E(f (Yn )))n>1 converge vers f
0

30. Soit t ∈ R. On considère (Xn )n et (εk )k dénies comme en I.


1 + εk
On pose pour k > 1, Uk = de sorte que (Uk ) est une suite de variables aléatoires indépendantes suivant
2
n
Uk
toutes la loi B(1/2). On pose Yn = pour n ∈ N∗ .
X
2k
k=1

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n
!
1 1 Xn 1 1
Soit n ∈ N∗ . On a Yn =
X
Xn + k
= + − n+1
2 2 2 2 2
k=1
1
donc Xn = 2Yn − 1 + n et cos (tXn ) = cos (2tYn − t) cos (t/2n ) − sin (2tYn − t) sin (t/2n ) donc
2
E (cos (tXn )) = cos (t/2n ) E (cos (2tYn − t)) − sin (t/2n ) E (sin (2tYn − t))

On a cos (t/2n ) −−−−−→ 1 et sin (t/2n ) −−−−−→ 0


n→+∞ n→+∞
En utilisant les fonctions x 7−→ cos(2tx − t) et x 7−→ sin(2tx − t) qui sont bien continues sur [0, 1], on a d'après
le résultat précédent :
Z 1 Z 1
E (cos (2tYn − t)) −−−−−→ cos(2tx − t)dx et E (sin (2tYn − t)) −−−−−→ sin(2tx − t)dx
n→+∞ 0 n→+∞ 0
Z 1
donc E (cos (tXn )) −−−−−→ cos(2tx − t)dx
n→+∞ 0
Z 1 Z 1
Si t = 0, on a cos(2tx − t)dx = 1dx = 1 = sinc(0)
0 0
sin(2tx − t) x=1 sin(t) − sin(−t)
Z 1  
Si t 6= 0, on a cos(2tx − t)dx = = = sinc(t)
0 2t x=0 2t
On retrouve bien E (cos(tXn )) −−−−−→ sinc(t) obtenu à la question 6
n→+∞

t−1
31. La fonction h : t 7→ est continue sur ]0, 1[ .
ln(t)
Quand t −→ 0, on a t − 1 −→ −1 et ln(t) −→ −∞ et ainsi limh(t) = 0
t→0
Quand t −→ 1, on a ln(t) ∼ t − 1 donc h(t) ∼ 1 et ainsi limh(t) = 1
t→1
donc h admet un prolongement continue sur [0, 1]
1 1
t−1
Z Z
On en déduit la convergence de dt = h (intégrale faussement impropre)
0 ln(t) 0
Soit t ∈ ]0, 1[ . En utilisant 29 avec la fonction f : x 7−→ tx qui est continue sur [0, 1].
Z 1
On trouve que E(tYn ) −−−−−→ tx dx.
n→+∞ 0
" #x=1
1 1
ex ln(t) eln(t) − e0
Z Z
or tx dx = ex ln(t) dx = = = h(t)
0 0 ln(t) ln(t)
x=0
Je note hn : t 7−→ E(tYn ).
(i) On vient de voir que la suite de fonction (hn )n>1 converge simplement vers h sur ]0, 1[
(ii) De plus h est continue sur sur ]0, 1[
(iii) Soit n ∈ N∗ . Soit t ∈ ]0, 1[ .
2 −1 n
1 X j/2n
On a hn (t) = E par formule de transfert
X
z
t Yn

= t P (Yn = z) = n t
2
z∈Dn j=0
ainsi hn est continue sur ]0, 1[ .
(iV) Soit t ∈ ]0, 1[ et n ∈ N∗ . On a 0 6 tYn 6 1 car Yn est à valeur positives.
Ainsi on a l'hypothèse de domination :
∀t ∈ ]0, 1[ , ∀n ∈ N∗ , |hn (t)| = E tYn 6 1


et t 7−→ 1 est continue et intégrable sur ]0, 1[

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Conclusion : Avec (i), (ii), (iii) et (iv), le théorème de convergence dominée s'applique et on a l'existence des
membres et l'égalité
1 1
t−1
Z Z
lim E(tYn ) dt = dt
n→+∞ 0 0 ln(t)
Soit n ∈ N∗ . On a n n
1 2 −1 Z 2 −1
1 X 1 j/2n
Z
1 X 1
hn = n t dt = n
0 2
j=0 0
2
j=0
1 + 2jn

1
or en utilisant les sommes de Riemann avec la fonction x 7−→ continue sur [0, 1], on a
1+x
N Z 1
1 X 1 1
−−−−−→ dx
N 1 + k/N N→+∞ 0 1+x
k=1

1 1 1
t−1
Z Z Z
1
d'où hn −−−−−→ dx = ln(2) (suite extraite) et ainsi dt = ln(2)
0 n→+∞ 0 1+x 0 ln(t)

V. Dénombrabilité

32. On remarque que chaque ensemble Dn est ni de cardinal 2n pour n ∈ N∗ .


+∞
Ainsi D = Dn est une réunion dénombrable d'ensemble ni, donc D est ni ou dénombrable.
[

n=1
Et ainsi ∀n ∈ N∗ , Dn ⊂ D donc D n'est pas ni d'où l'ensemble D est dénombrable
33. On considère A = {x ∈ N/ x ∈ / f (x)}. On a A ∈ P(N).
Soit a l'antécédent de A par f de sorte que f (a) = A
On a alors a ∈ A ⇐⇒ a ∈ / A ce qui est absurde.
Il n'existe pas d'application f : N → P(N) bijective
34. On considère ϕ ∈ {0, 1}N .
Analyse : Soit A ∈ P(N) tel que 1A = Φ(A) = ϕ
Alors ∀n ∈ N, ϕ(n) = 1 ⇐⇒ 1A (n) = 1 ⇐⇒ n ∈ A
donc A = {n ∈ N | ϕ(n) = 1 } ce qui prouve l'unicité
Synthèse : Je pose A = {n ∈ N | ϕ(n) = 1 } Soit n ∈ N.
Si n ∈ A, alors ϕ(n) = 1 = 1A (n)
/ A, alors ϕ(n) = 0 = 1A (n)
Si n ∈
Ainsi ϕ et 1A : N −→ {0, 1} et ∀n ∈ N, ϕ(n) = 1A (n)
donc 1A = ϕ (existence)
Conclusion : On a montré que tout élément de {0, 1}N avait un unique antécédent par Φ.
Ainsi l'application Φ est bijective
X xn
35. Soit (xn ) ∈ {0, 1}N . La série étant à termes positifs, on a par calcul dans [0, +∞] :
2n+1
n>0

+∞ +∞
X xn X 1 1 1
06 n+1
6 n+1
= × 1 = 1 < +∞
2 2 2 1− 2
n=0 n=0

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pour la majoration on a reconnu une série géométrique de raison 1/2 ∈ ] − 1, 1[ .


X xn
Ceci prouve la convergence de la série n+1
de somme Ψ ((xn )n ) ∈ [0, 1].
2
n>0
d'où l'application Ψ est bien dénie

Je prends les suites (yn ) et (zn ) dénies par y0 = 0, z0 = 1 et ∀n ∈ N∗ , yn = 1 et zn = 0


On a (yn ) 6= (zn ) éléments de {0, 1}N et Ψ ((yn )n ) = 1/2 = Ψ ((zn )n ) (somme géométrique)
donc l'application Ψ n'est pas injective

Premier cas : soit X = 1. Je considère la suite (xn )n ∈ {0, 1}N constante égale 1.
On a alors Ψ ((xn )n ) = 1 = X

Deuxième cas : soit X ∈ [0, 1[ . Je dénis la suite (xn ) par : ∀n ∈ N, xn = dn+1 (X)
D'après 15, on a (xn ) ∈ {0, 1}N et pour N ∈ N∗ , on a selon 14,
N N N+1
X dj (X)
X xn X dn+1 (X)
= = = πN+1 (X)
2n+1 2n+1 2j
n=0 n=0 j=1

1
or d'après 13, on a πN+1 (X) 6 X < πN+1 (X) + d'où
2N+1
N
X xn 1
X− 6 N+1
2n+1 2
n=0

xn
Ceci prouve la convergence de la série de somme X.
X
2n+1
n=>0
Donc X = Ψ ((xn )) ∈ Ψ

{0, 1}N
Conclusion : On vient de montrer que ∀X ∈ [0, 1], ∃x ∈ {0, 1}N , Ψ(X) = x
Ce qui signie que Ψ est surjective
36. Propriétés préliminaires : On remarque les propriétés suivantes de Ψ et D :
(i) D est stable par division par 2, ∀x ∈ D, |2x − 1| ∈ D ∪ {1}
et ∀x, y ∈ D, x + y < 1 =⇒ x + y ∈ D
(ii) L'image d'une suite stationnaire à valeurs dans {0, 1} par Ψ est à valeur dans D ∪ {1}.
(iii) 1 (respectivement 0) n'a qu'un seul antécédent par Ψ qui est la suite constante égale à 1 (respecti-
vement à 0).
(iv) Tout élément de ]0, 1[ \D∗ admet un seul antécédent par Ψ qui n'est pas stationnaire.
(v) Chaque élément de D∗ admet exactement deux antécédents par Ψ qui sont stationnaires l'une à 1 et
l'autre à 0.
• À ce stade du sujet nous admettrons les trois premières propriétés.

Soit x 6= y dans {0, 1}N tel que Ψ(x) = Ψ(y).


On a alors l'existence de i0 = min {n ∈ N | xn 6= yn } car toute partie non vide de N admet un mini-
mum. Sans perte de généralité, on suppose que xi0 = 0 et yi0 = 1.
Il sura alors d'établir (à l'aide de (ii) et de de la question précédente) que :
∀n > i0 , xn = 1 et yn = 0. (?)

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On aura alors Ψ(x) = Ψ(y) ∈ D.

Ce qui prouvera bien que les éléments de ]0, 1[ \D∗ admettent au plus un antécédent par Ψ c'est à
dire (iv).

De plus vue la conguration de x et y , Ψ(x) (qui est élément de D∗ ) admettra exactement deux
antécédents ce qui permettra facilement de conclure quant à (v) car on sait que tout élément de D
admet un antécédent par Ψ qui stationne à 0.

Il reste donc à établir (?) !


+∞ +∞ +∞ +∞
xn yn xn 1 yn
On a donc
X X X X
n+1
= n+1 n+1
= i +1
+ n+1
2 2 2 2 0 2
n=0 n=0 n=i0 +1 n=i0 +1
+∞ +∞
xn − yn xk+i0 − yk+i0
d'où 1 =
X X
=
2n−i0 2k
n=i0 +1 k=1
Je note pour k ∈ N∗ , zk = xk+i0 − yk+i0 et on a zk ∈ {0, 1, −1}.
Pour obtenir le résultat voulu il sut d'établir que ∀k ∈ N∗ , xk+i0 − yk+i0 = zk = 1
Par l'absurde, on suppose qu'il existe p ∈ N∗ , zp 6= 1
+∞ +∞ +∞
zk 1 1 − zk
On a 1 = et on remarque que : 1 = donc
X X X
=0
2k 2 k 2k
k=1 k=1 k=1
p−1 +∞
1 − zk 1 − zp 1 − zk
d'où 0 =
X X
+ +
2k 2p 2k
k=1 k=p+1
1 − zk 1 − zp
Or ∀k ∈ N∗ \ {p}, k
> 0 et >0
2 2p
d'où 0 > 0 ce qui est absurde et ce qui permet de conclure.
Λ bien dénie : Soit x = (xn ) ∈ {0, 1}N . On a Ψ(x) ∈ [0, 1].
D'après les remarques précédentes, on a :

(Ψ(x) ∈ [0, 1[\D∗ ) ou (Ψ(x) ∈ D ∪ {1} et x stationne à 1) ou (Ψ(x) ∈ D∗ et x stationne à 0)


t 1+t
ainsi tous les cas sont envisagés. De plus [0, 1[ est stable par t 7→ et par t 7→ ,
2 2
1
donc si Ψ(x) 6= 1 alors Λ(x) ∈ [0, 1[ et si Ψ(x) = 1 alors x stationne à 1 et Λ(x) = ∈ [0, 1[
2
Ainsi Λ(x) et bien déni dans [0, 1[ . Ce qui prouve que Λ est bien dénie.
Λ surjective : Soit X ∈ [0, 1[ . On montre l'existence de x ∈ {0, 1}N tel que Λ(x) = X.

Si X ∈ [0, 1[ \D∗ : , alors la question précédente nous fournit x ∈ {0, 1}N tel que Ψ(x) = X
et ainsi X = Λ(x) = Ψ(x)
1
Si X ∈ D∗ et 0 < X 6 : alors 2X ∈ D∗ ∪ {1}.
2
donc 2X admet un antécédent (x) ∈ {0, 1}N par Ψ qui stationne à 1
On a alors Ψ(x) ∈ D ∪ {1} et donc Λ(x) = X.
1
Si X ∈ D∗ et < X : alors 2X − 1 ∈ D∗
2

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donc 2X − 1 admet un antécédent (x) ∈ {0, 1}N par Ψ qui stationne à 0 et ainsi Λ(x) = X

Λ injective : Soit x et y ∈ {0, 1}N telles que Λ(x) = Λ(y).

Premier cas Λ(x) ∈ [0, 1[ \D∗ : alors Ψ(x) = Ψ(y) = 0 ou Ψ(x) = Ψ(y) ∈ ]0, 1[ \D
et donc Ψ(x) admet un seul antécédent par Ψ d'où x = y
1
Deuxième cas Λ(x) ∈ D et Λ(x) > :
2
Alors Ψ(x) = Ψ(y) ∈ D∗ et x, y sont des suites qui ne stationnent pas à 1
donc elles stationnent à 0 puis x = y
1
Troisième cas Λ(x) ∈ D∗ et Λ(x) 6 :
2
On obtient de même que ces suites stationnent à 1 puis que x = y
Conclusion : Λ réalise une bijection de {0, 1}N sur [0, 1[
37. On suppose par l'absurde que [0, 1[ est dénombrable.
alors d'après 36, {0, 1}N est dénombrable
alors d'après 34, P(N) est dénombrable
Ainsi il existe une bijection f : N −→ P(N)
Absurde d'après 33
On conclut que [0, 1[ n'est pas dénombrable

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Les calculatrices sont autorisées

Le sujet est composé de trois parties.


Dans la partie I, on dénit une suite (αn )n d'entiers naturels via le développement en série entière d'une fonction auxiliaire
et on s'intéresse en particulier à la suite extraite (α2n+1 )n formée des termes de rang impair.
Dans la partie II, on détermine un équivalent, lorsque n tend vers l'inni, de α2n+1 en faisant appel à des outils analytiques
et notamment la fonction zêta de Riemann.
Dans la partie III, on dénit les permutations alternantes. On procède d'abord à leur dénombrement, avant de s'intéresser à
des aspects probabilistes.
La partie II fait appel, très ponctuellement, à des résultats de la partie I. La partie III utilise des résultats des parties I et II.

I. Introduction d'une fonction auxiliaire

Soit l'intervalle I =] − π/2, π/2[. On considère la fonction f dénie sur I par

sin x + 1
∀x ∈ I, f (x) = .
cos x

On note f (n) la dérivée d'ordre n de f et, par convention, f (0) = f.

I.A - Dérivées successives

1. Exprimer les dérivées f 0 , f 00 et f (3) à l'aide des fonctions usuelles.


2. Montrer qu'il existe une suite de polynômes (Pn )n∈N à coecients réels telle que

Pn (sin x)
∀n ∈ N, ∀x ∈ I, f (n) (x) = .
(cos x)n+1

On explicitera les polynômes P0 , P1 , P2 , P3 et, pour tout entier naturel n, on exprimera Pn+1 en fonction de Pn et Pn0 .
3. Justier que, pour tout entier n ≥ 1, le polynôme Pn est unitaire, de degré n et que ses coecients sont des entiers
naturels.
4. Montrer
∀x ∈ I, 2f 0 (x) = f (x)2 + 1.
Pour tout entier naturel n, on pose αn = f (n) (0) = Pn (0).
5. Montrer 2α1 = α02 + 1 et
n  

X n
∀n ∈ N , 2αn+1 = αk αn−k .
k
k=0

I.B - Développement en série entière


X αn
On note R le rayon de convergence de la série entière xn et g sa somme.
n!
n∈N
6. A l'aide de la formule de Taylor avec reste intégral, montrer
N
X αn n
∀N ∈ N, ∀x ∈ [0, π/2], x ≤ f (x).
n=0
n!

7. En déduire la minoration R ≥ π/2.


8. Montrer
∀x ∈ I, 2g 0 (x) = g(x)2 + 1.
9. Montrer
∀x ∈ I, f (x) = g(x).
Considérer les fonctions arctan f et arctan g.
10. En déduire que R = π/2.

1
I.C - Partie paire et partie impaire du développement en série entière

11. Justier que toute fonction h : I → R s'écrit de façon unique sous la forme h = p + i avec p : I → R une fonction paire
et i : I → R une fonction impaire.
12. En déduire
+∞ +∞
X α2n+1 2n+1 1 X α2n 2n
∀x ∈ I, tan(x) = x et = x .
n=0
(2n + 1)! cos x n=0 (2n)!

On note t la fonction dénie sur I par t(x) = tan(x).


13. Pour tout entier naturel n, exprimer t(n) (0) en fonction des réels (αi )i∈N .
14. Rappeler, sans justication, l'expression de t0 en fonction de t.
15. En déduire
n  
X 2n
∀n ∈ N∗ , α2n+1 = α2k−1 α2n−2k+1 .
2k − 1
k=1

II. Equivalent de α2n+1


II.A - La fonction zêta
+∞
X 1
Pour tous s > 1, on pose ζ(s) = s
.
n=1
n
16. Montrer que ζ est continue sur ]1, +∞[.
+∞
X 1
17. Encadrer s
par deux intégrales et en déduire lim ζ(s) = 1.
n=2
n s→+∞

18. Déterminer C(s) tel que


+∞
X 1
∀s ∈]1, +∞[, = C(s)ζ(s).
(2k − 1)s
k=1

II.B - Une formule pour la fonction cosinus


Z π/2
Pour tout entier naturel n et tout réel x, on pose In (x) = cos(2xt)(cos t)n dt.
0
19. Montrer
4x2 4x2 In (x)
   
n−1 In−2 (x)
∀n ∈ [[2, +∞[[, ∀x ∈ R, 1− 2 In (x) = In−2 (x) et 1− 2 = .
n n n In (0) In−2 (0)

20. Montrer
n 
x2

I2n (x) Y
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ R, sin(πx) = πx 1− 2 .
I2n (0) k
k=1

21. En déduire
n 
4x2

∗ 1 I4n (2x) I2n (0) Y
∀n ∈ N , ∀x ∈]0, 1[, cos(πx) = 1− .
2 I4n (0) I2n (x) p=1 (2p − 1)2

II.C - Un autre développement de tangente

Dans toute cette sous-partie II.C, on pose J = [0, 1/2[ et, pour tout entier naturel n et tout réel x de J,
+∞ +∞
!
X X 22p+1 x2p−1
Sn (x) = .
p=1
(2k − 1)2p
k=n+1

22. Montrer
+∞
X 1 1 1
∀n ∈ N∗ , ∀s ∈]1, +∞[, s
≤ .
(2k − 1) 2(s − 1) (2n − 1)s−1
k=n+1

23. Justier que, pour tout entier naturel n, la fonction Sn est dénie sur J.
24. Montrer que la suite (Sn ) converge simplement sur J vers la fonction nulle.
25. En dérivant x 7→ ln(cos(πx)), montrer
0 0 n
2I4n (2x) I2n (x) X 8x 1
∀x ∈ J, π tan(πx) = − + + 2 4x2
.
I4n (2x) I2n (x) (2k − 1) 1 − (2k−1) 2
k=1

2
26. Montrer
0 0 +∞
2I4n (2x) I2n (x) X
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ J, π tan(πx) + Sn (x) = − + + 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 .
I4n (2x) I2n (x) p=1

27. Montrer l'inégalité t cos t ≤ sin t, pour tout t ∈ [0, π/2].


28. En déduire
4x
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ [0, 1], 0 ≤ −In0 (x) ≤ In (x)
n
In0 (x)
puis, pour x ∈ [0, 1], la limite lim .
n→+∞ In (x)

29. En déduire l'égalité


+∞
X
∀x ∈ J, π tan(πx) = 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 .
p=1

II.D - Un équivalent de α2n+1


30. Montrer
2(22n+2 − 1)(2n + 1)!
∀n ∈ N, α2n+1 = ζ(2n + 2).
π 2n+2
31. En déduire un équivalent de α2n+1 lorsuqe n tend vers l'inni.

III. Permutations alternantes

Soit n un entier supérieur ou égal à 2 et soit (x1 , x2 , . . . , xn ) une liste de n nombres réels. On dit que la liste (x1 , . . . , xn ) est
alternante montante si (−1)i (xi −xi−1 ) > 0 pour tout i ∈ [[2, n]]. On dit qu'elle est alternante descendante si (−1)i (xi −xi−1 ) <
0 pour tout i ∈ [[2, n]].
Autrement dit, la liste (x1 , . . . , xn ) est alternante montante si elle vérie les inégalités x1 < x2 > x3 < x4 > · · · . Elle est
alternante descendante si elle vérie les inégalités inverses.
Par exemple, (1, 5, 3, 11, 8, 9) est alternante montante car 1 < 5 > 3 < 11 > 8 < 9 et (7, 4, 5, 2, 12) est alternante descendante
car 7 > 4 < 5 > 2 < 12.
On dit qu'une permutation σ de l'ensemble [[1, n]] est alternante montante (respectivement alternante descendante) si la liste
(σ(1), . . . , σ(n)) est alternante montante (respectivement alternante descendante).
Par exemple, avec n = 7 et en représentant toute permutation σ par la liste des images (σ(1), . . . , σ(7)), on constate que
(1, 5, 4, 6, 2, 7, 3) représente une permutation alternante montante et (3, 2, 6, 4, 7, 1, 5) une permutation alternante descendante.

III.A - Dénombrement des permutations alternantes

32. Déterminer les permutations alternantes montantes de [[1, n]] pour n = 2, n = 3, n = 4.


33. Montrer, pour tout n ≥ 2, que le nombre de permutations alternantes montantes est égal au nombre de permutations
alternantes descendantes.
Si n ≥ 2, on note βn le nombre de permutations alternantes montantes de [[1, n]] et on convient que β0 = β1 = 1.
34. Soient k et n deux entiers tels que 2 ≤ k ≤ n et A une partie à k éléments de [[1, n]]. On considère les listes (x1 , . . . , xk )
constituées de k éléments deux à deux distincts de A. Montrer que le nombre de ces listes qui sont alternantes montantes
est égal à βk .
Le nombre de celles qui sont alternantes descendantes est le même, mais on ne demande pas de le justier.
n  
X n
35. Montrer, pour tout entier n ≥ 1, 2βn+1 = βk βn−k .
k
k=0
Pour k ∈ [[0, n]], dénombrer les permutations σ alternantes (montantes ou descendantes) de [[1, n+1]] telles que σ(k+1) =
n + 1.
36. En déduire que βn = αn pour tout n ∈ N.

III.B - Permuations aléatoires

Pour tout entier n ≥ 2, on munit l'ensemble Ωn des permutations de [[1, n]] de la probabilité uniforme. On note pn la
probabilité qu'une permutation dans Ωn soit alternante montante. On convient de plus que p0 = p1 = 1.
37. Montrer que la suite (pn ) tend vers 0. Donner un équivalent de p2n+1 quand n tend vers l'inni.
On dénit une variable aléatoire Mn sur Ωn en associant à toute permutation σ ∈ Ωn l'entier Mn (σ) tel que :
 Mn (σ) = 2 si σ(1) > σ(2) ;
 Mn (σ) = 3 si σ(1) < σ(2) < σ(3) ;
 Mn (σ) = 4 si σ(1) < σ(2) > σ(3) > σ(4) ;

3
 ...
 Mn (σ) = n + 1 si σ est alternante montante.
En d'autres termes, Mn (σ) = k + 1 où k est le plus grand entier tel que (σ(1), . . . , σ(k)) soit alternante montante. On note
E(Mn ) l'espérance de Mn .
38. Pour tout i ∈ [[0, n]], montrer P (Mn > i) = pi .
sin(1) + 1
39. Exprimer E(Mn ) en foncion de p0 , p1 , ..., pn . En déduire lim E(Mn ) = .
n→+∞ cos(1)

4
Centrale-Supélec 2019 1
PC - Mathématiques 2
Introduction d’une fonction auxiliaire
I.A Dérivées successives
1. Les fonctions x 7→ sin x + 1 et x 7→ cos x sont de classe C ∞ sur I et la fonction cosinus ne s’annule pas
sur I donc la fonction f est bien définie et de classe C ∞ sur I.
Soit x ∈ I. On a f 0 (x) = cos x cos x+sin x(sin x+1)
cos2 x
= sin x+1 00
cos x , f (x) =
Pn (sin x)
2. Montrons par récurrence sur n ∈ N qu’il existe Pn ∈ R[X] tel que f (n) (x) = (cos x)n+1
pour tout
x ∈ I. Pour n = 0, le polynôme P0 = X + 1 convient. Supposons le résultat vrai pour un certain
Pn (sin x)
n ∈ N. Par hypothèse de récurrence, f (n) (x) = (cos x)n+1
pour tout x ∈ I. Donc f (n) est dérivable
0 cos xPn0 (sin x)(cos x)n+1 +(n+1)(cos x)n sin xPn (sin x) (1−sin2 x)Pn0 (sin x)+(n+1) sin xPn (sin x)
de dérivée : f (n) (x) = ((cos x)n+1 ) 2 = (cos x)n+1
.
Pn+1 (sin x) 0
D’où f (n+1) (x) = (cos x)n+2
2
en posant Pn+1 = (1 − X )Pn + (n + 1)XPn ∈ R[X] ce qui conclut la
récurrence.

Pn (sin x)
Pour tout n ∈ N il existe Pn ∈ R[X] tel que f (n) (x) = (cos x)n+1
.

Pour tout n ∈ N, Pn+1 = (1 − X 2 )Pn0 + (n + 1)XPn .

P0 = X + 1.
P1 = (1 − X 2 ).1 + (0 + 1)X(X + 1) = X + 1.
P2 = (1 − X 2 ).1 + (1 + 1)X(X + 1) = X 2 + 2X + 1.
P3 = (1 − X 2 ).(2X + 2) + (2 + 1)X(2X 2 + 2X + 1) = X 3 + 4X 2 + 5X + 2.

P0 =X +1
P1 =X +1
P2 = 2X 2 + 3X + 1
P3 = 2X 3 + 9X 2 + 6X + 4

3. Montrons le résultat par récurrence sur n ∈ N∗ . On a P1 = X + 1 et le résultat est vrai pour n = 1.


Soit n ∈ N∗ tel que Pn soit unitaire de degré n à coefficients dans N. Il existe alors Q ∈ Nn−1 [X] tel
que Pn = X n + Q. Alors, Pn+1 = (1 − X 2 )(nX n−1 + Q0 ) + (n + 1)X(X n + Q) = X n+1 + (−X 2 Q0 + Q0 +
(n + 1)XQ) =: X n+1 + T . Il est clair que T ∈ Z[X]. Montrons que les coefficients de T sont positifs.
Il est clair que les coefficients de Q0 sont positifs. Le k-ème coefficient de −X 2 Q0 + (n + 1)XQ vaut
−(k − 1)ak−1 + (n + 1)ak−1 ce qui prouve que −X 2 Q0 + (n + 1)XQ est à coefficients positifs. Donc T
est à coefficients positifs. Ceci conclut la récurrence.

Pour tout n > 1, Pn est unitaire, de degré n et à coefficients entiers.

2(sin x+1) (sin x+1)2 +cos2 x


4. Soit x ∈ I. On a 2f 0 (x) = cos2 x
= cos2 x
= f (x)2 + 1.

Pour tout x ∈ I, 2f 0 (x) = f (x)2 + 1.

5. D’après la question précédente, 2f 0 (0) = f (0)2 + 1. Or, f (n) (0) = Pn (0) pour tout entier n. Donc
2P1 (0) = P0 (0)2 + 1.
1. Vous pouvez envoyez vos remarques ainsi que les irréductibles erreurs et fautes de frappes qui se seront glissées dans ce
document à l’adresse suivante pierre-amaury.monard@laposte.net. L’auteur vous en sera reconnaissant.

1
2α1 = α02 + 1.

Soit n >. La fonction f étant de classe C ∞ , nous pouvons P dériver n fois l’égalité obtenue à la question
précédente en utilisant la formule de Leibniz : f (n+1) (x) = n0 nk f (k) (x)f (n−k) (0) + 0 pour tout x ∈ I.
En particulier, pour x = 0 et sachant f (0) = αi : 2αn+1 = n0 nk αk αn−k .
(i)
P 

n  
X n
Pour tout n > 1, 2αn+1 = αk αn−k .
k
0

I.B Développement en série entière


PN f (n) (0) n
6. Soient N ∈ N et x ∈ [0, π/2]. La fonction f est de classe C N +1 donc f (x) = 0 n! x +
Z x (N +1) Z x
f (t) PN +1 (sin t)
(x − t)N dt. D’où f (x) − N αn
(x − t)N dt. Or 0 6 t 6 x 6 π/2
P
0 n! = N +1
0 N ! 0 N !(cos t)
t, x − t > 0. Enfin, le polynôme PN étant à coefficients entiers, on a aussi PN (sin t) > 0.
donc sin t, cos P
Ainsi, f (x) − N αn n
0 n! x > 0 comme intégrale d’une fonction positive sur le segment [0, x] (0 6 x).

N
X αn
Pour tout x ∈ [0, π/2] et N ∈ N, xn 6 f (x).
n!
0
P αn n
7. Soit x ∈ [0, π/2]. La série n! x est une série à termes positifs dont la suite des sommes partielles
est majorée (par f (x)) d’après la question précédente donc qui est absolument convergente. Ceci est
vrai pour tout 0 6 x 6 π/2, donc g est de rayon de convergence au moins π/2.

R > π/2.

8. Soit x ∈ I alors |x| < R et g est dérivable en x de dérivée g 0 (x) = +∞ αn


P n−1 .La série
P αn n
1 (n−1)! x n! x
est absolument convergente ; on peut donc effectuer le produit de Cauchy de g(x) avec lui même :
+∞
!2
2
X αn n
g(x) = x
n!
0
+∞ X
n
X αk an−k n−k
= xk x
k! (n − k)!
0 0
+∞ n  
!
X 1 X n
= αk αn−k xn
n! k
0 0
+∞
X 2αn+1 n
= α02 + x
n!
1
+∞
X 2αn+1
= x(n+1)−1 − 1
n!
0
= 2g 0 (x) − 1.

Pour tout x ∈ I, 2g 0 (x) = g(x)2 + 1.

9. Les fonctions arctan f et arctan g est bien définie et dérivable sur I comme composées de fonctions
f0
dérivables sur I. De plus, (arctan f )0 = 1+f 1
2 = 2 d’après la question 4. De même, (arctan g) = 2
0 1

d’après la question précédente. Donc les fonctions arctan f et arctan g ont la même dérivée. Il existe
une constante C ∈ R telle que arctan f = arctan g +C. Or, f (0) = P0 (0) = α0 = g(0) donc les fonctions
arctan f et arctan g coïncident en 0 et C = 0.
En composant par la fonction tangente, on obtient tan(arctan f (x)) = tan(arctan g(x)) i.e f (x) = g(x)
pour tout x ∈ I.

2
Pour tout x ∈ I, f (x) = g(x).

10. Si R > π/2, alors la fonction g est définie en et continue en x = π/2. Donc la limite lim g(x) existe.
x→ π2 −
Or, pour x ∈ [0, π/2), g(x) = f (x) d’après la question précédent donc f (x) admet une limite quand x
tend vers (π/2)− . Mais sin x+1
cos x → +∞ quand x → π/2 ce qui est contradictoire. Donc R 6 π/2.

R = π/2.

I.C Partie paire et impaire du développement en série entière


11. I est un intervalle symétrique en 0 donc la notion de fonctions paires et impaires sur I est bien définie.
Soit h : I → R une fonction.
Soient h = p+i = p̃+ĩ deux décompositions en fonctions paires et impaires. Alors la fonction p−p̃ = ĩ−i
est à la fois paire et impaire et c’est donc la fonction nulle : p = p̃ et i = ĩ. L’unicité est donc assurée.
Définissons les fonctions p, i : I → R par p(x) := h(x)+h(−x)
2 et i(x) = h(x)−h(−x)
2 . Alors p est paire, i
est impaire et h = p + i. L’existence est prouvée.

Pour toute fonction h : I → R il existe p paire et i impaire uniques telles que h = p + i.

12. Pour tout x ∈ I, f (x) = sin x+1 1


x = tan x + cos x . La fonction tangente est impaire et la fonction 1/ cos
Pcos
+∞ α2n 2n P+∞ α2n+1 2n+1
est paire. Posons p(x) = 0 (2n)! x et i(x) = 0 (2n+)! x pour tout x ∈ I. Alors p est paire,
i est impaire et p + i = g. Or f = g donc par unicité des parties paires et impaires d’une fonction on a
tan = i et 1/ cos = p.

P+∞ α2n+1 2n+1 1 α2n 2n


Pour tout x ∈ I, tan x = 0 x et = x .
(2n + 1)! cos x (2n)!

13. D’après la question précédente, t est développable en série entière sur (−π/2, π/2) donc t est de classe
C ∞ au voisinage de 0 et ses dérivées successives en 0 sont données par les coefficients intervenant dans
(n)
son développement en série entière : si t(x) = +∞ cn xn alors t n!(0) = cn pour tout n ∈ N. Donc
P
0
t(2n) (0) = 0 et t(2n+1) (0) = α2n+1 .

Pour tout n ∈ N, t(2n) (0) = 0 et t(2n+1) (0) = α2n+1 .

14. On sait que tan0 (x) = 1 + tan2 (x).

t0 = t2 + 1.

15. Soit n ∈ N∗ . Dérivons l’égalité obtenue la question précédente 2n fois et évaluons en 0. D’après
P à 2n
la formule de Leibniz : (t0 )(2n) (0) = 2n
0
(k)
k t (0)t
(2n−k) (0) + 0. Or t(k) (0) = 0 si k est pair, d’où
Pn−1 2n 
α2n+1 = 0 2k+1 α2k+1 α2n−2k−1 .

n  
X 2n
Pour tout n ∈ N∗ , α2n+1 = α2k−1 α2n−2k+1 .
2k − 1
1

3
II. Équivalent de α2n+1
II.A La fonction zêta
16. Montrons que ζ est une série de fonctions continues qui converge normalement sur tout segment. Posons
un : (1, +∞) → R par un (s) := n1s . Soit K = [a, b] ⊂ (1, +∞) un segment. La fonction un est continue
sur K. De plus, pour tout s ∈ K, |un | 6 n1a . Donc ||un ||∞,K 6 n1a . Or a > 1 (d’où l’intérêt de
P 1 P
s’être restreint à un compact !) donc la série na est convergente donc la série un est normalement
convergente sur K. Elle est en particulier uniformément convergente. Donc ζ : s 7→ +∞
P
0 un (s) est
continue sur K comme limite uniforme de fonctions continues sur K. Ceci est vrai pour tout segment
de (1, +∞) donc ζ est continue sur tout (1, +∞).

La fonction ζ est continue sur (1, +∞).

Remarque : Question très intéressante qui illustre bien que la continuité est une propriété locale. Tenter
d’appliquer le même théorème sans s’être restreint à un compact d’abord n’aurait pas fonctionné car la
un n’est pas absolument convergeante sur (1, +∞). En effet ||un ||∞ = n1 .
P
série
R n+1 dt
17. Posons u : (1, +∞) → R par u(t) = t1s . La fonction u est décroissante donc n1s > n s >
1
s . En
P+∞ 1 R +∞ dt R +∞t dt (n+1)
P+∞ 1
sommant cette inégalité pour n > 2 : 2 ns > 2 ts . En sommant sur n > 1 : 1 ts > 2 ns .
1 1 1 1
D’où s−1 > ζ(s) − 1 > 2s (s−1) . Comme lim s−1 = lim 2s (s−1) = 0, on a d’après le théorème
s+→+∞ s→+∞
d’encadrement : lim ζ(s) − 1 = 0.
s→+∞

lim ζ(s) = 1.
s→+∞

P 1 P+∞ 1 P+∞ 1
18. Soit s > 1. Séparons la somme ns en deux. On a ζ(s) = 1 (2n)s + 1 (2n−1)s . En remarquant
1 1 P +∞ 1
que la première somme est exactement égale à 2s ζ(s) on obtient ζ(s)(1 − 2s ) = 1 (2n−1)s .

P+∞ 1 1
Pour tout s > 1, ζ(s)C(s) = 1 où C(s) = 1 − 2s .
(2n − 1)s

II.B Une formule pour la fonction cosinus


19. Soit n > 2 et x ∈ R. Effectuons une intégration par partie. Pour x 6= 0, les fonctions t 7→ sin(2xt) 2x et
π
t 7→ cosn t sont de classes C 1 sur [0, π2 ] donc par intégration par partie : In (x) = 02 cos(2xt) cosn t dt =
R
h iπ R π R π2
sin(2xt) n t 2 − 2 sin(2xt) n(cosn−1 t)(− sin t) dt = n n−1 t sin tt dt. Les fonctions t 7→
2x cos 0 2x 2x 0 sin(2xt) cos
0
− cos(2xt)
2x et t 7→ cosn−1 t sin tt sont de classe C 1 sur [0, π2 ] donc

 h − cos(2xt) iπ R π 
n n−1 2 2 (cos(2xt) n−2 2 n
In (x) = 2x 2x (cos t)(sin t) − 0 2x ((n − 1) cos t sin t + cos t) dt . D’où In (x) =
0
n 1 4x2
( 2x )(0 − 2x ((n − 1)(In−2 (x) − In (x)) + In (x)). D’où n2 n
I (x) = − n−1
n In−2 (x) − In (x). On a bien
2
(1 − n2 )In (x) = n−1
2x
n In−2 (x).
Montrons que les fonctions In sont continues en 0 ce qui montrera que la formule pour x = 0. Soit
Rπ Rπ 2
x ∈ R. On a |In (x) − In (0)| 6 02 |cosn t| |cos(2xt) − 1| dt 6 02 (2xt)
2 dt = C |x|2 → 0 quand x → 0 ce
qui conclut.
 
4x2 n−1
Pour tout n > 2 et x ∈ R, 1 − n2
In (x) = n In−2 (x).

Pour n > 2, la fonction t 7→ cosn t est continue, positive et non identiquement nulle sur [0, π/2]
R π2 n n−1
donc
 In (0)
 = 0 cos t dt > 0. On peut donc diviser l’égalité précédente par In (0) = n In−2 (0) :
2 In (x) In−2 (x)
1 − 4x
n2 In (0) = In−2 (0) .

4
  I (x) In−2 (x)
4x2 n
Pour tout n > 2 et x ∈ R, 1 − n2
= .
In (0) In−2 (0)

x2
20. Montrons par récurrence sur n ∈ N que sin(πx) = πx II2n (x) Qn
2n (0) 1 (1 − n2 ). On rappelle que le produit vide
vaut 1 par convention.
π
2
R
2x cos(2xt) dt
Pour n = 0. On a : πx II00(x)
(0) = π
2
0
R π2 = sin(πx).
0 1
2
Soit n ∈ N∗ . Par hypothèse de récurrence, sin(πx) = πx II2n−2 (x) Qn−1
2n−2 (0) 1 (1 − nx2 ). Or, d’après la question
4x2 x2
précédente, II2n−2 (x)
2n−2 (0)
= II2n (x)
2n (0)
(1 − (2n) I2n (x) Qn
2 ) d’où sin(πx) = πx I (0)
2n 1 (1 − n2 ) ce qui conclut la récurrence.

n 
x2

I2n (x) Y
Pour tout n ∈ N et x ∈ R, sin(πx) = πx 1− 2 .
I2n (0) n
1

21. Soit n ∈ N∗ et x ∈ (0, 1). Alors sin(πx) > 0 et la formule de trigonométrie sin(2α) = 2 cos α sin α
permet d’écrire :

2 sin(2πx)
cos(πx) =
2 sin(πx)
I4n (x) Q2n (2x)2
1 2πx I4n (0) k=1 (1 − k2
=
2 πx I2n (x) Qn (1 − (x22
I2n (0) k=1 k
n
4x2
 
I4n (x)I2n (0) Y
= 1−
I4n (0)I2n (x) (2k − 1)2
k=1

car les termes pairs des produits se sont simplifiés.

n
I4n (x)I2n (0) Y 4x2
Pour tout n ∈ N∗ et x ∈ (0, 1), cos(πx) = (1 − ).
I4n (0)I2n (x) (2k − 1)2
1

1
Remarque : Le facteur 2 de l’énoncé est une erreur.

II.C Un autre développement de tangente


22. utilisons une comparaison série-intégrale. Soit n ∈ N∗ et s > 1. La fonction t 7→ t1s est décroissante
R 2k−1
sur R∗+ donc pour tout k > n + 1, 2k−3 tdts > 2k−1
2
. Il s’agit de termes positifs, donc on peut toujours
P+∞ 1
calculer la somme quitte à ce qu’elle vaille +∞. En sommant pour k > n + 1 : n+1 (2k−1)s 6
1 +∞ dt 1 1
R
2 2n−1 ts = 2 (s−1)(2n−1)s−1 .

+∞
X 1 1
Pour tout n > 1 et s > 1, s
6 .
(2k − 1) 2(s − 1)(2n − 1)s−1
n+1

22p+1 x2p−1
23. Soit n ∈ N∗ et x ∈ [0, 21 ). Posons up (x) :=
P
(2k−1)2p
n+1 . Alors d’après la majoration obtenue à la
4 2x 2p−1 4x2 p 4x2
question précédente, 0 6 up (x) 6 2(2p−1) ( 2n−1 ) = o(( (2n−1) 2 ) ). Or
< 1 donc la
(2n−1)2
6 4x2
P 4x2 p P
série ( (2n−1)2 ) est convergente et donc la série up (x) est convergente par comparaison à une série
convergente (les deux séries étant positives).

La fonction Sn est bien définie sur J.

5
P+∞  2p−1
4 2x
24. En reprenant les majorations effectuées à la question précédente, |Sn (x)| 6 1 2(2p−1) (2n−1) 6
4x2
P+∞  4x2 p (2n−1)2
2 1 (2n−1)2
. D’où |Sn (x)| 6 2. 4x2
→ 0 quand n → +∞.
1−
(2n−1)2

s
Sn → 0 sur J.

25. La fonction f : x 7→ ln(cos(πx)) est dérivable sur J car cos(πx) > 0 sur J. Pour tout x ∈ J, f 0 (x) =
−π sin(πx) I2n (0) Pn 4x2
cos(πx) = −π tan(πx). Par ailleurs, f (x) = ln( I4n (0) ) + ln(I4n (2x)) − ln(I2n (x)) + 1 ln(1 − (2p−1)2 )
d’après la question 21 car tous les termes apparaissant dans la factorisation de cos(πx) sont strictement
positifs. Sous réserve que les fonctions Ik soient dérivables, on obtient une seconde expression pour f 0 :
n 8x
0 (2x)
2I4n 0 (x)
I2n
X − (2p−1) 2
f 0 (x) = 0 + I4n (2x) − I2n (x) + 4x2
d’où l’égalité voulue.
1 (1 − (2p−1) 2 )
Justifions la dérivabilité de In . La fonction h : (0, 1/2)×[0, π/2] → R définie par h(x, t) = cos(2xt) cosn t
sin(2xt)
est continue par rapport à t, bornée par 1, dérivable par rapport à x de dérivée ∂h∂x (x, t) = − 2x cosn (t)
∂h
d’où ∂x (x, t) 6 t qui est intégrable sur [0, π2. D’après le théorème de dérivation sur le signe intégrale,

la fonction x 7→ In (x) = 02 h(x, t) dt est dérivable sur (0, 1/2). Les calculs menés à la question 19 ont
montré que In était un O(x3 ) au voisinage de 0 donc In admet un DL d’ordre 1 en 0 i.e In est dérivable
en 0. Ceci conclut la réponse à cette question.

n
2I 0 (2x) I2n0 (x) X 8x 1
Pour tout x ∈ J, π tan(πx) = − 4n + + . .
I4n (2x) I2n (x) (2k − 1) 1 − 4x2
2
1 (2k−1)2

Pn
26. Soit n ∈ N∗ et x ∈ J. Posons An (x) := 8x 1
1 (2k−1)2 . 1− 4x2 . Alors
(2k−1)2

n +∞  p
X 23 x X 4x2
An (x) + Sn (x) = + Sn (x)
(2k − 1)2 (2k − 1)2
k=1 p=0
n X
+∞ 2p+3 2p+1
X 2 x
= + Sn (x)
(2k − 1)2p
k=1 p=0
+∞ X
n
!
X 22p+1 x2p−1
= + Sn (x)
(2p − 1)2p
p=1 k=1
+∞ X
+∞
X 22p+1 x2p−1
=
(2p − 1)2p
p=1 k=1
+∞
X
= 22p+1 x2p−1 C(2p)ζ(2p)
p=1

d’après la question 18,

+∞
X
= 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 .
1

D’où

0 (2x) +∞
2I4n I 0 (x) X
∀x ∈ J, π tan(πx) = − + 2n + 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 .
I4n (2x) I2n (x)
1

6
27. La fonction g : t 7→ sin t − t cos t est dérivable sur J de dérivée g 0 (t) = t sin t > 0 sur J donc g est
croissante sur J et g(t) > g(0) = 0 pour tout t ∈ J.

Pour tout t ∈ J, t cos t 6 sin t.


π
28. Nous avons montré à la question 26 que In était dérivable de dérivée In0 (u) = −2t sin t(2tu) cosn t dt.
R 2
0

Soit x ∈ [0, 1]. Alors In0 (x) est négatif et d’après la question précédente, −In0 (x) 6 02 2 sin(2xt) cosn−1 t sin t dt =
R π2 cosn t 4x
0 4x cos(2xt) n dt = n In (x) par IPP.

Pour n ∈ N∗ et x ∈ J, 0 6 −In0 (x) 6 4x


n In (x).

In0 (x) In0 (x)


On en déduit In (x) = O( n1 ) en +∞ et lim = 0.
n→+∞ In (x)

In0 (x)
lim = 0.
n→+∞ In (x)

29. Soit x ∈ J. Alors x, 2x ∈ [0, 1]. On a que Sn (x) tend vers 0 quand n → +∞ par la question 24 et
0 (2x)
2I4n 0 (x)
I2n
− I4n (2x) + I2n (x) tend vers 0 quand n → +∞ par la question précédente donc par passage à la limite
quand dans l’égalité de la question 25 : π tan(πx ) = +∞ 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 . Vrai pour tout x ∈ J,
P
1

+∞
X
Pour tout x ∈ J, π tan(πx) = 2(22p − 1)ζ(2p)x2p−1 .
1

II.D Un équivalent de α2n+1


P+∞ α2n+1 π 2n+2 2n+1
30. D’après la question 12, pour tout x ∈ J, π tan(πx) = n=0 (2n+1)! x . Par unicité des coefficients
α2n+1 π 2n+2
d’un développement en série entière, on a (2n+1)! = 2(22n+2 − 1)ζ(2n + 2) pour tout n > 0.

2(22n+2 − 1)(2n + 1)!


Pour tout n ∈ N, α2n+1 = ζ(2n + 2).
π 2n+2

31. Sachant ζ(s) → 1 en +∞ et en utilisant la formule de Stirling :

2.22n+2 p 2n + 1 2n+1
 
α2n+1 ∼ 2n+2 2π(2n + 1)
π e
4n+5 2n+1
2n+1
√ 2

n 1
∼ πn 2n+2 2n+1 1 +
π e 2n
 2n+2
p 4n
∼ 2 π/n
πe
1 2n+1
car (1 + 2n ) → 1 en +∞.
 2n+2
p 4n
α2n+1 ∼ ∼ 2 π/n .
+∞ πe

7
III Permutations alternantes
III.A Dénombrement des permutations aléatoires
On note PAM et PAD les permutations aléatoires montantes et les permutations aléatoires descendantes
32. Pour n = 2, il n’y a qu’une PAM : (12).
Pour n = 3, il y a deux : (132) et (231).
Pour n = 4 il y en a cinq : (1324), (1423), (2314), (2413), (3412).
33. Soit n > 2. Soit S n = {(σ(1), . . . , σ(n)) : σ ∈ Sn }. Pour x = (x1 , . . . , xn ) ∈ S, posons τ x := (n +
1 − x1 , . . . , n + 1 − xn ). Alors les entier n + 1 − xk sont compris entre 1 et n et sont distincts donc
τ : S n → S n est bien défini. De plus, τ est une involution de S qui envoie les PAM sur les PAD .
Puisque qu’une involution est bijective et en particulier injective, il y a moins de PAM que de PAD
. Mais il y a aussi moins de PAD que de PAM .

Il y a autant de permutations aléatoires montantes que de descendantes.

34. Puisque A est une partie de R de cardinal k, il existe α : J1, kK → A une bijection croissante. Soit S A
l’ensemble des k-uplets d’éléments de A qui sont alternantes montantes. On définit f : S k → S A par
f ((i1 , . . . , ik )) = (α(i1 ), . . . , α(ik )). Puisque α est strictement croissante, α(is+1 ) − α(is ) est du même
signe que is+1 − is . Ainsi, f est bien définie. On montre que f est bijective en exhibant son inverse :
f −1 : S A → S k qui est donné par f −1 ((x1 , . . . , xk )) = (α−1 (x1 ), . . . , α−1 (xk )). La fonction f −1 est bien
définie car α−1 : A → J1, kK est une bijection strictement croissante.

# listes alternantes montantes de A = βk

35. Dénombrons le nombre de permutations alternants (montantes ou descendantes) de J1, n + 1K. On sait
qu’il y en a #PAM + #PAD = 2βn+1 . Effectuons une disjonction de cas sur la place de n + 1 dans la
liste. Avant l’entier n + 1 il y a un nombre k ∈ J0, nK d’entiers. Il y a nk façons de choisir une partie A à
k éléments dans {1, . . . , n}. Une fois les entiers qui sont situés avant n + 1 déterminés, les entiers situés
après sont entièrement déterminés. On pose B = J1, nK\A. Alors pour construire une liste alternante
de J1, n + 1K avec n + 1 à la k + 1-ème position il faut et il suffit de construire une liste alternante de
A et une liste alternante de B qui respectent la condition suivante : la liste de A est descendante ssi k
est pair et la liste de B est descendante ssi n − k est pair. En effet, puisque n + 1 est le maximum de
J1, n + 1K, l’entier a venant juste avant n + 1 doit être plus petit. Mais alors l’entier b venant avant a
doit être plus grand pour que la liste soit alternante. De même après n + 1. Ainsi, la parité de k et de
n − k impose le sens dans lequel part les P listes de A et B. Il y a βk listes de A et βn−k listes de B qui
conviennent. D’où la formule 2βn+1 = nk=0 nk βk βn−k .

n  
X n
Pour tout n > 1, 2βn+1 = βk βn−k .
k
k=0

36. On a α0 = β0 = 1 et α1 = β1 = 1 et les suites (αn ) et (βn ) vérifie la même relation de récurrence


(déterminées aux questions 5 et 35) à partir du rang 1, donc elles sont égales (par récurrence immédiate).

Pour tout n ∈ N, αn = βn .

III.B Permutations aléatoires


37. Puisque la loi avec laquelle on tire une permutation de Sn est la loi uniforme, la probabilité pn de
tirer une PAM vérifie : pn = #PAM
P#Ω n
= βn!n . À la question 8, nous avons déterminé que P le rayon de
αn n αn n
convergence de la série entière n! x était plus grand que π/2. En particulier, la série n 1 est
αn
absolument convergente et pn = n! tend vers 0.

8
lim pn = 0.
n→+∞

2.22n+2
D’après la question 30, α2n+1 ∼ π 2n+2
(2n + 1)! d’où

 2n+2
2
p2n+1 ∼ 2 .
+∞ π

38. Soit i ∈ J0, nK. Pour tout permutation σ ∈ Ωn on note Xi (σ) = {σ(1), . . . , σ(i)}. Nous allons voir
que Xi est une variable aléatoire sur les parties à i éléments de {1, . . . , k} de loi uniforme. Soit A
i!(n−i)!
une partie à i éléments de {1, . . . , n}. Alors P(Xi = A) = cas favorables
cas possibles = n! = n1 . L’évènement
(i)
{Mn > i} ∩ {Xi = A} signifie que les i premiers éléments de la liste (σ(1), . . . , σ(n) forme une PAM
de A. Il y en a βi (n − i)!. Donc P(Mn > i, Xi = A) = βi (n−i)!
n! . Cette probabilité ne dépend
P pas de A
donc lorsqu’on somme sur l’ensemble des valeurs que peut prendre Xi : P(Mn > i) = |A|=i P(Mn >
i, Xi = A) = ni βi (n−i)!

n! = pi .

Pour tout i = 0, . . . , n, P(Mn > i) = pi .


P+∞ Pn
une variable aléatoire X à valeur dans N on a E[X] =
39. PourP k=0 P(X > k) donc E[Mn ] = 0 P(Mn >
i) = n0 pi .

E[Mn ] = p0 + · · · + pn .

Pn βk Pn αk k sin 1+1
On a E[Mn ] = 0 k! = 0 k! 1 → g(1) = f (1) = cos 1 .

sin(1) + 1
lim E[Mn ] = .
n→+∞ cos(1)

∗ ∗ ∗ FIN ∗ ∗ ∗

9
SESSION 2019 PC

CONCOURS COMMUN Mines-Ponts

EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE PC


———————————————————–
MATHEMATIQUES II

Durée : 4 heures
——————————–

N.B. : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et la concision


de la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il
le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives
qu’il a été amené à prendre.

Les calculatrices sont interdites

Lorsqu’un raisonnement utilise le résultat d’une question précédente, il est demandé au


candidat d’indiquer précisément le numéro de la question utilisée.

1/ 4
Étude d’une série de fonctions

Le sujet est consacré à l’étude de quelques propriétés de dérivabilité de la fonction R : R → C définie,


pour tout x ∈ R, par :
X∞
sin(n2 x)
R(x) = .
n=1 n2

Notations
— On note ⌊x⌋ la partie entière d’un réel x.
— Soit (un )n∈Z une famille X
de nombres
X complexes indexée par l’ensemble Z des entiers relatifs.
Dans le cas où les séries un et u−n sont toutes deux convergentes, on pose :
n≥0 n≥1

X ∞
X ∞
X
un = un + u−n .
n∈Z n=0 n=1

I- Préliminaires
On établit dans cette partie quelques résultats utiles dans la suite du problème.

Q1. Montrer que la fonction R est bien définie et qu’elle est continue sur R.
Z +∞ sin(x2 )
Q2. Montrer que l’intégrale dx est convergente.
0 x2
Z r
+∞ sin(x2 ) π
Dans la suite du problème, on admet que dx = .
0 x2 2
Soit f : R → C une fonction continue par morceaux et intégrable. On pose, pour tout x ∈ R :
Z +∞
fb(x) = f (t)e−ixt dt.
−∞

Q3. Montrer que la fonction fb est bien définie, et continue sur R.

II - Étude de la dérivabilité de R en 0
Dans cette partie, on considère une fonction f : R → C, continue et telle qu’il existe un réel C > 0
tel que, pour tout t ∈ R,
C
|f (t)| ≤ .
1 + t2

Pour tout h > 0, on pose :



X
S(h) = h f (nh).
n=0

Q4. Justifier l’existence de S(h) pour tout h > 0.

2/ 4
On fixe h > 0, et on considère la fonction

φh : R+ −→ C    .
t
t 7−→ f h
h
Z +∞
Q5. Montrer que S(h) = φh (t) dt.
0

Q6. Montrer que, pour tous h ∈]0; 1] et t ∈ [1; +∞[, on a :


C
|φh (t)| ≤ .
1 + (t − 1)2

Q7. En déduire que Z +∞


S(h) −→ f (t) dt.
h→0 0

Q8. En déduire un équivalent de R(x) quand x tend vers 0 par valeurs strictement positives.
La fonction R est-elle dérivable en 0 ?

III - Formule sommatoire de Poisson


On note désormais C2π l’espace vectoriel des fonctions continues et 2π-périodiques de R vers C.
Si u est un élément de C2π , on pose, pour tout p ∈ Z
Z
1 2π
cp (u) = u(t)e−ipt dt.
2π 0

On admet le résultat suivant, que l’on pourra utiliser sans démonstration dans toute cette partie :
si u et v sont deux éléments de C2π qui vérifient cp (u) = cp (v) pour tout p ∈ Z, alors u = v.

On considère une fonction f : R → C, continue et telle qu’il existe des réels strictement positifs C1
et C2 tels que, pour tout t ∈ R et x ∈ R,
C1 C2
|f (t)| ≤ et |fb(x)| ≤ .
1 + t2 1 + x2

où la fonction fb a été définie à la question 3. On pose également, pour tout x ∈ R,


X X
F (x) = f (x + 2nπ) et G(x) = fb(n)einx .
n∈Z n∈Z

Q9. Montrer que la fonction F est bien définie, 2π-périodique et continue sur R.

Q10. Montrer que la fonction G est bien définie, 2π-périodique et continue sur R.

Q11. Montrer que G = 2πF .

En particulier, on a G(0) = 2πF (0), soit :


X X
fb(n) = 2π f (2nπ).
n∈Z n∈Z

3/ 4
Q12. Montrer que, pour tout réel strictement positif a, on a
 
X 1 X b 2nπ
f (na) = f .
n∈Z a n∈Z a

Cette égalité constitue la formule sommatoire de Poisson.

IV - Étude de la dérivabilité de R en π
On considère la fonction f : R → C définie par
 2

 eit − 1

 si t 6= 0
f (t) = t2 .




i si t = 0

Q13. Montrer que f est de classe C ∞ sur R. On pourra utiliser un développement en série entière.
2
Q14. Établir que f ′ (t) → 0 quand t → ±∞, et que f ′′ (t) = −4eit + O(t−2) quand t → ±∞.
Z +∞ 2
Q15. Montrer que l’intégrale I = eix dx est convergente.
−∞

b
Q16. Montrer que f(x) = O(x−2 ) quand x → ±∞.

On pose à présent, pour x ∈ R,


2
ein x ∞
X
F (x) = 2
.
n=1 n

Q17. En utilisant la formule sommatoire


√ de Poisson, montrer qu’il existe des nombres complexes a
et b tels que F (x) = F (0) + a x + bx + O(x3/2 ) quand x → 0 par valeurs strictement positives.

Préciser la valeur de b, et exprimer a en fonction de I.


(l’intégrale I a été définie à la question 15)

Q18. Exprimer, pour x ∈ R, F (x + π) en fonction de F (4x) et de F (x).

Q19. Déduire de ce qui précède que la fonction R est dérivable en π, et préciser la valeur de R′ (π).

FIN

4/ 4
MINES-PONTS MATH 2 PC 2019
PROPOSITION de CORRIGÉ
Partie I. Préliminaires
sin(n2 x)
1. Posons un (x) = pour n ∈ IN∗ et x ∈ IR, alors chaque fonction un est définie et
n2
1
continue sur IR. De plus, kun k∞,IR = 2 (terme général d’une série convergente), ceci
n X
prouve la convergence normale sur IR de la série de fonctions continues un , la fonction
n≥1
somme R est alors définie et continue sur IR.
sin(x2 )
2. La fonction v : x 7→ est continue sur IR∗+ , prolongeable par continuité en 0 en posant
x2
1 1
v(0) = 1, d’où son intégrabilité sur ]0, 1]. Pour x ≥ 1, on a v(x) ≤ 2 avec x 7→ 2
x x
intégrable sur [1, +∞[, donc v est aussi intégrable sur cet intervalle. Finalement, v est
Z +∞
sin(x2 )
intégrable sur IR∗+ , et l’intégrale généralisée dx est (absolument) convergente.
0 x2
3. Posons w(x, t) = f (t) e−ixt pour (x, t) ∈ IR2 . Alors t 7→ w(x, t) est continue par morceaux
sur IR, x 7→ w(x, t) est continue sur IR, et on a la domination w(x, t) = f (t) avec f
intégrable sur IR. Du théorème de continuité des intégrales à paramètre, on déduit l’existence
Z +∞
et la continuité sur IR de fˆ : x 7→ w(x, t) dt.
−∞

Partie II. Étude de la dérivabilité de R en 0


C X
4. De f (nh) ≤ 2 2 , on déduit la convergence absolue de la série f (nh), donc l’existence
n h +1
n≥0
de S(h).
5. L’application ϕh est continue par morceaux sur IR+ . En effet,
 
∀k ∈ IN ∀t ∈ kh, (k + 1)h ϕh (t) = f (kh) ,
 
donc ϕh est continue (car constante) sur kh, (k + 1)h . De plus,
∀k ∈ IN lim ϕh (t) = ϕh (kh) = f (kh) ;
t→(kh)+

∀k ∈ IN∗

lim − ϕh (t) = f (k − 1)h ,
t→(kh)
il y a donc une limite à gauche et une limite à droite finies en les points kh, k ∈ IN.
Z nh n−1
X Z (k+1)h n−1
X
Si n ∈ IN∗ , on a ϕh (t) dt = ϕh (t) dt = h f (kh) −→ S(h).
0 kh n→+∞
k=0 k=0
Par ailleurs, la fonction ϕh est intégrable sur IR+ car
  
t C
∀t ∈ IR+ ϕh (t) = f h ≤  2 ,
h t
1+ h2
h
C
et la fonction majorante, équivalente à t 7→ 2 en +∞, est intégrable sur IR+ . On peut donc
Z +∞ Z nh t
écrire ϕh (t) dt = lim ϕh (t) dt = S(h).
0 n→+∞ 0
 
t t 
6. Si h ∈]0, 1] et t ∈ [1, +∞[, alors h≥ − 1 h = t − h ≥ t − 1 ≥ 0, donc
h h
C C
ϕh (t) ≤  2 ≤ .
t 2
1 + (t − 1)2
1+ h
h
7. Soit (hn ) une suite de réels strictement positifs tendant vers 0, on va prouver par convergence
Z +∞
dominée que S(hn ) −→ f (t) dt, on en déduira par caractérisation séquentielle
n→+∞ 0
Z +∞
de la limite que lim S(h) = f (t) dt. On pourra supposer que hn ∈]0, 1], ce qui est
h→0 0
toujours vrai à partir d’un certain rang.
• Les fonctions ϕhn sont continues par morceaux sur IR+ .
• On a  
 t  t t
t − hn = − 1 hn ≤ hn ≤ hn = t
hn hn hn
    
t t
donc, par encadrement, lim hn = t, puis ϕhn (t) = f hn −→ f (t)
n→+∞ hn hn n→+∞

par continuité de f , on a donc convergence simple sur IR+ de la suite de fonctions ϕhn
vers la fonction continue f .
• Pour tout t ∈ IR+ et n ∈ IN, on a ϕhn (t) ≤ C, et pour t ≥ 1, on peut utiliser la
majoration démontrée en 6., on a finalement la domination
∀n ∈ IN ∀t ∈ IR+ ϕhn (t) ≤ α(t) ,
si 0 ≤ t ≤ 1

 C
avec α(t) = C , fonction continue et intégrable sur IR+ .
 si t≥1
1 + (t − 1)2
Le théorème de convergence dominée s’applique donc et conduit au résultat annoncé au
début de cette question.
2

 sin(t )
si t 6= 0
8. La fonction f : t 7→ t2 est continue sur IR.
1 si t = 0

t2 + 1
On a clairement (t2 + 1)f (t) = sin(t2 ) ≤ 1 si t 6= 0 (et aussi si t = 0), donc f
t2
satisfait les hypothèses posées en chapeau de cette partie II. Ainsi,
+∞ +∞ Z +∞
sin(n2 h2 )
  r
X X 1 2 π
S(h) = h f (nh) = h 1 + 2 2
= h + R(h ) −→+ f (t) dt = .
n=0 n=1
n h h h→0 0 2


r r
π πx
Donc R(h2 ) ∼ h lorsque h → 0+ . En posant h = x, on a R(x) ∼ lorsque
2 r 2
R(x) − R(0) R(x) π
x → 0+ . Donc = ∼ −→ +∞, et la fonction R n’est pas
x−0 x x→0+ 2x x→0+
dérivable en 0.
Partie III. Formule sommatoire de Poisson
C1
9. Pour n entier relatif et x réel, posons fn (x) = f (x+2nπ). On a alors fn (x) ≤ ,
X X (x + 2nπ)2 + 1
ce qui entraı̂ne la convergence absolue des séries fn (x) et f−n (x), donc l’existence
n≥0 n≥1
de F (x). On a, par décalage d’indice,
X  X
F (x + 2π) = f x + 2(n + 1)π = f (x + 2nπ) = F (x) ,
n∈Z n∈Z

la fonction F est donc 2π-périodique.


Il suffit alors de montrer la continuité de F sur le segment S = |0, 2π]. Chaque fonction fn
est continue sur S, et on a
C1 C1
∀x ∈ S ∀n ∈ IN fn (x) ≤ ≤ .
(x + 2nπ)2 + 1 4π 2 n2 + 1
Comme ce majorant est le terme général d’une série convergente
X indépendante de x, on a
prouvé la convergence normale de la série de fonctions fn sur S. On procède de même
n≥0
X
pour la série de fonctions f−n , en écrivant
n≥1

C1 C1
∀x ∈ S ∀n ∈ IN∗ f−n (x) ≤ ≤
(x − 2nπ)2 + 1 4π 2 (n − 1)2 + 1

et on a aussi la convergence normale sur S de cette série. Il en résulte la continuité de F


sur IR.
10. Pour n entier relatif et x réel, posons gn (x) = fˆ(n) einx . Alors chaque fonction gn est
continue sur IR et on a
C2
∀n ∈ Z ∀x ∈ IR gn (x) = fˆ(n) ≤ 2 ,
n +1
X X
ce qui donne directement la convergence normale sur IR des séries gn et g−n . Il en
n≥0 n≥1
résulte que G est bien définie et continue sur IR. Enfin, chaque fonction gn est 2π-périodique,
donc G aussi.
11. D’après la propriété admise en chapeau de cette partie, pour montrer l’égalité G = 2πF ,
il suffit de montrer que l’on a cp (G) = cp (2πF ), soit cp (G) = 2π cp (F ) pour tout p entier
relatif. Or,
Z 2π X Z 2π
1 ˆ 1 X ˆ
cp (G) = f (n) e i(n−p)t
dt = f (n) ei(n−p)t dt = fˆ(p)
2π 0 2π 0
n∈Z n∈Z
Z 2π
car ei(n−p)t dt = δn,p , l’interversion série-intégrale étant autorisée par la convergence
0 X
normale sur le segment [0, 2π] de la série de fonctions hn avec hn (t) = fˆ(n) ei(n−p)t ,
C2
on a en effet khn k∞ = fˆ(n) ≤ 2 .
n +1
D’autre part,
Z 2π X
1 X 2π
Z
1 −ipt
cp (F ) = f (t + 2nπ) e dt = f (t + 2nπ) e−ipt dt
2π 0 2π 0
n∈Z n∈Z
X
car la série de fonctions kn , avec kn (t) = f (t + 2nπ) e−ipt , converge aussi normalement
1 1
sur le segment [0, 2π] car kn (t) = f (t + 2nπ) ≤ ≤ pour n
(t + 2nπ)2 + 1 4n2 π 2 + 1
positif, et on adapte pour n négatif (cf. corrigé de la question 9.).
On obtient alors, par translation de la variable puis relation de Chasles,

1 X 2(n+1)π 1 X 2(n+1)π
Z Z
−ip(u−2nπ)
cp (F ) = f (u) e du = f (u) e−ipu du
2π 2nπ 2π 2nπ
n∈Z n∈Z

1
Z +∞ ˆ
f (p) cp (F )
= f (u) e−ipu du = = .
2π −∞ 2π 2π

On conclut que G = 2πF .


 at 
12. Posons g(t) = f . Alors g est continue sur IR et la fonction t 7→ (t2 + 1)g(t) est bornée

sur IR car elle est continue sur IR et bornée au voisinage de ±∞ en vertu de la majoration
t2 + 1
(t2 + 1)g(t) ≤ C1  2 .
at
+1

2π ˆ 2π 
Alors ĝ(x) = f x par un changement de variable linéaire dans l’intégrale de
a a
définition, et la fonction x 7→ (x2 + 1) ĝ(x) est aussi bornée pour des raisons similaires.
X X
On peut donc appliquer le résultat de la question 11., soit ĝ(n) = 2π g(2nπ), ce
n∈Z n∈Z
qui donne bien la relation
X 1 X ˆ 2nπ 
f (na) = f .
a a
n∈Z n∈Z

Partie IV: Étude de la dérivabilité de R en π


+∞ k +∞
X i X ik+1
13. Pour tout t réel (y compris pour t = 0), on a f (t) = t2k−2 = t2k . La
k! (k + 1)!
k=1 k=0
fonction f est développable en série entière sur IR, donc de classe C ∞ sur IR d’après le cours.
14. Pour t 6= 0, on calcule
2 2  2 2 
0 2i eit 2 eit − 1 00 it2 6i eit 6 eit − 1
f (t) = − , puis f (t) = −4e − + .
t t3 t2 t4
2 2
Comme eit = 1, on a immédiatement f 0 (t) → 0 et f 00 (t) = −4eit + O(t−2 ) lorsque
t → ±∞.
2
15. La fonction x 7→ eix est continue sur IR et paire, elle est donc intégrable sur le segment
[−1, 1] et, pour montrer la (semi)-convergence de l’intégrale proposée, il suffit de montrer
Z +∞
2
la convergence de l’intégrale eix dx. Or, si A ∈ [1, +∞[, le changement de variable
√ 1
x = t puis une intégration par parties donnent
A A2 A2 A2
eit i eit eit
Z Z  Z
ix2 i
e dx = √ dt = − √ − dt .
1 1 2 t 2 t 1 4 1 t3/2
eit
L’expression entre crochets tend vers 0 lorsque t tend vers +∞ et la fonction t 7→ 3/2 est
t
intégrable sur [1, +∞[ car O t−3/2 en +∞, chacun des deux termes issus de l’intégration


par parties admet donc une limite finie lorsque A tend vers +∞, ce qui prouve la convergence
de l’intégrale généralisée I.
16. Pour x réel non nul, on intègre par parties:
Z +∞  t→+∞ Z +∞
i i
fˆ(x) = f (t) e−ixt dt = f (t) e−ixt − f 0 (t) e−ixt dt
−∞ x t→−∞ x −∞

Le terme entre crochets est nul car lim f (t) = 0. On recommence:


t→±∞

Z +∞  t→+∞ Z +∞
i 1 0 1
fˆ(x) = − f 0 (t) e−ixt dt = f (t) e−ixt − f 00 (t) e−ixt dt .
x −∞ x2 t→−∞ x2 −∞

Le terme entre crochets est de nouveau nul car lim f 0 (t) = 0. Posons maintenant
t→±∞
2
r(t) = f 00 (t) + 4eit . La question 14. nous apprend que r(t) = O(t−2 ) en ±∞. Cette
fonction r, qui est continue sur IR, est donc intégrable sur IR. On obtient
Z +∞ Z +∞ Z +∞
ˆ 1 00 −ixt 4 i(t2 −xt) 1
f (x) = − 2 f (t) e dt = 2 e dt − 2 r(t) e−ixt dt .
x −∞ x −∞ x −∞
2
Z +∞ −i x4
2
−xt)
La mise sous forme canonique du trinôme t2 − xt montre que ei(t dt = I e .
−∞
Finalement,
!
Z +∞
1
fˆ(x) ≤ 2 4 |I| + r(t) dt ,
x −∞

ce qui montre que fˆ(x) = O(x−2 ) quand x → ±∞.


17. Les fonctions f et fˆ sont continues sur IR et sont O(t−2 ) en ±∞ (ce qui, pour une fonction
continue sur IR, entraı̂ne que t 7→ (t2 + 1)f (t) est bornée sur IR, et pareillement pour fˆ),
on peut
√ donc appliquer la formule sommatoire de Poisson obtenue dans la partie III. avec
a = x, on obtient
X √  1 X ˆ 2nπ 
f n x =√ f √ ,
x x
n∈Z n∈Z

soit
+∞ in2 x  +∞  
X e −1 1 ˆ
X
ˆ 2nπ 
i+2 =√ f (0) + 2 f √
n=1
n2 x x n=1
x
en séparant les termes pour n = 0 et en remarquant que la fonction f est paire, et fˆ aussi
en conséquence. Poursuivons:
+∞
2  fˆ(0) 2 X ˆ 2nπ 
i + F (x) − F (0) = √ + √ f √
x x x n=1 x
soit

x ˆ i √
F (x) = F (0) + f (0) − x + x s(x) ,
2 2
+∞ 
X 2nπ 
avec s(x) = fˆ √ . Il reste à prouver que s(x) = O(x) lorsque x → 0+ . Or, il existe
n=1
x
C  2nπ  C Cx
C > 0 tel que fˆ(t) ≤ 2 pour tout réel t, ainsi fˆ √ ≤ ≤ 2 2 , puis
t +1 x 4n2 π 2 4n π
1+
+∞  2nπ  +∞ x
X C X 1 
s(x) ≤ fˆ √ ≤ x ,
n=1
x 4π 2 n=1 n2

fˆ(0) √ i
ce qui suffit. On a donc F (x) = F (0) + x − x + O(x3/2 ), soit le développement
Z2 +∞ 2
i fˆ(0) 1
demandé avec b = − et a = = f (t) dt. On peut exprimer cette intégrale
2 2 2 −∞
en fonction de I: en effet, le calcul de f 0 réalisé à la question  14. montre que
2 2
tf 0 (t) = 2i eit − 2f (t), ce que l’on peut écrire sous la forme f (t) + f (t) + t f 0 (t) = 2i eit ,
puis en intégrant de −∞ à +∞ (toutes les fonctions sont intégrables sur IR),
Z +∞ Z +∞
+∞ 2
eit dt ,

f (t) dt + t f (t) −∞ = 2i
−∞ −∞

soit (le terme entre crochets est nul): fˆ(0) = 2iI, puis a = iI.
+∞ in2 (π+x) +∞ in2 π in2 x
X e X e e
18. On a F (π + x) = 2
= 2
. Or, l’entier n2 est de même parité que
n=1
n n=1
n
2
n, donc ein π = (−1)n . En séparant les termes d’indices pairs et impairs (la série est
absolument convergente), on écrit
+∞ i4p2 x +∞ i(2p+1)2 x
X e X e
F (π + x) = −
p=1
4p2 p=0
(2p + 1)2
1  1  1
= F (4x) − F (x) − F (4x) = F (4x) − F (x) .
4 4 2

19. On a R(x) = Im F (x) . Or, la fonction F admet un développement limité à l’ordre 1
“au voisinage à droite” du point π puisque, des questions 17. et 18., on tire, pour x > 0,
1 √   √ 
F (π + x) = F (0) + 2a x + 4bx + O(x3/2 ) − F (0) + a x + bx + 0(x3/2 ) ,
2
1 1 i
d’où F (π + x) = − F (0) + bx + o(x) = − F (0) − x + o(x) et, en prenant la partie
2 2 2
1
imaginaire, R(π + x) = − x + o(x) lorsque x → 0+ . Enfin, la fonction x 7→ R(π + x)
2
1
étant impaire, on conclut que R(π + x) = − x + o(x) lorsque x → 0. Donc R admet
2
un développement limité à l’ordre 1 au point π, et est donc dérivable en ce point avec
1
R0 (π) = − .
2

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