Hypertension Portale
Hypertension Portale
Hypertension Portale
Hypertension portale
Définir une hypertension portale
Préciser l’épidémiologie et décrire la physiopathologie
Décrire les risques de complications aiguës, les éléments de
gravité en régulation médicale et en structures d’urgence
Exposer les étiologies, les stratégies diagnostiques,
thérapeutiques, et de recours aux spécialistes
M. RUDLER
Points essentiels
■ L’hypertension portale (HTP) est définie par un gradient de pression porto-sus-
hépatique supérieur à 5 mmHg.
■ La principale cause d’HTP en France est la cirrhose alcoolique.
■ Les principales complications de l’HTP sont l’hémorragie digestive par rupture
de varices œsophagiennes (RVO), l’ascite et l’encéphalopathie hépatique (EH).
■ L’hémorragie digestive est la première cause de décès au cours de la cirrhose.
■ Le traitement de la RVO repose sur la ligature endoscopique, le traitement
vasoactif et l’antibiothérapie prophylactique.
■ Au cours de la RVO sur cirrhose, il faut probablement avoir comme objectif
d’hémoglobine un taux entre 7 et 8 g/dL.
■ La prise en charge de la RVO a été révolutionnée par la mise en place des
shunts porto-systémiques par voie transjugulaire (TIPS).
■ La mise en place des TIPS majore parfois le risque de survenue d’une EH.
■ Il n’existe pas de traitement spécifique de l’EH.
■ La prise en charge de l’infection spontanée du liquide d’ascite (ISLA) est une
urgence et repose sur une antibiothérapie associée à une perfusion
d’albumine.
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1. Physiopathologie de l’HTP
En France, la principale cause d’HTP est la cirrhose alcoolique. D’autres causes
beaucoup plus rares peuvent être responsables d’HTP sans cirrhose : par bloc
infrahépatique (thrombose porte, compression extrinsèque de la veine porte, par
bloc intra-hépatique (maladies de la micro-circulation intrahépatique, bilharziose,
intoxication vitamine A, etc.) ou par bloc suprahépatique (thrombose des veines
sus-hépatique ou syndrome de Budd-Chiari).
Au cours de la cirrhose, l’HTP résulte de 2 phénomènes : une augmentation du flux
portal et une augmentation des résistances intrahépatiques. L’augmentation des
résistances est liée d’une part à un phénomène structurel (compression vasculaire
secondaire à la présence de nodules de régénération) et dynamique (augmentation
du tonus vasculaire par diminution de la production de monoxyde d’azote). L’HTP
entraîne la formation de collatérales, dont les principales sont les VO. L’HTP peut
être évaluée au moyen du gradient de pression hépatique, qui consiste en une
mesure de la pression dans les veines sus-hépatiques de 2 façons : en positionnant le
cathéter dans une veine sus-hépatique (pression sus-hépatique libre), et en poussant
le cathéter jusqu’aux sinusoïdes ou en gonflant un ballonnet (pression sus-
hépatique bloquée). Le gradient de pression hépatique est la différentielle entre les
pressions sus-hépatiques bloquée et libre. Cette mesure part du postulat selon
lequel la pression sus-hépatique bloquée reflète la pression dans les sinusoïdes, et
n’est donc pas applicable en cas d’HTP pré-sinusoïdale. Lorsque l’HTP est supérieure
à 10 mmHg, il y a un risque de développement de complications de l’HTP (ascite,
VO). Lorsque le gradient est supérieur à 12 mmHg, il existe un risque de RVO.
Les principales complications de l’HTP sont la RVO, l’ascite, l’infection du liquide
d’ascite et l’encéphalopathie hépatique (EH).
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2.2.4. L’antibiothérapie
Les malades atteints de cirrhose et présentant une hémorragie digestive ont un
risque majeur de présenter une infection. Entre 30 et 40 % des malades
hospitalisés pour une hémorragie digestive haute ont ou vont développer une
infection dans la semaine qui suit l’épisode hémorragique (9). Ces infections,
souvent sévères, sont associées à une récidive hémorragique précoce et à une plus
grande mortalité (9). Le mécanisme physiopathologique principalement en cause
est la translocation bactérienne : elle est favorisée par une pullulation bactérienne,
associée à une perméabilité anormale de la paroi intestinale, entraînant un
passage de germes digestifs vers les ganglions lymphatiques mésentériques, puis
dans le sang et éventuellement dans l’ascite. Au cours de l’hémorragie digestive
sur cirrhose, une antibiothérapie prophylactique de courte durée entraîne une
diminution du taux d’infection et une amélioration de la survie (10). Le traitement
recommandé est la norfloxacine PO, à la dose de 400 mg 2 fois par jour pendant
7 jours, et la ceftriaxone chez les malades les plus sévères (6).
2.3.1. L’ascite
L’ascite est définie comme étant un épanchement liquidien intrapéritonéal non
sanglant. Le diagnostic positif est la plupart du temps évident, en rapport avec une
augmentation du périmètre abdominal. À la percussion, on retrouve une matité
diffuse. En cas d’ascite de faible abondance, il existe une matité déclive des flancs.
Les complications sont : l’infection du liquide d’ascite (ISLA), la hernie ombilicale,
la rupture de l’ombilic, l’insuffisance respiratoire.
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des doses maximales de diurétiques ou s’il survient une insuffisance rénale ou une
hyponatrémie. Il faut dans ce cas discuter de ponctions itératives ou de la pose
d’un TIPS, voire d’une greffe dans un centre de transplantation hépatique.
3. Conclusion
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