Guide PM
Guide PM
Guide PM
PROfil
Lcinquantaine
a profession de physicien médical est peu connue. Apparue en France il y a une
d’années, elle comprend aujourd’hui plus de 600 professionnels qui
PROfil
travaillent au quotidien aux côtés des médecins spécialistes de radiothérapie,
radiologie et médecine nucléaire, pour les aider à optimiser l’utilisation des
rayonnements ionisants dans la lutte contre le cancer et dans les actes médicaux
à visée diagnostique ou thérapeutique.
Bénéficiant d’une formation scientifique de haut niveau, les physiciens médicaux
sont par définition au carrefour de la médecine et de la physique. Ils ont du mal
à trouver leur place dans la classification des métiers et ne sont pas actuellement
reconnus en tant que professionnels de santé. De fait, ce n’est qu’à la suite des
graves accidents de radiothérapie survenus en France il y a quelques années, que
les pouvoirs publics ont pris la mesure de l’importance de cette profession et du
Imprimé en France
ISBN : 978-2-7598-0594-5
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous
pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part,
que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d’exemple et d’illustration, « toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette
représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une
contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
© EDP Sciences 2012
Préambule
Pr Agnès Buzyn
Présidente de l'Institut National du Cancer
Juin 2012
iii
Sommaire
Préface ix
Liste des tableaux xiii
Liste des figures xvii
Abréviations utilisées xix
Méthodologie de rédaction du guide xxv
Introduction 1
Objectifs du guide 1
Public visé 4
Organisation générale du guide 4
Chapitre 1 • La profession de physicien médical 7
1.1 La physique médicale en France 7
1.1.1 Points de repère historiques 7
1.1.2 Évolution de la profession de physicien médical 10
1.1.3 Évolution de la formation en physique médicale 11
1.1.4 Évolution de la réglementation 13
v
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
vi
Sommaire
vii
Préface
ix
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
x
Ont participé à cet ouvrage
1. Pour préserver l’indépendance des membres du groupe de lecture, ne sont mentionnées que les
appartenances à des organismes institutionnels qu’ils représentent ou à des pays européens autres
que la France.
Remerciements
Nous tenons à remercier, pour leurs remarques et leur contribution à la rédaction
de cet ouvrage, les personnes suivantes :
Aurélien Bouëtté, Stephen Breen, André Bridier, Bruno Chauvenet, Jean Chavaudra,
Isabelle Gardin et Karine Herlevin
Liste des tableaux
xiii
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Tableau 1.8 : Tableau synthétique des principales missions des physiciens médicaux
en tant que spécialistes de la physique et de la métrologie des rayonnements 30
Tableau 1.9 : Ordres de grandeur des doses délivrées et ordres de grandeur
des incertitudes considérées comme acceptables en fonction du domaine
d’application médicale des rayonnements ionisants 32
Tableau 1.10 : Grandeurs utilisées en France pour fixer les niveaux de référence
diagnostiques 35
Tableau 1.11 : Étapes conduisant à la détermination de la dose en radiothérapie
externe et incertitudes standard relatives estimées (k=1) pour les faisceaux
de photons de haute énergie 37
Tableau 1.12 : Exemples d’éléments influençant la qualité de l'image 44
Tableau 1.13 : Principaux critères physiques permettant d’apprécier
les performances des systèmes d’imagerie 45
Tableau 1.14 : Liste des principales formations dans lesquelles le physicien
médical devrait être impliqué 49
Tableau 1.15 : Exemples de thèmes de recherche dans lesquels les physiciens
médicaux sont impliqués 51
Tableaux 1.16 a,b,c : Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les
physiciens exerçant dans un centre de soins 63
Tableau 1.17 : Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les activités
de recherche des physiciens médicaux 66
Tableau 1.18 : Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les activités
d’enseignement et de formation des physiciens médicaux 67
Tableau 1.19 : Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les résidents
de physique médicale 69
Tableau 1.20 : Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les physiciens
médicaux exerçant en milieu industriel ou au sein d’une société de service 70
Tableau 2.1 : Interprétation des 8 principes de base de la norme ISO 9001 dans
le contexte d’une structure de physique médicale 77
Tableau 2.2 : Les différentes approches de la sécurité 83
Tableau 2.3 : Critères de certification HAS les plus pertinents pour les activités
de physique médicale 90
Tableau 3.1 : Avantages et inconvénients des différentes formes de registres 101
Tableau 3.2 : Principaux registres utilisés dans le cadre des activités de physique
médicale 102
Tableau 3.3 : Règles générales pour l’archivage des données relatives aux
équipements et aux patients 105
Tableau 3.4 : Données relatives à la physique médicale. Archivage et partage
des responsabilités 107
Tableau 3.5 : Exemples d’indicateurs relatifs à l’activité de physique médicale 108
Tableau 3.6 : Interprétation des écarts de dose significatifs donnant lieu
à déclaration des événements significatifs de radioprotection impliquant
des patients 112
xiv
Liste des tableaux
xv
Liste des figures
xvii
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
xviii
Abréviations utilisées
xix
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
xx
Listes des abréviations
xxi
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
LO Learning Outcomes
MeaH Mission nationale d'expertise et d'audit hospitalier (intégrée dans l'ANAP depuis
2009)
MEDEC Canada’s Medical Device Technology Companies
MIGAC Missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation
MN Médecine nucléaire
MNdg Médecine nucléaire à visée diagnostique
MNth Médecine nucléaire à visée thérapeutique
MPE Medical Physics Expert
MRA Mutual Recognition Arrangement
MSP Maîtrise statistique des processus (voir SPC)
NEA National Education Association
NEMA National Electrical Manufacturers Association
NF Normes françaises
NRD Niveaux de référence diagnostiques
NTCP Normal Tissue Complication Probability
PACS Picture Archiving and Communication System
PCR Personne compétente en radioprotection
PDCA Plan – Do – Check – Act
PDL Produit dose.longueur
PDS Produit dose.surface
PEP Pratique exigible prioritaire
PKS Produit kerma.surface (voir PDS)
PMMA Polyméthacrylate de méthyle (Plexiglas)
POPM Plan d'organisation de physique médicale
PSRPM Personne spécialisée en radiophysique médicale
PUI Pharmacie à usage intérieur
R&D Recherche et développement
RD Radiodiagnostic
REX Retour d'expérience
ROC Receiver Operating Curve
RT Radiothérapie
RVS Record and Verify System
RX Rayons X
SFMN Société française de médecine nucléaire
SFPH Société française des physiciens d'hôpital (voir SFPM)
SFPM Société française de physique médicale (remplace la SFPH depuis 1999)
SFR Société française de radiologie
SFRO Société française de radiothérapie oncologique
SIH Système d'information hospitalier
xxii
Listes des abréviations
xxiii
Méthodologie
de rédaction du guide
xxv
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU i Principales phases suivies pour la rédaction du guide (selon la méthodologie du consensus
formalisé).
Tâche Période
Constitution par la SFPM d’un groupe de pilotage de 8
courant 2009
personnes
Phase de rédaction d’une version préliminaire du guide,
impliquant plusieurs réunions du groupe de pilotage janvier – juillet 2011
Suivi assuré par l’ASN et l’INCa
Formulation par le groupe de pilotage de propositions soumises
août 2011
à l’avis d’un groupe de cotation de 15 personnes
Cotation des propositions en deux tours, séparés par une
septembre – novembre 2011
réunion de discussion
Après intégration des avis du groupe dans le guide, soumission
février 2012
du document à un groupe de relecture
Prise en compte des remarques et rédaction finale mars 2012
Envoi du document à l’ensemble des groupes pour recueillir les
avril 2012
ultimes remarques
xxvi
Introduction
Objectifs du guide
La physique médicale (medical physics) se rapporte principalement à l’utilisation
des rayonnements ionisants à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. Cette utili-
sation constitue un apport majeur au dispositif national de santé. Elle a à son actif,
tous les ans, l’exploration diagnostique de plusieurs dizaines de millions de patients
et la guérison de près de 100 000 patients atteints de cancer. Lors de cette utilisa-
tion, compte tenu de la nécessité pour les médecins spécialistes de contrôler précisé-
ment la quantité de rayonnement permettant d’obtenir le résultat recherché en fai-
sant courir un minimum de risque au patient (principe d’optimisation), une
profession s’est développée au niveau international, celle de physicien médical ou
radiophysicien. Elle est exercée par des scientifiques non médecins, qui ont acquis
une compétence spécifique et qui jouent un rôle important dans la qualité et la sécu-
rité des soins, pour tout ce qui touche aux aspects scientifiques et techniques de l’uti-
lisation des rayonnements ionisants.
En France cette profession est réglementée par l’arrêté du 19 novembre 20041
« relatif à la formation, aux missions et aux conditions d’intervention de la personne
1. Modifié par les arrêtés du 18/03/ 2009, du 19/06/2009 et du 20/07/2009, puis abrogé partiel-
lement et complété par l’arrêté du 6/12/2011.
1
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
2. Cette appellation (PSRPM) a été introduite dans les textes réglementaires français à partir du
terme « medical physics expert » qui figurait dans la directive européenne 97/43. Elle correspond
au titre officiel donné à ceux qui exercent la profession. Néanmoins, conformément aux recom-
mandations européennes, dans la suite de ce rapport nous utiliserons la dénomination de physicien
médical ou plus simplement physicien.
2
Introduction
Personne Spécialisée en
Personne Compétente en
Radiophysique Médicale
Radioprotection (PCR)
(PSRPM)
3
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
matérielles sont réunies pour que ces bonnes pratiques puissent être mises en
œuvre.
Ce guide, à visée généraliste, ne précise pas les modes opératoires recommandés dans
l’exécution de tâches spécifiques à telle ou telle spécialité ou sous-spécialité ; il sou-
ligne toutefois l’importance de se référer, aussi souvent que possible, à des recom-
mandations publiées à l’échelle nationale ou internationale et de se tenir constam-
ment à jour de ses connaissances dans le cadre d’une formation continue.
Bien qu’il soit par nature non opposable, il faut prendre conscience du rôle que
pourrait jouer ce guide au titre de référence des bonnes pratiques, en cas de dysfonc-
tionnement grave impliquant des physiciens médicaux ; dans ce cas, il est clair que
les bonnes pratiques considérées seraient à replacer dans le contexte des connaissances
et des savoir-faire au moment où le guide a été rédigé.
Public visé
Ce guide est avant tout destiné aux physiciens médicaux exerçant dans un centre de
soins. Il vise en particulier ceux qui débutent dans la profession et devrait être porté
systématiquement à la connaissance des étudiants qui sont en formation profession-
nelle. D’une manière plus générale, il peut intéresser tous les étudiants qui envisa-
gent de s’orienter vers cette spécialité et veulent en savoir plus sur le métier de phy-
sicien médical. Ce guide concerne également les physiciens médicaux qui ont choisi
de travailler dans le cadre d’une société de service fournissant des prestations aux éta-
blissements de santé. Le cas des physiciens médicaux exerçant en milieu industriel,
impliqués dans la recherche ou ayant des activités commerciales, est aussi considéré,
notamment pour ce qui relève des principes de bonne conduite professionnelle.
Au-delà des physiciens médicaux, ce guide devrait intéresser leurs collègues, méde-
cins spécialistes, manipulateurs, techniciens… qui travaillent au quotidien avec eux.
Il devrait permettre de mieux définir les rôles respectifs des différents intervenants
et aider à bâtir en commun des schémas d’organisation propres à assurer la qualité
et la sécurité des soins.
4
Introduction
médical pour qu’il puisse exercer de manière responsable son activité profession-
nelle.
– Le troisième chapitre est consacré aux recommandations de bonne pratique de
la physique médicale. Après quelques recommandations générales sur les
méthodes de travail, des indications plus précises sont données pour chacune des
deux facettes principales de l’activité des physicien médicaux : la maîtrise des
équipements et la contribution à la prise en charge des patients.
Le lecteur trouvera en annexe quelques documents de référence et quelques
exemples susceptibles d’aider le physicien médical dans sa pratique professionnelle.
Une bibliographie substantielle et des liens Internet utiles sont également mis à sa
disposition.
Enfin, un glossaire regroupe les définitions d’un certain nombre de termes. Ces
termes figurent en italique dans le texte de ce guide.
5
La profession de physicien
médical
1. Duck, F. “A history of Medical Physics. The start of medical physics: 1779 -1794”, SCOPE,
March 2011, 46-49, http://www.scopeonline.co.uk/pages/articles/medphys/medphys.shtml
7
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 1.1 Quelques points marquants de l’évolution de la Physique Médicale en France entre
1953 et 2007.
8
1.1 La physique médicale en France
9
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
2. On pouvait y lire, 5 ans avant l’accident d’Épinal, écrit en caractères gras : « 90 % des centres
de traitement du cancer par radiothérapie ne travaillent pas dans des conditions sécuritaires pour
les traitements de routine ».
3. Augmentation de la dose efficace moyenne par habitant de 0,83 à 1,3 mSv entre 2002 et 2007,
liée à une augmentation significative du nombre d’actes de scanographie et de médecine nucléaire
(IRSN 2010).
4. Le nombre d’ETP (équivalents temps plein) physicien médical exerçant en radiothérapie à la fin
2010, serait de 491 (d’après rapport d’enquête 2011 de l’observatoire national de la radiothéra-
pie) :
http://www.e-cancer.fr/component/docman/doc_download/8049-observatoire-national-radio-
therapie-2010
5. Ce qui implique, depuis l’arrêté du 26/10/2005 (modifié par l’arrêté du 13/01/ 2006), une for-
mation spécifique complémentaire.
10
1.1 La physique médicale en France
6. Ce montage, un peu compliqué sur le plan géographique, avait été rendu nécessaire par l’impos-
sibilité de trouver des accords au niveau local entre faculté de médecine et faculté des sciences, cha-
cune voyant d’un « mauvais œil » la présence de « corps étrangers » au sein de l’équipe enseignante.
7. Cf. arrêté du 6/12/2011 et circulaire DGOS/RH1/2011/305 du 28/07/2011.
8. La dénomination de résident de physique médicale est introduite dans ce guide par transposition du
terme anglais resident, utilisé par exemple dans les documents de l’AIEA consacrés à la formation clinique
des physiciens médicaux (IAEA Training Course Series n° 37, 47 et 50). Toutefois, par assimilation au
statut des médecins, on peut préférer la dénomination d’interne de physique médicale retenue dans les ver-
sions françaises des guide de l’AIEA (2012), qui se justifierait d’autant plus que, comme pour les internes
de médecine, on accède à cette formation par un concours.
11
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
au niveau national et redistribué par les Agences Régionales de Santé (ARS)9. Les
établissements qui participent à la formation des résidents de physique médicale per-
çoivent une aide financière destinée à reconnaître et compenser le temps consacré
à l’encadrement.
Alors qu’à sa création, l’entrée au DQPRM était automatique pour tous les étu-
diants provenant des masters habilités, compte tenu de la multiplication des masters
et en dépit de l’augmentation du nombre de postes proposés, il est devenu indispen-
sable de faire une sélection à l’entrée du DQPRM. Un concours a donc été mis en
place en 2006. Ce concours concerne essentiellement les étudiants formés par les
masters habilités, mais depuis 200910 il est aussi ouvert, après examen de leur dos-
sier, à tous ceux qui peuvent justifier d’un niveau au moins équivalent et d’une
bonne connaissance des bases de la physique médicale. En 2011, environ 100 places
étaient ouvertes pour l’ensemble des étudiants au plan national. Les modalités pra-
tiques et le cahier des charges de la formation ont été précisés dans l’arrêté PSRPM
du 6 décembre 2011.
Les grandes lignes de la formation actuelle préparant à la profession de physicien
médical sont illustrées sur la Figure 1.1.
FORMATION FORMATION
UNIVERSITAIRE PROFESSIONNELLE
MASTER de
LICENCE de physique
physique médicale DQPRM
(bac + 3) (bac + 6)
(bac + 5) Concours
180 – 240 ECTS cours 2 mois Examen
d’entrée
d entrée PSRPM
stage 6 à 9 mois + stage clinique naonal
EQF niveau 6 naonal
90– 120 ECTS 12 mois
EQF niveau 7
Sur ce schéma figurent à titre indicatif les équivalences en crédits européens (ECTS)
et les niveaux de qualification selon les critères du Cadre Européen de Certification
(European Qualification Framework). On peut noter que la formation actuelle est
9. Voir par exemple l’annexe 2 de la circulaire DGOS du 8/12/2010 relative à la campagne tarifaire
2010 des établissements de santé.
10. Cf. arrêté du 18/03/2009 modifiant l’arrêté du 19/11/2004.
12
1.1 La physique médicale en France
13
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
14
1.2 Contexte réglementaire
15
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
16
1.2 Contexte réglementaire
Ces obligations spécifiques, régies par des décrets et leurs textes d’application,
dépendent directement de 3 tutelles administratives qui sont indiquées sur la Figure 1.2.
Figure 1.2 Articulation générale des tutelles administratives, directes et indirectes, relatives à
l’utilisation médicale des rayonnements ionisants.
17
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
15. Cf. arrêté du 26/10/2005 relatif aux modalités de formation de la PCR, modifié par l’arrêté du
13/01/2006 qui dispense le physicien médical du module théorique (mais pas du module régle-
mentation !).
18
1.2 Contexte réglementaire
19
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
17. L’arrêté du 6/12/2011 prévoit, sous certaines conditions, la possibilité pour une personne for-
mée ayant été autorisée à exercer à l’étranger, d’exécuter en France « des actes professionnels de
manière temporaire et occasionnelle ». Il faut pour cela qu’elle dépose un dossier et effectue une
déclaration auprès d’un préfet de département avant la première « prestation de service ».
20
1.2 Contexte réglementaire
TABLEAU 1.2 Obligations réglementaires de recours aux services des physiciens médicaux.
(a) En radiothérapie externe, pendant une période transitoire correspondant au délai réglemen-
taire de mise en conformité de l’établissement titulaire de l’autorisation, si la structure de phy-
sique comprend au moins un équivalent temps plein de PSRPM, la présence peut être assurée par
un « aide physicien » (à l’exclusion des manipulateurs assurant le traitement) ; au-delà de cette
période, il faut recourir à une « personne ayant le même niveau de qualification » qu’un physicien
– en pratique un autre physicien qualifié ; les modalités pratiques de ces situations particulières
impliquant d’autres centres (veille, suppléance) doivent faire l’objet de conventions formelles qui
sont communiquées à l’ARS et à l’ASN (décret du 29/07/2009 et arrêté du 20/07/2009).
21
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 1.3 Renseignements à fournir à l'ASN pour les différents types d’installations, lors des décla-
rations et demandes d’autorisation.
Types de régime
Types d’installation Renseignements
code formulaire(a)
Radiologie convention- note(b) précisant les modalités retenues déclaration
nelle ou interventionnelle pour faire appel en tant que de besoin à DEC-GX
une personne spécialisée en radiophy-
sique médicale ainsi que la nature de ses
activités
Scanographie même note que ci-dessus + nom d’un autorisation
physicien en précisant s’il est ou non MED-SA-04
salarié de l’établissement + précision
temps plein ou temps partiel (nombre
d’heures/mois)
Médecine nucléaire nom et diplôme (qualification) d’un autorisation
physicien et note(b) précisant le MED-MN-05
nombre, la durée et la nature des vaca-
tions assurées chaque mois
Curiethérapie ou liste et diplômes de tous les physiciens autorisation
radiothérapie externe affectés à l’installation et durée des MED-CT-03
vacations de chaque physicien (à inter- MED-RT-04
préter comme le temps consacré spécifique-
ment à l’installation qui fait l’objet de la
demande) + note(b) précisant la nature
des activités du (ou des) physicien(s)
attaché(s) à l’installation
22
1.2 Contexte réglementaire
Radioprotection
des patients
Qualité des
soins
Sécurité des
équipements
Figure 1.3 Schéma général des relations entre les différentes exigences servant de base à la
réglementation.
– La qualité des soins est un concept large qui couvre l’ensemble du processus de
prise en charge du patient.
– La radioprotection des patients vise à « réduire les effets nocifs des rayonne-
ments ionisants ». C’est une des composantes de la qualité du traitement.
– La sécurité des équipements implique le maintien des performances, la traçabi-
lité, la prévention des accidents. Elle contribue à la radioprotection.
Le respect de ces 3 exigences passe par le respect de toutes les réglementations asso-
ciées, ce qui introduit des difficultés dans la mise en place des procédures et des
calendriers.
L’essentiel des réglementations en rapport avec l’exercice professionnel des physi-
ciens est rassemblé dans le code de la santé publique (CSP). Le CSP est un docu-
ment comportant plusieurs milliers d’articles classés hiérarchiquement et repérés par
un numéro conventionnel de type « N p l t c - s » où la signification des symboles
utilisés figure en première ligne du Tableau 1.4.
TABLEAU 1.4 Convention utilisée pour la numérotation des articles du code de la santé publique (et
des autres codes).
23
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Dans le code de la santé publique, les chapitres qui concernent plus directement les
physiciens médicaux sont répertoriés dans le Tableau 1.5.
TABLEAU 1.5 Numérotation des articles du CSP qui concernent plus directement les physiciens médi-
caux (s’applique à la partie législative [L] et réglementaire [R ou D]).
Partie Livre Titre Chapitre
1- Protection générale 1- Protection des per- 5- Prévention des 1- Mesures de protec-
de la santé sonnes risques tion
3- Santé et environne- 3- Prévention des 3- Rayonnements
ment risques sanitaires ionisants
5- Produits de santé 2- Dispositifs médi- 1- Dispositifs médi- 2- Matériovigilance
caux et autres pro- caux
duits
3- L’AFSSAPS - -
4- Dispositions 6- Dispositifs médi- 1- Dispositifs médi-
pénales caux et autres pro- caux
duits
6- Établissements et 1- Établissements de 2- Équipement sani- 2- Autorisations
services de santé santé taire
3- Conditions
d’implantation et
matériel lourd
4- Conditions tech-
niques de fonction-
nement
24
1.2 Contexte réglementaire
TABLEAU 1.6 Principales exigences réglementaires intervenant dans l’exercice professionnel des phy-
siciens médicaux.
Spécialités Références Références
Domaines Tâches
(a) réglementaires dans ce guide
Autorisation RD Déclaration ou CSP L1333-4 Tableau 1.3
d’installations demande d’autorisa- CSP R1333-19 3.3.2
et de soins tion CSP R1333-22
MN Autorisation de CSP L1333-4 Tableau 1.3
Cth détention de sources CSP R1333-23 à 43 3.3.2
Circuit des sources CSP R1333-45 à 54
radioactives
Cth Prolongation de la arrêté du
Dos durée d’utilisation 23/10/2009
des sources scellées
RT Autorisation accélé- CSP L1333-4 Tableau 1.3
rateur CSP R1333-23 à 43 3.3.2
RT Autorisations de CSP L6122-1 Tableau 1.7
soins en cancérologie CSP R6122-25 3.3.2
délivrées par les CSP R6123-87 et 3.3.4
ARS : respect des 18 88 3.4
critères définis par CSP R6123-93
l’INCa
Principes généraux tout Plan d’Organisation arrêté 19-11-2004 3.2.3
et organisation de la Physique Médi-
cale (POPM)
tout Application du prin- CSP R1333-59 à 72 1.3.3
cipe d’optimisation 3.4
lors de l’exposition
aux rayonnements
tout Obligation de main- CSP R5212-25 à 35 1.3.5
tenance et de CQ 3.3.7
ou décret
2001-1154
arrêté 03-03-2003
RT Obligation spécifique arrêté 22-01-2009
de mise en place d’un
système d’assurance
de la qualité
Choix des RT Implication du phy- arrêté 06-12-2011 3.3.2
équipements sicien et recomman- recommandations
dations AFSSAPS sur recette (mars
2008)
25
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
26
1.2 Contexte réglementaire
Le Tableau 1.7 regroupe, parmi les critères d’agrément exigés à partir de 2011 pour
pouvoir pratiquer la radiothérapie externe20 (appelés couramment « critères
INCa »), ceux qui sont le plus directement en relation avec les activités et les respon-
sabilités du physicien médical. Des critères comparables ne se retrouvent pas pour
les autres spécialités dans lesquelles les physiciens médicaux sont impliqués.
TABLEAU 1.7 Sélection, parmi les critères INCa d’autorisation pour la radiothérapie externe, de ceux
qui sont le plus directement liés aux activités et responsabilités du physicien médical.
n° Critères
4 Pendant la durée de l’application des traitements aux patients, un médecin
spécialiste en radiothérapie et une personne spécialisée en radiophysique
médicale sont présents dans le centre.
7 Un plan de formation pluriannuel incluant la formation à l’utilisation des
équipements est mis en place pour tous les professionnels des équipes de
radiothérapie.
8 Le centre de radiothérapie tient à jour la liste des personnels formés à
l’utilisation de ses appareils de radiothérapie.
10 Pour la préparation des traitements, le centre de radiothérapie utilise l’image-
rie tridimensionnelle. À cet effet il dispose d’un scanner dédié, ou, à défaut,
d’un accès à des plages horaires dédiées à l’activité de préparation des
traitements.
11 Les logiciels de calcul et de planification des doses prennent systématique-
ment en compte les mesures des faisceaux validées dans le centre.
12 Une vérification du nombre des unités moniteur est effectuée par un
deuxième système de calcul pour chaque faisceau avant traitement.
13 Les paramètres de traitement sont enregistrés et vérifiés par un système
informatique dédié.
14 L’ensemble des caractéristiques géométriques de chaque nouveau faisceau
est vérifié lors de sa première utilisation.
15 Une dosimétrie in vivo est effectuée pour chaque faisceau techniquement
mesurable, lors de la première ou de la deuxième séance d’irradiation, ainsi
qu’à chacune des modifications du traitement.
17 Le positionnement du patient est vérifié au moins une fois par semaine par
une imagerie effectuée sur l’appareil de traitement.
27
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
28
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
Les missions principales du physicien sont centrées sur sa capacité à maîtriser les
phénomènes physiques relatifs à l’utilisation médicale des rayonnements, qu’il
s’agisse de dose pour laquelle une métrologie précise est indispensable (cf. 1.3.3)
ou de qualité d’image (cf. 1.3.4). Elles sont présentées regroupées dans le
Tableau 1.8 qui précise le rôle de ce professionnel en tant que « spécialiste de la
21. La médecine nucléaire à visée thérapeutique est souvent appelée radiothérapie interne vectorisée.
En conséquence, dans ce guide, l’utilisation du terme radiothérapie couvre en fait la radiothérapie
externe, la curiethérapie et la radiothérapie interne vectorisée.
29
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 1.8 Tableau synthétique des principales missions des physiciens médicaux en tant que spé-
cialistes de la physique et de la métrologie des rayonnements.
Missions complémentaires
Conseil et expertise Assurer une veille technologique ainsi qu’un support scienti-
fique et technique vis-à-vis des professionnels impliqués dans
l’utilisation des rayonnements ionisants à des fins médicales.
Enseignement et formation Assurer l'enseignement et la formation pratique des profes-
sionnels impliqués dans l’utilisation des rayonnements ioni-
sants à des fins médicales et des étudiants en formation pour
tout ce qui touche à la radiophysique médicale.
Innovation et recherche Favoriser l’innovation et la recherche au service de l’améliora-
tion de la qualité et de la sécurité des soins.
Relations industrielles Contribuer au choix, à l’intégration et à l’amélioration des
solutions proposées par les industriels pour améliorer la qua-
lité et la sécurité des soins.
Maîtrise des coûts Minimiser les coûts d’investissement et de fonctionnement
sans compromettre le respect de l’ensemble des autres mis-
sions.
30
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
Ces missions s’exercent dans le cadre d’un service22 en physique médicale. En pra-
tique, parmi les missions principales, on en distingue une partie centrée sur les équi-
pements (choix, réception, contrôle de qualité initial et périodique, maintenance…)
et une autre partie centrée sur les patients et sur les procédures associées à leur prise
en charge (procédures d’imagerie, procédures de préparation et d’exécution des trai-
tements, évaluations individuelles des doses et des caractéristiques des images…).
Pour préciser ces missions, nous détaillerons deux aspects fondamentaux de l’exer-
cice de la profession :
1. celui de la maîtrise de la dose reçue par le patient en diagnostic et thérapie ;
2. celui de la maîtrise de la qualité de l’image pour les applications diagnostiques.
22. La notion de service est à prendre ici au sens économique du terme : la fourniture, par un pres-
tataire, d’un bien immatériel en réponse aux besoins des parties prenantes (patients, médecins,
administrateurs…).
31
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
La dose absorbée23 est une grandeur physique parfaitement définie (ICRU 2011 -
report 85) qui traduit, en tout point du patient, la quantité d’énergie absorbée loca-
lement par unité de masse du fait des interactions des rayonnements avec la matière.
Elle s’exprime en grays (Gy). Dans le cas des utilisations thérapeutiques il faut don-
ner une dose suffisante à la tumeur pour tuer les cellules cancéreuses, mais limiter la
dose en dehors de la tumeur pour ne pas trop léser les tissus sains environnants ; on
a alors besoin de déterminer la dose avec une grande précision (idéalement, une
grande exactitude). Dans les applications diagnostiques, la précision requise est
moins élevée car l’objectif est d’obtenir une qualité d’image suffisante pour faire le
diagnostic tout en irradiant le moins possible le patient.
La dose étant différente en chaque point du patient, pour pouvoir estimer si
l’ensemble du volume tumoral et des tissus potentiellement envahis (le volume
cible) reçoivent une dose suffisante en thérapie et si les différents organes sains ne
reçoivent pas une dose trop élevée (en thérapie et diagnostic), il faut déterminer en
trois dimensions la manière dont la dose se distribue dans les tissus. La représenta-
tion de cette distribution des doses peut être, soit purement graphique (surfaces iso-
doses), soit statistique (histogrammes dose-volume). Dans certains cas, on peut se
contenter simplement de la « dose moyenne à l’organe » si la dose est relativement
uniforme pour l’organe considéré et si le besoin de précision n’est pas très élevé (cas
des applications diagnostiques).
Le Tableau 1.9 donne les ordres de grandeur des doses et des incertitudes consi-
dérées comme acceptables en fonction des domaines d’application.
TABLEAU 1.9 Ordres de grandeur des doses (ou activités) délivrées et ordres de grandeur des incer-
titudes considérées comme acceptables en fonction du domaine d’application médicale
des rayonnements ionisants.
23. Bien que la grandeur physique porte le nom de dose absorbée, en pratique on simplifie le plus
souvent en utilisant le seul terme de dose. Cette simplification peut créer une certaine confusion en
médecine nucléaire où la dose, par assimilation aux médicaments, se rapporte en général à la quan-
tité du radionucléide administrée, c’est-à-dire à l’activité. Dans la suite de cet ouvrage l’utilisation
du terme dose est à interpréter en tant que dose absorbée.
32
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
(a) Il s’agit d’un ordre de grandeur de l’incertitude (1 écart type) cliniquement acceptable pour
l’évaluation de la dose dans la région concernée. Ces valeurs sont à considérer comme indicatives,
étant entendu que, dans un souci d’amélioration de la qualité et de respect des principes d’opti-
misation, le physicien doit dans tous les cas chercher à minimiser les incertitudes (cf. 1.3.3.4).
(b) Ce besoin de précision se justifie radiobiologiquement par la pente très élevée de la relation
dose-effet et cliniquement par le fait que des différences systématiques de dose de l’ordre de 7 %
sur une population donnée de patients est détectable, aussi bien pour l’effet tumoricide que pour
les réactions des tissus sains. Il en résulte des exigences très fortes pour diminuer l’incertitude
attachée à la détermination de la dose chez le patient où on vise une incertitude globale combinée
inférieure à ±5 % (ICRU 1976 - report 24 ; Dutreix 1984 ; Mijnheer 1987 ; ICRP 2000 - publi-
cation 86). À noter qu’au besoin de précision dosimétrique s’ajoute le besoin de précision géomé-
trique qui est de l’ordre du millimètre pour les techniques les plus ciblées (stéréotaxie,
protonthérapie.)
(c) La détermination de la dose absorbée est très imprécise en médecine nucléaire. On se contente
donc souvent d’indiquer l’activité des radionucléides utilisés, exprimée en multiples de becquerels
(Bq). Ces activités dépendant fortement du radionucléide utilisé, un seul exemple (le plus cou-
rant) a été donné.
(d) Cette valeur est faible mais elle est réaliste pour la détermination de l’activité. Bien entendu,
l’incertitude sur la dose délivrée au patient est bien plus grande.
(e) Les niveaux de dose sont très dépendants du type d’examen : la radiologie interventionnelle
en salle dédiée est plus irradiante que les actes radio-guidés effectués au bloc opératoire. On
observe cependant, pour ces derniers, une évolution vers des actes plus longs et donc plus irra-
diants.
(f ) Une incertitude plus grande est souvent admise mais il faut chercher à atteindre au moins ce
niveau de précision.
33
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
24. Les NRD correspondent au 75e percentile de la distribution des valeurs obtenues sur un échan-
tillon représentatif de la pratique courante dans un grand nombre de centres d'un pays donné; ce
sont des valeurs, plus élevées que la moyenne, qui ne devraient être dépassées qu'exceptionnelle-
ment; il convient donc d'expliquer ou de justifier les cas de dépassement.
34
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
TABLEAU 1.10 Grandeurs utilisées en France pour fixer les niveaux de référence diagnostiques25.
Abréviation Abréviation
Grandeur Grandeur
(unité) (unité)
Radiodiagnostic Produit Dose.Sur- PDS Dose entrée De
conventionnel face(a) (cGy.cm2) (mGy)
Mammographie Dose entrée De
analogique (mGy)
Mammographie Dose moyenne à la DMG
numérique glande (mGy)
Scanographie Indice de Dose Sca- IDSV Produit PDL
nographique du (mGy) Dose.Lon- (mGy.cm)
Volume gueur
Médecine Activité administrée (MBq)
Nucléaire
(a) Cette grandeur est aussi appelée Produit Kerma.Surface (PKS), où le kerma est une gran-
deur physique, représentant l’énergie transférée, qui est numériquement égale à la dose dans
les conditions dites « d’équilibre électronique ».
Bien que le relevé des niveaux de référence diagnostiques soit sous la responsabilité
des médecins titulaires des autorisations, les physiciens médicaux ont un rôle majeur
à jouer en garantissant que les valeurs relevées sont représentatives de la réalité. En
pratique ils se chargent souvent de la détermination, du recueil, de l’envoi et de
l’analyse des données. Cette analyse leur permet de mener à bien le processus d’opti-
misation. Dans certains cas particuliers, les physiciens médicaux peuvent être ame-
nés à effectuer des investigations plus poussées (mise en œuvre d’une nouvelle tech-
nique, problèmes spécifiques rencontrés sur un appareillage ou pour un patient, cas
des femmes enceintes, etc.).
Pour les expositions médicales à visée thérapeutique, le problème se pose très dif-
féremment et la notion de niveau de référence n’aurait aucun sens. En radiothérapie
c’est pour chaque patient qu’il faut déterminer avec précision la distribution de dose
(cf. critère INCa n° 6). Le fractionnement et l’étalement utilisés doivent également
être précisés, la morbidité aigüe doit être évaluée en fin de traitement et un suivi du
patient incluant l’évaluation de la toxicité tardive doit être pratiqué (critère INCa
n° 18). En revanche, il n’est pas demandé de faire appel à des méthodes prévision-
nelles d’évaluation des effets biologiques que permettrait l’utilisation de facteurs tels
que le TCP (probabilité de contrôle tumoral), le NTCP (probabilité de complica-
tions des tissus normaux) ou l’EUD (dose uniforme équivalente). En effet ces gran-
deurs, évoquées en partie dans le guide des procédures de radiothérapie externe de
25. Ces grandeurs et l’utilisation qui en est faite sont définies par l’arrêté du 24/10/2011 (voir aussi
IRSN 2010, « Analyse des données relatives à la mise à jour des niveaux de référence diagnostiques
en radiologie et en médecine nucléaire, Bilan 2007-2008 », rapport DRPH n° 2010-15).
35
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
la SFRO (SFRO 2007), restent trop incertaines pour avoir une valeur prédictive
admise par tous.
En médecine nucléaire où la prescription se fait en termes d’activité (dont l’unité est
le becquerel – Bq), la détermination de la dose est trop imprécise et les connaissances
sur les effets biologiques associés sont trop limitées pour pouvoir disposer d’indices
prédictifs prenant en compte les facteurs temporels et tissulaires.
Les questions soulevées par la prise en compte des effets biologiques ne sont pas
directement du ressort des physiciens qui ont des compétences insuffisantes en phy-
siologie et en biologie. Ils sont moins armés que les médecins pour établir des équi-
valences, par exemple pour savoir comment compenser une interruption de traite-
ment ou calculer des indices tels que le TCP ou le NTCP. Néanmoins, compte tenu
de leur bagage scientifique, ils sont susceptibles d’apporter une contribution signifi-
cative à ces estimations.
Au-delà de l’évaluation des doses, le physicien médical peut être amené à calcu-
ler des équivalences biologiques, notamment en radiothérapie. Dans ce cas, il
garantit l’exactitude du calcul pour le modèle utilisé, il peut attirer l’attention des
praticiens sur les limites des modèles, mais les méthodes et coefficients utilisés
pour les équivalences doivent être donnés ou validés par le médecin référent.
Ce dernier prend l’entière responsabilité des conséquences cliniques de l’utilisa-
tion de ces équivalences.
36
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
26. On utilise aussi fréquemment l’appellation dose absolue (en Gy), pour la différencier de la dose
relative qui peut s’exprimer en %.
27. Bien que la tendance actuelle soit d’utiliser de préférence l’incertitude élargie (k=2) qui corres-
pond à un intervalle de confiance de 95 %, nous avons utilisé systématiquement l’incertitude esti-
mée (k=1) correspondant à un intervalle de confiance de 68 %, pour rester homogène avec le
Tableau 1.9 et faciliter l’exploitation des données de la littérature. Il suffit de multiplier les valeurs
par 2 pour passer à l’incertitude élargie.
37
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Les valeurs de ce tableau sont purement indicatives. Elles englobent les incertitudes
de type A (aléatoires) et de type B (systématiques). Elles ont été obtenues à partir de
plusieurs publications (Ahnesjö and Aspradakis 1999 ; ICRP 2000 - publication
86 ; SFPM 2003 ; IAEA 2006 - TRS 398). Elles correspondent à des situations dans
lesquelles chaque étape est soigneusement conduite et il est difficile, sauf dans des
cas très particuliers, d’obtenir une meilleure précision. Il faut souligner que dans
d’autres situations telles que par exemple l’utilisation de faisceaux d’électrons, les
traitements de patients agités, les localisations pulmonaires (où il y a de fortes hété-
rogénéités tissulaires), l’incertitude peut être plus élevée.
En radiothérapie externe, ce sont le plus souvent les calculs qui permettent d’obtenir
la meilleure précision. La mesure directe sur le patient est également utilisée, mais
c’est essentiellement à titre de vérification.
En curiethérapie, la détermination de la dose se fait également par calcul. L’incerti-
tude (k=1) relative à la seule planification des traitement (étalonnage des sources et
calcul de dose) est évaluée à environ 3,5 % pour les sources haute énergie (par
exemple iridium 192) et à 4,5 % pour les sources basse énergie – par exemple iode
125 (AAPM 2011).
En radiodiagnostic l’évaluation de la dose reçue par le patient se fait soit à partir de
mesures directes dans le faisceau, puis passage à la dose à l’entrée du patient ou en
profondeur, soit à partir de mesures sur le patient. L’incertitude sur les mesures
directes a été évaluée à environ 6 % (k=1), cette valeur pouvant être réduite à 3 %
(k=1) si des précautions particulières sont prises (IAEA 2007 - TRS 457). La mesure
sur la peau du patient pourrait être faite avec une incertitude de l’ordre de 6 % (k=1)
(IAEA 2011 - HHR 4). À titre de comparaison, pour les systèmes de mesure des
PDS, les tolérances fixées par la Commission Électrotechnique Internationale (CEI)
(et reprises par la réglementation française) sont de ±25 %.
En médecine nucléaire, le point de départ est l’activité de radionucléide administrée
dont la valeur peut être déterminée avec une incertitude (k=1) de l’ordre de 2 à 3 %
(LNHB 2006 ; IAEA 2006 - TRS 454). Le passage à la dose dépend de très nom-
breux paramètres (cf. 1.3.3.4) et l’incertitude associée est très élevée. On peut faire
une erreur d’au moins un facteur 2 si on ne considère pas les variations individuelles
des patients. L’incertitude pourrait être réduite à 10 ou 20 % pour les applications
thérapeutiques si on utilise des méthodes de calcul personnalisées (Stabin 2008 ;
ICRP 2008 - Publication 106).
Dans tous les cas, on constate que l’incertitude qu’il est possible d’obtenir sur la
dose (ou l’activité en médecine nucléaire) est compatible avec les objectifs médi-
caux de précision présentés sur le Tableau 1.9.
38
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
L’ensemble des étapes permettant de déterminer les distributions de dose (ou des
valeurs de dose représentatives) délivrées au patient est couramment appelé dosimé-
trie28. Les physiciens médicaux sont les spécialistes de la dosimétrie.
28. En toute rigueur le terme dosimétrie signifie « mesure de la dose ». Il ne devrait donc s’appliquer
qu’à la détermination expérimentale de la dose. En pratique, dans le langage courant, ce terme est
utilisé également pour désigner la détermination de la dose par calcul (« on fait la dosimétrie du
patient ») ou même, de manière abusive, pour nommer la distribution de dose elle-même
(« montre-moi la dosimétrie de ce patient »). Se reporter au glossaire pour les recommandations sur
les termes à utiliser (cf. p. 213).
39
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
40
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
41
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
qui doivent être obligatoirement signalés en France depuis 2007 (cf. Tableau 1.6).
Doit être notamment signalé, tout dysfonctionnement ayant entraîné – ou étant sus-
ceptibles d’entraîner – des écarts de dose significatifs. La manière d’interpréter le terme
significatif est précisée dans les documents de référence de l’ASN (voir 3.2.7 et
Tableau 3.6). Il est également demandé pour la radiothérapie de classer les événe-
ments sur une échelle de gravité prenant en compte les conséquences cliniques pré-
visibles résultant des écarts de dose30.
En conclusion, il n’est pas simple de déterminer avec la précision voulue les doses
délivrées au patient. Pour atteindre ce but et répondre de manière professionnelle
à la demande des médecins et aux besoins des patients, le physicien médical doit
être très vigilant et respecter des règles de bonne pratique telles que celles qui sont
détaillées dans le chapitre 3 de ce guide.
30. L’échelle dite « ASN-SFRO » prévoit 7 niveaux, déterminés en combinant la nature des évé-
nements, leurs circonstances et leurs effets (prévisibles ou avérés). Les niveaux 2 et 3 sont considérés
comme des incidents ; les niveaux 4 à 7 sont considérés comme des accidents.
http://www.asn.fr/index.php/content/download/
26337/158207/file/Echelle_ASN-SFRO_2009.pdf
31. Les informations obtenues avec ces dispositifs sont toutefois approximatives en regard des
incertitudes figurant dans le Tableau 1.9. En effet, le débit de kerma dans l’air affiché par les appa-
reils à rayonnement X de radioscopie est donné à ± 50 % près et le PDS à ± 35 % par les fabricants,
dans le respect de la norme NF EN 60601-2-43.
42
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
nucléaire c’est l’activité administrée au patient qui peut être maîtrisée. Dans les deux
cas, l’évaluation de la qualité d’image, qui combine de manière complexe plusieurs
facteurs dont le résultat – l'image clinique – est interprété essentiellement de
manière subjective, présente des difficultés particulières.
Les exigences en matière d’optimisation sont plus importantes lorsque l’imagerie est
pratiquée dans un but de dépistage. En effet, la population cible est alors présumée
saine et le compromis risque / bénéfice est plus difficile à atteindre. Pour cette rai-
son, le dépistage en sénologie a été l’un des premiers secteurs de l’imagerie à se doter
d’un dispositif élaboré de contrôle de la qualité basé en grande partie sur des objets
tests. Dans ce secteur, l’implication des physiciens médicaux a été majeure (ICRU
2009 – report 82).
Un cas particulier est celui de la radiologie interventionnelle qui consiste à effectuer
un acte invasif sous contrôle radiologique. La radiologie interventionnelle peut être
à visée diagnostique ou thérapeutique. Dans le cas d’une utilisation thérapeutique,
les exigences globales en matière de qualité d’image sont sans doute moindres mais
il est important d’obtenir globalement une image acceptable et facilement interpré-
table pour minimiser les temps d’intervention et ponctuellement, à certains
moments clé de l’intervention, une image de qualité adaptée à l’exécution de gestes
souvent délicats. En radiologie interventionnelle, compte tenu du risque de lésion
cutanée, il convient d’être particulièrement vigilant sur l’optimisation des para-
mètres.
La formation de l’image dépend de nombreux facteurs constituant la chaîne image.
Celle-ci fait appel à des principes physiques (atténuation des rayonnements ioni-
sants dans les tissus), technologiques (caractéristiques de l’équipement ou des
sources), et anatomo-physiologiques (morphologie et composition des structures
examinées, y compris métabolisme dans le cas de la médecine nucléaire). Pour
chaque protocole clinique utilisé sur une installation donnée, de nombreux para-
mètres techniques contribuent à la qualité de l’image finale.
Le Tableau 1.12 donne, à titre indicatif, un certain nombre de paramètres qui ont
une influence sur la qualité des images en radiodiagnostic et en médecine nucléaire.
Le choix judicieux de ces paramètres est déterminant pour la validité du diagnostic
ou l’efficacité du geste thérapeutique effectué à partir des images obtenues. Les
rubriques de ce tableau repérées par (a) influencent non seulement la qualité des
images mais aussi la dose absorbée32.
La qualité de l’image pour une procédure d’imagerie donnée peut être définie en
terme de requis diagnostique ou qualité informative. Par exemple on indiquera
pour une radiographie thoracique de face qu’il faut « voir nettement toute la paroi
thoracique, des creux sus claviculaires aux coupoles diaphragmatiques, ainsi que
l’ensemble du contenu intra-thoracique (plèvre, médiastin, arbre trachéo-bron-
chique) ». C'est ce qui est fait par exemple dans les fiches de procédures publiées par
32. À noter que ces éléments interagissent le plus souvent de manière contradictoire : il faut une
dose plus élevée pour obtenir une meilleure qualité d’image.
43
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
44
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
Les critères physiques du Tableau 1.13 servent de base aux contrôles réglementaires
des chaînes d’imagerie en radiodiagnostic et médecine nucléaire (cf. Tableau 1.6).
En effet, ils ont l’avantage de permettre la mise en place de procédures bien formali-
sées adaptées au suivi des équipements. Toutefois le lien entre ces critères et les per-
formances diagnostiques des systèmes d’imagerie n’est pas encore clairement établi
(Tapiovaara 2006).
Au-delà du simple affichage d’images, statiques ou dynamiques, sur lequel le dia-
gnostic est fondé ou l’intervention pratiquée, on assiste de plus en plus fréquem-
ment à un traitement d’images informatisé complémentaire qui vise à aider le pra-
33. Les équipements utilisés en médecine nucléaire sont de plus en plus fréquemment des systèmes
hybrides permettant à la fois la détection de l’émission radioactive et l’imagerie radiologique basée
sur la transmission des rayons X. La frontière entre ces spécialités devient donc plus floue et justifie
un rôle transversal du physicien médical (cf. 3.3.1.4).
45
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
34. Dans l’état actuel de la réglementation française, c’est officiellement l’exploitant qui est respon-
sable de la mise en œuvre de ces contrôles.
46
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
dans l’arrêté du 6 décembre 2011 qui précise que la formation professionnelle conti-
nue est obligatoire. En outre, avec le développement de l’informatique et des
réseaux, on n’a plus affaire à des équipements isolés et indépendants : les échanges
entre les différents dispositifs médicaux des plateaux techniques d’imagerie ou de
radiothérapie sont compliqués et nombreux. Ces évolutions visent à améliorer les
soins et, dans une certaine mesure, à faciliter le travail des intervenants mais, en
dépit des précautions prises, elles sont à l’origine de nouveaux types d’erreurs (ICRP
2009 – publication 112). Il est donc nécessaire de revoir en conséquence les
méthodes d’assurance qualité qui, au lieu de se focaliser exclusivement sur les
équipements doivent évoluer vers une approche processus intégrant les notions d’ana-
lyse de risque. Cette nouvelle approche sera développée au chapitre 2 (voir en
particulier 2.3.4.3).
Dans cet environnement complexe, les physiciens médicaux ont à interagir avec
d’autres professionnels, notamment avec les ingénieurs biomédicaux, avec les ser-
vices techniques, avec les qualiticiens, avec les informaticiens. Le travail en équipe,
au sein d’une structure où le rôle et les responsabilités de chacun sont parfaitement
définis, est donc fondamental pour atteindre l’objectif de qualité et de sécurité
recherché (cf. 3.2.3). Ce travail en équipe concerne chacune des étapes qui accom-
pagnent la mise en service et le suivi des équipements, y compris l’expression des
besoins, la rédaction du cahier des charges, le choix du matériel et la recette. La main-
tenance des équipements pose des problèmes spécifiques. Ainsi, à l’issue d’une répa-
ration ou d’une mise à niveau il peut y avoir des modifications inattendues des carac-
téristiques de l’installation ou des fonctions du logiciel ayant des conséquences
graves en termes de qualité ou de sécurité des examens ou des traitements. Tous ces
aspects seront développés au chapitre 3.
47
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Le physicien médical peut être amené à avoir un contact direct avec les patients
ou leurs familles, que ce soit pour effectuer des contrôles ou des mesures directes
ou pour donner des explications dans son domaine de compétences. En règle
générale, il a accès au dossier médical. Il est donc de fait un professionnel de
santé et est soumis aux mêmes obligations, notamment en matière de respect
du secret médical.
Pourtant, sa place en tant que professionnel de santé n’est pas clairement reconnue35
(cf. 1.3.1), ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes sur le plan juridique ou
pratique tels qu’une possible réticence à partager avec lui le secret professionnel ou
à le laisser « toucher » les patients. Ces réticences éventuelles sont incompatibles avec
les missions des physiciens et, dans la mesure où ils respectent les principes de bonne
conduite professionnelle tels que décrits dans ce guide (cf. 1.5.3)36, les physiciens
médicaux doivent être associés aux tâches cliniques au même titre que les autres pro-
fessionnels de santé. Les aspects pratiques de la participation du physicien aux tâches
cliniques seront développés dans le chapitre 3 (cf. 3.4).
35. Il est par exemple indiqué dans le guide ASN sur le « management de la sécurité et de la qualité
des soins en radiothérapie » que le physicien appartient à la catégorie « autre personnel de santé ».
36. Voir aussi « IPEM Guidelines for good practice: working with patients ».
http://www.ipem.ac.uk/SiteCollectionDocuments/Publications/Publications of Interest or co-sponsored/
Working With Patients - Guidelines for Good Practice.pdf
48
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
TABLEAU 1.14 Liste des principales formations dans lesquelles le physicien médical devrait être impli-
qué.
49
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
50
1.3 Domaines d’intervention du physicien médical
TABLEAU 1.15 Exemples de thèmes de recherche dans lesquels les physiciens médicaux sont impliqués.
51
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
52
1.4 Conditions d’exercice de la profession
1.4.1 Généralités
La nature des missions des physiciens médicaux implique préférentiellement un
exercice en milieu hospitalier, au sein même des établissements de soins. C’est essen-
tiellement en vue de ce type d’exercice qu’une qualification spécifique est exigée et
qu’il convient de discuter les différentes formes d’exercice professionnel.
Toutefois, cette même qualification peut déboucher sur des services indirects rendus
aux patients en travaillant :
– Au sein de structures de recherche ou d’enseignement.
– Dans des sociétés à visée industrielle ou commerciale proposant des matériels ou
des logiciels aux centres de soins.
– Dans des sociétés de service apportant un support aux établissements de santé.
– Dans des organismes institutionnels chargés de la coordination au niveau régio-
nal ou national dans le domaine de la santé ou de l’utilisation médicale des
rayonnements.
Dans chacune de ces situations, la pratique de la physique médicale est très diffé-
rente. En particulier, seuls les physiciens médicaux « cliniques », exerçant en centre
de soins, ont des responsabilités directes en matière de qualité et de sécurité des soins
aux patients. Cependant, tout physicien médical qualifié se doit, dans son exercice
professionnel, de se conformer aux règles générales de bonne pratique de la profes-
sion et de respecter les règles de bonne conduite professionnelle qui seront détaillées au
point 1.5.
On peut noter qu’il est fréquent qu’un physicien ayant travaillé en milieu hospitalier
poursuive sa carrière au sein d’un autre type de structure. Il bénéficie alors de l’expé-
rience précédemment acquise en travaillant au quotidien avec les collègues médi-
caux et paramédicaux et au contact des patients. Une partie des bonnes pratiques
acquises est transférable au nouveau mode d’exercice.
Les paragraphes qui suivent visent à préciser quelques points spécifiques des diffé-
rentes formes d’exercice professionnel.
53
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
étaient les plus importants que les postes ont été créés le plus tôt et que des structures
de physique médicale ont commencé à se mettre en place. Au sein de ces structures,
une diversification des activités a pu se développer avec des physiciens affectés à
temps partiel ou à temps plein à des tâches en médecine nucléaire ou radiodiagnos-
tic.
Les services de médecine nucléaire sont surtout présents dans les CHU, CHR et
CLCC. Quelques cabinets libéraux en sont également dotés. Dans ces services, des
postes de physiciens ont été progressivement créés, souvent à temps partiel.
Le cas du radiodiagnostic est différent. Comme la majorité des examens radiolo-
giques est effectuée en secteur libéral, la création de postes de physicien ne se justifie
généralement pas à l’échelle d’un établissement. Le nombre de postes de physiciens
exerçant en milieu hospitalier à temps plein en radiodiagnostic reste donc extrême-
ment limité et réservé au cas de grosses structures hospitalières comportant un pla-
teau technique souvent réparti sur plusieurs établissements. Dans les autres cas, il
s’agit de prestations assurées soit par des physiciens exerçant dans d’autres domaines
dans le même établissement, soit par des physiciens extérieurs à l’établissement et
employés par des sociétés de service (cf. 1.4.3.3).
Compte tenu de la diversité des structures juridiques des établissements concernés,
du manque de visibilité sur la profession de physicien, de l’absence de règles au
niveau national, les physiciens ont des statuts administratifs extrêmement variés.
Dans les hôpitaux publics, ils ont été longtemps vacataires. Ils sont le plus souvent
contractuels de la fonction publique sans qu’un véritable statut soit défini37. Dans
les CLCC leur statut est régi par la convention collective des centres, au même titre
que le reste du personnel. Dans les établissements privés, ils peuvent être salariés ou
directement associés en tant qu’actionnaires à la gestion de l’établissement.
Les montants des rémunérations des physiciens en poste sont très variables (cf.
enquête annuelle de la SFPM). Elles ont été et sont encore souvent sous-évaluées par
manque de reconnaissance ou même de connaissance de la profession. Inversement,
dans un contexte de pénurie où l’absence de physiciens risquait d’entraîner la ferme-
ture de certains services, notamment en radiothérapie et médecine nucléaire, cer-
tains physiciens ont obtenu des salaires nettement supérieurs à ce qui était couram-
ment pratiqué en France pour des postes équivalents. Un équilibre est souhaitable
entre une juste reconnaissance des responsabilités et de la charge de travail des phy-
siciens et une surenchère qui est difficilement compatible avec l’honnêteté intellec-
tuelle nécessaire à l’exercice professionnel (cf. 1.5.3) ou avec la mission de participa-
tion à l’optimisation des coûts (cf. 1.3.9).
Les résidents de physique médicale en cours de formation dans les services accrédités
sont indemnisés par les établissements, qui reçoivent en compensation par l’inter-
médiaire des Agences Régionales de Santé (ARS) une dotation spécifique d’un montant
37. On peut noter qu’il existe une fiche de poste spécifique, sous l’appellation « radio-physi-
cien(ne) médical(e)», dans le répertoire des métiers de la fonction hospitalière (dans la sous-famille
« soins médico-techniques »)
http://www.metiers-fonctionpubliquehospitaliere.sante.gouv.fr/
54
1.4 Conditions d’exercice de la profession
fixe établi par le ministère de la Santé (cf. 1.1.3). Selon le type d’établissement et le
contexte local, on observe des variations de la dénomination de leur fonction et,
dans une certaine proportion, du montant de leur indemnité.
Les conditions d’exercice de la profession peuvent influencer les bonnes pratiques.
Il est en effet certain qu’un physicien dont la place et le rôle dans l’établissement sont
mal définis ou insuffisamment reconnus ou qui dispose de moyens insuffisants aura
plus de difficultés qu’un autre à exercer ses missions. Néanmoins, les difficultés
d’exercice ne doivent pas être un prétexte au non respect des règles de bonnes pra-
tiques figurant dans le présent guide. L’obligation réglementaire d’établir un Plan
d’Organisation de la Physique Médicale (POPM) et de s’y conformer, l’incitation à
créer des structures de physique médicale indépendantes (cf. 1.2.3 et 3.2.3)
devraient aider à améliorer la situation.
Une difficulté particulière peut survenir lorsque, pour des raisons économiques ou
stratégiques, des regroupements entre établissements sont décidés ou encore
lorsque, suite à des vacances de postes dans un établissement, des conventions sont
passées pour assurer pendant une période plus ou moins longue la continuité du ser-
vice en physique médicale (fonctionnement en « mode dégradé » cf. Tableau 1.2).
Le physicien risque alors de dépendre explicitement ou implicitement de plusieurs
autorités administratives et de se trouver en porte-à-faux dans l’exercice de ses mis-
sions et de ses responsabilités. Là encore la mise en place concertée d’un POPM
devrait faciliter les choses.
Le physicien médical ne travaille pas seul. Il définit les objectifs, les méthodes de tra-
vail et, bien souvent, effectue lui-même les mesures, les calculs ou les contrôles. Tou-
tefois, il est amené à déléguer un certain nombre de tâches qui sont devenues des
tâches de routine. Pour les spécialités où la charge de travail en physique médicale
est la plus importante (radiothérapie notamment), des techniciens spécialisés ou
aides physiciens interviennent sous la responsabilité des physiciens. Bien que les
métiers correspondants ne soient pas parfaitement définis, on peut distinguer 2 caté-
gories de techniciens.
1. Ceux qui s’occupent des mesures et des vérifications des appareils, appelés tech-
niciens de dosimétrie ou techniciens de physique médicale.
2. Ceux qui s’occupent des préparations des plans de traitement des patients, appe-
lés techniciens de planification de traitement38.
Les techniciens de physique médicale ont essentiellement une formation de technicien
de mesures physiques (DUT) et peuvent être titulaires d'une licence professionnelle
spécifique (DORA).. Certains de ces postes sont également occupés par des per-
sonnes titulaires d’un master de physique médicale qui ont échoué au concours
d’entrée du DQPRM. Ils effectuent parfois des tâches proches de celles des techni-
ciens biomédicaux. Les techniciens de planification de traitement peuvent être égale-
ment issus d'une formation technique de type licence DORA ou être des manipu-
lateurs de radiothérapie qui ont bénéficié d’une formation complémentaire spécifique.
38.Bien qu’il soit inapproprié pour des techniciens chargés du calcul des doses, le terme dosimétriste
est quelquefois utilisé. Il est hérité de la pratique nord-américaine où ce sont les « dosimetrists » qui
préparent les plans de traitement. Nous ne recommandons pas son utilisation.
55
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
56
1.4 Conditions d’exercice de la profession
règles de bonne conduite propres à la pratique de son activité. S’il travaille dans un
service de recherche et développement (R&D), son mode d’exercice est proche de
celui d’un collègue employé par une structure publique de recherche. S’il travaille
dans le secteur commercial des règles spécifiques s’appliquent : bien que son objectif
principal soit de favoriser les ventes, il reste physicien médical. Il peut invoquer cette
qualification au titre d’une expérience acquise ou d’une bonne connaissance des
problèmes, mais il ne doit pas l’utiliser pour demander, par exemple, qu’on lui fasse
davantage confiance qu’à des collègues vendeurs qui ne seraient pas physiciens.
Dans tous les cas il est clair qu’un manquement grave aux obligations d’honnêteté
scientifique et de déclaration, notamment dans le cadre de la matériovigilance,
constitue une faute professionnelle inacceptable.
On retrouve des obligations similaires pour les physiciens qui exercent en milieu
hospitalier et sont sollicités pour aider les industriels à assurer la formation (et éven-
tuellement la promotion) de produits dont ils ont l’expérience. Là encore, la règle
en la matière est la transparence avec obligation de déclarer tout conflit d’intérêt.
Quelques règles de bonne conduite professionnelle spécifiques à ce mode d’exercice
professionnel figurent plus loin dans le paragraphe qui leur est consacré (cf. 1.5.4.4).
57
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
58
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
quelques règles dans le paragraphe consacré aux principes de bonne conduite profes-
sionnelle (cf. 1.5.4.4).
59
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
60
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
61
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Les tableaux 1.16 à 1.20, inspirés par les documents précédemment cités, cou-
vrent les différents modes d’exercice de la profession ainsi que le cas des physi-
ciens en cours de formation professionnelle. Ils comportent dans la colonne de
gauche les principes de bonne conduite professionnelle et dans la colonne de droite
des précisions ou illustrations se rapportant à des situations concrètes.
62
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
63
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
b. Recherche de la qualité optimale dans les soins aux patients et dans la pratique
professionnelle
TABLEAU 1.16.b Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les physiciens exerçant dans un
centre de soins.
N° Principes de bonne conduite Précisions et commentaires
7 Le physicien renouvelle régulièrement • Réserver du temps à la lecture d’articles scientifiques
ses connaissances et les partage avec ses et à la veille technologique.
collègues. • Assister aux formations post-universitaires et aux
congrès.
• Participer à des groupes de travail.
• S’inscrire au registre professionnel.
• Organiser des réunions internes de restitution des
connaissances acquises ou des travaux effectués.
8 Le physicien met en œuvre, dans son • Respecter la réglementation.
domaine de compétences, tout ce qu’il • Suivre les recommandations nationales ou internatio-
considère comme souhaitable pour nales.
garantir et améliorer la qualité des soins. • Rédiger des procédures adaptées.
Il en assume alors la responsabilité. • Valider formellement (signature) les tâches déléguées
à ses collaborateurs.
• Participer à la rédaction des protocoles.
• Préparer et faire évoluer le plan d’organisation de la
physique médicale.
9 Le physicien s’assure qu’il dispose des • Demander à être formé avant de prendre en charge
moyens lui permettant de réaliser les une innovation.
tâches qui lui sont assignées. • Avoir une démarche volontariste pour obtenir les
moyens voulus.
• Si les moyens sont insuffisants, privilégier la sécurité
et l’intérêt des patients.
10 Le physicien s’assure de la compétence • Organiser le tutorat des physiciens juniors et des tech-
de ses collègues et de ses collaborateurs niciens.
pour réaliser les tâches qui leur sont assi- • Procéder à une évaluation avant délégation de tâches.
gnées. Il vérifie qu’ils disposent des • En cas d’incompétence, chercher une répartition des
moyens nécessaires et prend en compte tâches optimale qui respecte les personnes sans com-
leur charge de travail.(a) promettre la qualité du travail.
• En cas d’impossibilité, privilégier la sécurité et l’inté-
rêt des patients.
11 Le physicien signale tout ce qu’il consi- • Cas de mauvais réglage ou de mauvais fonctionne-
dère comme susceptible de compro- ment d’un équipement.
mettre la qualité ou la sécurité des soins, • Cas où une prescription médicale semble aber-
même dans le cas où il n’en n’a pas l’obli- rante : en discuter avec le médecin ; en cas de désaccord
gation réglementaire. persistant et de maintien de la demande du médecin,
signaler par écrit les réserves formulées.
12 Le physicien analyse les incidents décla- • Participer aux cellules de retour d’expérience.
rés et prend les mesures appropriées qui • Favoriser les démarches d’analyse des risques.
relèvent de sa compétence pour éviter
qu’ils se (re)produisent. Il incite ses col-
lègues et collaborateurs à déclarer les
incidents.
(a) La mise en application de ce principe implique un exercice professionnel dans le cadre d’une structure
de physique médicale (cf. 3.2.2).
64
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
c. Respect des droits des patients, du public, des collègues et de toutes les per-
sonnes avec qui des relations professionnelles sont établies
TABLEAU 1.16.c Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les physiciens exerçant dans un
centre de soins.
N° Principes de bonne conduite Précisions et commentaires
13 Le physicien a une attitude attentive, • Respecter la charte du patient propre à l’établisse-
ouverte et basée sur le respect mutuel des ment ; se présenter spontanément aux patients auprès
personnes. desquels on intervient et expliquer ce que l’on fait.
• Considérer que la contribution de chaque catégorie
de personnel est importante.
• Partager les informations utiles à la qualité du travail.
14 Le physicien respecte et fait respecter le • Confidentialité des informations contenues dans le
secret médical et professionnel. dossier médical vis-à-vis des personnes extérieures à
l’établissement ou des collaborateurs qui n’en n’ont pas
besoin.
• Devoir de réserve vis-à-vis des événements survenus
dans l’établissement.
• Prudence et validation auprès de ses responsables hié-
rarchiques en cas de communication auprès des
médias.
15 Le physicien évite tout comportement pou- • Sauf accord explicite et validation par les médecins,
vant laisser croire qu’il est médecin. ne pas intervenir dans les protocoles de soins, diagnos-
tic ou traitement (en particulier pour les modifier) .
• Quand il y a risque de confusion, expliquer aux
patients et au personnel le rôle du physicien.
16 Le physicien favorise le développement pro- • Préparer les plans de formation.
fessionnel de ses collègues, de ses collabora- • Accepter les surcharges de travail temporaires lorsque
teurs et des personnes dont il assure la d’autres personnes sont en congé de formation.
formation. • Aider les stagiaires.
17 Le jugement porté par le physicien sur ses • Cas des entretiens d’évaluation.
collaborateurs est basé sur des éléments • Évaluation des connaissances, de la compétence, de la
objectifs sans caractère discriminatoire. qualité du service rendu basée sur des référentiels éta-
blis.
18 Le physicien rend justice au rôle joué par • Ne pas faire croire qu’on a réalisé un travail fait par
ses collègues et ses collaborateurs. un autre.
• Citer à leur juste place ceux qui ont participé aux tra-
vaux dans les rapports internes et publications scienti-
fiques.
19 En cas de conflit de personnes, le physicien • Privilégier l’intérêt des patients et le respect des per-
adopte une attitude franche, directe et sonnes.
recherche des solutions à l’amiable. • Ne recourir aux moyens extrêmes (signalement, sanc-
tion…) qu’après avoir tenté la conciliation.
20 En cas de cessation d’emploi, le physicien • Les équipements et les résultats du travail effectué ont
facilite la transmission d’informations et donné lieu à compensation financière de la part de
tient à la disposition de ses successeurs, l’établissement de soins ; ils sont donc sa propriété et,
l’ensemble de la documentation à laquelle il sauf accord particulier, doivent rester en place.
a contribué.
Références spécifiques :
« IPEM Guidelines for good practice : working with patients »
http://www.ipem.ac.uk/SiteCollectionDocuments/Publications/Publications of Interest or co-spon
sored/Working With Patients - Guidelines for Good Practice.pdf
65
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
66
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
67
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
68
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
TABLEAU 1.19 Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les résidents de physique médicale.
69
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 1.20 Référentiel de bonne conduite professionnelle pour les physiciens médicaux exerçant
en milieu industriel ou au sein d’une société de service.
70
1.5 Les bonnes conduites professionnelles
71
Principes de gestion de la
qualité et de la sécurité
2.1 Introduction
La physique médicale s’est développée en France au départ dans les services de radio-
thérapie pour répondre à des besoins techniques et scientifiques spécifiques nécessi-
tant l’intervention de spécialistes (cf. 1.1). Les besoins d’étalonnage, de précision
dans les calculs de la dose absorbée, de suivi des performances des appareillages utili-
sés, d’accompagnement scientifique et technique se sont faits de plus en plus pres-
sants. Dès sa constitution, en 1972, la SFPM (SPHEF à l’époque) a mis en place des
groupes de travail pour préparer des documents décrivant les méthodes de contrôle
de la qualité (CQ). C’est ainsi qu’une série de publications a vu le jour, dont plu-
sieurs ont été réalisées en collaboration avec le Centre National de l’Équipement
Hospitalier, notamment les Cahiers du CNEH consacrés aux contrôles des appareils
de cobaltothérapie et des accélérateurs linéaires d’électrons.
La démarche de contrôle de qualité présentée dans ces publications est celle que
l’on retrouve dans les décisions AFSSAPS sur le contrôle de qualité des dispositifs
médicaux utilisés pour les applications médicales des rayonnements ionisants (cf.
Tableau 1.6 et 3.3.7.1). Elle consiste à établir a priori des listes de caractéristiques à
contrôler, à définir des fréquences de vérification et des tolérances acceptables.
Compte tenu de la multiplication des paramètres et de la complexité des
73
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Compte tenu du rôle majeur joué par les physiciens en matière de qualité et de
sécurité (cf. Tableau 1.8) et de leur responsabilité quant à la dose absorbée reçue
par les patients d’une part, et la qualité des images d’autre part, conformément aux
recommandations de l’EFOMP et de l’AAPM, il faut qu’ils soient formés aux
approches modernes de management de la qualité et de la sécurité (EFOMP 2009 ;
Hendee 2011).
1. Nous avons retenu dans ce guide l’expression management de la qualité qui est la plus souvent
utilisée. On trouve aussi l’expression management par la qualité, qui a l’avantage de suggérer que la
qualité n’est pas un objectif en soi, mais un modèle sur lequel on appuie sa pratique. Ces deux
expressions ont, en pratique, la même signification. Il n’y a pas non plus de grande différence
sémantique entre gestion de la qualité et management de la qualité. L’utilisation du terme manage-
ment permet de mettre l’accent sur l’importance des relations humaines, alors que le terme gestion
recouvre une approche plus générale.
74
2.2 Le management de la qualité en physique médicale
Management
g de la
Qualité
Assurance de la Audit
Qualité
Formaon et MiseRecee
en service
développement
(Commissioning)
professionnel
Audit
Contrôle de Qualité
Équipements Procédures
75
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
de ressources humaines ou les outils les plus ergonomiques) ne sont pas facilement
transposables au domaine de la santé, où l’objectif premier n’est pas la rentabilité, et
où les acteurs n’ont pas la pleine maîtrise de la valeur marchande du service qu’ils
offrent (par opposition au service qu’ils vendent).
Une partie importante du système de management de la qualité repose sur l’approche
processus et sur la relation entre les clients et les fournisseurs. Même si cette termino-
logie n’est pas couramment utilisée dans le domaine médical, elle peut y être trans-
posée dans la mesure où chaque entité d’un établissement de santé rend un service
en tant que fournisseur à des demandeurs explicites ou implicites qui peuvent être
considérés comme des clients. Avec cette vision, le client final est le patient mais, au
niveau d’une entité qui ne dispense pas directement des soins au patient, comme
c’est le cas pour une structure de physique médicale, le client est le demandeur (sou-
vent un médecin). Le processus est l’enchaînement des tâches organisées qui permet-
tent d’aboutir au service rendu (cf. 2.2.3).
Bien que l’objectif premier ne soit pas la rentabilité, les systèmes de santé se doivent
d’être organisés et viables sur le plan économique et, comme indiqué dans le
Tableau 1.8, la maîtrise des coûts fait partie des missions du physicien médical. Il y
a donc bien des exigences d’optimisation des ressources, telles qu’on peut les rencon-
trer dans le domaine industriel.
76
2.2 Le management de la qualité en physique médicale
En reprenant les 8 principes de base de la norme ISO 9001 décrits à l’annexe A.4,
et en tentant de les appliquer à une structure de physique médicale, on aboutit au
Tableau 2.1.
TABLEAU 2.1 Interprétation des 8 principes de base de la norme ISO 9001 dans le contexte d’une
structure de physique médicale.
• analyse prospective des besoins médicaux, des attentes de la
direction et des services avec qui les physiciens collaborent
1 Orientation client (aide au choix de matériel, aide technique, métrologie…)
• évaluation du niveau de satisfaction des services rendus
• prise en compte des remarques formulées
• engagement de la direction dans une démarche qualité,
mais aussi engagement de la hiérarchie et de tous les physi-
2 Leadership ciens
• identification d’un responsable qualité pour la physique
médicale et d’un responsable pour la radiovigilance (cf. 2.4)
• responsabilisation, objectifs motivants fixés à chacun
• définition des rôles et des responsabilités de chacun,
3 Implication du personnel notamment en matière de délégation des tâches (cf. 3.2.3)
• fiches de poste individuelles basées sur les profils de poste
par métier complétées par des objectifs personnels
• identification des processus (mesures, calculs, contrôles,
coordination…) et transcription sous forme écrite (cf.
4 Approche processus 3.2.4.3)
• désignation pour chacun des processus d’un « pilote »
chargé de la gestion des actions et des ressources
• regroupement des processus au sein d’un système
• place de la physique médicale en tant que support à la réali-
5 Approche système sation des actes médicaux
• présentation sous forme graphique faisant apparaître les
interfaces entre les processus
• application du principe de Deming « Plan, Do, Check,
Act » : peut concerner par exemple le suivi des installations,
6 Amélioration continue
les méthodes de contrôle des dossiers patients, la mise en
place de la dosimétrie in vivo … (cf. 3.3.8 et 3.4.2.2)
• nécessité de disposer de données objectives
• mise en place d’indicateurs de suivi (cf. 3.2.5)
Approche factuelle pour
7 • préparation de tableaux de bord (cf. 3.2.5)
prise de décision
• analyse (par exemple, maîtrise statistique des processus ; cf.
3.3.8.5)
Relations mutuellement • réunions régulières avec les autres services
8 bénéfiques avec les fournis- • compréhension des besoins de chacun
seurs • propositions constructives et réalistes dans l’intérêt de tous.
77
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
En conclusion, nous pouvons dire que l’application des principes développés par un
management de la qualité comme le demande une certification ISO 9001 entraîne la
mise en place d’une démarche qualité qui n’est pas un but en soi. Il s’agit d’un outil
qui a pour vocation d’être rentable et efficace afin d’atteindre les objectifs définis par
la direction et repris à son compte par la structure de physique médicale. Ces objec-
tifs, orientés vers l’amélioration du fonctionnement de l’organisme et la satisfaction
des clients, doivent être clairs, atteignables et acceptés de tous.
78
2.3 Le management de la sécurité
2.3.1 Généralités
La notion de sécurité5 est difficilement dissociable de la notion de qualité et on peut
considérer qu’un système qualité fiable a, parmi ses objectifs, la diminution des
risques. Toutefois, compte tenu de l’importance de la gestion des risques dans le
domaine de la physique médicale, une approche spécifique est nécessaire. On parle
alors de gestion des risques ou plus généralement de management de la sécurité.
Les établissements de santé mettent en œuvre différentes pratiques de soins afin
d’apporter un bénéfice aux patients. Ces pratiques sont potentiellement susceptibles
d’avoir des conséquences négatives. Elles peuvent être néanmoins justifiées par le
5. Nous utilisons ici le terme de sécurité de préférence au terme de sûreté. Ce choix correspond à
la terminologie retenue dans le domaine de l’aviation civile, où la sûreté est « l’ensemble des mesures
permettant de lutter contre la malveillance » alors que la sécurité se rapporte, comme dans notre cas,
aux risques accidentels. Dans le domaine nucléaire, la terminologie utilisée semble un peu diffé-
rente : la sûreté serait le terme général couvrant l’ensemble des mesures prises, y compris contre les
accidents, et la sécurité le terme caractérisant la surveillance des travailleurs et de l’environnement.
La différence entre ces deux termes n’est donc pas toujours évidente, d’autant que les équivalents
anglo-saxons sont trompeurs, « security » renvoyant à la notion de sûreté alors que « safety » se tra-
duit par sécurité.
79
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
80
2.3 Le management de la sécurité
81
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
observations, prévisions et avis d’experts). Elle permet d’identifier les aptitudes, les
perceptions et les intentions des personnes externes et internes susceptibles de faci-
liter ou de gêner l’atteinte des objectifs de l’organisme (facteurs humains et cultu-
rels). C’est un processus transparent, participatif et réactif au changement qui contri-
bue à l’amélioration continue.
82
2.3 Le management de la sécurité
ANALYTIQUE SYSTEMIQUE
INDIVIDU • Système technique fiable • Conception technique garantissant l’existence d’un domaine sûr
(erreur humaine) • Bonnes procédures • Explicitation des frontières de ce domaine
• Stricte application • Maintien par l’opérateur de son fonctionnement à l’intérieur de ce
domaine
83
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Modèles Règles
Absence d’1 banque de connaissances Absence de règles du jeu
Politique
Finalités
Absence de…
δA
Faits Valeurs
Absence d’1 banque de données Absence de système de valeurs
C’est ce qui est représenté schématiquement sur la Figure 2.2, laquelle fait apparaître
sous forme d’« hyperespace » l’ensemble des composantes qui interviennent dans la
maîtrise des risques. Les dimensions individuelles (valeurs et règles, à droite de la
figure) constituent la raison d’être de ce guide ; elles correspondent respectivement
aux principes de bonnes conduites et aux principes de bonnes pratiques. Elles sont essen-
tielles et doivent être mises au service d’une finalité qui repose sur un ensemble cohé-
rent de modèles (les « connaissances ») et de faits (les « données »). Cette vision per-
met de valider les niveaux d’acceptabilité du risque et la gestion des risques qui en
découle. Elle met en évidence le caractère impératif de la notion de retour d’expérience.
84
2.3 Le management de la sécurité
Explicites,
Données Sans ambigüité
g
Donner du
sens
Informations
Analyses,
Alertes
Sur soi-même,
Connaissances Sur son environnement
Aide à la décision
Savoir-faire
On peut voir sur la Figure 2.3 l’importance des données. Elles sont la source de l’amé-
lioration des connaissances et des savoir-faire et contribuent à l’aide à la décision.
85
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
86
2.3 Le management de la sécurité
Expériences Causes
Fiches déclaration Prouvées / Avérées
Probables
Potentielles
Enseignements
Faits Directement tirés de l’expérience
Factuels
Sans interprétation Conséquences
Chronologie +++
Immédiates Propositions de
Futures ou différées
Potentielles Recommandations
Impacts
• documentation
• produit/équipement
• organisation
REX Efforts
Recommandations
CREX
87
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
que, dans cet arrêté comme dans la pratique courante, ce sont uniquement les évé-
nements indésirables qui sont signalés et analysés, et non les succès.
Figure 2.5 Illustration de la défense en profondeur vis-à-vis du risque d’erreur d’étalonnage pour un
appareil de télécobaltothérapie11.
11. Cas d’une erreur d’étalonnage pour un appareil de cobalt 60. Un accident de ce type s’était pro-
duit en 1996 au Costa Rica (IAEA 1998) ; Courtoisie J. Y. Giraud.
88
2.4 Qualité et sécurité dans les établissements de santé
89
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 2.3 Critères de certification HAS les plus pertinents pour les activités de physique médicale.
(Les pratiques exigibles prioritaires sont représentées en gras.)
Une autre démarche de la HAS est l’accréditation des médecins et des équipes médi-
cales. Il s’agit d’un dispositif volontaire de gestion des risques, s’intégrant dans l’EPP
et s’adressant spécifiquement aux spécialités ou activités « à risque » (décret 2006-
909 du 21 juillet 2006). En ce qui concerne l’utilisation médicale des rayonnements
ionisants, seule la radiologie interventionnelle fait partie des pratiques débouchant
sur une accréditation possible des praticiens. Pour être accrédités, ces praticiens doi-
vent s’inscrire sur un portail spécifique de l’HAS, remplir un questionnaire d’auto-
évaluation et s’engager sur un certain nombre de points relatifs à la sécurité de leur
pratique. Ils sont soumis à une évaluation périodique.
La mise en place du dispositif de certification implique la participation de spécia-
listes de la qualité ou qualiticiens qui sont maintenant le plus souvent employés à
plein temps par les établissements de santé. Ils sont susceptibles d’apporter une aide
méthodologique importante à la pratique de la physique médicale et à l’organisation
du système de management de la qualité spécifique à cette activité, en particulier en
matière de gestion documentaire (critère 5.c). En plus de ces spécialistes, on trouve
généralement des gestionnaires de risques spécifiques (matériovigilance, hémovigi-
lance, pharmacovigilance, etc.). La coordination entre ces différentes vigilances est
souvent assurée par le qualiticien. Selon les cas, les risques auxquels les patients sont
exposés (les vigilances sanitaires) et les risques auxquels le personnel est exposé sont
soit gérés séparément, soit intégrés dans une politique globale de gestion des risques
au sein de l’établissement.
90
2.4 Qualité et sécurité dans les établissements de santé
15. La radiovigilance a pour objet, en application de l’article L.1333-3 du code de la santé publique,
la détection, la déclaration, le recueil, la conservation, l’évaluation et l’analyse de tout événement
significatif en radioprotection (ESR) susceptible de porter atteinte à la santé d'un patient, d'un uti-
lisateur ou d'un tiers par exposition aux rayonnements ionisants utilisés à des fins médicale, den-
taire, de biologie humaine et de recherche biomédicale (d’après « sécurité sanitaire dans les
établissements de santé : réglementation applicable » – DGOS 2010). À noter que ce terme n’a pas
été retenu dans le « glossaire des vigilances » de l’AFSSAPS, version 2011.
16. HAS 2010, « La culture de sécurité des soins : du concept à la pratique »,
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1025241/culture-de-securite-du-concept-a-la-pratique
91
Les bonnes pratiques de
physique médicale
3.1 Introduction
En radiothérapie, le physicien médical, par son rôle déterminant sur la qualité du
traitement, contribue très largement à la guérison de milliers de malades parmi les
180 000 qui chaque année ont besoin, en France, d’une radiothérapie. Il est, de ce
fait, aussi « en première ligne » en cas d’accident. En pratique, la plupart des acci-
dents sévères rapportés en France et à l’étranger (Derreumaux et al. 2008 ; ICRP
2000 - publication 86 ; ICRP 2009 - publication 112) ont eu pour point de départ
une erreur ou une négligence commise par un physicien. Même si les causes de ces
accidents sont complexes, qu’ils résultent de la conjonction de nombreux facteurs et
qu’ils doivent déboucher sur une approche préventive globale et multidisciplinaire
(Hendee and Herman 2011), leur probabilité de survenue aurait été fortement
réduite si les activités des physiciens s’étaient exercées selon des règles mieux établies
et dans un contexte plus favorable. On peut en particulier noter que beaucoup
d’accidents ont eu lieu alors qu’il n’y avait qu’un physicien attaché au service de
radiothérapie, ce qui implique des précautions particulières (cf. 3.2.2).
En imagerie (radiodiagnostic et médecine nucléaire), le physicien médical joue éga-
lement un rôle majeur dans l’optimisation des procédures. Le risque d’incident ou
d’accident, bien que moins critique qu’en radiothérapie, est néanmoins présent. De
fait, des accidents sont survenus en France en radiologie interventionnelle suite à
93
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
94
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
accidents de radiothérapie français les plus sévères de ces dernières années (Épinal et
Toulouse) ont eu lieu. La situation globale s’améliore, et la quasi totalité des centres
de radiothérapie français dispose maintenant de plusieurs postes de physiciens. Tou-
tefois, il arrive assez souvent qu’en raison d’absences diverses ou de difficultés de
recrutement, des physiciens se retrouvent seuls. Les physiciens sont également dans
la majorité des cas seuls en imagerie médicale, où le nombre de postes reste très
limité. Ainsi les physiciens spécialisés en médecine nucléaire sont fréquemment iso-
lés, ce qui implique, dans le cas où les radionucléides sont utilisés à des fins théra-
peutiques, de mettre en place une organisation particulière, en période de congés ou
d’absence, de manière à assurer une continuité sur la validation des préparations des
traitements (cf. 3.4.2.1).
Le cas du physicien seul en poste pose donc des problèmes spécifiques, demande une
attention particulière et engage la responsabilité de l’établissement où il exerce. C’est
dans cette situation que les principes généraux de management de la sécurité (cf. 2.3)
sont les plus pertinents : même si la charge de travail ou l’environnement profession-
nel ne lui permettent pas d’effectuer de manière formelle une analyse préliminaire
des risques (2.3.4.3), le physicien doit être capable d’identifier les étapes du processus
qui sont les plus critiques. Pour ces étapes la pratique de l’autocontrôle ne suffit pas.
Travailler seul, ne veut pas dire travailler de manière isolée, et le recours à un regard
ou à une aide extérieure est indispensable. Ce recours pourrait d’ailleurs être prévu
contractuellement.
L’AAPM a publié en 2003 un rapport spécifique sur la pratique en solo en radiothé-
rapie (AAPM 2003 - Task Group n° 11). On y retrouve des éléments conformes au
référentiel de bonne conduite professionnelle des Tableaux 1.16a,b (principes n° 1, 3,
9) : avoir pris la mesure de la responsabilité assumée et s’assurer que l’on dispose
d’un minimum de moyens. La pratique elle-même n’est pas fondamentalement dif-
férente de celle d’un physicien travaillant en équipe, telle qu’elle est décrite dans la
suite de ce guide, mais une attention particulière doit être portée sur la préparation
de procédures pour le personnel technique (cf. 3.2.4.3), sur l’organisation d’audits
(cf. 3.2.6) et sur la gestion du changement (cf. 3.5).
95
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
– Les médecins, qui sont ses interlocuteurs privilégiés pour tout ce qui concerne
l’implication dans le circuit des soins (cf. 3.4.1).
– Les manipulateurs, qui jouent un rôle fondamental, à la fois dans l’utilisation de
l’équipement (cf. 3.3.8.2) et dans l’exécution de la prescription diagnostique ou
thérapeutique (cf. 3.4.1).
Les échanges avec les autres professionnels de l’établissement sont également impor-
tants, en particulier avec le personnel biomédical, le personnel des services tech-
niques, les informaticiens, les qualiticiens et les cadres administratifs.
D’une manière générale, sur le plan formel, les échanges ont lieu, soit pour deman-
der un service (client), soit pour offrir un service en tant que prestataire (fournisseur).
Indépendamment des capacités et des compétences de chacun, la manière dont se
déroulent ces échanges et les schémas d’organisation associés sont déterminants
pour la qualité et la sécurité des soins1.
L’existence d’une activité de physique médicale individualisée, dans laquelle inter-
viennent plusieurs professionnels, implique la création au sein de chaque établisse-
ment d’une structure de physique médicale dirigée par un physicien et indépendante
des services de soins2 (EFOMP 1993-policy statement n° 5). Pour assurer le bon
fonctionnement de cette structure, il est indispensable de mettre par écrit les règles
générales d’organisation : ressources disponibles (équipements, locaux, personnel),
place de la structure de physique dans l’établissement, tâches, etc. C’est le but du
Plan d’Organisation de Physique Médicale (POPM)3 qui, depuis l’arrêté du 19
novembre 2004, est obligatoire pour tout établissement de soins utilisant les rayon-
nements ionisants à des fins médicales et comportant des installations soumises à
autorisation ou disposant de structures de radiologie interventionnelle.
La préparation du POPM est l’occasion de mettre en pratique les principes généraux
de management de la qualité et de la sécurité décrits au chapitre 2. Dans cette
approche, il est essentiel d’être en conformité avec les principes généraux et avec les
règles de fonctionnement propres à l’établissement.
Le contenu du POPM est fondamental pour préciser le schéma d’organisation.
1. Lors de la répartition des tâches, il est utile de nommer explicitement des référents qui dévelop-
pent une compétence technique particulière et/ou prennent en charge un domaine spécifique
d’activités.
2. Dans la mesure 22-2 du plan cancer 2009-2013 (http://www.plan-cancer.gouv.fr/le-plan-can
cer.html), on peut lire : « Faire évoluer les conditions d’exercice dans les centres de radiothérapie
en encourageant la reconnaissance d’unités ou de pôles de radiophysique médicale, placés sous la
responsabilité d’un radiophysicien. »
3. Le POPM n’offre aucune garantie vis-à-vis de l’engagement des professionnels et de la cohésion
de l’équipe. D’autres solutions pourraient être envisagées pour favoriser ces aspects (signature
d’une charte ?).
96
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
3.2.4.1 Généralités
Le rôle important de la gestion documentaire a été mentionné dans le chapitre 2. Il
faut que toutes les personnes rattachées à la structure de physique médicale puissent
accéder rapidement à la documentation.
La mise en place et la mise à jour de la gestion documentaire est une tâche lourde qui
nécessite une disponibilité suffisante et dépasse largement le cadre de la structure de
physique médicale. Elle doit donc s’appuyer sur des ressources institutionnelles.
Néanmoins, le physicien doit s’assurer de la qualité des documents nécessaires à
l’exercice de ses missions ainsi que de leur accessibilité.
La tendance est d’évoluer vers un système de Gestion Électronique des Documents
(GED) qui s’organise en 5 phases :
1. identification des documents qu’il est important d’intégrer dans le système de
GED ;
2. collecte de ces documents (fichiers et documents papiers numérisés) ;
3. classement cohérent de l’ensemble ;
4. archivage sur un support approprié ;
5. accessibilité, par exemple via intranet.
Plusieurs solutions de logiciels spécialisés sont disponibles. Toutefois, il est impor-
tant d’assurer une cohérence par rapport aux systèmes d’information propres à l’éta-
blissement et de travailler en concertation avec les responsables qualité. Par ailleurs,
il n’est pas indispensable de recourir à des solutions lourdes. Un simple tableur (par
exemple, Excel), organisé de manière cohérente et comportant des liens hypertexte
vers les documents voulus, constitue une solution tout à fait acceptable. Il faut néan-
moins veiller à gérer correctement les différentes versions des documents et à mettre
en place des mécanismes permettant de retrouver les périodes d’applicabilité de cha-
cune des versions.
Malgré le développement et l’intérêt des outils informatiques, il n’est pas indispen-
sable de numériser tous les documents papiers. De fait, comme discuté dans la suite
de ce chapitre (cf. 3.2.4.4), les documents papiers conservent un certain nombre
d’avantages. Le point essentiel et le plus délicat est de réaliser un classement théma-
tique cohérent et de savoir où trouver l’information. Il faut aussi s’astreindre à faire
évoluer le système en fonction de l’intégration de nouveaux documents.
97
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
98
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
Les procédures décrivent de manière très générale la manière d’accomplir une tâche
ou un ensemble de tâches. En principe, chaque processus devrait donner lieu à une
procédure écrite.
Les protocoles décrivent de manière concrète les étapes clés nécessaires à l’exécution
des procédures4. Dans le domaine médical, ils sont souvent utilisés pour décrire le
référentiel de prise en charge des patients dans un contexte particulier (protocole de
soins, protocole de traitement, protocole d’investigation clinique…). Ainsi le « guide
des procédures de radiothérapie externe » (SFRO 2007, Ortholan et al. 2007) fait-
il référence à des protocoles particuliers. En physique médicale les protocoles désignent
habituellement la manière d’effectuer la mesure ou le calcul de la dose (protocoles de
dosimétrie), le contrôle des machines ou des logiciels ou encore la vérification de
certains paramètres des dossiers patients (protocoles de contrôle qualité).
Les modes opératoires décrivent plus finement comment effectuer les tâches.
Ils précisent notamment :
– la nature de la tâche ;
– la manière de la réaliser ;
– les équipements qui sont concernés ;
– les personnes habilitées à la réaliser ;
– les personnes habilitées à la valider ;
– la fréquence à laquelle elle doit être réalisée.
Le niveau de détail peut varier selon la nature de la tâche et le nombre de personnes
impliquées dans sa réalisation. Plus la délégation de tâche est importante, plus le des-
criptif doit être précis pour éviter tout problème d’interprétation.
D’autres types de documents peuvent servir de référence pour la pratique. C’est le
cas des textes réglementaires, des rapports ou guides publiés par des sociétés ou ins-
titutions, des notices fournies par les constructeurs. On utilise alors le terme de docu-
ments de référence externes.
Quelle que soit la nature du document, il doit être référencé de manière claire et uni-
voque. Les documents internes doivent porter la mention de la date et des per-
sonnes qui ont contribué à le rédiger, et surtout de la personne qui en le validant
prend la responsabilité de sa cohérence et de son applicabilité. Tous ces documents
doivent être intégrés dans un système de gestion documentaire pour être facilement
accessibles et mis à jour. Il faut que leur existence soit connue de tous les intéressés
et qu’ils soient aisément accessibles depuis chaque poste de travail concerné. Quant
aux documents les plus importants en matière de qualité ou de sécurité, il peut être
demandé aux intéressés qu’ils confirment en avoir pris connaissance en les signant.
L’ensemble des documents relevant de la physique médicale doit être organisé de
manière cohérente. Un exemple de classement de ces documents est donné en annexe
4. Dans un souci de simplification, les qualiticiens ont tendance à ne plus utiliser le terme protocole
et à ne conserver que celui de procédure. Les deux termes sont donc en pratique équivalents, l’habi-
tude étant de privilégier le terme protocole dans le domaine médical.
99
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
(cf. A.5.1 et A.5.2). On y trouve également des exemples de ces documents à titre
d’illustration : un exemple de procédure technique (cf. A.5.3), un exemple de mode
opératoire (cf. A.5.4), un exemple de document d’enregistrement (cf. A.5.5).
100
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
Avantages Inconvénients
Cahier • facile à transporter et utiliser • demande un minimum de soin pour
n’importe où être lisible par tous
• peut rester à portée de main pour • nécessité d’un espace et d’une orga-
tous à l’endroit le mieux adapté nisation spécifique pour l’archivage
• archivage a priori simple et • mal adapté à l’enregistrement
pérenne d’informations structurées
• format libre y compris pour • disponible à un seul endroit
l’adjonction de schémas
Fichier • intégration possible dans un sys- • mal adapté à une forme libre et à
informatique tème cohérent de gestion docu- l’ajout d’annotations par différents
mentaire intervenants
• mise à jour facile, traçabilité pos-
• nécessite un effort d’adaptation et de
sible des différentes versions des formation pour que les intervenants
documents prennent l’habitude de remplir les
• gain de place documents
• consultable à distance • incite à la recopie de notes prises au
brouillon => perte de temps, risque
d’erreur de transcription et d’oubli de
points importants
• solution plus ou moins pérenne
selon le choix du support et des
méthodes retenues pour l’archivage
• minimum de matériel nécessaire
pour enregistrement et consultation
Forme libre(a) • suivi naturel de l’ordre chronolo- • nature des informations consignées
gique et qualité du document dépendante de
• possibilité de consigner facile- la personne qui le rédige
ment tous les événements survenus
pendant l’acquisition des données
Modèle • oblige à une réflexion préalable • difficulté à sortir du cadre fixé par le
à compléter(a) sur ce qu’il y a lieu de faire modèle ; par exemple, pour effectuer
• assure l’homogénéité des docu- des mesures complémentaires en fonc-
ments produits indépendamment tion des résultats obtenus
de la personne qui les remplit • production d’un document standar-
• bien adapté à une saisie informa- disé qui reflète difficilement les pro-
tique avec possibilités de calcul blèmes éventuels rencontrés
automatique de certaines valeurs et
d’alertes en cas d’incohérence (type
Excel)
(a) Cette séparation schématique en deux groupes ne prend pas en compte les solutions intermé-
diaires où une structure générale est décidée pour un ensemble de documents ; par exemple, le
schéma type préconisé pour les rapports ou les articles scientifiques : objectifs, matériels et
méthodes, résultats, conclusions. Le respect par tous d’un tel formalisme facilite le partage des
informations entre les professionnels.
101
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Le choix du type de support et du format doit donc être mûrement réfléchi au cas
par cas.
La liste des principaux registres utilisés dans le cadre des activités de physique
médicale est donnée dans le Tableau 3.2.
TABLEAU 3.2 Principaux registres utilisés dans le cadre des activités de physique médicale(a).
Contrôle des appareils, Les résultats des contrôles peuvent être regroupés de manière structurée
sources, logiciels sous forme de fichiers informatiques dans des répertoires accessibles à
tous (avec gestion des droits en lecture seule ou lecture-écriture) ou inté-
grés dans une base de données spécifique ; les images de référence peu-
vent être archivées dans un PACS.
102
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
Vérification dossiers contrôle des para- • registres où consigner les problèmes ren-
patients mètres physiques uti- contrés lors des contrôles des dossiers
lisés lors des patients (systèmes de contrôle des para-
traitements ou des mètres en radiothérapie, problèmes de tech-
examens niques ou d’appareillage en imagerie,
problèmes d’administration de radioacti-
vité en curiethérapie et médecine
nucléaire) => noter l’identification des
patients concernés
(a) Les documents constituant le dossier médical (y compris les fiches de traitement), les registres
relatifs à la radioprotection du personnel et ceux concernant l’administration ou les services de
soins ne sont pas cités.
(b) La liste du matériel de mesure et de détection des rayonnements (y compris les fantômes), la
liste du matériel d’équipement destiné au repérage radiologique, à la simulation et à la dosimé-
trie, sont demandées lors des procédures d’autorisation ; leur mise à jour est contrôlée lors des
inspections de l’ASN.
(c) Il peut être tentant d’intégrer ces informations dans un logiciel de GMAO ; toutefois, cette
solution présente des inconvénients car les logiciels de GMAO sont généralement mal adaptés
aux contrôles qualité.
Dans tous les cas et quel que soit le support, il faut noter soigneusement la date (et
souvent l’heure), le nom de la personne responsable (et éventuellement celui des
autres intervenants) et donner suffisamment de détails pour que la traçabilité soit
assurée (identification précise des matériels et des versions logicielles utilisés, élé-
ments de l’environnement susceptibles d’influer sur les résultats, anomalies ou inci-
dents constatés, etc.). Un principe de base à retenir est qu’une personne extérieure
ou un collègue consultant le registre doit pouvoir effectuer les mêmes mesures, les
mêmes calculs ou les mêmes contrôles dans les mêmes conditions, ce qui implique
de donner beaucoup de détails. Pour les opérations bien protocolisées, on peut noter
simplement les références du protocole ou du mode opératoire qui a été suivi mais il
faut être sûr qu’il est suffisamment détaillé et qu’il a été scrupuleusement suivi. En
cas d’écart à ce protocole, il faut le noter soigneusement sur le registre et faire évoluer
le protocole s’il s’agit d’une modification à pérenniser.
103
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Il peut être tentant, pour avoir des registres propres, de prendre des notes au
brouillon dans un premier temps puis de les recopier après coup dans le registre.
Sauf exception, cette pratique est à proscrire. En effet, en notant d’emblée dans le
registre définitif, on est plus attentif et on retranscrit plus fidèlement ce qu’on fait
dans l’ordre où on le fait. En notant d’abord au brouillon et en recopiant, on mul-
tiplie les risques d’erreur de transcription ou de mélange entre les feuilles et c’est une
perte de temps. En revanche, il est souvent utile de faire une synthèse sous la forme
d’un fichier informatique plus facile à intégrer dans une base de données documen-
taire, puis de coller éventuellement le compte-rendu imprimé sur le registre.
Il est également utile de faire des schémas : par exemple, pour noter le montage uti-
lisé lors d’une expérience ou illustrer les problèmes rencontrés sur un appareil.
Même si le schéma est très approximatif et fait rapidement à main levée, il permet
de noter clairement des indications de dimensions ou de distances et constitue un
aide-mémoire qui assure une meilleure cohérence entre ce qu’on veut faire et ce
qu’on fait réellement. En effet, il arrive fréquemment qu’en dessinant sur le coup le
montage que l’on vient de réaliser, on s’aperçoive d’erreur ou d’oubli. En revanche,
faire un montage d’après un schéma préparé à l’avance (par exemple préparé sur
ordinateur ou trouvé dans un protocole), sans le redessiner, n’a pas la même valeur.
En ce qui concerne les photographies numériques, elles sont très utiles pour garder
la trace d’une situation particulière ou vérifier a posteriori ce qui a été fait, mais elles
ne jouent pas non plus le rôle de « sonnette d’alarme ».
Il arrive couramment que les enregistrements soient réalisés sous forme de saisie
informatique. C’est le cas, par exemple, quand on valide un dossier sur écran ou
quand on complète un tableur avec des valeurs numériques (voir recommandations
du Tableau 3.9 et du Tableau 3.10). Dans ces cas, il est néanmoins recommandé de
garder un registre, papier ou informatique, sur lequel on note chronologiquement
ce qu’on fait en signalant les anomalies et en rédigeant un bref récapitulatif de
l’ensemble de la tâche.
Un cas particulier est celui des documents d’enregistrement qui sont proposés par
les fournisseurs : par exemple, pour consigner les résultats d’une recette de matériel
ou d’une intervention. Il faut alors regrouper soigneusement dans un classeur
l’ensemble de ces documents et renseigner le registre affecté à l’équipement, en indi-
quant les références du classeur où sont classés les feuillets en question. Quelques
mots de conclusion sur les principales constatations et décisions doivent également
figurer sur ce registre.
De plus en plus d’équipements sont dotés de systèmes d’enregistrement automa-
tique sur support informatique (log book). Il faut en tirer le plus de profit possible et
ne pas recopier manuellement ce qui peut être automatisé ni imprimer inutilement.
Toutefois il faut être sûr de pouvoir retrouver la trace de ces enregistrements, par
exemple en s’appuyant sur un système de gestion documentaire. En l’absence d’un
tel système, un registre classique où l’on indique où trouver l’information détaillée
doit être conservé.
104
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
TABLEAU 3.3 Règles générales pour l’archivage des données relatives aux équipements et aux patients.
Équipements Nature des données • résultats des contrôles de qualité et des mainte-
(en particulier dis- nances (principaux paramètres) consignés dans un
positifs médicaux) registre conservé 5 ans après l’arrêt de l’exploitation
de l’installation(c)
• pièces, composants, versions de logiciels changés
• équipements de mesures ou d’essais utilisés
105
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
(a) S’appuyer si possible sur les solutions mises en place au niveau des services d’informatique des
établissements.
(b) Voir par exemple http://www.securite-informatique.gouv.fr/gp_article95.html et http://
www.securite-informatique.gouv.fr/gp_article189.html
(c) Selon décret n° 2001-1154 (R5212-26 du CSP).
(d) Selon CSP R5211-26.
(e) Selon arrêté du 11//09/2008.
(f ) Selon décret nº 2006-6 du 4/01/ 2006 (R1112-7 du CSP).
(g) En pratique, dans le cas de l’utilisation thérapeutique des rayonnements ionisants, il est
recommandé de conserver indéfiniment les dossiers des patients en vie car ils contiennent des
données essentielles pour interpréter des effets secondaires tardifs ou envisager des reprises de
traitement.
106
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
TABLEAU 3.4 Données relatives à la physique médicale. Archivage et partage des responsabilités.
107
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
En fonction des modes d’organisation, d’autres indicateurs tels que ceux relatifs au
taux de panne et à la maintenance des équipements ou à certaines des activités cli-
niques peuvent être gérés ou non par la structure de physique médicale.
Pour pouvoir disposer de ces indicateurs, il faut mettre en place des mécanismes
d’enregistrement. Ceci nécessite une réflexion préalable sur les indicateurs les plus
pertinents, en prenant en compte la difficulté à disposer de données quantitatives
fiables ; il est sans doute préférable de renoncer à certains indicateurs plutôt que
d’imposer leur recueil sans se donner les moyens de l’exhaustivité des données. Dans
la mesure du possible, il y a intérêt à profiter des systèmes d’enregistrement automa-
tique, souvent associés aux équipements informatisés. Dans le cas d’un recueil
108
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
manuel, il faut veiller à ce qu’il soit fait systématiquement par les intéressés, et leur
fournir les résultats des analyses effectuées à partir des données collectées.
Le regroupement de ces indicateurs peut se faire sous forme de tableaux de bord, mis
à jour de manière régulière, permettant de faire apparaître clairement les évolutions
et d’en tirer les conséquences.
L’intérêt des indicateurs est multiple :
– Ils permettent d’assurer le pilotage des différentes activités. Par exemple pour les
contrôles de qualité des installations, ils permettent de mettre l’accent sur ceux qui
sont les plus nécessaires, en adaptant les fréquences en fonction des problèmes
rencontrés, en optimisant les temps consacrés aux différentes tâches.
– Ils constituent vis-à-vis des intervenants, fournisseurs ou clients, des éléments
objectifs de discussion permettant de gérer les évolutions. Ainsi, pour les
contrôles de qualité, ils permettent de donner aux constructeurs des éléments
d’information sur les améliorations à apporter aux équipements et aident à pla-
nifier les évolutions du plateau technique en anticipant sur les remplacements les
plus urgents. En ce qui concerne l’activité clinique, ils permettent, par exemple,
d’adapter les procédures de contrôles pour renforcer celles qui sont le plus néces-
saires ou d’intensifier les actions correctives quand un taux d’anomalies élevé est
constaté.
– D’une manière générale, ils permettent de quantifier les activités de physique
médicale et de produire des rapports d’activité utilisables pour optimiser les res-
sources et justifier, le cas échéant, un renforcement des moyens.
La production d’un rapport d’activité annuel, même si elle n’est pas demandée par
l’employeur ou le responsable hiérarchique, est une pratique recommandée pour
toute structure de physique médicale.
Des informations complémentaires sur l’utilisation des indicateurs, en tant qu’outils
d’aide à l’évaluation et à l’amélioration de l’organisation des activités cliniques, peu-
vent être trouvées dans de nombreux documents6.
109
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
8. Recommandation 3.171 des « Basic Safety Standards » (IAEA 2011-GSR Part 3).
9. « Management de la sécurité et de la qualité des soins en radiothérapie »
http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Publications/Guides-pour-les-professionnels/Activites-
medicales
110
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
111
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
TABLEAU 3.6 Interprétation des écarts de dose significatifs donnant lieu à déclaration des événements
significatifs de radioprotection impliquant des patients11.
(a) Les critères de déclaration se rapportent à l’évaluation annuelle effectuée lors du recueil des
niveaux de référence diagnostiques (NRD) (cf. Tableau 1.10) et non à une exposition individuelle
de patient.
112
3.2 Les méthodes de travail. Principes généraux
humains), le signalement à l’AFFSAPS n’a pas de sens. Il n’est pas toujours facile pour
l’utilisateur d’identifier à laquelle de ces deux catégories se rapporte tel ou tel cas.
C’est la raison pour laquelle un portail unique de déclaration a été ouvert pour la
radiothérapie13. Il ne permet pas de faire directement les déclarations mais il apporte
une assistance en rappelant les obligations réglementaires, en mettant à portée de
main des documents d’aide et en proposant un formulaire regroupant les informa-
tions importantes à collecter.
Le portail unique de déclaration, ainsi que le guide de l’ASN n° 16, donne des indi-
cations générales sur la manière de gérer des incidents liés à l’utilisation médicale des
rayonnements ionisants. Il peut avantageusement être consulté pour des événements
survenus en radiodiagnostic ou médecine nucléaire.
Le physicien est bien placé pour contribuer efficacement à l’analyse des événements
significatifs relevant de son domaine de compétences, à la formulation des déclara-
tions et à la mise en œuvre d’actions correctives pouvant déboucher sur des plans
d’action destinés à limiter le risque de répétition. Il joue donc souvent un rôle
majeur au sein des cellules de retour d’expérience (CREX) (cf. Figure 2.4).
En cas d’incident (qui peut par la suite se révéler être un accident), la conduite à tenir
est résumée dans le Tableau 3.7. Elle devrait faire l’objet d’une procédure écrite
dédiée. Il convient d’insister sur la nécessité d’être extrêmement réactif : les étapes
figurant dans le tableau doivent s’enchaîner les unes après les autres, immédiatement
après avoir eu connaissance de l’incident. En cas d’événement indésirable détecté suf-
fisamment tôt pour qu’il n’y ait pas eu de conséquences mais qui est néanmoins
potentiellement grave (événement précurseur), la conduite à tenir est similaire.
TABLEAU 3.7 Conduite à tenir en cas d’incident (ou d’accident) en rapport avec le domaine d’activités
du physicien médical14.
13. http://www.vigie-radiotherapie.fr
14. Tout professionnel ayant connaissance d’un incident est tenu réglementairement de le signaler
aux autorités. Il s’agit donc d’une démarche individuelle nominative. Toutefois, la gestion globale
d’un incident concerne l’ensemble de la structure de physique médicale et, en premier lieu, son res-
ponsable s’il est clairement identifié. Ce dernier doit donc être informé en priorité.
113
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
114
3.3 La maîtrise des équipements
volets de l’activité des physiciens médicaux. Elle fait intervenir de nombreux acteurs
qui doivent travailler en concertation et assurer une traçabilité des processus. Elle
implique notamment d’identifier les équipements qui présentent le plus de risques.
Le terme équipement, tel qu’il est utilisé ici, est à prendre au sens large. Il caractérise
l’ensemble des ressources matérielles, autrement dit, tout système – matériel, logiciel,
source radioactive – qui intervient directement ou indirectement dans le processus de
soins.
Les équipements se répartissent en 2 grandes catégories :
1. les dispositifs médicaux (DM, cf. Glossaire) placés sous le contrôle de l’AFS-
SAPS15 ;
2. les autres matériels utilisés pour faire des mesures ou des contrôles (dits équipe-
ments de contrôle, de mesure et d’essai ou ECME).
Pour pouvoir être utilisés cliniquement, les DM doivent obligatoirement faire
l’objet d’une certification de conformité aux exigences essentielles (CSP L5211-3),
en pratique le marquage CE16. Ils sont répertoriés en 4 classes de dangerosité crois-
sante (I, IIa, IIb et III) pour lesquelles les exigences techniques et administratives
sont adaptées à la classe du produit. Les « dispositifs actifs destinés à émettre des
rayonnements ionisants y compris les dispositifs qui commandent ou contrôlent
ces dispositifs ou agissent directement sur leurs performances », font partie de la
classe IIb. C’est le cas des générateurs de radiologie et des accélérateurs de radiothé-
rapie. C’est également le cas des systèmes de planification de traitement ou de
double calcul de dose en radiothérapie. Les dispositifs destinés spécifiquement à
enregistrer les images de radiodiagnostic font partie de la classe IIa.
La gestion des dispositifs médicaux est généralement assurée par des ingénieurs bio-
médicaux. Il est important pour les physiciens médicaux de travailler en concerta-
tion avec eux et de préciser les rôles de chacun dans le contexte local. Il faut noter
que tous les logiciels destinés à être utilisés spécifiquement à des fins diagnostiques
et/ou thérapeutiques sont considérés comme des dispositifs médicaux (directive
2007/47/CE). En sus des ingénieurs biomédicaux, la participation d’informaticiens
est donc souvent nécessaire pour assurer l’installation, le suivi et, dans certains cas,
l’utilisation de ces équipements. La répartition des responsabilités et des tâches entre
physiciens, ingénieurs biomédicaux et informaticiens doit s’appuyer sur les prin-
cipes généraux définis réglementairement. Les conséquences pratiques de l’organi-
sation mise en place devraient être précisées dans le plan d’organisation de physique
médicale (POPM).
15. http://www.afssaps.fr/Produits-de-sante/Dispositifs-medicaux
16. On peut noter l’existence de normes ISO spécifiques destinées aux fabricants de DM : les
normes ISO 13485 (2003) et ISO 14971 (2007) précisant les exigences relatives respectivement au
management de la qualité et au management de la sécurité. Ces normes n’ont pas de caractère obli-
gatoire mais la certification ISO correspondante facilite l’obtention du marquage CE.
115
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
17. Par extension, c’est également le cas des microsphères d’Yttrium 90 (non scellées) utilisées en
radiothérapie interne vectorisée.
116
3.3 La maîtrise des équipements
117
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
L’importance des équipements complémentaires doit être bien perçue par le phy-
sicien. Ils jouent souvent un rôle déterminant dans la qualité et la sécurité des soins
(exemple du filtre en coin à l’origine de plusieurs accidents de radiothérapie). Ils doi-
vent donc faire l’objet de contrôles soignés au même titre que les équipements prin-
cipaux de diagnostic et de traitement.
Il peut arriver que des équipements complémentaires posent des problèmes de compa-
tibilité entre eux. C’est également le cas de certains dispositifs implantables (pace-
makers en particulier) situés au niveau du patient. S’il y a le moindre doute, on peut
se référer aux documents spécifiques publiés par l’AFSSAPS (« Compatibilité entre
dispositifs médicaux »)19.
Pendant toute la période des « pionniers » de l’utilisation médicale des rayonne-
ments, ces équipements complémentaires étaient le plus souvent réalisés dans un
atelier local à partir de matériel non médical ou sous-traités à une entreprise de
mécanique extérieure. Le renforcement de la réglementation rend cette possibilité
plus compliquée. Il y a pourtant des situations où une approche de ce type est néces-
saire, par exemple :
– Pour personnaliser des traitements, notamment dans le cas de la curiethérapie ou
de la radiothérapie de contact (réalisation de nouveaux applicateurs ou adapta-
tion d’applicateurs existants).
– Pour réaliser des contentions spécifiques lorsque les contentions « standards »
sont mal adaptées.
– Dans les cas particuliers de techniques innovantes pour lesquelles les dispositifs
complémentaires nécessaires ne sont pas encore disponibles.
La réglementation rend obligatoire le marquage CE pour tout DM mis sur le mar-
ché20. En toute rigueur, il n’est donc pas impossible d’utiliser cliniquement ces dis-
positifs en routine et sous sa propre responsabilité, même s’ils ne bénéficient pas
d’un marquage CE. En revanche, il est interdit de les « mettre à disposition »
(d’autrui). Les difficultés d’interprétation de la notion de « mise à disposition » inci-
tent à la plus grande prudence. Lorsque le cas se présente, il convient de suivre les
recommandations relatives à la gestion du changement et de l’innovation (cf. 3.5).
18. On peut noter qu’il existe une catégorie de DM personnalisables dispensés du marquage CE;
ce sont les DM « sur mesure » (DMSM) qui couvrent en particulier le cas des prothèses dentaires.
Ils doivent néanmoins répondre aux exigences essentielles de la directive 93/42. Le fabricant de ces
dispositifs doit établir une déclaration de conformité relative à ces DM et doit être déclaré auprès
de l’Afssaps. (DM sur mesure)
19. compatibilité entre DM. interactions entre DM
20. Selon la directive 97/43, la mise sur le marché est « la première mise à disposition à titre onéreux
ou gratuit d'un dispositif, autre que celui destiné à des investigations cliniques, en vue de sa dis-
tribution et/ou de son utilisation sur le marché communautaire, qu'il s'agisse d'un dispositif neuf
ou remis à neuf ».
118
3.3 La maîtrise des équipements
119
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
120
3.3 La maîtrise des équipements
Étapes Remarques
Démarrage du processus • validation formelle du projet auprès des instances de l’éta-
blissement
• constitution formelle d’un groupe représentatif de toutes
les catégories professionnelles impliquées, chargé d’accompa-
gner toutes les étapes du processus jusqu’à la mise en service
clinique
• désignation d’une personne assurant le pilotage de ce
groupe
• définition explicite du rôle des différents intervenants
Expression des besoins • analyse en termes d’objectifs médicaux, d’activité, de
contraintes, d’ergonomie, etc.
Autorisation administrative (si • s’assurer que l’on dispose de l’autorisation administrative
nécessaire) nécessaire à l’activité de soins envisagée
Pour les marchés publics(a), • procéder à une transposition formelle de l’expression des
constitution du dossier de besoins
consultation : • faire une évaluation prévisionnelle des conséquences sur le
• règlement de la consultation fonctionnement et réaliser une analyse préliminaire des risques
• cahier des clauses administra- • obtenir ainsi un engagement du fournisseur sur les spécifi-
tives particulières (CCAP) cations
• cahier des clauses techniques • se référer aux normes (CEI en particulier)
particulières (CCTP) • prévoir d’emblée le protocole de réception
• acte d’engagement. • prévoir les conditions d’implantation, de formation, de
maintenance…
Dans tous les cas, au minimum • penser aux équipements complémentaires (même fournis-
un cahier des charges avec seur ou autres)
demande d’engagement. • cette étape implique des relations préalables avec les
constructeurs, des visites sur site, des études d’implantations
en fonction de l’existant
Appel d’offres ou consultation • solliciter tous les fournisseurs présents sur le marché
• envoyer formellement le dossier en précisant le calendrier
Période intermédiaire • pour les appels d’offre publics, pas de possibilité de modifi-
cation du cahier des charges
• dans les autres cas, possibilités d’obtenir des compléments
d’information et d’ajuster la demande
121
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Étapes Remarques
Analyse des réponses et choix • pour les marchés publics, suivre les règles strictes de sélec-
tion des candidatures et des offres ; choix de l’offre la mieux
disante
• dans les autres cas, faire une analyse objective comparative
sur l’ensemble des critères définis dans le cahier des charges
• veiller à l’implication ou au minimum à l’information de
l’ensemble du personnel concerné
• justifier et formaliser la décision finale par un document
écrit
Négociation finale • négocier certains points en fonction de la procédure for-
melle utilisée (prix, accessoires, prestations, contrat de main-
tenance, contrat de collaboration…)
Commande • la baser sur une proposition finale
• vérifier que les documents de référence pour la commande
sont à jour et que tous les engagements ont été formalisés
Constitution des dossiers de • si nécessaire, en fonction du type d’équipement
déclaration ou de demande
d’autorisation des installations
Préparation des locaux • aménagements nécessaires, notamment pour les équipe-
ments de diagnostic et de traitement
Préparation du planning d’ins- • prévoir l’organisation à mettre en place (notamment en cas
tallation de remplacement d’un équipement en cours d’utilisation)
• prévoir le calendrier de formation des utilisateurs
• prévoir le temps nécessaire à la réception et à la mise en ser-
vice
• anticiper sur les modifications des procédures
Livraison et installation • s’assurer de l’état des locaux avant livraison et du respect
des contraintes d’installation données par le fournisseur
• installation, réglages et tests associés sont sous la responsa-
bilité du seul fournisseur
• utiliser cette période pour obtenir (sans trop perturber
l’installateur) quelques informations sur l’équipement (utili-
sation et maintenance notamment)
(a) Pour les marchés publics, plusieurs possibilités réglementaires : appels d’offres (ouverts ou res-
treints), procédure négociée, dialogue compétitif…
Les grandes lignes du processus décrit dans le Tableau 3.8 s’appliquent en toute
rigueur à tous types d’équipements, qu’il s’agisse de dispositifs médicaux (DM),
d’équipements de contrôle, de mesure et d’essai (ECME), de matériels ou de logiciels.
Toutefois, pour les équipements les plus « simples » (par exemple un dosimètre), la
procédure est grandement simplifiée et accélérée.
122
3.3 La maîtrise des équipements
22. Alors que la terminologie anglo-saxonne est universellement employée et comprise de tous, ce
n’est pas le cas de la terminologie française. D’autres terminologies que celle proposé ici peuvent
être employées en différentes occasions. En cas de doute, toujours se référer aux termes anglais pour
lever toute ambiguïté.
23. Les Québécois utilisent le franglais « Acceptation ».
123
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
a) En radiothérapie externe
Dans ce domaine, la mesure de la dose influe directement sur le résultat du traite-
ment. En cas d’erreur significative d’étalonnage, tous les patients traités présente-
ront, de manière systématique, des risques de complication (surdosage) ou de réci-
dive (sous-dosage).
Le strict respect de la réglementation actuelle (Tableau 1.6 et Tableau 1.7) implique,
pour la radiothérapie externe, la mise en œuvre de plusieurs barrières de défense en
profondeur (2.3.4.5) :
– Le contrôle externe des installations (cf. décisions AFSSAPS du 2 mars 2004 et
du 27 juillet 2007, en pratique EQUAL-ESTRO selon décision du 15/10/
2009).
– Le contrôle de qualité interne (cf. décision AFSSAPS du 27 juillet 2007).
– Le double calcul des unités moniteur (cf. critère INCa n° 12).
– La dosimétrie in vivo (cf. critère INCa n° 15).
Il est par ailleurs précisé dans le critère INCa n° 11 que les logiciels de calcul de doses
doivent prendre en compte « les mesures des faisceaux validées dans le centre ».
En revanche, la décision de l’AFSSAPS du 27 juillet 2007, relative au contrôle
interne des installations de radiothérapie externe, vise essentiellement à garantir le
maintien des performances dans le temps ; elle ne précise pas le détail de la métho-
dologie à utiliser pour l’étalonnage du faisceau24.
b) En radiodiagnostic
Les mesures de dose font partie des contrôles de qualité réglementaires (internes ou
externes) prévus dans le cadre des décisions de l’AFSSAPS (cf. Tableau 3.15) et la
méthodologie à utiliser y est décrite de manière plus détaillée que pour la radiothé-
rapie. Il s’agit essentiellement en radiodiagnostic conventionnel de déterminer le
débit de dose maximum à l’entrée du patient et de vérifier le réglage du dispositif
Produit Dose.Surface (PDS). En mammographie, de déterminer le débit de dose et
la dose à l’entrée (ainsi que la dose glandulaire moyenne pour la mammographie
numérique). Et en scanographie, de vérifier le réglage du dispositif d’affichage de
l’IDSV (ou CTDI) (cf. Tableau 1.10).
Toutefois, ces exigences, qui visent essentiellement au maintien des performances
des équipements, ne permettent pas de garantir l’exactitude des doses : comme indi-
qué au point 1.3.3.3 et sur le Tableau 1.11, la garantie sur la dose délivrée implique
l’enchaînement de plusieurs étapes au cours desquelles on maîtrise aussi bien la dose
absolue que la dose relative.
24. On peut y lire : « Les conditions de référence sont celles définies par le protocole dosimétrique
utilisé à l’initiative de l’exploitant. Il est recommandé, dans la mesure du possible, d’utiliser la ver-
sion la plus récente du protocole de l’Agence internationale de l’énergie atomique. »
124
3.3 La maîtrise des équipements
125
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
126
3.3 La maîtrise des équipements
(a) Les décisions AFSSAPS sont citées ici parce qu’en radiologie elles sont suffisamment détaillées
pour servir en partie de document de référence sur la méthodologie à utiliser.
(b) Les notions de laboratoire accrédité et de certificat d’étalonnage valable sont précisées dans le
texte qui suit.
(c) Ce rapport est essentiellement destiné aux laboratoires d’étalonnage.
(d) Il faut que les baromètres affichent la pression réelle, à l’altitude du lieu de mesure et non au
niveau de la mer !
(e) version la plus récente et feuilles Excel : http://www-naweb.iaea.org/nahu/dmrp/codeofprac
tice.shtm
Les types de dosimètres utilisés et les exigences de précision ne sont pas les mêmes
en radiothérapie et en radiologie. L’approche méthodologique est néanmoins simi-
laire. Dans les deux domaines d’application le détecteur de référence est une
chambre d’ionisation.
Dans tous les cas, il est essentiel d’assurer le raccordement des dosimètres à un étalon
international et de pouvoir justifier de la traçabilité des mesures. Pour ce faire, les
dosimètres de référence sont donc envoyés régulièrement à un laboratoire d’étalonnage
accrédité. Sur le plan strictement métrologique, un laboratoire peut être considéré
comme accrédité quand il a signé, sous les auspices du Bureau International des Poids
et Mesures (BIPM), un « Arrangement de Reconnaissance Mutuelle » (MRA)25. Cet
arrangement est soumis à plusieurs conditions qui débouchent sur une reconnais-
sance formelle des capacités du laboratoire à effectuer certains étalonnages (« Cali-
bration and Measurement Capabilities » ou CMCs) 26. Les certificats d’étalonnage
issus des laboratoires accrédités sont pourvus du logo de l’organisme d’accréditation
(en France, le COFRAC27) ou du CIPM MRA (voir site web du BIPM).
Sur le plan réglementaire, l’arrêté du 10 juillet 1977 (article 8) indiquait que pour
les installations comportant des accélérateurs, l’agrément28 n’était donné que si le
25. http://www.bipm.org/en/cipm-mra/participation/signatories.html
26. Pour les rayonnements ionisants, voir : http://kcdb.bipm.org/appendixC/search.asp?reset=
1&met=RI
27. La liste des organismes accrédités COFRAC peut être consultée sur : www.cofrac.fr
28. L’agrément d’une installation avait été défini dans l’arrêté du 23/04/1969. Il correspondait en
pratique à une autorisation de fonctionnement car il conditionnait le remboursement des actes par
la sécurité sociale. Il précisait, dans son article 13 (modifié en 1977), que l’étalonnage devait être
effectué tous les 2 ans.
127
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
128
3.3 La maîtrise des équipements
TABLEAU 3.10 Bonnes pratiques pour la mesure de l’activité (en Cth et MN).
Recommandations Précisions et références
Disposer d’une chaîne de mesure de référence • pour Cth : IAEA 2002-TECDOC 1274
(chambre à puits) adaptée à la nature et à et ESTRO 2004-Booklet n° 8
l’énergie du rayonnement émis par les radionu- • pour MN : LNHB 2006 et IAEA 2006-TRS
cléides utilisés et conforme aux recommanda- 454
tions nationales et internationales.
Faire en sorte que le bruit de fond au niveau de • possibilité de rajouter des écrans
la chambre à puits soit négligeable par rapport • attention aux sources stockées à proximité
au signal mesuré.
Vérifier le bon état de la chambre avant toute zéro électrique, absence de fuite, etc.
mesure.
Disposer d’une source de constance de relative- en pratique 57Co, 133Ba ou 137Cs selon le
ment longue période pour contrôler la stabilité spectre d’émission des radionucléides, à utili-
de la chaîne. ser dès réception de la chaîne, puis avant et
après envoi pour étalonnage, puis quotidien-
nement
Avant toute utilisation clinique, faire étalonner • pour les utilisations thérapeutiques, il est
la chambre à puits(a) dans des conditions cou- recommandé de faire appel aux services d’un
laboratoire accrédité (par exemple, le LNHB,
vrant l’ensemble des radionucléides utilisés(b).
ou le LEA-CERCA pour les étalonnages sur
site)
• répéter l’étalonnage en cas de réparation de
la chambre à puits
Valider et conserver précieusement les certifi- bien vérifier la cohérence et les conditions de
cats d’étalonnage. l’étalonnage : radionucléides, géométrie, posi-
tion des échantillons, nature des conteneurs(b)
N’utiliser les coefficients d’étalonnage que s’ils • possibilité dans certains cas d’utiliser des fac-
correspondent à la nature du radionucléide et à teurs correctifs, cf. LNHB 2003
la géométrie de la source, de son conteneur et • pour des radionucléides présentant des
du porte-échantillon(c). caractéristiques inhabituelles, s’assurer de la
validité de la méthode (littérature, collè-
gues…)
Travailler soigneusement, et vérifier la cohé- être attentif à la reproductibilité des condi-
rence des mesures notamment les écarts par tions géométriques lors des mesures (zone
rapport aux valeurs attendues d’après les don- isomesure), attendre suffisamment, répéter les
nées fournisseur. mesures si nécessaire
Veiller à l’enregistrement systématique et à la voir point 3.2.4.4 de ce guide
conservation des données dans un souci per-
manent de traçabilité.
Se méfier des tableurs (Excel) et valider soi- • utiliser les fonctions de protection de cer-
gneusement les contenus des cellules et la cohé- taines plages de cellules
rence des calculs. • afficher les constantes utilisées et les résultats
intermédiaires à des fins de vérification
129
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
(a) Pour la MN à visée diagnostique, la décision de l’AFSSAPS du 25/11/2008 n’impose pas que
le certificat d’étalonnage émane d’un laboratoire accrédité (ce peut être le fabricant de la
chambre à puits). En revanche, il faut que les sources de constance utilisées aient été étalonnées
dans un laboratoire accrédité.
(b) En Cth il est recommandé de confirmer l’étalonnage de la chambre à puits en se procurant
une source ayant les mêmes caractéristiques et pour laquelle un certificat d’étalonnage en débit de
kerma dans l’air a été établi.
(c) La nature, la forme, l’épaisseur de la paroi du conteneur et du support sont particulièrement
critiques pour les radionucléides émetteurs X ou gamma de faible énergie (par exemple, iode 125)
et pour les émetteurs bêta.
130
3.3 La maîtrise des équipements
Pour tous les types de sources de curiethérapie, si sur la moyenne d’un lot homo-
gène – pour lequel l’écart type sur les activités mesurées est faible (par exemple
inférieur à 2 %) – on trouve des écarts par rapport aux valeurs données par le
fournisseur de l’ordre de 3 %, le physicien analyse en interne d’où viennent les
différences. Au-delà de 5 %, il revoit avec le fournisseur s’il n’a pas fait d’erreur
de son côté. Si la différence persiste, il peut décider, en concertation avec le méde-
cin, de ne pas utiliser ces sources. Si l’écart entre moyenne et valeur attendue est
inférieur à 3 % mais que pour certaines sources il dépasse 5 %, il est recommandé
de ne pas les utiliser (ESTRO 2004 - Booklet n° 8).
a) Cas de la radiothérapie
En radiothérapie, les dispositions réglementaires relatives au contrôle qualité des sys-
tèmes informatiques utilisés (décision AFSSAPS du 27 juillet 2007) sont très limi-
tées et concernent uniquement la vérification de la constance au niveau :
– de la conversion des Unités Hounsfield en densités pour les images scanogra-
phiques de préparation de traitement ;
– du calcul des unités moniteur par le système de planification de traitement ;
– du transfert de ces unités moniteur vers le système d’enregistrement et contrôle des
paramètres.
Pour que ces contrôles de constance aient un sens, il faut qu’ils soient basés sur des
valeurs de référence obtenues lors du processus de mise en service.
En ce qui concerne les systèmes d’imagerie numériques utilisés en radiothérapie (ou
systèmes de simulation virtuelle), il est recommandé pour la mise en service de suivre
les procédures décrites dans le rapport SFPM n° 25 (SFPM 2009).
Les systèmes de planification de traitement (TPS) sont sous la responsabilité directe
des physiciens médicaux. Ils constituent un point de passage obligé entre la prescrip-
tion médicale et la réalisation du traitement. Ils sont susceptibles de provoquer des
accidents. Plusieurs documents ont été publiés à l’échelle européenne ou internatio-
nale proposant des méthodes de contrôle qualité des TPS (ESTRO 2004-Booklet
n° 7, IAEA 2004-TRS 430, IAEA 2007-TECDOC 1540, IAEA 2008-TECDOC
1583). Plus récemment, la SFPM a publié un rapport centré sur la sécurité lors de
la mise en service et l’utilisation des TPS (SFPM 2010-rapport n° 27) qui peut être
considéré comme une référence pour les bonnes pratiques dans ce domaine. Les
points essentiels de ces bonnes pratiques sont regroupés dans le Tableau 3.11.
Parmi les points les plus importants en matière de sécurité, lors du processus de mise
en service, figure la configuration de la bibliothèque des appareils, l’influence des
131
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
29. Il peut être utile de considérer le TPS comme un appareil de traitement qui « délivre » des doses
calculées ; on peut donc le tester comme on ferait des mesures sur un appareil de traitement (ren-
dement en profondeur, variation avec l’ouverture du collimateur, transmission des filtres, etc.).
132
3.3 La maîtrise des équipements
facilement par comparaison aux valeurs attendues d’après des tables ou d’après un
calcul manuel (IAEA 2004 - TRS 430, ESTRO 2004 - Booklet n° 8). L’utilisation
d’un fantôme permettant de vérifier la validité de la reconstruction de la position
des sources est également recommandée30.
Les systèmes de vérification et d’enregistrement des paramètres, bien que conçus pré-
cisément pour éviter les erreurs dans la réalisation des traitements (ou du moins pour
assurer la conformité à la prescription), sont également des points de passage obligés
accidentogènes.
Leur défaut est de donner l’impression d’une fausse sécurité et de transformer en
erreur systématique une erreur qui aurait pu être aléatoire. La responsabilité de leur
utilisation est partagée entre médecins et physiciens mais ce sont généralement les
physiciens qui sont en première ligne pour l’installation, les tests et la mise en ser-
vice. Il existe peu de documents de référence à ce sujet (IAEA 2012) et il est difficile
de définir des bonnes pratiques relatives spécifiquement au rôle du physicien médi-
cal. On peut néanmoins retenir les recommandations qui figurent dans le
Tableau 3.12.
TABLEAU 3.12 Recommandations31 pour la mise en service (et l’utilisation) d’un système de vérification
et d’enregistrement des paramètres de traitement.
Recommandations Remarques
Prendre en compte l’impact de la mise en • implique une concertation multidisciplinaire
œuvre de ces systèmes sur les schémas géné-
raux d’organisation et s’y préparer soigneu-
sement.
Désigner un administrateur du système pour • a priori physicien pour le paramétrage et les
la mise en service et le suivi. vérifications du système
• informaticien en complément pour l’adminis-
tration « technique » du système
Ouvrir un cahier de bord de suivi. • caractéristiques du système
• paramétrages et tests réalisés
• problèmes rencontrés
• mises à jour
Paramétrer le système en assurant la cohé- • droits utilisateurs, options diverses
rence avec le TPS d’une part, avec les accélé- • caractéristiques des accélérateurs et accessoires
rateurs d’autre part.
133
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Recommandations Remarques
Tester le comportement général du système • gestion des dossiers, des prescriptions, des doses
et, pour chaque appareil de traitement, la • cas d’interruption de traitement
validité des transferts de plan types représen- • conversion de plan vers une autre machine
tatifs des situations rencontrées en clinique
(y compris avec accessoires)(a).
Bien définir le partage des tâches et des res- • transferts des données depuis les systèmes exté-
ponsabilités entre médecins, physiciens, rieurs (SIH et TPS notamment)
manipulateurs. • entrée des données complémentaires
• vérifications systématiques à faire
• autorisations de traitement (signature électro-
nique)
Être particulièrement vigilant lors des modi- • vérifications renforcées faites par un « senior »
fications de dossiers, des situations inhabi- • au minimum tests réglementaires de constance
tuelles ou des changements de version. en cas de changement de version
(a) Cf. IAEA 2012.
c) Cas de l’imagerie
Les logiciels de calcul de dose utilisés en imagerie ne prennent généralement pas en
compte les données individuelles des patients. Il peut s’agir de modèles très simples
de détermination de la dose à l’entrée ou de modèles plus élaborés permettant de cal-
culer les doses aux différents organes et la dose efficace à partir de modèles types de
patients (fantômes) (Kramer 2008). Les précautions requises dans l’utilisation de ces
logiciels consistent essentiellement à prendre connaissance de la méthode de calcul
utilisée, à vérifier les paramètres et les données, ainsi que la cohérence et les ordres
de grandeur des résultats par rapport aux données de la littérature ou à des calculs
manuels simplifiés.
L’acquisition, la reconstruction, le traitement et l’affichage des images, que ce soit
en radiologie ou en médecine nucléaire, font de plus en plus appel à des solutions
numériques. Le paramétrage des éléments informatiques correspondants est délicat.
134
3.3 La maîtrise des équipements
Il influence directement la qualité des images et les valeurs des doses délivrées. Il est
généralement réalisé en collaboration étroite avec les techniciens qui font l’installa-
tion ou avec les ingénieurs d’application qui accompagnent les débuts de l’utilisation
clinique. Il est normal que les physiciens aient accès, au moins en partie à ce para-
métrage. C’est en particulier nécessaire dans le cadre d’une démarche d’optimisation.
Mais ils doivent bien maîtriser la signification et l’impact des paramètres qu’ils peu-
vent modifier et tester soigneusement les conséquences des réglages effectués.
32. « Procédures de sécurité pour l’installation, l’utilisation et le contrôle des appareils à rayons X
dans les grands établissements radiologiques médicaux, Code de sécurité 35 », ministère de la Santé
du Canada (2008).
Dans la version française, le terme « acceptation » est utilisé en remplacement du terme anglais
« acceptance ».
http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/alt_formats/hecs-sesc/pdf/pubs/radiation/safety-code_35-
securite/safety-code35-securite-fra.pdf
135
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
136
3.3 La maîtrise des équipements
137
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
(a) Penser d’emblée aux obligations réglementaires avant utilisation clinique (contrôles de qualité
externes, visites de vérification de la conformité).
(b) Cf. rapport IEC 6217 (IEC 2000).
(c) Cf. rapport SFPM n° 26 (SFPM 2010).
(d) Cf. par ex. IAEA 2008-TECDOC 1583.
(e) Cf. 3.3.7.1.
Les étapes figurant dans le Tableau 3.14 sont décrites en respectant à peu près
l’ordre chronologique. Elles sont bien adaptées à des équipements complexes tels
que les accélérateurs utilisés en radiothérapie externe, mais le processus général est
valable quel que soit le type d’équipement. Des variantes sont possibles. Ainsi, dans
certains cas, quelques-unes des étapes peuvent être anticipées dès le processus
138
3.3 La maîtrise des équipements
d’acquisition. Dans d’autres cas, à condition de l’avoir prévu dans les spécifications
initiales, certaines des étapes les plus simples peuvent être intégrées au processus de
réception.
De fait, il n’est pas toujours possible de séparer clairement les processus de réception
et de mise en service. Pour les équipements qui nécessitent peu de paramétrages et peu
de contrôles ou qui n’ont pas d’impact direct sur les soins (par exemple une chambre
d’ionisation), le processus peut être simplifié à l’extrême : une réception qui consiste
à vérifier visuellement que le matériel est conforme à la commande ; et une mise en
service (contrôle, étalonnage ou réglage) en fonction de l’utilisation prévue, immé-
diate ou différée, sachant qu’en cas de défaut constaté le matériel est couvert par la
garantie.
Les sources radioactives sont généralement contrôlées immédiatement après leur
livraison, leur utilisation clinique suit sans tarder33 et il n’y a pas véritablement de
phase de mise en service. De fait, pour tous les dispositifs « renouvelables », l’essentiel
de la mise en service consiste à former les utilisateurs et à mettre au point les procé-
dures permettant une utilisation optimale. Dans les cas où ces dispositifs sont asso-
ciés à d’autres équipements (projecteurs de sources ou cassettes radiologiques par
exemple) la mise en service inclut nécessairement des tests de compatibilité.
Il existe d’autres cas où, pour des raisons pratiques, le temps imparti à la mise en ser-
vice est nécessairement réduit. On peut citer l’exemple des systèmes de contrôle et
d’enregistrement des paramètres utilisés en radiothérapie qui sont très complexes et
exigent un grand soin tant au niveau du paramétrage que de la vérification. Toute-
fois ces systèmes, qui sont en prise directe avec les traitements, doivent être utilisés
rapidement après avoir été installés. Dans ce cas, la période de préparation avant ins-
tallation est fondamentale (cf. 3.3.4.3). Quant à l’installation elle-même, elle consti-
tue une étape cruciale qui demande de nombreuses vérifications en un temps court.
En pratique, la mise en service est donc fusionnée avec la réception dont la signature
peut être différée jusqu’au démarrage de l’utilisation clinique (IAEA 2012). Le pro-
blème du choix des vérifications permettant le meilleur compromis entre temps
nécessaire à la validation et temps minimal pour ne pas perturber les traitements, se
repose d’ailleurs à l’occasion des mises à niveau de ces systèmes, à chaque nouvelle
version logicielle34.
En imagerie, la phase de mise en service est souvent plus courte qu’en radiothérapie.
La période de démarrage clinique sert aussi de prise en main. Elle permet de détecter
les situations anormales et d’optimiser les réglages. D’une manière générale, cette
période de prise en main est inévitable car l’utilisation clinique est de toute façon
différente des conditions des tests précliniques ; elle est corrélée à la courbe d’appren-
tissage, inéluctable pour toute activité humaine.
33. Dans le cas des sources non scellées, la mise en service se fait sous la responsabilité du radio-
pharmacien.
34. Les mises à jour sont encore plus critiques lorsque le système de planification de traitement et le
système de contrôle et d’enregistrement des paramètres sont regroupés au sein d’une même base de don-
nées. Dans la mesure du possible, il est préférable de dissocier les deux mises à jour.
139
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Une grande partie de la mise en service peut être considérée comme un contrôle de
qualité initial qui servira de référence aux contrôles de qualité internes réglementaires
ou décidés par l’utilisateur. Il faut donc, dès cette phase, prévoir ce qui sera fait au
titre des contrôles réguliers pour pouvoir rassembler les éléments et la documenta-
tion correspondants. Il convient également de penser aux contrôles externes réglemen-
taires dont certains doivent impérativement avoir été faits avant l’utilisation clinique
(cf. 3.3.7.1).
Dans certains cas, quelques-unes des étapes de cette mise en service peuvent être sous-
traitées à une société de service extérieure. Il faut alors bien délimiter le périmètre
d’intervention des prestations extérieures à effectuer, obtenir des précisions écrites
sur les engagements et responsabilités du prestataire et s’assurer de la cohérence de
ces prestations par rapport au processus global de mise en service. Même si le presta-
taire est responsable des mesures ou contrôles qu’il effectue, c’est l’utilisateur qui
assume in fine la responsabilité de la mise en service clinique.
Le Tableau 3.14 fait apparaître l’importance de la formation des utilisateurs dans
le processus de mise en service clinique. Comme précisé au point 1.3.7 ces forma-
tions doivent être formalisées, avec listes des présents et signatures, et faire l’objet
d’une évaluation. Lorsqu’il est fait appel à des spécialistes extérieurs, il n’est pas inu-
tile de s’assurer qu’ils peuvent dispenser la formation en français.
Il arrive qu’il y ait des divergences entre la position des physiciens qui souhaitent
mener à bien complètement le processus de mise en service pour offrir une qualité et
une sécurité optimales, et les médecins utilisateurs ou la direction qui, pour des rai-
sons à la fois économiques et de service rendu aux patients, souhaitent le démarrage
des activités cliniques dans les meilleurs délais. Cette situation doit logiquement
déboucher sur une négociation, au cours de laquelle le physicien doit comprendre
et reprendre à son compte les besoins de la direction et des médecins, sans pour cela
céder aux pressions qui le conduiraient à bâcler les opérations qu’il juge nécessaires.
Il peut faire état de la difficulté à fixer une date intangible de démarrage de l’activité
clinique qui ne prendrait pas en compte les aléas, et si cette date lui est imposée alors
qu’il juge que les conditions de sécurité ne sont pas remplies, il lui appartient de faire
honnêtement et clairement par écrit état des risques associés.
Une mise en service partielle, qui consisterait par exemple à n’utiliser que certaines
fonctionnalités à mi-temps35, et à poursuivre à mi-temps la mise en service des autres
fonctionnalités n’est pas à exclure. Elle offre même quelques avantages en facilitant
la prise en main progressive d’un nouveau type d’équipement. En règle générale, elle
présente toutefois de nombreux inconvénients :
– Risque malgré les consignes, d’utiliser des fonctionnalités non validées.
– Perte de temps pour l’installation et le démontage fréquent du matériel de
mesure et de contrôle.
– Difficultés dans l’organisation des soins.
35. Par exemple pour un accélérateur, interdire certaines énergies ou ne pas utiliser les électrons.
140
3.3 La maîtrise des équipements
– Risque de ne pas bénéficier des créneaux nécessaires si les besoins cliniques sont
trop pressants.
– Report, parfois très lointain, de la date de démarrage à plein régime.
– Difficultés administratives pour les visites ASN et ARS : autorisation partielle de
démarrage d’activité ? nouvelle visite à programmer ?
D’une manière générale, une fois terminée la phase de paramétrage et de réglage,
la mise en service d’un équipement équivaut à un contrôle qualité initial particu-
lièrement soigné, effectué en suivant des procédures qui seront reprises lors des
contrôles de qualité périodiques. Ces procédures sont en partie décrites dans la régle-
mentation.
141
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
vis des personnels des établissements (les exploitants) en imposant des contrôles de
qualité internes (CQI). Elle met aussi en place des moyens de surveillance extérieurs
par le biais de contrôles de qualité externes (CQE) assurés par des organismes de
contrôle agréés38 (par l’AFSSAPS). Ce double mécanisme n’est pas toujours aisé à
appréhender puisque, dans certains cas (en radiologie notamment), les CQI peuvent
être réalisés par des organismes externes. Les caractéristiques générales des CQ
réglementaires sont résumées dans le Tableau 3.15.
38. http://www.afssaps.fr/Activites/Maintenance-et-controle-qualite-des-DM/Liste-des-orga
nismes-de-controle-agrees-par-l-Afssaps/%28offset%29/2
39. Dans un souci de simplification les contrôles réglementaires des installations de radiologie den-
taire et des ostéodensitomètres n’ont pas été inclus dans le tableau. Consulter le site de l’AFSSAPS
pour plus de précisions.
142
3.3 La maîtrise des équipements
qualité 1 H
d’image
Mammogra- acquisition, 3 H audit + initial + S 30/01/2006
phie numé- détecteur CQ com- (ou A) 22/11/2010
rique(i) moniteur, 4 J plet 05/07/2011
éclairage + outils
reprographe 2 J
(a) Nombre indicatif du nombre de paramètres à contrôler dans le cadre du CQI ; ce nombre
rend compte très imparfaitement du temps nécessaire aux contrôles car certains sont très simples
à mettre en œuvre et d’autres beaucoup plus complexes.
(b) Les codes utilisés sont les suivants : J=journalier (quotidien), H = hebdomadaire, M = men-
suel, T = trimestriel, Q = quadrimestriel, S = semestriel, A = annuel. Il est en outre précisé que
certains contrôles sont à refaire en cas de modification ou de nouveau réglage de l’installation.
(c) Les CQE prévoient toujours un audit des CQI avec obligation de faire un compte-rendu dont
le contenu est défini réglementairement. Certains intègrent des contrôles effectifs (mesures).
(d) Le CQE initial implique qu’il soit réalisé avant démarrage de l’utilisation clinique.
(e) Les dates données sont celles des décisions AFSSAPS. Les notes techniques et les « boîtes à
outils » sont téléchargeables depuis le site de l’AFSSAPS.
(f ) À répéter pour toutes les énergies.
(g) En fait, la plupart des contrôles de scanographie sont prévus dans le cadre du CQE.
(h) Variable : M si utilisation en radiothérapie, Q si utilisation en radiologie interventionnelle.
(i) Mammographes entièrement numériques ou mixtes (numériques + analogiques), utilisant des
capteurs numériques (DR) ou des écrans luminescents à mémoire (CR).
On constate, selon les modalités, une grande variabilité de l’approche liée notam-
ment à la diversité de l’organisation et de la disponibilité du personnel et du matériel
nécessaire aux contrôles dans les centres où ces DM sont exploités. Ainsi en radio-
thérapie externe et en médecine nucléaire, l’accent est mis sur le CQI. Inversement,
en mammographie numérique les nombreux contrôles réglementaires à réaliser sont
143
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
surtout prévus dans le cadre des CQE. Le cas de la radiologie conventionnelle est
intermédiaire avec une partie CQE obligatoire et la possibilité laissée à chaque
exploitant de recourir pour le reste des contrôles à une solution interne ou externe.
On constate également une très grande variabilité en matière de périodicité des
contrôles et de présentation générale des textes. Seules une lecture et une analyse
attentive de ces textes, souvent complexes, permettent de comprendre dans le détail
ce qu’il y a lieu de faire.
Plusieurs remarques peuvent être formulées à propos de ces contrôles de qualité régle-
mentaires :
– Il est bien précisé dans tous les textes que le respect des contrôles réglementaires
n’interdit pas d’éventuels contrôles internes complémentaires qui iraient « au-delà »
et qui seraient réalisés à titre volontaire par l’exploitant.
– Les décisions AFSSAPS comportent un descriptif extrêmement détaillé des CQ.
Elles précisent la fréquence des contrôles, la méthodologie à utiliser, les tolé-
rances acceptables. Elles mentionnent l’importance des contrôles après interven-
tion (notamment en cas de panne) ou après modification des caractéristiques des
équipements. Elles indiquent aussi dans la majorité des cas le délai maximum de
remise en conformité qui peut être variable en fonction de la nature et de
l’importance de l’écart constaté.
– Ces « décisions » ont, en fait, été rédigées avec la participation active des profes-
sionnels et en particulier des physiciens médicaux mandatés par la SFPM, mais
elles sont le résultat d’une recherche de consensus, ce qui implique des choix et
des concessions en fonction des objectifs et des priorités des différentes profes-
sions représentées. Elles sont le reflet de l’« état de l’art » à un moment donné40
et, compte tenu des délais nécessaires à la rédaction et à la publication des textes
d’une part, de la rapidité de l’évolution des technologies dans le domaine de
l’utilisation médicale des rayonnements d’autre part, elles ne sont pas nécessai-
rement adaptées à toutes les installations utilisées cliniquement.
– La nature des CQ les plus pertinents et le choix des méthodes utilisées sont dans
une certaine mesure dépendants de l’environnement de travail et des spécificités
des plateaux techniques, en particulier en radiothérapie. Avec l’approche régle-
mentaire retenue, il est difficile de prendre en compte ces spécificités.
– La pratique au quotidien des CQ internes réglementaires permet de dégager des
tendances qui ne sont pas nécessairement adaptées, en termes de fréquence sou-
haitable ou de tolérances acceptables, à ce qui a été décidé au moment de la
rédaction du texte.
– Enfin, l’arrivée sur le marché de nouveaux types d’équipements nécessite une autre
approche, puisque, bien évidemment, au moment de leur mise sur le marché aucun
texte réglementaire correspondant n’existe. Ce cas particulier est à traiter dans le
cadre de la conduite à tenir en cas de changement ou d’innovation (cf. 3.5).
40. On peut citer le cas des décisions relatives aux contrôles de qualité en mammographie numé-
rique qui ont été contestées par certains professionnels qui les jugeaient inapplicables, d’où une
série d’échanges de courriers et de décisions modificatives.
144
3.3 La maîtrise des équipements
41. Cette possibilité n’est pas prévue réglementairement. Idéalement le physicien devrait interroger
l’AFSSAPS sur l’adaptation proposée ; si elle considère qu’elle est justifiée, l’AFSSAPS pourrait
alors la valider et agir à moyen terme sur les textes réglementaires. Ce n’est pas impensable, mais
en pratique l’utilisation d’une méthode différente de celle prévue réglementairement doit être assu-
mée par le physicien à ses risques et périls.
42. Pour que les CQ réglementaires s’adaptent mieux aux réalités concrètes du terrain, il est sou-
haitable que les physiciens qui rencontrent des problèmes ou ont des solutions à proposer, les fas-
sent remonter, soit individuellement auprès de l’AFSSAPS, soit dans le cadre d’une démarche
collective par l’intermédiaire de la SFPM.
145
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
146
3.3 La maîtrise des équipements
des règles simples43 privilégiant l’efficacité et la sécurité. Par exemple, une panne
manifeste implique un premier niveau d’intervention par un technicien de mainte-
nance ; charge à lui de prévenir le technicien de physique ou le physicien avant
remise en service. S’il s’agit manifestement d’un problème de réglage, c’est le tech-
nicien de physique ou le physicien qui devrait être appelé en premier. En cas de
doute sur l’origine de l’anomalie, le mieux est de solliciter à la fois le technicien de
maintenance et le technicien de physique ou le physicien44.
43. Ces règles devraient être consignées dans des procédures dédiées, par exemple dans des procé-
dures relatives à la gestion des anomalies.
44. On peut citer l’exemple de l’accident majeur survenu à Saragosse en 1990 avec un accélérateur
linéaire, où les manipulateurs de radiothérapie, ayant constaté en mode électrons une anomalie sur
l’affichage au pupitre, l’ont signalée au technicien de la société qui était présent sur les lieux (pour
intervenir sur un autre appareil). Une mauvaise interprétation du défaut l’a conduit à effectuer une
réparation erronée. Aucune mesure de contrôle n’a été réalisée après intervention. Les physiciens,
prévenus 10 jours plus tard, ont mis en évidence un fonctionnement systématique à énergie maxi-
male (36 MeV) avec des doses 3 à 7 fois plus élevées que celles prévues. Sur les 27 patients traités
en électrons pendant cette période, 15 sont décédés des suites de l’irradiation (CIPR 2003 - publi-
cation 86).
147
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
148
3.3 La maîtrise des équipements
149
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
déterminante pour la dose reçue par tous les patients, si on fixe la tolérance à ± 2 %,
il peut être considéré comme préférable sur une longue période d’avoir des valeurs
dans la fourchette ± 1% et exceptionnellement une valeur hors tolérance à + 4 %,
plutôt que des écarts systématiques de + 1,9 % qui restent dans les tolérances.
Pour cette raison, il est recommandé, toutes les fois où cela se justifie, d’adopter une
stratégie basée sur le suivi des paramètres et sur les niveaux d’actions associés. À titre
d’exemple, pour le suivi de la valeur des unités moniteur, on pourrait envisager des
niveaux d’action différents selon l’écart observé :
– Inférieur à 2 % => niveau d’action 0 => rien à faire.
– Compris entre 2 et 4 % => niveau d’action 1 => surveiller et corriger éventuel-
lement.
– Supérieur à 4 % => niveau d’action 2 => arrêt immédiat des traitements.
Il ne s’agit ici que d’un exemple45 destiné à illustrer l’intérêt de cette approche. En
effet, dans ce cas précis une intervention trop précipitée pour un léger dépassement
des tolérances risque de perturber les traitements sans apporter la garantie que le cor-
rectif sera efficace (par exemple, en cas de dérive systématique ou d’écart ponctuel
lié aux conditions atmosphériques).
Pour se rendre compte plus facilement des tendances et prendre les bonnes décisions
en fonction des évolutions constatées, il est très commode de reporter sur un même
graphique ces variations au cours du temps et les limites de tolérances (cf. Figure 3.2).
La représentation graphique des évolutions des paramètres permet une analyse plus
approfondie qui offre la possibilité de prévoir à l’avance les dérives des paramètres
et les risques de dépassement des tolérances. On peut ainsi disposer d’un signal
d’alerte permettant par anticipation de déclencher une intervention lorsque c’est
nécessaire. La méthode formelle s’appliquant à ce suivi porte le nom de Maîtrise
Statistique des Processus (MSP)46 (voir par exemple Breen et Gérard 2010).
Pour que les mesures effectuées dans le cadre des CQ aient un sens, il faut que les
paramètres analysés soient déterminés avec une incertitude nettement inférieure aux
variations observées et aux tolérances retenues pour ce paramètre47. Une fois cette
condition remplie, la MSP peut être utilisée pour fixer des limites de contrôle. Ces
limites représentent en quelque sorte les bornes entre lesquelles un processus doit
évoluer pour être considéré comme étant sous contrôle. Elles sont différentes des tolé-
rances fixées par l’utilisateur et sont en règle générale plus strictes.
45. Les valeurs seuils utilisées ici sont celles retenues comme critères d’acceptabilité dans
l’article 5.6.1.4.2 de la décision de l’AFSSAPS du 27/07/2007 relative au CQI des installations de
radiothérapie externe.
46. En anglais : Statistical Process Control (SPC).
47. Typiquement inférieure à 10% de la tolérance.
150
3.3 La maîtrise des équipements
1.02 1.02
1.01 1.01
1 1
0.99 0.99
0.98 0.98
95
20 90
80
Probabilité
Fréquence
15 70
60
50
40
10 30
20
5 10
5
0
1
0.5
0.98 0.99 1 1.01 1.02 0.98 0.99 1 1.01 1.02
Mesure [cGy/UM] Mesure [cGy/UM]
Figure 3.1 Différentes représentations graphiques des variations de la valeur de l’unité moniteur (cGy/
UM) sur une période donnée.
a) graphique « au fil du temps » ; b) « lag plot » ; c) histogramme ; d) courbe de probabilité
normale (ou droite de Henry). Le « lag plot » permet de vérifier le caractère aléatoire des
variations de ce paramètre. L’histogramme permet de visualiser l’écart moyen, la dispersion
et l’allure générale de la distribution des valeurs indépendamment de la date. La droite
de Henry permet d’apprécier l’écart par rapport à une distribution normale (d’après Breen
et Gérard 2010).
48. Dans la terminologie de la MSP, les représentations graphiques sur lesquelles figurent les limites
de tolérances portent le nom de cartes de contrôles.
151
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
1,050
1,040
Valeur de l'unité moniteur (cGy/UM)
1,030
1,020
1,010
1,000
0,990
0,980
0,970
0,960
0,950
0 20 40 60 80 100 120 140
numéro d'ordre de la mesure
49. Il peut être plus intéressant de faire figurer en abscisse la date réelle du contrôle.
50. Les limites ont été calculées d’après les 30 premières valeurs par X 3 où X représente la
moyenne et où est dans ce cas précis égal à la moyenne des étendues glissantes / 1,128 (d’après
Breen et Gérard 2010).
152
3.4 La participation aux activités cliniques
de vérifier que les niveaux d’action choisis sont cohérents par rapport à la variabilité
du processus.
Il est vivement recommandé d’appliquer des stratégies basées sur les niveaux
d’action et des méthodes s’inspirant de la MSP pour le suivi des différents para-
mètres mesurés dans le cadre des CQ. Ces méthodes sont également utilisables
pour le suivi de certains paramètres recueillis dans le cadre des activités cliniques
des physiciens. Par exemple, en radiothérapie, elles permettent de suivre les écarts
trouvés lors du double calcul des unités moniteur, ou les différences entre les valeurs
de dose attendues et celles obtenues lors des mesures in vivo.
Pour être réellement efficace au service des patients, il faut que le physicien par-
vienne à établir une relation de confiance réciproque avec les médecins. Il faut qu’il
puisse comprendre leurs attentes et les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans
l’exercice de leur profession ; il doit être à l’écoute de leurs demandes et de leurs pro-
blèmes. Jouant souvent un rôle de référent en matière de rigueur scientifique, le phy-
sicien ne doit pas se comporter en « gendarme ». Il lui faut rester vigilant quant aux
risques de dérives sur la mise en œuvre des techniques et l’utilisation des équipe-
ments ; toutefois, sans rien céder de ce qu’il juge important pour la qualité et la sécu-
rité des traitements, il peut être amené, par exemple, à consacrer moins de temps
qu’il le souhaiterait à certains contrôles. Il est également très important que le phy-
sicien établisse des relations de confiance avec le personnel paramédical.
Le climat de confiance ne se décrète pas. Il dépend bien sûr des différents interve-
nants mais il est favorisé par une démarche volontariste du physicien qui ne doit pas
153
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
hésiter à participer de près aux activités médicales, au moins pendant une certaine
période ou à des moments-clés, pour mieux appréhender l’ensemble du processus et
des problèmes. Voici quelques exemples d’actions possibles :
– Participation régulière aux réunions des équipes médicales51.
– Présence régulière en salle d’examen et en salle de traitement pour mieux appré-
hender les difficultés techniques et les spécificités liées à la prise en charge de
patients, participer à des vérifications de mise en place ou pour effectuer des
mesures spécifiques (mesures in vivo).
– Présence au bloc opératoire lors des applications de curiethérapie52 ou en cas
d’utilisation de sondes peropératoires (repérage des ganglions sentinelles) ou
dans les salles spécialisées de radiologie interventionnelle.
– Présence en hospitalisation dans le cas de la curiethérapie ou de la médecine
nucléaire pour mieux comprendre les problèmes auxquels sont confrontés les
personnels infirmiers dans la prise en charge de patients radioactifs.
– Présence occasionnelle en salle de consultation (en radiothérapie) pour constater
l’effet des rayonnements en termes de réduction tumorale ou de complications.
– Présence auprès des patients ou des accompagnants, à la demande des médecins,
pour contribuer aux explications sur les aspects physiques ou techniques des
soins pratiqués.
Cette présence auprès des patients est également nécessaire pour évaluer la qualité et
le degré de précision obtenu sur l’ensemble de la chaîne d’opérations qui commence
par la caractérisation des faisceaux ou des sources, et se termine par l’exploration dia-
gnostique ou le traitement des patients. En restant dans un bureau ou devant un
ordinateur le physicien risque de développer des moyens ou des solutions qui sont
irréalisables. Il risque aussi de s’illusionner sur le degré de précision atteint, qui peut
être excellent sur le papier (ou sur l’écran) mais déplorable lors de l’application cli-
nique. Le physicien doit donc être complètement intégré au processus global d’opti-
misation, jusque dans les détails de la mise en œuvre clinique des techniques
(cf. 3.4.2.2).
Dans ses propositions d’amélioration, le physicien doit également prendre en
compte la réalité économique et pratique de l’activité médicale. En effet toute modi-
fication peut avoir des conséquences en termes d’activité (nombre de patients) ou de
charge de travail (notamment pour les manipulateurs). Elle doit donc être mûre-
ment réfléchie et discutée avec l’ensemble des personnes concernées (cf. 3.5).
51. En radiothérapie, la présence systématique d’un physicien aux réunions techniques est recom-
mandée.
52. C’est, de toutes façons, indispensable pour les applications de curiethérapie nécessitant un
calcul de dose en temps réel (notamment, prostates traitées par implants permanents).
154
3.4 La participation aux activités cliniques
155
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
156
3.4 La participation aux activités cliniques
En cas de difficultés d’interprétation des signatures pouvant donner lieu à des situa-
tions de blocage, se référer aux bonnes conduites professionnelles, en particulier au
point n° 11 du Tableau 1.16b.
53. On peut noter que parmi les actes définis réglementairement comme pouvant être exécutés par
les manipulateurs sous la responsabilité et la surveillance d’un médecin on trouve (R4351-2) : « la
mesure et la vérification des composés radioactifs, le calcul des doses de produits radioactifs à visée
diagnostique ou thérapeutique, l’application des procédures de contrôle des champs d'irradiation
et de la dosimétrie, la réparation et le contrôle du matériel vecteur et radioactif en curiethérapie,
la participation aux procédures relatives à la dosimétrie et à la préparation des traitements ». Une
évolution réglementaire prenant en compte le rôle et les responsabilités des physiciens médicaux en
matière de dosimétrie serait souhaitable.
157
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
a) En radiothérapie
Selon l’IAEA, le physicien est responsable de la définition des procédures de traite-
ment et de leur supervision pour ce qui concerne les aspects techniques de la radio-
thérapie54. C’est effectivement le cas dans la majorité des centres.
L’utilisation des systèmes de vérification et d’enregistrement des paramètres a été
évoquée au point 3.3.4.3. Ces systèmes participent à la fois de la préparation des
plans de traitement et de leur réalisation. Leur utilisation implique une définition
très précise du rôle des différents intervenants. Le physicien se trouve le plus souvent
en première ligne et prend de fait, la responsabilité de leur utilisation. Une « auto-
risation de traitement » doit généralement être donnée par signature électronique.
Ce peut être une signature conjointe radiothérapeute-physicien ou une signature à
deux niveaux, le radiothérapeute « approuvant le plan de traitement » et le physicien
signant le « bon à traiter ». Dans le cadre de ce guide, aucune recommandation for-
melle n’est donnée à ce sujet, si ce n’est une double nécessité : être très vigilant sur
la validité des données utilisées et sur leur utilisation (notamment en cas de modi-
fication) ; bien définir le partage des responsabilités.
En ce qui concerne la mise en place des patients et la réalisation des images assurées
par les manipulateurs, la place du physicien, qui n’est pas reconnu comme profes-
sionnel de santé n’est pas évidente. Il a clairement un rôle à jouer pour contribuer à
la qualité du positionnement des patients. Du fait de sa maîtrise des logiciels de reca-
lage d’images (« matching »), il peut contribuer efficacement à l’établissement des
protocoles suivis par les manipulateurs. Il a également le savoir-faire lui permettant
d’analyser quantitativement les images et de donner des instructions pour ajuster, si
nécessaire, la position des patients. Mais, formellement, il agit sous contrôle médi-
cal. De plus, n’étant pas reconnu comme professionnel de santé, il ne peut même
pas bénéficier de la procédure appelée protocole de coopération entre professionnels de
santé55. Il subsiste donc une zone de flou et le niveau d’intervention du physicien
sera essentiellement fonction des situations locales. Dans tous les cas, il appartient
au médecin, qui assume totalement la responsabilité de l’acte effectué, d’accepter ou
non tel ou tel mode de fonctionnement.
En ce qui concerne les moyens dosimétriques de contrôle de la dose reçue par le
patient, l’implication des physiciens est évidente. On peut évoquer les contrôles
indirects tels ceux pratiqués couramment en Radiothérapie Conformationnelle avec
Modulation d’Intensité (RCMI ou IMRT), où il s’agit de mesures sur fantômes faites
avant les traitements en utilisant les mêmes paramètres que ceux utilisés nominati-
vement pour des patients. Dans ce cas, le patient n’est pas présent et il ne s’agit pas
158
3.4 La participation aux activités cliniques
159
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
160
3.4 La participation aux activités cliniques
161
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
acquérir une meilleure connaissance de leur métier et à mieux utiliser les techniques
d’imagerie et de traitement.
Cette mission est assurée par l’organisation de sessions formelles de formation, telles
celles qui ont été listées dans le Tableau 1.14 ou par la participation à des formations
organisées à l’initiative d’autres professionnels. Comme cela a été souligné dans le
Tableau 3.8 et le Tableau 3.14, un effort tout particulier doit être fait à l’occasion
du démarrage d’une nouvelle installation, mais l’action du physicien doit se pour-
suivre au-delà de la mise en service clinique.
L’accompagnement des utilisateurs nécessite avant tout une bonne compréhension
des problèmes auxquels sont confrontés les personnels de chacune des catégories
professionnelles. Pour ce faire, une phase préliminaire d’observation est très utile.
L’étape suivante consiste à rédiger ou à participer à la rédaction des procédures et des
modes opératoires. Ces documents sont à établir en concertation avec les intéressés et
avec les cadres de santé. Il s’agit ensuite de suivre de près leur application, de dialo-
guer avec les utilisateurs et d’appliquer les modifications nécessaires en fonction des
retours d’expérience.
Un autre élément important est la disponibilité. Il faut que les utilisateurs soient
en confiance et n’hésitent pas à appeler le physicien quand ils ont des questions
162
3.5 Gestion du changement et de l’innovation
163
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
que les physiciens concernés aient été correctement formés sur les évolutions tech-
nologiques les plus récentes dans le domaine faisant l’objet de l’innovation.
À côté des grandes « innovations », de nombreuses modifications interviennent, au
fil des années dans les pratiques diagnostiques ou thérapeutiques. Au même titre que
les véritables innovations, ces changements sont susceptibles d’engendrer des dégra-
dations de qualité, des incidents ou des accidents. En effet, lorsqu’une méthode est
bien rodée, lorsqu’une installation fonctionne en régime de croisière, les modes opé-
ratoires sont parfaitement définis (de préférence par écrit) et correspondent de fait à
un standard57. Les principales étapes à suivre lors de l’introduction d’un change-
ment de pratique ou d’une innovation sont récapitulées dans le Tableau 3.17.
TABLEAU 3.17 Principales étapes de l’introduction d’un changement ou d’une innovation dans une
pratique liée à l’utilisation médicale des rayonnements58.
164
3.5 Gestion du changement et de l’innovation
Le Tableau 3.17 est bien entendu à adapter en fonction des situations. Une petite
modification dans une procédure est plus facile à gérer que l’installation d’une nou-
velle salle de diagnostic ou de traitement. Néanmoins, l’expérience a montré que de
petites modifications pouvaient avoir de grandes conséquences (exemple de l’acci-
dent de radiothérapie d’Épinal ; Derreumaux et al. 2008). Il est donc recom-
mandé de se référer systématiquement à ce tableau pour vérifier que les points
essentiels ont été traités.
165
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Ce tableau est à rapprocher des processus suivis dans l’industrie pour la sortie de
nouveaux produits (matériels, logiciels) ou de nouveaux médicaments. Ces proces-
sus, qui débouchent sur le marquage CE ou sur les autorisations de mise sur le marché
(AMM) font intervenir des versions alpha, béta, etc., des sites d’évaluation cliniques,
des essais cliniques59 de phase I, II etc.
Il est clair qu’à l’échelle d’un service ou d’une institution il n’est pas possible de
mener la même approche que dans l'industrie, mais il appartient aux différents res-
ponsables, sur la base des éléments fournis entre autres par le physicien, de mesurer
l’importance des changements et la nécessité de recourir ou non à des procédures
formelles telles celles qui ont été mises en place au niveau de l’AFSSAPS.
Dans sa pratique courante, le physicien médical est souvent confronté à des change-
ments de techniques ou d’équipement mais il peut aussi être amené à créer ou adap-
ter des accessoires (cf. 3.3.1.3).
59. Lorsqu’une méthode de diagnostic ou de traitement est évaluée dans le cadre d’un essai cli-
nique, des protocoles très précis sont préparés par le promoteur de l’essai ; ces protocoles prévoient
parfois la possibilité d’utiliser des équipements non marqués CE.
60. Il peut être amené à entamer des démarches de demande de « dérogation dans l’intérêt du
patient »
http://www.afssaps.fr/Activites/Mise-sur-le-marche-des-dispositifs-medicaux-et-dispositifs-medi
caux-de-diagnostic-in-vitro-DM-DMIA-DMDIV/DM-et-DMIA-Procedures-specifiques/
166
Annexes
Missions du physicien
médical : réglementation
169
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
170
La profession de physicien
médical dans la classifica-
tion internationale
Le texte reproduit ci-dessous est extrait du document intitulé « ISCO-08 Draft defi-
nitions » qui sert de référence à la « classification internationale standardisée des
métiers » (International Standard Classification of Occupations, ISCO). Cette clas-
sification a été mise à jour en 2007 et approuvée par le bureau exécutif de l’Organi-
sation Internationale du Travail (International Labour Organization, ILO) en
2008. Ce document est téléchargeable depuis le site de l’ILO1.
Certains mots ou passages ont été ici soulignés pour mettre en évidence les réfé-
rences spécifiques concernant la profession de physicien médical.
La classification standardisée comprend 10 grandes catégories (de 0 à 9). Les
physiciens médicaux entrent dans la catégorie 2 : Professionnels.
« 2 Professionals
« Professionals increase the existing stock of knowledge, apply scientific or
artistic concepts and theories, teach about the foregoing in a systematic man-
ner, or engage in any combination of these activities. Competent performance
in most occupations in this major group requires skills at the fourth ISCO skill
level.
1. http://www.ilo.org/public/english/bureau/stat/isco/docs/gdstruct08.doc
171
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
« Tasks include:
(a) conducting research and improving or developing concepts, theories,
instrumentation, software and operational methods related to physics
and astronomy;
(b) conducting experiments, tests and analyses on the structure and proper-
ties of matter in fields such as mechanics, thermodynamics, electronics,
communications, power generation and distribution, aerodynamics,
optics and lasers, remote sensing, medicine, sonics, magnetism, and
nuclear physics;
(c) evaluating results of investigations and experiments and expressing
conclusions, mainly using mathematical techniques and models;
(d) applying principles, techniques and processes to develop or improve
industrial, medical, military and other practical applications of the prin-
ciples and techniques of physics or astronomy;
(e) ensuring the safe and effective delivery of radiation (ionising and non-
ionising) to patients to achieve a diagnostic or therapeutic result as pres-
cribed by a medical practitioner;
(f) ensuring the accurate measurement and characterization of physical
quantities used in medical applications;
(g) testing, commissioning and evaluating equipment used in applications
such as imaging, medical treatment and dosimetry;
172
Annexe A2 – Classification internationale
(h) advising and consulting with medical practitioners and other health care
professionals in optimizing the balance between the beneficial and dele-
terious effects of radiation;
(i) observing, analysing and interpreting celestial phenomena and deve-
loping methods, numerical models and techniques to extend knowledge
of fields such as navigation, satellite communication, space exploration,
celestial bodies and cosmic radiation;
(j) developing, implementing and maintaining standards and protocols for
the measurement of physical phenomena and for the use of nuclear
technology in industrial and medical applications;
(k) preparing scientific papers and reports.
« Notes
« It should be noted that, while they are appropriately classified in this unit
group with other physicists, medical physicists are considered to be an integral
part of the health work force alongside those occupations classified in sub-
major group 22, Health professionals and others classified in a number of other
unit groups in major group 2.
« 22 Health professionals
« Health professionals conduct research, improve or develop concepts, theories
and operational methods, and apply scientific knowledge relating to medicine,
nursing, dentistry, veterinary medicine, pharmacy, and promotion of health.
Competent performance in most occupations in this sub-major group requires
skills at the fourth ISCO skill level.
173
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
« Occupations in this sub-major group are classified into the following minor
groups:
– 221 Medical doctors
– 222 Nursing and midwifery professionals
– 223 Traditional and complementary medicine professionals
– 224 Paramedical practitioners
– 225 Veterinarians
– 226 Other health professionals.
« Notes
« In using ISCO in applications that seek to identify, describe or measure the
health work force, it should be noted that a number of professions considered
to be a part of the health work force are classified in groups other than sub-
major group 22, Health professionals. Such occupations include but are not
restricted to: addictions counsellors, biomedical engineers, clinical psychologists
and medical physicists. »
174
Qualification du physicien
médical : le point de vue
européen
1. C’est ce terme qui a été traduit dans la réglementation française par « Personne Spécialisée en
Radiophysique Médicale ».
2. http://portal.ucm.es/web/medical-physics-expert-project "Proposal for European Guidance on
Medical Physics Expert" (June 2012).
3. « The present status of Medical Physics Education and Training in Europe. New perspectives
and EFOMP recommendations». http://www.efomp.org/images/docs/policy/EFOMP Statement
12.pdf
175
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
The Qualifications Framework is based on the European Qualifications Framework (EQF). In the EQF learning outcomes are
defined in terms of Knowledge, Skills, Competences (KSC) (European Parliament and Council 2008/C 111/01)
* Should include, as a minimum, the educational components of the Core KSC of Medical Physics and the educational components of the KSC
of the specialty of Medical Physics (i.e., Diagnostic & Interventional Radiology or Nuclear Medicine or Radiation Oncology) for which the
candidate seeks clinical certification . When this element of specialization is not included it must be included in the residency.
** The EQF level of the residency is intermediate between EQF levels 7 and 8.
*** In countries where the MPE is required to be certified in more than one specialty of Medical Physics the number of years would need to
be extended such that the MPE will achieve level 8 in each Specialty.
Figure A.1 Schéma général proposé pour homogénéiser la qualification des physiciens médicaux en
Europe. "Qualification Framework for the Medical Physics Expert in Europe" (June 2012).
http://portal.ucm.es/web/medical-physics-expert-project
4. Cette qualification constitue le minimum requis pour l’exercice professionnel en tant que phy-
sicien médical (MPE).
176
Annexe A3 – le point de vue Européen
Figure A.2 Hiérarchie des tableaux décrivant les résultats d’apprentissage requis pour pouvoir obtenir
la reconnaissance en tant que « Medical Physics Expert » (MPE). Chaque case se réfère à
un tableau des "KSC" (Knowledge, Skills, Competences) correspondantes, dont le détail
est donné dans le document "Proposal for European Guidance on Medical Physics Expert"
(June 2012) - http://portal.ucm.es/web/medical-physics-expert-project.
177
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
178
La gestion de la qualité :
points de repères
et normes ISO
Les méthodes formelles visant à une amélioration de la qualité se sont surtout déve-
loppées en milieu de production industrielle. Elles ne sont pas directement transpo-
sables au domaine médical où l’objectif premier n’est pas la rentabilité. Néanmoins,
en généralisant la notion de fournisseur et de client on peut s’en inspirer, aussi nous
a-t-il semblé utile, dans cette annexe, de donner quelques éléments sur l’évolution
du concept de qualité dans le domaine industriel.
L’évolution du concept de la qualité, depuis sa mise en œuvre dans la production
industrielle jusqu’à nos jours, s’est réalisée en quatre étapes.
1 L’ère du tri
Au début du 20e siècle, par application des préceptes de F.W. Taylor, le travail est
divisé en tâches élémentaires, notamment aux États-Unis dans les usines. On entre
dans l’ère de la production de masse. La qualité se résume aux contrôles des produits
finis. Le concept « qualité » en est à ses débuts. C’est l’ère du tri, où chaque pièce est
contrôlée et mise au rebut si elle est défectueuse. La recherche de qualité a donc une
justification économique.
179
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
2 L’ère du contrôle
Walter A. Shewart, en introduisant dans les années 1930 le contrôle statistique
appliqué à la production de séries et donc à chaque processus répétitif (maîtrise sta-
tistique des processus par cartes de contrôles), vise à améliorer la qualité et la producti-
vité. Dans le même esprit, Deming et Juran ont contribué à développer la qualité au
Japon en introduisant les statistiques comme moyen de contrôle des produits finis
et des processus. Les contrôles se font alors sur des échantillons. La première norme
ISO, « Température normale de référence des mesures industrielles de longueur »,
est publiée.
3 L’ère de la prévention
Après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais développent les « cercles qualité »
dans l’objectif d’impliquer le personnel dans cette démarche, et de le rendre ainsi
plus efficace et responsable. C’est l’époque des Trente Glorieuses et des débuts de la
société de consommation. Le concept de qualité donne lieu à une approche globa-
lisante qui aboutit en 1987 à la création de la série des normes ISO 9000.
4 L’ère de la stratégie
La qualité est devenue un argument de vente. De ce fait, les exigences des clients
croissent régulièrement. On parle alors d’assurance de la qualité , qui permet de
garantir à sa clientèle un niveau de qualité constant. Les normes de la famille ISO1
continuent d’évoluer, mettant en place des référentiels sectoriels qui répondent aux
besoins spécifiques des différents secteurs économiques (industrie de l'automobile,
dispositifs médicaux, environnement, sécurité, services…).
En 2000, la famille ISO 90002 connaît une évolution importante. La référence
actuelle est celle de 2009 qui est constituée de 3 normes principales :
1. ISO 9000:2005 - Systèmes de management de la qualité - Principes essentiels et
vocabulaire.
2. ISO 9001:2008 - Systèmes de management de la qualité – Exigences.
3. ISO 9004:2009 - Gestion des performances durables d'un organisme -
Approche de management par la qualité.
180
Annexe A4 – La gestion de la qualité
1 L’orientation client
L’organisme dépend de ses clients. Il doit donc mettre en œuvre des dispositifs
d’écoute et de compréhension de leurs besoins, présents et futurs, l’objectif étant de
satisfaire leurs exigences et d’aller au-devant de leurs attentes. L’orientation client se
traduit donc par la mise en place d’un véritable processus de communication avec
eux, une analyse prospective de leurs besoins, une évaluation régulière de leur niveau
de satisfaction et le traitement de leurs réclamations.
Les clients, pour la physique médicale, peuvent s’entendre comme les patients pris
en charge dans les services d’intervention, mais également les médecins qui prennent
en charge les patients, et enfin les institutions qui font appel à une structure de phy-
sique médicale. L’écoute des clients pourra se faire au travers d’enquêtes de satisfac-
tion mais aussi par la mise en place de protocoles d’intervention.
2 Le leadership
La démarche qualité doit être impulsée par la direction de l’organisme. La direction
établit la finalité et les orientations stratégiques de l’organisme. Il convient qu’elle
crée et maintienne un environnement interne dans lequel le personnel puisse plei-
nement s’impliquer. Pour cela la direction doit montrer l’exemple, démontrer son
engagement et prendre en compte les besoins de toutes les parties prenantes pour
définir des objectifs motivants et créer des valeurs partagées par tous.
Dans notre cas la direction de l’organisme s’entend comme la direction de l’établis-
sement gérant la structure de physique médicale, mais aussi au niveau même de la
structure de la physique médicale, qui doit être un relais en matière de démarche
qualité de la démarche globale de l’établissement.
181
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
3 L'implication du personnel
Le personnel, quelle que soit sa position hiérarchique, est le cœur même de tout
organisme. Son implication est indispensable pour qu’un organisme puisse progres-
ser. Par conséquent, il est important de faire comprendre à chacun son rôle et son
importance, de le responsabiliser et de fixer avec lui des objectifs motivants qu’il
puisse s’approprier.
4 L’approche processus
L’approche processus consiste, notamment, à identifier les processus (de réalisation,
de management et de support) de l’entreprise et leurs interactions, à nommer pour
chacun d’entre eux un « pilote », qui va gérer les actions et les ressources du processus.
Sur cette base, il sera possible de mettre sous contrôle les différents processus, puis
d’analyser leurs performances, de faire des propositions d’amélioration et de les
mettre en œuvre afin de contribuer aux objectifs stratégiques de l’entreprise.
Le professionnel gère le système de management de la qualité et les professionnels
associés (qualiticien, gestionnaire de risques…) apportent les méthodes.
6 L'amélioration continue
L’objet de l’amélioration continue d’un système de management de la qualité est
d’augmenter la probabilité de satisfaire les clients et les autres parties intéressées. Les
actions d’amélioration comprennent les éléments suivants :
– L’analyse et l’évaluation de la situation pour identifier des domaines d’améliora-
tion.
– L’établissement des objectifs.
– La recherche de solutions possibles et leur mise en œuvre.
– La mesure, l’analyse et l’évaluation des résultats.
– La formalisation des changements.
182
Annexe A4 – La gestion de la qualité
Les résultats sont revus, autant que cela est nécessaire, pour déterminer d’autres
opportunités d’amélioration. Les retours d’information des clients et des autres par-
ties intéressées, les audits et la revue du système de management de la qualité peu-
vent également être utilisés pour identifier des opportunités d’amélioration.
L’amélioration continue doit être un objectif permanent de l’entreprise. Ce principe
de l’amélioration continue est souvent représenté par un cycle d’actions, appelé roue
de Deming (Figure A.3) ou cycle PDCA : Plan (planifier, prévoir), Do (faire, réali-
ser), Check (vérifier), Act (réagir, corriger).
Prévoir Réagir
Définir Mettre en place
l'objectif les actions
et comment correctives
l’atteindre
Vérifier
Faire Mesurer les
Plan Act
Exécuter les résultats
tâches définies obtenus
Do Check
SQ
En conclusion, nous pouvons dire que l’application de ces principes entraîne la mise
en place d’une « démarche qualité ». Il s’agit d’un outil devant être rentable et effi-
cace pour atteindre les objectifs préalablement définis par la direction. Ces objectifs,
183
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
A.1
184
Gestion documentaire :
exemples de documents
types
A.5.1 Présentation
Cette annexe est destinée à illustrer les recommandations données au point 3.2.4 en
matière de gestion documentaire dans le domaine de la physique médicale. Elle com-
porte 4 exemples :
1. Un exemple de procédure de gestion documentaire (cf. A.5.2).
2. Un exemple de procédure technique. (cf. A.5.3)
3. Un exemple de mode opératoire. (cf. A.5.4)
4. Un exemple de document d’enregistrement. (cf. A.5.5)
Les exemples donnés ici ne sont pas à reproduire tels quels. Ils sont destinés à servir
de base de réflexion et doivent être adaptés à chaque structure de physique médicale
en fonction de son activité de son mode d’organisation et des pratiques profession-
nelles locales.
Une des difficultés rencontrées dans le classement des documents de ce domaine est
de fixer le « périmètre » de la gestion documentaire propre à la physique. Ainsi, se pose
la question des documents qui sont, par exemple, en lien direct avec la sécurité ou
185
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
avec chacune des spécialités médicales : doivent-ils être intégrés à la base de données
« physique médicale » ou à une autre base de données spécifique ? Un organi-
gramme institutionnel clair et une politique de gestion documentaire bien définie
devraient aider à définir ce périmètre et à constituer une base de données cohérente.
Il est important de mener une réflexion préalable approfondie sur l'organisation des
documents, car un classement cohérent et compris par tous permet une meilleure
visibilité de l'activité de physique médicale et un gain de temps significatif dans le
travail au quotidien.
Le tableau A.1, repris dans l'exemple de procédure de gestion documentaire (cf.
A.5.2), constitue un exemple de classement type des documents relatifs aux activités
de physique médicale.
TABLEAU A.1 Exemple de schéma de classement pour les documents relatifs aux activités de physique
médicale.
Domaine d’application
(CODE)
Textes … … … … …
réglementaires
REG
Documentation
de référence
Rapports … … … … …
(externe)
divers
RAP
Brochures … … … … …
techniques
TEC
• répartition des
tâches
• permanences
• congés-absences
• formations
186
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
Domaine d’application
(CODE)
187
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
1. Objet
2. Domaine d’application
Ce document concerne l’ensemble des personnels de la structure de physique médicale et les techniciens du
service biomédical intervenant dans ce domaine, ainsi que les personnes des sociétés de service intervenant au
sein des services où intervient la structure de physique médicale.
Les documents concernant le domaine de la gestion des risques et notamment la radioprotection au sens
réglementaire du terme, sont répertoriés dans le secteur de la gestion des risques de l’hôpital et référencés par
l’en-tête GR/RX-PROTEC.
3.1 Définitions :
Procédures : elles décrivent des opérations générales et complexes.
Mode opératoires : ils décrivent des informations purement techniques, et la façon de procéder pour des
opérations simples.
Enregistrements : ils rassemblent les résultats de l’exécution de procédure(s) ou de mode opératoire(s) à des fins
de traçabilité.
188
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
- Norme européenne ISO 9001 version 2008 : NF EN ISO 9001 novembre 2008.
- Les textes associés seront le plus souvent issus des textes réglementaires (décrets, arrêtés, décisions AFSSAPS,
…), rapports et recommandations issus des sociétés savantes , documents fournis par les constructeurs.
- Fascicule de documentation AFNOR (novembre 2000) FD S99-131 « concepts et recommandations pour la
mise en place et l’amélioration d’un système documentaire dans des établissements de santé ».
- Liste des documents de la base documentaire de physique médicale :
PHY/ORG/ADM/E001
- Liste des mots clés :
PHY/ORG/ADM/E002
- Liste des lieux de diffusion des documents qualité issus de l>ÊÃÌÀÕVÌÕÀi de physique médicale :
PHY/ORG/ADM/E003
189
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
5. Description
Document nécessaire
Rédaction / corrections
Rédacteurs du document
Personne du
service Accord du non
véricateur ?
capable
techniquement
oui
Structure de
physique médicale Revue annuelle
oui
oui
Poursuite de l’application
du document
190
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
5.1 Création
Le document est créé lorsqu’un besoin particulier a été identifié, et est approuvé en réunion de physique
médicale.
Chaque page d’une procédure ou d’un mode opératoire comprend les éléments suivants
=> en en-tête :
- le logo de l’hôpital et la mention « Physique Médicale»
- le titre du document
- la référence du document (identification), y compris le numéro de révision du document (la création
est indicée en 00, puis la première modification en 01,…).
- la date d’application, c’est à dire la date à partir de laquelle le document est applicable.
=> en pied de page le numéro de la page sur le nombre de pages total du document.
1 2 3 4 5 6
1 L’identification « PHY/» signale qu’il s’agit d’un document appartenant à la gestion documentaire
de la structure de physique médicale.
remarque : les documents d’aide à l’organisation (ORG) autres que les procédures (listes, plannings,…) sont par
nature évolutifs ; ils sont assimilés à des « documents d’enregistrements »
191
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
5 Le numéro d’ordre (nnn) est un numéro de 3 chiffres qui permet d’identifier le document ; il est
immédiatement précédé de la lettre (N).
6 Un numéro de version (vv) est ajouté à la fin ; il est précédé par un tiret
Chaque procédure ou mode opératoire commence par un cartouche spécifiant la fréquence de l’intervention. Il
est rempli chaque fois que cela est possible et / ou nécessaire.
Fréquence :
Chaque procédure ou mode opératoire comprend un cartouche spécifiant les responsabilités vis à vis de
l’intervention.
Il précise ainsi qui veille à l’application du document, qui en assure la mise en œuvre, …
Il précise notamment les délégations possibles par les physiciens vers les techniciens de planification de
traitement et /ou techniciens de mesures physiques, et / ou autres (manipulateurs, techniciens biomédicaux,
…)
Responsabilités :
Chaque document descriptif (procédure ou mode opératoire) comprend un cartouche de validation en fin du
document faisant apparaître les signatures des rédacteurs, vérificateurs et approbateurs.
5.4 Validation
La validation d’un document est obtenue après signature des rédacteurs, vérificateurs et approbateurs dans le
cartouche de validation en fin de document. La validation est obligatoire avant la mise en application du
document. Il peut y avoir une ou plusieurs personnes pour chaque fonction.
u Le vérificateur est choisi pour ses capacités techniques. Il garantit la pertinence et l’applicabilité du
document.
u L'approbateur donne son accord pour la diffusion. L’approbateur est généralement le responsable
hiérarchique du secteur dans lequel s’applique le document (exemple : physicien médical,
coordonnateur de pôle, responsable qualité de l’établissement…).
Le document est alors tamponné (« ORIGINAL, Reproduction interdite) et son classement est réalisé.
192
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
Les révisions se réalisent de la même façon que la rédaction. Elles sont réalisées dès que le document original
n’est plus exploitable. Il est alors nécessaire de le réécrire. Le document nouvellement rédigé incrémentera
l’indice de version (00 Æ 01 ; 01 Æ 02 etc…).
Le document révisé est signé pour vérification et approbation, dans la mesure du possible par les personnes
occupant les mêmes fonctions que celles qui ont signé la version précédente. Le nouveau document qui
incrémente l’indice de révision fait également figurer la nouvelle date d’application du document. Cette date
indique également la date à partir de laquelle la version précédente du document n’est plus valide dans le
service.
La liste des procédures, modes opératoires et enregistrements est mise à jour en conséquence.
Le tableau de suivi des modifications est complété lors de la rédaction dans le paragraphe 6 de chaque
document descriptif. Il renseigne sur la nature des modifications apportées d’une version à la suivante.
N° de Date de mise en
Nature des modifications apportées
version application
01
5.6 Diffusion
La diffusion papier est assurée par la structure de physique médicale, en fonction de la portée du document.
Elle peut être assortie d’une liste d’émargement attestant de la lecture du document par le personnel de l’unité
ou du service concerné. Les documents sont mis à disposition dans des classeurs spécifiques à la structure de
Physique Médicale. Un document d'enregistrement (PHY/ORG/ADM/E003) précise les lieux où sont rangés
ces classeurs.
La diffusion par voie numérique se fait dans le répertoire H:\\gestion_documentairePHY\ sous format pdf.
193
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
5.7 Classement
5.7.1 Les originaux
Le document papier signé unique et tamponné (« ORIGINAL, Reproduction interdite) des procédures, des
modes opératoires et des enregistrements est classé dans le classeur du domaine concerné se trouvant dans le
bureau de physique médicale, notés « ORIGINAL ». Le domaine d’application est stipulé par un fond de
couleur sur les étiquettes d’identification, selon la codification suivante :
5.8 Archivage
Le référent du système documentaire de physique médicale assure l’archivage des documents qui ne sont plus en
cours de validité dans des boites spécifiques portant la mention archives sous la forme d’étiquette apposée sur la
boite. Il assure l’élimination et la mise à jour des documents qualité présents (originaux et copies).
Tous les documents périmés, à l’exception des documents externes, sont archivés pour une durée de 30 ans à
partir de leur date de clôture ou remplacement par une nouvelle version.
Cet archivage s’effectue par année de péremption afin de faciliter la destruction des documents arrivés au terme
de leur durée de conservation. Pour chaque année, les documents sont classés selon leur référence (notée dans le
cartouche d’en-tête).
Le document périmé est identifié par un trait rouge en diagonale sur la première page.
Toutes les versions sont archivées informatiquement sur le réseau dans le répertoire PHY/ARCHIVES.
194
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
Une revue annuelle est notamment effectuée pour faire le point sur les documents existants et juger de leur
pertinence et de leur applicabilité au sein du service. Ces revues donnent lieu à d’éventuelles révisions ou à
l’archivage de certains documents.
REG
de référence
(externe)
Rapports
divers … … … … …
RAP
Brochures
techniques … … … … …
TEC
• règles de gestion • inventaires des équipements
documentaire • plannings des mesures et des CQ*
l’organisation
Documents
195
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
N° de Date de mise en
Nature des modifications apportées
version application
00
196
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
1. Objet
Cette procédure permet de vérifier par la mesure que les faisceaux répondent bien aux normes exigées par
l ‘AFSSAPS.
2. Domaine d’application
Les accélérateurs du plateau technique de radiothérapie.
3. Définitions
5. Description
5.1. Utilisation de la cuve (PHY/D-EQ/PH/M003)
5.2. Correspondance entre faisceau lumineux et faisceau irradié (PHY/D-EQ/RT/M012)
5.3. Mesure de l’indice de qualité des faisceaux (PHY/D-EQ/RT/M045)
5.4. Rendement en profondeur et profil (PHY/D-EQ/RT/M037)
5.5. Transmission du filtre en coin (PHY/D-EQ/RT/M042)
5.6. Mesure du TOP dans l’eau (PHY/D-EQ/RT/M035)
N° de Date de mise en
Nature des modifications apportées
version application
01
197
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
PHY/D-EQ/RT/
LOGO HÔPITAL Contrôle de la transmission M042-00
du filtre en coin
Physique (d’après un document aimablement communiqué
Médicale Date d’application :
par les Hôpitaux Civils de Colmar) 13/09/2011
1. Objet :
Il s’agit de s’assurer de la constance du facteur de transmission du filtre en coin.
2. Domaine d’application
Les accélérateurs du plateau technique de radiothérapie.
3. Définitions
4. Liste des documents associés
- Cahier CNEH n°29 page 31 (PHY/RAP/RT/X005)
- Décision du 27 juillet 2007 fixant les modalités du contrôle de qualité interne installations de radiothérapie
externes (PHY/REG/RT/X001).
5. Description
5.1. Dans la cuve à eau lors du contrôle de référence (et au moins annuellement)
5.1.1. Positionner la chambre d’ionisation dans les conditions de référence :
u Taille de champ 10ÊVÊxÊ10ÊV
u DSP =90 cm, chambre à 10 cm de profondeur, centrée sur l'axe, orientée
perpendiculairement à la pente du filtre
u Bras 0°, collimateur à 0°
5.1.2. Irradier avec le faisceau sans filtre (2 mesures avec 200 UM).
5.1.3. Recommencer l’irradiation avec le faisceau filtré, puis refaire la mesure avec le collimateur tourné
de 180°.
5.1.4. Calculer le rapport Mesure avec filtre /Mesure sans filtre.
5.1.5. Répéter les points 5.1.1 à 5.1.4 pour l’autre énergie photon.
5.1.6. Pour chaque énergie, les variations du facteur de transmission du filtre en coin ne doivent pas
dépasser 2 % par rapport à la valeur de référence.
5.2. Dans les plaques de PMMA mensuellement
5.2.1. Positionner la chambre d’ionisation dans les conditions de référence :
u Taille de champ 10x10
u DSP =90 cm, chambre sous 9,5 cm de PMMA, centrée sur l'axe, orientée
perpendiculairement à la pente du filtre
u Bras 0°, collimateur à 0°
5.2.2. Irradier avec le faisceau sans filtre (2 mesures avec 200 UM).
5.2.3. Recommencer l’irradiation avec le faisceau filtré.
5.2.4. Calculer le rapport Mesure avec filtre /Mesure sans filtre.
5.2.5. Répéter les points 5.2.1 à 5.2.4 pour l’autre énergie photon.
5.2.6. Pour chaque énergie, les variations du facteur de transmission du filtre en coin ne doivent pas
dépasser 2 % par rapport à la valeur de référence.
198
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
PHY/D-EQ/RT/
LOGO HÔPITAL Contrôle de la transmission M042-00
du filtre en coin
Physique (d’après un document aimablement communiqué
Médicale Date d’application :
par les Hôpitaux Civils de Colmar) 13/09/2011
N° de Date de mise en
Nature des modifications apportées
version application
01
199
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
PHY/E-EQ/RT/
LOGO HÔPITAL Contrôle mensuel de l'accélérateur E004-02
<nom-accélérateur>
Physique (adapté d’après un document aimablement
Médicale Date d’émission :
communiqué par les Hôpitaux Civils de Colmar) 29/12/2011
Appareil contrôlé :
TABLEAU RÉCAPITULATIF
Tolérance OK ? / remarques
Condtrôle caractéristiques dosimétriques (PHY/D-EQ/P002)
Contrôles mécaniques du collimateur (PHY/D-EQ/P007) 2mm
Isocentre (PHY/D-EQ/RT/M004) diam 2mm
Arrêt de fin de course (PHY/D-EQ/M005) -
Vérification des arrêts d’urgence (PHY/D-EQ/RT/M018) - n° 1 à 4
Profils photon (PHY/D-EQ/RT/M006) 3%
Stabilité en énergie photon (PHY/D-EQ/RT/M045) 1%
Vérification des accessoires (PHY/D-EQ/RT/M020) -
Voyants lumineux de sécurité (PHY/D-EQ/RT/M016) -
Mesure du TOP dans l’eau (PHY/ D-EQ/RT/M035) -
Transmission du filtre en coin (PHY/D-EQ/RT/M011) 2%
Réglage des lasers muraux (PHY/D-EQ/RT/M022) 2 mm
Réglage des rétrocentreurs (PHY/D-EQ/RT/M022) 2 mm
Echelle angulaire (PHY/D-EQ/RT/M015) 1°
Correspond. champ lumineux – irradié (PHY/D-EQ/RT/M012) 2 mm
Influence de la rotation du bras (PHY/D-EQ/RT/M009) 2 mm
Remarques et conclusions :
200
Annexe A5 – Gestion documentaire : Exemples
PHY/E-EQ/RT/
LOGO HÔPITAL Contrôle mensuel de l'accélérateur E004-02
<nom-accélérateur>
Physique (adapté d’après un document aimablement
Médicale Date d’émission :
communiqué par les Hôpitaux Civils de Colmar) 29/12/2011
Echelle angulaire
Lecture mécanique Lecture affichée
0°
90°
Bras
180°
270°
0°
90°
Collimateur
180°
270°
201
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
PHY/E-EQ/RT/
LOGO HÔPITAL Contrôle mensuel de l'accélérateur E004-02
<nom-accélérateur>
Physique (adapté d’après un document aimablement
Médicale Date d’émission :
communiqué par les Hôpitaux Civils de Colmar) 29/12/2011
X6
Eau P : T: Chambre n°
Boite à TOP
P= T= Lectures Dose
Chambre n° X6 =
X18 =
Remarques
202
Références
Remarques :
– Toutes les publications de l’AAPM, de l’ASN, de l’EFOMP, de l’ESTRO, de
l’IAEA, de l’IOMP, de la SFPM sont librement téléchargeables (cf. liens utiles
p. 212).
– Pour faciliter la navigation, les liens pointant sur certaines publications ont
néanmoins été conservés dans cette liste de référence.
– Certaines des publications importantes des organismes institutionnels (ASN,
IRSN, MEAH) sont référencées directement dans le guide sous forme de notes
de bas de page.
– Tous les liens hypertexte du document sont réputés valables à la date du 22 janvier
2013.
AAPM 1993, “Medical accelerator safety considerations: report of the AAPM Radia-
tion Therapy Committee Task Group n° 35”, Med Phys 20(4), 1261-1275.
AAPM 1997, “Code of practice for brachytherapy physics: report of the AAPM Radia-
tion Therapy Committee Task Group n°56”, Med Phys 24(10), 1557-1598.
AAPM 2003, “The solo practice of medical physics in radiation oncology : report of
Task Group 11” The American Association of Physicists in Medicine,
http://aapm.org/pubs/reports/
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Références
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Liens utiles
1. L’IRSN met à disposition une page donnant de nombreux liens utiles pour les activités profes-
sionnelles de physique médicale : http://www.irsn.fr/FR/professionnels_sante/liens_utiles/Pages/
default.aspx?Cible=ProfessionnelDeSante
211
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
212
Glossaire
Accident
Tout événement d'origine humaine ou lié à l'équipement dont les conséquences –
potentielles ou avérées – ne sont pas négligeables en termes de protection ou de sécu-
rité. Dans le domaine de l'utilisation médicale des rayonnements ionisants, un
accident correspond à un écart de dose important, susceptible d'avoir des consé-
quences cliniques sévères en termes de morbidité ou de mortalité. Lors de l'utilisation
thérapeutique des rayonnements, une erreur géométrique peut également constituer
un accident. La limite entre accident et incident est basée sur l'appréciation de la gra-
vité des conséquences prévisibles ou avérées. L'échelle ASN-SFRO permet un
classement qui différencie accident et incident. La CIPR, reprenant des propositions
de l'AAPM, propose une classification des accidents de radiothérapie en type A (les
plus graves) et type B (les moins graves).
Accréditation
Terme précédemment utilisé pour caractériser un processus permettant à un établis-
sement de soins d'obtenir un label de qualité auprès d'un organisme officiel
indépendant (l'ANAES devenue HAS). Cette démarche effectuée sous l'égide de la
HAS porte maintenant le nom de certification. En revanche, la HAS a mis en place
l'accréditation des médecins et des équipes médicales, démarche nationale de gestion
213
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
des risques fondée sur la déclaration et l'analyse des événements porteurs de risques
médicaux, l'élaboration et la mise en œuvre de recommandations.
Une accréditation peut également être donnée (par le COFRAC) aux sociétés de ser-
vice ou à des laboratoires d'étalonnage. Basée sur un certain nombre de critères objec-
tifs, elle permet d'avoir des garanties sur la qualité des prestations fournies et en par-
ticulier, pour les étalonnages, sur la traçabilité au Système international d'unités (SI).
Action corrective
Action réactive visant à éliminer la cause d'une non-conformité afin d'en empêcher
la réapparition. En toute rigueur il faut distinguer l'action corrective des deux actions
suivantes :
l'action préventive qui, de nature proactive, est destinée à empêcher l'occurrence de
la non-conformité ;
l'action curative qui consiste à corriger la non-conformité elle même et non sa cause.
En pratique, le terme d'action corrective est souvent utilisé au sens large. Il regroupe
alors tous ces types d'action.
Activité (A)
Caractérise la quantité d’un radionucléide dans un état énergétique déterminé et à
un moment donné. Il s’agit du quotient de dN par dt, où dN est l'espérance mathé-
matique du nombre probable de transitions nucléaires spontanées à partir de cet état
énergétique dans l’intervalle de temps dt. L’unité d’activité est le becquerel.
Activité de référence
Pour un échantillon d'un radionucléide donné, activité déterminée par un labora-
toire d'étalonnage accrédité, permettant à l'utilisateur d'étalonner ses propres instru-
ments de mesure.
Administrateur (informatique)
Désigne une personne disposant de droits d'accès suffisant pour intervenir sur un
système informatique donné. On peut distinguer les administrateurs « système »,
spécialistes informatiques chargés de la configuration de base et de l'intégration
réseau, des administrateurs d'applications qui peuvent être des physiciens médicaux
responsables par exemple, en radiothérapie, du paramétrage et de la modélisation des
faisceaux pour les systèmes de planification de traitement (TPS), du paramétrage des
systèmes de vérification et d'enregistrement des paramètres (RVS) ou, en imagerie, du
paramétrage des logiciels d’acquisition et de traitement d’images.
214
Glossaire
1. HAS 2012 « Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé.
Des concepts à la pratique ».
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/okbat_guide_gdr_03_
04_12.pdf
215
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
par différentes méthodes d’estimation. L'évaluation des risques a priori qui implique
une hiérarchisation des risques et une formation des professionnels concernés, fait
partie des critères de certification des établissements de santé. Elle a été rendue obliga-
toire pour la radiothérapie2.
Analyse des modes de défaillance, de leurs effets (et de leur criticité) (AMDE/
AMDEC)
L'AMDE, est une technique d'analyse des risques a priori, aussi exhaustive que pos-
sible, consistant à identifier au niveau d'un système ou d'un de ses sous-ensembles,
les modes potentiels de défaillance de ses éléments, leurs causes et leurs effets.
L'AMDEC ajoute à l'AMDE une évaluation de la criticité des modes de défaillance
(combinaison de la probabilité d'occurrence et de la gravité des effets), permettant
ainsi leur hiérarchisation. La dénomination anglaise correspondante est « Failure
mode, effects (and criticality) analysis » (FMEA/FMECA).
Archivage
Stockage de l'information à des fins d'accessibilité ultérieure (moyen ou long terme)
ou de traçabilité. Les besoins et les durées d'archivage dépendent de l'importance des
données considérées. L'archivage est à distinguer de la sauvegarde qui ne répond pas
aux mêmes objectifs.
216
Glossaire
imposés, utilisés comme référence sont satisfaits ». L'audit est dit interne lorsqu’il est
réalisé par l’établissement de santé lui-même ou en son nom par un tiers. Il est dit
externe lorsqu’il est réalisé par un organisme externe indépendant. Les audits externes
peuvent être exigés réglementairement ou être réalisés à l'initiative des intéressés.
Audit clinique
Méthode d’évaluation des pratiques de soins par comparaison à des références
admises. Sa principale caractéristique est de mesurer les écarts entre la pratique
observée et la pratique attendue (généralement exprimée dans les recommandations
professionnelles). L'audit clinique peut déboucher sur la modification des pratiques
ou l’application de nouveaux référentiels. On peut donner l'exemple de la radiologie,
où un audit clinique est un examen ou passage en revue systématique des procédures
radiologiques médicales, qui vise à améliorer la qualité et le résultat des soins admi-
nistrés au patient. Il comporte un examen structuré dans le cadre duquel les
pratiques, les procédures et les résultats radiologiques médicaux sont comparés à des
référentiels convenus de bonnes procédures radiologiques médicales.
Auditeur
Désigne une personne dont les compétences sont reconnues pour effectuer l'audit
d'un système de management. Ces compétences sont précisées en particulier dans la
norme ISO 19011 : 2011.
Autorisation
Permission écrite donnée par une instance gouvernementale ou régulatrice qui per-
met d'avoir des activités spécifiées, notamment d'effectuer des soins particuliers ou
d'utiliser un appareillage d'un type donné. Cette autorisation est délivrée par l’ins-
tance régulatrice après instruction d’un dossier déposé par le demandeur. La
composition de ce dossier permet d’apprécier la conformité à la règlementation
applicable à l’activité ou à l’utilisation de l’équipement. Sont soumis au régime
d’autorisation toutes les utilisations de radioéléments, les accélérateurs de particules
et les tomodensitomètres.
Becquerel (Bq)
Nom de l’unité d’activité. Un becquerel équivaut à une transition nucléaire par
seconde.
217
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Cahier de bord
Document d'enregistrement spécifique d'un équipement donné, destiné à consigner
l'ensemble des interventions faites depuis sa livraison. Il doit permettre la traçabilité
de tout ce qui concerne l’installation, la configuration du système, sa mise en service,
les problèmes rencontrés, son évolution (mises à jour) ainsi que les contrôles effectués.
Cahier de réception
Document d'enregistrement contractuel proposé en principe par le vendeur, cosigné
par l’installateur et l’utilisateur référent, marquant l’accord (ou les réserves) de l’uti-
lisateur sur ce qui a été livré et déclenchant en principe le début de la période de
garantie.
Calibration
Terme souvent utilisé en lieu et place du mot étalonnage. Il s'agit en fait d'un angli-
cisme et son usage est déconseillé.
Capabilité
Grandeur utilisée dans les méthodes de maîtrise statistique des processus pour carac-
tériser l'adéquation d'une machine ou d'un procédé à réaliser une performance dans
des limites de tolérance prédéfinies. Cette grandeur fait intervenir la dispersion (écart
type) des valeurs recueillies. Plus la capabilité est élevée, plus la dispersion des valeurs
est importante, ce qui correspond à un risque plus élevé de dépasser les limites de
tolérance.
Carte de contrôle
Représentation graphique permettant de suivre dans le temps un paramètre caracté-
ristique d'un processus pour vérifier que ce processus est sous contrôle.
218
Glossaire
Client
Terme général utilisé dans le domaine de la gestion de la qualité pour désigner les des-
tinataires de l'activité, dont il faut satisfaire les besoins. Dans le cadre d'un établisse-
ment de santé, ce terme désigne principalement la personne recevant les soins.
Peuvent être considérés également comme clients les autres prestataires de soins de
l’établissement de santé recevant les produits ou services fournis.
Compétence, compétent
Aptitude démontrée à mettre en œuvre des connaissances et savoir-faire.
Constructeur
Voir fabricant.
219
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Contrôle de constance
Opérations permettant de vérifier que les valeurs de certains résultats bien identifiés
(doses, unités moniteurs...) restent identiques lorsque la même procédure de mesure
ou de calcul est répétée. Le contrôle de constance ne permet pas de garantir la validité
des résultats mais uniquement leur stabilité.
Culture du doute
Ensemble de comportements individuels et organisationnels fondés sur une remise
en cause permanente de ses convictions et de sa manière d'agir. La culture du doute
ne doit pas devenir source de blocage mais elle doit déboucher sur une attitude res-
ponsable privilégiant l'analyse de risque a priori toutes les fois où elle est justifiée.
Curiethérapie
Technique de radiothérapie consistant à introduire des sources radioactives scellées
au contact ou à l’intérieur même de la région à irradier. On distingue la plésiocu-
riethérapie où les sources sont placées au contact des tissus (notamment en intraca-
vitaire pour le traitement de la cavité utéro-vaginale) et la curiethérapie interstitielle
ou endocuriethérapie où les sources sont implantées au sein de la tumeur.
4. Dans ce glossaire, comme dans le reste du guide, nous avons conservé l'acronyme AFSSAPS alors
que, depuis le 1er mai 2012, l'AFSSAPS est remplacée par l'ANSM (voir liste des abréviations).
220
Glossaire
Cyndiniques
Ensemble des sciences relatives à l'étude des risques et à leur prévention.
Déclaration
Correspond à une forme particulière d'autorisation de fonctionnement applicable
aux installations concernant des pratiques à risque modéré pour lesquelles la personne
ou l'organisation responsable s'engage à respecter la réglementation et se contente
de signaler sa mise œuvre sans qu'une autorisation explicite soit nécessaire. Sont sou-
mis au régime de déclaration toutes les applications de radiologie dentaire (y compris
la tomographie volumique conique) et médicale hors tomodensitométrie.
Défense en profondeur
Principe fondé sur plusieurs niveaux complémentaires de protection, techniques ou
organisationnels, afin de maintenir et de renforcer l'efficacité des moyens mis en
œuvre aussi bien de manière préventive dans des conditions de fonctionnement nor-
mal, que de manière corrective ou curative en cas d'incident ou d'accident (voir
action corrective).
Déontologie
Ensemble de principes et règles éthiques qui gèrent et guident une activité profes-
sionnelle.
Document
Tout support d’information et l’information qu’il contient.
221
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Document d'enregistrement
Document présentant des résultats obtenus ou la preuve de la réalisation d’une acti-
vité. Il permet de s’assurer que les résultats espérés ont été atteints ou que les activités
ont été conduites comme prévu. C’est un élément essentiel de la traçabilité.
Dose relative
Dose ou distribution de dose exprimée en pourcentage d'une dose de référence donnée.
5. Décision du 2 mars 2004, modifiée le 27 juillet 2007 fixant les modalités du contrôle externe
des installations de radiothérapie externe.
222
Glossaire
Dosimétrie
Détermination quantitative de la dose absorbée. En toute rigueur, l'utilisation du suf-
fixe « métrie » renvoie à une détermination expérimentale; toutefois, par extension,
le terme dosimétrie est utilisé également pour la détermination de la dose par calcul.
Il est également utilisé abusivement pour désigner les documents représentatifs de la
distribution de la dose (par exemple la « dosimétrie d'un patient »). Nous décon-
seillons cette utilisation et, pour cet usage, nous préconisons les termes « plan de
traitement » (en thérapie) ou « étude dosimétrique » (plus général).
Dosimétrie in vivo
Mesure de la dose effectivement délivrée au patient, grâce à un ou plusieurs détec-
teurs placés habituellement sur la peau du patient ou, par extension, par mesure du
signal recueilli en présence du patient sur un dispositif électronique d'imagerie por-
tale (mesure de transmission).
Dosimétriste
Anglicisme dérivé du terme « dosimetrist » ou « medical dosimetrist » qui désigne
aux États-Unis une personne chargée, sous la responsabilité conjointe d'un physicien
médical et d'un radiothérapeute (radio-oncologiste), de la préparation des plans de
traitement de radiothérapie. Il existe aux États-Unis un mécanisme de « certification »
des « dosimetrists ». Le même terme est utilisé en Angleterre où la profession semble
moins clairement définie et où les « dosimetrists » peuvent également être chargés
de la mesure de la dose. Nous déconseillons en France l'utilisation de ce terme (voir
technicien).
Efficacité
Capacité d'une personne, d'un groupe ou d'un système de parvenir à ses fins, à ses
objectifs (ou à ceux qu'on lui a fixés). Ces objectifs peuvent être définis en termes de
quantité, de qualité, de rapidité, de coûts, de rentabilité, etc.
Efficience
Optimisation des moyens mis en œuvre pour parvenir à un objectif. Elle se mesure
sous la forme d'un ratio entre les résultats obtenus et les ressources utilisées. Il faut
la distinguer de l'efficacité, qui est le ratio entre les résultats obtenus et les objectifs
fixés.
223
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Enregistrement
Forme abrégée de document d'enregistrement.
Équipement
Terme général désignant tout matériel ou logiciel utilisé directement ou indirecte-
ment pour les soins du patient. Il recouvre aussi bien les dispositifs médicaux (DM)
que les équipements de contrôle de mesures et d'essai (ECME).
Étalonnage
Ensemble des opérations établissant, dans des conditions spécifiques, la relation entre
les valeurs de référence données, d'une part par des appareils de mesure de référence
ou par des sources étalons, et d'autre part l’indication de l’appareil étalonné. Les labo-
ratoires accrédités fournissent des certificats d'étalonnage (sources, dosimètres, etc.).
Ces données servent de base aux étalonnages internes réalisés par les utilisateurs.
Éthique
Principes généraux guidant le comportement des êtres humains et leur manière
d'être et d'agir entre eux et envers ce qui les entoure.
Étude de risque
Méthode générale d'analyse des risques. Voir aussi analyse préliminaire des risques.
224
Glossaire
Événement indésirable
Tout événement non conforme au fonctionnement souhaité, normal ou habituel de
l’établissement de santé. Il existe plusieurs types d’événements indésirables : les dys-
fonctionnements (non-conformité, anomalie, défaut), les incidents, les événements
sentinelles, les précurseurs, les presque accidents, les accidents. Les événements indési-
rables graves sont ceux qui sont à l’origine du décès, de la mise en jeu du pronostic
vital immédiat, de la prolongation de l’hospitalisation, d’une incapacité ou d’un
handicap. Lorsqu’ils ont trait à la radioprotection ils sont appelés évènements signifi-
catifs en radioprotection.
Événement précurseur
Événement indésirable considéré comme ayant pu entraîner des dommages. Dans la
majorité des cas, la compétence professionnelle des acteurs permet d’identifier le dys-
fonctionnement et de le corriger en temps réel pour éviter l’apparition ultérieure de
dommage. L’évènement précurseur constitue un signal dont l’analyse permet d’amé-
liorer la prévention des risques.
Événement sentinelle
Événement précurseur significatif qui sert de signal d’alerte et déclenche systémati-
quement une investigation et une analyse poussée.
Exactitude
Caractérise ce qui est conforme à la grandeur mesurée ou calculée (« le but atteint »).
Ne pas confondre avec précision.
225
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Expert qualifié
Une personne qui, en raison des garanties apportées par des organismes ou des socié-
tés appropriées, de la qualification et de l'expérience obtenues par voie universitaire
ou professionnelle, est officiellement reconnue comme ayant une expertise dans un
domaine de spécialisation particulier (par exemple la physique médicale).
Exploitant
Dans le cadre de l'utilisation d'un dispositif médical, « toute personne physique ou
morale assurant la responsabilité juridique de l'activité requérant l'utilisation de ce
dispositif » (décret 2001-1154, article D665-5-1).
Exposition médicale
Exposition subie par des patients ou des personnes asymptomatiques dans le cadre
de leur propre diagnostic ou traitement médical ou dentaire, ayant pour objectif un
effet bénéfique sur leur santé ou leur bien-être, et exposition subie par des personnes
participant au soutien et au réconfort de patients, ainsi que par des volontaires par-
ticipant à des recherches biomédicales.
Fabricant
Entreprise à l’origine de la conception d'un équipement et de son intégration en vue
de sa commercialisation. Il assume donc de fait la responsabilité du produit (notam-
ment en demandant le marquage CE). Le fabricant peut être également l'installateur
et/ou le vendeur.
226
Glossaire
Fantôme
Matériau de forme et de composition étudiée pour simuler les caractéristiques des
tissus humains. Un fantôme peut être plus ou moins complexe. S'il se rapproche de
la forme et de la composition d'un individu, on utilise le terme de fantôme anthro-
pomorphe. Les fantômes sont utilisés soit pour faire des mesures de dose à titre d'étude
ou de vérification en plaçant à l'intérieur des détecteurs appropriés, soit pour évaluer
la qualité des images. Dans ce dernier cas, on utilise de préférence le terme d'objet-test.
Faute (professionnelle)
Un comportement professionnel correspondant à un manquement significatif aux
règles de bonne conduite ou de bonne pratique. Une faute grave peut donner lieu à
une sanction prononcée par l'employeur ou même, dans certains cas, à une procé-
dure judiciaire.
Fiche technique
Synonyme de mode opératoire. Est aussi quelquefois utilisé pour désigner une « fiche
de traitement » qui regroupe l'ensemble des paramètres techniques relatifs à un
traitement.
Fournisseur
Voir vendeur.
Gestion documentaire
Caractérise une méthode structurée d’élaboration et d’évolution des documents : ges-
tion de références (documentation source), élaboration de critères d’identification
et de classification, rédaction de procédures de vérification, validation, mise à dispo-
sition, archivage des documents et dispositions relatives à la sécurité du contenu des
documents.
227
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Imagerie médicale
Ensemble des techniques basées sur l'utilisation d'agents physiques pour obtenir des
images médicales, le plus souvent dans un but diagnostique. Des techniques d'ima-
gerie peuvent également être mises en œuvre pour guider un acte thérapeutique, à
des fins de contrôle ou de suivi thérapeutique. La plupart des techniques d'imagerie
actuellement utilisées impliquent une exposition médicale des patients (imagerie par
rayonnements ionisants ou radiologique). En revanche ce n'est pas le cas pour
l'imagerie par résonance magnétique (IRM), ni pour l'échographie.
Imagerie Portale
En radiothérapie externe, imagerie représentative de la région irradiée, réalisée direc-
tement avec le faisceau produit par l'accélérateur linéaire à l'occasion de certaines
séances de traitement. Elle permet de s'assurer de la position correcte du patient par
rapport au champ d'irradiation. Sur les appareils modernes, les capteurs plans élec-
troniques ont remplacé les films radiologiques utilisés initialement.
IMRT
Voir RCMI.
Incertitude
Paramètre caractérisant la dispersion de valeurs mesurées. Elle comporte deux com-
posantes : l'incertitude de type A obtenue à partir d'une distribution de valeurs
observée en répétant plusieurs fois la même mesure ; l'incertitude de type B obtenue
par tout autre moyen à partir d'une distribution de valeurs supposée. Voir aussi
reproductibilité.
Incident
Tout événement non intentionnel, y compris erreur d'opération ou défaut lié à
l'équipement, dont les conséquences ne sont pas négligeables sur le plan de la
(radio)protection ou de la sécurité.
Incompétence
Manque de compétence.
228
Glossaire
Indice de capabilité
Synonyme de capabilité.
Installateur
Entreprise chargée de l’installation d’un système développé par un fabricant. Si l’ins-
tallateur appartient à une société différente du vendeur, il agit sur ordre de ce dernier
et conformément aux instructions données par le fabricant.
Instructions de travail
Synonyme de mode opératoire.
Justification
En radioprotection, toute décision qui modifie le niveau existant d’exposition (par
exemple en introduisant une nouvelle source d’irradiation ou en réduisant le niveau
d’exposition existant) doit faire plus de bien que de mal. Cela signifie qu’en introdui-
sant une nouvelle source de rayonnement, en réduisant l’exposition existante ou en
réduisant le risque d’exposition potentielle, on doit apporter au niveau individuel et
sociétal un bénéfice suffisant pour dépasser le détriment que cela peut entraîner.
Limitation
En radioprotection, principe consistant à fixer réglementairement des limites aux
expositions autorisées pour le public et les travailleurs. Ce principe ne s'applique pas
aux patients.
Limites de contrôle
Intervalle à l'intérieur duquel un processus est sous contrôle. Ces limites sont utilisées
dans le cadre de la maîtrise statistique des processus.
Limites de tolérance
Bornes au delà desquelles les écarts entre un résultat (mesuré ou calculé) et sa valeur
attendue (valeur de référence) sont considérés comme inacceptables.
8. Pour les étalonnages et essais, norme ISO/CEI 17025.
229
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Log book
Appellation anglophone des cahiers de bord.
Mainteneur
Personne qui est chargée de la maintenance (par exemple d'un dispositif médical).
Marquage CE
Processus formel de certification s’appliquant à tout dispositif médical destiné à être
mis sur le marché au sein des pays de la communauté européenne. Dans le cadre
9. Code de la santé publique R4351-1 à 6, arrêtés du 14 juin 2012 et du 17 juillet 2012.
230
Glossaire
Matériovigilance
Disposition réglementaire impliquant la déclaration obligatoire (à l’AFSSAPS) de
tout événement significatif ayant entraîné ou ayant risqué d’entraîner un détriment
pour le patient ou le personnel et dont la cause est liée à la conception, à la fabrica-
tion ou au fonctionnement d’un dispositif médical (à l'exclusion des pannes et des
erreurs d'utilisation).
Médecine nucléaire
Spécialité médicale consistant à administrer des radiopharmaceutiques aux patients
pour réaliser des images médicales à visée diagnostique ou pour effectuer des traite-
ments. Dans ce dernier cas, on utilise préférentiellement la terminologie : radiothé-
rapie interne vectorisée. La médecine nucléaire peut également concerner l'utilisation
in vitro de radiotraceurs.
Médicament
Selon l'AFSSAPS, un produit est qualifié de médicament s’il est présenté comme
possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines
ou animales, ou s'il peut être utilisé ou administré en vue d’établir un diagnostic
médical. Son utilisation sur les patients est conditionnée par une « autorisation de
mise sur le marché » (AMM) délivrée par l'AFSSAPS.
Mise en service
Processus qui consiste à effectuer le paramétrage et la validation d’un équipement en
vue de son utilisation clinique. Une partie de la mise en service s'apparente à un
contrôle de qualité initial. Le terme anglais correspondant est « commissioning ».
Mode opératoire
Document écrit décrivant dans le détail les actions nécessaires à l'obtention d'un
résultat.
Modèle
Trame générale d'un document d'enregistrement partiellement pré-rempli se rappor-
tant à une procédure ou un mode opératoire spécifique. Cette trame est à compléter
en renseignant les rubriques prévues à cet effet. Il peut s'agir d'un document papier
ou informatique. On utilise souvent le terme anglais correspondant : « template ».
231
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Négligence
Faute involontaire ayant pour origine un manque d'attention, trop de précipitation,
trop de laxisme, un manque de rigueur, etc… Une négligence peut avoir de graves
conséquences. Elle est alors susceptible de constituer un délit civil ou pénal.
Niveau d'action
Pour un paramètre donné, écart maximal par rapport à une valeur de référence au
delà de laquelle une action doit impérativement être déclenchée. Ce peut être une
mesure conservatoire (par exemple l'arrêt immédiat – et temporaire – d'une instal-
lation), une action corrective ou une action curative. Il est possible d'envisager
plusieurs niveaux d'actions correspondant à des limites de tolérance différentes.
Niveaux de référence diagnostiques (NRD)
Niveaux de dose (dans les pratiques de radiologie médicale) ou niveaux d’activité
(dans le cas de radiopharmaceutiques) déterminés pour des examens types, sur des
groupes de patients types (ou sur des fantômes types), pour des catégories larges de
types d’installations. Ils permettent, d'alerter le praticien dans le cas ou une procé-
dure donne des résultats inhabituellement bas ou inhabituellement hauts.
Norme
Ensemble d'exigences ou niveau de performance auquel une organisation ou un
équipement doit répondre, rassemblé dans un document écrit dit de référence
externe. Une norme n'a pas de caractère obligatoire ; son adhésion est un acte volo-
ntaire à moins qu'elle ne soit rendue obligatoire par un texte réglementaire ou un
décret de loi. Les normes sont élaborées par des organismes dont les plus connus sont :
l'ISO (International Organization for Standardization) et la CEI (Commission
Electronique Internationale) au niveau international ; le CEN (Comité Européen
de Normalisation) au niveau européen ; l'AFNOR (Association Française de Nor-
malisation) au niveau français. Le terme anglais pour norme est « standard ».
Objet-test
Objet de forme et de composition étudiées, destiné à produire des images en suivant
un protocole précis d'imagerie médicale et à mettre en évidence certains paramètres
caractéristiques de la qualité d'image, en fonction de la technique et de l'appareillage
utilisés. Les objets-tests permettent en particulier le suivi de ces paramètres en vue du
maintien des performances de l'installation. Avec le développement de l'imagerie
numérique, il est devenu possible de concevoir des objets-tests virtuels (sous forme de
fichiers informatiques).
Optimisation (des expositions)
Ce principe vise à ce que la possibilité d’expositions, le nombre de personnes exposées
et le niveau des doses individuelles soient maintenus aussi bas que raisonnablement
possible, en tenant compte des facteurs économiques et sociétaux. Cela signifie que
le niveau de protection doit être le meilleur dans les circonstances qui prévalent, en
maximalisant la marge du bénéfice par rapport au détriment. Dans le but d’éviter
des conséquences sévèrement inéquitables de cette procédure d’optimisation, des
232
Glossaire
restrictions sur les doses ou les risques pour les individus occasionnés par une source
particulière doivent exister (contraintes de dose ou de risque et niveaux de référence).
Ordre professionnel
Organisme regroupant, sur un territoire donné, l'ensemble des membres d'une
même profession avec comme objectif une forme de régulation de cette profession.
Il s'agit généralement de professions pouvant être exercées de manière libérale pour
lesquelles l'inscription au sein de l'ordre est une condition nécessaire pour pouvoir
exercer la profession.
Physicien médical
Appellation recommandée en particulier par l'ESTRO et l'EFOMP, reprise par la
SFPM, pour désigner le professionnel défini par l'arrêté du 12 décembre 2011 sous
la dénomination de personne spécialisée en radiophysique médicale.
Pilotage
Conduite d'un projet basée sur une organisation des ressources et sur la mise en
place d'indicateurs et de tableaux de bord.
Plan de traitement
Lors de l'utilisation thérapeutique des rayonnements ionisants, document regrou-
pant l'ensemble des données relatives au traitement d'un patient et comportant en
particulier des informations relatives à la dose (et/ou à l'activité) délivrée.
233
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Précision
Caractérise la dispersion des résultats de mesures d'une grandeur obtenus suivant
une procédure donnée. Un résultat est d'autant plus précis que l’écart type de la dis-
tribution des résultats (qui constitue l’une des composantes de son incertitude) est
faible. Une mesure précise n'est pas forcément exacte.
Prévention
Mise en œuvre organisée d'actions préventives.
Procédure
Manière spécifiée d’effectuer une activité ou un processus. Désigne également le
document (procédure écrite) qui décrit cette manière de faire, en mentionnant si
nécessaire les documents de référence et les modes opératoires associés. Les procédures se
rapportant à la mise en œuvre d'une technique particulière sont appelées procédures
techniques.
Processus
Ensemble d’activités corrélées ou interactives qui transforme des éléments d’entrée
en éléments de sortie. Dans un établissement de santé, on distingue les processus stra-
tégiques ou de pilotage qui sont essentiellement du ressort de la direction et du
management, les processus opérationnels qui correspondent à l'ensemble des activi-
tés cliniques et non cliniques associées aux personnes recevant les soins et les
processus de soutien ou de support se rapportant essentiellement aux ressources
nécessaires.
Professionnel de santé
Personne appartenant à une profession qui est directement impliquée dans la four-
niture de prestations de soins et qui est formellement reconnue au niveau
national par la définition de son statut et de son mode d'exercice. En France les phy-
siciens médicaux sont considérés comme « non directement impliqués », au même
titre, par exemple, que les agents de restauration ou de nettoyage10. En revanche,
10. Guide de l'ASN n°5 - « Guide de management de la sécurité et de la qualité des soins en radio-
thérapie » (2009).
234
Glossaire
leur appartenance à une profession de santé est établie dans certains documents offi-
ciels internationaux11.
Protection
Au sens strict, démarche permettant la réduction de l'impact des conséquences d'un
danger (par opposition à prévention). En pratique couvre l'ensemble des moyens mis
en œuvre pour se prémunir des dangers et de leurs conséquences.
Protection (radiologique)
Voir radioprotection.
Protocole
Terme utilisé notamment dans le domaine de la santé pour décrire une procédure
technique et/ou des consignes à observer (protocole de soins). S'utilise également
pour décrire certaines procédures de mesure de la dose (protocole dosimétrique). Ce
terme est pratiquement synonyme de procédure.
Qualification (professionnelle)
Reconnaissance formelle de la capacité d'une personne à exercer une profession
donnée. Cette reconnaissance est basée sur le « résultat de l'apprentissage » (connais-
sances, capacités et compétences) et sur les diplômes correspondants. La qualification
ne suffit pas nécessairement pour être autorisé à exercer dans un pays ou un contexte
donné; il peut être exigé d'obtenir également des autorisations accordées sur des
critères autres que la seule qualification (par exemple liées à l'obligation de dévelop-
pement professionnel continu).
Qualité d’image
La qualité d'une image est a priori subjective car elle fait intervenir de nombreux
paramètres. L'utilisation d'objets-test permet de quantifier par des « critères phy-
siques » l'influence de certains d'entre eux. La qualité des images doit être suffisante
pour le but recherché (diagnostique ou thérapeutique).
11. AIEA 2011 : « Safety standards – Interim version » (version française – définitions : voir « phy-
sicien médical » et « professionnel de santé »).
235
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Qualiticien
Professionnel ayant reçu une formation spécifique de management de la qualité,
employé dans certains établissements de santé, en tant que support pour aider les
autres professionnels à mettre en place les procédures qualité.
Radiodiagnostic
Terme quelquefois utilisé pour couvrir l'ensemble des utilisations médicales des
rayonnements ionisants à des fins de diagnostic, y compris la médecine nucléaire
(voir radiologie). En pratique, le plus souvent utilisé uniquement pour les modalités
diagnostiques basées sur l'utilisation des rayons X.
Radiologie
Selon l'AIEA, les procédures radiologiques sont définies comme « toutes celles qui
donnent lieu à une exposition médicale »12. La radiologie se définit aussi comme
l'ensemble des procédures basées sur l'utilisation médicale des générateurs (tubes de
rayons X, accélérateurs, …) non seulement dans un but diagnostique mais également
dans un but thérapeutique, de repérage ou de guidage (radiologie interventionnelle),
excluant de fait la médecine nucléaire. En pratique, on restreint le plus souvent le
terme de radiologie à l'utilisation de rayons X (y compris scanographie) dans un but
diagnostique, de repérage ou de guidage, mais en excluant la radiothérapie.
Radiologie interventionnelle
Technique d’imagerie par rayons X utilisée pour introduire et guider des dispositifs
à l’intérieur de l’organisme à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.
Radionucléide
Noyau atomique caractérisé par le nombre de protons et de neutrons qu'il contient
(nucléide) qui a la propriété d'être radioactif et donc de se désintégrer en émettant
des rayonnements.
Radiopharmaceutique
Nom abrégé de médicament radiopharmaceutique. Les radiopharmaceutiques sont des
radiotraceurs utilisés in vivo en tant que médicaments pour produire des images ou
pour effectuer des traitements (voir radiothérapie interne vectorisée).
12. AIEA 2011 : « Safety standards Radiation Protection and Safety of Radiation Sources: Inter-
national Basic Safety Standards – Interim version » (definitions) : voir « radiological procedures »
– (version anglaise) et « appareils de radiologie médicale » (version française).
236
Glossaire
Radioprotection
Ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance
visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits
sur les personnes directement ou indirectement. La radioprotection est une compo-
sante de la sécurité.
Radiothérapie
Méthode thérapeutique basée sur l'utilisation des rayonnements ionisants. La radio-
thérapie est utilisée presque exclusivement pour traiter les cancers (« radio-
oncologie »). Elle a pour objet de détruire toutes les cellules tumorales et/ou bloquer
leur capacité à se multiplier tout en épargnant les tissus sains périphériques. Le terme
radiothérapie recouvre l'ensemble des techniques de radiothérapie externe, curiethéra-
pie et radiothérapie interne vectorisée.
Radiothérapie externe
Forme de radiothérapie (la plus courante) utilisant des faisceaux de rayonnement
produits par une source située à l'extérieur du malade et pénétrant les tissus à travers
la peau. Dans les débuts de la radiothérapie, ces rayonnements étaient produits par
des tubes de rayons X puis par des sources radioactives de cobalt 60 (les « bombes
au cobalt »). La radiothérapie externe moderne est basée presque exclusivement sur
l'utilisation d'accélérateurs de particules.
Radiotraceur
Entité composé de molécules vectrices spécifiques et de radionucléides, qui a la pro-
priété de se fixer sur certains organes ou certaines cellules et donc, de les rendre
détectables. Les radiotraceurs peuvent être utilisés in vitro ou in vivo.
Radiovigilance
La radiovigilance a pour objet, en application de l’article L.1333-3 du CSP, la détec-
tion, la déclaration, le recueil, la conservation, l’évaluation et l’analyse de tout
événement significatif susceptible de porter atteinte à la santé d’un patient, d’un uti-
lisateur ou d’un tiers par exposition aux rayonnements ionisants utilisés à des fins
médicales, dentaires, de biologie humaine et de recherche biomédicale.
Rapport d'activité
Document où sont consignés périodiquement (par exemple tous les ans) les princi-
paux indicateurs de l'activité d'une structure. La production régulière d'un rapport
237
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
RCMI
Acronyme de « radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité ». La
RCMI est une technique de radiothérapie externe dans laquelle les formes des champs
d'irradiation sont précisément « conformées » à celles de la tumeur avec, de surcroît,
une variation de l'intensité du rayonnement calculée pour qu'en combinant les fais-
ceaux, la dose soit maximisée dans la tumeur et minimisée dans les tissus sains.
L'acronyme anglais, fréquemment utilisé pour désigner cette technique est IMRT
(Intensity Modulated Radiation Therapy).
Réception
Étape formelle impliquant le vendeur et l’établissement ayant fait l'acquisition ou la
mise à niveau d'un équipement, au cours de laquelle l’utilisateur reconnaît que cet
équipement est conforme au descriptif de la commande et aux spécifications corres-
pondantes. Le terme anglais correspondant est « acceptance ».
Recette
Selon l'AFSSAPS, ce terme désigne « un processus regroupant l’ensemble des acti-
vités d’achat, d’installation, de tests d’acceptance ou de réception, de mise en utili-
sation ou de commissioning, de contrôle de qualité initial, de formation des
utilisateurs et de l’exploitation en routine clinique d’un dispositif médical ou de ses
accessoires […] » 13. Ce terme est souvent employé de manière restrictive pour dési-
gner spécifiquement la phase de réception des équipements ; nous ne recommandons
pas son utilisation.
Référent
Forme abrégée correspondant à un utilisateur référent.
Registre (professionnel)
Liste de physiciens médicaux jugés compétents selon les critères fixés par le conseil du
registre professionnel de la SFPM.
Reproductibilité
La reproductibilité des résultats d'une mesure est la dispersion des valeurs obtenues
en répétant la même mesure plusieurs fois tout en faisant varier les « conditions de
mesure » (par exemple en refaisant le montage, en utilisant d'autres détecteurs, en
répétant la mesure un autre jour, etc.). Si les conditions de mesure restent inchan-
gées (en pratique, répétition d'une même mesure dans un intervalle de temps court)
on utilise le terme de répétabilité. La reproductibilité (ainsi que la répétabilité) peut
238
Glossaire
Risque
Combinaison de la probabilité d’un dommage (blessure physique ou atteinte à la
santé des personnes ou atteinte aux biens ou à l’environnement) et de sa gravité.
Sauvegarde
Ensemble des actions, outils et méthodes destinés à dupliquer des contenus électro-
niques d'origine dans un but sécuritaire pour éviter leur perte en cas de dysfonction-
nement du dispositif sur lequel ils sont enregistrés. La sauvegarde est à distinguer de
l'archivage qui ne répond pas aux mêmes objectifs.
Scanographie
Technique radiologique d'imagerie (radiodiagnostic) qui consiste à produire des
images numériques reconstruites à partir de multiples acquisitions effectuées par
mesure de transmission lors de la rotation d'un tube de rayons X autour du patient.
Sécurité
État dans lequel le risque pour les personnes est réduit au minimum ; cet état est
obtenu par une démarche structurée permettant d'identifier et de traiter les diffé-
rentes sources de risques. La sécurité implique la mise en œuvre d'un ensemble
d'actions correctives (au sens large).
14. AIEA 2012 : TCS 37f, TCS 47f et TCS 50f.
239
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Service
Au sens économique du terme, fourniture, par un prestataire, d'un bien matériel.
Par extension, fourniture d'un bien, matériel ou immatériel, dans le cadre d'une
relation fournisseur – client.
Sievert (Sv)
Nom de l’unité de dose équivalente ou de dose efficace. Un sievert équivaut à un joule
par kilogramme.
Source scellée
Désigne une source de rayonnement constituée par des radionucléides confinés à
l'intérieur d'une enveloppe étanche pour éviter tout risque de dispersion de subs-
tance radioactive (contamination). La curiethérapie utilise des sources scellées alors
que la médecine nucléaire utilise des sources non scellées.
Sous contrôle
Caractérise un processus dont le suivi peut être considéré comme satisfaisant (absence de
dérive significative) dans la mesure où ses paramètres caractéristiques restent à l'inté-
rieur de limites de contrôle établies par application de la maîtrise statistique des processus.
Spécifications
Descriptif des fonctionnalités et des performances attendues pour un équipement
donné, ainsi que des limites de tolérance fixées pour les différents paramètres carac-
téristiques de cet équipement. Les spécifications font généralement partie du cahier des
charges. Elles peuvent s'appuyer sur des normes nationales ou internationales.
Standard
Caractérise un processus considéré à un moment donné comme satisfaisant et pou-
vant servir de référence en matière de qualité.15
Structure (de physique médicale)
Nom générique donné à toute organisation de physique médicale administrative-
ment identifiée et reconnue au sein d'un établissement de santé. Le positionnement
au sein de l'organigramme de l'établissement et le nom donné à cette structure
(département, service, unité, …) peut varier d'un établissement à l'autre. Ce posi-
tionnement doit être précisé dans le plan d'organisation de la physique médicale.
Sûreté
Terme quelquefois utilisé comme synonyme de sécurité. Selon l'AIEA16 (et dans
l'aviation civile), l'utilisation du terme sûreté (« security ») se rapporte d'avantage
15. Ne pas confondre avec la définition du mot « standard » qui est un anglicisme quelquefois util-
isé pour désigner une « norme ».
16. http://www-ns.iaea.org/standards/concepts-terms.asp?s=11&l=90
240
Glossaire
Tableau de bord
Regroupement d'une sélection d’indicateurs clés renseignant périodiquement, sur
plusieurs éléments liés à une politique ou d'un programme. Son objectif est de
pouvoir suivre le déploiement ou l’état d’avancement de cette politique ou de ce
programme et de faciliter la prise de décision.
241
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Template
Anglicisme fréquemment utilisé pour désigner un modèle.
Temps protégé
Aménagement du temps de travail permettant à un médecin ou un à scientifique tra-
vaillant en milieu hospitalier (par exemple un physicien médical) de se dégager de ses
tâches cliniques pour se consacrer à temps plein ou à temps partiel, à un projet de
recherche ciblé pendant une période limitée (typiquement un ou deux ans). En
compensation, une embauche sur CDD est réalisée pour couvrir les activités cli-
niques, le financement de ce CDD étant assuré par une partie du budget affecté au
projet de recherche (obtenu à partir de ressources institutionnelles ou par un contrat
externe).
Tolérance
Forme abrégée signifiant limites de tolérance.
Tomodensitomètre
Synonyme de scanographe (voir scanographie).
Traçabilité
Possibilité de retrouver, dans un système, une liste d’informations déterminées atta-
chées à un ou plusieurs éléments du système pour expliquer leur provenance, en
particulier en cas de dysfonctionnement. La traçabilité est une exigence de la gestion
des risques. Elle est aussi fondamentale lors des procédures d'étalonnage où il faut
pouvoir expliquer la manière dont se font les « raccordements » aux références natio-
nales et internationales.
242
Glossaire
Usage final
Nouvel objectif d'une pratique clinique ou d'une méthode de travail, après avoir
introduit une innovation ou un changement significatif.
Usage initial
Objectif d'une pratique clinique ou d'une méthode de travail déterminée, avant
toute introduction de changement.
Utilisateur référent
Personne qui développe une compétence technique particulière en vue de prendre en
charge un domaine d’activités spécifique. Il peut s'agir d'un physicien médical res-
ponsable de la réception et/ou de la mise en service d'un équipement. Il peut également
s'agir d'un manipulateur ou d'un technicien, spécialement formé, chargé de surveiller
la mise en route d'une nouvelle technique et de participer à l'information et à la for-
mation de ses collègues.
Vendeur
Société ou personne chargée de la commercialisation et de la vente d’un équipement
qui a été développé par un fabricant. Le vendeur est l’interlocuteur de la personne
responsable de l'achat au sein de l'organisme qui fait l'acquisition de l'équipement.
Il assume vis à vis de l'établissement acquéreur la responsabilité de la qualité du pro-
duit qu’il fournit. Le vendeur, l’installateur et le fabricant peuvent faire partie ou non
de la même société.
Vigilance (sanitaire)
La vigilance sanitaire a pour but la surveillance et l'évaluation des incidents et des
effets indésirables liés à la pratique médicale dans un domaine donné. Les vigilances
sanitaires sont coordonnées au niveau national par l'AFSSAPS. Des relais locaux
(correspondants) sont généralement mis en place dans les établissements de santé.
Parmi les vigilances existantes on peut citer par exemple, outre la matériovigilance et
la radiovigilance, l'hémovigilance et la pharmacovigilance.
SOURCES DOCUMENTAIRES :
Certaines définitions de ce glossaire s'inspirent des documents cités en référence, des
textes réglementaires, ou des sources documentaires suivantes :
• AIEA : Safety glossary – 2007 edition
http://www-pub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/IAEASafetyGlossary2007/
Glossary/SafetyGlossary_2007f.pdf
• AIEA : Safety standards – Interim version 2011
http://www-pub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/
P1531interim_LanguageVersions/p1531interim_F.pdf
243
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
244
Index
245
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
Bonne conduite 3-4, 29, 48, 52, 56- Contrôle de qualité (CQ) Dose (absorbée)
59, 59 71, 84, 94-95, 157, 159, principes 73-77, 180 définition 31-32
réglementation 24, 17-26, 57-58, équivalente, efficace 10, 34, 134
BSS xx, 14, 28, 110, 206 124, 169, 131, 140, 161-163, de référence, relative 36-37, 125-
169, 180 126, 132
des installations 31, 46, 131, 141- entrée, moyenne 35-38, voir aussi
C 145, 146-149 NRD
Cahier des images 43-46, 161-162
des traitements 155-158 Dosimètre 37, 125-128
CCTP, CCAP xx, 121
de bord 97, 102, 132-133, 136- Dosimétrie 11, 27, 39, 124, 157,
Contrôle d'un processus 149-152 185
137, 146, 187
des charges 47, 121-122, 136-138, Convention (entre établissements) Dosimétriste (voir technicien)
de réception 102, 135-136 55
Dossier médical 47-48, 65, 103,
Calcul 27, 36-39, 47, 51, 107-108, CREX xx, 64, 86-87, 113-114 107, 160
131-134, 151-152, 155-159, 169 Critères Durée de conservation 105-106
certification 89-90
Carte de contrôle 151-152, 180 INCa (voir agrément) E
Certificat (étalonnage) 125, 127- qualification professionnelle 3,
128, 130 12-13, 20, 94 , 175-178 Enregistrement (voir documents)
qualité image 45-46, 161
Certification 17-18, 58, 78, 89-90, Enseignement 11-12, 30, 48-51, 56,
CTDI xx, voir IDSV 67-68, 170
110, 115
Culture Équipe 47, 66, 84, 95-96
Chambre à puits 128-130, voir acti- du doute 111, 161
vimètre de qualité, sécurité 85, 90-91 Erreur 41, 47, 63, 69, 75, 83, 86-88,
Curiethérapie 21-22, 29, 37-40, 93-94, 111-113, 131, 133
Changement 82, 95, 163-166, 182
116-119, 128-132, 154-159 Étalonnage 37-40, 124-130, 149
Classement 97, 99, 185-187
Cyndiniques 81, 84 Éthique 59-60, 165, voir aussi
Client 70-71, 76-79, 96, 107, 109, bonne conduite
179-184 D
Code Étudiant 11-12, 51, 56, 66-68, voir
Décisions (AFSSAPS) 15, 73, 76, aussi résident
déontologie, éthique 59-60, 68, 124-128, 141-145, 148
71, voir bonne conduite Europe
marchés 120 Déclaration EFOMP xxi, 8, 28-29, 60-61, 74,
santé publique (CSP) 14, 16, 23- activité, installation 20, 22, 25, 96, 175, 212
27, 60, 141, 156, 169 115, 120, 211 directive (voir directive)
évènements, matériovigilance 16, marquage CE (voir marquage)
Commission 26, 91, 112-114, 211
européenne (CE) 12-14, 28, 175 MPE xxii, 28, 175-178
CEI (IEC) xx, 38, 70, 121, 180 Deming (principe) 77, 82, 180, 183
CIPR (ICRP) xx, 31, 33, 38, 40- Évaluation
41, 74, 93, 131, 147, 163 Démarche (qualité, sécurité) 76-78, des procédures 49, 109, 140, 146
ICRU xxi, 8, 32-33, 43, 45, 161 82-87, 109-111, 145, 180-184 des personnes, EPP xxi, 64-65, 68,
qualification PSRPM 19 89-90
Déontologie 59-60, voir aussi des risques 34, 80, 85-86, 90-91,
Commissioning (voir mise en service) bonne conduite 94, 113, 121
Développement professionnel 65, de la satisfaction 77, 164, 181
Compatibilité 118, 139
75, voir aussi DPC Événement 80-81, 85-91, 108, 111-
Confidentialité 48, 59, 62, 65-70,
105-106 DGOS xx, 17 114, 165
Conflit d'intérêt 57, 63, 65-67, 71, 121 DPC xx, 4, 61, 89, 177-178, voir Exercice professionnel 18-19, 22-
aussi formation 26, 53-59, 62, 94, 176
Conseil du registre 13, 61-62
DQPRM xxi, 3, 11-13, 19-20, 49- Externalisation 57
Constance 129-130, 131-132, 134, 50, 68-69
voir aussi suivi
Directive (européenne) 2, 13-15, F
Constructeur, fournisseur 46, 82, 18, 29, 111, 177
99, 108-109, 116-117, 121- Fantôme 36-37, 43, 125, 133-134,
122, 131, 135-138, 162-163 Dispositif médical (DM) 17-18, 24- 148, 158, 160
26, 73, 112, 115-123, 141,
Consultant 66 148, 163, 169 Formation
Consultation dispensée 30, 48-49, 58, 67-68,
Doctorat 11-12, 20, 51, 176-177 70, 121-122, 126, 140, 161-
médicale 47, 106, 154
dossier de consultation 121 Documentaire (gestion) 87, 90, 97- 162, 165, 170
99, 185-202 individuelle 2-4, 8-13, 18-19, 26-
Contention 117-118 27, 29, 60-63, 68-69, 136-137,
Contrat (maintenance, collaboration) Document (d'enregistrement) 100- 175-178, voir aussi DPC
52, 57-58, 66, 122, 136, 163 104, 146, 200-202 évolution 11-13, 175
246
Index
247
Guide des bonnes pratiques de physique médicale
248
PHYSIQUE MEDICALE_livres 22/11/12 13:05 Page1
PROfil
Lcinquantaine
a profession de physicien médical est peu connue. Apparue en France il y a une
d’années, elle comprend aujourd’hui plus de 600 professionnels qui
PROfil
travaillent au quotidien aux côtés des médecins spécialistes de radiothérapie,
radiologie et médecine nucléaire, pour les aider à optimiser l’utilisation des
rayonnements ionisants dans la lutte contre le cancer et dans les actes médicaux
à visée diagnostique ou thérapeutique.
Bénéficiant d’une formation scientifique de haut niveau, les physiciens médicaux
sont par définition au carrefour de la médecine et de la physique. Ils ont du mal
à trouver leur place dans la classification des métiers et ne sont pas actuellement
reconnus en tant que professionnels de santé. De fait, ce n’est qu’à la suite des
graves accidents de radiothérapie survenus en France il y a quelques années, que
les pouvoirs publics ont pris la mesure de l’importance de cette profession et du