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PA Monnier - Séquence La Plus Precieuse Des Marchandise VF

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Séquence 3 : étude d’une œuvre intégrale : La plus

précieuse des marchandises de JC Grumberg.

Avant propos : le pari est de construire une séquence de lecture intégrale pour les élèves de
3ème prépa-métiers. Ces élèves sont très loin de la lecture. L’objectif est de les amener à
découvrir le plaisir des livres. Cette séquence est prévue pour des élèves de troisième
prépa métiers, ce qui amène régulièrement à réfléchir sur la nécessaire différenciation
pédagogique en fonction des niveaux des élèves.

NB : Il était initialement prévu de rencontrer JC Grumberg mais les événements nous ont
obligés à modifier notre programme…

Référence au programme de troisième en français :

Cette séquence souhaite répondre au programme de troisième « agir sur le monde » et notamment :

- « Si la littérature engagée et la figure de l’artiste engagé trouvent naturellement leur place dans ce questionnement, c’est
aussi l’occasion de réfléchir aux rapports entre fiction et Histoire, entre valeur testimoniale et valeur littéraire, entre éthique
et esthétique »
- « En fin de cycle, on peut […] interroger désormais l’action de l’individu dans la cité et son rapport au pouvoir : individu au
pouvoir, individu confronté, soumis, opposé au pouvoir, mais également pouvoir de l’individu. »
Séance 1 : Projet de lecture
(Réflexions orales préliminaires sur la lecture individuelle avec les élèves)

1. Mise en place du projet de lecture :

Nous allons rencontrer l’auteur du roman, comment réussir à lire le texte ? Comment organiser ensemble cette
venue ?

- Besoin pour moi qu’ils lisent une trentaine de lignes et qu’ils comprennent ce qu’ils lisent. (en vue du brevet)

- Crainte pour eux de lire devant les autres et de ne pas comprendre l’histoire.

2. Le Projet de lecture :

-Privilégier les bons lecteurs et n’interroger les réfractaires qu’après.

-Utiliser le livre audio du livre pour faire des pauses.

3. Retour d’expérience :

• Dans la pratique peu de difficulté pour la participation.


• Le chapitre 11 du livre dans la taverne est très bien rendu par le livre audio
• Lecture du livre en 6 heures avec des pauses pour vérifier la compréhension.
• Petits exercices pour varier les pratiques
o Un quizz de compréhension.
o Un puzzle.
o Un travail de vocabulaire du texte.

Activité 1 : Quizz de compréhension chapitre 1 et 2 :


Proposition de différenciation pédagogique :

- Réponses orales interrogeant les plus en difficulté sur les questions les plus faciles.

- on peut utiliser le logiciel kahoot ou itslearning ou encore joinmyquizz pour fabriquer un quizz interactif
auquels les élèves répondent par téléphone ou ordinateur. On peut se rendre assez vite compte des éléments
que les élèves n’ont pas compris. Ne pas hésiter à relire les passages difficiles.

Voici des questions possibles :

Chapitre 1

Après avoir écouté le premier chapitre, répondre aux questions ci-dessous.

1. Combien y a-t-il de personnages au début du conte ?


2. Qui sont ces personnages ?
3. Où vivent-ils ?
4. A quelle époque se déroule l’histoire ?
5. Quelles sont les conditions de vie du couple ?
6. Que manque-t-il à la femme ?
7. Quelles sont ses occupations ?
8. D’après vous, quel type de marchandises peut-il y avoir dans ce train ?

Chapitre 2

Après avoir écouté ce chapitre, répondre aux questions ci-dessous.

1. Où se déroule la scène dans ce chapitre ?


2. Quels nouveaux personnages apparaissent dans ce chapitre ?
3. Quelle est leur religion ?
4. Comment s’appelle la mère de famille ?
5. Combien d’enfants a-t-elle ?
6. Quelle particularité ont ses enfants ?
7. Quelle est la profession du père ?
8. Et celle du grand-père ?
9. En quelle année se déroule cette histoire ?
10. De quelle guerre s’agit-il ?
11. Quelle décision prend le père au bout de deux jours de voyage ? Pourquoi ?
12. Quel autre personnage du premier chapitre retrouve-t-on à la fin de ce chapitre ?

Activité 2 : le puzzle de lecture


Il s’agit de remettre dans l’ordre les histoires et de faire prendre conscience du récit enchâssé :

Voici les étiquettes à découper :

Le bûcheron accepte finalement la petite en écoutant son cœur.

Dispute entre le bûcheron et sa femme, lorsque celui-ci rentre du travail. Il ne veut pas
qu’elle garde l’enfant parce qu’il est juif mais finit par laisser faire en grognant.

On nous conte le sort d’un père d’origine juive et de sa famille depuis la naissance de
jumeaux. Emmené lors d’une rafle et embarqué dans un train, il comprend le sort qu’on leur
réserve. Sa femme n’ayant plus de lait pour deux nourrissons, il se désespère. Profitant d’un
ralentissement du train il décide de jeter un des deux petits par la lucarne enroulé dans un
châle car il espère qu’une vieille bûcheronne qu’il aperçoit le recueillera

Le bûcheron est au bar avec ses collègues de travail. Il défend les juifs contre l’opinion
générale de ses collègues.

C’est l’histoire d’un couple de bûcherons. Lui est soulagé de n’avoir pas d’enfant, elle aurait
aimé en avoir un. Elle est trop âgée pour cela, désormais. Non loin de chez eux, on a
construit une ligne de chemin de fer. Passent des trains de marchandises. Le mot la fait
rêver ; elle songe aux victuailles, aux vêtements et objets qu’elle pourrait obtenir.

La vieille cherche du lait pour nourrir le bébé. Rencontre avec un ermite dans la forêt qui
possède une chèvre. Il lui offre du lait contre des fagots de bois.

La bûcheronne recueille l’enfant et tente de s’en occuper malgré la pauvreté de sa situation.

Arrivée du train dans le camp d’extermination. Tri des personnes. Seul le père de famille
échappe aux chambres à gaz.

Ce puzzle va jusqu’au chapitre 11. On peut retrouver les deux histoires en parallèle.

Différenciation : on peut associer deux élèves ou donner moins de pièces pour ceux qui ont le plus de mal.

Activité 3 : Travail de vocabulaire


Pendant la lecture on a pu expliquer du vocabulaire. On construit un petit test sur les mots et expressions
suivantes :

La bûcheronne arpentait son bois toute la journée.

La bûcheronne n’avait pas d’enfant à chérir.

Elle contemplait les gribouillis inintelligibles envoyés du train.

Une femme chantait en yiddish une berceuse.

Tu déparles la vieille.

Le bûcheron se gratte l’occiput.

Une couverture rongée par les mulots.

Il crachait sa bile la plus noire.

La vieille s’extasia puis applaudit.

Dans sa poitrine haletante, son cœur cogne.

Son aspect spectral

(Différenciation : on peut proposer les mots tels quels puisqu’ils ont été expliqués à l’oral. Pour les plus en
difficulté, on peut proposer les réponses dans le désordre.
Il sera aussi intéressant de montrer que les mots qui accompagnent celui à trouver permettent de trouver
la réponse.)

Dans un second temps, il serait intéressant de lister à l’oral les expressions de l’auteur qui évoquent les
protagonistes de la Shoah :
Qui sont ces personnages de l’histoire :

Les sans cœur :

Naitre sous une bonne étoile jaune :

Les gendarmes furent remplacés par des verts de gris :

Les rouges :

Les têtes de mort :

Ceux qui dorment du sommeil des justes, du presque juste, le l’injuste :


Séance 2 : Est-ce vraiment un conte ?
Premier temps : (re)Lecture des extraits du chapitre 1 et 6 :

Lecture des extraits et relevé des éléments qui font penser au conte. Construction collective au tableau. On peut
aboutir à cette forme :

Oui il s’agit d’un conte :

- Il y a des personnages d’un conte : un bûcheron et sa femme


- Il y a des lieux qui font penser aux contes : la petite maison au fond des bois, la forêt.
- Il y a des expressions anciennes : « Il était une fois » « dans ce bois régnaient grande faim et grand froid ».
- Il est question d’enfant et de survie : « bas de la page 43 : sa petite marchandise ne pourrait survivre sans
lait. »
- L’auteur insiste bien qu’il s’agit d’un conte : « (chap 6 p 42 : Dans bien des contes et nous sommes bien dans
un conte ».
- Il est question fées et de lutins dans les profondeurs de la forêt. Cela évoque l’univers merveilleux du conte.

Non ce n’est pas un conte :

- On évoque une période très précise : « la seconde guerre mondiale oui, oui, oui, oui. » Par exemple, le
bucheron est forcé de travailler pour les allemands.

Proposition : on peut aussi construire une carte mentale sous forme d’étoile et poser à côté la question du temps de
ce conte.

Deuxième temps : (re)Lecture de l’épilogue et d’une vidéo qui explique le mot négationnisme.

Lecture de l’extrait de l’épilogue et d’une vidéo sur le négationnisme. Réponse aux questions à l’oral. Rédaction
d’un petit paragraphe qui explique pourquoi l’auteur insiste tellement sur le fait que tout cela n’a jamais existé.

Vous trouverez la vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=nPfdVHawKrk

- Quelle est le message général de cet épilogue ?

Le narrateur insiste sur le fait que son histoire est vraie. Il utilise l’ironie. Il dit le contraire de ce qu’il pense.

- Quelle figure de style observe-t-on ?

Il répète « ni » à de nombreuses reprises dans le paragraphe. On appelle cela une accumulation.

- Pourquoi ?

Il veut dénoncer les gens qui prétendent que l’extermination des juifs n’a jamais existé. On les appelle les
négationnistes, comme vous l’avez vu dans la vidéo. Il ironise sur leur aveuglement.

Conclusion :

La forme d’écriture, le conte, est surprenante. D’habitude ce type d’écrit est destiné aux enfants. Elle permet à
l’auteur de mêler la fiction et la réalité pour dénoncer ceux qui racontent que la shoah, ce n’est qu’une histoire
inventée. Une histoire, même un conte peut servir à dénoncer les propos racistes d’aujourd’hui.

NB : J’ai fait une version confinement ci-après :


Séance 2 : Il s’agit d’un conte (?) (confinement).
Consigne 1 : Relisez les extraits du chapitre 1 et 6 ci-dessous :
1. Relevez les éléments qui appartiennent à l’univers du conte :

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Quel élément du texte ne correspond pas à la forme du conte :

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Consigne 2 : Lisez maintenant l’épilogue du livre.


Puis regardez la petite vidéo qui donne une définition du négationnisme à cette adresse :
https://www.youtube.com/watch?v=CUg7KMx9ciA

(Les questions portent sur le texte mais la vidéo peut aider à comprendre)

3. Quel est le message de cet épilogue ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

4. Pourquoi l’auteur répète t-il que tout ça « n’existe pas » ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Conclusion :
Quelle est la particularité de ce conte pour vous ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Séance 3 : La plus précieuse des marchandises évoque la
Seconde Guerre mondiale :
Le but de cette séance est d’activer des liens entre le cours d’Histoire et celui de Français. Et de travailler une certaine
forme de lecture analytique au plus près des textes.

Proposition de plusieurs extraits du texte :

- Un extrait du chapitre 5 du début à « promis aux innocents ».


- Un extrait du chapitre 11 : « Après le travail […] conclurent-ils en chœur ».
- Un extrait du chapitre 12 du début jusqu’à « serpillières ».
- Un extrait du chapitre 18 du début jusqu’à « dans leurs bottes ».

Activité 1 : Associez les images avec ces extraits et justifiez vos choix

Image 1 : Brosses à cheveux, brosses à dents, brosses à raser, tous appartenant aux victimes du camp d’Auschwitz.
photo 1 prise par Ajay Sood en 2015
In https://nuage1962.wordpress.com
Travel photographer and a travelogue writer
https://quebec.huffingtonpost.ca/ajay-sood/auschwitz-visite-de-lhorreur-en-photos_b_6563766.html
Image 2 : Juifs hongrois sur la Judenrampe (rampe juive) après le débarquement des trains à Auschwitz-Birkenau,
mai 1944.
https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/album-auschwitz/selection.asp
https://fr.timesofisrael.com/

Image 3 : Affiche antisémite apposées dans la vitrine d’une brasserie de Strasbourg, fin 1938.

https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2007-2-page-110.htm
Image 4 : Armée rouge à Auschwitz.1945
ou https://www.reseau-
https://www.herodote.net/27_janvier_1945-evenement-19450127.php canope.fr/cnrd/dossier/auschwitz/#a1

Activité 2 : répondre à la question sur chaque extrait et comparer sa


réponse et l’image choisie

A rechercher dans l’extrait 1 (chapitre 5) :

Question : Comment voit-on la déshumanisation des déportés ?

Champ lexical des choses employé pour désigner des êtres humains.

Image 2 : on voit le mouvement de foule et le convoi de marchandises.

A rechercher dans l’extrait 2 (chapitre 11) :

Question : Comment explique-t-on les propos racistes des bûcherons ?

Au fur et à mesure qu’ils boivent (onomatopée « bloup bloup bloup » les propos s’enveniment.)

Image 3 :

A rechercher dans l’extrait 3 (chapitre 12) :

Question : Comment montre-t-on l’accumulation monstrueuse des morts ?

On montre l’accumulation avec la répétition de « tondait » et de « ballots », et l’accumulation de termes relatifs à la


couleur des cheveux. À noter également l’ironie dans « le pays des généreux conquérants ».
Image 1 : On voit en gros plan l’accumulation des brosses. Cela montre l’ampleur du massacre.

A rechercher dans l’extrait 4 (chapitre18) :

Question : qu’est-ce montre qui la fin de l’enfer pour les personnages ?

Il faut essayer de repérer le champ lexical qui montre la fin : « cessèrent, ne… plus, plus…plus, ex-, finir ».

Image 4 : On voit aussi une image saisissante d’une femme qui sourit dans un camp de concentration avec les soldats
de l’armée rouge.

Différenciation pédagogique :

- Pour chacun des extraits et images à associer, on pourra trouver un titre pour les deux documents. Les plus
avancés ont cette « tâche » supplémentaire.

- On peut aussi pister les réponses dans les textes en surlignant des mots dans les textes.

Conclusion : l’objectif est que les élèves cherchent dans les textes et fassent des interprétations sur ce qu’ils lisent.
Séance 4 : Rencontre (virtuelle) avec l’auteur. (Version
confinement)
Voici une vidéo à regarder : C’est une émission de télévision qui s’appelle « La Grande Librairie ». Dans cette
émission on présente l’actualité des livres. Jean Claude Grumberg est invité pour présenter son livre.

Vous pouvez regarder jusqu’à 11 minutes 10 secondes le lien suivant :

https://www.youtube.com/watch?v=Jv5aSLTJmT0

Sur une feuille libre, que vous m’enverrez, vous me direz ce que vous avez retenu de cette émission sur Jean Claude
Grumberg. Pour cela répondez aux questions suivantes :

1. Que dit l’auteur sur sa vie personnelle ?


2. Que dit-il sur le métier d’écrivain ?
3. Quels extraits du livre sont ici évoqués ?
4. Que dit-on de la lecture et des lecteurs d’aujourd’hui ?
5. Que dit-on sur l’antisémitisme ?

Il faut regarder deux ou trois fois l’extrait pour pouvoir rédiger vos réponses.

Bilan : Interview de JC Grumberg.

En conclusion de cette séquence, j’aurais aimé que vous rencontriez JC Grumberg qui avait accepté de venir
nous voir pour répondre à vos questions sur son livre, sur la Shoah. J’ai trouvé cet extrait de l’émission la grande
Librairie qui est intéressante :

1. L’auteur dit peu de choses sur sa vie personnelle mais on comprend qu’il a échappé, lorsqu’il était enfant, à
la déportation. Son père et son grand père, qui était aveugle, ont, eux, été emmenés.
2. Grumberg trouve que le métier d’écrivain consiste à dire la vérité sur ce massacre aux enfants sans les
effrayer. Ils doivent trouver encore de la joie de vivre et de la confiance dans l’humain.
3. Plusieurs extraits sont évoqués. Tout d’abord, le 1er chapitre où l’auteur présente la situation initiale.
Ensuite, le passage où le père jette son enfant du train. Enfin, le passage dans l’auberge où les ivrognes
médisent sur les « sans cœurs ».La discussion se poursuit sur la lecture aujourd’hui. Ils constatent que
beaucoup de jeunes lisent peu mais aiment pour beaucoup écouter des histoires.
4. Enfin on évoque l’antisémitisme (la haine des juifs) à notre époque. Les écrivains notent que, s’il existe
toujours, les jeunes générations rencontrées au Collège et au Lycée semblent être plus tolérants sur la
question.

Pour dynamiser ce bilan, on peut imaginer passer la vidéo aux élèves en salle info. Puis leur demander de
rédiger un commentaire sur ce qu’ils ont retenu de cette vidéo. Enfin de les envoyer sur un mur virtuel
(Padlet par exemple) pour recopier leur travail. Finir la séquence en partageant les réflexions des uns des
autres sur le travail accompli.

Evaluation finale de lecture de « La plus précieuse des marchandises de JC Grumberg.


Le lendemain, où qu’il posât sa main, ce fut le cœur de la petite marchandise qu’il sentit battre sous sa
paume. Désormais, dans le secret de son cœur noyé dans une douceur inconnue, il nommait lui aussi la petite
sans cœur sa petite marchandise à lui. Et lorsque, par grand et rare hasard, il se trouvait en tête à tête avec
elle, il tendait vers elle un doigt hésitant qu’aussitôt la petite agrippait et ne voulait plus lâcher. Il éprouvait
alors une joyeuse et bienfaisante douceur.
Un jour même, la petite, se trainant à quatre pattes sur le sol de la hutte, s’accrocha au bas de son pantalon,
et ainsi, s’aidant de ses deux mains, elle se redressa en se cramponnant à un de ses genoux rapiécés. Pauvre
bûcheron ne put réprimer un cri : « Oh la vieille ! Viens ! Viens voir ! Viens voir ! » La petite maintenant ne
se tenait plus que d’une main, chancelante, cherchant son équilibre. Pauvre bucheron exultait : « Tu la vois ?
Tu la vois ? » Pauvre bûcheronne s’extasia puis applaudit. La petite tentant d’applaudir à son tour lâcha le
pantalon, et se retrouva sur le cul, au sol, dans un grand éclat de rire. Pauvre bûcheron, cul par-dessus tête,
arracha l’enfant du sol et la brandit comme un trophée de victoire, hurlant de joie et
s’exclamant : « Alléluia !»
Les jours suivants, pauvre bûcheron tout comme pauvre bûcheronne ne ressentirent plus le poids du temps,
ni la fin, ni la misère, ni la tristesse de leur condition. Le monde leur parut léger et sûr malgré la guerre ou
grâce à elle, grâce à cette guerre qui leur avait fait don de la plus précieuses des marchandises. Ils partagèrent
tous trois un plein fagot de bonheur, orné de quelques fleurs que le printemps leur offrait pour éclairer leur
intérieur.
La plus précieuse des marchandises, chapitre 10, Jean Claude Grumberg, 2019.

Questions de compréhension :

A) Les personnages :

1. Qui sont les personnages présents dans l’extrait ?


2. Dans quelle situation vivent-ils ? Relevez des termes qui le prouvent.
3. Par quels surnoms l’enfant est-il nommé ? Expliquez les deux surnoms.

B) L’action :

1. Pourquoi les personnages sont-ils si heureux ?


2. Relevez le champ lexical du bonheur (au moins cinq termes).
3. Expliquez pourquoi les personnages partagent « un plein fagot de bonheur » en expliquant
l’importance du mot fagot dans le livre.
4. Pourquoi finalement l’enfant est-elle « la plus précieuse des marchandises » ?

C) Lecture du livre :

1. La scène se déroule pendant « la guerre ». De laquelle s’agit –il ?


2. Que va-t-il arriver au bûcheron ? Expliquez. (5 lignes).

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