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Institutions Internationales Semestre 1

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Institutions internationales

épreuve orale.

Déf :
*Institutions internationales : diff acteurs du système internationale c’est-à-dire les Etats (1er acteurs) mais
aussi les orga internationales (ONU…), les entreprises transnationales, les individus.
Préciser les rg juridiques qui régissent les relations entre ces diff acteurs. Etudier les instit’ internationales
c’est aussi étudier les relations qui vont se nouer entre les États (relations diplomatiques, consulaires→ juste
entre Etats). On s’intéresse aussi aux principaux instruments juridiques des instit internationales (traités,
accords internationaux, les coutumes qui lient les Etats). On fait du droit international.

Droit international : (droit international public). Idée très ancienne, à l’origine il s’appelle droit des gens.
C’est le droit qui s’applique à toute la société internationale. Il est constitué par l’ensemble des rg juridiques,
des normes qui régissent les relations internationales. Il faut le distinguer de la morale internationale et
de la courtoisie internationales qui sont des usages, des pratiques distinctes des rg de droit internationales.
Pendant longtemps ce droit international s’est intéressé uniquement aux relations entre les États puis il a évolué
avec la société internationale et il s’adresse aussi aux organisations inter étatiques crées par les États. Elles
sont les sujets dérivés de ce droit international. Il a aussi vocation à s’appliquer aux individus car des traités
internationaux, accords sont des instruments qui accordent des droits aux ind mais en même temps des texte
reconnaissent responsabilité internationale des individus. La cour pénale internationale sanctionne les ind
coupables de crimes de portée internationale qui existe depuis le début des années 2000. Les ind sont
responsables s’ils se rendent coupable de violation de droit humanitaire (branche droit international).
Il est confondu avec le droit international privé. Ce dernier s’intéresse uniquement aux relations entre
personnes privées (ex : divorce international).
Droit international public = discipline ancienne, l’acte fondateur de ce droit = traités de Westphalie d’octobre
1648, ils ont mis fin à la guerre de 30 ans.

Caractéristiques de ce droit international :


-il présente un caractère volontaire, dans la mesure de son existence comme son application sont subordonnés
au consentement des États.
-Absence d’exécutif et d’un législateur qui seraient capables d’adopter des normes générales. Ce sont
notamment les États qui sont à la fois les producteurs et les destinataires des normes internationales.
- Il faut distinguer société étatique classique et société internationale : la société internationale n’est pas dotée
d’une autorité centrale qui disposerait de moyens de contraintes pour imposer respect normes
internationales.
- Absence de juridiction obligatoire car la justice internationale repose sur consentement des États

→ Ces caractéristiques ont fait dire à certains auteurs que le droit international n’existerait pas réellement
(ex : Hegel, Hobbes…) car il ne reposerait pas sur une autorité supérieure, sur un pouvoir de contrainte. Ils
ont mis en avant l’inexistence d’un pouvoir de sanction.
En dépit de cela, on constate que ce droit existe bel et bien et ne cesse ajd d’étendre son champ d’actions. Il
est reconnu par les Etats, les constitutions des Etats (ex : en France, la constitution du 4 octobre 1958 se
réfère aux rg de droit public international, elle comporte un préambule qui renvoie à diff textes comme celui
de la constitution de la IV république et ce texte proclame que « la république française fidèle à ses tradi se
conforme aux rg du droit public international »). Ce droit est appliqué par les juges nationaux (administratif
au conseil d’Etat, judiciaire en cassation) et par les juges internationaux. Il existe une juridiction
internationale qui dit le droit internationale public : cour internationale de justice (CIJ qui siège à la Haye).
Elle est connue car elle fait partie des organes principaux de l’ONU. Elle tranche aussi des litiges entre Etats
qui ont accepté de reconnaître son existence. La CIJ rend de plus en plus de décisions. Cette CIJ ne juge que
les Etats et pas les individus. La juridiction qui est compétente pour les juger est la CPI (cour pénale
internationale). La CIJ a été crée en 1945. Ce droit est aussi constamment évoqué par les diff acteurs
internationaux (Etats, les organisations internationales, non gouvernementales, les pers privées…).
Instruments droit international public : arrêts et avis de la CIJ, décisions de la CPI et traités internationaux
(droit humanitaire → convention de Genève 1949, droit environnemental → accord climat, nucléaire → non
prolifération…

Le DIP s’adapte à la société internationale qui est toujours en mutation, il doit aussi contribué à son évolution.
Il est distinct des disciplines de droit interne, c’est la seule branche du droit public qui doit présenter une
vocation universelle (s’applique à tous). Il est au cœur des relations internationales.

*Relations internationales : cette expression est délicate car elle désigne à la fois un certain nb de
phénomènes et la discipline qui étudie ces phénomènes → difficulté déf et interprétation. Déf la plus utilisée :
les relations internationales correspondent à l’ensemble des rapports, des communications qui peuvent
s’établir entre les différents groupes sociaux et qui traversent les frontières. Son étude est apparue en tant
que discipline autonome aux USA après la 1GM et elle s’est fortement développée à partir de 1945. Les
relations internationales (discipline) ont pour objet l’étude scientifique des structures et des fonctions de
l’ensemble des acteurs du système internationale. Les relations internationales vont étudier la société
internationale à travers ses différents aspects (pol, stratégique, éco, sociaux, culturels). La discipline cherche
à appréhender, analyser les phénomènes de pouvoir qui existent dans le système international. Elles font appel
à d’autres disciplines : dr internationale, science éco, sociologie pol, histoire. Elles ont la particularité de
donner lieu à diff approches, tous les membres de la doctrine n’ont pas la même approche des relations
internationales.

Plan :
Partie 1 : le système international contemporain
Titre 1 : les conceptions des relations internationales
Titre 2 : les règles des relations internationales
Titre 3 : les acteurs des RI
Titre 4 : défis actuels des RI

Partie 2 : étude des rapports entre les principaux acteurs du système internationale
Titre 1 : les relations diplomatiques et consulaires
Titre 2 : engagements internationaux, sources
Titre 3 : responsabilité internationale.

Biblio : Relations internationales Zarka (6e édition)/ Droit international public (3e édition). Retenir des
exemples. Sites internet : site officiel ONU, CIJ

Partie 1 : le système international contemporain

Titre 1 : les conceptions des relations internationales


3 grandes conceptions :
* conception réaliste
* conception transnationaliste
* conception marxiste

A) la conception réaliste :
Ce courant met l’accent sur le rôle essentiel de l’État dans les RI. Il insiste sur le fait que les RI sont par
nature des relations conflictuelles. Il postule l’existence d’un système anarchique où les acteurs étatiques
ont un obj : maximiser leur puissance. La société internationale ne serait stable que si elle parvient à
constituer un système de force qui s’équilibre. C’est le courant le plus ancien, approche fondée sur la
puissance de l‘ Etat. Dans cette approche, les auteurs rejettent le terme de la communauté internationale, il n’y
que des communautés d’intérêts.

Critique : ne prend pas suffisamment en compte les nouveaux acteurs non étatiques, n’est pas adapté aux
petites et moyennes puissances étatiques. C’est une vision ancienne défendue par Machiavel, Hobbes. Ils ont
mis en évidence la dimension conflictuelle du système international. Cette conception apparue au lendemain
de la 1GM s’est vraiment dév après la 2GM aux USA. Ex d’auteurs : père fondateur relations internationales
→ Morgenthau, Kissinger, en France → Raymond Aron « Paix et guerre entre les nations ».
Fin années 70, émergence courant néoréaliste, il est venu enrichir la théorie réaliste classique. Ces auteurs
néoréalistes ont intégré de nouveaux paramètres (rôle éco, opinion publique internationale). Exemple d’auteur
néoréalistes : Robert Gilpin, Kenneth Waltz. Mais ce courant garde l’idée que les États sont des acteurs
déterminants vie internationale. Courant d’actualité, dynamique.

B) Courant transnationaliste :
Il met l’accent sur le fait que le dév important des relations internationales après la 2GM serait à l’origine d’un
réseau d’interdépendance et ces auteurs insistent aussi sur l’idée que ce dév important aurait fait apparaître
des nouveaux acteurs autonomes. Il insiste sur la coopération et l’interdépendance. Il apparaît comme une
critique de la doctrine réaliste. Il est apparu au milieu des années 70 avec notamment le livre « Pouvoir et
interdépendance » publié par Joseph NYE et Robert KEOHANE → bases de cette nouvelle école. Pour
l’américain J. Rosenau, un acteur important du courant transnationaliste, la politique internationale seront
entrée dans une zone de « turbulence » et « n’a plus les mains libres et ne contrôle plus les évènements.

Critiques : réduit le rôle de l’État ds les RI, exagère le rôle que jouerai ds la vie internationale les acteurs non
étatiques. Ceux qui contestent cette approche insiste sur l’idée que les acteurs non étatiques n’auraient pas la
possibilité de concurrencer les grands acteurs étatiques. Ils insistent sur l’idée qu’il y aurait une capacité très
forte résistance de l’État « post-moderne » dans le système international malgré sa mutation et la prolifération
des nouveaux acteurs.

Les défenseurs de l’interdépendance admettent que les Etats restent les principaux sujets des RI mais selon
eux les Etats sont obligés de faire l’expérience de « l’interdépendance », condamnés à coopérer avec de
nouveaux acteurs eco, sociaux, financiers pour gérer les grands défis des RI.

C) Conception marxiste :
Apparue au XIX°s, elle met l’accent sur la primauté du facteur éco ds les RI. Auteurs : Lénine, Rosa
Luxemburg. Modernisation et à partir des années 60 mouv’t néomarxistes qui ont essayé de démontrer que
l’impérialisme demeurait le facteur explicatif essentiel des RI en dépit du processus de décolonisation.
L’impérialisme serait une des causes du sous développement qui a affecté le tiers monde.
Théorie de l’impérialisme est connue car elle a servit de fondements à la conception des RI adoptée par l’URSS.

Critiques : On lui a reproché d’accorder une trop grande place aux facteurs éco ds l’organisation des échanges
internationaux, d’occulter certains facteurs pol, psycho, culturels (l’approche aborde seulement le facteur éco)
alors que ces facteurs sont présents dans les RI et rapports éco internationaux. Il serait trop réducteur de
ramener les RI à un seul rapport d’exploitation et de dépendance éco.

→ Ces 3 courants doctrinaux ne présentent pas seulement un intérêt théorique, ils ont tous une préférence pour
une certaine lecture de la société internationale. Pour avoir une approche la plus objective, exhaustive certains
disent qu’il faudrait une synthèse entre ces grilles de lecture mais peu d’auteurs proposent cela. Les différents
spécialistes étendent la période la Guerre Froide à l’ensemble de la période qui va de 1947 à 1989. Ils font
débuter l’après GF à la chute du mur de Berlin. L’après GF = importante pour RI car elle a permis d’enregistrer
des progrès en matière de droit international, humanitaire ( création CPI) , de construction EU (création UE
→ stagnation pdt GF). Cette période a fait l’objet d’analyses contradictoires entre diff auteurs qu’on peut
rattacher au 3 conceptions.

2 auteurs se sont opposés :


*Francis Fuquyama a publié un article en 1989 dans une revue américaine de pol étrangère dans un livre
qui s’intitule « La fin de l’Histoire ». Il estime que la démocratie constituait « le point final de l’évolution
idéologique de l’Humanité » et estimait que le modèle démocratique était le modèle final du gouvernement.
Il prend acte du triomphe du modèle démocratique, de la faillite du modèle soviétique.

*Huntington a écrit un article dans la revue « Commentaire » et a prolongé ce texte dans un livre. Il dit que
ce qui caractérise l’après GF ce n’est pas la fin de l’Histoire, il prédit au contraire le choc des civilisations.
Avec l’après GF c’est la fin des conflits entre les blocs idéologiques et c’est un choc de civilisation qui vient
s’y substituer. L’après GF serait marquée par une prolifération de conflits d’un nouveau genre qui opposerait
les principales civilisations. Il distingue 8 types de civilisations. Sa théorie a été très critiquée : elle serait une
adaptation conjoncturelle de la théorie réaliste, elle ignore et occulte les contradictions, oppositions au sein
même de chacune des grandes civilisations

*Robert Kagan : il a écrit un livre paru en 2008 « le retour de l’Histoire et la fin des rêves » . Il s’oppose à la
thèse de Fuquyama. Le système de l’après GF serait un système international caractérisé essentiellement par
la rivalité entre les nationalistes des grandes puissances étatiques. Les espoirs d’un monde sans conflits
apparus à la fin de cette époque se seraient dissipés. Le système international serait structuré entre les
autocratie et les démocraties mais ces dernières ne présenteraient plus de front uni.

*Thierry de Montbrial : directeur institut français des RI. Il écrit que le système international contemporain
serait « un système multipolaire, hétérogène et global ». Il insiste sur l’idée qu’il serait caractérisé par la
montée des puissances émergentes (BRICS).

Titre 2 : les règles des relations internationales

Chapitre 1 : les principes polico-juridique d’origine ancienne (avant 1945, avant adoption charte de
l’ONU)

2 grands principes :
*principe de l’égalité des Etats
*principe de non intervention

A) Le principe de l’égalité des Etats


Principe très ancien des RI, il est étroitement lié au principe de la souveraineté de l’État. C’est pour cela qu’on
fait référence à « l’égalité souveraine des États ».
La souveraineté : pouvoir suprême de l’entité étatique, attribut de l’État. Cela implique que l’État ne tienne
ses compétences d’aucune autres autorité que la sienne. Sans son accord il ne peut pas ê lié par un ordre
juridique qui serait supérieur. Les traités internationaux peuvent limiter les compétences de l’État mais cette
limitation aura toujours un caractère volontaire (pas d’oblg d’adhérer à des traités internationaux). Principe
d’égalité lié à la souveraineté.
- Art 2 charte ONU : « l’organisation universelle est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous
ses membres »
- Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la
coopération entre États adoptée en 1970 par l’assemblée générale de l’ONU : tous les acteurs étatiques
bénéficient de l’égalité souveraine, tous les États ont des droits et des devoirs égaux quelque soit les
différences entre les États.

→ principe égalité des États = sacré, un État vaut un autre Etat

Série d’articles de la charte de l’ONU vont appliquer concrètement ce principe aux diff modalités du
fonctionnement de l’ONU. Ex : art 18 « chaque membre de l’assemblée générale dispose d’une voix », art 9
« chaque membre a 5 représentants ou plus à l’assemblée générale ».

Ce principe était déjà en vigueur à l’époque de la SDN (ancêtre de l’ONU). Le Pacte de la SDN appliquait
ce principe aux diff organes (assemblée, conseil…). Affirmation de ce principe dans tous les traités constitutifs
des grandes organisations régionales ex : Conseil de l’Europe à Strasbourg affirme que chaque Etat a un seul
représentant+voix au sein du comité des ministres.

Exceptions :
- conseil de sécurité de l’ONU → principe non respecté car la charte de l’ONU indique que 5 États disposent
d’un statut privilégié dans ce conseil car il a un droit de veto et un siège permanent.
- ds l’organisation internationale du W les textes accordent une place privilégiée « aux États dont la puissance
industrielle est la plus considérable ».

Csq juridiques :
- immunité juridictionnelle de l’État : à partir du moment où on estime en droit international que l’État est
souverain, cet État ne peut pas être soumis à la juridiction d’un autre État. Il a la qualité de personne morale.
L’État ne peut pas être jugé sans son accord par la juridiction d’un autre État (immunité de juridiction).
- immunité d’exécution: les biens de l’État ne peuvent pas être saisis par un autre État.
- les représentants de l’État à l’étranger vont bénéficier d’immunité diplomatique.

B) Principe de non intervention des États dans les affaires intérieures et extérieures des autres États
Principe sacré souvent réaffirmé dans les RI. Il est le corollaire de l’égalité souveraine des États. Principe de
non ingérence. Il concerne aussi les relations entre une organisation internationale et ses États membres.
Art 2 Charte de l’ONU : interdit à l’ONU d’intervenir dans les affaires intérieures d’un Etat membre pour
respecter sa souveraineté.
Il fait partie des principes d’origines anciennes car il était affirmé dans le Pacte de la SDN, déclaration droit
international de 1970.

Actuellement une série d’organisations régionales affirme ce principe dans leur texte constitutif.
Ex : L’OEA.

→ Contenu de ces principes précisé par la jurisprudence internationale, par des arrêts de la CIJ.
Ce principe a été défini pour la première fois par la CIJ dans un arrêt du 9 avril 1949 (Albanie VS UK) et
redéfini par le juge international dans un arrêt du 27 juin 1986 qui fait partie des grandes décisions de la CIJ :
il propose une déf très large du principe de non intervention : ce principe constitue un principe de droit
coutumier.
- ce principe interdit à tt Etat ou groupe d’État d’intervenir directement ou indirectement dans les affaires
intérieures ou extérieures d’un autre Etat.
- l’intervention prohibée doit porter sur des mat à propos desquelles le principe de souveraineté des États
permet à chacun d’eux de décider librement (choix du système pol, éco, social et culturel)
-l’intervention sera dite illicite lorsqu’elle utilisera des moyens de contrainte : « cet élément de contrainte est
particulièrement évident dans le cas d’une intervention utilisant la force soit sous la forme directe d’une action
militaire soit sous la forme indirecte du soutien à des act armées subversives ou terroristes à l’intérieur d’un
autre Etat ».

→ Cet arrêt concernait l’affaire des act militaires et paramilitaires au Nicaragua. Il ressort de cette
jurisprudence que l’aide qui était apportée par le gouvernement américain à un mouv’t qui luttait contre le
régime pol en place au Nicaragua (les contras) constituait un ex d’intervention dite indirecte.

Exceptions au principe de non intervention :

* intervention sollicitée : elle est régulière lorsqu’un Etat est victime d’une agression armée et qu’il fait appel
pour lui porter assistance à un Etat tiers. Pour que cette intervention soit recevable en Droit International il
faut que la demande d’assistance soit formulée par le gouvernement légitime de l’État. Cette intervention se
rattache en réalité au principe de légitime défense. Ex : intervention USA 1983 sur l’île de la Grenade à la demande
du gouvernement de l’île. Intervention consentie.

* intervention dite d’humanité : elle consiste dans une action ponctuelle qui est entreprise par un Etat afin
d’assurer la protection de ses ressortissants ou d’autres personnes qui se trouveraient en danger dans un autre
Etat. Diff avec intervention sollicitée : se fait sans l’accord du gouvernement de l’État sur le territoire duquel
elle doit se produire. Elle apparaît comme une atteinte de la souveraineté territoriale de l’État. Ex : arrêt CIJ 20
mai 1980 : affaire du personnel diplomatique et consulaire à Téhéran (intervention USA en Iran pour libérer diplomates
américains retenus illégalement sur le territoire iranien). Elle correspond à un traitement d’urgence destiné à mettre
un terme à une crise extrême. Cette intervention peut aussi parfois servir de prétexte à une intervention de
nature pol qui viendrait porter atteinte à l’indépendance d’un Etat.
Chapitre 2 : les principes politico juridiques nés avec la charte de l’ONU

Proclamés dans le premier chap de la charte de l’ONU qui a été signé le 25 juin 1945. Texte fondateur des RI
de l’après 2GM. Ces principes sont nb.

A) le principe du respect des droit de l’Homme :


2 articles de la charte. Article premier qui insiste sur le respect des droit de l’Homme et le respect des libertés
fondamentales pour tous sans distinction, principe coopération internationale (conception interdépendance).
Article 55 : cette organisation mondiale a vocation à favoriser « le respect universel et effectif des droit de
l’homme et des libertés fondamentales pour tous sans aucunes distinctions ».
La charte a été signée par les 51 membres fondateurs de l’ONU.

B) Principe de la coopération internationale :


Il fait parti des but pol de l’ONU (selon l’art 1 de la charte) et l’art 56 de cette charte consacre aussi ce principe
qui est présenté comme une expression de la solidarité inter étatique (doctrine interdépendance).

C) Le principe du droit des peuples à disposer d’eux mêmes :


Nouveauté car il n’avait pas été consacré par le pacte de la SDN mais il figurait dans la charte dite de
l’Atlantique d’août 1941 et il avait aussi été intégré dans la déclaration de Yalta.
Ce principe avait aussi été médiatisé parce qu’il avait été affirmé dans un grand discours du président Wilson
au congrès de février 1918, il était identifié à la paix internationale.
Il apparaît dans l’art 1 de la charte de l’ONU et cet article fixe parmi les but pol de l’ONU celui qui consiste
à « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits
des peuples et de leur droit à disposer d’eux mêmes ».
Il apparaît aussi dans la déclaration de l’assemblée générale de l’ONU relative au principes du droit
international touchant les RI et la coopération entre Etats (octobre 1970). On retrouve aussi ce principe dans
la résolution 1514 du 14 décembre 1960 « la déclaration sur l’octroie de l’indépendance aux pays et aux
peuples coloniaux » : ce texte a été voté par l’assemblée générale de l’ONU et il suggère le transfert de tous
les pouv aux peuples de ces territ afin de leur permettre d’accéder à l’indépendance. Ce principe a été aussi
affirmé dans les pactes universels des droit de l’hô de 1966. Il existe un accord commun à ces pactes qui
affirme que tous les peuples ont le droit de disposer d’eux mêmes, en vertu de ce droit ils déterminent librement
leur statut pol et assurent librement leur dév éco, social et culturel.

La doctrine international s’est interrogée sur la valeur juridique exacte de ce principe → divisions.
Certains auteurs ont analysé ce principe cô un principe coutumier. D’autres y ont vu non seulement un principe
coutumier mais également une norme impérative de droit international. Commission du droit international
(CDI) rattachée à l’ONU (chargée de codifier un certains nb de pratiques, d’usages, de coutumes
internationales pour en faire des rg écrites de Dinter) a jugé en 1966 que ce principe était une norme impérative
de Dinter.

D) Principe du règlement pacifique des différents :


Principe affirmé par la Charte de l’ONU dans pls articles :

-Art 2 : les membres de l’ONU règlent leurs différents internationaux par des moyens pacifiques de telle
manière que la paix et la sécurité internationale ainsi que la Justice ne soient pas mises en danger.

-Art 33 : « les parties à tout différent dont la prolongation est susceptible de menacer le maintient de la paix
et de la sécurité internationale doivent en rechercher la solution par voie de négociation, d’enquête, de
médiation, de conciliation, d’arbitrage ou encore de règlement judiciaire ».

Déclaration du 10 décembre 1982 adoptée par l’assemblée générale de l’ONU : affirmation que ce processus
de règlement pacifique des différents a vocation à s’appliquer à tous les types de différends internationaux.
Elle rappelle aussi que les États restent libres de choisir le mode de règlement de leurs différents.

→ 2 modes de règlement des différents internationaux :


• modes juridictionnels :
- l’arbitrage : premier mode juridictionnel, remonte à règlements de différents, le plus ancien, remonte à
l’antiquité. Repose sur le consentement des parties. Il est aussi utilisé pour régler des différents entre un Etat
et une personne privée. C’est le cas des contrats de concession. Qd il est utilisé on parle d’un arbitrage
transnational. L’arbitrage moderne est apparu en 1872 dans une affaire opposant les USA et UK. Il a été utilisé
au départ dans une série de différents maritimes. Ex : la Nouvelle Zélande et la France ont choisi l’arbitrage
pour régler leur différent né de l’affaire du « rainbow warrior » dans les années 80, arbitrage années 90. On
rend des sentences arbitrales et certaines sont restées célèbre pour leur apport au Dinter.
Définition dans la convention de la Haye de 1907. Elle nous dit que l’arbitrage « a pour objet le règlement des
litiges entre Etats par des juges de leur choix et sur la base du respect du droit ». Elle nous dis aussi que « le
recours à l’arbitrage implique de se soumettre de bonne foi à la sentence ». Ces sentences sont adoptées à la
majorité des membres de l’organe arbitrale. Originalité : elles vont comporter les opinions dissidentes des
arbitres minoritaires (distinction avec droit français) → plus de transparence. La sentence arbitrale va
bénéficier de l’autorité relative de la chose jugée : la sentence pourra toujours faire l’objet d’un recours en
interprétation devant le tribunal arbitral qui l’a rendu. Elle peut aussi faire l’objet d’un recours en révision
devant l’instance qui l’a rendue au « cas de faits nouveaux de nature à exercer une influence décisive sur la
sentence » (convention de la Haye).
L’arbitrage international repose aussi sur le consentement des parties et le libre choix des arbitres. Les parties
en litige peuvent opter pour l’arbitre unique ou un tribunal arbitral et celui ci sera composé en général de 3 ou
5 membres.
Le consentement des parties à faire l’objet d’une procédure d’arbitrage peut s’exprimer dans un traité : le
compromis d’arbitrage. Les parties peuvent décider de recourir à l’arbitrage après l’apparition d’un
contentieux mais ils peuvent aussi décider à l’avance de recourir à ce mode de règlement des différents. Le
consentement préalable peut prendre la forme d’une clause compromissoire ou conventionnelle qui va
organiser la procédure en cas de contentieux relatif à l’application du traité international mais aussi d’un traité
d’arbitrage qui prévoit le recours à l’arbitrage pour tous litiges qui peut apparaître en les États parties. Il doit
déterminer le choix des rg qui ont été retenues pour traiter le différent, préciser l’engagement des parties à se
conformer à la sentence arbitrale et préciser le litige qui est soumis aux arbitres et l’organisation du tribunal
arbitrale. L’organe arbitrale ne pourra jamais statuer au-delà de ce qui est demandé dans le compromis
d’arbitrage qui va lier les parties. Il doit aussi statuer en se fondant sur toutes les rg de droit déterminées par
les parties.

- le recours au juge international (CIJ) : règlement judiciaire qui fait intervenir une juridiction permanente et
il garantit à chaque Etat le respect d’une stricte égalité. Ce recours est d’abord apparu avec la cour permanente
de justice internationale (CPJI). Cette cour a été crée en 1920 dans le cadre de la SDN. Elle est l’ancêtre de la
CIJ , et a cessé de fonctionner après 1940. Elle a tranché les différents juridiques des Etats qui avaient reconnu
volontairement sa compétence. Certaines de ces décisions ont pu déterminer de grands principes du droit
international public. On a crée la CIJ avec la charte de l’ONU. Elle siège à la Haye. C’est la seule juridiction
internationale à caractère universel de portée général. Elle est à l’origine d’une jurisprudence importante et
cette jurisprudence participe à l’affirmation et le progrès du Dintern public. Elle a confirmé à pls reprises une
série de solutions juridiques proposées par la CPJI. Elle a contribué au dév de différents domaines du Dintern :
droit des traités, responsabilité internationale, principe de non ingérence…. Elle rend des arrêts et des avis
consultatifs. Ex : arrêt consultatif 25 avril 1988 → elle a rappelé « le principe fondamental en droit
international de la prééminence de ce droit sur le droit interne ». Elle a précisé comment elle entend exercer
ces f° et indiqué que sa f) est de « dire le droit international » mais elle ne peut « rendre des arrêts qu’à
l’occasion de cas concrets ». Il faut un « litige réel ». Elle est juge de sa propre compétence : au cas de
contestation sur la question de savoir si la cour est vraiment compétente dans le cas d’espèce, c’est elle qui va
décider. Elle peut décliner sa compétence. Elle va régler des litiges entre Etats par des arrêts → f° contentieuse.
Ces arrêts n’ont qu’une autorité relative de la chose jugée. Elle ne peut traiter que les litiges entre Etats qui
ont reconnu au préalable sa compétence.
Tous les Etats n’ont pas reconnu le caractère oblg de la compétence de la CIJ. Environ 70 Etats ont reconnu
la juridiction oblg de la CIJ. Le Royaume Uni est actuellement le seul Etat membre du Conseil de Sécurité de
l’ONU qui a CIJ, il est le seul à avoir signé la « clause facultative de juridiction oblg » . Cette déclaration
peut être formulée pour une durée limitée. L’État peut aussi vouloir l’assortir de réserves. Elle peut aussi être
dénoncée par l’État. Ex : France 1974 → a retiré sa déclaration d’acceptation de la CIJ à la suite de l’affaire
des essais nucléaires qui avait donné lieu à un arrêt en décembre 1974.
Un Etat peut par ailleurs accepter la juridiction oblg de la CIJ en ratifiant un traité où figure une clause qui
vient attribuer compétence à la CIJ pour tous les différents éventuels au traité en cause.
Jugements = oblg pour les parties → art 94 charte ONU « chaque Etat membre s’engage à se conformer à la
décision de la CIJ dans tous litiges auxquels il est partie » et « si une partie en litige ne satisfait pas aux oblg
qui lui incombent en vertu de l’arrêt rendu par la CIJ l’autre partie peut recourir au conseil de sécurité de
l’ONU et s’il le juge nécessaire (le conseil) il pourra faire des recommandations ou décider des mesures à
prendre pour faire exécuter l’arrêt. »
Composition : 15 juges qui sont élus pour 9 ans. Ils sont renouvelables par tiers tous les 3 ans et sont de
nationalité différente. Ils sont élus conjointement par l’assemblée générale et le conseil de sécurité. Ils sont
élus « parmi les personnes qui bénéficient de la plus haute considération morale et qui possèdent une
compétence notoire en mat de droit international » . Ces personnes doivent « représenter toutes les grandes
formes de civilisations « et assurent « la représentation des principaux systèmes juridiques ». Ces juges vont
eux mê élire pour 3 ans leur président et vice président et ils sont rééligibles. Les juges bénéficient de garanties
importantes : immunité diplomatique et possession des privilèges et l’inamovibilité.
Le règlement de la CIJ permet à un Etat partie au différent qui n’aurait pas au sein de la CIJ un juge permanent
de sa nationalité de procéder à la désignation d’un juge « ad hoc ».
Ces décisions sont prises à la majorité des juges présents et en cas de partage des voix, la voix du président
sera prépondérante.
F° contentieuse (arrêts) et consultative (avis à la demande de certains organismes internationaux→ art 96
charte ONU : l’assemblée générale ou le conseil de sécurité peut lui demander un avis consultatif sur toute
question juridique et tout autre organe de l’organisation ou encore une institution spécialisée peuvent se voir
autorisé par l’assemblée générale à demander à la CIJ des avis consultatifs « sur des q° juridiques qui se
poseraient dans le cadre de leur activité »).

→ Propositions de réformes de la CIJ : certains souhaitent accroître ses pouv pour lui permettre de mieux
contrôler le f° des organes pol de l’ONU. Ajd elle ne peut pas contrôler ces organes comme le conseil de
sécurité. Il faudrait lui permettre de pouvoir se prononcer sur la légalité des résolutions qu’adoptent le conseil
de sécurité, de dire si ces résolutions sont conformes à la charte de l’ONU → elle serait plus présente dans la
vie internationale. On constate ces dernières années qu’elle est de plus en plus sollicitée pour le règlement de
litiges inter étatiques (rapports annuels d’act de la CIJ). Il ressort de ces rapports une multiplication des
contentieux et des sollicitations de la CIJ. Discours du président de la CIJ septembre 2013 (au moment de la
présentation du rapport annuel d’act) : « la soumission d’un litige inter étatique à la CIJ ne devait pas être
considéré comme un acte d’inimité entre Etats » mais devait au contraire s’apparenter à « un désir de
promouvoir la paix, la justice et la sécurité internationale ». En disant cela il se réfère à la déclaration de
Manille sur le règlement pacifique des différents internationaux 15 nov 1982 par l’assemblée générale de
l’ONU : « le règlement juridictionnel des différents inter étatique et notamment le recours à la CIJ ne doit pas
être considéré comme un acte d’inimitié entre Etats ».

• modes non juridictionnels (modes pol) : pls procédés :


- négociation : procédé le plus simple, premier mode de règlement mais parfois négo = impossible quand les
États n’entretiennent pas ou plus de relations diplomatiques. Pls traités comportent une clause de négociation
préalable (traité précise que au cas d’apparition d’un différent entre les parties ces dernières devront négocier
en priorité) ex : convention sur le droit de la mer de 1982.
- médiation : fait intervenir un tiers qui va proposer aux parties une solution. Ce tiers peut être un Etat ou une
personnalité (secrétaire général ONU…). Il va proposer une solution sans pouvoir l’imposer. Ex : France vs
Nouvelle Zélande 1986 « affaire du rainbow warrior » coulé par des agents secrets français en nouvelle
Zélande → médiation secrétaire général ONU.
- bons offices : permettent à un tiers de s’interposer pour favoriser la discussion entre les parties en conflit.
Mais ils n’ont pas pour but de proposer des solutions aux parties en litige. Tiers peut être secrétaire général
d’une orga international, ministre des affaires étrangères d’un Etat non partie au différent. Convention de la
Haye du 18 octobre 1907 qui insiste sur l’idée que ces bons offices ont exclusivement le caractère de conseil
et qu’ils n’ont jamais de force oblg.
- l’enquête internationale : but = établir la matérialité des faits causant un différent. Implique la mise en
place d’une commission internationale d’enquête constituée librement par les parties sauf si un traité
international établi une commission permanente. La commission rédige un rapport qui n’a pas de force
contraignante. Cette procédure a été utilisée à propos de pls contentieux maritimes. Ex : Russie vs UK 1904.
Par ailleurs art 34 de la charte de l’ONU qui dit qu’une « commission d’enquête pourra être diligentée par le
conseil de sécurité de l’ONU ». Il peut enquêter sur tout différent ou sur toute situation qui pourrait engendrer
un différent. Il appartient au conseil de déterminer si le différent peut menacer la paix et la sécurité
internationale.
- la conciliation : impose une procédure contradictoire et elle va faire intervenir un organe non juridictionnel.
Elle cherche à faire examiner le litige par une commission qui a la confiance des parties. Ce mode est apparu
au lendemain de la 1GM et implique la coopération des États concernés. Elle a souvent été utilisée. Il existe
aussi certains traités qui vont prévoir à l’avance l’existence d’une commission de conciliation. Ex : convention
de Vienne de 1969 sur le droit des traités → régit traités internationaux et art 66 a fait du procédé de la
conciliation la procédure de droit commun pour tous les litiges relatifs à l’application des traités
(suspension…). Solution proposée par la commission de conciliation sera toujours facultative (diff avec
l’arbitrage international qui fait parti des modes juridictionnels).

E) le principe de l’interdiction du recours à la force :


Ce principe correspond à une évolution du DI car le recours à la force a été mis hors la loi par le DIP, cela a
été considéré comme un acquis important du XX°s. Au XX°, la guerre était considérée comme un instrument
du DI, un moyen légitime de régler des différents inter étatiques.
Textes internationaux sont allés à l’encontre de cette idée :
- Pacte de Brilland - Kellogg 1928 : il a marqué la volonté des parties de renoncer à la guerre « en tant
qu’instrument de pol nationale dans leur relation mutuelle ».

- Charte de l’ONU : prohibition dans l’art 2 le recours à la force → « les membres de l’organisation
s’abstiennent dans leur relation internationale de recourir à la menace ou l’emploi de la force soit contre
l’intégrité territoriale ou l’indépendance pol de tout Etat soit de toute autre matière incompatible avec les buts
des nations unies ».
Interprétation, précision par jurisprudence internationale, organes principaux de l’ONU → Résolution 3314
assemblée générale 14 décembre 1974 : la transgression de ce principe évoqué à l’art 2 constitue « un acte
d’agression armée ». Seul l’usage de la force armée serait interdite. Les agressions éco ou idéologiques ne
constituent pas des cas d’usage de la force interdit par le principe de l’interdiction du recours à la force. En
revanche, l’agression dite indirecte (soutient acte terroriste…) constitue une agression armée → arrêt 27 juin
1986 affaire militaire et paramilitaire Nicaragua : la CIJ a jugé que l’on pouvait considérer comme étant une
agression armée « l’envoi par un Etat ou en son nom de bandes ou de groupe armés, de forces irrégulières ou
de mercenaires qui se livrent à des actes d’une gravité telle qu’ils sont équivalents à une véritable agression
armée accomplie par les forces régulières ».

Exceptions :
Le recours de la force peut être licite dans 2 cas :
- action militaire qui serait autorisée par le Conseil de sécurité dans le cadre du chap 7 de la Charte de
l’ONU (actions de police internationale qui sont conduites par le conseil de sécurité).
Ex : intervention militaire première guerre du Golfe 1990
- droit naturel de légitime défense individuelle ou collective consacré par la Charte de l’ONU art 51. Elle
implique en principe pour son déclenchement l’existence d’une action armée. La légitime défense doit
également être proportionnée à l’agression subie.
En pratique on constate souvent que ce principe de proportionnalité est difficile à mettre en œuvre.
→ Avis consultatif de la CIJ du 8 juillet 1996 à la demande de l’assemblée générale de l’ONU : elle s’est
exprimée sur la q° de la légalité de l’emploi de l’arme nucléaire. Elle dit qu’elle considère ne pas pouvoir
exclure la licité de l’usage de l’arme nucléaire « dans une circonstance extrême de légitime défense dans
laquelle la survie même d’un Etat serait en cause ».
La légitime défense est aussi parfois invoquée par les Etats dans le but de prévenir une agression militaire
imminente → doctrine de la légitime défense préventive.
Dans une déclaration du 12 novembre 1984 l’assemblée générale de l’ONU a tenu à réaffirmer l’interdiction
de tout recours à la force ainsi que l’oblg du règlement pacifique des différents.
Parfois certaines interventions militaires étatiques font l’objet de débats et de controverses s’agissant de leur
légalité au regard de ces principes du DI.
Intervention militaire qui a soulevé des controverses dans la dernière période = intervention USA, UK et alliés
2003 en Irak. A partir des textes onusiens et notamment à partir de la résolution 1141 évoquée par le conseil
de sécurité : a ordonné la reprise d’un processus d’inspection sur le territoire irakien et elle avait aussi exigée
une coopération active du régime irakien avec l’ONU. Les Etats n’ont pas fait la même lecture de cette
résolution. Certains (USA, alliés) se sont appuyés sur le paragraphe 13 de cette résolution que le recours à la
force était autorisé dès lors qu’un manquement quelconque était constaté de la part des autorités irakiennes.
D’autres (All, FR) ont mis en avant paragraphe 4 pour dév la thèse selon laquelle si un manquement venait à
être constaté ce manquement devait être établi avec une nouvelle résolution du conseil de sécurité qui devrait
se prononcer sur l’usage de la force. Autre approche : certains ont soutenu que l’effet combiné de pls
résolutions antérieures à la résolution 1141 adoptées pdt 1ère guerre Golfe autorisait le recours à la force.
La CIJ ne s’est pas prononcée car elle n’est pas habilitée à se prononcer sur la légalité des résolutions du
conseil de sécurité.

Chapitre 3 : les principes politico juridiques en gestation (pas consacré par la Charte de l’ONU).

A) Du devoir d’ingérence humanitaire à la responsabilité de protéger :


Changement de terminologie, on parle maintenant de la responsabilité de protéger.

Il s’agit d’un nouveau concept dans les RI et le secrétaire générale de l’ONU a commencé à en parler fin des
années 90. 1999 : pls débats où on a évoqué ces principes.
Pls conflits régionaux qui sont venus entériner l’existence d’un droit d’ingérence en cas de violation des droits
fondamentaux et notamment le conflit du Kosovo contre Yougoslavie. A cette occasion l’OTAN est intervenue
sans le mandat du conseil de sécurité de l’ONU pour mettre un terme à ce conflit militaire. Pour la première
fois le principe de la souveraineté territoriale de l’État a été remis en cause au nom des libertés fondamentales
→ crise qui a entériné ce droit d’ingérence. Le conseil de sécurité qui n’avait pas validé l’intervention a accepté
la légalité de l’intervention car il s’est associé à la reconstruction du Kosovo. Résolution 1244 juin 1999 :
permet à l’ONU d’administrer et de reconstruire la province du Kosovo. Le secrétaire général de l’ONU s’est
félicité de l’émergence de ce principe.

Septembre 2005 : Assemblée générale a adopté le principe de la responsabilité de protéger et ce principe a


été affirmé sous le titre de « devoir de protéger des pop° contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage
ethnique et les crimes contre l’humanité ». Ce principe a été précisé par résolution 28 avril 2006 concernant
la protection des civils en situation de conflit.
Texte ONU 2005 c’est à chaque Etat qu’il incombe de protéger ses pop° du génocide, nettoyage ethnique… »
et « il incombe à la com internationale dans le cadre de l’ONU de mettre en œuvre tous les moyens afin d’aider
à assurer la protection des pop° ».
L’assemblée générale de l’ONU a adopté sa première grande résolution sur la responsabilité de protéger le 14
septembre 2009. Cette résolution prend note d’un rapport du secrétaire général intitulé « la mise en œuvre de
la responsabilité de protéger ».
Les Etats membres de l’ONU le 12 juillet 2011 ont tenu à reconnaître le rôle important des accords régionaux
dans la mise en œuvre de ce principe. On put faire appel aux organisations régionales pour mettre en œuvre
ce principe.
1ère opération militaire menée au nom de ce principe = 2011 mars à octobre en Libye validée par résolution
1973 CS qui avait été adoptée à l’initiative du UK et FR. A ce jour c’est la seule opération militaire qui a été
conduite au nom de ce concept. Les Etats sont autorisés « à prendre toutes les mesures nécessaires pour
protéger les civils ».

Critiques :
Veto au CS à des projets de résolution qu’évoqué ce concept de responsabilité de protéger. Chine, Russie ont
mis veto au CS à des projets de résolution en ce qui concerne la crise syrienne.
Elles considèrent que la protection de la souveraineté doit demeurer un facteur essentiel de stabilité de l’ordre
international. Ils estiment également que si la décision du recours à la force peut s’avérer nécessaire pour
protéger civils, elle doit être encadré. Conception qui sacralise souveraineté territoriale.

B) le principe de la responsabilité pénale internationale


CPI est une des grandes innovations institutionnelles de l’après GF crée en juillet 1998 à Rome. Institution
permanente et juridiction qui a vocation à se prononcer sur tous les crimes les plus graves ayant une portée
internationale (génocide, crime contre l’humanité…). Juridiction complémentaire des juridictions nationales :
elle ne peut intervenir que si la justice de l’État dont est ressortissant le présumé coupable des crimes
internationaux serait une J défaillante.
A ne pas confondre avec les tribunaux internationaux qui ont été crées dans les années 90 par des résolutions
du CS. Juridictions spécialisées dans le règlement de certains conflits : Tribunal pénal international pour l’ex
Yougoslavie crée en 1993 par résolution CS , TPI sur le Rwanda crée 1994 par une autre résolution du CS →
compétences limitées à un conflit déterminé, elles ont disparu, crée de façon ponctuel. Elles ont préparé le
terrain à la CPI.
CPI a vocation permanente et universelle. La CPI se distingue également pare qu’elle attribue un rôle
important aux victimes.
*Procureur comme les juges élu par l’assemblée des Etats parties. Procureur CPI chargé d’ouvrir les enquêtes.
Pas de force de police spécifique → faiblesse, doit compter sur la coopération des Etats pour enquêter et
arrêter les personnes accusées. Seuls les Etats qui ont ratifié le statut de Rome fondateur sont contraint
d’apporter leur concours à cette juridiction. Tous les Etats membres de l’ONU ne l’ont pas signé. Actuellement
seul l’UK et FR dans CS l’ont ratifié.
La CPI ne peut juger que les crime commis après le 1er juillet 2002 qui est la date de son entrée en f°. Elle
n’est pas compétente lorsque les gouvernements des Etats auxquels appartiennent les ressortissants poursuivis
sont dans l’incapacité de les juger ou refusent de le faire. La CPI ne peut poursuivre que les individus qui sont
ressortissants d’un Etat partie au traité de Rome ou des ind qui ont commis des exactions sur le territoire d’un
Etat partie. La CPI peut aussi être saisie par le conseil de sécurité de l’ONU et cela indépendamment de la
nationalité de l’auteur du crime et du lieu sur lequel il aurait été commis.

Depuis 2002 elle a ouvert pls enquêtes, émis de nb mandats d’arrêt :


- 1er personne privée mise en cause = président du Soudan, juillet 2010 a délivré un mandat d’arrêt
international → 1er mandat pour génocide délivré par la CPI.
- mars 2012 : premier jugement en reconnaissant coupable de crime de guerre ancien chef de milice du Congo
qui avait enrôlé des enfants soldats → condamnation à 14 ans de prison. Elle a aussi ordonné la réparation
pour les victimes des crimes de guerre et en appel elle a confirmé la peine de prison prononcée en première
instance.
- Ancien président Côte d’ivoire = premier à comparaître en cours de mandat devant la CPI en 2011. Abandon
des poursuites en 2014.
- septembre 2016 : condamnation d’une personne qui a plaidé coupable (premier plaidé coupable) destruction
mausolées Tombouctou → 1ere fois que la destruction que la destruction de patrimoine culture = considéré
comme crime de guerre par la CPI.

Critiques :
Plus pays ont voulu se retirer de la CPI : Afrique du Sud, Gambie, Burundi → accusation de ne poursuivre
que les pays africains et de passer sous silence les crimes occidentaux.

→ France s’est dotée en 2010 d’une loi d’adaptation à la CPI. CPI = seule compétente en matière pénale
individuelle. CPI indépendante de l’ONU (pas le cas pour la CIJ). CPI essentiellement financée par des
contributions volontaires des États parties au statut de Rome.
Doctrine considère qu’elle s’est imposée comme « une pièce maîtresse du système de J pénale internationale ».
Insiste sur responsabilité internationale de l’individu → ind = acteur à part entière des RI.

Titre 3 : Acteurs des RI

Chapitre 1 : l’État acteur des RI


A) Les éléments constitutifs de l’État en DI.
Territoire, pop°, gouvernement.
1- Territoire :
Pas d’État sans territoire. Peu importe sa taille. Territoire = cadre de l’exercice des compétences de l’État,
c’est là où s’exerce l’autorité souveraine. Comporte différents éléments :
- territoire terrestre : soumis à l’autorité exclusive de l’État et il est défini par des frontières qu peuvent être
naturelles ou artificielles. Principe de l’intangibilité des frontières héritée de la colonisation. Principe affirmé
par le juge international et qui a été utilisé à l’occasion de l’accession à l’indépendance de certains Etats
d’Afrique. Ce principe a été développé et précisé par une série d’arrêts de la CIJ.
Ex : 22 décembre 1986 qui nous renseigne sur le but de ce principe, il a vocation à éviter que l’indépendance et la stabilité
des nouv Etats ne soit mise en danger « par des luttes fratricides nées de la contestation des frontières à la suite du retrait de
la puissance administrative ».
Pls orga régionales ont consacré ce principe : L’OSCE a fait de ce principe un principe fondamental.

Dans la pratique des RI, il est parfois remis en cause :


- résolutions mars 2014 qui ont condamné l’annexion de la Crimée par la Russie (remise en cause du principe)

- maritime : convention sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 adoptée dans le cadre de l’ONU → pose
des déf, principes sur le droit de la mer. Reprend rg coutumières → codification. Mer territoriale = relève de
la souveraineté de l’État côtier mais souveraineté limitée par un droit de passage inoffensif des navires
étrangers. Ex : Etat côtier doit laisser passer dans sa mer territoriale à la condition que ces navires « n’exercent
pas d’act qui porteraient atteinte à la paix, au bon ordre ou à la sécurité de l’Etat côtier ». Valable pour les
navires d’État et privés, navires commerce ou guerre.
CIJ a éclairci certaines notions → arrêts concernant Droit de la mer.

- aérien : Etat peut autoriser, interdire, réglementer le survol de son territoire aérien. Les seules limitations à
la souveraineté de l’État sont les limitations qui résultent des conventions internationales en vigueur et les
compétences de l’OACI qui est l’orga de l’aviation civile internationale :
Convention de Chicago de 1944 → convention relative à l’aviation civile internationale, détermine rg relatives
à l’espace aérien. Elle indique que les Etats qui ont signé cette convention reconnaissent que chaque Etat a
« la souveraineté complète et exclusive sur l’espace aérien au dessus de son territoire ».
Arrêts CIJ : arrêt 27 juin 1986 → respect du principe de souveraineté territoriale peut être menacé directement
« par le survol non autorisé du territ d’un Etat par des appareils appartenant au gouvernement d’un autre Etat ».
Résolution 2625 assemblée générale qui affirme « nulle acquisition territoriale obtenue par la menace ou
l’emploi de la force ne sera reconnue comme légale ».

2- Population :
Regroupe l’ensemble des pers présentes sur le territ de l’État. Constitutée par des nationaux et des étrangers
qui possèdent la nationalité d’un autre Etat.
Distinction entre :
- les réfugiés : nationnalité d’u n autre Etat et ppurront bénéficier de la protection de l4etat qui les accueille
→ Convention genève 28 juillet 1951 qui donne déf juridique du réfugié : « toute personne qui par suite
d’évènements survenus dans oson pays et craignant avec raison d’être persécuté se trouve hors du pays dont
elle a la nationnalité et qui du fait de cette crainte ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».
Protocole 1967 l’a actualisé. Cette conention eur accorde un traitement analogue à celui des nationnaux. Etats
libre de leur accorder l’asile mais s’il a ratifié convention Genève relative straut réfugiés ils doit leur
reconnaître des droits affirmés par ce texte. Haut comissariat aux réfugiés veille au respect de ces droits, aide
humanitaire.
- les apatrides : perte nationalité d’origine sans pouvoir en acquérir une autre → pas de protection étatique,
aucun Etat ne les considèrent comme des nationaux. Convention New York 1954 → statut minimal.
Convention 30 août 1961 : essaie de réduire situation d’apatridie. Pas beaucoup ratifié.
Conseil de l’EU : conventions qui complètent conventions onusiennes.

Q° de la nationalité
Déclaration universelle des droits de l’Homme: « nul ne peut être privé arbitrairement de sa nationalité
Convention Eu droit de l’Hô 1950 : souligne l’importance de la nationalité en établissant que chaque ind a
droit à une nationalité.
CIJ a essayé de définir ces concepts : arrêt 6 avril 1955 elle a précisé que la nationalité est le lien juridique qui
va rattacher une personne déterminée à un Etat. L’État est libre de déterminer les conditions d’attribution et
de retrait de sa nationalité.

2 formules juridiques qui peuvent se combiner et qui permettent de déterminer les conditions d’octrois de la
nationalité :
- droit du sang : nationalité dépend du mariage ou de la filiation parentale
- droit du sol : nationalité dépend du lieu géographique de naissance
Selon les législations étatiques combinaison différente.

Nationalité peut s’acquérir par naturalisation : acte de la puissance publique qui vient octroyer la nationalité a
un ind qui l’a sollicité. Il devra remplir les conditions qui sont définis par le droit national.
Arrêt CIJ : la nationalité attribuée par un Etat a besoin d’être effective pour pouvoir être opposable aux autres
Etats.

*Etat peut réglementer l’accès à son territoire. Il peut contraindre un ind a quitter le territ. 2 procédures :
- expulsion : mesure individuelle décidée par un Etat lorsque le séjour de la pers sur son territ est de nature à
constituer une menace pour l’ordre public.
- extradition : procédure internationale qui consiste pour un Etat à remettre à un autre Etat qui en fait la
demande un ind qui est poursuivi ou condamné par la J de l’État demandeur. Elle doit reposer sur une
convention internationale : bilatéral ou multilatéral. Sans convention pas d’extradition.

3- L’appareil gouvernemental
Gouvernement (orga pol globale) nécessaire. DI exige que ce gouv bénéficie de l’effectivité c’est-à-dire qu’il
doit être en mesure d’exercer une autorité réelle, durable sur l’ensemble du territ et de la pop° qu’il prétend
contrôler. Mais il ne formule pas d’exigence quant à la nature du régime pol de l’État → autonomie
constitutionnelle.
Dipub ignore tout principe de légitimité politique : résolution 2125 : tout Etat « a le droit inaliénable de choisir
son système pol sans aucune forme d’ingérence ».
Certains spécialistes ont forgé la notion de quasi Etat → Etat reconnus par le DI mais qui sont dans l’incapacité
d’assurer les grandes f° régaliennes de l’État → Etat faillit.
Malgré cette situation cela n’empêche pas d’autres Etat de reconnaître officiellement ces Etats faillit ex :
Somalie, Afghanistan

B) la reconnaissance de l’État
déf : acte par lequel un Etat existant vient constater officiellement l’existence d’un nouvel Etat sur la scène
internationale. Acte unilatéral ou plus rarement collectif (ex : pays UE ont reconnus en 2006 le Montenegro).
Acte discrétionnaire qui est laissé à l’entière discrétion de l’État. Acte juridique qui n’est pas oblg à la
formation de l’État. Existence pol de l’État est indépendante de sa reconnaissance par les autres acteurs
étatiques.
Il peut arriver que pour des raisons pol un Etat souhaite refuser de reconnaître un nouvel Etat qui présente
pourtant toutes les caractéristiques qu’on attend d’un Etat.
La reconnaissance peut être de droit ou de fait. Elle revêt une grande importance en pratique car elle apparaît
comme l’invitation de l’État à dév des relations diplomatiques avec le nouvel Etat.

Principe de ne pas reconnaître une situation qui serait crée par une action de force illicite → oblg de non
reconnaissance. Cette oblg a été imposée par l’ONU en cas de violation du droit des peuples à disposer d’eux
mêmes.

C) Question de la succession d’État


déf : substitution d’un Etat à un autre dans la responsabilité des RI d’un territoire.
Cette déf est issue de 2 grandes conventions internationales adoptées dans le cadre de l’ONU : Convention de
Vienne de 1978 sur la succession d’État en matière de traité et la convention de Vienne de 1983 sur la
succession d’État en matière de bien d’État, d’archives et de dette.
Ces conventions ont un article commun → il propose cette déf de la succession d’État : « Il y a succession
d’un Etat à un autre dans la détention d’un territoire à la suite d’une annexion ou à la suite de la création d’un
nouvel Etat ».

Conventions internationales favorables aux États nouvellement indépendants adoptées dans le cadre de
l’ONU : Les 2 Conventions de Vienne → Convention 22 août 1978 sur la succession d’État en matière de
traité et la convention du 8 avril 1983 sur la succession d’État en matière de bien d’État, d’archives et de
dettes :
- rg selon laquelle l’État dit successeur va succéder aux biens publics de l’État dit prédécesseur. Cette transition
des biens de l’ancien Etat à l’État successeur va s’opérer de plein droit et n’est pas indispensable un pacte
spécial d’acquisition de la part de l’État successeur. Rg qui avait déjà été affirmée par jurisprudence de la
cours permanente de justice 15 décembre 1933. Sauf accord contraire entre les 2 Etats il n’y a pas de
transmission des dettes de l’État prédécesseur à l’État successeur.
- La convention de Vienne de 1978 relative à la succession d’État en matière de traités impose à l’État
successeur de maintenir en vigueur tout traité international qui concerne l’établissement des frontières du
territoire dont l’État successeur va prendre possession.
- A la différence des traités territoriaux, les traités pol ne sont pas transmissibles et il n’y a pas de succession
automatique aux organisations internationales. Si l’État prédécesseur était membre d’une orga, l’État suivant
n’est pas obligé de le suivre.
- S’agissant de la responsabilité internationale pour des faits illicites imputables à l’État prédécesseur il n’y a
pas de transfert de responsabilité à l’État successeur.

Chapitre 2 : les grandes organisations inter-gouvernementale

Section 1 : L’organisation de l’ONU

A) Organes principaux
- CIJ
- Assemblée généralement
-CS

1- L’assemblée générale de l’ONU :


Elle se coose de tous les Etats membres de l’ONU. Chaque Etat a le droit d’avoir 5 représentants et il ne
dispose que d’une voix dans les votes organanisés.
Session ordinaire chaque année ap 20 septembre, ele peut aussi se réunir en session extraordinaire qd les
circonstances l’exigent soit à la demande du CS soit à la demande de la majorité des membres de l’ONU. Au
début de chaque session on désigne le bureau qui va diriger les travaux de l’assemblée générale. Il se compose
d’un président, de vice président et les présidents des commissions.
Calendrier de W prévu. Les W peuvent se faire en assemblée plénière ou en commission. Il existe pls
commissions spécialisées dans un domaine :
- commissions q° éco et financières
- q° administratives et budgétaires …
- commission domaine sécurité et pol.
- Commission compétente pour sujets humanitaires et culturels.

*Prise de décision : en commission, les votes sont acquis à la majorité relative mais à l’assemblée plénière il
y a une distinction :
-q° importante où on vote à la majorité des 2/3, qualifiée. Énumérées par la charte de l’ONU : toutes les
recommandations relatives au maintient de la paix et sécurité internationale, élection membres non permanent
CS, membre conseil éco et social, l’exclusion et admission de pays membre, q° budg.
-autres q° : majorité simple.
*Compétence de l’assemblée :
- les compétences qui sont propres à l’assemblée : vote budget, examen des rapports des autres organes de
l’ONU, le développement de la coopération internationale en matière éco, social et culturel...
- compétences partagées avec d’autres organes : assemblée est compétente pour discuter de toutes q° qui se
rattache au maintient de la paix et à la sécurité internationale mais toutes q° de ce type qui implique une action
pol doit être renvoyée au CS par l’assemblée avant ou après discussion (art 11 de la charte). Lorsque le CS
s’occupe d’une q° relative à la paix et sécurité internationale, l‘assemblée ne doit faire aucune
recommandation concernant cette situation à moins d’une demande du CS (infériorité face au CS).

2- Le CS

*Organe restreint qui réunit 2 types de membres :


- 5 membres permanents
- membres élus : 10, membres non permanents et ils sont élus pour 2 ans par l’assemblée générale et ils sont
chaque année renouvelés par moitié.

Organe permanent : art 28 Charte, il est organisé de manière a pouvoir execer ces f° en permanence. Vocation
= réguler crise internationale, il doit être en mesure d’y répondre. Chaque Etat membre CS doit avoir un
représentant permanent à NY.

Présidence est dite tournante, chaque mois le conseil est présidé alternativement par le représentant permanent
d’un Etat du conseil. Choix de cette orga pour éviter que le CS soit victime de l’influence d’une puissance en
particulier. Parfois, les États peuvent décider de se faire représenter par leur ministre des affaires étrangères
qd la crise internationale est importante (ex : crise Irak 2003). Parfois, il y a des réunions exceptionnelles
organisées au niv des chefs d’Etats des gouvernements (ex : janvier 1992 débat responsabilité CS en matière
de paix et sécurité internationale, septembre 2009 débat q° prolifération nucléaire → adoption résolution 1887
sur désarmement et la non prolifération nucléaire).

Mode de prise de décision :


Pour les q° dites de procédure les décisions vont être adoptées par un vote affirmatif de 9 membres sur les 15.
Pour les autres q°, la Charte dit que les décisions sont prises par « un vote affirmatif de 9 de ses membres dans
lesquels sont comprises les voix de tous les membres permanents ». Droit de veto qui permet aux 5 grandes
puissances de bloquer le mécanisme de vote. On préfère l’inaction de l’organisation plutôt qu’une action
mettant en conflit ONU avec un des 5 membres permanents. Veto = anti démocratique, pls groupes de W de
l’ONU ont suggéré de limiter à des sujets particuliers l’exercice de ce droit de véto ou à le subordonner à 2
votes négatifs ? .
Veto a souvent paralysé CS pendant la guerre froide. 1945 -1990 = forte utilisation droit de véto.
Depuis fin G froide, moins utilisé car il y a plus de coopération (mais veto sur q° sensibles → conflit Kosovo,
crise syrienne et irakienne).

Compétence: art 24 Charte de l’ONU qui investit le CS « de la responsabilité principale du maintient de la


paix et de la sécurité internationales », « dans le règlement pacifique des différents dont la prolongation peut
menacer la paix internationale » le CS va pouvoir intervenir lorsqu’il est saisi par un Etat membre ou un Etat
non membre de l’ONU. Il sera compétent pour décider des mesures à adopter en cas de menace de la paix ou
d’actes d’agression.
Il intervient aussi ajd en matière de lutte contre le terrorisme et sur la q° de prolifération des armes de
destruction massives (compétence exclusive). Résolutions sur ces q° de prolifération : 28 septembre 2001
résolution 1373 à l’origine de la création du comité contre le terrorisme / avril 2004, résolution 1540 qui a
crée un comité chargé de coordonner toutes les actions des États en matière de non prolifération des armes de
destruction massive. Recours à la force armée = légal s’il est autorisé par CS pour maintenir ou rétablir paix
internationale (Chapitre 7 de la Charte de l’ONU).

Réforme CS : composition désuète, reflète rapport de force de l’après 2GM, des spécialistes estiment qu’il
faut revoir composition pour augmenter sa légitimité :
- groupe de W mandaté par l’assemblée générale a en 1993 proposé d’instaurer des membres dits semi-
permanents, amenés à se succéder à la fin de leur mandat de 2 ans. Critique de cette proposition.
- Secrétaire générale de l’ONU avait désigné groupe d’experts pour réfléchir sur réforme composition : 2
formules qui ont été proposées. Permettre l’arrivée de 6 nouveaux membres permanents qui n’auraient pas le
droit de veto et de 3 membres non permanents ou Ajout de 8 membres semi-permanents élus pour 4 ans
renouvelable et l’ajout d’1 membre permanent. Ces proposition sont dans le rapport de 2004 remis au
secrétaire. La sélection des Etats candidats doit se faire en prenant en compte 3 critères : contribution budget
ONU, à la paix et sécurité internationale et la mise à disposition de forces militaires pour des missions de
maintient de la paix. Aucune de ces formules n’a été mise en œuvre. Le secrétaire n’a pas affiché de préférence
pour l’une des formules.
- Des Etats ont voulu prendre des initiatives. En septembre 2004, 4 États (Japon, All, Inde et Brésil) ont
souhaité agir de concert et soutenir le candidature mutuelle au CS (« G4 »). Ils ont mis en avant leur puissance
éco, démographique, influence régionale pour obtenir siège membre permanent CS. Ces 4 pays on aussi estimé
que le contient Africain devait être représenté par un membre permanent au conseil. Ces propositions ont aussi
rencontré des objections. Certains pays ne veulent pas modofier grands équilibres dans CS et Italie s’est
opposée à l’arrivée de l’All. Candidature Inde = réserves Pakistan. Candidature Japon = hostilité Chine. A
partir de cette initiative du G4, d’autres pays (Argentine, Italie, Mexique et Pakistan) se sont opposés à la
réforme du G4 qui veut faire un conseil à 25. Ces pays ne proposent que la création de sièges non permanents
au CS. Le continent africain s’est déchiré sur les candidats pour les 2 sièges permanents proposés par G4.
Union AF s’est opposée à un siège permanent sans droit de veto. Ces 2 groupes sont toujours à l’ordre du jour.

→modif composition CS implique modification Texte de la Charte de l’ONU. Révision de la Charte est
difficile à conduire car toute révision de la Charte doit être approuvée impérativement par les 2/3 des membres
de l’assemblée générale de l’ONU + réforme doit être ratifiée par les 5 membres permanents du CS (l’un de
ces membres peut mettre veto). Pas de consensus.

Certains spécialistes regrettent cette réforme impossible et mettent en garde, si cette réforme est impossible,
le CS pourrait être concurrencé par d’autres organes de gouvernance mondiale. Ils soulignent que le G20
pourrait être un nouveau cadres de pb internationaux, plus représentatif de la géopolitique actuelle. D’autres
disent le contraire car il n’a pas les structures et compétences du CS.

3 – Le conseil éco et social :


Un des organes principaux.

*Composition : 54 membres élus par l’assemblée générale pour 3 ans avec chaque année un renouvellement
par tiers. Jusque ici les 5 membres permanents du CS ont toujours été réélus dans ce conseil.
Siège 2 fois par an, majorité relative pour adopter recommandations. Il va étudier des q° relatives à la
coopération éco et sociale internationale. Il travaille aussi avec les institutions spécialisées.

*Actuellement, réformes inscrites à l’agenda mais qui n’ont pas aboutit.


Certains proposent de créer un conseil de sécurité éco qui serait composé de personnalités pol et qui se
substituerait au G8. Ce conseil aurait un rôle délibératif dans les secteurs éco, vie sociale et environnement. Il
conduirait à la suppression de l’actuel conseil éco et social.
D’autres parlent de la création d’un conseil éco et social.
Compétent pour pb éco internationaux. Allemagne a fait à l’origine ce type de proposition, soutien par d’autres
États (France).
Il faudrait modifier Charte ONU.

Critique : certains spécialistes sont contre suppression G8, il ne faut pas s’en passer. D’autres rétorquent que
G8 ne donne pas lieu à de vrais décisions.

4 – CIJ
voir précédent.

5 – Secrétaire général de l’ONU


Nommé par l’assemblée générale sur recommandation du CS. Titulaire d’un mandat de 5 ans renouvelable.
Dirige secrétariat administratif, nomme personnel de l’organisation. Chargé d’exécuter les décisions des
différents organes de l’organisation.
La charte de l’ONU nous dit que ce secrétaire général est le plus haut fonctionnaire de l’organisation.
Chaque année il présente un rapport à l’AG, il est assisté de secrétaire général adjoints, il est chargé de
l'enregistrement et la publication des traités internationaux passés par les pays membres de l’ONU. Il a
vocation à jouer un rôle politique.
Il s’appelle Antonio Gutiérrez, il connait bien le fonctionnent des nations unies car il a été le haut-
commissaire de l’ONU pour les réfugiés au cours de plusieurs années.
Dès qu’il a commencé à exercer ces fonctions en 2017, il a dit qu’il fallait tout changer au sein de l’ONU : il
a dit qu’il fallait revoir la question du maintien de la paix… Lors de la dernière AG il a soutenu la proposition
de l’actuel président des EU. Pour l’instant il n’a pas encore proposé de modifications concrète de
l’organisation.
Le bilan de ces prédécesseurs : Ban Ki Moon a dirigé le secrétariat général de 2007 à 2017. Il est considéré
comme un excellent connaisseur des questions onusiennes, il avait eu des responsabilités au sein de
l’organisation, il a insisté sur le concept de protéger. Il faut désigner un conseiller spécial charger de
développer le principe de la responsabilité de protéger.
Avant Ben Ki Moon il y a eu Kofi Annan qui était le premier secrétaire général qui a souhaité rénover
l’organisation, il a désigné le comité des experts, « les sages », il a modifié le mandat des casques bleues, il
a essayé d’ouvrir l’ONU sur la société civile internationale. Il a été le lauréat du prix Nobel de la paix en
2001. Il a essayé de moderniser les structures administratives de l’ONU, et il a essayé de rationaliser les
différents services. Il est à l’origine du poste de vice-secrétaire général chargé de l’aider à exercer ces
responsabilités.
Entre 1991 et 1996 le secrétaire était Boutros-Ghali, il n’a effectué qu’un seul mandat car les EU c’était
opposé au renouvellement de son mandat en utilisant leur droit de véto. Il est resté célèbre pour la rédaction
de l’agenda pour la paix rédigée en 1992.

Tous les fonctionnaires onusiens travaillent sous la responsabilité du secrétaire général. Ce sont des
fonctionnaires internationaux, ils sont désignés par les secrétaire général de l’ONU. Ils bénéficient de
privilèges et d’immunités pour leur permettre d’exercer leurs fonctions.

B) Les organes subsidiaires de l’ONU

La charte de l’ONU à prévu que des organes subsidiaires pourront être crées si cela s’avère nécessaire. 2
organes principaux vont pouvoir créer ces organes subsidiaires : l’AG et le CS.
Ces organes subsidiaires ne sont pas autonomes par rapport à l’ONU, il y a :
• Le programme des nations unies pour le développement (PNUD) charger de coordonner tous les
programmes environnementaux.
• Le haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR)
• Le fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF)
• La conférence de l’ONU sur le commerce et le développement (CNUCED) : il se réunit tous les 4
ans pour déterminer les priorités de l’institution onusienne

C) les institutions spécialisées


Elles sont des organismes autonomes par rapport à l’ONU. L’article 57 de la charte stipule : « elles sont créés
par accords gouvernementaux et pourvues, au terme de leur statuts, d’attributions internationales étendues
dans les domaines économiques, social, de la culture intellectuelle et de l’éducation … »
Ce sont des organisations indépendantes, leur liaison avec l’ONU va reposer sur un accord qui est passé
entre l’institution spécialisé et le conseil économique et social. Ce sont des institutions qui travaillent pour
la paix comme l’UNESCO, l’organisation mondiale de la santé (l’OMS).
Il y à une crise de ces institutions spécialisées à partir des 70’s, on a dit qu’elles ont été trop politisées et que
cela les affaiblissait. On a critiqué leur mauvaise gestion, et certains états se sont retirées de certaines
organisations pour ces raisons. L’Angleterre c’est retiré de l’UNESCO. Les EU se sont retirées de l’UNESCO
fin des 90’s et sont revenus en 2000.
• Le fond monétaire international (FMI) créer en 1944 et est chargé d’assurer la stabilité du système
monétaire et financier international. Il a vocation à prévenir les crises er résoudre ces dernières lorsqu’elles
surviennent.
C’est un organisme important car il a évolué, il a été réformer et réactualiser et on lui a donner en 2009
le rôle de surveillance des pratiques économique et financières des états. Il fournit des crédits aux
pays en développement qui connaissent des difficultés financières et il va leur demander en
contrepartie de mettre en œuvre des réformes structurelles. Il accorde une place importante aux
puissance émergentes, il est très connu en Europe car il a participé avec l’UE a certains plans de
sauvetage, d’assistance de pays en difficulté comme la Grèce. Après la Grèce il est intervenu au côté
des institutions européennes pour assister toutes une série de pays de la zone euro en difficulté comme
l’Espagne, le Portugal.

• La banque mondiale crée en 1944, considérer comme le second pilier de l’architecture financière
internationale. Son objectif est devenu la lutte contre la pauvreté.
Les ressources de cette banque proviennent des pays développés mais aussi d’emprunts sur les marchés
internationaux des capitaux. Elle a été créée à l’époque de la conférence de Bretton Woods.

Section 2 : L’organisation mondiale du commerce (OMC)


Cette organisation a succédé au GATT. L’OMC se présente comme l’arbitre du commerce international.
Son rôle c’est de mettre en œuvre tous les accords qui sont adoptés à l’occasion des cycles de négociation
de l’OMC. L’idée de cette organisation est d’élaborer une règlementation globale qui s’applique aux échanges,
c’est aussi d’essayer de résoudre tous les litiges commerciaux qui peuvent apparaitre entre les états. Elle va
essayer de limiter tous les obstacles qui peuvent apparaitre au commerce mondial.

Différence entre l’OMC et le GATT :


Le GATT était un cadre souple de négociation multilatérale alors que l’OMC est une véritable OI, c’est une
organisation qui a mis en place un système de règlement des différends entre les états. Elle siège à Genève, il
y a plus de 150 états qui siègent au sein de cette organisation et les trois quarts des états se sont des pays en
développement.

A) Le passage du GATT à l’OMC

Le GATT a existé de 1948 à 1994, pendant cette période il a été le seul traité multilatéral qui était de nature
à régir le commerce mondial. Le GATT est juridiquement un traité international : c’est l’accord général sur
les tarifs douaniers et le commerce. Cet accord est rentré en vigueur en janvier 1948. Le GATT est la première
réalisation internationale qui à chercher à faciliter le commerce international de tous les obstacles
possibles. Il a contribué à faire baisser de façon significatif les droits de douanes. Il s’est transformé en 1995
en organisation mondiale du commerce. Organisation qui repose sur une règle essentielle : c’est la clause de
la nation la plus favorisée. C’est une règle qui oblige les états à octroyer à tous les adhérents de
l’organisation un avantage qui consentie à un ou deux états. L’OMC se caractérise par la règle du
consensus qui caractérise la mécanique de prise de décision de l’OMC. « L’OMC c’est l’ONU du commerce
sans le CS : tous les membres ont les mêmes droits », Pascal Lamy. Au sein de l’OMC tous les états membres
ont les mêmes droits. (Pas de droit de véto). Le champ d’intervention de l’OMC est très large : il ne s’applique
pas uniquement au commerce des marchandises, il s’appuie également à tous les servies, à la propriété
intellectuelle, aux investissements. L’OMC a mis en place un système juridique contraignant en matière de
règlement des différends concernant seulement les états. Les derniers pays qui ont rejoint l’OMC : la Russie
qui a adhéré après de longues années de négociation, la Chine.

1995 : mutation du GATT en OMC. Le traité constitutif de l’OMC est l’acte final de Marrakech signé le 15
avril 1994. A partir de janvier 1995, l’OMC rentre en fonction et elle a poursuivi la démarche du GATT qui
cherche à promouvoir libération des échanges internationaux, essayer de faire accepter par tous les pays
membres la clause de la Nation la plus favorisée : idée qu’il y a obligation pour les Etats membres de
l’organisation à étendre à tous les autres adhérents un avantage consenti à l’un d’entre eux.
Le fonctionnement de l’OMC repose sur le principe du consensus : unanimité de tous les Etats membres, va
dans le sens de l’égalité : tous les membres ont les mêmes droits (Pascal Lamy) : conservation de la propriété
intellectuelle et des brevets. Alors que le GATT ne s’intéressait qu’au commerce des marchandises, l’OMC
s’applique également aux services et à la propriété intellectuelle. Elle a mis en place un véritable système
juridique contraignant de règlement de litige entre les Etats, ce qui n’existait pas dans le cadre du GATT,
l’OMC règlemente environ 97% du commerce mondial.

L’OMC est souvent accusée de symboliser aspects négatifs de la mondialisation et est devenue la cible des
ONG qui s’opposent à la mondialisation. Elle est accusée de creuser les inégalités au détriment des Etats les
plus pauvres et de symboliser la domination de politiques libérales qui, selon ces mouvements, auraient
démontré leur inefficacité.

B) Les organes principaux de l’OMC

1- La conférence ministérielle
Elle réunit tous les états membres et c’est elle qui va définir la stratégie de l’organisation. C’est l’autorité
suprême de l’organisation. Elle doit se réunir au moins tous les deux ans. Les premiers et deuxième
conférence ministérielle se sont réunis à Singapour et Genève et la troisième à Seattle est resté célèbre pour
l’échec du lancement du « cycle du Millénaire ».
En 2001 la conférence de Doha a lancé un cycle de négociation : l’agenda de Doha pour le développement.
Il y a des difficultés lors de ces conférences avec des oppositions entre les états, et certaines conférences ont
échoué. En 2003, la conférence de Cancun a abouti à un quasi échec. Il est apparu un clivage entre pays
du sud et pays du nord qui ne sont pas parvenus à s’entendre sur une série de dossier comme le dossier agricole.
Le directeur général de l’OMC, le brésilien Robert Azevedo s’est félicité de l’accord sur l’agriculture, l’aide
au développement et la facilitation des échanges conclu à Bali le 7 décembre 2013. L’organisation a remporté
un succès important au niveau du programme de libéralisation des échanges commerciaux.

Toute une série de pays se sont mis d’accord pour lancer un vaste projet de zone de libre-échange, il s’agirait
de la plus grande zone de libre-échange du monde. Parmi ces pays on trouve l’Australie ou le Japon. Les pays
du Sud multiplient les accords de libre-échange entre eux : échec pour l’OMC. Risque pour OMC : qu’il y ait
plus d’accords et de projets de ce type qui viennent affaiblir l’organisation. Exemple : - En 2009, 22 pays en
développement ont signé un accord réduisant d’au moins 20% leurs droits de douane sur 70% de leurs
échanges (accord approuvée par USA en Novembre 2011). - En 2010, la Chine et les 6 pays du Sud-est
asiatique ont supprimé la quasi-totalité des droits de douane sur 7000 produit couvrant 90% de leurs échanges.

2) Le conseil général

Ce conseil est un organe permanent qui est formé des représentants de tous les états et qui est chargé des
affaires courantes de l’organisation. Il exerce les fonctions de la conférence ministérielle entre les réunions de
celle-ci. Il se réunit une fois par mois, et dispose du pouvoir budgétaire.

La grande difficulté est la position des EU qui est plutôt favorable au protectionnisme est n’est pas favorable
à l’OMC qui incarne le multilatéralisme.
Autre sommet du G20 : lors de ce sommet la déclaration finale a reconnu au pays du G20 le droit à l’usage
d’instrument légitime de dépense commerciale. Le sommet du G20 reconnait alors d’envisager certaine forme
de protectionnisme = faiblesse de l’OMC.

C) Le règlement des différends à l’OMC

Il y a l’organe de règlement des différends (ORD), cet organe est en réalité le conseil général composé de tous
les membres intervenant en matière de différends.
C’est l’ORD qui va statuer sur les litiges commerciaux, il va désigner des groupes spéciaux qui vont étudier
les litiges commerciaux, il surveille l’application des décisions prises pas ces groupes. Ce système permet à
des petits pays d’avoir gain de cause et de recevoir des compensations, il peut décider de sanctions
commerciales.
Si lors d’un litige l’ORD n’est pas en mesure de trouver un compromis entre les pays qui s’opposent, il y aura
la possibilité d’appel. Il y a un organe d’appel permanent qui a été créé, il va réexaminer les affaires traitées
en première instance par l’ORD. Il est composé de 7 membres et nommés pour 4 ans.
Lorsqu’un Etat est condamné il doit se mettre en conformité avec la décision qui a été prise et cela dans un
délai raisonnable. S’il ne veut pas s’exécuter il fera l’objet de mesures de rétorsions. L’état lésé peut être
autorisé par l’organe de règlement des différends à adopter des mesures compensatoires.
De nombreux différends sont porté devant l’OMC : actuellement les principaux utilisateurs sont l’UE et les
EU. Actuellement il y a des critiques concernant ce mécanisme de règlement de différend : il est en sous-
effectif, ce système est aujourd’hui victime de son succès.

Le système de règlement des différends de l’OMC est actuellement « l’un des mécanismes interétatiques parmi
les plus actifs au plan international ». Multiplication croissante des différends notamment entre Etats-
Unis/Union européenne. Litiges également UE/Chine et Etats-Unis/Chine. De plus, ces litiges s’étendent de
plus en plus à de nouveaux Etats dont la Russie qui a intégré l’OMC en décembre 2011 alors qu’elle négociait
depuis plus de 20 ans son adhésion.
L’Organe de règlement des différends (ORD) apparaît comme la « contribution la plus originale de
l’Organisation mondiale du commerce à l’économie mondiale ».

Il est en réalité le Conseil général composé de tous les membres de l’OMC intervenant en matière de différends.
Il est notamment compétent pour statuer sur les litiges, pour établir des groupes spéciaux (panels), pour adopter
leurs rapports, et pour surveiller la mise en œuvre de décisions. Il peut autoriser l’adoption de sanctions
commerciales. Procédure pour ces sanctions : si en cas de litige, l’ORD se révèle être dans l’incapacité de
trouver un compromis entre les pays concernés, il va alors constituer un « panel » (groupe d’experts) chargé
de rédiger un rapport dans les délais fixés.

Ce rapport est susceptible d’appel. En effet, un Organe d’appel permanent (OAP) composé de sept membres
nommés pour quatre ans par l’ORD a été institué afin de réexaminer les affaires commerciales traitées en «
première instance ». Il incombe à l’Etat qui est condamné de se mettre en conformité avec le droit de l’OMC
dans un « délai raisonnable ». S’il ne le fait pas, il peut faire l’objet de mesures de rétorsion. L’Etat lésé peut
être autorisé par l’organe de règlement des différends à adopter des mesures compensatoires. De 1995 à 2002,
plus de 200 différends ont été portés devant l’OMC contre 195 durant toute la période du GATT. L’Union
européenne et les EU, qui représentent à eux deux 40% des échanges mondiaux, sont les principaux
utilisateurs du système de règlement des conflits de l’OMC. L’OMC comprend 97% des échanges
commerciaux.

Chapitre 3 : les autres acteurs étatiques

Section 1 : les organisations non gouvernementales


Ont proliféré au XIX°s et surtout au XX°s, dep fin guerre froide. Plus nb que les organisations internationales
inter-étatique.

A) Les caractéristiques de ces organisations.


3 critères cumulatifs qui permettent de caractériser ces ONG :
- caractère international de la compo de ces organisations
- caractère privé de leur constitution
- le but non lucratif
Résolution du 27 février 1950 du Conseil eco et sociale de l’ONU qui définit l’ONG comme étant toute
organisation internationale qui n’est pas crée par voies d’accord intergouvernementaux. Ces ONG sont
rattachées par leur siège à un Etat dans lequel elles vont bénéficier du statut d’association à but non lucratif.
Elles vont remplir leur mission sous l’emprise du droit national de l’État où est établi leur siège.
Selon les Etats, la pratique administratives des ONG sera plus ou moins facilitée. Ex : En france, pratique
libérale à l’égard de ces organisations → loi 9 décembre 1981 qui procède à la suppression de l’oblg
d’autorisation préalable pour les associations étrangères. Belgique s’est dotée d’une législation facilitant
implantion ONG → loi 25 octobre 1919 leur octroie un statut particulier adapté à leur spécificité .
D’autres législations sont plus restrictives : Russie loi juillet 2012 → ONG sous contrôle notamment pour
celles qui bénéficient d’un financement étranger. Elle oblige les ONG à s’enregistrer en tant que agent étranger
si une partie de leur financement provient d’une autre origine que la Russie (critique par Conseil de l’Europe
qui a estimé que cette législation pouvait avoir un effet inibhitoir esur la société civile ». oi 2015 permet aux
autorités d’interdire les ONG étrangères considérées comme indésirables et permet aussi la poursuite des
employés des ONG.

Textes importants : Convention EU sur la reconnaissance de la personnalité juridique des ONG internationales.
Adoptée dans le cadre du conseil de l’EU entrée en vigueur en 1991 et adoptée en avril 1986. Elle s’applique
aux ONG qui remplissent un certain nb de conditions énumérées dans le texte de la convention : but non
lucratif d’utilité internationale, crée par un acte juridique qui relève du droit interne de l’État qui a ratifié la
convention et l’ONG doit exercer une act effective dans au moins 2 États et qu’elle ait son siège statutaire sur
le territ d’un Etat partie à la convention.

B – La diversité des ONG


Pol, éco, scientifique, sportif → pls domaines.
ONG humanitaires peuvent intervenir dans des zones de conflit où elles doivent appliquer rg internationales
-ex : croix rouge internationale crée en 1863 → première ONG humanitaire et une des plus anciennes). Le
comité internationale de la Croix rouge siège à Genève et intervient en cas de guerre internationale, civile afin
de faire respecter le droit international humanitaire et cela sur la base des 4 conventions de Genève de 1949
qui fondent le droit humanitaire. Elles sont complétées en 1977 par des protocoles additionnels. Source du
droit international humanitaire. Elles énoncent les rg de protection qui doivent s’appliquer dans les conflits
armés, aux combattants et aux non combattants.
3° Convention définit le statut de prisonnier de guerre qui doit être accordé à tout combattant capturé, art 13
défini juridiquement le prisonnier de guerre et ses droits
Amnesty internationale 1961 qui lutte pour libération prisonniers d’opinion et contre la torture.

C- Les relations des ONG avec les OIG (organisations internationales inter gouvernementales)
Charte de l’ONU art 71 : le conseil éco et social peut prendre toutes dispositions utiles pour consulter les ONG
qui s’occupent des q° relevant de sa compétence. Elles constituent un premier cadre juridique des relations
entre ONG et un organe du système de l’ONU. Ces dispositions ont été reprises par d’autres organisations
internationales comme l’OEA (organisation des Etats Am) ainsi que par pls institutions spécialisées de l’ONU
comme l’OIT.
Il y a un grand nombre d’ONG qui sont dotées d’un statut consultatif et de la qualité d’observateur auprès du
conseil éco et social de l’ONU. Le CICR bénéficie de ce statut d’observateur auprès de l’ONU depuis 1990.
Depuis 1972 les rapports entre les ONG et certains organes du système de l’ONU se sont améliorées. Nb des
ONG admises au statut consultatif a régulièrement augmenté et on a constaté que leur influence est surtout
sensible en matière humanitaire et dans le domaine des droits de l’Homme.
En 1996 : réforme du statut consultatif qui a permis d’ouvrir toutes les portes de l’ONU à ces ONG. Ce
nouveau statut autorise désormais aux ONG à non seulement assister aux réunions, aux commissions,
conférences onusiennes sur les thèmes qui correspondent à leur vocation mais il les autorise aussi à y intervenir
et pour certaines des ONG à modifier l’ordre du jour.
Action de Kofi Annan (secrétaire ONU) qui a voulu lancer un partenariat avec les ONG car il avait voulut
faire de l’ONU un pont entre les gouvernements et la société civile.
Textes qui évoquent rôle des ONG : résolution célèbre adoptée le 8 décembre 1988 par l'Assemblée générale
de l'ONU qui concerne "l'assistance humanitaire pour les victimes de catastrophes naturelles et de situations
d'urgence du même ordre". Cette résolution est très importante pour la première fois tout en reconnaissant la
souveraineté des Etats concernés, elle a tenu à affirmer le principe de libre accès des ONG aux victimes et
donc elle a reconnu un rôle important des ONG au niveau humanitaire pour la première fois. Le CS a
aussi dans résolution 1991 demandé de permettre un accès immédiat des ONG humanitaires à tous ceux qui
ont besoin d’assistance (Etat Irakien et pop° kurde).
Le développement du droit international humanitaire à partir du début des années 1990 a renforcé l'essor des
ONG, notamment les ONG humanitaires puisque ce droit a reconnu à ces organisations une sorte de droit
d'ingérence dans les affaires intérieures des Etats affectés par les conflits divers.

SECTION 2 : Les sociétés transnationales/multinationales

Ces sociétés transnationales sont des entreprises privées, elles se distinguent des ONG car elles ont pour but
la recherche du profit. Juridiquement, on dit que ce sont des sociétés qui vont exercer leur action sur
plusieurs territoires étatiques par le biais de leurs filiales ou de leurs succursales. Les centres de décisions
de société sont par contre établis sur le territoire d'un seul Etat. Plusieurs études de l'ONU ont essayé de
réfléchir sur la définition et le rôle de ces entreprises: l'Institut du droit international en 1977 a rédigé un
rapport très célèbre où il propose une définition de ces FTN: rapport Goldman de cet institut: "il s'agit des
entreprises formées d'un centre de décision localisé dans un pays et de centres d'activité qui sont ou non dotés
de la personnalité juridique propre et qui sont situés sur le territoire de plusieurs pays". Déf 2003 : l’entreprise
transnationale est « une entité éco ou un ensemble d’entités éco opérant dans plus d’un pays quelque soit leur
forme juridique que ce soit dans le pays du siège ou le pays d’activité et que les entités en q° soient considérées
individuellement ou collectivement ».
A cette époque (années 70), elles ont commencé à jouer un rôle déterminant. On a commencé à parler d'un
nouvel ordre éco, et à partir de là, on a commencé à critiquer ces sociétés : exploitation du tiers monde, remise
en cause de la souveraineté éco des pays d'accueil.

Cette prise de conscience a amené le système onusien à réagir et à réglementer et codifier les activités de ces
FTN. Premier organisme qui a essayé de faire ça : l'OIT, organisation internationale du travail : a adopté en
1977 la déclaration sur les principes concernant les entreprises multinationales et la politique sociale,
actualisée en 2000.

Dans le même registre, le Conseil éco et social de l'ONU a tenu à adopter une résolution où il a suggéré la
nécessité d'œuvrer en vue de codifier l'activité de ces firmes, nécessité d'une nouvelle réglementation
internationale concernant les sociétés+ réalisation d’études sur le pb de la réglementation internationale
susceptible d’être appliquée à ces sociétés. 2 rapports : un en 1973 et l’autre en 1974 → ont conduit à la mise
en place de la Commission des sociétés transnationales qui est une commission compétente pour « formuler,
adopter et appliquer un code international de conduite pour les sociétés transnationales ».
Un autre organisme rattaché aux Nations Unies : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) a adopté en 1980 une résolution qui a elle aussi préconisé l'adoption de nouvelles
règles, de nouveaux principes pour contrôler davantage « les pratiques commerciales restrictives », l'activité
de ces entreprises transnationales.

Pas très efficaces, constat décevant. Ap 1990 → ONU a essayé d’associer les Entreprises aux décisions
internationales, participation à un nouvel ordre transnational. Kofi Annan a réuni en juillet 2000 les
responsables des plus grandes sociétés transnationales pour construire un partenariat destiné à combattre les
dérives de la mondialisation.

2003 → ONU a approuvé le projet de norme sur la responsabilité en matière de droit de l’Homme des sociétés
transnationales.

Section 3 : les individus


A- La protection internationale des ind.
Pls textes internationaux assurent la protection des ind.
- Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 10
décembre 1948. Cette déclaration reconnait un certain nombre de droits aux individus. Elle n'a pas de
force contraignante : simple valeur de recommandation parce qu'elle n'est pas associée à un système
qui pourrait garantir son application effective.

- Les pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme : deux pactes adoptés le 16 décembre
1966 par l'Assemblée générale de l'ONU qui devaient compléter la déclaration universelle de 1948 :
un pacte concernant les droits civils et politiques et l'autre pacte concerne les droits socio-économiques
et culturels qui ressemblent en France au préambule de la constitution de 1946. Ils sont rentrés en
application à partir de 1976. Protocole adopté par l’assemblée générale de l’ONU qui permet au comité
des droits de l’Homme de recevoir et d’examiner des plaintes individuelles. Ce comité est composé de
18 personnes et institué par ce pacte. 5 mai 2013 : Protocole facultatif relatif au pacte concernant droit
sociaux, éco et culturels est entré en vigueur. Il permet aux victimes de violation de ces droits d’avoir
accès à un recours au niveau international au même titre que pour les droits civiles et pol. L’ensemble
des droits énoncés dans le pacte est désormais invocable devant le comité des droits éco, sociaux et
culturels.

Des organisations complètent les pactes :

- Comités des droits de l'Homme créés par le premier pacte : organisme composé de 18 juristes : il est
compétent pour recevoir et examiner des plaintes pouvant être formulée par les individus.
Protocole facultatif : tous les Etats qui ont signé les pactes ne sont pas obligés d'adhérer au protocole
mais beaucoup l'ont fait : France adhère aux pactes en 1980 et au protocole facultatif en 1984. Dans le
texte de ce protocole : tout Etat qui adhère reconnait la compétence du comité des droits de l'Homme.
Il dit également que le particulier doit quand même avoir épuisé les voies de recours internes avant de
solliciter l'assistance du comité.

- Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale : cette
convention internationale a été adoptée par l'Assemble générale de l'ONU le 21 décembre 1965.
Comité pour l'élimination de la discrimination raciale : CEDR qui a vocation à surveiller
l'application de cette convention par tous les Etats parties.
Ce comité est le premier organe créé par l'ONU pour surveiller tout ce qui concerne l’application d’un
instrument international pour les droits de l'Homme : il est composé de 18 experts indépendants élu
par les Etats membres sur toutes les formes de discrimination raciale. Ce comité se réunit à Genève et
chaque année il tient en principe deux sessions. Tous les Etats parties doivent lui présenter à intervalle
régulier des rapports sur la mise en œuvre des droits consacrés par cette convention internationale sur
toutes les formes de discrimination raciales.

- Convention européenne des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH), une
convention qui a été adoptée en 1950 dans le cadre du Conseil de l'Europe. Elle organise un système
de protection des citoyens européens et protège des droits divers (procès équitable, liberté
d'expression...). C’est une juridiction internationale. Il faut avoir utilisé toutes les voies de recours
pour la saisir (appel, Cour de cassation…). Elle siège à Strasbourg et est de plus en plus saisie par les
plaideurs et les questions en matière de procédure civile ou pénale.
C'est à la base un traité international qui force les Etats à affirmer des droits fondamentaux sur leur
territoire. La Cour européenne des droits de l’homme, qui est rattachée au Conseil de l’Europe, est
chargée de veiller au respect des droits individuels prévus par la CEDH du 4 novembre 1950. Cette
juridiction internationale offre un ultime rempart juridique aux citoyens des pays membres du Conseil
de l’Europe signataires de la CEDH qui ont épuisé les voies de recours dans leur pays.
La mauvaise administration de la justice et la durée excessive des procédures civiles ou pénales
figurent parmi les atteintes au droit le plus souvent évoquées. La Cour européenne des droits de
l’homme va rendre des arrêts définitifs attestant ou non la violation de la CEDH. Elle a connu un essor
considérable ces dix dernières années. Les états signataires sont obligés de respecter ces droits.

- La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne:


elle reprend toute une série de droits concernant toutes les personnes qui vivent sur le territoire de l’UE.
Le traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 par tous les membres de lUE de l’époque donne une
force contraignante à ces droits figurants dans le traité car il indique que l’UE reconnaît les droits, les
libertés et les principes de la Charte.
La république Tchèque et le Royaume Uni ont cependant obtenu une clause dérogatoire de façon à ce
que ce texte ne sois pas contraignant sur leur territoire.

B- La responsabilité internationale de l'individu :

En tant que coupable, responsable du droit humanitaire, les individus peuvent aussi être traduit devant le juge
de la Cour pénale internationale créée en 1998 : les individus peuvent être justiciables de cette cour à partir
du moment où ils sont coupables de crimes internationaux. La France s'est dotée en 2010 d'une loi d'adaptation
de cette Cour : loi du 9 août 2010 : adaptation du droit pénal à la cour pénale internationale, elle renforce la
législation française en matière de crime de portée internationale.
Février 1995 adopte la convention cadre pour les minorités.

SECTION 4 : Mouvements de libération nationale

Ce sont des groupes de personnes plus ou moins organisés qui se livrent à une lutte dans le but de parvenir
à la création d'un Etat indépendant. Ces mouvements ont besoin d'obtenir la reconnaissance du plus grand
nombre d'Etats possibles, qui peut venir des Etats membres de l'ONU ou des organisations régionales et
mondiales. Adoption par l'Assemblée générale de l'ONU en 1972 de la résolution 2918 où l'ONU a souhaité
déléguer aux organisations régionales le soin de procéder à la reconnaissance de ces mouvements. Ces
mouvements vont pouvoir participer aux travaux de l'ONU ou des organisations régionales avec la qualité
d'observateur. Il faut noter que de ce point de vue, ces mouvements vont avoir les mêmes droits que les Etats
membres à l'exception du droit de vote et du droit d'éligibilité aux organes de l'organisation. Cette participation
à ces organisations est donc importante.

Chapitre 4 : Les organisations régionales

SECTION 1 : Les organisations européennes : les organisations distinctes de l'Union Européenne

Il y a 2 organisations européennes distinctes de l'Union Européenne :


- Le Conseil de l'Europe
- L'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe)

A) l'OSCE

L'OSCE est plus récente, créée en août 1975.


Attention, il ne faut pas la confondre avec l’Union Européenne !
Il s'agit d'une organisation internationale de coopération, les Etats membres n'ont pas transféré de compétence
particulière à cette organisation.

1. L'origine et la composition de l'OSCE :

A l'origine c'était l'CSCE (Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe) qui ne réunissait que 35 pays. Elle a
été créée en 1975 par l'acte final d'Helsinki. Aujourd'hui il y a eu un élargissement de la composition, aujourd'hui 56
états membres. On l'appelle souvent l'organisation de la « Grande Europe ».
Quels sont les pays que l'on retrouve dans cette organisation?
Tous les pays membres de l'OTAN, des pays non alignés, la Russie et les États-Unis, le Canada, il y a des pays ayant le
statut d'observateur (sans le droit de vote) comme par exemple l'Egypte, la Corée, le japon (on les appelle aussi pays
partenaires).
Cette organisation est la seule concernant la sécurité regroupant la Russie et les Etats-Unis.
Cette OSCE joue un rôle important depuis la fin de a Guerre Froide, elle a conforté les valeurs démocratiques dans les
pays d'Europe de l'est, dans les Balkans. Elle a vocation à épauler toutes les nouvelles démocraties naissantes depuis
le début des années 1990.
En 2010 pour la 1ère fois, le Kazakhstan, a accédé à la présidence de cette organisation. Le président avait déjà été
ukrainien.

2. Les institutions de l'OSCE

Elle se compose de toute une série d'organes :

➢ Il y a d'abord le sommet de chefs d'état et de gouvernement qui est l'organe politique essentiel, c'est lui qui
donne les impulsions et qui adopte les décisions officielles. Ce sommet n'a pas lieu chaque année mais il y a
toujours dans ses intervalles le conseil permanent qui se réunit au moins une fois par semaine. Il réunit les
présidents des états membres et des gouvernements.
Lorsqu'il n'y a pas de sommet, ce sont les ministres des affaires étrangères des Etats qui siègent au sein du
conseil ministériel et qui vont examiner les différentes activités de l'organisation.
Le président de l'exercice de ce conseil est toujours le ministre des affaires étrangères dans lequel se situe la
réunion.

➢ Il y a un secrétariat général permanent basé à Vienne. Le secrétaire général est nommé pour 3 ans par le
Conseil Ministériel et il peut être renouvelé dans ses fonctions.

Autre organe important :


➢ Le bureau des institutions administratives des droits de l'Homme établi à Varsovie et chargé de s'occuper
de la surveillance des processus électoraux en Europe centrale et en Europe de l'est (possibilité d'envoyer
des experts lors des élections présidentielles ou législatives pour veiller le bon déroulement des élections...).
Il a effectué un travail très important et il se présente aujourd'hui comme essentiel et reconnu en mat !ère
de surveillance électorale.
Il y a souvent des réticences vis à vis de ces experts, notamment avec la Russie. Elle considère que ces
observateurs ne sont pas toujours impartiaux. Elle a obtenu de l'organisation qu'elle intègre davantage
d'experts des pays de l'Est.

➢ Communauté des État Indépendants :


La Communauté des États indépendants est une entité intergouvernementale composée de 9 des 15
anciennes républiques soviétiques. Elle a été créée le 8 décembre 1991.
Géorgie et Ukraine ont quitté cette organisation à la suite des conflits en Géorgie et de l'annexion de
l'Ukraine. Les pays Baltes n'ont jamais voulu intégrer cette communauté.
Les responsables russes ont également beaucoup critiqué cette communauté.
Aujourd'hui, c'est un moyen pour la Russie d'avoir un certain droit sur ce pays-là et pour conserver des liens
économiques avec les anciens pays du bloc soviétique.

➢ Il y a aussi une Assemblée parlementaire au sein de l'OSCE, on retrouve 300 parlementaires des pays
membres de l'organisation.

➢ Une Cour de conciliation a aussi été mise en place avec la convention de Stockholm.

➢ Création du poste de Haut-commissaire en 1992, pour la protection minoritaire (objectif politique important
de l'OSCE).
➢ 1997 : création du poste de représentant de l'OSCE pour la liberté des médias → bureau établi à Vienne.
Récemment a été nommé à ce poste un ancien ministre français : Harlem Désir.
Cette organisation s'occupe de la sécurité au sens large.

A l'origine il n'y avait pas autant d'organes. Une organisation internationale peut se transformer de l'intérieur : c'est ce
qu'il s'est passé avec le passage de l'CSCE à l'OSCE (renommé lors du sommet de Budapest, volonté de vouloir renforcer
l'organisation notamment en ce qui concerne le maintien de la paix sur le continent européens, création de nouveaux
organes...).

A cet égard, la CIJ a eu l'occasion de se prononcer sur la nature juridique de l'acte fondateur d'Helsinki, elle avait estimé
qu'il s'agissait d'un engagement international pour les états qui l'avaient signé.

3. Les objectifs de l'OSCE

Elle a vocation à garantir la démocratie ou de la renforcer, elle a pour but de veiller à la sécurité mais attention il ne
s'agit pas d'une organisation militaire. Elle met en place des missions de préventions dans des zones conflictuelles.
On parle souvent de mission de l'OSCE. Elle peut intervenir dans le cadre de résolution de l'ONU (Kosovo), en Croatie
elle a été chargé de veiller au bon déroulement de la démocratie, mission de l'OSCE en Géorgie : présence dès le début
des années 1990 et renforcé lors de la crise de 2008.
Surveillance du bon déroulement électoral : elle va dire si tel ou tel critère ont été respecté, si les élections sont bien
légales...
Action coopérative : en matière commerciale, environnementale avec de nombreux pays.
Responsabilité dans le Pacte de la stabilité en Europe adopté en 1995 à Paris : pousse les pays à conclure des accords
de « Bon voisinage » pour limiter les contentieux concernant les frontières ou encore la gestion des minorités... Toute
une série d'accords conclue : accord Hongrie/Slovaquie
Parmi les principes défendus par l'OSCE : principe de l'intangibilité des frontières, principe de protection des minorités...
L'OSCE qui est dépositaire du pacte européen n'a cependant pas réellement pour garantir l'effectivité de tous les
accords conclus. Elle joue déjà un rôle préventif important.

4. Les sommets principaux de l'organisation

Le sommet fondateur : le Sommet de Budapest de 1994 → passage de la CSCE à l’OSCE, à l'époque, crise régionale en
Bosnie, l'OSCE n'est pas parvenue à adopter une décision commune. Elle a été très critiquée sur cette question
essentielle sur le continent européen. On a accusé son problème de prise de décision : pas de droit de véto et principe
de l'unanimité, il faut l'accord de TOUS les pays. Cette règle peut bloquer tout le fonctionnement du pays, un tout petit
pays peut bloquer à lui tout seule une décision importante. Certains pensent qu'il faut réformer ce fonctionnement
sinon incapacité permanente d'adopté des résolutions communes.

Autre sommet important : le Sommet de Lisbonne de 1996 : il est parvenu à l'adoption la déclaration sur le modèle
de sécurité en Europe pour le 21ème siècle.

1999 : le Sommet d'Istanbul (le 6ème) → adoption de 3 textes importants :


- Une nouvelle Charte de sécurité européenne qui cherche à prévenir toute guerre sur le continent européen.
Elle est importante en ce qui concerne les principes de droit international car elle reconnaît à la communauté
internationale un droit de regard sur les affaires intérieures d'un Etat en cas de conflit interne.

- L'accord d'adaptation du traité sur les forces conventionnelles en Europe (Traité FCE) : signé à Paris le 19
novembre 1990. Il limite le déploiement d'armes conventionnelles sur le territoire européen. Ce traité a été
considéré très longtemps comme la pierre angulaire de la sécurité en Europe, mais on a considéré qu'il fallait
l'adapter, ce qui a été fait en 1999, pour tenir compte notamment de la disparition de l'URSS et du Pacte de
Varsovie. Il est important car la Russie par la suite a décidé de suspendre l'application de ce traité, en 2007.
Lorsqu'il y a eu l'annexion de la Crimée par la Russie, cette annexion a suscité des tensions importantes entre
l'Occident et la Russie, et la Russie s'est donc retiré de ce traité FCE en mars 2015 dont elle avait déjà suspendu
l'application en 2007.

- Une déclaration finale dans laquelle la Russie a accepté de reconnaître que l'OSCE pouvait contribuer à la
recherche d'une solution politique en Tchétchénie. L'action de la Russie en
Tchétchénie avait été condamnée par plusieurs organisations européennes comme par ex : le Conseil de
l'Europe, et c'était la première fois que la responsabilité de la Russie était mise en cause, et finalement la Russie
avait accepté que l'OSCE pouvait intervenir pour essayer de trouver une solution dite politique.

Il y aussi un sommet, le 7ème, de décembre 2010 dit d'Astana. Ce sommet n'est pas parvenu à adopter ce qui était
l'objet essentiel de ce sommet, un large plan d'action pour réformer, moderniser l'organisation. C'est un sommet qui
a permis quand même de réaffirmer les principes de base de l'organisation dans la déclaration d'Astana.

5. Relation Russie/OSCE

La Russie à partir du début des années 1990, a proposé de réformer l'OSCE : volonté d'en faire une organisation
régionale de l'ONU. L'OTAN serait subordonnée à l'OSCE. La diplomatie risse a porté ce projet car elle voulait s'attribuer
un droit de regard sur l'OTAN. Ce projet a été rejeté par les pays membres, ils ont cherché à éviter toute forme de
contrôle de l'OTAN par l'OSCE.
En 2008, le projet d'un nouveau traité dans la même perspective pour modifier en profondeur l'architecture de
l'organisation a de nouveau été proposée en vain par la Russie. Ce projet a lui aussi été rejeté. Les oppositions ont été
très nettes.
Oppositions entre le Russie et l'OSCE assez marquée lors des différentes missions (notamment en Géorgie), opposition
lors des organisations électorales... Ces dernières années confrontation au sujet de la Crimée.
L'OSCE a condamné le rattachement de la Crimée à la Russie (beaucoup de tension notamment en 2014). Des réactions
russes importantes avec le refus des russes d'augmenter leur participation financière à l'OSCE (le principal contributeur
à cette organisation étant l'Allemagne et aussi les Etats-Unis).La Russie a toujours des projets de réformes (toujours
rejetés).
Cette organisation est vue comme celle de la « Grande-Europe » et elle est née en pleine Guerre Froide et qui a
beaucoup évolué.

A l'origine cette organisation était une idée de l'URSS. Elle devait permettre de conserver les annexions territoriales de
l'URSS en Europe mais elle s'est finalement retournée progressivement contre elle car toute une série d'opposant au
bloc soviétique ont utilisé les textes fondateurs de l'OSCE pour saper de l'intérieur le système soviétique. C'est ce que
l'on a appelé « l'effet boomerang ».

B) Le Conseil de l'Europe

C’est l’organisation européenne la plus ancienne, créée en 1949. On l'appelle aussi le club des démocraties, elle a
vocation à regrouper tous les états de droits européens.

1- Origine et composition du Conseil de l’Europe


Le Conseil de l’Europe est une organisation qui se veut strictement européenne distincte de l’UE. Il siège
en France, à Strasbourg. Le statut fondateur de ce Conseil de l’Europe est le traité de Londres, datant du 5
mai 1949.
≠ à l’OSCE (anciennement CSE à l’époque de l’acte d’Helsinki en 1975), organisation qui n’a pas connu de
métamorphose, bien que plusieurs formules soient utilisées pour désigner cette organisation, comme
« Organisation de la Grande Europe » (compte tenu de sa composition).
Vocation du Conseil de l’Europe : développer une coopération multilatérale entre tous les pays attachés au
modèle démocratique, c'est-à-dire les pays qui consacrent les droits et libertés fondamentales, qui
reconnaissent le droit des minorités à exprimer leur identité et à bénéficier de l’autonomie culturelle, etc…
d’où l’appellation « club des démocraties ».
Quels sont les pays membres du Conseil de l’Europe ?
A l’origine, il n’y avait que 10 Etats membres, fondateurs de cette organisation, à savoir :
- Angleterre,
- France,
- Italie,
- Irlande,
- Pays-Bas,
- Belgique,
- Norvège,
- Danemark,
- Luxembourg
- Suède.

Aujourd’hui, il comporte plus de 45 membres.


Evolutions :
- Elargissements dès le début des années 50 : Grèce, Turquie, Allemagne, Autriche, Islande…
- Années 60: Chypre, Suisse, Malte.
- Années 70: Espagne (77), Portugal à pays ayant quitté une dictature + Finlande (78) + micro-Etats :
République Saint Marin (78).
- La vague d’élargissement la plus importante est intervenue à la fin de la Guerre Froide et après la
dislocation du bloc soviétique, où toute une série de pays de l’Europe de l’Est ont rejoint l’organisation :
le 1er pays étant la Hongrie (90), puis Pologne, Roumanie, République Tchèque.
Le Conseil de l’Europe s’est parfois présenté comme une sorte « d’antichambre de l’Union
Européenne » : États de l’ancien bloc soviétique ont d’abord rejoint Conseil de l’Europe puis l’UE.
- Puis Monténégro (mai 2016) ; et Russie (1996). Géorgie a été le 1er pays du Caucase a rejoindre en
1999 cette organisation.

L’assemblée du Conseil de l’Europe avait envoyé des experts en Russie pour savoir s’il y avait
réellement en Russie des principes démocratiques respectés, conformes aux standards du Conseil de
l’Europe en 1994 → Russie n’est pas un Etat de droit. La procédure d’adhésion de la Russie a été
retardée, car gelée en 1995 : avec l’intervention de la Russie en Tchétchénie, les instances compétentes
pour décider de l’adhésion de la Russie avaient interrompu tout le processus d’adhésion. Finalement,
si cette adhésion a été contestée à l’origine, la Russie a finalement rejoint l’organisation en 1996; elle
a présidé, en 2006, le Comité des Ministres. Certains experts affirment que la Russie ne respecte
toujours pas totalement toutes les normes du Conseil de l’Europe.

→ Conseil de l’Europe a accédé a une dimension paneuropéenne, organisation de la grande Europe.

Tout Etat européen peut demander son admission dès lors qu’il est capable de reconnaître « le principe
de la prééminence du droit le principe en vertu duquel toute personne placée sous sa juridiction doit
bénéficier des droits de l’Homme et des lib fondamentales » (art 3 Traité de Londres). Assemblée du
Conseil de l’Europe va rendre un avis qui n’est pas contraignant mais jusqu’ici il a tjrs été suivi par le
comité des ministres des pays membres du conseil qui va décider en dernier ressort. L’adhésion d’un
pays au Conseil de l’Europe résulte d’une décision des experts, juristes du Conseil de l’Europe qui
doivent déterminer si l’Etat en question est un Etat de droit ou non.

Conseil de l’Europe = seul grand forum international où la Russie est présente sans les USA.
Au sein du Conseil de l’Europe, comme pour l’OSCE, certains Etats ont le statut d’observateurs, n’ayant
pas le droit de vote : États-Unis, Japon, Canada, Mexique. Peuvent participer aux W de l’assemblée
consultative.
Les États peuvent aussi se voir privés de leur qualité de membres du Conseil de l’Europe, c’est le Comité
des Ministres qui est l’autorité compétente pour prendre cette décision. Il peut prendre l’initiative de
demander à un État de se retirer de l’organisation. Il doit justifier que l'État en question ne respecte plus les
conditions du statut de Londres. Un État peut également prendre l’initiative par lui-même de se retirer. Si
l’État invité par le Comité des Ministres à se retirer décide de ne pas le faire, le Conseil des Ministres peut
décider que cet État membre a cessé d’appartenir à l’organisation à la date qu’il choisira d’arrêter.
Ex : q° de l’exclusion posée pour la Grèce après la « dictature des colonels », qui avait supprimé le régime
parlementaire. A la suite de cela, le Conseil de l’Europe avait invité la Grèce à se retirer ; mais finalement, la
Grèce a anticipé la décision en décidant de se retirer d’elle-même de l’organisat° en 1969. Lors du
rétablissement de la démocratie en Grèce, elle a été réinvitée à siéger à Strasbourg en tant que membre du
Conseil de l’Europe en 1974.
Différences avec l’ONU : la Charte de l’ONU n’a pas prévu le cas d’un retrait volontaire d’un Etat membre
(SDN l’avait prévu) cpdt il n’est pas expressément interdit. L’exclusion d’un Etat est permise par la Charte
car c’est une sanction qui peut être décidée par l’AG sur recommendat° du CS. Cette procédure qui peut être
déclenchée par l’ONU n’est pas facile à appliquer car elle peut se heurter au droit de veto de l’un des 5
membres permanents du CS (ex : octobre 1974 tentative d’exclusion de l’Af du S → veto). Art 5 Charte : tout
en demeurant membre de l’ONU, un Etat peut ê suspendu de l’exercice de ses droits inhérents à la qualité de
membre dans le cas où une action préventive ou coercitive a été entreprise contre lui par le CS.
Statut d’État observateur présent à l’ONU : statut d’État observateur non membre de l’ONU. Pour devenir
membre ONU la demande est examinée par le CS et elle doit obtenir le vote de 9 des 15 membres du CS et le
non veto des 5 membres permanents. Cette demande est soumise au vote de l’AG (besoin d’un vote favorable
à la majorité des 2/3). Cpdt, pour bénéficier statut observateur, pas de demande au CS, vote de l’AG (majorité
simple suffit). Bcp d’État ont bénéficié de ce statut avant de devenir membre (Japon, Autriche…). Ce statut
relève de l’usage car il n’y pas de disposition de la Charte qui fait état de ce statut (diff avec le Conseil de
l’Europe). Statut crée pour la Suisse en 1946.

2 : Les institutions du Conseil de l’Europe.


3 institutions :

- le Comité des Ministres : organe suprême, essentiel.


Réunit les ministres des affaires étrangères de tous les pays.
Compétent pour prendre des décisions sous forme de recommandations, adopter des projets de
convention ensuite proposés à la ratification des États membres, chargé de veiller à la mise en œuvre
des conventions passées entre tous les États membres.
Il peut décider de l’adhésion d’un nouvel État. Compétent en matière budgétaire également.

Se réunit au moins 2 fois par an pour les ministres des affaires étrangères ; mais peut aussi se réunir
au niveau des représentants permanents des États, c'est-à-dire les ambassadeurs des États membres, au
moins 1 fois par mois.

- le Secrétariat : organe administratif, dirigé par un Secrétaire général, élu pour un mandat de 5 ans,
renouvelable, actuellement un ressortissant norvégien depuis 2009, réélu pour un 2° mandat (situation
inédite, puisque jusqu’ici ceux qui ont dirigé ce Secrétariat n’ont pu faire qu’un seul mandat).
Assisté d’un secrétaire général adjoint, d’un greffier de l’Assemblée parlementaire. C’est lui qui dirige
toute l’administration de l’organisation. Il y a actuellement une volonté d’essayer d’améliorer la
coopération avec d’autres organisations comme l’Union Européenne.

- l’Assemblée parlementaire : assemblée dont les membres sont désignés par les Parlements nationaux
des États membres (représentants et suppléants), en f° du poids démographique de l'État (la France a
18 représentants).
Les membres siègent par ordre alphabétique, mais pas par nationalité, en f° de leur ordre politique.
Commissions qui préparent W, bureaux...
Elle peut jouer un rôle important : souvent, elle adopte des positions qui expriment la position officielle
de l’organisation du Conseil de l’Europe. On note, dans la dernière période, des initiatives politiques
comme sa condamnation de l’annexion de la Crimée par la Russie, en décidant de suspendre le droit
de vote des parlementaires russes en 2014 (elle avait déjà eu recours à ce types de mesures lors de
l’intervention militaire de la Russie en Tchétchénie, ensuite rétabli).
Elle n’a pas de pouvoir décisionnel comme le Comité des Ministres.
Elle vote à la majorité simple ou à la majorité des 2/3 selon la nature des q°. Elle peut aussi adopter
des résolutions transmises ensuite aux États membres, ou formuler des recommandations adressées au
Comité des Ministres. On constate qu’un très grand nombre de recommandations ont été adoptées
jusqu’à présent par le Comité des Ministres. Souvent, le législateur national en tiendra compte dans
les États membres. (Ex: en 2000, recommandation qui concernait le rôle du Ministère public -le
parquet- en matière de justice pénale ; vote d’une loi en France, en juillet 2013, influencée par cette
recommandation)
3 : Fonctions du Conseil de l’Europe
Parmi les nombreuses normes du Conseil de l’Europe, la convention la plus célèbre est la Convention
Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) adoptée en 1950 et entrée en vigueur en 1953. Ratifiée par la
France en 1974.
➢ Le Conseil de l’Europe dispose d’une juridiction, la Cour Européenne des Droits de l’Homme,
chargée de veiller à l’application de cette convention et de tous les droits qu’elle implique. Elle siège
à Strasbourg. (ne pas confondre avec la Cour de Justice de l’UE).
Elle est composée de 47 juges, élus par l’Assemblée Parlementaire, pour un mandat non-
renouvelable.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme est très connue en droit français car c’est une juridiction
internationale qui permet aux ressortissants des États ayant signé la Convention Européenne des
Droits de l'Homme de saisir cette Cour lorsqu’ils ont épuisé, sans succès, toutes les voies de recours
internes à leur pays. Elle décidera si oui, ou non, il y a violation de la CEDH. La Cour condamnera
les États si c’est le cas, par l’arrêt rendu.
Elle a été réformée en 1998, les ressortissants des États membres ayant signé la CEDH, peuvent
saisir directement la Cour (auparavant, il y avait un filtrage des requêtes). Accès simplifié, et plus
transparent.
Les atteintes les plus évoquées sont la durée excessive des procédures et mauvaise administration de
la justice. L’État condamné devra prendre les mesures nécessaires pour se mettre en conformité avec
l’arrêt rendu.

➢ La Convention Européenne des Droits de l’Homme. C’est le texte qui protège toute une série de
droits.
Article 2: protège le droit de toute personne à la vie.
Article 3 : interdit la soumission de quiconque à la torture, ainsi qu’à des peines ou traitements
dégradants.
Article 46 : les Etats doivent s’engager à se conformer aux arrêts définitifs de la Cour Européenne
des Droits de l’Homme de Strasbourg dans tous les litiges auxquels ils sont partis.
+ Principe de l’égalité des peines, principe de non-rétroactivité des lois pénales, droit à la vie privée
et familiale, liberté de conscience, de religion, etc…
Ce texte fait partie de la protection internationale de l’individu, comme les textes onusiens.
Il est complété par plusieurs protocoles additionnels, ajoutant de nouveaux droits à ceux de 1950 ou
en précisant certains:
Protocole n°1: concerne le droit de propriété
Protocole n°14 (entré en vigueur en juin 2010): prévoit la création d’un recours en manquement
devant la Cour. Donne la faculté au Comité des Ministres de décider, dans des situations
exceptionnelles, d’intenter un recours devant la Cour de Strasbourg, à l’encontre d’un État qui
n’exécuterait pas un arrêt le concernant directement.
+ Droit des élections libres, droit à l’instruction, abolition de la peine de mort…
Autres textes importants élaborés par le Conseil de l’Europe:
- La Charte Sociale Européenne, signée à Turin en 1961, garantit des droits éco fondamentaux, des
normes sociales minimales. Fait partie de la protection internationale de l’individu.

- La Convention Européenne pour la prévention de la torture et des peines et traitements


inhumains, du 26 novembre 1987: texte emblématique des préoccupations du Conseil de l’Europe.
- La Convention cadre pour la protection des minorités nationales de 1995 : assure aux minorités la
reconnaissance d’un certain nombre de droits, notamment en matière linguistique ou culturelle. Texte
qui interdit toute assimilation forcée. Entré en vigueur en 1998.

Certaines de ces conventions peuvent être ouvertes à la signature d’États ne faisant pas partie du Conseil de
l’Europe, comme des organisations régionales.
Il a ainsi été q° de permettre à l’UE d’adhérer à la CEDH pour permettre une harmonisation des droits et des
libertés fondamentales en Europe. D’ailleurs, des pourparlers ont débuté dès janvier 2010. Rendu possible par
le traité de Lisbonne en 2007, et prévu par l’article 59 de la CEDH (modifié par le protocole n°14 pour le
permettre). En 2013, un projet d’adhésion de l’UE à la CEDH a été préparé, mais en 2014, la Cour de Justice
de l’Union Européenne, s’y est opposée dans un avis, car elle a estimé que ce projet d’accord n’était pas
compatible totalement avec le droit de l’UE. Depuis, le projet d’adhésion est resté bloqué.

SECTION 2 : L’Organisation des Etats Américains (OEA)


Les institutions de l’Organisation des États Américains (OEA) ont leur siège à Washington. C’est un système
très riche et un appareil institutionnel sophistiqué.
A. Les Institutions de l’Organisation des Etats Américains.
1. L'Assemblée générale
C’est l'autorité suprême par la Charte constitutive de Bogota, qui doit réunir tous les États membres
de l'organisation disposant chacun d'une voix. Cette Assemblée va siéger une fois par an, en session
ordinaire, mais elle peut également être convoquée en session extraordinaire par un organe : le Conseil
Permanent qui devra statuer à la majorité des deux tiers au moins des États membres. Elle a une
compétence générale qui concerne la totalité des activités de l’Organisation des États Américains. C'est
elle qui décide de l'action, de la politique générale de l'organisation, qui détermine les structures, les
fonctions des différentes instances, et c'est aussi à l'Assemblée qu'il reviendra d'examiner toute
question relative à la coexistence amicale des États-membres. Elle a aussi des compétences en matière
budgétaire, ainsi, elle va se prononcer sur le budget, sur la participation et définir les côte-parts des
États-membres. Il convient aussi de noter que toutes ces décisions doivent être prises à la majorité
absolue.

2. La Réunion de consultation de ministres des affaires étrangères.


Cette réunion est compétente pour traiter de toutes les questions qui présentent un caractère d'urgence.
Un peu comme le Conseil de Sécurité des Nations Unies, elle doit se réunir chaque fois que c'est
nécessaire et a vocation à voter ses décisions à la majorité absolue des voix. Elle est assistée d'un
Comité consultatif de défense. C'est cette instance qui a pris la décision d'exclure en 1962 Cuba de
l’Organisation des États Américains. On a ici affaire à une instance qui n'a pas été modifié par ce
protocole révisionnaire.

3. Les Conseil permanent


Le Conseil permanent se composant des représentants des États ayant le statut d'ambassadeur. Cet
organe doit intervenir sur toutes les questions que lui adresse l’assemblée générale ou la Conférence
des ministres des affaires étrangères. Il est compétent pour aider à régler les différends entre États-
membres et sa présidence est assuré par roulements : chaque État va se succéder à la présidence de ce
Conseil et cela, en suivant l'ordre alphabétique espagnol. Aussi, le Conseil permanent a vu ses pouvoirs
s'élargir avec le protocole de 1987 qui lui a donné de nouveaux pouvoirs, notamment en matière de
règlement des différends.

4. Les Conseil interaméricain pour le développement intégré.


Composé d'un représentant titulaire du niveau ministériel de chaque État-membre désigné
spécialement par son gouvernement, ce Conseil va se réunir au moins une fois par an et a pour vocation
de promouvoir la coopération entre les États dans le but de leur développement intégré. Il a également
pour mission d'éradiquer la pauvreté et peut se réunir de sa propre initiative ou sur convocation.

5. Comité juridique interaméricain.


C’est un organe consultatif en matière juridique qui se compose de juristes venant des Etats membres.
L'élection est effectuée par l’assemblée générale et le système retenu doit garantir une représentation
géographique équitable. On nous dit que ce « comité a pour objet de faciliter le développement
progressif et la codification du droit international ». Ce comité juridique est chargé d'étudier toutes les
questions juridiques concernant l'intégration des pays en voie de développement, mais aussi de
réfléchir à une éventuelle unification des législations. Enfin, il doit également réaliser toutes les études
préparatoires que lui confie l’assemblée générale, les Conseils de l’Organisation de l’États Américains,
et les réunions de consultations des ministres des affaires étrangères.

6. La Commission internationale des droits de l’Homme.


Celle-ci a vocation à promouvoir le respect et la défense des droits de l’Homme. C’est un organe
consultatif à l’Organisation des États Américains. Elle donne suite aux pétitions des personnes qui
soutiennent les droits de l’Homme et est compétente dans tous les États de l’Organisation des États
Américains même ceux qui ne sont pas liés à la Convention américaine des droits de l’Homme entrée
en vigueur en 1978, consacrant cette commission. La Cour interaméricaine des droits de l’Homme fait
partie des systèmes de protection de l’Organisation des États Américains. Elle a été créée par la
Convention américaine des droits de l’Homme et est compétente pour reconnaitre tout litige
concernant l'application et le respect de la Convention. Elle fait partie des organisations régionales.
Cependant, tous les États membres ne sont pas satisfaits de cette Cour et certains s'en sont retirés : le
Venezuela, par exemple, en 2013, et de plus, le Canada et les États-Unis ont refusé de reconnaître la
compétence de cette Cour siégeant au Costa Rica.

7. Secrétariat général
C'est l'organe administratif de l'organisation placé sous l'autorité d'un Secrétaire général, élu pour
mandat de cinq ans renouvelables une fois. Ce secrétaire général a vu ses compétences s'élargir à
l'occasion de l'adoption d'un protocole qui a révisé la Charte fondatrice de l’organisation. Ces nouveaux
pouvoirs lui ont permis, avec cette réforme, d'attirer l'attention de l'Assemblée ou du Conseil
permanent, sur toutes les questions de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité du continent.

B. Le rôle actuel de l’organisation des Etats américains

L’Organisation des États Américains a pour objectif de parvenir à développer les liens économiques
et politiques entre les États.
Il faut indiquer qu'il existe un système de sécurité collective pour le continent américain qui a été mis
en place par le Traité interaméricain d'assistance mutuelle conclu en 1947 à Rio. Ce traité a fondé ce
système conformément aux lois de légitime défense individuelle ou collective consacrées par la Charte
de l'ONU. Ce système a été affecté par une crise qui a touché l’organisation, crise dite « des Malouines
» (on parle ici de l’invasion en 1982 de ces îles Malouines par l’Argentine). Or, cette crise qui a opposé
un État membre de l’Organisation des États Américains (Argentine) et un État non-membre, le
Royaume-Uni soutenu par les États-Unis. C'est la première grande organisation internationale à avoir
mis en place des opérations d'observation d'élections dans ces États-membres. C’est un organe
comparable à l'OSCE. Elle a vocation à garantir aux pays sur le continent américain cherchant à
améliorer la sécurité sur ce continent, une certaine sureté. Elle a d’ailleurs mis en place d'autres
structures dans cette perspective, tel que le Comité américain contre le terrorisme.
Et, aujourd’hui, elle s'occupe aussi des questions économiques.
Concernant le bilan des relations économiques entre pays membres : on a dit qu'il y a eu des résultats
pas tout le temps satisfaisants. Ce qui a posé problème, c'est l'Alliance pour le Progrès lancée par le
Président KENNEDY en 1961 qui avait échoué. Après cet échec, on a assisté à création d'une série
d'organismes de substitution créés par les États du continent latino-américain.
Plusieurs traités :
- Montevideo de 1960 créant l'Association latino-américaine de libre commerce avec la création
d’un marché commun. Il met en place le rôle moteur de l’Argentine et un certain nombre d’accords,
notamment de coopération entre les pays membres.
- 1981 : l’Association latino-américaine d'intégration est venue remplacer l’association américaine
de libre-commerce. Elle est ouverte à tous les États du continent latino-américain. C’est une
association d’intégration économique. Concrètement, elle a réuni une douzaine d’États (le Brésil, le
Chili, le Mexique, l’Argentine, etc.).
- Banque interaméricaine de développement créée en 1959 : chargée d’accorder des prêts aux États
membres pour favoriser le développement économique du continent. Elle est actuellement la principale
source de développement en Amérique Latine et dans les Caraïbes.
- 1975 : système économique latino-américain dit Traité de Panama. Il a pour objectif de promouvoir
la coopération inter-régionale et pour ambition de mettre en place un système permanent de
consultation et de coordination (28 États d'Amérique latine).
Plusieurs traités ont été adoptés par l’Organisation des États Américains :
- La Convention interaméricaine contre la corruption (1996)
- Convention américaine contre la corruption contre la fabrication et le trafic illicite d'armes à
feu (années 1990)
- Charte démocratique interaméricaine (2001) insistant sur le droit des peuples à la démocratie et
l'obligation de promouvoir des principes démocratiques pour les États membres. C’est un texte
important, une e organisation de coopération mais aussi d’intégration.
- Comité interaméricain contre le terrorisme
- Déclaration de Lima (2010) invitant tous les pays membres à contrôler les dépenses en armement et
à promouvoir la transparence nécessaire en matière d’armement.
/!\ Il ne faut pas confondre l’Organisation des États Américains avec l'Union Douanière Américaine
(MERCOSUR, union douanière américaine créée en 1991) qui regroupe l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le
Chili, la Bolivie, le Paraguay, l’Équateur, le Pérou et le Venezuela depuis 2005 avec l'ALENA (Accord de
libre-échange nord-américain conclu en 1994). La question a été de créer une vaste zone de libre échange
(1994) avec un projet de libre accord de commerce des Amériques.

Très récent, il y a aujourd'hui une sorte d'organisation alternative à l’Organisation des États Américains : la
Communauté des Etats latino-américain et caribéen dite CELAC, qui s'est réunie officiellement la
première fois en février 2010 : c'est un nouvel ensemble régional. Elle réunit 25 chefs d’État, mais on n’y
retrouve pas les États-Unis ou le Canada. Elle veut développer en priorité l'intégration régionale en étant
présente dans les grands rendez-vous internationaux. Ainsi, elle prend un certain nombre d'engagements en
matière d'économie, de développement social et d'environnement. Ils ont signé 87 d’engagements communs
en matière économique, de sécurité, de développement social et environnemental. Et, ces pays ont réaffirmé
la souveraineté de l'Argentine sur les fameuses îles Malouines. L’Organisation des États Américains n'est pas
menacée par cette organisation mais, la principale motivation de la création de cette nouvelle organisation
serait de renforcer l'influence de cette région du monde sur le plan international et aussi une volonté
d'indépendance par rapport aux États-Unis.
SECTION 3 : L’Union Africaine
Elle s’est inspirée du système de l’Union Européenne.
Il y a un point commun à faire entre l’Union Africaine et l’OSCE: ces deux unions ont connu une véritable
métamorphose institutionnelle. Comme on est passé de la CSCE à l’OSCE, on est passé de l’Organisation
de l’Unité Africaine (OUA) à l’Union Africaine (UA) à partir des années 2000.
On va voir dans un premier paragraphe de cette question la question de l’origine et de la composition de
l’OUA.

1 : L’origine et la constitution de l’OUA


Elle a été créée en mai 1963. Son texte constitutif est une charte constitutive, une charte fondatrice. Cette
charte fondatrice indique que l’organisation a vocation à accueillir tous les Etats du continent africain et, dans
son article 4, elle précise que tout Etat indépendant et souverain a vocation à devenir membre de l’organisation.
Comme dans toutes les organisations régionales, il y a eu des évolutions dans sa composition, plus que dans
la constitution des Nations Unies dont la composition est restée figée.
On peut noter que certains Etats comme l’Afrique du Sud, compte tenu de l’apartheid, ont été exclus de l’OUA.
En 1984, le Maroc a souhaité quitter l’organisation pour critiquer l’adhésion à l’organisation de la République
Sahraoui Démocratique, à propos du contrôle du Sahara occidental. Le Maroc est toutefois revenu siéger dans
l’UA en 2017. Il y aussi l’idée que les Etats ont plus à perdre qu’à gagner en restant à l’extérieur des
organisations régionales.

2 : Les institutions de l’OUA


Elles sont différentes de celles de l’actuelle Union Africaine. Ce sont des institutions plus classiques:
- On rencontre un organe suprême, décisionnel, politique, la Conférence des chefs d’Etat et des
gouvernements, avec au moins une réunion dans l’année. Cette conférence était accueillie chaque
année dans des pays membres de l’organisation.
Au niveau des modalités de prise de décision, c’était la règle de la majorité des deux tiers sauf pour les
questions de procédure.
La charte constitutive consacre le principe d’égalité des Etats membres: chaque Etat dispose d’une
voie, il n’y a pas de statut privilégié pour certains Etats. De ce point de vue, toutes les institutions
régionales se distinguent du système onusien.
Cette conférence des chefs d’Etat et de gouvernements est apparue dès le début comme une structure
de dialogue, un forum de dialogue essentiel pour les pays de cette région. Au début de chaque session,
l’habitude avait été prise de désigner le Président de la conférence, qui était généralement le dirigeant
du pays d’accueil de la conférence.
Cette OUA était une organisation de coopération et non pas une organisation dite d’intégration. Ceci
explique que les résolutions, les recommandations adoptées par la conférence, n’avaient pas de force
contraignante mais une force essentiellement politique. Concrètement, ces résolutions ne s’imposaient
pas aux Etats membres.
- Le Conseil des ministres est, quant à lui, un organe qui réunit les ministres des relations étrangères
des Etats membres. Il s’agit d’un organe compétent en matière budgétaire, qui adopte ses décisions à
la majorité relative, à la majorité simple.
La mission essentielle de ce conseil est d’assurer la préparation et l’exécution des décisions qui sont
adoptées par la conférence.
- Il y a ensuite le Secrétariat général avec un secrétaire général assisté d’adjoints. Ce secrétaire général
est désigné par la conférence annuelle à la majorité des deux tiers et pour un mandat de 4 ans. En ce
qui concerne le rôle du secrétaire général de l’OUA, il s’agissait d’un rôle administratif. Il pouvait
également avoir un rôle politique, dépendamment de son leadership, de son charisme.
Lorsqu’on a révisé la charte constitutive en 1979, on a voulu écarter l’expression de Secrétaire général
administratif pour conforter le statut de ce dernier ainsi que son autorité à l’extérieur de l’organisation
régionale.
Il faut également noter l’existence, sur le modèle onusien, d’un certain nombre d’organes subsidiaires qui
ont été créés parce qu’ils se sont révélés nécessaires au bon fonctionnement de l’organisation. Comme les
organes subsidiaires de l’ONU, ils ne sont pas autonomes par rapport aux autres organes de l’OUA et par
rapport à l’OUA en général.
Ces organes subsidiaires se présentent sous la forme de commissions spécialisées dans différents secteurs en
matière de politique étrangère, de défense, économique, sociale…
3 : Le rôle de l’OUA
Elle a essayé de défendre un certain nombre de principes juridiques consacrés dans sa charte constitutive. Ces
principes ont, d’ailleurs, été consacrés par d’autres organisations régionales.
C’est une organisation qui a défendu:
- Le principe d’égalité et de souveraineté des Etats (article 2 de la charte de l’ONU).

- Le principe du règlement pacifique des différends qui, lui aussi, est consacré par la charte des Nations
Unies qui donne la liste exhaustive des règlements pacifiques des différends. Elle distingue en effet les
modes politiques (enquête internationale, négociation, bons d’office) et les modes juridiques (arbitrage,
recours à la CIJ).

- Le principe d’intangibilité des frontières, aussi consacré par les textes constitutifs de l’OSCE et avant
elle de la CSCE. Rappel: la CIJ de La Haye a consacré aussi ce principe de l’intangibilité des frontières
et a justifié ce principe dans un arrêt rendu en 1986 dans l’affaire Burkina Faso/Mali. La CIJ avait
souhaité justifier cette règle de l’intangibilité des frontières, en l’espèce nées de la colonisation, comme
un principe destiné à éviter «que l’indépendance et la stabilité des nouveaux Etats ne soit mise en
danger par des luttes fratricides nées de la contestation des frontières à la suite du retrait des puissances
dites administrantes (coloniales)». Dès sa première session, l’OUA a tenu à proclamer officiellement
ce fameux principe de l’intangibilité des frontières, ce qui explique que les jeunes Etats issus du
processus de décolonisation ont maintenu les frontières qui ont la plupart du temps déterminées par les
puissances coloniales, de façon souvent arbitraire. Il faut noter notamment que la Cour de La Haye a
tenu à manifester ce principe quand elle a vu se multiplier les conflits frontaliers (arrêt du 22 décembre
1986).

- Le principe de non-ingérence, lui aussi affirmé par la charte des Nations Unies.

Concernant leurs relations avec les Etas extérieurs, les Etats membres de l’OUA se sont assignés un certain
nombre d’objectifs: lutter contre le colonialisme, politique dite de non-alignement (Guerre Froide) remise en
cause par certains Etats (alignement sur l’URSS).
Le dernier sommet, le 35ème, de l’OUA (juillet 1999) a réaffirmé certains de ses principes fondateurs. Les pays
membres ont cherché à condamner le recours à la force comme mode de règlement des différends. Ils ont
également condamné officiellement la pratique des coups d’Etat, et là, la déclaration officielle du 35ème
sommet affirme qu’aucun gouvernement issu d’un coup d’Etat ne sera reconnu par l’OUA.
Enfin, il y a eu en 36ème sommet (fin officielle de l’organisation), avec la mise en place du projet d’Union
Africaine, puisqu’en juillet 2000 il y a eu la signature de l’acte constitutif de l’UA.
Ce passage de l’OUA à l’UA a été fait par un texte signé par 25 pays à l’origine, en majorité des pays de
l’Afrique de l’Ouest. Pour qu’il y ait cette métamorphose, ce texte devait ensuite être ratifié par les deux tiers
des 53 pays membres à l’époque de l’organisation. Ce 36ème sommet, intervenu en 2000, présente ce processus
de ratification de l’acte fondateur de la nouvelle Union Africaine, projet à tonalité fédérale. Ce qu’on a constaté,
c’est que certains pays avaient critiqué dans un premier temps la tonalité fédérale du projet. Et puis, en juillet
2002, l’UA s’est substituée à l’OUA.
§4 : L’Union Africaine
C’est une organisation modernisée qui réunit les pays africains: elle veut avancer vers plus d’intégration, plus
de fédéralisme. C’est d’ailleurs pour cela que l’on a dit que l’UA s’inspirait un peu du système institutionnel
de l’UE, système qui, par certains aspects, va dans le sens du fédéralisme.
A. La composition de l’UA

La grande différence avec l’OUA c’est qu’on retrouve tous les pays de l’Union africaine, mais également le
Maroc, alors qu’il en avait été absent très longtemps. Il a été amené à refaire une demande d’adhésion. C’est
le 28ème sommet de l’UA qui a donné son accord au retour de l’Etat marocain au sein de l’organisation. C’est
une procédure retrouvée dans beaucoup d’organisations régionales, même au sein de l’UE des 28: un pays qui
s’en est retiré peut décider de revenir (prévu par le traité de Lisbonne).
Il y a des suspensions :
Il y a aussi des pays qui ont été suspendu à certaines époques de participation à l’organisation, qui ont
été sanctionnés: ce sont des procédures davantage utilisées qu’à l’époque de l’OUA. On peut donner
plusieurs exemples: le cas de la Côte d’Ivoire suspendue des instances dirigeantes de l’organisation
en décembre 2010 à la suite de la crise post élections présidentielles. La Guinée-Bissau a aussi été
suspendue des instances dirigeantes de l’organisation en avril 2012 à la suite du coup d’Etat
intervenu ce même mois. On peut aussi citer la Centrafrique en 2013, suspendue et sanctionnée à la
suite d’un problème au niveau de la prise de pouvoir.
Ne pas confondre :
Il ne faut pas confondre cette nouvelle Union Africaine avec l’organisation sous régionale de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO. C’est une organisation
sous régionale parce qu’elle ne regroupe que 15 pays de ce continent et a été créée en 1975. Elle n’a
pas la même vocation généraliste que l’organisation de l’UA. Elle cherche essentiellement à
promouvoir l’intégration économique dans tous les domaines de l’activité économique (domaine
monétaire, culturel, industriel, transport…). Si cette organisation sous régionale est si connue, c’est
qu’elle s’est dotée d’une force militaire dès 1990, sollicitée à de très nombreuses reprises puisqu’elle
est intervenue en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Guinée Bissau. Il faut aussi noter que le continent
africain est caractérisé par une multitude de conflits entre certains Etats membres (Somalie et Ethiopie,
Algérie et Maroc).
La CEDEAO a récemment décidé qu’elle acceptait l’adhésion du Maroc aussi en son sein. Sur le plan
institutionnel, cette organisation sous régionale dispose tout de même d’un certain nombre de structure;
il y a ce qu’on appelle la Banque d’Investissement et de Développement et trois organes: le Parlement
de la CEDEAO, la Commission et la Cour de Justice.
B. La structure institutionnelle de l’UA

La structure institutionnelle montre bien qu’il y a un changement important entre l’OUA et l’UA. La principale
nouveauté institutionnelle, c’est la consécration dans les textes d’un droit d’ingérence, condamné par la
charte de l’OUA. Or, ici, ce droit d’ingérence apparaît comme un des principes fondamentaux, avec l’idée que
l’organisation aurait un droit de regard sur les affaires intérieures des Etats membres.
Ce droit d’ingérence a vocation à permettre à la conférence des chefs d’Etat et de gouvernements de donner
son accord express pour une intervention dans des circonstances exceptionnelles, graves (crimes de portée
internationale: génocides, crimes de guerre… qui relèvent de la CPI). Dans le même registre, il y aussi l’idée
qu’un Etat peut être exclu de l’organisation s’il ne respecte pas les textes fondateurs ou s’il met une mauvaise
volonté à appliquer les décisions adoptées par l’organisation. Il y a donc un changement institutionnel avec
des éléments qui vont dans le sens de l’intégration, et non plus de coopération.
Une nouvelle grille institutionnelle a été élaborée, s’inspirant du modèle de l’UE et de l’ONU :
- Il y a l’élaboration de ce qu’on appelle le Conseil de paix et de sécurité, chargé de gérer les conflits
régionaux. Il se veut clé de la nouvelle organisation et a été créé sur le modèle du Conseil de Sécurité
de l’ONU. C’est en mai 2004 que ce nouvel organe a été lancé officiellement, lors d’une cérémonie
solennelle. Ce conseil comporte 15 membres, et la première réunion officielle a été consacrée en 2005
à la question de la Côte d’Ivoire.

- D’autres organes s’inspirent plutôt du modèle institutionnel de l’UE. Il y a un Parlement (le


Parlement panafricain) qui a son siège établi en Afrique du Sud. On a dit que celui-ci fait penser au
Parlement européen qui siège à Strasbourg. Ce Parlement panafricain a vocation à représenter tous les
peuples des pays membres via des parlementaires.

- On peut également citer la Commission de l’Union Africaine composée de dix membres élus pendant
quatre ans renouvelables une fois dans leur fonction. Cette Commission de l’UA est présentée comme
son Secrétariat et est chargée de défendre et représenter les intérêts de toute l’organisation. Les
concepteurs de l’UA se sont inspirés de la Commission européenne qui existe dans le cadre de l’UE.
Il y a également l’idée que cette Commission a vocation à mobiliser l’opinion publique africaine sur
les projets politiques de l’organisation.
- Il existe également la Banque Centrale Africaine qui pourrait ressembler à la Banque Centrale
Européenne qui siège à Francfort. Il ne faut pas non plus exagérer la comparaison: la BCE gère l’euro,
or, il n’y a pas d’intégration monétaire dans le cadre de la BCA.

- La Banque Africaine d’Investissement, quant à elle, s’inspire du modèle institutionnel de l’Union


Européenne. On a dit qu’elle ressemblait à la Banque Européenne d’Investissement, c’est-à-dire un
organisme qui a vocation à aider la réalisation de projets public ou privés. L’objectif est de soutenir le
développement de l’Union Africaine, comme la BEI avec l’Union Européenne.

- Ce modèle institutionnel est aussi caractérisé par l’existence d’une juridiction: la Cour de Justice qui
peut être saisie à titre consultatif. C’est une juridiction qui peut également connaître des litiges qui
concerneraient l’acte fondateur de l’organisation. Elle pourrait également connaître toutes sortes de
litiges, de difficultés au niveau de l’interprétation des traités qui intéressent l’Union Africaine. On fait
également un parallèle avec ce qu’il se passe dans le cadre de l’institution de l’UE: la CJUE qui siège
au Luxembourg et qui, elle aussi, est chargée de veiller au respect du droit dans l’application et le
respect des traités. C’est elle qui dit le droit de l’UE, le droit qui s’applique aux pays membres de l’UE.

- Il y a également le Conseil qui réunit les ministres des affaires étrangères des Etats membres qu’on
appelle le Conseil Exécutif: il se réunit au moins deux fois par an en sessions ordinaires et il peut être
convoqué en cas de nécessité en session extraordinaire. Ce Conseil Exécutif est responsable devant la
Conférence de l’UA, l’organe suprême de l’UA.

- Cette Conférence de l’Union Africaine est la conférence des chefs d’Etat et des gouvernements. C’est
l’organe suprême qui a des compétences en ce qui concerne le budget de l’organisation: c’est d’ailleurs
elle qui va décider des grandes impulsions à mettre en œuvre. On voit que c’est l’organe suprême de
l’organisation puisque c’est elle qui peut révoquer les membres de la Commission. C’est également
cette conférence qui va désigner les juges de la Cour de Justice qui sont au nombre de onze. La
Conférence va se réunir une fois par an en session ordinaire. Elle va également se réunir en session
extraordinaire lorsqu’il y aura une demande de l’un des Etats membres et lorsque cette demande sera
du reste approuvée par les deux tiers des pays de l’organisation. La présidence de la Conférence sera
toujours assurée par un chef d’Etat ou un chef de gouvernement élu pour un an.

C. Les sommets de l’UA

Le 4ème sommet de l’organisation, en 2005, a adopté le Pacte de non-agression concernant tous les Etats
membres. Ce sommet est connu parce que c’est à cette occasion qu’il y a eu la revendication des pays membres
de l’organisation d‘accéder au Conseil de Sécurité de l’ONU et de réclamer deux sièges au sein des membres
permanent avec le droit de véto qui va avec. Cette initiative a été une des premières grandes initiatives de l’UA
et a été soutenue à l’époque par plusieurs pays, eux-mêmes candidats à l’entrée au Conseil de Sécurité (Japon).
Lorsqu’il y a eu la coalition internationale en Lybie en 2011, l’Union Africaine s’est divisée lors de cette
intervention, comme on l’a vu lors d’une réunion en mars 2011: plusieurs chefs d’Etat avaient affirmé leurs
réticences face à l’intervention internationale.
En janvier 2012, il y a également eu un sommet marquant où il y a eu des difficultés pour désigner un président
de la Commission africaine: rivalités très importantes au terme desquelles il n’y a pas eu la possibilité de
désigner un responsable. Il a fallu attendre le mois de juillet 2012 pour que soit désignée une personnalité à
la tête de cette organisation: l’ancienne ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, première femme
et première anglophone à accéder à cette fonction.
Plusieurs sommets ont dû décider de suspendre certains Etats lors de coups de force, on pense également à la
question du Mali. C’est un sommet de 2012 qui a permis de le réintégrer qui avait été suspendu à la suite d’un
coup d’Etat. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a considéré en 2012 que la situation politique au Mali constituait
une menace pour la paix internationale, et celui-ci a autorisé en décembre 2012 le déploiement au Mali d’une
force internationale afin de rétablir la souveraineté totale du Mali sur tout le territoire malien. C’est une
résolution votée par le Conseil de Sécurité et décidée dans le cadre du chapitre 7 de la Charte de l’ONU, qui
interdit le recours à la force sauf deux exceptions. Il s’agit de la résolution 2085 adoptée le 20 décembre 2012.
Cette intervention internationale a été présentée comme une force sous conduite africaine. Les autorités du
Mali ont fait appel à la France et, en janvier 2013, les autorités françaises ont répondu positivement à une
demande d’assistance militaire avec le soutien des armées françaises aux unités maliennes engagées dans la
lutte contre un certain nombre de groupes terroristes (opération Serval).
Le vingtième sommet de l’UA, en 2013, a salué cette intervention française au Mali. Cette dernière est très
importante car elle a aussi révélé les faiblesses de l’UA, les difficultés pour cette organisation à gérer de façon
autonome les crises régionales qui peuvent survenir sur le territoire africain. L’opération Serval a donc relancé
la question d’une force autonome d’interposition africaine. Il y a eu en mai 2013 un autre sommet de l’UA,
car jusqu’ici, il y avait deux sommets par an au sein de l’Union. Lors de celui-ci, l’organisation a décidé la
mise en place d’une force de réaction rapide chargée d’intervenir dans les conflits intéressant l’UA.
Les textes constitutifs de l’UA avaient prévu initialement ce type d’organisation militaire: on avait qu’une
force devait être disponible en 2010, mais ça n’a pas été le cas.
Le 24ème sommet de l’organisation, en 2015, a préconisé la mise en place d’une force régionale de 8000
hommes pour lutter au Niger contre des groupes rebelles. C’est une initiative qui avait été approuvée par le
secrétaire général des Nations Unies à l’époque. En janvier 2016, l’Union Africaine réunie au sommet n’a
pas pu décider d’intervenir militairement au Burundi: il y a eu un blocage apparu au sein du Conseil de paix
et de sécurité parce qu’on n’a pas pu trouver une majorité des deux tiers des membres de cet organe.
En juillet 2016, lors du 27ème sommet, il a été décidé de lancer un nouveau projet: c’est ce qu’on a appelé le
passeport panafricain, avec l’objectif de permettre une plus grande intégration du continent. Il est aussi
important en ce qui concerne la question de l’autonomie de l’organisation: les Etats membres se sont accordés
sur l’idée de créer une taxe concernant les importations. Cette taxe a pour objectif de permettre un financement
de l’organisation afin de renforcer l’autonomie financière de l’organisation, de permettre son autofinancement.
Cette question d’autonomie est importante et a été au cœur du dernier sommet de l’organisation, en juillet
2017. Ce qu’on a constaté, c’est que tous les pays n’ont pas joué le jeu: en juillet, seule une dizaine de pays
s’était engagée sur une taxe sur les importations.
Dans les derniers textes marquants adoptés, on a en octobre 2016 l’adoption de la charte africaine sur la sûreté
et la sécurité maritime, ainsi que le développement en Afrique. Il s’agit d’un traité à valeur d’un accord
international. Cette charte est adoptée lors d’un sommet de l’UA, spécialement consacré aux questions de
sécurité maritime.

Titre 4: Certains défis des relations internationales

CHAPITRE 1: L’ONU ET LE MAINTIENT DE LA PAIX

SECTION 1: LE SYSTÈME DE MAINTIENT DE LA PAIX PRÉVU PAR LA CHARTE DES


NATIONS UNIS.

En vertu du chapitre 7 de la charte des NU, le CS se voit conférer une fonction de police internationale. Il
est compétent non seulement pour adopter des recommandations mais aussi pour prendre des mesures
coercitives. Se référer à l’article 41 de la Charte des NU, qui évoque l’interruption « complète ou partielle
des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aérienne, etc » et aussi « la rupture
possible des relations diplomatiques ».
Il s’agit de mesures, de sanctions économiques ou politique mais si le CS estime que ces sanctions sont
inadéquates, il peut recourir à l’art 42 de la charte cad, qu’il va pouvoir entreprendre « au moyen de forces
aériennes, navales, ou terrestres toute action qu’il juge nécessaire au maintient ou au rétablissement de la paix
et de la sécurité internationale ».
L’article 46 de la charte, charge le Conseil de Sécurité d’élaborer les plans pour l’emploi de la force armée
avec l’aide du Comité d’Etat major. Il est précisé que l’utilisation des pouvoirs dévolus au conseil de sécurité
doit être rendu possible par la mise à sa disposition de contingents nationaux fournis par les États membres de
l’ONU. Ces Etats peuvent se voir reconnaître un droit de passage, au force terrestre, navales, aériennes,
constitué de contingents nationaux.
Les articles 41 et 42, précisent le rôle du CS, quand on décide d’appliquer le chapitre 7 de la Charte de NU
dont l’intitulé est : « actions en cas de menaces contre la paix, de rupture de la paix, ou d’acte d’agression ».

*L’histoire des sanctions:


Plusieurs résolutions ont été votées telles que celle de 1966 à 1979 concernant la Rhodésie. Des ces premières
sanctions, la question de l’efficacité a été discutée.

-En 1977, la résolution 418 du CS votée puis suspendue, avait imposé un embargo sur toutes les livraisons
d’armes et de matériel militaire concernant la République Sud Africaine. Ces sanctions ont disparus à partir
de 1994 après le démantèlement de l’apartheid.

-En 1992, la résolution 757 du CS avait décrétée un embargo commerciale, pétrolier et aérien contre la Serbie.
Autres exemples, un blocus décrété en 1990 à l’encontre de l’Irak suite à l’annexion du Koweït. Ces sanctions
ont été levées ensuite après les résolutions du 15 décembre 2010.
- En 2006 et en 2009 des résolutions ont données des sanctions ciblées contre la Corée du Nord, et prévu un
embargo sur des programmes nucléaires et de missiles.
Ces sanctions ont eu des effets limitées car elles n’ont pas empêché la Corée du Nord a réalisé des essais
nucléaires. Le secrétaire général de NU, a estimé que ces essais constituaient une violation de ces résolutions
et une menace.

- Il y aussi eu des sanctions économique contre l’Iran en ce qui concerne ses programmes nucléaires: résolution
1767( interdiction de fournir des techno militaire à l’Iran), et la résolution 1929 (autres sanctions).
L’accord d’avril 2015, qui a permis la levé de ces sanctions, est connu car il a encadré le programme nucléaire
iranien. Signé par l’Iran et des pays membres du CS ( Chine, USA, UK, Russie). Il est actuellement fragilisé,
à cause de la sortie de l’accord des USA.

SECTION 2: LE SYSTÈME DU MAINTIENT DE LA PAIX NÉ DE LA PRATIQUE.

A/ La guerre de Corée
L’invasion de la Corée du Sud par la Corée nord en Juin 1950, a provoqué une action militaire de l’ONU
terminée par l’armistice du 27 juillet 1953. Cette action militaire a eu lieu à l’initiative des USA mais n’est
pas intervenu en application des dispositions du chap 7 de la charte de l’ONU.
C’est la résolution votée le 7 juillet 1950 par le CS qui a légitimé cette opération. C’est par la loi de
recommandation que le CS est intervenu. Le sytème prévu par la charte de NU a ainsi été occulté.
L’adoption de la résolution de 1950 a été rendue possible grâce à l’absence de l’URSS à l’époque qui pratiquait
la politique de la « chaise vide » pour contester le fait que la Chine populaire n’était représentée à l’ONU à
l’époque. L’URSS n’a pas été en mesure de mettre son veto à cette opération dont la légalité a été contestée et
discutée par la suite.
B/La résolution dite « union pour le maintient de la paix ».
Quand l’URSS est revenue siéger à l’ONU, à partir de août 1962, elle a souhaité opposé systématiquement
son véto à toute les décisions qui concernaient le conflit de Corée.
Le CS a donc été paralysé par ce véto et c’est la résolution « union pour l’union de la paix ou 377 » qui a
permis de débloquer cette situation.
Cette résolution a été adoptée le 3 novembre 1950 par l’AG. C’est un texte qui permet à l’AG de l’ONU d’être
saisie des questions relatives au maintient de la paix lorsque le CS est dans l’incapacité d’assurer sa mission
principale.
Ce texte nous dit que dans le cas d’une paralysie du CS, « l’assemblée générale examinera immédiatement la
question afin de faire aux membres les recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre y
compris s’il s’agit d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression, l’emploi de la force armée en cas de
besoin pour rétablir la paix ou la sécurité internationale ». Il permet a l’AG de se subsister au CS et cela sur
la demande de la majorité de ses membres ou sur celle de 9 membres du CS. Mais il faut reconnaître qu’a
l’inverse du CS l’assemblée général de l’ONU ne disposera que de son pouvoir de recommandation et ne
pourra pas prendre de mesures coercitives.

La constitutionnalité de ce texte par rapport à la charte a fait l’objet de critiques. Cela étant, cette résolution
a connu plusieurs cas d’application:
- En 1956 lors de la crise de Hongrie, et de Suède;
- En 1971 lors du conflit entre l’Inde et le Pakistan;
- En 1980 lors de la crise en Afghanistan.

C/ Les opérations de maintient de la paix.


C’est l’ONU qui est venue créer ces opérations, confiées à des contingents militaires internationaux, qu’on
appelle les casques bleus. Elles sont placées sous l’autorité directe du secrétaire général de l’ONU et ont pour
objectif d’intervenir sur les lieux des conflits armés, afin de s’interposer entre les Etats en conflit.
Ces opérations vont établir une zone tampon entre les parties. L’intervention des casques bleus est soit décidée
à l’initiative du CS soit à celle de l’AG.
Sa constitution va dépendre d’Etats membres, extérieurs au conflit. Dans un avis consultatif de 1962, la CIJ a
implicitement reconnu que l’AG était compétente pour mettre en oeuvre ces opérations de maintient de la paix.
Ce sont des opérations pacifiques, qui doivent reposer sur le consentement des Etats concernés et ce sont des
opérations temporaires par définition.
Elles peuvent consister en des missions d’observation qui vont être confiés à un groupe d’observateur militaire
ou civil. Généralement, elles cherchent symboliquement la présence de l’ONU sur des zones conflictuelles.
15 OPÉRATIONS EN COURS environ. Certaines sont souvent reconduites,d’autre sont ponctuelles.

SECTION 3: LE RÔLE DES NATIONS UNIS DANS LA PREMIÈRE GUERRE DU GOLF La Guerre
du golf de 1990-1991, est importante car elle est l’occasion de l’application quasi complète pour la première
fois du chapitre 7 de la charte de l’ONU.
La Fin de la guerre froide a permis au CS de réagir rapidement à l’annexion du Koweït par l’Irak. Cette
réaction de l’ONU a constituée un moment important, même si tous les mécanismes du chapitre 7 n’ont pas
été utilisés.

Si les Etats intervenus ont été habilité à utilisé la force, les opérations militaire n’ont pas été mise en place
par le conseil d’Etat major, alors qu’il est censé être responsable de la direction stratégique de toute l’opération
militaire. En pratique cet organe n’a jamais fonctionné et été utilisé.
Cette première guerre était une intervention au titre de la légitime défense selon l’art 51 de la charte de NU.
Le secrétaire général avait souligné qu’elle était légale dans le sens où autorisée par le CS et par la résolution
678 du CS adopté le 29/11 1990.

SECTION 4: L’INCAPACITÉ DE L’ONU FACE AU CONFLIT INTRA-ÉTATIQUE

Avec cette dernière guerre du golf, malgré les résolutions de l’ONU, ce dernier a été confronté à une crise de
crédibilité en raison à son incapacité de régler un certain nombres de conflits( Rwanda). Difficulté du au fait
que les conflits ne sont plus interétatiques mais intraétatique.
Face a ce type de conflit, l’ONU est mal à l’aise car sa charte est fondé sur le respect de la souveraineté des
Etats et ne peut donc intervenir dans les affaires intérieurs des Etats.
L’ONU n’est pas fait pour s’interposer dans des guerres civiles. Le Rwanda à illustrer son incapacité. On a
donc suggéré de modifier la charte des NU pour y introduire un droit d’ingérence humanitaire.
D’autres ont proposé que l’ONU devait abandonner son ambition d’imposer la paix pour se consacrer
exclusivement à des opérations d’assurance humanitaire.
L’ONU n’a plus les moyens pour entreprendre ces opérations de maintient de la paix prévu dans le chapitre 7.
C’est ce qui explique que l’organisation a accepté une politique de sou traitance, à de grandes puissances
régionales et leur armée régionale ( Rwanda sous traité avec la France ). Les secrétaire généraux ont fait
observé qu’ils ne pouvaient pas faire autrement.
Parmi les propositions de réformes qui n’ont pas été concrétisées, l’idée d’apporter des moyens militaires
spécifiques et permanents à l’ONU mais les secrétaires généraux ont jugé peu réaliste de doter l’ONU d’une
armée permanente.
SECTION 5: L’ÉVOLUTION DU MANDAT DES CASQUES BLEUS.

Réforme importante du département des opérations de maintient de la paix, qui a consisté à doter les casques
de bleus de mandat robuste, leur autorisant l’usage plus fréquent de la force pour leur permettre de défendre
davantage leur mandat et cela avec des propositions formulées en 2000. On leur a donné des missions diverses :
application cesser le feu, désarmer des ex-combattant, protection des populations civiles, reconstruire l’Etat
de droit à la suite d’un conflit, d’appuyer l’organisation du processus électoral et puis de garantir l’assistance
économique et humanitaire.

Section 6 : la commission de consolidation de la paix

En décembre 2005 le secrétaire de l'ONU a fait naître une résolution importante qui a fait l'unanimité :
création de la CCP qui aide les pays sortis d'un conflit à ne pas retomber dans la violence. Cet organisme
figurait dans les objectifs du Sommet de l'ONU de 2005.
La CCP est donc vue comme une création exceptionnelle et indispensable. La CCP est dotée d'un comité
d'organisation permanent composé de 31 membres élus pour 2 ans renouvelable, dont les 5 membres du conseil
de sécurité. C’est un organe consultatif intergouvernemental de l’ONU. C’est aussi un organe subsidiaire
consultatif de l’assemblée générale et du CS. 1er organe de ce type à l’ONU.
Souvent lorsqu’on sort d’un conflit → paix fragile.
Elle intervient en principe dans les pays qui sortent d’un conflit et une fois qu’un accord de paix a été conclu
et qu’un d° min de sécurité existe. Elle a constitué un groupe de W sur les leçons apprises par expérience pour
mettre à profit « les expériences passées nationales et internationales d’engagement post conflit ».
Depuis que cette commission est entrée en f° elle s’est occupée du Liberia, Guinée, Guinée Bissau, Burundi.

Chapitre 2 : La prolifération des armes de déstruction massive


A partir des années 70, une série de traités ont été élaborées pour faire face au défi de la prolifération d’armes
de destruction massive, armes dites non conventionnelles.

SECTION 1 : Les grandes étapes de la lutte internationale contre la prolifération des armes de
destruction massive

1925 : signature du protocole de Genève en juin concernant « la prohibition d’emploi à la guerre de gaz
asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques ». Il souligne la condamnation de
l'emploi de ces armes en temps de guerre. Adopté au lendemain de la 1GM. Mais pas de grande efficacité du
protocole car pas d'interdiction véritable des armes chimiques, il présente de grande lacune. Il ne prévoit
aucune procédure de vérification. Il n’interdit pas la possession des armes chimiques et biologiques. Il interdit
seulement leur utilisation. Texte ratifié par plus d’une centaine d’Etats.

1959 : Traité de Washington → démilitarisation de l’Antarctique

1963 : traité de Moscou sur l’interdiction partielle des essais nucléaires. Autorise les essais seulement sous
la terre, mais pas dans l'atmosphère, l’espace extra-atmosphérique, ni dans l’eau. Élaboré à l’initiative de
l’URSS, USA et UK.

1967 : traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de
l’espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes.

1967 : Tlatelolco→ dénucléarisation Am S. 1er traité international qui a prévu une zone géographique
exempte d’arme nucléaire.

1968 : le TNP (traité de non-prolifération) fixe des limites à la prolifération nucléaire. 189 pays l'ont signé
et pose la distinction entre les puissances nucléaires et celles non nucléaires (elles s'interdisent d'acquérir les
technologies nucléaires). l’AIEA (agence international de l’énergie atomique) vérifie le respect des
engagements des États non nucléaires).
Ce traité a joué un rôle de garde-fou et repose sur la garantie aux puissances non nucléaires qui acceptent de
ne pas se doter de cette arme, qu'elles ne seront pas victimes d'attaques de ce type de la part des Etats disposant
de la force de frappe. Certains États ont testé la bombe atomique (Inde, Pakistan → ils n’ont pas signé le
traité). Les puissances nucléaires ont pris l’engagement de refuser de transférer à des Etats non nucléaires les
technologies nucléaires militaires. Ils s’engagent à œuvrer pour le désarmement.
La communauté internationale a décidé de rendre permanent le TNP le 11 mai 1995. A l’issue de la conférence
de révision du Traité de non-prolifération en mai 2000, les 5 grandes puissances nucléaires reconnus (France,
Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie) ont accepté « un engagement sans équivoque d’accomplir
l’élimination totale de tous les arsenaux nucléaires ». Toutefois, l’accord ne prévoit aucun calendrier.

Critique : fragile, n’a pas empêché certains États d’avoir l’arme nucléaire, lié au W que fait l’AIEA (siège à
Vienne). L’agence a pour obj l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et la protection contre la rétroactivité.
Son statut a été adopté en 1956 et entré en vigueur l’année suivante. Relation entre l’agence et l’ONU sont
définies par accord approuvé par l’assemblée générale le 14 mars 1957. Chaque année cette agence remet un
rapport à l’assemblée générale et elle peut aussi adresser un rapport au CS. Inspecteurs de l’AIEA ont été
chargés de procéder à des vérif du désarmement de l’Irak (résolution 1141 CS).

Février 1971 : Traité interdisant de placer des armes nucléaires sur le fond des mers et des océans. Entré en
vigueur en mai 1972.

1972 : La convention qui interdit les armes biologiques. Interdit l’utilisation, la fabrication et le stockage des
armes bactériologiques ainsi que les recherches dans ce domaine.
Plus de 150 pays dont la France et les EU l'ont ratifié, même si il reste quelques armes de ce type dans le
monde. 1er convention internationales qui interdit une catégorie déterminée d’armes de destruction massive.
Faiblesse : elle ne dispose pas d’un système d’inspection et de contrôle.

1985 : Traité de Rarontonga → zone dénucléarisée dans le Pacifique Sud.

1993 : La Convention de Paris entrée en vigueur en 1997 sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication,
du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction. Elle vient remédier aux failles du
protocole de Genève de 1925 qui interdisait seulement l’utilisation de ces armes alors que cette Convention
les interdit totalement et prévoit de détruire les stocks existants. Création de l'OIAC, l’Organisation
internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui contrôle la mise en œuvre de la Convention,
siège à la Haye. La Convention dispose d’un système d’inspection dans les pays adhérents (inspections
régulières ou surprises). Tout Etat partie à la convention peut demander à l’OIAC de procéder à une inspection
avec un préavis de 12h dans n’importe quel site. 1er accord multilatéral de désarmement doté d’un régime
efficace de vérif bannissant totalement une catégorie d’armes de destruction massive.

1995 : Traité de Bangkok → zone dénucléarisée en Asie du Sud Est.

1996 : traité de Pelindaba → zone dénucléarisée en Af.

1996 : traité sur l'interdiction totale des essais nucléaires (CTBT : Compréhensive Test Ban Treaty). C'est un
traité international négocié dans le cadre de la Conférence sur le désarmement à Genève entre janvier 1994 et
août 1996 et a été adopté le 10 septembre 1996 par l’AG de l’ONU. Il proscrit toute explosion nucléaire,
militaire ou civile, souterraine ou dans l’atmosphère et dispose d’un système de surveillance internationale
spécifique. Clef de voûte de la stratégie de lutte contre la prolifération des armes nucléaires.
Faiblesses : l’ordre nucléaire mondial a été remis en cause après les essais nucléaires auxquels ont procédé
l’Inde et le Pakistan en 1998. La ratification de ce traité a été refusée en 1999 par le Sénat des USA à majorité
républicaine, en dépit des pressions du Président Clinton. Inspections internationales sur les sites nucléaires
militaires. Entrée en vigueur du traité a été subordonné à sa ratification par 44 États désignés dans le texte du
traité.
SECONDE PARTIE : RAPPORTS ENTRE LES PRINCIPAUX ACTEURS DU SYSTEME
INTERNATIONAL

Chapitre 1 : Les relations diplomatiques et consulaires

Le développement des relations amicales entre les nations est l'un des objectifs des Nations Unies. Il faut citer
ici un texte très important adopté le 24 octobre 1970 par l'Assemblée Générale de l'ONU, qui est « la
Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre
les États, conformément à la Charte des Nations unies ».

Ces relations amicales, sont juridiquement formalisées par des relations diplomatiques et consulaires qui
reposent sur le principe d'égalité souveraine des États.

SECTION 1 : Les relations diplomatiques

En droit international on parle de ce qu'on appelle le droit de légation, qui est la capacité à entretenir des
rapports diplomatiques. Le juge international, a eu l'occasion, à plusieurs reprises, de définir lui-même, cette
notion de relation diplomatique. Arrêt du 24 mai 1980 de la Cour de la Haye rendu dans la célèbre affaire
du personnel diplomatique et consulaire des États-Unis à Téhéran.

Dans cet arrêt, le juge donne la définition de ces relations diplomatiques et il les définit de la façon suivante :
« un édifice juridique patiemment construit par l'humanité au cours des siècles et dont la sauvegarde est
essentielle pour la sécurité et le bien-être d'une Communauté internationale aussi complexe que celle
d'aujourd'hui ».

1- L’établissement et la rupture des relations diplomatiques

Au sens strict on parle du droit de légation, c’est à dire le droit pour un Etat d’entretenir des relations
diplomatiques avec d’autres Etats. C’est un droit qui est exclusivement réservé aux Etats.
Ce droit peut être actif (lorsque l’État envoie à l'étranger des agents diplomatiques) ou passif (dans les
situations où l’État va accueillir des représentants diplomatiques d'autres Etats).

*Qu'il soit actif ou passif, ce droit de légation suppose toujours le consentement étatique. On parle ici du
principe du consentement mutuel qui gouverne toute la matière des relations diplomatiques. C'est-à-dire,
que le droit international n'impose pas à un État, d'envoyer ou de recevoir des diplomates. C'est ce que dit très
précisément l'article 2 de la Convention de Vienne 1961. Cette Convention est entrée en vigueur en 1964, et
rappelle dans son article 2 que « l'établissement de relations diplomatiques entre États et l'envoie de missions
diplomatiques permanentes (c’est à dire les ambassades) se font par consentement mutuel ».

L’Etat n’a pas l’obligation d’établir des relations diplomatiques avec un autre Etat. Mais lorsque l’État prend
la décision d’en entretenir avec d’autres États, selon le juge international, il est contraint de reconnaître « les
obligations impératives » qu’elle comporte (Arrêt de 1980 à Téhéran). Ces obligations impératives dont parle
le juge de La Haye sont reprises dans la Convention de Vienne, ratifiée par un très grand nombre d’États.
L'établissement de relations diplomatiques est très souvent lié à une reconnaissance d’État ou de
gouvernement.

La rupture des relations diplomatiques est un acte discrétionnaire de l’État, elle va se matérialiser par la
fermeture de missions diplomatiques (ambassades). Cette rupture est automatique en cas de guerre, elle
intervient en dernier ressort. Elle peut être décidée par un Etat. Avant cette rupture officielle, il peut y avoir
un « refroidissement » des relations étatiques qui se traduit par un ralentissement des activités diplomatiques.
Il se manifeste de diverses façons : interruption des visites officielles, limitation de la présence des diplomates
sur les territoires des Etats, report de la signature de traités ou d'accords internationaux.
En revanche, la rupture des relations diplomatiques va se traduire par le rappel de l'action diplomatique.

Exemples :
La France avait décidé en juillet 1987 en raison de l’affaire Gordji de rompre ses relations diplomatiques avec
l'Iran. Ensuite ces relations avaient été rétablies l'année suivante.
Le cas de la Géorgie qui avait décidé en août 2008, de rompre ses relations diplomatiques avec la Russie, à la
suite du conflit armé entre les deux pays et de la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des
républiques séparatistes géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.
La Libye et les USA ont rétabli en 2004 des relations diplomatiques après une rupture de 24 ans, grâce aux
efforts entrepris par la Libye pour se débarrasser des armes de destruction massive.
Le cas de la France et du Rwanda amenés à rétablir en 2009 leurs relations diplomatiques interrompues en
2006.
En 2008, la Syrie et le Liban ont pris la décision d’établir des relations diplomatiques, pour la première fois
depuis la proclamation de leur indépendance.

La rupture des relations diplomatiques peut également être décidée par une organisation internationale.
Exemples : Le cas de l’Organisation des États Américains (OEA), qui est une organisation régionale au même
titre que l’UE. Cette organisation avait invité en 1964 tous ses membres à cesser leurs relations diplomatiques
avec le gouvernement de Cuba, alors exclu de cette organisation.
La Ligue Arabe qui en 1979 a invité ses membres à rompre les relations diplomatiques avec l’Égypte en raison
des accords de paix de Camp David signés par l’Égypte en 1979 avec l'Etat d'Israël.

L'article 41 de la Charte de l'ONU range la rupture des relations diplomatiques parmi les sanctions non
militaires que le Conseil de sécurité est habilité à adopter contre un État en cas de menace contre la paix, de
rupture de la paix ou d'agression.

Cette rupture des relations diplomatiques est prévue dans le chapitre 7 intitulé « action en cas de menace contre
la paix et en cas d'agression ». Cette rupture des relations diplomatiques entre deux Etats va entraîner la
fermeture de leurs missions diplomatiques respectives.

Cette rupture peu être décidé par le CS de l’ONU: résolution 232 du 16 decembre 1966. Elle entraîne la
fermeture des missions diplomatiques des deux Etats, mais elle n’entraîne pas pour autant le fin des relations
consulaires. L’Etat accréditaire a l’obligation d’assurer la protection des locaux de la mission diplomatique de
l’Etat créditant. Une mission diplomatique est un ensemble de personnes nommées par un État (dit "État
accréditant") pour exercer, sous l'autorité d'un chef de mission, des fonctions à caractère diplomatique sur le
territoire d'un État étranger (dit "État accréditaire").

L’ambassade est le lieu qui symbolise la présence de l'Etat à l'étranger mais c'est aussi un ensemble de biens
immobiliers et mobiliers qui est mis à la disposition du personnel de l'ambassade et cette mission diplomatique
pour exercer son rôle de représentation politique doit être maintenue en permanence sur l'Etat accréditant.

La rupture de ces relations diplomatiques n’empêchera pas pour autant le maintient de certaines relations entre
les deux Etats : on fait appel à un section d’intérêt, domiciliée dans une ambassade d’un pays tiers. C’est une
pratique fréquente. Ex: les États Unis ont rompu leur relations avec l’Irak en 1991 et jusqu’en 2004, ils ont
disposé d’une section diplomatique en Irak domicilié dans l’ambassade de Pologne. Ils ont rétablis leur
relations en 2004. La France a eu recours à ces sections en Irak à partir de 1995 par le biais d’une section
domiciliée dans l’ambassade de Roumanie. Suisse représente les intérêt américains sur le territoire iranien.
La section d'intérêts disparaît lorsque les deux Etats renouent des relations diplomatiques.

L’absence de relations diplomatiques ou consulaires ne va pas empêcher l’envoi ou la réception d’une mission
spéciale : art7 de la convention du 8 décembre 1969 sur les missions spéciales. Dans cet article, on pose une
définition de la notion de mission spéciale: « mission temporaire ayant un caractère représentatif de l’Etat
envoyée par un Etat auprès d’un autre avec le consentement de ce dernier pour traiter avec lui de questions
déterminées ou bien pour accomplir auprès de lui des tâches déterminées ».

2- Les modalités de la représentation diplomatique


La mission diplomatique est la représentation d’un État auprès d’un autre Etat. Juridiquement elle constitue
un service public de l’Etat accréditant sur le territoire de l’Etat créditaire. En application du principe du
consentement mutuel, le chef de la mission diplomatique ne pourra entrer en fonction qu’avec l’accord de
l’Etat auprès duquel il est envoyé. L’Etat qu’il a désigné va lui remettre ses lettres de créances, par lesquelles
son propre Etat va l’accréditer auprès de l’Etat étranger. Lors de son entrée en fonction, le chef diplomatique
va devoir présenté ces lettres au chef de l’Etat, auprès duquel il est accrédité. Ne concerne que le chef de la
mission diplomatique, par les autres membres de la mission. La nomination de ces diplomates se fait de façon
unilatéral par l’état accréditant.

Le rappel des agents diplomatiques va intervenir à l’initiative de l’Etat qu’il représente et dont il dépend. Ce
rappel va se faire dans le but de révoquer le diplomate, ou dans le but de permettre la rupture des relations
diplomatiques avec l’Etat de résidence. L’état d’accueil peut aussi demander le rappel. L’état dit accréditaire
va déclarer le diplomate « personna non grata ». L’Etat de résidence peut aussi expulser le diplomate au cas
d’urgence. Dans la mission diplomatique le chef (ambassadeur), il y a aussi du personnel, les diplomates.
Convention de vienne de 1961 dans l’article 3 qui nous donne la liste des différentes fonctions de la mission
diplomatique.
- la première consiste à « représenter l’Etat accréditant auprès de l’Etat créditaire »
- le deuxième consiste à « protéger dans l’Etat accréditaire les intérêts de l’Etat accréditant et de ses
ressortissants dans les limites admises dans le droit internationale ».
- la troisième vise à « négocier avec le gouvernement de l’Etat accréditaire »
- la 4ème vise à « s’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des évènements
dans l’état créditaire et d’en faire rapport au gouvernement de l’Etat créditant »
- la 5ème est de « promouvoir des relation amicales et développer les relations économiques,
culturelles et scientifiques entre l’Etat accréditant et celui accréditaire. »

Un décret en date du 1er juin 1979 qui concerne les pouvoirs des ambassadeurs et l’organisation des services
de l’Etat à l’étranger. « L’ambassadeur est le dépositaire de l’autorité de l’Etat dans le pays où il est accrédité »;
« l’ambassadeur est chargé, sous l’autorité du ministre de la mise en œuvre dans ce pays de la politique
extérieure de la France. » « l’ambassadeur chef de la mission diplomatique va coordonner et animer l’action
des services civiles et de la mission militaire ». « Dans les conditions qui lui sont fixées cet ambassadeur à
communication immédiate de toutes les correspondances qui sont échangées entre les services de sa mission
et les ministères dont il relève ». Précise aussi « que les responsables des différents services vont faire parvenir
à l’ambassadeur toutes les informations nécessaires à l’accomplissement de sa mission ».

L’ambassadeur peut demander le rappel de tout agents affecté à sa mission et en cas d’urgence il peut donner
l’ordre à l’agent en question de « partir immédiatement ».
Le champs des interventions de l’ambassadeur s’est élargi. Il tend à devenir de plus en plus économique,
financier, culturel. Il reste un acteur clé.

3- privilèges et immunités diplomatiques


Toujours régit par la convention de Vienne qui nous dit que les « immunités sont entièrement fondées sur le
droit international public alors que certains des privilèges ne sont que des mesures de courtoisies accordées
par l’Etat créditaire, comme par exemple les franchises douanières.
Pendant longtemps, le principe d’ex territorialité à permis de justifier l’existence des immunités dont
bénéficient les diplomates. Le diplomate était censé demeurer tjrs sur le territoire de son propre Etat.
Les immunités:

- liberté de communication avec l’Etat créditant. Elle se manifeste par la valise diplomatique qui ne peut pas
être ouverte ou retenue en douane. Utilisation d’un poste émetteur de radio subordonné à l’accord de l’Etat
accréditaire. Les missions diplomatiques bénéficie du privilège éducatif chiffre( codé les communications)

- principe de l’inviolabilité des locaux de la mission diplomatique. Ils ne peuvent pas être fouillé en l’absence
de l’accord du chef.

- l’asile diplomatique : lorsque les conditions sont réunies, la mission diplomatique va pouvoir octroyer l’asile
à une personne privée. Question très controversée car elle n’est pas réglée par la convention de vienne.

- principe de l’inviolabilité personnelle des diplomates et de leur familles. Il ne pourra pas être arrêté ou
détenu par l’Etat d’accueil. Il doit assurer sa protection pour empêcher toute atteinte à sa personne ou à ses
biens. L’Ag a adopté en septembre 1973 une convention qui vient sanctionner les infractions commises contre
les agents diplomatiques.
La CIJ a d’ailleurs estimé « dans la conduite des relations entre Etats, il n’est pas d’exigence plus
fondamentales que celle de l’inviolabilité des diplomates et des ambassades ». Arrêt du 24 mai 1980 dans
l’affaire du personnel diplomatique américain à Téhéran.

- l’immunité juridictionnel au bénéfice des agents diplomatiques: cette immunité va mettre les diplomates à
l’abri de toutes actions civiles, pénales ou administratives. Par exception le diplomate pourra être traduit
devant une juridiction s’il s’agit d’un litige qui intéresse un immeuble qui lui appartient placé sur le territoire
de résidence ou s’il s’agit un litige concernant une profession exercée en dehors des fonctions diplomatiques.

- privilège en matière fiscale et douanière : exempté du paiement de l’impôt direct et indirect mais elle ne
couvre pas les impôts fonciers pour les immeubles personnels du diplomates. Ces privilèges ne sont consentis
qu’à titre de réciprocité ( aussi bien dans l’état d’envoi que d‘accueil)

Ces privilèges et immunités sont aussi accordés au chef d’Etat, chef de gouvernement et ministre des affaires
étrangères à l’extérieur de leurs Etats. Cela a été souligné par la CIJ dans une arrêt de principe du 14 février
2002. Elle souligne aussi que les immunités qui sont reconnus au ministre des affaires étrangères « ne sont pas
accordé pour son avantage personnel mais pour lui permettre de s’acquitte librement de ses fonctions pour le
compte de l’Etat qu’il représente ».

SECTION 2: LES RELATIONS CONSULAIRES

Le régime de ces relations est réglementé par la convention de Vienne du 24 avril 1963, entrée en vigueur en
mars 1967.
Le chef de la mission consulaire va recevoir de l’Etat qui l’a désigné sa lettre de provision et il ne pourra
exercer ses fonctions qu’après y avoir été autorisé par l’Etat d’accueil. L’Etat d’accueil va autorisé l’agent
consulaire à exercer ses fonctions par l’exequatur. Le plus souvent les agents consulaires sont des
fonctionnaires de l’Etat d’envoi. Ils peuvent aussi être confiés à des ressortissants de l’Etat de résidence
nommé par l’état d’envoie. La convention de vienne de 1963 va utiliser l’expression de « consul honoraire »
pour désigner ces agents consulaires qui ont la nationalité de l’Etat de résidence.

Cette convention va classer les membres du consulat dans un certain ordre hiérarchique : consuls généraux, consuls,
vice-consuls et agents consulaires.

La grande différence est que les agents n’ont pas de fonction de représentation politique. Les consuls ne
représentent pas leur Etats auprès de l’Etat ou ils sont envoyé. Caractère exclusivement administratif. Souligné
par la convention qui énumère la liste des différentes fonctions des agents consulaires.

Ils sont chargés de protéger, d’assister les ressortissants d’un Etat sur un autre Etat. Ils ont pour mission de
favoriser les relations commerciales, économiques, culturelles entre les deux États; ils dérivent les visa aux
personnes souhaitant se rendre dans l’Etat d’envoi. Ils exercent aussi des fonctions d’officier d’Etat civil
(mariage, divorces). Ils ont aussi une fonction de contrôle, d’assistance à l’égard des navires, des avions et de
leurs équipages qui possèdent la nationalité de l’Etat d’envoi. Les membres du consulat bénéficient d'une
liberté de mouvement sur le territoire d'accueil et d'une liberté de communication avec l'Etat accréditant.

Il peut y avoir plusieurs consulat selon le nombre de ressortissants.

Les immunités consulaires sont similaires aux immunités diplomatiques.

Les immunités consulaires se sont inspirées du dispositif prévu pour les immunités diplomatiques. On estime que le
régime de l'immunité diplomatique serait plus protecteur que celui de l'immunité consulaire. L’immunité consulaire
est étroitement liée à la protection de la fonction. La convention de Vienne de 1963 a retenu cette conception
fonctionnelle de ces immunités et de ces privilèges consulaires. Valise consulaire mois bien protégée. La protection
des agents consulaires est moindre que celle accordée aux diplomates. L'immunité de juridiction n'est ici prévue que
pour les actes accomplis dans les fonctions consulaires. L'inviolabilité personnelle des agents consulaires est en retrait
par rapport à celle dont bénéficient les diplomates. Les consuls peuvent être arrêtés plus facilement, notamment pour
crimes graves. L’immunité de juridiction est de moindre portée puisqu’elle ne concerne que les actes accomplis dans
le cadre des fonctions consulaires.

L’inviolabilité personnelle des consuls est plus faible que celles des diplomates, la Convention de Vienne sur les
relations consulaires de 1963 qui prévoit dans l’article 17 : « Dans un Etat, où l‘Etat d’envoi n’a pas de mission
diplomatique et n’est pas représenté par la mission diplomatique d’un Etat tiers, un fonctionnaire consulaire pourra,
avec le consentement de l’Etat de résidence et sans que son statut consulaire en soit affecté, accomplir des actes
diplomatiques. L’accomplissement de ces actes par un fonctionnaire consulaire ne lui confère aucun droit aux
privilèges et à l’immunité diplomatique».

Chapitre 2 : Les engagements internationaux

Les États ont l’habitude de prendre des engagements les uns envers les autres, c’est la procédure conventionnelle : les
traités internationaux qui permettent aux États de se retrouver liés juridiquement les uns aux autres. Cette procédure
conventionnelle a toujours permis de matérialiser les relations internationales. VATTEL avait insisté sur cette procédure
conventionnelle dans son ouvrage : Le Droit des gens 1758. Il expliquait l’importance de cette matière conventionnelle.
C’est une des principales sources du droit international même si ce n’est pas la seule.
Les Etats peuvent aussi se retrouvés liés les uns aux autres par le biais de la coutume internationale. Il y a aussi les
actes unilatéraux, les PGD…

Section 1 : Les traités internationaux

Ces traités occupent la première place dans la liste officielle et limitative des sources du droit international
qu'on retrouve à l'article 38 de la CIJ qui précise dans son statut les différentes sources du droit international.

Pendant longtemps, le traité, l'accord international a été régi par des règles de nature coutumière. Puis l’ONU
a entrepris de codifier le droit des traités internationaux par la Commission du droit international (CDI)
rattachée aux organes de l'ONU.
Cette codification du droit des traités internationaux a été préparée aux débuts des années 1950 par la CDI :
ces travaux ont pu aboutir à la rédaction d'une convention: la convention sur le droit des traités adoptée à
Vienne le 22 mai 1969. Elle est entrée en vigueur en 1980. Tous les Etats membres de l'ONU n'ont pas ratifiés
cette convention (France pas ratifiée). L'article 2 de cette convention est important car il donne une définition
du traité international : le traité est défini comme « un accord international conclu par écrit entre États et régit
par le droit international, qu'il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs instruments
connexes quel que soit sa dénomination juridique ».
Plusieurs remarques sur cette définition :

- Distinction entre le document formel, écrit et le contenu de l'accord international. Il nous dit que la
terminologie pour qualifier le traité est d'une très grande diversité. Les termes traité, pacte, charte, déclaration,
accord, convention, statut, protocole, acte, modus vivendi, mémorandum d’accords sont fréquemment retenus
de façon alternative pour qualifier les traités internationaux. Cette idée est soutenue par la CIJ qui a estimé
dans un arrêt de 1962 : "la terminologie n'est pas un élément déterminant quant au caractère d'un accord ou
d'un engagement international".

- Cette définition qui nous est proposée du traité implique l'existence d'un document écrit. Dans son article 3,
cette même convention de Vienne reconnaît la valeur juridique des accords internationaux qui n'ont pas été
conclu par écrit, sans faire référence expressément à des traités oraux qui peuvent être sources de litiges.

- Dans l'article 2, on nous dit que le traité international doit produire impérativement des effets de droit. Il
convient de distinguer le traité international de toute une série d'accords internationaux qui ne produisent pas
des effets juridiques : les "gentlemen's agreements": très fréquent mais pas de portée officielle, ils ont quand
même une portée politique: ex : acte final de la conférence d'Helsinki de 1975 à l'origine de la sécurité et la
coopération en Europe.

- Seuls les sujets de droit international (Etats et organisations internationales) sont habilités à conclure un
traité international. Des accords passés entre des FTN ne sont pas considérés juridiquement comme des traités
internationaux.

* Il y a plusieurs classifications des traités qui ont été proposées. D'abord, classifications par rapport aux
nombre d'Etats : distinction entre les traités bilatéraux et multilatéraux. Le premier traité multilatéral
apparu est l'Acte final du Congrès de Vienne du 9 juin 1815. On constate dans la pratique que les traités
bilatéraux sont plus nombreux que les traités multilatéraux et sur le plan historique les traités bilatéraux sont
les plus anciens.

On a aussi l'habitude de distinguer les traités lois qui vont formuler des règles de dt aux traités contrats qui
eux vont régler une situation particulière.

On distingue aussi les accords en forme simplifiée et les traités conclus en forme solennelle qui vont faire
intervenir une ratification, qui est seule susceptible d'engager l'Etat au plan juridique. Ces accords en forme
simplifiée vont exclure la ratification et ils vont être obligatoires pour les Etats du seul fait de leur signature
(procédure non contraignante).
Cette procédure simplifiée dite des « executive agreements » s'est d’abord développée aux USA en raison de
la procédure très contraignante de ratification prévue par la constitution américaine de 1787. Ils se sont
expliqués à l'origine par un souci de contourner le processus de blocage du Sénat américain car il est prévu
dans la constitution que les traités internationaux doivent être ratifiés par la majorité des deux tiers par le Sénat.
Cette majorité est difficile à obtenir, c’est pourquoi les USA n'ont jamais pu adhérer au traité de Versailles en
1920, et n’ont donc jamais participé à la SDN, qui était le projet initial du président américain Wilson. La cour
suprême des USA a reconnu aux accords simplifiée les mêmes effets juridiques qu'aux traités en forme
solennelle.
Exemples d'accords en forme simplifiée : accords de Yalta sur le partage du monde en 1945, accord du GATT
sur les tarifs douaniers de 1945, le protocole d'accord franco-tunisien de mars 1956 qui a reconnu
l'indépendance de la Tunisie, l’accord de mars 1956 entre la France et le Maroc qui consent l'indépendance du
Maroc, acte final de la Conférence de Paris sur l’indépendance du Vietnam en 1973.

1- L'élaboration des traités internationaux

A) Négociation et signature
La négociation est l’œuvre des plénipotentiaires qui sont les seuls titulaires des pouvoirs pour négocier
au nom de l’État. Ces négociations peuvent se réaliser dans des enceintes diverses : dans le cadres des
organisations internationales, d'organisations régionales, dans le cadre de conférences internationales
(environnement, mer...).

Processus de signature du traité. Ce processus va mettre un terme à l'étape de négociation. On dit que la
signature du traité a vocation à authentifier le texte du traité, mais elle ne pourra jamais engager
juridiquement l’État. Les accords en forme simplifiée ont cette spécificité de pouvoir entrer en vigueur dès
leur signature. Par contre, pour les traités conclus en forme solennelle, la signature ne pourra pas
définitivement lier les États. Pour ces traités, c'est la ratification, qui aura valeur d'engagement définitif pour
les États qui ont signé le traité.

Cependant le processus de signature va quand même engendrer un certain nombre d'obligations pour les
États : elle va entraîner l'obligation de soumettre le traité international aux autorités qui sont compétentes pour
ratifier le traité international. L'article 18 de la convention de Vienne précise qu'un Etat signataire a
l'obligation de ne pas priver un traité de son objet et de son but avant son entrée en vigueur.

B) Ratification et entrée en vigueur du traité international

La ratification est l'approbation définitive qui est donnée à un traité, elle doit émaner logiquement de
l'autorité étatique qui est compétente selon la C° de l'Etat pour engager au plan international l'Etat. Souvent,
c'est le chef de l’État qui a cette compétence. Parfois, l'intervention du chef de L’État exige une autorisation
préalable des assemblées parlementaires. C'est le cas pour les USA pour tous les traités internationaux.

En France, l'intervention du chef de l'Etat requiert parfois une autorisation préalable des assemblées pour un
certain nombre de traités mentionnés à l'article 53 de la C° de 1958: il s'agit "des traités de paix, des traités
de commerce, des traités ou accords relatifs à l'organisation internationale" sont concernés aussi "les traités
qui engagent les finances de l’État, les traités qui modifient des dispositions de nature législative, les traités
relatifs à l'état des personnes et enfin les traités qui comportent cession, échange ou adjonction de territoires".

Par contre, le Parlement est exclu de la procédure de ratification pour les traités internationaux mentionnés à
l'article 11 de la C° : le chef de l’État a la faculté de soumettre au referendum tout projet de loi tendant à
autoriser la ratification d’un traité, qui « sans être contraire à la C°, aurait des incidences sur le fonctionnement
des institutions ». Cette procédure de l'article 11 a été utilisée par Mitterrand en 1992 pour la ratification du
traité de Maastricht sur l'UE et cette procédure a conduit en mai 2005 au rejet du traité établissant la
constitution pour l'Europe.

La ratification est une compétence discrétionnaire des États et le droit international public ne prévoit aucun
délais quant à la ratification. Cette ratification peut être différée dans le temps sans que puisse être engagée la
responsabilité internationale de l’État qui a signé le traité.
Exemple : convention euro de sauvegarde des droits de l'homme signée en 1950 mais ratifié en 1974.

L’entrée en vigueur des accords en forme simplifiée se fait dès leur signature.
En ce qui concerne l’entrée en vigueur des traités internationaux au sens strict du terme, il convient d’opérer
une distinction entre les traités multilatéraux et les traités bilatéraux.
• L’entrée en vigueur des traités bilatéraux a lieu lors de l’échange des instruments de ratification.

• Par contre, l’entrée en vigueur des dispositions d’un traité multilatéral est fréquemment subordonnée
au dépôt d’un certain nombre d’instruments de ratification.
Pour les grandes conventions conclues sous les auspices de l’Organisation universelle, le
chiffre de ratification retenu est en principe de 35. Mais, il va varier en fonction de la nature de la
convention internationale. Ainsi, la convention sur le droit de la mer signée le 10 décembre 1982 à
Montego Bay exigeait pour son entrée en vigueur la ratification de 60 Etats. Par contre, la convention
contre la torture adoptée dans le cadre du Conseil de l’Europe réclamait 20 ratifications.
Parfois, les traités multilatéraux vont prévoir d’autres conditions supplémentaires. Ainsi, on peut citer le cas
de la Charte des Nations Unies dont l’entrée en vigueur fut subordonnée à sa ratification par les 5 membres
permanents du Conseil de Sécurité. Le nombre de ratifications retenu va bien sûr avoir une incidence sur la
rapidité d’entrée en vigueur du traité multilatéral. S’agissant de la convention de Vienne sur le droit des traités,
adoptée le 23 mai 1969, il a fallu attendre 11 ans pour que les 35 ratifications réclamées soient déposées.

/!\ Dans le droit européen, le traité européen doit être ratifié par TOUS les pays pour pouvoir entrer en vigueur !
Ex : 1954 : refus par le parlement français de ratifier le traité CED (communauté européenne de défense) →
a empêché création de la CED.

Les formalités administratives: la convention de vienne rend obligatoire l’enregistrement au secrétariat de


l’ONU des traités. L’ONU s’occupe des publications des traités. La convention de Vienne vient reprendre un
dispositif prévu par la charte de l’organisation des Nations Unies. Le refus de la pratique de diplomatie
discrète, l-pour garantir au maximum la transparence et insiste donc sur l’exigence des publications des traités
et accord internationaux. On retrouve aussi cette exigence dans le droit interne, pour que le traité soit
opposable, il doit être publié au JO. On retrouve cette exigence dans l’article 55 de la C°.

2- La portée des traités internationaux

A/ Les vices du consentement


Cette théorie des vices du consentement est une théorie qui existe en droit privé, la convention de vIenne sur
le doigt des traités à chercher à transposer sur le plan international cette théorie. Elle va chercher à empêcher
qu’un Etat ne soit engagé par un consentement vicié. La convention de vienne va distinguer plusieurs cas
d’irrégularités substantielles qui sont des causes de nullité du traité: On trouve dans l’art 52 de la convention
la contrainte exercée sur un Etat par la menace ou l’emploi de la force. Article 51, la contrainte exercée sur le
représentant d’un Etat. Cas de corruption du représentant de l’Etat. Ces causes n’ont pas donné lieux à une
jurisprudence abondante.

B/ les normes de droit international impératif


On parle de « jus cogens ». L’idée est que la convention de vienne sur le droit des traités à souhaiter faire
entrer dans le droit international une catégorie de norme, les normes de droit impératif. La convention précise
qu’il s’agit de la norme obligatoire de droit international accepté et reconnu par la communauté internationale
des Etats dans son ensemble. La convention de Vienne ne donne pas d’indication sur le contenu de ces normes,
ni sur le mode d’élaboration de ce type de normes.
L’art 53 : « est nul tout traité qui au moment de sa conclusion est en conflit avec une norme impérative de
droit international » .
Dans l’art 64: « si une nouvelle norme impérative survient, tout traité existant qui est en conflit avec cette
norme devient nulle et prend fin ». L’existence de cette catégorie de normes conduit à faire apparaître une
véritable hiérarchie des normes juridiques. La doctrine a insisté sur l’idée que cela venait consacrer un ordre
public international.
Cette notion a été introduite dans la convention de vienne sous la pression des pays en développement. En
l’absence d’exemple, la doctrine a indiqué que font partie de ces normes l’interdiction de la torture,
l’interdiction de l’appartheid, du génocide, de la piraterie. Elle a aussi considérée que l’interdiction d’un
recours à la force une norme de droit internationale. La doctrine cite également tous les grands principes du
droit humanitaire (affirmé par les conventions de Genève de 1949).
L’art 66 qui indique que toute partie a un litige pourra par une requête le soumettre à la décision de la cour
internationale de justice à moins que les parties ne décident d’un commun accord de soumettre le différent à
l’arbitrage.
Cette notion a fait l’objet de controverses. On a critiqué son caractère imprécis. Certains Etats ont refusé de
ratifier la convention de Vienne en raison de ce caractère imprécis.
Les décisions de la CIJ, on constate qu’elle n’a utilisée cette notion qu’avec beaucoup de prudence jusqu’ici.
Les référence directes à cette notion restent exceptionnelles. La première fois qu’elle les a évoqué, c’est dans
l’arrêt du 27 juin 1986 ( affaire militaire et paramilitaire au Nicaragua)

C/ Les effets des traités à l’égard des parties contractantes


Les effets de la convention internationale sont obligatoires à l’égard des parties contractants. On parle aussi
du principe de l’exécution de bonne foi des traités par les parties contractant ( art 26 de la convention de
Vienne). C’est une règle coutumière qui a été consacrée par la CV puis confirmé par le CIJ dans un arrêt d’août
1952: « l’Etat partie au traité a l’obligation de l’exécuter de bonne foi sous peine de voir sa responsabilité
internationale engagée ». La Convention de vienne précise dans son art 27 qu’une « partie contractante ne
pourra pas invoquer les dispositions de son droit interne comme justifiant la non exécution d’un traité ».
Il faut toutefois indiquer que les effet de ces traités auront une portée différente selon les co-contractants
lorsque certains d’entre eux ont formulé des réserves à l’égard de certaines dispositions du traité: « Il s’agit
d’une déclaration unilatérale faite par un Etat quand il va signer, ratifié accepter ou approuvé un traité » cette
déclaration universelle vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de certaines dispo du traité dans leur
application à l’Etat.
La CIJ a interprété cette notion dans un avis consultatif du 28 mai 1951, en considérant que les réserves étaient
possibles même sans l’acceptation unanime des contractants dès lors qu’elles étaient compatibles avec l’objet
et le but du traité. La SDN n’avait pas la même approche vis à vis de la notion de réserve.

La pratique en vigueur consistait à subordonnée l’admission de la réserve à l’accord unanime des contractants.
Pourquoi ce recours aux réserves ? Il est autorisé pour que le plus grand nombre d’Etat puisse adhérer aux
traités multilatéraux. La convention de vienne va soumettre le droit d’émettre des réserves à 3 conditions:
- il faut que le droit de formuler des réserves n’ai pas été exclu par le traité international lui même
- a réserve ne pourra pas concerner des dispositions sur lesquelles le traité à écarter toute formulation
de réserve
- La réserve doit être compatible avec l’objet et le but du traité international.

La convention de MontegoBay sur le droit de la mer a interdit cette pratique. Le traité de Maastricht: des
Etats comme l’Angleterre a accepté de le ratifier à la condition qu’elle ne soit pas concerné par la zone euro.
C’est pour permettre au plus grand nombre d’Etat de rejoindre ces traités qu’on accepte les principes de
réserves.

D/ les effets des traités internationaux à l’égard des pays tiers


La CV définit la notion d’Etat tiers. Elle nous dit que l’Etat tiers est l’Etat qui n’est pas partie au traité. En
principe les traités ne peuvent pas être opposable aux Etats tiers. On dit que les traités n’ont qu’un effet relatif.
Ils ne peuvent créer ni de droits, ni d’obligation à l’égard des Etats tiers.
Les traités sont censés ne produire des effet de droit qu’à l’égard des Etats qui lui sont partie.
Viendrai remettre en cause le principe d’égalité des Etats. C’est une règle ancienne qui a été codifiée par la
convention de vienne sur le droit des traités et on l’a retrouve dans l’art 34 qui indique « qu’un traité ne crée
ni obligations ni droit, pour un Etat tiers sans son consentement expresse ». Il faut noter que ce principe
consacré par la convention de Vienne connaît certaines exceptions:
• l’accord collatéral: prévu par l’art 35 de la convention de Vienne. Par cet accord, une obligation née
pour un Etat tiers d’une disposition du traité « si les parties à ce traité entend de créer l’obligation au moyen
de ses dispositions et si l’Etat tiers accepte expressément par écrit cette obligation » par ces accord, des Etats
tiers peuvent donner leur accord à certaines dispositions d’un traité sans toutefois devenir partie au traité en
question.
• le principe de la stipulation pour autrui: technique par laquelle les Etats qui ont signé pourront
s’engager à créer des droits au bénéfice des Etats tiers, sous réserve qu’ils donnent leur accord, qui peut être
présumé.
• le mécanisme de la clause de la nation la plus favorisée: deux Etats prennent l’engagement à se faire
bénéficier avec ou sans réciprocité du traitement plus favorable qu’il viendrait accorder à des Etats tiers. C’est
une règle importante qui oblige aux Etats membre de l’OMC d’étendre à tous les autres adhérents un avantage
consenti à l’un d’entre eux.
• les traités objectifs: ce sont des traités créateurs de situations objectives qui vont s’imposer à la totalité
des Etats. C’est le cas des traités constitutifs des organisations internationales, traités relatifs aux
communications. Traité de Washington sur la démilitarisation de l’Antarctique. La CIJ en 1982 a réaffirmé
l’idée que la délimitions d’une frontière vient instaurer une situation objective qui ne peut pas être ignoré par
les Etats tiers.
3- La question du devenir des traités internationaux

A/ la révision des traités internationaux


Il faut se référer à la CV, art 39: « la révision d’un traité international doit être expresse ». Un accord formel
sur la révision du traité entre Etats seront donc indépassable. « Le traité pourra être amendé par accord entre
les parties ». Les révisons décidées de manière unilatérale par certains Etats ne pourrait pas être utilisée au
regard de l’art 39.
Ce sont les traités internationaux eux même qui vont venir préciser leur procédure de révision. Le traité CECA,
créer en 1951 et conclu pour 50 ans, disparu au terme de cette période. Le traité TNP signé en 1968, avait
prévu qu’au bout de 25 ans une conférence des Etats devait se réunir et décider si il devait resté en vigueur ou
si il fallait le renouveler pour une période déterminée. Cette conférence s’est réunie et a décidé de rendre ce
traité permanent. S’agissant de ce traité TNP, il y’a tout les 5 ans la réunion de la conférence d’examen des
Etats parties au TNP. Certains remettent en cause sa crédibilité puisque certains ne le respectent plus ( Corée
du Nord, 2003).

B/ la disparition des traités


Il n’y aura pas de difficultés majeures lorsque le traité fixera lui-même une date d’expiration de ses effets ou
lorsqu’il stipulera une clause résolutoire conditionnant son extinction à l’avènement de certains faits. Mais un
traité international peut également prendre fin en dehors de la survenance du terme déterminé au départ par le
traité lui-même.

Le traité international peut prendre fin à la suite de sa dénonciation par une des parties contractantes. La
dénonciation est un acte unilatéral d’un Etat qui manifeste le souhait de se retirer d’une convention
internationale, elle n’est valable que dans les formes prévues par le traité.

L’abrogation est également une cause d’extinction du traité international. Elle nécessite la volonté commune
des parties de mettre un terme à la convention internationale.

Le traité international peut aussi prendre fin en raison d’un « changement fondamental de circonstances ».
Dans son article 62, la convention de Vienne sur le droit des traités a étroitement réglementé ce fameux
principe. Ex : la France a invoqué que les circonstances avaient changées depuis la constitution de l’OTAN
pour justifier en 1966 sa décision de se retirer des forces intégrées de l’OTAN. Ce principe a également servi
de prétexte à l’Allemagne pour dénoncer, en 1935, les dispositions du traité de Versailles concernant les
armements.

Le juge de la Haye va apprécier très strictement la survenance d’un changement fondamentale de circonstances.
Pour le juge international cela doit être évoqué devant des cas exceptionnels. Février 1973 : CIJ a rendu un
arrêt estimant que les changements de circonstances qui doivent être considérés comme fondamentaux ou
vitaux sont ceux qui mettent en péril l’existence ou le développement vital de l’une des parties. La CIJ ajoute
que le changement doit avoir entraîné une transformation radicale de la portée des obligations qui restent à
exécuter.

Les conséquences d’une guerre ou d’une succession d’Etats constituent également une cause d’extinction d’un
traité international. Cela va provoquer la rupture des relations conventionnelles bilatérales entre les
belligérants. La guerre a également pour conséquence d’entrainer la suspension des effets des traités
multilatéraux entre les belligérants. Cependant, certaines conventions internationales ne sont pas concernées.
C’est le cas par exemple des conventions de Genève sur la Croix-Rouge car elles ont précisément pour objectif
de s’appliquer durant les périodes de guerre.

La violation du traité international par l’une des parties est une autre cause d’extinction du traité. Il faut qu’il
s’agisse d’une violation substantielle. Une violation substantielle d’un traité bilatéral par l’une des parties va
autoriser l’autre partie à s’en prévaloir comme motif pour mettre fin au traité.

SECTION 2 : La coutume internationale


§1 : Les éléments constitutifs de la coutume internationale

L’article 38 du statut de la CIJ définit la coutume internationale « comme preuve d’une pratique générale,
acceptée comme étant le droit ». Cet article présente la coutume comme une source du DI juste après le traité
international. La coutume est la principale source non conventionnelle de DI public. C’est aussi la plus
ancienne source du DI public. Le DI public était pendant longtemps composé exclusivement de règles
coutumières. La doctrine et ma jurisprudence vont donc jouer un rôle important dans la coutume.

Pour qu’il y ait coutume internationale il faut la réunion de 2 éléments : l’élément matériel et psychologique.

L’élément matériel de la coutume internationale est constitué par une pratique répétée et constante. Il peut
s’agir de la répétition d’actes positifs. Mais peut s’agit également de la répétition d’abstention. Ces précédents
seront des actes émanant des divers organismes étatiques, en particulier des actes adoptés par les organes de
l’Etat spécialisés dans la conduite des relations extérieures. Ces actes qui vont pouvoir constituer des
précédents sont aussi des traités internationaux ou encore des décisions arbitrales. Pour qu’une coutume
internationale puisse se former, il faut qu’il apparaisse, dans le temps, un certain nombre de précédents. Ces
actes concordants ne doivent pas être le fait d’un seul Etat. Il existe des coutumes régionales comme par
exemple celle latino-américaine concernant l’asile politique. Il existe aussi des coutumes bilatérales, elles sont
reconnues par la jurisprudence de la CIJ : dans une décision elle a reconnu que le droit d’asile était une règle
coutumière qui concernait l’Amérique du sud.

Les institutions internationales ont présumé l'élément psychologique : c’est la conviction des Etats qu’il y a
obligation juridique de suivre une pratique déterminée. Il est arrivé que les juridictions internationales se soient
contentées de simplement présumer cet élément psychologique mais souvent, le juge a aussi l’occasion de
refuser de se contenter de la présomption de l'existence de l'élément psychologique. Il y a eu plusieurs affaires
où la CIJ a cherché à renforcer la preuve de l'existence de cet élément psychologique. On peut citer l'affaire
des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua, le 27 juin 1986 : la CIJ avait cherché à renforcer
l’élément psychologique au niveau de sa preuve.

§2 : La théorie de l'objecteur persistant

C'est une théorie qui permet à un Etat de ne pas être lié par la coutume à la condition qu'il ait rejeté de façon
expresse cette coutume pendant le temps où elle était en train de se former. C'est une théorie qui pose comme
condition que l'Etat objecteur se soit opposé de façon constante et de façon expresse à la coutume. C'est une
théorie qui a été utilisée par la CIJ dans certaines décisions qu'elle a eu l'occasion de rendre.

§3 : L'application de la coutume en droit interne

La chambre criminelle de la Cour de Cassation a eu l'occasion d'appliquer la coutume internationale. L'arrêt


de 2001 montre que la Cour de Cassation avait appliqué la coutume internationale. Par contre, cette haute
juridiction n'a pas reconnu expressément la coutume internationale comme source de droit dans un arrêt de
juin 2003.
Le Conseil d'Etat a refusé de faire prévaloir la coutume internationale sur la loi dans un arrêt de juin 1997 qui
dit « qu’aucune disposition de valeur constitutionnelle ne prescrit ni n’implique que le juge administratif ne
fasse prévaloir la coutume sur la loi en cas de conflit entre ces deux normes ».

§4 : La codification de la coutume internationale

Il existe un organe spécial, la Commission du droit international (CDI), qui est un organe subsidiaire
permanent de l'ONU. Il a été spécialement créé par l'Assemblée Générale de l'ONU le 21 décembre 1947 pour
jouer un rôle au niveau de la codification des règles coutumières et donc joue un rôle essentiel au niveau du
droit international. Elle participe au développement progressif de ce droit. La CDI a eu l'occasion de définir
précisément le processus de codification, il s'agit de "la formulation plus précise et la systématisation des
règles de droit international dans les domaines où existent déjà une pratique conséquente, des précédents et
des opinions doctrinales".
Beaucoup de conventions internationales ont été élaboré sous l'égide de cette CDI. Il faut citer certaines de
ces conventions : la convention de Montego Bay sur le droit de la mer en 1982, la convention de Vienne sur
les relations diplomatiques de 1961, la convention de New York sur les apatrides de 1961, la convention de
Vienne sur le droit des traités, la convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963, la convention de
Vienne de 1983 sur la succession d'Etats en matière de biens d'Etats, d'archives et de dettes, la convention de
Vienne sur la représentation des Etats dans leurs relations avec les organisations internationales de caractère
universelle en 1975...
Cette CDI est composée de 34 membres qui sont élus par l'Assemblée Générale de l'ONU pour un mandat de
5 ans.

SECTION 3 : Les autres sources du droit international public

§1 : Les principes généraux de droit international public

Ces principes généraux de droit sont des principes qui font partie des sources du droit international mentionnés
à l'article 38 du statut de la CIJ. Ces principes généraux de droit sont communs aux ordres juridiques internes.
Ces principes doivent être transposables dans l'ordre juridique international.

A la différence des règles coutumières, ces principes généraux de droit sont des principes dits supplétifs. Le
juge international ne va les utiliser qu'en l’absence de règles coutumières ou conventionnelles.
En règle générale, ces principes sont des principes de nature judiciaire comme par exemple l'autorité de la
chose jugée, le principe de l'égalité des parties à un procès, le principe dit de la réparation intégrale d'un
préjudice, le principe du contradictoire.

§2 : Les actes unilatéraux des Etats et des organisations internationales

L’acte unilatéral est un acte de volonté qui émane d’un Etat ou d’une organisation internationale. Il va produire
des effets dans l’ordre juridique international. Il constitue une source importante et croissante du droit public
international. Cette catégorie de sources n’est pas mentionnée à l’article 38 du statut de la CIJ.

Actes unilatéraux :
La déclaration unilatérale d’acceptation de la juridiction obligatoire de la CIJ constitue un acte unilatéral
étatique. Cette déclaration est prévue à l’article 36 du statut de la CIJ. Le Royaume-Uni est le seul pays
membre du Conseil de Sécurité à avoir signé cette déclaration. On range dans cette catégorie : la
reconnaissance d’Etat, la renonciation, la protestation...

La reconnaissance d’Etat est l’acte par lequel un Etat va reconnaitre un autre Etat, par la même, il s’engage
envers lui. La protestation désigne l’acte par lequel l’Etat ne reconnait pas un nouvel Etat ou une règle
juridique en formation.

Affaire des essais nucléaires : le juge international avait estimé que la déclaration du président français par
laquelle l’Etat français s’engageait à ne pas faire d’essais nucléaires était une déclaration qui l’engageait
envers les autres Etats.

Les actes unilatéraux qui émanent des organisations internationales sont divers. Ils sont toujours adoptés selon
les règles prévues dans le cadre des traités constitutifs de l’organisation international. Certains émanent des
organes juridictionnels des organisations. C’est le cas des arrêts de la CIJ. D’autres sont pris par les organes
politiques des organisations comme les résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Il faut faire une distinction entre les actes unilatéraux à caractère obligatoire et les actes unilatéraux à caractère
non-obligatoire.
Il faut aussi faire la distinction entre deux catégories d’organisation internationale : *les organisations
internationales dites de coopération qui favorisent la coordination politique des Etats membres. Les Etats vont
se rencontrer pour élaborer des accords mais les Etats ne procèderont jamais au transfert d’une partie de leurs
compétences aux organisations internationales. *les organisations internationales dites d’intégration abordent
la question du transfert d’une partie des compétences de l’Etat à l’organisation internationale.

Certains organes d’une organisation internationale d’intégration comme l’Union Européenne ont le pouvoir
d’adopter des décisions qui vont s’imposer à tous les membres. Ex : les règlements européens. Par contre, la
plupart des actes que vont adopter celles de coordination ne sont pas juridiquement obligatoires. Mais ces
actes sont des recommandations qui ne sont pas dépourvues de tout effet juridique. Les recommandations
peuvent contribuer à la formation de la coutume internationale.
Coexistent le droit écrit mais également le droit non écrit dans l’ordre international. Ce dernier occupe une
place non négligeable sur la scène internationale.

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