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Mémoire de Fin d'Étude-MERROUCHE Smail, P38

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Institut d’Economie Douanière et Fiscale

Créé par convention Algéro-Tunisienne du 03 Septembre 1981

Mémoire de fin d’étude pour


l’obtention du diplôme de troisième
cycle spécialisé en finances publiques

Thème

Analyse de la pression fiscale


Etude comparative : Algérie-Tunisie-France

Elaboré par : Encadré par :

MERROUCHE Smail M. BENALI Brahim

38ème Promotion
1
2020/2021
Dédicaces

A ma chère mère.

A mon cher père.

A mes chers amis : Akram, Riadh, Samir et Samy.

I
Remerciements

Mes remerciements vont :

A mon encadrant Monsieur BENALI Brahim pour sa patience, sa


disponibilité et ses précieux conseils tout au long de mon travail.

A mes enseignants de l’IEDF.

A l’administration de l’IEDF.

II
Résumé

L’ objet de ce mémoire est d’apprécier l’évolution de la pression fiscale en Algérie, pour la période
2010-2020, par rapport à celle de la Tunisie et la France à travers l’analyse de la structure de leurs
prélèvements obligatoires ainsi que le poids de ces derniers sur le PIB.

Ainsi la pression fiscale totale est passée de 27.26% en 2010 à 35.72% en 2020 pour l’Algérie, de 27.2%
en 2010 à 33.6% en 2020 pour la Tunisie et de 43.75% en 2010 à 42.21% en 2020 pour la France.

Quant à l’analyse de la structure des prélèvements obligatoires de ces trois pays, elle a révélé qu’à la
différence de la Tunisie et la France qui dépendent de leur fiscalité directe, fiscalité indirecte et des
cotisations sociales, la structure des prélèvements obligatoires de l’Algérie dépend à plus d’un tiers de
sa fiscalité pétrolière.

Abstract
The purpose of this paper is to assess the evolution of the tax burden in Algeria, for the period 2010-
2020, compared to that of Tunisia and France through the analysis of the structure of their taxes and the
weight of the latter on GDP.

Thus, the total tax burden increased from 27.26% in 2010 to 35.72% in 2020 for Algeria, from 27.2%
in 2010 to 33.6% in 2020 for Tunisia and from 43.75% in 2010 to 42.21% in 2020 for France.

As for the analysis of the structure of taxes for these three countries, it has revealed that unlike Tunisia
and France which depend on their direct taxation, indirect taxation and social contributions, the structure
of taxes of Algeria depends on more than one third of its oil taxation.

‫ملخص‬
‫بالمقارنة مع تونس وفرنسا من خالل تحليل‬, 2020-2010 ‫للفترة‬, ‫الهدف من هذا البحث هو تقييم تطور الضغط الضريبي في الجزائر‬
.‫هيكل االستقطاعات اإلجبارية وكذلك وزن هذه األخيرة على الناتج المحلي اإلجمالي‬

٪33.6 ‫ إلى‬2010 ‫ في‬٪27.2 ‫ من‬، ‫ للجزائر‬2020 ‫ في‬٪35.72 ‫ إلى‬2010 ‫ في‬٪27.26 ‫وهكذا ارتفع إجمالي الضغط الضريبي من‬
.‫ لفرنسا‬2020 ‫ في‬٪42.21 ‫ إلى‬2010 ‫ في‬٪43.75 ‫ لتونس ومن‬2020 ‫في‬

‫ فقد تبين أنه على عكس تونس وفرنسا اللتين تعتمدان على‬، ‫أما بالنسبة لتحليل هيكل االستقطاعات اإلجبارية في هذه الدول الثالث‬
‫ فإن أكثر من ثلث هيكل االستقطاعات اإلجبارية في الجزائر‬، ‫الضرائب المباشرة والضرائب غير المباشرة والمساهمات االجتماعية‬
. ‫يعتمد على الجباية البترولية‬

III
Sommaire

Introduction générale ________________________________________________________ 2

Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale ________________________________ 5

Section 1 : La notion de la pression fiscale ____________________________________________ 5

Section 2 : Les différentes approches de détermination de la pression fiscale ________________ 8

Section 3 : La relation entre la pression fiscale et la croissance économique ________________ 11

Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie __ 17

Section 1 : Les prélèvements fiscaux _______________________________________________ 17

Section 2 : Les prélèvements obligatoires, autres que l’impôt ____________________________ 19

Section 3 : Les spécificités du système fiscal algérien __________________________________ 21

Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France _________ 28

Section 1 : Analyse de la structure des prélèvements obligatoires en Algérie ________________ 28

Section 2 : Analyse du poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie _____ 33

Section 3 : La pression fiscale en Algérie comparée à la Tunisie et la France ________________ 36

Conclusion générale ________________________________________________________ 48

IV
Tables des illustrations

Tableaux

Tableau 1: Evolution de la population fiscale pour la période 2017-2020 ____________________________ 21


Tableau 2: Structure des prélèvements fiscaux en Algérie pour 2010, 2015 et 2020 ____________________ 22
Tableau 3 : La dépense fiscale en Algérie pour 2010, 2013 et 2016 _________________________________ 25
Tableau 4 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie pour la période 2010-2020 ______________ 28
Tableau 5 Poids des prélèvements obligatoires sur le PIB en Algérie pour la période 2010-2020 _________ 34
Tableau 6 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie et en France pour la période 2010-
2020 __________________________________________________________________________________ 37
Tableau 7 Le poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie, en Tunisie et en France, pour
la période 2010-2020 . ____________________________________________________________________ 42

Figures

Figure 1 La courbe d'IBN KHALDOUN_________________________________________________________ 13


Figure 2 La courbe de BARRO _______________________________________________________________ 14
Figure 3: Evolution de la population fiscale en Algérie pour la période 2017-2020 _____________________ 21
Figure 4 : Structure des prélèvements fiscaux en Algérie pour 2010, 2015 et 2020 _____________________ 23
Figure 5 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie pour la période 2010-2020 ________________ 29
Figure 6 Structure de la fiscalité directe en Algérie pour la période 2010/2020 _______________________ 31
Figure 7 Structure de la fiscalité indirecte en Algérie pour la période 2010-2020 ______________________ 32
Figure 8 La part de la fiscalité pétrolière dans les prélèvements fiscaux en Algérie pour la période 2010-2020
______________________________________________________________________________________ 33
Figure 9 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie et en France pour la période 2010-
2020 __________________________________________________________________________________ 37
Figure 10 La structure de la fiscalité directe en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année 2020 _______ 40
Figure 11 Structure de la fiscalité indirecte en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année 2020 ________ 41

V
Table des abréviations

ANGEM : Agence Nationale de Gestion du Micro-crédit


ANSEJ : Agence Nationale de Soutien à l'Emploi des Jeunes
CDA : Code des Douanes Algérien
CIDTA : Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées
CNAC : Caisse Nationale d’Assurance Chômage
CPF : Code des Procédures Fiscales
DGI : Direction Générale des Impôts
GPL : Gaz de Pétrole Liquéfié
IBS : Impôt sur les bénéfices des sociétés
IFU : Impôt Forfaitaire Unique
INS : Institut National de la Statistique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
IR : Impôt sur le Revenu
IRG : Impôt sur le Revenu Global
IS : Impôt sur les Sociétés
LF : Loi de Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ONS : Office National des Statistiques
PFG : Pression Fiscale Globale
PFI : Pression Fiscale Individuelle
PIB : Produit Intérieur Brut
PO : Prélèvements Obligatoires
R : Revenu
RAI : Taux de Rendement Avant Impôt
RR : Taux de Rendement Réel
TAP : Taxe sur l’Activité Professionnelle
TIC : Taxe Intérieure de Consommation
TMEI : Taux Marginal Effectif d’Imposition
TPP : Taxe sur les Produits Pétroliers
TVA : Taxe sur la Valeur Ajouté

VI
INTRODUCTION
Introduction générale

Introduction générale

Dans l'opinion publique, les questions fiscales occupent une place importante générant
ainsi des débats qui s'appuient, bien souvent, sur des appréciations personnelles loin de tout
ancrage scientifique. A maintes fois, la pression fiscale est jugée tellement excessive, comparée
à d’autres pays, qu'elle confisque le revenu du contribuable et constitue ainsi un frein au
développement de l’économie.

Pourtant cette pression fiscale est nécessaire à tout système fiscal contemporain. En
effet, chaque système fiscal doit satisfaire trois principaux objectifs : d’abord des objectifs
financiers, en assurant des entrées fiscales régulières nécessaires au bon fonctionnement de
l'Etat et des Collectivités Locales ainsi que des objectifs économiques, en tant qu'instrument
incitatif ou dissuasif en matière d’investissement mais aussi des objectifs sociaux, en
redistribuant la richesse sur la population. Ceci amène l'Etat au bout d’un dilemme qui consiste
à balancer entre la pression fiscale et l’atteinte optimale de ces trois objectifs.

Ainsi la mesure de la pression fiscale est l’un des principaux indicateurs qui permet de
savoir si la politique fiscale a atteint ses objectifs sans pour autant constituer un frein au
développement de l’économie ou confisquer le revenu du citoyen.

Ce mémoire de recherche s’intéresse à l’analyse de la pression fiscale en Algérie, tout


en la comparant à la Tunisie et à la France. Le choix de ce thème résulte d’une volonté de
connaître l’évolution de la pression fiscale en Algérie, sa structure et son poids par rapport au
produit intérieur brut (PIB), et la comparer à un pays de la région du Maghreb et un pays de
l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d’où le choix de la
Tunisie et la France.

Au regard de ce qui a précédé, l’objet de ce présent travail est de répondre à la


problématique suivante : Comment se présente l'évolution de la pression fiscale en Algérie,
comparée à la Tunisie et la France, durant la période 2010-2020 ?

Pour mieux cerner le sujet à traiter et ainsi mieux diriger ce travail, de la problématique
principale découle les questions subsidiaires suivantes :

 Quel est le cadre conceptuel de la pression fiscale ?;

2
Introduction générale

 Quelles sont les composantes du système des prélèvements obligatoires en Algérie et


ses spécificités par rapport à celui de la Tunisie et de la France ? ;
 Comment se présente la structure des prélèvements obligatoires en Algérie et le poids
de ces derniers sur le PIB, tout en comparant ces éléments à ceux de la Tunisie et de la
France ?.

Dans le but de traiter le sujet et répondre aux questionnements émis, ce travail a suivi
une démarche descriptive analytique qui consiste à faire une recherche bibliographique en
consultant tout un éventail d'ouvrages, articles, thèses, mémoires et les sites spécialisés en
finances publiques, ainsi qu’en se rapprochant du Ministère des Finances algérien, plus
précisément de la Direction Générale des Impôts (DGI), pour recueillir toutes les informations
et statistiques nécessaires à notre thème de recherche.

A travers ce travail, l’objectif est de comprendre l’évolution de la pression fiscale en


Algérie et en quoi la structure de cette dernière et son poids sur le PIB est différent de ceux de
la Tunisie et de la France. Ainsi, pour atteindre cet objectif et répondre à la problématique de
départ, ce mémoire se subdivise en trois chapitres :

 Le premier chapitre intitulé « Cadre conceptuel de la pression fiscale » va cerner la


notion de la pression fiscale avant de voir les différentes approches de son calcul et sa
relation avec la croissance économique ;
 Le deuxième chapitre intitulé « Vue panoramique sur les prélèvements obligatoires
en Algérie » va aborder les composantes des prélèvements obligatoires en Algérie,
avant d'aborder ses spécificités par rapport au système de prélèvements obligatoires en
Tunisie et en France ;
 Le troisième chapitre intitulé « Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie
et en France » va analyser la structure des prélèvements obligatoires en Algérie et le
poids de ces derniers sur le PIB avant de comparer ces éléments à ceux de la Tunisie et
de la France.

3
Chapitre I : Cadre conceptuel de la
pression fiscale
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Afin de cerner le cadre conceptuel de la pression fiscale, il est nécessaire d’aborder la


notion de la pression fiscale (Section 1), les différentes approches de son calcul (Section 2) et
quelle relation celle-ci peut entretenir avec la croissance économique (Section 3).

Section 1 : La notion de la pression fiscale

Afin de cerner la notion de la pression fiscale, il est nécessaire d’entamer sa définition (1)
afin de déterminer ses limites (3) tout en identifiant ses différentes formes (2).

1.1. Définition de la pression fiscale

La pression fiscale est un indicateur mesuré en établissant une relation entre deux
indicateurs économiques, à savoir : les prélèvements obligatoires (les impôts et taxes, y
compris les prélèvements sociaux) et le produit intérieur brut d'un pays donné1. Ou encore
comme étant la relation qui détermine « le pourcentage du revenu pris sous forme d’impôts et
taxes sur le revenu réalisé et dépensé par chaque individu, contribuable ou par un groupe ou
encore par l’ensemble de la collectivité » 2.

Cette notion peut également être définie comme étant l’indicateur qui permet de mesurer
le degré d'interventionnisme de l'Etat dans la vie économique et sociale. Ce qui lui permet, entre
outre, de se situer par rapport aux autres pays pour ce qui est de l'effort fiscal3.

En d’autres termes, la pression fiscale est un indicateur macroéconomique qui permet


de définir le poids des impôts et taxes, au sens large, sur l'économie d'un pays. Cet indicateur
mesure ainsi l'emprise de l'Etat sur les revenus des contribuables ou ceux des entreprises et
permet de faire des comparaisons à l’échelle internationale et/ou régionale.

1
BOUVIER Michel. « Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt », édition L.G.D.J, 10ème
édition, Paris, 2010, P 274.
2
SADOUDI Ahmed. « Droit fiscal », édition SHP, 1ère édition, Alger, 2014, P 109.
3
FRIKHA Ahmed, « L’équité fiscale », mémoire de master, université de Sfax, Tunisie, 2003, P 18.

5
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

1.2. Typologies de la pression fiscale

Les fiscalistes divisent la pression fiscale en deux, selon une approche


macroéconomique et selon une autre approche microéconomique, plus précisément la pression
fiscale globale (1) et la pression fiscale individuelle (2).

1.2.1. La pression fiscale globale

Pour le calcul de la pression fiscale globale appelée aussi la pression fiscale nationale,
qui est le sujet de notre travail, on prend en compte l'ensemble des prélèvements fiscaux et
parafiscaux perçus pour le compte de l'Etat, les Collectivités Locales et les caisses de sécurités
sociales d’un côté et, de l’autre côté, l’ensemble des richesses créées par tous les agents
économiques sur l’ensemble du territoire national4.

Comme résultat la pression fiscale globale se calcule comme suit 5 :

𝑃𝑂
PFG = 𝑃𝐼𝐵

Sachant que : PFG : Pression Fiscale Globale


PO : Prélèvements Obligatoires

PIB : Produit Intérieur Brut


C’est ainsi que les impôts et taxes perçus pour le compte de l’Etat et des Collectivités
Locales ainsi que les autres prélèvements obligatoires sont représentés par (PO). Et l’ensemble
des richesses créées par tous les agents économiques sur le territoire national sont représentés
par le (PIB).

1.2.2. La pression fiscale individuelle

À côté de la pression fiscale globale calculée sur la base d'informations


macroéconomiques, on peut également parler d'une pression fiscale psychologique ou
individuelle qui traduit le poids des prélèvements obligatoires que supporte le contribuable6.
Car il s'agit là d’un sacrifice ou d'un revenu dont une personne est privée et qui est prélevé au
profit de l'Etat, des Collectivités Locales ou des organismes de sécurité sociale sous forme
d'impôts, taxes ou de cotisations sociales7.

4
SADOUDI Ahmed, op. cit., P 110.
5
MIHAI NEDELESCU Dumitru et CROITORU Elena Lucia, «tax pressure - generating factor of fiscal evasion
in romania», journal of information systems & operations management, Vol.14, Romania, 2020, P 129.
6
ibid, P 131.
7
SADOUDI Ahmed. op. cit., P 109.

6
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Pour le calcul de la pression fiscale individuelle (PFI), on prend en compte le revenu


(R) d’un côté et, de l’autre côté, les prélèvements obligatoires (PO). Ainsi, la formule se
présente comme suit :

𝑃𝑂
PFI = .
𝑅

1.3. Les limites de la pression fiscale

L’Etat ne peut prélever l'impôt de manière illimitée sans être confronté à des limites
éthiques (1), sociales (2) et économiques (2).

1.3.1. Les limites éthiques

Initialement, le système fiscal a été conçu autour d'un rapport de force qui vise à ce que
l'Etat prélève les deniers à ceux qui en possèdent. Ce qui fait que l’Etat, par principe, ne peut
être moral. Et le droit administratif, qui permet à l'Etat de s'affranchir de la moralité pour faire
ce qu'il doit faire, est là pour nous le rappeler. Cependant, il ne faut pas confondre moralité et
éthique car il est irrationnel d’exiger des entreprises un comportement moral si à côté, l’Etat
établit des taux d’impositions extrêmement élevés.

1.3.2. Les limites sociales

Sur le plan social une pression fiscale forte peut, dans certains cas, remettre en cause la
paix sociale. Par exemple le mouvement des gilets jaunes en France dont l’une des principales
revendications était un système fiscal plus équitable.

1.3.3. Les limites économiques

Pour ce qui est de l’impact d’une pression fiscale forte sur le plan économique, dans sa
thèse Arthur LAFFER, en s’appuyant sur les conclusions d’IBN KHALDOUN, préconise à ce
que l'impôt ne dépasse pas un certain seuil, sinon son impact serait néfaste pour l'économie.
LAFFER suggère que la relation positive entre le taux d'imposition et la progression des recettes
fiscales de l'Etat s'inverse lorsque le taux de prélèvement atteint un certain stade. à partir de ce
stade toute augmentation des taux de prélèvements aurait un effet contraire à celui escompté, à
savoir une réduction des recettes fiscales 8.

8
DIAGNE SAKRYA Youssoupha, « La réforme du code général des impôts : Principales mesures et
implications », thèse de doctorat, université de Reims Champagne-Ardenne, France, 2017, P 86.

7
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Le fait qu’une pression fiscale forte aurait un effet inverse à celui souhaité peut
s’expliquer par l’évasion et la fraude fiscale qu’un taux d’imposition élevé engendrerait d’une
part et, d’autre part, un taux d’imposition élevé ferait diminuer le pouvoir d’achat des différents
agents économiques ce qui découragerait la consommation, l’épargne et l’investissement. Par
conséquent, cette situation entraînerait une réduction du rendement des impôts notamment ceux
sur la dépense et sur le capital.

Section 2 : Les différentes approches de détermination de la pression fiscale

Il existe différentes approches qui permettent de calculer la pression fiscale d’un pays
donné, à savoir :

- L'approche du taux nominal d'imposition et du taux de prélèvements obligatoires


(1) ;
- L’approche par les taux moyens d’imposition (2) ;
- L'approche des taux marginaux effectifs d'imposition (3).

2.1. L'approche du taux nominal d'imposition et du taux de prélèvements


obligatoires

On distingue ainsi l’approche du taux nominal d’imposition (1) et l’approche du taux


de prélèvements obligatoires (2).

2.1.1. L’approche du taux nominal d’imposition

Le taux nominal reflète le taux légal d'imposition auquel sont soumis les contribuables
d'un pays donné et permet de comparer, dans l’espace et dans le temps, les régimes fiscaux qui
leur sont applicables. Cet indicateur est le plus évident du fait de la simplicité de son calcul.

Cependant le taux nominal de l'impôt ne donne pas une vision complète sur le régime
fiscal applicable aux contribuables dans un pays donné. En effet, le taux nominal ou légal ne
prend pas en compte les régimes et taux spécifiques, les exonérations et abattements accordés
à certaines catégories ou à certains secteurs qu’on trouve dans les différentes législations
fiscales9. C’est la raison pour laquelle on trouve à côté du taux nominal, le taux effectif qui tient
compte de ces paramètres à savoir les taux spécifiques appliqués, les exonérations et
abattements accordés.

9
OCDE, « Statistiques de l’impôt sur les sociétés », Première édition,2019, P 10.

8
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

2.1.2. L’approche du taux de prélèvements obligatoires

Un autre indicateur qui est très fréquemment utilisé est le taux de prélèvements
obligatoires exprimé en pourcentage du PIB. Cependant, cet indicateur doit être utilisé avec
précaution car la méthode de calcul du PIB n’est pas la même d’un pays à un autre, d’un
organisme à un autre, ajouté à cela que cet indicateur ne tient pas compte des avantages fiscaux
ainsi que des exonérations accordées.

Malgré le nombre important d’approches, toutes aussi légitimes les unes que les autres,
pour calculer la pression fiscale, dans ce travail, on va utiliser l’approche du taux de
prélèvements obligatoires pour évaluer la pression fiscale en Algérie et la comparer avec celle
de la Tunisie et la France.

2.2. L’approche par les taux moyens d’imposition

L'idée de l'approche par le taux moyen d'imposition consiste à prendre en considération


les impôts et taxes effectivement versés, tout en les rapportant à une base imposable réduite
censée approcher l'assiette réelle de l'impôt10. En d’autres termes, le taux moyen d’imposition
d’un prélèvement est égal au rapport entre l’impôt payé et le revenu avant impôt 11.

La formule de calcul du taux moyen d'imposition se présente comme suit 12 :

- Au numéraire : L'ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales dont l'opérateur


économique doit s'acquitter ;
- Au dénominateur : Un indicateur de son revenu (pour les personnes physiques) ou
de son bénéfice ajusté (dans le cas d'une entreprise).

Illustration :
Une personne physique commerçante soumise à l’IRG/bénéfices professionnels réalise
un revenu de 1 000 000 da. Son revenu est soumis au barème progressif par tranches.

Jusqu’à 120 000 da, le taux d'imposition est nul. De 120 001 da à 360 000 da, le taux
d'imposition du barème est de 20% de 360 001 da à 1 000 000 da, le taux d'imposition du
barème est de 30%.
Dans ce cas, l’impôt total résultant du barème s’élève à : 240 000 da.

10
LURTON Grégorie, « Mesurer la pression fiscale, Revue regards croisés sur l'économie », Vol.1, 2007, P 67.
11
Ministère de l'économie, des finances et de la relance, « Rapport sur les prélèvements obligatoires et leur
évolution », France, 2013, P 35.
12
LURTON Grégorie, op. cit., P 68.

9
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

[(360 000-120 000) x20%] + [(1 000 000-360 000) x 30%] = 240 000 da

240 000
Son taux moyen d’imposition est donc de 24%. = 24%
1 000 000

2.3. L'approche des taux marginaux effectifs d'imposition


Le taux marginal effectif d’imposition peut être défini comme étant « une statistique
agrégée, une sorte de taux global, qui résume tous les taux d’impôts et toutes les règles fiscales
des sociétés et des personnes physiques grevant le rendement d’une unité additionnelle de
capital. »13. Cet indicateur a essentiellement pour objectif de mesurer la disparité causée par les
prélèvements obligatoires sur le rendement d'un investissement marginal. Et il est calculé
comme suit 14 :

𝑅𝐴𝐼 − 𝑅𝑅
TMEI =
𝑅𝐴𝐼
Sachant que : TMEI : Taux Marginal Effectif d’Imposition
RAI : le taux de Rendement Avant Impôt d’un investissement marginal déduction faite de
l’amortissement

RR : Le taux de Rendement Réel de l'investissement après prélèvements obligatoires


Le numérateur de cette équation désigne en réalité le coin fiscal qui est un indicateur
qui permet de mesurer l'effet de la politique fiscale sur l'investissement. Si cet indicateur est
positif, la fiscalité est alors dissuasive ou non attractive. Si, au contraire, le coin fiscal est
négatif, on dit alors que cette fiscalité est attractive15.

Cependant le calcul du taux de rendement avant impôt d’un investissement marginal


(RAI) dépend d'une multitude de paramètres, par exemple : le taux de l’impôt sur les bénéfices
des sociétés (IBS), de l'IRG, la forme de financement (réserves, concours bancaire, émission
d'actions et/ou d'obligations, etc.), les machines à la disposition de l'entreprise mais également
du traitement fiscal de l'amortissement fiscal de ces équipements 16. Et du fait que son calcul
nécessite un nombre important d'hypothèses, l'utilisation de l'approche des taux marginaux
effectifs d'imposition n'est pas recommandée, en particulier pour ce qui est des comparaisons
internationales.

13
LE BOURDONNEC Caroline, « Les Taux Effectifs Marginaux d’Imposition des sociétés suisses applicables
aux investissements locaux : Quel mode d’intégration de l’impôt sur le capital dans le modèle ? »,
Administration fédérale des contributions AFC, Suisse, 2004, P 6.
14
LURTON Grégorie, op. cit., P 68.
15
ibid., P68.
16
LE BOURDONNE Caroline, op. cit., P 06.

10
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Section 3 : La relation entre la pression fiscale et la croissance économique

La relation entre la pression fiscale et la croissance économique peut avoir une allure
linéaire (1), sous la forme de la courbe d'IBN KHALDOUN (2) ou encore comme l’a démontré
BARRO avec l’existence d’un seuil de pression fiscale optimale, qui maximise la croissance
économique, sous la forme d’une courbe de LAFFER (3).

3.1. La relation linéaire entre la fiscalité et la croissance économique (Selon


SKINER)

Selon la doctrine libérale, le budget de l'Etat ne devrait financer que les missions
souveraines de celui-ci. Dès lors, toute autre dépense publique, notamment dans le secteur
économique et social, est inconcevable et incompatible avec rôle de l'Etat et porterait atteinte à
la liberté individuelle, à l'initiative privée et aux lois naturelles de l'économie du marché17.

En d'autres termes, selon ce courant de pensée, les interventions de l'Etat influencent la


dynamique économique, car la hausse des dépenses publiques induit des besoins de
financement qui provoquent ainsi une hausse des prélèvements fiscaux, ce qui entraîne une
baisse de l'incitation au travail, à l'investissement et à la consommation. Ainsi ce mécanisme se
traduit par une baisse des recettes fiscales.

SKINER.J et ENGEN-SKINER ont essayé de vérifier l'existence d'une relation linéaire


entre ces deux variables, où l'impact des impôts est considéré comme étant constant dans le
temps. Le but était de déterminer l'impact de la politique fiscale sur la croissance économique
en se basant sur le modèle de SALOW, qui explique la production globale par le capital
physique. Ils ont supposé que les variables fiscales exercent indirectement des effets négatifs
sur la croissance économique à travers quatre canaux18 :

- Une fiscalité excessive décourage l’investissement privé parce qu’elle renchérit le


coût du capital physique ;
- Un impôt sur le revenu exagéré réduit l’offre ou le temps de travail ;

17
IBANDA KABAKA Paulin, « L’intervention de l’Etat dans l’économie : du laisser-faire à la régulation »,
HAL, 2016, P 01.
18
RAMDAOUI Abdelillah et AFIFI Mehdi, « Pression fiscale optimale et croissance économique au Maroc »,
Revue Economie & Kapital, Rabat Maroc, 2019, P 154.

11
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

- Des taux d'impositions élevés vont réduire les activités de recherche, d'innovation
et de développement et ainsi freiner la croissance des productivités globales du
capital et du travail ;
- Une politique fiscale excessive va engendrer un déplacement des investissements
privés productifs, lourdement imposés, vers des secteurs d'activités moins
productifs, qui bénéficient d'une fiscalité incitative.

3.2. Trop d’impôt tue l’impôt (Selon IBN KHALDOUN)

Dans son ouvrage « les prolégomènes », IBN KHALDOUN explique que « si les
fondateurs de l’empire marchent dans la voie de la religion, ils n’adoptent que les impositions
autorisées par la loi divine, c’est-à-dire, la dîme aumônière, l’impôt foncier et la capitation19.
Or la dîme de l’argent monnayé 20 est peu forte, comme chacun le sait, celle des grains et des
troupeaux n’est pas lourde ; il en est de même de la capitation et de l’impôt foncier. Or le taux
de ces impôts est fixé par la loi et ne peut pas être augmenté. Si l’empire a été fondé sur l’esprit
de tribu et de conquête, la civilisation a dû y être d’abord celle de la vie nomade, ainsi que nous
l’avons dit ailleurs. Or cette civilisation a pour effet nécessaire de porter le gouvernement à
l’indulgence, à la générosité, à la douceur, à la répugnance de toucher aux biens du peuple et à
l’indifférence pour l’acquisition des richesses, excepté dans des cas assez rares. Aussi les taxes
et impôts individuels, dont le montant forme le revenu de l’empire, sont très légers, et, cela
étant ainsi, les sujets se livrent à leurs travaux avec ardeur et avec plaisir ; la culture des terres
prend beaucoup d’extension, parce qu’on veut profiter des avantages que la faiblesse des impôts
assure aux cultivateurs, et cela augmente beaucoup le nombre des personnes dont les
contributions forment les richesses de l’État. » 21

IBN KHALDOUN fut l’un des premiers penseurs à prendre conscience de l’existence
d’une relation entre la pression fiscale et la croissance économique. En effet, les premières
études, en la matière, effectuées par IBN KHALDOUN remontent au 14ème siècle. Il a constaté
que la dépense publique et les prélèvements obligatoires jouent un rôle central dans le
développement économique d'un Etat. Ainsi, sa conclusion fut qu'un taux d'imposition excessif
va étouffer l'activité économique ce qui va réduire les recettes fiscales 22. En d’autres termes,

19
Il s’agit d’un impôt payé par les juifs et les chrétiens
20
Il s’agit d’un impôt fixé à 2.5% du revenu
21
IBN KHALDOUN, « les prolégomènes », 1377, traduits en Français et commentés par W. MAC GUCKIN DE
SLANE en 1863, P 77.
22
TIDJANE Nesrine et LOUNIS Abdelouahab, « l’impact des incitations fiscales sur la relance de
l’investissement etranger », Revue des Sciences Juridiques et Politiques, V11 N01, avril 2020, P 883.

12
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

IBN KHALDOUN préconise à ce que l'Etat ne prélève que ce qui est nécessaire pour soutenir
la population, assurer l'ordre public et la stabilité politique.

IBN KHALDOUN révèle que des taxes jugées excessives et injustes aux yeux des
contribuables peuvent entraver la production, d'autant plus que la taxe ne touche que ceux qui
travaillent et produisent 23. Les contribuables vont considérer que leur revenu est accaparé par
l’Etat ce qui va faire naître des formes de résistance à l’impôt sous la forme d’évasion fiscale
et abandon, partielle ou totale, de la production.

Ainsi les idées d’IBN KHALDOUN ont données naissance à fameuse théorie de « Trop
d’impôt tue l’impôt » et à la courbe d’IBN KHALDOUN.

Présentation de la courbe d’IBN KHALDOUN :

Figure 1 La courbe d'IBN KHALDOUN


Source : BERREBEH Jalel, La théorie générale de l'impôt, Institut Supérieur de Gestion de Sousse, Tunisie, 2011.

Sachant que :
R : Les recettes fiscales obtenues
t : Les taux d’impositions

La courbe d'IBN KHALDOUN signifie24 qu’un même rendement fiscal R1 peut être
obtenu avec deux poids de fiscalité différents, situés de part et d'autre (à t 1 et t2) du taux de
fiscalité optimal t* (t* est le taux optimum).

Cette courbe signifie également que même si le taux d’imposition (t) dépasse un certain
seuil (t*) par exemple t 2, l’effet obtenu par un telle augmentation aura le résultat contraire à
celui escompté à savoir une réduction des recettes fiscales de Rmax à R1.

23
BERREBEH Jalel, « La théorie générale de l'impôt », Institut Supérieur de Gestion de Sousse, Tunisie, 2011,
P 09.
24
ibid, P 10.

13
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

3.3. Existence d’une courbe de LAFFER entre le taux d’imposition et le taux de


croissance économique (Selon BARRO)

Depuis l'apparition des modèles de la croissance endogène, certains économistes, dont


Barro, se sont intéressés à la relation entre la politique budgétaire et la croissance économique.
A ce propos, BARRO a souligné l'existence d'une courbe de LAFFER entre le taux de
croissance économique et le taux d'imposition25.

BARRO l’explique comme suit 26 : lorsque les prélèvements fiscaux financent des
dépenses publiques davantage axées sur la prestation de services, elle peut avoir un impact
négatif sur les consommateurs en termes d'utilité et nuire à la croissance économique. Cela
s’explique par le fait que les taxes qui financent de tels types de dépenses publiques impactent
négativement le rendement du capital privé et nuit ainsi à l’épargne et à l’investissement.
Cependant, lorsque les dépenses publiques visent à créer des infrastructures, par exemple
routières, ou des investissements liés aux secteurs privés, cela renchérit le rendement du capital
privé et entraîne une hausse des investissements privés, de la consommation et du revenu.

L'augmentation des revenus, investissements entraînent une augmentation de la base


imposable ce qui va, à son tour, accroître la dépense publique. Et in fine, l'augmentation de
cette dernière va générer de la croissance.

Ainsi BARRO a conclu qu’il existe une courbe de LAFFER entre le taux de croissance
économique et le taux d’imposition. Cette courbe se présente comme suit :

Figure 2 La courbe de BARRO


Source : Barro et Robert J, Government spending in a simple model of endogeneous growth., Journal of
Political Economy, USA, 1990.

Sachant que : C : la croissance économique


t : la pression fiscale

25
RAMDAOUI Abdelillah et AFIFI Mehdi, op. cit, P 155.
26
NDEMBA TSHILAMBU Elie, « Pression Fiscale Optimale et Croissance Economique en République
Démocratique du Congo : 1990 -2020 », HAL, 2020, P 07.

14
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale

Cette courbe fait le lien entre le taux de la pression fiscale (P) et le taux de la croissance
économique (C). Et elle indique27 :

- L'existence d'un seuil optimal de pression fiscale (t*) maximisant la croissance


économique (C*) ;
- Ainsi, si le taux de la pression fiscale (t1) est inférieur aux taux d'imposition optimal
(t*), alors le secteur privé souhaiterai une hausse des taux d'impositions de façon à
rendre le capital privé plus productif ;
- Et si le taux de la pression fiscale (t3) est supérieur au taux de la pression fiscale
optimale (t*) alors la pression fiscale va décourager l’investissement et la croissance
économique.
Conclusion du Chapitre
La pression fiscale est donc un indicateur macroéconomique qui permet de déterminer
le poids des prélèvements obligatoires sur une économie. Généralement, on distingue entre la
pression fiscale individuelle qui concerne le poids des prélèvements obligatoires sur le revenu
d’un individu et la pression fiscale globale qui concerne le poids des prélèvements obligatoires
sur le PIB. Et à cette pression fiscale, il existe des limites éthiques sociales et économiques.

Concernant ses méthodes de calcul, il existe différentes façons d’appréhender le poids


de la fiscalité sur une économie (l’approche par les taux moyens d’imposition, l'approche des
taux marginaux effectifs d'imposition, l'approche du taux nominal d'imposition) mais dans notre
travail on va se focaliser sur l’approche du taux de prélèvements obligatoires qui consiste à
comparer le PIB aux prélèvements obligatoires à l’échelle d’un pays car, en plus de sa
simplicité, cette approche permet de faire des comparaisons internationales.

Quant à la relation entre la pression fiscale et l’économie, celle-ci diffère selon les
différents courants de pensée économique. Par exemple, selon SKINNER la relation entre la
pression fiscale et la croissance économique peut avoir une allure linéaire c.-à-d. plus l’Etat
prélève de l’impôt, plus l’économie ira mal. Ou encore selon IBN KHALDOUN, pour qui l’Etat
ne doit prélever de l’économie que les ressources qui lui sont nécessaires et si l’Etat prélève
plus qu’il en faut, alors toute augmentation aura pour effet une réduction des recettes fiscales.
Enfin pour BARRO, la pression fiscale peut être bénéfique pour la croissance économique, si
elle ne dépasse pas un certain taux et qu’elle finance des investissements qui profitent au secteur
privé et dans le cas contraire, toute augmentation aura pour effet de décourager les entreprises
à investir et les ménages à consommer davantage.

27
RAMDAOUI Abdelillah et AFIFI Mehdi, op. cit, P 156.

15
Chapitre II : Vue panoramique sur le
système de prélèvements obligatoires en
Algérie
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

Chapitre II : Vue panoramique sur le système de


prélèvements obligatoires en Algérie

Le système de prélèvements obligatoires en Algérie est constitué par les impôts et taxes
perçus par l'Etat et les Collectivités Locales (Section 1) ainsi que d’autres prélèvements
obligatoires (Section 2) et a des caractéristiques qui lui sont propres (Section 3).

Section 1 : Les prélèvements fiscaux


Pour les prélèvements fiscaux on distingue principalement entre les impôts directs (1),
les impôts indirects (2) ainsi que d’autres impôts et taxes (3).

1.1. Les impôts directs


Les impôts directs comprennent l'ensemble des impôts prélevés sur le revenu des
personnes physiques et sur les bénéfices des entreprises. On distingue généralement 28 entre
l’impôt sur le revenu global29, l’impôt sur les bénéfices des sociétés30, l’impôt forfaitaire
unique31 et la taxe sur l’activité professionnelle 32.

L’impôt sur le revenu global (IRG) « est un impôt annuel unique qui s’applique au
revenus ou bénéfice net global d’une personne physique, quelle que soit sa nature »33. Le revenu
net global est constitué par le total des revenus nets des catégories suivantes34 :
- Bénéfices professionnels ;
- Revenus des exploitations agricoles ;
- Revenus de la location des propriétés bâties et/ou non bâties ;
- Revenus des capitaux mobiliers ;
- Traitements, salaires, pensions et rentes viagères ;

28
Dans un souci d’avoir une vision globale sur les impôts directs, on va se limiter aux quatre principaux impôts
composant cette catégorie de prélèvements.
29
Son équivalent en Tunisie et en France est l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)
30
Son équivalent en Tunisie et en France est l’impôt sur les sociétés (IS)
31
Son équivalent en Tunisie est l’impôt forfaitaire (IF)
32
Son équivalent en Tunisie et en France est la taxe professionnelle (TP)
33
BENALI Brahim, « Fiscalité directe », Institut d’Economie Douanière et Fiscale (IEDF), Algérie, 2021, P 01.
34
Art 2, CIDTA

17
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

- Les plus-values de cession à titre onéreux des immeubles bâtis et/ou non bâtis et des
droits réels immobiliers, ainsi que celles résultant de la cession d‘actions, de parts
sociales ou de titres assimilés.

L’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) est un impôt annuel qui frappe les
entreprises. Cet impôt sur les bénéfices se calcule sur l’assiette des bénéfices réalisés par une
entreprise pendant un exercice donné. Les sociétés concernées par cet impôt sont les sociétés
établies sous un statut juridique d’une société à responsabilité limitée, une société par actions,
une société en commandite par actions. Cet impôt est considéré, pour les sociétés, comme
l’équivalent de l’impôt sur le revenu pour les particuliers.

L’impôt forfaitaire unique (IFU) Il s'agit d'un impôt unique qui frappe les petits
contribuables dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 15 millions de dinars. Cet impôt remplace
l’IRG, la TAP et la TVA.

La taxe sur l’activité professionnelle (TAP) « il s’agit d’une taxe due à raison du
chiffre d’affaires réalisé en Algérie par les contribuables qui exercent une activité dont les
profits relèvent de l‘impôt sur le revenu global, dans la catégorie des bénéfices professionnels
ou de l‘impôt sur les bénéfices des sociétés »35.

On constate ainsi que ce soit en Algérie, en Tunisie ou en France, les impôts et taxes se
ressemblent, de manière très importante en matière de mécanismes de fonctionnement, seule
l’appellation change d’un pays à un autre, c’est le cas de l’IRG et de l’IBS en Algérie appelé
en France et en Tunisie l’IR et l’IS.

1.2. les impôts indirects

Il s’agit principalement 36 de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la taxe sur les produits
pétroliers (TPP)37 et la taxe intérieure de consommation (TIC)38.

35
Art 217 CIDTA
36
Dans un souci d’avoir une vision globale sur les impôts indirects, on va se limiter aux trois principaux impôts
composant cette catégorie de prélèvements
37
Son équivalent en France est la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques qui englobe : la
taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité, la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel et la
taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
38
Son équivalent en Tunisie est le droit de la consommation

18
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation. Cet
impôt n'est pas collecté directement par l'Etat mais par l'entreprise appelée redevable légal et
supporté par le consommateur final appelé redevable réel.

La taxe intérieure de consommation (TIC) est un impôt qui s'inscrit dans le cadre de
la politique de lutte anti-tabac et qui frappe principalement les opérateurs exerçant dans le
secteur du tabac.

La taxe sur les produits pétroliers (TPP) est une taxe écologique qui s'applique à
l'essence, au gasoil et au gaz de pétrole liquéfié (GPL).

Il s’agit là aussi des trois composantes principales de la fiscalité indirecte dans les trois
pays.

1.3. Autres impôts et taxes

Il s’agit principalement des :

- Droits de circulation39 qui s’appliquent aux vins et alcool ;


- Droits de garantie et d’essai qui s'appliquent aux ouvrages en or, argent et platine et dont
la base imposable est la garantie ;
- Droits de timbre qui s'appliquent aux actes et/ou formalités administratives telles que la
carte d'identité, passeport, permis de conduire, etc.

Cette catégorie de prélèvements ne contribue que marginalement dans l’alimentation du


budget des Etats, que ce soit en Algérie, en Tunisie ou en France.

Section 2 : Les prélèvements obligatoires, autres que l’impôt

Outre les impôts et taxes prélevés par l’Etat, on distingue généralement entre les
redevances ou rémunérations pour services rendus (1), les cotisations sociales (2) et les droits
de douane (3).

39
Son équivalent en France est le droit sur les alcools et les boissons alcooliques

19
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

2.1. Les redevances ou rémunérations pour services rendus

Le principe de financement des dépenses publiques par les impôts et taxes n'empêche
pas que le coût de certains services publics ou d’ouvrages publics soient directement supportés
par les usagers. Afin que ces redevances soient légalement instituées, Il faut qu'elles trouvent
une contrepartie directe et proportionnée dans l'utilisation du service public ou dans l'utilisation
de l'ouvrage40. C’est le cas par exemple des redevances d’occupation d’un domaine de l’Etat
qui sont perçues au profit de la personne publique qui délivre le permis de stationnement, et de
la personne publique propriétaire de la dépendance domaniale ou encore de la redevance
audiovisuelle.

2.2. Les cotisations sociales

Concernant les cotisations sociales 41, il est important de noter qu'elles sont aussi
obligatoires que l’impôt. Ces dernières sont prescrites par la loi et s'appliquent aussi bien aux
employeurs qu’aux employés, chacun a un taux qui lui est propre. Cependant, les cotisations
sociales diffèrent de l’impôt en termes de répartition. Les cotisations sociales sont affectées à
une dépense prédéterminée car elles sont affectées à la caisse de sécurité sociale afin qu'elles
puissent financer les prestations médicales et les retraites. D'autre part, les impôts sont utilisés
pour financer les dépenses publiques de l’Etat et des Collectivités Locales, et non pour des
dépenses spécifiques.

2.3. Les droits de douane

Il s’agit de droits qui s’appliquent à une marchandise à l’importation ou à l’exportation.


On distingue généralement entre les droits spécifiques et les droits ad valorem. La taxation
spécifique frappe les marchandises importées ou exportées et dont la taxation s'effectue au
nombre et au poids42. En revanche, dans un système de taxation ad valorem, le tarif applicable
à un produit est fixé en pourcentage de la valeur de ce dernier43.

40
BELTRAME Pierre, « la fiscalité en France », édition hachette supérieure, 12ème édition, France, 2014, P 13.
41
SADOUDI Ahmed, op. cit., P 47.
42
Art.19 du CDA
43
BERCHICHE Ahmed, « droit douanier », Institut d’Economie Douanière et Fiscale, Algérie, 2020, P 03.

20
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

Section 3 : Les spécificités du système fiscal algérien

Afin de cerner les spécificités du système fiscal algérien, on va aborder :

- La structure de sa population fiscale (1) ;


- La provenance de ses recettes fiscales (2) ;
- Son régime fiscal simplifié initié en 2007 (3) ;
- Une estimation en termes de dépenses fiscales (3).

3.1. La population fiscale

L’évolution de la population fiscale et sa répartition entre le régime de l’impôt


forfaitaire unique et le régime du réel, pour la période 2017-2021, se présente comme suit :

Tableau 1: Evolution de la population fiscale pour la période 2017-2020

2017 2018 2019 2020


En chiffres En % En chiffres En % En chiffres En % En chiffres En %
Contribuables relevant 1 569 864 82,6% 1 683 111 84,5% 1 766 115 84,9% 1 735 254 82,9%
du régime de l'IFU
Contribuables relevant 330 921 17,4% 308 628 15,5% 314 816 15,1% 357 996 17,1%
du régime du réel
Total 1 900 785 100% 1 991 739 100% 2 080 931 100% 2 093 250 100%
Source : tableau élaboré sur la base des informations de la DGI
Pour une meilleure visibilité et analyse, on va représenter le tableau ci-dessus sous la
forme d’une courbe, comme suit :

Figure 3: Evolution de la population fiscale en Algérie pour la période 2017-2020

Source : élaboré sur la base du tableau 1

21
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

On constate que la population fiscale en Algérie augmente d’année en année, passant de


1 900 785 contribuables en 2017 à 2 093 250 contribuables en 2020. Cette population est
répartie en deux régimes : le régime de l’IFU qui représente plus de ¾ de la population fiscale
en Algérie et le régime du réel dont le nombre ne dépasse pas 20% de la population fiscale en
Algérie.

Pour la période 2017-2019 on constate que les contribuables qui relèvent du régime de
l’IFU ne cessent de progresser, passant de 1 569 864 en 2017 à 1 766 115 en 2019. A l’inverse
des contribuables qui relèvent du régime du réel, leur nombre diminue d’année en année,
passant de 330 921 en 2017 à 314 816 en 2019.

La courbe s’est ensuite inversée pour la période 2019-2020 où les contribuables relevant
du régime de l’IFU ont vu leur nombre baisser de 30 861 contribuables, passant de 1 766 115
contribuables en 2019 à 1 735 254 contribuables en 2020. Et les contribuables relevant du
régime du réel ont vu leur nombre augmenter de 43 180, passant de 314 816 contribuables en
2019 à 357 996 contribuables en 2020. Ceci est dû à ce que le seuil du chiffre d’affaires annuel,
pour l’IFU, initialement fixé à 30 000 000 DA (depuis 2007) se voit réduit à la moitié soit de
15 000 000 DA (en 2020). Ainsi les contribuables dont le chiffre d’affaires dépasse le montant
de 15 000 000 DA relève désormais du régime du réel, ce qui explique l’inversion de la courbe
pour la période 2019-2020.

3.2. Provenances des recettes fiscales

Afin d’analyser la provenance des recettes fiscales en Algérie, nous allons prendre la
structure des prélèvements fiscaux pour trois dates, à savoir : 2010, 2015 et 2020, qui se
présente comme suit :

Tableau 2: Structure des prélèvements fiscaux en Algérie pour 2010, 2015 et 2020

2010 2015 2020 Moyenne


Fiscalité ordinaire 55,9% 55,0% 55,1% 55,3%
Dont fiscalité directe 41,9% 45,5% 43,4% 43,6%
Dont fiscalité indirecte 37,0% 36,4% 38,2% 37,2%
Dont fiscalité locale 21,1% 18,1% 18,4% 19,2%
Fiscalité pétrolière 44,1% 45,0% 44,9% 44,7%
Total 100% 100% 100% -
Source : tableau élaboré sur la base des informations de la DGI

22
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

Pour une meilleure visibilité et analyse, le tableau ci-dessus est représenté sous la forme
d’un histogramme comme suit :

Figure 4 : Structure des prélèvements fiscaux en Algérie pour 2010, 2015 et 2020

Source : élaboré sur la base du tableau 2

La première chose à observer est que, pour cette période, la fiscalité pétrolière
représente près de la moitié du total des prélèvements fiscaux en Algérie, avec une part qui
varie entre 44.12% et 45.03%, soit une moyenne de 44.7%.

Quant à la fiscalité ordinaire, sa part du total des prélèvements fiscaux en Algérie varie
entre 55.9% et 55.1%.

Les recettes fiscales ordinaires proviennent, en moyenne, à hauteur de 43,6% des


ressources de la fiscalité directe, 37.2% des ressources de la fiscalité indirecte et 19.2% de la
fiscalité locale.

On constate que les recettes fiscales en Algérie sont dominées par la fiscalité pétrolière
qui représente, en moyenne, 47.7% du total des prélèvements fiscaux. Vient ensuite, la fiscalité
directe avec une moyenne de 24.1% des prélèvements fiscaux suivie de la fiscalité indirecte
avec une part de 20.5% et enfin, la fiscalité locale avec une moyenne de 10.6% du total des
recettes fiscales.

3.3. Le régime simplifié pour les petits contribuables

Dans le cadre de la réforme législative et réglementaire qu’a entamé l’administration


fiscale algérienne depuis plusieurs années, la fiscalité algérienne a connu une grande réforme
dans cette matière, notamment par l’introduction du nouveau régime simplifié, qui est le régime
de l’impôt forfaitaire unique.

23
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

Pour résumer, ce régime concerne les petits contribuables dont le chiffre d’affaires ne
dépasse pas 15 millions de DA44, il remplace l’IRG, la TVA et la TAP 45, englobe deux taux46
5% pour les activités de production et de vente de biens et 12% pour les autres activités, et les
contribuables relevant de ce régime doivent tenir de simples registres d’achats et de ventes 47.
Ce régime a grandement participé à mettre de l’ordre dans les affaires de l’administration fiscale
par la réduction du nombre de démarches administratives notamment.

Il est à noter que les contribuables relevant de ce régime ne tiennent pas une
comptabilité, ce qui fait qu’en cas de doutes et en absence de justificatifs, l’administration
fiscale serait contrainte de faire une imposition d’office, ce qui aboutit généralement à un
contentieux. L’absence d’une comptabilité incite également certains contribuables mal
intentionnés à commettre des actes frauduleux. Ce régime peut donc être un générateur de
contentieux et de fraude, d’où la nécessité de revoir, en baisse, le seuil d’éligibilité à ce régime
ou d’insérer une disposition légale qui oblige les contribuables relevant de ce régime à tenir une
comptabilité simplifiée c.-à-d. que les contribuables relevant du régime de l’IFU doivent
enregistrer chronologiquement les opérations qui intéressent leur activité sans pour autant
établir, à la fin de l’exercice, des états financiers tels que le bilan et le compte de résultat.

3.4. Les dépenses fiscales en Algérie

Les dépenses fiscales appelées aussi les subventions fiscales, désignent l'ensemble des
avantages fiscaux consentis par l'Etat qui, au départ, constituent un manque à gagner en termes
de recettes budgétaires mais qui seront compensées, à terme, grâce aux revenus générés par les
investissements réalisés et mis en exploitation48.

En termes de montant, pour la période 2010-2016, les dépenses fiscales en Algérie se


présentent comme suit :

44
Art. 282ter du CIDTA
45
Art. 282bis du CIDTA
46
Art. 282sexies du CIDTA
47
Art 1 du CPF
48
SADOUDI Ahmed, op. cit., P 101.

24
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

Tableau 3 : La dépense fiscale en Algérie pour 2010, 2013 et 2016

*En millions de da 2010 2013 2016 Moyenne Moyenne en %


TVA 78 942 81 471 63 157 74 523 88,9%
IBS 13 381 2 961 4 100 6 814 8,1%
TAP 1 345 2 738 3 376 2 486 3,0%
Total 93,668 87,170 70,633 - -
PIB 11992 16648 17515 - -
DF/ PIB 0,8% 0,5% 0,4% - -
Source : tableau élaboré sur la base des informations de la DGI
On peut observer, pour la période 2010-2016, qu’en moyenne les exonérations en
matière de TVA représentent 89% des dépenses fiscales totales, suivie de 8% pour l'IBS et 3%
pour la TAP.

En termes de poids sur le PIB, les dépenses fiscales représentent une proportion de
moins en moins importante. Avec une part de 0.8% du PIB en 2010 contre 0.5% en 2013 et
0.4% en 2016.

Cependant, les exonérations fiscales sont accordées à une large population. Par exemple
concernant les jeunes promoteurs de l’investissement, ils sont exonérés de la TVA pendant la
phase de réalisation de l’investissement 49 :

- Les acquisitions de biens et services entrant directement dans la réalisation de


l’investissement ;
- Les acquisitions de véhicules de tourisme lorsqu’ils constituent l’outil principal de
l’activité ;
- Pour certains services nécessaires à la réalisation de l’investissement, tels que les crédits
bancaires et assurances,.

Pour ce qui est de l’IBS et de la TAP 50, les jeunes promoteurs de l’investissement sont
exonérés pour une période de trois ans à compter de la date de début de leur activité ou 6 ans si
l’activité est exercée dans une zone à promouvoir dont la liste est fixée par voie réglementaire.
Il est ajouté une période de deux ans, si les jeunes promoteurs s’engagent à recruter au moins 3
personnes pour un contrat à durée indéterminée.

49
Direction Générale des impôts, « La Lettre de la DGI », Bulletin d’information de la Direction Générale des
Impôts, N78, Algérie, 2015, P 04.
50
Art. 138 du CIDTA

25
Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en Algérie

En sus des exonérations accordées aux promoteurs d’investissement relavant de


l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM, il existe d’autres exonérations en faveur des artisans, des
troupes théâtrales, pour les activités d’agriculture, etc.

Conclusion du chapitre
Le système de prélèvements obligatoires en Algérie est constitué par des impôts directs
tels que l’IRG, l’IBS, l’IFU et la TAP, des impôts indirects tels que la TVA, la TIC ou la TPP,
ainsi que d’autres impôts et taxes tels que les droits de circulation, les droits de garantie et
d’essai qui s'appliquent aux ouvrages en or, argent et platine et les droits de timbre.
En sus des prélèvements fiscaux, il existe d’autres prélèvements parafiscaux tels que les
redevances d’occupation d’un domaine public ou encore le cas des cotisations sociales et des
droits de douane.

On constate que les prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie ou en France ne


diffèrent pas, de manière importante, dans le contenu mais c’est l’appellation du prélèvement
qui change d’un pays à un autre.

En ce qui concerne les spécificités du système fiscal algérien, en 2020 par exemple,
celui-ci englobe plus de 2 millions de contribuables dont 83% relèvent du régime de l’IFU et
17% du régime du réel.

Toujours dans le cadre des spécificités du système fiscal algérien, en 2020, les recettes
fiscales en Algérie proviennent à hauteur de 44.7% de la fiscalité pétrolière et 55.3% de la
fiscalité ordinaire, répartie entre 43.4% pour la fiscalité directe, 38.2% pour la fiscalité indirecte
et 18.4% pour la fiscalité locale.

En Algérie, depuis 2007, un régime simplifié a été introduit, connu sous l’appellation
du régime de l’impôt forfaitaire unique. Ce régime concerne les petits contribuables dont le
chiffre d’affaires ne dépasse pas 15 millions de DA, il remplace l’IRG, la TVA et la TAP,
englobe deux taux et les contribuables relevant de ce régime doivent tenir de simples registres
d’achats et de ventes.

En matière de dépenses fiscales, l’Algérie accorde une multitude d’exonérations en


faveur des jeunes notamment. Ces exonérations font l’objet d’une évaluation sous la forme de
dépenses fiscales. En 2016 par exemple, ces subventions fiscales ont été évaluées à hauteur de
17 Mds de DA soit l’équivalent de 0.4% du PIB.

26
Chapitre III : Analyse de la pression
fiscale en Algérie, en Tunisie et en
France
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en


Tunisie et en France

Afin d’analyser la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France, on va aborder :


- L’analyse de la structure des prélèvements obligatoires en Algérie (Section 1) ;
- L’analyse du poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie
(Section 2) ;
- Et enfin, une analyse de la pression fiscale en Algérie comparée à la Tunisie et la
France (Section 3).

Section 1 : Analyse de la structure des prélèvements obligatoires en Algérie

Nous allons dans un premier temps analyser la structure des prélèvements obligatoires
dans sa totalité (1), avant d’analyser la structure de la fiscalité directe (2) ensuite celle de la
fiscalité indirecte (3) et enfin, la place de la fiscalité pétrolière dans les prélèvements fiscaux en
Algérie (3).

1.1. La structure des prélèvements obligatoires en Algérie

La structure des prélèvements obligatoires en Algérie, pour la période 2010-2020, se


présente comme suit :
Tableau 4 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie pour la période 2010-2020
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Fiscalité 17,11% 18,06% 18,79% 16,90% 17,20% 18,34% 19,09% 18,44% 17,81% 17,61% 17,28%
directe
dont 42,78% 55,48% 63,60% 59,41% 59,77% 57,25% 56,99% 56,56% 58,51% 61,16% 65,05%
IRG/Salaire
dont IBS 45,59% 35,88% 28,79% 31,36% 32,85% 32,39% 34,26% 34,76% 32,00% 30,44% 26,91%
Fiscalité 15,11% 14,70% 14,20% 15,13% 14,92% 14,68% 15,33% 15,13% 16,16% 15,72% 15,22%
indirecte
dont TVA 89,68% 89,46% 90,35% 91,41% 92,09% 91,28% 85,58% 81,82% 77,41% 75,89% 73,59%
dont TIC et 8,47% 9,32% 9,37% 8,53% 7,91% 8,79% 14,35% 18,18% 22,59% 24,17% 26,41%
TPP
Fiscalité 32,22% 32,76% 32,99% 32,02% 32,11% 33,02% 28,93% 33,57% 33,97% 33,33% 32,49%
pétrolière
Fiscalité locale 8,60% 8,10% 7,69% 7,99% 8,00% 7,28% 8,79% 7,10% 6,41% 7,48% 7,32%
Droits de 5,62% 5,86% 7,36% 8,19% 7,21% 7,27% 6,66% 5,56% 4,77% 4,95% 4,89%
douane
Cotisations 21,34% 20,52% 18,97% 19,77% 20,56% 19,40% 21,21% 20,19% 20,88% 20,90% 22,81%
sociales
Prélèvements 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
obligatoires
Source : élaboré sur la base des informations de la DGI et de l’ONS

28
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Pour une meilleure visibilité et une meilleure analyse le tableau ci-dessus peut être
représenté par un histogramme, comme suit :

Figure 5 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie pour la période 2010-2020

Source : élaboré sur la base du tableau 4

La structure des prélèvements obligatoires en Algérie met en évidence une évolution de


2% de la part de la fiscalité directe du total des prélèvements obligatoires, pour la période 2010-
2016, passant de 17.11% en 2010 à 19.09% en 2016. Avant d’enregistrer une baisse, pour la
période 2017-2020, où la fiscalité directe en 2020 représente 17.28% du total des prélèvements
obligatoires, contre 19.09% en 2016.
Quant à la fiscalité indirecte, hormis quelques variations en 2012 et 2018 où elle
représentait respectivement 14.2% et 16.16% du total des prélèvements obligatoires, sa part
reste relativement stable, pour la période 2010-2020, où la fiscalité indirecte représentait entre
15.11% en 2010 et 15.22% en 2020.
Il en est de même pour la fiscalité pétrolière, hormis quelques variations en 2016 et 2018
où elle représentait respectivement 28.93% et 33.97% du total des prélèvements obligatoires,
sa part reste relativement stable, pour la période 2010-2020, où elle représente entre 32% et
33% du total des prélèvements obligatoires en Algérie.
En ce qui concerne la fiscalité locale, sa part du totale des prélèvements obligatoires a
baissé progressivement, pour la période 2010-2018, de 8.6% en 2010 à 6.41% en 2018 du total
des prélèvements obligatoires avant d’enregistrer une légère hausse, pour la période 2019-2020,
où sa part varie entre 7.48% et 7.32% du total des prélèvements obligatoires.

29
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

A propos des droits de douane, leur part représentait un ratio de plus en plus important,
pour la période 2010-2015, passant de 5.62% en 2010 à 7.27% en 2015 avant d’enregistrer une
baisse progressive, pour la période 2016-2020, où leur part des prélèvements obligatoires est
passée de 7.27% en 2015 à 4.89% en 2020.
Enfin, hormis quelques variations en 2013,2014 et 2015, la part des cotisations sociales
du total des prélèvements obligatoires en Algérie reste relativement stable, pour la période
2010-2020, et varie entre 21.34% en 2010 à 22.81% en 2020.
On peut constater que la structure des prélèvements obligatoires en Algérie, du moins à
première vue, reste relativement stable pour la période 2010-2020. Ainsi, la fiscalité directe
représentait 17,11% du total des prélèvements obligatoires pour l’année 2010 contre 17.28% en
2020, la fiscalité indirecte 15,11% pour l’année 2010 contre 15.22% pour l’année 2020, la
fiscalité pétrolière 32,22% pour l’année 2010 contre 32.49% pour 2020, la fiscalité locale
8,60% pour l’année 2010 contre 7.32% pour 2020, en 2010 5,62% pour les droits de douane et
4.89% pour 2020 et enfin, les cotisations sociales représentaient 21,34% du total des
prélèvements obligatoires pour 2010 contre 22.81% pour 2020.

Il a également été constaté que la structure des prélèvements obligatoires en Algérie est
fortement impactée par la fiscalité pétrolière c.-à-d. quand la part de cette dernière augmente,
comme en 2015, 2018 et 2019, la part des autres prélèvements baisse et vice versa, lorsque la
part de la fiscalité pétrolière baisse, comme en 2016, la part des autres prélèvements augmente.
Ce qui fait que la structure des prélèvements obligatoires en Algérie dépend de manière
importante de la fiscalité pétrolière.

1.2. Structure de la fiscalité directe en Algérie

La structure de la fiscalité directe en Algérie peut être représentée sous la forme d’un
histogramme, comme suit :

30
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Figure 6 Structure de la fiscalité directe en Algérie pour la période 2010/2020

Source : élaboré sur la base du tableau 4

La première chose à observer est que la part de l’IRG/salaire prend une part de plus en
plus importante du total de la fiscalité directe en Algérie. Or la part de l’IRG/salaires a augmenté
de 22.26%, passant de 42.78% en 2010 à 65.05% en 2020. Alors que la part de l’IBS a baissé
de 18.68% du total des prélèvements obligatoires, passant de 45.59% en 2010 à 26.91% en
2020.

Quant à la part de l’IRG/salaires de l’IRG dans sa globalité, elle a augmenté de près de


6%, pour la période 2010-2020, passant de 87.5% en 2010 à 93.2% en 2020. En d’autres termes,
les autres catégories de l’IRG ne représentent, en 2020, que 6.8% du rendement total de l’IRG.

Tandis que les autres prélèvements directs tels que les autres catégories de l’IRG et
l’IFU représentent à peine 10% du total de la fiscalité directe, passant de 11.63% du total de la
fiscalité directe en 2010 à 8.04% en 2020.

On constate ainsi que la principale ressource de la fiscalité directe est l’impôt appliqué
sur le revenu des salariés. Les prélèvements opérés sur la part de ces derniers représentent
65.05% de la fiscalité directe en 2020. Ceci peut s’expliquer par deux raisons : d’abord
l’Algérie accorde des exonérations importantes en matière d’IBS mais aussi à cause de la
prolifération de l’économie souterraine.

Mais aussi, concernant l’IRG, les salariés représentent près de 90% du rendement de cet
impôt alors que les autres catégories, telles que les professions libérales, ne représentent que
6% de son rendement. Ce qui montre, de manière évidente, que l’IRG n’est pas un impôt
équitable puisqu’il repose quasi exclusivement sur revenu des salariés.

31
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

1.3. Structure de la fiscalité indirecte en Algérie

Figure 7 Structure de la fiscalité indirecte en Algérie pour la période 2010-2020

Source : élaboré sur la base du tableau 4

On peut constater que c’est la TVA qui domine la structure de la fiscalité indirecte, pour
la période 2010-2020.
Cependant, au fil des années la TVA occupe une place de moins en moins importante.
Sa part a baissé de 16%, pour la période 2010-2020, passant de 89.68% du total de la fiscalité
indirecte en 2010 à 73.59% en 2020.
Alors que la part de la TIC et la TPP, pour la période 2010-2014, ne représentait pas
plus de 9%, elle a commencé à représenter une part plus importante de la fiscalité indirecte
durant la période 2015-2020, passant de 8.79% en 2014 à 26.41% en 2020. Ceci peut
s’expliquer par la mesure introduite par la LF 2016. Cette mesure a relevé la TPP de 1
DA/HL à 600 DA/HL pour les essences super et sans plomb et 500 DA/HL pour
l’essence normal et 100 DA/HL pour le gas-oil51. Cette mesure a été introduite dans un
double soucis : d’abord pour mettre en avant la volonté de l’Algérie en matière de lutte contre
le réchauffement climatique et encourager le consommateur à aller vers d’autres énergies moins
polluantes telles que le GPL mais aussi afin d’assurer des rentrées fiscales supplémentaires au
Trésor public.

51
Art 15 loi de finances 2016

32
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

La baisse du poids de la TVA au profit de la TIC et la TPP peut être un bon signe dans
la mesure où la fiscalité indirecte tire ses ressources des produits polluants tels que l’essence et
des produits nocifs tels que le tabac et épargne certains produits, notamment ceux de première
nécessité, tels que le lait en sachet.

1.4. La part de la fiscalité pétrolière dans les prélèvements fiscaux en Algérie

Figure 8 La part de la fiscalité pétrolière dans les prélèvements fiscaux en Algérie pour la période 2010-2020

Source : élaboré sur la base du tableau 4

Hormis pour l’année 2016 où la part de la fiscalité ordinaire a atteint 60% du total des
prélèvements fiscaux ,grâce notamment à la révision de la TPP qui a assurée des entrées fiscales
supplémentaires au Trésor public, la part de la fiscalité pétrolière reste relativement stable et
varie entre 44.11% en 2010 et 44.93% en 2020.
On constate ainsi que près de la moitié des recettes fiscales de l’Etat dépend de la
fiscalité pétrolière qualifiant ainsi l’Etat algérien d’un Etat rentier 52.

Section 2 : Analyse du poids des prélèvements obligatoires par rapport au


PIB en Algérie

Le poids des prélèvements obligatoires, pour la période 2010-2020, en Algérie se


présente comme suit :

52
un État rentier est un État qui tire la majeure partie, voire la totalité, de son revenu national d'une rente provenant
de ressources naturelles telles que le pétrole.

33
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Tableau 5 Poids des prélèvements obligatoires sur le PIB en Algérie pour la période 2010-2020

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Fiscalité 4,66% 4,70% 5,32% 4,94% 5,12% 6,19% 6,34% 6,40% 5,89% 6,19% 6,31%
directe
dont 2,00% 2,61% 3,38% 2,94% 3,06% 3,54% 3,61% 3,62% 3,44% 3,79% 4,11%
IRG/Salaires
dont IBS 2,13% 1,69% 1,53% 1,55% 1,68% 2,01% 2,17% 2,22% 1,88% 1,88% 1,70%
Fiscalité 4,12% 3,82% 4,02% 4,42% 4,44% 4,95% 5,09% 5,25% 5,34% 5,53% 5,56%
indirecte
dont TVA 3,69% 3,42% 3,63% 4,04% 4,09% 4,52% 4,36% 4,30% 4,14% 4,19% 4,09%
dont TIC et 0,35% 0,36% 0,38% 0,38% 0,35% 0,43% 0,73% 0,96% 1,21% 1,34% 1,47%
TPP
Fiscalité 2,34% 2,11% 2,18% 2,34% 2,38% 2,46% 2,92% 2,47% 2,12% 2,63% 2,68%
locale
Pression 11,13% 10,63% 11,52% 11,71% 11,94% 13,60% 14,35% 14,12% 13,35% 14,35% 14,55%
fiscale
ordinaire
Fiscalité 8,78% 8,52% 9,34% 9,37% 9,56% 11,14% 9,6% 11,65% 11,23% 11,72% 11,87%
pétrolière
Pression 19,91% 19,15% 20,86% 21,07% 21,51% 24,75% 23.95% 25,77% 24,58% 26,07% 26,42%
fiscale
totale
Cotisations 5,82% 5,34% 5,37% 5,78% 6,12% 6,55% 7,04% 7,01% 6,90% 7,35% 8,33%
sociales
(CS)
Pression 25,73% 24,48% 26,23% 26,86% 27,63% 31,29% 30,99% 32,78% 31,49% 33,42% 34,75%
fiscale (CS
incluses)
Droits de 1,53% 1,26% 1,13% 1,10% 1,07% 1,10% 1,05% 0,97% 0,90% 0,90% 0,96%
douane
Pression 27,26% 25,74% 27,36% 27,96% 28,69% 32,39% 32.04% 33,75% 32,38% 34,32% 35,72%
totale des
PO
Sources : tableau élaboré sur la base des informations de la DGI et l’ONS
On peut observer que le rendement de la fiscalité directe a progressivement augmenté
de 1.65% du PIB, pour la période 2010-2020, passant de 4.66% du PIB en 2010 à 6.31% du
PIB en 2020.
Cependant, cette évolution est due à l’augmentation de la part de l’IRG/salaires par
rapport au PIB, passant de 2.13% du PIB en 2010 à 4.11% du PIB en 2020. Contrairement à la
part de l’IBS qui a baissé au cours de cette période, passant de 2.13% du PIB en 2010 à
seulement 1.7% du PIB en 2020.
Ceci met en évidence qu’en Algérie les salariés paient 2.5 fois plus d’impôts que les
sociétés. Mais il convient de noter que le nombre de salariés en Algérie est très important par
rapport au nombre d’entreprises, ce nombre atteint, en juin 2020, les 11,281 millions contre
194 567 sociétés relevant de l’IBS.

34
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Concernant la fiscalité indirecte, celle-ci a progressivement évolué, durant la période


2010-2020, avec une hausse de 1.44% du PIB, passant de 4.12% du PIB en 2010 à 5.56% du
PIB en 2020.
Cette augmentation de la part de la fiscalité indirecte du PIB est due en grande partie à
l’augmentation de 1.12% du PIB de la part de la TPP et la TIC, passant de 0.35% du PIB en
2010 à 1.47% du PIB en 2020.
Celle-ci peut s’expliquer par l’augmentation de la TPP par la disposition de l’article 15
de la LF 2016 qui vise à relever les tarifs de la TPP de 1 DA/HL à 600 DA/HL pour les
essences super et sans plomb et 500 DA/HL pour l’essence normal et 100 DA/HL pour
le gas-oil. Mais l’augmentation de la part de la fiscalité indirecte par rapport au PIB peut
s’expliquer, également, par l’augmentation du rendement de la TVA de 0.4% du PIB, passant
de 3.69% du PIB en 2010 à 4.09% du PIB en 2020.
Quant au poids de la fiscalité locale sur le PIB, celui-ci a connu une faible progression
de 0.34% du PIB, durant la période 2010-2020, passant de 2.34% du PIB en 2010 à 2.68% du
PIB en 2020.
Ceci s’explique par l’absence de mesures, durant cette période, visant à améliorer la
situation de la fiscalité locale.
Le poids de la fiscalité ordinaire par rapport au PIB, durant la période 2010-2020, a ainsi
connu une hausse de 3.43%, passant de 11.13% du PIB en 2010 à 14.54% du PIB en 2020.
Le poids de la fiscalité ordinaire sur le PIB est très faible comparé à d’autres pays
(comme nous allons le voir dans la section suivante) Ceci est un phénomène qu’on peut
observer dans les pays dépendants du pétrole tels que l’Arabie Saoudite, le Nigéria et le
Venezuela. Néanmoins, cette situation montre que le législateur algérien a une certaine marge
de manœuvre concernant l’augmentation du taux de certains impôts et taxes ou encore
l’élargissement de l’assiette de certains d’entre eux.
A propos du poids de la fiscalité pétrolière par rapport au PIB, celui-ci est resté
relativement stable, durant la période 2010-2020, et a enregistré une hausse de seulement 0,34%
du PIB, passant de 2.34% du PIB en 2010 à 2.68% du PIB en 2020.
On peut alors observer que la fiscalité pétrolière n’a pas connu une évolution
comparable à d’autres prélèvements fiscaux tels que l’IRG/salaires par exemple car la fiscalité
pétrolière dépend de variables qui résultent des fluctuations du marché international.
Le poids des prélèvements fiscaux (celui de la fiscalité ordinaire et de la fiscalité
pétrolière) par rapport au PIB a enregistré une hausse de 6.51%, durant la période 2010-2020,
passant de 19.91% du PIB en 2010 à 26.42% du PIB en 2020.

35
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Donc en Algérie, c’est la fiscalité pétrolière qui a permis de compenser la faiblesse de


la fiscalité ordinaire, en augmentant le poids des prélèvements fiscaux, en 2020 par exemple,
de 14.54% à 26.42%.
L’Algérie doit donc réduire, d’année en année, sa dépendance vis-à-vis de la fiscalité
pétrolière et rapprocher, graduellement, ce taux de 26.42% sans pour autant recourir à la
fiscalité pétrolière.
En ce qui concerne le poids des cotisations sociales, il a connu une évolution de 2.51%,
durant la période 2010-2020, passant de 5.82% du PIB en 2010 à 8.33% du PIB en 2020. Ceci
peut s’expliquer, en partie, par l’accroissement du nombre de cotisants qui est passé de 8.6
millions en 2010 à plus de 11 millions en 2020.
La pression des prélèvements obligatoires hors droits de douane est ainsi passée de
25.73% du PIB en 2010 à 34.75% du PIB en 2020 en enregistrant par conséquent une hausse
de 9.02% du PIB.
Les droits de douane ont connu une baisse de 0.57%, durant la période 2010-2020,
passant de 1.53% du PIB en 2010 à 0.96% du PIB en 2020. Cette baisse est due à la chute des
importations de l’Algérie qui sont passées de 40.4 milliards de dollars en 2010 à 34.4 milliards
de dollars en 2020.
La pression totale des prélèvements obligatoires en Algérie a donc connu une hausse de
8.46% du PIB, durant la période 2010-2020, passant de 27.26% du PIB en 2010 à 35.72% du
PIB en 2020. Cette hausse est due en grande partie à la hausse de l’IRG salaire, de la TPP, et
les cotisations sociales respectivement de 2.11%, 1.12% et 9.02% du PIB.

Section 3 : La pression fiscale en Algérie comparée à la Tunisie et la France

Nous allons comparer la pression fiscale de l’Algérie avec celle de la Tunisie et de la


France en termes de :

- Structure des prélèvements obligatoires (1) ;


- Poids des prélèvements obligatoires sur le PIB (2).

3.1. La pression fiscale en Algérie comparé à la Tunisie et la France en matière de


structure des prélèvements obligatoires.

La structure des prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie et en France, pour la


période 2010-2020, se présente comme suit :

36
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Tableau 6 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie et en France pour la période 2010-2020
2010 2015 2020
Algérie Tunisie France Algérie Tunisie France Algérie Tunisie France
Fiscalité 17,1% 27,6% 20,9% 18,3% 30,4% 23,3% 17,3% 31,5% 25.8%
directe
dont IRG ou 42,8% 38,7% 70,7% 57,3% 24,9% 63,8% 65,1% 22,1% 30.1%
IR
dont IBS ou 45,6% 51,7% 19,4% 32,4% 33,2% 12,6% 26,9% 29,5% 20.8%
IS
Fiscalité 15,1% 39,0% 18,1% 14,7% 36,2% 18,1% 15,2% 37,6% 16.4%
indirecte
dont TVA 89,7% 52,8% 70,9% 91,3% 52,8% 63,7% 73,6% 52,8% 45.7%
Fiscalité 8,6% 1,9% 12,6% 7,3% 1,1% 13,9% 7,3% 0,9% 15.8%
locale
Fiscalité 32,2% - - 33,0% - - 32,5% - -
pétrolière
Cotisations 21,3% 28,4% 41,3% 19,4% 29,5% 37,3% 22,8% 27,0% 34.2%
sociales
Droits de 5,6% 3,1% 7,1% 7,3% 2,9% 7,3% 4,9% 3,0% 7.8%
douane
Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
Sources : Loi de règlements (France) ; Bilan annuel des douanes (France) ; insee (tableau de l'économie française) ; Résultats provisoires de l'exécution du
budget de l'Etat (Tunisie) ; Rapport de l'OCDE sur les statistiques des recettes publiques en Afrique ; DGI (Algérie); ONS (Algérie)

Pour une meilleure visibilité et analyse le tableau ci-dessus peut être représenté sous
forme d’un histogramme, comme suit :

Figure 9 Structure des prélèvements obligatoires en Algérie, en Tunisie et en France pour la période 2010-2020

Source : élaboré à partir du tableau 6

37
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

L’Algérie :

Comme cela a été souligné, dans la section précédente, la structure des prélèvements
obligatoires en Algérie reste relativement stable, pour la période 2010-2020. En 2010, la
fiscalité directe représentait 17,11% du total des prélèvements obligatoires pour l’année 2010
contre 17.28% en 2020, la fiscalité indirecte 15,11% pour l’année 2010 contre 15.22% pour
l’année 2020, la fiscalité pétrolière 32,22% pour l’année 2010 contre 32.49% pour 2020, la
fiscalité locale 8,60% pour l’année 2010 contre 7.32% pour 2020, en 2010 5,62% pour les
droits de douane et 4.89% pour 2020 et enfin, les cotisations sociales représentaient 21,34% du
total des prélèvements obligatoires pour 2010 contre 22.81% pour 2020.

La Tunisie :

Pour la Tunisie, on peut observer quelques variations, pour la part de la fiscalité directe,
la fiscalité indirecte et la fiscalité locale notamment.

Ainsi la part de la fiscalité directe dans les prélèvements obligatoires a augmenté de près
de 4%, pour la période 2010-2020, passant de 27.6% en 2010 à 31.5% en 2020.

Quant à la part de la fiscalité indirecte, la fiscalité locale et celle des cotisations sociales
du total des prélèvements obligatoires, pour la période 2010-2020, elles ont baissées
respectivement de 1.4%, 1.9% et 1.4% passant de 39% en 2010 à 37.6% en 2020 pour les impôts
indirects, de 1.9% en 2010 à 0.9% en 2020 pour les impôts locaux et de 28.4% à 27% pour les
cotisations sociales.

Concernant la part des droits de douane du total des prélèvements obligatoires, celle-ci
est restée relativement stable, pour la période 2010-2020, passant de 3.1% en 2010 à 3% en
2020.

La France :
On peut constater que la structure des prélèvements obligatoires en France a subi
quelques variations, pour la période 2010-2020. La variation la plus importante concerne la
fiscalité directe et les cotisations sociales. La part de la fiscalité directe du total des
prélèvements obligatoires a augmenté de 4.8%, passant de 20.9% en 2010 à 25.8% en 2020. Et
la part des cotisations sociales du total des prélèvements obligatoires a baissé de 7.1% passant
de 41.3% en 2010 à 34.2% en 2020.

38
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

On peut également observer une hausse de 3.2% de la part de la fiscalité locale du total
des prélèvements obligatoires, pour la période 2010-2020, passant de 12.6% en 2010 à 15.8%
en 2020.

Quant à la part des droits de douane du total des prélèvements obligatoires, pour la
période 2010-2020, a enregistré une légère hausse et atteint 7.8% en 2020 contre 7.1% en 2010.

On peut ainsi constater que la structure des prélèvements obligatoires diffère


sensiblement entre les trois pays.

Pour l'année 2020, par exemple, la part la plus importante des prélèvements obligatoires
en Algérie provient de la fiscalité pétrolière, qui est une spécificité de la fiscalité algérienne,
avec une part de 32,5% suivie des cotisations sociales, de la fiscalité directe et de la fiscalité
indirecte respectivement avec une part de 22,8%, 17,3% et 15,2%, Alors qu'en Tunisie la part
la plus important des prélèvements obligatoires provient de la fiscalité indirecte et la fiscalité
directe avec une part de, respectivement, 37,6% et 31,5%, suivie des cotisations sociales avec
une part de 27% du total des prélèvements obligatoires, Quant à la France, la part la plus
importante des prélèvements obligatoires provient principalement des cotisations sociales et de
la fiscalité directe , respectivement, avec une part de 34.2% et 25.8%, suivie de la fiscalité
indirecte avec une part de 16.4% du total des prélèvements obligatoires.

La différence constatée entre l’Algérie avec la Tunisie à la France peut s’expliquer , en


partie, par le faible rendement de sa fiscalité ordinaire qui représente en moyenne 40% du total
des prélèvements obligatoires alors qu’en Tunisie et en France, celle-ci représente en moyenne
60% et 70%. Mais ceci peut également s’expliquer par la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de
la fiscalité pétrolière qui représente en moyenne un tiers des prélèvements obligatoires en
Algérie, ce qui fait baisser la part des autres catégories de prélèvements obligatoires tels que la
fiscalité directe et indirecte.

Concernant la part de la fiscalité locale dans le total des prélèvements obligatoires, c’est
la France qui occupe la première place avec une part de 15.8% suivie de l’Algérie avec une part
de 7.4% et enfin la Tunisie avec une part qui ne dépasse pas le 1%.

En Algérie, la fiscalité locale est une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Celle-
ci a vingt impôts et taxes qui sont affectés aux Collectivités Locales. Huit de ces impôts et taxes
sont affectés en totalité au budget de la Commune, il s’agit principalement de la TAP. Tandis

39
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

que douze de ces prélèvements sont partagés entre le budget de l’Etat et celui des Collectivités
Locales, il s’agit principalement de la TVA.

Ceci montre la bonne volonté d’améliorer la situation des finances locales d’où la part
de 7.4% du total des prélèvements obligatoires. Cependant, cette situation doit être améliorée
davantage afin d’atteindre un niveau de fiscalité locale convenable, comme en France, par
exemple, en élargissant le pouvoir fiscal des assemblées locales concernant la détermination de
l’assiette et le taux de certaines taxes importantes telles que la taxe foncière.

Enfin, concernant la part des droits de douane dans le total des prélèvements
obligatoires, en 2020, la part de ces derniers était de 7.8% en France, 4.9% en Algérie et 3%
en Tunisie.

3.1.1. La structure de la fiscalité directe


La structure de la fiscalité directe en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année 2020
se présente comme suit :

Figure 10 La structure de la fiscalité directe en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année 2020
Source : élaboré sur la base du tableau 6
On peut observer qu’en termes d’impôts sur les rémunérations et salaires, c’est l’Algérie
qui occupe la première place. Les salariés algériens supportent 65.1% de la part de la fiscalité
directe, suivis de la France avec une part de 30.1% et enfin la Tunisie avec une part de 22.1%
du total de la fiscalité directe.

Quant à la part des impôts payés par les sociétés dans la fiscalité directe, c’est en Tunisie
qu’on trouve la plus importante contribution avec une part de 29.5% suivie de l’Algérie avec
une part de 26.9% et enfin la France avec une part de 20.8%.

40
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

La part des autres impôts et taxes, tels que les autres catégories de l'impôt sur le revenu,
la taxe foncière, les cotisations foncières des entreprises, les cotisations sur la valeur ajoutée
des entreprises et la contribution au remboursement de la dette sociale, représente une part
importante en France et en Tunisie avec une part de la fiscalité directe qui est, respectivement,
de 49.1% et 48.4% suivie de l’Algérie avec une part de, seulement, 8%.

Ceci souligne le fait que les salariés supportent une part importante de la fiscalité directe
en Algérie, comparée à la Tunisie et la France, d’où la nécessité d’améliorer le rendement des
autres catégories de l’IRG, notamment celle qui concerne les professions libérales et envisager
un allègement du poids des prélèvements fiscaux qui pèse sur les salariés en Algérie. D’un autre
côté, le contrôle des sociétés relevant de l’IBS doit être renforcé et l’assiette élargi, afin de créer
une équité fiscale entre les sociétés relevant de l’IBS, les professions libérales ainsi que les
autres catégories de l’IRG d’un côté et les salariés de l’autre côté.

3.1.2. La structure de la fiscalité indirecte

La structure de la fiscalité indirecte en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année


2020 se présente comme suit :

Figure 11 Structure de la fiscalité indirecte en Algérie, en Tunisie et en France pour l’année 2020

Source : élaboré sur la base du tableau 6

On constate que la TVA occupe près de trois quart de la fiscalité indirecte en Algérie
avec un taux de 73.6% suivie de la Tunisie dont la TVA occupe un peu plus de la moitié de la
fiscalité indirecte soit une part de 52.8% et enfin la France dont la TVA occupe 45.7% du total
de la fiscalité indirecte.

41
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

Quant aux autres impôts indirects tels que la taxe intérieure de consommation, la taxe
sur les produits pétroliers, droits d’enregistrement, de timbre, taxes sur les tabacs, taxe
intérieure de consommation sur les produits énergétiques, etc. Ces prélèvements occupent
54.3% du total de la fiscalité indirecte en France, 47.2% en Tunisie et 26.4% en Algérie.

On constate ainsi que la fiscalité indirecte, en Algérie, s’appuie fortement sur la TVA
qui est considérée comme étant un impôt injuste du fait qu’elle est payée de la même manière
par tous les algériens quel que soit leur niveau de revenu, d’où la nécessité de s’orienter vers
d’autres impôts et taxes tels que les droits d’enregistrements, de timbre ainsi que les différentes
taxes sur les produits énergétiques afin d’équilibrer le rendement de ces derniers avec celui de
la TVA.

3.2. Poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB

Le poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie, en Tunisie et en


France, pour la période 2010-2020, se présente comme suit :

Tableau 7 Le poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie, en Tunisie et en France, pour la
période 2010-2020 .

2010 2015 2020


Algérie Tunisie France Algérie Tunisie France Algérie Tunisie France
Fiscalité directe 4,66% 7,51% 9,16% 6,19% 8,34% 10,26% 6,31% 9,27% 10,88%
dont IRG/Salaires 2,00% 2,91% 6,47% 3,54% 2,08% 7,63% 4,11% 2,05% 8,62%
dont IBS 2,13% 3,88% 1,77% 2,01% 2,77% 1,29% 1,70% 2,74% 2,26%
Fiscalité indirecte 4,12% 10,61% 7,92% 4,95% 11,78% 7,97% 5,56% 13,10% 6,92%
dont TVA 3,69% 5,60% 6,50% 4,52% 6,22% 6,54% 4,09% 6,92% 4,97%
Fiscalité locale 2,34% 0,52% 5,50% 2,46% 0,57% 6,10% 2,68% 0,64% 6,66%
Pression fiscale 11,12% 18,63% 22,58% 13,60% 20,69% 24,32% 14,55% 23,02% 24,47%
ordinaire
Fiscalité pétrolière 8,78% - - 11,14% - - 11,87% - -
(FP)
Pression fiscale (FP 19,90% - - 24,74% - - 26,42% - -
incluse)
Cotisations sociales 5,82% 7,72% 18,06% 6,55% 8,58% 16,42% 8,33% 9,54% 14,43%
(CS)
Pression fiscale (CS 25,72% 26.35% 40.64% 31,29% 29.27% 40.74% 34,75% 32.56% 38.9%
incluse)
Droits de douane 1,53% 0,84% 3,10% 1,10% 0,94% 3,22% 0,96% 1,04% 3,31%
Pression totale des 27,26% 27,2% 43,75% 32,39% 30,2% 43,96% 35,72% 33,60% 42,21%
PO
Sources : Loi de règlements (France) ; Bilan annuel des douanes (France) ; insee : (tableau de l'économie française); Résultats provisoires de l'exécution
du budget de l'Etat (Tunisie) ; Rapport de l'OCDE sur les statistiques des recettes publiques en Afrique ; DGI (Algérie) ; ONS (Algérie) ; INS (Tunisie en
chiffres).

42
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

On peut constater que la part de la fiscalité directe du PIB a augmenté pour les trois
pays, pour la période 2010-2020, de 1.65% pour l’Algérie, 1.76% pour la Tunisie et 1.72% pour
la France. Cette hausse de la part de la fiscalité directe du PIB est due en grande partie à la
hausse de la part de l’IRG/salaires du PIB pour l’Algérie et la France de, respectivement, 2.11%
et 2,15%. Alors qu’en Tunisie, la situation inverse s’est produite c.-à-d. que la part de
l’IR/salaires et de l’IS du PIB a baissé au profit d’une augmentation de la part d’autres impôts
directs tels que les autres catégories de l’IR, la taxe foncière, etc.

En matière de l’IRG/salaires, pour l’année 2020, on constate que les travailleurs français
supportent une pression fiscale très importante par rapport au PIB avec une part de 8.62%. Car
en France, en sus de l’IR, les travailleurs supportent également la contribution sociale
généralisée qui est un impôt destiné à participer au financement de la protection sociale et qui
s’applique à une série de revenus dont les salaires, son taux est fixé à hauteur de 9.2% du revenu.

Toujours en matière d’IRG/salaires, vient ensuite l’Algérie avec une part de 4.11% du
PIB, en 2020. Certes ce taux est loin de la part de l’IR/salaires en France mais ça représente
deux fois la part de l’IR/salaires du PIB en Tunisie, qui est de 2.05% en 2020.

Quant à la fiscalité indirecte, sa part du PIB a augmenté de 1.44% pour l’Algérie et


2.49% pour la Tunisie, pour la période 2010-2020. Contrairement à la France où la part de la
fiscalité indirecte du PIB a baissé de 2.5%, pour la même période.

Ces variations de la part de la fiscalité indirecte du PIB peuvent s’expliquer, en partie,


pour les trois pays par les variations de la part de la TVA du PIB. Cette dernière a augmenté
de 0.4% et 1.32% pour l’Algérie et la Tunisie et a enregistré une baisse de 1% en France.

En France, une part importante de sa fiscalité est affectée aux collectivités territoriales.
Ce qui explique la hausse de 1.16% de la part de la fiscalité locale, pour la période 2010-2020.
Contrairement à l’Algérie et la Tunisie qui ont enregistré une hausse de la part de la fiscalité
locale de 0.12% et 0.34% du PIB.

La fiscalité locale occupe une place très importante dans le système fiscal français, ce
qui explique sa part du PIB en 2020, qui est de 6.92% contre 2.68% pour l’Algérie. Alors qu’en
Tunisie la fiscalité locale a une part maigre du PIB, en 2020, par exemple, sa part était de 0.64%
du PIB.
Ainsi la pression fiscale ordinaire a augmenté de 3.43% en Algérie, 4.39% en Tunisie
et seulement 1.89% en France, durant la période 2010-2020.

43
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

En 2020, c’est la France qui occupe la première place, avec une part de sa fiscalité
ordinaire du PIB qui atteint 24.47% suivie de la Tunisie avec un taux de 23.02% et enfin,
l’Algérie avec une part de sa fiscalité ordinaire du PIB qui atteint seulement 14.55%. En
Algérie, ce faible taux peut s’expliquer par deux facteurs : d’abord le nombre important
d’exonérations qui sont accordées, notamment dans le secteur des hydrocarbures et celui de
l’agriculture. Mais aussi par la prolifération de l’économie informelle, selon l’ONU, une
intégration de l’économie informelle à l’économie nationale devrait prévoir une augmentation
significative des recettes de la fiscalité ordinaire qui équivalent au moins à 8% du PIB hors
hydrocarbures53. Donc, en se référant à cette analyse de l’ONU, si l’Algérie intègre son
économie informelle dans l’économie nationale, elle devrait atteindre un taux de pression
fiscale ordinaire de 22% à 23%.
Cependant le poids de la fiscalité pétrolière sur le PIB a augmenté de 6.52%, pour la
période 2010-2020, augmentant ainsi la pression fiscale, hors cotisations sociales et droits de
douane, de 19,90% en 2010 à 26.42% en 2020.

L’évolution de la population active en Algérie et en Tunisie, qui est passée de 3.8


millions en 2010 à 4.1 millions en 2020 pour la Tunisie et 8.6 millions en 2010 à 11 millions
en 2020 pour l’Algérie, a fait augmenter la part des cotisations sociales du PIB, respectivement,
de 2.51% et 1.82%. Alors que la France a enregistré une baisse progressive de la part des
cotisations sociales du PIB, passant de 18,06% en 2010 à 16,42% en 2015, jusqu’à atteindre
14,43% en 2020.

Ainsi la pression fiscale, cotisations sociales incluses, est passée de 25,72% à 34,75%
pour l’Algérie, de 26.35% à 32.56% pour la Tunisie et de 40.64% à 38.9% pour la France.

Pour la période 2010-2020, la part des droits de douane du PIB a connu une légère
hausse pour la Tunisie et la France, respectivement de 0.2% et 0.21% contrairement à l’Algérie
qui a enregistré une baisse de 0.57% qui est due la chute de ses importations, qui sont passées
de 40.4 milliards de dollars en 2010 à 34.4 milliards de dollars en 2020.
Enfin, la pression fiscale globale a enregistré une hausse pour l’Algérie et la Tunisie de,
respectivement, 8.46% et 6.7% contrairement à la France qui a enregistré une baisse de sa
pression fiscale globale de 1.54%.

53
ONU, « Analyse rapide de l’impact socio-économique du covid-19 sur l’Algérie », Algérie, juin 2020, P 19.

44
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

En 2020, parmi ces trois pays, c’est la France qui est championne de la pression fiscale
avec un taux de 42.42% de son PIB. Cette pression fiscale est répartie sur les cotisations sociales
et la fiscalité directe avec une part du PIB qui est, respectivement, de 14.43% et 10.88%, suivie
de la fiscalité indirecte avec une part de 6.92% du PIB et la fiscalité locale avec une part de
6.66% du PIB et enfin, vient les droits de douane avec une part de 3.31% du PIB.

Pour l’Algérie et la Tunisie, bien qu’en 2020 la pression fiscale de ces deux pays est
relativement proche avec une part du PIB qui est, respectivement, de 35,72% et 33,60%.
Cependant la structure de cette pression fiscale diffère sensiblement.

Alors qu’en Algérie, c’est la fiscalité pétrolière qui est en tête avec une part de 11.87%
du PIB suivie des cotisations sociales, de la fiscalité directe et de la fiscalité indirecte avec une
part du PIB de, respectivement,8.33%, 6.31% et 5.56%. Enfin, vient la fiscalité locale et la
fiscalité douanière avec une part du PIB de 2.68% et 0.96%.

En Tunisie, c’est la fiscalité indirecte qui domine les autres prélèvements avec une part
de 13.1% du PIB suivie des cotisations sociales avec une part de 9.54% du PIB et la fiscalité
directe avec une part de 9.27% du PIB. Enfin, on trouve les droits de douane et la fiscalité locale
avec une part du PIB qui est, respectivement, de 1.04% et 0.64%.

Conclusion du chapitre
Contrairement à la Tunisie et à la France qui dépendent de manière importante de leur
fiscalité directe et leur fiscalité indirecte. La structure des prélèvements obligatoires en Algérie
est fortement impactée par la fiscalité pétrolière c.-à-d. quand la part de cette dernière augmente,
la part des autres prélèvements baisse et vice versa, lorsque la part de la fiscalité pétrolière
baisse, la part des autres prélèvements augmente. Ce qui fait que la structure des prélèvements
obligatoires en Algérie dépend de manière importante de la fiscalité pétrolière.

En 2020, le poids de la fiscalité ordinaire en Algérie est de 14,55% seulement contre


23.02% en Tunisie et 24.47% en France. Ceci s’explique par la faiblesse de la fiscalité ordinaire
en Algérie et par la dépendance du système fiscal algérien de la fiscalité pétrolière. Ce qui fait
qu’en ajoutant le poids de la fiscalité pétrolière, la pression fiscale en Algérie augmente jusqu’à
atteindre 26.42% du PIB.

Le poids de la fiscalité ordinaire en Algérie a enregistré une hausse de 3.43%, pour la


période 2010-2020, passant de 11.12% en 2010 à 14.55% en 2020. Cette hausse peut
s’expliquer principalement par l’augmentation de la masse salariale de 2.4 millions, pendant la

45
Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France

période 2010-2020, ce qui a généré un accroissement des recettes de l’IRG/salaires et des


cotisations sociales. Mais aussi par les dispositions de l’article 15 de la LF2016 qui a fait
augmenter les tarifs de la TPP, générant ainsi un accroissement du poids de la fiscalité directe
sur le PIB qui équivaut à 1.04%.

Parmi ces trois pays, en 2020, c’est la France qui occupe la première place en matière
de pression fiscale avec un taux de 42.42% de son PIB, suivie de l’Algérie avec un taux de
33,60% et la Tunisie avec un taux de 35,72%.

46
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale

Conclusion générale
Ce mémoire avait pour ambition de comprendre l’évolution de la pression fiscale en
Algérie mais également de savoir en quoi la structure des prélèvements obligatoires et leur
poids sur le PIB sont différents de ceux de la Tunisie et de la France, en se demandant comment
se présente l'évolution de la pression fiscale en Algérie, comparée à la Tunisie et la France,
durant la période 2010-2020 ?.

Il a fallu dans un premier temps cerner le cadre conceptuel de la pression fiscale, il a été
alors possible de définir la notion de pression fiscale et de voir les différentes approches de son
calcul, ce qui a permis de choisir l’approche la mieux adaptée à ce mémoire qui est celle du
taux de prélèvements obligatoires. Egalement, pour cerner l’importance des prélèvements
fiscaux, il a fallu aborder sa relation avec l’économie pour constater que l’interprétation de
l’impact de la pression fiscale diffère selon les économistes et leur courant de pensée. Ainsi,
pour certains économistes libéraux tels que SKINNER, la pression fiscale a un effet négatif
quel que soit son niveau tandis que pour IBN KHALDOUN la pression fiscale peut avoir un
effet négatif que si l’Etat prélève plus que ce qui lui est nécessaire.

Ensuite, ce mémoire a abordé les composantes du système fiscal algérien et ses


spécificités. Ainsi, il a été constaté que ce soit en Algérie, en Tunisie ou en France, on trouve
quasiment les mêmes prélèvements fiscaux et parafiscaux, en termes de mécanisme de
fonctionnement, seul l’appellation change d’un pays à un autre, c’est le cas de la TVA de
l’IBS/IS et de l’IRG/IR.
En matière de spécificité du système fiscal algérien, il a été constaté, entre autres, que
plus de 80% de sa population fiscale relève du régime de l’IFU et moins de 20% du régime du
réel.

Quant à l'étude de la structure des prélèvements obligatoires en Algérie, elle a permis


de révéler que plus d’un tiers de ces prélèvements obligatoires dépendent de la fiscalité
pétrolière, qui constitue une spécificité du système fiscal algérien, vient ensuite les cotisations
sociales, la fiscalité directe, la fiscalité indirecte, la fiscalité locale et enfin les droits de douane.
Elle a également révélé que la TVA représente plus de trois quart de la fiscalité indirecte et que
la part de l’IRG/salaires de la fiscalité directe n’a cessé d’augmenter, pour la période 2010-
2020, passant de 42.78% en 2010 à 65.05% en 2020.

48
Conclusion générale

Concernant le poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB, la pression fiscale
ordinaire, en Algérie, n’a que faiblement évolué durant la période étudiée, passant de 11.13%
en 2010 à 14.55% en 2020. Cependant, la pression fiscale totale, en ajoutant le poids de la
fiscalité pétrolière sur le PIB, a augmenté de 6,51%, passant de 19.91% en 2010 à 26.42% en
2020.

A propos de la pression totale des prélèvements obligatoires, en ajoutant le poids des


cotisations sociales et celui des droits de douane sur le PIB, elle a augmenté et est passée de
27.26% en 2010 à 35.72% en 2020. Cette augmentation du poids de la pression totale des
prélèvements obligatoires s’explique, en partie, par les éléments suivants :

- L’augmentation de la taxe sur les produits pétroliers par les disposition de l’article 15
de la loi de finances de 2016 ce qui a augmenté de 1,04% la part de la taxe intérieure de
consommation et la taxe sur les produits pétroliers du PIB, pour la période 2016-2020,
passant de 0.43% en 2015 à 1.47% en 2020 ;
- L’accroissement du nombre de salariés, qui est passé de 8.6 millions en 2010 à plus de
11 millions en 2020, ce qui a fait augmenter le nombre de cotisants et le nombre de
contributions à l’IRG/salaires. Ainsi, la part des cotisations sociales du PIB a augmenté
de 2.51%, durant la période 2010-2020, passant de 5.82% en 2010 à 8.33% en 2020 et
celle de l’IRG/salaires a augmenté de 2.11% pour la même période, passant de 2% en
2010 à 4.11% en 2020.

La comparaison entre la structure des prélèvements obligatoires et leurs poids sur le PIB
de l’Algérie avec la Tunisie et la France, a révélé ce qui suit :
- Bien que la pression totale des prélèvements obligatoires en Algérie et en Tunisie est
relativement proche, 33.6% pour la Tunisie et 35.72% pour l’Algérie, en 2020, la
structure de leurs prélèvements obligatoires diffère sensiblement, que ce soit en matière
de leur provenance ou de leur poids sur le PIB. Alors que l’Algérie dépend de sa fiscalité
pétrolière et des cotisations sociales, la Tunisie dépend en premier lieu de sa fiscalité
indirecte ensuite, à un niveau presque égal, des cotisations sociales et de sa fiscalité
directe ;
- La France a une pression totale des prélèvements obligatoires très élevée, par rapport à
l’Algérie et la Tunisie, celle-ci a atteint 42,21% en 2020. On enregistre alors, en 2020,
un écart de près de 6.5% avec la pression totale des prélèvements obligatoires de
l’Algérie et 8.6% avec celle de la Tunisie ;

49
Conclusion générale

- Quant à la structure de ses prélèvements obligatoires, à la différence de celle de


l’Algérie et de la Tunisie, la France dépend, à plus de 60% des cotisations sociales et de
la fiscalité directe, le reste est partagé entre la fiscalité indirecte, la fiscalité locale et les
droits de douane ;
- En matière d’impôt sur les salaires et d’impôt sur les bénéfices des sociétés, en 2020,
l’impôt sur les salaires représente 8.62% en France, 4.11%en Algérie et 2.05% en
Tunisie alors que, pour la même année, l’impôt sur les bénéfices des sociétés représente
2.74% du PIB de la Tunisie, 2.26% du PIB de la France et 1.7% du PIB de l'Algérie.
Pour le cas de l'Algérie le taux des prélèvements obligatoires reste relativement faible
par rapport à d'autres pays. Cependant, il reste indispensable de mieux répartir ce taux à travers
tous les contribuables et ainsi, rendre la pression fiscale plus équitable pour tous. Car
aujourd’hui l’IRG/salaires représente 93.2% du rendement total de l’IRG alors que les
commerçants, les professions libérales, ainsi que tous ceux qui ont un revenu autre que les
salaires ne supportent que 6.8% du rendement de l’IRG. Ce Travail de mémoire avait pour
objectif d’analyser la pression fiscale dans sa globalité, mais dans cette nouvelle perspective, il
serait pertinent de procéder à une étude comparative de la structure de l’IRG ainsi que son poids
sur le PIB avec d’autres pays afin de cerner les axes qui sont à améliorer pour un IRG plus
équitable en Algérie.

50
Références bibliographiques

Ouvrages :

- SADOUDI Ahmed, « Droit fiscal », édition SHP, 1ère édition, Alger, 2014.
- BELTRAME Pierre, « La fiscalité en France », édition hachette supérieure, 12ème édition,
France, 2014.
- BOUVIER Michel, « Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l'impôt », édition
L.G.D.J, 10ème édition, Paris, 2010.
- IBN KHALDOUN, « Les prolégomènes », 1377, traduits en Français et commentés par W. MAC
GUCKIN DE SLANE en 1863.
Articles scientifiques

- TIDJANE Nesrine et LOUNIS Abdelouahab, « L’impact des incitations fiscales sur la relance
de l’investissement etranger », Revue des Sciences Juridiques et Politiques, V11 N01, avril
2020.
- NEDELESCU Dumitru Mihai et CROITORU Elena Lucia, «Tax pressure - generating factor of
fiscal evasion in romania, journal of information systems & operations management»,
Vol.14, Romania, 2020.
- TSHILAMBU Elie Ndemba, « Pression Fiscale Optimale et Croissance Economique en
République Démocratique du Congo : 1990 -2020 », HAL, 2020. (https://hal.archives-
ouvertes.fr/hal-03210477/document)
- RAMDAOUI Abdelillah et AFIFI Mehdi, « Pression fiscale optimale et croissance économique
au Maroc », Revue Economie & Kapital, Rabat Maroc, 2019.
- KABAKA Paulin Ibanda, « L’intervention de l’Etat dans l’économie : du laisser-faire à la
régulation », HAL, 2016. (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01287474/document)
- LURTON Grégorie, Mesurer la pression fiscale, Revue regards croisés sur l'économie, vol.1,
2007.
- LE BOURDONNEC Caroline, « Les Taux Effectifs Marginaux d’Imposition des sociétés
suisses applicables aux investissements locaux : Quel mode d’intégration de l’impôt sur le
capital dans le modèle ? », Administration fédérale des contributions AFC, Suisse, 2004.

Thèses et mémoires :

- SAKRYA DIAGNE Youssoupha, « La réforme du code général des impôts : Principales


mesures et implications », thèse de doctorat, université de Reims Champagne-Ardenne, France,
2017.
- FRIKHA Ahmed, « L’équité fiscale », mémoire de master, université de Sfax, 2003.

VII
Textes :

- Code des Douanes Algériennes


- Code des Impôts directs et Taxes Assimilées
- Code des Procédures Fiscales
- Loi de Finances algérienne 2016
- Loi de règlement française (2017-2018-2019-2020)

Autres :

Rapports :

- Direction Générale des Douanes et Droits Indirects, « Bilan annuel des douanes françaises »,
France, (2017-2018-2019-2020)
- Direction Générale des Ressources et des Equilibres, « Résultats provisoires de l'exécution du
budget de l'Etat », Tunisie, (2010-2020)
- INSEE, « Tableaux de l'économie française », France. (2010-2016)
- Institut National des Statistiques, « Les Comptes de la Nation », Tunisie. (2010-2020)
- Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance « Rapport sur les prélèvements
obligatoires et leur évolution », , France, 2013.
- OCDE, « Rapport de l'OCDE sur les statistiques des recettes publiques en Afrique », s.l.
(2010-2017)
- OCDE, « Statistiques de l’impôt sur les sociétés », s.l., 2019.
- ONU, « Analyse rapide de l’impact socio-économique du covid-19 sur l’Algérie », Algérie,
2021.

Lettre de la DGI :

- Direction Générale des impôts, « La Lettre de la DGI », bulletin d’information de la Direction


Générale des Impôts, N78, 2015.
Cours :

- BENALI Brahim, « Fiscalité directe », Institut d’Economie Douanière et Fiscale (IEDF), Algérie,
2021.
- BERCHICHE Ahmed, « Droit douanier », Institut d’Economie Douanière et Fiscale, Algérie,
2020.
- BERREBEH Jalel, « La théorie générale de l'impôt », Institut Supérieur de Gestion de Sousse,
Tunisie, 2011.

VIII
Table des matières
Dédicaces _______________________________________________________ I
Remerciements __________________________________________________ II
Résumé ________________________________________________________ III
Sommaire ______________________________________________________ IV
Tables des illustrations ____________________________________________ V
Table des abréviations ____________________________________________ VI
Introduction générale _____________________________________________ 2
Chapitre I : Cadre conceptuel de la pression fiscale ______________________ 5
Section 1 : La notion de la pression fiscale _____________________________________ 5
1.1. Définition de la pression fiscale ____________________________________________ 5
1.2. Typologies de la pression fiscale ___________________________________________ 6
1.2.1. La pression fiscale globale ______________________________________________ 6
1.2.2. La pression fiscale individuelle __________________________________________ 6
1.3. Les limites de la pression fiscale ___________________________________________ 7
1.3.1. Les limites éthiques ___________________________________________________ 7
1.3.2. Les limites sociales ___________________________________________________ 7
1.3.3. Les limites économiques _______________________________________________ 7

Section 2 : Les différentes approches de détermination de la pression fiscale _________ 8


2.1. L'approche du taux nominal d'imposition et du taux de prélèvements obligatoires ___ 8
2.1.1. L’approche du taux nominal d’imposition _________________________________ 8
2.1.2. L’approche du taux de prélèvements obligatoires ___________________________ 9
2.2. L’approche par les taux moyens d’imposition _________________________________ 9
2.3. L'approche des taux marginaux effectifs d'imposition _________________________ 10

Section 3 : La relation entre la pression fiscale et la croissance économique ________ 11


3.1. La relation linéaire entre la fiscalité et la croissance économique (Selon SKINER) ____ 11
3.2. Trop d’impôt tue l’impôt (Selon IBN KHALDOUN) _____________________________ 12
3.3. Existence d’une courbe de LAFFER entre le taux d’imposition et le taux de croissance
économique (Selon BARRO) ____________________________________________________ 14
Conclusion du Chapitre ________________________________________________________ 15

Chapitre II : Vue panoramique sur le système de prélèvements obligatoires en


Algérie ________________________________________________________ 17
Section 1 : Les prélèvements fiscaux _________________________________________ 17

IX
1.1. Les impôts directs _____________________________________________________ 17
1.2. les impôts indirects ____________________________________________________ 18
1.3. Autres impôts et taxes __________________________________________________ 19

Section 2 : Les prélèvements obligatoires, autres que l’impôt _____________________ 19


2.1. Les redevances ou rémunérations pour services rendus _______________________ 20
2.2. Les cotisations sociales _________________________________________________ 20
2.3. Les droits de douane ___________________________________________________ 20

Section 3 : Les spécificités du système fiscal algérien ____________________________ 21


3.1. La population fiscale ___________________________________________________ 21
3.2. Provenances des recettes fiscales _________________________________________ 22
3.3. Le régime simplifié pour les petits contribuables _____________________________ 23
3.4. Les dépenses fiscales en Algérie __________________________________________ 24
Conclusion du chapitre ________________________________________________________ 26

Chapitre III : Analyse de la pression fiscale en Algérie, en Tunisie et en France


______________________________________________________________ 28
Section 1 : Analyse de la structure des prélèvements obligatoires en Algérie ________ 28
1.1. La structure des prélèvements obligatoires en Algérie _________________________ 28
1.2. Structure de la fiscalité directe en Algérie __________________________________ 30
1.3. Structure de la fiscalité indirecte en Algérie _________________________________ 32
1.4. La part de la fiscalité pétrolière dans les prélèvements fiscaux en Algérie__________ 33

Section 2 : Analyse du poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB en Algérie
_______________________________________________________________________ 33
Section 3 : La pression fiscale en Algérie comparée à la Tunisie et la France _________ 36
3.1. La pression fiscale en Algérie comparé à la Tunisie et la France en matière de structure
des prélèvements obligatoires. _________________________________________________ 36
3.1.1. La structure de la fiscalité directe _______________________________________ 40
3.1.2. La structure de la fiscalité indirecte _____________________________________ 41
3.2. Poids des prélèvements obligatoires par rapport au PIB _______________________ 42
Conclusion du chapitre ________________________________________________________ 45

Conclusion générale ______________________________________________ 48


Références bibliographiques _______________________________________VII
Table des matières _______________________________________________ IX

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