Convention de Chicago
Convention de Chicago
Convention de Chicago
Les 96 articles de la Convention de Chicago disposés selon une numérotation continue sont présentés
en quatre parties successives : navigation aérienne, organisation de l'aviation civile internationale,
transport aérien international, dispositions finales. Un très court préambule visant le développement
futur de l'aviation civile, la coopération, les services internationaux de transport aérien surplombe le
texte.
16. Principes généraux - Trois principes généraux se dégagent des articles de la Convention. Le
premier est celui de la souveraineté affirmée avec vigueur à l'article 1er. L'espace aérien situé au-dessus
du territoire de chaque État est de compétence exclusive. Selon des auteurs, « la Convention de
Chicago innove peu dans la mesure où elle consacre un régime juridique dominé par la souveraineté de
l'État sur son espace aérien à peine tempéré par certaines obligations de coopération en vue de faciliter
la navigation aérienne » (M. DE JUGLART, E. DU PONTAVICE, J. DUTHEIL DE LA
ROCHÈRE et G. M. MILLER, Traité de droit aérien, t. I, 1989, LGDJ, no 2240). En pratique, les
entrées et sorties des avions étrangers avec leurs équipages et leurs passagers relèvent de la compétence
de l'État. Il résulte aussi de ce principe que les règles sociales applicables à toute la chaîne du transport
aérien international relèvent de l'État. Le deuxième principe général de la Convention est celui de
l'égalité de traitement et de non-discrimination contenu aux articles 9 et 11. Enfin, le troisième principe
général est celui de l'obligation d'uniformité et de simplicité contenu aux articles 12 – 22 – 23 – 28. Ces
règles fondamentales pour l'aviation civile s'harmonisent parfaitement avec une structure internationale
originale : l'OACI.
17. OACI - L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) est prévue par les articles 43 à 66
de la Convention de Chicago laquelle a été présentée comme étant la véritable constitution de l'OACI
(P. M. DUPONT, Manuel de droit aérien, souveraineté et libertés dans la troisième dimension, 2015,
Pedone, p. 35). Il s'agit d'une « agence spécialisée des Nations unies chargée de la coordination et de la
régulation du transport aérien international » (I. BON-GARCIN, M. BERNADET et Ph.
DELBECQUE, Droit des transports, no 275, 2e éd., 2018, Dalloz). Elle est aussi considérée comme
« l'autorité mondiale des airs » (B. TRIGEAUD, Étude de la formation du droit dérivé de l'organisation
de l'aviation civile internationale, RFD aérien 2017. 365).
Les deux structures essentielles de l'OACI sont les suivantes : 1°) l'Assemblée réunissant tous les États
membres et constituant l'organe suprême de l'organisation (art. 48). 2°) le Conseil, prévu aux articles 50
et suivants, organe permanent qui assure la gestion quotidienne du pouvoir (sur ces deux points, M. DE
JUGLART, E. DU PONTAVICE, J. DUTHEIL DE LA ROCHERE et G. M. MILLER, Traité de
droit aérien, t. I, 2e éd., 1989, LGDJ, nos 2299 et 2300). Au titre de ses fonctions obligatoires, le Conseil
doit adopter les normes et pratiques recommandées désignées comme Annexes de la Convention
(art. 54 l). Un organe moins placé dans la lumière que les deux précédents, intitulé Commission de la
navigation aérienne soumet au Conseil les modifications aux Annexes (art. 57 a). Ces documents
cruciaux fixent des normes techniques de sécurité aérienne et visent le travail des navigants. Les
Annexes OACI méritent donc des observations particulières.