Partie
Partie
Partie
éléments d’analyses
Introduction
La détermination de la notion d’entreprise en difficulté, s’avère difficile en raison de la diversité
des modes d’analyse des difficultés, des stades différents de gravité de la situation, de la rareté
des critères permettant de les déceler et de l’hétérogénéité de leurs causes.
L’approche d’entreprise en difficulté peut être opérée en examinant son aspect économique 1,
financier2, comptable, managériale et juridique. Si les professionnels mettent d’avantage l’accent
sur telle ou telle de ces approches pour canaliser l’entreprise en difficulté, le juriste quant à lui a
plutôt tendance à l’observer au travers de la notion de cessation de paiements. Mais à dire vrai,
aucune de ces manières d’examiner l’entreprise n’est à même de fournir à elle seule un apport
décisif à l’élaboration d’une notion de l’entreprise en difficulté, en raison de leur caractère
fragmentaire et des objectifs parfois différents qu’elles poursuivent.
Il s’agit en outre d’une notion éminemment évolutive : on ne peut figer une situation par nature
changeante et fluctuante comme l’est celle d’une entreprise. A la limite, une entreprise
d’apparence prospère se trouve toujours sous la menace de sérieuses difficultés3.
La notion d’entreprise en difficulté est ainsi dynamique et complexe, rebelle à une détermination
simple de ses éléments constitutifs. Cela se vérifie lorsque l’on tente d’établir des critères
permettant de déceler les difficultés4.
Evidemment, la multiplicité des critères est à la fois le résultat de la variété des situations qui
peuvent se présenter, et du rôle que l’on veut leur assigner, prévoir une situation dangereuse à
terme nécessite une précision d’analyse plus complexe que le simple constat d’un état avéré de
1
Ces aspects concernent essentiellement la rentabilité et l’efficacité de l’unité de production
2
Cette situation concerne les problèmes de trésorerie, l’importance des fonds propres de l’entreprise et les
besoins de crédits.
3
Il suffit, par exemple, qu’un nouveau brevet soit déposé et exploité pour que sa production soit à terme moins
compétitive, ou que le principal dirigeant, possesseur de la majeure partie du capital, soit victime d’un accident,
ou encore que survienne une crise économique ou une mésintelligence entre les associés.
4
La détérioration d’une exploitation se produit généralement en trois temps : dans un premier stade, malgré des
résultats florissants, un esprit averti peut déjà percevoir certains signes d’accumulation probable de difficultés ou
certains éléments de fragilité, la deuxième phase voit ces difficultés potentielles se concrétiser dans la réalité
économique et financière de l’entreprise, et si aucune mesure n’est prise efficacement, la troisième sera
constituée par le dénouement au travers d’une procédure de concours ou de décisions nécessaires d’une
liquidation partielle ou totale ou d’une absorption.
cessation de paiements5.
A ces différents facteurs d’imprécision de la notion d’entreprise en difficulté, s’ajoute
l’hétérogénéité des causes des difficultés d’origine interne ou externe à l’entreprise.
Les signes visibles de ces difficultés sont extrêmement variés et vont depuis l’apparition de
certains déséquilibres ou difficultés jusqu’aux reports d’échéances, un règlement tardif des
impôts, taxes et cotisations sociales, l’inscription de privilèges, de protêts, un recours permanent
au découvert bancaire ou encore des cessions d’actifs, une paralysie des organes de gestion etc…
Chacune des causes spécifiques entraîne son lot de conséquences, et l’accumulation des facteurs
d’aggravation financière et sociale désespérée.
Il apparaît ainsi difficile de donner une définition de l’entreprise en difficulté, concept
économique6 plus que juridique. Le législateur s’est d’ailleurs abstenu de régler clairement la
question, ses actuels progrès se limitant tout simplement à la définition de la notion de cessation
des paiements et à l’énoncé de certaines indications relatives à la survenance d’une situation très
préoccupante.
Dès lors, le nouveau droit de procédures collectives retient une définition restrictive de
l’entreprise en difficulté dans le cadre de ses conditions d’ouverture et incluant à la fois l’état de
cessation des paiements ainsi que la situation difficile mais non irrémédiablement compromise.
Malgré ce renouvellement de la notion juridique d’entreprise en difficulté qui transparaît ainsi
dans cette définition, la réforme législative ne suffit cependant pas à donner une définition précise
de la situation.
5
?
Si l’on s’accorde généralement pour reconnaître qu’il est possible de prévoir deux ou trois ans à l’avance le
caractère insurmontable de certaines difficultés, il est moins aisé d’établir des critères offrant une fiabilité
suffisante et ayant un caractère de généralité tels qu’ils puissent être utilisés pour l’ensemble des entreprises. La
définition objective du moment à partir duquel une entreprise se trouve en péril s’avère impossible, la pratique
tout comme le droit positif mettent l’accent sur les conséquences des difficultés telles qu’elles se traduisent dans
les bilans, que ce soit pour fixer une condition d’ouverture d’une procédure collective de liquidation des biens ou
pour utiliser d’autres techniques de redressement de l’entreprise. Les critères retenus, juridiques pour les
premières, ou économiques pour les secondes, ont tendance à ne prendre en considérations que l’aspect
strictement financier et comptable. Or, malgré d’incontestables progrès dans ce domaine, il est admis que les
comptes publiés par les sociétés commerciales africaines jouent moins que dans d’autres pays européens et
américains le rôle d’outil de diagnostic pour leurs associés comme pour leurs partenaires, principalement pour
des raisons tenant au poids des contraintes fiscales. Il en résulte un scepticisme largement répandu à l’égard du
caractère significatif des données fournies par les documents comptables des sociétés, et de nombreux risques
dans la recherche, à l’aide par exemple de la technique de ratios, des moyens de prévision des difficultés.
6
Cf. CHAPUT (Y.), L’inégalité des débiteurs face aux procédures collectives, études offertes à E. de
LAGRANGE, LGDJ, 1978, P. 117, spéc, P. 125.
On peut alors se demander s’il n’aurait pas fallu adopter une définition hétérogène, multiforme et
éminemment variable qui permettrait d’appréhender toutes ces différentes situations ? A notre
sens, cette solution semble plus réaliste.
La démarche qui sera utilisée dans le cadre de ce chapitre s’appuiera sur une double approche
théorique et pratique. Théorique, parce que les difficultés de continuité d’exploitation est perçu
par rapport aux différentes études économique, financière, juridique, managériale, etc… Pratique
car l’évolution du taux de défaillance varie entre pays.
Dans un premier point de ce chapitre, on va essayé de mettre l’accent sur les différents approches
théorique des difficultés de continuité d’exploitation des entreprises, puis dans une deuxième
point on va voir les faits statistiques et éléments d’analyses nationales et internationales sur les
difficultés de continuité d’exploitation des entreprises
Section 1 : Les approches théoriques des difficultés de continuité d’exploitation des
entreprises
Introduction
Une des tâches les plus ardues pour les chercheurs dans l’analyse des difficultés de continuité
d’exploitation des entreprises est de définir le terme « difficulté ». En fait, on rencontre dans
l’exploitation de la bibliographie internationale différentes définitions de ce terme.
Bescos (1987) définit la PMI en difficulté comme une entreprise où se manifeste une inadaptation
face à l’évolution de l’environnement, si cette inadaptation est prononcée, elle peut aboutir à
l’échec de l’entreprise.
Cohen (1987) une entreprise en difficulté est celle qui est en état de cessation de paiement et
engagée dans une procédure de redressement judiciaire.
Oghe et Van Wymeersh (1990) proposent deux définitions de l’entreprise en difficulté : l’une est
économique, l’autre est juridique. Selon la définition économique, l’entreprise ne parvient à
réaliser de manière continue ses objectifs économiques, compte tenu des contraintes sociales et
environnementales (emploi, fiscalité, contribution ou développement économique de la région,
etc.). Le couple rentabilité liquidité est nécessaire à la réalisation continue des objectifs
économiques. Sur le plan juridique, les entreprises en difficulté sont classées en deux catégories :
les entreprises déclarées en état de faillite et celle bénéficiant d’un concordat.
Casta et Zebib (1979) définissent la notion d’entreprise en difficulté en fonction de trois
approches : une approche juridique, économique et financière. La difficulté juridique concerne en
principe une action de dépôt de bilan résultant d’une situation d’insolvabilité. Les difficultés
économiques se réfèrent à l’absence de rentabilité et d’efficacité du système de production et à la
détérioration de la relation produit marché. Les difficultés financières mettent l’accent sur des
problèmes de trésorerie et sur l’incapacité d’affronter des problèmes de remboursement.
Nous avons fait la constations que le concept de difficulté s’avère impossible à préciser et il est
sans doute illusoire de penser qu’une notion uniforme, monolithique, pourra être un jour établie
pour l’ensemble des entreprises. Il est plus exact d’estimer qu’il existe plusieurs concepts de
l’entreprise en difficulté, susceptibles de nombreux degrés selon la gravité des causes et la
capacité intrinsèque à les surmonter, et éminemment variables selon les époques, les secteurs
d’activités et les entreprises7.
La première partie s’articule autour de la notion de continuité d’exploitation, la seconde partie
présentera le concept d’entreprise en difficulté en examinant son aspect économique,
financier, comptable, managériale et juridique.
7
POUGOUE (P.G.), Compte-rendu de colloque précité, P. 179.
8
Reconnu par le conseil des ministres de communauté européenne le 25-07-1978, par l’U.E.C et par l’ASC en 1974
c’est également l’un des sept principes comptables adoptés par le CGNC.
d’exploitation, ce fait doit être indiqué ainsi que la base sur laquelle ils sont établis et la raison
pour laquelle l’entité n’est pas considérée en situation de continuité d’exploitation.
Pour évaluer si l’hypothèse de la continuité d’exploitation est appropriée, la direction prend en
compte toutes les informations dont elle dispose pour l’avenir, qui s’étale au minimum, sans
toutefois s’y limiter, sur douze mois à compter de la date de clôture. Le degré de prise en compte
dépend des faits dans chacun des cas. Lorsqu’une entité à un passé d’activités bénéficiaires et
d’accès sans difficulté au financement, il n’est pas nécessaire de procéder à une analyse détaillée
pour conclure qu’une base de continuité d’exploitation est appropriée. Dans d’autres cas, la
direction devra peut-être prendre en compte toute une série de facteurs relatifs à la rentabilité
actuelle et attendue, aux calendriers de remboursement des dettes et aux sources potentielles de
remplacement du financement avant de se convaincre du caractère approprier de la base de
continuité d’exploitation.
Certes, l’équilibres financier est assuré maintenant, mais qu’en est il dans quelques années ? Peut
on apprécier avec certitude l’avenir de l’entreprise vue les incertitudes de l’environnement
socioéconomique dans lequel opère l’entreprise. Généralement les praticiens (experts comptables,
commissaires aux comptes) limitent les appréciations au plus à deux ans.
Prévention interne
D’après l’article 546, le principe de cette prévention est d’alerter le chef d’entreprise sur tout fait
de nature à compromettre la continuité d’exploitation de l’entreprise. L’alerte est donnée soit par
le commissaire aux comptes s’il en existe ou tout associé de l’entreprise.
Le chef d’entreprise doit prendre les mesures nécessaires pour redresser la situation, s’il ne le fait
pas ou s’il n’arrive pas à un résultat positif le commissaire aux comptes doit informer le président
du tribunal qui convoque le chef d’entreprise et la prévention devient externe.
Prévention externe
La prévention externe est destinée aux entreprises de taille assez importante, or le tissu
économique marocain est essentiellement constitué par des entreprises de taille modeste est ce
sont justement ces dernières qui sont les plus vulnérables. Dans ces entreprises, le dirigeant n’à
pas les moyens de prendre conscience de ses difficultés, de les analyser et de réagir à temps, d’où
l’idée de mettre en place une prévention externe, dans ce cas l’alerte doit être déclenchée de
façon externe à l’entreprise.
recours à
L’endettement
Asphyxie État
rentabilité et
difficultés insuffisance financière cessation
en augmentation
amonts de liquidité situation de des
régression des
blocage paiements
charges
financières
A travers ce schéma, nous constatons qu’avant la cessation des paiements, l’entreprise passe par
plusieurs étapes, il serait intéressant d’étudier ce processus de dégradation.
14
DOBLIN S. et ARDOIN J.L « du rouge au noir ou les profits retrouvés, édition Publi-Union. Paris 1989, page 11.
15
DAIGNE J.F « dynamique du redressement d’entreprise »édition d’organisations 1984.
L’étude des modèles de comportement de l’entreprise en difficulté par le processus de
dégradation a été surtout menée par ARGENTI16 et J.F.DAIGNE.
Selon ces derniers, le processus de détérioration conduisant les entreprises aux difficultés se
déroule principalement en trois étapes :
1ère étape :
L’entreprise souffre d’une carence de la direction: défaillance du système d’information,
inadéquation du profil du dirigeant, erreur de décision et incapacité à maîtriser les changements
de l’environnement de l’entreprise.
2ème étape :
Les lacunes se traduisent par l’incapacité de l’entreprise à répondre aux fluctuations de
l’environnement et par une mauvaise exécution des fonctions commerciale, financière, technique
et sociale. Les premières manifestations des difficultés financières apparaissent dès ce stade.
3ème étape :
Les tiers sont informés des difficultés de l’entreprise. Les difficultés financières prennent de plus
en plus d’ampleur se manifestant principalement par une dégradation de la trésorerie. Les
symptômes de la dégradation sont :
un besoin de fonds de roulement plus important que la profession;
un investissement financé par la trésorerie a court terme;
une rentabilité, une marge brute et un fond de roulement insuffisants;
un résultat déficitaire sur plusieurs exercices;
un allongement des crédits fournisseurs….
Mais, à ce moment une intervention préventive ne serait pas efficace car ces indicateurs sont
tardifs, la situation de l’entreprise est déjà préoccupante.
16
Les études d’Argenti sont connus sous le nom du « processus séquentiel d’Argentie cité par G.KOENIG
« entreprise en difficultés : des symptômes au remèdes » Revue Française de Gestion jan-fév.1985.pp86-88
S1S4 :L’approche comptable et audit des difficultés de continuité d’exploitation des
entreprises
La continuité d'exploitation est une convention comptable de base, il importe donc pour
l'auditeur de s'assurer que l'entité est toujours en situation de maintenir ce principe. En
général, les référentiels comptables créent une obligation explicite au regard de ce
principe, l'auditeur examine ce qu'il en est dans le cas particulier de l'entité contrôlée.
I. Appréciation de la situation
Certains indicateurs peuvent aider à s'interroger sur cette position :
niveau des capitaux propres et fonds de roulement négatif ou même une
situation nette négative,
retrait du soutien financier par les prêteurs ou créanciers,
marge brute d'autofinancement négative,
perte d'exploitation importante,
insuffisance de trésorerie pour payer les créanciers aux échéances,
incapacité à respecter les conditions des contrats de prêts,
refus de crédit par les fournisseurs,
incapacité à obtenir des financements pour des investissements fondamentaux
ou le développement de nouveaux produits,
départ de cadres dirigeants sans remplacement,
troubles sociaux,
pénurie de matières premières indispensables,
perte d'un marché important, d'une licence,
non-respect ou changement d'obligations légales,
procédures judiciaires à l'encontre de l'entité dont les enjeux financiers ne
pourront être assurés,
persistance d’une mauvaise gestion évidente.
Ces données s'apprécient lors de la planification de la mission de l’audit mais peuvent
également être perçues au cours de son déroulement, voire lors de l'examen de la
période postérieure à la clôture.
Conclusion
Les définitions de l’entreprises en difficulté, jusqu’alors proposées, sont restrictives
dans la mesure ou elles sont tardives et saisissent les difficultés à leur stade final lorsque
l’entreprise est déjà dans le gouffre de la défaillance. Or, il serait intéressant de mettre
en évidence une définition qui favorise l’aspect préventif de la notion d’entreprise en
difficulté. Il faut dépasser les difficultés d’ordre financier (régression de la rentabilité,
et/ou de la liquidité, augmentation du besoin en fonds de roulement et baisse du fonds
de roulement…..) qui sont généralement la conséquence d’autres difficultés situées plus
en amont par exemple celles d’ordre commercial, technique, social et managérial (stade
premier dans le processus de dégradation).
En fait, et à notre avis, aucune entreprise (même en apparence saine) n’est à l’abri de
difficultés. A n’importe quel moment de sa vie, elle pourra rencontrer ou prévoir des
problèmes dont la cause pourrait être externe ou interne et par conséquent, elle serait
considérée comme une entreprise en difficulté si elle ne prend pas les mesures
nécessaires pour s’en prémunir.
Introduction
L’origine exacte des difficultés des entreprises n’est pas toujours facile à discerner, car
elles peuvent être multiples, et les causes ponctuelles apparentes dissimulent souvent
des raisons plus profondes.
En effet, les origines vraies des problèmes puisque les causes sont multiples et les
explications avancées peuvent masquer des raisons majeurs et plus profondes, et que les
causes et les conséquences sont souvent confondues.
C’est d’ailleurs le sens des propos de Jean-Francois MALECOT qui écrit « une
abondante littérature est consacrée aux causes des difficultés des entreprises, et la
plupart des manuels regorgent d’explication. Peu d’études dans ce domaine sont
cependant satisfaisantes, car les causes et les conséquences sont souvent confondues17.
L’auteur illustre cela par un exemple qui permet d’expliquer cette confusion et la
difficulté qu’éprouvent les spécialistes à identifier l’origine exact des difficultés des
entreprises : une entreprise dégagent une faible rentabilité prévoit de financer sa
croissance par l’endettement. Combien d’entreprise ont ainsi profité de l’effet de levier
de la dette quand celui-ci existait….Pourtant, si la croissance espérée n’est pas au
rendez-vous, l’entreprise, incapable de remboursés convenablement sa dette fera faillite,
apparemment surendettée. Mais quelle est la cause de la faillite : l’endettement, la faible
rentabilité initiale ou toute autre raison18?
En réalité, les causes des défaillances des entreprises sont aussi multiples que
complexes. Elles peuvent être aussi bien d’origine interne qu’externe et la frontière
entre les deux est souvent difficile à tracer. Ainsi l’avènement d’une crise au niveau du
secteur d’activité est une cause externe, mais sa non anticipation par les dirigeants est
une cause interne.
Plusieurs auteurs ont essayé d’identifier les causes qui peuvent conduire une entreprise à
une situation de défaillance.
17
J.F MALECOT « gestion financière de l’entreprise en difficulté ». Encyclopédie de gestion.
Economica, 1989, p : 1399
18
J.F.MLECOT.op.cité
Selon MALINVAUD, les taux de défaillance sont fonction du taux de profit, de la
liquidité de l’entreprise, du terme de l’endettement, du niveau des taux d’intérêt et de la
durée d’utilisation du capital19.
Il est donc clair que, pour MALINVAUD, la défaillance d’entreprise résulte d’une
conjonction de multiples raisons.
Par ailleurs, une modélisation économétrique du mouvement global des défaillances en
France sur la période 1962-1987 a été proposée par CHAUVEAU et MEDJAOUI en
1998. Elle retient en variables explicatives du taux de défaillance le taux de création
d’entreprise, la capacité de remboursement et le degré de concentration des entreprises
dans la branche.
La récente montée des niveaux d’endettement a mis en lumière le lieu entre le taux de
défaillance d’entreprises et le taux d’endettement. Ce risque est, en fait, inhérent au
degré d’adéquation entre le degré d’endettement et la capacité de remboursement de
l’entreprise.
A mesure que le montant de ses dettes augmente, ses charges financières s’accroissent
et la probabilité qu’elle se trouve en situation d’incapacité de remboursement s’élève.
L’analyse des causes de défaillances se trouve en revanche enrichie par un ensemble de
recherches qui ont décrit les causes de difficultés ou de défaillance empiriquement
observées.
Dans cette section, il sera procédé dans un premier point à un panorama statistique
des difficultés de continuité d’exploitation des entreprises sur le plan international
et national. Dans un deuxième point à une brève présentation de quatre études
considérées comme les plus importantes à l’échelle international et dans un
troisième point à une étude comparative de ces différentes recherches.
19
J.F.MLECOT : « les analyses théoriques des défaillances d’entreprises ». Revue problèmes
économiques, n°2286, 1992, p : 18
20
N°1 de l’assurance-crédit en France, Euler Hermes SFAC, filiale du groupe Euler Hermes, contribue au
développement rentable des entreprises en garantissant leur poste clients. Sa mission est de prévenir le risque
clients, recouvrer les créances impayées et indemniser les pertes subies. Euler Hermes SFAC analyse les
défaillances d'entreprises en France et à l'international
I. Panorama sur les difficultés de continuité d’exploitation des entreprises au plan
International
Evolution des défaillances des entreprises sur le plan international peut être constater à
travers l’indice global de défaillance appelé aussi indicateur de sinistralité qui mesure
les défaillances par rapport au total des entreprises en activité durant la même période.
Fermetures
Années Compression du Personnel Réduction de la durée du Travail
1996 179 6555 127 142 24993 6262 224 231 16924 13663
1997 148 7730 96 105 15330 4863 191 198 12447 11158
1998 147 6533 61 76 10449 2855 212 234 15652 12696
1999 173 9567 74 115 10597 5163 157 186 13734 12529
2000 146 7196 43 59 5670 2093 127 150 12387 10335
2001 185 12681 123 135 15890 8000 177 193 12322 9982
2002 173 11632 75 75 11033 6239 202 216 15573 13588
2003 138 9816 56 61 10613 4045 135 162 9773 8317
2004 111 7981 54 65 10562 3214 158 186 12482 10347
2005 112 7585 39 40 6108 1722 109 117 9019 8312
9 mois
2006 68 5764 24 25 3134 1142 79 80 8010 7204
Tableau n°1 : Evolution de la réduction d'activité des établissements dans les secteurs industriel, commercial et services depuis 1996
Nombre Effectif Nombre Nombre de Effectif Effectif Nombre Nombre de Effectif. Effectif
BRANCHE D'ACTIVITE d' ET licencie d' ET compression .globaux licencies d' ET réductions globaux touches
AUTRES INDUSTRIES EXTRACTIVES 0 0 0 0 0 0 1 1 7 7
INDUSTRIES ALIMENTAIRES 7 446 5 5 1275 437 15 20 582 582
INDUSTRIE TEXTILE 9 913 5 5 473 181 10 10 1213 1169
INDUSTRIE DE L’HABILLEMENT ET DES FOURRURES 30 3085 9 10 1516 443 26 26 4751 4590
INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE 7 372 0 0 0 0 5 5 285 254
TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D’ARTICLES EN BOIS 6 180 0 0 0 0 3 3 165 139
EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION 4 31 3 3 300 50 5 5 72 57
INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES 5 147 1 1 24 9 2 2 385 329
FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES 5 223 2 2 673 49 4 4 132 132
METALLURGIES 0 0 1 1 414 60 0 0 0 0
TRAVAIL DES METAUX 2 25 4 4 750 226 12 12 344 342
FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS 1 49 0 0 0 0 2 2 219 52
FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET
COMMUNICATION 0 0 2 2 352 91 0 0 0 0
FABICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX, DE PRECISION D'OPTIQUE
ET D'HORLOGERIE 0 0 0 0 0 0 2 2 135 111
INDUSTRIE AUTOMOBILE 1 60 0 0 0 0 0 0 0 0
FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES 5 823 2 2 188 82 11 11 417 259
CONSTRUCTION 1 720 2 2 104 72 2 2 201 181
COMMERCE ET REPARATION AUTMOBILE 1 7 0 0 0 0 0 0 0 0
COMMERCE DE GROS ET INTERMEDIAIRES DU COMMERCE 0 0 0 0 0 0 1 1 20 20
COMMERCE DE DETAIL ET REPARATION D'ARTICLES DOMESTIQUES 11 192 0 0 0 0 6 7 76 73
HOTELS ET RESTAURANTS 4 66 0 0 0 0 1 3 13 13
TRANSPORTS TERRESTRES 1 71 0 0 0 0 0 0 0 0
SERVICES AUXILIAIRES DES TRANSPORTS 1 9 0 0 0 0 0 0 0 0
POSTES ET TELECOMMUNICATIONS 1 2 0 0 0 0 0 0 0 0
SERVICES FOURNIS PRINCIPALEMENT AUX ENTREPRISES 3 8 0 0 0 0 0 0 0 0
EDUCATION 0 0 2 2 31 18 0 0 0 0
ACTIVITES ASSOCIATIVES 1 100 0 0 0 0 0 0 0 0
ACTIVITES RECREATIVES, CULTURELLES ET SPORTIVES 2 18 0 0 0 0 0 0 0 0
SERVICES PERSONNELS 4 38 1 1 8 4 1 1 2 2
TOTAL 112 7585 39 40 6108 1722 109 117 9019 8312
Source : délégation de l’emploi de Rabat
Selon la délégation de l’emploi de Rabat, 260 entreprises toutes tailles confondues, ont subie une réduction d’activité en 2005 (soit une baisse de
19% par rapport à 2004). Cette tendance d’ensemble provient des entreprises d’industrie de l’habillement et des fourrures (soit 25% du total de
réduction d’activité en 2005) et l’industrie alimentaire (10% de réduction d’activité), ces derniers ont bénéficié d’une conjoncture domestique
encore assez défavorable. Les effectifs salariés globalement concernés par ces réductions d’activités (effectif licencie et effectif touchés) sont en
baisse de 18% par rapport à 2004, soit 8352 personnes. Les entreprises moyennes et grandes ont subi une très forte augmentation de leurs
défaillances depuis le début de l’année, reflétant les difficultés de l’industrie Marocaine et surtout la crise que subit le secteur textile au Maroc
dont la compétitivité s’érode avec l’ouverture prochaine des frontières et la mise application des nouvelles accords de libre d’échange.
Pour mieux cerné le phénomène de défaillances sur le plan national et permettre une
comparabilité à l’échelle international, on va calculer le taux de défaillance (IGD) selon
la démarche expliquer au niveau de la sous section une et ceux on ce basant sur les
statistiques (créations, fermetures) des établissements fournie par la délégation de
l’emploi de Rabat, les résultat sont résumé dans le tableau n°3 :
Tableau n°3 : Evolution de l’indice global de défaillance de 1996 jusqu’à 2005
Etablissements
Indice global de Variation de IGD
Années Créations Réouverture Fermetures défaillance21
1996 1873 202 179 9,5 -
21
IGD = Nombres d’entreprises défaillantes/Nombre total d’entreprises
2. Tribunaux de commerces
Selon l'annuaire statistique de la justice, l'évolution du nombre de plans de redressement judiciaire (plans de continuation et plans de cession) et
de liquidations judiciaires prononcés par le tribunal de Casablanca et le tribunal de Rabat à compétence commerciale sur la période 1998-2006
sont résumés dans le tableau n°4 : Statistique sur les difficultés des entreprises du tribunal de commerce de Casablanca et le tableau n°5 :
statistique d’ouverture de la procédure des difficultés d’entreprises du tribunal de commerce de Rabat.
Tableau n°4 : Statistique sur les difficultés des entreprises du tribunal jusqu'à 2006 de commerce de Casablanca
% %
I- Cause purement accédentalles 13.5 13,1
1. Décès ou maladie de l’animateur de l’entreprise 7,9 5,6
2. Manoeuvres malhonnêtes ou déloyales escroqueries 2,2 4,5
3. Défaillance de partenaires commerciaux (fournisseurs, exclusifs, 2,2 2
cotraitants…)
4. Sinistres 1,1
5. Evénements politiques à l’étranger -
II- Modifications dans l’environnement de l’entreprise difficilement 23,6 18,2
prévisibles
1. Suppression de concours bancaires due à l’encadrement 9 6,1
2. Evénements de mai 1968 7,9 7,6
3. Baisse, stagnation du chiffre d’affaires dues à un retournement conjoncturel 6,7 4,5
III- Evolutions prévisibles de l’environnement de l’entreprise 10,1 13,6
1. Expropriation, transfert, décentralisation 6,7 4,5
2. Développement de la concurrence nationale et étrangère. 2,2 3,5
3. Hausse des prix de revient 1,1 3,5
4. Déclin du secteur d’activité - 2
IV- Contraintes préexistant dans l’environnement de l’entreprise mais posant 0 4,1
le problème de façon secondaire
1. Contraintes de maintien de l’emploi - 1,5
2. Contraintes de financement - 1,5
3. Fluctuations monétaires - 1
V- Problèmes de gestion 52,8 51
A- Au niveau de l’exploitation 33,7 33,8
1. Stocks trop importants 9 6,1
2. Mauvaise comptabilité (en général analytique ignorance des prix de revient) 6,7 5
3. Programmes d’investissements trop importants 4,5 3,1
4. Frais de personnels trop élevés par rapport au CA 3,4 5,6
5. Mauvaise organisation de l’entreprise 3,4 3,5
6. Budgets d’études trop importants ou n’aboutissant pas à des commandes 2,2 3
7. Pertes sur chantiers, acceptation des marchés non rentables, pour des raisons 2,2 1,5
autres que l’ignorance des prix de revient
8. Frais généraux trop élevés 1,1 3,5
9. Echec de nouveaux produits ou d’initiatives (diversification) 1,1 2,5
B- Au niveau de trésorerie 19,1 17,2
1. Défaillance de clients 15,7 11,6
2. Délais de réglementer de la clientèle trop importants 3,4 3,1
3. Difficultés à recouvrer des créances (sans défaillance du client) - 1,5
4. Ecarts trop importants entre cycles de fabrication et de commercialisation - 1
TOTAUX 100 100
Source : Etude CNME.
Tableau n°7 : les dix causes de défaillance les plus fréquentes. (Seules ou en combinaison avec
d’autres)
Causes de défaillance Etude de C.N.M.E
Rang Fréquence
Défaillance de clients 1 21%
Stocks trop importants 2 11%
Suppression des concours bancaires 3 11%
Frais de personnel trop important 4 10%
Décès ou maladie du dirigeant 5 10%
Mauvaise comptabilité, ignorance des prix de revient 6 9%
Manœuvres malhonnêtes ou déloyales 7 8%
Expropriation, transfert 8 8%
Baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires 9 8%
Mauvaises organisation de l’entreprise 10 6%
Source : Etude CNME
On constate dans l’étude :
le rôle attribué aux « erreurs de gestion »,
l’affirmation du caractère largement prévisible des causes de défaillance les plus
fréquentes.
En effet les défaillances de clients venant en tête des causes les plus fréquentes (15,7%
et 11,6%) ont été classées dans le groupe « problèmes de gestion », il a en effet été
considéré qu’il s’agissait d’événements prévisibles. En effet le recueil d’informations
détaillées sur ces clients permet à l’entreprise dans une majorité de cas de prévoir les
difficultés que ces derniers auront à affronter. C'est-à-dire que les causes de défaillance
les plus fréquentes seraient celles liées aux problèmes de gestion ». L’ensemble des
causes prévisibles à des degrés divers (10,1% et 17,7%) rentre dans le champ de la
gestion des entreprises et, ce point de vue, il est constaté que presque les 213 des causes
de défaillance des entreprises industrielles sont liées au problème de gestion.
Pour les 113 environ, d’autres cause, accidentelles pour 13,5% et 13,1% et
imprévisibles pour 23,6% et 18,2%.
II. L’études de J.CONAN et M.HOLDER
Etude de J.CONAN et M.HOLDER faite dans le cadre d’une thèse d’état à paris
dauphine en 1979, relative à un échantillon de 151 entreprises industrielles en situation
difficile sur la période 1970-1975.
Les résultats de cette étude est résumés dans le tableau n°8: causes classées par ordre
croissant de prévisibilité, et dans le tableau n°9 : pour les dix premières causes de
défaillance les plus fréquentes par ordre croissant
Tableau n°8 : causes de défaillance par ordre croissant de prévisibilité
Comme cause
CAUSES DE DEFAILLANCE PAR ORDRE CROISSANT DE PRESIVISIBILITE unique ou
principale
Nombre %
I- Cause purement accédentalles 41 12,3
1. Décès ou maladie de l’animateur de l’entreprise 24 7,2
2. Manoeuvres malhonnêtes ou déloyales escroqueries 5 1,5
3. Dissension entre les dirigeants 12 3,6
II- Modifications dans l’environnement de l’entreprise difficilement prévisibles 82 24,7
1. Suppression de concours bancaires due à l’encadrement du crédit 13 4
2. Baisse ou stagnation du chiffre d’affaires due à un retournement conjoncturel 69 20,7
III- Evolutions prévisibles de l’environnement de l’entreprise 24 7,2
1. Expropriation, transfert, décentralisation 11 3,3
2. Hausse des prix de revient 11 3,3
3. Blocage des prix 2 0,6
IV- Contraintes préexistant dans l’environnement de l’entreprise mais posant le problème 6 1,8
de façon soudaine
1. contraintes de maintien de l’emploi 4 1,2
2. Fluctuation monétaires 2 0,6
V- Problème de gestion 179 54
A- Au niveau de l’exploitation
- Mauvaise comptabilité (en général analytique ignorance des prix de revient) 17 5,1
- Programme investissements trop importants (y compris investissements commerciaux) 16 4,8
- Mauvaise organisation de l’entreprise 36 10,8
- Echec de nouveaux produits 17 5,1
- Sous investissement 15 4,5
B- Au niveau de trésorerie
- Défaillance de clients 35 10,5
- Croissance trop forte au détriment de l’équilibre financier 29 8,8
C- Au niveau de mode de gestion
- Direction autocratique 8 2,4
- La famille vide la substance de la firme 3 1
- Détérioration du climat social 3 1
Tableau n°9 : les dix causes de défaillance les plus fréquentes. (Seules ou en combinaison avec
d’autres
Causes de défaillance Etude de Conan et
Holder
Rang Fréquence
Baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires 1 21%
Mauvaises organisation de l’entreprise 2 11%
Défaillance de clients 3 10%
Croissance trop rapide 4 9%
Décès ou maladie du dirigeant 5 7%
Obsolescence de produits, erreurs de diversification 6 5%
Mauvaise comptabilité, ignorance des prix de revient 7 5%
Politique d’investissement trop ambitieuse 8 5%
Obsolescence de l’outil de production. 9 4%
Suppression des concours bancaires 10 3%
Source : Etude J. CONAN et M.HOLDER
Cette classification des causes comporte une part arbitraire (ex : le blocage des prix
classé au niveau de « évolutions prévisibles de l’environnement de l’entreprise », n’est
il pas au contraire une « modification de l’environnement difficilement prévisible » ?
En ce qui concerne les dix premières causes observées dans l’échantillon de CONAN et
HOLDER, c’est la baisse tendancielle de la demande qui, apparemment, été la plus
remarquée parmi les causes de défaillance, suivie de la mauvaise organisation de
l’entreprise considérée comme une causes majeures.
TOTAUX 100
Source : tableau reclassé d’après le tableau des causes premières de défaillance des travaux de CEMPE.
Pour mieux clarifier les causes de défaillance sur le plan international, une étude
comparative des résultats des études sur les causes de défaillance est indispensable.
Source : tableau construit d’après les résultats des différentes études présentées sur les causes de défaillance
En somme, les résultats des différentes études empiriques et leur analyse comparative
permettent :
D’appréhender l’ensemble des causes de défaillance des entreprises;
De soulever le caractère prévisible de la majorité de ces causes;
D’insister sur le caractère déterminant des causes internes.
Conclusion
Conclusion
Les développements précédents nous ont permis de mettre l’accent successivement sur :
- Les approches conceptuelles des difficultés de continuités d’exploitation des entreprises, tant
sur le plan économique, financières, juridique, comptable et managériale.
- Les différents éclaircissements possibles des causes réelles des difficultés de continuité
d’exploitation des entreprises. Ces causes sont plus au moins graves et vont des simples
difficultés conjoncturelles à des blocages d’ordre stratégique et organisationnelle et
nécessitent des actions de redressement plus au moins sérieuses.
Chapitre II- Etude empirique des difficultés de continuité d’exploitation des
entreprises Marocaines : résultats et recommandation
Introduction
Dans notre contexte national, les difficultés des entreprises demeure un phénomène
très mal perçus. En effet, le champ d’investigation sur les entreprises en difficulté, leur
prévention est relativement vierge au Maroc, les pays est confronté à des exigences de
développement économique est toute l’attention des responsables est focalisé sur la création
d’entreprises.
L’étude des entreprises en difficultés est une tâche ardue, en l’absence des statistiques
sur le nombre de sociétés défaillantes, les seules que nous avons pu avoir concernant celle des
dépôts du bilan du tribunal de commerce de Rabat et de Casablanca, et celle des entreprises
qui ont fait l’objet de fermeture de la délégation préfectorale de l’emploie de Rabat. Les
statistiques que nous avons pu avoir à la fois insuffisantes souvent contradictoires partielles et
donc sous évaluent exagérément le problème d’entreprises en difficultés, si on prend le cas
des radiations du registre de commerce peut être la conséquence d’une cessation volontaire
d’activité, ou la disparition d’une entreprise qui sera remplacer par une autre exerçant la
même activité sous un autre nom et autre forme.
Tout en masquant son ampleur, la plupart des responsables opposent souvent une
rétention de l’information aux chercheurs argument la protection du secret professionnels ou
l’absence d’un fichier informatisé.
Introduction
Identifier les contraintes pour le secteur privé et spécifiquement les goulets d’étranglement à
l’activité des entreprises n’est pas nouveau dans la littérature. Les investisseurs dans tous les
pays du monde connaissent leurs contraintes particulières. L’enjeu est de collecter cette
information de la manière la moins subjective possible de façon à pouvoir faire des
comparaisons intéressantes entre entreprises, entre industries à l’intérieur d’un pays.
L’enquête se fonde sur la notion que le lieu du travail est l’unité de donnée micro-économique
ou se résout l’offre et le demande de main d’œuvre par conséquent l’enquête fait un états de
principaux obstacles soulevées par la profession et dont le résultat c’est la fermeture total ou
partiels des établissements ou le dépôts de bilan.
Le programme d’enquêtes pour l’analyse des motifs de fermetures des entreprises a été lancé
pour un double objectif, le premier consistait à prendre un grand nombre d’établissements
suffisant grand pour produire des estimations représentatives au niveau national. Le second
consistait à prendre des établissements dont l'effectif des employés différés ce qui permettra
une variance suffisante parmi les caractéristiques des travailleurs. Cette approche permet de
recueillir des informations fiables reflétant les handicaps au développement du tissu
productifs nationales.
Dans un premier point en va étudier l’arsenal juridique en vigueur au Maroc pour le
traitement des entreprises en difficultés, puis dans un deuxième point en va voir l’état des
lieux d’après les enquêtes effectué au niveau des tribunaux de commerces de Casablanca et de
Rabat et la délégation de l’emploi de Rabat et dans un dernier point en va essayé de comparer
les résultats des deux enquêtes.
Si l’entreprise peut être en état de cessation des paiements, éprouvé une difficulté juridique,
économique ou financière ou des besoins ne pouvant être couverts par un financement adapté
à ses possibilités, ses dirigeants ont la faculté de demander, au président du tribunal de
commerce, d’ouvrir une procédure de règlement amiable.
Par contre s’il y a cessation des paiements c'est-à-dire être dans l’impossibilité de payer les
dettes avec la trésorerie dont dispose l’entreprise, les dirigeants doivent obligatoirement
déposer le bilan dans les quinze jours de la constations de cette situation auprès du greffe du
tribunal de commerce dans le ressort duquel l’entreprise a son siège social.
Les procédures de traitements des difficultés de l’entreprise sont applicables à tout
commerçant à tout artisan et à toute société commercial, y compris celle qui sont nées de ses
engagements conclus dans le cadre de l’accord amiable.
Le tribunal de commerce peut être saisi par les débiteurs ou par les créanciers ou par le
procureur du Roi, voire se saisir d’office.
Le jugement d’ouverture déclenche la procédure collective (redressement judiciaire ou
liquidation judiciaire), telle qu’elle est définie par la loi 15-95 formant le code de commerce
promulguée par le dahir de Août 1996.
La procédure de redressement judiciaire est unique mais elle comporte deux temps : la phase
d’observation qui permet de faire un diagnostic sur l’affaire et de dresser l’inventaire des
solutions possibles, pendant laquelle sont appréciés les chances de redressement de
l’entreprises.
A l’issue de la période d’observation et après avoir entendu les principaux acteur de la
procédure, le tribunal décide du sort de l’entreprise :
Soit il arrête un plan de redressement qui prévoit la continuation de l’entreprise ou sa
cession total ou partielle.
Soit il prononce la liquidation de l’entreprise.
Les procédures qui sont le redressement et la liquidation obéissent à des conditions de fonds 24
et à des conditions de formes 25, la loi prévoit des organes 26 pour l’accomplissement et la
surveillance de ces procédures, elle a également réglementé les droits de créanciers 27 et la
vérification de leurs créances.
Enfin, il convient de souligner quand il s’agit d’entreprise individuelle, le propriétaire ne
supporte sur ses biens propres les conséquences des difficultés rencontrées par son entreprise.
Quand aux associés, la procédure ne produit en principe à leur égard aucun effet autre la perte
des dits apports.
24
Les condition de fonds : elles sont relatives au débiteur, à la situation d’un dirigeant, à la cessation des paiements et à la
nature des dettes leur importance et leur exigibilité.
25
Les conditions de formes : elles sont relatives au jugement d’ouverture et à la saisie du tribunal.
26
Les organes : le syndic, le juge commissaire, les contrôleur choisie parmi les créanciers sont nommée par le juge
commissaire.
27
Dans le délai de deux mois à compter de la publication du jugement d’ouverture au bulletin officiel, les créanciers de
l’entreprises doivent impérativement déclarer leurs créances (ce délai est prolongé de deux mois pour les créanciers
domiciliés hors le royaume).
Cependant si le dirigeant social a commis des fautes de gestion, il peut être condamné à
supporter tout ou partie des dettes de la société. Le tribunal peut alors ouvrir une procédure de
redressement judiciaire à son encontre. En outre, s’il a commis certains faits répréhensibles la
faillite personnelle ou la sanction pénale de banqueroute peut être prononcée contre lui.
1.1. Répartition des entreprises qui ont fait l’objet de fermeture par région
Cette approche consiste regrouper les entreprises objet de l’enquête par région afin d’élaborer
une vision globale sur les motifs de réduction d’activité et à des comparaisons inter–
régionales, le tableau suivants nous donne un descriptif de la population étudiée par région.
.
Région: Répartition des entreprises qui ont subi une réduction d’activité par région
Tableau n°11 nombre
Fermetures
Compression du Personnel Réduction de la durée du Travail d’entreprise
en
Nombre Effectifs Nombre Nombre de Effectif Effectifs Nombre Nombre de Effectifs Effectifs difficulté
d'établissements Touchés d'établissements compression Globaux Touchés d'établissements réduction Globaux Touchés par région
LAAYOUNE/BOUJDOUR 2 17 0 0 0 0 0 0 0 0 2
SOUSS/MASSA/DRAA 1 240 0 0 0 0 6 6 171 127 7
GUELMIM/SMARA 0 0 1 1 50 10 0 0 0 0 1
GHARB/CHRARDA/HCINE 4 32 0 0 0 0 0 0 0 0 4
CHAOUIA/OUARDIGHA 6 290 4 4 770 191 8 8 557 392 18
MARRAKECH/TANSIFT 8 226 1 1 19 16 6 7 299 247 15
L’ORIENTAL 1 37 2 2 371 125 2 2 315 250 5
GRAND CASABLANCA 53 3071 11 11 1634 614 61 62 2972 2442 125
RABAT/SALE/ZEMOUR 19 1158 10 11 753 419 34 54 3626 3210 63
DOUKALA/ABDA 3 938 4 4 1470 557 0 0 0 0 7
TADLA/AZILAL 1 32 0 0 0 0 0 0 0 0 1
MEKNES/TAFILALT 14 1097 1 1 56 36 8 8 329 267 23
FES/BOULMANE 14 1893 0 0 0 0 6 6 595 536 20
TAZA/HOUCEIMA 3 87 9 9 614 582 0 0 0 0 12
TANGER/TETOUAN 9 698 13 17 4876 1495 4 9 909 846 26
TOTAL 138 9816 56 61 10613 4045 135 162 9773 8317 329
Source : Délégation régional de l’emploi
28
La région Chaouia son isolement dans le centre du pays la protége plus au moins de ce phénomène et aussi l’administration antérieur a accordé à cette région une structure
d’incitation spéciale et particulière.
1.2 Répartition des entreprises qui ont fait l’objet de fermeture par secteur et
branche d’activité
Cette approche consiste à regrouper les entreprises objet de l’enquête par branche d’activité
afin d’élaborer une vision globale sur les motifs de fermeture et à des comparaisons
intersectorielles, les résultas obtenus sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau n° 12 : Répartition des entreprises objet de fermeture par secteur et branche d’activité
Nombre
Branche d’activité Pourcentage
d’établissement
10 7,25
1- Industrie Textile
35 25,36
2- Industrie d’habillement et fourrures
6 4,34
3- Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques
2 1,45
4- Fabrication de machine et d’équipement
1 0,72
5- Autre industrie extractive
1 0,72
6- Industrie chimique
10 7,25
7- Industrie commerce de détail et réparation d’articles domestiques
3 2,17
8- Industrie de fabrication de meuble et industrie diverses
3 2,17
9- Industrie de caoutchouc et de plastique
16 11,59
10- Industrie alimentaire
10 7,25
11- Hôtels et Restaurant
3 2,17
12- Industrie automobile
6 4,35
13- Industrie de travail de métaux
3 2,17
14- Industrie bâtiment et travaux publics
2 1,45
15- Industrie de métallurgique
5 3,62
16- Edition imprimerie reproduction
4 2,9
17- Industrie de travail de bois et fabrication d’article en bois
3 2,17
18- Commerce de gros et intermédiaire
5 3,62
21- Service et réparation d’automobiles
3 2,17
22- Industrie de cuir et chaussures
2 1,45
23- Service personnels
1 0,72
24- Fabrication d’instruments médicaux de précision d’optique et d’horloge
1 0,72
25- Industrie du papier et du carton
On remarque que prés de 3/4 des entreprises en difficultés font partie des secteurs des
industries du textile, du cuir et de la chimie et para chimique.
Nous avons essayé dans notre présente étude de mettre en relief un éventail (régional)
sectoriel des établissements objet de fermeture. Les résultats sont résumés dans le tableau
suivant :
Tableau n°13 : Croisé des entreprises par branches d’activité et zones géographique.
branche d’activité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 TOTAL
Région
LAAYOUNE 1 1 2
SOUSS/MASSA 1 1
GUELMIM/SMARA 0
GHARB/CHRRADA/HCIN 2 1 1 4
CHAOUIA/OURDIGHA 1 1 1 1 2 6
MARRAKECH/TENSIFT 3 3 1 1 8
L’ORIENTAL 1 1
GRAND CASABLANCA 6 14 7 2 1 3 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 53
RABAT/SALE/ZEMOUR 2 4 1 1 1 2 1 2 3 2 1 20
DOUKALA 1 1 2
MEKNES 2 3 2 1 2 1 1 1 1 14
FES BOULMANE 10 2 1 1 14
TAZA/AL HOCEIMA 1 1 1 3
TANGER/TETOUAN 1 3 1 1 1 1 1 9
TADLA/AZILAL 1 1
TOTAL 10 35 6 2 1 1 10 3 3 16 10 3 6 3 2 5 4 3 1 2 5 3 2 1 1 138
La répartition des entreprises objet de fermeture par tranche d’effectifs est donnée par le
tableau suivant :
Tableau n° 12 : Répartition des entreprises objet de fermeture par taille d’effectif
0-20 46%
20-100 38%
100-200 10,14%
200-500 5,8%
>500 1,4%
TOTAL 100
Les entreprises ont des tailles très différentes. Aux fins du présent rapport, nous avons
calculé plusieurs définitions de taille. Tout d’abord nous divisons les entreprises de
l’échantillon en trois catégories, petites, moyennes et grandes.
Dans notre définition les petites entreprises sont celle qui ont moins de 20 employés
permanents, les grandes entreprises sont celles qui ont plus de 200 employés
permanents, les entreprises qui n’entrent pas dans la catégorie de grandes et des petites
sont définies comme des entreprises moyennes29.
Avec la présente définition, les entreprises de l’enquête sont constituées essentiellement
de petites et moyennes entreprises soit 92,8% de l’ensemble des entreprises.
La distribution par tailles des entreprises varie par région et par secteurs.
Les petites entreprises sont focalisées dans les régions Souss Massa Draa et Gharb
Chrrarda Hcine et dans le secteur commerce de gros et intermédiaire. Les moyennes
entreprises sont concentrées aux niveaux des régions Tadla Azilal, Grand Casablanca et
Rabat Zemour et des secteurs textiles, habillements, fourrures, commerces et réparation
d’automobiles. Les grandes entreprises dans les régions Grand Casablanca, Doukala
Abda et Tanger et aussi dans les secteurs textiles, habillements, fourrures, commerces et
réparations d’automobiles.
29
Cette définition s’inspire du livre blanc.
Notre enquête est constituée de 138 entreprises dont le nombre d’effectif varie entre 1 et
540 employés par entreprises.
L’analyse de la situation globale a fait ressortir différents types de difficultés dont les
principales sont résumées dans le tableau n ° 13.
Tableau n ° 13 : Fréquences total d'apparition des motifs de Fermeture Comme cause Classement
Comme cause
principal et en de la totalité
unique ou
Motifs de fermeture combinaison avec des causes
principal
d'autres
Nbre % Nbre % Rang
Difficulté financière 27 22,5 14 77 1
Difficulté économique 4 3,33 3 16,6 5
Insuffisance de rentabilité (manque de commande, diminution du 26 21,8 - - 2
rendement….)
Il est remarquer que prés de 50% des difficultés signalées sont de types commercial et
financier.
S’agissant des causes de difficultés recensées, il convient de préciser ce qui suit :
Les difficultés financières (30% des cas) évoquées par les industriels concernés sont
principalement dues a des suppression de concours bancaires, difficultés d’accès au
financement (lourdeurs des procédures), poids de l’endettement (coût élevé du
financement, surendettement) et problèmes de trésoreries.
Les difficultés économiques (32,35% des cas), elles sont dues sont à la régression
commerciale et l’insuffisance de la rentabilité, les industriels concernés déclarent
essentiellement, qu’elles sont le fit au manque de commande et/ou manque de
débouchés et à la forte concurrence locale et étrangère.
Concernant les difficultés d’approvisionnement (2,5% des cas), elles sont dues, dans la
plus part des cas, à la pénurie des matières premières.
Les difficultés de gestion dépouillées (2,5% des cas) concernent le domaine financier, le
marketing et les ressources humaines.
Le saisie conservatoire ou définitive est une des cause évoquée (1,6% des cas) et la
cessation d’activité volontaire (10% des cas), ils s’agit principalement des faillites,
ventes, transfert de l'établissement vers une autre ville et fermeture par décision
administrative.
Les conflits sociaux signalés, il s’agit principalement des grèves conflit entre associés
(0,83%des cas) ou des conflits avec le syndicat (licenciement) (1,6% des cas).
Quand a l’incapacité de l'employeur de l'exercice de son activité (2,5% des cas), est due
à la fuite ou décès de l’employeur.
Les autres difficultés évoquer par les industriels sont : le manque d’ouvriers spécialistes
(1,6% des cas), travaux de maintenance et entretien (1,6% des cas), panne mécanique
(0,83% des cas), liquidation judiciaire (0,83 des cas), incendie (5% des cas).
La ventilation des motifs de fermeture par région est résumée dans le tableau suivant :
Région GHARB/
Tableau n°14 : Répartition des motifs
SOUSS/de fermeture
GUELMIM/ selon l'implantation régionale
CHAOUIA/ MARRAK/ GRAND RABAT/ FES TAZA/AL TANGER/ TADLA/
LAAYOUN CHRRAA/ ORIENTAL DOUKALA MEKNES
Cause MASSA SMARA CASAB ZEMOUR BOULMA HOCEIMA TETOUAN AZILAL Total
OURDIGHA TENSIFT
HCIN
Difficulté financière 41
Difficulté économique 7
Insuffisance de rentabilité 26
Approvisionnement en matière
3
première
Déficience technique interne de
3
gestion
Cessation volontaire ou imposé
12
d’activité
Développement de la concurrence
1
et rareté de la matière première
Panne mécanique 1
TOTAL 2 1 0 4 6 8 1 53 19 3 14 14 3 9 1 138
Difficulté financière 41
Difficulté économique 7
Insuffisance de rentabilité 26
Approvisionnement en matière
première
3
Déficience technique interne de
gestion
3
Cessation volontaire ou imposé
d’activité
12
Développement de la concurrence
et rareté de la matière première 1
Incendie 6
Travaux de maintenance et
entretien 2
Panne mécanique 1
Licenciement des personnels 2
Raison inconnue " Fermeture sans
autorisation"
25
1
Liquidation judiciaire
TOTAL 16 48 20 16 1 3 1 10 10 3 1 2 5 2 138
Difficulté financière 41
Difficulté économique 7
Insuffisance de rentabilité 26
Approvisionnement en matière première 3
Les difficultés économiques et les difficultés financières sont des difficultés commune à
l’ensemble des entreprises quelque soit leur taille.
Les petites et moyennes entreprises sont les plus exposés, ceci ce traduit au niveau du taux de
défaillance qui est le plus élevés chez ces entreprises.
En effet, la défaillance des entreprises résulte de la conjugaison d'une part, des différents
Source : Faite par nos soins.
facteurs
Source : Faite par de vulnérabilité
nos soins. de l’entreprise et d'autre part d'une capacité de réaction limitée, face
à l'évolution de son environnement.
60
II : Fiche signalétique de l’enquête « 2 »
61
1.1. Enquête auprès du tribunal de commerce de Rabat
Les Statistique sur les liquidations et redressements judiciaire du tribunal de commerce
de Rabat sont présentés dans le tableau n°17 et le tableau n°18.
Tableau
Annéesn°17 : Nombre
Statistique sur les redressements
Nombre judiciaire duSuspension
Suspension tribunal de commerce
En cour de de Clôture
Rabat depuis son commencement
Mutation Prolongement
jusqu’à 2006.d’Arrêts en RJ d’Arrêts en cour du plan de du plan de réalisation de LJ du RJ à la du RJ au
de procédure continuation cession du plan LJ gestionnaire
1998 - - - - - - - -
1999 3 3 - - - - - -
2000 5 7 1 - 1 - - 1
2001 11 18 - - 1 - - -
2002 9 27 - - 1 - - 1
2003 11 38 - - 1 - - -
2004 11 48 - - - - 4 -
2005 6 52 - - - - 7 -
2006 7 49 - - 1 - 4 -
Total 63 49 1 - 5 - 15 2
Tableau n°18 : Statistique sur les liquidation judiciaire du tribunal de commerce de Rabat depuis son
commencement jusqu’à 2006.
Années Nombre d’Arrêts Nombre d’Arrêts en Clôture de la LJ Nombre d’Arrêts Prolongement
en RJ cour de procédure dont la LJ est annulée de LJ au
puis on a procédé au RJ
gestionnaire
1998 1 1 - - -
1999 7 7 1 - -
2000 10 16 1 - -
2001 10 26 - - -
2002 14 40 - 1 -
2003 11 49 2 - -
62
Source : Tribunal de Commerce de Rabat
1.2. Enquête auprès du Tribunal de commerce de CASABLANCA
Pour les Statistique sur les liquidations et redressements judiciaire du tribunal de commerce
de Casablanca se référer au tableau n°4.
4. Réglementation du travail 2%
63
8. Manque de main ouvre qualifié 2%
10. Saisie conservatoire 0,5%
III- Causes à caractères internes 14,5%
1. Incompétence et inexpérience 4%
2. Déficience technique interne de gestion (système information comptable, 10%
fonction commerciale….)
5. Manque de confiance des associés dans la société 0,5%
TOTAUX 100
64
cuir et industrie mécanique et métallurgique et au niveau des régions du Nord et Casablanca,
cette dernière est citée dans 7% des cas. En deuxième lieu la lourdeur des procédures
administratives citée dans 2% des cas.
La troisième catégorie de problèmes sont les problèmes d’ordre économique qui apparaissent
sue le plan comptable notamment au compte de produits et de charge «baisse du chiffre
d’affaire, chute de la rentabilité ». Ces difficultés présentent des particularités qui peuvent
paraîtrent contradictoire, d’une part elles sont liées au marché sur lequel l’entreprise n’a pas
une emprise totale, d’autre part, ces difficultés ne peuvent avoir que des solutions internes au
niveau de l’entreprise. Contrairement aux difficultés financières qui exigent souvent des
solutions externes tel que l’apport de capitaux supplémentaire de la part des bailleurs de
fonds.
Les principales difficultés économiques qui peuvent conduire une entreprise à la ruine sont la
régression commerciale et l’insuffisance de la rentabilité.
Pour ce qui de la régression commercial il y a tout d’abord problème résultant de
l’insolvabilité de règlement état client, si le client est présenté par l’état, les difficultés
proviennent des procédures administratives longues et règlement des marchés publics cité
dans 5% des cas. En effet parmi les principaux partenaires de l’entreprise susceptible de lui
causer de graves difficultés sont les clients, la défaillance d’un ou plusieurs clients de
l’entreprise peut être à l’origine de la cessation d’activité, ça sera d’autant plus possibles que
l’entreprise aura « mis tout ses œufs dans le même panier » (un client unique ou nombre
limités de clients)30. En deuxième lieu le problème d’approvisionnement en matière première
qui se manifeste soit par un coût élevée ou pas accès à la matière première citée dans 3% des
cas.
La dégradation de la rentabilité est la deuxième catégorie de problème économique citée, les
causes de cette dégradation sont nombreuses baisse d’activité, pertes de parts de marché,
baisse de la demande et baisse du chiffre d’affaire on peut citer deux origine à cette baisse
l’une tendancielle évoqués dont 3,7% des cas et l’autre conjoncturelle dans 4% des cas. Pour
ce qui est du problème de la baisse de la demande elle se manifeste soit par son insuffisance
soit par son caractère instable, elle est plus aigues dans les secteurs ou le nombre d’entreprise
est plus élevée « textiles et agro alimentaires », cette problématique trouve son origine dans
trois sources, la première c’est la faiblesse du pouvoir d’achat, la deuxième c’est la
concurrence surtout celle du secteur informelle et la troisième tiennent au fait que les circuits
30
On peut d’ailleurs se demander si la défaillance du principal client ne relève pas aussi des causes internes,
erreurs de stratégies consistait à dépendre d’un seul client et à mettre « Toutes les œufs dans le même panier ».
65
de distribution et d’approvisionnement restent dominés par des grossistes qui imposent
souvent leur condition aux entreprises et surtout aux PMEI.
Quand au poids de la fiscalité, l’éclatement de cette contrainte met en avant le niveau élevée
des impôts locaux, celle-ci est exprimé par la prépondérance du niveau de patente, des impôts
locaux autre que le taxe urbaine, de l’IGR puis à un degré moindre celle de la taxe urbaine, ils
apparaissent dont 3% des cas.
La crise du secteur où intervienne l’entreprise est une des causes citée dans 3% des cas.
Il apparaît par ailleurs que les aspects de l’environnement de l’entreprise les moins
contraignantes sont la réglementation du travail, obligation imposés par l’état citée dont 3%
des cas ou restrictions imposés par les syndicats dans 3% des cas et le manque de main
d’œuvre qualifié citée dans 2% des cas, l’analyse de la structure de la main d’œuvre employé
dans les PMI, donne comme résultat une main d’œuvre ouvrière, plus jeune, moins féminine
dans l’entreprise et plus rurale31. Il paraît qu’il est rare que la main d’œuvre industrielle
soit « correctement formée et disponible dans les différentes branches d’activités avec les
qualifications et la spécialisations nécessaires ».
Le saisie conservatoire ou définitive est une des cause évoquée dans 0,5% des cas et la
cessation d’activité volontaire dans 0,5% des cas, cette dernière se présente soit sous forme
d’une volonté des entrepreneurs de fermer l’usine et d’aller s’installer dans une région plus
accueillante et plus clémente ou à l’absence d’une réelle volonté par ces derniers pour sauver
l’entreprise ou la décision d’une multinationale de se débarrasser d’une filiale locale, bien
étendu, lorsque la cessation d’activité résulte d’une stratégie volontaire.
C’est causes externes quand vient de citer il sont liés à l’environnement marchand, micro
environnement et environnement institutionnel ou macro environnement.
66
cas, déficience des techniques internes de gestion est essentiellement le système d’information
comptable et la fonction commerciale est observée dans 10% des cas et manque de confiance
des associés dans la société, citée dans 0,5% des cas.
Comme on a pu constater les causes de difficultés des entreprises sont multiples, les une sont
internes, les autres externes, et la frontière entre les deux est souvent difficile a tracer. Ainsi
par exemple un retournement défavorable de la conjoncture est une cause externe mais son
non anticipation par le dirigeant est une cause interne et aussi la suppression des concours
bancaire et la défaillance d’un client (causes externes) ne sont-elle pas dues à un manque de
perspicacité ou de prévision de la part du chef d’entreprises (erreur de gestion) ? N’est ce pas
une tentative de renvoi de la responsabilité de l’erreur sur d’autres facteurs ?
De plus, un choc externe «accidentel» peut survenir. A ce moment là il bloquerait l’entreprise
et l’empêcherait de survivre, c’est le cas par exemple des malversations ou des catastrophes
naturelles (incendie, inondation), l’entreprise subirait un sinistre quasi définitif, c’est certes un
cas difficile à prévoir, mais qui montre souvent que les entreprises sont peu vigilantes. Les
types de risque se gèrent et le risque management offre les outils d’analyses qui permettent
d’optimiser la protection face à ces risques par un recours utile au marché de l’assurance.
Le dépassement de ces classifications classiques, qui pêchent par leur caractère sporadique,
nécessite un effort de mémoire qualitative.
Une analyse comparative des deux études présentées peut être tentée on élaborant trois
groupes selon la nature interne, externe et accidentelle des causes des difficultés le tableau
suivant résume les résultats obtenus.
Organismes
Causes Délégation de Tribunaux de
l’emploi de Rabat commerces
% %
I. Causes accidentelles. 5 3
II. causes externes 70,03 85,65
67
1. Difficulté financière 30 50
2. Difficulté économique (insuffisance de rentabilité, concurrence, 26 25,75
approvisionnement en matière première …)
4. Saisie conservatoire ou cessation volontaire ou imposé d’activité 10 1
5. Manque d’ouvrier spécialiste 1,6 2
7. Liquidation judiciaire 0,83 -
8. Réglementation du travail 1,6 2
9. Environnement micro économique - 5
II. causes internes 8,26 14,5
1. Problèmes de gestion 2,5 10
2. Manque de confiance des associés dans la société - 0,5
2. Incapacité et inexpérience 2,5 4
3. Travaux de maintenance et entretien 1,6 -
4. Panne mécanique 0,83 -
6. Litige entre associé 0,83 -
En somme, les résultats des différentes études empiriques et leur analyse comparative
Sources : faites par nos soins
permettent d’insister sur le caractère déterminant et prédominant d’une part, des causes
financières (difficultés de financements, ruptures des concours financiers des banques,
surendettement, déséquilibre financiers, difficultés de trésorerie, ….) et des causes
économiques (insuffisance de rentabilité, concurrence, approvisionnement en matière
première …) et d’autre part, de soulever le caractère prévisible de la majorité de ces causes.
En fait, les difficultés d'une entreprise parait plutôt résulter de la conjugaison d'une part, de
différents facteurs de vulnérabilité et d'autre part d'une capacité de réaction limitée face à
l'évolution de son environnement.
Conclusion
Introduction
69
combinaison de ces problèmes financiers fragilisent la structure financière ce qui contribue à
une sous capitalisation de ces entreprises, les rends plus vulnérables aux intempéries et aux
aléas de la conjoncture et baisse leur capacité d’endettement. A la lumière de ce qui précède,
il ressort que le risque financier est le résultat de la relation entreprises banques. Cette relation
se manifesté notamment lors :
- L’octroi des crédits à l’investissement et de fonctionnement ;
-Les garanties exigées pour le financement de l’activité de l’entreprise;
- le suivi et le control du risque du crédit par la banque tout au long de la vie de
l’entreprise;
- les actions préventives et curatives du système bancaire pour la réduction des risques
de continuité d’exploitation des entreprises;
-La tarification appliqués (taux commissions de crédit, agios, frais de dossier…) qui se
traduit par des charges financiers au niveau des résultats des entreprises.
Dès lors la question qui mérite d’être poser c’est comment s’établit la relation entreprise-
banque? Peut on affirmer qu’il existe une synergie entre ces deux acteurs ? Comment agit le
banquier dans la politique de distribution de crédits vis-à-vis des entreprises ?
Pour ce qui est de la deuxième catégorie de difficulté qui le problème de management, elle est
liée directement à l’incompétence et inexpérience du dirigeant et à son aptitude à gérer son
entreprise, elle se manifeste soit sous forme d’adéquation du profil du dirigeant, structures
inadaptées et style de management inefficace, absence ou insuffisance de système
d’information de gestion, problème de succession et non planification de la relève et
l’absence de stratégies marketing et commerciale.
Enfin la troisième catégorie de causes de difficultés qu on va traiter durant cette section, c’est
le problème de la compétitivité et la concurrence, cette dernière à commencer à prendre ses
lettres de noblesses depuis l’ouverture des frontières et l’internationalisation des marchés qui
se traduise par une spécialisation progressive des économies nationales. Ce qui constitue un
frein majeur au développement industriel et à l’économie, il met en péril les entreprises
locales et compromis leur compétitivité et leurs efforts d’adaptabilité au nouveau contexte
d’ouverture de l’économie Marocaine. A ces contraintes s’ajoutent celles relatives à l’accès
aux facteurs de la compétitivité à savoir : l’information, la formation, l’innovation et la
capacité d’adaptation aux évolutions des produits et des marchés.
Dès lors la question qui mérite d’être poser est de savoir comment les entreprises
principalement les PME avec toutes les contraintes pourraient-elles relever le défi de la
concurrence étrangères.
70
S2S1: les causes internes des difficultés de continuités d’exploitation des entreprises
Les causes internes des difficultés peuvent découler de problèmes d’origine organisationnelle,
de grèves ouvrières ou d’une déficience des techniques de gestion.
32
Selon l'enquête (FASS -Maroc) sur le profil des dirigeants des entreprises marocaines c'est derniers ont une
bonne éducation. 58% ont un diplôme universitaire ou d'étude supérieure, 27% un diplôme d'études secondaires
et le reste, soit ils ont un niveau d'études primaires, soit pas d'éducation. L'enquête FAC 2000 c'est une base de
données collectée auprès de 859 établissements et de 8375 travailleurs appartenant a sept branches d'activité
industrielle (électroniques, textile, habillement, produit alimentaire transformés, produit chimique et par
chimique, produit du cuir et chaussures et produit plastique/ et opérant dans 5 régions du Maroc (Casablanca;
Tanger, Fès, rabat, Settat et Nador)
71
commises à l’occasion de l’établissement de prévision ou des anticipations qui ne sont ni
parfaites ni adaptées et à des erreurs d’organisation et de stratégie.
1.2. Incompétence et inexpérience de dirigeant
Incompétence et inexpérience des dirigeants constituent une des principales sources de
difficultés des entreprises. La compétence est généralement corrélée avec la formation alors
que l'expérience est toujours corrélée avec l'âge.
Incompétence est plus observée dans le domaine de la gestion, généralement le chef
propriétaire « dirigeant » règne sur son entreprise à tous les niveaux, toutes les décisions
stratégiques lui appartiennent et les décisions de gestion courante sur le plan productif,
commercial et financière sont soumises à son approbation préalable. Cette omniprésence du
chef d'entreprise fait qu'il dirige l'affaire dans toutes ces fonctions avec plus ou moins de
succès selon ces aptitudes et ces capacités33.
L'inexpérience en matière de gestion est sans doute une dés causes de difficulté la plus
fréquente pour les entreprises qui échouent au cours de leurs premières années d'activités, elle
se manifeste par une faiblesse polyvalence que l’on retrouve sous l’expression d’expériences
déséquilibres c'est à dire absence de connaissance suffisante dans chacun des domaines du
( management, marketing, compatibilité, finance, approvisionnement, production…) ou
inexpérience technique due à une méconnaissance ou à une faible connaissance du métier
produit ou secteur. L'erreur "fatale" des jeunes entrepreneurs consiste souvent à se lancer en
affaires dans des secteurs d'activités où ils n'ont aucune expérience préalable. De plus,
l’incompétences ou l'inexpériences des chefs d'entreprises dans son domaine d'activité
entraîne un manque de crédibilité et de confiance de la part des partenaires de l'entreprise ce
qui compromis la continuité d’exploitation de cette dernière.
33
Selon l'enquête FACS 2000 sur la compétitivité : Les dirigeants qui ont une bonne expérience, sont des
dirigeants qui ont occupé leurs positions en moyenne depuis 11 ans, ils possèdent une vaste expérience
antérieure de l'industrie, leur expérience combinée passée et présente est en moyenne de 21 ans. Deux
cinquièmes des dirigeants des entreprises de l’échantion ont appris leurs métiers tout seuls. Quarante pour cents
des dirigeants des entreprises ont appris leurs métiers comme patron ou employé d'une activité similaire. Un
sixième d'entre eux seulement ont appris leurs métiers de leur famille. Seulement 39 entreprises de l'enquête (5
%) sont gérées par des femmes.
72
Au sein d’une entreprise, les associés peuvent entrer en compétition afin d’acquérir et de
négocier des positions de pouvoir34, les tensions entre associés lorsqu’elles sont trop fortes
créent des réactions défensives et provoquent même de graves difficultés pour l’entreprise.
Ce conflit d’intérêts traduit une faiblesse structurelle et une défaillance de pouvoir interne de
direction, menaçant ainsi la survie de l’entreprise surtout en période de crise. Les raisons sous
jacentes aux discordances entre associés ne sont pas faciles à cerner. Les rapports entre
associés sont complexes et leurs motivations sont multiples. Le style et le comportement de
chacun d’eux vis-à-vis d’un problème quelconque sont déterminants pour l’avenir de
l’entreprise et ambigus puisque difficilement prévisibles.
34
CROZIER, M., et FRIEDBERG. H, l’acteur et le système, Edition le seuil 1977, p.55-70
73
En effet, le problème de succession est essentiellement la conséquence d'un manque de
planification successorale de la part des chefs d'entreprises, en fait, l'organisation interne de la
plupart des entreprises reflète le caractère unipersonnel du pouvoir, dans ces entités, le patron
cumule des fonction aussi diverses, dans ce cas, la réussite de l'entreprise lui sera donc
légitimement attribuée, mais son échec lui incombera tout autant. Face à une telle
personnalisation de l'entreprise, il n'est pas étonnant qu'on impute une part non négligeable
des causes des difficultés au décès et à la maladie du dirigeant.
Cette concentration du capital et des diverses fonctions de management entre les mains d'un
seul homme exigerait une préparation sérieuse de sa succession, les dirigeants y songeant
rarement, centrés sur l'immédiat et pris par les problèmes quotidiens, ils considèrent avoir de
longues années devant eux avant de devoir s'en préoccuper. Or, il est clair, qu'aucun
entrepreneur ne doit s'attendre à ce que ses héritiers soient instantanément prêts à gérer
l'entreprise familiale au moment où il n'en assurera plus la direction. Tout chef d'entreprise,
doit donc assurer la préparation de sa relève avant qu'il ne soit trop tard, et doit ainsi trancher
sur la désignation de son successeur et l'intégrer progressivement dans la gestion de
l'entreprise.
La pratique de népotisme par le chef d'entreprises est aussi considérée comme une source de
difficultés des entreprises. Ce comportement se manifeste par le désir de vouloir assurer à tout
prix une transmission héréditaire, ce qui peut conduire à des choix difficiles.
La succession exige en tout cas, un minimum de préparation en vue d'assurer la pérennité de
l'entreprise.
74
dans lesquelles le travail est exécuté et aux difficultés de mise en application d’une
convention collective.
Ces divergences d’intérêts aboutissent généralement à des grèves ou aux départ volontaire des
employés et dans ces deux cas, la survie de l’entreprise est menacée.
2.2. Grève
La grève est définie comme étant « la cessation concertée du travail par les salariès afin
d’obliger l’employeur par ce moyen de pression à accepter leur point de vue sur la question,
objet du litige »36.
Afin de faire aboutir leurs revendications ou pour obtenir le retrait d’une décision prise par le
chef de l’entreprise, les salariés d’une entreprise cessent le travail. Ils acceptent ainsi d’être
privés de leurs salaires dans l’espoir que la suspension du travail causera à l’entreprise des
pertes si lourdes que le chef d’entreprise jugera plus avantageux au bout d’un certain temps la
reprise de travail aux conditions des grévistes. Dans le but d’assurer le succès de la grève, les
grévistes peuvent être tentés de recourir à des actes qui aggravent la pression résultant de la
cessation de travail, soit à l’égard de l’employeur par des actes causant un préjudice aux
installations, au matériels ou aux marchandises soit à l’égard des non grévistes afin de les
35
GROZIER, M. et FRIEDBERG.H., Op.cit.
36
TAZI, M ., Op.cit.
75
contraindre de se joindre à eux. En pratique, les non grévistes ne peuvent poursuivre
normalement leur travail étant donnée que les grévistes les empêchent d’accéder aux lieux du
travail ou que le travail assigné à l’ouvrier non gréviste ne peut être effectué que
conjointement avec celui assigné à des grévistes. Dans ces deux cas, le refus de la direction de
réviser ses décisions aboutit à un blocage qui peut conduire à compromettre la continuité
d’exploitation. La grève reste ainsi une épreuve de force dont l’issue dépend de la capacité de
résistance de chaque partie.
76
Enfin, en peut signaler que les circuits d'informations de gestion, comme les procédures de
fonctionnement, étaient unanimement ressenties comme lourds, extrêmement opaques,
bureaucratiques et lents, ils contribuaient fortement à la déresponsabilisation de chacun. 37
37
A. MEZOUARI J.P semeriva,1998 "managers et changement au Maroc" centre d'études et de recherche des
dirigeants CASABLANCA P:131
38
CHURCHILL, N.C., et LEWIS, V.L. Les cinq étapes de l’évolution d’une PME, Havard expansion, Automne
1983, p. 51-63.
77
Tableau n°20 : Les stades de développement et type de crise de
l’entreprise
Stade de développement Nature de la crise Nature des problèmes à résoudre
-Complaisance
Crise de prospérité -Laxisme
-Dividendes excessifs
S5: EXPLOITATION
-Divergence entre actionnaires
MAXIMALE
-Décès du PDG
Crise de continuité
-Impôt successoral
-Factions dans l'équipe dirigeante.
78
Source: Churchill et Lewis39
Comme le montre le tableau les crises de lancement et de liquidité se rattachent au stade 1
(existence) et 2 (maintien) alors que les étapes 3 (réussite) et 4 (essor) sont plutôt marqués par
des crises de délégation, leadership, voire de financement. Enfin, l'étape 5 (exploitation
maximale de l'entreprise) pose le problème de la pérennité de l'entreprise et de sa
transmission. On déduit facilement que chaque étape contient en germe des éléments de crise
pouvant conduire à la défaillance de l’entreprise.
Ce modèle nous permet de constater que durant les premiers stades, le pouvoir d'action du
chef d'entreprise et ses talents en matière de vente et de production sont les éléments les plus
déterminants pour la réussite de l'affaire, tandis que sa capacité de délégation, de coordination
et de contrôle ne sont que secondaire. Mais, au fur et à mesure que l'entreprise se développe,
les niveaux d'importances s'inversent et le chef d'entreprise doit déléguer des responsabilités à
un personnel soigneusement recrutés, faute de quoi, il met la pérennité de son entreprise en
jeu. La délégation de certaines fonctions lui permettra ainsi de consacrer plus de temps à la
planification stratégique, et à l'élaboration d'un système de contrôle performant qui l'aidera à
suivre les réalisations de l'entreprise tant sur le plan opérationnel aussi bien que sur le plan
stratégique.
39
N C. CHURCHILL et V.L LEWIS, « Les cinq étapes de l’évolution d’une PME », Havard l’expansion,
Automne 1983 P P : 51- 63.
79
devenir complètement inadapté. Il est donc essentiel de demeurer à l'écoute du marché et de
s’y adapter constamment.
Pour ce qui concerne l'entreprise marocaine en général, et les PMEI en particulier, on constate
souvent l'absence d'un service marketing généralement confondu avec la fonction
commercial, qui elle-même n'est conçue que d'une manière très partielle « peu d'entreprises
disposent d'un service commercial autonome ». Quand celui-ci existe, il consacre la majeure
partie de son temps à des opérations administratives telles que la facturation, la relance des
clients et le suivi des fournisseurs 40.Les raisons de la faiblesse de la commercialisation des
produits des PMEI sont soit, inhérentes aux mécanismes d'organisation de circuits de
commercialisation, soit extérieures à ceux-ci et échappent par conséquent, aux promoteurs
mêmes les plus avertis.
Un tel constat permet d'affirmer que les PMEI marocaines sont incapables d'évoluer dans ces
conditions. Elles sont nombreuses à se servir des techniques courantes et opérationnelles de
gestion marketing (expositions, dépliants…) mais sans aucune vision stratégique, leur
conception du marketing est trop étroite, si étroite que un grand nombre de dirigeants
assimilent le marketing aux relations publiques. Cette faible orientation marketing serait due
pour certains à un manque de connaissances en la matière et pour d'autre à une trop grande
préoccupation par la production ou d'autre fonctions de l'entreprise. De ce fait, l'absence de
service marketing dans les PMEI dénote clairement d'une absence de stratégie marketing dans
les préoccupations des chefs d'entreprises, et a pour conséquence, l'improvisation et
l'inefficacité de l'organisation commerciale.
En plus le recours aux techniques modernes de marketing notamment les techniques d'études
de marché demeure rare pour la grande majorité des entreprises marocaines.
Dans ces conditions, il n'est pas surprenant d'avancer qu'une absence de stratégie marketing et
commercial peut constituer une cause de difficulté pour l'entreprise marocaine.
40
T.RKIBI le profil de l'entreprise exportatrice: le cas de la petite et moyenne industrie au Maroc, mémoire de
Doctorat de 3ème cycle es science de gestion Grenoble, décembre 1983
80
La faiblesse de l’autofinancement : Parmi les causes de cette faiblesse figurent le
ralentissement de l’activité et le renchérissement des coûts de production dus
particulièrement aux variations de la conjoncture, la lourdeur de la fiscalité et
l’accroissement du besoin en fonds de roulement.
La difficulté d’augmentation du capital : Parmi les raisons qui bloquent
l’augmentation du capital des PMEI figurent leur caractère familial, ces dernières
privilégient l’endettement à l’ouverture de leur capital et trouvent une grande difficulté
pour s’introduction en bourse.
L’absence de comportement de vrai capitaliste : Gelinier et Gaulter41 souligne que
« le dirigeant de PMEI n’a pas toujours acquis la mentalité de capitaliste dans le bon
sens du terme, c'est-à-dire de l’investisseur préoccupé d’abord par la rentabilité de
son placement. On voit des entreprises dont les actifs tendent à diminuer malgré la
croissance du chiffre d’affaires et qui perdent peu à peu de la substance au profit du
patrimoine personnel de leurs dirigeants ». Cette sous-capitalisation a pour
conséquences, d’une part, la perte d’autonomie de l’entreprise et d’autre part, une
sensibilité au risque qui se matérialise par une incapacité à absorber un choc de
l’environnement.
Par ailleurs, étant faiblement capitalisée, l’application des ratios prudentiels de mesure du
risque de crédit bancaire fait qu’une entreprise même rentable aura du mal à se procurer des
ressources externes durables afin de se doter d’un haut de bilan cohérent.
41
GELINIER, O., et GAULTIER, A., L’avenir des entreprises personnelles et familiales, édition hommes et
technique 1979.
81
puissants et financièrement équilibrés, dressent de véritables obstacles à l’entrée à des
entreprises moins puissantes.
42
RICHEZ, M., Prévention des difficultés des entreprises : risques liés à la concentration de la clientèle, Revue
française de gestion, n°157, mai 1983
43
AITLHADI et BIDAULT, Insertion des PMI dans la nouvelle division internationale du travail, Revue
Economique Industrielle n°14,4 trimestre 1980, p. 95-98.
82
faibles. Certaines entreprises connaissent des difficultés à cause de manœuvres déloyales
émanant d’un groupe d’entreprises en entente, ou en position dominante.
Outre le recours systématique à la baisse des prix, on peut penser aux divers accords de
spécialisation des concurrents ainsi qu’aux mouvements de concentration 44. En effet, lors de
son entrée dans un nouveau domaine d’activité (secteur peu porteur en raison de l’agressivité
de la concurrence), le nouveau postulant court un risque de faillite en raison des mesures de
représailles instaurées par les firmes déjà en place. Celles-ci profitant considérablement
d’économies d’échelles en raison de la baisse des coûts, mettent automatiquement tout nouvau
entrant dans une situation financière difficile. On outre, les firmes en place peuvent exercer
aussi une pression sur l’état afin de bénéficier d’une certaine protection. Ces pressions
peuvent se matérialiser par l’obligation faite aux pouvoirs publics d’introduire des quotas et
des calendriers à l’importation ou de ne pas aider les nouveaux concurrents.
Il est assez fréquent de constater aussi que dans une entreprise en difficulté, la surveillance
des concurrents, la consultation des rapports publics et l’importance accordée à la presse
commerciale et aux discours des dirigeants fabricant le même produit, ne sont pas d’un intérêt
actif pour la direction.
L’entreprise en difficulté est rarement dotée d’un système d’information externe puisque la
collecte des données nécessaires à la formulation d’une stratégie fait défaut. De nombreuses
informations sont perdues en raison des capacités de sélection et de traitement limitées des
dirigeants45
Un autre fléau économique plus dangereux, c’est le secteur informel (la contrefaçon 46, le
contre bande et le dumping) constituent un trio infernal qui fait peur a tous investisseurs et est
capable de le freiner dans son élan entrepreneurial.
Des milliers d'entreprises échappent à toute réglementation et exercent une concurrence
déloyale vis-à-vis des entreprises agissant dans le cadre du droit. Donc il n'est pas étonnent de
constater que les entrepreneur aient des difficultés à écouler leurs produits sur un marché
submergé de produits de contrebande.
Aujourd'hui, la contrefaçon n’épargne aucun pays, aucun secteur d'activité, aucune gamme de
produits, de sorte qu'au rythme au elle progresse, elle pourrait concerner dans les deux
44
LOVERGNE, M., Nouvelle tendance de la politique de concurrence et du contrôle des concentrations, Revue
problèmes économiques n ° 1930,1985, p.9-10.
45
SIMON, H., Administration et processus de décision, édition Economica, 1984.
46
Le marché de la contrefaçon représente entre 5 et 7% de l'ensemble du commerce mondial, soit entre 200 et
300 milliards d'euros par an de marque a gagner pour l'économie mondiale, et la perte de 200 millions d'emplois
dans le monde. Ceci, sans compter, bien évidemment ce que peuvent générer les produits contrefaits comme
impacts négatifs sur la santé des citoyens
83
prochaines décennies, quelques 18% des échanges mondiaux contre 10% actuellement. Au
Maroc elle présente 12% des échanges et représente 1.5 milliard de DHS.
Les secteurs les plus affectée par ce fléau est celui des industries agroalimentaires, textile,
mécaniques et métallurgiques.
La commercialisation de marchandise de contrebande représente une valeur de quelque 1.5
milliards d'euros ce qui présentent un manque à gagner en matière des recettes fiscale de
l'ordre de 7.5 milliards de DH.
Par ailleurs, si la contrebande constitue une source de revenue pour les populations 47 elle
représente par le même, un concurrent de taille pour les produits locaux et le commerce
régional. Dans la région du nord le secteur informel fait perdre annuellement 450.000 postes
de travail48. Pour cette raison, il est clair que le devenir du Maroc et sa prospérité passe par
une lutte contre ce fléau économique qui sera l'un des grands défis que devra relever le Maroc
dans quête de la mise à niveau de son économie et le renforcement de la compétitivité de son
tissu industriel.
47
La contrebande et la contrefaçon sont une des composantes essentielles de l'activité économique des
populations. Elle fait vivre une masse importante de citoyens environ 40.000 personne tire profit de ce
phénomène et ses produits se trouvent sur tous les marché et les étalages des magasins en compte près de 40
marchés de la contre bande.
48
Un poste de travail dont le secteur informel fait perde 10 postes de travail dans le secteur formel selon les
sources officiel.
84
poursuite de son exploitation en raison de l’attitude du banquier, l’entreprise expose
indépendamment de sa volonté, ses créanciers vers la défaillance.
49
JANSSEN, (1983) F p18.
85
le banquier est tenu responsable de la faillite par ce qu’il a abusivement mis fin aux crédits
qu’il consentait à son client.
La raison de la rupture de crédit peut être telle que la banque mère peut dessaisir le chef
d’agence qui fut pendant longtemps l’interlocuteur habituel de l’entreprise. On peut reprocher
à la direction centrale de la banque son indifférence total et son désintérêt aux difficultés
financières de l’entreprise.
D’un autre côté, une banque peut prolonger artificiellement la durée de vie de l’entreprise
condamnée d’avance à l’échec.
50
PRAT, G., Responsabilité du banquier et faillite de son client, édition Lavoisier, 1980.
51
BERNADY, J.L., Entreprise en difficulté : le banquier peut –il provoquer un changement durable et efficace,
Revue Banque n° 397, 1978, p. 1112-1113.
86
La rationalité dans les décisions d’endettement des entreprises et surtout les PMEI n’est pas
toujours présente. L’information sur les différentes sources de financement pénètre encore
peu les PMEI, alors que les considérations de risque et de rentabilité pèsent sur la nature des
concours bancaires mises en place.
Conclusion
Conclusion
87
Chapitre III- Accompagnement des entreprises en difficultés : soutien étatique et
bancaire
Introduction
88
Section 1 : Le rôle de l’état comme élément de soutien aux entreprises
en difficulté
Introduction
Le Maroc fait face a deux contrainte majeures, d’abord la vulnérabilité structurelle de la
quasi majorité des entreprises « PMEI » constituant son tissu industriel, ensuite son
implication dans une double dynamique de mondialisation et de régionalisation suite à la
signature des accords du GATT/OMC, de l’accord avec l’Union Européenne, ainsi que
d’autres coopérations régionales et bilatérales avec des pays partenaires. De ce fait, la survie
de nos PMEI sera certainement menacée, c’est pourquoi les pouvoirs publics ont adopté un
programme national de mise à niveau des entreprises (MANE) visant à améliorer leur
compétitivité étant donné que soit elles avancent soit elles périssent.
Nous allons dans le cadre de cette section exposer dans un premier point la démarche de mise
à niveau des entreprises (MANE), puis dans un deuxième point les mécanismes de ce
programme national de mise à niveau destiné aux entreprises en difficulté « Fonds de
Garantie de la Restructuration Financière (FRF) » et les différents Fonds de Garantie Pour la
Mise à niveau (FOGAM)
I. Institutions nationales
Ces institutions nationales regroupent des ministères, offices, organismes de crédits et de
garantie, instances et associations représentatives du secteur privé.
89
Production industrielle -Développement des infrastructures technologiques
-Promotion de la compétitivité des entreprises industrielles
-Développement industriel écologiquement durable et protection de
l’environnement
-Suivi des accords tarifaires multilatéraux et bilatéraux.
Ministère de Finance : Direction du -Définition et la mise en œuvre des modalités d’octroi de la garantie
Trésor et des Finances Extérieures de l’Etat, des avances et des prêts du Trésor ;
-Participation à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique de
Etat en matière d’incitations économiques ;
-Elaboration de la stratégie et des normes relatives aux financements
extérieurs ainsi que la supervision des missions de négociation, de
mobilisation et de suivi y afférentes.
Ministère de L’Economie sociale, des -Accompagnement et aide aux jeunes entreprises dans leur processus
PME et de l’Artisanat « Maison de la de développement et de mise à niveau ;
jeune entreprise » -Développement de l’esprit d’entreprise et incitation à l’émergence
de groupements de jeunes entreprises au Maroc ;
-Développement et pérennisation d’une communication transparente
et efficace entre l’administration, les jeunes entreprises et les
institutions concernées.
Office de Formation Professionnelle et Développement des programmes de formation adaptés aux besoins
de la Promotion du Travail (OFPPT) des entreprises à travers plusieurs axes d’intervention : conseil,
prestations diversifiées, financement et mise à niveau du dispositif
de formation.
Agence Nationale de Promotion de Accompagnement des entreprises dans l’identification de leurs
l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) besoins en compétences et les aider à réussir leurs recrutements et
leur gestion des ressources humaines
Centre marocain de Promotion des -Identification des marchés et des créneaux porteurs ;
Exportation (CMPE) -Etablissement des mises en relation ;
-Actions ciblées de prospection ;
-Adaptation des produits.
Organismes de garanties
Caisse centrale de garantie (CCG) -Gestion pour le compte de l’Etat du fonds de garantie des crédits
pour la mise à niveau des entreprises (FOGAM) ;
-Gestion financière du fonds de dépollution industrielle (FODEP)
pour le compte de la banque allemande de développement ;
-Participation à la gestion du fonds de garantie français en faveur
des entreprises marocaines
Dar Ad-damane -Gestion du fonds de garantie « Oxygène » issu d’un don de
l’USAID à l’Etat marocain pour la couverture des crédits
d’exploitation consentis par les banques à la PME
90
Organismes financiers
Banque Commerciale du Maroc52 -Assistance des entreprises pour la mise en place d’un montage
(BCM) financier du programme MAN et leur accompagnement dans leur
démarche de restructuration.
Banque Populaire (BP) -Mise en place des dispositifs de promotion de l’entreprise et
d’accompagnement de celle-ci à l’international ;
-Mise en place des produits de financement à long terme avec des
taux compétitifs ainsi que d’un capital risque à travers Moussahama.
Banque Marocaine du Commerce - Gestion de la ligne allemande de crédit
Extérieur (BMCE)
Société Générale Marocaine des -Gestion de la ligne italienne de crédit
Banques (SGMB) et la Banque
Marocaine pour le Commerce et
l’Industrie (BMCI)
Instances et associations représentatives du secteur privé
Confédération générale des Entreprises -Mise en place d’une structure matricielle qui lui permet d’être un
du Maroc (CGEM) centre d’étude et d’analyse des problèmes économiques, financiers,
fiscaux, juridiques et commerciaux qui se posent à l’économie
nationale, aux entreprises et à leurs secteurs.
Fédération des Chambres de Commerce, -Elle est investie de missions de représentation, de coordination et
d’Industrie et de Services d’animation, son intervention consiste à rationaliser, à optimiser les
actions des CCIS53 et à assurer la complémentarité de leur travail et
de leurs programmes.
Groupement interprofessionnel d’Aide -Incitation des entreprises à intégrer la formation en cours d’emploi
au Conseil (GIAC) en vue de répondre à leurs objectifs de développement
Sources : ANPME
52
En conséquence à une fusion avec wafa-bank, la nouvelle débimination est « attijari wafa bank »
53
CCIS : Chambres de commerce, d’industrie et des services.
91
canadiennes, promotion de la qualité et de la normalisation.
Programme Intégré d’Assistance de -Lancement d’un programme pilote d’appui, pour la
54
l’ONUDI restructuration, la mise à niveau et l’accompagnement pour
l’amélioration de la compétitivité au profit de certaines
entreprises relevant du secteur agroalimentaire.
Coopérations multilatérales
Instruments financiers de coopération avec l’Union européenne :
Les programmes MEDA I et MEDA II
MEDA I Financement des projets suivants :
- Euro Maroc entreprise
-Apports en capital-risque
-Formation professionnelle
-Normalisation /qualité
-fonds de garantie
-appui technique aux associations professionnelles
MEDA II -Appui direct aux entreprises à travers : un système de
management environnemental ISO 14000, démarche qualité
ISO 9000, management de l’hygiène, de la sécurité et de la
responsabilité sociale au travail, assistance technique des
entreprises en matière de technologie de l’information,
développement des exportations, promotion du partenariat
industriel euro – marocain, réalisation des études et des
diagnostics, mécanismes de financement.
-Appui à l’environnement direct des entreprises à travers des
infrastructures d’accueil et technologiques, le renforcement des
associations du consommateur, la formation professionnelle.
-Alphabétisation fonctionnelle
-Appui aux micros - entreprises
Instruments institutionnels et techniques de la coopération avec l’Union européenne
Centre Euro Maroc Entreprise (EME) -Lancée en 1998, ce centre était doté d’un budget de 21,9
millions d’euro, arrivé à échéance le 31 juin 2004. Il avait pour
objectifs :
-Assister les entreprises à identifier leurs besoins de mise à
niveau à partir des forces t faiblesses constatées
-proposer des plans d’actions stratégiques comportant des
objectifs de performances chiffrés traduits par des pourcentages
d’amélioration à des dates clés, prédéfinis dans le processus
-Accompagner les entreprises dans la mise de ces plans
d’actions
54
ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le développement Industriel.
92
-L’intervention d’Euro Maroc entreprise s’articule autour de
trois phases : Pré diagnostic (financé à 100% par EME) ;
Diagnostic approfondi (financé à 80% par EME) ; Mise à
niveau (financé à 70% par EME)
Programme « Modernisation des PME Ce programme est le prolongement d’euro Maroc entreprise, il
MEDA II » s’étalera sur la période 2004-2008.
Parmi ses objectifs figurent :
-des actions d’assistance groupées par le biais des structures
d’appui
-le conseil direct aux entreprises et la formation
-la promotion du partenariat avec les entreprises européennes
-l’amélioration de la diffusion de l’information
-le renforcement de la consultance locale
Sources : ANPME
93
II.Principales actions d’accompagnements destinés aux entreprises en
difficultés
Sur le plan national, plusieurs fonds de garanties destinées aux entreprises en difficultés ont
été mis en place, dont :
1. Le Fond de Garantie de la Restructuration Financière (FRF)
Le Fonds de Garantie de la Restructuration Financière (FRF), régi par les dispositions de la
convention tripartite entre l’Etat, la Caisse Centrale de Garantie (CCG) et l'Agence Nationale
pour la Promotion de la PME (ANPME).
94
supérieur à 500.000 DH sans excéder 10.000.000 DH.
Sont exclus de la restructuration financière les dettes bancaires au titre des opérations
d’escompte, les crédits de financement des marchés publics nantis et les crédits bénéficiant
d’une garantie d’un organisme ou d’un fonds de garantie. Sont également exclues de la
restructuration financière, les créances bancaires dont le recouvrement a fait l’objet d’une
introduction en justice.
D. Conditions des crédits de consolidation et de garantie
- Durée des crédits : la durée des crédits soumis par la banque concernée à la garantie du
Fonds ne peut être inférieure à 3 ans sans excéder 12 ans, y compris un différé
d’amortissement du principal à convenir.
- Taux d’intérêt: le taux d’intérêt à appliquer ne doit pas dépasser le taux moyen pondéré des
Bons du Trésor de même maturité au cours des six derniers mois, tel qu’il se dégage de la
courbe des taux établie par Bank Al-Maghrib, majorés de 125 points de base.
- Quotité de la garantie: La garantie du Fonds couvre le remboursement du crédit consolidé
à hauteur de 50 % du principal et dans la limite de 5.000.000 DH par entreprise.
-Sûretés: A l’occasion de la consolidation des dettes, la banque concernée ne doit en aucun
cas exiger des sûretés additionnelles à celles déjà souscrites en sa faveur.
1.2. Mode opératoire pour la réalisation des diagnostics stratégiques et financiers
Le mode opératoire pour la réalisation des DS&F se présente comme suit :
Choix par l’entreprise éligible d’un prestataire après une consultation auprès de
trois cabinets figurant dans le répertoire des compétences constitué par l’ANPME à
cet effet ;
Envoi à l’ANPME par l’entreprise, 3 semaines avant la date de démarrage
prévisionnel, de sa demande de réalisation d’un diagnostic stratégique et financier,
accompagnée du formulaire de candidature et des propositions des offres des
services des trois prestataires consultés par l’entreprise en précisant celui qui a été
retenu ;
Notification par l’ANPME de son accord à l’entreprise après vérification de
l’éligibilité de l’entreprise et de la conformité de sa demande dans un délai d’une
semaine maximum à partir de la réception de ladite demande ;
Envoi par l’entreprise à l’ANPME de l’offre de services retenue et des TDR
dûment signés et cachetés par l’entreprise et le prestataire une semaine avant le
démarrage de la mission ;
Demande de paiement de la quote-part du Fonds de garantie de la restructuration
95
financière adressée par l’entreprise à l’ANPME, après la réalisation de la mission et
la validation du rapport final correspondant par l'entreprise.
96
- Le fonds de garantie des crédits de fonctionnement « OXYGENE ». Ce fonds est géré
par DAR AD DAMANE, à pour objet de faciliter aux petites entreprises, l’accès aux crédits
d’exploitation octroyés par les banques.
- Le fonds de garantie des crédits d’investissement « ALMOUHAJIR ». Ce fonds est géré
par DAR AD DAMANE, il est destiné à garantir les prêts participatifs de Bank Al Amal.
- Le fonds de garantie des crédits d’investissement « AT-TAHFIZ ». Ce fonds est géré par
DAR AD DAMANE, il est destiné à garantir les crédits d’investissement à moyen et long
terme, pour des projets de création, d’extension, de délocalisation et de modernisation.
- Le fonds de garantie des crédits de mise a niveau « FORCE ». Ce fonds est géré par DAR
AD DAMANE, à pour objet de garantir les crédits de mise à niveau.
- Le fonds de garantie des crédits bancaires GARANTIE DE CREDIT « ENERGY ». Ce
fonds est géré par DAR AD DAMANE, il est destiné à garantir les prêts finançant les
infrastructures d’intérêt public.
La plupart des projets a agrées par la CCG et DAR AD DAMANE concernent pratiquement
l’ensemble des région du royaume avec toutefois une prédominance pour la région du grand
Casablanca, qui constitue le premier pôle économique du pays, elle est suivie respectivement
par les régions de Tanger Tetouan, Rabat Salé et Souss Massa Draa. Mais leurs interventions
restent limitée dans les secteurs-clés tel que la pêche, l’agriculture, le transport organisé et le
bâtiment.
97
Les lignes
Tableau n23de
: Fonds de garantie « CCG » Critère d’éligibilité Convention de financement Condition de garantie
garantie
• Avoir un total bilan (avant investissement) n’excédant pas 50.000.000DH • Quotité : 70% au maximum du coût du • Quotité de la garantie : jusqu’à
• Avoir un programme de mise à niveau dans la limite de 25.000.000 DH. programme de mise à niveau. 60% du crédit en principal majorés de
Fond de garantie • Etre potentiellement viable et présenter un programme de mise à niveau • Fonds propres et quasi fonds propres : 30% au 6 mois d’intérêts.
de la mise à ayant minimum. • Commission de garantie : 0,25%
1
niveau pour objet l’amélioration des facteurs de compétitivité. • Durée : 5 à 12 ans dont un différé l’an de l’encours en principal.
(FOGAM) d’amortissement pouvant atteindre 3 années. • Sûretés : fixées en fonction du
• Taux d’intérêt : taux librement négociable entre risque évalué par la banque et la CCG.
l’entreprise et la banque.
• Entreprise privée existant depuis au moins 2 ans et dont le total bilan • Quotité de la garantie : 50% du crédit avec un Prêts éligibles à la garantie du fonds :
n’excède pas 50 millions de DH. montant maximum des crédits plafonné • Programme d’investissement d’au
• Sont exclus de ce fonds de garantie les secteurs de la pêche, de l’agriculture en fonction de l’investissement à concurrence de moins 100 000 Euros.
et de l’armement 700 000 Euros, indépendamment du coût total de • Crédits bancaires : 80% au
FONDS DE
l’investissement maximum.
GARANTIE
2 • Fonds propres et quasi- propres :
MEDA I
20% au minimum.
• Taux d’intérêt : taux négociable
avec la Banque.
• Durée : 10 ans maximum.
• Différé de remboursement : 3 ans.
Sont éligibles à ce fonds de garantie les entreprises de droit marocain : Prêts éligibles à la garantie du fonds : • Quotité de la garantie : 50% du
Fond de garantie
• Ayant une activité effective d’au moins 30 mois. - Crédit bancaire : montant minimum de 2 crédit avec un montant maximum
Française en
• Ayant une stratégie de développement à moyen et long terme. millions de dirhams. garanti de 17 millions de DH ou sa
faveur du Maroc
• Présentant un programme d’investissement dans un secteur concerné par la - Taux d’intérêt : librement négociable avec la contre valeur en Euros.
3 « FOGAFAM »
politique de mise à niveau. banque. • Commission de garantie : 2,5% du
- Durée maximum : 12 ans. montant garanti du crédit.
- Différé de remboursement : 3 ans maximum. • Sûretés fixées en fonction du risque
Sont exclus de la garantie de ce fonds les crédits évalué par la banque et l’AFD.
de restructuration purement financière.
Fond de garantie Jeunes entrepreneurs, à titre individuel ou constitués en société ou coopérative, Prêts éligibles à la garantie du fonds : • Quotité de la garantie : 85% du
des prêts a la remplissant les conditions suivantes : • Crédit bancaire : 90% au maximum du coût du crédit en principal, majorés des
création de la - Etre de nationalité marocaine. programme d’investissement. intérêts normaux et, le cas échéant,
4
jeune entreprise - Etre âgé de 20 à 45 ans à la date de leur demande de prêt57. • Le montant du crédit ne doit pas excéder des intérêts de retard y afférents.
- Présenter un projet viable de première installation ou de création58. 1million de DH dans le cas où le projet est promu • Commission de garantie : 1,5% flat
par un seul promoteur et 3 millions de DH dans le du montant garanti en principal (TVA
57
Au cas où le prêt est accordé dans le cadre d’une société ou d’une coopérative, une dérogation à la limite
d’âge de 45 ans peut être admise au bénéfice d’un seul associé.
98
cas de projets à réaliser par une société ou une incluse), payable par l’intermédiaire
coopérative. de la banque par prélèvement sur les
• Taux d’intérêt : librement négociable avec la déblocages du crédit selon leurs
banque. montants.
• Durée du crédit : au moins 7 ans dont 2 ans de
différé.
Cautionnement Est éligible à la garantie toute entreprise marocaine soumissionnaire ou Cautionnements de soumission (ou provisoires), • Quotité garantie : jusqu’à 50% des
des marches a titulaire de marchés de travaux, fournitures ou services à l’étranger. de restitution d’avance, de bonne fin, de retenue cautionnements par la CCG, le
l’exportation de garantie, d’entretien… reliquat devant être couvert par la ou
5
les banques intervenantes.
• Commission de garantie : 0,40%
de l’encours des cautionnements.
Garantie des • Avoir pour objet la production de biens et/ou de services. • Projets PME/ PMI59 : 80% au maximum. • Quotité Garantie : jusqu’à 50% des
crédits • Présenter un programme d’investissement potentiellement viable. • Projets entreprises de grande taille : 70% au crédits en principal, majorés des
d’investissement maximum en cas de création et 75% au intérêts y afférents.
maximum pour les extensions et modernisations. • Commission de garantie :
6
Le reliquat du financement doit être assuré par les - PME/PMI : 0,40% l’an de l’encours
fonds propres et/ou quasi-fonds propres. du crédit.
- Entreprises de grande taille : 0,50%
l’an de l’encours du crédit.
Fonds de garantie Entreprises éligibles : - Crédits bancaires : 80% au maximum, avec un • Part garantie : jusqu’à 70% de
des industries • Personnes morales de droit marocain et opérant notamment dans les montant minimum de 100 000 DH. l’encours de l’opération garantie, qui
culturelles domaines : - Fonds propres et quasi- propres : 20% au s’applique uniquement au principal du
(FGIC) - Production et distribution cinématographique et audiovisuelle. minimum. crédit pour une durée limite de 7ans.
- Industries techniques du cinéma, de l’audiovisuel et de la musique. - Taux d’intérêt : négociable avec la Banque.
- Théâtre, spectacles, exploitation de salles de cinéma, radio et télévision. - durée : 7 ans maximum.
7 - Presse écrite, édition des livres, production et distribution de disques et de - différé de remboursement: 2 ans.
contenu multimédia culturel et éducatif.
- Arts visuels et plastiques, mode et design, artisanat.
• Chiffre d’affaires annuel durant les trois derniers exercices inférieur ou égal à
20 millions de DHS.
Opérations éligibles :
• Opérations de crédit, de crédit-bail, cautions bancaires
58
En cas de société ou de coopérative, de nouveaux prêts peuvent être accordés dans le cadre d’une extension en cas de nouvel associé ou détenteur de parts dans le respect
des conditions d’éligibilité prévues.
59
Est considérée comme PME/PMI toute entreprise dont le total du bilan (avant investissement) est inférieur ou égal à 20.000.000 Dh et le coût du projet ne dépasse pas
10.000.000 DH.
99
Investissement éligible :
• projet d’investissement matériel ou immatériel, de production et
d’acquisition d’entreprises, opérations de renforcement du fonds de roulement
accompagnant un projet d’investissement
Source : ANPME
• PME du secteur privé productif ayant 2 années d’activité effectives dont le • Quotité de garantie: 50% maximum du crédit bancaire.
total bilan, avant investissement, est inférieur ou égal à 50 millions de • Commission de garantie: 0,4% l’an, hors TVA, sur l’encours du crédit.
dirhams; • Rémunération : Commission perçue d'avance, lors du premier déblocage
4
• PME présentant une situation financière équilibrée; du crédit.
• PME opérant dans l’ensemble des secteurs à l’exclusion de l’armement, de
Garantie des crédits de mise la pêche, et de l’agriculture;
100
a niveau «FORCE» • PME présentant un programme d’extension, de modernisation, de
redéploiement et toute autre opération de mise à niveau visant le
renforcement de sa productivité et de sa compétitivité;
• PME présentant un programme d’investissement supérieur ou égal à
1.000.000 DH financé à hauteur de 20% au moins par des fonds propres.
Garantie de crédit Sont éligibles à la garantie ENERGY : • Quotité de garantie: 50% maximum du crédit éligible.
« ENERGY » • Les concessionnaires privés réalisant des prestations pour le compte des • Commission de garantie: 0,4% l’an, hors TVA, sur l’encours du crédit.
collectivités locales. • Rémunération : Commission perçue d'avance, lors du premier déblocage
• Autres emprunteurs agréés par l’USAID. du crédit.
Les activités éligibles sont :
• Raccordement des logements au réseau de distribution d’eau.
5 • Services concernant l’assainissement et l’électricité.
• Puits, réservoirs et châteaux d’eau des communes.
• Ramassage et traitement des ordures.
• Goudronnage des rues.
• Extension des réseaux de distribution d’eau et d’assainissement.
• Tout autre service ou installation d’intérêt public.
Source : ANPME
101
3. Renforcement des fonds propres
Ces fonds ont pour mission de renforcer les fonds propres des entreprises. Les différentes lignes proposées sont les suivantes : par L’ANPME
sont les suivants :
Tableau n23 : Fonds de garantie « CCG »
Les lignes de
Critère d’éligibilité Convention de financement Condition de garantie
garantie
1
2
Fond de garantie
Française en
faveur du Maroc
3 « FOGAFAM »
102
103
104