Diabete Gestationnel Rap
Diabete Gestationnel Rap
Diabete Gestationnel Rap
le dépistage et le diagnostic
du diabète gestationnel
Juillet 2005
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d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées.
L’ensemble du travail a été coordonné par le Dr Sandrine DANET, chef de projet, sous la direction
du Dr Patrice DOSQUET, responsable du service des recommandations professionnelles.
La recherche documentaire a été effectuée par Mme Emmanuelle BLONDET, documentaliste, sous
la direction de Mme Rabia BAZI et Mme Frédérique Pagès, responsables du service de
documentation.
Le secrétariat a été réalisé par Mlle Elodie SALLEZ et Mlle Jessica LAYOUNI.
La HAS tient à remercier les membres du comité d’organisation, du groupe de travail et du groupe
de lecture qui ont participé à ce travail.
COMITÉ D’ORGANISATION
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
SOMMAIRE
SYNTHÈSE ..............................................................................................................................7
I. POSITION DU PROBLÈME...........................................................................................19
I.1. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE ................................................................................19
I.2. DÉFINITION DU DIABÈTE GESTATIONNEL.....................................................................19
I.3. OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC .......................................................................................20
I.4. HISTORIQUE DU DIAGNOSTIC .....................................................................................20
I.4.1. Détermination des seuils diagnostiques .........................................................20
I.4.2. Évolution des techniques................................................................................21
I.5. DÉPISTAGE ET DIAGNOSTIC DU DIABÈTE GESTATIONNEL : LES RECOMMANDATIONS
EXISTANTES .........................................................................................................................22
I.6. DISCUSSION .............................................................................................................22
II. DIABÈTE GESTATIONNEL ET MACROSOMIE FŒTALE..........................................23
II.1. LES ÉTUDES D’ASSOCIATION ENTRE GLYCÉMIE MATERNELLE ET MACROSOMIE :
UNE ASSOCIATION LINÉAIRE ? ....................................................................................23
II.1.1. Études chez les femmes indemnes de diabète gestationnel ..........................23
II.1.2. Études chez les femmes ayant un diabète gestationnel.................................25
II.2. LA MACROSOMIE : UN ÉVÉNEMENT PLURIFACTORIEL ..................................................27
II.2.1. Facteurs de risque de macrosomie ................................................................27
II.2.2. Fraction de risque de macrosomie attribuable au diabète gestationnel..........27
II.3. DISCUSSION .............................................................................................................28
III. DIABÈTE GESTATIONNEL ET HYPERTENSION GRAVIDIQUE OU PRÉ-
ÉCLAMPSIE ..........................................................................................................................29
III.1. ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE ......................................................................................29
III.2. CONCLUSION............................................................................................................30
IV. ÉVALUATION DES STRATÉGIES DE DÉPISTAGE ................................................36
IV.1. LES RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES ..........................................................36
IV.1.1. Les recommandations pour un dépistage systématique.................................36
IV.1.2. Les recommandations pour un dépistage ciblé ..............................................37
IV.1.3. Absence de recommandations concernant le dépistage ................................37
IV.2. LES POPULATIONS À RISQUE DE DIABÈTE GESTATIONNEL :
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE ..................................................................................................37
IV.2.1. Études ciblées sur un facteur de risque..........................................................38
IV.2.2. Études ciblées sur plusieurs facteurs de risque .............................................42
RÉFÉRENCES.......................................................................................................................69
SYNTHÈSE
1. Définition
Cette définition est retenue par l’ensemble des sociétés savantes à l’origine de
recommandations sur le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel.
Elle pose 2 problèmes :
- il s’agit d’une définition qualitative non opérationnelle ;
- elle regroupe deux populations de femmes dont le pronostic materno-fœtal n’est
probablement pas le même : des femmes qui ont un trouble de la tolérance
glucidique antérieur à la grossesse (mais méconnu) et des femmes qui développent
un trouble de la tolérance glucidique au cours de la grossesse. La part de chaque
groupe dans la prévalence globale de la maladie n’est pas connue, mais la
prévalence du diabète gestationnel (de 1 à 14 % selon les populations) est d’autant
plus élevée que la prévalence du diabète de type 2 en population est élevée.
Les stratégies en 1 temps sont basées sur la réalisation, dans la population cible, d’une
HGPO après charge en glucose de 75 g.
Les stratégies en 2 temps sont basées sur la réalisation d’un test de dépistage
(HGPO 50 g, dit « test de O’Sullivan ») sur la population cible, puis d’un test diagnostique
(HGPO 100 g ou HGPO 75 g) qui confirme ou non le diagnostic de diabète gestationnel chez
les femmes dépistées positives.
Une stratégie diagnostique en 1 temps pourrait réduire les désagréments liés à
l’HGPO 100 g (nausées, vomissements, sensations de malaise) et/ou limiter le nombre de
femmes qui dépistées positives ne réaliseraient pas le second test diagnostique.
Il n’existe pas de consensus international sur les stratégies de dépistage, les outils
diagnostiques à mettre en œuvre et les seuils à utiliser (cf. annexe 1).
Ces seuils devraient idéalement correspondre aux seuils pour lesquels la prise en charge
permet une réduction significative des complications périnatales.
► La mortalité périnatale
L’histoire naturelle du diabète gestationnel est mal connue. Les données de la littérature ne
permettent pas d’estimer, dans les conditions actuelles de prise en charge obstétricale des
femmes enceintes, le risque de décès périnatal associé au diabète gestationnel non traité.
Selon les études, la macrosomie (15 à 30 % des grossesses avec diabète gestationnel) est
définie par un poids de naissance > 4 000 g ou 4 500 g ou > 90e percentile pour l’âge
gestationnel. Entre 4 et 11 % des macrosomies sont compliquées : césariennes, dystocies
de l’épaule et lésions du plexus brachial. Le risque de complication croît avec le poids de
naissance.
La plupart des macrosomies surviennent chez des femmes indemnes de diabète
gestationnel : moins de 10 % des macrosomies seraient attribuables à un diabète
gestationnel.
Parmi les facteurs de risque de macrosomie, l’obésité ou la surcharge pondérale maternelle
ainsi que la prise de poids pendant la grossesse seraient des facteurs de risque majeurs
(avec l’origine ethnique de la mère), plus importants que le niveau de la glycémie elle-même.
Ces facteurs de risque de macrosomie sont également des facteurs de risque de diabète
gestationnel, mais leur intrication est mal connue.
Il existe un continuum entre la glycémie maternelle (glycémie à jeun et/ou glycémie
après charge orale en glucose) et la survenue d’une macrosomie, ce qui rend difficile le
choix d’un seuil de risque, si le critère de jugement retenu est la macrosomie.
Cependant la macrosomie est un critère intermédiaire pour l’évaluation de la morbidité liée
au diabète gestationnel : les complications de la macrosomie seraient des critères de
jugement plus pertinents.
La prise en charge diététique n’a pas fait individuellement la preuve de son efficacité.
Un essai récent, bien que présentant des biais, pourrait conduire à tempérer ces conclusions
si les résultats sont confirmés : la prise en charge associant diététique, contrôle glycémique
± insuline serait efficace pour réduire la morbi-mortalité périnatale chez les femmes ayant un
diabète gestationnel « modéré ».
HTA gravidique et pré-éclampsie sont plus fréquentes chez les femmes ayant un diabète
gestationnel. Les données de la littérature ne permettent pas de conclure définitivement sur
l’existence d’un lien de causalité. En revanche, l’analyse des études contrôlées suggère la
prépondérance d’un terrain commun qui pourrait expliquer cette association statistique. La
prise en compte des facteurs de risque communs à l’HTA gravidique (ou à la pré-éclampsie)
et au diabète gestationnel, en particulier l’âge et l’IMC :
- diminue la force de l’association entre HTA gravidique et diabète gestationnel ;
- montre que les effets de l’âge et de l’IMC sont probablement plus importants que le
niveau de la glycémie maternelle sur le niveau de la pression artérielle au cours de la
grossesse.
Aucune étude n’a permis d’évaluer l’efficacité de la prise en charge du diabète gestationnel
pour réduire l’hypertension gravidique et ses complications, et inversement.
Le risque d’obésité et de surcharge pondérale chez l’enfant n’est pas prouvé. Aucune
étude correctement menée ne permet d’étayer cette hypothèse.
Conclusion
Le dépistage systématique ou ciblé du diabète gestationnel est controversé et se traduit par
une grande hétérogénéité des recommandations internationales et des pratiques
professionnelles.
L’objectif de ce travail était de faire l’état et la synthèse de la littérature sur les méthodes de
dépistage et de diagnostic du diabète gestationnel et d’apporter les éléments de réflexion
clinique utiles dès lors qu’on s’intéresse à l’évaluation des méthodes de dépistage.
Les données de la littérature scientifique ne permettent pas de conclure sur les meilleures
stratégies de dépistage et de diagnostic du diabète gestationnel, ni sur leurs modalités de
réalisation. L’ampleur des controverses et des incertitudes conduit à ne pas faire de
recommandations dans l’attente d’études complémentaires.
Des données supplémentaires sur les populations à risque, la date de dépistage, les seuils
diagnostiques et les seuils d’intervention efficaces sont nécessaires. Deux études en cours,
l’une sur les seuils diagnostiques pertinents en fonction du risque materno-fœtal à court
terme et l’autre sur l’efficacité de la prise en charge dans les formes « modérées » de
diabète gestationnel, devraient permettre d’apporter des éléments indispensables pour
éclairer la conduite à tenir.
US Preventive Task
force, 2003 Pas de recommandations Pas de recommandations
(États-Unis)
ACOG, 2001 Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) HGPO 100 g NDDG *
(États-Unis) Ciblé (24-28e semaine) OU OU
≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1 heure Carpenter et
Coustan *
SIGN, 2001 Oui Glycosurie (à chaque visite)
(Écosse) Systématique ET
glycémie à jeun ou non ≥ 1 g/l (5,5 mmol/l) § HGPO 75 g SIGN 2001 **
(à la 1re visite et à la 28e OU
semaine ou en cas de ≥ 1,26 g/l (7,0 mmol/l) §§
glycosurie positive)
OMS, 1999 Oui HGPO 75 g ≥ 1,26 g/l (7,0 mmol/l) à jeun HGPO 75 g OMS 1999 **
(International) Systématique (24-28e semaine) ET (idem
≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 2 heures dépistage)
OU
≥ 2,0 g/l (11,1 mmol/l) à 2 heures
* ** § §§
cf. tableau 1, cf. tableau 2, glycémie à jeun ou à distance des repas (plus de 2 heures), glycémie postprandiale (dans les 2 heures suivant un repas).
Annexe 1. Les recommandations internationales sur le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel (suite)
Dépistage Diagnostic
Recommandations Recommandé Méthode Valeur seuil Critères
(année) Systématique ou ciblé (date) (glycémie mesurée sur plasma Méthode recommandés
veineux)
ADIPS, 1998 Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1 heure HGPO 75 g ADIPS 1998 **
(Australie) Systématique OU
HGPO 75 g ≥ 1,46 g/l (8,1 mmol/l) à 1 heure
(26-28e semaine)
CMA, 1998 Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,40 g/l † (7,8 mmol/l) à 1 heure HGPO 100 g Carpenter et
(Canada) Ciblé (24-28e semaine) Coustan *
OU
HGPO 75 g CMA 1998 **
e
4 conférence Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) HGPO 100 g Carpenter et
internationale, 1998 Ciblé (24-28e semaine) OU Coustan *
≥ 1,40 g/l ‡ (7,8 mmol/l) à 1heure OU
OU
HGPO 75g (24-28e semaine) cf. critères diagnostiques HGPO 75 g ADA **
Alfediam, 1996 Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) # HGPO 100 g Carpenter et
(France) Systématique (24-28e semaine) à 1 heure Coustan *
CNGOF, 1996 Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) HGPO 100 g Carpenter et
(France) Systématique OU Coustan *
≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) # à 1 heure
* ** † ‡
cf. tableau 1, cf. tableau 2, diagnostic de diabète gestationnel d’emblée si glycémie à 1 heure ≥ 1,85 g/l (10,3 mmol/l), diagnostic de diabète gestationnel d’emblée si
glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l) ou si glycémie à 1 heure ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l), # diagnostic de diabète gestationnel d’emblée si glycémie à 1 heure ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l),
§
glycémie à jeun ou à distance des repas (plus de 2 heures), §§ glycémie postprandiale (dans les 2 heures suivant un repas).
Tableau 1. Seuils glycémiques pour le diagnostic du diabète gestationnel à partir d’un test
de charge oral à 100 grammes de glucose (au moins 2 valeurs anormales sont requises pour
porter le diagnostic).
O’Sullivan et Mahan Conversion NDDG Carpenter et Coustan
Glycémie (1964) (1979) (1982)
(valeurs arrondies) (valeurs arrondies)
Sang total Plasma Plasma
* **
mesuré sur sang veineux plasmatique, : 2 valeurs anormales sur les 3 sont requises pour porter le diagnostic.
MÉTHODE GÉNÉRALE
I. MÉTHODE DE TRAVAIL
Les sociétés savantes concernées par le thème ont été réunies au sein d’un comité
d’organisation ad hoc. Elles ont été consultées pour délimiter le thème de travail,
connaître les travaux réalisés antérieurement sur le sujet et proposer des
professionnels susceptibles de participer au groupe de travail.
Autres sources :
- Cochrane Library (Grande-Bretagne)
- National guideline clearinghouse (État-Unis)
- HTA Database (International network of agencies for health technology assessment -
INAHTA)
- sociétés savantes compétentes dans le domaine étudié
- BDSP (Banque de données en santé publique, Rennes)
- Internet : moteurs de recherche.
Une présentation synthétique sous forme de tableau reprend les étapes successives et
souligne les résultats en termes de :
- nombre total de références obtenues ;
- nombre d’articles analysés ;
- nombre d’articles cités dans la bibliographie finale.
Diagnostic
Étape 1
ET
Étape 4 Diagnosis OU Glucose intolerance test OU Glucose
tolerance test OU Blood glucose OU Glucose blood
level OU Fructosamine OU Fructosamine blood level
OU Hemoglobin A, Glycosylated OU Glycosylated
Hemoglobin OU Glucose/URINE OU Glucose urine
level OU Glucose/BLOOD OU Glycosylated protein
Littérature française
Étape 5
ARGUMENTAIRE
I. POSITION DU PROBLÈME
Tableau 1. Seuils glycémiques pour le diagnostic du diabète gestationnel à partir d’un test
de charge orale à 100 grammes de glucose (au moins 2 valeurs anormales sont requises
pour porter le diagnostic).
O’Sullivan et Mahan Conversion NDDG Carpenter et Coustan
Glycémie (1964) (17) (1979) (21) (1982) (22)
(valeurs arrondies) (valeurs arrondies)
Sang total Plasma Plasma
*
Valeurs arrondies par O’Sullivan pour être plus facilement mémorisées (17)
I.6. Discussion
La définition du diabète gestationnel retenue par l’OMS et l’ensemble des sociétés
savantes internationales pose plusieurs problèmes. D’une part, elle est qualitative et il
n’existe pas de critère quantitatif consensuel international de définition du diabète
gestationnel. D’autre part, différentes populations de femmes, femmes diabétiques de
type 1 ou de type 2 non diagnostiquées avant la grossesse et femmes non
diabétiques antérieurement, sont regroupées sous la même entité diagnostique. Ceci
pourrait expliquer en partie que la prévalence du diabète gestationnel varie entre 1 et
1
Sauf pour les critères OMS qui sont les seuils proposés pour le diagnostic du diabète ou d’intolérance au
glucose en population générale.
- Glycémie à jeun
Sermer et al. (1995) (26 ) ; n = 3 657, pas de DG (critères NDDG)
Glycémie mesurée 2 heures après HGPO 100 g, à la 28e semaine de gestation (± 14 jours)
Glycémie Macrosomie OR non ajustés
g/l (mmol/l) % [IC 95 %]
< 1,0 g/l (5,5 mmol/l) 9,9 -
1,0 – 1,19 g/l (6,6 mmol/l) 15,5 1,7 [0,7 – 4,1]
1,20 - 1,64 g/l (9,1 mmol/l) 27,5 3,4 [1,4 – 8, 3]
Glycémie mesurée 2 heures après HGPO 100 g, à la 28e semaine de gestation (± 7 jours)
Glycémie Macrosomie OR non ajustés OR ajustés*
% [IC 95 %] [IC 95 %]
< 1,21 g/l (6,7 mmol/l) 12,9 - -
1,21 – 1,64 g/l (9,1 mmol/l) 15,9 1,3 [1,1- 1,5] NS
>1,65 g/l (9,2 mmol/l) 18,8 1,6 [0,8 – 3,0] NS
*
OR ajusté sur l’IMC, le groupe ethnique, la parité et les antécédents de macrosomie.
- Glycémie à jeun
Sacks et al. (1995) (19) ; n = 3 505, pas de DG (critères propres à l’étude*)
Tableau 4. Études longitudinales sur la fréquence des macrosomies chez les femmes ayant un diabète gestationnel.
Étude N Critères diagnostiques # Modalités de la prise en charge (n) Macrosomie
année (date)
Ray et al. 428 HGPO 100 g - NDDG Diététique (n = ND) 15,9 % (1)
(2001) (29) (24-28e semaine) Insuline si glycémie postprandiale à 2 h > 7 – 8 mmol/l (1,26 – 1,44 g/l) (ND)
Schmidt et al. 357 HGPO 75 g - OMS Diététique et insuline (ND) 14,6 % (2)
(2001) (31) (24-28e semaine)
Nasrat et al. 130 HGPO 100 g - NDDG Diététique (n = 130) 23,8 % (2)
(1996) (34) (24-28e semaine) Insuline si glycémie à jeun > 1,05 g/l (5, 8 mmol/l) ou postprandiale > 1,4 g/l (7,8 mmol/l), (n = 22)
GDF Study Group 173 HGPO 75 g – Critères propres Diététique (ND) 25,5 % (2)
(1991) (35) à l’étude *(date ND) Insuline (n = 78)
Homko et al. 139 HGPO 100 g - Carpenter et Diététique (n = 139) 27,3 % (2)
(1995) (36) Coustan (24-28e semaine) Insuline si glycémie à jeun > 0,95 g/l (5,3 mmol/l) ou postprandiale à 2 h > 2 g/l (11,1 mmol/l), (n = 53)
Hod et al. 878 HGPO 100 g - NDDG Diététique (n = 878) 17,9 % (3)
(1991) (37) (date ND) Insuline si glycémie à jeun > 1,05 g/l (5, 8 mmol/l) ou postprandiale > 1,4 g/l (7,8 mmol/l), (ND)
Weeks et al. 106 HGPO 100 g - NDDG Diététique (n = 106) 26,4 % (3)
e Insuline si glycémie à jeun > 1,05 g/l (5, 8 mmol/l) ou postprandiale à 2 h > 1,2 g/l (6,7 mmol/l), (n = 31)
(1994) (38) (24-28 semaine)
Naylor et al. 115 HGPO 100 g - Carpenter et Pas de traitement 28,7 % (3)
(1996) (25) Coustan (28e semaine)
# *
ND = non déterminé, critères détaillés dans l’annexe 1 sauf dans le cas de critères propres à l’étude, glycémie à jeun > 5,5 mmol/l (1 g/l) et/ou glycémie à 2 heures > 7,8 mmol/l (1,4 g/l),
(1) e (2) e
macrosomie définie par un poids de naissance > 2 déviations standard au-dessus du 50 percentile pour l’âge gestationnel, macrosomie définie par un poids de naissance > 90 percentile pour
(3)
l’âge gestationnel, macrosomie définie par un poids de naissance ≥ 4 000 g.
2
N’étaient pas incluses dans l’analyse les femmes ayant donné naissance à des jumeaux ou perdues de vue
(n = 546), ayant des données manquantes pour les analyses multivariées (n = 306), ayant accouché avant 35 SA
(n = 198) et traitées par insuline (n = 2). Ces femmes ne différaient pas des autres pour l’âge, l’ethnie, le niveau
d’éducation, le statut nutritionnel et la parité.
II.3. Discussion
L’histoire naturelle du diabète gestationnel est mal connue. Il n’existe pas d’études
prospectives sur le risque de macrosomie fœtale en fonction de la glycémie maternelle
quel que soit son niveau. Pour des raisons éthiques, bien que les normes fixées en 1964
par O’Sullivan et Mahan et dont dérivent les critères diagnostiques du diabète
gestationnel utilisés aujourd’hui soient discutables, les études ont porté sur l’estimation
du risque ou la fréquence de macrosomie en fonction de la glycémie uniquement chez
des femmes indemnes de diabète gestationnel ou chez des femmes présentant un
diabète gestationnel mais traité. Chez les femmes indemnes de diabète gestationnel,
l’hypothèse d’une relation linéaire entre le niveau glycémique maternel, mesuré entre la
24e et la 28e semaine de grossesse, et la survenue d’une macrosomie peut être retenue
sur les résultats des études analysées.
En revanche, il n’est pas possible de conclure sur le mode d’association qui pourrait
exister à un autre moment de la grossesse entre la glycémie maternelle (qui croît avec le
terme (19)) et le risque de macrosomie fœtale, ni sur ce qui se passe pour des niveaux
glycémiques plus élevés. Au-delà des seuils « normaux » étudiés, trois hypothèses sont
en effet possibles :
- la fréquence des macrosomies continue à croître de façon linéaire avec le niveau de
la glycémie ;
- la fréquence des macrosomies s’accroît considérablement ;
- la fréquence des macrosomies stagne.
Cette revue a été complétée en recherchant les articles originaux publiés sur ce
thème depuis 2001 et en recherchant les études chez des femmes n’ayant pas de
diabète gestationnel mais ayant une intolérance au glucose. Neuf articles ont été
identifiés et analysés. Les résultats de ces études ainsi que des commentaires
méthodologiques sont présentés dans le tableau 5.
Les études d’observations (n = 4) ont été réalisées à partir de registres et incluaient
donc de nombreux sujets (49-52). Ce sont des études transversales présentant de
nombreux biais :
- des biais de classement du fait des définitions des critères de jugement ;
- des biais de sélection liés à des données parfois très incomplète : jusqu’à 40 %
de valeurs manquantes.
L’existence de ces biais rend les résultats de ces études transversales difficilement
généralisables.
Les études contrôlées (4 cas-témoins (53-56) et 1 étude prospective (26)) ont
l’avantage d’avoir moins de biais mais peuvent manquer de puissance en raison
d’effectifs plus réduits. Les résultats de ces études et les commentaires sur leur
qualité méthodologique sont résumés dans le tableau 5.
III.2. Conclusion
HTA gravidique et pré-éclampsie sont plus fréquentes chez les femmes ayant un
diabète gestationnel. Les données de la littérature ne permettent pas de conclure sur
l’existence d’un lien de causalité. En revanche, l’analyse des études contrôlées
suggère la prépondérance d’un terrain commun qui pourrait expliquer cette
association statistique. La prise en compte des facteurs de risque communs à l’HTA
gravidique (ou la pré-éclampsie) et le diabète gestationnel, en particulier l’âge et
l’IMC :
- diminue la force de l’association entre HTA gravidique et diabète gestationnel ;
- montre que les effets de l’âge et de l’IMC sont probablement plus importants
que le niveau de la glycémie maternelle sur le niveau de la pression artérielle au
cours de la grossesse.
Tableau 5. Associations entre diabète gestationnel et/ou intolérance au glucose, hypertension gravidique, pré-éclampsie et éclampsie.
Étude Type d’étude Critères de jugement Résultats Commentaires
Vatten et al. Enquête transversale à visée Pré-éclampsie (PE) Prévalence du diabète gestationnel chez les cas Pas de donnée sur la prévalence du
(2004) (50) descriptive (série de cas) - avant terme (< 37 SG*) - PE avant terme = 3,3 % ; DG en population (registre)
* **
Population d’étude constituée à - à terme (≥ 37 SG ) IC 95 % = [2,9 ; 3,7]
partir des données du registre définie par une PA ≥ 140/90 mmHg après la - PE à terme = 1,1 % Biais de classement probable
des naissances de Norvège 20 SG et une élévation de la systolique ≥ 30
e IC 95 %** = [0,97 ; 1,18] Cas de DG définis à partir de
(> 99 % des naissances totales) mmHg ou de la diastolique ≥ 15 mmHg, par données déclaratives ⇒ variabilité
rapport à une valeur antérieure à la 20e SG* des cas
Ostlund et al. Enquête transversale à visée Diabète gestationnel (DG) Facteurs associés à la PE (OR† [IC 95 %]) Biais de classement possible
(2004) (51) étiologique Pré-éclampsie (PE) - DG OR† = 1,61 [1,39 – 1,86] Définition CIM-9 ⇒ variabilité des cas
Population d’étude constituée à - Parité
†
partir des données du registre Définitions des maladies selon la o 1: OR = 2,94 [2,83 – 3,07] Biais de sélection possible
des naissances de Suède classification internationale des maladies o 2-3 : - (référence) Données incomplètes (IMC) ⇔
(> 99 % des naissances totales) (CIM-9) o 4: OR† = 0,92 [0,84 – 1,01] analyse sur 81,5 % de l’effectif total
- Consommation de tabac (nb cig/j) (n = 430 852)
Exclusion des femmes ayant un o 0: - (référence) Aucune information sur le statut des
†
diabète avant la grossesse o 1-9 : OR = 0,60 [0,57 – 0,65] femmes non incluses pour le DG et la
†
(selon la CIM-9) et des o ≥ 10: OR = 0,53 [0,48 – 0,58] PE
grossesses multiples - Antécédents d’hypertension
OR† = 2,00 [1,80 – 2,23] Cette étude est très intéressante
- Antécédents de maladie rénale pour l’analyse de l’effet de l’âge à la
OR† = 2,10 [1,76 – 2,50] fois sur le DG et la PE :
- IMC avant la grossesse - l’âge est un FDR de DG
OR† = 1,10 [1,09 – 1,10] - il pourrait être un FDR de PE aux 2
OR associé à l’augmentation de l’IMC extrêmes (effet en u) avec un
d’1 unité (suppose une relation linéaire) minimum pour la tranche d’âge des
30-34 ans
* ** †
semaine de gestation ; intervalles de confiance calculés à partir des effectifs mentionnés dans l’article ; OR ajustés sur l’âge maternel et l'ensemble des autres facteurs associés à la PE.
Tableau 5 (suite). Associations entre diabète gestationnel et/ou intolérance au glucose, hypertension gravidique, pré-éclampsie et éclampsie.
Bryson et al. Enquête transversale à visée Éclampsie (E) Association avec le DG : OR** [IC 95 %] Biais de classement possible
(2003) (49) étiologique Pré-éclampsie sévère (PES) - E: 1,27 [0,52 ; 3,15] Définition CIM-9 ⇒ variabilité des cas
Population d’étude constituée à Pré-éclampsie modérée (PEM) - PES : 1,53 [1,13 ; 2,06]
partir des données du registre Hypertension gravidique (HG) - PEM : 1,50 [1,28 ; 1,76] Biais de sélection probable
des naissances de l’État de - HG : 1,40 [1,23 ; 1,58] Données incomplètes pour l’IMC :
Washington (USA) Diabète gestationnel (DG) Interaction qualitative avec le groupe ethnique analyse sur 60 % de l’effectif total
(95 % des naissances totales) - Caucasiennes
Définitions des maladies selon la o E + PES : 1,48 [1,06 ; 2,07] Pas d’ajustement sur certains
classification internationale des maladies o PEM : 1,41 [1,18 ; 1,69] facteurs de confusion
Exclusion des femmes ayant des (CIM-9) o HG : 1,30 [1,12 ; 1,50] (consommation de tabac)
antécédents d’HTA, de maladie - Afro-américaines
rénale et de diabète avant la o E + PES : 3,91 [1,02 ; 14,91]
grossesse (selon la CIM-9) o PEM : 3,38 [1,24 ; 9,14]
o HG : 3,06 [1,46 ; 6,40]
- Hispaniques
o E + PES : 2,72 [1,36 ; 5,43]
o PEM : 2,37 [1,50 ; 3,76]
o HG : 1,26 [0,73 ; 2,20]
* **
ne sont pas inclus dans ce registre les grossesses < 20 semaines et les poids de naissance < 400 g ; OR ajustés sur l’âge, le groupe ethnique, l’IMC, la parité et le suivi au cours de la grossesse.
Tableau 5 (suite). Associations entre diabète gestationnel et/ou intolérance au glucose, hypertension gravidique, pré-éclampsie et éclampsie.
Étude Type d’étude Critères de jugement Résultats Commentaires
Vambergue Cas-témoins – DG / IG / pas Diabète gestationnel (DG) Taux de HG dans les 3 groupes Biais de sélection sur l’âge
et al. d’intolérance au glucose Hyperglycémie gestationnelle modérée (IG) - DG (n = 218) : 14,2 % les cas (DG et IG) étaient en
(2002) (54) Test de dépistage (O’Sullivan) entre la 24e et la - IG (n = 130) : 10,8 % moyenne significativement plus
e
Recrutement prospectif 28 semaine de grossesse puis HGPO 100 g si - témoins (n = 108) : 4,6 % (p < 0,001) âgées que les femmes sans DG ni
multicentrique. Modalités exactes glycémie ≥ 7,2 mmol/l (1,30 g/l) à 1 heure Les 6 PE sont survenues chez des femmes du IG (pas de résultats sur d’autres
non précisées DG si 2 valeurs anormales après HGPO 100 g groupe DG données : parité, IMC…)
(critères de Carpenter et Coustan)
IG si 1 valeur anormale après HGPO 100 g Facteurs associés à l’HG (après ajustement) Interaction qualitative probable
(critères de Carpenter et Coustan) - âge maternel élevé (l’inverse est entre les différents facteurs de
observé avant ajustement) confusion sur le DG/IG d’une part
Hypertension gravidique (HG) - primarité vs multiparité et l’HG/PE d’autre part (en
PAD > 85 mmHg mesurée à 2 reprises au - antécédents de PE particulier l’âge)
cours de la grossesse - IMC > 27 kg/m² Des résultats stratifiés par classe
d’âge auraient été plus pertinents
Pré-éclampsie (PE) Après ajustement, IG et DG n’étaient pas
= HG + protéinurie des 24 heures ≥ 500 mg associés à l’HG mais il existait un gradient : Suivi des femmes identique dans
OR = 1,89 (p = 0,25) pour IG et OR = 2,47 chaque groupe ?
(p = 0,08) pour DG
Puissance de l’étude insuffisante ?
Dukler et al. Analyse principale Hypertension gravidique (HG) Taux de DG dans les 2 groupes Biais de sélection certain
(2001) (53) Cas-témoins – PE / non PE PAS ≥ 140 mmHg et PAD ≥ 90 mmHg - PE (n = 380) : 5,8 % - sur la durée de suivi
- recrutement rétrospectif mesurées au 2e trimestre de grossesse - sans PE (n = 385) : 0,3 % (p < 10-4) Pour être incluses les primipares
- critères d’exclusion : données devaient être suivies au moins 10
manquantes (5 % des cas et Pré-éclampsie (PE) Facteurs associés à la récidive de PE au cours de ans
3,7 % des témoins), suivi pré- = HG + protéinurie (bandelette positive à 2 grossesses ultérieures - sur l’âge
natal insuffisant (non défini) reprises) - âge maternel Les femmes du groupe PE étaient en
modérée : 90 mmHg < PAD < 110 mmHG - date de survenue (PE) précoce moyenne significativement plus
Analyse secondaire sévère : PAD >110 mmHg - diabète gestationnel : âgées que les femmes sans PE
*
Série de cas OR = 3,71 ; IC 95 % = [1,45 – 9,53] (l’âge est classiquement décrit
Chez les cas (PE), analyse du Diabète gestationnel (DG) - induction du travail comme un facteur de risque de DG
risque de récurrence en fonction 2 valeurs anormales (non définies) après test - césarienne pour pré-éclampsie et un facteur protecteur de PE)
du statut pour le DG au cours de e
de charge en glucose (100 g ?) entre la 28 et - score Apgar bas à 5 mn
la première grossesse e
la 32 semaine de grossesse ou valeur >
200 mg/dl après test de dépistage
(O’Sullivan ?)
*
OR ajusté sur l’âge maternel, la date de survenue et la parité.
Tableau 5 (suite) : Associations entre diabète gestationnel et/ou intolérance au glucose, hypertension gravidique, pré-éclampsie et éclampsie.
Étude Type d’étude Critères de jugement Résultats Commentaires
Sermer et al. Étude prospective Pré-éclampsie (PE) Biais de sélection ?
(1995) (26) multicentrique (3 hôpitaux - Augmentation de la PAS de 30 mmHg et de - les femmes incluses (31 %) étaient-
universitaires) la PAD de 15 mmHg, par rapport à des elles représentatives des femmes
valeurs mesurées avant la grossesse ou en éligibles ?
Critères d’éligibilité début de grossesse - 10 % des femmes incluses n’ont pas
(n = 14 007) - Protéinurie des 24 heures > 300 mg Pour convertir les valeurs de la glycémie en g/l, eu de test de charge en glucose. Sur
- ≥ 24 ans appliquer la formule : mmol/l * 0,18 = g/l quels critères ? Étaient-elles
- pas d’antécédents personnels différentes des autres femmes
Résultats bruts par quartile (% de PE) Résultats bruts en fonction des critères NDDG
de diabète incluses (caractéristiques socio-
er e Test de dépistage (O’Sullivan) (% de PE)
- 1 suivi avant la 24 semaine démographiques, facteurs de
Glycémie à 2 heures, par quartile (p = 0,012) Test de dépistage (O’Sullivan)
de grossesse risque…) ?
- < 5,5 mmol/l : 3,0 % Glycémie à 2 heures** (NS)
- accouchement après la 28e
- 5,5 – 6,3 mmol/l : 6,3 % - < 7,8 mmol/l : 5,0 % Présentation confuse des résultats
semaine
Consentement (n = 4 274)
- 6,4 – 7,4 mmol/l : 5,6 % - ≥ 7,8 mmol/l : 5,9 % ajustés
- > 7,4 mmol/l : 5,9 % Test de charge en glucose (100 g) Les facteurs d’ajustement ne sont pas
Taux de participation : 31 %
Critères d’exclusion (n = 637) Test de charge en glucose (100 g) Nombre de valeurs anormales* (p = 0,015) clairement énoncés (IMC ?
- non-réalisation du test de Glycémie à jeun, par quartile (NS) - aucune : 4,9 % antécédents de PE ? autres ?). Le
charge en glucose (n = 438) - < 4,0 mmol/l : 5,1 % - 1 ou 2 : 8,6 % risque de PE augmentait de façon
*
- diabète gestationnel* - 4,1 – 4,2 mmol/l : 3,7 % Glycémie à 2 heures (p = 0,004) significative avec l’IMC et l’existence
(n = 145) - 4,3 – 4,5 mmol/l : 5,9 % - < 6,7 mmol/l : 4,2 % d’antécédents de PE
- grossesses multiples (n = 54) - > 4,5 mmol/l : 5,9 % - 6,7 – 9,1 mmol/l : 6,4 %
Glycémie à 1 heure, par quartile (p = 0,004) - > 9,1 mmol/l : 9,2 % Multiplication des tests statistiques
- < 6,4 mmol/l : 3,5 % augmentant la probabilité de trouver à
- 6,4 – 7,5 mmol/l : 4,5 % Résultats ajustés tort des liaisons statistiques
- 7,6 – 8,7 mmol/l : 6,7 % Pas d’associations retrouvées entre PE et les significatives
- > 8,7 mmol/l : 5,9 % glycémies mesurées après les tests de charge en
Glycémie à 2 heures, par quartile (p = 0,001) glucose (OR non précisés)
- < 5,6 mmol/l : 3,3 % En revanche, il existait des associations entre PE et
†
- 5,6 – 6,4 mmol/l : 4,7 % - IMC : OR = 1,30
- 6,5 – 7,3 mmol/l : 6,5 % IC 95 % = [1,20 – 1,34]
- > 7,3 mmol/l : 6,4 % - antécédents de pré-éclampsie :
†
Glycémie à 3 heures, par quartile (NS) OR = 1,30
- < 4,3 mmol/l : 4,9 % IC 95 % = [1,20 – 1,34]
- 4,3 – 5,1 mmol/l : 5,1 %
- 5,2 – 6,0 mmol/l : 4,8 %
- > 6,0 mmol/l : 5,8 %
* ** †
Critères NDDG : cf. tableau 1 ; en fonction des critères NDDG conduisant à la réalisation ou non d’une HGPO 100 g (valeur seuil à 7,8 mmol/l – 1,40 g/l) ; OR ajustés (facteurs d’ajustements non précisés).
Tableau 5 (fin). Associations entre diabète gestationnel et/ou intolérance au glucose, hypertension gravidique, pré-éclampsie et éclampsie.
Étude Type d’étude Critères de jugement Résultats Commentaires
Khan et al. Cas-témoins – DG + IG / D⊕ / Diabète gestationnel (DG) Taux de complications (PE) dans les 3 groupes Biais de sélection ?
(1995) (56) témoins Hyperglycémie gestationnelle modérée (IG) - DG + IG (n = 292) : 12,6 % Représentativité des témoins non
- recrutement rétrospectif des Dépistée ⊕ (D⊕) - D⊕ (n = 190) : 6,3 % discutée
e
cas sur 5 ans, dans un Test de dépistage (HGPO 75 g) entre la 16 et - témoins (n = 1 000) : 3,9 % (p < 0,05)
e *
département d’obstétrique la 20 semaine de grossesse puis test Résultats bruts sans ajustement
- témoins : 1 000 femmes diagnostique (HGPO 75 g sur 3 heures) si en particulier sur l’IMC
sélectionnées de façon glycémie ≥ 1,40 g/l (11,1 mmol/l) à 2 heures
aléatoire (modalités non DG si 2 valeurs anormales après HGPO 75 g
**
précisées) parmi les 5 164 (critères propres à l’étude )
femmes sans anomalie du IG si 1 valeur anormale après HGPO 75 g
profil glucidique sur la même D⊕ si 0 valeur anormale après HGPO 75 g
période Pré-éclampsie (PE)
PA > 140/90 mmHg + protéinurie > 300 mg
apparues après la 20e semaine de grossesse
Lindsay et al. Cas-témoins – IG / pas d’IG Diabète gestationnel (DG) Taux de complications (HTA/PE + E) et OR Biais de suivi ?
(1989) (55) - recrutement prospectif sur 1 Hyperglycémie gestationnelle modérée (IG) [IC 95 %] dans les 2 groupes (IG vs pas d’IG) Suivi différentiel possible chez les cas
e
année dans un département Test de dépistage (O’Sullivan) entre la 24 et la - HTA : 2,2 % vs 1,0 % et les témoins pour la détection d’une
e
de gynécologie-obstétrique 28 semaine de grossesse puis HGPO 100 g si OR = 2,26 [0,28 – 18,00] hypertension
- 5 témoins (sélectionnés de glycémie ≥ 7,4 mmol/l (1,35 g/l) à 1 heure - PE + E : 7,9 % vs 3,3 %
façon aléatoire sur les listings (n = 619) OR = 2,51 [1,14 – 5,52]
du laboratoire) pour 1 cas DG si 2 valeurs anormales après HGPO 100 g
(critères de Carpenter et Coustan) (n = 202) Risque de PE + E dans les 2 groupes
Exclusion des DG a posteriori IG si 1 valeur anormale après HGPO 100 g OR† = 2,81 [1,26 – 6,28]
(n = 202) (critères de Carpenter et Coustan) (n = 139)
Hypertension chronique (HTA) Autres facteurs associés à la survenue de
PA > 140/90 mmHg précédant ou survenant au PE + E
er
cours du 1 trimestre de la grossesse - parité† :
Pré-éclampsie (PE) OR‡ = 2,81 [1,26 – 6,28]
†
- PA > 140/90 mmHg - type de grossesse :
ou OR‡ = 2,81 [1,26 – 6,28]
augmentation de la PAS de 30 mmHg ou de
la PAD de 15 mmHg sur 2 mesures
(espacées d’au moins 6 h) par rapport à une
valeur antérieure
- albuminurie des 24 heures > 500 mg
Éclampsie (E)
= PE + crise convulsive généralisée
* test de dépistage répété entre la 28e et la 32e semaine de grossesse si test de dépistage ⊕ et HGPO 75 g sur 3 heures normale et chez les femmes ayant des facteurs de risque de DG (antécédents familiaux de diabète, antécédents personnels de
macrosomie ou de décès intra-utérin ou néonatal inexpliqué) ; ** seuils diagnostiques : glycémie ≥ 1,05 g/l (5,8 mmol/l) à jeun, ≥ 1,86 g/l (10,3 mmol/l) à 1 heure, ≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 2 heures et ≥ 1,22 g/l (6,8 mmol/l) à 3 heures ; † OR ajusté sur la
parité (nulliparité ou non), l’âge (en 3 classes : < 18 ans, [18 ans – 35 ans], > 35 ans, le poids (> 150 % du poids idéal ou non – modalités du calcul non précisées), type de grossesse (simple ou multiple) et le groupe ethnique (caucasienne ou non) ;
‡
OR ajusté sur le statut glucidique (IG ou non), l’âge, le poids, le groupe ethnique, la parité ou le type de grossesse.
L’ACOG préconise par ailleurs de définir les groupes à faible risque ou à risque élevé
au sein de chaque population selon la fréquence du diabète de type 2, car la
prévalence du diabète gestationnel dans une population serait directement
proportionnelle à la prévalence du diabète de type 2 (7).
diagnostiques utilisés varient selon les études. Les facteurs de risque étudiés sont
ceux reportés dans les études, l’étude des facteurs de risque du diabète gestationnel
ne faisant pas partie du champ de ce travail.
3
Risque relatif ajusté sur l’âge, les antécédents familiaux de diabète au premier degré, la parité, le groupe
ethnique et le niveau d’activité physique prégravidique.
Tableau 6. Etudes sur la fréquence des diabètes gestationnels avec facteurs de risque, dans des populations de femmes ayant bénéficié d’un
dépistage systématique.
Nombre de femmes incluses % de DG
Études (nombre de DG) Facteurs de risque considérés avec facteurs
Critères diagnostiques de risque
O’Sullivan et al. 752 (19 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de macrosomie (poids de naissance > 4 500 g), ATCD lors de
(1973) (59) HGPO 100 g 2 grossesses antérieures de fausse couche, décès néonatal, malformation majeure, prématurité, prise de 53 %
Critères de O’Sullivan et poids excessive, HTA, protéinurie
Mahan*
Lavin 2 077 (30 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie (poids de naissance > 4 000 g), décès
(1985) (64) HGPO 100 g néonatal, intra-utérin ou fausse couche inexpliquée, ATCD de malformation majeure, obésité, glycosurie, 47 %
Critères NDDG* vaginite, macrosomie (non définie) ou hydramnios au cours de la grossesse en cours
Marquette et al. 434 (12 DG) Obésité (+ 20 % par rapport au poids idéal), prise de poids excessive, ATCD familial de diabète,
(1985) (65) HGPO 100 g glycosurie (mesurée à 2 reprises), ATCD de décès néonatal ou intra-utérin, ATCD de macrosomie (poids 50 %
Critères NDDG* de naissance > 4 000 g), ATCD de malformation majeure, ATCD de 3 fausses couches consécutives
Sacks et al. 4 116 (138 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de macrosomie, obésité, ATCD de malformation majeure, décès
(1987) (41) HGPO 100 g néonatal ou intra-utérin inexpliqués 72 %
Critères NDDG*
Les mêmes + âge > 25 ans 97 %
Coustan et al. 6 214 (125 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie (> 4 500 g), obésité (poids > 85e percentile
(1989) (60) HGPO 100 g en tenant compte de la taille), ATCD de décès néonatal ou intra-utérin 56 %
Critères NDDG*
Weeks et al. NP (106 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie (> 4 000 g), ATCD de décès néonatal,
(1994) (38) HGPO 100 g ATCD de malformation, glycosurie, obésité (> 80 kg) 57 %
Critères NDDG*
Les mêmes + âge > 29 ans 77 %
DG : diabète gestationnel, ATCD : antécédent(s), HTA : hypertension artérielle, IMC : indice de masse corporelle ;
*
cf. tableau 1.
Tableau 6 (fin). Études sur la fréquence des diabètes gestationnels avec facteurs de risque, dans des populations de femmes ayant bénéficié d’un
dépistage systématique.
Naylor et al. (1997) 1 571 (69 DG) Score total (cf. tableau 7) ≥ 2
(40) HGPO 100 g 93 %
Critères NDDG*
Corrado et al. 1 000 (34 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie (> 4 000 g), obésité (IMC ≥ 27 kg/m²),
(1999) (67) HGPO 100 g ATCD de décès intra-utérin, HTA, pré-éclampsie, hydramnios, placenta praevia 73 %
Critères NDDG*
1 000 (46 DG) ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie (> 4 000 g), obésité (IMC ≥ 27 kg/m²), 72 %
HGPO 100 g ATCD de décès intra-utérin, HTA, pré-éclampsie, hydramnios, placenta praevia
Critères de Carpenter et
Coustan*
Danilenko-Dixon 18 504 (564 DG) Âge ≥ 25 ans, obésité (IMC ≥ 27 kg/m²), ATCD familial de diabète, groupe ethnique à risque (non
et al. HGPO 100 g caucasienne ou hispanique) 97 %
(1999) (42) Critères NDDG*
Jimenez-Moleon 1 961 (64 DG) Âge ≥ 30 ans, obésité (IMC ≥ 27 kg/m²), ATCD familial de diabète, ATCD de DG, ATCD de macrosomie
et al. HGPO 100 g (poids de naissance > 4 000 g ou > 95e percentile pour l’âge), ATCD d’HTA, HTA gravidique, ATCD de 89 %
(2000) (63) Critères NDDG* malformation, ATCD de décès néonatal, hydramnios, glycosurie
Griffin et al. 3 120 (62 DG) ATCD familial de diabète ou de DG, poids > 100 kg, ATCD de macrosomie (poids de naissance >
(2000) (33) HGPO 100 g 4 500 g), décès néonatal ou intra-utérin inexpliqué, ATCD de malformation majeure, glycosurie, 48 %
Critères NDDG* macrosomie ou hydramnios pendant la grossesse en cours
DG : diabète gestationnel, ATCD : antécédent(s), HTA : hypertension artérielle, IMC : indice de masse corporelle ;
*
cf. tableau 1, ** cf. tableau 2.
Tableau 7. Échelle de risque pour le dépistage du diabète gestationnel proposée par Naylor
et al., 1997 (40).
Facteur de risque de Odd ratio p Score
diabète gestationnel [IC 95 %]
Âge ≤ 30 ans - - 0
31-34 ans 1,0 [0,7 - 1,5] 0,95 1
≥ 35 ans 1,6 [1,1 - 2,5] 0,02 2
IV.3. Discussion
Un dépistage est pertinent lorsqu’il concourt à améliorer la morbidité et la mortalité
d’une population. Cette pertinence est jugée en fonction de critères en rapport avec la
nature de l’affection à dépister, les qualités du test de dépistage utilisé, le diagnostic,
le traitement de l’affection dépistée ainsi que l’efficacité et la sécurité, les implications
économiques, l’organisation et l’évaluation du dépistage (68).
— Bénéfices
Pour le diabète gestationnel, 3 types de bénéfices peuvent être envisagés : pour le
nouveau-né, pour la mère au cours de la grossesse et pour la mère et l’enfant à
distance de la grossesse.
HTA gravidique et pré-éclampsie sont plus fréquentes chez les femmes ayant un
diabète gestationnel. Les données de la littérature ne permettent pas de conclure sur
l’existence d’un lien de causalité. En revanche, l’analyse des études contrôlées
suggère la prépondérance d’un terrain commun qui pourrait expliquer cette
association statistique. Aucune étude n’a permis d’évaluer l’efficacité de la prise en
charge du diabète gestationnel pour réduire l’hypertension gravidique et ses
complications, et inversement.
4
Les auteurs de la revue différenciaient en effet diabète gestationnel (défini par une glycémie à jeun ≥ 7 mmol/l
ou une glycémie ≥ 11 mmol/l 2 heures après HGPO à 75 g OU une glycémie à jeun ≥ 1, 05, ≥ 1,90 à 1 heure, ≥
1,65 à 2 heures et ≥ 1,45 g/l à 3 heures après HGPO 100 g) et intolérance au glucose (définie par une glycémie
comprise entre 7,8 et 11 mmol/l 2 heures après HGPO 75 g). Une valeur anormale après HGPO 100 g classe la
femme dans le groupe des intolérants au glucose.
dépistés et 9,9 % des femmes auraient été exemptées du dépistage (42). Enfin, une
étude australienne rapporte que 15 % des femmes n’auraient pas réalisé de
dépistage par une politique de dépistage ciblé mais que 6,8 % des diabètes
gestationnels (définis par une HGPO 75 g selon les critères de l’ADIPS 1998 - cf.
annexe 1) n’auraient pas été diagnostiqués (30), bien que la prévalence du diabète
gestationnel soit faible (2,8 %) chez les femmes identifiées à faible risque.
Dans le cadre d’une discussion sur un dépistage ciblé, il est également intéressant de
s’interroger sur la morbidité périnatale des femmes présentant un diabète
gestationnel et pas de facteurs de risque. Avec un diagnostic ciblé, tous les diabètes
gestationnels ne sont pas diagnostiqués, mais les non-diagnostiqués sont peut-être
aussi les moins compliqués.
En effet, les femmes avec un diabète de type 2 méconnu avant la grossesse et
diagnostiqué au cours de celle-ci sont susceptibles de présenter des facteurs de
risque mais sont également les plus à risque de complications périnatales (29),
compte tenu de la précocité de l’hyperglycémie. De plus, puisque certains facteurs de
risque de diabète gestationnel sont également des facteurs de risque indépendants
de macrosomie, la macrosomie devrait en théorie être plus fréquente en présence de
ces facteurs de risque, ce qui est le cas pour la surcharge pondérale, l’obésité
maternelle ou la prise de poids pendant la grossesse.
Une étude écologique canadienne a observé l’influence d’un dépistage universel,
recommandé en 1985 par la 2e conférence internationale sur le diabète gestationnel,
sur la fréquence du diabète gestationnel et de ses complications. Entre 1984 et 1996,
la prévalence ajustée sur l’âge du diabète gestationnel avait augmenté de 0,3 % à 2,7
%, en rapport avec la pratique d’un dépistage systématique. Toutefois, les risques
relatifs de complications (césarienne, pré-éclampsie, hydramnios, infection du liquide
amniotique) associés au diabète gestationnel étaient inférieurs en 1996 par rapport à
1984, suggérant que les cas diagnostiqués par le dépistage universel étaient moins
compliqués. De plus, cette étude comparait deux régions canadiennes avec des
pratiques de dépistage de diabète gestationnel différentes : dépistage universel dans
l’une des régions versus diagnostic ciblé dans l’autre, et a montré que si les
prévalences ajustées sur l’âge de diabète gestationnel différaient entre les 2 régions,
2,2 % versus 1 %, en revanche il n’existait pas de différence pour la fréquence des
complications (macrosomie, césarienne, pré-éclampsie, hydramnios, infection du
liquide amniotique), ce qui suggérait que les diabètes gestationnels sans facteurs de
risque étaient moins compliqués que ceux avec facteurs de risque (75).
Une étude nord-américaine prospective chez 106 femmes présentant un diabète
gestationnel (défini après HGPO 100 g - critères NDDG) ne mettait pas en évidence
de différence pour la nécessité d’une insulinothérapie ni pour les risques de
macrosomie ou de césarienne ou de dystocie de l’épaule, selon la présence ou non
de facteurs de risque de diabète gestationnel (38). La fréquence des complications
périnatales était cependant plus élevée, même en l’absence de facteurs de risque de
diabète gestationnel, chez les femmes qui avaient un diabète gestationel que chez
les témoins :
- % de césariennes :
- chez les témoins (n = 106) : 15 % (groupe de référence) ;
- chez les femmes ayant un diabète gestationnel sans facteur de risque
associé (n = 46) : 35 % (OR = 3,0 ; IC 95 % = [1,2 – 7,3]) ;
- chez les femmes ayant un diabète gestationnel avec facteur de risque
associé (n = 60) : 38 % (OR = 3,5 ; IC 95 % = [1,6 – 7,9]).
V. MÉTHODES DIAGNOSTIQUES
Il n’existe pas de méthode diagnostique de référence (gold standard) pour le diabète
gestationnel. La méthode de référence traditionnellement retenue, l’HGPO 100 g,
s’est imposée historiquement sans que ne soit établie a priori l’association entre un
test anormal et la survenue de complications périnatales.
V.1.1. Recommandations
L’OMS recommande pour le diagnostic du diabète gestationnel l’utilisation d’un test
de charge orale en glucose « standard », c’est-à-dire à 75 g, soit le même test de
charge orale en glucose que celui utilisé en dehors de la grossesse lorsqu’un test de
charge est nécessaire (6).
avec un diabète gestationnel (défini par une glycémie capillaire ≥ 1,60 g/l après
HGPO 75 g) (81).
5
Diabète : glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l (7,0 mmol/l) ou glycémie à 2 heures après HGPO 75 g ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l).
Intolérance au glucose : glycémie à jeun < 1,26 g/l (7,0 mmol/l) et glycémie à 2 heures après HGPO 75 g ≥
1,40 g/l (7,8 mmol/l). Ces seuils ont été définis par rapport au risque de complications micro-vasculaires
(rétinopathie diabétique essentiellement) et cardio-vasculaires.
Tableau 9. Risques de complications associées au diabète gestationnel dans l’étude de Schmidt et al.,
2001 (31).
Risques étudiés (n) Critères OMS Critères ADA
Macrosomie
(n = 3 925) RR ajusté* = 1,45 ; IC 95 % = [1,06 – 1,95] RR ajusté* = 1,29 ; IC 95 % = [0,73 – 2,18]
Pré-éclampsie
(n = 4 572) RR ajusté* = 1,94 ; IC 95 % = [1,22 – 3,03] RR ajusté* = 2,28 ; IC 95 % = [1,22 – 4,16]
Décès périnatal
(n = 4 216) RR ajusté* = 1,59 ; IC 95 % = [0,86 – 2,90] RR ajusté* = 3,10 ; IC 95 % = [1,42 – 6,47]
*
Les facteurs d’ajustement étaient les suivants : le centre d’étude, le groupe ethnique, l’âge, la taille, l’IMC pré-
gravidique, la prise de poids au cours de l’étude ainsi que : le sexe de l’enfant pour les analyses concernant la
macrosomie, la parité et le niveau socio-économique pour les analyses concernant la pré-éclampsie et les décès
périnatals.
Les critères OMS permettaient d’identifier 3,5 fois plus de femmes avec diabète
gestationnel donnant naissance à des enfants macrosomes que les critères
diagnostiques de l’ADA mais le nombre de femmes identifiées avec un diabète
gestationnel était également 3 fois plus élevé par les critères OMS que par les
critères de l’ADA. Dans cette population, la prévalence de la macrosomie était
globalement de 9,7 % (n = 379) :
- de 12,6 % (n = 43) chez les femmes ayant un diabète gestationnel selon les
critères OMS ;
- de 10,9 % (n = 13) chez les femmes ayant un diabète gestationnel selon les
critères ADA (31).
- Une étude prospective menée chez 709 femmes thaïlandaises (32) a comparé
les valeurs diagnostiques d’une charge orale à 100 g (critères NDDG) et d’une
charge orale à 75 g (critères OMS 1999). Les deux tests étaient réalisés chez
toutes les femmes. La prévalence du diabète gestationnel était de 1,4 % selon
les critères du NDDG et de 15,7 % selon ceux de l’OMS. La moitié des diabètes
gestationnels selon les critères NDDG avaient été pris en charge (20 % par
insulinothérapie et 30 % par régime seul), alors que 37 % des diabètes
gestationnels selon les critères OMS avaient été traités (5,4 % par
6
Diabète gestationnel défini après HGPO 75 g, par une glycémie capillaire ≥ 8,9 mmol/l (1,60 g/l) à 1 heure.
Ce test a été proposé pour la première fois par O’Sullivan en 1973 avec une valeur
seuil pathologique égale à 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1 heure : 752 femmes enceintes,
sélectionnées dans les maternités de Boston, à des termes de grossesse variables,
avaient bénéficié d’un test de O’Sullivan puis d’une HGPO 100 g. Pour une valeur
seuil à 1,40 g/l, la sensibilité du test de dépistage pour le diagnostic de diabète
gestationnel était égale à 79 %, sa spécificité était de 87 %, sa valeur prédictive
positive de 14 % et sa valeur prédictive négative de 99 %. Pour une valeur seuil
égale à 1,30 g/l (7,2 mmol/l), la sensibilité du test de dépistage était égale à 100 % et
sa spécificité égale à 78 % (59).
Depuis O’Sullivan, la valeur du seuil est discutée et varie selon les recommandations
de 1,30 g/l (7,2 mmol/l) à 1,40 g/l (7,8 mmol/l) (74).
Dans une population multiethnique des Émirats arabes unis, à prévalence élevée de
diabète gestationnel (24,2 %), une étude prospective chez 161 femmes a montré
qu’un seuil de dépistage à 1,40 g/l (7,8 mmol/l) pour le test de O’Sullivan n’avait pas
les mêmes performances diagnostiques que celles décrites initialement par
O’Sullivan et al., puisque la sensibilité était de 92,6 %, la spécificité de 32,1 %, la
valeur prédictive positive de 21,6 %, la valeur prédictive négative de 95,6 % pour le
diagnostic du diabète gestationnel (défini après HGPO 100 g selon les critères de
Carpenter et Coustan) (84).
La diminution de la valeur seuil permet d’augmenter la sensibilité du test, mais en
diminue la spécificité. Ainsi la diminution du seuil de 1,40 g/l à 1,30 g/l augmente la
sensibilité mais implique que l’HGPO 100 g soit réalisée chez 15 à 20 % de la
population initiale, contre 6 % avec un seuil de 1,40 g/l (74,85). D’après la revue
systématique de la littérature de l’Agency for Healthcare Research and Quality (24),
le test de O’Sullivan :
- avec un seuil à 1,30 g/l (7,2 mmol/l) est positif chez 20 à 25 % des femmes
dépistées incluant 90 % des femmes ayant un diabète gestationnel ;
- avec un seuil à 1,40 g/l (7,8 mmol/l) est positif chez 14 à 18 % des femmes
dépistées incluant 80 % des femmes ayant un diabète gestationnel.
Dans une étude prospective chez 4 274 femmes représentatives de la population des
femmes enceintes, où la prévalence du diabète gestationnel était de 3,8 % (défini
après HGPO 100 g, critères NDDG), la VPP du test de O’Sullivan (seuil à 1,40 g/l -
7,8 mmol/l) était égale à 14,4 % (76).
Dans l’étude de Nahum et al. (86), les glycémies moyennes mesurées 1 heure après
l’ingestion de 50 g de glucose (test de O’Sullivan) étaient plus faibles chez les
femmes d’origine africaine (1,16 g/l ± 3,2 g/l ; n = 120) et plus élevées chez les
femmes d’origine asiatique (1,35 g/l ± 2,5 g/l ; n = 64) par rapport aux femmes
d’origine caucasienne (1,23 g/l ± 2,8 g/l ; n = 654). Ces auteurs ont donc proposé de
moduler la valeur du seuil en fonction du groupe ethnique : 1,30 g/l chez les femmes
d’origine africaine, 1,40 g/l chez celles d’origine caucasienne et 1,50 g/l chez les
femmes d’origine asiatique. Les seuils choisis correspondaient à la proportion de
femmes ayant un test de dépistage positif égal à 25 % avec ces valeurs seuils. La
validité de ces seuils spécifiques et leur supériorité par rapport à un seuil unique
restent à démontrer (86).
Une glycémie ≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) après test de O’Sullivan était associée dans la
cohorte The Toronto Tri-hospital Gestational Diabetes Project chez 3 637 femmes
indemnes de diabète gestationnel (défini après HGPO 100 g selon les critères du
NDDG) à une augmentation significative de la fréquence des césariennes (24,6 % vs
20,3 % ; p = 0,02) mais sans augmentation significative de la fréquence de la
macrosomie (15,6 % vs 14,0 %) ou de la pré-éclampsie (5,9 % vs 5,0 %) (26).
Il n’existe pas d’étude qui compare les seuils entre eux en fonction de la morbidité
périnatale.
— Une glycémie ≥ 2 g/l après test de O’Sullivan suffit-elle à porter le diagnostic de
diabète gestationnel ?
Les recommandations de l’Alfediam et du Collège national des gynécologues et
obstétriciens français considèrent qu’une glycémie ≥ 2,0 g/l (11,1 mmol/l) après test
de O’Sullivan permet de porter d’emblée le diagnostic de diabète gestationnel
(11,12). Les recommandations canadiennes portent ce chiffre à 1,85 g/l (10,3
mmol/l) (10). L’objectif de cette stratégie est de conduire à une prise en charge la
plus précoce possible, sans attendre les résultats de l’HGPO 100 g (commentaires du
groupe de travail).
7
Par comparaison à l’HGPO 100 g (critères NDDG) : sensibilité = 36,1 %, spécificité = 95,9 %. Les valeurs
prédictives positives et négatives ne sont pas calculables sur cette population non représentative.
Enfin, la précision des lecteurs devrait être connue et satisfaisante. Or, il a été montré
l’insuffisance de précision de certains appareils de lecture de glycémie capillaire
(cf. paragraphe V.3.5)
8
Valeur seuil = 8,2 mmol/l pour un repas ingéré moins de 2 heures avant la réalisation du test, valeur seuil = 7,9
mmol/l pour un repas ingéré entre 2 et 3 heures avant la réalisation du test, valeur seuil = 8,3 mmol/l pour un
repas ingéré plus de 3 heures avant la réalisation du test.
Dans une étude rétrospective chez 4 116 femmes californiennes qui avaient été
dépistées lors de la première visite prénatale s’il existait des facteurs de risque,
22,5 % des diabètes gestationnels (n = 138) étaient diagnostiqués avant la 24e
semaine de gestation (41).
— Test de O’Sullivan : reproductibilité ?
La reproductibilité du test de O’Sullivan varierait avec le terme de la grossesse. Dans
une étude chez 160 femmes enceintes sans diabète connu (critères de sélection
inconnus – nombre de diabètes gestationnels non précisé), 80 femmes étaient entre
la 12e et la 24e semaine de grossesse et les 80 autres entre les 24e et 28e semaines
de grossesse. Avant la 24e semaine de grossesse, la probabilité d’observer 1 heure
après HGPO 50 g une glycémie ≥ seuil9 sur les mesures réalisées 2 jours de suite
était respectivement de 61 % pour un seuil à 1,30 g/l (7,2 mmol/l), de 47 % pour un
seuil de 1,35 g/l (7,5 mmol/l) et de 43 % pour un seuil de 1,40 g/l (7,8 mmol/l). Ces
probabilités étaient au moins de 83 % pour les femmes entre les 24e et 28e semaines
de grossesse (90).
9
Seuil = 1,30 g/l (7,2 mmol/l) ou 1,35 g/l (7,5 mmol/l) ou 1,40 g/l (7,8 mmol/l).
Carpenter et Coustan) par rapport aux femmes avec test de O’Sullivan négatif (seuil
= 1,30 g/l - 7,2 mmol/l) : 22 % contre 11 % chez les témoins (91).
Une étude rétrospective a étudié l’incidence de la macrosomie chez des enfants nés
de 708 mères nord-américaines qui avaient un test de O’Sullivan pathologique
(seuil = 1,40 g/l - 7,8 mmol/l). Après HGPO 100 g (critères du NDDG), elles n’étaient
pas considérées comme ayant un diabète gestationnel. Cependant les macrosomies
étaient significativement plus fréquentes chez les femmes avec diabète gestationnel,
défini selon les critères de Carpenter et Coustan (23,6 %), que les femmes sans
diabète gestationnel selon ces mêmes critères (14 %). La fréquence du diabète
gestationnel selon les critères de Carpenter et Coustan dans cette population était de
10,2 % (n = 72 cas). Parmi les 106 enfants macrosomes nés de ces 708 femmes
n’ayant pas de diabète gestationnel selon les critères du NDDG, 17 étaient nés de
femmes ayant un diabète gestationnel selon les critères de Carpenter et Coustan
(92).
Une autre étude rétrospective chez 434 femmes nord-américaines (93) réalisée avec
la même méthodologie ne retrouvait pas cet excès de morbidité périnatale chez les
femmes avec diabète gestationnel selon les critères de Carpenter et Coustan alors
qu’elles en étaient indemnes selon les critères du NDDG.
— HGPO 100 g : faut-il réaliser la glycémie à la 3e heure ?
Cette question se pose pour comparer l’intérêt de l’HGPO 100 g par rapport à
l’HGPO 75 g qui propose des seuils pour la glycémie mesurée à jeun, à 1 heure et à
2 heures après la charge en glucose mais pas à la 3e heure.
Dans une cohorte de 520 femmes dont 53 avaient un diabète gestationnel (critères
de Carpenter et Coustan), 7,6 % des diabètes gestationnels n’auraient pas été
diagnostiqués si la mesure de la glycémie à la 3e heure avait été omise (89).
Dans une population de 512 femmes, avec test de O’Sullivan pathologique (seuil
= 1,40 g/l - (7,8 mmol/l)), si la 3e heure de l’HGPO n’était pas prise en compte pour le
diagnostic, 13 % des diabètes gestationnels (définis par l’HGPO 100 g selon les
critères du NDDG) n’auraient pas été diagnostiqués (88).
— HGPO 100 g : diététique préalable ?
Une alimentation non restrictive en glucides, c’est-à-dire contenant au moins 150 g
de glucides, est habituellement recommandée les 3 jours précédant l’HGPO, la
restriction étant susceptible d’induire un biais, par l’augmentation des glycémies post-
charge.
Les rares études réalisées ne mettent pas en évidence de différence entre les
résultats d’HGPO obtenus avec ou sans régime alimentaire préparatoire chez des
femmes ne souffrant pas de malnutrition (94,95).
— HGPO 100 g : reproductibilité ?
Une étude prospective (96) menée chez 38 femmes avec test de O’Sullivan
pathologique (seuil = 1,35 g/l - 7,5 mmol/l) a montré que 24 % des femmes étaient
classées différemment, résultat normal ou anormal, après 2 HGPO 100 g réalisées à
une semaine d’intervalle, si la normalité était définie par aucune valeur excédant les
seuils NDDG et l’anormalité par au moins une valeur supérieure aux seuils NDDG
(95).
10
Dépistage du diabète gestationnel par un test de O’Sullivan entre les 24e et 28e semaines d’aménorrhée ou lors
de la 1re visite prénatale pour les femmes ayant des facteurs de risque. Diagnostic du diabète gestationnel selon
les critères du NDDG, après HGPO 100 g.
1,20 g/l (6,7 mmol/l), de 5,2 % pour une glycémie à jeun comprise entre 1,20 et
2,6 g/l (6,7 à 14,3 mmol/l) et de 30,4 % quand la glycémie à jeun était supérieure à
2,6 g/l (14,4 mmol/l). Dans cette étude, les glycémies après charge en glucose
n’étaient pas prédictives de malformations (99).
Une étude prospective chez 130 femmes ayant un diabète gestationnel (défini après
HGPO 100 g selon les critères NDDG), traité par diététique et pour 22 d’entre elles
par insuline, a montré que la macrosomie (définie par un poids de naissance
supérieur au 90e percentile pour l’âge gestationnel) était significativement plus
fréquente (27,5 %) chez les femmes qui avaient une glycémie à jeun ≥ 1,05 g/l
(5,8 mmol/l) au moment de l’HGPO que chez les femmes avec une glycémie à jeun
inférieure à ce seuil (15,4 %) (34).
— Glycémie à jeun : valeur diagnostique du test réalisé au début du 3e trimestre de
grossesse
Dans une cohorte de 520 femmes qui avaient toutes eu les tests de dépistage
(O’Sullivan et glycémie à jeun) et un test diagnostique (HGPO 100 g), la prévalence
du diabète gestationnel (HGPO 100 g – critères de Carpenter et Coustan) était de
10,2 %. Les performances du test de dépistage par la glycémie à jeun étaient
les meilleures (sensibilité = 81 %, spécificité = 76 %) pour une valeur seuil égale à
0,87 g/l (4,8 mmol/l). Avec ce seuil, 30 % des femmes étaient dépistées positives et il
y avait 22 % de faux positifs. Au sein de la même population, le test de O’Sullivan
avec un seuil de dépistage à 1,40 g/l (7,8 mmol/l) avait une sensibilité de 59 %, une
spécificité de 91 %. La réalisation du test diagnostique (HGPO 100 g) était
nécessaire chez 14 % des femmes (89).
Une autre étude prospective menée chez 682 femmes, aux Émirats arabes unis,
avec une prévalence élevée de diabète gestationnel égale à 24,2 % (défini après
HGPO 100 g selon les critères de Carpenter et Coustan), montrait que la glycémie à
jeun avec un seuil à 0,84 g/l (4,7 mmol /l) avait de meilleures performances
diagnostiques que le test de O’Sullivan avec un seuil à 1,40 g/l (7,8 mmol/l)
puisqu’elle permettait de classer sans erreur les femmes dans 75,5 % des cas contre
62,4 % des cas pour le test de O’Sullivan (84).
La plus large étude prospective a été conduite chez 5 010 femmes brésiliennes chez
qui la prévalence du diabète gestationnel était estimée à 7,6 % (après HGPO 75 g
selon les critères de l’OMS 1999). Dans cette étude, la valeur seuil de la glycémie à
jeun qui permettait d’optimiser la sensibilité et la spécificité pour le dépistage du
diabète gestationnel était égale à 0,84 g/l (4,7 mmol/l). Pour cette valeur, la sensibilité
du test était de 69 %, sa spécificité de 68 %. La valeur prédictive positive était égale à
15 %, la valeur prédictive négative égale à 97 % et la réalisation du test diagnostique
était nécessaire chez 35 % des femmes (100).
Aucune étude ne permet de conclure sur l’existence d’un seuil pour la glycémie à
jeun au-dessus duquel il n’est pas utile de réaliser un test de charge en glucose
complémentaire pour porter le diagnostic de diabète gestationnel. Dans une cohorte
rétrospective de 512 femmes, une glycémie à jeun supérieure à 1,05 g/l (5,8 mmol/l)
avait une valeur prédictive positive de diabète gestationnel, défini par l’HGPO 100 g
selon les critères du NDDG, de 96 % (88), mais le nombre de femmes ayant une
glycémie à jeun pathologique était faible (n = 24).
Leur intérêt dans le dépistage du diabète gestationnel semble limité, même dans des
populations à prévalence très élevée de diabète gestationnel, et la qualité de la
littérature sur ce sujet est médiocre.
— Fructosamine
La fructosamine témoigne du niveau glycémique moyen des 1 à 3 semaines
précédant le prélèvement (101), ce qui constitue un avantage théorique sur l’HbA1c,
témoin plus tardif de l’hyperglycémie chronique (2 à 3 mois). Sa valeur diagnostique
en dehors de la grossesse et lors de la grossesse n’est pas démontrée.
La valeur moyenne normale de la fructosamine diminue avec le terme de la
grossesse chez la femme non diabétique (102-104), ce qui s’explique par, d’une part,
la diminution de la glycémie moyenne avec la progression de la grossesse et, d’autre
part, la diminution dans le même temps des protéines plasmatiques, du fait de
l’hémodilution.
Dans une étude chez 765 femmes recrutées de façon consécutive dans un
département d’obstétrique hollandais, 27 avaient un diabète gestationnel
(diagnostiqué uniquement chez les femmes à risque et défini selon les critères de
l’OMS 1985), le poids de naissance des enfants était plus élevé chez les femmes
(n = 152) avec un dosage de la fructosamine ≥ 2,30 mmol/l au 2e ou 3e trimestre de la
grossesse que chez les autres (n = 596) : 3 364 g ± 577 g versus 3 282 g ± 585 g
(p < 0,05). Ce marqueur n’expliquait qu’une variation de 1,4 % du poids de naissance
contre 10 % pour la consommation de tabac et 6,5 % pour le poids maternel avant la
grossesse(105).
Il n’existait pas de différence entre les valeurs moyennes de fructosamine chez les
femmes présentant un diabète gestationnel (défini après HGPO 100 g selon les
critères de O’Sullivan), et les femmes qui n’avaient pas de diabète gestationnel, alors
que leurs glycémies à jeun différaient significativement, 1,07 g/l (6,0 mmol/l) versus
0,82 g/l (4,6 mmol/l) (106).
Dans une étude espagnole où la prévalence du diabète gestationnel était égale à
46,2 %, la sensibilité de la fructosamine pour le dépistage du diabète gestationnel
était de 8,3 % et la spécificité de 100 %. Par comparaison, la sensibilité du test de
O’Sullivan était de 100 % sur cette population de 104 femmes(102).
— Hémoglobine glyquée
Le problème des valeurs de référence d’hémoglobine glyquée utilisées pendant la
grossesse se pose. Il existerait une différence entre les valeurs de référence
obtenues par CLHP (chromatographie liquide haute performance, méthode non
standardisée) en dehors et avec la grossesse. Dans une étude chez des volontaires
sains (108), les valeurs mesureés entre les 2,5e et 97,5e percentiles étaient de
(3,49 % – 4,9 %) en dehors de la grossesse et de (3,2 % – 4,3 %) chez les femmes
enceintes. Ces résultats sont donnés à titre indicatif car la méthode utilisée dans
cette étude (CLHP) n’est pas la méthode de référence pour le dosage de l’HbA1c.
Les valeurs normales d’HbA1c ne semblent pas varier avec la progression de la
grossesse (103,108).
Il pourrait exister une superposition de la distribution des valeurs d’HbA1c chez les
femmes indemnes et chez les femmes atteintes de diabète gestationnel ce qui
confère à ce marqueur une faible sensibilité et le rend inutilisable en dépistage du
diabète gestationnel. Ainsi, au sein d’une population de 561 femmes, avec une
prévalence de diabète gestationnel de 12,8 % (défini après HGPO 75 g selon les
critères de l’OMS 1999), les valeurs moyennes d’HbA1c, mesurée par
chromatographie, différaient entre les femmes indemnes de diabète gestationnel
(4,65 %) et les femmes qui avaient un diabète gestationnel (4,85 %). Mais l’utilisation
d’une valeur seuil d’HbA1c égale à la moyenne chez les femmes indemnes plus 2
déviations standard (5,62 %) ne permettait de dépister que 10 % des diabètes
gestationnels alors que 3 % des femmes indemnes dépassaient ce seuil, et
l’utilisation d’une valeur seuil d’HbA1c égale à la moyenne chez les femmes
indemnes plus 1 déviation standard (5,13 %) ne permettait de dépister que 29 % des
diabètes gestationnels alors que 15 % des femmes indemnes dépassaient ce seuil
(109).
V.3.6. La glycosurie
La réalisation systématique d’une glycosurie à chaque visite prénatale date d’une
époque où cet examen était le principal moyen diagnostique disponible et était
indispensable au suivi de la prise en charge du diabète gestationnel.
Est-il indiqué compte tenu de ces résultats de réaliser un dépistage plus précoce de
diabète gestationnel chez les femmes avec une glycosurie positive ?
V.4. Conclusion
Les recommandations sur les tests diagnostiques sont très hétérogènes, aussi bien
sur les tests à réaliser que sur les seuils diagnostiques qui définissent le diabète
gestationnel.
Les stratégies diagnostiques en 1 temps sont basées sur la réalisation d’une HGPO
75 g. Les stratégies diagnostiques en 2 temps sont basées sur la réalisation d’un test
de dépistage (HGPO 50 g, dit test de « O’Sullivan »), puis d’un test diagnostique
(HGPO 100 g ou HGPO 75 g) qui confirme ou non le diagnostic de diabète
gestationnel chez les femmes dépistées positivement. Une stratégie diagnostique en
1 temps pourrait réduire les désagréments liés à l’HGPO : nausées, vomissements,
sensations de malaise, et/ou limiter le nombre de femmes qui dépistées positives ne
réaliseraient pas le second test diagnostique.
ACOG (2001) Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) HGPO 100 g NDDG *
États-Unis (7) Ciblé (24-28e semaine) OU ou
≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1 heure Carpenter et Coustan *
*
Cf. tableau 1, ** cf. tableau 8, † diagnostic de diabète gestationnel d’emblée si glycémie à 1 heure ≥ (10,3 mmol/l), #
diagnostic de diabète gestationnel
d’emblée si glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l) ou si glycémie à 1 heure ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l).
Annexe 1. Les recommandations internationales sur le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel (suite).
Dépistage Diagnostic
Recommandations Recommandé Méthode Valeur seuil
(année) Systématique ou ciblé (date) (glycémie mesurée sur plasma Méthode Critères recommandés
veineux)
ADIPS (1998) Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1 heure HGPO 75 g ADIPS 1998 **
Australie (9) Systématique OU
HGPO 75 g ≥ 1,46 g/l (8,1 mmol/l) à 1 heure
(26-28e semaine)
CMA (1998) Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,40 g/l † (7,8 mmol/l) à 1 heure HGPO 100 g Carpenter et Coustan *
Canada (10) Ciblé (24-28e semaine) OU OU
HGPO 75 g CMA 1998 **
4e conférence Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l (7,2 mmol/l) HGPO 100 g Carpenter et Coustan *
internationale sur Ciblé (24-28e semaine) OU
DG (1998) ≥ 1,40 g/l # (7,8 mmol/l) à 1 heure OU
(14) OU
HGPO 75 g cf. critères diagnostiques HGPO 75 g ADA **
(24-28ème semaine)
Alfediam (1996) Oui O’Sullivan 50 g ≥ 1,30 g/l l (7,2 mmol/l)‡ HGPO 100 g Carpenter et Coustan *
France (12) Systématique (24-28ème semaine) à 1 heure
*
Cf. tableau 1, ** cf. tableau 8, § glycémie à jeun ou à distance des repas (plus de 2 heures), §§ glycémie postprandiale (dans les 2 heures suivant un repas), ‡
diagnostic de
diabète gestationnel d’emblée si glycémie à 1 heure ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l).
I. RÉSULTATS
Le taux de serious perinatal complications était significativement plus élevé chez les
nouveau-nés des femmes du groupe routine care (n = 510) non traitées : 4 %, que
chez les nouveau-nés des femmes du groupe intervention (n = 490) : 1 % (p = 0,04).
II.1.1. Éthique
Les femmes du groupe routine care avaient un diabète gestationnel (cf. infra). Elles
ont cependant reçu une plaquette leur expliquant qu’elles n’avaient pas de diabète
gestationnel.
II.2. Résultats
L’analyse des résultats est limitée au critère de jugement principal serious perinatal
outcome.
11
Critères OMS pour le diabète – HGPO 75 g (1985) : glycémie à jeun ≥ 7,8 mmol/l (1,40 g/l) ou glycémie à
2 heures ≥ 11,1 mmol/l (2 g/l).
Bien qu’elles soient les critères de jugement pertinents (par rapport à la macrosomie),
les dystocies de l’épaule, fractures et paralysies nerveuses peuvent-elles être
qualifiées de serious perinatal outcomes ? D’après le rapport de l’AHRQ (2003) (23),
80 % à 90 % des lésions du plexus brachial se résolvent au cours de la première
année de vie et plus de 95 % des fractures claviculaires guérissent en quelques mois
sans problèmes résiduels.
II.2.3. Devenir des femmes « normales » non éligibles incluses dans le groupe
routine care
L’analyse de l’article ne permet pas de savoir :
- si ces femmes « normales » ont été exclues des analyses ;
- ce que ces femmes « normales » sont devenues : ont-elles finalement bénéficié
d’un traitement diététique ou par insuline ? (3 % des femmes du groupe routine
care ont reçu de l’insuline) ; ont-elles eu des serious perinatal outcomes ? dans
quelles proportions ?
Il aurait été également intéressant d’avoir ces informations chez les femmes
diabétiques de ce groupe routine care.
III. CONCLUSION
Il ne paraît pas raisonnable, malgré l’intérêt de cette étude, de conclure de façon
catégorique sur l’efficacité du traitement (prise en charge associant diététique,
surveillance glycémique ± insuline) du diabète gestationnel. Certains biais (biais de
sélection, inclusion de femmes « normales » dans le groupe routine care) vont dans
le sens d’un effet de la prise en charge mais certains biais de confusion (en particulier
l’âge gestationnel à la naissance, la réalisation d’un déclenchement) incitent à la
prudence quant à l’interprétation des résultats.
La question du dépistage qui est également liée à la qualité des outils diagnostiques
n’est pas tranchée.
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