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Lombal

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PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE

ET THERAPEUTIQUE DES LOMBALGIES


ET LOMBOSCIATIQUES COMMUNES
DE MOINS DE TROIS MOIS D’EVOLUTION

FEVRIER 2000

Service des Recommandations et Références Professionnelles


Dans la collection des références médicales :

Lombosciatique commune – Janvier 1995

L’imagerie dans la lombalgie commune de l’adulte – Décembre 1998

Pour recevoir la liste des publications de l'ANAES il vous suffit d'envoyer vos coordonnées
à l'adresse ci-dessous ou consulter notre site http://www.anaes.fr ou http://www.sante.fr

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit du présent ouvrage, faite sans
l'autorisation de l'ANAES est illicite et constitue une contrefaçon. Conformément aux dispositions du Code de la propriété
intellectuelle, seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d'information de l'œ uvre dans laquelle elles sont incorporées.

Ce document a été réalisé en février 2000. Il peut être commandé (frais de port compris) auprès de :

Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)


Service Communication et Diffusion
159, rue Nationale - 75640 Paris Cedex 13 -Tél. : 01 42 16 72 72 - Fax : 01 42 16 73 73
© 2000. Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)
I.B.S.N. : 2-910653-76-5 Prix net :
Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

AVANT-PROPOS

La médecine est marquée par l’accroissement constant des données publiées et le


développement rapide de nouvelles techniques qui modifient constamment les stratégies de
prise en charge préventive, diagnostique et thérapeutique des malades. Dès lors, il est très
difficile pour chaque professionnel de santé d’assimiler toutes les informations nouvelles
apportées par la littérature scientifique, d’en faire la synthèse critique et de l’incorporer dans
sa pratique quotidienne.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), qui a succédé à


l’Agence Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale (ANDEM), a
notamment pour mission de promouvoir la démarche d’évaluation dans le domaine des
techniques et des stratégies de prise en charge des malades, en particulier en élaborant des
recommandations professionnelles.

Les recommandations professionnelles sont définies comme « des propositions développées


méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés
dans des circonstances cliniques données ». Leur objectif principal est de fournir aux
professionnels de santé une synthèse du niveau de preuve scientifique des données actuelles
de la science et de l’opinion d’experts sur un thème de pratique clinique, et d’être ainsi une
aide à la décision en définissant ce qui est approprié, ce qui ne l’est pas ou ne l’est plus, et ce
qui reste incertain ou controversé.

Les recommandations professionnelles contenues dans ce document ont été élaborées par un
groupe multidisciplinaire de professionnels de santé, selon une méthodologie explicite,
publiée par l’ANAES dans le document intitulé : « Les Recommandations pour la Pratique
Clinique - Base méthodologique pour leur réalisation en France – 1999 ».

Le développement des recommandations professionnelles et leur mise en application doivent


contribuer à une amélioration de la qualité des soins et à une meilleure utilisation des
ressources. Loin d’avoir une démarche normative, l’ANAES souhaite, de cette manière,
répondre aux préoccupations de tout professionnel de santé soucieux de fonder ses décisions
cliniques sur les bases les plus rigoureuses et objectives possible.

Professeur Yves MATILLON


Directeur général de l’ANAES

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / février 2000


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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

Ces recommandations ont été réalisées à la demande de la Caisse Nationale d’Assurance


Maladie (CNAM) et la Direction Générale de la Santé (DGS). Elles ont été établies dans le
cadre d’un partenariat entre l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé et :

• La Société française de rhumatologie


• La Société française de thérapeutique médicale
• La Société française de la douleur
• Le Collège national des généralistes enseignants
• La Société française de radiologie
• La Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique
• La Société francophone d’étude de la douleur
• La Société française de médecine générale
• L’Association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique
• La Société de thérapeutique manuelle
• La Société française de rééducation fonctionnelle de médecine physique et de
rééducation
• L’Association française pour la recherche et l’évaluation en kinésithérapie

La méthode utilisée a été celle décrite dans le guide d’élaboration des « Recommandations
pour la Pratique Clinique – Base méthodologique pour leur réalisation en France – 1999 »
publié par l’ANAES.

L’ensemble du travail a été coordonné par Mme le Dr Sabine LAVERSIN sous la


responsabilité de M. le Pr Alain DUROCHER.

La recherche documentaire a été effectuée par Mme Emmanuelle BLONDET, documentaliste,


avec l’aide de Mlle Sylvie LASCOLS sous la direction de Mme Hélène CORDIER, responsable
du service documentation de l’ANAES.

Le secrétariat a été réalisé par Mlle Djamila SARRAZIN.

L’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé tient à remercier les membres


du comité d’organisation, les membres du groupe de travail, les membres du groupe de lecture
et les membres du Conseil scientifique dont les noms suivent.

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / février 2000


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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

COMITE D’ORGANISATION

Dr Danielle-Eugénie ADORIAN, généraliste, Dr Luc MARTINEZ, généraliste, BOIS-


PARIS ; D’ARCY ;
Dr François BOUREAU, neurophysiologiste, Pr Patrice QUENEAU, rhumatologue, SAINT-
PARIS ; ÉTIENNE;
Dr Max BUDOWSKI, généraliste, PARIS ; Dr Sylvie ROZENBERG, rhumatologue,
Pr Jean-Louis DIETEMANN, radiologue, PARIS ;
STRASBOURG ; Pr Jean-Pierre VALAT, rhumatologue,
Dr Michel GUILLAUMAT, chirurgien TOURS ;
orthopédiste, PARIS ; Pr Philippe VAUTRAVERS, médecine
Dr Agnès LANGLADE, anesthésiste-réanimateur physique et de réadaptation, STRASBOURG ;
PARIS ; M. Éric VIEL, kinésithérapeute, THONON.
Pr Denis LAREDO, radiologue, PARIS ;

GROUPE DE TRAVAIL

Dr Bruno BLED, rhumatologue, SAINT- Dr François GUILLON, médecin du


BRIEUC ; travail, GARCHES ;
M. Luc BOUSSION, kinésithérapeute, Dr Vincent HULIN, généraliste,
VICHY ; LAVENTIE ;
Dr Gabriel BURLOUX, psychiatre, Dr Rémy NIZARD, chargé de projet,
LYON ; chirurgien orthopédiste, PARIS ;
Pr Jean-Marie CAILLÉ, neuroradiologue, Pr Michel REVEL, président, médecine
BORDEAUX ; physique et de réadaptation, PARIS ;
Dr Ouri CHAPIRO, généraliste, Dr Philippe THOMAS, rhumatologue,
CORBEIL-ESSONNES ; THIONVILLE ;
Dr Claire DELORME, Dr Marie-Jeanne TRICOIRE, généraliste,
généraliste/algologue, CAEN ; NICE ;
Dr Jean-Charles GUILBEAU, radiologue, Dr Sabine LAVERSIN, ANAES, PARIS.
BOIS-BERNARD ;

GROUPE DE LECTURE

Pr Michel AMIEL, conseil scientifique Dr Jacques BOULLIAT, neurologue, BOURG-


ANAES, LYON ; EN-BRESSE ;
Pr Claude ARGENSON, chirurgien Dr Frédérique BRUDON, neurologue,
orthopédiste, NICE ; VILLEURBANNE ;
Dr Arnaud BLAMOUTIER, chirurgien Dr Philippe CHAU, généraliste, NICE ;
orthopédiste, RENNES ; Dr Christian CISTAC, chirurgien orthopédiste,
Dr Catherine BONNIN, médecin du travail, LA ROCHE-SUR-YON ;
BOURG-LA-REINE ; Pr Jacques CLARISSE, radiologue, LILLE ;
Pr Jean BOSSY, anatomiste, NIMES ; Dr Yvonnick CLEMENCE, généraliste,
THIERS ;

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

Dr Joël COGNEAU, conseil scientifique Dr Éric MARZYNSKI, rhumatologue,


ANAES, CHAMBRAY-LÈS-TOURS ; ARMENTIÈRES ;
Dr Jeannine DELVAL, généraliste, DUCOS ; Dr Yann MASSE, chirurgien orthopédiste,
Dr Mathieu DOUSSE, psychiatre, PARIS ; AULNAY-SOUS-BOIS ;
Dr Bernard DUPLAN, rhumatologue, AIX- Dr Gérard MORVAN, radiologue, PARIS ;
LES-BAINS ; Dr Gérard PANIS, rhumatologue,
Dr Vincent DURLENT, médecine physique et MONTPELLIER ;
de réadaptation, WATTRELOS ; Dr Jean-Dominique PAYEN, rhumatologue,
Dr Philippe FICHEUX, psychiatre, CORBEIL-ESSONNES ;
ANGOULÊME ; Dr Jean-François PERROCHEAU, généraliste,
Dr Philippe FOURNOT, radiologue, CHERBOURG ;
TOULON ; Dr Augustin ROHART, généraliste,
Dr Benoît HARDOUIN, rhumatologue, LAVENTIE ;
DINAN ; Dr Denis ROLLAND, rhumatologue,
Dr Stéphane HARY, rhumatologue, BOURGES ;
MONTLUÇON ; Dr Guy ROSTOKER, Agence française de
Pr Christian HERISSON, médecine physique et sécurité sanitaire des produits de santé,
de réadaptation, MONTPELLIER ; SAINT-DENIS ;
Pr Éric HOUVENAGEL, rhumatologue, Dr Éric SERRA, psychiatre, ABBEVILLE ;
LOMME ; Dr Annie SOBASZEK, médecin du travail,
Dr Patrick JUVIN, médecine physique et de LILLE ;
réadaptation, PARIS ; Pr Michel TREMOULET, neurochirurgien,
Dr Françoise LAROCHE, Agence française de TOULOUSE ;
sécurité sanitaire des produits de santé, Pr Richard TREVES, rhumatologue,
SAINT-DENIS ; LIMOGES ;
Dr Sylvie LE GALL, médecin du travail, Dr Jean-Luc TRITSCHLER, neurologue,
PARIS ; STRASBOURG ;
Pr Jean-Marie LE PARC, rhumatologue, Dr Évelyne VICART, radiologue, MONT-DE-
BOULOGNE-BILLANCOURT ; MARSAN ;
Dr Jacques LECUREUIL, rhumatologue, M. Philippe VOISIN, kinésithérapeute,
JOUÉ-LÈS-TOURS ; LILLE-HELLEMMES.
Dr Thierry LORETTE, généraliste, MUR-DE-
BRETAGNE ;

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

SOMMAIRE

MÉTHODE GÉNÉRALE .................................................................................................................... 8

STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE .......................................................................... 10

TEXTE DES RECOMMANDATIONS ................................................................................................... 12

ARGUMENTAIRE ............................................................................................................................ 15

I. INTRODUCTION .................................................................................................................... 15

II. DÉFINITIONS ........................................................................................................................ 16

III. ÉVALUATION INITIALE DU PATIENT .................................................................................... 19

III.1. Reconnaître une lombalgie ou lombosciatique dite symptomatique ................................................ 19

III.2. Reconnaître les urgences diagnostiques et thérapeutiques............................................................... 22

III.3. Facteurs associés à une évolution vers la chronicité......................................................................... 22

III.4. Lombalgie et travail.......................................................................................................................... 26

IV. INDICATIONS DES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES ............................................................... 27

IV.1. Imagerie ............................................................................................................................................ 27

IV.2. Explorations électrophysiologiques .................................................................................................. 28

V. PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE .................................................................................... 29

V.1. Repos au lit........................................................................................................................................ 29

V.2. Traitements médicamenteux............................................................................................................. 32

V.3. Traitements physiques ...................................................................................................................... 36

V.4. Injections........................................................................................................................................... 41

PROPOSITIONS D'ACTIONS FUTURES ............................................................................................. 43

ANNEXE ÉCHELLE MRC (MEDICAL RESEARCH COUNCIL OF GREAT BRITAIN) DE 0 À 5 ............ 44

RÉFÉRENCES.................................................................................................................................. 45

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / février 2000


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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

METHODE GENERALE

Ces recommandations professionnelles ont été élaborées selon la méthode des


recommandations pour la pratique clinique, publiée par l’ANAES. Les sociétés savantes
concernées par le thème, réunies au sein du comité d’organisation, ont été consultées pour
délimiter le thème de travail, connaître les travaux réalisés antérieurement sur le sujet et
proposer des professionnels susceptibles de participer aux groupes de travail et de lecture. Les
recommandations ont été rédigées par le groupe de travail, au terme d’une analyse de la
littérature scientifique et d’une synthèse de l’avis des professionnels consultés.

L’ANAES a constitué un groupe de travail en réunissant des professionnels


multidisciplinaires, ayant un mode d’exercice public ou privé, et d’origine géographique
variée. Ce groupe de travail comprenait un président, qui en a coordonné les travaux, et un
chargé de projet, qui a identifié, sélectionné, analysé et synthétisé la littérature scientifique
utilisée pour rédiger l’argumentaire et les recommandations, discutées et élaborées avec le
groupe de travail.

Un groupe de lecture, composé selon les mêmes critères que le groupe de travail, a été
consulté par courrier et a donné un avis sur le fond et la forme des recommandations, en
particulier sur leur lisibilité et leur applicabilité. Les commentaires du groupe de lecture ont
été analysés par le groupe de travail et pris en compte chaque fois que possible dans la
rédaction des recommandations.

Les recommandations ont été discutées par le Conseil scientifique, section évaluation, de
l’ANAES, et finalisées par le groupe de travail.

Un chef de projet de l’ANAES a coordonné l’ensemble du travail et en a assuré l’encadrement


méthodologique.

Une recherche bibliographique automatisée a été effectuée par interrogation systématique des
banques de données MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE, PASCAL et Cochrane Library. En
fonction du thème traité, elle a été complétée par l’interrogation d’autres bases de données si
besoin. Dans un premier temps, elle a identifié sur une période de 10 ans les recommandations
pour la pratique clinique, les conférences de consensus, les articles de décision médicale, les
revues systématiques et les méta-analyses concernant le thème étudié. Elle a ensuite été
complétée par une recherche d’études cliniques, publiées en langue française ou anglaise,
pouvant éclairer les différents aspects du thème pris en compte. La littérature « grise » (c’est-
à-dire les documents non indexés dans les catalogues officiels d’édition ou dans les circuits
conventionnels de diffusion de l’information) a été systématiquement recherchée (par contacts
directs auprès de sociétés savantes, par Internet ou par tout autre moyen).

La bibliographie obtenue par voie automatisée a été complétée par une recherche manuelle.
Les sommaires de revues générales et de revues concernées par le thème étudié ont été
dépouillés sur une période de 6 mois pour actualiser l’interrogation en ligne des banques de
données. De plus, les listes de références citées dans les articles sélectionnés ont été
consultées. Enfin, les membres des groupes de travail et de lecture ont transmis des articles de

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / février 2000


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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

leur propre fonds bibliographique. Par ailleurs, les décrets, arrêtés et circulaires du ministère
de la Santé pouvant avoir un rapport avec le thème ont été consultés.
La stratégie de recherche propre à chaque thème de recommandations est précisée dans le
chapitre « Stratégie de recherche documentaire ».

Chaque article sélectionné a été analysé selon les principes de lecture critique de la littérature
à l’aide de grilles de lecture, ce qui a permis d’affecter à chacun un niveau de preuve
scientifique. Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a proposé,
chaque fois que possible, des recommandations. Selon le niveau de preuve des études sur
lesquelles elles sont fondées, les recommandations ont un grade variable, coté de A à C selon
l’échelle proposée par l’ANAES (voir tableau). En l’absence d’études, les recommandations
sont fondées sur un accord professionnel.

Tableau. Grade des recommandations.

Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature


Grade des recommandations
(études thérapeutiques)

Niveau 1 A
- Essais comparatifs randomisés de forte puissance
- Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés
- Analyse de décision basée sur des études bien menées Preuve scientifique établie

Niveau 2 B
- Essais comparatifs randomisés de faible puissance
- Études comparatives non randomisées bien menées
- Études de cohorte Présomption scientifique

Niveau 3 C
- Études cas-témoins

Niveau 4
- Études comparatives comportant des biais importants Faible niveau de preuve
- Études rétrospectives
- Séries de cas

Des propositions d’études et d’actions futures ont été formulées par le groupe de travail.

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

STRATEGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Les banques de données MEDLINE, EMBASE, HealthSTAR, PASCAL et


COCHRANE ont été interrogées de 1994 à mars 1999.
Seules les publications de langue française ou anglaise ont été retenues.

La stratégie de recherche a porté sur :

å les recommandations pour la pratique clinique, les conférences de consensus, les


articles de décision médicale, les revues de la littérature et méta-analyses. Cette
recherche a été effectuée sur la période 1989 à mars 1999, toutes langues
confondues.

Les mots clés initiaux suivants :


Low back pain OU, Back pain OU Backache OU Sciatica OU Ischialgia
ont été associés à :
Guideline(s) OU Practice guideline(s) OU Health planning guidelines OU
Consensus development conference OU Medical decision making OU Decision
trees OU Decision analysis OU Meta-analysis OU Literature review.

176 références ont été obtenues sur MEDLINE, 49 sur HealthSTAR et 158 sur
EMBASE.

å les données épidémiologiques


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Acute disease OU Subacute OU Acute (dans le titre ou le résumé)
et à :
Epidemiology OU Incidence OU Prevalence.

49 références ont été obtenues sur MEDLINE et 28 sur EMBASE.

å l’évaluation de la douleur lombaire et sciatique


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Acute disease OU Subacute OU Acute (dans le titre ou le résumé)
et à :
Pain measurement OU Pain assessment OU Questionnaire OU Rating scale.

69 références ont été obtenues sur MEDLINE, 2 sur HealthSTAR et 16 sur EMBASE.

å les techniques diagnostiques


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Acute disease OU Subacute OU Acute (dans le titre ou le résumé)
et à :
Image interpretation, computer-assisted OU Image processing, computer-
assisted OU Radionuclide imaging OU Radiography OU Tomography OU

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
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Tomography, emission-computed OU Tomography, emission-computed, single


photon OU, Tomography scanners, x-ray computed OU Tomography, x-ray
computed OU Diagnostic imaging OU Magnetic resonance imaging OU
Nuclear magnetic resonance OU Nuclear magnetic resonance imaging OU
Image analysis OU Radiodiagnosis OU Diagnostic radiology OU Radiological
procedures OU Radiology OU X-ray OU X-ray analysis OU Computer assisted
radiography OU Computer assisted tomography OU High resolution computer
tomography OU Single photon emission computer tomography OU Spiral
computer assisted tomography OU Myelography OU Diskography OU
Electromyography OU Evoked response OU Evoked spinal cord response OU
Evoked potentials, somatosensory OU Evoked somatosensory response.

92 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR et 114 sur
EMBASE.

å le traitement médicamenteux
Les mots clés initiaux ont été associés à :
Acute disease OU Subacute OU Acute (dans le titre ou le résumé)
et à :
Anti-inflammatory agent(s) OU Anti-inflammatory agent steroidal OU Steroid
OU Adrenal cortex hormones OU Anti-inflammatory agents, non-steroidal OU
Nonsteroid anti-inflammatory agent OU Aspirin OU Acetylsalicylic Acid OU
Tetrazepam OU Mephenesine OU Thiocolchicoside OU Homeopathy.

36 références ont été obtenues sur MEDLINE, 1 sur HealthSTAR et 52 sur EMBASE.

å le traitement non médicamenteux


Les mots clés initiaux ont été associés à :
Acute disease OU Subacute OU Acute (dans le titre ou le résumé)
et à :
Rehabilitation OU Conservative treatment OU Physical therapy OU
Physiotherapy OU Kinesiotherapy OU Kinesiology OU Movement therapy OU
Rehabilitation medicine OU Exercise therapy OU Bed rest OU Immobilization
OU Rest OU Corset OU Acupuncture.

99 références ont été obtenues sur MEDLINE, 3 sur HealthSTAR et 82 sur EMBASE.

362 articles ont été sélectionnés et analysés dont 137 références utilisées pour
l’élaboration du texte de recommandations.

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

TEXTE DES RECOMMANDATIONS

Les présentes références s’appliquent aux lombalgies et lombosciatiques aiguës


définies par un délai d’évolution inférieur à trois mois. La lombalgie est une
douleur de la région lombaire n’irradiant pas au-delà du pli fessier, la
lombosciatique est définie par une douleur lombaire avec une irradiation
douloureuse distale dans le membre inférieur de topographie radiculaire L5 ou S1.

L’évaluation initiale par l’interrogatoire et l’examen clinique du patient visent à


identifier :

1) les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques avec :


• en faveur d’une fracture : une notion de traumatisme, une prise de
corticoïdes, un âge supérieur à 70 ans (grade B) ;
• en faveur d’une néoplasie : un âge supérieur à 50 ans, une perte de poids
inexpliquée, un antécédent tumoral ou un échec du traitement
symptomatique (grade B). La numération formule sanguine et la vitesse de
sédimentation sont des examens qui doivent être réalisés dans ce cadre
pathologique ;
• en faveur d’une infection : une fièvre, une douleur à recrudescence nocturne,
des contextes d'immunosuppression, d'infection urinaire, de prise de drogue
IV, de prise prolongée de corticoïdes. La numération formule sanguine, la
vitesse de sédimentation, le dosage de C Reactive Protein (CRP) sont des
examens qui doivent être réalisés dans ce cadre pathologique (grade C).

2) les urgences diagnostiques et thérapeutiques (grade C) :


• sciatique hyperalgique définie par une douleur ressentie comme
insupportable et résistante aux antalgiques majeurs (opiacés) ;
• sciatique paralysante définie comme un déficit moteur d’emblée inférieur à 3
(cf. échelle MRC tableau) et/ou comme la progression d’un déficit moteur ;
• sciatique avec syndrome de la queue de cheval définie par l’apparition de
signes sphinctériens et surtout d’une incontinence ou d’une rétention ; d’une
hypoesthésie périnéale ou des organes génitaux externes.

Tableau. Échelle MRC (Medical Research Council of Great Britain) de 0 à 5.


5 Force normale
4 Capacité de lutter contre la pesanteur et contre une résistance
3 Capacité de lutter contre la pesanteur mais non contre une résistance
2 Possibilité de mouvement, une fois éliminée la pesanteur
1 Ébauche de mouvement
0 Aucun mouvement

En dehors de ces cadres (recherche d'une lombalgie dite symptomatique ou


urgence), il n’y a pas lieu de demander d’examens d’imagerie dans les 7 premières
semaines d’évolution sauf quand les modalités du traitement choisi (comme
manipulation et infiltration) exigent d’éliminer formellement toute lombalgie

ANAES / Service des Recommandations et Références Professionnelles / février 2000


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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

spécifique. L’absence d’évolution favorable conduira à raccourcir ce délai (accord


professionnel).
Les examens d’imagerie permettant la mise en évidence du conflit disco-
radiculaire ne doivent être prescrits que dans le bilan précédant la réalisation d’un
traitement chirurgical ou par nucléolyse de la hernie discale (accord
professionnel). Ce traitement n’est envisagé qu’après un délai d’évolution d’au
moins 4 à 8 semaines. Cet examen peut être au mieux une IRM, à défaut un
scanner en fonction de l’accessibilité à ces techniques.

Il n’y a pas de place pour la réalisation d’examens électrophysiologiques dans la


lombalgie ou la lombosciatique aiguë (grade C).

Tant pour la lombalgie aiguë que pour la lombosciatique, il n’a pas été identifié
dans la littérature d’arguments en faveur de l'effet bénéfique de la prescription
systématique d’un repos au lit plus ou moins prolongé. La poursuite des activités
ordinaires compatibles avec la douleur semble souhaitable (grade B). La poursuite
ou la reprise de l'activité professionnelle peut se faire en concertation avec le
médecin du travail.

Parmi les éléments d’évolution vers la chronicité, les facteurs psychologiques et


socio-professionnels sont retrouvés de façon fréquente (grade B).

Dans la lombalgie aiguë comme dans la lombosciatique aiguë, les traitements


médicaux visant à contrôler la douleur sont indiqués. Ce sont les antalgiques, les
anti-inflammatoires non stéroïdiens et les décontracturants musculaires (grade B).
Il n’a pas été identifié d’étude sur les effets de l’association de ces différentes
thérapeutiques.

La corticothérapie par voie systémique n’a pas fait la preuve de son efficacité
(grade C).

Il n’a pas été retrouvé d’étude attestant de l’efficacité de l’acupuncture dans la


lombalgie aiguë (grade B).

Les manipulations rachidiennes ont un intérêt à court terme dans la lombalgie


aiguë. Aucune, parmi les différentes techniques manuelles, n’a fait la preuve de sa
supériorité. Dans la lombosciatique aiguë, il n’y a pas d’indication pour les
manipulations (grade B).

L’école du dos, éducation de courte durée en petit groupe, n’a pas d’intérêt dans la
lombalgie aiguë (grade B).

En matière de kinésithérapie, les exercices en flexion n’ont pas démontré leur


intérêt. En ce qui concerne les exercices en extension des études complémentaires
sont nécessaires (grade B).

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

L’efficacité des infiltrations épidurales est discutée dans la lombosciatique aiguë. Si


efficacité il y a, elle est de courte durée. Il n’y a pas d’argument pour proposer une
infiltration intradurale dans la lombosciatique aiguë (grade B).

Il n’y a pas d’indication d’injection facettaire postérieure dans la lombosciatique


aiguë (grade C).

Aucune étude n’a été identifiée dans la littérature concernant les thérapeutiques
suivantes : mésothérapie, balnéothérapie, homéopathie.

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

ARGUMENTAIRE

I. INTRODUCTION
La lombalgie est un problème de santé publique dans les pays développés. Les études
évaluant la prévalence de cette affection dans la population générale ont abouti à des
résultats variables. La difficulté de cette évaluation a été confirmée par la revue
systématique de Leboeuf-Yde (1) qui, évaluant 10 études de bonne qualité
méthodologique réalisées dans les pays nordiques, a conclu à l’impossibilité de
regrouper et évaluer correctement les données du fait de la variabilité des définitions
données de la lombalgie, de la variabilité des populations étudiées et de la variabilité
des méthodes d’évaluation. Une étude ultérieure de la même équipe (2) regroupant 5
études réellement comparables a permis d’évaluer la prévalence de la lombalgie au
cours de la vie dans les pays nordiques à 60-65 % (intervalle de confiance (IC) à
95 % : 56-69 %). Cet ordre de grandeur a été observé par Papageorgiou en Angleterre
(3). 7 769 sujets avaient été contactés pour cette étude et 59 % de réponses avaient été
obtenues. Il estimait la prévalence sur 1 mois (c’est-à-dire la proportion de personnes
ayant présenté, au cours du mois précédant l’enquête, une douleur lombaire) à 39 % et
au cours de la vie à 59 %. Carey (4) évaluant 4 437 foyers de Caroline du Nord (79 %
de réponses) a estimé la prévalence de la lombalgie aiguë (définie par une durée
d’évolution inférieure à 3 mois) durant une année à 7,6 %.
En France, les données sont fragmentaires. Le Haut Comité de la santé publique, dans
un rapport de 1994 (5), a estimé que 52 actes sur 1 000 de médecins généralistes
concernaient la pathologie rachidienne, parmi lesquels 36 concernaient la pathologie
discale (lombalgies ou sciatique).
En introduction, nous signalerons un certain nombre de points qui rendent parfois
difficile une analyse précise de la littérature, ces points sont les suivants :
1. la différence entre lombalgie ou lombosciatique aiguë (définie arbitrairement
comme évoluant depuis moins de 3 mois) est parfois délicate ;
2. la différence entre lombalgie aiguë et lombosciatique est souvent mal déterminée,
rendant l’appréciation de la littérature et surtout son applicabilité extrêmement
difficiles ;
3. la majorité des études est d’origine anglo-saxonne ou scandinave, l’extrapolation à
la France peut être une source de problèmes, ceci est particulièrement vrai pour les
études sur lombalgie et travail.

On peut noter d’emblée que dans un bon nombre de pays développés, des
recommandations sur ce sujet ont été faites, la plus diffusée est celle de l’Agency for
Health Care Policy and Research (AHCPR) (6) qui elle-même s’est appuyée sur
l’étude de la Quebec Task Force (7) au Canada ; depuis, le Royal College of General
Practioners (8) en Angleterre, l’Accident rehabilitation and Compensation insurrance
Corporation (ACC) et le National Health Comittee en Nouvelle-Zélande ont établi des
recommandations (9).

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de moins de trois mois d’évolution

II. DEFINITIONS
En 1987, les premières recommandations en matière de pathologie lombaire ont été
faites au Canada par la Quebec Task Force (QTF) (7). Ces recommandations ont été
suivies d’autres réalisées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, en
Israël et en France (10). Toutefois, les définitions de la Quebec Task Force qui
permettaient de séparer plusieurs tableaux cliniques ont servi à l’élaboration de
recommandations précédentes en France, en particulier sur l’imagerie de la lombalgie
(11). Les recommandations de ce document s’appliquent donc aux quatre premiers
tableaux cliniques de la classification de la QTF (Tableau 1).

Tableau 1. Classification des tableaux pathologiques selon la QTF.

Durée depuis le début des


Classe Symptômes
symptômes
1 Douleur sans irradiation
a. < 7 jours
2 Douleur + irradiation proximale
b. 7 jours – 7 semaines
*
3 Douleur + irradiation distale c. > 7 semaines

4 Douleur + irradiation avec signes neurologiques

5 Compression radiculaire supposée sur une simple


radiographie (par exemple : instabilité, fracture)

6 Compression radiculaire confirmée par imagerie


spécifique ou d’autres techniques diagnostiques

7 Sténose canalaire

8 État postopératoire, 1-6 mois après intervention

9 État postopératoire, > 6 mois après intervention


9.1 Asymptomatique
9.2 Symptomatique

10 Douleur chronique

11 Autres diagnostics

* concerne uniquement les classes 1, 2, 3 et 4.

Les recommandations de l’AHCPR (6) sur les Problèmes lombaires aigus chez
l’adulte, définissaient le problème lombaire par une intolérance à l’activité due à des
symptômes siégeant dans la région lombaire, le caractère aigu par une évolution de
moins de 3 mois, l’âge adulte par un âge supérieur à 18 ans. Le terme symptômes
lombaires incluait la douleur lombaire mais également la douleur de type radiculaire
sciatique associée quel que soit le niveau où s’arrêtait la douleur radiculaire sur le
membre inférieur. Dans les présentes recommandations, le caractère aigu est défini
comme une évolution de moins de 3 mois mais également par une intensité de la

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douleur telle que l'activité quotidienne personnelle ou professionnelle ne peut être


maintenue au même niveau, et le sujet adulte comme étant un sujet âgé de 18 ans et
plus.
À l’inverse des recommandations déjà élaborées dans d’autres pays, et compte tenu
des pratiques françaises, il est apparu d’emblée essentiel de différencier lombalgie
pure et lombosciatique. Pour ce faire, cette différence s’appuie sur la description des
douleurs ressenties par les patients mais aussi sur l’examen clinique dont les
principaux éléments ont été évalués et dont la valeur est indiquée dans le tableau 3.
Le signe de Lasègue a une sensibilité entre 0,88 et 1, mais une spécificité basse (0,11 à
0,44) ; en revanche le signe de Lasègue croisé a une faible sensibilité (0,23-0,44) mais
une spécificité haute (0,86-0,95). Les signes neurologiques ont des valeurs
extrêmement variables entre 0,04 et 0,82 de sensibilité et 0,52 et 0,96 de spécificité.
Pour toutes les études exposées dans le tableau 2 (12-18), l’examen de référence était
la constatation opératoire d’une compression radiculaire.

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Tableau 2. Sensibilité et spécificité des signes cliniques pour le diagnostic de lombosciatique


par compression radiculaire constatée en per-opératoire.
Sensibilité Spécificité
Références Critère clinique
(min-max) (min-max)
Knuttson, 1961 (12) Sciatalgie 0,79-0,91 0,14
Kortelainen, 1985 (13)

Kerr, 1988 (14) Paresthésies 0,30-0,74 0,18-0,58


Kosteljanetz, 1984 (15)

Knuttson, 1961 (12) Impulsivité 0,74

Knuttson, 1961 (12) Lasègue 0,88-1 0,11-0,44


Kortelainen, 1985 (13)
Kerr, 1988 (14)
Kosteljanetz, 1984 (15)
Spangfort, 1972 (16)
Edgar,1974 (17)
Kosteljanetz,1988 (18)

Knuttson, 1961 (12) Lasègue croisé 0,23-0,42 0,86-0,95


Spangfort, 1972 (16)
Kosteljanetz,1988 (18)

Knuttson, 1961 (12) Abolition réflexe 0,31-0,56 0,57-0,89


Kortelainen, 1985 (13) achiléen
Kerr, 1988 (14)
Spangfort, 1972 (16)

Knuttson, 1961 (12) Parésie de 0,30-0,82 0,52-0,89


Kortelainen, 1985 (13) l’extenseur propre
Kerr, 1988 (14) du gros orteil
Spangfort, 1972 (16)
Edgar,1974 (17)

Knuttson, 1961 (12) Autres signes 0,04-0,39 0,52-0,96


Kortelainen, 1985 (13) neurologiques
Kerr, 1988 (14)
Spangfort, 1972 (16)

Ainsi par convention, nous appellerons lombalgie une douleur de la région lombaire
n’irradiant pas au-delà du pli fessier (sont inclus dans ce tableau les lombalgies pures
et les lumbagos c’est-à-dire les lombalgies aiguës avec une sensation de blocage
rachidien), la lombosciatique sera définie par une douleur lombaire associée à une
irradiation dans le membre inférieur associée aux signes de tension radiculaire (signe
de Lasègue et/ou signe de Lasègue croisé). Ces tableaux sont certes schématiques et de
nombreux tableaux intermédiaires existent, mais les orientations diagnostiques et les
examens complémentaires à réaliser devant ces tableaux sont différents. Par ailleurs, la
notion du caractère aigu inclut plusieurs aspects qui sont une durée brève de moins de
3 mois comme nous l’avons évoqué plus haut, mais également une notion d’intensité
douloureuse.

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Le terme de commune mérite un développement, il peut se définir de façon négative,


c’est-à-dire que s’appelle commune toute lombalgie qui n’est pas le témoin d’une
lésion secondaire à une affection infectieuse, inflammatoire, tumorale ou traumatique.
Pour la lombosciatique, s’appelle commune la lombosciatique par hernie discale ou
une lombosciatique pour laquelle aucune affection « spécifique » n’a été
diagnostiquée.

III. ÉVALUATION INITIALE DU PATIENT


Cette évaluation repose en premier lieu sur un interrogatoire et un examen clinique.
L’interrogatoire cherchera à apprécier l’intensité de la douleur par des méthodes les
plus objectives possible (échelle visuelle analogique) et le degré d’incapacité
fonctionnelle au mieux par des questionnaires adaptés qui ne seront pas détaillés :
questionnaire Dallas dont il existe une version française (19), questionnaire EIFEL
(20), questionnaires génériques évaluant la qualité de vie (SF36, NHP par exemple).
Les étapes suivantes reposent sur l’identification des éléments devant amener à une
prise en charge urgente et/ou à reconnaître une lombalgie ou une lombosciatique
spécifique.

III.1. Reconnaître une lombalgie ou lombosciatique dite symptomatique


Cette première étape est admise par les autres recommandations existantes (6-9) (11),
le but étant de dépister au plus tôt toute affection infectieuse, inflammatoire, tumorale
ou traumatique, mais aussi d’identifier les patients avec signes neurologiques
déficitaires pour proposer des examens complémentaires et/ou une thérapeutique
adaptée.
Cette reconnaissance repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique.
La valeur de l’interrogatoire et des signes cliniques a été analysée par Van den Hoogen
(21) qui a réalisé une revue systématique de la littérature. Trois pathologies ont été
évaluées : lomboradiculalgie par hernie discale, tumeur vertébrale maligne, et
spondylarthrite ankylosante. La majeure partie de ses conclusions peut être reprise car
cette revue était de bonne qualité méthodologique. Depuis cette revue systématique,
nous n’avons pas identifié dans la littérature d’autres études sur le même sujet. Trente-
six études étaient éligibles, 19 avaient une qualité méthodologique suffisante.
• Pour le diagnostic de tumeur vertébrale, 4 études ont été identifiées par Van den
Hoogen (21). La valeur de chacun des signes en présence d’un patient
lombalgique est indiquée dans le tableau 3. Il est important de noter que la valeur
des signes varie en fonction de la population étudiée. De plus, Deyo et Diehl (22)
rapportent que les patients ayant une lombalgie en rapport avec un cancer
présentaient constamment au moins l’un des 4 signes suivants : un âge supérieur à
50 ans (rapport de vraisemblance = 2,7), une perte de poids inexpliquée (rapport
de vraisemblance = 2,7), un antécédent tumoral (rapport de vraisemblance = 14,7)
ou un échec de la thérapeutique conservatrice (rapport de vraisemblance = 3,0).

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Tableau 3. Sensibilité et spécificité des signes cliniques.


Maladie
Population diagnostiquée (n)
Référence Signes Se* Sp†
(n) Examens de
référence
Deyo, 1988 Patients Cancers (13) Âge > 50 ans 0,77 0,71
(22) lombalgiques vus en histologie
consultation externe
(1975)
Perte de poids inexpliquée 0,15 0,94

Antécédent tumoral 0,31 0,98


Absence d’amélioration sous
0,50 0,81
traitement
Durée d’évolution > 1 mois 0,50 0,81

Douleur à la palpation rachidienne 0,15 0,60

Contracture 0,15 0,66

Déficit moteur 0 0,91

Température = 100°F 0 0,98


VS = 20 mm/heure
0,78 0,67
Törmä, Patients ayant une Cancer vertébral (250) Sciatique 0,58
1957 tumeur vertébrale histologie Paresthésie 0,58
(23) néoplasique en Douleur à la palpation rachidienne 0,54
milieu hospitalier Parésie
(250) VS >10 mm/heure 0,86
0,77
Bernat,1983 Patients ayant un Cancer vertébral (62) Douleur à la palpation rachidienne 0,60 0,70
(24) cancer en milieu Parésie radiculaire
hospitalier (133) 0,41 0,85
Ruff, 1989 Patients ayant un Cancer vertébral Sciatique 0,93 0,78
(25) cancer en milieu (54) Douleur à la palpation rachidienne 0,80 0,78
hospitalier (97) Déficit moteur radiculaire
0,39 0,81
* †
Se : sensibilité ; Sp : spécificité.

• La spondylarthrite ankylosante est un diagnostic rarement posé en pratique


clinique courante. La majorité des études présente un biais de recrutement car
réalisées en milieu hospitalier (26-29). Toutefois, les éléments les plus pertinents
dans une étude non biaisée (30) étaient le lever nocturne (sensibilité 0,65 et
spécificité 0,79) et la diminution de la mobilité latérale du rachis (sensibilité 0,52
et spécificité de 0,82) bien que ce dernier signe n'ait pas été rigoureusement
évalué quant à sa fiabilité et sa reproductibilité inter et intra-observateur (Tableau
4). Le moyen diagnostique de référence dans cette étude était la présence d’une
atteinte radiologique des sacro-iliaques associée à au moins un des signes
cliniques suivants : une lombalgie de plus de 3 mois, une raideur du rachis dans le
plan sagittal ou frontal ou une ampliation thoracique anormalement basse pour le
sexe et l’âge. Avec ces critères, 27 spondylarthrites ankylosantes ont été

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identifiées parmi les 499 lombalgiques. Des critères de classification des


spondyarthropathies ont été proposés (31), mais ils ne permettent pas compte tenu
de la population sur laquelle ils ont été évalués de mesurer de façon fiable la
valeur diagnostique des différents signes.

Tableau 4. Sensibilité et spécificité des signes cliniques pour le diagnostic de


spondylarthrite ankylosante d’après Gran, 1985 (30).
Population (n) Signes Sensibilité Spécificité
Population générale Lever nocturne 0,65 0,79
(499 patients)
Pas de soulagement par position allongée 0,80 0,49
Évolution > 3 mois 0,71 0,54
Lombalgie nocturne 0,71 0,53
Raideur matinale = 30 min 0,64 0,59
Début des troubles < 35 ans 0,92 0,30
Soulagement par des exercices 0,75 0,45
Irradiation aux genoux 0,44 0,74
Raideur en position allongée 0,47 0,67
Début chronique 0,53 0,51
Douleur à la pression sacro-iliaque 0,27 0,68
Diminution de la mobilité latérale du 0,52 0,82
rachis
Signe de Schoeber < 4 cm 0,30 0,86

• Pour la détection des fractures, peu d’études ont été réalisées. La seule retrouvée
est citée dans les recommandations de l’AHCPR (6) et provient de données non
publiées in extenso mais simplement rapportées par Deyo et coll. (32). L’élément
associé le plus sensible était l’âge supérieur à 50 ans (Se = 0,84), les éléments les
plus spécifiques étaient la prise de corticoïdes (Sp = 0,995), l’âge supérieur à 70
ans (Sp = 0,96), l’existence d’un traumatisme (Sp = 0,85).
• Pour la détection d’une infection vertébrale, la seule étude retrouvée est celle de
Waldvogel (33). Cet article a été pris en compte par l’AHCPR pour l’élaboration
des recommandations même s’il s'agit d'une revue non systématique d’opinion. Le
groupe de travail, dans ce contexte et faute de données validées issues de la
littérature, adopte les recommandations de l’AHCPR (6) en les complétant
d'éléments faisant l'objet d'un accord professionnel. Les signes en faveur d’une
infection vertébrale outre la lombalgie sont une fièvre, une douleur à
recrudescence nocturne et des contextes d’immunosuppression, d'infection
urinaire, de prise de drogue IV, ou de prise prolongée de corticoïdes. La
numération formule sanguine, la vitesse de sédimentation et le dosage de C
Reactive Protein (CRP) sont des examens qui doivent être réalisés dans ce cadre
pathologique.

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III.2. Reconnaître les urgences diagnostiques et thérapeutiques


Le texte de recommandations élaboré sur la lombosciatique commune, sous l’égide de
l’ANDEM (34), reste d’actualité, il n’a pas été retrouvé dans la littérature d’argument
formel sur les tableaux cliniques nécessitant une prise en charge en urgence. Par
accord professionnel, les trois syndromes incitant à une attitude plus active tant sur le
plan diagnostique que thérapeutique sont la lombosciatique hyperalgique, la
lombosciatique paralysante et la lombosciatique avec syndrome de la queue de cheval.
• La lombosciatique hyperalgique est définie par une douleur ressentie comme
insupportable et résistante aux antalgiques majeurs (opiacés).
• La lombosciatique paralysante est définie comme un déficit moteur d’emblée
inférieur à 3 (cf. échelle MRC annexe) et/ou comme la progression d’un déficit
moteur.
• La lombosciatique avec syndrome de la queue de cheval est définie par
l’apparition de signes sphinctériens ; l’hypoesthésie périnéale ou des organes
génitaux externes et surtout une incontinence ou une rétention doivent conduire à
un traitement en urgence du conflit. De même, les lombalgies spécifiques telles
qu’elles ont été évoquées plus haut doivent être considérées comme des urgences
diagnostiques et thérapeutiques.

III.3. Facteurs associés à une évolution vers la chronicité


L’évolution naturelle de la lombalgie aiguë est spontanément favorable dans la
majorité des cas. Elle peut être approchée par les études de suivi de cohorte. En
France, Coste et coll. (35) ont évalué le devenir de 103 patients traités pour lombalgie
aiguë d’une durée initiale de plus de 72 heures. La seule prescription médicamenteuse
faite par les 39 médecins participant à l’étude était du paracétamol. 92 patients ont pu
être suivis pendant 3 mois, 11 patients ont été perdus de vue. La douleur, évaluée sur
une échelle visuelle analogique, diminuait fortement pendant les 4 premiers jours, puis
plus lentement. Seuls 2 patients (1,9 %, IC à 95 % : 0-4,7 %) ont souffert plus de 3
mois. 90 % des patients avaient récupéré à 15 jours (IC à 95 % : 84-96 %), mais un
peu moins de 75 % des patients avaient repris leur travail à 15 jours. Les conclusions
d’autres études nordiques ou anglo-saxonnes sont similaires, elles sont reportées dans
le tableau 5.

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Tableau 5. Évolution de la lombalgie aiguë.

Critère évolutif Étude Résultat

Disparition de la douleur Roland, 1983 À 1 mois : 33 %


(36)

Chavannes, 1986 À 1 mois : 28 %


(37)

Von Korff, 1993 À 1 mois : 30 %


(38)

Philips, 1991 À 3 mois : 56 %


Court terme (= 3 mois)

(39)

Douleur sévère ou modérée Roland, 1983 À 1 mois : 34 %


(36)

Von Korff, 1993 À 4-6 semaines : 22 % de douleur = 5 (échelle de


(38) 10 points)

Philips, 1991 À 3 mois : 20 % de douleurs modérées, sévères


(39) ou très sévères

Limitation d’activité Roland, 1983 14 items sur 24 du questionnaire Roland-Morris


(36) positifs dans 43 % des cas initialement, 20 % à
1 mois

Von Korff, 1993 9 items sur 16 du questionnaire Roland-Morris


(38) (adapté) dans 23 % des cas à 4-6 semaines

Récidive douloureuse Bergquist-Ullman, 1977 Pendant 1 an de suivi, 62 % ont eu au moins


(40) 1 nouvel épisode de lombalgie, 36 % 2 épisodes
ou plus

Von Korff, 1993 À 1 an après un épisode aigu 86 % avaient eu des


(38) douleurs dans les 6 mois précédents, 63 % dans
la semaine précédente.
Long terme = 1 an

Carey, 1999 Entre 6 et 22 mois 20 à 35 % ont eu 1 épisode


(41) récidivant invalidant de 1 jour ou plus

Douleur persistante Bergquist-Ullman, 1977 12 % des patients avaient des douleurs plus de
(40) 180 jours par an

Von Korff, 1993 29 % des patients avaient des douleurs plus de


(38) 180 jours par an

Pedersen, 1981 (42) 27 % des patients avaient des douleurs plus de


180 jours par an

La définition d’évolution chronique est difficile à établir. Elle peut être définie par une
douleur prolongée (38, 40, 42), une durée supérieure à 180 jours par an est

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généralement admise dans la littérature (38, 40, 42). Elle peut également être définie
comme la récidive d’une douleur déjà ressentie ; la fréquence de ces récidives a
récemment été évaluée par Carey (41) sur une cohorte de 921 patients dont 754 (82 %)
ont été suivis jusqu’au délai de 22 mois. 54 % de ces patients n’ont eu aucune récidive
pendant cet intervalle, 23 % ont eu un épisode invalidant pendant au moins 1 jour. La
probabilité de récidive n’était liée dans ce travail qu’à l’existence préalable d’épisodes
de lombalgies.
Les études de suivi de cohorte ont cherché à identifier des facteurs pronostiques d’une
évolution vers la chronicité. Ces facteurs, compte tenu de la construction
méthodologique des études, sont plutôt des facteurs associés à une évolution
chronique. Ces études sont présentées dans le tableau 6, seules ont été prises en
compte les études prospectives ayant un suivi de 6 mois au moins.

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Tableau 6. Facteurs associés à une évolution vers la lombalgies chronique.


Temps Critères de Facteurs
Référence Suivis/Inclus Facteurs significatifs
d’observation jugement étudiés
Cats-Baril, 6 mois 232/250 Retour au travail 28 facteurs Caractère du travail
1991 (43) Indemnisation
Hospitalisations passées
Niveau scolaire

Lehmann, 6 mois 55/60 Délai avant retour 29 facteurs Célibat


1993 (44) au travail Âge (tendance)

Von Korff, 12 mois 1 128/1 213 Intensité de Démographie Intensité de douleur


1993 (38) douleur et Douleur initiale
handicap Dépression Sexe féminin
Nombre de jours Niveau scolaire
douloureux

Klenerman, 2 mois 196/300 Douleur 17 facteurs Facteurs physiques


1995 (45) 12 mois Handicap Facteurs psychosociaux
Conduite d’évitement

Burton, 12 mois 186/252 Score de Roland et 36 facteurs Douleur initiale


1995 (46) Morris Variables psychologiques
Signes de tension
radiculaire

Gatchel, 12 mois 421/421 Retour au travail Démographie Sexe féminin


1995 (47) Douleur Douleur
DSM-III-R Indemnisation
MMPI* MMPI 3

Abenhaim, 24 mois 1 848/1 848 Absence au travail 7 facteurs Diagnostic spécifique fait
1995 (48) de plus de 180 dans les 7 premiers jours
jours en 24 mois de l'évolution
Âge
Indemnisation

Cherkin, 12 mois 207/219 Satisfaction Démographie Dépression


1996 (49) SF-36† Douleur sous le genou
RM‡
Dépression
*MMPI : Minnesota Multiphasic Personality Inventory, questionnaire de 566 items évaluant les principales caractéristiques

de la personnalité. Le questionnaire a été renseigné par 54 % des sujets de l’étude ; SF-36 : General Health Perception

Scale, questionnaire de 36 items évaluant la qualité de vie des individus ; RM : Questionnaire de Roland et Morris qui
évalue le retentissement physique et social de la lombalgie.

Une conclusion définitive est difficile à tirer de cette analyse de la littérature car les
populations étudiées n’étaient pas homogènes, incluant dans certaines études des
patients ayant déjà eu des épisodes lombalgiques et dans d’autres des patients ayant
simplement un premier épisode de lombalgie aiguë. La définition de la lombalgie
n’était pas correctement précisée, incluant pour certains des douleurs radiculaires
associées. Les facteurs de risques et les critères de jugement n’étaient pas uniformes,
rendant tout regroupement des données impossible. Toutefois, certains facteurs
apparaissaient fréquemment associés à une évolution chronique, à savoir l’intensité de
la douleur initiale et les facteurs dits « psychosociaux ».

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III.4. Lombalgie et travail


Les données réglementaires ne seront pas rappelées car sortant du cadre de
l’argumentaire proprement scientifique. Toutefois, la prise en compte de l’activité
professionnelle est indispensable dans l’évaluation initiale du patient ; cette prise en
compte cherche à identifier les facteurs de risque liés au travail et associés aux
lombalgies.
Une revue systématique de qualité méthodologique correcte (50) a permis d’identifier
35 articles disposant de données quantitatives sur les facteurs de risque de pathologie
rachidienne au travail. Cette revue qui présentait une stratégie documentaire
insuffisamment précise et une limitation à la seule littérature accessible par
l’université des auteurs a permis toutefois une évaluation de bonne qualité de la
littérature.
Sur les 35 articles identifiés, 20 étaient des études transversales dans une population de
travailleurs, 8 étaient des études dans une profession en particulier, 6 étaient des
études longitudinales et 2 étaient des études cas-témoins. Nous ne rapporterons dans
ce chapitre que les facteurs de risque physiques, les facteurs de risque psychologiques
et individuels ont été évoqués auparavant.
Seize des 19 études qui l’évaluaient ont observé une association entre pathologie
rachidienne et le port de charge. L’odds-ratio variait entre 1,12 et 3,07. Les 6 études
concernant les infirmières montraient cette association. Neuf des 10 études qui
évaluaient l’association entre mouvements en flexion et en rotation fréquents et
pathologie rachidienne ont montré une association avec des odds-ratio entre 1,29 et
8,09. De même une association entre travail lourd et pathologie rachidienne a été
observée dans 6 des études l’évaluant. L’exposition du corps aux vibrations était
également un facteur de risque de pathologie rachidienne fréquemment observé (12
études sur 13 qui l’étudiaient retrouvaient une association positive selon Burdorf) (50).
Pour ce dernier point en particulier une méta-analyse bien conduite a récemment été
publiée (51). Dix-neuf études transversales, 5 études longitudinales et 1 étude cas-
témoins de bonne qualité ont été identifiées entre 1986 et 1996. Les emplois de
conducteurs de grues, de bus, de tracteurs et de camions étaient principalement
évalués. La prévalence était augmentée de façon significative chez les personnes
exposées aux vibrations d’un facteur 2,3 (IC à 95 % : 1,8-2,9) pour la lombalgie, d’un
facteur 2,0 (IC à 95 % : 1,3-2,9) pour les sciatalgies. Pour la hernie discale
l’association était moins certaine avec un odds-ratio de 1,5 (IC à 95 % : 0,9-2,4). Il
semblait au travers de ces études exister une relation dose-effet. Toutefois, chez ces
conducteurs la position assise prolongée pouvait être évoquée comme un facteur
associé (52).
Au total, outre les facteurs évoqués dans les chapitres précédents, des facteurs de
risque associés au travail peuvent être identifiés sur des populations ciblées. Outre les
dispositions réglementaires (contact avec le médecin du travail), l’évaluation et les
actions à mener à un échelon individuel apparaissent sur un plan pratique moins
évidentes.

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de moins de trois mois d’évolution

IV. INDICATIONS DES EXAMENS COMPLEMENTAIRES

IV.1. Imagerie

IV.1.1. La lombalgie aiguë


Le texte de recommandation de l’ANAES (11) élaboré récemment reste d’actualité.
Nous en reprendrons les éléments les plus importants.
Un des éléments importants est que si la corrélation anatomo-clinique ne pose pas de
problème particulier dans le cadre de la lombalgie secondaire à une affection
infectieuse, inflammatoire, tumorale ou fracturaire, il n’en est pas de même dans le
cadre de la lombalgie commune où la corrélation anatomo-clinique est incertaine et où
les structures éventuellement impliquées dans la genèse des douleurs sont nombreuses
et leurs responsabilités respectives difficiles à établir.
Ainsi, le but de l’imagerie dans le cadre d’une lombalgie aiguë sera initialement de
reconnaître une lésion secondaire à une affection infectieuse, inflammatoire, tumorale
ou fracturaire. La prescription sera aidée par les éléments cliniques dont nous avons
déjà évoqué la valeur. L’identification de ces pathologies repose alors principalement
sur la radiographie standard et l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Devant
des signes cliniques évocateurs de ces pathologies la réalisation de ces examens
d’imagerie doit être considérée rapidement. En dehors de ces cadres, il n’y a pas lieu
de demander d’examens d’imagerie dans les 7 premières semaines d’évolution sauf
quand les modalités du traitement choisi (comme manipulation et infiltration) exigent
d’éliminer formellement toute lombalgie spécifique. Par accord professionnel,
l’absence d’évolution favorable conduira à raccourcir ce délai.

IV.1.2. La lombosciatique
La corrélation anatomo-clinique est théoriquement plus facile que dans la lombalgie
commune puisqu’une vérification chirurgicale peut être faite et confrontée à un
examen d’imagerie. Toutefois la réalisation d’études de qualité méthodologique
irréprochable est très difficile voire impossible car d’une part la valeur de la
constatation chirurgicale comme examen de référence est discutable, et d’autre part la
vérification sur des patients ne présentant pas la pathologie ou à des étages supposés
sains ne paraît pas éthique.
Ainsi, les valeurs de sensibilité et de spécificité sont artificiellement augmentées. Le
plus souvent sont exposées les valeurs d’exactitude diagnostique (pourcentage de
patients bien classés par le test). La revue systématique de Boos (53) permet une
évaluation des différentes modalités d’imagerie dans la lombosciatique par hernie
discale. Les principaux résultats sont indiqués dans le tableau 7.

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Tableau 7. Valeur diagnostique des examens d’imagerie pour le diagnostic de lombosciatique


par hernie discale.

Population. Examen de
Références Examens Analyse Conclusion
référence

Bell, 1984 120 patients. HD*, sténose Scanner Exactitude 83,0 %


(54) confirmées par chirurgie Myélographie 72,0 %

Modic, 1986 48 patients. 62 niveaux Scanner Exactitude 83,0 %


(55) explorés chirurgicalement Myélographie 71,8 %
IRM 82,6 %

Jackson, 1989 124 patients. 231 niveaux Discoscanner Exactitude 87,0 %


(56) explorés chirurgicalement Myéloscanner 77,0 %
Scanner 74,0 %
Myélographie 70,0 %
Discographie 58,0 %

Jackson, 1989 59 patients. 120 niveaux Scanner Exactitude 73,6 %


(57) explorés chirurgicalement Myéloscanner 76,0 %
Myélographie 71,4 %
IRM 76,5 %

Thornbury, 1993 95 patients explorés Scanner ROC Scanner = IRM


(58) chirurgicalement Myélographie Myélographie
IRM < Scanner et IRM

Albeck, 1995 80 patients explorés Scanner Autre Scanner > IRM


(59) chirurgicalement Myélographie > Myélographie
IRM

*HD : hernie discale.

Il est possible de conclure de cette analyse que le scanner et l’IRM ont des
performances équivalentes pour la mise en évidence d’une hernie discale.
Cependant, par accord professionnel, les examens d’imagerie permettant la mise en
évidence du conflit disco-radiculaire ne doivent être prescrits que dans le bilan
précédant la réalisation d’un traitement chirurgical ou par nucléolyse de la hernie
discale. Ce traitement n’est envisagé qu’après un délai d’évolution d’au moins 4 à 8
semaines.
Une sciatique non discale doit être recherchée si le scanner est négatif.

IV.2. Explorations électrophysiologiques


Elles permettent le diagnostic d’atteinte neurologique quel que soit le niveau
(médullaire, radiculaire ou tronculaire) ou d’atteinte musculaire. Elles sont de
différents types : électromyogramme (EMG), EMG de surface, potentiels évoqués.
Dans le cadre de la lombalgie ou de lomboradiculalgie les objectifs plus spécifiques
pourraient être de faire un diagnostic positif en mettant en évidence une lésion
radiculaire chronique mais aussi un diagnostic différentiel dans le cadre d’atteintes
médullaires, ou nerveuses distales. Toutefois, compte tenu de la limitation du sujet aux
lombosciatiques aiguës, et conformément aux recommandations préalablement

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établies en ce domaine, il n’y a pas de place pour la réalisation d’examens


électrophysiologiques dans la lombalgie ou la lombosciatique aiguë.

V. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE

V.1. Repos au lit

V.1.1. Dans la lombalgie aiguë


La revue systématique bien conduite de Waddell et coll. (60) a permis d’identifier 9
essais randomisés concernant le repos au lit et 8 essais sur la poursuite d’activité. Cinq
des 9 essais concernant le repos au lit et 6 des 8 concernant la poursuite d’activité
avaient un score méthodologique faisant considérer l’étude comme étant de bonne
qualité (61).
Deux essais ont montré qu’une durée de repos au lit de 7 jours ne modifiait pas le
résultat par rapport à une durée de 2-3 jours (62, 63). Par ailleurs, 5 essais ont montré
que l’absence de repos au lit ne changeait pas le résultat par rapport à un repos au lit
de courte durée (64-68). Les critères de jugement étaient le taux de guérison, la
sédation des douleurs, le retour aux activités quotidiennes et le retour au travail. Les 8
essais encourageant une poursuite des activités de la vie quotidienne ont montré une
tendance constante à de meilleurs résultats quel que soit le critère de jugement évalué.

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Tableau 8. Études de bonne qualité sur le repos au lit (d’après Waddell, 1997) (60).

Référence N Pathologie Intervention Contrôle (S) Suivi Critère Résultat

Malmivaara, 186 LA* 2 jours de 1. Mobilisation 3/12 Taux de guérison Négatif


1995 (65) repos au lit 2. Activité habituelle semaines Douleur Négatif
Handicap Négatif
Satisfaction Négatif
Arrêt de travail Négatif
Lasègue Négatif

Gilbert, 1985 252 LA 4 jours de 1. Physiothérapie et 10 Taux de guérison Négatif


(64) repos au lit éducation jours/6 Douleur Négatif
2. Pas de traitement et 12 Handicap Négatif
semaines Lasègue Négatif

Deyo, 1986 203 LA 7 jours de 2 jours de repos au lit 3 sem Handicap Négatif
(62) repos au lit 3 mois Satisfaction Négatif
Arrêt de travail Négatif
Lasègue Négatif

Wilkinson, 42 LA 2 jours de Rester en activité 7 et 28 Taux de guérison Négatif


1995 (67) repos au lit jours Handicap Négatif
Lasègue Négatif

Pal, 1986 41 LA Repos au lit Repos au lit sans 1 et 2 Douleur Négatif


(69) et traction traction semaines Arrêt de travail Négatif
Lasègue Négatif

Wiesel, 1980 80 LA Repos au lit Activité. Tâches ± 15 jours Taux de guérison Positif
(70) (Armée) Pas de tâches conservées Douleur Positif
Arrêt de travail Positif

*LA : lombalgie aiguë.

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Tableau 9. Études de bonne qualité sur la poursuite d’activité (d’après Waddell, 1997) (60).
Référence N Pathologie Intervention Contrôle (S) Suivi Critère Résultat

Malmivaara 186 LA* Activité 1. Mobilisation 3/12 Taux de guérison Positif


1995 habituelle 2. 2 jours de repos semaines Douleur Positif
(65) au lit Handicap Positif
Satisfaction Négatif
Arrêt de travail Positif

Lindequist, 56 LA ± douleur École du dos, Antalgiques, pas 1 an Taux de guérison Négatif


1984 mb† inf physiothérapie, de sollicitations Arrêt de travail Négatif
(71) encourage Satisfaction Positif
l’activité Récidives Négatif
physique Handicap Négatif
chronique

Wilkinson, 42 LA Rester en 2 jours de repos au 7 et 28 Taux de guérison Positif


1995 activité lit jours Handicap Positif
(67) Lasègue Positif

Indahl, 1995 975 LA en arrêt Encouragement Traitement médical 1-2 ans Arrêt de travail Positif
(72) de travail des activités conventionnel Retour au travail Positif
depuis 8-12 Handicap Positif
semaines chronique

Fordyce, 107 LA Antalgiques et Antalgiques et 6 Opinion à 6 Négatif


1986 retour à retour libre aux semaines semaines
(73) l’activité activités et 1 an Handicap Négatif
programmée Handicap Positif
chronique
Utilisation Positif
système de soins

Lindström, 117 L† sub-aiguë Activité Traitement médical 6 mois Douleur Négatif


1992 (8-12 graduée conventionnel Taux de guérison Positif
(74) semaines) Douleur Positif
chronique

*LA : lombalgie aiguë ; †L : lombalgie ; mb. inf : membre inférieur.

V.1.2. Dans la lombosciatique


Dans cette revue systématique, un seul essai de mauvaise qualité concernait la
sciatique (66). Depuis, l’essai randomisé de Vroomen et coll. (75), d’excellente qualité
méthodologique et incluant 183 patients, est venu confirmer l’absence d’intérêt d’un
repos au lit dans la lombosciatique sur l’intensité de la douleur, l’inconfort provoqué
par les symptômes, ou l’état fonctionnel. Néanmoins les conclusions de cette unique
étude dans ce cadre pathologique nécessitent une confirmation par d'autres essais du
même type.

Au total, les différentes études concernant la poursuite d’activité sont concordantes,


montrant que cette attitude ne modifie pas l’intensité de la douleur ou la récupération.
Aucune preuve de la nocivité de la poursuite d’activité n’a été démontrée.

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La majorité de ces essais a été réalisée dans des conditions similaires à celles d’une
pratique de ville de médecine générale.
Scheer (76, 77) a réalisé une méta-analyse en prenant en compte spécifiquement
comme critère de jugement le retour au travail. Ainsi, tous les essais prenant en
compte ce critère ont été individualisé selon une méthode rigoureuse comportant peu
de défauts (littérature anglo-saxonne seulement, pas de tentative de recherche de la
littérature non publiée). Pour ce qui était du repos, 3 études randomisées ont été
identifiées, 2 avaient une qualité suffisante et la conclusion, essentiellement fondée sur
l’étude de Deyo et coll. (62), était qu’une période de repos courte (2 jours) était
préférable à une période plus longue (7 jours).
En conclusion, tant pour la lombalgie aiguë que pour la lombosciatique, il n’a pas été
identifié dans la littérature d’arguments en faveur de l'effet bénéfique de la
prescription systématique d’un repos au lit plus ou moins prolongé. La poursuite des
activités ordinaires compatibles avec la douleur semble souhaitable.

V.2. Traitements médicamenteux


Ils ont pour ambition de diminuer la douleur. Ce sont les antalgiques opiacés ou non,
les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou stéroïdiens, les décontracturants
musculaires et les antidépresseurs.

V.2.1. Les antalgiques


Dans la revue systématique de Van Tulder (61), 6 études concernant le traitement des
lombalgies aiguës ont été identifiées entre 1966 et 1995. Une seule était considérée de
qualité méthodologique suffisante. La conclusion de ces études sur les antalgiques
était que les antalgiques étaient d’efficacité similaire aux anti-inflammatoires non
stéroïdiens. Ces données ont été confirmées par une étude plus récente (78). Par
ailleurs, il faut noter que l'on ne dispose pas de données sur la lombosciatique aiguë et
que les différentes évaluations prennent essentiellement en compte l’efficacité sur la
durée d’évolution et non sur l’effet antalgique immédiat.

V.2.2. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)


Une méta-analyse (79) et 1 revue systématique (61) récentes ont été identifiées toutes
deux de bonne qualité méthodologique (Tableau 10). Les défauts retrouvés dans ces
deux études étaient communs : élimination des études écrites dans une autre langue
que l’anglais, absence de retour aux données de base, et absence de recherche de la
littérature non publiée. Les articles inclus dans ces deux revues de la littérature sont à
quelques exceptions près les mêmes, Koes (79) a identifié 16 études et Van Tulder
(61) 17. Le classement concernant la qualité méthodologique des articles inclus était
tout à fait similaire, permettant à terme des conclusions identiques.
Pour la lombalgie aiguë, 17 essais randomisés ont été retrouvés par Van Tulder (61) ;
8 étaient de bonne qualité méthodologique. Trois de ces études comparaient AINS et
placebo : il apparaissait que les AINS étaient plus efficaces que le placebo dans le
cadre strict des lombalgies aiguës. Par ailleurs, les AINS étaient aussi efficaces que les
antalgiques, et les différents AINS quand ils ont été comparés ont montré une
efficacité équivalente.
Dans le cadre des lombosciatiques aiguës, 2 études de bonne qualité méthodologiques
(80, 81) ont été identifiées par Koes et Van Tulder Il apparaissait que les AINS

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n’étaient pas plus efficaces qu’un placebo, cette différence d’efficacité des AINS entre
lombalgie et lombosciatique n’apparaissait pas dans les recommandations de
l’AHCPR (6). De la même façon que pour les antalgiques il est à signaler que les
études prennent en compte la durée d’évolution mais non l’effet antalgique immédiat.
Par accord professionnel, le traitement doit être le plus court possible et adapté à
l'évolution des symptômes. Une réévaluation clinique est nécessaire avant de
prolonger le traitement au-delà d'une dizaine de jours.

Tableau 10. Études de bonne qualité identifiées par Van Tulder et Koes (61,79).

Traitement Critère de
Référence Anti-inflamatoires Pathologie Résultat
contrôle jugement

Goldie, 1968 Indométhacine Placebo LS aiguë Absence de douleur Négatif


(80) J7 et J14

Weber, 1993 Piroxicam Placebo LS aiguë Douleur EVA à Négatif


(81) 4 semaines

Hosie, 1993 Ibuprofen versus - L aiguë Absence ou faible Négatif


(82) Felbinac douleur à J7 et J14

Amlie, 1987 Piroxicam Placebo L aiguë Douleur EVA à J3 et Positif


(83) J7

Bakshi, 1994 Diclofenac versus - L aiguë Douleur EVA à J14 Négatif


(84) Piroxicam

Blázek, 1986 Diclofenac versus - L aiguë Échelle Négatif


(85) Biarison d’amélioration de 1
à 5 à J12

Szpalski, 1994 Tenoxicam Placebo L aiguë Douleur EVA J1, J8, Positif
(86) J15

Lacey, 1984 Piroxicam Placebo L aiguë Amélioration à Positif


(87) 1 semaine

Videman, 1984 Diflunisal Meptazinol L aiguë Douleur EVA à Négatif


(88) 3 semaines

Sweetman, 1987 Acide mefenamique C1 Chlormezanone L aiguë Absence de douleur Négatif


(89) + placebo et paracetamol + à 1 et 7 jours
placebo
C2 Ethoheptazine
et meprobamate, et
aspirine + placebo

L : lombalgie ; LS : lombosciatique ; EVA : échelle visuelle analogique ; Felbinac = AINS proche diclofenac. Pas
d'équivalent strict en France. Positif : AINS supérieur aux autres traitements. Négatif : AINS identique ou inférieur.

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V.2.3. Les décontracturants musculaires


Dans la lombalgie aiguë Van Tulder (61, 90) a identifié 14 essais randomisés dont 8 de
bonne qualité méthodologique (Tableau 11). Deux de ces études concernent des
molécules ayant l'AMM en France. Les 5 études comparant ce type de thérapeutique
avec un placebo montraient une supériorité des décontracturants musculaires dans le
contrôle de la douleur. En revanche, aucune différence n’a été observée entre
différents décontracturants. Il n’a pas été retrouvé dans la littérature d’argument sur
l’utilité de l’association avec des AINS, de même il n’a pas été retrouvé de
comparaison à un AINS seul.
Il n'a pas été retrouvé dans la littérature d'études concernant l'utilisation de ces
molécules dans le cadre strict de la lombosciatique aiguë.

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Tableau 11. Études de bonne qualité identifiées par Van Tulder, 1997 (61).

Décontacturant Traitement Critère de Commercialisation/


Référence Résultat
musculaire contrôle jugement AMM

Berry, 1988 Tizanidine Placebo+ Ibuprofène Douleur EVA à Positif N/N


(91) (SIRDALUD®)+ J3
Ibuprofène

Baratta, 1982 Cyclobenzaprine Placebo Douleur J1 à J9 Positif N/N


(92)

Casale, 1988 Dantrolène Placebo Douleur Positif O/N


(93) (Dantrium®) Spasme
musculaire

Boyles, 1983 Carisoprodol Diazepam Soulagement Positif Np


(94) (Flexartal®) global

Hindle, 1972 Carisoprodol Placebo Douleur EVA Positif Np


(95) (Flexartal®) Butabarbital

Middleton, Metocarbamol Chlormezanone + % douleurs Négatif O/O


1984 (96) (Lumirelax®)+ paracetamol sévères et
Aspirine modérées

Dapas, 1985 Baclofen Placebo Opinion du Positif N/N


(97) malade,
activité,
douleur à J10

Rollings, 1983 Carisoprodol Cyclobenzaprine Douleur, Négatif Np


(98) (Flexartal®) activité,
soulagement
global

Marcel, 1990 Thiocolchicoside Placebo Douleur à J5 Positif O/O


(99) (Coltramyl®) Raideur
Opinion

Positif : décontracturant supérieur aux autres traitements. Négatif : pas de différence entre les traitements. Np : n’est plus
commercialisé. Meptazinol : antalgique central (opioïde). Tizanidine : spasmolytique alpha2 +, structurellement proche de la
clonidine. Cyclobenzaprine : spasmolytique antimuscarinique, structurellement proche des antidépresseurs tricycliques.
Butabarbital = barbiturique de durée d'action intermédiaire. Metocarbamol = methocarbamol : spasmolytique de mécanisme
d'action non établi.

V.2.4. Corticothérapie par voie générale


Une seule étude randomisée a été retrouvée dans la littérature, comparant
dexaméthasone et placebo (100). Sur 33 patients évalués aucune différence n'était
observée entre les deux groupes à court ou long terme. Il n'y a donc pas de preuve de
l'efficacité de cette thérapeutique dans la lombosciatique aiguë.

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V.2.5. Autres modalités thérapeutiques


D'autres modalités thérapeutiques existent comme l'homéopathie, la balnéothérapie et
la mésothérapie. Il n’a pas été identifié dans la littérature de données concernant
l’efficacité ou l'inefficacité de ces moyens thérapeutiques dans la lombalgie et la
lombosciatique aiguë.

Concernant l'acupuncture, deux revues systématiques sont utilisables pour résumer


l’état des connaissances sur le sujet.
L’étude de Ernst (90) a identifié 12 études, celle de Van Tulder 11 (101). Cette
différence était due aux critères d’inclusion des études différents d’une revue à l’autre.
Par ailleurs, l’étude Ernst incluait une analyse quantitative alors que celle de Van
Tulder était une analyse « narrative ».
La nécessité d’études plus nombreuses et surtout de meilleure qualité est soulignée par
les deux auteurs. Leur conclusion sur l’efficacité de cette thérapeutique est qu’il
n’existe pas de preuve formelle de son intérêt par rapport à un placebo et que son
utilisation en pratique courante ne peut être recommandée comme un traitement
habituel. Par ailleurs, il faut souligner que l’analyse par sous-groupe afin de
différencier l’efficacité de cette thérapeutique dans la lombalgie aiguë et dans la
lombosciatique aiguë était impossible car la majorité des études soit s’adressaient aux
lombalgies chroniques soit incluaient des tableaux cliniques variés ou mal définis. Il
n’est pas possible donc en l’état actuel des connaissances de recommander
l’acupuncture comme traitement de la lombalgie ou de la lombosciatique aiguë.

V.3. Traitements physiques

V.3.1. Tractions
Deux revues de littérature traitent de ce sujet. Celle de Van der Heijden (102) met
l’accent sur les défauts de qualité méthodologique rendant les conclusions sur cette
thérapeutique impossibles et incertaines. L’analyse de Van Tulder (61) souligne les
mêmes points de défaut méthodologique. Toutefois dans la lombalgie aiguë, les deux
études randomisées de qualité faible rapportent un effet bénéfique des tractions par
rapport à d’autres thérapeutiques conservatrices (corset + repos au lit, application de
chaleur locale).

V.3.2. Manipulations
C’est un des sujets le plus étudié dans la littérature en particulier anglo-saxonne. Sur
69 études randomisées relevées par Koes dans la littérature jusqu’en 1992, 30
concernaient les manipulations (103). Par ailleurs, quatre méta-analyses ou revues
systématiques concernant ce sujet ont été identifiées dans la littérature (61, 103-105).
Shekelle (104) a identifié 29 études contrôlées. Il s’agissait d’une méta-analyse avec
analyse statistique sur les données agrégées. Trois tableaux cliniques ont été
individualisés : lombalgie aiguë (= 3 semaines), lombalgie chronique (> 12 semaines)
et lombosciatique aiguë. Dans le cadre de la lombalgie aiguë, 9 études ont été incluses
et, considérant à la fois les études de meilleure qualité méthodologique et les résultats
des données agrégées, les manipulations apparaissaient comme un bénéfice accélérant
la récupération, mais la preuve sur le bénéfice à long terme et la prévention des

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de moins de trois mois d’évolution

récidives n’était pas faite. En revanche dans le cadre de la lombosciatique aiguë,


compte tenu de la faiblesse méthodologique des 3 études existantes et des résultats,
aucun bénéfice des manipulations n’a été mis en évidence.
L’étude de Koes, plus tardive, (103) incluait 36 études randomisées. La différence
entre lombalgie et lombosciatique n'était pas exprimée clairement et seule une
différence sur le délai était faite. L’analyse critique de ces études montrait que 5
d’entre elles avaient une méthodologie satisfaisante. Douze études concernaient
spécifiquement la lombalgie aiguë (< 6 semaines) : 5 retrouvaient un résultat en faveur
de l’efficacité des manipulations, 4 ne montraient pas de résultat favorable et 3 un
résultat favorable dans un sous-groupe de patients (patients ayant une évolution entre 2
et 4 semaines (106, 107), patients présentant un signe de Lasègue) (108). Parmi ces 12
études seules 3 avaient une bonne qualité méthodologique, elles sont résumées dans le
tableau 12.

Tableau 12. Études de bonne qualité identifiées par Koes, 1996 (103). L'étude de Cherkin,
1998, a été ajoutée à ce tableau (109).

Référence Manipulation Autre traitement Critère de jugement Résultat

MacDonald, Ostéopathie Kinésithérapie et Guérison à 1 semaine Positif à 1 semaine,


1990 (106) information et 4 semaines négatif à 4 semaines

Sanders, 1990 Chiropraxie Pas de traitement Douleur EVA Positif sur la


(110) douleur 5 à 30 min
après la
manipulation

Hadler, 1987 Rotation- Mobilisation Rolland Morris Positif à 1 semaine


(107) traction rachidienne

Cherkin, 1998 Manipulation Méthode de Désagrément Négatif


(109) McKenzie Rolland Morris à 2 ans
Information

Positif : manipulation supérieure aux autres traitements. Négatif : manipulation identique ou inférieure.

Parmi les 8 études concernant les lombalgies sub-aiguës et chroniques (> 6 semaines
d’évolution), 5 étaient en faveur de l’efficacité des manipulations, 2 ne montraient pas
de résultat favorable et 1 ne présentait pas de conclusion. Dans les 12 études sans
critère de délai, 8 rapportaient un résultat en faveur de l’efficacité des manipulations, 1
un résultat favorable dans un sous-groupe de patients (il s'agissait des patients
présentant une lombalgie aiguë), 2 ne montraient pas de résultat favorable, 1 ne tirait
pas de conclusion. Quand la manipulation avait pour traitement contrôle un placebo, 7
études étaient en faveur de l’efficacité des manipulations, 1 en faveur de l’efficacité
dans un sous-groupe de patients (il s'agissait des patients présentant une lombalgie
aiguë), et 3 ne montraient pas de résultat favorable. L’ensemble de la littérature n’est
donc pas indiscutable et la supériorité de l’efficacité des manipulations par rapport à
d’autres traitements n’est pas faite tant pour les lombalgies définies comme aiguës que
pour les lombalgies définies comme chroniques. En revanche, les manipulations
semblaient plus efficaces qu’un placebo en particulier dans la lombalgie chronique

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(61). Cette conclusion incertaine peut avoir plusieurs explications : la qualité


méthodologique faible en moyenne des études, le caractère non homogène des études
tant sur le plan de la population étudiée que sur l’intervention réalisée, la difficulté
alors de combiner les données pour une méta-analyse permettant une analyse
statistique fiable. Ce dernier point, dont la difficulté est soulignée par Anderson (105),
oppose la méta-analyse de Shekelle (104) à la revue systématique de Koes (103).
Par ailleurs Scheer (76) note que seules 2 études utilisaient le retour au travail comme
critère d’évaluation principal, la qualité et la méthodologie de ces 2 études empêche
une analyse et une conclusion quelconque sur ce critère.
Depuis cette méta-analyse nous avons retrouvé dans la littérature une étude
comparative randomisée de bonne qualité (109) qui a comparé manipulation,
kinésithérapie (méthode de McKenzie) et information simple. Les deux traitements
avaient une efficacité équivalente et à peine supérieure à la simple information par
livret sur le désagrément créé par la lombalgie à 4 et 12 semaines.

V.3.3. École du dos


Il est apparu impossible de donner une définition précise de l’école du dos, nous avons
retenu comme école du dos des études qui faisaient intervenir la notion d’éducation
par petit groupe de patients sur quelques séances durant quelques heures. Quatre
revues systématiques ou méta-analyses ont abordé ce sujet (61, 111-113). Koes
constate que seules 2 études sur les 16 qu’il avait identifiées étaient de bonne qualité
méthodologique (111). Celle de Van Tulder (61), plus récente, différencie l’utilisation
de ces méthodes dans la lombalgie aiguë et chronique. Dans la lombalgie aiguë, 4
études ont été identifiées, elles étaient de qualité méthodologique faible. Comme
Cohen (113), Van Tulder conclut qu’aucune de ces études n’a permis de faire la
preuve indiscutable de l’utilité de l’école du dos dans la lombalgie aiguë. La méta-
analyse de Di Fabio est la seule quantitative (112) ; elle présente néanmoins le défaut
de ne pas avoir évalué de façon précise la qualité méthodologique des 19 études
incluses dans l’analyse. Les quelques paramètres qui semblaient être améliorés par
l’école du dos étaient la force musculaire et la résistance. L’effet de cette
thérapeutique par rapport aux autres traitements conservateurs était toutefois faible.
Une éducation secondaire apparaissait comme supérieure à une école du dos réalisée
d’emblée. Depuis, une étude prospective randomisée de très bonne qualité (114) a
comparé dans la lombalgie aiguë un traitement dit conventionnel comprenant de la
kinésithérapie (n = 86) à un traitement associant thérapeutique conventionnelle à une
école du dos (n = 82) ; quels que soient les critères de jugement évalués à 6 mois et à
12 mois (délai de retour au travail, récidive de lombalgie dans l’année suivante), il n’a
pas été observé d’avantage significatif dans le groupe intervention.
Scheer (76), utilisant le critère de retour au travail comme variable d’étude, a montré
que 3 études sur les 4 existantes ne montraient pas d’avantage pour le groupe « école
du dos » ; une étude démontrait un intérêt à court terme mais aucun avantage à long
terme ou dans la prévention de survenue de récidives.
Au total, il est possible de conclure qu’il n’y a pas dans la littérature d’intérêt
démontré de l’école du dos dans la lombalgie aiguë.

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Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes
de moins de trois mois d’évolution

V.3.4. Kinésithérapie
Koes (115) a réalisé une revue systématique jusqu’en 1990. Seize essais
thérapeutiques randomisés ont été identifiés traitant de ce sujet. Seulement 4 de ces
essais étaient de qualité jugée satisfaisante. Six de ces essais étaient positifs, c’est-à-
dire que le traitement kinésithérapique était plus efficace que le contrôle, alors que 10
étaient négatifs, ne montrant pas d’avantage pour la kinésithérapie. Les essais positifs
avaient une méthodologie de meilleure qualité. Toutefois, une conclusion claire ne
pouvait être tirée et aucun avantage n’a été observé par rapport à un placebo ou par
rapport à une autre modalité thérapeutique conservatrice.
Faas (116) a actualisé, en 1996, (selon la même méthodologie) les données de Koes,
rassemblant alors la littérature entre 1991 et 1995. Dans la lombalgie aiguë, définie par
une durée d’évolution de moins de 6 semaines, 4 études randomisées ont été incluses
(722 patients). Aucune des 2 études de bonne qualité n’a montré d’avantage pour les
traitements kinésithérapiques (65, 117). Dans la lombalgie sub-aiguë, définie par une
durée d’évolution entre 6 semaines et 3 mois, 1 seule étude comprenant 98 patients a
été identifiée : le retour au travail était plus rapide dans le groupe kinésithérapie (74).
Dans la revue de Van Tulder (61), 10 essais sur la lombalgie aiguë ont été identifiés, 2
seulement étaient de bonne qualité (117, 118). Sept de ces études ne montraient pas
d’avantage pour la kinésithérapie dont les deux de bonne qualité. La conclusion sur
l’absence d’avantage de la kinésithérapie était similaire à celle de Koes (119). Depuis
cette dernière analyse de la littérature, 3 études supplémentaires doivent être prises en
compte :
• une étude randomisée (109) a confirmé dans la lombalgie aiguë l’équivalence de
la kinésithérapie et des manipulations ;
• une étude randomisée conduite par Moffet (120) sur 187 patients ayant une
lombalgie depuis un minimum de 4 semaines et au maximum depuis 6 mois
(lombalgie sub-aiguë comme dans l’article de Lindström (74) montrait un
avantage pour un groupe (n = 89) chez lequel 8 séances de kinésithérapie d’une
heure avaient été prescrites ;
• une étude randomisée (121) incluant 66 sujets ayant une lombalgie aiguë depuis 7
semaines au maximum et 7 jours au minimum a montré que des exercices en
extension (3 fois par semaine pendant 6 semaines) amélioraient significativement
(p < 0,05) la douleur à 3 semaines mais pas à 6 semaines. Cette étude n’était pas
faite en intention de traiter et ignorait le résultat de 12 patients (18 %).

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Tableau 13. Études de bonne qualité identifiées par Koes (119), Faas (116) et Van Tulder
(61).
Traitement Traitement
Référence Critère de jugement Résultat
kinésithérapique contrôle

Coxhead, 1981 Exercices de Pas d’intervention Amélioration à Négatif


(121) mobilisation seuls ou 4 semaines et 4 mois
avec traction,
manipulation, corset

*Evans, (1) Exercices en flexion Absence de douleur Négatif


1987 (118) + éducation + repos au lit Pas d’intervention Mobilité rachis
Gilbert, 1985 (2) Exercices en flexion Activité quotidienne
(64) + éducation à 6 et 12 semaines
(3) Repos au lit
† Exercices en flexion, Traitement Incapacité, mobilité Positif
Lindström,
1992 (74) extension, école du dos, habituel rachidienne à 12 mois
information

Faas, 1993 Exercices en flexion Ultrasons Nbre de récidives, Négatif


(117) (placebo) état général,
Traitement utilisation de soins
habituel médicaux à 3 mois

Malmivaara, Exercices en extension Repos 2 jours Douleur, incapacité à Négatif


1995 (65) Activité habituelle 3 mois

Cherkin, 1998 Méthode de McKenzie Information Ennui Négatif


(109) Manipulation RM score à 2 ans

Moffet, 1999 Étirements, exercices Traitement Score de RM Positif


(120) d’aerobic et habituel
renforcement musculaire

Chok, 1999 Exercices en extension Pas de traitement Douleur à 3 semaines Positif


(122) de kinésithérapie Douleur à 6 semaines Négatif

*L’étude d’Evans concerne la même population qui a été incluse dans l’étude de Guilbert. †La référence (74) traite
de lombalgie sub-aiguë (6 semaines à 12 semaines d’évolution), les autres de lombalgies aiguës (< 6 semaines
d’évolution). Positif : traitement kinésithérapique supérieur aux autres traitements. Négatif : pas de différence entre
les traitements.

Une conférence de consensus a été réalisée sous l’égide de l’ANAES en 1998 (123).
Celle-ci a été organisée et s’est déroulée conformément aux règles méthodologiques
préconisées par l’Agence. Sur la lombalgie aiguë, il existait un consensus
professionnel fort sur l’utilisation conjointe de techniques de mobilisations manuelles
passives et d’étirements musculaires, les techniques permettant la restauration de la
mobilité et le retour au confort articulaire étaient recommandées.

V.3.5. Corset
La prescription d’orthèse lombaire répond à la volonté du prescripteur de limiter la
mobilité du rachis soit globale soit segmentaire pour assurer un effet antalgique. Peu

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de moins de trois mois d’évolution

d’études existent évaluant l’efficacité thérapeutique, quelques études évaluent leur rôle
de prévention. Seule l’étude de Valle-Jones (124) est positive avec un nombre de
patients suffisant. L’efficacité de cette thérapeutique n’est donc pas formellement
démontrée.

Tableau 14. Études évaluant l’efficacité thérapeutique du corset.


Critère de
Référence N Traitements Pathologie Résultat
jugement

Valle- 216 Corset / Pas de corset Douleur Lombalgie aiguë Positif


Jones, 1992 Retour au travail
(124) Consommation
d’antalgiques

Hsieh, 1992 63 Manipulation / Kinésithérapie / Questionnaires Lombalgie aiguë Négatif


(125) corset / Stimulation Roland Morris
transcutanée

Pope, 1994 164 Manipulation / Kinésithérapie / EVA, mobilité, Lombalgie aiguë Négatif
(126) corset / Stimulation Lasègue
transcutanée

V.4. Injections

V.4.1. Infiltrations épidurales dans la lombosciatique


Alors que l’AHCPR (6) identifiait, en 1994, 9 essais randomisés sur les infiltrations
épidurales, 2 revues systématiques ont été publiées depuis en 1995 (127, 128). Elles
sont contradictoires dans leurs conclusions.
Celle de Watts (128) conduite de façon méthodologiquement correcte a identifié 13
essais randomisés, 11 ont été utilisés pour l’analyse finale. 907 patients au total étaient
inclus, tous avaient des signes d’irritation ou de compression radiculaire. Six de ces
études étaient évaluées comme parfaites avec un score de méthodologie maximum.
Une analyse quantitative a été réalisée par agrégation des données ; les odds-ratios ont
été calculés. À court terme (jusqu’à 60 jours), contre placebo l’injection épidurale était
efficace avec un odds-ratio de 2,61 (IC à 95 % : 1,90-3,77) quand une amélioration sur
la douleur d’au moins 75 % était définie comme un succès thérapeutique. Quand le
succès thérapeutique était défini comme un soulagement presque complet de la
douleur, l’odds-ratio était de 2,79 (IC à 95 % : 1,92-4,06). Pour les résultats à long
terme (= 12 mois), l’odds-ratio était de 1,87 (IC à 95 % : 1,31-2,68). L’efficacité était
indépendante de la voie d’abord. Les effets secondaires identifiés étaient une brèche
durale dans 2,5 % des cas, une céphalée transitoire dans 2,3 % des cas et une
augmentation transitoire de la douleur dans 1,9 % des cas. Watts concluait de cette
analyse qu’il existait dans la littérature suffisamment de preuves de l’efficacité de cette
thérapeutique dans la lombosciatique.
La revue systématique de Koes (127) a identifié 12 essais randomisés, aucun n’a été
exclu. Trois études identifiées par Watts n’ont pas été incluses par Koes, il s’agit de 2
études polonaises de faible qualité méthodologique, qui ne faisaient pas partie des
critères d’inclusion de l’étude de Koes, et d’une étude anglaise portant sur 325 patients

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(Swerdlow) publiée en 1970 mais de faible qualité méthodologique selon Watts. En


revanche, Koes a identifié 2 études supplémentaires qui n’ont pas été incluses par
Watts. Ces deux études étaient de qualité méthodologique correcte pour l’une (129) et
moyenne pour l’autre (130). L’évaluation de la qualité méthodologique des études
était sévère et 8 études seulement avaient une méthodologie jugée satisfaisante.
Aucune étude quantitative n’a été réalisée. L’analyse des effets indésirables était
similaire. L’analyse de l’efficacité était la suivante : 6 des 12 études rapportaient un
résultat favorable aux infiltrations épidurales de corticoïdes, et 6 ne rapportaient pas de
différence. La conclusion des auteurs était que la preuve de l’efficacité de cette
thérapeutique n’était pas faite ; par ailleurs, si efficacité il y avait celle-ci était de
courte durée. Cette conclusion a été reprise par Carette dans un essai contrôlé
randomisé plus récent où ont été comparés le methylprednisolone en épidurale et un
placebo (131). Le résultat fonctionnel n'était pas différent dans les deux groupes à 3
semaines, 6 semaines et 3 mois. Le taux de traitement chirurgical à 1 an était similaire
dans les deux groupes. Toutefois, cette conclusion ne correspond pas aux pratiques
françaises puisque près de 80 % des services ayant répondu à une enquête sur leur
pratique ont déclaré utiliser cette méthode thérapeutique (132).

V.4.2. Les injections intradurales ou technique de Luccherini


Il n’a pas été retrouvé dans la littérature de preuve de l’efficacité de cette technique.
Des accidents de thrombophlébites cérébrales ont été décrits (133). Avant une
éventuelle poursuite de cette technique, une évaluation sérieuse est nécessaire.

V.4.3. Les injections facettaires postérieures


Depuis les recommandations de l’AHCPR (6), nous n’avons pas retrouvé dans la
littérature de nouvelle étude portant sur l’intérêt des injections facettaires postérieures.
Il faut par ailleurs souligner qu’il n’existe pas de critère pour définir l’atteinte
facettaire pure. La population des quelques études randomisées évaluant l’intérêt de
cette thérapeutique est toujours une population de lombalgiques chroniques avec un
minimum d’évolution de 3 mois de la lombalgie (131, 134-136). C’est pourquoi nous
pouvons conclure qu’aucune preuve de l’intérêt de l’injection facettaire de corticoïdes
n’existe encore dans le cadre de la lombosciatique aiguë. Mais pour la lombalgie aiguë
résistante au traitement de première intention et malgré l’absence de preuve
scientifique, par accord professionnel cette technique peut être proposée.

V.4.4. Les injections péri-radiculaires


Elles n'ont pas été évaluées dans des études comparatives (137). Il n'y a donc pas de
preuve scientifique en faveur de leur utilisation.

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de moins de trois mois d’évolution

PROPOSITIONS D'ACTIONS FUTURES

Des efforts de recherche sont indispensables dans ce domaine où de nombreuses inconnues


persistent et où la preuve scientifique tant en matière diagnostique qu'en matière thérapeutique
est faible ou inexistante.
Les facteurs de chronicisation de la douleur sont toutefois apparus comme étant un sujet
encore mal exploré et méritant un développement spécial. En effet, pour l'instant, seules des
études montrant une association entre différents facteurs et chronicisation de la douleur ont pu
être réalisées. Aucun lien de causalité entre ces facteurs et la chronicisation de la douleur n'a
pu être démontré. Parmi ces facteurs, les éléments autres que physiques apparaissent comme
importants et méritant une attention particulière.
Il est donc apparu au groupe que cette étude sur les facteurs de chronicisation de la douleur
mériterait en France un développement. Cette recherche peut être justifiée du fait de
l'existence d'un environnement de protection sociale particulier. Elle pourrait se faire sous la
forme d'un suivi d'une cohorte importante de patients présentant un premier épisode de
lombalgie aiguë.

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de moins de trois mois d’évolution

ANNEXE ÉCHELLE MRC (MEDICAL RESEARCH COUNCIL OF


GREAT BRITAIN) DE 0 A 5

5 Force normale
4 Capacité de lutter contre la pesanteur et contre une résistance
3 Capacité de lutter contre la pesanteur mais non contre une résistance
2 Possibilité de mouvement, une fois éliminée la pesanteur
1 Ébauche de mouvement
0 Aucun mouvement

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