Fonctions de Deux Variables
Fonctions de Deux Variables
Fonctions de Deux Variables
Dans ce chapitre on étudie les fonctions de deux variables, on s’intéresse aux fonctions
f : U ∈ R2 −→ R qui a tout (x, y) de D on lui associe f (x, y).
Objectifs du chapitre
• Étudier l’existence d’une limite, la continuité et l’existence de dérivées partielles d’une
fonction de deux variables.
• Savoir calculer les dérivées partielles d’ordre un d’une fonction de deux variables.
• Savoir déterminer les points critiques d’une fonction de deux variables.
• Comprendre comment caractériser les points critiques qui donnent une valeur maximale,
minimale, point selle ou ni valeur minimale ni valeur maximale.
1
1. Notions de topologie Chapitre 3
R2 = {(x, y) \ x ∈ R et y ∈ R}.
Exemple 3.1 ( La norme de Manhattan) : C’est la norme définie pour tout (x, y) ∈ R2
par k(x, y)k1 = |x| + |y|. En effet, pour tout (x, y), (s, t) ∈ R2 et λ ∈ R, on a :
1)
2)
3)
Exemple 3.2 (La norme euclidienne) : C’est la norme définie pour tout (x, y) ∈ R2 par
p
k(x, y)k2 = x2 + y 2 . En effet, pour tout (x, y), (s, t) ∈ R2 et λ ∈ R, on a :
1)
p
k(x, y)k2 = 0 ⇐⇒ x2 + y 2 = 0
⇐⇒ x2 + y 2 = 0
⇐⇒ x2 = 0 et y 2 = 0
⇐⇒ x = 0 et y = 0
⇐⇒ (x, y) = (0, 0).
2)
3)
Pn pPn pPn
Utilisons l’inégalité de Cauchy-Schwarz i=1 xi yi ≤ i=1 x2i i=1 yi2 , on trouve que
p
k(x, y) + (s, t)k2 = x2 + y 2 + s2 + t2 + 2(xs + yt)
q p √
≤ (x2 + y 2 ) + (s2 + t2 ) + 2 x2 + y 2 s2 + t2
qp √ p √
= ( x2 + y 2 + s2 + t2 )2 = x2 + y 2 + s2 + t2
= k(x, y)k2 + k(s, t)k2 .
Exemple 3.3 ( La norme infini) : C’est la norme définie pour tout (x, y) ∈ R2 par k(x, y)k∞ =
max{|x|, |y|}. En effet, pour tout (x, y), (s, t) ∈ R2 et λ ∈ R, on a :
1)
2)
3)
Exemple 3.4 Les normes k.k1 et k.k∞ sont équivalentes. En effet, pour tout (x, y) ∈ R2 , on
a:
D’autre part, on a :
Donc
3.1 Théorème
Toutes les normes sur R2 sont équivalentes entre elles.
B1 ((0, 0), 1)
B2 ((0, 0), 1)
B∞ ((0, 0), 1)
d : R2 × R2 −→ [0, +∞[
(u, v) 7−→ d(u, v),
1) d(u, v) = 0 ⇐⇒ u = v.
2) d(u, v) = d(v, u).
3) d(u, w) ≤ d(u, v) + d(v, w).
(R2 , d) est appelé espace métrique.
Remarque 3.2 À partir d’une norme k.k définie sur R2 , on peut toujours définir une distance
d associée à cette norme par la relation d(u, v) = ku − vk.
f : R2 −→ R
(x, y) 7−→ z = f (x, y).
Exemple 3.8 f (x, y) = x2 + xey est une fonction de deux variables définie sur R2 .
p
Exemple 3.9 f (x, y) = 9 − x2 − y 2 est une fonction de deux variables définie sur la partie
D de R2 , où
D = {(x, y) ∈ R2 \ 9 − x2 − y 2 ≥ 0}
= {(x, y) ∈ R2 \ x2 + y 2 ≤ 9}
= B2 ((0, 0), 3).
D
3
−3 3
−3
f : R2 −→ R
(x, y) 7−→ f (x, y) = x2 + y 2
est une surface de R3 qui a la forme d’une dôme inversé, comme l’indique la représentation
suivante
100
50
0
−5
0 5
0
5 −5
f : R2 −→ R
(x, y) 7−→ f (x, y) = x2 − y 2
est une surface de R3 qui a la forme d’une selle de cheval, comme l’indique la représentation
suivante
−1
−1
0 1
0 0.5
1 −1 −0.5
f : R2 −→ R
(x, y) 7−→ f (x, y) = x2 + y 2 .
Remarque 3.3
1) La notion de limite ne dépend pas des normes utilisées.
2) La limite, si elle existe, elle est unique.
3) Tous les théorèmes des limites concernant les fonctions d’une seule variable restante vrais
pour les fonctions de deux variables.
4) Si f a pour limite ` en (a, b), alors la restriction de f à toute courbe continue passant
par (a, b) admet la même limite `.
5) On étudie généralement la limite au point (0, 0). Dans le cas (a, b) 6= (0, 0), on effectue
un changement de variables pour ramener au point (0, 0).
xy |xy|
|f (x, y)| = p =p
x2 + y 2 x2 + y 2
1
2
(x2 + y 2 ) 1p 2
≤ p = x + y2.
2
x +y 2 2
1
p
Comme lim x2 + y 2 = 0, alors lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0) 2 (x,y)→(0,0)
on trouve
r2 cos(θ) sin(θ)
f (x, y) = f (r cos(θ), r sin(θ)) = √
r2
= r cos(θ) sin(θ).
Comme
xy
Exemple 3.14 Étudier l’existence de la limite lim f (x, y), où f (x, y) = x2 +y 2
.
(x,y)→(0,0)
• Première méthode :
? Prenons le chemin y = x, on trouve
x2 1
lim f (x, x) = lim 2
= .
x→0 x→0 2x 2
? Prenons le chemin y = x2 , on trouve
x3 x
lim f (x, x2 ) = lim 2 4
= lim = 0.
x→0 x→0 x + x x→0 1 + x2
tx2 t t
lim f (x, tx) = lim 2 2 2
= lim 2
= .
x→0 x→0 x + t x x→0 1 + t 1 + t2
Donc la limite de f en (0, 0) n’existe pas car elle dépend de t.
on trouve
r2 cos(θ) sin(θ)
f (x, y) = f (r cos(θ), r sin(θ)) =
r2
= cos(θ) sin(θ).
Comme
3.1 Propriétés
Soient λ ∈ R et f, g deux fonctions continues de D ⊆ R2 dans R. Soit h une fonction
continue de D0 ⊆ R dans R.
1) Les fonctions λf , f + g et f g sont continues sur D. Si de plus g ne s’annule pas
f
sur D, alors g
est continue sur D.
2) Si D0 contient l’image de f , alors la fonction h ◦ f est continue de D dans R.
Exemple 3.15
1) f (x, y) = x3 +xy 2 −y est continue sur R2 (polynôme du troisième degré à deux variables).
2) g(x, y) = ln(x2 − y) est continue sur D = {(x, y) ∈ R2 \ y < x2 } comme fonction
composée du logarithme d’un polynôme.
? La fonction f est continue sur R2 −{(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le dénominateur
ne s’annule pas.
? On étudie maintenant la continuité en (0, 0) : En passant aux coordonnées polaires
x = r cos(θ),
y = r sin(θ), r > 0, θ ∈ [0, 2π[,
on trouve
r4 cos2 (θ) sin2 (θ)
f (x, y) = f (r cos(θ), r sin(θ)) =
r2
= r2 cos2 (θ) sin2 (θ).
Comme
lim r2 cos2 (θ) sin2 (θ) = 0 car |r2 cos2 (θ) sin2 (θ)| ≤ r2 ,
r→0
alors
? La fonction f est continue sur R2 −{(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le dénominateur
ne s’annule pas.
? On étudie maintenant la continuité en (0, 0) : Prenons le chemin y = x, on trouve
x2 1
lim f (x, x) = lim 2
= 6= f (0, 0).
x→0 x→0 2x 2
Donc f n’est pas continue en (0, 0).
∂f −x2 y + y 3
(x, y) = 2 ,
∂x (x + y 2 )2
et
∂f −y 2 x + x3
(x, y) = 2 .
∂y (x + y 2 )2
∂f ∂f
(0, 0) = 0 et (0, 0) = 0.
∂x ∂y
Remarque 3.4 L’existence des dérivées partielles premières n’implique pas la continuité.
En effet, la fonction f : R2 → R définie par
xy si (x, y) 6= (0, 0),
2 2
f (x, y) = x +y
0 si (x, y) = (0, 0),
est dérivable par rapport à x et à y en (0, 0) mais elle n’est pas continue en ce point.
Remarque 3.5
1) Pour v = e1 = (1, 0), on a :
3.1 Proposition
Si f est dérivable en (a, b) suivant le vecteur v, alors pour tout λ ∈ R∗ , f est dérivable
en (a, b) suivant le vecteur u = λv, et on a :
∂f ∂f
(a, b) = λ (a, b).
∂u ∂v
∂f
Remarque 3.6 L’application v 7→ ϕ(v) = ∂v
(a, b) vérifie ϕ(λv) = λϕ(v), mais elle n’est pas
forcément linéaire.
• Dérivabilité :
? La fonction f est le quotient de deux fonctions dérivables par rapport à x et à y sur
R2 − {(0, 0)} dont le dénominateur ne s’annule pas, donc f est dérivable par rapport
à x et à y sur R2 − {(0, 0)} et on a :
∂f y 5 − 2x2 y 3
(x, y) = 2 ,
∂x (x + y 2 )2
et
∂f 3x3 y 2 + xy 4
(x, y) = .
∂y (x2 + y 2 )2
? On étudie maintenant la dérivabilité en (0, 0), on a :
f (t, 0) − f (0, 0) 0−0
lim = lim = 0,
t→0 t t→0 t
et
f (0, t) − f (0, 0) 0−0
lim = lim = 0,
t→0 t t→0 t
donc f est dérivable par rapport à x et à y en (0, 0) et on a :
∂f ∂f
(0, 0) = 0 et (0, 0) = 0.
∂x ∂y
∂f ∂f
• Continuité de ∂x
et de ∂y
:
∂f ∂f
? La fonction ∂x
(resp. ∂y
) est le quotient de deux fonctions continues sur R2 −
∂f ∂f
{(0, 0)} dont le dénominateur ne s’annule pas, donc ∂x
(resp. ∂y
) est continue sur
R2 − {(0, 0)}.
? On étudie maintenant la continuité en (0, 0) : En passant aux coordonnées polaires,
on trouve
∂f r5 (sin5 (θ) − 2 cos2 (θ) sin3 (θ))
lim (x, y) = lim
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 r4
∂f
= lim r(sin5 (θ) − 2 cos2 (θ) sin3 (θ)) = 0 = (0, 0),
r→0 ∂x
et
∂f r5 (3 cos3 (θ) sin2 (θ) + cos(θ) sin4 (θ))
lim (x, y) = lim
(x,y)→(0,0) ∂y r→0 r4
∂f
= lim r(3 cos3 (θ) sin2 (θ) + cos(θ) sin4 (θ)) = 0 = (0, 0).
r→0 ∂y
∂f ∂f
Donc ∂x
et ∂y
sont continue en (0, 0).
∂f ∂f
• Conclusion : ∂x
et ∂y
sont continue sur R2 , alors f ∈ C 1 (R2 ).
3.2 Théorème
Soit f de classe C 1 sur un ouvert U de R2 . Alors,
1) f est continue sur U .
2) f est dérivable dans tout les directions en tout (x, y) ∈ U .
3) Pour tout (x, y) ∈ U et tout vecteur non nul v = (h, k), on a :
∂f ∂f ∂f
(x, y) = h (x, y) + k (x, y).
∂v ∂x ∂y
∂f
L’application v 7→ ϕ(v) = ∂v
(x, y) est donc linéaire pour tout (x, y) ∈ U .
4) Pour tout (x, y) ∈ U et tout vecteur v = (h, k) tel que (x, y)+(h, k) appartiennent
à U , on a :
∂f ∂f
f ((x, y) + (h, k)) = f (x, y) + h (x, y) + k (x, y) + o(k(h, k)k).
∂x ∂y
3.3.4 Différentiabilité
3.14 Définition (Différentielle d’une fonction)
Soient f une fonction définie sur un ouvert U de R2 dans R et (a, b) ∈ U .
1) On dit que f est différentiable en (a, b) s’il existe une application linéaire L :
R2 → R telle que
f ((a, b) + (h, k)) = f (a, b) + L(h, k) + k(h, k)kε(h, k) avec lim ε(h, k) = 0.
(h,k)→(0,0)
√
où L(h, k) = 2ah + 2bk et ε(h, k) = h2 + k 2 .
L’application L est linéaire et lim ε(h, k) = 0. Donc f est différentiable en tout point (a, b)
(h,k)→(0,0)
de R2 et on a :
3.3 Théorème
Soient f une fonction définie sur un ouvert U de R2 dans R et (a, b) ∈ U . Si f est
différentiable au point (a, b), alors
1) f est continue en (a, b).
2) f est dérivable dans tout les directions en (a, b) et pour tout vecteur v = (h, k),
on a :
∂f ∂f ∂f
Df (a, b)(h, k) = (x, y) = h (x, y) + k (x, y).
∂v ∂x ∂y
3.1 Corollaire
Soient f une fonction définie sur un ouvert U de R2 dans R et (a, b) ∈ U . Alors, f est
différentiable en (a, b) si et seulement si
1) Les dérivées partielles premières de f en (a, b) existent,
Remarque 3.7 Soient f une fonction définie sur un ouvert U de R2 dans R et (a, b) ∈ U .
1) f est différentiable en (a, b) si et seulement si elle admet un développement limité à
l’ordre 1 en (a, b).
2) Si f est de classe C 1 sur U , alors elle est différentiable sur U .
Solution :
1) Continuité :
? La fonction f est continue sur R2 − {(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le
dénominateur ne s’annule pas.
? On étudie maintenant la continuité en (0, 0) : En passant aux coordonnées polaires
x = r cos(θ),
y = r sin(θ), r > 0, θ ∈ [0, 2π[,
on trouve
r3 (cos3 (θ) − sin3 (θ))
f (x, y) = f (r cos(θ), r sin(θ)) =
r2
= r(cos3 (θ) − sin3 (θ)).
Comme
lim r(cos3 (θ) − sin3 (θ)) = 0 car |r(cos3 (θ) − sin3 (θ))| ≤ 2r,
r→0
alors
∂f ∂f
(0, 0) = 1 et (0, 0) = −1.
∂x ∂y
∂f ∂f
3) Différentiabilité : Comme ∂x
(0, 0) et ∂y
(0, 0)
existent, alors pour étudier la différentiabilité
f (h, k) − f (0, 0) − h ∂f
∂x
(0, 0) − k ∂f
∂y
(0, 0)
de f en (0, 0) on calcule la limite lim √ :
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
h3 −k3
f (h, k) − f (0, 0) − h ∂f (0, 0) − k ∂f (0, 0) h2 +k2
−h+k
lim √ ∂x ∂y
= lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
h2 k − hk 2
= lim 3 .
(h,k)→(0,0) (h2 + k 2 ) 2
on trouve
h2 k − hk 2 r3 (cos2 (θ) sin(θ) − cos(θ) sin2 (θ))
3 =
(h2 + k 2 ) 2 r
= cos2 (θ) sin(θ) − cos(θ) sin2 (θ).
Comme
lim cos2 (θ) sin(θ) − cos(θ) sin2 (θ) = cos2 (θ) sin(θ) − cos(θ) sin2 (θ),
r→0
dépend de θ, alors la limite n’existe pas. Donc f n’est pas différentiable en (0, 0).
On note :
∂ 2f
∂ ∂f
(a, b) = (a, b).
∂x2 ∂x ∂x
∂ 2f
∂ ∂f
(a, b) = (a, b).
∂y∂x ∂y ∂x
∂ 2f
∂ ∂f
(a, b) = (a, b).
∂x∂y ∂x ∂y
∂ 2f
∂ ∂f
(a, b) = (a, b).
∂y 2 ∂y ∂y
f (x, y) = x3 − xy 2 + 2xy.
f est une polynôme en x et y, donc elle admet des dérivées partielles d’ordre 2 sur R2 et on a :
∂f
(x, y) = 3x2 − y 2 + 2y,
∂x
∂f
(x, y) = −2xy + 2x,
∂y
et
∂ 2f
(x, y) = 6x,
∂x2
∂ 2f
(x, y) = −2y + 2,
∂y∂x
∂ 2f
(x, y) = −2y + 2,
∂x∂y
∂ 2f
(x, y) = −2x.
∂y 2
∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = (x, y).
∂x∂y ∂y∂x
Il est facile de voir que f est continue sur R2 et admet des dérivées partielles d’ordre 1 sur R2
et que l’on a :
5 2 3
∂f y −x y si (x, y) 6= (0, 0),
(x, y) = (x2 + y 2 )2
∂x
0 si (x, y) = (0, 0),
et
2 2 4
3x y + xy
∂f si (x, y) 6= (0, 0),
(x, y) = (x2 + y 2 )2
∂y
0 si (x, y) = (0, 0).
3.4 Extremums
3.17 Définition
Soit f une fonction définie sur U de R2 dans R et (a, b) ∈ U .
1) On dit que f admet un maximum global sur U en (a, b) si
3) On dit que f admet un maximum local en (a, b) ∈ U , s’il existe une boule ouverte
B((a, b), r) ⊆ U telle que
4) On dit que f admet un minimum local en (a, b) ∈ U , s’il existe une boule ouverte
B((a, b), r) ⊆ U telle que
Exemple 3.24 La fonction f (x, y) = x2 + y 2 admet un minimum global sur R2 en (0, 0), en
effet, pour tout (x, y) ∈ R2 ,
Exemple 3.25 La fonction f (x, y) = x3 + 2xy n’admet pas un extremum global sur R2 car
∂f ∂f
(a, b) = (a, b) = 0.
∂x ∂y
3.2 Proposition
Soient U un ouvert de R2 , (a, b) ∈ U et f : U −→ R une fonction différentiable en (a, b).
Si f admet en (a, b) un extremum local, alors (a, b) est un point critique de f , c’est-à-dire
∂f ∂f
(a, b) = (a, b) = 0.
∂x ∂y
Remarque 3.8 Après avoir déterminé le point critique (a, b), si on arrive à montrer que le signe
de la différence f (x, y) − f (a, b) au voisinage de (a, b) est constant, il s’agit d’un extremum local
(un minimum si cette différence est positive, un maximum si elle est négative). Sinon, il s’agit
d’un point col (ou point selle). Si le signe est constant pour tout (x, y), alors l’extremum est
global.
f (x, y) = x2 + xy + y 2 − 3x − 6y.
Afin de déterminer les points critiques de f , on calcule les dérivées partielles premières
∂f (x, y) = 2x + y − 3,
∂x
∂f
(x, y) = x + 2y − 6.
∂y
f (x, y) − f (0, 3) = x2 + xy + y 2 − 3x − 6y + 9
= x2 + x(y − 3) + y 2 − 6y + 9
2
y−3 1
= x+ − (y − 3)2 + (y − 3)2
2 4
2
y−3 3
= x+ + (y − 3)2
2 4
≥ 0.
3.5 Théorème
Soient U un ouvert de R2 , f : U −→ R une fonction de classe C 2 sur U et (a, b) ∈ U un
point critique de f . Alors, avec les notations
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= (a, b), s= (a, b), t= (a, b)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
et ∆ = s2 − rt.
1) Si ∆ < 0 et r > 0, f admet un minimum local en (a, b).
2) Si ∆ < 0 et r < 0, f admet un maximum local en (a, b).
3) Si ∆ > 0, f n’admet ni maximum ni minimum local en (a, b), mais un point selle.
4) Si ∆ = 0, on ne peut rien conclure.
f est une fonction polynomiale donc continue et admet des dérivées partielles d’ordre un et
deux en tout point de R2 .
d’où f admet 4 points critiques : (0, 0), (12, 0), (0, 12), (4, 4).
Nature de points critiques :
∂ 2f
r = (x, y) = −2y.
∂x2
∂ 2f
s = (x, y) = −2x − 2y + 12.
∂x∂y
∂ 2f
t = (x, y) = −2x.
∂y 2
∆ = s2 − rt.
r s t ∆ Conclusion
(0, 0) 0 12 0 144 > 0 Point selle
(12, 0) 0 −12 −24 144 > 0 Point selle
(0, 12) −24 −12 0 144 > 0 Point selle
(4, 4) −8 < 0 −4 −8 −48 < 0 f admet un maximum local en (4, 4)
Comme :
Exercice 3.2 Dans chaque cas, déterminer et représenter le domaine de définition des fonctions
suivantes :
ln(1 + xy) 1 p
1. f1 (x, y) = , 2. f2 (x, y) = p + 4 − x2 − y 2 ,
xy x2 + y 2 − 1
p √
√ x2 + y 2 − 1 sin( xy)
3. f3 (x, y) = x ln(x2 − y 2 ), 4. f4 (x, y) = .
x2 + 1
Exercice 3.3 Calculer la limite si elle existe ou montrer qu’elle n’existe pas dans les cas sui-
vants :
1 |x + y| 2 y2
1. lim (x + y) sin , 2. lim , 3. lim (x2 + y 2 )x ,
(x,y)→(0,0) x + y2
2 (x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0)
xy 2 xy x3 y 4
4. lim , 5. lim , 6. lim ,
(x,y)→(0,0) x2 + y 4 (x,y)→(0,0) x + y 2
2 (x,y)→(0,0) x4 + y 6
y3 exy − 1 xy
7. lim , 8. lim , 9. lim p .
(x,y)→(1,0) (x − 1)2 + y 2 (x,y)→(0,0) ex − 1 (x,y)→(0,0) x2 + y 2
Exercice 3.4 Dans chaque cas, calculer toutes les dérivées partielles premières des fonctions
suivantes :
1) f1 (x, y) = x3 + 5xy 2 − 7y.
2) f2 (x, y) = x sin(xy 2 ).
p
3) f3 (x, y) = 1 + x2 y 2 .
Exercice 3.7
I) Déterminer les fonctions différentiables, dont les différentielles sont :
II) Déterminer le réel a pour que df (x, y) = (ex + ay 2 )dx + 2xydy soit la différentielle d’une
fonction f de classe C 2 que l’on précisera.