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Libre Circulation-1

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Département : sciences juridiques et politiques (SJP)

« Exposé en Droit Communautaire Institutionnel »

Thème N°4 : « La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace
UEMOA et CEDEAO »

Enseignante : Dr Diassibo Thomas YONLI


GROUPE n°01
Membres du groupe
1- AYA Souleymane
2- BASSOLE Marcel
3- COMPAORE Hamza
4- COMPAORE Noelie
5- COULLIBALY Mounirine Chérifa
6- DABRE Souleymane
7- DIALLO Salmata
INTRODUCTION
« L’union fait la force » dit-on. Cet adage est aujourd’hui tombé dans le
patrimoine commun et nous sommes fondés à croire que sa popularité tient à sa véracité. Les
Etats de l’Afrique de l’Ouest semblent en avoir saisi tout le sens car c’est bien la quête de
cette union qui justifie la création des institutions d’intégration que sont la CEDEAO et
l’UEMOA afin de relever les défis du développement. La manifestation la plus palpable de
l’intégration économique, plus encore, son unité de mesure par les populations est la capacité
de libre circulation des personnes et des biens au sein des différents espaces. Cette question
est d’une importance telle, que nous avons été exhorter à la traiter dans le cadre de notre
exposé dont le thème est : La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace
UEMOA et CEDEAO. Afin de nous assurer de la bonne compréhension d’un thème aussi
actuel, des clarifications conceptuelles s’avèrent nécessaires.
Selon le lexique des termes juridiques, la liberté consiste dans le droit de faire tous ce qui
n’est pas défendu par la loi. La libre circulation pourrait donc s’entendre comme la faculté
d’aller et venir dans un espace donné selon sa propre volonté et sans contraintes autres que
celles posées par les règles régissant la société. Sachant que dans le cadre juridique nous
distinguons la personne physique de la personne morale, dans la présente analyse nous
emploierons le terme personne en référence à l’être humain. Dans le contexte des
organisations d’intégration, la libre circulation des personnes les auteurs Luc Marius IBRIGA
et Kassem Salam SOURWEMA ; consiste à permettre aux ressortissants des Etats membres
d’une organisation d’intégration économique (CEDEAO-UEMOA) de se déplacer librement
sur l’ensemble des territoires des Etats membres, d’y résider et de s’y établir en vue d’y
exercer une activité économique salariée ou indépendante1.
Un bien se définit comme toute chose corporelle ou incorporelle caractérisée par sa rareté et
dont l’utilité justifie l’appropriation2.La libre circulation des biens quant à elle et toujours
selon les mêmes auteurs consiste à permettre aux produits ou marchandises originaires des
Etats membres d’une organisation d’intégration économique (CEDEAO-UEMOA) de franchir
les frontières des Etats membres sans être soumis à la fiscalité de porte (droits de douanes et
autres droits et taxes) qui touchent exclusivement les produits étrangers lors du
franchissement de la frontière3.
La CEDEAO est la Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest. C’est une
organisation d’intégration régionale créée par le Traité de Lagos du 28 Mai 1975. L’UEMOA
elle, désigne l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Elle a été créée le 10 janvier
1994 par le traité de Dakar. Ainsi décortiqué, un tels sujets soulève les interrogations
suivantes : Quels est l’encadrement juridique de la libre circulation des personnes et des biens
dans l’espaces UEMOA et CEDEAO ? Afin de répondre à cette question nous allons d’une
part analyser la consécration de la libre circulation des personnes dans l’union et la
communauté (I) et d’autre part nous nous pencherons sur la consécration de la libre
circulation des biens dans les deux espaces(II).
1
Luc Marius IBRIGA, Kassem Salam SOURWEMA Guide de la libre circulation des personnes et des biens en
Afrique de l’OUEST, P06
2
Lexique des termes juridiques.
3
Luc Marius IBRIGA, Kassem Salam SOURWEMA Guide de la libre circulation des personnes et des biens en
Afrique de l’OUEST, P 11
I- La consécration de la libre circulation des personnes
Pour ce qui est des personnes, la libre circulation concerne le droit d’accéder aux
territoires (A) et le droit d’y demeurer (B).
A- Le droit d’accéder au territoire (Le droit d’entrée et de séjour)
Le droit d’accéder au territoire signifie que les ressortissants d’une organisation
d’intégration (UEMOA-CEDEAO) peuvent accéder à tous les territoires des Etats membres
de ladite organisation sans avoir besoin d’un visa. Selon le vocabulaire juridique le visa est
une formalité destinée à autoriser un étranger à pénétrer sur le territoire national, soit pour le
traverser, soit pour y séjourner temporairement et matérialiser par l’apposition sur le passeport
d’une mention à cet effet.
Le droit d’accès au territoire est consacré aux articles 3 ; 4 ; 59 ; 60 et 61 du traité CEDEAO.
Il en est de même dans six protocoles additionnels dont les protocoles A/SP.1/5/79 de Dakar
du 25 mai 1979 sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement,
et six décisions dont la décision A/déc.2/5/81 du 29 mai 1981 de la conférence des chef
d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO relatif à l’harmonisation des législations des
législations routières dans la communauté. Ce doit est consacré dans l’union aux articles 4-
C ; 91 ; 92 ; 93 du traité UEMOA et dans les règlements et directives adoptées dans le cadre
du droit d’accès aux territoires. Ainsi pour jouir de ce droit il faut disposer de documents de
voyages en cours de validités, de carnets de vaccinations à jours et être ressortissant de
l’organisation d’intégration concernée. Ce droit permet à tout ressortissant de circuler
librement sur le territoire de l’Etat membre d’accueil pour le moins qu’il dispose de document
pouvant attester de son identité (tels que la carte national d’identité ou le passeport) et
éventuellement d’un document attestant son état de santé (carnet de vaccination).
Il permet également à toute personne inactive4 de séjourner sur le territoire d’un Etat membre
dont il n’a pas la nationalité pendant 90 jours aux maximum selon le protocole de Banjul. En
plus du droit d’accéder aux territoire, le ressortissant de l’organisation d’intégration dispose
aussi du droit d’y demeurer.
Bien que ce droit soit juridiquement consacré, son application en est tout autre. En effet la
mise sa mise en œuvre peut se heurter à des limites d’ordre juridique ou administrative. Dans
le premier cas les motifs d’ordre public, de sécurité, de santé publique ou toute autre raison
d’intérêt général peuvent justifier des restrictions. Or la complexe définition de ces notions
permettre de leur assimiler un contenu selon la volonté des autorités. Toute chose qui n’est
pas une garantie pour les ressortissants des différents espaces. Dans le second cas des
contrôles intempestifs et souvent non ou mal coordonnées de différentes autorités
administratives peuvent constituer des difficultés.
B- Le droit de demeurer sur les territoires de l’union et de la communauté. (Le droit
de résidence et d’établissement)
Le droit de demeurer s’entend comme la faculté reconnue aux ressortissants des
organisations d’intégration de séjourner à long terme (plus de 90 jours) sur le territoire de tout
Etat membre de l’organisation. Ils sont fondés à cet effet de rechercher et/ou d’exercer un
emploi salarié en étant traité au même titre que tout national de cet Etat. L’étranger
4
Etudiants, chômeur, retraité, touriste
appartenant à l’union ou à la communauté ne peut cependant pas prétendre aux emplois de la
fonction publique et à l’exercice des droit civiques et politiques de l’Etat membre d’accueil 5.
Ce droit est consacré aux différents articles et protocoles précités. Pour en bénéficier il faut
détenir un carnet de résident en plus de remplir les conditions nécessaires à l’accès des
territoires des Etats membres de la communauté et de l’Union.
Cependant des difficultés de mise en œuvre peuvent exister. En effet les Etats membres
peuvent par divers mécanismes alourdir les formalités d’établissement, toute chose qui peut
avoir pour effet de décourager les initiatives d’établissement ayant pour objet d’exercer
certains corps de métier. Aussi la carte de résident peut être refuser par l’administration pour
des motifs discrétionnaires (Art 15 de la décision A/DEC.2/5/90 du 30 Mai 1990). La
consécration de la libre circulation des personne ainsi analysée, quid de celle des biens ?

II- La consécration de la libre circulation des biens dans l’espace UEMOA et


CEDEAO.

A- La consécration de la libre circulation des marchandises dans l’espace


UEMOA et CEDEAO.
La libre circulation des marchandises est le principe selon lequel les commerçants
peuvent importer dans leur pays tout produit provenant d’un autre pays de l’union à condition
qu’il ait été légalement produit et commercialisé et qu’aucune raison impérieuse tirée par
exemple de la protection de la santé ou de l’environnement ne s’oppose à son importation
dans le pays de consommation. Ces principes sont consacrés dans les textes régissant les deux
organisations d’intégration. Pour ce qui est de la CEDEAO, on le retrouve dans les articles
35,36,38,45 et 72 du traité CEDEAO ainsi que dans la convention A/P4/5/82 du 25 Mai 1982
portant institution du trie du transit routier inter-Etats de marchandises ; du protocole
A/P1/1/P3 du 31 janvier 2003 relatif à la définition du produit originaire des Etats membres. Il
y a aussi le règlement C/REG4/4/02. En ce qui concerne l’UEMOA, ce sont les articles 4,16,
17,18, 19, 60, 76, 77 et 100 du traité révisé UEMOA qui l’évoque. Nous avons également le
protocole additionnel no 111/2001 du 19 décembre 2001 instituant les règles d’origines des
produits de L’UEMOA et dans le règlement no2 /97/CM/UEMOA du 28 novembre 1997.
De part ce principe, la circulation des produits originaires de l’espace UEMOA et CEDEAO
sont exemptés du versement des droits de porte et ce sans considération de leur quantité. C’est
dans ce sens que s’inscrit le Tarif Routier Inter Etat TRIE qui est un régime douanier qui
permet de transporter à l’intérieur des Etats membres des organisation d’intégration. Les
marchandises par la route sans payés le droit de douanes depuis le bureau de douane de départ
des marchandises jusqu’au bureau de douane du pays de destination. Ils ne sont soumis qu’au
prélèvement communautaire de solidarité qui a pour objet de faire fonctionner les
organisations communautaires et dont le taux est seulement de 1%.
Malgré l’encadrement juridique de la libre circulation des biens, notons que sa mise en œuvre
connait des difficultés d’ordre administratif et juridique. Sur le plan administratif, il y’a les

5
Libre circulation des personnes dans les processus d’intégration régionale : cas de la CEDEAO, présentation,
monsieur NFALY SANOH, chargé de programme principal d’immigration/CEDEAO, P 15
contrôles administratifs excessifs sur les taxes routières par la police, la douane, la
gendarmerie et les agents des eaux et forêts qui constituent une entrave à la libre circulation
des marchandises. Quant aux limites juridiques, notons que le principe de libre circulation de
marchandises est limité par la faculté que conserve les Etats membres de maintenir et
d’édicter des interdictions ou restrictions d’importation, d’exportation et de transit justifié par
des notions extensibles à volonté dans lesquelles ceux-ci peuvent ranger ce qu’ils veulent pour
limiter la jouissance desdits principes. Bien que la libre circulation des biens soit consacrée
dans l’espace UEMOA et CEDEAO, il ne faut pas perdre de vue que cela ne concerne que les
produits desdits espaces.

B- Le produit originaire selon les textes UEMOA et CEDEAO

On attend par produits originaires dans le cadre de la CEDEAO, les produits respectant les
conditions énumérées à l’article 2 du protocole A/P1/1/03 relatif à la définition de la notion de
‘’ produits originaires ‘’ des Etats membres de la CEDEAO. Concernant l’UEMOA, l’article
3 du protocole additionnel n’111 instituant les règles d’origine des produits de l’UEMOA,
perçoit le ‘’produit originaire’’ comme les produits entièrement obtenus ou ayant fait l’objet
d’une ouvraison ou d’une transformation suffisante dans ces Etats. L’article 4 du protocole
précité énumère les produits considérés comme entièrement obtenus dans les Etats de
l’UEMOA.
Toutefois, ces marchandises demeurent soumises à la fiscalité intérieure c’est-à-dire aux
droits de taxe qui frappe au même titre les produits nationaux. Il s’agit notamment de la TVA,
la taxe sur la boisson, la taxe sur les tabacs et cigarettes etc. Les produits non originaires c’est
à dire ceux qui ne tirent pas leur origine des espaces communautaires ne bénéficient par
conséquent pas de la libre circulation. Ils sont soumis au tarif extérieur commun dont le taux
est de 20% autant pour l’UEMOA que la CEDEAO lorsqu’ils veulent franchir l’espace de
l’union ou de la communauté. Une fois à l’intérieur de ces espaces ils seront également
soumis à toute les exigences fiscales en vigueur. Pour circuler dans l’espace UEMOA
CEDEAO, les produits originaires n’ont à justifier que de leur origine communautaire à
travers des certificats d’origine. Les produits non originaires par contre devront être
accompagnés de documents nécessaires aux dédouanement et acquitter les droits et taxes
exigées pour l’entrée sur le territoire communautaire ou celui de l’union.
CONCLUSION
La libre circulation des personnes et des biens est l’un des aspects les plus importants de la
politique d’intégration. Elle est ce qui permet aux populations de percevoir l’effectivité de
leur appartenance à une organisation d’intégration. La libre circulation des personnes
comporte deux volets. Le premier est la liberté pour un ressortissant de l’union et/ou de la
communauté de pouvoir accéder aux territoires de tout Etat membre de l’UEMOA ou de la
CEDEAO sans avoir besoin de visa. Cela est possible tant qu’il remplit les conditions
requises. Le second volet est la liberté pour ce ressortissant de pouvoir demeurer sur le
territoire choisi et d’y exercer un emplois en bénéficiant du même traitement que les
nationaux de l’Etat membre d’accueil. La libre circulation des biens quant à elle consiste en la
possibilité offerte aux commerçants d’importer et d’exporter des marchandises originaires de
la communauté et/ou de l’union entre les différents Etats constituant ces deux organisations.
Le plus important est que dans cette opération, les marchandises en question ne sont pas
soumises au droit de porte. Il suffit pour cela que leur qualité de produit originaire soit
effectivement établi. Par produits originaires, les textes régissant l’UEMOA et la CEDEAO
entendent les produits dont la source de fabrication provient majoritairement des Etats
membres de la communauté et/ou de l’union. Bien que la libre circulation des personnes et
des biens soit consacré par les droits communautaires UEMOA et CEDEAO, son application
est encore en proie à plusieurs difficultés aussi bien d’ordre juridique qu’administratif. Une
meilleure coordination des actions pourrait contribuer à une plus grande effectivité de ce
principe qui est l’un des piliers de l’intégration du fait de son impact considérable sur
l’économie des pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO.
BIBLIOGRAPHIE
 Luc Marius IBRIGA, Kassem Salam SOURWEMA Guide de la libre circulation des personnes et des biens
en Afrique de l’OUEST.
 Lexique des termes juridiques
 A/P4/5/82 Convention relative au transit routier inter-Etats des marchandises
 A/P/1/79 Protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement,
zone CEDEAO

 Libre circulation des personnes dans les processus d’intégration régionale : cas de la CEDEAO,
présentation, monsieur NFALY SANOH, chargé de programme principal d’immigration/CEDEAO
 Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Traité révisé.
 Traité modifié de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

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