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UNIVERSITE CADI AYYAD

FACULTE DE MEDECINE ET DEPHARMACIE


MARRAKECH

Année 2013 Thèse N° 19

Les kystes du tractus thyréoglosse :


Etude rétrospective de 21 cas

THESE
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE … / … / 2013
PAR
Mme. Somiya EL BETTIOUI

Née le 26 mai 1986 à Essaouira

POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MEDECINE

MOTS-CLES :

Les kystes du tractus thyréoglosse -Diagnostic-Chirurgie

JURY
M r. M. SBIHI PRESIDENT
Professeur de Pédiatrie
Mr. B. BOUAITY RAPPORTEUR
Professeur Agrégé d’oto-rhino-laryngologie
Mr. H. AMMAR
Professeur Agrégé d’oto-rhino-laryngologie
Mr. M. ZOUBIR
Professeur Agrégé d’Anesthésie - Réanimation
JUGES
Mr. M. BOURROUS
Professeur Agrégé de Pédiatrie
Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je m’engage
solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.
Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes malades
sera mon premier but.
Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.
Les médecins seront mes frères.
Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération
politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon patient.
Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dés sa conception.
Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une façon
contraire aux lois de l’humanité.
Je m’y engage librement et sur mon honneur.
Déclaration Genève, 1948
UNIVERSITE CADI AYYAD

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

MARRAKECH

Doyen Honoraire : Pr. Badie‐Azzamann MEHADJI

ADMINISTRATION

Doyen : Pr. Abdelhaq ALAOUI YAZIDI

Vice doyen à la recherche : Pr. Badia BELAABIDIA

Vice doyen aux affaires pédagogiques : Pr. Ag Zakaria DAHAMI

Secrétaire Général : Mr. Azzeddine EL HOUDAIGUI

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FICHTALI Karima Gynécologie – Obstétrique B

HACHIMI Abdelhamid Réanimation médicale

HAJJI Ibtissam Ophtalmologie

HAOUACH Khalil Hématologie biologique


HAROU Karam Gynécologie – Obstétrique B

HOCAR Ouafa Dermatologie

JALAL Hicham Radiologie

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QAMOUSS Youssef Anesthésie ‐ Réanimation (Militaire)

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ZAHLANE Mouna Médecine interne

ZAHLANE Kawtar Microbiologie virologie

ZAOUI Sanaa Pharmacologie

ZIADI Amra Anesthésie ‐ Réanimation


A MES TRES CHERS PARENTS
Aucun mot, aucune expression aucun remerciement ne saurait exprimer ma
gratitude et ma reconnaissance pour tout ce que vous m’avez offert, pour tout ce
que vous avez enduré pour que je puisse être là où je suis maintenant.
Grâce à vos prières j’ai pu surmonter tous les obstacles. Votre présence à mes
côtés était pour moi source de courage et de confiance.
Veuillez, cher père, chère mère, accepter cet humble travail qui n’égale en rien
vos sacrifices mais qui témoignera de mon grand amour et reconnaissance.
J’espère pouvoir vous honorez de plus en plus et être à l’image de vos souhaits.
Que Dieu vous offre santé, prospérité, longévité et nous unisse dans son paradis.

A MON TRES CHER MARI MOHAMED


Tu m’as offert tout l’amour la paix le soutien et la tendresse dont j’avais besoin
tout au long de ce travail.
T’u as partagé avec moi les hauts et les bas sans jamais se lasser.
Toutes les belles oeuvres de la littérature, toutes les chansons des compositeurs,
tous les mots, en toutes langues confondues, ne saurant exprimer ma gratitude
et mon amour envers toi.
Que dieu nous unissent à jamais.

A MON CHER FILS YOUSSEF,


Aucune expression ne saurait témoigner de l’amour que je te porte
Puisse Dieu te procurer bonheur et réussite

A LA MEMOIRE DE MA GRANDE MERE FATIMA


Puisse vos âmes reposer en paix .Que Dieu, le tout puissant, vous couvre
de Sa Sainte miséricorde et vous accueille au paradis.

A MON CHER FRERE HICHAM


A MA CHERE SOEUR FATINE
Son petit ange YACINE ,
Votre aide et votre attachement familial resteront la lumière qui
éclairera mon chemin.
Je ne vous remercierais jamais assez pour ce que vous faites pour moi
ainsi que pour notre famille.
Que ce travail soit le témoignage de mes sentiments les plus sincères et les
plus affectueuses.
Merci pour tous vos efforts et vos sacrifices afin de me soutenir dans mes
études.
Puissent l’amour et la fraternité nous unir à jamais.
A MES TRES CHERS BEAUX PARENTS,
Veuillez accepter l’expression de ma profonde gratitude pour votre
encouragement et affection.
Je ne saurais oublier le soutien dont vous m’avez doté.
Que Dieu vous accorde joie, santé et bonheur

A MA TRES CHERE TANTE KHADIJA


A la mémoire des beaux moments.
Merci pour votre soutien, vos encouragements et ton sourire.
Que dieu vous garde et vous offre le bonheur eternel.

A tous mes oncles et tantes, mes cousins et cousines,

A toute la famille EL BETTIOUI,

A toute la famille AZEROUAL,

A toute la famille SADIKI

A MES TRES CHERS AMI (E) S


A.ZGOUHA, S.EL BENZI, S.EL BOUKHARI,A. EDDOUFAI
H.ELALAOUI,
Charles, Hoda, Abdelhadi, Zakaria, Hicham, Fatima,…
Vous êtes pour moi plus que des amis! Je ne saurais trouver une expression
témoignant de ma reconnaissance et des sentiments de fraternité que je vous
porte.
Je vous dédie ce travail en témoignage de notre amitié que j’espère durera
toute la vie.

A TOUS CEUX QUE J’AI OMIS INVOLONTAIREMENT


DE CITER
A notre maître et président de thèse
Professeur Mohamed SBIHI
Professeur en Pédiatrie
Au CHU Mohammed VI de Marrakech
Vous nous avez fait le grand honneur de bien vouloir accepter la présidence de
notre jury de thèse. Veuillez trouvez ici, professeur, l’expression de nos sincères
remerciements.

A notre maître et rapporteur de thèse


Professeur Brahim BOUAITY
Professeur Agrégé d’oto-rhino-laryngologie
A l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech
Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de nous confier ce travail.
Nous vous remercions de votre patience, votre disponibilité, de vos
encouragements et de vos précieux conseils dans la réalisation de ce travail.
Votre compétence, votre dynamisme et votre rigueur ont suscité en nous une
grande admiration et un profond respect. Vos qualités professionnelles et
humaines nous servent d’exemple.
Veuillez croire à l’expression de ma profonde reconnaissance et de mon grand
respect.

A notre maître et juge de thèse


Professeur Hicham AMMAR
Professeur Agrégé d’oto-rhino-laryngologie
A l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech
Nous tenions à vous exprimer nos plus sincères remerciements pour avoir
accepté de siéger auprès de ce noble jury. Votre présence nous honore.
Veuillez trouver ici, professeur, l’expression de notre profond respect
A notre maître et juge
Professeur Mohamed ZOUBIR
Professeur Agrégé d’Anésthésie-Réanimation
A l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech
De votre enseignement brillant et précieux, nous gardons les meilleurs
souvenirs. Nous sommes toujours impressionnées par vos qualités
humaines et professionnelles. Nous vous remercions du grand honneur
que vous nous faites en acceptant de faire part de notre jury.

A notre maître et juge


Professeur Mounir BOURROUS
Professeur Agrégé de Pédiatrie
Au CHU Mohammed VI de Marrakech
Nous tenions à vous exprimer nos plus sincères remerciements pour avoir
accepté de siéger auprès de ce noble jury. Votre présence nous honore.
Veuillez trouver ici, Professeur, l’expression de notre profond respect
A tout le personnel du service de Neurochirurgie du CHU Mohammed VI de
Marrakech
En témoignage de ma gratitude et de mes remerciements.

A toute personne qui de près ou de loin a contribué à la réalisation de ce travail.


Liste des abréviations:

KTT : kyste du tractus thyréoglosse.

FTT : Fistule du tractus thyréoglosse

ORL : Oto-rhino-laryngologie

TDM : Tomodensitométrie.

IRM : Imagerie par résonnance magnétique.

NFS : Numération formule sanguine

VS : vitesse de sédimentation

ECG : Electrocardiogramme

PEC : prise en charge


INTRODUCTION 1

PATIENTS ET METHODES 3

RESULTATS ET ANALYSE 9
I- Données épidémiologiques 10
1. Répartition des cas selon les années 10
2. Répartition des cas selon l’âge 10
3. Répartition des cas selon le sexe 11
II- Données cliniques 11
1. Le délai diagnostique 11
2. Modalité de recrutement 12
3. Les circonstances de découvertes 12
4. Les antécédents pathologiques 13
5. Le tableau clinique 13
III- Données paracliniques 15
1. Bilan de la maladie 15
2. Bilan pré-opératoire 16
IV- Traitement 16
V- Anatomo-pathologie 17
VI- Evolution 17
1. Les suites post-opératoires 17
2. Les récidives 18
3. Recul 18

DISCUSSION 19
I- Données épidémiologiques 20
1. Fréquence globale 20
2. Fréquence selon l’âge 20
3. Fréquence selon le sexe 21
4 .L’hérédité 21
II- Données cliniques 22
1. Le délai diagnostique 22
2. Les circonstances de découverte 22
3. Le tableau clinique 23
III- Données paracliniques 27
1. L’échographie cervicale 27
2. Clichés radiographiques sans préparation des parties molles du cou 28
3. La fistulographie 29
4. La scintigraphie thyroïdienne 29
5. La tomodensitométrie 30
6. L’imagerie par résonance magnétique 30
7. La cytoponction 30
IV- Evolution- Complications 37
1. L’infection 37
2. La fistulisation 38
3. La cancérisation 39
V- Diagnostic différentiel 42
VI- Données thérapeutiques 45
1. La technique de SISTRUNK 46
2. Cas particulier : Pec du carcinome sur KTT 49
3. La thérapie intralésionnelle par OK-432 51
4. Les suites opératoires 51
5. Les complications chirurgicales 51
VII-Anatomie pathologique 54
1. Macroscopie 54
2. Microscopie 55
3. La dégénérescence carcinomateuse 56
VIII-Les récidives 56

CONCLUSION 59

ANNEXES 61

RESUMES 76

BIBLIOGRAPHIE 80
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

-1-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Les kystes du tractus thyréoglosse (KTT) sont des malformations cervicales congénitales

dues à un défaut de résorption du tractus reliant la base de la langue à l’isthme thyroïdien ou à

la pyramide de Lalouette [1, 2].

C’est une pathologie fréquente en ORL pédiatrique, elle représente 40% des

malformations cervicales congénitales et est aussi la 2ème cause de tuméfaction cervicale chez

l’enfant après les adénites [2, 3, 4].

L’âge de découverte des kystes se situe dans la majorité des cas dans l’enfance mais, ils

peuvent se voir à tout âge [1, 5, 6, 7].

Le diagnostic est surtout clinique mais peut avoir recours à l’échographie qui reste

l’examen de référence [8, 9].

La dégénérescence maligne au niveau du KTT, bien que rare, est maintenant un fait

admis. Sa prévalence est d’environ 1 % des kystes [10].

Le traitement est basé sur la chirurgie qui consiste en la technique de Sistrunk, seul

garant d’un traitement efficace sans récidive qu’il faut guetter dans les suites opératoires [11].

A la lumière de ces données, nous avons décidé d’entreprendre une étude rétrospective

étalée sur une période de 6 ans (de janvier 2006 jusqu’au décembre 2011), afin d’analyser

l’expérience du service d’Oto-rhino-laryngologie et de Chirurgie Cervico-faciale de l’Hôpital

Militaire Avicenne de Marrakech, dans la prise en charge des kystes du tractus thyréoglosse et

de comparer nos résultats à ceux de la littérature, en fixant les objectifs suivants :

• Etablir le profil épidémiologique des patients admis pour KTT.

• Décrire Les aspects cliniques, paracliniques ainsi que la prise en charge thérapeutique

des KTT.

• Décrire les aspects évolutifs des patients opérés pour KTT.

-2-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

-3-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

I. Description de l’étude et de la population cible :

Il s’agit d’une étude rétrospective, série de cas de patients admis pour prise en charge

thérapeutique de kyste du tractus thyréoglosse menée au service d’Oto-Rhino-Laryngologie et

de Chirurgie Cervico-Faciale de l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech, sur une période de 6

ans, allant de janvier 2006 jusqu’au décembre 2011.

Les critères d'inclusion sont :

 Tous les patients porteurs d’un KTT confirmé après chirurgie à l’examen

histopathologique.

Les critères d'exclusion sont :

 Les kystes et les fistules latéraux du cou.

 Les kystes dermoides et épidermoides médians du cou.

 Examen anatomopathologique non concluant.

 Le suivi postopératoire n’a pas été effectué de manière satisfaisante et

consensuelle notamment les patients perdus de vue.

 Autres (dossiers non exploitables,…)

Nous avons exclu 3 dossiers qui ne répondent pas à ces critères.

II. Echantillonnage :

Un échantillon accidentel de 21 malades a été colligé au niveau du service d’Oto-Rhino-

Laryngologie et de Chirurgie Cervico-Faciale à l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech.

-4-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

III. Variables étudiées :

Nous avons étudié l’ensemble des paramètres suivants :

1. Les caractéristiques sociodémographiques des patients :

 Age (en nombre d’années).

 Sexe : Masculin / Féminin.

 Profession.

 L’origine géographique : urbaine / rurale.

 L’adhérence à un système d’assurance.

2. Les caractéristiques cliniques :

2-1 Circonstances de découverte :

 Fortuite

 Tuméfaction cervicale augmentant progressivement de volume :

o Réaction inflammatoire en regard : douleur /fistule

o Pas de réaction inflammatoire en regard

 Gêne à la déglutition

 Gêne à la respiration

2-2 Délai de consultation /d’hospitalisation

2-3 Modalité de recrutement

2-4 Les antécédents :

 Personnels :

 Médicaux

 Rhinopharyngites

-5-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

 Angines

 Otites

 Chirurgicaux :

 Geste chirurgical sur KTT

 Toxiques

 Familiaux :

 Cas similaires dans la famille.

2-5 Examen clinique : caractéristiques de la tuméfaction cervicale

 inspection :

 inflammatoire

 Topographie : médiane / paramédiane

 Localisation en hauteur : sus hyoïde / ad hyoïde / sous hyoïde

 Fistulisation

 palpation :

 volume :

 Sensibilité : douloureuse / indolore

 consistance

 Mobilité : plan superficiel / plan profond

 Adhérence à l’os hyoïde : existence du cordon reliant le KTT a l’os hyoïde

 Adénopathie cervicale

3. Les données paracliniques :

3-1 Bilan radiologique :

 Echographie cervicale.

 Scintigraphie thyroïdienne.

 Kystographie ou fistulographie.

-6-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

 Tomodensitométrie.

 Imagerie par résonnance magnétique.

3-2 Bilan d’opérabilité :

NFS, groupage–rhésus, VS, bilan d’hémostase, ionogramme sanguin, urée, glycémie,

radiographie du thorax, ECG.

4. Les caractéristiques thérapeutiques :

4-1 MEDICAL :

 Antibiotique : type, posologie

 Antiseptiques locaux

 Antalgiques : type, posologie

4-2 CHIRURGICAL :

 Ponction, incision, drainage.

 Technique de Sistrunk

5. Les caractéristiques évolutives :

 Evolution Immédiate « post-opératoire » :

 Bonne

 Surinfection

 Gène à la déglutition

 Hématome de la plaie

 Evolution à moyen et à long terme :

 Récidive

 Dégénérescence

-7-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

6. Les caractéristiques histologiques :

Examen anatomo-pathologique de la pièce opératoire.

7. Traitement terminal :

 Abstention

 Médical

 chirurgical

IV. Collecte de données :

Les variables étudiées ont été recueillies à partir des dossiers médicaux des malades en

utilisant une fiche d’exploitation pré-établie.

V. Analyse statistique :

L’analyse statistique a été faite par le logiciel SPSS version 11 pour programme Windows.

Elle a fait appel à une analyse descriptive : pour les variables qualitatives, nous avons utilisé les

pourcentages ; pour les variables quantitatives, nous avons utilisé les moyennes, et les

extrêmes.

VI. Considérations éthiques :

Le recueil des données a été effectué avec respect de l’anonymat des patients et de la

confidentialité de leurs informations.

-8-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

-9-
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

I. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES :

Durant la période de ce travail 21 cas de KTT ont été hospitalisés au service d’Oto-

rhino-laryngologie et de Chirurgie Cervico-Faciale à l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech.

1. Répartition des cas selon les années :

6
6
5 4 4
4 3
3 2 2
2
1
0
Nombre de cas

2006 2007 2008 2009 2010 2011

Figure 1 : répartition annuelle des kystes du tractus thyréoglosse (21 cas)

Ce diagramme illustre la répartition des cas de KTT dans notre étude selon les années,

On constate que :

L’année 2008 a enregistré le plus grand nombre de cas des hospitalisations alors que les

années 2006 et 2009 ont connu le plus faible nombre de cas.

2. Répartition des cas selon l’âge :

L’âge moyen des malades était de 14,95 ans avec des extrêmes allant de 4 ans à 42 ans.

La tranche d’âge la plus touchée est celle moins de 20 ans.

- 10 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

8
8
7
7
6

4
4
3

1
1 1
0
< =10 ans 11‐20ans 21‐30 31‐40 > 40 ans

Figure 2: Répartition des KTT en fonction de l'âge

3. Répartition des cas selon le sexe :

La répartition en fonction du sexe retrouve une prédominance masculine : 12 hommes

(57%), contre 9 femmes (43%) avec un sexe ratio de 1,33.

Tableau I : Répartition des KTT en fonction du sexe

SEXE NOMBRE POURCENTAGE (%)


MASCULIN 12 57
FEMININ 09 43
TOTAL 21 100

II. DONNEES CLINIQUES :

1- Le délai diagnostique :

Il représente le temps écoulé entre le début de la symptomatologie clinique et le moment

où le patient vient consulter. Ce délai est variable (Tableau II).

- 11 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

La durée moyenne est de 34 mois, avec des extrêmes allant de 3 mois à 14 ans.

Tableau II: Le délai diagnostique

Latence diagnostique Nombre de cas


0 – 6 mois 2
6 mois – 2 ans 11
2 – 10 ans 5
Plus de 10 ans 3

2- Modalité de recrutement :

Dans notre étude, pour quelques-uns de nos patients, le diagnostic de kyste du tractus

thyréoglosse a été évoqué par des confrères pédiatres et médecins généralistes dans d’autres

structures sanitaires à part le service d’ORL où ils ont été adressés pour étayer ce même

diagnostic et/ou pour une éventuelle prise en charge chirurgicale.

 Du cabinet de consultations pédiatriques : 2 cas soit 9,52%

 Du cabinet de consultaions médecin généraliste : 1 cas soit 4,76%

Le reste a été diagnostiqué directement au service d’ORL : 18 cas soit 85,71%.

3- Les circonstances de découverte :

Les circonstances de découverte des KTT sont illustrées dans le (Tableau III).

Tableau III : Circonstances de découvertes des KTT


Signes d’appel Nombre de cas pourcentage (%)
Tuméfaction cervicale 16 76,19
Fistule 5 23 ,81
Gène à la déglutition 1 4,76
Gène à la respiration 0 0

Nous remarquons que la tuméfaction cervicale constitue le signe de découverte le plus

fréquent dans notre série, présent chez 76,19 % de nos patients.

- 12 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Le préjudice esthétique motive plus les sujets adultes, alors que pour les enfants plus

jeunes, la consultation est motivée par les parents.

4- les antécédents pathologiques :

Les antécédents personnels de nos malades sont relevés dans le tableau IV.

Tableau IV : Répartition des patients selon les antécédents personnels


Antécédents Nombre Pourcentage %
Rhinopharyngites 3 14,28
Angines 4 19,04
Otites 2 9,52
Geste chirurgical sur KTT 3 14,28

Sur les 3 patients ayant bénéficié d’un geste chirurgical : un patient est opéré pour la

3ème fois après 2 récidives et les deux autres ont été opéré pour la 2ème fois, après récidive

l’un 2 mois après la 1ère intervention et l’autre 3 mois.

Dans les antécédents familiaux, on n'a pas noté de cas similaires dans l'entourage, ni

d'autres malformations particulières.

5- Le tableau clinique :

Le siège initial de la lésion a pu être précisé de la manière suivante :

- Dans 18 cas, soit 86%, la localisation était médiane.

- Dans 2 cas, soit 9%, la localisation était paramédiane gauche.

- Dans 1 cas, soit 5%, la localisation était paramédiane droite.

Tableau V : Siège du KTT par rapport à la ligne médiane


Siége Nombre Pourcentage %
Médian 18 86
Paramédian gauche 2 9
Paramédian droit 1 5
Total 21 100
La palpation permet l’étude du volume, de la consistance et de la mobilité du kyste.

- 13 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Le volume a pu être précisé chez 17 malades, dont 13 KTT avaient un volume inférieur ou

égal à 2 cm (soit 76,47%) et 4 avaient un volume supérieur ou égal à 2 cm (soit 23,53%).

16 des kystes avaient une consistance rénitente (soit 76,19%).

Le cordon reliant le KTT à l’os hyoïde n’a pu être palpé que dans 6 cas (28,57%).

Quant à la localisation en hauteur, plus que la moitié des kystes étaient en sous hyoïdien:

Tableau VI : Répartition des KTT selon la localisation en hauteur

localisation en hauteur Nombre de cas pourcentage (%)


Sus hyoïdien 5 23,81
Pré hyoïdien 1 4,76
Sous hyoïdien 12 57,14
Non précise 3 14,29
Total 21 100

Dans notre série, tous les cas représentaient des critères cliniques classiques,

notamment:

- L'adhérence à l'os hyoïde qui se traduit par l'ascension du kyste aux mouvements

de déglutition.

- Son attraction par l'os hyoïde lors de la protraction de la langue.

- La mobilité par rapport aux plans superficiels.

Dans notre étude l'aspect au moment du diagnostic apparaît de la manière suivante :

Tableau VII : Aspect clinique au moment du diagnostic

Nombre de cas pourcentage (%)


Tuméfaction sans infection 13 61,90
Tuméfaction+infection 3 14,29
Fistule 5 23,81
Total 21 100

Les 5 cas de fistules étaient secondaires à des épisodes infectieux.

- 14 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 3 : Tuméfaction sous hyoïdienne médiane inflammatoire chez un enfant âgé de 12 ans

III. DONNEES PARACLINIQUES :

Comportent le bilan de la maladie et le bilan pré opératoire.

1. Bilan de la maladie :

 L’échographie cervicale:

Tous nos malades ont bénéficié d'une échographie cervicale pour préciser l’aspect du

kyste, la localisation, la taille, le contenu et les relations de la masse avec les structures

avoisinantes, et pour localiser la glande thyroïde.

Dans notre étude aucune thyroïde ectopique n'a été retrouvée.

Aucun de nos malades n’a bénéficié d’une scintigraphie thyroïdienne, d’un scanner,

d’une IRM, ou d’une fistulographie.

- 15 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 4 : Echographie cervicale montrant


une image arrondie hypo-échogène bien limitée avec un diamètre de 2,5cm.

2. Bilan pré opératoire :

Le plus souvent, ce bilan s'est révélé normal, cependant il a été noté :

 Une vitesse de sédimentation légèrement accélérée dans 2 cas.

 Une surcharge hilaire à la radiographie pulmonaire dans 1 cas.

IV. TRAITEMENT:

Dans notre étude, tous les (21) patients ont subit une intervention chirurgicale selon la

technique de Sistrunk comportant la dissection du tractus thyréoglosse et L’exérèse

systématique du corps de l'os hyoïde,

Nous avons toujours eu recours à l’anesthésie générale, malade installé en décubitus

dorsal, un billot sous les épaules, la tête en hyper extension, l’incision cervicale est horizontale,

bien centrée par rapport à la ligne médiane au niveau de la membrane thyro-hyoïdienne, de

préférence dissimulée dans un pli du cou.

En cas de fistule, cette incision circonscrira l'orifice en quartier d'orange.

- 16 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Puis dissection du kyste et du cordon jusqu’au corps de l’os hyoïde dont il adhère.

Poursuite de la dissection jusqu’à la base de la langue avec une résection en bloc du corps de

l’os hyoïde et du cordon, on termine par une hémostase soigneuse avec suture en 2 plans.

Dans 5 cas il a été nécessaire de réséquer une lame cutanée lors de l'existence de fistule

ou d'un mauvais état cutané secondaire à une importante réaction inflammatoire.

8 patients ont reçu une antibiothérapie avant le geste chirurgical dont 5 cas fistulisés et

3 cas de KTT infectés.

La pièce opératoire est envoyée à l'histologie pour confirmer le diagnostic et rechercher

une éventuelle dégénérescence maligne.

V. EXAMENS ANATOMO-PATHOLOGIQUES :

La relecture des comptes-rendus opératoires a permis d'étudier les variantes

chirurgicales comme l'exérèse muqueuse au niveau de la base de langue, l'absence de corps de

l'os hyoïde dûe aux interventions précédentes ou au contraire sa présence malgré des

interventions d'exérèse.

Les comptes-rendus anatomo-pathologiques ont permis la confirmation du diagnostic,

l'étude des kystes : type d'épithélium, existence de tissu thyroïdien, de glande séro-muqueuse.

L’examen anatomo-pathologique a été pratiqué chez tous les malades, et a été en faveur

d’un KTT bénin.

VI. EVOLUTION :

1. Les suites post-opératoires :

Les suites opératoires étaient généralement simples cependant, on a pu noter :

- 2 cas de gène transitoire à la déglutition.

- 1 cas de petit hématome cervical non compressif.

- 17 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

- Surinfection chez un seul patient qui a bien évolué sous traitement antibiotique et

drainage.

La durée moyenne d'hospitalisation était de 3 jours, allant de 2 à 12 jours.

2. Les récidives :

Dans ce chapitre, il convient de séparer dans notre série les malades « neufs » ; jamais

traités auparavant pour leurs lésions et les patients ayant déjà bénéficié d’un traitement avant

leur admission dans notre service.

 Dans le pool des malades « neufs » : 2 patients ont récidivé après intervention dans

le service.

 Dans le pool des malades « déjà opérés » : 3 patients ont été adressés au service

pour récidive, 1 seul avait été opéré selon la technique de Sistrunk, les 2 autres

avaient bénéficié soit d'une incision drainage soit d'une kystectomie.

Le plus souvent les récidives apparaissent dans un délai bref.

Dans notre série un cas a récidivé à un mois et l’autre à 5 mois.

3. Recul :

Tous nos patient on été suivi régulièrement à la consultation externe pour évaluation

clinique et au besoin radiologique (échographie), et on a noté 2 cas de récidive. Le recul

postopératoire moyen était de 11 mois.

- 18 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

- 19 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

I. Données épidémiologiques :

1- La fréquence globale :

Les kystes du tractus thyréoglosse sont les plus fréquentes des dysembryoplasies

cervicales [2, 3, 12, 13]. Leur fréquence est estime à 7 % dans la population générale [14], Ils

représentent 40 % des malformations cervicales congénitales [2, 3, 12, 13], et 70 à 90 % des

kystes cervicaux de l’enfant [15] et sont aussi la seconde cause de tuméfaction cervicale chez

l’enfant après les Adénites [2, 3, 12, 13].

SISTRUNK [16] avait initialement retrouvé 31 cas sur 86000 patients suivis à la Mayo

Clinic en 1920, mais des études plus récentes notamment histologiques tendent à montrer une

fréquence beaucoup plus élevée [17,18].

LARAQUI [19] rapporte 148 cas parmi 4066 hospitalisations, soit 3,6%.

Durant notre étude étalée sur une période de 6 ans, nous avons recensé 21 cas de KTT

(soit une moyenne de 3,5 malades par an).

2- La fréquence selon l’âge :

La fréquence selon l’âge reste difficile à préciser car certains auteurs, ont indiqué l'âge

d'apparition des symptômes dans leurs séries, tandis que d'autres ont rapporté l'âge au moment

du diagnostic initial. Néanmoins la plupart des auteurs rapportent une nette fréquence durant la

première décennie de vie [5, 6, 20, 21, 22, 23], alors que d’autres estiment qu’il existe deux pics

d’apparition, chez les enfants de moins de dix ans ainsi que chez les patients de plus de 30 ans

[24], approximativement 0,6% des KTT ont été diagnostiqués chez des sujets âgés de plus de 60

ans [24].

Dans notre série de 21 cas, l’âge moyen des malades était de 14,95 ans avec des

extrêmes allant 4 ans à 42 ans. 71% de nos malades avaient moins de 20 ans, concordant avec

les données de la littérature :

- 20 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Selon Hirshoren et Al [25] la moyenne d’âge est de 14,2 ans tandis que 80% des patients

avaient moins de 20 ans.

Selon Hamdi et Al [26] la moyenne d’âge est de 17 ans avec des extrêmes allant de 2ans

et demi et 50 ans.

3- La fréquence selon Le sexe :

La distribution selon le sexe est également un sujet de controverse dans la littérature,

mais selon la plupart des séries récentes [24], il n’existe pas de prédilection pour un sexe.

Dans ce travail, on note une légère prédominance du sexe masculin par 57% des cas

contre 43% pour le sexe opposé avec un sexe ratio de 1,33, ce qui est comparable avec les

données des différentes publications [7, 25, 27, 28].

Cependant, la série de Josephson [29], de JUNIEN-LAVILLAUROY [30], et celle de HAMDI et

AL [26] montrent une légère prédominance féminine.

Tableau VIII : La fréquence selon Le sexe

AUTEURS Sexe masculin (%) Sexe féminin (%)


HOFFMANN [28] 51 49
JOSEPHSON [29] 44 56
JUNIEN [30] 45 55
LARAQUI [19] 57 43
Yehouessi-Vignikin [7] 54 46
HAMDI [26] 44 56
Hirshoren [25] 64 36
Notre série 57 43

4- L’hérédité :

La formation des kystes du tractus ne semble pas avoir une origine génétique, mais

plusieurs cas de formes familiales ont été décrites qui pourraient se faire selon un mode

autosomique récessif ou dominant, ou pourraient être multifactoriel.

- 21 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

ASHWORTH rapporte un cas sur trois générations successives, grand-mère, mère et fille [31].

CASTILLO rapporte deux cas de transmission autosomique dominante [32], mais cette

hypothèse n'a pas été confirmée.

GREINWALD [33] a effectué une revue de la littérature et retrouvait 21 personnes

concernées sur 7 familles. Les femmes étaient prédominantes et la transmission autosomique

dominante la plus répandue.

MILLIKAN [34] rapporte de nombreux cas familiaux en étudiant l'arbre généalogique

d'une fillette qui a présenté un KTT.

S.AYACHE [35] rapporte la première forme familiale de KTT en France. Présent chez

quatre membres d’une même famille sur trois générations, sa transmission génétique suivrait les

règles de la transmission autosomique dominante. La prédominance du sexe féminin pourrait

traduire un phénomène d’empreinte génétique.

Peut être les moyens de dépistage génétique de ces formes familiales pourraient être

utile en vue d’une meilleure compréhension des facteurs étiologiques de cette pathologie.

Ce caractère familial n'a pas été retrouvé dans notre série.

II.Données cliniques :

1. Le délai diagnostique :

Cette période varie entre 3 mois et 14 ans dans notre série avec une moyenne de 34 mois.

L’ignorance de la maladie ou la négligence ainsi que les difficultés d’ordre infra-

structuraux et socio-économiques pour accéder aux services spécialisés expliquent en partie ce

retard à la consultation.

2. Les circonstances de découverte :

La majorité des auteurs [36, 37] rapportent une découverte souvent fortuite par le

patient lui même ou par son entourage, d'une tuméfaction cervicale médiane ou paramédiane.

- 22 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Ou plus tardivement devant des épisodes de surinfection répétés ou devant une tuméfaction

inflammatoire isolée [36, 38, 39].

Parfois, c'est une surinfection prélude à une fistulisation qui est révélatrice du KTT [40]

ou une tuméfaction fistulisée douloureuse et fébrile qui motive la consultation [36].

Dans notre série la tuméfaction cervicale a constitué le signe de découverte le plus

fréquent, présent chez 76,19% (16 cas), alors que la fistule n’a été signalée que chez 23 ,81% (5

cas), ce qui concorde avec les données de la littérature (tableau IX).

Tableau IX : Circonstances de découverte des KTT


YEHOUSSI-
Signes d’appel HIRSHORN[25] HAMDI[26] Notre série
VIGNIKIN[7]
Tuméfaction cervicale 70 % 73% 79,16 % 76,19
Fistule 30% 26% 20,84% 23 ,80
Trouble de la déglutition 5% - - 4,76%

Dans d'autre cas, le KTT peut se manifester par une gêne à la déglutition [37,41], dans

notre série on a noté 1 seul cas.

Exceptionnellement le kyste peut se révéler par l'apparition d'une détresse respiratoire

aigue chez le jeune enfant [2, 42, 43, 44]. Ceci est l'apanage des localisations de la base de

langue [39, 42, 45].

Selon une étude réalisée par A. Aubina [46] Un enfant âgé d’un mois a été adressé pour

un stridor apparu à une semaine de vie et qui s’aggravait en décubitus. Les parents signalaient

des difficultés d’alimentation associées à une stagnation pondérale (3480 g) ce qui était

révélateur d’un KTT de la base de la langue [46].

3. Le tableau clinique :

Les kystes du tractus thyréoglosse se présentent sous la forme d'une tuméfaction

cervicale médiane parfois paramédiane.

- 23 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Selon LEROUX [47], le point de départ du processus constitutif de la thyroïde est

représenté par le "Foramen Coecum". Des restes de la thyroïde peuvent persister tout le long du

trajet y compris au niveau de la base de la langue.

Si le canal ne se ferme pas tout au long de son trajet, le Foramen coecum reste ouvert et

peut donner des fistules dans le cou en avant de la trachée. En fait, il s'oblitère, et seule la

lumière sous jacente persiste et donne les kystes thyréoglosse.

La localisation du KTT est variable entre le Foramen Coecum et la pyramide de lalouette,

cependant, bon nombre de publications rapportent la fréquence de la localisation inter thyro-

hyoïdienne [2, 32, 39, 41].

Différentes localisations sont décrites par les auteurs : saillant sous le plancher de la

bouche [37,48], paramédiane, le plus souvent à gauche [37, 41], ou encore dans les régions

latérales du cou [36].

Ainsi, la classique localisation médiane entre l’os hyoïde et le bord supérieure du

cartilage thyroïde n'est pas exclusive [24, 49].

Tableau X : Situation des KTT par rapport à la ligne médiane :

AUTEURS médiane (%) paramédiane (%)


ZAFER [50] 81 19
JUNIEN L [30] 100 0
LARAQUI [19] 84 16
YEHOUSSI-VIGNIKIN [7] 100 0
Notre série 86 14
Cette tuméfaction peut se trouver sur toute la hauteur cervicale, de la base de la langue à

la fourchette sternale, elle s’ascensionne à la déglutition ce qui la distingue des autres

tuméfactions médianes, et elle est mobile par rapport au plan cutané.

Quant à la situation en hauteur, la localisation sous hyoïdienne est rapportée par la

majorité des auteurs [6, 44, 50].

- 24 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Tableau XI : La répartition selon la localisation

Sus hyoïdien Ad hyoïdien Sous hyoïdien Non précisée


AUTEURS
(%) (%) (%) (%)
JUNIEN L [30] 46 14 40
ZAFER [50] 33 15 52
PURDOM [44] 36 4 60
HIRSHOREN[25] 20,8 12,5 66,7 0,06
LARAQUI [19] 76 20 4 ,

MONDAIN [6] 27,7 2,7 69,4 1 ,2


Notre série 23,81 4,76 57,14 14,29

Beaucoup de cas inhabituels sont rapportés dans la littérature qui montre que ces kystes

peuvent se trouver dans la thyroïde [51] dans le larynx [52], dans l’os hyoïde [53] latéralement

dans le cou [54] ou dans la langue [42].

A la palpation, c’est une masse kystique, lisse régulière, rénitente et indolore. La

consistance est ferme jamais fluctuante. Le volume est variable, allant de la taille d’une noisette à

un œuf de pigeon, elle est exceptionnellement dure, de siège médian ou paramédian [24, 36, 55].

La tuméfaction adhère à l’os hyoïde, elle est mobile par rapport au plan superficiel et par

rapport au plan profond dans la portion sous hyoïdienne [3, 23].

Elle suit le mouvement d’ascension de la déglutition et elle est attirée par l’os hyoïde lors

de la protrusion de la langue, elle est mobile latéralement, fixe verticalement [21, 41].

En dehors des localisations adhyoïdiennes, la palpation d’un cordon reliant le kyste à l’os

hyoïde est habituelle [56,57].

La fistulisation à la peau est possible. Elle n’est jamais primitive mais secondaire à un

épisode de surinfection ou à une intervention préalable (ponction, incision, intervention

incomplète dans un premier temps) [11].

L’inflammation peut modifier cet aspect et égarer le clinicien.

L'examen endobuccopharyngé ne révèle rien de particulier à la laryngoscopie indirecte, il

n’y a pas de déformations du larynx, ni de la base de la langue. Par ailleurs on ne note pas de

- 25 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

signes ORL pouvant être en rapport avec le KTT à la rhinoscopie antérieure, postérieure de

même qu'à l’otoscopie.

L’examen des aires ganglionnaires peut trouver des adénopathies cervicales en cas

d’inflammation.

Par contre, l’examen minutieux de la glande thyroïde est d’une importance considérable

pour deux raisons :

1- rechercher une tumeur au dépend de la thyroïde.

2- ne pas prendre une thyroïde ectopique pour un KTT.

Si un doute, si infime soit il, persiste la scintigraphie thyroïdienne est indiquée [58,59].

Les cas de myxœdèmes survenant après l’ablation d’une thyroïde ectopique prise pour un KTT

ne sont pas rares [60].

En cas de fistule, l'exploration au stylet n'est pas d'un grand intérêt, du fait que cet

instrument tombe très vite sur l’os hyoïde.

Enfin, l'examen ORL recherchera une dyspnée, une hémorragie, crachats sanglants

parfois importants, ou une ulcération avec douleur à la déglutition, signes pouvant être en

rapport avec une thyroïde ectopique posant un problème de diagnostic différentiel avec le KTT

[59].

Les KTT sont des anomalies isolées n'entrant pas dans le cadre de syndromes

malformatifs. Certaines associations ont été décrites mais relevant du hasard, tel une

imperforation choanale, une surdité congénitale [30].

- 26 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 5 ; Kyste du tractus thyréoglosse : tuméfaction arrondie cervicale


antérieure médiane [61].

Figure 6 : Volumineux kyste du tractus thyréoglosse chez un adulte [38].

III. Données paracliniques :

1- L’échographie cervicale :

L'échographie cervicale constitue l'examen le plus indispensable. Elle permet

essentiellement de repérer la bonne place de la thyroïde et d'éliminer ainsi une thyroïde

ectopique avec une sensibilité de 100% [8, 62]. Ce repérage est essentiel afin d'éliminer les

- 27 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

hypo-thyroïdismes post-opératoires secondaires à une erreur diagnostique entre thyroïde

ectopique et KTT [60, 63]. La prévalence des thyroïdes ectopiques est de l'ordre de 1 à 2 % [24,

64, 65]. Cet examen s'est révélé suffisant car la confirmation d'une thyroïde en place élimine

tout risque d'hypothyroïdie en postopératoire [62].

Elle permet également de préciser l'aspect du kyste et parfois de redresser le diagnostic

en précisant la localisation, la taille, le contenu et les relations de la masse avec les structures

avoisinantes, et de voir s’il contient d’éventuels nodules en vue d’une cytoponction qui est

rarement réalisée sauf si on suspecte une dégénérescence maligne du KTT qui reste

exceptionnelle [9, 66].

Son caractère non invasif, les progrès techniques et humains (sondes plus fiables,

examinateurs entraînés) et les renseignements fournis font de l'échographie un examen suffisant

pour le diagnostic, ce qui apparaît dans l'étude de notre série. (100 % des malades ont bénéficié

d’une échographie cervicale).

Au plan morphologique, le KTT peut apparaître anéchogène, hypoéchogène ou

hétérogène à l’échographie mais le caractère solide, la présence de calcifications et/ou

d’envahissement de la paroi doivent faire suspecter un carcinome [67], Ce dernier se présente

comme une zone anéchogène de diamètre identique à la masse palpable. Les tumeurs autres

que les kystes montrent un mélange de zones libres d'écho et de zone échogènes [66, 68]. Cet

examen perd en spécificité et en sensibilité en cas d'infection [68].

2- Clichés radiographiques sans préparation des parties molles du cou :

Ne sont utiles qu'en cas de masse comprimant la voie aérienne (visualisation du pharynx,

du larynx et de la trachée) à la recherche de calcifications (lymphangiomes), ou bien si l'on

soupçonne un reliquat de la 4ème poche branchiale (niveau hydroaérique parfois noté) et aussi

ils déterminent la présence ou non de l’os hyoïde en cas de récidive [12].

- 28 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Une radiographie des parties molles de profil peut montrer la position et le volume d'une

tuméfaction, pouvant être en rapport avec une thyroïde ectopique diagnostic différentiel avec le

KTT [59].

3- La fistulographie :

C'est la radiographie du cou après injection du produit de contraste lipiodole par l'orifice

d'une fistule préexistante.

Elle permet de détecter d'éventuels canalicules secondaires, source de récidives s'ils ne

sont pas disséqués au moment de l'acte opératoire [12, 19, 69].

4- La scintigraphie thyroïdienne :

Elle permet d'éliminer une thyroïde ectopique au moindre doute afin d'éviter une ablation

intempestive. Elle est réalisée à l'iode 131 fixée électivement par le tissu thyroïdien (l'iode est

préféré au technétium car son élimination salivaire peut donner des artefacts dans la recherche

du tissu thyroïdien haut situé) [12,65].

Cet examen a été longtemps considéré indispensable en particulier chez l'enfant.

Cependant les performances de l'échographie permettent de plus en plus de se passer de la

scintigraphie.

La scintigraphie thyroïdienne permet d'identifier du tissu thyroïdien fonctionnel en cas de

doute échographique [65].

Cet examen est utilisé en cas de doute diagnostique, elle a un double intérêt :

- Rechercher un tissu thyroïdien, ectopique fixant l'iode : ainsi cet examen permet

d'établir le diagnostic d'ectopie thyroïdienne en montrant une fixation basilinguale

exclusive [49, 65].

- Vérifier l'intégrité de la thyroïde et l'absence de tumeur à son niveau [65].

- 29 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

5- La tomodensitométrie :

De plus en plus utilisée, la TDM permet l’identification du kyste et précise sa relation avec

le corps de l’os hyoïde et la base de la langue [12, 70, 71].

Elle est également utile pour identifier les adénopathies cervicales non palpables et

détecter d’éventuelles lésions thyroïdiennes [12].

Sur le plan morphologique, le KTT se présente comme une formation kystique cervicale

antérieure médiane, ad hyoïdienne, bien limitée, adhérente aux muscles, à paroi fine et souple et

à contenu liquidien [72]. La présence au niveau du kyste de nodules pariétaux denses ou prenant

le produit de contraste est fortement évocatrice de malignité [72]. De même, la présence de

calcifications irrégulières doit faire évoquer la dégénérescence carcinomateuse [72,73].

Le scanner prédit exactement l’étiologie d’une masse cervicale en déterminant sa

localisation exacte par rapport aux structures anatomiques normales du cou et permet un bilan

pré thérapeutique dans les cas complexes, localisation inhabituelle, base de langue, extension

laryngée [71,74].

6- L’imagerie par résonance magnétique :

C'est un examen non invasif, non irradiant, permettant la réalisation de coupes dans des

plans multiples avec une meilleure résolution par rapport à la TDM. Elle permet un bilan pré

thérapeutique dans les cas complexes, localisation inhabituelle, base de langue, extension

laryngée [12].

Cette technique d’imagerie permet aussi de faire le bilan d’extension local et

locorégional, en cas de carcinome sur KTT [67].

7- La cytoponction :

La place de la cytoponction préopératoire à l’aiguille fine reste discutable en raison du

rapport coût/bénéfice, pour certains auteurs la cytoponction ne semble pas d’un grand intérêt

- 30 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

pour la prise en charge thérapeutique des KTT. La valeur prédictive positive de cet examen est

d’environ 50 % [77].Néanmoins, Miccoli et al rapportent une sensibilité et une spécificité de

100% de cette technique chez neuf patients. Cela montre que la cytoponction à l’aiguille fine est

au contraire rentable si elle est réalisée sous échographie et par un radiologue expérimenté

permettant ainsi une meilleure prise en charge chirurgicale de la dégénérescence maligne du

KTT [78].

Dans notre série, aucun patient n’a bénéficié d’une fistulographie, d’un scanner, d’une

imagerie par résonnance magnétique (IRM), d’une scintigraphie, ou d’une cytoponction.

Figure 7 : cliché de fistulographie montrant un trajet fistuleux qui remonte


de la région thyroïdienne jusqu’à l’oropharynx [12].

- 31 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

igure 8 : Échographie cervicale chez une femme de 21 ans ayant consulté pour une tuméfaction
cervicale antérieure montrant une image kystique finement hétérogène mal limitée mesurant
20 /18 mm de diamètre. Une résection chirurgicale du KTT a été réalisée selon la technique de
Sistrunk, L’examen anatomopathologique de la pièce de résection a révélé l’existence d’un
carcinome papillaire aux dépens de la paroi du KTT [61].

Figure 9 : Scintigraphie du corps entier à l’iode 131 chez la même patiente après un mois d’une
thyroïdectomie totale mettant en évidence deux résidus parenchymateux cervicaux iodofixants,
médian et paramédian droit, sans aucun foyer de fixation pathologique sur le reste du corps
[61].

- 32 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 10 : Scintigraphie du corps entier à l’iode 131 réalisée chez la même patiente après 6
mois d’ un traitement complémentaire par l’iode 131 radioactif (3,7 GBq) dans le cadre d’un
bilan d’efficacité thérapeutique mettant en évidence une carte blanche isotopique [61].

Figure 11 : TDM du larynx en coupe sagittale montrant un KTT


au dessus de l’anneau cricoïde [75].

- 33 -
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 12 :
A.TDM cervico-faciale, coupe axiale. Visualisation d’une masse hypodense, arrondie, située en
base de la langue et bombant dans l’oropharynx (flèche blanche).
B.TDM cervico-faciale, reconstruction dans le plan sagittal. Masse hypodense, régulière,
arrondie, située en base de langue et bombant dans l’oropharynx (flèche blanche) [46].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 13 :
A. TDM cervico-faciale, coupe axiale. Visualisation d’une une masse kystique médiane sous
hyoïdienne avec réhaussement du contraste
B. TDM cervico-faciale, reconstruction dans le plan sagittal. Masse kystique médiane sous
hyoïdienne avec réhaussement du contraste [76].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 14 :
A.IRM cervico-faciale coupe axiale écho de spin T1 de la région basilinguale :
Image ronde en hyposignal : (flèche)
B.IRM cervico-faciale coupe sagittale écho de spin T2 de la langue:hypersignal T2 de type
kystique qui est en rapport avec un kyste du tractus en position haute (flèche) juste au-dessus
de l’os hyoïde et près du foramen caecum [12].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 15 : IRM d’un nourrisson de 6mois montrant un kyste du tractus


thyréoglosse au niveau de la base de la langue [12].

IV. Evolution- Complications :

L'évolution des kystes est marquée par trois complications possibles :

1. L’infection :

L’infection peut émailler l’évolution d’un kyste jusque là bien toléré dans16% à

47% [13, 28]. Elle se traduit cliniquement par l'apparition de [37, 41, 79] :

- Signes généraux à type d'hyperthermie.

- Une douleur à la déglutition.

- Localement le kyste augmente de volume avec les signes cardinaux de

l'inflammation.

ANDRE [80] explique le mécanisme de l'infection par le cheminement des micro-

organismes des ganglions du cou jusqu'au kyste à travers les canaux lymphatiques

communiquant avec le tissu lymphatique tapissant le kyste.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

A ce stade, le traitement médical prépare l'acte chirurgical, certains auteurs [11, 79]

préfèrent intervenir d'emblée sous couverture antibiotique.

En absence de traitement et souvent malgré l'antibiothérapie, l'évolution se fait vers la

fistulisation, soit à la peau soit au pharynx.

Le germe le plus souvent rencontré est le streptocoque, parfois le staphylocoque [80].

Cependant, on a pu relever un cas de tuberculisation d'un KTT, le diagnostic était histologique

par découverte de follicules entourant une nécrose caséeuse [19].

Ces épisodes de surinfection peuvent se succéder avec une régression spontanée de la

symptomatologie. Souvent ils font suite à un épisode infectieux des voies aériennes supérieures

(21 % pour JUNIEN LAVILLAUROY) [30].

En cas d'échec un drainage chirurgical s'impose en dernier recours avec le risque

d'entraîner une fistulisation future.

2. La fistulisation :

La fistulisation des kystes se voit dans 10 à 37 % [24, 29, 81, 82]. Elle est souvent

secondaire à un geste chirurgical, une ponction ou la complication d'un épisode infectieux. Il

n'existe pas de fistule primaire pour les KTT [30].

Ceci s'explique simplement par l'embryologie car contrairement aux poches branchiales,

il n'existe à aucun moment un rapport entre le tractus et l'ectoderme.

Cliniquement, on retrouve un pertuis cutané souvent inflammatoire avec un empâtement

péri fistuleux. Ce pertuis se situe, le plus souvent sur la ligne médiane entre l'os hyoïde et la

fourchette sternale. Un liquide muqueux voir purulent en cas de surinfection peut s'écouler du

pertuis par la pression sur le kyste.

Ces fistules n'ont pas tendance à se fermer spontanément, l'intervention s'impose dans

ces cas [11,50].

Il a été décrit des fistulisations oro-pharyngées au niveau du foramen caecum avec

écoulement de liquide dans la cavité buccale [11].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

JUNIEN LAVILLAUROY décrit ce type de fistule chez un enfant de 11 ans, avec mise en

évidence du trajet par fistulographie [30].

Dans notre série, nous avons examiné 5 patients présentant des fistules soit 23,81%, tous

ces fistules étaient secondaires à des épisodes infectieux.

3. La cancérisation :

Les cancers au niveau du tractus bien que rares sont maintenant un fait admis. Leur

prévalence est d'environ 1% des kystes [83, 84,86], essentiellement chez l'adulte.

La première description de carcinome sur KTT remonte à 1911 avec Brentano, [67] puis

par UCHERMAN en 1915, Puis en 1927, apparaît la première publication en langue anglaise

réalisée par OWEN et INGELBY [86]. Et depuis les publications se sont multipliées, et une revue de

la littérature rapporte 246 cas en 1996 [84].

La forme papillaire est la plus répandue, elle est retrouvée dans environ 80-83% [10, 87,

88]. Les autres cas sont représentés par les carcinomes mixtes papillofolliculaires dans 8% des

cas, les carcinomes à cellules squameuses dans 6% des cas suivis par quelques cas de

carcinomes à cellules de Hürthle et les carcinomes folliculaires et anaplasiques [24]. Aucun cas

de carcinome médullaire n’est décrit dans la littérature [24]. Les formes épidermoïdes sont

considérées comme des cancers du tractus lui-même puisque naissant de son épithélium.

N. Kinoshita et ALL rapporte pour la première fois en 2O11 un carcinome

adénosquameux provenant d'un kyste du tractus thyréoglosse chez une femme de 61 ans

japonaise consultant pour une tuméfaction cervicale antérieur évoluant depuis 11 ans, qui a été

diagnostiquée comme un KTT. En préopératoire, la cytoponction à l'aiguille fine suggère une

lésion néoplasique, confirmé par l’examen anatomopathologique [89].

Selon plusieurs auteurs, le carcinome peut se développer de novo au sein du KTT, alors

que d’autres tels que Crile [90] pense que le canal thyréoglosse peut constituer une voie

naturelle de dissémination du carcinome à partir de la thyroïde. Ce débat est à l’origine des

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

discordances quant à la prise en charge thérapeutique, à savoir la nécessité ou non d’une

thyroïdectomie associée à l’exérèse chirurgicale du KTT [91].

Il semble maintenant bien admis que ces cancers sont des primitifs du tractus

thyréoglosse et non pas des métastases de cancers thyroïdiens [85, 87, 91].

Il faut noter que chez l'enfant, ces tumeurs sont rarissimes, toutes les études citées

concernent essentiellement des adultes. Sept cas sont rapportés dans la littérature, mais la

forme et le traitement reste identique à l'adulte [92].

Figure 16 : Volumineuse tuméfaction cervicale antérieure. de 12/ 8 cm, polylobé


chez une patiente de 48 ans [93].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 17 : A : TDM (coupe coronale).


B : TDM (coupe sagittale).
La TDM de la même patiente révèle une volumineuse formation hypodense, polylobée,
ne se réhaussant pas après injection de produit de contraste, avec une composante solide pré
hyoïdienne, siège de calcifications. La glande thyroïde, refoulée à droite, est de taille normale et
de densité hétérogène [93].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 18 : Vue per opératoire de la même patiente. L’examen extemporané a conclu qu’il s’agit
d’un KTT dégénéré avec présence de foyers de carcinome papillaire [93].

V. Diagnostic différentiel :

Le diagnostic clinique des kystes du tractus thyréoglosse est facile dans la majorité des

cas, mais l'ensemble des tuméfactions cervicales surtout chez l'enfant, peut faire évoquer ce

diagnostic par erreur [1, 6, 58].

Nous évoquerons les principales anomalies cervicales ayant une ou plusieurs

caractéristiques pouvant faire évoquer un kyste du tractus.

- Siège médian ou para médian cervical entre le foramen caecum et la fourchette

sternale.

- Adhérence à l'os hyoïde avec ascension à la déglutition.

- Consistance.

- Mobilité par rapport aux différents plans.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

1. Formations médianes non congénitales :

1-1 Adénopathie cervicale :

C’est la première cause de tuméfaction cervicale chez l'enfant, elle peut faire errer

facilement le diagnostic, bien qu’elle ne s’ascensionne pas avec le larynx lors de la déglutition.

Les adénopathies sont plus latérales dans la plus grande majorité des cas.

A la palpation elles apparaissent plus indurées, fermes, irrégulières, douloureuses, de

siège sous digastrique ou sous maxillaires, facilement reconnaissables [21, 92].

1-2 La thyroïde ectopique :

Cette éventualité est rare (1 à 2 % des cas) [59, 60], la clinique ne permet pas de faire la

différence avec les kystes du tractus.

C'est dans cette éventualité que l'examen échographique est indispensable avant toute

intervention chirurgicale pour kyste du tractus thyréoglosse, et une scintigraphie thyroïdienne au

moindre doute, afin de vérifier la bonne place de la thyroïde et d'éliminer alors le risque

d'insuffisance thyroïdienne post opératoire [60, 62, 65].

Les autres lésions thyroïdiennes, kyste thyroïdien, nodule, sont également diagnostiquées

par la réalisation d'une échographie cervicale permettant de localiser ces tuméfactions au sein du

tissu thyroïdien [94].

1-3 Les lipomes :

Ce sont des tuméfactions molles, non ascensionnées lors de la déglutition, souvent plus

superficielles [21]. L’échographie montre des strates échogènes parallèles [95]. L'aspect

opératoire est également facilement différentiable des KTT.

1-4 Laryngocèles :

II s'agit d'une dilatation pathologique du saccule laryngé réalisant des cavités remplies

d'air, rares et souvent congénitales. L’échographie voire le scanner permet de faire le diagnostic

et de préciser la localisation [96].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

1-5 Les formations endo-buccales :

Grenouillettes sub-linguales, tumeur du plancher buccal, lithiase sous maxillaire. Toutes

ces tuméfactions sont rares chez l'enfant et leur diagnostic est facilement posé cliniquement [5,

92, 97, 98].

1-6 Les tumeurs nerveuses : (sympathome, neurinome, schwannome).

Elles se situent le plus souvent le long du pneumogastrique. L'IRM apporte souvent le

diagnostic [98].

1-7 Le Fibromatosis Colli :

Il s'agit d'une forme bénigne de fibromatose infiltrant le muscle sternocléido-

mastoïdien, disparaissant spontanément en quelques mois le plus souvent. Il peut provoquer un

torticolis chez le nourrisson [21].

1-8 Les lymphangiomes kystiques :

Ces tuméfactions spécifiques de l’enfant sont parfaitement identifiables par

l’échographie, leur contenu étant liquidien [21, 56].

1-9 Pathologie tumorale :

Les tumeurs de l’os hyoïde sont rares. Leur aspect radiologique est celui de la tumeur

correspondante, sans particularité notable, du fait de leur localisation sur l’os hyoïde [12].

2. Formations médianes congénitales :

2-1 Les malformations vasculaires :

- Hémangiomes : Fréquents chez le nourrisson, les localisations cervicales sous-cutanées

sont plus souvent parotidiennes. Ils sont mous, mal limités, pouvant donner une coloration

bleutée à la peau et blanchir à la pression.

L'échographie montre une lésion hétérogène et un signal Doppler [12].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

- Ectasies veineuses : Elles augmentent de volume avec l'expiration, la toux, la position

déclive [21].

2-2 Les dysraphies de la ligne médiane :

* Les kystes dermoïdes et épidermoïdes :

Ils sont dus à une inclusion ectodermique sur la ligne médiane par défaut d'accolement

de la partie antérieure du 1er et 2éme arcs branchiaux.

La palpation trouve fortuitement le plus souvent une tuméfaction arrondie, ferme ou

discrètement molle, de siège variable, le plus souvent sus sternale, parfois sus- hyoïdienne ou

ad- hyoïdienne [99, 100]. Cette dernière localisation, plus fréquente chez la femme et l'enfant

[16] ne peut être distinguée ni échographiquement ni cliniquement d'un kyste du tractus

thyréoglosse (le diagnostic est histologique). La présence d'annexes cutanées, poils et glandes

sébacées, permet de différencier les kystes dermoïdes des kystes épidermoïdes [98].

* Fistules mento-sternales :

Exceptionnelles, elles sont liées à un défaut de constitution de la bande mentosternale.

Elles pourraient être confondues avec une fistulisation d'un kyste du tractus thyréoglosse [3,

101].

VI. Données thérapeutiques :

Le traitement des kystes du tractus thyréoglosse est chirurgical. Devant l'impossibilité de

guérison spontanée, le risque de surinfection et enfin le risque faible mais réel de cancérisation,

il apparaît logique de proposer l'ablation des kystes dans tous les cas.

Tout kyste diagnostiqué doit être enlevé à partir de l’âge de 3ans et les fistules doivent

être opérées quelque soit l’âge [11, 21].

L’acte chirurgical doit être effectué au moins un mois à distance de tout épisode

infectieux [6, 79].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

1. La technique de SISTRUNK :

L'intervention actuellement pratiquée pour limiter les risques de récidive a été codifiée

par SISTRUNK en 1920 [16] puis perfectionnée en 1928 [102].

Les deux éléments capitaux établis par Sistrunk sont :

- l'exérèse du corps de l'os hyoïde.

- l'exérèse d'un cône musculaire de la base de langue.

Les modalités précises de l'intervention :

Le traitement des KTT et FTT se résume à l'excision de l'ensemble du tractus jusqu'a son

origine linguale [103-104].

Nos 21 patients ont été traités par exérèse chirurgicale selon la technique décrite par

SISTRUNK comportant la dissection du tractus thyréoglosse et l'exérèse systématique du corps

de l'os hyoïde.

L'intervention se déroule sous anesthésie générale avec intubation trachéale. Le malade

est installé en décubitus dorsal, un coussin glissé entre les épaules maintient l'extension du cou

(la tête en hyper extension) nécessaire à la bonne exposition du champ opératoire.

L'incision passe à environ 1 cm au dessous du niveau du corps de l'os hyoïde repéré au

doigt, tracée selon la direction des plis du cou en regard de l’os hyoïde, bien centrée par rapport

à la ligne médiane. En cas de fistule, cette incision circonscrira l'orifice en quartier d’orange.

Pour dégager la région hyoïdienne, la peau et l'aponévrose sont réclinées vers le haut à l'aide de

petits écarteurs, ce qui permet de visualiser le kyste [82, 104]. La dissection progresse de bas en

haut, sans léser la paroi kystique. La pyramide de Lalouette est sectionnée au ras de l’isthme

puis relevée avec tous les tissus prélaryngés, au contact du cartilage thyroïde jusqu’à son

échancrure. Le corps de l’os hyoïde est réséqué entre ses petites cornes, puis relevé vers le haut.

Le geste s’achève par l’exérèse d’un cône musculaire basilingual dont l’extrémité postérieure

correspond au foramen cæcum. Les plans musculaires sous-hyoïdiens sont amarrés aux

mylohyoïdiens et aux géniohyoïdiens. Les sous-hyoïdiens sont ensuite réunis entre eux sur la

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

ligne médiane. La fermeture s’effectue sur drain aspiratif. Un respect de ces temps opératoires

doit permettre d’éviter les récidives [101].Ainsi la pièce de résection comprendra le kyste, le

corps de l'os hyoïde et le prolongement intra lingual, elle est envoyée à l’anatomopathologie

pour confirmer le diagnostic et déceler une éventuelle dégénérescence maligne.

Figure 19 : Technique opératoire :


L'intervention se déroule sous anesthésie générale avec intubation trachéale [1].

Figure 20 : Vue opératoire d’un kyste du tractus thyréoglosse. La peau


pathologique est emportée en ‘‘ quartier d’orange’’[104].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 21 : Résection en bloc du kyste et de l’os hyoïde [1].

Figure 22 : Vue opératoire d’un kyste du tractus thyréoglosse,le corps de l’os


hyoïde a été réséqué et ses tranches de section, blanches, sont bien visibles et
sont signalée par les flèches [104].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 23 : vue peropératoire d’un KTT

L : pyramide de Lalouette (sectionnée et réclinée vers le haut)


K : kyste du tractus
H : os hyoïde (sectionné latéralement) ;
V : vallécules (Dte et Gche)
I : muscles infra-hyoïdiens libérés de l’os hyoïd [105]

2. Cas particulier : PEC thérapeutique du carcinome sur KTT

La découverte d'un cancer sur kyste du tractus est le plus souvent faite de façon fortuite

sur l'examen anatomo-pathologique de la pièce d'exérèse. La question devient donc : faut-il

réaliser dans un second temps un geste chirurgical sur la thyroïde ? [91,106].

Certains auteurs considèrent qu’une cure chirurgicale selon la méthode de SISTRUNK est

largement suffisante [106, 107], mais d’après des publications récentes, notamment celle de

Tolga et al. [10, 108, 109], il est recommandé de compléter le geste chirurgical initial par une

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

thyroïdectomie totale, non seulement pour éliminer un éventuel carcinome thyroïdien mais

également en vue d’un meilleur suivi puisque dans une métanalyse, Miccoli et al ont montré que

seule l’étendue du geste chirurgical initial constituait une variable significative quant à la survie

[110, 111]. Aussi, l’envahissement de la paroi du kyste par le processus carcinomateux,

l’individualisation histologique d’un type vésiculaire ou épidermoïde et la mise en évidence

clinique ou échographique d’une lésion nodulaire au niveau de la glande thyroïde, devraient

déboucher sur une thyroïdectomie totale, a fortiori quand on sait que la concomitance des KTT

dégénérés et des carcinomes primitifs de la thyroïde a été décrite dans 11 à 33 % des cas [112].

Pour certains auteurs, la thyroïdectomie totale pourrait être également sollicitée chaque fois qu’il

existe un doute sur la capacité du patient à adhérer à un suivi médical régulier (bas niveau

socioéconomique, problème de proximité du milieu hospitalier. . ..) [112]. Chez les sujets ayant

des adénopathies découvertes cliniquement ou à l’échographie, un curage ganglionnaire

d’emblée est généralement recommandé [113].

Lorsqu’une thyroïdectomie totale est couplée à l’exérèse du KTT selon la méthode de

SISTRUNK, le suivi postopératoire est basé essentiellement sur la réalisation d’une scintigraphie

du corps entier à l’iode 131 et un dosage de la thyroglobuline qui devrait être indétectable.

L’existence de résidus tumoraux à la scintigraphie conduit vers une irathérapie postopératoire à

dose ablative. L’hormonothérapie thyroïdienne à dose frénatrice est toujours indiquée [114,

115].

Le pronostic d’un adénocarcinome papillaire sur kyste du tractus thyréoglosse semble

être meilleur que celui du carcinome papillaire de la thyroïde en sa position normale, du fait de

la rareté des métastases à distance [115]. Cependant, le cancer papillaire thyroïdien reste un

carcinome à développement très lent, ce qui impose un suivi à très long terme. Les récidives

peuvent survenir plusieurs années, voire des décennies plus tard, et sont souvent astreignantes,

d’où la nécessité d’une surveillance efficace, adéquate et à vie des patients [115].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

3. La thérapie intralésionnelle par OK-432 :

L’OK-432 est un dérivé de la bactérie Streptococcus pyogènes du groupe A lyophilisé et

dénaturé, il crée une réaction inflammatoire initiale locale, secondairement suivie d’une sclérose

et d’une fibrose organisée permettant une diminution du volume de la lésion. Utilisé dans le

traitement des lymphangiomes kystiques. ) [116].

Dans une étude réalisée par Nobuo Ota et Shigeri Fukase, ce traitement a été essayé

chez 15 patients atteints de KTT, les résultats étaient : la disparition et la réduction marquée de

la lésion chez tous les patients qui ont eu ce traitement, la douleur locale au site d’injection et la

fièvre ont été observées chez quelques patients, mais ces problèmes sont résolus dans quelques

jours. L’auteur a conclu que cette technique est simple, facile, sûre, efficace et utilisable comme

un substitut à la chirurgie dans le traitement des KTT [117].

4. Les suites opératoires :

L'hospitalisation suivant les séries varie de 2 à 4 jours [19, 30 ,36]. Le drain est souvent

retiré au bout de 48 à 72 heures.

L'antibiothérapie n'est pas systématique [57]. Elle est pratiquée en cas de kyste surinfecté

au moment de l'intervention, en présence d'un épanchement post-opératoire ou d'un pic fébrile

dans les suites immédiates. Dans ces différents cas l'association Amoxiciline/acide Clavulanique

est la mieux indiquée [5].

Une consultation post-opératoire est programmée à 8 jours pour ablation des fils cutanés

ensuite à 1 mois, puis au moins une fois dans l'année. Les récidives si elles se produisent sont

souvent précoces [57].

5. Les complications chirurgicales :

La chirurgie des kystes du tractus est maintenant bien codifiée et les complications sont

rares. Mais lors des récidives, le geste peut devenir difficile du fait du remaniement

inflammatoire et la perte des repères médians du cou [17, 28, 118].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

La complication la plus grave et donc la principale à éviter, est l'apparition d'un

hématome cervical compressif pouvant entraîner une détresse respiratoire aigue. Dans notre

série, un cas de petit hématome non compressif a été observé, et qui a nécessité une simple

aspiration.

MADDALAZZO [119] a publié récemment une étude détaillant les différentes

complications et les moyens de les éviter.

5-1 Complications per opératoires :

Les complications per opératoires sont dues à la position du kyste en avant du larynx et à

la proximité des éléments vasculo-nerveux [104, 120].

Aucun cas n’a été rapporté notre série.

a- Plaies de l'axe respiratoire :

Elles peuvent être réalisées lors de la dissection du kyste ou lors de la section du corps

de l'os hyoïde surtout chez l'enfant, les cartilages étant très fin. Le risque étant l'apparition d'un

emphysème compressif. Une suture directe avec mise en place d'un drain est souvent suffisante.

b- Section du nerf hypoglosse :

Cette complication peut se produire, si la section de l'os hyoïde est réalisée trop en

dehors ou lors de l'exérèse du cône musculaire de la base de langue. Pour l'éviter, il faut réaliser

la section au niveau des petites cornes et remonter jusqu'au foramen caecum en restant entre

ces repères. Ceci s'avère plus difficile lors de reprise chirurgicale [118].

c- Hémorragie après section de l'artère linguale :

Cette complication survient lors du même geste que précédemment. La technique pour

l'éviter est identique.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

5-2 Complications post-opératoires possibles :

a- Hématome compressif :

Nous l'avons vu, c'est la complication la plus grave car elle entraîne une dyspnée

respiratoire très rapidement [6, 121]. Elle est évitée par la réalisation d'une hémostase soigneuse

per opératoire et la plupart des auteurs préconisent la pose d'un drain aspiratif pendant au

moins 24 heures.

En cas de survenue, une ponction peut s'avérer suffisante sinon la reprise s'impose avec

ouverture de la cicatrice pour drainage.

b- Infection :

Complication mineure, elle entraîne une augmentation de la durée d'hospitalisation ainsi

qu'une mauvaise cicatrisation [80].

Elle est évitée par la réalisation d'une asepsie correcte et la mise sous antibiothérapie des

patients présentant une surinfection du kyste ou un syndrome fébrile post-opératoire.

c- Hypo thyroïdisme :

Cette complication majeure ne devrait plus se voir avec la réalisation d'une échographie

cervicale pré opératoire systématique afin d'éliminer une thyroïde ectopique [60].

d- Blessures du squelette laryngé.

e- Petites fistules salivaires.

f- Cicatrices vicieuses.

g- Récidive du kyste :

Elle peut être liée à une intervention incomplète (absence d’ablation du corps de l’os

hyoïde ou ablation incomplète, présence de canaux accessoires passés inaperçus) mais peut se

rencontrer après une technique chirurgicale bien conduite (beaucoup plus rare, moins de 5% des

cas).

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

VII. Anatomie pathologique :

L'examen anatomopathologique peut être pratiqué pour rechercher le type histologique

de l'épithélium bordant le KTT.

1. Macroscopie :

On différencie deux éléments : le tractus et les kystes.

1-1 Le tractus :

Il peut prendre la forme d'un véritable canal ou bien former un cordon fibreux allant de

l'os hyoïde à la pyramide de Lalouette.

Il persiste donc deux portions distinctes dans son trajet :

a- Une portion sus- hyoïdienne :

Il prend naissance au niveau du foramen caecum et se dirige en bas et en avant pour

rejoindre l'os hyoïde. Il passe le plus souvent en avant de ce dernier et présente de fortes

adhérences avec lui. De nombreux auteurs ont montrés que le tractus pouvant se retrouver de

part et d'autre de l'os [17] et il existe même des trajets intra-hyoïdiens [121].

Une étude japonaise a bien montré à l'aide de reconstructions anatomiques les différents

trajets du tractus par rapport à l'os hyoïde [120].

b- Portion sous- hyoïdienne :

Il reste en avant de la membrane thyro- hyoïdienne mais sa position varie par rapport au

muscle sus- hyoïdien.

C'est dans cette région que l'on retrouve le plus de kystes, 69.4 % pour MONDAIN [6],

13% pour STURGIS [20] et 58 % pour JUNIEN-LA VILLAUROY [30].

Les raisons de cette prédominance ne sont pas déterminées. Possiblement la région sous

hyoïdienne présente des plans plus lâches qu'au niveau de la base de langue, permettant le

développement des kystes.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

1-2 Les kystes :

Ils peuvent être uniques ou multiples, leur paroi est lisse, bien individualisée par rapport

aux tissus périphériques, de taille variable, quelques millimètres à plusieurs centimètres. Leur

siège est le plus souvent médian ou paramédian. Leur contenu est liquidien, filant et riche en

iode [82], parfois ce liquide est purulent et/ou hémorragique en cas de surinfection.

Différentes localisations sont possibles, les situations sous- hyoïdiennes restant les plus

fréquentes : Foramen caecum, sus-hyoïdien, ad hyoïdien, précricoïdien, pré-thyroïdien et sus-

sternal.

2. Microscopie :

Les kystes possèdent une couche épithéliale interne qui présente différents aspects

histologiques : cylindrique, malpighien et pseudo stratifié et ce en proportion variable suivant les

auteurs [5, 24,30].

La majorité des auteurs [30, 41, 82] rapporte la fréquence d'un épithélium cylindrique

cilié de type respiratoire.

Cet examen histologique permet également de déterminer la fréquence du tissu

thyroïdien, présent aussi bien dans la paroi du kyste que tout le long du trajet du tractus.

Variable de 9% dans la série de BONAFOS [36] à 20% dans la série de JUNIEN LAVILLAUROY [30].

Enfin cet examen permet de détecter d'éventuelles vésicules thyroïdiennes

pathognomoniques du KTT [82]. Cependant, pour STURGIS [20], la présence de tissu thyroïdien,

pathognomonique de l'origine thyréoglosse de la malformation n'est pas obligatoire, il précise que

quand il y a une pathologie du tractus thyréoglosse cliniquement exprimée, la présence de tissu

thyroïdien le long du trajet de ce tractus est diversement retrouvée selon les auteurs de 3 à 36%.

En tout état de cause, le tissu thyroïdien est beaucoup plus fréquemment présent que ne

le pensait ROGERIO [121], il peut se voir au voisinage du kyste, mais aussi dans la paroi même

de celui-ci.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Sur 30 prélèvements systématiques, STURGIS [20] trouve 8 fois du tissu thyroïdien le long

du trajet du tractus. A trois reprises, un véritable îlot glandulaire était niché dans le corps de l'os

hyoïde, relié à la périphérie par un petit pertuis à la face inférieure de l'os.

Ces vésicules thyroïdiennes étaient apparemment non fonctionnelles et ce n'est que

rarement que l'on a affaire à une expression clinique révélatrice qui peut être plus ou moins

tardive, parfois même chez l'adulte de plus de 60 ans. Cette constatation rejoint celle de

MICHEAU en 1973 et plus anciennement celles de SCHULGA et BOGDANOV en 1965 [18].

3. La dégénérescence carcinomateuse :

Pour retenir le diagnostic d’un carcinome primaire du KTT, Widstrom et All. exigent la

présence de trois critères sur le plan histologique [122] :

• Le carcinome doit être situé au niveau de la paroi du KTT ;

• Le carcinome du KTT doit être différencié des métastases ganglionnaires kystiques

• L’absence de carcinome de la thyroïde ou d’un autre organe doit être vérifiée.

Ce dernier critère demeure un sujet de débat car il permet d’exclure environ 11 à 40% des

carcinomes des KTT chez les patients qui ont un carcinome concomitant de la thyroïde.

VIII. Les récidives :

Les récidives sont le véritable problème de la chirurgie des kystes du tractus. Les plus

grandes séries publiées comme RADKOWKI [70] puis DUCIC [123] retrouvent des récidives dans

4 à 6 %des cas.

Tableau XII : Récidives des kystes du tractus thyréoglosse.

Auteurs Nombres de KTT Nombre de récidives%


Hirshoren[25] 155 2,5
Hamdi[26] 90 7,77
Notre série 21 9,52

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Il apparaît à la lecture de la littérature qu'en cas d'exérèse simple, les kystes récidivent

dans 50 à 100 % des cas [121, 124]. SCHLANGE [125] en recommandant de réaliser l'exérèse de

l'os hyoïde, les récidives passant alors autour de 20 % [126].

Puis SISTRUNK en 1920 et 1928 a apporté la touche finale à la technique d'exérèse des

kystes du tractus en recommandant l'exérèse d'un cône musculaire dans la base de la langue ,

jusqu'au foramen caecum, faisant encore chuter le pourcentage des récidives [ 104 , 124].

Certains auteurs [3, 19, 37,43], décrivent des cas de récidives après ablation de l'os

hyoïde selon la méthode de SISTRUNK.

Pour déterminer d’autres facteurs susceptibles de favoriser ces récidives du KTT,

FLAGEOLE et LABERGE [118] ont travaillé sur 121 observations d'enfants âgés de 1 mois à 18

ans, et ont trouvé une différence significative sur le nombre de récidives dans la population des

enfants opérés d'un kyste infecté par rapport à la population opéré d'un kyste non infecté (40 %

contre 8 %). sur les 121 enfants, 23 ont récidivé.

 6 enfants avaient subi seulement une ablation du kyste sans os hyoïde ont tous

récidivé.

 Sur 14 enfants qui avaient une infection préexistante, 8 ont récidivé.

 3 enfants ont récidivé après opération correcte de Sistrunk, ainsi selon ces

auteurs, une ablation du kyste sans os hyoïde, ou une infection préexistante du

KTT sont les principales causes de récidive.

CONESSA et Coll [82] ayant étudié 20 pièces opératoires, retrouvent dans 11 cas des

kystes et tractus multiples au niveau de la base de langue remontant jusqu'au foramen caecum.

L'infection et la fistulisation favorisent le développement de ces canalicules secondaires [19].

Ainsi les auteurs [19, 37, 41,127] s'accordent à reconnaître que les récidives peuvent être

évité par la poursuite de la dissection du cordon jusqu'à la base de la langue en taillant un cône

tissulaire à base hyoïdienne et à sommet vers le foramen coecum.

DUCIC [123] sur une étude regroupant 108 patients, montre également que l'infection du

kyste est un élément favorisant significatif des récidives.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

D'autres éléments ont été étudiés par différents auteurs pour expliquer les récidives

comme la rupture des kystes pendant l'intervention mais rien n'a pu être conclu de façon

significative.

Cette notion est essentielle et montre l'importance du diagnostic initial et de l'éducation

des chirurgiens susceptibles de rencontrer et de traiter ce type de pathologie.

HAWKINS et ColI [48] pensent que le jeune âge est un facteur de risque de récidive. Dans

leur étude regroupant enfants et adultes, toutes les récidives sont apparues dans le groupe

d'enfants âgés de moins de 7 ans.

Au total, pour limiter le nombre de récidive, il convient de

- Réaliser un bon diagnostic initial en pensant au kyste du tractus thyréoglosse

devant toute tuméfaction cervicale médiane ou paramédiane chez l'enfant.

- Essayer de limiter les gestes locaux (ponction, drainage) avant une chirurgie

radicale.

- Opérer à distance d'un épisode infectieux, en cas d'inflammation, une intervention

plus large passant par les tissus sains est nécessaire.

- Prévoir une chirurgie d'exérèse large, emportant le corps de l’os hyoïde, remontant

jusqu'au foramen caecum même en cas de doute diagnostic.

La surveillance doit se faire pendant au moins une année, la plupart des récidives

surviennent pendant cette période [19, 81,123].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Le KTT est une pathologie fréquente en ORL, intéressant surtout l'enfant lors de la

première décennie.

L'étude de notre série de 21 cas associée à une revue de la littérature confirme :

 l'intérêt de l'examen clinique pour poser le diagnostic.

 le rôle de l'échographie cervicale pour vérifier l'existence d'une thyroïde en

place, cet examen est dans la majorité des cas suffisant au bilan.

 un refroidissement des lésions avant l'intervention est souvent nécessaire

compte tenu du mode de révélation fréquent du KTT par surinfection.

 l'attitude thérapeutique actuellement adoptée obéit toujours à la technique de

SISTRUNK décrite en 1928, basée sur la résection du kyste et du corps de l'os

hyoïde pour prévenir de façon optimum les risques de récidives, à cause des

rapports étroits entre le tractus et l'os hyoïde.

 les quelques cas de récidives sont presque toujours lies à une intervention

incomplète (ablation incomplète ou absente de l'os hyoïde; présence de

canalicules secondaires passés inaperçus). (LACOMME) [40]

 l'absence de caractères cliniques ou paracliniques permettant de différencier

cliniquement un banal KTT d'un carcinome papillaire développé sur des reliquats

thyroïdiens nécessite d'appliquer un traitement chirurgical à tous les KTT

(LACOMME, MICHEAU) [18].

 Le contrôle histologique est indispensable.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

RAPPEL HISTORIQUE

Les kystes du tractus thyréoglosse sont identifiés depuis longtemps, (dés l'antiquité

romaine), mais l'individualisation et la description embryologique et anatomique datent du XIXe

siècle.

 En 1828 : VON BAER décrit pour la première fois les arcs branchiaux chez

l’homme.

 En 1832 : VON ASCHERSON [128] établit un lien entre fistules cervicales et arcs

branchiaux.

 En 1886 : VERNEUIL publie une théorie de «l'enclavement» établissant le rapport

de certains kystes cervicaux congénitaux avec les reliquats du tractus

thyréoglosse.

 En 1886 : LANNELONGUE et ACHARD, regroupent les différentes théories

pathogéniques dans leur traité des kystes congénitaux.

 En 1887 : CUSSET [129] confirme les hypothèses de VON ASCHERSON.

 En 1891 : HIS [130], par ses recherches embryologiques, explique la formation

des kystes du tractus.

 En 1893 : SCHLANGE [125], confirme la nécessite de réséquer le corps de l'os

hyoïde.

 En 1920 puis 1928 SISTRUNK [16, 102] va poser les règles de la chirurgie

d'exérèse des kystes pour éviter les récidives avec section de l'os hyoïde et

résection d'un cône musculaire dans la base de langue. Cette technique fait

actuellement référence et est appliquée par toutes les équipes habituées à cette

pathologie.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

RAPPEL EMBRYOLOGIQUE

La connaissance de l'embryologie est indispensable à la compréhension de la formation

des kystes du tractus thyréoglosse et a permis a SISTRUNK grâce notamment aux travaux de

WENGLOWSKI [131] d'établir une technique chirurgicale permettant de limiter les récidives.

L'embryon humain se développe à l'interface entre un sac dorsal amniotique et un sac

ventral vitellin. Il est donc primitivement constitue d'une plaque dorsale ectoblastique et d'une

plaque ventrale entoblastique. Entre les deux, le mésoblaste de l'embryon se développe sauf à

ses deux extrémités. En arrière c'est la membrane cloacale, en avant c'est la membrane

pharyngienne.

Les transformations qui se produisent à l'extrémité céphalique au cours de sa

délimitation sont considérables. Ce modelage retentit sur le segment antérieur du tube digestif

[132].

Le mésoblaste latéral subit une segmentation particulière : la branchiomérisation, Un

branchiomère est constitué par l'ensemble d'une paire d'arcs branchiaux correspondant à des

épaississements mésoblastiques tapissés extérieurement d'épiblaste, intérieurement

d'entoblaste, d'une paire d'arcs aortiques et d'une paire de nerfs. L'ensemble constitue l’appareil

branchial [56,101].

1- Les arcs branchiaux :

Chez l'homme quatre arcs branchiaux sont visibles de l'extérieur, mais il en existe un

cinquième et un sixième indiqués par des nerfs et des arcs artériels correspondants [56,100].

Ils apparaissent et s'identifient entre la 3ème et la 4ème semaine, en commençant par les

plus antérieurs puis se modifient pour donner différentes ébauches [133].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

2-1 Le premier arc (Arc mandibulaire) ;

Il est constitué par le cartilage de Meckel qui est à l'origine de la tête du marteau et du

corps de l'enclume. Il donnera naissance également au maxillaire au malaire à l'os zygomatique à

l'apophyse zygomatique de l'os temporal et à la mandibule.

Les muscles du premier arc sont les masticateurs (temporal, masséter, ptérygoïdien), le

ventre antérieur du digastrique, le mylo-hyoïdien.

L'innervation des muscles du 1er arc est assurée par le nerf trijumeau (V).

Le premier arc aortique donne l'artère maxillaire interne et l'artère faciale.

2-2 Le deuxième arc (Cartilage hyoïdien) :

Le cartilage du deuxième arc est le cartilage de REICHERT. Il donne naissance à l'étrier au

manche du marteau à l'apophyse styloïde du temporal au ligament stylo-hyoïdien aux petites

cornes et à la partie crâniale de l'os hyoïde.

Les muscles du deuxième arc sont le muscle de l'étrier, le stylo-hyoïdien, le ventre

postérieur du digastrique et les muscles de la face.

Le nerf du deuxième arc est le nerf facial.

Le deuxième arc aortique est à l'origine de l'artère stapédienne.

Figure 24 : Partie céphalique de l’embryon de 5 semaines [132]

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

2-3 Le troisième arc branchial :

Il est à l'origine de la partie caudale du corps de l'os hyoïde et de ses grandes cornes. Cet

arc ne possède qu'un muscle, le stylo-pharyngien innervé par le nerf glosso-pharyngien. La

langue provient en partie de cet arc.

Le troisième arc aortique donne la partie proximale de la carotide interne.

2-4 Les quatrième, cinquième et sixième arcs :

Ils donnent les cartilages thyroïde, cricoïde et aryténoïde du larynx par fusion des

cinquièmes et sixième arcs.

Les muscles du quatrième arc sont le crico-thyroïdien, les péri-staphylins et constricteurs

du pharynx, ceux du sixième arc sont les muscles intrinsèques du larynx. Ils sont innervés par le

nerf pneumo-gastrique (X).

Le quatrième arc aortique forme la crosse de l’aorte, à gauche et la partie proximale de

l’artère sous-clavière à droite.

Le sixième arc aortique fournira l’artère pulmonaire.

A- A six semaines B- A sept semaines


Figure 25 : Représentation schématique du développement des poches branchiales ecto
et entoblastiques [56].
2- Les poches entoblastiques :

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

3-1 La première poche entoblastique :

Elle est constituée par le récessus tubo-tympanique qui vient au contact de la première

poche ectoblastique, futur conduit auditif externe (L’accolement des feuillets épiblastique et

entoblastique donnera la membrane tympanique).

La partie distale de ce diverticule s'élargie formant la cavité tympanique primitive (future

oreille moyenne). La partie proximale constitue la trompe d'Eustache [134].

3-2 La deuxième poche entoblastique :

Elle s'oblitère en presque totalité. Dans la partie restante apparaît une prolifération

épithéliale qui formera l’amygdale palatine.

3-3 La troisième poche entoblastique :

Le récessus ventral fournit l'ébauche du thymus paire et symétrique qui migrera avec son

homologue opposé pour former une glande unique située dans la région thoracique supérieure.

La partie dorsale donne la parathyroïde inférieure.

3-4 La quatrième poche entoblastique :

Elle donne la parathyroïde supérieure qui va s'amarrer au corps thyroïde.

3-5 La cinquième poche entoblastique :

Elle donne naissance au corps ultimo-branchial qui s'incorporera ultérieurement à la

thyroïde.

3- Les poches ectoblastiques :

L'embryon de 5 semaines est caractérisé par la présence de quatre poches dont seule la

première participe à sa constitution définitive. La partie dorsale de la première poche va

participer à la formation du conduit auditif externe en rejoignant la première poche

entoblastique.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Les deuxième, troisième et quatrième poches sont recouvertes par le développement du

deuxième arc. Elles forment une fois enfouies une cavité tapissée d’ectoblaste : le sinus cervical

appelé à disparaître lors du redressement de la courbure buccale [134].

4- Le champ méso-branchial :

Le plancher de l'intestin céphalique va donner naissance à la langue à l'épiglotte et au

corps thyroïde.

5-1 Formation de la langue :

Les 2/3 antérieurs de la langue (ou corps de la langue) se forment à partir du premier arc

avec la fusion d’une ébauche médiane : le tuberculum impar et des deux bourgeons latéraux.

Le 1/3 postérieur (ou base de langue) se développe à partir de la copula formée aux

dépens des deuxième, troisième et une partie du quatrième arc [27 ,134].

5-2 Formation de l’épiglotte :

Elle provient de l'éminence hypo-branchiale (ou copula).

5-3 Formation de la thyroïde :

Elle naît vers le 17ème jour au milieu des ébauches linguales. Elle apparaît sous forme

d'un amas cellulaire entre en avant le tuberculum impar, en arrière la copula, latéralement les

ébauches linguales.

Cet amas cellulaire se développe à partir du foramen caecum et forme rapidement un

cordon épithélial qui migre dans le mésoblaste en avant de l'intestin pharyngien sous forme d'un

diverticule.

Celui-ci reste en relation avec le plancher de l'intestin pharyngien par l'intermédiaire du

canal thyréoglosse [40]. L'ébauche thyroïdienne trouve sa situation définitive vers la 7ème

semaine en avant de la trachée.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Cette migration est donc achevée avant que les arcs branchiaux fusionnent sur la ligne

médiane, ceci explique la variabilité des rapports entre le tractus et l'os hyoïde [135]. Aussi il

peut être adhérent à la face postérieure de l'os, trajet rétro-hyoïdien décrit par HIS en 1891

[130].

Un trajet trans-hyoïdien est possible, plusieurs observations ayant montré du tissu

thyroïdien ou kystique au sein de l'os [20].

Mais l'hypothèse communément admise montre un trajet préhyoïdien, le tractus restant

en avant des 2ème et 3ème arcs branchiaux [17,55,134]. Les adhérences à la face postérieure

étant expliquées par une rotation de l'os hyoïde durant sa maturation (Ellis) [17].

Le plus souvent le canal s'oblitère entre la 8ème et la 10ème semaine ne laissant que

deux vestiges de foramen caecum et la pyramide de la luette.

Cette compréhension de la formation embryologique des kystes du tractus a permis

l'élaboration d'une technique chirurgicale permettant l'exérèse en limitant les récidives.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 26 : Schéma montrant les localisations possibles des kystes du tractus


Thyréoglosse [132]

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

RAPPEL ANATOMIQUE

Anatomie descriptive et topographique

La connaissance anatomique précise des différentes régions constituant le cou surtout de

l’appareil hyoïdien est indispensable à la compréhension non seulement de la clinique et des

voies d’extension, mais aussi des perspectives thérapeutiques des principales pathologies

cervicales de la ligne médiane [136].

L’appareil hyoïdien, situé dans la partie antérieure du cou, suspend à la base du crâne

l’ensemble des éléments viscéraux du cou, en particulier la filière aérodigestive.

L’os hyoïde représente la clé de voûte de l’appareil hyoïdien, il est un repère fondamental

dans l’anatomie et la chirurgie du cou. Il participe activement aux trois fonctions essentielles de

la filière aérodigestive :

La respiration ,la phonation et la déglutition [12].

Il détermine la division anatomique et chirurgicale du cou en étages suprahyoïdien et

infrahyoïdien.

Son abord est particulièrement nécessaire dans la chirurgie de la pathologie cervicale

médiane, notamment la chirurgie d’exérèse des kystes congénitaux médians du cou et dans la

chirurgie des tumeurs du larynx et de la base de la langue.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 27 : Schéma de la suspension de l’os hyoïde à la face antérieure du cou [12].

1. Mandibule ; 2. Apophyse styloïde ; 3. Mastoïde ; 4. Ligaments stylohyoïdiens ; 5. Grande corne


de l’os hyoïde ; 6. Ligament hyothyroïdien latéral ; 7. Muscle sternocléido- mastoïdien ; 8. Clavicule
; 9. Ventre antérieur du digastrique ; 10. Ventre postérieur du digastrique ; 11. Petite corne de l’os
hyoïde ; 12.Membrane hyothyroïdienne ; 13. Cartilage thyroïde ; 14. Omohyoïdien ; 15.
Sternomastoïdien et sternohyoïdien.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Anatomie de l’appareil hyoïdien

L’appareil hyoïdien est formé de l’os hyoïde, le processus styloïde de l’os temporal et les

ligaments stylo-hyoïdiens.

L’os hyoïde a une forme de U, à concavité postérieure, formé d’un corps et de deux

petites cornes et de deux grandes cornes.

Il est placé transversalement au-dessus du larynx à hauteur globalement de la quatrième

cervicale.

La face antérieure du corps est convexe, donne insertion aux muscles de la langue et du

plancher buccal : géniohyoïdien, génioglosse, hypoglosse, mylohyoïdien, digastrique, et des

fibres du stylohyoïdien.

La face postérieure donne insertion en dehors et en bas au muscle thyrohyoïdien, le bord

supérieur donne attache à la membrane hypoglossienne en avant et en arrière aux membranes

hypoépiglottique et thyrohyoïdienne et à quelques fibres du génioglosse. La membrane

thyrohyoïdienne est séparée de l’os par une bourse séreuse : la bourse de Boyer.

Les membranes hypothyroïdienne et hypoépiglottique forment respectivement la limite

antérieure et supérieure de la loge hyo-thyro-épiglottique.

Le bord inférieur donne insertion aux muscles sous-hyoïdiens : sternohyoïdien,

omohyoïdien , et thyrohyoïdien.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 28 : Insertions musculaires et ligamentaires sur l’os hyoïde.

A. Vue antérieure.
1. Constricteur moyen du pharynx ; 2. Hyoglosse; 3. Stylohyoïdien et digastrique ; 4. Mylohyoïdien ;
5. Omohyoïdien ; 6. Sternohyoïdien ; 7. Muscle lingual supérieur ; 8. Muscle lingual inférieur ; 9.
Membrane hyoglossienne ; 10. Géniohyoïdien ; 11. Crête verticale et septum lingual ; 12. Crête
transversale ; a. corps ; b. grande corne ; c. petite corne ; c1. Face antérieure, versant supérieur ;
c2. Face antérieure, versant inférieur.

B. Vue sagittale.
1. Hyoglosse ; 2. Digastrique ; 3. Stylohyoïdien ; 4. Omohyoïdien ; 5. Sternohyoïdien; 6.
Géniohyoïdien ; 7. Mylohyoïdien ; 8. Constricteur moyen du pharynx.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Figure 29 : Schéma anatomique d’une coupe sagittale médiane au niveau de la loge hyo-thyro-
épiglottique. Les insertions musculaires et membraneuses sur le corps de l’os hyoïde
proviennent de la langue, du plancher buccal, du larynx et de l’oropharynx. L’os hyoïde est au
carrefour de ces régions.

1. Génioglosse ; 2. Membrane hyoglossienne ; 3. Géniohyoïdien ; 4. Mylohyoïdien ; 5.


Thyrohyoïdien ; 6. Sterno-cléido-hyoïdien ; 7. Muqueuse de la vallécule ; 8.lingual supérieur ; 9.
Épiglotte ; 10. Membrane hyoépiglottique ; 11. Membrane thyrohyoïdienne ; 12. Cartilage thyroïde ;
13. Ligament thyroépiglottique.

Les grandes cornes sont dirigées en arrière et en dehors, sur leur face supérieur vient

s’insérer les muscle hypoglosse, constricteur moyen du pharynx, et quelques fibres du

stylohyoïdien. Sur la face inférieure vient s’insérer en partie le muscle thyrohyoïdien. Au niveau

de son bord interne s’attache la membrane thyrohyoïdienne .à Son extrémité postérieure vient

s’insérer le ligament thyrohyoïdien, épaississement de la partie postérieure de la membrane

thyrohyoïdienne.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Les petites cornes viennent s'articuler avec la grande corne pratiquement à la jonction

grande corne et corps de l'os hyoïde par une diarthrose ; elles sont reliées au corps de l'os

hyoïde par quelques fibres ligamentaires. Au sommet de la petite corne vient s’insérer le

ligament stylohyoidien. Sur la petite corne elle-meme s’attachent les muscles linguaux inférieur

et supérieur et le constricteur moyen du pharynx [12].

Les membranes et les fascias. Le fascia profond présente trois feuillets qui vont délimiter,

tant à l’étage supra hyoïdien et infra hyoïdien, différent espaces profonds.

Au niveau supra hyoïdien : le feuillet superficiel englobe l’ensemble du cou

superficiellement, les masses musculaires antérieures et latérales, la parotide, et laisse un repli

pour l’espace vasculaire. Le feuillet moyen s’insère sur la base du crâne et enveloppe

globalement l’espace viscéral. Le feuillet profond vient entourer essentiellement les régions péri

vertébrales.

A l’étage supra hyoïdien, la cavité buccale se situe en avant du cou, divisée en deux

étages par le mylohyoïdien : l’espace sublingual situé au-dessus et en avant du mylohyoïdien, et

la loge sous-mandibulaire se situe au dessous et en dehors du mylohyoïdien.

A l’étage infra hyoïdien, le feuillet superficiel englobe les éléments superficiels du cou

depuis l’os hyoïde jusqu’aux clavicules, manubrium sternal et omoplate en arrière.

Le feuillet moyen enveloppe essentiellement l’axe viscéral. Le feuillet profond est

essentiellement péri vertébral.

L’axe vasculaire est entouré par trois feuillets qui forment un espace continu depuis la

base du crane jusqu’au médiastin [12].

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Résumé

Les kystes du tractus thyréoglosse sont une pathologie fréquente en ORL pédiatrique, ils

représentent 40% des malformations cervicales congénitales et sont aussi la 2ème cause de

tuméfaction cervicale chez l’enfant après les adénites. Leur prise en charge dans les services

spécialisés semble bien codifiée. Cependant il n'est pas rare de trouver encore des enfants multi

opérés pour des tuméfactions cervicales mal étiquetées. Nous rapportons une étude

rétrospective concernant 21 cas de kyste du tractus thyréoglosse colligés au service d’ORL de

l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech entre janvier 2006 et décembre 2011.L’âge moyen de

survenue était de 14,95 ans avec une nette prédominance masculine (57%).Il relève de notre

étude un retard diagnostique assez long avec une moyenne de 34 mois. Le diagnostic des kystes

du tractus thyréoglosse est clinique, suspecté devant la tuméfaction cervicale qui constitue le

signe de découverte le plus fréquent dans notre série (76,19%), affirmé par l’échographie

cervicale réalisé chez tous nos patients (1OO%).Au plan thérapeutique, tous les (21) patients ont

subit une intervention chirurgicale selon la technique de Sistrunk comportant la dissection du

tractus thyréoglosse et L’exérèse systématique du corps de l'os hyoïde. L’évolution a été

marquée par la survenue d’un cas de petit hématome cervical non compressif, 1 cas de

surinfection et 2 cas de récidive. La revue de la littérature montre que les kystes du tractus

thyréoglosse atteignent surtout l’enfant mais peuvent se voir à tout âge. Le diagnostic des kystes

du tractus thyréoglosse est clinique. Le seul examen complémentaire nécessaire est

l’échographie cervicale permettant d’éliminer le diagnostic de thyroïde ectopique. Le traitement

est chirurgical afin d’éviter les risques de surinfection. L’intervention doit se faire à distance d’un

épisode infectieux selon la technique décrite par Sistrunk avec exérèse du corps de l’os hyoïde et

résection d’un cône musculaire de la base de la langue. Les récidives malgré une technique bien

conduite sont toujours possibles. Il semblerait que les infections préopératoires des kystes du

tractus thyréoglosse soient un facteur de récidives.

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Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

Abstract

The Thyroglossal duct cysts are a frequent pathology in ORL. Represent 40% of cervical

congenital malformations and are also the second cause of swelling in children after cervical

adenitis. The care of such disease is well established in specialized health departments.

However, it is not infrequent to locate children with multiple surgeries for cervical tumefactions

operated for imperfectly established. We report a retrospective study about 21 cases of

Thyroglossal duct cysts, collected at the department of Otolaryngology of Avicenna military

hospital in Marrakech, between January 2OO6 and December 2011.The mean of age of supervere

was about 14,95% with meat male predominance(57%). In our study, we notice a quite long

diagnostic delay that the average is 34 months. The diagnosis of Thyroglossal duct cysts is

mainly based on clinical findings, suspected front of cervical swelling that is the sign the most

common in our series (76,19%), cleaned by Cervical ultrasonography performed in all

patients(100%). About the therapeutics, all (21) patients underwent surgery using the technique

of dissection Sistrunk with thyroglossal duct resection and systematic body of the hyoid bone.

The évolution was marked by the occurrence of a case of cervical hematoma, 1 case of infection

and 2 cases of recurrence. The review of the medical literature shows that the thyroglossal duct

cysts reach especially children, but can be seen at any age. The diagnosis of Thyroglossal duct

cysts is mainly based on clinical findings, the single supplementary examination required

consists of a cervical ultrasound, this allows differential diagnosis of ectopic thyroid gland. The

treatment is basically surgical; it allows avoiding any risk of secondary infection. The surgical

Intervention has to be secluded remote away of any infectious history. The surgical intervention

is performed according to Sistrunk technique, it consists of full exeresis of the body of the hyoid

bone together with resection of a muscular cone of basis of the tongue. Despite a well achieved

technique, recurrences are possible. It seems that a preoperative infection of the Thyroglossal

duct cysts is an important factor of recurrence.

- 78 -
‫‪Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas‬‬

‫ملخص‬

‫أكياس مجرى الطرجھاري داء كثير التداول في علم األذن واألنف والحنجرة واالھتمام به في األقسام‬

‫الطبية المتخصصة أضفى أكثر توثيقا‪ ،‬تمثل ‪ 40%‬من التشوھات الخلقية العنقية و ھي أيضا السبب الثاني ألورام‬
‫العنق عند األطفال بعد التھابات الغدد اللمفاوية‪ ،‬مع ذلك فليس من النادر وجود أطفال تعرضوا لعمليات جراحية‬

‫مرات عديدة لعالج تورمات عنقية لم يتم الكشف عنھا بشكل واضح‪ .‬نتناول في ھذه الدراسة االستعادية ‪ 21‬حالة‬
‫من أكياس مجرى الطرجھاري التي تم جمعھا في مصلحة جراحة األذن واألنف والحنجرة‪ ،‬بالمستشفى العسكري‬

‫ابن سينا في مراكش ما بين يناير ‪ 2006‬و دجنبر ‪.2011‬كان متوسط السن عند وقوع المرض ‪ 14,95‬سنة‬

‫بغالبية واضحة للرجال)‪ . (57 %‬نستخلص من دراستنا تأخرا طويال نسبيا في التشخيص بمتوسط بلغ ‪34‬‬

‫شھرا‪.‬تشخيص أكياس مجرى الطرجھاري سريري باألساس ‪،‬يشتبه فيه امام تورمات العنق ‪ ،‬والتي تمثل اكثر‬

‫عالمة اكتشافه من خالل دراستنا‪.‬الفحص بالصدى أنجز عند جميع الحاالت )‪.(100%‬من الناحية العالجية‪،‬خضع‬

‫جميع المرضى )‪ (21‬لعملية جراحية باستخدام تقنية سيسترونك‪ ،‬مع استئصال القناة الدرقية اللسانية والجسم‬

‫المنھجي للعظم الالمي‪.‬و تميز التطور بوقوع حالة ورم دموي‪ ،‬حالة تعفن و ‪ 2‬حاالت تكرار‪.‬وقد أظھرت مراجعة‬

‫النصوص أن أكياس مجرى الطرجھاري تصيب األطفال بكثرة‪،‬لكن يمكن أن تظھر في أي سن‪.‬تشخيص أكياس‬
‫مجرى الطرجھاري سريري باألساس ‪ ،‬فيما يعتبر الكشف بالصدى وسيلة ضرورية ال غنى عنھا من أجل التمييز‬

‫بين ھذا المرض وبين الغدة الدرقية المتموضعة في مكان مغاير لمكانھا الطبيعي‪ .‬عالج أكياس مجرى الطرجھاري‬

‫ھو عالج جراحي باألساس وذلك من أجل تفادي التعفن‪ .‬كما انه من الواجب أن تكون العملية بعد مدة في حالة‬
‫التعفن‪ ،‬باستخدام تقنية سيسترونك والمبنية على استئصال واسع لأل نسجة المريضة وإزالة جسم العضم الالمي مع‬

‫استئصال جزء من مؤخرة اللسان‪.‬ظھور الكيس ثانية بالرغم من معالجته بطريقة سيسترونك الموثقة تبقى مسألة‬

‫ممكنة ‪ ,‬ولقد تبين أن تعفنات أكياس مجرى الطرجھاري قبل إجراء العملية تلعب دورا مھما في ظاھرة الرجعة ھذه‬

‫‪.‬‬

‫‪- 79 -‬‬
Les kystes du tractus thyréoglosse : Etude rétrospective de 21 cas

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‫اقَ ِ‬
‫س ُم با ِ ال َع ِظي ْم‬

‫أراقب ّ‬
‫ﷲ في ِمھنَ ِتي‪.‬‬ ‫َ‬ ‫أن‬
‫واألحوال بَا ِذالً و ْ‬
‫س ِعي في استنقاذھا‬ ‫َ‬ ‫صون حياة اإلنسان في كآفّ ِة أط َوار َھا في كل الظروف‬
‫وأن أ ُ‬
‫ض واأللَم والقَلق‪.‬‬ ‫ِمن ال َھ ِ‬
‫الك والم َر ِ‬
‫س ﱠر ُھ ْم‪.‬‬
‫ستر َع ْو َرت ُھم‪،‬وأكت َم ِ‬ ‫وأن أَحفَظ لِلنّا ِ‬
‫س ك َرا َمت ُھم‪،‬وأ ْ‬
‫وأن أكون َعلى الد َوام من وسائِل رحمة ﷲ‪،‬باذال ِر َعايَتي الطبية للقريب والبعيد‪،‬للصالح‬
‫والطالح‪،‬والصديق والعدو‪.‬‬
‫سان ‪.‬ال أل َذاه‪.‬‬ ‫وأن أثابر على طلب العلم‪،‬أُ َ‬
‫س ِخره لنفع اإلن َ‬
‫ميل في ال ِمھنَ ِة الطُبّيّة‬ ‫وأن أُ َوقّر َمن َعلﱠ َمني‪،‬وأُ َعلّ َم َمن يَ ْ‬
‫صغ َرني‪،‬وأكون أخا ً لِ ُك ّل َز ٍ‬
‫ين َعلى الب ﱢر والتقوى‪.‬‬
‫ُمت َعاونِ َ‬
‫سولِ ِه‬ ‫س ّري َو َعالنيَتي‪،‬نَقيّةً ِم ّما يُشين َھا َ‬
‫تجاهَ ﷲ َو َر ُ‬ ‫ص َداق إي َماني في ِ‬
‫وأن تكون حياتي ِم ْ‬
‫َوالمؤ ِمنين‪.‬‬

‫وﷲ على ما أقول شھيد‬


‫جامعة القاضي عياض‬
‫كلية الطب و الصيدلة‬
‫مراكش‬
‫أطروحة رقم ‪19‬‬ ‫سنة ‪2013‬‬

‫أكياس مجرى الطرجھاري‪:‬‬


‫دراسة استيعادية بصدد ‪ 21‬حالة‬
‫األطروحة‬
‫قدمت ونوقشت عالنية يوم ‪2013 / …. / ….‬‬
‫من طرف‬
‫السيد ة سمية البتيوي‬
‫المزدادة في ‪ 26‬ماي ‪1986‬بالصويرة‬
‫لنيل شھادة الدكتورة في الطب‬
‫الكلمات األساسية ‪:‬‬
‫أكياس مجرى الطرجھاري ‪ -‬تشخيص‪-‬جراحة‬

‫اللجنة‬
‫الرئيس‬ ‫م‪ .‬صبيحي‬ ‫السيد‬
‫أستاذ في طب األطفال‬
‫المشرف‬ ‫ب‪ .‬بوعيطي‬ ‫السيد‬
‫أستاذ مبرز في جراحة األذن واألنف والحنجرة‬
‫ه‪ .‬عمار‬ ‫السيد‬
‫أستاذ مبرز في جراحة األذن و األنف والحنجرة‬
‫الحكام‬ ‫م‪ .‬الزوبير‬ ‫السيد‬
‫أستاذ مبرز في طب اإلنعاش و التخدير‬
‫م‪ .‬بوروس‬ ‫السيد‬
‫أستاذ مبرز في طب األطفال‬

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