Chapitre Xiii Les Bacteries Des Infections Respiratoires Communautaires
Chapitre Xiii Les Bacteries Des Infections Respiratoires Communautaires
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GENERALITES
Les infections respiratoires ORL et pulmonaires sont responsables d'un quart des
consultations de médecine et de un tiers des journées de travail perdues. Les virus sont les
agents étiologiques les plus fréquents, mais la distinction entre infection bactérienne et virale
est difficile (infection virale compliquée de surinfection bactérienne). La majorité des
infections respiratoires aiguës sont communautaires.
Les infections respiratoires communautaires seront envisagées, à l’exclusion de la tuberculose
ni des infections respiratoires opportunistes ou nosocomiales. En pratique clinique, il est
possible de distinguer schématiquement :
les pneumopathies dites à « foyer systématisé » (opacité parenchymateuse limitée par
une scissure) pour lesquelles les principales étiologies bactériennes sont Streptococcus
pneumoniae, Legionella pneumophila et rarement Haemophilus influenzae ;
les pneumopathies dites « atypiques » où l'opacité radiologique ne correspond pas à un
foyer systématisé mais à des opacités diffuses associés habituellement à un syndrome
interstitiel. Dans ce cas, les principales étiologies bactériennes sont Mycoplasma
pneumoniae, Chlamydiae pneumoniae et L. pneumophila.
I. Streptococcus pneumoniae
S. pneumoniae (pneumocoque) est un pathogène majeur pour l'homme, responsable de
nombreuses infections graves. Il est responsable d’environ 50 % des pneumopathies, 20 %
des méningites bactériennes, et 30-40 % des otites moyennes aiguës. Il pose un problème de
santé publique majeur du fait de l'apparition de souches résistantes à la pénicilline G. Les
patients à risque peuvent bénéficier d’une vaccination. S. pneumoniae est un diplocoque à
Gram positif, à multiplication extracellulaire. Il donne en 24h sur milieu enrichi (sang) des
colonies de 1-2 mm, α-hémolytiques (halo verdâtre autour de la colonie) sans catalase.
S. pneumoniae est un hôte normal habituellement retrouvé dans le nasopharynx chez
de nombreux porteurs sains, à raison de 30-50% d’enfants et de 5-10% d’adultes.
L'importance de la colonisation est soumise à des variations saisonnières avec des pics en
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période hivernale qui est la période de forte incidence des infections pulmonaires. La
transmission de S. pneumoniae est interhumaine.
1. Pneumopathies à pneumocoques
S pneumoniae est responsable d’infections respiratoires ORL et pulmonaires. Ce
germe est impliqué dans 50-90% des cas de pneumonie aiguë ou ‘’pneumonie franche lobaire
aiguë’’. Dans sa forme typique, son début est soudain, avec frissons, fièvre à 39-40 °C, toux,
expectoration purulente, douleurs thoraciques unilatérales. La radiographie révèle presque
toujours l'atteinte d'un seul lobe. Chez l'adulte jeune, l'évolution est habituellement favorable
en 8 à 10 jours avec chute brutale de la fièvre et amélioration rapide de l'état général. Le
pronostic est excellent grâce aux antibiotiques. Chez les sujets dont le système immunitaire
répond normalement, il est rare que les lésions évoluent vers la destruction du tissu
pulmonaire. Le pronostic est beaucoup plus réservé chez le vieillard et l'immunodéprimé.
2. Physiopathologie des infections à S. pneumoniae
2.1. Colonisation de la muqueuse respiratoire
L'étape initiale du processus infectieux est la colonisation de l’oropharynx. Les
bactéries adhérent à l'épithélium par des adhésines reconnaissant des récepteurs spécifiques
sur les cellules épithéliales. Cette colonisation peut progresser de proche en proche vers les
bronches, mais aussi vers l'oreille moyenne. Lorsque la propagation de la colonisation est
contrôlée localement par l'immunité innée, la colonisation reste asymptomatique. L'absence
ou l'insuffisance des mécanismes locaux de défense favorisent la division bactérienne et sa
dissémination vers les voies respiratoires basses où elle peut déclencher une infection connue
sous le nom de pneumopathie franche lobaire aiguë (PFLA). Plusieurs facteurs favorisent la
diffusion de l'infection :
l’allergie qui provoque un œdème des muqueuses et perturbe le drainage des trompes
d'Eustache et des sinus
une infection intercurrente virale ou à Haemophilus influenzae, qui provoque des
lésions de l’épithélium et favorise l'adhésion et l'invasion bactérienne
le tabagisme chronique qui provoque une dysfonction ciliaire et perturbe le drainage
de l'épithélium bronchique
2.2. Echappement à la phagocytose
En l'absence d'anticorps anticapsulaires spécifiques ou de certains facteurs du
complément, S. pneumoniae n'est que faiblement phagocyté in vivo. La capsule joue un rôle
déterminant lors de l'échappement à la phagocytose et constitue ainsi un facteur majeur de la
virulence bactérienne au cours du processus infectieux. Les anticorps spécifiquement dirigés
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un génome de très petite taille (600 Mb). Ces colonies ont un centre plus dense que la
périphérie donnant un aspect en « œuf frit ». En revanche, l'aspect des colonies de M.
pneumoniae est celui d'une mûre. Ces bactéries sont ubiquistes et colonisent de nombreuses
espèces animales et végétales. Parmi les espèces du genre Mycoplasma, seules une dizaine ont
été décrites chez l'homme et M. pneumoniae est la plus importante des espèces pathogènes. Le
tableau clinique associe fièvre à 38- 39° C, malaise, toux sèche, incessante, invalidante.
2. Epidémiologie des infections à mycoplasmes
La plupart des infections à M. pneumoniae surviennent sporadiquement ou au sein
d'une même famille. La transmission est exclusivement interhumaine à la suite de contacts
étroits ou par l'inhalation de gouttelettes projetées par la toux. Le mode d'expression de la
maladie peut ainsi se faire sous la forme de mini-épidémie, notamment dans les écoles et les
casernes militaires. Les études sérologiques réalisées sur la population ont démontré qu'il
existait une incidence importante (estimée à 1 %o habitant) des infections à M. pneumoniae.
La plupart de ces infections sont asymptomatiques ou provoquent une infection respiratoire
sans atteinte du parenchyme pulmonaire. Les infections à M. pneumonie surviennent à tout
âge, avec une incidence plus forte chez les enfants et l’adulte jeune entre 5-25 ans. Rare chez
le nouveau- né, l'infection respiratoire est souvent grave. Il existe une faible augmentation de
l'incidence des infections pulmonaires à la fin de l'été et en automne, correspondant
probablement à la rentrée scolaire.
3. Physiopathologie des infections à M. pneumoniae
Les souches virulentes de M. pneumoniae ont une affinité très importante pour
l'épithélium respiratoire (trachée, bronches et tissus péribronchiques), auquel elles adhèrent,
induisant une infection respiratoire des voies aériennes basses sans atteint du parenchyme
pulmonaire. Cette affinité dépend de la protéine P1 (168 kDa) de M. pneumoniae qui interagit
avec les résidus d'acide neuraminique des cellules épithéliales. L'adhérence ne conduit pas à
l'internalisation des bactéries qui restent extracellulaire. En revanche la production de
radicaux libres de l'oxygène par M. pneumoniae provoque une dysfonction des cellules ciliées
et une desquamation massive de la surface épithéliale suivie d'une inflammation péri-
bronchiolaire à prédominance de polynucléaires neutrophiles, expliquant l'intensité de la toux
caractéristique du tableau clinique.
4. Diagnostic de M. pneumoniae
La culture possible des mycoplasmes est possible sur milieux acellulaires (gélose-
bouillons) à partir de prélèvement de gorge ou prélèvement bronchique protégé sous
fibroscopie. Cependant du fait de la difficulté d’isoler M. pneumoniae dans les prélèvements
respiratoires, la détection de M pneumoniae par PCR dans les prélèvements pulmonaires peut
être une aide précieuse au diagnostic : c’est une méthode simple, rapide et très sensible. En
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fait, le diagnostic est en pratique bien souvent basé sur les tests immunologiques
(sérodiagnostic et agglutinines froides). Le sérodiagnostic de M. pneumoniae permet de
mettre en évidence l’apparition d’anticorps spécifiques une ascension des anticorps anti-M.
pneumoniae (ELISA) entre 2 sérums prélevés à 15 jours d’intervalle (séroconversion) ou une
ascension du titre de ces anticorps. La détection des anticorps de type IgM et IgG permet de
distinguer une primo- infection d’une réinfection. La recherche d'agglutinines froides
détectant un titre égal ou supérieur à 1 / 32 est très en faveur d'une infection à M. pneumoniae.
Cependant, la présence d'agglutinines froides peut également être retrouvée dans d'autres
pneumo-pathies atypiques, notamment virales (EBV, CMV...).
5. Traitement des infections à M. pneumoniae
Du fait de l'absence de paroi, les β-lactamines sont inefficaces. Les antibiotiques de
référence sont les tétracyclines (doxycycline) et les macrolides (érythromycine). Les
fluoroquinolones (ofloxacine et ciprofloxacine) sont également efficaces.
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Les corps réticulés osmotiquement très instables ne peuvent eux-mêmes infecter une
cellule adjacente mais les vacuoles les contenants peuvent se répartir entre les cellules qui
continuent de se diviser. Malgré cette relative bonne tolérance des cellules à l’infection, la
lyse cellulaire survient avec libération de corps élémentaires qui contribuent à la diffusion à
l’épithélium et à la pérennisation de l’infection. Les infections à Chlamydia souvent bien
tolérées évoluent sur un mode aiguë (pneumopathies, urétrites..) ou chronique (salpingites,
infections asymptomatiques). La présence de Chlamydia intracellulaires suscite une réaction
inflammatoire dans l’épithélium qui contribue aux lésions épithéliales, avec afflux de
macrophages et de lymphocytes T cytotoxiques qui détruisent les cellules infectées exprimant
les antigènes de Chlamydiae.
3. Epidémiologie des chlamydioses pulmonaires
Contrairement à C. psittaci, le réservoir de C. pneumoniae est exclusivement humain.
La transmission interhumaine se fait par voie aérienne. Les infections à C. pneumoniae
existent sous forme endémique avec des pics périodiques d’incidence correspondant à des
périodes épidémiques pouvant durer de 4 mois à 2-3 ans. La séroprévalence des anticorps
anti-C. pneumoniae dans une population adulte (>20 ans) est de 40 à 60%, témoignant d'une
exposition fréquente et continue à C. pneumoniae. L'incidence des infections aiguës
diagnostiquées par une séroconversion est variable en fonction de l'âge et du sexe. L'infection
est rare chez l'enfant avant 5 ans. La période d'incubation est très variable, de quelques jours à
plusieurs mois. La plupart des infections restent asymptomatiques et l'incidence exacte des
infections respiratoires à C. pneumoniae est difficile à établir. Néanmoins, elle est estimée à
1%o habitants/an et représente la 4ème cause d'infection communautaire des voies respiratoires
basses.
4. Diagnostic des chlamydioses
La recherche de C. pneumoniae est faite dans les sécrétions rhino-pharyngées, dans les
produits de grattage de la muqueuse nasopharyngées ou encore à partir des sécrétions
obtenues par prélèvement bronchique protégé sous fibroscopie. L'isolement de la bactérie est
difficile requérant des cultures cellulaires (lignées HeLa, McCoy, Hep-2), rarement possibles
en routine. La mise en évidence directe de C. pneumoniae par immunofluorescence directe
dans les cellules épithéliales recueillies par grattage est peu sensible et la recherche
d'antigènes solubles est peu spécifique. L’amplification par PCR de séquences de C
trachomatis ou C. pneumoniae dans les sécrétions nasopharyngées est un appoint important
au diagnostic de ces bactéries à croissance difficile.
En pratique, le diagnostic reste surtout basé sur la mise en évidence d’anticorps anti-
Chlamydiae. Un diagnostic de certitude peut venir de la mise en évidence d’une
séroconversion à partir de 2 sérums (précoce et tardif) prélevés à 15 jours d’intervalle. La
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détection des anticorps IgM et IgG anti-C. pneumoniae (ELISA) permet de confirmer le
diagnostic de primo-infection ou de réinfection.
Le diagnostic d'infection pulmonaire à C. psittaci est difficile dans la mesure où le seul
examen biologique disponible en pratique est la recherche d'anticorps circulants par la
réaction de fixation du complément. Malheureusement, il existe de nombreux faux positifs et
faux négatifs, et cette réaction ne permet qu'un diagnostic du genre Chlamydia et non celui de
l'espèce C. psittaci.
5. Traitement des chlamydioses
Les Chlamydia sont résistantes naturellement aux β–lactamines et aux sulfamides pour
C. pneumoniae. Les deux familles d'antibiotiques les plus efficaces sont celles des
tétracyclines (tétracycline, doxycycline) et des macrolides (érythromycine, azithromycine).
Les infections à Chlamydiae sont traitées efficacement par tétracyclines ou macrolides.
V. Legionella pneumophila
En 1976, au cours du 58èmeCongrès de l’American Légion à Philadelphie, 221
participants logés dans le même hôtel étaient atteints d'une pneumopathie grave. Cette
pneumopathie est connue sous le nom de ‘’maladie des légionnaires’’ ou ‘’légionellose’’. La
bactérie responsable a été isolée en 1977 des tissus pulmonaires des 21 patients décédés au
cours de l'épidémie. Il s’agit d’un genre et d’une espèce bactérienne inconnue, Legionella
pneumophila. Depuis, 30 espèces de Legionella ont été identifiées dans l’environnement.
Les Legionella sont des bacilles à Gram négatif à croissance intracellulaire facultative
et largement répandus dans l’environnement. Parmi les 30 espèces connus, L. pneumophilia
(sérogroupe 1) est de loin la plus fréquemment rencontrée en pathologie, responsables des
légionelloses, infections pulmonaires graves. Les bactéries du genre Legionella sont des petits
bacilles de 0,3-0,9 μ / 2-20 μ, non capsulées, aérobies strictes. Leur croissance est difficile et
requiert des milieux (BCYE) à base de charbon (C) enrichis en L-cystéine et extraits de levure
(yeast extract YE) assurant un apport en purine, guanine et pyrimidine.
Les bactéries sécrètent de nombreuses enzymes (hémolysines, protéase, phosphatases
endonucléases) qui ne semblent pas être directement toxiques pour le tissu pulmonaire. Les
autres espèces pouvant être potentiellement pathogène pour l'homme sont L. micdaei, L.
bozemanii, et L. dumoffii
1. Légionelloses
Il existe 2 formes cliniques d’infection à Legionella pneumophila : la maladie des
légionnaires et la fièvre de Pontiac.
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La maladie des légionnaires survient sur des patients fragilisés : souvent âgés >à 50
ans avec affection sous-jacente (tabac, alcool, immunodépression, corticothérapie). Après une
incubation de 2-10 jours, la maladie débute par une fièvre 40°C, myalgies, céphalées, toux
sèche parfois hémoptoïque. Certains signes extra-pulmonaires (digestifs, hépatiques,
neurologiques) sont évocateurs de légionellose, notamment une confusion, des hallucinations,
des douleurs abdominales, des vomissements, une diarrhée.
La fièvre de Pontiac est une infection pseudo-grippale à début brutal, sans pneumonie,
d’évolution bénigne. La guérison spontanée survient en 2-5 jours. Cette infection est souvent
de découverte fortuite par étude sérologique rétrospective et constitue la forme a minima de
l’infection à Legionella du sujet immunocompétent.
2. Epidémiologie de la légionellose
Il s'agit de bactéries saprophytes de l’environnement, ubiquiste, ayant une prédilection
pour les milieux aquatiques (rivières, lacs, eaux thermales, eaux polluées...) qui constituent
son réservoir naturel. Elle peut survivre à des conditions très variables de température (0-
63°C) et de pH (5.5 - 8.5). Elle peut aussi parasiter les amibes de l’environnement dans
lesquelles les bactéries survivent et se multiplient. Ces amibes qui peuvent s’enkyster sont une
niche écologique pouvant protéger les bactéries des environnements hostiles.
La transmission à l'homme se fait par l'inhalation d’aérosols contaminées et mis en
suspension dans l'environnement. Il n'existe pas de transmission inter- humaine et le portage
sain est exceptionnel. La maladie évolue le plus souvent sous forme épidémique (à l’hôpital),
mais on rencontre de plus en plus souvent de cas sporadiques notamment chez les patients
immunodéprimés.
3. Physiopathologie de la légionellose
La légionellose survient volontiers chez les patients ayant un déficit de l'immunité
cellulaire : greffés, patients atteints de SIDA, patients ayant une leucémie à tricholeucocytes,
immunodéprimés pour chimiothérapie... La contamination se fait par l'inhalation d’aérosols.
La bactérie adhère à la surface de l'épithélium bronchique et sont éliminées par la clairance
mucociliaire de l’épithélium respiratoire. Si ce mécanisme de défense est altéré (tabagisme et
alcoolisme chronique, déficit congénital de la mobilité ciliaire), les bactéries atteignent
l'espace alvéolaire et sont phagocytées par les macrophages alvéolaires. Les Legionella
échappent à l'activité microbicide en inhibant la fusion phagolysosomale et se multiplient au
sein des phagosomes jusqu'à la lyse cellulaire. Le cycle recommence par l'infection de
nouveaux macrophages. Les polynucléaires neutrophiles (PNN) détruisent rapidement les
bactéries mais leur rôle est probablement peu important, car les neutropénies ne constituent
pas un facteur de risque de légionellose.
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4. Diagnostic de la légionellose
4.1. Examen microscopique direct
Les bactéries peuvent être visualisées à partir des sécrétions respiratoires
(expectorations, aspirations bronchiques par fibroscopie…) et éventuellement des liquides
d'épanchements pleuraux par un examen microscopique direct en immunofluorescence : les
bactéries (L pneumophila) sont révélées sur les frottis sur lame par des anticorps anti-
Legionnella marqués à la fluorescéine. Le nombre de faux-positif est faible, mais ce test est
peu sensible et n'est positive qu’en cas d’atteinte pulmonaire diffus.
4.2. Isolement et identification en culture
Le diagnostic est confirmé par l’isolement et d’identification des bactéries mises en
culture sur milieux spéciaux (BCYE) (additionnés de charbon, de cystéine, d’extraits de
levure). Les colonies de ces bactéries à croissance lente apparaissent en 3-7 jours. La culture
permet de reconnaître avec certitude l’espèce en cause.
4.3. Sérodiagnostic de la légionellose
Le diagnostic est souvent confirmé par la mise en évidence d’une séroconversion
(augmentation des titres de 4 fois) entre deux sérums prélevés entre 4 et 10 semaines
d'intervalle. La séroprévalence des anticorps anti-Legionella est faible au sein de la
population. Il est admis qu'un seul titre élevé (≥1 /128) obtenu par la technique
d'immunofluorescence indirecte [IFA]) est très en faveur d'un épisode infectieux aigu.
4.4. La détection des antigènes urinaires
La détection des antigènes urinaires est une méthode non invasive de diagnostic
rapide. Son avantage est que le test reste positif plusieurs mois après l'épisode initial de
pneumopathie et permet un diagnostic rétrospectif. Son principal inconvénient est sa
spécificité pour le sérogroupe 1 de L. pneumophila. Les autres espèces et sérogroupes ne sont
pas détectés, mais représentent moins que 20 % des infections.
5. Traitement de la légionellose
Le traitement de la légionellose est basé avant tout sur l’antibiothérapie. Les familles
d'antibiotiques les plus efficaces sont les macrolides (érythromycine, clarythromycine) et les
fluoroquinolones (pefloxacine, ciprofloxacine). L’antibiotique de choix est l’érythromycine.
En cas de pneumopathie grave, il est souvent conseillé d'associer la rifampicine.
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