certificat de pédiatrie DCEM-II(harmattan)-1
certificat de pédiatrie DCEM-II(harmattan)-1
certificat de pédiatrie DCEM-II(harmattan)-1
DEPARTEMENT DE PEDIATRIE
HEMATOLOGIE...........................................................................................................................139
ICTÈRE DU NOUVEAU-NÉ...........................................................................................................140
LA DREPANOCYTAIRE ................................................................................................................156
CONDUITE A TENIR DEVANT LES CRISES DREPANOCYTAIRES .......................................169
TRAITEMENT DES ANEMIES ......................................................................................................172
LES THALASSEMIES.....................................................................................................................175
HEMOPHILIE ..................................................................................................................................182
infectieuses
7.Infections néonatales
8.Infections urinaires
9.Tuberculose
Définition
Epidémiologie
Modification anatomo-pathologiques
Physiopathologie
Signes cliniques
Evolution
Ctritère d’hospitalisation
Diagnostic
Etiologie
Traitement
OBJECTIFS
La Bronchiolite du nourrisson
Introduction
La bronchiolite du nourrisson est une affection virale fréquente et contagieuse des voies aériennes inférieures
.Le virus respiratoire syncytial (VRS) et le virus para-influenzae sont les principaux agents responsables. Le
tableau clinique associe aux signes infectieux respiratoires un syndrome d’obstruction bronchique.
L’évolution est favorable chez la moitié des enfants mais la fréquence des formes graves atteint 30% des cas en
milieu hospitalier. Les complications à court terme comporte la détresse respiratoire aiguë, les troubles de la
ventilation et la surinfection bactérienne. Une proportion d’enfants guéris de bronchiolite virale peut développer
des séquelles : infections respiratoires à répétition, épisodes de wheezing, asthme bronchique, voire altérations
fonctionnelles respiratoires.
Il est donc important devant une bronchiolite virale de reconnaître les facteurs de gravité nécessitant une
surveillance hospitalière
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Définition
La bronchiolite aiguë est une infection virale épidémique saisonnière, survenant chez des enfants de moins
de deux ans. Elle correspond à une inflammation aiguë des bronchioles, les plus petits conduits respiratoires
des poumons ce qui se caractérise par une obstruction bronchiolaire prédominante accompagnée de sibilants
et/ou d'un wheezing (c'est à dire un sifflement caractéristique, très souvent audible à distance mais parfois perçu
seulement à l'auscultation). La bronchiolite est très contagieuse, transmise de nourrisson à nourrisson et
d'adulte à nourrisson.
Epidémiologie
- La bronchiolite du nourrisson est un important problème de santé publique. En France, on estime que 460 000
nourrissons par an (30 % de la population des nourrissons) sont touchés par cette infection.
- Dans les pays industrialisés, la bronchiolite est la plus fréquente des manifestations respiratoires chez
le nourrisson avant 2 ans, avec une moyenne à 7 mois et un pic de fréquence entre 2 et 7 mois.
- Elle touche surtout les garçons (60%).
- Tous les ans depuis 6 ou 7 ans le nombre de consultations comme celui des hospitalisations s'accroît.
à l'AP-HP, le nombre de consultations pour bronchiolite a augmenté de 120 % et celui des hospitalisations de
70%.
- Le nombre d'enfants atteints de bronchiolite augmente régulièrement chaque année depuis 1992. Depuis
1996, le taux d'augmentation est de 9 % par an.
Modifications anatomo-pathologiques
L’étroitesse des voies respiratoires du NRS l’expose à l’oblitération bronchique en cas d’infection. Deux à 4 jours
après la pénétration du virus dans les voies aériennes, il se produit une prolifération épithéliale et une
hypersécrétion bronchique entraînant une obstruction bronchique qui se traduit par des sifflement expiratoires.
Dans les bronchiolites aiguës mortelles ont retrouve à l’autopsie une infiltration péri bronchique avec œdème,
une nécrose de l’épithélium bronchiolaire, une obstruction de la lumière bronchique par des débris cellulaires et
du mucus, une distension des poumons par l’air et enfin des foyers d’atélectasie.
Physiopathologie
des lésions de bronchiolites obstructives à l’origine d’une hypoventilation alvéolaire responsable d’hypoxie et
d’hypercapnie ;
des altérations broncho-alvéolaires expliquant les râles crépitants ;
une obstruction des bronches de gros calibre expliquant la présence de râles sibilants et de la dyspnée
expiratoire ;
un bronchospasme peut être observé : les complexes immuns virus-anticorps IgE anti-VRS pourrait stimuler la
libération de médiateurs chimiques (histamine, leucotriènes) responsables d’hypersécrétion et de
bronchospasme.
les séquelles : trouble de la ventilation, emphysème, atélectasie, dilatation des bronches et rarement anomalie
de croissance pulmonaire et
les récidives : elles sont d’autant plus fréquentes que l’infection initiale est précoce ; il existe un lien étroit entre
les récidives de bronchiolite et l’asthme du NRS (définition de TABACHNICH et LEVISON).
Les premiers symptômes de l'infection par le virus syncytial respiratoire sont ORL :
Le "wheezing" est particulièrement caractéristique. C'est un sifflement très audible à distance mais parfois
seulement perçu à l'auscultation qui est dû à la destruction de la muqueuse de l'arbre respiratoire entraînant
obstruction et inflammation. Son corollaire auscultatoire est la présence de sibilants.
Evolution
Dans la très grande majorité des cas, l'évolution clinique de la bronchiolite est favorable. Les signes
d'obstruction durent 8 à 10 jours. Une toux résiduelle peut persister encore une quinzaine de jours. Dans de rares
cas, la détresse respiratoire peut imposer l'hospitalisation.
Dans 40 à 50 % des cas, une colonisation bactérienne est associée à l'infection à VRS. Cependant,
colonisation ne signifie par surinfection. Les critères habituellement retenus comme marqueurs d'une infection
bactérienne sont : une fièvre élevée, une otite moyenne aiguë, des sécrétions bronchiques mucopurulentes, un
foyer pulmonaire radiologique, une élévation de la C Reactiv Protein (CRP) et/ou du taux de Polynucléaires
neutrophiles à la numération formule sanguine.
Des rechutes de bronchiolites concernent 23 à 60 % des enfants d'après les études longitudinales récentes.
A partir du troisième épisode obstructif, on peut parler de crise d'asthme et non plus de bronchiolite, et il est alors
d'usage d'utiliser le terme d'"asthme du nourrisson".
Critères d'hospitalisation
L'hospitalisation s'impose en présence d'un des critères de gravité suivants (d'après l'ANAES) :
Diagnostic
En période d'épidémie, le diagnostic est facile. Si besoin est, la présence de VRS peut être confirmée par
immunofluorescence ou par examen ELISA des sécrétions naso-pharyngées. Quand apparaît une
aggravation clinique, l'élévation de la CRP (C Reactiv Protein) et des Polynucléaires neutrophiles est assez
bien corrélée à une colonisation bronchique bactérienne. Aux urgences, l'examen le plus important est la
mesure de la SaO2 (saturation en oxygène de l'hémoglobine) à l'oxymètre de pouls : selon les équipes, les
valeurs seuils qui nécessitent une hospitalisation sont situées entre 92 et 95 %.
Etiologie
Le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) : en cause dans 70 et 80 % des cas. Mais d'autres virus peuvent
être impliqués : les adénovirus, les virus influenzae, les virus para-influenzae (5 à 20 % des cas), les
rhinovirus.
Il se transmet directement par les sécrétions contaminées (toux, éternuement) ou indirectement par les mains
ou le matériel souillé. Après une période d'incubation de 2 à 8 jours, le virus se multiplie au niveau de la
muqueuse nasale avant de gagner les voies respiratoires inférieures.
Traitement
Pour la stratégie thérapeutique, les auteurs distinguent le cas du premier épisode de bronchiolite aiguë sans
signe de détresse respiratoire chez un enfant sain où le traitement symptomatique suffit et le cas du bébé
"siffleur", récidiviste, avec parfois des signes de détresse respiratoire où la prescription de bronchodilatateurs, de
corticoïdes, d'antibiotiques et la kinésithérapie peut alors se discuter.
Mesures générales
Hydratation
Les apports hydriques recommandés sont de 100 à 110 ml/Kg/j pour le nourrisson de moins de 6 mois et de
-Couchage
La position idéale est le proclive dorsal à 30 °.
-Désobstruction nasale
Le maintien de la liberté des voies aériennes supérieures est essentiel car la respiration du nourrisson est à
prédominance nasale. Pour cela, on utilise des instillations nasales avec du sérum physiologique
- Environnement
Traitements médicamenteux
- Bronchodilatateurs
- Corticoïdes
- Antiviraux
L'action de la ribavirine sur le VRS a été démontrée in vitro et chez l'animal. Son efficacité est
actuellement sérieusement mise en doute chez l'homme.
- Antibiothérapie
Elle peut se discuter devant un ou plusieurs signes faisant craindre une surinfection bactérienne.
- Oxygénothérapie
En milieu hospitalier l'oxygénothérapie est indiquée pour les bronchiolites entraînant une désaturation inférieure à
94 %.
Kinésithérapie respiratoire
Conclusion :
La bronchiolite est une affection virale fréquente de diagnostique essentiellement clinique dont la gravité est
souvent le fait des complications infectieuses bactériennes.
Son traitement passe par une bonne surveillance associée à des mesures symptomatiques non spécifiques où la
kinésithérapie et la réhydratation doivent occuper une bonne place.
Son évolution doit faire craindre des séquelles bronchiques et surtout l’installation de l’asthme
Question 1. Parmi les parasites suivants, quelles sont les espèces mis en cause dans le paludisme
chez l’homme ?
A. P malariae
B. P berghei
C. P vivax
D. P falciparum
E. P ovalae
Question 2. Le ou lesquels des signes suivants permet (tent) de définir le paludisme grave ?
A. Convulsions
B. Anémie sévère
C. Œdème pulmonaire
D. Splénomégalie de type IV
E. Insuffisance rénale
Question 4. Cocher la (ou les) réponse (s) juste (s) : Les combinaisons antipaludiques suivantes sont
recommandées actuellement dans le traitement du paludisme simple au Togo :
A. Artémether-Luméfantrine
B. Sulfadoxine-Pyriméthamine
C. Artésunate-Amodiaquine
D. Artésunate-Chloroquine
E. Artésunate-Méfloquine
Question 5. Cocher les réponses justes : L’artémisinine est un antipaludéen qui présente les
propriétés suivantes :
A. Shizontocyde
B. Gamétocitocyde
C. Demi-vie longue
D. Elimination rapide des parasites
E. Nécessite une longue durée de traitement (au moins 7j)
Question 8. La ou lesquelles des posologies suivantes journalières est (sont) recommandée(s) pour
l’administration des sels de quinine injectable dans le traitement du paludisme grave ?
Question 9. Cocher la/les réponse(s) juste(s). Avec l’introduction des combinaisons thérapeutiques
dans la prise en charge du paludisme, quelles sont les possibilités thérapeutiques dans le
paludisme grave en Afrique ?
Question 10. Cocher la/les réponse(s) juste(s) : Parmi les stratégies suivantes la ou lesquelles est (sont)
recommandées actuellement dans la prévention du paludisme en Afrique ?
Question 1. A, C, D, E
Question 2. A, B, C, E
Question 3. D, E
Question 4. A, C, E
Question 5. A, B, D, E
Question 8. D
Question 9. A, B
Question 10. B, C
- Définir le paludisme
- Citer les espèces plasmodiales responsables du paludisme
- Décrire le cycle épidémiologique du plasmodium
- Décrire les signes cliniques du paludisme simple
- Définir le paludisme grave
- Décrire les signes cliniques du neuropaludisme
- Enoncer les principes thérapeutiques d’un paludisme simple
- Enoncer les principes thérapeutiques d’un paludisme grave
Le paludisme est une maladie parasitaire fébrile endémo-épidémique, tropicale et intertropicale, dû à un hématozoaire
parasite de l’homme, le plasmodium, et transmis par l’anophèle femelle. Il sévit dans la ceinture de pauvreté et concerne
plus de 2,5 milliards d’êtres humains, ce qui en fait la première maladie mondiale. Il tue chaque année plus de deux millions
d’individus dont la majorité sont des enfants. Le Plasmodium falciparum, espèce la plus répandue, a développé d’abord en
Amérique et en Asie, puis depuis le début des années 1980 en Afrique, des résistances vis-à-vis de très nombreux
antipaludiques, ce qui rend de plus en plus difficile le traitement curatif et la chimioprophylaxie.
GENERALITES
L’infection se transmet habituellement par la piqûre de l’anophèle (moustique) femelle infectée. Il existe 4 espèces
plasmodiales : Plasmodium falciparum, Plasmodium malariae, Plasmodium vivax et Plasmodium ovale. Plasmodium
falciparum est l’espèce la plus répandue pratiquement partout en Afrique. Elle est à l’origine de 98 % des cas de paludisme
au Togo et est responsable d’une morbidité et d’une mortalité importantes. P. falciparum est responsable de pratiquement
tous les cas de paludisme grave. C’est également elle qui est responsable de la chimiorésistance contre les antipaludiques,
notamment la chloroquine.
LE CYCLE EPIDEMIOLOGIQUE
Il est résumé sur la figure 1. Le cycle se déroule en deux phases : une phase asexuée chez l’homme et une phase sexuée
chez l’anophèle.
Le sang ingéré par le moustique à partir d’un sujet infesté, lors de son repas sanguin, contient des hématozoaires. Dans
l’estomac de l’insecte, seuls les gamétocytes vont continuer à se développer, les autres formes du parasite seront digérées.
Les gamétocytes vont devenir des gamètes, se féconder et former un œuf, l’ookinète mobile. Celui-ci va se fixer à la paroi
gastrique de l’insecte et devenir un oocyste immobile qui va se diviser et donner un grand nombre de sporozoïtes qui vont
gagner activement les glandes salivaires. Ce sont les formes infestantes prêtes à être injectées à l’homme lors du prochain
repas. La durée totale de ce cycle est de 10 à 20 jours.
Les sporozoïtes inoculés à l’homme (l’injection de salive par l’insecte est obligatoire pour empêcher la coagulation du sang
à ingérer) quittent rapidement la circulation sanguine pour les cellules hépatiques où ils vont augmenter de taille et se
multiplier pour devenir des shizontes hépatocytaires (corps bleux). L’hépatocyte va éclater et libérer des mérozoïtes dans la
circulation sanguine. Ceux-ci vont pénétrer dans les hématies et se multiplier, prendre le nom de trophozoïtes puis former
des schizontes mûrs qui vont faire éclater le globule rouge. Des mérozoïtes vont être libérés et aller parasiter d’autres
hématies. Ces hématies vont s’accoler avec des hématies saines formant des rosettes. Pour Plasmodium falciparum, la
formation de schizontes nécessite un milieu pauvre en oxygène, d’où le déroulement de cette phase du cycle dans les
Schizontes
hépatiques
Ookinètes Mérozoïtes
Zygotes
Mérozoïtes
Gamètes
Mérozoïtes
Trophozoïtes
Gamétocytes Schizontes
Mérozoïtes sanguins
SMérozoïtes
c
Mérozoïtes h
Mérozoïtes
i
z
Gamétocytes o
Schizontes
infestant les n
moustiques t
e
s
s
a
n
g
u
Figure 1. Cycle épidémiologique du paludisme i
n
s
Zones de forte transmission (paludisme stable) – La maladie se transmet toute l’année, avec parfois des
variations saisonnières. Le Togo fait partie de cette zone.
Zones de faible transmission (paludisme instable) – Elles se caractérisent par une transmission intermittente
qui peut être annuelle, semestrielle ou par une épidémie en rapport avec une immunité insuffisante contre le
paludisme.
Zones exemptes de paludisme – Généralement, la population n’a aucune immunité contre le paludisme et toutes
les tranches d’âge sont exposées au paludisme grave.
CLASSIFICATION
Le paludisme peut revêtir deux formes : le paludisme simple et le paludisme grave.
Paludisme simple
C’est une maladie généralement caractérisée par une FIEVRE mais sans signes de gravité. Le patient peut se plaindre de
malaises, de maux de tête, de douleurs musculaires et articulaires, de fatigue et de frissons. Les enfants peuvent se
plaindre de douleurs abdominales, de perte d’appétit et de vomissements.
Paludisme grave
Chez un patient ayant de la FIEVRE1, la présence d’une ou plusieurs manifestations suivantes, associée à un examen
parasitologique positif (GE, Frottis, QBC ou Test de diagnostic rapide) permet de classer le patient comme ayant un
PALUDISME GRAVE2.
Trouble de comportement (cauchemars, hallucinations, délires…)
Perte de conscience (somnolence, obnubilation ou coma)
Convulsions répétées
Anémie sévère (pâleur palmaire sévère, Hb < 5 g/dl)
Hémoglobinurie (urines foncées de couleur coca cola)
Prostration (faiblesse extrême, incapacité à se tenir debout ou à s’asseoir seul)
Hypoglycémie (convulsions, conscience altérée, glycémie < 0,40 g/l)
Urines rares ou absentes
Détresse respiratoire (syndrome de détresse respiratoire, odème aigu du poumon, acidose)
Collapsus cardio-vasculaire ou choc (pouls faible / refroidissement des extrémités)
Ictère (coloration jaune des conjonctives)
Hémorragies spontanées, saignements aux points d’injection (coagulation intra vasculaire disséminée
CIVD)
Toute situation de menace vitale en présence de paludisme doit être considérée comme un paludisme grave.
1
Dans de rares cas, le diagnostic du paludisme grave peut être fait en l’absence de fièvre.
2
Le paludisme grave peut néanmoins être évoqué en absence, ou en cas de négativité de l’examen parasitologique.
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HISTORIQUE
Quelques dates importantes :
- Dans le courant du XVIIe siècle, diffusion dans la haute société européenne du quinquina, ramené du Pérou.
- 1820 : Pelletier et Caventou de la faculté de pharmacie de Paris, isolent la quinine, alcaloïde actif du
quinquina.
- 1880 : Laveran découvre et décrit le plasmodium à partir du sang d’un malade, ce qui lui valut le prix Nobel
en 1907.
- 1939 : mise au point du DDT par Mullen.
- Durant la seconde guerre mondiale : synthèse des amino-4-quinoléïnes dont la chloroquine, et mise au point
de nombreux insecticides.
- 1948 : description par Shortt et Garnham du cycle exoérythrocytaire du plasmodium dans le foie.
ETIOLOGUE
Quatre espèces plasmodiales : Pasmodium falciparum, ovale, malariae, vivaxPlasmodium falciparum est l’espèce
la plus répandue (98 % des espèces au Togo). Elle est responsable des formes graves du paludisme et c’est
également elle qui développe des résistances aux antipaludéens. P. vivax est rare chez le Noir. En effet,
l’antigène Duffy des hématies qui possède un récepteur pour ce parasite est rare chez le Noir africain comme
américain.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le paludisme a eu une extension géographique considérable à cause de la présence du vecteur sous toutes les latitudes. Il
sévissait encore au début du XXe siècle en France du nord et de l’ouest et jusqu’en Hollande. Trois conditions sont
nécessaires à sa pérennité : la présence de l’anophèle vecteur, la présence en quantité suffisante de porteurs
d’hématozoaires, une température extérieure au moins égale à 15 ° C, même durant un laps de temps assez court. Toutes
ces conditions sont réunies dans les zones intertropicales, d’où les difficultés d’éradication de la maladie dans ces régions.
La température extérieure permet de délimiter des zones endémiques avec transmission toute l’année dans les régions où
la température est constamment au-dessus de 20 °, et des zones épidémiques ou sporadiques dans les régions où cette
température n’existe que quelques mois dans l’année. La répartition des différentes espèces dans le monde est le suivant :
P. falciparum
P. malariae
P. vivax
PHYSIOPATHOLOGIE
Paludisme simple
La physiopathologie du paludisme simple n’est pas totalement élucidée. Tout au plus, on sait que l’accès fébrile est dû à
l’éclatement des hématies parasités et à la libération du pigment malarique (hémozoïne).
Paludisme grave
Plusieurs facteurs influençent les manifestations cliniques du paludisme grave. Il s’agit, entre autres, des cytokines
produites par l’individu en réaction à l’infection palustre et appelés facteurs de nécrose tumorale (TNF 3). Elles peuvent
provoquer certains des signes de paludisme grave : coma, hypoglycémie, acidose, détresse respiratoire de l’adulte.
D’autres mécanismes tels que la séquestration des hématies parasitées dans les capillaires profonds pourraient expliquer
les troubles de conscience4.
3
TNF : Tumor necrosis factor
4
Macpherson CG, Warrell MJ, White NJ et al (1985) Human cerebral malaria. A quantitative ultrastructural analysis of parazited
erythrocyte sequestration. American Journal of pathology, 119, 385-401
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Anémie
Due à la destruction des hématies parasitées et même non parasitées, L’anémie est la complication la
plus courante du paludisme, la plus importante chez les enfants et les femmes enceintes. Les sujets
atteints présentent une altération de l’état général, une pâleur palmaire sévère ou une pâleur des
muqueuses et des conjonctives. L’anémie grave entraîne des signes d’intolérance (pouls rapide,
respiration rapide, agitation, léthargie) voire une insuffisance cardiaque (respiration rapide, bouffissure
du visage, oedèmes des membres inférieurs, pouls rapide, bruit de galop, hépatomégalie avec foie mou
et douloureux).
Coma
Le coma peut s’installer progressivement ou brutalement ou quelquefois après des convulsions ; il peut être modéré ou
profond (coma profond), sans réaction à des stimuli très douloureux (application d’une pression sur le sternum).
Convulsions
Les malades ont des mouvements involontaires des membres ou de tout le corps, se mordent quelquefois la langue ou
sont incontinents. Les convulsions peuvent être absentes chez un patient atteint de paludisme cérébral, mais elles sont
généralisées ou focalisées lorsqu’elles surviennent. Les convulsions peuvent être dues à une forte fièvre, surtout chez
l’enfant ou à une hypoglycémie.
Difficultés respiratoires
Les malades atteints de paludisme grave peuvent avoir une respiration rapide ou difficile due à l’un des facteurs suivants :
- Insuffisance cardiaque consécutive à une anémie grave.
- Œdème pulmonaire (après une perfusion abondante) se manifestant généralement par de la
- mousse aux lèvres et une détresse respiratoire marquée
- Syndrome de détresse respiratoire de l’adulte (due à la présence de parasites du paludisme dans les poumons et
pourrait ne pas être différentiable de l’œdème pulmonaire). Elle se caractérise par de la mousse aux lèvres, une
cyanose (extrémités et langue bleues) et parfois des râles crépitants à l’auscultation pulmonaire.
- L’acidose qui entraîne une respiration rapide et profonde.
Hypoglycémie
L’hypoglycémie (glycémie 2,2 mmol/l ou 0,4 g/l) peut être due à un dysfonctionnement hépatique ou à une consommation
excessive de glucose par les parasites en maturation, un manque d’appétit ou une mauvaise alimentation. La quinine
favorise également la survenue de l’hypoglycémie en augmentant la production d’insuline par le pancréas. L’hypoglycémie
est néfaste pour le cerveau.
Urines foncées
Une émission d’urines foncées est souvent due à une destruction massive des globules rouges parasités ou a une hémolyse
par des médicaments chez des patients déficients en G6PD (Aspirine, primaquine, quinine, noramidopyrine, vitamine C,
sulfamides, chloramphénicol, etc.), ce qui entraîne le passage de l’hémoglobine dans l’urine. L’hémoglobinurie doit être
distinguée des urines concentrées de la déshydratation, une autre complication potentielle du paludisme grave.
Insuffisance rénale
Elle est due à l’hypotension consécutive à la déshydratation, au choc, ou à l’hémoglobinurie (nécrose tubulaire aiguë par
passage d’hémoglobine par les reins). Elle est facilement réversible, mais peut nécessiter une dialyse. Elle est assez
fréquente chez l’enfant au Togo. Le malade urine très peu (oligurie) ou pas du tout (anurie), et l’exploration de la fonction
rénale montre une augmentation des taux sanguins d’urée, de créatinine et de potassium.
Hémorragies spontanées
Certains malades atteints de paludisme peuvent avoir un saignement spontané des gencives ou de la peau ou des
saignements prolongés aux points d’injection ou de piqûre. Il s’agit d’un trouble de la coagulation grave qui peut être
rapidement mortel.
Paludisme simple
Après incubation de 8 à 20 jours, vont s’installer les signes suivants : asthénie, myalgie, céphalées, gastro-entérite, et
surtout fièvre au début continue puis intermittente précédée de frissons et suivie de sueurs donnant l’impression de
soulagement. Si la fièvre n’est pas traitée, elle évolue selon un rythme de fièvre tierce 1j/2 pour P. falciparum vivax, ovale,
et fièvre quarte 1j/3 pour P. malariae.
Ce tableau peut régresser pour P. vivax, ovale, et malariae et réapparaître au bout de plusieurs années (hypnozoïtes du
foie en reviviscence). Pour P. falciparum, l’évolution se fait vers un paludisme grave.
Paludisme grave
Elle se caractérise par plusieurs manifestations dont les plus fréqentes sont la forme neurologique (paludisme cérébral) et la
forme anémique.
Début
Souvent brutal avec Fièvre > 39 °, troubles neurologiques : convulsions, coma, troubles de comportement.
Phase d’état
- Convulsions avec coma post-critique > 30 mn. Ces convulsions peuvent prendre l’aspect d’une simple révulsion occulaire
ayant la même valeur sémiologique, ou d’un état de mal convulsif (convulsions subintrantes ou prolongées sur plus de 30
mn) de pronostic effroyable.
- Coma dont il faut évaluer la profondeur par l’échelle de Blantyre (tableau 1).
- Troubles du tonus
A type d’hypotonie ou d’hypertonie. L’hypertonie est un signe de mauvais pronostic. Il peut s’agir d’une hypertonie de
décérébration (membres supérieurs en extension et pronation, membres inférieurs en extension avec équinisme des pieds).
Il peut également s’agir d’une hypertonie de décortication (membres supérieurs en flexion irréductible, membres inférieurs
en extension avec équinisme des pieds).
REPONSE MOTRICE
2
- Bonne réaction au frottement d’une jointure du doigt sur le sternum
- Bonne réaction à la pression ferme sur l’ongle du pouce avec un crayon placé 1
horizontalement*
- Réaction inadaptée ou pas de réponse 0
* Stimulus plus douloureux à rechercher seulement en cas de non réponse adéquate au premier
Score = 5 Normal
Score = 4 Enfant obnubilé
Score = 2-3 Coma Stade II
Score = 1 Coma stade III
Score = 0 Coma stade IV
Signes associés
- Anémie sévère +++
- Hypoglycémie ( 15 à 20 %)
- Autres formes du PG
Evolution
- Spontannée = Décès
- Sous traitement bien conduit
- Décès < 10 % (létalité nettement diminuée par le traitement spécifique de l’hypoglycémie dans les cas
neurologiques)
- Séquelles : 10 – 15 % souvent transitoires
Anémie sévère
C’est la forme la plus fréquente du paludisme grave dans les pays Africains. Elle répond bien à la transfusion mais celle-ci
ne doit pas être systématique. Ses indications doivent se limiter aux formes avec signes d’intolérance (agitation, dyspnée,
tachycardie importante). Mais en cas de doute sur l’ampleur de l’anémie, la transfusion ne doit souffrir d’aucune hésitation.
Hémoglobinurie
Un déficit en G6PD doit être éliminé et la quinine proscrite. L’hémoglobinurie pouvant endommager les tubules rénales,
l’insuffisance rénale doit être systématiquement recherchée.
Hypoglycémie
Cette forme du paludisme grave n’a été identifiée formellement que depuis une quinzaine d’années. Elle représente environ
15 % des formes de gravité, mais elle est entachée d’un pronostic sombre et doit donc être systématiquement recherchée.
Prostration
Acidose
C’est une forme clinique grave certainement fréquente mais dont le diagnostic nécessite un plateau technique élevé (Ph,
bicarbonates, gaz du sang)
Saignement
Forme clinique exceptionnelle, en rapport avec une Coagulation intra-vasculaire disséminée, et difficile à traiter.
Est devenu rare aujourd’hui. En rapport avec Plasmodium falciparum et vivax, survient chez les sujets non prémunis
exposés à des infections massives rejetées et mal soignées (enfants en zone rurale, sujets sous chimioprophylaxie).
Signes
Sujets expatriés vivant en pays d’endémie palustre depuis plusieurs années s’étant déjà traités en prophylaxie ou en
traitement curatif par Quinine qui après une reprise de la quinine développent une réaction anaphylactique avec hémolyse
intense intravasculaire.
Paludisme congénital
A différentier de paludisme néonatal survenant après le 7e jour de vie.
Diagnostic par
G.E. ou frottis (+) dès la naissance
Même espèce chez mère et enfant
On distingue deux types de paludisme congénital:
- Paludisme congénital infestation : fréquente (30 % des enfants en période de haute transmission en pays
d’hyperendémicité palustre)= régression spontanée de la parasitémie en quelques jours.
- Paludisme congénital maladie : Rare 1-3 % des naissances en zone d’endémie – signes peu spécifiques évoquant
une infection néonatale. Evolution souvent mortelle.
Paludisme transfusionnel
Difficultés à prévenir car 1à 2 parasites/m3 indétectable par frottis ou GE suffisent à transmettre la maladie sur ce terrain
quelque débilité.
Paludisme et grossesse
Retentissement du paludisme sur la grossesse.
Le risque chez la femme non immunisée (touriste, émigrée de retour en zone d’endémie) est assimilable au risque
chez tout sujet neuf.
Femme enceinte vivant en zone d’endémie
Acquiert une immunité qui lui confère une protection relative contre les accès palustres. Mais cette immunité régresse au
cours de la grossesse avec risque d’accès.
Risque plus important lors de la 1ere Z
Conséquences fœtales
Début de Z = avortement
Fin de Z == accouchement prématuré, retard de croissance in utéro, Mort in utero, Risque de paludisme
congénital
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il existe les tests microscopiques (GE, Frottis, QBC), très sensibles et spécifiques si réalisés par des techniciens
expérimentés, et des tests antigéniques appelés test de diagnostic rapides.
G.E.
Technique de concentration des Plasmodium (10 à 20 fois par rapport au frottis).
Ne fait pas le diagnostic d’espèces car les parasites sont déformés à cause de la lyse des hématies.
Frottis
Recherche les noyaux de Plasmodies par Fluorescence directe (coloration à l’acridine orange)
Un peu plus sensible que GE
Ne permet pas de différentier les espèces
Pas un bon examen de contrôle après traitement car noyaux des parasites morts peuvent persister encore pendant
une à 2 semaines.
Technique d’identification d’un antigène de P. falciparum par des AC monoclonaux. Les TDR sont de spécificité et
de sensibilité variables car certains sont très instables en milieu chaud et humide (nécessité de choisir les bons TDR). Ceux
qui détectent la protéine HRP2, spécifique de Plasmodium falciparum sont les plus stables. Les TDR présentent l’avantage
de pouvoir être réalisés rapidement (lecture en 15 minutes) par un personnel même peu qualifié (relais communautaires par
exemple). Mais ils sont plus chers que les examens microscopiques et ne peuvent être réalisés pour le suivi d’un malade
sous traitement car les antigènes peuvent perdurer pendant deux semaines dans le sang, même après guérison des
malades. Le principe des TDR est la détection d’antigènes de plasmodiums à partir d’un prélèvement de sang au bout du
doigt mis en contact d’un support contenant des anticorps anti-HRP2, anti-pLDH, ou anti-aldolase selon le type de TDR.
Dans le paludisme grave, les examens (minimaux) recommandés pour les malades hospitalisés doivent comprendre :
La goutte épaisse et le frottis mince pour la recherche des parasites du paludisme
Le taux d’hématocrite / hémoglobine
Le taux de glycémie
La ponction lombaire chez le malade ayant des troubles de la conscience ou des convulsions. Si celle-ci
n’est pas possible, administrer des antibiotiques contre la méningite
L’examen des urines à la recherche du sucre (pour éliminer le diabète)
Des investigations plus poussées peuvent être menées dans les hôpitaux bien équipés. On peut par exemple faire :
L’ionogramme et le taux d’urée (chez les malades suspects d’insuffisance rénale)
L’hémoculture (pour éliminer la septicémie)
La radiographie du thorax (œdème pulmonaire)
Les gaz du sang.
Diagnostic différentiel
Paludisme simple
Rougeole au début, maladies virales, fièvre typhoide, syndrome grippal
Paludisme grave
Méningite : le malade peut avoir une raideur du cou.
Encéphalite virale : se manifeste parfois par des convulsions répétées ou un coma profond.
Diabète sucré : le malade peut être déshydraté, acidosique ou dans le coma.
Septicémie : malade en très mauvais état général, dans un état de choc toxinique avec des extrémités froides.
Épilepsie : généralement, absence de fièvre et présence d’antécédents de convulsions.
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TRAITEMENT CURATIF
Moyens
PRINCIPAUX ANTIPALUDEENS
Antipaludiques naturels
Alcaloïdes du Quinquina
Quinine, Quinidine, Cinchonine,
Cinchonidine
Dérivés du Quinghaosou
Artémisinine, Artémether, Artésunate
Antipaludiques de synthèse
Amino 4 quinoléïnes
Chloroquine
Amodiaquine
Aryl – Amino – Alcools
Méfloquine, Halofantrine
Antifoliques, Antifoliniques
Sulfamides, sulfones, Pyriméthamine, Proguanil
Antibiotiques et divers
Cyclines, Macrolides, Fluoroguinolones
Amino 8 quinoléïnes = Gamètocydes
Primaquine
Indications
Traitement curatif
Paludisme simple
Le traitement est à base de Combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA)
Objectifs
- Retarder résistances aux nouvelles molécules
Associations libres
- Artésunate – Amodiaquine (ARSUCAM®)
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- Artésunate – Méfloquine (ARTEQUIN®) : il existe une forme pédiatrique en granulés qui fondent sous la langue.
- Artésunate – Chlorproguani -Dapsone (LAPDAP PLUS®)
- Artésunate – Sulfadoxine - Pyriméthamine
- Artésunate – Sulfaméthoxypyrazine – Pyriméthamine (CO-ARINATE®)
- Artésunate-pipéraquine (DUO-COTEXCIN®)
Paludisme grave
TRAITEMENT
Les décès par paludisme grave peuvent être dus, soit à la maladie elle-même, soit à ses complications. Il importe par
conséquent de commencer sans retard et d’urgence les traitements antipaludiques et symptomatiques appropriés.
Enfants :
- SGH à 50% ou à 30 % : 1ml/kg en bolus à travers la tubulure de perfusion ou un robinet à trois voies
- SGH 10 % : 250 ml en perfusion rapide (2h).
Adultes :
- 25 ml de glucosé à 50%, ou 50 ml de glucosé à 30 %, ou 250 ml de glucosé à 10 % en IV.
Lorsque l’administration par voie intraveineuse est impossible, donnez du glucosé ou toute autre solution
sucrée par sonde nasogastrique.
Continuez de surveiller le taux de glycémie jusqu’à ce qu’il se stabilise, ou si vous ne pouvez pas le faire,
continuez avec le sérum glucosé et mettez en place la sonde nasogastrique pour l’alimentation par voie orale
ou l’administration de solution glucosée.
1 Convulsions
Vérifiez que les voies respiratoires sont libres et que le malade respire.
Corrigez l’hypoglycémie et/ou faites baisser la température.
Chez les enfants, administrez 0,5 mg/kg de diazépam par voie intrarectale, et 10 à 15 mg/kg de phénobarbital
en IM.
Chez les adultes, administrez 10 mg de diazépam en I.V. lente ou en IM.
Si les convulsions continuent sans cause évidente malgré le traitement ci-dessus, référer le patient pour
des examens plus poussés dans un centre plus équipé.
4. Anémie sévère
Administrez d’urgence du sang aux malades présentant une anémie grave :
soit un culot globulaire (10 ml/kg chez les enfants)
soit du sang total frais (20 ml/kg chez les enfants).
Au cas où il n’y aurait pas de sang à administrer, donnez un traitement pré-transfert (quinine ou le cas échéant
Artéméther) et transférez d’urgence le malade vers un centre disposant de services de transfusion sanguine.
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE
Un patient atteint de paludisme grave peut rapidement mourir. Il est donc important de mettre en route le traitement
antipaludique dans le but d’arrêter l’évolution de la maladie. La prise en charge du paludisme grave se fait uniquement dans
les structures pouvant dispenser un minimum de soins.
Posologies recommandées :
30 mg/kg/jour de sels de quinine (25 mg/kg/jour de quinine base), soit 15 mg/kg de sels de quinine (12,5 mg/kg de
quinine base) toutes les 12 heures en perfusion dans 250 ml de sérum glucosé isotonique à passer en 4 à 12
heures5 ;
L’administration de la quinine en perfusion I.V. doit se poursuivre jusqu’à ce que le malade soit capable de prendre
le traitement par voie orale.
Prendre le relais par voie orale avec 10 mg/kg de sels de quinine en comprimés (8 mg/kg de quinine base) toutes
les 8 heures pour compléter le traitement.
Durée totale du traitement = 7 jours.
Si l’administration en I.V. est impossible, donnez la même dose (15 mg/kg) en I.M. toutes les 12 heures et continuez jusqu’à
ce que le malade soit capable de prendre le traitement par voie orale.
Diluez la quinine (par exemple ampoule de 300 mg = 1 ml) : ajoutez 5 ml d’eau distillée pour obtenir une
concentration de 50 mg/ml. L’injection doit être faite à la face antérieure de la cuisse.
Cette dilution permet d’éviter les complications habituelles (nécrose, abcès) et améliore l’efficacité par augmentation de la
surface d’absorption.
DÉRIVES DE L’ARTÉMISININE
Ils sont prescrits lorsque la quinine est contre-indiquée (hémoglobinurie, intolérance…)
Posologie :
Artéméther : 3,2 mg/kg en IM le 1er jour, puis 1,6 mg/kg par jour les jours suivants jusqu’à ce que le malade puisse
prendre un traitement antipaludique oral efficace6.
Donner en relais une CTA : Artéméther-Luméfantrine en première intention, ou Artésunate-Amodiaquine en
alternative (voir posologies en annexes dans les algorithmes) pour une durée totale de 7 jours.
Chez les enfants, il est recommandé d’utiliser une seringue à insuline ou une seringue de 2 ml car les quantités à
injecter sont petites.
TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
1. Fièvre élevée
Donnez du paracétamol (comprimés/suppositoires ou injectable) ou de l’acétyl salycilate de lysine si la
5La quinine est utilisée dans certains pays selon une posologie en dose de charge (20 mg/kg pour la première dose dans 10 ml/kg de SGI en 4h suivie
de 10 mg/kg toutes les 12h, à passer en 4 à 12 h.)
6
Il existe un autre dérivé de l’artémisinine, l’Artésunate en injectable, non encore disponible au Togo: Posologie : 2,4 mg/kg en IV directe, suivi de 1,2 mg/kg 12
heures après, puis 1,2 mg/kg par jour pendant 6 jours.
2. Œdème pulmonaire
Mettez le malade en position demi-assise, administrez-lui de l’oxygène et du furosémide en I.V. (2-4 mg/kg) ;
vérifiez qu’il ne présente pas une insuffisance cardiaque due à l’anémie grave.
3. Insuffisance rénale
Administrez des solutés si le malade est déshydraté, 20 ml/kg de sérum salé isotonique et avec 1-2 mg/kg de
furosémide.
Placez une sonde vésicale pour contrôler l’émission d’urines.
Si le malade n’émet pas d’urines dans les 24 heures qui suivent, transférez-le pour une dialyse.
Il n’est pas nécessaire d’adapter la 1ère dose de quinine à administrer en cas d’insuffisance rénale. Cependant,
lorsque l’on ne peut pas faire un électrocardiogramme (ECG), il est recommandé de réduire les doses de
quinine lorsque l’insuffisance rénale persiste après le 3ème jour de traitement.
4. Saignement abondant
Transfusez le malade avec du sang frais.
Le paludisme grave est une affection grave et les malades doivent être suivis de près par des médecins et des infirmiers.
Les soins infirmiers doivent par conséquent inclure l’ensemble des actes suivants :
2. Surveillance de l’alimentation
Pour tous les malades souffrant de paludisme grave, on doit noter rigoureusement sur un tableau tout ce qui est
ingéré et éliminé pendant 24 heures. Consultez-le régulièrement pour tout signe de déshydratation ou de surcharge
liquidienne.
SURVEILLANCE PARACLINIQUE
1. Surveillance de la parasitémie
Effectuez des frottis sanguins pour déterminer la parasitémie tous les jours. Si la parasitémie reste élevée après 2-
3 jours, vérifiez l’adéquation de la posologie des médicaments.
2. Surveillance de la glycémie
Faites la glycémie toutes les 6 heures au moins et si elle reste à < 0,40 g/l, traitez l’hypoglycémie.
Maintenez l’administration du sérum glucosé (voie IV ou orale) si vous ne pouvez pas surveiller la glycémie.
Contrôler l’administration de liquide ou veillez à ce que le malade prenne des aliments par la sonde nasogastrique.
3. Surveillance de l’hémoglobine/hématocrite
Si le taux chute à des niveaux critiques ou si le malade présente des signes cliniques d’intolérance et
d’insuffisance cardiaque, transfusez-le, même s’il l’avait été auparavant.
TRAITEMENT PREVENTIF
Définition
Le Traitement Préventif Intermittent (TPI) consiste à administrer deux doses curatives à un mois au moins d’intervalle de
Sulfadoxine - Pyriméthamine (SP) dès l’apparition des mouvements actifs du fœtus.
Objectif
Le TPI vise à protéger la femme enceinte et le fœtus contre les effets néfastes de l’infection palustre. Il se base sur
l’hypothèse que toute femme qui habite une zone de forte transmission palustre a des parasites du paludisme dans le sang
et/ou dans le placenta, qu’elle ait ou non des symptômes de paludisme.
Avantages
Réduit la parasitémie chez la femme enceinte pendant les périodes critiques où le gain pondéral du fœtus est
maximal.
Diminue considérablement la prévalence de l’anémie et de l’insuffisance pondérale à la naissance.
Minimise les problèmes d’observance.
Posologie
La Sulfadoxine-Pyriméthamine, comprimés de 500mg (S) et 25mg (P) doit être administrée en une seule dose de 3
comprimés lors des visites de soins prénatals programmés de manière régulière pendant les 2è et 3è trimestres :
1ère dose : A partir de la 16ème semaine d’aménorrhée ou dès l’apparition des mouvements actifs du fœtus.
2ème dose : Au moins un mois plus tard, entre la 28e et la 36e semaine d’aménorrhée.
NB.
La SP ne doit pas être administrée plus d’une fois par mois
Une troisième dose à intervalle d’un mois de la deuxième sera administrée à une femme enceinte
séropositive au VIH qui n’est pas sous Cotrimoxazole.
La femme enceinte séropositive au VIH sous Cotrimoxazole ne doit pas recevoir la Sulfadoxine –
Pyriméthamine en traitement préventif intermitent .
- recherches en cours.
SIGNE
Phase d’état
- Globe vésical
- Signes méningés (parfois)
- Signes associés
- Anémie sévère + + +
- Hypoglycémie (15 à 20 %)
- Autres formes du PG
Echelle de Blantyre
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Mouvements oculaires
- bien adaptés……………………………………………………………………..1
- inadaptés…………………………………………………………… ;…………..0
Réponse verbale
- cri adapté …………………………………………………………………2
- gémissement ou cri inadapté……………………………………………1
- pas de réponse………………….. ………………………………………0
Réponse motrice
- localise un stimulus douloureux …………………………………… 2
(jointure des doigts sur sternum)
- écarte le membre ………………………………………………………….1
(pression sur l’ongle du pouce avec crayon)
- inadaptée ou pas de réponse ……. …………………....................0
SCORE
Normal =5
Obnubilation =4
Coma stade II = 3-2
Coma stade III =1
Coma stade IV =0
SEQUELLES
Troubles neurologiques
- Hémiplégie, paralysies oculomotrices, faciales troubles cérébelleux, épilepsie,
dysneurotonie…
Troubles sensoriels
- surdité
- cécité
- troubles du langage.
2. Autres formes de PG
INTRODUCTION
I.1- Définition
I.2- Intérêt
I – GENERALITES
I.2 – Epidémiologie
I.3- Physiopathologie et lésions anatomo-pathologiques
II- SIGNES
II.1- Forme commune du NRS
II.2- Forme cliniques
III- DIAGNOSTIC
III.1- Positif
III.2- Différentiel
III.3- Etiologique
IV- TRAITEMENT
IV.1- Curatif
IV.2- Préventif
CONCLUSION
Objectifs
Intérêts
Cette affection présente plusieurs intérêts :
a)-Intérêt épidémiologique : c’est une affection fréquente chez le nourrisson surtout dans les pays en
développement, complication d’une affection virale en particulier la rougeole
b) Intérêt diagnostic : la SPP est une urgence médicle dont le dignostic doit être précoce
c) Intérêt thérapeutique : la prise en charge d’une SPP nécessite des antibiotiques(ATB) actifs sur le
staphylocoque coagulase + qui souvent sont très coûteux pour des parents de niveau socio économique très
bas
d) Intérêt pronostic : il s’agit d’une infection respiratoire aiguë meurtrière dans notre contexte de travail ; cette
mortalité est souvent accentuée en cas de terrain débilité (Malnutrition, drépanocytose, prématurité…).
A lomé 2/3 de la mortalité par IRA en pédiatrie est imputable à la SPP
GENERALITES
Epidémiologie
Le germe : il s’agit le plus souvent d’un staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) coagulase
positive. Les nombreuses enzymes et toxines qu’il sécrète sont responsables de la gravité générale (état
toxi-infectieux) et locale (thromboses vasculaires et nécroses tissulaires). La virulence particulière de la
bactérie et ses tropismes multiples expliquent les autres localisations suppurées possibles (os, rein….).
L’isolement du germe est indispensable non seulement pour le diagnostic, mais aussi pour guider le
traitement. La résistance aux antibiotiques, primitive ou secondaire (staphylocoque résistant hétérogène)
n’est pas exceptionnelle. Plus rarement d’autres espèces (staphylococcus epidermidis….) sont en cause,
généralement alors sur un terrain immunodéprimé…..
L’âge : la localisation pleuro-pulmonaire du staphylocoque peut se voir à tout âge, mais plus de neuf
fois sur dix elle frappe le nourrisson de moins de 2 ans (moins de 6 mois, trois fois sur quatre) et ce n’est
pratiquement que chez le nourrisson qu’elle présente une évolution locale bulleuse particulière.
Mécanismes et lésions :
A partir d’une porte d’entrée souvent banale et négligée (qui passe inaperçue dans plus de la moitié des cas), le
staphylocoque gagne le poumon par voie hématogène.
La porte d’entrée est le plus souvent cutanée+++ (folliculite, panaris, pyodermie, érythème fessier sur
infecté), plus rarement otorhinolaryngée (otite, rhinopharyngite) ou digestive. Elle peut-être iatrogène
(perfusion, cathéter). On doit rechercher un contaminateur dans l’entourage (furonculose, abcès du sein
maternel, personnel de crèche ou de pouponnière.
Mode de contamination : aérien et sanguin
Les facteurs favorisants :
vie en collectivité (crêche ou pouponnière : petite épidémie) ;
enfants débilités (anciens prématurés, ou hypotrophe, défiscient immunitaire, mucoviscidose ,
drépanocytaires…)
Physiopathologie et anatomopathologie
Circonstances étiologiques
La fréquence est difficile à chiffrer. Malgré des fluctuations annuelles cette affection concerne l’ensemble des
services de pédiatrie. La prématurité, l’hypotrophie, le mongolisme (Trisomie 21), les cardiopathies congénitales
sont des facteurs favorisants classiques. Des antécédents récents de pathologie virale (grippe, rougeole…) ne
sont pas rares. La staphylococcie pleuro-pulmonaire enfin peut être une complication de la mucoviscidose.
Diagnostic
b) Les troubles digestifs sont fréquents et précoces et peuvent précéder les signes respiratoires et dominer la
scène clinique : reflux alimentaire, diarrhée ou vomissements entrainant parfois une déshydratation ; et surtout
ballonnement abdominal qui peut aller jusqu’au tableau pseudo-occlusif par iléus paralytique.
c)Les signes respiratoires à type de détresse respiratoire avec polypnée, signes de lutte, toux sèche, fréquente ;
Ces signes sont ceux d’une broncho-pneumopathie aiguë ou suraiguë signant déjà une complication
(pneumothorax, bulle géante)
Ces signes respiratoires peuvent manquer au début,
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L’examen clinique de l’appareil respiratoire fournit des éléments d’orientation variables : diminution de
l’ampliation d’un hémithorax ; matité ou submatité ; d’un hémithorax ou d’une base ; hyper sonorité d’un
hémithorax
abolition du murmure vésiculaire (MV) ; râles crépitants ou sous crépitants en foyer ou diffus.
Souvent, quelques aspects, bien que non caractéristiques, attirent l’attention sur le poumon : foyers de râles
crépitants mobiles, râles bronchiques banaux ou bien syndrome pneumonique franc (diminution de l’ampliation
thoracique, matité, augmentation des vibrations vocales et râles crépitants)
Le syndrome d’épanchement pleural liquidien dont le maître symptôme est la matité déclive à la percussion (avec
ou sans silence auscultatoire ou souffle pleural), diminution des vibrations vocales, dans le contexte affirme
pratiquement le diagnostic, en tout cas impose et la radiographie du thorax et la ponction pleurale (thoracentèse)
exploratrice.
Le syndrome d’épanchement gazeux (hyper sonorité et abolition du murmure vésiculaire) traduit aussi bien le
pneumothorax que la bulle géante.
Mais l’examen clinique du thorax peut être normal au début mais exceptionnellement après quelques jours
d’évolution.
L’apparition chez un nourrisson fébrile ou non d’une altération brutale ou rapide de l’état général, d’un
ballonnement abdominal avec ou sans signe respiratoire, doit évoquer le diagnostic staphylococcie
pleuro-pulmonaire.
Formes atypiques
Examen radiologique
La radiographie thoracique est indispensable : au minimum un cliché en position assise, au lit du malade dans
les formes graves ; au mieux un cliché debout, de face et de profil, en inspiration et en expiration, voire des
tomographies dans tous les autres cas. Elle se caractérise par sa grande variabilité dans le temps, d’où sa
nécessaire répétition, au moins journalière au début, ou chaque fois que la sémiologie se modifie. Elle peut rester
normale ou sub-normale quelques heures, ce qui n’exclut pas le diagnostic de pleurésie si la clinique est
évocatrice. Les nodules plus ou moins disséminés (aspect de miliaire parfois), les condensations pneumoniques
lobaires ou segmentaires ne sont pas caractéristiques. La grisaille d’un hémi-thorax, plus marquée à la base
(comblement des culs-de-sac costo-diaphragmatiques) avec ou sans ligne bordante pleurale, traduit
l’épanchement liquidien. Le refoulement controlatéral du médiastin traduit son importance mieux que l’opacité. Le
pyopneumothorax avec son niveau liquide contrastant avec l’hyperclarté diffuse sus jacente est plus fréquent que
le pneumothorax isolé. L’évolution bulleuse caractéristique peut manquer avec le traitement précoce. L’abcès
donne une image hydro-aérique unique ou multiple au sein d’une condensation. Les bulles, variables dans leur
nombre et leur volume, sont des images claires, arrondies, finement cerclées sans niveau liquide.
La radio de l’abdomen sans préparation(ASP) met souvent en évidence une aéro-iélie ( présence de gaz dans
l’iléon) diffuse sans niveaux hydro-aériques.
Evolution
Le décès est exceptionnel après le huitième jour. Au cours de la première semaine il reste possible plus souvent
du fait de l’état septique (choc toxi-infectieux ou localisations staphylococciques multiples, neuro méningées
notamment) ; l’atteinte pleuro-pulmonaire (pyopneumothorax suffocant ou bulle géante compressive) constitue
moins un risque vital après la 1ère semaine.
L’évolution est reste favorable avec le traitement général et ou local,: les signes généraux régressent en
quelques jours, les lésions pleuro-pulmonaire se stabilisent et guérissent en quatre à huit semaines, le plus
souvent sans séquelle.
La persistance des signes généraux peut être le fait d’une collection suppurée non ou mal drainée (pleural ou
pulmonaire) ou d’une antibiothérapie mal adaptée (staphylocoque dorée résistant hétérogène).
La surveillance locale pleuropulmonaire doit être prolongée. : le soufflage d’une bulle unique ou multiple peut être
tardif et l’apparition secondaire d’un pneumothorax ou d’un pyopneumothorax est toujours possible, Cette
complication évolutive reste rarement dramatique et suffocante du fait des adhérences plurales (en dehors de
certaines circonstances particulières comme la ventilation assistée). La présence de cloisonnements conduit à
un mauvais drainage pleural nécessitant des drainages multiples et prolongés pour obtenir leur résorption
complète. Parfois, l’abcès ou la pneumonie nécrotique se chronicise, ou la pleurésie s’enkyste. La pachypleurite
rétractile est exceptionnelle. Les bulles non actives, très finement cerclées, peuvent persister plusieurs semaines,
voire plusieurs mois.
Dans tous les cas, il importe de maintenir l’équilibre hydro-électrolytique, de corriger une anémie (même
discrète). Les premiers jours d’évolution nécessitent le plus souvent le recours à l’alimentation parentale (en
raison de la dyspnée et ou de l’anorexie). En dehors de la période de choc initial, il faut préférer un abord par
les veines périphériques au cathéter profond, en raison du risque infectieux et des complications locales
possibles. L’évacuation des sécrétions des voies aériennes est assurée par des aspirations régulières et
une kinésithérapie adaptée. Les antipyrétiques sont utilisés à la demande.
Traitement local
La pose du drain pleural (type drain de Joly) se fait au lit du malade. Le drain, de bon calibre, est mis en
place soit dans le deuxième espace intercostal en avant, soit dans le cinquième espace sur la ligne
axillaire antérieure, soit dans un territoire selon les indications de la radiographie, voire de l’échographie.
Un drainage multiple (cloisonnement) peut être nécessaire. L’évacuation se fait par siphonage simple ou
aspiration douce (20 à 50 cm d’eau). Le maintien de la perméabilité implique une surveillance constante,
parfois des lavages (sérum salé isotonique additionné d’antibiotiques et / ou de fibrinolytiques).
L’indication du drainage peut être urgente (épanchement compressif). Elle est immédiate en cas d’épanchement
gazeux. Elle s’impose secondairement en cas d’épanchement purulent ou récidivant après ponctions répétées.
La durée du drainage varie de quelques jours à quelques semaines. L’ablation du drain n’est envisagée
que lorsqu’il n’est plus productif, le poumon restant à la paroi après 24 heures de clampage.
Le recours à la chirurgie est exceptionnel. Les indications de chirurgie « à chaud » doivent être très
soigneusement pesées : impossibilité d’obtenir la réexpansion pulmonaire par drainage pleural (multiple), bulle
expansive qui récidive après ponction associée au drainage pleural, fistule pleuro-pulmonaire, état septique
persistant malgré l’antibiothérapie adaptée, entretenu par une suppuration pleuro-pulmonaire mal drainée… cette
chirurgie de « propreté » doit être aussi conservatrice que possible.
À distance de la période aiguë, l’exérèse d’une cavité résiduelle ou la décortication pour pachypleurite sont très
rarement nécessaires.
Antibiothérapie
Elle est la base du traitement. Elle doit être précoce mais non précipitée (après les prélèvements
bactériologiques), à bonne dose et suffisamment prolongée. Avant orientation particulière par les études
bactériologiques (antibiogramme, associations bactéricides, pouvoir bactéricide du sérum) la prescription doit
associer un aminoside et une bêtalactamine (pénicilline M ou céphalosporine) : par exemple gentamycine
(Gentalline ) à la dose de 3 à 4 mg / kg en deux ou trois injections intramusculaires ou perfusions intraveineuses
lentes (une heure) et méticilline (Flabelline ou Penistaph ) ou oxacilline (Bristopen ) ou céphalotine (Keflin ,
Céphalotine Glaxo à la dose de 100 à 200 mg/kg/j, soit en perfusion continue, soit en quatre perfusions d’une
heure.
Thérapeutiques adjuvantes
La corticothérapie est rarement indiquée en dehors de la période de choc initial. Elle peut être utile en
présence d’images pleurales résiduelles associées à la kinésithérapie et à une antibiothérapie prolongée.
Prévention
La prévention primaire passe par un Allaitement Maternel Exclusif(AME), une bonne hygiène corporelle de
l’enfant, les vaccinations à jours pour renforcer l’immunité de l’enfant, un traitement adéquat de toute rhino-
pharyngite et de toute lésion cutanée, même banale, l’utilisation d’eau potable etc.
Conclusion
Bien que sa fréquence soit en nette régression par rapport aux années 60, la staphylococcie pleuro-pulmonaire
du nourrisson reste un fait d’actualité. Un risque vital, actuellement difficile à chiffrer, n’est pas totalement exclu,
notamment chez le nouveau-né. Une prophylaxie est parfois possible (traitement local, voire général, des portes
d’entrée potentielles. Le traitement précoce et la surveillance précise des formes déclarées doivent permettre une
guérison sans séquelles dans la plupart des cas.
I. INTRODUCTION
II. GENERALITES
2-1 EPIDEMIOLOGIE
4-1 DIAGNOSTIC
V. TRAITEMENT
VI. CONCLUSION
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours l’étudiant du DCEM2 de la faculté de Médecine de l’Université de Lomé doit être capable
de :
1- Décrire les caractéristiques épidémiologiques des infections respiratoires aigues chez l’enfant
2- Décrire les arguments cliniques et para-cliniques du diagnostic étiologique des infections respiratoires
aigues et des pneumopathies aigues chez l’enfant
3- Décrire les critères d’hospitalisation des infections respiratoires aiguës et des pneumopathies aigues
chez l’enfant.
4- Prendre en charge une infection respiratoire aiguë et une pneumopathie aiguë de l’enfant sur le plan
symptomatique spécifique et prophylactique
I. INTRODUCTION
On appelle infection respiratoire aiguë (IRA) l’infection d’une partie quelconque de l’appareil
respiratoire évoluant depuis moins de 3 semaines .Cette infection peut se localiser à différents niveau
de l’appareil respiratoire et prendre schématiquement différents noms :
Les infections respiratoires aiguës représentent une cause fréquente de mortalité et de morbidité chez le
nourrisson et le jeune enfant surtout dans les pays en développement.
De plus elles sont responsables de séquelles tardives pouvant être à l’origine d’insuffisance respiratoire
chronique de l’adulte.
GENERALITES
. EPIDEMIOLOGIE
FREQUENCE
Des 15 millions d’enfants qui meurent chaque dans le monde, 4 millions sont dus aux infections aiguës et la
plupart dans les pays en développement. Il s’agit de la deuxième cause de décès des enfants de 1 à 4 ans
dans le monde.
Elles représentent le motif de consultation le plus fréquent en pédiatrie : plus de 80% des enfants de moins
de 5ans sont atteints. Un enfant de cet âge peut faire de 6 à 8 épisodes d’infections respiratoires aiguës
chaque année.
Les facteurs les plus importants qui conditionnent le tableau clinique et sa gravité sont l’âge, la saison, l’état
immunitaire, l’état nutritionnel.
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2.1.2. AGENTS INFECTIEUX CAUSALS
Les virus à tropisme respiratoire sont responsables dans 90% des infections respiratoires aiguës de l’enfant.
Les bactéries ne sont des germes de surinfection.
Six bactéries sont responsables de 90% des IRA d’origine bactérienne ; il s’agit de :
Streptococus pneumoniae
Mycoplasma pneumoniae
Chlamydia pneumoniae
Chlamydia trachomatis
Haemophilus influenzae
Streptocoque;
Les IRA sont d’autant plus fréquentes que l’enfant est plus jeune, avec une prédominance chez le sexe
masculin.
2.1.4. LA SAISON
La virulence de ces micro-organismes est fonction du climat. Les IRA sont en général deux à trois fois plus
fréquentes par temps froids (automne, hiver, saison pluvieuse).
2.1.5. LE TERRAIN
Il s’agit d’un facteur important qui joue un rôle sur les symptômes et le pronostic. Il comporte des éléments
avec l’environnement de l’enfant (condition socio-économique défectueuse, pollution aérienne), sa nutrition
(allaitement maternel, malnutrition) sa constitution génétique (sexe masculin, âge inférieur à 3 ans), son état
immunitaire, et sa particularité anatomique (végétations adénoïdes en arrière des fosses nasales, moyens de
défense mucociliaire).
Il existe au niveau de l’appareil respiratoire un système de défense très efficace constitué en une défense
mécanique, une défense cellulaire, une défense immunitaire.
Elle représente la première ligne de défense constituée par trois éléments principaux :
C’est la seconde ligne de défense, elle est constituée par le système phagocytaire qui détruit et élimine les
particules inhalées ayant atteint les alvéoles. Le système phagocytaire agit par l’action des macrophages
alvéolaires et des polynucléaires neutrophiles alvéolaires.
L’appareil respiratoire est un organe immunologique par excellence de par son origine lymphoïde et doté d’une
défense spécifique quand les mécanismes de phagocytose sont dépassés. La défense immunitaire constitue le
recours de défense ultime.
3.1.1 INTERROGATOIRE
Il permet de s’informer des circonstances de survenue des symptômes de leur mode d’évolution depuis le début
et de l’existence de signes associés.
Ils orientent d’emblée, rendant le diagnostic plus facile lorsqu’ils sont au premier plan.
Les infections respiratoires aiguës commencent habituellement par une atteinte des voies aériennes supérieures
à type de nez bouché, ou écoulement nasal, de rougeur de la gorge. Secondairement les poumons sont atteints
.Aussi on est orienté par les signes suivants :
Signes fonctionnels :
- Toux quinteuse ou grasse avec ou sans expectoration.
- Douleurs thoraciques localisées ou point de côté
- Dyspnée à type de polypnée ou de bradypnée
- Geignement expiratoire
En général on parle de polypnée si la fréquence respiratoire est supérieure à 60/mn chez le prématuré,
supérieure à 50/mn chez le nouveau-né, supérieure à 40/mn chez le nourrisson de plus de 2mois.
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Signes physiques
Ils sont importants et doivent être recherchés aux différents temps de l’examen.
A la palpation on apprécie les vibrations vocales thoraciques surtout lors des pleurs chez le nourrisson et en
faisant rouler le «R » chez le grand enfant.
A la percussion on recherche :
- une matité d’une base ou d’un hémi-throrax
- un tympanisme localisé, unilatéral ou bilatéral
A l’auscultation on recherche :
- des râles bronchiques, sibilants, ou crépitants
- un souffle, tubaire, pleurétique
Au terme de l’examen clinique la symptomatologie peut permettre de dégager les principaux syndromes
pulmonaires :
- Syndrome de condensation devant : douleur thoracique, râles crépitants, souffle tubaire ;
- Syndrome bronchiolaire devant : distension thoracique, détresse respiratoire avec polypnée, râles
bronchiques ;
- Syndrome alvéolaire devant : détresse respiratoire, râles sous-crépitants ;
- Syndrome pleurétique devant : distension d’un hémi-thorax, élargissement des espaces intercostaux,
vibration vocale abolie, tympanisme, matité, abolition des vibrations vocales, silence auscultatoire ou
souffle pleurétique.
Il peut s’agir de fièvre quasi constante dans les infections aiguës des voies respiratoires, son intensité est
variable. Les troubles digestifs sont fréquents et parfois inauguraux à type de difficulté à s’alimenter ou à boire,
vomissements, ballonnement abdominal.
Ils sont malheureusement très fréquents chez l’enfant et sont responsables de traitements inadaptés médicaux
parfois chirurgicaux .Il s’agit de :
Certains états infectieux sévères en particulier chez le sujet immunodéprimé, imposent la recherche systématique
devant tous les symptômes évocateurs ou non (MPE, VHI.) une infection pulmonaire.
C’est un examen essentiel, elle doit être de bonne qualité. Elle confirme l’atteinte de l’appareil respiratoire,
précise l’étendue des lésions, orientent vers le type de l’agent causal.
Certaines images sont spécifiques d’atteinte bronchique, bronchiolaire, alvéolaire, interstitielle, ou pleurale.
- Atteinte bronchique ou bronchiolaire devant une hyperclartée, une distension, des opacités linéaires sur l
le trajet des bronches
- Atteinte alvéolaire devant une diminution de la transparence (ou bronchogramme), des opacités
floconneuses bilatérales.
3.2.2 HEMOGRAMME
Il montre généralement une hyper leucocytose à polynucléaires neutrophiles dans les infections bactériennes,
une leucocytose modérée ou une leucopénie dans les infections virales.
Elle permet d’apprécier la gravité du tableau marquée par une augmentation de la PaCO2 et une diminution de la
PaO2 en cas de dépression sévère de la fonction respiratoire.
- Examens cytobactériologiques ; ils permettent l’identification de l’agent infectieux par l’étude des
prélèvements suivants : liquide d’aspiration naso-pharyngée, crachat, liquide pleural, prélèvement biopsie
pleurale
- Hémoculture, n’est positive que dans moins de 10% de cas en cas d’infection bactérienne.
- Recherche d’antigène soluble (Pneumocoque, Haemophilus) dans le sang, les urines, ou la plèvre
surtout nécessaire en cas de pneumopathies sévères chez un enfant sous traitement antibiotique.
IV. DIAGNOSTIC
Le diagnostic étiologique des infections respiratoires aiguës et des pneumopathies aiguës de l’enfant se pose sur
les données non spécifiques à savoir, les données cliniques, épidémiologiques, radiologiques, et éventuellement
biologiques simples. (Tableau I)
BRONCHITE AIGUE
Souvent précédée d’une atteinte des voies aériennes supérieures qui se complique d’une extension bronchiolaire
et alvéolo-interstitielle, elle se manifeste par une toux d’abord sèche et rebelle puis productive après 24 à 48
heures, des râles bronchiques humides entendus dans tout le thorax et surtout dans la région postéro-inférieure.
BRONCHIOLITE AIGUE
Elle s’installe en 2 à 3 jours, marquée d’abord par un catarrhe rhinopharyngé puis d’une toux sèche, rebelle,
rapidement assortie d’une dyspnée à prédominance expiratoire, des signes de lutte de l’enfant pour respirer
marqués, pouvant aboutir à une détresse respiratoire sévère. Une radiographie thoracique réalisée va montrer
une distension du thorax faisant évoquer un asthme fébrile.
STAPHYLOCCIE PLEURO-PULMONAIRE
Elle est fréquente, le tableau clinique associe un syndrome infectieux avec fièvre, météorisme abdominal et des
signes respiratoires à type de toux sèche, signes de lutte respiratoire ; matité d’une base, diminution du murmure
vésiculaire, râles crépitants ou souffle pleurétique.
La radiographie du thorax confirme le diagnostic en montrant un épanchement pleural, des opacités
parenchymateuses ou image en bulle caractéristIque.
A un stade plus tarif la radio montre des images de complication radiologique à type de pneumothorax, abcès
pulmonaire, pyopneumothorax. Non traitée le décès survient en 2 à 3 jours.
PNEUMONIE A PNEUMOCOQUE
Survient chez l’enfant de pus de 3 ans. Le tableau clinique est marqué par un syndrome infectieux, un état de
choc, une détresse respiratoire, un syndrome de condensation pulmonaire avec râles crépitants, souffle tubaire,
douleur thoracique ou abdominale.
La radiographie thoracique montre des opacités localisées ou en foyer.
V. TRAITEMENT
Il est fonction du diagnostic étiologique, de la nature de l’agent causal, de la gravite, de l’âge. Il est
symptomatique, spécifique, et prophylactique.
Critères d’hospitalisation
5.1.1 INDICATION
Il reste fondamental surtout au cours des infections virales. Il sera mis en œuvre à tout âge, surtout chez le
nourrisson. Il a pour but de désobstruer les voies aériennes, lutter contre l’anoxie, et de maintenir une nutrition
correcte.
- Corticothérapie surtout dans les bronchiolites (Exemple : Célestène 8 à10 gouttes/kg ou 1mg/kg
par voie parentérale)
- LUTTE CONTRE L’ANOXIE
Elle passe obligatoirement par la désobstruction des voies aériennes par aspiration. La persistance de l’hypoxie
après aspiration et kinésithérapie impose l’oxygénation en milieu spécialisé.
- LA NUTRITION
Les besoins énergétiques et hydriques sont importants et peuvent être assurés chez le nourrisson par une
alimentation fréquente mais en petit volume.
- DRAINAGE
Drainage chirurgical des pleurésies et des pneumothorax.
C’est l’antibiothérapie qui est indiquée dans les infections virales surinfectées ou bactériennes. Le choix de
l’antibiotique est fonction du germe en cause et de sa sensibilité.
Hémophilus Influenzae :
Il comprend :
- La vaccination contre les maladies qui peuvent provoquées une atteinte respiratoire ou dont les
complications se localisent à l’appareil respiratoire (rougeole, coqueluche, diphtérie) .Pour les
enfants à risque sont proposés les vaccins anti-pneumococcique (Pneumo23) ; d’ anti-
Haemophilus influenzae (Hib).
Les infections respiratoires et les pneumopathies aiguës constituent une importante cause de morbidité et de
mortalité chez l’enfant de 0 à 5 ans dans les pays en développement où elles posent de réel problème de santé
publique.
Plusieurs problèmes environnementaux et nutritionnels favorisent leur fréquence élevée. Les mesures
prophylactiques et la prise en charge précoce des malades amènent une diminution de leur nombre et aussi du
nombre de complications et de décès par les infections respiratoires aiguës.
OBJECTIFS DU COURS
6. Décrire les signes cliniques et para-cliniques des différentes formes cliniques de l’infection
néonatale
I. INTRODUCTION
2. 2. Les Virus
2. 5. Les Spirochètes
3. 1.Anténatale materno-fœtale
3.2. Pernatale
Postnatale :
V. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
Définition : l’infection néonatale est l’ensemble des manifestations dues à l’introduction d’agents infectieux dans
l’organisme d’un nouveau-né (0 à 28jours)
C’est un facteur important de morbidité et de mortalité néonatale. La fréquence l’infection néonatale est variable
de 1 à 5%, cette fréquence est multipliée par 10 en cas de prématurité. La fréquence et la sévérité de l’infection
néonatale sont liées à plusieurs facteurs.
Selon l’OMS 5millions de nouveau-nés décèdent chaque d’une infection néonatale dont 98% en zone
intertropicale. Au CHU-TOKOIN de Lomé en 2007 l’infection néonatale représentait 46,08% de motif
d’hospitalisation de nouveau-né et 22,08% de taux de létalité.
2. 2. Les Virus
Cytomegalovirus
Virus de l’immunodéficience humaine
Virus de l’hépatite B et C, de l’herpès, de la varicelle, de la rubéole.
Toxoplasme
Plasmodium
2. 4 Les Mycoses
Candida albicans
2. 5. Les Spirochètes
3. 1.Anténatale materno-fœtale
Précoce :
o transplacentaire.
Elle peut entraîner un avortement, un accouchement prématuré, une embryopathie ou une
foetopathie.
Tardive : (>5mois)
o hématogène : bactériémie et/ou septicémie chez la femme enceinte,
o amniotique.
3.2. Pernatale :
3.3. Postnatale :
4.1.1 La septicémie
4.1.2 La méningite
- Infection urinaire. Le tableau clinique est particulier. Il concerne l’enfant à partir du 15ème jour de vie. Elle est
fréquente et atteint 1à2% des nouveau-nés surtout le garçon. La symptomatologie est trompeuse et comporte
souvent un ictère prolongé, des troubles digestifs isolés inexpliqués, avec fièvre. La confirmation du diagnostic
se fait par le dépistage systématique à la bandelette réactive et par l’ECBU, dans 90% des cas li s’agit d’E. coli.
- Ostéo-arthrite dont le tableau comporte :fièvre, troubles digestifs, altération de l’état général, pseudo-paralysie
d’un membre,( plus souvent le membre inférieur par atteinte de la hanche) douleur à la mobilisation, signes
inflammatoires locaux. Le diagnostic est confirmé par la radio, l’échographie, la ponction exploratrice.
- Infection pulmonaire avec un tableau de détresse respiratoire avec un score de Silverman élevé.
4.1.5.1 L'interrogatoire : à la recherche d'un contexte infectieux maternel récent et les critères
anamnestiques:
Deux catégories de signes sont définis et classés par ordre décroissant de risque.
Critères majeurs
Les critères majeurs, fortement liés à une infection néonatale, sont peu fréquents
(< 5 %) à l’exception du portage vaginal (10 à 15 %) :
Critères mineurs
Les critères mineurs peu liés à une infection néonatale, sont relativement fréquents :
- durée d’ouverture prolongée de la poche des eaux ≥12 h, mais < 18 h ;
- prématurité spontanée < 37 semaines d’aménorrhée et ≥35 semaines d’aménorrhée ;
- anomalies du rythme cardiaque fœtal ou une asphyxie fœtale non expliquée ;
- liquide amniotique teinté ou méconial.
L’existence d’un de ces critères nécessite une surveillance clinique, particulièrement rapprochée pendant les 24
premières heures.
Anémie
Hyperleucocytose >30 000
Leucopénie <5000
Myélémie
Thrombopénie
CRP à 24 heures de vie (car elle ne s'élève que secondairement)
Fibrinogène >3g/l
- Prélèvements bactériologiques :
4.1.7.1 Antibiothérapie :
4.1.8 Prévention
- Septicémie
- Méningite
- Suppuration localisée : ombilicale, oculaire, ostéo-articulaire
- Prématurité
- Porte d'entrée : malformation urinaire …
- Thérapeutique invasive : cathéter, drainage pleural, intubation trachéale …
4.2.3 Traitement
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Un traitement antibiotique (ATB) probabiliste par voie veineuse (IV) doit être administré
EN URGENCE après bilan clinique, bactériologique (une hémoculture, PL si l’état de
l’enfant le permet) et biologique. Après 48 heures de traitement, une mise au point est faite sur l’état clinique de
Deux situations sont des indications d'une antibiothérapie chez le nouveau-né : la chorio-
amniotite chez la mère et l'atteinte du jumeau.
Dans les autres situations, en l’absence d’éléments scientifiques et compte tenu des données concernant la
réalisation et l’interprétation des examens complémentaires, il est recommandé de tenir compte des critères
anamnestiques majeurs et mineurs et des conditions locales de réalisation des examens (en urgence ou non
notamment pour le prélèvement gastrique et périphérique, et pour la CRP).
Une association de 2 ATB est recommandée dans toutes les situations Bétalactamine+Aminoside.
Si l’enfant est symptomatique avec un tableau clinique préoccupant (troubles hémodynamiques et/ou troubles
respiratoires persistants et/ou troubles neurologiques), ou si la mère a reçu une antibiothérapie prolongée
récente, une association de 3 ATB est conseillée avec ampi/amoxicilline + céfotaxime + aminoside.
4.2.4 Prévention
Elle est consécutive à une infection maternelle primaire par le virus de la rubéole, transmis au fœtus par voie
hématogène placentaire. Les formes les plus graves (malformations cardiaques, oculaires, cérébrales, surdité) se
voient dans les contaminations des 2 premiers mois de la grossesse. Les atteintes plus tardives (RCIU, atteinte
hématologique, anomalies osseuses, hépatosplénomégalie) sont liées au mode d'action du virus (cytolytique et
inhibiteur de mitoses). Le diagnostic repose sur les sérologies.
4.3.2 Le cytomégalovirus
La transmission se fait par voie hématogène transplacentaire. Qu'il s'agisse d'une primo-infection ou d'une
atteinte récurrente chez une femme enceinte, le risque d'atteinte fœtale est d'environ 50%. La forme grave
associe aux signes habituels de l'infection généralisée (ictère, hépatosplénomégalie, purpura, thrombopénie,
Le diagnostic d'infection fœtale se fait par la recherche de virus dans le liquide amniotique, par prélèvement de
sang fœtal (culture de virus et recherche d'IgM spécifiques).
Le diagnostic d'atteinte fœtale nécessite des examens échographiques répétés qui cherchent à mettre en
évidence des signes de foetopathie.
L'infection herpétique néonatale touche 1 à 3 nouveau-nés pour 10 000 naissances. Elle est le plus souvent due
au virus Herpès Simplex de type 2 (prédominant dans le tractus génital).
Le risque pour le nouveau-né est neurologique et ophtalmique. Le pronostic vital peut être mis en jeu si l'atteinte
est disséminée.
anténatal, par voie transplacentaire, en cas de primo-infection chez la mère, ou par voie ascendante si la
poche des eaux est rompue.
pernatal, par contact avec des lésions génitales actives.
postnatal : à partir de lésions labiales.
Le mode d'accouchement découle de l'histoire clinique de la patiente dans les mois précédents et de l'examen
gynécologique très soigneux en début de travail.
La présence de lésions herpétiques génitales en début de travail peut conduire à une césarienne avant rupture
des membranes.
Le diagnostic de l'infection chez le nouveau-né requiert un isolement du virus dans les sécrétions, la recherche
d'IgM spécifiques, le dosage d'interféron dans le LCR
4.3.4 Hépatite B
A la naissance le nouveau-né reçoit dans les 24 premières heures une séro-vaccination (Immunoglobulines
spécifiques par voie intra musculaire, vaccination par une première dose de vaccin qui sera renouvelée à 1 et 2
mois.
4.3.5 L'hépatite C
Le diagnostic passe par la détection de l'ARN viral par PCR en anténatal et / ou la persistance d'anticorps anti-
VHC au delà de 6 mois de vie.
4.3.6 Le VIH
Le risque de transmission materno-fœtale est lié à la charge virale maternelle (qui doit donc être traitée avant et
pendant l'accouchement. Parallèlement le nouveau-né doit être traité par Azt pendant 6 semaines.
4.4.1 La toxoplasmose
Liée à une coccidie dont l'hôte spécifique est le Chat. 80% des femmes en âge de procréer sont immunisées.
4.4.1.1 Clinique :
La révélation peut être parfois tardive (choriorétinite). Dans ¼ des cas, la symptomatologie est :
neurologique : encéphalomyélite
ophtalmologique
septicémique
4.4.1.2 Diagnostic
Il repose sur la mise en évidence du parasite dans le placenta, le sang du cordon et le liquide céphalo-rachidien
par inoculation intrapéritonéale à la Souris (résultats en 4 à 6 semaines), la recherche par PCR dans le liquide
amniotique et la mise en évidence d'anticorps spécifiques chez la mère et le nouveau-né :
chez la mère, une séroconversion, la présence d'anticorps de type IgM spécifiques, ou un taux
d'anticorps supérieurs à 300 rendent très probable une infection récente (les anticorps apparaissent en
10 à 15 jours et atteignent leur maximum en 2 mois).
Si le nouveau-né présente des signes d'infection : traitement d'urgence par pyriméthamine et sulfadiazine, et
acide follinique en traitement continu, sous couvert d'une surveillance hématologique :
Dans le zones de transmission élevée et modérée de paludisme la pus part des femmes adultes ont développé
une immunité suffisante pour que pendant la grossesse l’infection à Plasmodium falciparum n’entraîne ni fièvre ni
autre symptôme clinique. L’ infection se traduit par une anémie secondaire et par la présence de parasites dans
le placenta. Les carences nutritives qui en résultent pour le foetus contribuent au faible de naissance, avec une
hypoglycémie responsable de lésions cérébrales..
Aussi l’infection palustre qui survient pendant la grossesse est à l’origine de 10 000 décès maternels par an et de
8 0 14% de tous les cas de faible poids de naissance, et de 3 à 8% de tous les décès de nourrisson.
V. CONCLUSION
La surveillance de tout nouveau-né est impérative pendant les premières heures de vie ; une surveillance d’au
moins 48 heures est généralement préconisée pour tous les nouveau-nés normaux ou suspects d’infection, car
95 % des infections materno-fœtales surviennent dans les 48 premières heures.
L’infection néonatale est une urgence dont la prévention est possible. Elle nécessite une prise en charge
correcte.
Cela nécessite la mise en place d’une politique adéquate de prévention centrée sur le couple mère-enfant.
L’information des mères pour un meilleur suivi des grossesses, et bonne couverture vaccinale, l’amélioration des
infrastructures sanitaires, la scolarisation des jeunes fillettes.
Ces efforts ont été couronnés de succès dans certains pays devraient se faire aussi dans nos pays afin de
réduire le taux de la mortalité néonatale.
Objectifs
1) Définir une IU
2) Décrire en fonction de l’âge, les signes d’appel d’une IU.
3) Décrire les conditions indispensables pour avoir un résultat fiable d’un ECBU.
4) Citer les germes souvent rencontrés dans les IU de l’enfant.
5) Citer les explorations complémentaires indispensables au cours d’une IU en tenant compte de
l’âge de l’enfant.
6) Réunir les principaux arguments cliniques et para cliniques en faveur d’une IU basse ou haute
chez l’enfant.
7) Décrire les principales uropathies malformatives les plus fréquentes dans l’IU.
8) Prescrire le traitement médical d’une IU haute sans uropathies malformatives.
9) Décrire les éléments de prévention des infections urinaires de l’enfant.
INTRODUCTION
-DEFINITION
- INTERET
I - GENERALITES
- EPIDEMIOLOGIE
- ECBU
IV - DIAGNOSTIC
- POSITIF ET DIFFERENTIEL
- TOPOGRAPHIQUE
V– EVOLUTION
CONCLUSION
DEFINITION
L’infection urinaire (IU) de l’enfant est un SYMPTOME défini comme la présence de germes pathogènes dans
l’urine à l’intérieur des voies excrétrices avec une bactériurie quantitative > 10 5 / ml-- Cette définition tient
compte de la rigueur de la technique de prélèvement des urines et surtout du traitement de l’échantillon d’urine si
non 2 erreurs : - par défaut - par excès
INTERETS
Epidémiologique et clinique :
Affection fréquente à symptomatologie non spécifique chez le jeune enfant le plus souvent due aux
colibacilles ;
Son diagnostic est souvent hasardeux à défaut d’un ECBU systématique ;
Une infection urinaire doit déclencher la hantise d’uropathies malformatives ou fonctionnelles à
rechercher systématiquement surtout chez le jeune enfant de sexe masculin
Thérapeutique et évolutif :
L’infection urinaire mal traitée, non traitée ou encore traitée avec retard peut évoluer vers des complications
graves telles qu’une destruction rénales ou des lésions cicatricielles irréversibles
I- GENERALITES
A / EPIDEMIOLOGIE
1) Nature du germe
* Germe fécaux : Colibacille +++ (80 % des cas)
2) Facteurs prédisposant
a) Age et sexe :
* petit enfant : IU plus fréquent chez masculin (k = 10 avant 3 ans)
* à l’âge scolaire : IU plus fréquent chez féminin --- flore péri urétrale anormale avec densité
Gram-
b) Niveau socio économique :
Les IU sont plus fréquentes si conditions socio économiques défavorables (niveau d’hygiène
défavorable)
c) Obstruction et Néphropathie
° tout obstacle à l’écoulement des urines prédispose aux IU.
° toute néphropathie (H) augmente la prédisposition à l’IU (diabète)
° abus d’analgésiques.
d) Antigène érythrocytaire P1 sensibilité aux IU.
3.1-
1) Voie ascendante : méat urétrale vessie vagin = flore microbienne intestinale
2) Voie hématogène (favorisée par uropathie obstructive) = septicémie, bactériennie
3) Reflux vésico-urétéral : raccourcissement congénital du trajet intra vésical de l’uretère permet à l’urine
de refluer dans les bassinets lors des mictions stase urinaire chronique.
3.2 - Pathogénie
* Virulence du germe et interaction avec l’hôte
IU aiguë -8 variétés de sérotype O de colibacille
- Ag capsulaire K
- adhésivité forte des bactéries (pili ou fimbriae)
* Facteurs tenant à l’hôte :
° récepteurs aux fibriae P des E coli
° réponse immune
° flore péri-urétrale (gram -)
° malformations urinaires
° causes locales : mycose, oxyurose, phimosis, infection du prépuce…..
1) Les signes révélateurs, variables avec l’âge sont souvent non spécifiques :
2) SIGNES PHYSIQUES
L’examen classique recherche 3 groupes de signes :
* Signes d’atteinte du haut appareil urinaire
HTA
Douleur ou masse lombaire
Fièvre
* un obstacle pelvien (tumeur) au toucher rectal (TR)
* un retentissement sur le développement staturo-pondérale, (poids, taille, PB)
Des signes de déshydratation
Un contexte malformatif où l’uropathie est fréquente : Hypoplasie de la paroi abdominale
Syndrome de TURNER…
3) SIGNES BIOLOGIQUES
° L’ECBU après règles strictes de prélèvement et transport immédiat au laboratoire montre :
- leucocyturie avec pyurie
- bactériurie > 105
° Autres : Hyperleucocytose, VS accélérée, CRP (Plasma) +
IV - DIAGNOSTIC
Positif et différentiel
Topographiques (formes cliniques)
1) Cystite aiguë récidivante : dysurie – pollakiurie + pyurie
2) Pyélonéphrite aiguë ou chronique
3) Bactériurie asymptomatique latente
Etiologique
° germes en causes :
V- EVOLUTION – COMPLICATIONS
1) pyélonéphrite chronique :
Cicatrice rénale à type d’atrophie du cortex rénal (30 – 60 % des cas)
Atrophie corticale + calice déformé = UIV
Facteurs favorisant la cicatrice rénale =
° jeune âge (2ans)
° obstacle sur voies excrétrices
° présence de « papille refluante » aux deux pôles du rein.
Cliniquement on observe :
* Hématurie – Pyurie - HTA
* Anorexie – Anémie – Troubles digestifs – Polydipsie – Retard staturo-pondéral – Ostéodystrophie
Indications :
IU à E. coli : Ofloxacine, Cefotaxime parentéral, Nétilmicine, Sisomicine, acide nalidixique
IU à klebsiella : quinolones, aminosides, cefotaxime, cefuroxime
IU à staphyloccocus auréus : quinolone (norfloxacine), aminosides
Le traitement antibiotique se fera par voie parentérale jusqu’à la stérilisation des urines avant un relai per
os si possible.
Chez le NN on évitera au maximum les quinolones lorsque le germe est sensible à d’autres molécules.
La durée du traitement est variable suivant la sensibilité du germe mais un minimum de 10 jours est
indispensable pour aseptiser les urines. Un antibiogramme bien fait orientera le traitement.
Un ECBU stérile après 48 à 72 h de traitement est un indice de bonne réponse thérapeutique.
Un traitement d’entretien préventif avec un antiseptique urinaire genre acide nalidixique est toujours
indispensable pendant plusieurs semaines voir des mois surtout lorsqu’il existe une uropathie malformative à
opérer.
PRONOSTIC
PREVENTION
Chez le Nourrisson la prévention des IU passe par des mesures d’hygiène simples :
Éviter le port des couches favorisant la contamination des voies génitales par les fèces ;
Laver les fesses du nourrissons à l’eau après chaque selles ;
Eviter de laisser trainer le NRS au sol les fesses nues
Eviter les repas constipants chez les nourrissons
Pratiquer une bonne hygiène des habits de corps surtout des caleçons et des couches
CONCLUSION
La fréquence de l’IU chez le jeune enfant devrait faire de l’ECBU un examen de routine tout comme la goutte
épaisse de routine.
Une infection urinaire qui se répète surtout chez un garçon doit faire rechercher systématiquement une uropathie
malformative dont seul le traitement peut éviter ces récidives.
Enfin l’antibiothérapie initiale au cours d’une IU doit toujours tenir compte des germes souvent impliqués en
fonction de l’âge pour éviter des échecs thérapeutiques favorisant les résistances.
Objectifs
1-Énumérer les principaux arguments cliniques en faveur d’une primo-infection tuberculeuse de l’enfant
2- Décrire et interpréter les résultats de l’IDR chez l’enfant
3-Réunir les arguments cliniques et para cliniques en faveur : d’une primo invasion latente; d’une tuberculose
miliaire du nourrisson,; d’une tuberculose pneumo-ganglionnaire de l’enfant
4- Décrire le protocole thérapeutique d’une tuberculose pulmonaire chez l’enfant
Plan
1-Introduction
2-Généralités
3-Étude clinique:
4-Diagnostic
5-Traitement
6- .Conclusion
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I - INTRODUCTION
1.1 - DEFINITION
Infection bactérienne pulmonaire due au bacille de Koch (BK) de transmission le plus souvent directe par voie
aérienne.
1.2- INTERÊT
*Problème de santé publique dans les pays en voie de développement ;
*Pathologie émergente en zone de forte prévalence du VIH/ SIDA ;
En effet :
La Tuberculeuse que l’on a pu croire un moment rangée parmi les maladies contrôlées est redevenue un
problème de santé publique prioritaire.
* Au niveau mondial : 1,3 millions de cas de tuberculose chez les moins de 15 ans aboutissant à 450 000
décès.
* Dans les pays développés : baisse régulière des cas jusqu’en fin 1980, puis depuis 1989 croissance
interrompue avec + 30 % des cas attendus d’où augmentation de l’incidence de14,9 pour 100 000 en 1991 allant
à 17,2 100.000 en 1993 et augmentation de l’incidence dans la population des immigrés(1991)
* Dans les pays sous-développés : incidence liée directement au
- niveau de développement économique et social
- à la qualité de logement, de la nutrition et de l’hygiène collective.
II - GENERALITES
2.1 - Historique : La tuberculose est une maladie connue et décrite par LAENNEC depuis 1824 (phtisie)
- VILLEMIN en 1865 démontre par des expériences sur le lapin que la
tuberculose est une maladie contagieuse.
- Robert KOCH découvre en 1882 le bacille responsable de la maladie
d’où le nom de Bacille de KOCH.
- GRANCHER au début du 20ème siècle affirme la nécessité absolue de
séparer l’enfant dès la naissance de sa mère tuberculeuse.
- La découverte du test tuberculinique rend possible et sûr le dépistage
des sujets infectés :
- * Cuti-réaction de VON PIRQUET (1907)
- * IDR de MANTOUX (1909)
- Léon BERNARD, Robert DEBRE et Marcel LELONG réalisent la
Prophylaxie en éloignant les enfants non infectés des malades infectés.
- La découverte des RX par ROENTGEN en 1896 permet de constater
a et b = de tuberculose sauvage
c = discutable
d = absence quasi certaine de tuberculose
Physiopathologie
CONTAMINATION
Infection par voie aérienne ↓ Tuberculose maladie
↓
↓
Elimination des BK ← Macrophage
Alvéolaire
Multiplication BK
↓
(Ganglions)
Réponse Multiplication BK Dissémination
Immunitaire (Os, rein, Sang, méninges...)
(Caséum solide)
IV - DIAGNOSTIC
4.1 -Positif :
Repose sur un faisceau d’arguments :
anamnésiques épidémiologiques : notion de contage dans l’environnement social (familial,
scolaire…);
Toux et fièvre au long cours ;
immunologiques : virage de l’IDR ;
Radiologiques :
° Nodules parenchymateux, cavernes sommets
° Adénopathies, opacités nodulaires systématisées
° Troubles de la ventilation avec complexes ganglio-pulmonaires
° Miliaire (NRS) plus ou moins associés emphysème diffus
V TRAITEMENT
5.1- Curatif :
° But : stériliser les foyers infectieux et éviter les complications
° Moyens : antituberculeux
Isoniazide (H) =bactéricide sur BK en phase de croissance (Cp. 100 et 300mg)
Rifampicine (R) = bactéricide (cp ou gel. 150 et300mg)
Pyrazinamide (Z) =bactéricide à Ph acide avec bonne pénétration tissulaire cp 300mg)
Ethambutol (E)= bactériostatique ( cp 400mg)
Combinaisons fixe : RH : R=150mg+H=100mg; EH :E 400mg + H 150mg ;
RHZE : R 150mg + H 75mg+ E 275mg
Schéma simplifié du PNLT pour enfants enfants de bas âge nouveaux cas de tuberculose:
Phase intensive Phase de continuation
(2 mois) (4 mois)
RHZE RH
RHZ RH
S RHZ
>7 kg 100mg 1 1
8-9 kg 150mg 1,5 1,5
10-14 kg 200mg 2 2
15-19 kg 250mg 3 3
Suivi des patients et prise en charge des effets secondaires (transparent photocopié)
Interaction des antituberculeux avec les antirétroviraux
5.2 - Préventif
Vaccination (BCG)
Eviction du sujet porteur d’une bacilloscopie positive
Recherche de sujets contacts et leur traitement
Traitement préventif des enfants séropositifs de VIH ou malades de SIDA
Nutrition équilibrée.
VI - CONCLUSION
La recrudescence des cas de tuberculose chez l’adulte à cette fin de 20 ème siècle, favorisée par le virus de HIV,
menace l’enfant surtout le jeune enfant qui peut être infecté très tôt dans le cercle familiale.
La recherche des formes latentes de primo-infection tuberculeuse doit être systématique par la prescription d’une
IDR et ou du tubage gastrique chez les enfants d’âge préscolaires, qu’il soit vaccinés ou non.
Une très forte réponse de l’IDR chez un enfant doit faire l’objet d’un suivi thérapeutique préventif méthodique et
durable pour éviter une éventuelle évolution vers une forme patente de la maladie.
Ce traitement préventif repose sur l’administration d’isoniazide (INH) à raison de 5mg/kg pendant neuf (9) mois
consécutifs
Objectifs
2. Comparer les signes cliniques d’une dyspnée laryngée sus-glottique et sous- glottique
3. Décrire les tableaux cliniques d’une épiglottite, d’une laryngite striduleuse, d’un corps étranger
laryngé, d’une laryngomalacie et d’un angiome sous glottique
4. Décrire les grandes lignes du traitement d’une épiglottite, d’une laryngite striduleuse, d’un
corps étranger laryngé, d’une laryngomalacie et d’un angiome sous glottique
Plan
I- Introduction
II- Analyse clinique
III- Diagnostic étiologique et traitement
IV- Conclusion
GENERALITES
- Ce sont les dyspnées les plus fréquentes, à cause de l’étroitesse de la filière respiratoire à cet
âge.
- Les laryngites aiguës sont la cause prédominante des dyspnées laryngées après l’âge de 6 mois.
- Dans la majorité des cas, l’analyse clinique permet à elle seule le diagnostic topographique et
étiologique de la dyspnée laryngée.
- Dans les formes sévères, l’indication des mesures de réanimation respiratoire est clinique (gaz
du sang = peu d’intérêt dans les dyspnées obstructives hautes).
ANALYSE CLINIQUE
A Diagnostic positif
Trois symptômes principaux :
- bradypnée inspiratoire avec allongement de la durée de l’inspiration
- tirage ou dépression inspiratoire des parties molles du thorax
- bruit inspiratoire anormal.
Parfois s’associe à ces trois symptômes, en fonction de l’étiologie, une modification de la voix et de la toux.
1) La bradypnée inspiratoire
Elle a deux caractéristiques particulières à cet âge.
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Elle est « relative » : alors que la gêne respiratoire est manifeste, la fréquence respiratoire est
normale ou peu augmentée. On observe que rarement un ralentissement vrai, au-dessous de 20
cycles / mn.
Très fréquemment existe un encombrement trachée bronchique compliquant l’obstacle laryngé et
alors la dyspnée est mixte : le petit enfant tire à l’inspiration et pousse à l’expiration (contraction
des grands droits visibles et palpables).
2) Le tirage ou dépression inspiratoire des parties molles du thorax a une grande valeur aussi bien par son
intensité que sa localisation, préférentiellement sus-sternale et sus claviculaire mais également intercostal et
épigastrique.
3) Le bruit inspiratoire anormal, dénommé stridor ou cornage, est de timbre et d’intensité variable
suivant les étiologies.
B Diagnostic topographique
Lorsque la gêne respiratoire est d’origine laryngée, il est possible d’en préciser le niveau par rapport à la glotte
(plan des cordes vocales).
d) L’atteinte peut s’étendre aux trois étages : il s’agit souvent d’une panlaryngite d’origine virale. Le tableau
clinique n’autorise plus de précision pour le diagnostic topographique.
A Entre 1 et 6 mois
Il faut rechercher avant tout une malformation.
Cette association corticoïdes + intubation permet d’éviter le recours à d’autres méthodes chirurgicales :
- intubation avec bêtathérapie de contact
- cryothérapie
- injection sclérosantes
- chirurgie endoscopique au laser
- trachéotomie
- chirurgie d’exérèse par voie externe (échec répétés des traitements)
C.I. : radiothérapie externe = risque pour thyroïde
Evolution sous chirurgie : pronostic vital bon
: pronostic fonctionnel = risque de sténose
c) Kyste laryngé
d) Diastème laryngé
e) Sténose sous glottique
f) palmure et diaphragme laryngé
Le tableau clinique est souvent dominé par des troubles fonctionnels avec paralysie laryngée et stridor
congénital.
g) Laryngomalacie : immaturité du cartilage laryngée entraine des anomalies fonctionnelles avec tableau de
dyspnée laryngée avec stridor et tirage aggravé par les efforts (jeux, pleurs, tétées). Le tableau clinique
s’améliore lors du repos. L’état général du patient reste conservé malgré les signes spectaculaires laryngés. Le
tableau clinique s’explique par le fait que les lèvres du larynx immature sont happées au cours de l’inspiration. Le
diagnostic est évoqué sur l’allure clinique et confirmé par la laryngoscopie.
L’évolution clinique se fait spontanément vers l’amélioration avec la maturation du larynx. Aucun traitement
spécifique n’est indispensable si ce n’est l’administration de calcium en cas d’hypocalcémie notable.
2) Après 6 mois
a) Corps étranger des V.A.
dyspnée sévère, brutale, diurne, au cours d’un repas ou une phase de jeu,
sans fièvre, ni cortège infectieux,
toux sèche incessante
syndrome de pénétration
C.A.T.:
hospitalisation pour endoscopies d’urgence et extraction du corps étranger,
en cas d’urgence vitale immédiate :
manœuvre de Heimlich
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trachéotomie de fortune
mise en place de deux cathélons n° 14 dans la trachée (oxygénation provisoire)
Cliniquement :
- dyspnée progressive, vespérale ou nocturne, sans dysphagie, sans caractère posturale : toux
rauque et aboyante
- fièvre modérée (38 – 38°5C).
Traitement d’urgence
1. Humidification de l’air ambiant (aérosol, humidificateur, ébullition d’eau dans une casserole + feuilles
d’eucalyptus)
2. Injection en IM de soludécadron 0,2 à 0,4 mg /kg renouvelable après 30 minutes si effet non satisfaisant.
Evolution
- favorable dans la majorité des cas au bout d’une heure de traitement, poursuivre à domicile le traitement avec :
anti-inflammatoire
anti-pyrétique / A A S : 60 à 80 mg/kg/j
Paracétamol : 40 – 60 mg/kg/j
corticoïdes : 3 – 5 jours (célestène 10 gouttes/kg/j en prise matinale
- dans de rare cas, on peut assister à une évolution « descendante » de l’infection donnant un tableau sévère de
la laryngotrachéo-bronchite.
- récidive fréquente mais la symptomatologie est d’autant plus atténuée que le larynx est plus grand.
d) Laryngite striduleuse
Accès brutal de dyspnée laryngée, passager parfois récidivant, d’évolution régressive en quelques minutes ou en
une heure maximum, chez un enfant porteur d’une I.R.A.S. supérieure.
Il s’agit d’un spasme laryngé, souvent favorisé par une situation psychologique conflictuelle.
e) Œdème laryngé
Il peut s’observer dans plusieurs circonstances :
accident allergique
piqûre d’insectes
brûlure du larynx au cours de l’ingestion d’un liquide brûlant ou caustique
traumatisme cervical
après intubation ou endoscopie
Le diagnostic est facile devant le contexte et l’apparition d’une bradypnée inspiratoire avec tirage.
En cas d’œdème laryngé d’origine allergique ou après piqûre d’insectes le traitement repose sur l’injection
d’Adrénaline : 0,1 à 0,3 ml d’une solution à 1/1000 en sous cutané, ou 1 à 2 ml d’une solution à 1/10.000
par voie intraveineuse.
Certaines étiologies de dyspnées laryngées sont des urgences médicales absolues dont le diagnostic et le
traitement ne doivent souffrir d’aucun retard : cas de l’épiglottite, du corps étranger laryngé et de l’œdème laryngé
allergique.
Objectifs………………………………………………………………………………………………..
Introduction…………………………………………………………………………………………….
Définition………………………………………………………………………………………..
Intérêts…………………………………………………………………………………………..
Mécanisme……..……………………………………………………………………………….
Signes………………………………………………………………….………………………………….
Diagnostic…………………………………….…………………………………………………………
DIAGNOSTIC POSITIF……………………………………….……………………………………..
Diagnostic différentiel……….………………………………………………………………..
Diagnostic étiologique…………………………………………………………………………
Traitement………………………………………………………………………………………………
Traitement curatif………………………………………..……………………………………
Traitement préventif……………………………………..……………………………………
Conclusion ………………………………………………………………………………………………
Exercices d’application…………………………………………………………………………………
1.1. Définition
Cardiopathies congénitales (CC) sont des défauts morphologiques du cœur et souvent des gros vaisseaux,
présents à la naissance et secondaires aux perturbations embryologiques survenant au cours des deux à trois
premiers mois de la vie intra-utérine.
1.2. Intérêts
1.2.1- épidémiologique
Fréquence variable d’une étude à une autre ;
Fréquence globale dans les premiers jours de la vie :
i) hypoplasie du cœur gauche = 20 à 25 % ;
ii) transposition des gros vaisseaux de la base = 20 à 25% ;
iii) shunt gauchedroit = 10 à 15% ;
iv) coarctation de l’aorte = 10% ;
v) tétralogie de Fallot = 8 à 12% ;
vi) trilogie de Fallot + sténose pulmonaire = 7 à 9% ;
vii) les autres malformations sont moins fréquentes.
Fréquence au Togo (étude sur 215 cas hospitalisés en 1999-2000) :
viii) 1,6% des hospitalisations pédiatriques
ix) CC avec shunt Gauche Droit : 60% ( CIV = 41% ; CIA = 14% ; CAV = 5%)
x) CC avec shunt Droit Gauche : 17% (Tétralogie de Fallot = 14%).
1.2.2- diagnostique
CC très fréquentes, très variées ;
CC peuvent constituer une urgence souvent dans leur mode de révélation et nécessiter une prise en charge
rapide.
1.2.3- pronostique
CC = parfois un sérieux handicap pouvant compromettre la vie socioprofessionnelle du patient.
1.3. Mécanisme
CC classées schématiquement selon qu’il existe ou non un passage (Shunt) de sang entre les cavités
cardiaques droites et gauches et selon la direction de passage ;
CC avec shunt Gauche Droit :
communication anormale entre les deux circulations sans autre malformation associée ;
passage de sang rouge de la grande circulation (haute pression) dans le sang bleu de la petite circulation
(basse pression) ;
Ces CC ne sont pas cyanogènes : PCA, CIA, CIV, CAV.
CC avec shunt DroitGauche = CC Cyanogènes:
en plus de la communication anormale, il y a, sur la petite circulation, entre la communication et le lit
pulmonaire, un obstacle suffisamment serré pour élever les pressions droites au-dessus des pressions
gauches au niveau du shunt ;
le courant sanguin se dirige alors de la droite vers la gauche avec :
a) contamination du sang rouge artériel par du sang bleu veineux ;
b) cyanose si :
sang capillaire contient > 5 g d’Hb réduite / 100 ml ;
son degré de saturation en O2 < 70 %.
Ces CC dites Cyanogènes comprennent T3Fallot, T4Fallot, TGV…..
CC sans shunt
2. SIGNES
2.1- Type de description : "CIV modérée chez un enfant d’âge préscolaire"
2.1.1- Début :
progressif, marqué par Dyspnée d’effort, Retard staturo-pondéral, Déformation thoracique, ou Complication
bronchopulmonaire (rhinobronchite à répétition) ;
découverte fortuite d’un souffle systolique mésocardiaque
2.1.2- Etat :
SF : Dyspnée à l’effort (au cours des jeux) ; Sans cyanose
SG : Retard staturo-pondéral ; Température normale sauf si infection ; Constantes habituelles : pouls,
tension artérielle, diurèse ;
SP :
a) Déformation thoracique :
thorax projeté en avant ;
dépression sous-mammaire ;
b) Frémissement précordial ;
c) Souffle holosystolique intense au 4ème EICG, irradiant en rayons de roue.
RX Thorax (Face) :
a) Cardiomégalie aux dépens des cavités gauches ;
b) Hypervascularisation pulmonaire
ECG : signes de surcharge biventriculaire
Echocardiogramme, Cathétérisme, Angiocardiogramme : permettent d’identifier le défect.
2.1.4- Pronostic :
grave surtout si CIV à large débit ;
excellent si de petite taille ou à faible débit (Maladie de Roger)
3. DIAGNOSTIC
4. TRAITEMENT
4.1.3- Indications
4.1.3.1- Insuffisance cardiaque
Aspiration, Oxygène ;
Furosémide ;
Digoxine ;
4.1.3.2- Infections respiratoires
antibiotiques ;
4.1.3.3- Chirurgie
la plupart des malformations, chirurgicalement curables, sont opérées avant l’âge de quatre à cinq ans.
2. CONCLUSION
Les cardiopathies congénitales sont fréquentes et variées. Leur pronostic dépend de la précocité de leurs
dépistage et prise en charge médicale et surtout chirurgicale. En effet la majorité d’entre elles sont accessibles à
la chirurgie sauf la transposition des gros vaisseaux.
2. Parmi les propositions suivantes concernant les cardiopathies congénitales, quelles sont celles qui réalisent les
shunts gauche-droit purs ?
A- Communication interauriculaire et Communication interventriculaire.
B- Canal atrioventriculaire.
C- Cœur triatrial.
D- Hypoplasie du cœur gauche.
E- Persistance du canal artériel.
Réponses : ……………………………………
3. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui font partie de la symptomatologie habituelle des
cardiopathies à shunt gauche-droit ?
A- Infections respiratoires à répétition.
B- Dyspnée et diaphorèse à l’effort.
C- Retard staturo-pondéral.
D- Accroupissement.
E- Cardiomégalie et hypervascularisation pulmonaire à la radiographie pulmonaire de face.
Réponses : ……………………………………..
4. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui font partie de la symptomatologie habituelle des
cardiopathies à shunt droit-gauche ?
A- Dyspnée.
B- Cyanose avec parfois convulsions ou perte de connaissance.
C- Retard staturo-pondéral.
D- Hippocratisme digital.
E- Polyglobulie avec parfois soif ou accident vasculaire cérébral.
Réponses : …………………………….
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5. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui concernent la tétralogie de Fallot ?
A- Sténose pulmonaire touchant l’infundibulum, le tronc et les banches de l’artère pulmonaire.
B- Sténose pulmonaire touchant l’orifice de l’artère pulmonaire.
C- L’aorte naissant à cheval sur les deux ventricules.
D- Communication interventriculaire.
E- Hypertrophie ventriculaire droite.
Réponses : ……………………………….
6. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui concernent la trilogie de Fallot ?
A- Hypertrophie ventriculaire droite.
B- Sténose touchant l’orifice de l’artère pulmonaire.
C- Cœur "en sabot" à la radiographie pulmonaire de face, avec hypovascularisation pulmonaire et arc
moyen gauche concave.
D- Communication interauriculaire.
E- Communication interventriculaire.
Réponses : ……………………………………
7. En dehors des shunts bidirectionnels, deux conditions doivent être remplies simultanément pour qu’une
cardiopathie congénitale s’accompagne de cyanose. Quelles sont ces deux conditions ?
Réponses : ……………………………………
2. SANS SHUNT
2.1- HYPOPLASIE DU CŒUR GAUCHE
2.2- COARCTATION DE L’AORTE
2.3- STENOSE AORTIQUE
2.4- CŒUR TRIATRIAL
2.5- GLYCOGENOSE (MALADIE DE POMPE)
2.6- FIBRO-ELASTOSE SOUS-ENDOCARDIQUE
CARDIOPATHIES C Y A N O G E N E S
1. AVEC OBSTACLE SUR LA VOIE PULMONAIRE
1.1- TETRALOGIE DE FALLOT
1.2- TRILOGIE D FALLOT
1.3- ATRESIE TRICUSPIDIENNE
1.4- MALADIE D’EBSTEIN
iii) En conséquence :
i. l’OD reçoit le sang veineux des veines caves, s’ouvre par une valve mitrale
dans un ventricule de morphologie gauche ;
ii. l’OG reçoit le sang artériel des veines pulmonaires, s’ouvre par une
valve tricuspide dans un ventricule de morphologie droite, d’où
part l’aorte.
Objectifs………………………………………………………………………………………………..
Introduction…………………………………………………………………………………………….
Définition………………………………………………………………………………………..
Intérêts…………………………………………………………………………………………..
Physiopathologie……………………………………………………………………………….
Anatomopathologie……………………………………………………………………………
Signes………………………………………………………………….………………………………….
Type de description : "Péricardite purulente de moyenne abondance et non compliquée du
nourrisson"……………………………………………………………………………….
Formes cliniques……………..…………………………………………………………………
Diagnostic…………………………………….…………………………………………………………
DIAGNOSTIC POSITIF……………………………………….……………………………………..
Diagnostic différentiel……….………………………………………………………………..
Diagnostic étiologique…………………………………………………………………………
Traitement………………………………………………………………………………………………
Traitement curatif………………………………………..……………………………………
Traitement préventif……………………………………..……………………………………
Conclusion ………………………………………………………………………………………………
Fiche Technique : Ponction péricardique…………………………………………….……………
Exercices d’application : ………….…………………………………………………….……………
1.1- Définition
La Péricardite Purulente (PP) est une inflammation du péricarde consécutive à une infection péricardique à
germes pyogènes.
1.2- Intérêts
Affection relativement rare chez l’enfant, les PP peuvent être observées à tout âge en particulier chez le
nourrisson.
Les PP constituent une des causes les plus fréquentes de péricardites aiguës chez l’enfant notamment dans
les PVD, survenant surtout sur terrain fragile : MPE, Déficience immunitaire…
La gravité des PP est liée :
aux complications locales qu’elles peuvent engendrer surtout :
la tamponnade aiguë, urgence parfois révélatrice ;
la péricardite constrictive par développement d’un épaississement fibreux du péricarde ;
au problème éventuel de résistance des germes aux AB notamment en cas de PP décapitée ;
au pronostic souvent réservé.
1.3- Physiopathologie
La localisation du germe au niveau du péricarde se fait par voie hématogène ou par contiguïté à partir d’un
foyer infectieux intrathoracique ou d’une endocardite ;
L’épanchement consécutif provoque une augmentation brutale de la pression intrapéricardique avec risque
de compression cardiaque aiguë ou tamponnade. Cette tamponnade occasionne une réduction de
l’expansion ventriculaire au cours de la diastole et une compression des oreillettes ; entravant ainsi le retour
veineux.
1.4- Anatomopathologie
Normalement le péricarde est constitué de deux feuillets (le feuillet viscéral et le feuillet pariétal) séparés par
une petite quantité de liquide qui leur permet de glisser l’un sur l’autre ;
Lorsque l’inflammation se produit de façon modérée, les deux feuillets, d’aspect dépoli, frottent l’un contre
l’autre, réalisant ainsi le frottement péricardique des péricardites sèches ;
En cas d’inflammation péricardique sévère, un épanchement péricardique plus ou moins abondant se
constitue autant rapidement. Les feuillets du péricarde sont par ailleurs remaniés avec le temps : ils sont
épaissis et accolés entre eux et au myocarde sous-jacent ; pouvant ainsi évoluer vers une péricardite
constrictive.
2. SIGNES
2.1- Type de description : "Péricardite purulente de moyenne abondance et non compliquée du nourrisson"
2.1.1- Début :
Signes discrets, latents ou masqués par ceux de la maladie causale : infection cutanée (pyodermite…), ou
respiratoire (rhinopharyngite, otite, pneumopathie, pleurésie purulente…) voire septicémie…
SF : dyspnée, diarrhée, vomissements, anorexie ;
SG : fièvre (39 - 40°C), frisson, malaise, asthénie, cyanose ;
SP : dominés par le frottement péricardique, signe stéthacoustique pathognomonique, constitué d’un bruit
superficiel, râpeux, systolo-diastolique, entendu dans la région mésocardiaque sur le bord gauche du
sternum, surtout en position assise ou penchée en avant et en inspiration. Le frottement péricardique n’irradie
pas et, contrairement au frottement pleural dont il a les mêmes caractéristiques, il persiste en apnée. C’est
également un bruit fugace, disparaissant ainsi en quelques jours.
2.1.3- Evolution :
a) suivie sur Pouls ; Auscultation cardiaque ; RX Thorax ; Echocardiogramme; ECG ;
b) dépend de : précocité dg ; âge ; terrain ; efficacité du traitement ;
c) spontanément mortelle ;
d) pronostic global sévère, malgré un traitement bien conduit.
3. DIAGNOSTIC
3.1- Diagnostic Positif
Il repose sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques dont principalement :
toute insuffisance cardiaque ou cardiomégalie insolite compliquant le cours d’une infection
quelconque (pyodermite, septicémie, staphylococcie pleuropulmonaire, pneumopathie,
méningite….) ;
hyperleucocytose à polynucléose neutrophile ;
isolement de la bactérie en cause à partir d’un prélèvement quelconque ;
RX : cardiomégalie globale et symétrique avec mise en évidence, à l’échocardiographie, d’un
épanchement liquidien péricardique dont la ponction ramène du pus ou un liquide louche riche en
polynucléaires et pouvant contenir le germe causal (cf. Technique de Ponction Péricardique).
3.3.2- Isolement de la bactérie responsable, par des hémocultures, des cultures du pus de ponction
péricardique :
Principales bactéries : Streptococcus pneumoniae ; Staphylococcus aureus.
Autres bactéries courantes : Neisseria ; Haemophilus ; Salmonella ; Legionnella ; Borrelia ;
Mycoplasma…
4. TRAITEMENT
4.1- Traitement curatif
4.1.1- But
assécher le péricarde ;
prévenir les complications.
4.1.2.2- Chirurgicaux
Ponction évacuatrice ;
Drainage chirurgical ;
Péricardectomie.
4.1.3- Indications
4.1.3.1- Cas modéré :
Ponction / Drainage ;
Antibiothérapie adaptée.
4.1.3.2- Cas avec Tamponnade :
Oxygénation ;
Evacuation radiologiquement contrôlée + Drainage ;
Antibiothérapie adaptée.
4.1.3.3- Cas avec Péricardite constrictive
Antibiothérapie adaptée ;
Péricardectomie.
4.1.4- Surveillance :
clinique : Pouls, Bruits du cœur ;
paraclinique : NFS ; VS ; RX Thorax ; Echocardio ; ECG….
4.1.5- Résultats :
satisfaisants si Diagnostic précoce et Traitement correct ;
défavorables avec possibilité d’issue fatale au cours de la 1 ère année de vie.
5. CONCLUSION
_ Les péricardites purulentes :
apanage des nourrissons de moins de 2 ans ;
à évoquer devant toute insuffisance cardiaque ou cardiomégalie subite compliquant le cours
d’une infection évolutive ;
affections graves malgré les progrès thérapeutiques ;
_ D’où, l’impérieuse nécessité de leur dépistage précoce et de leur traitement correct, mieux, de leur prévention
afin d’éviter leurs complications notamment la tamponnade et la péricardite constrictive.
4. INCIDENTS
4.1- Ponction blanche
Repréciser, grâce à l’échographie, la localisation du liquide ; Eventuellement, évacuation chirurgicale si
Tamponnade.
4.2- Ponction ventriculaire ou Atteinte de Vaisseau(x) coronaire(s) : détecter Tamponnade.
2. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui évoquent une péricardite purulente débutante
chez un nourrisson ?
A- Infection cutanée ou respiratoire.
B- Troubles digestifs.
C- Dyspnée superficielle.
D- Fièvre.
E- Frottement péricardique.
Réponses : ……………………………………
CAS CLINIQUE
Un nourrisson de 29 mois, de sexe masculin, est admis pour diarrhée, toux dyspnéisante et fièvre évoluant
depuis 16 jours. Il a reçu une automédication de nature inconnue sans succès. Son statut vaccinal PEV est à
jour, mais il est mal supplémenté en vitamine A et en Fer / Acide Folique. En dehors d’un impétigo en voie de
cicatrisation, l’examen a permis de noter les signes suivants : Poids = 7,285 kg ; Taille = 78 cm ; Périmètre
brachial = 11 cm ; Périmètre crânien = 47 cm ;
Température = 38,2°C ; pouls = 110/mn difficilement palpable à l’inspiration ; mauvais état général ; pâleur
palmaire légère. L’enfant était irritable, buvait avec avidité, et avait un pli cutané qui s’effaçait lentement. Il n’y a
pas d’œdèmes (ni aux membres, ni au visage); une FR à 53 cycles/min avec tirage sous-costal. L’auscultation
cardiopulmonaire révèle un bruit râpeux, systolodiastolique, mésocardiaque, n’irradiant pas et persistant en
apnée.
Il n’y a ni adénopathie ni splénomégalie mais une flèche hépatique de 11 cm sur la ligne mamelonnaire. La gorge
était propre malgré une dysphagie épisodique. La radiographie pulmonaire de face révèle un index
cardiothoracique de 0,75 avec des angles cardiophréniques émoussés. La recherche d’hématozoaire s’est
révélée négative à la goutte épaisse / frottis sanguin. L’hémogramme montre 17000 globules blancs/mm 3 avec 80
% de polynucléaires neutrophiles. La vitesse de sédimentation globulaire est à 80 mm à la première heure.
QUESTIONS
1. Quel est le diagnostic qui vous paraît le plus probable à retenir chez ce nourrisson ?
2. Quel(s) est (sont) le(s) signe(s) qui renforce(nt) le diagnostic que vous avez retenu ?
3. Quel(s) est (sont) le(s) signe(s) qui vous ferai(en)t récuser le diagnostic initialement envisagé ?
4. Quel acte diagnostique et thérapeutique faut-il cliniquement poser ? Décrire cet acte !
5. Quel(s) est (sont) l’élément (les éléments) de surveillance chez ce malade ?
1. GENERALITES
2. DIAGNOSTIC POSITIF
3. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
4. TRAITEMENT D’URGENCE
5. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
6. TRAITEMENT
6.1. TRAITEMENT D’URGENCE SIMULTANE A L’EXAMEN CLINIQUE
6.2. TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE
6.3. TRAITEMENT ETIOLOGIQUE
CONCLUSION
On appelle détresse respiratoire néonatale (DRN) toutes les difficultés respiratoires rencontrées avant
l’âge de 28 jours ; C’est le motif d’hospitalisation le plus fréquent en Unité de soins intensifs néonatals.
Ces urgences sont à la fois maladie et symptôme :
- maladie car elles engagent le pronostic vital et neurologique de l’enfant par les situations d’hypoxie et d’acidose
qui leur sont associées,
- symptôme car elles sont liées à un terrain (prématurité, souffrance fœtale..) ou une pathologie sous-jacente
médicale ou chirurgicale (infection bactérienne, malformation…).
L’arsenal thérapeutique à la disposition des réanimateurs néonatologistes s’est complété récemment
avec la mise sur le marché des surfactants exogènes, le développement de techniques de ventilation (ventilation
nasale, ventilation à haute fréquence), le développement de vasodilatateur artériel pulmonaire sélective
(monoxyde d’azote).
Ces progrès thérapeutiques ont amélioré de façon certaine le taux de survie et de morbidité neurologique
de ces enfants. Mais le pronostic reste lié à la prévention : prévention de la prématurité, de la détresse
respiratoire du prématuré ou maladie des membranes hyalines par la corticothérapie anténatale, du traitement du
syndrome d’hypertension artérielle pulmonaire.
Le diagnostic positif, le diagnostic de gravité, le diagnostic étiologique d’une détresse respiratoire
néonatale s’effectuent simultanément avec la mise en route du traitement. Cette prise en charge s’effectue et se
poursuit au mieux en Unité de soins intensifs néonatals, ce qui nécessite une chaîne de communication et de
soins entre les différents intervenants : obstétriciens, pédiatres de maternité, équipe du transport pédiatrique,
équipe de chirurgie pédiatrique.
2. DIAGNOSTIC POSITIF
Le diagnostic positif de la détresse respiratoire du nouveau-né est clinique. Il repose sur l’observation d’une triade
plus ou moins complète associant tachypnée, signes de lutte respiratoire et cyanose.
Tachypnée
La fréquence respiratoire est augmentée : supérieure à 50 /min chez l’enfant à terme, 60 / min chez le prématuré.
Signes de lutte respiratoire
Ils sont appréciés par le score de Silverman. Ce score comprend 5 paramètres cotés de zéro (absence de signe)
à deux (signe maximal).
La DRN est considérée comme significative si SS > 3, modérée si SS à 3-4, intense si SS à 5-6, très intense si
SS à 7-8 ; (très rarement > 8).
Tirage intercostal 2 2
Entonnoir xiphoïdien 1 1
Balancement
1 et 1
thoraco-abdominal
Battement
0 1
des ailes du nez
Geignement 1 0
Score de Silverman 5 5
Cyanose
La coloration bleutée des téguments est parfois évidente et généralisée, parfois plus discrète à rechercher au
niveau des lèvres, des ongles de l’enfant. Elle traduit une concentration en hémoglobine réduite > 5 % et elle peut
être absente en cas d’anémie. La cyanose est à différencier des hématomes liés à la présentation et l’érythro-
cyanose de la polyglobulie.
2. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
La constatation d’un ou plusieurs éléments de cette triade fait rechercher les signes cliniques de gravité suivants.
3. TRAITEMENT D’URGENCE
Le traitement d’urgence adapté à chaque enfant débute en même temps que l’examen clinique et comprend
plusieurs étapes.
3.2. Installation de l’enfant : enfant installé en décubitus dorsal, tête droite dans l’alignement du tronc, au besoin
à l’aide d’un petit support placé sous les épaules.
3.7. Prévention de la maladie des membres hyalines (MMH) par corticothérapie anténatale : bêtaméthasone
12 mg, 2 injections à 24 h d’intervalle ou dexaméthasone 6 mg, 4 injections à 12 heures d’intervalle.
Administration de surfactants : préventive en salle de naissance, curative et précoce, fonction de la FiO2 et de
l’âge gestationnel.
3.8. Pose d’une canule de GUEDEL (n°0 et 1) en cas d’atrésie des choanes, de syndrome de PIERRE ROBIN.
Contexte étiologique
Pour le traitement 3 urgences majeures :
- Inhalation méconiale
- Hernie diaphragmatique
- Pneumothorax suffocant
Une fois ces situations d’urgence éliminées, l’enquête étiologique débute simultanément aux premières mesures
thérapeutiques et sans les retarder ;
Examens complémentaires
- Radio thoracique de face bien centré. Elle permettra d’étudier :
la silhouette cardiaque, le parenchyme pulmonaire, les plèvres, le médiastin, la position des sondes d’intubation
et gastrique et du cathéter central. Associer un cliché de l’abdomen sans préparation.
- Echographie cardiaque éliminer cardiopathie congénitale associée ou responsable de la DR.
- Recherche d’une infection materno-fœtale par des
* examens biologiques: NFS, protéines inflammatoires (CRP, orosomucoïdes); glycémie, calcémie;
* bactériologiques néonatals : prélèvement gastrique, hémoculture, ponction lombaire, hémostase;
* bactériologiques maternels : prélèvement placentaire, vaginal, hémoculture, ECBU.
- Gaz de sang artériel. Les signes de gravité recherchés sont : Hypoxie : PaO2 < 50 mmHg (N : 90 mmHg sous
FiO2 de 21%); Hypercapnie : pCO2 > 50 - 60 mmHg, une pCO2 < 30mmHg (Hypocapnie) dangereux surtout
Infections pulmonaires * Mère infectée, PVE, fièvre, chorioamniotite, Même prise en charge
néonatales infection uro-génitale, RP de poche des eaux. Antibiotiques adaptés
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(1% des naissances) * Infection maternofoetale par: Stretocoque B, E. traitements adjuvants
coli / Entérobactéries, Listéria.
Toutes les étiologies de DR * Infection secondaire par Staphylocoques,
peuvent cacher une infection Mycoplasme, Chlamydiae, V.R. Syncitial.
néonatale * DR isolée ou + signes d’infection néonatale.
* Radio thorax: microgranité, opacités nodulaires,
Poumon « blanc », Opacités en mottes (Listéria),
Foyers systématisés (rares), Bronchogramme
aérien. radio normale parfois
* CRP élevée. Troubles d’hémostase. Myélémie,
thrombopénie.
* Bactériologie positive: L. gastrique, méconium,
hémoculture, uroculture, LCR. .
Une cardiopathie congénitale à révélation néonatale accompagnera souvent une DR et sera diagnostiquée par
échographie cardiaque. Deux grands tableaux cliniques feront suspecter l’existence d’une cardiopathie
congénitale chez un nouveau-né en détresse respiratoire
Des signes d’insuffisance ou détresse cardiaque
Une hypoxémie réfractaire à l’oxygène.
Le diagnostic est souvent fait à l’échographie anténatale, ce qui permet l’interruption thérapeutique de grossesse
(ITG). Si l’enfant naît, une défaillance cardiaque s’installe brusquement les premiers jours de vie associant DR,
choc cardiogénique et souvent détresse neurologique.
A l’examen, les pouls sont abolis, l’hépatomégalie est énorme et l’auscultation peut retrouver des bruits sourds et
un bruit de galop. Il existe des troubles métaboliques sévères avec acidose, hyperazotémie, hyperkaliémie
(témoins d’une insuffisance rénale), hypoglycémie, atteinte de l’hémostase. Le diagnostic suspecté est confirmé
par l’échocardiographie. L’Hypoplasie du ventricule gauche est une cardiopathie au dessus de toute ressource
thérapeutique.
L’interruption totale de l’arche aortique peut être plus ou moins étendue et variable par rapport à l’émergence des
vaisseaux brachiocéphaliques. Elle s’associe à une CIV et un canal artériel qui vascularise la partie inférieure du
corps. Ce canal artériel doit rester perméable et la mise sous prostaglandine E1 (prostine) permet de conduire
l’enfant à l’intervention.
Fréquente, elle se présente sous forme d’une défaillance cardiorespiratoire aiguë vers la 2 ème semaine de vie. Sa
forme néonatale associe un shunt gauche-droit de CIV. Le diagnostic est envisagé devant un souffle cardiaque et
l’absence de pouls fémoraux avec une différence tensionnelle entre les membres supérieurs où existe une
hypertension artérielle et les membres inférieurs où on note une hypotension artérielle. L’échocardiographie
précise le diagnostic. Le traitement, d’abord médical, digitalo-diurétique, se termine par une intervention
chirurgicale (opération de Crafoord) permettant de réséquer la zone rétrécie, ce qui diminue le shunt gauche-droit
de la CIV et l’hyperdébit pulmonaire.
Une myocardiopathie, en particulier par maladie métabolique, une myocardite infectieuse plus rare, une
fibroélastose ou une tumeur cardiaque beaucoup plus rare, seront diagnostiqués à l’échocardiographie ainsi
qu’un épanchement péricardique.
Le retour veineux pulmonaire anormal total (RVPA) est très particulier. Le collecteur qui draine les 4 veines
pulmonaires se jette dans les cavités droites. Le tableau complet de RVPA total, sous diaphragmatique bloqué,
associe une détresse respiratoire, une cyanose, une hépatomégalie, avec à a radio, un petit cœur et une
surcharge veineuse pulmonaire majeure et un aspect de miliaire à gros grains. L’échocardiographie retrouve un
ventricule droit dilaté, hypertrophique, une grosse artère pulmonaire, et une petite oreillette gauche alimentée par
un CIA. Seul un traitement chirurgical d’urgence peut sauver l’enfant.
Elles associent insuffisance cardiaque et cyanose à un degré divers comme un tronc artériel commun, un
ventricule unique, un ventricule droit à double issue
Malformation très fréquente où l’aorte transposée naît du ventricule droit en avant de l’artère pulmonaire qui naît
du ventricule gauche. Les deux circulations se font donc en parallèle et la survie n’est possible que par l’existence
des shunts (foramen ovale et canal artériel) permettant un mélange de sang entre ces deux circulations. La
cyanose apparaît très précocement dans les premières heures de vie, reste le signe dominant, alors que les
signes fonctionnels respiratoires sont modérés et l’auscultation cardiaque souvent normale. L’ECG est normal ou
montre des signes de surcharge ventriculaire droite. A la radio, la silhouette cardiaque prend un aspect d’œuf
posé sur le diaphragme avec un pédicule étroit. L’oxymétrie retrouve une PaO2 effondrée, même sous oxygène
pur. L’échocardiographie montre les gros vaisseaux en transposition. L’intervention de Rashkind qui ouvre la
cloison interauriculaire par une sonde à ballonnet lors d’un cathéterisme et l’administration de Prostaglandines
pour maintenir le canal artériel ouvert, permettent de passer le cap aigu en augmentant le mélange de sang. La
détransposition des gros vaisseaux ou « switch » doit être faite rapidement après la naissance et donne
d’excellents résultats.
- Si le cœur est de volume normal : rapport cardiothoracique < 0,60, il s’agit probablement d’une forme grave
de Tétralogie de Fallot associant atrésie pulmonaire à septum interventriculaire ouvert, aorte à cheval sur la CIV
et hypertrophie ventriculaire droite. il n’ya pas d’insuffisance cardiaque, mais une hypoxémie réfractaire avec
cyanose +/- intense et des malaises. La radio montre des poumons hyperclairs et une image de cœur en sabot
avec une pointe relevée et une absence d’arc moyen gauche en rapport avec l’atrésie pulmonaire. L’échographie
montre la malformation cardiaque et précise le type anatomique d’atrésie pulmonaire et l’état des branches
pulmonaires. L’ouverture du canal artériel est maintenu par les prostaglandines pour vasculariser le poumon.
L’interventio de Blalock Taussig (anastomose de l’artère sous clavière sur l’artère pulmonaire), permet de
vasculariser le poumon et d’attendre la réparation complète qui se fera plus tard.
- Si le cœur est de volume augmenté (rapport cardiothoracique 0,60 à 0,65), avec cyanose, poumons
hyperclairs à la radio et insuffisance cardique droite, évoquer alors une Trilogie de Fallot, qui associe sténose ou
atrésie pulmonaire à septum interventriculaire intact et CIA. Cœur gros en « As » de pique à la radio. Diagnostic
précisé par l’échocardiographie.
Ce n’est pas une véritable cardiopathie, mais la persistance des shunts extra pulmonaires, qui entraîne des
shunts droit-gauche au niveau du canal artériel et de la CIA qui shuntent de droite à gauche comme durant la vie
fœtale. Du fait de l’HTA pulmonaire et de la vasoconstriction des capillaires pulmonaires, le plus souvent
secondaires ou associés à une maladie parenchymateuse, les pressions dans les cavités droites restent
anormalement élevées d’autant qu’il existe souvent un collapsus périphérique avec des pressions dans les
cavités gauches plus basses. Il s’agit de la persistance de l’HTA pulmonaire prénatale entrant dans le cadre
d’une maladie pulmonaire telle que maladie des membranes hyalines, inhalation méconiale, infection néonatale
et surtout infections à colibacille et streptocoque B. L’échocardiographie en urgence confirme l’absence de
cardiopathie, précise le degré d’HTA pulmonaire, de l’insuffisance tricuspidienne associée. Le traitement associe
celui de la maladie pulmonaire, de la mauvaise hémodynamique systémique avec correction de l’hypotension et
du bas débit cardiaque’ainsi que la diminution de l’HTA. Le monoxyde d’azote (NO), puissant vasodilatateur
capillaire, permet la chute des résistances capillaires pulmonaires et la diminution de l’HTA pulmonaire.
Une maladie neuromusculaire peut être cause de d’hypotension artérielle pulmonaire et d’apnées avec mauvaise
adaptation respiratoire.
5. TRAITEMENT
C’est une urgence médicale absolue. Tout nouveau-né en détresse respiratoire sévère doit être transféré en
réanimation néonatale.
Inhalation méconiale
- Aspiration à la vulve, - Maintenir thorax bloqué (pour éviter une respiration source d’inhalation)
- Intubation d’emblée pour aspiration trachéale.
- Ne jamais ventiler au masque avant intubation et aspiration, au risque de pousser le méconium dans les
alvéoles pulmonaires.
Pneumothorax
- Exsufflation : Avec une aiguille épicrânienne de 0,7 mm, montée sur seringue de 20 cm3 par un robinet à trois
voies, ponctionner au niveau du 2ème espace intercostal antérieur sur ligne médio claviculaire au bord supérieur
de la côte inférieure ; aspirer et rejeter l’air jusqu’à la pose d’un drain pleural, si mal toléré.
CONCLUSION
Tout nouveau-né en détresse respiratoire aiguë est en danger de mort ou un enfant à risque de séquelles
neurologiques. Il nécessite une prise en charge néonatale prompte et adaptée, le mieux en réanimation
néonatale. D’une bonne prise en charge néonatale dépend toute une vie.
SOMMAIRE
Objectifs………………………………………………………………………………………………..
Introduction…………………………………………………………………………………………….
Définition………………………………………………………………………………………..
Intérêts…………………………………………………………………………………………..
Physiopathologie……………………………………………………………………………….
Anatomopathologie……………………………………………………………………………
Signes………………………………………………………………….………………………………….
Type de description : "Polyarthrite aiguë fébrile de l’enfant d’âge scolaire"………….
Formes cliniques……………..…………………………………………………………………
Diagnostic…………………………………….…………………………………………………………
DIAGNOSTIC POSITIF……………………………………….……………………………………..
Diagnostic différentiel……….………………………………………………………………..
Diagnostic étiologique…………………………………………………………………………
Traitement………………………………………………………………………………………………
Traitement curatif………………………………………..……………………………………
Traitement préventif……………………………………..……………………………………
Conclusion ………………………………………………………………………………………………
CAS CLINIQUE/QCM…………….…………………………………………………………………
PRE-REQUIS
Anatomie ostéo-articulaire ;
Sémiologie ostéo-articulaire ;
METHODES D’EVALUATION
Etudes de cas ;
Questions rédactionnelles ;
QCM.
BIBLIOGRAPHIE
Perelman R – Pédiatrie Pratique, Tome 1. Paris : Maloine, 1982, 1116-25$.
Mozziconacci P – Rhumatisme articulaire aigu. In : Mozziconacci P et Saudubray JM, Pédiatrie. Paris :
Flammarion, 1982, 832-6.
Alto W A – Acute rheumatic fever : an update. American Family Physician 1992, 45, 2: 613-20.
Amigo M C et al – Acute rheumatic fever. Infectious arthritis 1993, 19, 2 : 333-50.
Homer C, Shulman ST – Cinical aspects of acute rheumatic fever. Journal of Rheumatology 1991, suppl 29, 18 :
2-13.
Joseph C et al – Rheumatic fever and rheumatic heart disease. Aclinical challenge for the 1990s. Practical
Cardiology 1991, 17, 4 : 25-42.
Hill J et al – A double-blind crossover study to compare lysine acetyl salicylate with ibuprofen in the treatment of
rheumatoid arthritis. Journal of Clinical Pharmacy and Threapeutics 1990, 15, 3 : 205-11.
Consulter : yahoo.fr : rhumatisme articulaire aigu : références
1 INTRODUCTION
1.1. Définition
Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est une atteinte inflammatoire non suppurative des synoviales articulaires
d’origine immuno-allergique post-streptococcique (Streptocoque -hémolytique du groupe A de Lancefield).
1.2. Intérêts
1.2.1. Epidémiologique
problème majeur de santé publique dans les PVD, le RAA est devenu rare dans les pays développés ;
sa gravité tient à deux particularités :
atteintes endocardiques pouvant laisser des séquelles valvulaires mitrales et/ou aortiques (RAA =
cause la plus fréquente des cardiopathies acquises de l’enfant) ;
caractère quasi-inévitable des rechutes ;
RAA est exceptionnel avant 3 ans et rares après 25-30 ans.
1.2.2. Diagnostique : peut revêtir un caractère urgent si manifestation sous forme de :
cardite rhumatismale ;
défaillance cardiaque.
1.2.3. Pronostique : RAA est une importante cause d’invalidité et de mortalité. D’où l’importance d’un traitement
préventif.
1.3. Physiopathologie
1.4. Anatomopathologie
2. SIGNES
2.1.1- Début :
SF : douleur pharyngée, dysphagie d’intensité variable, douleur abdominale pseudo-appendiculaire, diarrhée,
vomissements, anorexie, épistaxis, algies diffuses ;
SG : fièvre (38°C), pâleur ;
SP :
2.1.1. rougeur du pharynx ;
2.1.2. souvent exsudat pultacé sur les amygdales ;
2.1.3. adénopathies surtout jugulo-carotidiennes hautes sensibles.
au total : une angine inconstante.
Signes Paracliniques :
syndrome inflammatoire :
VS toujours accélérée pouvant atteindre 80 à 100 mm à la 1ère heure ;
Fibrinémie supérieure à 6 –7 g/l ;
Protidogramme : augmentation -2 ;
C-Reactiv protein présente à la phase aiguë ;
Séromucoïdes acides augmentés surtout haptoglobine
signes hématologiques :
Anémie pratiquement inflammatoire ;
Hyperleucocytose (20 000/mm3) avec neutrophilie (75 - 80 %) ;
Myélogramme : plasmocytose (2 à 20 %) et lymphocytose (15 – 35 %)
stigmates de streptococcie :
mise en évidence du germe (cf. diagnostic étiologique)
anticorps antistreptococciques : ASLO 200 U : infection récente ; Antihyaluronidase, Antistreptokinase,
Antistreptodornase : de grande valeur si taux faibles des ASLO.
ElectroCardioGramme :
- inconstamment : allongement de PR 19/100 secondes.
2.1.3- Evolution :
suivie sur
examen clinique surtout celui du cœur dont dépend le pronostic ;
VS et autres examens biologiques ;
immédiat :
défavorable : souvent localisation cardiaque avant traitement ;
favorable sous traitement (d’environ six semaines) : l’on assiste à la régression de la polyarthrite et
d’autres signes cliniques en quelques jours, et à la normalisation de la VS en 1 à 2 semaines.
à distance après guérison :
récidives possibles dans les cinq ans qui suivent surtout en l’absence de prophylaxie ;
mitralite observable dans les 5 à 20 ans plus tard même si la crise initiale est guérie sans lésion
cardiaque apparente ou en l’absence de toute récidive rhumatismale décelable.
2.2.1- Symptomatiques
polyarthralgie fugace, mobile ;
oligo ou monoarthrite ; ou oligo/monoarthralgie ;
rhumatisme cervical ou cervico-sciatique ;
formes à début pseudo-chirurgical, méningé ;
"formes fébriles pures" : allure typhique ou septico-pyohémique.
circonstances de découverte :
entre 2ème et 15 ème jours de la crise articulaire ;
précordialgies, dyspnée, palpitations ;
clocher fébrile sans nouvelle atteinte articulaire ;
le plus souvent lors d’un examen systématique biquotidien du cœur ;
parfois cardite isolée : "rhumatisme cardiaque primitif" ;
myocardite :
parfois signes d’insuffisance cardiaque ;
bruit de galop + assourdissement des bruits du cœur ;
RX : cardiomégalie ;
Troubles de la conduction auriculo-ventriculaire à l’ECG ;
Péricardite :
frottement péricardique ;
épanchement péricardique (clinique et RX) ;
ECG : sus-décalage ST avec T positives, puis retour de ST à la ligne iso-électrique, tandis que T s’aplatit
et s’inverse ;
cardite voire pancardite : le diagnostic précis d’atteinte simultanée de plusieurs tuniques est difficile à poser.
évolution :
immédiate pouvant aboutir à une rétrocession partielle ou complète ;
secondaire : faire bilan des séquelles après plusieurs semaines ou mois
- cœur normal : après une Péricardite ;
- Insuffisance Mitrale et/ou Aortique : après une Endocardite ;
- Cardiomégalie avec risque de défaillance cardiaque : après une Myocardite ;
ultérieure :
- Risques de récidives rhumatismales cardiaques ;
- Rétrécissement Mitral 5 à 20 ans plus tard
- Maladie d’Osler ou Insuffisance cardiaque si valvulite ;
cutanées
nodules de MEYNET :
- nodosités hypodermiques, n’adhérant pas à la peau ;
- taille d’une tête d’épingle à une noisette ;
- saillantes, fermes, indolores ;
- apparaissant brusquement et disparaissant sans trace en 3 à 6 jours ;
- siégeant à la face d’extension de certaines articulations : coude, genou, poignet…
érythèmes divers : au niveau du tronc, parfois au niveau des membres ;
pleuropulmonaires
pleurésie rhumatismale à liquide sérofibrineux, de formule mixte ;
pneumonie rhumatismale : fièvre, toux, expectoration, + foyer clinique et RX.
chorée de Sydenham
manifestation neurologique de la maladie post-streptococcique ;
beaucoup plus tardive que le RAA, survenant plusieurs mois après l’infection ;
début progressif : troubles de l’humeur, maladresse ;
en quelques jours apparaissent :
- mouvements anormaux, involontaires, surtout à la racine des membres, calmés par le sommeil,
exagérés par l’émotion, parasitant les mouvements volontaires (écriture) ;
- hypotonie musculaire franche ;
en règle générale, pas de fièvre, ni de signes articulaires, ni de syndrome inflammatoire biologique ;
par contre, une atteinte endocardique est possible ;
3. DIAGNOSTIC
07 critères mineurs :
a. fièvre,
b. arthralgie,
c. ATCD rhumatismaux ou cardiopathie post-streptococcique,
d. augmentation de l’espace PR à l’ECG,
e. accélération de la VS,
f. augmentation de C-Reactiv Protein,
g. polynucléose neutrophile ;
05 critères majeurs :
a. cardite,
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b. polyarthrite,
c. chorée,
d. érythème marginé,
e. nodule de MEYNET.
4. TRAITEMENT
4.1- Traitement curatif
4.1.1- But
éradiquer le streptocoque ;
stopper le processus inflammatoire
4.1.2.3- Chirurgicaux
4.1. chirurgie cardiaque
4.1.3- Indications
4.1.4- Surveillance :
4.11. clinique : Pouls, TA, auscultation cardiaque ;
4.12. paraclinique : VS ; Glycémie ; Ionogrammes sanguin / urinaire ; ECG….
4.1.5- Résultats :
4.13. satisfaisants dans l’immédiat ;
4.14. risque de rechutes estimé à 20-50% dans les cinq années suivant la crise, MAIS,
risque à moins de 1% sous traitement prophylactique bien conduit.
5. CONCLUSION
RAA doit être traité et surveillé pendant longtemps afin d’obtenir une guérison complète ou minimiser les
séquelles ;
On n’insistera jamais assez sur la Pénicillinothérapie systématique des angines streptococciques.
CAS CLINIQUE
Un garçon de sept ans consulte parce qu’il a depuis 24 heures une douleur du genou gauche avec fièvre à 39°C,
malaise général, asthénie et sueurs. Il n’a pas d’antécédent notable personnel ou familial. L’enfant dit que la
veille, il a eu mal de façon transitoire à la cheville droite. L’interrogatoire ne retrouve pas de notion de
traumatisme mais plutôt l’existence d’une angine non traitée trois semaines auparavant. A l’examen, le genou
gauche est tuméfié et luisant avec augmentation de la chaleur locale. Il existe une douleur spontanément et à la
mobilisation. Les autres articulations sont normales. Il n’y a pas d’autre anomalie clinique en particulier cardiaque.
Il n’y a ni adénopathie, ni hépatomégalie ni splénomégalie. La gorge est propre. Les radiographies des deux
genoux ne révèlent pas d’anomalie osseuse. L’hémogramme montre 16 500 globules blancs/mm3 avec 78 % de
polynucléaires neutrophiles. La vitesse de sédimentation globulaire est à 90 mm à la première heure. La
recherche d’hématozoaire s’est révélée négative à la goutte épaisse / frottis sanguin.
QUESTIONS
1. Quel est le diagnostic qui vous paraît le plus probable à retenir chez cet enfant ?
2. Parmi les éléments suivants, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui renforce(nt) le diagnostic que vous avez
retenu ?
A- fibrinémie élevée.
B- taux élevé de C-reactiv protein sérique.
C- élévation de la fraction C3 du complément
D- taux d’antistreptolysines sériques à 100 unités.
E- test de rosettes rhumatoïdes positif.
3. Parmi les signes suivants, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui vous ferai(en)t récuser le diagnostic initialement
envisagé ?
A- absence de streptocoque β-hémolytique au prélèvement de gorge fait avant tout traitement.
B- normalité de l’électrocardiogramme.
C- normalité de l’échographie cardiaque.
D- éruption érythémateuse sur le tronc.
E- aucun des signes précédents.
4. Compte tenu de l’âge du patient, quels sont parmi les éléments de surveillance suivants ceux qu’il est
indispensable de renouveler à courte échéance une fois les examens cliniques et biologiques d’entrée faits et le
traitement entrepris ?
A- palpation biquotidienne des mollets.
B- recherche d’anticorps anti-DNA.
C- numération des plaquettes.
5. Quels sont chez ce malade les propositions thérapeutiques qui sont correctes ?
A- le traitement doit être institué d’urgence, dès la réception des résultats des antistreptolysines en vue
d’éviter d’éventuelles complications cardiaques.
B- le traitement antistreptococcique initial repose sur la pénicilline G administrée par voie intramusculaire
pendant 30 jours à la dose de trois millions d’unités quotidiennement.
C- le traitement anti-inflammatoire repose sur la corticothérapie, surtout la prednisone, à la dose
d’attaque de 1mg/kg/j sans dépasser 40 mg/jour.
D- la durée totale du traitement par les corticoïdes est habituellement de 6 à 10 semaines.
E- le traitement prophylactique des rechutes par la pénicilline-retard est habituellement maintenu jusqu’à
l’adolescence.
6. Si une cardite s’ajoute à la symptomatologie initiale au cours des premières heures d’observation, le traitement
doit être adapté selon une ou plusieurs propositions suivantes.
A- le traitement diurético-digitalique n’est indiqué qu’en cas de défaillance cardiaque ou de myocardite.
B- la pénicillinothérapie quotidienne est administrée à doses plus fortes que normalement : au moins
10 000 000 d’unités par jour.
C- la corticothérapie est administrée aux mêmes doses que dans les formes non compliquées mais
pendant une période plus prolongée.
D- des salicylés sont associés aux corticoïdes pendant trois semaines.
E- en cas d’intolérance aux salicylés, de la phénylbutazone est associée aux corticoïdes pendant trois
semaines.
QCM
1. Parmi les propositions suivantes concernant le rhumatisme articulaire aigu de l’enfant, quelle est celle qui est
inexacte ?
A- C’est une maladie infectieuse à streptocoques.
B- Elle s’observe rarement avant l’âge de 5 ans.
C- Sa fréquence a considérablement diminué dans les pays développés au cours des dernières
décennies.
D- Les cardites rhumatismales graves sont devenues exceptionnelles dans les pays industrialisés.
E- Cette maladie est encore fréquente dans les pays en développement.
2. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui font partie de la symptomatologie habituelle du
rhumatisme articulaire aigu de l’enfant ?
A- Arthralgies.
B- Fièvre à 39°C.
C- Antistreptolysines élevées.
D- Augmentation des alpha-2-globulines.
E- Fibrinémie élevée.
3. Parmi les propositions suivantes concernant le traitement du rhumatisme articulaire aigu de l’enfant, laquelle
(lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A- De la pénicilline par voie intramusculaire est habituellement prescrite pendant les 10 premiers jours du
traitement.
B- La corticothérapie à la dose de 2 mg/kg/jour est maintenue jusqu’à normalisation de la vitesse de
sédimentation.
C- La durée totale de la corticothérapie ne doit pas être inférieure à 4 semaines.
D- En cas de cardite associée, la corticothérapie est maintenue au moins 3 mois.
E- Le traitement prophylactique par la pénicilline retard ou la pénicilline orale n’est justifié que si l’enfant
a moins de 10 ans.
SOMMAIRE
Objectifs………………………………………………………………………………………………..
Introduction…………………………………………………………………………………………….
Définition………………………………………………………………………………………..
Intérêts…………………………………………………………………………………………..
Signes………………………………………………………………….………………………………….
Diagnostic différentiel……….………………………………………………………………..
Diagnostic étiologique…………………………………………………………………………
Traitement………………………………………………………………………………………………
Traitement curatif………………………………………..……………………………………
Traitement préventif……………………………………..……………………………………
Conclusion ………………………………………………………………………………………………
CAS CLINIQUE………………………………………………………………………………………
OBJECTIFS
Définir les ACJ en en précisant l’intérêt chez l’enfant ;
Décrire les signes cliniques de la forme polyarticulaire de l’ACJ ;
Décrire les signes biologiques et radiologiques de la maladie de STILL ;
Etablir les éléments de diagnostic d’une ACJ ;
Enoncer les principes du traitement d’une ACJ
PRE-REQUIS
Anatomie du squelette ;
Tissu osseux ;
METHODES D’EVALUATION
Etudes de cas ;
Questions rédactionnelles ;
QCM.
BIBLIOGRAPHIE
Perelman R – Pédiatrie Pratique, Tome 3. Paris : Maloine, 1982, 2735-47.
European League Against Rheumatism (EULAR). Bulletin 3 : The care of Rheumatic Children. Nomenclature and
Classification of Arthritis in Children. Basle National Zeitung AG : E Munthe Ed., 1977 ; 47-50.
Prieur AM – Arthrite juvénile idiopathique et nosologie. Rev Rhum [Ed Fr], 2003 ; 70 : 482-7.
Quartier P – Modalités actuelles de la prise en charge thérapeutique des arthrite s juvéniles idiopathiques. Rev
Rhum [Ed Fr], 2003 ; 70 : 500-6.
Mozziconacci P et Saudubray JM, Pédiatrie. Paris : Flammarion, 1982, 5-46, 777-95.
Consulter : yahoo.fr : arthrites chroniques juvéniles : références
1 INTRODUCTION
5.1. Définition
Les arthrites chroniques juvéniles (ACJ) sont des affections articulaires inflammatoires ayant débuté avant l’âge
de seize ans, évoluant depuis au moins trois mois, sans étiologie précise connue et comprenant trois formes :
systémique (maladie de STILL), oligo-articulaire et polyarticulaire.
La durée d’évolution d’au moins trois mois est un des critères de l’EULAR (European League Against
Rheumatism).
5.2. Intérêts
1.2.1- épidémiologique
Fréquence variable d’une étude à une autre : affections très rares chez l’enfant :
touchant dans le monde 10 à 20 enfants de moins de 16 ans pour 100 000, annuellement ;
au Togo (06 cas sur 82 051 hospitalisés de janvier 1979 à décembre 1994 dans le service de Pédiatrie
du CHU-Tokoin, soit 08 enfants de moins de 16 ans pour 100 000) ;
les formes systémique (maladie de STILL) et oligo-articulaire sont plus fréquentes selon certaines séries,
alors que les formes oligo-articulaire et polyarticulaire sont les plus fréquentes selon d’autres séries.
Sexe : nette prédominance féminine avec un sex ratio voisin de 2, mais moins accentuée dans les formes
systémiques.
Age :
les ACJ peuvent débuter à tout âge, même dans la première année de vie
deux pics de fréquence : l’un entre 18 mois et 04 ans, l’autre au voisinage de la puberté (9 – 14 ans).
1.2.2- diagnostique
5.3. problématique à la phase de début, le diagnostic des ACJ est essentiellement clinique avec :
1.2.3- pronostique
5.7. Evolution très capricieuse : complications oculaires (iridocyclite), cardiaques (péricardite, insuffisance
cardiaque), pulmonaires, hépatiques, rénales et neurologiques possibles ;
5.8. Pronostic fonction de la forme clinique et de la précocité du diagnostic.
6. SIGNES
2.1- Type de description : "Forme à début systémique (Maladie de Still)"
Les manifestations articulaires peuvent survenir en même temps que celles extra-articulaires qui, dans certains
cas, précèdent les premières de plusieurs mois voire années.
2.1.3- Evolution :
6.1. suivie sur
examen clinique ;
VS et autres examens biologiques ;
6.2. imprévisible :
6.2.1. après quelque dix ans d’évolution, il peut y avoir stabilisation des atteintes articulaires avec parfois des
séquelles (ankylose) ou des atteintes articulaires parfois évolutives avec retard général ou local de la croissance
staturo-pondérale : réduction de la taille ; micrognathie, déformation et inégalité des membres, brachydactylie ;
6.2.2. retard pubertaire ;
6.2.3. complications surtout cardiaques, oculaires, rénales (amylose), infectieuses (corticothérapiques) ;
6.2.4. troubles psychologiques dus à la chronicité de l’affection avec les problèmes de surprotection ou
de négligence familiale, l’absentéisme scolaire…
Fréquence 10 – 20 % 30 – 40 % 50 %
Nombre d’arthrites Variable 5 ou plus au plus 4
Sex ratio (F : M) 1:1 3:1 5:1
Atteinte extra-articulaire Prédominante Modérée Absente
Iridocyclite chronique Rare 5% 20%
Facteur rhumatoïde Rare 15% Rare
Anticorps antinucléaires 10% 40% 85%
Evolution Destructions - Atteinte systémique - Pas d’atteinte
articulaires modérée systémique
(50% des cas) - Atteinte articulaire - Bon pronostic en
évolutive et dehors du risque
chronique oculaire
7. DIAGNOSTIC
3.1- Diagnostic Positif
Il repose sur des arguments cliniques, biologiques, radiologiques et évolutifs :
cliniques : sujet de moins de 16 ans ayant une mono ou polyarthrite évoluant depuis
au moins 3 mois (critères EULAR), sans cause connue ou identifiable ;
biologiques : syndrome inflammatoire ;
radiologiques : radio normale au début, destruction ostéocartilagineuse à la longue ;
évolutifs : évolution par poussées avec rémission.
3.2- Diagnostic Différentiel
Du fait du polymorphisme et de l’absence de signes spécifiques des ACJ, il faut bien souvent évoquer de
nombreuses autres maladies.
Arthrite infectieuse : hémocultures et bactériologie du liquide articulaire permettront de poser le
diagnostic ;
Hémoglobinopathies SS ou SC avec gonflement des extrémités lors des crises vaso-occlusives, sont
diagnostiquées grâce à l’électrophorèse de l’hémoglobine ;
Rhumatisme articulaire aigu : caractère fugace et migrateur des atteintes articulaires plus que le dosage
des ASLO (pouvant être également élevés lors des ACJ) oriente le diagnostic ;
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Hémopathies malignes (leucémies) où les manifestations articulaires sont habituelles, sont
diagnostiquées à travers l’hémogramme et le médullogramme ;
Traumatismes ostéo-articulaires pouvant être cernés par les arguments cliniques et radiologiques ;
Connectivites dont le lupus érythémateux disséminé avec l’absence habituelle de destruction articulaire ;
Autres affections rhumatismales de l’enfant.
8. TRAITEMENT
Les ACJ nécessitent une prise en charge précoce, globale et pluridisciplinaire (rhumatologue, pédiatre,
kinésithérapeute, ophtalmologue, orthopédiste, psychologue, chirurgien, assistante sociale, infirmière…).
Bien expliquer aux parents voire à l’enfant les particularités des ACJ : évolution chronique avec un suivi et un
traitement prolongés.
4.1.1- But
8.1. soulager le patient en supprimant l’inflammation ;
8.2. prévenir et corriger les déformations ;
8.3. corriger une atteinte systémique pouvant compromettre le pronostic vital.
4.1.2.2- Médicaments
Médicaments Posologies
(mg / kg / j)
Traitements symptomatiques
Acide acétyl salicylique 70 – 120 en 4 prises orales équidistantes
Ibuprofène 30
Kétoprofène 1–2
Tiaprofène 10
Naproxène 15
Flurbiprofène 5
Acide nuflumique 10 – 20 (sans dépasser 1,5g pour les enfants de plus de 30 mois)
Diclofénac 3 (sans dépasser 150 mg pour les enfants de plus d’un an et de plus
de 17 kg)
Indométacine 1–2
Traitements de fond
Sels d’or Dose initiale = 1 mg / kg / j ou semaine ; Dose totale = 200 mg / kg
D Pénicillamine 10 (à atteindre progressivement)
Méthotrexate 10 mg / m2 / semaine
Cyclophosphamide 1 – 2,5 mg / kg / jour per os en dehors des repas ou 0,5 à 1 g / m2 / 3
à 4 semaines en IV
4.1.2.3- Chirurgicaux
8.10. chirurgie de remplacement prothétique.
4.1.3- Indications
4.1.4- Surveillance :
8.19. clinique : Etat général, appareil locomoteur et autres ;
8.20. paraclinique : VS et autres selon la situation.
4.1.5- Résultats :
8.21. satisfaisants dans 2 à 3 ans, voire davantage ;
8.22. risque de rechutes plusieurs années plus tard.
9. CONCLUSION
Les ACJ qui regroupent des atteintes articulaires inflammatoires débutant avant l’âge de 16 ans et évoluant
depuis au moins 3 mois :
atteignent 10 à 20 enfants de moins de 16 ans sur 100 000, plus les filles que les garçons, notamment
entre 18 mois et 4 ans puis entre 9 et 14 ans ;
posent des problèmes diagnostiques et surtout de prise en charge thérapeutique ;
restent marquées par une évolution capricieuse, chronique, par poussées entrecoupées de rémission,
pouvant être grevée de complications voire de séquelles.
CAS CLINIQUE
Z. H. est une fille de 13 ans dont l’hospitalisation du 13 mai 1993 a été motivée par des douleurs articulaires.
Celles-ci réveillaient la malade la nuit et évoluaient par poussées depuis 2 ans. Les coxofémorales, les genoux,
les chevilles, les épaules, les coudes, les poignets et les métacarpophalangiennes étaient régulièrement
affectées.
L’examen a noté une synovite des coudes et des poignets avec une limitation des mouvements des hanches, des
chevilles, des poignets et une flexion des 4 derniers doigts de la main gauche. L’état général était altéré avec un
retard de croissance. Il existait une splénomégalie. Il n’y avait pas de lésions radiologiques. La vitesse de
sédimentation globulaire est à 95 mm à la première heure.
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QUESTIONS
1. Précisez le diagnostic que vous retenez chez cette enfant ?
2. Parmi les éléments suivants, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui renforce(nt) le diagnostic que vous avez
retenu ?
A- hémogramme normal.
B- taux élevé de C-reactiv protein sérique.
C- élévation de la fraction C3 du complément
D- taux d’antistreptolysines sériques O (ASLO) à 100 unités.
E- test de rosettes rhumatoïdes positif.
3. Parmi les signes suivants, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui vous ferai(en)t récuser le diagnostic initialement
envisagé ?
A- élévation du taux des antistreptolysines sériques O (ASLO).
B- normalité de l’électrocardiogramme.
C- normalité de l’échographie cardiaque.
D- éruption érythémateuse sur le tronc.
E- aucun des signes précédents.
4. Quels sont parmi les éléments de surveillance suivants ceux qui vous paraissent nécessaires de retenir une
fois les examens cliniques et biologiques d’entrée faits et le traitement entrepris ?
A- palpation biquotidienne des mollets.
B- recherche d’anticorps antinucléaires.
C- numération et formule sanguines.
D- Fond d’oeil.
E- Vitesse de sédimentation globulaire.
2. Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui font partie de la symptomatologie habituelle de la
forme oligo-articulaire de l’arthrite chronique juvénile ?
A- fréquence à 50% des cas.
B- Fièvre à 39°C.
C- Iridocyclite fréquente.
D- Anticorps antinucléaires présents.
E- Trois articulations au plus peuvent être atteintes.
3. Parmi les propositions suivantes concernant le diagnostic positif de l’arthrite chronique juvénile, laquelle
(lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A- Sujet de moins de 16 ans ayant une mono ou polyarthrite évoluant depuis au moins 3 mois.
B- Syndrome biologique inflammatoire habituel.
C- Facteur rhumatoïde toujours retrouvé.
D- Lésions radiologiques de destruction ostéocartilagineuse dès le début de la maladie.
E- Evolution capricieuse.
21. Drépanocytose
25. Hémophilie.
SOMMAIRE
Objectifs…………………………………………………………………………………………..
Introduction……………………………………………………………………………………….
Définition…………………………………………………………………………………..
Intérêts……………………………………………………………………………………..
Physiopathologie…………………………………………………………………………
Signes………………………………………………………………….………………………….
Type de description : " Ictère hémolytique précoce du Nouveau – Né’’…………….
Formes cliniques……………..…………..………………………………………………
Diagnostic………………..…………….…………………………………………………………
DIAGNOSTIC POSITIF………………………………….……………………………………..
Diagnostic différentiel…………………………………………………………………..
Diagnostic étiologique……………....………………………………………………….
Traitement…………………………………………………………………………………………
Traitement curatif………………………………………..………………………………
Traitement préventif………………………………..……………………………………
Conclusion …………………………………………………………………………………………
Exercices……….……………………………………………………………………………………
OBJECTIFS
1. Reconnaître un ictère chez un nouveau-né en précisant l’intérêt
2. Décrire les signes cliniques de l’ictère hémolytiques du nouveau-né
3. Décrire la démarche diagnostique devant un ictère du nouveau-né
4. Citer dix étiologies de l’ictère néo-natal
5. Décrire les éléments de la prise en charge d’un ictère néonatal.
1-1- Définition
L’ictère est la coloration jaune des téguments (peau et muqueuses), due à l’imprégnation des tissus par la
bilirubine.
L’ictère franc apparaît lorsque le taux de bilirubine dans le plasma atteint ou dépasse 30 mg (51µmol) / l ; le
subictère survient pour des taux de 15 à 30 mg / l (25 à 51µmol) / l.
1-2- Intérêts
Epidémiologique : L'ictère est le plus fréquent des symptômes observés à la période néonatale.
C'est aussi un de ceux dont la signification clinique reste le plus difficile à appréhender.
Physiopathologique : la bilirubine, en s'accumulant dans l'organisme va intéresser tous les organes, mais
surtout:
- le foie qui, avant tout, rend compte de cette accumulation;
- le sang, qui véhicule et stocke en partie le pigment;
- la peau (application à la photothérapie)
- le cerveau,
Evolutif : Au niveau du cerveau, il existe un risque potentiel constant d'encéphalopathie bilirubinique
(atteinte cérébrale avec destruction des noyaux gris centraux), ceci justifie la plus grande rigueur dans la
conduite du diagnostic et du traitement.
Etiologique : l’ictère du nouveau-né est en grande partie physiologique ; les causes des ictères
pathologiques sont dominées par les pathologies immunologiques et infectieuses.
1-3- Physiopathologie
la production de BILIRUBINE est physiologique et, chez l'adulte sain, il y a équilibre entre production
et élimination (après conjugaison hépatique) ; le pigment, pratiquement insoluble dans le sérum, est
toujours véhiculé dans l'organisme sous forme de BILIRUBINE liée à l’albumine.
pendant la vie intra-utérine, la BILIRUBINE produite par le fœtus est conjuguée et épurée par le foie
maternel;
à la naissance, quelques jours sont nécessaires pour que les mécanismes d'épuration propres du
nouveau-né parviennent à équilibrer la production de pigment; pendant ce temps, la BILIRUBINE
s'accumule dans l'organisme, entraînant un ictère cutané, muqueux ou conjonctival, et une
hyperbilirubinémie indirecte;
Trois facteurs en particulier rendent compte de la fréquence de cet ictère à BILIRUBINE indirecte chez le
nouveau-né:
- justifie les efforts de prévention, fondée sur la prise en compte de ces facteurs de risque et le
traitement (photothérapie) précoce de l'ictère.
L’ictère peut être le fait de plusieurs mécanismes (production, transformation et élimination de BILIRUBINE).
Production de BILIRUBINE
La bilirubine est un produit de la dégradation de l’hème qui est une partie de l’hémoglobine contenue dans les
érythrocytes
Une destruction exagérée des érythrocytes (hémolyse) :
- produisant de l’hème en excès
- peut induire l’apparition d’un ictère (ictère hémolytique)
Bilirubine libre
Captation (ligandine)
HEPATOCYTE
Conjugaison
(UDP-glycuronyltransférase)
Bilirubine conjuguée
Réabsorption
Urobilinogène
Stercobiline
URINES FECES
II – SIGNES
L'apparition avant la 24ème heure de vie (H24), voire la présence à la naissance (bilirubinémie cordonale élevée),
oriente à priori vers le diagnostic d'ictère hémolytique néonatal, l'hémolyse pouvant être soit de nature
immunologique soit de nature constitutionnelle. L’ictère devient cliniquement visible à partir d’un taux de bilirubine
supérieur à 50-70 µmol/l (20-30 mg/l). Le taux normal est compris entre 5 et 15 mg/l. L’ictère est plus difficile à
repérer chez les enfants de peau noire.
2.1.1 – Interrogatoire
Il recherche :
les circonstances d’apparition de l’ictère et les signes associés,
la date d’apparition de l’ictère (avant H24 un ictère est toujours pathologique),
la rapidité d’évolution de l’ictère, son intensité,
le mode d’alimentation du nouveau-né (lait maternel ou artificiel),
le groupe sanguin de la mère, la notion d’incompatibilité sanguine, de transfusions antérieures,
le terme de la grossesse (enfant prématuré ou non),
la notion d’ictère ou de maladie pendant la grossesse,
La notion d’ictère néonatal familial.
Bilan hépatique : Bilirubinémie totale et ses différentes fractions (bilirubine > à 50-70µmol/l à
prédominance libre), transaminases (augmentées ou non)…
Test de Coombs direct: permet de rechercher chez l’enfant les anticorps maternels. S'il s'agit d'un
accident révélateur d'un conflit immunologique foeto-maternel méconnu, le test de Coombs direct,
toujours franchement positif, met sur la voie du diagnostic. Si le test de Coombs est négatif, la cause
est non immunologique (infection, toxique…).
Test de Coombs indirect chez la mère et identification d’éventuels anticorps immuns
Groupe et Rhésus sanguin de la mère et de l’enfant
Numération Formule Sanguine: anémie avec réticulocytoses, hyperleucocytose, taux de plaquettes
Bilan infectieux : prélèvements bactériologique (ECBU, Coproculture, liquide amniotique ou gastrique …)
et parasitaire (Goutte épaisse, Frottis sur placenta…), et séro-immunologique : Toxoplasmose, Rubéole,
Cytomégalovirus, Herpès (TORCH).
Non correctement pris en charge, il existe au niveau du cerveau un risque potentiel constant d'encéphalopathie
bilirubinique (atteinte cérébrale avec destruction des noyaux gris centraux par passage de la barrière hémato-
encéphalique par la BILIRUBINE non liée à l'albumine).
Il est l'apanage du nouveau-né prématuré, mais 8 à 20% des nouveau-nés à terme peuvent présenter un ictère
"physiologique", surtout les garçons, nés par césarienne, nourris au sein ou dont la perte de poids "physiologique"
depuis la naissance est importante. L'enfant est jaune mais l'examen clinique est pauvre - c'est un ictère nu - et
la bilirubinémie peut se trouver à l'intérieur ou en dehors des "zones de normalité". Mais deux conditions
sont requises pour ce diagnostic:
l'une d'ordre chronologique, ce n'est un ictère ni précoce ni prolongé : l’ictère apparaît vers le
2ème jour de vie et disparaît avant le 10ème jour. Sa disparition est annoncée par la coloration des urines
qui sont initialement claires.
l'autre d'ordre étiologique, la recherche d'une cause "pathologique" est négative.
Par définition, l'ictère "physiologique" ne peut recevoir aucune explication autre que celle relevant du
métabolisme particulier de la BILIRUBINE à cet âge de la vie. C'est donc, en principe, un diagnostic d'élimination,
rien n'interdisant qu'une cause "pathologique" d'ictère ne s'ajoute aux causes "physiologiques" de survenue.
En pratique, les données cliniques sont, le plus souvent, suffisantes, sauf pour éliminer l'éventualité d'une
hémolyse "pathologique", d'où la règle intangible: devant tout ictère néonatal à BILIRUBINE indirecte,
l'examen complémentaire simple toujours nécessaire et souvent suffisant est le test de Coombs direct chez
l'enfant.
C'est une situation fréquente chez le nouveau-né à terme, en fin de séjour en maternité vers le 5è – 6è jour de
vie. L'ictère, dû à une inhibition de la conjugaison hépatique de la BILIRUBINE par des constituants lipidiques du
lait, peut être intense mais n'est jamais dangereux et ne doit pas conduire à contre-indiquer l'allaitement
maternel.
III – DIAGNOSTIC
3.1.1 - Clinique
Présence d’un ictère au sens de « coloration jaune des téguments » associé plus ou moins à des signes
d’hémolyse ou d’infection
Certains indices doivent faire suspecter a priori un ictère pathologique :
- Ictère précoce avant la 24è heure de vie,
- Ictère prolongé (plus de 10 jours),
- Présence d’une anémie, d’une hépatomégalie ou d’une splénomégalie,
- Des selles décolorées, des urines foncées ou couleur "coca cola".
3.1.2 – Paraclinique
Bilan hépatique : Hyperbilirubinémie à prédominance libre, conjuguée ou mixte (bilirubine > à 50-
70µmol/l), transaminases, gamma GT, Phosphatase alcaline.
Tests de Coombs: test de Coombs direct, toujours franchement positif en cas d’hémolyse
immunologique. Si le test de Coombs est négatif, cause non immunologique (infection, toxique…).
Groupe et Rhésus sanguin de la mère et de l’enfant
Numération Formule Sanguine: anémie normochrome avec réticulocytoses, hyperleucocytose, taux de
plaquettes
Test de Kaihauer pour mettre en évidence les hématies fœtales dans le sang de la mère ;
Protidogramme ;
Bilan infectieux : Hémoculture, Examen cytobactériologique des urines… ;
Echographie / TDM hépatique : rétention biliaire, dilatation des voies biliaires
Biopsie hépatique avec examen anatomo-pathologique.
La présentation des différentes étiologies des ictères chez le nouveau-né doit se faire selon le type
d'hyperbilirubinémie en cause, qui n'est jamais exclusif, mais nettement prédominant (tableau I) :
Ceci explique que, malgré l'argument de fréquence, l'ictère est le symptôme, en pathologie du nouveau-né,
où la démarche diagnostique doit commencer par un examen de laboratoire. Cet examen nécessaire et
initialement suffisant est le dosage de la bilirubine plasmatique totale et directe par diazotation (le taux
de bilirubine indirecte est calculé par différence entre les 2 valeurs mesurées).
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3.3.1 - Ictères à Bilirubine directe ou mixte
Le syndrome de cholestase n'a pas d'expression clinique franche dans les premiers jours de vie, sauf une
éventuelle hépatomégalie, et le seul élément d'orientation est donc la découverte d'une rétention de
BILIRUBINE directe dans le plasma. Cette situation n'est, a priori, jamais banale et impose d'emblée une
hospitalisation en milieu spécialisé.
Devant une hyperbilirubinémie directe très prédominante, il faut chercher à documenter la notion de
cholestase sur le plan biologique et, éventuellement, anatomo-pathologique. La cause peut être d'origine
hépatique ou post-hépatique, mais en pratique, 2 choses sont importantes à savoir:
d'abord que le diagnostic à ne pas manquer est celui d'obstacle sur la voie biliaire extra-
hépatique(VBEH), atrésie de la VBEH ou kyste du cholédoque, en raison d'un possible traitement
chirurgical(dont le résultat est très lié à la précocité);
ensuite que la circonstance de survenue la plus fréquente d'une cholestase, en néonatologie, chez les
enfants de petit poids de naissance, est probablement la nutrition parentérale prolongée.
Les autres causes de cholestase d'origine intra-hépatique sont habituellement éliminées par la pratique
systématique des tests appropriés, comme les sérologies TORCH (Toxoplasmose, Rubéole, Cytomégalovirus,
Herpès).
Ils représentent, de très loin, le plus gros chapitre du diagnostic étiologique des ictères de la période néonatale.
Les ictères hémolytiques néonatals de nature constitutionnelle : sont beaucoup plus rares. Il faut
cependant y penser chaque fois qu'une hémolyse néonatale ne fait pas la preuve de sa nature
immunologique. L'ictère et (ou) l'anémie sont classiquement précoces et intenses; il faut rechercher une
consanguinité parentale ou des antécédents familiaux, et toujours penser à la possibilité d'une maladie
de Minkowski-Chauffard; en l'absence d'antécédent familial (mutation de novo), la découverte d'une
microsphérocytose est un excellent argument, mais ce symptôme peut prêter à discussion chez le
nouveau-né. Plus rarement il peut s'agir d'une elliptocytose ou d'un déficit en pyruvate-kinase.
Les infections : l’ictère peut s’associer à un double mécanisme d’hémolyse et d’hépatite. L’infection doit
être évoquée chaque fois qu’un ictère n’est pas d’ordre immunologique.
Ces situations ressemblent à celle d'un ictère "physiologique" sauf que la recherche d'une cause "pathologique"
aboutit, soit:
par l'anamnèse, comme dans l'ictère du nouveau-né de mère diabétique ou de l'enfant asphyxié à la
naissance,
par l'examen clinique, comme dans l’ictère néonatal par résorption sanguine
fréquent et "banal" en cas d'épanchement sanguin épicrânien ou d’ecchymose du siège,
par le bilan immuno-hématologique qui peut confirmer ou révéler une polyglobulie (par exemple chez
un jumeau "transfusé") et surtout un ictère néonatal par allo-immunisation foetomaternelle ABO : c'est
une pathologie hémolytique relativement fréquente, qui peut, mais c'est rare, donner un tableau
comparable à ceux de l'allo-immunisation de type Rhésus avec test de Coombs direct positif.
Habituellement, l'ictère apparaît après un intervalle libre, l'anémie se constitue progressivement, le test
de Coombs direct est douteux ou négatif; la notion d'une incompatibilité sanguine foetomaternelle
dans le système ABO (surtout mère O/enfant A) est un fort argument de présomption, mais le
diagnostic formel reste difficile car les tests proposés pour éluer les anticorps immuns des hématies ne
font pas l'unanimité.
En dehors du contexte d'un allaitement au sein, la prolongation d'un ictère à BILIRUBINE indirecte au-delà de la
1ère semaine de vie chez le nouveau-né à terme ou de la 3ème semaine de vie chez le nouveau-né prématuré
doit faire envisager trois hypothèses:
Cité comme hypothèse prioritaire parce que facilement vérifiable au laboratoire par le contrôle du résultat du test
systématique de dépistage devant tout ictère à BILIRUBINE indirecte et prolongé de la période néonatale.
En particulier à colibacille type K1, une réaction croisée entre anticorps antibactériens et antigènes
érythrocytaires du groupe ABO étant susceptible de fragiliser la membrane des hématies et d'entretenir un
processus hémolytique responsable de la prolongation de l'ictère; ainsi, à ce stade du diagnostic étiologique, un
Dans la maladie de Gilbert, l'activité de la glucuronyltransférase hépatique est abaissée mais non nulle; en
conséquence, et malgré la grande fréquence du trait génétique dans la population générale (# 5%), la maladie
consiste surtout en un ictère récidivant bénin de l'adulte; le fait remarquable ici est qu'une situation de jeûne
prolongé chez le nouveau-né, comme celle observée dans les obstructions digestives hautes, peut être une
circonstance de révélation plus précoce.
Le problème est tout différent pour la maladie de Crigler-Najjar, affection extrêmement rare mais où le déficit
d'activité enzymatique hépatique est pratiquement complet; l'ictère est donc toujours précoce, permanent et
intense avec un risque majeur d'encéphalopathie bilirubinique, expliquant les grandes difficultés de prise en
charge au long cours.
IV- TRAITEMENT
4.2.1- But
- Favoriser la glycuroconjugaison de la bilirubine libre par un inducteur enzymatique (phénobarbital)
- Augmenter la liaison de la bilirubine libre avec l’albumine en corrigeant toute hypo-albuminémie
- Modifier la bilirubine libre en un dérivé non toxique pour les cellules cérébrales (photothérapie)
- Epurer la bilirubine libre par l’exsanguino-transfusion.
- Prendre en charge les causes de l’ictère
- Eviter les complications : l’encéphalopathie bilirubinique (ictère nucléaire), séquelles.
4.2.2 – Moyens
Photothérapie
La photothérapie est le principal traitement de l’ictère à bilirubine libre. Son principe repose dans la photo
décomposition de la bilirubine libre en métabolites hydrosolubles (éliminés dans les urines). Son efficacité dépend
du respect des règles techniques suivantes :
- Tubes de lumière bleue ou blanche d’énergie contrôlée ;
- Propreté des rampes de plexiglas et de la couveuse ;
- Distance par rapport à la peau inférieure à 45cm (idéal à 30cm) ;
- Exposition maximale (enfant nu) avec alternance dos/ventre ou mieux utilisation d’un réflecteur.
La photothérapie doit être entreprise dès que le taux de bilirubine dépasse 10% du poids du corps (ex : à partir de
200mmol/l pour un bébé de 2000g) et toujours avant 250mmol/l. Pour les ictères précoces (<24h), elle débute
immédiatement. Elle est prescrite de façon continue ou discontinue en fonction de l’intensité de l’ictère. Certaines
précautions sont nécessaires :
- Protection oculaire avec des lunettes opaques ;
- Surveillance régulière de la température : risque d’hyperthermie ;
- Augmentation des apports hydriques de 10 à 20% afin d’éviter une déshydratation
- Se méfier d’un effet rebond de l’ictère, surtout après une séquence de photothérapie intensive
(contrôler le taux de bilirubine à distance)
- Arrêt de la photothérapie quand apparaît de la bilirubine conjuguée : risque de « bronze baby
syndrome » : coloration cutanée verdâtre très tenace avec possibilité d’insuffisance hépatocellulaire.
Ictères associés
au myxœdème congénital
à une sténose du pylore ou à une autre
malformation digestive haute
Perfusion d’albumine
Elle permet d’augmenter les sites de liaison de la bilirubine. Elle est indiquée dans les ictères importants et chez
les enfants ictériques ayant un taux d’albumine inférieur à 30g/l, notamment les prématurés. On prescrit 1g/kg
d’albumine humaine diluée à 10% en perfusion sur 2 à 3 heurs. Cette perfusion peut être répétée surtout en cas
d’hypoalbuminémie.
Exsanguinotransfusion (EST)
Elle est réalisée par l’intermédiaire d’un cathéter veineux ombilical avec du sang total reconstitué (culot globulaire
e plasma frais congelé), en moyenne deux masses sanguines. Elle permet d’épurer le sang de la bilirubine libre,
des éventuels anticorps hémolysants et de corriger une anémie. Elle s’adresse :
- aux hémolyses sévères : l’EST est faite dès la naissance ;
- aux ictères très intenses, quelles que soit leurs causes.
4.2.3 – Indications
4.2.3.1- Ictère physiologique
Ne nécessite pas de traitement particulier ; parfois les mesures associées (phénobarbital)
4.2.3.2- Ictère au lait de mère
Ne nécessite pas de traitement particulier.
4.2.4 – Surveillance
Le traitement est adapté en fonction des paramètres biologiques suivants :
- Le dosage quotidien de la bilirubine en fonction de l’intensité de l’ictère.
- Le bilirubinomètre transcutané permet une évaluation non invasive (mesure optique) de l’ictère ; il permet de
réduire les prélèvements sanguins pour la surveillance des ictères peu intenses ; la mesure n’est plus fiable chez
l’enfant sous photothérapie.
- Le dosage de la bilirubine non liée (BNL) qui n’est pratiqué que par certains centres d’hémobiologie périnatale,
permet de guider avec précision le choix thérapeutique : indication d’albumine (si BNL>0,8mg/dl) et surtout
indication ou non d’une EST (si bilirubine non lié >1,5mg/dl). En absence de ce dosage, on peut retenir
schématiquement comme indication à l’EST à un taux de bilirubine en mmol/l supérieur à 15% du poids du corps
et toujours s’il est < 350mmol/l ou > 10% en cas d’ictère précoce par hémolyse.
CONCLUSION
L’ictère est un symptôme très fréquent en période néonatale et ne doit pas être banalisé. Il nécessite au contraire
des investigations pour différencier l’ictère physiologique des ictères pathologiques afin d’agir de façon adéquate
pour leur prise en charge.
Hémolyse
Causes fréquentes
Causes rares
Infection
Causes fréquentes
Causes rares
Hémorragies
Causes fréquentes
Causes rares
Divers (rares)
INTRODUCTION
Maladie héréditaire la plus fréquente caractérisée par :
Remplacement en position 6 de la chaîne ß, de l’acide glutamique par la valine
Polymorphisme clinique
Prévalence
10 à 40 % en Afrique (gradient Ouest => Est et Nord => Sud
Antilles et Etats-Unis : 8-12 %
Moyen-Orient : 6-10 %
Physiopathologie
Répartition géographique
Arabe-Indien
Sénégal
Bénin u n Bantou
e ro
m
Ca
Mode de transmission
Autosomique récessive, homozygotes sont malades et hétérozygotes sont sains mai stransmettent la tare.
ASPECTS CLINIQUES
Evolution en 3 phases : phase intercritique, phase critique (complications aigues) et phase des complications
dégénératives.
Il existe un polymorphisme clinique expliqué par des facteurs modulateurs :
Teneur des GR en Hb foétale (rôle protecteur)
Hygiène de vie, environnement
Accessibilité aux soins
Paludisme (pourvoyeur de CVO, aggrave l’anémie, mais protège contre les formes neurologiques)
Début vers 4-6 mois par anémie, splénomégalie, subictère (hémolyse chronique). La splénomégalie va régresser
vers 7 ans. Un retard staturo-pondéral va s’installer au fur et à mesure chez les patients mal suivis qui auront des
signes d’hyperplasie médullaire : grosse tête avec proéminence antérieure de la mâchoire et des bosses frontales
et pariétales du crâne, les membres qui sont grêles et effilés.
Complications aiguës :
1. Crise vaso-occlusive
2. Complications infectieuses
3. Complications anémiques
4. Complications thrombotiques
1. Crise vaso-occlusive
Facteurs favorisants :
Fièvre (infections, paludisme…)
Syndrome pieds-mains
principale circonstance de découverte de la maladie
maximum de fréquence : 6 mois à 18 mois
atteinte des petits os du carpe et du tarse, métacarpiens, métatarsiens et phalanges
Il s’agit d’une tuméfaction chaude et douloureuse du dos des pieds et des mains, des doigts et orteils
formes topographiques +++ : une seule main, un seul pied, les deux mains, les deux pieds..
Fébricule 38-38,5 °C
Evolution : 4-5 j vers la régression spontanée
Complications : ostéite avec signes radiologiques
Crise-ostéo-articulaire
Traitement de la CVO
Palier III
Morphinomimétiques :
Palier II Nalbuphine
ou
- Dextropro- Buprénorphine Morphine
poxyphène ou
Palier I Dextromoramide
- ou codéine ou
+ Péthidine
Salicylés et/ou
salicylés ou
paracétamol
paracétamol
ou Exsanguinotransfusion
- AINS
Si persistance de la CVO, hospitalisation pour traiter une autre étiologie, en générale infectieuse.
Crise abdominale
Ajouter à l ’hyperhydratation :
Antispasmodiques en IV : Viscéralgine, Spasfon …
Repos digestif si crise sévère (24 h au moins)
Sonde rectale en cas d ’iléus
Physiopathologie
Asplénie fonctionnelle
réduction du pouvoir opsonisant de la rate
non protection contre germes encapsulés
diminution de sécrétion d ’IgM
Hémolyse chronique et déchets : diversion macrophagique
Production insuffisante de tuftsine (accélère migration des PN et favorise la phagocytose)
Hyperplaquettose, => thromboses tissulaires
Ostéomyélites aiguës
Volontiers multifocales étendues (pandiaphysite)
Germes : salmonelles 80 %, staphylocoques 10 %, autres bacilles à Gram - (10 %)
Tuméfaction inflammatoire en regard de l ’os, fièvre élevée, CRP élevée
Traitement
Septicémies
Infections urinaires
parfois à bas bruit
à K. pneumoniae et E. coli +++
ECBU systématique avant traitement
Méningites (pneumocoques, haemophilus)
Broncho-pneumopathies (Cf syndrome thoracique aigu)
4 types de complications:
crise aiguë de séquestration splénique
érythroblastopénie
crise aiguë de déglobulisation = crises hyperhémolytiques
Hypersplénisme
Erythroblastopénie
Causes :
paludisme, infections batériennes et virales sévères
accidents transfusionnels par par allo-immunisation lors de transfusions antérieures incompatibles
Hypersplénisme
Grosse rate persistante type III-IV de Hackett associée à une anémie aiguë hémolytique au début, puis
chronique
Clinique
anémie permanente < 5 g/dl assez bien supportée,
réticulocytes élevés > 150 000/mm3
inefficacité des transfusions
Traitement : splénectomie
4. Complications thrombotiques
Terme utilisé pour la 1ère fois par Vichinsky et al en 1980 pour désigner un syndrome
mixte « infection et infarctus », l ’un faisant le lit de l ’autre et les deux coexistant très
rapidement.
Définition actuelle :
tout infiltrat pulmonaire associé à une douleur thoracique et à une dyspnée
Signes :
toux, douleur thoracique, fièvre, dyspnée, image de pneumopathie radiologique (à l’extrème, poumon
blanc)
Etiologies
Infections :
retrouvées chez 1/3 des patients
Germes : Pneumocoque, Haemophilus influenzae, Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae
Embolie graisseuse, à partir d ’un infarctus osseux thoracique
objectivée par la présence d ’un contenu lipidique dans plus de 5% des macrophages alvéolaires (par
lavage broncho-alvéolaire)
Hypoventilation alvéolaire
démontrée par Bellet et al. par spirométrie incitative
Traitement préventif
Traitement curatif
Ischémiques 90 %, hémorragiques 10 %
Prévalence :
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4 à 13 % selon les auteurs européens et Américains
serait moindre en Afrique
Togo : 6/800 (0,008 %)
Signes : hémiparésie, hémiplégie
Evolution : risque de récidive = 50 à 70 % dans les 3 années suivantes
Doppler transcrânien : détection d ’une sténose des artères de la base du crâne = augmentation de la
vitesse du flux
Programme transfusionnel (diminution du taux d ’Hb S de moins de 30 %)
Greffe de moelle (cellules souches hématopoïétiques)
Priapisme drépanocytaire
Protocoles thérapeutiques:
Priapismes aigus
Injection faite comme dans 1er protocole, mais sans prémédication, sans anesthésie locale et sans
drainage
But du traitement : arrêter les crises itératives de priapisme et prévenir la survenue d’un PA
Prise orale d’étiléfrine : 30 mg chez l’adulte, 0,5 mg/kg chez l’enfant en une ou trois prises /j,
Complications chroniques
Rétinopathie
Ostéonécrose
Traitement
Avant le stade 4
Mise en décharge de la hanche :
canne anglaise, attelle de Thomas
méthode souvent vouée à l ’échec
Au stade d’arthrose
Prothèse de hanche, partielle ou totale à l ’âge adulte
Autres nécroses aseptiques
Lithiase biliaire
Ulcère de jambe
Cœur drépanocytaire
Cœur anémique
par élevation du débit cardiaque de repos suite au faible taux d ’Hb
Cliniquement
souffle systolique fonctionnel, hyperpulsatilité artérielle,
Rx : cardiomégalie,
ECG : HVG
Echocoeur : Hypercinésie
Cardiomyopathie
Anapath : fibrose interstitielle, occlusion
artères coronaires par drépanocytes, lésions myofibrillaires dégénératives
Cliniquement
Dyspnée d ’effort ou dyspnée permanente
Rx : cardiomégalie,
ECG : Hypertrophie biventriculaire
Echocoeur : Hypocinésie
Atteintes rénales
Hyposténurie
Trouble du pouvoir de concentration des urines
Apparition précoce, 1ers mois de la vie
30 % des enfants
Osmolarité < 400 mOsm/g
Résistante à l ’ADH
Hématuries
CAT
Repos strict au lit à l ’hopital
Transfusion si besoin
A l’extrème, néphrectomie
Syndrome néphrotique
Le suivi de la maladie en ambulatoire a fait augmenter très significativement la survie des patients si bien que
l’espérance de vie du drépanocytaire atteint 50 ans en Jamaique. Cette prise en charge se fait de manière
codifiée avec organisation d’une consultation régulière des patients.
Déroulement de la consultation
• Expliquer la physiopathologie
– pour une bonne compréhension de la maladie
– pour un meilleur suivi des mesures préventives
• Mesures préventives
• Scolarité : les parents doivent parler de l’enfant à son enseignant
– il doit s’instruire, être dispensé pour les activités sportives de compétition, être accepté
• Conseil génétique
– transmission génétique, diagnostic anté-natal
CONCLUSION
Définition
Les crises drépanocytaires sont des complications aiguës de la drépanocytose. Ce sont des accidents aigus
douloureux qui émaillent la vie des drépanocytaires.
- Traitement de la cause
- Erythroblastopénie :
C’est l’action directe de parvorus B19
Suspiccion : asthénie + pâleur intense sans splénomégalie douloureuse
Hb < 4 g , réticulocytes basses ou nulles
CAT : Transfusion doses habituelles 20 ml/kg
CAT : splénectomie
3- Complications infectieuses
- Broncho pneumopathies
- Osteomyélite
Volontiers multifocal
Se disséminent à toute la diaphyse pour réaliser ce qu’on appelle la pandiaphysite .
Germes - staphylocoques
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- salmonelles
- Infections urinaires
Germes * Klebsiella
* Eschérichia coli
Il existe des infections à bas (bruits sans aucun signe chez le drépanocytaire). donc en principe l’ECBU devrait être
systématique
CAT
ECBU + antibiogramme car ces germes sont résistants aux antibiotiques
- Méningite
Germes - Pneumocoque
- Haemophylus
CAT : C 3 G
4- Complications thrombotiques
- priapisme
Il existe deux types
Priapisme aiguë de durée habituellement > 6 h
Priapisme intermittent chronique de durée < 3 h puis se caractérise par la survenue de crises répétées de
priaprisme à prédominance nocturne pouvant durer plusieurs années
CAT :
PA : la prise en charge médicale doit se faire avant la 48e , 72e h sinon risque d’impuissance et d’inefficacité d’Effortil (au
déla de 72e h)
Après 72 h – une prise en charge chirurgicale par anastomose caverno spongieuse ou caverno saphène.
<6h injection intracaverneuse d’Etiléfrine
>6h injection intracaverneuse d’Etiléfrine précédée de drainage de corps caverneux
- AVC :
Hémiparésie
Hémiplégie
Risque de récidive 70% à 3 ans, elle est plus grave que l’accident initial
CAT :: greffe de la moelle
avant la greffe – exsanguino transfusion.
Lorsque l’anémie est sévère, une transfusion s’avère toujours nécessaire. Dans tous las autres cas, le traitement
étiologique suffira.
Indications particulières
* Thalassémies
DREPANOCYTOSE
Posologie : 25 à 30 ml/kg
Q (ml) à transfuser : ∆tx d’Hb x 3 P (kg) (CULOT)
∆Tx d’Hb x 6 P (kg) (SANG TOTAL)
ACCIDENTS
TRAITEMENT ETIOLOGIQUES
Carence martiale
- Sels de Fer : Fumarate, ascorbate, sulfate, gluconate, …
* adjonction de Vit C n’a pas d’intérêt démontré chq les patients dont la sécretion gastrique est normale.
* administration simultanée d’anti acides et de pansements gastriques ??? le coefficient d’absorption ;
* meilleur coefficient d’absorption si prise à jeun.
o Exemple :
o Coefficient normal 8 à 10 % à jeun
o En cas de carence 20 % à jeun
o En prériode prandiale 1 %
Traitement curatif
- Posologie : 5 mg/kg/j par os
- traitement parentéral si syndrome de malabsorption sévère (Fer Lucien R, Jectofer R) . Correction n’est plus
rapide.
Traitement préventif
Effets secondaires
- Coloration noire des selles +++
- Troubles digestifs : nausées, épigastralgies en cas de posologie trop élevée.
MOYENS
Transfusion
sang total / culot globulaire
Fer
Fumarate
Ascorbate
Gluconate
Vitamine B 12
Acide folique
Corticothérapie (Prednisone)
Sphlénectomie
Greffe de moelle
Antipaludéens (sels de Quinine, Chloroquine, Sulfadoxine-pyrimetamine…)
Antiparasitaires (ankylostome) (Mebendazole / Flubendazole)
Kélateurs de plomb (EDTA, DMSA).
Objectifs
2. Réunir les arguments cliniques et paracliniques en faveur d’une maladie de Cooley (forme homozygote
de la Bêta-thalassémie) ;
1) Introduction et rappel
La synthèse des différentes chaînes varie en fonction de l’âge si bien que l’hémoglobine n’est pas le même à tous
les âges.
Ainsi, dès l’âge de 6-9 mois, l’enfant possède pratiquement la même formule hémoglobinique de l’adulte sain :
HbA (α 2 β 2) > 95 %
HbA2 (α 2 δ 2) < 3 %
HbF (α 2 γ 2) < 2 %
Les anomalies constitutionnelles de l’hémoglobine peuvent affecter la structure (anomalie qualitative). Il s’agit
généralement d’une mutation ponctuelle avec remplacement d’une base par une autre et d’un acide aminé par un
autre = drépanocytose.
Les thalassémies sont dues à une anomalie constitutionnelle de la régulation de la synthèse de l’hémoglobine qui
aboutit à une synthèse insuffisante et déséquilibrée d’une ou de 2 chaînes de la globine. L’anomalie de base est
le plus souvent une mutation ou une délétion du ou des gènes.
Comme il existe quatre chaînes polypeptidiques différentes α, β, γ, δ, il existe théoriquement quatre variétés de
thalassémies. Nous ne retiendrons que les thalassémies α et β, puisque les deux autres n’ont qu’un intérêt limité.
La γ thalassémie en effet n’intéresse que le fœtus. La δ thalassémie ne touche qu’une très faible fraction de
l’hémoglobine, l a fraction A2, et est sans conséquence pathologique.
3) Physiopathologie
Il explique la microcytose et l’hypochromie quasi constantes dans les thalassémies quelque soit la forme
(homozygote, hétérozygote ou double hétérozygote).
* Ainsi dans les β thalassémies, il y a une augmentation de la synthèse des autres chaînes : α, γ, δ d’où
une augmentation de l’HbF (α 2 γ 2), de l’HbA2, et de chaînes α célibataires. Celles-ci vont précipiter dans les
érythroblastes d’où l’hémolyse intramédullaire et l’érythropoièse inefficace, et l’hémolyse périphérique.
L’association de ces phénomènes explique l’anémie sévère chronique permanente microcytaire hypochrome
incompatible avec la vie (taux d’hémoglobine souvent inférieure à 5 g/dl.
- Hyperactivité médullaire
- Anoxie chronique
Infections à répétition ;
Défaillance cardiaque ;
Retard important de croissance avec retard pubertaire ;
Evolution spontanée vers le décès entre 2 et 5 ans dans un tableau d’anémie sévère.
4) Répartition géographique
β thalassémie
- Autour du bassin méditerranéen et en Asie du Sud-Est +++ (Italie, Grèce, Turquie, Liban, Chypre, Afrique
du Nord, Corse…) ;
- Proche et Moyen-Orient ;
- Rarement en Afrique noir et aux EU.
α thalassémie
Afrique +++, Asie du Sud-Est, Proche et Moyen-Orient
5) La β thalassémie
C’est la mieux individualisée. Elle est caractérisée par une absence totale (β°thal) ou partielle (β+thal) de la
synthèse de la chaîne β. Il existe 2 gènes β se faisant face sur les deux bras du chromosome 16. Sa transmission
est autosomique récessive.
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5.1. La βthalassémie homozygote ou maladie de Cooley ou βthalassémie majeure – génotype β°thal/
β°thal
Début progressif vers l’âge de 3 à 6 mois avec subictère, pâleur, élévation de volume de l’abdomen
avec splénomégalie, hypotrophie.
A la période d’Etat (vers l’âge de 1 an), l’aspect de l’enfant est évocateur :
Tête élargie, bosses frontales et pariétales proéminentes, subictère, pâleur, augmentation du
volume de l’abdomen avec splénomégalie volumineuse, Hépatomégalie, RSP, asthénie.
Par rapport à la drépanocytose, ils font peu d’accidents aigus (érythroblastopénie, séquestration
splénique)
5.1.2. S. paracliniques
NFS
- Anémie hypochrome, microcytaire, Erythroblastose, réticulocytose modérée
Frottis sanguin
Biochimie
Bilirubine libre (indirecte) élevée, Sidérémie normale ou élevée, Ferritine élevée, Haptoglobine effondrée.
Electrophorèse de l’Hb :
Hb F élevée (90 à 95 %)
Hb A2 légèrement élevée (> 4 %)
Absence d’ Hb A
- L’anémie chronique expose le malade aux infections qui peuvent être graves ;
- L’hémosidérose aboutit à l’hémochromatose ;
- L’insuffisance cardiaque est également fréquente par anoxie myocardique chronique et aggravée par la
surcharge ferrique liée à la maladie et aux transfusions ;
- Finalement l’évolution est sévère. Il est rare que l’âge des patients dépasse spontanément 10 à 20 ans.
5.1.6. Le traitement
Il est palliatif, dans les meilleures conditions de confort physique et mental pour le patient et ses parents.
Il s’agit d’un régime d’hypertransfusion permettant de maintenir le taux moyen d’Hb à 11 – 12 g d’Hb. On utilise
des culots globulaires phénotypés, déleucocytés, déplaquettés. Posologie 15 ml/kg à chaque séance.
- Ce régime impose un traitement à base de chélateurs de fer : Desféroxamine (Desféral®) Présentation : flacon
de 500 mg, Posologie 4 à 12 g en perf IV, ou SC sur 8 à 12 h 12 g en injectable élimine l’apport de fer
correspondant à 1 u de CG. Approches de traitement par voie orale sont en cours (L1).
Ce traitement est bénéfique à long terme mais reste insuffisant. C’est pourquoi le diagnostic prénatal des formes
graves a été développé dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen dont Chypre, aboutissant à une
interruption thérapeutique de grossesse avec ses problèmes d’éthique.
- La greffe de moelle allogénique est également de plus en plus pratiquée mais reste difficile à gérer (réaction du
greffon contre l’hôte), risque de la corticothérapie avec ostéonécrose des têtes fémorales, vascularite
cérébrale…), avec un risque de mortalité de 10 à 15 %.
- ß+ thal
C’est la forme la plus habituelle. Elle est latente cliniquement et est souvent découverte fortuitement.
C’est un tableau de pseudopolyglobulie microcytaire bien tolérée.
Mais quelques fois on rencontre des cas avec anémie modérée, microcytose hypochromie et discrète aniso
poïkylocytose.
Etude de l’hémoglobine : Il existe 2 variétés différentes :
Le type A2 : caractérisée par :
une élevation du Tx d’HbA2 ≏ 10%
HbF normale ou a peine élevée ≏ 2 %
HbA diminuée
Dans la majorité des cas, bénigne. Dans de rares cas toutes les complications décrite dans la βthal homozygote
peuvent se rencontrer mais à un moindre degré.
Dans les pays à forte incidence du trait β thal, il existe un dépistage anténatal systématique pour éviter les
naissances d’homozygotes ( Etats –Unis, Chypre, nombreux pays européens).
6. Les α thalassémies
Gène α Electrophorèse Hb Symptomatologie
Elles sont fréquentes dans le pourtour méditerranéen, en Asie et en Afrique où sa prévalence est estimée entre
30 et 40 %. Les formes les plus sévères (3 ou 4 gènes défectueux) sont plus fréquentes en Asie. Ci-après sont
résumés les différents tableaux cliniques et les aspects de l’électrophorèse de l’hémoglobine.
α thal 2 ou thalassémie
1 gène α thal 1 à 2 % Hb Bart à naiss
silencieuse
défectueux Elect. Hb normale à
Asymptomatique ou microcytose
l’âge adulte
sans anémie
Fréquent chez noir
7. Formes mixtes
Réalise un tableau d’anémie modérée avec douleur osseuse. Sur le frottis, on trouve des hématies cibles, des
microcytes et des hématies fragmentéés.
L’El de l’Hb montre les trois fraction C, A et F, avec taux d’Hb C aux environ de 70 à 80%.
La thalassemie - hémoglobinose E
Le tableau clinique et biologique est identique à celui de la maladie de Cooley. L’électrophorèse de l’Hb montre
60 à 80% d’HbE ; le reste est contribué d’HbF.
OBJECTIFS
Définir l’hémophilie
L'hémophilie est un trouble congénital de la coagulation, caractérisé par l'absence ou la diminution des facteurs VIII et
IX qui interviennent dans la formation de la thromboplastine (prothrombine). Dans les deux types d'hémophilie, on
distingue les déficits apparemment complets où le facteur est indosable (hémophilie sévère ou classique), et les
déficits partiels où le facteur anti-hémophilique est à un taux mesurable entre 1 et 25% (hémophilie modérée et
hémophilie mineure).
1 - FREQUENCE
En Afrique, les travaux sont rares, avec des prévalences très disparates (1 cas pour 10000 garçons au Kénya, 1 cas
pour 20000 habitants au Zimbabwé, 1 cas pour 100000 habitants en République du Sud-Ouest Afrique, 1 cas pour
1000 habitants seulement en Côte d'Ivoire).
La proportion entre les deux types d'hémophilie est d'environ 15% d'hémophile B et 85% d'hémophile A.
2 - HISTORIQUE
L'hémophilie est connue depuis les temps les plus anciens. Ainsi était elle connue depuis près de 2000 ans par les
juifs qui évitaient chez les fils de toutes les seurs d'une mère qui avait un fils atteint de la "maladie hémorragique". En
revanche, les fils de la fratrie du père étaient circoncis.
En 1952, on reconnut qu'il existait deux hémophilies, A et B, ayant exactement les mêmes caractères cliniques et
génétiques, mais se différenciant par l'atteinte de deux protéines différentes de la coagulation: le facteur VIII (facteur
anti-hémophilique A) et le facteur IX (facteur anti-hémophilique B).
3 - GENETIQUE
Les deux types d'hémophilie A et B se transmettent selon un mode récessif lié au chromosome X. Les garçons ont
automatiquement une expression complète du gène; par contre, les filles hétérozygotes sont conductrices mais
cliniquement indemnes. La maladie est transmise par les hommes touchés et par les femmes porteuses.
Xh Y
Femme normale (XX)
X XXh XY
fille porteuse fils normal
X XXh XY
fille porteuse fils normal
X Y
X XX XY
Xh Y
X XXh XY
Ainsi, exceptionnellement, l'hémophilie féminine peut se rencontrer chez des filles homozygotes. Une autre possibilité
d'hémophilie féminine se rencontre chez certaines filles hétérozygotes présentant une expression totale du gène de
l'hémophilie du fait de l'inactivation physiologique d'un chromosome X dans toutes les cellules féminines selon
l'hypothèse émise par Mary Lyon. On sait que cette inactivation se produit à un stade très précoce de la vie intra-
utérine, et par la suite est irréversible. L'inactivation se produisant au hasard, certaines filles dont le chromosome non
atteint est inactif, présenteront bien qu'étant hétérozygotes, des accidents hémorragiques semblables à ceux d'un
garçon hémophile.
4 - PHYSIOPATHOLOGIE
Les facteurs VIII et IX interviennent dans la voie extrinsèque (système contact) de la coagulation.
Le facteur VIII est une molécule composée de 2 sous unités juxtaposées dont chacune a un déterminisme génétique
différent.
La première de poids moléculaire est une protéine dépourvue de pouvoir coagulant, mais est nécessaire à l'exercice
correcte des fonctions plaquettaires (facteur Willebrand); elle est également le support des propriétés antigéniques du
facteur VIII (antigène Willebrand). En effet, lorsqu'on l'injecte à un animal, il apparait chez ce animal des anticorps
La deuxième sous unité est une protéine de faible poids moléculaire est la fraction coagulante du facteur VIII. Sa
synthèse se fait à partir de la grosse molécule du facteur Willebrand, et est commandée par un gène récessif porté
par le chromosome X dont la mutation est responsable de l'hémophilie. C'est cette sous unité qui fait défaut dans
l'hémophilie A.
Aussi bien dans l'hémophilie A que dans l'hémophilie B, les troubles hémorragiques sont dus à l'absence ou à
l’insuffisance de synthèse du facteur VIII ou du facteur IX (hémophilie A ou B -). Dans un certain nombre de cas
cependant (10 à 15% des cas), le trouble hémorragique est lié à la synthèse d'une protéine inactive (hémophilie A ou
B +).
5 - MANIFESTATIONS CLINIQUES
Tous les accidents hémorragiques peuvent s'observer chez un hémophile, spontanément ou le plus souvent
provoqués par des traumatismes minimes. Il s'agit d'hémorragies consécutives à une plaie atteignant un gros
vaisseau.
Les hémorragies sont remarquables par leur survenue souvent retardée, après un intervalle atteignant parfois
plusieurs heures, puis leur tendance à se prolonger ensuite indéfiniment, ou à rechuter en l'absence de traitement
approprié.
En dehors des circonstances de découverte, les accidents hémorragiques les plus fréquents et les plus
caractéristiques de l'hémophilie intéressent l'appareil locomoteur (articulations, muscles, espaces celluleux) et
donnent à la maladie le masque d'une affection orthopédique.
Les hémarthroses peuvent atteindre toutes les articulations mais surtout celles des genoux, des chevilles et des
coudes. L'articulation est chaude, douloureuse, tuméfiée. Les hémarthroses régressent rapidement au début, mais
elles ont tendance à récidiver constamment dans la même articulation, provoquant la destruction progressive des
cartilages et des surfaces articulaires, ainsi qu'une amyotrophie. L'évolution se fait vers une arthropathie chronique
évoluant par son propre compte avec déformation articulaire et handicap fonctionnel. On distingue 4 stades
radiologiques selon la gravité des lésions :
Stade 2 - Aspect festonné des articulations, léger pincement de l'interligne articulaire, microgéodes.
Les deux types d'hémophilie ont un pronostic semblable. Dans une même famille, la gravité est identique.
En fonction du taux de facteur hémophilique, on distingue l'hémophilie sévère, l'hémophilie modérée, et l'hémophilie
mineure.
Dans l'hémophilie sévère, chez un même hémophile, la gravité des manifestations varie suivant les moments de son
existence. L'enfance et l'adolescence sont les périodes les plus troublées. A l'âge adulte, les accidents sont plus
rares, le mode d'existence dépendant des séquelles orthopédiques éventuelles acquises antérieurement.
Dans l'hémophilie modérée ou mineure, les formes les moins sévères peuvent passer totalement inapperçues,
l'affection ne se découvrant qu'à un bilan préopératoire.
6 - DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Il est confirmé par le dosage spécifique des facteurs anti-hémophiliques qui permet aussi de préciser le type
d'hémophilie en cause et de quantifier le déficit : hémophilie sévère (taux de facteur < 1%), hémophilie modérée (taux
de facteur compris entre 1 et 5%), et hémophilie mineure (taux de facteur compris entre 5 et 25%).
L'étude immunologique réalisée avec des anticorps homologues provenant d'hémophiles polytransfusés permet de
distinguer les deux types d'hémophilie A+ ou A-, et B+ ou B-.
- Phénotypage complet pour les principaux systèmes de groupe sanguins (ABO, Rh, Kell, Duffy, Kid, Lewis),
recherche d'agglutinines irrégulières.
7 - TRAITEMENT
Il consiste, chaque fois que l'hémorragie est accessible, à arrêter celle-ci par la compression. Lorsqu'elle est bien faite
et prolongée, elle peut être suffisante (hémorragies buccales, nasales, plaies cutanées...). Des anti-hémostatiques
locaux peuvent être également utilisés
Les autres mesures utiles sont la ponction articulaire pour évacuer des hémarthroses très tendues, la corticothérapie
locale dans les épenchements chroniques, une synoviectomie dans certains cas d'arthropathie chronique, la
kinésithérapie.
Le sang total n'est indiqué que s'il existe une anémie. Seul le sang frais prélévé depuis moins de 6h contient des
quantités appréciables de facteur VIII. En revanche, même le sang conservé apporte une quantité normale de facteur
IX.
Le plasma frais (moins de 6h) ou frais congelé peut être utilisé mais ce dernier a un faible contenu en facteur
antihémophilique et peut être source de surcharge volémique. On lui préfère donc les concentrés de facteurs anti-
hémophiliques.
Les concentrés de facteurs anti-hémophiliques se présentent sous forme de flacons de 500 et de 1000 UI (Facteur
VIII LFBR, Facteur IX LFBR, Factane) . La dose efficace pour arrêter une hémorragie est de 20 UI/kg de poids,
pouvant être renouvelé toutes les 8h pour le facteur VIII et toutes les 12h pour le facteur IX en cas d'hémorragie grave
ou en situation chirurgicale.
La corticothérapie peut être utile en IV dans certains cas d'hématomes volumineux et compressifs (hématomes
laryngés, péricardiques...).
L'aspirine, les AINS doivent être évités car pouvant faciliter les hémorragies par leur action anti-agrégant plaquettaire.
Les vaccinations peuvent se faire par voie sous cutanée avec une aiguille fine, suivies d'une compression.
Il s'agit d'hépatites par transmission de virus par le sang, le plasma, ou les facteurs anti-hémophiliques. Depuis 1985,
les facteurs sont traités par solvants détergents, inactivation virale par la chaleur, purification par chromatographie.
Actuellement, le facteur VIII recombinant préparé par génie génétique est à l'étude.
Elle est évitée par le traitement ci-dessus mentionné des facteurs anti-hémophiliques.
Elles sont évitées par la recherche systématique d'agglutinines irrégulières avant toute transfusion et par le
phénotypage sanguin complet.
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7.4.4 - Apparition d'un inhibiteur immunologique (anticorps anti-facteur VIII ou IX)
Certains hémophiles, après plusieurs transfusions de facteurs, s'immunisent et détruisent le facteur transfusé.
- diminuer le titre des anticorps anti-facteurs par des échanges plasmatiques répétés.
- en dehors des épisodes hémorragiques, faire appel aux corticoïdes, immunosuppresseurs, immunoglobulines
intraveineuses pour traiter l'épisode immunologique.
CONCLUSION
La prise en charge d'un hémophile doit se faire par une équipe multidisciplinaire composée de pédiatres, de
généticiens, de psychologues, de stomatologistes, d'orthopédistes, de kinésithérapeutes, de travailleurs sociaux. Le
conseil génétique représente également un volet important de la prise en charge, permettant le dépistage des
conductrices (taux de facteurs anti-hémophiliques diminués, analyse de l'ADN de la femme) et le diagnostic anténatal
(étude de l'ADN foetal par prélèvement de villosités choriales dès la 8e semaine d'aménorrhée).