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Principaux Pathogènes Des Voies Respiratoires Basses

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Principaux pathogènes des voies

respiratoires basses

PLAN
• Streptococcus pneumoniae
• Haemophilus influenzae
• Moraxella catarrhalis
• Bordetella pertussis
• Legionella pneumophila
• Mycoplasma pneumoniae
• Chlamydophila pneumoniae
• Mycobactéries
• Virus
• Aspergillus

Germes à rechercher en fonction du contexte (source REMIC 2007)

1. Streptococcus pneumoniae
L’espèce Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) comprend des souches commensales
des voies aériennes supérieures de 5 à 10% des adultes et de 20 à 40% des enfants et des
souches beaucoup plus virulentes.
C’est le principal agent de la pneumonie lobaire aiguë. Cette infection grave présente un taux
de mortalité de 20%. Les victimes sont essentiellement les sujets âgés.

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En effet, dans les cas les plus graves, la pneumonie s’accompagne d’une bactériémie.
Le pneumocoque est aussi responsable de surinfections de bronchites virales et d’infections
accompagnant les phases d’exacerbation de BPCO.

Les facteurs de pathogénicité sont :

• la présence d’une capsule (activité antiphagocytaire) ;


• la sécrétion d’une pneumolysine dont le mode d’action dépend de sa concentration :
• à faible concentration, elle inhibe le battement des cils de l’épithélium
bronchique et diminue l’activité bactéricide des granulocytes neutrophiles
• à forte concentration : elle forme des pores dans la membrane des cellules
épithéliales et les détruit.
• la protéine A (Protéine de surface du pneumocoque appelée Psp A) : adhésion aux
cellules épithéliales et inhibition de l’activation du complément ;
• la sécrétion d’Ig A protéase : destruction des Ig A et en particulier des Ig A sécrétoires
;
• la sécrétion d’une hyaluronidase qui favorise la progression du germe dans le tissu
conjonctif.

2. Haemophilus influenzae
Haemophilus influenzae est un commensal du rhinopharynx chez 60 % des individus (surtout
les souches non capsulées de biotype II et III).
Le portage des souches capsulées, de type b ou d’autres sérotypes est peu fréquent (moins
de 5% des sujets) et tend à se raréfier depuis la vaccination anti Haemophilus influenzae b.

Comme Streptococcus pneumoniae, le plus souvent Haemophilus influenzae agit comme un


germe opportuniste responsable de surinfections d’infections virales ou d’infection
accompagnant une phase d’exacerbation de BPCO. Ce sont alors les souches non capsulées
de biotype II et III qui en sont responsables.

Les souches d’Haemophilus influenzae capsulée de sérotype b sont beaucoup plus virulentes.
Elles sont responsables d’infections pulmonaires aigües avec souvent dissémination sanguine
et ensemencement méningée. La capsule constitue ici un facteur de pathogénicité indéniable.

Parmi les autres facteurs de pathogénicité des Haemophilus influenzae, citons :

• les adhésines présentes à leur surface qui permettent d’adhérer aux cellules
épithéliales ;
• la sécrétion d’Ig A protéase : destruction des Ig A et en particulier des Ig A sécrétoires
;
• la sécrétion d’une ciliotoxine : elle ralentit les battements des cils de l’épithélium
bronchique, puis détruit cet épithélium ;
• la capacité à engendrer la sécrétion d’histamine par les granulocytes basophiles et les
mastocytes pulmonaires : l’histamine provoque une bronchoconstriction, ce qui se
traduit par une stagnation du mucus dans lequel les germes se multiplient.

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3. Moraxella catarrhalis
Moraxella catarrhalis est un germe commensal des voies aériennes supérieures d’environ 5%
des adultes et de plus de 70% des enfants. Il est principalement responsable d’otites, de
sinusites et d’infections bronchopulmonaiires.

C’est une des 3 espèces bactériennes les plus fréquemment rencontrées dans les épisodes
d’exacerbation de BPCO.

4. Legionella pneumophila
Les légionelles forment une famille comportant 46 espèces et 64
sérogroupes. Legionella pneumophila est l’espèce la plus fréquente en pathologie humaine
(95 % des légionelloses, dont 80% des cas dus à L. pneumophila sérogroupe 1).

La légionellose ou maladie des légionnaires se caractérise par une pneumonie aiguë.

Après une incubation de 8 à 10 jours, les malades présentent une fièvre élevée, une dyspnée,
une toux sèche devenant quelquefois productive, des céphalées, des myalgies, de l’anorexie.
En outre, des troubles digestifs sont souvent associés : diarrhées, vomissements. On observe
dans les formes sévères des signes de défaillance multiviscérale. La mortalité est d’environ
20%.

Les Legionella sont des bactéries présentes naturellement dans l’environnement et plus
spécialement dans les milieux aquatiques qu’ils soient naturels ou artificiels. Ces bactéries
intracellulaires facultatives trouvent un refuge à l’intérieur des protozoaires (amibes)
aquatiques où elles se multiplient activement. Leur virulence en serait exacerbée. On les
rencontre dans les circuits de distribution de l’eau et plus particulièrement dans les circuits
d’eau chaude.

La contamination des personnes exposées se fait essentiellement par inhalation d’aérosol


contenant des amibes parasitées par des Legionella. Il n’y a pas de transmission inter-
humaine. Les sources sont principalement :

• les réseaux d’eau chaude


• les panaches des tours aéro-réfrigérantes
• les systèmes de climatisations
• les eaux thermales…

Les légionelles sont phagocytées par les macrophages alvéolaires. Beaucoup d’entre elles sont
détruites mais certaines peuvent survivre grâce à leur capacité de retarder la fusion phago-
lysosomiale, un temps suffisant pour acquérir une acidorésistance leur permettant ensuite de
résister au contenu lysosomial. Elles se multiplient ainsi dans les macrophages et entraînent
leur destruction.

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5. Bordetella pertussis
Bordetella pertussis est l’agent de la coqueluche.

6. Mycoplasma pneumoniae
Parmi les mycoplasmes, seule Mycoplasma pneumoniae présente un pouvoir pathogène
respiratoire certain.
Le caractère bien souvent bénin des infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae fait
que la recherche de leur étiologie n’est pas demandée, ainsi leur fréquence réelle est difficile
à estimer. Ils seraient responsables d’environ 10 % des pneumonies communautaires.

Dans sa forme la plus caractéristique, il est difficile de distinguer une pneumonie


à Mycoplasma pneumoniae de celles provoquées par les autres agents de pneumonie
atypique. Elle s’installe progressivement puis apparait la fièvre, une atteinte de la sphère ORL
ainsi qu’une toux sèche. L’image radiologique présente un aspect réticulaire, diffus, « en nid
d’abeilles » signifiant une atteinte parenchymateuse interstitielle.

Mycoplasma pneumoniae adhère à l’épithélium respiratoire en particulier grâce à l’adhésine


P1. Ensuite elle pénètre dans les cellules épithéliales et s’y multiplie lentement. La bactérie
produit des peroxydes et des superoxydes à l’origine de la nécrose cellulaire.

7. Chlamydophila pneumoniae
Cette espèce est responsable de pneumonie atypique et les symptômes sont les mêmes que
ceux des pneumonies à Mycoplasma pneumoniae.
Elles seraient responsables d’environ 10 % des pneumonies communautaires.
Ce sont des bactéries à multiplication intra cellulaire obligatoire, elles détruisent les cellules
dans lesquelles elles se multiplient.

8. Mycobactéries
Certaines mycobactérie sont responsables de la tuberculose.

9. Virus
Les virus sont responsables d’infections des voies respiratoires hautes et basses. Ils se
multiplient dans les cellules épithéliales ciliées puis se propagent depuis les voies aériennes
supérieures vers les voies aériennes inférieures entrainant bronchite et pneumonie. La
multiplication virale entraine une destruction de l’épithélium et des lésions inflammatoires,
ces dernières étant quelquefois ensuite surinfectées par des bactéries.

Les infections respiratoires virales sont plus fréquentes en hiver.

Les virus sont responsables d’environ 90% des bronchites aiguës et de 10 à 30% des
pneumonies aiguës communautaires.

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Virus de la grippe

Ce sont les Myxovirus influenzae A et B ; ils appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae.


Ce sont des virus enveloppés dont le génome se compose de 8 segments d’ARN
monocaténaires à polarité négative.

Leur enveloppe présente des glycoprotéines dont l’hémagglutinine et la neuraminidase qui


permettent de différencier les souches virales (H1N1, H5N1, H3N2..). Le virus n’atteint pas les
poumons mais les surinfections bactériennes qui l’accompagnent quelquefois peuvent aboutir
à des pneumonies.

Dans les pays tempérés, la grippe évolue sous forme d’épidémies hivernales. La mortalité est
de l’ordre de 0,1%, ce qui représente en France 1500 à 5000 décès, essentiellement des
personnes âgées de plus de 65 ans (90% des cas).

On a relevé cependant que lors de l’épidémie de grippe A nouveau variant de H1N1 en 2009,
les décès concernés les moins de 65 ans dans 75% des cas.

Virus respiratoire syncitial (VRS)

Ce virus appartient au genre Pneumovirus et à la famille des Paramyxoviridae. Ce sont des


virus enveloppés dont le génome se compose d’un seul segment d’ARN monocaténaire à
polarité négative.

Ils sont responsables de :

• bronchiolites (inflammation des bronchioles) principalement chez les enfants de moins


de 3 mois
• de pneumonie et bronchite chez l’enfant plus âgé et l’adulte.

En France, on dénombre environ 500 000 cas de bronchiolite par an.

Virus parainfluenzae

Ils appartiennent au genre Paramyxovirus et comme le VRS à la famille des Paramyxoviridae.


Ils sont responsables de bronchiolites et de pneumonies.

Autres virus

Les Rhinovirus, les Adenovirus, les Coronavirus, principalement responsables d’infections


respiratoires hautes (rhinites, pharyngites) peuvent quelquefois causer des bronchites et des
pneumonies

10. Aspergillus

Les aspergilloses pulmonaires invasives (API) affectent principalement les patients


immunodéprimés (hémopathies malignes, traitement immunosuppresseur après

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transplantation d’organe, SIDA). Ces derniers temps, on observe également des cas chez des
sujets souffrant de BPCO.

Cas particuliers des patients mucoviscidosiques


La viscosité anormale des secrétions ainsi que les lésions épithéliales d’origine infectieuse,
dues notamment à Pseudomonas aeruginosa, favorisent la colonisation de l’arbre respiratoire
par les Aspergillus.
Cette colonisation se traduit en général par des réactions allergiques : aspergillose broncho-
pulmonaire allergique (ABPA).
On observe également des aspergilloses pulmonaires invasives chez les patients
mucoviscidosiques à qui on vient de greffer des poumons et qui sont sous traitement
immunosuppresseur pour éviter le rejet.

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